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UNIVERSITÉ SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH

FACULTÉ DES SCIENCES ECONOMIQUES, JURIDIQUES ET SOCIALES


-FES-

1ère Année du Cycle master


« Fiscalité et finance d’entreprise »

Exposé sous LE THEME :

“Systèmes fiscaux
comparés ”

Travail élaboré par :

TOUIL MOUNCIF
EL AMRANI HASSANE

Année Universitaire : 2006/2007

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Sommaire

Introduction :..........................................................................................................................- 2 -
Chapitre I : les fondements du système fiscal........................................................................- 3 -
I/ le prélèvement à caractère fiscal....................................................................................- 3 -
II/ le rôle de l'impôt............................................................................................................- 3 -
1. le rôle financier :...................................................................................................................- 3 -
2. le rôle social : La justice fiscale.............................................................................................- 4 -
3. le rôle économique de l’impôt...............................................................................................- 5 -
III/ les classifications du prélèvement fiscal......................................................................- 5 -
1. Impôt unique / impôt multiple..........................................................................................- 5 -
2. Impôt réel et impôt personnel :.............................................................................................- 5 -
3. Impôt proportionnel et impôt progressif................................................................................- 5 -
4. Impôt de quotité et impôt de répartition..............................................................................- 6 -
5. Impôts directs/impôts indirects..............................................................................................- 6 -
IV/ le choix de la matière imposable..................................................................................- 6 -
1. Impôt sur le revenu :.....................................................................................................- 7 -
2. Impôt sur la dépense :...................................................................................................- 7 -
3. Impôt sur le capital :.....................................................................................................- 8 -
Chapitre 2 : Système fiscal marocain, finalités et limites......................................................- 8 -
I- L’interventionnisme fiscal..............................................................................................- 8 -
1. Au lendemain de l’indépendance...............................................................................- 8 -
2. Au début des années quatre-vingt-dix........................................................................- 8 -
3. Actuellement...............................................................................................................- 9 -
II - L’équité fiscale.............................................................................................................- 9 -
1. L’équité horizontale...................................................................................................- 9 -
2. L’équité verticale.......................................................................................................- 9 -
III- La résistance à l’impôt...............................................................................................- 10 -
1. Le contribuable « de base»,.....................................................................................- 10 -
2. Le contribuable « averti »........................................................................................- 10 -
3. Le contribuable « défenseur de la veuve et de l’orphelin ».................................- 10 -
4. Le contribuable « solliciteur ».................................................................................- 10 -
Chapitre3 : systèmes fiscaux comparés................................................................................- 11 -
I- contraintes et complexités des analyses comparatives des systèmes fiscaux...............- 11 -
II- Le choix des systèmes fiscaux à comparer à celui du Maroc......................................- 11 -
III- convergences et divergences des systèmes fiscaux étudiés........................................- 11 -
1. En matière de l’IS.................................................................................................- 12 -
2. En matière de l’IR....................................................................................................- 12 -
3. En matière de la TVA................................................................................................- 12 -
4. En matière des tarifs douaniers :.............................................................................- 13 -
IV- Voies possibles d’amélioration du système fiscal marocain.......................................- 13 -
1. Au niveau de la Taxe sur la valeur ajoutée..............................................................- 13 -
2. Au niveau de l’impôt sur les sociétés.......................................................................- 14 -
3. Au niveau de l’Impôt général sur le revenu.............................................................- 15 -
4. Au niveau la Fiscalité locale....................................................................................- 15 -
Conclusion............................................................................................................................- 16 -

1
Introduction :

L'analyse d'une politique fiscale doit au préalable être précédée d'une approche d'un modèle
de système fiscale qui serait un type idéal, c'est à dire, une norme permettant de définir toute autre
mesure qui s'en s'écarterait. La définition de cette norme est d'autant plus difficile que les
systèmes d'imposition varient selon les pays.
L’expression « système fiscal » est utilisée aujourd’hui par la plupart des fiscalistes pour désigner
l’ensemble des impôts appliqués à un moment donné dans un pays déterminé. Il peut paraître
excessif de parler de système fiscal dans la mesure où la formule semble impliquer l’existence
d’une combinaison harmonieusement et logiquement agencée alors que l’observation des diverses
structures fiscales montre qu’elles sont le plus souvent constituées d’éléments épars, plus ou
moins cohérents, qui résultent plus d’une sédimentation et d’une juxtaposition que d’une réflexion
abstraite. Reflet de l’état d’une société, traduction de la nature de pouvoir, la structure fiscale d’un
pays dépend certes des choix du pouvoir politique mais demeure soumise à l’influence de facteurs
sociaux, économiques, psychologiques avec lesquels les gouvernements doivent composer.
Cependant, tout système fiscal comprend deux grands axes :

- Une structure normative qui comprend les principes de base (taux d'imposition, base imposable,
unité d'imposition etc.…) et le second axe qui englobe les dérogations qui représenteront
l'intervention de l'Etat visant à réguler le développement économique et social.
- Cette action volontaire de l'Etat par l'intermédiaire de la fiscalité s'effectue sous forme de
mesures incitatives sélectives représentant des pertes volontaires de recettes budgétaires que l'on
peut qualifier de " dépenses fiscales ".
Au cours de ces dernières années, des pressions de plus en plus fortes se sont exercées pour
réformer les systèmes fiscaux nationaux. Ces pressions sont d’abord d’origine externe, dans la
mesure où la compétition entre économies nationales passe aussi par la fiscalité. Mais les régimes
fiscaux subissent aussi une pression de l’intérieur. Celle-ci a diverses causes :

- D’abord, les citoyens sont toujours plus nombreux à vouloir des systèmes fiscaux plus
transparents et plus efficaces. Ils demandent en outre une simplification généralisée des impôts,
par exemple, en ce qui concerne les barèmes fiscaux et le calcul de la substance fiscale.
- Ensuite, l’idée que le système fiscal, ne constitue pas un moyen adéquat de concrétiser d’autres
objectifs politiques est de plus en plus répandue. La multiplicité de ces objectifs surcharge le
système et entraîne des distorsions du comportement économique tant des entreprises que des
personnes physiques.
- Enfin, la coexistence de divers types d’impôts, sujets et objets fiscaux entraîne des doubles
impositions qui ne sont plus tolérables ni tolérées.

Il est vrai que les développements de la politique fiscale d’un pays ne peuvent guère être
transposés directement dans un autre, car les systèmes fiscaux nationaux sont toujours le reflet de
l’Histoire et des particularismes nationaux. On peut toutefois lire dans les réformes fiscales
entreprises par d’autres pays des développements et des tendances et en tirer des incitations pour
améliorer son propre système. Compte tenu des difficultés d’application et des problèmes
d’acceptabilité politique, la plupart des pays ont toutefois procédé à de multiples mesures

2
individuelles et réformes partielles, qui se sont traduites ici et là par une réorganisation
fondamentale de l’imposition.

