Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
urbaine
Ascher François. Les entreprises et le logement. Nouveaux rapports salariaux et métropolisation. In: Les Annales de la
recherche urbaine, N°64, 1994. Parcours et positions. pp. 103-108;
doi : 10.3406/aru.1994.1827
http://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1994_num_64_1_1827
Résumé
La problématique des relations entre le logement, le travail et l'emploi, qui occupait auparavant la
recherche urbaine, est moins présente aujourd'hui. L'entreprise postfordienne se désintéresse de
l'habitat de ses salariés livrés à la mobilité. Pourtant, ce désengagement risque d'accroître la
ségrégation urbaine.
Abstract
Companies and housing : new relationships to salaries and «metropolisation»
The problem of the relationship between housing, work and jobs, with which urban research was
formerly preoccupied, is less present today. Post-Fordian companies are less interested in their mobile
employees housing conditions. But this disinterest runs the risk of increasing urban segregation.
Resumen
Las empresas y la vivienda : nuevas relaciones salariales y metropolización
La problemática de las relaciones entre la vivienda, el trajajo y el empleo, que anteriormente
interesaba a la investigación urbana, se encuentra menos présente hoy en día. La empresa post-
fordiana deja de interesarse en el hábitat de sus empleados, víctimas de la movilidad. Esta actitud sin
embargo corre el riesgo de agravar la segregación urbana.
Les entreprises et le logement
François Ascher
recherches abordaient le logement comme une «compo¬ entraîne des phénomènes de hausse des prix et des spécu¬
sante de la reproduction de la force de travail» et ten¬ lations
ché local
qui,duentravail
pesant ou
surunles desalaires,
ses sous-marchés
perturbent le? mar¬
Ces
taient d'analyser comment les capitalistes industriels fai¬
saient pour en minorer le coût et pour limiter la ponction conflits ont été étudiés pour le XIXe siècle (Guerrand,
opérée par la propriété foncière et immobilière sur la Topalov) et pour certaines agglomérations dans les
plus-value sociale. Comment les entreprises font-elles au années soixante-dix ; mais on les connaît mal de nos
niveau micro-économique pour que le logement ne pèse jours à l'exception de quelques études sur les «marchés
pas trop sur les salaires, et éventuellement à une échelle
plus macro-économique pour que l'immobilier
n'absorbe pas une part croissante du PIB et ne draine pas
trop de capitaux ?
Ces questions méritent d'être posées lorsqu'on considère
que le logement et les charges qui y sont liées représentent
une part croissante de la consommation : 14,6 % du budget
des ménages en 1970, 18,8 % en 1988 (17,9 en moyenne
pour les pays de l'Union Européenne)1. Les entreprises
développent-elles des systèmes spécifiques pour limiter le
poids du logement sur leurs salariés, et donc sur les
salaires qu'elles distribuent ? Ou bien s'en remettent-elles
aux politiques publiques, aux organismes de logement
social, aux comités interprofessionnels de logement ? Ces
questions avaient été étudiées autrefois notamment par
Guerrand (1968), Magri (1972) Cornuel et Duriez (1972).
Elles avaient mis en évidence l'intérêt des entreprises
entre autres pour le développement de diverses formules
CréteiL Port-Marquise. Arch. Marguerite Baczko (Groupe OCIL).
de financement public du logement «social» et la création
d'instruments collectifs patronaux ou paritaires. Qu'en
est-il de nos jours ? Dans quelle mesure les entreprises tendus» (dans les villes en croissance rapide, car il en
s'intéressent-elles toujours aux HLM et à l'attribution de reste !). Certes des chercheurs travaillent sur les «mar¬
leurs logements ? Que sont devenus les CIL ? Comment chés locaux de l'habitat» (en particulier au sein du réseau
fonctionnent-ils alors que leurs ressources sont de moins «socio-économie de l'habitat»), mais à ma connaissance,
en moins issues de la collecte de la «participation des dans ces recherches, les entreprises apparaissent généra¬
employeurs à l'effort de construction» et proviennent de lement peu en tant qu'employeurs.
plus en plus
blement leurdes
autonomie
remboursements,
? ce qui accroît considéra¬ Cette question devrait aussi être analysée à une échelle
macro-économique ; cela permettrait peut-être de
Capital industriel
passé
unbrut
acheté
1 963Lelogement
PAP
des
taux
àsur(prêt
de accédants
19,4
2,6
led'effort
bénéficiant
secteur
pour
%%enenl'accession
des
1 963
emménagés
1 988.
