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Échangeurs de chaleur

à contact direct

par Alain BRICARD


Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers
Ingénieur de Recherche au Centre d’Études Nucléaires de Grenoble
et Lounès TADRIST
Docteur ès Sciences Physiques
Directeur de Recherches au Centre National de la Recherche Scientifique
Institut Universitaire des Systèmes Thermiques Industriels de Marseille

1. Concept de base....................................................................................... BE 9 565 - 2


1.1 Qu’est-ce qu’un échangeur de chaleur à contact direct ?......................... — 2
1.2 Comment réaliser un ECD........................................................................... — 3
1.3 Grandeurs caractéristiques des ECD ......................................................... — 5
2. Dimensionnement.................................................................................... — 9
2.1 Modélisation globale des ECD surfaciques et volumiques...................... — 9
2.2 Modélisation locale des ECD volumiques ................................................. — 10
3. Échange de chaleur à contact direct liquide-liquide...................... — 11
3.1 Mise en œuvre et performances ................................................................ — 11
3.2 Calcul d’un ECD liquide-liquide .................................................................. — 13
4. Échange de chaleur à contact direct gaz-solide.............................. — 15
4.1 Différents types de contacteurs à particules solides ................................ — 15
4.2 Contacteur à pluie de particules................................................................. — 16
4.3 Échangeur régénérateur.............................................................................. — 16
4.4 Lits fluidisés ................................................................................................. — 17
5. Échange de chaleur avec transition de phase liquide à solide .. — 18
5.1 Granulométrie des systèmes dispersés avec changement d’état
liquide→solide ............................................................................................. — 18
5.2 Domaines d’applications............................................................................. — 19
6. Échange de chaleur avec transition de phase liquide à vapeur .. — 20
6.1 Échange en évaporation.............................................................................. — 20
6.2 Échange en condensation ........................................................................... — 23
6.3 Échange en ébullition .................................................................................. — 24
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. BE 9 565

A coté des échangeurs de chaleur conventionnels qui assurent un transfert de


chaleur au travers d’une paroi matérielle entre deux fluides à des tempéra-
tures différentes, on trouve toute une gamme de dispositifs industriels où la
paroi d’échange est supprimée : tours de refroidissement, échangeurs récupéra-
teurs solide-gaz, contacteurs gaz-liquide pour le chauffage d’eau à partir
d’effluents gazeux, humidificateurs d’air, condenseurs à bulles et barométri-
ques.... Les échangeurs à contact direct restent cependant assez peu répandus
du fait de contraintes intrinsèques et d’une méconnaissance des comportements
hydrodynamique et thermique de ces systèmes où interviennent des processus
physiques complexes (milieux multiphases en écoulement avec ou sans change-

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ment d’état). Il est bien clair que les échangeurs à contact direct ne sont pas une
panacée, mais dans certains cas spécifiques ils constituent une alternative inté-
ressante car ils offrent la possibilité de réduire le coût d’investissement et
d’accroître les performances d’échange par rapport à un échangeur classique.
On présente ici les bases nécessaires à la compréhension et au dimensionne-
ment des échangeurs thermiques fonctionnant sur le principe du contact direct ;
mode de transfert de chaleur au demeurant courant dans la nature, puisqu’il
intervient, en particulier, dans le cycle de l’eau entre la terre et l’atmosphère par
évaporation et condensation, dans la formation de brouillard et de neige dans
l’atmosphère, dans la gélification de l’eau des rivières et dans la solidification de
la lave, etc...
Pour les notations et symboles, se reporter en fin d’article (p. 29).

1. Concept de base — les phases sont séparées par une interface continue ou par une
interface rendue discontinue par l’interposition de nombreux
obstacles : c’est le contact direct surfacique ;
— les phases s’interpénètrent de façon homogène par dispersion
d’un fluide ou de particules au sein de l’autre fluide : c’est le contact
1.1 Qu’est-ce qu’un échangeur de chaleur direct volumique.
à contact direct ? Les échangeurs de chaleur à contact direct ECD sont ainsi pré-
sents dans les opérations de transfert de chaleur et de masse entre
un gaz et un liquide réalisées, par exemple, dans les humidificateurs
et les tours de refroidissement d’eau. On les trouve dans les contac-
C’est un échangeur sans paroi matérielle de séparation entre deux teurs gaz-solide tels les échangeurs récupérateurs et les échangeurs
fluides qui circulent à co ou contre-courant (figure 1). L’absence de régénérateurs, et bien sûr comme condenseurs dont l’utilisation
paroi est une caractéristique intrinsèque de l’échange, ou bien est remonte au tout début du XXe siècle. Ils interviennent aussi dans
recherchée pour améliorer certaines qualités propres de l’échan- certaines applications avec des fluides encrassants ou corrosifs et
geur. L’interface des deux fluides va se présenter sous deux aspects : dans des systèmes où l’écart de température entre les fluides est
minimisé en créant une aire interfaciale d’échange élevée ; cette
grandeur représentant la surface d’échange disponible par unité de
volume d’échangeur.
On convient d’écrire tout couple de fluides en citant d’abord la
Fluide froid Fluide froid
phase continue (gaz-solide désigne la dispersion d’un solide dans
Interface
un gaz). Suivant les applications et les domaines de température de
Paroi
travail, tous les couples de fluides non miscibles et chimiquement
inertes peuvent être envisagés ; un fluide pouvant conserver son
Fluide chaud Fluide chaud état physique au cours du transfert de chaleur ou se présenter suc-
cessivement sous plusieurs états (figure 2).
Transmission de la chaleur Transmission de la chaleur
à travers une paroi à travers l'interface

1.1.1 Avantages et inconvénients


Entrée phase Sortie phase
continue dispersée
La mise en contact des deux phases conduit aux caractéristiques
Phase dispersée
suivantes :
Entrée Sortie
— un coefficient d’échange thermique global élevé ;
— une aire interfaciale importante quasi gratuite et modulable
dans une certaine fourchette ;
— les risques d’entartrage et de corrosion reportés sur l’enve-
loppe externe réalisée dans une simple cuve ou colonne ;
— une perte de pression faible ;
— la disparition des dilatations différentielles ;
— une diminution potentielle du coût d’investissement du fait de
la simplicité de l’échangeur.
Phase continue Sortie phase Entrée phase
stagnante continue dispersée L’échange de chaleur entre le fluide dispersé et la phase continue
Phase continue au repos Phase continue en écoulement se ramène à considérer deux conductances thermiques en série :
l’une convective entre le milieu continu et l’interface, l’autre convec-
tive ou conductive suivant la nature fluide ou solide de la phase dis-
Figure 1 – Procédés de transfert de chaleur entre fluides persée. Deux coefficients d’échange exprimés en W/(m2 · K), l’un

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N’oublions pas les applications citées précédemment et les procé-


Gaz dés industriels pour le chauffage et le refroidissement de solides
Liquide granulaires ou pulvérulents (fabrication du ciment, du verre, grilla-
ges des minéraux...) par l’intermédiaire des échangeurs à lits fluidi-
Liquide Solide Gaz
sés. Le contact direct intervient aussi dans les condenseurs à jets ou
Solide à bulles et dans bien d’autres dispositifs d’échange de chaleur qui
Liquide seront décrits dans les chapitres suivants. Enfin, les échangeurs à
contact direct sont présents dans le stockage et le déstockage de
l’énergie principalement sous forme de chaleur sensible dans les
Transfert de chaleur sans changement d'état
régénérateurs.

Liquide Gaz Gaz


1.2 Comment réaliser un ECD ?
Liquide
Liquide Solide Liquide Solide Dans la pratique, il faut réaliser un contact intime entre les deux
fluides de façon à créer une aire interfaciale élevée. On n’envisage
Transfert de chaleur avec changement d'état d'une phase ici que les dispositifs qui utilisent la seule force de gravité pour assu-
rer l’écoulement de la phase dispersée ; les contacteurs fonction-
Figure 2 – États physiques possibles des fluides en contact nant avec un apport d’énergie : agitation mécanique, pulsation,
force centrifuge, détente... concernent presque exclusivement le
transfert de matière.
externe hc entre le fluide continu et l’interface et l’autre interne hd
entre le fluide dispersé et l’interface, sont ainsi définis :
1.2.1 Contact direct surfacique
1 1 1
------ = ------ + ------ (1)
Ks hd hc Une configuration type est le film ruisselant ; elle est générale-
ment utilisée pour réaliser une évaporation ou une condensation. Le
La disparition du terme de conductance thermique de paroi (λ/e), transfert de chaleur est augmenté lorsque l’interface est perturbée,
qui apparaissait dans la formulation du coefficient d’échange surfa- augmentation due à l’amélioration du coefficient d’échange et à
cique global Ks d’un échangeur classique [46], exprimant la propor- l’accroissement de la surface. C’est pourquoi, le génie chimique uti-
tionalité entre la densité de flux ϕ (W/m2) et l’écart de température lise des colonnes à plateaux et/ou à garnissage pour réaliser les con-
local entre le fluide chaud (supposé ici représenter la phase conti- tacts liquide-liquide, liquide-gaz et gaz-solide (figure 3).
nue) et le fluide froid (supposé représenter la phase dispersée),
La colonne à plateaux constitue un ensemble d’étages entre les-
ϕ = K s (Tc − T d ) (2) quels les deux phases circulent plus ou moins séparément, les pla-
teaux pouvant être perforés. Dans la colonne à garnissage, le
va évidemment dans le sens d’un accroissement du flux, surtout contact, réalisé par l’intermédiaire d’un empilement de corps tor-
quand on sait que la conductance d’une paroi d’acier doux d’épais- tueux, est discontinu avec une surface d’échange et un temps de
seur 2 mm passe de 20 000 W/(m2 · K) à moins de 500 W/(m2 · K) séjour des phases considérablement augmentés. Ces configura-
lorsqu’il s’y dépose une épaisseur équivalente de tartre. De même, tions sont utilisées dans certains dispositifs d’échange et de récupé-
la fragmentation de l’interface, en accroissant considérablement ration de chaleur, mais elles sont surtout à la base de la réalisation
l’aire interfaciale, conduit à augmenter le flux de chaleur. des contacteurs effectuant les opérations de transferts de matière −
distillation, absorption, extraction liquide/liquide et liquide/solide,
Le revers est que le transfert parasitaire de masse d’un fluide à
séchage... − qui s’accompagnent pratiquement toujours d’un trans-
l’autre n’est en règle générale pas nul car, d’une part la non-miscibi-
fert d’énergie thermique. Ces contacteurs sont décrits dans le traité
lité parfaite entre les fluides est rarement réalisée sauf dans le cas
relatif au Génie des Procédés et dans l’ouvrage de Perry [1].
particulier d’un contact gaz-solide, et d’autre part il est difficile
d’annuler complètement l’entraînement hydrodynamique (sépara-
tion totale des fluides après l’échange). Notons que dans certains
cas, ce transfert de matière associé au transfert de chaleur est 1.2.2 Contact direct volumique
recherché (tours de refroidissement d’eau...). Autre contrainte, les
fluides se retrouvent à la même pression imposant par-là même des Le principe consiste à injecter un corps en mouvement dans une
conditions d’utilisations restrictives inhérentes à leurs propriétés phase continue en circulation. Ce sont typiquement la colonne à
physiques. pluie de particules avec un solide ou un liquide dispersé dans un
courant gazeux ascendant ou descendant et la colonne à pulvérisa-
tion liquide-liquide constituée d’une enceinte tubulaire verticale
1.1.2 Domaines d’applications avec le disperseur placé en haut ou en bas de colonne selon les
valeurs des masses volumiques des deux liquides. La surface
d’échange résultante entre les deux phases est modulable, car elle
De façon générale, les échangeurs à contact direct trouvent leurs
dépend directement de la taille et de la concentration des entités
applications dans l’exploitation de sources encrassantes et corrosi-
dispersées : particules, gouttes, bulles.
ves, géothermie, dessalement de l’eau de mer, refroidissement de
gaz et condensation de vapeurs dans les opérations de raffinage où Le principal défaut de ce type de contacteur est la difficulté à réa-
les problèmes de perte de pression et d’entartrage interdisent liser une circulation des deux phases proche de l’écoulement piston
l’emploi d’échangeurs tubulaires. Ils sont aussi bien adaptés à la (figure 4), c’est-à-dire une progression de ces phases par tranches
valorisation de rejets thermiques dans les secteurs industriels sensi- parallèles et indépendantes avec une diffusion axiale de la chaleur,
bles au prix de l’énergie, notamment pour la récupération de cha- par les tourbillons, négligeable : les tourbillons ne faisant qu’assu-
leur latente et de chaleur sensible sur des rejets gazeux ou des rer l’homogénéité transversale de la veine fluide. L’intérêt de l’écou-
fumées : contacteurs gaz-solide pour les températures élevées, con- lement piston est d’autoriser, par principe, une forte efficacité
tacteurs liquide-gaz pour les basses et moyennes températures. d’échange.

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Gaz Gaz Gaz

Liquide

Liquide Liquide

Gaz Liquide Gaz

Liquide Liquide
Gaz

Gouttes Film Garnissage

Gaz Gaz

Liquide

Liquide

Liquide Gaz

Liquide
Gaz

Bulles Plateaux

Figure 3 – Divers types de contacteurs

la longueur au diamètre de la virole) ou si le fluide continu est en


Écoulement piston
régime très turbulent (profil de vitesses du fluide continu relative-
Entrée phase ment plat sur la plus grande partie de la section du tube), l’écoule-
continue T
ment est un compromis entre l’écoulement piston et l’écoulement
parfaitement mélangé. L’ensemble des phénomènes conduisant à
une diffusion axiale de la chaleur ou de la concentration est
regroupé sous le vocable de dispersion axiale.
Écoulement
partiellement mélangé
Les contacteurs comprenant un garnissage ou plusieurs étages
L /D d’échange sont moins sensibles à la dispersion axiale, ainsi que les
T croissant échangeurs volumiques à cocourant dont le mode d’échange est par
L
principe un mélange local des deux phases (figure 5).

1.2.3 Création et évolution d’une dispersion


Écoulement
parfaitement mélangé
À part les cas d’une dispersion de particules solides ou d’un film
Entrée phase T liquide ruisselant, la mise en contact direct commence par la créa-
dispersée tion des entités dispersées. La dispersion doit conduire à une taille
L optimale pour satisfaire à des conditions d’écoulement et de trans-
fert thermique.
Courbes supérieures : phase continue
Courbes inférieures : phase dispersée Il existe de nombreuses manières pour réaliser la dispersion d’un
liquide. Les pulvérisateurs sont bien adaptés aux ECD avec une
Figure 4 – Profils de température suivant le degré de mélange phase continue gazeuse. Ils permettent une distribution uniforme du
des fluides liquide couvrant le diamètre entier de l’ECD : les caractéristiques du
jet, le diamètre moyen et la distribution de tailles sont donnés par le
constructeur en fonction de la pression d’injection. Les atomiseurs
Si l’écoulement est parfaitement mélangé, les tourbillons ultrasoniques génèrent des brouillards de gouttelettes extrêmement
l’emportent alors largement sur la vitesse globale entraînant l’égali- fines. On peut aussi créer des gouttes à partir d’un cône en rotation
sation des températures des deux phases (figure 4). En pratique, [1]. Lorsque la phase continue est liquide, les disperseurs consistent
sauf si le contacteur possède un élancement important (rapport de le plus souvent en une canalisation cylindrique ou un plateau per-

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Sortie phase légère

Fluide caloporteur
froid et particules
Entrée
phase dense

Stockage des
particules
Entrée
phase légère
Fluide
Sortie caloporteur
phase dense

Séparation par gravité Séparation par tamisage

Eau Azote gazeux


Gouttes d'eau
Azote liquide

Azote gazeux à -188 °C

Gaz comprimé

Co-courant Contre-courant
Azote liquide
Mélange local de phases Pas de mélange local Pistolet de
(homogénéisation des vitesses Billes de glace projection
des fluides et de la température
de la phase continue) Azote liquide à -196 °C Billes de glace
Vis d'Archimède
eau ensemencée en particules d'aluminium q = 60 L/h, q = 500L/h
Vd Vc

Figure 5 – Visualisation d’un écoulement liquide-liquide 1 2 3 4


Arrivée des Échangeur à contact direct Stockage de Projection
fluides colonne - réservoir billes de glace

foré de nombreux trous : la taille des gouttes obtenues est de l’ordre Séparation par vis d'Archimède
de quelques millimètres (0,5 à 5 mm).

