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J Ruste
EDF R & D
Les Renardières
1
Les matériaux métalliques
2
BIBLIOGRAPHIE
Physique du solide
!- C. KITTEL - Physique de l’état solide - Dunod- 5ème édition - 1983
- M. BROUSSEAU - Physique du solide, Propriétés électroniques - Masson -1992
- J. CAZAUX - Initiation à la physique du solide , exercices commentés - Masson 1994
Dislocations
!- W. T. READ - Les dislocations dans les cristaux - Dunod 1957
- D. HULL - Introduction to dislocations - Pergamon Press - 1968
Matériaux
!- M.F. ASHBY, D.R.H. JONES - Matériaux - Dunod 1996
tome 1 Propriétés et applications
tome 2 Microstructure et mise en forme
Métallurgie
- G. CHAUSSIN, G. HILLY - Métallurgie - Dunod 1966
Tome 1 alliages métalliques
Tome 2 élaboration des métaux-
- B. CHALMERS - Métallurgie physique - Dunod 1963
!- J. PHILIBERT, A. VIGNES, Y. BRECHET, P. COMBRADE - Métallurgie du minerai au
matériau - Masson 1998
!- J. BARRALIS, G. MAEDER - Précis de Métallurgie - AFNOR-Nathan - 1993
3
INTRODUCTION
5
Les métaux et Mendeleïev
non-métaux
s d p gaz halogènes
métaux de
transition
gaz rares
métaux
alcalins
métaux
métaux
alcalino-terreux terres rares
(lanthanides)
f
actinides
6
Origine des gisements métalliques terrestres
en 5 étapes…
H → He
Soleil
H
H → He
He → C
7
(10 °C) 8
(10 °C)
10 8
(10 ans) (10 ans)
exemple : M=25
6
H → He 7 10 ans
C+O
O+Ne
structure en
H
“pelure d’oignon”
Fe
Si+S
super-novae He
démixtion démixtion
métal-silicate métal-silicate
chondrite
achondrite
fragment du manteau sidérite
(silicates)
fragment du noyau
(alliage de Fe-Ni)10
Les métaux lourds se rassemblent au centre, les éléments légers vers la surface…
structure de la Terre
11
4ème étape : bombardement météoritique (<1 milliard d’années)
(<2%)
12
5ème étape : formation de gisements métallifères (des millions d’années)
Ressources métallifères
Minerais :
- Oxydes
Fe2O3 (hématite) Fe304 (magnétite)
AlO-OH (bauxite)
Cu2O (cuprite) CuCO3(OH3) (malachite)(15%)
FeCr2O4 (chromite) ….
- Sulfures
Cu2S (chalcocite) CuFeS2 (chalcopyrite)(80%)
ZnS (blende)
Fe2S (pyrite)
PbS (galène) HgS (cinabre)…
13
I - CARACTERISTIQUES
Les échelles
14
Structure électronique
sphère de Fermi
les électrons de valence sont libres dans un puit de potentiel
comprise dans la 1ère zone
de Brillouin
15
Pas tout à fait exact… car le potentiel est modulé par les ions
2s
4eV
métaux normaux métaux normaux
(alcalins monovalents) (bi et trivalents: Mg, Al…)
8eV
pseudo-métaux
(très faible recouvrement des bandes)
16
métaux de transition
le ferromagnétisme
Fe
dans certains métaux (Fe, Ni) les bandes d correspondant aux 2 orientations de spin
sont décalées, d’où une différence dans le nombre d’électrons avec un excès de spin
dans une direction, d’où un magnétisme résultant (métaux ferromagnétiques)
18
La couleur de certains métaux
19
Notions de cristallographie
réseau :
ensemble périodique de nœuds
cubique 2D hexagonal 2D
motif : groupe minimum d’atomes placé en chaque nœud et qui par duplication
représente le cristal
20
structure B2
(CsCl, FeAl, NiAl…)
réseau cubique
motif : 2 atomes A-B
structure B1
réseau cubique centré
(NaCl, PbS…)
motif : 2 atomes A-B
21
Structures cristallographiques
22
[uvw] direction cristallographique
<uvw> famille de direction
<100>
23
cosθ= hh'+kk'+ll'
angle entre les plans (hkl) et (h’k’l’) :
h 2 +k 2 +l2 h'2+k'2+l'2
24
exemple d’indices de Miller
triclinique
cubique
plan basal
26
Structure hexagonale :
définition des différentes familles de plans cristallographiques et des
systèmes de glissement
27
La plupart des métaux cristallisent dans un réseau cubique
28
Pour un métal donné
il peut exister plusieurs
formes cristallographiques
différentes
(formes allotropiques)
α bcc
Feα
912°C
Feγγ fcc
1394°C
δ bcc
Feδ
1538°C
fusion 29
30
31
32
Le taux de remplissage de l’espace de la structure bcc est de 68%
Celui des structures fcc et hc est de 74% (taux maximum) :
ce sont des structures compactes
33
ABCABCABC…
structure cfc
structure hc
ABABAB…
34
35
diverses formes allotropiques…
36
Quelques rappels sur les défauts cristallographiques
défaut :
- échelle macroscopique : défaut d’homogénéité
- échelle atomique : dû à l’absence ou au déplacements d’atomes
37
38
atome interstitiel de petite taille
39
défauts ponctuels : diffusion atomique
40
41
Les défauts linéaires : les dislocations
cristal parfait
dislocation coin
cristal simple
cristal imparfait
43
coin pur
! boucle de dislocation
AA’ : coin
A’D’ : vis
D’D : coin
DA : vis
44
dislocation coin dans un cubique faces centrées :
la dislocation se devise en 2 dislocations partielles
structure hexagonal
compacte
45
Mouvement des dislocations
1) Glissement (glide)
la structure cubique faces centrées possède 4 plans {111} et 3 directions <110> soit
12 systèmes de glissement différents…
46
dislocation coin :
le plan de glissement est défini par
le vecteur de Burgers et la ligne de
la dislocation
3) La montée (climb)
déplacement de la dislocation par apport ou perte de matière (par
diffusion de lacunes ou d’interstitiels)
F
τ= cos φ . cos λ
A
49
Interactions entre dislocations
50
formation de crans par intersection
de lignes de dislocations
entre 2 dislocations
coin de vecteurs entre une dislocation
parallèles vis et une dislocation coin
entre 2 dislocations
coin de vecteurs
perpendiculaires
entre 2 dislocations
vis
51
intersections de 2 dislocations : formation de jonctions
52
Multiplication (sources) de
dislocation autour de précipités
sous l’action d’une contrainte
précipité
source de Franck-Read
(ancrage par 2 précipités)
source de Franck-Read
dans le Si
en spirale
(ancrage par un précipité)
53
Observations de dislocations par microscopie électronique en transmission
dislocations
et
précipités
boucles de dislocations
54
Pourquoi les dislocations ?
σ = Eεε
Il y aura rupture lorsque ε ≥ 0,25r0
limite élastique E
σ* =
théorique 15
55
déformation plastique et dislocations
dislocation : moyen le plus simple (en terme énergétique) de déformer le métal par
déplacement d’une quantité réduite d’atomes…
similaire à :
-le déplacement d’une chenille
densité de dislocations :
- métal « neuf » : 100 km/cm3
- métal déformé de 10% : 106 km/cm3
56
Une contrainte extérieure appliquée à un cristal :
- écartement des atomes (il apparaît une force de rappel)
- déformation élastique (réversible) tant que r<1,25r0
- si la contrainte est supérieure à la force de cohésion, rupture locale des liaisons
57
Durcissement
par interactions
défauts dislocation
r
G.b
précipités : ∆σ P = G : module de cisaillement
L b : vecteur de Burger
r
G.b
boucle : ∆σ B = β=2à3
βL
r
G.b r rC : rayon de cœur de la dislocation
micro-cavité : ∆σ C = (ln C + 0,83) β = 2π
βL rC rV : rayon de la micro-cavité
∆σ tot = ∆σ 2P + ∆σ 2B + ∆σ C2 + ∆σ dislo
58
Les défauts plans
- défaut d’empilement
cfc : succession de plans ABCABCABC…
représentation : """""""""""""
représentation : """""#"""""""
- Joint de macle
Sous l’effet d’une contrainte, une partie du réseau se décale sous la
forme d’une image « miroir »
"""""#####
59
Microstructure des métaux
monophasée ou multiphasée
insertion
désordonnée
alliage multiphasé
exemple : aciers austénoferritiques
ou « duplex »
précipités
carbures, borures,
nitrures, carbo-borures…
composés définis
M23C6, M7C3, Fe3C…
Ni3Al (γγ’)
phases inclusionnaires précipitation ou remise
en solution lors des
inclusions : traitements thermiques
oxydes, sulfures
Structure en « grains »
(petits domaines cristallins de
structure identique mais
d’orientations différentes)
Présence de nombreuses
inclusions (oxydes) ou précipités
(carbures, sulfures, nitrures)
intergranulaires ou transgranulaires
62
Coupe métallographique
rupture intergranulaire
63
différentes tailles de grains
bulle de
savon
2D 3D : tétrakaïdécaèdre (octaédre écorné)
2D : hexagones 65
les joints de grains...
θ
première hypothèse (abandonnée vers les années 30...) :
existence d'un "ciments" pour tenir la cohésion des grains
En fait, le joint (démontré au début des années 60) est une ligne immatérielle (h1,k1,l1)
entre 2 grains de structure identique mais d'orientation différente
(h2,k2,l2)
la désorientation entre 2 grains peut être faible ou importante
66
θ>15°)
- joints de forte désorientation (θ
Σ θ
5 36.87 De tels joints ont été observés
13 22.62 expérimentalement :
17 28.07 Σ3(111) pour Al (CFC)
25 16.26
29 43.61
37 18.92
rotation <100> Ces joints correspondent à
dans un réseau une diminution de l’énergie joint Σ5
cubique libre du joint (réseau cubique)
67
En général le joint de grains est une zone très fortement désordonnée
Sa densité peut ne représenter que 50% de celle du grain
Dans un échantillon polycristallin la distribution des orientations cristallines peut être aléatoire.
Dans ce cas les caractéristiques du matériau sont isotropes…
plan
{hkl} pôle du
plan {111}
π π
S Figures de pôles
d’une structure cubique
On trace la normale au plan {hkl} qui coupe monocristalline
la sphère en P {110}
La droite SP coupe le plan p en un point
qui représente le pôle de ce plan.
six plans {110}
Chaque famille de plan possède plusieurs normales :
3 pour {100}, 4 pour {111} et 6 pour {110}
70
image électronique Exemple d’analyse de texture par EBSD
image EBSD
figures de pôles
(document Synergie4)
71
Joints de phases
incohérente
semi-cohérente
(présence de dislocations)
72
Comportement mécanique : quelques définitions
Courbe de traction
R0 : limite d’élasticité
Rp0,2 : limite d’élasticité conventionnelle
Rm : résistance à la traction
AR(%) : allongement plastique après rupture
AR(%)=100 (lrup – l0)/l0
Z : coefficient de striction
Z=100(S0 – Srup)/S0
73
module
de Young
1000 diamant
Al2O3
inox
Fe fonte métaux
100
AuAl E (GPa)
béton
bois (//) Mo 320-365
10 W 406
Cr 289
Déformation élastique (réversible) nylon Co 200-248
Loi de Hook (εε<0,1%) 1 bois ( ) Fe 196
Cu 120-150
traction : σ=Eε E : module de Young
0,1
Ti 116
Al 69-79
caoutchouc
Ag 76
Sn 41-53
E (GPa) 10-2
liaison covalente : 1000 PVC fontes 170-190
liaison ionique : 30 à 70 laiton 103-124
liaison métallique : 30 à 400 10-3
liaison hydrogène : 8 polymères
expansés
Van der Waals : 2
-4
10
74
II – ELABORATION DES METAUX
Découverte :
Période « alchimique » :
XIII siècle : As (bien qu’utilisé dès l’antiquité dans les bronzes)
XV siècle : Sb, Bi
et dans le futur :
XXI siècle : éléments super lourds (Z>126) ?
