Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d’utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l’attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère.
En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frano̧ais, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com
~ .\
.
M…
f
MAILËONÀ
808928
»RE G L É E;
-1.Ÿ-' r—'1ſ‘7~”
E T
L'ART DE DIRIGER LA MAISON
d'un grand i eſiur & autres, tant à la
Ville qu'à la ampagne, &r le devoir de
‘ tous les Officiers, 6c autres Domcfliques
î en general.
Ë_ R. A V E c —
\
'LA VERITABLE METdHODE
de fàire_ t? ſbrte: ÆEFZ-ncer, zPEtmx b*
de Líqueu ' fbrte: ’ JF raflaîc/æzffanter, 4'
1a. mode d* àlie.
OUVRAGE UTILE ET NECESSAIRE
à toutes ſdxtes dc perſonnes de qualite', Gemila.
hommesde Provmccg, Etrangers, Bourgeois, Offi
ciers dc grandes Maliens , Limonadiczs 8c autres
M archands dc
x
A
SCI I-INÎÏLITT
'ñ ET. ART-l
\\
. _ 1
~\
Chez PAUL MARRE
[dans le Beuisſiraat, à la Renornmée,
M. DCC. ſi'
VILLE DE LYON .
lihlíoth. du Palais des Arf.:
MONSELGNEUR i
A MONSEIGNEUR
PHELYPEAUX
Chevalier Conſeiller du Roy en ſes
’ Conſeils _, Maiſtre des Requeſtes
ordinaire de ſon Hôtel , Imen
dant de juſtice , Police, Finan
ces _, 8c des Troupes de ſa Ma
jeſté dans la' Généralité de Paris.
ñ ONSE1G NEUF,
_Quay que la pri-é-Ôentzon fait le
vice-f Ordinaire 'des zſizæteurs ó
A z ‘ qu'il
E P I T R E.
qzfiil 1 en ait peu quz produiſent quel
que choſe ouzls n'y oroyent des beau
tez , que bien ſou-vent le Public
n’y trou-ue point z faſſureray pour.
tant VOSTRE GRANDEUR , >
que je Way rien reſſëznty de cette'
faibleſſe en ce petit ouvrage , Ô'
quoy que fait eſte une veritableó*
ongue experience qui me l'ait di
cte', é" que j'a” eu l'honneur &Pen
-voir aplaudzr Pexecution par des
perſonnes qu'on ne ſçauroit taxer
de mechant goût , _je n’en ay ja- ;
mats osé rien penſer _faſſes a-Wzu- ï
tageux pour ne [IM trembler pour
Zuy , dans Perrvie qu’on m'a znffii
ſée defije
ſçay le mettre aujour
m'y ſerooîs , _ Ô'reſolu
jamaù _je ne
ſans eſperer une protection parezflle à \
celle de VOóTRE GRAAIDEUR Ï
à qui je prens la liberte' de le pre
ſenter. Pour la preſſer plus forte
_ment àflotrffrir
ct glorieux auſpicesqu’z~l
, jeparozſſe ſous ſes
#entrepren
zlroÿ point de la complimenter ſur y
la
E P I T R E
la ſplendeur Ô' anciennete' de ſa
nobleſſe , ſur la penetration , ó
-zzi-Uacitë dev/on eſprit, ſur laforce
ó- la beauté de ſon genie , n] ſur
mille autres grandes Ô' ſublimes
qualitez_ qui la font admirer de
tout le monde, é* dont on ferait
un fort gros 'volume en particulier.
De fi fameux ſujet ſont trop au
deſſus dela portée de nion eſprit,
il n’apartient d'en parler qu'a de
veritables Orateurs , Ô' non à
des gens de ma ſorte; ('7' je ne
doute point que V 0 S TRE
GRANDEUR nüſtime plu/s
un reffiectueux ſilence queſque]
que langue narration qui” ne fe
rait que fennuyer ; je la ſuplieray
ſeulement , de rfavoir pas plus
de dedain pour ?hommage que f0- _
ſé luy faire, que pour les petits ſer
*z/iees quefa] eu autrefois l'avan
tage de lug' tendre en plu/teurs ren
contres , d? qui font partie de _la
plu/s
t grande glaire
A 3que ma projéſ;
(ſon
E P _I T R E'
[ſon mïzitjamazs procure? ,* c'eſt tou.
tela grace que je Z147 demande, ó
que je la ſuplte de -vauloir bien
nfaccardenavec la permiſſtion de me
dire eternellement .
“ſïxï
N-*
(MONS EIGNEUR ,
de 'Ua/Ire Grandeur,
AUDIGER
ŸWWWTÆWWŒTTŸËË
ææææææææææ
-P R EpF-ACTEY.,
YANT été prie' plu
_ ſieurs fois par differen
t tes perſonnes ,de con
_ fideration de les in
inſtruire de la maniere que ſe doit
faire, 8c gouverner la maiſon d’un
grand Seigneur , des Officiers 8c
autres domeſtiques qui luy étoienc
:néceſſaires ſolvant l’e’tat de ſa vie,
8c à quelle dépenſe cela pouvoir
aller par an, tant pourfa table, que
pour ſes 'gens , 8c ſon écurie z j’y
travaillay par complaiſance , _Sc la
leur donnay telle que l'experience
me Pavoit pû apprendre dans tous
les endroits que j’avois eu l'honneur
de diriger , 8c comme le Lecteur
la trouvera dans la ſuitte de ee Li
vre : mais voyant par le plaiſir que
A "4 ces
P R E F A îC' E.
ces meſmes perſonnes diſoient que
je leur-avons fait , que ces ſortes de
connOiſſances-là n’étoient pas ſi
fort à mépriíer que je me l'imagi
nois , 8c que bien des gens de qua
lité, ainſi que beaucoup &Officiers
de nouvelle datte ou qui aſpiroienc
à Peſtre , ne feroient-pas fâchez
'd’en avoir parc , les uns pour ſça.
Voir ce qu’ils peuvent faire, 8c quel.
trnin ils peuvent entretenir ſuivant
leur revenu , 8C les autres pour a
prendre leur métier _, 8c ſe rendre
capables de donner les ordres ne
. - ceſſaire dans une grande Maiſon ,
-je
re con ^1s le 8:deſſein
preſelnt, de leur de
pour achever en con
fai
Z ſ 7'.. .ty-LLE
î ; . zjszblioth. du Palais des Ar .
.F ſi
F… \ ï
P RE F A /C E. _
ques ne s’atachent ſincerement à
eux , qu’ils neles regardent comme ‘
leurs veritables peres 8c meres , 8c_
qu’ils ne ſe ſacrifient par tout pour
le moindrede leurs intereſts. _je ncî
diray point icy quels gages ny quel
les récompenſes les maîtres &t maî
treſſes ſonc obligez de donnerà leurs
domeſtiques , cela le fait à diſcretion,
ou ſuivant leur pouvoir: 'mais dans - '
l'un &l dans Pautreçcas , ils doivent
tous conſiderer qu’un vieux domeſti
que qui n’eſt plus en état d’aprendre
un métier ny d’aller ſervir ailleurs ,
~ eſt veritabletrient_ digne de compaſ
' ſion , 'Sc que c’eſt alors qu’ils doi.;
vent le plus s’eff'orcer de leur faire
quelque bien _, 8c d’imiter en cela
feu Monſieur le Prince de Condé,
qui ſuivant le merite \Se les ſervices
de ſes anciens domeſtiques leur affi
gnoit des penſions, ou leur don noit
des emplois dans ſes terres , où ils
pouvoient doucement 8c ſans peine
paſſer le* reſte de leurs jours; defi:
~ l B -ñ ainſi
P R .E F A 'C E.
ainſiqtvil (croit à ſouhaiter que tous
les maiſhes 8c maiſtreſſes fuſſent à
proportion , 8C avec d'autant plus de
raiſon , qu'une genereuſe charité fut
toûjours le partage des plus belles
ames,
_ſi que 8c que un
de mettre rien \Peſt plus loüable
malheureux en état
de ne plus ſonger qu'à faire ſon ſalut
8c à prier ledeCiel
proſperité pourquila gloire
ceux 8c
s’en ſiſonc
rendus les proteÿteurs. _ ~
Quelqu'un S’ét0nnera pein-aſtro;
que je me ſois zafira-in; à parler icy,,
8c à ne. donner des préceptes que.
pour la maiſon d'un grand Seigneur:
8c autres au deſſous ,, 8c queje n'ayez
rien dit de celles du' Roy 8c des
Princes , ſur leſquelles il y auroit
' eu mille belles. choſes à remarquer,
tant ſur leurs magnificenees que ſu:
- le devoir de chaque Officier? en pav
ticulier; ,'. mais il ſçaura, 6c je ſuis
bien aiſé de m’en expliquer, que le
reſpect que j-Ÿay pour elles ne me l'a
pas permis , que d'ailleurs cela au_-_
' — ront
P R E F A C E;
roit preſque eſté inutile _, attendu
qu’elles ont_ toujours eſte reglées
d'elles-define” depuis qu'elles ſub
ſiſtent , qu'il n’y;a que des Offi
cie-rs qui n'y ſont point traittés de
domeſtiques, mais bien de Com
menſaux , 8C qu'il n'y a perſonne
qui cherche à y entrer en charge,
ui ne ſoitinſtruit
., ou nededoive
touteſtre par
ilaitement ce qu'il
eſt obligé de faire 8c de ſçavoir.
Voilà ce que j’avois à dire au
Lecteur touchant un ouvrage aſſez
particulier en ſon eſpece, 8: qui,
quoy que trés-neceſſaire à la vie ci
vile l, 'n'eſt point encore entre' dans
A _l'idée de perſonne, c'eſt ce quime
faiteſperer, qu'on le recevra agréa.
blement 8c qu'en faveur de ſon uti
lité on en excuſera Ie peu de po
ñ. liteſſe , 8c les fautes qui s'y pour
ſOfiC rencontrer.
[ï
z
.
\ .
\~
1
I 1 .
c o
o r
.
ï
ï
d a
\ I I
I . .
ï
ï .
. I
d
'
I v 1
- I
[I] 1 r.
x
ï I
. J . d
Q . . rïl
d I
ï - I.
AA .
. - z M ï
I
d a 1
P
ïJï\
a ù
I‘ u]
a . .
II- I ï LIï a
Ô I
\. I
oo e d
ï ..
a . d WI. I
0 q d
f
n. v . .e
d I K c
. ï
I
ï I
d a
' I
I
. ï
I
ï d d
. ï n .
l .f
I . .
I _ n
- .IP .
d o ï n
ï
..M Ix . ï a -
Iïl
.
r
..
ï . \
\.
ï
,.
E T
L11 MANIERE DE
diriger une Muzfim de qualité,
pour que tout .cſ7 faſſe avec' eta
'namie , ó- ſans aucun embaras
pour le Sezgneur m' [Marſan 1n
tendant.
a ÇVHÀIŸIÏRE p IËREMIELX; î
_À Maiſon d’un grand :Seigneur _
.- doit, eſtre compoſée _
iD’un lntendant, -
D’un Aumoſnier,
D’un Secretaire,
D’un Ecuyer, B3_ i i Do'
VILLE DE LYON
Ilblluih. du Palais des Arte,
…,5 LA Mn i SON
Dc …deux Valccs_ de Chambre.,
D-'un Concierge, ou Tapifiîer,
D’un Maiſtre .d’Ho\’tel_,
A D’un Officier d'Office,
DU!) Cuiſinier ,_ à
D’un Garçon d'Office, _
De deux Garçons de Cuiſine,
D'une Servante de Cuiſine,
' De deux Pages.,
De ſix, ou quatre _Laquais ,
De deux Cochers,
De deux Poſtillons, ñ
De.deux Garçons de Careſſe,
De quatre Palfrcniers,
Et.d’un Suiſſe, ou Portier.
Il peutyavoir encore pluſieurs au
tres Domeſtiques ſervans aux Offi~
!fiers cy~deſſus , comme
D’un Valet pburPlntendant _,
D'un Valet pour l’Aumoſn‘ier, p
D’un Valet pour le Secretaire ,
D’un Valet pour PEcuyer,
Etd’un Valet pour le Maiſtre d'I~Iô
t el'
Ordinairement on donne danstou
\ES
niñzcmÿn. î 33
tesles Maiſons bien reglóes, afin que
perſonne ne ſe plaigne , 8c que cha
cun ſoir content, une livre 6c demie
_ de Viande de boucherie , y compris
pour faire les bouillons ,. les jus cou
lis 8c les entrées de groſſes .viandes
pour la Table du Seigneurztce qui fait
par jour pour les trente-ſix perſon
nes cy-deſſus la quantité de cinquan
V te-quatre tivresde viande , leſquelles
à raiſon de' cinq ſous la livre , ont la
ſomme de treize livres dix fous.
cy 13.1. l_O. ſ.
Q1811! auxjours maigres, ce qui
coûte en viande lesjours gras, s'em
ploye en légumesôc en poiſſon_- pour
la nourriture des Gens z. ce qui revient
preſque-toujours à la meſrne dépenſe.
Oïndonne auſſi par jour à, chaque
perſonne pour trois ſous de pain' , ou
une livreôc demie; ce qui duforr au
foible ,fait pour les trente-ſix cy. deſ
ſus; 8c y compris le painpour les po
tages , l'a_ ſomme-de cinq livres huit
fous. ' cy—5.l. 8. ſ
B 4. \ ' (Lund
24. . l LAzMAISſſoN
Qiandon donne le vinàla Mai-A l
ſon ,trois
ſſ' ont les 'Officiers
ſichopines &les Cochers
par jour en
,— 8c les
autres Domeſtiques une pinte: 8c
î quand il ſepaye en argent, _les pre.
miers ont cinq ſous par jour , 8c, les
autres quatre z ce quifait du fort au
faible pour les trente-ſix perſonnes l
cyſi-deſſus, la' ſomme de ſept livres
neuf ſous.le bois 8c charbon
._ .Pour ‘.. cy _pour
7.1. 9.ſ.
la ſi
' Cuiſine 8c pour POffice , trois Ii
Vres. _ _- cy 3. l.
Pour le ſel, le poivre', le clou ,la
canelle 8c autres épiceries ſervant à
la Cuiſine
auſſi 8c à l'Office, ſi vingt
par jour. ſous
cy 20. ſ.
Pour les herbes , légumes ,ſaladesg
huilles, vinaigre Si verjus; vingt ſous;
cy 20. ſ. -
Pour la chandelle tantpour la-Cili
ſine , Office , Antichambre ,Ecurie ,
_ que pburceuxàqiliil en eſt ordon
né , vingt-huit ſous , qui ſont quatre
livres de chandelle parjour… cy 2 3-. ſ- ’
Pour
_ l
REGIBEEJ i a; ~* Ï _ '_ ct
'ſi Pour-l'entretien 8c 'dépenſejour
naliere des uſtenciles .de Cuiſine 8c
d'Office,comme couteaux à hacher ,
lardoiresj couteaux de Cuiſine, fi.
celle, papier , étamines, chauſles,
mortiers, pilons, rappes, bgoëtesà
poivre, ſalieres, potsdeterre, ter
rines ,cruches ,' bouteilles, verresôc _ \
cataphes,, dixſous. ñ cy 1o.ſ.
Pour ?entretien des batteries de
~C_ui.ſme &t d’Office, auſſi parjour _,
, quinze ſous. - cy_ i5. ſ.
Pour-le Porteur(Peau auſſi parjour ,
cinq ſous. . cys.ſ.
Total de la-ſuſdite dépenſe par cha,
que an , neufmille cinq cens trente
p ſix livres ſeizeſous. cy 9s 36.1. tél'.
CHAPITRE 1l.
Table du Seigneur , Ô' à quelle~ dé
penſe elle peut revenir par an, à la
ſervir à douze couverts parjour,
ſoir Ô” matin eſſordinaire.
ljO U R le premier ſervice dela
dite Table à diſner, il faut un
~ B 5 grand
26.' La MA-'ISHON
potage ,quatre petits_ plats , 8c
— deux allier-es hors d’œuvre. _
Pour le ſecond ſervice, un grand ‘
plat de rôt, deux ſalades, 8c deux
plats d'entremecs. .
ht pour le troiſieme ſervice , un
grand plat de fruit , avec quatre
compares; 8c ſi l’on veut que. le ſer
vice ſoit plus fort ; l’on-t peut ſervir
un grand plat , deux moyens , 8c qua
tre petits. ont ſert ordinairementſſle_
_ Leſoir,
rôt 8c les entremets tout enſemble;
cela dépend de la volonté du Sei
gneur: Sc le fruit ſe ſert: enſuite.
Pour ſervir cette Table; on: prend
la groſſe. piece de viande roſtie , 'ſur _'
la groſſe viande, avec les entrées de
la meſme viande pour lc ſoir .Sc le
matin.
Pour l~a viande 'de rotiſſerie , il faut
tous lesjours un chapon , ou une au
tre volaille pour mettre au pot , deu x.
poulets pour faire une entrée , trois
pieces de rôt pour le matin , 8c au- ~
tant
RBGL ËE. l l -27
tançpaurleſoir. Avec cela la Table
eſt fort bien ſervie ,* 8c" cela ſe monte
tous lesjoursà huit pieces de roriſſe
rie ,. leſquelles à raiſon de vingt-cinq
fizuschaque piece , font parjour , la.
ſomme de dix livres. ' cy i0. _l.
Pour le pain de ladite Table à rain_
ſon de trois ſous par jour pour cha
que perſonne, py compris ccluydes ._
potages, fait pour les douze cy deſ
ſus trente-ſix ſous. v b cy 36.ſ.
A de ſemblables Tables le vin s'y
regle ordinairement à une chopind
par repas-pour chaque perſonne , ce
qui fait pour les douze cry-deſſus , ſix
pinces par repas , 8c douze pour les
deux enſemble , leſquelles a raiſon de
dix ſous -la pince, font' par jour, la
flamme de ſix livres. cy 6.1;
Pour les legumes, ragoûtsscen.
tremets , crêtes, ris de veau , foies
gras , champignons , morilles , mouſ
ſerons, tmſtes, artichaux; car
dons, oeufs, farine, beurre, lard,
ſain-doux ,ſel, épiceries , ſucre, oi
ï gnons
I
zs I. A. M A r S o N
, gnons 8c toutes ſorte tſherbes , qua
tre livres parjour. - ' cy 4., l.
a Pour le fruit 8c compotes auſſi par Ï
jour ,, quatre livres. c-y 4. I.
\
- Pour la bougie a raiſon d’ame_ livre
parjour,tant pour la Table que pour
la Chambremente ſous. V cy 30.1".