L’évolution de la taille des entités fluides par fragmentation et par Figure 6 – Techniques de séparation des phases après l’échange
coalescence est susceptible d’entraîner des modifications de l’écou-
lement polyphasé. Une revue bibliographique détaillée de ces phé-
nomènes complexes est donnée par Kolev [2].
1.3 Grandeurs caractéristiques des ECD

1.2.4 Séparation des phases après l’échange Les définitions et formules de bases sont données dans ce para-
graphe. Elles permettront de quantifier les écoulements, les trans-
D’une apparente simplicité, les ECD posent le problème de la ferts de chaleur et les performances thermohydrauliques des ECD.
séparation des phases après l’échange thermique. La séparation
avec un fluide continu gazeux est relativement simple et s’effectue
dans un cyclone en sortie de l’échangeur, que la phase dispersée 1.3.1 Concentration volumique et aire interfaciale
soit solide ou liquide. De même, la séparation d’une phase continue
liquide et d’une phase dispersée gazeuse est aisée grâce à la très
grande différence des masses volumiques. La séparation d’une Soient les volumes de contrôle d’échangeurs surfacique et volu-
phase continue liquide et d’une phase dispersée liquide est réalisée mique construits sur la section d’écoulement de hauteur dz
par la coalescence de la phase dispersée sur une interface de décan- (figures 7 et 8), la concentration volumique β, appelée encore taux
tation située en partie haute ou basse de la colonne suivant les de rétention ou taux de vide en milieu gaz-liquide, est définie soit
valeurs respectives des masses volumiques des deux phases. La comme la fraction du volume de contrôle occupée par la phase dis-
séparation d’une phase dispersée solide et d’une phase continue persée,
liquide nécessite des moyens plus lourds, la séparation s’effectuant
par tamisage sur un plan incliné ou par une vis d’Archimède volume de la phase dispersée
β = --------------------------------------------------------------------------------------- (3)
(figure 6). volume de contrôle

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L’aire interfaciale (m2/m3) représente la surface d’échange dispo-


nible des particules en mouvement dans le volume de contrôle de
Section droite d'écoulement
A (m2) l’échangeur :

S
a = ---- (5)
Garnissage V
Pour les ECD de type volumique, où l’on peut accéder au diamètre
moyen de la dispersion, l’aire interfaciale est plus volontiers expri-
mée en fonction de la concentration volumique β,

6
Td (z ) Tc (z ) a = -------- β (6)
d 32
contre-courant
Aire spécifique
le diamètre moyen des particules étant en général basé sur le dia-
d'échange qm qm mètre de Sauter d32
d c

m2 dz co-courant n
( )
a -----
m3 ∑ di3 ∆ni
d 32 = i-------------------------
=1
(7)
n

∑ d i2 ∆n i
i=1
Td (z + dz ) z Tc (z + dz ) ∆ni étant le nombre d’entités de diamètre di.

Pour la définition des symboles, se reporter au tableau


des notations et symboles en fin d'article
1.3.2 Vitesses des phases
Figure 7 – Volume de contrôle d’un ECD surfacique
Du taux de rétention et du débit-volume qV (m3/s) de chacune des
deux phases, on détermine les vitesses (m/s) absolues moyennes
des deux phases ud et uc dans un repère fixe,

Section droite d'écoulement qV qV U


A (m2)
u d = --------d = --------d = ------d-
Ad βA β
qV q Vc Uc
Concentration u c = --------d = ---------------------
- = -----------
- (8)
phase dispersée Ac (1 Ð β)A 1Ðβ

Uc et Ud étant les vitesses apparentes de chacune des deux phases


U = Ud + Uc la vitesse apparente du mélange.
T c (z ) Td (z )
Remarque
Entités dispersées Par convention, le sens positif correspond au mouvement de
ud (z ) la phase dispersée sous l’effet de la résultante des forces motri-
ces dans un repère fixe ; les grandeurs sont définies algébrique-
ment. Le débit-masse, le débit-volume et les vitesses de la
dz phase dispersée sont toujours positifs.

contre-courant
■ Vitesse relative
u c (z ) co-courant La vitesse relative de la phase dispersée par rapport à la phase
continue s’exprime par :
z u r = ud − u c (9)
Tc (z ) Td (z + dz )
■ Vitesse et densité de flux de diffusion
Pour la définition des symboles, se reporter au tableau
des notations et symboles en fin d'article La vitesse de diffusion représente la vitesse relative de chacune
des phases par rapport à un plan perpendiculaire à l’écoulement qui
Figure 8 – Volume de contrôle d’un ECD volumique
se déplace à la vitesse apparente U,
ucU = uc − U udU = ud − U (10)

soit comme le rapport de l’aire occupée par la phase dispersée Ad le flux volumique (m/s) relatif à la vitesse de diffusion s’exprimant
dans la section d’écoulement à l’aire totale A de cette section, par :

Uc
A
β = ------d- J c = ( 1 Ð β ) u cU = ( 1 Ð β ) ( u c Ð U ) = ( 1 Ð β )  -----------
- Ð U c Ð U d

(4) 1Ðβ
A
= Ð U d ( 1 Ð β ) + βU c
On peut démontrer formellement l’équivalence des deux expres-
sions si la répartition est supposée uniforme et isotrope. J d = βu dU = β ( u d Ð U ) = U d ( 1 Ð β ) Ð βU c = Ð J c (11)

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Tableau 1 – Valeurs de l’indice n de Zaki en fonction


du nombre de Reynolds des particules

Re p∞ < 0,2 0,2 < Re p∞ < 2 200 < Re p∞ < 500 Re p∞ > 500

dp dp
n =  4,4 + 18 ------ Re p∞
Ð 0 ,03 Ð 0 ,1
n = 4,65 + 20 ------ n = 4,4 Re p∞ n = 2,4
D D

Nous verrons plus loin que ces grandeurs sont reliées de façon Du système d’équations (11), on déduit aisément une relation
semi-empirique au taux de rétention, à la taille moyenne des parti- entre le taux de rétention et les vitesses des deux phases. D’après
cules et aux débits-volume des deux phases par une relation de la Wallis [5], l’indice n est voisin de 2 pour les écoulements de bulles
forme : dans un liquide ; pour des particules ou des gouttes, l’indice n est
donné par :
Jc = f (β, propriétés physiques, carte d’écoulement)
0,687
4,7 [ 1 + 0,15 Re p∞ ]
■ Mouvement des particules n = ---------------------------------------------------------------
- (16)
1 + 0,253 Re p∞0,687
Aux faibles valeurs du taux de rétention, inférieures à 1 %, les par-
ticules sont considérées en simple translation sans interactions La relation (15) est équivalente à celle formulée par Richardson et
dans le fluide en circulation. La résolution de l’équation du mouve- Zaki [6] dans leurs essais de sédimentation et de fluidisation,
ment d’une particule rigide, soumise à la gravité et à la force de traî-
née, u r = u r∞ ( 1 Ð β ) n Ð 1 (17)
d ud 3 ( ud Ð uc ) ud Ð uc mais les valeurs de l’indice n, en fonction du nombre de Reynolds
ρ d ---------- = ( ρ d Ð ρ c ) g Ð --- C d ρ c --------------------------------------------- (12)
dt 4 d 32 de la particule, sont légèrement différentes (tableau 1).

avec ρc et ρd masses volumiques des phases continue et


dispersée, 1.3.3 Régimes d’écoulement dans un ECD
volumique
Cd coefficient de traînée.
montre que la vitesse limite est atteinte pour une distance petite L’hydrodynamique d’un écoulement dispersé se caractérise
devant la longueur de l’échangeur. La vitesse relative est alors la par la possibilité d’obtenir plusieurs régimes opératoires diffé-
vitesse limite de chute en milieu infini au repos u r∞ , rents pour un même couple de débits volumiques des deux phases.
Ces régimes sont représentés de façon relativement simple à
4 ( ρ c Ð ρ d ) g d 32 partir du diagramme de Wallis (figure 9) qui montre la variation de
u r∞ u r∞ = --- ---------------------------- -------- (13)
3 ρc Cd la densité de flux de diffusion en fonction du taux de rétention ; la
densité de flux de diffusion étant exprimée par la relation (15) et
le coefficient de traînée Cd de la particule rigide étant fonction du par la droite d’équation (11) passant par les points (β = 0, Jd = Ud),
nombre de Reynolds de la particule, soit par exemple : (β = 1, Jd = − Uc).

24 0,687 0,42
C d = ----------∞- ( 1 + 0,15 Re p∞ ) + ---------------------------------------------------------------
Ð 1,16
Re p 1 + 4,25 × 10 4 Re p∞
Jd
ρ c u r∞ d 32 -- Uc (cas 3)
Re p∞ = ----------------------- Re p∞ < 3,5 × 10 5 (14)
µc

On trouvera dans l’ouvrage de Clift et al. [3] diverses expressions


équivalentes du coefficient de traînée. Un calcul itératif sur les rela-
tions précédentes permet de déterminer la vitesse relative.
Ud
Remarque
Une particule fluide en mouvement dans un autre fluide peut
avoir un comportement différent de celui d’une particule rigide.
On trouvera dans la littérature [4] des corrélations spécifiques -- Uc (cas 2)
donnant la vitesse limite et le coefficient de frottement pour les
systèmes avec une interface déformable.
0 β lâche β dense 1 β
La vitesse limite de chute dépend de la concentration de la phase
-- Uc (cas 1)
dispersée. Une approche simple pour relier ces deux variables con-
siste à utiliser un modèle d’écoulement semi-empirique où le profil
des vitesses obéit à une loi imposée. Le modèle monodimensionnel
de Wallis (1969) relie la densité de flux de diffusion au taux de réten- -- Uc (cas 4)
Jd
tion par la relation :
Figure 9 – Diagramme de Wallis pour les écoulements particulaires
J c = u r∞ β ( 1 Ð β ) n (15) [5]

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Le lit mixte apparaît pour une stabilisation de l’interface lit


dense/lit lâche à une position déterminée, obtenue par l’égalisation
des débits d’entrée et de sortie de la phase continue, c’est-à-dire en
réalisant le régime permanent.

Lit dense
1.3.4 Coefficient d’échange thermique volumique

La difficulté à appréhender l’aire interfaciale, surtout pour les ECD


surfaciques, conduit à la définition d’un coefficient d’échange ther-
mique volumique global. À partir des relations (1), (2) et (3), écrivons
le bilan de la puissance élémentaire (ou flux thermique élémentaire
dΦ) échangée entre les deux fluides à travers l’élément de contac-
teur en supposant que la chaleur est cédée par le fluide continu :

Lit lâche
dΦ = Ks(z)[Tc (z) − Td (z)]dS (z) = Ks (z) a (z)[Tc(z) − Td (z)]dV (z) (19)

Le bilan enthalpique des deux fluides en écoulement stationnaire


sur cet élément de contrôle fournit la relation supplémentaire,

d Φ = q mc [ H c ( z ) Ð H c ( z + d z ) ] = q md [ H d ( z ) Ð H d ( z + d z ) ] (20)

Figure 10 – Lit lâche et lit dense dans la même colonne [7]


avec qm débit-masse.
où on choisit de prendre comme variable l’enthalpie massique H au
lieu de la température pour tenir compte d’un éventuel changement
En écoulement à cocourant ascendant de bulles ou de gouttes, les d’état de la phase dispersée. Le volume de l’échangeur nécessaire
vitesses apparentes Ud et Uc sont positives, la droite coupe la au transfert d’un flux Φ, connaissant les températures d’entrée et de
courbe en un seul point dont l’abscisse correspond à un écoulement sortie des fluides circulant à co où à contre-courant, s’obtient en
de type lit lâche (cas 1) ; il en est de même en écoulement cocourant intégrant l’équation (19) :
descendant de gouttes ou de particules.

∫K a T

En écoulement à contre-courant avec la phase dispersée circulant V = ----------------------------------- (21)
vers le haut, suivant les débits respectifs des deux phases, il est pos- s ( c Ð Td )
sible d’obtenir deux solutions qui correspondent au lit lâche et au lit
dense (cas 2). Globalement, le volume d’échange ne peut être calculé que si on
définit une température moyenne caractéristique et un coefficient
Si l’on augmente la vitesse apparente de la phase continue, la
d’échange volumique global constant KV = aKs déterminé à cette
droite devient tangente à la courbe (cas 3) ; ce cas limite correspond
température. Dans la pratique, on écrit,
au phénomène d’engorgement. Il y a alors inversion du sens de cir-
culation de la phase dispersée, ce point de fonctionnement est ins- Φ
table. V = ---------------------- (22)
K V ∆T ML
En écoulement à contre-courant descendant de la phase disper-
sée plus légère que la phase continue, ou ascendant de particules en exprimant la différence de températures moyennes des deux flui-
plus denses que la phase continue, il n’y a pas de solution (cas 4). des par l’écart moyen logarithmique calculé en fonction des valeurs
de températures à l’entrée et à la sortie :
La ligne d’engorgement d’un écoulement à contre-courant est
définie par les équations : ( ∆T ) z = 0 Ð ( ∆T ) z = L
∆T ML = --------------------------------------------------------
-
d Uc d Ud ( ∆T ) z = 0
-----------

= -----------

(18) ln ------------------------
Ud Uc ( ∆T ) z = L

Dans la pratique, il convient de se placer à au moins 10 % des con- ( ∆T ) z = 0 = T ce Ð T ds


ditions d’engorgement pour éviter des écoulements instables. Pour (23)
( ∆T ) z = L = T cs Ð T de
une dispersion de bulles dans un liquide, les points de fonctionne-
ment à la transition lit lâche/lit dense se confondent et ne peuvent
être considérés au sens strict comme les états d’engorgement car avec l’indice e pour l’entrée et l’indice s pour la sortie de l’échan-
les bulles coalescent et la modification de la vitesse relative geur.
repousse à une valeur plus élevée l’engorgement. Les mesures expérimentales des températures, du flux et du
Le lit lâche (figure 10) se caractérise par un faible taux de réten- volume de l’échangeur permettent de déterminer ce coefficient
tion et une vitesse relative de la phase dispersée plus élevée. d’échange volumique global. Il dépend donc de la géométrie de
L’obtention de ce régime implique que la vitesse d’évacuation des l’échangeur et du couple de fluides :
gouttes hors de la colonne soit supérieure à leur vitesse de forma-
tion dans la phase transitoire d’établissement.
Φ
K V = ------------------- (24)
V ∆T ML
Le lit dense (figure 10) apparaît lorsque la vitesse d’extraction
des particules est inférieure à leur vitesse de formation. L’accumula-
tion est alors possible et il se produit un empilement serré de gout-
tes pouvant, quand elles sont déformables, dépasser la valeur limite 1.3.5 Perte de pression
de 73 % d’un empilement hexagonal compact de sphères solides. Le
processus commence au niveau de la zone d’injection et se propage En pratique dans un ECD de type volumique, les pertes de pres-
le long de la colonne. sion par accélération et par frottement sont négligeables devant la

