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Les clefs du Maître Secret

Daniel Beresniak

1- D'OÙ VIENT LE QUATRIÈME DEGRÉ ?

Le quatrième degré, Maître Secret, est le premier des degrés pratiqués dans les Ateliers de Perfection du Rite
Écossais Ancien et Accepté. Sous sa forme actuelle, il figurait dans le Rite de Clermont en 25 degrés, antérieur
au Rite Écossais Ancien et Accepté. Il est pratiqué actuellement au Rite Écossais Ancien et Accepté et au Rite
Opératif et Chevaleresque de Salomon. Néanmoins, l'histoire de la Franc-Maçonnerie et plus spécialement de
ses hauts grades qui fleurirent dès les premières décennies du XVIIIe siècle pour donner, dès la fin du même
siècle un jardin immense et touffu, riche des essences les plus exotiques et les plus étranges, nous enseigne que
les rituels ont été rédigés par des hommes sensibles aux modes intellectuelles et aussi, bien souvent, à la vanité.

Cette vérité est dure pour ceux qui attendent de l'histoire la confirmation de l'existence d'une Tradition «
primordiale » dont la connaissance permettrait de « réintégrer » l'innocence et la science du premier homme
avant la chute !

Autrefois, on disait aux récipiendaires du quatrième degré que celui-ci avait été fondé par le roi Salomon lui-
même (cf. : D. VASSAL - «Cours Complet de Maçonnerie et Histoire Générale de l'Initiation» - PARIS 1852).
Encore aujourd'hui, certains aiment prononcer et entendre le terme: « De temps immémorial ». Aujourd'hui, il
est normal qu'une personne s'intéresse à l'origine des rites, compare les opinions, réfléchisse par lui-même et
recoupe ses informations.

Le quatrième degré, comme tous les autres, est une création humaine. Il était pratiqué dans les années 1760. Il
procède de la légende d'Hiram et de ses développements.

Cette création s'est effectuée en amalgamant des éléments de divers courants de pensée (alchimie,
rosicrucianisme, kabbale). C'est ainsi que se fondent tous les systèmes, toutes les religions, toutes les
idéologies, toutes les philosophies. Nihil ex nihilo. Toute religion nouvelle ne fait que ranger dans un certain
ordre des éléments préexistants. Aucune n'est descendue toute faite du ciel et la «Révélation» est un mythe,
parmi d'autres, intéressant pour les lumières qu'il apporte sur la nature humaine.

Ainsi donc, les « Mystères » de la Franc-Maçonnerie ne sont pas entachés d'infériorité parce qu'ils sont récents.
Les éléments qui les composent, eux, sont antiques.

L'originalité de la Franc-Maçonnerie consiste à ranger des symboles universels d'une manière particulière,
propre à stimuler l'esprit. L'intérêt de découvrir, grâce aux hauts grades, des paysages nouveaux, réside dans le
fait que chaque découverte éclaire et aussi, remet en cause, la découverte précédente.

Le voyage étant le principe même de l'Initiation, on ne peut concevoir qu'il s'arrête au moment précis où le
Maître, identifié symboliquement à l'Architecte, participe à la construction du Temple.

Les symboles du Maître Secret marquent une patte d'oie sur le chemin qui traverse la forêt obscure et qui
conduit à la lumière. Celui qui aspire à l'Éveil combat les fantasmes et les préjugés qui le retiennent dans
l'esclavage. Le symbolisme met en oeuvre l'imaginaire et le décryptage des symboles permet la maîtrise de
l'imaginaire.

II - LA CLEF DU SANCTUAIRE

1
Dans la légende du grade, la clef, confiée au corps des gardes soumis à l'autorité de l'Inspecteur ADONIRAM,
ouvre le Saint des Saints. Ce lieu, contient, outre la dépouille du Maître, les « lois secrètes révélées à Moïse ».

Par conséquent, la dépouille du Maître est associée à l'Arche d'Alliance.

L'Arche a été construite pour contenir et protéger les «Tables de la Loi ». Elle était transportée et entretenue par
les Lévites à l'époque où les juifs traversaient le désert et s'établirent en Canaan. Lorsqu'ils s'arrêtaient, ils
«montaient» une tente et plaçaient l'Arche d'Alliance à l'intérieur, dans l'endroit reculé nommé le « Saint des
Saints ». Lorsque les juifs devinrent sédentaires, ils construisirent le Temple dans le but de protéger l'Arche
d'Alliance. Cette « Arche d'Alliance » est le Trésor qui contient le « Témoignage » du Message de l'Éternel.

Ce « Témoignage », c'est l'homme et plus précisément celui qui, parmi les hommes, est le bâtisseur. Il est
capable de créer. Il collabore avec la divinité pour poursuivre la création, l'améliorer et l'achever, guidé par cette
lumière intérieure qui est sa part divine.
Le Maître Secret devient le gardien du Saint des Saints et, de ce fait, accède à la fonction sacerdotale. Il possède
l'initiation artisanale : il a étudié les outils, il sait s'en servir et il sait tracer des plans. Il sait « Faire ».
L'initiation sacerdotale le fait passer du « FAIRE » au «DIRE», de la maîtrise de l'outil à la maîtrise du verbe :
(Ce fait éclaire le sens du signe de silence).

L'objet de sa quête est maintenant la Parole, sous l'appellation, dont la signification profonde sera désormais le
centre de sa réflexion, de « Parole perdue ». Ce mot de maître est un mot de substitution.

Il convient à présent de reconstituer ce qui a été perdu. C'est-à-dire oublié. Ce qui est oublié réside dans les
profondeurs de notre conscience, là où sont enfouies les impressions reçues depuis le fond des âges. La
recherche du « mot » est une invitation à sonder nos pro= fondeurs (notre inconscient) à pratiquer
l'introspection.
La clef d'ivoire est le bijou du Maître Secret.

La clef, en hébreu se dit « MAFTEAKH », de la racine P-T-Kh (gutturale Kh à prononcer comme le j espagnol,
le ch allemand ou le x russe) d'origine égyptienne, qui nomme le dieu PTAH.

L'étude du symbolisme de la clef, sous la conduite de l'étymologie, nous permet d'aller au-delà des lieux
communs qui nous viennent à l'esprit sur le thème de l'ouverture et de pénétrer les racines de la conscience.
Langage et conscience sont consubstantiels et l'étymologie est une piste sûre.

Pythagore, et de nombreux grecs sont allés en Égypte suivre l'enseignement prodigué par le clergé de Ptah. Le
nom même de Pythagore (Pythagoras) est un «nom mystique», celui qui est donné à la naissance, en
l'occurrence à la « deuxième » naissance de l'initié. Il traduit en Grec les premiers mots d'une prière adressée à
Ptah : P-T-KhGh-R (L'Égyptien écrit, comme l'hébreu, ne figure pas les voyelles). La signification des lettres
est: « Ptah est grand » (ou « le plus grand »).

Les mystères de Ptah sont donc, à la source du Pythagorisme dont nous aurons à parler puisque le Maître Secret
est invité à s'y intéresser tout spécialement. Le fait que PTAH et CLEF soit étymologiquement identiques
apporte au bagage culturel constitué par les symboles du degré, une cohérence stimulante pour l'esprit.

C'est à Memphis, les « Murs blancs », au Temple de Ptah, que sont matérialisés les principes métaphysiques de
l'enseignement donné sous l'égide du dieu.

