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UNIVERSITE DE PROVENCE

Centre de Sédimentologie et de Paléontologie


FRE-2761
Ecole doctorale : Sciences de l’environnement

THESE

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE PROVENCE

Spécialité : Sédimentologie

par

François FOURNIER

EVOLUTION DE L’EDIFICE CARBONATE DU CHAMP DE GAZ DE


MALAMPAYA, TERTIAIRE,
OFFSHORE PALAWAN, PHILIPPINES.
IMPLICATIONS POUR LA CARACTERISATION DU RESERVOIR

Directeurs de thèse : Lucien F. MONTAGGIONI


Jean R.F. BORGOMANO

Soutenue publiquement le ………………….devant la commission d’examen composée de :

Lucien F. MONTAGGIONI Directeur de thèse, Univ. de Provence


Jean R.F. BORGOMANO Directeur de thèse, Univ. de Provence
Luís POMAR GOMÀ Rapporteur, Univ. de les Illes Balears (Espagne)
Christophe MERCADIER Rapporteur, Shell International E&P B.V.
Gilbert CAMOIN Examinateur, CNRS, CEREGE
Georg WARRLICH Examinateur, Shell International E&P B.V.
AVANT-PROPOS

Ce travail est le fruit de trois années de recherche et n’aurait pu voir le jour sans
l’intervention de nombreuses personnes à qui je tiens à exprimer toute ma reconnaissance.

Je suis tout d’abord reconnaissant au Professeur Jean Borgomano sans qui ce projet d’étude
du réservoir de Malampaya n’aurait pu voir le jour. Il a été l’instigateur de ce travail, qui se
place à la frontière du fondamental et de l’appliqué, alors qu’il était géologue dans la
« Carbonate Team » de Shell (Rijswijk, Pays-Bas). Après on arrivée (ou plutôt son retour) à
l’Université de Provence, il a continué à activement participer au déroulement de ce projet en
co-dirigeant cette thèse, en dépit de ses responsabilités de directeur de laboratoire. Je lui suis
très reconnaissant de m’avoir transmis son expérience de géologue pétrolier et sa conception
originale des réservoirs carbonatés et d’avoir ainsi grandement influencé ma démarche
scientifique au cours de cette étude.

Je suis particulièrement reconnaissant au Professeur Lucien Montaggioni, d’avoir dirigé


cette thèse et d’avoir veillé avec dévouement à son bon déroulement. Il a dirigé ma thèse avec
rigueur, tout en me faisant pleinement confiance. Il a su me transmettre une partie de sa
grande connaissance des récifs coralliens du domaine Indo-Pacifique et sa contribution a été
indispensable dans la reconnaissance des environnements de dépôt et des transformations
diagénétiques. J’ai fortement apprécié sa disponibilité et la pertinence de ses orientations
bibliographiques qui m’ont grandement facilité la tâche.

Je souhaite remercier SHELL PHILIPPINE EXPLORATION (SPEX), en particulier Dietmar


Neuhaus, Osman Tosun et Nick Dancer, d’avoir soutenu financièrement ce travail, de m’avoir
autorisé à étudier l’ensemble du matériel disponible et à communiquer à la communauté
scientifique une partie des résultats de l’étude. La qualité et l’abondance du matériel de
subsurface disponible font de Malampaya un objet géologique d’un grand intérêt scientifique
et industriel.

Je suis reconnaissant envers l’ensemble de l’équipe « carbonates » (« Carbonate Team ») de


SHELL INTERNATIONAL E&P B.V.(Rijswijk, Pays-Bas), en particulier Philip Cassidy,
Georg Warrlich, Anouk Creusen, Maria Boya-Ferrero, Wenche Asyee, de m’avoir accueilli
parmi eux à deux reprises (mai-août 2001 et janvier-juillet 2003). J’espère que les résultats
de ce travail seront à la hauteur de leurs espérances et auront contribué de manière utile au
déroulement du « projet Malampaya ». Je souhaiterais aussi remercier John Malcom et Piotr
Mardal pour leur assistance technique au cours de l’étude des données sismiques. Peter
Burgess et Henne Lammers sont aussi vivement remerciés pour m’avoir initié au logiciel
Dionisos.

Je suis très reconnaissant à Christophe Mercadier (SHELL) d’avoir accepté d’être


rapporteur de ce travail. Il a été un pionnier de la géologie du réservoir de Malampaya et sa
connaissance de l’objet et de ses enjeux industriels est un atout pour juger ce mémoire.
J’espère vivement que l’apport de cette étude à ses travaux antérieurs soit constructif et
pertinent.

Le Professeur Luis Pomar, de l’Université des Iles Baléares (Espagne), a accepté d’être
rapporteur de cette thèse. La présence d’un sédimentologue d’une aussi grande valeur à mon
jury est pour moi un véritable honneur. Qu’il soit assuré de ma sincère reconnaissance.
L’excursion de terrain qu’il a organisée à Majorque, a permis de m’éclairer sur certains
aspects de l’architecture des corps carbonatés et ses commentaires sur les environnements de
dépôt de Malampaya, lors de sa venue à Marseille,m’ont été très utiles.

Je suis reconnaissant à Gilbert Camoin (CEREGE) d’avoir voulu être examinateur de ce


travail. Par sa connaissance des environnements récifaux actuels et anciens du domaine
Indo-Pacifique, il apportera, je l’espère, des remarques constructives sur cette étude.

Je remercie Georg Warrlich (SHELL) d’avoir accepté de faire partie du jury de cette thèse ;
il a participé activement au « projet Malampaya » au sein de la Carbonate Team de SHELL
et j’ai apprécié les discussions que avons eu sur les problèmes de corrélations
stratigraphiques et sur la modélisation numérique de Malampaya.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers tous les membres du Centre de Sédimentologie-


Paléontologie de l’Université de Provence qui ont, de manière directe ou indirecte, donné une
contribution à ce travail. Je suis redevable à J.P. Margerel qui m’a initié à la
reconnaissance des foraminifères benthiques et qui m’a donné de précieuses orientations
pour la détermination du matériel de Malampaya. Je tiens à remercier particulièrement
Gilles Conesa et Jean-Pierre Masse qui n’ont pas hésité à sacrifier un peu de leur temps
précieux pour m’aider dans l’interprétation de lames minces problématiques. Je remercie
aussi les litho-lamelleurs Lionel Marié et Paul Papi qui ont réalis, dans le cadre de ce travail,
plus d’une centaine de lames-minces à partir de cuttings de forages.

Ces années de thèse n’auraient pas été les mêmes sans les inoubliables moments passées à la
« prézidence » du POP-UP dont je salue les valeureux membres : Jérôme Hennuy, Frédéric
Garcia, Hélène Dalmasso, Philippe Léonide et James Gari. Leur soutien, pendant toute la
durée de cette thèse, a été inestimable. Je n’oublierai pas cette entente fraternelle lors des
nombreuses et fructueuses sorties de terrain.

J’ai une pensée toute particulière envers mes parents et l’ensemble de ma famille, pour le
soutien qu’ils m’ont apporté pendant toutes mes années études.
RESUME

Le champ de gaz de Malampaya est situé au NW de l’île de Palawan (Philippines), en


domaine offshore profond, sous une tranche d’eau de 850 à 1200m, au sein d’un réservoir
constitué de carbonates néritiques d’âge Eocène supérieur à Miocène inférieur, actuellement
enfoui sous 2000m de dépôts terrigènes (d’âge Miocène moyen à Actuel) . L’édifice
carbonaté de Malampaya s’est initialement installé sur une crête de bloc basculé, lors de la
phase de rifting ayant affecté la Mer de Chine Méridionale. L’évolution ultérieure du système
carbonaté a été contrôlée par la nature des organismes producteurs de carbonate, les variations
eustatiques, la déformation tectonique ainsi que par les changements climatiques et
océanographiques. La reconstitution de l’évolution spatiale et temporelle de cet édifice à
différentes échelles (de la paraséquence et de la séquence sismique) et la détermination de ses
facteurs de contrôle ont été rendues possibles par l’analyse sédimentologique, diagénétique,
géochimique, micropaléontologique et stratigraphique, de données de subsurface (carottes,
diagraphies, sismique 3D haute-résolution). La très bonne résolution verticale (20-30m) des
données sismiques mis en évidence une architecture interne complexe résultant de la
combinaison de ces différents facteurs de contrôle. Les variations verticales et latérales des
propriétés pétrophysiques du réservoir ont été interprétées en terme d’évolution diagénétique
et s’observent à deux échelles spatiales et temporelles. Un compartimentage en intervalles
métriques du réservoir est mis en relation avec le développement des cycles émersifs haute-
fréquence (échelle ~10-100ka). Le découpage du réservoir en corps diagénétiques
décamétriques est lié à l’évolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté (échelle ~1-10Ma).
Outre son apport dans la compréhension de la dynamique des systèmes carbonatés
cénozoïques d’Asie du Sud-Est, cette étude a permis de fournir le cadre stratigraphique et
d’évaluer les paramètres de contrôle nécessaires pour la réalisation du modèle statique de
réservoir.

ABSTRACT

The Malampaya gas accumulation is located offshore northwest Palawan Island (Philippines)
below 850-1200m of water, within shallow-water carbonates of Late Eocene to Early
Miocene age, buried below 2000m of terrigenous deposits (Middle Miocene to recent). The
Malampaya carbonate system initially developed on the crest of a tilted block, during the
rifting of the South China Sea. The carbonate buildup evolution was mainly controlled by the
nature of carbonate producers, sea level fluctuations, tectonic deformation and
climatic/oceanographic changes. The integration of sedimentological, diagenetical,
geochemical, micropalaeontological and stratigraphical analyses from subsurface data (cores,
well-logs and high-resolution 3D seismic) allowed the reconstruction of the Malampaya
carbonate build-up evolution at various time and space scales (parasequence and seismic
sequence scales) and the identification of its controlling factors. The very good vertical
resolution (20-30m) of the seismic data allowed to recognize a complex internal architecture
resulting from the combination of various controlling factors. The vertical and lateral
variations of the petrophysical properties are interpreted in terms of diagenetic evolution at
two time and space scales. The reservoir subdivision into metre-scale intervals is related to the
development of high-frequency subaeria lly exposed cycles in the inner-shelf (time scale: 10-
100ka). Decametre-scale diagenetic bodies developed in relation with low-frequency
evolution of the carbonate system (time scale ~1-10Ma). In addition to offering new insights
on the evolution of cenozoic carbonate systems from SE Asia, this study provided the high-
resolution stratigraphic framework and estimated the controlling parameters that are required
for the construction of the Malampaya static reservoir model.
SOMMAIRE

CHAPITRE I – INTRODUCTION…………………………………………………………………….………..1

I.1 Problématique – objectifs de l’étude

I.1.1 Généralités
I.1.2 Enjeux scientifiques et industriels de l’étude du système carbonaté de Malampaya

I.2 Cadre géologique


I.2.1 Géodynamique régionale
I.2.2 L’Asie du Sud-Est au Cénozoïque : données paléoclimatiques, paléocéanographiques et
paléogéographiques
I.2.3 Les édifices carbonatés de la marge Sud de la Mer de Chine Méridionale
I.3 Présentation des édifices carbonatés de Malampaya-Camago

CHAPITRE II – MATERIEL ET METHODES………………………………………………………...……19

II.1 Les données disponibles

II.1.1 Les données de puits


II.1.2 Les données de sismique 3D

II.2 Les méthodes d’étude


II.2.1 Observations microscopiques et macroscopiques des carbonates
II.2.2 La cathodoluminescence
II.2.3 Les analyses géochimiques
II.2.3.1 Isotopes stables du Carbone et de l’Oxygène
II.2.3.2 Isotopes stables du Sr
II.2.3.3 Eléments en trace
II.2.4 Interprétations sismiques et diagraphiques
II.2.5 Les mesures pétrophysiques

II.3 Intégration des méthodes

CHAPITRE III – CADRE CHRONOSTRATIGRAPHIQUE.........................................................................33

III.1 Biostratigraphie
III.1.1 Introduction
III.1.2 Datation de la formation du Nido à l’aide des foraminifères benthiques
III.1.2.1 La « Letter Classification » et ses marqueurs biostratigraphiques
III.1.2.2 Résultats
III.1.3 Autres contraintes biostratigraphiques
III.2 Chimiostratigraphie des isotopes du Strontium

CHAPITRE IV- FACIES DE DEPOT ET PALEOENVIRONNEMENTS……………………………...43

IV.1 Objectifs et méthodes


IV.2 Description des faciès de dépôt et interprétations paléoenvironnementales
IV.2.1 Les faciès de shelf interne
IV.2.2 Les faciès périrécifaux
IV.2.3 Les faciès de shelf externe et de pente récifale
IV.2.4 Les faciès de shelf profond
IV.3 Apport de la sismique 3D haute-résolution dans la reconnaissance des environnements de dépôt
IV.4 Distribution des organismes ; comparaison avec d’autres systèmes carbonatés oligo-miocènes du
domaine Indo-Pacifique
IV.5 Evolution verticale des faciès et environnements de dépôt

CHAPITRE V- EVOLUTION DIAGENETIQUE DES CARBONATES ……………………….……….77

V.1 Objectifs et méthodes


V.2 Les figures diagénétiques et leur interprétation
V.2.1 Les calcrètes
V.2.2 Les ciments
V.2.3 Les dissolutions
V.2.3 Les recristallisations
V.2.4 Les sédiments internes
V.2.5 La fracturation et la stylolitisation
V.3 L’évolution diagénétique des carbonates de Malampaya
V.3.1 Les séquences diagénétiques identifiées dans les puits
V.3.2 Synthèse : les différentes unités diagénétiques de l’édifice de Malampaya.

CHAPITRE VI – EVOLUTION HAUTE-FREQUENCE DE L’EDIFICE CARBONATE…………..…103

VI.1 Paléoenvironnements et cyclicité haute-fréquence dans les systèmes carbonatés néritiques du


Cénozoïque d’Asie du Sud-Est : l’exemple de l’édifice carbonaté oligo-miocène de Malampaya
(Offshore Palawan, Philippines) : article paru dans Marine and Petroleum Geology, 2004 22 (1), 1-21.
VI.2 Précisions et rectificatifs

CHAPITRE VII – EVOLUTION BASSE-FREQUENCE DE L’EDIFICE CARBONATE……………...129

Article soumis à Sedimentary Geology

CHAPITRE VIII-APPLICATIONS POUR LA CONSTRUCTION D’UN MODELE 3D STATIQUE DE


RESERVOIR…………………………………………………………………………………………………...163

VIII.1 Introduction
VIII.2 Influence conjuguée du faciès de dépôt et de l’évolution diagénétique sur les propriétés reservoir
VIII.2.1 Méthode
VIII.2.2 Influence des propriétés pétrophysiques primaires
VIII.2.3 Influence des processus de dissolution
VIII.2.4 Influence de la cimentation
VIII.3 Evolution verticale haute-fréquence des propriétés pétrophysiques
VIII.4 Définition et propriétés des grands corps réservoirs du champ de Malampaya
VIII.5 Relation réflecteurs sismiques / faciès diagénétiques
VIII.6 Intégration dans un modèle de réservoir opérationnel

CHAPITRE IX- CONCLUSIONS GENERALES ET RECOMMANDATIONS…………………….……189

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ………………………………………………………………..……193

ANNEXES
ABBREVIATIONS

mMD : metres, measured depth (below kelly bushing)

mCD: metres, unshifted core depth (below kelly bushing)

mSD: metres, shifted core depth (below Kelly bushing)

mTVDSS: metres, true vertical depth (below mean sea level)


Chapitre I. Introduction

CHAPITRE I : INTRODUCTION

Ce travail de thèse a pour objectif de fournir le cadre géologique nécessaire à la réalisation


d’un modèle 3D du réservoir carbonaté à gaz de Malampaya, à partir de données de
subsurface. Le cadre géologique ne peut être précisément appréhender que par une étude
détaillée du matériel par une approche pluridisciplinaire (sédimentologique, diagénétique,
géochimique, stratigraphique et pétrophysique) et par la connaissance des facteurs
(eustatisme, tectonique, paléocirculations océaniques, paléoclimats…) ayant influencé le
développement du système carbonaté.

I.1 Problématique – Objectifs de l’étude

I.1.1 Généralités

La formation du Nido, d’âge Eocène supérieur à Miocène inférieur se développe sur l’île de
Palawan (Philippines) et s’étend dans le domaine offshore, sous la forme d’édifices
carbonatées néritiques de taille limitée (extension plurikilométrique et épaisseur
plurihectométrique). Les premières découvertes d’hydrocarbures dans les corps carbonatés
de la zone offsore au Nord-Ouest de Palawan remontent au début des années 1980.
L’édifice de Malampaya, est situé dans le bloc SC38, 70 km au NW de l’extrémité
septentrionale de l’île de Palawan, sous 1000m d’eau et à une profondeur d’environ 3000m
sous le niveau de la mer (Figure I.1). Il correspond à un corps carbonaté réservoir dont les
dimensions sont supérieures à la moyenne des édifices de la formation du Nido (~10km de
long, ~2 km de large, ~600 m d’épaisseur). Ce réservoir comporte des accumulations de gaz
et d’huile, en connexion avec celles de l’édifice de Camago situé au SW, de taille plus
modeste. Découvert en 1989, le champ de Malampaya-Camago comporte une colonne de
gaz pouvant atteindre 650m d’épaisseur et une colonne d’huile de 56m. Le gaz est exploité
depuis octobre 2001 par SHELL Philippines Exploration B.V. (SPEX), par l’intermédiaire
de 5 puits déviés (MA-5 à MA-9). Un test de production de l’anneau d’huile a été effectué
en 2001 grâce à la réalisation d’un puits horizontal (MA-10). Deux autres compagnies
pétrolières sont impliquées dans le projet de développement du champ de Malampaya-
Camago ChevronTexaco Malampaya LLC et Philippine National Oil Company Exploration
Corporation (PNOC-EC). Le gaz de Malampaya est acheminé jusqu’à Luzon (Figure I.2),
par l’intermédiaire d’un pipe-line de plus de 500km de long, pour y être converti en énergie

1
Chapitre I. Introduction

électrique, et permettra de fournir une puissance d’environ 2700 megawatts pendant 20 ans.
Cette production représente près de 30% des besoins en énergie électrique de l’île. Le
projet Malampaya représente l’une des réalisations industrielles les plus importantes, du
point de vue des sommes investies (plus de 6 milliards de dollars), de l’histoire des
Philippines et constitue une source de bénéfice considérable (de 8 à 10 milliards de dollars)
pour le gouvernement philippin.

Figure I.1 : Carte isobathe du toit des carbonates du Nido et localisation des puits, dans les édifices
carbonatés de Malampaya et Camago, d’après Grötsch et Mercadier (1999) (à droite) ; localisation du
bloc SC 38 et du champ de Malampaya dans le domaine offshore philippin (à gauche).

I.1.2 Enjeux scientifiques et industriels de l’étude du système carbonaté de Malampaya

L’Asie du Sud-Est est l’une des régions les plus prolifiques du globe en ce qui concerne la
production carbonatée actuelle l’extension des récifs coralliens. Au cours du Tertiaire, la
production carbonatée a été aussi très importante et les études d’affleurements révèlent que
les environnements sédimentaires de cette période sont très semblables à ceux de l’Actuel
(Wilson, 2002). En revanche, en dépit du grand développement des carbonates tertiaires
d’Asie du Sud-Est, très peu de systèmes carbonatés fossiles de cette zone ont été étudiés en
détail. Du fait de la végétation dense couvrant les zones émergées de cette région, les

2
Chapitre I. Introduction

affleurements de bonne qualité sont rares et souvent difficiles d’accès. Les données de
subsurface, acquises par les compagnies pétrolières, sont en revanche plus abondantes,
mais les sections carottées, du fait de leur coût élevé de prélèvement, y sont souvent rares et
réparties de manière éparse dans les puits. En outre, les études détaillées de carottes sont
rares et restent souvent confidentielles.

Figure I.1 : Le projet Malampaya : exploitation du champ de gaz de Malampaya-Camago,


acheminement du gaz par pipe-line jusqu’à Luzon et conversion en énergie électrique.

L’abondance et la qualité des données disponibles (voir chapitre II) font de l’édifice de
Malampaya un laboratoire d’étude unique en ce qui concerne l’architecture et de la
dynamique des systèmes carbonatés isolés du Tertiaire d’Asie du Sud-Est. En outre, les
enjeux scientifiques et pétroliers de cette étude sont si intimement liés qu’elle constitue un
excellent exemple d’interaction entre recherche académique et applications industrielles.

Enjeux scientifiques de l’étude:

L’objectif scientifique de l’étude de l’édifice de Malampaya est de comprendre le


fonctionnement non seulement des systèmes carbonatés tertiaires d’Asie du Sud-Est qui
demeurent assez mal connus, mais aussi de comprendre, d’une façon plus générale, celui
des systèmes carbonatés isolés. Les aspects suivants seront particulièrement développés :

1) La caractérisation des environnements de dépôt et des environnements diagénétiques et


la définition des processus sédimentaires et diagénétiques associés;

3
Chapitre I. Introduction

2) L’évolution temporelle de l’édifice carbonaté à court-terme (<1Ma) et long-terme


(>1Ma) ;

3) L’identification et la hiérarchisation des divers facteurs (biologiques, eustatiques,


tectoniques, climatiques, paléocénographiques…) ayant contrôlé l’évolution de l’édifice
carbonaté à différentes échelles spatiales et temporelles.

Enjeux industriels :

Plus de 60% des réserves mondiales d’hydrocarbure se trouvent dans des réservoirs
carbonatés. La compréhension des processus sédimentologiques et diagénétiques affectant
les propriétés pétrophysiques des carbonates est donc de la plus haute importance pour le
géologue de réservoir. Son objectif est en effet de construire un modèle en trois dimensions
des propriétés pétrophysiques du réservoir (en particulier, la porosité et la perméabilité) afin
de pouvoir non seulement estimer les réserves d’hydrocarbure en place, mais aussi
déterminer la stratégie d’exploitation du champ (durée d’exploitation, nombre et
implantation des puits…). La connaissance géologique d’un réservoir (architecture,
variations latérales et verticales des faciès de dépôt et des faciès diagénétiques, et leurs
facteurs de contrôle) permet alors de contraindre le modèle 3D de propriétés
pétrophysiques.
Plus spécifiquement, l’enjeu industriel de ce travail est de proposer un modèle géologique
du réservoir à hydrocarbures de Malampaya à partir de l’intégration du modèle d’évolution
de l’édifice carbonaté et des relations entre faciès (sédimentaires et diagénétiques) et
propriétés pétrophysiques.

I.2 Cadre géologique

I.2.1 Géodynamique régionale (Figure I.3)

Crétacé supérieur-Eocène moyen : 1ère phase de rifting

La bordure Est de la plaque eurasiatique est, au Nord du Japon, une marge active au niveau
de laquelle la crôute océanique Pacifique est subductée (Hall, 2002). Plus au Sud, une
première phase de rifting (Holloway, 1982 ; Lee & Lawver, 1994, 1995 ; Zhou et al., 1995)

4
Chapitre I. Introduction

affecte la région située entre Taïwan et l'Indochine qui représentait un segment de marge
passive (Hall, 2002). Cependant, pour Schlüter et al. (1996), toute la bordure sud-est de la
plaque eurasiatique entre l'Indochine et le Japon est restée active jusqu'au Paléocène et cette
première phase de rifting correspondrait à un rifting d'arrière-arc. Ce rifting est à l'origine de
la structuration en blocs basculés d'orientation SW-NE du substratum mésozoïque. Du
Paléocène à l'Eocène moyen, des dépôts détritiques terrigènes continentaux à marins
littoraux ont comblé les dépressions de ce rift avorté.

Eocène moyen : 2ème phase de rifting

Le changement de direction (WNW) du mouvement de la plaque Pacifique à l'Eocène


moyen est à l'origine du développement d'un système de rift au Nord de Mindoro
constituant le "Palawan-Borneo Through" (Schlüter et al., 1996). Les dépressions sont
comblées par plusieurs centaines de mètres de dépôts lacustres (Zhou et al., 1995).

Eocène supérieur - Oligocène inférieur : 3ème phase de rifting

Une troisième phase de rifting (Holloway, 1982 ; Ru & Pigott, 1986 ; Zhou et al., 1995 ;
Schlüter et al., 1996 ; Hall, 1996, 2002) se développe au Nord du système de rift formé à
l'Eocène moyen. Cette phase extensive structure en blocs basculés la zone de Dangerous
Ground.

Oligocène moyen - Miocène inférieur : expansion de la Mer de Chine Méridionale

L'extrême amincissement de la croûte continentale à l'issue de la phase de rifting Eocène


supérieur - Oligocène inférieur aboutit à la formation de croûte océanique aux alentours de
la limite Rupélien - Chattien (Holloway, 1982 ; Ru & Pigott, 1986 ; Lee & Lawver, 1994,
1995 ; Zhou et al., 1995 ; Schlüter et al., 1996, Hall, 1996, 2002). Des études
magnétostratigraphiques (Briais et al., 1993) ont permis de dater cet événement à l'anomalie
magnétique 11 (32 Ma). Le développement de la Mer de Chine Méridionale conduit à la
dérive vers le Sud du micro-continent Calamian - Nord Palawan - Nord Bornéo. Le jeu du
système décrochant de Ulugan -probablement hérité d'une structure plus ancienne- conduit à
l'individualisation du bloc de Nord Palawan au sein de ce micro-continent. A l'Oligocène
terminal (anomalie magnétique 6b, 24 Ma) la ride active de la Mer de Chine Méridionale a

5
Chapitre I. Introduction

Figure I.3 : Evolution géodynamique de l’Asie du Sud-Est au Cénozoïque (d’après Hall, 2002).

6
Chapitre I. Introduction

migré de manière drastique vers le sud-ouest (Briais et al., 1993; Schlüter et al., 1996 ;
Morley, 2002).

Fin du Miocène inférieur - Actuel

La fin du Miocène inférieur (anomalie magnétique 5c) est marquée par l'arrêt de l'expansion
de la croûte océanique de la Mer de Chine Méridionale (Briais et al., 1993) et du
fonctionnement du système décrochant de Ulugan. L’arrêt de l’expansion de la Mer de
Chine Méridionale serait à mettre en relation avec la collision de la marge sud du micro-
continent Calamia n - Nord Palawan - Nord Bornéo avec le prisme d’accrétion de Nord
Cagayan (Holloway, 1982 ; Lee et Lawver, 1994 ; Schlüter et al., 1996 ; Hall, 1996, 2002).
Au Pliocène le bloc Calamian - Nord Palawan est entré en collision avec l'Arc Philippin
aboutissant à l'obduction du bloc Philippin sur la Mer de Chine Méridionale. La collision du
bloc Calamian - Nord Palawan avec la ceinture de Nord Cagayan depuis le Miocène
inférieur, puis avec l'Arc Philippin depuis le Pliocène, a conduit au soulèvement de la partie
Nord de l'actuelle île de Palawan et au basculement vers le Nord-Ouest de la partie
occidentale du bloc.

I.2.2 L'Asie du Sud-Est au Cénozoïque : données paléoclimatiques, paléocéanographiques


et paléobiogéographiques :

Le climat (Figure I.4)


La marge Sud de la Mer de Chine Méridionale sur laquelle s’est développé l’édifice
carbonaté de Malampaya s’est trouvée, pendant tout l’intervalle Eocène supérieur-Miocène
inférieur, en domaine tropical (Figure I.4). La zone, située à une latitude de 20°N à l’Eocène
supérieur (pendant la phase de rifting), n’a cessé de dériver vers le Sud au cours de
l’expansion des fonds océaniques de la Mer de Chine Méridionale, jusqu’à atteindre une
latitude de 12°N à la fin du Miocène inférieur (Hall, 2002).
Les carbonates d’Asie du Sud-Est ont enregistré les principaux événements climatiques
globaux de la fin du Paléogène et du début du Néogène (Fulthorpe and Schlanger, 1989 ;
Wilson, 2002). L’intervalle Eocène supérieur-Miocène inférieur est particulièrement
intéressant pour les reconstitutions des climats anciens puisqu’il s’agit d’une période de
transition entre le contexte climatique greenhouse caractérisant le Crétacé et le Paléogène et
le contexte icehouse du Néogène. Des données de forages océaniques ont permis de situer

7
Chapitre I. Introduction

Figure I.4 : Reconstitution des principaux domaines climatiques de l’Eocène au Miocène (d’après Paleomap
project : http://www.scotese.com).

8
Chapitre I. Introduction

le premier événement glaciaire autour de la limite Eocène-Oligocène, vers 38 Ma (Leg113


Shipboard Scientific Party, 1987) ou vers 36-34.5Ma (Barrett et al., 1989) ; une période de
sédimentation glaciaire a été mise en évidence à l’Oligocène inférieur dans la zone de Prydz
Bay, dans l’Océan Austral (Barron, 1991). Une seconde phase glaciaire a débuté vers la fin
de l’Oligocène inférieur autour de 30Ma s’est poursuivie dans l’Oligocène supérieur
(Barrett et al., 1989). ). L’événement climatique de l’Oligocène moyen est à mettre en
relation avec la chute remarquable de niveau marin mise en évidence à l’échelle globale par
les stratigraphes (Haq et al., 1987). Après une période de réchauffement vers la fin de
l’Oligocène supérieur, plusieurs épisodes glaciaires brefs ont été mis en évidence au
voisinage de la limite Oligocène-Miocène (Flower et al., 1997, Zachos et al., 2001b). Le
Miocène inférieur est une période caractérisée par un réchauffement global culminant
autour de la limite Miocène inférieur-Miocène moyen et connue sous le nom de Mid
Miocene Climatic Optimum (Zachos et al., 2001a).

Age de l’initiation de la Mousson


Les circulations atmosphériques de la Mousson asiatique sont d’importance majeure pour la
compréhension de l’évolution du climat à l’échelle globale et des conditions
paléocéanographiques dans l’Océan Indien et la Mer de Chine Méridionale. Des études en
grande partie réalisées sur des formations continentales ont permis de diviser l’histoire de la
Mousson en quatre phases (Wang, 1997). Le Tableau I.1 présente ces 4 phases en relation
avec la paléogéographie du continent eurasiatique. Il convient de noter que le
développement de la Mousson d’été s’est réalisé de manière significative autour de la limite
Oligocène-Miocène. Les conséquences de cet événement en terme de climat, de
paléocéanographie et de développement des édifices carbonatés sur les marges de la Mer de
chine méridionale sont probablement considérables.

Tableau I.1 : Les différentes phases de l’histoire de la Mousson d’Asie.

9
Chapitre I. Introduction

Vents et courants océaniques


Peu d’études ont permis de reconstituer les circulations océaniques au cours du Paléogène et
du début du Néogène en Mer de Chine méridionale. Dans les environnements actuels de la
Mer de Chine méridionale, les circulations océaniques sont principalement contrôlées par
les alternances climatiques saisonnières liées à la Mousson. La figure I.5 présente les
changements de direction des courants océaniques en relation avec l’activité de la Mousson.
Au cours du Miocène inférieur, la Mousson d’été (direction du vent : vers le Nord-Est) était
déjà présente et a pu engendrer, dans la zone de Malampaya, des circulations océaniques
analogues à celles de l’Actuel en période d’été (direction des courants : vers le NE ; Figure
I.5, b).

Paléobiogéographie (Figure I.6)


Le domaine Indo-Pacifique actuel est le siège de la plus importante production récifale de la
planète : on y rencontre plus de la moitié des récifs coralliens modernes ainsi que la plus
grande diversité spécifique en coraux (Umbgrove, 1946 ; Veron, 1995 ; Wilson, 2002).
Cette diversité est en grande partie liée à la complexité géographique de la zone qui a

Figure I.5 : Les directions des courants océaniques actuels en Mer de Chine Méridionale, lors des moussons
d’hiver (a) et d’été (b) (d’après Tropical Research and Conservation Centre (TRACC)
http://www.tracc.org.my/).

10
Chapitre I. Introduction

favorisé l’isolement d’écosystèmes et ainsi l’apparition de nouveaux taxons ou le


développement de « zones refuges » dans lesquelles subsistent des formes anciennes (Wilson
et Rosen, 1998). Pourtant, cette diversité n’a pas toujours existé au cours du Cénozoïque : au
Paléogène, la diversité corallienne et le développement de récifs coralliens étaient
significativement plus faibles en Asie du Sud-Est que dans les Caraïbes ou la Méditerranée
(Gerth, 1925 ; Wilson et Rosen, 1998). La figure I.6 présente un modèle d’évolution
paléobiogéographique de l’Asie du Sud-Est au cours du Tertiaire (Wilson et Rosen, 1998).
Les systèmes carbonatés d’âge Eocène-Oligocène de cette région sont généralement dominés
par les foraminifères benthiques et les algues corallinacées. L’histoire tectonique complexe de
cette zone a conduit à son isolement vis-à-vis des centres d’origine des différents taxons de
coraux. La situation a changé au Néogène, après la collision du continent Australien avec
l’Asie du Sud-Est qui a mis fin à l’isolement de la région et a permis l’apparition de
nombreux hauts-fonds colonisés par des communautés récifales.

Figure I.6 : Reconstitution paléobiogéographique de l’Asie du Sud-Est de l’Eocène supérieur au Miocène


inférieur (d’après Wilson et Rosen, 1998).

11
Chapitre I. Introduction

I.2.3 Les édifices carbonatés de la marge Sud de la Mer de Chine méridionale

Les systèmes carbonatés néritiques sur le bloc de NW-Palawan se sont installés dès
l’Eocène supérieur, au niveau des crêtes des blocs basculés lors des phases de rifting et
formant alors des haut-fonds ou des zones émergées (Fulthorpe & Schlanger, 1989). Les
champs de gaz et d’huile associés aux carbonates du Nido s’alignent selon des axes
d’orientation SSW-NNE et indiquent clairement le contrôle de cette topographie héritée des
phases de rifting de la Mer de Chine Méridionale sur la répartition des réservoirs et des
accumulations d’hydrocarbures (Figures I.7 et I.8). La plupart des systèmes carbonatés
isolés de la zone offshore de Palawan ont cessé de fonctionner vers la fin du Miocène
inférieur : la collision des blocs de Calamian-Nord Palawan avec le prisme d’accrétion de
Nord Cagayan a entraîné le basculement vers le Nord-Ouest de la zone offshore de NW-
Palawan et provoqué ainsi l’ennoiement des systèmes carbonatés (Fulthorpe & Schlanger,
1989). L’apport de sédiments silicoclastiques en provenance d’une zone émergente a pu
aussi aider la mort des récifs et des communautés benthiques associées. Les édifices

Figure I.7 : Section schématique E-W à travers les champs de Malampaya-Camago, Matinloc-Cadlao et
Signal Head-Caverna (tiré de Sales et al., 1997).