«libre».
locataires
d'un
à 1Le5,9prêt
àtaux
récents
la%pour
conventionné
end'e1ffort
propriété),
leest
988.
logement
dedes
Notons
31deetaccédants
,227,4
seul
de
%aussi
lorsqu'ils
20%est%lorsqu'ils
que
passé
à laleontpropriété
pour deont
untaux
eulogement
5,8accès
d'acheté
e%ffort
est
enà
.
Ilcontre
conflits
qui
domaine
semble
tirententre
capital
profit
du
quelogement.
ceux
les
de immobilier
chercheurs
qui
sa reproduction,
utilisent
Qu'ennelaest-il
force
s'intéressent
en particulier
de
de l'attitude
travailplus
et ceux
dansaux
des
le
Les Annales de la Recherche Urbaine n° 64, 0180-930-1X-94I641 10316 © METT
s'interroger sur le retour du primat de la construction au cifiques pour articuler besoins en main d'œuvre et offre
détriment de l'habitat dans la définition de la politique de logement ? Tient-il compte de besoins spécifiques en
étatique (la ligne bleue des mises en chantier), et sur les main d'œuvre lorsqu'il répartit les aides publiques au
tensions à propos du taux d'intérêt servi par les Caisses niveaux national, régional ou départemental ?
d'Épargne qui illustre les oppositions entre les représen¬ Autrement dit, quels chapitres contemporains pourrait-
on écrire pour actualiser les analyses du type de celles de
tants
Finances)
la construction
du «capital
et les(le
représentants
industriel
ministèreetdufinancier»
duLogement)2.
capital immobilier
(le ministèreetdes
de S. Magri (en région parisienne à la fin du XIXe), de
M. Castells et F. Godard (Monopoleville) ?
La
ciale
entreprises
caces.
concurrence
Dans
tions
d'une
en
mesure
blèmes
ment»)
tique,
nomes
L'Etat,
sent-elles
ment
main
création
pour
urbaines
du
quelle
qui
entreprise
ou
Aussi
?qui
?les
s'inscrivent-ils
d'œuvre
logement
Les
ont-ils
la
peuvent
leurs
aentreprises
nouvelles
d'emploi
plupart
pour
mesure
gardé
CIL
lespolitiques
?et
de
plus
villes
créer
(Comités
Existe-t-il
social,
la
déterminer
le
des
fait
lecompétence
reste
est
attractives.
marché
etencore
ce
logement
responsables
des
seles
évidemment
qu'elles
dispose-t-il
en
l'un
livrent-elles
Interprofessionnels
logiques
collectivités
un
fonction
du
dans
des
le
rapport
logement
fait-il
pensent
choix
en
moyens
celocaux,
matière
immobilières
d'instruments
de
type
une
partie
entre
àd'implantation
locales
ceêtre
une
?question
deles
type
etDans
les
de
des
probléma¬
attirer
les
plus
véritable
du
finance¬
besoins
définis¬
decondi¬
quelle
Loge¬
auto¬
effi¬
cru¬
pro¬
spé¬
des comme
Des
années
comment
pour
au-delà
Du
certaines
(Cornuel
ramassage
les
liser
certains
de
avec
(Campagnac,
Ces
santfaçon
petit
entreprises,
problématiques
recherches
une
le soixante-dix,
les
notamment
contrôle
de
comportements,
autres
travailleur
àmain
instrument
leéviter
recherches
etlapratiquées
logement
seule
Duriez),
Coing),
d'œuvre,
employeurs.