Pour deux flambeaux de poing, —
.. auffi pariour, trois livres. cy 3.1,,
’ - Pour le bois,fagots,coterers qu’il
faut en hiver pour la Chambre 8c
q Antichambre du_ Seigneur trente ſous
parjour. 4 -. cy 30.1.
Pour le blanchiſſage de toute la
Maiſon, ſans y comprendre le linge
du corps
i ' 'ment dudeSeigneur
celuyñ , mais ſeule.,
tous les Domeſtiques
A nappes ,. &ſerviettes de Table ,nap
pes', tabliersôctorchons de Cuiſine. -
&d'Office , qu’inze ſous par jour.
ñ ~ cy ,I 5 .ſ,
Total de la ſuſdite dépenſe , auſſi,
par chaque an , onze mille huit cens
quatre-'vingts livres quinze ſous.
\ JISSQLIËÃ. …
i CHA
REGLFIE. 29
CHAPITRE III.
:De l'Eeurie'd’un grand Seigneur,
Ôla depenſeà laquelle elle peut
montrer par_jour Ôpar an.
N grand Seigneur ne peut a
voir moins que de quatorze
chevaux" de caroſſe, qui ſont deux
attelages. y
ll faut parjour pour chaque che
val , tant pour le jour que pour la nuit
deux
ſon de bottes
vingtdefrancs
foin , leſquelles à rai — ſi
le cent valent
_ CHA
3; , .LA Maison_ ſ
CHAPITRE”.
ctDesiappointeme-ns des' principaux. .
Offmers du Seigne-ur, Ô- gages
de ſes autres Dorneſliques.
JE ne taXeray rien _icy pour_l’ln-ct
tendant , car il pourroit avoir plus
ou moins , 8c cela ſuivant ſa capaci
té, ou generoſité du Seigneur. Quant
aux autres Officiers , on leur paye or- …
dinairement par an , ſçavoir.
A Pflumoſnier, deux cens livres.
cy 2 oo. l.
Au Secretaire , trois cens livres.
— l l cy 300. l.
A PÊcuyer , quatre cens livres.
' * cy 400. l."
A chaque Valet de chambre, deux
' cens livres, qui pourlesdeuxfont la
ſomme de quatre cens livres.cy 4.00.1.
Au Maiſtre d’HOſtel_, cinq cens
’ livres. / cy 500. l.
A ?Officier d'office , deux cens
livres
A XEGLEHÊ. ‘ .33
e Iivrîesñ* '
_ __ - cy zoo. l.
__ l Au Cuiſinier , trois cens livres.
[- - ~ cygool.
J Acbacun des Garçons de cuiſine, r
ſoixanteôc quidzelivres qui pour les
~ deux font la ſomme de cent cinquan
te livres. .Î . cy\15o.l. ſi.,
e Au Garçon d'office , ſoixante 8c
quiuzelivres. ‘ ~ cy 75 .l.'
i 8c A la ſervantedecuiſine,
quinze livres. ſoixante/
cy 7 5.1. 7 -
A chacun des Cochers cent francs,
qui pour les deu); font laſomme de
deuxcens livres. ' ' ' cy-zool.
A chacundes Poſtillons, ſoixante i
8c quinze livres, qui pour les deux
font _la ſomme decent cinquante ;Ali-
vres. _, -_ cy 150.);
A chacun des Garçons des Cocher:
ſoixante livrœ , qui pour les deux
_font- Ja, ſomme
~ ſi de’ cent Vingt'
.cy livres.
I'2o.l. v '
_ -ó Abchacundes Palfreniersfloixame
livres, qui pour les _quatre font la
ſomme- de" deux- cens quarante h;
-C - vres
-\ K
32|. LA M A 1 s O NV
ñvres. ' ~ cy 24.0.1.
- Au Suiſſe , cent livres. cy 100.1.
.7 Et à chacun des Laquaís, cent
francs, qui pour les ſix font la ſom
meTotal
de ſix de
censladite
livres.dépenſe cy 600.1.
par cha- ſi
que an , quatre mille dix livres;
. . cy 4.010. l.
Quant aux habits des gens de li
vrées , c’efl une dépenſe particuliere
quite fait toûjours à la diſcretion 8c
ſuivant la magnificence duSeigneùr.
i (Peſt pqurquoydcomme n’ayant
rien de fixe , je_ n'en ſeray aucun dé.
tail ñicy. .je dirày ſeulemeutcncore au
fùjet desgens de livrées , q.ue ſouvent
on joint Fax-gent de leur vin avec
leurs gages , cc qui v,a toûjours à ,la
meſme dépenſe.
Toutes leſquelles dépenſes cy-deſï
ſus ſe montent &c font par» an Inſom
me de trente-huit
xanteôc mille neuf
quinctzclivres. cens75-1-
cy 389 ſoi .
Voilàtoilt çequilſie peut faire', 8c
toute PEconomie qu'on peut garder '
dans
REGLE"E._ .35
dans le gouvernement de la Maiſon
d’un grand Seigneur ,' 8c ſur quoy
> neanmoins on peut augmenter ou di
minuer ſuivant ſon intention , ou cel
ledeſon lntendant, ou de ſes Oeco- .
nômes, - ſe débaraſſer de tous
l Et ſi pour _ . les
*
ſoins 'ëperpetuels tant pour la dé en
ſe de bouche, que de celle de l’ ctcu.
rie, le Seigneur ou ſon'Intendant vou
loient en uſer d’une autre maniere , ils '
pourraient en faire marché avec le
Maiſtre dff-Ioſtel J ou telle autre per.
ſonne quïlsjugeroient à propos, ſili
Vant 8c aproclaant du preſent état.
ſ
_f _LA 'MA !SON
"oit 'A iïigTjeae ſſV. —
k Devoir ile tous les Officiers?? D0
me/tiqzies cy-deflus , Ô cc ques
chacun e/Zobligeſde ſpa-voir, à'
- - -O4e,_faire en particulier i, pourbien
,,. - [er-vir &contenter le Seigneur à
qui' its appartiennent. ~
DE L-’AUMOSNI_ÉR.
~ A charge 8.; le devoir d'un Au
molnier regardent principale
' ment .lc Service Divin 3 ,qu'un grand
Seigneur fait faire dans ſa Maiſon z
8c dans cette qualité il a la direction
— de la Chapelle, &le ſoin de tousles
-Ornemens ſacerdotaux. Pour bien
8C dignement remplir cette place, il
_ faut qu'il ſoit honneſte homme,
_ſans reproche , de bon exemple , ſça
vant pour inſtruire , grave ,ſans fa
milial-ite, pour imprimerie reſpect i
8C la v neration qui ſont dûs a ſon l
ñ, caract re z il célébre la Meſſe aux
heu
*one-d
n E dr, E' n. ‘
heures preſcrites ; fait la Priere ſoir
8c matin , où tout le monde de la
Maiſon doit eſtreappellé, tant le
Seigneur, que ſes Domeſtiques; be
nit les viandes au commencement des '
repas, &rendgracesala fin, _il doit
auſſi careehiſer les Domeſtiques , les
inſtruire charirablexiienr , veiller à
V leur conduire, prendre garde qu'ils
ne manquent poin: de faprocher des
Sacremens aux. quatre Solemnitez de a
Pannée , les corriger des paroleſa
les 8: deshonneſtes , leur défendre
de la part du Seigneur les-frequenta- q
tions dangereuſes ,~ Paverrit de leur
ï bonne ou mauvaiſe conduite 5 8c
pour le dire en un mogil doit en avoir
ſoin comme leur Curé domeſtique , ~
8c neleur rien ſouffrir ffiirregulier_ ni
de contraire aux bonnes mœurs.
38 'LAMÀLSON
CHAPITRE. VI. -
i , De l'Ina-Mani. z'
CHÂPITREVII.
D” Secretaire.
l ILf-aut , _de mêrne que Plntendant ,
qu’un Secretaire ſoit bon Prati
cien, &verſé dans le Palais,- 8c au
ſur plus homme de probité , incorru
ptible, diſcret 8: prudent , attendu la
dépoſition du ſecret dont le Seigneur
luy fait confidence. Il doit avec cela'
ſçavoir
A ,- ~REGLE’E.- 4,3
ſçavoir bien écrire , ortographier,
chiffrer 8C déchiffrer toutes ſortes de
lettres 8c caracteres ,à dont on ſe ſert
dans les lettres pour tenir les nego
ciations des affaires de conſequence ,
ſecretes 8c hors de la connaiſſance du
vulgaire. Il eſt encorede ſon mini
fiere .de ſçavoir bien faire 8c dreſſer
toutes ſortes de comptes ſuivant les
choſes qui luy ſont commiſes; ainſi
que de donner le 'bon touràune let
tre ſur peu de mots qu’on luy aura
dits ,ou pour faire réponſeà quelque
autre , en quoy il doit êtrejuſte 8c ſin
ce re), ſans y rien ajoûter ny diminuer
qui puiſſe en alterer le ſens, ny pa
roiſtre changer en rien la volonté du
î Seigneur. Enfin il faut qu’il ſoit vi
gilant , prompt 8c actifà faire les ex
peditions quilui ſont ordonnées , afin ñ
que perſonne ne languiſſe aprés , 5c
que le Seigneur ſoir toûjours content A
de ſes ſoins 8c de ſon application
CH A:
l
l~ JH." _ ,LA MArsoîN_
o APIÆRE V111. z n
Dé PErug/er.
A charge &Ecuyer tient enco
- re le haut rang parmy les DO—
'meſhqiles les plus confiderez d’un
ñgrandäcigneur. blle regarde le ſoin
de comm nder à. tous les gens de
livrées ' pour cela il doit eſtre fort
diligent 8c ponctuel àſe lever matin
pour fane-lever des Cochersôc Pal
freniers , 8c leur bien faire panſer les
chevïux, enleverlalitiere, nétoyer. .
l’_ Licuriqenvoyer les chevaux à l'eau ,
voirlny-meme ſi leurs pieds ſont en
bon état , 8c s’il n'y manque rien;
donner ordre de leur laiſſer manger
un peu de foin quand ils ſont reve
’ nus dela riviere, avant quedeleur A
donner Pavoine, laquelle avoine il
- leur fera donner en ſa preſence , aprés
avoir eſte' bien vannée 8C näétoyée de
toutes ſortes d'ordures ,' prendre gar
‘ ‘ , de
diner-ESE.
A desïls la mangent 'ſ- n'y
bien, (Si-s'il 4.5 k
4.8 \z LA MAISON -
de Pinſpection qu’il
l vaux. ſiIl ſaut auſſi a ſur les che
qu’il ſoit de bon
air ,qu’il ſçache bien parler pour aller
complimenter quand cela luy eſt or
donné, afin de s’en tireravechon
neur. S’il n’y a point de Gentilhom- p
me ,' il doit recevoir les gens de la ſui-i
ce de ceu x qui viennent- rendrre viſite
au Seigneur, 8c leur tenir compagnie
en attendant qu’ils ſortent.
ï
CHAPITRE IX.
De Pages. ſi
\
)
~, / .x
l. '
l
l
ct nflflſr ‘-PQŸKË(!KB
: GXLXEÏÊ-
1 -fautsatuäitpendantiæ,
A …I ~
Du Géniílbaſſíitme. ct ſ
:l r; - _.;ſſ1;'}*i.". '—". .Î
devoir 8c fonction d'un Gen
t ommen vauprésÿdu. Seigneur
_ eſt de luy tenir compagnie, 8: faire
les honneurs ..de la -Mailbn 'z edü-Ihtieg
, viennent
tenir les perſonnes dcqnalitë
!rendre Viſite; qurlùÿk
zctluy donnerh.
main lorſqu'il eſt -malade ou ine-omar;
modè, ‘ 8c l'accompagner àla chaſſe'
8c ~à. la promenade; :dllfaut qu'il ſoit'
lettre*: ordinairenítèntzquand onc
prend …un Gentilhomme .on ïchereher
.'~..ë. - D ñ une
ï
5'0- LA-MÂAŸI SON ~ _
unev "perſonnel de? ſcience lôcî ſpirituel-ë
le!, qui ait 'toûjours quelque choſe
&agreable danszſnñconverſætion , 8c'
propre 'à' aller compliment-ar les amis
du Seigneur ſur tous_ lesſqiets qui ſe
peuvent preſenœln_ Quandllc Sei
gneur montéàclhïevalr, il a toûjours
le meilleur cheval aprés luy g il mange
à ſa table , 8c pour tout dire en' un»
mot, c'eſt ſacompagnie 8c ſon fa»
Vox-j, ..-. …ÿ-.ſſz H .O
g cHAPiTREXſſI,
…M ' . , /i 'a ſſſiH VI l..
REGLËEÎ* çr.
Etrangers , 8c plûtofl_ demander ſonë
congé, 8C ſortir de la Maiſon , que d’y
' ſſneſte
rien faire
dansñdïndecent
mille choſes8c, où
del’on
mal-bon.
pour.
toit le vouloirſicommcttre. Il faut
auſſi qu'il ſoit adroit, 8c Ïapplique
à _bien faire lcsbommiffiolïs que l'on
luy donne; _qu'il (gache écrire , ra..
ſer, pçigner , 5c Encſmc cqudre en”
cas de beſoin , qu’il aitlbindc tenir
les habits du Seigneur bien propres
8c bien nets, &ç de ;bien faire ſon ſiË;
8c ſa chambre. Il faut .encore qu'il
ait_ ſoin du .Cordonnier , du Tailleur ,
du Perruquier , duC-happcllier.; du;
Marchand de bas, du_ Kubamcr' 8c
~ autres , 5c prendre -garäe quüls ne
trompent point dans ce qu'ils fpnt_ ,
— à fourniſſent nu Seigneur.. 1l dbit"
'de meſme avoir un grand ſoin de'
'tout ce que d’ailleurs il peut avoir
entre-ſcs-mainé, 6M- tout des armes
du Saguenay-comme épées, piſtolets,
fuſils 6c autres , Bordel-rendre bon;
., v — = Dï"2ñ. compte*
52 V ñL-À ctMAISON
compte
pour la de -l'argent ainſi
chambre, qu'onquedes
luy donne
aud ct
_tres choſes dont ileſt chargé ,- 8C avec
cela , qu'il ne ſoit point yvrogne,
joüeur , ni jureur , afin de donner bon
exemple aux autres Domeſtiques-z
quoy faiſantil eſt eſtimé dti-Seigneur
8c de de-parvenſiir
quer tout le monde , 8c ne peutà' quel
quelquejOur man
DuÈGarde-meuble , Tapiſſier, ou
Concierge." . ~ ~
IL y a beaucoup de Maiſon où
une ſeule perſonne occupe ces +
trois Charges; .dautresauffi où elles
ſont partagées, et Où chacuueaſon
- Offi
V .i-REGHEE. 53
Ofiicierz_ c’e\’c ſuivant le travail 8: la <
commodité du Seigneur. Le devoir
de ccluy qui les exerce toutes enſem
ble, conſiſte en la garde de tous les
meubles de la Maiſon. ,deſquels il eſt
le dépoſitaire , , 8c dmc il doit avoir
ſoin de les tenir bien proprement , de
les remuer ſouvent, 8c de les changer
de lacede temps en temps,pour em
pe cher la vermine qui ſe peut met
tre dans les tapifleries , couvertures
8c autres meubles; &ſur tout bien
ôter la pouſſiere de peut qu'elle ne les
gaſte. ll doit de meſme ayoir ſoin
de bien ranger ſon garde-meuble ,
afin qu’il ſçache &trouve toutes
choſes à point , lorſque l’on les luyq
demande 8C qu’on en a beſoin. ll faut
encore qu’il faſſe rebattre les mate
lats , racommoder les tapiſſeries , les
chaiſes, les cables 8c autres meubles ,
s'il y en avoit de caſſez , 8c qu’il ait
ſoin_ de bien couvrir les tableaux , ta
piſſeries , matelats , couvertures , lits
î cle_ plume ,_ traverſins , miroirs, 8c
~ D 3 ~ tous
5 4. .LA MA rs o N
tous autres meubles où il ny a de la do
rure. Il faut auſſi q'un [cache rentrer
les hautes. liſſes , 8c autres choſes
conceruans les Emmeublemens , 8c
qu'il faſſe ſa principale affaire de te.
nir le tout enbon état _, 8c d'en ren
dre bon compte toutefoiszôc quantcs
q u’il en ſera req~ uis , ſuivant le me;
moire qu'il en doit avoir par dcvers
luy. Quant aux appartement 5c meu
bles tendus, il doit auſſi en avoir un
ſoin particulier , 8c les bien balaïer
8c vergetter
oſier tous&empeſcher
la poudre les _jours pour en ~ i
que les
araignées ne s'y mettent , 8c prendre
garde que les ſouris ne gaſlent les
tapiſſeries, 3c que les vitres-des cham
bres ſoient toûjours bien propres,
bien nettes, :Sc bien fermées. _ll eſt
encore néceſſaire qu'il \gache lire 8c
écrire pour tenir memoire de toutes
les dépenſes qtfileſt obligé de faire ,
8c *pour écrire les noms des perſon
nes allant 8: venant en ?abſence
du Seigneur. Way faiſant 8c ſça
chant
— i
zxzEGL-HÎÆ-,ñ .t ' S5
chant bien monter !JUL-faire ,mangez
lcs licssc bonnes de tousesſortes. ds
manieres ,oune luy peut rien_ demand
der davantage , 8c ;voilà tout, ce ?qui
concerne ibn devoir; '_ _ _,. ,. ~
REGLËE. î 5.7 ‘
ces çhoſesſuivant les temps 8c ſaiſon ,
8c prendre là-deſſus le meſures né
ceſſaires pour Putilité Sc profit; du .
Seigneur. Il faut qu’il en faſſe autant
avec' un Charcutier pour qu’il le
fourniſſe de lard ,' de ſauciſſes , d'an- \
doüilles , 8c autres choſesconcernant
les entremets , ainſi ue du ſain-doux
&du vieux oing. ll autauſſi qu’ilſc
connoiſſe en toutes ſortes de légu.
mes, d’entremets, de fruits , 8c de
confitures pour en acheter , 8c en fai
re ſervir ſuivant les temps 8c les ſai
ſons. Il doit encore _faire _marché
avec un Epicierpourle ſucre , épice
ries, bougie, flambeaux de poing,
huiles , -Sc autres marchandiſes né
ceſſaires 'à la Maiſon; 8c avec un
Chandelier pour la chandelle. lleſt
aufli de ſon devoir d'avoir ſoin du
ſel , du poivre,du clou,de la muſca
de , dela canelle ,du ſucre 8re. dont
ilfautinceſſamment-àla Cuiſine 8c à
l'Office, pour en .donner quand of:
'luy en demande. Il faut encore qu’il
D Ë ait.
l .