Le plus ancien texte connu concernant le mystère Memphite est une copie, faite sur granit noir, par le roi
éthiopien Shabaka, d'un vieux texte qui avait été, dit-on, détruit par les vers. L'original de ce texte remontrait
aux premières dynasties.

C'EST PTAH, QUI EST APPELÉ PAR LE GRAND NOM, TATENEN... LUI QUI ENGENDRA LUI-
MÊME, DIT ATOUM, LUI QUI DONNA NAISSANCE A LA COMPAGNIE DES NEUF NETER.

2
Autre surprise pour le Maître Secret : la mythologie de Ptah est en relation avec l'ennéagone qui, justement, est
la « Base » de son âge symbolique et aussi l'entrée qui lui est réservée dans l'arithmétique Pythagoricienne,
comme on verra plus loin. Cette « cohérence » du système symbolique de ce degré permet de penser que ses
premiers rédacteurs connaissaient beaucoup de choses...

Le texte de Shabaka1 se poursuit par un récit ayant trait à la mort d'Osiris, et la description de PTAH comme
créateur :

PTAH, LE GRAND, IL EST LE CCEUR ET LA LANGUE DES NEUF NETER.

La grande Ennéade des NETER raconte comment le principe originel, UN, se diversifie, se scinde, pour former
ce qui existe. Font partie de cette ennéade, NOUT, le ciel, soutenu par SHOU (l'air), GEB, la terre, OSIRIS,
principe des renouvellements, SETH, le frère jaloux d'Osiris, NEPHTYS, la vie, ISIS, sœur épouse d'Osiris,
TEFNOUT, l'étendue qui distingue et sépare, et ATOUM, dont le « caractère » est le soleil, la lumière (RA).

NOUT est aussi l'eau primordiale, autant que le ciel. L'hébreu biblique, dans la genèse, nomme le ciel: « Les
eaux d'en haut ».

L'ennéade de PTAH raconte l'œuvre cosmique, toutes les bases sémantiques sur lesquelles le monde peut être
pensé pour devenir accessible à l'intelligence humaine.

Dans le texte des Pyramides, PTAH est mentionné comme « Chef d'Atelier» et « Créateur des Formes » et plus
tard, des légendes le montreront modelant sur un tour de potier l'univers et les hommes.

PTAH est également le patron de tous les artisans et de toute oeuvre humaine. Le texte de Shabaka précise :

« Ainsi Ptah fut satisfait après qu'il eut fait toutes les choses et les paroles des Neter. Il a en vérité enfanté les
Neter, fait les villes, fondé les Provinces et mis les Neter à leur place d'adoration. Il a déterminé leurs offrandes
et fondé leurs sanctuaires, il a fait leurs corps comme ils désiraient.
« Ainsi les Neter entrèrent dans leurs corps de toutes espèces de bois, de toutes espèces de minéraux, toutes
espèces d'argile et toutes espèces d'autres choses qui croissent la-dessus en lesquelles ils ont pris « forme ».

PTAH est aussi désigné comme le « feu tombé en terre ».

L'étymologie nous conduit de PTAH à l'HEPHAISTOS grec, le forgeron divin qui enseigna les arts aux
hommes. Le forgeron maîtrise les quatre éléments : l'air (pour souffler), le feu (met le métal en fusion), la terre
(d'où vient le métal) et l'eau (pour refroidir et donner forme). C'est TUBALCAIN dans la Bible, VULCAIN à
Rome.

LE FOND NOIR.

Tristesse, désolation, mort, obscurité du tombeau, le noir qui signifie tout cela rappelle la science égyptienne,
l'Alchimie. On sait que le premier nom de l'Égypte était « La Noire » (Kh-M) et que le mot égyptien « NOIR »
est à l'origine de l'arabe AL-CHEM, d'où Alchimie, est la phase transitoire et nécessaire avant toute opération.
Les images de « mort-resurrection », le grain de blé qui pourrit et germe sous la terre, le cycle, la nuit porteuse
du jour qui viendra, etc... sont colorées de noir.

L'IVOIRE.

1
Cf. : Les Temples de Karnak par SCHWALLER de LUBICZ - Paris 1982.
3
La clef n'est pas de métal. Elle n'est pas l'œuvre du forgeron. Elle est d'une matière organique, l'ivoire, l'os. Elle
est le forgeron lui-même. Elle procède de la structure qui sous-entend l'homme. La clef est faite de ce qui nous
permet d'avoir une forme et de fonctionner. Elle rappelle notre ossature.

L'origine organique de la matière de la clef conforte l'analogie de l'ouverture avec Ptah qui crée, en « ouvrant »
les vues de la différenciation.

La clef se différencie, en cela, totalement des outils des bâtisseurs mis en oeuvre dans les trois premiers degrés.
Les outils sont faits de minéraux et de végétaux. La clef n'est pas un outil. Elle est un signe. Elle n'ouvre pas ;
elle EST l'ouverture. Elle traduit l'intention (et le pouvoir) de son porteur d'ouvrir le Saint des Saints (lui-même)
pour se découvrir et se créer. Dans ses profondeurs noires où pourrit le corps du Maître, la palingénésie de
l'initié est annoncée. La clef annonce l'événement.

III - MOTS SACRÉS

Iod, ADONAI, IVAH, ou bien Iod, IAH, IAHO, ou bien IAHO, ADONAI, IAH, ou bien IOD, ADONAI,
JOAN, telles sont les variantes que l'on découvre en compulsant les rituels anciens et modernes. Il s'agit des
noms divins, en hébreu. Le Tétragramme Iod, Hé, Vav, Hé, traduit par «Jéhovah» est en réalité imprononçable
puisqu'il ne comporte que des consonnes (les 22 lettres de l'alphabet hébreu sont des consonnes). En réalité, il y
aurait eu une prononciation secrète, transmise oralement de Grand Prêtre à Grand Prêtre. Le dixième jour du
mois de Tischri, le jour de l'expiation, le Grand Prêtre de Jérusalem prononçait le tétragramme et les lévites,
pendant cet instant, faisaient du tapage pour empêcher que le Nom ne fût entendu par la multitude.

Ainsi Dieu est l'innommable. Cela a été dit également d'Osiris.

Chacune des lettres du tétragramme peut, à elle seule, désigner Dieu. Les lettres peuvent aussi se combiner.
Ainsi, selon un procédé que les Kabbalistes affectionnent, on obtient des « attributs » ou des « signes » de
l'Essentiel.

L'Essentiel est aussi l'un des noms que l'on donne à Dieu : «HA HIKAR ». Dans la Kabbale, il est nommé aussi
« EIN-SOF », l'Infini (littéralement : «pas de fin»). Il s'agit, par piété, par prudence, par humilité, de ne pas
prononcer le tétragramme et de n'employer que des mots de substitution. D'une part, le son possède un pouvoir
et, par ses vibrations, remue des forces. L'intuition des anciens suggérait qu'il doit exister un son
particulièrement dangereux car il déclenche des forces que l'on ne peut contrôler. Cette idée est l'extrême
conséquence d'une autre idée plus simple, dictée, elle, par l'expérience: les paroles et les sons ne sont plus
rattrapables. Ils vivent une vie autonome dès qu'ils ont été expectorés. D'autre part l'idée que le Nom révèle
l'être profond est largement commentée dans les textes antiques, égyptiens, hébreux, babyloniens et grecs. Celui
qui connaît le nom d'une personne dispose d'un réel pouvoir sur lui. D'où les sur noms, les noms d'adoption,
noms mystiques, noms de « baptême », noms de « famille » qui permettent de se faire reconnaître tout en se
protégeant. Le nom donné révèle et cache, tel le symbole. Attribut de l'identité, il n'est pas l'identité.

