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1
Composants et propriétés
des réseaux de mobiles
Ce chapitre présente les principaux composants des différents systèmes de réseaux de mobiles
que vous rencontrerez dans la suite de l’ouvrage et introduit certaines de leurs propriétés, sur
lesquelles vous reviendrez plus en détail par la suite.
Jusqu’au début des années 90, aucun de ces réseaux ne pouvait recourir à une communication
sans fil efficace pour transporter l’information. La plupart des expériences entreprises ont
conduit à des systèmes offrant peu d’autonomie et comportant un certain nombre de
faiblesses. Chacun a en mémoire la première génération des réseaux radio analogiques,
Radiocom2000. Apparue au cours des années 80, elle ne proposait pour tout service que le
transport de la parole, et encore dans de mauvaises conditions : coupure fréquente, qualité de
reproduction médiocre, etc.
Créés vers la même époque, les réseaux d’accès sans cordon, tels que les téléphones de
résidence sans fil, n’offraient d’autonomie qu’en un point géographiquement restreint à quel-
ques centaines de mètres. Il faut néanmoins leur reconnaître d’avoir instillé l’idée d’un trans-
port sans fil, si bien que le public s’est peu à peu laissé séduire par la possibilité de s’affranchir
des prises murales.
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Aujourd’hui, la deuxième génération de réseaux de mobiles connaît un tel succès qu’il est
devenu impossible de concevoir tel ou tel standard de transport sans leur prévoir une extension
pour support sans fil. Toutes les normes existantes s’efforcent de leur côté de compléter leurs
services en y ajoutant la mobilité, dans l’espoir de conquérir davantage d’utilisateurs.
UIM MT RAN CN CN
CN (Core Network) : réseau cœur RAN (Radio Access Network) : réseau d'accès radio
MT (Mobile Terminal) : terminal mobile UIM (User Identity Module) : module d'identité abonné
La première interface relie la carte à puce, ou carte UIM (User Identity Module), et le terminal
mobile, ou MT (Mobile Terminal), par lequel le client communique.
La deuxième interface permet au terminal mobile de communiquer avec l’antenne qui forme
l’extrémité du réseau d’accès, ou RAN (Radio Access Network). Une antenne peut être
terrestre ou satellitaire. Elle est accessible depuis une zone géographique couverte par
l’antenne, appelée cellule. L’interface MT-RAN est dite aussi interface air pour bien indiquer
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que, pour aller de l’antenne au terminal, et vice versa, il faut traverser l’air. On appelle cette
interface sous-système radio lorsque les ondes qui se propagent dans le système se trouvent
dans le spectre des ondes radioélectriques.
Dans tous les réseaux que vous rencontrerez dans cet ouvrage, l’interface MT-RAN est
présente. C’est elle qui permet la mobilité du terminal. La présence de cette interface définit
en propre un réseau cellulaire.
L’interface RAN-CN correspond à la liaison entre l’antenne et le premier commutateur du
réseau cœur. Le sigle CN, ou Core Network, désigne le réseau cœur, la plupart du temps
terrestre, qui relie entre elles toutes les antennes qui composent un tel système. Théorique-
ment, le nombre de ces antennes peut être considérable et recouvrir un pays tout entier, voire
un continent, ou même l’ensemble de la surface terrestre. Comme il serait fastidieux de relier
toutes ces antennes entre elles, on en rassemble un certain nombre pour former un sous-
système d’accès, ou réseau d’accès vers l’antenne. Ce sous-système est lui-même connecté à
un commutateur du réseau cœur, le Core Network, puisqu’il faut bien relier les sous-systèmes
entre eux et aux réseaux d’autres opérateurs.
La dernière interface illustrée à la figure 1.1 se situe entre deux nœuds du réseau cœur. Elle
permet de faire transiter les informations d’un sous-système d’accès à un autre.
