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E.Bt!MT.c<)irrMp<mdMtde)'tMUtut:P<M)fM<'WCeM~.
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Fin d'une série de documents
en couteut
BIBLIOTHÈQUE
)<)i).A
TOME DEUX!ÈME
La Faculté des Lettres de Lyon a dedde, l'année dernière, de
modifierles conditionset la formede la publication seientiNque
qu'elle avait entreprise depuis <M3. Son ~iaatMtM, qui tio com-
posait de &sctca!es d'Mato!ro, de Mt~mt~M. do philosophie,
devtont une ~MtoM~tM analogue & celle que publie rËeotedes
Haates études, formée de volumes eoUeFement iadëpondants
les uns des autres. Le présent volume est le deuxième de cette
publication. Le premier, ~eM~ad~ et la jPoMfaKej~ntM~aHe
en FfaaeAe-C<MM~, par AI. E. BomMBMs, docteur ès-tettrea,
chargé des cours & la Faculté des Lettres de Lyon, vient de
paraître. Le troisième,La CAatMoade Roland, traduite en prose
archaïque et rythmée par M. L. Ct&tAT, professeur à la Faculté
des Lettres de Lyon, paraîtra très prochainement.
MBUOTH~E DE LA FACUMË DES MmES DE MON
TOMBtt
SCJ~CE ET PSYCHOLOGIE
~WEUtS SUMMt~tHS
t~ /< ~J
~~ÎNE DE BIRAN
PPm.)~ A\KK UKE tNtMM!CH(M<
hana
ALEXIS BERTRAND
ftefMMur do PMttMj~k t le Faculté de. LtttM!) de t.;m.
PARIS
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
28, ME BONAPARTE, 28
1887
FM.strn~ d'w.aap~ed<t~snuaeptt
m~nuseril
?*
INTRODUCTION
t. S{inem <)!mit t'AMt~te~. Maine de Biran, B n'en faut pat douter, tHMMt
:t i< n'y avait paa primitivement Mac apeM<:p«on immé-
diate do !a cause, queue Maguliëre tMasion aérait celle dn
lex
ces savants et de ces métaphysiciens qui supposent que
objets agissent sur noua pour produire nos sensations et nos
idées. Comment comprendre cette causalité en dépit d'une
méthode qui ne s'attache légitimement qu'au détenninianM
des faita et ne doit aspirer qu'à constater loura suceeaHena
constantes. Tout deviendraitAme, excepté t'ameeMe-memeoM
plutôt ce aurait « l'idéalisme et le scepticisme systématisés
fn aspirant à supplantor la psychologio, !a science devient
donc uno métaphysique et se nie eMe-memo. 8'* M n'est pas
Mtoina dangereux de s'tbordonner nos volitions à nos désirs
que de subordonnernotre sensibilité aux
objets désirs et son
étions appartiennent à cette région moyenne qui sépat~ t''
mouvementdans Fespaca de t'enortdans !e temps; ils forment
ce qu'on pourrait appeler les limites de Famé. 6* Cf serait
même lour accorderune sorte de participation a l'effort qui m'
leur appartient qu'indirectement au fond, quand on prétend
expliquer les sensations par des mouvements, « on n'expMquf
en effet, que certaines fonctions dépendantes des mouvements
extérieurs ou organiques par d'autres mouvements de ta
même espèce, sans toucher aux faits de sens intime qui
restent nécessairement hors de toute explication. » T* Ainsi
la théoriequi soutient que le cerveau secrète la pensée est une
métaphysique hasardeuse absolument hors des faits c'est
aux psychologues à rappelerles physiologistes métaphysiciens
au respect de la méthode expérimentaleet & crier à leur tour
des faits et des lois. plus de rêveries enfantées par l'imagina-
tion 8" La méthode analogique et inductive employée par les
Écossais est donc eUe-même radicalement défectueuse c'est
une hypothèse métaphysique qui a la prétention de passer
Écossais sont encore
pour une doctrine scientifique. Les
des idéologues leur système pourrait s'appeler un système
acetMiiit avec emhmMhmnela ~ye~of~~tM',fMh tes p!<tt ht~Msaso ex
pMencM enr la mesure dM semaMeM n'euuent modttê en rien d'eMenUet
les f~andee U~M de ecn q~Mme.
de facultés transformées et mi~tx vaut encore une aensatien
qu'âne faculté. 9" On déclare que la cause est Bourde dans le
monde dos faits scientifiques et on la force a répondre dans
le monde des faits psychologiques c'est une véritable vio-
lence. Admettez au moins, si voua voulez être conséquent,
qu'il y a Mn cerveau du monde pour produira et penser vos
lois et que « l'axiome éternol est aa aeoréttoa. Si l'on
demande au savant Qm'oat-ce qui produit la gravitation ?`'
il répond modestement Je l'ignore. Maia si on lui demande
Qa'est-ce qui produit la pensée? il répond audacieusement
Je le sais, c'est le cerveau. 10'* C'ost ainsi qu'une doMNoeon-
clusion s'impose ù tout esprit nonprévema « la psychologie
ne peut ni no doit, dans aucun cas, prendre des données dans
los sciences naturellos, ni se subordonner à o!to8, ou à leur
méthode d'observer, de classer,d'exposerles lois et de cher-
cher los causes elle a pour mission spéciate, en face de
ces envahissementsde la science, « de fixer les limites des
sciences naturelles et de les empêcher de s'égarer dans des
recherches obscures ou de vaines hypothèses explicatives.
La psychologie est vraiment la j9A<AM<~AMjM'MM!e.
ALEXtS BEBTUAttB.
(i803)
FIN
OBSERVATIONS
arn
LE SYSTÈME DU DOCTEUR CALL
(iaos)
ME8MECB8,
1
C'est la nature même qui a fait le partage de nos sensa-
tions extérieuresen cinq classes ou espèces, relatives à autant
d'instruments ou d'organes particuliers qui les reçoivent et
les transmettent et par là aussi, elle semble bien avoir effec-
tué et préparé à l'avance la sorte de décomposition ou d'ana-
lyse physiologique qu'on peut faire d'abord des modifications
spécifiques et vraiment distinctes de notre seiMiMMtéexté-
rieure. Cette sorte d'analyse, que j'ai déjà appelée représen-
tative on objective, s'applique toute en effet au corps qui est
objet externe, par rapport au sujet individuel et un qui sent
et perçoit; elle a aussi pour fondement unique une circons-
tance palpable, matérielle, qui n'exige pas le moindre retour
rénéchi sur les modificationsmêmes inhérentes au sujet sen-
tant, modificationsqui peuventd'ailleursêtre toutes différentes
ou opposées, quoique venant par le même organe ou ayant
le même siège, suivant la nature diverse des causes externes
ou internes qui les déterminent. Cette analyse a, en un mot,
même base et aussi même certitude et même clarté que toutes
tes représentations qui ont ponr objet immédiat et actuel
rétendue, le lieu. Aussi, pour le dire en passant, voyons-nous
le chef d'une institution célèbfo en Allemagne, et dont les
effets bienfaisants sont arrivés jusqu'à nous, Pestalozzi, com-
mencer le déve!oppementdes facultés d'intuition et de raison
de l'enfance, par l'analyse descriptive de l'objet le plus près
de nous et aussi le plus intéressant à connaître le corps
humain. C'est en apprenant à distinguer et à nommer toutes
ses parties extérieures et avant tout les organes séparés des
sensations, que Pestalozzi donne à ses jeunes élevés, les pre.
mières habitudes d'analyse et d'observation qui forment le
caractère éminent de sa méthode.
Il n'y a point de doute en effet que l'espace et le lien ne
soient comme les formes naturelles de nos représentations
primitives, et que pour concevoir distinctement une idée, une
modificationquelconque, nous n'ayons besoin de la revêtir de
l'une de ces formes sensibles, de la rapporter à quelque siège,
de la localiser enfin. C'est là ce qu'on appelle concevoir par
l'imagination, et c'est à cette sorte de conception, exclusive-
ment propre à un certain ordre d'idées, que l'on a du chercher
dans tous les temps à ramener tous les systèmes de notions
intellectuelles ou réBexives qui s'éloignent le plus de cette
sphère. Puisqu'en effet, a-t-on dû dire, la nature nous offre
une divisionprécise et tranchée de notre faculté extérieure de
sentir en cinq domaines on sièges séparés, qu'y a-t-il de plus
simple et de plus convenable, ce semble, que de suivre ces
premières indications et de continuerà suivre, d'après l'ana-
logie, un plan de division semblable, en l'appliquant à un
ordro'do phénomènes où la lumière directe nous abandonne? P
Il
eES at~asa XES pAsatONa DANS tt eo<~aMB Du aAU. eoMPAB~E
A CEUE DE BMaM
FIN
COMMENTAIRE
ttpa
(tsia)
MCMTATMMtS l, 't ET IV
M
L'indifférence à afBrmer ou nier no s'étend pas seulement
connaissance,
aux choses dont l'entendement n'a ancane
mais généralement au?si à toutes colles qu'il ne découvre pas
la volonté en délibère ¡
avec une parfaite clarté,au moment que
qui me rendent
car pour probables que soient les conjectures
enclin à juger quelque chose, la seule connaissance que j'ai
raisonscertaines indu-
que ce sont des conjectures et non des
bitables, suffit pour me donner occasionde juger le contraire
jours passés, lorsque
ce que j'ai sumsammentexpérimenté ces
j'ai posé pour faux tout ce que j'avais tenu auparavant pour
très véritable'. » Descartes amis au rang des conjectures pro-
bables, des vérités nécessaires que nous sommes obligés de
croire, en vertu des fois mêmes de la pensée; or, ce que nous
libre à la volonté
croyons ainsi en vertu de ces lois, il n'est pas
d'en détihérer; mais te jugement immédiatet primitif précède
dou-
toute délibération, comme il exclut toute possibilité de
ter. La notion même du doute répugne à l'esprit
relativement
chose
à des vérités de cet ordre « Je pense, j'existe comme
pensante ou substance; je suis cause de certains actes on
modifications actives de mon être; je suis sujet passif d'autres
i.M&t. t. N 9 et M.
S. « La lumière naturelle nous enseigne que la «MtMiMmee de l'entende-
ment doit toujours précéder la déterminationde la volonté, » (N~Katfen tV.)
Oe9tMte< entend M par determinaUon de la volonté le consentement ou
l'adhésion que l'esprit donne à une ehoM qui tni paratt vraie apri. délibéra-
Mon. Mais ce n'e~t que dans les choMB douteuses ou probables qu'il peut ou
at'H doit y avoir deMbération, et que la connaisMnee de t entendet'tent doit
précéder la délibérationde la volonté. Quand 11 e'a~tt dea vMtée ntceMairee,
évidentes par eMea-memee,l'adhésionde l'esprit on, si l'on vent, la détermi-
nation detavoionte fa pas besoin d'être précédée par la connaissancede
l'entendement elle est indépendante de cette connaissance antérieure, et
simultanéeavec eiie quand elle a lieu. « L'erfenr, dit avec raison Descartes, se
MMontre dans l'opération en tant qu'elle dépend de moi (c'est-à-dire qu'il
dépend de moi de jugerqu~ne chose est vraie ou ne iefi p!M/ ~«h aoa dan.
la tacnité que j'ai reçue de Dieu, nt même dans FopéraUon en tant qu'elle
dépend de lui. » A quoi reconnaissons-nousqo'nne opétation dépend de Dieu ?
il y a dea vérité premieroa évidentes par eMpa.mamesqu'il
est imposaiMe de M paa croire dea qu'eMes aa préaeutent à
l'esprit. Ces vérités partent avec elles un caractère absolu, et
non point nn caractère relatif à la nature ou aux dispositions
variables de l'esprit qui les conçoit en temps ou lieu. D s'agit
de bien distinguer ces vérités premières, néeeaaaiFes, abao-
lues, dea vérités contingentes et relatives, do bien constater
leur dtHefenco. Ma!a lorsque dès le début de la science on pré-
tend révoquer également en doute cos deux sortes da vérités,
on décide déjà une grande question, savoir qa'H n'y a point
de vérités néoessaires, qu'il peut y avoir erreur ou iOaaion
dana l'esprit qui les adopte à ce titre de néoesaité, par suite
que tout est également contingent et relatif. Le aceptioiamo
triomphe dea ee premier pas dans le doute univerad, on lui
accorde justement ce qu'il demande, savoir: qu'il est possible
de prendre pour fausses, imaginaires ou relatives les vérités
que tous les hommes admettentcomme évidentes, nécessaires.
et absolues; car de cette possibilité de douter de tout, il s'en-
suit bien directement que font est relatif et contingent. S'H
dépendait de l'esprit de se mettre pour ainsi dire table rase
pour la vérité, il suivrait ~jassi de là qu'il n'y a en lui aucune
vérité innée; car, s'il y a quelque vérité innée, il devra être
complètement impossible à l'esprit de ne pas la prendre
comme évidente et nécessaire, aussitôt qu'il viendra à y
penser.
Que l'esprit s'éloigne de tout ce en quoi il peut imaginer le
moindre doute, tout de même que s'il connaissait que cela
tut absolument faux, j'y consens. Mais il faut savoir s'il n'y
a pas des choses dans lesquelles il est impossible d'imaginer
le moMM&'e doute, et quelles sont ces choses si les vérités
mathématiques,par exemple, ne sont pas dans ce cas et, s'il
t.~M<Ma<K)'tU,S6.
sentiment d<* t'aetioo exeMeo sur te corps. La sujet Mm agit
et te terme présentqui lui Saisie sont les donxétémenta indi-
visibles du même fait. L'on n'est paa plus suaeeptibta
que
l'autre d'être mis en doute; et lorsque je pense ou que je veux
et agis sur mon corps, it ne m'est pas plus possible do supp.)-
sur que ce corps n'est rien que de supposer que je no suis pas
pondant que je pense. Cartel n'est pas !aanbstaaceabstraite
qui a pour attribut la pensée, mais l'individu complot dont lu
corps propre est une partie essentielle, constituante.
« Je connais que j'existe, et je cherche qoet je suis moi
que je connais être. Or il est très certain quu !a Mouttah-~neo
de mon être, ainsi précisément pris, ne dépend point des
choses dont l'existence ne m'est pas encore connue; par con-
séquent, et!e no dépend d'aucunesdo celles que jo puis feindre
par mon imagination'. M faut savoir si ta connaissance de
mon individu précisément pris n'emporte pas nécessairement
avec eUe la connaissance ou le sentiment propre do la pré-
sence d'un corps sur qui la force agissante se déptoie et
c'est ici une des choses qui no se peuvent feindre par t'ima-
gination, mais qui sont l'objet de l'aperception intérieure.
Si imaginer n'est rien autre chose que contempler ta ngure ou
l'image d'une chose corporette, assurément le corps orga-
nique sur qui l'âme déptoie sa force et dont la présence est
sentie immédiatement ne peut être feint par l'imagiuation.
Mais n'y a-t-il point une manière de sentir et d'apercevoir te
corps propro autre que l'imagination? C'est ce que Descartes
n'a pas examiné.
Le fait de conscience a été réduit par lui à un seul terme
absolu, uniquement parce qu'il ne renferme rien qui puisse
être imaginé.
« Etiamsi supponamus Deum alicui tati substantiae cogi-
tanti substantiamaliquam eorpoream tam arête con}unxiss<
ut arctiusjungi non possint, et ita ex ittis duabus unum ~K«<
conllavisse, manent nihitominus realiter dist!ncta:; quia'
t.M.ge.
quaattunvia &Mte ipsaa univerit, patenta, quam ente hahehat
ad cas separandaa, sive ad nnam ahttquo alia conaervandam,
se ipsum exuere non potuit, et quœ vêt a Doo posaunt sopa-
ran val sejunctim conservari realiter suat diatineta*. a Il ne
s'agît pas de ce que Dieu a fait ou peut faire, mais de ce que
nous aeatons ou apercevons mténearement. Nous no auppo-
sons paa, mais nous apercevons immédiatement que notre
individuatité consiste dans nue relation à deax tonnes qu'il
est impossible do concevoir aëparês, quo!qa'i!s soient donnés
distincts dans l'aperception même du moi. Et si de cette dis-
tinction reet!e entre ta force qui agit et le terme inerte qui
résiste, nous concluons la possibilité d'une séparationabso-
lue, nous fondons une conclusion hypothétique sur un prin-
cipe de fait évident. Nous ne saurons jamais si ce qui est dis-
tinct dans nos idées, peut ou non être séparé réeMement dans
les choses.
MËMTAMON Ht
i.N&t.,m,5St
objets ou choses hors de nous qui ne sont jamais représentes
par ces idées, quoique leurs modes ou effets le soient. Des-
cartes a eu tort aussi de conclure que les notions représen-
taient des objets; qu'il y avait par exempte dans notre esprit
une idée de Dieu, ou de la cause suprême, représentativede
cette cause et différented'ello, pouvant y être conformeou non;¡
car la notion que nous avons de Dieu, comme toutes celles
que nous avons des substances ou. causes subordonnées de
l'univers, nous assurera seulementdo leur existence réelle et
ne les représentera point. Les images qui s'ajoutent à ces
notions, ou les qualités que nous affirmons des substances
tiennent à une autre source c'est là le champ de nos doutes
et de nos erreurs'.
« Pour ce qui concerne les idées, si on les considère seule-
ment en elles-mêmes et qu'on ne les rapporte point à quel-
qu'autre chose, elles ne peuvent, à proprement parler, être
fausses a II s'agit de savoir s'il est possible de considérer
les idées, les images en elles-mêmes, sans les rapporter à
quelque existence, et si cette attribution ne fait pas partie
essentielle de l'idée.
« Si les idées sont prises en tant seulement que ce sont
c~aMM~/zpoM <&,petMey, je ne reconnais entre elles aucune
différence ou inégalité et toutes me semblent procéder de
moi d'une même façon. Mais les considérant comme des
i. ?<< m, § ie.
& ?&
sujet réel qni se manifeste ? Quels aéraient les moyens de cette
manifestation? 2
« C'est une chose m<Mt/p~ par la lumière naturelle, dit
Desoartes, qu'il doit y avoir pour le moins autant de réalité
dans la eet~e efncionte et totale que dans son ~<; car d'où
est-ce que l'effet peut tirer sa réalité, sinon de sa cause, et
comment cette cause la lui pourrait-ellecommuniquer, si elle
ne l'avait en elle-même*. M Cela prouve bien qu'il y a des
facultés réelles appartenant à nn sujet réel qui produit cer-
taines idées on modes de respr~i., et sans lequel ces modes
n'auraient aucune réaUté, mais non pas que ces idées aient un
objet à qui elles correspondent,ouune cause extérieurequi les
produise dans l'esprit.
« Ce qui est plus parfait, c'est-à-dire qui contient en soi
plus de réalité, ne peut être une suite et une dépendance du
moins parfait, » De cette vérité Descartes conclut que l'idée
de l'inSni et de la perfection de Dieu ne peut être un
ouvrage de notre esprit fini et imparfait. D'où il suit que
cette idée doit avoir une cause et un objet supérieur à
notre esprit à qui l'existence appartienne, et partant que Dieu
existe.
Ce raisonnement n'est pas du tout convaincant. L'emploi
que fait Descartes du rapport de causalité est toujours ambigu,
parce qu'il comprend également au rang des effets, les subs-
tances et les modifications et les phénomènes. Nulle modifi-
cation ou idée n'a de réalité qu'en tant qu'on la considère par
rapport à une substance ou une cause. Tout ce que nous
considérons comme substancea dans son genre toute la réalité
et la perfectionpossible; et il n'y a pas de plus ou de moins
dans la réalité. Quoiqu'une substance ait moins d'attributs,
ou, selon nous, ait des attributs moins parfaitsqu'une autre,
ce n'est pas une raison pour que la moinsparfaite dépende de
l'antre,quant à son existence. En réduisant doncle rapport de
causalité à ce qu'il peut et doitêtre dans notre esprit, savoir à la
<.MM.,n!,§ u.
production d'un mode ou d'un eOet transitoire
par l'activité
d'une force qui pat dito c~M< il n'y a pas de comparaison à
établir entre les degrés de réalité et de perfection du mode
et
ceux de sa cause eMciente.
L'esprit humain a la faculté de faire des compositions
d'idées qui lui représentent des oboses plus parfaites, plus
excellentes que tout ce qu'il eonnaU; il n'est
pas nécessaire
que cotte idée soit mise en lui par une cause étrangère qui
contienne eu soi pour le moins autant de réalité qu'il
en con-
coit dans son idée car ainsi que le dit Descartes lui-même,
toute idée étant un ouvrage de l'esprit, sa nature est telle
qu'eue ne demande de Roi aucune autre réatité formelle
que
oelle qu'elle reçoit et emprunte de la pensée
dont elle est seulement un mode, c'est-à-dire
ou de l'esprit,
une manière ou
façon de penser M. Il semblerait par ce passage
que nos
idées ne tirent que de l'esprit ce qu'il
y a de réel ou de
substantiel en elles car la réatité formelle dans le langage de
Descartes est la seule réalité proprement dite. Colle qu'il
appelle objective, n'étant autre chose que le caractère distinctif
des idées ou leur manière d'être et de se présenter à l'esprit
n'a pas besoin d'une cause différente de l'âme de l'esprit,
ou
qui agit pour se modifier lui-même de ces manières diverses
qu'on appelle réalité objective. De ce point de
vue ressortirait
un idéalisme complet systématisé.
