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Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence
d3168
Association de cellules de commutation -
Éléments de synthèse des convertisseurs
statiques
Date de publication : 10/05/2011
Par :
Henri FOCH
Ancien professeur de l'Institut national polytechnique de Toulouse
Philippe LADOUX
Professeur de l'Institut national polytechnique de Toulouse, Laboratoire plasma et conversion d'énergie
(LAPLACE)
Hubert PIQUET
Professeur de l'Institut national polytechnique de Toulouse, Laboratoire plasma et conversion d'énergie
(LAPLACE)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Editions T.I.
Association de cellules
de commutation
Éléments de synthèse des convertisseurs
statiques
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__________________________________________________________________________________________ ASSOCIATION DE CELLULES DE COMMUTATION
K2 v K 2 = fmV
VK2
– aux fréquences plus basses que le découpage, cette relation
B peut être considérée en valeur moyenne :
v K 2 = fmV
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qu’une tâche réduite à ces éléments de filtrage. rant qu’en ce qui concerne les variations de J (ces variations, dont
le fondamental est à la fréquence de découpage de la cellule,
V et J, étant continues alors que iV et vJ sont discontinues, la dépendent en particulier de la valeur de l’inductance et celle-ci est
maîtrise des harmoniques de V ou J, aux fréquences supérieures choisie pour maîtriser leur amplitude, comme détaillé plus loin).
au découpage, est beaucoup plus aisée que celles de iV et vJ .
Ainsi, le mode de connexion de la cellule de commutation n’est-il Dans le contexte du pilotage « en tension » de la cellule, la
pas indifférent quant à la satisfaction des critères harmoniques. valeur moyenne de J (valeur moyenne instantanée, calculée sur un
intervalle de temps « glissant » de durée Tdec) est imposée en fait
Ce critère – parmi d’autres – conduit par exemple à sélectionner la par les caractéristiques basses fréquences du dipôle aux bornes
structure élévatrice (conversion courant – tension) pour le réglage duquel apparaît la tension V2 (voir la représentation basse fré-
de la puissance absorbée par un PFC (Power Factor Controller, quence de la figure 6).
figure 15), en charge du contrôle de la qualité du courant absorbé
sur le réseau : ce courant est le courant de la branche inductive de la ■ Si ce dipôle a tendance à imposer, dans le domaine des basses
cellule « boost » (grandeur J ). Son contenu harmonique haute fré- fréquences, la tension sur l’interface i2 , alors, en considérant les
quence est géré par un choix adapté de la valeur de l’inductance de conditions d’un fonctionnement en régime permanent périodique
la cellule (voir les relations de dimensionnement construites au (période de découpage de la cellule), la tension moyenne aux
§ 1.4.1), alors que ses composantes basses fréquences sont définies bornes de l’inductance devant présenter une valeur nulle
par la commande de la cellule (voir sur ce point le § 1.4.2). (condition nécessaire pour que le courant J ne subisse pas une
évolution incontrôlée de son amplitude), on a nécessairement :
1.4 Modes de fonctionnement
v K 2 = V2 = V2
de la cellule : commande et contrôle
Au terme de la relation établie au paragraphe § 1.3.1, la valeur
1.4.1 Cellule associée à une commande moyenne de la fonction de connexion fm doit alors s’adapter à
en tension (boucle ouverte) cette contrainte et vérifier la relation :
La commande des interrupteurs est ici supposée établie a priori
et se concrétise dans le fonctionnement de la cellule décrit par la fm = V2 /V
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J
iv K1
J
V M
L
V2
K2 C R
VK2
V2
Figure 5 – Transition de mise en route d’un convertisseur commandé « en tension », associé à un filtre LC de sortie initialement déchargé :
chronogrammes du courant J et de la tension V2
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(A)
12,00
iv K1 10,00
J 8,00
6,00 Jref Temps
V M de réponse
R 4,00
2,00 J
K2
VK2 V2 0,00
0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60
– + Temps (ms)
iref
MLI Régul
Commande
1,20
i1 i′2 1,00
0,80
0,60
Figure 7 – Cellule de commutation intégrant l’inductance 0,40
de commutation. Structure associée à une commande
en courant (boucle fermée) 0,20
0,00
– 0,20
1.4.2 Cellule associée à une commande 0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60
en courant (boucle fermée) Temps (ms)
Cette fois, la définition de la fonction de connexion fm de la Figure 8 – Cellule de commutation intégrant l’inductance
cellule résulte de l’action d’une boucle de contrôle, chargée de de commutation : réponse indicielle du courant délivré
(boucle fermée – commande « indirecte »)
réguler le courant dans l’inductance, c’est-à-dire de maîtriser les
composantes basses fréquences de ce courant (figure 7).
