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Sommaire :
Nous sommes des êtres en développement : notre caractère n’est pas figé, il se construit
tout au long de notre vie, au fur et à mesure de nos expériences de vie. A chaque âge
correspond des étapes de croissances différentes. Pour de nombreux auteurs, la
croissance de notre intérieur serait le but ultime de notre développement.
La rencontre avec l’autre est à la fois source de notre croissance, et source de
blessures : nous sommes des êtres doués d’intériorité, mais nous avons besoin de la
rencontre avec l’autre pour la développer.
o Un Aller/Retour permanent entre le besoin de l’autre pour se révéler à soi-même et
le besoin de se détacher du regard de l’autre pour accéder à soi
o Le but de notre développement : s’individuer - devenir soi, se définir au-delà des
fausses images que l’on a de soi
o Nous grandissons à coup de « crises »…(nous sommes névrosés)
- Notre caractère n’est donc ni figé, ni déterminé.
- La confrontation à l’autre, est donc à la fois nécessaire au développement de
notre personnalité (la relation à nous-même) et souvent à l’origine nos
blessures.
LA BLESSURE INTERIEURE
a. De quoi parle-t-on ?
Larousse
Lésion produite en un point quelconque du corps par un choc, un coup, une arme ou un
corps dur quelconque.
Atteinte morale profonde et douloureuse ; offense : Une blessure d'amour-propre.
« Une excroissance qui, à un moment s’enkyste, et se révèle lors d’un accident de la vie
ultérieur »
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Des séquelles internes issues d’évènements vécus comme une violence à
l’encontre de l’intégrité personnelle.
Elle peut être douloureuse, mais pas forcément de nature à nous affecter dans notre
construction.
- C’est lorsqu’elle prend trop de place en nous même, quand elle devient
difficile à gérer sur un plan psychique. Quand la pensée, le souvenir, la
douleur, devient envahissante au point de nous enlever une part de notre
liberté intérieure, qu’elle devient problématique
- C’est aussi le sens qu’elle prend dans ma vie : en fonction du contexte dans
lequel elle survient, elle prendra un sens différent, mais aussi, elle peut
orienter le sens que je vais donner aux évènements de ma vie.
Lise Bourbeau, auteur en développement personnel, propose une lecture des blessures
qui affectent notre développement. Même si cette approche peut apparaitre restrictive (ce
modèle est une lecture qui n’a rien de scientifique) les 5 blessures qu’elle décrit
permettent une approche grand public de phénomènes complexes.
La manière dont la blessure nous affecte, n’est donc pas seulement liée à la nature
de la blessure, mais aussi à nos modes de réactions, à la manière dont nous nous
protégeons, aux croyances développées suite à des évènements douloureux
Nous nous construisons dans la relation. Cette relation est un aller et retour entre notre vie
intérieure et notre vie de relation avec l’extérieur.
La relation à soi
- La blessure affecte la relation. Elle prend souvent ses origines dans une
relation à l’autre insatisfaisante, source de douleur.
- Elle se caractérise par ses conséquences dans une relation à soi
douloureuse, une difficulté à se vivre tel que l’on est, à se définir au-delà de
la blessure.
- Cette blessure dans la relation à soi à souvent des conséquences
collatérales dans la relation à l’autre, à l’environnement (agressivité, repli sur
soi, peurs, répétition de rôles et de postures, etc.) qui risque lui-même d’être
en retour source de blessure supplémentaire.
Ce n’est pas non plus une question de caractère, ou de force... même si cela, à court
terme peut y contribuer.
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Face à l’irruption de la blessure, l’angoisse qui en résulte menace de déborder
l’appareil psychique. Afin de canaliser l’émergence de cette fuite d’angoisse, qui
risque de nous vider de nous-même mettons en place des mécanismes de défenses
qui ont pour vocation d’être comme des rustines (Roland Guinchard), sensées
« boucher » les fuites.
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Perspective
LA GUERISON EN QUESTION
- On est en construction
- On ne peut pas annuler les conséquences d’une blessure
a. Un processus : la résilience
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Frankl
Le travail de deuil fait référence au chemin que l’on fait pour apprendre à vivre malgré
la perte, malgré l’inacceptable.
Selon Dennis et Mattew Leen, c’est aussi le chemin que l’on doit faire lors de la
guérison des souvenirs…
Le chemin de guérison intérieure est douloureux car il nous oblige aussi à voir que la
vie est faite d’incertitude, qu’un jour elle aura une fin, que les états de bonheur et de
bien-être ne sont jamais acquis une bonne fois pour toute. Nous n’avons pas d’autre
choix que de composer avec notre vulnérabilité.
Mais, il ne faut pas oublier qu’avant tout le chemin du deuil s’il est douloureux,
n’est pas un chemin qui mène au vide. Même si l’issu nous est souvent masqué
par les évènements ce chemin est avant tout celui qui mène à l’apaisement. Non
pas vers une paix artificielle « comme si rien n’était jamais arrivé » Mais vers autre
chose de plus profond. La paix du cœur. L’intériorité
c. La traversée du chemin
Un chemin
Le cheminement vers la guérison intérieure est un chemin, non pas une route tracée à
l’avance qu’il serait obligatoire de prendre pour aller mieux, mais comme l’évoque JC
Parisot « un itinéraire face à la souffrance » qui est aussi un itinéraire
« intérieur ».
« Chaque perte, peut, au final, aider à faire grandir une autre part de soi-même »
J Mourbouquette.