Chapitre I : les fondements du système fiscal

I/ le prélèvement à caractère fiscal

Le prélèvement fiscal est destiné d'une part à alimenter le trésor public, de ce fait, il est
perçu au profit de l'état, des collectivités locales, des établissements publics à caractère
administratif, et d'autre part à en redistribuer une partie sous forme d’aides diverses aux plus
défavorisés et à ceux que le régime veut favoriser. Comme définition possible de l'impôt, on peut
retenir celle donné" par M.Mehl " l’impôt est un prélèvement pécuniaire, requise des personnes
physiques ou morales de droit privé et, éventuellement, de droit public, d'après leur facultés
contributives, par voie d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie déterminée, en vue de la
couverture des charges publiques de l'état et ses autres collectivités territoriales, ou de
l'intervention de la puissances publique". Il y a donc absence totale de toute notion de contrepartie
directe en matière d’impôt. C’est précisément ce qui différencie l’impôt des autres prélèvements
tel que la taxe, les taxes parafiscales et les redevances qui sont perçue à l'occasion d'un service
rendu, ou prélevés dans un but économique, social et professionnel au profit des personnes
morales de droit public et privées autres que l’Etat et les collectivités locales : CNSS, la mutuelle,
ordres des avocats…etc.

II/ le rôle de l'impôt

Actuellement, il s’agit de voir dans quelle mesure l’impôt est-il devenu un instrument
primordial de la politique économique et sociale, car la neutralité fiscale est dépassée, sous la
pression de l’interventionnisme où la fiscalité constituera désormais un moyen essentiel de
remédier aux Problèmes économiques et sociaux.

1. le rôle financier :
Avec les finances publiques modernes au règne de l’interventionnisme étatique, ce rôle a
repris une place importante, car l’Etat, dans ces actions, s’appuis essentiellement sur les fonds.
Pour un équilibre général, l’Etat par le biais de l’instrument fiscale, doit être financé suffisamment
en réalisant une rentabilité financière importante, pour cela il faut que l’ensemble du système
fiscale présente des qualités obligatoires :
*La généralité : L’impôt doit toucher tous les citoyens, toutes les capacités contributives, toutes
les matières imposables et toutes les assiettes fiscales possibles.
*La pluralité : Le devoir d’imposer toutes les assiettes fiscales possibles, par le moyen de
plusieurs impôts, car seule la multiplicité pourra nous satisfaire une rentabilité financière accrue.
*L’automaticité : L’augmentation du taux de l’impôt engendre automatiquement, l’accroissement
de la rentabilité d’impôt.
*La stabilité et l’élasticité :Un système fiscal, pour être productif doit comprendre des impôts
stables qui garantissent des recettes et des ressources constantes, non soumises à la conjoncture
économique et des impôts élastiques qui permettent une rentabilité en corrélation avec la
conjoncture économique.

En somme, l’impôt joue un rôle financier important qui permet à l’Etat de remédier aux
inégalités socio-économiques que crée le libéralisme sauvage.
3
2. le rôle social : La justice fiscale
Il faut dire que la définition de la notion de justice fiscale est difficile dans la mesure où
elle change dans le temps et dans l’espace. C’est pour cela qu’on tente de faire une analyse du rôle
social de l’impôt, afin d’éclaircir cette notion, ceci à travers deux niveaux :

*L’égalité devant l’impôt :


C’est-à-dire la participation de tous et de chacun à l’effort fiscale selon le principe de la
capacité contributive. L’article 5 et 17 de notre constitution posent ce principe, mais en réalité
cette égalité n’est pas appliquée dans le système fiscal, cette inapplication peut engendrer d’autres
inégalités qui aggravent celles existantes en matière de répartition du revenu national. Cette
absence d’encadrement nuit énormément au principe de l’égalité devant l’impôt qui devient vicié
et vidé de son sens et sa portée constitutive. On peut justifier ce disfonctionnement par des réalités
éclatantes d’abord :
- la domination de l’imposition indirect : Ce phénomène reflète bien le désintéressement, voire
la négligence de la justice fiscale marocaine, car 70 % des recettes fiscales proviennent des impôts
indirectes qui sont supportés enfin de compte par le consommateur final, ce qui touche
négativement les détenteurs des revenus moyens et faibles, même les sans revenus.
- l’application restreinte de la retenue à la source : L’application de cette technique seulement
aux salariés et aux fonctionnaires nuit énormément au principe de l’égalité, C’est une technique
non généralisée à toutes les catégories socioprofessionnelles. Cette non généralisation permet aux
autres contribuables qui sont soumis au système déclaratif de frauder, alors que les autres, c’est un
tiers qui calcule, déclare et collecte l’impôt et le verse au trésor public.
- la fraude fiscale : Elle nuit au principe de l’égalité devant l’impôt à plusieurs niveaux :
Elle constitue un manque à gagner pour l’Etat, qui dépasse 20 M. de dirhams par an.
Elle porte atteinte à la compétitivité ;
Elle fausse l’équité et la justice des impôts directes.
Paul Marie Gaudmet disait :‘’ pour que la fiscalité directe soit équitable, il faut qu’elle ne soit
pas faussée par la fraude, la fraude détruit l’équité de la fiscalité directe la plus perfectionnée. ‘’

*L’égalité par l’impôt :


Le souci de la justice redistributive est le projet de toute société juste et équitable. Cette
redistribution résulte de l’intervention de l’Etat qui met en place des mécanismes correcteurs de
l’inégalité individuelle des revenus, qui est issue de la détention des facteurs de productions.
L’Etat dispose de plusieurs moyens pour réduire les inégalités socio-économiques tel que : les
dépenses sociales, la politique des revenus, la politique de l’éducation et de l’enseignement, la
politique de l’emploi et de la formation continue.
La théorie générale de l’impôt propose plusieurs moyens pour redistribuer les revenus par la
fiscalité :
- la progressivité de l’impôt en relation avec les facultés contributives : le taux augmente au fur
et à mesure que le volume et le montant du revenu augmentent, afin d’arriver à une certaine
égalités des sacrifices entre les différentes catégories de contribuables.
Paul Marie Gaudemet disait que : ‘’ l’impôt progressif serait préconisé comme un impôt de
redressement pour établir la justice fiscale au sein d’un système fiscal faussé par l’injustice de
fiscalité indirecte. ‘’
- la sélectivité de l’impôt : A ce niveau on prend en considération l’origine des revenus.
- la personnalisation de l’impôt : A ce niveau on doit prendre en considération la personne
contribuable, ses charges familiales et professionnelles.