On se place dans le cas d’une structure classique qui associe :
(A)
– un régulateur (bloc Regul) chargé de calculer, à partir de
12,00
l’erreur de courant résultant de la comparaison d’une référence iref
10,00 Jref
et de la mesure du courant J, la valeur moyenne fm de la 8,00
fonction de connexion. Son rôle consiste à ramener l’erreur de
6,00
courant vers zéro, en provoquant l’application d’une tension
moyenne adéquate aux bornes de l’inductance de filtrage. Cet 4,00
1,20
tion de la cellule Tdec . Les ordres de commandes appliqués aux inter- 1,00
rupteurs commandés de la cellule sont déterminés à partir de fm (t ). 0,80
0,60
La partie régulation (bloc Regul), puisqu’elle calcule fm , a une 0,40
action lente par rapport à la période de découpage : typiquement, 0,20
les performances en boucle fermée d’une telle structure correspon- 0,00
dent à une réponse indicielle en courant présentant une constante – 0,20
de temps de l’ordre de 3 à 5 Tdec (performance en boucle fermée), 0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60
comme le montre le chronogramme de la figure 8 : on note la varia- Temps (ms)
tion lente de fm , qui est visible sur le signal de commande, dont la
largeur des impulsions varie au cours du transitoire. Figure 9 – Réponse indicielle de la cellule de commutation,
intégrant l’inductance de commutation, associée à un contrôle
par hystérésis
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V2/V K1
J
V M R
K2
VK2 V2
– +
MLI Régul iref
Fréquences
Figure 10 – Éléments assurant la qualité de la source de courant créée à partir d’une cellule de commutation associée à une boucle de contrôle
La figure 10 synthétise, en balayant l’axe des fréquences, les 1.5 Propriétés fonctionnelles découlant
éléments assurant la qualité de la source de courant créée avec
une cellule de commutation associée à une régulation du courant ;
du caractère abaisseur de tension
on y retrouve les domaines des basses et hautes fréquences. Les de la cellule
performances dans la zone intermédiaire (rectangle hachuré sur la
figure 10) peuvent faire l’objet d’ajustements pour lesquels les La cellule de commutation est, du point de vue des valeurs
variables utilisables sont : moyennes à l’échelle de temps de la période de commutation,
caractérisée par les relations qui lient, dans un sens de lecture
– le choix de la fréquence de découpage ; arbitraire, depuis son interface d’entrée (dipôle source de tension)
– la valeur de l’inductance ; vers son interface de sortie (dipôle source de courant) :
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Jref
iv K1
J
V M
L
K2 V2
VK2 V2
– +
MLI Régul Jref
i1 i′2
<fm>
i2
Temps
Figure 11 – Transitoire de mise sous tension d’un convertisseur commandé en courant, associé à un filtre LC de sortie initialement déchargé
Court-circuit Court-circuit
incontrôlable contrôlable
(en imposant fm = 0)
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Figure 12 – Caractère dévolteur de la cellule de commutation le plus simple – mais néanmoins complet, peut en effet limiter (du
(depuis V vers J )
continu à la fréquence de découpage) les conséquences d’un
court-circuit susceptible d’apparaître sur sa branche courant
(figure 14). Le court-circuit imposant une tension vk2 nulle, la
fonction de connexion fm , qui lie précisément la tension vk2 à la
tension V, doit alors être ramenée, par action sur l’interrupteur
commandé de la cellule à une valeur également nulle.
Par contre, si le court-circuit se produit sur l’interface « tension »
de la cellule, la maîtrise de ses conséquences est impossible.
L’exemple de la figure 15 présente le cas du convertisseur boost, fré-
quemment utilisé en entrée des structures PFC. Sélectionnée pour
son aptitude à contrôler les caractéristiques (BF et HF) du courant J,
cette structure présente une incapacité à contrôler les conséquences
d’un court-circuit au niveau de la source de tension : si cet étage est
mis en court-circuit, la maille de court-circuit ainsi formée ne permet
aucune maîtrise du courant J qui y circule. En conséquence, la diode
de la cellule de commutation, ainsi que l’inductance qui lui est asso-
ciée et le pont de diode d’entrée sont soumis à des valeurs de cou-
rants inévitablement inacceptables. Seules des solutions passives
Figure 13 – Caractère élévateur en tension du redresseur (fusibles), si l’on exclut la mise en cascade d’un étage abaisseur, sont
à modulation de largeur d’impulsions (depuis J vers V ) à même de protéger ces composants.