Mais Descartes cherche à éviter cet écueil
par l'explication
qui suit « Afin, dit-il, qu'une idée contienne
une telle réalité
objective plutôt qu'une autre, elle doit
sans doute avoir cela
de quelque cause dans laquelle il se rencontre
pour le moins
autant de réalité formelle que cette idée contient de réalité
objective; car si nous supposons qu'il
se trouve quelque
chose dans une idée qui ne se rencontre
pas dans sa cause, il
faut donc qu'elle tienne cela du néant' II
», y a dans ce pas-
sage beaucoup d'obscurité. La réalité objective qui se trouve
dans une perception ou idée de couleur,
par exemple, diffère
i. m'A, m, § n.
2. lbid.
de la réalité objecte do la perception d'«ne qualité taetile,
d'an son ou d'ana odeur. Ces réalit6s objectives diverses se
rapportent-elles nécessairement à autant decausea ditférentca
ou ne peuvent-elles dépendre d'une seule et même cause qui
agit dineremment sur des organes divers ou disposés de
diverses Manières? Quand on dit que ces causes ou cette
cause unique doivent avoir pour le moins autant de réalité
formelle qu'il y a de réatité objective dans les idées ou modes
de lame qui en sont les effets, peut-on entendre antre chose,
sinon que les idées ou ces modes n'auraient pas lieu, s'ils
n'étaient pas produits par quelque eaMfw réelle, et qu'ils ne
seraient pas différents les uns des autres s'il n'y avait pas une
diversité réelle, soit dans leurs causes productives, soit dans
la manière d'agir de la même cause. Mais qu'est-ce qui nous
dit que cette cause est nécessairement extérieure à t'ame?
Certes on ne peut pas dire que cette façon d'&tre d'une chose
qui la rend objectivement présente à l'entendement par son
idée no soit rien, ni par conséquent qu') cette idée tire son
origine du M~OK<. Mais ne suffit-il pas qu'elle soit un produit
de l'activité de l'Ame pour être quelque chose de positif ou
qui ait une origine réelle et positive ?
Jusqu'ici donc Descartes n'a rien dit qui prouve que la dif-
férence de réalité objective qui existe entre les idées se rap-
porte à des causes diBérente!' de l'âme et qui aient chacune
une réalité formelle correspondant à la réalité objective des
idées. D y a plus, o'est qu'il n'a point prouvé la nécessité
d'une réalité formelle dans les causes des idées, et que cette
réalité pourrait être réduite à la simple réalité objective qui
serait dans les causes comme dans les effets ou les idées.
e Tout ainsi, dit-il, que cette manière d'être objectivement
appartient aux idées de leur propre nature, de même aussi
la manière ou la façon d'être formellement appartient aux
causes de ces idées (à tout le moins aux premières et princi-
pales) de leur propre nature', n Voilà une manière commode
i.M.M.n,gn.
do trancher le nmad de la diBtcutto aur la premier problème
de !a philosophie.
Aucune idée ou mode no peut être dit objectivement ou par
représentationdans l'esprit, qu'autant qu'il y a an mot ou ttn
sentiment d'individuatité distinct de tout ce qui est ainsi
représenté. Si en admettant ou présupposant résistance du
moi, on peut dire que la manière d'~pe e~e~petM~~ appar-
tient aux intuitions da leur propro nature, on ne peut pas le
dira également des impressions affectives qai ne prennent
cette manière d'être élective qu'on s'assoeiaat an sentiment
do l'effort, et se localisant dans les parties dtt corps. La seule
perception ou idée qui soit objective de sa nature, c'est cetb
de rétendue tangible et visible, jointe à la résistance ou
séparée d'etie. Toutes les autres modifications ne prennent
to caractère objectif qu'en s'associant avec cette première. B
n'y a donc pas plusieurs réalités objectives différentes, mais
une seule à laquelle participent des modes ou phénomènes
divers qui n'auraient par leur nature aucune réalité objective
ou formelle.
Quant aux causes des idées, on ne peut dire que la manière
ou la taçon d'être formellement, c'est-à-dire la téatité for-
melle leur appartienne, qu'en tant qu'après avoir tiré tes
notions de cause ou de substance de l'aperception de notre
être propre, agissant ou pensant, nous appliquons hors de
nous ces notions qui contiennent vraiment et de leur propre
nature la réalité formelle. Les notions se rattachant ainsi an
fait de conscience celle de ta force intelligente est déduite
du sentiment de notre volonté efficace celle de la substance
matérielle est déduite de l'aperception de notre propre corps
inerte, étendu, obéissant à la volonté.Toute la réalité formelle
qui est contenue dans les éléments du fait primitifse retrouve
dans les notions, originaires de ce fait, et n'a pas une antre
source.
Une idée ou un phénomène ne peut êtra dit cause d'un
autre que dans un sens impropre, et en tant qu'il s'agit de
causes physiques ou d'une succession d'eSets. Cette succes-
aion noua conduit tou}oura & un premier terme qui n'est plus
un phénomène dont la réalité soit purement objective dfma
l'esprit, mais une foro on une substance ayant une réalité
formelle. Descartes oppose toujours cette réalité, la seule qui
puisse être ainsi proprement nommée, à ce qu'il nomme
improprement la réalité objective; et il entend que la pM-
mière doit nécessairement être eontenae dans te9 causes des
idées, comme la seconde l'eat dans les idées mêmos. C'est là
qu'est toute t'obscurité et le faux do la dootrine.
« Les idées, conclut-il, sont en nous comme des tableaux
ou des images qui peuvent & !a vérité facilement déohoir de la
perfection des choses dont elles ont été tirées, mais qui ne peu-
vent jamais rien contenir de plus grand ou de plus parfait »
Les notions de substances, de causes ne sont pas dos images.
La réalité formelle s'y attache immédiatement et il n'y a rien
là qu'on puisse appeler réalité objeotive. Les notions, appli-
quées hors de nous, ne peuvent d'abord renfermer rien de
plus grand ou de plus parfait que la source d'où elles ont été
tirées, savoir notre être propre. B est vrai que notre esprit
est doué de la faculté d'amplifier ou d'étendre ce qui lui est
donné sous certaines limites. Ainsi dès qu'il a la notion d'une
force ou puissance motrice qui surmonte certains obstacles et
est arrêtée par d'autres, il peut faire abstraction de ces obs-
tacles et concevoir une force supérieure à la sienne, à laquelle
rien ne résiste. De même en partant d'une étendue limitée
teUe que celle de son propre corps, il a la faculté d'étendre
indéSniment ces limites ou même de les écarter tout à fait.
Ainsi conçoit quelque chose de plus grand et de plus par-
fait que la source à laquelle se rattache cette grandeur et per-
fection supérieure, mais qui n'ont cependant point d'antre
réalité formelle que celle de l'âme on du moi où elles prennent
naissance. De là, il résulte que le raisonnementsuivant n'est
pas aussi fondé en principe que le croit l'auteur des Médita-
tions, quand il dit: « Si la réalité ou perfection objective de
t. MM., m, s H.
quelqu'une de mea ideaa est telle quojoaonnaiMc elairpment
que oette même réalité ou perfection n'est point en moi n!
formellement ni éminemment, et que par conséquent je ne
puis moi-mème en être la cause, il suit de là nécessairement
qaejo ne suis pas seul dans le monde, mais qu'il y a encore
qMcttjjM'autfe chose qui existe et qui oat la cause de cette M&e
au lieu que s'it no se MncontM point en moi do telle idée, je
n'aurai aucun argument qui me puisse convaincre et rendra
certain de l'existence d'aucune autre chose quo da moi-
metRO »
t Je répenda i* queje puis bien connaltre clairement que ta
réalité d'une idée n~eat pas contenue en moi, quoi je me
MeonnaiMe néanmoins comme la cause de cette idée qui
pourrait d'ailleurs n'avoir aucune réalité formelle autre que
celle que mon espritlui attribue par induction de la reaMté de
mon être propre. Ainsi quand je serais seul au monde, il su~
nrait que j'eusso le sentiment de mon activité identiqueà celui
do mon individualité complète, et que je fusse doué des
mêmes facultés d'abstraire, de génératiser, d'amplifier mes
conceptions pour que j'eusse des notions de torées, de subs-
tances, ayant la réalité de mon être et une perfection supé-
rieure, sans que je fusse en étpt de prouver par le raisonne-
ment que les causes dont j'ai les notions existent réeUement
ou ont une réatité formelle absolue et séparée de moi.
Je réponds: 2' qu'en m'en tenant au fait de conscience et
aux notions de force et de substance qui en sont les éMments
nécessaires, sans rien ajouter, ni sans rien amplifter, je n'en
serais pas moins assuré qu'il existe quelqu'autre chose que
moi, que je le suis de l'existence de Met, cette certitude ne se
fondant pas à la vérité sur le raisonnement, mais l'aporcep-
tion interne d'un fait ou d'un rapport primitif à deux termes.
Tout ce que notre esprit conçoit, comme ayant une réalité
/b!TKc~e absolue, est aussi conçu comme ne pouvant avoir sa
cause en nous-même, mais comme existant d'mM {manière
indépendante. Le moi ne peut être cause des substances, mais
i. ~M, m, s ~a.
aputotnpnt desmodineationa pradu!<<'adan9<e!tsahs(<mees. Il
ne peut pas naa plus se eooccvnit commo etM, puisque sa
force propre, oonstitHtive. est au cantraiw l'antacédentnéeea-
sMpe de tout rapport do causalité. !<es modes passifs seuts
sont sentis comme eSats do quelque cause qui n'est pas lui.
La notion de Dieu, causa sMpF~me, substance !nHn!« no peut
pas contenir une réalité formelle supëneufa à celle des autres
forces ou substances da !'Mn!vera dont HOMa croyons ndeea-
aMKtMent!'ex!8tenco. Il n'y pas de degf6 dans cette r~atht.
M n'est pas besoin do MHMmterjusqM'~Dieu pour trouver
des notions do choses dont la rëaHtô n'est pas contenue utt
nc'os-m&BMs, et dont par conséquent nous no sommes pas
caMaea, bien quo toute ex!steMe séparée de la notre soit dans
le m&me cas. Descartes passe eu revue les d!)Mrentes espèces
do nos idées pour savoir celles dont la réalité. peut ôt~ conte-
nue on nous, et dont par conséquent nous pouvons être causes,
et celles dont nous ne pouvons pas être causes par cola seul
que leur, réa!h6 n'est contenue ni formellement ni éminem-
ment dans le moi. Il énonce d'abord ridée qui représente le
moi à tui-même, sur laquelle il ne peut y avoir, dit-il, aucune
<cM~. M me parait, au contraire, que toute !a diMcutté
g!t dans ce premier point, et que les écarts de la philosophie
de Descartes, comme de tous les métaphysiciens, viennent
précisément de ne pas assigner les vrais caractères de ce fait
par lequel le moi se représente, ou, pour parler plus exacte-
ment, s'epe~e& ~Mt-m~Me. De là, en eSet, dépend la question
de savoir si par cela seul que je m'aperçois moi-même en
disant, je pense, j'existe, je ne reconnais pas quelqu'autre
chose qui agit et qui réagit sur moi, ou si je ne suis certain
que de l'existence de moi-même.
Sans s'arrêter à ce premierpas, Descartes passe immédiate-
ment à l'idée de Dieu, des choses corporelles, des anges, dos
animaux, enfin des hommes semblables à lui. Les deux pre-
mières idées. Dieu et les choses corporelles (l'étendue) sont,
suivant lui, les éléments de toutes les autres qui pourraient
être formées par leur mélange ou composition, quand il n'y
aurait aucun hommo, n! an~e, ni animal au monde. Ceci
ravient à dira donnea-moi utM~ force agiaaanto et une aub~
tance étendue, et jo ferai des homme?, des animaux, etc.: <e
qui pourtant ne suf&t pas, car il antre dans ces idées outre les
deux notions qui en sont les basoa ou les éléments nécessaires,
dea modtMcationa aeceasotrea qui ne ponvent venir do nous-
tnemes.
Dans les r&ves, cortainesimages ao forment en nous, aana
nous, par !a eontMnNaonsentM des sensations ou intpreasieM
antaF)«HH)ft,Fe~Meadana te cerveau. Ma!a toraqMe nous aemmos
aoaa-mômca los aateMFs de certaines idées afcMtypea, aeaa
aavons par ce!a même que ces idées n'ont point de réalité for.
meMe, juaqn'tt ce que nona les réatisiona hora de nous, en
donnant à la matière los formes ptaatiqaea qui sont objective-
ment ou par reprëaentation dans notre pensée; auquel cas
nous pouvons être dits & juste titre les causes eMcienteades
objets représentésdont notre pensée a fourni le modete et que
l'art a exécutés, réalisés. On peut dire que la perfection surna-
turelle et idéale, exprimée dans les chefs-d'œuvre de l'art, est
contenue objectivement dans l'esprit do l'artiste; et, en la réa-
lisant hors de lui dans la nature, il devient la cause efnciente
do cette réalité formelle. Souvent l'artiste exprime ainsi une
beauté, une perfection idéale qu'il sent bien n'être pas conte-
nue en lui.
En tant que nous concevons une choM, on yeut dire qu'elle
est contenue dans notre esprit; mais il y a diné~entes manières
de concevoir,aavo!r:d'unemanièredistincte etadéqnate,!ora-
que nous embrassons par la pensée tout ce qui constitue l'objet
ou lui appartient; et d'une manière conhtse et imparfaite,
lorsque nous savons seulement que l'objet existe, sans avoir
aucune notion distincte de sa nature. C'est ainsi que nous
concevons l'infini, Dieu, une perfection, me beauté idéale
dont les traits échappent à notre intelligence. Nous ne sommes
pas causes ou sttjets réels de ce que nous concevona <tMMt
c'est comme la présence d'une divinité supérieure qui nous
ret~ue.
Mait pow qu'uno phoao, notion eu idée, puia~e dire dite
venir de noua-memoa, M ne sutOt paa que le degré da por*
footien ou d'excellence que noua y trouvons aoit inférifur à
celui que nous remarquons fn nous-mêmes; comme aussi de
co que nous avons ridée de quelque chose plus pMfa!t, ptua
grand que nous ne le sommes réellement, il no s'ensuit pas
que cette idée soit un objet r~et, ou ait <H~ misa dans notre
esprit par quelquo cause, dKMrent~ de notre eapfit, qui ait
une réalité formelle an moins égalo a la réatit6 objectiva de
l'idée. Cette <choMa comparative de degrés sMp~rieMM ou
inférieurs do perfection ost un mauvais enMnM~t pour juger
si nous sommes ou non los auteurs do telles idées.
Suivant Desoartes, !e9 idées do modes tels que la lumière,
tes oouleurs, tes sons, les odeurs, les saveufs, la chaleur, te
froid et les autres qualités qui tombent sous l'attouchement,
se rencontrent dans la pensée avec tant d'obscurité et de con-
fusion, que même en los supposant vraies, c'est-à-dire repré-
sentatives de choses réeUes, il est impossible do distinguer la
chose représentée d'avec le non-être; et de là l'auteur conclut
qu'il ne voit pas pourquoi notre esprit n'en pourrait pas être
l'auteur. Mais il est facile de répondre que los modes dont il
s'agit sont vraimentinséparables des substances en qui nous
les apercevons ou des causes étrangères & qui nous les
attribuons comme effets. Sous l'un et l'autre rapport nous
savons très certainement, es'<<sMM<! scientid et e~ma~e
coNMMH«< que nous ne sommes pas les auteurs de ces modes
que nous percevons et sentons malgré nous. Les idées de
modes puisées dans la relation sous laquelle seule il nous est
permis de les concevoir, ont toute la réalité de la substance
et de la cause à qui elles se rapportent. Si on les abstrait de
ta rotation, ce sont de pures abstractions qui n'ont aucune
réalité; nous sommes les auteurs de ces abstractions, quoique
nous ne fassions pas les éléments abstraits ou les phénomènes.
Venant aux idées claires et distinctes des choses corpo-
relles, Descartes reconnait qu' « il y en a quelques-unesqu'il
me semble avoir pu tirer de l'idée que j'ai de moi-m&me;
«StuatMe celtes que j'ai do la s<tbatone&, de ta durée, du
nombre, et d'autres choses semblables. Car lorsque je pense
que la pierre est une substance, ou bien une chose qui
de soi est capable d'exister, et que je suis aussi moi-mêmo
une substance; quoique je conçoive bien que je suis une
chose qui penae et non élenduo, et que la pitwre, au contraire,
est une chose étendue et qui ne pense point, et qu'ainai entre
eos deux conceptions il se rencontre une notable différence,
touteMa ottes semblent eonveniF en ce point qu'elles repré-
sentent toutes deux dos anbstaacea M DeaeMte~ manque ici
'd'exactitude; ce n'est point par l'aoto de la pensée ou de la
renexion seule que je me forme de moi-tnênM une notion do
substance à laquelle puisse participer une chose matérieUe.
Par cet acte, je m'aperçois seulement eotntne force agissante,
capable de produire des modes actifs; et lorsque je sens des
modes paaatta, je reconnais par induction l'existence réelle
d'une cause étrangère a ma volonté ou à moi. L'idée de cause
vient bien de moi, mais non pas le mode passif, ni l'asso-
ciatioa qui se fait naturellement de' la notion d'une tbrctt
étrangère. Quant à la notion de substance étendue, elle a bien
son origine dans l'aperception de mon individualité dont mon
corps est une individualité nécessaire, et de ta elle se trans-
porte aux corps étrangers.
Aprea~voir cherchéà établir, mais bien vainement ce me
semble, qu'il n'y a pas d'idée ou de représentation objective
de substance, ou de mode extérieur à nous, dont notre esprit
ne puisse être l'auteur ou qui ne puisse étM contenu en lui
formellementou éminemment, Descartes vient enfin à l'tdée
de Dieu, dans laquelle il se propose ~e considérer s'il y a
quelque chose qui n'ait pu venir de nous-meme. « Par le nom
de Dieu j'entends, dit-il, une substance infinie,' étemelle,
immuable, indépendante,toute connaissante, toute puissante,
et par laquelle moi-même et toutes les antres choses qui sont
(s'il est vrai qu'il y en ait qui existent), ont été créées et pro-
t.J)M.,Mt;5M.
duites. Of, eea avantagea sont si grands et si éminents, qua
plus attentivement je les considère et moins je me pet auada
que l'idée que j'on ai puis~a tirer son origine do moi sent. Kt,
par conséquent, il faut nécessairement conclure de tout ce
que }'ai dit auparavant que Dieu existe car, encore que l'idée
de la substance soit en moi de cota même que je suis une
subtanco, je n'aurais pas aeaamoiaa r!déo d'une substance
infinio, moi qui suis un être Sn!~ 8i elle n'avait été wso on
moi par quelque substance qui ftlt véritablement inHnie\ 1)
Cette preuve do l'éxistence de Dieu, que Dosoartea adtMet
comme d'en ordre supérieur ou antérieur à celui de la réalité
de toutes !es autres existences, se fonde sur plusieurs hypo-
thèses qu'U serait diSicile de justifier
to Que nous avons l'idée positive d'une substance infinie
comme actneMement existante. Je doute que les hommes les
plus réuéoMs, se laissantgaider par tes soutes lumières de la
raison, trouvent en eux cette idée, comme ils y trouvent la
notion distincte d'une substance étendue, et aussi celle d'une
cause eu force indéterminée productive des phénomènes. Or,
si l'esprit ne trouve pas en lui cette notion, comment s'y
prendra-t-on pour lui prouversa ~a~/bMMe//e?
2'* Que toute notion qui représente une chose supérieure à
ce que nous sommes, ou à ce que nous apercevons être, a un
objet, un modèle ou un type réel de perfection extérieur &
notre esprit; et que cet objet réel a gravé, pour ainsi dire, en
nous la notion qui le représente ou qui en est la copie. Voilà
encore une hypothèse impossible àjustiner. D'abord savons-
nous bien ce que nous sommes? N'y a-t-it pas dans la nature
de notre âme des puissances que nous ignorons complète-
ment et qui sont destinées à se développer dans un autre
~N<M.,Ut,6iS.
2. Descartes se fait à tnt-meme cette dMBcMtte un peu phM bas mais M la
résout en dtMat que t'etM objectif d'nne idée ne peut être produit par un
être qui existe seulement en puissance, teqnet, & proprement parier, m'est
rien; maia seulement par un être formel on actueL Mais c'est précisément
là ce qn'U a'a~t de prouver, savoir si de ce ({ne noua avons la notion d'un
être utunt, partait, on peut coueture qu'u y ait un être formel ou actuel,
mode d'existence ? Qui sait s'il n'y a pas en elle une perfecti.
bilité inCnie, une science innnio maia confuse? Ne pourrit-
elle pas se créer d'après ce typé intérieur te modèle d'un être
tout-puissant, tout parfait, omniscient, sans que ce modèle
eut un objet externe, cause de la notion qui le représente?
Pourquoi serait-ce en Dieu seulement et non en nous-méme
que nous trouverions l'inBni ?