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perte de pression par gravité. La perte de pression est ainsi égale au 2.1 Modélisation globale des ECD
poids du mélange diphasique dans la colonne d’échange :
surfaciques et volumiques
dp
------- = g ( ( 1 Ð β ) ρ c + βρ d ) (25)
dz Le volume de l’échangeur est déterminé par la relation (22).
L’échange thermique s’effectue en principe à contre-courant et la
Pour les échangeurs de type surfacique, la perte de pression est V
exprimée à partir de corrélations spécifiques [8], s’appuyant sur dif- hauteur du contacteur est déduite d’une relation du type L = ---- = f
A
férentes théories (théorie des canaux ou des particules). (équipement) qui est fonction de l’équipement utilisé.
Pour un échangeur de type volumique, l’aire de la section d’écou-
lement est déterminée à partir de conditions sur les vitesses obte-
1.3.6 Efficacité de l’échangeur nues avec la relation (18) afin de prévenir l’entraînement ; on en
déduit le taux de rétention et la longueur d’échange.
Elle est définie comme le rapport de la puissance thermique réel- Pour un échangeur de type surfacique, l’aire d’écoulement est en
lement transférée à la puissance maximale transférable dans les général une donnée initiale du problème. La hauteur de l’échangeur
mêmes conditions de fonctionnement : est calculée à partir de corrélations qui utilisent les concepts de pla-
teaux théoriques et d’efficacité de transfert d’un plateau. Fair [8]
(1972) donne un ensemble de corrélations qui permettent le dimen-
q md [ H d ( T ds ) Ð H d ( T de ) ]
E = -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
------------------------- (26) sionnement thermique et hydraulique (engorgement, entraînement,
min { q mc [ H c ( T ce ) Ð H c ( T de ) ]; q md [ H d ( T ce ) Ð H d ( T de ) ] } perte de pression) d’ECD de types surfaciques et volumiques de
géométries particulières (colonnes à plateaux, colonnes à pulvérisa-
tions, colonnes à garnissage, cyclones, pipeline...). Ces ECD sont uti-
Cette relation générale s’applique aux échangeurs où intervien-
lisés principalement en pétrochimie comme désurchauffeur de gaz
nent des transferts de chaleur avec ou sans changement d’état des et de vapeurs pour des raisons économiques ou pour s’affranchir du
fluides. problème de l’encrassement :
— désurchauffe du gaz avec échange uniquement en chaleur
sensible ;
— désurchauffe du gaz avec vaporisation du fluide de
2. Dimensionnement refroidissement ;
— désurchauffe et condensation partielle de la vapeur ;
— condensation totale de la vapeur.
On distingue deux types d’approches pour le calcul hydraulique
Deux types de calculs sont envisageables pour la caractérisation
et thermique d’un ECD :
de l’échangeur :
— une approche globale basée sur l’utilisation de l’écart moyen — la détermination du volume d’échange connaissant la puis-
logarithmique de température (DTLM) et du coefficient sance échangée et les températures d’entrée et de sortie des
d’échange volumique. Ce coefficient permet de s’affranchir de la fluides ;
méconnaissance ou de la difficulté à appréhender la surface — la détermination des températures de sortie des fluides con-
d’échange effective entre les phases et de la nature de l’écoulement. naissant leur température d’entrée et le volume de l’échangeur.
L’approche s’applique aux deux types d’ECD, mais nous la regarde-
rons comme la méthode spécifique de dimensionnement des Pour le premier cas, le déroulement du calcul est schématique-
échangeurs surfaciques dont l’hydraulique est particulièrement ment le suivant :
complexe ;
Détermination
— une approche locale basée sur l’écriture des bilans de quan- de la température
tité de mouvement et d’énergie des deux fluides dans un moyenne caractéristique
volume de contrôle construit sur la section d’écoulement. Le calcul à partir des températures
est ensuite étendu à l’ensemble de l’échangeur maillé suivant un entrées / sorties
réseau à une dimension avec une prise en compte éventuelle du relation 23
phénomène de dispersion axiale : recirculations locales des fluides.
L’approche s’applique uniquement aux ECD volumiques dont la Calcul du coefficient
topologie de l’écoulement est mieux connue, puisqu’il s’agit d’une d'échange volumique
circulation, sous l’effet de la gravité, de particules de nature solide, à partir d'une corrélation
liquide et/ou gazeuse réparties de façon plus ou moins homogène spécifique
dans une phase continue. Les méthodes thermohydrauliques mul-
tidimensionnelles, de plus en plus utilisées dans le cas des
échangeurs classiques, ne sont pas encore bien adaptées à ces sys- Calcul du volume
tèmes polyphasés. Remarquons que dans le cas où le taux de réten- relation 22
tion et le coefficient d’échange surfacique sont constants sur
l’ensemble du contacteur, des solutions analytiques sont possibles
Échangeur surfacique Échangeur volumique
(§ 3.2).
Utilisation d'une corrélation Calcul du taux de rétention à
donnant la hauteur du contacteur l'engorgement, relation 18
Dans les deux cas, le bilan thermique est écrit en ne comptabili- Détermination d'une section
sant que les termes de grandeurs importants ; sont négligés le d'écoulement prévenant
terme de conduction dans la phase continue, le terme de travail des l'entraînement
forces de pression, ainsi que les effets de dissipation visqueuse. Le Calcul de la hauteur du contacteur
système est considéré comme adiabatique vis-à-vis de l’extérieur.

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Dans le deuxième cas, le problème est itératif, car on ne peut pas — la goutte avec circulation interne sans changement d’état ;
trouver directement une température moyenne caractéristique des
fluides. — la goutte entièrement mélangée avec ou sans changement
d’état, caractérisée par une résistance thermique interne nulle ;
Les corrélations dépendent de la géométrie de l’échangeur, du
couple de fluides utilisés, et de la présence éventuelle d’un transfert — la goutte « rigide » et la goutte avec un changement d’état
simultané de masse (condensation ou évaporation) ; il convient liquide ⇔ solide, caractérisée par une résistance thermique interne
donc de se placer dans les mêmes conditions opératoires pour de type conductif. Le profil de température de la particule est obtenu
dimensionner correctement l’échangeur. à partir de l’équation de la chaleur :

∂ Hd 1 ∂ ∂ Td
2.2 Modélisation locale ρ d ---------- = ------ ---------  R 2 λ d ----------  (31)
∂t R2 ∂ R ∂R
des ECD volumiques
avec R rayon courant d’une particule,
2.2.1 Équations de bilan de l’énergie λd conductivité thermique de la phase dispersée,
des deux phases qui, en relation avec la condition de surface,

À partir de ces bilans, on pourra accéder à la section d’écoule-


ment, à la longueur d’échange total, au profil de température de ∂ Td
Ð  λ d ----------  = h c [ T d ( R p , z ) Ð T c ( z )] (32)
chacune des deux phases mais aussi à la surface d’échange.  ∂ R  R = Rp

2.2.1.1 Bilan sur le volume de contrôle


avec hc coefficient d’échange de la phase continue, permet de calcu-
On considère un écoulement de particules et de fluide continu ler l’évolution de la température de surface de la particule et le flux
dont les vitesses respectives et le taux de rétention sont supposés échangé.
constants sur le volume de contrôle (figure 8). Le bilan thermique
pour chacune des deux phases s’écrit dans le cas général du régime
transitoire :
Remarque : la résolution des équations précédentes écrites
Accumulation Énergie entrant _ Énergie sortant Apport de chaleur sous forme réduite, en posant
d'énergie = par convection par convection + intérieur au volume

■ Pour la phase continue, il vient : Td ( R , t ) Ð Tc ( z ) hc Rp


θ = ----------------------------------------------- et Bi = ------------
- (33)
T d ( R p ,0 ) Ð T c ( z ) λd
∂ ( ρc Hc )
A d z ( 1 Ð β ) --------------------
- = A ( 1 Ð β ) [ ( ρ c u c H c ) z Ð ( ρ c u c H c ) z + d z ] + d Φ (27)
∂t fait apparaître le nombre de Biot. Une solution particulièrement
simple apparaît lorsque la température externe Tc est constante
avec t le temps. et que Bi < 0,1. Le refroidissement ou le réchauffage de la parti-
Soit en remplaçant la variable enthalpie par celle de la température cule sont alors uniformes suivant la loi :
dans le cas où il n’y a pas de changement d’état sur le fluide
continu : hc 6 t
θ = exp  Ð -------------- --------- (34)
ρ d c pd d 32
∂ Tc ( t , z ) ∂ Tc ( t , z )
ρ c c pc ( 1 Ð β ) A d z ---------------------- + u c ---------------------- = d Φ (28)
∂t ∂z

avec c pc capacité thermique massique de la phase continue.


Le flux échangé couplant les équations d’énergie des deux phases 2.2.1.2 Dispersion axiale
est compté positif pour le fluide qui s’échauffe et négatif pour le
fluide qui se refroidit. Il est calculé à partir de la relation (19). L’écoulement piston des deux phases n’est jamais réalisé (recircu-
lations des phases, distribution du taux de rétention, effets d’entrée
■ Pour la phase dispersée, l’équation de bilan s’exprime : et de sortie...). Ces phénomènes, dépendant essentiellement de la
géométrie de la colonne et du régime d’écoulement, sont modélisés
∂ Hd ∂ Hd en introduisant une conductivité thermique apparente λa dans la
ρ d βA d z ---------- + u d ---------- = d Φ (29)
∂t ∂z phase continue. Ce qui conduit à ajouter le terme de conduction
axiale suivant dans l’équation (27) de l’énergie de la phase continue,
Son écriture détaillée dépend d’un changement d’état éventuel et
du mode de transfert dans cette phase.
∂ Tc ∂ Tc
Exemple : en régime permanent, dans le cas d’un échange de cha- Ð A ( 1 Ð β ) λ a --------- Ð Ð A ( 1 Ð β ) λ a ---------
leur de type convectif sans changement d’état de la phase dispersée ∂z z ∂z z + dz

qui s’écoule et se refroidit dans un fluide continu, l’équation (29) ∂2 Tc


devient : soit ( 1 Ð β ) Aλ a d z ------------ (35)
∂ z2
d Td ( z ) 6
ρ d c pd q Vd --------------------- = Ð ---------- β AK s ( z ) ( T d ( z ) Ð T c ( z ) ) (30)
dz d 32 qui s’écrit encore après réarrangement :
le coefficient d’échange surfacique étant alors déterminé par la relation
(1) dont nous expliciterons les termes dans le paragraphe 2.2.2. λa ∂ 2 Tc
ρ c c pc ( 1 Ð β ) A d z  -------------- ------------
On distingue ainsi : ρ c c pc ∂ z 2

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sphère solide, liquide ou gazeuse en mouvement dans un fluide, le


Remarque : on a fait apparaître la diffusivité axiale apparente nombre de Reynolds étant alors défini à partir de la vitesse relative
(m2/s), dite encore diffusivité turbulente : des particules. Les valeurs du nombre de Nusselt correspondant à
différents cas de dispersion sont donnés dans le tableau 2.
λa
D a = ------------- (36)
ρ c c pc 2.2.2.2 Coefficient d’échange thermique interne
La diffusivité axiale peut être calculée par la corrélation de Zhe- ■ Système sans changement d’état
lenyaak et Landau [9] relative à une phase dispersée de nature Les valeurs du nombre de Nusselt ou du coefficient d’échange
solide, liquide, ou gazeuse, sont données dans le tableau 3.
µc ■ Système avec changement d’état de la phase dispersée
D a = 6,5 ----- Re h0,987 β 0,814 µ 3,89 (37)
ρc Solidification d’une goutte : une goutte plongée dans un liquide à
une température inférieure à sa température de solidification Tf se
où le nombre de Reynolds Reh est basé sur la vitesse absolue de refroidit et cristallise. Il faut alors déterminer l’évolution de la tem-
la phase dispersée, la viscosité de la phase continue et le diamè- pérature de surface de la particule (§ 5).
tre hydraulique suivant,
Vaporisation par ébullition d’une goutte : une goutte plongée
D(1 Ð β) dans un milieu de température supérieure à sa température de satu-
D h = ------------------------------ (38) ration se vaporise par ébullition. On suppose que la goutte a une
D
1,5 ------ β + 1 température homogène (sa température de saturation) et que le
dp
coefficient d’échange interne est très grand devant le coefficient
la viscosité moyenne étant donnée par : d’échange externe.

µc + µd
µ = ------------------------ (39)
2
--- µ c + µ d
3
3. Échange de chaleur
à contact direct
2.2.2 Coefficients d’échange thermique liquide-liquide
Ces coefficients interviennent dans l’expression de dΦ (§ 1.3.4) qui
apparaît dans les bilans d’énergie [équations (27) et (28)].
3.1 Mise en œuvre et performances
2.2.2.1 Coefficient d’échange thermique externe
L’analyse théorique de la résistance de la phase continue dans le Les colonnes à pulvérisation ont été surtout utilisées comme
cas de la sphère rigide conduit à une relation donnant le nombre de échangeur de chaleur en géothermie et pour le dessalement de
hc dp l’eau de mer afin de s’affranchir du dépôt de tartre sur les parois
Nusselt Nu c = ------------
- en fonction des nombres de Reynolds et de des échangeurs tubulaires classiques. La figure 11 présente le
λc schéma de principe d’un dispositif de dessalement intégrant deux
Prandtl de l’écoulement libre. La relation s’applique aussi à une ECD liquide-liquide :

Tableau 2 – Expressions du coefficient d’échange thermique externe dans les cas classiques
Particule solide ou liquide [10] Nu c = 2 + 0,79 Re p1 ⁄ 2 Pr c1 ⁄ 3 30 < Re p < 2000

Particule liquide avec évaporation [11] Nu c = 2 + 0,6 Re p1 ⁄ 2 Pr c1 ⁄ 3 0 < Re p < 1000

Particule gazeuse [12] Nu c = 0,37 Re p0,6 Pr c1 ⁄ 3

Dispersion liquide-liquide (globale) [13] Nu c = 0,156 Re p1 ⁄ 2 Pr c1 ⁄ 3

Vaporisation entité goutte-bulle (globale) [14] Nu c = 0,272 Re p1 ⁄ 2 Pr c1 ⁄ 2

Vaporisation entité goutte-bulle (locale) [15] Nu c = 0,4629 Re p1 ⁄ 3 Pr c1 ⁄ 3 ( γ Ð 0,5 sin ( 2 γ ) ) 0,67


(1) avec γ demi-angle d’ouverture de la phase vapeur dans la goutte diphasique

Tableau 3 – Expressions du coefficient d’échange thermique interne sans changement d’état de la phase dispersée
Particule rigide voir § 2.2.2

0,00375 Re d Pr d ρd dp ur
h d = ------------------------------------------------ Re d = ------------------- > 1000
Goutte avec recirculation interne (théorie) [16] µ ud
1 + -----d-
µc

Goutte avec recirculation interne (expérience) [13] Nu d = 0,0178 Re d0,95 Pr c0,22

