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Cercle d’Etudes autour de la Vie et l’Œuvre de

Khalifa Mouhamad Niass


C.E.V.O.K
Xëy – Xamlé - Xalifa
‫عرضت نفسي إلى الطعان والضرب دون شيخنا التجاني‬
Vous présente

« Al Juyush at Tulla »
Mouhamad Khalifa NIASS et sa réplique contre le
pamphlet anti-Tijani d’Ibn Mayaba

Dr. Ousmane KANE


Columbia University, New York, U.S

in Jean-Louis Triaud et David


Robinson (eds.) La Tijaniyya: une confrérie musulmane à
la conquête de l'Afrique. Paris: Karthala, 2000. pp. 219-36
Prologue
« Au nom d’Allah, le clément, le miséricordieux
Que le salut d’Allah soit sur le prophète Muhammad, sa famille et ses compagnons
Qu’Allah soit satisfait du sceau des élus Seydina Ahmad Tidjani »

L’expansion rapide de la Tarikha Tidjani ne s’est pas faite sans faire face à des accusations de
toutes sortes en termes de légitimité sur sa route. Ainsi tout au long de son périple certains
« Oulémas » se sont dressés contre cette doctrine et ont produit des critiques acerbes à son
encontre. Parmi ces critiques, le plus polémique fut sans aucun doute le Mustaha al harif al
jani d’Al Khadir Ibn Mayaba al-Shingiti ; son satire a fait l’objet de plusieurs réfutations de la
part des Tidjani eux-mêmes. The bibliographical dictionary of the works of the Tijani Path en
dénombre une douzaine de ces répliques. Parmi eux, celle de notre maitre, le Souffre Rouge,
la Couronne des Savants, l’Avocat de la Tarikha Tidjani : Mouḥamad al-Khalīfa NIASS al
Kawlakhiyu (qu’Allah soit satisfait de lui) qui a dégainé son « Sabre Tranchant » pour
couper la main de l’incrédule non sans lui avoir ouvert les yeux avant.

Louange à Allah swt qui nous a permis après avoir mis en ligne la version numérique en arabe
du Juyush at Tulla, de vous présenter ici l’ouvrage en français écrit par le Dr. Ousmane
KANE de l’Université de Columbia de New York. Cet ouvrage offre une excellente vue sur
le contenu du Juyush at Tulla et invite à plus approfondir sur la version en arabe du livre.
Nous joignons par la même occasion à la fin de cette édition les poèmes d’Oulémas de la
Oummah Islamique qui ont été adressé à notre maitre (qu’Allah soit satisfait de lui) en guise
de remerciements pour ce chef d’œuvre.

Le CEVOK remercie abondamment le Dr. KANE qui nous a fait parvenir personnellement
une copie originale de son ouvrage dont nous avons pris soin de le saisir afin de plus aider à
sa conservation et à sa diffusion. Nous espérons que cette version numérique sera utile et bien
apprécié.

Idrissa DIOUM
Cercle d’Etudes autour de la Vie et l’Œuvre de
Khalifa Mouhamad Niass
« Le pauvre serviteur kaolackois du nom de Mohammad,
Fils de Abdallah exhortant la gnose divine acquise
En défi de toute civilisation blanche et de la diaspora noire
Ne proclamant que les bienfaits de son Seigneur au détriment de tout révolté
Que paix et salut soient sur le prophète et sa famille, gens de haute autorité permise
Les honorer est un fondement en l’islam et les désavouer est signe de mécréance précise
Un perdant avait commencé à insulter l’imam des élus, le préféré par excellence
J’ai tiré de ma propre sensibilité l’épée indienne ancrée et empoisonnée de substance
En position de me sanctifier à tout combat de science
À l’encontre de tout révolté affamé de pitance
Louange à Allah qui a illuminé la lumière de l’essence au cœur de tout guidé disposant d’audience... »

