Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Autour du sucre
F. Fioretti1, 2, Y. Haïkel1, 2
1 Service d’odontologie conservatrice
et endodontie, Faculté de chirurgie dentaire,
Carie et sucres
Université de Strasbourg, Strasbourg.
Caries and sugars
2 INSERM, Unité 977, Strasbourg.
Résumé Summary
La carie dentaire est une maladie infectieuse multifactorielle Dental caries is a multifactorial infectious disease which implies
impliquant trois facteurs : l’ingestion de glucides fermentes- three causal factors: fermentiscible carbohydrate ingestion, pre-
cibles, la présence de bactéries cariogènes et les capacités sence of cariogenic bacteria and the host defending capabilities,
de défenses de l’hôte, notamment contre l’acidité produite par especially against bacteria induced acidity.
ces bactéries. Dental plaque is the caries’ etiologic factor and sugar is an
La plaque dentaire est le facteur étiologique de la carie et le external factor. Acids produced by sugar metabolism on the
sucre est un facteur de risque externe. Les acides produits par effects of dental plaque cariogenic bacteria induced the den-
le métabolisme des sucres par les bactéries cariogènes de la tal calcified tissue demineralization. Sugars directly contribute
plaque dentaire sont à l’origine de la déminéralisation des tis- to cariogenic dental plaque development in favouring bacteria
sus calcifiés de la dent. Les sucres contribuent directement au co-aggregation. The frequency of sugar ingestion is a greater
développement de la plaque dentaire cariogène en favorisant la determinant for caries development than type or quantities of
co-agrégation des bactéries. La fréquence est plus déterminante consumed sugars.
dans le développement de la carie que la nature ou la quantité
des sucres ingérés. Key-words: Caries – sugars – dental plaque
– demineralization – fluorides.
Mots-clés : Carie – sucre – plaque dentaire
– déminéralisation – fluorures.
facteurs : la présence de bactéries cario- conditions majeures de déséquilibre nes de par leur métabolisme par fermen-
gènes, l’ingestion de glucides fermen- où le système de défense salivaire est tation lactique, acidophiles de par leur
tescibles et les capacités de défenses dépassé : un manque d’élimination des croissance favorisée en milieu acide, et
de l’hôte, notamment contre l’acidité micro-organismes par le brossage et capable de synthétiser des polymères
produite par ces bactéries. Le temps une importante fréquence des prises glucidiques à l’extérieur du corps bac-
d’interactions et de contact entre ces alimentaires sucrées. térien.
trois facteurs est lui aussi crucial. La chute de pH et sa durée sont plus L’adhésion bactérienne à la surface
En fait, à chaque prise alimentaire prononcées avec l’augmentation des dentaire se fait par l’intermédiaire de
contenant des glucides fermentesci- concentrations en sucre. Cependant, la pellicule exogène acquise (PEA).
bles, des bactéries liées à la surface les tests intra-oraux ne montrent pas Cette pellicule est composée de pro-
dentaire au sein d’un bio film qu’est de différences très importantes entre téines et glycoprotéines salivaires qui
la plaque dentaire (figure 1C), utilisent des solutions contenant 2,5 à 10 % se lient à l’hydroxyapatite de la sur-
ces sucres et rejettent des acides. Or, de glucides. Les différentes solutions face minérale pour la protéger des
à un pH critique de 5,7, les surfaces font chuter le pH pour une plus longue agressions mécaniques et chimiques.
