La grève dans le service

Edition du Centre - ISSN IIII - 0074 Contribution Par Rachid Boudina (P. 8, 9 et 10)

public ou la quête éperdue

d’un équilibre improbable

Menace sur
l LES SPÉCIALISTES SE DISENT INCAPABLES
DE REMPLACER LES RÉSIDENTS

la continuité
S oirmagazine
l APRÈS DES DÉCENNIES

La seconde
DE BOUDERIE

jeunesse

des soins !
du GPL
l A quelque chose malheur est bon. Le marché du GPL, dont les
prix à la pompe sont maintenus à un niveau incomparablement
inférieur à celui du gasoil ou encore du sans-plomb, retrouve
une seconde jeunesse. Grâce à l'aide de l'État, à hauteur de 50%
du coût total, des installateurs ont du travail. C’est la ruée des
conducteurs. Les ventes de kits connaissent un réel essor. Est-ce
pour autant que les a priori ont disparu ? Qu’en pensent les
utilisateurs ? C’est ce que nous avons voulu savoir.
PAGES 11 et 12

l Déjà très difficile depuis le début de la grève des

médecins résidents, la prise en charge des malades
au sein des CHU risque de devenir quasi-impossible
dans quelques jours. Les médecins spécialistes et
généralistes redéployés au niveau des urgences
alertent la tutelle sur leur incapacité à pallier le
vide engendré par l’absence des résidents. Ils
déclinent toute responsabilité et se disent
incapables de continuer à exercer dans des
conditions qu’ils qualifient d’inhumaines.
PAGE 3

l AGRICULTURE
L’État a injecté
3 000 milliards
de dinars
depuis 2000 PAGE 5

Comment lutter efficacement

Photo : Samir Sid

l ENFANTS DE LA RUE

contre la mendicité ?
l La mendicité des enfants est un phénomène de plus en plus constaté en Algérie et notamment dans les grandes villes comme
la capitale. Le plan national de lutte contre la mendicité des enfants dont les travaux ont été lancés jeudi dernier par la ministre
de la Solidarité, réussira-t-il à répondre aux nombreuses questions soulevées et à éradiquer le phénomène ? PAGE 3

VEND. 4 - SAM. 5 MAI 2018 - 18-19 CHAÂBANE 1439 - N° 8399 - PRIX 20 DA - FAX : RÉDACTION : 021 67 06 76 - PUBLICITÉ : 021 67 06 75 - TÉL : 021 67 06 51 - 021 67 06 58
Presse P
DIGOUTAGE
Par Arris Touffan ERISCOOP

Résultats affichés
Soirperiscoop@yahoo.fr

Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - Page 2

Journée de
la liberté de
la presse, le
3 mai. C'était
le délire. On

Bloc opératoire au ralenti

Le ministère de la Santé vient d’afficher sur son site les résultats du

rattrape le
concours pour la chefferie des services. Après l’épuisement de la période

temps perdu.
des recours, il sera procédé aux affectations de ces nouveaux chefs de

On pousse
service.

l'incantation
sur le
courage, la
noblesse et
tutti quanti
A la clinique des Orangers, il existe un bloc opératoire avec

des
deux tables mais celui-ci tourne au ralenti. On évoque un

journalistes
manque d’effectif en instrumentiste et anesthésiste.

Système de péage
algériens.
Entretemps, la liste d’attente des malades ne fait que grossir.

Qui les tuait ?

Qui les jetait
en taule ?
C'est
personne, Le marché de gros des fruits et légumes des Eucalyptus (Alger) va
évidemment ... connaître une grande transformation. En effet, les responsables de
Magie des cet organisme vont installer un système de péage automatique. Cela
mots. va considérablement améliorer la fluidité des entrées à ce
A. T. marché très fréquenté.
digoutagesoir@yahoo.fr

c Un jour, un sondage Le dessin de Karim

Pensez-vous que les ministères du Commerce et de l’Industrie

vont réussir à canaliser le montage des véhicules en Algérie ?
OUI NON Sans opinion

Êtes-vous d’accord avec la décision des médecins

résidents de radicaliser leur mouvement ?
Résultat sondage
Oui : Non : Sans opinion :
58,81% 36,42% 5,7%

Jusqu’où ira le face-à-face ?

O
SO
OI T D I T E N
N P
PA S S A
AN T
T Par Malika Boussouf
malikaboussouf@yahoo.fr

n aura beau dire des médecins
résidents qu’ils outrepassent les
limites concédées à la contesta-
tion, la volonté d’en finir avec le bricolage
de la tutelle semble irréversible et
illustre, de façon impressionnante, le
malaise qui règne en bas et la perplexité
qui paralyse les pouvoirs publics pas
très habitués à affronter autant de déter-
mination. Qui est conscient de la clo-
chardisation des services de santé ? En
tout cas, pas ceux qui sont pris en char-
ge, à l’extérieur du pays, pour le moindre
bobo.
Je suis admirative des assemblées
générales qui respectent les avis de la
base et tranchent démocratiquement en
faveur d’un autre avenir pour la médeci-
ne. Si les conditions exigées militent en
faveur et du praticien et du patient, pour-
quoi ne militeraient-ils pas en faveur de
la tutelle et ne mettraient-ils pas un
terme à la protesta ? Seulement voilà !
Nous aurons fini par en conclure que les
patients n’étaient plus, hélas, un argu-
ment vendeur.
Comportement hautement improduc-
tif de la part d’une tutelle et d’un
ministre censés mieux connaître la pro-
fession, avoir le profil requis pour éva-
luer, au mieux, la situation.
Le P r Hasbellaoui est armé profes-
sionnellement pour défendre ou, à
défaut, expliquer l’urgence de revoir à la
hausse un système de santé qui traîne la
patte faute de réformes qui l’aideraient à
tenir bon. Mais comment oser espérer
des réformes quand aucun cadre du ser-
vice juridique du ministère n’a informé
son supérieur de l’impossibilité de sou-
mettre à des réquisitions des médecins
certes, mais qui sont couverts par le fait
d’être encore étudiants ? Le moins que
l’on puisse dire, c’est que la jeune méde- Il y a les partisans du colmatage qui
cine montante, à défaut peut-être de réagissent au jour le jour et ceux qui
savoir classer ses priorités, a conscien- aspirent à mieux et font montre de fer-
ce de ce qu’elle ne veut plus subir ou meté face à un laisser-aller qui dérange
assumer comme failles au cœur des si peu l’autorité. La santé n’a pas à se
structures où elle pratique. négocier de façon aussi pitoyable. La vie
A croire que représentants et tutelle des Algériens non plus !
évoluent dans deux planètes différentes. M. B. 
 Le Soir
Actualité Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAgE 3

Menace sur la continuité des soins !

d’Algérie

Constances LES SPÉCIALISTES SE DISENT INCAPABLES

Les faits DE REMPLACER LES RÉSIDENTS

divers
Slimane Laouari Déjà très difficile depuis le début de la grève des
laouarisliman@gmail.com médecins résidents, la prise en charge des malades au

Il y a quelques
sein des CHU risque de devenir quasi-impossible dans

années, une jeune fille

quelques jours. Les médecins spécialistes et généra-
qui avait fugué du domici-
listes redéployés au niveau des urgences alertent la
le de ses parents situé dans
tutelle sur leur incapacité à pallier le vide engendré par
une petite localité de la l’absence des résidents. Ils déclinent toute responsa-
wilaya de Boumerdès
avait été miraculeuse-
bilité et se disent incapables de continuer à exercer

ment arrachée par les gendarmes des

dans des conditions qu’ils qualifient d’inhumaines.
mains de ses ravisseurs dans une mai- Nawal Imès - Alger (Le
son isolée. Enlevée, puis séquestrée Soir) - La tension est à son
rieur du CHU pour dénoncer les

plusieurs jours durant, elle avait tout

conditions dans lesquelles ils

subi. Viol collectif, sévices corporels,

Photo : DR
maximum dans les structures de sont réduits à exercer depuis le

menaces de mort si elle venait à tenter

santé. Après six mois de grève début de la grève des résidents.

de fuir, insultes… Un fait divers ? Pas

des médecins résidents, les A Oran, les médecins internes

vraiment. Peut-être que la jeune fille Des mesures urgentes seront mises en place pour désengorger
solutions palliatives visant à ont tout simplement décidé de

aurait été retrouvée avant même que la les urgences.

assurer la continuité des soins rentrer en grève, car estimant ne
horde de bêtes sauvages qui lui a fait
s’avèrent quasi-inefficaces. pas être en mesure de pratiquer
subir un tel calvaire ne lui mette la
La décision des médecins la médecine sans les moyens de froid. Les spécialistes lancent répondre aux besoins des
main dessus. Si sa famille avait alerté
résidents de cesser les gardes humains nécessaires. un ultimatum de sept jours au patients et disent dégager toute
les services de sécurité le jour même
depuis dimanche dernier com- Les médecins spécialistes du directeur du CHU, au-delà des- responsabilité quant aux consé-
où elle n’est pas rentrée à la maison
plique la tâche à des gestion- CHU Lamine-Debaghine de quelles, affirment-ils, ils décli- quences induites par cette situa-
pour une amourette de village. Ses naires en panne de solutions Bab-el-Oued se sont réunis mer- nent toute responsabilité. tion.
parents n’ont pas donné d’alerte parce
qu’ils redoutaient que… ça se sache !
efficaces. Après l’échec des credi et ont adressé une lettre Au niveau du CHU de De leur côté, les gestion-

Eh, oui, dans ces contrées et dans

réquisitions, les directeurs des au président du Conseil scienti- Douéra, même scénario. Les naires ne savent plus quelle

beaucoup d’autres de ce pays qui

différentes structures de santé fique dudit CHU dans laquelle ils médecins spécialistes affirment, solution inventer pour assurer la

marche sur la tête, la «honte» fait plus

avaient décidé de s’appuyer sur expliquent avoir tenté de gérer dans un communiqué, que suite continuité des soins. Le CHU de

peur que le péril sur la vie d’une jeune

les praticiens généralistes et «une situation de crise» mais à l’amputation des équipes Batna a décidé d’affecter des

fille. Une vie qu’elle aurait pu laisser,

spécialistes en les redéployant que si aucune mesure n’est d’une grande partie de leurs médecins généralistes du

sans l’heureux concours de circons-

notamment au niveau des prise, ils ne seront plus en effectifs, les médecins spécia- SAMU pour pallier le manque de

tances qui a mis la puce à l’oreille des

pavillons des urgences. Moins mesure de le faire. Les méde- listes exercent dans des condi- résidents. Au niveau de Tolga, la

gendarmes. Une société terrorisée par

d’une semaine après cette déci- cins spécialistes appellent à la tions «insoutenables» et Direction de la santé a envoyé

les «qu’en dira-t-on de l’ordre moral»

sion, ces derniers montent au mise en place de mesures «éprouvantes», entravant une aux médecins généralistes des

plus que par un danger de mort sur sa

créneau, affirmant ne pas être «urgentes» pour désengorger prise en charge «de qualité» des engagements dans lesquels il

progéniture est une société qui fait

en mesure d’assumer seuls des les urgences, à savoir le renfor- patients. Ils ajoutent que les leur est demandé de s’engager
peur.
tâche habituellement effectuée cement des centres de tri afin solutions trouvées jusque-là ne à ne jamais s’absenter durant
Dans l’édition du Soir d’Algérie de
par les résidents. que le spécialiste ne reçoive que peuvent être que «temporaires». leurs gardes au risque d’être
jeudi dernier, notre correspondant
Partout à travers les wilayas, les patients relevant de sa spé- Comme leurs collègues de sanctionnés.
local relatait une histoire de détourne-
la colère des spécialistes, des cialité, ne recevoir à l’avenir que Bab-el-Oued, ceux de Douéra Des tentatives qui risquent
ment, de malversation et de corruption
généralistes et des internes les patients des structures de affirment qu’au-delà du 6 mai, ils de s’avérer vaines et sans véri-
dans une maternité de Sidi-Bel-Abbès.
monte crescendo. A Tizi-Ouzou, santé avoisinantes munis d’une ne seront plus en mesure ni phy- table effet sur la garantie des
Le procédé n’est pas nouveau, c’est
N. I.
les médecins spécialistes ont lettre d’orientation, l’arrêt des
même devenu un «classique» de la
siquement, ni humainement ni soins.

Comment lutter efficacement

rapine. Dans les structures de santé
organisé une marche à l’inté- consultations et de toute activité encore moins légalement de

comme dans d’autres entreprises ou

administrations publiques, les diri-
ENFANTS DE LA RUE
geants choisissent leurs fournisseurs

contre la mendicité ?
ou vont les voir après avoir satisfait à
de factices appels d’offres. Ils s’arran-
gent alors pour grossir au maximum
les factures et se partagent le gâteau.
Un fait, pas si… divers que ça. On
aurait pu éviter ces saignements dans
les caisses publiques avec des méca-
nismes de fonctionnement et de
contrôle plus rigoureux. Mais on préfè-
La mendicité des juridique de protection de l'en- aussi bien sur le plan législatif et d'enfants en Algérie. Le premier
re en attraper quelques-uns de temps à enfants est un phénomè- fant et de ses droits juridiques et institutionnel que sur le plan de concerne les enfants exploités
autre, souvent des seconds couteaux
moraux en Algérie s'est consoli- la mise en place de politiques par leurs parents biologiques, le
qui seront sanctionnés pour des brou-
ne de plus en plus consta-
dé en 2017 par l'adoption d'une publiques. Ces dernières deuxième type concerne les
tilles, comparées aux «grosses
té en Algérie et notam- série de mesures venues s'ajou- années ont notamment vu la enfants «loués» par des men-
affaires», plus nombreuses et plus
ment dans les grandes ter aux efforts d'adaptation aux promulgation de plusieurs textes diants et des mendiantes,
juteuses. Il faut bien alimenter la
villes comme la capitale. conventions internationales rati- de lois en matière de nationalité, moyennant de l'argent et la troi-
«rubrique», n’est-ce pas ? Le plan national de lutte fiées et de lutte contre les dan- d’état civil et de droit à la famille,
Régulièrement, de «faux» hauts
sième catégorie de ces jeunes
gers qui guettent cette catégo- mettant ainsi la législation algé-
fonctionnaires, de faux officiers de l’ar-
contre la mendicité des mendiants touche les enfants
rie. Le pays a mis en place plu- rienne en adéquation avec la
mée, de faux douaniers, de faux poli-
enfants dont les travaux dont les parents ont une bonne
Convention relative aux droits
ciers, de faux P-dg et de faux ban-
sieurs importants programmes situation sociale, voire riches.
ont été lancés jeudi der-
quiers sont arrêtés pour «escroquerie
de développement national et de l’enfant». Ces enfants s'adonnent à cette
nier par la ministre de la
et usurpation de fonction». Dans de
régional afin d’améliorer la situa- Mais qu’en est-il en réalité ? pratique par vice ou pour provo-

pareilles circonstances, on oublie sou-

Solidarité, réussira-t-il à tion socioéconomique de la En l’absence de statistiques offi- quer l'intérêt des parents.

vent deux choses : la première est que Les migrants, premiers

répondre aux nom- population, en particulier celle cielles sur le nombre des

si de faux hauts fonctionnaires et

concernés qui s’adonnent
breuses questions soule- des enfants et des femmes et en enfants mendiants en Algérie,

d’autres arrivent à extorquer des fonds

2015, cet engagement se traduit l’on s’attelle au niveau des diffé-

à la mendicité
vées et à éradiquer le phé-
aux gens avec la promesse de régler
par l’existence de systèmes de rentes institutions à préciser qu’il
nomène ?
leurs problèmes, c’est parce qu’il y a
subventions et de transferts y a un bureau de la protection

des… vrais qui le font ailleurs, sauf

En procédant au lancement sociaux qui représentent plus de contre la délinquance juvénile Selon les statistiques com-

que ceux-là sont plus difficiles à arrê-

des travaux de ce plan, Mme 25% des dépenses de l’Etat. au niveau de chaque Sûreté de muniquées par le directeur

ter. La deuxième relève de l’évidence :

Ghania Eddalia, ministre de la Selon le dernier rapport de wilaya et qui mobilise régulière- d'études chargé de la migration

il ne peut pas y avoir de corrompus

Solidarité nationale, de la Famil- l’Unicef consacré à la situation ment des patrouilles compo- au ministère de l'Intérieur, 14

sans corrupteurs. Mais on l’oublie tel-

le et de la Condition de la des enfants en Algérie, le déve- sées des agents de la police, 000 migrants dont 5 000

lement que certains corrupteurs vont…

femme, a souligné que «ces loppement et le plein épanouis- des éléments de la Protection mineurs non accompagnés de

déposer plainte contre leurs «parte-

mêmes travaux vont consolider sement des enfants ne peuvent civile, de la DAS et des associa- leurs parents d’origine sont

naires» qu’ils accusent d’avoir…

le programme de l’Organe natio- être assurés sans la garantie de tions de la société civile pour exploités dans la mendicité.

abusé de leur confiance !

nal de la protection et de la pro- leur protection effective contre la des campagnes de ramassage, Une bande de criminels du

Les faits divers ne sont finale-

motion de l’enfance, afin d’ap- violence, l’exploitation et contre en particulier à l’approche et Niger avait commencé à s’orga-

ment… divers que dans les rubriques

puyer la stratégie nationale du toute autre forme d’abus. «Des durant le mois de Ramadhan. niser en Algérie pour exploiter

qui en portent le nom.

gouvernement qui vise à réaliser progrès notables en matière de Pour le réseau Nada de des femmes et des enfants for-
S. L. Ilhem Tir
un monde meilleur pour les protection de l’enfance ont été défense des droits de l’enfant, il cés à mendier par milliers.
enfants». En effet, un arsenal accomplis en Algérie, et ce, existe trois types de mendicité
 Le Soir
d’Algérie Actualité 4

8 950 agents pour le contrôle des activités commerciales

Vend. 4- Sam.5 mai 2018 - PAGE

LEUR NOMBRE EST JUGÉ «INSUFFISANT»

Le nouveau ministre du Commerce poursuit de décliner sa se juridique et la numérisation du D’où les amendements
feuille de route, renouvelant à chacune de ses sorties, ses assu- registre du commerce et du commer- apportés, citant en exemple
rances à l’endroit des ménages. ce électronique qui constitue l'étape «l'institution d'une base juri-
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Saïd agents sont chargés du contrôle des à venir. Dans son exposé du projet dique à la plateforme élec-
Djellab, qui présentait, jeudi, aux conditions de compétitivité et 4 065 de loi relatif aux conditions d’exerci- tronique relative à la créa-
membres du Conseil de la nation, le autres de la répression de la fraude ce des activités commerciales, le tion d'entreprises, laquelle a
projet de loi modifiant et complétant et du contrôle de la qualité que le ministre du Commerce estimera que pour objectif l'unification
la loi de 2004, portant conditions de ministre estimera, néanmoins, ce texte objecte d’«améliorer le cli- des missions de toutes les

Photo : New Press

l’exercice des activités commer-
ciales, a fait part de la mobilisation
de 8 950 agents à travers les diffé-
rentes wilayas du pays, pour le
contrôle des activités commerciales
«insuffisant» face aux 1 950 000
commerçants inscrits au registre du
commerce. Le ministre du Commer-
ce tiendra, par ailleurs, à faire la dis-
tinction entre le portail électronique
mat des affaires, d’organiser l'appro-
visionnement du marché, de faciliter
les procédures administratives de
création d'entreprises, de créer des
postes d'emploi, de faciliter et d’ac-
instances concernées,
notamment les notaires,
l’administration fiscale, le
Centre national du registre
de commerce (CNRC) et la
Sécurité sociale».

Le premier secrétaire présentera son équipe

de 2 millions de commerçants. Un d'inscription au registre du commece célérer l'opération d'immatriculation

LE FFS RÉUNIRA SON CONSEIL NATIONAL LE 12 MAI PROCHAIN

énorme contingent dont 4 866 dont le projet de loi prévoit une assi- au registre de commerce». M. K. Saïd Djellab.

et son programme d’action

Quinze jours après avoir élu une nouvelle composante de national, que M. Hadj-Djilani aura à dentielle, M. Ali Laskri avait déclaré divergence née au lendemain de sa
son instance présidentielle, le FFS convoquera le 12 mai pro- présenter, et de son programme d’ac- «qu’il n’y a pas de clans au sein du démission en février de l’instance pré-
tion pour les deux prochaines années. FFS, que l’exclusion ne fait pas partie sidentielle». Il reste à connaître le pro-
chain, et ce «conformément au règlement intérieur du parti»,
Selon les mêmes sources, il n’est pas de la culture de notre parti et que tous gramme d’action du parti qui reste
son conseil national en session ordinaire. Deux points sont ins- exclu que le premier secrétaire natio- les avis sont pris en considération». toutefois tributaire des échéances tant
crits à l’ordre du jour : présentation de la composante du nou- nal présentera une liste, dite de Une déclaration que les observa- organiques que politiques.
veau secrétariat national et son programme d’action. «consensus», où seront représentés teurs de la question politique ont qua- Pour rappel, le FFS tiendra son
Abder Bettache - Alger (Le Soir) chant ouvertement son soutien. Il n’en les partisans de l’autre camp, soit lifiée de «perche» tendue à l’adresse cinquième congrès national en 2019.
- Sans surprise, Mohamed Hadj- demeure que la prochaine réunion du ceux qui se revendiquent de l’aile de de ses «adversaires d’hier» au sein Une date qui coïncidera avec la tenue
Djilani avait été reconduit au poste de conseil national du FFS aura à statuer Aziz Baloul. D’ailleurs, le jour de son du parti, et ce, dans le but principal de des élections présidentielles.

Le RCD oppose le «bilan politique»

premier secrétaire national du FFS,
avait annoncé, mardi dernier à Alger,
M. Ali Laskri, membre de l’instance
présidentielle. L’annonce avait été
faite lors d’une conférence de presse
animée au lendemain de son élection
au sein de cette instance. Lors de son
intervention, M. Laskri avait déclaré :
«Après consultation, l’instance prési-
dentielle du FFS a décidé de désigner
Mohamed Hadj-Djilani au poste de
premier secrétaire national du FFS à
compter du 1 er mai 2018.» Il fera
savoir également que «M. Djilani est
un ancien syndicaliste qui avait rédigé
un mémorandum sur les libertés syn-
dicales », précisant que sa reconduc-
tion intervient après la tenue du
congrès extraordinaire du parti le 20
avril dernier.
Ce congrès a été sanctionné, faut-
il le rappeler, par l’élection d’une nou-
velle instance présidentielle du parti,
composée de cinq membres, à savoir
Ali Laskri, Mohand Amokrane Cherifi,
Brahim Meziani, Hayet Tayati et
Sofiane Chioukh.
Selon des sources sûres, M.
Mohamed Hadj-Djilani avait soutenu
AU BILAN «COMPTABLE» DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
sur la composante du secrétariat
Le RCD dénonce la «rengai-
ne à la mode de ces dernières
semaines», celle de «glorifier
le bilan du président de la
République», relevant dans ce
sillage, la «confusion sciem-
ment entretenue, entre bilan
politique et bilan comptable».
Le président du parti qui interve-
nait, hier, en ouverture des travaux
des Assises des jeunes progressistes
du RCD, n’a pas manqué de commen-
ter le procédé auquel recourent depuis
des semaines, et le Front de libération
nationale et le gouvernement, consis-
tant à présenter le bilan de la gouver-
nance de ces dernières 20 années,
autrement, les années du règne du
président de la République.
Une opération dont, selon Mohcine
Belabbas, «les éléments de langage
élection au sein de l’instance prési-
constructions d’infrastructures dont
une majorité n’est même pas achevée
et qui ont englouti déjà des budgets
colossaux avec de continuelles ral-
longes». Un bilan comptable dont le
poids des réalisations structurantes
est d’une «indigence affligeante, obli-
geant les animateurs de la cour à pré-
senter la stagnation du prix du repas
dans les restaurants universitaires
comme un acquis majeur de cette
gouvernance», ajoutera l’orateur. Pour
Belabbas, «le bilan de vingt ans de
règne autoritariste n’a nul besoin
d’être déclamé pour les Algériennes et
les Algériens eux, qui le vivent au
quotidien».
Et d’étayer, à son tour, son bilan,
l’entamant par la «panique du qua-
druple Premier ministre devant un Etat
mis dans l’impossibilité de payer ses
fonctionnaires sans le recours à la
fabrication de billets de banque, en
«tourner définitivement la page de la
aucune contrepartie de production».
Ou encore, «ces dizaines de milliards
de dollars dilapidés, une économie
incapable de décoller malgré les
sommes colossales injectées grâce à
des prix du baril jamais égalés, un
chômage endémique des jeunes mal-
gré le recours aux emplois précaires,
des lois liberticides, une scène poli-
tique verrouillée et dominée par les
impostures de tout genre».
Et ce bilan est loin d’être exhaustif
pour le président du RCD qui citera
également ces «chaînes interminables
d’étudiants devant le Centre culturel
français pour obtenir un visa et quitter
le pays» avec, précisera-t-il, «23 000
étudiants qui seront retenus cette fois-
ci pour grossir les 65 000 jeunes Algé-
riens qui poursuivent leurs études
dans les universités françaises en vue
d’une insertion professionnelle en
Europe», ou ces «milliers de jeunes
A. B.
de leur vie sont l’autre face de ces
fameuses réalisations». Mettant en
exergue «la défiance des citoyens vis-
à-vis des institutions, la crise de la
représentation politique, comme soule-
vée dernièrement par nos concitoyens
de la wilaya de Tamanrasset, ou enco-
re l’abstention massive lors des diffé-
rents scrutins ou l’absence de condi-
tions de la compétition politique loyale
et le recours systématique à la répres-
sion qui ne sont pas les moindres des
signes d’un pouvoir qui a perdu le
sens de la responsabilité», le prési-
dent du RCD estimera que «l’Algérie a
besoin d’un président, un président qui
fixe le cap et ouvre des perspectives
et non un président qu’on exhibe épi-
sodiquement pour leurrer l’opinion sur
sa bonne santé, un président qui
actionne son gouvernement pour la
mise en œuvre de grandes réformes
dans des domaines divers».

HACHEMI ASSAD, SG DU HCA, DEPUIS JIJEL :

la liste présidée par M. Laskri en affi- sont réduits à l’énumération de réalité de faux billets du fait qu’ils n’ont harragas qui quittent le pays au risque M. K.

