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2.1-Introduction:
Nous avons vu aux chapitres précédents, que les principales causes des mouvements de
terrain sont nombreuses tels que : La réduction des caractéristiques mécaniques du milieu,
modification des conditions aux limites géométriques et aux limites des contraintes. Les
expériences ont montré également que dans la plus part des cas, c’était la combinaison de
plusieurs facteurs à la fois qui intervient au déclenchement du mouvement. La connaissance
des causes de glissement est indispensable car la réussite au choix d’une méthode de
confortation est en fonction de celles-ci. A cet effet deux types d’action doivent être
envisagés :
- Actions mécaniques qui relèvent d’une défense passive car elles consistent à retenir le
matériau en mouvement ou susceptible de l’être, et ceci par la création des forces extérieures
stabilisatrices telles que : l’adoucissement de la pente, le déchargement en tête, l’implantation
de mur de soutènement, buté en pied du versant…. etc. (G.Filliat, 1981).
Dans la pratique, le choix d’un seul type de remède est souvent insuffisant pour assurer la
stabilité permanente d’un versant. Il est préférable de combiner quelques techniques à la fois
par exemple : Drainage avec soutènement. Dans tous les cas, et quelle que soit l’action du
système de confortation choisi, il doit répondre à l’exigence principale qui consiste à
augmenter la marge de sécurité déjà calculée pour le versant en question.
Nous exposerons dans ce chapitre, les techniques les plus généraux et plus applicables au
renforcement des versants et des talus en mouvement actif ou potentiel.
- Captage des eaux de sources et des émergences repérables des nappes, et leur évacuation
à l’aide de tubes en plastique.
- Réalisation d’un réseau de rigoles, correspondant souvent à une situation d’urgence et
permettant d’évacuer une bonne partie des eaux de ruissellement, mais il doit être contrôler de
façon continue.
MOUVEMENTS DE TERRAIN : QUELQUES METHODES DE STABILISATION
- Elimination des infiltrations anormales telle que : réseau de drainage abandonné et disloqué,
réseau d’irrigation, …etc.
- Pour les versants de petites tailles, les chantiers de bâtiments ou les talus routiers, On peut
procéder par la mise en place d’un revêtement étanche qui imperméabilise le terrain vis à vis
des eaux de pluies. Ce revêtement qui peut être provisoire ou définitif est connu sous le nom
de gunitage. Contrairement au revêtement imperméable, on peut utiliser un masque drainant
(revêtement perméable) d’épaisseur croissante du haut vers le bas. Cette technique qui
s’utilise sur une pente préalablement dressée correctement, peut jouer plusieurs rôles à la fois
tels que : élimination du ruissellement, diminution de l’érosion, réduction de l’effet de
pression de courant, réduction de la pente du versant, création d’une surcharge en pied, …etc.
(fig.-2.2-)
- Les tranchées drainantes : C’est une technique ancienne qui consiste à creuser une
tranchée allongée dans le sens de la pente et elle est équipée dans sa partie inférieure par
canalisation drainante recouverte de matériau filtrant (fig.-2.3-a). Le diamètre des
canalisations drainantes dépend du volume d’eau à évacuer, mais ce volume est généralement
mal connu. La profondeur des tranchées drainantes dépend de la capacité des engins de
MOUVEMENTS DE TERRAIN : QUELQUES METHODES DE STABILISATION
terrassement dont on dispose : la simple limite est représentée par la stabilité des parois de la
tranchée creusée. Dans un glissement actif les tranchées drainantes sont inefficaces en raison
de leur dislocation ; de même en cas de glissement profond elles sont insuffisantes (G.Filliat,
1981 ; P.Antoine et D.Fabre, 1980 et C.G.Flageollet, 1989).
a
b
Pour un drainage plus profond, plusieurs techniques sont utilisées, nous citons les deus
suivantes qui sont les plus faciles à mettre en œuvre :
a b
1 : Formation aquifère instable. 1 : Formation instable.
2 : Drains forés. 2 : Drains sub-horizontaux.
3 : Formation permeable. 3 : Formation stable.
4 : Surface de glissement.
a) Drains verticaux.
b) Drains subhorizontaux.
2.3- Les ouvrages de soutènement :
Ces ouvrages sont nombreux et multiples. Ils existent ceux qui sont rigides construit en
béton armé, et d’autres souples tels que : les gabions, la terre armée, …etc. Les ouvrages de
soutènement sont utilisés surtout dans les zones urbanisées, contre des glissements d’ampleur
modérée. Au bord des routes par exemple, on peut construire un mur en maçonnerie ou des
gabions dont les grillages sont remplis d’enrochements ou de tout-venant de carrières. Ces
ouvrages agissent par leurs poids.