4
- la sélectivité des impôts indirectes : la sélection se fait en fonction de la nature du besoin en
exonérant les consommations et les produits de première nécessité, imposer un taux très modérés
au consommation courante, un taux important pour la consommation de confort et un taux très
élevés pour les consommateurs de luxe.

3. le rôle économique de l’impôt


L’impôt peut jouer un rôle très important dans le développement économique à plusieurs
niveaux :
- Mobiliser les ressources internes pour les acheminer vers les dépenses publiques
d’investissement,
- Encourager l’épargne : tout en partant du principe que les agents économiques changent et
modifient leur comportement de consommation (épargne devant l’impôt), ce dernier influence et
détermine le choix entre l’épargne et la consommation, donc la fiscalité peut intervenir pour
favoriser la formation de l’épargne et son consommation, c’est-à-dire, non pas l’encouragement de
l’épargne en soi, mais cette dernière sera acheminer vers les circuits d’investissement. De même
que l’Etat peut exercer une action de freinage des consommations de luxes et le gaspillage des
revenus et fortunes en pénalisant la dépense pour inciter les agents économiques à épargner.
- Aussi l’instrument fiscal peut jouer un rôle très important dans l’encouragement des
investissements en accordant des avantages fiscaux aux investisseurs pour inciter l’investissement
privé national et international. Depuis 1959 le Maroc a entrepris la politique d’incitation à
l’investissement

III/ les classifications du prélèvement fiscal


Il existe plusieurs types d’impôts, différenciés par la manière dont ils sont perçus (ou
collectés), selon les personnes auxquelles ils s’appliquent ou selon le budget auquel ils
contribuent.

1. Impôt unique / impôt multiple


L'impôt unique a le mérite de la simplicité, il diminue les contraintes et les contrôles, il est
facile à percevoir, mais il a des inconvénients : en premier lieu, l'impératif de justice fiscale ne
peut pas être atteint avec ce type d'impôt. En outre, s'il veut respecter l'impératif de rendement,
l'impôt unique doit avoir des taux élevés qui le rendent difficilement supportable pour les
contribuables. En fait, dans tous les pays, il existe une multiplicité d'impôts constituant le système
fiscal qui permet de compenser les inconvénients de chaque impôt pris isolément en atteignant des
matières imposables différentes représentatives des facultés contributives des individus.

2. Impôt réel et impôt personnel :


L’impôt réel atteint la matière imposable en elle-même, en faisant abstraction de la personne du
contribuable(droit de douane,de mutation de timbre…), tandis que l’impôt personnel prend en
compte de manière déterminante la situation individuelle de chaque assujetti(IR avec progressivité
du tarif et l'aménagement familiale).

3. Impôt proportionnel et impôt progressif


L’impôt est proportionnel lorsque son taux reste constant quelque soit la quantité et la valeur
de la matière imposable (Taux uniforme). Il est injuste car il s’applique à tous les revenus sans
aucune considération du revenu (prestations de la CNSS). Alors que l’impôt progressif augmente
au fur et à mesure que le volume et la quantité de la matière imposable augmentent. C’est un taux
qui vise l’équité et la justice fiscale, il y a 2 modalités de progressivité :

5
- Progressivité par classe ou globale :Selon cette technique, les contribuables sont répartis en
classe, selon leurs revenus et pour chaque classe déterminée on applique un Taux déterminé, ce
taux est croissant à chaque fois qu’on passe d’une classe à une autre.
Cette méthode présente un inconvénient grave et majeur qui concerne le passage d’une classe à
une autre, c’est pour remédier à cette injustice qu’on a pensé à la progressivité par tranche.
- Progressivité par Tranche : On divise la matière imposable en plusieurs tranches et chaque
tranche subit un taux propre, de plus en plus élevé jusqu’à ce qu’on atteint la tranche supérieure.
On calcule séparément l’impôt de chaque tranche et on additionne ces impôts pour avoir l’impôt
global.1

4. Impôt de quotité et impôt de répartition


L’impôt de répartition est celui dont le produit est fixé par avance et dont le taux dépendra du
produit total attendu divisé par le nombre de contribuables soumis à cet impôt ou d’éléments
taxables. Le procédé de la répartition conduit à une certitude quant au rendement de l’impôt ; il
limite pour le Trésor les risques de fraude puisque ce qui n’est pas versé par ceux qui échappent
au fisc sera supporté par les autres. Mais, en contrepartie, ce type d’impôt manque de souplesse et
peut conduire à de graves inégalités dues à des erreurs ou à des approximations. Le système de la
répartition a pratiquement disparu de la fiscalité moderne pour faire place à l’impôt de quotité.
Avec l’impôt de quotité, le taux de l’impôt est fixé par avance ; le produit global de l’impôt, qui
est lié à la quantité de la matière imposable, n’étant connu qu’avec une certaine approximation, il
faudra attendre la fin des opérations de recouvrement pour le connaître avec précision.

5. Impôts directs/impôts indirects


La classification impôts directs/impôts indirects a été introduite probablement pour des raisons de
commodités administratives et accessoirement pour permettre au législateur d'avoir une idée
précise de la répartition finale de la charge fiscale entre les divers groupes de contribuables. Il
existe au moins deux critères de distinction :
- Le critère administratif : l’impôt est direct si sa perception se fait selon un rôle normatif : un
document qui contient le nom, le montant de la matière imposable, les taux appliqués, et les délais
de paiement de chaque contribuable
- Le critère économique : Ce critère se base sur la répartition finale de la charge fiscale, c’est-à-
dire l’impact réel de l’impôt :
L’impôt est direct s’il est supporté par celui qui le doit‘’le recevable légal ‘’ qui est le
contribuable, alors que l’impôt est indirecte quant il ne reste pas à la charge de la personne qui le
doit (recevable) puisque cette personne répercute la charge fiscale sur un tiers, donc l’impôt
indirecte n’est pas supporté par le débiteur légal (recevable) mais par le débiteur de fait
(contribuable) exemple : l’acheteur d’une voiture paye au vendeur en plus du prix de la voiture, la
T.V.A qui est versée au trésor public par ce dernier. Le recevable ici c’est le vendeur, alors que le
contribuable qui supporte cette charge fiscale est l’acheteur.