12
Chapitre I. Introduction

Figure I.8 : Section sismique régionale montrant la localisation de l’édifice carbonaté de Malampaya sur une
crête de bloc basculé (à droite), et carte structurale simplifiée de la zone offshore de NW-Palawan avec
indication des principaux champs à hydrocarbure (à gauche), d’après Wiliams (1997).

carbonatés de la zone offshore de NW-Palawan sont scellés par des dépôts argilo-sableux
profonds d’âge Miocène inférieur à Miocène moyen (formation de Pagasa). Plus au Sud,
dans la région de Dangerous Ground et la zone offsore de SW-Palawan, une plate-forme
carbonatée étendue semble avoir existé de l’Oligocène au Miocène inférieur, tandis que les
systèmes récifaux isolés du Miocène moyen à l’Actuel résulteraient d’un ennoiement
sélectif de cette plate-forme lié, à des phénomènes de subsidence différentielle induite par la
tectonique locale (Fulthorpe & Schlanger, 1989). De même, sur l’île de Palawan, des
systèmes carbonatés récifaux ont perduré au Miocène moyen et supérieur (Rehm, 2003).

I.3 Présentation des édifices carbonatés de Malampaya-Camago (Figure I.9)

Le champ de Malampaya-Camago est composé de deux édifices carbonatés principaux. Le


plus important, Malampaya est un corps carbonaté allongé d’âge Eocène supérieur à
Miocène inférieur, d’orientation SW-NE, d’approximativement 10km de long pour 2km de
large et 600m d’épaisseur en moyenne dans sa partie la plus interne. La nature des
réflections sismiques permet d’individualiser trois domaines :

13
Chapitre I. Introduction

Figure I.9 : a : carte isobathe du toit des carbonates du Nido au niveau des édifices de Malampaya et Camago
(d’après Grötsch et Mercadier, 1999) et localisation des puits ; b : section sismique montrant les principaux
traits morphologiques de l’édifice carbonaté de Malampaya (voir a pour la localisation).

14
Chapitre I. Introduction

- Le domaine de shelf caractérisé par des réflecteurs à fortes amplitudes et bonne


continuité latérale et généralement faiblement inclinés : ce domaine est
volumétriquement le plus important.
- Les flancs Ouest et Sud sont caractérisés par des réflecteurs peu continus et fortement
inclinés, présentant souvent un faciès sismique chaotique.
- Les flancs Est et Nord, très étroits et abrupts sont caractérisés par des réflecteurs
inclinés, à bonne continuité et souvent faible amplitude: ces réflecteurs sont souvent en
continuité latérale avec les réflecteurs du faciès. Dans la partie supérieure de l’édifice,
les dépôts des flancs Est et Nord semblent inexistants : les flancs sont alors matérialisés
par l’enveloppe des terminaisons brutales des réflecteurs à forte amplitude du domaine
de shelf.

Le domaine de shelf peut être divisé en 3 zones : la zone Nord (Northern area) la plus large
(maximum : 2km) et dans laquelle ont été forés les puits MA-1, MA-2, MA-5, MA-8 et
MA-10, la zone centrale (Central area) autour des puits MA-6 et MA-7 et la zone Sud
(Southern area) plus étroite que les deux précédentes, en particulier dans sa partie supérieure
(500 mètres) et incluant les puits MA-4 et MA-9. Entre la zone centrale et la zone Sud, les
sections sismiques montrent la présence d’une profonde incision (Figure I.10, a), entaillant
le domaine de shelf , et pouvant être interprétée comme résultant d’un arrachement
gravitaire de la bordure de l’édifice carbonaté, comme cela a été observé, à des échelles
similaires dans des récifs actuels du domaine Indo-Pacifique (Cabioch, communication
personnelle).
L’édifice carbonaté de Camago (Figure I.10, b), contemporain de Malampaya, d’âge
Oligocène inférieur à Miocène inférieur, n’est traversé que par un seul puits (CA-1), non
carotté. Le caractère sismique et la morphologie de ce corps carbonaté de 650 mètres
d’épaisseur et de 2 km de diamètre à la base et 1km de diamètre dans sa partie supérieure,
sont fort différents de Malampaya. A l’exception de sa partie basale, l’édifice de Camago
présente des réflecteurs de forte amplitude, mais faiblement continus et très fortement
inclinés. Ces réflecteurs ont été interprétés comme représentant les pentes récifales d’une
édifice de type « pinacle » (Grötsch et Mercadier, 1999). L’édifice de Camago se
distinguerait donc de Malampaya par l’absence d’une véritable zone de shelf interne,
excepté peut-être dans sa partie basale.

15
Chapitre I. Introduction

Figure I.10 : a : section sismique cd montrant la présence d’une incision ( ?) affectant la partie centrale de
l’édifice de Malampaya ; b : section sismique ef présentant l’édifice de Camago et l’emplacement du puits
Camago-1 (CA-1) ; c : section simique gh traversant d’ouest en est les édifices de Malampaya, Malampaya-
NE A et Malampaya-NE B : noter l’emplacement de ces deux derniers « pinacles » à l’aplomb de structures
tectoniques (plis et/ou failles ?) (localisation : voir Figure I.9, a)

Entre Malampaya et Camago, se trouve une zone déprimée en selle à cheval (saddle area)
exprimée sismiquement par un doublet de réflecteurs à bonne continuité et à forte
amplitude. Ces réflecteurs semblent en continuité avec les réflecteurs éocènes de
Malampaya. Probablement très peu de sédiments carbonatés se sont accumulés dans cette
zone au cours de l’Oligo-Miocène.

16
Chapitre I. Introduction

Deux édifices carbonatés de faible dimension (<1km de diamètre et moins de 300m


d’épaisseur) et non forés, se situent 2km environ au NE de Malampaya (Figure I.10, c) :
Malampaya-NE A et Malampaya-NE B. Leur morphologie en « pinacle » et leur caractère
sismique sont analogues à ceux de Camago. Tous les deux se trouvent à l’aplomb d’une
faille, suggérant un contrôle tectonique, au moins lors de l’installation, de ces édifices
carbonatés. L’âge de ces constructions est difficile à évaluer : par comparaison avec
l’édifice voisin de Malampaya et en considèrant un taux de croissance similaire, elles
seraient d’âge Eocène supérieur à Oligocène supérieur.

17
Chapitre I. Introduction

18
Chapitre II. Matériel et méthodes

CHAPITRE II- MATERIEL ET METHODES

II.1 Les données disponibles

II.1.1 Les données de puits

Les carbonates du Nido de l’édifice de Malampaya ont été pénétrés par 10 puits (notés MA-
1 à MA-10). Les données provenant de ces puits sont de nature diverse :
- des diagraphies, parmi lesquelles cinq types d’enregistrement ont été utilisés dans cette
étude : les logs de gamma-ray, de porosité, de densité, de sonic et de résistivité;
- des échantillons de roche : carottes, échantillons de parois ou SWS, déblais de forage ou
cuttings.
Le tableau II.1 dresse l’inventaire de l’ensemble des données de puits utilisées dans cette
étude.La figure II.1 présente la distribution des intervalles carottés et des SWS pour chacun
des puits.

Tableau II.1 : inventaire des données de puits utilisées dans cette étude

19
Chapitre II. Matériel et méthodes

Figure II.1 : Répartition des intervalles carottés et des échantillons de paroi (SWS) pour chacun des puits.

II.1.2 Les données de sismique 3D

L’édifice carbonaté de Malampaya est couvert par deux blocs de données sismiques 3D.
L’acquisition du premier bloc de sismique 3D a été réalisée en 1993. Différents types de
traitement ont été réalisés sur ces données qui ont permis de procéder à une interprétation
des principaux réflecteurs sismiques par les spécialistes de Shell Philippines Exploration
(SPEX) et de Shell International Exploration & Production B.V. (SIEP) à Houston et
Rijwijk.

20
Chapitre II. Matériel et méthodes

La seconde campagne d’acquisition a été menée en 2002 et a permis d’obtenir un volume


3D de données sismique haute-résolution auquel a été appliqué un traitement PSTM (Pre-
Stack Time Migration). Les distances inter-lignes et inter-traces sont de 25m. Dans les
carbonates du Nido, les fréquences sont comprises entre 30 et 50Hz, ce qui correspond, pour
une vélocité voisine de 4000 m/s, à une résolution verticale comprise entre 20 et 30m. Dans
la formation silicoclastique de Pagasa, les valeurs de fréquence (40-70Hz) indiquent une
résolution verticale comprise entre 10 et 20m, pour une vélocité moyenne de 2900m/s.
L’interprétation sismique utilisée dans cette étude a été réalisée dans les locaux de SIEP à
Rijswijk (Pays-Bas) d’avril à juin 2003, sur une station de travail équipée de Landmark. La
zone interprétée couvre environ 500 lignes et 550 traces, représentant une superficie
avoisinant 150 km2.

II.2 Les méthodes d’étude

II.2.1 Observations microscopiques et macroscopiques des carbonates

-Etude macroscopique des intervalles carottés : les carottes des puits MA-5, MA-7 et MA-9
ont été étudiées à la carothèque de Shell International à Rijwijk (Pays-Bas). Cette étude a
permis de définir les textures, structures sédimentaires et diagénétiques et d’identifier des
macrorestes d’organismes. Pour les carottes #1 à #8 de MA-5 et #1-2 de MA-7, un log
textural et des profils d’intensité de bioturbation et d’abondance des grands éléments
coralliens ont été établis. Les carottes des puits MA-2 et MA-3, entreposées dans les locaux
de Shell Philippines à Manille, n’ont pu être étudiées que par l’intermédiaire des
photographies de carottes et des lames minces disponibles.

- Etude des carbonates en microscopie optique : l’observation d’approximativement 800


lames minces en microscopie optique (lumière polarisée et polarisée-analysée) constitue la
base de l’étude sédimentologique et diagénétique des carbonates de Malampaya. Ces lames
ont été confectionnées à partir d’échantillons de carottes, de SWS et de cuttings. La plupart
des lames réalisées sur échantillons de carotte et de SWS ont été imprégnées de résine
colorée (en bleu) afin de mieux visualiser l’espace poreux. La moitié de la surface de ces
lames a de plus été colorée par une solution d’alizarine et de ferricyanure de potassium. En
présence de ces deux réactifs, les réactions chimiques suivantes se produisent (Evamy,
1963): 1) l’alizarine réagit avec la calcite pour produire un précipité rouge, mais n’affecte

21
Chapitre II. Matériel et méthodes

pas la dolomite qui reste incolore, 2) le ferricyanure de potassium réagit en présence d’ions
Fe2+ pour former un précipité bleu. Selon la quantité de fer dans le réseau cristallin,
différentes colorations peuvent être obtenues (Durlet, 1996) :
- la calcite non ferreuse (moins de 0,5% de Fe2+) est colorée en rouge vif ;
- la calcite légèrement ferreuse (de 0,5 à 2,5% de Fe2+) est colorée en mauve ;
- la calcite ferreuse (plus de 2,5% de fe2+) est colorée en bleu-violet ;
- la dolomite non ferreuse est incolore ;
- la dolomite ferreuse est colorée en bleu foncé.
Les colorations à l’alizarine et au ferricyanure de potassium permettent ainsi de distinguer la
dolomite de la calcite et d’estimer la proportion de fer dans le réseau cristallin.

Pour chacune des lames minces disponibles, le contenu bioclastique a été étudié en suivant
différents protocoles : 1) analyse quantitative par comptage de points (lames sur
échantillons de carottes et SWS des puits MA-5 et MA-7) ; 2) analyse semi-quantitative en
utilisant des chartes visuelles (lames des puits MA-1, MA-2, MA-3 et MA-8) ; 3) analyse
qualitative (lames sur cuttings des puits MA-5 et MA-10, lames sur échantillons de carotte
de MA-9). Le comptage de points a été réalisé sur la base de 300 points par lame.

- Etude des carbonates en microscopie électronique à balayage : des échantillons de


calcrètes provenant de la carotte #2 de MA-7 ont été observés au MEB de l’Université de
Provence.

II.2.2 La cathodoluminescence

La cathodoluminescence présente un grand intérêt dans l'étude diagénétique des carbonates


car elle permet de distinguer et de mettre en évidence des stades de croissance des ciments
de manière plus fine qu'en microscopie optique avec les colorations, dans la mesure où
ceux-ci ont enregistré des variations de teneurs de certains éléments traces. Cette méthode
est décrite en détail par Amieux (1981, 1982). Le luminoscope utilisé dans le cadre de cette
étude est celui du Centre de Sédimentologie et de Paléontologie de l’Université de Provence
(Technosyn - Cold Cathode Luminescence, modèle 8200 Mk II) sous les conditions de
15kV et de 0,2-0,4 mA.

22
Chapitre II. Matériel et méthodes

II.2.3 Les analyses géochimiques

II.2.3.1 Isotopes stables du carbone et de l’oxygène

Des mesures des rapports isotopiques du carbone et de l’oxygène ont été réalisés sur des
échantillons de roche totale, à l’Université d’Erlangen (Allemagne) par M. Joachimski. La
poudre obtenue par broyage des échantillons de carbonates a été plongée dans de l’acide
phosporique 100% (densité >1.9) à 75°C. Ce bain acide (Carbo-Kiel) est relié à un
spectomètre de masse Finnigan Mat 252. La précision des mesures est très bonne : les
erreurs (2-sigma) sont voisines de ±0.02‰ pour le δ13C et de ±0.03‰ pour le δ180 (puits
MA-5 et MA-7). Les valeurs des rapports isotopiques du carbone et de l’oxygène des
échantillons de Malampaya sont rapportées dans les annexes E.1 à E.4.

II.2.3.2 Isotopes stables du Strontium

Des mesures du rapport isotopique du Sr sur roche totale ont été réalisées dans le laboratoire
de Géochimie Isotopique de la Vrije Universiteit, à Amsterdam. Les échantillons ont été
dissous dans une solution d’acide acétique 5N ; le strontium a été séparé à l’aide d’une
colonne échangeuse d’ions. Le rapport isotopique a été mesuré par un spectromètre de
masse Finnigan MAT 261. Les erreurs (2-sigma) sur les mesures sont faibles et sont
comprises entre ±6.10-6 et ±14.10-6. Les valeurs des rapports isotopiques du strontium des
échantillons de Malampaya sont rapportées dans les annexes E.5 et E.6.

II.2.3.3 Eléments en trace

Une série de mesures de la concentration de l’élément uranium dans les intervalles carottés
de MA-5 et MA-7 a été réalisée, au Centre de l’IRD à Bondy (F. Le Cornec) dans l’optique
de fournir des éléments d’interprétation du signal diagraphique de gamma-ray. Les résultats
des mesures ont permis de montrer une forte corrélation entre le signa gamma-ray et le
signal uranium (Figure II.2).

23
Chapitre II. Matériel et méthodes

II.2.4 Interprétations sismiques et diagraphiques

Les mesures diagraphiques représentent un enregistrement continu le long du puits de


propriétés physiques et fournissent au géologue de subsurface de précieuses informations
sur la pétrographie, la minéralogie et les propriétés pétrophysiques des formations
traversées. Cinq outils diagraphiques ont été particulièrement utilisés dans le cadre de cette
étude : le gamma-ray, la porosité, la densité, le sonic et le FMI.

Le gamma-ray :
Cet outil mesure la radioactivité naturelle des formations traversées par le puits. Trois
principaux éléments contrôlent les valeurs de gamma-ray : le potassium, le thorium et
l’uranium. Les mesures des concentrations d’uranium le long des intervalles carottés
permettent de conclure à une relation étroite entre teneur en uranium et valeur de gamma-
ray. Alors que la présence des éléments thorium et potassium dans les sédiments est souvent
liée aux apports détritiques, l’origine de l’uranium est diverse et associée à des processus
diagénétiques. L’Uranium peut se fixer très précocement dans le sédiment ou bien plus
tardivement à la faveur de circulations de fluides enrichis en uranium dans des
environnements ou microenvironnements réducteurs. La précipitation précoce d’Uranium
dans les sédiments est associée à des environnements réducteurs, souvent riches en matière
organique, dans des condition suboxiques ou anoxiques (Fleisher et al., 1986, Saller et al.,
1999). Certains auteurs ont interprété la présence d’uranium dans les carbonates comme
résultant de sa fixation dans des microenvironnements réducteurs à partir de fluides
météoriques enrichis en U (VI) (Ehrenberg et Svana, 2001). Il est frappant de noter qu’à
Malampaya (par exemple dans le puits MA-5), les faibles valeurs et faibles variations de
gamma-ray caractérisent les carbonates de pente externe non soumis à des émersions alors
que les intervalles de carbonates de shelf interne soumis à des émersions à répétition
présentent de fortes variations de ce signal et de nombreux pics (voir chapitres VI et VII, et
le panneau de corrélation, annexe C.17). L’origine de l’uranium, probablement liée à
l’interaction complexe de plusieurs processus diagénétiques, n’étant pas pour l’instant
élucidée, le signal gamma-ray n’a pas été systématiquement utilisé dans le cadre de cette
étude à des fins de corrélations stratigraphiques.

24
Chapitre II. Matériel et méthodes

Les logs de porosité, densité et sonic


Ces trois mesures diagraphiques permettent, dans les carbonates du Nido, de localiser les
intervalles poreux et les intervalles denses correspondant à des zones cimentées. Elles ont
été utilisées dans les buts suivants :
- déterminer les profondeurs réelles des intervalles carottés par le calage des diagraphies de
porosité et des valeurs de porosité mesurées sur les carottes (Figure II.3).
- créer des sismogrammes synthétiques dans le but de caler les données de puits aux
données sismiques et de déterminer des lois de conversion temps-profondeur (Figure II.5).
- localiser les principales discordances stratigraphiques (cf. chapitre VII).
- permettre d’appréhender les types d’évolution diagénétique (cf. chapitre V) et caractériser
la qualité du réservoir (cf. chapitre VIII). L’annexe C.16 présente les variations verticales du
log de porosité pour les puits MA-1, MA-2, MA-3, MA-5, MA-7 et MA-8.

Figure II.2 : corrélations entre le gamma-ray et la concentration en uranium des carbonates sur les carottes
1&2 de MA-5 et de MA-7.

Le FMI
Le FMI est un outil de mesure de résistivité à très haute-résolution (5 mm) permettant
d’obtenir une image électrique de la paroi du puits. Ces images permettent notamment de
distinguer les intervalles riches en éléments coralliens recristallisés. Différents «faciès
FMI » ont été définis dans le puits MA-5 (Borgomano, 2002) et utilisés pour les
interprétations séquentielles haute-résolution en dehors des intervalles carottés (annexe
C.15).

25
Chapitre II. Matériel et méthodes

Calage carottes-diagraphies
Les profondeurs réelles des intervalles carottés sont réalisées par le calage des mesures
diagraphiques avec les mesures pétrophysiques réalisées sur les échantillons de carotte. La
figure II.3,a montre un exemple de calage des enregistrements diagraphiques aux mesures
de porosité sur la carotte. La comparaison du log de gamma-ray et des mesures de
concentration d’uranium sur les carottes peut aussi être utilisé pour contraindre le calage
(Figure II.3,b). Cette dernière méthode s’est avérée particulièrement utile dans les
intervalles très hétérogènes à variations verticales rapides de porosité.

Figure II.3 : a : Calage des profondeurs des carottes 1&2 de MA-7 avec les profondeurs réelles de forage par
comparaison des mesures pétrophysiques sur carottes et des enregistrements diagraphiques de la porosité; b :
calage des carottes 6, 7 et 8 de MA-5 en utilisant le gamma-ray et les concentrations en uranium mesurées sur
échantillons de carotte.

Calage puits-sismique
Le calage des puits aux données sismiques nécessite la construction de sismogrammes
synthétiques. Le principe du calcul des sismogrammes synthétiques est rappelé dans la
figure II.4. Le sismogramme synthétique est le produit de convolution du coefficient de
réflection au puits et d’une ondelette extraite des données sismiques. Différentes fréquences
d’ondelette peuvent être testées pour le calcul des sismogrammes. Le coefficient de
réflection R à l’interface entre un niveau supérieur d’impédance acoustique Z1 et un niveau
inférieur d’impédance acoustique Z2 vaut :
R= (Z1-Z2)/(Z1+Z2), avec Z1=ρ1V1 et Z2=ρ2V2 où (r1, r2) et (V1, V2) représentent
respectivement la densité et la vélocité du milieu considéré.

26
Chapitre II. Matériel et méthodes

Les valeurs de densité sont tirées du log électrique de densité et les valeurs de vélocité sont
déduites du sonic. Le sismogramme synthétique est alors comparé à la trace extraite au
niveau du puits, ce qui permet de caler les principaux contrastes d’impédance reportés le
long du puits aux reflections sismiques.

Figure II.4 : principe de calcul d’un sismogramme synthétique

L’interprétation sismique
L’interprétation des réflecteurs sismiques a été réalisée en utilisant le logiciel Landmark. 12
principaux réflecteurs ont été interprétés toutes les 5 lignes et 5 traces sur l’ensemble du
volume sismique étudié. Les surfaces ont ensuite été complétées en utilisant différents outils
fournis par Landmark (outils Zap et Interpolation). La figure II.5 présente les réflecteurs
interprétés et les cartes isochrones de la base et du toit des carbonates. Les principales failles
ont aussi été interprétées.

II.2.5 Mesures pétrophysiques

Des mesures de porosité et de perméabilité ont été réalisées sur près de 500 échantillons de
carottes, par PANTERRA à Rijswijk (Pays-Bas). Les résultats des mesures sont présentés
dans les annexes F.1 à F6.

27
Chapitre II. Matériel et méthodes

Figure II.5 : Réflecteurs interprétés sur une section sismique (à droite) et carte isochrone du réflecteur C2.3
sur toute la zone d’interprétation (à gauche).

II.3 Intégration des méthodes

Cette étude repose sur l’intégration d’analyses diverses (études pétrographiques,


micropaléontologiques, géochimiques, interprétation sismique et diagraphique) à partir de
d’échantillons de roches (carottes, SWS, cuttings, lames-minces), de données diagraphiques
et sismiques 3D. Cette intégration nécessite un travail à plusieurs échelles temporelles et
spatiales et dans plusieurs dimensions:

-Echelles temporelles : 1) échelle des processus sédimentaires (quasi- instantanés), 2)


échelle des cycles haute-fréquence (10ka – 1 Ma), 3) échelle des grandes unités tectono-
stratigraphiq ues (1-10 Ma) ;

-Echelles spatiales: 1) échelle microscopique et mésoscopique (<10-2 m) : observations en


lames-minces et au MEB, analyses géochimiques et pétrophysiques, description des plugs et
de la carotte 2) échelle de la carotte (0.1-10m verticalement) : interprétation des
paraséquences ; 3) échelle des unités tectono-stratigraphiques et des grands corps réservoirs
(10-100m verticalement ; 100-1000m latéralement).

-Dimensions : 1) ponctuelle (« 0D ») : analyse géochimique ou pétrophysique,


interprétation d’un faciès de dépôt sur une lame-mince ; 2) unidimensionnelle (1D) :

28
Chapitre II. Matériel et méthodes

évolution verticale des environnements de dépôt, des domaines diagénétiques, des


propriétés pétrophysiques, des signaux géochimiques et diagraphiques, interprétation
séquentielle ; 3) bidimensionnelle (2D) : corrélations entre les puits des unités sédimentaires
et des corps réservoirs ; 4) tridimensionnelle (3D) : interprétation sismique (horizons
sismiques et structure) et définition des unités sédimentaires et des corps réservoirs en 3D ;
5) quadridimensionnelle (4D : 3D + temps) : modèle d’évolution stratigraphique de l’édifice
de Malampaya.

La figure II.6 résume le processus d’intégration des différentes données et méthodes. Les
passages entre les différentes échelles et dimensions spatiotemporelles peuvent être ainsi
détaillés :

-Lien entre analyses ponctuelles (échelle : <10-2 m) et analyses unidimensionnelles


(échelle verticale 0.1-100m) :
1) l’intégration verticale de datations ponctuelles provenant de l’analyse biostratigraphique
des lames minces et des mesures du rapport isotopique du strontium, permet de fournir le
cadre chronostratigraphique des carbonates du Nido, au niveau d’un puits (chapitre III).
2) l’intégration verticale des interprétations d’environnements de dépôt et de domaines
diagénétiques réalisées ponctuellement sur les lames minces et les carottes et des signaux
diagraphiques permet de procéder à une analyse séquentielle des dépots au niveau des puits,
à haute-résolution (cycles haute-fréquence d’épaisseur 1-10m : chapitre VI) et basse-
résolution (unités sédimentaires limitées par des discordances, d’épaisseur 10-100m :
chapitre VII).
3) L’intégration verticale des interprétations diagénétiques et des mesures pétrophysiques
ponctuelles permet d’identifier pour chacun des puits, des intervalles caractérisés par un
faciès diagénétique et des propriétés pétrophysiques bien définies (chapitres V et VIII).

-Liens entre analyses unidimensionnelles (échelle verticale 0.1-100m) et


bidimensionnelles (échelle verticale : 10-100m ; échelle latérale : 100-1000m)
1) Les contraintes chronostratigraphiques et le découpage du Nido en unités sédimentaires
en chacun des puits conduisent à un premier modèle de corrélations stratigraphiques des
puits (chapitre VII).
2) Un habillage en faciès de dépôt et faciès diagénétiques des panneaux de corrélation est
alors réalisé.

29
Chapitre II. Matériel et méthodes

-Lien entre analyses ponctuelles (échelle : <10-2 m) et analyses tridimensionnelles


(données sismiques : échelle verticale de 10-100m et échelle latérale de 100-1000m) :
1) L’étude pétrographique des lames minces donne de précieux indices pour déterminer
l’origine des contrastes d’impédance acoustique ayant engendré les réflections sismiques, et
permet ainsi d’évaluer la valeur stratigraphique des réflecteurs (chapitre VII).
2) La morphologie générale de l’édifice carbonaté de Malampaya visualisée par les données
sismiques (localisation des flancs et de la bordure du shelf) permet un contrôle des
interprétations d’environnements de dépôt obtenues à partir de l’étude des lames minces.
Elle peut même permettre d’affiner dans certains cas, moyennant un débasculement des
horizons, d’affiner les estimations paléobathymétriques dans les environnements de flanc
(chapitre IV).

Figure II.6 : Le principe d’intégration des données et des méthodes pour la réalisation d’un modèle 3D
d’évolution stratigraphique de l’édifice de Malampaya.

30
Chapitre II. Matériel et méthodes

-Liens entre analyses bidimensionnelles (panneaux de corrélation des puits : échelle


verticale de 10-100m et échelle latérale de 100-1000m) et analyses tridimensionnelles
(données sismiques : échelle verticale de 10-100m et échelle latérale de 100-1000m) :
1) Le calage des puits à la sismique permet de relier les réflecteurs sismiques à des
événements diagénétiques/sédimentaires dans les puits et de leur donner une signification
stratigraphique. L’interprétation des réflecteurs sismiques peut alors servir à confirmer et
contraindre les corrélations entre les puits (chapitre VII).
2) L’interprétation tridimensionnelle des réflecteurs sismiques et du cadre structural permet
d’étendre en 3D le modèle de corrélations stratigraphiques, et les modèles de faciès de
dépôts et de faciès diagénétiques (chapitres VII et VIII).
3) L’interprétation des terminaisons sismiques des réflecteurs permet de caractériser la
nature des discordances et de préciser l’architecture interne de l’édifice carbonaté (biseaux,
bordures du shelf, discordances angulaires : chapitre VII).
4) Les variations latérales et vertic ales des faciès de dépôt et des faciès diagénétiques, la
nature et l’extension des discordances, la géométrie des corps carbonatés permettent de
remonter aux paramètres ayant contrôlé l’évolution de l’édifice carbonaté (variations
eustatiques, subsidence, déformation tectonique, climat… : chapitre VII).

31
Chapitre II. Matériel et méthodes

32
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

CHAPITRE III- CADRE CHRONOSTRATIGRAPHIQUE

III.1 Biostratigraphie

III.1.1 Introduction

Le cadre biostratigraphique des carbonates du Nido repose sur l’intégration de résultats


provenant :
1) d’analyses micropaléontologiques menées dans le cadre de ce travail, par l’auteur:
étude des foraminifères benthiques des puits MA-5, MA-6, MA-7, MA-8, MA-9,
MA-10) ;
2) d’études biostratigraphiques antérieures fondées sur les foraminifères benthiques des
puits MA-2, MA-3, MA-4 (Wonders, 1995) ;
3) de la révision du contenu micropaléontologique (foraminifères benthiques) du matériel
de MA-1 précédemment étudié par Wonders (1995) ;
4) de datations des nannoplanctons et foraminifères planctoniques de la formation sus-
jacente de Pagasa dans les puits MA-1 (Spaak et al., 1993) et MA-2 (Jakubowski,
1993);
5) de datations du matériel pollinique de la formation du Pré-Nido, du puits MA-4
(Wonders et al., 1995).

III.1.2 Datation de la formation du Nido à l’aide des foraminifères benthiques

III.1.2.1 La « Letter Classification » et ses marqueurs biostratigraphiques

Le cadre biostratigraphique des carbonates de Malampaya est fondé sur l’utilisation de la


« Letter Classification ». Cette biozonation des foraminifères benthiques a été
originellement établie par Van der Vlerk et Umbgrove (1927), puis par Leupold et Van
der Vlerk (1931). De nombreuses révisions de cette biozonation ont été ultérieurement
réalisées, mais ce sont les travaux de Adams (1970, 1984), fondés sur les successions des
foraminifères benthiques de Bornéo qui ont permis d’établir un découpage de la période
Tertiaire en 11 étages, dès lors très largement utilisé par les biostratigraphes d’Asie du
Sud-Est. Des précisions à cette biozonation concernant un nombre limité de taxons ont été
récemment apportées par Boudagher-Fadel et Banner (1999) sur la base de l’étude de

33
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

nouveaux matériels du Nord-Est de Borneo et de Sumatra. La figure III.1 présente les


marqueurs biostratigraphiques utilisés dans cette étude et leur répartition stratigraphique.
La valeur biostratigraphique de ces différents marqueurs est discutée ci-dessous.

Figure III.1 : Répartition stratigraphique de taxons-clés de foraminifères benthiques rencontrés dans les
carbonates du Nido, à Malampaya (d’après Adams, 1970, 1984 et Boudagher-Fadel et Banner, 1999).

Etage Tb (Eocène supérieur)


Le genre Discocyclina est connu de l’Eocène inférieur (Ta2) à l’Eocène supérieur (Tb). La
disparition de ce genre est classiquement désignée pour marquer le sommet de l’Eocène.
Dans l’ensemble du domaine Indo-Pacifique, le genre « Assilina » (=Planocamerinoides)
est utilisé pour identifier l’Eocène moyen, alors que Pellatispira caractérise l’Eocène
supérieur. Adams (1970) précise qu’en Asie du Sud-Est il n’existe aucune mention fiable
de Pellatispira dans des formations antérieures à Tb, tandis que Lunt (2003) signale un
léger recouvrement temporel de ce genre avec « Assilina » dans l’ouest et le centre de
Java : cet intervalle de recouvrement représenterait la partie sommitale de l’Eocène

34
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

moyen. L’association Discocyclina-Pellatispira (Fig. III.2, 13 et 14) reconnue dans les


puits MA-1, MA-2 et MA-3 et l’absence du genre « Assilina » ont permis d’attribuer un
âge Eocène supérieur à la partie basale des carbonates du Nido.

Etages Tc et Td (Oligocène inférieur=Rupélien) :


Un âge Oligocène inférieur a été diagnostiqué sur la base de la présence de Nummulites
(Fig. II.2, 7) et l’absence de Discocyclina et Pellatispira. L’extinction du genre
Nummulites marque, à l’échelle globale, la fin de l’Oligocène inférieur et des zones P17-
P19 des foraminifères planctoniques. Dans les puits étudiés de Malampaya les étages Tc
et Td n’ont jamais pu distingués puisque les genres Eulepidina et Austrotrillina n’ont
jamais été observés en association avec Nummulites.

Etage Lower Te (Oligocène supérieur=Chattien)


La présence de l’un des marqueurs suivants a été utilisée pour diagnostiquer un âge
Oligocène supérieur (Lower Te) : Heterostegina (Vlerkina) borneensis (Fig. III.2, 12),
Lepidocyclina (Lepidocyclina) isolepidinoides, et accessoirement Neorotalia
mecatepecensis (Fig.II.2, 10). Adams (1970) estime l’espèce H. (V.) borneensis comme
un bon marqueur du Lower Te, malgré une mention, sans description ni figuration d’un
specimen, de l’Aquitanien de Nouvelle-Guinée par Rickwood (1955). Boudagher-Fadel et
al. (2000) ont confirmé la validité de l’utilisation de ce taxon comme marqueur de
l’Oligocène supérieur sur la base de matériels provenant de Borneo. Dans le puits MA-3,
la limite supérieure de l’Oligocène supérieur a été précisée par l’occurrence de
Lepidocyclina (Lepidocyclina) isolepidinoides. Van der Vlerk (1929) a initialement donné
un âge Lower Te à cette espèce ; Adams (1970) a signalé des occurrences dans
l’Oligocène inférieur (Td) et a précisé que ce taxon était particulièrement commun dans la
partie inférieure du Lower Te. L’étude récente du matériel provenant de Borneo et
Sumatra par Boudagher-Fadel et Lord (2000) a montré que cette espèce a persisté
jusqu’au sommet de l’Oligocène supérieur. Dans les puits de Malampaya, la dernière
occurrence de H. (V.) borneensis est, soit confondue, soit située sous celle de Neorotalia
mecatepecensis. Ce rotaliidé, commun dans l’Oligocène supérieur des Caraïbes et de
l’Indo-Pacifique ne semble pas avoir franchi la limite Oligo-Miocène (Boudagher-Fadel,
2000) ; il a été utilisé dans MA-4 et MA-5 pour préciser la limite supérieure de l’étage
Lower Te.

35
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

Le cymbaloporidé Halkyardia (Fig. III.2, 8) est connu en Asie du Sud-Est de l’Eocène


moyen à la base de l’Oligocène supérieur (Adams, 1970). A Malampaya, ce genre a été
rencontré dans l’Oligocène inférieur, en association avec Nummulites (MA-2) ; dans le
puits MA-5, son association avec H. (V.) borneensis a permis d’attribuer l’intervalle
carotté 3617.95-3635.67mMD à la base de l’Oligocène supérieur.
Le genre Spiroclypeus est connu dans l’Oligocène supérieur et Miocène inférieur (Lower
Te et Upper Te) du domaine Indo-Pacifique (Adams, 1970, 1984) ; certains auteurs
(Leupold et Van der Vlerk, 1931 ; Adams, 1970) ont cependant précisé que ce genre est
absent dans la partie inférieure de l’Oligocène supérieur de Borneo et n’apparaîtrait donc
que dans la partie supérieure du Lower Te. A Malampaya, Spiroclypeus semble aussi faire
son apparition au dessus de celle de H.(V.) borneensis (MA-1, MA-2, MA-3).