minérales dentaires (émail et dentaire) durée. Le pH critique de déminérali- Cependant, différents motifs de ces
se déminéralisent : perte d’ions phos- sation peut être atteint dans la plaque différentes protéines salivaires humai-
phate et calcium de la trame minérale. interdentaire, même avec des solutions nes sont reconnus spécifiquement par
Cette baisse brutale de pH à la surface sucrées de 0,1 à 1 % [4]. Les teneurs des adhésines bactériennes et vont
dentaire et la déminéralisation associée en sucre plus élevées que 10 % ne pro- contribuer à la première phase de la
ne durent pas. En effet, la salive pro- voquent pas plus de baisse de pH. constitution de la plaque dentaire :
tectrice permet une remontée rapide l’adhésion. Les colonisateurs précoces
du pH grâce à ses deux systèmes (streptococcus sanguis godonii, oralis
tampons ainsi que la reminéralisation Métabolisme de la plaque et mitis, actinomyces viscosus) liés à la
de part sa richesse en ions phosphate dentaire cariogène PEA, interagissent avec de nouvelles
et calcium [2]. Quand cet équilibre bactéries et permettent leur agréga-
entre les trois facteurs (glucides de Les streptocoques Mutans mutans et tion. L’étape suivante de co-agrégation
l’alimentation, bactéries cariogènes et sobrinus et les Lactobacillus sont les est saccharose-dépendante. En effet,
salive) est rompu, les déminéralisations bactéries les plus cariogènes. Elles pos- la maturation et l’épaississement de la
persistent et les atteintes tissulaires sèdent trois critères de virulence lors du plaque par co-agrégation ne peuvent
progressent (figure 1) [3]. Il y a deux processus carieux. Elles sont acidogè- se faire que si suffisamment de saccha-
rose est au contact de celle-ci comme
substrat pour constituer des polysac-
A B
charides extra-bactériens offrant des
sites de liaison [1, 3, 5].
Ces polysaccharides contribuent à la
virulence du bio film pas seulement en
facilitant la co-agrégation mais aussi
en constituant un gel qui isole la sur-
face dentaire des systèmes tampon
de la salive et qui offre des conditions
d’anaérobiose (figure 2). De plus, ils
C D contribuent à une synergie entre les
différentes espèces par la mise en
commun des réserves énergétiques et
donc par une possibilité commune de
répondre à l’alternance des apports
glucidiques (apport massif lors des
repas, puis pénurie).
Dix pour cent du saccharose arrivant au
contact de la plaque dentaire sont utili-
sés pour la synthèse extra-bactérienne
de ces polysaccharides. Des transféra-
Figure 1 : A : Nombreuses lésions carieuses d’une patiente ayant des prises alimentaires fré-
quentes de part son métier ;
ses bactériennes secrétées de manière
B : Vue en microscopie optique d’une lésion carieuse touchant l’émail et la dentine sur un coupe constitutive clivent alors le saccharose
histologique (par usure) ;
A B
pour récupérer un monomère de glu-
C : Vue au MEB de la plaque dentaire fortement adhérente à la surface dentaire ; cose (glucosyltransférases : GTFs) ou
D : Vue au MEB d’une surface d’émail déminéralisée sous la plaque. C D
de fructose (fructosyltransferases :
Consommation de sucres
et risque carieux
Les observations réalisées in vitro, chez
l’animal et chez l’homme, ont mis en évi-
dence une relation entre la fréquence de
consommation des sucres fermentesci-
bles et la fréquence carieuse.
Des étudiants ayant suspendu leur
hygiène bucco-dentaire pendant
3 semaines et qui se rinçaient la bouche
avec une solution sucrée à 50 % neuf
fois par jour, développent des caries. Un
mois après la reprise d’une hygiène orale
appropriée ménageant la plaque den-
taire et l’utilisation de fluor, ces lésions
carieuses se révèlent arrêtées. La même
expérimentation mais en associant cette
fois-ci un rinçage biquotidien à la chlo-
Figure 2 : Facteurs de virulence de la plaque dentaire cariogène : co-agrégation à la surface rhexidine de 0,2 % n’aboutit au déve-
dentaire, synthèse de polysaccharides extracellulaires et fermentation lactique [D’après 5]. loppement d’aucune carie. Ces résultats
PEA : pellicule exogène acquise. confirment que la plaque dentaire est le
facteur étiologique et que le sucre est un
facteur de risque externe [6].
