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CORRIGÉ
a. Sur un tel site, on peut admettre que les ruptures seront planes. En rupture plane
(glissement sur un plan), la condition de stabilité, en l’absence de cohésion, est que la pente
du talus soit inférieure à l’angle de frottement interne. C’est le cas pour toutes les surfaces
de rupture parallèles à la pente, puisque tous les matériaux ont des angles de frottement
interne supérieurs à 15 degrés. La cohésion vient augmenter encore la stabilité. Donc la
pente est stable quand on vient faire l’excavation.
b. On a néanmoins observé un glissement à la base de la couche d’argile. Cela veut dire que
sur cette surface la résistance au cisaillement est plus faible que dans les hypothèses du
projet. C’est possible parce que la pente descend vers une vallée qui a été sur-creusée
avant d’être remplie d’alluvions grossières puis plus fines : à un moment, les pentes de cette
vallée ont été dégagées et il y a pu y avoir un glissement de la pente, qui marqué les
propriétés de l’argile sur la surface de rupture, en lui donnant des propriétés résiduelles.
L’essai de cisaillement alterné à la boîte est le moyen classique pour déterminer la
résistance résiduelle du sol sur une telle surface de rupture.
On retient les valeurs de pic et les valeurs résiduelles sous les trois contraintes normales
imposées (figure 1). Ces valeurs sont les suivantes :
Elles sont reportées sur la figure 2. On obtient les valeurs suivantes des paramètres de
résistance du sol :
- résistance maximale (de pic) :
o c’ = 13 kPa,
o ϕ’ = 21 degrés ;
- résistance résiduelle
o c’R = 0 kPa,
o ϕ’R = 12 degrés.
Pic Résiduel
100
τ (kPa)
σ (kPa)
50 200
150
100
0
0 10 20 30 40 50 d (mm)
Figure 1. Résistance de pic et résistance résiduelle de l’argile
1
τ (kPa)
150 c’ = 13 kPa
ϕ’ = 21 degrés
100
c’R = 0 kPa
50
ϕ’R = 12 degrés
0
0 50 100 150 200 250 300 σ (kPa)
Figure 2. Diagramme pour déterminer les caractéristiques de résistance au cisaillement
0,5 m
A
Sable
W1
4m F1
B W2
0,5 m
F3 F2 C D
Argile
1m
Pour calculer les forces de poussée F1, F2 et F3, il faut déterminer au préalable les
contraintes de poussée aux points A, B et C. Ces valeurs sont données dans le tableau 1.
Les valeurs des trois forces sont égales à :
F1 = 0,5.4.24 = 48 kN/m
F2 = 0,5.25,9 = 12,95 kN/m à long terme et F2 = 0 à court terme
F3 = 0,5.0,5(29-25,9) = 0,775 kN/m à long terme et F3 = 0 à court terme
Pour les poids W1 et W2, on obtient directement :
W1 = 25.4,5.0,5 = 56,25 kN/m
W2 = 25.1.0,5 = 12,5 kN/m
2
Les coefficients de poussée valent Ka=tan2(45-15)=1/3 dans le sable et Ka=tan2(45-14)=0,36
dans l’argile. À court terme la cohésion non drainée de l’argile vaut cu = 100 kPa.
a3. Pour évaluer la stabilité au renversement, il faut choisir le centre de rotation puis calculer
le moment des forces actives et résistantes. Le centre de rotation est le pied avant de la
semelle du mur (point D de la figure 1).
Les valeurs des forces et de leur bras de levier par rapport au point D sont indiquées dans le
tableau 2, où les moments moteurs et résistants sont aussi évalués. On en conclut que le
mur est instable à court terme comme à long terme.
a4. Comme le mur est instable vis-à-vis du renversement, cela veut dire que l’excentrement
est supérieur à la demi-largeur de la semelle et que l’on ne peut faire de calcul de portance.
a5. Pour améliorer la stabilité d’un mur de soutènement, on peut changer les dimensions de
la base du mur (figure 4). On peut aussi modifier le matériau de remblai, pour diminuer la
poussée, ou installer des ancrages. Il faut dans tous les cas éviter qu’il y ait une pression
hydrostatique derrière le mur, ce qui conduit à installer un dispositif de drainage, même
derrière les murs qui ne sont pas en permanence dans une nappe
3
0,5 m 0,5 m
A A
W3
W1 W1
F1 F1
B W2 B W2
F3 F2 C D F3 F2 C D
1m W4
a. Allonger la semelle vers l’avant b. Allonger la semelle vers l’arrière
Cette opération augmente le poids W2 Cette opération rajoute deux poids qui renforcent
et surtout les bras de levier des forces sensiblement la stabilité du mur : le poids de la
résistantes (poids W1 et W2). Elle a semelle complémentaire et le poids du sol situé au
pour inconvénient d’augmenter les dessus de cette semelle. On considère en général
moments dans le mur au niveau du que la poussée s’applique sur une ligne virtuelle
point B correspondant à la limite de ce bloc de sol.
