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LA GUERISON DES BLESSURES INTERIEURES

Sommaire :

PREAMBULE : A PROPOS DES BLESSURES INTERIEURES

 Nous sommes des êtres de sens.


o Nous pouvons tout autant souffrir
 D’une absence de sens
 Que d’un trop de sens !
o Nous avons particulièrement conscience de notre fragilité et de la mort
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 Nous sommes des êtres en développement : notre caractère n’est pas figé, il se construit
tout au long de notre vie, au fur et à mesure de nos expériences de vie. A chaque âge
correspond des étapes de croissances différentes. Pour de nombreux auteurs, la
croissance de notre intérieur serait le but ultime de notre développement.
 La rencontre avec l’autre est à la fois source de notre croissance, et source de
blessures : nous sommes des êtres doués d’intériorité, mais nous avons besoin de la
rencontre avec l’autre pour la développer.
o Un Aller/Retour permanent entre le besoin de l’autre pour se révéler à soi-même et
le besoin de se détacher du regard de l’autre pour accéder à soi
o Le but de notre développement : s’individuer - devenir soi, se définir au-delà des
fausses images que l’on a de soi
o Nous grandissons à coup de « crises »…(nous sommes névrosés)
- Notre caractère n’est donc ni figé, ni déterminé.
- La confrontation à l’autre, est donc à la fois nécessaire au développement de
notre personnalité (la relation à nous-même) et souvent à l’origine nos
blessures.

 La conscience du monde, et de ses limites est à la fois source de créativité et source de


souffrance morale : nous sommes névrosés, nous vivons tiraillés dans le rapport à l’autre :
o Peur d’être abandonné, d’être rejeté par l’autre si nous ne
correspondons pas à ce qu’il attend de nous
o Peur d’être « dévoré », c’est-à-dire de nous oublier et de disparaitre si
nous cherchons à trop correspondre aux attentes (supposées) de l’autre.

LA BLESSURE INTERIEURE

a. De quoi parle-t-on ?
 Larousse

 Lésion produite en un point quelconque du corps par un choc, un coup, une arme ou un
corps dur quelconque.
 Atteinte morale profonde et douloureuse ; offense : Une blessure d'amour-propre.

Une blessure vient de l’extérieur :


-soit une effraction qui nous ampute
Soit une écharde qui vient perturber notre croissance

« Une excroissance qui, à un moment s’enkyste, et se révèle lors d’un accident de la vie
ultérieur »
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 Des séquelles internes issues d’évènements vécus comme une violence à
l’encontre de l’intégrité personnelle.

 Cette agression de notre personne intime à des conséquences sur notre


développement, notre rapport à soi et notre rapport aux autres : de fausses idées
sur soi ou sur les autres qui nous empêchent de nous développer sereinement
dans notre rapport à soi, un sentiment accru de notre vulnérabilité qui prend le pas
sur notre capacité à faire face à la vie,

b. La blessure intérieure fait partie de notre condition humaine

Attention : la blessure en tant que telle n’est pas forcément traumatisante.

Elle peut être douloureuse, mais pas forcément de nature à nous affecter dans notre
construction.

- C’est lorsqu’elle prend trop de place en nous même, quand elle devient
difficile à gérer sur un plan psychique. Quand la pensée, le souvenir, la
douleur, devient envahissante au point de nous enlever une part de notre
liberté intérieure, qu’elle devient problématique

- C’est aussi le sens qu’elle prend dans ma vie : en fonction du contexte dans
lequel elle survient, elle prendra un sens différent, mais aussi, elle peut
orienter le sens que je vais donner aux évènements de ma vie.

- Ce n’est donc pas seulement l’intensité ou la violence de l’évènement qui la


détermine, c’est aussi :

 Par ce qu’elle peut entraver notre construction entière, en nous


empêchant d’acquérir les « outils » psychologiques » nécessaires à la
période de la vie dans lequel nous sommes

 Les outils psychologiques : les stratégies cognitives, les


stratégies d’adaptation, les mécanismes psychologiques qui
nous permettent de faire face à nos limites révélées par la
confrontation au monde.
 Par ce que son souvenir devient envahissant au point de nous
empêcher de penser à autre chose, ou d’agir
 Par ce qu’au contraire nous nous sommes efforcés à l’oublier, mais
que nous continuons à en subir les conséquences malgré nous : Nous
pouvons dépenser une énergie considérable à nous protéger d’elle, à
tenter de ne plus y penser et de l’oublier, ou à mettre en œuvre des
stratagèmes d’évitement épuisant sensés nous éloigner de toutes
situations qui pourraient renvoyer à notre conscience son souvenir.
De ce fait, il se peut aussi que nous continuons à souffrir de blessures
mal refermées dont nous avons oubliés l’existence faute de pouvoir
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ne plus en souffrir. Celles-ci peuvent alors se manifester par un mal
être profond, source d’angoisses, des peurs que l’on n’arrive pas à
associer à un objet précis.