Etages Upper Te (Aquitanien-Burdigalien inf.) et Lower Tf1 (Burdigalien sup.)

Un âge miocène a été diagnostiqué par la présence des taxons suivants : Miogypsinoides
dehaarti (Fig.III.2, 11), Miogypsina spp., Flosculinella spp.(Fig.III.2, 6). Ces trois taxons
apparaisent dans l’Upper Te et se poursuivent jusque dans le Lower Tf1 (M. dehaarti) et
dans le Tf3 (Miogypsina spp. et Flosculinella spp.). A Borneo, Miogypsinoides dehaarti
n’a été reconnu que dans l’Upper Te, mais il est signalé jusque dans le Lower Tf1 de
Papouasie - Nouvelle Guinée (Boudagher-Fadel et al., 2000). Un âge Upper Te n’a été
reconnu que dans l’intervalle 3170.50-3183.50mMD de MA-1, par la présence de
l’association M. dehaarti-B. pygmaeus et dans l’intervalle 3264.75-3271.90mMD de MA-
2 par la coexistence de Pseudotaberina malabarica et de Eulepidina spp.. Ailleurs, et en
dehors des intervalles à Austrotrillina howchini (Lower Tf1), il n’a pas été possible de
distinguer les étages Upper Te et Lower Tf1. La lignée des Austrotrillina est considérée
comme un bon marqueur biostratigraphique de l’Oligo-Miocène de l’Indo-Pacifique : à
Malampaya, trois taxons de cette lignée ont été reconnus (A. striata, A. asmariensis, A.
howchni), ainsi que des formes de transition entre ces espèces. A. howchini (Fig.III.2, 3),
caractérisé par un test à alvéoles bifurquées (Adams, 1968), est signalé du Burdigalien
sup. (Lower Tf1) au Langhien (Upper Tf1) ; cependant Adams (op. cit.) précise que le
processus de bifurcation des alvéoles a été initié par A. asmariensis dans l’Upper Te. De
telles formes de transition ont été rencontrées dans les puits MA-5 et MA-7 (Fig.III.2, 4).
La présence de vrais A. howchini en association avec Miogypsinoides dehaarti a permis

36
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

Figure III.2 : Foraminifères benthiques de Malampaya ; 1 : Austrotrillina striata, section equatoriale,


Lower Te, MA-5, 3643.09mCD, x55 ; 2 : Austrotrillina asmariensis, section equatoriale, Lower Tf1, MA-7,
3187.27mCD, x37 ; 3 : Austrotrillina howchini, section equatoriale, Lower Tf1, MA-7, 3187.27mCD,
x42 ; 4 : Austrotrillina asmariensis, a : section axiale, x36, b : détail de la paroi du test montrant la
bifurcation des alvéoles, x147, Upper Te-Lower Tf1 non différencié, MA-5, 3431.00mMD, x37 ; 5 : Borelis
pygmaeus, section oblique, Lower Te, MA-5, 3640.12mCD, x46 ; 6 : Flosculinella sp., section oblique,
Lower Tf1, MA-7, 3201.25mCD, x31 ; 7 : Nummulites sp., section axiale, Tc-Td, MA-5, 3671.70mCD,
x22 ; 8 : Halkyardia sp., section axiale, Lower Te, MA-5, 3616.40mCD, x121 ; 9 : Sphaerogypsina globula,
section axiale, Lower Tf1, MA-7, 3190.39mCD, x36 ; 10 : Neorotalia mecatepecensis, section axiale, a :
pustules de la face ventrale, x104, b : pustules de la face dorsale, x96, Lower Te, MA-5, 3624.33mCD ; 11 :
Miogypsinoides dehaarti, section axiale, Lower Tf1, MA-7, 3202mCD, x30 ; 12 : Heterostegina (Vlerkina)
borneensis, section axiale, Lower Te, MA-5, 3631.56mCD, x32 ; 13 : Discocyclina sp., section axiale, Tb,
MA-2, 3404.00mMD, x40 ; 14 : Pellatispira sp., section axiale, Tb, MA-1, 3470.50mMD, x36.

37
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

d’identifier l’étage Lower Tf1 et de préciser un âge Burdigalien supérieur pour le sommet
du Nido.

III.1.2.2 Résultats

La figure III.4 présente le découpage en étages-lettres (« Letters-stages ») de la formation


de Nido, pour chacun des puits de l’édifice de Malampaya. Les profondeurs de première
et dernière occurrence des principaux taxons utilisés dans cette étude sont mentionnées
dans la figure III.3. L’inventaire détaillé des foraminifères benthiques reconnus dans les
puits MA-1, MA-5, MA-7, MA-8 et l’interprétatio n biostratigraphique de ces puits sont
rapportés dans les annexes (A.1 à A.5).

MA-1 MA-2 MA-3 MA-4 MA-5 MA-6* MA-7* MA-8 MA-9* MA-10*
Top Pseudotaberina malabarica 3264.75
Base Pseudotaberina malabarica 3271.90
Base Austrotrillina howchini 2999,8 2973 3255 3291 3198.73 3948
Base Flosculinella spp. 3052 3271,9 3350 3343,3 3122 3199.26 3895
Base Miogypsinoides dehaarti 3183,5 3264,75 3007 3428 3350,76 3160 3199.26 3957.50 4627.67
Top Nephrolepidina isolepidinoides 3062
Base Austrotrillina asmariensis 3431 3193.30 3957.50
Top Heterostegina borneensis 3265 3278,7 3227.50 3580 3615,92 4020
Base Heterostegina borneensis 3335 3365,65 3405 3685 3635,67 4680
Top Neorotalia mecatepecensis 3265 3278,7 3133 3541 3559
Base Neorotalia mecatepecensis 3286,5 3384,45 3428.50 3688 3666,08
Top Nummulites spp. 3421 3396,3 3458.5 3671,04
Top Eulepidina spp. 3265 3271.90 3115 3564.9
Base Eulepidina spp. 3360.04 3372.05 3439 3691
Base Nephrolepidina spp. 3392,9 3378 3405 3690
Top Borelis pygmaeus 3170,5 3278,7 3263 3564.9 3616,95 4110
Base Borelis pygmaeus 3452,5 3444,78? 3538.5 3686 3687,22 4340
Top Discocyclina spp. 3470,5 3478,15 3598 3778
Top Pellatispira spp. 3470,5 3478,15 3598
Top Halkyardia spp. 3396,3 3617,95
Top Spiroclypeus spp. 3260 3264.74 3133 3510
Base Spiroclypeus spp. 3260 3325.55 3159 3691

Figure III.3 : Première et dernière occurrence de taxons-clés de foraminifères benthiques dans les
carbonates du Nido des puits de Malampaya.

III.1.3 Autres contraintes biostratigraphiques

Les dépôts silicoclastiques de Pagasa, surmontant les calcaires du Nido ont été datés lors
d’études antérieures par les nannofossiles et foraminifères planctoniques dans MA-1
(Spaak et al., 1993) et MA-2 (Jakubowski, 1993). Dans MA-1, les nannofossiles ont
fourni un âge Langhien indifféréncié (NN5) pour la base de la formation de Pagasa tandis
que les foraminifères planctoniques ont indiqué un âge Burdigalien supérieur à Langhien
inférieur (SN8 Upper). Dans MA-2, un âge Burdigalien (NN3) est indiqué par les

38
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

nannofossiles pour la partie sommitale des carbonates du Nido et la base de la formation


de Pagasa, tandis que les foraminifères planctoniques ont fourni un âge Burdigalien
supérieur à Langhien inférieur (SN8 Upper). Dans MA-8, moins d’un mètre sous le toit du
Nido (3773.50mMD), le foraminifère planctonique Globigerinoides sicanus a permis de
préciser un âge Burdigalien supérieur pour les derniers dépôts carbonatés de l’édifice de
Malampaya. La résolution temporelle associée à ces deux méthodes est cependant
insuffisante pour mettre en évidence un éventuel hiatus sédimentaire entre le toit du Nido
et la base des clastiques de Pagasa.
L’analyse palynologique sur les dépôts continentaux de la formation du Pré-Nido
(Wonders et al., 1995) a fourni un âge Paléocène à Eocène dans le puits MA-4.
La synthèse des résultats biostratigraphiques pour chacun des puits est présentée dans la
figure III.4.

III.2 Chimiostratigraphie des isotopes du Strontium

Les mesures de rapports isotopiques des isotopes du Strontium sur échantillons de roche
totale ont été abondamment utilisées pour la datation de roches carbonatées (e.g. Ludwig
et al., 1988). Certains auteurs ont cependant insisté sur la difficulté d’utiliser cette
méthode sur des carbonates affectés par des altérations diagénétiques météoriques ou
d’enfouissement (Quinn et al., 1991). La diagenèse météorique a pour principal effet: 1) la
dissolution de carbonates métastable (aragonite ou calcite magnésienne) et la précipitation
de ciments plus stables de calcite non magnésienne, 2) la recristallisation de l’aragonite en
calcite non magnésienne. D’après Ludwig et al. (1988), le rapport isotopique des ciments
et recristallisations météoriques est principalement contrôlé par celui des carbonates
métastables avoisinants. Dans cette hypothèse de système fermé vis-à-vis du Strontium, le
rapport isotopique 87Sr/86Sr des carbonates altérés par la diagenèse météorique sera très
voisin du rapport primaire du sédiment non altéré. Quinn et al. (1991), a démontré au
contraire, qu’à petite échelle (échantillon, carotte), le système est hautement ouvert et que
le strontium contenu dans les eaux météoriques provient de la dissolution de carbonates
d’âges différents et donc de rapports isotopiques différents. Au cours de la diagenèse
d’enfouissement, l’origine du strontium des eaux de formation peut-être très diverse
(externe au système carbonaté, ou issu de la dissolution de carbonates d’âge varié) ;
l’utilisation de rapports isotopiques de carbonates affectés par des cimentations tardives
(calcite drusique grossière ou dolomite) est alors extrêmement hasardeuse. Les mesures du

39
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

rapport 87Sr/86Sr prises en compte dans cette étude proviennent d’analyses effectuées
entre 1993 et 2001 au laboratoire de Géochimie Isotopique de la Vrije Universiteit
d’Amsterdam, sur du matériel carbonaté des puits MA-1, MA-2, MA-3, MA-4 et MA-5
(Annexes E.5 et E.6). L’interprétation de ces rapports isostopiques nécessite une
connaissance précise des transformations diagénétiques ayant affecté les échantillons.
L’étude diagénétique des lames minces (voir chapitre IV) a permis de classer les
échantillons analysés en 6 classes à degrés d’altération diagénétique distincts : 1) classe
1 : absence de ciment, matrice et bioclastes bien préservés, absence de recristallisation ; 2)
classe 2 : présence de ciments fibreux marins isopaques uniquement, 3) classe 3 :
présence de ciments de calcite drusique en faibles quantité et/ou d’éléments calcitisés ; 4)
classe 4 : abondance de ciments de calcite drusique et/ d’éléments recristallisés ; 5) classe
5 : présence de figures pédogénétiques ; 6) classe 6 : transformations diagénétiques
inconnues (échantillon non observé).
La composition isotopique des ciments marins précoces pouvant être considérée comme
voisine de celle de l’eau de mer au moment du dépôt, seuls les échantillons des classes 1
et 2 peuvent être utilisés de manière fiable pour les datations. Les datations provenant des
échantillons de la classe 3, doivent être considérées comme étant d’un degré de fiabilité
inférieur à celles issues des deux premières classes. Les échantillons des classes 4, 5 et 6
ne peuvent en aucun cas être utilisés à des fins de datation. Les résultats de la totalité des
mesures du rapport 87Sr/86Sr ainsi que les classes d’altération diagénétique sont
présentés dans les annexes E.5 et E.6. Les datations ont été obtenues à partir des courbes
LOWESS (McArthur et al., 2001) et de Oslick et al. (1994) avec un intervalle de
confiance de 95% (Annexes E.5 et E.6). La figure III.5 synthétise les datations obtenues à
partir des échantillons des classes 1 à 3 dans les puits MA-1 et MA-2. Tous les âges
obtenus sont en accord avec les datations biostratigraphiques.
Dans MA-1, le graphique des âges en fonction de la profondeur présente une allure en
escaliers avec des intervalles épais à faibles variations d’âges (entre 3313m et 3109mMD)
et des intervalles minces à fortes variations d’âges (entre 3109m et 3100mMD) suggérant
la présence de hiatus significatifs dans la sédimentation. La différence d’âge entre les
profondeurs 3109mMD et 3100mMD suggère un hiatus de 1,2 ± 0,8 Ma. L’intervalle de
temps de 1,75 ± 0,7 Ma écoulé pendant le dépôt de l’intervalle 3313-3109mMD indique
un taux moyen de sédimentation compris entre 0,08 et 0,19 m/ka (valeur moyenne :
0,12m/ka). Ces valeurs moyennes incluent les éventuelles périodes de non-dépôts
affectant cet intervalle et ne prennent pas en compte les processus d’érosion (voir

40
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

discussion chapitre VI) ; elles n’expriment probablement pas les taux de sédimentation
rééls.

Figure III.4 : Synthèse des analyses biostratigraphiques (foraminifères benthiques, planctoniques et


nannoplancton) sur la formation carbonatée du Nido et la base de la formation silicoclastique de Pagasa,
dans les 10 puits de l’édifice de Malampaya.

41
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique

Figure III.5 : Datation chimiostratigraphique par les isotopes du strontium (87Sr/86Sr) dans les puits MA-1
et MA-2 et comparaison avec les âges issus de l’analyse biostratigraphique. Les datations strontium sont
obtenues en utilisant la base de donnée LOWESS version 3:10/99 (McArthur et al., 2001) ; les barres
d’erreur incluent l’erreur sur la mesure et l’erreur liée aux tables de McArthur et al. (2001) en considérant
un intervalle de confiance de 95%.

42
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

CHAPITRE IV- FACIES DE DEPOT ET PALEOENVIRONNEMENTS

IV.1 Objectifs et méthodes

L’analyse des faciès de dépôt et les reconstructions paléoenvironnementales constituent


une des briques élémentaires de toute étude des systèmes carbonatés. Ses principaux
objectifs sont les suivants : 1) Déterminer les principaux producteurs de carbonates ayant
contribué à la formation de l’édifice de Malampaya, 2) appréhender les principaux facteurs
(environnementaux, climatiques, biologiques, tectoniques) ayant influencé la nature et la
géométrie des corps carbonatés par l’étude des variations verticales du contenu bioclastique
des sédiments, 3) prédire la nature et la géométrie des corps carbonatés par la construction
de modèles de faciès (ou profil de dépôt). L’implication de ces trois points dans la
construction d’un modèle 3D de réservoir sera discutée dans le chapitre VIII.
L’étude des faciès de dépôt est fondée sur l’analyse pétrographique, sédimentologique et
micropaléontologique d’environ 800 lames minces et de 107 mètres de carottes (Figure
IV.1). Le contenu bioclastique des lames minces provenant des puits MA-5 et MA-7 a été
analysé par comptage de points, sur la base de 300 points par lame. Sur les lames minces
provenant des autres puits, il a été évalué de manière semi-quantitative. Les résultats de
l’analyse quantitative et semi-quantitative sur lames mince du contenu bioclatique des
carbonates de Malampaya sont rapportés dans les annexes B.1 à B.4. La proportion en
grands fragments de coraux a été estimée qualitativement à partir de l’examen des carottes.
22 faciès de dépôt ont pu être déterminés à partir des critères suivants : 1) la texture, 2) la
composition bioclastique, 3) les associations de foraminifères. Les Foraminifères
benthiques, les Coraux et les Algues Corallinacées ont été les principaux marqueurs utilisés
pour la reconstitution des paléoenvironnements.

IV.2 Description des faciès de dépôt et interprétations paléoenvironnementales

IV.2.1 Les faciès de shelf interne

Faciès E1 : Packstone à grains quartzeux, foraminifères, corallinacées et bryozoaires


(Fig. IV.2, a)
Il s’agit d’un sédiment à grain fin à moyen, comportant des grains de quartz anguleux à
sub-anguleux (20 à 50%). La fraction bioclastique est principalement constituée de

43
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

foraminifères benthiques, d’algues corallinacées, de bryozoaires et dans une moindre


proportion de fragments d’échinides.

Association de foraminifères : Discocyclina (de petite taille), Pellatispira, Nummulites (à


morphologie lenticulaire), miliolidés, alveolinidés, foraminifères agglutinants.

Interprétation paléoenvironnementale : Les genres Nummulites et Discocyclina peuvent


vivre dans des environnements variés de plate-forme (à l’exception des milieux très
confinés) ou de pente, à des profondeurs d’eau variant de 0 à 100 mètres (Gell, 2000;
Blondeau, 1972). Cependant, les petites formes à morphologie lenticulaire sont
généralement associés à des environnements de plate-forme interne peu profonde, à salinité
normale (Ghose, 1977, Geel, 2000), en opposition aux formes larges et plates,
représentatives de milieux plus profonds de pente (50-80 mètres de profondeur d’eau).
Toutes les formes rencontrées dans le faciès E1 sont de petite taille (<2mm) et à
morphologie lenticulaire, ce qui suggère un environnement peu profond de shelf interne ;
cette interprétation est appuyée par la présence de miliolidés et d’alvéolinidés. La rareté des
éléments coralliens dans ce faciès semble indiquer que les bioconstructions typiquement
récifales à coraux étaient probablement rares ou absentes dans le système carbonaté à
l’Eocène supérieur. Le développement des récifs a pu être entravé par les apports
silicoclastiques importants, comme semble le suggérer la forte teneur en grains de quartz et
les valeurs de gamma-ray relativement élevées ( >30 API). Ces sables siliceux proviennent
très probablement des zones émergées de la crète du bloc basculé, sur lesquelles affleurent
les formations silicoclastiques continentales d’âge Paléocène-Eocène (« Pre-Nido
Clastics »). Les lignes sismiques indiquent en effet clairement (Chapitre VI, figure 4, c)
une terminaison en onlaps des carbonates de l’Eocène supérieur sur les formations du Pré-
Nido, délimitant ainsi une zone émergée (onlap côtier sensu Mitchum, 1977). La teneur en
sable quartzeux diminue vers le sommet des carbonates éocènes, en relation avec le
recouvrement progressif de la crête de bloc par les dépôts carbonatés de plate-forme.

Intervalle stratigraphique : Eocène supérieur (Tb)

Localisation : MA-1, MA-2, MA-3, MA-5

44
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Figure IV.1 : a : extrait des carottes 4 (3630.00-3632.00 mCD) et 5 (3640.00-3641.00 mCD) du puits MA-5, dans la zone
imprégnée à huile ; b : détail d’un intervalle fortement bioturbé au sein du faciès C1b ; c : détail d’un grand élément
corallien recristallisé.

Faciès R1a : floatstone-rudstone à rhodolithes (Fig. IV.2, b et c)

Ce faciès présente une matrice packstone-grainstone riche en corallinacées (30-45%),


foraminifères benthiques (10-30%) et Halimeda (10-30%). Les bryozoaires (5-15%) et les
échinodermes (<10%) en sont des constituants mineurs. La taille des rhodolithes varie de
0,5 à 5 cm et sont de forme sphéroïdale à branches courtes et massives. Dans l’intervalle
carotté du puits MA-2, les rudstones à rhodolites forment des bancs de 0,80 à 1m
d’épaisseur, séparés par des bancs plus minces (<0,30m) de texture floatstone.

Association de foraminifères : miliolidés et alvéolinidés dominants, Foraminifères


encroûtants, quelques Nummulites de petite taille et à morphologie lenticulaire, rares
Heterostegina.

45
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Figure IV.3

46
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Interprétation paléoenvironnementale :
L’association de foraminifères benthiques, largement dominé par les formes à test
porcelané, indique des milieux protégés et peu profonds de plate-forme interne (Hallock
and Glenn, 1986). La présence de Nummulites de petite taille et à forme lenticulaire
conforte cette interprétation. Les rhodolithes sont communes dans les environnements
récifaux modernes aussi bien en domaine de pente que d’arrière-récif. Les formes
branchues sont associées, dans les récifs modernes, aux zones à faible agitation telles que
les arrière-récifs (Montaggioni, 1979) où elles peuvent former des accumulations sous de
très faibles tranches d’eau (< 1 m), mais aussi les pentes externes profondes à plus faible
luminosité (Bosence, 1983b). Leur association avec des formes de foraminifères
typiquement peu profonds laisse à penser que le milieu de dépôt initial correspond à des
secteurs internes protégés.

Intervalle stratigraphique : Oligocène inférieur

Localisation: MA-2

Faciès R1b1 et R1b2: floatstone à Halimeda et foraminifères benthiques (Fig. IV.2, d et


e)

Il s’agit d’un sédiment riche en thalles d’Halimeda (jusqu’à 65%), en foraminifères


benthiques (jusqu’à 40%) et en corallinacées (jusqu’à 35%). Les bryozoaires sont
régulièrement présents (<15%) ainsi que les fragments coralliens. On a distingué le sous-
faciès R1b1 (riche en boue micritique) et le sous-faciès R1b2 (pauvre en boue micritique).

Association de corallinacées: Sporolithon and Lithoporella

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Figure IV.2 : a : packstone à grains de quartz, foraminifères benthiques et algues corallinacées (Faciès E1), MA-2,
3462.50m ; b : floatstone à rhodolithe, Halimeda et foraminifères benthiques (Faciès R1a), MA-2, 3477.40 ; c : section de
carotte montrant un floatstone/rudstone à rhodolithes (Faciès R1a), MA-2, 3477.65m ; d : grainstone cimenté à
foraminifères benthiques et Halimeda (Faciès R1b1), MA-2, 3442.00m ; e : packstone à Halimeda, foraminifères
benthiques et algues corallinacées (faciès R1b2), MA-2, 3445.00m ; f : wackestone/packstone à Halimeda et foraminifères
benthiques (faciès R1c), MA-5, 3683.15m ; g : floatstone à coraux, à matrice packstone à foraminifères benthiques,
mollusques (faciès R2), MA-5, 3667.43m ; h : grainstone à foraminifères benthiques, algues corallinacées et débris
coralliens (faciès R3a) ; noter la phase de cimentation marine fibreuse et le remplissage micritique ultérieur des pores
intergranulaires, MA-5, 3658.61m. Qz : grain de quartz, Disc. : Discocyclina , Ar : algue corallinacée, Mil. : miliolidé,
Hal. : Halimeda, Rho. : rhodolithe, H. : Halkyardia , Het. : Heterostegina, fb : foraminifère benthique indeterminé, Cor. :
corail, Bor. : Borelis.

47
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Association de foraminifères : dominé par les miliolidés, les alveolinidés (Borelis), et les
soritidés ; fréquents amphisteginidés ; Victoriella, Halkyardia, Nummulites et
Heterostegina occasionnels.

Interprétation paléoenvironnementale :
Comme pour le fac iès R1a, l’abondance en foraminifères à test porcelané indique des
milieux protégés de plate-forme interne. Les nombreux amphistéginidés à test robuste
présents dans ce faciès indique des eaux très peu profondes à salinité normale (Hallock et
Glenn, 1986). Les soritidés, très fréquents également, sont généralement associés à des
domaines de plate-forme interne de faibles profondeurs d’eau (Chapproniere, 1975). Les
variations de la teneur en boue sont probablement liées à des changements de conditions
hydrodynamiques. Il est en effet à noter que les alvéolinidés, fréquemment associés à des
environnements peu profonds et de haute énergie sont plus abondants dans le sous-faciès
pauvre en boue R1b2 que dans le sous-faciès riche en boue R1b1. L’algue verte Halimeda
est sensible à la teneur en nutriments de l’eau (Davies et Marshall, 1985 ; Drew et Abel,
1985): l’abondance en Halimeda dans les sous-faciès R1b1 et R1b2 pourrait indiquer un
environnement de plate-forme interne à forte teneur en nutriments, pouvant résulter lui-
même de conditions océanographiques particulières (présence d’upwelling sur les flancs de
l’édifice carbonaté et bonne circulation d’eau entre les flancs et la plate-forme interne).

Intervalle stratigraphique : Oligocène inférieur

Localisation: MA-2

Faciès R3a: floatstone à coraux, à matrice grainstone à foraminifères benthiques et


corallinacées (Fig. IV.2, h)

Ce faciès est un sédiment à grands fragments coralliens (faviidés) contenus dans une
matrice à texture grainstone largement dominée par les foraminifères benthiques (>40%) et
les algues corallinacées (>40%). Cette matrice grainstone est à grain fin à moyen et est
relativement bien triée.

Association de foraminifères : miliolidés, alveolinidés, Amphistegina à test robuste,


rotaliidés.

48
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Interprétation paléoenvironnementale:
L’absence de boue ainsi que l’abondance en alvéolinidés et amphistéginidés à test robuste
indiquent un environnement de haute énergie et très peu profond. La fréquence des
éléments coralliens suggère la proximité de bioconstructions. Ce faciès pourrait représenter
un environnement d’arrière récif parcouru par des courants actifs et proche d’un secteur
fortement construit.

Intervalle stratigraphique : Oligocène inférieur

Localisation: MA-2, MA-5.

Faciès R3b: packstone à foraminifères benthiques et corallinacées (Fig. IV.3, a)

Il s’agit d’un sédiment mal trié dominé par les foraminifères benthiques (>40%) et les
corallinacées encroûtantes (>30%). Les échinodermes, les bryozoaires et les fragments de
coraux sont des constituants mineurs de ce facies.

Association de Foraminifères : miliolidés dominants, alveolinidés, foraminifères


agglutinants, amphisteginidés, rares foraminifères planctoniques.

Interprétation paléoenvironnementale:
Comme pour les faciès R1a, R1b1 et R1B2, l’abondance en foraminifères à test porcelané
indique des milieux protégés de plate-forme interne. La présence de Foraminifères
planctoniques peut suggérer la possibilité de connections occasionnelles avec le milieu
marin ouvert.

Intervalle stratigraphique : Oligocène inférieur

Localisation: MA-1, MA-2, MA-5.

49
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Faciès R3c: packstone à échinodermes et corallinacées (Fig. IV.3, b)

Il s’agit d’un sédiment à grains mal triés, dominé par les échinodermes (30-50%), les
corallinacées encroûtantes (25-40%) et les foraminifères benthiques (20-30%). Les
bryozoaires et les fragments coralliens sont occasionnels.

Association de Foraminifères : miliolidés dominants, alveolinidés, Nummulites de petite


taille et à forme lenticulaire, Foraminifères agglutinants, rares foraminifères planctoniques.

Interprétation paléoenvironnementale:
La proportion dominante de miliolidés dans l’association de foraminifères suggère une
sédimentation dans un domaine protégé et relativement profond de plate-forme interne
(Hallock and Glenn, 1986). De plus, les Nummulites de forme lenticulaire et de petite taille
sont généralement associées aux environnements de plate-forme interne. Des
environnements de plate-forme interne riches en échinides sont mentionnés dans
l’Holocène du Bahamas Bank (Multer, 1977) et dans le «lagon » profond du système
carbonaté de l’Oligocène de Suwanee, Floride (Hammes, 1992).

Intervalle stratigraphique : Oligocène inférieur

Localisation: MA-1, MA-2, MA-5.

Faciès C1a: wackestone/packstone à corallinacées encroûtantes (Fig. IV.3, c)

Ce faciès est en grande partie constitué d’encroûtements d’algues coralinacées (50-70%).


Les foraminifères benthiques (15-25%), les échinodermes (5-20%) et les bryozoaires
(<5%) sont les principaux autres constituants de ce faciès. Les encroûtements d’algues
corallinacées sont massifs ou constitués de thalles lamelleux.

Association de foraminifères : foraminifères agglutinants, miliolidés, amphisteginidés et


rares alveolinidés.

Interprétation paléoenvironnementale:

50
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

L’abondance d’encroûtements d’Algues corallinacées bien preservés, de forme massive ou


lamelleuse indique un environnement calme à substrat stable et faible taux de
sedimentation (Nebelsick et Bassi, 2000). La colonisation de la surface des sediments par
les algues calcaires est un indicateur important de substrats stabilisés (Bosence, 1983a,
1983b ; Nebelsick, 2000). La présence assez commune de miliolidés supporte
l’interprétation d’un environnement relativement protégé de shelf interne.

Intervalle stratigraphique : Oligocène supérieur

Localisation: MA-2, MA-5.

Faciès C1b: wackestone/packstone à corallinacées et échinodermes (Fig. IV.3, d)

Ce faciès est semblable au faciès C1a par l’abondance des algues corallinacées
encroûtantes (30-50%), mais il diffère par sa proportion importante de débris
d’échinodermes (20-30%): les débris de plaques et de radioles d’échinides sont dominants
et sont fréquemment associés à des ossicules d’ophiures. Les autres principaux constituants
sont les foraminifères benthiques (20-30%), les algues corallinacées articulées (<5%) et les
foraminifères planctoniques (<5%). Les bioturbations y sont fréquentes.

Association de foraminifères : dominée par les formes hyalines (amphisteginidés et


rotaliidés) ; foraminifères agglutinants, miliolidés et alveolinidés occasionnels.

Interprétation paléoenvironnementale :
Comme pour le faciès C1a, l’association de foraminifères benthiques, bien que de faible
diversité taxonomique, indique un environnement calme de shelf interne, interprétation
confortée par la grande proportion de boue micritique. Le faciès C1b est semblable au faciès
de shelf interne R3a pour son abondance en débris d’échinodermes. De plus, ce faciès
coïncide avec les intervalles les plus riches en Uranium, sur la section carottée. Les
concentrations d’Uranium dans les sédiments carbonatés sont souvent associées à des
environnements pauvres en oxygène et relativement profonds (Saller et al., 1999). Le faciès
C1b s’est donc probablement déposé dans les parties les plus profondes d’un shelf interne,
dans des eaux relativement mal oxygénées.

51
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Figure IV.3

52
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Intervalle stratigraphique : Oligocène supérieur

Localisation: MA-1, MA-2, MA-5, MA-10.

Faciès C2: grainstone à coraux, corallinacées et foraminifères benthiques (Fig. IV.3, e)

Il s’agit d’un sédiment bien trié, à grain fin à très grossier, dominé par des fragments
arrondis de coraux recristallisés, de corallinacées articulées et encroûtantes (40-50%) et de
foraminifères benthiques (30-40%). Accessoirement, ce faciès présente des débris
d’échinodermes (10-15%), de mollusques et de bryozoaires (<5%). Ces grainstones
forment des bancs de 0,20 m à 1,50 m, mais l’intense bioturbation les affectant empêche
d’y observer des structures sédimentaires.

Association de foraminifères : cette association à forte diversité taxonomique est dominée


par des formes robustes et arrondis : les alveolinidés (Borelis pygmaeus), les rotaliidés, les

amphisteginidés, les miliolidés (incluant Austrotrillina striata) et Sphaerogypsina; les


heterostegin idés, les soritidés et les foraminifères agglutinants sont aussi présent,
généralement sous la forme d’individus brisés.

Interprétation paléoenvironnementale:
L’absence de boue micritique est considérée comme indicatrice d’environnement à
hydrodynamisme modéré à fort, interprétation confortée par l’abondance de foraminifères
benthiques à test robuste. De plus, l’association Austrotrillina-Borelis décrite par
Chaproniere (1975) dans l’Oligocène d’Australie a été considérée par cet auteur comme
typique d’environnements de haute énergie, en domaine de shelf interne, et à proximité de
zones couvertes par les herbiers. Les formes épiphytes comme Heterostegina borneensis et
les soritidés pourraient provenir des communautés d’herbiers adjacentes. L’abondance de
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Figure IV.3 : a : packstone à foraminifères benthiques (à test porcelané et agglutiné), débris d’échinodermes et d’algues
corallinacées (faciès R3b), MA-5, 3656.48m ; b : packstone à échinodermes, Nummulites et algues corallinacées (faciès
R3c), MA-1, 3447.70m ; c : wackestone/packstone à algues corallinacées encroûtantes (faciès C1a), MA-5, 3637.20m ; d :
packstone à débris d’échinodermes et d’algues corallinacées (faciès C1b), MA-5, 3630.55m ; e : grainstone à alvéolinidés
(Borelis), et débris d’algues corallinacées et de coraux (faciès C2), MA-5, 3642.46m ; f : packstone à rotaliidés et débris
d’algues corallinacées (faciès C3), MA-5, 3624.10m ; g : packstone à Spiroclypeus, débris d’échinodermes et d’algues
corallinacées (faciès C4a), MA-1, 3265.00m ; h : packstone/grainstone à débris de coraux et d’algues corallinacées et à
Spiroclypeus (faciès C4b), MA-2. Agg. : foraminifère à test agglutiné, Mil. : miliolidé, Num. : Nummulites, Ech. :
échinoderme, Ar. : algue corallinacée, Bor. : Borelis, Rot. : rotaliidés, Spir. : Spiroclypeus.

53
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

petits débris de coraux peut indiquer la proximité d’une barrière récifale ou d’un paté
récifal isolé. Ainsi, la composition bioclastique et la texture du faciès C2 suggèrent une
sédimentation dans une zone d’arrière récif colonisée par des herbiers et éventuellement
par des patés récifaux. Mais, comme le précise Pomar (2001), certains corps carbonatés à
texture grainstone, bien que constitués en grande partie d’organisme d’eaux peu profondes,
ont pu se former dans les parties les plus distales d’une pente récifale, par l’action de
courants. Cependant, en l’absence totale de marqueurs d’environnements profonds,
l’hypothèse d’un fond sableux d’arrière-récif est retenue.

Intervalle stratigraphique : Oligocène supérieur

Localisation: MA-2, MA-5, MA-10.

Faciès C3: packstone/floatstone à coraux, corallinacées et foraminifères benthiques


(Fig. IV.3, f)

Ce facies correspond à un sédiment mal trié à grands éléments coralliens, foraminifères


benthiques (30-40%), algues corallinacées articulées et encroûtantes (30-50%), échinodermes
(10-30%) et mollusques (<10%). Les coraux sont généralement dissous ou entièrement
recristallisés, rendant difficile leur détermination ; la plupart sont cependant attribuables à des
faviidés.