IV/ le choix de la matière imposable


Tout impôt est par définition un prélèvement sur la production nationale et sur la richesse
individuelle. L’impôt peut frapper la richesse au moment où elle se constitue, c’est l’impôt sur le
revenu. Il peut atteindre la richesse acquise, c’est l’impôt sur le capital. Il peut saisir la richesse
lors de son emploi, c’est l’impôt sur la dépense ou la consommation.

1
Finances publiques, el kesri édition 2001

6
Au début c’était la personne humaine en soi qui était l’assiette fiscale qu’on appelait l’impôt
capitation (un prélèvement par tête d’habitation), mais avec le développement de l’activité
économique et sociale, plusieurs assiettes fiscales vont voir le jour (revenu du capital, salaire,
action…) ce qui reflet une pluralité des matières imposables dans le but d’accroître la rentabilité
financière de l’impôt, devant cette pluralité des assiettes plusieurs classification s’imposent.
En premier lieu, la classification des assiettes fiscales qui vont répondre à un soucis administratif
et en second lieu, celles commandées par un soucis économique, c’est-à-dire la distinction
tripartite entre impôt sur le revenu, sur le capital et celui sur la dépense.

1. Impôt sur le revenu :


Il touche les contribuables selon ce qu’ils touchent ou gagnent réellement, c’est-à-dire sur
leurs vraies capacités contributives, il impose soit la totalité des revenus d’un même contribuable
d’ou l’appellation I.R. (impôt systématique), soit chaque catégorie de revenus par un impôt
spécifique ayant ses propres règles en matière d’assiette, de liquidation et de recouvrement (impôt
analytique où cédulaires). Avant la réforme, le régime fiscal marocain était cédulaire de sorte que
la fiscalité directe comportait 12 cédules : impôt agricoles, IBP, PTS, la Patente, TU, PSN…
Nous devons signaler que du point de vue économique, il est difficile de définir le revenu,
car cela dépend des calculs personnels et subjectifs des agents économiques. Devant cette
difficulté, le fiscal doit avoir recours à sa propre conception du revenu et cela de façon empirique,
deux théories ont vu le jour :

* La théorie de la source : qui considère que le revenu n’est que le produit d’un capital, d’un
travail ou d’une activité mixtes.
* La théorie de l’enrichissement : qui considère le revenu comme étant tout accroissement de la
valeur quelque soit l’origine et la durée, donc même un simple enrichissement accidentel, même
une fois dans la vie est considéré comme un revenu et doit par conséquent subir l’impôt (hausse
boursière, un gain au hasard ou un héritage…).
Les systèmes fiscaux dans le monde ont débutés par la théorie de la source et ont évolués
vers la théorie de l’enrichissement qui élargie énormément l’assiette fiscale afin de satisfaire les
besoins financiers accrus des pouvoirs publics.

2. Impôt sur la dépense :


L’imposition de la dépense atteint le contribuable au moment où il utilise sa richesse. La
consommation apparaît comme un signe des facultés contributives de chacun car elle exprime
directement le lien existant entre les ressources d’un individu et ses dépenses. Les impôts sur la
dépense s’intègrent dans le prix des produits et des services, et sont, en principe, supportés par le
consommateur, ce qui explique la place importante qu’ils occupent dans les recettes fiscales 2.
Imposer la dépense peut s’effectuer soit par des taxes spécifiques qui frappent des dépenses
spécifiques tel que la taxe pétrolière, taxe sur le sucre, taxe sur le tabac… c’est ce qu’on appelle
La taxe intérieure de consommation. De même on trouve les droits d’enregistrement et des
timbres qui sont exigibles à l’occasion de certaines opérations (passeport, C.I.N, permis de
conduire…). De même, il y a des taxes judiciaires, les taxes sur les assurances, sans oublier
l’importance des droits de douanes dans l’imposition de la dépense. Soit par une imposition qui
touche la globalité de la consommation, sa manifestation récente est la T.V.A introduite au Maroc
en 1986 et qui a été opérée dans le cadre du plan d’ajustement structurel (PAS), imposé par les
institutions financières internationales pour accroître les recettes de l’Etat marocain. Elle est
caractérisée par une assiette fiscale très élargie : les opérations industrielles, les commerçants,

2
Encyclopédia Universalis, édition 2005

7
importateurs, les opérations immobilières et de lotissement, restauration, opérations de banque, les
professions libérales…etc. Ce qui explique sa plus grande productivité financière.

3. Impôt sur le capital :


L’imposition du capital se rencontre dans tous les systèmes fiscaux mais n’occupe qu’une place
marginale parmi les recettes fiscales, Il frappe le patrimoine permanent du contribuable ce qui
revient à dire que la matière imposable peut être très large (lingots d’or, bijoux, propriété bâtis ou
non, objet d’art, véhicules de luxes, bateaux…).

On constate des difficultés énormes pour évaluer cette matière imposable, raison pour laquelle
on a tendance à dire que l’impôt sur le capital est improductif, surtout si on y ajoute les
proportions énormes de fraude et d’évasion fiscale même dans les pays d’O.C.D.E.
Au Maroc, il y a pas d’impôt sur le capital au vrais sens du terme, mais il y a des
manifestations d’imposition sur le capital par quelque impôts : Taxe sur les terrains urbains non
bâtis et droits de succession.

Chapitre 2 : Système fiscal marocain, finalités et limites

Le système fiscal marocain a connu des changements réguliers épousant les mutations qui
ont affecté les structures économiques et sociales de notre pays. L’appréciation de telles mutations
nous pousse, d’emblée, à préciser les périodes étudiées et les limites des changements engagés.
En effet, le système fiscal, qui doit avoir un agencement logique, se présentait précédemment,
comme un ensemble hétérogène composé d’une mosaïque d’impôts. A titre d’exemple, les
personnes physiques, selon leurs revenus, étaient soumises à une multitude d’impôts et taxes :
Impôt agricole, Impôt sur les Bénéfices Professionnels (I.B.P.), Prélèvement sur les Traitements et
Salaires (P.T.S.), Taxe Urbaine (T.U.), Contribution Complémentaire (C.C.), Taxe sur les Profits
Immobiliers (T.P.I.), Participation à la Solidarité Nationale
(P.S.N)…
La refonte du système fiscal visait sa simplification en le structurant autour de quatre grandes
catégories d’impôts que sont la T.V.A., l’I.G.R., l’I.S. et les Droits d’Enregistrement et de Timbre.
Ce changement avait pour but d’élargir l’assiette en vue d’aboutir à une répartition plus équitable
de la charge fiscale.

