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Réhabilitation
des autoroutes
E411 (A4) et E25 (A26)
en province
de Luxembourg
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des autoroutes
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E411 (A4) et E25 (A26)
en province
de Luxembourg 23
C’est à la fin des années quatre-vingt qu’est apparu, sur ces autoroutes, le phénomène de
punch-out, qui frappe certains revêtements en béton armé continu. Il se manifeste, d’abord,
par des cassures situées, généralement, près du bord extérieur du revêtement, ce qui
entraîne une fragmentation du béton et l’arrachement de blocs sous l’action dynamique du
trafic. Face à l’évolution inquiétante de ce problème, un bilan détaillé de l’état structurel
des autoroutes a été établi. Il a mis en évidence la nécessité d’une remise en état urgente
et de grande ampleur de plus de 80 % des chaussées. Celle-ci consiste en un renouvelle-
ment en profondeur des revêtements.
Compte tenu de leur importance, le coût des travaux à réaliser dépasse largement le
montant des crédits alloués, annuellement, pour l’entretien de l’ensemble du réseau rou-
tier de la région wallonne. C’est pourquoi le Gouvernement wallon a décidé, en mars 2003,
de passer une convention de commissionnement avec la Société wallonne de financement
complémentaire des infrastructures (SOFICO). Celle-ci s’est attachée à mettre à disposition
les fonds nécessaires au financement du chantier, en ayant notamment recours à la Banque
européenne d’investissements (BEI). Pour sa part, la direction générale des Autoroutes et
des Routes du ministère wallon de l’Équipement et des Transports (MET) assure le rôle de
maître d’œuvre, en prenant en charge l’assistance technique du projet.
La réalisation d’un tel chantier sur des axes enregistrant une forte densité de circulation
nécessite la mise en œuvre d’une organisation complexe, qui se doit d’intégrer les
différentes contraintes rencontrées et les attentes de toutes les parties impliquées.
En effet, à côté des exigences de qualité dans la réalisation des travaux, qui doivent
garantir la longévité des nouvelles chaussées, il faut prendre en compte les procédures
visant à garantir la sécurité des travailleurs et des usagers et tenter de limiter les nuisances
causées aux riverains, ainsi que les impacts négatifs pour les acteurs économiques. Mais il
faut encore composer avec les impératifs du trafic, celui des navetteurs au quotidien et
celui des vacanciers en période estivale.
Figure 2 : punch-out.
© CRR
Parmi les modifications importantes introduites par cette circulaire, la suppression de la Lorsque l’on considère l’évolution des profils en travers types d’application en Belgique
couche d’enrobé bitumineux entre la fondation en béton maigre (BM) et le revêtement en entre 1970 et 1981, les différences essentielles sont :
béton armé continu a sans aucun doute contribué, pour une grande part, à l’apparition du
phénomène de punch-out, pratiquement inexistant sur la partie du réseau autoroutier — la diminution du taux d’acier de 0,85 % à 0,67 % et la modification du niveau de la nappe
construite au cours des années septante. d’armatures ;
— la réduction de la largeur des voies de 3,75 à 3,50 m ;
La suppression de cette couche était alors justifiée par le fait qu’elle n’avait aucune inci- — la suppression de la couche d’enrobé bitumineux ;
dence sur le comportement structurel de la chaussée : au niveau théorique, la présence — la modification de la pente du fond de coffre, supprimant ainsi la surépaisseur de la
d’une couche souple entre une couche de fondation semi-rigide et un revêtement rigide est sous-fondation (SF) sous la voie lente (VL) ;
même considérée comme une aberration, la rigidité des couches devant augmenter depuis — la réduction du caractère drainant du coffre de la bande d’arrêt d’urgence (BAU).
Enfin, toutes les modifications justifiées par des raisons économiques propres à l’époque
(crise pétrolière) ne tenaient pas suffisamment compte de facteurs potentiels de dégrada-
tions routières, comme l’accroissement important en charge et en nombre du trafic, les
conditions climatiques et la topographie des régions traversées, les épandages accrus de
sels de déverglaçage, …
Les quatre facteurs essentiels, qui agissent, de manière convergente, dans l’apparition de
ce type de dégradation, sont :
2
Cf. ir VERHOEVEN K., — une présence d’eau dans la fondation et à l’interface dalle/fondation ;
Le comportement du béton armé continu,
Centre national de recherches scientifiques et — une fondation érodable ;
techniques pour l’industrie cimentière (CRIC), 1992. — un trafic lourd et intense en bord de dalle ;
— des fissures rapprochées.
3
Cf. La route en béton de ciment —
Expériences et développements récents, 3 et 4
Les cahiers du MET, collection « Techniques », Le mécanisme chimico-physique d’apparition du punch-out peut être synthétisé selon un
n° 14, février 2000. processus type.
4
Cf. LAURENT E., Étude de l’action chimique
des eaux stagnantes dans le phénomène de Durant les mois d’hiver, l’eau chargée de sels de déneigement pénètre sous la dalle
« punch-out » — Effets des sels de déneige- de béton armé continu. Elle percole par les fissures du béton, mais également par la
ment sur la variation saisonnière de ces eaux
corrosives, Université libre de Bruxelles (ULB), berme centrale non drainée (nappe aquifère perchée à un niveau supérieur à l’interface
3 décembre 2003. BAC/BM de fondation) et, surtout, le long des joints longitudinaux (principalement entre
L’effet négatif s’accroît au fil du temps, jusqu’à ce qu’un bloc de béton, isolé entre fissures
longitudinales et transversales, se désolidarise complètement du reste de la dalle. Retenu
alors uniquement dans le sens longitudinal par les armatures, il finit par se fragmenter et
par être expulsé par morceaux.
Quatre sections de l’autoroute dans la province du Luxembourg ont ainsi été réhabilitées
Figure 6 : E25 (A26) — Évolution du nombre dans le cadre d’une même entreprise, exécutée en 1993. Quatre solutions différentes ont été
de punch-out.
© MET — D 132 appliquées. Solutions qui reposaient sur la démolition du revêtement et sur son remplace-
ment par une nouvelle structure à revêtement en béton armé continu de 23 cm d’épaisseur,
Figures 7 et 8 : les réparations localisées ne posée sur une couche de béton bitumineux de 5 cm, après rabotage de 8 cm de la fondation
permettent plus de faire face à l’évolution
inquiétante de la dégradation du revêtement existante en béton maigre. Différentes largeurs de chaussée ont été réalisées.
de l’autoroute.
© MET — D 132 Tableau 1 – Quatre solutions pour le traitement curatif
7
© MET — D 132
reconstruction de la voie lente sur 1,90 m de largeur
8 | Solution 4 :
et de la bande d’arrêt d’urgence sur 0,75 m de largeur
Contrairement à une intervention classique sur voirie, aucune méthode et aucune techni-
que de réalisation des travaux n’était imposée par l’Administration. Pendant la durée du
contrat, l’entrepreneur était ainsi tenu de maintenir le niveau imposé de qualité des
chaussées.
© MET — D 132
Réhabilitation Maintenance Garantie
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
• 1re période de trois années : l’entrepreneur réalise les travaux lourds qu’il définit pour
obtenir, sur l’ensemble de la chaussée à traiter, le niveau de performance exigé par la
Région.
• 3e période (dite de garantie) : les travaux d’entretien terminés, l’entrepreneur doit garan-
tir les niveaux de performance pour une durée de trois années.
Si l’on rapporte le coût du financement, soit 102,4 millions 2.2.1 | La SOFICO : l’ingénierie économique au service des travaux publics
d’euros, au coût des travaux, soit 104,5 millions d’euros, 42,03 % C’est au travers d’un bras financier créé pour le parachèvement de ses infrastructures
on obtient un rapport de 98 %. Si on se limite à une 10 autoroutières que la Région wallonne a pu affronter cet important chantier.
approche purement budgétaire, il existe plusieurs solutions
alternatives de financement au niveau de la Région La SOFICO est le fruit de négociations entre la Région wallonne, Dexia Banque, la Société
wallonne pour obtenir de meilleurs taux. De plus, l’écart régionale d’investissement (SRIW) et Ethias assurances, qui ont donné naissance à un
entre les offres les moins chères et les estimations initiales partenariat public-privé (PPP) déployé en vue de la réalisation ou de la restauration
(+ 175 %), même après une longue négociation, est de loin d’infrastructures d’intérêt régional et européen.
supérieur à la marge de tolérance communément admise
dans ce type de procédure. La particularité de la SOFICO est de pouvoir monopoliser, massivement et dans une période
très courte, les moyens financiers nécessaires à la poursuite de très grands travaux.
Dès lors, l’esprit initial du marché de promotion, à savoir
rendre les annuités compatibles avec les moyens budgé- Pour la Région wallonne, cette concentration de moyens financiers n’implique aucune
taires dévolus à l’entretien extraordinaire du réseau routier charge supplémentaire, dans la mesure où les crédits d’entretien extraordinaire consacrés
et autoroutier du MET, n’était plus du tout rencontré. à la réparation du punch-out prendront dorénavant la forme d’interventions destinées à la
Le Gouvernement wallon a donc décidé de ne pas donner reconstruction d’infrastructures plus pérennes et s’inscrivant dans le cadre d’une politique
suite à ce marché, qui ne manquerait pas d’avoir des de mobilité durable.
répercussions inacceptables sur le budget régional wallon
pendant onze exercices. La SOFICO intervient généralement de deux manières :
— soit sur fonds propres, constitués d’apports de la Région wallonne autant que de
ses partenaires privés et complétés par le produit de l’exploitation du domaine
commercialisable du MET. Celui-ci lui a été confié en vue de la construction, mais aussi
de la gestion et de l’exploitation d’ouvrages qui, sur le territoire de la région wallonne,
ont bénéficié de la reconnaissance européenne comme « chaînons manquants » :
la liaison E25 – E40, l’autoroute E429 (A8), le dédoublement de la N5 (future E420) et,
bientôt, la liaison Cerexhe-Heuseux – Beaufays (A605) ;
— soit au travers de crédits toujours inscrits au budget régional, dans le cadre de missions
déléguées, où la SOFICO limitera son rôle à celui de mandataire ou de commissionnaire
agissant en son nom, mais pour le compte de la Région wallonne.
Cette dernière formule, où la société conserve son rôle de structure d’impulsion, s’avère
particulièrement appropriée dans les cas de rénovations partielles de tronçons routiers.
La BEI accorde des prêts, pour l’essentiel, à partir de ressources empruntées ; celles-ci,
auxquelles s’ajoutent les fonds propres (capital versé et réserves), constituent ses ressour- 3.1 | L’inventaire des travaux à réaliser
ces propres. Les sections d’autoroute à traiter d’urgence couvrent 127,5 km (dans les deux sens de cir-
culation) répartis de la manière suivante :
Dans le cadre des travaux de réhabilitation, un prêt de 110 millions d’euros a été consenti à
la SOFICO, c’est-à-dire 70 % du coût estimé du projet. Le montant de cette intervention se — 60,5 km sur la E411 (A4), entre les cumulées 109,5 (Tellin) et 170,0 (Habay) ;
justifie par le fait que la E411 (A4) et la E25 (A26) font partie des « réseaux trans-européens — 67 km sur la E25 (A26), entre les cumulées 35,5 (Werbomont – Ferrières) et 102,5
de transport » (RTE-T) et ont, de ce fait, pu bénéficier d’un financement dans le cadre de (Massul – Neufchâteau – échangeur E411/E25).
l’« Action européenne pour la croissance ».
