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G aston L e ro u x Illustrations de

Sara Gavloli

ope
Sommaire

6 Les personnages principaux


8 Activités de pré-lecture
10 Chapitre 1 Un fantôme mondain
18 Activités
20 Chapitre 2 Christine Daaé
28 Activités
30 Chapitre 3 L’anneau d’or
38 Activités
40 Chapitre 4 Christine a disparu
48 Activités
50 Chapitre 5 La demeure du lac
58 Activités
60 Chapitre 6 La salle des supplices
70 Activités
72 Gros plan Gaston Leroux

74 Gros plan Les grands magasins


76 Gros plan Georges Eugène Haussmann
78 Faisons le point !
79 Contenus

Les parties de l’histoire enregistrées sur le CDsont signalées par les symboles qui suivent :
Début ►) Fin f i )
Les personnages principaux
Activités de pré-lecture

Repères
1 Lis le texte et complète la grille avec les mots
correspondant aux définitions. Tu découvriras dans
la colonne bleue l’autre nom qu’on donne à l’Opéra.

Situé dans le 9e arrondissem ent de Paris, l’Opéra de Paris,


conçu par l’a rch itecte Charles Garnier, est le m onum ent
sym bolique du Second Empire. C’est une synthèse
de d iffé re n ts styles agencés harm onieusem ent.
Sa co nstru ctio n, souhaitée par Napoléon III, com m ence
en 1861 pour se te rm in e r en 1875 après la chute
de l’empereur. Situé sur un terrain m arécageux, le chantier
connaît ra p idem ent des d ifficu lté s liées aux in filtra tio n s
d ’eau. L’arch itecte fa it alors construire une énorm e cuve
de béton qui perm e t aux fo n d a tio n s de résister
à la pression des eaux d ’in filtra tio n . C’est ainsi que naît
la légende d ’un lac sous l’Opéra. En réalité, le réservoir
existe. Il c o n tie n t 2 0 0 0 tonnes d ’eau, pour une surface
de 25 m sur 55, à 11 m sous la scène.

1 Nom de l’empereur.
2 Prénom de l’arch itecte qui a co n stru it l’Opéra.
3 Genre.
4 Elles p roviennent des in filtrations.
5 C’est sous le second que dém arre la co n stru ctio n
de l’Opéra.
6 Superficie.
7 Nom de l’a rch itecte qui a co n stru it l’Opéra.
8 On raconte q u ’il y en a un sous l’Opéra.
9 Sol.
10 Histoire non véridique.
11 Profession de Charles Garnier.
12 II c o n tie n t 2 0 0 0 tonnes d ’eau.
13 Sous-sol plein d ’eau.

8
1
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3
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8
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12
13 M A R É C A G E U X

2 Associe correctement.

1 CH L’a rch itectu re de l’Opéra a été mise en valeur...


2 EU Pendant les travaux le m o n um en t est resté caché...
3 EU Les travaux o n t com m encé sous le Second Empire,...

a mais l’inauguration a eu lieu sous la IIIe République,


b derrière des grandes palissades de bois afin de préserver,
le m o m e n t venu, l’e ffe t de surprise,
c par le tracé d ’une grande avenue qui relie la place
de l’Opéra aux Tuileries.

9
Chapitre 1
Un fantôme mondain

►2 Ce soir MM. D ebienne et Poligny passent


officiellement les pouvoirs aux nouveaux
directeurs MM. Richard et M oncharm in. Une
grande réception est organisée au foyer. C’est une
des danseuses étoiles, la Sorelli, qui doit faire un
discours en leur honneur, pour les adieux. Elle est
en train de repasser son discours, quand on frappe
à la porte de sa loge*.
Une dem i-douzaine de petits rats* de l’O péra
envahissent sa loge. Des jeunes danseuses rient
de façon excessive, d’autres poussent des cris de
terreur. La petite Cécile Jam m es dit d’une voix
trem blante à la Sorelli, en ferm ant la porte à clef :
- C ’est le fantôm e !
- Q uel fantôm e, petite sotte, vous l’avez vu ?
interroge-t-elle.
- C om m e je vous vois, s’écrit Cécile Jam m es en
s’asseyant sur une chaise !
L’amie de Cécile, Meg Giry, prend alors la parole :
- Si c’est lui, il est très laid.

loge ici, pièce où les artistes se changent petits rats jeunes danseuses du corps
de ballet

10
m Le Fantôme de VOpéra m

- O h oui, rep ren n en t en ch œ u r les autres


petits rats.
Et elles racontent que le fantôme est apparu tout à
coup devant elles, comme s'il sortait d'une muraille.
Depuis quelques mois, to u t le m onde parle de
ce fantôm e en habit noir, qui se prom ène com m e
une om bre du haut en bas du bâtim ent, qui ne
parle à personne et à qui personne n'ose adresser la
parole, et de sa façon d'apparaître et de disparaître
d'un seul coup, sans faire de bruit. Tout d’abord on
a com m encé par rire et se m oquer de ce fantôm e
habillé com m e un croque-m ort*.
- C’est une vrai squelette dans un habit de gala !
Joseph Buquet, le chef m achiniste, l’a rencontré
dans le petit escalier près de la ram pe qui descend
directem ent aux dessous*. Il a dit qu'il est très
m aigre et q u ’il n'a pas de nez.
- Et puis il y a aussi ce pom pier qui est allé faire
un to u r de surveillance et est revenu effrayé. Il a
raconté qu’il a vu s'avancer vers lui, à h au teu r de
tête, une tête de feu, sans corps !
Un silence angoissant règne dans la loge de la
Sorelli et soudain on entend un frôlem ent d'étoffe

un croque-mort un employé dessous étages sous la scène


des pompes funèbres

11
Gaston Leroux
___________________

contre la porte mais sans bru it de pas.


-A llons les enfants, après tout, personne d’autre
ne l’a vu ! s’exclame la Sorelli.
- Si, si, Gabriel aussi l’a vu, en plein après-midi
et en habit de gala ! s’exclame Cécile.
- Gabriel, le m aître de chant ?
- Oui il était dans le bureau du régisseur, to u t à
coup la porte s’est ouverte, mais c’était le Persan.
- Le Persan, l’habitué qui porte m alheur ?
- Lui-même.
- Il faut peut-être m ieux rencon trer le fantôm e
alors !
- Pauvre Gabriel. Dès qu’il aperçoit le Persan il
touche du fer*. En voulant alors toucher la clef de
l’arm oire, il a accroché son pantalon à un clou, a
buté et est tom bé. Il a voulu se rattrap er au piano,
mais le couvercle est tom bé sur ses mains. Pour
échapper au Persan il a couru vers l’escalier et l’a
descendu en entier sur le dos, ju sq u ’au prem ier
étage. Eh bien, en nous voyant avec m am an, il a
rem ercié le ciel de s’en tirer avec si peu.
- Tout ça parce que le Persan a la réputation de
p o rter m alheur ?

touche du fer fait un geste pour conjurer le mauvais sort

12
< Gaston Leroux

- Non, parce que derrière le Persan il y avait


le fantôm e avec la tête de m ort, com m e l’a décrit
Joseph Buquet !
-Jo se p h Buquet ferait m ieux de se taire, s’écrit
Meg Giry. M am an dit qu’il faut laisser le fantôm e
tranquille.
- Et pourquoi elle dit ça, ta m ère ?
- C’est à cause de la loge*.
- Quelle loge ?
- Il a une loge, c’est ma m ère qui l’a dit ! ajoute
Meg Giry.
- Une loge, petite sotte ? Et com m ent elle sait
ça, ta m ère ?
- Elle est ouvreuse* à l’opéra, m a mère. Il a la
loge n. 5, la prem ière loge à côté de l’avant-scène !
Seul le fantôm e a le droit d ’y aller et d’ailleurs les
directeurs ne la louent à personne parce q u ’elle
doit rester libre, p o u r lui !
- Cécile, Cécile, es-tu là ?
- C’est m am an ! Q u ’y a-t-il ?
À ce m om ent la m ère de la petite Jam m es entre
dans la loge de la Sorelli et se laisse to m b er dans
un fauteuil.

loge ici, compartiment placé ouvreuse femme chargée de placer


en hauteur pour les spectateurs les spectateurs

14
m Le Fantôme de VOpéra m

- Q uel m alheur, dit-elle, Joseph Buquet est


m ort. Les machinistes l’o nt retrouvé pendu dans
le troisièm e dessous. Et ils ont entendu chanter
le chant des m orts, et pire encore, quand lés
pom piers l’ont décroché et posé par terre, eh bien
après, la corde avait disparu !

Au foyer, p o u r la cérém onie des adieux des deux


directeurs, le Tout-Paris* est là. O n ne parle que
de Christine Daaé, la jeune cantatrice suédoise
qui a rem placé au dernier m o m en t la Carlotta
indisposée. Christine Daaé, a interprété de façon
divine la M arguerite du Faust de G ounod. À la fin du
spectacle, sous les tonnerres d’applaudissem ents,
Christine s’est évanouie* d’ém otion et on a dû la
transporter dans sa loge. O n attend le docteur et
les adm irateurs se pressent* dans la loge. Parm i
eux il y a Raoul, le vicom te de Chagny. Avec
audace, d’une voix autoritaire, il repousse le public
dans le couloir p o u r faire de la place au médecin.
Christine m urm ure dans un souffle :
- M onsieur, qui êtes-vous ?
- Mademoiselle, répond Raoul en déposant un

le Tout-Paris l’élite sociale de Paris se pressent ici, viennent nombreux


s’est évanouie a perdu connaissance

15
Gaston Leroux

V
ardent baiser sur la main de la diva, je suis le petit
enfant qui est allé ramasser votre écharpe dans la mer.
Christine regarde Raoul sans com prendre et
m urm ure :
- Plus tard Monsieur. M aintenant je souhaite
rester seule, je suis si lasse.