Goutte entièrement mélangée (goutte de taille élevée et de faible viscosité) hd infini

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Eau douce chaude


Eau
de mer
froide

Huile
froide

Eau douce
froide
Huile chaude Rejet
saumure

Figure 11 – Colonne à pulvérisation liquide-liquide : schéma de principe d’un dispositif pour le dessalement de l’eau de mer

— l’eau de mer est réchauffée par contact direct avec une huile ses d’injection non nulles, la relation proposée par Scheele et Meis-
chaude ; ter [17] permet d’estimer le volume des gouttes de diamètre dg :
— la vapeur produite par autovaporisation dans des chambres de
détente est condensée par une pluie d’eau douce venant d’étages σπd 20 µ c q Vd d n 4 ρ d q Vd u n σρ d q V2 d d n2 1 ⁄ 3
plus froids ; - Ð -------------------------- + 4,5  --------------------------
V g = f -------------n- + ---------------------------- -
∆ρg ∆ρgd g 2 3 ∆ρg  ∆ρ 2 g 2 
— l’eau douce est ensuite refroidie par contact direct avec une
1⁄2
huile froide. 3σ d
avec un < -------------  1 Ð -----n-  (40)
ρd dn  dg 
Le contact intime entre les gouttes liquides (ou les bulles si disper-
sion liquide-gaz) dans la phase continue liquide n’est possible que
dans la mesure où les propriétés de l’interface des deux phases per- et σ tension superficielle de la goutte.
mettent de conserver une structure stable. En pratique, l’écart entre
les masses volumiques doit être de 200 kg/m3 et la tension interfa- Le facteur f fonction de dn /2a est donné dans le tableau 4 ; a est
ciale de l’ordre de 0,03 N/m. Dans certains cas, il faut recourir à un
dopage par un élément tensioactif pour limiter la coalescence. On 2σ
la constante de Laplace d’expression a = ----------- .
retiendra que pour les systèmes hydrocarbures-eau, il est préférable g ∆ρ
de disperser l’hydrocarbure. La nature de la paroi de l’échangeur et
du disperseur est à prendre en considération, ce dernier devant être Tableau 4 – Valeur de f en fonction du rapport dn /2a
mouillé préférentiellement par la phase continue. Des fonctionne-
ments stables ont été obtenus avec des couples eau-liquide organi- dn /2a 0 0,05 0,1 0,2 0,3 0,4
que dans des colonnes allant jusqu’à 300 mm de diamètre.
f 1 0,9 0,81 0,75 0,71 0,68
Dans ces contacteurs, les gouttes sont formées à partir d’ajutages
cylindriques. On distingue trois régimes d’écoulement (figure 12)
en fonction du nombre de Reynolds Ren construit sur la vitesse ■ Régime laminaire (300 < Ren < 3000)
d’injection un, le diamètre de l’injecteur dn et avec les propriétés
Au delà de cette vitesse, il y a formation d’un jet de liquide qui se
physiques de la phase injectée. déstabilise et se fracture en gouttes dont la taille dg est une fonction
de la longueur d’onde λ de l’instabilité (distance entre deux ventres).
Nous retiendrons que la longueur d’onde dépend du diamètre du jet
Les relations données ci-après restent valables dans le cas de dj et de la structure du jet qui, avec la croissance de la vitesse est axi-
la dispersion d’un liquide dans une phase continue gazeuse. symétrique, sinueux ou hélicoïdal. L’augmentation de la vitesse
d’injection conduit à un jet de longueur maximal se fracturant en
gouttes de tailles « assez » uniformes, vitesse que Christiansen et
Hixon [18] évaluent à partir de l’expression,
■ Régime goutte à goutte (Ren < 300)
dj 2 σ 1⁄2
Dans ce régime, les gouttes se forment directement au niveau du u n = 2,69  ------  -------------------------------------------------------------- (41)
disperseur et sont de tailles relativement homogènes. Pour les vites- dn d j ( 0,514 ρ d + 0,472 ρ c )

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où le coefficient X est une fonction du diamètre de l’injecteur et des


Goutte à goutte Jet laminaire Jet turbulent propriétés physiques de la phase dispersée.

Le transfert de chaleur se révèle plus important en régime de lit


dense que dans le régime de lit lâche : le faible coefficient d’échange
surfacique est compensé par l’accroissement de la surface
d’échange entre les phases (on atteint une aire interfaciale de
1 200 m2/m3 pour un diamètre moyen des particules de 3 mm, le
taux de rétention expérimental étant de l’ordre de 60 %). Le coeffi-
cient d’échange volumique s’en trouve accru dans des proportions
de deux à trois pour un même rapport de débit de capacité thermi-
que des deux phases. Dans le cas du couple eau-kérozène, Loutaty
[19] a obtenu des coefficients d’échange volumiques variant de 20 à
80 kW/(m3 · K) avec des efficacités comprises entre 0,4 et 0,85 en lit
lâche et de 100 à 180 kW/(m3 · K) avec des efficacités supérieures à
0,8 pour le lit dense. Plass et al. [20] donnent pour les couples eau-
composés organiques les relations suivantes [en kW/(m3 · K)] :

K V = 837,4 [ β Ð 18 exp ( Ð 0,75 R )] + 16,2 ]pour 0,05 < β < 0,2


Ren < 300 3000 < Ren < 3000 Ren > 3000
KV = 233 β pour β < 0,05 (44)
qV
avec R = ----------d-
q Vc

3.2 Calcul d’un ECD liquide-liquide


l

Soit une colonne à dispersion avec un écoulement piston à con-


l l tre-courant des deux phases, la phase dispersée plus légère étant
injectée en bas de colonne à la cote z = 0. Les équations (28) et (30)
s’écrivent en supposant la chaleur apportée par la phase continue et
le coefficient d’échange surfacique constant :

q Vc d T ( z )
 ρ c -------
- -----------------
c 6
- = Ð -------- βK s [ T c ( z ) Ð T d ( z ) ]
 c pc A  dz d 32
q Vd d T ( z )
Axisymétrique Sinueux Hélicoïdal  ρ c -------- -----------------
d 6
- = -------- βK s [ T c ( z ) Ð T d ( z ) ] (45)
 d pd A  dz d 32
Ren croissant
T c Ð T de T d Ð T de
Figure 12 – Allures d’un jet cylindrique en fonction du nombre Posons, Z = z⁄Lθ c = ------------------------ θ d = ------------------------ et
T ce Ð T de T ce Ð T de
de Reynolds du jet
introduisons le nombre d’unités de transfert de la phase continue
NUTc et le rapport des débits de capacité thermique des deux flui-
des r :
et qui, associée aux relations empiriques suivantes, permet d’esti-
mer le diamètre des gouttes en fonction de la contraction du jet :
β
-------- K s LA
dg ≈ 2dj d 32 ρ d c p q Vd
NUT c = 6 ------------------------ r = --------------d ---------- (46)
dn dn 2 dn ρ c c pc q Vc ρ c c pc q Vc
------ = 0,485 ------------------------------- + 0,1 pour ------------------------------- < 0,785
dj ( σ ⁄ g ∆ρ ) 1 ⁄ 2 ( σ ⁄ g ∆ρ ) 1 ⁄ 2
dn dn dn Le système d’équations (45) devient,
------ = 1,51 ------------------------------- + 0,12 pour ------------------------------- > 0,785 (42)
dj ( σ ⁄ g ∆ρ ) 1 ⁄ 2 ( σ ⁄ g ∆ρ ) 1 ⁄ 2 dθ
--------c- + NUT c ( θ c Ð θ d ) = 0
■ Régime turbulent (Ren > 3000) dZ
d θd NUT c
La distribution en taille présente dans ce régime un spectre à Ð ---------- + ---------------- ( θ c Ð θ d ) = 0
large bande, les gouttes prenant naissance à la surface latérale du dZ r
jet à partir des vortex situés près de l’interface et à l’extrémité du jet. θ dZ = 0 = 0 θ cZ = 1 = 1 (47)
À mesure que la vitesse d’injection augmente, la longueur du jet
diminue progressivement et on parvient à l’atomisation du liquide à
l’orifice de l’injecteur. La taille des gouttes est une fonction de la et admet plusieurs solutions (tableau 5). Dans le tableau sont pré-
vitesse : sentées les températures réduites des deux phases et l’efficacité
d’échange E (on notera que le nombre d’unités de transfert NUTc
ln (dg) = X ln (Un) (43) est exprimé en valeur absolue dans le tableau 5).

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Exemple : soit une dispersion à contre-courant de kérozène dans


Tableau 5 – Solutions du système en écoulement piston de l’eau chaude avec les données suivantes :
à contre-courant — débit dispersé : 5,92 x 10−5 m3/s ;
— débit continu : 2,13 x 10−5 m3/s ;
— diamètre des gouttes : 3,25 mm ;
r=1 r ≠ 1 — diamètre de la colonne : 0,074 m ;
— longueur de la colonne : 1,2 m ;
— température entrée eau : 61,5 °C ;
Z NUT c + 1 — température entrée kérosène : 21,5 °C (lit lâche) et 9,7 °C (lit
θ c = -------------------------------
- NUT c C ( e CZ Ð 1 ) + 1 dense) ;
1 + NUT c θ c = ------------------------------------------------------
- — rapport des débits de chaleur égal à 1
1 + NUT c C ( e C Ð 1 ) — ρc = 995 kg/m3, ρd = 790 kg/m3, c pc = 4 180 kJ/(kg · K),
C = NUT c ( 1 Ð 1 ⁄ r ) c pd = 1 884 kJ/(kg · K.
Un calcul itératif sur les relations (13) et (14) donne la vitesse limite
et le nombre de Reynolds des particules qui permet de déterminer
l’indice n à partir de la relation (16) et du tableau 1. On en déduit la
Z NUT c NUT c C ( e CZ Ð 1 ) vitesse relative avec la relation (17) :
θ d = -------------------------
- θ d = ---------------------------------------------------
1 + NUT c 1 + NUT c C ( e C Ð 1 ) ur = 0,112 (1 − β)2,39 Zaki [6]

ur = 0,112 (1 − β)2,87 Wallis [5]


E = θ dZ = 1 = 1 Ð θ cZ = 1 NUT c ( eC Ð 1)
r<1 E = --------------------------------------------------- Les tracés de la courbe β = f (Jc ) (figure 13), relatifs aux deux expres-
1 + NUT c C ( e C Ð 1 ) sions de la vitesse relative, donne pour la vitesse apparente
1 2,13 × 10 Ð5
r>1 E = --------------------------------------------------- - = 4,95 × 10 Ð3 m ⁄ s , deux valeurs possibles du
U c = ---------------------------------------
1 + NUT c C ( e C Ð 1 ) ( π × 0,074 2 ) ⁄ 4
taux de rétention (tableau 7).
Le taux de rétention calculé avec l’indice de Wallis s’écarte forte-
ment de l’expérience en régime de lit dense. Les coefficients
d’échange relatifs aux phases continue et dispersée sont déterminés
La prise en compte de la dispersion axiale [relation (35)] dans
respectivement par les relations de Moresco et Marshall [13] et sont
l’équation de l’énergie de la phase continue fait apparaître le nom- portées dans le tableau 8 ainsi que les nombres d’unités de transfert
bre de Péclet, et de Péclet.
Les efficacités d’échange thermique sont portées dans le
q Vc L tableau 9. En régime de lit lâche, l’efficacité mesurée est comprise
Pe = -----------
- (48) entre les valeurs estimées par les deux formalismes ; en régime de lit
AD a dense, l’utilisation du modèle avec dispersion axiale est injustifiée car
les effets de recirculations sont fortement atténués.
qui mesure l’importance du transfert de chaleur convectif devant
celui par la conduction apparente. Le modèle piston-dispersion con-
duit finalement au système d’équations suivant :
β
1 d θc d θc
2
Ð ------- ------------ + --------- + NUT c ( θ c Ð θ d ) = 0
Pe d Z 2 dZ
d θd NUT c
Ð ---------- + ---------------- ( θ c Ð θ d ) = 0 Vitesse débitante
expérimental
dZ r indice de Zaki
0,8 choisie
indice de Wallis

Z = 1 ---------d- = Pe ( 1 Ð θ cZ = 1 )
dZ
0,6

Z = 0 --------c- = 0 ( θ dZ = 0 = 0 ) (49)
dZ
0,4
Les conditions aux limites en Z = 1 et Z = 0, dites de Danckwerts
[21], traduisent la continuité du flux à la sortie et à l’entrée de
l’échangeur. Le nombre de Péclet traduit quantitativement l’écart à
0,2
l’écoulement piston parfait correspondant à Pe → ∞ (effet conductif
négligeable), l’écoulement parfaitement mélangé correspondant à
Pe → 0 (effet conductif apparent très grand). Le système donne une
0
solution analytique relativement simple pour r = 1 (tableau 6).
0 0,5 1 1,5 2
L’expérience montre que l’on a intérêt à mettre en œuvre des échan-
--JC (cm / s)
geurs de rapport L/D élevé, ce qui a pour effet d’augmenter le nom-
bre de Péclet (on notera que le nombre d’unités de transfert NUTc et
le nombre de Péclet Pe sont exprimés en valeur absolue dans le Figure 13 – Variation du taux de rétention pour le système
tableau 6). eau-kérosène

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Tableau 6 – Solutions du système avec dispersion axiale


(r = 1) en contre-courant
1 Pe
θ c = ---- ( Pe + NUT c ) ------------------ + NUT c + ( Pe + NUT c ) Pe Z + Pe exp ( Ð ( Pe + NUT c ) Z )
S NUT c

1
θ d = ---- [ NUT c + ( Pe + NUT c ) Pe Z Ð NUT c exp ( Ð ( Pe + NUT c ) Z ) ]
S

( Pe + NUT c ) + NUT c [ 1 Ð exp ( Ð ( Pe + NUT c ) ) ]


E = -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------
( Pe + NUT c )  1 + Pe + ---------------- + NUT c [ 1 Ð exp ( Ð ( Pe + NUT c ) ) ]
Pe
 NUT c

avec S = ( Pe + NUT c )  1 + Pe + ---------------- + NUT c [ 1 Ð exp ( Ð ( Pe + NUT c ) ) ]


Pe
 NUT c

Tableau 7 – Comparaisons des valeurs de taux de rétentions et de vitesses relatives


mesurées et estimées

Régime Taux de rétention Vitesse relative


d’écoulement Expérience Zaki Wallis Zaki Wallis Expérience
Lit lâche 0,2 0,17 0,2 7,2 cm/s 5,9 cm/s 7,5 cm/s
Lit dense 0,62 0,57 0,42 1,5 cm/s 2,34 cm/s 3,52 cm/s

Tableau 8 – Coefficients d’échanges thermiques, nombres d’unités de transfert


et nombres de Péclet estimées
β hc (W/m2 · K) hd (W/m2 · K) Ks (W/m2 · K) NUTc Pe
0,17 273 838 206 3,72 1,92
0,57 113 505 92 5,73 9,81

Tableau 9 – Comparaisons des valeurs d’efficacité mesurées et estimées


Efficacité Expérience Écoulement piston Dispersion axiale
Lit lâche 0,71 0,79 0,63
Lit dense 0,86 0,85 0,79

4. Échange de chaleur à Pour rappel, la vitesse minimale de fluidisation représente la


vitesse apparente du fluide nécessaire pour sustenter le solide et lui
contact direct gaz-solide donner des propriétés relativement analogues à celles d’un fluide
[48]. Elle peut être déduite de la relation simplifiée suivante :