‫الخليفة الحاج محمد انياس‬


Pour effective que soit la propagation de la tariqa d’Ahmad al Tijani dans le Sahara
occidental et en Afrique subsaharienne à partir du XIXe siècle, elle ne s’est pas faite sans que
cette Tariqa ne prête flanc aux accusations d’hétérodoxie de toutes sortes. Ces critiques furent
le fait d’Ulemas Salafi dans le Maghreb, en Egypte, en Mauritanie, mais aussi en Afrique
subsaharienne. Sur la masse des traités écrits par les détracteurs de la Tijaniyya, le Mustaha al
harif al jani fi zadd zalaqat al Tijani al Jani – publié par Muhammad khidr Ibn Mayaba en
1925 constitue à ne pas douter, le plus long et le plus polémique. Le long pamphlet de Ibn
Mayaba à fait l’objet de nombreuses réfutations aussi bien auprès des disciples de la Tijanniya
parmi les arabes, les maures, mais aussi les subsahariens. Muhammad Niass a été l’auteur
d’un des plus brillantes de ses réfutations.
Pendant tout le temps qu’il écrivait la réfutation, il laissait l’ouvrage dans le débarras de sa
maison par mépris pour l’auteur et ne le sortait que pour le lire et formuler une critique en
règle. Tout d’abord c’est sous la forme d’un poème constitué de 449 vers dont 407 de son crû,
construit sur le mètre arabe de rajaz et 42 vers empruntés à différents auteurs qu’il conçu la
réplique. Il intitula le poème : al murfahat al-qutta ila Ibn Mayaba akhi al-tanattu (« les
sabres tranchants dirigés contre Ibn Mayaba l’arrogant »)
Différents indices nous poussent à croire qu’il a dû l’écrire en 1929. Le style elliptique de la
réfutation en rendait la compréhension difficile. Pour cette raison, l’auteur entreprit de
procéder à une glose intertextuelle du poème qu’il acheva décrire la même année et qui
présentait de manière plus détaillé, un certain nombre d’arguments d’Ibn Mayaba ainsi que sa
propre réfutation. Il ajouta au titre définitif de sa réfutation, poème et commentaire inclus,
l’expression Al-juyush at tulla. Ainsi l’ouvrage est publié d’abord, en 1930, avec le titre
définitif : Al-juyush at tulla murfahat al-qutta ila Ibn Mayaba akhi al-tanattu (« les armées
d’avant-garde aux sabres tranchants à l’assaut de Ibn Mayaba l’arrogant »). L’auteur cite,
tout au long de sa démonstration 36 auteurs différents dont des Sufis mais aussi des Sunnites,
afin d’enraciner sa réplique dans la tradition la plus orthodoxe.

Le Juyush al Tulla
L’intérêt principale du juyush al tulla est qu’il permet de s’informer sur le débat doctrinale
entre les critiques dirigées contre la tijaniyya et les réfutations de ces critiques par les Tijanis
eux-mêmes, étant entendu que critiques comme réfutations s’efforcent de s’enraciner dans la
Sunna. La première édition a été postfacée par un certains nombres de poèmes que les leaders
des zawiyas de la tijaniyya marocaines ont écrits pour rendre hommage à Muhammad Niass.
Parmi ceux-ci, on peut noter le qadi Sukayridj’ iyashi dont les hommages attestent des liens
beaucoup plus étroits qu’on ne le pense. Une grande partie de la polémique, pas seulement de
Ibn mayaba, mais des détracteurs de la tijaniyya est axée autour de la critique de la Salat al
Fatihi (prière de l’ouvrante). Cette prière, qui vient du Cheikh al Bakri (1492 – 1545) est
incluse dans tout les rituels de la Tijanniya : Le lazim récité individuellement après de l’aube
(fadjr) et celle de la fin d’après midi (asr), la wazifa récitée collectivement après la prière du
Maghrib, en enfin la hadra également récitée collectivement au crépuscule tous les vendredis.
Cette polémique porte autant sur l’origine de cette prière que sur la rétribution de sa
récitation.