IL arrive, qu’une « stratégie » initiale de survie face à une blessure


envahissante ou traumatisante (la mise à distance par l’oubli), si elle s’avère
indispensable et efficace sur le court terme, en permettant à la personne de
continuer à avancer et à affronter le quotidien, peut sur le long terme, se révéler
mortifère. Lorsque ces conséquences prennent une place trop forte dans notre vie,
au point qu’elle nous empêche d’advenir à nous même

Dans cet exposé, nous choisissons de distinguer 2 dimensions de la blessure :

- Lorsqu’elle résulte d’un évènement identifié (généralement vécu comme une


violence, un décès, une agression, un accident etc.) qui fait effraction en
nous même, ce que nous appelons un traumatisme, un deuil brutal, une
agression, un accident brutal, qui va engendrer un « avant » et un « après »,
une difficulté de se révéler…

- Lorsque la blessure résulte d’un manque (pas forcément identifié), d’une


carence, affective ou psychique dans notre développement (exemple
l’absence d’une figure sécure dans la petite enfance, l’absence de paroles
valorisantes, etc.). Cette carence affectant la relation à soi et à l’autre, dans
une phase spécifique de notre vie pouvant être de nature à entraver notre
développement.

 Le psychologue Erikson propose de découper le développement


humain en plusieurs étapes : à chaque étape correspond l’acquisition
d’outils psychologiques (des tâches développementales) nécessaire
pour devenir un jour un adulte accompli. A chaque période de la vie
correspond un apprentissage fondamental : nous construisons un
aspect de notre personnalité et apprenons à faire face à la vie grâce à
l’acquisition « d’outils » psychologiques (la confiance en l’autre dans
la petite enfance par exemple). La « non acquisition » de cet outil,
pouvant engendrer des « tendances mésadaptatives », c’est-à-dire
des difficultés à faire face dans notre rapport à l’autre et à nous
même.

 Nota : loin d’être un modèle déterministe, cette approche se conçoit


comme dynamique- une « fonction » pas acquise dans une période
de développement, peut-être acquise à l’étape suivante.
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Lise Bourbeau, auteur en développement personnel, propose une lecture des blessures
qui affectent notre développement. Même si cette approche peut apparaitre restrictive (ce
modèle est une lecture qui n’a rien de scientifique) les 5 blessures qu’elle décrit
permettent une approche grand public de phénomènes complexes.

A chaque blessure, elle associe un masque, c’est-à-dire une tendance comportementale


développées afin de faire face à la blessure.

- Il est toutefois nécessaire de rappeler, que la blessure ne peut pas tout


expliquer : nous avons une liberté, nous ne sommes jamais déterminés par
les évènements que nous vivons ; ils nous influencent, ils peuvent orienter
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certaines tendances, mais nous restons acteur de nos vies. Si certaines
blessures peuvent gravement nous affecter et nous masquer à nous même
nos potentiels, cela ne veut pas pour autant dire qu’elles nous enferment
dans une voie !

La manière dont la blessure nous affecte, n’est donc pas seulement liée à la nature
de la blessure, mais aussi à nos modes de réactions, à la manière dont nous nous
protégeons, aux croyances développées suite à des évènements douloureux

Nous pourrions enfin distinguer les blessures conséquences

- Du mal que l’on commet à autrui et à soi


- De l’adhésion à des fausses croyances sur soi
- De la non acceptation de soi
- De la manière dont on se sent responsable de l’autre
- De la place que nous laissons au ressentiment en nous
- Du non-respect de soi et de son corps
- D’expériences sexuelles qui ne permettent pas d’aller vers l’altérité
- De la négligence de besoins fondamentaux (physiques, psychologiques,
mais spirituelles)
- D’une incapacité à trouver un sens à sa vie
- Etc.

c. Comment cela nous blesse ?

Nous nous construisons dans la relation. Cette relation est un aller et retour entre notre vie
intérieure et notre vie de relation avec l’extérieur.