Re mf = 31,6 2 + 0,0425 Ar Ð 31,6 (50)


4.1 Différents types de contacteurs
à particules solides reliant le nombre de Reynolds construit sur cette vitesse, le diamètre
de Sauter et les propriétés physiques de la phase gazeuse, au nom-
bre d’Archimède :
On peut définir le type de contacteur et le mode de transport de la
matière dans le contacteur [22], suivant la valeur de la vitesse rela- d p3 ρ c ( ρ d Ð ρ c ) g
tive ur par rapport à la vitesse limite de chute µ r∞ et la vitesse mini- Ar = -------------------------------------------
- (51)
male de fluidisation umf (tableau 10). µ c2

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Tableau 10 – Classement des contacteurs gaz-solide Solides chauds

Configuration Type d’échangeur Mode de transport


Empilement Régénérateur statique
ur = 0 Air chaud

Régénérateur mobile Gravité


u r = u r∞
Lit dense Lit fixe u r < u mf Mouvement de grille
Lit vibrofluidisé u r < u mf Vibration
Lit fluidisé u mf < u r < u r∞ Fluidisation Air froid
Rotatif Gravité et rotation
Lit lâche Rotatif Gravité et rotation
Pluie de particules : Gravité
u r < u r∞ contre-courant
u r = u r∞ cocourant
Cascade de cyclone Transport pneumatique
Solides refroidis

Ce nombre adimensionnel prend en compte les effets des forces Figure 14 – Échangeur Saturne à pluie de particules (TNEE)
de gravité et de frottement. Les dispositifs cités dans le tableau 10
sont surtout des réacteurs, à l’exception des ECD à pluie de particu-
les et des lits fluidisés que l’on utilise aussi comme échangeurs de
chaleur. Ces échangeurs sont caractérisés par de bonnes perfor- Déstockage Stockage
mances d’échange mais ils sont volumineux.
Courant réchauffé Courant chaud

4.2 Contacteur à pluie de particules Ouvert

Fermé
Le solide tombe en pluie à contre-courant du gaz avec un faible
taux de rétention (figure 14). La surface de contact entre les particu-
les et le gaz pour ce type d’échangeur, dont la concentration en par- Courant froid
ticules n’excède pas quelques pour-cent, varie entre 3 000 m2/m3 et
120 m2/m3 pour des particules de tailles comprises respectivement
a principe
entre 100 µm et 2,5 mm ; la vitesse du gaz est de l’ordre de quelques
mètres par seconde. L’approche de dimensionnement décrite pour
les échangeurs liquide-liquide peut être étendue aux ECD à pluie de
particules, avec une petite complication cependant, car la résistance Combustible
thermique de la particule est variable. La température de surface Air
des particules est donc estimée à partir des équations (31) et (32), et chaud Fumées
l’équation de l’énergie de la phase continue est discrétisée sur la
hauteur de l’échangeur avec des conditions aux limites appropriées.
L’ajout d’un garnissage interne permet de répartir de façon uni-
forme le solide dans la section de la colonne et de réduire la disper- Cuve du four
sion axiale : l’échangeur peut être considéré comme une succession Régénérateur
de tronçons élémentaires.

Air froid

4.3 Échangeur régénérateur Fumées


refroidies
Déstockage Stockage
Un échangeur régénérateur est défini comme un échangeur où la b application : four de fusion dans l'industrie du verre
chaleur transite du fluide chaud au fluide froid (gaz) par l’intermé-
diaire d’une masse accumulatrice fixe ou en mouvement (solide), Figure 15 – Échangeurs régénérateurs statiques
d’où la distinction entre régénérateur statique et régénérateur
mobile.
Les régénérateurs statiques sont très répandus en sidérurgie et très importante, mais ces dispositifs sont très sensibles à l’encrasse-
dans l’industrie du verre (figure 15). Les fluides chaud et froid cir- ment.
culent alternativement sur une matrice solide ordonnée ou en vrac ;
l’assemblage de deux dispositifs permet un fonctionnement quasi- L’échangeur à billes en lit mobile (figure 16) s’apparente à un
continu comme échangeur. Le remplissage en vrac, avec des solides échangeur à pluie de particules ; sa principale limitation réside dans
de petites dimensions assure évidemment une surface d’échange le mélange inévitable des fluides froid et chaud.

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Organe moteur assurant Température de Température d'entrée


la circulation des billes sortie du gaz des particules

T1 = Tcs
Billes Tde
qV
d
Lit 1
T1
Fumées refroidies
T2 T1

Lit 2
T2

Fumées chaudes Tn --1 Tn --2


Billes
Lit n --1
Air préchauffé Tn --1
Tn Tn --1

Lit n
Tn Tn
Air froid
Tce qV
c

Figure 17 – Lit fluidisé à plusieurs étages


Figure 16 – Échangeur à billes en lit mobile

tions de bilan thermique, sur le plateau d’entrée des particules, noté


4.4 Lits fluidisés 1, et sur le plateau de sortie, noté n, donnent :
q md c pd ( T de Ð T 1 ) = q mc c pc ( T 1 Ð T 2 ) (52)

La configuration et la stabilité d’un lit fluidisé dépendent de l’écart q md c pd ( T n Ð 1 Ð T n ) = q mc c pc ( T n Ð T ce ) (53)


de masse volumique du solide et du gaz et de la taille moyenne des
particules [47]. L’élimination des températures intermédiaires permet d’exprimer
T de Ð T ds
L’excellent contact gaz/particules est mis aussi à profit dans les lits les efficacités d’échange pour les particules E d = -----------------------
- et pour
fluidisées inertes ou actifs pour filtrer et neutraliser certaines T de Ð T ce
particules (suie) ou des gaz nocifs (SO2, NOx...) sur des T cs Ð T ce
fumées. On distingue différentes conceptions d’échangeurs à lits le fluide E c = -----------------------
- , en fonction du rapport des débits de capa-
fluidisés. T de Ð T ce
cité thermique r des deux phases :
i=n i=n Ð1
4.4.1 Lits minces et épais  
Ed = ∑ r i  1 + ∑ r i (54)
i=1 i=1
L’épaisseur du lit inférieure à 0,25 m pour les lits minces atteint
i=n i=n Ð1
1 m pour les lits épais, la vitesse des gaz varie de quelques dizaines   
de centimètres à quelques mètres par seconde. Pour une concentra- Ec = ∑ r i  r  1 + ∑ r i  (55)
tion volumique de particules de 50 %, et des diamètres de 0,1 mm et i=1 i=1
de 2,5 mm, les surfaces spécifiques atteintes sont respectivement Si l’efficacité recherchée sur l’un des fluides est E et si l’on connaît
de 30 000 m2/m3 et 1 200 m2/m3. Ces grandes surfaces de contact un des deux débits, on trouve facilement la valeur de r et le débit de
associées aux valeurs de coefficients d’échange thermique atteintes fluide.
dans les lits fluidisés conduisent à de grands nombres d’unités de
transfert et à l’égalité des températures locales des particules et du
gaz : une valeur pessimiste du coefficient d’échange thermique est 4.4.3 Lit fluidisé indirect
donnée par la relation de Rowe et al. [10]. Sur un étage de fluidisa-
tion peu profond et peu étendu transversalement, le lit est ainsi pra-
tiquement isotherme. La température du gaz est uniforme à la sortie Un faisceau de tubes est immergé dans un lit de particules
et égale à la température du lit, c’est-à-dire à la température de sor- (figure 18) et transfère la chaleur vers un fluide (gaz, eau/vapeur...)
tie du solide. Cette condition implique que le volume du lit est tel qui traverse les tubes. Le coefficient d’échange global entre la paroi
que le temps de séjour d’une particule soit bien supérieur au temps d’échange et le lit est calculé à partir des relations suivantes :
correspondant à son refroidissement entre sa température d’entrée — aux diamètres des particules inférieurs à 0,1 mm, où le renou-
et sa température de sortie. vellement des particules en contact avec la surface est importante,
on utilise la relation :

4.4.2 Échangeur à plusieurs étages Numax = 0,88 Ar 0,213 (56)


— lorsque la taille des particules est supérieure à 0,8 mm et la
La mise en place de plusieurs étages assure un accroissement de pression statique élevée, le transfert convectif est prépondérant et
l’efficacité thermique globale de récupération (figure 17). Les équa- est la somme de deux termes :

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en taille. Les cristallites formées en sortie de la colonne d’échange


Particules résultent de divers processus :
fluidisées
— une désintégration du jet en goutte ;
— une évolution de la taille des gouttes par coalescence et/ou
fragmentation et le blocage de ces phénomènes par la solidification
(figure 6).
Pour un couple de fluide donné et une géométrie fixée, la distribu-
tion en taille des cristallites est une fonction des grandeurs
suivantes :
p (d ) = f ( u n , d n , T d − T f , T f − T c ) (59)

La relation est complexe et seule une approche expérimentale


m peut mettre en évidence l’influence de ces divers paramètres. Les
≈1 ≈2 essais sur divers couples de fluides montrent une prépondérance de
m
la vitesse d’injection sur les autres paramètres pour un > 2,5 m/s. Le
diamètre moyen mesuré est supérieur au diamètre donné par la
relation de Christiansen et Hixon [18]. Dans le cas d’une dispersion
Figure 18 – Faisceau de tubes dans un lit fluidisé avec changement d’état liquide-solide dans un gaz, le diamètre
moyen des particules est voisin de la valeur calculée par les corréla-
tions classiques. Cela est dû au fait que la concentration volumique
• une composante agissant sur l’échange de chaleur particule/ est toujours faible (< 1 %) pour ces couples, limitant ainsi le phéno-
surface : mène de coalescence. La loi log-normale donne une bonne approxi-
mation de la fonction de distribution des diamètres de gouttes dg
Nu gaz = 0,86 Ar 0,39 d p1 ⁄ 2 (57) mesurés expérimentalement. La fonction de distribution présente
un écart type σ/dg de l’ordre de 40 % pour les systèmes huile-sels
avec dp en m fondus.
• une composante agissant sur l’échange de chaleur particule/
particule :
Remarque
Nup = 0,843 Ar 0,15 (58) La distribution en taille (d’indice i) induit une distribution de la
vitesse relative uri et aux faibles concentrations le taux de réten-
Le rayonnement entre le gaz et les particules n’est en général pas tion s’écrit :
pris en compte car il ne devient significatif que pour les températu-
res très élevées ( ≈ 700 °C ) . 1 q Vdi
Dans la pratique d’après Lybaert (22), on prend les 80 % de la
β = ∑ βi = ---A- ∑ -------------------------------------
q
- (60)
i i V c
valeur maximale fournie par la relation (56) ou par la somme des u ri + -----------------------
-
Ac ( 1 Ð β )
relations (57) et (58), ces relations restant valables sur des faisceaux
dont le pas des tubes est supérieur à deux fois leur diamètre. Une Au niveau du dimensionnement de l’échangeur, l’hypothèse
approche de type global permet alors de dimensionner l’échangeur. d’une distribution de taille avec ou sans distribution de vitesses
des particules n’affecte pratiquement pas le calcul ; en revan-
che, il faut tenir compte de la distribution de taille dans l’équa-
tion d’énergie.
5. Échange de chaleur
avec transition de phase La particule présente un front mobile de solidification à tempéra-
ture constante égale à la température de fusion (en l’absence de sur-
liquide à solide fusion) dont la progression est régie par l’équation (32) et par
l’équation de bilan sur l’interface liquide-solide :
Le principe de fonctionnement d’un ECD avec changement d’état d Rs d T ds d T dl
liquide→solide de la phase dispersée est analogue à celui d’un ρ d h f ---------- = λ ds ------------- Ð λ dl ------------ (61)
échangeur liquide-liquide, mais le régime d’écoulement est de type dt dR dR R = Rs
lit lâche avec un taux de rétention faible pour éviter la solidification
avec Rs rayon de l’interface liquide-solide dans la goutte, indices ds
au niveau de l’injecteur et sur la virole. L’utilisation de ce type
et dl pour dispersé-solide et dispersé-liquide.
d’échangeur nécessite sur le plan de l’exploitation des moyens tech-
nologiques plus importants, notamment en ce qui concerne le tra- Le système n’a pas en général de solution analytique et nécessite
çage (chauffage) de l’injecteur maintenu à une température une résolution numérique [49] pour calculer la variation de la tem-
supérieure à la température de la phase continue, la séparation des pérature de surface Tp de la particule en fonction du temps et déter-
phases et l’évacuation de la phase solidifiée hors de l’échangeur miner le flux échangé entre la phase continue et la particule.
(paragraphe 1.2.4). En écoulement à cocourant, la modélisation basée sur l’hypo-
thèse d’un écoulement piston donne une représentation correcte
des flux locaux quel que soit le couple de fluides (huile-sels, eau-
5.1 Granulométrie des systèmes corps organiques). En revanche, dans le cas de l’écoulement à con-
tre-courant, les valeurs simulées s’écartent des valeurs mesurées et
dispersés avec changement d’état surestiment l’efficacité d’échange et le flux dans la zone d’injection
liquide → solide [23] [24] [25]. L’inhomogénéité de l’écoulement dans la colonne est
semble-t-il réduite lors que le degré de turbulence de la phase con-
tinue augmente, mais il subsiste un écart simulation-expérience au
La phase dispersée est le plus souvent créée à partir de jets en niveau des flux locaux, ce qui confirme la non-validité d’un écoule-
régime turbulent qui entraînent une granulométrie à large spectre ment piston des deux phases à contre-courant sur des dispositifs

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La mise en œuvre avec un fluide caloporteur gazeux est simple et


Cheminée
les champs d’application existants ou potentiels plus vastes : cris-
Air réchauffé Pulvérisation tallisation de la soude sous forme de pastilles, fabrication de
du sel
billes de calcium, de plombs de chasse, lyophilisation, etc.
Zone de L’échange entre un sel et de l’hélium à 1 bar comme fluide calopor-
solidification
teur conduit à une puissance volumique de 0,2 MW/m3. On peut
citer encore comme applications :
Air froid
Chaudière
— la désulfuration de fumées avec une installation expérimen-
Transfert des
particules solides tale mise au point, au début des années 1970, par Atomic Internatio-
nal au USA (figure 19). L’anhydride sulfureux est absorbé
chimiquement par l’eutectique de carbonates (LiCO3-Na2CO3-
K2CO3) dans une tour où les gouttes dispersées liquides de carbona-
Zone de fusion les à 450 °C sont d’abord solidifiées à contre-courant d’une circula-
Foyer tion d’air, puis refondues au contact des fumées à désulfurer issues
de la chaudière ;
— une machine de décapage ou de décontamination de sur-
Fumées chaudes faces par des billes de glace. Les billes obtenues par congélation
Charbon
pulvérisé superficielle dans un ECD azote gazeux-eau sont ensuite solidifiées
Sel fondu
à cœur par trempe dans un bain d’azote liquide puis projetées par
l’intermédiaire d’un pistolet à dépression sur la surface à nettoyer
(figure 20).
Installation de
traitement du sel

Figure 19 – Schéma de principe d’un système échangeur épurateur


pour chaudière de centrale thermique

avec un rapport d’aspect (L/D) inférieur à 15 pour les systèmes


liquide-solide et liquide-liquide. De façon pratique, pour limiter le
phénomène de recirculation de la phase continue en écoulement à
contre-courant, il convient de mettre en œuvre un contacteur avec
un grand rapport d’aspect.
Le fonctionnement à cocourant élimine cet inconvénient. Le taux
de rétention est plus faible mais la diminution du diamètre des par-
ticules permet de conserver une surface spécifique d’échange éle-
vée et de minimiser la hauteur d’échange.

