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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
PLAN :
Chapitre introductif
PARTIE 1 : Le rôle du juge administratif dans le sauvegarde de
l’environnement.
Chapitre introductif :
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
C'est dire qu'aucune opération mettant en jeux les intérêts du commerce avec le
Maroc ne peut désormais être envisagée sans prise en compte réelle et sérieuse du
droit marocain de l'environnement.
Les textes internes du droit marocain de l'environnement auxquels un opérateur
économique devra se référer pourront émaner autant des lois
PREMIERE PARTIE :
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
naturels et culturels dans lesquels les êtres vivants et non vivants évoluent. Le sens
commun donné à ce mot est né dans la seconde moitié du XXème siècle, en relation
avec les préoccupations écologistes : l’environnement est devenu un espace naturel
menacé par les activités humaines de surproduction 1. Dans le dictionnaire
encyclopédique Axis: l’environnement est défini comme étant le milieu dans lequel
l’homme évolue, l’environnement concerne d’une part des phénomènes naturels, dont
l’homme n’a parfois pas conscience, et d’autre part les conditions de vie, c'est-à-dire la
façon dont l’homme s’arrange avec le milieu naturel. La notion d’environnement est
récente : elle apparaît dans certains pays au moment où la nature est non seulement
presque complètement «apprivoisée», mais aussi mise en danger, et même détruite.
La destruction menace des espèces tant végétales qu’animales, y compris les
hommes(2).
Dans ce sens, il faut signaler qu’il existe des notions collatérales du mot ou du terme
environnement, nous pouvons citer l’écologie et ses notions, puis la nature et le milieu
naturel et le paysage 3.
De ce qui précède, nous déduisons que nous sommes confrontés à un objet
extrêmement vaste et dont les composantes ne sont souvent pas bien définies et par
conséquent le champ d’application du droit dit de l’environnement, apparaît tout aussi
étendu et incertain, ce qui affaibli par voie de conséquence le droit pénal de
l’environnement.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Que le Coran soit un texte d’essence principalement religieuse n’empêche pas qu’il
contienne de nombreux versets de portée plus terrestre dont certains, rapprochés et
confrontés, donnent de l’univers une idée d’ensemble relativement précise.
L’organisation cosmique qui transparait ainsi à partir du Livre semble régie par une
série de « lois divines », dont la combinaison évoque cohésion, équilibre, ordre,
intégration. La lecture attentive du Coran offre au lecteur l’image d’un environnement
structurellement équilibré et hiérarchiquement ordonné 1. Plusieurs versets coraniques
portent témoignage et certains l’expriment en termes généraux par le mot « proportion
» : « Nous avons étendu la terre, et nous y avons lancé des montagnes, et nous y avons
fait éclore toute choses en proportion » (15/19) « Nous avons créé toutes choses
d’après une certaine proportion » (24/49)2.
Dans ce sens, nous pouvons parler d’une hiérarchie entre les éléments de
l’environnement .Trois échelons peuvent y être distingués, par ordre d’importance
décroissante : les humains, les animaux et la nature. Dieu, en faisant de l’humain son
représentant sur terre, ce dernier est considéré comme le cœur et le sens du cosmos3.
Ce verset coranique en rappelle ceci : « Nous honorâmes les enfants d’Adam…et nous
leur accordâmes une grande supériorité sur un grand nombre d’êtres que nous avons
créés » (17/72). Le Prophète Mohamed de son côté, considérait que « la pureté est la
moitié de la foi »4. Aussi le prophète enseigne au sujet de la fourmi : une fourmi ayant
piqué un prophète, il ordonna de brûler le village des fourmis, alors Dieu lui révéla : «
Une fourmi t’a piqué et tu as brûlé une communauté parmi celles qui louent Dieu »61.
Néanmoins, s’il s’avère qu’un animal est nuisible ou qu’il cause des dégâts, les
mesures de défense à prendre contre lui doivent être raisonnables, et ne pas aller
jusqu’à sa destruction totale : le mal infligé doit être à la mesure du préjudice encouru,
conformément au principe de proportionnalité contenu dans ce célèbre hadith : « Ni
tort à quiconque n’en a point causé, ni riposte disproportionnée au tort » (la darara wa
la dirar) (6).