La preuve que notre âme a en elle la faculté de concevoir
l'infini, la perfection, c'est qu'elle a de telles notions. Nous
concluons très bien des actes aux facultés qui sont en nous,
maia non des facultés aux causes supérieures qui les ont pro-
duites avec notre âme, car il faudrait pour cela que nous
puissions nous faire une idée de la création et après que
nous sommes parvenus à reconnaîtreune cause efSoienie pw-
mière de ce qui se fait, remonter encore jusqu'à la cause de
ce qui est, ou à une substance qui a produit toutes les autres,
quoique celles-ci soient comme indépendantespar leurnature
ou par cette de la notion même qui les représente. Ce progrès
de l'esprit, qui remonte à la cause première des substances et
des forces, causes naturelles des phénomènes, n'est pas dans
l'ordre naturel de le. raison; d'ou l'on peut conclure qu'une
telle notion n'a pas été mise dans notre esprit par quelque
substance infinie qui en soit le modèle extérieur, mais qu'au
contraire nous nous élevons à la conception d'un tel modèle
en réalisant hors de nous par induction la cause, la substance
que nous trouvons en nous-même.
3* On prouverait l'existence nécessaire de la substance ma-
térielle, étendue~ plutôt que celle de Dieu, par l'argument de
Descartes, en disant Je n'aurais pas l'idée d'une substance
t. j)M. Ut, s M.
7
lité, sans division ni abstraction, je trouve en moi ou dans le
corps propre qui actualisele sentiment de l'eMort, retendue
(non figurée), la situation ou le mouvement joints à la pensée
dont l'objet immédiat est le corps propre qui réunit ces qua-
lités. Mais en tant que j'abstrais l'un de l'autre les deux
termes du.&u~ de conscience, l'étendue qui se représente à
distance comme objet d'intuition, et le moi ou l'CMort sont
indépendants et ne peuvent en aucun sens être dits contenus
l'un dans l'autre. Descartes décelé son embarras, quand il
dit que l'étendue, la Sgure, quoique n'étant pas contenus
formellement dans l'Ame, peuvent y être éminemment; ce
qui veut dire sans doute qu'elle a la puissance de les former
comme étant d'une nature supérieure mais ici la préémi-
nence de nature ne fait rien. n est certain par Inexpérience
intime que nous ne formerions pas l'idée la plus simple, la
plus grossière, si nous ne l'avions pas reçue. Celle de l'é-
tendue est tout à fait dans ce cas.
Je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas I'M</îtM
par une véritable <We, mais seulement par la négation de ce
qui est fini, de même que je comprends le repos et les
ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière
puisqu'au contraire je vois manifestementqu'il se rencontre
plus de ~a~ dans la substance infinie que dans la substance
finie et partant que j'ai en quelque façon premièrementen
moi la notion de rinnni que du fini, c'est-à-dire de Dieu que
de moi-même car comment serait-il possible que je pusse
connaître que je doute et que je désire, c'est-à-dire qu'il me
manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait si je
n'avais en moi aucune idée d'un être plus parfait que le
mien '? » J'avoue que je ne conçois rien & ce paragraphe et
il m'est impossible de concevoir sur quelle faculté de l'esprit
Descartes appuie les assertions qui y sont contenues. Je con-
çois en moi là faculté de faire abstraction de toutes limites
« ï! n'y a rien
de contfnu dans !e concept du corps de ce
qui appartient à l'esprit, et réciproquement dansle concept de
l'esprit non n'est compris de ce qui appartient au corps'. n
Dam le concept de l'objet résistant et solide, te! que celui que
l'aveugle peut se figurer, il peut n'y avoir rien de ce qui
appartient à la vue, et réciproquement. Peut-on en conclure
qu'il y ait là deux objets diuérents?
« De ce que je conçois clairement et distinctement une
substance sans une autre, je suis assuré qu'elles s'excluent
mutuellementl'une l'autre, et sont réellement distinctes a
Je l'accorde. Nous concevons clairement et distinctementdes
substances séparées à l'aide de la même faculté de représen-
tation ou d'intuition externe. Mais il s'agit de savoir si ce
que nous concevons par réuoxion ou aperception interne est
aussi une substance complète, ou peut être appelée ainsi,
comme ce sujet étendu en qui nous voyons se succéder diffé-
rentes modiBcations voilà la grande ditNculté. Que l'esprit
soit conçu comme une chose subsistante, quoiqu'on no lui
attribue rien de ce qui appartient au corps, c'est ce que Des-
cartes prétend avoir démontré, et qu'on peut bien regarder
comme une illusion de 1 esprit qui attache la réalité à ses
abstractions. Conçoit-on l'esprit comme une chose?
« Il est très évident que tout ce qui est vrai est quelque
chose, la vérité ~at!< une même chose avec f~re » La vérité
est dans les relations que nous concevons entre nos idées,
soit que nous les rapportions aux choses ou aux êtres, soit
que nous ne les y rapportions pas. Dans le premier cas, la
vérité est physique dans le second métaphysique, ou logique.
Lorsque les relations sont perçues entre les idées générales
ou abstraites, la vérité est purement logique. Elle n'est pas
i. Voy. Réponse aux œeMdm Object., § 5 et
2. KM.
JtM. t, § 8.
3. JtM. V, S 2.
une même chose avec l'être, ou avec la réalité absolue des
choses, et on se trompe, lorsqu'on confond cette vérité de
convention avec une réalité absolue, C'est ainsi qu'on réalise
dans la nature des classifications arbitraires, ou des rapports
numériques, géométriques qui n'ont lieu que dans notre
esprit.
« Si de cela seul quo je puis tirer de ma pensée l'idée de
quelque chose, il s'ensuit que tout ce que je reconnais daire-
ment et distinctementappartenir à cette chose, lui appartient,
en eMet, ne puis-je tirer de là une preuve démonstrative do
l'existence de Dieu'? » Lorsque je tire do ma pensée l'idée
d'une chose, il s'ensuit que tout ce que je reconnais claire-
ment et distinctementappartenir à cette chose, lui appartient
en effet, en tant que son idée est dans mon esprit ou que je la
conçois. Mais il ne s'ensuit paa que cette chose existe réelle-
ment hors de mon esprit avec les attributs que j'y reconnais.
Les vérités mathématiques en sont un exemple. Nous conce-
vons clairement et distinctement ces idées et leurs relations
sans pouvoir en conclure rien pour la réalité absolue do leur
objet.
« L'existence de Dieu doit passer en mon esprit au moins
pour aussi certaine que les vérités mathématiques qui ne
regardent que les nombres et les ngures » J'admets la parité
quant au genre de la vérité.
« Ayant accoutumé, dit Descartes, dans toutes les autres
choses de faire distinction entre l'e:clstel1ce et l'MMHee, je me
persuade aisément que l'existence peut être séparée de l'es-
sence de Dieu, qu'ainsi on peut le concevoir comme n'étant
pas actuellement. Mais lorsque j'y pense avec plus d'atten-
tion, je trouve manifestement que l'existence ne peut non
plus être séparée de l'essence de Dieu que de l'essence d'un
triangle rectiligne la grandeur de ses trois angles égaux à
deux droits, ou bien de l'idée de montagne l'idée d'une vallée;
N<M. V, S 3.
2. Jbid.
on sot t~ qu'il n'y a pas moins do répugnance de concevoir un
Dieu, e'est-a-dire un ~tre aouverainement parfait auquel
manque l'existence, c'est-à-dire auquel manque quelque per-
fection, que de concevoir une montagne qui n'ait point de
vallée Je trouve un véritable sophisme dans ce raisonne-
ment. Sans doute lorsque, ayant défini Dieu un ëtro qui a
tontes les perfections, voua considérez l'existence comme une
de ces perfections, il répugne à notre d6<hnt!on d'exclure
t'existenoe de l'idée de Dieu. Maia c'est !a une vérité logique
fondée sur le principe de contradiction point do montagne
sans vaUée, point d'enet sans cause, etc. Ceta serait logique-
ment vrai quand il n'y aurait pas de montagne ni de cause
réelle au monde.
On a objecté contre l'argument de Descartes qu'il ne prou-
vait pas que Dieu, ou qu'un être souverainementparfait, fût
possible, et que l'argument n'était vrai, ou l'existence de
Dieu certaine, qu'autant que cette notion était possible, c'est-
à-dire qu'elle n'admettait pas d'éléments incompatibles entre
eux. Mais quand même il n'y aurait pas d'incompatibi)ité
entre les éléments que l'esprit réunit sous cette idée, il ne
s'ensuivrait pas nécessairementqu'elle cat hors de l'esprit un
tel objet ou un modèle réellement existant. Descartes met
l'existence au nombre des attributs ou perfections de l'être
réel ou purement idéal qu'il appelle Dieu. Mais avant de con-
cevoir des attributs dans un sujet, it faut savoir s'il y a un
sujet existant*. Or, la manière dont nous pouvons nous assu-
<. W~. V, S 3.
2. Me cela seul que je ne puis concevoir Dieu que comme existant, il
t
s'eusuit que exMence est inséparable de lui, et partant qu'H existe vêrtta-
blement, non que ma pensée pnbse faire que cela soit, ou qu'elle impose
aux choses aucune nécessite mais an contraire la nécessite qui est en la
chose même me détermine & avoir cette pensée. (JM. Y, 9 4.) On confond
ici la nécessite des idées avec la nécessité des choses. Je trouve dans mon
esprit la nécessité de concevoir des causes efBcientes quand je vois des
phénomènes qui commencent, et je suis conduit par l'exercice de mes
facultés à pousser cette notion de cause jusqu'à cette de Dieu. Mais la né-
cessité d'un être souverain, parMt, n'est pas imposée à mon esprit comme
une vérité nécefsaire. Car combien d'hommes en qui ftte ne se troove
rer de la réalité du aujot estérionr on étranger a nona.memea
ne ressemble nullement à la manière dont nous lui rappor-
tons certains attributs, certainesqualités. L'existence réelle,
absolne peut être affirmée on crue d'un sujet avant qn'it y ait
quelques attributs distinguésdu sujet. Cette distinction est le
premier pas de la connaissance. Mais avant elle est la croyance
nécessaire que la chose existe et si cette existence n'est pas
crue nécessairement ON primitivement it faut qu'elle soit jus-
tirée par l'expérience ou par le fait. Je pnis me faire t'MeeoM
l'image d'une chose ou d'une peraonne doaee de telles qna-
tités, ayant telle physionomie, tel caractère je pourrai feindre
que cette personne a fait certaines actions conformes a son
caractère je ferai le roman de sa vie, etc. Il n'y a rien d'im-
possible dans mon roman il pourrait mémo arriver par
hasard que je rencontrasse une personne semblable a cette
que mon imagination représente, ayant passé partes circons-
tances que j'ai imaginées mais avant la rencontre, tout ce
que j'ai imaginé n'a point de réalité extérieur&, ou du moins
je n'ai pas le moyen do to savoir. Le raisonnement et les
comparaisons répétées entre ce que je conçois par l'imagina-
tion et ce que je perçois peut me convaincre do la possibilité
de mon idée, mais il ne m'assurera jamais de la réalité for-
melle de leur objet. Cette réalité n'est jamais susceptible de
démonstration on la croit nécessairement, ou on reste tou-
jours dans le doute à son égard.
Ceux qui assimilentles moyens qui peuvent nous servir a
prouver des existences, avec la méthode des hypothèses phy-
siques ou mathématiques, employées à démontrer que tels
faits s'accomplissent réellement dans la nature de manière à
nous montrer certaines apparences, se trompent évidemment
et une chose manque d'exbtemce, on ne dit pas qn'eUe soit hnparMte, mats
bien qu'eUe est nulle on qu'eue n'est point dn tout. Mn'yt point de <tmf<M.
dit M. AnciJlon, et t'en ne peut aBtnnef leur existence il n'y a a point d'exie-
tence, s'N n'y a quelque chose qui existe. (M. de B.)
être Mmptompnt possible n'est pas aetuct ni réel. Le tangase
do Dpaeartea, souvent inexact, j'eat surtout dans e<!«e acfa-
sion. On peut donc dir~ que la t'aueo ttHpr&me est la faute en
qui l'existence nécessaire soit conjointe avec tous les autres
attributs; mais non qu'elle est la seute en qui l'existence
Roit conjointe avec cas attFtbota. Car cette CN~a~MH en
res'ateaco actuollo est aussi n~cesaatroquand it a'ag~ (t'MMt'
sabstanee ou d'uno cause subordonnée quotcMnqMO, que
tnraqn'i! s'agit de Dieu. Et nous ne nouft ~tevons a cette dw-
ni&rc Motion que longtemps apr!'s avoir conçu qu'il y a n~cos-
Mttt'tMent (tea SMbataneea et ~aa caasea dana )c monde des
pbéttom&nea et que nnus sommea noMs-m&mea des causes,
des substances. D'ailleurs q~c seraient des attributs et des
ntodea qui no seraient pas nécessairement conjoints avec
l'existence réello et actuelle d'une substance? Ne soraient-ce
pas de pures abstractions?
Ronchtoas quo si l'existence nécessaire n'appartient qu'à
Dieu, en tant qu'it est la cause suprême et ta dernière raison
des existences, M~MMa fa<to ~efMM, t'existence reeMc et actuetto
n'en est pas moins conjointe avec toutes les perceptions des
choses hors de nous et inhérente à toute notion de substance
et de cause qui entre comme élément nécessaire dans ces per-
ceptions.
« Ne distinguant pas assez soigneusement les choses qui
appartiennent à la vraie et immuable essence d'une substance
de celles qui ne lui sont attribuées que par une notion de
notre entendement, encore que nous apercevions assez claire-
ment que l'existence appartient à l'essence de Dieu, nous ne
concluerons pas de là nécessairementque Dieu existe, par-
ce que nous ne savons pas si son essence est immuable et
vraie, ou si eUe a seulement été faite et inventée par notre
esprit. hlais pour ôter cette seconde difBcutté, il faut pren-
dre garde que les idées qui ne contiennent pas de vraies et
immuables natures, mais sentiment de feintes et composées
par l'entendement, peuvent être divisées par l'entendement,
non seulement par une abstraction ou restrictionde la pensée,
Mais par wnc ctairp et distincte opération en sorte que tes
phases que t'cMtendementne p~Mt paa ainM dhioer n'ont p'tiat
sans doute été faites ou composées par ht! Ce « ~«MtM
me paraît juste, et je t'adapta pour prouver quo toute relation
de substance au mofte, da caHSo & e~pt ac peut t~fh ~t~
con)poa6e pt~rMotre etttendMnent.pmaqtt'i! naMSt'stimpt~
MMe de conepve!f un modo qm ne soit pna !ah6rent & Mne
sMhstaace aetMe!tcment extatante, non ptna qu'un ph6nfn~n<'
qo! commenoe oana Mnc eauae, que noMs ne pouvoMs Mon
ptas noMa empêcher da croire cs!ataate. A!na! ce n'ext paa
seutement avee la notion de iMoM, Mais dp ptua avec coMe d<*
tonte cause ou SMbstance que t'existeneo est a~eesaairetnent
conjointe, quoique dana un antre sens Dieu sent existe néces-
sairement et par soi. T~nte substance ou canae a une vraie et
immuaMe nature que notre esprit n'a point faite et qn'it ne
peut changer.L'argument de Descartes a donc te défaut d'être
p) is dans un sens partieutier, pendant qu'H est universe!.
Chaque faculté porte avec eue son témoignage ou son
cM~MMt de vérité et nous M nous trompons qu'on voûtant
apptiquer l'une quelconque do ces facultés a ce qui n'est
pas de son domaine. Descartes ne reconnaît que l'auto-
rité de t'atmrception interne. On ne voit pas pourquoi it ré-
cetto~eta mémoire, et veut absolument qu i) n'y ait do
cuse
vérité d~ttnous ne puissions être assurés invariablement,
qu'auta~que Dieu existe.
Toutent à Mon distinguer les caractères qui constituent
pour nous l'existence rée!te des choses ou des êtres, de ceux
d'ou dépendent seulement leur vérité ou possibilité idéale.
Cette possibilité est ce que les métaphysiciens appellent t'es-
sence de l'objet têt qu'il est représentépar une idée de l'esprit.
Je conçois, par exempte, l'essence d'un dodécaèdre régulier,
ou d'un corps solide compris sous douze plans, en ce qu'un
tel corps est possible et que son essence est véritable, quoique
j'ignore s'il y a quelque dodécaèdre existant. Mais je ne puis
M6MTATKM) Vt
1. 3féd. Vt, § 2.
part & l'intellection ou & l'acte quelconque de la pensée; et
s'il n'y prenait aucune part, il n'y aurait point de MMt,
suite point de pensée.
par
De là on peut mieux comprendre le sens suivant lequel
on
peut dire avec Desoartes que l'imagination en tant qu'elle
diCere de la puissance de concevoir (ou d'apercevoir) n'est
pas nécessaire à l'essence de l'esprit ou du HMM. En effet, pour
être moi ou apercevoir mon existence individuelle,
pour
penser et agir enfin, il n'est pas nécessaire que mes sens
externes, aMectés du dehors, transmettent des impressions au
cerveau, ni que cet organe central retenant ces impressions
ou conservant les images des objets, les retrace ensuite soit
spontanément, soit par un effort déterminé de Famé il suffit
que l'âme exerce une action ou un effort déterminé sur le
corps, par l'intermédiaire du cerveau, et qu'en commençant
te mouvement elle l'aperçoive comme
un eHet dont eUe est
cause. Cet effort appliqué au rappel des signes, et par eux à
celui de quelque notion antérieure est
un acte d'aperception,
d inteltection pure sans imagination.
Descartes examine ensuite ce qu6 c'est que se~M-, et si do
ces idées reçues dans l'esprit par cette façon de penser qu'on
appelle ainsi, on ne peut pas tirer. quelque
preuve de l'exis-
tence des choses corporelles.
« Certes, dit-il, en considérantles idées de toutes ces qua-
lités sensibles (couleurs, odeurs, saveurs, sons, etc.) qui
se
présentaient ma pensée et lesquelles seules je sentais
pro-
prement et immédiatement, ce n'était pas sans raison que je
croyais sentir dos choses entièrement différentes de ma
pen-
sée, à savoir des corps d'où procédaient ces idées;
car j'expé-
rimentais qu'elles se présentaientà elle sans
que mon consen-
tement fut requis, en sorte que je ne pouvais sentir
objet, quelque volonté que j'en eusse, s'il ne
aucun
se trouvait pré-
en mon pouvoirde ne pas le sentir'.M »
sent à l'organe de l'un de mes sens, et en ce cas il n'était pas
i. JMd. Y), S S.
8
dont e~t essentiellement distinct et sépare en temps de son
effet trausitoire, et n'a par conséquent aucune analogie de
nature avec lui.
Descartes a confondu dans cet exemple, comme partout,
les intuitions où nous percevons immédiatement quelque
chose d'étendu et d'extérieur à nous, comme dans un espace
étranger, avec les affections où nous ne sentons que les mo-
dincations de notre propre substance.
Lorsque nous avons l'intuition d'une étendue cotoréo, si
nous pensons à la cause qui fait commencer pour nous ce
phénomène, nous reconnaissons que c'est l'étendue ette-memo
qui reste, soit que nous la percevions ou non, et qui se mani-
feste elle-même au sens disposé convenablement.Dans ce cas
seulement, il peut venir à l'esprit que la cause qui fait com-
mencer une intuition étendue est étendue. Mais l'idée que
nous avons ainsi de la substance étendue, colorée, ne res-
semble pas seulement à cette substance, elle lui est identique.
L'étendue colorée elle-même, en tant qu'elle se manifeste,
est improprement dite cause de sa manifestation, puisqu'elle
ne l'est que des moyens ou des signes naturels de cette mani-
festa'ion. Elle est cause en tant qu'elle est censée agir sur
nos sens; mais l'effet sensible do cette action ne ressemble
pas à la cause qui le produit; et lorsque l'esprit perçoit la
substance d'après un tel effet sensible, c'est elle-même et non
pas son idée, son image ou sa copie qu'il perçoit.
Il y aurait encore des recherches importantes à faire sur la
nature et l'origine de notre idée d'étendue,et particulièrement
sur le rapport de cette idée avec celle de l'impénétrabilité,en
prenant garde de bien distinguer ce qui appartient à, deux
points de vue presque toujours confondus par les métaphysi-
ciens, savoir les phénomènes ou le résultat des rapports que
les choses du dehors ont avec nos sens, et les twumènes ou
les choses considérées comme elles sont dans leur rapport les
unes avec les autres et indépendamment de notre esprit qui
conçoit ou entend ces rapports entre les choses sans les per-
cevoir.
nous appelons t'~n~Mp est la forme commune des
Ce quo
perceptions de la vue et du toucher, On peut la considérer
comme l'effet de l'impression produite parle contact immédiat
do nos organes et des objets sur los sens et sur le cerveau,
effet dont la cause est indéterminée, inconnue par sa nature,1
et induite du sentiment de notre causalité. On peut consi-
dérer aussi l'étendue comme la chose même on l'attribut
essentiel de la chose qui nous est représentée par le sens de
la vue et du toucher.