La blessure nous affecte dans nos outils de relation :

 La relation à soi

 La relation aux autres

- La blessure affecte la relation. Elle prend souvent ses origines dans une
relation à l’autre insatisfaisante, source de douleur.
- Elle se caractérise par ses conséquences dans une relation à soi
douloureuse, une difficulté à se vivre tel que l’on est, à se définir au-delà de
la blessure.
- Cette blessure dans la relation à soi à souvent des conséquences
collatérales dans la relation à l’autre, à l’environnement (agressivité, repli sur
soi, peurs, répétition de rôles et de postures, etc.) qui risque lui-même d’être
en retour source de blessure supplémentaire.

On peut donc distinguer 3 cas de figure :

- Les blessures dans notre développement de nature à affecter la relation à


moi-même et à l’autre
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- Les effractions traumatiques : deuils, échec, agression, accidents,
traumatismes
- Lorsque l’effraction se fait dans une phase de dvpt : le risque de ne pas
identifier la blessure, et de l’intégrer « comme » faisant partie de notre
normalité : ex : abus sexuel…

Comment la personne blessée réagit ?

- Dans le pire des cas : arrêt du développement


 Troubles de l’intelligence, troubles graves de la personnalité
- En général, nous avons un ami que le créateur nous a donné : l’inconscient
(vision de Freud et de Jung)
 Notre inconscient : qui nous permet de faire face
 Protection : mécanisme de défenses
 De nous adapter : mécanismes d’adaptation
 Mécanismes d’adaptation (répéter ce qui me permet de me protéger)
ou de défenses (me protéger de l’angoisse ou m’avertir du danger)
- Une « excroissance » psychique : un développement monodirectionnel : un
mécanisme de défense ou d’adaptation unique…(Vaillant)
 On se met à en souffrir
 Quand il prend trop de place
 Quand il lâche,

d. Les comportements développés face aux blessures

Attention : une confusion entre le symptôme et la maladie


Le trouble du comportement : un symptôme
Une stratégie révélatrice, le signe que nous nous battons...
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- l’angoisse et les peurs « insensées » : trop de sens, impossibilité de
mettre du sens
 elle devient problématique quand elle devient envahissante

- un vide que l’on recherche à combler à tout prix

- réactivation de la blessure ancienne dans des situations similaires


- manque de confiance
 en soi
 en l’autre

- faux jugements /fausses croyances :fausses image de soi et certitude


sur le monde qui auront des conséquences face à la vie : « tout les
hommes sont violents » si je pleure on me rejettera » « si je ne suis pas
parfait, il arrivera quelque chose » « je ne suis qu’un bon à rien » « les
femmes sont des s… »

- les « promesses intenables », les serments adressés à soi-même qui


ressurgissent face à la difficulté et vont engendrer des comportements
apparemment inappropriés, des culpabilités d’avoir trahir ses serments
intérieurs, etc
 « jamais je ne me laisserais aimé » « jamais je ne quitterais maman »
« je ne ferais jamais confiance » jamais je n’aurais besoin de qqn,
jamais je ne pleurerais

- Face aux blessures par effraction (traumatismes) :


 Stress posttraumatique
 Blocage à une étape du travail de deuil

Ce n’est pas non plus une question de caractère, ou de force... même si cela, à court
terme peut y contribuer.
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Face à l’irruption de la blessure, l’angoisse qui en résulte menace de déborder
l’appareil psychique. Afin de canaliser l’émergence de cette fuite d’angoisse, qui
risque de nous vider de nous-même mettons en place des mécanismes de défenses
qui ont pour vocation d’être comme des rustines (Roland Guinchard), sensées
« boucher » les fuites.
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Perspective

Ne pas confondre souffrance et malheur


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LA GUERISON EN QUESTION

 La crise un moteur de développement


 Larousse : Disparition totale des symptômes d'une maladie ou des conséquences d'une
blessure avec retour à l'état de santé antérieur.
A une époque où on nous vent la performance, la guérison intérieure est devenu un
marketing...le terme de guérison est dangereux : revenir à un état antérieur est
problématique

- On est en construction
- On ne peut pas annuler les conséquences d’une blessure

Ce serait oublier le chemin de construction.