aupar
au
très
les
XIXe
dimension
maximum
infatigable
pourraient
une
avaient
relations
diverses,
de
sur
pouvait
en
par
de
de
comme
entreprise
façon
et
passant
l'utilisation
certaines
la
enfin
l'entreprise
mis
contrôler
deune
être
générale
entre
(Murard
être
en
son
au
enpar
d'en
concurrence
directement
XXe
particulier
de
évidence
actualisées
coût.
grandes
bassin
avoir
sa
les
voire
duiletsiècle,
main
s'agissait
politiques
1Zylberman)
und'emploi
de
%combien
entreprises
monopole
en
d'œuvre,
de
favoriser
dans
un
coûteuse
patronal
analy¬
mobi¬
enjeu
pour
les
de
età
COUT DE RÉSERVATIOND'UN LOGEMENT DANS UNE OPÉRATION (EN FRANCS) (SOURCE : CREP)
Localisation
En 1 992, la PEEC a permis la réservation de 4 1 700 logements dans 5 090 opérations totalisant 1 99 700 logements.
80 % des logements réservés l'ont été dans le programme aidé lui-même (99 % en région parisienne, 78 % en province).
La grande majorité de ces réservations est de longue durée. La durée de ces réservations en droit de suite est proche de 26 ans dans les opérations de construction
neuve.
En 1992, le financement PEEC a permis en moyenne d'accorder des prêts pour les constructions neuves à 2,8 % sur 29,8 ans avec dans 98,2 % des cas un différé
de 9 ans.
Le prix de revient moyen des logements neufs construits avec une contribution de la PEEC était en forte augmentation en 1992 (+ 15 % par rapport à 1990) et
s'élevait à 742 000 francs à Paris et 440 000 francs en province. Le loyer annuel au m2 de surface habitable dans ces constructions neuves est de 530 francs à Paris,
350 francs en province.
Un tiers de la collecte est réalisée par les 10 CIL les plus importants. 9 d'entre eux sont installés à Paris intra-muros, un seul étant en province, à Lyon.
2. Notons que la FBCF logement qui représentait en 1 985, 5,5 % du PIB, n'en
représente plus en 1991 que 5,1 %. Mais, nous l'avons souligné précédem¬
ment, la dépense logement des ménages a augmenté plus vite que les autres
consommations ; parallèlement les loyers ont augmenté plus vite (indice 226
en 1 992, base 1 00 en 1 980), tant que le coût de la construction (indice 1 98)
que les prix à la consommation (1 94).
3. En 1 955 il y avait 2,3 millions de ménages logés gratuitement, c'est-à-dire
logés par des parents et amis ou par leurs employeurs. En 1 988, ils n'étaient
plus que 1,85 millions.
4. Le système du 1 %, c'est-à-dire la participation des employeurs à l'effort de
construction (PEEC), est né de l'initiative privée d'entreprises qui, en juillet
1 943, ont créé le premier «comité interprofessionnel du logement» (CIL) à
Roubaix-Tourcoing. Dès la fin de la seconde guerre, d'autres CIL sont mis en
place ; ils sont 1 30 en 1 952. La participation des employeurs à l'effort de
construction est alors rendue obligatoire (décret-loi d'août 1 953) et repré¬
et
Les
d'une
de
Elles
moins
tion
terme
tion.
les
geants3.
versement
nant
Certaines
Mais
mesures
La
tiques.
nismes
plus
logements
en
dit,
un
«réservations».
salariale
Enfin
actionnaires
Or
décroissant
sonsleurs
moyenne
logement5.
post-fordien
emplois
plupart
ilentreprises
très
àsont
Le
importantes
peuvent
semble
ill'entreprise
faut
série
gratuitement
plus
0,45
collecteurs
salariés.