Sur la révélation de la Salat al Fatihi


« Ô mon Dieu ! Prie sur notre seigneur Mohammed qui a ouvert ce qui était clos, et qui a clos
ce qui a précédé, le soutien de la Vérité par la Vérité et le guide sur Ton droit chemin, ainsi
qu'à sa famille, selon sa valeur et à la mesure de son immense dignité »

Selon le Sheikh al Bakri qui a été le premier à recevoir la salat al fatihi, cette prière lui est
parvenue du ciel comme écrite sur une tablette de lumière. Ibn Mayaba conteste l’idée que la
salat fatihi ait été révélé en faisant valoir qu’après le Prophète, il ne saurait y avoir de
révélation (wahy). Muhammad Niass rétorque que le terme wahy peut avoir plusieurs
significations. Quand le Coran dit : « nous avons révélé à la mère de Moise », « ton seigneur à
révélé à l’abeille », il emploie le terme révélation (wahy) sans qu’il s’agisse de révélation au
même sens que les prophètes. Muhammad Niass se scandalise d’abord que Ibn Mayaba
critique exclusivement Ahmad al Tijani, et non Sheikh al Bakri (1492-1545), qui a reçu la
révélation de la salat al fatihi, et il dénonce la jalousie de l’auteur.

Sur la rétribution de la Salat al Fatihi


En guise de rappel, l’on sait que l’ouvrage de référence sur la tijanniya qu’est le Jawahir al
ma’ani dispose : « une seule récitation de cette prière est équivalente à toutes les louanges
rendues à Dieu dans l’univers, à toutes les remémorations (dhikr) du nom de Dieu, à toutes les
supplications petites ou grandes et à 6000 fois le Coran. » à l’instar des Salafi, Ibn Mayaba
jugent ces prétentions contraires à l’Islam. Muhammad Niass réplique selon un argumentaire
sophistiqué pour défendre le bien-fondé des ces propos. Il fait valoir qu’il existe 4 types de
lecteurs du Coran :

- La première catégorie de lecteurs est constituée de gnostiques (arifun bilahi) : qui


maitrisent sur la plan linguistique le Coran et qui se conforment à ses injonctions et
s’abstiennent de ses prohibitions. Pour ceux-là, la lecture du Coran a une plus grande
rétribution que la récitation de la prière de l’ouvrante ;
- La deuxième catégorie de lecteurs est constituée de ceux qui maitrisent parfaitement le
Coran, se conforment à ses injonctions et s’abstiennent de ses interdictions sans pour
autant être gnostiques. La lecture du Coran est préférable pour eux aussi ;
- La troisième catégorie est constituée des lecteurs qui lisent le Coran, sans en
comprendre le sens, mais tout en suivant ses injonctions et s’abstenant des ses
prohibitions. Cette catégorie de obtient une rétribution inferieure, certes à celle des
deux premières, mais leur récitation du Coran ne porte leur porte pas préjudice ;
- La quatrième catégorie de lecteurs est constituée de personnes qui, non seulement, ne
maitrisent pas la langue arabe et donc pourraient en déformer le sens en le récitant, du
fait de leur méconnaissance de la langue, mais en outre, ne se conforment pas à ses
commandements. Au sujet de ceux-là, Muhammad Niass rappelle le hadith qui dit :
« qu’il est des lecteurs du Coran maudit pas celui-ci » c’est pour cette catégorie de
lecteurs qu’une récitation de la prière de l’ouvrante vaut mieux que Six mille
récitations du Coran, car, fait valoir l’auteur du Juyush al tulla, la prière sur le
prophète est toujours rétribuée, que soit auteur soit pieux, ou qu’il soit pécheur.

Il conclut : « voilà la preuve que Cheikh Ahmad al Tijani connaissait les différentes les
différents catégories de lecteurs, leur hiérarchie, qu’il avait une connaissance parfaite du
Coran et de Sunna, connaissance que même certains gnostiques n’avaient pas, à plus forte
raison, les Ulamas qui ne prennent que la lettre et non l’esprit ».
Après avoir développé cet argument, Muhammad Niass, pour continuer à démontrer l’idée
qu’Ibn Mayaba en veut particulièrement à Ahmad al Tijani, rappelle que le Sheikh Yadali,
dans son ouvrage al wasila al kubra fi salah al din wa al dunya wa al akhira, cite une prière
dont la rétribution selon le Sheikh Yadali est égale à 100.000 récitations du Coran, en
s’étonnant qu’Ibn Mayaba le sache, sans pour autant critiquer ce dernier.

