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APPROCHE PRATIQUE

DE LA SIMULATION
D'INSTALLATIONS
HYDRAULIQUES

PAR Mme N. LlLES *,


Mlle A. MARGNAC * * ET
J. RABAUD ***

la recherche de Jois d'asservissement;


1. - Introduction l'aj ustement du dimensionnement d'une partie
de l'installation.
La simulation d'aménagements hydrauliques et D'autre part, une constatation souvent rebattue
son cas particulier traitant d'installations hydro- porte sur le fait que la nature n'a pas voulu ~lOrma­
électriques ont fait l'objet de multiples études et liser les chutes. En général, chacune est ulllque et
sont encore le but de nombreux travaux. Nous ne son aménagement est, lui aussi, unique. Il est donc
voulons pas reprendre encore ce que d'autres ont vain de vouloir trouver un modèle qui pourrait être
souvent et brillamment développé. o'énéralisé à tous les cas. Nous avons préféré un sys-
A la plupart de ces communications, on peut faire tème d'éléments simples sufIisamment généraux qui,
le reproche d'être trop hermétiques et trop savan- raboutés de façon adéquate, permettent de recons-
tes; l'exploitant en déduit trop souvent qu'elles lui tituer toutes les installations.
sont inabordables. Pour 's'opposer à cette tendance Les travaux qui ont servi de base à cet article
regrettable, nous avons voulu faciliter la liaison visent à résoudre des problèmes qui nécessitent une
entre le chercheur et l'utilisateur en définissant simulation d'ensemble; en particulier, on néglige les
mieux les démarches et les rôles respectifs de cha- phénomènes locaux ou transitoires sans grande
cun. influence sur les autres éléments. Notre propos est
Il est bien évident que plusieurs problèmes d'abord de mieux définir le processus de la formu-
d'exploitation ou de conception peuvent voir leur lation du problème. On décrira ensuite les moyens
résolution faciEtée et accélérée par l'utilisation d'un dont nous disposons et les hypothèses dans lesquel-
modèle. Ce sont par exemple : les nous avons pour le moment résolu les problè-
l'étude du comportement de l'installation sous mes. Avant deux exemples pratiques, on exposera
diverses contraintes (déclenchements, crues, ...); enfin comment choisir le moyen utilisé et comment
l'étude du comportement en téléréglage; nous avons normalisé la préparation du travail.
la recherche de lois de manœuvre optimales;

Electricité de France, Direction des Etudes et Hecherches,


Service EHe.'\., Groupe simulation. 2. - Comment poser le problème
Electricité de France, Direction des Etudes et Hecherches,
Service EHNUTH, Laboratoire National d'Hydraulique. 2.1. Articulation.
*' * E!ectricité de France, Direction de la Production et du
Transport, Service de la Production hydraulique, Division Fonctionnellement, trois personnes interviennent
matériel. dans la simulation d'une installation hydraulique:
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Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1968021


Mme N. LlLE5, Mlle A. MARGNAC et J. RABAUD

l'exploitant, l'hydraulicien et le calculateur. Il 2.3. Décomposition et taille des problèmes.


