Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
de Rome. Moyen-Age
Résumé
Une étude renouvelée des ouvrages de Haqāt (dictionnaires biographiques) permet à travers l’exploitation d’une base de
données, de mettre en évidence quelques caractéristiques et évolutions que connaît le milieu des savants siciliens. Si les
IXe et Xe siècles sont marqués par une activité modérée dont les auteurs sont d’origine extérieure, de nettes
transformations se dessinent au XIe siècle : émergence d’un groupe d’origine sicilienne et de formation en partie locale,
dont l’activité se développe surtout dans un cadre insulaire ; des disciplines qui, de religieuses, laissent place à l’essor de
la poésie en liaison avec le milieu de cour kalbite. Toutefois, l’ensemble de la période retenue (IXe-XIe siècle) reflète la
relative marginalité de la Sicile dans l’élaboration des savoirs au sein du monde islamique, en dépit d’une activité non
négligeable à laquelle le XIIe siècle ne mettra pas brutalement fin.
Nef Annliese. Les élites savantes urbaines dans la Sicile islamique d’après les dictionnaires biographiques arabes. In:
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, tome 116, n°1. 2004. La Sicile à l’époque islamique. pp. 451-470;
http://www.persee.fr/doc/mefr_1123-9883_2004_num_116_1_8865
1
Pour les sources byzantines et, plus largement, grecques, non strictement ha-
giographiques, on attendra la synthèse à venir de Vivien Prigent et la publication de
son article sous presse : La carrière du toumarque Euphémios, basileus des Romains,
prononcé à l’occasion du congrès international d’études byzantines qui s’est tenu à
Paris à l’été 2001 dans le cadre de la session sur l’Italie byzantine animée par Jean-
Marie Martin. Pour les documents judéo-arabes de la Gheniza, on notera que les
avancées récentes sont tout à fait remarquables, cf., entre autres, S. Simonsohn, The
Jews in Sicily, Leyde-New York-Cologne, 1997, I : 383-1300 (Studia post-biblica, 48,
1).
2
Idée à laquelle les recherches de Leonard Chiarelli donnent toutefois un dé-
menti éclatant à travers l’exploitation des sources ibadites; cf. L. C. Chiarelli, Sicily
during the Fatimid Age, Ph. D. University of Utah, 1986.
3
On trouvera le corpus des textes utilisés ici dans l’annexe 1; les sources seront
citées de manière abrégée dans les notes. Les références renverront autant que faire
se peut aux recueils de biographies les plus facilement consultables pour des non-
arabisants. Les noms des personnages seront donnés dans leur version la plus répan-
due et seront mentionnées entre parenthèses les versions divergentes sans mention-
Annliese Nef, Université Paris IV-Sorbonne, 1 rue Victor-Cousin, F-75230 Paris Cedex 05.
ner l’auteur qui avance telle ou telle, par souci de simplification; les lecteurs intéres-
sés devront se reporter aux sources citées.
4
Pour une introduction développée sur ce type de littérature, cf. I. Hafsi, Re-
cherches sur le genre Tabaqât, dans Arabica, 23, 1976, p. 227-265 et 24, 1977, p. 1-41 et
p. 150-186. ˙
5
I. ‘Abbâs, Mu‘jam al-‘ulamâ} wa al-shu‘arâ} al-Siqiliyyîn, Beyrouth, 1994 et
M.A. De Luca, Giudici e giuristi nella Sicilia musulmana ˙ – Notizie e biografie estratte
dal Tartîb al-Madârik, Palerme, 1989, en italien.
6
Il est impossible de citer tous les travaux publiés dans ce domaine mais les ap-
proches des dictionnaires biographiques sont très variées. On se contentera de citer :
C. F. Petry, The civilian elite of Cairo in the Late Middle Ages, Princeton, 1981;
R.W. Bulliet, Conversion to Islam in the Medieval Period. An essay on quantitative his-
.
LES ÉLITES SAVANTES URBAINES DANS LA SICILE ISLAMIQUE 453
.
454 ANNLIESE NEF
temps (ils lui sont, de fait, parfois antérieurs d’un siècle) qui distingue net-
tement les Siciliens en reprenant souvent des informations provenant de
l’anthologie que le Sicilien Ibn al-Qattâ‘ leur avait consacrée. Cette faible
˙˙
visibilité des insulaires rend sans doute compte du fait que, durant les deux
premiers siècles de la domination musulmane en Sicile, les individus qui y
exercent leurs talents viennent tous de l’extérieur. Mais si la question de
l’existence d’une vie intellectuelle propre à la Sicile ne se pose guère alors,
ce n’est plus le cas à partir des XIe-XIIe siècles. Avant le XIIe siècle, la Sicile
est considérée au mieux que comme un appendice du Maghreb ou, plus
exactement, un prolongement de l’Ifrîqiya.