Sur la rétribution des récitants de la salat al Fatihi à


partir de bons actes accomplis par d’autres
Musulmans.
Sidi Ahmad Tijani a dit, en le tenant du prophète, que le récitant de la salat al fatihi est
rétribué sur les bons actes accomplis par d’autres musulmans. Ibn Mayaba, citant le verset du
Coran disant : « que l’homme aura (dans l’au-delà) seulement ce qu’il se sera évertué à
mériter » (Coran 53-39), nie que les récitants de la salat al fatihi puissent être rétribués sur les
bons actes commis par d’autres croyants. Muhammad Niass réplique à cette attaque par la
tradition prophétique (hadith) suivant :
Des anges rapportèrent à Dieu qu’ils avaient vu des hommes qui s’étaient réunis pour
l’invoquer (dhikr)
Dieu leur aurait demandé : « Pourquoi est-ce que ces hommes m’invoquent-ils ?
- Par peur pour ton enfer et par convoitise pour ton paradis, Seigneur, lui aurait répondu
les anges.
- Ont-ils vu le paradis, leur aurait demandé Dieu ?
- Les anges répondirent que non.
- Quel serait leur attitude, s’ils l’avaient vu, demanda Dieu ?
- Ils vous auraient adoré encore plus, répondirent les anges.
- Ont-ils vu l’enfer ? redemanda Dieu
- Non, répondirent les anges.
- Et s’ils l’avaient vu, redemanda Dieu
- Ils te craindraient encore plus, répondirent les anges.
Dieu répondit aux anges : « je leur pardonne tous leurs péchés. »
Puis, les anges rapportèrent à Dieu qu’une personne se trouvait dans l’assemblée sans
faire partie des récitants. Dieu leur aurait alors répondu : « je vous prends à témoin
que je leur pardonne car ceux qui sont assis dans la même assemblée que ces récitants
ne sauraient être malheureux. »

En citant cet exemple, Muhammad Niass rétorque à Ibn mayaba qu’il est tout à fait possible
qu’une personne soit rétribuée pour les actes pieux accomplis par d’autres personnes.
Et Muhammad Niass évoque dans le même ordre d’idées une autre tradition attribuée au
Prophète et disant que « celui qui introduit une innovation saine, Dieu l’en rétribuera, ainsi
qu’il le rétribuera des actes de tous ceux qui pratiqueront cette innovation, jusqu’au jour du
jugement dernier ». Donc en déduit l’auteur du Juyush al tulla, il est tout à fait admissible
qu’une personne soit rétribuée pour des actes pieux accomplis par d’autres croyants.
Enfin Muhammad Niass s’étonne que ce soit Ahmad al Tijani que Ibn Mayaba attaque
exclusivement alors que Abu Talib al Makki a tenu des propos du même ordre à savoir que :
« qui récite une prière est rétribué par les actes commis par les habitants des cieux et de la
terre ». Pourquoi n’a-t-il pas fait l’objet de critique de la part d’Ibn Mayaba ? On se rend ainsi
compte que l’auteur au-delà de l‘exercice logique de réplique, essaie en même temps de
mobiliser le soutien d’autres personnes que les seuls adeptes de la Tijanniya.