Association de foraminifères : il est similaire à celui du faciès C2 : rotaliidés (incluant


Neorotalia cf. mecatepecensis), miliolidés, alvéolinidés, hétérostéginidés (Heterostegina
borneensis), amphisteginidés et foraminifères agglutinants; les soritidés et les hétérosteginidés
sont plus abondants que dans C2 alors que les alvéolinidés sont plus rares et Sphaerogypsina
est absent.

Interprétation paléoenvironnementale:
Les soritidés et certains nummulitidés à test plat, tel Heterostegina borneensis, sont des
organismes épiphytes, vivant sur les feuilles de phanérogames. L’association H.
borneensis-soritidés a été décrite par Chaproniere (1975) comme representative
d’environnements d’herbiers en domaine de shelf interne. Les rotaliidés et amphisteginidés
sont des formes tolérantes vis-à-vis des variations de salinité; ils sont en particulier

54
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

communs actuellement dans les herbiers modernes d’environnements à assez fortes


salinités (Sen Gupta, 1999). De plus, la forte proportion de boue micritique dans le
sédiment et le tri médiocre des grains sont des caractères fréquents de la sédimentation d’
herbier. Le faciès C3 est donc interprété comme représentant une sédimentation dans un
environnement d’herbier ou dans son voisinage immédiat, en domaine de shelf interne. Les
fréquents débris de coraux peuvent provenir de bioconstructions voisines ou bien de
colonies isolées se développant au sein de l’herbier, à l’instar de certains Porites dans les
milieux actuels (Brasier ,1975). Les environnements d’herbier des plates-formes et récifs
du domaine Indo-Pacifique sont rapportés à des profondeurs d’eau n’excédant pas 15
mètres (Chaproniere, 1975; Brasier, 1975).

Intervalle stratigraphique : Oligocène supérieur

Localisation: MA-1, MA-2, MA-5, MA-10.

Faciès M1: wackestone/packstone à échinodermes et corallinacées (Fig. IV.4, d)

Il s’agit d’un sédiment à grain fin à moyen, dominé par de petits débris d’échinodermes
(30-80%) et d’algues corallinacées (15-50%). Les foraminifères benthiques, (< 30 %), les
bryozoaires (< 5%) et les foraminifères planctoniques (< 5%) sont des constituants
accessoires . Une large proportion des débris d’échinodermes est attribuable à des ossicules
d’ophiures.

Association de foraminifères : les foraminifères planctoniques et les petits foraminifères


benthiques (Bolivina) sont les principaux éléments de cette association. Les grands
foraminifères benthiques tels que Miogypsinoides, les lépidocyclinidés, les nummulitidés et
les amphistéginidés sont très occasionnels.

Interprétation paléoenvironnementale:
La proportion relativement élevée de foraminifères planctoniques et de petits foraminifères
benthiques comme Bolivina indique un environnement ouvert et/ou profond. Dans les
environnements actuels, la présence de population dense d’ophiures est liée à la
combinaison de trois facteurs (Aronson et al., 1997): faible prédation, faible taux de remise
en suspension du sédiment et flux importants de particules riches en matière organique. La

55
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

rareté des coraux et des foraminifères benthiques classiquement associées aux


communautés récifales suggère l’absence ou la rareté des récifs sur le shelf de Malampaya,
lors du dépôt du faciès M1. Le faciès M1 s’est probablement déposé dans un
environnement de shelf assez ouvert et à profondeur modérée (sous la limite d’action des
vagues). L’absence de bons marqueurs bathymétriques rend difficle l’estimation de la
profondeur d’eau correspondant à cet environnement.

Intervalle stratigraphique : Miocène inférieur.

Localisation: MA-1, MA-5, MA-7, MA-8

Faciès M2a: packstone à corallinacées et échinodermes (Fig. IV.4, e)

Ce faciès est un sédiment mal trié, riche en fragments d’algues corallinacées (20-50%), en
foraminifères benthiques (20-50%) et en débris d’échinodermes (15-30%), principalement
représentés par des échinides et plus rarement par des ophiures. Les bryozoaires, les
mollusques et les foraminifères planctoniques sont rares ou absents.

Association de foraminifères : elle est dominée par les foraminifères à test agglutiné et les
miliolidés. Les petits foraminifères benthiques (en particulier Bolivina et divers
discorbidés) sont présents ainsi que les lépidocyclinidés.

Interprétation paléoenvironnementale:
Comme M1, le faciès M2a est très riche en debris d’échinodermes. Cependant, la
proportion en foraminifères benthiques, particulièrement les formes agglutinantes, y est
bien supérieure. Dans les environnement récifaux actuels, les foraminifères agglutinants
sont particulièrement fréquents dans les parties les plus profondes des zones d’arrière-récif
(Montaggioni, 1981, Hallock et Glenn, 1986). L’abondance en miliolidés conforte
l’interprétation d’un environnement calme de shelf interne (Hallock et Glenn, 1986).
L’abondance en miliolidés et foraminifères agglutinants indique des profondeurs d’eau
probablement supérieures à 20m (Montaggioni, 1981).

Intervalle stratigraphique : Miocène inférieur.

56
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Localisation: MA-1, MA-5, MA-7, MA-8

Faciès M2a: packstone à échinodermes et corallinacées (Fig. IV.4, f)

Il s’agit d’un sédiment mal trié à nombreux débris d’échinides et d’ophiures (40-60%),
algues corallinacées (20-30%) et foraminifères benthiques (20-30%). Les debris de coraux
sont communs.

Association de foraminifères : foraminifères à test agglutiné et miliolidés dominants ;


foraminifères planctoniques occasionnels.

Interprétation paléoenvironnementale:
Ce faciès diffère de M2a par sa plus grande proportion en débris d’échinodermes, en
foraminifères planctoniques et en petits foraminifères benthiques (Bolivina). Comme M1,
la presence de foraminifères planctoniques et de Bolivina indique que des circulations
d’eau ont existé entre le domaine de shelf interne et le milieu marin ouvert. Le faciès M2b
est interprété s’être déposé sur un shelf interne relativement ouvert et à des profondeurs
d’eau probablement supérieures à 20m.

Intervalle stratigraphique : Miocène inférieur.

Localisation: MA-5.

Faciès M3: packstone/floatstone à coraux, corallinacées et foraminifères benthiques


(Fig. IV.4, g)

Ce faciès correspond à un sédiment mal trié, riche en fragments de coraux, corallinacées


articulées et encroûtantes et foraminifères benthiques.

Association de foraminifères : elle est dominée par les formes porcelanées


(principalement des soritidés et des miliolidés) et agglutinantes. Les formes hyalines
comme les amphistéginidés, les miogypsinidés (Miogypsina et Miogypsinoides) et les
lépidocyclinidés sont assez fréquentes.

57
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères, largement dominée par les formes à test porcelané, suggère
fortement un dépôt dans un environnement calme de shelf interne(Hallock and Glenn,
1986), et l’abondance en formes épiphytes comme les soritidés indique la proximité
d’environnements d’herbiers peu profonds. Les fragments de coraux proviennent
probablement de patés bioconstruits voisins. Le faciès M3 est interprété comme s’étant
déposé dans les environnementscalmes et peu profonds d’un shelf interne colonisé par des
herbiers et des patés coralliens, à des profondeurs d’eau probablement inférieures à 15m.

Intervalle stratigraphique : Miocène inférieur.

Localisation: MA-1, MA-2, MA-5, MA-6, MA-7, MA-8.

Faciès M3g1: grainstone à foraminifères benthiques et corallinacées (Fig. IV.4, h)

Il s’agit d’un grainstone dominaté par les foraminifères benthiques (35-50%) et les algues
corallinacées articulées et encroûtantes (30-50%). Les échinodermes (<5%), les Halimeda
(<5%) et les coraux sont des constituants mineurs de ce faciès .

Association de foraminifères: elle est largement dominée par les formes porcelanées:
miliolidés (en particulier, Austrotrillina howchini), alvéolinidés (Flosculinella) et soritidés
(Marginopora). Les foraminifères encroûtants et à test agglutiné, ainsi que Miogypsinoides
dehaarti, sont assez fréquents. Les discorbidés et nodosariidés sont occasionnels.

Interprétation paléoenvironnementale:
L’absence de matrice micritique et la forte en foraminifères benthiques à test robuste
(Austrotrillina, Flosculinella, Miogypsinoides) suggèrent un milieu à fort hydrodynamisme.
L’abondance en foraminifères à test porcelané indique plutôt un environnement de shelf
interne. Comme pour C2, l’interprétation de depots de bancs sableux (sand-shoal) de shelf
interne est retenue.

Intervalle stratigraphique : Miocène inférieur.

Localisation: MA-1, MA-8.

58
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Faciès M3h: packstone/grainstone à corallinacées, Halimeda et foraminifères


benthiques (Fig. IV.5, b)

Il s’agit d’un sédiment mal trié, riche en algues (>50%), Halimeda (< 25%), et
foraminifères benthiques (<25%). Les échinodermes et les mollusques sont plus rares
(<10%).

Association de foraminifères : miliolidés dominants, soritidés et lépidocyclinidés


fréquents, amphistéginidés et miogypsinidés occasionnels.

Interprétation paléoenvironnementale:
Les formes dominantes de l’association de foraminifères (miliolidés) indiquent un dépôt
dans un milieu calme de shelf interne. La présence de Halimeda dans ce faciès pourrait
indiquer des concentrations en nutriments plus importantes que dans tous les autres
environnements de shelf interne décrits dans l’intervalle Oligocène supérieur-Miocène
inférieur (voir discussion chapitre VII).

Intervalle stratigraphique : Miocène inférieur (Lower Tf1 : Burdigalien supérieur).

Localisation: MA-8.

IV.2.2 Les faciès périrécifaux

Faciès R2: floatstone/rudstone à coraux, foraminifères benthiques et corallinacées (Fig.


IV.2, g)

Il s’agit d’un sédiment à grands fragments coralliens (faviidés) contenus dans une matrice
constituée d’un packstone à foraminifères benthiques et Algues corallinacées. La
proportion de foraminifères benthiques y est supérieure à celle du faciès R1c (30-50%). Les
algues corallinacées y sont toujours abondantes (20-50%) tandis que les algues
chlorophycées y sont rares ou absentes. Les échinodermes sont fréquents (10-40%) et les
Bryozoaires relativement rares (<5%).

59
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Figure IV.4

60
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Association de foraminifères : miliolidés, alvéolinidés et Amphistegina à forme robuste ;


soritidés and foraminifères agglutinants occasionnels.

Interprétation paléoenvironnementale:
La grande abondance des fragments coralliens indique la proximité d’une barrière récifale
et/ou de patés récifaux. L’association de foraminifères, en particulier la présence des
alvéolinidés et les amphistéginidés à test robuste, indique un environnement très peu
profond et assez agité. Le faciès R2 s’est probablement déposé dans les parties les plus
proches d’un platier-recifal ou la partie proximale d’une zone d’avant-récif, sous de faibles
profondeurs d’eau (<20m).

Intervalle stratigraphique : Oligocène inférieur

Localisation: MA-2, MA-5.

Faciès M4: floatstone/rudstone à coraux (Fig. IV.5, c et d)

Ce faciès correspondant à un sédiment riche en grands éléments coralliens et à matrice


wackestone-packtone. Les principaux constituants de la matrice sont les foraminifères
benthiques (jusqu’à 40%), algues corallinacées articulées et encroûtantes (respectivement
5-10% et 10-15%) et Halimeda (jusqu’à 20%). Les bryozoaires, les échinodermes
(echinides et ophiures) et les dasycladales sont plus rares.

Association de foraminifères: elle est dominée par les formes benthiques à test hyalin:
lepidocyclinidés, Miogypsinoides et Amphistegina. Les miliolidés et soritidés sont en outre
assez fréquents.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Figure IV.4 : a : rudstone à grandes lépidocyclines et Halimeda (faciès C5a), MA-3, 3392.40m ; b : rudstone à Halimeda
(faciès C5b), MA-3, 3355.29m ; c : packstone à foraminifères planctoniques et débris d’échinodermes (faciès M0), MA-8,
3273.00m ; d : packstone à débris d’échinodermes et d’algues corallinacées (faciès M1), MA-5, 3333.27m ; e : packstone
à foraminifères agglutinants, échinodermes et algues corallinacées (faciès M2a), MA-5, 3347.48m ; f : packstone à
miliolidés, échinodermes et algues corallinacées (faciès M2b), MA-5, 3329.75m ; g : packstone à soritidés et débris
d’algues corallinacées (faciès M3), MA-5, 3335.50m ; h : grainstone à soritidés, miliolidés et algues corallinacées (faciès
M3g1), MA-1, 2967.60m. Lep. : lépidocycline, Hal. : Halimeda, Ech. : échinoderme, Pf. : foraminifère planctonique,
Agg. : foraminifère agglutinant, Mil. : miliolidé, Sor. : soritidé, Ar : algue corallinacée.

61
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Interprétation paléoenvironnementale:
L’extrème abondance en grands éléments coralliens indique la proximité de
bioconstructions. De plus, l’association de foraminifères est typique de milieux peu
profonds, bien oxygénés et à salinité normale. Les petites formes de lépidocyclinidés sont
réputées proliférer au sein des récifs et dans les zones périrécifales d’arrière et d’avant-récif
(Geel, 2000), à des profondeurs d’eau généralement inférieures à 20m

Intervalle stratigraphique : Miocène inférieur.

Localisation: MA-9.

IV.2.3 Les faciès de shelf externe et de pente récifale

Faciès R1c: floatstone à coraux et corallinacées (Fig. IV.2, f)

Ce faciès correspond à un sédiment riche en coraux (principalement des faviidés),


modérément à fortement bioturbé, et à matrice wackestone/packstone dominée par les
Corallinacées (jusqu’à 50%). Les autres principaux bioclastes sont les foraminifères
benthiques (jusqu’à 40%), les Halimeda (jusqu’à 25%) et les bryozoaires (jusqu’à 20%).
Les corallinacées sont parfois présentes sous la forme de rhodolithes de petite taille (<5
mm), parfois en association avec des foraminifères encroûtants.

Association de foraminifères : Heterostegina, Amphistegina, Nummulites ; quelques


miliolidés et foraminifères agglutinants.

Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères est largement dominée par des formes benthiques à test
hyalin, suggérant un milieu relativement ouvert et à salinité océanique normale. Les
nummulitidés de grande taille et à test plat (Nummulites et Heterostegina) sont
représentatifs des pentes récifales (Hottinger, 1997 ; Hallock et Glenn, 1986). Les
rhodolites constitués d’associations d’encroûtements d’algues mélobésiées et de
foraminifères encrôutants, caractérisent les pentes récifales à des profondeurs d’eau
supérieures à 20 mètres (Bosence, 1985 ; Iryu et al., 1995). De plus, la relative abondance
de grands fragments coralliens indique un environnement de dépôt plus proximal que celui

62
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

des faciès R1a, R1b1 et R1b2. Le faciès R1c s’est donc probablement déposé dans une
partie relativement proximale d’une pente récifale, à une profondeur d’eau supérieure à
20m.

Intervalle stratigraphique : Oligocène inférieur

Localisation: MA-2, MA-5.

Faciès C4a: packstone à corallinacées et grands foraminifères benthiques (Fig. IV.3, g)

Le faciès C4a correspond à un sédiment largement dominé par les corallinacées


encroûtantes (30-80%) et les grands foraminifères benthiques à test hyalin (15-60%). Les
bryozoaires (<5%), les échinodermes (>10%) sont des constituants mineurs de ce faciès.
Les corallinacées sont principalement présentes sous la formes de petits rhodolithes
(généralement < 2mm) de forme arrondie : certains encroûtements sont attribuables au
genre Mesophyllum.

Association de foraminifères : Spiroclypeus, Cycloclypeus, Operculina, lepidocyclinidés,


Heterostegina.

Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères, largement dominée par les grandes formes hyalines est
typique de pentes récifales ouvertes, à des bathymetries comprises entre 40 et 130m
(Hallock et Glenn, 1986; Hottinger, 1997, Geel, 2000).

Intervalle stratigraphique : Oligocène supérieur

Localisation: MA-1, MA-2, MA-10.

Faciès C4b: packstone à coraux, corallinacées et foraminifères benthiques (Fig. IV.3, h)

Comme C4a, ce faciès est dominé par les algues corallinacées (25-60%) et les
foraminifères benthiques (20-40%). Il diffère cependant par sa plus grande richesse en
amphisteginidés, miliolidés et rotaliidés, et par la présence de coraux.

63
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Association de foraminifères : Heterostegina, Spiroclypeus, lepidocyclinidés, miliolidés,


Amphistegina, rotalliidés.

Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères de C4b est plus riche que C4a en formes vivant dans des
environnements peu profonds (amphisteginidés à et sts robuste, rotaliidés), et/ou plus
internes (miliolidés). Le faciès C4b s’est vraisemblablement déposé le long d’une pente
récifale, dans une zone plus proximale que le faciès C4a.

Intervalle stratigraphique : Oligocène supérieur

Localisation: MA-2

Faciès C5a: rudstone à lépidocyclines et rhodolithes (Fig. IV.4, a)

Ce faciès correspond à un sédiment à grandes lépidocyclines (40-60%) et rhodolithes (20-


40%), contenant fréquemment des thalles d’Halimeda (10-20%), des bryozoaires et des
échinodermes (<5%). Les fragments de coraux sont très occasionnels. Les pores
intergranulaires sont généralement colmatés par plusieurs phases de remplissages géotropes
de micrite homogène à péloïdale et de ciments fibreux isopaques. Les bioclastes sont
fréquemment bio-perforés. Les grands foraminifères benthiques sont communément
encroûtés par des algues corallinacées.

Association de corallinacées : Sporolithon dominante.

Association de foraminifères : les très grands Foraminifères benthiques (certains


dépassent 3cm de diamètre) dominent l’association : lépidocyclinidés (Eulepidina,
Nephrolepidina), Operculina, Cycloclypeus, Spiroclypeus, Heterostegina. Les
amphistéginidés, les alvéolinidés (Borelis), les miliolidés et les foraminifères agglutinants
sont présents dans des proportions moindres.

Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères benthiques, largement dominée par des formes hyalines de
grande taille et à forme aplatie indique sans équivoque un environnement de pente récifale,

64
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

à des profondeurs comprises entre 40m et 130m (Hallock and Glenn, 1986 ; Geel, 2000).
L’algue corallinacée dominante, Sporolithon, est souvent associée à des profondeurs d’eau
supérieures à 40m (Adey, 1986 ; Bosence, 1991). Dans les environnements actuels de Mer
Rouge, Rasser et Piller (1997) rapportent ce genre à des bathymétries variant de 20 à 40m.
Ce faciès s’est probablement mis en place à des profondeurs supérieures à 20m.

Intervalle stratigraphique : Oligocène supérieur

Localisation: MA-3.

Faciès C5b: rudstone à Halimeda (Fig. IV.4, b)

Il s’agit d’un sédiment constitué d’une accumulation de thalles d’Halimeda (jusqu’à 80%).
Les rhodolithes et les foraminifères benthiques restent accessoires.

Association de Foraminifères: identique à celui du faciès C5a.

Interprétation paléoenvironnementale:
La faune de foraminifères benthiques, semblable à celle du faciès C5a, exprime un
environnement de partie distale d’une pente récifale, à profondeur d’eau probablement
supérieure à 40m. Cette interprétation est en accord avec le fait que des accumulations de
thalles d’Halimeda ont été rencontrées au pied des pentes actuelles des récifs de la Grande
Barrière, jusqu’à des profondeurs de 100m (Drew and Abel, 1988). De plus rappelons que
l’algue calcaire Halimeda est considérée comme se développant préférentiellement dans
des eaux riches en nutriments (Davies et Marshall, 1985 ; Drew et Abel, 1985).

Intervalle stratigraphique : Oligocène supérieur

Localisation: MA-3.

Faciès M3g2: grainstone à foraminifères benthiques et corallinacées (Fig. IV.5, c)


Ce faciès correspond à un sédiment bien trié, à grain moyen à grossier, riche en
foraminifères benthiques (>50%) et en algues corallinacées (>40%), principalement des
formes articulées. Les échinodermes y sont accessoires (<10%).

65
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Association de foraminifères : Miogypsinidés (Miogypsina et Miogypsinoides),


occasionnels soritidés, miliolidés et foraminifères agglutinants.

Interprétation paléoenvironnementale:
Comme pour M3g1, la texture, la forme et la nature des foraminifères dominants reflètent
un milieu peu profond de haute énergie. Cependant, les formes porcelanées y étant plus
rares, on peur considérer que ce faciès s’est probablement déposé dans un environnement
plus ouvert et/ou plus externe que M3g1.

Intervalle stratigraphique : Miocène inférieur.

Localisation: MA-8.

IV.2.4 Les faciès de shelf profond

Faciès M0: packstone à foraminifères planctoniques (Fig. IV.4, c)

Ce faciès correspond à un sédiment à grain fin dominé par les foraminifères planctoniques
(~ 30%), des petits débris de grands foraminifères benthiques (~25%) et des foraminifères
encroûtants (~15%). Les constituents accessoires sont les algues corallinacées (<15%) et
les échinodermes (~10%).

Association de foraminifères : foraminifères planctoniques (Globigerinoides),


nummulitidés, miogypsinidés et foraminifères encroûtants.

Interprétation paléoenvironnementale:
Ce faciès, rencontré uniquement dans les derniers mètres sous la base des dépôts clastiques
de Pagasa, représente vraisemblablement un dépôt dans un environnement profond
(probablement >50m) et ouvert (grande abondance en foraminifères planctoniques). Ce
faciès est interprété comme signant la phase d’ennoiement du shelf de Malampaya,
précedant son enfouissement sous les dépôts siliciclastiques profonds de Pagasa, d’âge
Miocène Moyen (voir chapitre VII).

Intervalle stratigraphique : Miocène inférieur (Burdigalien supérieur)

66
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Localisation: MA-8.

Figure IV.5 : a : grainstone à Miogypsinoides et foraminifères agglutinants (faciès M3g2), MA-8, 3957.50 ; b : packstone
à Halimeda, algues corallinacées et foraminifères benthiques (faciès M3h) ; c : section de carotte montrant un rudstone à
coraux (faciès M4), MA-9, 4612.90m ; d : wackestone à foraminifères benthiques (détail de la matrice du
floatstone/rudstone M4), MA-9, 4619.98m. Mio : Miogypsinoides, Agg. : foraminifère agglutinant, Hal. : Halimeda, Alv.
: Alveopora , Lep. : lépidocycline.

IV.3 Apport de la sismique 3D haute-résolution dans la reconnaissance des environnements


de dépôt

La morphologie, l’amplitude et la continuité des réflecteurs sismiques fournissent des


indications sur les environnements de dépôt et permettent de valider certaines des
interprétations déduites de l’étude des faciès.
Trois types de faciès sismiques sont identifiés dans l’édifice carbonaté de Malampaya : 1)
un faciès chaotique (FS1) présentant des segments de réflecteurs sismiques à amplitude
variables et à pendage dominant vers l’Ouest : ce faciès sismique représente les dépôts du
flanc Ouest de l’édifice carbonaté (Fig. IV. 6, c); 2) un faciès à réflecteurs sismiques
subhorizontaux, parallèles et à forte amplitude (FS2) : ce faciès caractérise la zone interne
de l’édifice carbonaté (Fig. IV. 6, b) ; 3) un faciès représenté par des réflecteurs inclinés, à

67
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

bonne continuité et souvent faible amplitude (FS3 : Fig. IV. 6, a) : ces réflecteurs sont
souvent en continuité latérale avec les réflecteur du faciès 2). Le faciès 3) signe des dépôts
de pente et il est surtout présent sur le flanc Est.

Figure IV.6 : apport de la sismique 3D haute résolution dans la reconnaissance des environnements de dépôt ; a : mise en
évidence d’un édifice carbonaté de petite taille bordé à l’Est et à l’Ouest par des pentes récifales ; la morphologie de pente
observée sur la section sismique confirme l’interprétation du faciès C4a reconnu dans le puits MA-2, et permet de
resserrer sa fourchette paléobathymétrique (<60m) ; b : faciès sismique FS2 à extinction abrupte d’amplitude vers l’Est,
interprétée comme résultant de l’extrême réduction des dépôts de pente ; c : le faciès sismique FS1 caractérisant les
dépôts du flanc Ouest, traversé par le puits MA-3 dans lequel ont été reconnus les faciès de pente distale C5a et C5b ; le
faciès sismique FS2 est traversé sur sa bordure Est par le puits MA-9 à faciès récifal à pararécifal.

Les échantillons prélevés dans les zones à faciès sismique chaotique FS1 indiquent des
environnements de pente distale, et correspondent aux faciès de dépôt C5a et C5b (Fig.
IV.6, c). Les faciès de dépôt prélevés dans les zones à faciès sismique FS2, sont très

68
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

généralement des faciès de shelf interne affectés par des dissolutions et des cimentations
d’origine météorique (voir chapitre V : diagenèse). L’intervalle comprenant la partie
supérieure de l’Oligocène inférieure et la base de l’Oligocène supérieur fait cependant
exception : des faciès périrécifaux et de pente récifale y ont été observés dans MA-5 et
MA-1 (respectivement faciès R2 et R1c). Seuls la base et le sommet de cet intervalle,
représentés par des faciès de shelf interne à cimentations météoriques sont visualisables sur
les lignes sismiques sous la forme de réflecteurs continus à forte amplitude de type FS2. Le
puits MA-2 a traversé des faciès de pente récifale (faciès C4a et C4b) dans l’intervalle
3330m-3270m (Fig. IV. 6, a) ; la morphologie des réflecteurs sismiques permet de
confirmer cette interprétation et de préciser leur intervalle paléobathymétrique (<60m).
Dans la partie supérieure de l’édifice carbonaté (Miocène inférieur), les réflections
sismiques s’interrompent brusquement vers l’Est (Fig. IV. 6, a), indiquant l’absence ou
l’extrême réduction des dépôts de pente sur le flanc Est dans cet intervalle de temps. Une
aggradation générale et rapide du système est probablement à l’origine du faible
développement des pentes. De plus des phénomènes de déstabilisation de la bordure du
shelf et des pentes adjacentes et de leur resédimentation dans le bassin ne sont pas à
exclure.
Dans la zone Sud de l’édifice carbonaté, des faciès récifaux à périrécifaux (M4) ont été
rencontrés à proximité de l’extinction abrupte des reflecteurs de type FS2, confirmant
l’interprétation d’environnements récifaux situés en bordure du shelf (Fig. IV. 6, c).

IV.4 Distribution des organismes ; comparaison avec d’autres systèmes carbonatés oligo-
miocènes du domaine Indo-Pacifique

Les interprétations paléoenvironnementales issues de l’analyse de faciès et de l’étude des


faciès sismiques permettent de reconstituer des profils synthétiques (ou « statiques ») de
dépôt et de préciser la distribution latérale des principaux groupes d’organismes le long de
ces profils. Il convient de préciser que ces profils statiques intègrent des données de puits
provenant de différentes profondeurs : les profils statiques ne représentent donc pas
nécessairement une réalité à un instant donné, mais compilent des répartitions
d’organismes sur la totalité d’un intervalle de temps. Des profils de dépôt « dynamiques »,
intégrant les changements paléoenvironnementaux au cours du temps, sont fournis dans le
chapitre VI (Figures VI.11 et VI.12).

69
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Les données disponibles pour l’ Eocène supérieur et la partie inférieure de l’Oligocène


inférieur n’ont permis d’identifier que des faciès de shelf interne, dominés par les
foraminifères benthiques et les algues calcaires (rhodophycées et chlorophycées). Aucune
donnée de permet de reconstituer les environnements de shelf externe et de pente. Les

Figure IV.7 : Reconstruction de la plate-forme carbonatée de Tonasa (Eocène-Oligocène), Sud Sulawesi et distribution des
principaux organismes (d’après: Wilson et al., 2000)

carbonates d’âge Eocène à Miocène inférieur de Tonasa, Sud Sulawesi (Wilson et al.,
2000) pourrait représenter un bon analogue de la base du Nido (intervalle Eocène supérieur
et partie inférieure de l’Oligocène inférieur). Comme à Malampaya, les associations de
foraminifères de la zone interne sont dominées par Discocyclina, Nummulites et
Pellatispira (Fig. IV. 7) ; seules les lépidocyclines, communes à Tonasa, sont plutôt rares à
Malampaya. Dans les deux systèmes, les éléments coralliens sont rares en domaine interne,
les apports terrigènes importants. La présence de courants, traversant la zone interne de la
plate-forme de Tonasa et induisant la présence de faciès de haute énergie, n’a pas été mise
en évidence à Malampaya.
La quantité et la répartition des données provenant de la partie supérieure de l’Oligocène
inférieur au Miocène inférieur ont permis de définir deux profils statiques de dépôt, le
premier pour l’Oligocène inférieur (Fig.IV.8), le second pour l’Oligocène supérieur et
Miocène inférieur (Fig. IV.9). Ces profils sont comparés avec d’autres modèles de
systèmes carbonatés oligo-miocènes du domaine Indo-Pacifique (Fig. IV.6, b) : Miocène
des îles Visayas, Philippines (Carozzi et al., 1976 ; Carozzi, 1995), Miocène de Central

70
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Luconia, offshore Sarawak (Epting, 1980), Miocène inférieur des Philippines (Hallock et
Glenn, 1986), Oligocène supérieur-Miocène inférieur de Borneo (Boudagher-Fadel, 2000),
Miocène inférieur de Makatea (Montaggioni et al., 1985). Ces auteurs ont mis
particulièrement l’accent sur les répartitions des foraminifères benthiques.

Figure IV.8 : Modèle de faciès et de distribution des bioclastes de l’édifice carbonaté de Malampaya (Oligocène inférieur et
base de l’Oligocène supérieur).

Epting (1980) a distinguer quatre principales associations fauniques le long du profil de


dépôt des systèmes carbonatés isolés du Miocène de Central Luconia : 1) une association
de zone interne calme à soritidés (Sorites, Marginopora), alvéolinidés (Alveolinella), et
miliolidés (Austrotrillina), 2) une association périrécifale dominée par Amphistegina, 3)
une association d’avant-récif proximal à Lepidocyclina, Heterostegina, Amphistegina,
Miogypsinoides, Miogypsina, 4) une association d’avant-récif plus distale à grandes formes
hyalines de forme applatie (Cycloclypeus, Spiroclypeus, Eulepidina). Hallock et Glenn
(1986) et Boudagher-Fadel et al. (2000) ont défini trois principales associations : 1) une
association de « lagon » à soritidés, miliolidés et petits rotaliidés, 2) une association de

71
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

platier récifal à Miogypsina et Amphistegina, 3) une association de pente récifale à


Heterostegina, Lepidocyclina, Cycloclypeus et foraminifères planctoniques. Ces deux types
de profil de dépôt sont très voisins de celui de Malampaya où l’on distingue une zone

Figure IV.9 : Modèle de distribution des bioclastes de l’édifice carbonaté de Malampaya (Oligocène supérieur à Miocène
inférieur) et comparaison avec d’autres systèmes carbonatés oligo-miocène du domaine Indo-Pacifique.

72
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

interne dominée par les formes porcelanées, une zone périrécifale à Amphistegina, et une
zone externe à grands foraminifères benthiques à test hyalin. Hallock et Glenn (1986)
précisent que, contrairement à ce que suggèrent certains auteurs (Chaproniere, 1975), la
dominance en foraminifères à test porelané (particulièrement les miliolidés) n’implique pas
nécessairement des conditions métahalines. Le rapport Miliolina/Rotaliina semble
cependant être un bon indicateur du degré de connexion du shelf interne avec le milieu
marin ouvert : les Miliolina prédominent si ces connexions sont réduites tandis que les
Rotaliina prolifèrent sur les plate-formes ouvertes. A Malampaya et comme dans ces
derniers exemples du domaine indo-pacifiques, certaines formes (Borelis, Flosculinela,
Sphaerogypsina, Miogypsinoides) dominent dans les faciès à texture grainstone, reflétant
ainsi leur affinité pour les milieux de haute énergie.
Un autre analogue de répartition des associations faunistiques et floristiques est l’édifice
carbonaté de type atoll du Miocène inférieur de Makatea (Fig. IV.10), décrit par
Montaggioni et al. (1985). La même tendance à la dominance en foraminifères à test
porcelané vers le centre du « lagon » y est observée. Un autre élément de rapprochement
entre les édifices de Makatea et de Malampaya est la quasi-absence de Halimeda en zone
interne du système carbonaté. L’algue verte Halimeda se développe préférentiellement
dans les eaux riches en nutriments (Davies et Marshall, 1985 ; Drew et Abel, 1985).
L’absence de Halimeda en domaine interne et sa prolifération sur les pentes de l’édifice de
Malampaya pourrait résulter de la présence de courants riche en nutriments sur les flancs et
d’une faible connexion entre les eaux du shelf interne et du milieu marin ouvert.
Le profil de dépôt proposé par Carozzi et al. (1976) pour les systèmes récifaux du Miocène
des Visayas est celui d’une plate-forme attachée et barrée par des bioconstructions de type
coralgal. Les faciès récifaux et périrécifaux sont dominés par les alvéolinidés, les miliolidés
et certains foraminifères benthiques à test hyalin (Cycloclypeus, Operculina,
Heterostegina). Les zones internes peu profondes (« lagoon ») sont riches en
Lepidocyclina, Spiroclypeus, Miogypsina, Miogypsinoides. A Malampaya, les
Lepidocyclina et Spiroclypeus sont rares en zone interne, mais abondent sur les flancs, en
zone méso- à oligophotiques. Cette différence pourrait être liée aux conditions trophiques
ou de pénétration de la lumière distinctes dans les deux systèmes carbonatés. Aux Visayas,
d’importants apports terrigènes provenant de la terre ferme affectent la zone interne de la
plate-forme, augmentant la teneur en nutriments et la turbidité des eaux. A Malampaya, les
apports terrigènes sont nuls et la teneur en nutriment fut probablement faible dans le shelf
interne.