1- El Hadi Makdad, Droit de l’Environnement en arabe, Edition Najah Jadida, Casablanca 2012 p69-70
2- Le Coran est cité dans la traduction de Kasimiski, préfacée par M.Akroun, Garnier-Flammarion, 1970, Mohamed Ali
Mekouar, études en droit de l’environnement, op cit.p35.
3- J.Berque et J.-P.Charnay.Normes et valeurs de l’Islam contemporain, Payot, 1966, p57.
4- An Nawawi .Quarante hadiths, Tunis, Sud éditions, 1980, p.74.
5- El Bokhari, L’authentique tradition musulmane. Choix de hadiths .Paris, Fasquelle, 1980(traduction de Georges-
Henri.Bousquet), p.149
6- An Nawawi op.cit. p106, voir aussi, Nasser Farid Wasel, Al Fatawa en arabe, Revue Aliqtisad Alislami, Edition Banque
Islamique de Dubaï, Emirat Arabes Unis n°386, 2012, p50.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
1- Article publié dans la Revue Marocaine d’Administration Locale et de Développement, n° 60, janvier-février 2005, page :
33.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
1- En liaison avec l’Association des Conseils d'État et des Cours administratives suprêmes de l'Union européenne, le Forum
des juges de l’Union Européenne pour l’environnement, la Fédération européenne des juges administratifs, et la Société
française pour le droit de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
1- Rapport de la commission interministérielle pour la lutte contre les infractions en matière d'environnement, décembre
1979, cité par M, Delmas- Marty dans sa préface de l'ouvrage de J.H. Robert et M. Remond - Gouilloud, Droit pénal de
l'environnement, éd. Masson, 1983, p.24.
2- Cass.crim, 17 octobre 1967, Bull. crim. 1967, n°250 ; Cass.crim, 10 février 1976, Bull crim 1976, n°52 ; Cass. crim 28
janvier 1992, Bull. crim, 1992, n°36 ; Cass.crim, 12 mai 1998, Bull. crim, 1998, n°160. www.legifrance.gouv.fr consulté le
25/01/2013 à 23h40mn.
3- J.H. Robert et C. Hernandez-Zakine, contentieux répressifs, juris -classeur, Environnement, fascicule 1020, 1998, n°266.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Néanmoins, à l'image des chefs d'entreprise, les maires peuvent s'exonérer de leur
responsabilité en prouvant la délégation de pouvoirs qu'ils ont consentie à leur préposé
pourvu de l'autorité, la compétence et des moyens nécessaires.
1- Article 121-2 du Code pénal français. Aux termes de l'alinéa 1 de ce dernier : « Les personnes morales, à l'exclusion de
l'Etal, sont responsables pénalement, selon les distinctions des articles 121-4 à 121-7 et dans les cas prévus par la loi ou
le règlement, des infractions commises, pour leur compte, pour leurs organes ou représentants. Code pénal français op,
cit.p144-185
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Si les peines encourues pour les atteintes à l'environnement peuvent, parfois, présenter
un véritable effet dissuasif, le manque de réflexion du législateur français dans la
fixation de certaines peines est aussi à relever. En effet, la sévérité de la sanction
pénale peut s'opposer, dans certains cas, à sa faiblesse dans d'autres : c’est le signe
d'une répression hésitante des atteintes à l'environnement. A titre d'exemple, si le
transport d'une buse ou d'un hérisson trouvés morts, ou encore la simple cueillette
d'une fleur appartenant à une espèce protégée, fait encourir à l'auteur des faits 6 mois
d'emprisonnement et 9 000 euros d'amende 1, l'exploitant d'une centrale nucléaire de
base qui commet une infraction de pollution radioactive n'encourt qu'une
contravention de cinquième classe . l'obstacle au contrôle et à l'accomplissement des
fonctions des agents habilités à rechercher et à constater les infractions est sanctionnée
de peines maximales variant entre 7500 et 75000 euros d'amende et de un mois à deux
ans d'emprisonnement selon que l'on applique l'article L.541-46 du Code de
l'environnement français, issu de la loi du 15 juillet 1975 relative à l'élimination des
déchets et la récupération des matériaux, l'article L.514-12 du Code de
l'environnement français, émanant de la loi du 19 juillet 1976 sur les installations
classées ou encore l'article L. 216-120 du Code de l'environnement français, provenant