FTSs) et le transférer sur une chaîne transport qui fonctionne alors est pas- L’analyse des études cliniques montre
polysaccharidiques : dextrane (soluble), sif et ne consomme que du phospho- que le contrôle chimique de la plaque
mutane (insoluble), levane (soluble). La énol-pyruvate pour phosphoryler et donc par la chlorhexidine peut entraîner plus
plupart des souches de streptococcus transporter l’ose. Quand la quantité de de 46 % de réduction de la carie [7]. Les
mutans possèdent trois gènes codant sucres augmente, lors des prises ali- dentifrices et les autres agents fluorés
pour des enzymes synthétisant des mentaires, ce système est réprimé et un montrent une réduction de seulement
polymères insolubles (gtfB, gtfC) et système de transport actif acidogène se 25 % de la carie. La chlorhexidine agit
solubles (gtfD) (figure 3). met en place qui permet également à la directement sur le facteur étiologique
Lors des carences glucidiques, le sac- bactérie de libérer l’acide lactique pro- alors que le fluor est un facteur externe
charose n’est pas utilisé pour cette duit : une pompe à protons ATP-dépen- modifiant le risque carieux agissant sur
synthèse de polysaccharides mais il est dante entretenant un gradient qui permet la phase minérale [8].
catalysé par l’α-glucosidase pour libérer le co-transport vers le corps bactérien La corrélation entre consommation de
rapidement du glucose et du fructose. d’un ose et d’un proton (figure 4). glucides et carie dentaire ressort égale-
Parallèlement, la catalyse des poly De la même façon, la quantité de sucres ment de l’étude de certaines populations
saccharides se fait par des glucanases fermentescibles ingérés détermine la voie qui, pour des raisons de changements
pour libérer, elle, aussi du glucose [5]. métabolique bactérienne et donc l’aci- d’environnement, ont modifié rapide-
Les oses vont alors être transportés à dité produite. Si cette quantité est faible, ment leurs habitudes alimentaires ances-
l’intérieur du corps bactérien pour répon- les acides produits sont peu déminérali- trales.
dre à leur besoin énergétique, selon deux sants (acides acétiques, formique, pro- Pendant des générations, l’alimentation
modes de transport différents dépen- pionique, etc.) et si elle est importante, des Inuits du Groenland se composait
dant de la quantité de sucres présente. c’est la fermentation lactique qui domine principalement des produits de la pêche
Lorsqu’il y a peu de glucides, le pH de aboutissant à la libération d’acide lacti- et de la chasse et était pauvre en glucides.
la plaque est neutre car il y a peu de que, acide fortement déminéralisant [5]. Ces Inuits ne présentaient pratiquement
fermentation lactique et la croissance Ces données montrent le rôle capital pas de caries. L’implantation de bases
bactérienne est faible. Le système de des prises alimentaires sucrées dans militaires sur leur territoire pendant la
par le fait que ce pays possède une eau tains auteurs [9], l’impact du glucose, du dans les boissons, le café et le thé), sont
de distribution fluorée ainsi qu’une offre fructose, du lactose et du maltose dans non cariogènes.
de soins dentaires satisfaisante (O > C) le développement des lésions carieuses Les alcools de sucre, tels que le sorbi-
(tableau I). serait faible comparé à celui du saccha- tol et le lycassin, possèdent un potentiel
rose de par les propriétés des aliments cariogène faible, alors que celui du xylitol
qui les contiennent. Ainsi, aucune rela- est considéré comme nul. Le xylitol est
Potentiel cariogène tion entre la carie dentaire et la consom- préférable au sorbitol et au lycassin dans
des sucres mation de fruits n’a été démontrée à ce les produits fréquemment consommés.
jour. Même si certains fruits très acides Ces édulcorants sont utilisés dans les
L’alimentation agit localement sur le (citron, pamplemousse, orange) peuvent chewing-gums, les pastilles, les bonbons
métabolisme de la plaque et particuliè- contribuer à des déminéralisations non et les médicaments. Leur consommation
rement sur sa capacité à produire des carieuses (les érosions dentaires), ils sti- doit être réduite en raison de leur effet
acides. Le principe des mesures intra- mulent la sécrétion salivaire. secondaire laxatif et la perte de leur effet
orales du pH est donc l’une des métho- En ce qui concerne l’amidon, les résul- protecteur (perte du « cycle futile du xyli-
des les plus simples pour déterminer la tats de la chute du pH dépendent de la tol » qui est une inhibition du transport
cariogénicité potentielle des aliments forme sous laquelle il est consommé. des sucres cariogènes par compétition).