importe de bien les différencier pour mieux appré-
hender le rôle et ;le travail de chacun. Un aménagement hydraulique peut toujours être
L'exploitant définit le problème et fournit les ren- subdivisé en un certain nombre d'éléments simples
seignements nécessaires à sa résolution. Il doit (un canal de section constante et sans discontinuité
donc: - une cheminée d'équilibre...). Cette décomposition
est intéressante car elle permet de sérier les hypo-
présenter l'étude demandée; thèses de calcul, les équations et les données néces-
rassembler un schéma global de l'installation et saires. D'autre part, on peut espérer pouvoir recons-
les plans donnant ,les cotes, dimensions ou coef- tituer n'importe quelle installation en juxtaposant
ficients; des sous-programmes. A la limite, on peut compter
effectuer éventuellement un essai préalable bien avoir un jour sufIisanunent de schémas modulai-
défini pour accélérer l'approche de la représen- res dans lesquels les caractéristiques physiques
tativité du modèle. seront afIichées sous forme de données; chacun de
ces schémas représentera un élément simple; la
L'hydraulicien met en équations le problème. Il mise bout à bout dans un ordre donné des program-
doit d'autant plus envisager les différents cas de mes représentatifs de ces schémas permettra de
figures possibles que 1a simulation ne se fait pas figurer toutes les installations classiques.
sur un modèle physique. Son rôle de charnière est A la restriction due à l'écriture ou à la résolu-
essentiel car il définit à l'exploitant un ensemble tion des équations s'en ajoute alors éventuellement
programmable cohérent. une seconde, due à la capacité de la calculatrice.
L'idée directrice qui permet de déterminer quel- On peut aussi parler de taille du problème, propor-
les données sont nécessaires est que celles-ci doi- tionnelle en première approximation au nombre
vent permettre de reproduire les régimes penna- d'éléments simples introduits.
nents de l'installation. A titre d'exemple, quand
l'écoulement dans un élément peut être libre ou en
charge, il faut savoir à quels débits correspondent
ces régimes.
3. - Les moyens
Le rassemblement des données et leur critique est
une partie très importante de la mise en œuvre
du modèle mathématique car une erreur peut ne
3.1. Calcul numérique.
pas empêcher le programme de fonctionner, en don-
nant des résultats qui peuvent sembler bons. Au :3.1.1. PIUNCIPES.
stade du fonctionnement, seule une erreur assez
grossière est décelable et il n'est pas toujours facile, Pour constituer un modèle mathématique capa-
non plus, d'en trouver l'origine. ble de résoudre numériquement le problème posé,
il faut tout d'abord représenter théoriquement le
Le calculateur enfin, choisit la méthode de réso- phénomène, choisir ensuite une méthode d'intégra-
lution et met en œuvre l'instrument de calcul. Il tion qui lui soit adaptée et enfin connaître les
doit indiquer les limites imposées par la machine ou valeurs numériques initiales des différentes varia-
la programmation. Ces restrictions peuvent être bles utilisées.
dues au type ou à la taille de la calculatrice; elles
peuvent aussi être dues à l'ignorance d'une méthode Représentation théorique.
a)
de résolution adéquate.
Lorsqu'un réseau comprend un ensemble conl-
plexe de canaux, galeries, cheminées d'équilibre,
2.2. Hypothèses de calcul. vannes ..., les parties les plus importantes sont les
canaux; les autres systèmes n'en constituent que
Toutes les hypothèses que l'on sait mettre en les conditions aux limites. Sur chaque branche du
équations -- équations que l'on sait, par ailleurs, réseau, le mouvement de l'eau est régi par les équa-
résoudre sur la calculatrice - sont permises. Une tions de Barré de Saint-Venant.
limite des procédés est donc due à la connaissance
physique du phénomène et aussi à la connaissance Analyse - Méthodes d'intégration numériques.
h)
d'un moyen mathématique de résolution. Le plan d'intégration est le plan (x, [), x étant
Pratiquement, la difIiculté n'est pas là. Elle se l'abscisse curviligne le long du canal et t le temps.
trouve plutât dans l'évaluation des phénomènes qui On sait que les pentes des caractéristiques dans le
influencent réellement l'étude proposée. On sait plan (x, [), sont données par les formules:
représenter des écoulements en rivière (ce qui
prouve la finesse du procédé de calcul), mais on a
c = U -+- (gS-
déjà obtenu des résultats sufIisamment précis en E - Y L
négligeant les intumescences sur des canaux dont
l'importance relative dans l'installation était faible. oil U représente la vitesse moyenne dans la sec-
Pour préciser ce point, on a pu, lors d'une simula- tion;
tion d'un ensemble comprenant deux retenues, un S la section mouillée;
apport intermédiaire, trois galeries et deux chemi- L la largeur au miroir.
nées d'équilibre, négliger les pertes de charge dans
la conduite forcée. La précision relative par rap- Par un point intérieur au champ d'intégration, il
port aux valeurs mesurées est néanmoins meilleure passe deux caractéristiques. Aux limites, on doit
que 5 % pour la représentation d'un déclenchement. s'imposer une, deux ou zéro conditions selon que
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LA HOUILLE BLANCHE/N° 4-1968