L’interface UIM-MT
Figure 1.2
L’interface
UIM-MT. Carte Terminal
à puce mobile
UIM MT RAN CN CN
Interface
UIM-MT
La figure 1.2 représente la première interface, UIM-MT, ou SIM-MT. Cette interface se situe
entre la carte à puce et le terminal mobile. Ce dernier peut correspondre à différents types de
réseaux, tels que GSM, GPRS, UMTS et IEEE 802.11, ou être un PC muni d’un lecteur de
carte à puce.
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Le rôle principal de cette interface est de sécuriser la communication qui s’établit à partir du
mobile. Une carte à puce est insérée dans le terminal à cet effet. Il existe des cartes à puces
sans contact que l’on porte sur soi et qui communiquent directement avec le terminal, les
contrôles d’accès et les vérifications s’effectuant par le biais de cette interface.
À mesure que les performances des puces s’accroissent, d’autres services peuvent être mis en
place et sécurisés, tels le VHE (Virtual Home Environment) présenté en détail au chapitre 19.
Promise à des développements considérables, cette application permet à un utilisateur de
travailler depuis un endroit quelconque du globe comme s’il était chez lui en introduisant
simplement dans un terminal sa carte à puce. Cette dernière recrée un environnement sécurisé
dans le terminal de l’utilisateur, lui permettant d’utiliser la même configuration que lorsqu’il
est chez lui. Il est évidemment possible de constater une dégradation des performances si le
terminal utilisé n’a pas les mêmes capacités que celui d’origine.
UIM CN CN
MT RAN
PC portable Antenne
satellite
Interface
MT-RAN
L’interface MT-RAN relie le terminal mobile, de type GSM, UMTS ou autre, à l’antenne ou
éventuellement à un autre terminal. Cette interface est illustrée à la figure 1.3. Dans le cas des
systèmes satellitaires, cette interface permet la connexion directe du terminal au satellite. Elle
concerne la traversée de la partie air du réseau et définit comment un terminal accède à
l’antenne et réciproquement. L’interface air, ou interface radio, est celle que l’on met en avant
dans les réseaux de mobiles ou sans fil.
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Des algorithmes permettent de déterminer quel terminal est en train de transmettre ou comment
le signal est transmis, dans le cas où plusieurs terminaux peuvent émettre en même temps tout
en restant compréhensibles pour l’antenne. Dans le GSM, les stations mobiles parlent à tour de
rôle tandis que dans l’UMTS les mobiles peuvent parler en parallèle. Pratiquement toutes les
interfaces air que vous rencontrerez dans les chapitres de cet ouvrage présentent des différences
à cet égard. Ces différences servent souvent à caractériser une technologie, bien que ce ne soit
qu’une des quatre interfaces nécessaires pour obtenir un système complet.
L’interface radio représente souvent le point le plus sensible du réseau car les ressources y
sont faibles et doivent être optimisées. De nombreux défauts peuvent entacher par ailleurs la
qualité de service délivrée par cette interface.
Les puissantes rivalités politiques et économiques suscitées par la mise en place de l’interface
radio n’ont pas permis aux différents continents de se mettre d’accord sur les grandes directions
à emprunter. C’est la raison pour laquelle, par exemple, le GSM n’est pas compatible avec les
systèmes américains.
L’interface RAN-CN
Figure 1.4
L’interface
RAN-CN.
Antenne Commutateur
terrestre
Carte Terminal Commutateur
à puce mobile
UIM MT CN
RAN CN
Antenne Satellite
satellite
Interface
RAN-CN
Cette interface assure la gestion des appels en acheminant correctement chaque appel arrivant
sur le commutateur du réseau fixe de liaison vers l’antenne adéquate, qui diffuse l’information
de façon qu’elle soit captée par le client destinataire. Cette interface doit également gérer la
mobilité puisque le client se déplace et peut se trouver connecté à une autre antenne, soit à
l’intérieur du même sous-système, soit au sein d’un sous-système indépendant.
L’interface CN-CN
Figure 1.5
L’interface CN-CN.