La pensée biblique exprimée dans la Genèse associe l'existence à la nomination. Une chose existe à partir du
moment où elle a été nommée. Cela veut dire que la réalité, pour l'homme, n'est telle que lorsqu'il en prend
conscience.

ALPHABET HEBREU

4
Comme EIN-SOF ou EL-SHADDAI, ADONAI est un surnom. (de ADON = Seigneur - ADONI =
monseigneur. En hébreu moderne = Monsieur) A rapprocher de l'égyptien ATON.

Yod (Iod dans de nombreux rituels) est la dixième lettre de l'alphabet hébraïque et la première du tétragramme
sacré. Elle signifie « la main »(Iad en hébreu moderne) et c'est ce que suggère son graphisme stylisé, qui
ressemble à une grosse virgule. Le Yod est le signe du futur. Lorsqu'on l'ajoute à une racine trilatère, il est le
déterminatif qui fait de cette racine un verbe conjugué au futur. Cette lettre-signe est donc associée au
commencement ; non pas au commencement passé, mais au commencement éternel.

Hé est la cinquième lettre de l'alphabet et la seconde du tétragramme. Elle est le déterminatif du substantif et
désigne tous les articles définis : le, la, les.

Vav, sixième lettre de l'alphabet et troisième du tétragramme traduit l'idée de liaison.

On sait que la Guématria, cette partie de Kabbale qui s'occupe de spéculer sur la valeur numérique des lettres en
rapprochant les mots de mêmes valeurs est la transcription hébraïque de la géométrie grecque. L'équivalent
Kabbalistique de la «divine Tétraktys » pythagoricienne consiste à disposer les lettres du tétragramme à
l'intérieur d'un triangle, ainsi :

La série 1 + 2 + 3 + 4 = 10 indique le nombre des lettres disposées. Chacune des quatre lignes, de haut en bas,
indique Dieu : Yod, puis Hah, puis Yaho, puis Yehoha (le son du Vav, en O est arbitraire). Les noms sacrés du
Maître Secret font allusion à cette construction qui constitue, pour l'esprit, un jeu intéressant.

En effet, trois lettres composent le-Tétragramme : Yod, Hé, Vav. La quatrième lettre du tétragramme est obtenue
par la répétition du Hé.

Les dix lettres du triangle sont faites de quatre Yod, quatre Hé et deux Vav.

Il n'y a que des nombres pairs pour signifier que la création se fait par différenciation, c'est-à-dire par division
par deux.

La Genèse, en effet, raconte la création en six jours au moyen de la division par deux : ciel et terre, jour et nuit,
mâle et femelle...

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En valeur numérique, les dix lettres ensemble donnent 72. (de la première ligne à la quatrième : 10 + 15 + 21 +
26).

Or 72 (9 x 8) est le nombre des 72 anges (ou génies) qui portent en eux le nom de Dieu.

Les noms des 72 anges sont formés des 3 versets du chapitre 14 de l'Exode sous les numéros 19, 20 et 21,
lesquels versets sont composés (dans le texte hébraïque) chacun de 72 lettres. Le triangle ci-dessus est la grille
selon laquelle les trois fois 72 lettres doivent être disposées pour obtenir les Noms. A ces noms doit être, à
chaque fois, rajouté (IAH (Iod, Hé).

Ainsi les Kabbalistes obtiennent les noms des « Vertus Divines ».

A propos du nombre 72, rappelons que l'Ordre du Temple avait une Règle instituée en 72 articles. Dans le
nouveau Testament, (Luc, 10) il est question des 72 disciples désignés par le Seigneur pour, en Son Nom,
apporter la paix et chasser les Démons.

Ce nombre 72 est également associé à la précision des équinoxes. A l'équinoxe du printemps, le soleil se lève
habituellement au même point de l'horizon : mais pas tout à fait exactement. En effet, au bout de 72 ans, un
décalage rétrograde s'est produit. Bien qu'il ne soit que de 1 degré, chaque période de 72 révolutions solaires
établit un cycle qui rogne chaque fois 1 degré. La circonférence étant de 360 degrés, le nombre d'années
nécessaires pour que le soleil se relève exactement au même point est de 72 x 360 = 25.920 années.

IV - ZIZA.

ZIZA est le mot de passe du degré. On dit aussi, dans certains rituels « ZIZON » avec, comme traduction
«balustrade». Le « Tuileur » de Delaulnaye (1813 - réédition 1821) condamne cette traduction : « Voici un
exemple frappant d'une altération qui a fait perdre jusqu'au sens du mot primitif » dit l'auteur. Le « Tuileur » de
Vuillaume (1830) donne : ZIZA, de l'hébreu ZIZA « Resplendens » et condamne, lui aussi, la traduction
«balustrade».

On sait que l'hébreu maçonnique est assez particulier et a été constitué par des personnes qui se référaient à
cette langue pour «approcher la parole perdue» mais qui ne la connaissaient pas ou peu. Voyons ce qu'il en est
exactement.

ZIZA, Zaïn, Yod, Zaïn, Aleph ou : Zaïn, Yod, Zaïn, Hé signifie Éclat, lumière éclatante, rayonnante. La
signification de ce mot s'éclaire par l'étymologie : lorsqu'on le réduit à sa racine bilitère, le double Zaïn, ce mot
traduit l'idée de mouvement (bouger, se mouvoir). Le dictionnaire hébreu-français de SANDER et TRENEL
(1858) donne pour ce mot, d'origine chaldéenne, les deux sens :

1 - Éclat.
2 - Ce qui se meut.
Il faut donc, pour pénétrer le sens, associer ces deux idées. La lumière est mouvement (ondes, rayonnement). Le
sens de la racine lui confère une valeur dynamique qui le rapproche de l'Enseignement d'Hermès : Hermès est le
dieu du mouvement. Il transmet (le Messager), il assure la circulation des choses (le vol du troupeau d'Apollon
contraint hommes et dieux à négocier), il crée les bornes (« Herméion, racine de Hermes) et aide à les franchir.
Auteur des limites et transgresseur de ces limites, le dieu fripon et rieur, Hermès conduit le voyageur à son
terme ou bien l'égare... (cela dépend du voyageur).
Le Zaïn, doublé pour former la racine bilitère de ZIZA, est la septième lettre de l'alphabet hébreu et a le sens de
«Javelot», arme, membre viril (figuré par le javelot). Le graphisme de cette lettre évoque le serpent dressé
verticalement et est associé à l'antique hiéroglyphe de la fécondation. Il forme le mot ZERA: sperme, semence.
Il est aussi la première lettre du mot ZEIT = Olive, Olivier (qui a donné le mot arabe Zeïtoun).

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Le Zaïn, 7e lettre de l'alphabet, a valeur 7, selon la géométrie la plus répandue. Selon cette géométrie, ZIZA a
comme valeur 25 si la dernière lettre est Aleph et comme valeur 29 si la dernière lettre est un Hé. La première
orthographe figure, dans la Bible, dans les Chroniques I-4-37 et II-11-20. La seconde orthographe figure dans
les Chroniques I-23.