- Ce n’est pas non plus ne plus souffrir de la blessure ou de ses


conséquences :
- N’est pas un chemin vers l’acceptation où l’insensibilisation
- C’est un chemin vers l’intégration de la blessure dans sa vie, vers la
cicatrisation, vers le sentiment que si l’épreuve n’est pas bonne en soi et ne
le sera jamais, on peut au final en sortir grandi malgré la blessure qui reste.
-
Guérir des blessures
- Un processus
- Un cheminement

a. Un processus : la résilience
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Frankl

- L’être humain n’est jamais condamné au malheur malgré l’épouvantable,


- L’épreuve nous oblige à chercher un sens à la vie « qui peut permettre à la
victime impuissante désespérée de se dépasser et de se transformer. Elle
peut métamorphoser en triomphe une tragédie personnelle. »

b. Un chemin : le travail de deuil :

« Tu dois faire ton deuil »


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Qu’est-ce que le deuil

- Une confusion autour du concept de deuil.


 Une sorte de norme d’une acceptation de l’inacceptable, obligation de
tourner la page ; à oublier au risque d’être considéré comme malade
ou anormal !

 Face à cette espèce d’obligation, beaucoup de personnes


légitimement, ont l’impression qu’il n’existe pas d’alternative : soit
j’oublie, je passe à autre chose, je trahis en quelque sorte soit je
refuse d’accepter et je m’enferme dans le souvenir, la mélancolie.

Le travail de deuil fait référence au chemin que l’on fait pour apprendre à vivre malgré
la perte, malgré l’inacceptable.

Selon Dennis et Mattew Leen, c’est aussi le chemin que l’on doit faire lors de la
guérison des souvenirs…

Le chemin de guérison intérieure est douloureux car il nous oblige aussi à voir que la
vie est faite d’incertitude, qu’un jour elle aura une fin, que les états de bonheur et de
bien-être ne sont jamais acquis une bonne fois pour toute. Nous n’avons pas d’autre
choix que de composer avec notre vulnérabilité.

Mais, il ne faut pas oublier qu’avant tout le chemin du deuil s’il est douloureux,
n’est pas un chemin qui mène au vide. Même si l’issu nous est souvent masqué
par les évènements ce chemin est avant tout celui qui mène à l’apaisement. Non
pas vers une paix artificielle « comme si rien n’était jamais arrivé » Mais vers autre
chose de plus profond. La paix du cœur. L’intériorité

c. La traversée du chemin

Un chemin

Le cheminement vers la guérison intérieure est un chemin, non pas une route tracée à
l’avance qu’il serait obligatoire de prendre pour aller mieux, mais comme l’évoque JC
Parisot « un itinéraire face à la souffrance » qui est aussi un itinéraire
« intérieur ».

« Choisir la vie est un acte de foi car a-t-on en réalité

« Chaque perte, peut, au final, aider à faire grandir une autre part de soi-même »
J Mourbouquette.

JC Parisot, évoque ses expéditions qui lui ont permis « d’inspecter de nombreuses
galeries et dessiner des itinéraires souterrains secrets de ce pays de solitude et
de silence ». Non pas pour s’y complaire mais par ce qu’elles lui ont permis de trouver
une forme de paix intérieure insoupçonnée. Parce que dans cet itinéraire il y aussi
découvert sa richesse, une humanité qu’il aurait peut-être découvert autrement,
mais qu’il a embrassé dans son chemin de douleur.
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Chemin de solitude

Le risque de la blessure : la solitude qui entraîne au désespoir. Comprendre un peu


mieux cet itinéraire propre à chacun, c’est aussi réaliser que l’on n’est pas seul, que
l’on n’est pas anormal : Frankl « psychologie normale de la personne confrontée à une
situation anormale »

 . La confrontation à sa propre solitude oblige à chercher les réponses en soi, à ne


pas attendre des autres les réponses qu’elle seule peut trouver.

La durée de ce chemin va tout autant dépendre :

Cette confrontation à soi ne va pas de soi, elle peut au départ revêtir un caractère
insupportable : il faudra parfois 10 ans, voire 40 ans, pour avancer, 10 ans de parenthèse,
de fuite dans le travail, la vie associative, la vie familiale, pour reprendre des forces (et
parfois même) croire qu’au final on a oublié, on est passé à autre chose… et c’est au
détour d’un virage, que l’on prend conscience que le chemin du deuil n’est pas terminé.
D’autres au contraire chemineront plus vite. Pourquoi, il y a un mystère.

En tout cas il n’y a pas de personnes fortes qui s’en tireraient mieux que les autres.
Méfions des croyances qui nous font croire qu’il « faudrait être fort » si être fort c’est faire
semblant ou renier ses propres émotions, ce n’est pas une force intérieure !