L’accusation de rétention (kitman) dirigée contre le


Prophète
Si la salat al fatihi vient du Prophète comme le disent les Tijanis, et si celui-ci ne l’a pas
communiquée à ses compagnons, c’est qu’il la leur a dissimulée à dessein. Le Coran dit
pourtant que : « Ceux qui cèlent les preuves de la direction que nous avons fait descendre
après que nous avons montré aux hommes ce qui est dans l’écriture, ceux-là, Allah les maudit
ainsi que les maudissent ceux qui maudissent. » ( Coran 2-159) Par conséquent, accusent les
détracteurs de la Tijanniya, et Ibn Mayaba avec eux, le dogme Tijani selon lequel la salat al
fatihi provient du Prophète équivaut à une accusation de rétention dirigée contre le Prophète.
Muhammad Niass récuse cet argument en faisant valoir que le Prophète n’avait pas obligation
de communiquer la salat al fatihi à ses Compagnons dans la mesure ou la salat al fatihi ne fait
pas partie du Coran et que le Prophète n’avait d’obligation de communiquer que le Coran aux
compagnons . Selon Muhammad Niass, la rétention (kitman) c’est le refus de transmettre
(tabligh) ce que Dieu à ordonnée de transmettre. Mais ne pas transmettre ce que Dieu n’a pas
demandé de transmettre n’est point de la rétention. Et Muhammad Niass de corroborer ces
propos en citant la tradition des « 2 récipients » rapportée de Abu Horeira (hadith al wi’a’
aryn ou hadith al jiarabayn en arabe). Dans ce hadith cité dans le recueil de traditions d’Abu
horeira et considéré comme de la plus haute authenticité, le transmetteur dit : « j’ai appris
deux récipients de sciences du Prophète. Je vous ai transmis le premier. S’agissant du
deuxième, si je le portais à votre connaissance, vous me couperiez la tête. » Donc pour
Muhammad Niass, cette accusation de Kitman n’est pas fondée.
La vision d’Ahmad al Tijani mène-t-elle au paradis
Le jawahir al ma’ani fait valoir que quiconque voit Ahmad al Tijani le lundi et le vendredi ira
au paradis. Mayaba rappelle que l’oncle du Prophète Muhammad (psl), Abu Lahab, a vu ce
dernier, et pourtant le Coran dit qu’il ira en enfer (Coran 3-111). Comment est-il alors
possible, oppose Ibn Mayaba, que d’autres personnes qui voient Ahmad al Tijani soient
assurées d’aller au paradis ? Et l’auteur de la réplique rétorque que Abu Lahab à vu
Muhammad non pas en tant que Prophète (psl) (Muhammad Rassul Allah), mais l’a vu en tant
que fils d’Abdallah (Muhammad b. Abdallah).

La revendication de Sceau des Saints par


Ahmad al Tijani
Selon Ibn Mayaba, le Cheikh al Tijani revendiquerait le grade de Prophète en se présentant
comme le Sceau de la sainteté, et en tout état de cause un grade supérieur à celui des
Compagnons du Prophète. L’auteur de la réfutation réplique que tous ceux qui sont familiers
avec les écrits de Ahmad al Tijani savent que ces propos selon lesquels il est le sceau de la
sainteté ne sont point une quelconque revendication de supériorité par rapport au Prophète qui
n’a pas d’égal, et à ses compagnons dont la supériorité sur les autres croyants est évidente et
reconnue de tous. Et que Ahmad al Tijani en comparant le cheminement spirituel des
compagnons du Prophète à celui des awliya, a caractérisé celui des premiers comme aussi
rapide que les faucons et celui des derniers comme aussi lent que les fourmis.

Sur la vision du Prophète en état d’éveil par


Ahmad al Tijani
Le jawahir al ma’ani affirme que c’est suite à une vision du Prophète, non pas en songe mais
en état d’éveil, que Ahmad al Tijani a reçu la mission de fonder une nouvelle tariqa, étant de
ce fait affranchi de toute affiliation confrérique antérieure. On sait qu’avant de fonder sa
propre tariqa en 1782, Ahmad al Tijani s’était affilié successivement aux Turuq de la
Qadiriyya, de la Nassiriya, de la Tayyibiya, de la Khalwatiyya qui lui ont tous conféré le
grade se Shaykh. Ibn Mayaba conteste que l’on puisse voir le Prophète à l’état d’éveil. Dans
la réplique, Muhammad Niass fait valoir qu’il y’a un consensus selon laquel cette vision est
possible. Parmi quelques illustres auteurs à abonder dans ce sens, Niass cite les noms de Abd
Qadr al jaylani, Jalal al din Suyuti, l’imam Shadhili, Abd al Karim al Maghili , Muhaand
Baba al Daymani, et enfin un commantaire de Qurtubi attribuant des propos similaires à al
Baqillani. Il cite aussi un hadith attribué au Prophète par Abu Horeira et disant : « celui qui
m’a vu en songe, m’a (bel et bien) vu car Satan ne saurait se présenter sous mon aspect » et
une autre version dit : « qui m’a vu en songe, m’a vu en réalité ». Niasse en déduit que la
vision du Prophète en étant d’éveil est un point sur lequel le consensus existe.