Figure 4. Modifications du mur pour améliorer sa stabilité
Sable
4m Fa1
Fp1
B G
Fp2
Fa3 Fa2 C F
Argile Fa5 Fp4
d Fa4 Fp3
D E
Figure 3. Actions appliquées au mur
Pour calculer les forces de poussée Fa1 à Fa5 et les forces de butée Fp1 à Fp4, il faut
déterminer au préalable les contraintes de poussée aux points A, B, C et D et les contraintes
de butée aux points E, F et G. Ces valeurs sont données dans le tableau 3. Les valeurs des
neuf forces sont égales (à long terme) à :
Fa1 = 0,5.4.24 = 48 kN/m
Fa2 = 0,5.25,9 = 12,95 kN/m
Fa3 = 0,5.0,5(29-25,9) = 0,775 kN/m
Fa4 = (d-0,5).29 = 29d-14,5,
Fa5 = 0,5(d-0,5)(22,7+12,5d-29) = (d-0,5)( 6,25d-3,85) = 6,25d2 - 6,975d +1,925
et
Fp1 = 0,5.0 = 0 kN/m
Fp2 = 0,5.0,5.23,6 = 5,9 kN/m
Fp3 = (d-0,5).23,6 = 23,6d -11,8
Fp4 = 0,5(d-0,5)(29,4d+8,8-23,6) = (d-0,5)(14,7d-7,4) = 14,7d2 – 14,75d + 3,7.
4
Tableau 3. Contraintes de poussée sur l’arrière du rideau
À long terme
Point Sol σv (kPa) u (kPa) σ’v (kPa) Ka Kp σ’h (kPa) σh (kPa)
A Sable 0 0 0 0,333 - 0 0
B Sable 72 0 72 0,333 - 24 24
B Argile 72 0 72 0,36 - 25,9 25,9
C Argile 80,5 0 80,5 0,36 - 29 29
D Argile 72+17d 10(d-0,5) 77+7d 0,36 - 27,7+2,5d 22,7+12,5d
E Argile 17d 10(d-0,5) 5+7d - 2,77 13,8+19,4d 8,8+29,4d
F Argile 8,5 0 0 - 2,77 23,6 23,6
G Argile 0 0 0 - 2,77 0 0
À court terme
Point Sol σv (kPa) u (kPa) σ’v (kPa) Ka ou Kp σ’h (kPa) σh (kPa)
A Sable 0 0 0 - 0 0
B Sable 72 0 72 - 24 24
B Argile 72 - - - - -128
C Argile 80,5 - - - - -119,5
D Argile 72+17d - - - - 17d-128
E Argile 17d - - - - 17d+200
F Argile 8,5 - - - - 208,5
G Argile 0 - - - - 200
Note : les calculs de poussée aux points A, B et C sont les mêmes que pour le mur de
soutènement.
b3. Pour calculer la valeur minimale de d qui assure l’équilibre, il faut vérifier l’équilibre des
forces et l’équilibre des moments qui s’exercent sur le rideau.
5
Fa4 29d-14,5 0,5d-0,25 14,5d2 - 14,5d + 3,6 Moteur
Fa5 6,25d2-7d+1,9 0,33d-0,165 2,06d3 -3,34d2+1,78d-0,31 Moteur
Fp1 0 d-0,25 0 Résistant
Fp2 5,9 d-0,33 5,9d - 1,95 Résistant
Fp3 23,6d-11,8 0,5d-0,25 11,8d2 - 11,8d + 2,95 Résistant
Fp4 14,7d2 – 14,75d + 3,7 0,33d-0,165 4,85d3 – 7,3d2 + 3,65d + 0,61 Résistant
La valeur de d qui assure juste l’équilibre est solution de l’équation Mm = Mr. Pour résoudre
cette équation, on va procéder par une méthode approchée : calculer les valeurs de Mm et Mr
pour des valeurs données de d jusqu’à encadrer la racine cherchée (les calculs du corrigé
ont été faits avec un tableur). On obtient une valeur de d = 5,9 m.
