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I Introduction
• La matrice [S], matrice de répartition ou ˝scattering matrix˝ est l’outil de base pour l’étude
des quadripôles ou des multipôles linéaires en hyperfréquences.
• Les paramètres S ont un lien direct entre les transferts de puissance entrée-sortie et l’intérêt
pratique c’est qu’il est recherché les optimisations de transfert de puissance dans les systèmes
hyperfréquences.
• La connaissance de la fonctionnalité d’un multipôle (majoritairement un quadripôle) est de
connaître sa matrice de transformation courant-tension c'est-à-dire sa matrice impédance [Z] ou
celle tension-courant c'est-à-dire sa matrice admittance [Y].
I1 I2
V1 quadripôle V2
• Au dessus de 100 MHz, c-a-d entrant dans le domaine des hyperfréquences, un circuit
ouvert ou court-circuité est presque impossible à réaliser à cause des capacités et des inductances
parasites donc les matrices [Z] et [Y] sont inadaptées pour les hyperfréquences.
• En conséquence, il a été défini la matrice [S] qui a l’avantage d’être mesurable sur entrée
et sortie adaptées (usuellement 50 Ω).
1
Cela veut dire que la tension existant à un accès donné peut s’exprimer en fonction des
courants existants dans les différents accès.
⎡ V1 ⎤ ⎡ Z11 . . Z1n ⎤ ⎡ I1 ⎤
⎢ . ⎥ ⎢ . . . ⎥⎥ ⎢⎢ . ⎥⎥
[V] = [Z][I] → ⎢ ⎥=⎢
⎢ . ⎥ ⎢ . . . ⎥⎢ . ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎣Vn ⎦ ⎣ Z n1 . . Z nn ⎦ ⎣I n ⎦
où :
Vi
• Z ii = ∀k ≠ i , k ∈ [1, n ]
Ii I k =0
C’est l’impédance d’entrée à l’accès i; elle est déterminée lorsque l’accès i est excité alors
que tous les autres accès sont en circuit ouvert.
Vi
• Z ij = ∀k ≠ j , k ∈ [1, n ]
Ij
I k =0
C’est l’impédance de transfert de l’accès i vers l’accès j; elle est déterminée lorsque le jème
accès est excité et que l’on mesure la tension du ième accès quand tous les autres accès sont en
circuit ouvert.
Z ij
[v] = [Z ][i] avec Z ij = où Z ci : impédance caractéristique à l' accès i
Z ci Z cj
Z cj : impédance caractéristique à l' accès j
Cela veut dire que le courant existant à un accès donné peut s’exprimer en fonction des
tensions existantes dans les différents accès.
2
⎡ I1 ⎤ ⎡ Y11 . . Y1n ⎤ ⎡ V1 ⎤
⎢.⎥ ⎢ . . . ⎥⎥ ⎢⎢ . ⎥⎥
[I] = [Y][V] → ⎢ ⎥=⎢
⎢.⎥ ⎢ . . . ⎥⎢ . ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎣I n ⎦ ⎣Yn1 . . Ynn ⎦ ⎣Vn ⎦
où :
Ii
• Yii = ∀k ≠ i , k ∈ [1, n ]
Vi Vk = 0
C’est l’admittance d’entrée à l’accès i; elle est déterminée lorsque l’accès i est excité alors
que tous les autres accès sont court-circuités.
Ii
• Yij = ∀k ≠ j , k ∈ [1, n ]
Vj
Vk = 0
C’est l’admittance de transfert de l’accès i vers l’accès j; elle est déterminée lorsque le jème
accès est excité et que l’on mesure le courant du ième accès quand tous les autres accès sont court-
circuités.
Yij
[i] = [Y ][v] avec Yij = où Yci : admittance caractéristique à l' accès i
YciYcj
Z cj : admittance caractéristique à l' accès j
La matrice chaîne exprime les grandeurs d’entrée en fonction des grandeurs de sortie et ce
type de matrice est très utilisé lorsqu’on dispose de quadripôles mis en cascade ; la matrice chaîne
résultante est le produit de toutes les matrices chaînes.