Le premier point do vue est philosophique et réttéchi lu
second est v ulgaire, naturel et irrénéchi. Dans le premier, il
y a lieu à chercher ce que peut être en elte-memc la causo
qui produit pour nous le phénomène de l'étendue, et les sys-
tèmes de Leibnitz, de Boscovich tendent à résoudre cette
question. Dans le second, il n'y a rien à demander. Nous per-
cevons immédiatement la chose étendue, parce qu'elle est
telle par sa nature; il n'y a point là do rapport entre une
cause et un effet produit, dont on puisse demander le com-
ment. L'étendue se manifeste comme etto existe, mais elle
n'existe point parce qu'elle se manifeste.
Descartes qui a identifié l'étendue avec la substance maté-
rielle, n'en a cherché la raison dans aucune cause autre que
Dieu qui l'a créée. Leibnitz et ceux qui, comme lui, ont dis-
tingué le phénomène de l'étenduede la substance réelle ou de
la cause qui le produit ou le manifeste à nos sens, ont cher-
ché la raison du composé sensible dans des êtres simples qui
échappent à nos sens et ne peuvent être conçus que par la
raison.
Mais avant de philosopher ou de raisonner, nous avons
des intuitions immédiates, et nous croyons à la réalité exté-
rieure et indépendante de l'étendue qu'elles renferment.Cette
faculté d'intuition on de croyance porte avec elle son témoi-
gnage elle a son autorité irrécusable et qui ne peut être con*
trôlée par aucune autre. Avant de pouvoir expliquer le rap-
port de causalité hors de moi et pour que cette application
puisse se faire, il faut qu'il y ait un hors de NKM, c'est-à-dire
un eapaoe qui m'est donné comme la baae reeUe, neccssaiM 1
de mes intuitions et même de mes aueetiona internes; e'aat
t'enet d'une c<u)M non étendue, comme les sensations <t'<'<tc<t)'. de chattf), 'tf
froid sont te< e)Te<a de eaoMe qui ne M~semNeat nullement à cet MttM-
tions. Mais dans tous les systèmes on ne peut s'empfeher do prendre <'<
pace comme une chose fêeue et cet espace est necei'mtMtnentcontinu,
sans part!e9 composantes proprement dites. Lorsque notm parcourons re~-
pace, nous mesurons, nous comptons nos mouvements nouf apprenonf
que cet espace indéfini peut être limité, borné dans certains sens et nous
y reconnaissonsdes parties. M suit de là que ce qui est donné primitive-
ment par la forme de nos intuitions de la vue et dn toucher est réellement
et ne peut être mis en doute, quelque système qu'on adopte sur ta nature
des éléments de la matière.
Nos sensations, nos intnMoM sont destinées par leur nature a nous asau-
rer de la réalité des choses et des rapports qu'elles ont avec nous et non
point à nous faire connattre ce que les choses sont en ettes-m&nx'!). Le
sophisme perpétuel des sceptiquesest de prétendre inarmer le témoignage
des sens sur la seuie reatite à laquelle ils atteignent, en opposant leurs pré-
tendues erreurs sur ce qui n'est nullement de leur ressort.
Nos sensations seront les mêmes, dit Boscovich, soit que la matK'rc con-
siste en des points absolument inétendns et sépares entre eux par des
intervallesplus petits que tout ce qui peut tomber sous nos sens et que les
forces qui appartiennent à ces intervattes affectent les fibres de nos organes
sans aucune interruption sensible soit que la matière consiste dans des
éléments contigus, juxtaposés, étendus eux-mêmes, et qu'elle agisse sur
nous par un contact immédiat. (M. de B.)
térielta, tant qu'on n'y ajoute pas l'étendue. e'est-a-dire ta
propriété des parties eontiguës et juxtaposées,qui, en s'appli-
quant à des parties sensibles également contiguHs et juxta-
posées de notre corps, font éprouver au toucher cette im-
pression continue d'une étendue solide.
Nous pouvons savoir et parvenir à démontrer, par le raison-
nement, que sans l'impénétrabilité qui est essentielle à toute
matière, il n'y aurait pas d'intuition d'étendue, ou d'étendue
perceptible à nos sens. Ce qui fait que la matière est percep-
lible, dit BoscovirMans son ouvrage très curieux intitulé:
~t/<MO~At<!f M<~W<t/M! pftHC~M ad KMt'MH) /~Mt !'<'<~«'/<t
(page 78), ne provient pas d'une extension continue, mais do
FimpénétrabUité,propriété de laquelle il résulte que les fibres
do nos organes sont tondues par les corps qui sont arrêtés par
elles, et que le mouvement est propagé vers le cerveau car
supposez que los corps fussent étendus et dénués d'impéné-
trabitité, ils n'arrêteraient pas los mouvements dos fibres de
la main qui les saisirait, et n'y produiraient aucun mouve-
ment ils ne fouéchiraient pas non plus les rayons lumineux,
mais sa laisseraient librement traverser par la lumière qui ne
recevraitd'eux aucune modificationnouvelle.
Voilà ce que nous apprennent l'expérience et le raisonne-
ment sur les propriétés de la matière considérée en elle-
môme. Nous croyons que si les moiécutes de la matière n'é-
taient pas douées d'impénétrabitité, c'est-à-dire de la faculté
d'exclure du lieu de l'espace que chacune d'eUe occupe toute
autre molécule, les phénomènes ne pourraient être te!s qu'ils
nous paraissent, et la matière ne pourrait se manifester à
nous telle que nous la connaissons par les sens. Mais il s'agit
moins de savoir ce que la matière doit être en elle-même pour
se produire à nos sens sous telles apparences, que de savoir
comment et dans quel ordre ces apparences sont produites de
manière à ce que nous ayons l'idée de corps extérieur telle
qu'elle est primitivement dans notre esprit, et quels sont les
éléments essentiels qui entrent dans cotte idée. Or, d'abord
quoique l'espace (ou le dehors indéSni) et la propriété de
rester à nos organes soient ait nombre de ces éléments,
s'i)s étaient jtents, noua n'aurions paa l'idée de ce corps, maia
celle d'une cause ineunnue qui résiste hors Je noua et à
laquelle nous n'attacherions pas la notion d'impénétrabilité
absolue. Car la résistance ou 1a capacité d'arrêter nos mou-
vements pourrait être conçue comme une force active, diffé-
rente do la propriété passive qu'a une motéoute do matière
d'exclure toute autre du lieu qu'ollo occupe, ou do coexister
dans le mémo point de l'espace avec une autre en restant diffé-
rente d'eUe.
Que faut-il donc do plus? il faut qu'une impression on une
sensation quelconque marque dans cet espace Indénni une
portion déterminéo dont les limiles d'avec le reste de J'espaco
constitueront pour nous le corps qui est proprement une por-
tion d'étendue limitée. Quelle que soit la sensation qui marque
cette timite, ce sera etto qui complétera notre idée de
corps extérieur et, sous ce rapport, on pourrait dire quo l'es-
pace, joint ou non à t'impénôtrabitité,est la matière du corps
et que la sensation limitante en est la forme.
La perception do résistancen'est pas un élément, essentiel
de notre idée, ou intuition immédiate du corps, quoique celle
d'impénétrabilité d'où dépend la résistance et les qualités s~n-
sibles qui servent à nous manifesterles corps, soit la propriété
la plus essentielle de la matière. Je sais, par exempta que la
lumière, traversant l'espace vide et impénétrable, ne peut en
aucune manière se manifester à la vue. Mais sans éprouver
aucune résistance matérielle, si une couleur ou un mélange
de couleur tel que le spectre coloré ou le bouquet du miroir
concave, marque dans l'espace indéfini une portion éclairée,
colorée, en la séparant de celle qui ne l'est pas, j'ai la percep-
tion d'une étendue colorée, d'un corps dont je pourraiignorer
s'il est pénétrante ou non. La même chose pourrait avoir lieu
avec d'antres sensations, avec celle de chaud ou de froid, par
exemple. Si en parcourant avec ma main l'espace pénétrable,
et ayant la perception de ces mouvements, je trouvais une
sensation de chaud, qui succédât à une sensation de froid,
continue pendant que je parcours telle portion do l'espace, et
cassant lorsque je passe dans une autre, je pourrais avoir la
perception d'un espace pénétrable, chaud ou froid, séparé par
certaines limites de l'espace indéMni où je n'éprouve pas la
même sensation, et partant celle d'une cause étendue de mo-
dificationspassives ou d'un corps. Ceci suppose que l'exercice
de notre faculté de mouvoir notre corps volontairementest
essentiellement accompagnée de la conscience de ce mon~e-
ment, et inséparable de t'espace on do l'étendue pénétrable
dans laquelle il s'accomplit comme du temps pendant lequel
il a'acoomptit.
On objecte à cela que, pour sentir te mouvement, il faut
avoir la perception d'un point fixe dont on s'approche ou
s'éteigne, c'est-à-dire connaître hors de nous quelque objet
visible ou tangible. Mais le hors de moi est l'espace (y com-
ptis notre propre corps) et cet espace est l'objet immédiat et
propre du sens du mouvement, comme la résistance est l'objet
propre de celui de l'effort inséparable de tout mouvement.
Quand je n'aurais rien vu ni palpé, il suffit que je me meuve
pour apercevoir immédiatement l'espace continu dont les par-
ties correspondent à celles du temps ou à la succession de mes
sensations de mouvement. Nous ne sentons notre propre
mouvement d'une manière immédiate, qu'autant que nous
nous le donnons à nous-mêmes Motum tMM/fKnt MOM $CM<
!M!M MM! M~: H<M !/M! M!0~!MK !H<~MCMM!M(Boscovich).
Tout changement produit ou aperçu dans l'espace immobile
n'est qu un mouvement. On demande un point on un cadre
nxc dans cet espace pour que le mouvement (qui n'est que le
changement de distance à ce point) puisse être reconnu. Mais
le cadre fixe est l'espace lui-même donné d'abord comme im-
mobile à la vue et au tact externe ou interne de notre corps
et la perception d'un changement arrivé dans cet espace ou
dans la sensation qui sert à marquer les limites d'uneportion
de cet espace est la perception du mouvement même. L'espace
immobile que ma vue embrasse lorsque j'ouvre les yeux, ou
encore la toile nerveuse appelée rétine, dans laquelle j'ai
t'aperception interne immédiate comme de toutes tes parties
de mon corps, voilà la cadre nxe et jo n'ai besoin d'aucune
autre comparaison pour percevoir h's mouvements dos oh{fta
visibles, comme tus déptaeements successifs de mon corps on
do quelqu'une de ses parties. S'il s'agit des propres mouve-
ments de mon corps que je produis à volonté, je les aperçois
immédiatement comme indivisiblement unis avec cette sensa-
tion particulière qui accompagne la courbure et la contrac-
tion de mes muscles; cette sensation dinere essentiellement
de toutes les autres en ce qu'elle est la seule que je produise,
commence et suspende à volonté. M est vrai qu'elle n'est pas
la sensation même du mouvement, qu'eHe ne parait même
avoir aucune ressemblance avec la perception dn déplacement
on du changement de situation dans l'espace; il est vrai
qu'on pourrait supposer un être qui aurait la sensation interne
musculaire sans connaître qu'il change de place, comme on
pourrait on supposer un autre qui aurait la perception des
mouvements produits dans l'espace visible sans éprouver do
sensation musculaire, quoique cette dernière hypothèse soit
inadmissible, parce qu'elle exclut la première condition do
l'individualité et par suite de tout jugement; mais il n'est pas
moins vrai que la sensation musculaire emporte avec elle
l'aperception interne de l'inertie du terme organique et étendu
sur qui la volonté se déploie et quoique la connaissance pré-
cise de la situation des parties du corps les unes par rapport
aux autres, telle que nous l'avons par le sens de la vue et du
toucher, ne soit pas comprise immédiatement dans le simple
exercice du sens musculaire, on ne peut douter néanmoins
que ce dernier sens ne soit spécialement approprié à l'aper-
ceptiondel'espace intérieur et itiimité du corps propre, comme
à celle des changements qui y arrivent ce qui suffit pour cons-
tituer une sorte de sensation du mouvement inséparable de
celle de la contraction musculaire, identique avec elle et qui
ne ressemble en rien à la perception des mouvements pro-
duits dans l'étendue visible ou. tangible où notre volonté ne
s'étend pas immédiatement. Quant à ces derniers mouve-
monta, nous ne les aentona paa, à proprement parler, mais
nous jjngef'ns qa'ita ont lion, en tant que telle intuition ou
situation, localisée dans une partie déterminée do t'espace
extérieur, M trouve localisée l'instant d'après dans une autre
partie, comme lorsque l'image d'un point coloré correspond
successivement à différentes parties de la rétine, ou qu'une
sensation quelconque de chatouillement, de pression passe
d'âne partie à l'autre de notre corps. H aufnt que la première
sensation soitioeanseepour que son déplacement ou son mou-
vement dans l'espace fixe soit perça. Et il ne peut y avoir
d'illusions dans ces perceptions immédiates. Si je produis
moi-môme le mouvement dans une partie du corps appliquéo
à l'objet, il est impossible que j'attribue le mouvement à cet
ob}ot. Ce n'est que dans le cas où l'objet et l'organe qui s'y
applique, sont transportés l'un et l'autre par une force étran-
gère qu'il y a do l'incertitude et de la difficulté à reeonnaUre
auquel dos deux appartient le mouvement. Mais ici ce n'est
pas le sens qui est juge naturel entre deux apparences égatea.
Le mouvement qu'il perçoit est toujours réel. C'est ici un dos
cas où il faut distinguer et reconnaitre avec soin une diffé-
rence essentielle entre le phénomène et la réalité, entre l'idée
et la chose.
H n'y a de sensation simultanée que dans l'espace ou par
l'espace et je crois impossible do concevoir qu'un être pût
éprouver deux modifications à la fois sans les confondre, s'il
ne rapportait pas ces impressions à deux points coexistants
dans l'espace. En effet, toute impression non localisée et non
susceptible de l'être par sa nature ne peut être considérée
que comme une modificationdu moi, dont l'existenceinterne
est opposée à celle de l'espace or, l'existence du moi est
essentiellement successive, c'est-à-dire qu'elle constitue le
temps dont il répugne qu'aucunepartie infiniment petite, ou
instant indivisible coexiste avec une autre partie ou un autre
instant. Ainsi toute modifieation simple ou composée de
l'existence du moi ne peut correspondre qu'à un seul instant
de sa durée et il ne peut y avoir qu'une seule modification
dans Ma seul et mêmo instant, comme H n'y a qu'un soul
Mta<. Maia il est de la nature do t'espace
quo toutes ses par-
ties coexistent distinctement ot séparément les
dans unes dos
autres le même instant, et restent immuables.
Do cotte propriété qu'a l'espace ou !'étond«e de
se repré-
senter comme un tout permanent, susceptible d'être divisé
en parties, aussi permanentes, dont chaoune existe avec
tant dMM ta division même, de là, dis-je, résulte la possibilité
de How~f ou de réunir sous
une même idée, un mémo
signe, plusieurs un:Ms qu'on fait coexister
par la numération
même. La géométrie ou la science de J'étendue M< donc
avant celle de la numération ou t'arithmétiqne.De là résulte
la prouve !a plus directe que les affections les intuitions
ou
no sont pas, comme disent les métaphysiciens, des modifica-
tions de l'ame on du corps, mais bien des modes
d être de l'étendue organique où le moi les
ou manières
perçoit. Et il ne
perçoit deux on plusieurs impressions à la fois,
douleur aux pieds et à la tète, comme une
une odeur, un son ou une cou-
leur, qu'en tant qu'il les localise actuellement dans deux
parties distinctes de l'espace intérieur extérieur.
ou
Donc s'il n'y avait pas un sentiment de l'existence du
corps
propre, indivisible de celui du moi, et en faisant partie
tte)!e, il ne pourrait y avoir de sensations simultanées, esson-
dis-
tinguées et reconnues multiples, mais seulement des
modifi-
cations internes, senties comme simples à chaque instant
qui
seraient distinguées de celles qui les suivraient à l'aide de la
mémoire comme un instant de l'existence du moi
est distin-
gué d'un autre instant.
Le même raisonnement
prouve qu'il ne peut y avoir plu-
sieurs modes intellectuels
ou plusieurs opérations de la
pensée exécutés à la fois. Si la comparaison exige impérieu-
sement que deux idées soient présentes à la fois, peut dire
hardiment que ces idées sont rapportées à deuxon
parties de
l'espace qui leur servent comme de signe. De là il
résulte
aussi que deux parties coexistes de l'espace
être distinguées l'une de l'autre ne peuvent
ou perçues par l'esprit qu'en
tant qu'elles correspondentà deux choses ou modi&eations
sensibles dont chacune d'elles est te lieu. Les relations à l'es-
pace comme au temps sont au nombre de ces relations primi-
tives qu'on peut aussi appeler faits primiti fs, et dont il nous
est impossible de concevoir les éléments ou les termes sépares
par la raison que nous n'avons pas fait ou composé nous-
mêmes leur relation et qu'ils nous sont donnés ainsi par la
nature des choses ou celle de la pensée.
Qu'est-ce que l'espace ou l'étendue sans quelque chose ou
mode visible, tangible, qui nous paraît étendu? Qu'est-ce que
le temps eu la durée en faisant abstraction des choses ou
modes déterminées qui durent ou se succèdent? Qu'est-ce
que la substance séparée de toute modification, la cause effi-
ciente ou force productive sans l'effet produit? Toutes ces
questions ne tendent à rien moins qu'à concevoir séparément
les éléments des faia primitifs, donnés à notre esprit comme
indivisibles, et qui cessent pour nous d'être des faits ou des
existences récites intelligiblee, dès qu'en donnant des signes
à chacun des éléments distingués, dans le fait même, nous
voulons effectuer la séparation complète et faire comme le
départ des deux membres de la relation, en poussant l'ana-
lyse intellectuelle au delà des bomes do la nature ou de l'es-
prit humain.
Nous croyons que les premiers termes de relation, la subs.
tance, la cause, l'espace, le temps, existent réellement et
absolument, que les modes ou les effets n'existent que dans
ou par ces premiers termes mais nous n'avons point d'idée
séparée de cet absolu de l'espaco. Nous ne percevons, ni ne
pouvons imaginer aucun mode qui ne soit rapporté actuelle-
ment à une substance. Au contraire, nous sentons ou imagi-
nons très bien certains effets sans penser à la cause on même
en en faisant abstraction, comme font les physiciens. La rela-
tion du mode a ta substance semblerait donc avoir un carac-
tère supérieur de nécessité et de primauté.
D'un autre côté, puisque le moi ne s'aperçoit ou n'existe
pour lui-même qu'à titre de MM~e, il ne peut y avoir aucune
perception ou idée antérieure & h région de causatité qui
semblerait ainsi devoir être plus intime à l'esprit. N'y a-t-il
de substantia-
pas là une sorte de contradiction? La relation
Uté est déjà dans le sentiment confus de l'existence avant la
personnalité distincte. Elle est renfermée dans les intuitions
moi. Mais cette relation
ou les affections qui sont avant le
n'est connue distinctement qu'après la naissance du moi et
qu'au mo-
par suite après la relation de causalité. De là vient
ment où nous existons pour nous-mêmes à titre de causes, la
notion de substance étendue se présente à notre esprit, non
point comme une chose nouvelle ou qui commence à exister,
mais comme une chose qui préexiste à notre connaissance et
qui était déj& dans les intuitions confuses de la sensibitité ou
de l'instinct même.
FiK
RAPPORTS
SCIENCES NATURELLES
LA PSYCHOLOGIE
oc
t.tSOtXCtF~extTtS
CtS CECtS~atT
HMaAtt)
(i8i3)
Cof~of'&BmacAXM? mfx/t&Ms
tMffBMm< <*< quod M< WMt~'
est p)'oet<<eMt<a, <M corpore est
/~<MMt. LNMm!.
INTRODUCTION
§ f
Fondements de la distinction entre les points de vue des
doux sciences.
Observer les faits, les classer, poser les lois, chercher les
causes, tel est rordre des procédés assignés par la philosophie
de l'expérience à l'esprit qui tend à s'étever des premiers
échelons de la connaissance jusqu'au plus haut degré qu'il
soit permis d'atteindre.