I- L’interventionnisme fiscal

1. Au lendemain de l’indépendance
Le choix d’un système où l’Etat devait jouer un rôle prépondérant semblait l’unique voie pour
sortir le pays du sous-développement et c’est dans cette perspective qu’a été initiée une politique
d’aide au développement fondée sur l’octroi d’avantages fiscaux. Ainsi progressivement de 1958
à 1973, le champ des activités qui allait en bénéficier s’élargit. De 1973 à 1983, -la nouveauté
introduite a consisté dans la modulation des avantages en fonction de la localisation régionale en
vue de favoriser un développement régional harmonieux.

2. Au début des années quatre-vingt-dix


On assiste à une tentative d’inverser la tendance en s’orientant vers une rationalisation des
avantages fiscaux. Une réflexion engagée à ce sujet en 1995 a abouti à la mise en place d’une

8
charte des investissements. Cette charte, entrée en vigueur en 1996, remplace les différents codes
sectoriels qui couvraient précédemment l’essentiel des activités économiques du pays.
Les avantages fiscaux sont orientés vers des activités considérées comme prioritaire ainsi que
vers des régions défavorisées. Ils sont introduits dans le droit commun échappant de ce fait à toute
autorisation préalable.

3. Actuellement
Un retour en arrière semble se dessiner au regard du nombre de plus en plus important de secteurs
qui demandent des avantages et qui les obtiennent (Le secteur minier, secteur du tourisme,
l’enseignement, la promotion immobilière…).
Force est de constater que si les avantages consentis par l’Etat sont substantiels, leur efficacité
reste cependant difficile à vérifier.
L’interventionniste fiscal a conduit à l’élaboration d’un nouveau concept : celui de «dépenses
fiscales ». Celui-ci désigne le coût résultant des dispositions fiscales à caractère dérogatoire. Ces
mesures incitatives ont pour conséquence de diminuer les ressources fiscales. Elles représentent,
de ce fait, une charge pour le budget de l’Etat et un allègement pour les contribuables qui en
bénéficient. Si l’évaluation de ces dépenses est difficile à faire, le nombre d’exonérations
accordées donne une idée globale de leur importance.
D’un autre côté, on peut dire que ces incitations aggravent la complexité du système fiscal et
affectent même les conditions de son équité.

II - L’équité fiscale
Au Maroc, comme partout ailleurs, les prélèvements fiscaux peuvent corriger les inégalités de
revenus, en répartissant mieux la richesse nationale. C’était là, l’un des objectifs que devait
atteindre la réforme fiscale de 1984.
En effet, avant la réforme engagée, la fiscalité marocaine se caractérisait par un déséquilibre
résultant, notamment de la prépondérance de la part des impôts indirects dans la structure fiscale.
Ce déséquilibre était tout d’abord le reflet de la structure de notre économie caractérisée par la
prédominance du secteur agricole. Ce dernier employait une partie importante de la population
active. S’ajoutaient, à cela, une productivité réduite et une concentration des revenus dans les
petites tranches, ce qui rendait peu favorable la collecte des impôts directs.
En plus des disparités salariales, certains revenus notamment fonciers, professionnels et
mobiliers, étaient difficiles à appréhender. Cette difficulté participait, par conséquent, à
l’aggravation des inégalités de revenus. Face à ces réalités, la réforme de 1984 visait une
répartition plus juste de la charge fiscale en fonction des facultés contributives des citoyens.
Cette répartition devait respecter deux critères : un critère d’équité horizontale et un critère
d’équité verticale.

1. L’équité horizontale
Se fonde sur le principe selon lequel les personnes physiques ayant une capacité contributive
égale, plus exactement jouissant d’un même revenu global, devaient acquitter un impôt égal.

2. L’équité verticale
Quant à elle, exprime l’idée selon laquelle les personnes physiques ayant des revenus globaux
élevés supportent une charge fiscale proportionnellement plus forte que ceux disposant de revenus
inférieurs.

9
L’institution de l’Impôt Général sur le Revenu, en 1990, était considérée comme l’un des
moyens pour atteindre cette équité. Cet impôt personnel et progressif a constitué l’un des piliers
de la politique fiscale marocaine en raison de son rôle de redistribution. Il a, de ce fait, connu une
baisse constante sur une période de 10 ans traduisant la nette volonté de promouvoir l’équité.
C’est ainsi que son taux marginal a été ramené de 52% en 1990 à 44% en 1996 et à 42% à partir
de 2007.
Dans une moindre mesure, cette équité a été recherchée, dans le cas des impôts indirects, par
l’exonération des produits de première nécessité et l’institution d’un taux réduit pour les produits
de large consommation.
Cependant, nous remarquons que les efforts de l’Etat en terme d’intervention fiscale et de
recherche d’équité connaissent des limites dues essentiellement à la résistance à l’impôt.

III- La résistance à l’impôt


L’expérience montre, à travers un faisceau d’indicateurs, une certaine évolution positive du
civisme fiscal au Maroc. Parmi ces indicateurs, on peut citer :
 L’amélioration du nombre des déclarations et des résultats déclarés ;
 L’accroissement des montants des paiements spontanés ;
 L’augmentation des émissions d’impôts.
Le niveau des émissions est un indicateur de l'effort des performances des services de la direction
des impôts. Elles sont le résultat de traitement des déclarations et des régularisations de la
situation fiscale des contribuables suite au contrôle fiscal.
Après le ralentissement de 1999 (-7,6%) suite à la mise à niveau comptable et fiscale et à la
prescription fiscale anticipée, les émissions ont enregistré une augmentation de 8,1% en 2000 et
14,4% en 2001, atteignant 10,2 Milliards de DH.
Malgré les améliorations constatées, une résistance à l’impôt perdure. Ainsi, nous nous sommes
intéressés au comportement des contribuables pour en dresser une typologie. Celle-ci se fonde sur
la possibilité de classer le contribuable marocain dans l’une des catégories suivantes :

1. Le contribuable « de base»,
Est celui qui recourt assez souvent au contentieux, et conteste pour contester. Il refuse l’impôt en
faisant valoir le niveau élevé des taux d’imposition.
2. Le contribuable « averti »
S’appuie sur les systèmes fiscaux des pays développés pour relever les imperfections de notre
fiscalité et la rejeter. Adepte des comparaisons partielles, il fait abstraction du contexte local et des
différences de mentalités.
3. Le contribuable « défenseur de la veuve et de l’orphelin »
Est celui qui refuse de reverser l’impôt retenu invoquant le fait que les catégories sociales pour
lesquels il doit opérer des prélèvements méritent des exonérations.
4. Le contribuable « solliciteur »
En permanence se distingue par ses demandes incessantes d’exonérations fiscales au motif qu’il
fournit des biens et services collectifs devant être pris en charge normalement par l’Etat.
Cette typologie du contribuable provient du fait que la personnalité du redevable moderne, comme
l’a avancé le Professeur Pierre BELTRAME, « se trouve scindée en deux : d’un coté, en tant que
-citoyen- bénéficiaire des services publics, il réclame toujours plus à l’Etat et de l’autre, en tant
que contribuable, il rechigne à contribuer ».