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Courant
d'induit J
Temps Temps
Rapport
cyclique <fm>
du convertisseur
Temps Temps
Vitesse
de rotation
de la machine
Temps Temps
K1
J
V
L r
K2 fem
induit de la MCC
Figure 16 – Séquences de démarrage d’une machine à courant continu (MCC), alimentée en tension et en courant
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iv K1 iv K1
J
V V M
M
K2 VK2 K2
VK2 V2
B – +
MLI Régul iref
i1 i2 i1 i′2
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Cellule Cellule
gauche droite
i2g
K1g K1d
J
Vg Mg Md Vd
L
VK2g VK2d
K2g
–
MLI Régul
+
i2d
V Mg Md
ce qui se traduit également (en supposant les tensions Vg et Vd
constantes) par :
V2
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– pour effectuer une détermination expérimentale des pertes Les degrés de liberté pour le réglage, apportés par les
dans la paire de cellules ; les propriétés de l’une d’entre elles fonctions de connexion des deux cellules, fmg et fmd , ont été ici
mobilisés dans des finalités séparées : fmg est consacré au
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Vond = v K 2g − V / 2 K21
– on associe l’inductance L avec la cellule et on assigne à cet Figure 23 – Onduleur triphasé, associant trois cellules
ensemble l’objectif de contrôler le courant iL = J, de façon à régler de commutation
la puissance transmise à la charge [en valeur instantanée :
iL (t ) Vch (t )]. La référence de courant Jref (t ) est, de même que
Vch (t ), a priori sinusoïdale ; la structure de régulation doit possé- 2.2.4 Onduleur de tension triphasé
der une capacité à compenser la tension V 2′ (t ) .
Il s’agit ici, comme le présente la figure 23, de contrôler les
échanges de puissance avec une charge triphasée, dont chacune
des phases apparaît comme la mise en série d’une source de
L’utilisation d’un pont diviseur capacitif induit des tension sinusoïdale Vchi (les trois sources forment un système
contraintes d’utilisation qui limitent son usage aux structures triphasé équilibré) et d’une inductance.
de type onduleur, dont la charge est parcourue par un courant
J (t ) de valeur moyenne nulle. En effet, en se référant aux nota-
2.2.4.1 Analyse fonctionnelle
tions de la figure 22 :
Vch1 , Vch12 , Vch3 étant données et formant un système triphasé
V = VC 1 + VC 2 sinusoïdal équilibré, la maîtrise de la puissance transmise à la
charge passe donc par un contrôle des courants J1, J2, et J3.
ce qui implique, si C1 et C2 sont de même valeur et que la Généralement, on cherche à obtenir un système triphasé
tension V est constante : sinusoïdal équilibré pour les courants. Dans ce cas, la puissance
fluctuante au niveau de la charge est nulle ; ainsi, la puissance ins-
0 = iC 1 + iC 2 tantanée est égale à sa valeur moyenne :
On a, par ailleurs, l’expression de la loi des nœuds au point
Md : Vch1J 1+ Vch 2 J 2 + Vch 3 J 3 = 3/ 2 Vchmax J max cos ϕ ch
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V M1 M2 M3
O : point
milieu de V
MLI MLI
J1 J2 i23 –J1–J2
Régul Régul
+ – + –
J1ref J2ref
i′22
i′21
vNO
Vch1 Vch2 Vch3
Figure 24 – Onduleur triphasé : exploitation des degrés de liberté de la structure (neutre non relié)
Compte tenu des disparités entre cellules de commutation 2.2.5 Gradateur MLI
(chute de tension aux bornes des interrupteurs, temps morts...),
une composante continue de tension peut apparaître entre phases. Le cahier des charges auquel satisfait cette structure est celui
Cela entraîne l’apparition d’une composante continue sur les cou- d’une conversion entre une source de tension alternative Valt et
rants J1, J2 ou J3. une charge également alternative, fonctionnant à la même
fréquence [6]. Cette charge inductive est modélisée sur la figure 25
par la source de courant J.
2.2.4.2 Utilisation des degrés de liberté et réglage
de l’association Alors qu’une conversion directe à l’aide d’une seule cellule
requerrait des interrupteurs quatre segments, la structure diffé-
On note que le neutre N de la charge n’étant pas relié, on a rentielle présentée figure 25 réalise cette conversion par une asso-
impérativement : ciation différentielle de cellules composées d’interrupteurs trois
segments.