Ferrières
Werbomont
127,5 km d’autoroutes à traiter d’urgence
Ciney
Liège e411 > 60,5 km
Entre les cumulées 109,5 (Tellin)
et 170,0 (Habay)
Marche-en-
Famenne e25 > 67,0 km
La Roche-en- E25 Entre les cumulées 35,5 (Werbomont – Ferrières)
Ardenne
et 102,5 (Massul – Neufchâteau – Échangeur E411 / E25)
Namur Houffalize
Tellin
Bastogne Maastricht
E411 Köln
Lille
Bruxelles
Liège
Verviers
Mons
Namur
Libramont Valenciennes Charleroi Ciney
Sankt Vith
Maubeuge
Cambrai Marche-en-
Famenne
Neufchâteau Prüm
St-Quentin
Neufchâteau
Trier
Charleville- Arlon
Mézières
Habay Longwy
Luxembourg
Stockem Arlon Thionville
Reims
Luxembourg 11
carte 1
Figure 11 : les sections autoroutières 3.2 | L’harmonisation des impacts techniques, budgétaires
concernées par les travaux de réhabilitation. et économiques
© Objectif SA
— pour la E25 (A26), un indice de priorité a été défini. Il correspond au nombre de zones
réparées par kilomètre dans la section considérée ;
Sur base de cette première évaluation, on constate qu’environ 50 % de l’autoroute E25 Ferrières
Werbomont
(A26) doivent être réhabilités lourdement (démolition complète de la voie lente et de la Première ébauche (mai 2003)
bande d’arrêt d’urgence), ainsi que 70 % de l’autoroute E411 (A4).
Liège lot 4 Procédure annulée
Courrières
Un deuxième programme d’interventions a ensuite été établi pour tenir compte des Fermeture
Fermetur
ermetureeà
Houffalize
Houffalize
contraintes de circulation et de sécurité, étant donné qu’il n’était possible, dans l’état de
dégradation avancée de l’autoroute en 2003, ni de maintenir un sens de circulation dans le
lot 1 : e411 – Section Verlaine – Rulles
sens des travaux, ni de mettre en place un trafic croisé au droit des travaux. Marche-en- lot 2 : e411 – Section Massul – Verlaine
Famenne
La Roche-en- lot 3 : e25 – Section Bastogne – Massul
Ardenne
Les contraintes de circulation liées aux travaux Figure 12 : impossibilité d’organiser un trafic lot 4 : e25 – Section Mont – Werbomont
croisé, compte tenu de l’état du revêtement et
des contraintes du chantier.
Namur Houffalize
1) Impossibilité de mettre en place un trafic croisé © anneG Publication au Journal Officiel des Communautés
(avec basculement de la circulation ) dans Tellin Européennes (JOCE) le 21 mai 2003.
l’état actuel du revêtement Figure 13 : sur la chaussée réhabilitée, même E25
si les travaux ne portent que sur la voie lente, Adjudication publique initialement prévue le 08 juillet
la voie rapide doit être réservée à la 2003 et annulée par avis rectificatif publié au JOCE le
Dans les zones non réhabilitées, il faut toujours laisser la circulation de chantier. Bastogne
possibilité aux équipes d’intervention de procéder à des © MET — D 132 E411 26 juin 2003.
colmatages d’urgence (2 h) ou à des réparations lot 3
provisoires à chaud (un à trois jours) dès qu’un
punch-out apparaît. Fin 2003, la fréquence hebdoma-
lot 2 Itinéraires de déviation :
Libramont
daire de ce type de réparation était, en moyenne, de cinq
Itinéraires Liège
interventions par autoroute. Nord – Sud E25
Neufchâteau Bastogne > Martelange > Arlon > Luxembourg
N4 N82 N411
2) Impossibilité de maintenir un sens de circulation au Bruxelles > Namur > Courrières > Marche
Martelange E411
droit des travaux
lot 1
Fermeture
Fermetur
ermeture
eà Itinéraires Sud – Nord Liège
Dans les zones de travaux, la voie rapide doit être réser- Libramont
Libramont
N63
vée au trafic de chantier pour des raisons techniques Habay Luxembourg > Arlon > Neufchâteau > Bastogne > Marche
E411 E25 N4
(scellement des armatures, bétonnage), mais, surtout, Stockem
Courrières > Namur > Bruxelles
E411
pour garantir la sécurité des travailleurs et des usagers Arlon
(manœuvres des engins de chantier, accès des Luxembourg 14
services de secours d’urgence, etc.).
carte 2
Figure 14 : les tronçons concernés par les La principale faiblesse du plan de déviation se situait au niveau des traversées de
travaux prévus dans le cadre de la procédure
annulée et les itinéraires de déviation.
Tenneville (dans les deux sens) et, surtout, de Martelange. En effet, bien que la circulation
© Objectif SA ne soit déviée que dans un sens à hauteur de Martelange (dans le sens Bastogne – Arlon,
dont l’accès en forte pente est actuellement sécurisé par deux bacs de détresse), le trafic
est réduit à une seule bande et entravé par la présence d’un feux tricolore, ainsi que par le
trafic anarchique lié aux nombreuses stations-service.
Ces constatations ont par ailleurs été confirmées par l’analyse socio-économique élaborée
par STRATEC, qui dénonçait également une augmentation conséquente du trafic sur la N40,
principalement dans la région d’Habay.
Afin de limiter au mieux la gêne pour l’usager durant les périodes de grande affluence
12
(mois de juillet et d’août), il avait été convenu que les travaux se dérouleraient de septem-
6
Pour les années suivantes, un trafic croisé
bre à mars (neuf mois de calendrier), la période hivernale étant mise à profit pour effectuer
était envisagé au droit des zones réhabilitées les tâches annexes gênant l’avancement du chantier : réparation de punch-out en voie
13 dans les phases antérieures. rapide, réalisation des ancrages par carottage diamanté, etc.
3.2.3 | Les solutions concertées — Optimum économique • Hors zone de chantier, l’autoroute comportera, en permanence, deux fois deux bandes de
circulation, comme aujourd’hui.
À la suite de la publication du marché précité, de fortes réticences, voire des oppositions,
se sont fait sentir au sein des polices locales et fédérale, ainsi que des Communes, mais, • Dans les zones de chantier, trois bandes sur les quatre seront conservées : deux dans un
surtout, des riverains de l’autoroute E4117, qui se sont regroupés en association de fait et sens, une dans l’autre. En ce qui concerne le tronçon commun (E25 – E411), les quatre
ont préparé un recours en référé au Conseil d’État pour « manque total de concertation et bandes seront conservées (deux dans chaque sens).
absence de prise en compte des dommages collatéraux ».
• Pour rencontrer cet objectif, des travaux préparatoires seront réalisés. Ils consistent à
À cet effet, l’adjudication initialement prévue le 8 juillet 2003 a été annulée(avis rectificatif poser, en premier lieu, dans la section en chantier, une couche de revêtement hydrocarboné
publié au JOCE le 26 juin 2003) pour permettre au MET d’entamer une concertation de sur toute la largeur de la chaussée, en renforçant, localement, la bande d’arrêt d’urgence
grande envergure et d’adapter, sereinement, les documents d’adjudication aux conclusions du côté opposé à celui des travaux. Cette couche permettra de prévoir, sur cette chaussée,
qui découleraient des débats. trois bandes de circulation (deux dans un sens, une dans l’autre) pendant la période néces-
Figure 15 : l’état hautement préoccupant des saire à la réhabilitation de l’autre chaussée.
L’objectif de la concertation consistait à faire évoluer la solution initialement proposée vers revêtements des autoroutes E25 (A26) et
un optimum économique, qui permette de concilier les impératifs techniques et les besoins E411 (A4) est incontestable.
des agents économiques. © MET — D 132
Bande d'arrêt d'urgence Bande d'arrêt d'urgence
Berme Berme
centrale centrale
CHANTIER
ZONE À RECONSTRUIRE
Bande d'arrêt d'urgence Bande d'arrêt d'urgence
Figure 16 : organisation de la circulation
prévue initialement au droit des sections en
chantier. HORS TRAVAUX ZONE EN TRAVAUX HORS TRAVAUX
© MET — D 132 16
15
Le sens disposant des deux bandes de circulation pourra éventuellement être modifié à une
Aux réunions de concertation qui ont été menées du ou deux reprises pendant la durée du chantier, pour s’adapter au sens de circulation domi-
27 juin au 2 juillet 2003 par le cabinet du ministre Michel nant. Par contre, dans les sections présentant un relief accidenté, il sera plutôt souhaitable
Daerden et le MET, ont notamment été conviés : le gouver- d’affecter, autant que possible, deux bandes à la montée et une bande à la descente.
neur de la Province de Luxembourg, la députation
permanente de la Province de Luxembourg, les polices Dans le tronçon commun entre Massul et Habay, la bande d’arrêt d’urgence sera élargie de
fédérale et locales, l’intercommunale IDELUX (intercommu- 1,5 m en phase préparatoire, pour disposer d’une largeur suffisante qui permette de circu-
nale de développement économique de la Province de ler sur deux fois deux bandes de circulation lors des travaux de réhabilitation proprement
Luxembourg), l’association de fait E411, la chambre de dits.
commerce et d’industrie du Luxembourg belge (CCILB),
l’Union professionnelle des transporteurs routiers (UPTR), Durant cette phase préparatoire, les lots de construction 22 et 24 de l’autoroute E411,
le syndicat FGTB (secteur HORECA), Touring Secours, ainsi recouverts de drainant à hauteur de Verlaine et de Léglise, seront colmatés.
que les Communes de Marche-en-Famenne, de Nassogne,
de Tenneville, de Ferrières (province de Liège), d’Houffalize, • Dans la zone de chantier, l’entrepreneur disposera toujours de toute la chaussée. En effet,
de Manhay, de Vielsalm, de Bastogne, de Martelange, plusieurs raisons plaident pour ne pas autoriser le passage des véhicules sur une bande, à
d’Attert, de Fauvillers, d’Arlon, d’Habay, de Léglise, de côté des travaux. Parmi celles-ci :
Libramont et de Neufchâteau.