1
homo sapiens-sapiens
homo habilis
neandertaliens (cro-magnon)
homo erectus
2
Néolithique (-8000)
Premiers objets en métal (Au et Cu à l’état natif) : bijoux
10mm
Cu natif
Malachite
Chalcopyrite 3
d’abord impuretés du minerai (As, Sb, Pb…)(provoquant un durcissement du métal)
(mais dégagement d’As2O3 volatile et toxique)
Avantages du bronze :
- très résistant et très dur (mais fragile)
- fond à « basses » températures (entre 800 et 1000°C) moulage
- réutilisable (par fusion)
- peu oxydable et oxyde protecteur de belle couleur (vert)
Inconvénients :
-Cu et Sn sont rares (transport et coût importants)
teneur moyenne de la croûte terrestre : Cu : 58 ppm Sn <2ppm Fe : 5%
- fragilité relative
NB : le laiton (alliage Cu-Zn) était connu (orilchaque) en Turquie et en Amérique du Sud (-2000)
grâce à un minerai mixte
4
Europe :
gisements de silex, Cu, Sn et Fe
5
Obtention du bronze par la méthode du « bas-fourneau »
Le minerai (chalcopyrite (Fe,Cu)S2 + gangue siliceuse) est grillé à l’air pour éliminer le soufre
puis mélangé avec un fondant (hématite ou Fe2O3)
6
2
1 recouverte d’une
ébauche en argile couche de cire et
mêlée au plâtre finition des détails
(avec tiges de métal)
164cm de haut
1mm d’épaisseur 4
3
208 kg on verse le métal en fusion
enveloppe d’argile fluide
le plus grand vase en bronze puis on brise le moule après
avec canaux creux
de l’antiquité (-500) on fait fondre la cire
refroidissement
fabriqué dans le sud de l’Italie
moulage à la cire perdue :
bronze d’Olympie (Vème siècle)
7
Age du Fer (-1500, Hittites)
Hallstatt : - 700 à – 500
Europe de l’Ouest (Celtes) La Tène : - 500 à - 50
Avantages du fer :
- très résistant tout en restant ductile
- minerai abondant
Inconvénient :
- altérable (rouille)
- fond à hautes températures (>1500°C)
- ne peut être moulé (usinage à la pièce)
- le four doit être détruit après chaque utilisation
- ne peut être réutilisé
8
méthode du bas fourneau haut fourneau convertisseur
(fer par martelage) (XVème siècle) (XIXème siècle)
fonte acier
Haut fourneau
La fonte (Liège) 1722
Réaumur
fer damassé (métallographie)
fer
-300 blanc
"moulin à fer" 1768
fonte Les forges
(Chine) de Buffon
500 1000 1500
V X XV XX
1556
De Re Metallica
(Agricola)
1864
Martin
1855
L'acier Bessemer
1540 1877
1ère description Thomas
machine
de l'acier 1784
à vapeur
puddlage
1500
1740
coke acier au
creuset 9
Le minerai de fer
10
On constate que dans le domaine de température accessible (<1800°C), seuls certains oxydes
(les oxydes de fer, MnO, MgO et SiO2) peuvent être réduits ;
d’autres (Al2O3, CaO) ne peuvent l’être qu’à de très hautes températures.
11
à partir du XVIème siècle
« haut-fourneau »
« bas-fourneau »
12
Age du fer – 1ère période (-1500 à 1500)
minerai (Fe2O3+Fe3O4)
13
Élaboration à partir d’un bas-fourneau
loupe
de fer
14
- La trempe (refroidissement rapide) est inventée dès le VII siècle (av JC)
- la maîtrise du taux de carbone et de la cémentation (apport de carbone superficiel)
apparaît à cette époque en Grèce (« acier » %C>1)
15
Epée damassée :
(métallurgie médiévale, indienne et arabe)
16
Exemple : Tizona ou l’épée du Cid
Epée mauresque (arabo-andalouse) du XI ème siècle, aux
caractéristiques exceptionnelle :
- grande dureté du tranchant
- grande ductilité de l’ensemble
17
18
Age du fer – 2ème période (après 1500)
invention du haut-fourneau
(Liège 1450)
obtention d’un alliage Fe-C liquide :
la fonte
20
Fe2O3 : hématite – Fe3O4 : magnétite – FeO : wüstite
Silicium Si + O2 $ SiO2
scorie liquide en surface
Manganèse Mn + ½O2 $ MnO
Aciéries à l’oxygène
oxygène pur
fonte liquide
(1200°C)
convertisseur
Acier liquide
élimination (1600°C)
C, Si, Mn, P, S
LD-OB
1950
injection d’O2
convertisseur LD
et propane
(Linz-Donawitz)
injection d’oxygène
par lance refroidie
Convertisseur
OBM
(Oxygen Boden Maxhütte)
ou LWS
(Loire-Wendel-Sidelor)
injection O2 par tuyères K-BOP
en fond injection d’O2
de convertisseur et propane avec
apport de fondant
(élimination du S)
25
convertisseur Bessemer
coulée de laitier
26
Convertisseur LD
27
Aciéries électriques
28
Principales étapes :
-phase 1 : oxydation
-phase 3 : réduction
31
La coulée en lingot
microstructure ségrégations 32
ségrégation dans une dendrite
dendrite de solidification
33
dendrites de solidification
34
La coulée continue
35
Microstructure du lingot en coulée continue
Simulation numérique de la
microstructure en fonction de
la vitesse de tirage
1 mm/s 5 mm/s
36
37
Laminoir et train à fil
38
Production d’Acier dans le monde (1998)
Production
d'acier (1998) Océanie
Afrique
1,2%
1,6% Union
Europe de l'est Européenne
13,9% 19,6%
Sud
6,5%
Production mondiale d'acier (1998)
(776 millions de tonnes)
Chine
Nord 14,7% 114 Mt
reste du monde
14,8% 24,8%
Asie
42,4%
USA
12,6%
98 Mt
Canada
2,0% 44 Mt
Taiwan
2,2%
Grande Bretagne
2,2%
France Japon
2,6% Inde 12,0% 93 Mt
20 Mt
3,1%
39
Luxembourg Belgique
1,7% 0,9% autres Production d’acier
2,1% dans l’Union Européenne
Suede Finlande
3,5% 2,6%
(total1998 : 150 Mt)
Autriche
Allemagne
3,5%
29,4%
Pays Bas
4,3%
Espagne
9,9%
en millions de tonne
20
15
10
5
1860 : 40.000t
Evolution de la production 1900 : 1,6Mt
0
française d’acier, de 1960 à 1998 1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
40
Elaboration de l'aluminium le minerai est concassé et broyé
solution de soude : Al2O3 + NaAlO2+NaOH
35-60% Al2O3
235 à 250°C 35 à 40 mn
principal minerai : la bauxite 20-30% Fe2O3
Al2O3 + 2OH- + 3H2O " 2[Al(OH)4]-
SiO2 TiO2 H2O
précipitation de l’aluminate au refroidissement
[Al(OH)4]- " Al(OH)3 + OH-
l’alumine est un oxyde très difficile à réduire
l’aluminium était un métal rare et cher…
puis calcination
1886 : découverte par Héroult (France) et Hall 2Al(OH)3 % Al2O3 + 3H2O
(USA) du procédé électrolytique
41
2ème opération : réduire l'alumine pour obtenir le métal
Al2O3 + Na3AlF6
(7%) (hexafluroaluminate ou cryolithe)
42
4 volts - 150 000 ampères
+
-- -
anode : 3O 6e + O2
- 3+ -
cathode : 2Al + 6e 2Alliquide
43
bilan
5000 kg bauxite
210 kg NaOH
3
13500 m eau
600 kg fuel 1900 kg alumine
130 kg C (anode)
30 kg de cryolithe 1000 kg Al
13 000 kWh
44
45
III – Les diagrammes de phases ou d’équilibre
zone monophasée
solidification fusion
zone biphasée
liquide
TS TF
zone monophasée
solide
TS=TF
Métal pur alliage
1
diagramme de phases
binaire
à un fuseau
(solution solide AB continue)
au refroidissement
diagramme de phases
binaire
à 2 fuseaux
(solution solide AB continue)
3
Différentes phases rencontrées dans les diagrammes binaires
4
les diagrammes de phases sont régis par la règle de Gibbs qui définit la variance
(c’est à dire le nombre de degré de liberté) en fonction du nombre de phases en
présence…
5
diagramme de phases binaire à 2 solutions solides A(B) et B(A)
T > Te+εε
précipitation de la phase α
T = Te+εε
liquide (composition e) et phase α
T = Te+εε
le liquide se solidifie (solution
solide biphasée α + β)
T < Te
9
Proportion des différentes
phases en présence
10
composition de
l’alliage
limite de solubilité
limite de solubilité
de A dans β à Te
de B dans α à Te
β eutectique
proportion des
α eutectique
phases en
présence
à T=Te-εε
α proeutectique
11
diagramme Sb-Pb
(avec point eutectique)
diagramme Cu-Ni
(monofuseau avec SS continue) Cette propriété de diminuer fortement le point
de fusion de l’alliage à l’eutectique (souvent
très bas par rapport aux éléments purs) est utilisée
pour réaliser des alliages à bas point de fusion
(alliages Sn-Pb-Bi-Sb pour soudure)
12
les solutions solides sont réduites aux éléments
purs (pas de solubilité du Si dans Be et réciproquement)
13
Diagramme avec point
péritectique
14
Diagrammes avec plus de 2 solutions solides (plusieurs points eutectiques)
domaine
biphasé eutectique
eutectique
solution solution
solide solution
solide
monophasé solide
monophasé
monophasé
solution
solide solution
biphasé solide
biphasé
15
MgCu2 - Mg2Cu
Cu - MgCu2 Mg2Cu - Mg
16
Transformations dans l’état solide
1) les courbes de solidus et liquidus deviennent les limites de solubilité d’un élément
dans la phase opposée (B dans α, A dans β…)
transformation
allotropique
solvus
« bronze » 18
19
20
Les solutions solides
certaines solutions solides présentent une miscibilité en toute proportion des éléments A et B
solution solide
terminale
(B en dilution dans A)
solutions solides
intermédiaires
( A et B en proportions variables)
21
Solution solide d’insertion ou de substitution ?
n XA
ρ = [X A M A + X B M B ]
n
ρ = M A + MB
Ω XB Ω
le rayon atomique de l’atome de soluté
ne doit pas dépasser 60% du rayon
atomique du solvant 22
Solutions solides de substitution :
- solution désordonnée
- solution ordonnée (courte ou longue distance)
- les amas
B2 (cP2)
notation de A
Pearson
notation
traditionnelle B
B : 2 atomes 1/1 DO3 (cF16)
B2 (cP2) C : 2 atomes 2/1
AB (CsCl, laiton β, FeAl) D : 2 atomes 3/1 A3B (Fe3Al, Fe3Si)
…
maille cubique simple super maille cfc à 16 atomes /maille
(12 A, 4 B)
23
maille cubique faces centrées :
c : maille
(cubique, tétragonale, hexagonale…
notation de Pearson : cP2 P : symétrie
(Primaire, Faces centrées…)
2 : nombre d’atome/maille
L10 (tP2)
AB (AuCu)
maille tétragonale
L12 (cP4)
AB3 (AuCu3, Ni3Al)
maille cubique simple
L11 (hP8)
25
La structure de l’eutectique se présente généralement sous la forme lamellaire
(juxtaposition de fines lamelles de phases α et β) et quelquefois sous une forme globulaire
26
3
1
apparition des tous le liquide se
premiers cristaux solidifie brutalement
solide α dans le (eutectique) :
liquide - phase α pro-eutectique
- phases α et β eutectiques
cristaux de phase α de
2 composition S1 dans un
liquide de composition
eutectique
27
Démixtion et lacunes de miscibilité
A l’état liquide
diagramme Au-Ni
démixtion à partir de 840°C de la phase α en
2 phases solides α1 (riche en Au) et α2 (riche en Ni)
A l’état solide
diagramme Al-Zn
28
Les ségrégations
éléments majoritaires :
le cœur de la dendrite
est plus riche
Fe
Cr
Cartographies X
Nb (répartition des éléments)
obtenues par microanalyse X
Si
éléments minoritaires :
enrichissement du liquide
inter dendritique
31
Autre exemple :
dendrites de solidification dans un acier austénitique
200 µm
Si
électrons secondaires
32
cas des alliages avec point eutectique
33
Les diagrammes de phases ternaires
température
co
mp
os
itio
n
34
coupe isotherme
(diagramme ABc pour T=Cte)
coupe iso-concentration
(diagramme AB pour %C=Cte)
v = n + 1 – φ = 4 – φ = 3 - φ (si T=Cte)
- domaines monophasés
(phases α, β et γ aux sommets)
toutes les compositions sont possibles
v=2
- domaines biphasés
la composition les phases en présence
est donnée par le faisceau de conodes
(exemple : a et d pour n) A B
la composition et la proportion des phases
peuvent varier
v=1
Il est nécessaire de connaître les conodes pour déterminer la composition…
- domaines triphasés
la composition des phases en présences est celle des extrémités monophasées
(exemple : b, c et e pour m)
seule la proportion des phases peut varier
v=0 36
Détermination des diagrammes de phases
changement de phase
38
Moteur des transformations de phase, de la germination, croissance …
enthalpie H=U+pV
∆G < 0
39
Le diagramme de phase en terme
d’enthalpie libre
40
41
Pour les transformations dans l’état solide, la stabilité d’une forme allotropique etc…
42
variation d’enthalpie libre d’une solution solide
∆G = ∆H - T∆
∆S
variation d’entropie d’une solution solide
homogène désordonnée :
n!
∆S = k. ln
n A !( n − n A )!