Christine Daaé, jeune artiste dotée d’une belle


voix, plaisait avant ce soir au public pour sa grâce
naïve. Rien à voir avec la sensuelle Carlotta dont
l’indisposition soudaine a été une providence pour
Christine Daaé. On connaissait Christine pour son
interprétation dans Roméo et Juliette de G ounod
à l’Opéra Comique, mais tout cela n’est rien à
côté des accents surhumains qu’elle avait ce soir à
l’Opéra Garnier, dans le rôle de Marguerite du Faust
de Gounod. Un journaliste écrira dans sa chronique
plus tard : « O n n’a jamais vu une interprétation
aussi sublime. Quand ses camarades l’ont em portée
défaillante* dans sa loge, Christine semblait avoir
rendu l’âme. Cette douce jeune fille a apporté ce
soir sur la scène un peu plus de son art, c’est-à-dire
son cœ ur car d’où peut venir ce caractère sublime

défaillante extrêmement faible

16
• Le Fantôme de VOpéra m

d’aujourd'hui ? Il faut avoir aimer ou donner son


âme au diable pour chanter com m e cela ! Est-
ce que Christine a passé un pacte avec le diable ?
Personne ne connaît son professeur de chant. »

Sorti avec le docteur et la fem m e de chambre, Raoul


reste seul dans le couloir. Il veut encore parler à
Christine et s’approche de la porte. A l’intérieur
une voix d’hom m e dit sur u n ton autoritaire :
- Christine, il faut m ’aim er !
- C om m ent pouvez-vous m e dem ander cela,
je nechante que pour vous ? répond Christine en
pleurant.
- Vous êtes fatiguée, mais ce soir les anges ont
pleuré.
- Ce soir je vous ai donné m on âme.
Raoul se cache dans l’om bre quand la porte
s’ouvre.
Christine sort seule, sans referm er la p orte à
clef. Après un long m o m en t d’attente, Raoul veut
savoir qui il doit haïr. Il entre dans la loge plongée
dans l’obscurité et le silence. Personne !

17
A ctivités de post-lecture

Compréhension ,
1 Choisis la bonne réponse.

Qui a donné sa dém ission ?


a □ M adem oiselle Sorelli.
b□ Meg Giry.
c □ Messieurs Richard et M oncharm in.
d □ Messieurs Debienne et Poligny.

Grammaire
f

2 Lis l’autoportrait du Persan et complète avec les


prépositions suivantes. Attention aux articles contractés.

depuis • sans (3) • à (6 ) • avec (2) • sous • entre


pour • de (7) • chez • sur (2) • en (3 ) • dans (2)
ju sq u ’à • parm i

Je suis n é _______ P erse,______M azenderan,________


un p a la is m arbre e t ________or. J ’ai vécu là-bas
_______1 8 5 0 _______1870,________m on grand-père,
un s u lta n barbe blanche qui a to u t f a i t ______
ses e n fa n ts , m on père, ses épouses et tous
mes frères et soeurs.______ ce tem ps-là, nous étions
heureux. Nous jo u io n s ______ les t o it s ________ coupole,
la lune a rg e n té e ,________des cours fraîches où
ch antaient des fo n ta in e s ,_______ les e n fa n ts _______
d o m e s tiq u e s . dîner, un chanteur ra co nta it l’histoire
_______ notre fa m ille ______ invités a ssis des tapis
s o y e u x ______ jo u r _______ la révolution. Nous avons
dû p a rtir a lo rs _______ armes et b a g a g e s _______ argent.
_______ ce jo u r j ’h a b ite _______ troisièm e é ta g e _______

18
ascenseur, un p e tit appartem ent qui d o n n e ____
les Tuileries,_______ un ré vo lutio n na ire et un m archand
_______ tapis.

A ctivité de pré-lecture

Vocabulaire
3 Trouve les mots correspondant aux définitions.
Tu découvriras dans la colonne bleue, le lieu où Christine
va se rendre.

1 Plus précieux que le verre.


2 Ne pas savoir.
3 Nom du personnage incarné par C arlotta.
4 R a o u l... resté seul dans le couloir.
5 A utre fo is moyen de tra n s p o rt au charbon.
6 On ne le v o it pas.
7 Roméo ... Juliette.
8 Rire m écham m ent.
9 Terrifiant.

1 C R 1 S T A L
2
3
4
5
6
7
8
9

19
C hapitre 2
Christine Daaé

Pendant ce tem ps, se prépare au foyer de la danse


la cérém onie des adieux. La Sorelli, une coupe de
cham pagne à la main, attend de faire son discours.
D errière elle, ses cam arades du corps de ballet se
pressent. Les invités bavardent au to u r du buffet
en attendant les directeurs démissionnaires qui
apparaissent soudain sur les m arches du foyer.
Pour la circonstance, ils sourient en cachant leur
peine p o u r la m o rt de Joseph Buquet encore
tenue secrète. La Sorelli com m ence à débiter* son
com plim ent, quand soudain :
- Le fantôm e de l’O péra ! s’écrit la petite
Jam m es sur u n ton de terreur, en désignant dans
la foule des habits noirs, un visage lugubre. La tête
de m o rt rem porte soudain un vif succès parm i les
invités. O n rit, on se bouscule et on veut offrir à
boire au fantôm e de l’O péra, mais il s’est glissé
parm i les gens et a disparu. La Sorelli, furieuse, n ’a
pas pu term iner son discours et les deux directeurs
démissionnaires, après l’avoir rem erciée, se sont

débiter raconter

20
• Le Fantôme de VOpéra m

sauvés à l'étage supérieur au foyer de chant, où les


attend un souper.
Au foyer de l'académ ie de chant, Poligny et
D ebienne, attendent leurs collègues.
Placés au milieu de la table, les nouveaux
directeurs n ’ont pas aperçu l'hom m e à la tête de
m o rt en bout de table qui déclare soudain :
- Alors c’est vrai, ce pauvre Joseph B uquet est
m o rt ?
- Buquet est m ort ? s’exclament les deux hommes.
- Oui, répond calm em ent l’om bre d’hom m e.
O n l’a trouvé pendu, au troisièm e dessous.
Les anciens directeurs font signe aux nouveaux
de les suivre. Très sérieux, ils conseillent à leurs
collègues de toujours obéir au fantôm e, car
à chaque fois qu’eux-m êm es ont ignoré ses
requêtes, un événem ent funeste est arrivé. Poligny
va prendre dans le bureau un cahier des charges*
couvert d’une écriture fine à l’encre rouge.
- Le fantôm e exige une rente de 240 000 francs
par an et la loge n. 5 à sa disposition.
- Vous êtes trop bons avec ce fantôm e. Il faut le
faire arrêter.

un cahier des charges un document contenant des instructions

21
Gaston Leroux
:

- Mais com m ent ?


- Q uand il est dans sa loge !
- Mais nous ne l’avons jam ais vu dans sa loge !
- Alors il faut la louer !

Un m atin, M. Richard trouve sur son bureau une


enveloppe dont l’adresse est à l’encre rouge. Dans
cette lettre, le fantôm e reproche au nouveau
directeur d’avoir écarté Christine Daaé du grand
rôle de M arguerite depuis son triom phe et d’avoir
loué la loge n. 5 réservée p o u r lui.
La porte s’ouvre et M oncharm in tient dans
la m ain une lettre parfaitem ent semblable. Ils
éclatent de rire.
- D écidém ent la plaisanterie continue, dit l’un.
- Mais elle n ’est plus drôle, réplique l’autre.

Le soir, la loge n. 5 est louée. Le lendem ain, les


directeurs trouvent un rap p o rt de police relatant
des incidents liés à cette loge. En effet, un garde
municipal appelé par l’ouvreuse relate que des
individus qui avaient probablem ent bien arrosé*
leur dîner, ont perturbé la soirée par des rires et

avaient bien arrosé leur dîner avaient bien bu pendant le dîner

22
Gaston Leroux
________________

des réflexions déplacées et que la loge n. 5 a dû


être évacuée.
- Mais pourquoi riaient-ils com m e ça ?
dem ande M oncharm in.
- Eh bien, ils racontent que dans la loge, qui
était vide quand ils sont rentrés, une voix a déclaré
« il y a quelqu'un ici » !
M adam e Giry, l’ouvreuse appelée par les direc­
teurs, fait une entrée solennelle dans le bureau.
- Q u’est-ce qui s’est passé hier soir dans la loge
n. 5, M adam e Giry ? dem ande M. Richard.
- Il s’est passé qu’on a encore embêté* le fantôme.
-V o u s trouvez naturel qu’une voix se fait
entendre pour proclam er qu’il y a quelqu’un dans
une loge où il n ’y a personne ?
- Ce fantôm e, personne ne le voit mais to u t
le m onde peut l’entendre, d’ailleurs les anciens
directeurs le savent.
- Et vous avez déjà parlé au fantôm e ?
- C om m e je vous parle, m onsieur le directeur,
et lui aussi m e parle. Il a une douce voix d ’hom m e.
Il arrive d ’habitude vers le m ilieu du prem ier acte.
La voix est toujours assise sur le prem ier fauteuil

embêté tourmenté

24
m Le Fantôme de VOpéra m

du prem ier rang. À la fin du spectacle il m e laisse


toujours une pièce de quarante sous mais depuis
qu’on a recom m encé à l’em bêter, il ne me donne
plus rien.
L’ouvreuse sortie, les deux directeurs ont la
m êm e idée. Et si un de ces jo u rs ils allaient eux
aussi faire u n petit to u r du côté de la loge n. 5 !