I1 I2
V1 quadripôle V2
V1 = C11V2 + C12I2
I1 = C21V2 + C22I2
où :
V1 V1 I1 I1
C11 = ; C12 = ; C 21 = ; C 22 =
V2 I2 =0
I2 V2 = 0
V2 I 2 =0
I2 V2 = 0
3
V Matrice de répartition [S]
V-1 Définition
• La matrice [S] est une matrice d’ondes qui relie les ondes émergentes (réfléchies) b aux
ondes incidentes a :
bn an
Pn
b1 a3
P1 P3
P2
a2 b2
Multipôle à 2n pôles
⎡ b1 ⎤ ⎡S11 . . S1n ⎤ ⎡ a 1 ⎤
⎢ . ⎥ ⎢ . . . ⎥⎥ ⎢⎢ . ⎥⎥
⎢ ⎥=⎢ ou [b]=[S][a]
⎢ . ⎥ ⎢ . . . ⎥⎢ . ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎣b n ⎦ ⎣S n1 . . S nn ⎦ ⎣a n ⎦
4
V-2 Signification des paramètres S
bi
• Sii = ∀k ≠ i
ai a k =0
C’est le facteur de réflexion à l’accès i lorsque tous les autres accès sont adaptés.
b
• Sij = i ∀j ≠ i
aj
a i =0
C’est le facteur de transmission de l’accès j vers l’accès i lorsque seul l’accès j n’est pas
adapté.
L’intérêt pratique est très grand puisque la connaissance des paramètres S permet de calculer
les grandeurs communément recherchées : puissance, gain, atténuation, facteur de réflexion sur un
accès, impédance d’entrée.
Les ondes a et b qu’on appelle les ondes tension-courant sont exprimées en fonction des
tensions et courants normalisés :
V(z)
v(z) = = Ae - jβz + Be + jβz : tension normalisée
Zc
i
v(z) + i(z) a
a(z) = Ae - jβz =
2 v
b
v(z) − i(z)
b(z) = Be + jβz =
2
et inversement :
v(z)=a(z)+b(z)
i(z)=a(z)-b(z)
où a(z) est l’onde tension-courant incidente
b(z) est l’onde tension-courant réfléchie
5
Les ondes a et b ont eux aussi l’unité de la racine carrée de la puissance.
b(z)
Coefficient de réflexion : Γ(z) =
a(z)
2
+
a(z)
Puissance incidente : P (z) =
2
2
−
b(z)
Puissance réfléchie : P (z) =
2
(1 − Γ(z) )
2
a(z) 2
Puissance totale : P(z) = P + (z) - P - ( z ) =
2
Dans un circuit non dissipatif, qui ni consomme ni fournit d’énergie, la somme des
puissances entrantes doit égaler celle des puissances sortantes et par conséquent :
1 2
Pi = ∑ a k : puissance entrante
2
1 2
Po = ∑ bk : puissance sortante
2
1 2 1 2
Pi = Po ⇒ ∑ a k = ∑ b k
2 2
où [a] et [b] sont les matrices colonnes de a et b et [a]*t et [b]*t sont leurs
matrices transposées conjuguées
[b] = [S][a ] ⎫
⇒ (*) → [a ] [1 - [S] [S]][a ] = 0
*t *t
*t ⎬
avec 1: matrice unité
[b] = [S] [a ] ⎭
*t *t
On pose : [ ]
Q = 1- [S] [S] : matricede dissipation
*t
6
Q>0 pour une jonction avec pertes
⎡1 0 0 0⎤
⎢0 1 0 0⎥⎥
1 : matrice unité : ⎢
⎢0 0 1 0⎥
⎢ ⎥
⎣0 0 0 1⎦
Q = 0 ⇒ [S] [S] = 1
*t
Ce qui donnerait :
⎪
S12 + S 22 + S32 + ...... = 1⎪
2 2 2
⎪
S13 + S 23 + S33 + ...... = 1 ⎪
2 2 2
⎪⎪
. ⎬ éléments de la diagonale
. ⎪
⎪
. ⎪
2 2 2 ⎪
S1n + S 2n + S3n + ...... = 1⎪
⎪⎭
*
S11 S12 + S*21S 22 + S*31S32 + ...... + S*n1S n2 = 0 ⎫
⎪
*
S11 S13 + S*21S 23 + S*31S33 + ...... + S*n1S n3 = 0 ⎪
. ⎪⎪
⎬ éléments de la première ligne
. ⎪
. ⎪
⎪
*
S11 S1n + S*21S 2n + S*31S3n + ...... + S*n1S nn = 0⎪⎭
*
S12 S11 + S*22 S 21 + S*32 S31 + ...... + S*n 2 S n1 = 0 ⎫
⎪
*
S12 S13 + S*22 S 23 + S*32 S33 + ...... + S*n 2 S n3 = 0 ⎪
. ⎪⎪
⎬ éléments de la deuxième ligne
. ⎪
. ⎪
⎪
*
S12 S1n + S*22 S 2n + S*32 S3n + ...... + S*n 2 S nn = 0⎪⎭
.