Il est vrai que, dans tous les cas, seule une partie des savants figure
dans les ouvrages de tabaqât qui n’offrent jamais à proprement parler une
photographie exacte des élites savantes 9. Les particularités de l’évolution
sicilienne ne font donc que renforcer une caractéristique générale. Mais le
trait se creuse à partir du moment où les auteurs de dictionnaires bio-
graphiques sont toujours plus occupés à exalter leur ville ou leur région. La
Sicile disparaît donc progressivement de ce type d’encyclopédies, en raison
moins de la conquête chrétienne de l’île, qui la fait sortir du dâr al-islâm,
que de cette évolution du genre. Tout au long du XIIe siècle, un nombre
toujours décroissant de savants d’origine arabo-musulmane et de culture
islamique, en relation avec la Sicile, parfois même nés dans l’île, conti-
nuent d’être documentés mais la diminution de leur nombre n’est donc pas
nécessairement le reflet d’une tendance réelle.
Peu d’œuvres composées par des savants ayant poursuivi leur activité
en Sicile nous sont parvenues dans leur entier, mais de nombreux extraits
de poèmes ou titres d’ouvrages montrent qu’une activité intellectuelle non
négligeable prit place dans l’île entre le IXe et le XIe siècle. Toutefois, pour
les IXe-XIIe siècles, on ne connaît que 117 biographies d’individus qui ont
entretenu des relations plus ou moins étroites avec la Sicile; parmi ces der-
nières, seules 84 seront prises en compte ici car les vingt-trois autres se
rapportent au XIIe siècle. Les personnages qui ne sont nommés qu’en pas-
sant, au fil d’une biographie (comme enseignants ou disciples d’un savant
par exemple), ne figurent pas dans ce décompte, mais ils seront cités au
9
Sur ce point, cf. la mise au point de V. Van Renterghem, dans Id. et F. Le-
ferme-Falguières, Le concept d’Élites. Approches historiographiques et méthodolo-
giques, dans Hypothèses : travaux de l’école doctorale d’histoire de l’Université de Paris
I-Panthéon Sorbonne, Paris, 2000, p. 57-67.
.
LES ÉLITES SAVANTES URBAINES DANS LA SICILE ISLAMIQUE 455
10
D. Urvoy, Le monde des ulémas andalous du Ve au VIIe-VIIIe siècle : étude so-
ciologique, Genève, 1978.
11
M. Marin, Los ulemas de Beja : formaciòn y desapariciòn de una elite urbana,
dans F. Themudo Barata (éd.), Elites e redes clientelares na idade média : problemas
metodológicos, Lisbonne, 2001, p. 27-44.
12
Sur la coexistence entre hanéfisme et sunnisme aux premiers siècles (jusqu’à
la fin du VIIIe siècle) de l’Islam en Ifrîqiya, cf. S. Ghrab, Ibn ‘Arafa et le mâlikisme en
Ifrîqiya au VIIIe/XIVe siècles, I, Tunis, 1992 (Publications de la Faculté des lettres de la
Manouba, série Lettres, 12), p. 131-176, où le hanéfisme des Aghlabides et du conqué-
rant de la Sicile, Ibn Asad al-Furât, est rappelé. Le développement net du malikisme,
sous l’impulsion de Sahnûn et de ses disciples est en revanche abordé à partir de la
˙
p. 176.
13
Il s’agit de Abû Yahyâ b. Ahmad b. Muhammad b. Qâdim (m. 246-247);
˙ p. 114˙et Kitâb, p. 432
˙ et 459; al-Dabbâgh, Ma‘âlim, II,
sources : Abû-l-‘Arab, Tabaqât,
˙
p. 72; Ibn Farhûn, al-Dîbâj, cf. E. Fagnan, Nouveaux textes historiques relatifs à
˙ et à la Sicile, dans Centenario della nascita di M. Amari, II, Palerme,
l’Afrique du Nord
.
456 ANNLIESE NEF
Chacun des savants qui fait l’objet d’une biographie voit les données
qui le concernent classées en fonction des entrées retenues pour établir la
fiche qui sert d’instrument d’analyse14.
Il est clair que l’ensemble des champs n’est pas toujours rempli à partir
d’une biographie unique et que certaines informations ne sont pas repé-
rables par ce biais. Il faut immédiatement insister sur le fait, entre autres,
que la ville d’exercice de tel ou tel personnage est rarement connue et que
la Sicile est, dans la très grande majorité des cas, évoquée de manière géné-
rale, ce qui correspond aussi à l’ignorance partielle de cet espace géo-
graphique de la part des divers auteurs de dictionnaires biographiques.
Toutefois, il y a fort à parier que l’exercice des activités intellectuelles, l’en-
seignement en particulier, était essentiellement urbain. Une des difficultés
réside également dans l’utilisation d’un vocabulaire stéréotypé qui peut
être polysémique; seul le contexte permet de trancher.
On pourrait objecter qu’une partie des individus considérés ici (onze
exactement) portent une nisba géographique qui renvoie à la Sicile (al-
Siqîllî), un élément qui ne peut suffir à établir l’existence de lien entre un
˙
personnage et l’île car la nisba désigne aussi bien une caractéristique de la
personne qu’elle qualifie – qu’elle soit née en Sicile ou qu’elle y soit simple-
ment passée – que celle de son père, de son grand-père ou d’un ancêtre en-
core plus lointain15. Toutefois, trois noms seulement sont retenus au seul
1910 (Documenti per servire alla storia di Sicilia, I, ser. 4, Cronache e scritti vari),
p. 103.
14
Les champs sont les suivants : données onomastiques (ism, nasab, etc.); lieux
de naissance, de formation, d’enseignement, de mort; discipline(s) d’exercice; en-
seignants; étudiants; titres des œuvres connues; sources des données biographiques;
dates de vie; anecdotes concernant la Sicile; nature des liens avec la Sicile.