On observe que la fiche nécessaire pour équilibrer les moments est sensiblement plus
importante que celle qui assure l’équilibre des forces.
Les valeurs calculées dans le tableau 3 (calcul à long terme) sont encore valables, mais
nous calculerons les forces à partir des contraintes effectives horizontales
Les valeurs des neuf forces effectives (à long terme) sont égales à :
Fa1 = 0,5.4.24 = 48 kN/m
Fa2 = 0,5.25,9 = 12,95 kN/m
Fa3 = 0,5.0,5(29-25,9) = 0,775 kN/m
Fa4 = (d-0,5).29 = 29d-14,5,
Fa5 = 0,5(d-0,5)(22,7+2,5d-29) = (d-0,5)(1,25d-1,3) = 1,25d2 - 1,975d +0,65
6
et
Fp1 = 0,5.0 = 0 kN/m
Fp2 = 0,5.0,5.23,6 = 5,9 kN/m
Fp3 = (d-0,5).23,6 = 23,6d -11,8
Fp4 = 0,5(d-0,5)(19,4d+13,8-23,6) = (d-0,5)(9,7d-4,95) = 9,7d2 – 9,8d + 2,5.
Si l’on veut mobiliser seulement la moitié de la butée, on doit vérifier la condition (2Fa < Fr),
qui s’écrit :
2(1,25d2 +27,025d+47,875) < 9,7d2 +13,8d -3,4
soit
(9,7-2.1,25) d2 + (13,8-2.27,025)d – (3,4+47,875) > 0
7,5d2 – 40,25d – 51,275 > 0.
Cette équation a pour solution d = 6,45m (tableau suivant).
d (m) 5 6 7 6,4 6,5 6,45
équation -65,0 -22,8 34,5 -1,7 4,0 1,1
La valeur de d qui assure juste l’équilibre est solution de l’équation Mm = Mr. Pour résoudre
cette équation, on va utiliser la même méthode approchée que précédemment (avec un
tableur) On obtient la même valeur de d = 5,9 m.
7
d (m) 4 5 6 7 5,8 5,9
Mm (kN/m).m 499,9 695,5 930,6 1207,8 880,3 905,2
Mr (kN/m).m 332,2 593,9 965,6 1466,5 881,5 922,9
Si l’on veut mobiliser seulement la moitié de la butée, on doit vérifier la condition (2Mm < Mr),
avec
2Mm = 2(0,41d3 + 13,64d2 + 47,8d + 64,2) = 0,82d3 + 27,2d2 + 95,6d +128,4.
Mr = 3,2d3 + 7d2 -3,5d + 1,41
Pour résoudre cette inéquation, on va procéder par la même méthode approchée que
précédemment : calculer les valeurs de Mm et Mr pour des valeurs données de d jusqu’à
encadrer la racine cherchée. On obtient une valeur de d = 12,2 m.
On observe que la fiche nécessaire pour équilibrer les moments est cette fois encore
sensiblement plus importante que celle qui assure l’équilibre des forces.
Pour comparer la fiche estimée en contrainte effectives (calcul précédent) avec le même
calcul en contraintes totales, nous avons effectué la résolution de l’inéquation 2Mm < Mr en
forces totales. On trouve une valeur très importante : d = 32,5m, qui n’a pas de réalité
physique.
d (m) 30 31 32 33 34 35
Mm (kN/m).m 136633,4 149820,2 163833 178697 194437,4 211079,4
Mr (kN/m).m 135069,1 148882,2 163606,4 179270,8 195904,5 213536,6
b4. Pour améliorer la stabilité d’un rideau de soutènement, on a en général recours à des
ancrages placés en ou plusieurs niveaux dans la partie supérieure. Un point important est
qu’il faut limiter si possible les moments de flexion dans le rideau.
On note l’importance de la charge permanente due aux terrains en place dans la charge
totale.
L’indice RMR (Rock Mass Rating, proposé par Bieniawski) est utilisé pour évaluer l’état
mécanique d’un massif rocheux en fonction de la nature de la roche, de son état d’altération,
de sa fissuration, de l’état de ses discontinuités, de la présence d’eau. Il permet d’évaluer
par corrélation certains paramètres mécaniques du massif rocheux à grande échelle.