[4]. Le potentiel cariogène est lié à leur L’amidon naturel, non cuit, est nettement En fait, la fréquence carieuse basse
contenu en sucres. moins cariogène que les autres sucres. enregistrée est plus en rapport avec la
Le saccharose est considéré comme Firestone et al. [10] montrent que l’ami- fréquence réduite de consommation
le plus cariogène : il est facilement fer- don associé au saccharose devient plus qu’avec le type de sucre dans l’alimen-
mentescible en acides organiques (acide cariogène et cette cariogénicité aug- tation. La figure 5 montre les fréquentes
lactique) par les bactéries de la plaque, mente avec la fréquence de consom- chutes de pH en rapport avec le nombre
favorise la colonisation de la cavité mation. Étant complexe, l’amidon de repas ou de collations dans la journée
buccale par streptococcus mutans, et n’est pas métabolisé par les bactéries [12]. Ces données montrent que « ce qui
augmente la quantité de la plaque en et a donc un faible pouvoir cariogène. est cariogène c’est moins la nourriture
servant de substrat par la production Cependant, dans la cavité buccale, il que le régime ». Un régime cariogène est
des polysaccharides extra-cellulaires. Il est dégradé par l’α-amylase salivaire et un régime déséquilibré de par la quantité
existe une corrélation entre la quantité les enzymes bactériennes en glucose, et la fréquence des prises alimentaires
de saccharose ingérée et l’augmentation maltose, maltotrioses, dextrines qui eux sucrées.
du nombre de streptococcus mutans au sont cariogènes. Néanmoins, une ali-
sein de l’écosystème buccal. mentation uniquement à base d’amidon
Plusieurs travaux montrent que le glu- ne provoquerait pas le développement Facteurs modulant
cose et le fructose sont également for- de lésions carieuses [11]. la cariogénicité des sucres
tement cariogènes, [4]. Le lactose a le De nombreuses recherches ont été
potentiel cariogène le moins élevé par entreprises pour trouver des substituts En plus de la composition des aliments
rapport au saccharose, au glucose et au de saccharose. Les nombreux édulco- en glucides, de nombreux autres fac-
fructose. Tous les tests de mesure du pH rants disponibles, caloriques ou non, teurs modulent le processus carieux.
de la plaque interdentaire montrent dans sont utilisés de façon restreinte et régle- Les propriétés physiques et organolep-
tous les cas une chute de pH, mais plus mentée. Les substituts non caloriques tiques des aliments telles que la taille
prononcée pour le fructose, le glucose, du sucre, la saccharine, le cyclamate et des particules, la solubilité, l’adhé-
le maltose et le saccharose. Pour cer- l’aspartame (utilisés comme édulcorants rence, la texture et le goût influencent
Tableau I : Prévalence carieuse des enfants âgés de 12 ans et quantité de sucre moyenne consommée par habitant et par an dans des pays
du sud-est asiatique [Données Organisation mondiale de la santé (OMS) - 2004].
Indice CAOD = somme du nombre de dent cariée (C), absente (A) ou obturée (O).
Le risque carieux
du patient diabétique
Les patients diabétiques n’ont pas une
prévalence carieuse globale (indice
Figure 5 : Effet de la fréquence des prises alimentaires sur les valeurs du pH de la plaque CAOD) augmentée [18, 19]. Cependant
dentaire dans la cavité buccale. A : faible fréquence, B : fréquence importante.
ils présentent plus de caries radiculai-
res que les autres patients [20]. Cette
différence de localisations des lésions
peut s’expliquer par les modifications de
les habitudes alimentaires, le flux sali- certains corps gras, réduisent le temps la fonction salivaire mises en évidence
vaire et la rémanence des sucres dans de présence des sucres en bouche. La dans de nombreuses études : glucose
la cavité buccale. Pendant et après la mastication, après consommation de salivaire augmenté, baisse du débit et
mastication, les aliments sont éliminés saccharose, de produits fromagés, de du pH salivaires [21-23]. Cependant,
sous l’effet de la salive, grâce à l’activité cacahuètes, de chewing-gum sans sucre, toutes les études révèlent des indices
des muscles masticatoires de la lan- neutralise très rapidement le pH de la pla- de plaque dentaire et un pouvoir tam-
gue, des lèvres et des joues. La durée que [13, 14] (tableau II). pon salivaire finalement inchangés par
d’élimination est prolongée par des Les variations individuelles dans la le diabète.