15
Sur ces particularités de l’onomastique arabo-musulmane, cf. J. Sublet, Le
voile du nom, Paris, 1991.
.
LES ÉLITES SAVANTES URBAINES DANS LA SICILE ISLAMIQUE 457
motif qu’ils contiennent une nisba sicilienne, sans que l’on sache précisé-
ment ce qui la motive; dans tous les autres cas, des informations supplé-
mentaires attestent les liens réels de l’individu avec l’espace insulaire. Cette
correspondance massive entre les deux éléments nous a décidée à les
prendre tous en considération. Rappelons, enfin, l’adjectif siqîllî peut aussi
˙
signifier «palermitain» dans le contexte sicilien, mais les informations
complémentaires dont on dispose dans la majorité des cas amènent à ex-
clure cette lecture.
Il faut insister en premier lieu sur le déséquilibre temporel des don-
nées. Si l’on prend en compte le siècle durant lequel l’activité du sujet de la
biographie est concentrée, quinze personnages sont documentés pour le
IXe siècle, neuf pour le siècle suivant et soixante pour le XIe siècle. La sur-
prise vient moins du faible chiffre initial, que du petit nombre d’éléments
disponibles pour le Xe siècle : le sort militaire de la Sicile ne se décide vrai-
ment qu’à partir des années 860 et celle-ci ne peut être entrée dans la carte
mentale du dâr al-islâm et donc dans les dictionnaires qu’à partir de cette
date, sans compter le temps indispensable à l’éclosion d’une vie savante,
même importée. Le chiffre de huit personnages pour le Xe siècle apparaît
en revanche réduit et il ne serait qu’à peine plus important si l’on prenait
en considération l’anthologie poétique du sicilien Ibn al-Qattâ‘. Il est pro-
˙˙
bable que cette faible représentation du Xe siècle tient à l’évolution de l’île à
cette date. Elle sort de l’orbite ifrîqiyenne pour tomber dans l’escarcelle de
l’Égypte fatimide mais sans jamais y être vraiment intégrée, dans la mesure
où elle prend rapidement son autonomie par rapport aux Fatimides sous le
gouvernement dynastique des Kalbides. Par contraste, le dynamisme du
XIe siècle tient aussi bien au développement de l’activité intellectuelle insu-
laire qu’à l’instabilité politique qui affecte al-Andalus comme l’Ifrîqiya et
provoque des exils vers la Sicile, dont certains sont expressément indiqués
par les sources16. Cela explique pour une grande part que le nombre de sa-
vants augmente avec le siècle alors même que l’évolution interne de l’île fe-
rait attendre un mouvement inverse; la Sicile est à nouveau considérée
comme un prolongement naturel de l’Ifrîqiya du point de vue du savoir.
Il convient toutefois de nuancer ce déséquilibre en tenant compte des
dates précises de mort des savants (on ignore celle de leur naissance dans
la plupart des cas). Nous en connaissons 34, un nombre non négligeable.
Or, si on les distribue par siècle en considérant que deux décennies re-
présentent le temps de renouvellement d’une génération, seule une tranche
demeure vide, depuis les années 840-860, qui suivent immédiatement la
16
Cf. infra.
.
458 ANNLIESE NEF
17
1. Maymûn b. ‘Umar al-Ifrîqî al-mâlikî al-ma‘rûf bi Abî ‘Umar al-faqîh, m. cen-
tenaire en 932; sources : al-Dhahabî, al-‘Ibar, cf. Biblioteca arabo-sicula, trad.
M. Amari, II, Rome-Turin, 1880-1881, rééd. anastat. Catane, 1982 (ci-après : B.A.S.),
p. 549, Id., Siyar, XIV, p. 355-356. – 2. Sulaymân b. Sâlim al-Qattân Abî al-Rabî‘ al-
˙˙
qâdî yu‘raf bi Ibn al-kahhâla, m. 902-903; sources : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Fagnan,
˙ ˙ ˙
Nouveaux textes..., p. 103-104, Abû al-‘Arab, Tabaqât, p. 148, al-Dabbâgh, Ma‘âlim,
p. 136-137, Ibn Farhûn, al-Dîbâj, p. 121. – ˙ 3. Muhammad b. Sa‘îd b. Shabîb,
˙ ˙
IXe siècle; sources : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, p. 94. – 4. Da‘âma b. Muhammad, fin
IXe siècle; sources : Abû al-‘Arab, Kitâb, p. 470. – 5. Abû Muhammad ˙‘Abd Allâh b.
˙ ˙
˙
Sahl al-Qibrayânî (ou al-Qubriyânî), m. 862-863 ou 863-864; sources : Abû al-‘Arab,
T abaqât, p. 134, al-Mâlikî, Kitâb, I, p. 356 et al-Dabbâgh, Ma‘âlim, II, p. 72. – 6. ‘Isâ
˙
b. M.s.kîn b. Mansûr b. J.rîh b. Muhammad al-Ifrîqî, m. en 888; sources : Qâdî ‘Iyâd,
˙ ˙ ˙ ˙ ˙
Tartîb, cf. E. Griffini, Nuovi testi..., p. 369-370. – 7. Muhammad b. Muhammad b.