Dans les trois passages, il s'agit d'un nom propre qui désigne :

1 - Un fils de Shipéï (Chr. I-4-37)

2 - Un fils de Roboam, roi de Juda, fils de Salomon, et de Maacah, fille d'Absalon (Chr. II-11-20).

3 - Le second fils de Shimeï, un lévite recensé par David qui classa les lévites en 4 catégories :

1 - Bâtisseurs.
2 - Scribes et juges.
3 - Portiers et gardes.
4 - Bardes (« Ceux qui chantent les louanges du Seigneur »).

Il n'est pas précisé à quel groupe a été destiné ZIZA lequel, dans ce passage, s'orthographie avec Hé.

Lorsque nous fouillons parmi les écrits hermétistes, nous trouvons des équivalences étranges. Ainsi, nous
savons que ZAIN est le javelot, ou la flèche et est associé à la semence. Cela n'a rien d'occultiste.

Il s'agit d'une donnée de la conscience, d'une analogie intuitive correspondant à un stade de la pensée humaine.

Que le ZAIN ait été associé par les Romains au dieu Mars, voilà une analogie parfaitement compréhensible.
Que les arabes aient associés Mars à AARON, frère de Moïse, fondateur et chef de la classe sacerdotale, cela
est moins évident à expliquer mais le fait est là. Or, ZIZA est le nom d'un lévite, donc membre de la classe
sacerdotale et, comme nous l'avons vu plus haut, la légende du degré fait du Maître Secret un sacerdote. Or, 25,
le « chiffre » de ZIZA est celui du carré magique de Mars, l'un des sept carrés magiques des hermétistes.

Le carré magique est une disposition de nombres différents tels que l'addition de ceux-ci, par ligne verticale,
horizontale et diagonale soit toujours égale.

Le carré magique de Mars utilise les 25 premiers nombres. Le total par ligne dans les 3 sens (horizontal,
vertical, diagonal) donne 65 et le total de tous les nombres 325.

Voici ce carré.

Carré magique de Mars

Mais il est une autre Guematria, utilisée pour des études plus avancées.

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Elle repose, non plus sur la série des nombres entiers, mais sur la série des polygones réguliers inscrits dans le
cercle. Il y en a 22, autant que de lettres hébraïques. Les dix premiers polygones sont: le Triangle, le carré, le
pentagone, l'hexagone, l'heptagone, l'octogone, l'ennéagone, le décagone. A ces polygones correspondent
respectivement Aleph, Beith, Guimel, Daleth, Hé, Vav, Zaïn, Khet.

Ainsi, au système polygone régulier, c'est-à-dire à l'Ennéagone, correspond la septième lettre, le Zaïn.

Cela conforte la cohérence du système symbolique du Maître Secret, puisque l'ennéagone est la « Base » de son
âge symbolique.

V- 3 FOIS 27 ANS ACCOMPLIS

Les Lois, les propriétés, les harmonies numériques qui s'offrent à notre contemplation révèlent l'architecture de
l'intériorité des choses. Elles préexistent à notre réflexion et sous-tendent ce qui se voit.

L'âge du Maître Secret signifie qu'il connaît la puissance du nombre Trois. Il est une invitation à poursuivre
l'étude du symbolisme des nombres.

«Trois fois vingt sept ans accomplis» dit le rituel. Ce chiffre 27 se trouve dans de nombreux textes. D'après
Porphyre, Pythagore passe trois fois neuf jours dans le Sanctuaire de Jupiter en Crête.

D'après Platon dans « Timée », la Création se divise en sept degrés dont chacun comprend plusieurs parties,
ainsi qu'il suit :

Le 1er degré comprend 1 partie.


Le 2ème degré comprend 2 parties.
Le 3ème degré comprend 3 parties.
Le 4ème degré comprend 4 parties.
Le 5ème degré comprend 6 parties.
Le 6ème degré comprend 8 parties.
Le 7ème degré comprend 27 parties.

Le ZAIN, 7 ème lettre, correspond au septième degré de la création.

Tant qu'à 81 (3 x 27) nous le trouvons chez Dante Alighiéri. D'après Dante (Le Banquet IV, 24) la vie d'un
homme « parfait » doit avoir une durée de 81 ans. Il note que « Platon vécut 81 ans, selon le témoignage de
Tullius dans le livre sur la vieillesse ».

Ce nombre est associé évidemment aux triades et aux ennéades pythagoriciennes. Théon, un disciple de
Pythagore, classait les triades en ennéades ainsi.

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Dans cette ennéade (ou triade de triade), les nombres de la première ligne divisés par 3 donnent 4 (1 + 4 + 7 =
12: 3 = 4), ceux de la deuxième ligne donnent 5 (2 + 5 + 8= 15: 3 = 5) et ceux de la troisième donnent 6 (3 + 6
+ 9 = IS : 3= 6). Ainsi la somme des 3 chiffres horizontaux divisée par 3 devient les chiffres verticaux et
centraux. La même opération effectuée sur les chiffres des colonnes verticales donne le même résultat et produit
les chiffres inscrits horizontalement, au centre.

Ce renvoi de la verticalité à l'horizontalité par le centre forme une croix au centre de laquelle trône le nombre 5.

En continuant à disposer les nombres en triades, on obtient une triade d'ennéades avec 27 nombres. La seconde
ennéade commence avec 10 et la troisième se termine avec 27 qui est la troisième puissance de trois et par
conséquent un nombre parfait parce qu'il termine la triade des ennéades. En continuant, on obtient une ennéade
d'ennéades dont le dernier nombre est 81.

La tétrade 3, 9, 27, 81, de puissance 3 est composée de nombres parfaits, au sens Aristotélicien du terme, mais
pas au sens Platonicien ! Pour Pythagore et Platon, un nombre parfait est celui dont la somme des diviseurs est
égale à lui-même. Le nombre Pythagoricien parfait le plus proche de 27... est 28!... parce que ses diviseurs 1, 2,
4, 7 et 14 deviennent en effet, par addition, 28. La somme des diviseurs de 27 est 13 (1 + 3 + 9).

Mais on peut dire que, par adjonction de l'unité, le ternaire « solution » de l'unité par dépassement de la dualité,
annonce une unité nouvelle, le quaternaire.

La tétrade 4, 10, 28, 82 « accomplit » dans cette perspective, la tétrade 3, 9, 27, 81. Le polygone de 28 côtés à
350 diagonales, soit dix fois plus que celui du décagone qui en a 35. En outre, le 28e nombre tétraédique est le
décuple du 28 nombre triangulaire ; et le dixième nombre triangulaire, qui est 55, est en même temps moyenne
harmonique et rapport entre le dixième nombre pyramidal à base carrée, qui est 1540 et le quatrième nombre
hexagonal, qui est 28.

Nombres triangulaires.

. 1
. . 3
. . . 6
. . . . 10
. . . . . 15
. . . . . . 21

On ajoute un point à chaque fois et la série continue... 28, 36, 45, 55, etc...

Nombres quadrangulaires.

. . . . . .
. . . . . etc...
. . .

soit la série 1, 4, 9, 16, 25, etc...

On trace selon le même principe les nombres pentagonaux, hexagonaux etc... et, en 3 dimensions, les nombres
triangulaires correspondant aux nombres pyramidaux à base triangulaire, les nombres quadrangulaires
correspondant aux nombres pyramidaux à base carrée, etc...