l'écoulement est fluvial ou torrentiel. Le tableau données géométriques et hydrauliques;


ci-dessous rappelle les difIérents cas possibles: données initiales: lignes d'eaux et débits.
Après s'être assuré des données, il est obligatoire
Écoulement Fluvial Torrentiel
Flow Streaminq f/ow Shooting fiai<' d'établir un organigramme qui sera la représen-
Amont
Upstream
Aval
Downstream
Amont Aval tation rigoureuse et détaillée des difIérentes phases
oawnSjJ~
Upstream
c+ du calcul.
Caractéristiques
Characteristlcs

Conditions à imposer
Conditions required
~ 1
11 L 1
tl
li

2 0
C, b) Les sous-programmes.
1. Les sous-programmes de résolution du point
courant dans les canaux sont utilisés très souvent.
Nous avons donc écrit un certain nombre de pro-
On utilise un maillage fixe dans le plan (.Y, i) et
grammes « standard» qui résolvent de façon expli-
on cherche les courbes caractéristiques passant par
cite ou implicite l'écoulement dans les canaux.
les dif1'érents nœuds du maillage. En ces points, on
se propose de calculer de proche en proche en par- 2. En ce qui concerne les conditions aux limi-
tant des conditions initiales les valeurs des fonc- tes, il n'existe pas de programme « standard» car
tions inconnues. Le point p';,j nœud du réseau a ces conditions sont difl'érentes d'une étude à l'autre.
pour coordonnées : Mais dès qu'elles peuvent se formuler mathéma-
tiquement, il est facile de les transcrire pour le
calcul numérique et d'obtenir ainsi des sous-pro-
x= i .6.;1' grammes qui, ajoutés à ceux calculant les points
y=jM courants des difi'érents canaux, permettront la réso-
lution complète du réseau.
Les sous-programmes étant établis, les données
L'intégration du système se fait par la méthode définies et vérifiées, le programme peut alors être
des difl'érences finies. Il existe essentiellement deux assemblé.
types de méthodes de résolution: ce sont les métho- A ce stade, toute une série de contrôles s'efi'ectue :
des explicites et les méthodes implicites (*). contrôle de perforation, contrôle d'écriture, contrôle
On peut les schématiser de la façon suivante: d'assemblage (les erreurs d'assemblage sont limitées
si l'on écrit un organigramme).
~es dérivées en x
Tous ces contrôles sont diagnostiqués par la
Methodes
Method
Explicites
Exp/là!
sont prises à l'étage Implicites
/mp/lât
machine et les causes d'erreurs peuvent se retrou-
x - derivatives
taken at stone ver facilement. Ce sont des contrôles « techniques »

--
points calculés
pt calculé co/culoled points p' de la mise au point du modèle mathématique.
Schémas
Scheme
pain!ill
calcu/ated P t + 6 t