de la loi du 3 janvier 1992 sur l'eau. De même, le non-respect de l'obtention d'une
autorisation exigée par la loi entraîne des peines différentes selon le texte invoqué
emprisonnement de deux ans et amende de 75000 euros pour l'article L.541-46 du
Code de l'environnement français, emprisonnement d’un an et amende de 75000 euros
pour l'article L.514-9 du même Code, ou encore un emprisonnement de deux ans et
une amende de 18000 euros pour l'article L.216-8 du Code de l'environnement
français.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
il est à noter que les tribunaux hésitent à prononcer une privation de liberté à l'encontre
des délinquants écologiques, souvent délinquants en col blanc, qui ne sont pas
foncièrement malhonnêtes ou dangereux. Le recours au sursis est presque
systématique, ce qui ôte tout effet dissuasif à la sanction pénale 1.Pour expliquer leur
indulgence, les magistrats font état de nombreuses raisons qui, à l'analyse, ne justifient
pas réellement une telle exclusion des peines d'emprisonnement. De plus, la privation
de liberté, tel l'emprisonnement, est souvent inadaptée au délinquant écologique. En
effet, il ne faut pas perdre de vue qu'en cas d'emprisonnement d'un chef d'entreprise,
cela implique qu'il ne pourra plus diriger son exploitation, ce qui risque de
compromettre l'avenir de l'entreprise et des personnes qui dépendent 2, c'est-à-dire les
salariés et les créanciers de cette dernière.
II faut constater qu'en droit pénal de l'environnement français, les amendes prononcées
demeurent souvent dérisoires. Elles sont, par conséquent, peu dissuasives. Ainsi, alors
qu'en vertu de l'article L. 415- 3 du Code de l'environnement français, les peines
encourues pour la destruction d'un animal protégé peuvent atteindre six mois
d'emprisonnement et 9000 euros d'amende, les amendes effectivement prononcées par
les magistrats en cette matière n'excèdent que rarement 450 euros 3.
En fait, ce n'est que dans des affaires médiatisées, souvent spectaculaires, que la
répression peut devenir très rigoureuse, les magistrats voulant souvent faire un
exemple et décidant de frapper fort. Ainsi, dans une affaire visant des fûts de Seveso,
leur détenteur fut condamné à 18 mois d'emprisonnement dont 17 avec sursis et
100000 francs d'amende.
De plus, emporté par son élan, le tribunal inventa même, pour l'occasion, un délit qui
n'existe pas : l'obstacle aux fonctions d'inspecteurs.
Une telle inefficacité du droit pénal de l'environnement découlant de la faiblesse des
sanctions prononcées est bien évidemment largement critiquable. En effet, le prononcé
de pénalités symboliques revient à octroyer au délinquant écologique un « permis de
polluer ».
1- D. Roets, les sanctions pénales du droit de l'environnement sont-elles utiles? Revue de droit rural, 1992, n°205, p.325.
2- M. Danti- Juan, Revue de droit rural, 1990, p.304.
3- M. J. Littmann- Martin, Loi du 10 juillet 1976 et protection pénale, in 20 ans de protection de la nature. Hommage en
l'honneur du professeur Michel Despax, Colloque de SFDE, 28-29 novembre 1996, Faculté de Droit et des Sciences
Economiques de Limoges, éd. PULIM, Limoges, 1997, p.164.J.O.R.F du 13 juillet 1976 p.4203 www.legifrance .gouv.fr
consulté le 30/01/2013
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Lorsque des atteintes sont portées au domaine public, le juge administratif exerce
une compétence répressive au moyen des contraventions de grande voirie. Il peut
résulter des dommages à l’environnement du fait d’une atteinte au domaine public
maritime ou du fait de la pollution d’un fleuve appartenant au domaine public.
Ce chapitre sera réservé à l’étude des compétences du juge administratif dans la
préservation de l’environnement. en effet on va traiter dans une première section
intervention de juge administratif dans la protection de l’environnement et dans une
deuxième section les limites des compétences du juge administratif dans la
préservation de l’environnement.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
1- Environnement et développement, La Documentation française, Problèmes politiques et sociaux, n°363, 25 mai 1979.
