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ment d’état). Il est bien clair que les échangeurs à contact direct ne sont pas une
panacée, mais dans certains cas spécifiques ils constituent une alternative inté-
ressante car ils offrent la possibilité de réduire le coût d’investissement et
d’accroître les performances d’échange par rapport à un échangeur classique.
On présente ici les bases nécessaires à la compréhension et au dimensionne-
ment des échangeurs thermiques fonctionnant sur le principe du contact direct ;
mode de transfert de chaleur au demeurant courant dans la nature, puisqu’il
intervient, en particulier, dans le cycle de l’eau entre la terre et l’atmosphère par
évaporation et condensation, dans la formation de brouillard et de neige dans
l’atmosphère, dans la gélification de l’eau des rivières et dans la solidification de
la lave, etc...
Pour les notations et symboles, se reporter en fin d’article (p. 29).
1. Concept de base — les phases sont séparées par une interface continue ou par une
interface rendue discontinue par l’interposition de nombreux
obstacles : c’est le contact direct surfacique ;
— les phases s’interpénètrent de façon homogène par dispersion
d’un fluide ou de particules au sein de l’autre fluide : c’est le contact
1.1 Qu’est-ce qu’un échangeur de chaleur direct volumique.
à contact direct ? Les échangeurs de chaleur à contact direct ECD sont ainsi pré-
sents dans les opérations de transfert de chaleur et de masse entre
un gaz et un liquide réalisées, par exemple, dans les humidificateurs
et les tours de refroidissement d’eau. On les trouve dans les contac-
C’est un échangeur sans paroi matérielle de séparation entre deux teurs gaz-solide tels les échangeurs récupérateurs et les échangeurs
fluides qui circulent à co ou contre-courant (figure 1). L’absence de régénérateurs, et bien sûr comme condenseurs dont l’utilisation
paroi est une caractéristique intrinsèque de l’échange, ou bien est remonte au tout début du XXe siècle. Ils interviennent aussi dans
recherchée pour améliorer certaines qualités propres de l’échan- certaines applications avec des fluides encrassants ou corrosifs et
geur. L’interface des deux fluides va se présenter sous deux aspects : dans des systèmes où l’écart de température entre les fluides est
minimisé en créant une aire interfaciale d’échange élevée ; cette
grandeur représentant la surface d’échange disponible par unité de
volume d’échangeur.
On convient d’écrire tout couple de fluides en citant d’abord la
Fluide froid Fluide froid
phase continue (gaz-solide désigne la dispersion d’un solide dans
Interface
un gaz). Suivant les applications et les domaines de température de
Paroi
travail, tous les couples de fluides non miscibles et chimiquement
inertes peuvent être envisagés ; un fluide pouvant conserver son
Fluide chaud Fluide chaud état physique au cours du transfert de chaleur ou se présenter suc-
cessivement sous plusieurs états (figure 2).
Transmission de la chaleur Transmission de la chaleur
à travers une paroi à travers l'interface
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Liquide
Liquide Liquide
Liquide Liquide
Gaz
Gaz Gaz
Liquide
Liquide
Liquide Gaz
Liquide
Gaz
Bulles Plateaux
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Fluide caloporteur
froid et particules
Entrée
phase dense
Stockage des
particules
Entrée
phase légère
Fluide
Sortie caloporteur
phase dense
Gaz comprimé
Co-courant Contre-courant
Azote liquide
Mélange local de phases Pas de mélange local Pistolet de
(homogénéisation des vitesses Billes de glace projection
des fluides et de la température
de la phase continue) Azote liquide à -196 °C Billes de glace
Vis d'Archimède
eau ensemencée en particules d'aluminium q = 60 L/h, q = 500L/h
Vd Vc
foré de nombreux trous : la taille des gouttes obtenues est de l’ordre Séparation par vis d'Archimède
de quelques millimètres (0,5 à 5 mm).
L’évolution de la taille des entités fluides par fragmentation et par Figure 6 – Techniques de séparation des phases après l’échange
coalescence est susceptible d’entraîner des modifications de l’écou-
lement polyphasé. Une revue bibliographique détaillée de ces phé-
nomènes complexes est donnée par Kolev [2].
1.3 Grandeurs caractéristiques des ECD
1.2.4 Séparation des phases après l’échange Les définitions et formules de bases sont données dans ce para-
graphe. Elles permettront de quantifier les écoulements, les trans-
D’une apparente simplicité, les ECD posent le problème de la ferts de chaleur et les performances thermohydrauliques des ECD.
séparation des phases après l’échange thermique. La séparation
avec un fluide continu gazeux est relativement simple et s’effectue
dans un cyclone en sortie de l’échangeur, que la phase dispersée 1.3.1 Concentration volumique et aire interfaciale
soit solide ou liquide. De même, la séparation d’une phase continue
liquide et d’une phase dispersée gazeuse est aisée grâce à la très
grande différence des masses volumiques. La séparation d’une Soient les volumes de contrôle d’échangeurs surfacique et volu-
phase continue liquide et d’une phase dispersée liquide est réalisée mique construits sur la section d’écoulement de hauteur dz
par la coalescence de la phase dispersée sur une interface de décan- (figures 7 et 8), la concentration volumique β, appelée encore taux
tation située en partie haute ou basse de la colonne suivant les de rétention ou taux de vide en milieu gaz-liquide, est définie soit
valeurs respectives des masses volumiques des deux phases. La comme la fraction du volume de contrôle occupée par la phase dis-
séparation d’une phase dispersée solide et d’une phase continue persée,
liquide nécessite des moyens plus lourds, la séparation s’effectuant
par tamisage sur un plan incliné ou par une vis d’Archimède volume de la phase dispersée
β = --------------------------------------------------------------------------------------- (3)
(figure 6). volume de contrôle
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S
a = ---- (5)
Garnissage V
Pour les ECD de type volumique, où l’on peut accéder au diamètre
moyen de la dispersion, l’aire interfaciale est plus volontiers expri-
mée en fonction de la concentration volumique β,
6
Td (z ) Tc (z ) a = -------- β (6)
d 32
contre-courant
Aire spécifique
le diamètre moyen des particules étant en général basé sur le dia-
d'échange qm qm mètre de Sauter d32
d c
m2 dz co-courant n
( )
a -----
m3 ∑ di3 ∆ni
d 32 = i-------------------------
=1
(7)
n
∑ d i2 ∆n i
i=1
Td (z + dz ) z Tc (z + dz ) ∆ni étant le nombre d’entités de diamètre di.