˙
Khâlid al-Qaysî mawlâ Banî Mu‘bid al-‘âbid yu‘raf bi-l-Tartarî, ˙ source :
m. en 926;
Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini, Nuovi testi..., p. 370.
˙ 18 Ish˙aq b. Abî al-minhal (m. 895) meurt au retour d’une mission en Sicile qui
˙
.
LES ÉLITES SAVANTES URBAINES DANS LA SICILE ISLAMIQUE 459
lui avait été confiée par l’émir Ibrâhîm II (875-902); sources : Abû al-‘Arab, Tabaqât,
p. 220 et Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, p. 369. ˙
19 ˙ ˙
Mujbar b. Ibrâhîm b. Sufyân, m. ap. 888 en captivité à Constantinople; il
avait été placé à la tête des troupes de Messine et de Calabre après 888; source : Ibn
al-Abbâr, al-Hulla, I, p. 185.
20
Ismâ‘il b. Yûsuf al-Qayrawânî al-nahwî al-ma‘rûf bi al-tallâ’ al-munajjim, spé-
cialiste de lecture du Coran, de langue arabe ˙ et de poésie; source˙ : al-Zubaydî, Taba-
qât, p. 263-264. ˙
21
Abû Sa‘îd b. Ghawrak, suit un émir désigné par Ibrâhîm II; al-Zubaydî, Taba-
qât, p. 254. ˙
22
1. Abû Hasan Muhammad b. Nasr b. Mudrim, m. en 854; sources : Qâdî ‘Iyâd,
Tartîb, p. 128-129˙ et Abû˙al-‘Arab, Tabaqât,
˙ p. 198. – 2. ‘Abd Allâh b. Hamdûn al-Kalbî
˙ ˙
˙ ˙
al-Siqillî, m. en 884; sources : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini, Nuovi testi..., p. 369.
˙ ˙ ˙
– 3. Sa‘îd b. Yahyâ yu‘raf bi-Ibn al-Farrâ’; source : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini,
˙ ˙ ˙
Nuovi testi..., p. 369.
23
Sur ce personnage et son œuvre, cf. S. Ghrab, Ibn ‘Arafa..., p. 176-179.
24
Il s’agit de Abû Sa‘îd Luqmân b. Yûsuf al-Ghassânî, m. en 930, 931 ou 932;
sources : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini, Nuovi testi..., p. 370, Abû al-‘Arab, Taba-
qât, p. 171 et˙ al-Mâlikî,
˙ Kitâb, cf. B.A.S., I, p. 318-319. ˙
25
Cf. n. 13.
26
Abû Bakr ‘Atîq b. Abî (Sabîh) al-Jazarî : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, p. 363.
27 ˙
Muhammad b. ‘Abdûn al-Sûsî, ˙ qui arrive en ˙Sicile ˙vers 1002-1003 et en repart
˙
vers 1009-1010; source : al-Safadî, Kitâb Wâfî..., III, p. 205-207. Cf. C. Bouyahia, La
˙
.
460 ANNLIESE NEF
vie littéraire en Ifrîqiya sous les Zirides 362-555 H / 972-1160 de J. C.), Tunis, 1972,
p. 25-26.
28
Abû ‘Abd Allâh Muhammad b. al-Hasan b. al-Tazî (ou al-Tûbî), grammairien,
médecin et préposé à la tête ˙ du dîwân al-inshâ’
˙ ˙
en Sicile; sources˙ : al-Isfâhânî, Kharî-
dat, cf. B.A.S., II, p. 448-449 et al-Dhahabî, Wafâyât, cf. B.A.S., II, p. ˙546.
29
Ceci au cours de la biographie de Abû al-Bahâ’ ‘Abd al-Karîm b. ‘Abd Allâh b.
Muhammad al-muqrî’ al-Siqillî (440-517). Ce savant étudie la lecture du Coran à Pa-
˙
lerme avec Abû Muhammad ‘Abd Allâh b. Faraj al-Madînî, Muhammad b. Ibrâhîm
˙ ˙
b. al-Shâmî al-Madînî, Abû ‘Abd Allâh Muhammad b. ‘Abd Allâh al-Fattâl et Abû
˙
Bakr Muhammad b. ‘Alî al-Azdî b. Bint al-‘Urûq; sources : al-Silafî, Mu‘jam al-Safar,
˙
p. 82-83.
30
Muhammad b. Abî al-Farj al-Kinânî al-Mâlikî al-Siqillî Abû ‘Abd Allâh al-
ma‘rûf bi ˙al-Zakî al-Maghribî al-Mâzarî, m. aux environs ˙ de 510; sources : Qâdî
‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini, Nuovi testi..., p. 380-382 et al-Qiftî, Inbâh, III, p. 73. ˙
˙ 31 Abû al-Qâsim al-Saraqûsî est cité comme élève d’Abû al-‘Abbâs
˙ Ahmad b. Mu-
hammad al-Jazzâr qui lui a enseigné le fiqh ; source : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb,˙cf. E. Griffi-
˙ ˙ ˙
ni, Nuovi testi..., p. 380.