$8 ‘ LA MAISON Î
ait ſoin des bateriœ tant de ladite,
Office que de la Cuiſine, qu'il les
ſalle racommoder Iorſquîlen eſt be
ſoin , qu'il en remplace les pieces qui
pourroient y manquer; enfin qu'il _
les foumiſſe de toutes les uſtencilles
néceſſaires , comme mortiers , pi
ions, tamis, étamines, chauſſes 8c
autres , ainſi que de balais pour la
Maiſon. Il faut de meſme qu'il ait
encore ſoin d'avoir du bois pour la
chambre &pour la cuiſine, comme
fagots,cotterets,buches 8c charbon ,
8C faire diſtribuerle tout par ſon Va
ler,ou autres gens àſa poſte,& pren
dre garde qu'il ne s'en conſomme
tropàla cuiſine. Il doit auſſi faire
marché pour l'avoine , le foin 8C la
paille, 8c en faire les proviſions né
_ ceſſaires dans le temps qu'il y en a
la plus 'grande abondance 8c que le
tout eſt à meilleur marche'. C’eſtà
luyde donner 8c de fournir auſſi pour
Phcurie toutes les uſtencilles neceſ
ſaires , comme pelles ,fourches , étril
135 3
. . J. .
.. .
.ï ñ d .
d II I. | I .ï
. I..)
Il"..
_k !ï v
I
,tt EHI’
.
\. .
- a
. z,
c
,. r .
.. ,
. a
~ .
. f . \ ï
d_. I
h 7 . . . \\
. .
.
.
!Un D‘
I
\
I’
\I
d I
u.. z I .
ï . . .Il
, S
. ï ro a .X Id
O
.
H ..
. .…
. . d
.
N. . 4.44.# .ddr P «FÂAO 5.0.4
ï Soc 00W r d e Id
I Ã
. -
ï ï
_
a
I r.. u.
a u. .d 3/ n.
ï !I
\d\
l'1‘): \I inf*
\
I4"
. n‘
...Ethias-d
\Ill-aſ
\\ d Q
p
A' ns da.
ï ‘x, l
.. ,
O S
l .ï .ï n
..l . :-a
. .
. a
ç —
ï . a
. \
. ì
. - s
U. fr .. - \\ s-
(x -
I ‘
.I, d*
i ,. ï.
ï)
Y f‘
\
RMèWvfflwLNÃäÔ-W 03.1 .NN, MNWNHQNMN MËMWÜ
XE,GLE’E. - ' 59
les , épouſſettes ,ſceaux , balais , me
ſures ,vanettes , chandeliers , lancer..
nes ., " broſſes , peignes, 8c generale
ment de tout ce q~u’on Y peut avoir*
beſoin.
Enfinil faut _qu’un Maiſtre d’Hô.
a tel ſçache regler 8c diſpoſer les ſer-q
vices de toutes les differentes Tables ‘
dont le Seigneur pourroit vouloir
eſtre ſervi. Par gexemple, àune Ta
ble de ſix couvers , 8c pour premier
ſervice à-diſner , on ſert ordinaire
ment un grand potage 8c deux en
trees.- . . .
Pour le ſecond ſervice, un plat de
rôtsz deux ſalades, 'ou deux petits
plats de ragoûts , ou &entremets , 8c
quelquefois les quatre enſemble.
Et pour le troiſième ſervice , un
plat de fruit 8: deu x compotes.
Pour le ſoir à ſouper, 8c pour le
premier ſervice on ſert__un plat de
rôts, deux entrées :Sc deux alades;
8c ſi l'on veut, on releve les ſalades,
8c l'on ſert à la place deux petits
* plats
ï
60" Ô — .LAſi MAÏSON
plats 'ou aſſiettes &entremets 4,- BC
quant au fruit, c'eſt de meſme que
pour le diſner', un plat de fruit
deux compotes.
VILLE DE LYoù ſi
_Ilblíom dnPalals demis A
VILLE DE LYOÏW
Ilbliom du Palais des Ax p»
REGLI-FE. .61
\rr
6z L A- Mct-A 1 So N
Pour le ſecond ſervice , dans le ï
grand plat, une groſſe piece de tôt-z' . ï
dans les deux moyens , du moyen il
rÔt ,' dans les deux petits _, des flancs ,
du petit. tôt , dans les quatre autres
petits plats., quatre ſalades ou petits
,plats (Fentrcmets. — z-ñ i < g .. z
î SiPon veut un ſervice cntierdïan
trcmcts a" on .mettra .dans le grand
plat, un pâtéoujambon, ou un plat
en aſſiette d’entrer_nets froids; dans
un des moyens,
ſi \Faim-e .dela
q_ du .blanc gelée_.’ , dans
mangé 6c dans
les
deux petits plats , .des flancsgdes arñ
tichaux _frits _, Atout-tes ou creimes ,
dans' lesäutëresîqhätrepetitslpiats,des
ragóûts d’entremëtsïehauds ;j 8e dans
les quatre aſſiettes, gitan-e penſera;
I. amende-morilles,- mouſſe-tons, truk)
es ou camions ,- ou autres- choſes !UL
varäz laFaiſan ;ñ &la täntaiſiedirMai-ñ
IPrÇtSFHE-&eïl êqduüslifinietïſiſ ' P» ’>
' î bt pouſirle deſſert, 'un grand plat
îou- corbcilledefruitçrud, 8c iîesëdeuîc
moyens,de ſec , ou le grand plat, ,
— ~ ec
REGLEfi-z.,de crud , ctſſlcà
— !ec :8: les deuxl-moyens 63
deux petits , de flancs, de ſec, les
quatre autres petits plats , de liquides,
de fond ou en porcelaine , 8:' les qua
tre aflîettes hors d'œuvre , de fraiſes ,
defi-amboiſes , de gorſeilles blanches
rouges grcnées , ou bien de fromañ_
ge, ramquins , degauffres, .depetit
métier. , ou de petites courtes de fruit
ou de creſme _, le tout ſuivant les ſai
ſons , 8c laOfficiers.
telôſicdes fantaiſie du MaiſtredÎHô
‘ ñ -‘
I
-
J\l
ul..
…
ï'
u..
,d'il
n-:1,
…sb
I‘
' "def- ï
.pp
_ ,,~ _E _G-.L E' E.; 67
dans'ceiuy du _milieu une tourte: dans
les quatre mpyens 'plats _. quatre en.
trées,dans les _deux petits , des flancs ,
deux ſalades: 'dans les quatre autres
_ petits plats , du petit Fôt : 6c dans les
douze entrées
ſi petites aflíettesouhors d’œuvre ,
ragoûts. de
- 1 e .- ',9 ſ
68._ ~Lſſ1ſi\.MAts’_oN_ v
8c quatre entrées; 8c dansñles dix af.
ſiettes cinqrntrées de viande , 8c les
~ raves
cinq autres de melons
,. 8c dautres , de (eſimblables
choſes figues , de
ſuivant la ſaiſon. A -
Pour le ſecondſervíccjtroís grands
plats de gros rôt , 8c dcuxîde moyen:
quatre moyens plats de rôt ſuivant ,
8c quatre de petit rôt: 'quatre affietñ
ttes de plus petit rôt -, Stflſrxfalades.,
Pour le 'troiſieme _ſervice ., 'trois
grandsd’entremets’en
ſ deux 'pïats de gros porcelainez
entremets z ou
8c
\CS
. r. n'
I
.. a ,
E LYON r . a
'dis des Artj .
a pa!
a'
,1
.-'/‘
-\
p.
REGLËEg \ a ~7i
tes, ouœufs, ou creſmes: les huit
grands plats', quatre- dîentremets'
chauds, 8c quatre de froids, , 8c les
l dix aſſiettes , fix de ra ſtchauds;
8c' uarre &entremets oids.—
ct platst du milieu
pour ,. trois
le' &uit defruit
, les cinq crud,
petits
8c deux de confitures ſechesôc finesë;
les huit grands plats, quatre de fruit
crud , 8c' atre de ſec z Çc les dix
aſſiettes , ' ix compares , &quatre de
creſme, fromage, fraifegtfram-boi
zflzs, groſeilles tou ou cerneaux ,~ le ~
tout ſuivant Iaſai on.
_winnie-re de ſer-im*J ladite Tdbſtſe
r äflïï-_Pïï
‘ Pour le premier ſervice , les cinq
petits plats-dir nrilicu , trois de mîoyen
_roſt _, v 8c deux moyennes .entrées , les
huit grands platszquatre de gros roſt ,
8c' quatre groſſes' entrées ;y les dix aſ-z
ſectes , quatrede petit teſts: ſix ſad -
.lades- . 7
‘ .É 4e ~ > L’en
I** ' .T-ſi.- . , -—
73:. zL-MMAËSON -
' z_ Lïentremets @cle deſſert de même
ſ _ ,quïèijdiſnery ,zou de.
piece-il plairaraqx quelle de
Officiers autre
les mae
de',
guiſer. __ ;.,‘._;;…_. …t '_
,ſi ,Souvent ces Tablesîllà. ſe ſerv-ent_
?niſi-tm ambigu 8C principalement
_ï _ …i z_ -
le ,
zoirz
z .yToutesñ-,leſquellcs IablegfigiÎrées
çyudeſſus
ſ Ugres comme ,. ſeſſervent les jours
les joursîgras mai.
, la friture
8:
1e -_ lescoilrboiiillonss'appellent
poiſſon _autrement ,säñſiippelleRôc
En.:
trée , 8c Pentremets ſe compoſe_ de
légumes, d'œufs, ô: dautres choſes
approchant; ' _ i
CHAPlTRſiE XIV.
;De ?Officier dŸOffitc au ,S-iiſzäiiſrſnelier.
CH AIPIT RE XV.
Du Garçon ÆOfftce.
O ESAU" 1 L y a un Garçon
dîOffice , ſon devoir 8c fon-
&ioneſt detenir l-a vaiſſelle d'argent
bien propre , de la compter ſouvent ,
8c entendre compte à.' POfflcier .Mai-
ou g
76 LAiMAISON
oſiHAPiTRE XVI.
_ DeÏEcuyer de Cuiſine.
~ N E des principales qualitez
d’un Ecuyer de Cuiſine eſt la
proprete'.
'matin Pour cet
en entrant effet
dans il doit lej A
ſa Cuiſine
voir que tout y ſoit en bon ordre,
~ 8;
/
i \q _ p ' R_Eic;'LſſE’E. j 77
8c ſes tables, 8c ſon ,garde-manger
bien propres
fait, 8c bien ſon
.il doit mettre nétoyez
pot au,' ſifeu,_
cela
‘l
.‘ _ÎIHAIPITRE Xvii.
rA-yderïzuiGartſonr de Cuiſine
Cuiſine eſt de commencer le
matin à bien nétoyer 8c balaïer la
Cuiſine,jetter de Peau par tout , bien
ranger 8c écurer la baterie 8c autres
uſtencilesz bien laver 8c nétoyer la
ſ vaiſ. i
'- REÔLEÏËL_ ~ Fr_
vaiſſelle d’argent avec_de l'eau de ſon,
8c Pécurer quand il en eſt beſoin avec,
de la cendre de foin , ſans ſe ſervir de
grais nydeſablon z car la cendre de v
foin ſuffit pour' Péclaircir quand_ on
s'en ſçait ſervir. . Pour oſier les taches
qui ſont quelquefois dans la vaille-lie
par levaiſſelle
lerla moyen des8c œufs., il faut
y mettre, moüil >
àuPſſinſtanc
de lacendre bien rouge, la laiſſer re
poſer &c l'écrire: aprés.- Cela oſte les
taches ſans qu'il y paroiſſe plus.. Elle
doit auſIi balaier tous lesjours 'la ſalle.
à manger 8c la grande montée, bien.
éplucher les herbes &autres menuës
beſognes qui ſe trouvent à faire , 8c
aller 8c revenir de tous les endroits Où
l’on Penvoye. '
CHA.
5872m à e “Li-JM Aïfvſoizzût ſi
A CHAſiPFTRE Xïxñ e
A \ '
* Rendre-Ai
Eîdevcir 8c fonction d'un Ro
i , tiſſeur dome-trique d’une-gran
: Maiſon 'eſt d'avoir ſoin crade-xa t
ia' Vallée ,- 8c de ſçavoir choiſir les
Viandes mortes
iſidù Seigneur, H 8c vives pour
dbitauflîſſ la Table
ſçaívoir bien +
gouverner &engraíſſer .les "volailles,
- tuer 6c habiller routes forces de vian
des', “ſurtout 1e 'gibieiz bien' piquer
8e déguiſer' toutes les ſuſdites Vw:
î des, 8c ne point faire de 'dégât du
lard. Il faut encore qu’il~äit ſoin” de
tenir les viandes en blanc prêtes pour
les donner au Cuiſinier lorſquïl les
luy demande ,' de rendre compte tous
les ſoirs au Maiſtre d’H0fiel des vian
des qu’ila délivtéesà la Cuiſine , tant
pour boüillir que pour les ragoûts 8c
rotiſſerie z 8c s’il y en a qui periſſe nt ,
Yen avertit afin de les faire paſſer les
' pre
1 _ -A?AMËHÏÎÏEH
DOPWWÜË. 1g A_ F?
…ZWÏQVJQPÜ
~ dHl-loflelzçôäfiñäsgzçiiëänekquspar- a
~ tëirccdlicrçmczzqà.
_ſſqlïiflſiflſ
ÇQBŒÜFËHÏQÜS ct
4
84. i Ln MAÎSÔN
~ zéiÔœpbſſendrÛgntiiÛ-Ã-&QBÈËQÏËË-ÜVŸ
que JeÉIſiLSÇEËdÉJIWRCſſÎDWËTÊ-[Ï
,:. ;pſg qtſilsdètraeyentùſſ, [EMG
. ' ere-aider _param œrdîamèg “- 3139)'
»L
.
\.‘
?HAY
I
. ' ſſEIGLÈEE
- 'ſi - ., - . _
.Il
ŸCHAÏŸI-TREÔ-ſſſiiiiſivll. >
c-\
. -’ 'in DnPaflillan.
~ 'ct EdeVOÎrBVE-fonction d'un ÏRç-b ï..
ſſ' _. ,CHA
.FF-QPFiF-,ñ ^ 9x
î
;T1 '-
_ I.-— l)
._. l_ .x
_v.
-l
ñ …LÎ-ñ l… ,__}_*__' '~ _
"ſi -ñ l I l! :J14
'Jn L ri I):
u.: _. .- .: . .L ...-1 u;
L.:
XEGLEÏE; : v
-î-í
'CHAPlTIÀE-Xklvr. a
J*
- Dés Laquais: -
E devoir des Laquais ,d'un
grand Seigneur eſt d'appren
dre 8c de s’appliquer à le bien ſer
vir, luyeſtre entierement fideles ,Ge
tout voir, 8c tout entendre ſans rien
.dire qui lùy puiſſe préjudicier. Quay -
que leur état ſoit des plus médio- a
.cres_, cela n’empeſche' pas que la
ñ vertu ne s’y puiſſe rencôntrer z &c mild
le gens des plus élevez dans les affai
res en rendent un aſſez bon 'témoi
gnage. Pour .donc tâcher d’imiter
ceux-là , 8c d’atrapper quelque _choſe
de leur fortune , il faut qu’un Laquais
ſoit adroit , honnête 8c civil à tout le
monde; qu’il ne ſoit point jureur,
.yvrogne ny débauché; flateur, ra- —
porteur ny menteur , qu’il n’aban.,
. donne point le Seigneur quelque
part où il Puiſſe le mener ; qu’il ſe
- gar
L ,if 1M À Î- @au
"Si
garde de s’entrctÊſ1ctir.jÎ1ſïx²:!l$…?…YÊÇ qu:
que ceſoit des affaires ſecrete? dpnt-il l
, - ourroitavoir connaiſſance; qïfilaic ;
bien ſoin de tous ſ95 intereſts autant
~ que ſa _condition le peut permettre ,
qu’il nétoÿel bien fes 'ſouliers 3c ſes
bottes lorſqu'il ;faut qu’il lexsfaflî.,
ï-quïil , rebienle flímbenupôt qu’il
ſefa e un Ëincipe de toujours bien
Tabëirà-ſon - euyerentoutce quïllui
' &commande 'pour 1e ſervice du Seid
gfldlſſzſi? 82 d'offre ponékuel auxordœç
du Maiſtre dff-Ibſtelaux heures des
repas 'pour ſervit-à porter les viandes à
ſur Table. 1l doitauffi prendre garde
6c s'appliquer à bien hire les icons
millions qui luy ibn-t données , s’en
acquiter avec adieſſeôc diligence, &c
en raporter une réponſe exacte 8E fi..
dele , &c ſur toutes-choſes bien garder
- le ſecret. .C'eſt par-là qu'un -L-.aquais
_parvient à quelque ïchoíede bien plus
conſiderable , .Sc qu’il oblige le Sei
gneur à luy ſervir däppuy 6c de pa
\ron tout le reſte de ſa vie. .
l CH A
.ñ .ÎËg-_Gt-.Ëîn, .; . 95.
I l-IAÏŸÎÎËI-Ïl* XXV.
Du ſzîdrdeſaitr.
î x
~ v — ï ?tique
E jardinier eſt ſouvent
de lzſixMaiſon d’undome
grand
Seigneur , 6c ſouvent il ÿeſt auffi m;
un autre pied. Quoyñguälea [gie,
8c d'une oudîautrc manmre , ſon de-ñ ~
Voir eſt ~d’avoir foin du jardin led
qu'on luy en a donné la conduira.
.ſi H faut pourmn:
Pägriculrure cet.pour
effetlesarbres,
qu’il ſçache
que \
‘ pourles fleurs; &quîilenſçache orñ
ne: le jardin ſuivantles temps 8c les
'faiſons , 8C deſſein dïceluy; qu'il ſe
connoiſſe en toutes» !Orres de plantes
Sc toutes ſortes .dc fruits; quïlſça
che bien greffer 6c enter kânt cp
fente qu’en écuſſon fin-“les arbresêc
íauvagcons propres
me poirlerssc à cetcffet
cmgmciers , com
z quîilîtíexæ-ſi
ne toûjours ſes parcerres bien "pro
pres , quïl conde les buis) daqs le
temps
96 La MA--isoi-TI
temps convenable ,_ qu’il ſeconnoiſ.