contre-courant
■ Vitesse relative
u c (z ) co-courant La vitesse relative de la phase dispersée par rapport à la phase
continue s’exprime par :
z u r = ud − u c (9)
Tc (z ) Td (z + dz )
■ Vitesse et densité de flux de diffusion
Pour la définition des symboles, se reporter au tableau
des notations et symboles en fin d'article La vitesse de diffusion représente la vitesse relative de chacune
des phases par rapport à un plan perpendiculaire à l’écoulement qui
Figure 8 – Volume de contrôle d’un ECD volumique
se déplace à la vitesse apparente U,
ucU = uc − U udU = ud − U (10)
soit comme le rapport de l’aire occupée par la phase dispersée Ad le flux volumique (m/s) relatif à la vitesse de diffusion s’exprimant
dans la section d’écoulement à l’aire totale A de cette section, par :
Uc
A
β = ------d- J c = ( 1 Ð β ) u cU = ( 1 Ð β ) ( u c Ð U ) = ( 1 Ð β ) -----------
- Ð U c Ð U d
(4) 1Ðβ
A
= Ð U d ( 1 Ð β ) + βU c
On peut démontrer formellement l’équivalence des deux expres-
sions si la répartition est supposée uniforme et isotrope. J d = βu dU = β ( u d Ð U ) = U d ( 1 Ð β ) Ð βU c = Ð J c (11)
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Re p∞ < 0,2 0,2 < Re p∞ < 2 200 < Re p∞ < 500 Re p∞ > 500
dp dp
n = 4,4 + 18 ------ Re p∞
Ð 0 ,03 Ð 0 ,1
n = 4,65 + 20 ------ n = 4,4 Re p∞ n = 2,4
D D
Nous verrons plus loin que ces grandeurs sont reliées de façon Du système d’équations (11), on déduit aisément une relation
semi-empirique au taux de rétention, à la taille moyenne des parti- entre le taux de rétention et les vitesses des deux phases. D’après
cules et aux débits-volume des deux phases par une relation de la Wallis [5], l’indice n est voisin de 2 pour les écoulements de bulles
forme : dans un liquide ; pour des particules ou des gouttes, l’indice n est
donné par :
Jc = f (β, propriétés physiques, carte d’écoulement)
0,687
4,7 [ 1 + 0,15 Re p∞ ]
■ Mouvement des particules n = ---------------------------------------------------------------
- (16)
1 + 0,253 Re p∞0,687
Aux faibles valeurs du taux de rétention, inférieures à 1 %, les par-
ticules sont considérées en simple translation sans interactions La relation (15) est équivalente à celle formulée par Richardson et
dans le fluide en circulation. La résolution de l’équation du mouve- Zaki [6] dans leurs essais de sédimentation et de fluidisation,
ment d’une particule rigide, soumise à la gravité et à la force de traî-
née, u r = u r∞ ( 1 Ð β ) n Ð 1 (17)
d ud 3 ( ud Ð uc ) ud Ð uc mais les valeurs de l’indice n, en fonction du nombre de Reynolds
ρ d ---------- = ( ρ d Ð ρ c ) g Ð --- C d ρ c --------------------------------------------- (12)
dt 4 d 32 de la particule, sont légèrement différentes (tableau 1).
24 0,687 0,42
C d = ----------∞- ( 1 + 0,15 Re p∞ ) + ---------------------------------------------------------------
Ð 1,16
Re p 1 + 4,25 × 10 4 Re p∞
Jd
ρ c u r∞ d 32 -- Uc (cas 3)
Re p∞ = ----------------------- Re p∞ < 3,5 × 10 5 (14)
µc
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Lit dense
1.3.4 Coefficient d’échange thermique volumique
Lit lâche
dΦ = Ks(z)[Tc (z) − Td (z)]dS (z) = Ks (z) a (z)[Tc(z) − Td (z)]dV (z) (19)
d Φ = q mc [ H c ( z ) Ð H c ( z + d z ) ] = q md [ H d ( z ) Ð H d ( z + d z ) ] (20)
∫K a T
dΦ
En écoulement à contre-courant avec la phase dispersée circulant V = ----------------------------------- (21)
vers le haut, suivant les débits respectifs des deux phases, il est pos- s ( c Ð Td )
sible d’obtenir deux solutions qui correspondent au lit lâche et au lit
dense (cas 2). Globalement, le volume d’échange ne peut être calculé que si on
définit une température moyenne caractéristique et un coefficient
Si l’on augmente la vitesse apparente de la phase continue, la
d’échange volumique global constant KV = aKs déterminé à cette
droite devient tangente à la courbe (cas 3) ; ce cas limite correspond
température. Dans la pratique, on écrit,
au phénomène d’engorgement. Il y a alors inversion du sens de cir-
culation de la phase dispersée, ce point de fonctionnement est ins- Φ
table. V = ---------------------- (22)
K V ∆T ML
En écoulement à contre-courant descendant de la phase disper-
sée plus légère que la phase continue, ou ascendant de particules en exprimant la différence de températures moyennes des deux flui-
plus denses que la phase continue, il n’y a pas de solution (cas 4). des par l’écart moyen logarithmique calculé en fonction des valeurs
de températures à l’entrée et à la sortie :
La ligne d’engorgement d’un écoulement à contre-courant est
définie par les équations : ( ∆T ) z = 0 Ð ( ∆T ) z = L
∆T ML = --------------------------------------------------------
-
d Uc d Ud ( ∆T ) z = 0
-----------
dβ
= -----------
dβ
(18) ln ------------------------
Ud Uc ( ∆T ) z = L
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perte de pression par gravité. La perte de pression est ainsi égale au 2.1 Modélisation globale des ECD
poids du mélange diphasique dans la colonne d’échange :
surfaciques et volumiques
dp
------- = g ( ( 1 Ð β ) ρ c + βρ d ) (25)
dz Le volume de l’échangeur est déterminé par la relation (22).