Commutateur Commutateur
Carte Terminal Antenne
à puce mobile terrestre
UIM MT RAN
CN CN
Satellite Satellite
Interface
CN-CN
La figure 1.5 illustre l’interface CN-CN entre deux nœuds de la partie fixe d’un réseau de
mobiles, ou d’un réseau de satellites dans le cas d’une constellation de satellites. Les nœuds
du réseau sont constitués par les commutateurs du réseau fixe.
Cette interface définit, entre autres choses, la technologie réseau utilisée pour acheminer les
informations. La technologie réseau du GSM est la commutation de circuits, tandis que celle
du GPRS superpose commutation de circuits et commutation de paquets. L’UMTS met en
œuvre la commutation de paquets, d’abord ATM, pour la première génération attendue, et IP
dans un second temps. Dans les environnements satellitaires l’interface est de type ATM.
L’interface CN-CN est également importante dans les constellations de satellites, dans
lesquelles les interconnexions des satellites forment l’équivalent du réseau fixe.
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Figure 1.6
Gestion de Sous-
la mobilité dans réseau Sous-
réseau
un réseau GSM. Sous-
réseau Sous-
Sous- réseau
réseau
Réseau
GSM mondial
HLR
VLR
VLR
Cellule Cellule
Zone de localisation
HLR (Home Location Register) : registre global VLR (Visitor Location Register) : registre local
Réseau B (126.X.X.X)
Routeur
Internet
144.25.3.10 144.25.3.26
Routeur
Réseau C (156.25.X.X)
Réseau A (144.25.X.X)
Mobilité
144.25.3.29
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Prenez l’exemple du téléphone sans cordon de résidence. Ce téléphone donne accès au RTC
(réseau téléphonique commuté), le réseau classique du téléphone, ou au RNIS (Réseau numé-
rique à intégration de services). Le support de communication utilise l’interface radio pour
qu’un abonné puisse appeler depuis son jardin ou sa cuisine, mais ce dernier doit toujours
rester au voisinage de son réseau d’abonnement. En cas de mobilité dépassant ces limites,
l’utilisateur est contraint de contacter un opérateur local pour souscrire un nouvel abonne-
ment.
Bien entendu, certains systèmes tels que le GSM offrent la mobilité et le sans-fil simultané-
ment. Le tableau 1.2 présente des exemples de réseaux acceptant des services « sans fil »,
« mobile » ou les deux à la fois.
Figure 1.8
Architecture d’un
réseau cellulaire. Zone de
localisation
Zone de
localisation HLR
Zone de
localisation
Zone de Sous-
localisation Zone de réseau
localisation
Commutateur
Interface
radio
Station
Terminal de base
mobile
Cellule
Zone de localisation
Comme illustré à la figure 1.8, les réseaux de communication cellulaires comportent trois
niveaux de hiérarchie. Au premier niveau se trouve le sous-réseau, qui a la charge d’enregis-
trer le profil d’un abonné. Le deuxième niveau est constitué par la zone de localisation, qui
regroupe l’ensemble des cellules, et le dernier niveau par la station de base, qui dessert la
cellule.
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Si les deux premiers niveaux sont dotés d’« intelligence », conformément à la termino-
logie réseau, la station de base, elle, n’en possède que très peu, assurant un simple rôle de
relais radio. Le commutateur, qui gère un ensemble de stations de base, réalise un maximum
de procédures pour garantir une connexion : établissement d’appel, gestion du passage inter-
cellulaire, authentification et cryptage, etc.
Pour une gestion efficace de l’interface radio commune à tous les utilisateurs, de nouvelles
technologies ont été créées dans le but de s’adapter aux propriétés des systèmes de mobiles.
C’est ainsi que des méthodes de multiplexage et de contrôle de puissance sophistiquées et des
techniques de localisation optimales ont vu le jour pour diminuer le gaspillage des ressources
sur cette interface.