«On plaide pour la généralisation progressive

ENNAHDHA

En rangs dispersés
PRÉPARE SON 6e CONGRÈS

Le communiqué diffusé la semaine dernière par le président de Madjlis

de la langue amazighe»
Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité, d'Alger et du Caire, la mise en service
Echoura du mouvement Ennahdha, Mohamed El Hadi Athmania, n’a pas d'un fil d'Algérie Presse Service (APS ) en
dissuadé l’instance de se réunir hier en session extraordinaire afin de prépa- Hachemi Assad, a affirmé mercredi que le nombre d'élèves qui sui-
vent des cours de tamazight au sein de l'école est passé de 37 690 tamazight, la diffusion des émissions
rer le prochain congrès. Ses détracteurs ont pu collecter le tiers des signa- radiophoniques en cette langue dans plu-
tures nécessaires à la tenue de cette session où il a brillé par son absence. élèves encadrés par 233 enseignants dans 16 wilaya durant l'année
sieurs radios locales,la collecte et l'enre-
C’est son vice-président Khelifa Messaoudi qui a présidé aux travaux de scolaire 1995-1996 à 343 725 élèves encadrés par 2 757 ensei- gistrement des vocables et toponymies
cette session qui avait pour ordre du jour la constitution d’une commission gnants dans 38 wilayas durant l'année scolaire 2017-2018. berbères en voie de disparition dans cer-
pour la préparation du 6e congrès du parti. Le premier responsable du HCA a de la langue amazighe en donnant un taines régions du pays, l'ouverture des
Cette session extraordinaire qui était prévue dans la semaine qui a suivi estimé, lors d'une conférence sous le aperçu historique sur les différentes
sections pour l'apprentissage de cette
les élections locales de novembre 2017, précise-t-on à Ennahdha, a été thème «La langue amazighe entre réalité actions initiées par les pouvoirs publics
langue en coordination avec l'association
sciemment retardée par le président de Madjlis Echoura. «Nous avons et perspective» animée à la bibliothèque pour la prise en charge de cette revendi-
Iqra à l'échelle nationale, la tenue des
attendu cette session assez longtemps après les élections locales mais, elle centrale de l'université Mohamed-Sedik- cation depuis les années 1990.
séminaires et colloques sur la question.
n’a pas eu lieu. Face à ce blocage délibéré dont les raisons sont désormais Benyahia dans le cadre du mois du patri- Abordant la démarche du Haut-Com-
Interrogé par nos soins sur le débat
connues, les membres de Madjlis Echoura ont pris leurs responsabilités et moine, que ces chiffres traduisent les missariat à l'amazighité, le conférencier a
entre spécialistes concernant la transcrip-
exercé leur droit garanti par le règlement intérieur du mouvement qui leur efforts consentis par les pouvoirs publics, indiqué qu'il opte pour la généralisation
notamment depuis la venue de Son progressive de cette langue, le partenariat tion en caractères latins, tifinagh ou
permet de tenir une session extraordinaire en cas de nécessité. Ce doit
Excellence le président de la République avec les départements ministériels citant arabes, le secrétaire général du HCA a
n’est pas tributaire de la volonté du président du Madjlis», a souligné le
Abdelaziz Bouteflika pour la promotion et entre autres, l'éducation nationale, l'ensei- jugé que cette question cruciale relève
secrétaire général du mouvement, Mohamed Douibi, dans son discours
la généralisation de la langue amazighe à gnement supérieur, la communication et des compétences de la future académie
d’ouverture des travaux de cette session. 74 membres du Madjlis, a précisé
l'échelle nationale. la culture en vue de promouvoir sa géné- de tamazight car c'est une affaire d’aca-
Douibi, ont signé l’appel pour la tenue de cette session qui devrait désigner
Hachemi Assad a souligné, par ralisation d'une manière sereine sans pré- démiciens tout en affirmant que son ins-
la composante de la commission de préparation du 6e congrès du parti.
ailleurs, que la stratégie de son commis- cipitation, décochant des flèches à l'en- tance accompagnera le travail de la pro-
Douibi, qui a déclaré que sa direction n’exclura personne, a conclu son
sariat s'articule sur trois facteurs fonda- contre de certaines expériences de nos chaine académie qui permettra de
intervention en ces termes : «Ennahdha refuse l’exclusion et elle ne l’exer-
mentaux dont entre autres la constitution- voisins. Défendant son instance, il a affir- susciter un débat scientifique et faire sortir
cera pas.» Un appel ainsi enveloppé au président du Conseil du Madjlis
nalisation de cette langue, la création de mé que le HCA a, à son actif, plusieurs cette question des surenchères politi-
Echoura Athmania et ses partisans à regagner les rangs du parti en prévi-
l'Académie de l'amazighité et la rupture actions concernant la généralisation de ciennes.
sion du 6e congrès du mouvement dont la préparation se fait désormais en
avec les surenchères politiciennes sur tamazight dont entre autres l'édition de Notons enfin que cette conférence a
rangs dispersés.
cette question. Il a tenu à préciser qu'il y a nombreux ouvrages et manuels, la partici- été suivie par une assistance nombreuse.
L. H.
un consensus politique sur la promotion pation aux salons internationaux du livre Benahmed Ammar
 Le ton ferme d’Alger
Le Soir
d’Algérie Actualité Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAge 5
MAROC, LIGUE ARABE

De l'acte de félonie à la traîtrise il n'y a qu'un pas. De internes du royaume». C'est ce qu'a fait
également l'Organisation de la coopéra-
nombreux pays arabes l'ont franchi en déniant au peuple tion islamique (OCI) soulignant «l’impé-
sahraoui le droit de recouvrer son indépendance et en ratif pour l’ensemble des parties étran-
poignardant dans le dos une Algérie empreinte de valeurs gères de ne pas interférer dans les
affaires intérieures des Etats membres,

Abla Chérif - Alger (Le Soir) -

autres.
Ainsi, la Ligue arabe et l'Organisation
de la coopération islamique (OCI) ont
fait savoir qu'elles se dressaient aux
que tous s'attendaient à une nouvelle
escalade, le Maroc s'est contenté de
maintenir ses propos en faisant dire,
une fois de plus, à son ministre des
en conformité avec les principes que
stipule la charte de l’organisation, qui
appelle au respect de la souveraineté,
de l’indépendance et de l’intégrité des
territoires des Etats membres et à la

Photo : Samir Sid

côtés du Maroc dans la prétendue affai-
re du soutien du Hezbollah au Front
Polisario. Nacer Bourita, le MAE de ce
pays, avait annoncé mardi la rupture
des relations avec l'Iran accusé d'avoir
Affaires étrangères qu'il détenait des
preuves. Nacer Bourita s'exprimait ainsi
fort du soutien qu'ont apporté à son
pays les principales monarchies du
Golfe dès l'éclatement de l'affaire.
non-ingérence dans leurs affaires inté-
rieures». Et comme pour faire plus fort,
les monarchies du Golfe, dont dépen-
dent essentiellement la Ligue arabe et
l'OCI, ont publié un communiqué com-

transféré des armes aux Sahraouis via
son ambassade en Algérie. Cette der-
nière a nié en bloc les faits tout comme
le gouvernement iranien et le Hezbollah
qualifiant ces accusations de prétextes
grossiers et infondés. Indirectement
mise en cause, mais principalement
ciblée, l'Algérie a réagi en convoquant
l'ambassadeur du Maroc à Alger.
Sur un ton très ferme, il lui a été
signifié que de telles accusations ne
L'Arabie Saoudite, le Qatar, Bahreïn
et les Emirats arabes unis ont publié
des communiqués particulièrement
virulents dans lesquels ils déclarent
obéir aux principes de non-ingérence
car le «Maroc se bat pour son intégrité
territoriale». Le plus grave, mais néan-
moins peu surprenant, est que ces pays
ont été officiellement rejoints par la
Ligue arabe et l'OCI.
La première a exprimé jeudi sa soli-
Abdelkader Messahel.
mun émanant du Conseil de coopéra-
tion du Golfe. Composée de l'Arabie
Saoudite, Oman, du Koweït, Bahreïn
qui se sont ainsi exprimés ont commis tiques initiées par les responsables
des Emirats arabes unis et du Koweït,
une faute grave. Déjà en mal de crédi- saoudiens pour isoler davantage l'Iran.
la CCG a condamné la prétendue
bilité, la Ligue arabe et l'OCI ont indirec- Cela les Saoudiens ne l'ont jamais par-
«ingérence iranienne» et usé en des
tement poignardé dans le dos l'Algérie, donné aux Algériens même si ces der-
termes réducteurs envers le Front
pour sans doute lui faire payer son obs- niers se sont astreints jusqu'au bout à
Polisario.
tination à refuser d'intégrer le «front respecter leurs engagements en pre-
Notoirement connues pour être des
anti-chiite» mené par l'Arabie Saoudite nant part au dernier sommet (Dhahran)
caisses de résonance de Riyad, elle-
elle-même soumise aux règles impo- où avait été avalisé un communiqué
même en rupture totale avec tous les

L’État a injecté 3 000 milliards de DA depuis 2000

pouvaient être tolérées car étant totale- darité «face aux interventions dange- sées par les Etats-Unis. A plusieurs scandaleux uniquement axé vers «l'en-
principes ayant fait la grandeur des
ment infondées. Bizarrement, et alors reuses de l'Iran dans les affaires reprises, Alger a en effet refusé d'inté- nemi chiite».

AGRICULTURE
pays arabes autrefois, les organismes
grer des démarches militaires ou poli- La réunion qui se déroulait au len-
demain des frappes menées en Syrie a
totalement occulté l'événement. Riyad
et les monarchies du Golfe ont imposé
leur loi. Leur stratégie actuelle consiste
à faire intégrer un maximum de pays du
monde arabo-musulman à leur

Vers le règlement définitif

démarche. Des pays comme l'Algérie

Des affectations financières colossales
ont été octroyées aux programmes structu-
rels pour le développement de l’agriculture
et la relance des espaces ruraux à travers
de méga-projets, depuis l’an 2000. Selon le
ministre de l’Agriculture, du Développe-
ment rural et de la Pêche, elles s'élèvent à
plus de 3 000 milliards de dinars, répartis
sur le budget d'équipement, de fonctionne-
ment et des fonds d'affectation du secteur.
Intervenant jeudi dernier à Alger, lors d'une séance
plénière consacrée aux questions orales à
l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelkader
Bouazghi a assuré que la valeur de la production agri-
nationale, il estime que tous les acteurs du secteur,
dont les paysans, les producteurs, les éleveurs et
autres opérateurs économiques, doivent se mobiliser.
Il évoque, ainsi, la stratégie du secteur de l’agricul-
ture qui repose sur quatre axes : le soutien de la sécu-
rité alimentaire, la réduction du déséquilibre de la
balance commerciale en matière de produits agricoles
essentiels, la contribution à la diversification de l'éco-
nomie nationale, le renforcement et la promotion des
activités destinées à la population rurale outre la valo-
risation et la préservation des ressources naturelles et
le développement de la pêche et l'aquaculture.
Garantir la sécurité alimentaire, explique-t-il,
nécessite entre autres, la création d’un nouveau
modèle basé essentiellement sur l'investissement
privé en tant que locomotive du secteur notamment
du foncier agricole
Le ministre affirme qu’avec la promulgation de la
loi d'orientation agricole de 2008, la question du fon-
cier agricole se dirige graduellement vers le règlement
définitif après que le secteur ait pris une série de pro-
cédures notamment celles relatives à la reconversion
de droit de jouissance en actes de concession aux
profits des exploiteurs des investissements agricoles
collectifs et individuels.
Il souligne justement, que 180 000 actes de
concession (82%) ont été accordés jusqu'à la fin 2017
et le règlement de la situation des autres bénéficiaires
à travers des textes réglementaires est actuellement
en cours d'élaboration.
ou l'Egypte s'y sont refusés.
Mohammed VI y a perçu, au contraire,
une aubaine qui lui permettrait de
solides soutiens pour manœuvrer dans
le dossier du Sahara Occidental. Car
c'est de cela dont il s'agit en fait: œuvrer
et manœuvrer pour échapper aux négo-
ciations avec les Sahraouis prévues en
octobre prochain.
De l'autre bout du monde, le
Portugais Antonio Guterres (SG de
l'ONU) et le Conseil de sécurité persis-
tent pour la mise en œuvre du plan de
paix devant aboutir à l'organisation d'un
référendum d'autodétermination. Trahis
par le monde arabe, les Sahraouis ont

A. C.
cole a atteint 3 060 milliards dinars, soit 30 milliards de dans le cadre du partenariat public-privé (PPP), des S’agissant de la réactivation de l'opération d'acqui- repris espoir.
dollars en 2017, contre 359 milliards de dinars, soit 5 partenariats du secteur privé et d'un développement sition de la propriété agricole, il indique qu’elle permet-

TIZI-OUZOU
milliards de dollars en 2000. renforcé des filières agricoles stratégiques à l'image tra à 131 288 personnes de bénéficier de 846 441

Les journalistes
De ce fait, poursuit-il, la production nationale des céréales, du lait, des fourrages et des viandes. hectares, «cependant, la situation de 30 961 per-
couvre 70% des besoins du pays et le secteur a contri- Ce nouveau modèle, détaille-t-il, repose sur l'irri- sonnes seulement a été réglementée pour une super-

honorent leurs
bué au PIB avec un taux de 12,3% en 2017, contre gation par des systèmes à économie d'eau, la moder- ficie de 197 267 hectares».
8% en 2000, en plus de créer plus d'un million de nisation des exploitations agricoles et l'intégration de Dans le but de faciliter l'accompagnement des
postes d'emploi permanents. l'agriculture industrielle dans le tissu les activités éco- investisseurs dans les branches agricoles straté-

confrères assassinés
Visant à transformer l’agriculture en un secteur nomiques productives. giques, le premier responsable du secteur précise
«catalyseur de croissance» pour faire face à la Selon lui, le renforcement des systèmes de régu- qu’une cellule a été mise en place au niveau central.

par les terroristes

conjoncture financière du pays actuelle, le ministre a
mis en avant l'impérative relance de ce secteur.
«Cette mutation ne peut se réaliser que par l'intensifi-
cation de la production agricole dans diverses filières
notamment celles stratégiques à l'image de la produc-
tion agroalimentaire outre le renforcement des inves-
tissements dans le domaine agricole en accordant un
intérêt particulier à la mise en œuvre des projets struc-
turés et intégrés notamment dans les régions du sud
lation à travers l'organisation professionnelle et la
coordination efficace entre les secteurs en accompa-
gnant les porteurs de projets et en redynamisant les
exportations, s’imposent également.
Bouazghi a souligné, en outre, que son secteur
veille à répondre aux besoins des éleveurs en matière
d'orge subventionné par l'Etat et à faciliter les opéra-
tions d'approvisionnement en ce produit. Cette
démarche intervient justement dans le renforcement
«Cette procédure a permis l'examen de 300 dossiers
d'investissement qui ont été acceptés et transférés
aux wilayas afin de les concrétiser pour lesquels une
superficie de 317 000 hectares a été consacrée d'une
valeur estimée à 242 milliards de DA», dit-il.
Il assure également que les pouvoirs publics pour- A l'initiative de l'Association des
suivront de fournir tous les moyens nécessaires, journalistes de Tizi-Ouzou et la
notamment les moyens financiers afin de lever le gel Direction de la culture de la wilaya,
sur les projets de réhabilitation de 188 environne- des recueillements ont été organisés

«On ne peut exercer de pression avec 20% de part de la publicité»

Synthèse R. N.
et des Hauts-Plateaux», a-t-il souligné. Pour assurer des efforts déployés pour la protection de la faune ments agricoles. à la mémoire des journalistes assas-
la sécurité alimentaire et préserver la souveraineté dans les régions steppiques et pastorales et au sud. sinés par les terroristes durant la

LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION :
décennie 1990. Accompagnés par la
directrice de la culture, des journa-
listes se sont rendus à Aït-Aïssi,
Tala-Amara, Aït-Frah, Tanalt
(Imsouhal), Aghribs et Oulkhou où ils
ont déposé des gerbes de fleurs sur
les tombes respectivement de
Achour Belghezli, Smaïl Yefsah,
La liberté d’expression, la liberté de ton «parfois même brèche celui des patrons de presse, il le lâcher sur ce qu’il appelle «fake news»
Hamid Mahiout, Allaoua Aït Mebarek,
puisera de la difficile conjoncture finan- pour parler du dernier rapport de
outrancier» sont les signes qui font que la liberté de la cière que traverse le pays en soutenant Reporters sans frontières (RSF) sur
Saïd Tazrout et Tahar Djaout.
presse est une réalité concrète, a assuré le ministre de la Un acte dicté, selon les partici-
que «la crise économique n’est pas une l’état de la presse en Algérie, rapport
pants à cet hommage, par le devoir
Communication, Djamal Kaouane, invité de la rédaction pression, et si tant est qu’elle est une qu’il qualifiera également d’énormité et
de mémoire et qui a donné lieu à des
pression, elle est exercée sur toute de complètement décalé tant il est
de la Chaîne 3, jeudi, à l’occasion de la célébration de la l’Algérie, et cela n’est pas propre à constitué «d’extrapolations qui n’ont
témoignages sur le parcours et le
journée mondiale de la Liberté de la presse. sacrifice des journalistes assassinés.
l’Algérie, des puissances écono- aucune valeur». Des nombreuses
La journée de jeudi a été mar-
Le ministre a, en fait, repris à son l’information n’est pas une évidence, et miques», explique-t-il avant de faire questions qui font l’actualité dans le
quée par une cérémonie de
compte le discours, éculé à la longue, à ce titre, il a estimé que «effective- constater le «phénomène» qui a fait monde de la presse nationale, le recueillement sur le mémorial dédié
sur lequel s’appuient les pouvoirs ment, il y a un gros effort à faire de la que la publicité qui revenait aux jour- ministre évoquera le statut de la presse aux journalistes martyrs, en présen-
publics pour crier à qui veut bien les part des institutions (...) C’est un droit naux a migré vers la télévision et électronique «une presse particulière- ce des autorités de la wilaya et de la
entendre que l’Algérie a une presse que la presse a beaucoup de légitimité d’autres moyens de communication, ment présente aujourd’hui» et dont les ville de Tizi-Ouzou.
libre qui, parfois même, donc, use d’un à revendiquer». tels que l’affichage. «La part des institu- conditions d’exercice seront définies L'universitaire Belkacem
ton outrancier. Une presse, a-t-il rappe- De la chute des recettes publici- tions dans le marché de la publicité est par la future Autorité de régulation de la Mostefaoui, enseignant à l'Institut
lé, à laquelle l’Etat assure «un soutien taires que les patrons assimilent au à peine de 20% (…) On ne peut pas presse écrite (ARPE) qui devrait voir le supérieur de journalisme de
puissant depuis vingt ans à travers le moyen de pression par excellence dont faire pression avec 20% de part du jour avant la fin de cette année. Quant l'Université d'Alger, et le journaliste
soutien au papier journal, les imprime- usent les pouvoirs publics pour mater la marché. Sans la publicité institutionnel- aux chaînes de télévision qui peinent à Lazhari Labter ont animé, dans
ries publiques, et les loyers symbo- presse, le ministre a tranquillement le, aucun titre ne survivrait». Puis au obtenir leur agrément, il fera état de six l'après-midi de la même journée, une
liques versés aux maisons de la presse. rétorqué que «quand il y a pression, il ministre de la Communication d’assurer parmi la floraison de chaînes ont eu le conférence sur le rôle et la responsa-

S. A. M.
Des mesures qui concourent à aider la faudrait qu’elle soit documentée et que les pouvoirs publics n’ont rien à droit de diffusion et cela constitue un bilité sociale du journaliste.

Az. Maktour
presse algérienne». Mais, d’autre part, prouvée». voir avec la disparition de titres. bel acquis en matière de diversité.
M. Kaouane reconnaît que l’accès à Son argument pour battre en Puis à Djamal Kaouane de se
 Régions 6
Le Soir

Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE

d’Algérie

Les architectes désemparés

BOUIRA

justifié par un P-V définitif». D’après

ces architectes, cette condition avan-
Des dizaines d’architectes de la wilaya de Bouira affiliés au
tage une minorité d’architectes au
Conseil local de l’ordre des architectes ou Cloa dont le bureau
détriment de la majorité et exclut la
national, le Cnoa, est un syndicat d'architectes dûment agréé,
se sont rassemblés ce jeudi devant le siège de la Direction de créativité et le sens artistique évoqué
plus haut ; «des qualités qui n’ont rien
à voir ni avec l’ancienneté ni avec le
l’urbanisme et de la construction dans l’espoir de voir la pre-

nombre de suivis», rappelle notre

mière responsable de cette direction et lui faire part de leur
interlocuteur.
mécontentement d’un certain nombre de points mais en vain.
Selon un des membres du bureau nant la chance à tout le monde, à tous Aussi, les architectes de Bouira
local, Nordine Aït Yahiatène, la margi- les architectes, anciens ou nouveaux, qui rappellent les conditions difficiles
nalisation des architectes au niveau de Bouira ou d’ailleurs. Ainsi, les auxquelles ils font face dans l'exercice
local se poursuit, et ce, en violation architectes relèvent que dans certains

flagrante des lois de la République et
sans que personne, parmi les respon-
sables, bouge le petit doigt.
Ainsi et selon notre interlocuteur
qui nous a remis un communiqué du
Cloa de Bouira, daté du 30 avril der-
nier, les architectes qui se sont réunis
avis d’appels d’offres, comme celui de
la DSP de Bouira, l’avis
n°01/DSP/2018, une condition y est
insérée dans laquelle il est stipulé :
«Ayant suivi au moins un projet ou
plus (étude et suivi ou suivi de réalisa-
tion) d’au moins un hôpital de 60 lits,
de leur métier, ont décidé de tenir un
autre rassemblement la semaine pro-
chaine devant le siège de la Wilaya
dans l’espoir que le premier magistrat
de la wilaya daigne les recevoir et les
écouter.
Dans leur communiqué, les archi-
tectes rappellent que leur action et
leur cri de détresse se font d'une
manière pacifique et sereine, et que
tous leurs efforts vont dans le sens de
la dynamique du gouvernement,
notamment dans sa politique de créa-
Photo : DR
tion d’emploi et de production d’un
cadre de bâti respectant l’environne-
ment et favorisant un habitat bioclima-
tique et des énergies renouvelables.
Y. Y.

LE DOCTEUR NADIA NADIR, CHARGÉE DE LA PRÉVENTION AU MINISTÈRE DE LA

en session extraordinaire ont relevé
plusieurs anomalies concernant les
avis d’appel d’offres lancés récem-
SANTÉ, DE LA POPULATION ET DE LA RÉFORME HOSPITALIÈRE À PARTIR DE BOUIRA :
«Éviter la sédentarité et revenir aux habitudes culinaires
ment par certaines directions de
wilaya.
Aussi, ce fut pour attirer l'attention

du terroir pour nous prémunir contre le diabète»

de la première responsable de la
Direction de la DUC sur ces anoma-
lies qu’un sit-in a été initié ce jeudi
mais les architectes ont été déboutés
et se sont vu signifier une fin de non-
recevoir.
Parmi les anomalies constatées
dans ces avis d’appels d’offres, le
Cloa cite entre autres deux points. Le
premier a trait aux cahiers des
charges qui sont en totale contradic-
tion avec les textes réglementaires en
vigueur, du fait que des directions
continuent de faire usage du chapitre
III de l’arrêté interministériel du 15 mai
1988 modifié et complété afférent à la
rémunération de la mission de suivi,
qui est officiellement abrogé par la cir-
culaire n°01 du 15 novembre 2016
relative à la mise en œuvre du décret
n° 16/224 du 22 août 2016 fixant les
modalités de la rémunération de la
maîtrise d’œuvre en bâtiment.
Le second point est relatif aux cri-
tères de sélection que certains cahiers
des charges comportent et qui sont
contraires à l’essence même d’une
consultation architecturale qui se veut
un encouragement à la créativité et au
sens artistique d’une œuvre en don-
sur une étude faite récemment mais pas le dépistage gratuitement, ce d’autant
encore publiée et qui concerne la séden- que, surtout pour les malades se trouvant
Présente jeudi à Bouira pour inaugurer le village diabétique
tarité qui est l’un des facteurs prédomi- dans des situations sociales vulnérables,
initié par la DSP de Bouira, événement placé sous l’égide du
nants du diabète. «En Algérie, 30% de la c’est une aubaine pour faire les bilans
ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospita-
lière, le docteur Nadia Nadir, représentante personnelle du
population est sédentaire», dira-t-elle en complets d’une manière gratuite, puisque
insistant sur la nécessité de sensibiliser à l’extérieur, ceux-ci «coûtent pas moins
ministre, qui a inauguré ces journées qui dureront 10 jours à
les gens à faire une activité physique de 50 000 dinars», selon Dr Malki Arezki,
compter de jeudi, s’est montrée très satisfaite des conditions
régulière pour éviter de contracter cette inspecteur principal à la DSP de Bouira,
maladie. Autre facteur favorisant le dia- qui rappelle que dans la wilaya de Bouira
mises en place par les responsables de la DSP de Bouira pour
bète, le régime alimentaire. Là encore, Dr et en l’absence de chiffres officiels, «ils
réussir cet événement.
Une aubaine pour la population de cadres de la DSP qui ont tout fait pour
Bouira en général et pour les malades être à la hauteur de cet événement, orga- Nadia Nadir est catégorique : le régime seraient près de 80 000 malades atteints
diabétiques en particulier pour se faire nisé au service du citoyen. méditerranéen est le meilleur régime au du diabète», alors qu’à l’échelle nationa-
dépister ou approfondir les examens A la fin de la visite, la représentante monde pour lutter contre le diabète. le, ils avoisineraient les 6 millions et
inhérents à cette maladie afin d'éviter les du ministre a rappelé que cette initiative, «Seul le retour vers nos habitudes culi- même plus, selon l’Association nationale
complications. Sur place, des stands ins- «la 25e campagne à l’échelle nationale, naires du terroir pourra nous prémunir des diabétiques. Un chiffre qui pourra
tallés sous des chapiteaux au niveau du fait partie des initiatives faites à l’endroit contre cette maladie», dira-t-elle en fai- être revu à la hausse puisqu’il y aurait
parking du stade Opow de Bouira ont été du citoyen et qui ont commencé depuis sant le parallèle avec le passé pas très beaucoup de malades qui ignorent enco-
visités par le Dr Nadia Nadir qui était en 2011», dira Dr Nadia Nadir qui insiste sur loin où grâce à notre gastronomie tradi- re leur maladie par peur de se faire des
compagnie du wali de Bouira. Des labo- cette politique de la santé publique et le tionnelle, le diabète était presque inconnu dépistages sérieux. D’ailleurs, l’un des
ratoires d’analyses avec des matériels souci du ministère et du gouvernement dans nos chaumières. Cela étant, pour objectifs de ces journées de sensibilisa-
haut de gamme, des médecins généra- de veiller sur la santé du citoyen avec la ceux qui ont déjà contracté cette maladie, tion est, justement, d’encourager les
listes, des spécialistes, comme les car- gratuité des soins, une gratuité qui coûte un suivi rigoureux pourra les aider à vivre gens à faire des dépistages et de savoir
diologues, les ophtalmologues, des psy- très cher à l’Etat et qu’il faut réduire juste- normalement et sans risque de complica- une bonne fois pour toutes, pour chacun,
chologues et des diététiciens, sont là ment avec ce genre de sensibilisation. tions. Ainsi, pendant 10 jours, les s’il est diabétique ou pas.
pendant ces 10 jours, aux côtés des Aussi, l’hôte du jour a fait une confidence citoyens de la wilaya sont invités à faire Y. Y.