s'agit
coûteuse,
logement
exceptionnelles,
annuelle
probablement
entreprises
employer
relativement
obligatoire,
des
collectivement,
de
les
%d'une
pour
200
que
posséder
moyens
et
le
moins
entreprises
peuvent
disposent
Mais
probablement
plus
000
le
comme
les
qui
de
«de
société
d'entre
certains
de
logement
près
font
45
entreprises
qualifiés
francs,
engage
type
cela
fonction»
souvent
pour
le
faibles
des
multiples.
gérer
millions
de
le
et
traditionnellement
fameux
aussi
anonyme
versent
des
de
elles
400
logements
«CIL».
porte
salarié
non
intervenir
cede
directement
très
leurs
car
que
de
entreprises
bientôt
des
employés
qui
de
manifestent
leurs
devient
peuvent
de
sur
fortement
une
1leur
«dépannages»
est
pour
salariés.
prêts
politiques
de
En
suppose
%,
francs.
des
réservation
en
logement
salariés.
et1sur
réduit
contrepartie
(réduit
les
quasi-dispari¬
àrare
%
loger
pour
une
quantités
peuvent
lecadres
des
obtenir
àCette
sur
Autrement
une
en
un
logement
des
tant
partie
encore)4.
systéma¬
salariés.
réserver
mainte¬
Les
plus
France
le
social.
intérêt
masse
coûte
solu¬
et
orga¬
pour
long
diri¬
être
des
rai¬
les
ou
du
de sente 1 % de la masse salariale annuelle. Les gouvernements ont progressive¬
ment réduit ce taux de 1 à 0,45 %, arguant de la baisse de la pression des
besoins
tées
Les
quelque
ments.
milliards),
des
1 3,5organismes
ressources
30milliards
53ans
enpeu%47logement
auparavant.
deperturber
%de
des
ces
HLM,
ontfrancs
ressources
collecteurs
été
etdessurtout
leversés
dont
SCI
système.
etont
deà7,7
sont
des
des
laétépar
àrécupération
Enorganismes
SEM).
utilisées
peu
la1991,
collecte
prèspour
lesstables,
par
constructeurs
collecteurs
etdes7,8
lesprêts
CIL
mais
paraux
desont
lesla(pour
sommes
salariés
crise
rembourse¬
disposé
lesdevait
prê¬
(6,1
3/4
de
Si les logements
entreprises,
ressent
cadres
semble-t-il.
alors
et techniciens.
on
à d'autres
pourrait
pourtypes
imaginer
Le
ouvriers
font-elles
de logement,
que
préoccupent
les? entreprises
Peu
pouretloger
moins
rarement
s'inté¬
leurs
les Quant à la mobilité résidentielle qui avait augmenté sensiblement jusqu'aux
années soixante-soixante-dix, elle tend à décroître depuis une quinzaine
d'années.
Les
budget
l'habitat.
Dans
quante.
mettre
qui
raient
logement
plus
dans
Le
explique
entre
nous
d'apporter
d'employés
gestion
mentpossèdent
prix
ménages
en
les
l'habitat
le
l'avons
un
ces
encore
en
pour
1plus
de
outil
des
meilleures
aussi
C'est
d'entreprise
%œuvre
conditions,
la;patronal
foot-lose,
des
sedépensent
logements
ilmain
pour
intervenir.
vuun
de
dans
trois
loger,
nepatrimoine
des
précédemment,
solutions
leurs
peut
les
d'oeuvre.
fois
une
conditions
etmoyens
non
régresse.
directeurs
les
non
leplus
de
salariés,
plus
dans
certaine
Mais,
logement
compris
nos
entreprises
seulement
véritablement
àimmobilier
qu'au
Illes
significatifs.
jours
un
nous
De
leurs
n'est
des
mais
mesure
le
zones
nombre
fait
divers
début
des
relations
1près
l'avons
actifs
qu'exceptionnelle¬
hésitent
%les
préfèrent
ne
salariés.
ou
métropolitaines
de
la
ne
des
entreprises,
services
peuvent
servir
Seules
foncier
déconnexion
immobiliers.
20
significatif
permet
souligné,
années
humaines.