5.2 Domaines d’applications

Bien qu’utilisé depuis longtemps dans les procédés métallurgi-


ques, le transfert de chaleur par contact direct, associé au change-
ment d’état liquide-solide de la phase dispersée, s’est plus
particulièrement révélé au niveau de la recherche et du développe-
a appareil de projection
ment au cours des années 1970, avec pour objectif de pallier cer-
tains problèmes spécifiques du stockage de l’énergie thermique
sous forme d’enthalpie de fusion. La récupération de cette énergie,
résultant de la solidification autour de tubes immergés dans le
matériau fusible, s’effectue en régime transitoire et s’avère inadé-
quate dans le cas où la chaleur doit être restituée à un niveau ther-
mique voisin de la température de fusion [26].
Seule la suppression de la paroi permet de s’affranchir de cet
écran thermique qui va croissant et qui est d’autant plus pénalisant
que la conductivité thermique des calostockeurs est faible [1 à
5 W/(m · K) pour les sels fondus, matériaux à forte enthalpie de
fusion 80 à 1 050 kJ/kg]. Par ailleurs, la forte variation volumique
lors du changement d’état engendre des résistances de contact par
décollement entre la phase solide et la paroi et des déformations
plastiques pouvant conduire à la rupture des parois. Avec un ECD, la
puissance volumique atteinte avec le couple eau/paradichloroben-
zène est de 0,6 MW/m3 avec un coefficient d’échange volumique de
30 kW/(m3 · K) pour un taux de rétention de 4 % ; le couple huile/
sels autorise une puissance volumique de 4 MW/m3. Le stockage b média
thermique par enthalpie de fusion, selon ce concept, n’a cependant
pas fait l’objet de développement industriel. Figure 20 – Procédé Cryoclin Linde Gaz (procédé breveté CEA)

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6. Échange de chaleur le système étant à température et à pression constantes; l’expres-


sion (64) devient :
avec transition de phase Dc Mv d pv
mú v = Ð ----------------------  --------  ----------
liquide à vapeur 1 Ð p v  RT d z
------
 p

La génération ou la condensation d’une vapeur par contact direct, dont l’intégration donne la densité de flux massique de vapeur dif-
au demeurant courantes dans la nature, sont souvent utilisées de fusée à travers la couche d’air d’épaisseur (z2 − z1) :
façon anodine dans de nombreuses applications. Nous pouvons
Mv p Ð pv 2
mú v = D c  --------  ---------------- ln ------------------
citer en exemple l’évaporation et la condensation de l’eau, le chauf- p
(65)
fage de lait par la condensation directe de vapeur d’eau, la pulvéri- RT z 2 Ð z 1 p Ð pv 1
sation et l’évaporation de gouttelettes d’eau pour tempérer l’air
ambiant, le séchage de solides, l’ébullition pour séparer des liqui- En remarquant que p − pv2 = pair2 et p − pv1 = pair1
des.... Nous allons étudier successivement ces trois mécanismes qui
p air 1 Ð p air 2
p air ln = ------------------------------------
mettent en jeu la transition de phase liquide-vapeur. et en posant : -
p air 2
ln ---------------
p air 1
6.1 Échange en évaporation la relation (65) s’écrit :

Mv
mú v = Ð D c  --------  --------------------------------------- ( p v 1 Ð p v 2 )
p
(66)
6.1.1 Mécanisme et relations de base RT ( z 2 Ð z 1 ) p air ln

En réalité, le processus d’évaporation est plus complexe que celui


Lorsque l’agitation thermique dans un liquide devient importante, régi par l’équation (66), car l’évaporation s’effectue dans un cou-
il se produit un départ des molécules sous forme de vapeur à l’inter- rant d’air et il existe un écart de température entre le liquide
face liquide-vapeur, dont la vitesse massique est donnée par : et l’air ambiant. Le gradient de pression partielle de la vapeur
dans l’air et le gradient de température entraîne un transfert simul-
Mv 1 ⁄ 2
mú v =  ---------------  ( pl Ð pv ) (62) tané de chaleur et de masse. On simplifie le problème en considé-
2π RT rant au-dessus de l’interface liquide/air, une sous couche laminaire,
suivi d’une couche tampon et du courant turbulent. La vitesse mas-
avec R constante des gaz parfaits, sique de la vapeur évaporée est donnée par :
Mv masse molaire du liquide,
Mv
pl et pv respectivement pression du liquide et de la mú v = k c  --------  ( p vi Ð p vgaz ) (67)
RT
vapeur au-dessus du liquide.
Si l’évaporation se produit dans une enceinte fermée, les molécu- avec kc (m/s) le coefficient de transfert de masse relatif à la concen-
les de vapeur s’accumulent et se condensent et la pression de la tration.
vapeur augmente. Si l’espace est ouvert les molécules de vapeur se La densité de flux de chaleur ϕ associée au transfert de masse est
déplacent par diffusion et par convection dans la phase gazeuse alors la somme d’un terme de chaleur sensible et d’un terme de cha-
constituée du mélange air-vapeur. En régime permanent, la vitesse leur latente :
massique de la vapeur, dans un repère fixe suivant la direction ver-
Mv
ϕ = H lv k c  --------  ( p v 1 Ð p v 2 ) + h gaz ( T 1 Ð T 2 )
ticale, peut se séparer en deux termes [27] :
(68)
RT
— un terme convectif x v ( mú v + mú air ) qui rend compte du mouve-
ment d’ensemble des deux fluides ; avec T1 et T2 respectivement température du liquide et de l’air
en circulation,
d cv
— un terme de diffusion Ð D c --------- qui se superpose au mouve- hgaz coefficient d’échange thermique en présence du
dz transfert de masse.
ment précédent (loi de Fick) :
En régime turbulent, ce coefficient est relié au coefficient
d cv d’échange de chaleur du gaz par l’analogie de Chilton-Colburn :
mú v = Ð D c --------- + x v ( mú v + mú air ) (63)
dz h gaz Sc 2 / 3
- =  ------- 
----------------------------- (69)
ρ air c pai r k c  Pr  air
avec Dc (m2/s)coefficient de diffusion moléculaire de la
vapeur d’eau dans l’air ou inversement,
η air
cv (kg/m3) concentration massique de la vapeur Les nombres de Schmidt, Sc = -----------
- ; et de Prandtl ne dépendent
dans le mélange, Dv
xv fraction molaire de la vapeur dans le mélange. que des propriétés physiques du liquide et du gaz vecteur, le rapport
de ces deux nombres définissant le nombre de Lewis :
En remplaçant les concentrations par les pressions partielles, le
mélange air-vapeur étant supposé idéal, c’est-à-dire sans interaction Sc α air
chimique, la relation (63) devient : Le = ------- = ---------
- (70)
Pr Dv
Mv d pv pv
mú v = Ð D c  --------  ---------- + ------ ( mú v + mú air )
Dans le cas du mélange eau-air, fortuitement l’expérience montre
(64)
RT d z p que le nombre de Lewis est voisin de 1 si la température de l’eau
n’excède pas 50 °C, ce qui permet de simplifier l’écriture de la rela-
Envisageons le cas simple de la diffusion de la vapeur dans une tion (68) pour ce couple particulier. On peut poursuivre la simplifica-
couche stagnante d’air et une petite surface d’évaporation, tion en introduisant l’enthalpie de l’air humide [50].

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Rappelons d’abord que l’humidité absolue est définie comme la


masse de vapeur véhiculée par 1 kg de gaz sec :
Air
m νap Mv pv 2 Air
r s = -------------
- = ------------- p
------------------ (71)
m gaz M gaz Ð p v 2

que la capacité thermique massique du gaz humide est la somme de


la capacité thermique massique du gaz sec et du produit de l’humi- Injecteurs Séparateur
dité par la capacité thermique massique de la vapeur : d'eau eau/air

c ps gaz = c pgaz + r s c pv (72)


Eau refroidie
et que l’enthalpie massique de l’air humide s’exprime par :
s
H gaz = c ps gaz ( T gaz Ð T 0 ) + r s H lv (73) Tour à circuit ouvert avec air entraîné par les jets d'eau

où l’enthalpie de vaporisation de l’eau Hlv est prise à la température


de référence T0 égale à 0 °C.
Air
En combinant les relations (68) à (73) avec les propriétés physi-
ques prises égales à celles de l’air humide et en posant km = ρair kc,
la densité de flux thermique s’écrit finalement :

ϕ = k m ( H is Ð H gaz
s ) (74)

Cette relation montre que la densité de flux thermique de l’eau Hauteur 100
vers l’air ne dépend que de la différence des enthalpies spécifiques à 150 m
de l’air saturé de l’interface et du volume d’air en regard, la tempé-
rature de l’air saturé à l’interface étant prise égale à la température Béton armé
de l’eau. Ainsi même avec l’égalité des températures des deux pha- Système de
ses, le transfert de chaleur se poursuit (évaporation) tant que l’air distribution d'eau
n’est pas saturé en eau. La vitesse massique de l’eau vers l’air
s’exprime :

mú eau = k m ( r is Ð r gaz
s ) (75)
Air
Exemple : température de saturation adiabatique : soit le cas où
une quantité limitée d’air est mise en contact avec de l’eau dont la tem-
pérature reste constante. La température de l’air est abaissée en
même temps que de la chaleur est transmise au liquide ; la tempéra-
ture d’équilibre finale de l’air est appelée température de saturation Air
adiabatique Tsa, ce qui implique l’absence d’échange avec le milieu
environnant. Par hypothèse, l’eau arrive et sort à la température Tsa, si
bien que la variation d’enthalpie est nulle. Il en résulte que l’enthalpie
spécifique de l’air à l’entrée est égale à l’enthalpie spécifique de l’air à Bassin
la sortie, ce qui conduit à : Tour de refroidissement avec air entraîné par convection naturelle

c pgaz ( T gaz Ð T sa ) = Ð r s c pv ( T gaz Ð T sa ) Ð H lv ( r gaz


s Ð rs )
sa (76) Figure 21 – Tours de refroidissement d’eau

s s
 r sa Ð r gaz 
T sa = T gaz Ð H lv  -----------------------------------s-  (77) L’air est mis en circulation par un ventilateur ou est entraîné sous
 c pgaz + c pv r 
l’effet des jets d’eau, ou par tirage naturel comme dans les grandes
Température humide Teb : c’est la température atteinte par une tours de section hyperbolique associées aux centrales de produc-
petite quantité d’eau en contact avec une grande quantité d’air. Dans le tion d’électricité (figure 21). Dans ce cas, le tirage est provoqué par
cas du système air-eau, elle est égale à la température de saturation la diminution de la masse volumique de l’air. Ces tours construites
adiabatique. in situ, sont réceptionnées à la suite d’essais dont la procédure est
définie dans la norme NF-X-10-251. Pour les petites tours, la
méthode de calcul est basée sur l’équation de Merkel [28].
6.1.2 Tours de refroidissement d’eau Le flux de chaleur cédé par l’eau par convection et par évapora-
tion dans le volume de contrôle s’exprime d’après l’équation (74) :
Dans les tours de refroidissement d’eau à circuit ouvert, l’eau
est introduite à partir de gicleurs ou bien s’écoule par gravité sur des d Φ = ϕ a d V = k m ( H is Ð H gaz
s ) adV (78)
surfaces de ruissellement de façon à augmenter le contact avec l’air
et le temps de séjour. Une fraction de l’eau est vaporisée, la chaleur Cette puissance correspond à la chute ∆Td de la température de
correspondante est évacuée sous forme d’enthalpie de la vapeur l’eau, et il vient en intégrant le long de la tour :
d’eau dans l’air rejeté : la quantité d’air est assez importante pour
hd , z = L
C pd ∆T d z=L

∫ ∫
que sa température et son humidité ne change pas de façon appré- km
ciable. Ce procédé implique que la qualité de l’eau autorise un rejet ------------------------- = ---------
- aA dz (79)
H is Ð H gaz s q md
de vapeur dans l’atmosphère. hd , z = 0 z=0

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Cette relation constitue l’équation de Merkel (28). L’intégrale du


premier membre est en général résolue numériquement en divisant Sortie de l'air
la tour en n sections de hauteur ∆z = L/n : qm ,r
s
gaz L
qm
j=n ( ∆T d ) j d
c pd ∑ -------------------------------
( H is Ð H gaz s )
- (80)
j=1 j

quant à l’intégrale du second membre, relative à la géométrie de s s


l’équipement, elle est exprimée sous l’une ou l’autre des formes qm (z ) r gaz + dr gaz
d
suivantes :
— la première : Eau
neuve dz
y
km a  q mga z 
I = ----------- V = X  -------------- (81)
q md  q md  qm (z ) -- dqm
s
r gaz
d d

où les paramètres X et y dépendent des conditions expérimentales


[29] ;
— la deuxième par :
q mga z z
I = -------------- NUT (82)
q md Sortie de l'eau
Entrée de l'air
Eau de recirculation s
avec : qm ,r
gaz 0

km
NUT = ------------- a i (83) Figure 22 – Schéma de principe d’une tour d’humidification
q mgaz adiabatique

ai = aV désigne l’aire de l’interface eau-air dans le volume de la


colonne. Dans la pratique, on utilise le nombre d’unités de transfert
par unité de longueur NUT ’ qui est corrélé aux résultats expérimen- ahgaz ou avec le coefficient de transfert de masse akm relatifs à la
taux par la relation de Lowe et Christie [30] : géométrie du contacteur et aux conditions expérimentales :

q md y′
mú gaz  r sa
s Ð rs  mú gaz c ps gaz T sa Ð T L 
NUT
NUT ′ = ---------------- = X ′ -------------- (84)
L
- ln  --------------------
L = ------------- ln  -------------------  = ------------------------- - (87)
q mga z km a  r sa Ð r 0 
s s h a  T sa Ð T 0 
zL Ð z0 g az

X ’ et y ’ sont des paramètres qui dépendent de la nature du garnis-


sage. 6.1.4 Séchage de gaz et déshumidification de l’air
Le calcul est analogue a celui d’un ECD sans transfert de masse
(§ 2.1), cela grâce à la valeur égale à 1 du nombre de Lewis pour le
Le liquide contenu dans le gaz se condense au contact des goutte-
système air-eau.
lettes d’eau pulvérisées sensiblement plus froides que le gaz
(figure 23). De la même façon, il est possible de déshumidifier de
l’air par contact direct avec de l’eau glacée. Au contact de l’air
6.1.3 Humidification et refroidissement d’air humide avec les gouttes froides, la chaleur transmise dans la goutte
doit être égale à la somme de la quantité de chaleur transmise à tra-
De la même façon, le refroidissement et l’humidification de l’air vers le film gazeux et de la quantité de chaleur latente cédée à
sont réalisés dans un contre-courant de gouttes d’eau (figure 22). l’interface gaz-goutte lors de la condensation de la masse venant du
L’humidification de l’air consomme de l’eau et le bilan matière sur film gazeux.
l’élément de contrôle est :

q mga z d r s = d q md (85)
6.1.5 Dessalement par humidification
avec rs humidité absolue définie par l’équation [71]. et déshumidification
Les transferts de masse et de chaleur à l’interface des deux fluides
conduisent aux relations : Ce procédé est essentiellement un système de distillation dans
lequel la vapeur est véhiculée par l’air qui peut se mélanger à une
q mga z d r s = k m a ( r is Ð r gaz
s )Adz quantité d’eau d’autant plus grande que la température est élevée
(1 kg d’air sec se charge de 0,5 kg d’eau et environ 670 kcal, quand il
s
q mga z d H gaz = h gaz a ( T i Ð T gaz ) A d z (86) passe de l’état saturé à 30 °C à l’état saturé à 80 °C). Si un courant
d’air est mis en contact avec de l’eau saumâtre, l’air extrait une cer-
Généralement dans de tels équipements, la quantité d’eau, qui taine quantité de vapeur d’eau évaporée au dépend de la chaleur
circule plusieurs fois, est grande devant la quantité ajoutée pour sensible de l’eau saumâtre qui se refroidit (figure 24). L’air chaud et
compenser l’évaporation, si bien que l’eau entre au sommet de la humide est mis en contact avec une source réfrigérante, une partie
colonne à la température de saturation adiabatique du gaz au pied de la vapeur qu’il contient se sépare sous forme d’eau liquide et de
de la colonne. L’eau demeure ainsi constamment à la température la chaleur est restituée au liquide réfrigérant. Dans une installation
de saturation adiabatique et l’humidité à l’interface, correspondant basée sur ce procédé, la condensation se produit dans un échan-
à cette température, est constante. Les équations (86) sont alors geur de chaleur dans lequel circule l’eau saumâtre qui est ainsi pré-
intégrables analytiquement ; il suffit de connaître les produits de chauffée avant d’être envoyée dans la chambre d’évaporation. L’air
l’aire spécifique d’échange avec le coefficient d’échange du gaz est maintenu en mouvement par un ventilateur.