32
Abû ‘Alî al-Hasan b. Rashîq yuqâl al-Qayrawânî y meurt; sources : Ibn Khallî-
˙
kân, Wafâyât, cf. B.A.S., II, p. 512-514, ‘Umarî, Masâlik al-absâr, cf. B.A.S., II, p. 550-
557 et al-Dhahabî, Siyar, VIII, p. 325. ˙
33
La ville est citée dans la biographie de Abû Bakr Muhammad b. ‘Alî al-Hasan
˙
b. ‘Abd al-birr al-lughawî al-Siqillî al-Tamîmî al-Qurashî al-Ghuwathî, qui y˙ reste
˙
jusqu’en 1058, date à laquelle il s’exile; sources : Dhahabî, Mukhtasar, cf. B.A.S., II,
˙
p. 548 et al-Suyûtî, Bughiyat, cf. B.A.S., II, p. 598-599.
˙
.
LES ÉLITES SAVANTES URBAINES DANS LA SICILE ISLAMIQUE 461
faut souligner qu’au XIIe siècle, on retrouve ces deux villes, auxquelles s’a-
joutent Butera, Trapani et Agrigente.
L’autre trait significatif, bien que limité, concerne le faible nombre de
savants andalous ou ifrîqiyens qui se réfugient en Sicile au XIe siècle en
raison de la fitna qui sévit en al-Andalus (un) 34, de l’avancée hilalienne en
Ifrîqiya (deux) 35, ou encore de vexations infligées par le pouvoir (un) 36.
Il faut remarquer toutefois qu’aucun indice ne laisse percer ouverte-
ment, comme c’est en revanche le cas en Al-Andalus, l’ascendance muwal-
lad, c’est-à-dire chrétienne convertie, de ces savants. Ce qui n’exclut pas,
bien entendu, que certains soient dans ce cas. Seuls les noms très simples,
qui renvoient au maximum à une génération antérieure, de certains indivi-
dus natifs de Sicile (ce qui n’a lieu qu’au XIe siècle) pourraient suggérer
une ascendance chrétienne, mais sans certitude 37. Leur dénomination
contraste en effet fortement avec celles des autres personnages également
originaires de l’île, notamment de ceux qui portent des nisbas nobles. Ainsi
on rencontre deux fois celle de la prestigieuse tribu Qurashî 38, combiné
34
Abû al-‘Alâ’ Sa‘îd b. ‘Isâ al-Raba‘î al-Baghdadî ou Sa‘îd b. al-Hasan (b. ‘Isâ) b.
‘Abd Allâh al-Raba‘î al-Baghdâdî fuit la fitna ibérique en 1019-1020 ou ˙ en 1026-1027;
sources : Ibn Khallîkân, Wafâyât, cf. B.A.S., II, p. 514-515; al-Dhahabî, Mukhtasar, cf.
˙
B.A.S., II, p. 542-543; Ibn Bashkuwâl, cf. B.A.S., II, p. 428; al-Safadî, Kitâb al-Wâfî,
˙
B.A.S., II, p. 566-567 et Suyûtî, Bughiyat, cf. B.A.S., II, p. 603-604.
35 ˙
Abû ‘Alî al-Hasan b. Rashîq yuqâl al-Qayrawânî aurait fui en Sicile devant l’a-
˙
vancée des Banû Hilâl selon Ibn Khallîkân (Wafâyât, B.A.S., II, p. 512-514) ou par dé-
pit après avoir subi les insultes d’al-Mu‘izz (Umarî, Masâlik al-absâr, ibid., p. 550-
˙
557); cf. également al-Dhahabî, Siyar, VIII, p. 325. Muhammad b. Sharaf al-Qayra-
˙
wânî fuit, lui aussi, devant les Banû Hilâl ou bien en raison d’une rivalité avec le
poète lusdit, Ibn Rashîq, en 1055; cf. C. Bouyahia, La vie littéraire... cité n. 27, p. 116-
124.
36
Cf. note précédente.
37
1. Abû Bakr al-‘Abbâs; source : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini, Nuovi testi...,
p. 375. – 2. Abû Bakr wa yuqâl Abû ‘Abd˙ Allâh˙b. Yûnis; source : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb,
˙ ˙
cf. E. Griffini, Nuovi testi..., p. 382. – 3. Al-qâdî Abû al-Hafs Ahmad b. ‘Abd al-
˙ ˙ ˙ ˙
Rahmân al-ma‘rûf bi Ibn al-Hasâ’irî; source : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini, Nuovi
˙ ˙ ˙
testi..., p. 375. – 4. Abû Hafs ‘Umar b. ‘Abd al-Nûr yu‘raf b. Ibn al-Hakkâr; source :
˙ ˙ ˙
Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini, Nuovi testi..., p. 383 et Ibn Farhûn, Dîbâj, cf. E. Fa-
˙ ˙ ˙
gnan, Nouveaux textes..., p. 250. – 5. Ibn Furûj; source : Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf.
˙ ˙
E. Griffini, Nuovi testi..., p. 383. – 6. Abû ‘Abd Allâh b. al-Bannâ’; source : Qâdî
˙
‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini, Nuovi testi..., p. 376. – 7. Abû ‘Abd Allâh b. al-Saffâr al-
˙ source : ‘Umarî, Masâlik al-absâr, cf. B.A.S., II, p. 553-555.