∆H = n AB [H AB − 0,5( H AA + H BB )]
1 – solution idéale ∆H = 0
les atomes A et B sont identiques et
s’entourent indifféremment de A ou de B
G = X A G A + X B G B + ∆G m terme de mélange
∆G m = ∆H m − T ∆S m
solution régulière : ∆H m ≠ 0
solution strictement régulière : ∆H m = ΛX A (1 − X A ) (symétrique en X)
1 − 2X A RT
=−
XA Λ
ln
1 − X A
température critique : α
Λ α’ α’’
Tc =
2R
d 2G
>0
dX 2
d 2G
<0
solution strictement régulière : dX 2
spinodale symétrique (parabole)
solution réelle :
courbes de démixtion asymétriques
46
la décomposition spinodale
1) alliage de composition C1
2) alliage de composition C2
Le passage de L (état initial) à N (état final de plus faible énergie libre) demande des
variations de composition L ! M de plus forte énergie libre
Des faibles fluctuations sont donc peu probables et il faudra des fluctuations
très grandes pour abaisser réellement l’énergie libre :
48
observation à la sonde atomique tomographique de la démixtion dans un
alliage Fe25%Cr, vieilli 30.000 heures à 400°C
8x8x80 nm
49
« moteur » des transformations : force motrice de réaction
∆H f
d’où : ∆S =
Tf
Au voisinage de Tf (en négligeant les variations de ∆S et ∆Hf)
Tf − T
∆G = ∆H f − T∆S = ∆H f
Tf
On définit la force motrice c’est à dire le « travail » ou l’énergie nécessaire à la transformation :
Tf −T
∆W=−∆G=−∆Hf =−∆Hf ∆T
Tf Tf
si ∆W <0 il faut fournir de l’énergie au système, si ∆W >0 c’est le système qui fournit l’énergie
50
Tf −T
∆W=−∆G=−∆Hf =−∆Hf ∆T
Tf Tf
entre 20°C et 0°C, 1 litre d’eau dégagera environ 80kJ, mais lors de la transformation
eau-glace, c’est 334 kJ soit 0,1kWh… 10 litres d’eau = 1 radiateur de 1kW pendant 1 h…
Pour qu’une transformation puisse se produire, il doit y avoir une différence de température
51
Solidification, fusion, transformation de phases… ! transformations diffusives
(transport de matière par diffusion)
52
Lois de Fick de la diffusion :
dc
flux : J = −D gradient de concentration
dx
Q
coefficient de diffusion D = D 0 exp( − )
RT
Mais pour que cette réaction se produise, il faut que des germes stables de la nouvelle phase apparaissent…
53
Germination -croissance
germination homogène
solidification :
apparition au sein du liquide de petits germes solides
si T>Tf ils disparaissent spontanément
phase 1 (liquide) si T<Tf ils ont une chance de subsister et de croître si…
germe (rayon r) de
la phase 2 (solide) diminution de l’enthalpie libre par création d’un volume solide
4 T −T
∆G v = − πr 3 ∆H f
∆G : 3 Tf
∆G S = 4πr 2 γ SL
énergie superficielle
T −T
d’où au total : ∆G=4πr2 γSL − 4 πr3∆H f
3 Tf
54
T −T
∆G=4πr2 γSL − 4 πr3∆H f
3 Tf
Tf 2γ
Il apparaît un rayon critique rc rc = 2 γ SL = SL
∆H (Tf − T ) ∆G sol
le rayon critique dépend de ∆T
rc
rc* =
0,5(1 − 3 cos θ + 0,5 cos 3 θ)1/ 3
56
phénomène très courant :
- condensation en pluie
- bulles de champagne…
57
transformation de phase dans l’état solide
2 γ αβ cos θ = γ jg
si γαβ > 0,5 γ jg
! θ = 0 et β forme un film mince à l’intérieur du joint
! risque de décohésion
58
taux de germination :
∆G (r )
nombre de noyaux de rayon r : n (r ) = n 0 exp− (Statistique de Boltzmann)
k B T
n0 :nombre de sites de germination (1028 sites/cm3)
4 T −T
∆G (r ) = 4πr 2 γ SL − πr 3 ∆H f Tf − T
3 Tf ∆G vol = ∆H
Tf
nombre de noyaux de rayon critique (« germes ») :
16π γ 3
∆G (rC ) =
*
∆G * (rC ) 3 ∆G vol
n (rC ) = n 0 exp−
*
avec :
k BT 2γ SL
rc =
∆G sol
3 ∆T 2 ∆H 2 ∆T 2
∆G * * ∆G D 1
I S = n 0 exp− A ν exp − Z de 0,01 à 0,05
k B
T k B T Z
nombre de sites à la
surface du germe
fréquence de saut
de diffusion
τ
I( t ) = I S exp( − )
t
60
Coalescence
en phase solide les germes croissent et se développent :
les plus gros au détriment des plus petits…
r1 r2 par diffusion r3
1
Le diagramme de phases Fer- carbone la présence de carbone étend le domaine
de stabilité de la phase cfc
Il peut être présent sous 2 formes :
- un carbure (Fe3C cémentite)
- du graphite
diagramme Fe-Fe3C
aciers
C < 2%
2
diagramme Fe-Graphite
fontes
C > 2%
3
point péritectique
haute température
point eutectoïde
« basse » température
4
Partie pratique et utile du diagramme Fe-C
Fe3C
cémentite
austénite
ferrite
6,67%C
fontes
aciers
hypo-eutectoïdes aciers
aciers ou « pro-eutectoïde » hyper-eutectoïdes
doux
eutectoïde
(perlite) 5
Transformations de phases d’un acier doux (très pauvre en C)
50µm
<0,05%C
6
Fer ARMCO® fer pur (ou presque)
structure ferritique
optique
MEB
7
Transformations de phases d’un acier de composition eutectoïde (0,77%C)
cémentite
ferrite
9
En microscopie optique, il est difficile de séparée les lamelles entre elles ; la perlite
présente un aspect nacré (comme la « perle ») d’où son nom…
la largeur interlamellaire D
dépend de la température
2,49
2,68 Fe
de transformation Ar1 qui
dépend de la vitesse de 2 ,6 8
refroidissement :
2,1
2,
15
5
b C
lg ∆ = a −
T ( A r1 )
1,8
2 ,0
5
2,60
2,49
10
Micrographies par microscopie
électronique à balayage
structure austénitique
Perlite (rupture)
11
Perlite lamellaire
12
La perlite lamellaire est métastable : elle possède en effet une très forte énergie
interfaciale (lamelles)
temps
13
perlite globulaire
micrographie optique
14
perlite globulaire
micrographie MEB
15
Transformations de phases d’un acier hypo-eutectoïde (C<0,77%)
perlite
ferrite
50µm
0,2%C
200µm
0,4%C
0,7%C 16
Acier C10 (0,1% C)
perlite
Acier C18 (0,18% C)
ferrite proeutectoïde
17
Acier C38 (0,38% C)
18
Acier C48 (0,48% C)
19
Acier C55 (0,55% C)
20
Acier C65 (0,65% C)
21
Transformations de phases d’un acier hyper-eutectoïde (C>0,77%)
C=1%
C=1,35%
22
perlite
cémentite
23
micrographie optique
micrographie MEB
24
la microstructure obtenue dépend fortement
de la vitesse de refroidissement.
A faible vitesse, le carbone et le fer peuvent
diffuser librement (« germination-croissance »)
A plus grande vitesse, seul le carbone peut
diffuser, la transformation est en partie
displasive (voir trempe)
micrographie optique
26
Structure en aiguilles de
Widmanstätten
micrographie MEB
27
Les microstructures des aciers : résumé
28
quelques microstructures d’aciers
micrographies optiques
29
V – Les alliages ferreux (aciers)
Al B Cr Co Cu Mn Mo
0,1 0,0008 0,30 0,10 0,40 1,60 0,08
aciers réfractaires
Ni Nb Si Ti W V
0,30 0,05 0,50 0,05 0,10 0,1
aciers inoxydables
teneur minimale séparant un acier allié
d’un acier non allié (% en masse) …..
30
Principaux éléments d’addition
Seuls les petits atomes (H, B, C, N, O)
symbole symbole entrent en insertion dans les aciers.
chimique Z A AFNOR Les autres forment des solutions solides
de substitution.
Aluminium Al 13 27 A
Chrome Cr 24 52 C Dans les métaux la notion de trace est
Cobalt Co 27 59 K de l’ordre de la ppm (10-6)
Cuivre Cu 29 63,5 U
On utilise souvent le millième (de %) ce qui
Manganèse Mn 25 55 M
correspond à 10 ppm
Molybdène Mo 42 96 D
Nickel Ni 28 59 N
Niobium Nb 41 93 Nb Les éléments d’addition agissent sur :
Phosphore P 15 31 P
- la microstructure
Plomb Pb 82 207 Pb
- le comportement mécanique
Silicium Si 14 28 S - la tenue en température
Soufre S 15 32 F - la résistance à la corrosion
Titane Ti 22 48 T - la trempabilité
Tungstène W 74 184 W - l’usinabilité…
Vanadium V 23 51 V
31
Influence sur la microstructure…
- stabilité des phases allotropiques cc et fcc
- formation de carbures…
alphagènes : gammagènes :
32
diagramme Fe-Ni
Ni : élément γ-gène
" extension de la phase γ
diagramme Fe-Cr
Cr élément α-gène
Si – Al – Cu – Ni – Co – Fe – Mn – Cr – Mo – W – V – Ti - Nb
éléments éléments
non-carburigènes carburigènes
Mo, W : (Fe, X)3C et (Fe, X)mCn exemple : (Fe, Mo)3C, MoC et (Fe, Mo)6C simultanément
Dans les aciers inoxydable (Fe, Cr, Ni), la précipitation de carbure de Cr entraîne une diminution
locale de la teneur en Cr, pouvant conduire à la corrosion intercristalline
En ajoutant des éléments plus carburigène que Cr (Mo, W, V, Ti…) on réduit la précipitation de
carbures de Cr.
34
effets sur les propriétés mécaniques
aciers ferritiques
- éléments gammagènes :
a
R e = R e 0 + ∑ β i C i (%) +
d d : taille du grain
βC,N >>β
βNb >β
βP >>β
βSi >β
βMn, Mo, Ni >β
βCr
700 MPa/%
85 MPa/% 30 MPa/%
- éléments alphagènes :
favorise la précipitation ou la ségrégation
fragilisante aux joints de grains
- diminution de la résilience
- augmentation de la température de transition ductile-fragile
∆T (°C/%)
Mn Ni Mo Si V P
γ-gènes α-gènes
35
durcissement
36
résistance à la corrosion
Le Si, l’Al augmentent la résistance des aciers à l’action de l’oxygène ou des gaz
chauds (aciers réfractaires en milieu oxydant)
trempabilité
37
Normalisation des nuances d’aciers
France NF (AFNOR)
nouvelle norme
Allemagne DIN
européenne EN
Royaume Uni BS
norme internationale
Suède SS
ISO
USA AISI et ASTM
Japon JIS
NF DIN BS SS ASTM
exemple :
normes de 2 nuances Z7CN18-09 1.4301 304S31 2333 304
d’aciers inoxydables Z7CND 18-12-03 1.4436 316S53 2343 316
NF
10 CD 9-10 2¼Cr-1Mo
ASTM
0,1%C Chromesco3
nom commercial
2,25%Cr
1%Mo 38
Norme AFNOR (NF A35-5**)
peut sembler complexe mais donne des informations précises
principaux éléments Al A Mg G Si S
d’addition
Cr C Mn M S F
Co K Mo D Ti T
Cu U Ni N W W
teneur en C nABCpm Sn E P P V V
x100 Zn Z
30/100=0,3
6/4=1,5
12/10=1,2
même principe que l’AFNOR mais avec 40 : inox avec Ni < 2,5% sans Mo, Nb, Ti
les symboles chimiques conventionnels 41 : inox avec Ni < 2,5% avec Mo sans Nb, Ti
(pour les aciers alliés, la désignation 42 : inox avec Ni ≥ 2,5% sans Mo, Nb, Ti
commence par X) 43 : inox avec Ni ≥ 2,5% avec Mo, sans Nb, Ti
44 : inox avec additions particulières
41
exemples :
! pour les inox on emploie souvent la norme US… elle est beaucoup moins précise que la
norme européenne :
X2CrNiMo 18-14-3 1.4435
316L X2CrNiMo 17-12-2 1.4404 43
VI– Les fontes
eutectique : lédéburite 44
Les fontes blanches
cémentite
micrographie optique
45
Les fontes blanches micrographie MEB
46
Les fontes grises
présence de graphite
optique MEB
graphite
perlite
micrographie MEB
47
VII– Les aciers inoxydables normes AF 35-573/574 et EN 10088-1/2/3
%Cr>10,5% %C<1,2%
Oxydation en
milieu industriel Oxydation
en milieu marin
aciers ferritiques α
16 à 30% Cr
jusqu’à 0,35%C
aciers martensitiques α’
structure α
pas de trempe 12 à 17% Cr
jusqu’à 1%C
structure
martensitique aciers austénitiques γ
par trempe
Aciers au Cr-Ni
avec d’autres éléments
structure γ stabilisée aciers austéno-ferritiques α−γ
49
Diagramme Fe-Cr
− Cr<11,5% boucle γ
− Cr>12,5% pas de boucle γ
α α’
Entre 400 et 550°C phénomène de démixtion avec apparition 500
d’une phase α ’ riche en Cr (61 à 82%) sous la forme d’une α+α’
fine précipitation
400
Fe Cr
durcissement
fragilisation
phase σ
51
Observation MEB de la phase sigma et microanalyse
compétition entre
α-gène)
Cr (α
et Le carbone étant γ-gène, sa présence
accroît les dimensions de la boucle γ
C (γγ-gène)
53
Cm : cémentite
Diagramme Fe-Ni
point de Curie
C
transition ordre-désordre
54
Associé au Cr, il accroît (comme le C) les
dimensions de la boucle γ.