Cette marche régulière et progressive devinée par le génie
et en quelque sorte par l'heureux instinct des premiers obser-
vateurs de la nature, a été tracé et en quelque sorte régulière-
ment jalonnée dans les ouvrages modèles du célèbre restau-
rateur des sciences naturelles, Bacon, qui s'en servit lui-
même avec succès pour dresser la mappemonde de nos con-
naissances, en distinguant la vraie science formée d'après
ces procédés méthodiques de la fausse dont le vide et les
erreurs systématiques paraissent évidemment se rattacher à
la transgression des mêmes procédés. Dans l'état actuel des
lumières et vu les progrès immenses que toutes les sciences
naturelles doivent, surtout depuis un siècle, à cette heureuse
et même méthode d'M/t~wHce et d'tM~MC~MM,celui qui pré-
tendrait élever dos doutes aur sa préémMence, provoquer
un
examen plus approfondi des principes sur lesquels elle repose
pour savoir si elle est également et aussi exclusivement hppro-
~riée aux branches diverses de nos connaissances, si ~o
s'applique à la philosophie première, comme aux sciences
dérivées, à la détermination des faits et dos lois de l'expé-
rience intérieure, comme à celles de l'expérience extérieure,
serait jugé sans doute par les successeurs de Bacon
comme te
serait celui qui contesterait l'existence de la lumière à
ceux
qui voient et le mouvement à ceux qui marchent. Je
ne crains
pourtant pas de m'exposer, dès mon début, à une préven-
tion défavorable en observant d'abord
i" Que s'il y a plusieurs facultés de l'esprit humain, et
non
pas une seule, comme on a prétendu l'établir et peut être en
violant la méthode elle-même ou classant avant d'observer, il
doit y avoir avant tout plusieurs méthodes et non
pas une
seule, pour donner à chacune de ces facultés l'emploi et la
direction qui leur conviennent
2" Qu'ainsi cette unité de méthode ne saurait être
conçue
comme praticable, s'il est vrai qu'en appliquant aux choses
extérieurescertains moyens ou certains sens, appropriés à la
connaissance objective, notre esprit est disposé d'une toute
autre manière, que lorsqu'il s'applique à se reconnaître lui-
même par l'emploi d'autres moyens ou d'autres sens
appro-
priés si l'entendement humain a pour ainsi dire telle face
dirigée vers le monde extérieur, et telle autre concentrée
sur
ses propres modifications ou actes, etc
3* Enfin qu'on prétendrait vainement transporter à la philo-
sophie première ou à la science des phénomènes de l'esprit
humain, les procédés de la méthode expérimentale, si l'obser-
vation intérieure diffère essentiellement par ses moyens et
son objet de celles qui sert de base aux sciences naturelles; si
les faits de la première ne sont nullement susceptibles de
l'espèce d'analogie ou de ressemblance qui détermine les
ctassineations physiques ou si le point do vue qui rapproche
et réunit sous une idée et un terme communs les phénomènes
qui coexistent dans l'espace, est opposé à cetui qui distincte
et sépare les modes ou actes de l'esprit humain qui se suc-
cèdent dans le temps; si les lois métaphysiques et nécessaires
de la pensée contrastent avec les lois physiques, contingentes
et variables enfin, si les causes physiques conçues dans un
ordre déterminéde sucession expérimentale des phénomènes,
à laquelle s'attachent exclusivement les physiciens, diuerent
toid Ha~!<r<! des causes e/~c:tH~s, auxquelles s'attache te
psychologuecomme au pivot sur lequel roule toute sa science.
Ainsi il n'y aurait d'identique ou de commun dans les pro-
cédés des deux sciences que les signes observer, e/<M$ff, etc.,
tandis que les choses ou les opérations sont réellement d'une
autre nature, puisque observer en psychologie n'est pas voir
ni exercer aucun sens externe, que classer n'est pas aperce-
voir des ressemblances, que poser des lois contingentes
ou chercher des causes physiques n'est pas constater des lois
nécessaires do l'esprit humain et l'existence des causes efn-
cientes.
La distinction générale que nous annonçons ici entre les
deux sciences considérées sous le rapport de leur objet, de
leurs moyens de connaître, et par suite do la méthode respec-
tivement appropriée à chacune d'elles, a besoin d'être éctaircic
et connrmée par des considérations do détail plus particu-
lières, dans lesquelles nous entrerons après avoir posé quel-
ques définitions essentielles.
I. Tout ce qu'un être pensant et sentant aperçoit ou
sent actuellement en lui ou hors de lui par quelque sens
externe ou interne, devient pour cet être ce qu'on appelle un
/<:&.
Il. Tout fait a un caractère de relation essentielle c'est
un rapport à deux termes ou un composé de deux éléments
distincts et non séparés l'un de l'autre, savoir d'un sujet qui
perçoit et d'un objet qui est perçu.
Ht. Sous le titre d'objet, on peut rentertUM' tout ce que
9
l'être pensant perçoit, comme actuellement distinct du senti-
ment de son existence individuelle, identique et permanente.
Ainsi une modincation, même intérieure, peut être un objet
par rapport au moi, s'il la distingue du sentiment qu'il a de
lui-m&me ou de son durable.
IV. Une modification no peut se distinguer du moi et
s'objectiver par rapport à lui, qu'en se référant soit à un
sujet permanent d'inhérence, si elle est constante et fixe, soit
à une cause productive, si ello est variable on passagère.
n'y a do fait actuellement perçu par nos sens, ou conçu
par notre esprit que sous l'une ou l'autre, si ce n'est sous
l'une et l'autre de ces deux relations essentielles et primor-
diales de l'effet à sa cause productive, du mode ou de la qua-
lité à son sujet d'inhérence.
V. Comme cette cause et ce sujet sont on le moi lui-
même ou autres que le moi, il y a deux sortes de faits essen-
tiellement distincts des faits extérieurs que uous ne pouvons
nous représenter que hors de nous, ou comme des êtresétran-
gers & nous, et des faits intérieurs que nous ne pouvons sentir
ou apercevoir qu'on nous-mêmes.
Néanmoins en remontant à l'origine des idées et jusqu'aux
premiersrudimentsde la pensée humaine, ou encore en nous
observant nous-mêmes dans certains états où la sensibilité
physique est seule prédominante et absorbe presque toutes
nos facultés actives, nous sommes conduits à reconnaitre
qu'il y a eu originairement et qu'il peut y avoir encore en
nous des phénomènes simples que nous appelons intuitions,
ou a~ee~MtM SMMp/es, séparés, je ne dis pas de tout sujet d'in-
hérence ou de toute cause absolue efficiente, mais de toute
aperception ou conscience de ce sujet et de cette cause*.
Nous sommes même conduits à croire qu'il n'ay que des
phénomènes de cet ordre pour les animaux, pour tous les
§2
Dirisiondes edencee pMatMeà celle des faitspremiemqui leur servent debase.
II résulte des analyses ou définitions qui précèdent que
ordres de faits qui
nous sommes fondés à reconnaître trois
serviront de fondements & autant de sciences distinctes par
leur objet et peut-être aussi par leurs procédés méthoaiques.
i. Les faits extérieurs sont des composés primitifs réso-
luhtcs ça deux éléments ou deux termes de rapport, savoir
!o ~~MfMM~M externe on l'w~MtfMH qui est comme la matière
du fait conçu ou représenté et la notion d'un sujet subs-
tantiel ou cause permanente qui est comme la forme Intel-
lectuelle du fait et sous laquellel'espritsaisit ou se représente
les phénomènes.
La physique, ou science de la nature, est la science dos
faits extérieurs représentés par intuition. Ces faits y sont
d'abord considérés en eux-mêmes, commo s'ils étaientsimples
et absolus, et sans relation au sujet qui les perçoit, à la
substance à qui ils sont inhérents ou à la cause ofneionte qui
les produit.
Cette relation subsiste bien toujours, il est vrai, dans l'inti-
mité de la pensée mais parce qu'elle est première, fonda-
montato do la connaissance et profondément habituelle,
l'esprit la perd de vue pour s'attacher uniquement aux
intuitions phénoméniques dont il cherche à saisir les ressem-
blances ou analogies sensibles, et l'ordre des successions ou
liaisons en lenaps, que l'expérience répétée convertit en lois.
Ainsi la science de la nature, considérée dans son objet
premier et sa méthode appropriée, est moins celle des faits
que celle des phénomènes extérieurs et de leur ordre de suc-
cession, pris dans l'intuition absolue qui los représente, et en
faisant abstraction ou plutôt confusion du sujet qui se repré-
sente, de l'objet permanent représenté. et de la cause effi-
ciente do la représentation;
2. Les faits M~ncM~s sont ies composés ~NM~, réso-
tubtes aussi en deux éléments, savoir les phénomènes ou
affections simples de la sensibilité animale, et la notion d'un
sujetpermanent,à qui ces aSectiomssontinhérentescommemo-
dalités, ou d'une cause intérieurequiles effectue dans un temps.
La science de ces phénomènes intérieurs organiques,connue
sous le titre de p~MM/o~M,est la sciencede la nature eecaR~.
Suivant les procédés de la physiquedont elle est une branche,
cette science s'attache également d'une manieFfexctusivp aux
a~ceticnaou aux~AM~~ws de la vie <*t d<* t'or~aniaation.
en faisant abstraction ou confusion du sujet identique et pet-
manent qui les perçoit, et en même temps de la cause interne
qui les effectue, comme de la volonté qui petit concourir
quelquefois à les produire et toujours à les modifier. La phy-
siologie plus encore que la physique est une science de purs
phénomènes, dont l'observation par les sens et !'oxpër!ence
extérieure rëpëtëe, déterminent l'ordre d'analogie et de suc.
cession, sans qu'it y ait lieu pour elle & chercher ni mente à
concevoirl'existence réelle de substance ou de cause
3. Les faits primitifs du sens intime oa plutôt !o fait primitif
unique (M« yeHew) qui réunit en lui le caractère du ~M-e et
de l'individu, consiste dans un rapport fondamental simple,
ou irrésoluble en termes phenoméniquos, où la cause et
l'effet, le sujet et le mode actif se trouvent unis indivisible-
ment dans !e même sentiment ou la même perception d'effort
(MMM) dont les muscles soumis à la volonté sont los organes
propres. C'est de cette impression originello d'un effort que
dérivent toutes les idées de forces ou de causes.
On appelle /M~c~o/<!y<e la science qui, s'attachant d'abord à
ce fait primitif et à ses dérivés immédiats, se propose do faire
l'analyse complète des faits externes, en y distinguantla part
phénoménique de l'objet et la part réelle du sujet d'y recon-
nattre ainsi les véritables éléments formels de ces faits, de
rappeler à leur source primitive les notions de cause et de
substance de justifier la réalité absolue que nous leur attri-
buons de donner ainsi une base à la science des phénomènes
et d'en garantir ta solidité en l'appuyant sur Je fait évident et
irrécusable de la conscience ou de l'existence du moi.
La psychologie se propose de justifier les titres auxquels
nous possédons une connaissance quelconque, de déterminer
ce que nous pouvons connaître de réel et comment nous le;
connaissons, en partant des faits complets et déterminés,
tels qu'ils sont donnés actuellement est relation, et d'après
nos habitudes, aux sens externes et internes. Cette science
première s'attache d'abord aux éléments formels communs à
tous les faits, en faisant abstraction des phénomènes variables
et particuliers. Si elle s'arrête aux notions ou aux concepts
universels et nécessaires de substance, de cause, tels qu'ils
se trouvent actuellement dans l'esprit, élaborés par nos
facultés, rattachés à des signes généraux ou érigés en caté-
gories, si elle considère l'ensemble des êtres sous leurs
rapports les plus généraux d'existence, de substance durable,
de cause c'est la métaphysique pure, ou la science des
formes qui uottent dans une sorte de vague intellectuel
jusqu'à ce qu'elles aient trouvé un fond ou une base solide,
où elles puissent se rattacher.
La psychologie sente assigne ce fond ou cette base dans la
conscience du moi; elle s'appuie sur une première expérience
tout intérieure et diuère pourtant de ce qu'on appelle les
sciences expérimentales, par son point de vne et ses procédés
méthodiques.
La psychologie est synthétique ou rationnelle, lorsqu'elle
considère !e fait primitif de sens intime, hors de son associa-
tion avec les phénomènes externes ou internes pour les y
voir ensuite. Elle est analytique et plus spécialement expéri-
mentale, lorsqu'elle part des faits composés comme de
principes élémentaires, et qu'elle se home à l'analyse des
sensations ou des idées associées entre elles et aux signes ou
surcomposées par l'expérience.
Locke a poussé assez loin la psychologie expérimentale ou
analytique, mais ce qu'il y a d'incomplet, de défectueux et de
contradictoire même dans sa doctrine prouve combien il est
dangereux de s'attacher à un fait composé avant d'avoir
reconnu le simple, et d'arrêter l'analyse, avant d'avoir trouvé
un fond où l'on puisse bâtir solidement.
On peut remarquer combien Locke est embarrassé lorsqu'il
s'agit d'assigner la cause d'une existence réelle quelconque
et de dire en quoi consiste la convenance do nos idées avec
quelque modèle réel donné hors de nous, lorsque nous
n'avons et ne connaissons que des idées.
Descartea, Leibnitx, Kant et leurs disciples ne se sont
attachés qu'a la métaphysique pure ou à la science des rela-
tions universelles et nécessaires des êtres ils sont partis des
notions de cause, de substance et ne semblent pas avoir soup-
çonné que ces notions pussent être ramenées à quelque fait
primitif bien plus, ils ont soigneusement écarté tout recours
& un tel fait originel ou à une expérience intérieure, comme
CoMffUa hMxttMnt
Mf~<a<t< "KsibiMM partielle
i0
8ECTWN PHKM!ËMË
CMAPtTMK PKEMtEK
8it
Qm) ceMe n'httiwt 'Mtî')'" <)') Mppwt <h' tUtoMM~un dM ph<!uemf'm'
§a.
Quo la notion de ea«Mt!M a'Mt paa oao pHM abstMeHon, une oatêgorlo ou
une Mt*e ~n<iM)e. CftMcMMs dos (tttMreMoa CMeaMeKei' eMtM tof
notions pt loa Mfcf g<n<'ratea.
.~M a~ Pr~.«M~MM.w
M<M«-am de
~<<-< ?~' ab
duco.
.«~ <c/&aM~.<w
<<M«~M
~.tf~
eMc~ ,~<<
ne.sa non
~~M-.
<~<~ 9"<~
a~eM,
Bixc
"M. in
ciens.
qu'on l'applique; la relation est unique et ne dépend nutte-
ment des termes comparés. U me semble que cette diffé-
rence est assez saillante pour avoir frappé Jes métaphysi-
t. Nous preuouli Ici le mot ~«ottpe dMM uu MtM bien opposé & celui de
«os modernes disciples de CondiUM ou de Locke. Suivant eux, te priucipe
cet <Mt fait premier qui <crt de fondement 4 tous les autres qui n'en Mnt que
des aM<tt/îea<«MM. Ceat ainsi que le sentiment est un principe qui ne peut
admettre rien avant lui, etc.
Au contraire les principes de croyance dont nous parlous, se retrouvent
partout identiquement les mêmes, ne se transforment jamais pour produire
quelque idée on connaissanceque ce soit; on ne peut en rien déduire ni dé-
MYer; ils sont les termes on tes antécédents nécessaires de tontes les rela-
tions qui ne sont connues que par eux et dont Us sont dits & juste titre les
principes sans être conçus en eux-mêmes hors de nos rotations.
Cest, ainsi que nous le disons, que le sentiment a son pftaO~e et sa raison
dans i'amc et dans sa Uaison avec le eoftM; dans un sens tout diNërent dejeeM
on l'on dit que la eonnais<H<Me<! « a<M)pTiiMipe dsM le sentiment. (M de B.)
douter) une faculté, une tandanco invincible à CKtiff au &
supposer aana cesse quelque absolu qui est le ptwmiw twmo
MM le fondement nccoaaaiM da la Motion, il est évident que
Mt absolu, en tant que tt't, dont !1 y a crayanoc sans idée, na
saurait être l'origine puro d'auouno connaissance au Mée, et
quo te problème qui ceMMte & trouver cotte origine doit avoir
aas données en de~a des limitea du champ de nos croyances,
dans une pfennëra relation OM un fait primitif tel que nous
allons b!ent&t la déterminer plus espMaaêmont;
3' Faisons observer aux ideo!ogiateadisciples de Locke et
de Condillac
Qa'itx no peuv~Mt ae dépenser d'admettre au moins comme
fait de fe~Mt ~KtMawla eroyanee invincible qu'attachent tous
les hommes, mêmo les sceptiques, los plus d6e!d<!9, a quelquo
réalité a~o/Mp; qu'une telle croyance ne peut venir de l'hahi-
tudo ou de t'experience répétée, car tout ce qui nous vient de
cotto souroe est susceptible de plus ou de moins, peut être
conçu d'une autre manière, varie comme le nombre des repe-
titiona, comme les circonstances do temps ot do tiou nui l'ont
amène, tandis que tous les hommes sans exception croient
également à la première expérience comme à la mittieme,
qu'Ms sont des êtres et non pas des phénomènes, des idées
de sensation, qu'ils ont un corps distinct et séparé d'autres
corps durables et permanents, quand ils ne les voient pas;
qu'il y a enBn sous tes sensations passagères des substances
et des causes permanentes diBérentesdes sensationsquoiqu'ils
ne puissent s'en faire aucune idée ou image; en6n que s'il est
vrai comme ce système F~aM~,qu'il put y avoir, et qu'il y eût
originellementun systè& de connaissances ou d'idées déri-
vées de la sensation pure, sans aucun mélange de notionsou de
croyances des êtres substantiels, durables en nous ou hors de
nous, it s'ensuivrait bien que tout ce système de connaissances
est indépendantde celui de nos croyances, ou des notions que
les métaphysiciens ont considérées comme fondamentales,
universelles, nécessaires; mais alors l'entendement humain
serait pour ainsi dire tout en images et succession d'images,
rien a'y aurait le caractera do pormaaenM et d'identité, tout
cxistwait dans des {ormes variahtos, des accidenta paaaagora.
aaoa aucua <bnd r~c! ça awoit enOn «no sorte de tantasKta-
geria touta din~rente du monde réel, externe et mtcrnc que
nouscrayona: lorsqu'onrentre dans ce monde et qu'on veut en
cennattra tes lois positives et eoMtantea, il faut bien pouvoir
dire co qui fait la ditMrenM entre t'otnhfe et la p~atitë, entre
tea images OM les id~aa da sensations que nous connaissons
sans croiro aux substances, causes eMeientM, et les idées de
/<t<~ poaitifa, d'objets réels, los notions certainoa que cas
erayancM viannent joindre aux pMnont~nea ou aux images.
Du ta donc une branche do rceherehaa psychologiques
toutes ditféreatas de cettos qui entrent dans Mtr traité des sen-
sationa quelque ing6nioux. qu'il f&t, ou même quolq e fondé
qu'il ptlt être dans sa Manière d'originer nos idées et nos con-
naissances proprementdites. D'ott nous vient la croyance de
ces êtres durables, substances, causes ou forces qui échappent
& notre faculté de connattre par les sons, l'imagination,
t. Extema non videt nisi pef cogNiUomem eorum qutB eunt in Bemetipeâ.
principe de causalité ou de raison snfHsante, Ainsi !'<'n
pourra
dire indifféremtnent il y a da l'&trc dans toutes nos ideea
ou
représentationsobjectives, parce que notre âme est un ~f et
notre âme a les notions invariables, nécessaires d'être, de
substance,parcequ'il y a hors d'elle un monde réel d'êtres, de
substances. Ces deux raisons qui se suffisent l'une a l'autre
dans l'hypothèse d'une harmonie préétablie entre
ce qui est
en soi, et ce qui est connu ou cru ne sont rien moins que
suffisantes, si l'on nie l'hypothèse.
i* Et d'abord comment peut-on conclure immod!atement do
ressence de i'ame ou de ce qu'elle est en elle-même a
ce
qu'elle connaît? Suffit-il qu'elle soit un être, substance
ou
force pourjuger, concevoir ou croire hors d'elle des ètres~ des
substances?S'il en était ainsi, et si tous les objets des notiftns
ou des croyances premières universelles nécessaires étaient
donnés à Famé conformément à son ~s~acc ou à ce qu'elle est
en elle-même, ne faudrait-il pas dire qu'eUe a aussi l'étendue,
l'espaceinlini, la ~«-ec, ~/brce absolue, la cause, etc., puisque
toutes ces notions qui se résument dans le seul mot~-e, sont
également nécessaires, universelles, et que l'&me no peut tss
pensersans les avoir entièrementprésentes ? Leibnitz n'oserait
assurément pas avouer cette conséquence qui eut détruit son
système; il devait donc reconnaître que l'âme a des notions
premières qui non seulement ne sont pas conformes à l'essence
de l'&me, mais mémo qui lui sont opposées et que comme
l'âme a la notion de l'espace ou de l'étendue, de l'infini, sans
être étendue, infinie, elle pourrait bien avoir celle de l'~re,
de la substance, sans être une substance séparée, ou
au
contraire être une substance, un ère, sans avoir les no-
tions.
La raison tirée de l'essence de l'âme pour expliquer les
notions universelles n'est donc pas suffisante.
2° On demandait auparavantcomment nous pourrions avoir
des notions d'êtres de substances, si nous n'étions pas
MOKx-
tMAM<M, ou si notre âme n'était être,
pas un une substance.
Maintenant le point de vue change, et l'on demande comment
15
notre âme pourrait avoir telles notions ou eonnattra telles
restions, a'i! n'y avait pas hors d'elle des êtres réels, ou si
tes termes do cette relation n'existaient pas réellement et
absolument. Ainsi, comme dans le premier cas, on passait
notions univer-
sans intermédiaire de rcsseMCc do l'âme aux
selles, maintenant on peut passer d'une manière aussi immé-
diate d'une relation donnée à priori à la réalité absolue des
substances.
Ici Loibnitz voit de la hauteur do son génie toutes les
notions de l'a~o/M des êtres, des substances, etc., comme
ressortant du grand principe de causalité qui peut seul en
etfet leur donner une base. Mais la causalité, telle qu'il la
conçoit, est censée donnée à l'âme à priori au titre universel
sous lequel notre esprit l'emploie et l'applique sans cesse aux
objets et aux phénomènes do la nature extérieure.