Sur le fait que les Pieds d’Ahmad al Tijani soient


au-dessus des cous de tous les Awliya
Et Muhammad Niass de démontrer qu’Ibn Mayaba en faisant un sophisme, assimile tous les
Prophètes et les pieux croyants à des awliya et en tire la conclusion que Ahmad al Tijani
prétend être supérieur à tous ceux-là. L’auteur de la réplique affirme que la terminologie arabe
consacre des termes spécifiques à chaque catégorie de personnes. Si les Prophètes ou les
compagnons du Prophète Muhammad PSL étaient des awliya au même titre que tous les
autres, la langue arabe ne leur aurait pas consacré un terme spécifique.
Après avoir réfuté l’argument, et dans la même logique de la création d’un front uni contre
Ibn Mayaba, Niass rappelle que des propos de ce genre ont été tenus par Abd Qadr al Jilani
bien avant Ahmad al Tijani. Ce qui prouve que c’est la jalousie qu’Ibn Mayaba ressent contre
Ahmad al Tijani, et non le contenu des propos, qui a motivé ces attaques contre le fondateur
de la Tijanniya.

Sur l’incorrection linguistique prêtée à certains


termes de la Jawharat al kamal
S’agissant de la salat al fatihi, celle-ci est critiquée sur la base de prétentions de la rétribution
de sa récitation, mais pas à un point de vue linguistique. En revanche, il est autre prière Tijani,
dite Jawharat al kamal (perle de perfection) qui est récitée dans le cadre du rituel de la wazifa.

« Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Miséricorde


Divine et au diamant étincelant versé indéfiniment dans la vérité. Celui qui est
Au centre de toutes formes de compréhensions et de significations.
Il est la lumière des êtres en cours de formation humaine, il possède la Vérité Divine tel
L’éclair immense traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante des
Miséricordes Divines, qui emplissent sur leur chemin aussi bien les grandes
Étendues d’eau que les petites.
Il est Ta lumière brillante qui s’étend sur toute l’existence et l’englobe dans tous
Ses lieux.
Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Vérité qui est à
L’origine des connaissances les plus justes, tel ton sentier parfaitement droit
Par lequel se manifestent les majestueuses Réalités.
Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde ton salut à la manifestation de la Vérité par
La Vérité, au trésor le plus sublime, au flux venant de toi et retournant vers toi, et à la
quintessence des lumières dissimulées à toute connaissance.
Que Dieu répande ses grâces sur lui et sur sa famille, grâces par lesquelles, Ô mon Dieu,
Tu nous le feras connaître. »
Cette prière dite de la perle de la perfection contient deux expressions dont les détracteurs de
la Tijanniya ont depuis longtemps critiqué la correction linguistique. Le premier terme est
celui de asqam et le second, celui de mutalsam. Le premier qualifie la voie que le Prophète
Muhammad PSL a tracée pour les musulmans. De nombreux détracteurs de la Tijanniya y ont
vu l’élatif construit sur le schème af’al de l’adjectif saqim qui renvoie à l’idée de débilité. Ils
en déduisent que c’est faire offense au Prophète que de traiter sa voie d’être la plus débile.
Quant au deuxième terme, mutalsam, Ibn Mayaba conteste qu’il soit un mot arabe.
Sur le premier terme, Muhammad Niass réplique qu’Ibn Mayaba ne connaît pas suffisamment
la grammaire arabe. La connaîtrait-il qu’il saurait que l’élatif sur le schème af’al peut être
construit sur une racine trilitère nue, comme il peut être construit à partir d’une forme dérivée.
Donc l’adjectif asqam n’est pas le superlatif de saqim (débile), mais celui de mustaqim (droit),
donc il exprime l’idée de « plus droit ». Pour corroborer son argument, il cite le tashil d’Ibn
Malik dans lequel l’auteur cite des cas attestés en arabe classique d’élatif construit sur le
schème de af’al à partir des formes dérivées.
Quant à mutalsam, Muhammad Niass répond à Ibn Mayaba que la langue arabe des racines
quadrilatères, à partir desquelles sont construits des principes passifs et actifs. Il cite à ce
propos le Taj al a’rus wa qam al nufus, de Muhammad ibn ata Allah al Iksandari, qui atteste
de l’arabité des racines quadrilatères, ainsi que de la possibilité de les attester à des formes
dérivées.