10
Chapitre3 : systèmes fiscaux comparés

I- contraintes et complexités des analyses comparatives des systèmes fiscaux


A notre connaissance, il existe très peu d’études comparatives systématiques donnant une
vue d’ensemble des changements survenus dans les systèmes fiscaux des différents pays.
Nombre d’études se concentrent sur un pays ou sur un thème spécifique. En règle générale,
elles ne tiennent pas suffisamment compte de la dynamique internationale et temporelle
globale. Les comparaisons internationales sont souvent des analyses extrêmement techniques
et quantitatives quand elles ne comparent pas les aspects fiscaux essentiellement du point de
vue juridique, négligeant les dimensions économique et financière. Le grand public a donc
rarement accès à des informations relatives aux politiques fiscales présentées sous une forme
compréhensible et synthétique.
L’objet de l’étude est d’une telle complexité qu’il n’est guère possible de réaliser une étude
exhaustive. Les systèmes fiscaux changent en permanence. Il est difficile de cerner la
dynamique de nombreux changements isolés ou de la présenter de manière actualisée en
continu. De nombreux pays ne procèdent qu’à des réformes fiscales mineures, d’ailleurs les
changements de systèmes empruntent souvent la voie des petits pas intégrés dans le processus
ordinaire d’établissement du budget. Il est certes capital de se concentrer sur les véritables
éléments de réforme, mais l’évaluation de la pertinence se révèle souvent difficile.
La faible comparabilité des systèmes fiscaux constitue un autre problème. En effet, les
systèmes fiscaux sont très hétérogènes et fortement marqués par des particularités nationales.
En conséquence, les comparaisons possibles sont soit très générales, soit détaillées, mais
circonscrites à une question bien précise. A cela s’ajoute l’imperfection des critères utilisés
pour évaluer et comparer la charge fiscale effective des sociétés et des particuliers. En outre,
lors de réformes nationales et internationales, les systèmes fiscaux servent souvent les objectifs
politiques les plus divers, ce qui peut entraver la procédure d’évaluation.

II- Le choix des systèmes fiscaux à comparer à celui du Maroc

Pour effectuer une analyse comparative fructueuse entre des systèmes fiscaux, le choix des
pays ne devra pas être arbitraire, par contre le choix doit se baser sur un certain nombre de
critères tels que, le contexte politico-social, la situation économique, et d’autres, afin d’aboutir
à des résultats qu’on peut en tirer profit, car il est possible de dégager quelques tendances des
statistiques observées dans les différents pays, mais il est très malaisé d’en tirer une typologie
renseignant sur les causes et les conséquences des divergences existantes.
C’est la raison pour laquelle on avait choisi d’entamer une comparaison de notre système
fiscal avec ceux de la France, de l’Espagne, de la Tunisie, et en fin celui de la Turquie, en se
basant pour ce choix, sur les relations économiques (la France et l’Espagne sont
respectivement le 1er et la 2ème clients et le 1er et le 2ème fournisseurs du Maroc avec 33,6% et
17,5% d’exportations marocaines vers l’étranger, 18,5%et 12,2% d’importations marocaines
auprès de l’étranger.), ainsi la Turquie et la Tunisie constituent pour le Maroc des véritables
concurrents.
L’objectif espéré de cette comparaison est de dégager les divergences ainsi que les
convergences de ces systèmes, qui vont nous permettre de repérer les voies possibles
d’amélioration de notre système fiscal.

III- convergences et divergences des systèmes fiscaux étudiés

11
1. En matière de l’IS
D’après le tableau n° 1, on peut constater qu’il y a généralement une ressemblance entre
les systèmes étudiés en matière de l’IS, sauf quelques différences au niveau par exemple de
l’imposition des dividendes qui sont en Tunisie exonérées de l’impôt et de la retenue à la
source, en fait les dividendes ont la particularité d’être distribuées par les sociétés à partir d’un
revenu qui a subi déjà un impôt à savoir l’IS si le Maroc suivra le même chemin que la
Tunisie, dans ce cas là, les avantages et les attributions seront remarquables et appréciables,
par le patronat et par les actionnaires, et le manque à gagner sera compenser sans doute par
l’encouragement de l’actionnariat et de l’investissement dans les portefeuilles des entreprises,
ce qui va conduire à fin de compte à l’augmentation des bénéfices assujettis à l’IS et de se
débarrasser de ce fait du problème de la double imposition.
De même, vu l’accord de libre échange conclu avec la Turquie, qui va aggraver la concurrence
non seulement sur le plan économique, mais également sur le plan de la concurrence fiscale, à
ce propos le Maroc devra ramener son taux actuel de 35% à 30%, un taux qui a été prétendu
par la CGEM. Afin de canaliser des investissements étrangers au Maroc et de rendre le tissu
économique marocain plus compétitif et plus performant, puisque l’alourdissement des taux de
l’IS constitue le premier souci pour les investisseurs.

2. En matière de l’IR
L’ensemble étudié, partage le principe de la progressivité des taux appliqués aux différentes
tranches de revenu, dans la mesure où on constate à partir des tableaux présentés dans l’annexe
II, que le taux de l’IR augmente au fur et à mesure qu’on passe d’une tranche de revenu à
l’autre. Cependant le nombre des tranches des revenus, ainsi que les taux pratiqués ne sont pas
les mêmes pour tout les systèmes fiscaux, chaque système prend en considération les
particularités et les spécificités du pays en question. Selon le graphique (annexe II) il s’avère
que malgré le changement apporté au barème de l’IR il reste beaucoup d’effort à fournir à ce
niveau, dans la mesure où le Maroc est mal classé dans l’échantillon étudié en ce qui concerne
Le passage d’un seuil minimal exonéré (2000 DH par mois) à un seuil marginal (10.000 DH
par mois), vu que l’écart entre les deux seuils est seulement 5 fois tenant compte de la
nouvelle réforme au niveau de l’IR, alors que cet écart dépasse les 23 et les 33 fois
respectivement en en Turquie et en Tunisie, ce qui peut remettre en cause l’équité de notre
fiscalité. En effet la fiscalité des personnes physiques mérite, quant à lui, d’être étudié dans le
cadre de la fiscalité de l’épargne.
Sur cet aspect, l’imposition des différentes catégories de contribuables est inégale et
inéquitable et que la ponction supportée par les salariés est très élevée. Dès lors, ils ne peuvent
pas faire face au financement des dépenses de santé, constituer à la fois une retraite
convenable et sûre, adhérer totalement aux objectifs de l’entreprise-employeur et de participer
à sa vie et à ses résultats. Abstraction faite de la question est ce que le taux marginal
d’imposition de 42% est élevé ou non ? Le problème qui se pose au niveau bu barème de l’IR,
où les tranches des revenus sont très proches entre elles, d’où la nécessité de prendre ce volet
en considération dans la politique fiscale.