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Cela conduit à interdire la mise en place de régulateurs de cou- Le fonctionnement des deux cellules n’est par principe de cette
rant sur les trois cellules associées aux phases. structure jamais simultané : chacune d’entre elles est alternati-
vement placée en court-circuit, par la mise à l’état passant simulta-
La figure 24 présente une utilisation des degrés de liberté dispo- née de ses deux interrupteurs lors du passage par zéro de la
nibles qui satisfait les contraintes qui viennent d’être mises en évi- tension aux bornes de la source de tension (Vg ou Vd) qui leur est
dence et répartit les contrôles sur les trois cellules de l’onduleur associée ; ces sources de tension sont créées à l’aide des
triphasé : condensateurs placés en parallèle des cellules, et le passage par
– la seule configuration viable en ce qui concerne le contrôle des zéro de leur tension accompagne celui de la tension Valt .
courants de phase, consiste à utiliser deux cellules régulées en Le réglage du transfert de puissance est assuré par la cellule
courant : celles-ci définissent les courants J1 et J2 ; le courant dans active, qui, définissant la tension vJ , peut alors être en charge du
la troisième phase est imposé par la loi des nœuds au neutre N : réglage du courant J :
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Valt
Cellule Cellule
gauche droite
K1g K1d
VJ
Vg Mg Md Vd
V2
K2g J
iv K1 K′1
Valt J
V M
K2 K′2
vJ
J
i1 i2
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MLI Régul
– + i1
iv K1 K′1
ref
iv1 + iv2 J1
λ L
V
V
λ
K2 K′2
V2 V2′ J2 J = J1 + J2
– +
i1 i2 MLI Régul
i2ref
i1 i′2
Figure 28 – Mise en parallèle de cellules de commutation
environnées
Figure 29 – Mise en parallèle de cellules
Intensité
tant ou celui qui entre en conduction le premier. Pour les interrup-
teurs qui subissent ces surcharges, cela est très pénalisant, car
leurs contraintes de commutation ne sont dès lors plus celles qui
sont définies par la source de courant J et le nombre d’interrup- J1 + J2
teurs en parallèle ; les pertes par commutation s’en trouvent alors 2 J1
notoirement augmentées.
Aussi bien en statique qu’au cours des commutations, cette
association parallèle directe des cellules est donc périlleuse et, si
elle permet par rapport aux solutions évoquées plus bas de faire
l’économie d’inductances et de capteurs, c’est au prix d’un surdi- J1 J2
mensionnement des interrupteurs de puissance dont les caracté-
ristiques statiques et dynamiques doivent par ailleurs être
parfaitement connues et aussi proches que possibles (mêmes lots
de fabrication en provenance d’un même fournisseur, comme c’est Temps
le cas des modules de puissance multi-interrupteurs du commerce
où le driver est commun à plusieurs interrupteurs en parallèle). Figure 30 – Association parallèle de cellules commandées
en courant : augmentation de la fréquence apparente du courant
total et réduction de l’ondulation obtenues grâce à l’entrelacement
2.3.2 Mise en parallèle de cellules environnées des commandes
sante pour prendre en charge la dispersion des valeurs instanta- actions entre elles. Le coût de cette solution réside dans l’intro-
duction d’un capteur de courant pour chacune des cellules ; quant
nées prises par les tensions V2 et V2′ (conséquence de la aux inductances, chacune contrôle l’ondulation d’une fraction du
synchronisation imparfaite des commutations, évoquées au point courant J total délivré.
b) du § 2.3.1) et éviter les évolutions incontrôlées des courants
internes aux cellules qui pourraient en résulter. Ce mode d’association parallèle des cellules de commutation per-
met de mettre en œuvre des solutions pour l’amélioration des quali-
Les déséquilibres statiques décrits au point a) du § 2.3.1 sont tés harmoniques du courant J ; celles-ci conduisent à un déphasage
cependant toujours susceptibles de se produire et seul un bon des commandes des interrupteurs homologues des cellules asso-
appairage des cellules de commutation peut les limiter. Le courant ciées, ce qui permet de multiplier (par le nombre de cellules asso-
total contrôlé par l’ensemble des cellules associées peut évi- ciées) la fréquence de l’ondulation résiduelle du courant J et de
demment être régulé ; la maîtrise de son ondulation nécessite la réduire son amplitude (figure 30). Le dimensionnement des induc-
mise en place d’une inductance L, calculée comme présenté au tances peut alors être reconsidéré, et des solutions de couplages
§ 1.4.1, de valeur bien supérieure à celle de λ. magnétiques peuvent être utilisées avec profit [7] [8].