L'arithmétique pythagoricienne est ainsi entièrement « figurée » et obtient des séries dont on étudie les
propriétés.

9
VI - SALOMON,
LE « TROIS FOIS PUISSANT MAÎTRE »

Salomon préside le Temple. Selon la tradition, il incarne sagesse. Dans la Bible, Moïse est à l'origine de la
littérature juridique. David, père de Salomon, est à l'origine de l'écriture psalmique et Salomon est à l'origine de
la littérature sapientielle. Marié à un grand nombre de princesses étrangères, gendre de Pharaon et de nombreux
rois voisins, Salomon manifeste sa sagesse par « l'ouverture ». Pour établir la paix et la prospérité, il mélange
les peuples, favorise les échanges, installe sa cour sur des modèles étrangers, établit dans son Royaume de
nombreux étrangers et envoie à l'étranger de nombreux israélites. Son règne nous enseigne que le brassage des
peuples est la condition essentielle de leur bonheur. Il nous apprend qu'une société ouverte aux influences
s'enrichit spirituellement, intellectuellement et matériellement. Enfin Salomon fait du Temple le premier Temple
oecuménique connu dans l'histoire. Il y fait installer des sanctuaires pour tous les cultes pratiqués par ses
épouses et leurs proches. Il instaure le pluralisme religieux, la Tolérance Totale.

Les prophètes lui reprocheront sévèrement cette attitude et attribueront la division du Royaume, après sa mort, à
un châtiment divin à cause « l'idolâtrie » de Salomon.

Mais Salomon, trois fois puissant Maître, est honoré dans notre tradition maçonnique pour sa sagesse, alors ne
déformons pas cette sagesse, prenons-la telle qu'elle est, selon la vérité.

L'exégèse biblique et ce que nous savons aujourd'hui de l'histoire de cette époque, nous permet de savoir que
Salomon avait lu les livres de Sagesse égyptiens, babyloniens, phéniciens, sumériens et akkadiens. Au fonds
international de la Sagesse orientale, Israël a emprunté largement. « La puissance d'assimilation de la pensée
bibli que, écrit H. CAZELLES2 lui fait utiliser ce que les grandes civilisations qui la dominent politiquement lui
offrent de meilleur».

Mais un trait caractérise les « Proverbes », relativement à ce fonds international. Il fonde, comme tous les
auteurs de sentences, son enseignement sur l'expérience mais il donne à cette expérience un supplément d'âme
en affirmant sa foi en Yahvé, souverain maître de toute sagesse (1 Rois 3-4, 15).

Voyons, grâce aux Proverbes, en quoi consiste exactement la Sagesse du trois fois puissant Maître.

Il faut savoir que tous les « Proverbes » (MESCHALIM) ne sont pas de Salomon. Ceux qui lui sont attribués
concernent des règles de conduite (10, 1-22-16) et des maximes diverses (25, 29). Les autres sentences ont été
rédigées sous le règne d'Ezéchias (vers 700). S'il n'est pas absolument certain que Salomon ait été l'auteur de
toutes les maximes qui lui sont attribuées, il est du moins fort probable que plusieurs peuvent avoir été
prononcées par lui et recueillies par les scribes de la cour. On a le droit de penser que le monarque mit son point
d'honneur à ne pas se laisser devancer en cet art par ses familiers. Aussi bien, les sentences qui lui sont
attribuées semblent être les plus anciennes de l'ouvrage. La forme prédominante est le distique, de structure
simple et primitive ; les maximes sont généralement des témoignages d'expériences journalières ou des traits de
mœurs courantes.

Les sections attribuées à Salomon se distinguent spécialement par la richesse des observations qu'elles
accumulent. Parfois les notations concrètes n'impliquent aucune appréciation, mais se bornent à fixer une
expérience : succès des riches, des astucieux (Pr 14-35), des flatteurs (19, 6), des négociants indélicats (20, 14),
pouvoirs de la langue (18, 17), efficacité des pots de vin (17, 23). Sous le trait caricatural, il y a une ébauche de
jugement d'ordre pratique. Parfois l'appréciation critique valorise l'observation et une ligne de démarcation
s'établit entre bons et méchants, sages et insoumis.

2
H. CAZELLES - Les Sagesses du Proche-Orient - P.U.F. 1963.
10
Un examen plus approfondi nous montre des contrastes idéologiques. Sur un fond mélancolique, ce qui frappe
en premier lieu est le ton désabusé. Il ne voit guère que sujet de tristesse dans la misérable condition de
l'homme à tel point que la mort lui paraît préférable à la vie. Si lamentable que soit la vie, elle laisse encore la
possibilité de s'accrocher aux jours et aux «plaisirs terrestres», ceux de la table principalement (2, 24, 25; 3, 12,
13; 11, 7, 8). Mais Salomon, ce pessimiste épicurien, est un croyant. Il loue la sagesse divine et affirme la
distinction entre ce qui est mal et ce qui est bien. C'est comme si la Sagesse consistait :

1 - à ouvrir les yeux.

2 - conclure que ce que l'on voit est tout à fait désespérant.

3 - et malgré tout, espérer car s'il y a foi en la possibilité d'une amélioration de l'homme, cette amélioration aura
lieu.

Pessimiste modérément épicurien (il condamne les abus tout en aimant les plaisirs) et croyant malgré tout, le
Sage ne renonce à aucun des registres sur lesquels peut jouer la sensibilité humaine : matérialisme et
spiritualisme, pessimisme et optimisme, cynisme désabusé et fois en la providence, hauteur de vue sans perdre
de vue les petits détails du quotidien, goût des plaisirs et en même temps spiritualité élevée, Foi en Dieu et
Tolérance religieuse.

Au plan moral, les condamnations les plus dures sont adressées à l'orgueil, l'injustice (« des mains qui
répandent le sang innocent »), le faux témoignage, le mensonge, la traîtrise, la paresse.

On attribuait autrefois à Salomon la paternité de l'« Ecclésiaste » (Qoheleth). On sait aujourd'hui que l'auteur est
postérieur. La référence à Salomon est un procédé littéraire en usage en ce temps. L'auteur met en scène
Salomon, initiateur des écrits de Sagesse, et, dans la circonstance, il fait preuve d'intelligence car Salomon, à
certains égards, n'eût pas refusé de signer telles notations de cet ouvrage. C'est le plus que l'on puisse dire.

Ainsi se présente la Sagesse du Trois Fois Puissant Maître. Notons que, dans le contexte de la légende du degré,
il cumule la fonction royale et la fonction sacerdotale, le pouvoir et l'autorité. Mais d'un autre côté, il ne s'érige
pas en prophète d'une idéologie fermée, en gardien d'une orthodoxie dogmatique. Il est ouvert comme l'est et
apprend à l'être tout possesseur de ce bijou étrange : La Clef d'Ivoire.

Voici l'homme.

VII - ADONIRAM, L'INTENDANT DES BÂTIMENTS

Dans I Rois V, 27 et 28, Adoniram est présenté :

« Salomon leva une corvée dans tout Israël et la corvée comprenait trente mille hommes. Il les envoya au
Liban : dix mille par mois par relèves ; ils restaient un mois dans le Liban puis deux mois à la maison.
Adoniram était préposé à la corvée ».