.
.
.
.
.
.
7
A titre d’exemple, pour un quadripôle, on aura :
= 1⎫
2 2
S11 + S21 ⎪
2 2 ⎬ pour les éléments de la diagonale
S12 + S22 = 1⎪
⎭
et
*
S S +S S
*
= 0⎫⎪
11 12 21
⎬ pour éléments de la première et de la deuxième ligne
22
Le dipôle se réduit à un seul accès par conséquent à un seul élément de la matrice qui n’est
rien d’autre que le coefficient de réflexion :
b
ΓL =
a
a) La charge adaptée
C’est un composant qui absorbe toute l’énergie incidente et ne réfléchie aucune donc le
coefficient de réflexion est nul :
ΓL = 0
Pratiquement : - pour une ligne de transmission TEM ou quasi-TEM, c’est une charge égale
à l’impédance caractéristique de la ligne ;
- pour un guide d’ondes, c’est un guide fermé sur une extrémité à l’intérieur
duquel il est introduit un diélectrique ayant un très grand pouvoir
d’absorption :
Absorbant
8
b) le court-circuit
Pin = Pref ⇒ a = b ⇒ ΓL = 1
Il existe les courts-circuits fixes et les courts-circuits mobiles; ces derniers servent de
dispositifs d’adaptation (stubs).
a1 a2
[1] [2]
b1 b2
Un quadripôle est un dispositif à deux accès et il est d’autant plus important qu’il entre dans
la constitution de la plupart des dispositifs micro-ondes : atténuateurs, filtres, isolateurs, déphaseurs,
amplificateurs, oscillateurs, …..
Sa matrice S s’écrit :
⎡ b1 ⎤ ⎡S11 S12 ⎤ ⎡ a 1 ⎤
⎢b ⎥ = ⎢S ⎥⎢ ⎥
⎣ 2 ⎦ ⎣ 21 S 22 ⎦ ⎣a 2 ⎦
Rappel : La détermination des paramètres S passe par l’adaptation de l’accès 2 (a2=0) pour
S11 et S21 et ensuite l’adaptation de l’accès 1 (a1=0) pour S22 et S12.
a) Tronçon de ligne
a1 a2
b1 b2
b1 = a 2 e -γd
avec γ = α + jβ
-γd
b 2 = a 1e
⎡ 0 e -γd ⎤
d’où : [S] = ⎢
-γd ⎥
⎣e 0 ⎦
Cette matrice montre qu’une ligne de longueur d est un quadripôle réciproque dont les accès
sont parfaitement adaptés.
9
b) Attenuateur
C’est un quadripôle réciproque qui atténue l’onde incidente sans produire de réflexion.
S12=S21 : réciprocité
2
a1
puissance d’entrée : Pin =
2
2 2 2
b2 S 21 a 1
puissance de sortie : Pout = =
2 2
Pin 1
Le coefficient d’atténuation s’écrit alors : A = = 2
Pout S 21
lame
fente
10
• atténuateur à lame se déplaçant dans le plan H :
Pour le mode fondamental, le champ est maximal au centre du guide donc c’est là qu’il est
obtenu la plus grande atténuation.
c) Isolateur
C’est un dispositif non réciproque qui laisse passer toute la puissance dans un sens et la
bloque dans l’autre ; lorsque l’isolateur est parfait, ses deux accès paraissent adaptés. Cette fonction
est obtenue grâce au matériau anisotrope qu’on introduit ; c’est généralement un ferrite soumis à un
champ magnétique statique.