Depuis son triom phe dans le rôle de M arguerite,


Christine Daaé ne se m ontre plus. Raoul la cherche
en vain. Un m atin, pourtant, elle lui fait parvenir
un billet : «Je n ’ai pas oublié le petit garçon qui a
ram assé m on écharpe dans la mer. A ujourd’hui je
pars p o u r Perros-Guirec pour l’anniversaire de la
m o rt de m on père. Il est enterré là-bas avec son
violon dans le cim etière au pied de la colline où
nous jouions enfants. »
Raoul se précipite à la gare M ontparnasse
et prend le train pour ce petit port de Bretagne
où, enfant, il allait en vacances. C’est là qu’il a
rencontré, un jour, Christine et ramassé dans la
m er son écharpe em portée par le vent. C’est là que
le père de Christine, le vieux violoniste, racontait

25
'
Gaston Leroux
:
des légendes de Scandinavie et l’histoire de l’Ange
de la musique. Personne ne voit l’Ange de la
musique, mais parfois il se fait entendre aux âmes
prédestinées. Le vieux violoniste disait à sa fille bien
aimée que lorsqu’il serait au ciel, il le lui enverrait.

À l’auberge du pays, Raoul attend Christine qui


n ’est pas étonnée de le voir.
- Vous êtes venu, je le savais. Q uelqu’un me
l’a dit.
- Qui ? L’hom m e qui vous dem andait de l’aim er
l’autre soir dans votre loge ?
Effarée*, elle répond :
-V o u s rappelez-vous, Raoul, la légende de
l’Ange de la m usique ? C’est lui qui parlait l’autre
soir dans m a loge, mais je croyais être seule à
entendre cette voix.
- Vous plaisantez ? s’écrie Raoul.
Sans un m ot, Christine m onte dans sa chambre.
Il est presque m inuit quand Raoul entend le pas
léger de Christine dans le corridor*.
Il suit de loin la jeune fille ju sq u ’au cimetière.
Soudain, entre les tom bes, une m usique céleste

effarée extrêmement surprise le corridor le couloir

26
• Le Fantôme de VOpéra m

s'élève, venant de nulle part. L’Invisible jo u e de


la m usique venant de nulle part. L’Invisible jo u e
pour Christine et Raoul qui rem arque une om bre
se glisser dans l’église. Il la suit mais quand elle se
retourne, Raoul aperçoit sous le grand m anteau,
avant de tom ber, une effroyable tête de m ort.

C arlotta n ’a pas renoncé à son rôle de M arguerite


m algré les m enaces de m ort. Christine, dans
son petit rôle de page, est charm ante. Depuis la
Bretagne, elle n ’a pas revu Raoul . Dans un billet,
elle l’a prié de ne plus chercher à la revoir « Il y va
de m a vie* et de la vôtre » dit-elle.

Les directeurs sont installés dans la loge n. 5 m algré


les ordres du fantôm e. La C arlotta est sublime dans
son duo avec Faust, quand soudain, un énorm e
couac* sort de sa bouche. Les directeurs sont pris
d’effroi* mais surto u t ils entendent derrière eux
une voix dire en ricanant :
- Ce soir la Carlotta chante à décrocher le lustre.
L’énorm e lustre de cristal s’écrase sur le
parterre.

il y va de ma vie ma vie en dépend effroi terreur


un couac une fausse note

27
Activités de post-lecture

Compréhension
1 Vrai ou faux ? Coche la bonne réponse.
V F
M. Richard tro uve sur son bureau un paquet. □ m
1 Le fan tô m e s’est enferm é dans la loge n.5. □ □
2 Le garde a fa it évacuer la loge. □ □
3 Mme Giry n’est pas in tim id é e par les directeurs. □ □
4 Mme Giry a déjà vu le fantôm e. □ □
5 Mme Giry a déjà parlé au fantôm e. □ □
6 Le fan tô m e arrive au d é b u t du spectacle. □ □
7 Le fan tô m e a une voix agréable. □ □
8 Il s’assoit tou jo u rs au fo n d de la loge. □ □
9 Les directeurs sont intrigués par ce q u ’a □ □
d it Mme Giry.

DELF - Production écrite


2 Tu es un fonctionnaire de police et tu fais un rapport
sur un incident qui s’est passé sur la voie publique.

Vocabulaire
3 Remplis la grille à l’aide des définitions. Tu découvriras
dans la colonne bleue, ce que le fantôme donne
à Mme Giry.

1 On paie sa place p ou r le voir.


2 Les places y co û te n t plus cher.
3 M étier de Mme Giry.
4 Fin de journée.
5 A ux réceptions, tab le où on tro u ve à m anger et à boire.

28
6 Lieu où les artistes se retrouvent.
7 La cérém onie de Debienne et Poligny.
8 Espace en bas où s’assoient les spectateurs.
9 Prénom de Buquet.

1 S P E C T A C L E
2
3

5
6
7
8

Grammaire
4 Conjugue les verbes entre parenthèses en utilisant
le gérondif.

En (a p ercevo ir) apercevant le fantôm e, le régisseur


s’est sauvé.
1 Les spectateurs o n t fa it tre m b le r les murs
en (a p p la u d ir)____________ .
2 En ( v o ir ) ____________ son tu tu déchiré, la danseuse
est rentrée dans sa loge.
3 Le d ire cte u r s’est mis à pleurer en ( fa ire )___________
son discours d ’adieu.
4 C’est en (c h a n g e r)_____________ le déco r que
le m achiniste est tom bé.

29
Chapitre 3
Vanneau d'or

►3 Depuis la soirée tragique, Christine est


introuvable. Les directeurs n ’en savent pas plus.
Un jour, pourtant, Raoul reçoit un billet d ’elle
qui le convie à u n bal m asqué à l’Opéra. Il devra
p o rter un dom ino* blanc, dissimuler son visage
derrière u n loup* de dentelle et l’attendre au
foyer. Au milieu des couples qui font la fête, Raoul
est im patient. Soudain, un dom ino noir passe près
de lui et lui serre les doigts. C ’est elle. Elle lui fait
signe de se taire*. Raoul rem arque l’anneau d ’or
qu’elle porte au doigt. Parm i les costum es bariolés
qui passent, une tête de m o rt vêtue d ’une cape
écarlate et d’un im m ense chapeau rouge à plum es
attire l’attention. Le personnage en rouge regarde
Raoul qui reconnaît la tête de m o rt de Perros-
Guirec. Il s’avance, mais le dom ino noir entraîne
Raoul loin du foyer, dans les étages. Cachés dans
une loge, ils aperçoivent par la porte entrouverte
le personnage rouge rôder dans les couloirs.
- Pauvre Erik, m urm ure Christine.

un domino une ample cape qu’on porte un loup un masque


au Carnaval se taire rester silencieux

30
• Le Fantôme de l ’Opéra m

Le lendem ain Christine et Raoul se retrouvent à


l’Opéra. Raoul est triste car dans un mois, il devra
s’em barquer pour une expédition au pôle Nord.
- Dans un mois il faudra nous dire adieu p o u r
toujours Raoul, déclare Christine.
- M arions-nous, Christine !
- N ous ne nous pouvons pas nous marier,
mais nous pouvons nous fiancer. Des fiançailles
secrètes, p o u r un mois ! C’est un bonheu r qui ne
fera de m al à personne ! s’exclame la jeune fille.

Elle entraîne alors son fiancé d’un mois au milieu


d’une véritable forêt aérienne, dans les combles*
et sur le grand toit de plomb. Ils contournent les
dôm es et s’assoient confiants sous la protection
d’Apollon qui dresse sa lyre de bronze.
- Vous m e conduisez dans les hauteurs de
l’O péra, mais les dessous, quand visiterons-nous
les dessous, Christine ?
- Les caves sont le royaum e d’Erik. C’est lui la
Voix, l’Ange de la musique. M aintenant j ’ai peur
de retourner dans m a prison souterraine, mais si
je n ’y retourne pas, il arrivera de grands m alheurs !

les combles l’espace sous le toit

31
Gaston Leroux
:

- Si je ne retourne pas dans les caves, c’est lui


qui viendra m e chercher dans m a loge avec sa
Voix, à m inuit exactem ent. Il m ’entraînera chez
lui, et il dira qu’il m ’aime et il pleurera. Ah, vous
ne pouvez pas com prendre. Je ne l’ai jam ais vu à la
lum ière du soleil. Je l’entendais depuis trois mois
sans le voir. C ette voix sublime qui s’est mise à
chanter à mes côtés, venait de m a loge, elle était
dans m a loge. Un soir, alors que j ’avançais vers le
miroir, m a loge semblait s’allonger devant mes
pas. Tout à coup je m e suis retrouvée hors de la
pièce sans savoir com m ent. Tout était noir autour
de moi. Au loin, une faible lueur rouge éclairait
un angle de la muraille. Soudain, dans le noir, une
m ain osseuse et glacée s’est posée sur la m ienne.
O n m ’entraînait vers la lueur rouge et j ’ai vu alors
l’hom m e enveloppé dans u n grand m anteau noir.
Mes doigts glissaient le long des pierres hum ides.
Un m asque cachait le visage de l’hom m e. Il sentait
la m ort. Et je m e suis évanouie. Com bien de temps
suis-je restée sans connaissance ? Je ne sais pas.
Près de m oi il y avait une fontaine et l’hom m e au
m anteau noir rafraîchissait m on front. Ses mains,

32
-
Gaston Leroux
:
si légères pourtant, sentaient la m ort. « Qui êtes-
vous, où est la Voix ? » , ai-je demandé.