facteurs propres à la denture, par une vitesse d’élimination des sucres et les Ainsi, il n’a pas été montré à ce jour de
forte viscosité de la salive ou par une habitudes alimentaires sont des fac- corrélations nettes entre l’augmentation
faible activité musculaire. Parce qu’ils teurs aussi importants que le choix des du risque carieux et le diabète malgré ses
stimulent la salivation par la mastica- aliments pour établir la cariogénicité d’un interactions avec la fonction salivaire.
tion, les aliments sucrés solides sont régime alimentaire. En revanche, son implication dans le
généralement moins cariogènes que les Certains aliments réduisent activement développement des lésions parodonta-
boissons sucrées [13]. les effets des sucres alimentaires en inhi- les est majeure et est démontrée avec un
Les sucres contenus dans les fruits, les bant la déminéralisation, en réduisant ou haut niveau de preuve [24].
légumes et les boissons sont norma- en prévenant la formation ou l’accumula-
lement éliminés de la cavité buccale tion des acides dans la plaque dentaire
en 5 minutes. Ceux apportés par les (tableau II). Des inhibiteurs naturels de la Recommandations
chewing-gums, les caramels et les bon- déminéralisation sont présents dans plu- nutritionnelles et risque
bons subsistent dans la cavité buccale sieurs aliments tels que l’acide phytique carieux
pendant 20 à 40 minutes. dans les céréales, l’acide glycyrrhizinique
La grande résistance à la mastication de dans les produits de réglisse et un facteur Les recommandations françaises [25]
certains aliments et la consommation de non identifié dans le cacao. Certains fac- et internationales [26] pour la santé
Céréales du petit déjeuner sans sucre ajouté Chewing-gums sans sucre [12] Edgar WM, Higham SM. Diet as a determi-
nant of caries risk. In: Johnson NW, editor. Dental
Sucreries et boissons sans sucre Aliments riches en fibres (végétaux crus) caries: risk markers for oral disease I. Cambridge:
Cambridge University Press; 1991. p. 218-51.
Fruits frais entiers Sucreries ou chewing-gums au xylitol
[13] Moynihan PJ. Dietary advice in dental practice
Eau Thé non sucré Br Dent J 2002;193:563-8.
[14] Birkhed D. Nutrition, alimentation et carie den-
taire. In: La dentisterie préventive. Montréal: Presse
Les points essentiels Université de Montréal-Masson; 1989. p. 215-46.
• La plaque dentaire est le facteur étiologique de la carie et le sucre est un facteur de [15] Higham SM, Edgar WM. Effects of Parafilm and
cheese chewing on human dental plaque pH and
risque externe.
metabolism. Caries Res 1989;23:42-8.
• Les acides produits par le métabolisme des sucres par les bactéries cariogènes de la [16] Haïkel Y, Voegel JC, Frank RM. Fluoride content
plaque dentaire sont à l’origine de la déminéralisation des tissus calcifiés de la dent. of water, dust, soils and cereals in the endemic den-
• Les sucres contribuent directement au développement de la plaque dentaire cariogène tal fluorosis area of Khouribga (Morocco). Arch Oral
Biol 1986;31:279-86.
en favorisant la co-agrégation des bactéries.
[17] Haïkel Y, Cahen PM, Turlot JC, et al. Dental
• La fréquence de consommation des sucres est plus déterminante dans le dévelop- caries and fluorosis in children from high and low
pement de la carie que la nature ou les quantités ingérées. fluoride areas of Morocco. ASDC J Dent Child
1989;56:378-81.
• Les fluorures présents dans les produits d’hygiène bucco-dentaire (dentifrices) modu-
[18] Moore PA, Weyant RJ, Etzel KR, et al. Type 1
lent favorablement le processus carieux et constituent le point clé de la prévention diabetes mellitus and oral health: Assessment of
de la carie dentaire. coronal and root caries. Community Dent Oral
Epidemiol 2001;29:183-94.