Siqillî; ˙
˙ 38
1.‘Abd al-Haqq b. Muhammad˙ b. Hârûn al-Sahmî al-Qurashî Abû Muham-
˙ î ‘Iyâd, Tartîb,
˙ ˙ al-
mad; source : Qâd cf. E. Griffini, Nuovi testi..., p. 376. – 2. Abû
‘Arab (Mus‘ab b. ˙ Muhammad)
˙
b. Abî al-Furât al-Qurashî al-Zubayrî al-Siqillî;
sources : Ibn Khallîkân,˙ Wafâyât, B.A.S., p. 520, al-Isfahânî, Kharîdat, B.A.S., p.
˙ 484-
486 et ‘Umarî, Masâlik al-absâr, cf. B.A.S., II, p. 561-562.˙
˙
.
462 ANNLIESE NEF
dans un cas avec celle de Tamîmî 39, ou encore celle de Qaysî 40, revendica-
tion de noblesse qui, pour fictive qu’elle puisse éventuellement être, n’en
est pas moins significative.
Enfin, aucun élément ne témoigne non plus, contrairement à ce qu’il
en est pour certaines villes d’al-Andalus, de l’existence de dynasties de sa-
vants ou de dépositaires d’une charge quasi patrimoniale, notamment celle
de juge; alors que par d’autres types de sources, elle est attestée pour la pé-
riode normande 41.
Mais, pour documenter l’existence d’un milieu savant insulaire, plus
encore que l’origine comptent le cursus suivi et les disciples formés par les
uns et les autres.
39
Cf. note 33.
40
‘Umar b. Yûsuf b. Muhammad b. al-Hidhâ’ al-Qaysî al-Siqillî; source : al-
˙ ˙
Silafî, Mu‘jam al-Safar, p. 66.
41
Notamment pour les qâdî/s de Palerme; cf. J. Johns, Arabic administration in
Norman Sicily – The Royal Dîwân, ˙ Cambridge, 2002, p. 88-90.
42
Cf. le personnage cité à la note 24.
43
Cf. le personnage no 2 de la note 16 et Muhammad b. Khurâsân al-ma‘rûf bi
Abî ‘Abd Allâh, qui étudie le hadîth et le Coran en ˙ Égypte; sources : al-Maqrîzî, al-
˙
Muqaffâ, cf. B.A.S., II, p. 578 et al-Suyûtî, Bughiyat, cf. ibid., p. 595-596.
˙
44
L’individu cité à la note 34 étudie le hadîth en Al-Andalus et ‘Umar b. al-Hasan
˙ ‘Abd Allâh b. Abî Sa‘îd) al-ma‘rûf bi
˙ Abî
(al-Husayn) b. ‘Abd al-Rahmân b. ‘Umar (b.
˙ ˙
Hafs al-Hawâzinî; sources : al-‘Umarî, Masâlik al-absâr, cf. B.A.S., II, p. 558-559 et
˙ ˙î ‘Iyâd, Tartîb, p. 825-826. ˙
Qâd
˙ ˙
.
LES ÉLITES SAVANTES URBAINES DANS LA SICILE ISLAMIQUE 463
IXe siècle 3 1 1 1
Xe siècle 1 1
XIe siècle 3 8 4 2 2 4 2
45
Sur Asad b. al-Furât, cf. S. Ghrab, Ibn ‘Arafa..., p. 152-167 et U. Rizzitano,
Storia e cultura..., p. 3-17.
46
R. H. Idris, Quelques juristes ifrîqiyens de la fin du Xe siècle, dans Revue afri-
caine, 100 1956, p. 349-373.
47
Id., Le crépuscule de l’école malikite kairouanaise (fin du XIe siècle), dans Ca-
hiers de Tunisie, 4, 1956, p. 494-507.
.
464 ANNLIESE NEF
contraste entre l’ouverture des lettrés siciliens sur l’extérieur (à travers l’im-
migration de maîtres ou le déplacement d’étudiants) et le rayonnement ré-
duit de l’enseignement des savants siciliens, mais aussi par une activité in-
sulaire non négligeable.
Toutefois, le déplacement de savants dont la formation est achevée est
attesté sans qu’un nom de disciple soit fourni. En effet, si durant les deux
premiers siècles de la présence musulmane en Sicile, les savants viennent
porter la bonne parole en Sicile dans un mouvement unilatéral et si l’on ne
rencontre pas de Siciliens explicitement présentés comme tels dans le reste
du dâr al-islâm, les choses changent avec le XIe siècle. Les relations avec
l’Égypte se multiplient, ce qui ne peut guère surprendre et, surtout, neuf in-
dividus séjournent pendant une période plus ou moins longue en al-Anda-
lus auprès de rois des taifas, et deux d’entre eux s’y installent même vers le
milieu du XIe siècle 48, à une date qui semble parfois plus correspondre à la
fitna sicilienne, invoquée explicitement à plusieurs reprises pour justifier
un départ de Sicile, qu’à la conquête normande. Dans l’ensemble, ces acti-
vités hors de Sicile sont donc liées à la vie culturelle de cour plutôt qu’à des
formes d’enseignement.