sol. con:nue t
et
and
J connue 1
t+6t
Lorsque le modèle mathématique est mis au point
« techniquement», il faut de plus le mettre au point
known solution
- known 50 utlon
t
« physiquement », c'est-à-dire l'étalonner.
CoeHicient de pondération
Conditions de 8 des ·dérivées en x entre L'étalonnage se fait en comparant les grandeurs
stabilité 6t<~ t et t + 6t : B > 0,5
StaMity Max[c<1 hydrauliques calculées à celles mesurées si elles
condition Weiqh!ing coefficient B for
,.\'- deriva/ives be/ween existent. Cet étalonnage peut entraîner par exem-
!and t+LJ!: B>0,5 ple une modification du coefficient de frottement,
qui entraînera elle-même de nouvelles vérifications.
Le choix de la méthode à utiliser dépend unique-
ment du phénomène à étudier; si ce phénomène est c) Sorties.
long (phénomènes de crues) on prendra une mé- On peut obtenir des résultats sous difi'érentes for-
thode implicite qui n'est pas astreinte à un critère mes, la façon la plus pratique est de faire tracer
de stabilité limitant le pas. S'il s'agit d'étudier des des courbes.
phénomènes beaucoup plus courts, on préférera On peu t également sortir des tableaux de chifi'res
alors utiliser une méthode explicite. qui demandent un dépouillement plus long mais
donnent des résultats plus précis.
c)Conditions initiales.
Les conditions initiales à connaître sont les lignes d) flccès aux calculatrices. Puissance. Capacité.
d'eau et les débits correspondants, sur tout le réseau. Nous avons accès à deux calculatrices: la
CAB 500 et la cnc 6 600.
3.1.2. MISE EN ŒUVHE DU ~IODl';LE MATHl~MATIQUE. On peut les comparer dans le tableau placé à
la page suivante.
L'analyse numérique étanl achevée, il s'agit d'éla- On utilise en général la CAB 500 au moment de
borer le modèle mathématique qui fournira les la mise au point d'un programme, car grâce à son
résultats recherchés. accès direct on peut suivre pas à pas la marche des
a) Entrées. calculs et intervenir à tout moment.
Mais sa capacité est limitée et tous les problèmes
Ce modèle a besoin, pour pouvoir fonctionner, de
données de deux types: ne peuvent pas se traiter en CAB 500.
La gestion d'une calculatrice comme CDC 6 600
ne permet plus un accès direct et la mise au point
C*) Communication S.H.F., Grenoble, juin ]\JG7: «Quel- d'un programme est plus longue, car il faut atten-
ques applications de modèles mathématiques à l'étude des
éeoulements non permanents dans un réseau ramifié de dre les résultats pour pouvoir corriger ou modi-
rivières ou canaux. » fier un programme.
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Mme N. LILE5, Mlle A. MARGNAC et J. RABAUD

traitements sur calculateur analogique; par exem-


CALCULATHICES CAB 500 cne 6600 ple, il faut introduire des facteurs d'échelle dans
les équations physiques. Ces opérations se font
automatiquement sur calculateur digital par l'uti-
l..'angage . PAF FüRTHAN lisation
• du programme APACHE (Analoo't:> Proo'ram-
b
mlIlg And Checking). Les données nécessaires pour
Capacité de mémoire en ce programme numérique se décomposent en trois
mots (') . 1G 384 131 072 parties:
Temps nécessaire à l'écri- énumération de tous les paramètres et de leurs
ture ou lecture d'un mot. 10 ms 1 [Ls valeurs;
Entrées: énumération des variables physiques, de leurs
Clavier . X X valeurs maximales et éventueHement des valeurs
Lecteur de carte . X initiales;
Lecteur de bande . X X
Ban des magnétiques . écriture des équations physiques.
X

Sorties: Les sorties du programme donnent pour chaque


Machine à écrire . X X
équation physique, « l'équation machine» corres-
Imprimante . X pondante, c'est-à-dire l'échelle propre à chaque va-
Perforateur carte . X riable, les potentiomètres à introduire dans le cal-
Perforateur bande . X X culateur avec leurs valeurs, les valeurs en volts des
Films (tracés de courbes) .. X conditions initiales à imposer et les tensions de sor-
Dérouleur bande . X tie de chacun des amplificateurs correspondant aux
valeurs choisies comme conditions initiales. Ceci
(') On appelle mots, la quantité d'informations
permet le test statique du montage.
que ,la mémoire peut enregistrer (écriture) ou four-
nil' (lectul'e) en une opération. 3.2.2. MISE EN ŒUVRE.