L’échange thermique s’effectue en principe à contre-courant et la
Pour les échangeurs de type surfacique, la perte de pression est V
exprimée à partir de corrélations spécifiques [8], s’appuyant sur dif- hauteur du contacteur est déduite d’une relation du type L = ---- = f
A
férentes théories (théorie des canaux ou des particules). (équipement) qui est fonction de l’équipement utilisé.
Pour un échangeur de type volumique, l’aire de la section d’écou-
lement est déterminée à partir de conditions sur les vitesses obte-
1.3.6 Efficacité de l’échangeur nues avec la relation (18) afin de prévenir l’entraînement ; on en
déduit le taux de rétention et la longueur d’échange.
Elle est définie comme le rapport de la puissance thermique réel- Pour un échangeur de type surfacique, l’aire d’écoulement est en
lement transférée à la puissance maximale transférable dans les général une donnée initiale du problème. La hauteur de l’échangeur
mêmes conditions de fonctionnement : est calculée à partir de corrélations qui utilisent les concepts de pla-
teaux théoriques et d’efficacité de transfert d’un plateau. Fair [8]
(1972) donne un ensemble de corrélations qui permettent le dimen-
q md [ H d ( T ds ) Ð H d ( T de ) ]
E = -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
------------------------- (26) sionnement thermique et hydraulique (engorgement, entraînement,
min { q mc [ H c ( T ce ) Ð H c ( T de ) ]; q md [ H d ( T ce ) Ð H d ( T de ) ] } perte de pression) d’ECD de types surfaciques et volumiques de
géométries particulières (colonnes à plateaux, colonnes à pulvérisa-
tions, colonnes à garnissage, cyclones, pipeline...). Ces ECD sont uti-
Cette relation générale s’applique aux échangeurs où intervien-
lisés principalement en pétrochimie comme désurchauffeur de gaz
nent des transferts de chaleur avec ou sans changement d’état des et de vapeurs pour des raisons économiques ou pour s’affranchir du
fluides. problème de l’encrassement :
— désurchauffe du gaz avec échange uniquement en chaleur
sensible ;
— désurchauffe du gaz avec vaporisation du fluide de
2. Dimensionnement refroidissement ;
— désurchauffe et condensation partielle de la vapeur ;
— condensation totale de la vapeur.
On distingue deux types d’approches pour le calcul hydraulique
Deux types de calculs sont envisageables pour la caractérisation
et thermique d’un ECD :
de l’échangeur :
— une approche globale basée sur l’utilisation de l’écart moyen — la détermination du volume d’échange connaissant la puis-
logarithmique de température (DTLM) et du coefficient sance échangée et les températures d’entrée et de sortie des
d’échange volumique. Ce coefficient permet de s’affranchir de la fluides ;
méconnaissance ou de la difficulté à appréhender la surface — la détermination des températures de sortie des fluides con-
d’échange effective entre les phases et de la nature de l’écoulement. naissant leur température d’entrée et le volume de l’échangeur.
L’approche s’applique aux deux types d’ECD, mais nous la regarde-
rons comme la méthode spécifique de dimensionnement des Pour le premier cas, le déroulement du calcul est schématique-
échangeurs surfaciques dont l’hydraulique est particulièrement ment le suivant :
complexe ;
Détermination
— une approche locale basée sur l’écriture des bilans de quan- de la température
tité de mouvement et d’énergie des deux fluides dans un moyenne caractéristique
volume de contrôle construit sur la section d’écoulement. Le calcul à partir des températures
est ensuite étendu à l’ensemble de l’échangeur maillé suivant un entrées / sorties
réseau à une dimension avec une prise en compte éventuelle du relation 23
phénomène de dispersion axiale : recirculations locales des fluides.
L’approche s’applique uniquement aux ECD volumiques dont la Calcul du coefficient
topologie de l’écoulement est mieux connue, puisqu’il s’agit d’une d'échange volumique
circulation, sous l’effet de la gravité, de particules de nature solide, à partir d'une corrélation
liquide et/ou gazeuse réparties de façon plus ou moins homogène spécifique
dans une phase continue. Les méthodes thermohydrauliques mul-
tidimensionnelles, de plus en plus utilisées dans le cas des
échangeurs classiques, ne sont pas encore bien adaptées à ces sys- Calcul du volume
tèmes polyphasés. Remarquons que dans le cas où le taux de réten- relation 22
tion et le coefficient d’échange surfacique sont constants sur
l’ensemble du contacteur, des solutions analytiques sont possibles
Échangeur surfacique Échangeur volumique
(§ 3.2).
Utilisation d'une corrélation Calcul du taux de rétention à
donnant la hauteur du contacteur l'engorgement, relation 18
Dans les deux cas, le bilan thermique est écrit en ne comptabili- Détermination d'une section
sant que les termes de grandeurs importants ; sont négligés le d'écoulement prévenant
terme de conduction dans la phase continue, le terme de travail des l'entraînement
forces de pression, ainsi que les effets de dissipation visqueuse. Le Calcul de la hauteur du contacteur
système est considéré comme adiabatique vis-à-vis de l’extérieur.
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Dans le deuxième cas, le problème est itératif, car on ne peut pas — la goutte avec circulation interne sans changement d’état ;
trouver directement une température moyenne caractéristique des
fluides. — la goutte entièrement mélangée avec ou sans changement
d’état, caractérisée par une résistance thermique interne nulle ;
Les corrélations dépendent de la géométrie de l’échangeur, du
couple de fluides utilisés, et de la présence éventuelle d’un transfert — la goutte « rigide » et la goutte avec un changement d’état
simultané de masse (condensation ou évaporation) ; il convient liquide ⇔ solide, caractérisée par une résistance thermique interne
donc de se placer dans les mêmes conditions opératoires pour de type conductif. Le profil de température de la particule est obtenu
dimensionner correctement l’échangeur. à partir de l’équation de la chaleur :
∂ Hd 1 ∂ ∂ Td
2.2 Modélisation locale ρ d ---------- = ------ --------- R 2 λ d ---------- (31)
∂t R2 ∂ R ∂R
des ECD volumiques
avec R rayon courant d’une particule,
2.2.1 Équations de bilan de l’énergie λd conductivité thermique de la phase dispersée,
des deux phases qui, en relation avec la condition de surface,
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µc + µd
µ = ------------------------ (39)
2
--- µ c + µ d
3
3. Échange de chaleur
à contact direct
2.2.2 Coefficients d’échange thermique liquide-liquide
Ces coefficients interviennent dans l’expression de dΦ (§ 1.3.4) qui
apparaît dans les bilans d’énergie [équations (27) et (28)].