3. En matière de la TVA
Le régime de TVA prévoit cinq taux : un taux normal de 20 %, trois taux réduits de 14,
10, 7 % et un taux zéro. Ce dernier, habituellement réservé aux exportations, est également
appliqué au Maroc à un grand nombre de produits de consommation intérieure. La multiplicité
des taux et des exonérations rendent le système instable et compromet la neutralité de la TVA 3.

3
Rapport du FMI n° 05/298, page 17 édition août 2005

12
Cependant, les autorités ont récemment décidé de compresser ces taux en deux taux, l’un
normal de 20%, et l’autre réduit qui est de 10%, mais le problème qui se pose est que ce taux
de 20% est très élevé sur l’échelon mondial, dans l’échantillon étudié le Maroc connaît le taux
le plus élevé, suivi par la France avec un taux normal de 19,6%, par la Tunisie et la Turquie
avec le taux de 18%, et l’Espagne qui vient en dernier lieu avec un taux de 16%. Dans cette
perspective, le Maroc a beaucoup d’efforts à fournir pour rendre le régime de TVA assez
adéquat au contexte social marqué par la prédominance de la masse salariale afin d’alléger la
pression fiscale sur cette catégorie.

4. En matière des tarifs douaniers :


A la veille de la mise en place des accords d’association, les finances publiques marocaines et
tunisiennes étaient fortement dépendantes des recettes douanières qui représentaient
respectivement 4,6% et 4,3% du PIB, soit des niveaux significativement supérieurs aux
standards internationaux, dont Les droits de douane ne représentent en effet plus que 0,8 point
de PIB dans les pays de l’OCDE et 1,4 point de PIB dans les pays à revenu intermédiaire.
Dans les pays émergents avec un niveau d’ouverture élevé, les recettes douanières ne
dépassent généralement pas 1 point de PIB (Brésil 0,6% du PIB, Afrique du Sud 0,9%, Turquie
0,5%).
Afin d’éviter une détérioration des soldes budgétaires, le Maroc et la Tunisie doivent générer
des recettes budgétaires alternatives pour compenser la baisse mécanique des recettes
douanières induite par le démantèlement tarifaire, chose qui a été traduit en Tunisie par un
succès de la transition fiscale expliqué par une réduction des recettes douanières qui ont
passées de 4,6 points de PIB en 1995, à 2 points de PIB en 2002, et par une réduction de taux
de taxation apparent des importations (rapport entre les droits de douane récoltés et les
montants d’importations), qui est passé de 10,5% à 4,4%.alors qu’au Maroc, le démantèlement
tarifaire s’est jusqu’à présent traduit par des pertes de recettes douanières assez proches de ce
qui avait été anticipé : 0,4 point en 2001 et 0,2 point en 2002 du PIB non agricole , cette
diminution a plusieurs origines : tels que l’absence de mesure fiscale compensatoire pour
pallier les pertes de recettes douanières ; l’élimination des tarifs qui finançaient les subventions
sur l’huile alimentaire 4;etc.
A partir de ces différents constats, et en dépit de la concurrence fiscale surtout auprès de la
Tunisie et la Turquie, il devient obligatoire que le Maroc redéploie son systèmes fiscales par
un certain nombre de mesures et dispositifs à suivre.

IV- Voies possibles d’amélioration du système fiscal marocain


L’évaluation du système fiscal devrait faire ressortir les insuffisances en vue de les dépasser et
insister sur ses aspects positifs pour les consolider ; la finalité étant d’élargir la base et de
rehausser le niveau d’équité fiscale.

1. Au niveau de la Taxe sur la valeur ajoutée


La TVA devrait être neutre et sans incidence sur le choix des opérateurs
économiques. Toutefois, la multiplicité des taux et des exonérations, pour prendre en
considération des spécificités sectorielles, est source de distorsions.
En effet, le champ de la TVA se trouve réduit par de nombreuses exonérations (secteur
agricole, produits de première nécessité, biens d'investissement…).
Le secteur agricole qui représente entre 15 et 20% du PIB et qui a consommé, en
moyenne sur les trois derniers exercices et en terme d’émissions, 12,6% des dépenses

4
Agence Française de Développement Département Méditerranée et Moyen-Orient par Vincent CAUPIN ; 2003

13
d’investissements du budget général de l’Etat et 2,5% de celles de fonctionnement, ne
participe pas au financement du budget.
Les intrants agricoles et de ceux destinés à la pêche devraient être taxés, ce qui permettrait de
fiscaliser indirectement les deux secteurs.
La taxation des produits pétroliers à 20% moyennant le redéploiement d’une partie des
TIC en TVA permettrait une sensible amélioration de la compétitivité des entreprises et des
coûts de transport.
Elargissement de l'assiette : Les biens et services exonérés de la TVA forment une
longue liste (articles 7 et 8 de la loi sur la TVA). Une large part de ces biens et
services devrait être passible progressivement de la TVA soit par souci de cohérence avec
des produits de substitution qui sont taxés, soit du fait que ces produits ne sont pas de
première nécessité.
Suppression de l'option encaissement : Le système en vigueur laisse au producteur le
choix de déclarer la TVA soit à l'occasion de la facturation, soit à l'encaissement. Le vendeur
préfère l'option encaissement, ce qui lui permet de fidéliser ses clients au moyen d'un crédit
dont le coût est supporté par l'Etat.