a) Câblage.
Ensuite, il faut concrétiser le modèle mathéma-
3.2. Calcul analogique. tique sur un panneau de câblage. La méthode rete-
nue a été de faire un câblage complet en prévoyant
:3.2.1. PRINCIPES. différents blocs fonctions des portions élémentai-
L'étude des problèmes envisagés peut é"alement res des systèmes physiques avec la possibilité de
. t:> les relier entre eux par un certain nombre de com-
se f aIre sur calculateur analogique. Le but poursuivi
jusqu'alors a été de trouver un modèle général, mutations. Enfin, pour terminer la phase de prépa-
capable d'englober la plupart des cas pratiques sus- ration, on réalise l'affichage des potentiomètres au
ceptibles d'être rencontrés et aussi compatibles avec moyen d'un ruban perforé qui sert également au
les possibilités du calculateur. Un effort a été fait test statique avec adressage des divers éléments
pour essayer d'automatiser le traitement de ces pro- (amplificateurs, multiplieurs, ...).
blèmes. Ceci afin de pouvoir réduire les temps de b) Exploitation.
préparation et de mise au point de chacune des étu-
On est alors en mesure de passer à la phase
des, au bénéfice du temps d'exploitation.
d'exploitation du modèle analogique qui est indé-
a) il1 odèle. pendante de l'automatisation du processus et ne
Pour cela on a choisi de prendre en compte un le restreint pas. L'exploitation est simple: on a
modèle mathématique général représentatif d'ins- accès au calculateur à tout moment pour changer
tallations possédant une retenue, un certain nombre tous les paramètres désirés. Le calcul se fait conti-
de galeries (de 1 à 3), des cheminées d'équilibre à nuement en fonction du temps.
étranglement, épanouissement et déversoirs (égale- Les résultats sont enregistrés simultanément sur
ment un maximum de 3 cheminées) ou bien une des axes XY. Ils se présentent sous forme de cour-
cheminée difl'érentielle. Quand une installation est bes généralement en fonction du temps, mais peu-
susceptible d'être représentée par tout ou partie de vent également être en coordonnées difIérentes, par
la formulation du modèle mathématique général, exemple: déb~t-hauteurd"ealI dans la cheminée. (dia-
sous réserve que soient précisées les caractéristi- gramme de Bouvard et Molbert). Les courbes sont
ques géométriques de l'ouvrage, la loi d'ouverture tracées sur papier millimétré de format 25 X 60 cm.
des turbines, et les coe1Jicients de perte de charge, Une possibilité intéressante du calculateur analo-
on va pouvoir faire subir aux équations retenues gique qu'il faut signaler, consiste à simuler les phé-
une suite de transformations rapides jusqu'à la nomènes en temps accéléré. Dans le cas des ouvra-
phase d'exploitation sur le calculateur. ges comportant des cheminées d'équilibre classi-
ques, on a été amené à diviser le temps réel par un
b) Préparation. coefficient 20. On a alors un gain de temps intéres-
Le principe de la représentation d'un système sant sur l'exploitation.
physique sur calculateur analogique est de rempla- c) Hypothèses et taille.
cer les variables physiques par des tensions électri-
ques. Ces tensions électriques sont limitées à des Le choix du modèle général qu'il est possible de
variations comprises entre +
100 et -100 V. Aussi représenter actuellement sur le calculateur analogi-
que, répond aux critères suivants:
faut-il faire subir aux équations physiques une suite
d'opérations préliminaires nécessaires pour leurs - Le système d'équation est un système difIéren-
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LA HOUILLE BLANCHE/N° 4-1968