ſe bien en graine ,j en oignons , en
cayeux 8c fleurs rares 8c étrangeres,
qu’il les ſçache bien ſemer 8c plan
ter pour renaiſtre au Pintemps: Il
faut encore qu’il ait ſoin 8c ne ſoit
point pareſſeux d’arroſer ſon jardin
autant qu’il en eſt beſoin dans la
grande ſechereſſe , _ſans quoyles plus
belles fleurs font une triſte figure , 8c
ſe paſſent ſans preſque aucun agré.
ment. ll doit auſſi ſçavoirbicn pré_ j
parer le terreau tant pour lespran;
gers que pour les fleurs tardives , fau_
te dequoy ils meurent tous , &x ja_
mais iſarriventàbien. Il doit pa_
reillement ſe connoiſtre en orangers
en bien nécoyer les punaiſes , empéi
cher que les fourmis ne les gatent,
_ — prendre garde .de-ne les point trop
mouiller, de peurde les faire mou
voir , 8c' les mettre l’Hyver dans la ſers
re , 8c l'Eté au dehors. llfaut encore
qu’il ait ſoin de bien nécoyer les- allée
' &avenuësdujardin , de tailler les ar
bres j
ſi ſi fflsïfflïèéèâëbersaíſ' '~'
a läläüfiëäëzàîê ifflhſicärj.
herbegäiÆr9nÊYÊñ.raHWm,-=Mñ
5S1 ,a ...r SÏFÏÊSÊÎËP-SHËÛÊËŒPSÏ
ain rque
avoir les_ pärcerres.,.-Il1,_do_it-_.
ſoindé fuſiméi- Te pied desauſſi
ar
brçE. &Wien Ïd=.—zÎ-²r.!-ïiis, ënsëgcnzuioís
ans- @E FP 'oſier c191 'cam-,
baraſſe trop», 8c qui empelcheque le”
fruit ne groſſiſſe , 8c ne trouveſſa"
place; comme auſſi de bien ſarclcr les
parterres , en oſter les méchantes her.
besqui étouffent les fleurs, 8c bien'
nétoyer 8c tenir en bon état les baſ
ſins , SC jets d’eaux , s’il y en a.
Il faut que lejardinier ſçache en-..
core faire un bon potager , ſemer ,
planter-ô( faire venir toutes ſortes de
légumes, faire de bonnes couches
pour faire venir des melons , ne point
laiſſer ſon jardin manquer de rien,
avoir des artichaux, ccléry ,Sccar
dons, &toûjoursdes ſalades ſuivant
le temps , tenir le tout bien propre
G 8c
1 Sc; . i* .. _
Hddëïóufesſifvffesî-dê &de; i
;ï-“Îïszñ'biéir 'eſter?kes
&feuilles &ë ilífizzçgóns ²8c_ îæíííe.
Ri?? VI' i ÏÔÛVÛFLÏŒŸP PT! îÏÔSŸ-Ÿſiflïâflâ
d". îïmageäùäïiäîflíns-íô?fontperír ‘
ce_ rltiîóirycheriÿ ;ie plus* “"1”
'ï ,p.5 ſi.; P t
».1 I
J 3:. pl'. _
ï. I
Q
f.
.
‘ .
ſlkrl] ï
.A ï I
T3. 3H4… .c ,O c
ï
_. qu; ..va l *T . ~
g. -ſ I ï - \ï l.)
I , . ' x. n
Y LIV N DÎ -îſ î
ñ , ui *zijn-dirt \
' -CH'_-À’Pñ:~r—nÊE.:Bnirfſi«hiEnſ) :
ï" - ' i! 33 ZWŸJÏÏË( mix
_ . .HAN
ſe marie D !Îïxgïflïxd-SÊÎÆ
, ou QÏŸ--Fÿſifflffliaÿ
' -ſaËMatſOÎz MÏHŒËHËËLSŒDËÆW '
a pages D' 8C V°ÎCY …connus-Yutz :ŸEJîÂF d
qtneoluyzdënmläänzsædfflſxêfiœ HOW ~
poſé: a , - —Î..-...—.i"»-.dñzizvnn'
.Sçavoir, , a 1 -' a, Y-.b ,.' îïſâlJ &Ï
4 î-\_.,"T~ z ..Y .
Diane Deznoiſellesuivancez. r)
_HugeJ-ïemmedeClÎ-ambrcs —- - T*
A - …ïunñlaktdù _ ~
p :oo LA M A 1 SON
D’un Maiſtre dT-loſtcl, ~ ., e
Dîſiuſih Cuiſinier, _ *î ….
*D’un Qfficiern - -- ñ
D'une Servante de Cuiſi nc ,
‘ De 'quatre Laquais , “- .
\DîlmCochen _' ~ - —
'ſſDÎun. Poſtillon; I ñ' - l J
Wah Garçonde
De ſept Çéícher,
Cheÿaùkſſde ’
caroſſe, 'x'*
Et de quatre
monterksſi Chevaux‘ dc.ſi ſelle
Oſifflctciérs. ë' ~ ‘ pour
Quand .il y ades EnfansJç nombre. _
_des Ofiîçiers 8c Domelïíques, au
ſiäffiëfiîc encói-e , e 8è Ponpne ſe ah
ſóliitflèríï piſſer - Cà*
- ciers
-— "En,î -uamzjauxjgages tant deSOflï
mesgqffiamæres gensëôc Do
meſtiques delarMai-ſon de lit-Dame,
miey ce n'on leur .donne ordi-irak,
rementzïëavoir., .. ' _ . .
A-“lffiïcuyerſrtehtécusa _ CËYËDÔ. l.
A la Demoiſelle ſuivantedeux cens
ñïffrancs. , - cyîa oo. l.
i Ala : .Femme de * @bambi-e J* :v-cgnt li
Îçvres. ~ [Î-ct _ .cv-road,
Au ;Valctëde Chambre , idcuxzèms
ï livres. a "Gy-zoo, l. ‘
Au ?Maiſtre "dîHoí-ÆESI. , cent ſi :ccus,
A"iñiíflfiicierœóſiiiceidnquanîeeeus,
' ' cÿgooJ. l
. / \lcybiî-ÏHŸŸI'
Au Cuiſinier , "deux Teens francs;
— *A la ServantedeCuiſine -,' »ſoixante
wlivres… a ~~
— AuCechei-;Îzenrſtfmnee cyóml. ſi
cyrood.
AuBofiillonzvingtécus… 'oy6o.el. ;
., qu; v . c: I. -'
Au
REGL TEL _
- AuGarçondu Co er, vingt éc~us.
cy 60. l.
Aux Laquais , cent-francs chacun.
cy 100.1.
Ajla Gouvernance des Enfans _, cent
;livres cy Ioo. l.
"A-laNoixrrice, centécusparan, 8C
reeompenſſ jrſi; la nourriture étant
faite. a cy zoo. l.
Au Gouverneur ou Precepteur, trois “
censlívres. P. ’ cy zoo. l.
Au Valet de ,Chambre des Enfans ,
z . -centcinquarxte livres. _CY 1.50.1.
F-FÊŸÃÏŸWŸÃÛËFËRËNŒWVÏPŸÜUÏPT
JJ'. ')'!'. ,'_ Ë, - ï *
. , -
.I
HJ'
ſl'
.-r
,…. l..
* !d'il
r! ’ ‘_ -_.dd(
> \
(Hi 'LH
264d_ ' Liîïmi-ÎÎSON q
,LHJMQ ûgjsxd' (":111- .JÎ , j5zz});z=‘__
.ixOc p…) ‘
.ËÏDL ² C H-ÆPJ T 'LL' Y -- a
.Looi 'rgdcteïiózſſles; .Offietirnr
~ tflwair -au
.ï :rie: Dozfleffiiqyes de la_ Dame, ' ó
5,3 ce qzfilävîdnisvrntfaire., &yz-avoir
î n -charun enpartiîculiærſann la_ @t'en
Çî-z/&rvir , r. . . ..
\.< ſi DEïIIÏIŸZÏLIUYEÏËK-..Tiſ -Ã
)
~ ſi ſſſſDélaDemoi/ellefizi-Uanté.
...‘ …._,/’_
o
ſ V'
.,
-d_._ ,
.jj .
l CHAPITRE v. . …
' < DAV-die: died-amené.
l ſ J Rdinairement le Valet. de
Chambre d’une Dame .ñ de
qua "té, elf ou Tailleur pourfemmes
ou_ Tapiïificr; s’il~e\’c Tailleur , c'eſt
pour avoir ſoin de faire 8c racommo
der les. 1a Dame, 8c -les
inçrkrëàäla mode: lors qu'ils .nïïy ſont ;
paä; ôëflsïleſtTapifiîer, defi pour l
tïràväillerauz ameublemeps, &Pour
~" ' . ai
' _ ï-kïxezlæÔEÿ_ nr
fail-Ëïäè-neufs-z \du rétablir .les vieux
î Son devoir eſt -
Mean Gaiden â-ñïfaiieexle uc &ſi;
díamfflë; ' d'y preparerdu ſeu quand
ilënfiùſt ;î BC dereſſerrerſisz tenirmnsî
les habitsquibien
aſiufiîluy tientproprement..
la porte de la’cham
bre, quand
couche, afinla_ſſqu’il
Dame ſe leve
n’ſientre ou ſe ~
perſonne
ſænqiflelleen ſeitavñertie _, 8c qu’elle
rmwüille, bienjeszvpirzôt, leur…parler.
Ilidzaiczenmreëäywnirzzſoinde teräïrdes'‘ ſl
flanſheanx prelïs peut' leiſoir a .garnis
de bougie pour la chambre. z, \de
chandelle pour Fami-chambre ;L 8c ſi
Pon-'ÿbuëzñ de ñ bicnnpréparerzzlegſïa
bles ,Mles Cartes-gx les Dez , afin d’en
daigne.- quarrjdïëliçnïädenmnde. RDŒ
itfaiitHùïil@raſage Se.-fidelezuôélqu_
ait-'beífibóupſiädeïdïſciäetioæi dxnszz-có
qüËilépeutñ Yoirïñg @entendue íÿſfliûñ
queaans les 'commifflblîs qu'ami-lun
[idf-donnera a ?Haz-Ê <. _~, ;T Tin-zi
ffÏQuant-*au-deväirh des 'Pages ;DZ-dd
äî-Oefficñev-'è-.Çniſië
~ nier;
11.2 Servantedc: CuiſinQzñÇŒÏFHâ
LA :MA-ESPION ~ i
Î- z otltmou ‘
Devoir desñperfmweäéctjiiépoflïoëxpaæl
ſi q* le_
desgouvernement ó-Y-Bedäwim
Enfans dïanxſembzdùieixùszæii
gneur-Ô' Dane -_. e-Ô' de leurflèm
_ mcfliqués. "'51 ’ l . »ïîzuod 3b
ñ ' ſi . l ,ï 1 r. .filabnxſíñ
De la Goafvexnante-Æfîzæfanzgdz-i :
ſi "ÊI-Ÿ-Ïífoi c231]r
. devoir _MSEÎſiz-'Ênnctionoqi-ŸHAËE;
l
'CI-IA
RÉGLEÏEÂ ſſns
ſi ſ ſi ,ï Il'
..
_ .(,Çr1jfflA_ÎP'ſiirRE~_vIr;ï P
\
R E G L' E E. '1 1 7
ſervante pour bercer l'Enfant ; 6e
pour luy aller querir toutes les choſes
dont elle peut avoir beſoin. '
OHAËITRE lLIjIIi
:Du Gouverneur au Preceptegr
ÆEnfans. ' ~
IE mecs ces deux Charges enſemſi
ble à cauſe de leur connexité , 8c '
Ô pour éviter les redites fiiperfiuës. v
Si l'on doit eſtre exactàfaire un bon ~
choix de chaque Domeſtique en par
ticulier; on doit Peſtre encore bien
plus quand il s'agit de donner un
Precepteur ou Gouverneur à des En
fans. Et file moyen de maintenir ou
perdre les Maiſons peutprocederôc
venir, comme nous avons déja dit,
des Inrendans 6c des Secretaires, 8c
de leur bonne ou mauvaiſe conduite ,
on peut voir clairement qu'elle arri
ve quelquefois plus malheureuſe;
H 3 i ' men?
1 18 L A M A rs o N \
ment par les mauvaiſes impreſſion!
que les Gouverneurs ou Precepteun
peuvent donner aux Enfans. Les
bonnes mœurs empeſchent la diſſi
pation de leurs bien ,' les mauvaiſes
au contraire les pottentàlaprodiga
lité, à la débauche, au crime 8c à
Pimpieté. La comparaiſon desjeimes
arbres aux Enfans ſe trouvejuſte. Les
jeunes arbres entez de mauvaiſes gref.
fes produiſent de mauvais fruimôc au
contraireune bonne greffeſur un ſau
_vageon donne de bon fruit. LesGou
— verneurs 8c Precepteursſont comme
les Argriculteurs
ſauvageous desilsEufans
; ctquand jeunes
ſont bien en
tez de bonsexemples 8: des maxi
mes de prixdence 8L de probité , ils ne
peuvent produire que des. actions
-hcmneſtes, Ceſt en. quoy ou remar
que de quelle ixuportanœ il eſt aux
par-eus d'avoir un homme \el qu'ils
_ſouhaixeroient que leurs enfaus fuſ
ſent z comme il eſt certainqu’on pe
_relouhaite que ſes enfans ſoient des
en
LÊGLIÏL. 119
cnfansdffionnerlr, deaïagcffe &de
probité, il faut quÎun Preceptair les' i
y (ça-che ſonner: 8c pour cer… effet:
il doit elite fçavant , grave , Pny
dent &d’un âge avancé pour mieux.
leur imprimer dela crainte Sc du rei
ſpect. Son principal devoir eſt de
leur apprendre la Loy 8E les lNŒ-axiz.
mes de_ La Religion., les faire tenir
dans une grande*propreté , leur faire
concevoir par desexemples touchans
la farisfaxïkion quîlyade vivre dans
la probité 8c Jamie-vertu -, la_ grande
miſere 8c les mallæurs quiſhivcnt le
vice, leur apprendre Pl-Iifloire Sain
te , 8c leur faire connoiftreôæ lire les
amresbomLivi-cs. llfaut que dans
leur basâ c ,USE lorſquîlsapprennem
à lireôc a rire; , qu’il ait ſoin deleur
faire étudier_ les leçons que les Maî
rresleur donnengafin qu’ils profitent
. _Sc ne perdent point un Temps qui ne i_
, .peut cſtre employé qu’à cela;qu’il les
faſie prier Dieu ſoir 8c matin , _ 8c leur
aprenne lâdeſius tout ce qu’il eſt né
z' H 4. ceffai
120 p LActMAISON . _
ceſſaire qu’ils ſçachent ;qu’il les_ me
ne à la Meſſe 8c aux autres Offices
Divins les Fcflzes 8c 'les Dimanches;
8c qu’il ne les quitte pas d’un nio
ment pour eſÆre toûjours témoin de
leurs actions. Il doit auflî regler leurs_
heures pour les repas 8c pour le 'dorñ'
mir, leur défendre la frequentation
des
'plir perſonnes mal élevées
toûjonrslïdée , leur rem."
de quelque nouct
velle inflruction , [ne leur paroiſtre ja
mais que dans une grande égalité
d’eſprit , ſans trouble , 'toûjours paiſi;
ble 8c grave, ne les accoûtumer ja
mais à aucun mauvais traittement z
Et pour le dire en un mot _, il doit les
tenir toûjours dans la plus étroite diſ
cipline des bonnes mœurs, juſques à
ce que ces jeunes ſauvageons ayent
fait leurs branches de leurs greffes;
dcſt-à-dire, juſques à ce qu’ils ſe
ſoient ſi bien accoûtumez à la vertu
' u’ils pas
qäeſt ne p u~ſl~
1 en t plus vivr
~ e o*u elle
_p
î ?HAT
REGLËE; - — ,nr
.CHAPITRE 1x, a
u" CHAPITRE X.
D” Capitaine de Châteanſ
UN Capitaine de Château chez
de certains médiocres Seiñ
gneurseſt auſſi quelquefois Capitai
nedes Chaiſes, St chez d’autres plus
grands, chaque e aſon- Officier.
Dans d'ami-es aiſons , ſans parler
de laqualité du Maiſtre , le Concier
ge prend ſouvent ces trois qualitez
enſemble ,à 8c c'eſt de ce dernier dont
je veux icy décrire le devoir' plus
particulierement, comme cſtant ce
luy dont on fe ſert le plus à prcſeliîit.
. , n
i124. LA Marson
En premier lieu , comme Capitaine
du Château , il doit prendi-e bien gar
de que tous les gens qui ſont dans la
Maiſon faſſent bien ce qu’ils ſont
obligez de faire chacun en particu
lier, leur bien donner ſes ordres _. 5;
les leur faire ponctuellement execu
ter. Comme Capitaine des ,Chaiſes ,
il fautqu’il ait ſoin de la Chaſſe,
8c prenne garde que le gibier ne ſoit
’ point
Païíaſinsdétruit ny les
, ny par effarouché
Seigneurspar
Sc les
les
gens des Châteaux 8c Terres circon.
voiſines. En cette meſme
doit auſſi empeſcſſher que lesqualité il
Forcſis
Sc autres garde
prendre Bois nedeſoient
meſmedégradez , 8;
auxſiEtangs
&C Rivieres dépendants de ladite*
Terre., afin que perſonne ne s’ingere
d'y peſcher ſans permiflion, 8c avec
des hamois prohibez. Et _comme
Concierge il doit avoir ſoin de tous
les meubles qui luy ſont mis entre
.a les mains, Sc s’appliquer àce quela
Maiſon ſoit toûjours bien propre',
bien
V R E G r. E' E ‘ 125
bien entretenue , 8c _ne manque point
des réparations qui luy ſont néceſ
ſaires z veiller à ce que le jardinier
ait bien ſoin des parterres , fontaines ,
bafiîns , bois, paliſſadesôc autres or
nemens du parc 8c des jardins; de
bien fumer, tailler 8c labourer les ar
bres fruitiers, 8c qu'il ne manque
point d'envoyer des fruitsôc des lc'
gumes ſuivant qu’il luy eſt ordonné
au logis, Oùle Seigneur fait ſa demeu
re ordinaire. _Souvent cet Employ
ſe donné à un vieux Gentilhomme ,
Maiſtre d'Hoſtelpu Valet de Cham-f
bre, pour leur tenir lieu de recom.
penſe. _‘ v - _‘
D” Maiſtre-Val”.