A plus forte teneur il stabilise la phase γ
(métastable à basse température)
Diagrammes Fe-Cr-Ni
(18% Cr)
quand la teneur en Ni
augmente, le domaine γ
croît
55
La structure d ’un acier inoxydable dépend de sa teneur respective en Cr, Ni, C, Si….
(éléments α-gènes et γ-gènes)
35
Diagramme de
proportion de ferrite
Nickel équivalent
Structures obtenues à partir 25
de l ’état liquide 40%
très utile en particulier
pour les soudeurs 20 60%
Austénite
Austénite + ferrite
15 +
martensite 80%
10
Martensite Austénite
+ ferrite 100%
Il existe un diagramme similaire F+M + martensite
(Pryce-Andrews) pour les structures 5
obtenues par transformation dans 5 10 15 20 25 30 35
l’état solide lors d’un refroidissement Chrome équivalent
après « austénitisation » %Cr + %Mo + 1,5%Si + 0,5%Nb
56
Alliage Fe-Cr-Ni (C<0,10%)
phases obtenues après un
refroidissement à partir de
l’état liquide
coupes isothermes
du diagramme Fe-Cr-Ni
57
Rôle des différents éléments d’addition
- améliorent l ’usinabilité
Eléments S, P - mais
- diminuent la résistance à la corrosion
neutres - augmentent les risques de fissuration à chaud des soudures
58
Les différentes familles d’aciers inoxydables
- ductilité moyenne
- mauvaise soudabilité
- très bonne résistance à la corrosion
- fragilisation possible par la phase σ
- utilisations :
- fragilisation par démixtion
- construction (tuyau d ’échappement…)
- agro-alimentaire (couverts…)
- industrie chimique
- emploi à haute température
59
II - Les Aciers inoxydables martensitiques
teneur en C teneur en Cr
(%) (%)
groupe I <0,15 12 à 14
groupe II 0,20à 0,40 13 à 15
groupe III 0,6 à 1,0 14 à 16
groupe IV 0,1 16 à 18 (+1 à 4%Ni)
- très durs
- peu résistants à la corrosion aqueuses en température (T<50°C)
- applications nécessitant une bonne résistance à la corrosion et une grande dureté
(soupapes, clapets, robinetterie, boulons, turbine hydraulique…)
60
III – Les Aciers inoxydables austénitiques
amagnétique(1)
C<0,12%
18-8 C<0,05%
C<0,03% les plus utilisés :
malléabilité, emboutissage 18-10 (304), 18-10 2%Mo (316) 25-20…
(60% de tous les aciers inoxydables)
18-12
20-12
25-12 résistance aux hautes températures
25-20
On peut ajouter jusqu’à 2% de Mo pour améliorer la résistance aux acides et aux chlorures
- très bonne propriétés mécaniques (ductilité)
- très bonne résistance à la corrosion
- bonne résistance aux basses températures (-250°C)
- durcissement par écrouissage (emboutissage, tréfilage, usinage…)
- bonne soudabilité
61
(1) la déformation plastique (emboutissage…) peut faire apparaître une « martensite d’écrouissage » magnétique
IV - Les Aciers inoxydables austéno-feritiques
structure mixte α + γ
base : Fe-Cr-Ni
- Cr : 20 à 25% A partir des austénitiques les plus riches en Cr et en diminuant le Ni
- Ni : <8%
- C : 0,05%
- Mo 2,5% Cu 1,5% Mn 0,5%
la proportion de ferrite (30 à 50%) peut être
ajustée par des traitements thermique
par exemple :
20- 12 sera austénitique
20- 8 sera austéno-ferritique
austénite
Utilisation :
- ensemble chaudronnés-soudés de grande dimension
- pièces moulées complexes
(coudes moulés du circuit primaire des centrales nucléaires)
- réparation de soudure...
Austénite
Cr 21.1
Ni 11.0
Mo 2.2
Mn 0.62
Si 0.77
Fe bal
65
VII - Les alliages Fer- Nickel
Un alliage aux propriétés surprenantes :
l’INVAR
diagramme Fe-Ni
66
dilatation thermique :
∆L=α
α.L.∆
∆T
Cr Ti Fe Ni Cu
6 8,5 12 13 16,6 10-6 K-1
Température de Curie :
67
Origine de cette anomalie de dilatation
spin + spin -
bandes de niveaux électroniques
niveau
de
Fermi
68
dans le cas de l’INVAR que se passe-t-il?
69
Applications des alliages Fe-Ni
de très nombreuses applications qui nécessitent une très faible dilatation thermique
ou de bonnes performances magnétiques……
- horlogerie
bilames thermostatiques
2 lames minces rigidement liées ensemble et avec des coefficients de dilatation différents
dispositifs
de compensation
thermique
grilles
Masque
blindage
du canon
71
L’INVAR est utilisé à différents niveaux
le « shadow mask »
72
Seuls 20% des électrons atteignent l’écran,
80% sont absorbés par la masque, d’où un
échauffement qui, lorsque l’image est très
contrastée, peut varier localement , ce qui
peut entraîner une déformation locale
(« flambage ») modifiant les couleurs.
73
Le canon à électrons :
74
Une autre application importante : Les méthaniers
Le transport du gaz naturel sous forme liquide permet de réduire de 600 fois le volume
transporté mais nécessite des température de –163°C à la pression atmosphérique.
Depuis 1964, des navires méthaniers de grande capacité (>25.000 m3) ont été mis en service.
donnent des alliages très résistants à la corrosion et des alliages réfractaires (« superalliages »)
b) les bases Ni
Ni-Cu (résistance à la corrosion) : Monel ( Ni-Cu35, Ni-Cu35AlTi)
Ni-Cr : Ni-Cr20 (résiatnces de chauffage)
Ni-Cr-Fe (tenue au fluage, réfractaire)
- Inconel 600 (ou « alliage 600 ») Ni-Cr14Fe (Cr 14 à 17%, Fe 6 à 10%)
- Inconel 690 Ni-Cr30Fe10 (Cr 21 à 27%, Fe 7 à 11%)
Ni-Mo
Hasteloy B (Ni-Mo28)
Hasteloy C (Ni-Mo16Cr15)
Rene41 : Ni-Cr19Co10Mo10 (réfractaire, ailette de turbine)
Nimocast :Ni-Cr14Ti6Fe4 (+Co, Mo) (acier de moulage)
Chromel : Ni-Cr10 (fil de thermocouple)
Permalloy : Ni-Fe22 (tôle magnétique)
76
2) Les Alliages d’aluminium
- série 1000 (Al non allié, Al>99%) mou et ductile, pour câble électrique, alimentaire
- série 2000 (Al+4%Cu+Mg, Si, Mn) durcissement structural, aviation, pièces forgées
- série 3000 (Al+1%Mn) assez durs, ductiles, toitures, casseroles
- série 5000 (Al+3%Mg, 0,5%Mn) durs, écrouissables, soudables, réservoirs,
boîtes,navires
- série 6000 (Al+0,5%Mg, 0,5%Si) durcissement structural, huisserie
- série 7000 (Al+6%Zn+Mg, Cu, Mn) durcissement structural, aviation, ferroviaire
- Al-Mg : AG0,6 - AG4MC
- Al-Mn-Cu : AM1 - AM1G
- Al-Cu : AU2G
- AGS/L 76 (Almelec) 0,7%Mg - 0,5%Si - Fe<0,3%
pour les câbles des lignes à haute tension
- Al-Si alliages pour fonderie
- AS13 ou alpax
- AS9U3 pour les carter de moteur... 77
3) Alliages de cuivre
4) Alliages de Zinc
5) Alliages de magnésium
6) alliages de Ti
7) alliages de Zr
zone de
A
transformation
allotropique
B
1
x%
3 grandes variétés de traitement thermique :
- changement de phase
Austénitisation
- remise en solution
trempe
refroidissement avec
changement de phase
- durcissement
- figer la structure
revenu, recuits
maintiens isothermes
- adoucissement
- adaptation de la microstructure
et des propriétés mécaniques
2
Températures de transformation
aciers hypoeutectoïdes :
Ae3 : supérieure
Ae1 : inféreure (transformation eutectoÏde)
aciers hypereutectoïdes :
Aecm : supérieure
Ae1 : inféreure (transformation eutectoÏde)
aciers hypoeutectoïdes :
- refroidissement :
Ar3 : début de la transformation γ ! α
Ar1 : fin de la transformation γ ! α
- chauffage :
Ac3 : début de la transformation α ! γ
Ac1 : fin de la transformation α ! γ
aciers faiblement ∼Ac1 = 723 - 10,7Mn – 16,9Ni + 29,1Si + 16,9Cr + 6,38W + 290As
Ae1∼
alliés (C<0,6%) ∼Ac3 = 910 - 203√
Ae3∼ √C – 15,2Ni + 44,7Si +104V + 31,5Mo + 13,1W – 30Mn – 11Cr 3
– 20Cu + 700P + 400Al + 120As + 400Ti
L’Austénitisation
paramètres :
- la température θa
aciers hypoeutectoïdes :
entre Ac3 et Ac3 + 50°C
aciers huypereutectoïdes :
entre Ac1 et Ac1 + 50°C
4
- la durée de maintien à θa
acier 35CD4
austénitisé 1h – 850°C
G : indice de taille de grain
m : nombre de grains/mm2
m=8x2G
G=3 ! 100 µm
G=5 ! 50 µm
G=10 ! 10 µm
5
Remarque : l’austénitisation apparaît également lors des opérations de soudage
l’apport d’un alliage en fusion (« métal d’apport ») entraîne une élévation importante de la
température du métal de base, provoquant des modifications microstructurales (« ZAT »)
ZAT
métal d’apport
(passes de soudage)
quelques microstructures
de soudure
7
La Trempe
modes de refroidissement :
8
Influence de la vitesse de refroidissement sur les transformations de phases
Tt − T
∆H
Tt
- la diffusion qui décroît avec la température
gradient de concentration
dc
loi de Fick J = −D
flux dx
Q
coefficient de D = D 0 exp −
RT
la vitesse de transformation
diffusion
passe par un maximum
9
le temps et le taux de transformation sont donnés pour un acier donné par les courbes TTT
(température - temps- transformation)(transformations isothermes)
Un tel diagramme suppose que l’acier reste à une température élevée un temps
suffisant pour que la transformation se produise
10
vitesse de refroidissement rapide :
La transformation austénite-ferrite se fait par un mécanisme displasif, c’est à dire par une
modification locale de la maille sans déplacement de matière…
transformations martensitiques
11
Comparaison entre une transformation diffusive et une transformation displasive
alliages à mémoire
de forme
12
diamètre d’un atome de carbone : 0,148 nm
lors de la transformation austénite-ferrite, il doit y avoir un fort rejet de carbone (qui doit
précipiter sous la forme de carbure…) par diffusion
13
Comment passer d’une structure cfc à une structure cc sans diffusion ?
par une simple distorsion de la maille cfc
R=T.R’
T : opérateur
R et R’ : les 2 réseaux
15
refroidissement rapide (eau)
M90% = Ms – 210°C
fin de transformation :
M99% = Ms - 420°C
dans le cas particulier des aciers, elle est irréversible car la martensite se décompose
au dessus de 300°C par diffusion du carbone :
M !F+C
16
il y a cohérence du réseau de la martensite avec le réseau initial de l’austénite :
(111)γγ // (110)M avec [110]γγ // [111]M
morphologie de la martensite :
- en lattes (petites plaquettes de 0,1µm d’épaisseur)
- en aiguilles enchevêtrées
acier à 1,5%C
aiguilles de
martensite sur
fond
d’austénite
Ferro-nickel
à 31%Ni
Quelques structures
austénitisé à 1050°C
martensitiques en trempé à N2 LIQUIDE
forme d’aiguilles
17
Structure martensitique
observée en optique
18
Structure martensitique
observée en MEB
19
Si la vitesse de refroidissement est intermédiaire (air) et permet une légère diffusion du carbone ?