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J(t) J(t)
Tsource Tsource
ϕfm
fm(t) fm(t)
J(t) J(t)
iv(t)
iv(t)
Figure 32 – Courant de la source de courant J (t), fonction de modulation et courant débité à travers l’interface i1 par la source de tension
unidirectionnelle d’une cellule à interrupteurs bidirectionnels en courant et unidirectionnels en tension
Figure 33 – Cellule à interrupteurs bidirectionnels en tension Pour résumer, la source unidirectionnelle (ici, J ) subit une
et unidirectionnels en courant ; caractéristique statique
de l’interrupteur K1 réversibilité de sa grandeur secondaire (ici, la tension vK2 qui
lui est imposée par la cellule) :
– à la fréquence de découpage ou ses multiples ;
que la tension moyenne v K 2 soit non nulle. La fonction de – en valeur moyenne.
connexion de la cellule, fm (t ), qui définit la tension
vK2(t ) = fm (t ) V (t ) doit donc présenter une composante harmo- La source de courant J doit présenter une capacité à accepter
nique à Fsource . ces réversibilités de la tension vK2 .
La figure 34 présente le cas le plus simple où fm (t ) définit deux
commutations par période de la source V (t ) ; fm (t ) présente par 3.1.2 Réversibilités structurelles
rapport à V (t ) un déphasage ϕfm qui, définissant la valeur de
Nous avons développé au § 2.2 des solutions, basées sur l’asso-
v K 2 , peut être utilisé comme grandeur de réglage du transfert de ciation de cellules, permettant de produire une grandeur (tension,
puissance. courant) présentant des propriétés de réversibilité différentes de
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V0 (t ) = (2 fm (t ) − 1) V
V(t)
La fonction de connexion de la structure, fm (t ) doit donc présen-
Tsource ter une composante harmonique à Fsource .
Par un simple bilan de puissance, on en déduit le courant i0 (t )
absorbé par l’onduleur :
V i 0 (t ) = V0 (t ) J (t )
ϕfm Cela permet de caractériser le courant i0 (t ) (somme des
fm(t) contributions de toutes les cellules de la structure différentielle) et
justifie, comme présenté en figure 35, qu’il présente une périodi-
cité basse fréquence de période Tsource/2 et un contenu harmo-
V(t) nique présentant :
– une composante continue : si la charge présente une capacité
à fournir de l’énergie, cette composante continue du courant i0
peut être positive (énergie fournie à la charge) ou négative (éner-
gie renvoyée par la charge) ;
– une raie à la fréquence 2 Fsource : cette raie correspond à un
échange de puissance fluctuante, qui, présent dans le cas mono-
phasé, disparaît dans le cas d’un onduleur triphasé associé à une
vK2(t) charge triphasée équilibrée ;
– des groupes de raies autour de la fréquence de découpage
Fdec et de ses multiples (2 Fdec , 3 Fdec...).
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L2 L1
J
Ls
V
C2 C1
V0 Cs Charge
iv i v′ i0
iv i v′ i0 J
t t t t
Tsource/2 Tsource/2 Tsource
Figure 35 – Structure d’onduleurs de tension monophasé et ensemble des cellules de filtrage qui lui sont associées ; chronogrammes
et contenu harmonique des grandeurs électriques principales
Figure 36 – Éléments compatibles associés en cascade (association à tension commune) : alimentation réversible en puissance
pour un actionneur électromécanique
On s’appuie ici principalement sur la prise en compte de la l’étage intermédiaire continu. On note que les caractéristiques
caractéristique de réversibilité intrinsèque des cellules mises en électriques sont identiques pour toutes les cellules de la chaîne de
œuvre dans les convertisseurs associés. Nous considérons dans conversion.
les paragraphes suivants les différentes solutions possibles.