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Le FDMA
La méthode d’accès FDMA, ou accès multiple par division de fréquences, repose sur un
multiplexage en fréquences. Le multiplexage fréquentiel divise la bande de fréquences en
plusieurs sous-bandes. Chacune est placée sur une fréquence dite porteuse, ou carrier, qui est
la fréquence spécifique du canal. Chaque porteuse ne peut transporter que le signal d’un seul
utilisateur. La figure 1.9 illustre un multiplexage FDMA de trois porteuses acceptant trois
utilisateurs sur le même support. Cette méthode nécessite une séparation entre les porteuses
pour éviter les interférences.
La méthode FDMA est essentiellement utilisée dans les réseaux analogiques tels que l’AMPS
(Advanced Mobile Phone System), qui comporte 823 porteuses, avec une séparation de
30 kHz entre les porteuses adjacentes.
Non occupé
A Porteuses A, B, C
A
Temps
Le TDMA
La méthode TDMA, ou accès multiple par division temporelle, offre la totalité de la bande de
fréquences à chaque utilisateur pendant une fraction de temps donnée, dénommée slot (inter-
valle). L’émetteur de la station mobile stocke les informations avant de les transmettre sur le
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slot, autrement dit dans la fenêtre temporelle qui lui a été consacrée. Les différents slots sont
regroupés en une trame, le système offrant ainsi plusieurs voies de communication aux diffé-
rents utilisateurs. La succession des slots dans les trames forme le canal physique de l’utilisa-
teur, comme illustré à la figure 1.10. Le récepteur enregistre les informations à l’arrivée de
chaque slot et reconstitue le signal à la vitesse du support de transmission.
Le TDMA s’applique principalement à la transmission de signaux numériques, contrairement
au FDMA, conçu pour une transmission analogique. Toutefois, la combinaison des deux tech-
niques est envisageable. La figure 1.11 illustre une bande de fréquences déjà divisée par le
FDMA en sous-bandes centrées autour de différentes porteuses. Chaque sous-bande est
ensuite partagée en slots, suivant la méthode TDMA, ce qui permet d’augmenter considéra-
blement le nombre d’utilisateurs dans le réseau.
Non occupé
X Slots 1, 2, 3, 4
1 2 3 4 1 2 3 4
Temps
Non occupé
A Porteuses A, B, C
A
1 2 3 4 1 2 3 4 X Slots 1, 2, 3, 4
Temps
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Le CDMA
Troisième méthode, le CDMA, ou accès multiple par division de codes, autorise l’allocation de la
totalité de la bande de fréquences, de manière simultanée, à tous les utilisateurs d’une même
cellule. Pour ce faire, un code binaire spécifique est octroyé à chaque utilisateur. L’utilisateur se
sert de son code pour transmettre l’information qu’il désire communiquer en format binaire d’une
manière orthogonale, c’est-à-dire sans interférence entre les signaux, aux autres communications.
En CDMA, chaque utilisateur dispose de toute la largeur de la bande passante. L’attribution
de différents codes permet une réutilisation de la même fréquence dans les cellules adjacentes.
Cela offre un avantage considérable à cette méthode par rapport aux deux autres, le TDMA et
le FDMA. Toutefois, les codes étant seulement quasi orthogonaux à la réception, un problème
d’auto-interférence entre en jeu, qui s’intensifie au fur et à mesure que le nombre de commu-
nications simultanées augmente. Excédant le nombre maximal de codes attribués, la
surcharge de la cellule affecte en outre tous les autres utilisateurs par l’interférence provoquée
sur leurs canaux, alors que, en comparaison, un seul utilisateur est brouillé en TDMA.
L’allocation de ressources
Dans un système de transmission, chaque communication consomme une ressource physique
dont le volume dépend de la quantité d’information à envoyer. Sur l’interface radio, la
ressource est le canal physique. Le système commence par définir ce canal, comme expliqué
dans les sections précédentes, puis il planifie la distribution des canaux sur les différentes
cellules à l’aide de mécanismes d’allocation de ressources. L’ensemble des ressources dispo-
nibles forme la bande passante. Cette bande est divisée en plusieurs ensembles de canaux
radio non interférents. Ces canaux peuvent être utilisés simultanément, à condition qu’ils
garantissent une qualité acceptable. Le multiplexage de plusieurs communications sur une
même bande passante se fait à l’aide des techniques FDMA, TDMA ou CDMA, détaillées
précédemment.