3.1 Mise en œuvre et performances
2.2.2.1 Coefficient d’échange thermique externe
L’analyse théorique de la résistance de la phase continue dans le Les colonnes à pulvérisation ont été surtout utilisées comme
cas de la sphère rigide conduit à une relation donnant le nombre de échangeur de chaleur en géothermie et pour le dessalement de
hc dp l’eau de mer afin de s’affranchir du dépôt de tartre sur les parois
Nusselt Nu c = ------------
- en fonction des nombres de Reynolds et de des échangeurs tubulaires classiques. La figure 11 présente le
λc schéma de principe d’un dispositif de dessalement intégrant deux
Prandtl de l’écoulement libre. La relation s’applique aussi à une ECD liquide-liquide :
Tableau 2 – Expressions du coefficient d’échange thermique externe dans les cas classiques
Particule solide ou liquide [10] Nu c = 2 + 0,79 Re p1 ⁄ 2 Pr c1 ⁄ 3 30 < Re p < 2000
Tableau 3 – Expressions du coefficient d’échange thermique interne sans changement d’état de la phase dispersée
Particule rigide voir § 2.2.2
0,00375 Re d Pr d ρd dp ur
h d = ------------------------------------------------ Re d = ------------------- > 1000
Goutte avec recirculation interne (théorie) [16] µ ud
1 + -----d-
µc
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Huile
froide
Eau douce
froide
Huile chaude Rejet
saumure
Figure 11 – Colonne à pulvérisation liquide-liquide : schéma de principe d’un dispositif pour le dessalement de l’eau de mer
— l’eau de mer est réchauffée par contact direct avec une huile ses d’injection non nulles, la relation proposée par Scheele et Meis-
chaude ; ter [17] permet d’estimer le volume des gouttes de diamètre dg :
— la vapeur produite par autovaporisation dans des chambres de
détente est condensée par une pluie d’eau douce venant d’étages σπd 20 µ c q Vd d n 4 ρ d q Vd u n σρ d q V2 d d n2 1 ⁄ 3
plus froids ; - Ð -------------------------- + 4,5 --------------------------
V g = f -------------n- + ---------------------------- -
∆ρg ∆ρgd g 2 3 ∆ρg ∆ρ 2 g 2
— l’eau douce est ensuite refroidie par contact direct avec une
1⁄2
huile froide. 3σ d
avec un < ------------- 1 Ð -----n- (40)
ρd dn dg
Le contact intime entre les gouttes liquides (ou les bulles si disper-
sion liquide-gaz) dans la phase continue liquide n’est possible que
dans la mesure où les propriétés de l’interface des deux phases per- et σ tension superficielle de la goutte.
mettent de conserver une structure stable. En pratique, l’écart entre
les masses volumiques doit être de 200 kg/m3 et la tension interfa- Le facteur f fonction de dn /2a est donné dans le tableau 4 ; a est
ciale de l’ordre de 0,03 N/m. Dans certains cas, il faut recourir à un
dopage par un élément tensioactif pour limiter la coalescence. On 2σ
la constante de Laplace d’expression a = ----------- .
retiendra que pour les systèmes hydrocarbures-eau, il est préférable g ∆ρ
de disperser l’hydrocarbure. La nature de la paroi de l’échangeur et
du disperseur est à prendre en considération, ce dernier devant être Tableau 4 – Valeur de f en fonction du rapport dn /2a
mouillé préférentiellement par la phase continue. Des fonctionne-
ments stables ont été obtenus avec des couples eau-liquide organi- dn /2a 0 0,05 0,1 0,2 0,3 0,4
que dans des colonnes allant jusqu’à 300 mm de diamètre.
f 1 0,9 0,81 0,75 0,71 0,68
Dans ces contacteurs, les gouttes sont formées à partir d’ajutages
cylindriques. On distingue trois régimes d’écoulement (figure 12)
en fonction du nombre de Reynolds Ren construit sur la vitesse ■ Régime laminaire (300 < Ren < 3000)
d’injection un, le diamètre de l’injecteur dn et avec les propriétés
Au delà de cette vitesse, il y a formation d’un jet de liquide qui se
physiques de la phase injectée. déstabilise et se fracture en gouttes dont la taille dg est une fonction
de la longueur d’onde λ de l’instabilité (distance entre deux ventres).
