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C'est toujours un peu compliqué l'histoire du végétarisme, ce n'est pas quelque chose de linéaire. Mais, il y a eu des courants, plus
ou moins importants, avec comme têtes de proue des personnages célèbres.Concrètement, le végétarisme a toujours existé, qu'il
soit éthique ou pratique. Les premières traces du végétarisme se trouvent dans l'hindouisme, au VIIIème siècle avant notre ère. Bin
oui, quand t’es fervent croyant en la réincarnation, bouffer un poulet ou un porc, ça revient à manger ton grand-oncle ou ta mère.
C'est pas funky, et puis, ça pollue le corps et l’âme. D'ailleurs, encore aujourd'hui en Inde, il existe une religion, proche de
l'hindouisme mais beaucoup plus extrême en terme de protection des animaux: le jaïnisme. En plus d'être végétariens, les jaïns
balaient devant leurs pieds lorsqu'ils marchent pour ne pas prendre le risque d'écraser des animaux, et portent aussi un masque en
toile pour ne pas en avaler. Ils prônent à mort la non-violence.En 530 avant notre ère, Pythagore, entre deux exos de maths sur le
triangle rectangle et les tables de multiplication, théorise le végétarisme. Le philosophe grec a fondé une école en Italie, et durant
les cours, il explique la théorie de la transmigration des âmes. C'est le principe de la réincarnation. Après la mort, une âme migre
d'un corps à l'autre, mais pas nécessairement des corps humains. Donc dans une vie, tu peux être Julien, 25 ans, prof d'EPS à
Paris, et dans une autre vie, souris dans un appartement bordelais.Aussi, pour Pythagore, abattre des animaux est un crime. Il
interdit la consommation de viande à ses élèves, ainsi que le port de vêtements en laine. Du coup, il est plus proche du
véganisme.Plutarque, un siècle après la naissance de JC reprend la théorie de Pythagore et y ajoute une petite touche sentimentale.
Alors certes, il y a la transmigration des âmes, donc manger un animal revient à manger un humain, mais surtout, l'animal est un
être vivant, avec un cœur qui bat et une âme. Et on ne peut pas lui ôter la vie pour s'accorder un petit steak, ou une cuisse de
poulet.À partir du XVIème siècle, de nombreuses personnes vont revendiquer leur régime végétarien ou végétalien d'un point de
vue éthique. C'est le cas de Léonard de Vinci, qui, entre les plans de l'escalier à double révolution et la Joconde, écrit dans ses
cahiers son amour pour la nature et le respect des animaux. Jusque dans l'assiette. Léonard de Vinci était semble t-il végétarien.La
première association végétarienne est anglaise. Elle apparaît en 1847, fondée par des chrétiens évangélistes. C'est la Vegetarian
Society.Jusque-là, on parlait de «régime végétal» ou «pythagoréen». D'ailleurs, pour montrer la différence, une nouvelle
association se crée en 1944: la Vegan Society. Sauf qu'aujourd'hui, comme on l’a vu plus haut, être vegan, c'est être plus que
végétalien, c'est refuser toute exploitation animale.En 2015, être végétarien c'est tenter de répondre à divers problèmes:
économique (lutter contre la production de viande en masse), écologique (18% de l'effet de serre serait dû à l'exploitation
animale), éthique (respecter et assurer la protection des animaux) et sanitaire (lutte contre le cholestérol, cancer de l’intestin, du
pancréas...)En France, la première association apparaît seulement en 1994, c'est l'Alliance Végétarienne. Elle change de nom en
2007 pour devenir l'Association Végétarienne de France..Encore aujourd'hui, le nombre de végétariens est bien moindre en
France, en Espagne ou en Belgique (moins de 3% de la population), en comparaison de l'Angleterre, de l’Allemagne (entre 3 et
10%), ou encore l 'Italie (10% !) –même si des chiffres fiables sont difficiles à obtenir.