7
L’association de fait E411 était constituée, — l’impossibilité de dépasser un véhicule en panne ou accidenté (car la bande de circula-
Lors des réunions, il est rapidement apparu que personne notamment, du Truck Center de Habay, tion, de largeur réduite à 3 m, est située entre un muret en béton et la zone de chantier) ;
ne semblait contester l’état hautement préoccupant du Relais Saint-Christophe de Longlier, — la sécurité des travailleurs ;
de l’intercommunale IDELUX, propriétaire de
des deux autoroutes E411 et E25 en province de Luxembourg l’Euro Space Center, des patrons du secteur — la sécurité des usagers par rapport aux manœuvres des engins de chantier ;
et la nécessité d’une intervention urgente et rapide. HORECA de la région, des représentants de — l’avis négatif du coordinateur de sécurité et de santé désigné pour les travaux ;
Il était également admis qu’un tel chantier impliquerait, groupes pétroliers et des exploitants des — les contraintes techniques (scellement des armatures, bétonnage, etc).
inévitablement, des nuisances qu’il importait, cependant, concessions autoroutières de Wanlin, de
Tellin, d’Hondelange et de Sprimont.
de minimiser pour les usagers et pour les riverains des Elle comptait s’étendre aux transporteurs • Un programme de chantiers en lots de 20 km environ, établi sur trois ans, a été présenté.
autoroutes. routiers, aux syndicats, aux Communes, etc. Ces lots peuvent être contigus.
• Les travaux se dérouleront de début mars à fin août, sans interruption durant les congés
légaux de la construction. Cette décision a été motivée par les raisons suivantes :
— le trafic des poids lourds est réduit de 30 % durant le mois d’août (selon les données de
l’UPTR), ce qui compense le surcroît de trafic automobile engendré par les vacanciers ;
— l’avis des services de police qui estiment, pour leur part, qu’il est plus facile et moins ris-
qué de gérer un trafic accru de voitures et de caravanes en été que le trafic de poids
lourds en hiver ;
— la difficulté d’organiser un service hivernal de qualité dans un trafic croisé (surtout lors
des chutes de neige) ;
— les conditions hivernales plus rudes dans la province, notamment dans la zone de la
Baraque de Fraiture sur la E25 (A26) et sur le plateau de Neufchâteau sur la E411 (A4).
• Aucune déviation ne sera conseillée ou imposée aux usagers, qui seront donc incités à
rester sur l’autoroute. Ils resteront toutefois libres, comme aujourd’hui, de choisir leur
itinéraire à leur gré. Le trafic de transit international sera invité à emprunter les itinéraires
alternatifs européens (voir le point 6.1.3.2 — Les itinéraires de délestage).
Malgré ces mesures, certains usagers quitteront, inévitablement, l’autoroute pour éviter les
bouchons et emprunteront des routes telles que la N4, la N89, la N30, la N40 ou la N85.
Bien qu’il soit difficile d’évaluer, avec précision, quelle sera la proportion du trafic des auto-
routes qui empruntera ces axes routiers, différentes mesures de sécurisation provisoires ou
définitives des axes secondaires seront adoptées (voir le point 6.1.2 — Les aménagements
de sécurité).
• Un comité de suivi permanent sera créé. Il sera basé à Arlon et présidé par le gouverneur
de la Province de Luxembourg.
• Par rapport à l’optimum technique, le phasage décrit ci-dessus représente un coût Phasage prévisionnel des travaux
complémentaire de l’ordre de 8,9 millions d’euros TVAC pour les travaux préparatoires de (JUILLET 2003)
la phase 1 et 6,4 millions d’euros TVAC pour les travaux préparatoires de la phase 2.
En outre, la troisième voie n’ayant généralement pas été prévue lors de la construction Phase 2 – mars-août 2005
de l’autoroute (contrairement à la E42), ces travaux nécessiteraient l’adaptation de tous lot 5 : e411 – Section Massul – Stockem
les ouvrages d’art, d’importants terrassements dans les zones en déblai ou en remblai,
éventuellement des emprises et, surtout, l’obtention d’un permis d’urbanisme. Ce débat lot 6 : e411 – Section Libramont – Tellin
est donc prématuré. Toutefois, il est à noter que la réhabilitation de la bande d’arrêt d’ur- lot 7 : e25 – Section Werbomont – Mont
gence sera réalisée partout en béton armé continu et pourra être valorisée ultérieurement,
lors de la construction éventuelle d’une troisième voie. Aucune démolition ne sera néces- lot 8 : e25 – Section Mont – Bastogne
saire. La solution proposée préserve donc l’avenir.
Phase 3 – mars-août 2006
Les propositions énumérées ci-dessus ont servi de base au calendrier des travaux prépara-
toires et de réhabilitation. lot 9 : e411 – Section Stockem – Massul
lot 10 : e411 – Section Massul – Libramont
lot 11 : e25 – Section Massul – Bastogne
Figure 17 : le phasage prévisionnel des
travaux de réhabilitation établi en juillet 2003. lot 12 : e25 – Section Bastogne – Mont
© Objectif SA
17
La réhabilitation des chaussées des autoroutes E25 (A26) et E411 (A4) a débuté en 2004 et
est planifiée sur trois ans. Elle a été précédée d’une phase de travaux préparatoires, réali-
sés à l’automne 2003 et visant à maintenir la circulation sur l’autoroute.
Les travaux de réhabilitation proprement dits portent sur la création d’une chaussée
composite constituée d’un béton de ciment recouvert d’un revêtement hydrocarboné soit
en inlay, soit en « overlay avec élargissements ». Ils permettront également de compléter
l’équipement de ces autoroutes au moyen de différents dispositifs participant à une
meilleure exploitation.
Le chapitre 7 — Les solutions techniques proposées reviendra plus en détails sur les choix
effectués pour la structure des chaussées.
Ces travaux ont été réalisés durant l’automne 2003. Ils portaient sur le renforcement
ponctuel de la bande d’arrêt d’urgence et sur la pose d’un revêtement bitumineux de type
splittmastixasphalt (SMA-B5) sur toute la largeur de la chaussée.
20 505 560 65
SMA-B5 (5cm) 5
BB-3B (5cm) 5
Filet BB-3B (5cm) Filet 5
d'eau Béton armé continu Empierrement d'eau 10
18
Figure 18 : recouvrement provisoire — 4.1.2 | Le renforcement de la voie lente et de la bande d’arrêt d’urgence (inlay)
Profil en travers.
© MET — D 132 Les solutions de réhabilitation doivent tenir compte, en premier lieu, des modifications qui
ont été apportées à la structure des autoroutes à revêtement en béton armé continu et qui
sont reprises dans les circulaires relatives aux caractéristiques routières et autoroutières
publiées dès décembre 1991.
Les modifications les plus importantes par rapport à la circulaire de 1980 (évoquée au
chapitre 1 — Le phénomène du punch-out en région wallonne) sont :
12
— le recouvrement systématique du béton armé continu par un revêtement hydrocarboné
(étanchéisation supplémentaire, amélioration de l’uni en long sur la voie rapide non
5 75 5 65
10
25
réhabilitée, limitation des nuisances sonores, …) ;
— la démolition complète de la fondation en béton maigre et son remplacement par une 8 9 8
6
couche de fondation en béton sec compacté (BSC 20) de 15 cm d’épaisseur ; 7
5
— le reprofilage et le recompactage de la sous-fondation. FE 4 5
20
BAC - 20 cm BAC - 20 cm FE
3
5
BM - 20 cm
15
BP - 15 cm 2
375 375 225
1
20
Raccordement du
Sous-fondation - 36 cm drain à la C.V.
48 20 80 30 325 20 345 30 225 75
12
65
20
10
5 75 5 80 45 80
15
65 1- Reprofilage et compactage de la sous-fondation + épis drainant minimum tous 5- Revêtement en béton armé continu - E = 20 cm
les 50 m 6- Joint de construction
12 9 13 12 10 2- Fondation en béton poreux - E = 15 cm 7- Splittmastixasphalt SMA-B5 - E = 5 cm
3- Couche de liaison et de reprofilage en enrobé drainant ED-B2 - E = 5 cm 8- Marquage thermoplastique de type C - Lignes continues - E = 1,5 mm - B = 30 cm
11
5
4- Ancrages transversaux par carottage diamanté (diam. 16, tous les 0,808 m, L = 70 cm) 9- Marquage en produit préformé de type G1 - Ligne discontinue -B = 20 cm
7
20
FE BAC - 20 cm 8 BAC - 23 cm FE
6 21
4
5
5
15
BM - 20 cm 3 BSC - 15 cm 2 BP
Figure 21 : renforcement de la bande d’arrêt 4.1.4 | Le recouvrement généralisé (overlay)
1 Raccordement du 20 d’urgence — Profil en travers. Coût moyen de
Sous-fondation - 36 cm drain à la C.V. 300 000 euros TVAC par km et par sens. Cette solution consiste à considérer le revêtement initial dégradé en béton armé continu
Appliqué sur 57,3 km.
© MET — D 132 comme une simple couche de fondation, les nouvelles couches de revêtement venant se
1- Reprofilage et compactage de la sous-fondation + épis drainant minimum tous
les 50 m
7- Ancrages transversaux par carottage diamanté (diam. 16, tous les 0,808 m, L = 70 cm)
8- Revêtement en béton armé continu - E = 23 cm
placer, couche après couche, en recouvrement de l’autoroute existante.
2- Fondation en béton poreux - E = 15 cm 9- Joint de construction
3- Fondation en BSC 20 - E = 15 cm 10- Joint de flexion Cette option conduit à un relèvement important du niveau de la chaussée et nécessite le
4- Couche de liaison et de reprofilage BB-3B - E = 5cm 11- Splittmastixasphalt SMA-B5 - E = 5 cm
5- Drainage axial par carottage, diamètre DN = 50 mm tout les 4 m 12- Marquage thermoplastique de type C - Lignes continues - E = 1,5 mm - B = 30 cm remplacement des bordures new jersey centrales (démolition et reconstruction). Elle per-
6- Cornière (40 x 60 x 2 mm) 13- Marquage en produit préformé de type G1 - Ligne discontinue -B = 20 cm met, par contre, un élargissement des chaussées en berme centrale et en berme latérale.
20
Libramont lot 1
15/09 – 05/11 lot 7
29/09 – 19/11
lot 6 : e25 – Section Massul – Nives
Montant (adj. 20 août 2003) : 860 000 € TVAC
lot 6
29/09 – 19/11
lot 7 : e25 – Section Nives – Bastogne
Neufchâteau Montant (adj. 20 août 2003) : 1 025 000 € TVAC
C
A
15/09 – 20/09 22/09 – 23/09
Martelange
• Colmatage de l’enrobé drainant
B
15/09 – 20/09 Dossier : X132/A4/110 – CSC n° : 132-03-D07
lot A : e411 – Section Verlaine – Massul
Habay
Stockem
lot B : e411 – Section Massul – Léglise
Arlon lot C : e411 – Section Léglise – Massul
Montant (adj. 21 août 2003) : 600 000 € TVAC 24
carte 6
Figure 24 : les sections faisant l’objet de Les travaux préparatoires de réparation des chaussées des autoroutes E411 (A4) et
travaux préparatoires. E25 (A26) ont été attribués à deux entreprises distinctes : JMV (filiale de SCREG Belgique),
© Objectif SA
pour le premier chantier, et la société momentanée SOCOGETRA — Enrobés du Gerny,
pour le deuxième.