Nous retiendrons que la longueur d’onde dépend du diamètre du jet
Les relations données ci-après restent valables dans le cas de dj et de la structure du jet qui, avec la croissance de la vitesse est axi-
la dispersion d’un liquide dans une phase continue gazeuse. symétrique, sinueux ou hélicoïdal. L’augmentation de la vitesse
d’injection conduit à un jet de longueur maximal se fracturant en
gouttes de tailles « assez » uniformes, vitesse que Christiansen et
Hixon [18] évaluent à partir de l’expression,
■ Régime goutte à goutte (Ren < 300)
dj 2 σ 1⁄2
Dans ce régime, les gouttes se forment directement au niveau du u n = 2,69 ------ -------------------------------------------------------------- (41)
disperseur et sont de tailles relativement homogènes. Pour les vites- dn d j ( 0,514 ρ d + 0,472 ρ c )
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q Vc d T ( z )
ρ c -------
- -----------------
c 6
- = Ð -------- βK s [ T c ( z ) Ð T d ( z ) ]
c pc A dz d 32
q Vd d T ( z )
Axisymétrique Sinueux Hélicoïdal ρ c -------- -----------------
d 6
- = -------- βK s [ T c ( z ) Ð T d ( z ) ] (45)
d pd A dz d 32
Ren croissant
T c Ð T de T d Ð T de
Figure 12 – Allures d’un jet cylindrique en fonction du nombre Posons, Z = z⁄Lθ c = ------------------------ θ d = ------------------------ et
T ce Ð T de T ce Ð T de
de Reynolds du jet
introduisons le nombre d’unités de transfert de la phase continue
NUTc et le rapport des débits de capacité thermique des deux flui-
des r :
et qui, associée aux relations empiriques suivantes, permet d’esti-
mer le diamètre des gouttes en fonction de la contraction du jet :
β
-------- K s LA
dg ≈ 2dj d 32 ρ d c p q Vd
NUT c = 6 ------------------------ r = --------------d ---------- (46)
dn dn 2 dn ρ c c pc q Vc ρ c c pc q Vc
------ = 0,485 ------------------------------- + 0,1 pour ------------------------------- < 0,785
dj ( σ ⁄ g ∆ρ ) 1 ⁄ 2 ( σ ⁄ g ∆ρ ) 1 ⁄ 2
dn dn dn Le système d’équations (45) devient,
------ = 1,51 ------------------------------- + 0,12 pour ------------------------------- > 0,785 (42)
dj ( σ ⁄ g ∆ρ ) 1 ⁄ 2 ( σ ⁄ g ∆ρ ) 1 ⁄ 2 dθ
--------c- + NUT c ( θ c Ð θ d ) = 0
■ Régime turbulent (Ren > 3000) dZ
d θd NUT c
La distribution en taille présente dans ce régime un spectre à Ð ---------- + ---------------- ( θ c Ð θ d ) = 0
large bande, les gouttes prenant naissance à la surface latérale du dZ r
jet à partir des vortex situés près de l’interface et à l’extrémité du jet. θ dZ = 0 = 0 θ cZ = 1 = 1 (47)
À mesure que la vitesse d’injection augmente, la longueur du jet
diminue progressivement et on parvient à l’atomisation du liquide à
l’orifice de l’injecteur. La taille des gouttes est une fonction de la et admet plusieurs solutions (tableau 5). Dans le tableau sont pré-
vitesse : sentées les températures réduites des deux phases et l’efficacité
d’échange E (on notera que le nombre d’unités de transfert NUTc
ln (dg) = X ln (Un) (43) est exprimé en valeur absolue dans le tableau 5).
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1
θ d = ---- [ NUT c + ( Pe + NUT c ) Pe Z Ð NUT c exp ( Ð ( Pe + NUT c ) Z ) ]
S
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Ce nombre adimensionnel prend en compte les effets des forces Figure 14 – Échangeur Saturne à pluie de particules (TNEE)
de gravité et de frottement. Les dispositifs cités dans le tableau 10
sont surtout des réacteurs, à l’exception des ECD à pluie de particu-
les et des lits fluidisés que l’on utilise aussi comme échangeurs de
chaleur. Ces échangeurs sont caractérisés par de bonnes perfor- Déstockage Stockage
mances d’échange mais ils sont volumineux.
Courant réchauffé Courant chaud
Fermé
Le solide tombe en pluie à contre-courant du gaz avec un faible
taux de rétention (figure 14). La surface de contact entre les particu-
les et le gaz pour ce type d’échangeur, dont la concentration en par- Courant froid
ticules n’excède pas quelques pour-cent, varie entre 3 000 m2/m3 et
120 m2/m3 pour des particules de tailles comprises respectivement
a principe
entre 100 µm et 2,5 mm ; la vitesse du gaz est de l’ordre de quelques
mètres par seconde. L’approche de dimensionnement décrite pour
les échangeurs liquide-liquide peut être étendue aux ECD à pluie de
particules, avec une petite complication cependant, car la résistance Combustible
thermique de la particule est variable. La température de surface Air
des particules est donc estimée à partir des équations (31) et (32), et chaud Fumées
l’équation de l’énergie de la phase continue est discrétisée sur la
hauteur de l’échangeur avec des conditions aux limites appropriées.
L’ajout d’un garnissage interne permet de répartir de façon uni-
forme le solide dans la section de la colonne et de réduire la disper- Cuve du four
sion axiale : l’échangeur peut être considéré comme une succession Régénérateur
de tronçons élémentaires.
Air froid
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T1 = Tcs
Billes Tde
qV
d
Lit 1
T1
Fumées refroidies
T2 T1
Lit 2
T2
Lit n
Tn Tn
Air froid
Tce qV
c
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La génération ou la condensation d’une vapeur par contact direct, dont l’intégration donne la densité de flux massique de vapeur dif-
au demeurant courantes dans la nature, sont souvent utilisées de fusée à travers la couche d’air d’épaisseur (z2 − z1) :
façon anodine dans de nombreuses applications. Nous pouvons
Mv p Ð pv 2
mú v = D c -------- ---------------- ln ------------------
citer en exemple l’évaporation et la condensation de l’eau, le chauf- p
(65)
fage de lait par la condensation directe de vapeur d’eau, la pulvéri- RT z 2 Ð z 1 p Ð pv 1
sation et l’évaporation de gouttelettes d’eau pour tempérer l’air
ambiant, le séchage de solides, l’ébullition pour séparer des liqui- En remarquant que p − pv2 = pair2 et p − pv1 = pair1
des.... Nous allons étudier successivement ces trois mécanismes qui
p air 1 Ð p air 2
p air ln = ------------------------------------
mettent en jeu la transition de phase liquide-vapeur. et en posant : -
p air 2
ln ---------------
p air 1
6.1 Échange en évaporation la relation (65) s’écrit :
Mv
mú v = Ð D c -------- --------------------------------------- ( p v 1 Ð p v 2 )
p
(66)
6.1.1 Mécanisme et relations de base RT ( z 2 Ð z 1 ) p air ln
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ϕ = k m ( H is Ð H gaz
s ) (74)
Cette relation montre que la densité de flux thermique de l’eau Hauteur 100
vers l’air ne dépend que de la différence des enthalpies spécifiques à 150 m
de l’air saturé de l’interface et du volume d’air en regard, la tempé-
rature de l’air saturé à l’interface étant prise égale à la température Béton armé
de l’eau. Ainsi même avec l’égalité des températures des deux pha- Système de
ses, le transfert de chaleur se poursuit (évaporation) tant que l’air distribution d'eau
n’est pas saturé en eau. La vitesse massique de l’eau vers l’air
s’exprime :
mú eau = k m ( r is Ð r gaz
s ) (75)
Air
Exemple : température de saturation adiabatique : soit le cas où
une quantité limitée d’air est mise en contact avec de l’eau dont la tem-
pérature reste constante. La température de l’air est abaissée en
même temps que de la chaleur est transmise au liquide ; la tempéra-
ture d’équilibre finale de l’air est appelée température de saturation Air
adiabatique Tsa, ce qui implique l’absence d’échange avec le milieu
environnant. Par hypothèse, l’eau arrive et sort à la température Tsa, si
bien que la variation d’enthalpie est nulle. Il en résulte que l’enthalpie
spécifique de l’air à l’entrée est égale à l’enthalpie spécifique de l’air à Bassin
la sortie, ce qui conduit à : Tour de refroidissement avec air entraîné par convection naturelle
s s
r sa Ð r gaz
T sa = T gaz Ð H lv -----------------------------------s- (77) L’air est mis en circulation par un ventilateur ou est entraîné sous
c pgaz + c pv r
l’effet des jets d’eau, ou par tirage naturel comme dans les grandes
Température humide Teb : c’est la température atteinte par une tours de section hyperbolique associées aux centrales de produc-
petite quantité d’eau en contact avec une grande quantité d’air. Dans le tion d’électricité (figure 21). Dans ce cas, le tirage est provoqué par
cas du système air-eau, elle est égale à la température de saturation la diminution de la masse volumique de l’air. Ces tours construites
adiabatique. in situ, sont réceptionnées à la suite d’essais dont la procédure est
définie dans la norme NF-X-10-251. Pour les petites tours, la
méthode de calcul est basée sur l’équation de Merkel [28].