bainite supérieure
bainite inférieure
20
bainite supérieure
acier 0,5%C – 0,8%Mn
(transformation isotherme à 500°C)
bainite inférieure
acier 0,5%C – 0,8%Mn
(transformation isotherme à 300°C)
observation en TEM montrant les
alignements de carbures
dans les lattes
21
Bainite supérieure
observée en MEB
22
Bainite inférieure
observée en MEB
23
structure ferrito-perlitique
100 µm
100 µm
10CD9-10
Chromesco III
21/4Cr-1Mo
0,10%C acier ferritique
2,30%Cr
0,9 %Mo
0,24%Si
0,16%Ni 25 µm
0,12%Cu
structure trempée
(austénite + martensite)
25 µm
0,28%C
0,5 %Si
0,8 %Mo acier pour boulonnerie
1,6 %Cr
0,4 %V
0,18%Ni
Coupe métallographique de l'acier
utilisé pour la réalisation
des cuve de réacteurs nucléaires
acier 16MND5 (ASTM A508)
structure ferrito-bainitique
Mo Mn Ni Cr Si C P Cu
26
vitesse très lente vitesse très rapide
(four éteint) : (azote liquide) :
austénite ! ferrite +perlite austénite !martensite + austénite résiduel
27
Solidification ultra-rapide (>106 °C/s)
28
Les diagrammes de phases supposent des transformations infiniment lentes et ne peuvent
servir pour déterminer les microstructures après traitement thermique…
TRC
A : austénite
F : ferrite
M : martensite
C : cémentite
30
31
32
33
La trempe : les facteurs déterminants
petite pièce :
trempe uniforme
grosse pièce :
trempe superficielle
! contraintes, fissures
! traitement de surface
test de trempabilité :
essai Jominy
34
Essai Jominy
35
Une application des transformations martensitiques : les alliages à mémoire de forme
la température de transition
peut varier entre –200 et +120°C
(CuZnAl : +170°C)
applications :
- déploiement d’antennes
satellites
- sertissage effet réversible :
- articulations (robotique) après un processus thermomécanique
- etc… («éducation ») le changement de forme
s’obtient par un changement de
température
36
Le Revenu
principe du revenu :
37
variations des propriétés
mécaniques en fonction
de la température de
revenu
38
Les Recuits
le revenu est une variété particulière de recuit, destinée à réduire les effets de la trempe
recuit d’homogénéisation :
- passage en phase γ (austénitisation
à haute température)
- diffusion en phase solide
- refroidissement lent
perlite lamellaire
#
perlite globulaire
(meilleur comportement pour le filage)
42
recuit de restauration et de recristallisation
a) écrouissage
100µm
3
les grains croissent de manière isotrope
4 jusqu’à ce qu’ils se rencontrent
modèle thermodynamique :
réduction de l’énergie interfaciale par déplacements des joints
√t
D = D0 + B√ ou Dn = D0n + B t (loi de Hillert)
Croissance de grains
acier inoxydable
ferritique
900°C 1150°C
46
croissance anormale (ou « exagérée »)
au dessus d’une température critique, certains grains se mettent à croître rapidement
(recristallisation secondaire)
fer électrolytique
500 µm déformé 3%
recuit 112h 540°C
47
2) Aciers austénitiques (alliages sans transformations de phases)
Bien qu’il n’y ait pas de transformation de phase, on peut employer les termes
d’austénitisation, de trempe et de revenu…
Mo 48
Ni B
précipitation de
carbures dans les
joints de grains
précipités de carbo-borures de Mo
(« fougères »)
observation TEM,
réplique d’extraction
49
diagrammes TTT pour des alliages
austénitiques
(base Ni)
Alliage UR 52N
50
Evolution microstructurale d’un acier austénitique 25-20
(centrale thermique de Carling)
phase σ
51
X – La corrosion des métaux
•corrosion sèche
•corrosion aqueuse
•dissolution du métal
•formation d’un dépôt (oxyde, hydroxyde…) plus ou moins adhérent
∆G ! oxyde métallique
métal + oxygène +∆
∆G= ∆U -T∆
∆S
∆G>0 ∆G<0
la réaction n’est pas spontanée la réaction est spontanée
le métal est stable le métal s’oxyde
kJ/mol
kJ/mol
Be Be -1182
Mg -1162
Al, Zr, U Al -1045
- 1000
Zr -1028
Ta, Nb Ti -848
Cr, Zn Ta -764
Cr -701
- 500 Mo,W, Fe, Sn Fe -508
Ni, Co Ni -439
Pb Cu -254
Cu Pt -160
Pt Ag -5
0 Ag Au +80
Au
QP
Q
KL = AL exp( − L ) K P = A P exp( − )
kT kT
Fe ⇒ Fe 2+ + 2e − 1
Fe + H2O + O 2 ⇒ Fe(OH) 2
2
1
H2O + O 2 + 2e − ⇒ 2OH− 3Fe + 4H2O ⇒ Fe 3O 4 + 4H2
2
- de sa composition
2) du matériaux (métal) - de sa structure et microstructure
- de son état de surface
- des contraintes appliquées ou résiduelles…
b) Corrosion localisée
formation rapide de
trous hémisphériques
répartis au hasard
distribution de l’oxygène
distribution du silicium
50µm
distribution du nickel
corrosion des métaux 12
Exemple : Chaudière électrique à thermo-plongeurs
acier 316L (17Cr-12Ni-Mo)
solution :
- au dessous de 200°C : alliage super-austénitiques
(haute teneur en Cr et Ni)
- au dessus de 200°C : alliage de Ni type 690
corrosion caverneuse ou par crevasses
conditions :
- interstice étroit
- oxygène ou oxydant dissous
- anions dissous (souvent Cl-)
soudure directe
bonne solution :
Tube A600
Trou circulaire d’origine (900 MW) Plaque entretoise
(pour tubes f 22,2 mm)
exemple :
-les alliages cuivreux dans l’eau de mer
(ils sont sensibles à des vitesses de quelques m/s)
- les aciers faiblement alliés : pompes alimentaires,
tuyauteries de sécheurs-surchauffeurs…
Origine (aciers)
Corrosion bactérienne
Concerne :
- les constructions métalliques en eau de mer (platforme)
- l’industrie du pétrole (hydrocarbures)
- l’industrie alimentaire
- les industries de traitement des eaux
- les industries chimiques
- les industries mécaniques (fluides de coupes)
- les industries aéronautiques (réservoirs de carburant)
- l’industrie nucléaire (circuit de refroidissement)
Passivité : formation spontanée d’une couche superficielle (oxyde ou sel) qui protège la
surface du métal de la corrosion…
O2 dissous Fe(OH)2
mesure du potentiel
électrochimique d’un
métal par rapport à
potentiel électrochimique une électrode de
(solution NaCl 3%) référence
(mesurée par rapport à l’hydrogène)
corrosion des métaux 23
corrosion localisée (milieu peu conducteur)
Protection cathodique :
inhibiteur de corrosion
concentration en Cr
12%
étape 2 – Lorsque tout le carbone a été précipité, il y a diffusion du Cr vers le joint de grains,
entraînant une diminution de la teneur en Cr à plus grande distance, mais avec une remontée
au niveau du joint (courbe 3)
Lorsque une pièce en acier austénitique doit fonctionner dans des conditions de risque CIG
il doit être insensibilisé au préalable par vieillissement thermique !
Microanalyse en STEM :
gradient de concentration en Cr autour
d’un joint de grains, pour différents
temps de vieillissement à la température
de 600°C :
concentration de
contraintes résiduelles
C-ring
selle-de-cheval
après essai :
apparition de fissures
corrosion des métaux 35
Un exemple de Corrosion sous contrainte :
les tubes des générateurs de vapeur des REP
circuit primaire
générateur de vapeur
corrosion des métaux 36
Les tubes (en alliage 600, base Ni) et où circule l’eau primaire, sont sertis par « dudgeonnage »
dans la plaque tubulaire (en acier faiblement alliés du type 16MND5) puis soudés.
tube en A600
dudgeonnage
plaque tubulaire
soudage
L’opération de dudgeonnage
entraîne une forte déformation
du métal, d’où l’apparition de
très forte contraintes internes
au niveau du col donné au
tube.
Observation en MEB
(intérieur de la fissure)
milieu
secondaire
zone dudgeonnée
cintre
micrographie optique
Fissuration par corrosion sous contrainte de l’alliage 600 en milieu primaire (fissures intergranulaires)
(eau + lithine + acide borique + hydrogène dissous, 300°C, 155 bar)
Caractéristiques de la SCC :
- milieu
- hydrogène
alliage 600
augmentation de la sensibilité à la SCC
- modifier le dudgeonnage
alliage 690 sur les REP français (palier N4*), A800 sur les REP allemands
Cr Ni Fe
A600 (NC15Fe) 16 74 8
A690 (NC30Fe) 29 60 9
A800 (Z2NC34-22) 21 33 43
tubes fissurés
- on les bouche
- on change le GV...
a) Electrolyse
b) Bain métallique
sens élargi (pas uniquement avec le carbone) : revêtement obtenu par diffusion
métaux purs
• Pt, Ta, W : naturellement inoxydables
• Pb, Ni … selon le type de corrosion
! attention aux faibles caractéristiques mécaniques
aciers
! aciers inoxydables
-aciers martensitiques (Cr 13%) : bonne limite élastique
lames de couteaux, aubes de turbines, arbres de pompe…
-« 18-10 » (austénitiques)
industries chimique et alimentaire, ameublement, décoration…
- aciers au Cr-Ni - « 18-10 » au Mo
- austéno-ferritiques (corrosion sous tension, milieu sulfurique)
- aciers au Cr-Mn-Ni (18% 7% 5%) moins chers mais moins résistants…
rupture
- caractéristiques mécaniques
! données expérimentales
- lois de comportement
! lois empiriques (issues de l’expérience)
! par simulation numérique (dynamique des dislocations)
1
1 – Caractéristiques mécaniques et lois de comportement
Courbe de traction
2
contrainte nominale : σn = F/S0
déformation nominale : εn =u / l0
R0 : limite d’élasticité
Rp0,2 : limite d’élasticité conventionnelle
E : module de Young
Rm : résistance à la traction
AR(%) : allongement plastique après rupture
AR(%)=100 (lrup – l0)/l0
Z : coefficient de striction
Z=100(S0 – Srup)/S0
3
contrainte nominale contrainte vraie ou rationnelle :
R = F/S0
ou conventionnelle : σ = F/S = R eε
déformation nominale e = ∆l/l0 déformation vraie ou rationnelle :
ou conventionnelle :
l0
a courbe
rationnelle
e
ε
la courbe de traction (contrainte-déformation) dépend de la température
d’essai mais aussi de la vitesse de déformation :
σ quand la température augmente σ
accroissement de
la vitesse de
déformation
la déformation plastique est plus
facile
T ε
accroissement de
la température
à température constante, quand
la vitesse de déformation augmente,
la contrainte doit être plus élevée
pour déformer
ε 4
ε
machine de traction
mors
four
éprouvette
essai de traction
essai de flexion « 3 points »5
Domaine élastique
traction : σ=Eε
E : module de Young
E (GPa)
liaison covalente : 1000
liaison ionique : 30 à 70
liaison métallique : 30 à 400
liaison hydrogène : 8
Van der Waals : 2 Mo 320-365
G ou µ: module de cisaillement
W 406
G=3E/8 Cr 289
Co 200-248
K : module de compressibilité Fe 196
K=E Cu 120-150
Ti 116
Al 69-79
Fe :
Ag 76
E= 196 GPa
Sn 41-53
µ= 120 GPa
fontes 170-190
laiton 103-124
6
Autre caractéristique : La résilience (résistance au choc)
« mouton Charpy »
(b) (c)
résilience :
énergie absorbée par
unité de surface
KCU :
résilience avec une
éprouvette entaillée en U
8
2 - Déformation plastique : lois de comportement
variables d’état
Lois de comportement
empiriques F(ε, ε&, σ, T, p) = 0 ? variables internes :
•microstructure
•texture…
variables mécaniques
- rigide-plastique - élasto-plastique
pas de domaine élastique sans écrouissage
ε ε
9
2 – Lois statiques avec écrouissage sans viscosité
ε
n : coefficient d’écrouissage ou de consolidation
caractérise l’aptitude d’un matériau à se déformer en expansion
Ti 0,10 – 0,30
quelques valeurs de n :
inox 18-10 0,40
Al 0,25
10
3 – Lois avec viscosité
dε
le temps intervient explicitement par la vitesse de déformation : ε& =
dt
application : le fluage
ε = ε el + εpl + ε( t )
εel et εpl : déformations élastique et plastique instantanées 11
Pour une structure micrographique donnée, le comportement dépend de
la contrainte appliquée et de la température.