Or, avant que la relation do causalité ne prenne ce caractère
universel et objectif, n'a-t-elle pas dû ou pu avoir le caractère
individuel et particulier, et ce caractère n'est-U pas précisé-
ment celui d'un fait do conscience ou du moi, donné à lui-
même par son aperception immédiate interne, sous cette
nlation do cause et d'effet?
Si Leibnitz se fût adressé cette question, et en eut cher-
ché la réponse dans le sens intime ou l'expérience inté-
rieure, il aurait créé et poussé jusqu'à ses dernières limites
la science dos principes. Et combien d'iltusions, de mé-
comptes, de vaines tentatives n'eùt-il pas épargnés à ses
successeurs ?
Lorsque ce métaphysicien disait « Je voudraisbien savoir
comment nous pourrions avoir des notions d'M, si nous
n'étions pas nous-mêmes des êtres », il énonçaitle principe de
nos croyances nécessaires et voulait en justifier
l'application
objective. Pourquoi, passant de ce principe de la croyance à
celui de la connaissance et suivant l'analogie, ne s'est-il pas
demandé lui-même comment nous pourrions avoir quelque
notion de causalité, si nous n'étions pas nous-m&mcs des
causes, ou si le moi distingué de l'âme n'était pas une
cause?
Au Heu de cette question à laquelle il semblait devoir être
conduit par Fanatogio et !a nature des ehoso~ il en e!cv<* une
autre tout à fait opposée et demande comment !a re!ation uni-
verseMe et nécessairedé causalitépourrait être donnéo à notre
esprit s'il n'y avait pas hor do nous dea substances ou des
êtres qui fussent entre eux dans ce rapport, d'ou il prétend
conclure la réalité absoiue de ces substances
Il serait curieux d'examiner les motifs d'une transition
t.Enget.tM.deB.)
agissantes telles que reaprit en a la notion, non pas on abs.
traotion ou séparées de Met. mais en vérité avec la repré.
aentation du mouvement on de l'acte qui est indivisible de la
força productive, d'au il suit que los naturalistes sont obligea
de faire une sorte de violence au sens naturel des signes
expressifs des causes eMc!entea, pour les réduire a n'expri-
mer plus que des effets géneratMoa. Quoi qu'ils fassent et mal-
gré la méthode, los termes téta qu'impulsion, attraction, gra-
vitatioa et en générât toua tes verbes actifs substantifiés,
réveittent ou soateveront toujours dans l'esprit la notion de
quelque caaseeM d'un qui agit pour produire têt phéno-
mène ou mouvement détermine, lequel ne peut pas plus être
conçu sans la force qui le fait commencer et continuer que
cette cause no peut être conçue sans lui.
Les signea dont il s'agit étant détournés de la signification
Nc~'oe pour exprimer seulement des effets passifs, tels qu'Us
seraient conçus dans l'hypothèse précédente par un être qui
n'aurait aucune notion de force ou d'énergie, oCrent toujours
deux valeurs qu'on ne songe guère à distinguer l'une primi-
tive et naturelle qui tient à l'application constante du vrai
principe de causalité; l'autre artificielle ou de convention par
taq* ;te on entend la méthode qui tend à substituer une cause
physique à la cause efficiente, ou un fait généralisé à une
force productive individaetto.
Le signe de la cause physique est comme une de ces ex-
pressions algébriques qui représentent, sous une forme simple
et abrégée, des quantités très composées, mais qu'on peut
toujours obtenir par le développement de la puissance, telle
serait (o!+&)".
Dans le premier cas, le signe de la cause <cMn<e est
comme celui de ces quantités irrationnelles on incommensu-
rables qui peuvent se rencontrer dans le calcul analytique,
mais qui disparaissentdans la forme générale de l'équation
dont on cherche les racines vraies, sans qu'on puisse les
déterminer elles m&mcs a csase do leur hétérogénéité, et
parce qu'on ne peut les mettre en équation avec des quantités
i7
do la w~MM <ee. Do là vient qu'elles restent toujours et n6-
caaaairement indéterminées.
Pour pou qu'on soit familiarisé avec la langue des physi'
ciena, on remarquera aisément qu'ila emploient tour à tour !e
même mot sous !ea deux acceptions de cause productive et do
l'effet généralisé. Sans examinerjusqu'à quel point cette sorte
d'amph!bo!og!e peut nuire à la e!af<& et à la précision da tan-
gage, il ma suffit d'avoir ao)é l'impossibilité o& ils aont de
fa!M autrement et la raison da cette impoastbiHté.
Parce qM~ la fonction du signe qui exprime la cause otfi-
ciente, eat nécessairement indéterminéepour le physicien qui
ne peut la mettre on représentationou l'égaler avec aucun
objet du phénomène de l'expérience extérieure, il cherchera
donc toujours à t'<fca~er ou & en faire abstraction. Mais
comme cette mise à l'écart complète ne peut ae concilier avec
un premier besoin do l'esprit humain, comme on ne peut
empêcher ce retour & quelque chose qui est caché sous les
phénomènes et en avant de chacune des séries ou des classes
dans lesquelles ils sont distribués, tout ce qu'on pourra faire
ce sera d'éloigner les occasions de ce recours forcé ou de
diminuer te nombre des cas où le signe de la cause efncMnte
doit être nécessairement employé, ou la cause physique ne
peut plus tenir lieu de la cause emciente, et où on est tenu
enBn de nommer et d'appliquer cette notion tout indéterminée
et obscure qu'ellepuisse être.
Et ici l'on peut apercevoirle véritable motif des eubrts que
font les physiciens pour réduire !e nombre des causes occulte*
on, comme ils disent, simplifier les principes en les ramenant
dans des hypothèses plus ou moins hasardées ou des classifi-
cations arbitraires, jusqu'à une sorte. d'unité systématique,
artificielle qui leur paraît mettre le sceau à une véritable
science, dès qu'ils croient pouvoir en dériver tout, par un lan-
gage de convention, plutôt que par une induction sage et
nwnréo des faits individuels observés, bien analysés dans
leurs circonstances de détail. Pourquoi des discussions si
vives sur l'muté ou la piuratité de ces causes?
S'it s'agit seulement do faits plus on moins généraux et non
point de foMM mystérienaea, on est ob!ig& de reconnattra lea
titres ou d'employer les noms de ces MtecHHM~qni viennent
s'interposer outre tes1. Ma pour en rompre la chatne, et qu'il
faut nécessaifement éliminerpour avoir une science complète,
uniforme dans toutes ses partMa.
Si du moUfet du but sensible de la simplificationdea pria-
cipes ou de la réduction des causes, nous passons aux moyens
quo !ea matât aMstes omploient pour l'opérer, nous reconnais-
a«ns encore mioux combien coa moyens, fondés sur la méthode
d'induction, sont à la fois ingénieux et vraiment utiles dans
l'application aux progrès des sciences naturelles, mais aussi
combien ils sont insnfnaants pour enectner la substitutionpro-
posée des causes physiques aux causes efficientes, combien
mémo ils sont propres à confondre les domaines de ces deux
sortes de causes.
On sait combien de tentatives ont été faites pour réduire
d'abord l'attraction à l'impulsion' puis (de nos jours encore)
pour se passer d'une première impulsion et ramener tous les
phénomènes à une force attractive. Ces tentatives ont été in-
fructueuses jusqu'à présent. Mais supposons qu'elles fussent
couronnées d'un plein succès, qu'en résu!terait-it dans le
point de vue de nos physiciens et le but générât où ils ten-
dent ? C'est que le nombre des faits généraux serait diminué.
c'est-à-dire que les analogies entre les phénomènes particu-
liers de la nature seraient plus étendues, et qu'ainsi, au lieu
de deux c&Mses de faits, il n'y aurait plus qu'une grande classe
ou nn genre supérieur, où des espèces maintenant séparées
viendront converger et se réunir par leurs sommités. D'où
résutterait ce qu'on appelle l'p.qB/teeneM de tous ces phéno-
mènes compris dans une méfe classe à l'aide d'un seul prin-
cipe on d'un seul terme qui ne donnerait lieu qu'une seule
fois pour toutes, au recours nécessaire et 6nal de l'esprit vers
L,
des mouvements représentés dans l'espace et des sensations
on des idées de l'esprit, ce qu'on appelle ca~Me~ les uns
par les autres, c'est qu'on o'«st dissimulé volontairementou
1- savoir cette hétérogénéité absolue, ou qu'on l'a
sans !e
maaquéa par dea analogies tout à fait illusoires, et qu'on
prétendant expliquer des sensations par des mouvements,ou
a'a expliqué en effet que certaines fonctions dépendantes des
mouvements extérieura ou organiques par d'autres mouve-
ments do la même espèce, sans toucher aux faits de sens in-
tima qui restent nécessairement hora de toute explication.
Que e'eat ainsi qu'on a vainement tenté d'expliquer les
sensations, les idées, les opérations de l'esprit en les tradui-
sant pour ainsi dire en mouvements, vibrations ou jeux
quelconques hypothétiquesdu cerveau on a dit ennn que te
cerveau faisait la sécrétion organiquede la pensée, détour-
nant ainsi les mots de la langue psychologique de leur valeur
propre et substituant une métaphysique hasardeuse à l'ex-
pression simple des faits de conscience pour faire passer dans
te point de vue objectif de l'imagination, ce qui appartient
exclusivement à la réflexion intérieure.
8" Que la méthode d'analogie et d'induction sur !aquet!<'
s'appuient toutes tes hypothèses explicatives des phénomènes
psychutogiques est essentiellement vicieuse dans sa base,
puisqu'ainsique nous l'avons vu précédemment,elle se fonde
tout entière sur une fausse application du principe de cau-
salité car en prenant d'abord les !H<M<M)Mea~ physiques ou
organiquespour les causes, on est amené & conclure par la
toi d'analogie entre r<~ et la cause, que les sensations ou
idées de l'esprit ressemblent aux mouvements des corps,
conclusion toute démentie par le sens intime, parce que ces
deux ordres de faits resteront toujours et nécessairement
hétérogènes.
9" Que si par la nature même des choses ou par le caractère
du fait primitif de conscience auquel se rattache la notion de
causalité, comme par la manière dont cette notion s'applique
aux faits extérieurs de la nature, toute explication du com-
ment de la liaison de deux faits ou mouvements homogènes,
ou de la production de l'un par l'autre est supérieure à nos
moyens de connattre, combien ne doit-elle pas t'être à plus
forte raison, lorsqu'il s'agit d'expliquer ou même de conce-
v«iraoua ht relation da eauaalit& des faits aussi hétérogenea
quo te sont los mouvements physiques et dpa 8en<mtiona ou
idées de l'eaprit!
L'on conçoit bien, en eSet, h raison de mouvements homo-
gènes entre eux et à une même cause ou force physique,
sans en expliquer le comment c'est ainsi que tes physiolo-
gistes conçoivent le phénomène de !a circulation du aang
poussa ou chaaaé successivement dans les artères et k's
veines, comme une suite da mouvements ïiea entre eux et &
la force contractile dn ecoar, première causo imputsive. tts
voient ou ae représontentde même la phénomène de la diges-
tion et ceux des diverses sécrétions,comme autant de circons-
tances du mouvement organiqueliées entre elles et a une ou
plusieurs causes, telles que la force contractilo ou seulement
compressive des parois et du tissu dos organes sécrétoires, te
degré successif de téauité des vaisseaux, par lesquels filtrent
pou à pou les humeurs sécrétées, élaborées, etc. Mais s'agit-il
do t'ouvrir le passage de ces mouvements d'organ<s, objets
de représentation, à des phénomènes de conscience qui ne
peuvent plus être vus, mais seulement sentis ou aperçus
intérieurement, on se trouve arrêté là comme sur te bord
d'un abime, que l'esprit humain ne saurait franchir par cette
seule raison qu'étant le sujet de la pensée, it no peu se voir
lui-même en dehors comme objet; ou que se connaissant
comme cause de mouvement, il ne peut se représeuMr comme
effet.
10° Qu'il suit de là que la psychologie ne peut ni ne doit
en aucun cas prendre des données dans les sciences natu-
reMes, ni se subordonner à elles, ou à leur méthode d'observer,
de classer, de poser les lois et de chercher les causes.
Car, d'abord, les données sont des faits primitifs ou des
notionsfondamentales qui doivent s'y rattacher; or les sciences
naturelles ne s'attachentqu'à l'objet et laissent à l'écart tout
ce qui tient au sujet, et par suite au fait primitif de la cons-
cience elles appliquent les notions telles qu'elle se trouvent
établies dans l'esprit, et sans s'inquiéter d'où elles viennent;
et quels peuvent êlre laura titrer docr~anoa; ellaa emploient
le principe de causalité qui est & la tête de toutes e~a notions,
sans s'informer de la nature de ce principe ni de son <Mtrac-
tère de primauté, et même omettant ex a~~e toutes les
questions embarrassantes et insolubles auxquelles pourrait
donner liou l'application théorique de ce principe dans la
recherche des causes eMeienteseMleur substituant des causes
physiques, c'eat-a-diredea M<a qui enpf6oedeatcoMtant<nent
d'autres do la metna ospboo.
Au contraiFo, la psychologie, par la natwto même du
sujet auquel elle s'attache, se place en avant dea faite esté-
rieurs et doit assigner los conditions de l'objectivité dos exis-
tencos et des causes; poMreHo, observer ou constater los faits
primitifs, e'eat dej& rceonnattre les lois primitives de l'onton-
dement et Hxer la véritaMe valeur do toute notion de cause
efuciente; c'est à elle, c'est & cette phitoaophie vraiment
~~Mt~e (et qui n'a pas eto vainement caractérisée ainsi)
qu'il appartient do justiaor les premières données sur
lesquelles la physique s'appuie avec une connance aveugle,
de justifier aussi la substitution qa'eHo fait aveuglément des
causes physiques aux causes efficientes, et de lui montrer
les fondements de la méthode qu'elle suit sans connattre les
motifs de son aporception.
C'est la psychologie qui doit axer les limites des sciences
naturelles et les empêcher de s'égarer dans des recherches
oiseuses ou de vaines hypothèses explicatives, placée à l'ori-
gine de toutes les classes d'idées ou de conceptions de l'esprit
humain, elle trace les domaines respectifs de toutes les
sciences et se rend compte à elle-même des homes qu'elle
ne doit jamais franchir, bornes qui lui sont indiquées par la
nature même de son sujet ou parcelle de la lirison première
des causes aux effets, constatée dans sa source.
Si, pour répondre à la question proposée par l'Académie
de Copenhague, il ne s'agissait que do montrer F des consi-
dératliins rationnellesla nature du principe de causalité, et
la. liaison nécessaire de cause à effet, des phénomènes exté-
rieurs ou des mouvements physiques, aux modincationa de
t'être sentant et ponsant eu aux faits de sens intiate, je croi-
rais avoir montré par tout ce qui précède qu'une tetle Maison
de causalité, loin de pouvoir être soumise à quelque système
d'explioation, n'est pas même intelligible ot ne peut être conçue
ni par la raison, ni par l'imagination par suite qu'il n'y a
sous ce rapport aucun passage possible dos doctrinoa CM
expéFienees physiques aux faitada sens intime, ou aux op6ra-
tions de l'esprit, en tant que les premiers seraient emptoy~s
a expMqMerles autrea, comme certains phenomenoa et mou-
vements sont omployés à en expliquer d'autres analogues
qui les suivent ou les accompagnent constamment dans
l'ordre de la nature.
Mais d'abord il ne s'agit pas de l'application qu'on peut
faire des sciences natUMttes à la psycbologioou de la science
des objets à cette du sujet pensant, sous le rapport unique de
la cause à t'enët il y a d'autres rapports sous lesquels on peut
chercher à établir ou à concevoir une liaison possible entre
les deux sciences; en second lieu on ne demande pas à con-
naître catégoriquementce qui peut être fait d'après la nature
des choses ou d'après los lois mêmes do l'esprit humain, pour
expliquer ou éclaircir les faits du sens intime par dos doc-
trines ou expériences physiques, mais on veut savoir surtout
historiquement ce qui a été fail ou tenté par los divers philo-
sophes qui ont cru à la possibilité d'expliquer d'une manière
quelconque les phénomènes de l'esprit. On demande à con-
nattre le fond de leur système, d'en apprécier la valeur, afin
de déterminer jusqu'à quel point ils ont pu inBuer sur les
progrès respectifs de la philosophie de l'esprit humain, afin de
pouvoirjuger ainsi, non plus par des considérations ration-
nelles ou a priori, mais par des preuves historiques fondées
sur l'expériencedu passé, ce que l'on peut attendre pour t'ave-
nir de semblables systèmes d'explication.
Pour remplir ces vues indiquées par les termes du pro-
gramme cité au commencement de cet ouvrage, il était néces-
saire peut-être d'entrer dans les considérations qui précèdent
et de remonter jaaqu'a la souMa commune de toute explica-
lion des phénomènes d'an ordre quelconque, car dans des
sujets pareils à celui qui nous occupe, les questions de
s'éclaircissentpar celles de droit, et les recherches théoriques
sur la nature et les lois de l'esprit humain sont l'introduction
la plus utile, la plus nécessaire même à l'histoire des opinions,
dos découvertes ou des erreurs. Ainsi nos Meherchea anté-
rieures sur le fondement intime de la notion de causalité et
sur l'applicationdétournée que les physiciens font de ce prin-
cipe en transformant d'une part la cause emciente en cause
physique, comme ils te disent, en fait généralisé, pendant que
d'autre part ils retiennent toujours malgré eux la notion d'une
force productive toujours présente au sujet qui perçoit ou
pense, tant que ce sujet est présentà lui-même ou à son ac-
tion par la pensée; ces recherches métaphysiques nous mettent
maintenanta portée de classer les diSérents systèmes d'expli-
cations en les rapportant aux trois divisons suivantes
i* En partant du fait intérieur de conscience ou des phéno-*
mènes de l'entendementhumain, considéré comme passif, eu
égard à certaines facultés réceptives de sensations et d'idées,
et appliquant le principe ou l'axiome que tout phénomène a
laquelle il est pro~
une cause, en vertu ou par l'énergie de
duit, on se sent nécessité à chercherhors du mot la cause qui
détermine oueSectue ses premières sensations, ses premières
représentationsobjectives et jusqu'au premier sentiment ou &
la première aperception qu'il a de tui-mème. Cette cause, soit
qu'on s imagine consciencieusement pouvoir t'assimiler ou
l'identifieravec l'objet même de l'intuition, soit qu'on la con-
çoive par une analogie vraie avec le sujet un et simple qui
agit et pense, est toujours et essentiellement distincte de l'un
et de l'autreet l'esprit lui attribue une existence réelle, durable,
permanente, hors de la sensation qui en est l'effet passager.
L'existence de la cause étant affirmée ou' crue ainsi néces-
stufettKMttMt vertu d'une loi de notre esprit, on peut chercher
à expliquer la manière dont elle agit pour produire son effet,
l'impulsion ou du choc des
en appliquant d'abord les lois, de
corps à l'impression faite par l'objet eu par quelques nuidea
intermédiaires émanés de lui, sur les
organes des sens; et en
second lieu en appliquant lea lois physiologiques des
mouve-
ments ou fonctions organiques aux sensations ou opérations
de t'ame, de telle maniera que l'impulsiondes objets
ou agents
matefieta quelconques soit considérée comme la
cause vrai.
ment eMoieme des sensations ou des phénomènes de l'esprit.
Nous avons d'avance reconnu te fondement et apprécié la
valeur des systèmes d'explication ~ndés
aur ce point de vue,
et M ne nous reste qu'à entrer dans quelques détails historiquM
sur la manière dont se sont formées et propagées, depuis t'an.
tiquité jusqu'à nous, ces éootos soi-disant explicatives des
sensations et des idées.
3' En suivant la méthode pratiquée depuis Bacon dans les
sciences naturelles et parfaitement appropriée a
ses progrès, on
peut faire abstraction des causes efncientes et par suite s'abs-
tenir de toute recherche sur leur manière d'opérer,pourn'avoir
égard d'abord qu'aux phénomènes tels qu'ils sont donnés à
t observation intérieure ou extérieure, puis aux analogies ou
rossemblances qu'ils ont entre eux, à la manière dont ils
suivent dans l'ordre du temps; d'ou les méthodes de classifi- se
cation d'après lesquelles un seul terme est établi
comme signe
conventionnel de tous les faits analogues (ou réputés tots),
l'expression des lois de tel ordre de succession; et dernière
en
analyse, la relation de tous les faits analogues d'une même
classe à une seule cause ou force productive (x) méconnue
indéterminée dans son essence ou manière d'opérer. ou
Ce mode d'explication, le seul auquel l'état actuel des
grès de l'esprit humain puisse donner quelque crédit, pro-
ne peut
servir à lier la psychologie aux autres sciences naturelles,
qu'autant qu'on y suppose une certaine analogie
blance entre les deux ordres de faits intérieurs et ou ressem-
extérieurs,
savoir entre les sensations et les idées prises
pour effets des
mouvements physiques ou organiqnM on encore <~ forcM
inconnues (x, y) productives de ces mouvements.