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L’atténuation ou l’affaiblissement
La puissance reçue (C) est directement liée à la puissance émise (Pe). Elle est calculée par la
formule C = Ped –α, α étant le paramètre de l’environnement de propagation, qui peut être
urbain ou rural et peut varier de 2 à 4, et d représentant la distance entre émetteur et récepteur.
La puissance d’émission de chaque canal doit être optimisée. Cela permet, d’une part,
d’assurer une bonne qualité de service de la communication sur le lien radio et, d’autre part,
de réutiliser un même canal dans une autre cellule, dite cocanal. Cette réutilisation d’un canal
s’appelle l’allocation de ressources. L’allocation de ressources doit respecter un certain
rapport signal sur interférence, ou C/I (Carrier to Interference Ratio), qui est un paramètre
d’optimisation du réseau. La variable C correspond à la puissance du signal reçu, et la
variable I à la somme de tous les signaux des utilisateurs naviguant sur le même canal.
rassemblé dans un groupe commun, auquel toutes les stations de base peuvent accéder
lorsque leur ensemble fixe est complètement alloué.
Établissement
de la connexion
Zone de recouvrement
Dans un réseau cellulaire, la station de base constitue le point d’accès de toutes les communi-
cations, comme l’illustre la figure 1.13. C’est la station de base qui assure le rôle de serveur
pour les clients se trouvant dans sa cellule. Pour initialiser un appel, le client se met en quête
de la station de base qui lui offre le meilleur point d’accès au réseau. Il procède pour cela aux
mesures d’un signal pilote, que chaque station de base transmet en permanence. Le signal reçu
avec la plus forte puissance indique la station de base utilisée comme point d’accès.
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Lorsque l’utilisateur mobile quitte sa cellule pour entrer dans une autre, il peut être amené à
s’approcher d’une station de base voisine. Pour poursuivre sa communication, cet utilisateur
se voit contraint de changer de point d’accès. Il effectue alors ce que l’on appelle un transfert
intercellulaire, ou handover ou encore handoff, qui consiste à demander à un gestionnaire du
réseau, ou commutateur, de mettre en place la signalisation nécessaire au transfert. On parle
de handoff dans les systèmes américains, tels que l’IS95, le CDMA2000, IP Mobile, etc., et
de handover dans leurs rivaux européens, tels le GSM, l’UMTS, etc.
• Handover normal. La connexion avec l’ancien point d’accès est interrompue, et une
nouvelle connexion est établie avec une nouvelle station de base.
• Handover analogique. Dans certains pays, tels les États-Unis, les systèmes analogiques
de première génération sont toujours opérationnels et cohabitent avec ceux entièrement
numériques. Un abonné de la deuxième génération peut donc traverser une cellule dotée
d’une transmission numérique pour se rendre dans une zone couverte par un système
analogique. Si les deux systèmes l’acceptent, et que son terminal le permette, l’abonné
exécute un handover analogique pour assurer la poursuite de la connexion.
• Handover souple (smooth-handover). Ce type de handover est propre aux réseaux TCP/IP,
dans lesquels le transport de l’information se fait par paquets indépendants. Dans ce type
de réseau, un handover normal pourrait provoquer la perte de paquets lors de la coupure du
lien précédent. Plus on réduit le nombre de paquets perdus, plus le handover devient
souple.
Le paging
Le paging désigne un processus de diffusion dans lequel le terminal mobile est à l’écoute
permanente des informations en provenance de sa station de base — paging est un mot anglais
signifiant « On demande… ». Pour localiser un utilisateur, le réseau interroge une ou plusieurs
bases de données, qui retournent son inscription en tant qu’abonné dans un ensemble de
cellules restreint. Comme il est impossible de repérer, au sein de ce regroupement de cellules,
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celle qui accueille l’utilisateur, lorsque ce dernier reçoit un appel ou des données, son adresse
est diffusée dans toutes les cellules appartenant au groupement. Une fois l’adresse reçue,
l’utilisateur accuse réception et répond à la station de base. Il peut ensuite commencer sa
communication.