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Eau de
refroidissement
Buses de pulvérisation Séparateur de gouttes

Gaz
Alimentation incondensables
d'air Air

25 °C 21 °C
76 % d'humidité 50 % d'humidité
relative relative

Vapeur
Évaporation

21 °C Sortie condensat et
10 °C eau de refroidissement
10 °C

Bassin collecteur Condenseur à jets

Pompe

Liquide
Figure 23 – Séchage de gaz sous-refroidi

Enveloppe du jet
de vapeur
Vapeur
Air humide

Bulles
Diamètre de
Saumure préchauffée Buse la buse

Distributeur
de saumure Jet de vapeur dans un liquide sous-refroidi

Figure 25 – Différents types de condensation en contact direct


Évaporateur Condenseur
tubulaire tubulaire

6.2 Échange en condensation


Chaudière

Air Condensat
On distingue suivant que la vapeur se présente sous forme d’une
phase dispersée ou d’une phase continue (figure 25) :
Pompe
Eau — l’injection de bulles de vapeur à condenser dans un liquide ;
Appoint Eau salée
distillée — la dispersion de jets ou de gouttes dans une vapeur à
condenser ;
Extraction
Pompe — la condensation sur un film ruisselant, sur des jets ou sur une
nappe du liquide de refroidissement.

Figure 24 – Dessalement par humidification et déshumidification Dans tous les cas, la cinétique d’échange est rapide et la résis-
de l’air tance au transfert de chaleur est localisée dans le liquide de refroi-
dissement. Ces condenseurs sont en principe plus simples et moins
coûteux que les échangeurs à parois et la vapeur peut contenir des
suspensions solides parasites. Dans le premier mode, la vapeur
6.1.6 Lyophilisation d’eau saturante (ou la vapeur d’un liquide non miscible dans l’eau)
passe sous forme de bulles à travers un courant d’eau froide, (dis-
tillation de l’eau de mer, suppression de vapeur associée aux réac-
Le séchage s’effectue par atomisation des liquides à traiter dans
teurs nucléaires). C’est aussi un moyen de réchauffer un liquide par
un gaz chaud, généralement de l’air ou un gaz inerte tel l’azote. La
l’injection et la condensation de sa propre vapeur en son sein, avec
cinétique d’évaporation rapide des microgouttes conduit à la forma- comme défaut d’être instable à cause de la potentialité de collapses
tion de fines particules que l’on sépare du gaz dans des cyclones. (condensations complètes et rapides) générant des ondes de pres-
Les lits fluidisés sont utilisés, par exemple, pour la déshydratation sion (chocs violents de jets de liquide, bruits). Le deuxième proces-
de particules de pommes de terre ou d’autres produits supportant sus est largement utilisé lorsque l’on condense une vapeur
l’abrasion. Le séchage sur des plateaux est utilisé pour les fruits et quelconque en dessous de la pression atmosphérique (condenseur
légumes. barométrique).

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6.2.1 Condensation de bulles


Condensat

Le processus de condensation est régi essentiellement par la con-


duction pour les tailles de bulles habituellement rencontrées
0,25 mm < 2R0 < 2,5 mm. Le temps adimensionnel de collapse d’une
bulle stagnante dans son propre liquide, calculé par Florschuetz et
Chao [31] à partir de l’équation de l’expansion d’une bulle de Rp
vapeur, s’exprime :

R0 Vapeur
R 2
3 τ = 2 ------ +  ------  Ð 3 (88)
R R 
0 Goutte d'eau
R (t )
avec

4 c pc ρ c ( T sat Ð T c ) α
2
τ = --- --------------------------------------------
- ------c- t (89)
π ρ d H lv R 02
Figure 26 – Schéma de condensation d’une vapeur sur une goutte
Pour une bulle de vapeur animée d’une vitesse relative ur par rap-
port à son liquide, Moalem et Sideman [32] donnent le coefficient
d’échange du milieu externe :
que cette vitesse est une fraction de la vitesse terminale des plus
λ c 2 2 Ru r petites gouttes afin d’éviter leur entraînement. La présence de gaz
h c =  -------  -------  ------------- (90) incondensable complique singulièrement le problème, le temps de
2R π αc
transit est augmenté car le coefficient d’échange ne peut plus être
qui permet d’estimer le temps de collapse à partir du bilan thermi- considéré infini à cause de la diffusion de la vapeur à travers le gaz
que sur la bulle de vapeur. Dans le cas de fluides non miscibles, on pour atteindre le fluide froid (déshumidification de l’air).
utilise la relation de Sideman et Taitel [14] donnée dans le tableau 2. Pour les équipements de type surfacique, on pourra se référer à la
publication de Fair [8]. Des coefficients d’échange volumique de
2 700 kW/(m3 · K) ont été obtenus sur des garnissages parfaitement
6.2.2 Condensation sur des gouttes dispersées mouillés par le fluide de refroidissement.

Le fluide de refroidissement, l’eau en général, est dispersé sous


forme de fines gouttes de diamètre allant de 0,1 à 0,6 mm afin 6.2.3 Condensation sur jets ou une nappe
qu’elles restent sphériques. Sur ces gouttes vient se condenser la
vapeur d’eau ou une vapeur organique non miscible à l’eau. Le prin- Jacobs [33] a fait une analyse exhaustive de ces systèmes.
cipal intérêt d’un condenseur à dispersion est de minimiser la perte
de pression coté vapeur, notamment à faible pression où le débit de
vapeur est élevé. Le processus de condensation est décrit par les 6.2.4 Condensation de COV
équations suivantes :
— la conduction transitoire dans la goutte dont la température au
Les Composés Organiques Volatils (COV), dangereux pour l’envi-
temps t = 0 est égale à la température d’entrée Te ;
ronnement, se trouvent à l’état de gaz ou de vapeur sous forme d’un
— l’évolution de la quantité de vapeur condensée régie par le
mélange air-COV ou azote-COV dans les conditions normales de
bilan thermique suivant :
température et de pression. La condensation par contact direct est
Rp un des procédés de captation des COV pour assurer l’épuration
ρ c H lv
∫0
( T sat Ð T e ) R 2 dR = ------------------
3 ρ d c pd
- [ R 3 ( t ) Ð R p3 ] (91) totale ou partielle des effluents. Les ECD présentent quelques
intérêts : simplification de conception et élimination des problèmes
de givre. Cependant, leur utilisation (figure 27) ne peut être généra-
la température à la surface de la goutte est supposée constante et lisée car l’opération de séparation après l’échange dépend de la
égale à la température de saturation Tsat de la vapeur. nature des COV récupérés (une configuration idéale est le cas d’un
effluent chargé avec un seul solvant ).
Dans le cas de l’eau, l’épaisseur condensée est petite du fait de la
forte enthalpie de vaporisation et le coefficient d’échange en con-
densation est supposé infini (figure 26).
Lorsque l’on condense une vapeur organique, l’épaisseur conden- 6.3 Échange en ébullition
sée est plus importante car l’enthalpie de condensation est faible, et
comme la conductibilité est aussi plus faible, la condition limite de
température constante sur le rayon externe de la goutte d’eau n’est 6.3.1 Mécanismes de base
plus valable. Elle est remplacée par la condition de flux à la surface
de la goutte déduite du profil de température supposé quasi station-
6.3.1.1 Nucléation
naire dans l’épaisseur condensée :
Lorsqu’un liquide 1 est mis en contact avec une paroi ou une
d Td T sat Ð T d
= λ  ------------------------ 
interface d’un autre liquide 2 à une température supérieure à la tem-
Ð λ d ---------- (92)
dR R = Rp R(t) Ð R  pérature de saturation du liquide 1, ce dernier peut être mis en ébul-
p
lition et le flux de chaleur transféré est fonction de l’écart de
La phase transitoire d’échauffement de la goutte est considérée température entre le liquide et la paroi ou l’interface. Le phénomène
finie lorsque la température moyenne de la goutte atteint une cer- d’ébullition [51] a été beaucoup étudié depuis les premiers travaux
taine température au-dessous de la température de saturation. La de Nukiyama. Un liquide pur peut être chauffé à des températures
vitesse de la vapeur dépend de la section transversale de la virole et bien supérieures à sa température normale de saturation ou porté à
du débit de vapeur. En écoulement à contre-courant, il faut s’assurer des pressions bien inférieures à sa pression de saturation. Le liquide

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il y a formation d’une bulle sur la goutte à partir d’un site de nucléa-


tion. Dans ces conditions deux configurations de l’équilibre goutte-
bulle sont observées (figure 29) ; le cas 1 correspond au détache-
ment de la bulle dès son apparition sur la goutte et le cas 2 où la
bulle reste attachée à la goutte. Ces configurations peuvent être pré-
dites à partir de la connaissance des forces de surfaces s’exerçant
Effluent aux diverses interfaces. Pour des gouttes de n-pentane ou de réfri-
épuré gérant R113 dans de l’eau, la tension superficielle de l’eau est supé-
Azote
rieure à celle des gouttes et la bulle reste attachée à la goutte initiale
liquide Dispersion [38]. Pour des gouttes d’eau dans l’huile, la bulle de vapeur formée
en gouttes se détache de la goutte [39].

Effluent
à traiter 6.3.2 Évaporateur volumique

6.3.2.1 Principe

Soutirage COV Les évaporateurs volumiques à contact direct sont bien adaptés à
condensé la valorisation de rejets thermiques industriels à basse et
COV liquide
moyenne températures. Le contacteur comprend une zone liquide-
Figure 27 – Schéma de condensation de COV par contact direct liquide de préchauffage de la phase dispersée, une zone de vapori-
sation progressive des gouttes où le taux de vapeur augmente et
une zone de séparation des phases. En se rapprochant de cette der-
nière, le taux de vapeur devient important et il y a formation d’une
est alors dans un état métastable (surchauffé). Lorsque le liquide mousse.
n’est soumis à aucun effet externe favorisant la nucléation, l’appari-
tion de germes se fait spontanément grâce aux fluctuations de den- L’écoulement triphasique présente une structure complexe et dif-
sité, c’est la nucléation homogène. La nucléation hétérogène férente suivant les couples de fluides en présence. C’est ainsi que
suppose la présence d’éléments externes (paroi, particules en sus- dans le cas d’une dispersion de R113 dans de l’eau ou dans une
pension, gaz dissous ...) provoquant l’apparition de germes. huile organique, des recirculations de grandes tailles prennent nais-
En l’absence de sites de nucléation, un liquide peut être dans un sance dans la colonne d’échange, alors que pour une dispersion de
état métastable profond. Il existe une limite absolue de la surchauffe n-pentane dans de l’eau ce phénomène de recirculation est atténué.
au-delà de laquelle le liquide ne peut exister qui correspond aux Le choix des couples de fluides participant à l’échange thermique
est imposé par l’application, mais il doit satisfaire au mieux les cri-
∂p
minima et aux maxima  -------  = 0 de l’équation d’état f (p, V, T ) = 0 tères de stabilité et de non miscibilité entre les phases. L’opération
 ∂ V  Tl de mise en contact nécessite donc une étude physico-chimique des
du fluide. Les limites théoriques de surchauffe déduites des corps en présence. La miscibilité dépend de la nature des matériaux
équations d’état de Van der Waals et de Berthelot sont respective- et de leur niveau d’énergie. Dans certains cas, la solubilité disparaît
ment Tls = 0,844Tcr et Tls = 0,919 Tcr avec Tcr température critique suivant l’état des phases et les conditions thermodynamiques : par
(estimations encadrant les valeurs expérimentales). exemple, pour les couples sel-eau la solubilité importante à la tem-
pérature ambiante s’annule aux températures supérieures à la tem-
Lorsque la limite de surchauffe est atteinte, la transition de phase pérature de vaporisation de l’eau à la pression ambiante et à la
s’effectue rapidement avec un flux de vaporisation et une accéléra- température de fusion du sel.
tion du fluide qui sont, par rapport au cas normal de changement
d’état, de quelques ordres de grandeurs plus rapides. Le processus
résultant correspond à une explosion de vapeur qui, quand elle a 6.3.2.2 Phénomène d’entraînement
lieu accidentellement dans la nature ou l’industrie, peut entraîner
des déflagrations importantes. Ce phénomène est à l’origine Un évaporateur à contact direct idéal génère une vapeur pure, ce
d’explosions dans des fonderies et des papeteries, Witte et al. [34], qui suppose que les deux phases sortent du contacteur sans aucune
ainsi que dans le cas d’étalement de gaz naturel sur l’eau de mer et contamination d’une phase par l’autre phase. Le phénomène
d’interaction entre la lave et l’eau, Colgate et al. [35] : un exemple d’entraînement, nuisible d’un point de vue technico-économique et
spectaculaire est l’explosion catastrophique du Krakatoa en 1983. Le environnemental, peut avoir lieu sous trois formes :
mécanisme, dans toutes ces explosions, est une transition rapide
liquide-vapeur du liquide à la limite de surchauffe provoquée par — hydrodynamique : lorsqu’il y a formation de microgouttelet-
dépressurisation ou par contact avec un liquide plus chaud. tes, la force de frottement exercée sur la phase dispersée peut être
prépondérante devant la force de gravité, ce qui conduit à l’entraîne-
ment des microgouttelettes par la phase continue ;
6.3.1.2 Modes d’ébullition
— dissolution : ce phénomène est généralement présent pour
Il est important de s’assurer de l’existence de germes de vapeurs tout couple de fluide. Dans un cycle fermé, la mise en contact préa-
pour minimiser le degré de surchauffe du liquide. C’est générale- lable des deux phases permet la saturation totale d’une phase dans
ment le cas dans les procédés industriels, car les fluides utilisés ne l’autre. Il est indispensable de connaître de manière précise le degré
sont pas purs et les surfaces possèdent des sites de nucléations en de solubilité lorsque l’échangeur fonctionne en circuit semi-ouvert
nombre important. Les modes d’ébullition d’un liquide à partir comme c’est le cas pour l’exploitation des sources géothermiques.
d’une interface plane sont assez analogues à ceux observés à partir À titre d’exemple, la solubilité du n-pentane dans l’eau est de
d’une paroi (figure 28). 10 ppm à 25 °C, elle est de 170 ppm pour du R113 dans l’eau ;
Dans le cas d’un contact de type volumique liquide-liquide avec — diffusion de la vapeur : de la vapeur de la phase continue peut
une ébullition générée à partir de gouttes, le mode d’ébullition varie se former dans la zone de séparation des phases et se mélanger à la
selon le degré de surchauffe et les couples de fluides. Pour des vapeur de la phase dispersée (§ 6.1). La fraction de vapeur de la
degrés importants de surchauffe, il y a fragmentation de la goutte phase continue formée est une fonction du degré d’agitation à
lors de sa vaporisation [37]. Pour des degrés modérés de surchauffe, l’interface.