- N ous longions une étroite galerie, la forme


d’hom m e m e soutenait. Une lueur bleuâtre nous
entourait. N ous étions au bord d’un lac dont les
eaux de plom b se perdaient au loin et il y avait une
petite barque sur la rive. Dans la barque, les yeux de
l’om bre ne m e quittaient pas. On ne voit ses yeux
de braise que dans l’obscurité. Arrivés sur l’autre
rive, il m ’a conduite dans un lieu plein de lumière.
Je m e trouvais au milieu d’un salon orné de fleurs.
« Rassurez-vous Christine, vous ne courez aucun
danger » m ’a-t-il dit, et c’était la Voix ! Et la Voix
continuait de parler : «Je ne suis ni ange, ni fantôm e,
je suis Erik ». Ainsi la Voix n ’est qu’un hom m e, un
hom m e qui m ’a enferm ée avec lui, dans la terre, par
amour. Erik a pris une harpe et s’est mis à chanter.
Il y avait aussi un orgue dans cette dem eure. Je
me suis approchée des claviers. Sur le pupitre un
cahier avec des notes rouges était ouvert. Erik
travaille depuis vingt ans à une grande œ uvre,
Juan triomphant, mais personne n’aura le droit de

34
m Le Fantôme de VOpéra m

l’entendre. Nulle part dans l’appartem ent du lac il


n’y a de miroir. Malgré la terreur et l’horreur que
la Voix m ’inspirait, j ’ai voulu voir son visage et
alors, d’un coup, j ’ai soulevé son masque. Ah ! sa
fureur et le grincem ent de ses dents sans lèvres et
les choses affreuses qu’il a dites !
« Regarde, regarde m a laideur m audite ! Regarde
le visage d’Erik, regarde le visage de la Voix !
Cela ne te suffisait pas de l’entendre ? Q uand une
fem m e m ’a vu une fois, com m e toi, elle est à m oi
p o u r toujours ! Je te fais peur ? Tu crois peut-être
que j ’ai encore u n m asque ? D onne tes mains ! » et
il les enfonçait dans sa face. Avec mes ongles il se
labourait les chairs*, ses horribles chairs m ortes !

Christine pousse un soupir, et un autre soupir


répond derrière elle.
- Vous avez entendu ?
- Non, assure Raoul, je n ’ai rien entendu.
- Ah, c’est trop affreux de trem bler to u t le
temps, avoue la jeune fille.
C ette fois Raoul et Christine se reto u rn en t en
m êm e temps.

se labourait les chairs ici, il se faisait de grands traits sur la peau

35
-
Gaston Leroux
:
- Il y a ici quelqu’un qui souffre, dit Raoul,
peut-être un blessé. Vous avez entendu ?
Ils se lèvent, regardent autour d ’eux. Ils sont
seuls sur le grand toit de plomb. Tandis que
Christine poursuit son récit, la nuit est venue.
Raoul s’est levé :
- Rentrons, Christine.
- N on Raoul, ici nous som m es en sécurité. Le
royaum e d’Erik, ce sont les caves de l’O péra.
- Fuyons loin, Christine !
- J ’ai donné m a parole à Erik !
Sur le toit u n écho répète « Erik ».
- Q uel sentim ent il vous inspire Christine ?
- De l’horreur, mais je ne le déteste pas. Il m ’a
enferm ée par amour. Je peux le quitter, oui, mais
il est aussi la Voix, il est toujours la Voix.
Raoul em brasse Christine, mais la nuit qui les
entoure a un épouvantable déchirem ent com m e à
l’approche d’une tem pête.

Raoul et Christine s’enfuient vers les combles,


tandis qu ’un im m ense oiseau de nuit sur la lyre
d’Apollon les regarde de ses yeux de braise. Ils

36
m Le Fantôme de VOpéra m

courent et ne s’arrêtent q u ’au huitièm e étage. Ce


soir, il n’y a pas de spectacle et les couloirs sont
déserts. Soudain une silhouette bizarre se dresse
devant eux, en leur barrant le chemin. L’hom m e
p orte un bonnet d’astrakan.
- Non, pas par ici ! et la silhouette leur indique
un autre couloir p o u r arriver aux coulisses.
- Mais qui est-ce ? dem ande Raoul.
- C’est le Persan, un habitué, il connaît l’O péra
com m e sa poche et il a ses habitudes ici. Il paraît
q u ’il porte m alheur !
- Fuyons ensemble, Christine !
- Non. J ’ai donné m a parole à Erik. Vous voyez
cet anneau ? Ah, m on D ieu ! s’exclame Christine
en regardant sa main. L’anneau !
- Q uoi l’anneau ?
- L’anneau d’or qu’Erik m ’a donné ! Je ne l’ai
plus !
- Ah c’est Erik qui vous a donné cet anneau d’or.
- Oui, com m e gage de notre pacte ! « Tant
que vous le garderez à votre doigt, vous serez
préservée de to u t danger », m ’a dit Erik. ■

37
Activités de post-lecture

Compréhension
►l 1 Réécoute le chapitre 3 et réponds aux questions.

1 Quel b ru it a ttire l’a tte n tio n de Christine ? ___________


2 Où C hristine et Raoul se tro u ve n t-ils quand
ils e nte nd e nt ce b ru it ? ____________
3 Que propose Raoul à C hristine ? ____________
4 Pourquoi Christine n’a cce p te -t-e lle pas la p ro p o sitio n
de Raoul ? ____________
5 Quel personnage apparaît soudain dans un co u lo ir ?

6 Que p o rte -t-il sur la tê te ? ____________


7 Christine a perdu un objet, lequel ? ____________
8 Qui lui avait donné cet o b je t ? ____________

2 Associe correctement.

1 □ Les d irecteurs ignorent...


2 □ Raoul a rendez-vous avec la jeune fille...
3 □ Christine, qui connaît bien les to its de l’Opéra,...
4 D C’est dans les souterrains de l’Opéra...
5 □ Christine a soulevé le masque...

a qui cache l’affreux visage d ’Erik,


b entraîne le jeune hom m e dans les étages supérieurs,
c ce que Christine est devenue,
d pendant le bal masqué au foyer,
e que Christine découvre le visage de la Voix.

38
Vocabulaire
3 Remplis la grille à l’aide des définitions. Tu découvriras
dans la colonne bleue, ce que le fantôme a donné
à Christine.

1 C’est un co ntrat.
2 Rouge.
3 Pièce de la maison.
4 Espèce de tunnel.
5 II sert à cacher le visage au Carnaval.
6 Greniers.
7 Pièces souterraines.
8 Bijou q u ’on p o rte au d o ig t.

1 P A C T E
2
3

5
6
7
8

Grammaire
4 Complète le texte avec des pronoms relatifs.

La fam ille dans laquelle nous som m es nés e


une vieille fam ille noble.
1 Mon père a vendu le c h â te a u nous vivions.
2 Mon frère espère h ériter d ’un vieil o n c le ___________
il est très affectionné.
3 C’est l’e s p o ir____________a u jo u rd ’hui le fa it vivre.
4 Le g ra n d -o n c le ___________ je vous parle v it en Écosse.

39
Chapitre 4
Christine a disparu

Rentré chez lui, Raoul est très préoccupé.


- Si je ne la sauve pas des mains de ce charlatan,
dit-il tout haut dans son lit, elle est perdue, mais je
la sauverai ! Ce charlatan, oui, ce charlatan !
Soudain il se lève sur un coude, une sueur
froide coule sur ses tempes. Deux yeux brûlants
comme des brasiers viennent de s’allumer au pied
du lit. Ils le regardent fixement dans le noir. Raoul
allume la bougie en tremblant. La lumière faite,
les yeux ont disparu.
« On ne voit ses yeux de braise que dans
l’obscurité », se souvient Raoul. Il fait le tour de la
pièce. Rien. Il se recouche et, dans l’obscurité, les
yeux réapparaissent.
« Si c’est lui, il est sur le balcon », se dit Raoul. Il
va à un petit meuble, saisit un revolver et ouvre la
porte-fenêtre. Personne. Quand Raoul se recouche,
les yeux sont de nouveau là qui le fixent dans
l’obscurité. Alors patiemment, froidement, le jeune
homme prend le revolver posé sur la table de nuit.

40
m Le Fantôme de VOpéra m

Raoul vise juste au-dessus des deux étoiles d'or


qui le regardent avec un étrange éclat immobile.
Il vise le front. Les deux étoiles cette fois ont
disparu. Le fracas est terrible dans la paix de la
maison endormie. Dans les corridors, des pas se
précipitent. Un domestique et le frère de Raoul, le
comte Philippe, accourent affreusement anxieux.
- Raoul, Raoul que se passe-t-il ? demande le
comte au vicomte.
- J'ai tiré sur deux petites étoiles qui m'empê­
chaient de dormir, explique Raoul à son frère.
- Mon ami, tu divagues*, tu as de la fièvre !?
Le domestique a apporté une lampe et le comte
Philippe constate qu'une balle a traversé la fenêtre
à hauteur d'homme et qu'il y a sur le balcon des
traces de sang.
- Oh Oh ! Un fantôme qui saigne c'est moins
dangereux, ricane Raoul. Les traces suivent la rampe
du balcon et remontent jusqu'à une gouttière*.
- Tu as sans doute tiré sur un chat, conclut
Philippe.
- Ou sur Erik et s'il n’est pas mort tant pis, ce
soir j'enlève Christine !

tu divagues tu délires une gouttière une conduite


pour recueillir l’eau de pluie

41
Gaston Leroux
'

Philippe de Chagny, qui prend son petit


déjeuner dans son cabinet de travail, fait appeler
son frère. Il tend le jou rn al à Raoul. O n raconte
qu'il y a prom esse de m ariage entre Christine
Daaé et le vicom te de Chagny.
- C 'est vrai ? dem ande Philippe. Tu ne vas pas
faire cette bêtise ! C ette petite t'a to u rn é la tête
avec ses histoires de revenants* !
- Adieu m on frère.
- C 'est donc vrai, tu pars ?
- Ce soir. Adieu.