3.2.2.2 Conversion tension – courant – tension
3.2.2.1 Conversion courant – tension – courant
La liaison entre les deux convertisseurs est « en courant
La liaison entre les deux convertisseurs est « en tension unidirectionnel » et la réversibilité permanente en puissance de
unidirectionnelle » et la réversibilité permanente en puissance de l’ensemble est assurée par la réversibilité de la tension au niveau
l’ensemble est assurée par la réversibilité du courant au niveau de de la liaison : le changement de signe des tensions est imposé par
la liaison. C’est le cas qui est présenté figure 36, très courant dans les cellules, de part et d’autre de l’inductance qui matérialise le lien
l’alimentation électrique des actionneurs électromécaniques réver- en courant.
sibles en puissance. C’est le cas présenté en figure 37, utilisé pour l’interconnexion
Compte tenu des réversibilités intrinsèques des sources inter- des réseaux alternatifs de transport d’énergie électrique (liaison
connectées, les interrupteurs des cellules des deux convertisseurs IFA2000 entre les réseaux électriques anglais et français par
sont : exemple).
– unidirectionnels en tension (caractéristique de l’étage intermé- Compte tenu des réversibilités intrinsèques des sources inter-
diaire DC) ; connectées, les interrupteurs des cellules des deux convertisseurs
– bidirectionnels en courant, comme les courants que l’on fait sont :
circuler sur le réseau d’une part, et dans la charge alternative, – unidirectionnels en courant (caractéristique de l’étage intermé-
d’autre part. diaire DC) ;
Ces réversibilités, étudiées au § 3.1.1.1, confèrent aux cellules la – bidirectionnels en tension, comme les tensions des deux
capacité d’imposer un courant positif ou négatif au niveau de réseaux alternatifs.
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__________________________________________________________________________________________ ASSOCIATION DE CELLULES DE COMMUTATION
Figure 37 – Éléments compatibles associés en cascade (association à courant commun) : alimentation réversible en puissance utilisée pour
l’interconnexion des réseaux électriques alternatifs
Figure 38 – Éléments incompatibles associés en série, interdisant à la chaîne de transfert d’énergie une réversibilité effective
en puissance
Ces réversibilités, étudiées au § 3.1.1.2, confèrent aux cellules la teurs trois segments (deux segments en courant et un segment en
capacité d’imposer une tension positive ou négative au niveau de tension), de type « transistor-diode antiparallèle » ;
l’étage intermédiaire en courant continu. On note que les caracté- – un transfert de puissance depuis la charge alternative vers le
ristiques électriques sont identiques pour toutes les cellules de la réseau alternatif ne serait possible, au niveau de l’onduleur de
chaîne de conversion. tension qu’au prix de l’inversion du courant que ce dernier prélève
sur l’étage intermédiaire continu. Or, les interrupteurs du redres-
3.2.2.3 Règle de compatibilité des cellules associées seur de tension sont unidirectionnels en courant et n’autorisent
en cascade donc pas le transfert à se poursuivre vers le réseau. L’énergie ren-
Dans les deux cas déjà présentés (§ 3.2.2.1 et § 3.2.2.2), les voyée à travers l’onduleur ne trouve qu’à se stocker dans le filtre,
cellules des convertisseurs placés en cascade de part et d’autre du entraînant une perte de contrôle extrêmement dangereuse de la
lien sont de caractéristiques identiques. Cette propriété doit être tension de l’étage intermédiaire.
obligatoirement satisfaite pour obtenir la réversibilité du transfert
de puissance.
A contrario, si les réversibilités des deux convertisseurs placés
en cascade sont différentes, et donc si les caractéristiques de leurs 4. Conclusion
cellules sont différentes (cas de la figure 38), la réversibilité en
puissance de la chaîne complète n’est pas assurée :
On a traité, dans ce dossier, des règles d’associations de cellules
– le redresseur de tension réalise une conversion tension bidi- de commutation et on a présenté le mécanisme par lequel des
rectionnelle – courant unidirectionnel à l’aide de cellules à inter- associations héritent des propriétés des cellules.
rupteurs trois segments (deux segments en tension et un segment
en courant), de type « thyristor » ; L’aspect générique de ce mécanisme d’héritage se retrouve dans
– l’onduleur de tension réalise une conversion tension unidirec- les associations de convertisseurs qui obéissent à des règles
tionnelle – courants bidirectionnels à l’aide de cellules à interrup- comparables d’association et bénéficient d’héritages similaires.
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P
O
U
Association de cellules R
de commutation
E
Éléments de synthèse des convertisseurs N
statiques
S
Henri FOCH
par
Ancien professeur de l’Institut national polytechnique de Toulouse A
Philippe LADOUX
Professeur de l’Institut national polytechnique de Toulouse
V
Laboratoire plasma et conversion d’énergie (LAPLACE)
et Hubert PIQUET O
Professeur de l’Institut national polytechnique de Toulouse
Laboratoire plasma et conversion d’énergie (LAPLACE) I
R
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