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De la lecture à la pratique !
L’ESTIME DE SOI
S’AIMER POUR MIEUX VIVRE AVEC LES AUTRES
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LE CHAPITRE 3 «Votre estime de soi n’est pas haute ? Ne désespérez pas!» est
particulièrement intéressant puisqu’il illustre les bienfaits d’une basse estime de soi et
nous montre également qu’une haute estime de soi comporte son lot d’inconvénients.
Valorisée dans notre société de performance et d’entreprenariat, la haute estime de soi
semble le but ultime à atteindre. Cependant une bonne estime de soi n’est pas
systématiquement haute puisque des avantages considérables semblent ressurgir à
travers une basse estime de soi. L’un des premiers avantages est l’écoute dont fait
preuve une personne qui en est pourvue. Cherchant à être apprécié de ses pairs, le sujet
à basse estime évitera de froisser son entourage, il sera donc plus enclin à écouter les
critiques lui permettant de s’ajuster et d’être au diapason avec les autres. De ce fait, il
tiendra davantage compte des conseils qu’on pourra lui donner afin d’améliorer son
sort. Les auteurs font également référence à l’humilité qui permettra à ce sujet le respect
des autres dans le sens qu’il ne se considérera pas comme étant supérieur. La modestie,
cousin de l’humilité est également l’une des forces du profil à basse estime de soi. Elle
permet au sujet qui détient ce profil une certaine réserve et une orientation altruiste dans
son comportement servant ainsi la collectivité plutôt que ses seuls intérêts. Une trop
grande estime de soi, pour sa part, s’illustre par une certaine arrogance et une tendance
à écraser, voir mépriser les autres en situation de compétition. Elle peut s’avérer
également dangereuse puisque le sujet qui se surestime sera hermétique aux conseils qui
lui sont adressés. En effet, ne détenant pas cette facilité ou ce réflexe de se remettre en
question, il aura tendance à trouver la faille ou les coupables à l’extérieur de lui et ainsi
réduire considérablement les occasions d’apprentissage. Bien que le sujet à haute estime
de soi fait preuve de persévérance, il peut arriver que ce sujet tombe dans l’obstination
afin de ne pas perdre la face. Enfin, une haute estime de soi rappelle étroitement
l’orgueil, considéré comme un péché par de nombreuses religions. En terminant ce
chapitre, André et Lelord précisent le rôle du thérapeute dans une problématique
d’estime de soi. Ils conseillent à ces professionnels d’orienter l’estime de soi de
l’individu en accord avec son milieu. Un patron d’entreprise aura tout avantage à
augmenter son estime de soi tandis que la modestie sera de mise pour un intervenant en
milieu communautaire.
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LE CHAPITRE 5 «D’où vient l’estime de soi ? Que faire avec bébé?» se positionne
sur les débuts de la formation de l’estime de soi. En effet les auteurs sont d’avis qu’elle
prend forme en même temps que la conscience de soi c'est-à-dire vers l’âge de 8 ans où
les enfants de cet âge peuvent accéder à des représentations psychologiques d’eux-
mêmes. Avant cet âge, les premiers matériaux de l’estime de soi se mettent en place
puisque l’enfant de 3-4 ans commence déjà à se préoccuper de son acceptation sociale.