Dans I Rois XII, IS :

Il est lapidé par les Israélites. Il mourut parce que Roboam, fils de Salomon, l'avait envoyé pour les soumettre.
(Ils s'étaient révoltés parce que Roboam leur avait dit: Mon père a rendu votre joug pesant et moi, je
surchargerai votre joug).

Enfin, il est mentionné dans II Samuel XX, 24, comme préposé à la corvée.

11
L'orthographe change : Adoniram, Hadoram, Adoram. De même change, entre les « Rois » et les « Chroniques
» l'orthographe de Hiram. Ces changements sont dus aux variations entre copistes, à l'évolution de la langue (la
Bible est une anthologie de textes qui s'étale sur mille ans), mais il s'agit bien du même homme.

Salomon vivant, il est le surveillant des corvées. Certains commentateurs maçonniques le confondent avec
Hiram. Dans la légende du Maître Secret, il dirige le corps des lévites qui garde la dépouille d'Hiram (analogie,
on l'a vue, à l'Arche d'Alliance). La mort de l'architecte donne à sa fonction une dimension sacerdotale.

Ne traduisons pas Adoniram, par « le Seigneur Hiram »: Adon veut dire effectivement « Seigneur », mais «
iram » n'est pas Hiram. Cette gutturale H (Kh) qui caractérise Hiram est très importante. Construit sur une
double gutturale, une dure (Kh) et une douce (R), Hiram est un nom qui s'apparente étymologiquement à Horus,
Khrisna, Christ.

VIII - LE LAURIER ET L'OLIVIER

Un bel éphèbe poursuit une nymphe qui, pour lui échapper, se transforme en laurier. C'est l'histoire d'Apollon et
de Daphné, l'un des thèmes favoris de l'art occidental.
Emblème d'Apollon, le laurier symbolise la victoire dans les compétitions littéraires et dans les guerres. Il ceint
le front des généraux romains vainqueurs, puis des empereurs.
Ces associations viennent de ce que, comme toutes les plantes qui demeurent vertes en hiver, le laurier est lié au
symbolisme de l'immortalité. Ce symbolisme d'immortalité est également connu en Chine : la lune contient un
laurier et un immortel.
Arbre apollonien, il associe la sagesse et l'héroïsme. En Grèce, avant de prophétiser, la Pythie et les devins
mâchaient ou brûlaient du laurier qui, consacré à Apollon, possédait des qualités divinatoires. Ceux qui avaient
obtenu de la Pythie une réponse favorable s'en retournaient chez eux avec une couronne de laurier sur la tête.
L'Olivier est consacré à Athéna. Les oliviers poussaient en abondance dans la plaine d'Eleusis. Ils y étaient
protégés et ceux qui les endommageaient étaient traduits en justice. Ils sont divinisés dans l'hymne homérique à
Démeter, qui introduit précisément aux initiations éleusiennes.
Dans la tradition Judéo-Chrétienne, l'olivier est symbole de paix. C'est un rameau d'olivier qu'apporte la
colombe à Noé la fin du déluge. La croix du Christ, selon certaines légendes, aurait été faite de bois d'olivier et
de cèdre. C'est en outre, dans le langage du Moyen Âge, un symbole de l'Or et de l'Amour.

« Si je peux voir à ta porte du bois d'olivier doré, je t'appellerai à l'instant Temple de Dieu » écrit Angélus
Silésius, s'inspirant de la description du Temple de Salomon.

L'olivier est un arbre très répandu sur les rivages méditerranéens. La cueillette des olives et la fabrication
d'huile remontent à la plus haute antiquité. Le symbolisme de l'olivier est riche car il est associé à des
expériences anciennes.

Il est l'« Arbre béni », l'« Arbre central », l'axe du monde, dans la tradition islamique. Il est associé à la lumière,
puisque l'huile d'olive alimente les lampes.

Il convient de s'interroger sur le rapprochement de ces deux symboles le laurier et l'olivier. Une telle
interrogation peut aller dans deux directions : ajouter le symbolisme de chaque élément, en supposant que s'ils
ont été rapprochés, c'est pour offrir la somme de leur contenu symbolique. Ou bien supposer que ce
rapprochement est destiné à constituer un « couple symbolique », ayant une vie propre, irriguée bien sur par le
symbolisme de chacun des éléments choisis mais devant, justement à cause du rapprochement, choisir, trier et
élaborer.

Remarquons, avant d'aller plus avant, que l'olivier est, comme le laurier, associé à la victoire : il s'agit d'une
particularité commune à leur symbolisme respectif. Chez les Grecs, la couronne d'olivier était attribuée aux
vainqueurs des jeux Olympiques.
12
Si les deux végétaux ont été rapprochés pour signifier que ce qui compte, c'est ce qu'ils ont en commun, alors le
Maître Secret doit méditer sur l'idée de la Récompense qui suit l'effort.

Sans exclure cette suggestion, le rapprochement laurier-olivier appelle également le rapprochement Apollon-
Athéna.

L'étude du couple Apollon-Athéna nous permet de pénétrer le « commencement» de la pensée (son


architecture), et fournira les pistes qui permettront au « Maître Secret » de comprendre la relation « effort-
récompense ».

C'est à ce travail qu'il devra sa qualification de Maître expérimenté digne et capable de remplir sa mission :
Rayonner dans la Chambre du Milieu, observer les Maîtres et les orienter.

Il est étrange, à première vue, de constater que les exploits d'Apollon n'illustrent pas les vertus que l'on appelle
«Apolliniennes»: la sérénité, le respect pour la loi et l'ordre, la divine harmonie. Il est étrange de rapprocher ce
constat de la personnalité de Salomon (voir plus haut) qui, Apollinien par sa foi en la lumière divine et l'idée
d'un « bien » éternel et transcendant, est « ombré » par un pessimisme désabusé, un peu cynique. En tuant
Python, le dragon de Delphes, Apollon massacra à coups de flèches, les sept fils de Niobé parce que celle-ci
avait humilié la mère d'Apollon, la titane Leto, en se glorifiant de sa nombreuse progéniture. Apollon tue
également sa bien-aimée Céranis qui l'avait trompé avec un mortel. Il tue aussi, par mégarde, son meilleur ami
Hyakinthos.

C'est donc un dieu plutôt agressif. Après son installation à Delphes, il s'envola, sur un char tiré par des cygnes,
jusqu'au pays des Hyperboréens où il demeura une année entière. Cependant, comme les Delphéens ne
cessaient de l'invoquer avec chants et danses, le dieu revint. Depuis lors, il passait les trois mois d'hiver parmi
les Hyperboréens et rentrait au début de l'été. Pendant son absence, Dyonisos régnait à Delphes. Apollon et
Dyonisos, alternance fondamentale. Ils sont les extrêmes de toute personnalité : le calme et la sérénité d'un
côté ; l'enivrement débridé et incontrôlé de l'autre.

Hyperborée appartient à la géographie mythique des Grecs. C'est le pays où n'existe ni la maladie ni la
vieillesse, ni le travail ni les combats. Les Hyperboréens (cf. Pindare) passent leur temps à jouer de la flûte et de
la lyre. C'est le lieu paradisiaque.

A peine né, Apollon s'écrie : Qu'on me donne ma lyre et mon arc recourbé ; j'annoncerai aux hommes
l'inflexible volonté de Zeus » (Hymne Homérique). Dans les Euménides d'Eschyle, il assure les Furies qu'il n'a
«jamais rendu d'oracle sur homme, femme ou cité, qui ne fût ordre de Zeus ». Cette vénération pour Zeus
traduit l'aspect légal de la religion. Platon la nomme « l'exégète national » (République IV 427) : Il interprète
pour les hommes les décisions de Zeus.