tiel en fonction du temps. Le représentation d'ou- Si le problème est classique, ce qui signifie que
vrages possédant un canal formulé par des équations l'installation résulte de l'assemblage d'éléments con-
aux dérivées partielles n'a pas été envisagée en ana- nus, traités avec les hypothèses courantes, le choix
logique. Dans ee cas, on ne tient compte que des entre les moyens sera basé sur l'existenee de pro-
pertes de charge statiques dans le canal et on admet grammes déjà établis pour l'une ou l'autre des
qu'il se remplit instantanément. On néglige donc le machines analogique ou numérique et sur la com-
temps de remplissage et de vidange, les pertes de modité des entrées et sorties par rapport au pro-
charge dynamiques, les intumescences. On admet blème posé.
encore que le canal est parcouru par un débit uni- Actuellement, et en se basant sur notre expé-
forme et que sa section mouillée est constante. Les rience, nous choisissons de simuler par le calcul
galeries élémentaires sont supposées en charge; on analogique les installations en charge, relevant des
écrit les équations dans les hypothèses de Bernoulli hypothèses admises dans nos sous-programmes-
en mouvement non permanent. On suppose les types, et qui ne nécessitent pas une capacité de
galeries parfaitement rigides, ce qui conduit à matériel anormale. Au contraire, tous les problè-
admettre que les perturbations se traduisent par mes faisant intervenir des canaux seront simulés
des mouvements en masse de l'eau. On assimile l'en- en ealcul numérique. Pour les autres cas, on résout
semble des conduites à une seule conduite parfaite- ce problème de choix dans chaque cas particulier,
ment rigide dans laquelle on néglige les pertes de en n'omettant pas de faire intervenir l'accès à la
charge. On symbolise l'ouverture de la turbine en calculatrice et la taille du problème. Une étude
ne la corrigeant que par la hauteur de chute. On nécessitant un accès aisé sera plutôt traitée sur cal-
considère que le bassin de compensation est à cote culatrice analogique; la capacité des grosses calcu-
constante. latrices numériques étant pratiquement illimitée,
- Le nombre maximal de galeries et de chemi- celles-ci seront de préférence mises en œuvre pour
nées choisi correspond à une consommation raison- des problèmes de très grosses tailles.
nable de matériel qui permet d'avoir un coût d'étude
également raisonnable, mais il ne faut pas consi- 4.2. Un essai d'automatisation du processus.
dérer que c'est une limite aux possibilités offertes
En se fondant sur l'expérience acquise à l'E.D.F.
par le calculateur. On peut simplement remarquer
grâce à la collaboration entre la Direction des Etu-
que jusqu'alors les demandes de représentation pou-
des et Hecherches et le Service de la Production
vaient amplement être satisfaites par l'ensemble du
Hydraulique à ce sujet, on a préparé un système
matériel que nous utilisons (PACE 2:11, H).
de fiches intitulé « Simulation d'Installations
Hydrauliques sur Calculatrices Analogique et Numé-
3.3. Avantages des modèles mathématiques. rique ».
Cette brochure s'inspire des idées exposées ci-
Nous avons ainsi constitué un modèle mathéma- avant. Son but est de normaliser la présentation des
tique destiné soit au calcul analogique, soit au calcul problèmes classiques.
numérique. On peut se demander quelle est la vali- Pour ce faire, on expose sur des fiches séparées:
dité de cet outil et, en particulier, quels avantages
ou inconvénients il présente par rapport à un comment diviser une installation en éléments
modèle physique. simples;
comment eflectuer et présenter un essai préa-
L'inconvénient majeur des modèles mathémati-
lable;
ques est qu'ils ne peuvent représenter que des phé-
nomènes que l'on sait formuler. ce que doit contenir le dossier d'étude;
et, dans le cas des éléments simples pour les-
Les avantages en sont: quels existent des sous-programmes (retenue -
- d'être plus maniable et de supporter un certain canal - galerie - cheminée d'équilibre - conduite
nombre de modifications éventuelles sans trop de forcée - turbine) :
difficulté, alors que le modèle physique corres- les notations et hypothèses retenues,
pondant devrait être partiellement reconstruit; les équations utilisées,
de pouvoir traiter un réseau hydraulique impor- les renseignements nécessaires.
tant, alors que le modèle réduit serait plus Bien que ces fiches soient loin d'être complètes,
limité; qu'elles ne permettent pas de traiter n'importe
de ne pas poser de problème de similitude ni quelle installation et que les hypothèses soient gros-
d'effet d'échelle, alors que sur un modèle physi- sières, l'expérience prouve que leur utilisation per-
que l'effet de similitude peut entraîner des chan- met de clarifier l'exposé d'un problème et même de
gements dans la nature des phénomènes étudiés. servir de base pour une étude complexe.