23
27
25 28
26 29
Les sections concernées par la première phase de travaux étaient les suivantes :
— lot 1, soit 20,6 km sur la E411 (A4), section Tellin – Libramont, adjugé à ASWEBO NV ;
— lot 2, soit 15,6 km sur la E411 (A4), section Libramont – Massul (Neufchâteau), adjugé à
la société momentanée SOCOGETRA SA – Galère SA ;
— lot 3, soit 21,99 km sur la E25 (A26), section Bastogne – Massul (Neufchâteau), adjugé à
la société momentanée SOCOGETRA SA – Galère SA ;
— lot 4, soit 21,61 km sur la E25 (A26), section Mont (Houffalize) – Werbomont (Ferrières),
adjugé à ASWEBO NV.
Ferrières
Werbomont
Première phase
lot 4 du 15/03 au 15/10/2004
Dossier : X132/A4/115 – CSC n° : 132-03-F36
Libramont
carte 7
Figure 30 : tronçons concernés par la
4.3.2 | Les différentes étapes première phase des travaux de réhabilitation.
© Objectif SA
4.3.2.1 | Le reprofilage de la sous-fondation
et la construction de la fondation
La sous-fondation existante a été reprofilée, recompactée et
drainée au moyen d’épis drainants raccordés directement au
réseau d’égouttage en place.
34 37
35 39
41
8
Cf. LAURENT E., Étude de l’action chimique
des eaux stagnantes dans le phénomène de
« punch-out » — Effets des sels de déneige-
ment sur la variation saisonnière de ces eaux
corrosives, Université libre de Bruxelles (ULB),
42 décembre 2003. 43
46
• Le joint de construction
44
La couche de béton armé continu comporte différents types de joints. On en distingue trois.
Il matérialise la fin d’une section ou d’une journée de travail. Il est réalisé en travers et
constitue un point sensible. Il doit donc être réalisé avec le plus grand soin, afin d’éviter des
dégradations importantes pouvant aller jusqu’à l’éclatement du béton, notamment par
Figure 46 : sciage du béton pour la réalisation
temps de fortes chaleurs. d’un joint de flexion.
© MET — D 132
Le béton est compacté à l’aide d’une aiguille vibrante indépendante, tant en fin de journée
Figure 47 : traitement d’un joint
qu’aux reprises du bétonnage. Un profilé métallique est fixé sur la nappe d’armature : de construction.
il est muni d’une rainure pour le passage de plaques verticales destinées à arrêter le béton © MET — D 132
à la partie inférieure.
Figure 48 : nettoyage du béton armé continu.
© MET — D 132 47
45
Afin de maîtriser la fissuration en long des dalles, le béton est scié sur un tiers de son épais-
seur, tout le long du marquage de la bande d’arrêt d’urgence. Ainsi, si la dalle est amenée
à se fissurer, elle le fera à cet endroit où elle est fragilisée et non de manière imprévue.
48
— lot 5, soit 12,48 km sur la E411 (A4), section Massul (Neufchâteau) – Rulles (Habay), adjugé
à BETONAC NV ;
— lot 6, soit 20,6 km sur la E411 (A4), section Libramont – Tellin, adjugé à BETONAC NV ;
— lot 7, soit 16,83 km sur la E25 (A26), section Werbomont (Ferrières) – Les Tailles
(Houffalize), adjugé à SM SA JMV – WEGEBO NV ;
— lot 8, soit 28,16 km sur la E25 (A26), section Les Tailles (Houffalize) – Bastogne, adjugé à
BETONAC NV.
Au regard des enseignements tirés lors de la première phase de travaux réalisée en 2004,
il a été décidé d’imposer deux contraintes supplémentaires aux entreprises du chantier :
la réduction des délais et la réduction de la longueur des tronçons d’autoroute en travaux.
La période des travaux initialement prévue entre le 15 mars et le 15 octobre a été réduite de
six semaines. Les chantiers devront ainsi être terminés pour le 1er septembre 2005.
En 2004, les automobilistes avaient été amenés à traverser une section en chantier longue
de 37 km sur la E411 (A4).
Pour éviter une telle situation, il a été décidé de limiter encore plus strictement la longueur
des tronçons en chantier. Les travaux s’effectuent, simultanément, sur quatre lots distincts.
Au sein de chaque lot, ils sont concentrés sur une section d’autoroute déterminée.
La localisation de cette section en chantier évolue au fil du temps, et sa longueur varie entre
3 et 16 km. Cette organisation plus complexe permet de favoriser l’écoulement de la
circulation, mais aussi de garantir plus de sécurité, tant pour les usagers que pour les
travailleurs occupés sur le chantier.
Figure 50 : l’ensemble des tronçons
concernés par la deuxième phase
des travaux de réhabilitation. Une attention particulière a été portée sur le lot 5, qui concerne la première partie du tron-
© Objectif SA çon commun des itinéraires E411 et E25, là où la circulation est la plus importante.
Ferrières
Werbomont
Deuxième phase
du 14/03 au 01/09/2005
Dossier : X132/A4/122 – CSC n° : 132-04-E49
lot 7
lot 5 : e411 – Section Massul – Rulles
Marche-en- Montant (adj. 09 décembre 2004) : 19 105 000 € TVAC
Famenne
La Roche-en- lot 6 : e411 – Section Libramont – Tellin
Ardenne
Montant (adj. 09 décembre 2004) : 9 035 000 € TVAC
Libramont
E411
Neufchâteau lot 5
Martelange
Habay
Stockem
Arlon
Figure 49 : pose de l’émulsion anti-adhérente.
49 © MET — D 132 50
carte 8
RÉHABILITATION DES AUTOROUTES E411 (A4) ET E25 (A26) EN PROVINCE DE LUXEMBOURG
44 45 L E S C A H I E R S D U M E T LES TRAVAUX DE RÉHABILITATION
Les choix techniques s’étant portés sur une réhabilitation par recouvrement généralisé, de recyclage, de traitement ou de réhabilitation de site disposant d’un permis d’environ-
les phasages ont été complètement revus. nement et d’une autorisation d’exploiter pour l’exercice de son activité dans le domaine
du traitement des déchets.
Après examen des différentes solutions, il a été décidé d’opérer sur les deux sens de
circulation de manière simultanée et en chantiers décalés. Afin d’éviter toute spéculation, les postes de démolition (et de chargement) sont affectés
d’un indice « -E » signifiant « en vue d’une évacuation », l’évacuation proprement dite, com-
Ces choix permettent : prenant le transport et le déchargement, étant portée en compte sur des postes
spécifiques selon la destination (site autorisé ou CTA) et la classification (code de déchets)
— de circuler plus rapidement et temporairement sur la couche « sandwich » en béton du produit évacué.
hydrocarboné, qui a égalisé les dénivelés des punch-out et qui présente un fini régulier ;
— de profiter au mieux des élargissements et, donc, de disposer d’une largeur d’assiette Un bon d’évacuation doit se trouver dans le camion durant le transport. Les différents bons
plus importante lors des basculements de trafic ; sont ensuite regroupés pour compléter le registre d’évacuation. Ils servent alors à établir
— de réduire les délais globaux ; les quantités qui seront portées en compte dans les états d’avancement. Le paiement
— de réduire de moitié la longueur de la section en travaux. s’effectue sur base du volume des déchets mesuré en place pour les déchets traités et sur
base de la masse des déchets renseignés sur le formulaire délivré par le responsable du
4.5 | La gestion des déchets et le recyclage centre de traitement autorisé pour les déchets valorisables.
La gestion des déchets et le recyclage ont fait l’objet d’une attention toute particulière, dès
le début de l’étude, en raison de l’ampleur du chantier et des quantités de déchets à traiter Plus de 95 % des déchets émanant des démolitions sélectives seront donc recyclés, via des
provenant de la démolition de l’ancienne chaussée. filières reconnues et contrôlées. De plus, les prescriptions du cahier des charges type RW99
et de la circulaire relative à la valorisation des matériaux de construction autorisant
À titre d’exemple, pour la phase 1 qui s’est déroulée en 2004, les quantités de matériaux l’utilisation de matériaux recyclés dans la fabrication du béton sec compacté de la
potentiellement valorisables ont été les suivantes : fondation permettent d’envisager un taux d’utilisation de matériaux recyclés de plus de
50 % au sein même du chantier.
— 24 000 m3 pour le fraisage de l’hydrocarboné ;
— 40 000 m3 pour les déchets valorisables de béton armé ; Les quelques déchets non valorisables subsistants, issus de la démolition sélective (ancien
— 60 000 m3 pour les déchets de béton maigre. drain ou mauvaises surprises), sont évacués vers le centre d’enfouissement technique (CET)
de la classe appropriée le plus proche. Le paiement s’effectue au moyen d’une somme réser-
La gestion de ces matériaux revêt donc un caractère stratégique important en termes vée, qui inclut le transport (payé sur base d’un prix unitaire fixé) et le déchargement (payé sur
financier et environnemental. base de la facture délivrée par le CET, majorée de 10 % pour frais généraux et bénéfices).
4.5.1 | L’application des nouvelles dispositions Il est à noter que toutes ces dispositions ont reçu l’aval de la police de l’Environnement du
prévues au cahier des charges type RW99 ministère de la Région wallonne (MRW).
Afin d’éviter les problèmes liés à la spéculation ou au traitement anarchique des déchets, 4.5.2 | La réutilisation de certains matériaux sur chantier
il a été décidé d’appliquer, sans plus attendre, les innovations introduites dans la nouvelle
Le cahier spécial des charges ne comportait aucune imposition, ni aucune interdiction
version du cahier des charges type RW99, entrée en vigueur le 1er janvier 2004.
relative à la réutilisation, sur chantier de reconstruction, de matériaux provenant de la
Il s’agit, notamment, de définir, dans le métré, la destination des déchets, en utilisant des
démolition. On notera d’ailleurs qu’il n’est pas possible de réutiliser la totalité de ces
postes spécifiques des séries D9100 (centre d’enfouissement technique), D9300 (centre de
matériaux, que ce soit pour des raisons contractuelles (dans le BAC, par exemple) ou pour
traitement autorisé) et D9400 (site autorisé).
des raisons techniques ou technologiques. De plus, une telle opération nécessite de faire
transiter les matériaux recyclés par un centre de traitement autorisé.
Pour rappel, un déchet est défini par le décret du 26 juin 1997 (transcription de la directive
75/442/CEE) comme « toute matière ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il
La création d’un tel centre, associé ou non à un site de production de béton ou
a l’intention ou l’obligation de se défaire par une opération menant à l’élimination,
d’hydrocarboné, réutilisant en partie les matériaux, passe par une demande de permis
la valorisation ou le regroupement préalable » (nonobstant sa valeur commerciale ou son
d’environnement de classe 2. Cette demande est de la responsabilité exclusive de l’adjudi-
utilité éventuelle).
cataire. Elle doit contenir, entre autres, les documents et informations suivants :
Dans cette optique, tous les produits issus des postes de démolition sélective du béton
— la matrice cadastrale, dans certains cas, et les plans cadastraux ;
armé continu, du béton maigre, d’empierrements non liés ou de produits hydrocarbonés
— un plan précis des installations de production et des dépôts divers (concassé, ciment, ...) ;
sont considérés, à priori, comme des déchets.