IXe siècle 8 3 1
X siècle
e
3 1
XIe siècle 13 3 5 9
48
Cf l’individu no 2 de la note 39 qui se rend vers 1071-1072 à la cour d’al-
Mu‘tamid b. ‘Abbâd à Séville ou Abû Sa‘îd ‘Uthmân b. ‘Atîq (al-Saffâr al-kâtib), poète
sicilien, connu pour avoir écrit des vers dédiés à Mu‘tasim bi-Allâh ˙ d’Almeria (1051-
1091); source : al-Isfâhânî, Kharîdat, cf. B.A.S., II, p. 464.
49
H. J. Cohen, The economic background of Muslim jurisprudents and traditio-
nists in the classical period of Islam (until the middle of the XIth century), dans Journal
of economic and social history of Orient, 13, 1970, p. 16-88.
.
LES ÉLITES SAVANTES URBAINES DANS LA SICILE ISLAMIQUE 465
doute constitué, notamment pour les poètes, un de ces lieux d’exercice pri-
vilégiés, mais sa durée de vie est courte et la dissension éclate rapidement
entre les différents roitelets de l’île. Au XIe siècle, seule la cour d’Ibn Man-
kûd, dans le val de Mazara, est mentionnée furtivement dans la biographie
d’un spécialiste de la langue arabe qui y exerce son activité 50.
Ayant dessiné l’arrière-plan sur lequel se détachent les savants liés à la
Sicile, on peut se demander si les disciplines attestées en Sicile révèlent
une spécialisation insulaire dans le champ du savoir islamique.
IXe siècle 10 6 3 2 1
Xe siècle 2 2 1 1 4 1 1
XIe siècle 26 9 9 5 32 2 2
50
Le personnage cité à la note 34 y séjourne avant 1058 et son départ pour
Palerme.
.
466 ANNLIESE NEF
Xe siècle 1
XIe siècle 1 1 1 1
53
Abû al-Qâsim Khalaf b. Abî al-Qâsim al-Azdî al-ma‘rûf bi al-Barâdi‘î; source :
Qâdî ‘Iyâd, Tartîb, cf. E. Griffini, p. 373.
˙ ˙
.
LES ÉLITES SAVANTES URBAINES DANS LA SICILE ISLAMIQUE 467
54
Cf. no 1, note 38.
55
Cf. note 53.
56
Cf. note 30.
57
Cf. no 5 de la note 37.
58
Cf. note 53.
59
Sur ce personnage, cf. l’E.I. et sur son œuvre, cf. A. Nef, Analyse du Tathqîf al-
Lisân d’Ibn Makkî et intérêt pour la connaissance de la variante sicilienne de l’arabe :
problèmes méthodologiques, dans Oriente moderno, n. s., 16, 1997, p. 1-17.
60
Cf. no 2, note 39; le ms. de son Jâmi‘ ‘alâ al-Mudawwana est conservé à la bi-
bliothèque de l’Université al-Azhar au Caire, Riwâq al-Maghâriba, sous la cote 3146.
.
468 ANNLIESE NEF
Annliese NEF
.
ANNEXE 1
CORPUS UTILISÉ
Abû-l-‘Arab (m. 945), Tabaqât ‘ulamâ’ Ifrîqiya wa Tûnis, éd. ‘A. al-Shâbbî et N. H. al-
Yâfî, Tunis-Alger,˙ 1985; trad. Classes des savants de l’Ifrîqiya : Abû-l-‘Arab Mo-
hammed b. Ahmed b. Tamîm et Mohammed b. al-Harîth b. Asad al-Khushanî,
M. Ben Cheneb, Alger, 1920.
— Kitâb al-Mihan, éd. Y. W. al-Jabbûrî, Beyrouth, 1983.
Al-Dabbâgh (m. 1435), Ma‘âlim al-imân fî ma‘rifat ahl al-Qayrawân, Tunis-Le Caire,
1968-1978.
Al-Darjînî (m. 1229), Tabaqât masha’ikh bi-l-Maghrib, éd. I. Tallâ, Alger, 1974.
˙
Al-Dâwudî (m. 1011), Tabaqât al-mufassirîn, éd. ‘A. M. ‘Umar, Le Caire, 1972.
˙
Al-Dhahabî (m. 1347), Siyar A‘lâm al-nubalâ’, éd. B. Ma‘rûf et M. H. al-Rahân, Bey-
routh, 1985.
— al-‘Ibar fî khabar man ghabara, éd. S. al-Munajjid, Koweit, 1960-1963.
— Tadhkirat al-huffâz, Beyrouth, 1956-1958.
Al-Ghubrînî (m.˙ 1304),
˙ Kitâb ‘unwân al-dirâya, éd. ‘A. Nuwayhid, Beyrouth, 1979.
˙
Al-Humaydî (m. 1095), Jawdat al-Muqtabis fî tâ’rikh ‘ulamâ’ al-Andalus, éd. I. al-
˙
Abyârî, Beyrouth-Le Caire, 1984.
Ibn al-Abbâr, Kitâb al-hulla al-siyarâ}, éd. H. Monés, Le Caire, 1963.
˙
Ibn Abî Usaybi‘a (m. 1270), ‘Uyûn al-anbâ’ fî tabaqât al-atibbâ}, Beyrouth, 1981.
˙ ˙
Ibn Abî al-Wafâ’, al-Jawâhir al-mudî}â fî tabaqât al-hanafiyyâ, Hyderabad, 1913.