Les frais de la tenue du colloque sur le rite malékite

AÏN-DEFLA

couverts entièrement par des sponsors tous ceux qui ont contribué de près
ou de loin à la couverture des frais
Mercredi dernier, dans l'après -midi, tous les participants à la
qui ont permis la tenue de ce colloque
préparation, à l'organisation et à la tenue de la 14e édition du
qui «fait maintenant la fierté du pays
colloque sur le rite malékite qui s'est tenue du 10 au 12 avril
et de la wilaya en particulier, Aïn-
dernier, ont été invités et reçus par le wali en compagnie du
P/APW à la villa d'hôtes du siège de la Wilaya de Aïn-Defla à Defla étant devenue, en plus d'un
pôle économique important et en plei-
ne croissance grâce aux efforts
une cérémonie de remerciements pour leur contribution et au
de 50% aux frais, cette année, tous
les frais ont été couverts par vous (les
invités) aussi, ce colloque maintenant
vous appartient».
Notons que parmi les entreprises
qui ont apporté leur contribution, il y a
eu l'entreprise chinoise la CSCEC,
l'entreprise turque Mapa et l'entrepri-
pour y accomplir une Omra. A ce
sujet, le chef de l'exécutif de la wilaya
a déclaré : «Nous avons été sen-
sibles à cette promesse dont l'auteur
n'a pas pu tenir et après avoir consul-
té différents responsables et collabo-
rateurs, nous avons décidé d'offrir un
voyage aux Lieux Saints à tous les

consentis par chacun, un foyer de se égyptienne Swedee Cables. parents des victimes de notre
succès de ce colloque qui a eu un retentissement non seule-

Selon les informations que nous de la wilaya en plus de tous les direc- rayonnement religieux et culturel», a- Par ailleurs, après la pieuse pen- wilaya.»
ment national mais aussi international.

avons recueillies, 240 personnes ont
répondu à cette invitation, dont 160
chefs d'entreprises, entrepreneurs et
investisseurs activant sur le territoire
SIDI-BEL-ABBÈS
Alors que des supporters
teurs de l'exécutif
Le chef de l'exécutif de la wilaya,
assisté des autorités civiles et mili-
taires, a tenu à remercier vivement
t-il dit en s'adressant à tous les invi-
tés. L'engouement pour ce colloque a
été si fort que le premier responsable
de la wilaya cite le cas d'un contribu-
teur qui avait déclaré : «Si besoin est
, je peux contribuer plus.»
Le wali a ajouté que «l'année der-
nière, pour la 13e édition du colloque,
sée pour les victimes du crash de
l'avion, le wali a révélé que lors des
visites qu'il a rendues aux parents
des 27 victimes de la wilaya de Aïn-
Defla, le père d'un jeune militaire lui
avait révélé que son fils avant de
prendre l'avion lui avait promis qu'à
son retour, à la prochaine permission,
Selon des informations, les
démarches pour ce faire sont bien
avancées et toucheraient près d'une
cinquantaine de personnes.
Enfin, à chacun de ceux qui ont
contribué au succès du colloque, il a
été décerné une reconnaissance de
mérite écrite de la Wilaya.

de l’USMBA fêtaient leur victoire, 3 membres d'une même famille échappent

les sponsors ont contribué à hauteur il lui paierait un voyage à La Mecque Karim O.

des individus véhiculaient in extremis à l'asphyxie au monoxyde de carbone

des psychotropes
Malgré les mises en garde que
diffusent à longueur d'année et
même plusieurs fois par jour les
Saisissant l’occasion du retour d’Alger des supporters de l’USMBA mer- chaînes radio et de télévisions, mal-
credi dernier, et profitant de la circulation très dense sur l’autoroute Est- gré les multiples campagnes de sen-
Ouest, des individus à bord de 2 véhicules ont tenté de transporter des psy- sibilisation que mènent les secteurs
chotropes et du kif. Mais c’était sans compter sur le flair des éléments de la concernés à travers villes et villages,
gendarmerie de Sidi-Bel-Abbès qui, déjà mis au secret par des informateurs, y compris les petites localités, le
ont érigé un barrage de contrôle sur le tronçon de Aïn El Berd et attendaient monoxyde de carbone continue mal-
patiemment les véhicules signalés. Ils ne tarderont pas à apparaître. Sommés heureusement à frapper en faisant
de s’arrêter, ils ont obtempéré. La fouille des 2 véhicules a permis la décou- des morts ou des asphyxiés qui y
verte de 1 500 comprimés psychotropes et une quantité de kif. 3 individus ont échappent de justesse grâce à l'in-
été arrêtés et leurs véhicules saisis. tervention des éléments de la
A. M. Protection civile. Le dernier en date
de ces accidents domestiques a eu
lieu jeudi au milieu de la matinée
vers 9h30 dans un appartement du
2e étage de la cité des 80 logements
de hay Mazouni à l'extrême est de
Aïn Defla. Dans le cadre d'une inter-
vention d'urgence, les sapeurs-pom-
piers ont pu sauver de justesse un
père de famille âgé de 53 ans, son
épouse 46 ans et un enfant de 11
mois qui souffraient de sévères diffi-
cultés respiratoires. Après les soins
d'urgence qui ont été prodigués, les
trois victimes ont été transférées
vers les UMC de l'hôpital Makour-
Hamou de Aïn Defla. Aux dernières
nouvelles, leur état de santé est jugé
hors de danger. Selon les premières
constatations, les trois personnes
avaient inhalé de fortes doses de
monoxyde de carbone émanant de
la conduite d'évacuation des gaz
brûlés provenant du chauffe-bain.
Certaines négligences dans l'en-
tretien et le contrôle des installations
des appareils de chauffage peuvent
être fatales.
K. O.
 Le Soir
d’Algérie Régions 7

37 accidents mortels de travailleurs en 2017

Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE

ORAN

Les accidents de travail, surve- l’échec de la prévention, d’autant qu’il

nant en milieu professionnel ou s’agit souvent de décès survenant en rai-
sur les trajets ont coûté la vie à 37 son du non-respect des mesures et
règles de sécurisation des travailleurs.
travailleurs en 2017, à Oran, dont
Lors de cette journée, il a, aussi, été
28 de ces décès se sont produits
donné le nombre de 2 332 accidents de
sur les lieux mêmes du travail. travail déclarés ayant entraîné un arrêt de
Un chiffre jugé trop important par la travail, alors que 62 accidents n’ont pas
Cnas qui organisait jeudi une journée de nécessité un arrêt de travail.
sensibilisation et de prévention en direc- Pour les accidents survenant sur le
tion des entreprises les plus concernées trajet du travail, avec les 9 décès enregis-
par la déclaration d’accidents de travail,

notamment dans le BTPH, l’industrie.
La journée s’appuyait sur nombre de
communications données par des méde-
cins et autres responsables du service
prévention de la Cnas d’Oran. Pour son
directeur, il y a lieu d’agir dans la préven-
tion prioritairement, en rappelant les
textes et autres mesures obligatoires ser-
vant à protéger les travailleurs : des équi-
pements spécifiques de protection indivi-
duelle, et surtout des mesures
Photos : DR
réglementaires pour sécuriser les chan-
tiers où interviennent les travailleurs. Mais
pour la Cnas, ce chiffre de 28 décès est
déjà trop important et signifie, en fait,
trés, il y a eu 97 accidents nécessitant un
arrêt de travail.
A noter que lors de cette journée de
sensibilisation, très peu d’entreprises ont
accepté d’y participer, une sorte d’aveu
peut-être d’une situation jugée par le DG
de la Cnas comme un échec.
M. Fayçal

La campagne sardinière lancée

Figurant parmi les plus
importants ports sardiniers
du pays, le port de la
Salamandre accueille tous
les jours 140 sardiniers.
La campagne à la sardine a démar-
ré le mardi 1er mai et s’étalera jusqu’à
MOSTAGANEM
compter la petite flottille des petits
métiers. La production a atteint 9 500
tonnes de poissons en 2017 et mieux,
la production de la sardine a grimpé de
20%.
Cette année, la Direction de la
pêche et des ressources halieutiques
RELIZANE
Les pesticidesutilisés au
tuaires des gardes-côtes d’alléger les pifdans l’agriculture
mesures de contrôle de sorties des
embarcations et de faciliter l’octroi des
autorisations aux pêcheurs chargés de
cette compagne sardinière.
Concernant la pêche au thon
rouge, un seul thonier-senneur est

Une voiture volée retrouvée

la fin du mois d’octobre. C’est un ballet
quotidien qui se joue sur le quai de la
Salamandre mais aussi sur le port de
Sidi-Lakhdar.
Au total, ce sont 140 embarcations
qui tournent entre minuit et 6 heures
du matin pour livrer le poisson frais sur
la halle à marais. Un rythme lié au
mode de vie de la sardine : «La nuit, le
poisson remonte près de la surface, il
est plus facile à pêcher tandis qu’en
journée, elle reste en profondeur»,
explique un pêcheur dont le bateau est
immatriculé à Mostaganem.
Les potentialités du secteur de la
pêche dans la wilaya sont favorisées
par trois ports de pêche (port de com-
merce y compris) et en matière d’équi-
pements, le secteur de la pêche dispo-
table sur une production de plus de 10 retenu au titre de l’année de la pêche
000 tonnes. Il est prévu également en du thon 2018.
coordination avec les services por- A. B.
Un véhicule de tourisme, une Peugeot 208, volé dans la localité de
Aïn-Nouissy, a été retrouvé le lendemain par les éléments de la
Sûreté de daïra de cette commune après la plainte déposée par son
propriétaire, a indiqué un communiqué de la cellule de communica-
tion de la Sûreté de wilaya.
Une enquête a été vite ouverte par les enquêteurs de la police et
les recherches ont été entamées pour retrouver le véhicule volé et les
auteurs du vol.
Qui contrôle l’utilisation des pesticides par les gricul-
La voiture a été retrouvée dans un garage dans cette localité et la
teurs ? Ce qui est sûr, c’est qu’aucune étude n’a jamais
police a dévoilé les identités des voleurs. Il s’agit de deux frères qui
ont été présentés devant le magistrat instructeur et placés en déten- été effectuée sur ce point, afin de déterminer si les traces
de ce produit hautement nocif pour la santé, dépassent
tion provisoire.
ou non les normes admises sur les fruits et légumes que

Jumenterie : entre passion et devoir

se de 238 chalutiers, et ce, sans A. B.