Toute la jo u rn ée est consacrée aux préparatifs.


Une berline* est attelée à deux vigoureux chevaux.
Une om bre enveloppée dans un grand m anteau
noir rôde près de l’attelage.
À l'O péra on jo u e Faust ce soir-là. Le com te
Philippe de Chagny est seul dans sa loge. Il semble
insouciant. Christine chante de tou te son âm e et
entraîne toute la salle frémissante*. Au milieu de
l'am phithéâtre, u n hom m e se lève et reste debout
face à l’actrice. La chevelure dénouée, les bras
tendus, Christine semble ne chanter que pour

revenants fantômes frémissante ici, émue


une berline une grosse voiture tirée
par des chevaux

44
m Le Fantôme de FOpéra m

lui, quand brusquem ent la salle est plongée dans


l’obscurité.

Q uand la lumière revient, Christine a disparu. Sur le


plateau, c’est une confusion indescriptible. Artistes,
machinistes, régisseur, danseuses, figurants,
choristes... to ut le m onde s’interroge et crie.
Christine enlevée ! C’est le comte de Chagny qui a fait
le coup ! N on c’est le vicomte ! Non c’est Carlotta !
N on c’est le fantôme ! Q uant aux directeurs, ils ont
donné l’ordre depuis le dernier entracte de n’être
dérangés sous aucun prétexte et il n’y a pas moyen de
parler avec eux. Ils sont enfermés depuis l’entracte
dans leur bureau. Personne n’a pu leur faire part de
l’événement inouï qui vient de se produire sur scène.
M oncharm in finit par ouvrir sa porte au secrétaire
Rémy pour lui dem ander fort brutalem ent s’il peut
lui prêter une épingle à nourrice* !
- Ils sont devenus fous, déclare le secrétaire Rémy.
- Tout le m onde a rem arqué ce soir q u ’ils avaient
une attitude étrange. Ils m archaient à reculons*
et ils ne voulaient pas q u ’on les approche ! ajoute
Mercier, le régisseur.

une épingle à nourrice une épingle à reculons en arrière


de sûreté

45
Gaston Leroux
_________________

L’h um eur des directeurs s’est dégradée en


effet. M algré leur refus, ils ont dû verser au
fantôm e les prem iers vingt mille francs indiqués
sur le cahier des charges. M adam e Giry semble
chargée de déposer l’enveloppe dans la loge n.
5 étroitem ent surveillée par les directeurs qui
espèrent surprendre le fantôm e. C om m e ils
soupçonnent aussi M adam e Giry d’être peut-être
à l’origine de to u t cela et de garder l’argent pour
elle, ils ont convoqué l’ouvreuse qui, ulcérée d’être
accusée de vol, a avoué q u ’elle doit, sur l’ordre du
fantôm e, déposer dans la loge n. 5, une enveloppe
vide, et glisser habilem ent dans la poche de M.
Richard l’enveloppe contenant l’argent.

Le fantôm e préfère en effet subtiliser la vraie


enveloppe en sécurité dans la poche de M. Richard
que dans la loge. Les deux directeurs qui ont voulu
pour le deuxièm e versem ent déjouer l’habileté
du voleur en sécurisant la poche de Richard avec
une épingle à nourrice, s’aperçoivent consternés
que l’épingle et l’enveloppe sont bien à leur place,
mais l’argent s’est envolé.

46
Activités de post-lecture

Compréhension
1 Vrai ou faux ? Coche la bonne réponse.
V F
Raoul vise les jambes. □ Kl
1 La mère de Raoul arrive en courant. □ □
2 II y a des traces rouges sur le balcon. □ □
3 Raoul re g re tte d ’avoir tiré. □ □
4 P hilippe désapprouve les p rojets de Raoul. □ □
5 Raoul n’ose pas co n tra rie r son frère. □ □
6 Ce soir-là Raoul n’est pas avec son frère □ □
dans leur loge.
7 C hristine disparaît derrière le rideau qui tom be.

Grammaire
2 Complète avec les adjectifs possessifs.

Il m et ses b otte s quand il va à la pêche.


1 Madame, vous o u b lie z gants !
2 II a p e r d u _________ travail.
3 J ’ai des doutes s u r _________ honnêteté.
4 Ils ne p arlen t plus à personne m ême pas à ___
parents.
5 Si tu veux, tu peux p re n d re _________ voiture.

48
Vocabulaire
3 Complète la grille. Tu découvriras, dans la colonne
bleue, ce que Raoul a pensé en croyant avoir
tué le fantôme.

1 Feu.
2 Chandelle.
3 Partie du visage au-dessus des yeux.
4 Serviteur.
5 Bizarre.
6 A cte stupide.
7 On p eut y lire les nouvelles quotidiennes.
8 Union o ffic ie lle entre un hom m e et une fem me.
9 Entre l’épaule et la main.
1 0 Sert à payer.
11 Faire disparaître.

1 B R A 1 S E
2
3
4
5
6

8
9
10
11

49
Chapitre 5
La demeure du lac

►4 Raoul erre* désespéré dans les couloirs de l’O péra


à la recherche de Christine, quand soudain se
dresse devant lui une grande om bre. Il reconnaît
le Persan.
- Je vous cherchais, monsieur, je peux vous
aider. Christine est ici, avec Erik, déclare le
i

personnage au bonnet d’astrakan.


- Ici ? Avec Erik ? s’exclame Raoul en tendant
ses mains brûlantes au Persan qui les a glacées.
- Silence ! fait le Persan en écoutant les bruits
lointains du théâtre et les craquem ents dans les
m urs et les couloirs voisins. Evitons de prononcer
ce nom . Il p o urrait nous entendre.
- Il est donc to u t près de nous ?
- Tout est possible, il peut être p arto u t s’il n’est
pas en ce m om ent dans la dem eure du Lac.

Les deux hom m es m o n ten t et descendent


plusieurs escaliers en étouffant leurs pas.
- Ah, monsieur, vous connaissez bien l’O péra !

erre marche sans direction précise

50
m Le Fantôme de VOpéra m

m urm ure Raoul.


- Bien m oins que lui ! dit le Persan en poussant
Raoul vers la loge de Christine, qu’il ouvre avec
un petit passe-partout.
- Tenez, prenez cela, dit-il en lui ten d an t u n
pistolet.

Perché sur un tabouret contre le m ur opposé au


miroir, le Persan passe ses doigts sur la tapisserie.
- Voilà, le m iroir va pivoter*.
Les deux hom m es se sont rapprochés de la
grande glace qui tourne lentem ent et les voilà
jetés de la pleine lum ière dans la plus profonde
obscurité.
- Tenez toujours votre bras plié à la h au teu r
de vos yeux, dit le Persan qui cherche quelque
chose par terre en tâtonnant à l’aide d’une petite
lanterne.
Il retrouve une trappe par laquelle les deux
hom m es se laissent glisser dans les dessous, avant
de suivre un escalier étroit. Ils sont m aintenant au
cinquièm e dessous. Soudain la nuit rem ue.
- À plat ventre, ordonne doucem ent le Persan.

pivoter tourner sur lui-même

51
Gaston Leroux
-

Ils n ’ont que le tem ps de se coucher à terre


et d’éteindre la lanterne. Une om bre vêtue d’un
grand m anteau passe près d’eux, puis s’éloigne.
- P ourtant il vient rarem ent de ce côté-ci,
m urm ure le Persan qui dirige le je t lum ineux sur
deux vastes corridors qui se croisent à angle droit
et se perdent à l’infini.
-V ous connaissez bien Erik ? dem ande Raoul.
- J ’ai connu Erik en Perse. Je lui ai m êm e sauvé la
vie. C’est un prestidigitateur génial. Il n’est visible
que lorsqu’il le veut et il voit to u t au to u r de lui.
Sa science bizarre, sa subtilité, son im agination et
son adresse lui p erm etten t de disposer de toutes
les forces naturelles, com binées p o u r créer à vos
yeux ou à vos oreilles l’illusion qui vous perd.
Et ceci dans les dessous de l’O péra, c’est-à-dire
au pays m êm e de la fantasm agorie ! Il a fabriqué
des trappes dans le m onde entier. Il nous faut
m aintenant com battre le génie des trappes au
pays des trappes !
Et personne m ieux que lui ne sait lancer le lacet
du Pendjab. C’est le prince des prestidigitateurs
et des étrangleurs. Il y a autour de nous toujours

52
Gaston Leroux
b
la possibilité m enaçante d ’étranglem ent. Il faut
toujours tenir votre bras à hau teu r de vos yeux.
En m êm e tem ps que le cou, le lacet lancé vous
prend alors aussi la m ain et vous pouvez vous
libérer.