— les quantités annuelles de production (taux de concassage, béton, …) ;
— l’énergie utilisée, l’implantation des dépôts ;
Les déchets sont classés en deux principaux types :
— l’exploitation des eaux de nappe ou de surface ;
— les rejets divers.
— les déchets traités, c’est-à-dire les matériaux ou les objets issus d’un déblai ou d’un
fraisage défini comme une démolition sélective particulière, consistant à désagréger
Il faut donc maîtriser et présenter, dans le détail, l’un des points les plus importants de la
tout ou partie d’un revêtement ou d’une fondation à l’aide d’une machine comportant un
réussite du projet : l’installation du chantier.
tambour à axe horizontal muni d’outils de coupe ;
— les déchets valorisables, c’est-à-dire les matériaux ou les objets issus de la démolition
Le délai de délivrance du permis d’environnement est au mieux de quatre-vingt-huit jours,
sélective qui figurent dans la liste de l’arrêté du Gouvernement wallon du 14 juin 2001
se décomposant comme suit :
favorisant la valorisation de certains déchets.
— trois jours d’introduction du dossier ;
Ils sont évacués respectivement vers :
9
Par exemple : les terres de déblais naturelles
— quinze jours d’étude de la recevabilité du dossier par l’Administration ;
non contaminées provenant de l’industrie — septante jours d’introduction du permis.
— un site autorisé (pour les déchets traités), soit un site mentionné dans la colonne intitu- extractive, d’un aménagement de site ou de
lée Mode d’utilisation9 de la liste de l’arrêté du Gouvernement wallon du 14 juin 2001 travaux de génie civil peuvent être employées
Si on ajoute à ce délai une période de deux à trois semaines nécessaires à la mise au point
favorisant la valorisation de certains déchets ; pour des travaux de remblayage de sites en
zone destinée à l’urbanisation, définissant de des acquisitions de terrain ou de convention de location, à l’établissement des plans et du
— un centre de traitement autorisé (CTA), qui peut être un centre de tri, de regroupement, la sorte le site autorisé. dossier, on en arrive rapidement à un total de minimum cent jours. Des délais qui sont
À moins de posséder un CTA ou des unités de production suffisantes aux abords directs du
site, il était impossible de présenter un permis d’environnement complet et en ordre pour
le démarrage des activités du site de traitement autorisé. Face à cette situation, le maître
d’œuvre a néanmoins décidé de ne pas attendre la régularisation purement administrative,
à la condition expresse que l’adjudicataire respecte toutes les normes techniques, environ-
nementales et de sécurité en vigueur. 53
Ils ont été fraisés et ont ainsi pu être réutilisés dans la fabrication du BB–3B constituant la
couche de liaison (« couche sandwich »).
Il a été démoli sur place après que des traits de scie aient été
réalisés de façon à désolidariser les parties à maintenir en
place des parties à remplacer.
4.6.1 | L’éclairage
Pour rappel, dans l’enquête lancée en 2001 par le ministre Michel Daerden, l’éclairage
a obtenu la meilleure cote de satisfaction, soit 8,3 sur 10. Dans ce contexte, la division de
l’Électricité de l’Électromécanique, de l’Informatique et des Télécommunications a prévu,
en concomitance avec les travaux de génie civil, de finaliser l’éclairage public sur toute la
partie luxembourgeoise et ce, sur une période de trois années.
L’ordre de priorité est fixé comme suit : Figure 58 : double boucle de comptage placée
dans le nouveau revêtement.
© MET — D 132 58
— pour la E25 (A26), équipement du tronçon Baraque de Fraiture – parking des Nutons ;
— pour la E411 (A4), équipement des tronçons Longlier – Verlaine, Libramont – Transinne et
Transinne – Tellin ; À partir des données issues du frontal de comptage, le système WHIST (Walloon Highway
— pour la E25 (A26), équipement des tronçons Villeroux – Nives et Vaux-sur-Sûre – Neufchâteau. Information System for Traffic) construit ses indicateurs de trafic :
Durant le chantier, les gaines seront posées sous la chaussée, et les boucles, sciées dans
le revêtement. Les travaux d’installation et de raccordement de ces postes de mesures au
Figure 57 : installation de poteaux d’éclairage réseau de transmission du MET auront lieu par la suite.
sur la E25 (A26).
57 © MET — D 132
— la gestion de la sécurité ;
— la gestion des contacts avec les usagers et les riverains ;
— la gestion contractuelle, qui veille au bon déroulement du marché et au respect, par l’ad-
judicataire, de ses obligations ;
— la gestion technique, qui s’attache à la qualité des revêtements.
Gestion Usagers
technique Riverains
Cellule "Qualité"
Sécurité
Structure de coordination
Figure 60 : approche globale de la qualité.
© MET — D 132 60
Ces approches et les contraintes qui en découlent sont souvent indissociables, imbriquées,
mais parfois aussi antagonistes. Ainsi, les préoccupations relatives à l’impact économique
des travaux et au confort des usagers doivent être conciliées avec les exigences liées à la
59
qualité intrinsèque des travaux de réhabilitation et à leur durabilité. Les éléments à pren-
10
Pour rappel, la structure de coordination
est rendue obligatoire pour les chantiers
de plus de 2 500 000 euros avec, au moins,
trois entrepreneurs occupés simultanément.
11
En dehors des travaux relatifs aux phases
préparatoires. Toutefois, ces derniers travaux
sont des travaux classiques de pose d’hydro-
carboné nécessitant, principalement, la mise
au point d’un planning efficace, tant du point
de vue du rendement que de celui de la
61 sécurité. 63
La classe de risque fixée par les cahiers spéciaux des charges des travaux de réhabilitation
(phases 1 à 3) est la classe « d », la plus élevée12. Elle implique, principalement, la certifica-
tion Iso 9002 (ou 9001) et l’établissement de procédures d’exécution qui définissent,
notamment, les conditions d’exercice du contrôle selon la nature des travaux ou la partie
d’ouvrage.
Le contrôle et le suivi des plans d’assurance de la qualité est assuré par la direction des
Spécifications techniques et de la Normalisation de la direction générale des Services
techniques du MET.
64 Celle-ci utilise, en premier lieu, toutes les ressources et compétences du MET, mais elle
s’est également adjoint des services de contrôle externe. Des inspecteurs techniques
Les impositions faites aux adjudicataires se traduisent par des obligations contractuelles indépendants ont ainsi été désignés par adjudication publique pour effectuer, en renfort
de résultats, garanties par des pénalités ou des réfactions, dont les montants sont à des surveillants et contrôleurs de l’Administration, le contrôle des prescriptions techniques
rapporter aux quantités mises en œuvre. Face à cette situation, les entrepreneurs ne du cahier spécial des charges, mais également du respect des codes de bonne pratique.
manquent pas d’exercer d’importantes pressions sur la direction locale du chantier,
principalement sous forme de demandes de dérogations ou de réserves. Dès lors, il était La cellule « Qualité » planifie, entre autres, les essais à priori, en cours d’exécution et à
important pour le maître d’œuvre de se doter d’une structure qui permet de réagir posteriori et supervise les prélèvements, la tenue du journal des essais et l’organisation du
rapidement et qui dispose d’un pouvoir de décision élevé. Il a donc été décidé de créer un transfert des échantillons vers des laboratoires agréés, désignés par l’Administration.
comité de suivi technique de l’exécution des travaux de réhabilitation. Ces prestations sont effectuées en collaboration étroite avec la direction des Structures
routières (laboratoire de Nivelles).
Ce comité, constitué principalement de représentants ou d’experts issus des services
du MET (direction des routes d’Arlon, direction des Structures routières, autres directions 5.5.3 | Un contrôle à différents niveaux
territoriales ou techniques) est placé sous la présidence de Jacques Warscotte, inspecteur
général de la division du réseau Centre de la direction générale des Autoroutes et 5.5.3.1 | Le contrôle des centrales de production (contrôle à priori)
des Routes. Il peut être étendu à des experts externes, venant notamment du Centre de
L’objectif est de favoriser la certification des centrales (article 12). Une attention particulière
recherches routières (CRR), du Centre national de recherches scientifiques et techniques de
est accordée à l’élaboration de « plans d’assurance qualité » (PAQ) performants. Ceux-ci sont
l’industrie cimentière (CRIC), de la Fédération de l’industrie cimentière belge (FEBELCEM),
principalement orientés sur la qualité de la production des bétons et des hydrocarbonés.
du bureau d’études « Ingénieurs BCT » et même, dans certains cas particuliers, aux
Ils veillent à la mise au point d’un système de contrôle efficace, évitant la prolifération des
adjudicataires. Sa mission est de faciliter la gestion contractuelle du chantier. Dans le cadre
rapports. Ces mesures s’accompagnent d’une accentuation des contrôles sur les lieux de
de l’avancement journalier, il permet une étude plus fine des clauses du cahier des charges.
production.
Il est ainsi possible d’évoquer directement des solutions techniques particulières ou Figure 64 : l’obligation de limiter les
d’approuver des dérogations. Par ailleurs, dans les situations plus critiques, il peut être désagréments causés aux usagers a contraint
les adjudicataires à travailler également de
amené à statuer quant à l’interruption ou à la suspension temporaire d’une exécution. nuit.
12
Pour les travaux de la phase préparatoire,
L’objectif est d’obtenir des solutions simples, pragmatiques et concertées. © SOCOTEC la classe de risque minimale est fixée à la
classe « c ».
Par ailleurs, une préoccupation majeure est d’assurer une présence permanente sur le
chantier, afin de surveiller les modalités d’exécution des travaux.
BETONS
BSC20, BP et BAC
69
Pour les produits hydrocarbonés, les valeurs contrôlées sont les épaisseurs, le pourcentage
CRIC
D423 COPRO de vides, et la compacité relative ; pour les bétons, il s’agit des épaisseurs, de la résistance
Liège Contrôleur à la compression et de l’absorption d’eau.
et la sécurité routière
71
Par ailleurs, un effort particulier a été réalisé pour que les accès et les sorties de l’autoroute
restent accessibles durant toute la durée des travaux. Sur les sections en chantier,
la vitesse est également limitée à 70 km/h pour des raisons de sécurité, mais également
pour permettre un débit plus harmonieux du trafic et une meilleure occupation de la voirie.
Houffalize
> n4-n89 – Champlon (Tenneville)
> n4 – Tenneville Figure 75 : aménagement du carrefour entre
la N30 et la N89 à la Baraque de Fraiture.
6.1.3.1 | Le plan de gestion de trafic Bruxelles – Langres – Dijon
Tellin
> n4 – Remoifosse (Bastogne) © MET — D 132 Les plans de gestion du trafic ont pour objectif de faciliter la gestion du trafic transfronta-
> n4 – Strainchamps (Fauvillers) Figure 76 : aménagement du carrefour entre lier et de mieux informer les conducteurs avant et pendant leur déplacement. Ils sont
élaborés pour faire face à des perturbations de circulation routière ou à des coupures d’axe
Bastogne
> n4 – Martelange la N30 et la N66 à Werbomont.