6.1.2 Tours de refroidissement d’eau Le flux de chaleur cédé par l’eau par convection et par évapora-
tion dans le volume de contrôle s’exprime d’après l’équation (74) :
Dans les tours de refroidissement d’eau à circuit ouvert, l’eau
est introduite à partir de gicleurs ou bien s’écoule par gravité sur des d Φ = ϕ a d V = k m ( H is Ð H gaz
s ) adV (78)
surfaces de ruissellement de façon à augmenter le contact avec l’air
et le temps de séjour. Une fraction de l’eau est vaporisée, la chaleur Cette puissance correspond à la chute ∆Td de la température de
correspondante est évacuée sous forme d’enthalpie de la vapeur l’eau, et il vient en intégrant le long de la tour :
d’eau dans l’air rejeté : la quantité d’air est assez importante pour
hd , z = L
C pd ∆T d z=L
∫ ∫
que sa température et son humidité ne change pas de façon appré- km
ciable. Ce procédé implique que la qualité de l’eau autorise un rejet ------------------------- = ---------
- aA dz (79)
H is Ð H gaz s q md
de vapeur dans l’atmosphère. hd , z = 0 z=0
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km
NUT = ------------- a i (83) Figure 22 – Schéma de principe d’une tour d’humidification
q mgaz adiabatique
q md y′
mú gaz r sa
s Ð rs mú gaz c ps gaz T sa Ð T L
NUT
NUT ′ = ---------------- = X ′ -------------- (84)
L
- ln --------------------
L = ------------- ln ------------------- = ------------------------- - (87)
q mga z km a r sa Ð r 0
s s h a T sa Ð T 0
zL Ð z0 g az
q mga z d r s = d q md (85)
6.1.5 Dessalement par humidification
avec rs humidité absolue définie par l’équation [71]. et déshumidification
Les transferts de masse et de chaleur à l’interface des deux fluides
conduisent aux relations : Ce procédé est essentiellement un système de distillation dans
lequel la vapeur est véhiculée par l’air qui peut se mélanger à une
q mga z d r s = k m a ( r is Ð r gaz
s )Adz quantité d’eau d’autant plus grande que la température est élevée
(1 kg d’air sec se charge de 0,5 kg d’eau et environ 670 kcal, quand il
s
q mga z d H gaz = h gaz a ( T i Ð T gaz ) A d z (86) passe de l’état saturé à 30 °C à l’état saturé à 80 °C). Si un courant
d’air est mis en contact avec de l’eau saumâtre, l’air extrait une cer-
Généralement dans de tels équipements, la quantité d’eau, qui taine quantité de vapeur d’eau évaporée au dépend de la chaleur
circule plusieurs fois, est grande devant la quantité ajoutée pour sensible de l’eau saumâtre qui se refroidit (figure 24). L’air chaud et
compenser l’évaporation, si bien que l’eau entre au sommet de la humide est mis en contact avec une source réfrigérante, une partie
colonne à la température de saturation adiabatique du gaz au pied de la vapeur qu’il contient se sépare sous forme d’eau liquide et de
de la colonne. L’eau demeure ainsi constamment à la température la chaleur est restituée au liquide réfrigérant. Dans une installation
de saturation adiabatique et l’humidité à l’interface, correspondant basée sur ce procédé, la condensation se produit dans un échan-
à cette température, est constante. Les équations (86) sont alors geur de chaleur dans lequel circule l’eau saumâtre qui est ainsi pré-
intégrables analytiquement ; il suffit de connaître les produits de chauffée avant d’être envoyée dans la chambre d’évaporation. L’air
l’aire spécifique d’échange avec le coefficient d’échange du gaz est maintenu en mouvement par un ventilateur.
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Eau de
refroidissement
Buses de pulvérisation Séparateur de gouttes
Gaz
Alimentation incondensables
d'air Air
25 °C 21 °C
76 % d'humidité 50 % d'humidité
relative relative
Vapeur
Évaporation
21 °C Sortie condensat et
10 °C eau de refroidissement
10 °C
Pompe
Liquide
Figure 23 – Séchage de gaz sous-refroidi
Enveloppe du jet
de vapeur
Vapeur
Air humide
Bulles
Diamètre de
Saumure préchauffée Buse la buse
Distributeur
de saumure Jet de vapeur dans un liquide sous-refroidi
Air Condensat
On distingue suivant que la vapeur se présente sous forme d’une
phase dispersée ou d’une phase continue (figure 25) :
Pompe
Eau — l’injection de bulles de vapeur à condenser dans un liquide ;
Appoint Eau salée
distillée — la dispersion de jets ou de gouttes dans une vapeur à
condenser ;
Extraction
Pompe — la condensation sur un film ruisselant, sur des jets ou sur une
nappe du liquide de refroidissement.