Sur le fait que certains disciples d’Ahmad al Tijani


soient supérieurs à des pôles (aqtab)
La réplique de Muhammad Niass est de dire qu’il n’ya rien de choquant dans ces propos.
D’abord parce que Ahmad al Tijani n’a revendiqué pour ses disciples ni le rang des
Prophètes, ni celui des compagnons du Prophète, ni ceux des anges rapprochés, grades
auxquels ils ne sauraient accéder, selon l’auteur du juyush al tulla. Ensuite, il fait remarquer
que chronologiquement, le terme qutb pl .aqtab « pole » n’est apparu dans la langue arabe
qu’à partir de IIIe siècle avec le développement du soufisme.

Sur la garantie du salut


Ibn Mayaba fait la reproche à Ahmad al Tijani de promettre à ses disciples le paradis.
Muhammad Niass réagit à cet argument en invoquant la tradition prophétique connue sous le
nom de la tradition d’Abu Darda, un compagnon du Prophète.
Cette tradition relatée par Abu Dawud et Tabari et considérée de ce comme une tradition saine
(sahiha) dit : « un message de mon Seigneur est venu un jour me dire que quiconque commet
un péché et se repent, trouvera Dieu clément (ghafir) et miséricordieux (rahim). Et j’ai voulu
apporter la bonne nouvelle à mes compagnons.
Abou Darda demanda au Prophète : « même s’il commet l’adultère et même s’il vole » le
Prophète répondit « oui »
Après avoir cité cette tradition, Muhammad Niass rappelle que le wird de la tariqa tijaniyya
est constituée principalement de trois composantes : la récitation de la formule de repentir
(istighfar), de la prière sur le Prophète (salat ala nabiy) et de l’attestation de l’unicité divine
(la ilaha ila Allah). En conclusion à cela, il en déduit qu’une personne qui apprécie en toute
objectivité ne peut conclure, sur la base d’aucun texte, ceux qui pratiquent avec constance le
wird da la tijaniyya des élus qui iront au paradis. Il convient de préciser que le Shaykh
Ibrahim salih est plus nuancé sur ce point, selon le Shaykh : « les annonces de shaykh Ahmad
al Tijani à ses disciples (…) même si dans certains cas, elles ont pu être décrites comme une
garantie, ne sont pas une garantie mais une annonce (de l’espoir d’être exaucé). Elles sont une
garantie liée à de nombreuses conditions dont la plus importante est de mourir dans la foi
(iman) et le repentir (tawba).

Conclusion
Ce texte s’inscrit dans une longue tradition polémique, qui nous semble avoir atteint son
paroxysme au Nigéria. Non seulement, une littérature abondante constituée de pamphlets en
arabe, mais aussi en haussa, a été publiée à ce propos, mais toute une industrie de
reproduction de cassettes, de prêches relative à cette polémique à prospéré. Si les partisans de
l’Islam soufi aime invoquer qu’il existe un sens caché des choses (batin) par opposition à un
ordre obvie des choses (zahir) et ne manque pas de citer le récit coranique de la rencontre du
Prophète Moise et de Khidr, ils n’en font pas moins appel à toutes sortes de sources : des
auteurs soufis comme Ibn Araby, Ibn Ata Allah ou Abu Talib al Makki à des auteurs
fondamentalistes comme Ibn Hanbal et Ibn Taymiyya, des témoignages des soufis aux
traditions prophétiques les plus authentiques. Ceci est sans doute la preuve que la frontière
entre Islam confrérique, Islam populaire et Islam légaliste n’est pas aussi nette que toute une
littérature sur la sociologie de l’Islam dit populaire ou l’islam fondamentaliste l’a suggéré.
Suite à la parution du: Al-juyush at tulla’ bi murfahat al-qutta ila Ibn Mayaba akhi al-
tanattu : (« Les armées d’avant-garde aux sabres tranchants à l’assaut de Ibn Mayaba
l’arrogant »), formulé à l’encontre du pamphlet contre la tarikha Tidjani, d’Ibn Mayaba,
plusieurs Ulémas du Maghreb ont adressé des écrits en hommage à Khalifa Muhammad Niass
pour sa claire et brillante réponse.