2- Notre avenir à tous, Commission mondiale sur l’environnement et le développement, éd. Du Fleuve,
Montréal, 1988 ; sur le rapport des experts en droit de l’environnement, voir Environmental protection
and sustainable développement (Munro and Lammers), Graham and Trotman, Londres 1987.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Le principe de prévention
Le développement d’une approche préventive des problèmes
Environnementaux s’avère complémentaire du dispositif curatif : si le principe
pollueur-payeur s’efforce seulement de remédier à des nuisances déjà réalisées le
principe de prévention anticipe l’occurrence d’une atteinte à
L’environnement et implique l’établissement de mesures propres à en empêcher la
survenance.
La logique préventive suppose donc la connaissance du risque menaçant
Tel ou tel élément de l’environnement, ce risque pouvant être qualifié de
Certain, contrairement à celui appréhendé dans le cadre du principe de
Précaution. La relation de cause à effet étant établie entre une activité ou une
Substance, et la production d’un dommage écologique, le modèle préventif vise
à maîtriser l’enchaînement des faits pour rendre la réalisation de l’atteinte
Accidentelle plutôt qu’inéluctable. Cette approche peut se prévaloir de l’adage
« Mieux vaut prévenir que guérir » : il est en effet incontestable, du point de
Vue écologique autant qu’économique, que la réparation des pollutions et
Nuisances est à la fois plus coûteuse et plus aléatoire que la prévention de leur
Production, ou la mise en œuvre de moyens destinés à enrayer leur extension.
Le raisonnement revêt une force supplémentaire dans l’optique de dommages
Irréversibles, caractère qui s’attache bien souvent aux atteintes à
L’environnement. Le possible d’une indemnisation paraît en effet bien dérisoire
Au regard de l’extinction définitive d’espèces, de la contamination des sols pour
Des millénaires ou de l’assèchement total dès mes intérieures 1…
1- A. Kiss et J.-P. Beurier, Droit international de l’environnement, Paris Pedone, 2004, p.120
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Le principe de précaution.
1. Gerardo Ruiz Rico Ruiz, cité par Abdelkabir Yahya, op, le cadre constitutionnel de l’environnement dans le droit
marocain et le droit comparé, op, cit, p121
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
PARTIE 2 :
Le rôle de juge pénal dans la préservation de l’environnement
Dans le cadre d’un programme décerna (2005-2014) compose de projet territorialises
avec un budget global de 8 milliards de dirhams a été élaboré selon une approche
participative et ascendante qui s’appuie sur une gestion partenariale de l’espace. ce
programme est décline en programmes triennaux glissants pour un budget moyen
annuels de 800 millions de dirhams. La mise en œuvre est assurée de manière
déconcentrée par les directions régionales et les services provinciaux de HCEFLCD a
travers de contrats programmes annuels régionalisées sur la base d’une nouvelle
gouvernance reposant sur quatre cultures : le projet ; la responsabilité ; la
contractualisation et le résultat 1.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Intitulé << projet de loi sur la protection et la mise en valeur de l’environnement >>
compte 94 articles repartie sur 20 chapitres 3.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
La foret peut être définit << comme un ensemble complexe hétérogène d’arbres
et de broussailles >> la foret marocaine abrite une gamme relativement
diversifiée d’essences forestières ; à savoir : chêne-liège ; chêne-vert ; chêne-zen ;
chêne-afars ; chêne-tauzin ; arganier ;acacia ; saharien ; cèdre de l’Atlas ; pin
d’Alep ; pin maritime ; thuya ; sapin pinsapo ; cyprès ; genévrier ; Tizra ;
eucalyptus ; alfa ; etc... Nous distinguons huit régions géographiquement
individualisées ; en fonction de l’importance et de la composition des
peuplements. La foret marocaine n’est apparemment épargnée par aucune des
agressions devenues le lot commun de biens de foret de tiers- monde :
défrichements abusifs ; incendies ; érosion ; surpâturage ; extension des vides
laboures ; urbanisation rampante ; maladies ; aléas climatiques ; gestion
défectueuses etc. ….. ; sont autant de périls graves qui menace a terme de
dégrader le capital forestière 1.