Figure 24 – Dessalement par humidification et déshumidification Dans tous les cas, la cinétique d’échange est rapide et la résis-
de l’air tance au transfert de chaleur est localisée dans le liquide de refroi-
dissement. Ces condenseurs sont en principe plus simples et moins
coûteux que les échangeurs à parois et la vapeur peut contenir des
suspensions solides parasites. Dans le premier mode, la vapeur
6.1.6 Lyophilisation d’eau saturante (ou la vapeur d’un liquide non miscible dans l’eau)
passe sous forme de bulles à travers un courant d’eau froide, (dis-
tillation de l’eau de mer, suppression de vapeur associée aux réac-
Le séchage s’effectue par atomisation des liquides à traiter dans
teurs nucléaires). C’est aussi un moyen de réchauffer un liquide par
un gaz chaud, généralement de l’air ou un gaz inerte tel l’azote. La
l’injection et la condensation de sa propre vapeur en son sein, avec
cinétique d’évaporation rapide des microgouttes conduit à la forma- comme défaut d’être instable à cause de la potentialité de collapses
tion de fines particules que l’on sépare du gaz dans des cyclones. (condensations complètes et rapides) générant des ondes de pres-
Les lits fluidisés sont utilisés, par exemple, pour la déshydratation sion (chocs violents de jets de liquide, bruits). Le deuxième proces-
de particules de pommes de terre ou d’autres produits supportant sus est largement utilisé lorsque l’on condense une vapeur
l’abrasion. Le séchage sur des plateaux est utilisé pour les fruits et quelconque en dessous de la pression atmosphérique (condenseur
légumes. barométrique).
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R0 Vapeur
R 2
3 τ = 2 ------ + ------ Ð 3 (88)
R R
0 Goutte d'eau
R (t )
avec
4 c pc ρ c ( T sat Ð T c ) α
2
τ = --- --------------------------------------------
- ------c- t (89)
π ρ d H lv R 02
Figure 26 – Schéma de condensation d’une vapeur sur une goutte
Pour une bulle de vapeur animée d’une vitesse relative ur par rap-
port à son liquide, Moalem et Sideman [32] donnent le coefficient
d’échange du milieu externe :
que cette vitesse est une fraction de la vitesse terminale des plus
λ c 2 2 Ru r petites gouttes afin d’éviter leur entraînement. La présence de gaz
h c = ------- ------- ------------- (90) incondensable complique singulièrement le problème, le temps de
2R π αc
transit est augmenté car le coefficient d’échange ne peut plus être
qui permet d’estimer le temps de collapse à partir du bilan thermi- considéré infini à cause de la diffusion de la vapeur à travers le gaz
que sur la bulle de vapeur. Dans le cas de fluides non miscibles, on pour atteindre le fluide froid (déshumidification de l’air).
utilise la relation de Sideman et Taitel [14] donnée dans le tableau 2. Pour les équipements de type surfacique, on pourra se référer à la
publication de Fair [8]. Des coefficients d’échange volumique de
2 700 kW/(m3 · K) ont été obtenus sur des garnissages parfaitement
6.2.2 Condensation sur des gouttes dispersées mouillés par le fluide de refroidissement.
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Effluent
à traiter 6.3.2 Évaporateur volumique
6.3.2.1 Principe
Soutirage COV Les évaporateurs volumiques à contact direct sont bien adaptés à
condensé la valorisation de rejets thermiques industriels à basse et
COV liquide
moyenne températures. Le contacteur comprend une zone liquide-
Figure 27 – Schéma de condensation de COV par contact direct liquide de préchauffage de la phase dispersée, une zone de vapori-
sation progressive des gouttes où le taux de vapeur augmente et
une zone de séparation des phases. En se rapprochant de cette der-
nière, le taux de vapeur devient important et il y a formation d’une
est alors dans un état métastable (surchauffé). Lorsque le liquide mousse.
n’est soumis à aucun effet externe favorisant la nucléation, l’appari-
tion de germes se fait spontanément grâce aux fluctuations de den- L’écoulement triphasique présente une structure complexe et dif-
sité, c’est la nucléation homogène. La nucléation hétérogène férente suivant les couples de fluides en présence. C’est ainsi que
suppose la présence d’éléments externes (paroi, particules en sus- dans le cas d’une dispersion de R113 dans de l’eau ou dans une
pension, gaz dissous ...) provoquant l’apparition de germes. huile organique, des recirculations de grandes tailles prennent nais-
En l’absence de sites de nucléation, un liquide peut être dans un sance dans la colonne d’échange, alors que pour une dispersion de
état métastable profond. Il existe une limite absolue de la surchauffe n-pentane dans de l’eau ce phénomène de recirculation est atténué.
au-delà de laquelle le liquide ne peut exister qui correspond aux Le choix des couples de fluides participant à l’échange thermique
est imposé par l’application, mais il doit satisfaire au mieux les cri-
∂p
minima et aux maxima ------- = 0 de l’équation d’état f (p, V, T ) = 0 tères de stabilité et de non miscibilité entre les phases. L’opération
∂ V Tl de mise en contact nécessite donc une étude physico-chimique des
du fluide. Les limites théoriques de surchauffe déduites des corps en présence. La miscibilité dépend de la nature des matériaux
équations d’état de Van der Waals et de Berthelot sont respective- et de leur niveau d’énergie. Dans certains cas, la solubilité disparaît
ment Tls = 0,844Tcr et Tls = 0,919 Tcr avec Tcr température critique suivant l’état des phases et les conditions thermodynamiques : par
(estimations encadrant les valeurs expérimentales). exemple, pour les couples sel-eau la solubilité importante à la tem-
pérature ambiante s’annule aux températures supérieures à la tem-
Lorsque la limite de surchauffe est atteinte, la transition de phase pérature de vaporisation de l’eau à la pression ambiante et à la
s’effectue rapidement avec un flux de vaporisation et une accéléra- température de fusion du sel.