Diagramme d'Ashby
a) Si la contrainte est suffisante :
Nickel pur comportement plastique
diamètre des grains : 100 µm σ (MPa)
σ/µ - faible température : plastique sans viscosité
glissement des pas de diffusion de défaut
10
-1 dislocations déformation instantanée
104
comportement plastique - forte température : plastique avec viscosité
10-2 10
3
diffusion de défauts
vitesse de déformation plastique
10-3 fluage par les 10
2
dislocations
10
-4
10
b) Si la contrainte est trop faible :
comportement comportement élastique
10
-5 élastique
1
fluage diffusionnel - faible température (T/TF <0,4) : élastique pur
-6
10 10
-1
VIEILLISSEMENT
Évolution de la microstructure avec le temps
DURCISSEMENT
Création d’obstacles au
passage des
CORROSION
dislocations
+
CONTRAINTES
FRAGILISATION
+ DEFAUTS DE
FABRICATION + DE SERVICE
Sollicitation
FLUAGE-IRRADIATION
Mécanique
Irradiation
Milieu
et/ou Température
VIEILLISSEMENT
SOUS IRRADIATION CORROSION
14
Limite élastique, écrouissage et consolidation
on recharge la contrainte :
C : nouvelle limite élastique
O B ∆l/l0
! durcissement structural 15
Origine de la déformation plastique et du durcissement
F = τb
(par unité de longueur)
τ : tension de ligne
b : vecteur de Burger
16
F
dans un monocristal, cette cission critique
peut être calculée par le facteur de Schmid :
χ0
λ0
cission projetée ou résolue :
plan de glissement
F direction de glissement
τ= cos( χ 0 ) cos( λ 0 )
S0
S0
τc
d’où la limite élastique : Re =
cos( χ 0 ) cos( λ 0 )
le déplacement des dislocations est lié aux interactions de celles-ci avec le milieu
vitesse de dγ
= ρbv
vitesse moyenne
cisaillement des dislocations
plastique dt
vecteur
densité de de Burger temps d’attente sur les obstacles +
dislocations temps de « vol » entre les obstacles
(longueur par unité de volume) (très bref)
∆G/kT)
la vitesse est un processus thermiquement activé (en exp(-∆
où l’énergie d’activation ∆G peut dépendre de la contrainte
18
Origines du durcissement
• très fortes pour les matériaux covalents (diamant) et les composés intermétalliques
• très faible pour les plans denses des CFC et les plans de base des HC (~ 10-4 µ)
• importantes pour les BCC (x100 CFC), surtout pour les vis (x20 coin)
dans les BCC les dislocations vis sont piégées dans les directions cristallographiques denses
(« vallées de Peierls »)
vallée de Peierls
paire de décrochement
τC = τ + τµ * τ∗
τµ
contribution température
contribution
thermiquement athermique variation de la contrainte d’écoulement avec
activée la température : palier athermique
a) matériaux CFC et HC
forces de Peierls faibles
τ/µ
palier athermique
0,2 à 0,3
0,2 0,4 0,6 0,8 1 T/TF variation de la limite d’élasticité des métaux20
hexagonaux en fonction de la température
b) matériaux BCC
avec :
τ* T 2
= 1 −
τ(0K) = 10-3 à 10-2 µ
τ( 0 K ) T0 T0 = 0,2 TF
τµ= 10-4 µ
µ : module de cisaillement
τ/µ
(µFe=120 GPa)
τ(0K) 330 à 440 MPa
Fer : T0 ≈ 330 K ≈ 50°C
a – taille de grains
plus les grains sont petits, plus la densité de joints de grains est importante
et plus la limite élastique est élevée :
k
Loi de Petch-Hall R e = R0 + d : diamètre moyen des grains
d
HV
100 10 1 0,25
300 d (µm)
Cela explique pourquoi les métaux ultra-purs sont très mous et que les alliages sont
plus durs et ceci d’autant plus que la teneur en éléments d’addition est élevée.
exemple : le laiton par rapport au cuivre pur, les aciers inoxydables, le rôle durcissant
du carbone et de l’azote en solution solide dans les aciers, la martensite…
τe
contrainte
d’écoulement
des dislocations
Cu
Zn
solution solide limite élastique :
de laiton α
Cu pur 75 MPa
laiton 200 MPa
Cu 30%Zn
23
c – durcissement par précipitation
le mode de durcissement le plus courant
Il faut distinguer :
- les précipités cohérents avec la matrice (exemple : zones de Guinier-Preston)
- les précipités incohérents avec la matrice
mécanismes d’interaction : σe
cisaillement ou contournement
pic de dureté
cisaillement
- particules cohérentes - incohérentes
- petites particules - trop grosses
- peu résistantes - trop « dures »
contournement
rayon critique
Si les 2 mécanismes sont en compétition,
celui qui est le plus facile transition cisaillement-contournement
(qui conduit à la plus faible limite élastique) - perte de cohérence
sera adopté - augmentation de la taille
24
- par cisaillement
-effets élastiques :
- la cohérence avec le réseau entraîne une distorsion
qui repousse ou attire la dislocation coin (effet de taille)
- différence de module élastique entre la dislocation (coin
ou vis) et le précipité
les effets s’ajoutent
-effet chimique : précipités cisaillés par fatigue
dû à la création de nouvelles interfaces lors du cisaillement dans un alliage Ni-15%Al
∆τ = α µb Nd
Rp02 (MPa)
N
τC = 0,5 µb π
d
N : fraction volumique des précipités
d : diamètre moyen des précipités boucles de contournement d’Orowan
dans un alliage Al-Li vieilli26
d – durcissement par écrouissage
160
alliage %Mg Rp02 (MPa)
140
5005 0,8 40
- précipitations de carbures
- aciers martensitiques pour roulement à bille, pour outils de coupe
(très fins carbures cohérents avec la matrice)
- aciers ferritiques à haute limite d’élasticité
(très fins carbures de Ti, de Nb et de V, cohérents avec la matrice, associés
à une taille de grains très fine)
aciers maraging :
Rp02 de 1800 à 2000 MPa avec une excellente ductilité
trains d’atterrissage des avions...
superalliages de Ni
durcissement par précipitation de γ’ (Ni3Al)
utilisés dans les cas où l’on cherche à éviter toute déformation plastique en service
30
diagramme Al-Cu
Pour cela on opère ainsi :
- mise en solution à 550°C
- refroidissement rapide (trempe à l’eau ou à l’huile)
(pour éviter le “nez” de la courbe TTT)
- on obtient une solution solide sursaturée (d’un facteur 40)
- maintien 100h à 150°C (vieillissement)
- précipitation de la phase θ
structure très fine
alliage très dur
3ème phase :
de nouveaux précipités, tétragonaux, θ’ germent sur les dislocations
et croissent par dissolution des précipités θ’’. Les faces des disques
sont encore cohérents avec la matrice mais plus les côtés
4ème phase :
la phase θ germe aux joints de grains et aux interfaces
par dissolution des précipités θ’. Cette phase est totalement
incohérente avec la matrice et croît sous forme de globules
32
Zone de Guinier Preston (GP) observée
en TEM haute résolution (200kV)
Al-1,7%Cu, revenu 10h 100°C
Rp02=Aε
n
durcis par laminage n (Al) de 0,15 à 0,33
relaxation
Pour étudier la déformation à chaud, on peut :
essais de fluage
Courbe caractéristique du fluage
alliage de Ni à 850°C
36
- Fluage primaire : régime transitoire
Courbe caractéristique correspond à une forme d’écrouissage
du fluage peut être représenté par une loi puissance :
σ = Cte
ε = f(t )
1/3
déformation ε (loi d’Andrade)
flux d’atomes
flux de lacunes
d
n=1
loi de type Nabarro-Herring-Coble
(fluage newtonien linéaire)
Cσ exp(- Q/RT)
ε=
d2
plus le grain est grand et plus les atomes doivent 39
diffuser longtemps....
Le fluage tertiaire
Par diffusion de lacunes dans les joints de grains et par accumulation de dislocations
des cavités apparaissent au niveau des joints, (cavités de fluage) c’est le début de
l’endomagement par fluage (fluage tertiaire)
la taille des cavités augmentent rapidement
cavités de fluage et celles-ci coalescent (fissures)
σ
déformation plastique
conventionnelle
limite élastique
S0 Su
S0 - Su
essai de traction : striction Z=
S0
σ
ductile
fragile
σp rupture
rupture
41
εr ε
Notion de propagation de fissure
dW = dW1 – dW2
δa
Gc : énergie absorbée pour créer une fissure d’aire unité
énergie de rupture (ou taux critique de libération d’énergie élastique)
- pour une contrainte σ donnée, la longueur critique pour qu’une fissure se propage est a :
EGc
a=
πσ
2
43
On peut définir :
propagation si : K Kc
détermination de Kc et Gc :
matériau Gc Kc
2
a
- σc (rupture) Kc= σc πa
(kJ/m ) (MPa m)
2
métaux purs ductiles 100-1000 100-350 - Gc = Kc /E
acier à rotors 220-240 204-214
rupture
acier à haute résistance 15-118 50-154 propagation
fragile
acier doux 100 140 de la fissure
alliages de Ti (TA6V) 26-114 55-155
acier au carbone 13 51
fonte 0,2-3 6-20
Be 0,08 4
béton 0,03 0,2
verre 0,01 0,7-0,8
Kc= ασc πa
2
α=1/ (1−ν )
ν : module de poisson (0,33)
(α=1,06)
σe
a K2
σ σlocal = σ + σ 2πσe2
a 2r
45
modes de propagation des fissures
matériaux ductiles
46
Ruptures par fissuration rapide
pas de déformation plastique macroscopique
La rupture fragile (propagation rapide de fissures
rupture trans ou intergranulaire sans grande consommation d’énergie )
1 - La rupture transgranulaire
fragile ductile
température
de transition
observation en MEB
50
observation en MEB
observation en TEM
zone de rupture
1 - Rupture de fatigue finale
zone de
propagation lente
3 stades :
1 - stade d’amorçage ou d’initiation
2 - stade de propagation lente amorce
3 - stade de rupture finale
53
échelle microscopique :
apparition de stries de fatigue, correspondant aux cycles de sollicitation
(consolidation en extrémité de fissure à chaque arrêt de la contrainte)
54
Exemple :
Cas de rupture en fatigue d’un arbre de compresseur avec aubage en acier moulé
L’arbre, soumis à des flexions répétées à fréquence élevée, s’est rompu en service
56
exemples de rupture de fatigue
57
Modes de rupture par fatique
types de sollicitation :
traction-compression
flexion plane
flexion rotative
58
Essai de fatigue
59
ln(∆σ)
- essai de fatigue dans le domaine élastique
104
n Cte σe
Nf = (loi de Basquin) ln(Nf)
∆σ avec n compris entre 0,07 et 0,12
σ
- essai de fatigue dans le domaine plastique σe
( fatigue oligocyclique)
60
b) sur éprouvettes préfissurées
taux de croissance
par cycle de la fissure
Pour étudier la durée de vie d’une structure déjà fissurée, la variation du facteur d’intensité de la contrainte ∆K
augmente à chaque cycle (car la fissure se propage)
Courbe caractéristique
du fluage
62
3 – fissuration par corrosion sous contrainte
simultanément
- une contrainte appliquée ou interne
- un milieu corrosif particulier fissuration
contraintes
fissures
contrainte
de clivage
température
de transition
64
Ce type de comportement ne touche que les aciers BCC :
résilience
(résistance aux chocs)
température
de transition
ductile-fragile 65
résilience
2
daJ/cm
20 Pour déterminer la température de transition, on trace
la courbe de transition à partir des mesures de résilience
15 et de cristallinité, par un ajustement statistique sur une
courbe de la forme
10
7
y=A + B th(x) x=(T-T0)/C
5
A, B et T0 sont des constantes à déterminer
2
la température de transition correspondra à KV=7 daJ/cm
(TK7)(soit 56 J) et à une cristallinité de 50%
On peut également utiliser T68 (soit 68 J)(Norme US)
cristallinité
100
50
Etat initial
5% écrouissage
La température de transition qui est généralement
de l'ordre de -100°C, peut atteindre des valeurs
5% + vieilli 250°C 1/2h
proches de 0°C et même supérieures à la température
ambiante.
Il n'y a a priori aucun risque de rupture en service
mais en cas de refroidissement, risque de rupture
fragile brutale.
2
7 daJ/cm
∆T
T1 T2 Température σ
70
- des éléments d'alliages (Ni, Mn) peuvent favoriser la ségrégation
- certains peuvent co-ségréger (effets synergétiques)
- d'autres (S) peuvent, en saturant le joint empêcher toute autre ségrégation....
On constate que les divers traitements thermiques ont provoqué une augmentation de la
température de transition
Le revenu à haute température a restauré les caractéristiques initiales (état de reception)
71
Cas de l'irradiation de l'acier de cuve (16MND5)
l'irradiation aux neutrons provoque dans l'acier de cuve une précipitation, soit de cuivre pur
(Cu>1%), soit d'atmosphères d'atomes de solutés et de lacunes (%Cu<1%)
Ces objets sont durcissants et provoquent une augmentation de la température
de transition, qui sera d'autant plus forte que la teneur en Cu est élevée.
Le Chromesco 3 est beaucoup moins sensible que le 16MND5 à la fragilité sous irradiation
et pourrait être utilisé pour la fabrication des cuves des futurs réacteurs nucléaires
(de plus il est moins sensible à la corrosion et ne nécessiterait pas de revêment protecteur)
72
Complément : les essais de dureté
technique de caractérisation par indentation
C’est l’essai le plus simple pour apprécier la limite élastique d’un matériau
On distinguera :
- la dureté Vickers (HV)
- la dureté Brinell (HB)
- la dureté Rockwell (HRC)
exemple de machine de dureté
On peut aussi réaliser des empreintes de microdureté à l’aide d’un microscope optique
et d’une pointe diamant, sous très faible charge, les dimensions de l’empreinte étant de
l’ordre du micron :
- microdureté Vickers (empreinte carrée) 73
- microdureté Knoop (empreinte en losange)
Essai Vickers Essai Brinell
acier : K=30
perlite : HV = 150 – 200 F=9,81KD2 Al : K=2,5 à 10
martensite : HV > 400 Cu : K=5 à 30 74
Essai Rockwell
En 2 temps :
100µm
filiations de microdureté
Vickers au travers d’un
joint soudé
(empreinte carrée)
5 mm 76
77
dureté et caractéristiques mécaniques
Jacky Ruste
Ingénieur INSA Génie Physique
Docteur Ingénieur Université Nancy 1
(Ing. Senior EDF R&D)
Civeaux
1
jacky.ruste@free.fr
http://micro.icaunais.free.fr
Quelles sont les causes possibles d’accidents (de niveau >3) dans le nucléaire ?