- N ous devons nous trouver, continue le Persan,


dans la partie réservée au service des eaux, à une
très grande profondeur, si on songe que pendant
les travaux de construction de l’O péra on a creusé
la terre à quinze m ètres au-dessous des couches
d’eau qui existaient dans toute cette partie de
la capitale. Et on a dû puiser l’eau, et p o u r vous
faire une idée de la masse d’eau expulsée par les
pom pes, eh bien il faut se représenter en surface
la cour du Louvre et en hauteur une fois et dem ie
les tours de N otre-D am e. O n a quand m êm e dû
garder un lac.
Le Persan frappe alors contre la paroi de la
cuve*.
- Et com m e les eaux ne doivent pas rester en
contact im m édiat avec les m urs soutenant to u te la
m achinerie théâtrale, l’ensem ble des charpentes,

la cuve le réservoir

54
m Le Fantôme de VOpéra m

la m enuiserie... l'architecte a dû construire p arto u t


une double enveloppe. Ce travail a dem andé
toute une année. La m ystérieuse m aison d’Erik
se trouve dans la double enveloppe des m urs de
fondation de l’Opéra. Erik a pu construire, le plus
tranquillem ent du m onde, sa dem eure, car il a
été un des prem iers entrepreneurs de m açonnerie
de Charles Garnier, l’architecte de l’O péra. Il a
continué à travailler m ystérieusem ent, to u t seul,
quand les travaux ont été officiellement suspendus
pendant la guerre, le siège de Paris et la C om m une.
Il a pu alors en fabriquer des trucs pendant to u t ce
temps-là ! Je sais ce qu’il a fait de certains palais
en Perse. Q ue de dram es de familles, de tragédies
sanglantes le m onstre traîne derrière lui avec ses
trappes ! De la plus honnête construction du
m onde, il faisait bientôt la m aison du diable et
on ne pouvait plus prononcer une parole, car elle
pouvait être rapportée par écho ! On ne pouvait
jam ais savoir, dans les palais qu’il avait truqués, où
on se trouvait. Il avait des inventions étonnantes,
mais la plus curieuse de toutes, la plus horrible, la
plus dangereuse, c’était la cham bre des supplices ! ■

55
Gaston Leroux
'

- Christine m ’a parlé de la dem eure du Lac.


►5 Q uand arriverons-nous au Lac ? dem ande Raoul.
- N ous n’entrerons jam ais dans la dem eure
du Lac par le lac. C’est le côté le m ieux défendu.
Depuis que j ’ai retrouvé Erik à l’O péra, je n ’ai
cessé de l’épier dans les couloirs du dessus, dans
ceux du dessous et m êm e sur la rive du lac. Je l’ai
surpris alors qu’il m ontait dans une petite barque
p o u r aborder au m u r d’en face. J ’ai renoncé à
p énétrer dans la dem eure du Lac en passant par
le lac le jo u r où, à m on tour, j ’ai pris la petite
barque pour tenter de rejoindre sa dem eure. Le
silence était légèrem ent troublé par une sorte de
souffle chantant qui m ’entourait. Je m e penchais
sur les eaux, le chant était devenu une voix. Je m e
penchais encore pour com prendre d ’où venait la
voix, quand deux bras m onstrueux m ’ont saisi par
le cou m ’entraînant dans le gouffre.

Ce jour-là, Erik m ’a laissé la vie sauve. Le chant


c’était lui qui chantait dans un roseau* coupé,
grâce auquel il pouvait respirer sous l’eau. ■

un roseau une plante aquatique à tige creuse

56
m Le Fantôme de VOpéra m

►6 - Q uand nous serons arrivés à la dem eure d ’Erik,


nous appellerons Christine et elle nous entendra,
déclare Raoul plein d ’espoir.
Le Persan frappe contre une paroi et dit :
- Voici un m u r qui p o urrait bien appartenir à la
dem eure d’Erik.
Raoul se je tte contre la paroi et écoute. Il
n’entend rien que les pas lointains qui résonnent
sur le plancher dans les parties hautes du théâtre.
- Et m aintenant nous allons essayer de pénétrer
chez lui, dit le Persan en tâtant la paroi.
Il appuie sur une pierre qui bascule*. À genoux,
les deux hom m es s’engagent dans le tro u que la
pierre, en basculant, a laissé dans le mur.
- J e vais m e suspendre par les mains à la pierre
et m e laisser tom ber dans sa maison, ensuite
vous ferez exactem ent com m e moi. Mais d’abord
enlevons nos chaussures.
Le Persan et Raoul ont sauté en silence en
contre-bas. Ils viennent de pénétrer dans la
dem eure du Lac. O n n ’entend pas un bruit. Pas
un cri, pas un appel, pas un gém issem ent ! ■

bascule s'incline

57
Activités de post-lecture

Compréhension . 1
► 5 1 Écoute le chapitre 5 et complète le texte.

- Christine m ’a parlé de la dem eure du Lac.


Quand a
rive
ro
n
^o
u
sau Lac ? dem ande Raoul.
- Nous dans la dem eure du Lac par le lac.
C’est le cô té le mieux défendu.
Depuis que j'ai re trouvé Erik à l’Opéra, je n’ai cessé
de l’é p ie r _______________ du dessus, dans ceux
du dessous et m êm e sur la rive du lac. Je l’ai surpris
alors q u ’il m o n ta it dans la p e tite barque p ou r a bo rd e r
____________ . J ’ai renoncé à pénétrer dans la dem eure
du Lac en passant par le la c j ’ai pris
la p e tite barque pour te n te r de rejoindre sa dem eure.
Le silence é ta it légèrem ent tro u b lé p a r ,__
qui m ’entourait. Je me p e n c h a is _______________ ,
le chant é ta it devenu une voix. Je me penchais encore pour
c o m p re n d re _______________deux bras m onstrueux m ’ont
saisi par le cou m ’entraînant dans le gouffre. Ce jour-là Erik
m ’a laissé la vie sauve._______________ qui chantait dans
un roseau coupé grâce auquel il pouvait respirer sous l’eau.

2 Réponds aux questions.

Qui Raoul re n co n tre -t-il dans les couloirs de l’Opéra ?


Le P
______________________________________
n
rsa
e
1 Q u’est-ce que ce personnage a l’in ten tio n de faire ?

2 Pourquoi l’aide de ce personnage est précieuse ?

3 C om m ent cela est-il possible ?

4 Où les deux hom m es réussissent-ils à e ntre r ?

58
DELF - Production orale
3 Tu as rencontré une fille (un garçon) extraordinaire
et au téléphone tu fais à ton (ta) meilleur(e) ami(e)
son portrait physique et moral.

Vocabulaire
4 Retrouve dans la grille 15 adjectifs à lire dans tous
les sens. Certains pourraient décrire l’univers d’Erik.

( m 1 S E R A B L E) S T
A Y O T A N E D O U X
L 1 S O L É A 0 V E O
É T 1 T U K U U 1 P U
F S 1 L E N C 1 E U X
1 A N U R R S L ü A u
Q L U G O O 1 L X N E
U E H U M 1 D E D T U
E C E B M 0 E T U Y X
H O R R 1 B L E V X u
V E N E R A B L E S L

Grammaire
5 Mets le passé composé dans les espaces en faisant
attention à l’auxiliaire et à l’accord du participe passé
quand c’est nécessaire.

Il (ne jamais connaître) n ’a jam ais son père.


1 Fils unique, je (g ra n d ir ) entre ma mère
et ma grand-m ère.
2 Les réflexions des autres (m e re n dre)__________ méfiante.
3 Les prem ières chansons que je (e n te n d re )_________
é ta ie n t des berceuses.
4 On (m ’o ff r ir ) __________ beaucoup de livres to u te ma vie.
5 Tu (ne jam ais v o u lo ir ) te rm in e r tes études.

59
Chapitre 6
La salle des supplices

Le Persan prom ène sur la paroi le je t de lum ière


qui semble se refléter lui-même.
- Le m ur est une glace, m urm ure Raoul.
- Oui, une glace, dit le Persan crispé*. Nous
som m es tom bés dans la cham bre des supplices.
C ’est une petite salle hexagonale aux parois
entièrem ent couvertes de miroirs. Un arbre de fer
constitue le décor. Ils entendent la voix d’Erik crier :
- C ’est à prendre ou à laisser, la messe de
mariage ou la messe des m orts. Et si c’est non,
to u t le m onde est m o rt et enterré. Tu as ju sq u ’à
onze heures pour donner ta réponse !
Et puis des pas s’éloignent et une porte se
referm e.
- Christine, Christine ! appelle Raoul, vous
m ’entendez ?
- Raoul ?!
- J e suis dans la cham bre des supplices avec le
Persan, mais nous ne voyons pas de p o rte p o u r
vous rejoindre.

crispé inquiet

60
m Le Fantôme de VOpéra m

- Il y a une petite porte qui com m unique, mais


je suis attachée.
- Ici elle n'est pas visible, il n ’y a pas de poignée !
Elle doit s'ouvrir par un systèm e ingénieux. Ça
ne va pas être facile à trouver, dit le Persan.
- Christine ! Il faut ouvrir cette porte
absolum ent ! dit le Persan.
-J e ne peux pas bouger, j ’ai les mains et les pieds
attachés au lit, mais je sais où est la clef. Erik garde
ses clefs dans un petit sac en cuir posé sur l’orgue.
Il dit toujours que c’est le sac de la vie et de la mort.
O n entend les pas traînants d’Erik qui revient.
Christine le supplie de lui enlever ses liens et Erik
la libère, puis il se m et à l’orgue p o u r jo u e r la
messe des m orts. B rusquem ent il s’arrête et crie :
- Où est le petit sac en cuir ? Alors c’est p o u r ça
que tu as voulu être libérée, pour le prendre ?
La voix d’Erik résonne com m e le tonnerre.
- Rends-moi ce sac ! dit-il en hurlant et il
l’arrache violem m ent des mains de la jeu n e fille
qui pousse un cri de douleur.
Dans la cham bre des supplices Raoul,
im puissant, je tte un cri de rage.

6l
Gaston Leroux
_________________

- Q u ’est-ce qui se passe ? Il y a quelqu’un dans la


cham bre des supplices ? hurle Erik et on l’entend
qui traîne la m alheureuse hors de la pièce. Le
silence tom be.