73
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

La présence de récifs coralliens formant barrière dans les systèmes carbonatés du Tertiaire
d’Asie du Sud-Est est souvent hypothétique puisque la trame récifale est rarement
rencontrée à l’affleurement ou dans les forages. A Malampaya, la présence de rudstones à

Figure IV.10 : Le système carbonaté isolé de Makatea (Miocène inférieur), Pacifique Central : modèle de répartition des
faciès et des principaux organismes (d’après Montaggioni et al., 1985).

grands éléments coralliens et à association de foraminifères benthiques d’environnements


marins peu profonds et ouverts, et localisés sur la bordure du shelf (faciès M4 : voir Figure
IV.6) suggère fortement l’existence de récifs-barrières. Les environnements souvent très
confinés du shelf interne, à associations de foraminifères dominées par les formes
porcelanées laissent penser que ces barrières isolaient de manière efficace le domaine
interne des eaux du domaine océanique. L’exemple de Makatea suggère que des systèmes

74
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

carbonatés isolés de type atoll, présentant une barrière récifale sur la bordure du shelf,
existaient au Miocène inférieur, dans le domaine Indo-Pacifique (Montaggioni et al., 1985).
Les systèmes carbonatés isolés d’Indonésie, comme par exemple ceux de Gomantong,
Eastern Sabah (Noad, 2001), de Mangkalihat, NE Kalimantan (Wilson et al., 1999) et de
Teweh, Kalimantan Central (Saller et al., 1993) possédaient plus vraisemblablement des
patés récifaux épars sur la bordure de la plate-forme plutôt qu’une barrière continue. Les
systèmes carbonatés oligo-miocènes de l’Indo-Pacifique contrastent fortement avec les
systèmes contemporains des Antilles, à barrières récifales bien développées : Oligocène de
Puerto-Rico, de Jamaïque et d’Antigua (Frost et al., 1983). Le développement et la
préservation des trames récifales dans l’enregistrement sédimentaire est très dépendante de
l’hydrodynamisme et de l’intensité des tempêtes (Braithwaite et al., 2000) : les trames
récifales se développent préférentiellement dans les zones à fort hydrodynamisme, tandis
que dans les milieux plus calmes la sédimentation est à dominante sableuse avec
développement de colonies récifales éparses. Dans les zones soumises aux ouragans, les
accumulations récifales consistent en des resédimentations d’éléments coralliens
transportés lors des tempêtes.

IV.5 Evolution verticale des faciès et environnements de dépôts

Pour chacun des puits étudiés, les faciès et interprétations paléoenvironnementales de tous
les échantillons ayant fait l’objet d’une lame mince et des intervalles carottés, sont
présentés en annexe (annexes C.1 à C.14). La figure IV. 11 résume l’évolution verticale des
faciès et environnements de dépôt pour chacun des puits. Les cotes des échantillons sont
indiquées en profondeur mesurée le long du puits, par rapport au niveau de la mer (MDSS).
Les interprétations paléoenvironnementales des puits MA-1, MA-2, MA-3 (intervalles
carottés), MA-5, MA-6, MA-7, MA-8, MA-9 et MA-10 sont fondées sur le matériel étudié
dans ce travail (annexes C.1 à C.14) ; concernant les puits MA-3 (hors intervalles carottés)
et MA-4, ces interprétations reposent sur les listes fauniques fournies par Wonders (1995).

75
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements

Figure IV.11 : Succession des paléoenvironnements dans les puits MA-1 à MA-10.

76
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

CHAPITRE V- EVOLUTION DIAGENETIQUE DES CARBONATES

V.1 Objectifs et méthodes

La reconstitution de la succession des événements diagénétiques ayant affecté les


carbonates du Nido est réalisée dans un triple objectif : 1) servir d’outil à la
reconstruction de l’évolution stratigraphique de l’ édifice de Malampaya, notamment
dans l’identification et la caractérisation des surfaces d’émersion ; 2) fournir des
indications sur les conditions climatiques et paléocéanographiques lors du
développement du système carbonaté de Malampaya ; 3) servir à la caractérisation et à
la prédiction de la qualité du réservoir à hydrocarbures, en proposant un modèle
d’évolution de la porosité et de la perméabilité des carbonates (voir chapitre VIII).
Dans les systèmes carbonatés isolés, les apports en eau météorique proviennent
exclusivement des précipitations. Lorsqu’une partie ou la totalité de ce système est
émergée, les eaux météoriques s’accumulent et forment une lentille d’eau douce. La
localisation et l’épaisseur de cette lentille d’eau douce varient dans le temps et
conditionnent l’extension de quatre domaines diagénétique (Figure V.1): météorique
vadose, météorique phréatique, marin phréatique, marin vadose et d’enfouissement.
Une zone de mélange, d’épaisseur variable, existe à l’interface entre les eaux
météoriques et marines.

Figure V.1 : Localisation des différents environnements diagénétiques d'une plate-forme carbonatée en
partie émergée. D'après Moore (1989), modifié.

L’identification des environnements diagénétiques repose sur le couplage d’études


pétrographiques et d’analyses géochimiques. Les analyses géochimiques (isotopes du
carbone et de l’oxygène) permettent de caractériser la nature des eaux parentales ayant
contribué à la formation des ciments. L’étude des variations verticales des rapports
isotopiques mesurés sur roche totale permet de localiser les limites des environnements

77
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

diagénétiques (Allan et Matthews, 1977, 1982 ; Coudray and Montaggioni, 1984 ;


Wheeler et Aaron, 1991 ; Wagner et al., 1995) c’est-à-dire les surfaces d’émersion, la
base et le sommet de la nappe d’eau douce. Cinq critères peuvent être utilisés dans la
reconnaissance des domaines diagénétiques (Figure V.2) :
12
1) Les surfaces d’émersion sont caractérisées par un enrichissement important en C
par rapport aux carbonates sus- et sous-jacents. Ces surfaces peuvent être aussi
marquées par un enrichissement en 18O.
2) Les premiers mètres de carbonates situés sous les surfaces d’émersion présentent un
enrichissement en 18O et en 13C par rapport à ceux situés au dessus de cette surface.
Le δ13C tend à progressivement augmenter vers le bas.
3) Le passage de la zone météorique vadose à la zone météorique phréatique est
marqué par un appauvrissement important en 12C .
4) Les transformations diagénétiques des carbonates dans la zone météorique (vadose
et phréatique) se traduisent par une grande variabilité des valeurs de δ13C , pour
une très faible variabilité des valeurs de δ O . 18

5) Les transformations diagénétiques des carbonates dans la zone de mélange des eaux
marines et météoriques se traduisent par une variation dans le même sens des
valeurs de δ18O et de δ13C.

Figure V.2 : Profils d’évolution verticale du δ13C et du δ18O au voisinage d’une surface d’émersion (A),
et du toit d’une lentille d’eau douce (B) et profils de variabilité du δ13C et du δ18O en zone météorique
(C) et de mélange (D) (tiré de Allen et Matthews, 1982).

78
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

L’ensemble des mesures isotopiques de δ18O et δ13C réalisées sur échantillons de


carottes et déblais (« cuttings ») de forage est reportée dans les annexes E.1 à E.4.

V.2 Les figures diagénétiques et leur interprétation

V.2.1 Les calcrètes

L’étude des carottes et des échantillons de parois de puits (SWS) a révélé l’existence de
nombreux intervalles affectés par des transformations d’origine pédogénétique. Ces
niveaux de calcrète ont été rencontré dans l’Oligocène supérieur et Miocène inférieur
des puits MA-1, MA-2, MA-3, MA-5, MA-7 et MA-10. Ils ont été reconnus à partir
des critères suivants :
1) présence de structures alvéolaires (alveolar septal structure), de mottled-structures,
de pisoïdes vadoses, et plus rarement, des croûtes micritiques massives et
homogènes ; les cavités laissées par les racines sont parfois préservées.
2) intense dissolution des bioclastes et de la matrice ;
3) enrichissement en 12C se traduisant par des valeurs fortement négatives de δ13C (<-2
‰PDB).
Dans le cas des systèmes carbonatés isolés, les calcrètes se forment par redistribution
des carbonates métastables (aragonite, calcite magnésienne) par des processus de
dissolution-précipitation des carbonates du substrat. La plupart des figures
pédogénétiques observées dans les calcrètes de Malampaya (structures alvéolaires,
cavités de racines) sont liées à la présence de racines dans le substrat. Certains
intervalles, extrêmement riches en ce type de structures (rhizolithes, sensu Klappa,
1980) peuvent être qualifiés de rhizolite (Klappa, 1980) : intervalles 3338.75-
3340.25mCD et 3344.75-3346.50mCD de MA-5, intervalles 3187.00-3188.50mCD et
3197.25-3200.50mCD de MA-7. Wright et Tucker (1991) ont recensé les différents
types de calcifications présents à l’intérieur et autour des racines (Figure V. 3).
Les structures alvéolaires constituent l’élément le plus répandu des calcrètes de
Malampaya (Fig. V.5, e, f, g). Elles sont constituées d’un réseau complexe de septes
micritiques composés de micrite équigranulaire ou d’aiguilles de calcite faiblement
magnésienne (Chafetz et al., 1985). Ces septes mesurent quelques centaines de microns
de long pour 200 µm d’épaisseur. La précipitation des aiguilles de calcite constituant

79
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

les septes serait liée à l’activité de champignons symbiotiques tels que les
ectomycorrhizae se développant autour des racines (Wright, 1986 ; Goldstein, 1988).
Des observations, au microscope électronique à balayage, de structures alveolaires de
calcrètes du puits MA-7 ont permis de mettre en évidence la préservation partielle de

Figure V.3 : Types de calcification présentes à l’intérieur et autour des racines : A : racine ; B : enveloppe
de la racine (ou tubule) ; C : substrat (tiré de Wright et Tucker, 1991).

ces aiguilles calcitiques (Fig. V.5, f). Ces aiguilles sont souvent altérées en grains
équigranulaires de micrite. Le réseau poreux des rhizolites peut être entièrement
colmaté par des ciments de calcite drusique. Alors que les rhizolites des carottes 1 et 2
du puits MA-5 ont préservé l’essentiel de leur porosité initiale, celles des carottes 1 et
2 de MA-7 sont intensément cimentés et forment des intervalles denses à très faible
porosité et perméabilité. L’absence de ciments dans certains horizons rhizolitiques et la
préservation de leurs fortes porosité et perméabilité pourraient être liées à la présence
d’accumulations précoces de gaz biogénique dans le sédiment.
Associés aux structures alvéolaires, des pores ouverts présentant à leur périphérie des
structures micritiques concentriques sont fréquemment observés et peuvent être
attribués à des cavités de racine (root moulds).
On observe localement dans les niveaux de calcrètes des grains de diamètre
géréralement inférieur à 500 microns, constitués de couches micritiques plus ou moins
concentriques, assimilables à des pisoïdes. Les pisoïdes se forment par précipitation

80
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

directe ou par micritisation de grains préexistants (Wright, 1994). Dans les échantillons
étudiés de Malampaya, ils sont systématiquement associés à des structures alvéolaires.
Un caractère particulier des rhizolites de Malampaya est l’absence de fentes de retrait
(shrinkage cracks) qui suggère l’absence d’oscillations significatives du toit de la
lentille d’eau douce.
Un caractère commun des calcrètes de Malampaya est l’abondance de zones
micritiques à contours irréguliers, connues sous le nom de calcrete mottles (Fig.V.5,d).
Comme les pisoïdes, ces structures peuvent se former par précipitation ou par
micritisation de grains préexistants (Read, 1974). Les différents stades de formation des
mottles ont été décrits par Riding et Wright (1981). A un stade précoce, les mottles se
présentent sous la forme de ciments micritiques en position intergranulaire. A un stade
plus avancée de la formation des sols, ces ciments colmatent de manière quasi-complète
l’espace intergranulaire et une micritisation des grains se développe. Une telle
évolution est observable dans les paléosols du puits MA-7.
Les différentes structures pédogénétiques peuvent être classées en terme de degré de
maturité des sols. Wright (1994) a distingué 6 stades d’évolution des sols, avec un
degré croissant de maturité : 1) rhizolithes et autres structures pédogénétiques éparses
dans le substrat (<10% du volume total), 2) rhizolithes, mottles et nodules plus
abondants, 3) réseau coalescent de rhizolithes, mottles et nodules, 4) formation d’une
crôute de calcrète laminaire vers le sommet du profil pédogénétique ; des rhizolithes
peuvent se former au dessus de cette crôute ; 5) Le calcrète laminaire s’épaissit et des
pisoïdes se forment au dessus de cette crôute ; 6) Bréchification, formation d’horizons
pisolithiques et de plusieurs niveaux de calcrète laminaire.
La carotte 2 du puits MA-7 montre un exemple de profil pédogénétique à haut degré de
maturité (niveau 5 à 6) (Fig. V.5). A la base de la carotte (3200.40-3202.00 mCD), se
trouve un intervalle d’aspect bréchique à structures de type mottle, présentant des
cavités de dissolution souvent entièrement colmatées par des ciments de calcite
drusique. Au dessus de cet intervalle se situe une croûte brunâtre (épaisseur : 3-5cm),
présentant de la base au sommet la succession suivante : 1) horizon à pisoïdes reliées
entres elles par des ponts micritiques à contours irrégulier (mottles), 2 ) horizon de
micrite dense à fantômes de structures laminaires (calcrète laminaire), 3) horizon à
structures alvéolaires, à microstructure en aiguilles assez bien préservée, 4) horizon à
péloides et structures alvéolaires. La morphologie extrêmement irrégulière du toit de
cette croûte pédogénétique pourrait être liée à l’érosion marine, ou à des bioperforations

81
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

lors de la remise en eau du système carbonaté. Les mesures de δ13C et de δ18O au


sommet des calcrète ont fourni des valeurs très négatives : δ13C = -6,71 ‰PDB et
δ18O=-7,92 ‰PDB.
Les profils pédogénétiques des carottes 1 et 2 de MA-5 (Miocène inférieur) présentent
un degré de maturité bien moindre (stade 3 de Wright, 1994) : les croûtes à calcrète
laminaire et les pisoïdes sont absents, mais les réseaux coalescents de structures
alvéolaires sont bien développés. Dans les carottes 5 à 8 de MA-5 (Oligocène
supérieur), les structures pédogénétiques sont très éparses et se réduisent généralement
à des structures alvéolaires (à l’exception d’un horizon de calcrète laminaire identifié à
3636.25mCD) indiquant un degré faible de maturité du paléosol (stade 1 à 2). Les
différences de degré de maturité entre les horizons pédogénétiques identifiés dans les
carottes peuvent être liées à des différences de pluviosité, de type de couvert végétal et
de la durée des émersions.
Les calcrètes se développent principalement en climat sub-humide à semi-aride
(Wright, 1994). La remobilisation des carbonates nécessite des circulations d’eau
suffisante en zone vadose, donc de conditions suffisamment humides. Cependant, la
fixation des carbonates remobilisés dans le profil d’altération n’est rendue possible que
par l’existence de périodes suffisamment sèches. Les climats à alternance saison sèche-
saison humide conviennent donc particulièrement pour la formation des calcrètes
(Wright, 1994 ; Purser, 1980). En climat humide sans saison sèche, les précipitations
abondantes et la densité du couvert végétal conduisent à la prédominance des processus
de dissolution dans le profil d’altération et à la formation de karsts.
Les figures V.4-A et V.4-B présentent les valeurs des mesures isotopiques du carbone
et de l’oxygène des carottes 1 et 2 du puits MA-5, en relation avec les principaux
caractères diagénétiques observés. Le diagramme δ13C-δ18O indique de forte variations
du δ13C pour de faibles variation du δ18O : cette évolution est caractéristique de la
diagenèse météorique (Allan et Matthews, 1982). Le pôle à δ13C très négatif (<-2‰
PDB) correspond aux échantillons des niveaux de calcrète, tandis que les intervalles
peu altérés (dissolution et cimentation faibles ou nulles) constituent un pôle de valeurs
positives.
Dans de nombreux exemples de systèmes carbonatés cénozoïques, les rhizolites se sont
avérées particulièrement fréquentes dans les sédiments d’origine éolienne (éolianites) :
Pléistocène de Majorque (Calvet, 1979 ; Calvet et al., 1975), de l’île de San Salvador,

82
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

Bahamas (Carew et Mylroie, 1995 ; Hagey et Mylroie, 1995), de la péninsule du


Yucatan (Ward, 1973, 1975, 1978). Les éolianites carbonatées présentent une grande
variété d’éléments bioclastiques, et pourraient être aisément confondus avec des dépôts
subtidaux de composition similaire. Cependant, l’abondance de grands éléments
coralliens (diamètre>1cm) et le faible tri des grains dans les intervalles à rhizolithes (en
particulier dans le faciès M3) excluent l’éventualité d’une origine éolienne.

Figure V.4 : Analyses géochimiques des carottes 1 et 2 du puits MA-5. A : diagramme δ13C-δ18O et
principales classes de faciès diagénétique ; B : variations verticales du δ13C et du δ18O en relation avec
les principaux caractères diagénétiques observés.

V.2.2 Les ciments

a) Franges isopaques de ciments calcitiques fibreux à inclusions opaques:


Les ciments de calcite fibreux forment une ou plusieurs couches superposées isopaques,
tapissant les pores intergranulaires (Fig. V.6, a ; Fig. V.8, a, b). L’épaisseur des couches
varie de 0.1mm à 1mm, mais les couches multiples peuvent totaliser une épaisseur de
5mm. Les fibres sont disposées en faisceaux rayonnant du substrat vers la cavité. Le
contour des fibres est parfois difficile à distinguer et les faisceaux prennent alors
l’aspect de cristaux en « lames ». En lumière polarisée les faisceaux présentent une
extinction roulante qui est commune à plusieurs couches, indiquant la continuité
optique entre les fibres des différentes couches de ciment.

83
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

Figure V.5 : détail d’une calcrète du puits MA-7 (Miocène inférieur): a : vue de la carotte, intervalle
3200.13-3200.45mCD) ; b : détail du sommet du profil d’altération ; noter la couleur sombre de la croûte
pédogénétique ; c : pisoïdes (pis), barre d’échelle : 1mm ; d : à la base : structures « mottles » (mot) et
« glaebules » (gl) ; l’espace intergranulaire est colmaté par des ciments de calcite drusique, barre
d’échelle : 1mm ; e : structure alvéolaires (alv) ; les alvéoles sont partiellement comblées de calcite
drusique, barre d’échelle : 1mm ; f : détail d’un septe de structure alvéolaire au microscope électronique
à balayage montrant la préservation des aiguilles calcitiques et leur recristallisation partielle en particules
micritiques équigranulaires, barre d’échelle : 50µm ; g : réseau complexe de structures alvéolaires (alv) et
péloïdes ; l’espace inter-septal est partiellement colmaté par des ciments de calcite drusique, barre
d’échelle : 1mm.

84
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

Ces couches de ciments fibreux sont souvent extrêmement riches en inclusions opaques
(matière organique ?), donnant à ces couches un aspect sombre contrastant fortement
avec les cimentations drusiques ultérieures, toujours limpides. Ces phases de
cimentation fibreuse peuvent alterner avec des phases de remplissages géotropes de
sédiments (Fig. V.6, e, f). En cathodoluminescence, ces ciments ont une luminescence
rouge terne et sont fréquemment bordés d’une fine frange très luminescente et au
contour très découpé, interprétée comme résultant de la corrosion des couches de
ciments fibreux isopaques (Fig V.7).
Ce type de ciment est abondant dans les faciès C5a et C5b des intervalles carottés du
puits MA-3 (flanc ouest) et dans les faciès C4a et C4b du puits MA-2 (flanc est). Il n’a
pas été observé dans les puits de la partie interne de l’édifice carbonaté.
L’origine marine phréatique précoce de ces ciments est interprétée sur la base des
observations suivantes : 1) cette phase de cimentation est toujours la plus précoce, 2)
l’absence d’évidence de dissolutions antérieures ou contemporaines à cette cimentation,
et les valeurs positives (comprises entre 1.08 et 2.12‰ PDB) du δ13C excluent une
origine karstique, 3) la morphologie et la structure de ces ciments sont tout à fait
semblables à celles des ciments HMC fibreux marins très communs sur les pentes et
fronts des systèmes carbonatés actuels et fossiles (e.g. Montaggioni, 1978, Aissaoui,
1986 ; Aissaoui et al., 1986 ; Ebren, 1996 ; Tucker et Wright, 1990).

b) Fines franges isopaques de calcite lamellaire (variété « stubby »)


Les ciments de calcite en lame forment des franges palissadiques isopaques tapissant
les pores primaires et dont les cristaux ne croissent pas toujours perpendiculairement au
substrat (Fig. V.6, b). Ces cristaux, généralement de petite taille (<50 µm) et de forme
trappue, correspondent à la variété « stubby » (James et Ginsburg, 1979). Ces ciments
sont classiquement interprétés comme se formant en domaine marin phréatique (James
et Ginsburg, 1979 ; Ebren, 1996). Dans l’édifice carbonaté de Malampaya, cette variété
de ciment n’est représentée que dans les faciès grainstone de la zone interne. Dans les
systèmes récifaux de Bélize, James et Ginsburg (1979) ont mis en évidence une
relation entre la taille des grains et la taille des ciments, les ciments « stubby » n’étant
observé que dans les faciès à granulométrie modérée. Cette observation, validée
expérimentalement (Badoziamani et al., 1977), est vérifiée à Malampaya : les cristaux
stubby sont observés dans les sédiments à granulométrie moyenne inférieure à 1mm
(faciès R1b1, R3a, C2, M3g1), tandis que les franges épaisses de calcite fibreuse sont

85
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

présentes dans des sédiments plus grossiers, à granulométrie moyenne souvent


supérieure à 5mm (C4a, C4b, C5a, C5b). Il est aussi probable qu’un fort
hydrodynamisme sur les flancs de l’édifice carbonaté de Malampaya ait pu favoriser le
développement d’épaisses franges de ciments isopaques.

c) Calcite drusique
Les cimentations de calcite drusique représentent toujours une phase postérieure à la
cimentation fibreuse (Fig V.8, a, b). Les cristaux de calcite drusique colmatent une
partie ou la totalité de la porosité restante, primaire ou secondaire. Ils précipitent à
partir des parois des pores et croissent vers le centre de ceux-ci. Ils sont constitués de
cristaux de sparite claire, sans inclusion, d'une taille croissante depuis les parois vers le
centre des pores. La taille de ces cristaux est fréquemment comprise entre 1 et 5 mm.

Ces ciments drusiques sont le plus souvent interprétés comme se formant en domaine
phréatique météorique (Purser, 1980 ; Montaggioni, 1978 ; Coudray et Montaggioni,
1986 ; Tucker & Wright, 1990 ; Javaux, 1992 ; Ebren, 1996). Ils peuvent cependant être
aussi associés à la diagenèse d'enfouissement (Tucker & Wright, 1990 ; Javaux, 1992),
en particulier les cristaux de grande taille (>2mm).

d) Spéléothèmes
Sur les carottes du puits MA-7 (intervalle 3195.50-3199.50mCD) et dans le puits MA-
8, des ciments fibreux en couches multiples tapissant des cavités de dissolutions (méso-
et macrovugs) ont été interprétés comme des ciments d’origine karstique
(spéléothèmes : fig.V.6, c, d). Les fibres sont organisées en faisceaux bothryoïdaux ou
en lames, témoignant de l’origine aragonitique probable de ces ciments. Ces ciments
sont très semblables aux spéléothèmes rencontrés dans les carbonates récifaux d’âge
Miocène inférieur du puits Anaphan-4, au large de Palawan (Rehm, 2003).

e) Les ciments dolomitiques


Les ciments dolomitiques se présentent sous la forme de cristaux de grande taille (0.1 à
0.3 mm), identifiés par coloration sélective (non colorés par l’alizarine), formant des
remplissages drusiques (Fig. V.8, b). Il sont toujours postérieurs aux ciments de calcite
drusique grossière et représentent l’ultime phase d’occlusion des pores. Ils n’ont été
observés que dans le puits MA-3 et MA-1.

86
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

Figure V.6 : a : faciès C5a : une frange épaisse et isopaque de ciments fibreux c( f) recouvre les
bioclastes ; la porosité résiduelle est complètement colmatée par des ciments de calcite drusique (cd),
MA-3, 3354.26mCD ; b : grainstone à foraminifères et corallinacées (faciès C2): les bioclastes sont
tapissés d’une frange isopaque de calcite lamellaire (« stubby » : cl) ; des ciments de calcite drusique fine
(cd) colmatent partiellement les pores intergranulaires résiduels, mais sont absents dans les pores bio-
moldiques (pbm), MA-5, 3642.26 mCD ; c : spéléothème (sp) tapissant une cavité de dissolution et post-
datant un remplissage géotrope de sédiment micritique (se), MA-7, 3197.98mCD ; d : détail d’une
carotte de MA-7 (3197.92m) montrant des ciments karstiques (spéléothèmes) tapissant une cavité de
dissolution ; e : occlusion d’un pore intergranulaire par, successivement, un remplissage géotrope de
sédiment micritique (si), une frange de ciment fibreux isopaque à inclusions sombres (cf), des ciments
limpides de calcite drusique (cd), MA-3, 3349.99mCD ; f : détail de la figure d, montrant la nature
péloïdale à micropéloïdale du sédiment interne m ( p) ; le remplissage géotrope, dont le sommet est
finement laminé, est recouvert d’un ciment fibreux riche en inclusions (cf), MA-3, 3349.99mCD .

V.2.3 Les dissolutions

La présence de fluides météoriques sous-saturés en domaine vadose ou phréatique


conduit fréquemment au développement d’une porosité de dissolution. Il n’est pas en
pratique, possible de distinguer les pores de dissolution d’origine météorique vadose de

87
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

ceux d’origine météorique phréatique. On distingue différents types de pores de


dissolution : pores bio-moldiques correspondant à la cavité crée par la dissolution d’un
bioclaste, des vugs de dissolution formés par la dissolution d’un ou de plusieurs
bioclastes et d’une partie de la matrice. Selon la taille des vugs, on distingue les
microvugs (diamètre< 0.75 mm), les mésovugs (0.75 - 2 mm) et les macrovugs (> 2
mm). La position des intervalles riches en macrovugs, très fréquemment sous des
surfaces d’émersion et leur association fréquente avec les calcrètes suggèrent fortement
une origine météorique vadose pour ces cavités de dissolution (Fig. V.4). L’association
macrovugs et rhizolithes dans les profils d’altération pourrait être le reflet d’un climat
à saisonnalité marquée : dissolution et formation des vugs en saison humide, et
précipitation de la micrite des calcrètes (structures alvéolaires, mottles, pisoïdes,
calcrète laminaire) en saison sèche. Les faciès à texture grainstone de shelf interne (en
particulier le faciès C2) présentent une importante dissolution bio-moldique et
d’importantes cimentations de calcite lamellaire (stubby) et de calcite drusique. Aucun
ciment n’étant présent dans les pores bio-moldiques, la dissolution pourrait être
considérée comme tardive (postérieure à la cimentation drusique). Cependant, la calcite
drusique pourrait avoir précipiter dans l’espace intergranulaire à partir des fluides ayant
servi à la dissolution des bioclastes : le développement de la porosité bio-moldique dans
les grainstones et l’occlusion des pores primaires par la calcite drusique pourraient ainsi
s’être produits simultanément (Tucker et Wright, 1990 ; Wilson et Evans, 2002). La
dissolution des squelettes aragonitiques, souvent attribuée à la diagenèse météorique ou
d’enfouissement, peut se produire sous certaines conditions en domaine marin
(Aissaoui, 1986 ; Palmer et al., 1988 ; Durlet, 1996).
Dans l’intervalle carotté de MA-3, des phénomènes de corrosion des ciments fibreux
marins ont été mis en évidence par l’observation en lumière naturelle et par
cathodoluminescence (Fig.V.7). Les franges de ciments fibreux présentent alors un
contour très découpé souligné par une fine bande à forte luminescence. Cette limite
irrégulière est surmontée par de la calcite drusique grossière. Les dissolutions se sont
donc produites en domaine météorique et/ou d’enfouissement. Elles ont épargné les
bioclastes en calcite magnésienne (foraminifères et corallinacées) et les éléments
initialement en aragonite recristallisés en calcite. Une seconde phase de corrosion,
affectant les ciments de sparite drusique et antérieure à la formation des ciments
dolomitiques a été mise en évidence par des analyses en cathodoluminescence sur une

88
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

autre sélection de lames minces (Taberner et al., 2004), mais n’a pas été observée dans
la présente étude.

Figure V.7 : a : observation par cathodoluminescence d’un pore intergranulaire successivement colmaté
par un ciment de calcite fibreuse (cf) à inclusions et par un ciment limpide de calcite drusique (cd) ;
l’interface entre les deux générations de ciment est matérialisée par une frange très luminescente à
contour découpé (cor), liée à la corrosion du ciment fibreux antérieurement à la précipitation de la calcite
drusique ; b : observation en lumière polarisée, MA-3, barre d’échelle : 1mm.

V.2.3 Les recristallisations

a) Calcitisation de l’aragonite
La recristallisation de l’aragonite en calcite (ou calcitisation) affecte essentiellement les
éléments coralliens et les algues vertes (Fig. V.8, a). Elle résultent d'une inversion de
l'aragonite en calcite sparitique à microsparitique sans passer par un stade de
dissolution moldique (Purser, 1980) comme en témoigne la présence de fantômes de la
microstructure initiale du test. Les cristaux de calcite sont équidimentionnels (structure
mosaïque), de forme comparable à ceux de calcite précipitée dans un pore mais de plus
petite taille. La calcitisation de l’aragonite est un processus diagénétique très commun
dans les systèmes carbonatés actuels et fossiles et peut se produire en domaine marin
(Aissaoui, 1986 ; Palmer et al., 1988 ; Durlet, 1996), météorique (Bathurst, 1975 ;
Coudray et Montaggioni, 1986) et peut se poursuivre en domaine d’enfouissement
(Durlet, 1996).

b) Microsparitisation de la micrite
Les phénomènes de recristallisation de la micrite sont fréquents à Malampaya, mais ces
transformations sont toujours de très faible ampleur. Ces processus néormorphiques se
traduisent généralement par la présence diffuse de cristaux de calcite microsparitique au

89
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

sein de la matrice micritique. Les changements minéralogiques impliqués dans la


transformation de la micrite en microsparite est liée à des processus de dissolution-
précipitation en milieu météorique (Bathurst, 1975) ou d’enfouissement (Tucker et
Wright, 1990).

V.2.4 Les sédiments internes

Les sédiments internes ont été rencontrés en zone interne et sur les pentes de l’édifice
carbonaté. Ils sont cependant particulièrement abondants dans les dépôts du flanc ouest
(faciès C5a et C5b de MA-3) ou ils occupent l’espace intergranulaire (Fig. V.6, e, f).
Dans ces faciès de pente, les remplissages de sédiment interne sont polyphasés et
géopétaux et peuvent comporter des couches de ciments fibreux intercalés. Trois
types de sédiment interne y ont été reconnus: a) sédiments à texture
wackestone/packstone contenant des débris d’organismes marins (algues rouges,
échinodermes, foraminifères). Ces sédiments représentent toujours la première phase de
remplissage des pores primaires et peuvent post-dater une phase de cimentation marine
fibreuse; b) sédiments micritiques à micropéloïdes (diamètre moyen 50 µm) pouvant
présenter des laminations internes ; c) sédiments de micrite péloïdale plus grossière
(diamètre moyen : 100 µm) représentant souvent la dernière phase des remplissages.
La présence de dépôts géotropes de sédiments bioclastiques est liée à la taille des
éléments principaux des faciès C5a et C5b (grands foraminifères et thalles d’Halimeda
de diamètre >5mm) et la relative pauvreté en matrice micritique et grains de faible
granulométrie. L’action hydrodynamique est à l’origine de la suspension du matériel fin
tandis que l’infiltration puis la décantation donne lieu à la sédimentation géotrope
interne dans l’espace intergranulaire du substrat. De tels remplissages ont été rapporté
par Montaggioni (1978) et par Aissaoui (1982), respectivement dans les récifs
modernes de la réunion et quaternaires de Mururoa, d’Ouvéa et de la Mer Rouge.
Les remplissages géopétaux de péloïdes et micropéloïdes peuvent être interprétés de
diverses manières : calcification de filaments algaires (Schroeder, 1972), précipitatio n
chimique (MacIntyre, 1977 ; Marshall et Davies, 1981 ; Aissaoui, 1982), sédiments
internes de pellets fécaux (MacIntyre et al., 1968). Les péloïdes de Malampaya ont une
morphologie sphérique plutôt qu’ovoïde et ont des dimensions variables au sein d’un
même remplissage, ce qui semble exclure une origine fécale. Ces remplissages
pourraient donc représenter des ciments micritiques plutôt que de véritables sédiments

90
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

internes. Ces remplissages sont le plus souvent interprétés comme ayant une origine
marine (MacIntyre, 1977 ; Aissaoui, 1982).

Figure V.8 : a : ciments fibreux isopaques (cf) et drusiques (cd) colmatant l’espace inter-granulaire d’un
rudstone à segments d’Halimeda recristallisés en calcite microsparitique en mosaïque (Hal), MA-3,
3359.29mCD, barre d’échelle : 1mm ; b : ciments fibreux isopaques (cf), de calcite drusique (cd) et de
dolomite non colorée par l’alizarine (dol), remplissant partiellement un grand pore intergranulaire, MA-3,
3344.35mCD, barre d’échelle : 1mm ; c : fracture (fr) colmatée par un ciment drusique limpide grossier
recoupant un rudstone à grands foraminifères cimenté par des ciments de calcite fibreuse riche en
inclusions (cf), MA-3, 3347.76 mCD, barre d’échelle : 1mm ; d ; stylolithe (styl.) ; noter le recoupement
du ciment drusique (cd) par le stylolithe, MA-2, 3477.88, barre d’échelle : 1mm ; e : forte luminescence
d’un remplissage calcitique d’une fracture (fr), MA-3, barre d’échelle : 1mm.

Dans les zones internes de Malampaya, des sédiments internes géopétaux de micrite
homogène ont été rencontrés dans les puits MA-5 et MA-7, remplissant des cavités de
dissolution et qui parfois (Fig.V.6, c) sont post-datés par des spéléothèmes. Il n’a pas
été cependant possible de confirmer l’origine karstique éventuelle de ces remplissages.

V.2.5 La fracturation et la stylolitisation

Les fractures sont relativement rares dans les puits de la zone interne et du flanc Est de
l’édifice carbonatée, mais sont bien plus développées sue le flanc Ouest (MA-3). Ces
fractures sont souvent entièrement colmatées par un ciment de calcite drusique
grossière postdatant une génération de calcite drusique plus fine colmatant l’espace
intergranulaire (Fig. V.8, c, e). Deux orientations dominantes de ces fractures ont été

91
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

mesurées grace à l’imagerie de puits (NNW-SSE et WNW-ESE) et correspondent à


une direction de compression NW-SE (Grötsch et Mercadier, 1999). Comme dans le
champ voisin de Nido (Longman, 1981), les fractures sont abondantes dans les
intervalles densément cimentés et pratiquement absentes dans les intervalles à forte
porosité.
La stylolitisation est très faiblement développée à Malampaya (Fig. V.8, d) et
s’accompagne de très faibles dissolutions des grains ou de la matrice. Il est difficile
d’évaluer l’âge de la stylolitisation et son influence sur les propriétés réservoirs des
carbonates de Malampaya.