tion du fluide qui sont, par rapport au cas normal de changement
d’état, de quelques ordres de grandeurs plus rapides. Le processus
résultant correspond à une explosion de vapeur qui, quand elle a 6.3.2.2 Phénomène d’entraînement
lieu accidentellement dans la nature ou l’industrie, peut entraîner
des déflagrations importantes. Ce phénomène est à l’origine Un évaporateur à contact direct idéal génère une vapeur pure, ce
d’explosions dans des fonderies et des papeteries, Witte et al. [34], qui suppose que les deux phases sortent du contacteur sans aucune
ainsi que dans le cas d’étalement de gaz naturel sur l’eau de mer et contamination d’une phase par l’autre phase. Le phénomène
d’interaction entre la lave et l’eau, Colgate et al. [35] : un exemple d’entraînement, nuisible d’un point de vue technico-économique et
spectaculaire est l’explosion catastrophique du Krakatoa en 1983. Le environnemental, peut avoir lieu sous trois formes :
mécanisme, dans toutes ces explosions, est une transition rapide
liquide-vapeur du liquide à la limite de surchauffe provoquée par — hydrodynamique : lorsqu’il y a formation de microgouttelet-
dépressurisation ou par contact avec un liquide plus chaud. tes, la force de frottement exercée sur la phase dispersée peut être
prépondérante devant la force de gravité, ce qui conduit à l’entraîne-
ment des microgouttelettes par la phase continue ;
6.3.1.2 Modes d’ébullition
— dissolution : ce phénomène est généralement présent pour
Il est important de s’assurer de l’existence de germes de vapeurs tout couple de fluide. Dans un cycle fermé, la mise en contact préa-
pour minimiser le degré de surchauffe du liquide. C’est générale- lable des deux phases permet la saturation totale d’une phase dans
ment le cas dans les procédés industriels, car les fluides utilisés ne l’autre. Il est indispensable de connaître de manière précise le degré
sont pas purs et les surfaces possèdent des sites de nucléations en de solubilité lorsque l’échangeur fonctionne en circuit semi-ouvert
nombre important. Les modes d’ébullition d’un liquide à partir comme c’est le cas pour l’exploitation des sources géothermiques.
d’une interface plane sont assez analogues à ceux observés à partir À titre d’exemple, la solubilité du n-pentane dans l’eau est de
d’une paroi (figure 28). 10 ppm à 25 °C, elle est de 170 ppm pour du R113 dans l’eau ;
Dans le cas d’un contact de type volumique liquide-liquide avec — diffusion de la vapeur : de la vapeur de la phase continue peut
une ébullition générée à partir de gouttes, le mode d’ébullition varie se former dans la zone de séparation des phases et se mélanger à la
selon le degré de surchauffe et les couples de fluides. Pour des vapeur de la phase dispersée (§ 6.1). La fraction de vapeur de la
degrés importants de surchauffe, il y a fragmentation de la goutte phase continue formée est une fonction du degré d’agitation à
lors de sa vaporisation [37]. Pour des degrés modérés de surchauffe, l’interface.
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lg (Q )
G
B
C
D
E Région de
surchauffe
en diminuant DT
lg (DT )
La branche EDCB (en tireté) représente un transfert de chaleur entre un liquide stable et un liquide
surchauffé sans ébullition. La branche EH correspondant à un tranfert de chaleur avec ébullition nucléée.
HB représente un transfert en régime d'ébullition instable (alternance ébullition nucléée-ébullition en
film). La branche BA correspond à une ébullition en film, par conséquent sans contact direct des phases
denses.
Liquide
Formation de
bulles à l'interface
Figure 28 – Variation du flux de chaleur à l’interface liquide-liquide et liquide-solide en fonction de l’écart de température des phases [36]
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L/D
18
0 2 5 10 qV (cm3/s)
d
KV
3
[W / (m .K)] Tableau 11 – Comparaison des ordres de grandeurs
du coefficient volumique
4
8x10
Phase Phase Kv [kW/
Référence
dispersée continue (m3 · K)]
4
6x10
Smith et al. [40] cyclopentane eau 50
L/D=2 L/D=6 L / D = 12 L / D = 18
L/D=3 L/D=8 L / D = 14
L/D=4 L / D = 10 L / D = 16 Le coefficient d’échange volumique dépend des débits des deux
phases. Quels que soient les fluides, il croît avec le débit dispersé et
décroît avec le débit de la phase continue [38] [39] [41]. L’élancement
Figure 31 – Variation du coefficient d’échange volumique ou rapport d’aspect de l’échangeur défini par le quotient de la lon-
avec le taux de rétention du pentane dans l’eau [43] gueur d’échange diphasique sur le diamètre de la colonne influe
aussi sur ce coefficient qui est d’autant plus élevé que le rapport
d’aspect est faible. Dans le cas d’une configuration à faible rapport
d’aspect, les recirculations dans le bain triphasique sont plus impor-
Les coefficients d’échange les plus élevés sont obtenus pour les
tantes entraînant une amélioration du coefficient d’échange volumi-
liquides volatils possédant une faible enthalpie de vaporisation et
que.
une masse volumique liquide plus faible que celle de la phase con-
tinue chaude. En outre, l’expansion volumique à la vaporisation Corrélativement, le taux de rétention varie suivant les paramètres
influence les écoulements et les transferts de chaleur. Dans les sys- opératoires et présente une grande sensibilité à la variation du rap-
tèmes étudiés, les couples hydrocarbures-eau présentent les port d’aspect et du débit de la phase dispersée (figure 30).
meilleurs performances thermohydrauliques ; en particulier le cou- Le taux de rétention est fortement corrélé au coefficient d’échange
ple eau-pentane. À l’inverse, le système le moins performant est le volumique ; ces deux grandeurs sont spécifiques de l’hydrodynami-
couple huile-eau. que et du transfert thermique (figure 31).
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Turbine
Compresseur à
deux étages
Séparateur Condenseur
1 2
Turbine Condenseur 1 Source
froide
Pompe
Tube Exemple
Puits barométrique 3 Réserve / séparateur T (°C) p (bar)
géothermique
1 110 20
2 30 4
3 110 1
Zone diphasique (fluide Pompe
géothermique + fluide volatil)
Aquifère
Figure 33 – Schéma de principe du système d’extraction de la chaleur dans un puit géothermique à enthalpie moyenne [45]
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