[S] = ⎡⎢
0 0⎤
d’où :
⎣e
- jθ
0⎥⎦
En pratique, le coefficient d’isolation n’est pas nul ce qui permet de définir un coefficient
d’isolation :
I(dB) = - 20 log│S12│
11
VI-3 Les hexapôles
a1 b2
[1] [2]
b1 a2
[3]
a3 b3
[1]
[2] [3]
C’est un héxapôle dont les faces étroites sont coplanaires. Du fait de la symétrie
géométrique, l’énergie qui se propage dans l’accès [1] se divise en deux parties égales mais les
champs électriques dans les accès [2] et [3] seront opposés en phase comme il est représenté dans le
schéma ci-dessous :
12
[1]
[2] [3]
Dans ces conditions, nous pourrons écrire : S22 = S33 et S21 = -S31
[2] [3]
[1]
C’est un héxapôle dont les faces larges sont coplanaires. Du fait de la symétrie géométrique,
l’énergie qui se propage dans l’accès [1] se divise en deux parties égales, de plus les champs
électriques dans les accès [2] et [3] seront en phase comme il est représenté dans le schéma ci-
dessous :
[2] [3]
[1]
Dans ces conditions, nous pourrons écrire : S22 = S33 et S21 = S31
13
c) Circulateur
C’est un héxapôle en ″Y″ dans lequel a été introduit, sur son axe de révolution, un petit
cylindre de ferrite aimanté sur son axe pour créer le phénomène de non réciprocité.
[3] [2]
[1]
En supposant les trois accès adaptés (S11=S22=S33) et du fait de la non réciprocité, l’échange
d’énergie ne se fait ne se fait que dans un sens ( pour exemple de 1 vers 2 vers 3) et en appliquant
les propriétés générales de la matrice [S] pour des jonctions sans pertes, on aura :
⎡0 0 1 ⎤
[S] = ⎢⎢1 0 0 ⎥⎥
⎢⎣0 1 0 ⎥⎦
VI-4Les octopôles
Ce sont des multipôles qui assurent le plus souvent des fonctions de couplage.
[1]
[2]
[3]
[4]
14
Il est réalisé à partir d’un assemblage de deux héxapôles en ˝T˝ (plan E et plan H). On
suppose qu’il ne se propage que le mode fondamental (TE10) sur chaque accès.
Si on suppose que cet octopôle est réciproque et sans pertes et vu la symétrie par rapport à
l’accès [1], on pourra écrire :
d’où la matrice S :
Le coupleur ˝T˝ magique est un coupleur ˝T˝ hybride dont les quatre accès sont parfaitement
adaptés :
S11 = S22 = S33 = S44 = 0
et en appliquant les propriétés générales de la matrice [S] pour des jonctions sans pertes, on
obtiendra :
⎡0 1 − 1 0⎤
⎢ 0 0 1⎥
1 ⎢1 ⎥
[S] =
2 ⎢− 1 0 0 1⎥
⎢0 1 1 0 ⎥⎦
⎣
Rq : les éléments de la matrice S peuvent devenir réels par le choix judicieux des plans de
références.
Ces résultats nous montrent que les accès [2] et [3] sont parfaitement découplés (S23=0).
15
c) Coupleur directif idéal
[4] [3]
b4’ b3’ b4’’ b3’’
iris 1 iris 2
[1] a1 [2]
λg/4
où b4’ et b4’’ arrivent en opposition de phase puisque b4’’ parcourt une distance supplémentaire de
λg/2 (2 fois λg/4) et théoriquement cela donnera des accès [1] et [4] totalement découplés.
Le coupleur est adapté à ses quatre accès : S11 = S22 = S33 = S44 = 0
Les accès adjacents ([1] et [4] ; [2] et [3]) sont totalement découplés : S14 = S23= 0
⎡0 S12 S13 0 ⎤
⎢S 0 0 S 24 ⎥⎥
[4] [3]
Dans la réalité, les accès [1] et [4] d’une part et [2] et [3] d’autre part ne sont pas
parfaitement découplés ce qui se traduit par :
S14 ≠ 0 et S23 ≠ 0
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C2a- Coefficient de couplage
P1
C = 10 log = −20 log S13
P3
P3 S
D = 10 log = 20 log 13
P4 S14
P1 1
I = 10 log = 20 log
P4 S14
I=C+D
Ce coefficient est relatif au découplage entre les ondes circulant sur les accès adjacents.
17
BIBLIOGRAPHIE
I : [25] p8
18