ñ
ANS cés Châteaux de cam- ſi
pagne ſouvent il y a auſiî un —
a iltreñ Valet pour commander aux '
autres, 8c veileràce qu'ils s'acqui-.
tent tous bien de leur devoir , 'SC que
les Chartiers ayentbien ſoin de pan
ſer leurs chevaux. C'eſt à luy à les
em- ‘
x15 i LA Muson _ X
i aniployer
labourage ,aux champs,
à faire aubois,
faire , 8c au
recueillir,
les moiſſons dans le temps , faire fai-d,
re les foins , &c avoir ſoin des prairies z_
bien faire fumer les terres qui? ſe
_peuvent fumer .avant que de les la»,
bourer , leur donner aprés ,toutes les
façons néceſſaires ,, bien faire ſemer_
les bleds , 8c que chacun ne moque
"de rien ſuivant ſon eſpece. ll faut”
aufli qu'au lieu ou en lkbſence du
Concierge qu’il ait ſoin du Colom
bier 5 qu’il prenne 'garde qu’il. HY
encre ni rats , ui belettes, *nl autres
belles puantes qui mangent les œuſs
&les pigeonneaux , 8c épouvaſintent
_ ruine
lespigeons; car c’e_ſtllſifaut
le Colombier. ſouvent
auſſicequi
qu’il ~‘
ait .ſoin de le bien faire néëoyer tous
les mois afin ue les pigeons s’y plai
ſent; 8c qu'ils D'ailleur point _cher-_
cher giſte ailleurs. ll doit encore en
Pabſence du Concierge, avoir ſoin
des vignes , S’il y en a _. leur faire don
ner toutes
. les façons
ñ ñ convenables8C,
'Riel-BXL [27
é: dans les ſaiſons requiſes faire
faire vauhnige, œoonner ZZ, ſemer
le vin dans les cames ou autnes lieux
pour cela. 11 doit pareille
&grainsquiſonuianslaMa-iſon,
njggnſpxvertdae (mind-es foins; les
fairebattre , Yfennr-Sc remuer buvent,
de dquälïneſegitcnt; diſh-chier
MH? ,lapailledselärvoiœ Be pren
d-,rç .garde qu’il neren falſe mou-n
dégaſt dans les éduties parks 'Clim'
tiers 6c autres Domeſtiques. ‘
_ Des Gardexq- Clyde/Je.
A u s Hcäcsſortſiesde ~Maíſons il
deS-CËZÏHEÛGÆËËËTS
, aau _lqtï Cfoisdes
,dqntle de;
VŒÏÆÃEÔL biennëétoyer les 'Garènſi
ms ,deîbeíkes ' ſes _, 8; .de ſrl-avoir
*bien com er :les &pacs ', 6e tendre
*les -pîeges pour .les prendre. ‘ ll faut
auſſi quîíls ayenfibienſoín de laChaL_
'ſe 8c qu'ils *ſçaehcntbien tirer; afin
de epmwGi-r envoyerdu gibier quand
OI]
128 L'A MAISON»
on leur en demande. ll eſt encore de
leur devoir de prendre garde aux bois
8c taillis , empeſcher que perſonne
n’y mene aucun befliaux lpaît re,
veiller de meſme aux Etangs 8c Ri
vieres , afin que perſonne-n'y peſche;
8c s’ils y trouvent quelqu’un,en aver
tir auſſi-tôt leur Capitaine ,ñ -Sc luy en
faite ñun. fidele raport , .pour qu’ils
ſoient punis par amande ou autre- ~
ment ſuivant le délit.
Du Chaſſeur'. '
Du Vacher.
Du Fermi” au Receveur.
;R E G r. E E'. r ;ç
faucede conduire &c par ignorance ,
le perdent dans de pareilles receptçq
au lieu d’y fairtæquelque profil : il
doit donc pour-cet effet prendre gar
de que les Ferrniers meubler” bien
leurs Farmes de chevaux , boeufs ~,
mouton-wide toutes ſortes de volail
les; que les terresîſoient bien labou
réeszcultivées 8c enſemencées de tou
tes ſortes de grains z prendre garde
qu'il n'en demeure en friche , 8c que
l’onen fume tous les ans la quantité
portee par lc Bail. Il doit de meſme
avoir ſoin que les Etangs , peſchoirs ,
bois 8c prez ſoient bien entretenus,
faire exploiter les bois en couppe
dans les ſaiſons convenables ; empê
cher qu’il ne ſe faſſe aucune dégra
dation z prendre garde que les Garen
nes ſoient bien peuplées de hazes , 8c
avoir ſoin de faire tenir les plaids ſui
Vant la Coûtume pour le Papier Ter
rier , afin que chacun apporte 8c vien
ne payer les droits qu’il doit par ice
luy. 1l faut encore quîrlprennc ſoin
I 4. d’avoir
136 LA M A 1 soN ,
d'avoir de bons Valets , Chartiers 5c
Laboureurs , Berger , Vacher 8c Sec
vantes , 8c" leur montrer à tous à fai
re leur devoir , afin que dans ſa Fer-.ñ
me , il puiſſe trouver ſon compte , 8c
que ſon Maiſtre 8c ſes gens payez , il
luy reſte ce qu’il faut pour ſes peines
Çcfaçons ~
LIVRE
REGLEH-:F 137
ææænænææaenæææ
ææænææææäeænæææ
LIVRE TROISIÉME.
LMANIERES DE REGLER
d'autres cfi/lazſous de mozndre
conſequence, comme pour un hom
IL
me de qualité, Etranger , Gentil
*** homme de Pra-vince, on autres
gen: ſans famille, qui veulent
tenir un petit Train à Paris.
CHAPITRE ii.
Autre (maniere de vivre pour' ceux'
qui ne "veulent avajr aucun emba
ras de ménage.
PLUHEURS Meſiîeurs pour s’e
xemter de tout cmbarasle met*
tent en penſion , ou vont manger à
PAubergqdonnent Fargent à dépen
ſeràleurs gens , 8c ne ſe ſervent que
d’un caroſie de rimiſe ,' laquelle dé
penſe peut aller par an: -ſçavoir ,
Pour un Valet de Chambre à rai
ſon de vingt-cinq ſous par jour pour
ſa nourriture , 8c cinquante écus de
gages, font par moistrente-ſept li
vres dixſous, ¶it quatre cens
cinquante ſept livres dix ſous. cy
4.-; 7. 10.ſ.
Plus
iiEG-LEHË. .ñ-A_ - 14.;
Plus pour la nourriture de deux
Ô_ Làquais, à raiſonde ſeize ſous chacun
parjour ,Sc pour leurs gages de qua;
tre-Vingt-dix livres auffi pour cha;
cun par an , -cinq cens quatreñvingcs
cinq livres douze ſousgcy s 8-; . 1.1 z. f,
Quant au Maiſireil peut .dépenſe,
tant pour ſa .chambre .gamie, que
pour le logement de ſes gens, 8c
pour ſa penſion 8c nourriture un écu
parjour , qui fait param la ſomme de
mille quatrcñvingts-diX-huit livres.
_ _ cy i098. l.
_ Et pourle caroſſe de remiſe, à rai.
ſon de Vingt pifioles par mois _, fait
_par an la ſomme de deux mille qua
tre censlivres. ' cy 24.001.
Ainſi toute la dépenſe d’une per;
_ſonne qui veut ſe gouverner de la
ſorte _, peut aller par mois à la ſomme
'de quatre censfix livres onze ſous
huit deniers , 8c par an à celle de qua
tre mille huit cens ſoixante 8c dix
neuf livres. , p cy 4. 879. l.
i i K DE*
14.6 LA MAISON
~ /
/
:De
~_- ~tnoLE’—E; g 14.7s
De ſſlſſuteuduut , du Muffin d'Un
ſlel , é' du Valet de Chambre.
‘ Pn Es avoir_ fait la Maiſon
(Pungtand Seigneur , 8C parlé
des gens qui luy ſont utiles &néceſ
faires, 'nous reviendrons âeelles des
perſonnes qui ſont bien de meſme
qualité; mais qui iront pas 'tant de
revenus , , &qui par conſequent ne
veulent pas avoir tant de monde. Or
donc avec ceux-cy , Plntendant fait
ſouvent 8e preſque toujours la char- ~
de Secretaire 6c' \l'Homme d'ail
aires; &t pours’en bien_ acquiter, il
faut [t'il obſerve de point en point
les rn mes deVOirSÆC renne lesmea' p
mes ſoins qu’il eſt cy- evant marqué
pour ces ſortes &Officiers dans la
Maiſon du grand Seigneur. De mê
Char cde Maiſtre
me le Valet d’Hofl:el,8ccelle
de Chambre fait auſſi la ſi l
, 14.8 LA MA 1 So N
prés le MaiſtreJeChefde la Maiſon,
il doit commander à tous les autres
Domeſtiques , 8c avoir un pouvoir
abſolu ſur toutes les choſesgenera
lement quelconques concernant les
aflairesôc intereſts de la Maiſon. Il
faut
ploypour ſe bien
ſi, qu’il acquiter
ſçache bien de cet_- em
regler une l
Maiſon, 8c ordonner à 'chacun ce
quïlfaut pour ſa nourriture, ſuivant j
ou approchant de ce qu’il en eſt dit i
cy-devant dans celle du grand Sei- ‘
gneur. ‘ ll faut de meſine qu’il regle
le Vin à ceux qui en doivent avoir, 8c
s’il n’y a point de vin au logis le leur g
donner en argent , ainſi que cela le r
partique
î doit auſſienVeiller
beaucoup
à la&endroits;
conduite desil
gens de livrées , mettre dehors ceux
qui ne font pas leur devoir , 8c lorſ
qu’ils manquent à quelque choſe de
moindre conſequence , les en châtier
par leur retrancher leur vin pendant
» quelque temps, ou quelque choſe ſur l
leurs gages zcar cela leur eſt plus ſeñn
ct ſible ,
1
— r. E G L E' n. 14.9
ſible_ , 8C les corrige plûtôt, que la
main-miſe , ny tout ce qu’on leur
pourroit faire 8c dire d'ailleurs. Dans
beaucoup de Maiſons ſouvent le
Maiſtre d’Hoſtelfait encore la char
, ge CPÜfflClCſ , parce qu’on luy donne
ſous luy une femme de Charge qui \
~ VILLE DB LYON
Blblioth. du Palais des Arts
150 LA MA i SON
Maiſtre ou ſa Maiflreſſe, oubien par
lîlntendenr, s’il ell: dans la Maiſon,
8E tous les Samedis faire voir ſa ſe
~ maine, afin que tous les mois il en
faſie un état; ainſi le Maiſtre au bout
de Pan voit poſitivement ce qu’il a
dépenſé , 8c ſe regle par-là ſuivant ſon
revenu. Dans beaucoup de Sembla
bles Maiſons , les Miniſtres 8c Maî
treſſes veulent pay-er eux-mêmes le
Boulanger , le Boucher , le Rotiſſeur,
le Chandelier, l’Epicier , le bois , le
charbomle foin,la paille 8c Pavoine,
8: tous les Ouvriers ſervans à la Mai
ſon z enfin desgrofies ſommes ils en
font ſouvent leur affaire: cela n'em
peſche pas que le Maiſtre d’Ho.\l:el
— n’écrive tout cela, qu’il n’en doive
ñ tenir un état , 8C ?appliquer à \ça
Voir bien regler leurs Memoires. Il
faut auffi qu’il ſe connnoiffe bien en
viande _, 8:- prenne le ſoin d'aller à. la
Boucheriqà la Rotiſſerieà la Vallée z
&les jours maigres au Marché pour
acheter du poiſſon 8c autres choſes
ſi [lé-j
_ REGLËE 'A H 1;:
néceſſaires , auſquelles il doitauſſi ſe
bien connoiſtre , &t avoit loin toû.
jours de faire reſierrer les .viandes du
diſner 8c du ſouper qui peuvent ſer
vir à faire 'cles entrées. Comme ayant
un plein pouvoir ſur tous les autres
Domeſtiques , il doit leurcomman
der de bien ſervir-leur Maiſtre ou;
Maiſtreſſc ,' 8c s'il arrive quelques'
difFerends entr’eux , rendre juſtice à
qui il apparrientzil fautauffi qu’il leur
enjoigne Sc tienne rigidement la"
main à ce qu’ils _prieur bien Dieu
ſoirôi matin , qu’ils ne perdent point
la Meſſe les Fellesôc Dimanches , 8C
ne manquent pas à s'approcher des
Sacrcmens au moins dans les temps
que l'Egliſe Pordonne préciſément.
ll doit encore avoir \oin des chevaux
8c des gens qui ſervent à PEcurie,
les faire bien panier 8C donner l'or..
dinaire
point ſouflrir
à leursqu’il
heures
ſe faſſe
reglées
aucun; dé-. L,,,,
De la Cufiníeïe.
ANS ces ſortes de Maiſons
il y a quelquefois un Cuiſinier,
8c ſouvent il n’y a qu'une Cuiſiniere ,
uidoit ſçavoir ſe connaître en vian
e, parce que c'eſt elle qui va à la
Vallée , àla Boucherie 8c la Rotiſ
ſerie , ainſi qu’au Marché pour les
yours maigres z il faut auſſi qu’elle
ſçache faire une bonne ſoupe , dé
uiſer toutes ſortes de viandes , en
airedesra oûts,ainſi que du poiſſon
8c des oeu S , 8c toutes ſortes de legu
. mes pour les autres jours ; comme
' auſſi ne pas ignorer' la maniere de
faire quelques compotes 8c quelques -
autres bagatelles pour le deſſert. Elle
doit tenir toûjours ſa vaiſſelle bien
propre 8c bien nette , ainſi que. la
~ ~ cui
R E o r. E' E. r”
cuiſine: 8c ne point prodiguer inuti
lement le bois 8c le charbon , non plus
que les autres choſes dont elle a le
manîment. Elle doit eſtre encore
a bien ſage 8c de bonne conſcience
dans les comptes qu'elle rend de ſa
,dépenſe _, n’eſt~re ni querelleuſe ni fla
teuſe , s’appliquer uniquement à con
tenter ſon Maiſtre Sc ſa Maiſtreſſe,
8c les ſervir toûjours ainſi , 8c aux heu
re, quïlsluy preſcrivent. ll eſt en
core de ſon devoir de balaïer la '
montée 6c la ſalle à manger, de te- ,
nir le tout bien propre, &de tâcher
ſur tout à faire le profit de la mai-ñ A
ſon.
ſiææeææeeæææææææ
ÆÆÆŒÆÆÆÆÆÆÆÆÆÆ
Des Valet: de Bourgeois Ouſiaulrir
Particuliers. ’
1'
L Des
162 - LA MAISON
Tæææææææææææææ
Ëææææææææææÿææ
D” Servant” de Bourgeois ou
autres Particuliers.
ÆÆÆÆÆÆÆÆÆÆ Xa
ËWWWWWWWWŒWŸŸW
Des Garçons de Cabaret:
v E devoir 8c fonction d'un Gar
çon_ de. Cabaret , qu’on appel
. le premier Garçon , eſt de ſçavoir
i A bien gouverner
la qualité unelesvins,
de tous cave , connoiſtre
les diffe
rents
R E G L E’ E. ï 169
rents prix d’iceux 8c les indiquer
aux autres Garçons , afin que , quand
ñils ſont pluſieurs qui vont à la cave,
quoy-que ce ſoit luy qui en ait le
gouvernemens , ils ne ſe trompent
point, 8c ne donnent pas celuy d'un
prix pour un autre. Il faut auſſi qu’il
ſçache bien préparer toutes choſes
pour éclaircir les vins z qu’il perce
toûjours 8: faſſe debiter les plus
promts à boire , qu’il ait bien foin de
viſiter 8c remplir tous ſes râpez les
ſoirs, que ſa cave, ſes futailles , ſes
canelles ſoient toûjours bien propres
8c bien nétoyées , cela fait que les
vins s’en portent beaucoup mieux 8C
ſe conſervent bien plus long-temps.
Ildoit encore ſçavoir bien compter ,
mettre toute ſon, application à ne
rien oublier de la depenſe qui ſe fait
chez ſon Maiſtre, eûre doux, civil
8c honneſteàtout le monde , tâcher
toûjours de les contentenatltant que
faire ſe peut , les ſervir promptement
8c" a gré'ablementzLp;rendre gardel'eau
que
170 LA M A I s o N
l'eau deſtinéepour boire ſoit toû
jours bien propre 8c bien nette, les
verres bien rincez, &ne pas oublier
à retirer les ſerviettes , cuiliers,
fourchettes 8c coûte aux d’argent,lOrſ
qu’il va compterià des tables où l’on
en a donné , 8c de tout rendre bon
, compte à ſon Maiſtre ou à ſa Mai
ſtreſſe. .ll doit encore shppliquerà
bien meſurer le vin lorſquîl eſt au
comptoir , 8c avoir ſoin qu’il y en ſi
ait toûjours ſuivant les prix que l’on
y en debitc ordinairement. Il doit
auffi déſervir ou faire déſervir prom
tement , 8c bien faire nétoyer les Ta
bles parles Servantes ou les autres
Garçons, ſi-tôt que les compagnies
en ſont ſorties, leur bien faire ranger
les chambres, bien nétoyer 8è laver
les bacquets à piller, balaïer Peſca
lier ,, la court, la boutique z le de
vant de Ia porte 8c autres endroits dé
pendans de la maiſon, afin que les
beuveurs y eſtant propremeiigcela les
attire 8c les oblige à y revenir une au
\IC
l
~
cHAPiTRE Iſi_I. z
Regie generale pour les manie-res.
de vivre é' 'defaire des Mur
chauds avec leurs Gur ons de
Boutique (/7- ApprenÎi/s. , .
cireragréablementlesMarchands 3 8c
dſc' — ne les _bruſquer lorlîluîils ſe
rendent
chene , “8cctdifficiles :ſur ce quîllsñ cher'
qu-îilsfontquëlqiïefoisdé.
plier beaucoup dez marchandiſes a.
vant que de ſe déterminer laquelle ils
, prendront. ïñ- . p
ſſ-h" ~' "… _ …Nui >--~__'
ÆEÏÎÆEÆÆÎEÏOΟHÆÆÆÆÆÆÆ
'Devoir des* AGarſons cJl/larolóands
- "ranreagros qu'en datait, Ô com
- éme il:ſe doivent comporter dans'
ſes' (magazin: (Sy-dans les Bou
'I ’ flfflel. ' ' -
." 'r' -l ‘ '
jcnarcbändiſçqgîilpórte en Ville', !é
. S'il eſt_ 'Ôblígé
lÏéſicríx-*e 'dé la' 'dÔñÃèfäËEt-:dít)
açtfilſſ-fofffflquïïëe .de retour
[urſle Regime, afin quË-kóMaiüji-è
sffeg ſóífvlenne, ca: ſouvent Fauré de
ce faire 6C
_ bliènr”, , beaucoup de choſes
_Üeſiſt .ſice qu-'iſil s'att ~
faut _tâjchyîr
Œéîſſæriçérſſèſutant _ŸÎIEIÏPÔÏÎÏŸIQYËΟÇ
Hotm- Garçon
ctsäpgtſrqùer' à bienUiçfäiréîfon
en toutes èhofës
devoirs:
l *ä,ſonne-"cfonnek
'Mäkäíarî' ' ,À dé' la ſàcisfàctïóíü
.Ïeſitoùtffl afnfi íquffl
_ A v ſſu’on kîfcſälcctlyſ-lſibÿzſmçgèîl» \
voudrait
agace.. .,_
%
1");
'ſſb .M4.— De
184. n \LA MAISONſſ
aaaaaaaæaaaaaa
ŸŸWÈÆTFWTÈWŸŸTJ ë
l
l
, D41'
E devoir
lïâpprçnſilpif
d’un Apprentif
Marchand.