Tandis que Raoul se désespère, le Persan se rem et


à la recherche du ressort* qui actionnera la porte.
Tout à coup, le plafond s’éclaire. La chaleur devient
de plus insupportable. Par un système ingénieux,
une de ses inventions diaboliques, Erik fait chauffer
les parois. L’arbre de fer, reproduit à l’infini par le
jeu des miroirs, et la chaleur étouffante rendent
l’atm osphère d’une forêt équatoriale em brasée par
le soleil de midi. Le Persan sait q u ’il est impossible
de refaire le chem in à l’envers, car ils ont sauté de
trop haut. Il continue de passer ses doigts sur les
miroirs de la cham bre m audite, en vain.
Et p o u rtan t dit-il à Raoul, il doit y avoir u n
point qui déclenche cette porte.
- J ’ai soif, on étouffe ici, se lam ente Raoul.
Toutes ces glaces renvoient la chaleur et si on ne
trouve pas le déclic*, on va rôtir ici.
Il ajoute dans le délire qui le gagne* :

ressort petite spirale métallique le gagne l'envahit


le déclic le mécanisme

62
Gaston Leroux
- •

- Et c'est tant mieux, com m e ça nous m ourrons


avant Christine et la messe des m orts d'Erik
servira à to u t le m onde.

►7 Le sol dans la chambre des supplices est aussi


brûlant que les parois. La chaleur et la soif dans
cette forêt équatoriale anéantissent* les deux
hommes. Haletants*, ils sont allongés par terre,
quand soudain le Persan aperçoit dans un interstice
f
du sol, au niveau de ses yeux, la tête d’un clou* noir.
- J ’ai trouvé le ressort ! s'écrie-t-il et le clou
cède sous la pression.
Mais au lieu de la porte c’est une trappe qui
bascule dans le sol. Aussitôt ils se penchent sur ce
carré d'om bre fraîche com m e une source* limpide.
- Il y a peut-être là-dedans de l’eau po u r boire,
dit Raoul prêt à se je te r dans le tro u ; et m êm e
s’il n ’y a pas d’eau, on échappera à la chaleur que
renvoient les miroirs.
- La fraîcheur peut provenir de la terre saturée
d’eau au niveau où nous nous trouvons et puis le lac
ne doit pas être loin, dit le Persan. Sa main rencontre
une pierre, puis une autre. C’est un petit escalier

anéantissent détruisent un tableau, une planche


haletants l’air leur manque une source un point dans le sol où naît
un clou un objet pointu pour fixer de l'eau

64
m Le Fantôme de l’Opéra m

qui tourne sur lui-même. Il s'engage le prem ier


dans l'escalier qui s'enfonce dans les profondeurs.

Les deux hommes distinguent autour d’eux des formes


arrondies. Ce sont des rangées de petits tonneaux.
- La cave d’Erik. Il a toujours été u n am ateur
de bon cru ! s’exclame le Persan.
Raoul fait sauter une bonde* et reste là sans
com prendre :
- Ce n'est pas de l’eau !
Le Persan se penche et écarte brutalem ent sa
lanterne qui se brise et s'éteint.
- De la poudre ! Alors c'est vrai, Erik a décidé
de faire to u t sauter dans une apothéose d’horreur.
Ils retrouvent l’escalier et rem ontent dans la salle
des miroirs plongée m aintenant dans l’obscurité.
- M on D ieu ! dit Raoul ; Erik a parlé de onze
heures. Quelle heure peut-il être ?
De l’autre côté de la paroi, Christine appelle :
- Raoul, vous êtes là ?Je suis seule, Erik est sorti.
Je dois donner m a réponse. Il est com m e ivre, il
m ’a donné deux clefs p o u r ouvrir deux coffrets
sur la chem inée. L’un contient une sauterelle de

une bonde l’ouverture supérieure d’un tonneau

65
-
Gaston Leroux
:
bronze, l’autre un scorpion.
- Tu n ’auras q u ’à to u rn e r l’u n ou l’autre sur
son pivot, a-t-il dit en riant.
Il délirait, il disait :
- Prends garde à la sauterelle*, Christine, une
sauterelle ça saute ! ça saute jolim ent bien une
sauterelle !
- Christine, ne touchez pas au scorpion !
crie le Persan qui connaît l’esprit tordu d ’Erik.
i

C’est peut-être le scorpion qui va faire to u t sauter.


Erik, qui a rejoint Christine, dem ande :
- Alors M ademoiselle, qu’avez-vous choisi ? La
sauterelle qui saute ou bien le scorpion !
Christine à b o u t de force to u rn e le scorpion.

Raoul et le Persan entendent craquer par la trappe


ouverte des choses qui peuvent être l’apothéose
d ’horreur. Ils attendent d’être des miettes* dans le
tonnerre et les cendres, mais c’est le b ru it de l’eau
qui m onte. La cham bre des m iroirs est devenue u n
lac et m aintenant ils n ’ont plus pied*. Ils to u rn en t
dans un m ouvem ent de rotation irrésistible et se
h eu rten t aux m iroirs noirs qui les repoussent. Ils

la sauterelle insecte qui vit dans l’herbe miettes morceaux minuscules


et saute très haut n’ont plus pied ne touchent plus le fond

66
Gaston Leroux
:
s'accrochent à l’arbre de fer et se b atten t contre
l’eau noire qui m onte toujours et va atteindre le
plafond de la salle des supplices. ■

Malgré l’ho rreu r d’une situation qui sem blait


définitivem ent les vouer à la m ort, Raoul et le
Persan sont sauvés par le dévouem ent sublime de
Christine Daaé. En effet alors qu’ils sont évanouis
et coulent à pic*, les eaux refluent d’où elles sont
venues. Christine a donc accepté d’être la fiancée
d’ Erik. Elle n’a pas reculé d ’ho rreu r quand elle a
perm is à Erik de l’embrasser. Et il l’a em brassée
sur le front. Après avoir déposé le Persan évanoui
devant chez lui, Erik a conduit Raoul dans le
cinquièm e dessous, car il ne pouvait pas encore le
libérer. À son retour Christine, fidèle à sa parole,
l’attendait. Elle l’attendait to u te droite, vivante
com m e une vraie fiancée. La pauvre m ère d’Erik,
elle, n ’a jam ais pu ni voulu em brasser son fils.
Elle se sauvait en lui jetan t son m asque, mais
Christine, elle, a dit « pauvre m alheureux Erik »,
et elle a pleuré avec lui et l’a em brassé sur le front.
Erik lui a alors rendu l’anneau d ’or q u ’elle avait

coulent à pic tombent au fond

68
• Le Fantôme de l’Opéra «

perdu sur les toits et lui a rendu sa liberté.


Un jour, alors que le Persan se repose dans le
salon de son petit appartem ent de la rue de Rivoli,
son dom estique vient lui annoncer la visite d 'un
visiteur singulier. Le Persan n ’est pas étonné de voir
entrer Erik, enveloppé dans un grand m anteau.
- Je vais m ourir, dit Erik, m ourir d’am our,
car je l’aime tant. Et parce qu’elle a accepté de
m ’embrasser, parce qu’elle a pleuré avec m oi
p o u r moi, je lui ai rendu sa liberté. Christine a
retrouvé Raoul de Chagny, et ils se sont m ariés
loin d’ici, en regagnant la gare du Nord, le nord
du m onde. C’est tout. Elle m ’a fait une prom esse,
celle de venir m ’enterrer dans les dessous quand
le m o m en t sera venu, elle sait com m ent. Et c’est
toi le Persan, quand je t ’aurai envoyé le m anuscrit
dans lequel toute m on histoire est racontée, c’est
toi qui la préviendras, par une seule ligne dans la
nécrologie du jou rn al : Erik est m ort.
Le Persan reconduit Erik à la porte. Un fiacre
l’attend et le Persan regarde de la fenêtre le fiacre
s’enfoncer dans la nuit.

69
Activités de post-lecture

Compréhension
►7 1 Qui dit quoi?
Réécoute puis coche la bonne réponse.

Le Persan Raoul Erik Christine


Ça y est, j ’ai tro uvé le tru c ! IEI □ □ □
1 On va pouvoir se désaltérer ! □ □ □ □
2 Je descends le premier, □ □ □ □
suivez-m oi.
3 A lors c ’est donc vrai, Erik □ □ □ □
a décidé de faire to u t sauter !
4 Je l’entends qui vient, □ □ □ □
il a tte n d ma réponse !
5 Mademoiselle, ne touchez □ □ □ □
pas au scorpion !
6 A lors Christine, à vous □ □ □ □
de choisir m aintenant !

2 Remets dans le bon ordre les phrases proposées.


Le Persan pense q u ’il d o it y avoir un moyen □
d ’en sortir.

Tout à coup la tem pé ra ture devien t insupportable. □

Pendant que Christine est seule, ce serait □
le m o m e n t ou jamais.

Dans ce tte salle il y a une p o rte sans poignée. □

En e ffe t les deux hom m es vo ud ra ie nt □
p ou vo ir passer dans l’autre pièce.

C’est la cham bre des supplices. □

Ils se re tro u ve n t dans une salle hexagonale. m

Et le supplice va com m encer. □

A u tre chose étrange les parois sont des m iroirs. □

70
Vocabulaire
3 Erik a dressé une liste de ses biens. Choisis la bonne
réponse.

1 Un orgue / organe.
2 Un c o ffre -fo rt / c o ffre t en argent.
3 Un chapeau / chameau à plumes.
4 Des livres / vivres pour lire l’hiver.
5 Une m arque / barque à fond plat.

Grammaire
4 Complète avec le mode et le temps qui conviennent
les phrases suivantes.