Terminal Station
mobile de base
Le contrôle de puissance
Deux raisons principales exigent de contrôler la puissance des signaux émis par les terminaux
mobiles : pour conserver l’énergie électrique le plus longtemps possible et pour réduire le
bruit d’interférence sur les autres utilisateurs du réseau. En effet, un terminal est contraint de
moduler la puissance de ses signaux en l’augmentant, s’il se situe en bordure de cellule, et en
la diminuant, s’il se rapproche de sa station de base, réduisant ainsi sa consommation
d’énergie.
Au départ, le terminal ne connaît pas sa position par rapport à la station de base. Plutôt que
d’émettre un signal de façon aléatoire, il tente d’en définir la puissance. Il considère pour cela
que le lien radio est symétrique et inverse la perte due à l’atténuation (voir l’encadré « La
boucle ouverte »). Ce mécanisme de contrôle de puissance se révèle néanmoins imprécis, car
le canal radio n’est pas symétrique, et l’ajustement de puissance à partir de la boucle ouverte
nécessite plus de finesse. Intervient alors la boucle fermée.
Dès que la station de base est contactée par l’utilisateur, elle estime sa distance et règle en
conséquence la puissance de son signal. Elle transmet pour cela dans ses messages de contrôle
un ou plusieurs bits destinés à augmenter ou à diminuer sa puissance. Lorsque la valeur de
l’élément binaire est égale à 1, par exemple, le terminal augmente sa puissance d’une valeur
préalablement définie. Dans le cas contraire, il la réduit de cette valeur.
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La boucle ouverte
Pour illustrer la boucle ouverte (open loop), considérez les données suivantes :
• Pe, BS : puissance émise (e) par la station de base (BS) ;
• Pe, t : puissance émise (e) par le terminal mobile (t) ;
• Pr, BS : puissance reçue (r) par la station de base (BS) ;
• Pr, t : puissance (r) reçue par le terminal mobile (t) ;
• d : distance séparant le terminal de sa station de base ;
• α : composante d’atténuation.
La puissance reçue par le terminal est calculée par la formule :
P e, BS
P r , t = --------------
α
-
d
En inversant le gain, on obtient :
α
1 d
P e, t = ---------- = ---------------
P r , t P e, BS
La station de base reçoit le signal avec une puissance :
P e, t α
d 1 1
P r , BS = ---------
α
- = - × -----α- = ---------------
--------------
d P e, BS d P e, BS
La station de base reçoit donc toujours un signal d’une puissance égale, quelle que soit la position
de l’utilisateur dans la cellule.
La probabilité de blocage
La communication entre un terminal et sa station de base a besoin d’une ressource, le canal
radio, pour être établie. Cette ressource est demandée auprès du commutateur, qui l’attribue
en fonction de certains paramètres. Pour diverses raisons, le commutateur peut refuser
d’affecter un canal radio, ce qui provoque le blocage de la communication.
Il existe donc pour chaque communication une probabilité de blocage. Cette probabilité, qui
se mesure en nombre d’appels refusés, constitue une bonne métrique pour évaluer la conges-
tion d’un système et empêcher sa saturation. Pour fonctionner correctement, un réseau ne doit
pas dépasser une probabilité de blocage supérieure à 1 p. 100.
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Pour éviter une situation de surcharge locale, les opérateurs ont souvent recours à des
méthodes de redistribution de fréquences. Si l’on compare l’activité d’un réseau à la circula-
tion parisienne, où des embouteillages surviennent généralement le matin dans le sens
banlieue-capitale et le soir dans le sens inverse, il peut être de l’intérêt d’un opérateur de trans-
port de déplacer temporairement un certain nombre de ressources d’une direction à l’autre, en
fonction du moment de la journée.