Les différentes matières telle que les forets ; les eaux continentales ; la chasse ; les
aires protégées ; la conservation des sols et la participation des populations ; ont fait
l’objet de lois séparées ; dont les principales sont la dahir de 1917 sur la conservation
de l’exploitation des forets ; le dahir de 1923 sur la chasse ; le dahir de 1934 sur la
création des parcs nationaux ; le dahir de 1969 sur la défense et la restauration des
sols ; le dahir de 1976 sur la participation des populations à l’économie forestière . La
législation forestière marocaine a été actualisée et complétée en fonction des
exigences du contexte économique social ; et politique. La législation forestière
marocaine apparait à première vue comme particulièrement répressive.
1- Mohamed Ali Mekouar, études en droit de l’environnement, édition okad 1980. p69.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Les sources du droit pénal forestier sont dispersées à travers toute la législation
forestière ; ainsi que d’autres textes comme le code pénal et le code de procédure
pénale ; c’est néanmoins dans le code forestier (l’article 31 jusqu'à 84) que se
trouvent les dispositions les plus importantes 1.En effet ; vu l’importance des
délits forestiers surtout sur le plan jurisprudentiel ; nous allons aborder les
éléments de ce type de délinquance environnementale dans le cadre du dahir de
1917 mais aussi dans les dispositions du droit pénal marocain.
Soit à des récoltes sur pied ; a des pailles ou des récoltes en tas ou en meules :
Il faut signaler que les dispositions de cet article posent une problématique de
priorité d’application ; en le combinant avec article 56 du dahir de 1917 sur les
eaux et forêts. Faut-il appliquer le texte spécial ou le texte général du droit
pénal ?
1- Le texte intégral du Dahir du 10 octobre 1917 sur la conservation et l’exploitation des forets
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Cette sanction ; cependant ; n’être pas parmi les sanctions du code pénal
lesquelles sont infligées en cas d’espèce. Ce qui fait montre ; bien entendu ; de la
spécificité du crime environnemental. aussi l’article 582 du code pénal énonce : <<
quiconque en mettant ou en faisant mettre le feu a l’un des biens énumérés à
l’article précédent ( c’est-à- dire l’article 581 du code pénal marocain ) et lui
appartenant ; cause volontairement un préjudice quelconque à autrui ; est puni
de la réclusion de cinq à dix ans >> la même peine est encourue par celui qui met
le feu sur l’ordre du propriétaire .et selon l’article 584 du code pénal marocain :
<< …. Si l’incendie volontairement provoque a entrainé la mort d’une ou plusieurs
personnes ; le coupable de l’incendie est puni de mort.si l’incendie a occasionne
des blessures ou des infirmités permanentes ; la peine est celle de la réclusion
perpétuelle >>2. À signaler que le dahir du 10/10/1917 ne dispose pas de textes
relatifs à ce genre de crimes.
Quant aux délits forestiers ; ils sont régis par les articles 597 et 599 du code pénal
marocain.
<< Quiconque ; hors les cas prévus au dahir formant code forestier ; dévaste des
récoltes sur pied ou des plants venus naturellement ou par le travail de l’homme ;
et puni de l’emprisonnement de deux a cinq ans et d’une amende de 200 a 250
dirhams >> 1.
1- Abou Mouslim Hattab ,nature foncière et les règles de sa protection dans la législation pénale,imprémerie najjah Jadida
Casablanca ,première édition,2004,p87,en arabe.
2- le code pénal marocain ; l’article 584
3- le code pénal marocain ; l’artic
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
<< Quiconque ; hors les cas prévus au dahir formant code forestier ; abat un ou
plusieurs arbres qu’il savait appartenir à autrui ; coupe ; mutile ou encore ces
arbre de manière à les faire périr ; ou détruit une ou plusieurs greffes ; et par
dérogation à la règle des non-cumuls des peines édictées à l’article 120 ; puni :
2- l’élément matériel :
-Le deuxième élément qui constitue le délit forestier est un élément qui constitue
le délit forestier et un élément matériel qui constituer par un acte ou une
omission ; il consiste en général en une infraction de mise en danger de
l’environnement par les conséquences de cet acte ou omission. C’est alors le
résultat qui matérialise l’infraction.