4. - Mise en œuvre s. - Exemples

4.1. Choix entre les moyens. 5.1. Chavaroche.

Le choix entre les moyens est parfois un problèmc L'ouvrage d'amenée comprend un canal à ciel
délicat. On ne peut pas indiquer une règle qui résou- ouvert suivi d'une galerie en charge avec cheminée
drait simplement l'alternative. d'équilibre et reniflard de forte section.
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Mme N. LlLES, Mile A. MARGNAC et J. RABAUD

5.1.1. SCHÉMA DE L'INSTALLATION. Conduite et turbine:

Qlt) = M(tl \; ·'?-"_Tz-=.!-.L


Iv1 loi d'ouverture en fonction du temps;
Zr niveau à la sortie de la turbine;
Il hauteur de chute nominale.

5.1.3. ETUDE.
Il s'agissait de déterminer les caractéristiques
d'un servomécanisme de conduite permettant de
réaliser l'égalité débit turbiné - débit entrant.
La représentativité du modèle a été approchée
sur modèle analogique (en ne tenant pas compte
du canal) puis vérifiée sur modèle mathématique,
grâce à des mesures in situ lors d'échelons de débit
turbine.

5.1.2. EQUATIONS UTILISÉES.

Canal:
Equation dynamique:
Échelon - Sfep

0 60'

Héponse du niveau de la cheminée à une variation de débit


turbine (installation en boucle ouverte).
Equation de continuité
Surye tank level response to Il chanye in turbine flow (open-
loop installation).
oQc
oL"
+ l '" 3JZ " = 0
ot
avec: Les coefIicients de la loi d'asservissement ont été
vc vitesse de l' eau ; tout d'abord estimés sur calculateur analogique
Qc débit; sans tenir compte du temps de propagation dans le
ZIl niveau de l'eau au point courant; canal, puis précisés sur le calculateur numérique.
L" longueur du canal; Loi d'asservissement:
llli largeur au miroir;
Ks coefIicient de Strickler; () = J.'.I.-} + 'l'11) (Z 11--- Z·) _k,_ Tp ······1
Rh rayon hydraulique. "

~ 1 + T,>/} t;ll
k -:--"='=1'-1) ZC._
avec:
Galerie:
1_
g
dQ!1;
dt
hfi + Q .Q
,ili ,. fi,
,f..!1.L
1 2
k = 200 T = 600 s

Q!/I=Q,.+ Q,;, Q!!,=Q Q"


~_~r_ = _Q,. dZ,.
dt 1"2 dt
avec: T, =900'~
= 600'~

'"\
••••••. :
Q!1, débi t dans un tronçon i de la galerie;
Q" débit dans le reniflard; T, =300"5 ~,--=
Qc débit dans la cheminée; \. ,..-.
Q débit turbiné; 017m;-:'/..:,' ••......o.:
.:.: ....
••\ _.-=-=-_. _
Z,. niveau dans le reniflard; 7m7s 1
'----'
Zc niveau dans la cheminée; o 10005
l Y, longueur du tronçon i; Héponse du nive'au à une variation de débit turbine (instal-
Dili diamètre du tronçon i; lation bouclée).
fi section du tronçon i; Level response ta a clwnye in tzzrbine flaw (closed 10a[J
F,., Fe, 1" c2 sections dans le reniflard et la cheminée; installation) .
À!Ji co:,fIicient de perte de charge dans le tronçon i.
290
LA HOUILLE BLANCHE/N° 4-1968

5.1.4. TEMPS DE pnÉPARATION ET DE CALCUL. 5.2.2. OilDINOGHAMl\Œ.

Rassemblement des données . 2 jours


Mise au point du programme . 15 jours
Exploitation sur calculatrice . 8 jours
4 h de temps machine

5.2. Pressy.

La caractéristique principale de l'aménagenieill


de Pressy est de posséder une cheminée d'équilibre
différentielle et à chambres d'expansion. L'ensemble
de l'ouvrage en charge a été simulé sur calculatrice
analogique.