Fondée en 1877 par les Français et qui ser-
vait de lieu d’élevage pour leurs montures utili-
sées en période de guerre, la jumenterie
Chaouchaoui de Tiaret est implantée sur des
dizaines d’hectares, elle était sous l’autorité du
ministre français de la Guerre.
En 1874, les respon-
sables d’antan importaient
les chevaux de souche
arabe du Moyen-Orient et
les croisaient avec les
juments de la jumenterie
pour en faire la race barbe,
une race qui, d’après le res-
ponsable adjoint de l’écurie
de Tiaret, supporte toutes
les conditions difficiles au
point où Napoléon s’en ser-
vait comme monture lors de
la guerre des Français
contre la Russie. Il est clas-
sé cheval de guerre par
excellence. En 1962, l’écu-
rie de Tiaret qui est passée
au ministère de l’Agriculture
était devenue un centre
d’élevage du cheval spécia-
lisé par excellence en
Algérie, les mâles étaient
dispatchés un peu partout
TIARET
dans les régions pour le
croisement des espèces,
plusieurs étalons du centre
étaient exportés vers
l’étranger.
Des espèces de cette
jumenterie se trouvent, de
nos jours, un peu partout
dans le monde à l’instar de
la France, l’Allemagne, la
Suisse et la Belgique. Le
centre compte actuellement
environ 300 bêtes de tous
sexes et âges, il exporte
jusqu’à 50 chevaux par an.
En 2005, l’un de ses che-
vaux a gagné une course à
un concours en Amérique,
le centre compte 246 box
pour abriter les juments, 65
personnes entre agents,
vétérinaires et staff admi-
nistratif exercent dans ce
centre, il possède une
exploitation agricole d’une
superficie de 70 hectares,
les bénéfices engrangés
servent d’aliments des
bêtes.
Trois vétérinaires s’occu-
pent de tout ce qui concer-
ne santé et reproduction
des bêtes, certains privés
passionnés de chevaux font
venir leurs bêtes pour des
opérations d’accouplement
contre des montants attri-
bués aux responsables du
centre. Selon le respon-
sable adjoint de l’écurie, le
centre est réputé mondiale-
ment ; en revanche il est
méconnu en Algérie, il cite-
ra que la France par
exemple engrange 13 mil-
liards de dollars annuelle-
ment par l’élevage et la
vente des chevaux.
Dans cette jumenterie, il
y a deux types de chevaux :
le baroque et le sportif,
d’ailleurs ce dernier a rem-
porté une course l’année
dernière aux championnats
de France des moins de
nous consommons. Des rumeurs entendues dans cer-
tains bureaux d’hygiène à travers les communes font,
pourtant, état d’une forte concentration de pesticides
dans les produits agricoles. Mais officiellement, comme
nous l’a appris une source de la Direction de l’agricultu-
re, aucun rapport n’a été transmis sur ce sujet. «Nous
nous basons sur les rapports envoyés par les bureaux
d’hygiène des communes, qui ne nous ont jamais rap-
cinq ans. Les responsables
porté de faits avérés, donc pour nous, il n’y a pas de
du centre veillent à préser-
problème à ce niveau». Ces rumeurs sont confortées
ver la race pure de che-
par des constatations faites sur des échantillons préle-
vaux, il existe un dernier
vés sur les cours d’eau de la wilaya, qui font état eux
représentant de la lignée
aussi de présence au-dessus des normes, de pesticides
pure arabe à travers le
charriés par les eaux traversant les terres agricoles, au
monde «Kamar Lil» (la lune
cours d’une étude toute récente, dont les conclusions
de nuit) dans les écuries de
n’ont pas encore été divulguées.
la jumenterie, d’autres
Avec les graves conséquences sur la santé repré-
espèces à l’image de
sentées par ces produits hautement dangereux, il est
«Safran Tébessia», et bien
étonnant que des analyses régulières sur les produits de
d’autres émerveillent les
consommation ne soient pas effectuées. «Personne ne
visiteurs de la jumenterie
peut contrôler l’agriculteur lors de l’utilisation de ces pro-
par leur galop, leurs cri-
duits, sauf lors de visites inopinées sur le terrain. Notre
nières et leur docilité quand
rôle consiste à déceler les maladies des plantes, à indi-
les curistes s’approchent
quer à l’agriculteur la nature des pesticides à utiliser. Ce
d’eux pour les caresser.
dernier peut se procurer ces produits auprès de reven-
De nombreuses activités
deurs privés, qui ne lui indiquent pas nécessairement les
liées à l’artisanat du cheval
doses à utiliser, ni les précautions à prendre comme le
existent au centre, de
port de bavette, de gants, de masque. Il est lui-même
même qu’un parcours pour
exposé à ce produit cancérigène s’il ne suit pas stricte-
les courses.
ment les consignes d’utilisation», nous a déclaré la res-
Les responsables et
ponsable de l’inspection phytosanitaire avant d’ajouter
autres agents n’ont pas de
que «tout est mentionné sur la notice d’emploi». Mais
répit, ils viennent les nuits et
pour le fellah, la seule considération, c’est que sa récolte
même lors des jours fériés
ne soit pas compromise.
et les week-ends pour s’oc-
Souvent appliqués «au pif», les pesticides devien-
cuper des bêtes, ils disent
nent un danger certain que seules des analyses en labo-
qu’ils font ça par passion et
ratoire peuvent déceler.
amour pour les chevaux.
A. Rahmane
S. B.
 La grève dans le service public ou la
Le Soir
d’Algérie
«Pour croire avec certitude, il
faut commencer par douter.»
(Proverbe polonais)
C’est par excès de langage qu’il est fait
mention dans le titre de la présente contribu-
tion de la notion de service public. Ce
concept n’est pas vraiment de mise ici du fait
qu’il transcende largement les personnes
publiques classiques de type organique que
sont l’Etat, la wilaya et la commune. C’est
que cette représentation, malaisément sai-
sissable, désigne communément aussi bien
l’activité destinée à satisfaire un besoin d’in-
térêt général que l’organisme administratif
chargé, soit directement, soit indirectement
par un service placé sous son contrôle, de la
gestion de cette activité. Aussi, ne poursui-
vons pas plus loin cette définition sinon ça
sera plus compliqué s’il nous faut encore
préciser que l’activité de service public peut
tout aussi bien être exercée par le biais d’un
service concédé ou d’une délégation de ser-
vice public susceptible même d’être octroyée
à des organismes de droit privé. En consé-
quence et plus modestement, ma réflexion
Ce ne sont pas les rodomontades cycliques
de quelques universitaires omnicompétents,
contempteurs sous statut, qui font montre d’un
oppositionisme instinctivement victimaire qui les
pousse derechef à éreinter dans l’outrance tout ce
qui émane de l’autorité publique, fut-il d’une
ardente nécessité, qui peuvent suppléer à ce
manque d’attractivité à l’endroit de cette
monumentale problématique.
portera sur la grève dans l’administration
publique déclinée dans ses représentants du
premier degré tel que rappelé ci-dessus.
Mon propos s’étale à discourir de la pra-
tique de la grève dans l’administration
publique à l’aune de la loi n°90-02 du 6
février 1990, modifiée et complétée, relative
à la prévention et au règlement des conflits
collectifs de travail et à l’exercice du droit de
grève. C’est d’abord une profonde frustration
que de relever que cette thématique n’inté-
resse pas ou si peu les universitaires qui dis-
posent pourtant d’une matière première
abondante qui devrait inspirer la cohorte des
thésards qui s’échinent, bon an mal an, à
disséquer des sujets de l’ordre du mystique,
délaissant ce faisant les préoccupations brû-
lantes qui rongent la société. Ce ne sont pas
les rodomontades cycliques de quelques
universitaires omnicompétents, contemp-
teurs sous statut, qui font montre d’un oppo-
sitionisme instinctivement victimaire qui les
pousse derechef à éreinter dans l’outrance
tout ce qui émane de l’autorité publique, fut-
il d’une ardente nécessité, qui peuvent sup-
pléer à ce manque d’attractivité à l’endroit de
cette monumentale problématique.
Pour n’évoquer que la dernière grève
du Cnapeste, ces gens-là, si prompts à la
détente, auraient pu, si seulement ils
savaient, flétrir par exemple à bon droit
l’initiative prise par le ministère de l’Educa-
tion nationale, mal conseillé c’est évident,
d’avoir fait une inexacte application des
dispositions du décret exécutif 17-321 du 2
novembre 2017 relatif à l’abandon de
poste dans la Fonction publique et donc du
statut général lui-même en procédant à la
révocation des grévistes (avant qu’il ne
fasse marche arrière).
C’est pourtant de notoriété publique,
notoriété qui va plus loin en tout cas que la
coterie des spécialistes du droit adminis-
tratif, que la possibilité de révoquer un gré-
viste, lorsque même la grève à laquelle il a
participé est déclarée illégale par le juge,
n’a pas été accréditée par l’article 184 du
statut général de la Fonction publique ni
Contribution
même par le décret d’application cité ci-
dessus qui s’est borné à qualifier l’aban-
don de poste comme étant l’absence
spontanée prolongée et non justifiée du
fonctionnaire, qui en est l’aspect le plus
commun, et par relation de cause à effet,
les autres situations convergentes à l’is-
sue desquelles le fonctionnaire refuse de
reprendre son service après certaines
périodes autorisées (congés, disponibilité,
mutation ou nomination). Pour bien se
convaincre de cette affirmation, il faudrait
consulter l’article 33 bis de la loi n°90-02
du 6 février 1990, modifiée et complétée,
relative à la prévention et au règlement
des conflits collectifs de travail et à l’exer-
cice du droit de grève, qui qualifie la parti-
cipation à une grève non conforme à la loi
de faute professionnelle. Il en est d’ailleurs
explicitement témoigné par les termes
mêmes de cet article qui énoncent que
«l’employeur prend à l’encontre des tra-
vailleurs concernés, les mesures discipli-
naires prévues dans le règlement intérieur,
et ce, conformément aux dispositions de la
législation et de la règlementation en
vigueur». S’agissant dans le cas d’espèce
de personnels enseignants, donc de fonc-
tionnaires, il aurait été donc cohérent et
logique de faire application de l’ordonnan-
ce n°06-03 du 15 juillet 2006 portant statut
général de la Fonction publique (titre VII).
Ceci prêtant par suite à reconnaître que
les personnels grévistes sont en droit de
bénéficier des garanties disciplinaires du
statut général. La circonstance qu’il s’agit
d’un fait sans précédent dans l’histoire de
l’administration algérienne ne remet pas
en cause la licéité du procédé. Il est vrai
qu’à vue de nez, il y a comme à peine
l’épaisseur d’un cheveu entre le concept
de révocation et celui de licenciement,
c’est ce qui fait précisément toute la spéci-
ficité et le raffinement du droit. Ceci pour
marquer que la différence est éminemment
prononcée entre les deux locutions : la révo-
cation, appelée précédemment radiation,
entraîne le limogeage pur et simple lorsque
l’abandon de poste est juridiquement consti-
tué, quant au licenciement, il s’attache à la
faute professionnelle, ce qui emporte ipso
facto la mise en œuvre de tout le cérémonial
propre à la procédure disciplinaire. Celle-ci
pouvant soit aboutir à une procédure expé-
ditive lorsque la sanction encourue est
d’une moindre gravité, soit à l’intégralité de
la procédure disciplinaire avec communica-
tion du dossier surtout lorsque la sanction
envisagée relève du quatrième degré insti-
tué par l’article 163 du statut général. Il s’en-
suit de là que la sanction peut parfaitement
différer d’un gréviste à l’autre quand bien
même ils sont poursuivis à l’origine pour le
même motif qui est d’avoir participé à une
grève non autorisée. En vérité et au-delà de
ce grief principal, ce sont leurs antécédents
professionnels, leur manière de servir et
leur comportement général qui vont com-
mander la nature et la sévérité de la sanc-
tion qui leur sera appliquée. Par contre, il est
bon de savoir que ce sont les personnels
exerçant les activités qui sont interdits de
grève en vertu de l’article 43 de la loi 90-02
du 6 février 1990, précitée, qui sont quant à
Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 8
eux passibles de radiation, ou mieux de Par Rachid Boudina, énarque
révocation, si on doit nous conformer à la
terminologie qui fait foi dans le droit national
en soi. En effet, il y a nécessairement un
de la fonction publique, en tant qu’ils seront temps pour que la loi soit expérimentée et
considérés comme étant en abandon de
le cas échéant redressée pour faire face
poste. J’ai un peu de peine à le dire : oui je
aux défis nouveaux qui viennent à
confesse qu’en le proclamant je me suis ins-
prendre forme au fur et à mesure des
piré de l’article 6 de la loi française 47-2384
litiges qui surviennent au quotidien.
du 27 décembre 1947 portant réorganisa-
Ce qui serait moins admissible, et qui
tion des compagnies républicaines de sécu-
serait donc blâmable, c’est que le législateur
rité. Je n’en suis pas très fier et je fais amen-
se complait à rester scotché à l’ordre pré-
de honorable de m’être laissé aller à cette
sent, ne réagit pas, omet d’apporter les
intolérable transgression. Quoi qu’il en soit,
amendements à la loi qui lui sont néces-
je reste toutefois dubitatif, voire modéré-
saires et ne se montre pas attentif pour anti-
ment rassuré sur l’aptitude du juge adminis-
ciper les difficulté à venir. Ce n’est pas jeter
tratif de chez nous à faire le distinguo entre
la pierre au législateur que de rappeler que
les deux notions, eu égard au silence de la
la loi ne saurait constituer un cadre intan-
législation sur la question.
gible. S’il n’est pas contestable qu’elle a sur-
Tout ceci pour dire que le droit de grève
tout vocation pour fixer les principes fonda-
est aussi peu consensuel et qu’il perpétue à
mentaux et les règles générales dans les
entretenir une vive polémique entre juristes,
domaines qui lui sont réservés par la Consti-
praticiens du droit et la doctrine, au point
tution, elle se doit néanmoins de s’adapter
qu’il ne saurait être contenu ou confiné dans
en permanence à la mutation des circons-
une loi décisive ou définitive qui aurait l’ou-
tances de droit et de fait qui ont motivé origi-
trecuidance d’englober d’un seul tenant les
nellement son adoption.
multiples aspects aussi déroutants les uns
Après quoi et s’agissant d’un domaine
que les autres. Le simple rappel de ses traits aussi diffus et cafouilleux que le droit de
les plus saillants et des plus sensibles
grève qui incite à la querelle facile et à la
comme la question du préavis, les interdic- surenchère enflammée, il faut forcément
tions et restrictions au droit grève, ou encore interpeller le juge administratif qui est seul
le service minimum et la réquisition, suffit
qualifié pour dire le droit dans la situation
déjà à montrer combien ces notions peuvent où la loi demeure silencieuse, ou lorsque
charrier de redoutables controverses. Ces ses dispositions sont passablement incer-
mêmes spécialiste du droit admettront facile-
taines ou dont la formulation reste mani-
ment qu’aussi parfaite que puisse être une festement déficiente.
loi, seule une jurisprudence vigilante et réac- Le juge peut et doit entreprendre de pro-
tive peut censément aplanir la multitude des mouvoir une production jurisprudentielle qui
difficultés qui naissent de son application, si dépasse la simple interprétation de la loi.
même ces solution jurisprudentielle qu’ils Il doit oser édicter par lui-même des déci-
auront à engendrer ne sont jamais irréver- sions pouvant prendre valeur de normes
sibles, pouvant facilement faire l’objet jurisprudentielles.
d’amples revirements qui amènent le juge à
Aussi difficile que puisse paraître la
se dédire pour faire face à des situations
besogne, il lui est quand même loisible de
complètement imprévues et imprévisibles.
s’appuyer sur les principes généraux du droit
Il est donc compréhensible et naturel que
ou ceux du droit administratif, sinon, il doit
la loi n°90-02 du 60 février 1990, susvisée,
faire œuvre d’esprit critique, même se remet-
soit incomplète et lacunaire, si même elle
tant en cause ou doutant, en vue de se
s’est clairement inspirée d’exemples étran-
déterminer à partir du principe d’équité men-
gers, et qui, sur ce registre n’est pas plus
tionné à l’article 1er du code civil.
répréhensible qu’une flopée d’autres produc-
A décharge du juge administratif, ce qui
tions normatives qui seraient bonnes à être
est fort réprouvable, c’est de constater
incriminées d’ignobles et indélicats pas-
qu’une grande majorité de nos gestionnaires
tiches. Il n’empêche que notre législateur est
publics montrent une frilosité inexplicable et
l’un des rares au monde à avoir légiféré sur
inexpliquée qui les empêche de solliciter le
le droit de grève, allant jusqu’à incorporer
juge, sachant pourtant qu’il n’est pas en
dans le même texte de loi la grève dans les
position de s’autosaisir dans les matières où
institutions et administrations publiques, ce
l’initiative appartient au plaignant.
qui est pourtant très sévèrement règlementé
Bien évidemment, on pense ici au
et même très souvent rigoureusement prohi-
conseil d’Etat, qui lui, serait en mesure, en
bé dans nombre de pays bien installés dans
tout cas il en a la destinée et les moyens,
la démocratie depuis des lustres.
d’entreprendre de démêler l’écheveau de
Il est vrai qu’à vue de nez, il y a comme à peine
l’épaisseur d’un cheveu entre le concept de révocation
et celui de licenciement, c’est ce qui fait précisément
toute la spécificité et le raffinement du droit. Ceci
pour marquer que la différence est éminemment
prononcée entre les deux locutions : la révocation,
appelée précédemment radiation, entraîne le
limogeage pur et simple lorsque l’abandon de poste
est juridiquement constitué, quant au licenciement, il
s’attache à la faute professionnelle, ce qui emporte
ipso facto la mise en œuvre de tout le cérémonial
propre à la procédure disciplinaire.
Que la loi n’ait pas expressément men- cette foule d’interrogations suscitées par
tionné l’interdiction de la grève illimitée, l’exercice du droit de grève, pour distin-
ou de la grève du zèle ou encore la grève guer entre les grèves qui lui paraissent
perlée, ainsi que de la grève cyclique ou conformes au droit et à l’esprit du droit de
même d’autres formes de grèves qui celles qui contreviennent aux buts d’une
concourent au même degré de nocivité à grève licite tenue de concilier entre la
mettre en péril le fonctionnement du servi- défense des intérêts professionnels et la
ce public ou la paix sociale est acceptable sauvegarde de l’intérêt général.
 quête éperdue d’un équilibre improbable
Le Soir
d’Algérie
L’attente est grande à l’endroit de la
haute juridiction afin qu’elle participe vigou-
reusement à consolider et à stabiliser l’exer-
cice du droit de grève dans l’administration
publique, quitte à ce qu’elle se sublime, on
ne cessera jamais de le répéter, pour fixer
par elle-même les règles qui lui semblent
appropriées en vue d’encadrer crescendo
les modalités et les limites du droit de grève.
Mais pour revenir un peu à la loi, il nous
Le juge peut et doit entreprendre de promouvoir une
production jurisprudentielle qui dépasse la simple
interprétation de la loi. Il doit oser édicter par
lui-même des décisions pouvant prendre valeur de
normes jurisprudentielles. Aussi difficile que puisse
paraître la besogne, il lui est quand même loisible de
s’appuyer sur les principes généraux du droit ou ceux
du droit administratif, sinon, il doit faire œuvre
d’esprit critique, même se remettant en cause ou
doutant, en vue de se déterminer à partir du principe
d’équité mentionné à l’article 1er du code civil.
faut rappeler que tout ce qui est prévu dans
la loi n’est pas automatiquement effectif du
jour au lendemain : concernant loi 90-02 du
6 février 1990 susmentionnée on remarque
ainsi que ses dispositions citées aux sec-
tions 1 et 2 du chapitre II du titre III de ladite
loi relatives au service minimum et la réqui-
sition demeurent à peine de simples notions
usuellement galvaudées sans vrai contenu
et dont les modalités d’application restent à
inventer. C’est dire, que si même le législa-
teur a voulu embrasser la totalité de la pro-
blématique du droit de grève, il reste encore
redevable de plus d’efforts normatifs pour
mieux calibrer l’usage et la pratique de la
grève. Ne soyons pas naïfs toutefois pour
croire que la responsabilité du parlement est
sans partage. Le moins averti des observa-
teurs sait que l’exécutif reste en fait plus
redevable dans ce domaine comme dans
d’autres du fait que c’est lui qui dispose réel-
lement du monopole de l’initiative des lois.
Il n’est pas toutefois contestable, qu’en
ne censurant aucune des modalités de la
grève, ce qui est pourtant d’une brûlante
nécessité, la loi reste étrangement négli-
gente, voire dangereusement incomplète
pour avoir laisser libre cours aux interpréta-
tions les plus absurdes. Cette position qui
confine à l’expectative est de mauvais
conseil. Pourtant, il y a juste de faire l’effort
d’emprunter les nombreux exemples qui
nous viennent d’un peu partout qui attestent
assez distinctement de toutes ces formes
de grèves qui ont vocation à être vouées à
l’interdiction, tant elles peuvent fragiliser les
équilibres d’une formation sociale non
encore définitivement stabilisée. Il en va de
la «grève perlée», de la «grève tournante
ou par roulement», de la «grève du zèle»,
de la «grève politique» que certains, qui se
rappellent de juin 1991 nomment «grève
insurrectionnelle» ou encore de la grève de
«solidarité» ainsi que d’autres modalités
comme la «grève sur le tas», qui présentent
toutes l’inconvénient d’être gravement
incompatibles avec le fonctionnement nor-
mal du service public et tendent à précari-
ser la cohésion sociale.
Dans tout cela, ma contribution serait
dérisoire si je devais passer sous silence
tous ces autres malfonctionnements et ces
anomalies qui grèvent immodérément
l’exercice du droit de grève dans notre
pays. En voici donc un échantillon :
- la notion «d’illégalité de la grève». Cette
sentence est presque itérativement utilisée
par le juge des référés pour faire avorter un
mouvement de grève à peine déclaré au
motif du non-respect des règles formelles
qui conditionnent sa mise en œuvre.
Contribution
L’observation importe de dire que le
temps est venu de distinguer entre l’essen-
tiel et l’accessoire : il est fondamental de se
remettre à l’esprit que le droit de grève est
inscrit dans la constitution et qu’il fait l’objet
d’une loi en bonne et due forme. Il est donc
conséquent de bannir jusqu’à l’emploi
même de l’expression «grève illégale».
La grève ne peut qu’être licite ou illicite,
selon qu’elle poursuit, ou pas, des buts qui
tendent à satisfaire des intérêts profession-
nels des grévistes et, selon que ceux-ci
usent, ou pas, de modalités disproportion-
nées par rapport aux buts affichés. C’est
bien vrai que la loi exige un préavis, que
même si elle n’a pas été précise sur son
contenu, à part le délai, on est en droit d’en
inférer que ce document doit déterminer le
lieu, la date et l’heure du début de la grève,
les motifs et la nature de la grève envisagée
et dire si elle est limitée ou illimitée dans le
temps. Du reste, il est soutenable de dédui-
re, par simple raisonnement symétrique,
que l’employeur public doit faire connaître à
son tour à la partie concernée si le préavis
est ou non recevable, compte tenu des
conditions de validité fixées par la loi.
En tout cas, il ne doit pas s’embarras-
ser de refuser systématiquement de
reconnaître le préavis, lorsque la revendi-
cation porte principalement sur les revalo-
risations salariales et plus généralement
sur l’amélioration du pouvoir d’achat pour
répliquer que la compétence en la matière
relève de la seule administration centrale,
voire du gouvernement, à qui il faut donc
notifier le préavis de grève.
- Est-ce légitime pour autant de respon-
sabiliser exagérément le juge des référés
pour lui demander de statuer sur la régulari-
té d’une grève qui n’aurait même pas
démarré. N’est-ce pas brouiller les fonde-
ments mêmes du droit de grève en allant
l’affliger et lui infliger une responsabilité qui
ne doit pas être la sienne. Ce n’est ni coura-
geux, ni sincère de lui faire jouer un rôle, à
l’orée du processus, alors même qu’il n’a
aucune prise sur les enjeux et les tenants de
la grève envisagée. N’est-ce pas plus indi-
qué et plus conforme à l’esprit de la loi de ne
pas trop s’attarder sur le quitus initial du
juge. Cela ne pourrait être d’ailleurs que
partie remise puisque le syndicat impré-
voyant sur les formalités qui encadrent le
déclenchement à la grève, peut, à tout
moment et sans délai, renouveler le dépôt
du préavis, en respectant strictement la pro-
chaine fois la procédure. Il n’y a aucun gain
à escompter du motif tiré du non respect de
ces exigences liminaires, certes substan-
tielles, dont réparation pourra être apportée
encore une fois à tout moment par un syndi-
cat déterminé à aller vers la grève. En
revanche, il sera toujours temps pour l'em-
ployeur de solliciter le juge pour lui deman-
der de constater que la grève déjà engagée
entraîne un trouble formellement illicite
et/ou que les revendications des grévistes
sont manifestement déraisonnables pour en
suspendre de ce fait le préavis. Le constat
du juge sur la réalité des faits pourrait déjà
fonder l’employeur à envisager prématuré-
ment des mesures disciplinaires pouvant
aller jusqu’au licenciement de ces person-
nels qui persisteraient à faire grève. Si par
contre, le trouble n’est ni manifeste, ni fla-
grant, le juge ne doit pas se donner le droit
de substituer son appréciation à celle des
grévistes sur la légitimité ou le bien-fondé
de leurs revendications, même si la grève
s’annonce longue et difficile. Il devra en
conséquence laisser se dérouler la grève
jusqu’à sa résolution par la négociation et
par toutes les autres voies prévues par la
loi. Néanmoins, et sans que cela soit lu
comme un jugement de valeur, on ne peut
pas passer sous silence la regrettable pro-
pension du juge des référés à s’autoriser à
censurer quasi invariablement le préavis de
grève, au lieu de laisser l’affaire prospérer
devant le juge du fond, qui se donnera au
moins le temps de la réflexion. Ceci ne
représente pas automatiquement d’ailleurs
un gage d’assurance du fait que le juge du
fond se montre souvent très suiviste et s’en
va censurer à son tour le préavis de grève.
On ne doit pas conclure pour autant que
les magistrats sont par principe contre l’exer-
cice du droit de grève. Tant s’en faut, on peut
être certain qu’ils sont plutôt victimes d’une
prédisposition, louable en soi, qui leur fait
privilégier les impératifs de l’ordre et de la
sécurité publics qu’ils estiment être priori-
taires en vue du maintien de la cohésion de
la vie en société. On peut espérer que tout
est affaire de temps.
- Concernant l’initiative de la grève : les
rédacteurs de l’article 27 de la loi 90-02 du 6
février 1990, susvisée, semblent avoir man-
qué d’inspiration, au point que si dans la der-
nière grève des enseignants du secondaire
on avait agi dans les conditions prescrites
par cet article, il eu fallu réunir en assemblée
générale, constituée d’au moins la moitié
des enseignants composant le collectif de
tous les lycées d’Algérie, les faire voter à
bulletins secrets, faire requérir autant d’huis-
siers qu’il existe de lycées : autant dire que
la grève aurait été carrément infaisable. Ceci
pour bien signaler que le fait que la Constitu-
tion ait reconnu en vertu de l’article 70 le
droit syndical à tous les citoyens, que ce
droit a fait l’objet d’une loi express, elle-
même contemporaine de l’autre loi sur les
conflits collectifs de travail et l’exercice du
droit de grève, doit au minimum habiliter et
qualifier les syndicats représentatifs, même
s’ils se présentent en ordre dispersé pour
Sur la question du service minimum. Il est bien
certain que le gouvernement ne doit pas se
contenter des seules dispositions de l’article 38
de la loi 90-02 du 6 février 1990, modifiée et
complétée. En effet, la liste des activités
mentionnées reste trop générale, trop figée,
trop imprécise. C’est le type même de ces
énonciations qui font le délice d’un avocat
inquisiteur et opiniâtre pour les battre en
brèche. Même, du reste, une définition plus
circonstanciée ne saurait caractériser cette
notion qui reste à l’état d’abstraction.
déposer séparément des préavis de grève à
l’occasion d’un même conflit, à pouvoir dili-
genter ou déclencher une grève sans en
référer automatiquement à leurs mandants,
a fortiori lorsque la grève a un caractère
national. A la rigueur, on concédera qu’il
n’est pas excessif de réserver l’activation
du dispositif prévu par l’article 27 et sui-
vants de la loi pour les seules grèves à
caractère local, ou fondées sur des reven-
dications limitées à un employeur activant
dans un cadre territorial bien spécifié.
Dénier cette prérogative aux syndicats
Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 9
représentatifs au sens de la loi reviendrait
à admettre que les dispositions des
articles 27 et 28 de la loi 90-02 du 6 févier
1990 ont été préméditées par malice pour
prendre à revers l’exercice du droit de
grève et pour déjouer ses mécanismes.
- Sur la question du service minimum. Il est
bien certain que le gouvernement ne doit pas
se contenter des seules dispositions de l’article
38 de la loi 90-02 du 6 février 1990, modifiée et
complétée. En effet, la liste des activités men-
tionnées reste trop générale, trop figée, trop
imprécise. C’est le type même de ces énoncia-
tions qui font le délice d’un avocat inquisiteur et
opiniâtre pour les battre en brèche. Même, du
reste, une définition plus circonstanciée ne
saurait caractériser cette notion qui reste à
l’état d’abstraction. Il serait plus fructueux,
parce que plus opérant et plus opératoire, que
ce soient les ministres et les gestionnaires des
grands établissements publics nationaux qui
inventorient eux-mêmes, un peu moins
d’ailleurs les services que davantage les activi-
tés, voire les postes de travail, justifiant un ser-
vice minimum. On se permettra de paraphraser
ici le Conseil d’Etat français qui, statuant sur la
question, dira : «Il appartient à chacun des
ministres ou aux échelons inférieurs qui sont
sous leur autorité ou sous leur tutelle de distin-
guer, sous le contrôle du juge de l’excès de
pouvoir, les services précis, qui en fonction de
la nature de leur activité doivent assurer le ser-
vice minimum, selon une quotité appropriée qui
ne saurait faire obstacle à la grève de manière
indirecte.» Pour n’évoquer que le secteur hos-
pitalier par exemple, il n’est pas défendable de
s’en tenir exclusivement à la formule usitée par
l’article 38, alinéa 1er de la loi 90-02 du 6 février
1990, précitée, citant le personnel de garde,
des urgences ou de la distribution des médica-
ments comme étant en devoir de s’acquitter du
service minimum. L’administration de la santé
serait plus avisée d’aller bien plus loin que
cette formule succincte pour veiller à chiffrer
les effectifs concernés en proportion de l’offre
du service, de telle sorte que la quantité des
personnels retenus pour effectuer le service
minimum soit la mieux ajustée et la mieux
proportionnée pour faire face aux sollicita-
tions d’un quota cible d’affluence de
malades. Rien n’interdit, par ailleurs, au
ministre chargé de la santé de prendre l’ini-
tiative de déterminer à l’avance les disposi-
tions permanentes à prendre en cas de grève
par les établissements de santé, chacun
selon sa spécificité, pour les instruire sur l’or-
ganisation optimale à mettre en place.
- Concernant la réquisition : ici nous
sommes dans la fiction la plus totale. Alors
même que cela peut paraître évident, ou
aller de soi pour le commun de nos conci-
toyens, il existe une catégorie de personnels
qui ne sont pas formellement interdits de
grève mais qui, dans des situations d’excep-
tion, peuvent très bien faire l’objet d’une
réquisition, même si dans leur cas il est plus
acceptable de parler d’astreinte, ou même
d’assignation selon certains auteurs.
Suite en page 10
 Le Soir
d’Algérie
Suite de la page 9
Il s’agit de ces personnels qui exercent
des fonctions d’autorité ou, qui peuvent être
désignés, non en raison de leur grade, mais
en considération de leur mission et des res-
ponsabilités particulières dont ils sont inves-
tis : parmi eux on distingue les attachés de
cabinet, les chargés de mission, les chargés
d’études ainsi que les chefs de service et
autres chefs de bureau. Quant aux titulaires
de fonctions supérieures au niveau de l’ad-
ministration centrale ou de la wilaya ou de
ceux qui, par rapprochement, occupent des
postes supérieurs assimilés qui ont droit
incomplètement au régime qui régente les
fonctions supérieures, ils sont en revanche
Le principe de la continuité du service public
postule de remplacer les grévistes, donc
l’employeur public doit pouvoir recourir, soit par
voie de réquisition, soit avec leur accord à des
personnels non grévistes pour remplacer les
salariés grévistes. L’employeur doit d’abord
demander aux non-grévistes d’effectuer des
heures supplémentaires.
explicitement interdits de grève au titre
même du décret qui les régit et, pour les
autres, des dispositions spéciales qui les
concernent. En réalité, cette assignation
oblige beaucoup plus ces personnels d’être
à disposition et de demeurer sur place ou du
moins accessibles pendant toute la durée
qui leur est commandée, pas particulière-
ment d’ailleurs lors d’une grève, mais plus
généralement lors de circonstances particu-
lières, voire exceptionnelles touchant à
l’ordre public et ou à la sécurité et à la sau-
vegarde des personnes et des biens ou lors
de catastrophes naturelles par exemple.
Hormis la situation ci-dessus qui est si
peu archétypale de la réquisition du fait que
ces personnels sont déjà régis par des dis-
positions statutaires très contraignantes exi-
geant d’eux une disponibilité continue et
comportant des obligations qui vont au-delà
du droit commun, excepté aussi les
quelques régimes particuliers de la réquisi-
tion institués par la législation douanière ou
plus ponctuellement par la loi organique
relative au régime électoral qui met en place
un régime de réquisition pour les personnels
de vote assorti d’une peine pénale spéci-
fique, on doit admettre pour le reste qu’il
n’existe chez nous aucun droit général de la
réquisition civile en temps de paix.
A l’exclusion donc des cas cités ci-des-
sus, et sauf d’autres situations spéciales
que nous n’avons pas pu citer ici et, même
si le code pénal fait mine de menacer en
son article 187 bis «que soit puni d’un
emprisonnement et d’une amende celui qui
n’obtempère pas à un ordre de réquisition
établi et notifié dans les formes règlemen-
taires», les modalités de la réquisition en
cas de grève restent à codifier. Il est du
reste fort étrange de relever que la loi n° 12-
7 du 21 février 2012 relative à la wilaya qui,
édictant en son article 110 que «le wali est
le représentant de l'Etat dans la wilaya, il
est le délégué du gouvernement», ait omis
de lui reconnaître expressément le droit
général de réquisition au niveau de sa
wilaya. Que l’article 116 de cette même loi
sur la wilaya dispose que «le wali peut,
lorsque des circonstances exceptionnelles
l'exigent, faire intervenir, par voie de réqui-
sition, les forces de police et de Gendarme-
rie nationale implantées sur le territoire de
la wilaya (…) modalités d'application du
présent article sont fixées par voie règle-
mentaire» prête seulement à conclure que
le wali use du droit de réquisition unique-
ment lorsque sont en cause les nécessités
de l’ordre et de la sécurité publics.
A part cela, et c’est le lot de presque
toute notre armature législative, l’article 41
de la loi 90-02 du 6 février 1990 renvoyant,
par pur réflexe de confort, à une prétendue
législation en vigueur, qui n’existe pas de
notoriété publique, ne saurait prétendre à
une quelconque utilité.
Pour finir avec ce concept fort controver-
sé, on fera remarquer que la réquisition est
en fait rarement mise en œuvre dans les
Contribution
pays qui sont près de nous. On y a excep-
tionnellement recours lorsqu’il apparaît que
la grève est de nature à porter une atteinte
suffisamment grave, soit à la continuité du
service public, soit à la satisfaction des
besoins vitaux de la population, au nombre
desquels figurent en premier lieu les impéra-
tifs de santé publique.
- Au sujet du remplacement des gré-
vistes : sujet qui reste complètement éclipsé
par la loi. En attendant une souhaitable
intervention du législateur ou d’une jurispru-
dence hardie qui viendrait lever le voile sur
cette incommensurable préoccupation, on
peut toujours se risquer à émettre quelques
éléments d’un raisonnement minimal pour
circonscrire au mieux le débat. Le principe
de la continuité du service public postule de
remplacer les grévistes, donc l’employeur
public doit pouvoir recourir, soit par voie de
réquisition, soit avec leur accord à des per-
sonnels non grévistes pour remplacer les
salariés grévistes. L’employeur doit d’abord
demander aux non-grévistes d’effectuer
des heures supplémentaires. Cette occur-
rence ne pouvant pas suffire à satisfaire les
besoins d’un employeur dont les besoins se
caractérisent par une demande de masse,
comme par exemple le ministère de l’Edu-
cation nationale, il appartiendra au juge
d’apprécier s’il existe des circonstances
exceptionnelles accréditant qu’un
employeur est vraiment dans le besoin de
procéder au recrutement d’un personnel
contractuel de substitution dans les propor-
tions qui ne fassent pas échec à la grève.
- Au sujet du dispositif extrajurictionnel
amont et aval, prévu par la loi, soit pour
contenir et pacifier la grève, soit pour aller
vers sa résolution : cette question renvoie
ipso facto au dialogue social qui est une
notion complètement refoulée dans l’imagi-
naire administratif national du fait que ce
concept, et tous ses avatars, est considéré
comme incompatible avec la forte nature
très hiérarchique et statutaire de notre Fonc-
tion publique. Il a même fallu du temps pour
adopter et admettre les commissions admi-
nistratives paritaires, mais pas encore les
comités techniques paritaires, qui pourtant
interviennent presque subsidiairement au
regard de l’extrême caporalisation de l’activi-
té administrative. La participation de ces ins-
tances apparaît comme seulement protoco-
laire et ou pour répondre au très formel
calendrier du statut, sans réellement aborder
l’ensemble des questions intéressant la
situation des agents.
Autant dire qu’il en va de construire
toute l’ingénierie du dialogue social vrai et
sans détour qui ferait déjà accepter au gou-
vernement d’admettre dans le jeu du dia-
logue social les organisations syndicales
représentatives en vertu même de la loi 90-
14 du 2 juin 1990 les concernant. L’enjeu
doit englober cette fois-ci un champ plus
large de sujets qui intéressent les fonction-
naires et autres agents publics. La cause
est largement connue : il s’agit de la
construction et de la reconstruction statu-
taire, de l’organisation de la carrière, de la
promotion professionnelle, de la forma-
tion, de l’action sociale, de l’hygiène, de la
sécurité et de la santé au travail, jusqu’à
la revalorisation salariale, pour ne pas dire
l’amélioration du pouvoir d’achat comme
aiment à le définir les syndicats, qui
constitue l’alpha et l’oméga des revendi-
cations professionnelles. C’est en fait un
autre niveau de concertation sur des pré-
occupations qui dépassent les très sobres
dispositions de l’article 15 de la loi n°90-
02, qui méconnaissent et minimisent la
problématique du dialogue social.
Un dialogue social, non contraint et non
limité, pourrait mieux prévoir et mieux
Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE
circonscrire les différends collectifs de tra-
vail pour qu’au bout les partenaires sociaux
arrivent à désamorcer, ou au moins à
amoindrir, les mouvements de grève. Pour
dire plus, le dialogue social ce n’est pas de
l’échange sans lendemain : c’est argument
contre argument et surtout des convictions
et un engagement assumé de toutes les
parties de vouloir promouvoir sincèrement
la négociation collective. Il faut se concer-
ter à tous les niveaux de la hiérarchie admi-
nistrative avec l’objectif de conclure et de
mettre en œuvre réellement des politiques
professionnelles et sociales basées sur
des accords décidés soit au niveau supé-
rieur global, soit d’un secteur spécifique ou
même d’un segment de corps en particulier
qui justifierait une approche plus appro-
priée. A l’heure présente, l’ambition serait
de mettre en place les premières briques
d’un dispositif appelant à être institutionna-
lisé par des textes dédiés, qui fixeraient les
modalités et l’agenda du dialogue social
dans l’administration publique, et plus
encore de promouvoir des vocations en
capacité d’animer le dialogue social avec
imagination et constance. On est en droit
d’avoir quelques doutes à ce sujet autant
l’exercice exige certes de la disponibilité et
de l’entregent, mais surtout parce qu’il
requiert une expertise qui excède incontes-
tablement les compétences de l’encadre-
ment nominalement dépositaire en place
qui est totalement hors service.
- Au sujet du dispositif de médiation prévu
aux articles 47 et 48 de la loi 90-02 du 6
février 1990, susvisée, qui est susceptible
être mis en œuvre postérieurement au
déclenchement de la grève : observons pour
nous en désoler de suite de ce qui s’est
passé à l’occasion de la grève du Cnapeste.
Cela tenait presque de la commedia dell’ar-
te, ce qui comme l’explique Wikipédia,
donne à montrer «des acteurs masqués
improvisant des comédies marquées par la
naïveté, la ruse et l'ingéniosité». On a vu
aussi des plus saugrenus comme scénarios,
tels ces chefs de parti et ou leurs missi domi-
nici, des derviches tourneurs et toute une flo-
pée de bonimenteurs qui se sont prêtés au
jeu du médiateur, espérant en secret être
gratifiés de quelques menus privilèges pour
service rendu. On peut déplorer à ce propos
que loi n’a pas prévu, mais une loi peut
modifier une loi, d’associer les syndicats au
choix du médiateur, soit sur les listes pré-
existantes de personnalités établies par les
autorités désignées par l’article 46 de la loi
90-02 du 6 février déjà citée, soit parmi des
personnalités choisies hors de ces listes,
réputées pour être compétentes et impar-
tiales. Dommage, dommage ! Il existe pour-
tant tant et tant d’authentiques patriotes dont
le profil ne souffre d’aucune discussion, qui
Concernant la dernière grève des enseignants par
exemple, on aurait pu mettre à contribution des
professeurs d’université, des avocats, des conseillers
d’Etat, des magistrats de la Cour des comptes, voire
des cadres de l’inspection générale des finances, mais
également des cadres de l’Education nationale à la
retraite, comme les inspecteurs généraux, ou à
d’anciens directeurs d’éducation de wilaya
notoirement connus pour être au-dessus de tout
soupçon. Cependant et en l’état des choses, il ne faut
pas trop se leurrer eu égard à la défiance des
syndicats qui restent réticents à adopter le procédé,
soupçonnant, à tort ou à raison, que les médiateurs
sont automatiquement sujets à instrumentalisation.
auraient pu et qui peuvent toujours, pour
autant qu’ils soient sollicités, offrir leurs bons
offices au mieux des intérêts des protago-
nistes de la grève. Concernant la dernière
grève des enseignants par exemple, on
aurait pu mettre à contribution des profes-
seurs d’université, des avocats, des
conseillers d’Etat, des magistrats de la
Cour des comptes, voire des cadres de
l’inspection générale des finances, mais
également des cadres de l’Education natio-
nale à la retraite, comme les inspecteurs
10
généraux, ou à d’anciens directeurs d’édu-
cation de wilaya notoirement connus pour
être au-dessus de tout soupçon.
Cependant et en l’état des choses, il ne
faut pas trop se leurrer eu égard à la
défiance des syndicats qui restent réticents
à adopter le procédé, soupçonnant, à tort
ou à raison, que les médiateurs sont auto-
matiquement sujets à instrumentalisation.
Une expérience, une seule, présentant les
meilleurs gages de sincérité et d’honnêteté
pourrait vaincre la méfiance des syndicats
et donnera des chances sérieuses au pro-
cédé de fleurir.
- Sur l’arbitrage prévu aux articles 48 à 51
de la loi 90-02 du 6 février 1990, instauré
comme mode possible de dénouement de la
grève : il est bien étrange que les respon-
sables, d’avant et de maintenant, ne mani-
festent aucun enthousiasme à saisir la com-
mission nationale d’arbitrage qui dispose
pourtant du pouvoir de rendre exécutoires
ses sentences par simple ordonnance du
premier président de la Cour suprême. Il y a
comme de la frustration à constater qu’il
existe une sérieuse crispation à l’endroit de
ce type de recours qui présente pourtant
l’avantage d’éviter l’exequatur usité en droit
commun. On peut moins comprendre l’attitu-
de des autorités que celle des syndicats. A la
décharge de ces derniers, ils pourront tou-
jours objecter, ce qui alimente leur réticence,
que l’article 50 de la loi 90-02 du 6 février
1990 a omis ou refusé de leur donner la
faculté de saisir eux-mêmes la commission
nationale d’arbitrage. Qu’à cela ne tienne, de
toute manière, il ne semble pas donné que
l’arbitrage soit un remède puissant. On peut
en expliquer la difficulté comme suit : le juge
arbitre ne peut statuer qu’en droit les diffé-
rends collectifs de travail se présentant à lui
qui auraient un caractère juridique et dont
l’issue ne pourrait pas donc s’écarter des lois
et des règlements qui les régissent et, seule-
ment en équité lorsque les différends en
cause sont de nature économique. Malheu-
reusement, ce sont précisément ce genre de
différends qui sont derrière la majorité des
mots d’ordre qui accompagnent les mouve-
ments de grève. Autant dire que la marge de
manœuvre de l’arbitre est drastiquement
restreinte. Pis, il s’en trouve même qu’une
certaine doctrine en vient à soutenir, avec
des arguments qui ne sont pas facilement
réfutables, que l’Etat ne saurait acquiescer à
l’arbitrage, du moins au plan interne : cela
reviendrait pour lui d’accepter de renoncer à
ses prérogatives de puissance publique.
Conclusion
Il y a juste à dire que le débat sur la grève
n’a même pas vraiment commencé. Il est vrai
que c’est un sujet qui passionne les foules et
qui nourrit des controverses enflammées.
Les positions sont le plus souvent tranchées,
cependant l’Etat doit demeurer le garant de
l’intérêt général, en veillant en particulier à la
continuité des services publics, sans faire
obstacle à la mise en œuvre du droit de
grève qui tire sa légitimité directement de la
Constitution. La contribution du juge reste
essentielle pour affermir et canaliser un droit
qui peut avoir tendance, si l’on ne prend pas
garde, à excéder les buts et les formalités
auxquels il doit se soumettre.
R. B.
S oirmagazine Après des décennies de bouderie,
Le Soir
d’Algérie
Animé par Naïma Yachir
Numéro 330
soirmagazine@yahoo.fr
ENTRETIEN
«Naftal a mis
un plan d’action
pour faire face à
une demande
de plus en plus
importante de
conversion
au GPL»
En 1983, l’Algérie a mis sur
pied une stratégie pour
inclure le GPl dans le
panier des carburants
classiques, néanmoins il
faut attendre 2016 pour
constater un engouement
impressionnant. Dans cet
entretien, M. Nouri
Mustapha, directeur central
business développement à
Naftal, explique les
motivations de ce rush
et les modalités mises en
.............
place pour cette conversion.
VOYAGE CULINAIRE
Besbass bel
l’ham, un léger
goût d’anis en
bouche
Notre voyage culinaire de
cette semaine nous mènera
dans la ville des Roses,
Blida, où nous allons
découvrir une vieille recet-
te du terroir, tadjine el
besbass étant assurément
l’un des mets les plus
vieux et les moins connus,
il laisse en bouche un
léger goût d’anis sucré.
.............
Lire en page 12
C’EST MA VIE
Mariage forcé
Petite, ma mère m’a appris
toutes les tâches que je
devais accomplir sans
jamais me plaindre. Je
gardais notre maigre
troupeau de chèvres,
participais aux différentes
cueillettes, cherchais de
l’eau à la fontaine,
nettoyais l’étable, l’aidais
à préparer à manger et à
servir mon père et mes
frères et, surtout, accepter
d’être la dernière à
passer à table.
Lire en page 13
ATTITUDES
Arnaque
Elle panique, cherche le numéro de
téléphone d’un dépanneur. Son réfrigé-
rateur la lâche. Elle appelle au secours.
Notre sauveur arrive en moins de vingt
minutes. Elle souffle. Il ouvre sa boîte à
outils, tâte la machine et pose son dia-
gnostic. «C’est le gaz, je vais arranger
Enquête-Témoignages
la seconde jeunesse du GPL
A quelque chose malheur
est bon le marché du GPL,
dont les prix à la pompe
sont maintenus à un
niveau incomparablement
inférieur à celui du gasoil
ou encore du sans-plomb,
retrouve une seconde
jeunesse. Grâce à l'aide de
l'État, à hauteur de 50%
du coût total, des
installateurs ont du
travail. C’est la ruée des
conducteurs. Les ventes de
kits connaissent un réel
essor. Est-ce pour autant
que les a priori ont disparu
? Qu’en pensent les
utilisateurs ? C’est ce que
nous avons voulu savoir.
Hamid, 58 ans, retraité des
assurances : «Le GPL, une
bonne affaire ? C’en est une
très bonne !»
«Je roule au GPL depuis plusieurs
années, 1998 plus exactement. J’ai
équipé toutes mes voitures de ce type
de carburant, la première c’était une
Renault Express. Je peux vous dire
que c’est une excellente affaire sur
tous les plans. Même à l’époque où
les prix étaient ultra-subventionnés,
rouler au gaz restait très compétitif. Et
contrairement à ce qui se dit, l'aspect
fiabilité du véhicule avec ce mode de
fonctionnement n'est pas du tout
négligeable. Je n’ai eu aucun incident
à condition de respecter certaines
conditions d’utilisation et les entre-
tiens réguliers comme cela doit se
faire pour toute autre pièce de la voi-
ture. Mieux encore, je vous dirais que
le moteur chauffe beaucoup moins,
ce qui rallonge la durée de vie de cer-
taines pièces mécaniques en rédui-
sant leur usure. Preuve en est, j’ai
roulé plus de 200 000 km sans avoir à
ouvrir le capot une seule fois, sinon
pour les vidanges d’huile.»
Naïla, 36 ans, employée de
bureau : «J’hésite par peur»
«Depuis deux ans, je ressens
effectivement l’effet prix du carburant
sur mon budget. Pourtant, j’hésite
encore à franchir le pas. Je me suis
même déplacée chez un installateur
pour faire le devis. 55 000 DA m’avait-
il demandé, subvention incluse.
Pourtant, ce qui me rebute n’est pas
tant la dépense que cette crainte à
traîner dans mon coffre une bonbon-
ne de gaz sous pression.
Par Naïma Yachir
naiyach@yahoo.fr
cela.» Il prend l’instrument adéquat et
en moins de trois minutes, il déclare :
«Ça y est, c’est bon.»
Il range son matériel, rassure sa
cliente qui, soulagée, lui demande ses
honoraires. Il affiche un large sourire et
annonce la couleur : «4 500 DA s’il vous
Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 11
Par Sarah Raymouche
de régularité», croit savoir Halim avant
de nous révéler que «la préoccupation
environnementale n’est pas le motif
premier des clients qui viennent nous
voir». «Elle n’est même pas listée. Par
contre, je dois rassurer les automobi-
listes qu’à version égale, un modèle
d’occasion au GPL est vendu au
même tarif, souvent plus cher, que
son homologue à essence. Un moteur
GPL est un moteur propre et qui le
reste longtemps», ajoute-t-il. Par
ailleurs, Halim attire l’attention sur les
Photos : DR
concessionnaires qui trouvent tou-
jours prétexte à faire sauter la garantie
des véhicules convertis. «Les seuls
problèmes restent que les construc-
L’installateur a eu beau me rassu- plusieurs fois par jour. Pour moi, c’était teurs n’en proposent pas de série
rer sur la fiabilité des kits équipés de exclu quand bien même la sécurité bien que cela soit de vigueur dans
soupapes de sécurité, j’ai toujours à n’avait pas de prix. A ce jour, certains d’autres pays, y compris les leurs. Je
pense que s’ils s’y mettaient, le client
l’esprit les images des accidents réflexes persistent encore. Je vous
gagnerait en confiance par rapport à
domestiques provoqués par les bou- donne l’exemple de nombreux parkings
teilles de gaz butane. C’est bête, mais couverts ou à étages qui nous sont toutes les idées reçues sur le GPL.
c’est ainsi. Moins grave mais tout aussi refusés comme ceux des centres com- Cela accélèrerait le processus.»
Farida, déléguée médicale :
important, c’est la dimension de la merciaux ! Ce n’est pas normal, non ?»
bouteille, quasiment plus de coffre !»
Halim B., 29 ans, installateur «N’hésitez pas, sautez le pas !»
Salim, 48 ans, commerçant :
de kits GPL : «L’économique
«Le GPL, c’est bien, des
«J’en viens presque à regretter
prend le dessus sur l’écologique
stations en nombre,
toutes ces années et ces sommes
et les concessionnaires
gaspillées en essence. Je suis délé-
c’est encore mieux»
devraient s’y mettre»
guée médicale, par conséquent
appelée à faire trois à quatre fois
«Je roule en GPL depuis deux plus de kilomètres que la moyenne.
Halim B., ingénieur électronicien,
années, mais mon réservoir d’essence Je suis tout le temps sur les routes
travaille chez l’un des 100 installateurs
est toujours plein. C’est vrai que le et croyez-moi en GPL ou en essen-
homologués par l’Aprue, l’agence gou-
coût de rouler au gaz de pétrole liqué- ce, cela se ressent sur la bourse. Je
vernementale en charge de mener le
fié est incomparable avec l’essence, roule au GPL, mon véhicule s'en
plan de conversion des véhicules dans
mais cela n’empêche pas d’avoir un le cadre du programme national de porte très bien. Bientôt 190 000 km
œil attentif sur l’aiguille du niveau d’es- rationalisation de la consommation de sans aucun problème. Fiabilité
sence. Si le réseau se densifiait plus, l’énergie. Pour lui, «certes, le GPL excellente et réseau de distribution
ce serait parfait parce que là, il faut n'est pas la solution qui réglera le pro- en amélioration. J'ai amorti mon
connaître toutes les stations équipées blème des transports ni de la facture investissement. J'en suis totalement
au risque de se retrouver en panne d’importation des carburants dans les ravi. L'économie est évidente surtout
sèche. C’est pour moi le seul désagré-
«Depuis deux ans, je ressens
effectivement l’effet prix du
carburant sur mon budget.
Pourtant, j’hésite encore à
franchir le pas. ce qui me
rebute n’est pas tant la dépense
que cette crainte à traîner dans
mon coffre une bonbonne de
gaz sous pression.»
pour ceux qui roulent beaucoup.
ment mais apparemment Naftal années à venir. Mais c'est certaine-
Certes, il faut préparer les déplace-
semble accélérer la cadence. Il y a ment l’une des solutions qui permettra
ments. Avant de faire ce choix, j'ai lon-
de plus en plus de stations qui sont de diminuer la dépendance et de
équipées», déclare Salim qui revient guement hésité et j'ai donc consulté
dégager un plus de pouvoir d’achat
sur ses craintes premières à s’équiper pendant des mois différents avis
aux citoyens pris au cou par toutes les
en GPL. «Dans les années 90, j’y ai augmentations de ces dernières autour de moi et forums sur le net : il
songé mais à chaque fois je faisais années. Parmi beaucoup d'autres n'y a pas de doute, les avis favorables
marche arrière. A cette époque où l’in- alternatives, actuellement, c'est la sont largement plus nombreux que les
sécurité était partout, les automobi- seule qui soit opérationnelle d’autant rares avis négatifs. Si j’ai une recom-
que les transports en commun n’of- mandation, ce serait celle-là : n’hési-
tez pas, sautez le pas !» n
listes roulant au gaz se faisaient
contrôler à tous les barrages et même frent pas encore assez de confort et
plaît.» Trop contente, elle ne rechigne d’appeler le lendemain. C’était peine
même pas et lui donne son dû. perdue. Le soi-disant technicien est aux
Le soir venu, elle remarque que son abonnés absents. Après des tentatives
appareil ne fonctionne toujours pas.
Elle vérifie encore une fois en espérant
au fond d’elle-même qu’elle se trompe :
qui ont duré trois jours et qui se sont
avérées infructueuses, et après avoir
vidé le contenu de son frigo dans la
«Non, ce n’est pas possible, ça fait à poubelle, elle comprit l’arnaque.
peine une heure qu’il est sorti !» Horripilée, elle décide de déposer plain-
Elle patiente un moment et revient à te. Puis, réflexion faite, elle se rétracte.
la charge. Toujours rien. Elle regarde A quoi bon, ça va moisir dans les tiroirs.
l’heure. Il est 20h. Elle le rappelle. Et puis qui aura pitié d’une femme de 65
Son mobile est éteint. Elle insiste. ans qui vit seule ? Bien au contraire, elle
Rien n’y fait. Elle abandonne et décide n’attire que les arnaqueurs. n
 Le Soir
d’Algérie Entretien Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 12
NOURI MUSTAPHA, DIRECTEUR CENTRAL BUSINESS DÉVELOPPEMENT
À NAFTAL SPA AU SOIRMAGAZINE :
«L’Etat a mis en place un plan d’action
pour faire face à une demande de plus
en plus importante de conversion au GPL»
Par Naïma Yachir
4 en 2021. Il faut signaler que Naftal a mis en
service 100 nouvelles stations supplémentaires
en 2018. Il faut préciser, par ailleurs, que nous sens qui rassurent de plus en plus les clients.
comptons 150 centres de conversion à l’échelle Les gens ont de moins en moins peur.
nationale dont 45 appartenant à Naftal. Nous Cependant, je déplore certains gestionnaires de
sommes leader, sans détenir le monopole. Il va parkings souterrains qui défendent l’accès aux
sans dire que ce déploiement logistique a été véhicules dotés de kit GPL.
accompagné d’un plan de communication, tous Je dirais que ce sont les parkings qui
médias confondus, organisation de journées devraient être aux normes et non l’inverse. Le
techniques, en mettant l’accent sur l’aspect GPL, on ne cessera jamais de le répéter, est
sécuritaire qui rebutait beaucoup de clients, il homologué aux normes internationales.
faut le dire. Pour ce faire, et dès ce mois de mai,
Naftal compte délivrer pour chaque conversion Quelles sont les procédures à suivre pour
un contrat de garantie de deux ans et un carnet la conversion et quel est le coût ?
Photos : DR
d’entretien. Aujourd’hui, la demande en conver- Il faut tout simplement se présenter dans un
sion dépasse l’offre, c’est indéniable. Si elle se centre de conversion Naftal ou chez les opéra-
situe entre 85 000 et 90 000, l’offre, elle, est esti- teurs privés pour prendre un rendez-vous. Les
mée à 120 000 d’ici à 2019. La consommation en personnes sont ensuite convoquées pour l’opé-
GPL, fin 2015, est de 300 000 tonnes. Nous
En 1983, l’Algérie a mis sur pied une stratégie pour inclure le GPL avons atteint les 45 000, fin 2017, et comptons
ration. Le client se présente à 8h, par exemple, il
reprend son véhicule à 16h. Il sera appelé une
dans le panier des carburants, classiques, néanmoins il faut attendre arriver à 1 million de tonnes à 2024. Ce que nous seconde fois devant l’ingénieur des mines pour
2016 pour constater un engouement impressionnant. Dans cet entretien devons retenir, c’est que lorsqu’à l’époque nous son aval qui sera sanctionné par un document et
voulions développer le GPL, on
qu’il a bien voulu nous accorder, Nouri Mustapha, directeur central a mis une batterie de mesures
business développement à Naftal, nous explique les motivations de ce administratives qui en fait n’a
pas réussi. Cependant, dès
rush et les modalités mises en place pour cette conversion en insistant que l’écart des prix des carbu-
sur le facteur sécurité qui «n’est plus à démontrer». rants a été creusé, il a permis
Soirmagazine : Depuis deux années, nous 2017 et une troisième en 2018 où le prix de l’es- de déclencher cette fougue.
constatons un engouement particulier des sence a quadruplé. Et c’est le rush. 2016, 60 000 En fait, il fallait mettre le
clients pour la conversion au GPL. Le côté éco- conversions, 2018, 85 000 et nous comptons levier qu’il faut. Je pense que
nomique est-il le seul facteur déclencheur ? atteindre 90 000 d’ici à la fin 2018. Et à partir de c’est un véritable exemple
Nouri Mustapha : Le facteur économique 2019, nous comptabiliserons plus de 120 000. pour d’autres activités afin
est bien sûr le premier déclencheur quand on Nous arriverons à 500 000 conversions en 2021. qu’elles deviennent un véri-
sait que l’Algérie a mis sur pied une stratégie qui table business.
remonte à 1983. Pourquoi cette décision ? Le Un rush inattendu sans nul doute, Naftal
GPL est produit en Algérie à partir du raffinage, il est-elle en mesure de répondre à cette forte Ces conversions galo-
est disponible, pourquoi ne pas en profiter ? demande ? pantes qu’ont-elles apporté
C’est une manière de moins consommer notre Dans ses contributions à la stratégie d’instal- à l’Etat ?
richesse. Le pétrole s’entend. lation, la première, c’est de créer l’écart entre le D’abord nous importerons c’est seulement après cette procédure qu’il sera
L’idée était intéressante. Mais de 1983 à prix de l’essence et celui du GPL. Il faut dire moins de carburant classique, raffiné, donc nous autorisé à rouler. Le coût chez Naftal est de 59
2016, les clients ne se bousculaient pas au por- qu’en 2016, ce sont tous les opérateurs qui ont sortirons moins de devises. Les stations- service 000 DA pour l’installation complète, et de 65 000
tillon. Parce que tout simplement le prix des car- été pris de vitesse. L’augmentation du prix de enregistreront plus de bénéfices. Pour les à 70 000 chez l’opérateur privé.
burants n’étaient pas chers. Il n’y avait donc pas l’essence n’était pas très visible en 2005, les car- centres de conversion, c’est une activité on ne Il faut rappeler que 50% du coût chez les
d’écart. De plus, dans l’esprit des gens, le GPL burants n’avaient pas connu de pic jusqu’en peut plus bénéfique. Cela générera de plus en deux opérateurs est supporté par l’Etat. La sub-
était assimilé à un gaz et qui dit gaz, dit explo- 2016. En fait, on ne s’y attendait pas. plus d’emplois. Tout comme les stations-service. vention se chiffre à 70 milliards de centimes pour
sion. Il y a eu donc beaucoup de préjugés autour Naftal, sous l’égide du ministère de l’Energie, C’est une orientation idéale vers des métiers 20 000 clients. Aujourd’hui, le seul souci que
de ce carburant qu’il était difficile pour ne pas a érigé un plan d’action qui devait contribuer à durables et de production. Il ne faut pas non plus nous sommes en train de gérer, ce sont les listes
dire impossible d’effacer. Aujourd’hui, avec l’aug- répondre à la demande qui se faisait de plus en oublier qu’avec le GPL, nous avons résolu 25% d’attente qui dure trois mois. D’ici à la fin de l’an-
mentation du prix de l’essence, les gens pren- croissante. Avant 2016, Naftal comptait 25 des problèmes des carburants, 65% étant du née, nous comptons la réduire à un mois, et d’ici
nent le «risque» (alors qu’en fait il n’y en a centres de conversion, aujourd’hui, elle en a 45. diesel. Le gaz naturel comprimé (GNC) destiné à juin 2019, à 15 jours.
aucun) de convertir leurs véhicules. Mais à Elle a aussi multiplié l’effort de formation en aux véhicules de transport et de marchandises
l’époque, les gens n’en démordaient pas. créant trois centres, un à l’Est, un à l’Ouest et un va bientôt remplacer le diesel. Le projet de le Le GPL a-t-il de beaux jours devant lui ?
Une bonbonne dans la voiture signifiait dan- au Centre. Ainsi, on est passé d’une moyenne de généraliser est en bonne voie. Bien sûr. Aujourd hui, normalement, les
ger de mort. La seule frange de la population qui 3 000 conversions avant 2016, à 17 000 en 2017 constructeurs auto doivent convertir une bonne
a opté à l’époque pour le GPL, c’étaient les et comme je l’avais signalé précédemment, nous Les réticences des consommateurs s’ex- partie de leurs véhicules. A cet effet, Naftal a
chauffeurs de taxi. Avant 2016, soit depuis l’intro- comptons atteindre les 25 000 fin 2018. pliquent par le facteur sécurité. Que fait proposé qu’au moins 30% roulent au GPL afin
duction du GPL, il a été enregistré une conver- Concernant les stations-service, avant 2015, Naftal pour les rassurer ? d’accélérer la gépéléisation. D’ailleurs, nous
sion moyenne sur l’ensemble du territoire natio- 1 station sur 5 contenait du GPL, fin 2017, 1 sta- Le facteur économique a un tant soit peu fait nous préparons à cette éventualité avec la créa-
nal de 7 000 véhicules. En 2016, il y a eu une tion sur 3 commercialisait du GPL, le nombre va, oublier l’aspect sécurité. De plus, nous œuvrons tion d’un pôle de conversation au cœur de la
première augmentation, puis une deuxième en bien entendu, croître pour arriver à 3 stations sur pour des campagnes de sensibilisation dans ce zone de l’industrie auto à Oran. n