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lg (Q )

Convection et Ébullition Ébullition Ébullition en film


conduction nucléée violente
instable
solide-liquide
Pic de flux H
de chaleur

G
B
C

D
E Région de
surchauffe
en diminuant DT

lg (DT )

La branche EDCB (en tireté) représente un transfert de chaleur entre un liquide stable et un liquide
surchauffé sans ébullition. La branche EH correspondant à un tranfert de chaleur avec ébullition nucléée.
HB représente un transfert en régime d'ébullition instable (alternance ébullition nucléée-ébullition en
film). La branche BA correspond à une ébullition en film, par conséquent sans contact direct des phases
denses.

Mécanisme d'ébullition à l'interface

Liquide

Convection et Ébullition Solide Ébullition


conduction nucléée en film
Liquide Liquide froid
Contact froid surchauffé Liquide en évaporation
liquide- Film de
liquide Liquide ou Liquide ou Liquide vapeur
solide chaud solide chaud chaud Liquide ou solide chaud

Formation de
bulles à l'interface

Figure 28 – Variation du flux de chaleur à l’interface liquide-liquide et liquide-solide en fonction de l’écart de température des phases [36]

6.3.2.3 Coefficient d’échange volumique


et taux de rétention

Phase dispersée L’influence des grandeurs géométriques de la colonne d’échange


(vapeur)
R sur les performances est assez mal connue pour les évaporateurs à
g contact direct. Les variations du coefficient d’échange volumique
sont fonctions du couple de fluides, de la géométrie du contacteur et
des conditions de fonctionnement. À titre indicatif, le tableau 11
Phase dispersée
(liquide) donne les ordres de grandeurs des coefficients d’échange volumi-
que obtenus sur divers dispositifs. Il est à remarquer que ce coeffi-
Cas 1 : Vaporisation d'une goutte Cas 2 : Forme d'une goutte bulle cient varie notablement suivant les couples de fluide (dans un
d'eau sous forme d'un chapelet dans le cas où la vapeur reste rapport 100). Les propriétés thermophysiques des phases en pré-
de bulles de vapeur attachée à la phase liquide
sence (ρl, ρv , Hlv) jouent un rôle déterminant dans la structure de
Figure 29 – Mécanismes de vaporisation de gouttes l’écoulement et sur l’échange thermique.

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L/D

18

- recirculations de petite taille - recirculations de petite taille


- faible agitation - agitation modérée
- faible taux de rétention - faible taux de rétention
- coalescence modérée - écoulement "quasi-piston"
- écoulement "quasi-piston" - présence des bouchons agités dans
la partie supérieure de la colonne
10
Zone de transition
6
- recirculations de grande taille - recirculations de petite moyenne
- faible agitation - forte agitation
- faible taux de rétention - taux de rétention élevé
- faible coalescence - coalescence modérée

0 2 5 10 qV (cm3/s)
d

Figure 30 – Caractéristiques de l’écoulement et de la vaporisation de pentane dans l’eau [43]

KV
3
[W / (m .K)] Tableau 11 – Comparaison des ordres de grandeurs
du coefficient volumique
4
8x10
Phase Phase Kv [kW/
Référence
dispersée continue (m3 · K)]
4
6x10
Smith et al. [40] cyclopentane eau 50

Sideman et al. [41] pentane eau 100 à 200


4
4x10
Shehu Diso [38] R113 eau 15

Sakaguchi et al. [42] R113 huile 25 à 120


4
2x10
Barber et al. [44] isopentane eau 25 à 45

Mermet [39] eau huile 2


0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 b
Alfarra [43] pentane eau 120

L/D=2 L/D=6 L / D = 12 L / D = 18
L/D=3 L/D=8 L / D = 14
L/D=4 L / D = 10 L / D = 16 Le coefficient d’échange volumique dépend des débits des deux
phases. Quels que soient les fluides, il croît avec le débit dispersé et
décroît avec le débit de la phase continue [38] [39] [41]. L’élancement
Figure 31 – Variation du coefficient d’échange volumique ou rapport d’aspect de l’échangeur défini par le quotient de la lon-
avec le taux de rétention du pentane dans l’eau [43] gueur d’échange diphasique sur le diamètre de la colonne influe
aussi sur ce coefficient qui est d’autant plus élevé que le rapport
d’aspect est faible. Dans le cas d’une configuration à faible rapport
d’aspect, les recirculations dans le bain triphasique sont plus impor-
Les coefficients d’échange les plus élevés sont obtenus pour les
tantes entraînant une amélioration du coefficient d’échange volumi-
liquides volatils possédant une faible enthalpie de vaporisation et
que.
une masse volumique liquide plus faible que celle de la phase con-
tinue chaude. En outre, l’expansion volumique à la vaporisation Corrélativement, le taux de rétention varie suivant les paramètres
influence les écoulements et les transferts de chaleur. Dans les sys- opératoires et présente une grande sensibilité à la variation du rap-
tèmes étudiés, les couples hydrocarbures-eau présentent les port d’aspect et du débit de la phase dispersée (figure 30).
meilleurs performances thermohydrauliques ; en particulier le cou- Le taux de rétention est fortement corrélé au coefficient d’échange
ple eau-pentane. À l’inverse, le système le moins performant est le volumique ; ces deux grandeurs sont spécifiques de l’hydrodynami-
couple huile-eau. que et du transfert thermique (figure 31).

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un grand nombre d’injecteurs répartis dans le stock). Cette techni-


que autorise en effet une double convection : l’une au sein de l’eau
qui se vaporise, l’autre au sein du stock toujours liquide. On peut uti-
T (°C)
liser comme matériau de stockage le mélange eutectique (50 %-
50 % en moles) de nitrate de sodium et de potassium, dont la tem-
pérature de fusion est de 220 °C et qui présente une bonne stabilité
jusqu’à 500 °C. Dans ces conditions, la figure 32 présente un exem-
ple de l’évolution des températures du stock et de la vapeur d’eau en
450 fonction du temps pour une fonction de prélèvement discontinue.
Stock
410
6.3.4 Évaporateur sur une source géothermique
370
L’exploitation de la géothermie présente deux principaux types
d’utilisation suivant le niveau enthalpique du gisement : le chauf-
330
fage pour la basse enthalpie (température minimale jusqu’à 80 °C)
et la production d’électricité pour la haute enthalpie (température
290 au- dessus de 180 °C). Un potentiel important de gisement énergéti-
Vapeur d'eau que se situe entre ces deux pôles et leur exploitation implique la
résolution de deux problèmes technologiques pour la production
250
d’électricité :
t / t0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 — l’activation du puits à des débits importants ;
— l’utilisation d’un cycle thermodynamique autre que la détente
t 0 : durée du cycle directe du fluide géothermique.

Honneger [45] a présenté un procédé original cumulant les deux


aspects. L’activation hydraulique et la conversion énergétique grâce
Figure 32 – Évolution des températures du matériau fusible à une combinaison de l’échange à contact direct et de l’effet de gaz-
et de la vapeur d’eau sur un cycle lift par l’injection d’un fluide volatil dans le puits. Le schéma de prin-
cipe du procédé est présenté sur la figure 33. Au niveau de l’injec-
tion du fluide thermodynamique (profondeur 200 à 600 m), l’apport
de chaleur par l’eau (phase continue) provoque le préchauffage et la
6.3.3 Évaporateur et stockage d’énergie vaporisation du fluide dispersé dès que la pression devient infé-
rieure à sa pression de vapeur saturante. Les trois paramètres pres-
La vapeur d’eau est un fluide couramment utilisé dans les indus- sion, température et titre en vapeur évoluent au cours de la
tries de toutes natures (agro-alimentaire, chimie, etc.). Ses caracté- remontée jusqu’à la vaporisation totale du fluide. Le gaz sous pres-
ristiques physiques sont telles que tout stockage s’avère onéreux sion est alors détendu dans une turbine, suivant le cycle de Rankine,
(mise sous pression, volume important à basse pression). Dans ces entre la pression du séparateur (15 à 25 bar) et la pression de con-
conditions, la production de vapeur doit être modulée en fonction densation imposée par la température de la source froide. Pour le
de l’utilisation. En règle générale, la demande est fortement variable même débit de fluide de travail que celui employé avec un ECD à
dans le temps et le générateur dimensionné pour la production contre-courant en surface comme à East Mesa, Barber [44], la puis-
maximale conduit à un surdimensionnement de la chaudière. Dans sance électrique nette récupérée avec l’ECD dans le puits serait plus
le cas où cette production est assurée par un chauffage électrique, il faible : 400 kW contre 500 kW. La cause est une température plus
faut aussi prévoir un surdimensionnement de l’installation électri- élevée de l’eau géothermique du fait de l’écoulement à cocourant
que (transformateur, lignes électriques). L’intérêt d’un stockage-dés- dans le puits. Pour une même température de rejet (afin d’optimiser
tokage d’énergie est de permettre une production de vapeur bien l’énergie récupérable), un préchauffage du fluide de travail en sur-
supérieure à la puissance installée : la production instantanée de face est nécessaire.
vapeur ne dépend plus directement de la puissance installée.
L’avantage du système est l’activation de puits improductifs
La production de vapeur peut être réalisée à l’aide d’un échangeur quand on sait que les pompes ne résistent pas à des températures
classique immergé dans un matériau de stockage à changement de supérieures à 120 °C (encore s’agit-il de pompe dont le moteur est
phase liquide-solide. Mais la solidification du produit de stockage en surface et dont l’arbre long n’excède pas 100 m). L’inconvénient
sur les parois de l’échangeur entraîne une diminution progressive est le dégazage presque total des incondensables dont certains sont
de la cinétique de transfert de chaleur et par là même de la fourni- incompatibles avec le cycle de Rankine. La chute de pression par-
ture de vapeur, sauf si l’on développe une grande surface tielle des gaz dissous du fluide géothermique restreint l’utilisation
d’échange, notamment quand la demande instantanée est forte. du système à une ressource ne présentant pas de possibilités de
L’autre solution est évidemment basée sur la mise en contact direct précipitation au cours de l’évolution des conditions physico-chimi-
de l’eau à vaporiser et du corps de stockage. Pour obtenir une ciné- ques imposés par le cycle thermodynamique. Dans ce cas, il est pos-
tique d’échange élevée, seul un stock restant liquide assure un sible de stimuler le puits par le mélange de gaz présent dans l’eau
transfert d’énergie suffisant pour satisfaire des appels de puissan- et d’utiliser un ECD pressurisé en surface du type de celui de East
ces élevés (à moins de diviser finement le stock solide et d’utiliser Mesa.

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Turbine

Compresseur à
deux étages

Séparateur Condenseur
1 2
Turbine Condenseur 1 Source
froide

Pompe

Tube Exemple
Puits barométrique 3 Réserve / séparateur T (°C) p (bar)
géothermique
1 110 20

2 30 4

3 110 1
Zone diphasique (fluide Pompe
géothermique + fluide volatil)

Rejet du fluide géothermique


Sol

Zone d'injection (profondeur 200 à 600 m suivant T, p , débit)

Zone monophasique (fluide géothermique)

Aquifère

Figure 33 – Schéma de principe du système d’extraction de la chaleur dans un puit géothermique à enthalpie moyenne [45]

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Notations et symboles Notations et symboles

Symbole Unité Définition Symbole Unité Définition

A m2 section droite de l’écoulement r rapport des débits de capacité


Ar nombre d’Archimède thermique des deux fluides
Bi nombre de Biot t s temps
D m diamètre de la colonne ou du t0 s période du cycle
contacteur u m/s vitesse absolue
Da m2/s coefficient de diffusion axiale u r∞ m/s vitesse relative limite
(diffusivité) apparente ur m/s vitesse relative de la phase
Dc m2/s coefficient de diffusion massique dispersée par rapport à la phase
Dh m diamètre hydraulique continue
E efficacité thermique ucU m/s vitesse de diffusion de la phase
Cd coefficient de traînée continue par rapport à la vitesse
H J/kg enthalpie massique apparente du mélange
I paramètre udU m/s vitesse de diffusion de la phase
J m/s densité de flux de dispersion dispersée par rapport à la vitesse
Ks W/(m2 · K) coefficient d’échange surfacique apparente du mélange
global z m cote axiale
KV W/(m3 · K) coefficient d’échange volumique α m2/s diffusivité thermique
L m longueur de colonne ou de β concentration volumique de la
contacteur phase dispersée
Le nombre de Lewis γ rad demi-angle d’ouverture de la
M kg/mol masse molaire phase vapeur dans la goutte
N mol/m3 concentration molaire diphasique
NUT nombre d’unités de transfert ε porosité
Pe nombre de Péclet Φ W flux thermique
Pr nombre de Prandtl θ température réduite
R rapport des débits-volume des λ W/(m · K) conductivité thermique
deux fluides µ Pa · s viscosité dynamique
R m rayon courant d’une particule η m2/s viscosité cinématique
(Rp = rayon de la particule) ρ kg/m3 masse volumique
R J/(mol · K) constante des gaz parfaits ∆ρ kg/m3 écart des masses volumiques
(8,314 J/mol · K) entre le liquide et la vapeur
Re nombre de Reynolds ϕ W/m2 densité de flux thermique
Sc nombre de Schmidt σ N/m tension superficielle du liquide
T K ou °C température
∆T K écart de température Indices
U m/s vitesse apparente air air
V m3 volume b bulle
Vm m3/mol volume molaire c phase continue
Z cote axiale réduite cr critique
a m2/m3 aire interfaciale, paramètre d phase dispersée
c kg/m3 concentration e entrée
cp J/kg · K) capacité thermique massique f fusion
dg m diamètre de goutte gaz gaz
dj m diamètre de contraction du jet i interface, indice courant
dn m diamètre de l’injecteur L longueur
d32 m diamètre de Sauter l liquide
e m épaisseur de paroi ls surchauffe liquide
f paramètre lv liquide-vapeur
g m/s2 accélération due à la pesanteur max maximum
(g = 9,81 m/s2) mf minimum de fluidisation
h W/(m2 · K) coefficient d’échange thermique n indice courant, injecteur
kc m/s coefficient de transfert de masse O initial
relatif à la concentration p particule, Paroi
km kg/(m2 · s) coefficient de transfert de masse r réduite
m kg masse s sortie, solide
mú kg/(m2 · s) vitesse massique sa saturation adiabatique
∆n nombre d’entités d’une classe de sat saturation
particule V volume
p Pa pression v vapeur
p(d) densité de probabilité
qm kg/s débit-masse Exposant
qV m3/s débit-volume s exposant relatif à l’air humide

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