Causes environnementales
•séisme
•inondations… Problèmes de matériaux
•rupture du circuit primaire
Fukushima (BWR-Japon, 2011) •rupture de la cuve
•fissuration des gaines de combustible…
Spécifique
classique encore peu de connaissances
alliage de nickel
barres de contrôle pressuriseur
alliage Ag-In-Cd acier faiblement allié
acier
enceinte de confinement : austéno-ferritique
béton précontraint circuit
Cuve secondaire
acier inoxydable
combustible (UO2) austénitique
céramiques
tube de gainage 5
alliage de zirconium
LES PRINCIPAUX TYPES DE VIEILLISSEMENT ET
D’ENDOMMAGEMENT
VIEILLISSEMENT
SOUS IRRADIATION
Cuve (Irradiation)
Milieu
Température
CORROSION
6
! « vieillissement » ne signifie pas forcement « dégradation » mais « évolution »
Quelle « maladie » pour quel composant ?
7
2 Dégradation par fissuration
Fatigue thermique
• zones de mélange de réseau de tuyauteries (RRA tous paliers)
• zones locales de gros composants (barrières thermiques et arbres de
pompes primaires)
Fatigue vibratoire
• piquages circuits auxiliaires nucléaires
• rotors frettés de turbine
8
3 Dégradations par corrosion
Corrosion sous contrainte (assistée par l’irradiation) de composants d’internes de
cuve (vis de cloisonnement) en acier austénitique écroui (316L)
Corrosion sous contrainte de l’alliage 600 et métaux déposés (82, 182, …)
(tubes GV, piquages pressuriseur 1300 MW, couvercles de cuve)
Corrosion sous contrainte de l’ X750 (broches de tubes guides de grappe)
Décohésions intergranulaires liaisons bimétalliques ferritique / inox
Corrosion intercristalline des aciers inoxydables,
Corrosion des gaines de combustible (Zircaloy)
Corrosion dans la gangue d’acide borique (boulonnerie en acier faiblement allié de
pompe primaire, GV, pressuriseurs, vannes)
« Denting » et amincissement des tubes de GV,
Corrosion-érosion dans le circuit secondaire,
Corrosion sous contrainte de l’acier des rotors de turbine frettés
Corrosion par piqûre des aciers inoxydables (tubes de condenseurs)
IV - Annexe :
Les moyens expérimentaux d’études
des matériaux nucléaires
Défauts de
Sollicitations fabrication
Structure vierge
mécaniques contraintes
internes
déformations plastiques
modifications
Environnement micro-structurales
corrosion mécanique de
température… Endommagement l’endommagement
vieillissement
micro-cavités dislocations
macro-défauts
macro-fissures
propagation
Rappels sur des fissures mécanique de
l’endommagement la rupture
et instabilité
la rupture
rupture 11
Ia - Quelques rappels sur le comportement mécanique des matériaux
•rupture fragile
Contrainte forte, continue ou brutale •rupture ductile
•rupture par clivage
Contrainte faible mais continue (et à haute température) rupture par fluage
12
Caractéristiques mécaniques : brefs rappels
Courbe de traction
13
R0 : limite d’élasticité
Rp0,2 : limite d’élasticité conventionnelle
E : module de Young
Rm : résistance à la traction
AR(%) : allongement plastique après rupture
AR(%)=100 (lrup – l0)/l0
Z : coefficient de striction
Z=100(S0 – Srup)/S0
observation en MEB
observation en MEB
observation en TEM
« mouton Charpy »
résilience :
énergie absorbée par unité de surface KCV (daJ/cm2) = (W0 – W1)/S
18
(a)
(b)
(c)
L’état mécanique à l’extrémité d’une fissure peut être défini par un facteur K :
•la longueur a de la fissure
qui dépend de : •la contrainte appliquée s
•un paramètre de forme lié à la structure en fond de fissure
énergie absorbée
K C EGC pour créer une fissure
a
- sc (rupture) Kc= sc a
2
- Gc = Kc /E
20
rupture propagation
fragile de la fissure
avant
après rupture
matériau Gc Kc
2
(kJ/m ) (MPa m)
métaux purs ductiles 100-1000 100-350
énergie absorbée acier à rotors 220-240 204-214
pour créer une fissure acier à haute résistance 15-118 50-154
acier doux 100 140
alliages de Ti (TA6V) 26-114 55-155
acier au carbone 13 51
fonte 0,2-3 6-20
Be 0,08 4
béton 0,03 0,2
verre 0,01 0,7-0,8 21
Ruptures par fissuration progressive
zone de rupture
1 - Rupture de fatigue finale
zone de
propagation lente
3 stades :
1 - stade d’amorçage ou d’initiation
2 - stade de propagation lente amorce
3 - stade de rupture finale
22
échelle microscopique :
apparition de stries de fatigue, correspondant aux cycles de sollicitation
(consolidation en extrémité de fissure à chaque arrêt de la contrainte)
23
2 - Rupture de fluage
Courbe caractéristique
du fluage
24
Ib - La corrosion sous contrainte (ou « sous tension »
micrographie optique
tube en A600
dudgeonnage
plaque tubulaire
soudage
Observation en MEB
(intérieur de la fissure)
milieu
secondaire
zone dudgeonnée
cintre
micrographie optique
Fissuration par corrosion sous contrainte de l’alliage 600 en milieu primaire (fissures intergranulaires)
(eau + lithine + acide borique + hydrogène dissous, 300°C, 155 bar) 28
Comment étudier en laboratoire la corrosion sous contrainte ?
concentration de
contraintes résiduelles
C-ring
selle-de-cheval
après essai :
apparition de fissures 29
Sonde utilisée pour la détection
Comment détecter la présence de des défauts dans les tubes des GV
fissures dans les tubes de GV ?
En l’absence
de défaut
Tube (A600)
Signaux observés
(figures de lisajou)
Plaque En présence
tubulaire de défaut 30
Contrôle des tubes
alliage 690 sur les REP français, A800 sur les REP allemands
Cr Ni Fe
A600 (NC15Fe) 16 74 8
A690 (NC30Fe) 29 60 9
A800 (Z2NC34-22) 21 33 43
tubes fissurés
- on les bouche
- on change le GV...
33
Ic – Les effets d’irradiation
Dans un réacteur nucléaire, les matériaux sont soumis à des rayonnements de
haute énergie : radioactivité a, b, g, neutrons, produits de fission…
1 – Rayonnements a
2 – Rayonnements b
3 – Rayonnements g
interstitiel
-échauffement
-radiolyse de l’eau (décomposition avec émission d’hydrogène)
-ionisation…
4 – Les neutrons
fission
113Cd → 114Cd
- Absorption dans les barres de contrôle 107Ag → 108Cd → gonflement
115In → 116Sn
- transmutation radioactivité
59Ni (n, a) 56Fe
bulle d’hélium, gonflement
•dislocations
•boucles lacunaires et interstitielles
•précipitations
•amas d’atomes de soluté
•ségrégations intercristalline
•…
•vieillissement
•fragilisation
•corrosion accélérée…
Cuve, structures internes…
Les effets d’irradiation sont exprimés en « dpa » : « déplacements par atome »
10 dpa signifie que chaque atome de la structure aura été déplacé 10 fois
pendant sa durée de vie
II - Etudes de quelques problèmes de
matériaux observés dans les réacteurs
nucléaires à eau pressurisée (PWR)
Quels sont les principaux sujets de préoccupation concernant
les réacteurs à eau sous pression ?
Gainage combustible
Circuit primaire
vieillissement thermique
Structures internes
Fragilisation et
Cuve
Corrosion sous contrainte
Sous irradiation - fissuration sous revêtement
- fragilisation sous irradiation 39
I - La cuve Constituée par des viroles soudées entre elles
goujons
Ces viroles sont réalisées à partir de lingots
couvercle en acier ferritique faiblement allié
(AFNOR : 16MND5, Européenne : 16MnNiMo-5)
structure bainitique
900 MWe 1300 MWe Pour éviter la corrosion, elle est revêtue
intérieurement de 2 dépôts en acier
Poids : 900MW 1300MW inoxydable austénitique de 8mm d’épaisseur
- cuve seule 260t 318t (dépôt par fusion)
- couvercle 54t 76t 1ère couche : 24%Cr – 12%Ni
- goujons et écrous 15,4t 24t 2ème couche : 304L – 316L (18%Cr – 12%Ni)
Composition de l’acier 316 : 12%Ni-18%Cr-2%Mo 40
Shippingport
USA (1957)
Chooz 1
France (1964)
EPR
(2008)
Four de
détensionnement
Elément de cuve de
1300 MW
(viroles)
43
le choix de l’acier de cuve des REP
1) Tenue mécanique
•Températures de fonctionnement : 20 à 325°C
•Pression interne : 0 à 155 bars
•200 000 à 300 000 heures de fonctionnement
•Irradiation de certaines pièces
2) Résistance à la corrosion
•Éviter les dégradations au contact de l’eau du milieu primaire
•Limiter la contamination des circuits par les produits de corrosion
3) Mise en œuvre
•Formage
•Soudage
•Traitements thermiques
4) Optimum économique
A l’achat et pour la maintenance
44
Choix de l’acier de cuve
Choix :
Acier 16MND5 au Mn, Ni, Mo
avec revêtement en acier inoxydable pour tenue à la corrosion
45
Acier de cuve
nuance (AFNOR) : 16MND5 (16MnNiMo5)
structure ferrito-bainitique
nickel
molybdène
0,16% de carbone
éléments
manganèse d’addition
(1,25%) ou d’alliage
46
1) Fissurations sous revêtement
1980 : détection de fissures dans l’acier de cuve et prenant naissance
à proximité du revêtement inoxydable
(fissuration sous revêtement)
Ces fissures étaient de plus localisées dans des zones particulières (dites « veines sombres »)
et qui correspondent à des ségrégations mineures apparues lors de la fusion du lingot
fissure
47
Ces veines ont une composition Acier de cuve de Tricastin (éprouvette B4 zone 8).
- Mn de 1,3 à 2,2% Cr
0.8
- Mo de 0,5 à 1,3% Mo
0.5
- Cr de 0,2 à 0,3% 0.7
- Ni de 0,7 à 1 %
- Cu de 0,08 à 0,1% 0.6 0.4
- P de 50 à 250 ppm… Si
0.5
0.3
0.4
Cr
0.3 0.2
0.2
veine sombre
0.1
0.1
0 0
1 5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49 53 57
Points
Afin de protéger l’acier de cuve de la corrosion, on effectue un dépôt par fusion d ’acier inoxydable.
L’acier inoxydable austénitique est fournie sous forme d’un ruban (feuillard) d’environ 8 cm de large
qui est fondu en surface du métal à protéger (fusion à l’arc électrique sous flux)
cordon de
métal liquide température
(acier inoxydable)
906°C
austénite
(cfc)
g
acier de ag
cuve 721°C ferrite
(bcc)
1ère couche
acier
de cuve
50
Recherche de défauts par les contrôles non-destructifs (CND)
Radiographie (rayons X ou g)
51
Ultra-sons
52
2) Irradiation neutronique de l’acier de cuve (« vieillissement »)
Sous l’effet du bombardement neutronique, on observe au cours du temps une dégradation des
propriétés mécaniques de l ’acier :
- augmentation de la dureté, de la charge à rupture et de la limite élastique
- diminution de la ténacité (résistance à la fissuration)
- diminution de la résilience (résistance aux chocs) et de la ductilité
- augmentation de la température de transition fragile-ductile
palier ductile
après irradiation
fragile
TT augmentation de la
température de
transition
ductile
température Variation expérimentales de la résilience
(courbe de transition) en fonction de la
température pour l’acier de cuve, avant
et après irradiation neutronique (à 290°C )
53
TT Evolution de la température de transition en fonction
décalage de la
température du temps mesurée sur la centrale REP de Chooz
de transition
(°C)
éprouvettes
de ténacité
éprouvettes
de résilience
capsule de
Base de données surveillance
formules prévisionnelles 54
Formules prévisionnelles de l’accroissement de la température de transition (RTNDT)
F : fluence
(neutrons par cm2)
Cuves françaises :
FIS :valeur supérieure - FIM :valeur moyenne
Quels sont les mécanismes du vieillissement?