VOYAGE CULINAIRE Besbass bel l’ham, un léger

Par H. Belkadi
Notre voyage culinaire de cette semaine
nous mènera dans la ville des Roses,
Blida, où nous allons découvrir une vieille
recette du terroir qui reste néanmoins
méconnue par les plus jeunes générations.
Il faut dire que les tadjines sont les plats les plus appréciés et
les plus préparés dans notre cuisine traditionnelle. Plat de viande
et pois chiches en sauce blanche ou rouge, accompagné d’un ou
goût d’anis en bouche
deux légumes, les recettes de nos mères et grands-mères font à
l’unanimité. Tadjine el besbass étant assurément l’un des mets les
plus vieux et les moins connus, il laisse en bouche un léger goût
d’anis sucré. Et dans la ville de Blida, la tradition culinaire est de
mise, et les plats traditionnels règnent en maître sur les tables
ramadhanesques encombrées. Et c’est durant ce mois sacré que
les femmes se lâchent et se donnent à cœur joie pour laisser libre
cours à leur talent et épater les membres de leur famille et leur
faire plaisir avec des recettes qu’elles vont puiser de leur mémoire
réveillée. Alors, toutes les spécialités de la région font surface et
émergent telles des îlots sur des tables brillant de mille feux.
Car il faut savoir que tout au long de ce mois de jeûne, il est
pratiquement impensable de cuisiner des plats autres que puisés
du terroir, et chaque ménagère s’efforce de dresser une liste de
mets savoureux qu’elle réalisera avec ses amies et parentes, et
qu’elles s’échangeront au fil du mois.
Et comme le disait souvent ma grand-mère, ce mois est une
occasion exceptionnelle que Dieu nous donne pour raviver les tra-
ditions et les coutumes de notre pays, et ainsi permettre aux plus
jeunes de faire connaissance avec la cuisine de leurs aînés et
d’apprendre à l’apprécier pour l’adopter.
Ingrédients : Des morceaux de viande de veau, Un oignon,
1 kg de fenouils, 2 pommes de terre moyennes, 1 poignée de pois
chiches trempés la veille, 1 bouquet de persil frais, 1 c. à c. de
concentré de tomates, 1 c. à c. de paprika, 1 c. à c. de cumin, 1
c. à s. d’huile végétale, sel/ poivre, 1 citron frais.
Préparation : Commencer par prendre un tajine en terre
cuite, ou une marmite, et mettre la moitié de l’oignon haché, l’hui-
le, le sel, le poivre, et les autres épices et le concentré de tomates.
Bien mélanger le tout. Ajouter les pois chiches et les morceaux de
viande et faire revenir pendant quelques minutes en retournant les
morceaux de viande sur toutes les faces. Mouiller avec de l’eau
tiède jusqu’à recouvrir la viande et laisser cuire en fermant la mar-
mite. Pendant ce temps, gratter les fenouils et les couper dans le
sens de la longueur, éplucher les pommes de terre et les couper
en morceaux assez grands. A la mi-cuisson des morceaux de
viande, disposer les légumes dans la marmite. Ajouter de l’eau si
nécessaire et rectifier l’assaisonnement. Terminer la cuisson des
légumes. Lorsque tous les ingrédients sont cuits, parsemer de
persil haché et décorer avec des quartiers de citron frais. Une
bonne salade de laitue accompagnera très bien ce mets délicieux.
 Mariage forcé
Le Soir
d’Algérie C’est ma vie Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 13

