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06 - Point d'actualité
Par ailleurs, la mobilité des citoyens nous confronte, très régulièrement, dans nos études à
des questions juridiques transfrontalières.
Les quelques informations que je vous donnerai ce matin sont forcément disparates.
Le règlement prévoit en son article 16, comme facteur de rattachement la loi « de l’Etat dans
lequel le défunt avait sa résidence habituelle au moment de son décès ». Il ouvre une liberté
de choix en permettant au testateur de choisir pour « loi régissant l’ensemble de sa
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succession, la loi de l’Etat dont (il) possède la nationalité ». Il indique que certaines règles
sont à prévoir, à étudier en ce qui concerne les pactes successoraux et les testaments
conjonctifs.
Par ailleurs, si en raison de leur destination économique, familiale ou sociale, certains
immeubles, entreprises ou autres biens font l’objet d’un régime successoral particulier dans
l’Etat membre de leur situation, le règlement devra « respecter ce régime particulier ».
Il est noté que ce principe d’exception doit demeurer un principe d’exception, d’application
limitée, d’interprétation stricte, pour ne pas aller à l’encontre de cette réforme.
Pour clore ce chapitre, rappelons que conformément aux nouvelles dispositions procédurales
sur le plan parlementaire, la Commission des lois de l’Assemblée Nationale a été saisie du
projet à titre consultatif.
Le rapporteur (Sébastien Huyghe) a estimé essentiel que les modalités de la réserve
héréditaire en vigueur dans le pays de résidence du défunt soient intégrés, lorsqu’elles sont
plus favorables aux conjoints et aux enfants, à l’ordre public du for, afin d’écarter
l’application des dispositions moins favorables de la loi désignée par le testateur.
L’avis adopté par la Commission des lois de l’Assemblée française demande à la
Commission Européenne aux réserves qu’elle exprime ….. en particulier sur la protection
insuffisante des droits du conjoint et des enfants du défunt.
C’est une réforme importante en chantier, qui modifie le paysage juridique successoral, sans
pour autant sonner le glas de la réserve héréditaire qui serait bafouée sans difficulté selon les
craintes exprimées ici ou là.
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II. Proposition de Règlement du Conseil mettant en œuvre une coopération renforcée dans le
domaine de la loi applicable au divorce et à la séparation de corps.
Pour mémoire, lors de l’été 2008 et en janvier 2009, dix Etats membre de l’Union, dont la
France, ont indiqué à la Commission qu’ils avaient l’instruction d’établir entre eux une
coopération renforcée dans le domaine de la loi applicable en matière matrimoniale. Ils lui
ont demandé d’intervenir pour la mise en place d’une étude et d’une réforme élargie à
l’ensemble de l’Union ou tout au moins aux Etats qui participeraient à une coopération
renforcée dans ce domaine.
En résumé, sans entrer dans le détail, le projet de règlement ne vise que les situations
impliquant un conflit de lois en ajoutant qu’il souhaite remédier à la tentation d’un conjoint
de se « ruer vers le Tribunal » selon sa formule, afin de « faire en sorte que la procédure soit
soumise à une loi donnée qu’il estime plus favorable à la protection de ses intérêts ».
Selon l’article 3 de la proposition de règlement, les époux pourraient choisir d’un commun
accord la loi applicable au divorce et à la séparation de corps entre :
a) la loi de la résidence habituelle des époux au moment de la conclusion de la
convention
b) la loi de l’Etat de la dernière résidence habituelle des époux dans la mesure
où l’un d’eux y réside au moment de la conclusion de la Convention
c) la loi de l’Etat de la nationalité de l’un des époux au moment de la
conclusion de la Convention
d) la loi du for. Cette convention pourrait être modifiée à tout moment et au
plus tard lors de la saisie de la juridiction. Si la loi du for le prévoit, les
époux pourraient également désigner la loi applicable devant la juridiction
au cours de la procédure.
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b) de la dernière résidence habituelle des époux
Si cette dernière n’a pas pris fin plus d’un an avant la saisine de la juridiction
Et si l’un des époux réside encore dans cet Etat au moment de la saisine de la
juridiction ou à défaut
c) de la nationalité des deux époux au moment de la saisine de la juridiction
d) de la juridiction saisie.
Accessible à tous les citoyens européens, fruit du travail des Notaires avec le soutien de la
Commission, le site internet www.successions-europe est désormais en ligne.
Le communiqué du CNUE nous indique que le citoyen sera en mesure, avant d’aller
consulter son notaire, de répondre aux questions suivantes pour l’un des 27 pays de l’Union
et dans les 23 langues officielles :
- Quelle autorité compétente, A qui dois-je m’adresser ?
- Quel est le droit applicable ? Puis-je choisir le droit applicable à ma succession ?
- Qui hérite et de combien en l’absence de testament ?
- Quelles sont les limites à la liberté de disposer de sa succession par testament ?
- Comment un testament est-il établi et puis-je le faire enregistrer ?
- Quand et comment devient-on héritier ?
- Combien d’impôts dois-je payer lors de la succession ?
J’en profite pour rappeler pour mémoire l’accès en ligne à l’e-justice auquel les notaires
collaborent, le Réseau Notarial Européen (RNE), http://www.enn.rne.eu. Ce dernier apporte
un soutien technique aux notaires des pays membres afin de faciliter la résolution des litiges
transfrontaliers (voir pour plus d’explications la fiche RNE sur le site Real).
IV Informations diverses