90 120
80
Variation de la température de transition (°C)
100
70
50
60
40
30
40
20
10 20
0
0.00 1.00 2.00 3.00 4.00 5.00 6.00 7.00 8.00 0
-10 0.00 1.00 2.00 3.00 4.00 5.00 6.00 7.00 8.00
fluence (1019 n/cm2) fluence (1019 n/cm2)
cascade de E
déplacements
n 0,8 dpa
2Ed
neutron
Ed ~ 25eV
PKA interstitiels
choc élastique
E
transfert PKA : primary knock-on atom
d’énergie
Le neutron dont l’énergie est comprise entre 0,025 eV (neutron thermique) et quelques MeV
(neutron rapide) cède un peu de son énergie (de quelques eV à plusieurs centaines de keV)
lors de chocs élastiques avec les atomes du métal.
L’atome heurté (PKA) est projeté hors de son site et vient heurter d ’autres atomes et ainsi de suite….
Il en découle une « cascade de déplacements » atomiques, engendrant des défauts ponctuels
(lacunes et interstitiels).
Cette cascade, dont la durée totale est inférieure à 10 ps (10-11 seconde), ne peut être étudiée que
par simulation numérique (dynamique moléculaire)
En France, pour calculer les effets d’irradiation on ne tient compte que des neutrons de
plus de 1 MeV 58
Simulation d’une cascade de déplacements par dynamique moléculaire
Fe 4keV
600 K
Phase de collision (expansion de la cascade)
Extension
maximale
de la cascade
Amas lacunaire
Il y aura formation de :
- amas de défauts ponctuels (micro-cavités pour les lacunes)
- complexe « atome de soluté-lacunes »
- précipitation (de cuivre pur par exemple pour les aciers de cuve riches en Cu)
- amas diffus (« atmosphères » ) d ’atomes de solutés
- ségrégations importantes (aciers inoxydables des internes)
- boucles de dislocations ….
En appliquant une augmentation brève de tension, on abrase couche par couche les atomes.
Leur nature est analysée par un spectromètre à temps de vol (la vitesse est inversement
proportionnelle à la masse) et leur position par un détecteur à localisation spatiale.
m
t L
spectromètre à temps de vol (TOF) 2qV
ségrégations dans un joint de grains
(superalliage Astroloy)
Volume 15 x 15 x 50 nm3
•Composition moyenne :
Cu
Si
1,5%Cu-4,2%Ni-3,6%Mn-3,8%Si
•taille moyenne : 3 nm de diamètre
amas 15x15x50 nm
P Mn Ni
Université de Rouen
La formation des défauts (« atmosphères », amas…) est favorisée par la teneur en63
cuivre
Solutions
Les cuves des VVER sont en effet plus riches en Cu et en P, la température est plus
faible (270°C), la fragilisation doit donc être plus importante.
En l’absence d’un programme de surveillance, les russes ont opté pour des recuits
de régénération de 430 à 500°C.
64
II – Les structures internes de cuve
LEUR ROLE
65
Les internes de cuve
Cloisonnements
Visserie :
acier inoxydable austénitique
type 316 écroui
17%Cr-11%Ni-2,5%Mo
Renforts
Cloisonnements et renforts :
acier inoxydable austénitique
type 304 hypertrempé
18%Cr-10%Ni
66
Problème : vieillissement important sous irradiation (100dpa)
Fissuration en service des vis du cloisonnement par corrosion sous
contrainte assistée par l’irradiation (IASCC)
6 mm 200 mm
Vue en coupe d’une vis fissurée Faciès de rupture intergranulaire d’une vis67fissurée
Durcissement des vis en fonction de la dose d’irradiation reçue
Etant à proximité du cœur, les structures internes sont très fortement irradiées :
de l’ordre de 100dpa en fin de vie, soit 2x1023 n/cm2 (x 1000 par rapport à la cuve)
dureté
Boucles de dislocations :
- Regroupement des interstitiels sous forme
de « disques » dans la matrice Joint de Grain
Boucles de dislocations :
DURCISSEMENT
SENSIBILISATION
Ségrégations aux joints de grains : POTENTIELLE A LA
CORROSION
Tuyauterie primaire
VIEILLISSEMENT THERMIQUE
71
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Principales caractéristiques des composants
Les coudes du circuit primaire sont moulés.
On a choisi des aciers austéno-ferritiques
Le circuit primaire : les coudes moulés
qui présentent une bonne aptitude au moulage.
Z3CND20-10M ou Z3CN19-10M
20% Cr - 10% Ni - 2,5% Mo - 1% Si – 0,003% C
Ces aciers sont biphasés :
- une phase bcc (ferrite)(5 à 25%)
- une phase fcc (austénite)
40 m
Canalisations
« Coudes moulés »
primaires
MOULAGE
Problèmes : ACIER INOXYDABLE
Retassures
Fissuration à chaud
ferrite primaire
austénite primaire Vers 1500°C apparaissent les premiers germes
de ferrite dans le bain liquide.
liquide
Vers 1450°C, l’acier est solidifié et entièrement
g+L a+L ferritique.
A partir de 1350°C, des germes d’austénite
a+g+L apparaissent à l’état solide aux joints de grains
ferritiques, puis croissent.
a+ g a
g
A 1100°C (température du dernier traitement
de qualité : « traitement d’hypertrempe »), la
structure est austéno-ferritique.
70% Fe Cr 70% Fe
0% Cr Ni 30% Cr
30% Ni 0% Ni
74
20% Cr
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Problème
Sous l’effet de la température de service (290°C-325°C)
Durcissement et fragilisation des composants en aciers austénoferritiques
Ce type d’acier est connu pour présenter une
fragilisation pour des maintiens prolongés
30 (« vieillissement ») vers 475°C.
Les réacteurs fonctionnant à des températures
initial
25
300°C comprises entre 280 et 330°C, il ne devait
pas y avoir de risque.
KCV 320°C (daJ/cm2)
20
325°C 400°C Or, lors d’essais, il est apparu que ces aciers
pouvaient également vieillir à ces températures,
15
et ceci d’autant plus que leur teneur en Mo était
Unaged élevée.
350°C
10
400°C
75
Diagramme de phases Fe-Cr
liquide
phase cubique
faces centrées
phase s et
lacune de miscibilité
76
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Que se passe-t-il dans le matériau?
Décomposition spinodale de la ferrite
77
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Que se passe-t-il dans le matériau?
Phases intermétalliques
Austénite
(type G, structure Ni16Ti6Si7),
Ferrite vieillie
(en blanc : phase G)
0,1 m
réacteurs en service :
nouveaux réacteurs :
80
Le PTE (pouvoir Thermoélectrique)
développé par EDF en collaboration avec l’INSA de Lyon pour le contrôle non destructif des
circuits des centrales nucléaires
lié à l’effet Seebeck : Il permet de suivre le vieillissement des structures
et des composants de grandes dimensions
(ténacité, résilience) sans prélèvement de matière
bloc
bloc
V (Sech Sbloc).T S.T
« chaud »
« froid »
T=15 à 25°C
T=10°C
S : µV/K sensible à :
- la composition de la solution solide (S=SbiCi)
- la microstructure et les défauts cristallins (dislocations)
- les traitements thermiques et la précipitation
Avantages :
- technique non destructive
- mesure facile et rapide
- indépendante de la géométrie de l’échantillon Inconvénients :
(application à la cuve, au circuit primaire …) • sensibilité « multifactorielle »
- très grande sensibilité (déconvolution difficile)
81
• peu d’études sur les paramètres sensibles
IV- Les gaines de combustible
gain de masse
Zircaloy4
revêtement protecteur de Ni
temps
Dans le cas du Zr, la zircone (ZrO2) est poreuse et se fissure dès qu’elle est trop épaisse,
la diffusion de l’oxygène peut alors reprendre, d’où une croissance continue par palier...
Pastille neuve
non irradiée Fissuration radiale
Il subsiste une certaine porosité qui sous l’effet de la température et de l’irradiation entraîne
une poursuite du frittage. Ce mécanisme est appelé « densification »
- déformation de la pastille (effet diabolo)
Effet diabolo
- recristallisation de l ’oxyde
gonflement
Fissuration de la gaine
liée à l’IPG
Les réacteurs de 4ème génération : quelques problèmes de matériaux
Dans les réacteurs du futur, par rapport aux réacteurs actuels, on devra faire face
à des températures plus élevées et/ou à une irradiation beaucoup plus importante.
Réacteurs à
très haute température
(VHTR)
1400 Réacteurs
rapides à gaz Réacteurs
1200 à sels fondus
Température (°C)
1000
800
600
400
200
0
Réacteurs à
0 200
eau super-critique Déplacement par atome (dpa)
Réacteurs Réacteurs
Générations II-III rapides au plomb rapides au sodium
Matériaux pour systèmes nucléaires de 4ème génération
(super (sels
(RNR Na) (RNR gaz) critique) fondus)
gonflement
des gaines
de combustible
de RNR Na
FABRICATION DES GAINES ODS
Matériaux envisagés pour application en cœur pour
les six systèmes étudiés par le Forum GEN IV.
617 (Ni-Cr-Co-Mo)
T91 (9Cr 1Mo V Nb) 230 (Ni – Cr – W)
T92 (9Cr 0,5Mo 2W V Nb)
T122 (12Cr 0,5Mo 2W V Nb Cu)
1 – la cuve
réalisée en acier inoxydable 316
Au-delà de 550°C, risque de fluage thermique important :
utilisation soit d’alliage 800 soit d’alliage base Ni
2 – Le combustible
L’oxyde fritté subit une restructuration avec migration des porosités vers le centre
engendrant une cavité centrale où vont migrer les PF gazeux
On observe aussi une migration du Pu vers le centre de
la pastille.
D’autres céramiques sont envisagées à base de carbures
ou de nitrure :
- meilleure conductivité thermique
- plus sensible au gonflement
3 – La gaine
1 – La cuve
en acier martensitique T91 (9%Cr – 1%Mo)
2 solutions :
250x120x10mm
assemblage hexagonal
des éléments combustibles :
les plaques sont arrangées
par losange
Matériau de gaine retenu : SiC-SiCf
• Caractéristiques
– Réfractaire
– Transparence aux neutrons
– Propriétés mécaniques favorables
– Non étanche liner
10 µm
Fibre composite
CERASEP® N6
CERASEP® N5
faisceau de fibres
fibres tissées
structure
UPuC
Liner interne
Etanchéité PF
Inertie SiC, UPuC
Déformation
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Problèmes matériaux
Modérateur graphite
Soudabilité
L’épaisseur de la cuve est de l’ordre de 250 mm. La possibilité de fissuration
lors du soudage n’est pas à exclure.
Irradiation
Les fluences fin de vie sont très inférieures à celles rencontrées dans les
réacteurs REP.
Environnement
Le matériau baigne dans un environnement hélium. Le gaz peut contenir des
impuretés pouvant entraîner des problèmes d’oxydation, de carburation, …
Matériau pressenti
2 – Le Graphite
Problèmes rencontrés
Irradiation
Matériaux disponibles
Les graphites pouvant être utilisés dans les réacteurs VHTR sont des graphites
polycristallins fabriqués à partir de coke de pétrole ou de brai de houille. On
distingue trois grandes familles :
Les graphites anisotropes
Les graphites quasi-isotropes
Les graphites isotropes
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Graphites anisotropes
Fabriqués à partir de coke de pétrole mélangé avec du braide houille. Faible coefficient de
dilatation thermique, bonne conductivité thermique, s’usinent facilement. Gonflent très vite
à forte fluence. A priori, ne seront pas utilisés pour les VHTR.
Graphites quasi-isotropes
Fabriqués à partir de coke de pétrole ou des cokes de brai de houille. Coefficient de dilatation
thermique moyen, conductivité thermique moyenne, s’usinent difficilement. Faible vitesse de
gonflement à forte fluence. Ces graphites sont d’un coût plutôt avantageux.
Graphites isotropes
Fabriqués à partir de coke de pétrole. Fort coefficient de dilatation, conductivité thermique
moyenne, très bonnes propriétés mécaniques, s’usinent assez facilement. Possèdent, sous
irradiation, une très bonne stabilité (comparée aux autres graphites). En général, ces graphites
sont très chers.
Conclusions
Coût : 500 M€
•50% CEA
•20% EDF
•10% AREVA
•20% autres (UE)
Laboratoires matériaux
Etudes en cellules chaudes classiques
Instruments blindés
- CEA (Saclay, Cadarache, Marcoule…)
- EDF (Les Renardières, Chinon)
- AREVA
- Laboratoires universitaires
et « Grandes Ecoles »
•Laboratoires du CEA
•Laboratoires chauds EDF (CEIDRE, Chinon)
Les moyens expérimentaux
dislocations
cliché de diffraction
Microscope à
force atomique (AFM)
atomes de Ge
Surface d’aluminium
Ségrégations atomiques
le long d’un joint de grains
3 – Les techniques d’analyse
•l’analyse chimique
•la spectrométrie de fluorescence X
•les spectrométries d’émission et d’absorption…
Echelle mésoscopique :
Simulation de la création et de la
propagation de dislocations lors d’un Echelle macroscopie
essai d’indentation par éléments finis