nous retrouver et d’ouvrir nos jardins date fatidique fixée pour notre mariage,
secrets. J’étais heureuse d’être enfin com- j’ai décidé d’aller dire deux mots à mon
prise et écoutée, tout en sachant que cher et tendre cousin.
c’était un amour utopique. Moi j’étais apte En me voyant me diriger vers lui alors
pour le mariage, alors que lui devait termi- qu’il était en train de réparer une clôture
ner ses études qui allaient durer encore derrière notre maison, et constatant qu’il
plusieurs années. n’y avait aucun témoin pouvant voler à
Ce qui me plaisait le plus chez lui et me son secours, il devint livide. Ses mains
rendait plus amoureuse, c’est tremblaient et il
qu’il n’avait jamais essayé n’osait meme pas
de profiter de l’emprise qu’il «Ma véritable me regarder. J’ai
avait sur moi pour me rébellion contre le pris mon courage à
souiller. J’avoue que j’aurais
été incapable de lui résister. diktat de mon père deux mains et lui dit
tout de go : «Je ne
Tout ce que nous nous commença quand ma t’épouserai jamais
sommes autorisés à échan-
ger durant son court séjour à
mère me révéla que même si toi et moi
restions les der-
la montagne, c’est un furtif j’étais promise à mon niers survivants sur
baiser la veille de son retour
en ville. Les journées que j’ai
cousin Allaoua dès terre. Je préférai
mourir vieille fille
passées avec Atmane reste- ma naissance. Elle a que d’avoir un mari
ront à jamais gravées dans
ma mémoire.
attendu mon seizième aussi froussard que
toi.» Il était resté
Ma véritable rébellion anniversaire muet puis s’était
contre le diktat de mon père
commença quand ma mère
pour me l’annoncer.» précipité pour tout
raconter à mon
me révéla que j’étais promise à père. Le soir de la
mon cousin Allaoua dès ma naissance. même journée, ce dernier est rentré dans
Elle a attendu mon seizième anniversaire ma chambre un gros ceinturon à la main,
pour me l’annoncer. Elle m’a expliquée a donné un tour de clef à la porte pour que
qu’ils n’ont pas voulu nous le dire plus tôt l’on ne puisse pas venir à mon secours,
pour ne pas perturber nos innocentes puis, il a commencé à me fouetter. Je
relations et créer une gêne entre nous. n’avais sur le dos qu’une mince djellaba.
Je n’en croyais pas mes oreilles ! C’est Je poussais des cris de bête blessée
Photo : DR

presque un frère pour moi, nous cou-
chions, jouions et faisions tout ensemble
avant le partage de l’héritage entre nos
deux pères suite au décès de mon grand-
Petite, ma mère m’a appris toutes les tâches que je père. En entendant cette énormité, je me
suis révoltée.
devais accomplir sans jamais me plaindre. Je «Il n’est pas question que je me sou-
mette au choix de ces deux fous», avais-
gardais notre maigre troupeau de chèvres, participais je crié à ma mère.
aux différentes cueillettes : olives, figues sèches, Elle a essayé de plaider ma cause
auprès de mon père à maintes reprises,
cherchais de l’eau à la fontaine du village, nettoyais mais à chaque fois il piquait sa crise et
répondait : «Tais-toi, femme ! Ici c’est moi
l’étable, l’aidais à préparer à manger et à servir en qui commande et personne d’autre, elle
premier mon père et mes frères, et surtout accepter épousera son cousin qu’elle le veuille ou
non.» J’ai cru qu’Allaoua allait avoir la
d’être la dernière à passer à table. même réaction que moi, c’était à mes
qu’on refuse d’achever. Ma mère, mes
frères et sœurs ont essayé de défoncer la
porte sans succès. Mon supplice a duré
une bonne dizaine de minutes.
Lorsqu’il a enfin daigné ouvrir, ma
mère, telle une tigresse protégeant ses
petits, lui sauta au cou, je n’en croyais pas
mes yeux, j’avais subitement moins mal,
jamais je ne l’aurais cru capable d’une
telle audace. Je l’ai toujours connue sou-
mise, évitant toute confrontation avec son
mari à qui elle obéissait au doigt et à l’œil.
Elle fulminait et hurlait. «Si tu touches
encore à un seul cheveu de ma fille, je te
jure que je te transpercerai le ventre avec
la fourche de l'écurie.» La tentative de
rébellion de mon père fut vite refoulée lors-

Par Belaïd Mokhtar

yeux presque une union incestueuse, qu’il a constaté que tous les membres de la
nation, il a prétendu que je commençais à mais monsieur était ravi de m’avoir pour famille soutenaient ma mère et qu’ils
avoir des formes qui pouvaient susciter épouse tout en sachant que j’étais contre. étaient prêts à en découdre avec lui.

«S
akina, ma chérie, il faut
que tu suives à la lettre
les recommandations
de ton père quelles que soient ses déci-
sions, c’est pour ton bien et celui de nous
tous», me répétait ma mère en boucle,
comme si elle pressentait déjà qu’avec
mon caractère peu malléable et l’entête-
ment d’un mari qui ne sait pas faire
marche arrière, tôt ou tard, il y aurait des
conflits qui pourraient mettre en péril l’en-
tente familiale.
Ne voulant pas faire de peine à mon
cher papa, j’obtempérais et effectuais tous
les travaux qui m’étaient destinés, à la
satisfaction de tous. J’étais citée en
exemple par tout le voisinage. Mais cela
ne dura pas longtemps.
Mon premier désaccord avec mon
paternel est survenu le jour où il a pronon-
cé une sentence qui allait mettre fin à ma
les envies malsaines des garçons de mon
école ; j’avais à peine douze ans.
J’ai hurlé, pleuré, supplié, mais impos-
sible de le faire fléchir. Adieu mon rêve de
devenir un jour infirmière. J’ai fini par
accepter mon sort et tout est rentré dans
l’ordre après ma honteuse capitulation.
A 15 ans, je suis tombée folle amoureu-
se de Kamel, un citadin de mon âge. Il
était venu passer quelques jours de
vacances chez sa tante qui habitait à la
sortie de notre village. Dès que nos
regards se sont croisés, ce fut le coup de
foudre, et c’était réciproque.
Connaissant nos traditions et ne vou-
lant pas subir la foudre de mon père et de
mes frères, il m’a suivie de loin jusqu'à un
lieu isolé où nous pouvions être à l’abri
des regards. Nous sommes restés long-
temps à bavarder à l’ombre d’un figuier,
aucun attouchement n’était permis. Je n’ai
pas fermé l’œil de toute la nuit. Je n’ai
Le peu d’estime que j’avais pour mon cou-
sin se transforma en une implacable
haine. J’évitais de le croiser afin qu’il com-
prenne que j’avais du mépris pour lui.
De son avis, mon consentement n’avait
aucune espèce d’importance. Jouant
hypocritement le rôle du fils respectueux
et obéissant, il répondait toujours à ceux
qui lui reprochaient à vouloir épouser une
cousine qui le méprise, qu’il se sentait
obligé de se plier à la volonté de nos
parents. Quel beau dévouement !
Me considérant comme sa chose bien
avant le passage devant Monsieur le
maire, il commença à me surveiller de loin,
en évitant le face-à-face, il était derrière
mon dos tout le temps, tel un chewing-gum
collé sous une chaussure, et il rapportait
mes faits et gestes à tout le monde.
De peur de voir mon père changer
d’avis devant son excès de zèle, il n’arrê-
Il capitula et sortit de la chambre la tête
baissée. Ne se doutant pas de la prise de
pouvoir qui venait de s’opérer chez nous,
ne voilà-t-il rpas que le sieur Allaoua tout
guilleret est venu le lendemain matin
prendre de mes nouvelles auprès de son
tonton adoré. A sa grande déconvenue, il
fut accueilli par sa tante qui ne le portait
pas dans son cœur depuis belle lurette.
En guise de bienvenue, elle lui annonça :
«La porte de notre demeure restera
clause pour toi, et ce, jusqu’au jour où tu
trouveras une autre épouse. Tu peux
mettre une croix sur ma fille Sakina.» Puis
lui claqua la porte au nez.
Aujourd’hui, marié et mère au foyer, j’ai
donné naissance à deux filles et un gar-
çon. Mon mari, un jeune et séduisant villa-
geois de mon douar, me comble de bon-
heur. Mes enfants savent qu’il n’y aura
jamais de mariage forcé chez nous.

A
tait pas de lui prêter assistance dans tous Avec le temps, j’ai pu pardonner à mon
scolarité alors que j’étais une très bonne cessé de penser à lui et mon cœur battait ses travaux aux champs. Il est devenu son vieux père, mais avec Allaoua, ça ne rpas-
élève. Pour justifier cette infâme condam- la chamade.Nous avons pris l’habitude de fidèle et servile disciple. A l’approche de la se toujours pas. n

nos
Cette page est la vôtre. Si vous avez été témoin de faitsqui vous ont paru hors du commun, de situations
heureuses ou malheureuses, si vous connaissez des personnes qui mènent une vie peu ordinaire, profitez

lecteurs
de cet espace que nous vous offrons pour vous exprimer. Partagez-les avec nos lecteurs.
Cette richesse d’expériences que vous allez leur conter les rendra, sans nul doute, un peu plus
forts pour affronter avec courage la vie. Alors, à vos plumes !
 Le Soir
d’Algérie Culture Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 14

Evolution ? Le Nobel de littérature 2018 ne sera pas décerné

LE COUP DE BILL’ART DU SOIR SUITE À UN SCANDALE SEXUEL

L’Académie suédoise
qui décerne chaque
Par Kader Bakou année le prix Nobel de
littérature a fait savoir
vendredi que l’édition
Dans son livre Papillon, Henri

2018 de cette presti -

Charrière raconte que lors d’une de

gieuse distinction est

ses tentatives d’évasion, il avait
vécu tranquille plusieurs mois dans
une tribu indienne. Mais à un certain
annulée.
En cause : des accu -
moment, il s’est dit qu’il ne s’est pas

sations de viols,
évadé pour devenir membre d’une

d ’agressions et de har -
tribu «sauvage», mais pour retrou-
ver une vie ordinaire dans une ville
«moderne».
cèlements sexuels à
l’encontre de l’époux
En essayant de retourner à «la

d ’une académicienne.
civilisation», il a été arrêté encore
une fois et envoyé de nouveau au
bagne. Un de ses compagnons du
bagne l’avait insulté copieusement Les faits remontent à

après avoir entendu son histoire.
«Tu voulais retourner vivre en ville
pour courir, quand tu traverses la
route, afin de ne pas te faire écraser
par une voiture ?» lui avait-il notam-
ment demandé (et reproché).
Une question «existentielle» ! Le
«progrès» et le développement ont
rendu l’Homme, cet être doué de
raison et doté d’une âme et d’un
esprit, dépendant de la machine.
Il est, en outre, quotidiennement en
train de céder le passage à la voiture
dite automobile ou de se dépêcher
afin de ne pas se faire écraser
K. B.
par elle.
bakoukader@yahoo.fr
Photo : DR
novembre 2017 lorsque le jour-
nal suédois Dagens Nyheter
donne la parole à 18 femmes
accusant le photographe fran-
çais Jean-Claude Arnault,
époux de la poétesse suédoise
sédait la moitié des parts. Or, il faudrait au minimum A rappeler que la prestigieu-
Katarina Frostensen, de vio-
Double conflit d’intérêt donc. douze sièges actifs pour voter se distinction n’a pas connu
lences sexuelles. L’ensemble
Enfin, le photographe est la désignation de nouveaux pareille suspension depuis
de l’Académie de Stockholm
également accusé d’avoir membres. L’exclusion de la 1943 (le prix avait été suspen-
est alors pointé du doigt pour
orchestré des fuites dans la secrétaire Sarah Danius qui du de 1940 à 1943 en adéqua-
son silence, voire ses tenta-
presse sur les noms des lau- avait demandé le départ de tion avec la politique de neutra-
tives d’étouffer l’affaire.
réats des précédents prix, à l’épouse de l’accusé a enveni- lité de la Suède durant la
En effet, une enquête inter-
l’instar de Jean-Marie Le Clé- mé le problème et provoqué Seconde Guerre mondiale).
ne révèle que la très respectée
zio en 2008. des manifestations populaires Le communiqué du comité
institution avait reçu en 1997
Même si les membres de à Stockholm en avril dernier. Nobel annonce, par ailleurs,
une lettre de dénonciation met-
l’académie ont rompu tout lien Cette situation de blocage a que le lauréat de cette année
tant en cause le même photo-
avec le mis en cause, l’affaire donc conduit l’Académie du sera annoncé en même temps
graphe pour les mêmes griefs.
est loin de connaître son Nobel de littérature à annoncer que celui de 2019. Cette crise
Pis encore, le rapport révèle

SOUK-AHRAS
5e Salon de la
dénouement puisque sept des l’annulation de ce dernier pour inédite dans l’histoire de l’aca-
également que Jean-Claude
dix-huit «immortels» suédois cette année en raison d’une démie risque en tout cas de
Arnault bénéficiait de subven-

photographie
ont laissé leurs sièges vacants conjoncture «si compliquée ternir durablement sa réputa-
tions de l’académie pour une
(étant des membres perpé- que la décision sur le prix ne tion, voire jeter le discrédit sur
galerie qu’il dirigeait à Stock-
tuels, ils ne peuvent pas sera pas perçue comme cré- ses décisions futures.
holm et dont son épouse pos-
démissionner). dible». S. H.

SALON NATIONAL DES ARTS PLASTIQUES DE TIARET

La famille du défunt Abdelhak Chaouche honorée
Le 5e Salon de la photographie, qui
ouvert ses portes il y a quelques jours, a
attiré une foule importante de curieux et
de passionnés de la photo. Cette mani-
festation, qui regroupe des artistes et a famille du défunt artiste et intel- homme de culture et d'art de la wilaya de breuses œuvres, peintures et sculptures.
des photographes amateurs et profes-
sionnels, vise, selon les organisateurs, le
développement et la promotion de l’art
de la photographie. Au programme de la
L lectuel Abdelhak Chaouche a été
honorée mardi à la maison de la
culture Ali-Maâchi de Tiaret, en clôture du
Tiaret. Ce Salon, faisant partie d'un pro-
gramme artistique et culturel diversifié, a
comporté une projection audiovisuelle
Il encadra les étudiants du théâtre com-
munal Hassan El-Hassani de Tiaret et
organisa des expositions artistiques
Salon national des arts plastiques com- produite par la maison de la culture Ali- dans des cafés de Tiaret en investissant
manifestation, des ateliers sur site et des mémorant l'anniversaire de sa mort. Maâchi sur cet artiste, la réalisation de dans les jeunes talents pour donner une
randonnées dans des sites archéolo- Cette manifestation, tenue du 28 avril fresques sous le slogan : «Poursuivons le dynamique à la vie culturelle locale.
giques, avec la participation de 25 expo- au 1er mai, a vu la participation de 57 parcours de Abdelhak Chaouche» par Abdelhak Chaouche fut un artiste plasti-
sants représentant plusieurs wilayas du
artistes de différentes wilayas du pays, des artistes en hommage à cet artiste cien en contact avec la société.
pays, tels que Djelfa, Batna, Annaba,
qui ont exposé 214 tableaux d'art et défunt, des récitals poétiques et une soi- «Les questions nationales, historiques
Béjaïa, Bouira.
sculptures. Des artistes et intellectuels rée artistique animée par la troupe musi- et humaines et les mouvements d'autodé-
Ce Salon va permettre au grand
présents à ce salon ont sollicité le minis- cale de la Maison de la culture. termination se reflètent dans ses sculp-
public de découvrir et d’apprécier les
tère de la Culture à consacrer un colloque Abdelhak Chaouche est décédé en tures et ses tableaux», a souligné l'histo-
photographies d’art.
national à Abdelhak Chaouche, un 1994 à l'âge de 34 ans, laissant de nom- rien Omar Belkhodja.
Barour Yacine

CERCLE FRANTZ-FANON DE
L’OFFICE RIAD-EL-FETH (EL-
MADANIA, ALGER)
Samedi 5 mai : L’Oref en
partenariat avec le magazine
L’ivrEscQ et la librairie Renaissance,
organisent une «Heure du livre»,
sous le thème «Temps d’écrire :
entre hier et aujourd’hui», dédié à
Kaddour M’hamsadji.
13h30 : Atelier d’écriture animé par
Aïcha Bouabaci.
14h30 : 2e Cycle conférence-débat
animé par Nadia Sebkhi aux côtés
de Kaddour M’hamsadji. La
quatrième épouse, Ed. Casbah.
Lecture des textes choisis des
auteurs participants. Ventes
dédicaces des auteurs participants.
PALAIS DE LA CULTURE
MOUFDI- ZALARIA (KOUBA,
ALGER)
Dimanche 6 mai à 18h30 : Concert
de Lamia Aït Amara, en clôture des
de la 10e édition du Festival Sanaâ.
PALAIS DES RAÏS, BASTION 23
(BASSE- CASBAH, ALGER)
Du 3 au 10 mai : Exposition de
photographies «Fragments de la
nature» de Wassila Alilatene.
PALAIS DE LA CULTURE MOUFDI-
ZAKARIA (KOUBA, ALGER)
Samedi 5 mai à 19h : A l'occasion
du 10e Festival de la musique
andalouse sanaâ d'Alger, concert de
l’association «Bibane El Andalous»
de Bordj Bou-Arréridj.
GALERIE ESSOU’ART DU CENTRE
COMMERCIAL ET DE LOISIRS DE
BAB-EZZOUAR (ALGER)
Du 3 au 24 mai : Exposition «Pacte
avec la lumière» de Djahida
Houadef.
MAISON DE LA CULTURE
MOULOUD- MAMMERI DE TIZI-
OUZOU
Samedi 5 mai : Hommage à l’artiste
Cheikh Lounes Kheloui par la
Direction de la culture et les
associations : Arc-En-Ciel, Cheikh El
Hasnaoui, Ithran, Tafat et le comité
du village Ihasnawen.
BASILIQUE DE NOTRE DAME
D’AFRIQUE (BOLOGHINE,
ALGER)
Samedi 5 mai à partir de 10h : 3e
édition de la Journée mariale islamo-
chrétienne autour du thème «Marie,
femme et éducatrice». Table ronde
avec le Dr Mostafa Chérif, père
Anne- Guillaume Vernaeckt
(sanctuaire de Lourdes, France),
Dr Wadiaâ Khoury (association
Adyen, Liban), Mme Fazia Belaidi
(revue Hayatn Caritas, Algérie), Mme
Malika Lafer (Alger Chaîne III), Mme
Samira Mekhaldi (mourchida), Mme
Felicia Volpicella (catéchiste).
A 15h : Concert de polyphonies a
capella, avec le groupe italien Proma
Pratica Ensemble (en collaboration
avec l’Institut culturel italien d’Alger).
Cartes d’accès disponibles sur :
www.notre-dame-afrique.org/events.
SALLE MAGHREB (ORAN)
Samedi 5 mai à 17h : L’ONCI
organise un concert de Billel Seghir.
OPÉRA D’ALGER BOUALEM-
BESSAÏH (OULED FAYET, ALGER)
Jeudi 10 mai à 19h : Concert «Les
merveilles de la musique russe»,
avec le chœur et l’orchestre
symphonique de l'Opéra d'Alger, et
la participation de la violoncelliste
russe Elena Zhuleva, sous la
direction musicale du maestro Amine
Kouider.
Au programme : Les Danses
polovtsiennes (extrait de Prince Igor)
de A. Borodine. Tableaux d'une
exposition de Moussorgski (en
hommage aux peintres algériens).
Variations sur un thème rococo de
P.I. Tchaïkovsky. Prix du billet
d’entrée 1 000 DA.
GALERIE DU CENTRE CULTUREL
MUSTAPHA-KATEB (5, RUE
DIDOUCHE-MOURAD, ALGER-
CENTRE)
Jusqu’au 16 mai : Exposition de
peinture de Morad Foughali.
GALERIE SEEN-ART (DELY-
IBRAHIM, ALGER)
Du 1er au 17 mai : Exposition «Hors
Cases» des artistes El Meya, Bardi et
l’Homme jaune.
LIBRAIRIE DU TIERS-MONDE
(ALGER-CENTRE)
Samedi 5 mai à partir de 14h : Amina
Mekahli signera son livre Nomade
brûlant, paru aux éditions Anep.
SALLE IBN-ZEYDOUN DE RIADH
EL-FETH (EL-MADANIA, ALGER)
Samedi 5 mai à 19h : Dans le cadre
du Festival européen, l’ambassade
d’Espagne et l’Institut Cervantès
d’Alger, en collaboration avec la
délégation de l’Union européenne et le
ministère de la Culture algérien,
programment un spectacle de
flamenco présenté par la compagnie
de flamenco «Tatiana Garrido-
Flamenco intime».
Prix du ticket : 300 DA.
GALERIE D’ART DAR-EL-KENZ
(CHÉRAGA, ALGER)
Du 3 au 17 mai : Exposition «Arc-
en- ciel et bleu de Chine» de Souhila
Belbahar.
 Le Soir
Écrire pour témoigner
d’Algérie
ENTRETIEN AVEC LEILA ASLAOUI-HEMMADI
Le recueil de nouvelles Raison garder de Leïla Aslaoui-Hemmadi est
comme un beau miroir certes mais qui, avec un certain humour, nous dit
aussi nos défauts et nos imperfections, surtout avec les dernières «muta-
tions» apparues dans la société algérienne. L’écrivaine, par ailleurs,
continue son combat à la pointe de la plume, en exprimant, notamment,
son soutien à Mme Nouria Benghabrit, la ministre de l’Education.
Entretien réalisé par
Kader Bakou
Le Soir d’Algérie : Est-il possible de
garder sa raison, toute sa raison, dans
l’Algérie d’aujourd’hui ?
Leïla Aslaoui-Hemmadi : Confrontés à
un quotidien de plus en plus difficile à vivre,
les Algériens ont de moins en moins la
capacité de conserver leur sang-froid, de
maîtriser leurs nerfs en raison d'un envi-
ronnement qui les stresse et les agresse
: bureaucratie, incivisme, hypocrisie socia-
le, perte quasi-totale des valeurs et des
repères remplacés par l'arrogance des
nouveaux riches, l'opportunisme, les vio-
lences aux multiples facettes... Pourquoi
dès lors, me direz-vous, suggérer au lec-
teur Raison garder ? Préalablement à cette
question de fond, je souhaiterais expliquer
le choix du titre. Des lecteurs et lectrices
lors de séances/signatures m'ont confié ne
pas en avoir compris le sens. D'autres, fort
heureusement en nombre restreint, m'ont
demandé si Raison garder n'aurait pas dû
être plutôt écrit : raison gardée. La véritable
expression comme vous le savez est : «Il
faut raison garder» ou «Il faut savoir raison
garder». En accord avec l'éditeur, j'ai
entendu ne pas faire d'injonction aux lec-
teurs et m'ériger en donneuse de leçons
ou, pire, en moralisatrice en conservant «IL
FAUT». Et c'est ainsi que le recueil de nou-
velles a un titre plus léger «Raison garder».
L'opportunité pour moi de partager avec le
lecteur les tracasseries de notre quotidien
mais également de nous demander s'il ne
nous serait pas possible de les tourner en
dérision et d'en rire ? Il n'est nullement
question d'un rire déplacé et vulgaire mais
d'un humour discret souvent perceptible
dans les chutes des nouvelles. Face aux
épreuves de la vie, aux problèmes du quo-
tidien, l'humour amortit considérablement
les chocs. Je souhaiterais offrir au lecteur
des histoires dans lesquelles il se recon-
naîtra mais aussi quelques instants de
dérision qui signifient : rire pour ne pas
pleurer, pour ne pas désespérer, rire pour
pouvoir surtout survivre. Je vous emprunte
l'expression «hemm ibakki wa hemm
d'ah'hak» (des tracas qui font pleurer et
rire) extraite de votre note de lecture sur
l'ouvrage et qui résume parfaitement notre
quotidien et «Raison garder». Cependant,
je ne dis pas pour autant que nous devons
en toute circonstance rire de ces fléaux —
car ce sont des fléaux — tels que l'incivis-
me ou la bureaucratie pour ne citer que ces
deux exemples, mais la liste n'est pas
exhaustive. Comme je le dis en note intro-
ductive au recueil de nouvelles, je me
borne à poser cette question : «Se peut-il
qu'un jour raison garder puisse signifier
tourner en dérision tous ces fléaux ?» Si
j'avais répondu par l'affirmative à cette
interrogation on m'aurait reproché à juste
titre au mieux d'être une optimiste au pire
de ne pas vivre les réalités de mes compa-
triotes. C'est précisément ces écueils que
je voulais éviter et je me contente de lais-
ser le lecteur lui-même répondre à cette
question. Pour ma part, j’ai la certitude que
rire de tout et ne pas se prendre au sérieux
permet de dénouer l'écheveau le plus
inextricable. Je souhaiterais également
dire que les sujets de nouvelles étaient
nombreux, mais il a fallu opérer un choix,
car il était exclu d'offrir au lecteur un
«pavé» indigeste. Il s'agissait surtout de
savoir de quelle manière l'on peut affronter
Culture
un monde qui déboussole le plus sage
d'entre nous, comment raison garder ?
Certains titres comme Mon niqab,
mon oxygène nous prennent à contre-
pied…
Mon niqab mon oxygène pourrait, en
effet, faire l'objet d'une lecture au premier
degré : une tirade sans intérêt sur le voile
islamiste. Cette nouvelle est tout à fait
autre chose. La narratrice s'insurge contre
l'hypocrisie sociale de sa famille notam-
ment de ses frères dont la redjla (virilité)
est véritablement à géométrie variable.
Prêts à sacrifier leur sœur (la narratrice) à
l'émir durant les années sanglantes, exi-
geant d'elle le port du djilbab, du niqab
mais profitant pleinement de son salaire
sans se soucier de la manière dont elle
occupe ses journées. Consciente de cela,
la narratrice va user de son intelligence et
de multiples ruses pour contourner tous les
interdits et tabous et vivre sa vie.
Cachée mais heureuse. C'est la
revanche de nombreuses femmes contre
l'hypocrisie d'une société qui veut encore
croire que INTERDIRE ET CONTRAINDRE
sont des armes efficaces. Ce en quoi elle
se trompe totalement. Lorsque j'étais en
cours moyen 1re année à Laghouat (une
ville dont ne sont pas originaires mes
parents ni leurs enfants mais où nous
avons vécu quelques années), j'avais deux
camarades de classe plus âgées que moi
qui venaient voilées (voile blanc ne laissant
qu'une petite ouverture au niveau de l'œil
gauche) à l'école. Leurs familles étaient
conservatrices, cela n'a jamais empêché
leurs filles d'avoir un échange épistolaire
avec des jeunes gens. Leurs lettres étaient
enflammées, j'avais neuf ans et j'étais
effrayée par leur audace et leur inconscien-
ce. Quelques années plus tard, j'ai compris
qu'elles s'étaient offert ce petit «bonheur»
car elles savaient que leur père, frères ou
autre tuteur les marieraient à un inconnu.
J'ai surtout compris que le sursis dont elles
bénéficiaient en se rendant à l'école avant
l'enfermement à la maison à 11 ou 12 ans
leur permettait d'exister. C'était, me direz-
vous, dans les années 1950. Certes ! Mais
les pressions sociales et l'hypocrisie des
uns et des autres ont- elles régressé ? Je
dirais que c'est plutôt le contraire : ce sont
les mentalités qui sont nettement en recul
notamment à l'égard des femmes. L'isla-
misme a été vaincu militairement mais il a
distillé son fiel dans les écoles, au sein
des familles, dans les quartiers, etc. Et si,
aujourd'hui, sa cible privilégiée est mada-
me la ministre de l'Education, c'est précisé-
ment parce qu'elle représente tout ce que
l'idéologie islamiste déteste : une femme
compétente, battante et droite dans ses
bottes. Pourquoi ne pas avoir mené la
guerre (si véritablement il s'agirait de
défendre les intérêts des enfants) à ceux
qui ont précédé la ministre de l'Education
et qui sont restés à leur poste des décen-
nies entières,voire plus ? «Mon niqab mon
oxygène» est un combat de femmes et
c'est ainsi qu'il faut lire cette nouvelle.
Le titre d’une nouvelle Au quotidien tu
peineras, rappelle le fameux «ton pro-
chain, tu aimeras» avec un style un peu
Nouveau Testament peu utilisé dans la lit-
térature aujourd’hui. Pourquoi ce choix ?
Je ne crois pas qu'il faille établir une
comparaison avec l'écriture du Nouveau
Testament car qu'il s'agisse des épîtres de
Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAgE
Mathieu, Paul, Luc, Jean et autres, leur
point commun dans le travail d'écriture et
d'inspiration est l'Esprit de Dieu.
Par contre, Au quotidien tu peineras
aurait pu être le titre du recueil et il convient
de le rattacher à la chansonnette compo-
sée par un ex-collègue du narrateur. J'au-
rais pu écrire : «Embûches et tracas au
quotidien.» J'insiste sur l'absence de toute
injonction moralisatrice du genre «Tu ne
tueras point» ou «ton prochain tu aime-
ras». Les nouvelles sont plus légères. Du
moins, je l'espère.
Yasmina Khadra a dit au sujet de
l’adaptation de son roman Ce que le
jour doit à la nuit : «Alexandre Arcady a
fait un film comme moi j’aurais voulu
écrire mon roman.» Que pensez-vous
de l’adaptation théâtrale de votre roman
Sans voile, sans remords ?
J'ai eu la chance de voir Sans voile sans
remords primé par «l'Association des écri-
vains de langue française» en mars 2013,
mais sincèrement, je ne m'attendais pas au
coup de cœur de Monsieur Ziani Chérif-
Ayad, un monument du Théâtre algérien.
Lorsque j'ai vu en première la pièce Bahid-
ja le 21 mai 2017, non seulement j'ai été
émue mais surtout agréablement surprise
par les jeux de scène, la gestuelle, le talent
des actrices et acteurs et les dialogues. J'ai
eu l'impression que je n'étais plus l'auteure
du récit. Ce fut là une magnifique rencontre
car en sus d'être un grand monsieur, Ziani
est humble et j'ai beaucoup appris avec
lui. En décembre 2017, Bahidja a été pri-
mée au Festival de Carthage comme
meilleur texte théâtral. Une distinction
amplement méritée par M. Ziani et son
équipe.
Si vous avez à choisir entre vos
œuvres, laquelle est votre préférée ?
J'ai aimé Dérives de justice, Ce ne sont
que des hommes, Coupables, Pour tout
ce que tu m'as appris (un hommage rendu
à ma défunte mère à laquelle je dois d'être
ce que je suis devenue). Enfin, j'aime Rai-
son garder pour deux raisons : la première
est que je souhaiterais partager l'acte
d'écriture avec le lecteur lequel se recon-
naîtra dans sa confrontation avec la
bureaucratie, ou les effluves ramada-
nesques que répandent certains jeûneurs
irascibles, bagarreurs, sales et qu'il ne
faut surtout pas déranger parce qu'ils jeû-
nent : les faux dévots. Ou encore qui
parmi nous n'a pas eu une malheureuse
expérience dans un hôpital ? (Les morts
rient aux éclats, celle que je préfère) et la
considération à laquelle ont droit certains
précisément parce qu'ils sont morts. Ou
celle des nouvelles relations sociales fon-
15
Photo : DR
dées sur les SMS y compris pour présen-
ter ses vœux à l'occasion de l'Aïd. L'inci-
visme non pas seulement des «rurbains»
mais aussi de ceux qu'on imaginait plus
«civilisés». Les violences de tous ordres
faites aux femmes, les nouveaux riches.
La seconde raison à mon attachement
à Raison garder est ma rencontre avec
l'éditeur de Média-Plus, M. Hanachi
Saïd Yacine, qui, en sus d'être un ami
depuis 25 ans, n'est pas un «vendeur de
livres» semblable à ceux qui convoquent
leurs auteurs à l'occasion d'un Salon du
livre. M. Hanachi a veillé à la qualité
(impression) et a organisé pour promou-
voir l'ouvrage des rencontres à Alger mais
également dans d'autres wilayas.
Un éditeur qui accompagne ainsi ses
auteurs respecte leur travail parce que
lui-même est respectable. Ainsi se dis-
tingue-t-il, comme je vous le disais à l'ins-
tant, des «vendeurs de livres».
Vous êtes passée de l’essai au
roman puis à la nouvelle. Par quelle
alchimie littéraire, sachant les diffé-
rences de ces genres littéraires ?
En vérité, effectivement, les genres lit-
téraires que vous citez ne se ressemblent
pas mais il n'y a pas de préméditation de
ma part. Si je devais qualifier mon écriture
je dirais qu'elle me permet surtout de
témoigner : trilogie sur la justice (deux
essais et huit nouvelles non dépassés par
le temps) ou Les Années rouges qui
relate ce que l'islamisme terroriste a fait
subir aux Algériens qui ont affronté la bête
seuls face au monde occidental et arabe
silencieux ou pire défenseur d'assassins
d'enfants. Je pourrais également citer
Ce ne sont que des hommes qui est la
condition souvent dramatique de certains
commis de l'Etat. Et ce recueil de nou-
velles est également un poste d'observa-
tion pour témoigner d'un quotidien où
«une évidence devient aberration et irra-
tionalité» (page 9). Cela étant, si vous me
demandiez ce que je privilégie, je vous
répondrais : les nouvelles parce que c'est
concis et surtout la chute en est l'élément
clef. Mais je ne veux pas enfermer mon
plaisir d'écrire dans tel genre ou tel autre.
Le plus important pour moi est l'écho
auprès des lecteurs.
Votre prochaine œuvre littéraire, un
recueil de poèmes ?
J'aime beaucoup la poésie mais je n'ai
aucune disposition littéraire pour écrire
des poèmes. Le prochain manuscrit se
profile dans ma tête et ce que je peux vous
en dire, c'est que ce ne sera pas un
K. B. 
poème.
 Le Soir
d’Algérie Sports Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 16