Mais homicide et déicide, Apollon doit réparer. Après le meurtre de Python, il a dû être « purifié ». Il est devenu
le dieu qui écarte le mal et le purificateur par excellence (Katharsias). Tout crime d'homicide produit une
souillure maléfique, le miasma, fléau redoutable qui menace la collectivité et qui est une force de nature
presque physique.

La présence d'Apollon delphien le purificateur, figurée dans le laurier, dans cet endroit où gît l'architecte
assassiné ne peut être un hasard.

Le « lieu » d'Apollon, Delphes, est rattaché à« Delphys » = matrice. Ce vénérable lieu est celui où se
manifestaient, depuis les temps anciens, la sacralité et les puissances de la Terre Mère. Apollon y donnait des
consultations, par l'entremise de la Pythie. Les consultants offraient une chèvre, obligatoirement, outre quelque

13
obole. La Pythie machonnait des feuilles de laurier et « le dieu entrait en elle ». Elle répondait aux questions en
tirant au sort des fèves blanches ou noires.

Dans les cas les plus graves, la Pythie, inspirée par Apollon, prophétisait dans la crypte du Temple. Les
« Visions » octroyées par Apollon incitent l'intelligence et inclinent à la méditation ; elles mènent à la « Sagesse
». Or la sagesse est toujours associée à une exaltation de l'esprit. Cette exaltation est provoquée par des rites et
surtout par la musique. L'attribut essentiel d'Apollon est la lyre. En jouant, il charme les dieux, les bêtes
sauvages et même les pierres (Euripide). Son second attribut est l'arc : il signifie la maîtrise de la distance, le
détachement de l'« immédiat »; le calme et la sérénité qu'implique la concentration nécessaire pour viser.

Héraclite se référait aux attributs d'Apollon lorsqu'il écrivait: « L'Harmonie est le résultat d'une tension entre
contraires, comme celle de l'arc et de la Lyre ».

En Apollon, les contraires sont assumés et intégrés dans une forme nouvelle. La réconciliation avec Dyonisos
fait partie du processus d'intégration qui l'a promu patron des purifications à la suite du meurtre de Python. En
effet, le processus purification est « Réunir de qui est épars » puisqu'il s'agit de l'action parfaitement symétrique
de celle qui consiste à séparer ce qui est uni.

La leçon Apollinienne est exprimée par la fameuse formule de Delphes «Connais-toi toi même».

La sérénité Apollinienne est l'emblème de la perfection spirituelle.


Le nom d'Athéna ne peut être expliqué par le Grec. Son origine serait Mycénienne. La tradition en a fait une
déesse belliqueuse, sortie tout armée de la tête de Zeus. Cependant, comme on le constate dans l'Iliade, Athéna
est l'ennemie implacable de Arès, le dieu des combats. Dans la célèbre bataille des dieux du 21e chant de
l'Iliade, elle écrase Arès.

Athéna est une « déesse mâle »: C'est parce que la guerre est une activité masculine qu'elle y participe. Eschyle,
(Les Euménides) lui fait dire: « En toutes choses mon corps penche vers le mâle à l'exception du mariage ».
L'Hymne Homérique à Aphrodite précise que la déesse de l'amour n'a aucun pouvoir sur Athéna. Homère et
Hésiode l'appellent Pallas «la fille» et à Athènes elle est «la Vierge» (Parthenos). Mais elle n'évite pas les
hommes, contrairement à une autre déesse vierge, Artémis. Elle se lie d'amitié et protège Ulysse, qu'elle admire.

La « métis » l'intelligence pratique, est son attribut le plus caractéristique. Elle est la « polytechnicienne »,
l'instructrice des artisans. C'est d'elle que le forgeron apprend à faire le soc de charrue, le potier l'invoque: «
Viens chez nous, Athéna, tiens ta main au-dessus de notre four ». Elle patronne les métiers féminins, le filage et
le tissage. Elle dompte les chevaux et a inventé le mars équestre. Elle montre comment il faut construire un
bateau et aide le pilote. Athéna révèle le caractère « sacré » (ou l'origine « divine ») des métiers qui impliquent
l'intelligence, l'habileté, la maîtrise de soi. C'est pourquoi, la mythologie étant une chose vivante, elle deviendra,
à l'époque des philosophes (Héraclite, Platon, Aristote, etc...) le symbole de la science et de l'intelligence. A ce
titre, elle possède une part des attributs de Ptah.

Le Laurier et l'Olivier sont tous deux des « récompenses ». On tresse des couronnes avec eux pour ceindre le
front des « gagnants ». En Grèce, on récompensait les gagnants des jeux Olympiques avec une couronne
d'olivier. A Rome, une couronne de laurier signalait les généraux vainqueurs à l'admiration. Le Maître Secret,
distingué » parmi les maîtres, trouvera-t-il, dans la forêt des symboles dans laquelle il est plongé, les «
« recettes » qui lui permettront d'accomplir sa mission ?

Pour cela, il lui faut construire une cohérence qui réunisse les signes épars offerts à sa vue et à sa réflexion,
observer les rapprochements et se servir de toutes ses observations pour alimenter une réflexion axée
essentiellement sur l'effort. Tout l'y invite, ZIZA, la clef d'ivoire, le caractère sacerdotal de sa démarche.

14
Mais réfléchir sur ce thème conduit immédiatement, sans aucun détour, à la question essentielle de la liberté.
Réfléchir sur l'idée de récompense, c'est réfléchir sur l'idée du mérite et du choix et par conséquent, poser le
problème du déterminisme.
Déterminisme ? libre arbitre ? tarte à la crème que le Maître Secret mangera jusqu'à la nausée sans obtenir LA
réponse. Pourtant, il sera plus avancé : il découvrira les vertus de la contradiction, il la percevra comme la
coquetterie de la cohérence, une subtilité de l'harmonie.

Voyons en effet comment cette question a été vécue. L'histoire nous apprend que les Babyloniens croyaient
fermement que leur destinée était fixée à la naissance par l'influence des astres. Pourtant, et cela est paradoxal et
contradictoire, ils n'étaient pas fatalistes. Au contraire, on les voit entreprenants et pleins d'initiative, avec des
dons évidents d'originalité. Le rôle joué dans la tragédie grecque par le Destin, auquel on ne peut échapper,
n'empêche pas les batailles et les conflits d'être du même ordre que ceux des drames modernes. Les stoïciens,
déterministes, devraient suivre la voie du devoir et mener une vie morale. Les Epicuriens, partisans du libre
arbitre, professaient le même idéal. Dans l'histoire du Christianisme, nous pouvons citer des noms de chaque
côté : Saint Paul, Saint Augustin, Luther et Calvin croyaient en la prédestination. Agir leur aurait semblé
déroger à l'omniscience et à l'omniportance de Dieu. Ont-ils été moins actifs et entreprenants que Saint Thomas
d'Aquin et tous les théologiens qui professaient le libre arbitre ?

Spinoza, Leibniz, Hume, John Stuart Mill, déterministes convaincus ont-ils mené une vie plus étriquée et ont-ils
moins osé que les autres ?