© MET — D 132 nécessitant une action européenne coordonnée des autorités et des différents services
E411
> n4 – Perlé (Martelange) Figures 77 et 78 : exemples de coupure dans
participant à l’exploitation et à la sécurité de la route, sur un réseau déterminé.
> n4 – Nothomb (Attert) le cadre du PGT.
carte 9
Ainsi, à Tenneville, la N4 a été réduite à deux bandes de circulation — une bande dans Figure 74 : les aménagements de sécurité
(et listes des carrefours et emplacements
chaque sens —, séparées par une large berme centrale réalisée par marquage coloré, des PMV).
permettant les manœuvres de tourne-à-gauche. © Objectif SA
Pour la N30, au nord de la province, les mesures de sécurisation adoptées sont les suivantes :
— dans la commune d’Houffalize, construction d’une sortie de la E25/A26 (BK 57) vers la
N30 (BK 61). Le statut de cette sortie (provisoire et limitée à la durée des chantiers ou
définitive) sera débattu ultérieurement en fonction des expériences de terrain ;
— dans la commune de Vielsalm, aménagement d’un rond-point provisoire au carrefour de
la N30 et de la N89, à la Baraque de Fraiture ;
— dans la commune de Manhay, installation provisoire de feux tricolores au carrefour de la
N30 et de la N651 ;
— dans la commune de Ferrières, aménagement d’un rond-point provisoire au carrefour de
la N30 et de la N66 à Werbomont.
Sur la N4, entre Bastogne — échangeur avec la A26 (E25) — et Arlon, les principaux
carrefours ont été sécurisés. À savoir : les carrefours de Remoifosse, Strainchamps, Perlé et
Nothomb.
77 78
79
Dans chaque pays, le PGT s’appuie sur un PC zonal ou PC de crise, placé sous une autorité Figure 79 : itinéraires de délestage proposés
pour le trafic de transit.
coordinatrice : © Objectif SA
Si un événement se produit sur l’axe Bruxelles – Langres dans l’un des trois pays, le pays
concerné déclenche le plan et alerte les autorités des deux autres pays. Alertés, ces der-
niers se tiennent prêts. Puis, s’il s’avère nécessaire d’agir au niveau international, chacun
prend les mesures qui le concernent en concertation avec les autorités coordinatrices.
80
6.1.3.2 | Les itinéraires de délestage
Dès le début du projet, des contacts ont été pris afin d’inciter le trafic international transitant L’information obtenue doit alors être traitée et validée avant
par la province du Luxembourg à emprunter les itinéraires alternatifs européens suivants : d’être intégrée dans la base de données du système d’aide
à l’exploitation de PEREX. Celui-ci, composé de différents
— Bruxelles (B) › Mons (B) › Valenciennes (F) › Cambrai (F) › Reims (F) › Langres (F) › Dijon (F) ; modules, permet aux contrôleurs de trafic de la permanence
— Liège (B) › Verviers (B) › Sankt-Vith (B) › Prüm (D) › Trêves (D) › Luxembourg (L). d’avoir une vue d’ensemble de la situation sur le réseau et de
suivre les différents événements qui se produisent : files,
Ces itinéraires sont mis en œuvre avec la collaboration de la France, du grand-duché de accidents, chantiers, … Le système leur suggère des actions
Luxembourg et de la Région flamande et en concertation avec les autorités allemandes. à mettre en œuvre, en faisant appel aux services de terrain,
Ils font l’objet d’une signalisation appropriée aux points stratégiques situés hors région en diffusant des informations et en utilisant les équipe-
wallonne, notamment sur le ring R0 de Bruxelles ou sur les autoroutes françaises à ments de gestion dynamique disponibles sur le réseau
hauteur de Langres. (panneaux à messages variables, …). Des scénarios com-
82
Les facteurs qui entrent en ligne de compte pour établir une comparaison objective des
coûts sont évidemment très nombreux et doivent s’inscrire dans une analyse du cycle de
vie, qui porte sur toute la durée de service du revêtement, depuis l’origine des matières
premières utilisées jusqu’à leur recyclage (et leur réutilisation). Ce type d’analyse est
extrêmement complexe à réaliser. En outre, il faut encore prendre en compte des éléments
socio-économiques propres à chaque pays ou à chaque région concernée.
84
En septembre 2002, le MET a réalisé une étude simplifiée13, dont l’objectif premier est
Les panneaux à messages variables sont particulièrement d’aider les concepteurs et les décideurs à établir un choix optimal de revêtement.
bien adaptés pour informer sur certaines situations, telles Elle entend offrir aux administrations des Routes de meilleures conditions de discernement,
que : quant aux choix stratégiques à opérer entre différents scénarios possibles de construction
et d’entretien de tronçons routiers ou autoroutiers.
— perturbation inhabituelle et imprévue ;
— fermeture d’accès ou délestage dans le cadre de Pour mener à bien cette étude comparative, deux sections de l’autoroute de Wallonie
mesures temporaires de gestion de trafic ; (A15 – E42) ont été choisies et analysées en détail. Situées entre Namur et Charleroi,
— remontées de files importantes. longues de 20 km chacune et mises en service au début des années septante, elles présen-
tent suffisamment de points de comparaison en termes de trafic et de conditions climati-
Ils sont commandés directement depuis PEREX et intégrés ques.
dans le système WHIST d’aide à l’exploitation.
Grâce à l’expérience de leur construction et de leur entretien pendant trente ans, ces deux
En ce qui concerne la radio, le partenariat établi depuis près tronçons ont fait l’objet d’une comparaison idéale, qui tient compte non seulement de ce
de dix ans entre le MET et la radio publique RTBF, qui réalise qui avait été fait, mais, surtout, de ce qui aurait dû être fait pour offrir un niveau de service
son information service — c’est-à-dire la météo et le optimal aux usagers.
radioguidage — à PEREX, permet la diffusion régulière de
bulletins d’information routière sur toutes les chaînes de la Partant de cette expérience, la démarche a consisté à comparer différentes structures de
RTBF et, en particulier, sur Classic 21, la chaîne de référence. même épaisseur en revêtements hydrocarbonés et en béton armé continu. Les coûts
En outre, des messages sont également diffusés en RDS d’investissement ont été rapportés à prix constant en l’an 2001. Ensuite, l’étude s’est
(Radio Data System) sur base de la fonctionnalité Traffic attachée aux dépenses ultérieures d’entretien, en intégrant l’actualisation sur base de l’an-
Announcement (TA) ou, depuis fin 2004, en Traffic Message née 2001, dans le but d’établir une projection pour les prochaines décennies, à l’horizon
Channel (TMC) pour les usagers disposant d’un système de 2001-2030, voire 2050.
navigation.
L’étude comparative des coûts des deux types de revêtements conduit, d’emblée,
à l’alternative suivante : soit on choisit, vu les contraintes financières, une solution de type
hydrocarboné, qui permet un moindre coût d’investissement lors de la construction d’une
autoroute ; soit on opte pour le béton de ciment, qui conduit à une économie substantielle
sur la durée — à partir de sept, voire de quatorze ans, suivant les hypothèses.
De plus, les conclusions de l’étude démontrent que, pour autant que le projet soit bien
13
Cf. Revêtements hydrocarbonés et en béton conçu structurellement et que les travaux soient bien réalisés (respect des normes de qua-
armé continu sur les autoroutes — lité), la décision prise par la direction générale des Autoroutes et des Routes de construire
Comparaison économique, Les cahiers du
MET, collection « Techniques » n° 19, juin une partie significative du réseau autoroutier en béton armé continu s’avère, aujourd’hui,
2002. justifiée, eu égard aux faibles coûts d’entretien que celui-ci a nécessités.
Ce choix est d’autant plus approprié que les solutions techniques proposées ne concerne- La structure proprement dite du recouvrement doit être constituée, au minimum, d’une
ront que la voie lente et la bande d’arrêt d’urgence et qu’il serait inconcevable de réaliser couche d’hydrocarboné de 4 cm d’épaisseur et d’un béton armé continu de 20 cm.
une autoroute dont le profil composite présenterait une structure plus sensible à l’ornié- En particulier, les calculs de dimensionnement effectués ont démontré le grand avantage
rage en voie lente ! structurel du recouvrement en béton par rapport à celui en hydrocarboné.
Enfin, le choix d’un profil hétérogène provoquerait également, en période hivernale, La solution, quoique coûteuse, présente l’avantage de traiter l’autoroute sur la totalité de
un comportement différencié des voies lente et rapide, difficilement maîtrisable lorsque les sa largeur. En particulier, la technique de recouvrement nécessite la réhabilitation systéma-
températures deviennent critiques. tique de la bande d’arrêt d’urgence, de la voie lente, mais aussi de la voie rapide, mais ne
permet pas d’opter pour une solution modulée en fonction de l’état réel de l’autoroute.
7.1.2 | La chaussée composite
Le concept de chaussée composite est défini comme l’association de couches hydro- Toutes ces considérations conduisent à un surcoût financier par rapport à un inlay en béton.
carbonées ou d’éléments modulaires avec du béton de ciment. Le but recherché est Le recouvrement devient plus particulièrement attractif lorsque le taux de punch-out de
d’associer deux ou plusieurs couches de chaussée de nature différente, de manière à tirer l’autoroute à réhabiliter est élevé et lorsqu’il est tenu compte des travaux liés aux élargis-
le meilleur parti de leurs avantages spécifiques et à disposer ainsi de routes durables, sements latéraux et centraux. Une étude comparative inlay – « overlay avec élargissements »,
confortables, économiques et esthétiques. réalisée lors de l’élaboration du projet, a montré que le taux charnière économique se situe
aux alentours de 80 % de surface de voie lente à réparer.
L’expérience malheureuse du punch out a démontré qu’une couche bitumineuse de 5 cm
minimum d’épaisseur placée entre la fondation et le béton armé continu procure une Quant à la solution inlay, elle autorise plus de souplesse de conception et permet, en outre,
durabilité accrue, plus spécialement dans le cas d’une fondation érodable et/ou de une auscultation de visu de l’état de la fondation, de la sous-fondation ou de l’interface
conditions climatiques rigoureuses. De plus, lorsque les chaussées en béton armé continu BAC/fondation en BM, des zones à priori non réhabilitées en profondeur. De plus, il s’agit
reposent sur des couches bitumineuses, la liaison entre ces deux couches offre la perspec- d’une technique maîtrisée, ayant fait l’objet d’études approfondies et de réhabilitation à
tive d’un meilleur dimensionnement. grande échelle dès 1993.