Dans les délits forestiers nous faisons la distinction les délits résultats et les délits
formels
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
L’article 35 du dahir relative aux eaux et forêts ; sanctionne le fait de trouver des
personnes dans le foret ou à proximité d’elles possédant des outils tranchants qui
peuvent être utilisé probablement dans la coupe des plantes ou des arbres même si
l’acte incrimine n’est pas accomplie. Dans ce cas ; l’incrimination se présumé et le
charge de prévu l’innocence incombe à la personne accusée. Là encore une autre
exception à la règle du droit pénal ordinaire en matière de la preuve qui montre la
volonté du législateur de protégé la foret en donnant plus d’importance à
l’environnement. Pourtant les délits forestiers demandent aussi un élément moral 1.
3-L’élément moral :
L’élément moral ou intentionnel ; est constitué par le caractère volontaire ou tout
au moins conscient de l’acte ou par une état d’esprit fautif tel que la négligence
ou la simple imprudence. A cela ; il faut opposer d’une part ; le fait qu’une
contravention de la police ou de grande voirie peut être réalisée même si son
auteur est de bonne foi (infraction non intentionnel) ; et d’autre part le fait qu’en
matière de délit ; les juges retenu la culpabilité de l’auteur d’un acte polluant alors
que seul l’élément matériel était exigé. Dans ce sens ; dans l’arrêt terrier ; le juge
déclare qu’il suffit pour que l’infraction soit réalisée que le prévenu ait laisse
écoule dans la rivière des substances toxique pour le poisson quand bien même il
aurait ignoré la nocivité du produit. Cette solution s’explique sans doute par le
souhait de ne pas laisser des actes de pollution impunis.
Mais il est fortement critique par la doctrine qui lui reproche d’être contraire a un
principe traditionnel du droit pénal et de punir sur la base des mêmes textes ; un
comportement volontairement coupable et une pollution involontaire. le juge a
constamment interprété largement l’élément matériel de l’infraction en
admettant par exemple la pollution thermique.
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1- Cass.Crim,28 avril 1977D1978.149 noteM.L Rassat.JCP 1978 ,18931,note Delmas Marty,Cass,Crim,S,octobre 1982Gaz
Pal ,19831,Somm97.
2- le code pénal marocain ; l’article 517
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A vrai dire, malgré la consécration des dispositions pénales précitées dans le CPM, le
droit pénal de l’environnement au Maroc est encore considéré comme un droit qui
traite les contraventions de différentes classes 1
1- Nadia Enahli, le rôle du juge pénal dans la protection de l’environnement, op.cit. , p148 en arabe, concernant les
contraventions de différentes classes nous pouvons citer l’article 609 du CPM qui énonce : « sont puni de l’amende de
10 à 120 dirhams :….
2- Pour la détermination des personnes responsables, physiques et morales en matière d’environnement, voir, R.Nérac-
Croisier op, cit.pp 73-108.
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Le rôle de juge dans la protection de l’environnement
Concernant la jurisprudence, pour les délits forestiers, le juge pénal même après la
mise en vigueur des nouvelles lois de l’environnement précitées, il se réfère encore
aux arrêts de la Cour de cassation (dénommée avant la Cour suprême), qui
précédent l’année 2003. Nous pouvons citer à titre d’illustration :
1- Driss Meline, recueil des arrêts de la cour suprême, affaires criminelles, 1981-1995 ministère de la justice, les éditions
de l’association tanmiat lbouhout wa dirasat kadaiya, imprimerie lamniya, p112. (en arabe).
2- Jugement du TPI de la ville de Mohammedia, rendu le 17/12/1984, et confirmé par la CA de Casablanca le 25/10/1987,
cité par Driss Belmahjoub, premier président de la CA de rabat.
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Conclusion :
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Les livres :
droit de l’environnement, édition Bruylant
Michel prieur : droit de l’environnement, 4ème éd, Dalloz, 2001
Agathe Van Lang, droit de l’environnement
Martine-Rémond-Gouilloud, du droit de détruire
études en droit de l’environnement
El Hadi Makdad, Droit de l’Environnement en arabe
Berque et J.-P.Charnay.Normes et valeurs de l’Islam contemporain
El Bokhari, L’authentique tradition musulmane
les sanctions pénales du droit de l'environnement
Kiss et J.-P. Beurier, Droit international de l’environnement.
J.Fromageau, P.Guttinger.droit de l’environnement.
Nadia Enahli, le rôle du juge pénal dans la protection de l’environnement.
P. Mistretta, la responsabilité pénale du délinquant écologique.
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