Nous arrivons à examinerles motifs sur lesquels cette
ana-
logia hypothétique a pu se fonder dans les déclines de nos
phyaiotogtates modernes, et nous ontreronsà ce anjjet dans des
détails historiques, nécessaires pour connattre l'esprit et la
diroction commune de ces doetnaea diverses.
3' En observant d'abord la ligne de détnaMat:oo entre les
deux ordres do Mta qui forment l'objet respectif des adeMea
Ma~Mf<s et psychologiques, oa peut s'attacher uniquement
à la simple liaison ou correspondance harmonique qui parait
exister entre certains mouvements ou fonctions organiques.
NOTBS
(i8i5)
i. Tome tt, page 99. Dans Mtte ettaMon, H. de Mran, tout en cotNerrantte
sens de UgMc, a an peu modNé te texte. Ces madNeatimM,paratMamtvoton-
taires, ont d& être cmMervees. (A. do B.)
19
les accompagne, sans que nous ayons aucune connaissance
immédiate oa perception do ces nerfs ou muscles comme
oMets hors de notre esprit. Mais, comme au sentiment de
l'effet correspond nécessairement le sentiment de la cause
moi, à l'idée, ou à la représentation externe des nerfs et des
muscles, connus par l'anatomie, correspond la notion d'une
force absolue ou d'une substance immatérielle qui les met
en jeu, et cette force est ce qno nous appelons Mme, que
nous ne sentons pas plus immédiatement que nous ne sen-
tons la substance corporelle.
Maintenant, c'est par une illusion singulière et commune
qu'on transporte à cette force absolue ce qu'on peut dire avec
raison du Mot, ou de l'Ame même, en tant qu'elle s'aperçoit
senti. Le MM ne
ou se connaît par relation de cause à effet
peut être dit agir, vouloir, exister, qu'autant qu'il connaît ou
plus
se connaît. Mais il n'est point nécessaire à l'âme, pas
qu'a une force physique de connaître ce qu'elle fait, ni les
qu'elle
moyens qu'elle emploie, ni les rapports ou les lois
suit en agissant, pour agir d'après ces lois. Comme la force
attraction détermine la forme des orbites planétaires, et n'a
s'y
pas besoin de connaître les distances et les masses pour
proportionner, ainsi l'âme peut bien ne pas avoir besoin de
connaître les fibres nerveuses ou musculaires pour déter-
miner d'abord les mouvements ou contractions organiques,
et lorsqu'en opérant, d'après certaines lois préétablies, elle
s'aperçoit caMse de ces mouvements sentis, le témoignage
qu'elle se rend de sa causalité immédiate n'a besoin d'être
appuyé sur aucune connaissance objective des moyens de
l'action.
Si, des lois de Funion, dont nous ne sommes pas causes,
puisque la volonté et le moi n'en sont que des résultats, nous
remontons par la raison à l'intelligence suprême qui a établi
ces lois, nous procédons ici de la même manière que si nous
remontions à l'existence de ce pouvoir intelligent par tons les
autres phénomènes ou lois de la nature.
La force d'une intelligence qui opère par le seul vouloir,
a son type exclusif dans le sentiment immédiat de l'eNcaee
de notre propre volonté, à laquelle nous sentons que le corps
obéit. L'erreur générale est de vouloir se faire ridée ou
l'image des actions de l'âme, on de sa manière d'opérer, en
prenant pour modèle l'action prétendue que nous attribuons
aux corps, les lois de l'impulsionextérieure ou des mouve-
ments rapportés à l'espace; tandis qu'au contraire nous ne
concevons l'action ou la force dans les corps, et les rapports
suivant lesquels cette force, impulsion ou attraction s'y
applique ou s'y distribue, qu'en prenant pour type le senti-
ment de notre propre force impulsive, appliquée à mouvoir
notre propre corps, et répandue en quelque sorte dans ses
diverses parties. L'illusion à ce sujet est telle qu'on ne croit
pas qu'il y ait la moindre difnoulté à concevoir la manière
dont le mouvement se communique d'un corps à un autre;
tandis qu'on regarde comme un mystère l'action de l'Ame
sur le corps ou les moyens de cette action. On est également
persuadé que si l'on pouvait parvenir à éclairer ce mystère,
ce serait uniquement par une analogie, ou ressemblance,
qu'on pourrait saisir entre les mouvements physiques et ceux
que la volonté imprime aux organes; et, tout an contraire,
l'impossibilité où nous sommes d'expliquer l'impulsion, ou
la cause des mouvements de la matière, tient uniquement à
l'impossibilité de concevoir ou de se représenter objective-
ment la manière dont la volonté peut mouvoir nos membres.
Cette erreur ou ce renversement d'explication tient à ce
qu'en voyant les corps en mouvement communiquer ce mou-
vement à ceux qu'ils rencontrent, notre imaginations'accou-
tume à lier ces mouvements entr'eux par le rapport de cau~
satité, en prenant nn premier mouvement pour la cause
physique de celui qui le suit, sans remonter au delà des
phénomènes. Mais dès que nons cherchons à concevoir par
la pensée ou la réNexion ce qui peut être une véritable cause
efficiente de mouvements, nous ne pouvons nous empêcher
de reconnattre la profonde justesse de cette ancienne maxime
d'Anstote, qui disait que « Tout moMc~MCMt a M~e cause
n'estpas e~-tMèHPMH mouvement, comme <M«e /~Mf<* a une
catrse ~M< H'M~as WH<? /bfHte*. o
La cause du mouvement étant une force ou un é<M qui a
la force pour essence, on voit bien que pour trouver l'origine
de cette action, il faut rentrer en nous-mêmes au lieu de
regarder hors de nous, où nous ne pouvons rien trouver qui
ressemble à une cause ou à une force opérant par le vouloir.
« I! résulte des phénomènes tiréa
du plus intime de nos
Ames, dit l'auteur du y~o~H~e ~M MtM intime, que nous
avons la perception <ft<Me <M<e/~eMee qui opère par le vouloir,
puisque nous sentons la nécessité de la correspondance de
nos memmes à nos votontés, et que nous voyons clairement
que cette nécessité ne vient point d'une force qui nous soit
propre, mais de cette d'une intelligence qui connaît ce qui se
passe dans l'Ame et le cerveau. a
La correspondance de nos membres à nos volontés peut
être dite nécessaire, en ce sens que les rapports ou les lois
de l'organisation, en vertu desquels l'&me opère par le vouloir
la
sur certaines parties du corps vivant, sont fondées sur
nature de l'&me et du corps, ou sont une suite nécessaire de
leur essence, de mêmo que les lois du choc ou de la commu-
nication des mouvements de corps à corps sont une suite
nécessaire de l'essence de la matière ou de ses attributs
essentiels, tels que l'impénétrabilité, l'inertie, l'étendue, etc.
Nous ne connaissons point cotte essence, et il nous est impos-
sible de déterminer comment telles lois des phénomènes en
dépendent, quoique nous ayons la notion de cette dépen-
dance nécessaire. Nous savons ainsi que les lois dont il s'agit
de
ne sont pas contingentes, car, étant donné l'existence
l'homme, on d'un composé formé d'une force agissante et
d'une substance matérielle tel que nous le connaissons ou
l'apercevons immédiatement, la force de l'âme ne pourra
qtt'Artstotc
t. L'MshniMhm~taNie entre le mouvement et la forme prouveqa'it le
n'attK pM cwt!M<'< la nature du rapport de la cause & t'ei&t, et cen-
fon<Mt avec celui de la MbstaMe étendue au mode. (N. de B.)
2. Tome M, page t2. (A. B.)
s'appliquer au corps, ou à quetques-unos de ses parties que
suivantcertaines lois qu'elle ne peut changer, pas plus qu'elle
ne peut changer sa nature. Mais de ce que los lois Je t'MtMOH,
d'après lesquelles t'ame déploie son activité, sont HApaMM~
et immuablos, comme la toute-puissance qui les a établies, il
ne s'ensuit nullement que ce que rame opère selon de teUea
lois et selon son activité essentielle soit M~eeMaH'e ou non
~re, et qu'elle ne soit pas la propre cause efficiente des
mouvemeata qu'eMe produit. C'est mal raisonner que de dire
L'âme n'eat pas la cause de son union avec te corps, ou des
rapports essentiels qui la lient à un corps; donc elle ne
peut être cause des mouvements produits dans le corps en
vertu de cette union. Quand on dit que la correspondance
de certains mouvements libres avec les volontés de t'âme
est nécessaire, on ne peut donc entendre autre chose, sinon
que t'àme voulanttel mouvement, ce mouvement s'exécute a
l'instant suivant les lois nécessaires de l'union.
Mais l'âme ne veut que les mouvements dont ctto dispose,
qui sont en son pouvoir; et, en les exécutant, elle sent qu'elle
pourrait ne pas les faire, et vouloir et agir autrement qu'elle
ne le fait. Si elle était passive, comme dans les sensations et
les mouvements M~MSMtM~, quand même ces mouvements
s'accompliraient à point nommé, au moment où l'âme les
désirerait, elle n'en sentirait pas moins qu'elle est nécessitée
par rapport à eux, qu'elle n'en est pas cause efficiente. Elle
pourrait, dans ce sens, chercherhors d'elle la véritable cause
qui ferait naître tout à la fois des désirs en elle et des mouve-
ments dans son propre corps, en vertu d'une correspondance
nécessaire et naturellement existante entre les uns et les
autres. Mais, comme les mouvements libres sont accompagnés
du sentiment immédiat d'un pouvoir moteur; que nous
sommes libres de les vouloir ou de ne pas les vouloir, quoique
nous ne puissions faire qu'ils ne soient pas exécutés au même
instant que voulus, cette simultanéité du vouloir et du mou-
vement étant une suite nécessaire ou l'expression même des
lois de l'univers, comme enfin vouloir et agir ou mouvoir
sont inséparables et identiques,quoique la métaphysique fasse
une distinction abstraite entre les doux', il s'ensuit que l'Ame
est la véritable et unique cause efBeiento des wnteim qu'ollo
cxéoote parte moyen du corps à qui elle est unio, et qa'eMe
ne dépend qne d'eUe-même quant & cette espèce de modes
actifs, qaoiqa'elte d6pende d'autres forces quant à son e~s-
tence et aux modtncations passives du corps qu'elleanime.
Tout cela pose, on voit combien est mal fondé Fauteur du
?~Het~Ma~ ~MM~M intime lorsqu'il a}onte. « Nous avons une
perception si vive de cette nécessité de la correspondance des
mouvements et des volontés, que nous noua irritons contre
ceux qui soutiennent qu'un mouvement libre que nous avons
donné à notre main, par exemple, n'est pas une suite de notre
volonté. Que faisons-nots alors ? Nous attribuons par une
erreur grossière la souveraine puissance à cette volonté.
Nous avons donc la perception d'une force dont l'effet est
infaillible, et que nous MHa~MMMM faussement aotfs <~pa~-
<<t!H' » Pourquoi faussement ?
Si une expérience de sens
intime peut nous tromper, qu'est-ce qui sera vrai ? La force
dont l'effet est infaillible, dans l'état actuel, c'est nous-même,
qui ne sommes pas, il est vrai, causes de notre existence, ou
de l'union des deux étéments qui
nous constituent,mais qui
f sommes bien causes premières de nos actions libres. Nous
n'attribuons point la souveraine puissance à notre volonté,
ou à nous-mêmes ce serait une erreur; mais nous attribuons
une puissance d'agir immédiatement sur le corps et par lui,
et si c'était une erreur, la persuasion intime de notre exis-
tence en serait une.
Mais, dit-on, la volonté de mouvoir n'est pas toujours exé-
FIN
NOTES
acM
L'IDËOL 0 GI E
DB
M. DE TRACY
(i8iS)
CHAPITRE VII
DE L'MXtSTESCE
i. Cet alinéa r&)mn<! les p!t(;ea <23 a t2S du texte de M. de 'Trac;. (1. ?.)
2t
ment s'arrête, le désir de le continuer subsistant toujours,
l'individu reconnaîtra que ce n'est pas là un effet de sa vertu
sentante. Il en conclura très bien que ce n'est pas un eBet de
son désir ou do sa volonté; mais il pourrait croire dans
certains cas que c'est un pur effot des dispositions de aa vertu
sentante et motrice comme si les nerfs étaientparalysés.
Observez que déjtt on fait raisonner l'être sentant, on lui
fait tirer des inductions de ses sensations pour connaître les
corps, etc. M. de Tracy fait comme Condillac, l'hypothèse
continuelle d'un sujet modifié d'une manière agréable ou
désagréabto, qui existe et se connaît sous de telles modifica-
tions sans se connaître et se sentir comme corps, ou sans
aucune perception du terme organiqueauquel se rapportent
les sensationset les mouvements. « Je puis, dit-il, déterminer
le mode d'existence, ou ce que nous appelons l'étendue de
cet être qui, ou est tout à fuit étranger à mon moi sentant et
voulant (ce sont les corps extérieurs) ou quelquefois lui obéit
(c'est notre propre corps), mais toujoursen est distinct et agit
sur lui de beaucoup de manières
On ne peut reconnaîtreplus expressément la distinction de
Dcsctu .es. Mais d'un autre coté, il laisse subsister l'équivoque
sur la question de savoir quel est ce moi distinct du corps, et
ensuite s'il n'est pas le c~ps. Toutes les philosophies ont le
défaut commun de séparer d'abord par abstraction deux élé-
ments qui sont réellement et indivisiblement unis dans le
fait de conscience, le sujet et l'objet, l'être sentant et le corps.
Mais quand on les a ainsi séparés, il devient impossible de
concevoir comment ils peuvent s'unir, comment ils peuvent
être ramenés l'un à l'autre.
11 est remarquable que c'est par la causalité que commence
M. de Tracy, et il confond le rapport d'inhérence avec ce
premier rapport de la cause, par suite la sensation avec l'in-
tuition.
La propriété de s'opposer à la continuation du sentiment
1. T')m<*t.p!<Re 135.
de sentir*. » Plus bas il dit « H ne suMt pas que je sente un
désir, il faut que ce désir soit suivi d'une action, que je sputo
cette action aussi quand elle a lieu et que tantôt <'H<~ ait !icu
librement. tantôt elle éprouve une opposition*. '<
Je puis donc désirer sans agir, et le sentiment du désir
diffère de celui de l'action je puis avoir l'un sans l'autre
maintenant le désir tend vers la sensation indépendante de
nous. La volonté no tend qu'à l'action ou au mouvement qui
dépend d'elle, Ainsi, par cela sent que nous pourrions désirer
sans agir, comme agir sans un but détermine vers une sen-
sation partieaKere, désir et la volonté sont deux facultés
essentiellementdiuérontes.
M. de Tracy fait voir aussi que rien ne doit être plus
difficile dans l'origine d'une vie purement sensitive que de
distinguer nettement la sensation du mouvement des affec-
tions qui accompagnent toujours et déterminent ce mouve-
ment. « Je vois bien le nouveau-né arrive à désirer une
sensation et à savoir, dans quelques cas, se la procurer eu
commençant par s'en donner une autre qu'il a reconnu con-
duire à celle-là. Mais je ne vois pas du tout comment il par-
viendrait à apprendre que la sensation qui est son but et celle
qui est son moyen, sont causées par des êtres distincts de son
moi, et à découvrir qu'il y a des corps et qu'il en a un'. ? »
Toujours la même hypothèse inadmissible qu'un individu
peut avoir un a!<M distinct et distingué des sensations dont
l'une est but et l'autre moyen sans connaître son corps, sans
y localiser des sensations, etc. Les pas les plus dif&ciles sont
mis avant le premier de tous, avant te fait même de la cons-
cience qui renferme indivisiblement sujet et objet.
B est très singulier que M. de Tracy, qui incline fortement
vers le matérialisme, ait énoncé des principes qui sont bien
plus spiritualistes que les miens. Il fait en effet aux spiritua-
listes purs une concession dont ils pourraient se contenter et
t. TOtttf t, page !3T.
2. Tom<* t,
page M9.
3. Tomp t, p)tj«' t35.
que je nie radicalement, c'est qu'un ôtrc immatériel et sans
organes, s'il en existe de tels, pourrait se connaître lui-même
sans avoir aucune perception ou idée de la matière et des
corps ni du sien propre.
Les cartésiens sont partis de là pour séparer les deux subs.
tances et prouver que nous étions bien plus certains de 1 exis.
tence do l'amo que do colle du corps. Jamais personne n'a
dit que nous pussions avoir connaissance des corps sans
organes, et Berkeley a prétendu que ce n'était qu'une illusion.
Je nie au contraire qu'il y ait une existence du ~KM sans le
sentiment de la coexistence du corps propre.
« Los êtres autres que moi m'apparaissentpar la propriété
qu'ils ont de résister aux mouvements que je fais faire à la
portion de matière qui obéit à ma volonté et par laquelle je
sens* M.
Oui, mais cette portion de matière qui obéit à ma volonté
ne l'aperçois-je pas d'abord immédiatement par le mouve-
ment que MM ou ma volonté lui fait faire, c'est-à-dire par
l'effort que j'exerce pour la mouvoir, et la résistance ou
l'inertie qu'elle oppose. Si je ne l'apercevaispas ainsi immé-
diatementpourrais-je sentir en elle et par elle, et lui rapporter
quelques sensations distinctes ? Si nous ne connaissions pas
immédiatement notre corps par le seul fait de l'effort et de
la résistance,nous serions réduits à une simple vertu sentante
sans distinction do tM<K ou de sujet modifié.
Il ne faut pas dire qu'on ne peut vouloir que quand on
connaît les corps ou son propre corps car cette connaissance,
au contraire, ne s'acquiert que dans un effort voulu elle est
contemporaine à cet effort, et ne le suit ni ne le précède dans
le temps seulement le corps propre est connu immédiate-
ment, et par lui les résistances étrangères.
M. de Tracy ne peut pas nier que des mouvements invo-
lontaires suffisent pour nous apprendre l'existence de notre
corps, car toute sensation nous apprend dn moins notre
CHAPITRE IX
i. Tome I, page iSS. Cependant M. de Tracy dit quelques pages plus loin
(page 162) qui! est imposstMe de concevoir nm être qui n'existerait nulle
part, et n'aurait point de parties ». Comment concilier cela avec la manière
dont t'être sentant eennatt tai-meme d'abord sa propre existence Mt se con-
natt comme simple vertu sentante sans étendue, sans parties? M. de Tracy
<p)bp)« tnMttAmo eetta contradiction apparente (page t6S). « fai voulu, dit-
H, rendre manifeste que nous sentons uniquement, que nous avons
une
volonté, et que quelque chose M résiste, et que nous ne savons rien de
plus mais. je n'ai pas prétendu établir que nous.crussionsêtre un point ma-
des résMttats d'actions, et la oonnaiaaanee même de notre
existence tout entière est dans l'exercice de notre activité.
Si la vertu sentante dont on parle est inhérente à une
organisation matérielle, il est aussi impossible de concevoir
comment cette faculté sentante pourrait se connaître ou se
sentir elle-même sans connaître ou sentir sa propre étendue
car elle ne peut se sentir que comme elle est, se prendre que
pour ce qu'elle eat en elle-même. Vent-on que la faculté de
sentir soit une propriété de l'organe nerveux. Cette propriété
ou vertu réparée du sujet à qui elle est inhérente, n'est
qu'une abstraction. Or, on ne peut dire qu'elle se connaisse
eue-mêmè ainsi par abstraction.H faut donc toujours en reve-
nir an sujet qui connaît et à la chose ou à la modification
connue. Si le sujet est sans étendue, sans forme, sans partie,
etc.; il n'est donc pas le corps; et s'il n'est autre que le
corps, il ne peut se connaître comme étendu et composé, etc.
Tout gtt à bien déterminer ce que nous appelons connais-
sance. On ne peut concevoir la connaissance sans un sujet qui
connaisse et sans nne chose quelconque, connue comme
distincte du sujet qui la connaît. Le premier pas de CondiUac
anéantit la connaissance en identifiant les deux éléments.
Tant que l'être sentant se confondavec sa modification ou que
toute son existence s'y réduit, il n'y a pas de connaissance
possible.
L'être sentant qui connaît son existence sous telle sensation
n'est pas cette sensation même. H ne connaît cette sensation
thématique, ni que nous nous mssions une idée d'une vertu quelconqueexis-
tant sans appartenir à aucun être eeh est impossiNe. »
Apurement mate n reste à savoir si vous ne pouvez pas vous Mrc H~e
de quelque vertu appartenant à un être qui ne serait pas corps.
Otservëï que !orsqoe M. de Tntey atnnne qu'il est impdNiNe de concevoir
un être qui n'anNtt point de parties, il entend concevoir par i'ttNa~oMHMt,
tandis qu'en partant de la connaissance tout intérieure que lètre sentant a de
son existence, de sa volonté, de ses désirs, etc. U conçoit très bien cette eon-
MisiNtttce touf réh-mhM, ma~ uniquement p~r br~Sexioa. En eSët, qa'cst-cc
que sentir qu'on a une votonté, si ce n'est ce que Loc~e appelle f~/M'Atf.
L'espace est la tenue propre et exclusive de l'imagination, comme ie temps,
de la rMedon. (M. de B.)
qu'en la rapportant à quelque chose dont il se distingue, à
son corps c'est dana le corps on par lui qu'il sent.