Mar.
~ i
z . XEGL_E'E. 18;
î .ecrire , jetter, compter , calculer tant
a_ la plume qu'aux jettons , afin de
pouvoir le tirer ſans embaras de tour
tes ſortes' d'affaire” ll doit encore.
apprendre à bien-faire le chiffre du
Marchand ,ſ ſe faire bien aimer de
. Iuykfltde ſa femme , &avoir partout
bien .ſoin de leuräzjnterets, Sîacquc- —
rir- pareillement- Pamité des Garçons ,
afi n qu’ils neluy
.enſeignent-l tout cachent rien , 78e luy
ce qui conſiceme les '_
marchandiſes-
mefle: il fauſit 8c le negoce-dont
auſſi il ſe
qu'il Ÿſoit fidele,
'ciſivil 8c honneſte —,- 8c s’il 'voit faire
quelque tort àſon Marchand luy en
donner auſſi-coſt avis, de peur d’ení .
eſtre accuſé luy- même z 'prendrebienîï
gardeñà' la boutique lorſque les Gar- L_
çons ſont occupez à vendre , afin que
ceux qui viennent pour acheter ne.
vólent rien , ~ cŒme cela arrive ſou
vent. Il doit auſſi apprendre-abim
aulner , meſurer 8c peler , bien vendre
&bien livrer , 8c ne ſe point tromper
dans le prix 3c dans le debit des 'mar
_M 5 , ' chan
. x '
nul-r' L… i l' " "‘
*z
char-dites,,
J86- bien !obéir à ſon,t_MM.
j ‘ Lr^._M,A_1_s»ÔvN ct
cand , 8E s’appliquer ſérieuſement
à tout' ce quilreÿrde [ecommerce
qu’il- vcutapprendre. Ne ſe point a.
‘ muſcu-à faire des baſſcſſes , comme de
laver la vaiſſelle, promener &c amu
ſer desenfans, tiqtoyerlesſoulicrsôc »
autres vilcnies qivon pourroit luy ‘
vouloir faire faire ;ñ car on ne le met
point en apprentiſſage pour cela., le
Marchand meſme ne le doit point
ſouffrir , s’il eſt honneſte homme,
puiſqu'il y va de ſa conſcience, &
que ſouvent ces manier-es d'agir re
butent les Apprentifs, ce qui-eſt eau
ſe qxiîlsſedébauchent , 8c ne veulent ï
point apprendre leur métier. Quand
un Apprentif donne de l'argent ,._ il
4 s'engage ſuivant les Statuts 8c Regle
mesz 8c quand il nan donne,
,il s'engage pour plus long-temps.
’ \I
Dev air
ne L‘E’ E. ë 189
ŒEÆÆÆÆYÆÎÆÆÆÆÆÆÆÆ
?ŸYÆÎTŸÈŸWŒYŒÆFŸ
. "rDe-zzioir de.: Garçons de_ Métier.
ÆÆÆÆÆÆÆÆÆÆÆÆÆÆ
TTŸŸWŸWWWÆFŸFŸ y
‘'DEWÛÎÏ
- des ſipptentifs
ſortes dans mms ï
de Métiers.
æææææææææææææ
WTTWTTTWWWTTW
LIVRE QUATMEME.
TRAITE” au la _VERITABLE
(maniere defaire toutes ſortes
ÆEaux Ûde Liqueur: àla mode
d'Italie. i '"
VAVANTÆROPOË
'Office ayant eſté ma pre
miere inclination , je m’y ad.
donnay des mon âge le plus tendre,
&je Pappris des meilleurs Officiers
de France , cela m'ayant donné oc
cafion de parcourir bles principales
parties du Royaumeîſi, meſme de fai
re voyage avec pluſieurs perſonnes
de qualité en Eſpagne, en Hollande,
en Allemagne; je' parvins enfin en
Italic oü je mättachay fortement à
N n'igno
:94 AVANT-PROPOS.
n'ignore rien concernant les Con. ]
brutes_ les Liqueurs, mais en
core à' ſçavoir faire en perfection
toutes ſortes d’Eaux tant de fleurs
que de fruits , glacées 8c non glacées; H
Sorbec , Crèmes, Orgeat, Eau de
Piſtaches, de Pignon, de Coriandre _.
d’ Anis, de Fenoüil 8c de toutes ſortes
d'autres grains , 8c à leur donner le
bon goût ſuivant leurs veritables 8c
meilleures qualitez. _]’appris aufli à
diſtiler _toutes ſortes de fleurs , fruits,
grains 8c autres choſes à diſtiler tant
_ par le chaud que par le froid, 8c à a
Préparer lc Chocolate , le Thé 8c le
Caffé, ~que peu de gens connoiſſent
'encoreen France, 8c je fus un des
trois_ qui ~ commencerent à leur y'
donner la vogue; Le nommé More
fut le premier, 8c fut envoyé d'Ita
lie à Monſieur le Cardinal Mazarin ,
ſ ar le moyen du Sieur Prontíy ?ſon
ctactiſhe d’Hoſtel.; Andr-Ûsalvdror
' fut le ſecond , 'Sè fut envOYéàMon
ſueur 1er Marechal-dc Grammont qui
î* ' ‘ eſioit
AvANT-Pitorosl .195
eſtoit fort curieux de ces ſortes
de choſes z 8c qui vouloir bien en
—faire la dépenſe néceſſaire. Quant à
moy , aprés avoir connu 8c frequen.
té ces deux hommes aſſez long-temps,
8c m’eſtre inſtruit parfaitement de
tout ce qui concernait leur ſcience,
8c de tout ce que je defirois ſçavoir
d’ailleurs,je partis en poſtede Rome ,
aprés y avoir demeuré quatorze
mois , pour_ m'en revenir en France,
8c cela au commencement du mois de
janvier de l'année 1660. En paſſant
entre Gennes 8c Florence ayant vû
dans les champs de fort beaux pois
en coſſe, &approchant de Gennes
en ayant encore trouvé d'incompa
raplement plus beaux , *la curioſité
me porta à en marchander 8c en fai
re cueillir, ſi bien que les Païſansà
qui deſtoit, m'en apporterent deux
paniers à Gennes -, avec quantité de
boutons de roſes dont tout le tour
de leur cham-p eſtoit garni. Auſti
’ -tôt
» _ je 'fis
i préparer,Nunez caiſſe &lesy
196 AVANT-PRO POS.
y accommoday avec de certaines
herbes que ces Païſans m'avez-ent
auſfi apportées pour les tenir, plus_
fraichement , 8c avec les roſes qui n’e’
.toient pas moins curieuſes pour la
ſaiſon. Cela fait, je repris lapoſte,
8c fis ainſi apporter la caiſſe avec
moy iufiues a Paris, oùj’arrivay le
,ſeizième du même mois de janvier,
8c leJeudi ſuivant qui eſtoit le dix
huit, j'eus l'honneur de la préſenter
au Roy par le moyen de Monſieur
Bontems., qui pour cet effet me ſit la
grace de me mener luy-meſme au
vieux LouvreàParis. Sa Majeſté ſe
trouva pour lors accompagnée de
Monſieur, de Monſieur le Comte de
Soiſſons, de Monſieur le Duc de
Crequy, de Monſieur le Maréchal
de Grammont , du Comte de N oail
les, du Marquis des Vardes,du Com
te de Moret, 8c de pluſieurs autres
grands Seigneurs de la Cour z qui
tous d'un commune voix s’e'crierenr
que rien n'allait plus beau 8c plus
~ '
. . .
w
nou
AvANT-Pnorosj :97
nouveau , 8c que jamais en France
on n'avoir rien vû de pareil pour la
ſaiſon ; Monſieur le Comtede Soil'.
ſons prit meſme une poignée de pois
qu'il écoſſa en preſence de Sa Ma
jeſléz 8c qui ſe trouverent auflî fraia
queſion fuſt venu dezles cueilli. 5l. .
Majeſté ayant eu la bonté_ de ;DÏÇR .
témoigner (a ſatisfaction, m’ordón._
na de les porter au Sieur_ Baudouin
Contrôleur de la boucheç, ?Si-de ,lug
dire d'en donner pour appetit
plat pour la Reine Mere ,_un pour la
Reine, un pour Monſieur le Cardi;
nal, 8c qu’on luy conſervaſt le reſte
8( que Monſieur en mangerait avec
Elle. En meſme temps Sa Majeſté
ordonna auſiî à Monſieur Bontems
de me donner un preſenter] argent_ ,
mais je le remerciay, 8c lu disque
je voulois demandera , ajeſtéfile
privilege &-11 permiñflîèënësïlcfäirälô! -
faire faire , ..vendre 8c .debiter courſes
ſhrtes de Liqueurs à _la-ñ ;node _d'Ita
lie , tantàla Cour .,- 8c ſuite de Sa
_ Ma.
ſ91( AVANT-P ROPOS.
Majeſté . qu'en route autre Ville du
Royaume, avec défenſes à tous au
tres d’cn vendre ny debiter- à mon
préjudice Monſieur Bontegms me dit
auſiî-tôt que cela eſtoit bon , 8c u’il
croyoit qu’il ne me ſeroit pas r uſé.
Au moins de Mars ſuivantÿen don
nay mon Placer au Roy citant à Vin
I eennes , qui-me renvoy a- ài Monſieur
leſellier , pour luyjdemander fi cela
ſe pouvoiczje le fus trouver ,Sc l'ayant
rencontré all-bas de Yeſcalier, je luy
preſentayïle Placer que 1e Roy m’a
voit rendil- pour qu’il cuſt à y faire
réponſe , 'ainſi que Sa Majeſté l'avoit
ordonné, Ille vid, &me dit auſiî
tot en riant que Sa Majeſté pouvoir
m’accorde”r ’ ce que jeluy -demandois
par iceluy , qu’il ne croyoit pas que
perſonneàÿyo poſait, attendu qu’il
n’y avoit per orme en_ France qui
~ ſçût
là, ' 8elacotnpoſition de 'cesfaire
quictſc tneſlaſt den Liqueurs
nego
tie L. 8: ätfzilme *ſervirait en cela au
tant qu* le pourrait. Enrnéme reins
. A je
AVA N T-Pnoixos. L”
’ je . remontay avec luy 'M le Royz,
‘ 8c ſi-tôtque Sa Majeſté mŸapperceuE
avec luy , Elleluy diteneore de voit_
fi Elle me pouvoir donner-le Privileî- ~
ge que j'avais prisla liberté de luy
demander. Monſieur le Tellier luy,
*ayant répondu qu’oüi. …Elle luy or
donna. auſſi-coſt de .mŸen _faim ex,
pedier les Lettres. ~ -Peudetempsä-ù
prés 2,' -Monſieur le ;citant
mort ,ñ-la Cour allaâ.- .Compiegne &e;
enſuite à Fontaiaes blzeau -, z où la. Reis
neaccoilcha
phin, de Monſeignourle D3111
Jme. .lſnlliçiuentrtoûjonrs mon
Breveùjîy- 'auffltrouverMonſieim
ldffſelliux qui meleadéiivra luy m6?
me, en mepriantï dîapprendre. quels
que choſeàſonrOfficier ttauehantdlÿ
Lauxëcles "Liqueurs; z ce que jezloy
promis; ;Il me-diczaprésde-_pottet
mon-Brevet àzMonfietx HÜValGffifr
fierjduConſeil, aſinquïL-leuappofg
tàſtzatt-Œonſeil ,c 6c qu’il 'annoic lasbord
téŸdëllî-ætpphîen; .v @eq-nan .fait z 8c; ISE
coldëé-àuiſiîlue jeleîſquhäitoisz SIM
N 4. le .
\
zoo A-XÏÀNÆÎ-PR o PO-:Sſ i
le retiray enſuite-îïdçs mai-ns de Mon-ï_ ‘
fleur Herval, 8c _le poi-ray à Mon
ſieur leñChancelierùSeguier, qui me
dit qu’il fallait attendre pour voir ſi
perſonnenes’y oppoſeroit point. Ce
qui l’obligea à me faire cette diffi
culté , eſt que Monſieur _le Comte de ~’
Guiche qui avoit épouſé ſa petite
fille, 8C qui n’eſtoit pas.bien .avec elle,
avoit parlé pour moy , 8c cherche' les
moyens de me..rendre .ſervice en; cet
te affaire ,i ainſi jëeñ raportay met Lec
tres ſans Cſtſp ſce-llées , 8c ,les mis
dans un coflre juſques- àïquelqſſau
tre moinentz plus favorable,, lE-nfin
pourſuivant -tdûjoursr ma pointe je
donnay pluſieur izBlacets *au -~ Roy
pour luy faire Î-cdnnoiſtrerquc' Mon
ſieur le Chancelier zn-'avoitpóiiît-V011!
lu 'ſceller Wes- ;Laitresz 3; 'GC que- cela
m'avoir;
8c: fait .gout
dépenſes ;midi-e 1 bien…. du .tem-ps
: [mpſirxſſzargſièſltſiíï 8c
ayant. jour !trouvé mbïon idäenpat.
lerplus commodémentíà Sa Majeſté,
?lle me dit qu’elle.—_en cſtoitfâebéÿ,,
.J2 . r1 ~ malg
l
AVANT-PROPOS zot_ q
mais qu’Elle n'y pouvoir que faire z
8c que je demandaſſe quelqu’autre i
choſe qu'Elle me l’accorderoit ,' mais
n'ayant rien trouve' de propre à luy
demander pour le moment , je ne
fongeay plus qifà prendre party ail
leursEnfin quelques mois aprés étant
entré chez Madame la Comteſſe de
Soiſſons en qualité de Faiſeur de Li
queurs , jeus l’honeur d’en faire dés
le premier jour, dont elle ſit boire
ôcmangerau Roy, en uneeſpecede
collation qu’elle donna le lendemain
chez elle à Sa Majeſté qui les trouva
fort_ bonnes, ainſi que Monſieur 8c
pluſieurs autres Seigneurs 8c Dames
de la Cour qui ſe trouverent à ce
regal. Cela eſtantfait, 8c Madame
la Comteſſe ayant connu par-là que
je n’ignorois rien ſur l'article, m’en
témoigna ſa ſatisfaction z mais com
me dans la filiteje ne me trouvay
ſi aelle ,85 luy fis voir une_
pas aſſezemployé Lettreplaignis
je m’en que la
Reinçkde Polognez qui eſtoit pour
N 5 ' lors
202 AVANT-PROPOS
lors la Princeſſe Marie, m'avoir fait
écrire pour aller la trouver 8: ſervir
en qualité de Chefd'Office , Conſií.
ſeur 8c Faiſeur de Liquers , moyen
nant huit cens franc d’appointe
ment _, avec permiffion de prendre
des Aprentifs. Madame la Comteſ
ſe ayant vûparlâ que je ſçavois auſlî
l'Office , elle me dit qu 'elle feroit
auffi-bien ma fortune que la Reine
de Pologne _. 8c qu'elle vouloir queje
demeuraſſe avec elle z 8c pour me re
tenir, elle sïnformade Monſieurle Ÿ
Normand Contrôleurde ſa Maiſon ,
quel employ on pourroit m'y don
ner de plus lucratif 8c de plus con- .
venable avec les Liqueurs , il luy ré
pondit que c'eſtoit la diſtribution du
pain 8c du vin avec le ſoin de met
tre le couvert, 8c d'avoir le lingeôc
1a vaiſſelle d'argent entre les mains
pour en avoir auffi le loin : dés le
moment cela fut reſolu , 8c, elle lu
donna ordre de me mettre en poſſe -
ſion; ainſi cela fut ſepare de la frui
terie z
AVANT-PROPOS. 203
terie, 8: je demeuray ainſi trois ans
dans cet employ , pendant lequel
temps j’eus Phonneur de ſervirplu
ſieurs fois le Roy 8c les Princes, 8c
toûjours avec aſſez de ſatisfactions;
d’applaudiffement pour croire que
l'on n’en eſtoit point mal ſatisfait.,
Mais ayant eſté au Siege de Marſal ,
8C de là à la viſite du Gouvernement
de Champagne avec Monſieur le
Comte de Soiflons , il ne put s'em
pêcher
m’eſtoisdetres-bien
dire à ſon retour que
acquitéſſde monje
devoir , 8c qu’il eſtoít fort content de
moy z ce qui donna tant dejalouſie
àilstous les autres Officiers
ne chercherencttctqdà meque depuis
rendre de
mauvais ſervices , 8c me faire ſortir
de Pl-Ioſtel z ce qui enfinleur réüſſlt ,
8c Pon me donna mon conge' ſans
preſque m’en expliquer aucune rai
ſon. ' je me retiray ainſi avec beau
coup de chagrin , ce qui m’ayant
cauſé quelques affaires , je me mis
dans le Regiment de Rouvrayde
. Ca_
l
204. AVANT-PROPOS;
Cavalerie, Où je fis quelques Cam
pagnes; en-ſuitedequoy on me ſit a
voir. une Lieutenance d'infanterie
dans le Regiment de Lorraine, dans
la Compagnie de ]oyau , de laquelle
je me démis aprés la Campagne de
lt-'Ifle en faveur d’un demos parens ,
8c revinsà Paris où Monſieur le Pre
ſident de Maiſons me prit pour ſon
Officier ; chez lequelôcen ſon Chi- y
- ſeau de Maiſons , j²eus Phonneurde
donner la premiere collation que .la J
Reine avec Monſeigneur le Dauphin
ayent faite hors des MaiſonsRoyales,
où je les ſervis préférablement-aux I
Officiers du Roy ,quienfin me le ce- ;
derent pour les bonnes 8c ſolides rai
ſons que je leur alleguay, 8L qui mé
me nie prierent tous de leur aller
preſter la main à Verſailles , entr’auñ—
.tres Monſieur de Lazur Chefd'Offi
.ce ordinaire , à c_auſe que le Roy pen
dant quin zejours donnoit de grands
~ cadeaux 8c de grands divertiſſimens
àtoute la Cour z j'en demanday la
P9P'
AvAN-iï-P iro POS.- ao;
permiſſion à Monſieur de Maiſons
qui me l’accorda ,* mais au retour
nous eſtant broüillez , je le quittay 8c
entray chez Monſieur Colbert ,oùje
demeiiray l'eſpace de deux ans ; pen
dant lequel temps Monſieur Colbert
donnant à manger au Roy J à la Rei
ne , à Monſeigneur , 8c à toute la
Cour en ſa maiſon de Seaux , j’eus
encore Phonneur de les_ y ſervir en
qualité de Chefd'Office z 6c comme
eflant la premiere fois , femportay
les ſoucouppes de criflal , verres ,SC
Carafes du Roy , de la Reine , de
Moriſeigneurle Dauphin# de Mon
ſieur 8e de Madame, que Monſieur
8c Madame Colbert m’accorderent.