à%Comme
investir
réaliser
dans
decelles
pour¬
liés
plus
leur
cin¬
dela
leà
pour
Au-delà
prises,
pour
les
et
tait
ment
tain,
la en
autour
De
vue
get
largement
Ilaides
revendications
domaine
dien,
salaire
sous
diagonale
nombreux
grandes
etéconomique,
plutôt
les
tout
des
publiques
tend
résulte
toutes
ses
du
et
mais
les
des
salariés
de
ménages
le
au
:domicile,
modes
autour
des
àwelfare
c'est
l'impact
agglomérations.
modalités
moins
ménages
en
de
urbaine
les
probablement
facteurs
du
financements
àrelation
venir
évolue
l'aboutissement
contreparties
l'importance
la
de
du
ménage
enpour
«personne»
state.
voire
de
financement
fordienne
lieu
la
leconcourent
variées
matière,
ces
sensiblement,
chaque
avec
point
se
de
vis-à-vis
nouvelles
rétracte
Pour
travail,
moins
elles,
dedu
selon
fixe
du
plus
emploi-habitat,
étape
entre
type
logement
qui
du
àbeaucoup
travail
de
du
modifier
lequ'à
les
sur
de
pivote
rapport
autres,
du
attitudes
font
statut
l'entreprise
bancaire
endemandes
monde
groupes
celui-ci.
cycle
la
particulier
intervenir
passant
dans
«pierre».
du
plus
d'un
led'entre
salarial
métropoli¬
de
comporte¬
des
logement
qui
ou/et
leur
Le
sociaux,
souvent
point
vie9.
dans
entre¬
ou
par
pivo¬
loge¬
dans
bud¬
eux,
plus
for-
des
de
ce
le
Plus
prises
salariés.
qui
tion
individuelle
la
une
De
mobilité
fallait
accessible
par
moyens
prises,
agglomération
lisé
(taxe
«carte
blement
notamment
t-on
aux
elles
toires
le
coûts
Cette
domicile-travail
matière
montant
mobilité
fait
vont
les
augmentation
pour
des
autorités
déplacements
pas
la
pas
prélevée
de
«syndicalisation»
ont
en
quotidiens
orange»)
collectivités
libérées
on
mobilité
de
modes
du
et
les
transports
Mais
quotidienne
actuellement
conséquence
cela
plus
intérêt
le
ade
àtransports
grippage
résidentielle.
la
systèmes
du
considéré
plus
des
organisatrices
lala
mobilité
indépendamment
parallèlement,
sur
de
logement,
fut
par
taxe
tend
on
professionnelle
généralisation
politiques
àqu'elles
grand
vie
de
les
qu'elles
effectifs
s'impliquer
l'objectif
cette
territoriales
aàqu'elles
la
des
était
de
etdéresponsabiliser
pu
urbains.
salaires,
ces
àessayer
mobilité
domicile-travail.
du
nombre
àtransports
taxe
marchés
des
effectivement
l'augmentation
Cela
on
peuvent
financement
vingt
une
engendrent,
tarifaires
de
des
constate
versent
effets
de
stratégique
pour
Dans
leurs
de
comme
dans
variable
entraîne
du
quotidienne.
de
que
transports).
dernières
toute
encore
croît,
immobiliers
lasusciter,
zones
versement
collectifs
des
pervers
salariés8
une
par
la
développer
est
nouvelles
une
autre
résidence
des
lemoins
raisons
améliorer
ne
les
positive
indépendant
l'Etat.