Entre 6-8 il tente de se valoriser aux yeux des autres et particulièrement à travers leurs
parents. À l’école, il faut se rappeler que la compétition et la comparaison sociale sont
très fortes et l’impact de cet environnement sur l’estime de soi n’est pas à négliger. La
constitution de l’estime des enfants et adolescents se fait à travers 5 domaines
importants soit : l’aspect physique, les compétences athlétiques, la popularité auprès des
pairs, la conformité comportementale et la réussite scolaire. Les enfants sont donc
capables à l’âge scolaire de classer leur camarade selon des critères comme la beauté ou
la popularité, se situer dans ce classement et en tirer des conclusions telles que : «Lucie
est plus belle que moi alors la maitresse la préfère». L’importance accordée à ces
domaines ne dépend pas du jugement de l’enfant, mais bien des personnes significatives
dans son entourage qui seront à même d’évaluer ses compétences. On y retrouve les
parents, les enseignants, les amis et les camarades de classe. À l’adolescence, les
nombreuses tentatives de suicide corrèlent souvent avec une basse estime de soi. Bien
que la dépression en est la principale cause, cette période difficile est traversée par des
changements corporels, une crise identitaire, l’échec scolaire et/ou le conformisme
social donnant bien du fil à retorde à l’établissement d’une bonne estime de soi. Les
auteurs soulèvent également l’impact d’être l’ainé de la famille à l’effet que la
naissance d’un frère ou d’une sœur porte toujours un coup à l’estime de soi. Du jour au
lendemain, l’ainé devra partager l’attention de ses parents avec un nouveau membre
dans la famille. Tandis que pour le cadet, l’affection des parents est partagée dès la
naissance ce qui lui permettra d’être moins sensible à la menace d’une perte possible.
Ce chapitre se termine sur l’influence du milieu scolaire et ses conséquences sur
l’estime de soi et adresse des conseils aux parents pour bien soutenir leurs enfants dans
cette épreuve hautement compétitive.
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4. Pertinence pratique
À la lumière de cet ouvrage, la pertinence de travailler avec l’estime de soi apparaît
incontournable dans un processus d’orientation professionnelle. En effet, comprise dans
l’estime de soi, la vision de soi lorsqu’elle est ajustée permet de bien se projeter dans
l’avenir et assurément mieux choisir le rôle professionnel que nous désirons jouer
(Michaud, 2009). Mais s’estimer sainement passe d’abord par la connaissance de soi. À
cet égard, les professionnels de l’orientation sont tout désignés dans l’exploration des
intérêts, aptitudes, valeurs, forces et limites d’un individu désireux de se connaître
davantage. L’estime de soi fournit également de précieuses indications sur le
fonctionnement psychologique d’une personne. Par exemple, l’évaluation de la
confiance en soi, composante de l’estime de soi, permettra une compréhension de la
difficulté à envisager le succès et la facilité à appréhender l’échec (Michaud, 2009).
Cela permettra également de comprendre les effets d’une basse estime de soi et
d’expliquer la tendance de certains à suivre une voie qui n’est pas la leur afin d’obtenir
l’approbation des autres ou encore la difficulté à se positionner voir même l’incapacité
de choisir (Michaud, 2009). Enfin, travailler sur l’estime de soi permettra aux
conseillers d’orientation d’amener plus facilement ses clients vers l’action et de
s’engager dans un choix éclairé, un changement ou tout simplement le maintien d’une
situation satisfaisante. Présente dans bien d’autres concepts tels la maturité
vocationnelle, le concept de soi, le sentiment d’efficacité personnelle ou encore
l’actualisation de soi, l’estime de soi touchera donc tout type de clientèle (jeunes,
adultes, immigrants, chômeurs, etc.) de même que différentes problématiques reliées à
des changements ou transitions effectués au cours d’une vie (passage à l’âge adulte,
immigration, transition de carrière, retour aux études, retraite, etc.). Cet ouvrage sera
donc une lecture de choix à suggérer à toute clientèle aux prises avec des difficultés
d’estime de soi puisque son contenu, bien vulgarisé et appuyé d’exemples du quotidien,
est accessible au grand public. Somme toute, l’estime de soi est une notion complexe
qui influe énormément sur nos émotions, nos pensées et notre comportement. Il est
donc indispensable pour tous professionnels en relation d’aide de s’y attarder
puisqu’elle est un facteur clé dans nombreux domaine de notre existence.
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5. Références
André, C. et Lelord, F., (2008). «L’estime de soi – S’aimer pour mieux vivre avec les
autres». Poches Odile Jacob. ISBN : 978 2 7381 2204 9
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