[19] Arrieta-Blanco JJ, Bartolomé-Villar B, Jiménez-
Martinez E, et al. Bucco-dental problems in patients
générale, répriment le grignotage et with Diabetes Mellitus (I): Index of plaque and dental
Références
encourage un régime alimentaire : riche caries. Med Oral 2003;8:97-109.
en aliments solides contenant de l’ami- [1] Haïkel Y. La thérapeutique étiopathogénique
[20] Hintao J, Teanpaisan R, Chongsuvivatwong
de la carie. Encyclopédie Médico-Chirurgicale
don, des fibres, des vitamines comme Stomatologie, 2001;23-010-F-10 :1-21.
V, et al. Root surface and coronal caries in adults
les fruits et légumes et pauvre en sucres with type 2 diabetes mellitus. Community Dent Oral
[2] Fioretti F, Nebot D. Sécheresse buccale chez la Epidemiol 2007;35:302-9.
simples et en graisses. Ainsi qu’il personne âgée : le point sur les lésions carieuses. [21] López ME, Colloca ME, Páez RG, et al. Salivary
s’agisse de la prévention des maladies Alpha Oméga News 2006;101:21-5. characteristics of diabetic children. Braz Dent J
systémiques ou de la carie dentaire, les [3] Haïkel Y. Carie dentaire. In: Piette E, Goldberg 2003;14:26-31.
recommandations sont très proches. M, éditeurs. La dent normale et pathologique. [22] Edblad E, Lundin SA, Sjödin B, et al. Caries and
Cependant, le régime « santé » recom- Chapitre VII. Bruxelles : Éditions De Boeck- salivary status in young adults with type 1 diabetes.
Université; 2001. p. 99-124. Swed Dent J 2001;25:53-60.
mandé n’est donc pas dénué d’aliments
ayant un certain pouvoir cariogène (glu- [4] Imfeld TN. Identification of low caries risk die- [23] Bernardi MJ, Reis A, Loguercio AD, et al. Study
tary components. Basel: Karger, Monographs in of the buffering capacity, pH and salivary flow rate in
cose, fructose, amidon). Mais c’est le Oral Science, Vol.11; 1983. type 2 well-controlled and poorly controlled diabetic
régime, plus que la nourriture qui est patients. Oral Health Prev Dent 2007;5:73-8.
[5] Pellat P, Miller C, Guez D. Plaques bactérien-
cariogène. De plus, l’hygiène alimen- nes dentaires : approche biochimique. Potentiels [24] Soell M, Hassan M, Miliauskaite A, et al. The
taire prescrite ne peut être la seule cariogène et parodontopathogène. Encyclopédie oral cavity of elderly patients in diabetes. Diabetes
garante de la prévention de la carie Médico-Chirurgicale Stomatologie, 2002;23-010- Metab 2007;33(Suppl.1):S10-8.
dentaire et doit toujours être asso- F-10:1-18. [25] Agence française de sécurité sanitaire des
[6] Löe H, Von der Fehr FR, Shiött CR. Inhibition aliments (Afssa). Glucides et santé : État des lieux,
ciée à l’hygiène bucco-dentaire. Ainsi, évaluation et recommandations; octobre 2004.
of experimental caries by plaque prevention. The
la prescription de fluorures topiques www.afssa.fr
effect of chlorhexidine mouthrinses. Scand J Dent
(dentifrices, bains de bouche) est le Res 1972;80:1-9. [26] Moynihan PJ. The role of diet and nutrition in
point clé de la prévention de la carie [7] Van Rijkom HM, Truin GJ, Van’t Hof MA. A
the etiology and prevention of oral diseases Bull
dentaire [27]. World Health Organ 2005;83:694-9.
meta-analysis of clinical studies on the caries-inhi-
biting effect of chlorhexidine treatment. J Dent Res [27] Marinho VC, Higgins JP, Sheiham A, et al.
Combinations of topical fluoride (toothpastes,
1996;75:790-5.
mouthrinses, gels, varnishes) versus single topical
Conflits d’intérêt [8] Gasser P, Haïkel Y, Voegel JC, et al. Role of fluoride for preventing dental caries in children and
Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit absorbed fluoride ions on the dissolution of synthe- adolescents. Cochrane Database Syst Rev 2004;(1):
d’intérêt avec le contenu de cet article. tic hydroxyapatite. J Mater Sci 1995;6:105-9. CD002781.