des
certaine
en
Mais
urbaines
de
poursuivi
1diminution
années
déplacements
entreprises
sed'autant
?%,
contribution
contrepartie
Grâce
la
?flux
etlocalisent-
Les
transports
àles
n'assiste-
propriété
On
et
favoriser
diverses
(du
l'évolu¬
:etmesure
de
migra¬
rendre
versée
que
entre¬
d'une
sensi¬
aàqu'il
type
leur
tant
uti¬
que
ces
des
de
en
la Le leurs
de
désengagement
cile-travail
taines
met
par
intérêts
tiques
certaine
logement
plus
gies
Mais
lités
sur désengagement
les
pied
en
véritablement
et
encore
cela
etmodalités
publiques
autorités
porte-à-faux
etmesure,
salariés,
les
etsuppose
de moyens
aque
des
formes
dispositifs
destransports
vis-à-vis
dans
du
publiques,
ildoublé
des
effets
probablement
àappelle
des
logement
d'occupation
l'échelle
régulations
les
laentreprises
période
sur
dans
politiques
nouveaux.
deà qui
dans les
une
leurs
métropolitaine.
etune
les
des
tentaient
dynamiques
nécessaire,
publiques,
intégration
lade
politiques
vis-à-vis
certaine
pour
redéfinition
déplacements
transports.
sectorielles
l'espace.
Carmener
d'exploiter
c'est
mesure
voire
du
ànouvelle
urbaines,
métropoli¬
des
De
logement
Dans
des
toute
menées
lastraté¬
plus
domi¬
poli¬
fina¬
mise
d'un
une
les
du
etil
la
8. Si lalesmobilité
beaucoup
sante,
fortement.
(travail, approvisionnement,
déplacements
évolué
Les parts
totale
lesrespectives
distances
semble
de proximité
loisirs).
endes
s'allongent,
stagnation
différents
à piedla(Bieber
motifs
etvoiture
à deux
etOrfeuil),
deoccupe
déplacement
rouesunediminuent
saplace
structure
évoluent
crois¬
trèsa
:
RHAPSODIE 106-107
Les entreprises et le logement
construction relativement stable dans les villes des d'épargne plus élevé ; elles n'ont pas de maîtrise des
«trente glorieuses», le «régime fordien», qui est transfor¬ espaces urbains et s'y adaptent plus ou moins bien, le
mation. rapport à l'emploi jouant un rôle déterminant.
Pour engager la réflexion sur les dimensions urbaines de ces Les couches sociales marginalisées sont très largement
nouveaux dispositifs, il faut en revenir à la crise du «rapport en dehors de tout rapport salarial, et plutôt dans un rap¬
salarial fordien», et faire quelques hypothèses sur les nou¬ port assistanciel aux pouvoirs publics ; ces couches sont
veaux rapports qui s'ébauchent. Trop vaste programme ! pratiquement «assignées à résidence» et leur espace
On peut néanmoins considérer que très globalement trois urbain tend à se rétracter sur leur quartier. . . en crise.
situations dominent (et non pas deux comme le thème de Une telle différenciation sociale10 participe à la crise des
la «société duale» le laisse parfois entendre) : la stabilité dispositifs actuels de régulation, et nécessite la redéfini¬
socioprofessionnelle ; la fragilité ; la marginalisation. tion des objectifs et des moyens des politiques publiques
Les couches sociales «stables», travaillent tant dans le et urbaines, locales et nationales. Ceux-ci s'ébauchent
public que le privé ; elles ne sont pas, ou pas directement probablement dans certaines villes, dans certains pays.
concernées par la précarisation de l'emploi et très peu Mais la recherche urbaine s'est surtout intéressée en la
par la crise du welfare state (elles ont moins besoin de matière, ces dernières années, aux couches «marginali¬
protection ou ont des moyens propres de se protéger) ; sées» ; c'est justice en regard de leurs difficultés et de
ces couches s'inscrivent dans un rapport salarial néo-for- leur importance dans l'absolu (de l'ordre de 3 millions de
dien ; le travail reste leur mode d'intégration, mais elles personnes11) ; mais elles ne représentent qu'une petite
prennent leurs distances vis-à-vis de l'entreprise ; elles partie de la société française (6 % ?), et l'on ferait peut-
ont une capacité «stratégique» et le logement joue dans être bien, pour comprendre ce qui se passe, d'étudier plus
leurs stratégies un rôle de plus en plus important ; elles les autres groupes sociaux que la recherche a peut-être
sont généralement propriétaires d'un ou plusieurs loge¬ négligés un peu ces derniers temps. ■
ment ; ce sont des couches sociales qui ont une certaine François Ascher
maîtrise de l'espace urbain, y compris dans les métro¬
poles ; elles tendent fréquemment à se localiser dans les
zones
des nœuds
centrales
de communication.