Une saison
FOOTBALL

L’Entente pour une

ES GUELMA

à mettre aux
LIGUE DES CHAMPIONS, 1re JOURNÉE DE LA PHASE DE POULES

oubliettes,

meilleure entame
TP MAZEMBE (RDC) - ES SÉTIF AUJOURD’HUI, À 15H, À LUBUMBASHI

mais à quand
la fin du
rafistolage ? l L’Entente de Sétif affronte
aujourd’hui, à Lubumbashi, à 15h,
la formation du TP Mazembe de la
République démocratique du
Congo (RDC) en match comptant
pour la 1re journée de la phase de
poules de la Ligue des champions
d’Afrique avec comme objectif,
réussir une belle rencontre.
«Cette rencontre se jouera
entre deux équipes qui se
connaissent très bien, vu qu’elles
se sont rencontrées sept fois», a
indiqué à l’APS Hassan
Snoussaoui, chef de la déléga-
tion sétifienne qui précise toute-
fois que l’équipe n’a pas effectué
de préparation spéciale pour ce

L'Escadron noir est dans la tour-
mente. Les inconditionnels du foot-
Photo : DR
match expliquant que les deux
dernières défaites concédées au
championnat de la Ligue 1

Serrar réunit
ball dans la ville du 8-Mai-1945 n’ou-
Mobilis «n’auront pas un impact Hamada El Moussa (Maroc)», a encore souligné
USM ALGER
blieront pas de sitôt un grand club,
négatif lors de cette compétition Nampiandraza pour officier cette Snoussaoui.

les joueurs
et non des moindres, qui n'est autre
africaine». Il a également souli-
Miche forfait contre l’Entente
rencontre et qui sera assisté par

que l'Espérance sportive de Guelma,

gné que le départ du coach son compatriote Lionel

qui se trouve aujourd'hui au dernier

Benchikha n’aura aucune inci- Hasinjarasoa Andrianantenaina Le TPM annonce que Mika

peloton de la division inter-régions

et qui échappe de ce fait, in extremis
à une relégation en profondeur.
A l'issue de cette saison qui s’achè-
ve, des supporteurs et des défenseurs
des intérêts de ce club d’élite de toute
une région, ont exprimé leur mécon-
tentement contre les dirigeants de
cette formation, en leur reprochant le
laisser-aller. Ils dénoncent surtout les
dence sur le groupe puisque
Malik Zergane et Rédha Assimi
«peuvent parfaitement mener
l’équipe». Pour les Sétifiens, la
dernière victoire acquise en 2014
lors de la demi-finale de la Ligue
des champions face au TPM est
un bon stimulant pour tenter
d’accrocher les Corbeaux au
stade de Lubumbashi. La CAF a
par ailleurs désigné le Malgache
et le Comorien Soulaimane
Amaldine. «L’Entente ne recule-
ra pas devant les Congolais lors
de ce match, car nous irons pour
arracher les trois points et renfor-
cer nos chances de passer au
prochain tour, et jouer avec un
avantage réconfortant lors des
deux prochains matchs à domici-
le contre le MC Alger (Algérie) et
Difaâ Hassani d’El Jadida
Miche, qui n’a pas totalement
récupéré d’une gêne à la cheville
Le directeur général de
apparue pendant le match face à
l'USM Alger, Abdelhakim
l’AC Rangers en match comptant
Serrar, a réuni jeudi l’ensemble
pour les play-off de la Ligue 1 du
des joueurs à l'issue de la
championnat local, est forfait
séance d'entraînement pour
pour le match contre l’Entente de
les exhorter à réussir leur pre-
Sétif. Le milieu de terrain a effec-
mier match de la 1re journée de
tué des examens complémen-
la phase de poules de la
taires ce jeudi matin.
Coupe de la CAF dimanche
Ahmed A.

Où voir le match
face à l’équipe tanzanienne de
Programme d’aujourd’hui
comportements des présidents ayant Youngs Africans. Auparavant,
succédé à la tête de ce club, depuis le staff technique des Rouge et
Groupe B Pour suivre la rencontre
l'été 2014, qu'ils qualifient de premiers Noir avait programmé une
TP Mazembe (RDC)-ES Sétif (ALG) TPM ESS, 6 chaînes retrans-
responsables de la crise que traverse séance de visionnage vidéo,
Groupe D mettront en direct la confronta-
l'Escadron noir. Le football à Guelma mercredi matin, avant le début
Zesco United (ZAM)-Mbabane Swallows (SWA) tion, à savoir beIN sport 1HD,
affiche ces dernières années une de l'entraînement. Les parte-
Deportivo de Agosot (ANG)-ES Sahel (TUN) Canal+ Sport 1 (Afrique),
inquiétude ostensible, notamment naires de Darfalou avaient
Groupe C ORTB (Bénin), CRTV
après l'échec lamentable et répété de visionné l'équipe des Youngs

Match perdu pour Aïn Fekroun, plus

AS Togo Port (TOG)-Horoya AC (GUI) (Cameroun), RTNC (RDC), et
redorer le blason de cette équipe Africans. Ah. A.
Mamelodi Sundowns (RSA)-WA Casablanca (MAR). RTS (Sénégal).
phare de la ville de Guelma.Tous les
indices sont dans le rouge et le sursaut
LIGUE 2 MOBILIS : AFFAIRE CRBAF-CABBA

deux matchs à huis clos…

salutaire de l'Espérance sportive de
Guelma reste un rêve, estiment les
inconditionnels des Noir et Blanc. «Les
intérêts personnels, l'esprit de clan, la
médiocrité, le manque de sérieux et de
responsabilité chez des prétendus diri-
geants ont conduit l'ES Guelma, entre
autres, à payer la note», nous fait
savoir un ancien dirigeant. «La situa-
tion dans laquelle se trouve l'un des La commission de discipline a indiqué la Ligue de football pro- due au titre des droits de télévi- projectiles dans les tribunes sans
prestigieux clubs de l'Est algérien est de la LFP réunie, mercredi à fessionnel (LFP). En effet, l'arbitre sion pour le match en question, dommages physiques et sans
le résultat du bricolage et du laisser- Alger, a décidé match perdu par du match Brahimi a dû mettre fin souligne la même source. préjudice des indemnités finan-

… Et deux matchs à huis clos

aller qui caractérisent la gestion du
football à Guelma», enchaîne une
ancienne gloire du football dans cette
cité. Au lendemain de cette saison, à
mettre aux oubliettes, et qui a été mar-
pénalité pour l'équipe du CRB Aïn
Fekroune pour en attribuer le gain
au CA Bordj Bou-Arréridj qui
marque trois points et un score de
3-0, alors que la rencontre entre
aux débats à la 77', soit juste
après le but d'Ahmed Messaâdia,
car les conditions de sécurité
n'étaient plus réunies sur le ter-
rain après plus d'une heure d'at-
pour l’ASAM
D'autre part, la commission de
discipline a infligé deux matchs à
cières qui seront demandées par
le gestionnaire du stade pour
dégradations de matériel par le
public, lors de la rencontre contre
le MC El-Eulma (1-2) comptant

L’Algérie postule pour

quée par la guerre des clans et la les deux formations de la 27e jour- tente. Outre le match perdu par huis-clos à l'AS Aïn M'lila et 200 pour la 27 e journée de Ligue 2
valse des entraîneurs, l'Espérance de née de Ligue 2 avait été arrêtée pénalité, le CRBAF écope de 000 DA d’amende pour jets de Mobilis.

accueillir la CHAN 2022

Guelma doit s’appuyer sur un groupe par l'arbitre à la 77e minute suite deux matchs à huis-clos et 200
de dirigeants compétents, connais- aux incidents survenus après le 000 DA d'amende et le club sera
seurs, comme ceux qui lui ont permis deuxième but des visiteurs (1-2), également privé de la quote-part

Les U21 en stage à Alger

de marquer l'histoire du football algé-
rien et africain après avoir damé le SÉLECTIONS NATIONALES

pion au CR Belcourt, au MC Alger, à
l'USM Annaba, à l'Entente de Sétif ...
«II faut faire appel à des dirigeants
capables de prendre au sérieux leurs
engagements à la tête de ce club his-
torique. L'intérêt de l'équipe doit être
érigé en priorité», nous déclare un
ancien supporter. L'appel est donc
lancé pour mettre fin au rafistolage,
devenu ces derniers temps monnaie
courante. Noureddine Guergour
dès aujourd’hui
La sélection nationale U21 entamera aujourd’hui, un stage d’une
semaine à Alger sous la houlette du directeur des équipes natio-
nales (DEN), Boualem Charef et des entraîneurs de la sélection
nationale U21. Au total, 26 joueurs ont été convoqués pour ce
regroupement qui prendra fin jeudi 10 mai.
Ah. A.
La Fédération algérienne de football (FAF) annonce que
l’Algérie va postuler à l’organisation du Championnat d’Afrique des
Nations (CHAN) 2022. La FAF précise qu’elle a d’ailleurs sollicité le
ministère de la Jeunesse et des sports (MJS) qui a répondu favora-
blement à la demande d’accueillir ce 2e grand événement du foot-
ball continental réservé aux joueurs locaux. Une commission ad
hoc, souligne la FAF, sera mise en place pour la constitution du
dossier de candidature avant de le transmettre à la Confédération
africaine de football (CAF).
Ah. A.
 Le Soir
d’Algérie Sports Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 17

Lyon espère une fête sans

FOOTBALL
La représentation
ONJSA : JOURNÉE D’ÉTUDE

algérienne dans les

FINALE DE L’EUROPA LEAGUE

débordements le 16 mai
instances sportives
internationales
La représentation algérienne dans les
instances sportives internationales sera le
sujet d'une conférence sous le thème
«L'Algérie et les instances sportives interna-
tionales : constat et perspectives»,
l L'Olympique lyonnais s'est
aujourd’hui à Alger, a annoncé
réjoui vendredi de la victoire de
l'Organisation nationale des journalistes
Marseille à Salzbourg et espère que
sportifs algériens (ONJSA), initiatrice de
la finale de l'Europa League entre
l'événement.
l'Olympique de Marseille et
l'Atlético Madrid, le 16 mai au
Organisée sous le haut patronage du
Groupama Stadium, sera «une
président de la République, Abdelaziz
grande fête» sans débordements.
Bouteflika, à l'occasion de la Journée
mondiale de la liberté d'expression (3
mai), la conférence sera rehaussée par la «L'Olympique lyonnais se
présence de plusieurs personnalités poli- réjouit qu'un club français se soit
tiques et sportives nationales dont les qualifié pour disputer la finale de
ministres de la Jeunesse et des Sports, l'Europa League», écrit l'OL dans
Mohamed Hattab, et de la un communiqué, tout en regret-
Communication, Djamel Kaouane. «Les tant «certains excès verbaux qui
relations sportives internationales peu- pourraient laisser craindre des
vent se définir et s'établir à partir de la débordements lors de cette fina-
double participation aux institutions spor- le». Mais le club se dit «certain
tives internationales à travers, d’une part, que les dirigeants de l'Olympique

la participation des athlètes aux diffé-
rentes compétitions et, d’autre part, par la
représentation active d’un pays aux
organes et instances de ces institutions.
Photo : DR
de Marseille mettront dès aujour-
d'hui tout en œuvre pour que
cette finale soit une grande fête
du football au Groupama

Madrid pourrait imiter Milan...

Comme elles s’inscrivent aussi dans le
champ multiforme de la coopération inter-
nationale», a indiqué l'ONJSA. Au cours
de la rencontre, une étude «Constat et
perspectives» sera présentée par le Dr
Nasreddine Guemriche dans laquelle un
état a été fait sur les relations de l'Algérie
avec les instances sportives internatio-
nales et les moyens préconisés pour une
nouvelle stratégie. «Outre les valeurs
morales que véhicule le sport en tant que
facteur de cohésion sociale, d'expression
culturelle et de rapprochement entre les
peuples, il constitue un enjeu ou un vec-
teur de l'action politique et diplomatique.
En ce sens, le sport s'est révélé comme
moyen de pression internationale, de lutte
pour la reconnaissance ou d’affirmation
de la suprématie d’un modèle de société
voire d’une idéologie», ont expliqué les
organisateurs de l'événement. Par le
passé, l'Algérie, en menant sa lutte de
Libération nationale, avait pris conscience
Stadium». La semaine dernière,
les présidents de l'OL et de l'OM,
Jean-Michel Aulas et Jacques-
Henri Eyraud, s'étaient engagés
dans une escalade verbale après
les sanctions prononcées par la
commission de discipline de la
Ligue à l'encontre du défenseur
marseillais Adil Rami et du gar-
dien lyonnais Anthony Lopes,
pour des incidents survenus lors
du match de championnat entre
les deux clubs le 18 mars.
Depuis, la tension est retombée
entre les dirigeants mais pas
dans les tribunes, certains sup-
porters marseillais promettant
d'aller «tout casser» chez Jean-
Michel Aulas, le président de
Lyon, à l'occasion de la finale.
Face à eux, le président de l'OM
semble désormais vouloir calmer
le jeu. «Je pense qu'à Lyon, il n'y
avec enthousiasme mais ce sera
une fête». L'Olympique
Lyonnais, dont le président Jean-
Michel Aulas espérait jouer la
Madrid pourrait devenir la
première ville à remporter deux
compétitions de clubs UEFA
lors de la même saison après
Milan en 1994. La ville de
Madrid est déjà la plus couron-
née de succès dans l'Histoire
des compétitions de clubs
UEFA et la capitale espagnole
pourrait réaliser un nouvel
exploit cette saison. Avec le
Real Madrid en finale de l'UEFA
Champions League et l'Atlético
Madrid en finale de l'UEFA
Europa League, une même ville
finale de la compétition à domici-
le après avoir perdu l'an dernier
en demi-finale face à l'Ajax
Amsterdam, se dit «fier» que
la même année pour la secon-
de fois seulement. Le précé-
dent remonte à 1994, lorsque
l'AC Milan gagnait l'UEFA
Champions League et
l'Internazionale Milano brandis-
sait la Coupe UEFA. A
l'époque, c'était la Coupe des
vainqueurs de coupe européen-
ne et non la Coupe UEFA qui
fournissait un participant à la
Supercoupe de l'UEFA. Il est
donc possible que les deux
clubs madrilènes nous offrent
une toute première Supercoupe
l'UEFA ait choisi le Groupama
Stadium pour organiser l'événe-
ment et souhaite «bonne chance
aux deux équipes».
Tallinn, les deux clubs ayant
déjà disputé les seules précé-
dentes finales «derbies» d'une
compétition UEFA, lors des
finales de l'UEFA Champions
League 2014 et 2016. Ces
exploits ont aidé Madrid à
devancer Milan au titre de la
ville la plus couronnée de suc-
cès en compétitions de clubs
UEFA, en termes de victoires et
de finales disputées. Le seul
record que Madrid ne peut éga-
ler, c'est l'exploit de Londres
avec quatre vainqueurs diffé-

Un succès malgré la pluie

du poids du sport comme instrument poli- pourrait remporter deux compé- de l'UEFA entre deux équipes rents et cinq finalistes parmi les
aura pas d'incidents, a dit M.
tique au service de ses relations interna- titions de clubs UEFA majeures d'une même ville le 15 août à trois compétitions majeures.
Eyraud. Nos supporters iront
tionales. Elle a constitué une référence

1re ÉDITION DE LA FÊTE DES SPORTS DE NATURE À TLEMCEN

de par le monde, notamment à travers la
glorieuse équipe de football du Front de
libération nationale (FLN), constituée de
vaillants et talentueux joueurs ayant
abandonné leur carrière sportive pour se
consacrer à la cause nationale. Créée en
l Jamais le barrage Mefrouche
à Tlemcen n’a connu une activité
1958, l’équipe de football du FLN avait le décor coutumier de ce lieu qui voi par un lancer de canne à désormais traditionnelle et qu’el-

aussi intense que durant la fête des

effectué une tournée dans 14 pays, les- doit être, à l’avenir, un espace de pêche sportive. Tout y était : le fera l’objet d’une enveloppe

sports de nature qui a débuté le 30

quels avaient alors témoigné de leur soli- loisirs pour les sports de nature défilé, fanfare, troupes folklo- financière conséquente. Sur le

avril et qui a pris fin le 3 de ce

darité et soutien à la cause algérienne comprenant les activités nau- riques, athlètes et public. Dans terrain, les escaladeurs se bat-

mois. Malgré la forte pluie, person-

dans son combat libérateur contre le joug tiques. Les autorités et invités l’eau, le zodiac de la Protection taient contre la falaise mouillée

ne n’a voulu perdre ce spectacle

colonial. A l'instar des années précé- ont bravé le froid et à leur tête le civile veillait aux activités de la par la pluie. Quant aux enfants,

qui unit le sport, le loisir, le touris-

dentes, l’ONJSA honorera plusieurs vice-président de l’APW de voile et de la glisse sur l’eau, kit- ils s’adonnaient aux jeux du
Tlemcen, Hami Bouakal, qui a, surf et parapentes. Le secrétaire «kids athlétics», créé par l’IAAF.
me et la culture.
anciens journalistes qui ont marqué de
leur empreinte la scène sportive algérien- auparavant, sérieusement boos- général de l’APC de Terny, Tellement, ils étaient pris dans le
ne et contribué de manière significative La tribune officielle installée té cet évènement. Il a officié l’ou- Lasgaâ Okacha, tout en émotion, bonheur, qu’ils refusèrent même
au développement et au progrès du sport verture en tant que représentant nous a dit : «Cette fête des d’aller déjeuner. C’est cela la