V.3 L’évolution diagénétique des carbonates de Malampaya

V.3.1 Les séquences diagénétiques identifiées dans les puits

Afin de caractériser les différents types d’évolution diagénétiques des carbonates de


Malampaya, on notera de la manière suivante les différents événements diagénétiques :

g1 : dépôt géotrope de sédiment bioclastique ;


g2 : dépôt géotrope de micrite péloïdale à micropéloïdale ;
g3 : dépôt géotrope de micrite homogène ;
c1 : précipitation de franges isopaques de calcite lamellaire (« variété stubby ») ;
c2 : précipitation de franges isopaques de calcite fibreuse à inclusions sombres ;
c3 : précipitation de calcite drusique fine ;
c4 : précipitation de calcite drusique grossière ;
c5 : précipitation de spéléothèmes ;
c6 : précipitation de dolomite ;
d1 : dissolution de l’aragonite ;
d2 : dissolutions météoriques de la calcite magnésienne (développement d’une porosité
bio-moldique et « vuggy »);
d3 : dissolution des ciments fibreux à inclusions ;
d4 : dissolution des ciments drusiques ;
r1 : calcitisation de l’aragonite ;
r2 : microsparitisation de la micrite ;
p : altération pédogénétique ;

92
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

f : fracturation ;
s : stylolitisation ;

Les caractères diagénétiques observés sur les lames minces des puits étudiés sont
reportés dans des tableaux synthétiques (annexes D.1 à D.11).

Remarque :
Convention d’écriture pour la notation des séquences diagénétiques :
a-b: l’événement b est postérieur à l’événement a
(a, b) : l’ordre chronologique des événements a et b n’est pas établi

A partir des caractères diagénétiques identifiés dans les puits et des signaux
diagraphiques (porosité et sonic), différentes « unités » diagénétiques ont été
reconnues :

MA-1 (Annexe D.1):


Intervalle 3456-3494mMD : cet intervalle est caractérisé par : l’absence de dissolution
de la calcite ou de l’aragonite, une cimentation drusique assez développée, une
calcitisation des éléments aragonitiques (Halimeda et coraux). Il n’a pas été possible
d’établir l’ordre chronologique entre la phase de calcitisation et de cimentation
drusique. Il en résulte de faibles valeurs de porosité (<10%) et de sonic (<70µs/ft).
Intervalles 3410-3456mMD et 3310-3357mMD : ces intervalles sont caractérisés
par : une dissolution faible à modérée, une faible cimentation drusique grossière, la
calcitisation des éléments aragonitiques (Halimeda, coraux).
Intervalles 2955-3310mMD et 3357-3410mMD : ces intervalles sont caractérisés par :
une dissolution modérée à forte, la présence d’intervalles à forte cimentation de calcite
drusique fine à grossière, la présence locale d’altération pédogénétique, une faible
cimentation marine (fibreuse et lamellaire) et de rares ciments dolomitiques. Les
signaux diagraphiques de porosité et de sonic sont extrêmement variables et présentent
des signatures variées selon l’intervalle : a) intervalles à valeurs modérées et
relativement stables de porosité et sonic (porosité : 15-25%, sonic : 80-90µs/ft) : e.g.
intervalles 3215-3230mMD ou 3310-3365mMD ; b) intervalles à valeurs erratiques
(porosité : 0-30%, sonic : 60-100µs/ft) : e.g. intervalle 3190-3215mMD; c) intervalles à

93
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

faibles valeurs de porosité et de sonic (porosité<15%, sonic<70µs/ft) : e.g. intervalle


3290-3310mMD. L’origine de ces différentes signatures diagraphiques est liée aux
variations verticales et temporelles du rapport dissolution/cimentation en domaine
météorique vadose et phréatique et à la fréquence des événements émersifs (voir
discussion chapitres VII et VIII). Les rapports isotopiques du carbone et de l’oxygène
sont aussi très variables, et présentent en plusieurs points des valeurs très négatives
(jusqu’à -8‰ PDB pour le δ13 C) indiquant que l’édifice de Malampaya a subi plusieurs
événements émersifs durant l’Oligocène supérieur et Miocène inférieur.
Séquence complète : c1-g1-g2-(d2,c3,p)-c4-c6.
Il n’a pas été possible de préciser l’ordre séquentiel du terme (d2, c3, p) : ce terme peut
correspondre d’ailleurs à plusieurs événéments distincts de dissolution, de cimentation
et d’altération pédogénétique (voir MA-5).

MA-2 (Annexes D.2 et D.3):


Intervalle 3420-3495mMD : il s’agit d’un intervalle à porosité faible à modérée (3-
17%) liée à une cimentation fibreuse isopaque (domaine marin) puis drusique
(domaine météorique phréatique ou d’enfouissement) et à un dissolution faible ou
absente. La séquence diagénétique idéale correspondant à cet intervalle est : g1-(g2,
c1)-(c3,d2)-(c4,d2,f,s)
Intervalle 3380-3420mMD : cet intervalle est caractérisé par des valeurs modérées et
régulières de porosité (18-20%) lié à une faible cimentation tant marine que drusique et
une dissolution modérée. La régularité du signal de porosité dans ces faciès riches en
boue micritique et à faible dissolution et cimentation, indique qu’il est probablement
controlé par la porosité matricielle. La séquence type peut être résumée de la manière
suivante : g1-(g2, c1)-(c3,d2)-(c4,d2).
Intervalle 3335-3420mMD : cet intervalle présente de bonnes valeurs de porosité (20-
23%). Il est de plus marqué par de rapides variations verticales de porosité (signal
erratique), par des valeurs négatives de δ13C (jusqu’à -3.9‰ PDB), et par la présence de
figures pédogénétiques. Ces trois critères permettent d’interpréter cet intervalle comme
ayant été affecté par des phases répétées d’émersion (voir MA-5). La séquence peut
être écrite : c1-(c3,d2,p)-c4.
Intervalle 3292-3335mMD : les carbonates de cet intervalle ne présentent
pratiquement aucune transformation diagénétique identifiable par la microscopie en

94
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

lumière naturelle. Le signal de porosité est très régulier et présente des valeurs
modérées (18-20%) probablement liées à la porosité matricielle. Le δ13C varie très peu
et présente des valeurs positives.
Intervalle 3271-3292mMD : il s’agit d’un intervalle à faible porosité (<10%) liée une
forte cimentation drusique. Les valeurs fortement négative de δ13C (jusqu’à -3.8‰
PDB) vers le sommet de cet intervalle suggère une ou plusieurs phases d’émersion. La
séquence diagénétique idéale est : (c1, c2,d1, g1)-(c3,d2)-c4.

Pour ces différents intervalles, il n’a pas été possible de replacer les recristallisations
(calcitisation de l’aragonite et microsparitisation de la micrite) dans ce cadre séquentiel.

MA-3 (Annexes D.4 et D.5):

Le matériel utilisé dans cette étude provient exclusivement des trois intervalles
carottés (3344.00-3352.00mCD, 3352.50-3356.10mCD et 3390.20-3393.20mCD). Ces
intervalles sont caractérisés par une très faible porosité (<10%) liée à l’absence de
dissolutions bio-moldiques, au comblement précoce de l’espace intergranulaire par des
remplissages géopétaux de micrite, et aux fortes cimentations de calcite fibreuse puis
drusique. Les fractures y sont fréquentes mais toujours largement colmatées par des
ciments de calcite drusique : la phase de fracturation peut avoir été antérieure ou
contemporaine de la cimentation de calcite drusique. Une phase ultime de cimentation
dolomitique postdate les ciments de calcite drusique. Elle n’a jamais été observée en
remplissage des fractures. Des processus de corrosion des ciments fibreux antérieurs à
la précip itation de la calcite drusique et de corrosion de la calcite drusique antérieure à
la précipitation de la dolomite ont été mis en évidence par cathodoluminescence
(Fig.V.7). La séquence diagénétique idéale correspondant à cet intervalle est la
suivante : g1- (c2,g2)-d3-c3-(c4,f)-c6.

L’étude des signatures diagraphiques du puits MA-3 permet d’individualiser trois


intervalles :
-intervalle 3492-3600mMD : porosité (0-20%) et sonic (50-80µs/ft) très variables.
-intervalle 3340-3492mMD : porosité (0-10%) et sonic (60-70µs/ft) faibles et sans
variation importante, associés à des valeurs de δ13C positives (de +0,52 à + 2.12‰

95
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

PDB); c’est à cet intervalle qu’appartiennent les intervalles carottées. La grande


stabilité du signal diagraphique suggère que l’ensemble de cet intervalle a connu une
évolution diagénétique similaire à celle des zones carottées.
-intervalle 2892-3340mMD : signaux erratiques de porosité (0-30%) et de sonic (50-
110µs/ft), fréquentes excursions négatives de δ13C (jusqu’à -4.10‰ PDB) . Grötsch et
Mercadier (1999) ont rapportés des structures alvéolaires à 3159mMD. Cet intervalle
correspond soit à un domaine de shelf soumis à des phases émersions, soit à un
domaine de flanc contenant des éléments resédimentés en provenance du shelf.

MA-5 (Annexes D.6, D.7, D.8 et D.9):


L’intégration des signaux diagraphiques, des études de lames minces et des mesures
isotopiques permet de distinguer 3 principaux intervalles à évolution diagénétique
distincte :
-Intervalle 3715-3800mMD : cet intervalle se découpe en 2 sous-intervalles à très
faible porosité (<10%) encadrant une zone à porosité modérée (10-20%). La signature
diagraphique et le contexte paléoenvironnemental (shelf-interne peu profond) sont
voisins de ceux de l’intervalle contemporain de MA-2 (3420-3495mMD) et suggèrent
une évolution diagénétique analogue.
-Intervalle 3672-3715mMD : cet intervalle est caractérisé par une porosité modérée à
bonne (15-22%) et augmentant régulièrement vers le sommet de l’intervalle. Cet
intervalle est peu affecté par la cimentation et présente une porosité bio-moldique bien
développée vers le sommet (carottes 7 et 8). Aucune surface d’émersion n’a été
reconnue dans les carottes 7 et 8; cette observation est confirmée par les valeurs
régulièrement positives de δ13C (+1.12 à +1.35‰ PDB). La séquence diagénétique
idéale est : (c1,r1)-(c3,d2).

-Intervalles 3263-3672mMD : cet intervalle est caractérisé par une alternance de zones
(épaisseur : 30 à 50m) à porosité modérée à bonne (18-25%) à faibles variations
verticales et de zones à porosité erratique (5-30%) à variations verticales rapides et
prononcées (épaisseur : 10 à 70m). Le premier type d’intervalle (3550-3600mMD ;
3452-3482mMD ; 3400-3430mMD) est marqué par des dissolutions faibles à modérée
et par l’absence ou la rareté des ciments. Ce type de signature diagraphique est reconnu
sur carotte (carotte 1, 3328-3335mD) et représente des faciès à faibles transformations

96
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

diagénétiques, à valeurs positives et constantes de δ13C, à porosité dominée par la


porosité matricielle et dans une proportion moindre par la porosité biomoldique (voir
l’étude pétrophysique détaillée de cet intervalle : chapitre VIII). Les carottes 3 à 6 ont
traversé une zone à porosité erratique et présente les caractéristiques diagénétiques
suivantes : 1) forte dissolution biomoldique et développement de vugs de dissolution, 2)
présence de plusieurs horizons à altérations pédogénétiques, 3) présence de diverses
excursions négatives de δ13C signant des surfaces d’émersion. Les variations verticales
du signal δ13C permettent de localiser les surfaces d’émersion et les éventuels toits de
nappe d’eau douce (Annexe D.7). Le signal erratique de porosité est lié à la succession
temporelle des différentes phases émersives et aux profils verticaux de cimentation et
de dissolution pour chacune de ces émersions. A chaque nouvelle émersion, la
dissolution et de cimentation météorique sont réactivées donnant lieu à de nouvelles
phases diagénétiques. La séquence diagénétique type dans les paléo-zones vadoses peut
être résumée ainsi : c1-(p,d2,c3)-(c3,d2)-…-(c3,d2). En dehors de ces zones, elle
devient : c1-(c3,d2)-…-(c3,d2).

MA-7 (Annexe D.10):

Le matériel étudié de ce puits provient exclusivement de l’intervalle carotté 3187-


3202mCD. Les vugs de dissolution sont abondants et affectent tout l’intervalle carotté.
L’altération pédogénique est très prononcée et quatre horizons de paléosol ont été
identifiés. Ces paléosols présentent des croûtes de calcrète laminaires et des pisoïdes,
indiquant un degré de maturité avancé (voir section V.2.1). Deux de ces profils
d’altération (3189.50-3192.00mCD et 3200.50-3202.00mCD) présentent d’intenses
cimentations drusiques formant de véritables bancs cimentés de plus de 1.50 à 2.50
mètres d’épaisseur. Certaines cavités de dissolutions sont tapissées de couches de
ciments bothryoïdaux attribuées à des spéléothèmes (Fig.V.6, c). Localement
apparaissent des fractures partiellement colmatées par des ciments drusiques. La
séquence diagénétique idéale peut se résumer ainsi : (d2, p, c3)-(d2, c3, c5, g3)-(d2 ?,
f, c4). Les valeurs de porosité présentent d’importantes variations verticales. Les bancs
cimentés sont caractérisés par des porosités inférieures à 15%. Les porosités mesurées
dans les autres zones de la carotte varient de 20 à 35% et traduisent principalement
l’action conjuguée de la dissolution météorique (et /ou d’enfouissement) et de la

97
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

cimentation météorique (et/ou d’enfouissement). Il en découle un signal diagraphique


de porosité extrèmement erratique qui caractérise non seulement la zone carottée mais
l’ensemble de l’intervalle carbonaté du Nido traversé par le puits MA-7.

MA-8 (Annexe D.11):

Intervalle 3851.00-3957.50mMD : cet intervalle est caractérisé par des valeurs


globalement faibles de porosité, comprises entre 5 et 15%. Cette faible porosité est liée
à une intense cimentation colmatant largement l’espace intergranulaire et les cavités de
dissolution. Trois types de ciment contribuent principalement à la réduction de
porosité : ciments drusiques fins, spéléothèmes et ciments drusiques grossiers. Les
ciments drusiques grossiers postdatent toujours les deux ciments précedents ; en
revanche, il n’a pas été possible de préciser la chronologie des ciments drusiques fins et
des spéléothèmes. Il apparaît cependant que les spéléothèmes tapissent
préférentiellement des cavités de dissolutions de grande taille (>5mm), tandis que les
ciments drusiques fins occupent les petites cavités de dissolution ou l’espace
intergranulaire. Les spéléothèmes sont très souvent associés à des remplissages
géopétaux de micrite, mais il n’a pas été possible de confirmer leur possible origine
météorique vadose. Les figures pédogénétiques sont fréquentes (principalement des
structures de type « micrite mottles ») et toujours associées à d’intenses cimentations de
calcite drusique. Des fractures remplis géopétalement de micrite et cimentées par de la
calcite drusique fine ont été observées (3956.50mMD). La séquence diagénétique
complète correspondant à cet intervalle est : (g1, c1, c2)-(g3,d2, p, c3)-(d2, c3, f, c5,
g3)-c4.

Intervalle 3773.00-3851.00mMD : cet intervalle est composé d’une alternance de


zones poreuses (25-30%) dominés par la dissolution météorique (et/ou
d’enfouissement) et de zones denses (porosité<15%) à cimentation drusique. Les
spéléothèmes n’ont pas été rencontrés dans cet intervalle, ce qui expliquerait peut-être
la préservation d’une bonne porosité sur certains intervalles. Les figures
pédogénétiques n’ont été observées que dans un seul échantillon (3823mMD). On peut
ainsi résumer la séquence diagénétique complète relative à cet intervalle : (c1,c2, g1)-
(g3,d2,c3,p)-(c4 ,f).

98
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

Figure V.9 : Faciès diagénétiques et successions-type d’événements diagénétiques dans les carbonates de
Malampaya.

99
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

V.3.2 Synthèse : les différentes unités diagénétiques de l’édifice de Malampaya.

L’étude des caractères et des séquences diagénétiques dans les différents puits a permis
d’identifier 4 principaux types d’évolution diagénétique caractérisant 4 faciès
diagénétiques :

Faciès diagénétique I :
-Histoire diagénétique dominée par les cimentations drusiques (météoriques
phréatiques et d’enfouissement) et dans une moindre mesure par les cimentations
fibreuses (marines); la dissolution est faible.
-Pas d’évidence d’émersions à répétition ;
-Porosités faibles à modérés, à faibles variations verticales ;
-δ13C positifs et à faibles variations verticales.

Faciès diagénétique II :
-Faibles transformations diagénétiques : cimentation faible ou absente, dissolution
faible;
-Absence d’événement émersif ;
-Porosité modérée à élevée (18-27%), d’origine essentiellement matricielle à faibles
variations verticales ;
-δ13C positifs et à faibles variations verticales.

Faciès diagénétique III :


-Histoire diagénétique dominée par les cimentations marines précoces et
d’enfouissement ;
-Absence d’événement émersif ;
- Porosité faible (<10%) et à faibles variations verticales ;
-δ13C positifs et à faibles variations verticales.

Faciès diagénétique IV:


-Histoire diagénétique dominée par la diagenèse météorique (dissolution, cimentation
drusique, spéléothèmes, pédogenèse) ;
-Evénements émersifs à répétition ;

100
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

- Variations erratiques de la porosité. On a distingué el s zones pour lesquelles la


porosité est inférieure à 20% sur plus de 40% de l’intervalle (IVa), des zones pour
lesquelles des porosité supérieures à 20% sont présentes sur plus de 60% de l’intervalle
(IVb). Le sous-faciès diagénétique IVa est riche en spéléothèmes et/ou en
cimentations drusiques. Le sous-faciès IVb est riche en cavités de dissolutions et ne
présentent que de rares horizons cimentés.
-fortes variabilité de δ13C : nombreuses excursions négatives.
La figure V.9 résume pour chaque faciès diagénétique, la succession complète des
transformations diagénétiques.

Les implications d’un tel compartimentage de l’édifice carbonaté de Malampaya, pour


la construction du modèle de réservoir, seront discutées dans le chapitre VIII.

101
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates

102
Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté

CHAPITRE VI - EVOLUTION HAUTE-FRÉQUENCE DE L’ÉDIFICE


CARBONATÉ

VI.1 Paléoenvironnements et cyclicité haute-fréquence dans les systèmes carbonatés


néritiques du Cénozoïque d’Asie du Sud-Est : l’exemple de l’édifice carbonaté oligo-
miocène de Malampaya (Offshore Palawan, Philippines)

Article publié dans Marine and Petroleum Geology (2004), Vol 21 (1), p. 1-21
(voir page suivante)

103
Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté

104
Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté

105
Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté

106
Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté

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Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté

VI.2 Compléments et rectificatifs

VI.2.1 Estimation de la durée des cycles et des taux d’accumulation

Du fait de l’intégration de nouvelles données (interprétation de la sismique 3D haute-


résolution et étude des lames-minces de MA-1, MA-2 et MA-3) postérieurement à la
publication de l’article précédent, certaines modifications concernant le cadre
stratigraphique général et les estimations de durée de cycle et de taux d’accumulation
doivent être apportées.

Cadre stratigraphique : les corrélations entre le puits MA-1, MA-2 et MA-7 présentées
dans la figure 3, ont été légérement modifiées : la méthode et le schéma de corrélation
finalement retenus dans le cadre de cette étude sont présentés dans le chapitre VII
(Figure 3) et dans les annexes C.16 et C.17.

Estimations de la durée moyenne des cycles et des taux d’accumulation :


Les estimations de durée moyenne de cycle ont été calculées à partir du nombre de
cycles interprétés sur certains intervalles de MA-5, et d’estimations de durée de ces
intervalles. Ces estimations ont été obtenues par corrélation avec MA-1, puits dans
lequel des datations isotopiques (87Sr/86Sr) sont disponibles. Les estimations
proposées dans l’article méritent quelques corrections et précisions, pour les raisons
suivantes :
1) Les corrélations entre MA-1 et MA-5 ayant été partiellement modifiées dans la partie
supérieure des deux puits, les âges obtenus sur MA-5 par corrélation avec MA-1, s’en
trouvent modifiés ;
2) La grande incertitude sur l’interprétation des limites de cycles entre le intervalles
carottés appelle à une grande prudence quant à l’estimation du nombre de cycles par
unité stratigraphique (voir interprétation des cycles d’après carottes, cuttings et
diagraphies : annexe C.15) : on préférera, pour cette estimation du nombre de cycles,
diviser l’épaisseur de l’intervalle concerné par une épaisseur moyenne de cycle, en
prenant une hypothèse minimale (3m) et maximale (8m).
3) L’examen des caractères diagénétiques sur les lames minces de MA-1 a permis
d’établir différents degrés de fiabilité des âges obtenus par les mesures de 87Sr/86Sr sur

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Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté

roche totale ; certains échantillons se sont avérés trop affectés par des cimentations
météoriques et/ou d’enfouissement pour pouvoir être utilisés à des fins de datation. Le
nombre de datations fiables disponibles ne permettant plus d’évaluer les durées
individuelles de chaque unité sédimentaire, la durée moyenne des cycles haute-
fréquence sera déterminée à partir de l’estimation de la durée et du nombre de cycles
correspondant à l’intervalle 3313-3109mMD du puits MA-1. L’extrême variabilité
verticale des faciès de dépôt (M1, M2a et M3) et le type de signal diagraphique (voir
chapitre V.3) indiquent qu’une cyclicité de nature analogue à celle mise en évidence
dans les carottes 1 et 2 de MA-5 semble avoir contrôlé le dépôt de cet intervalle de
MA-1.
4) On utilisera de préférence les tables de détermination des âges isotopiques de
McArthur (2001) pour lesquelles les marges d’erreur (pour un intervalle de confiance
de 95%) sont considérablement plus faibles que dans la régression d’Oslick (1994).

vertical
interval number of average cycle duration (ka) average cycle duration (ka)
well thickness interval duration (Ma)
(mMD) cycles (McArthur, 2001) (Oslick, 1994)
(m)
McArthur, 2001 Oslick, 1994 min* max** min* max** min* max**
MA-1 3109-3313 204 26 68 25±10 67±27 32±29 88±77
1.75±0.7 2.20±2.0
MA-5 3350-3550 184 23 61 29±11 76±30 36±33 96±87

Table VI. 4: reévaluation de la durée moyenne des cycles haute-fréquence. Le nombre de cycle dans
l’intervalle considéré a été estimé en considérant une valeur minimale de 3 mètres (**) et maximale de 8
mètres (*) pour l’épaisseur de ces cycles.

L’ordre de grandeur de la durée des cycles ainsi obtenue (Table VI.1) est identique à
celui indiqué dans l’article, et toutes les conclusions qui en découlent restent donc
entièrement valables. Les valeurs calculées à partir des âges déduits des tables de
McArthur (2001) permettent même de préciser cette durée moyenne à moins de 100ka,
avec une barre d’erreur beaucoup plus resserrée que celles déduites de la régression
d’Oslick (1994). Rappelons que compte tenu du haut degré d’incertitude des datations
d’une part, et du nombre de cycles enregistrés sur cet intervalle de temps, d’autre part,
les valeurs obtenues n’indiquent tout au plus qu’un ordre de grandeur.
L’intervalle de temps de 1,75 ± 0,7 Ma, déduit des tables de McArthur (2001), écoulé
pendant le dépôt de l’intervalle 3313-3109mMD indique un taux moyen de sédimentation
compris entre 0,08 et 0,19 m/ka (valeur moyenne : 0,12m/ky), du même ordre de grandeur
que celui mentionné dans l’article (Table VI.2). Comme leurs auteurs le précisent, ces

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Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté

valeurs moyennes incluent les éventuelles périodes de non-dépôt affectant cet intervalle et
ne prennent pas en compte les processus d’érosion.

Table VI.2 : reévaluation des taux moyens d’accumulation pour l’intervalle 3109-3313mMD de MA-1 (et
3350-3550mMD de MA-5).

VI.2.2 Evolution haute-fréquence des profils de dépôt

Dans le chapitre IV, des profils de dépôt « statiques » de l’édifice carbonaté de


Malampaya ont été présentés (Figures IV.7 et IV.8). Ceux-ci compilent l’ensemble des
répartitions des organismes, sur un intervalle de temps important (par exemple, le
Miocène inférieur) sans prendre en compte les changements d’environnement se
produisant à l’échelle d’un cycle haute-fréquence (10-100 ka). Les figures VI.11 et
VI.12 présentent, au contraire, des profils de dépôt pour plusieurs intervalles d’un cycle
haute-fréquence de niveau marin relatif. Ces figures soulignent la relative pauvreté du
biota dans le shelf interne, tant en abondance qu’en diversité, lors des remontées du
niveau marin relatif, comparativement aux hauts niveaux.

Figure VI.11 : Profils de dépôt et répartition des principaux organismes sur l’édifice carbonaté de
Malampaya à l’Oligocène supérieur ; a : TST (Transgressive System Tract) haute-fréquence ; b : HST
(Highstand System Tract) haute-fréquence.

127
Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté

Figure VI.12 : Profils de dépôt et répartition des principaux organismes sur l’édifice carbonaté de
Malampaya au Miocène inférieur ; a : TST (Transgressive System Tract) haute-fréquence ; b : HST
(Highstand System Tract) haute-fréquence.

128
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

CHAPITRE VII-EVOLUTION BASSE-FREQUENCE DE L’EDIFICE CARBONATE

Article soumis à Sedimentary Geology.

Development patterns and controlling factors of Tertiary carbonate


buildups: new insights from high-resolution 3D seismic and well data
from the Malampaya gas field (Offshore Palawan, Philippines).

F. Fournier*, J. Borgomano, L.F. Montaggioni,

Centre de Sédimentologie-Paléontologie, UMR-CNRS 6019 « Dynamique des récifs et des plates-formes


carbonatées », case 67, Université de Provence, 3, place Victor Hugo, F-13331 Marseille cedex 03,
France.

Abstract

The comprehensive subsurface database from the Late Eocene to Early Miocene Malampaya carbonates,
offshore NW Palawan, provides a rare insight into the development patterns of South-East Asian
cenozoic carbonate systems and their controlling factors. The newly acquired high-resolution three-
dimensional seismic survey, combined with facies and well log analysis, offered the opportunity of better
understanding the internal architecture of a carbonate platform that was largely controlled by tectonic
deformation. The Malampaya carbonate was initiated in the Late Eocene, in the form of an attached shelf
influenced by important clastic inputs. The Late Eocene – Early Oligocene shelf was subject to syn-
depositionnal extensional tectonics (eastward tilting and block faulting). After a stage of eastward reef
progradation, an aggrading carbonate shelf, frequently subject to subaerial exposure, developed from the
earliest Late Oligocene to the Early Miocene. During this period, recurrent reactivation of highs along
the western and northeastern buildup margins has controlled largely the asymmetric morphology and
internal architecture of the carbonate system. Final buildup demise took place in the late Early Miocene
subsequently to an increase in subsidence rate and/or excess in nutrient inputs. Additional parameters
such as eustacy, oceanographic conditions and the carbonate producers are interpreted as having played
subordonate roles in buildup development and demise.

Key words: Carbonates; Depositional processes; Tectonics; Seismic data; Tertiary; South-East Asia

129
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

1. Introduction

During the Cenozoic, extensive shallow marine carbonate production took place in
South-East Asia from various passive and active tectonic settings (Wilson, 2002). In the
Southern margin of the South China Sea, many carbonate build-ups developed on
topographic highs inherited from block-tilting during the Eocene to Early Oligocene
rifting phase (Fulthorpe and Schlanger, 1989, Wiliams, 1997, Sales et al., 1997).
Despite the numerous published case studies of cenozoic carbonate platforms in the
Indo-Pacific region, the role of tectonics on the development patterns and stratigraphic
architecture of such systems is documented only in a few cases: Eocene to Middle
Miocene Tonasa carbonate platform of South Sulawasi (Wilson, 1999; Wilson, 2000;
Wilson, Bosence and Limbong, 2000), Late Eocene to Miocene Gunungh Putih
carbonate complex (Cucci and Clark, 1993).
Concerning the Malampaya gas Field, Grötsch and Mercadier (1999) provided a 3-D
model of the carbonate buildup evolution. However, the relatively low vertical
resolution (80 m in the Nido Limestone) of the seismic records did not allow a detailed
description of the buildup internal architecture. The integration of higher resolution (25
m) 3D seismic data and detailed petrographic studies of the whole available rock
samples extracted from 10 wells provide new elements for understanding the factors
that have driven the development of the late Eocene through early Miocene Malampaya
buildups. Particular attention was given to the impact of local tectonic deformation and
differential subsidence on the stratigraphic architecture.
The objectives of this paper are threefold: 1) to develop a 3D facies model from the
Malampaya carbonate buildup, 2) to reconstruct its development history and to
characterize its stratigraphic architecture, 3) to define and assess the respective role of
the major controlling factors on the development of the system, particularly that of syn-
sedimentary tectonic deformation.

2. Location and geological setting of the Malampaya carbonate buildup

The Malampaya oil and gas accumulation is located in deep water (850 to 1200 m)
offshore Palawan, Block SC 38, Philippines, within a late Eocene to Early Miocene

130
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Figure 1: a : Depth (in metres subsea) of the top Nido Limestone and location of wells, in the
Malampaya gas field (after Grötsch and Mercadier, 1999) within Block SC 38, offshore Palawan,
Philippines. b: seismic line showing the main morphologic features of the Malampaya buildup (see a for
location).

carbonate buildup at a depth of some 3000 m below present sea level (Fig. 1). This
carbonate buildup is a 5 km long and 1-2 km wide, NE-SW oriented body. In the North
Palawan Block, the Nido Limestone contains a number of hydrocarbon accumulations
(Longman, 1985, Wiliams, 1997, Sales et al., 1997). The regional distribution of the
Nido Limestone is predominantly controlled by the underlying NE-SW trending
extensional basement faults related to the Eocene-Early Oligocene rifting phase of the
South China Sea (Fulthorpe and Schlanger, 1989, Wiliams, 1997, Sales et al., 1997).
The break-up event related to this rifting phase was dated by mid-Oligocene magnetic
anomaly 11 (Briais et al., 1993). The spreading of the South-China Sea led to the
southward drifting of the Calamian-North Palawan-North Borneo micro-continent
throughout the Late Oligocene and Early Miocene. During the late Early Miocene,
collision took place between this micro-continent and the accretion wedge of the
Paleogene subduction zone of North Cagayan (Schlüter et al., 1996), promoting the
obduction of the collision belt on the North Palawan block and ceasing seafloor
spreading (Briais et al., 1993). Many carbonate buildups in the area drowned as a result
of the downwarping of the north-western part of the block and the important clastic
supply from the uplifted Palawan island (Fulthorpe and Schlanger, 1989). The

131
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

carbonate buildups of the Block SC 38 were sealed by the Early to Middle Miocene
basinal Pagasa clastics.
A model of the Malampaya buildup long-term evolution was proposed by Grötsch and
Mercadier (1999) on the basis of three-dimensional seismic data and relatively sparse
core and side-wall samples from 4 wells (MA-1 to MA-4). These authors distinguished
three main phases of platform evolution: 1) development of an initial carbonate
platform on the crest of a tilted block (syn-rift phase, Late Eocene), 2) progradational
phase (Early Oligocene) 3) Aggradational phase and subsequent backstepping (Late
Oligocene-Early Miocene). The buildup finally drowned during the Late Early
Miocene.
The paper by Fournier et al. (2004) mainly focussed on the short-term evolution of the
Malampaya buildup from core and well data, showing that the vertical and lateral facies
distribution is strongly controlled by high-frequency relative sea-level changes. The
common occurrence of exposure events associated with highly frequent relative sea-
level falls largely explained the diagenetic evolution of the carbonates and the reservoir
properties.

3. Data and methods

This study is essentially based upon the interpretation of a three-dimensional seismic


survey acquired by Shell Philippines in 2002, and well data from 10 wells (MA-1 to
MA-10). The work takes into account the results by Fournier et al. (2004) from MA-5
and MA-7, those obtained from new thin-section analyses on MA-6, MA-8, MA-9 and
MA-10 and the re-examination of the rock material studied by Grötsch and Mercadier
(1999) from MA-1, MA-2 and MA-3. Core sections are available in wells MA-2, MA-
3, MA-4, MA-5, MA-7 and MA-9.The seismic sections given in this paper come from
PSTM (prestack time migration) processed data (Fig.1, 2, 4, 5, 6, 7 and 8).
The analysis and interpretation of the available datasets were developed in six
successive steps (Fig. 2). 1) identification of depositional and diagenetic environments
and age determinations based on biostratigraphy, from core, cuttings and side-wall
samples analyses, 2) definition of the main stratigraphic units based on the well
analysis of the vertical succession of depositional and diagenetic environments, 3)
establishment of well correlations based on depositional and diagenetic sequences, and
biostratigraphic constraints, 4) 3D interpretation of the main structural features using

132
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

the new seismic survey, 5) 3D interpretation of the twelve main seismic horizons
identified, and of their stratigraphic significance, 6) construction of a platform
development model using all of the above data and identification of the main controls
on this development.

Figure 2: Procedure of 3D facies model establishment: integration of diverse types of data (seismic,
well logs, rock samples), play of diverse tools and approaches (seismic and well-log interpretation, bio-
and chemio-stratigraphy, stable isotopes measurements, facies analysis, well correlations) from
microscopic to hydrocarbon field scales.

4. Results

4.1 Reconstruction of depositional and diagenetic environments

4.1.1 Depositional facies and paleoenvironments

The modal analysis of bioclastic components, foraminiferal and red algal assemblages
combined to recognition of the sedimentological features observed in cores and thin-
sections allowed 26 depositional facies to be identified (Tables 1 and 2) from the late

133
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Eocene to the Early Miocene and from the distal slope to inner shelf settings. These
facies are interpreted in terms of depositional environments with reference to modern
and ancient analogs.

Inner-shelf facies:
Late Eocene and Early Oligocene inner-shelf facies are dominated by benthic
foraminifers and calcareous algae (mainly encrusting coralline algae and Halimeda);
corals become common in the upper part of the Early Oligocene. The following facies
were identified (see Table 1 for description and paleoenvironmental interpretations): 1)
bryozoan-foraminiferal-Algal packstone E1 facies, rich in quartz particles, 2)
rhodolithic floatstone/rudstone R1a facies, 3) mud-rich, foraminiferal- Halimeda
floatstone R1b1 facies, 4) mud-poor, Halimeda- floatstone facies R1b2, 5) coral-
foraminiferal-coralline algal grainstone/floatstone R3a facies, 6) coralline algal-
foraminiferal packstone R3b facies, 7) echinoderm-coralline algal packstone R3c
facies.
In the Late Oligocene-Early Miocene from the Malampaya inner shelf, C1a, C1b, C2,
C3, M1, M2a, M2b and M3 facies were defined previously by Fournier et al. (2004).
Two additional facies were defined on the basis of MA-8 rock material: 1)
foraminiferal-coralline algal-grainstone M3g1 facies, 2) coralline algal-green algal-
foraminiferal packstone M3h facies.