A la question du combien de temps dure ce chemin, je répondrais qu’il n’y a pas de


normes, ni de durée préétablie : pour certain ce chemin est plus ou moins rapide, pour
d’autre il sera plus long ; ce qui est sûr c’est que pour que la souffrance prenne moins de
place il est nécessaire de lui laisser une place, de trouver des espaces pour la
verbaliser, la transformer.

Le chemin

Les étapes dont je vais vous parler maintenant ne sont pas forcément une norme
obligatoire, mais plutôt des « balises » sur un chemin de relèvement nécessaire. La
manière d’y faire face dépendra de chacun et de la gravité des évènements.

Elisabeth Kübler Ross qui travaillait avec des personnes en fin de vie….

On a réalisé que ces étapes étaient les mêmes pour les proches et les survivants.
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On pourrait résumer les différentes étapes en 3 temps :

 Le temps du choc : se protéger


o Le choc : la stupeur, la réaction nerveuse inappropriée, qui est comme un
moyen pour l’organisme d’encaisser etc. et de faire face.
o Déni : je vais me réveiller »

Paradoxalement ; cet état de choc où l’autre est constamment là peut se


manifester par le besoin de ne pas y penser, de combler le vide par le travail,
l’activité, le silence. S’activer dans le faire comme si on n’y pensait plus, ce
qui peut engendrer incompréhension agressivité de la part de l’entourage.

Chacun réagit différemment et parfois on peut être attristé que l’autre, les autres, ne
réagissent pas comme nous.

 Le temps des émotions :

C’est la période où on va devoir transgresser l’interdit de dévoiler ses émotions, où


d’autres se confrontent à des émotions qu’ils n’avaient jamais appris à exprimer.

o La vallée des larmes


 La prise de conscience au plus profond de soi et l’expression des émotions
 L’apprentissage du vide : on prend conscience qu’il va falloir faire sans…
 C’est le temps de la tentation du désespoir : l’auto dévalorisation
 On nous explique parfois qu’il ne faut pas pleurer : pourtant les larmes nous
confrontent avec nous-même. « Un lavage gratis ». A condition de ne pas pleurer
seul, ou de ne pas affronter les leçons de morales faussement encourageant
« reprend toi » « ça ira mieux »
Cette dépression n’est pas une maladie : attention à ceux qui pathologisent !

o Le gouffre de la révolte
C’est le temps des pourquoi, ou on essaye de mettre du sens. La tentation
de retourner cette révolte contre soi : Sentiment de culpabilité

Les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles sont passagères, elles ont besoin
d’être exprimées pour diminuer en intensité. C’est souvent dans cette étape que l’on fait
appel a des associations ou des professionnels…

 Le temps de la reconstruction : l’espoir


 Ranger, ordonner les souvenirs douloureux
o La découverte d’un sens : le sens rattache au goût de vivre
Citation Frankl-
« Une fois passé le flot des émotions » le recul devient possible. Notre
âme étant moins encombrée on peut s’appuyer sur notre potentiel de
vie intérieure pour donner du sens. Non pas donner du sens à
postériori (des explications), mais plutôt de redonner du sens à notre
vie.
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C’est Gérard qui me disait qu’il prenait conscience qu’il avait


inconsciemment associé la mort de sa femme à celui de sa mère quand il
était enfant. Il s’était longtemps senti coupable de la mort de sa mère. Après
la mort de sa femme, il s’était comporté comme s’il était fautif de ne pas
l’avoir aidé à vivre….
Finalement son chemin de deuil a été pour lui la possibilité de guérir d’autres
blessures profondément ancrées dans sa vie. Cela ne justifie pas pour
autant le deuil, cela permet de le transcender et de passer à l’étape suivante.

o L’échange de pardon
 A l’absent
 A soi même
 Aux autres (Dieu)
o L’héritage
 Qu’est-ce que j’ai reçu de l’autre…
o De nouveaux projets

QUELQUES PISTES :

Le chemin dépend aussi


 Des conditions dans laquelle s’est déroulé la blessure en particulier de l’intensité de
la violence qui a pu l’accompagner
 Du contexte dans lequel a eu lieu la blessure la manière dont celui-ci va nous
renvoyer aux expériences passées)
 Des conséquences secondaires de la blessure sur la vie
 De la manière dont elle a pu être reconnue
 Du soutien et de la compréhension trouvée
 Etc.

La réactivation de la blessure des années après (alors qu’elle a été oubliée)


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Un évènement présent douloureux, parfois anodin, qui semble nous dépasser… un
sentiment de solitude et d‘angoisse… qui est souvent le point de départ du cheminement

 Quand doit-on guérir ?