Le taekwondo à l’honneur
sur un monticule surplombant le
algérien. barrage, a complètement changé du wali en donnant le coup d’en- sports de nature va ouvrir la voie force des sports de nature. Autre
à notre commune pour un déve- fait à signaler, c’est la course
ES HUSSEIN-DEY
loppement de sports sains pour d’orientation qui a été inscrite
nos jeunes et c’est aussi un comme compétition en tant que
acquis de choix pour le touris- Coupe d’Algérie, primée par la
me.» Malheureusement, vu les Fédération de ski et sports de
conditions atmosphériques, des montagne. Deux clubs ont termi-
sports inscrits au programme né en tête, celui de Bechloul et
«Nous voulions honorer nos brillants athlètes qui qui prend de l'ampleur en Algérie. Les présents ont
n’ont pu se dérouler, comme, la l’autre de Bouira. Enfin, cette
se sont illustrés au cours des différents championnats ensuite été conviés à un dîner tandis que les athlètes
natation en eau libre, le triathlon belle fête a pris fin par la remise
d'Algérie de taekwondo», tels étaient les propos de ont reçu des cadeaux en guise de reconnaissance et
et la randonnée équestre. de médailles, de trophées et
M. Berraf Mehdi, président de l'ES Hussein-Dey au d'encouragement. H. B.
Benguedda Abdou, chef de ser- d’attestations, au centre de
cours d'une cérémonie en présence du wali délégué,
Les lauréats sont les suivants
vice des sports de la DJS, une jeunes de Lalla-Setti, lieu d’hé-
du président de l'APC, du président de la Ligue
institution qui a beaucoup donné bergement des délégations.
d'Alger de karaté et de celle du taekwondo. Elle a été Catégorie seniors et champions d'Algérie :
pour la réussite de cet évène- Bravo pour les organisateurs et
ouverte par un vibrant hommage et une minute de Zaârour Emed Abdelhamid, Medjadji Salah-Eddine,
ment avouera : «C’est mer- chapeau bas pour le wali, Ali
silence à la mémoire de Meddahi Mohamed, un pion- Hamdaoui Haïtem, Kedjounia Houari, Halima Salem
veilleux de voir une telle ambian- Benyaïche, qui, par son geste, a
nier en matière de l'introduction du karaté en Algérie. Amine, Bekouche Benziane Oussama, Zourdani
ce sportive qui sort du permis à Tlemcen de se hisser
Puis, c'était au tour du P/APC de prendre la parole Saïd.
coutumier.» Pour sa part, le DJS, au rang supérieur des sports de
pour exprimer sa satisfaction de voir sa circonscrip- Catégorie juniors et champions d'Algérie :
Bouraoui Abed, a donné des nature.
tion en première ligne dans cet art martial sud-coréen Meziane Mohamed Réda, Bellezaâr El-Hadj.
directives pour que cette fête soit M. Z.
MOTS FLÉCHÉS
Le Soir
d’Algérie Détente Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 18
Par Tayeb Bouamar

Son nom Fin de

---------------- Son métier verbe
Son prénom ----------------
Démolition
Averse
Panorama ----------------
---------------- Champ
Semblables de tir
Europe Ile Consonne
---------------- ---------------- double
Ferment Maffia ----------------
---------------- ---------------- Cobalt
----------------
Religieux Note Article
Enlevé Patriarche
---------------- ---------------- Existence Institut
Fin de série Possessif ---------------- ----------------
---------------- ---------------- Vieux do Valise
Taille Article
Poisson
Riche Finesse ----------------
---------------- ---------------- Traînée
Peinture Prétend ----------------
Saint
Infinitif
----------------
Y est né Océan
----------------
Légume
Echoue Séparer
---------------- ----------------
Membres Adepte
Située Mal de dent
---------------- ----------------
Mettra
---------------- Poète
Méprise français
Colère Liquide Deviendra
---------------- ---------------- ----------------
Chaton Cour Gère

Article Interpellé Singe

---------------- ---------------- ----------------
Oiseau Plat (ph) Demi
Agir Planète
---------------- Sélénium ----------------
Série ---------------- Roches Foot à Sétif
---------------- Vain ----------------
Expert Attacha
Vecteur
Descente Terre ----------------
---------------- ---------------- Dans
Conifère Foot à Lyon la foulée
Article Essai Métayer Attache
---------------- ---------------- ---------------- ----------------

ENUMÉRATION
Iridium Voie Trouble Subtils

Son univers

FAITES LE Tri
Ces colonnes abritent les noms Etablissez les bonnes relations
de huit chansons de Brahim Tayeb.
Une lettre ne peut être cochée qu’une seule fois. Exemple : A7
Définition du mot restant = N Noms N Vocations TRI
«Auteur de symphonies»
A MARTIN SCORÈSE 1 HUMORISTE A7
I L U B E E T H O V E N B KURT WALDHEIM 2 COMPOSITEUR
C LE ROI JONES 3 TENNISMAN
W U S K U S S A N B K N D ADONIS 4 BOXEUR

Y A S I N A R H T I H A E CHOPIN 5 ROCKER
F COLUCHE 6 DRAMATURGE
E N A D A L G BURT REYNOLDS 7 CINÉASTE

D H N E M I H MIKE JAGGER 8 SG DE L’ONU

I CARLOS MONZON 9 ACTEUR
D A E H A Y J YANNICK NOAH 10 POÈTE
SOLUTION : A7 - B8 - C6 - D10 - E2 - F1 - G9 - H5 - I4 - J3
O M N G Q I
Q L N A M A N E S I D W S OLUTIONS …S OLUTIONS …S OLUTIONS …
MOTS FLÉCHÉS -OI-EE-DORADE-AS MOTS FLÉCHÉS
O E I L N E F A M I H I GÉANTS MITES-MERITE-NI-
ARES-SALADE-CU-D -RICCIARDO-SONDA

S D H I N A N A N S I Y ROBINSONCRUSOE-I
ARAL-ALIENE-TC-N
DES-MALICE-GOBEE
ES-VANITE-MARIES
DURS-NIAISE-VETU
ASE-TV-ST-MUA-SS
CES-GITANS-CAR-V L-VERTES-TOISE-T NE-POIRE-PERLE-T
HE-TAL-IT-VO-OSE I-ALITE-JAUNE-PR
1- USSAN ENNI 4- DHI LAMANE B’KHAM AQ’D- I-TELLES-VOULUES
EVASION-HAINE-AR
ESCALE----TE-BOA
II-UNS-CERNE-D-U
2- EL MAHNA 5- SIGHED HIM DESSEIN-BOULES-T
NEUVE-PATTE-PORC
LACTE-----E-PULL
MUETTE-SALLES-MI -LES-T-----LO-AI
7- AFENNAN IR-ES-MOTEUR-TAG
ENTE-NARRE-REPIT
PIS-EUROS-FENDRE
3- ULIW YEDDO- ITHRAN IK 8- ANSIYI WIYI- -NE-GESTE-GARE-I
MERE-TOUTES-GERA OR-EPIES-TEST-S-
ONU-RS-RUS-DO-ET JE-PROSE-MATE-PO R-GRELE-TETE-G-O
QOS 6- USSAN LAN U-SUA-E-NAGE-PIN
UT-TUERIE-PEUR-I TRAIRE-ERRE-ROCS
MOT RESTANT = BEETHOVEN N-UNITES-DICTE-O ROANNE-SEL-RARE- EIN-D-PLON-CIBLE
INSENSE-VERITE-N ASSIDUITE-BAROUD REDBULL-PILOTE-R
MOTS FLÉCHÉS GÉANTS
Le Soir
d’Algérie Détente Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 19

Par Tayeb Bouamar

Stade à
Constantine
----------------
Ventre
Lisières Doubles
---------------- ----------------
Note Pronom
Arsenic Divinité (ph)
---------------- Subtil ----------------
Rongeurs ---------------- Préposition
---------------- Différente ----------------
Boyau Adverbe
Article Particule Fin de Préfixe
---------------- ---------------- soirées ----------------
Posé Harnais ----------------
---------------- ---------------- Mépris Dans la
Maux ----------------
d’oreille Pronom Religieux route
Plats Voyelle
---------------- double Richesse
Précieux ---------------- ----------------
---------------- Orient
---------------- Tromper
Equité Issue
Planète Eclats
---------------- ----------------
Eculées Possessif
Orage
Outil Sombres
----------------
---------------- ----------------
Espèce
Epaulés Demi-tour
animale
Exit Quatre à Thorium
---------------- Rome ----------------
Parti
---------------- ---------------- Dans la
Hahnium Institut goutte
Joie
Substances Calendrier ----------------
---------------- ---------------- A l’avance
Néant Nuit ----------------
Clair
Précieux Diplôme Orgueil Sodium
---------------- ---------------- ---------------- ----------------
Chiffre Légume Crasse Conviendra
Cobalt
Conspue ---------------- Arriver
---------------- Colère ----------------
Malaxés ---------------- Réalité
Volonté
Main ferme
Pronom ----------------
---------------- Couvrira
Banque ----------------
Rongeur
Lipide Métro Substance
---------------- ---------------- ----------------
Disciples Bronzé Enfantin

Reprise Titres
---------------- ----------------
Murs Violent
Signé
---------------- Ustensiles
Glissa ----------------
---------------- Gère la FAF
Détresse
Voyelle Tellure
double Tamis Expert
---------------- ----------------
Fin de série ---------------- ----------------
---------------- Gloire de
Gère Coloré
Préposition Citroën
Terres
---------------- Ville d’Italie
Poisson ----------------
---------------- Afin de
Bronzées
Bovidés Polonium
Article ---------------- ----------------
---------------- Germanium Consonne
---------------- double
Reprocher ----------------
Dormeurs Cube
Fin de série Club
Ruminant Cri de froid Hideuse
---------------- allemand
---------------- ---------------- ----------------
Voyelle ----------------
Discutées Praséodyme Génies
double Méticuleux
Averses Offre
---------------- Equipée ----------------
Curieux Drame

Pouce Nickel
---------------- ----------------
Chefs Dosé
Ville de
Baryum Mi-calmée France
---------------- ---------------- ----------------
Fonça Danse Impliqué
Bandes
Cheminées ---------------- Cadeau
---------------- Animaux ----------------
Cour ---------------- Molybdène
Volé
Périmètre Invités
---------------- ----------------
Evoqua Trêve

Elimina Forte Crasseux

---------------- ---------------- ----------------
Rongeur Deviendra Pronom

Europe Cabas Sélénium

---------------- ---------------- ----------------
Radon Liquide Note

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---------------- ---------------- ----------------
Louper Note Givré
Ville des
USA
----------------
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Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE

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03 mois de stage pratique assuré. Niveau d’accès 3e AS et plus. — Intendant (gestionnaire de base de vie), durée de la formation 06 mois dont 03 mois de stage pratique assuré.
Niveau d’accès bac+3 et plus. — Ces formations sont assurées par des spécialistes de haut niveau. Le stage pratique est garanti dans des hôtels de chaînes internationales et dans des
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l’université Hasnaoua (I), Tizi-Ouzou — Tél.: 026 11 16 16 - Mob.: 0550 16 83 74 - 0661 29 29 30 F107126/B13

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Le Soir
d’Algérie

Le

Rétention d’eau
Vend. 4 - Sam. 5 mai 2018 - PAGE 23

BIEN-ÊTRE
Page animée par Hayet Ben

TRU CS ET Beignets de fenouil

ASTUCES 4 beaux bulbes de fenouil, citron, 1 œuf entier,
farine, lait, sel

Blancs d’œufs en neige

très volumineux

Avec 1 blanc d'œuf, on
peut faire un plus grand
volume de blanc en
neige... Comment ?
En le sortant longtemps
à l'avance, en le battant
toujours dans le même
sens et en rajoutant de
l'eau à la petite cuillère.
Café aromatisé
au chocolat
Pieds gonflés, jambes
lourdes et œdèmes en
tous genres sont votre
lot quotidien ? Bien que
la rétention d'eau soit
très banale, surtout chez
les femmes (cycle
hormonal oblige), cette
impression d'être
«bouffie» n'est jamais
très agréable.
Pour y remédier :
aussi les aliments qui
contiennent naturellement
beaucoup de sel comme
les fromages, les pâtés du
commerce, ainsi que
certaines eaux gazeuses.
*Favorisez votre circulation
sanguine : portez des
vêtements amples qui ne
vous serrent ni à la taille ni
aux chevilles, évitez les
endroits surchauffés, en
particulier ceux munis d'un
Photos : DR
(d'appartement, ça marche
aussi), nagez… En bref,
faites du sport ! Si ces
conseils ne suffisent pas,
consultez votre médecin
traitant qui déterminera si
un traitement par
veinotonique ou par
diurétique est nécessaire.
Selon la cause de la
rétention d'eau, il peut
aussi vous conseiller des
drainages lymphatiques
Nettoyez 4 beaux bulbes de fenouil et coupez-les
verticalement en tranches de 1/2 cm d'épaisseur, en
les plongeant au fur et à mesure dans de l'eau froide
citronnée. Préparez une pâte à frire avec 1 œuf
entier et de la farine, mouillez de lait en quantité
suffisante pour avoir une pâte nappante, salez.
Laissez reposer la pâte durant au moins 30 min.
Égouttez et essuyez soigneusement les tranches de
fenouil, plongez-les dans la pâte et faites-les bien
dorer à grande friture.

SPORT
*Répartissez votre chauffage au sol (la manuels.
consommation d'eau dans chaleur dilate les

Avant un effort, pensez

la journée : si vous buvez vaisseaux sanguins, ce qui
par petites quantités et ne favorise pas une bonne
régulièrement, vous circulation sanguine) et

aux sucres lents

Dans le filtre à café,
avant de mettre le café,
éliminerez plus
facilement !
*Limitez votre
consommation de sel en
goûtant vos aliments avant
de les resaler. Pour en
relever le goût, utilisez
plus d'épices. Limitez
surélevez vos jambes
lorsque vous dormez ou
regardez la télévision pour
favoriser la circulation
sanguine.
*Favorisez votre circulation Avant et après le sport, les
lymphatique : faites de la sucres lents (pâtes, riz,
marche à pied ou du vélo légumineuses...) sont les

Gâteau à l'ananas
mettez 1 ou 2 carrés de meilleurs alliés des muscles. Ils
chocolat noir. Petit goût remplissent les stocks d'énergie
qui change tout... dans les cellules et le foie, et

Brownies trop secs

assurent une récupération
accélérée. Les courbatures
4 œufs, 150 g de sucre, 1 yaourt nature ou
seront moins longues.

yeux
aromatisé, 1 pot d'huile, 2 pots et demi de farine,
1 paquet de levure chimique, 1 boîte d'ananas en

Beauté : contour des

rondelles, 2 c. à s. de sucre en poudre + un peu
d'eau

Utilisez un plat en verre,

qui conserve mieux la
condensation pendant la
cuisson... Le brownie
sera ainsi moins sec.

Crème anglaise
Ajoutez une cuillère à
café de maïzena au
début de la préparation,
cela évitera qu'elle
tourne. Préparez un caramel : Dans une casserole, mettre

Caramel qui reste liquide

2 c. à s. de sucre que vous mouillez avec 3 ou 4 c. à

Poches sous les yeux : le Pour éclaircir une peau Le masque anti-yeux
s. d'eau. Mettre sur feu moyen jusqu'à ce que la

masque à la pomme de terne et fatiguée gonflés

préparation prenne une jolie couleur dorée. Verser

Pour que votre caramel
reste liquide, ajoutez 2 à
3 gouttes de vinaigre.
terre.
alors dans un moule rond que vous aurez tapissé de
papier sulfurisé. Déposer dessus les rondelles Faites-vous un masque Mélangez trois
d'ananas. Préchauffer votre four th.180°. Dans un Epluchez une pomme de au miel. Remplissez une cuillérées à café d’eau
saladier, battre les œufs avec le sucre au batteur terre crue puis râpez-la tasse avec 3 cuillérées à d’hamamélis avec deux
jusqu'à ce qu'il blanchisse. Ajouter l'huile, la farine, le en fins morceaux. Mettez soupe de miel pur et cuillérées à café d’argile
yaourt et la levure tout en continuant à battre la
l'ensemble dans une gaze ajoutez 1 cuillérée à blanche.
préparation. Verser ce mélange sur les rondelles
en bas de votre soupe de lait. Formez une pâte
d'ananas et enfourner 30 min à 180°C. Bien sûr, le
réfrigérateur. Attendez Mélangez bien pour homogène, puis à l’aide
temps de cuisson varie d'un four à l'autre, donc à
bien que la gaze soit obtenir une pâte d’un fin pinceau
surveiller. Votre gâteau va légèrement gonfler et se
fraîche et posez-la sur les homogène puis appliquez-la sur le
dorer sur la surface. Lorsque vous plantez un
paupières pendant 10 appliquez sur l’ensemble contour des yeux.
couteau, il devra ressortir sec. Arroser votre gâteau
minutes. du visage pendant 10 Laissez 1 centimètre
chaud avec le sirop d'ananas.
Effet immédiat. minutes. juste à la racine des cils.
 Presse : In memoriam de Hamid Bouacida,
LETTRE DE PROVINCE

PANORAMA
Célébrer la journée internationale
de la Presse en ne la consacrant
qu’au rite des hommages a été, nous
semble-t-il, une louable initiative à
mettre sur le compte de certains
confrères décidés à témoigner de
leur tristesse et surtout de leur admi-
ration à un confrère qui s’en est allé,
il y a peu. A la différence des céré-
monies de souvenir, qui ne sont
d’ailleurs que des évocations ponc-
tuelles pour exorciser l’oubli, celle
qui s’est tenue dans les locaux d’El
Watan s’est révélée riche en
échanges entre les membres de la
corporation et les amis du défunt.
Même si, à certains moments, les
discussions achopperont sur l’éter-
nelle question de la liberté d’expres-
sion, le débat revenait aussi vite sur
le sujet central. Celui qui consistait
pour chacun à évoquer le défunt.
C’est ainsi que, durant 3 heures
d’horloge, les avis et les souvenirs
se succédèrent sans le moindre
souci d’un quelconque ordre du jour,
si ce n’est celui de parler de ce
«Hamid Bouacida» n’ayant laissé
indifférent aucun des présents.
Devisant en toute liberté, l’assistan-
ce parviendra tout de même à por-
traiturer l’ami disparu en se référant,
pour certains, à ses postures dans la
vie, quand d’autres exhumèrent de
mémoire quelques florilèges de ses
écrits.
En définitive, c’était à partir de ce
melting-pot oral qu’allaient se redes-
siner les contours de ce… conteur
éblouissant. Un authentique orfèvre
de la narration que le jury du prix
Mohamed Dib allait consacrer en
2006. Seulement, bien avant que ne
lui fut accordée cette reconnaissan-
ce d’homme de lettres, Bouacida
avait déjà investi d’autres territoires
écrivain et journaliste
lui semblait n’être qu’un ennuyeux
ersatz à la vocation d’écrivain, on le
vit, très tôt, glisser vers un genre de
journalisme singulier dont se méfie
surtout la bien-pensance : celui de la
satire. Et c’est parce qu’il détestait
par-dessus tout le «toc» et le faux –
semblant qu’il a fini par s’investir
dans la causticité de la dérision afin
de décrire le malaise qui ronge le
pays. Amoureux des mots et de la
langue en général, il s’était toujours
accordé du plaisir à multiplier les
calembours. Or, c’est de cette solide
proximité entre la connaissance
exacte du sens des mots et l’acuité
de ses propres observations que
naquirent sous sa plume de portraits
merveilleusement suggestifs. Ceux
qu’il caricaturera dans les années
1990 et qu’il publiera dans cette
irremplaçable «feuille» satirique
s’appelant El Gantra. Mais qui se
souvient encore de ce périodique
plein de mordant dont il fut le maître
d’œuvre ? Peu de lecteurs, assuré-
ment. Souvenons-nous que c’était la
décapante tonalité des écrits publiés
par ce bi-hebdo qui lui valu rapide-
ment un succès d’estime. C'est-à-
dire le respect et l’adhésion d’un lec-
torat peu nombreux pour permettre à
la «feuille» de survivre. En dépit de
ses difficultés matérielles, il devien-
dra tout de même la référence pour
tous ceux qui cultivaient encore le
goût pour le texte au vitriol et la déri-
sion assassine. Une nostalgie
presque littéraire qui s’effacera avec
le temps après sa disparition. Or, le
talentueux amuseur qu’il se conten-
tait d’être ne se doutait pas que ses
calembours datant de cette époque
allaient devenir des quasi-prophé-
ties à présent. Car un quart de siècle
après la mort de son journal,
Ayant fait de son journal une sorte
de laboratoire pour une nouvelle
écriture affranchie à la fois du rigo-
risme de la syntaxe et de la rigidité
dont l’usage des vocables, il s’était
même permis, en ce temps-là, de
jongler avec la sonorité des mots
jusqu’à s’autoriser à réduire le terme
«écrire» afin de ne garder que les
deux dernières syllabes que sont «ri-
re». Même si ce recours à la «contor-
sion» des mots n’était pas du goût
de tout le monde, cependant elle
signalait chez Bouacida un désir de
s’éloigner des formes verbales clas-
siques pour doter la satire d’un ver-
lan qui lui appartiendrait. Vaste pro-
jet qu’il ne put mener à son terme.
Mieux encore, il fut, à une certaine
période, l’auteur d’un curieux «mani-
feste» de l’écriture par lequel il
revendiquait la liberté de mettre en
symbiose tous les genres afférents à
la satire. A savoir l’humour et sa
langue approximative, les calem-
bours, et ses détournements dou-
teux ainsi que la polémique et le trait
féroce sans oublier les loufoqueries
avec leurs «diagonales du fou».
Parce qu’écrire serait d’abord l’at-
tribut du scribe, Bouacida se voulait,
pour cette raison, le notaire de sa
ville et jamais son procureur. En
somme, son témoin attitré, surtout
quand elle va mal. Revenu des trom-
peries politiques et vacciné contre
les choléras idéologiques dès les
années prodigieuses d’El Gantra, cet
auteur-là était déjà un électron libre
exerçant dans une presse bridée de
toutes parts par les présupposés
des doctrinaires. En somme, il ne
pouvait être qu’une plume perdue
pour les embrigadements mais heu-
reusement récupérée par l’hygiène
intellectuelle que représente la déri-
Par Boubakeur Hamidechi
boubakeur.hamidechi@Yahoo.fr
dans la littérature des journaux. Car,
disait-il, de nos jours, l’humour ne
devrait pas être l’apanage des
esprits supérieurs mais doit être la
thérapie appliquée à toute la société.
Pour sa défense, il ajoutera une
magistrale plaidoirie évoquant la ter-
rible topographie de sa cité «(…)
Parce que, écrivait-il, les boulevards
de ma ville sont devenus de longs
corridors que traversent ces pas-
sants pareils aux figurants de
quelque sombre mélodrame. Avenue
de la tristesse. Rue du stress. Place
de l’inquiétude. Passage à vide.
Impasse de l’impasse… Parce que
(également) devant les étales des
commerçants déambulent tous les
jours ces mines déconfites qui font
leur marché de la mort. Epicerie-
guillotine. Boucherie abattoir. Quatre
saisons en enfer.»
Telle était la marque de fabrique
de ce prosateur à l’humilité légendai-
re et sachant, par avance, qu’il ne
combattait pas à armes égales.
B. H.

Sauvons les 9 000 !

de l’écriture. Celle du labeur journa-
listique susceptible de lui offrir
quelques revenus pour survivre.
Bien qu’il ne fît jamais cas de ce qui
Bouacida ne pouvait pas se douter
qu’il avait été subtilement plus clair-
voyant que tous les faux diagnostics
des maîtres ès optimismes.
sion. Celle dont il en fera son credo
au prétexte que l’on ne devrait pas
ajouter au marasme et au décervela-
ge ambiant une louche de solennité
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POUSSE AVEC EUX !

Tu veux un résumé de la situation actuelle de la
Par Hakim Laâlam Dézédie ? Il y a 40 ans, le journal valait près du
double du prix de la…
… sardine qu’il enveloppait ! Aujourd’hui…
Une pensée émue ce matin pour 9 000
Dézédiennes et Dézédiens. Oui ! Une pensée émue
et surtout solidaire. Ils seront donc 9 000 cette
année. C’est leur employeur, le ministère du
Commerce, qui l’annonce. 9 000 contrôleurs char-
gés de surveiller la conformité des activités com-
merciales durant le mois de Ramadhan. Mon Dieu,
comment a-t-on pu ? Oui ! Comment a-t-on pu, cette
année encore, désigner ce peloton à l’exécution, et
surtout porter le nombre des condamnés à 9 000 ?
Qui, au niveau du ministère, a pris cette très lourde
responsabilité de constituer cette «Brigade des
Désespérés» qui va devoir aller au sacrifice ? A-t-on
songé un seul instant que ces 9 000 concitoyens
ont une famille ? Il sera trop facile, vachement com-
mode et surtout démagogique de venir ensuite,
bien après, pondre un communiqué de compassion
envers eux, de rendre visite aux leurs, de leur
remettre des diplômes et des gratifications à titre
posthume. Taratata ! C’est maintenant et tout de
suite qu’il faut agir. C’est aujourd’hui et pas demain
qu’il faut faire montre de bonté, de générosité et
d’humanité envers cette liste des 9 000 ! Eux aussi
ont le droit de passer un Ramadhan tranquille.
C’est-à-dire, grosso modo, l’un dans l’autre,
vivants ! C’est d’autant plus urgent de corriger cette
situation dramatique que risquent de vivre 9 000
d’entre nos citoyens de la Principauté que ce
Ramadhan, comme les autres Ramadhans, depuis
que Ramadhan existe en Dézédie indépendante, les
mêmes pratiques commerciales «déloyales» se
reproduiront. On achètera encore et encore des
«zalabia», des «kelbellouz» et des «cherbat» chez le
vulcanisateur-pâtissier ! Même aux abords du Club-
des-Pins qui verront de belles limousines noires y
marquer une pause-emplettes-gourmandes avant
de s’engouffrer dans le Bunker, la Cité Interdite ! Je
fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar conti-
nue.
H. L.