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Ils comprennent tous les frais engagés pour faire des achats
- salaires, majorés de-, charges sociales, des agents des
services d'approvisionnements chargés de l'étude du marché,
de la négociation, de la rédaction des bons de commande, de la
surveillance du respect des délais et de la relance éventuelle des
fournisseurs, des contrôles qualitatif et quantitatif à la
livraison', de la vérification et de l'ordonnancement des
factures, de la gestion des stocks ;
- salaires, majorés des charges sociales, des agents des services comptables
chargés de l'enregistrement et du paiement des factures, de l'enregistrement, en
comptabilité matières, des entrées en stock
- frais accessoires de fonctionnement de ces services : loyer des bureaux, chauffage,
éclairage, fournitures de bureau, frais postaux, etc. ;
- frais de déplacement des agents ;
- frais de réception et d'essais des articles achetés (il s'agit des frais de contrôle
de la qualité) ;
- frais d'informatique liés à la gestion des commandes et au traitement des entrées
en stock.
L'essentiel de ces frais est constitué par des salaires et des charges salariales.
Or, le pouvoir d'achat des salariés allant en croissant, au moins à long terme, ces
frais ne peuvent qu'augmenter malgré des progrès de productivité de la fonction
achat, progrès résultant notamment de la normalisation des produits achetés et de
l'emploi de la bureautique et de l'informatique.
D'autre part, le développement du commerce international a conduit à
prospecter un nombre de plus en plus élevé de nouveaux fournisseurs potentiels
étrangers dans des pays de plus en plus lointains avec entre autres conséquences
- l'accroissement des frais de déplacements d'acheteurs, au moins bilingues, avec
souvent, le recours à des interprètes,
- l'introduction dans les contrats d'un nombre croissant de clauses qui visent, non
pas à augmenter les chances d'atteindre une bonne satisfaction du besoin, mais à
gagner des procès devant des juridictions nationales ou internationales,
- la multiplication de litiges de toutes sortes (retards de livraison, qualité défectueuse,
absence de conformité à diverses normes, etc.), avec recours à des cabinets
d'avocats d'affaires internationaux aux honoraires extrêmement élevés, mise
au rebut de fournitures reçues et rl `ures de stock,
1. Ces contrôles sont effectués au magasin réceptionnaire ; les frais
correspondants atteignent environ 10 % des frais de fonctionnement du magasin
dans l'industrie et dans le commerce de gros et environ 1 % dans le commerce de
détail.
Il n'en demeure pas moins que cette estimation doit être aussi précise que possible.
Le problème n° 2 du chapitre 8 expose au moyen d'un exemple chiffré comment, dans
la pratique, on peut estimer ces frais en évitant les écueils et sans commettre
d'erreur trop grande.
Ce sont les frais engendrés par le fait que, à un moment donné, le stock étant
épuisé, il n'est plus possible de satisfaire la demande. En fait, il paraît nécessaire
de préciser cette notion de rupture de stock.
D'abord, un stock peut être nul pendant un certain temps sans que, pour autant,
il y ait à proprement parler rupture de stock ; il est par exemple normal que le stock
d'antigel soit nul au printemps et en été.
D'un autre côté, un stock non nul peut être insuffisant pour satisfaire
intégralement la demande qui se reportera sur un autre produit (si le stock ne
peut fournir que 4 des 6 m de cornière de 30 demandés, le travail sera fait
avec de la cornière de 35 dont le stock est suffisant).
Ainsi le passage à zéro du stock d'un article n'est une condition ni nécessaire, ni
suffisante pour qu'il y ait rupture de stock ; aussi, la détection des cas qui
engendrent des frais de rupture de stock n'est elle pas toujours aussi aisée que
cela pourrait sembler.
Reprenons l'article dont la courbe en dents de scie a été tracée sur la figure
1.2, donnant un stock moyen de 3,5, et supposons que les quantités
fournies à chaque livraison soient diminuées de moitié, le nombre de livraisons
étant doublé, le total des quantités livrées et consommées dans l'année
restant le même. Les courbes en dents de scie correspondant aux deux
hypothèses sont dessinées sur la figure 1.3. On voit que le stock moyen
diminue et passe de Sm = 3,5 à S'm = 2,8.
On conçoit déjà ainsi que la cadence des livraisons est un facteur
important qui joue sur le coût du stock.
1.7.ii.Stock de protection
Imaginons un article idéal dont les consommations seraient parfaitement
régulières. Sa courbe en dents de scie serait celle indiquée en trait plein
sur la figure 1.4. On voit qu'une partie du stock, représentée par la zone
hachurée, n'est théoriquement jamais utilisée ; c'est le « stock de
protection». En fait, la courbe en dents de scie de l'article réel serait celle
dessinée en trait discontinu sur la même figure, et l'on voit que ce stock de
protection sert à parer aux augmentations de la consommation réelle par
rapport à la consommation théorique moyenne ; s'il n'y avait pas de
stock de protection, il y aurait des ruptures de stock. La partie du stock
située au-dessus du stock de protection est appelée « stock actif ».
Reprenons la courbe en dents de scie théorique de ce même article. Si
nous appelons
V la consommation annuelle,
n le nombre de livrai sons
H le stock de protection,
le stock moyen est, lorsque les consommations sont parfaitement régulières :
V
Stock moyen = H
2n
Quantité
(t)
T T T T
On peut aussi utiliser la notion de couverture moyenne du stock qui donne le nombre de mois de
consommation moyenne assurée par le stock moyen.
stock moyen
Elle est égale à consommation mensuelle
On a évidemment : couverture x taux de rotation = 12.
Bien entendu, tout stock qui serait constitué dans un but autre que celui qui ressort strictement
de sa définition ou de la recherche d'une gestion économique ne relèverait pas de la gestion
des stocks. On ne stocke pas pour stocker, comme l'avare qui accumule les pièces pour le seul
plaisir de les contempler, ni pour se donner une impression, sinon une illusion, de richesse. On
ne doit avoir un stock que si l'on ne peut pas ajuster, économiquement, le flux des livraisons au flux
des consommations.