ou péricentrales, si possible à proximité
Jean-Paul
selon
tions
«Précarité
trimestre
10. Voir
entre
le degré
1à 993,
etceZoyem
cerisque
degré
propos
de
Editions
précarité
etd'exclusion
etJean-Michel
del'étude
Lanombreuses
Documentation
de leur
très
en France»
Charbonnel,
intéressante
emploi
autresFrançaise).
et(Documents
variables
mettent
réalisée
qui distinguent
ensociales,
duévidence
parCERC,
Serge
CERC
leslesn°Paugam,
groupes
corréla¬
109,
(1 993),
3e
Les couches sociales «fragiles», sont définies par l'insta¬
bilité de leur emploi, les menaces qui pèsent sur leur sta¬
tut social, et par leurs revenus modestes qui ne leur per¬ 1 1 Selon les travaux du CERC, op. cit., qui convergent avec les estimations de
mettent pas de compenser l'affaiblissement des diverses l'INSEE et de la délégation interministérielle à la ville. (Certes les données
.
protections sociales ; elles sont dans un rapport salarial publiées dans INSEE Première, n° 234, décembre 1 992, portant sur un peu
dit «concurrentiel» ou «pré-fordien» ; ces couches plus de 500 quartiers
marginalisée, mais ce déficit
prioritaires,
est compensé
ne comprennent
par la comptabilisation
pas toute la de
population
toute la
sociales ont peu de capacité stratégique, ont un taux population de ces quartiers alors qu'elle n'est pas marginalisée en totalité).
BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE
Annales de la Recherche urbaine, «Mobilités», n° 59-60, juin- in L'observatoire de l'immobilier, n° 21, 1992.
septembre 1993. Lamy D., Le guide du 1 % logement, Editions du Moniteur,
Briand Gilles, «L'attitude des entreprises face aux problèmes de 1989.
logement des salariés», IFU, mémoire de DESS, 1992, 89 p. Magri Suzanna, Politiques du logement et besoins en main
Campagnac Elisabeth, «Le rôle du ramassage dans la politiques d' œuvre, Centre de Sociologie Urbaine, 1971.
des grandes entreprises à Dunkerque», Beture, 1976. Murard Lion, Zylberman Patrick, Le petit travailleur infatigable
CERC, Précarité et risque d'exclusion en France, Documents ou le prolétaire régénéré, Editions Recherches, 1976.
du CERC n° 109, 3e trimestre 1993, Editions La Documentation Perrinjaquet R., «Chez soi en ville. Vers une périphérie du
Française. futur», in Architecture et Comportement, vol. 9, n° 3, pp. 285-
Coing Henri, «La ville, marché de l'emploi», Presses Universi¬ 297, 1993.
taires de Grenoble, 1982. Topalov Christian, Le logement en France ; histoire d'une mar¬
Cornuel D., Duriez B., «Le mirage urbain ; histoire du logement chandise impossible, Presses de la Fondation Nationale des
à Roubaix», Editions Anthropos, 1983. Sciences Politiques, 1987.
Guerrand Roger-Henri, «Propriétaires et locataires : les origines du Veltz Pierre, «Logiques d'entreprise et territoires : les nouvelles
logement social en France (1850-1914), Editions Quintette, 1987. règles du jeu», in Savy et Veltz, Les nouveaux espaces de
Huegas-Darraspen H., «le 1 % écartelé : efficacité ou dilution ?» l'entreprise, Editions de l'Aube, 1993.
François Ascher, économiste, est professeur à l'Institut Français d' Urbanisme à l' Université Paris VIII et conseiller scientifique du
Plan Construction et Architecture au Ministère du Logement