Les autres ouvrages tels que : les murs de soutènement en béton armé, les rideaux de
palplanche,…etc. Sont souvent ancrés dans le terrain à une profondeur atteignant le rocher
stable, leurs fondations sont donc descendues au-delà de la surface de glissement réelle ou
potentielle (fig.-7.5 a et b).
Tous ces ouvrages sont destinés à résister à la poussée des terres qui agissent sur leurs dos
(G.Filliat, 1981 ; J.Costet et G.Sanglerat, 1983 et G.Philipponnat, 1987). Le dimensionnement
et le calcul de la stabilité de ces ouvrages doivent suivre les lois de la mécanique des sols et
ceci en fonction des paramètres du cas étudié. Ce calcul nécessite une équipe
pluridisciplinaire (géologue et ingénieur civil).
MOUVEMENTS DE TERRAIN : QUELQUES METHODES DE STABILISATION
Dans la pratique, lorsqu’un glissement est actif, un ouvrage de soutènement ne peut être
construit sans risque que lorsqu’une première stabilisation du site a pu être obtenue ; et ceci
par drainage ou par la mise en place d’un remblai stabilisateur d’urgence, …etc.(G.Filliat,
1981).
Un autre type d’ouvrage de soutènement adapté beaucoup plus aux versants rocheux ; ce
sont les ouvrages ancrés à l’aide de tirants qui rattache l’ouvrage dans le massif stable, leurs
câbles d’acier sont conçus pour résister à de très fortes tensions (fig.-7.6-). Les ouvrages
ancrés peuvent être des murs, des parois moulées, des rideaux de palplanche, …etc.
(G.Filliat, 1981 ; P.Antoine et D.Fabre, 1980 ; J.Coset et G.Sanglerat, 1983).
Remarque : Parfois pour accroitre la stabilité d’un ouvrage de soutènement pois posé, on
procède à un ancrage vertical par battage dans l’axe de l’ouvrage même de vieux rails dont la
partie supérieure sera ensuite noyer dans le corps du mur.
MOUVEMENTS DE TERRAIN : QUELQUES METHODES DE STABILISATION
2.4-Remodelage du versant :
Cette technique consiste à réduire la pente du versant au moyen d’un déblai de haut en bas
ou d’un déblai en haut et un remblai en bas. Cette méthode est rarement utilisée dans le cas
des versants naturels et ceci à cause du volume considérable à déplacer. D’autre part, la
réduction de la pente augmente assez peu le coefficient de sécurité (J.C.Flageollet, 1989).
Lorsque la situation du versant l’exige, la mise en place d’un remblai de pied servira comme
solution d’urgence.
- Les injections des fissures qui ne se font que dans des cas particuliers et généralement après
une première phase de stabilisation (G.Filliat, 1981).
Les méthodes spéciales sont des techniques coûteuses et ne se sont utilisées que dans des
terrains à lithologie déterminée et à caractéristiques chimiques bien déterminées (ex. Terrains
argileux), nous citons parmi ces techniques : l’éléctro-osmose, le traitement électrochimique,
la congélation des eaux dans le terrain,…etc.(G.Filliat, 1981) :
La congélation :
Cette technique consiste à geler l’eau du terrain par une injection d’azote liquide dans des
forages repartis dans le terrain à traiter (c’est la seule technique qui permet de stopper
rapidement le glissement d’une coulée argileuse)
L’électro-osmose : électro-drainage :
Consiste à créer entre deux électrodes un champ électrique qui accélère la filtration de l’anode
vers la cathode, de l’eau interstitielle contenue dans le terrain (c’est un drainage forcé).
Cette technique est très efficace pour un drainage rapide, le seul inconvénient c’est son coût
relativement élevé. Elle peut être envisagée lorsque la menace présente sur un site oblige à
obtenir une stabilisation rapide (intervention d’urgence). Comme elle peut être associée à des
drains subhorizontaux profonds dont le but d’accélérer l’efficacité du dispositif
(provisoirement).
+A -
A= Anode C
+A -
C
C= Cathode +A -C
+A -C
MOUVEMENTS DE TERRAIN : QUELQUES METHODES DE STABILISATION
Il faut rappeler en fin que le choix d’une méthode de stabilisation est toujours confronté au
coût des moyens à mettre en œuvre pour stabiliser le versant.