Si je (savoir) savais qui m ’a envoyé ce tte l


de menace !
1 Si tu (p o u v o ir) tu (a lle r)______________
au b o u t du monde.
2 Si mes voisins me ( v o ir ) ______________ ils en (faire)
______________ to u te une histoire.
3 S’il (s u ffire )_______________ de vo u lo ir p ou r p o u vo ir !
4 Et si on (re c o m m e n c e r)______________ to u t, com m e
si rien n’ (être a rriv é )_______________ .
5 Si nous (avoir s u ) _______________ , nous n’(avoir pas
ré p o n d u )______________ .
6 S’ils ( v o u lo ir) _______________to u t (p o u v o ir)
______________ encore s’arranger.
7 Si vous ( d ir e ) _______________la vé rité au lieu
de raconter des histoires !

71
Gros Plan

Gaston Leroux
Les crimes en pièce fermée
Un des romans qui vaut la notoriété
à Gaston Leroux est te mystère
de la chambrejaune, avec l’entrée
en scène du petit reporter Joseph Joséphin,
surnommé Rouletabille à cause de sa tête
toute ronde. Personnage fétiche, le tout
jeune Rouletabille mène l’enquête et
les lecteurs le retrouveront dans plusieurs
romans. Le point de force de Rouletabille
est sa grande logique. À ses côtés, son ami
Sinclair lui apporte son expérience d’avocat.

Bi I I f I â

Né à Paris en 1868, Gaston Leroux a grandi


en Normandie. Après le baccalauréat en 1886,
il s’installe dans la capitale et commence
des études de droit. Devenu avocat en 1890,
il connaît bien le milieu des tribunaux et son
expérience lui est très utile pour ses romans.
C’est en feuilleton qu’il commence à publier
dans le journal à large audience Le Matin.
L’œuvre de Gaston Leroux a été adaptée
au théâtre et au cinéma mais aussi en bande
dessinée. C’est à Nice, où il réside depuis
1909, qu’il s’éteint le 15 avril 1927 après
une intervention chirurgicale.
Le Fantôme de l’Opéra (2004).

72
Ses principaux
ouvrages sont:
LeMystère de la chambrejaune,
Le Parfum de la dame en noir,
Le Roi MystèrA Le Fantôme de l ’Opéra,
Baioo, Chéri-Ëjbi.

Le Mystère de la chambrejaune {1948). •

Activité
Remets les mots dans le bon ordre et tu trouveras la devise
du jeune reporter Rouletabille.

bon / raison / d e / b o u t / la / le / tro u ve r

73
Les grands magasins sont nés à Paris pendant le Second Empire. Ils s’appellent Le Bon marché,
les Galeries Lafayette, le Printemps, le Louvre, le BHV (bazar de l’hôtel de ville) et La Samaritaine
et ils représentent une nouvelle forme de commerce dans un monde nouveau.

Grâce à l’expansion démographique,


au développement des moyens de transport
comme le train (les grands magasins sont
situés près des points stratégiques comme
la gare Saint Lazare), à une nouvelle catégorie
sociale née de la révolution industrielle,
de nouvelles habitudes de consommation
se mettent en place.

Galeries Lafayette.
Architecture A M A R IT A in E Pa d i 5

Symbole du luxe du Second Empire,


les grands magasins s’inscrivent
dans les transformations de l’espace
urbain de Haussmann. Dans des espaces
immenses construits en fer et en verre,
où la lumière entre à flots, la clientèle
va pouvoir déambuler en toute liberté
et apprécier l’abondance et la variété
des produits.

Marketing avant l’heure


Le principe est d’offrir à toutes
les classes sociales des produits exposés
qu’elle peut toucher, essayer, avec
des prix bas affichés. Avec la révolution AU B O N MARCHE
industrielle on produit en série
des objets à la portée de tous. Désormais
les magasins font de la réclame sous
forme d’affiches, de calendriers.
L’art de la vitrine est né. Les magasins
lancent la tactique des soldes, de la vente
par correspondance et des rendus. M a i s o n A r i s t i d e B o UC IC A UT l FlLS
■..1- » j.w — . r o iw w w m w T-'n» w — >■
pin ■ i.i iiu l J 11 Jll.JI «il

CONFORTABLE feutre iLoir, cT-milia


et cuii f ) v a u - ' , Dua.j

«M- P A N T O U F L

ni o u i on marron,
doublée laine olar,-
the, remette evtr.
Ou 38 au 41.
Ou 42 au 46.

626-V 847.
N A P O L I T A I N
m outon, marron, doublé laine
semelle cuir.
Du 38 au 41. Du 42 au 46.

75
Gros Plan

Opéra Garnier.

Le « baron Haussmann»
Il a dirigé les transformations de Paris
en élaborant un vaste plan de rénovation,
cherchant ainsi à remédier à ce qu’il appelle
« le Paris médiéval ». Couramment appelé
le « baron Haussmann », Georges Eugène
Haussmann devient préfet de la Seine en 1853.
Allié dès la première heure du président Louis
Napoléon Bonaparte devenu par le coup d’Etat
du 2 décembre 1851 l’e mpereur Napoléon III,
Haussmann va être chargé d’un vaste plan
d’urbanisation. Il va s’attaquer aux grandes
transformations de Paris qui n’a pas beaucoup
changé depuis le Moyen Age.
Le baron Georges Eugène Haussmann.

76
Les boulevards de Juillet 1830 et 1848. Haussmann, aime
es grands bouleversements de la capitale les lignes droites. Il fait percer des boulevards
souhaités par Napoléon III ont plusieurs et des avenues, fait planter de beaux parcs
raisons. Napoléon III a séjourné longtemps et jardins. Les immeubles dits haussmanniens
dans sa jeunesse dans un Londres se ressemblent et s’alignent par leur hauteur
complètement refait après l’incendie et leur style. Haussmann cultive les perspectives
de 1666 ; il a une vision moderne de la comme celles de la célèbre place de l’Étoile
ville. C’est aussi l’héritier des théories (aujourd’hui place Charles de Gaulle).
hygiénistes du siècle des Lumières. Il crée des réseaux d’eau et d’égouts,
des théâtres et des gares nouvelles. Haussmann,
fait baron par l’empereur en 1857, n’a pas que
Une raison tactique des amis. Son œuvre a été contestée pour les
La grande raison est aussi tactique. destructions, les expulsions qu’il a provoquées
Retracer Paris est une façon de prévenir et la grande spéculation immobilière d’où
les soulèvements populaires comme ceux les classes sociales modestes ont été exclues.

Lâ première d'Hernani, Albert Besnard.

77
Faisons le point !

Associe correctement.

1 D Les anciens directeurs sont 15 □ Le fantôm e a o ffe rt


2 □ La Sorelli est à Christine
3 O Le prénom du fantôme est 1 6 □ Le lacet de Pendjab
4 □ Cécile et Meg sont 17 □ L’ouvreuse s’appelle
5 □ Le père de Christine é ta it 1 8 □ Philippe est
6 O Faust de Gounod est 19 □ Christine est prisonnière
7 [H Raoul de Chagny est 20 □ L’ habitué de l’Opéra est
8 D C’est dans la maison 21 D Le Persan et Raoul
du Lac que découvrent
9 O C arlotta a en général 22 □ Christine apprend
10 □ Richard et Moncharnin le chant avec
sont 2 3 □ Christine a tourné
11 D Christine quitte Paris pour 2 4 □ Erik p orte toujours
12 □ La loge n°5 est 2 5 □ Finalem ent Erik rend
13 □ Au bal masqué Raoul 2 6 □ Avant de m ourir Erik
p orte rend visite
1 4 □ Les dessous de l’Opéra
sont

A la loge du fantôm e. N am oureux de Christine.


B le prem ier rôle. O l’Ange de la musique.
C se rendre en Bretagne. P sa liberté à Christine.
D un dom ino blanc. Q le frère de Raoul.
E le fantôm e habite. R les nouveaux directeurs.
F dans la dem eure du lac. S sert à étrangler les gens.
G Madame Giry. T une des danseuses étoiles.
H la salle des supplices. U le scorpion.
1 violoniste. V Erik.
J Debienne et Poligny. w le royaum e du fantôm e.
K le Persan. X des jeunes danseuses.
L le spectacle de la saison. Y un anneau d ’or.
M au Persan. z un masque.

78
Contenus

V ocabu laire
Théâtre
Danse
Opéra
Carnaval

Grammaire
Le gérondif
Les pronoms relatifs
Les adjectifs possessifs
Le passé composé
La phrase hypothétique 2e degré

79
m
mm
L e c t u r e s (fT|i) J u n i o r s
a
D p ie r r e
^ b o rd a s
_ J e t fils
xt-
Nivea

Les lectures ELI sont une collectioi1 de livres de différents niveau:


superbement illustrés allant des classiques toujours actuels aux
histoires originales écrites pour les élèves qui étudient le français
S ta d tb ib lio th e k
Gaston Leroux N11 <02843317700

Le Fantôme de l’Opéra lllllllllllllllllllllllllllllll


Neukolln / 1

À l’Opéra des événements terrifiants se produisent On accuse


un personnage mystérieux qui apparaît et disparaît à sa guise
et semble agir en maître des lieux. Le fantôme de l’Opéra, comme
lui-même se nomme, commande aux trappes, au lustre, aux miroirs,
dicte ses instructions et sème l’effroi. Monstre ou Ange, le fantôme
demeure dans les dessous de ce temple de la musique et de la danse,
aime et hait, est tendre ou impitoyable, toujours repoussant et parfois
humain. Avec ce roman, Gaston Leroux, qui puise dans les croyances
urbaines, fabrique un cocktail à dominante fantastique, teinté d ’une
touche policière, sentim entale et historique.

Dans cet ouvrage :


- des dossiers culturels ;
- un glossaire des mots et expressions difficiles ;
- des exercices DELF;
- des activités ludiques très variées.

Thèmes
Mystère Sentim ents Fantastique policier

Ç) Niveau 1 600 mots

Ç) Niveau 2 800 mots A2

N iveau 3 1000 mots Bi

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