Perireefal facies:
Floatstone / rudstone facies containing large coral fragments and associated benthic
foraminiferal assemblages were encountered in the uppermost part of the Early
Oligocene interval (in MA-5) and in the Early Miocene south-eastern shelf margin (in
MA-9): 1) coral-foraminiferal-coralline algal floatstone/rudstone R2b facies (Early
Oligocene), 2) coral-foraminiferal floatstone/rudstone M4 facies (Early Miocene).

Slope and outer shelf facies:


Distal slope facies are dominated by very large and flattened benthic hyaline
foraminifers and calcareous algae: 1) coralline algal-foraminiferal packstone (Late
Oligocene) C4a facies, 2) lepidocyclinid-rhodolithic rudstone C5a facies (Late
Oligocene), 3) Halimeda rudstone C5b facies (Late Oligocene).

134
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

135
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Table 1: a summary of the main facies recognized from the Malampaya shelf: sedimentologic features,
skeletal components and paleoenvironmental reconstructions.

Table 2: a summary of the main facies recognized from the Malampaya outer-shelf and slope
environments: sedimentologic features, skeletal components and paleoenvironmental reconstructions

The more proximal reef slope environments are characterized by abundant benthic
foraminifers and red algal fragments, and common coral fragments: 1) coral-algal
floatstone R1c facies (Early Oligocene), 2) coralline algal-foraminiferal grainstone C4b
facies (Late Oligocene).
Outer-shelf sand shoal facies were recognized in the Early Miocene and are
characterized by the lack of matrix mud and the abundance of thick-walled benthic
foraminifers: foraminiferal-coralline algal-grainstone M3g2 facies.

Deep carbonate shelf facies:


Around less than one meter below the top of the Nido carbonates (near the base of the
Pagasa clastics), a packstone dominated by planktonic foraminifers, fragments of large

136
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

flattened benthic foraminifers, and coralline algae was encountered in MA-8 well. This
facies (M0), overlying subaerially exposed shallow inner-shelf facies, is interpreted as
deposited in open-marine and deep carbonate shelf, during a phase of major deepening
(“drowning sequence”, sensu Erlich, Barrett and Guo, 1990, 1991).

4.1.2 Diagenesis

Diagenesis in the Malampaya shelf:


Two intervals with distinct diagenetic evolution were recognised in the Malampaya
shelf. In the Late Eocene-Early Oligocene interval, except in its uppermost part,
dissolution of bioclasts remained limited. Early marine isopacheous fringes and
meteoric to early burial drusy cements are present. Low porosity and permeability
within grainstone layers result from early marine and meteric and/or early burial
cementation occluding most of the primary intergranular pores, and from weak
leaching. Aragonitic bioclasts (corals and Halimeda) are commonly replaced by non-
ferroan mosaic calcite spar. Diagenesis in the interval between the uppermost Early
Oligocene and the late Early Miocene is controlled by the circulation of meteoric
waters that frequently has occurred during subaerial exposures of the shelf (Fournier et
al., 2004). Leaching of skeletal grains, vuggy porosity, paleosoil development, calcite
drusy cementation are the most common meteoric features in this stratigraphic interval.

Diagenesis in the western flank:


Diagenesis affecting the western buildup flank is only known from the Late Oligocene
MA-3 cores, in the southwestern area. The very high intergranular primary porosity of
these mud-poor and coarse-grained sediments, has been almost completely occluded
through successive diagenetic phases (Figure 8, a and b):

(A) Earlier marine precipitation of isopacheous fibrous calcite cements alternating with
geopetal sediment infills. Geopetal infills are composed of laminated micrite (microbial
origin?), structureless to micro-peloidal micrite, and faecal pellets.
(B) Later cementation phases 1) Coarse-grained drusy to mosaic calcite cements; 2)
Dolomite cements; 3) Coarse mosaic calcite cement occluding fractures.

137
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Figure 3: Synthetic chart showing biostratigraphic ages, well-logs data, facies and depositional
environments, and d13C profiles from wells MA-1, MA-2 and MA-5; the main sedimentary units are
reported.

138
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

The very coarse-grained texture of 1) and 3) cements points towards a burial diagenetic
environment rather than a meteoric environment. Moreover the lack of leaching and the
highly positive values of carbon isotope ratios (from +1.08‰PDB to +2.12‰PDB in the
cored interval) suggest that this interval has probably never been subject to meteoric
diagenesis.

Diagenesis in the Eastern flank:


Carbonates from the eastern flank are penetrated by well MA-2, within the upper part of
the Late Oligocene interval. This interval was subject to very weak diagenetic alteration
such as leaching of skeletal grains, early marine thin isopacheous calcite cements. Burial
calcite or dolomite cements are lacking, contrasting with the western flank.

4.2 Results from the seismic interpretation

4.2.1 Seismic expression of the Malampaya buildup

The buildup is characterized seismically by medium to high-amplitude reflections with


typical spacings of 20-30 ms (Fig.1). Reflections through the overlying clastics are of
lower amplitude with spacings of 15-25 ms. There is a sharp transition between clastics
and carbonates. This boundary is interpreted as the external envelope of the Malampaya
buildup. In the eastern flank, reflections show abrupt changes in amplitude and dip at
its vicinity. In the western flank, particularly to the north, the boundary is underlined by
a high-amplitude reflector. Seismic reflections in the Pagasa clastics onlap this
boundary. In the western flank, seismic reflectors have high average dip values: 18° for
internal reflectors and 34° for the flank envelope.
The structural interpretation of the 3D seismic data allowed the recognition and
mapping of the main structural elements. The most salient structural feature is a SW-
NE oriented fault that forms a crest at the western margin of the carbonate system. This
fault represents the boundary between the continuous high-amplitude carbonate shelf
reflectors and discontinuous, steeply dipping, medium-amplitude ones. In the lower
part of the carbonate buildup (Late Eocene-Early Oligocene), seismic lines clearly
indicate a normal fault (Fig. 4, d: transect CD; Fig. 5, b: transect GHI; Fig. 6, b:
transect LM). However, seismic data do not provide direct indication on the faulting
processes during the Late Oligocene-Early Miocene. This fault was sealed by the

139
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Pagasa shales. Minor normal faults affect the Late Eocene and Early Oligocene deposits
in the North-Eastern termination of the carbonate system forming a short and narrow
horst structure. The Northern area was interpreted as affected by a SW-NE oriented
fold structure (Fig. 7).

4.2.2 Stratigraphic significance of the main seismic reflectors

Unconformities were identified both from analysis of the depositional and diagenetic
characteristics of the acoustic impedance contrasts (from rock samples and well- logs)
and from interpretation of seismic terminations.

Top pre-Nido: pre-Nido clastic deposits are expressed by a chaotic and generally low
amplitude seismic facies. The top of pre-Nido clastics (or base Nido limestone) was
interpreted as representing the envelope of this seismic facies. The cores extracted from
well MA-4 in the uppermost part of the pre-Nido clastics documents continental fluvial
deposits of Paleocene to Eocene age.

Reflector R1: it is a continuous high-amplitude reflector. R1 reflector results from the


contrast in acoustic impedance between low porosity shallow inner-shelf grainstones
affected by meteoric to burial cementation and porous inner-shelf
wackestone/packstone (along the western edge) to deeper outer-shelf
wackestone/packstone (along the eastern margin).The upward replacement of shallow
inner-shelf to distal slope environments observed in MA-2 and MA-5 strongly suggests
a marked deepening in the northeastern Malampaya area.

Reflector C1.1: it is a continuous and moderate amplitude reflector. It represents the top
of a moderately to highly cemented interval located within an aggrading inner-shelf
interval in the lowermost part of the late Oligocene. Diagenetic features observed on
cores and carbone isotope ratios indicate a subaerial exposure of the shelf below the
C1.1 horizon.

140
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Figure 4: a: paleogeographic maps of SR1 unit (Late Eocene to Early Oligocene); b: paleogeographic
maps of SC1.1 unit (Early Oligocene to earliest Late Oligocene); c: seismic profile (transect AB) and
interpretation showing onlaps of R1 units over the Pre-Nido clastics; d: seismic profile (transect CD) and
interpretation in the northernmost buildup area, showing onlap of C1.1 over R1 and downlap/toplap
terminations of an intra-SC1.1 reflector; e: seismic profile (transect EF) and interpretation showing
onlaps of SC1.1 reflectors over R1.

141
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Figure 5: a: paleogeographic map of SC1.2 unit (Late Oligocene); b: seismic profile (transect GHI) and
interpretation showing onlap termination of an intra SC1.1 reflector over R1, C1.2 over C1.1 and
downlaps of C2.3 onto C2.2; c: facies and sequence interpretation of the Oligocene cored interval from
MA-5 well, showing progradational and aggradational pattern of SC1.1 unit and SC1.2 unit, respectively;
d: seismic profile (transect JK) and interpretation showing the truncation of SR1 and SC1.2 unit, below
the base of SC1.2 unit (in MA-4, the Late Oligocene inner-shelf deposits directly overlie the Pre-Nido
clastics).

Reflector C1.2: it is a continuous, highly negative amplitude reflector. This reflector


expresses a downward increase in acoustic impedance due to the occurrence of
numerous cemented layers (meteoric diagenesis). It represents the top of cyclically
exposed, shallower inner-shelf deposits and the base of unexposed deeper deposits. The
relatively constant facies association in wells MA-1, MA-2 and MA-5 below C1.2
horizon gives evidence of deposition on a relatively flat shelf at depths less than 20m.
In addition, in the northeastern part of the buildup, C1.2 reflector is parallel to the
underlying reflectors; this clearly signs flat-topped shelves. The local toplap

142
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

termination of C1.2 reflector (Fig.6, c) therefore is interpreted as a truncation that has


resulted from a local deformation of the carbonate platform rather than a reef-like
topography.

Reflector C2.1: this reflector exhibits a flat, highly negative amplitude segment passing
into a low amplitude, westward dipping segment that downlaps C1.2 reflector (Fig.6, b:
transect LM). This reflector is steeply dipping eastward and shows a decrease in
amplitude. The depositional and diagenetic patterns observed in MA-2 can help
interpreting the high amplitude, flat segment as representing a shallow shelf that has
undergone subaerial exposure; the lower amplitude and dipping segments could
represent the slopes of the small-sized buildup restric ted to the northeastern part of the
carbonate system. This interpretation is supported by the occurrence of depositional
facies, above C1.2, representing deep, calm environments in MA-5 and deep, open
environment in MA-1.

Reflectors C2.2 to M3: these are continuous, highly negative amplitude reflectors. In
the Late Oligocene-Early Miocene interval, C2.2 to M3 seismic reflectors sign the top
of 10-80 metre-thick beds. They display erratic sonic and porosity log responses that
correspond to alternations of metre-thick, highly porous and firmly cemented layers.
The recurrence of caliche crusts, alveolar septal structures in these intervals strongly
suggest they have been subject to frequent subaerial exposure (Fournier et al., 2004).
These intervals are overlain by intervals with low variations in porosity and sonic that
typify deeper inner-shelf deposits affected by moderate dissolution and low
cementation. Such a vertical succession is consistent with the effects of cumulative
diagenesis associated with parasequence stacking patterns in a third-order sequence
(Tucker, 1993). The seismic reflectors that present a clear contrast between erratic
intervals composed of alternating porous and tightly cemented beds and intervals
composed of moderate to high porosity rates could therefore be regarded as third-order
sequence boundaries.

Reflector M4: the top of the younger carbonate unit is characterized by a high-
amplitude negative reflection representing the transition between tightly cemented
shallow inner-shelf carbonates and overlying planktonic foraminifer-bearing clastics. In
MA-1, the presence of meteoric cement and highly negative values of carbon isotope

143
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

ratios (-8.1 ‰PDB at 2956.60m, i.e 1m below the top carbonates) indicates that
subaerial exposure of the buildup occurred prior to the final drowning. This reflector
locally shows downlap terminations onto M3 reflector with decrease in amplitude in the
dipping segment of the horizon.

Figure 6: a: paleogeographic map of SC2.1, SC2.2 and SC2.3 units (Late Oligocene-earliest
Miocene?); b: seismic profile (transect LM) and interpretation displaying various downlap
terminations (intra-C1.1 reflector onto R1, C2.1 onto C1.2 and C2.3 onto C2.2); c: seismic profile
(transect NO) and interpretation showing toplap termination of C1.2 reflector against C2.1.

4.3.3 Definition and description of unconformity-bounded units

Unconformity-bounded units were defined, based on the envelopes identified from


seismic reflections (section 4.3.2), combined to the vertical and lateral variations in
depositional and diagenetic environments. The term “unconformity-bounded unit” is
preferred here to that of “sequence” since most of these units are bounded by surfaces
generated by non-depositional processes related to tectonic deformation.

Unit SR1 (Priabonian-Rupelian)


Unit SR1 is bounded at base by the top of Pre-Nido clastics and at top by R1 horizon
(maximum unit thickness: 100m). On the seismic profiles, this unit shows diverse onlap

144
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Figure 7: a: paleogeographic map of SM1.1, SM1.2 and SM2, SM3 and SM4 units (Early Miocene); b:
seismic profile (transect PQ) and interpretation showing a progressive backstep of a relatively narrow
shelf; c: neutron and density well-logs, facies and paleoenvironments of side-wall samples from well
MA-8 (SM3 and SM4 units); d: seismic profile (transect RS) and interpretation showing the onlap of
SM3 unit over M2 reflector.

terminations of high amplitude reflectors over the pre-Nido clastics (Fig. 4, c: transect
AB). The shallow-water origin of carbonates sampled in this interval in MA-1, MA-2
and MA-5 allows to interprete these terminations as coastal onlaps. The mapping of
these coastal onlap leads to identify a rugged exposed topography at the central part of
the studied area that has been progressively transgressed by carbonate deposits. The

145
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

morphological characteristics of the seismic reflectors and the nature of depositional


facies recognised in this interval validate the interpretation of a relatively flat and
shallow, aggrading land-attached shelf, developing over the pre-Nido topography. The
basal carbonates are relatively rich in quartz sand grains (up to 50% of the total rock
volume). The upward decreasing content in quartz grains in the Late Eocene-Early
Oligocene is related directly to the decrease in area of exposed pre-Nido clastic
deposits.
In the northeastern part of the Malampaya carbonate system, seismic data evidence the
presence of a reduced horst, sealed by the C1.1 reflector (Fig.4, d: transect CD). The
age of the host formation cannot accurately be determined: downlap terminations of
westward dipping SC1.1 unit reflectors onto R1 reflector indicates that the horst may
have form coevally with or prior to the deposition of SC1.1, but it could have been
active at the time of the SR1 unit deposition. The westward-thinning or possibly the
lack of Early Oligocene deposits at the top of the SR1 unit in MA-1 and the eastward
thickening of this unit could be related to a synsedimentary eastward tilting of the
Malampaya platform and/or to a post-SR1 and pre-SC1.1 tilting and erosion of the
uplifted crest. In the southwestern area, a thick interval (up to 200m) of southwestward
dipping, high-amplitude and discontinuous reflectors onlaps the steep flank of the tilted
block (Fig. 8); it is believed to represent redeposited carbonates of Late Eocene to Early
Oligocene age.

Unit SC1.1 (Rupelian-earliest Chattian)


Unit SC1.1 is bounded at base by R1 unconformity and at top by C1.1 one (maximum
unit thickness: 80 m). In MA-1, this unit is exclusively composed of protected inner-
shelf deposits. In MA-5, a prograding pattern is expressed clearly by the vertical facies
succession showing slope deposits overlain by coral floatstone-rudstone from perireefal
zones, in turn, overtopped by protected inner-shelf deposits. The same succession but
exhibiting a slightly thinner inner-shelfal interval, is present in MA-2. High-frequency
subaerial exposures are suspected only in the uppermost part of this interval, on the
basis of the well-log chaotic response (MA-1, MA-2, MA-5), the cyclic alternation of
tightly cemented and vuggy layers (MA-5 cores), the negative carbon isotope peaks
(MA-2 and MA-5) and the occurrence of calcrete features (MA-5). In the northern part
of the Malampaya buildup, at the vicinity of wells MA-1, MA-2 and MA-5, the
development of the SC1.1 unit results from the eastward progradation of a reefal

146
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

platform, from an initial topographic high located along the western edge. The onlap
terminations of C1.1 or intra-SC1.1 reflectors over R1 (Fig. 4, e: transect EF; Fig. 8)
evidence a phase of eastward tectonic tilting of the SR1 platform prior to or during the
deposition of SC1.1 unit. Further to the north, seismic reflections indicate the presence

Figure 8: a: seismic profile (transect TU: see location on Fig. 7, a), in the southernmost area of the
Malampaya buildup showing a thick carbonate succession in the western flank and a relatively narrow
backstepping and aggrading shelf (location of wells MA-3 and MA-9 is indicated); b: interpretation of
the transect TU; c: lepidocyclinid-coralline algal C5a facies (Late Oligocene, MA-3): large
lepidocyclinids (Lep.) and Halimeda plates (Hal.) are visible; the intergranular space locally is
geopetally infilled with micrite (gi) and the residual porosity is occluded completely by drusy calcite
cements (dc); d: Halimeda-rich C5b facies (Late Oligocene, MA-3): Halimeda plates (Hal.) are dominant
and the intergranular space is occluded completely by an early marine fringe of isopacheous fibrous
calcite (ic) and by later meteoric drusy calcite cements (dc); e: close-up of core from MA-9 showing
coral rudstone M4 facies (Early Miocene) with pieces of branching arborescentAlveopora (Alv.).

of a very small-sized horst-graben system. The westward dipping clinoforms with


downlap and toplap terminations respectively against R1 and C1.1 reflectors (Fig. 4, d:
transect CD) are interpreted to represent the infill of the graben by prograding slope

147
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

deposits. There is no well data available in this part of the buildup liable to confirm this
interpretation.

Unit SC1.2 (Chattian)


The base and the top of the unit SC1.2 correspond respectively to C1.1 and C1.2
horizons (maximum unit thickness: 50m). In all of the wells that reached this interval
(MA-1, MA-2, MA-3, MA-4, MA-5, MA-10), the same facies association, i.e. shallow
protected inner-shelf environment, is present. In MA-5, the best documented well,
Fournier et al. (2004) showed a cyclic alternation of shallow inner-shelf facies (C1a,
C1b, C2 and C3), interrupted by subaerial exposure surfaces. These authors interpreted
this interval as an aggrading flat rimmed-shelf subject to frequent exposures. The
absence of significant lateral facies changes below and above the C1.1 reflector and the
onlap termination of C1.2 reflector over C1.1 (Fig. 5, b: transect GHI) suggests that
SC1.1 shallow shelf deposits have been deformed tectonically prior to and/or during the
deposition of SC1.2. The resulting topographic highs are mainly located along the
western edge (Fig. 5, a). In MA-4 well, Late Oligocene SC1.2 carbonate deposits
directly overlies the pre-Nido clastics. The seismic lines show an eastward tilting and
truncation of SR1 and SC1.1 units below the Late Oligocene SC1.2 deposits (Fig.5, d:
transect JK). In the southern area, SC1.2 unit therefore caps a relatively flat topography
that has been previously tectonically deformed and eroded.

Unit SC2.1 (Chattian)


Unit SC1.2 is bounded at base by C1.2 unconformity and at top by C2.1 one (maximum
unit thickness: 60m). In wells MA-1 and MA-2, this interval exhibits a shallowing-
upward trend with a vertical succession from deep open marine slope/outer shelf facies
(C4a) to perireefal and/or inner shelf facies (C4b, C1b, C2). In MA-5, the depositional
facies relate to relatively deep protected inner-shelf environments. The new seismic
data allowed a small-size flat-topped carbonate buildup to be identified in the
northwestern part of the Malampaya carbonate system. In the northernmost part of the
buildup, C2.1 reflector (i.e the envelope of this carbonate body) clearly downlaps C1.2
reflector (Fig.6, b: transect LM). This unit results probably from aggradation and
progradation of a carbonate shelf, initially located along a SW-NE direction, toward the
SE and NW. The local truncation of C1.2 reflector just below the high-amplitude and
flat segment of C2.1 reflector (Fig. 6, c: transect NO) strongly suggests that the

148
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

carbonate platform has developed on the highest area of a tectonically deformed


foundation. At the top of the unit, the initial structure seems completely to be sealed.

Unit SC2.2 (Chattian)


Unit SC2.2 (bounded at base by C2.1 and topped by C2.2) is characterized by existence
of a relatively flat, aggrading shelf, in a period of relative tectonic quiescence
(maximum unit thickness: 60 m). The very erratic porosity and sonic log responses
through the whole interval is indicative of repeated exposure events, during aggradation
of the carbonate shelf. The seismic profiles and well data from MA-2 provide support
for a moderate retrogradation of the eastern shelf margin over C2.1 horizon.

Unit SC2.3 (undifferenciated Chattian - Aquitanian)


Unit SC2.3 is topped by the C2.3 horizon that displays a downlap termination onto
C2.2 one (Fig.5, b: transect GHI; Fig.6, b: transect LM). This unit is present in the form
of a narrow carbonate body (less than 500m wide) that has developed along the western
edge (maximum unit thickness: 40 m). In well MA-1, the basal deposits of SC2.3 relate
to relatively deep and open slope or outer shelf environments (facies C4a). They are
overlain by shallower and more protected inner shelf deposits (facies M2a). The chaotic
porosity and sonic log records, the presence of meteoric cements, microkarsts and the
negative carbone isotope values indicate that this unit has undergone several exposure
events during deposition. This unit has resulted probably from southeastward
progradation of a narrow carbonate buildup initially developed on the top of the
uplifted western edge.

Units SM1.1 to SM4 (Aquitanian-Burdigalian)


Reflectors M1.1 to M3 are interpreted as unconformities (see section 4.2.2), bounding
units composed of vertical stack of fourth-fifth order, high-frequency cycles (maximum
unit thickness: 30-80 m). Units SM1.1 to SM2 have aggraded with a minor retrograding
component of the eastern margin. Unit SM1.1 onlaps the flanks of SC2.3 buildup
(Fig.6, b: transect LM). The development of an aggrading protected inner-shelf that
onlaps the 40-50 metre-thick SC2.3 buildup implies an important relative sea level fall
that would have occurred after deposition of SC2.3 unit. The subsequent relative sea-
level rise has catalysed the aggradation of the carbonate shelf afterwards.

149
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

After deposition of SM2 unit, has occurred a tectonic folding of the carbonate buildup
along a SW-NE axis, in the northeastern part of the Malampaya carbonate system, prior
to and/or during the deposition of SM3 unit, as evidenced by seismic records and well
data. The arguments for this tectonic deformation are as follows: onlaps of SM3 unit

Figure 9: relationship between high- and lower-frequency cyclicity, depositional and diagenetic facies,
well-log and seismic responses. The unit tops are characterized by an increase in frequency of subaerial
exposure, resulting in an erratic porosity and sonic well-log response. A high-energy seismic reflection
takes place at the interface between erratic- and high-porosity homogeneous intervals.

over M2 reflector (Fig. 7, d: transect RS), eastward thinning of SM3 unit and
correspondence between the development of the fold and that of SM3 shallow-water
carbonate deposits (Fig. 7, a). The fact that unit SM3 displays the same stacking
pattern, typical of inner shelf deposits, in all of the wells reaching this interval (MA-1, -
5, -7, -8) provides support for the onlap nature of the seismic terminations over M2
reflector. In the case of a downlap termination, slope or open shelf environment
deposits should be expected in MA-5 instead of shallow inner-shelf deposits. In the
northern margin of the buildup, beyond the northern termination of the SW-NE fold,
the buildup is restricted to a 700 meter-wide belt located along the western edge (Fig. 7,
b: transect PQ). The uppermost unit SM4 is characterized by a westward backstepping
of the eastward margin (width: 700 m in the northern area, 1300 m in the central area
and 500 m in the southern area; maximum unit thickness: 70m).
In the Southern part of the Malampaya buildup, a narrow reef tract, characterized by a
decreasing upward width has developed on the eastward tilted SM1.2 platform (Fig. 5,
d: transect JK; Fig. 8, a and b).

150
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

The analysis of the uppermost part of the Nido Limestone and of the lowermost Pagasa
clastics from MA-8 well (Fig. 10) provides new insights into the timing and forcings of
the final drowning event. The side-wall sample extracted from 3777.50m hole-depth
(Fig.7, d) exhibits miliolid and soritid-dominated, shallow inner-shelf facies, affected
by intense leaching and meteoric to shallow burial cementation. The 3773.50m-depth

Figure 10: Drowning event in MA-8: a: gamma-ray, density and porosity well logs from the uppermost
Nido Limestone and basal Pagasa clastics; carbonate facies and paleoenvironments are indicated; b:
sandstone composed of sub-angular quartz grains (Qz.), planktonic foraminifers (Pl.), and planktonic
foraminifer-bearing carbonate lithoclasts (Lith.), representing the basal Pagasa clastics in MA-8; c:
packstone M0 with numerous planktonic foraminifers P ( l.), echinoderm fragments (Ech.); d: coral-
foraminiferal-coralline algal packstone M3, with recrystallised coral fragments (Cor.), Miliolids (Mil.);
dissolution vugs (V) and drusy calcite cements (dc) are visible.

sample (at 0.50m below the top of carbonates) is a planktonic foraminifer-dominated


packstone, with fragments of echinoderms, coralline algae and large benthonic
foraminifers (facies M0, fig. 7, c). This facies is indicative of a deep open marine
environment. There is no siliciclastic particles in this sample. In addition, low gamma-
ray values (<40 API) were measured, thus indicating the poor influence of terrigenous
supply (Fig.7, a). At 3772.50m-depth (at 0.50m above the top carbonates), a poorly
sorted sandstone has deposited (Fig.7, b); it contains common carbonate lithoclasts,
principally reworked from the underlying M0 facies. Despite the relatively few data
available from the drowned interval, three main observations have to be done

151
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

concerning the demise of the Malampaya buildup: 1) a deepening event occurred after
an exposure episode as strongly suggested by the intense leaching of the shallow-inner
shelf facies M3h at 3777.50m-depth; 2) this deepening event is of Late Burdigalian age
as indicated by the presence of Globigerinoides sicanus in the 3773.50m-depth
sample; 3) the oldest evidence of significant et rrigenous supply (3772.50m-depth)
occurs above the clastic -free M0 deep shelf environment facies. Biostratigraphical
methods were not able to identify a possible time-rock gap between final deposition of
carbonates and starting of clastic deposition since the base of the Pagasa Formation in
MA-1 was dated at Early Langhian (Grötsch and Mercadier, 1999).

5. Discussion

5.1 Controls on carbonate sedimentation

Based on seismic interpretation and rock sample analysis, a model for the carbonate
buildup development is proposed (Fig. 11). Initial topography, differential subsidence
at regional to local scales, faulting, eustacy, climate, and the type of carbonate
producers themselves influenced by terrigenous and nutrient inputs are known to be the
main controlling factors of carbonate platform growth (for instance, see Longman,
1981; Crevello et al., 1989; Hallock and Schlager, 1986; Masse and Montaggioni,
2001; Montaggioni, 2000). Each of these factors that have contributed to some extent to
the settlement and development of the Malampaya buildup is discussed below (Table
3). The effects of oceanic and wind circulations however are difficult to recognize. The
high-frequency cyclicity typifying the Late Oligocene and Early Miocene inner-shelf
deposits could reflect a glacio-eustatic control but episodic tectonism could have also
generated such metre-scale cycles (Fournier et al., 2004). Salinity fluctuations have had
probably low impact on the development of this system; strongly restricted or brackish
environments were not recognized in the available rock dataset.

5.1.1 Topographic control on carbonate growth initiation (Late Eocene)

Numerous authors have discussed the predominant role of topography in the initiation
of carbonate buildup development in various tectonic settings (for instance, Longman,
1985; Fulthorpe and Schlanger, 1989; Purdy and Bertram, 1993; Wilson, Bosence and

152
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Limbong, 2000). In the North Palawan block, the settlement sites of carbonate buildups
and associated hydrocarbon accumulations are cartographically related to the crests of
tilted blocks formed during the rifting phase of the South China Sea (Williams, 1997).
In Malampaya, the carbonate system did not develop initially as an isolated platform
growing on the highest points of the tilted block, but were land-attached shelves
onlapping an uneval topography mainly composed of Paleocene to Eocene fluvial
deposits. This initial topography has not simply controlled the location and the
morphology of carbonate systems, but has also influenced the biological and
sedimentological composition of the carbonate rocks. Basal carbonates are relatively
rich in quartz sand elements, probably derived from the neighbouring exposed pre-Nido
clastic sources. The initial pre-Nido basement highs were completely buried by
carbonates during the Late Eocene, within R1 unit. The relatively important terrigenous
supplies during this early stage of the Malampaya buildup development can explain the
extreme scarcity of coral remains in the Late Eocene carbonates, since such continental
material may have been associated to high nutrient levels as observed in modern land-
bordering carbonate systems (Ambatsian et al., 1997; Mc Culloch et al., 2003).

5.1.2 Subsidence and tectonic deformation of the Malampaya buildups

Deposition and preservation of up to 600m of shallow-water carbonates indicates that


regional subsidence was the dominant control on accommodation space. Changes in the
geodynamic pattern of the southern margin of the South-China Sea from the Eocene to
the Miocene probably induced changes in regional subsidence rates during the
Malampaya buildup growth. In addition, variations in the lateral unit thickness, lateral
facies changes and the nature of seismic terminations show that tectonic deformation
operating during the building growth has resulted in local variations in subsidence rates
or local uplifts. Tilting, faulting and local folding are the main tectonic processes
affecting the Malampaya carbonate buildups.
During the Late Eocene to Early Oligocene, the Malampaya shelf was controlled by
two tectonic processes (Fig. 11): an eastward tilting of the carbonate platform along the
western fault and block faulting in the North-East generating a short and narrow graben
within the Malampaya shelf. The eastward tilting promoted non-deposition and/or
erosion of the uplifted crest (during SR1 unit deposition) and possibly controlled the
prograding pattern of SC1.1 unit from uplifting the western platform margin. The

153
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Figure 11: model for the development history the Malampaya buildup and facies distribution, from the
northern area along a MA-1 - M A-5 - MA-2 transect. The possible controlling parameters are indicated.

154
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

relatively westward, steep dipping clinoforms present in the north-eastern graben


suggests that most of the fault movement occurred prior to and/or at the top of SR1
unit, however faults may have been still active to less extent during SC1.1 unit
deposition. The north-eastern graben was completely filled at the top of this unit. The
end of the rifting phase has to be located at the top of SR1 unit boundary or somewhere
within SC1.1 unit. The small-scale internal architecture of these syn-rift deposits cannot
be determined directly from seismic lines due to insufficient vertical resolution (25m).
This internal architecture is mainly governed by the interplay between fault movement
rates and carbonate production rates (Bosence, Cross and Hardy, 1998).
In the lower part of the Late Oligocene, prior to and/or during the deposition of SC1.2
unit, local uplifts occurred along the western fault and in the central area (Fig. 5 and
10). This event has resulted in the development of partially land-attached shelves
onlapping carbonate islands. Episodic uplifts of these topographic highs could have
constrained the development of the exposure-capped high-frequency cycles reported
from this interval.
After the deposition of SC1.2 unit, a high has formed in the north-eastern part of the
carbonate system (Fig. 11). SC1.1 unit was locally eroded; a carbonate platform started
to grow from this high and prograded to the North-West and to the South-East (SC2.1
unit). The SW-NE paleo-high orientation could sign a reactivation of Late Eocene-
Early Oligocene syn-rift fault.
After a period of tectonic quiescence in the uppermost part of the Oligocene (aggrading
SC2.2 unit), a narrow carbonate buildup (300 m width) has developed along the
western fault (SC2.3 unit). Two interpretations can be offered to explain the
preferential development of the carbonate buildup along the Malampaya western
margin: 1) a topographic high was reactivated along the western fault by eastward
tilting of the carbonate shelf or by local bending due to transpressive movement along
the fault. The carbonate system drowned in the distal parts whereas carbonate
production can keep pace with relative sea-level in the shallower parts, 2) the
oceanographic conditions (presence of currents along the western flank, water
chemistry, prevailing wind direction) could have created a variety of environments
more or less favourable for reef development.
During the early Miocene (SM2 and SM3 units), differential subsidence, controlled by
the reactivation of a SW-NE oriented high in the northeastern area, has resulted in a
significant westward thickening of the inner-shelf deposits. The presence of shallow

155
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

protected inner-shelf deposits in the actively subsiding area (as evidenced in MA-1,
MA-7, MA-8, close to the western margin) indicates that carbonate accumulation rates
have been high enough to fill up the main part or the whole created accommodation
space. The high-frequency cyclicity and associated exposure events recognized in this
interval (Fournier et al., 2004) could have been controlled by episodic uplifts (or
folding) and subsequent flooding of the north-eastern area of the Malampaya shelf. The
assymetry of the Malampaya buildup during the early Miocene, with a broad shelf in
the northern area and a narrow shelf in the southern area, is probably related to the
reactivation of this SW-NE oriented paleo-high in the northeastern area.
Concerning the last stage of buildup development (Burdigalian SM4 unit), the same
interpretation as for SC2.3 unit can explain the westward backstep of the shallow-water
carbonates.
One of the most conspicuous features is the important asymmetry typifying
sedimentation patterns along the flanks of the Malampaya system. Whereas the eastern
flank and the adjacent basin are almost completely starved, the western flank exhibits
thick carbonate deposits (up to 300 m). The cored interval of well MA-3 (Fig. 8) is
representative of a relatively proximal part of the western flank; deposition is probably
largely autochtonous (facies C5a and C5b), and took place in the mesophotic zone as
indicated by the dominance of large and flattened benthonic foraminifers and coralline
algae (mainly Sporolithon). However, in the most distal part of the western flank and in
the basin, carbonate sediments were probably in large part redeposited (Fig. 1). Two
factors can be invoked to explain this asymmetry: 1) the western shelf margin and slope
were destabilized episodically by gravity processes and carbonate material has
redeposited in the basin. Fault activity could have enhanced such destabilization; 2)
redeposited material could have derived from the shelf by winds (prevailing SW
direction).