Quelque temps aprés Madame Col
bert, qui eſtoit fort changeante , vou—
lut faire Maiſon nouvelle , 8c ſur des
bagatellesſen eus mon congé, ainſi
que ſesmeſme
en ce autres Officiers.
temps-là Mais comme
oſin cherchoit
un homme pour envoyerenHollaiî- i
de pour eſtreOfficier de Monſieur de
— ” Saint
l/
296 AVANT-PROPOS.
Saint Aignan à preſent Duc de Beau
villiers,Monſieur Colbert me propo
ſa luy -meſme ,' Sc la choſe ayant eſté
reſolue , je partis , 8c à mon retourje
m’établis une Boutique de Limona.
dier dans la Place du Palais Royal,
où pendant douze ans je fournis la
Maiſon du Roy de toutes ſortes de
Liqueurs, ainſi que tous les grands
Seigneurs qui ſe trouvoient en avoir
beſoin; 8c je fusappellé à tous les
grands repas. 8c feſtins qui ſe firent
lorſque le Roy ordonna à tous les Sei
gneurs de la Cour de régaler Mon
ſieur l’Evêque de Strasbourg Sa Ma
jeſté ayant commencé, tous les au
tres ſuivirent, 8c Monſieur de Straſ.
bourg voulant régaler à ſon tour
Monſeigneur le Dauphin , 8c enſuite
tous-les autres Seigneurs,j’eus enco
re Phonneur-dîy eſtre appellé , 8c d'y
fournir toutes les confitures 8c Li
queurs néceſſaires, ce qu’il continua
pendant ſa vie toutes les fois qu’il
voulut régaler quelqu'un. M Onſieur
Roſſi
AVANT -P 11-0 pos' 207
Roflîgnolà nn retour de Fontaine.
bleau régale le_R0y 8c toute la Cour
en ſa Maiſon dejuviſy , oùj'eus auſii
l'honneur avec le nommeRolland
Officier de Madame la Princeſſe de
Carignan , d'y faire le fruits: toutes
les Liqueurs, 8è d'y ſervir àboire à
Sa Majeſté,à Monſieur, 8c à Mada
me , à qui je ſis porter la collation
par toutes les allées où ils paſſoientz
ce qui leur fit dire pluſieurs fois que
le jardin eſtoit par tout rempli de
collations.
Lorſque le Roy futen Flandres à
la Campagne des Broüettes , Mon
ſieur le Duc , qui eſt. aujourd'huy
_Monſieur .le Prince , m’envoya cher
cher-pour memener à Chantilly , où
il reg-ala pendant huit jours Madame
la Pri-noeïffe de Conty , Madame Col
bert-, 8è- ffluſieurs autres Seigneurs Sc
Dames ,'- donc je reçus beaucoup
d-'honneiletez-iur ceque je leur
avois fait ',‘ même Monſieur le. Prin
ce meïpriäïdätpprendleàñſes Officiers
2
20s AvAuT-Pno pos.
à faire des Liqueurs z ce que je fis
parce qu’ils eſtoient tous de mes a
mis: ,
L'hyver enſuite ce meſme Prince
donna un grand bal à Monſeigneur
le Dauphin , à Madame la Dauphine,
8c à tous les autres Princes 8c Prin
ceſſesbeigneurs &Dames de la Cour,
oùje fis quantité de Liqueurs,d’Eaux
. glacées , 8c autres Eaux à boire ,' aprés
quoy Monſieurle Prince me ſit faire
un preſent, en me diſent qu'il eſtoit ‘
fort content de moy, 8c que tout ce
quej’avois fait s’eſtoit trouvé admi
rable. ’
Monſieur, Frere unique du Roy,
lorſqu’il traitaSa Majeſté, &c toute
la Cour àSaint Cloud, me ſit encore
la grace de m'envoyer chercher.
ñ Toutes les fois qu'il y regala depuis
j'y fus toûjours appellé pour y faire
les Liqueurs néceſſaires. Lorſqu'il
fut à l'armée ce fut toûjours moy qui
luy en fournis pour chaque Campa
gne ,' 8c tous les 'hyvers il me faèſoit
_ aire
_ A-v A NſT -ſiPitîUi-_îosù _ ío9ſ, .
faire quantité dïHipocras' blancçôe l
L
\ ’ \
\
ŸŸWWŸTWWWWWWWT
Ai. >’,.‘ÎLA ….- ..l-..lí i
VERiTABLE ſſ²MANiÉRE
'DE FAIRE)ET
D-EAUX TOUTES SORTES” i
tnEî LIQUEURS
A LA :MODE DTTALJE. .- -
d'il-Mila Di/ililarioa. v z l
. D E S E A U x. 2.19
8c y faire un feu douxnSc temperé,
parceque la cendre ou le ſable S’é.
chauffent- de .peu de feu z ainſi vous
fereztoûjours travailler voſire Alam
hic, &tâcherez dele maintenir dans_
un meſme degré de chaleur. Pour"
aider à la diſhlation vous mettrez ,
comme il eſt déja dit cy -devant , un
linge moüille' ſur la chapelle ,.85 pren
direz garde que la Liqueur-ne monte p
trop , _parce que ſi elle .entroit dans la
chapelle , elle gaſteroit toute voſtrc
diſhlation. que
gſſardeñaufli Prenez toûioursſoient
vos vaifleaux bien
bien ,lutez , &de cirerle fieme .avant
que Ïymettre voûte Recipient. p
2.24. DE LADISTILATION
de verre avec une pinte ou trois cho
pines dffiſpritde Vin-z 8c la bouche.
rez bien; vous chercherez enſuite de*
,bon fumier de cheval que vous met
trez dans une futaille ,Ï dans lequel
vous entrerrercz vofiTe bouteille juſ
ques à un doigt prés du ſommet du
goulot, de peur que la vapeur n'en
tre dedans , quoy-qu’elle (oit bien
bouchée. Vous la laiſſe-rez ainſi dans
ledit fumier l'eſpace de ſix ſemaines
ou deux mois , puis vous la retirerez,
8C quand vôtre Liqueur ſera rouge 8c
claire 8: le marc tombé au fond , vous
latiterez doucement par inclination:
Cette maniere de faire PEau de la
Reine &Hongrie ne ſe peut payer,
attendu quŸelle eſt beaucoup meil
leure que toute autre , 8c qu’elle eſt
merveilleuſe pour toutes ſortes de
foulures, bleſſuresŸSc autres incom- '
moditcz.
bEs EAUX. 225
Pour dzſliler @ÿ- tiſirer .l'E/prit du
clou de Giroſſie. ' ' _ z
R E N EZ .un quartet-on de clou
de Giroffle que vous concaſſeó
í-ez 8c mettrez infuſer dans ſix pintes
d’Eau de Vie, puis le ferez diſtiler
,comme deſſus. - .
A __ Pour
zgo- Dz; LËEDÎSËTXLÀTXOÎÏ.
;Un . q r _ _X
P _ —_fzire 'du PEſſffllP dede-ut”
ſoif” Je fleuris odorijſictanœs,
Î ïpàmfervirsfiïdnntſiza* le.goût am
ſi Liqumrxddù 'nv- _, ~ e .a, ,
ſi 'I :i) T5* "
) R E N E z une livre de fleurde
_ telle forteque Vous voudrez ,Sc
la mettez dansz-unvaiſièau de .verre,
de terre ou de grais , avec trois livres
de ſucreñertpoudrez; dont vous com
mencerez à faire un lit dans le vaiſ-
ſeau-,puis Uflzlílîdfl fleurs, puis tm lit
,deſucre , 8c oontinuerez .ainſi juſqucs
àd' l'a conſommationdù roue :' cela fait,
vous :boucherezr bien voſtro —vaifieau“
8c hrímettrezïäzzóbräcaweraœfflfrais' Pet ;
ſpaeede vingt-qxæatreheures;vous le
mettrez
au Soleilenſuite"
ou dansvirage-quatre heures
une étuve-,ſi- puis
aprés; ce tempœlânxous paſſerez le
tout ſur. une étamine, 8c lalaiſſerez
dégoutter ſans preſſer les fleurs. Vous
mettrez aprés la Liqueur dans une
bouteille
. Eſſî que
ſi vous
1 î. î boucherez pour
bien
,DES EAUJË. :,31,
pour vous en ſervir à parfumer toutes
ſortcsde Liqueurs, .,
.pPI
'Pimrfaife ſe ſíaſſaly.»
.L faut "en premiÊrlieu faire boüſſil…
lir. ~de _l'eau pour. en oſter la cor,,
ruption , ê( la _ laiſſer-ez refroidir jui.,
quds à ce qtfellene ſoit preſque plus
quetiédsivous prendrez enſuite tou z
res ,ſortes de fleïursiçodoriférantes;
V chacune en particulier ſuivant la ſai.
z ſon , -les éplœcherez-bien, en ſortes
4 qu 'il n’y ait quela feüille , &cles met-.
i tirez infuſer auſſi chacune en parti:
culier dans de l'eau-gomme cy-deſ.
.ſus ,ñ -jriſques à ce qu’elle ſoit refroi.
die, afin qu’elle en puiſſe tirer l'O_
deur. Vais-en Oſterez aprés les fleurs
avec une écumoire, 8e les mettrez
égouts; z enſuite 'vous mettrez l'eau
de chaque fleur dans une cruche ſur
trois pintes d’icelle vous mettrez' u
ne pinÏc ou trois chopines d’Eſprir de
Vin , ce qui fera quatre pintes 8,' día» "
P 4. pine
23; DE LA DISËHLATION
pine meſure de Paris, ſur leſquelles
vous mettrez trois chopines de Sucre
clarifié , qui s'appelle trois livres a la
. ſuſdite meſure
. , Vous y mettrez en_
ſuite la moitié d’.un demi-ſeptier ou
environ &Eſſence dflnisdiſtilé, 8c
autant dÎ-Eſlſience de Canelle. S’1~l eſt;
tctrop ſucré 8c ſe qu’il ſe trouve p íteux,
vous y ajouterezdemi-ſeptier ou cho
pine dëEſprit de Vin plus ou moins
ſuivant qu’il vous plaira mieux , ainſi
i
que de Sucreſi vous le-'trouvez trop
fort; _ &C . —î í.…—._—
pour empêcher que voſtro
Eſſence 'd'Amis ne blanchiſſe voſtro
Roſſoly , meflez - la avec l? Eſprit de
vin avant que dela mettre dans l'eau.
Si d’avanture il n'avoir pas aſſez d’o;
deur , vous y ajoûterez une ou deux
cueillerées dflélſſenee de fleurs , ſi
vous enñavez , pour luy donner le
'gouſt que vous voulez qiſil ait , avec
une pincée ou deux de Muſe 6c
cTArnbre préparé avec du Sucre en
poudre. Si vous n'aviez point de
ijletirs , le Muſc 8c' PAmbre préparés
en
’ DES EAUX. ñ zz;
ſuffire.
en Eſience
Toutoucela
enfîiciwous
' udrc le paſſerez
à la chauſſe pour le décraſſer, &le
mettrez dans des bouteilles que vous
boucherez bien. Voilà comme ſe fait _
le veritable Roſſoly , &qui de cette '
maniere ſe gardera plus de dix ans
ſans aucune corrzlption. —~
0
i_ P5 Pour_
'.4 y _ñc
— l
ſ
234. DELÀDLSTLLÀUON
~ - PourfairePEau dec-neue. —
~J .
nesjeautres
ne parleray .pointfortesôcvctiolenñ
Liqueurs icy de certai
tes, qui ne ſont' faites qu'avec de
l'Eſprit dc Vin _, un peu de Sucre 8c
quelques Odeurspomme PEau d'or,
le Pitre, le Sec, &autres qu’on ap
pelle comme on veut , 8c dont l'uſa
t_ ‘ ,ge
"‘- DÉS Eaux. i4.:
q ge eſt tréspernicieux pour laſanté.
N'importe pas , voilà dequoy elles ſd
font ',-.. sccommeon les fait, en fera
qui vondm. 'p' _l H
Pou? faire de bain Hipocras ſſóildné
ls
ſi R E N E z trois
bonneeau demi-ſepriers
boüillie de
8c froide avec
demi-ſeptier de bon vin blanc , deux
jus deCitron , avec cinq ou ſix zeſis,
unjus &Orange aigre ſans y mettre
le pepins , une demi- livre de Sucre,
la moitié d’un demi gros de Camel
le, .deux ou trois clou-x de Giroffle ,
j une feüille de Maflie ,une bonne pin-z'
cée deCoriandre concaſſeée, quatre
grains de Poivre blanc concaſiez, un i
quartier de pomme Rénette cou
pé par tranches , la moitié d’un de_
Q2 'mmiñ
l
z4ſſ4ſi
mi-ſeptierDEdeLAlaitD ,ISTLLATÎON
8c une demictO
range de Portugal avec quelques
zeſts : meflczle tout enſemble ,ñ le re
muez biempaſſez le àla chauſſe com
me cy-deſlus, 8c le parfumez de la
meſme maniere à proportion z cepení
dant beaucoup de perſonnes n’y ai
ment parle parfum , vous pouvez y
augmenter laCr-znelle. Au lieu de lait
pour le clarifier , vous pouyez pren
dre un quarteron &Amandes douces
que vous pilerez bien , ſans toutefois
les reduire en huile, 8c les mettrez a
vec toutes les autres choſes cy-deſſus.
On peut auſſi faire de PHipocras
< de vin &Eſpagne , devin Muſcat , de
vin du Rhin , de ?Hermitage , de vin
’ de Champagne, en mettant ſur tous
ces vins la meſme doſe qu’à celuy cy
deſſus , 8c avoir bien ſoin ſur tout de
le bien clarifier.
Ÿ n
Pour
DES EAUX. 24.5
p
i Pourfaire l'Eau Clairette.
,Pour
25.2.a DE
- de
LA ÜISTILATjON
u' l'Eau de Groſeilſiies.
~ñ
Porſiiſirſi faſiire
l
RENEz une pinte d’eau avec u
v nezlivrede Groſeilles que vous é
craſerez dansladite eau , ê: -y /mettrez
un-quarteron ou cinq onces de Sucre:
vous la paſſerez enſuite à la' chauſſe.,
juſques à ce qu’elle ſoit bien claire , la
ferez rafraîchir 8e la donnerez àboi
re. Il n’ y faut point de Citron, parce
qu’elle eſt aigrotte d’elle-melme.
Pour faire de l'Eau de Framboiſe!,
L faut prendre la même quantité
defruit 8C l’ecraſer dans pareille
' quantité d’eau; cependant ſi la Fram
boiſe eſt bonne, il ſuffira de trois quarz
terons avec cinq onces de Sucre: il
n’y faut point de Citron , non plus
qu’àl’Eau de Groſeilles, le tout fon
du &incorporé , vous le paſſerez à la
chauſſe, le ferez rafraîchir,
nerez àboire, ſi &è le don
" Pour
DES EAUX.- L' 25; L.
Pourfaire de ?Eau de Ceriſes.
_A N S une pinte d’eau mettez
. 5c ecraſez demi-livre ou trois
quarçerons de Ceriſes, ſuivantqu’el
l'es ſont bonnes , avec un quarteron ou
cinq onces de Sucre; paſſez le toutà
la chauſſe juſquçs à ce qu’il ſoit bien
clair , faites le rafraîchir, 8c le donnez
à boire. - -
l*
Pour i
D E S EAUX. a”
. boire. . . ñ
Pourfaire Forza.
\
r D E S E A' U x. ſiz; 7
preſſenés bien le marc , afin qu’il n'y '
reſte rien; -puis vous aioûterés, ſi'
vous voulés ,' un poï on de bon lait
de vache: mcttés le tout rafraîchir
dans une bouteille , 8c la rernués bien
avant que d’en,donner à boire.
Pourfdixze ?Ecurie Piſtache: z de
260_ ‘ DE nnDxsŸrrnaTxon;
tié de fruit , de fleurs ou de graine à
- proportion de ce que vous voulés fai-_
re, parce que ſans cela elles n'auraient
point de goufl , 8c la glace leur oſte
roic toute leur qualité, principalçñ _
s ment à celle du Citron dite Limona
de. Etant,ainſi forcé de Sucre , de Ci
tron , de Muſes: &Ambre , deſtce ‘
qui luy donne le [ſom 8c' la qualité de
äorbec dc Levant.
Panrfaíre de l'a Cfa-ſmc gilaçae.