JC Parisot, évoque ses expéditions qui lui ont permis « d’inspecter de nombreuses
galeries et dessiner des itinéraires souterrains secrets de ce pays de solitude et
de silence ». Non pas pour s’y complaire mais par ce qu’elles lui ont permis de trouver
une forme de paix intérieure insoupçonnée. Parce que dans cet itinéraire il y aussi
découvert sa richesse, une humanité qu’il aurait peut-être découvert autrement,
mais qu’il a embrassé dans son chemin de douleur.
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Chemin de solitude
Cette confrontation à soi ne va pas de soi, elle peut au départ revêtir un caractère
insupportable : il faudra parfois 10 ans, voire 40 ans, pour avancer, 10 ans de parenthèse,
de fuite dans le travail, la vie associative, la vie familiale, pour reprendre des forces (et
parfois même) croire qu’au final on a oublié, on est passé à autre chose… et c’est au
détour d’un virage, que l’on prend conscience que le chemin du deuil n’est pas terminé.
D’autres au contraire chemineront plus vite. Pourquoi, il y a un mystère.
En tout cas il n’y a pas de personnes fortes qui s’en tireraient mieux que les autres.
Méfions des croyances qui nous font croire qu’il « faudrait être fort » si être fort c’est faire
semblant ou renier ses propres émotions, ce n’est pas une force intérieure !
Le chemin
Les étapes dont je vais vous parler maintenant ne sont pas forcément une norme
obligatoire, mais plutôt des « balises » sur un chemin de relèvement nécessaire. La
manière d’y faire face dépendra de chacun et de la gravité des évènements.
Elisabeth Kübler Ross qui travaillait avec des personnes en fin de vie….
On a réalisé que ces étapes étaient les mêmes pour les proches et les survivants.
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Chacun réagit différemment et parfois on peut être attristé que l’autre, les autres, ne
réagissent pas comme nous.
o Le gouffre de la révolte
C’est le temps des pourquoi, ou on essaye de mettre du sens. La tentation
de retourner cette révolte contre soi : Sentiment de culpabilité
Les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles sont passagères, elles ont besoin
d’être exprimées pour diminuer en intensité. C’est souvent dans cette étape que l’on fait
appel a des associations ou des professionnels…
o L’échange de pardon
A l’absent
A soi même
Aux autres (Dieu)
o L’héritage
Qu’est-ce que j’ai reçu de l’autre…
o De nouveaux projets
QUELQUES PISTES :
- L’accueillir/l’intégrer :
Prendre conscience des fausses images qu’elles ont engendrées
Croyance sur soi et l’autre
Lorsque l’on traverse un tunnel, on ne doit pas oublier qu’au bout il y a lumière :plus le
tunnel est long, plus il faudra faire attention à se réhabituer à la lumière.
Dieu guérit
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Même s’il peut tout, il respecte trop la personne humaine pour lui apporter une guérison
que peut-être irait contre notre liberté et nous même
Mais ce qui le préoccupe sans doute, c’est notre cheminement dans la vraie liberté
Annuler la conséquence de la blessure : ce serait comme dénier tout ce que j’ai construit,
le trésor que je suis, mais que j’ignore...
Nous serions prisonniers de Dieu : nous ne l’aimerions pas librement, soit par
« superstition » soit car endetté… or Dieu veut des adorateurs libres
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CONCLUSION
Le cheminement dans la guérison intérieure va être celui d’apprendre à laisser une place
pour autre chose dans son cœur. L’apprentissage du vide, pour en faire une terre où
pourra germer d’autres fleurs.
Si plus rien en sera jamais comme avant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a l’impossibilité de
reconstruire sa vie, de trouver une forme de sérénité, de passer à autre chose, ou plutôt
de la prise de conscience que plus jamais rien ne sera comme avant.
D’ailleurs le comme « avant » n’a jamais existé : il se met à exister lorsque le « plus
jamais » fait irruption : la vie à toujours été mouvement et changement ; la vie n’a
jamais été figée, et lorsqu’elle l’est, enfermée dans la routine du « c’est toujours
pareil » elle plutôt vécue comme un enfer par la majeure partie des personnes.
Mais dans le cas du deuil, le plus jamais n’exprime pas forcément un pessimisme
outrancier, ou un refus de croire en la vie, mais plutôt les prémisses d’une prise de
conscience qu’il faudra un jour construire autre chose, se défaire non pas de la
douleur, mais de son invasion incontrôlée qui peut occulter les portes d’avenir qui
nous sont pourtant offerte.
Il n’y a pas de chemin unique, il existe des chemins à prendre. Et quand on ferme une
porte, 10 autres s’ouvrent. Il n’est jamais trop tard pour en franchir le pas.
C’est un cheminement, car l’apprentissage du vivre avec (ou plutôt du vivre sans) est
aussi quelque chose qui, malgré nous, nous construit : en Chinois le mot KHI désigne
la catastrophe, l’épouvantable. Il veut dire aussi « opportunité pour grandir ».
Loin de moi l’idée qu’à tout deuil il ya aurait quelque chose de bon, ou de voulu. La
souffrance n’a pas de sens, nous pouvons lui donner un sens (une direction) pour
qu’au final elle nous fasse grandir. Nous n’avons pas le choix : soit elle nous envahit,
soit nous la saisissons pour croitre.
Cela ne veut pas dire qu’il faut s’y soumettre, mais plutôt qu’il faut composer avec.
Le concept de résilience nous parle de cela : face à un choc violent nous n’avons pas
vraiment d’alternative, soit on se bat pour grandir soit nous risquons de nous
autodétruire.
« Chaque blessure peut au final, aider à faire grandir une autre part de soi même