Le concept de chaussée composite constituée d’un béton de ciment recouvert d’un Ainsi, il a été décidé d’opter pour une solution inlay sur les sections des autoroutes
revêtement hydrocarboné a fait l’objet d’enquêtes auxquelles ont contribué quatorze pays. E25 (A26) et E411 (A4) au nord de Neufchâteau et, pour une réhabilitation de type
Avec un recul atteignant aujourd’hui en moyenne huit à dix ans, les enseignements suivants « recouvrement généralisé » sur le tronçon commun E411 – E25 (A4) de Neufchâteau à
se précisent15 : Rulles, compte tenu du trafic plus important sur cette section particulière, de son
agressivité et de son évolution prévisible, du taux particulièrement élevé de punch-out,
— la chaussée composite la plus utilisée est le béton armé continu recouvert ainsi que de la volonté d’élargir l’assiette globale de l’autoroute pour préserver l’avenir, en
d’hydrocarboné ; créant une bande d’arrêt d’urgence capable de supporter le trafic de la voie lente lors d’une
— techniquement, il importe toutefois de maintenir les spécifications « couche de roule- éventuelle et ultérieure mise à deux fois trois voies.
ment » dans l’emploi de béton, de bien maîtriser la pose des couches d’accrochage, ainsi 7.1.4 | Les couches de roulement
que d’utiliser des couches bitumineuses de faible épaisseur et à liants modifiés pour
éviter l’orniérage sur des chaussées à fort trafic ; Le choix de la couche de roulement pour les solutions en inlay s’est porté sur un enrobé à
— la grande satisfaction des usagers de la route vis-à-vis de telles structures est largement squelette pierreux de type splittmastixasphalt SMA-B5 (E = 5 cm) à bitume à indice de péné-
confirmée. La réduction du bruit de roulement est un facteur qui prend de plus en plus tration positif, afin de minimiser le risque d’orniérage et de disposer d’une épaisseur
d’importance. La souplesse de choix du revêtement de surface et la possibilité de son suffisante pour corriger ou améliorer l’uni en long du revêtement existant (CP2,5m et CP10m).
remplacement pour s’adapter à de nouvelles exigences environnementales sont
appréciées. En plus de ses qualités indéniables reconnues, ce type de revêtement est également classé
comme un des meilleurs revêtements, relativement silencieux, de la famille des enrobés à
7.1.3 | Le recouvrement (overlay) et l’insert (inlay) structures fermées16. Or, les dernières études ont montré que le bruit de la circulation rou-
tière est de loin la source de nuisance sonore la plus importante pour la population euro-
Le choix entre un overlay ou un inlay a été évoqué dès le début de l’étude.
péenne et que l’application d’un revêtement silencieux entraîne, dans de nombreux cas, la
limitation ou même l’élimination totale des mesures telles que les écrans anti-bruits et
Pour rappel, le recouvrement est généralement utilisé pour restaurer et renforcer une route
l’isolation sonore des habitations.
dont le revêtement est dégradé, en utilisant cette route existante comme fondation. Cette
technique réduit la durée des travaux et limite la gêne qui en découle pour les usagers et
La pose de la couche de roulement en SMA permettra donc d’apporter également une solu-
les riverains, puisqu’elle ne nécessite aucune démolition de la structure existante.
tion aux plaintes de riverains des communes ou villages de Tellin, Libin, Verlaine, Mabompré
et Chêne-al-Pierre, actuellement recensées à la direction des routes du Luxembourg.
Dans le cas des autoroutes E411 (A4) et E25 (A26), c’est la fondation en béton maigre qui
est dégradée : la présence de vides éventuellement subsistant sous le béton armé continu
Dans le cas de l’overlay, les mesures de l’uni en long devant se faire sur le béton armé
nécessite donc une intervention pour stabiliser le revêtement existant, sous peine de voir
continu, il n’est pas nécessaire de disposer d’une épaisseur de reprofilage. Le choix s’est
cette structure instable conduire à de nouveaux désordres. Cette stabilisation peut être
donc porté sur un revêtement en RUMG-D1 (revêtement ultramince grenu), principalement
effectuée soit par injection localisée, soit par sciage transversal du revêtement tous les
pour des raisons de confort des usagers et de diminution des nuisances sonores pour les
4 à 5 mètres, pour minimiser, voire supprimer, les battements et les vibrations de l’ancien
riverains.
revêtement, au droit des vides existants. 14
Par exemple, l’autoroute E429 (A8) entre
Bruxelles et Tournai ou, en Flandre, la route
16
À la suite des nombreux déboires rencontrés 7.2 | La validation technique des profils en travers types proposés
La solution du recouvrement nécessite également que : rapide reliant Antwerpen à Knokke. en période hivernale sur les enrobés drainants
de la E411 à hauteur de Neufchâteau, ce type
15
Cf. CHRISTORY J.-P., Routes en béton — de revêtement et, à fortiori, les revêtements 7.2.1 | Préliminaire sur le dimensionnement
— la bande d’arrêt d’urgence soit renforcée, afin de limiter l’effet de bord du nouveau silencieux à structures ouvertes sont doréna-
Chaussées composites, in Rapport général et
revêtement en béton armé continu ; conclusions détaillées du XXIe Congrès mon- vant interdits de pose au sud du sillon Sambre Le dimensionnement d’une chaussée en béton comporte plusieurs parties, dont certaines
— le profil en long de l’autoroute soit adapté au droit des passages inférieurs et supérieurs ; dial de la route, octobre 1999. et Meuse. sont bien définies et d’autres moins.
© MET et FEBELCEM
BAC : 230 mm
BB - 3B : 50 mm 0,312 1,7 . 1014 0,268 3,15 . 1011
L’objet de la présente note de calculs étant de comparer entre elles, et de manière absolue,
des configurations différentes, il ne sera pas tenu compte ni du coefficient dynamique ni BM : 150 mm
des contraintes thermiques dans les comparaisons. SF : 330 mm
Les calculs ont été réalisés à l’aide d’éléments de programmes constitutifs d’un logiciel Les différences entre les résultats obtenus sont faibles, compte tenu du nombre élevé
global de dimensionnement conçu pour le MET. Son développement, qui en est à sa phase d’essieux. Nous estimons donc qu’un overlay en asphalte de 40 mm d’épaisseur constitue
finale, est mené par le CRR et la FEBELCEM. une solution techniquement valable.
7.2.2 | Le renforcement de la voie lente et de la bande d’arrêt d’urgence 7.2.2.2 | La couche de béton maigre
La solution VL + BAU consiste à remplacer le revêtement en béton armé continu et la fonda- L’épaisseur du béton maigre dépend de l’état de la sous-fondation existante. En effet,
tion en béton maigre de la voie lente et de la bande d’arrêt d’urgence. Un overlay en la partie supérieure de cette dernière peut avoir été dégradée par l’érosion des eaux
asphalte recouvre toute la chaussée, y compris la voie rapide. d’infiltration. Cette partie supérieure devra donc être éliminée sur une certaine épaisseur,
et la sous-fondation restante, recompactée.
Les nouvelles structures étudiées seront composées des couches suivantes :
L’objet de cette étape de dimensionnement est de définir les éléments suivants : De plus, deux résistances à la traction sbr sont envisagées pour ce béton maigre :
1,5 et 2 N/mm2.
— l’épaisseur de la couche d’overlay en asphalte ;
— l’épaisseur et la qualité de la couche de BM ;
— la qualité du compactage de la SF.
La bande d’arrêt d’urgence étant intégrée dans la structure de la chaussée, il n’est pas
nécessaire de tenir compte d’un éventuel effet de bord. Les calculs seront donc effectués
au moyen de la théorie des multicouches.
17
Contrainte globale = contrainte statique x
coefficient dynamique + contrainte thermique.
Asphalte : 40 mm
7.2.3 | Le renforcement de la bande d’arrêt d’urgence (inlay)
11
BAC : 230 mm 1,50 . 10 La solution BAU consiste à remplacer la seule bande d’arrêt d’urgence et à réaliser un
BB - 3B : 50 mm 0,342 1,4 . 1014 0,304 (sbr = 1,5 N/mm2) overlay en asphalte sur l’ensemble de la chaussée.
BM : 150 mm 7,5 . 1011
SF : 330 mm 7.2.3.1 | Les structures prévues
Trois structures principales sont étudiées pour la BAU. Une première avec une couche supé-
Asphalte : 40 mm
rieure en asphalte, une deuxième avec une couche supérieure en BAC, une troisième avec
© MET et FEBELCEM
BAC : 230 mm 3,7 . 1011 une couche supérieure en BAC sur une couche d’asphalte drainant.
BB - 3B : 50 mm 0,281 2,0 . 10 14
0,260 (sbr = 1,5 N/mm2)
BM : 200 mm 15,1 . 1011 Quelques variantes seront aussi considérées, amenant un total de cinq structures étudiées.
SF : 280 mm (sbr = 2 N/mm2)
La première structure proposée est la suivante :
Accroître l’épaisseur de béton maigre ne modifie pas forte-
ment la longévité de la structure. Par contre, la qualité du — un overlay en asphalte de 40 mm ;
béton maigre (en l’occurrence, sa résistance à la traction) — un revêtement en béton asphaltique de 170 mm ;
est plus importante que son épaisseur. En effet, en passant — une fondation en béton poreux de 230 mm ;
de 150 à 200 mm de béton maigre, le nombre d’essieux est — une SF en place.
multiplié par un facteur moyen de 2,5. Par contre en
améliorant la qualité du béton maigre, ce facteur moyen Les deuxième et troisième structures proposées sont les suivantes :
multiplicateur est de 4 à 5.
— un overlay en asphalte de 40 mm ;
Il est donc plus intéressant d’améliorer la qualité du béton — un revêtement en BAC de 170 mm (structure 2) ou de 200 mm (structure 3) ;
maigre que son épaisseur. Il convient toutefois de considé- — une fondation en béton poreux de 200 mm ;
rer que la mise en œuvre d’un béton maigre de plus faible — une SF en place.
épaisseur est plus difficile et qu’il est donc nécessaire d’y
apporter une plus grande attention. Les quatrième et cinquième structures proposées sont les suivantes :
— un overlay en asphalte de 40 mm ;
7.2.2.3 | La qualité de la sous-fondation
— un revêtement en BAC de 170 mm (structure 4) ou de 200 mm (structure 5) ;
La sous-fondation est destinée à demeurer en place. En sur- — un asphalte drainant de 50 mm ;
face, elle peut cependant avoir été dégradée par l’érosion, — une fondation en béton poreux de 150 mm ;
avec apparition de vides suivie d’un décompactage. Il sera — une SF en place.
donc nécessaire d’enlever la partie supérieure de la
sous-fondation sur une épaisseur de l’ordre de 30 mm et de La fondation en béton maigre poreux est destinée à drainer les eaux circulant entre le béton
la recompacter avec soin, en y ajoutant, le cas échéant, une armé continu et le béton maigre de la voie lente. La perméabilité du béton poreux est
grave 0/30. La qualité du compactage devra être vérifiée, supérieure à celle de la sous-fondation.
régulièrement, par des essais à la plaque.