Cela est très étrange. Voici une question dont la réponse contient les sujets les plus importants et les plus vitaux
et qui, on pourrait le supposer, doit affecter profondément l'homme tout entier, et cependant nous ne pouvons
pas déceler une différence dans sa vie ou dans sa conduite selon qu'il adopte une réponse ou la réponse
contraire.

Kant proposa une solution au grand dilemme en disant que la raison pure conduisait à une croyance dans un
déterminisme complet, tandis que la raison pratique conduisait à une croyance aussi convaincue dans le libre
arbitre. Ces deux espèces de raison pourraient être comparées à ce que nous nommons l'intellect et le sentiment
et on sait que tous deux jouent un rôle inéluctable dans le choix de nos croyances.

Ces deux formes de vérités peuvent être réconciliées au moyen d'une réflexion introspective nourrie, stimulée et
orientée par une approche des symboles.

Il faut, pour en tirer profit, ne pas les considérer comme des boites contenant des vérités toutes faites « déjà-
dites », mais comme des rappels d'archétypes fondamentaux d'une mythologie toujours vivante et mouvante.

IX - L'ÉTOILE FLAMBOYANTE EST D'OR

Dans le tableau du Maître Secret, l'étoile flamboyante est d'or. Elle est associée à la lumière et indique que la
finalité de l'œuvre, au sens alchimique du terme est le Pantalpha. Le sens de l'Étoile est connue par le Maître
Secret. Il a été approfondi dans la perspective du symbolisme compagnonnique. Il sait le construire avec
l'équerre et le compas. Mais dans le «Saint des Saints» un nouveau «strate» de l'Étoile se révèle : sa relation
avec l'ennéade. Nous l'avons vu plus haut, le 5 est le centre de la première ennéade ; partie de quatre chiffres 1,
2, 3, 4. Le 5 est suivi de quatre chiffres et cette construction toute simple permet de commencer l'étude des
propriétés particulières des ennéades et de l'ennéade des ennéades qui correspond au nombre 81.

L'Or évoque le Soleil et est en relation avec Apollon dans la tradition Grecque.

Si le Zaïn, selon la Guématria des polygones (voir plus haut) correspond à l'ennéagone, comme septième
polygone régulier inscrit dans le cercle. L'Étoile flamboyante, le pentagone, troisième polygone après le triangle
et le carré, correspond à la troisième lettre de l'alphabet hébreu : le Guimel.

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Or, si le hiéroglyphe originel du Zaïn est la flèche, le javelot, le sexe masculin, celui du Guimel est le chameau.
Le chameau étant le vaisseau du désert, le seul et unique moyen de transport qui, autrefois, permettait de
traverser un désert (le chameau est endurant et stocke de l'eau en lui-même). Il symbolise le voyage et le moyen
de parvenir à destination. Il nous renvoie au merveilleux message d'Abraham.

Abraham était le fils d'un riche commerçant de Ur. Il devait suivre les traces de son père et reprendre son
commerce d'idoles. Alors que sa voie était toute tracée, il entendit en lui une voix qui lui dit: « Tout cela ne vaut
rien. Il y a autre chose. Pars et cherche ».

Il détruisit les idoles, se mit tout le monde à dos et fut accusé, comme les jeunes contestataires de tous les temps
de « cracher dans la soupe ».

L'histoire d'Abraham raconte l'émergence d'un niveau de conscience supérieur. Les «idoles» symbolisent les
préjugés, toutes ces misérables petites certitudes étriquées qui investissent l'âme de ceux qui ignorent
l'introspection et le symbolisme et qui leur soufflent des jugements tranchés sur tout.

Abraham a changé de vie, est monté sur un « Gamel » (le chameau), et s'en est allé dans le désert.

Toute émergence d'un niveau de conscience annonce un nouveau départ.

Tel est le sens, à ce niveau du pentagone qui est la lettre G et qui ne la contient plus.

X - DE L'ÉQUERRE AU COMPAS Le quaternaire Pythagoricien.

Comme nous l'avons vu plus haut, le symbolisme du Maître Secret se réfère aux nombres Pythagoriciens.
Aussi, il est normal de conclure en présentant l'idée maîtresse de la pensée Pythagoricienne.

Au contraire de Platon dont la pensée est trinitaire, chez Pythagore, c'est la quaternité (la Tetraktys) qui sous-
tend sa vision des choses. Il a été dit de la Tetraktys « qu'elle a les racines de la nature éternelle ». On avait
aussi, dans l'étude Pythagoricienne, l'idée que l'âme n'était pas un triangle mais un carré. L'origine de ces idées
se trouve on ne sait où dans l'ombre de la préhistoire de l'esprit hellénique. La quaternité est en effet un
archétype pour ainsi dire universel. Elle est la condition logique de tout «jugement de totalité». Pour établir un
tel jugement, il faut lui donner un quadruple aspect. Par exemple, pour désigner l'ensemble de l'horizon, on
nomme les points cardinaux. C'est pourquoi nous avons quatre éléments, quatre qualités premières, quatre
couleurs, quatre voies du développement spirituel dans le bouddhisme, quatre castes dans l'Inde, etc... C'est
aussi pourquoi il y a quatre aspects psychologiques de l'orientation psychique au-delà desquels il n'est plus rien
de fondamental à exprimer. Il nous faut, pour nous orienter :

1 - constater, voir.

2 - définir ce que l'on voit. (nommer).

3 - juger (si cela nous convient ou non).

4 - savoir d'où cela vient et où cela va.

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On trouve, chez Schopenhauer, la preuve que le principe de raison suffisante a une quadruple racine. Et tout
cela parce que ce quadruple aspect représente le minimum nécessaire pour qu'un jugement soit complet. La
totalité idéale est le rond, le cercle, mais sa division naturelle minimale est le «quatre».

L'idée d'une quaternité des principes divins fut combattue avec une extrême violence par les Pères, notamment
lorsque l'on tenta d'adjoindre l'« essence » de Dieu en tant que quatrième aux trois personnes. Cette résistance à
la quaternité est étrange puisque le symbole fondamental du Christianisme, le Croix, est indubitablement une
quaternité.

Le quatrième pilier (invisible) est suggéré par la disposition du ternaire dans trois coins d'un carré. Depuis le
Timée, le quatrième signifie « réalisation » et par conséquent passage en un état essentiellement différent de la
matérialité du monde. C'est que la matière représente ce qui est opposé à l'esprit. C'est dans ce sens que le «
passage de l'équerre au compas » s'éclaire.

Dans la scène des Cabires, Faust reprend cette question :

« Nous en avons emmené trois


« Le quatrième n'a pas voulu venir ;
« Il a dit qu'il était celui-là même
« Qui pensait pour eux tous.

Les Cabires sont les forces formatrices secrètes, les lutins qui oeuvrent sous terre, c'est-à-dire en dessous du
seuil de la conscience, pour nous procurer des « inspirations » heureuses.

Lorsque Goethe a dit que le quatrième pilier est celui qui pense pour tous les autres, il est bien possible qu'il ait
fait allusion à sa propre pensée.

Si nous reprenons la série des nombres quadrangulaires (voir plus haut) nous constatons que 81 (9 x 9) est le
neuvième nombre de cette série (1, 4, 9, 16, 25, 26, 49, 64, 81), alors qu'il ne correspond à aucun nombre
triangulaire.

Le passage de l'équerre au compas fait apparaître le quatrième pilier...

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