Otez le corps, peut-il y avoir quelque chose do senti? Si
l'on prend l'aformative on reeonnatt la séparation des deux
substances si on le nie, on convient que tout étant senti
dans le corps et par lui, l'étendue est nécessairement insépa-
rable de toute sensation.
M.deTraeyva un peu vite. quand il s'agit de déterminer
l'origine de notre perception d'étendue. D'abord il ne
considère le mouvement que comme une sensation simple,
une manière d'être, et non point comme la perception de
l'état du corps passant d'un lieu dans un autre, puisqu'il n'y
a'point~encoNde corps ni d'étendue,ni par suite de lieu connu.
<t Je ne sais pas, dit-il, que je traverse le vide puisque
j'ignore qu'il est étendu, qu'il y a au monde quelque chose qui
soit étendu. Bientôt le mouvement, que je voudrais continuer,
qui n'est qu'une manière d'être, que je voudrais prolonger,
cesse malgré moi ce qui l'arrête n'est pas moi, mais c'est
quelque chose, c'est un être, et cet être est un corps'. Voilà
l~idée de cause identifiée avec celle de corps.
« .Tignore sans doute que ce corps est étendu, qu'il a des
parties M. Ici l'idée de corps est distinguée de l'étendue et
limitée à la force ou vertu résistante comme le moi est limité
à la vertu sentante, et je crains bien que ce ne soient là que
deux abstractionsréalisées. Peut-il y avoir résistance aperçue
sans idée d'espace ou détendue? Quand même nous ne
sentirions la résistance que dans notre corps, ne serait-elle
pas toujours dans l'espace?
« Parmi ces nombreuses expériences (voilà dé}à un sujet
capable de faire des expériences et d'en déduire des résultats)
il y en aura sûrement une où, pressantcet être et glissant sur
sa surface, je sentirai que je me meus sans-cesser de sentir
cet être ».
t. Tome ï, page
Tome-I, pege Me.
l6D.
2. ToNM pitge tM.
3. Totnc t, pxgp Mt.
Suivant ce qui précède, je sentirai une manière. d'être
intérieure, sans aucune idée de <~&teeMeM<, jointe à une
résistance sans étendue; or que cette double modification.
soit continuée 00 répétée tant qu'on voudra, si l'on n'y ajoute
rien de plus, ou si l'on m'y a pas mis déjà ridée d'étendue, on
n'en fera ressortir ni le sentimentdu déplacement, ni celui de
corps étendu. Ce sera toujours, comme dans le premier
instant, une résistancecontinuée avec une simple sensation
musculaire ni l'un ni l'autre de ces éléments ne renfermant
l'étendue, on ne voit pas du tout comment on pourrait la
déduire par une expérience quelconque. Tout aa contraire,
l'impénétrabilité ou la résistance, l'inertie perçue présuppo-
sent une étendue ou un espace fixe donné dans lequel noua
percevons d'abord le mouvement libre de notre corps et puis
les causes qui l'arrêtent.
« Dès lors, continue M. de Traoy, cet être cesse de n'être
qu'un point; je lui reconnais des parties les unes à côté des
autres je juge qu'il est ~M~M 'a.
Sur quoi se fonde ce jugement? Sur ce que vous éprouvez
une sensation musculaire intime, et que vous sentez une
résistance qui peut n'être encore qu'une modiccation de votre
corps ou de votre faculté de sentir. Assurément il y a loin de
là à reconnattre qu'il y a un corps étranger hors de nous,
ayant des parties les unes à coté des autres.
D'ailleurs, que sont ces parties, et comment les eonnatt-on
quand il n'y a jamais qu'une seule vertu résistante distincte
et identique à elle-même, une même sensation,musculaire et
une résistance continuées ? Les parties ne supposent-elles
pas déjà une étendue totale, présente à la fois à un sens
quelconque?
« La propriété d'être étendu est bien en elle-même la
propriété d'avoir des parties distinctes, des parties situées les
unes à côté des autres; mais c'est par notre mouvementque
nous la connaissons elle est, par rapport à nous, la propriété
CMAHTRË X
eut httMMthte eoauue aptN)rh')M)tt 0 t «Hiet, U iK; t< )<rt~fn<t' ()<MM ))!-['.«<'
'pt
ft du nembM
En MtMchant qui
tt <U<~<eet qui lui oett de mesure.
et cemptamt iie
MM j
pM, d'eboMt
ntpperiMtt te ditbioM
ni <hm~ le muuwMtnt <tt) ht tftop!) ttf
t~Mex <)ui
temps tt du nombre qui se rapportent .l'abord an% dit Isiuns 4tu tPlllfI'I qui
t'éeeute pendant
riécuule pendent qur
qw je me muus,
meus, puis aux dici~iom
pufs oux df ti'eapace,
di~MotM de j\'M-
~Mand j'eva-
Mpafe, yuancl
mine la trace tai<~e par me~ pu apttf) que le mou~extMtt est termina.
den~Mit divMeM me tf~r~'ntcnt donc ct-ntM du temjM &:«uM, et ett num-
(:
htant mes tmeM je nombre tes instants du temps, comme en Bemhtaat
d'ahepd les imt<mt!< je temptab mes pM ou les di~MeM que je M~b de les-
pace. C'est donc toujours te mouvement qui mMure t'cs[<aee et te tcmp~.
mn~ il n'Mt jamob mMure. (H. de B.)
aon identité, avuc ta r~miniocaneequi lui rend encore posent
ta premier acte pendant y<e te seoond est t~écnte et ainsi
pour toute ta suite des inatantaqui est mapquAa par cette dca
notes eséeutca.
Cette auito peut être reppésentée par une ehatttc con<!aMe
cotnpos~o d'Mne multitude de ehatmens, tas~Meta cMBtiaMeat
entre eux eontme tes pttints dont nous concevons !ntaMee-
tMettemont ~M'MttM ligne droite ost composée. Telle est!'tmaga
(t'NMo dMr~o totato quo nous saMhaeMa par Ma seul acte de
FapeMeptiott jomta & la mémoire, cotame MHS ooncevons
t'eapaoo par une noMte intuition MMMttaaée. Au premierinstant
do son existence, un ~tre sentant ut panaaMt n'aurait anoano
idée de dar~c~ pendant qu'it a a6c«saairement cette d'espace
par cela MMt qu'il ~e~oA.
C'et~ an ayant cette durée présente à la foM que nous pou-
vona y FoeonMaitre ou y mesurerdos parties que nousappetons
temps comme c'est en ayant l'espace présent par l'intuition
que u«ua pouvons y tracer des divisions.
Le mouvement est le moyen naturel et WM~Me de cette
division du temps comme de l'ospaco. Toute division se fait
dans un temps. L'espace, comme divisé et dans l'acte même
de la division, est if séparante du temps. Les divisions de
l'espace sont permanentes et représentent les mouvements
faits, comme les instants écoutés depuis que te mouvement a
commencé.
Supposez que l'espace ne fut pas donné comme un seul
tout permanent qui reste toujours fixe pendant que nous le
parcourons ou que nous le divisons par des mouvements
successifs, chaquepartie élémentairedisparaissant, à mesure
qu'un mouvement cesse et qu'un autre recommence, il n'y
aurait plus qu'une suite de sensations musculaires internes
tiées entre elles par la mémoire, et par suite une durée ou
cA<Kc <&< ~K~M sans aucune mesure Sxe. !i résulte de cela
même que ce n'est point de simples sensations musculaires
successives ou répétées que l'idée de t'espace peut être origi-
nairement acquise, mais qu'au contraire l'espace Bxe pet-
manent est une donnée primitiveindiapensaMementn~'sMure
pour que noua pniaaiona connaîtra nos tnonvem<'nta on cea
modes qui changent pendant que la phase qui est parcourue
feate.
II semblerait d'abord qu'on devrait appliquer tes mémfs
prineipes à la durée, et dire que ce n'est point non ptus par
des mouvementsanceessibqMe nous avons t'idee d'une durée,
puisque, au contraire, la BMC<'css!on ppt<;Me dans tca modes ou
actes de mouvement présMppose quelquo chose qui reste lixe
au dettans de noMa-n~meset dont tesmouvemeatane ppxvent
que uoua donner tes parties ou tes pointa de division. Cum-
ment concevoir en enet dea parties sans t'id6e d'un tont fimM!
taaë présent à la pensée? Mais H y a ici, entre !ea deux con-
ceptions de Feapace et du temps, une ditFérence essentielle &
noter. t/Mpaeo eat donne a la Ms par le premier acte d'in-
tuition objective; la durée n'est conçue comme un font que
par la liaison étroite que la mémoire étaMit entre les actes
répétés. Chacun da ces actes a été perçu d'abord distinctement
dans un seul fait de conscience, et la réminiscence t'a joint
au suivant pour faire deux instants pt ainsi de suite pour
toute la chaîne dos moments de notre existence successive.
La pensée compose cette chaîne par une véritable synthèse
dont chacun des 'principes ou éléments a été indépendant d<*
celui qui le suivait, et l'analyse s'appuyant uniquement sur la
mémoire sépare ensuite les chaînons en traçant certains points
de division dans la chaîne totale et y assignant ce que nous
appelons des époques*. Au contraire, l'espace est donné syn-
t. M. Boyer CothKt m'a demandé si chaque afte n'emportait pas Mfc lui
quelque dm<!e ou meceNtM d'instants.
J'at ttpondtt que chaqne tnstont de la dm~e correspond & on aetc ou mou-
vement vraiment instantané ou mmt MMeMshm appFMaNe, eat j'appcMf
acte le vouloir et le mouvement qui le suit. Or, a nous est hnpMstMe dp
reeennattre aucune suceessfon entre ces deux tenum te mouwment parais-
sant bien simultané dans le sens Intime arec la déterminationdu moi qui t'ff-
fectm. Cependant u &)tt bien quu ait ta quelque mee<sston p)ti<que dans
tMt MM~M de maNitê volontaire le sujet moteur s'aperçoit lui-même
comme faEM', pendant quit p<*rçoK ta !.<'ttK)Mon ntusfuhtin' rommp <*iM. Or.
thétiquement et sous la forme d'un tout (tant !'idéo précède
cette des parties, et Fanaïyse ou ta distinction de ces pattes
s'opère par une suite d'intuitions et dp souvenira. OtM fin*
tuition du tout et cette des parties qui restent présentes dans
la suite des mouvements, et t'espace s'identifie avec le temps.
n n'y a rien de permanent dans celui-ci que te moi. Les ins-
tants partiels do son existence s'ëvanouisaont daaa teMP
aMecossîon et sa m~tno!' seule en conserve les tracos.
On pourrait demander ii collo occasion si nos idées de
nombres sont spec!aten)ent relatives aux divisions perma-
nontes de t'capneo, si eHea ne peuvent paa i'Atra aussi aux
divisions aaecesMves do la durée'? ït est certain que, aana la
mémoire, il n'y a pas d'idée de nombre, pas plus qu'il n'y a
d'idée de temps. L'être qui aurait des sensations et des intui-
tions sans mémoire, en lui supposant une personnalité distincte,
pourrait dire MM chaque instant de son existence qui serait
toujours comme le premier, et il no dirait jamais <feM.c, etc.
Mais dans!a suite des actes internes répétés, si le souvenir ou
la réminiscence du premier se joint à l'aperception du second
au moment où il est exécuté, voita deux actes ou deux ins-
tants embrassés dans la même anité de conscience, et le
temps natL avec l'idée du nombre it ne me paratt pas possible
la cause deH ph'cM~'r son effet d'un instMtt de durée, tout (mppt'MaMf
qa'H pubse ~tft, et toutes les fois qM<' nous appliquons hors de nous ce typf
intérieur et prtmMf df tout rapport de fouMUM, n«U!' conrevons c~Mttatrf
Mont que la Mma* Mt aMnt itou etfft on qu't!h* agit dstM xn temps pour tf
produire.
YoU& pourqoot d'nn<' part on Mt d porM à confondre la camattM avec la
s)tcce&ti<tn et & répéter MM ccM!* t« p<M< hoc e~o pt~ttf /<'x' d'an autre
côté, la stmaKanaM apparente de chacun de nos actes de vouloir avec le
mouvement qui en est l'effet, a cmpéeM jusqu'à présent les philosophes df
t'hercher dana ee sentimentprhaMf du vouloir on de t'effort l'origine de FMee
de eauMtMê, de force et de tonteft les notions qui dérivent de la même murée.
C'est a ht notion de Mbstanee qu'on s'est attaché. Or, la tattHh<ne<< coetMe
a~ec se~ modes, et te même acte de Ja pensée les embrasse otmaitanement.
D'atUenM, c'est l'espace ou l'étendue qui nous tmnnt nos première* idées
de substance, ou de ce qui reste toujours présent dans la tariete des BMdtB-
cattons. VoUA pourquoi la ptnpart des systëmM de metaph~'iqtK' MM& Jf
l'école de Deiieartetinetinent vers te matMatt"m' (M. de B.)
de séparer ces deux notions dans l'origine point do temps
sana nombre, point da nombre sans temps, de m~mo. point
d'espace divisé aans nombre et sans temps.
J'ai pensé aussi autrcfoM qu'il n'y avait point d'idée de
nombre sans division de l'espace en parties distinctes et per-
manentes. Je pense aujourd'hui quêta réminiscence des actes
successifs aumt pour donner naissance aux idées de nombre
par cela seul qu'elleconstitue le temps dont te nombre même
est inséparable. Je pense aussi que sans "s~acc ~<n~ par nos
mouvements objectifs et en vertu seotement d'une sMito d'actes
intérieurs répétés, le temps et le nombre sont pris ordinai-
rement et uniquement dans le sujet; et la pensée tes conce-
vrait nettement en se faisant uno arithmétique, une algèbre
et même une sorte de dynamique intellectuelle sans aucune
idée objective d'étendue, limitée, figurée ou sans géométrie.
Les divisions permanentes de t'espace servent éminemment
a fixer et à préciser nos idées de temps et de nombres. Les
nombres s'appliquent également et de la même manière à
tout ce qui est conçu sous l'une on l'autre de ces formes.
On passe naturellement et avec la plus grande facilité de
l'une do ces idées à l'autre, et cela est tout simple, puisqu'il
n'y a pas d'étendue divisée sans mouvement ni de suite de
mouvements aperçus sans un espace, que le temps ne dinere
en aucune manière de cette suite de mouvements aperçus,
enfin que los divisions permanentes de l'espace nous repré-
sentent toujours, d'une manière fixe, une suite de mouve-
ments opérés, et ce qui est la même chose, une suite de
mouvements écoulés. La mesure naturelle de ces mouvements
et de ces instants se trouve donc dans l'espace divisé.
Un espace total comme la circonférence de t'équateur, par
exemple, représente une suite de mouvements faits ou d'ins-
tants écoulés une division ou fraction de cet espace fixe.
représente un seul mouvement, un seul temps intelligible.
Chaque division est égale, par suite chaque mouvement,
chaque temps est censé égal. Je dis censé parce que nous
supposons toujours le mouvement uniforme, sans avoir, hors
de l'espace parcouru,aucun moyen de vériNereatte uniformité
qui est une conception de notre pensée, et dont nous n'avona
aucune raison de supposer d'abord te contraire ou la variété.
<' On n'a pas entsrs fait voir nettement, dit M. de Tracy,
en quoi consiste la propriété de l'étendue on n'a pas imaginé
d'en déduire la cause du degré de certitude des diverses
sciences, certitudequ'on a été porté à attribuer en général à h
manière do procéder de ces sciences, que l'on croyait fort
différente, tandis qu'il est prouvé que la marche de l'esprit
humain est toujours la même dans tes diverses branches de
ses connaissances, et que la certitudede ses jugements est
toujours de la même uature'.
La manière de procéder d'une science est nécessairement
subordonnée à la nature des idées qu'elle emploie, et par
suite au caractère des. signes qu'elle emploie pour exprimer
ces idées avec plus ou moins de précision. Les idées et tes
signes mathématiquesfont une classe à part, en ce qu'il n'y
a point de différence entre ces idées ou notions et leur objet,
qu'il n'y a point à s'occuper de la conformité des unes avec
tes autres, et qu'en pensant à l'étendue ou à ses modes, aux
rapports des figures et des nombres, etc., on pense à des
réalités invariables, permanentes, connues dans leur nature
et jusque dans leurs derniers éléments.
ït n'en est pas de même des sciences qui se basent sur des
sensations ou des intuitions; il s'agit en ce cas de connaître
les causes des effets sensibles produits en nous, ou les objets
réets correspondant aux images qui sont dans notre esprit.
Or cette recherche qui n'a pas lieu dans les semences mathé.
matiques, exige des procédés particuliers nécessairement
différents et des t&tonnements toujours plus ou moins incer-
tains les rapports conçus dépendant toujours de la nature
des modifications variables, etc.
M. de Tracy a cherché à classer les propriétés des corps, et
ce qu'il dit à cet égard prouve combien sa philosophie pèche
\<r.. w
FIN
Si.
TABLE DES MATEES
MATHRMATtQtttë;
M~tOtRE SUR LKS RAPPORTS DE L'tOËOLOQtE ET DUS
i
OBSERVATIONSSUR L6 SYSTEME DU DOCTEUR GALL. ?
&eeMedeB:ehM.
g S. Des a!~09 <!es pMNioas dans t<t doetriMe de Uttt comparée
5t
DEDESCAUTES.
<:OMMËNTAtRË SUR LES MÊNTATMNS MËTAPHYStQUËS
M«)taUM!tt,MeHV. M
MMitattoatM.
MMttaUo~V.
M
MMitationV!
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MAtN.
t<M
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RAPPORTS DES SCIENCES NATURELLESAVEC LA t'SYCHO.
LOGIE OU LA SCIENCE DES FACULTES DE L'ESPRIT HU-
M
base.
vuedeadeMMience'
~NTROBNenott.§ t. Fondements dota diatinetion entre tee pointe de
i27
§ 2. Division des Mtencea parallèle à ceMe des faits premiers
!?
t'hemme..<
qui leur servent de
§ 3. Des différents points de vue de la science de la nature de
en sontdenvees.
nature da pnncipe de eaasatité et le caMetèfe des notions qui
camaiiM.
<4t!
nomènes.
CHAPKMfMtNtB«.Vate)tfdapnneipe de
§ i. Que cette tehtien diBete du rapport de sttMeMion des phé-
H6
t46
fW
S i*. QM <& t'atMM de eanM)«e M'ett jjm Mue (MM at~aethM,
nne ca«s<Tie <M uno M<~ ~narate. CaMoteta <tM <?-
MNem MMttM~et e~M !aa ~nMfms ci tu M6M g~~M. m
ComoMt ha dMtdoM daa Mft): tnn~ o< dM smeaManslais-
sent & MMttao dénaturent!ea NOth'napNn<<~a et f<m<M«ea.
tates de t'espt!t b(mm!n. DMxe~n essent~He & obsener
ee~nctameees.
entre to sy~Mme primitifde naa ctoyanaM et celui <taa M&es Mt
MM~Btee.
ObjeeMaMBam
i<N!
tTX
t.eMn)«!
)OBSMTt99.
CûmmMt tes diMaMhtM M~ophyetqam tiennent & la confusion
des principes do la croyance et do la <'Mno<stanee. <?
t~
sujet.
tioohorohoa eur l'oriSine dea aotiune ou
Awtfefmgment aorte même
aeieMeapbysiques.
eroyanMa. 307
Sj~nos TMeMtÈM). Apptimt!en du principe de eaaa<t)ite aux
a~
?3
240
NOTES SUR QUELQUES PASSAGES DE L'ABBË DE UONAC.. 289
TRACY.
'J)
NOTES SUR MOEOtOCtE DE M. D~ 3M
Cn*FtMBVt!.Derex!stence. 3M
CaAptTttB tX. Dea pMpfMtea des ootps et de leurs Mtat!ene. 939
CHA~TM X. De la meeoM des propriétés dea eomfC.~f.)~T~. :ST
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Of!)!&M<et)eoutauf
NF Z M-HO-a
~<JTM~~w~<<~<~MM<~
&t&tf*Bm'ao~
~e~Mtt~ M~<<tf ~t~ mot~, t~MteMttMeaMfOM~a
~f<Bei<<t~~$~tt'<
M.afanMtK'.
Fe~~M!&Mt.M.)Pt~e<~M~M~~<~e~~j~<<~(M~~
A~~MMt~;<<c~A!a&<'tMrM<
P.tt~M!t?.jtf~<Mj~.t.
N~'ÂMi~tM!
~Me)Mte). C.Bt<M<:N~)w~~apM~<<<e~W~M~tt)tt<<B~~Mt
E.BEM<a~a~~<hM~j~w~MOtt~)f~,tjMtetttH<!M
&KMB<mtmmw<«M''<~teMMttt'tMct)~tte!m9..
~C~w!Aa~a~9<fe~a~&Mtt.ttUaaMfi~<~
FMtt6~en.P.am«tcn:~anM~a''<JMtM~
Q.t<*MM!i&&eaNM'<<'oHpt)'<«M.
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Wfen~M<M<~fame~iF!M)<Mt.
P.BeM)tm:~aM~~)M<e~~a)'o.
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