- Quand on dépressurise
- Dans nos étapes de développement
- Quand c’est le moment
- Quand un évènement vient réveiller une blessure ou mettre à mal un
mécanisme de défense

 Guérir nécessite d’accepter de renoncer


- A certains mécanismes de défenses
- A certains mécanismes d’adaptation
- De se confronter à soi, et à des zones méconnues de soi (angoisse)
- A certains bénéfices secondaires
- De renoncer à se regarder le nombril
-
 Guérir nécessite d’accueillir sa fragilité
- Pour ne pas nier la blessure
- Pour ne pas voir qu’elle (risque de fascination ou d’idolâtrie)

- Identifier la blessure avec un tiers ?


 Pour la nommer, mettre de la distance
 Non pour accuser ou s’y enfermer

- L’accueillir/l’intégrer :
 Prendre conscience des fausses images qu’elles ont engendrées
 Croyance sur soi et l’autre

- Prendre la décision ne plus la subir


 Se pardonner
 Pardonner
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 Renoncer aux bénéfices secondaires de la blessure
 Accueillir sa fragilité
 Croire que l’on est plus que cela
 Refuser la tentation de s’y complaire
 Apprendre à voir comment la blessure m’a aussi permis de
développer des qualités que je n’aurai jamais développé autrement

Lorsque l’on traverse un tunnel, on ne doit pas oublier qu’au bout il y a lumière :plus le
tunnel est long, plus il faudra faire attention à se réhabituer à la lumière.

Dieu guérit
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Dieu pourrait nous guérir d’un « claquement de doigt »

Même s’il peut tout, il respecte trop la personne humaine pour lui apporter une guérison
que peut-être irait contre notre liberté et nous même

Mais ce qui le préoccupe sans doute, c’est notre cheminement dans la vraie liberté

Annuler la conséquence de la blessure : ce serait comme dénier tout ce que j’ai construit,
le trésor que je suis, mais que j’ignore...

Nous serions prisonniers de Dieu : nous ne l’aimerions pas librement, soit par
« superstition » soit car endetté… or Dieu veut des adorateurs libres
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CONCLUSION

« Ce qui ne détruit pas nous rend plus fort »

Le cheminement dans la guérison intérieure va être celui d’apprendre à laisser une place
pour autre chose dans son cœur. L’apprentissage du vide, pour en faire une terre où
pourra germer d’autres fleurs.

Si plus rien en sera jamais comme avant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a l’impossibilité de
reconstruire sa vie, de trouver une forme de sérénité, de passer à autre chose, ou plutôt
de la prise de conscience que plus jamais rien ne sera comme avant.

 D’ailleurs le comme « avant » n’a jamais existé : il se met à exister lorsque le « plus
jamais » fait irruption : la vie à toujours été mouvement et changement ; la vie n’a
jamais été figée, et lorsqu’elle l’est, enfermée dans la routine du « c’est toujours
pareil » elle plutôt vécue comme un enfer par la majeure partie des personnes.
 Mais dans le cas du deuil, le plus jamais n’exprime pas forcément un pessimisme
outrancier, ou un refus de croire en la vie, mais plutôt les prémisses d’une prise de
conscience qu’il faudra un jour construire autre chose, se défaire non pas de la
douleur, mais de son invasion incontrôlée qui peut occulter les portes d’avenir qui
nous sont pourtant offerte.

Il n’y a pas de chemin unique, il existe des chemins à prendre. Et quand on ferme une
porte, 10 autres s’ouvrent. Il n’est jamais trop tard pour en franchir le pas.

C’est un cheminement, car l’apprentissage du vivre avec (ou plutôt du vivre sans) est
aussi quelque chose qui, malgré nous, nous construit : en Chinois le mot KHI désigne
la catastrophe, l’épouvantable. Il veut dire aussi « opportunité pour grandir ».

Loin de moi l’idée qu’à tout deuil il ya aurait quelque chose de bon, ou de voulu. La
souffrance n’a pas de sens, nous pouvons lui donner un sens (une direction) pour
qu’au final elle nous fasse grandir. Nous n’avons pas le choix : soit elle nous envahit,
soit nous la saisissons pour croitre.

Cela ne veut pas dire qu’il faut s’y soumettre, mais plutôt qu’il faut composer avec.

Le concept de résilience nous parle de cela : face à un choc violent nous n’avons pas
vraiment d’alternative, soit on se bat pour grandir soit nous risquons de nous
autodétruire.

« Chaque blessure peut au final, aider à faire grandir une autre part de soi même

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