2. Au niveau de l’impôt sur les sociétés


En ce qui concerne l'IS, sa grande insuffisance est que près de la moitié des
contribuables déclarent un déficit qui demeure d'ailleurs imputable sur les résultats
bénéficiaires futurs. De plus, l’IS est très concentré : environ 5% des sociétés versent 80% de
l'IS et les 100 premières paient plus de la moitié.5
Les sociétés agricoles sont totalement exonérées. Celles immobilières, minières, artisanales
et les entreprises installées dans certaines régions dont le développement est jugé prioritaire
bénéficient d'un abattement de 50%. En outre, les sociétés exportatrices sont exonérées à
hauteur de 75% de leur chiffre d’affaires à l’export durant les 5 premières années et de 50%
par la suite.
Suppression des exonérations
Les activités productives devraient être soumises à l’IS sans discrimination.
Toutefois, l’encouragement de certaines activités ou régions devrait s’inscrire dans le cadre de
la politique redistributive de l’Etat.
Unification du taux de l’IS à 35%
Le maintien du taux de 39,6% appliqué au secteur financier n'est justifié que par des
considérations de recettes. Ce secteur devrait être aligné progressivement sur les autres.
L’impact négatif de cette mesure sur les recettes de l’IS sera tempéré par la récupération d’une
partie de ce manque à gagner sous forme de dividendes sur la CDG et Bank AlMaghrib
qui participent, pour environ la moitié, dans les recettes de l’IS du secteur financier. En
outre, cette mesure ne manquera pas d’avoir un effet bénéfique important sur l’investissement
à travers la baisse des taux bancaires qui devrait résulter de cette mesure.
Révision de la cotisation minimale et de la provision pour investissement
La cotisation minimale est une reconnaissance de fait des fausses déclarations. Avec la mise à
niveau des bilans, la transparence devra prévaloir et être accompagnée du contrôle. A cet
effet, il faudrait responsabiliser les comptables chargés de la certification des comptes.
Toutefois, si l’on opte pour le maintien de la cotisation minimale, son taux mérite d’être
augmenté tout en maintenant la modulation actuelle entre les entreprises qui vendent les
produits réglementés et les autres.

5
DIRECTION DES ETUDES ET DES PREVISIONS FINANCIERES, Document de travail n° 43, DGI

14
3. Au niveau de l’Impôt général sur le revenu
Concernant l’IGR, son adoption a mis fin aux distorsions et inégalités qui existaient
auparavant en soumettant l’ensemble des revenus des personnes physiques à un barème
unique et aux mêmes déductions quelle que soit la source du revenu. Cependant, des
conventions ont été passées avec certaines professions (médecins, pharmaciens, avocats).
Or, l'existence de ces conventions remet en question le principe même de l’impôt général sur le
revenu et constitue donc un retour en arrière vers les impôts cédulaires différenciés par
profession.
Par ailleurs, les revenus professionnels sont mal appréhendés car la base de l'IGR est formée
essentiellement des revenus salariaux (90% en moyenne).
Cette situation grève sérieusement les recettes de l'IGR, fait peser une charge lourde sur les
productifs avec prélèvement à la source et limite les possibilités d'utiliser l'IGR comme
instrument d'une politique redistributive.
L'égalité devant l'impôt veut qu'un terme soit mis au système des conventions. Des
monographies par profession devraient servir comme moyen privilégié d'appréhension
des revenus imposables et de contrôle des contribuables. Ces monographies devraient être
relayées par des recoupements ciblés et de qualité, notamment avec les patentes et par une
gestion intégrée des recettes entre la Direction des Impôts, l'Administration des Douanes et
Impôts Indirects et la Trésorerie Générale du Royaume qui devrait être facilitée par la mise en
application du nouveau code de recouvrement.

4. Au niveau la Fiscalité locale


La fiscalité locale est formée d’une multitude d’impôts et taxes, lourds à gérer et d’une
faible rentabilité. Le temps est venu pour adapter ce type de fiscalité à la nouvelle donne de
la décentralisation. Ainsi, sa refonte devrait être réaménagée pour pousser les collectivités
locales à rechercher de manière dynamique des recettes propres. Ce réaménagement
devrait alléger l’émargement des collectivités locales sur le budget de l’Etat
(plafonnement des montants affectés aux collectivités locales dans les recettes de la TVA, et
ceux des régions dans les recettes de l’IS et de l’IGR).
Etant donné l’enjeu de la fiscalité locale qui, du reste, implique le Ministère de l’Intérieur et
les collectivités locales, il serait indiqué de lui réserver des journées spéciales.
Il reste à signaler que le Maroc est doté d¹un nouveau code général des impôts cohérent et
harmonieux, destiné à assurer une meilleure répartition de la charge fiscale, a indiqué le
directeur général des Impôts, M. Noureddine . Le nouveau code général, qui vient de renforcer
tout un corpus de réformes concernant notamment la famille, le travail et le commerce, est
venu pour mettre en application le principe de l’élargissement de l¹assiette fiscale qui implique
une réduction des régimes dérogatoires et des exonérations6.
Partant d¹un choix économique et social orthodoxe mis en tête des priorités établies par l¹Etat,
les entreprises ont pus ainsi bénéficier, tous secteurs confondus, de mesures destinées à
améliorer les ressources indispensables à leur développement et pérennité.

Conclusion :
Pour conclure, on peut dire que les systèmes fiscaux constituent non seulement un instrument de
développement économique mais également un moyen de redistribution de richesses. Mais le
problème qui se subsiste consiste dans le choix d’une politique fiscale capable de rendre le
système fiscal du pays adéquat aux besoins et aux exigences des contribuables.

6
Al bayane de 3 décembre 2006

15
Annexe II : tranches et barèmes de l’impôt sur le revenu
;
Maroc Espagne :
 0 à 24.000 dirhams est exonérée En Euros Impôt global
 de 24.001 à 30.000 dirhams ; 15% 0 - 4000 18%
 de 30.001 à 45.000 dirhams ; 25%
4000 - 13.800 24%
 de 45.001 à 60.000 dirhams ; 35%
 de 60.001 à 120.000 dirhams ; 40% 13.800 - 25.800 28%
 pour le surplus. 42% 25.800 - 45.000 37,2%

> 45.000 45%


Inférieur à 1 500 TND le taux est de 0%
1 500-5 000 TND le taux est de 15%
France : 5 001-10 000 TND le taux est de 20%
Tunisie : 10 001-20 000 TND le taux est de 25%
 De 0 à 4.334 EUR: 0% 20 001-50 000 TND le taux est de 30%
 De 4.334 à 8.524 EUR: 6,83% Supérieur à 50 000 TND le taux est de 35%
 De 8.524 à 15.004 EUR : 19,14%
 De 15.004 à 24.294 EUR : 28,26%
 De 24.294 à 39.529 EUR: 37,38%
 De 39.529 à 48.747 EUR: 42,62%
 Au delà de 48.747 EUR : 48,09%

Turquie :
De 0 à 6 milliards de TL le taux est de 15%
De 6 milliards à 14 milliards de TL le taux est de 20%
De 14 milliards à 28 milliards de TL le taux est de 25%
De 28 milliards à 70 milliards de TL le taux est de 30%
De 70 milliards à 140 milliards de TL le taux est de 35%
au delà de 140 milliards de TL le taux est de 40%

16
17

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