Came
~ J
î DES EAUX. ñ 261
._._
.de-la baſe, juſquesàzce que le moule
_._
ſoit-plein z'. puis aprés vouszlesempli
"nés d’eaux 6c les bouclrerzés 'de leurs ,.…_ ~
m-ſimzl--. __
264. DELADESULÀTXÔN. .
couvercles 8c les metcrés dans un '
ſceau ,un bacquet _. ou autre vaiſſeau —
ſuivant la quantite' 'avec de la glace _'
l ilée 8c bien ſalée dont vous enve
iopperez 8c couvrierez leſdites pyra- .
mides 8c les ferez bien glaçer. Lors
qifellesſeront bien glacées 8c petri
fiéesôcque vous l'es voudrez ſervir,
vouslestirercz de la glace, 8c pour
les. oſier l.us facilement des moules
8c empe cher qu’ell_es ne ſe briſent,
_ vous aurez ſoin d’avoir dee-l'eau boue
illante toute prefle dont vous frotte_
tés avec un linge moüilſéælcdans la
e _ſurface des moules des pyramides _. ce
'qui 'détachera leſdites pyramides d’a
vec leſdits moules. Vous les mettrés
enſuite au milieu d’un plat ou ſou_
couppe que-vous aurez preparée
pour cet effet, &t vous lesgarnirés'
tout l’entour de gobelets dans leſ
quels vous mettrés vos eaux glacées,
ces ſortes d'affaires paroiſſent beau
coup 8c ſont d'un trés-bel effet ſur _
'une table de conſéquence. . ~
- .—. r " l’on!
l
Díis EAU-x. ‘ 2.6;
q Pour faire de: Sirop: à_ boire é* —
pour garder
‘ L fautlesprendre
ges, ,des un
écraſerſiſur gorſeilles rail. \ '
tamis dans
une terrine ſuivant la quantité que
yousen
cérez la voulez
terrinefaire
à la,cave
puis8cvous por. i
la met-
_trés ſurun tonneau ou ſur une plan_
en-ſortequ’elle \retouche pasà
ce _, Vous laiílerez ainſi cuver ce jus
l'eſpace
bout de trois
duquel ou quatre
tempsct vous lejours , au
couler-és
tout doucement dans une autre ter
rine par deſſus un tamis, puis vous
.le paſſerés dans une chauſſejuſques à
ce qu’il ſoit bien clair. Enſuite vous
prendrés quatre livres de Suçre que
.vous mettrés dans une poêle à confi
tures que vous arroſerés avec de l'eau
pour \le faire fondre , 8c le ferez cuire
…juſqueg _au Caramel ~, c'eſt à dire à, la
plus forteſſ cuiſſon , en prenant bien
garde qu’il ne ſe brûle , 8C lots qu’il p_ -
.— ñ 5 ſera
î 'z
266 \DE LK ÜISTILAÏII ON
ſera en cet état vous y‘ mettrez deux
pintes de jus de groſeilles 'bien clair
en paſſant Pécumoire par deſſous, de
peur que le ſucre _cuit ne s’attac~he_au
fond , 8c le laiſſerés repoſerpn mo
'menr z tel5' fair' vous le mettrés ſur
un bon feu 8; le pouſſerez àla cuiſ
ſon , prenant bien garde de ne' le pas
trop faire cuire îôclde le bien écumer
juſquesffl à ce qu’il ſoit dans la cuiſſon.
a Pour connoiſtre
il fautenſi prendrequand
dans uneil eſt ~t,
cueil ere
trois ou quatre goutes que Vous cou
lerez l'une aprés l'autre dans une ver
re d’eau ,' 8c lors qu’elles tomberont
' - au fond du verre à travers Peau ſans
j ſe
resdiſſoudre queScſifort
Voili-e ſirop' peu, voustire
lelaiſſerez refroi
dir puis le mertrés dans des
. les Sc il ſe gardera ainſi tant que* vous '
'voudrés.' ï
'Les ſirops de ceriſes Gt de fram
_boiſes ſe font de meſme à Fecamp
A tion qu’il ne 'faut point lesllaiſſer cu
ver. ' .ë-ï '²~-["~-
7 1 ſ ſi - Pour
f i' DES EAUX. 267
»L.
Pou»
268 DE LAÜISTILATION A
ct - prendrez aprésbien
jus de VCſjLlS deux pintes
paſſé de voſtre
5 que. VOUS
mettrés dans la poele Où eſt le Sucre
que voùs pouflerés prom ptementjuſ
'quesà la cuiſſon cy-deſſus, de peut
qu’il nejauniſſe. Il faut-prendre garde
que la goutte que Yoqsjetterés dans
le verre d’eau de tous les Syrops cy
deſſus , ne tombe tropà plomb, .Sc
qu’elle. nea s’eſcarte
.. dans
.….le fond_
.YCŒ, du
D Es E A U x. z69ſi
_ verre, car ſi Ia goutte tombait trop
- à plombilſeroit trop cuitſilcourroit
riſque de ſe candir, c’eſt à quoy il faux;
prendre garde. ,
ææeæeææeeeeæeæi
æeeeæeeeeæeeeæ
ſ MANIERE DE FAmEî'
des Compotesflors quel’on veut
donner à_ manger à quelquîæn de
conſideration 8c pour les faire proî.
prement 8c promptement. ~
COMPOTES D’ESTE’
le zempsïlſſes fruits DANS
nou-veaux , Ô'
premieremerxt de: Fivzmbozſcs.
‘ repoſer.
ſiremuei-ezPeu
tout'de temps aprés
doucement vous ~
les Fram
boiſes avec la poële 8c leur donne
‘rez enſuitte un boüillonſi ,vous vou
lez, puis les laiſſerés refroidir 'Si les
ſervirez.
meureront Ainſi ,les framboiſes:
toutesentieres de
,ct &voûte
__ compote ſera fort belle_8c bonne,
- 8c pour en augmenter la perfection,
Vous n’oublierez pas à les bien écu
ñ -mer avec un papier ou une cueillere.
Pour faire des compotes degroÈiſllic-s
Ãirctträ?rar-irri-
._ L. .4 zſſlctó-'Gamparvswdíäréñſi
~— ..î nuſidaſ -.
- . _ ſſſÿ/täx-“Üerlæſæzszzz . ~
ul…- r.- ñ 1
i' ?Raniäzï A des- Àbricotÿs itieñrrs-_tçlct.^
DES aurez
puis vous CoMPzpT-Esl * 275
de_ lîeauſſbouillante
coute preſtevü
les avoir vous les jetcçrésfflpres
bien_ ñfaicségſiouœr de l'eau
fraîche où ils ñcſtóieïztiêl; lesfcrés bouz
illir juſques_ à ce quîiLî ſoiflntt cuits,
puis. vous: les tirlcrés_ 'Sc ;les jetterés_
dans de l'eau fraîchez enſuite vous
a pcéparcrésduſucrcdansunepoëlçzôc
lOrſqUTil bouilliraivous lesjetter-és de
dans ,aprés les avoir fait égouter de la
derniere 'eauz- 8c lçsbmtençrés à petit;
feu juſfques à; .ce queÿjbyous yoyíez
qu'ils commencent à Verdir., 'Belles r
acheverés promtemcnt .comme les
autres. Cette maniere-,ejſt la plus
promtc 8c la plus aiſée z cependant
l'une 8c l'autre ſont fort bonnes pour
les Abricotsverts ſeulement, 8c _nous
pour les Amandes ,car elles ne ſe peu-p
vent_ pas faire de meſme.- ;z
Piourfzzire les Corſſnpſſotes düímandes
vertes. ñ,
L faut,de meſme queles abricots,
paſſer les amandes à la leſſive de ‘
S 2 cen—
I
îPoUit Farſinn
. 276
cendre o~u dëgravelleñ, 8c les gouver;
ner tout ainſi que les abricots , carel
les ſe ſont de la meſme maniere; 8c
ſi vous vouliez en' tirer au ſec aprés
qu'elles onteflé au Sucre ,~_²~ Vous met
trés du Sucre clarifié dans une poêle
8c le' ferés cuire àjla plumeÇ-&t auſſi- "
toſt vous jetterés “vos *amandes ide.
dans, aprésles avoir fait ëégouter ſur
un tamis:
trezfur celales
le feu, fait; 'vous les
remſſuerez remet.
bien , 8c
les ferésboùillir, parce qu'elles_ au
ront décuit vofirÊSucre à la plume z
puis vous les retirerés de deſſus le feu,
8c les laiſſerés refroidir à moitié ,
puis avec une cueillere _Oule dos de
voſtre écumoire vous froterés voſhe
Sucre tout autour de la poêle juſques
à ce que vous Payez troublé par tout,
cuſimoi les
Vous re , tiferés
en ferésenſuite aveclevoſtre
égouter Sucre é8c
les arrangerés ſur un claion de-fil d'ar
chal , ou ſur de la paille épluch ée,que
, vous arranger-és ſur un plat ou terrine z
ainſi vos Amandes ſeront ſeches en
.un
/
l
.Pour
DESÎGOHÉïd-ræs.” i 27)"
Pour» faiſineïäe: Compote? deſſprſçbes;
düzbrirotsuyde prune:grillées.
c i 1'? _Ous prendrez des - Abricots_ ,
-1 ~ des-ëPeſéhes, où desëPrunes,
telle--qvuanrité qu’il 'vous —pla_íra*, 'que
vous-ardent-detous
feu \ferez griller? ?ſur
côtezun ;puisiles-peä_
iréehaud de _ '
Pflïlïvfi-!ÏIÊQÙX ÇvvzWes-dc.—l~<’eU~M
' en grain. j , , .z .' a
IËL; faurÿprendne une livre'our- deux
_p de -veijus-enſ-Ïgrain-_dixpluszgœsräd
du; plus_ beau , .leñfendre par lecoflég_
&flVeÇla
ſien eſter-lespointe d’un jetter
-pepinsñzôc petit -couteau
le ñverjmï
dans de l'eau fraîche ,z enſuite vous
ferés boüillir del’eau 8c lcjetterés cle-z
A dans aprés _Pavoir tiré 8c bien fait é
gouter de la íuſditepremiere eau , 8c'
lorſque voſtre eau commencera 'â
bouillir 8c fremier vous tirerés le tout
du feu , &le laiſſerés refroidir , < vous
prendrés aprés une _livre de 'Sucre que
vous -ferés fondreôcmettrésſ égouter
voſtro verjus que vous jetterés aprés
' dans iceluy8c, lorſque
&le laiſſeres .bouillir a
petit feu, vous verréSîqctſiíf-il
*verdirai , vous Pacheverés ſpromte-ñ
ment comme les autres Compote”
' J f_ -J \D315
DES CouPoTEs. 283
_mais il faut prendre garde que le ſy
trop ne ſoit point cuit. ~
Pour faire des Compotes de' Vcrjus
1 pele- . —- -z ,
PREN Ez deux livres de verjusbien
meur que vous ñpeletés _, 8c .parle,
bout en _tirerés les pefpins avec_ un pe
tit baſton que _vous _erés expres, &cz
vous le mettrés dans un plat ou terri.
ne , &lorſque vous l'aurez tout «pelé .
vous prendrés une livre de Slug-ecla
rifiéou ſans clarifier, que vous ,fetes
bouillirôc cuire juſques à la plume ,
puis vous jetterés voſtre verjus éplu
ché dedans
u juſques , 8c' Yacheverés
àce que le ſyrſſop .ſoitſur_
en leétat.;
feu
284. PourtFArxEzj;
;Pour fazrevzesſfiampſioctrcs deſi _petites
poires de Muſcat quiſont les pre
miere: venu-Es. ' . \
RENEZ deux livres des ſuſdites
poires, les pelez ,~ leur ratiſïez la
queuë , 8c en coupez un petit bout,
puis les jetterez dans Peau fraîcheà
meſure; enſuite vous ferez bouillir
de l'eau 8c les jetterezdedans aprés
les avoir fait "égouter de la premiere,
8C les ferez ainſi bouillir juſques âce
qu’elles ſoient preſque cuites, puis les
retirerez 8C les -jetterez dans de l’eau
fraîche , vous ferez aprés fondre &c
bouillir une demi-livre de ſucre ou
'trois quarterons , 8c vos poires eſlant
tirées 6c bien égoutées de cette der
niere eau, vous les mettrez dedansôc
les ferez bouillirjuſques à ce que le ſi
rop ſoit preſque fait enſuite vous les
retirerez du feuylesëremuerez 8C les
écſſumerez bien ,Sc y ietterez un démi
jus de citron , les laiſſerezerefroidir 8c
les ſervirez. ‘ -~' " ‘
\ñ ë ' Les
l
l
.DES COMPOTES." 18e
Les Compores de poires de Rouſ.
\elec , dejargonnelle, de Martin ſec
8c Blanquette ſe font de meſme; 8C
comme elles ſont plus groſſes que les j
muſquées _vous les pouvez blanchir;
deſt-“à- dire faire cuire avant que de les
peler; vous pouvez auſſi les couper
parſucre,
de la moitié
8c ,les
y mettre la même
acheverez dela doſe
ctmé.
me façon que celles-cy-deſſus.
Pour faire des Compote.: d'autres
poires plusgro/!es , comme poire:
de Beure , de @Maiſtre-Jean , ' de \ ſi
Bergamotte ;de I/'crtetlazzgzze , de
ôcſſzñaVHery _, de Moiizlle-/oout/óe ,
Ëſi dhæímadotes
Ban Chr ëtien, de Doubtefflezzr
zPHi-izende , de
Fram'
Real ,_, (/3- autres.
- a1
I r
-<"—_.
Pour
'.12
a." ' \ ~\
DES Ü-OMPOTESÂ 239
T Pour
' 'l
n94.
A l'autre. SiPoux FAIRE
vous n’en Voulez qu'une
F iN.
"VILLE DE LYON
tiblioth. du Palais des m»
TABLE*
DES CHÆAPITRES, A
Contenus en ce livre de la
Maiſon Reglée.
” LIVRE PREMIER.
. ſi.‘
ſſÎJIŸÎſiRË
TABLEb
LIVRE TRO] SIEFME.
CHAPI- Andere de regler
TRE l. d’autres (Mai
ſons de raoiu dre conſequent-exam
me pour un homme de qualité, E.
tranger , Gentil-homme- de Pro
vince, ou autres gens ſans fa
mille, qui veulent tenir un petit ñ
Train à Paris. 137
CHAP. II Autre Mania-re de --vi
‘ 'vre pour ceux qui ne veulent a
voir aucun embaras de ménage.
14-4
Devair ó- obligatiou des Dome-ſti;
que ſer-vans a' de moins grands
Seigneurs, Gen: d’affair‘es,Bour
geois ó- autres. r - 14.6
De Plutendant , du Mat/ire d’Ho
/Zel é' du Valet de Chambre. 1 4.7
De la Demoiſelle Suivante , ou Fille
de (ſhambre. 153
De Femme de charge. ’ 1 55
De la Cuiſiniere. ffl 1s8
'd Des
J.
DES CHAPlTRES
' Des valets de Bourg-rott ó- autres
particuliers. 160
Des Servant” de Bourgeon ó- au
tres Particuliers. a 162.
Des Garçons de Cabaret. 168
Des Servantos d'A-berges. 171:
Des valets (l'Auberge-s ou Hoſtel
Ziers. i 74.
CHAP. ll. _ '
Regie generale pour les maniere: de
vivre Ô* defaire des Marchands
avec leurs Garçons de Boutique
Ôrflpprentzfs. 177,
Devon* des Garçons Marchands,
tant engros qu'en detail , Ô' com
me il: ſe doivent comporter dans
les (Magaſins ó- dans les Bouti
ques. 180
De lüípprentifdl/larehand. i 84.
:Des Artiſans é* de quelle maniere
les Mat/tres doivent vivre avec
leurs Compagnons ÛApprentiê-f.
. 1 7
Devoir des Garçons de Metier. 189
, Devoir des Apprentzjs dans tou
V tes
TABLE
tesſortes de (Métiers. 190
LIVRE QUATRIE-ME.
Raite' oula veritable maniere
de faire toutes ſortes óPEaux
ó- de Liqueurs à la mode ddtalte.
1 93
Avant-Propos.
DE la Diflilation. 7. I6
Pour diſtiler Ô* faire de ?Eſſence Ô'
Eſprit d’ Arm'. 2 19
;Pour faire Ô* di/liler de l'Eau Ô'
Eſprit de Canelle. a 2 :o
Pour dzſZiler Ô' tirer Z’Eſprit de la
graine de Gene-ore. 2.2 1
Pour _faire de ?Eau de la Reine
dîHongrie. 2 2 7.
Autre mamere defaire de l'Eau de
la Reine d’ Hongrie. 2z3
Pour dzſtiler é' - tirer l'E/prit du
clou de Gzroffle. - 2 25
Pour diflzler dela Coriandre. 2 zs
Pour iii/filer àfroid toute:ſortes de
fleurs: là même
Pour
DES CHAPIT RES.
Pour dffliler Ôfaire de bon [Eſprit
de vin. 2 26
Pourfaire de l'E/prit de *Din double.
' - z27
Pour faire des Eſſences. là même
Pour faire de Eſſence de &Mu/o é*
óPAmbre. 2 19
;Pour faire de ?Eſſence de toutes
ſorte: defleurs odoriſíerantes. 2 3 o
Pour faire le Roffoly. 23 I
Pour faire le Roſſaly qu’on appelle ñ
Franrlnpane. 2zz
Pour faire' du Populo. 2 34.
Pourfaire ?Eau Angelique. 2 3; '
Pour clarifier le Sucre. là même
Pour preparer le Muf: Ô- ?Ambre
avec du Sucre en poudre , quife
ra plus Æqffet dans les Liqueurs
que toutes les Eſſences , dont nous
avons parle'oy-devzznt. ~ 237
Pour-faire PEau de Cete. 238
Pour faire PEau de Canelle. 239
Pour faire de PEM; d'Avis' forte,
ou En” de Vie unifiée 24.0
Pourfaire de bon Hiporras blanc é*
V 2 rouge.
- TABLE
'a ronge. ñ= 24.1
a Pour faire PI-Iiprocras d’Ean. 24.3
:Pour faire PLL-an Clairette. 24.5
Pourfaire du Ratap/aia ronge. 24.6
Pour faire du Kamp/via blanc , au
trementolzt Bande Noyau. ~ 24.8
Pou( _faire de PEan de ſieur d’O-_
range. ſie - ~ 24.9
Pour faire de bonne ldimonade. 250
Pourfaire de l'Orange-at. là même
Pourfaire dePBau ae Fraiſes. 25 1
- Pour faire de l'Eau de Grojeilles.
252
Pour faire de ?Eau de framboiſes.
_ là même
De PAUL MARRET,
Libraire à Amſterdam, tam de ceuxqzlíl
à Imprimez. qu: d: ceux dom il à
Nombre.
Ouvrage
riansſisgutilte aux Marchands
Voyageurs, Banquiersala
8c principalement Nega
jeu
neſſe qui de ire d'apprendre le comerce 8e le
negoce du change , par Samuel Ricard.
in 4.
ſi Voiïgæ:
CATALOGUE.
C A T A L O G U EL
les Moeurs, les Coutumes . 8c la Religion dc
ſes habitans: avec un recit de la captivité de
l'auteur, a de divers Anglais» 8c de ſa deli
vrance apres Vingt année dœlclavage , par Ro- z
ben Knox , traduit de l'Anglais, avec des fi
gures BL la Carte de l'lfle. n..
Autour du Monde, pal' Dampier, z tomes (ous
prcfle, le troiſième _ſe donnera ſepare' pour la
comodité de ceux qui ont les deux tomes. I2..
_.î LYOÎ;
. .dg-JL du Palais des L…
7
\D
ï. ï
' I. ï x
ï l* ' I ~ .
v ï . l
a . v - I \
-_ *
. ' \,_
). ~ U4 a
ó- . _
X ) . ' - '
. . _ '
' I
D I
' I
. _ _ O
a ‘ I
1 ~ .I'd ‘
' I .
“
I I I .
ï J
I .
.
. V
I
, .
_ a .
ÿ A
ï.
l ſi . v
ſi I'
. - I '.
.. I o
ï I
n
-
v
. - x
ï I‘ '
. .
a
' 4
A i d
I I
o . _ l
*x l
I I ’ I ï'
. I
- |
_ v ,,
, u
~ r
l
I .
' .
( I
ç ſ \ ï 1
n”
' ' I l
- ï I
a
a
a I
l,_ j
i I .Iii I