Une dégradation de cette sous-fondation est-elle à craindre, suite à une éventuelle stagna-
Le modèle de calcul multicouches permet de constater que tion d’eau à l’interface béton poreux/SF, comme elle apparaît, parfois, à l’interface
la qualité de la sous-fondation appréciée par la valeur du BAC/BM ?
module d’élasticité de cette couche n’a quasi aucune inci-
dence sur les contraintes dans le béton armé continu. L’érosion du béton maigre est due à la présence d’eau à l’interface BAC/BM et au mouve-
Par ailleurs, son influence est faible sur les contraintes dans ment du béton armé continu, qui met cette eau sous pression, lui procurant ainsi une
le béton maigre. Par contre, la portance de la sous-fondation importante force d’érosion. Dans le cas de l’interface béton poreux/SF, la petite quantité
est essentielle pour assurer la pose d’un béton maigre de d’eau qui pourrait stagner ne sera jamais mise en pression, vu la perméabilité du béton
qualité, ce qui est primordial pour une bonne longévité de la poreux. Par ailleurs la perméabilité de la sous-fondation, bien que moindre et mal contrô-
structure. lée, est néanmoins suffisante pour empêcher que toute la couche de béton poreux soit
saturée. Hypothèse qui rendrait possible la mise en pression de l’eau. Enfin les mouve-
7.2.2.4 | Les conclusions ments verticaux à cette interface sont moindres que ceux observés à l’interface BAC/BM.
En conclusion, pour la solution VL + BAU de remplacement
de la bande lente et de la bande d’arrêt d’urgence, la solu- Il ne faut donc pas craindre une érosion de la sous-fondation sous le béton maigre poreux
tion retenue est la structure suivante : en bande d’arrêt d’urgence.
— un overlay en asphalte de minimum 40 mm ; Selon les solutions envisagées, il y a un transfert d’efforts entre la structure de la voielente
— un BAC de 230 mm ; et celle de la bande d’arrêt d’urgence. Ce transfert est important dans le calcul des
contraintes de la voie lente.
La position de la charge tient compte du marquage placé sur le béton armé continu. 7.2.3.3.2 | Les résultats
Dès lors, l’axe de la charge se trouve au moins à 300 mm du bord de la chaussée existante.
Tableau 6 — Dimensionnement de la bande d’arrêt d’urgence
Lorsque la couche supérieure de la bande d’arrêt d’urgence est en revêtement hydrocar-
boné, aucun transfert d’effort tranchant n’est considéré. Par contre si la bande d’arrêt Valeurs à la base du BAC
Valeurs à la base du béton poreux
d’urgence est en béton armé continu, un coefficient de transfert de 0,5 est considéré. ou du multicouche en asphalte
Structure de la BAU
Afin de tenir compte des effets de bord, c’est le modèle de Westergaard qui est utilisé pour Contrainte Sfl Nombre d’essieux Contrainte Sfl Nombre d’essieux
déterminer les contraintes. N/mm2 de 13 t N/mm2 de 13 t
Structure 1 :
7.2.3.2.2 | Les résultats
Tableau 5 — Incidence sur la voie lente du type de revêtement de la bande d’arrêt d’urgence Asphalte : 40 mm
Multicouche en asphalte : 170 mm - 0,11 — 1,03 0,24 . 105
BP : 230 mm
Valeurs à la base du BAC SF : 360 mm
Contrainte Sfl Nombre d’essieux Structure 2 :
Structure
N/mm2 de 13 t
Asphalte : 40 mm
Voie lente : BAC : 170 mm
Asphalte : 40 mm BP : 230 mm 1,56 1,3 . 1011 0,91 3,20 . 105
BAC : 200 mm SF : 360 mm
BM : 200 mm 1,61 1,5 . 1010
SF : 360 mm Structure 3 :
BAU : Asphalte : 40 mm
Asphalte (pas de transfert d’effort) BAC : 200 mm
BP : 230 mm 1,43 2,7 . 1011 0,73 154 . 105
Voie lente : SF : 330 mm
Asphalte : 40 mm
BAC : 200 mm Structure 4 :
© MET et FEBELCEM
© MET et FEBELCEM
Asphalte : 40 mm
BAC : 200 mm
7.2.3.3 | Le dimensionnement de la bande d’arrêt d’urgence Asphalte drainant : 50 mm 1,19 10,6 . 1011 0,70 293 . 105
La bande d’arrêt d’urgence n’est pas une voie ouverte au trafic. Toutefois, lors de travaux BP : 230 mm
importants, elle peut servir de voie de circulation pendant plusieurs semaines, voire des SF : 330 mm
mois. Il est donc important de vérifier son dimensionnement.
© MET et FEBELCEM
béton poreux plaident également pour l’adoption de la structure 5.
Nbr 13 t = 3,8 . 1013 Nbr 13 t = 5,3 . 1013
7.2.3.4 | Les conclusions
En conclusion, pour la solution de remplacement de la bande d’arrêt d’urgence, la solution Ancien BM σ fl = 0,070 N/mm2 σ fl = 0,060 N/mm2
retenue est la structure suivante :
— un overlay en asphalte de minimum 40 mm ; L’analyse des tableaux 4 et 8 permet d’observer le grand avantage structurel de l’overlay en
— un BAC de 200 mm ; béton, qui réside dans la réduction très importante des contraintes dans la couche de
— un BB-3B de 50 mm ; fondation ancienne en béton maigre.
— un béton poreux de 150 mm ;
— une SF reprofilée de 360 mm. Pour rappel, cet ancien béton maigre est de médiocre qualité et il ne pourra plus supporter
des contraintes élevées. Par contre, la nouvelle fondation en béton sec compacté, prévue
7.2.4 | Le recouvrement généralisé (overlay) dans la solution de reconstruction, est apte à reprendre ces contraintes.
Le tronçon commun des autoroutes E411 et E25, au sud de Neufchâteau, est réhabilité au
Dans le cas de l’overlay en béton, les deux BAC étant adhérents, grâce à la couche intermé-
moyen d’un recouvrement (overlay) en béton armé continu. De manière générale, cette
diaire d’asphalte, les contraintes les plus importantes se retrouvent, assez logiquement, à
technique est utilisée pour restaurer une route dont le revêtement est dégradé en l’utilisant
la base de l’ancien BAC. Mais celles-ci restent toutefois modérées et correspondent à un
comme fondation pour un revêtement neuf posé par-dessus.
nombre d’essieux très important, même sur un matériau déjà vieilli.
Deux types d’overlay sont envisagés. Dans les deux cas, il s’agit de béton armé continu avec une
Un deuxième calcul a été effectué, non plus avec le modèle multicouche, mais avec celui de
couche de liaison et de reprofilage en béton bitumineux (BB-3B) de 40 mm d’épaisseur.
Pasternak, basé sur les théories de Westergaard pour les chaussées rigides et intégrant
La distinction entre ces deux overlay se situe au niveau de l’épaisseur valant 200 ou 230 mm.
l’évolution des qualités d’adhérence entre couches durant la durée de vie de la structure.
Ces ovelay sont également comparés à la technique de réhabilitation des autres tronçons (inlay).
Dans ce cas, le trafic pris en considération n’est plus l’essieu simple de 13 t, mais un histo-
Tableau 7 — Caractéristiques des couches : hypothèses de travail
gramme détaillé, repris dans le logiciel de dimensionnement du MET. Le nombre de poids
lourds calculé ne peut donc pas être comparé au nombre d’essieux de 13 t estimé ci-avant.
Overlay BAC 200 Overlay BAC 230
Les résultats sont les suivants :
Nouvelles couches BAC BAC
Épaisseur = 200 mm Épaisseur = 230 mm — inlay (reconstruction VL en BAC 230 mm) : 2,47.1012 poids lourds ;
E = 35 000 N/mm2 E = 35 000 N/mm2
σ traction = 6 N/mm2 σ traction = 6 N/mm2 — overlay (BAC 200 mm) : 4,17.1012 poids lourds, soit 1,69 fois plus que dans la solution
de l’inlay ;
Adhérence : 1 — overlay (BAC 230 mm) : 6,57.1012 poids lourds, soit 1,58 fois plus que dans la solution de
l’overlay (200) et 2,66 fois plus que dans la solution de l’inlay.
Couche de liaison en BB-3B
Épaisseur = 40 mm
E = 10 000 N/mm2 Bien que la solution de l’overlay de 230 mm soit évidemment la plus durable, le choix de
l’overlay de 200 mm d’épaisseur reste excellent.
Adhérence : 1
Rappelons que ce soit pour le nombre d’essieux de 13 t ou pour celui de poids lourds de
Anciennes couches BAC
Épaisseur = 200 mm l’histogramme, tous deux obtenus par calcul, les résultats doivent être considérés de
E = 25 000 N/mm2 manière relative et permettent uniquement des comparaisons entre structures. Le calcul
σ traction = 4 N/mm2 d’une durée de vie résiduelle, au départ de ce nombre d’essieux, nécessiterait de prendre
des coefficients de sécurité liés, notamment, à l’hétérogénéité et au vieillissement de cer-
Adhérence : 0 tains matériaux de construction, aux effets des gradients thermiques, aux conditions clima-
BM tiques des régions traversées, aux sollicitations exceptionnelles (surcharge de certains
Épaisseur = 200 mm véhicules, …). Ils permettent donc simplement de fixer les idées correctement.
E = 6 000 N/mm2
L’ancien BM est considéré comme n’étant plus lié.
Adhérence : 0
SF en empierrement
Épaisseur = 330 mm
E = 350 N/mm2
© MET et FEBELCEM
Adhérence : 0
Sol en place
E = 150 N/mm2
• LAURENT E., Étude de l’action chimique des eaux stagnantes dans le phénomène de
« punch-out » — Effets des sels de déneigement sur la variation saisonnière de ces eaux
corrosives, Université libre de Bruxelles (ULB), décembre 2003.
9 L’électromécanique dans les ouvrages d’art hydrauliques sur l’Ourthe et sur la Meuse –
De l’homme à l’automate, septembre 1997, 92 pages.
10 Météoroutes, octobre 1997, 44 pages.
11 Au travers de Liège, par la liaison E40-E25, 2e édition revue et augmentée, avril 2000, 96 pages.
12 Agglomération liégeoise – Comment les feux tricolores sont-ils régulés ?, octobre 1999,
68 pages.
13 WHIST – Gestion électronique du trafic en Région wallonne, novembre 1999, 52 pages.
14 La route en béton de ciment – Expériences et développements récents, février 2000,
152 pages.
15 Le plan incliné de Ronquières, avril 2000, 64 pages.
16 Sur le ring de Liège en toute sécurité : les équipements électromécaniques, décembre 2000,
72 pages.
17 Les cyberécoles ou l’entrée en force de l’ordinateur multimédia dans toutes les écoles
de Wallonie, octobre 2000, 60 pages.
18 La E420 : un nouvel axe européen entre Charleroi, Couvin et Charleville-Mézières –
Aperçu du projet et aspects économiques, décembre 2001, 48 pages.
19 Revêtements hydrocarbonés et en béton armé continu sur les autoroutes – Comparaison
économique, juin 2002, 56 pages.
20 L’ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu — Un géant funiculaire sur le canal du Centre,
juin 2002, 264 pages.
21 Verviers, ville pilote pour la gestion des feux de signalisation et la priorité donnée aux bus,
décembre 2002, 52 pages.
22 La gestion de la qualité au MET, juillet 2004, 120 pages.
en infrastructures de transport
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