˙ ˙ ˙
Ibn Bashkûwâl (m. 1183), Kitâb al-Sila, éd. I. al-Abyârî, Le Caire, 1989.
˙
Ibn al-Faradî (m. 1013), Tâ’rikh al-‘ulamâ’ wa-l-rûwât li-l-‘ilm bi-l-Andalus, éd. I. al-
Abyârî, Beyrouth, 1983.
— Tâ}rîkh qudât al-Andalus, éd. Ribera, Madrid, 1914.
˙
Ibn Farhūn, Al-Dîbâj al-mudhhab fî ma‘rifat a‘yân ‘ulamâ’ al-madhhab, Le Caire, 1932
˙
et Le Caire-Rabat, 1972.
Ibn Hārit al-Khushanî (m. 981?), Tabaqât ‘ulamâ} Ifrîqiya, éd. M. Ben Cheneb, Alger,
˙ ˙
1915-20.
— Akhbār al-fuqahā} wa-l-muhaddithîn, éd. M. L. Avila et L. Molina, Madrid, 1992.
˙
Ibn Juljul al-Andalusı̄ (m. ap. 994), Tabaqât al-atibbâ} wa-l-hukamâ}, Le Caire, 1955.
˙ ˙ ˙
Ibn Khallikân (m. 1282), Wafâyât al-a‘yân wa anbâ} abnâ} al-zamân, éd. I. ‘Abbâs,
Beyrouth, 1968.
Ibn Qunfudh (m. 1407), al-Wafâyât, mu‘jam zamânî li-l-sahāba wa-l-a‘lâm al-muhad-
˙ ˙ ˙
dithîn wa-l-fuqahâ’ wa-l-mu’allifîn, éd. ‘A. Nuwayhid, Beyrouth, 1971.
˙
Ibn Qutlûbughâ (m. 1474), Tâj al-tarâjim fî tabaqât al-hanafiyya, éd. M. Su‘ûd, Bag-
˙ ˙
dad, 1983.
Al-Isfâhânî (m. 1201), Kharîdat al-Qasr wa jarîdat al-‘asr, parties sur le Maghreb et Al-
˙ ˙
Andalus, éd. M. al-‘A. al-Matawî, M. al-Marzûqî et Ibn al-Hâjj Yahyâ, Tunis,
˙ ˙
1986.
Al-Kindî (m. 971), Kitâb al-wulât wa kitâb al-qudât, éd. R. Guest, Leyde, 1912.
˙
.
470 ANNLIESE NEF
Al-Mâlikî (m. 1061-81), Kitâb riyâd al-Nufûs, éd. B. Baccouche et M. al-‘A. al-Matawî,
˙
Beyrouth, 1983.
Al-Maqrîzî (m. 1442), Kitâb al-Muqaffâ al-kabîr, éd. M. al-Ya‘lâwî, Beyrouth, 1987.
Al-Qâdî ‘Iyād (m. 1149), al-Ghunya, fihrist shuyûkh al-qâdî ‘Iyâd, éd. M. Z. Jarrâr,
˙ ˙ ˙ ˙
Beyrouth, 1982.
— Tartîb al-madârik li-ma‘rifat a‘lâm madhhab Mâlik, éd. A.B. Mahmûd, Beyrouth,
˙
1967.
— Tarâjim aghlabiyya, éd. M. Talbi, Tunis, 1968.
Al-Qiftî (m. 1248), Tâ}rîkh al-hukamâ}, éd. J. Lippert, Leipzig, 1903.
˙ ˙
— Inbâh al-ruwât ‘alâ anbâh al-nuhât, éd. M. Abû al-Fadl Ibrâhîm, Le Caire, 1950-
˙ ˙
1955.
Al-Safadî, Kitâb al-Wâfî bi-l-wafâyât, éd. H. Ritter et alii, Leipzig et Wiesbaden, 1959
˙
– ( Bibliotheca Islamica, 6).
Al-Silafî, Mu‘jam al-Safar, éd. S.M. Zaman, Islamabad, 1988.
˙
— Akhbâr ‘an ba‘d muslimî al-Siqiliyya, réunies et éditées par U. Rizzitano, Haw-
˙ ˙ ˙
liyyât Kulliyyat al-adâb (Université ‘Ayn al-Shams), 3, 1955, p. 49-112; éd. utilisée
dans ce travail.
Al-Shirâzî (m. 1083), Tabaqât al-fuqahâ’, éd. I. ‘Abbâs, Beyrouth, 1981.
˙
Al-Sulâmî, Tabaqât al-Sûfiyya, éd. N. Surayba, Le Caire, 1953.
˙ ˙
Al-Suyûtî (m. 1505), Bughiyat al-wu‘ât fî tabaqât al-lughawiyyîn wa al-nuhât, Le
˙ ˙ ˙
Caire, 1908.
— Tabaqât al-huffâz, éd. ‘A.M. ‘Umar, Le Caire, 1973.
˙ ˙ ˙
T abaqât al-mufassirîn, éd. ‘A.M. ‘Umar, Le Caire, 1976.
˙
Al-Zubaydî, Tabaqât al-nahwiyyîn wa al-lughawiyyîn, éd. M. Abû al-Fadl Ibrâhîm, Le
˙ ˙
Caire, 1954.
ANNEXE 2