La probabilité de coupure
Différentes raisons peuvent expliquer une rupture de la communication. Le signal d’un utili-
sateur peut subir une quantité importante d’interférences lors de sa mobilité, par exemple, ou
parvenir en un lieu où la couverture radio est faible. Le principal motif de coupure reste toutefois
la saturation du système.
Suivant le processus de handover présenté précédemment, l’utilisateur est accueilli par une
station de base, qui tente de lui allouer un canal pour maintenir sa communication. L’échec
d’un handover est toutefois possible, par exemple en cas d’absence de canal disponible à
l’arrivée de l’utilisateur. Sa communication est alors coupée. Du point de vue de la qualité du
service offert à l’utilisateur, il est peu souhaitable d’interrompre un appel en cours, et des
modifications sont généralement apportées aux schémas d’allocation de façon à privilégier les
communications en cours par rapport aux appels entrants. L’un de ces schémas est présenté
dans l’encadré « La réservation de canaux »
La réservation de canaux
Sur la totalité des canaux (C), une partie est réservée pour les transferts intercellulaires (Ch),
comme illustré à la figure 1.15.
Figure 1.15 Ch
La réservation
de canaux. C : nombre de canaux total
C h : nombre de canaux réservés au handover
C _ Ch
Lorsque se produit une demande de connexion dans une cellule, elle est servie :
• Soit par un canal extrait des C canaux, s’il s’agit d’un handover.
• Soit par un canal choisi parmi les C – Ch restants, s’il s’agit d’un nouvel appel.
Ce mécanisme instaure une diminution du nombre de rejets des appels en cours mais
augmente en contrepartie la probabilité de blocage des appels entrants.
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Figure 1.16
Enregistrement RTC ou IP
de la localisation Demande d'annulation
d’un utilisateur.
HLR
VLR
Commutateur Commutateur
VLR
Demande
d'enregistrement
BS BS BS BS BS BS BS BS
BS (Base Station)
HLR (Home Location Register) Mobilité
RTC (réseau téléphonique commuté)
VLR (Visitor Location Register)
sance destiné à diminuer les interférences avec les autres utilisateurs tout en réduisant
l’énergie consommée.
Perspectives
Ce chapitre vous a présenté un résumé des principales propriétés des réseaux de mobiles. Ces
propriétés ne sont pas implantées de la même manière dans les différents systèmes en
présence. Un certain nombre de cas peuvent être cités :
• Dans le GSM et l’IS136, un multiplexage FDMA-TDMA est employé, alors que, dans
l’IS95, le CDMA2000 et l’UMTS, on utilise la technique CDMA.
• Le GSM adopte un schéma d’allocation de ressources FCA tandis que le téléphone sans
cordon numérique DECT déploie un DCA.
• Le GSM ne propose qu’un contrôle de puissance en boucle fermée à ses utilisateurs tandis
que l’IS95, l’UMTS et le CDMA2000 règlent la puissance des émetteurs en boucles
ouverte et fermée.
Après cette présentation générale, vous avez rencontré l’ensemble des éléments qui compo-
sent un réseau cellulaire. Ce survol conduit au constat suivant : le concept cellulaire est inhé-
rent au réseau d’accès, lui-même fondé sur l’interface radio.
Le réseau de transport est, dans la majorité des cas, un réseau câblé. Pour véhiculer l’informa-
tion dans un réseau de mobiles, il convient donc d’installer dans le cœur du système de trans-
port un standard de réseau fixe, ou réseau cœur (Core Network), tel que l’ATM, IP ou le relais
de trames (Frame Relay).
Les différentes normes des systèmes de mobiles ont adopté pour ces réseaux cœur des réseaux
fixes existants, notamment le RNIS, pour la conception du GSM, et l’ATM, pour celle de
l’UMTS. Les chapitres 2 et 3 présentent en détail les réseaux cœur, qui participent à l’achemi-
nement de l’information et de la signalisation.