Voici quelques uns des poèmes adressé à son intention :


L’imam, la couronne des savants, le Sheikh Muhammad Val ibn Baba al Alaoui, faisant le
panégyrique d’El khalifa El Hadj Muhammad ibn El hadj Abdallah Niass a dit :

Les ennemis ont terni le poème de l’Imam Muhammad

Et il invalida la nébuleuse de l’ignare tapageur

Ainsi il déclara incrédules l’Imam et son parti

Et Il dénoua ce nœud-là par la transmission écrite

El Bachir Muhammad ibn Rachid, appartenant à la tribu Shouyoul de la Mauritanie, ad


Dundi dont le Fouta est la patrie l’a fait, pour le très savant, connaisseur en Allah : El Khalifa
El hadj Muhammad ibn El hadj Abdallah Niass connu sous le nom de Al kawlakhi dans toutes
les contrées de l’islam sans exception. Qu’Allah lui accorde longue vie, qu’il nous fasse
profiter de l’abondance de ses biens, de sa grâce et de son secours. Amine. Ceci, au service de
la science noble, particulièrement en vue de dissiper les bagatelles de l’excentrique envers
Sheikh Tidjani, RA et qu’il nous fasse profiter de son amour et qu’il nous mette dans son parti
et qu’il prenne notre âme, qu’il nous anéantisse dans son amour et dans l’amour de son grand
père PSL.

Le très Savant, Connaisseur en Allah le très Haut, mon maitre Sidi Ahmad Skiridj qu’Allah
l’agrée, faisant l’éloge d’El Khalifa a écrit :

Allah a un peuple qu’il gratifia de son honneur


Il les a crées afin de faire triompher, dans la création, la vérité
Parmi eux, il accorda la connaissance à Muhammad (le digne d’éloges)
Niass dans sa réponse aux outrages de la stupidité
Regarde alors le bonimenteur coupable dont,
Les deux mains ont écrit ceux à quoi Niass a répondu par la vérité
Certes si Ibn Mayaba avait continué avec ses absurdités
Niass lui aurait coupé la main par la vérité
Pour la face d’Allah comprend, Oh Niass, que
Tu ne lui as pas laissé se divaguer dans les horizons de l’anticipation précipitée
Il recommença ainsi et revint sur la sainteté
Prêtant ses deux joues, se faisant gifler sur son chemin, par la vérité
S’il avait su celle-ci telle quelle, ignorant ce qu’il disait
Il aurait alors convié le compagnonnage de la vérité
Mais il ne savait pas réellement et il déclara incrédules
Avec sa grande bouche, ceux qui détiennent la vérité
Allah a donné l’occasion à Niass, qui lui ouvrit les yeux
Au sein des siens en Occident et en Orient par la vérité
Pour la face d’Allah, Oh Niass sache que tu es guidé
Tu montras à celui que tu rencontres la vérité
Qu’Allah te préserve éternellement dans sa guidée
Et qu’aux envieux des biens guidés, tu projettes les mails de l’anxiété

Le serviteur du Prophète, Muhammad Said al Maliki at Tidjani, faisant l’apologie d’El


khalifa a dit :

Oh ! L’auteur des « réponses pertinentes »


Pour la face d’Allah, sache que tu es d’une virulence magnanime
Tu es certes assisté par le plus grand savant
Mon Seigneur le Magnificent suprême
Et par le pôle des pôles de l’existence, l’élu
Le sceau de la Sainteté, l’immensément honorable
Celui qu’on dénomme At-Tidjani Ahmad
Celui qui, de toute l’humanité, nous n’avons trouvé de semblable
Le Sheikh de la confrérie et de la science ésotérique
Celui qui a un soutien de grande envergure et ininterrompu
Il a procuré ses dons à ses adeptes ainsi qu’à ceux
Qui lui ont succédé, Parmi ceux dont les cœurs se recueillent
En particulier Niass le méritant et qui est
Certes appelé Muhammad au sein des sommités
Puisqu’il donna des arguments tels que « les réponses pertinentes »
Démantelant la source du mensonge du prétentieux
Il n’a cessé d’être satisfait et d’être observé d’un œil
Compatissant dans un lieu sûr, le plus inaccessible
Par l’Elu (Al Mustapha), sa famille, et ses compagnons
Les suivants, et les suivants des suivants
Qu’Allah prie sur lui, puis sur eux
Avec tout adorateur confirmé et scrupuleux
En conclusion, je ne te dirais que de continuer, d’être bienveillant
Oh ! Toi qui es l’auteur des « réponses pertinentes ».

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