5.2.1. SCHÉMA DE L'INSTALLATION.

~-,_O~)-> dZ e Ca - Ca,
d"t=--F,-
dz'c=~
----"-,-"-_)-> dt F'

=Oa
~ ~./,i--fl~~=ï.l.':05
~ Og=
1/'- - - - ~O~t==~

'ê)''''
,.;;",';:;

, Qaj=aj~1

Fi : sections Qui peuvent varier avec la cote


sections liable to vary with /eve/
Zf
~/ \= [~~> F,=5+40)1;5+IZ'e _616,4)2 ]

5.2.3. HI~SULTATS.

Ze m Simulation
630
1 Leve
Cote
ln
,n" la cheminée
5tae surge tank
{ - S,mulolk)n
_Essais
Tesls
1- 1- ---" __,, - -- 630

625 1----+----------++1---'- 625


620
\ ,,-- - - 6 2 0

\ '.,...-
615 -----615

610
1
0 1005 ts o 1005

1
3
Ot m /s Échelon5 de débits
1
22 m'/5 Fla" sleps
20 20

/
v
_ _ _ _ _ ._.. 10
10
i
!
o
o 1005 ts 0 1005

5.2.4. HElIIARQUES. la simulation sur calculatrice recoupe bien les


résultats d'essais.
Malgré les simplifications
Trois différences apparaissent:
retenue à niveau constant;
-- Les conditions initiales ne sont pas les mêmes
mouvements en masse dans la galerie;
pour les deux courbes. Ceci est dû au fait que nous
pas de perte de charge dans la conduite forcée; avons choisi le coefficient réel de pertes de charge
turbine orifice, en galerie, alors que les premiers essais étaient basés
291
Mme N. LlLE5, Mlle A. MARGNAC et J. RABAUD

sur un coefficient projeté (plus faible). La consé-


quence essentielle est que le niveau de la cheminée, 6. - Conclusion
partant de plus haut, monte plus haut lors du dé-
clenchement. Cet article avait seulement la prétention de mon-
- Dans le cas où le niveau dépasse le seuil du trer le processus que nous avons choisi et normalisé
déversoir supérieur, on n'a pas pu programmer une pour la simulation d'installations hydroélectriques.
loi en Q = Cl (Z(' - Z,,)'3/2 (le système était alors Nous voulons, pour terminer, insister sur le fait
instable). Ceci change la forme du sommet de la que la démarche retenue ne limite en rien les amé-
courbe. liorations et les extensions possibles. En effet, il
- Enfin, pour la prise de charge, on n'observe suffit, pour l'exploitant, de bien définir son instal-
pas, sur la simulation analogique, le décrochement lation et l'étude demandée; l'hydraulicien forme
observé sur la maquette. Ce décrochement est sim- alors les équations qui représentent le phénomène
plement dû au fait que le niveau dans le déversoir dans son contexte. Le programmeur enfin, et pour
passe au-dessous du changement de section; la sec- autant qu'une méthode de résolution adaptée au pro-
tion diminue et ceci accélère le mouvement du plan blème le lui permette, programme et met en œuvre
d'eau. Dans le cas de la simulation, on reste très la simulation. On pourrait, dans le cadre d'études
voisin de cette cote sans l'atteindre; le mouvement particulières, tenir compte par exemple des équa-
est alors très amorti. tions complètes des turbines (régimes transitoires),
des basculements de retenue ou des coups de bélier.
Il faut cependant avoir toujours à l'esprit le but de
5.2.5. TEMPS DE PRÉPARATION ET DE CALCUL. l'étude et se limiter aux phénomènes les plus
influents.
Hassemblement des données. . . . .. 1 jour Plusieurs études ont montré que le processus était
Mise en équation des points parti- au point et que la représentation analogique ou
culiers, confection de l'ordino- numérique permettait de bien analyser, et avec une
gramme. . . . 1 jour 1/2 très bonne précision, une installation hydraulique, si
complexe soit-elle. Une difficulté, nous semble-t-il,
Programmation (utilisation de réside dans l'établissement de la liaison qui permet-
sous-programmes et de schémas de trait à des personnes diversement spécialisées, de
câblage prêts à l'emploi) 1/2 jour collaborer efficacement. Nous souhaitons que notre
Mise au point et exploitation sur travail apporte un élément de réponse à ce pro-
calculatrice. . . . . 1 jour 1/2 blème.

Bois gravé du XV /e siècle.

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