5.1.4 Influence of climate, composition of biological assemblages and oceanography

The type of carbonate producers is an important control of the development of the


Malampaya buildups. Although high-magnesium calcite bioclasts, i.e. benthonic
foraminifers and coralline algae are dominant, aragonitic frame-builders, i.e. corals, are
common in the Malampaya inner-shelf deposits from the Early Oligocene to the Early
Miocene. The occurrence of coarse-grained coral rudstone facies (R2 and M4 facies:

156
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Table 2) probably indicates the proximity of coral-reef frameworks. Fournier et al.


(2004) discussed the role played by coral-reef rims in the nature of inner-shelf facies
successions. Although the dominance of benthonic foraminifers and coralline algae has
resulted certainly in lower rates of carbonate production than those from modern
tropical coralgal associations, accumulation rates estimated in the inner-shelf appear to
be generally sufficient to infill the accommodation space created by structural
deformation. Carbonate sedimentation has led to form low relief shelves.
The type of carbonate producers probably was strongly influenced by oceanographic
and climatic factors (i.e. currents, nutrient levels, water temperatures, prevailin g
winds). In the Malampaya inner-shelf environments, the green algae Halimeda is
common in SR1 unit (Late Eocene-Early Oligocene) whereas it is lacking completely
from SC1.2 to SM3 unit (late Early Oligocene to Early Miocene). However, Halimeda
algae are common in the Early Oligocene to Early Miocene slope and outer shelf
environments; they have formed Halimeda sands (Fig. 8, B). Halimeda is known to
preferentially develop in nutrient-rich waters (Davies and Marshall, 1985; Drew and
Abel, 1985). The disappearance of Halimeda in the Malampaya inner-shelf above the
top of SR1 unit could be related to changes in nutrient concentrations and current
regime in relation to the opening of the South China Sea. The persistence or occasional
occurrence of Halimeda in the buildup flanks could be attributable to locally active
upwellings. This interpretation was invoked to explain the presence of Halimeda sands
along the Great Barrier Reef slopes at depths down to 100m (Drew and Abel, 1988).
At diverse stages of its development, the Malampaya carbonate system displayed an
asymmetric morphology, particularly during the growth of narrow buildups along the
western margin (SC2.3 and SM4 units). In Cenozoic South-East Asian carbonate
systems, platform asymmetry is explained usually by the influence of dominant
paleowinds and paleocurrents (Cucci and Clark, 1993: Late Eocene to Miocene Gunung
Putih carbonate complex; Rudolph and Lehmann, 1989: Miocene Natuna Platform;
Grötsch and Mercadier, 1999: Malampaya build-ups). Framework builders as corals
have developed chiefly in agitated and oxygenated waters at the windward side;
skeletal grains and muds were moved off the leeward side. As discussed above (section
5.1.3), such an asymmetry could have resulted from the development of carbonate
buildups at the top of tectonically active topographic highs along the western fault.
Climate is known to strongly influence the properties of carbonate reservoirs since they
control both depositional patterns and diagenetic alteration (Sun and Esteban, 1994).

157
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

The development of reefal environments from the Malampaya Early Oligocene to Early
Miocene has needed warm sea surface temperatures, from humid equatorial to arid
tropical conditions. In the Late Oligocene-Early Miocene Malampaya shelf, the
meteoric -dominated diagenetic evolution affecting carbonates, is related to a prevailing
humid equatorial climate favouring severe leaching and caliche development. By
contrast, the Late Eocene to Early Oligocene Malampaya shelf is characterized by a
lower meteoric diagenetic alteration that could express a less humid climate and/or few
exposure events during this interval. However, no evidence of arid conditions was
found in this interval and the sediments deposited are totally devoid of evaporites or
dolomites. Compared to the Late Oligocene-Early Miocene interval, Late Eocene-Early
Oligocene shelf deposits do not display any high-frequency cyclicity. Such a change in
stratigraphic and diagenetic pattern in the mid-Oligocene can be explained in terms of
climate. The global cooling event, penecontemporaneous to the Early-Late Oligocene
transition and recorded in the Indo-Pacific region (Fulthorpe and Schlanger, 1989)
could have modified the climatic regime of South-East Asia through triggering glacio-
eustatic sea-level fluctuations, and thus favouring high-frequency cyclicity and repeated
exposures on the Malampaya shelf. In addition, the increasing upward imprint of
meteoric diagenesis through the Oligocene could be related to the southward drifting of
the Palawan block (from 20°N at 35Ma to 12°N at 15 Ma, after Hall, 2002). This
motion could have shifted the Malampaya buildup to lower latitudes, from tropical to
equatorial conditions. As discussed by Fournier et al. (2004), the onset of the East
Asian Monsoon in the earliest Miocene has probably influenced the nature and
distribution of barriers along the platform and therefore the lateral and vertical
distribution of the inner-shelf facies (Late Oligocene cycles generated in protected
settings versus Early Miocene cycles originated under open-marine conditions).

5.1.3 Drowning of the Malampaya buildup

Siliciclastic sediments supplied from the mainland of North Palawan, that was uplifted
and exposed in the latest Early Miocene is interpreted as being the main control of
platform drowning in the North Palawan offshore area (Lighty et al., 1983; Fulthorpe
and Schlanger, 1989). However, in Malampaya, the earliest evidence of significant
terrigenous inputs is observed above the clastic-free M0 deep carbonate shelf facies.
These siliciclastic inputs occurred subsequently to the deepening stage and the

158
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

disappearance of the reefal environments. They cannot therefore be considered to be


responsible for the drowning of the Malampaya buildup. This event may have resulted
from: 1) a rapid relative sea level rise, related to the downward flexure of the North
Palawan Block, that has outpaced the carbonate accumulation, 2) inimical waters
(anoxia, excess in nutrient level) limiting rates of carbonate production. The second
hypothesis is supported by the reappearance of Halimeda in MA-8, at 6 meters below
the top of inner-shelf carbonates (Fig.10). As mentioned above, the growth of Halimeda
beds is favoured by high nutrient content. In the test area, increases in nutrient level
may have been related to the emergence of the North Palawan island.

Table 3: Main expected environmental factors and their effects on the development of the Malampaya
buildup.

5.2 Comparison with other Cenozoic tropical carbonate systems

Buildup initiation:
Many cenozoic carbonate platforms initially have developed on the footwall crests of
tilted blocks in extensional settings: the Eocene to Miocene Tonasa Platform, Sulawesi
(Wilson, Bosence and Limbong, 2000), the Peutra Formation, Sumatra (Collins et al.,
1996), the Liuhua platform, South China Sea (Erlich et al., 1990), the Oligo-Miocene
Salalah platform, South Oman (Borgomano and Peters, in press). Similar to the Late

159
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

Eocene-Early Oligocene Malampaya carbonate system, the Tonasa platform initially


has formed as land-attached shelves and comprise clastic-rich basal deposits.

Influence of local tectonics:


There are few published models in the literature documenting the tectonic control on
the development of South-East Asian Tertiary carbonate systems. The formation of the
Late Eocene to Miocene Gunung Putih carbonate complex was influenced by
differential subsidence that controlled the distribution of carbonates on the platform and
favoured the development of small-sized buildups on structural highs (Cucci and Clark,
1993). The syn-rift development of the Tonasa platform (Wilson et al., 2000) could be
regarded as a analogue of the Late-Eocene and Early Oligocene series from
Malampaya: syn-tilting deposition of shallow-water on the footwall, thick successions
of redeposited carbonates in the hangingwall.

Platform drowning:
One of the best documented drowning sequence from the South-East Asian Cenozoic is
that of the Early Miocene Liuhua Platform, offshore People’s Republic of China
(Erlich, Barrett and Guo, 1990, 1991). Similar to Malampaya, the following features
were reported from the Liuhua Platform: 1) development of an asymmetric platform
prior to drowning, 2) no evidence of significant time-rock gap during the drowning
event, 3) deposition of planktonic and flattened benthic foraminifer-rich packstone in
the uppermost section of the carbonate series. In addition, relative sea-level rise and
environmental deterioration (excluding excess in clastic supply) were invoked as
possible causes for platform drowning.

5.3 Implications for the reservoir model

Close analysis of the new 3D seismic lines combined to detailed petrographic and
geochemical analysis of carbonate samples, has significantly improve the resolution of
the geological model of the Malampaya buildup. New insights into the controlling
factors on the buildup development were provided. The resulting model will serve as a
basis for establishing a further 3D stratigraphic forward model. The complex internal
architecture of the buildup, mainly controlled by local tectonic deformation, has to be
compared to the simple aggrading and backstepping atoll model proposed by Grötsch

160
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

and Mercadier (1999). The new model revisits the distributional pattern of depositional
facies. In addition, the mapping of coastal onlaps at different stages of the buildup
growth helps determining the location of long-term, subaerially exposed areas.
The best reservoir quality occurs in inner-shelf deposits and is mainly controlled by
dissolution of skeletal components and formation of vuggy porosity as a result of high-
frequency subaerial exposure events. In the Late Eocene-Early Oligocene, firmly
cemented intervals are thick (>10m), whereas thin and repeated lower porosity/lower
permeability beds are present in the Late Oligocene-Early Miocene intervals subject to
frequent subaerial exposure. Thick intervals of inner-shelf carbonates with intermediate
porosity and permeability occur in the lower parts of the seismic-scale units.
The reservoir quality in the southern part of the western flank carbonates is extremely
poor due to the high degree of cementation: marine fibrous calcite, burial drusy calcite
and dolomite cements occlude most of intergranular primary pores.

Conclusions

The combined analysis of rock, well-log and 3D-seismic data shows that the
Malampaya carbonate system has recorded tectonic, climatic, eustatic, oceanographic
events and biological changes during the Late Eocene-Early Miocene period.
The structural relief created by block tilting, in the late Eocene, during the rifting phase
of the South China Sea has determined the size, shape and location of the initial
carbonate buildup.
The growth of large frame-building organisms such as scleractinians catalysed by
favourable oceanographic/ climatic conditions has led to the formation of a reefal
rimmed-shelf topography from the Early Oligocene to Early Miocene. Accumulation
rates on the inner-shelf have generally been high enough to form flat shelves from
initially uneven foundations.
The active deformation during sedimentation largely controlled the internal architecture
(development of small-sized buildups on highs, internal onlaps in inner shelfal deposits,
truncation of strata) and the asymmetry of the buildup. The episodic reactivation of
structural highs could have been responsible for the high-frequency cyclicity recorded
in the inner-shelf, but the role of glacio-eustacy cannot be ruled out. Thick redeposited
carbonates in the western basin are thought to result from the episodic collapse of the
western shelf margin collapse, possibly in relation with the western faulting activity.

161
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté

The effects of oceanic currents and winds are difficult to evaluate: they could have
favoured the development of linear buildups along the western edge. Current-driven
nutrient supplies could have control the occurrence of certain skeletal components such
as Halimeda. Local nutrient excess in oceanic water at the end of the Early Miocene is
regarded as a possible cause for final drowning of the buildup, together with an abrupt
increase in subsidence rates.

Acknowledgements

This work was funded by Shell Philippines Exploration B.V. (SPEX). Their support and approval to
publish this paper are gratefully acknowledged. We especially thank D. Neuhaus (SPEX). This paper
largely benefited from the experience of F. Abbots-Guardiola (Shell International, Houston, USA), C.
Mercadier, P. Cassidy, W. Asyee and G. Warrlich ( Shell Carbonate Team, Rijwijk, The Netherland).

162
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

CHAPITRE VIII- IMPLICATIONS POUR LA CONSTRUCTION D’UN MODELE


STATIQUE 3D DE RESERVOIR

VIII.1 Introduction

La construction de modèles 3D de réservoirs d’hydrocarbures situés en domaine offshore


profond constitue un défi majeur de l’industrie pétrolière, au vu des coûts très élevés
d’exploration et de production et de l’importance des réserves concernées. Le rôle du
géologue de réservoir consistera a réaliser un modèle 3D de répartition de certains
paramètres (par exemple : la porosité et la perméabilité) le plus proche de la réalité et avec
une quantité limitée de données géologiques de subsurface et de mesures pétrophysiques.
Le défi sera d’autant plus grand dans les réservoirs carbonatés que l’hétérogénéité y est
importante tant en ce qui concerne les faciès de dépôts que les faciès diagénétiques. A la
différence d’un modèle dynamique, un modèle statique de réservoir ne considère que des
propriétés figées à un instant t et ne s’intéresse pas à ses variations temporelles. Les
principaux objectifs des modèles statiques de réservoirs sont : 1) réaliser d’un modèle de
subsurface consistant, intégrant toutes les données géophysiques, possédant une cohérence
interne maximale et intégrant toutes les données géophysiques, géologiques et
pétrophysiques disponibles ; 2) permettre le calcul des volumes d’hydrocarbure en place ;
3) permettre la simulation dynamique d’écoulement des fluides qui va en partie
déterminer la stratégie d’exploitation du champ (réserves à produire, débit de production,
nombre de puits et leur emplacement).
L’analyse des faciès de dépôt et faciès diagénétiques, l’identification des entités
stratigraphiques (paraséquences et « unités » sédimentaires) composant l’édifice carbonaté
de Malampaya et le grand nombre de mesures de porosité et de perméabilité (environ 500
points) permettent de fournir un modèle géologique indispensable à la réalisation d’un
modèle statique 3D opérationnel de réservoir. Les quatre étapes de la réalisation du
modèle géologique de réservoir sont présentées dans ce travail :
1) Etablissement de relations entre faciès de dépôt/faciès diagénétiques et propriétés
pétrophysiques.
2) Identification des processus conduisant à la création ou à la destruction de la porosité
et de la perméabilité.

163
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

3) Mise en évidence des tendances d’évolution verticales haute-fréquence (échelle 1-


10m) de la porosité et perméabilité et de leur relation avec les cycles haute-fréquence
de dépôt.
4) Définition des grandes unités-réservoirs à partir des unités sédimentaires et
diagénétiques identifiées dans les puits, et des enveloppes stratigraphiques et
diagénétiques mises en évidence par l’interprétation sismique.

Les perspectives d’intégration de ce modèle géologique dans un modèle opérationnel de


réservoir seront discutées ainsi que la possibilité d’utilisation de modèles numériques 3D
« forward » basés sur les processus de dépôt.

Dans le cadre de cette étude, on considérera acquis les faits suivants, mis en évidence par
Borgomano (2002) :
- le jeu de mesures disponible est globalement représentatif de la distribution de
porosité de l’ensemble des puits ;
- les perméabilités verticales et horizontales sont globalement du même ordre de
grandeur, à l’échelle du plug. Les mesures de perméabilité verticale et horizontale
seront donc considérées indistinctement dans cette étude. De plus, les échantillons
présentant un écart trop important entre perméabilité verticale et horizontale ont été
éliminés.

VIII.2 Influence conjuguée du faciès de dépôt et de l’évolution diagénétique sur les


propriétés reservoir

VIII.2.1 Méthode

Des mesures de perméabilité et de porosité ont été réalisées sur près de 500 échantillons
de carbonates pour lesquels ont été définis le faciès de dépôt et la classe diagénétique
(Annexes F.1 à F.6). L’objectif de cette partie est d’identifier et d’estimer les rôles
respectifs du faciès de dépôt et des transformations diagénétiques sur l’évolution des
propriétés réservoir des carbonates du Nido. La classification des faciès de dépôt est celle
utilisée dans le chapitre IV. La «classe diagénétique », quant à elle, est fondée sur la
nature et l’intensité des transformations diagénétiques ayant affecté les carbonates, à
l’échelle de la lame-mince ou du plug de carotte (échelle centimétrique). Cette notion est à

164
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

distinguer de celle de « faciès diagénétique » définie à partir de tendances d’évolutions


diagénétiques, de signatures du log de porosité et du δ13C, définis sur des intervalles
plurimétriques à hectométriques. Le tableau VIII.1 détaille la définition des différentes
classes diagénétiques à partir de la présence et de l’intensité des phases de dissolution, de
cimentation (calcite/dolomite drusique, spéléothèmes ou calcite fibreuse isopaque) et
d’altération pédogénétique.
Les diagrammes « K-φ » (porosité en fonction de la perméabilité) de l’ensemble des
mesures effectuées (Fig. VIII.5, a et b), respectivement pour l’intervalle Oligocène et
Miocène inférieur, montre un très large recouvrement des domaines de porosité et de
perméabilité des différents faciès de dépôt. L’étude des faciès de dépôts ne permet donc
en aucun cas de prédire à elle seule les propriétés pétrophysiques du réservoir de
Malampaya. Il convient donc d’examiner l’influence respective des propriétés
pétrophysiques primaires (ou initiales) des sédiments, des processus de dissolution et de
cimentation et de la nature du faciès de dépôt (texture, minéralogie) sur l’évolution des
caractères pétrophysiques du réservoir.

Tableau VIII.1 : Définition des classes diagénétiques en fonction de la nature et de l’intensité de la des
transformations diagénétiques.

VIII.2.2 Influence des propriétés pétrophysiques primaires

D’un point de vue pétrophysique, les différents faciès de dépôt sont caractérisés par une
porosité et une perméabilité initiale (ou primaire) et par un type de comportement vis-à-
vis des processus diagénétiques auxquels ils sont soumis. Dans les carbonates anciens, les

165
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

propriétés pétrophysiques initiales ne peuvent en général être mesurées directement du fait


de la compaction et des processus de dissolution, cimentation et recristallisation.

Dans Malampaya, les échantillons de la classe diagénétique L0 (cimentations et


dissolutions faibles ou absentes) présentent, pour un faciès de dépôt donné des valeurs très
homogènes de porosité et de perméabilité. Ces valeurs ne correspondent probablement pas
à des porosités et perméabilités primaires, puisqu’elles incluent l’effet de la compaction ;
on appellera « porosité primaire apparente » et « perméabilité primaire apparente » les
valeurs de porosité et perméabilité des carbonates de la classe diagénétique L0. Ces
propriétés pétrophysiques primaires apparentes n’ont pu être déterminées que sur un
nombre limité de faciès de dépôt, du fait du nombre relativement faible d’échantillons non
altérés par des processus de dissolution, cimentation ou recristallisation. Elles n’ont pu
être déterminées, par exemple, pour les faciès à texture grainstone qui présentent
systématiquement des cimentations de calcite fibreuse et/ou drusique. Les propriétés
pétrophysiques des faciès boueux non altérés sont largement dépendantes de celles de la
matrice micritique. La porosité est essentiellement intercristalline (entre les cristaux de
micrite de la matrice) et dans une moindre mesure intrasquelettique (par exemple, les
loges de foraminifères non remplies de sédiment micritique). On peut aussi considérer que
la perméabilité est essentiellement contrôlée par la connectivité des pores intercristallins
de la boue micritique ; les pores intrasquelettiques, généralement peu connectés, n’ont
certainement qu’une influence minime sur la perméabilité totale de l’échantillon.
Le diagramme K-φ des échantillons de la classe diagénétique L0 (Fig.VIII.1, a) montre la
présence de 3 groupes de valeurs de porosité et perméabilité primaires apparentes :
- un groupe correspondant à des faciès à matrice boueuse du Miocène inférieur (M1,
M2b) et l’Oligocène (R2, C1b) avec des valeurs de porosité comprises entre 22.7 et
28.1% et des valeurs de perméabilité comprises entre 4.4 et 25 mD.
- un groupe de deux valeurs correspondant au faciès de dépôt C4a (porosités : 19.6-
20.4% ; perméabilités : 0.7-1.6 mD)
- une valeur isolée correspondant au wackestone à foraminifères planctoniques M0, à
très faible porosité et perméabilité (porosité = 2.6% ; perméabilité= 0.02 mD), liées à
la présence d’une boue micritique très fine et dense.

L’effet de la compaction est difficile à mettre en évidence sur ces échantillons. On peut
cependant noter que les valeurs de porosité et perméabilité des échantillons de la classe

166
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Figure VIII.1 : a : diagramme porosité/perméabilité des échantillons à cimentation et dissolution faibles ou


absentes (classe diagénétique L0) ; b : diagramme porosité/perméabilité des échantillons d’âge Oligocène
soumis à des processus de dissolution uniquement.

167
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

diagénétique L0 sont très faibles en comparaison de celles des sédiments boueux peu
enfouis de systèmes carbonatés quaternaires : par exemple, dans les Bahamas, les forages
CLINO et UNDA ont traversé dans les 100 premiers mètres, des sédiments carbonatés
pléistocènes de plateforme interne, dont la porosité (dominée par la microporosité
matricielle) est comprise entre 40 et 65% (Melim et al., 2001). Les phénomènes de
compactions et/ou de recristallisation de la matrice boueuse sont très probablement à
l’origine des relativement faibles valeurs de porosité dans les carbonates peu dissous et à
matrice micritique de Malampaya.

VIII.2.3 Influence des processus de dissolution

L’influence de la dissolution sur les propriétés pétrophysiques des carbonates est mise en
évidence par les diagrammes K-φ ne prenant en compte que les échantillons dépourvus de
ciments (classes diagénétiques L0, L1, L2, L3, L4). D’une manière générale, les figures
VIII.1,b et VIII.2 indiquent une augmentation de la porosité et de la perméabilité avec
l’intensité de la dissolution, quel que soit le faciès de dépôt. Les échantillons à
excellentes qualité réservoir (porosité>27% et perméabilité>100mD) correspondent
presqu’exclusivement aux classes diagénétiques L3 et L4, caractérisées par la présence de
macrovugs de dissolution (diamètres des vugs >2mm). La figure VIII.2, indique
clairement qu’il existe plusieurs profils d’évolution de la porosité et de la perméabilité, en
réponse à une dissolution croissante : ces profils d’évolution semblent diverger à partir
d’un pôle initial, correspondant aux valeurs de porosité et perméabilité primaires
apparentes. Les deux types d’évolution extrêmes de la porosité et de la perméabilité, en
réponse à une dissolution croissante, sont les suivants :
- forte augmentation de porosité (jusqu’à 13% d’augmentation) pour une faible
augmentation de perméabilité (∆Κ < 80mD) : ce type d’évolution correspond au
développement de vugs de dissolution faiblement connectés (Figure VIII.3,b) ;
-forte augmentation de perméabilité (jusqu’à 1500 mD) pour une faible augmentation de
porosité (∆φ<5%) : ce type d’évolution correspond au développement de vugs de
dissolution bien connectés (Figure VIII.3, a).
L’influence de la connectivité des vugs de dissolution dans le type de profil d’évolution
des propriétés pétrophysiques a été mise en évidence dans plusieurs réservoirs carbonatés
(Borgomano et al., 2004).

168
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Il est difficile d’évaluer l’influence du faciès de dépôt sur la nature des vugs formés lors
des phases de dissolution. Il est probable cependant que, dans les faciès M2a, M2b et M3,

Figure VIII.2 : influence de la dissolution sur les propriétés pétrophysiques du réservoir de Malampaya :
diagramme porosité/perméabilité des échantillons d’âge Miocène soumis à des processus de dissolution
uniquement, et photographies de lames minces illustrant des échantillons à classe diagénétique L1, L2, L3 et
L4.

169
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

le développement de macrovugs connectés soit facilité par la dissolution des éléments


coralliens et des grands foraminifères benthiques.
Les processus de recristallisation de la matrice (transformation micrite-microsparite) sont
généralement assez faiblement développés à Malampaya, et leur influence sur la qualité
du réservoir est difficile à évaluer. Il apparaît cependant (par exemple, fig.VIII.2,
échantillon 3339.47mCD) qu’à degré de dissolution similaire, les échantillons à matrice
partiellement recristallisée, présentent une porosité moindre que les échantillons à matrice
préservée. Des observations plus poussées au microscope électronique à balayage seraient
nécessaires pour confirmer cette observation et pour quantifier la perte de porosité par
néomorphisme de la matrice.

Fig. VIII.3 : a : échantillon à macrovugs connectés induisant de fortes valeurs de porosité (30.1%) et de
perméabilité (1100 mD), MA-5, 3337.73 mCD ; b : échantillon à meso- à macrovugs non connectés, et à
matrice faiblement recristallisée, conduisant à des valeurs modérées de porosité (23.6%) et de perméabilité
(12mD), MA-5, 3325.25 mCD. Barre d’échelle : 0.5 mm.

VIII.2.4 Influence de la cimentation

La figure VIII.4 montre clairement une diminution générale de la porosité et de la


perméabilité avec la cimentation croissante. Les types d’évolution sont en revanche
complexes, car ils dépendent de la texture (présence de matrice micritique), de l’intensité
de la dissolution biomoldique et matricielle. Le comportement vis-à-vis de la cimentation
des carbonates riches en boue micritique est différent de celui des carbonates qui en sont
dépourvus (Figure VIII.5).

170
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Evolution des propriétés pétrophysiques des faciès à faibles teneurs en boue vis-à-vis de
la cimentation :
La porosité des carbonates renfermant un faible pourcentage de boue micritique et non
soumis à la dissolution, est essentiellement intergranulaire et dans une moindre mesure,
intragranulaire. Dans ce cas, le remplissage progressif de l’espace intergranulaire par des
ciments calcitiques ou dolomitiques va se traduire dans un premier temps, par une
diminution conséquente de la porosité et une diminution relativement modeste de
perméabilité. Lorsque les ciments se développent au point d’obstruer le passage entre les
pores intergranulaires, une diminution brutale de perméabilité est observée. Pour les
échantillons de Malampaya, cette valeur critique de porosité correspondant à l’obstruction
des connections intergranulaires se situe autour de 12% (Fig.VIII.5, a). De part et d’autre
de cette valeur critique, les valeurs de perméabilité sont divisées par un facteur 10 à 100.
Pour les faciès soumis à une diagenèse météorique (par exemple les grainstones de shelf
interne du faciès C2), la dissolution biomoldique a permis de conserver une forte valeur
de porosité et une forte perméabilité, malgré une occlusion presque totale des pores
intergranulaires.

Evolution des propriétés pétrophysiques des faciès à fortes teneurs en boue vis-à-vis de la
cimentation :
La porosité primaire des carbonates riches en boue micritique est essentiellement
intercristalline (matricielle) et, dans une moindre mesure, intragranulaire. Les ciments qui
vont se former au cours des différentes phases diagénétiques vont occuper les pores
intragranulaires et les éventuels pores de dissolution ; ils ne vont pas avoir d’influence sur
la porosité et perméabilité matricielles. L’évolution de la porosité et de la perméabilité
matricielles va être principalement contrôlée par les processus de dissolution matricielle
(pouvant conduire à la formation de vugs de dissolution) et de néomorphisme
(transformation de la micrite en microsparite). Les profils d’évolution des propriétés
pétrophysiques des carbonates à matrice micritique vont être très différents et bien plus
complexes que ceux des carbonates à texture grainstone. Le diagramme K-φ
correspondant à 175 échantillons de carbonates à texture wackestone, packstone et
floatstone/rudstone (Figure VIII.5, b) ne montre pas d’effet de seuil comme pour les faciès
pauvres en boue (Figure VIII.5, a) : les points semblent former un continuum entre un
pôle à forte perméabilité (100-1000mD) et forte porosité (25-30%) et un pôle à faible
perméabilité (<0.01mD) et faible porosité (<5%). L’absence de relation simple entre

171
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

intensité de la cimentation et propriétés pétrophysiques traduit la compétition entre les


processus de dissolution et de cimentation.

Figure VIII.4 : influence de la cimentation sur les propriétés pétrophysiques du réservoir de Malampaya;
a : diagramme porosité/perméabilité de l’ensemble des échantillons d’âge Miocène ; b : diagramme
porosité/perméabilité de l’ensemble des échantillons d’âge Oligocène

172
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Figure VIII.5 : influence de la texture sur l’évolution de propriétés pétrophysiques de carbonates soumis à
des processus de cimentation ; a : diagramme porosité/perméabilité de l’ensemble des échantillons de
carbonates pauvres en matrice boueuse, à présence de ciments (classes diagénétiques D0 à D4 et F0 à F4) ;
b : diagramme porosité/perméabilité de l’ensemble des échantillons de carbonates riches en matrice
boueuse, à présence de ciments (classes diagénétiques D0 à D4 et F0 à F4).

VIII.3 Evolution verticale haute-fréquence des propriétés pétrophysiques

L’évolution verticale des propriétés pétrophysiques des carbonates est liée à la répartition
des transformations diagénétiques et dans une moindre mesure des faciès de dépôts.
L’étude des variations verticales de la porosité et de la perméabilité renseigne donc sur les
processus ayant contrôlé la qualité du réservoir de Malampaya. Dans le chapitre VI, sur la
base de l’ analyse des variations verticales d’environnement de dépôt et d’environnements
diagénétiques, a été mis en évidence un compartimentage des carbonates de l’Oligocène
supérieur et Miocène inférieur de Malampaya en cycles sédimentaires d’épaisseur
plurimétrique. Dans le présent chapitre, on s’attachera à évaluer l’impact de la cyclicité
haute-fréquence sur les variations verticales des propriétés pétrophysiques des carbonates
du shelf interne de Malampaya. Les carottes étudiées sur les puits MA-5 et MA-7, sur
lesquelles ont été identifiés les cycles de dépôt, présentent deux types principaux
d’évolution diagénétique :
- un type d’évolution diagénétique dominé par les phénomènes de dissolution, donnant
naissance à une alternance d’intervalles à classes diagénétiques L0 à L4, en relation
avec des variations verticales d’intensité de dissolution.

173
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

- Un type d’évolution diagénétique mixte, avec alternance de phase de cimentation et de


dissolution. Ce type d’évolution se traduit concrètement par une alternance
décimétrique à métrique d’intervalles à classe diagénétique D0 à D4 et F0 à F4 et plus
rarement L0 à L4. Ces alternances ont liées aux variations verticales de l’intensité de
la dissolution, de l’abondance et de la nature des ciments.

A l’exception des intervalles à texture grainstone, le faciès de dépôt influe très faiblement
sur les propriétés pétrophysiques primaires des carbonates du shelf interne de Malampaya
ainsi que sur leur évolution diagénétique et pétrophysique ultérieure (Figures. VIII.1 et
VIII.5).

Evolution diagénétique dominée par la dissolution : puits MA-5, carottes 1 et 2:


La confrontation des propriétés pétrophysiques, des classes diagénétiques et du découpage
séquentiel haute-résolution (Figure VIII.6) conduit aux constatations suivantes :

1) Les meilleurs niveaux réservoir sont les intervalles à macrovugs, non cimentés.
Les intervalles présentant les meilleures qualités réservoirs (porosité>27%,
perméabilité>100mD) correspondent très exactement à ceux qui possèdent des macrovugs
de dissolutions : 3335.00-3337.50mCD, 3339.20-3340.00mCD and 3345.30-
3346.60mCD. De plus, tous les intervalles à macrovugs ne présentant pas de cimentation,
ont d’excellentes qualités réservoir. Le passage d’un intervalle à macrovugs (classe
diagénétique L3 ou L4) à un intervalle à mésovugs (classe diagénétique L1 ou L2) se
traduit par une forte diminution de perméabilité (diminution d’un facteur 10 au
minimum), pour une très faible diminution de porosité (exemples : autour des côtes
3340.00mCD, 3345.00mCD, 3346.50mCD). Les intervalles dépourvus de ciments et à
dissolution plus modérée (classes L1 et L2) présentent des valeurs assez variables de
porosité (généralement comprise entre 25 et 30%) et de perméabilité (typiquement de 10 à
100mD) : ces variations sont liées à l’abondance et à la connectivité variables des cavités
biomoldiques et des vugs de dissolution. Les intervalles à classe diagénétique L3 (i.e. à
cavités biomoldiques, micro- et mesovugs de dissolution et figures pédogénétiques)
présentent des valeurs modérées de perméabilité (10-100mD), tandis que les intervalles à
classe diagénétique L4 (à macrovugs et figures pédogénétiques), à degré d’altération
pédogénétique similaire, sont beaucoup plus perméables (>100mD). De plus, l’intervalle
3335.00-3337.50mCD, dépourvu de figures pédogénétiques mais à macrovugs de

174
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Figure VIII.6 : Distribution verticale des classes diagénétiques sur deux intervalles carottés ; a : profil à
évolution diagénétique dominée par la dissolution (puits MA-5, carottes 1 et 2 : Miocène inférieur) ; b :
profil à évolution diagénétique mixte, à phases de dissolution et de cimentation (M A-7, carottes 1 & 2 :
Miocène inférieur).

175
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

dissolution, présente d’excellentes qualités réservoir. Il semble donc que ce soit la


présence de macrovugs et non celle de figures pédogénétiques qui est déterminante pour
l’existence de niveaux à excellentes propriétés réservoirs. La connectivité des macrovugs
est toujours très bonne dans les carottes 1 et 2 de MA-5.

2) L’absence de dissolution et de cimentation se traduit par des propriétés pétrophysiques


moyennes et par l’absence de variations verticales significatives de porosité et de
perméabilité :
L’intervalle 3330.00-3334.89mCD, constitué de faciès riches en boue micritique (M1 et
M2b), est caractérisé par l’absence de dissolution et de cimentation significative (classe
diagénétique L0): les valeurs de porosité sont assez élevées (25-27%) tandis que la
perméabilité est modérée (10-20mD). La porosité et la perméabilité des carbonates de
classe diagénétique L0 et riches en boue étant essentiellement d’origine matricielle, la
faible variation verticale des propriétés pétrophysiques est induite à l’homogénéité des
textures (mudstone à wackestone) et de la nature de la boue micritique (granulométrie et
classement des grains micritiques) sur l’ensemble de l’intervalle. L’effet des phénomènes
de néomorphisme (microsparitisation de la micrite) est ici très limité et ne semble pas
avoir altéré, de manière significative, les propriétés réservoir.

3) La présence sporadique de ciments se traduit par un signal erratique de porosité et de


perméabilité :
L’intervalle 3324.00-3330.00 présente de faibles cimentations drusiques réparties de
manière sporadique. Il n’est pas possible de prédire l’extension latérale de ces passées
cimentées d’épaisseur inférieure au décimètre. Dans tous les cas, elles se traduisent par
une diminution ponctuelle significative de porosité et de perméabilité (« creux » de
porosité à 20-23% et de perméabilité <100mD).

4) Les intervalles à macrovugs, donc à excellentes propriétés réservoirs sont situés vers le
sommet des cycles haute-fréquence émersifs, sous les surfaces d’exposition :

Les cycles sédimentaires semblent présenter un degré globalement croissant d’intensité de


dissolution de la base au sommet. Les cycles émersifs sont caractérisés à leur base par les
classes diagénétiques L0 ou L1, alors que les classes L3 et L4 à macrovugs se développent
dans leur partie supérieure. Le sommet des trois intervalles à macrovugs (dont deux sont

176
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

associés à des paléosols) se situe moins d’un mètre sous une surface d’exposition. La
présence d’intervalles à macrovugs semble bien contrôlée par les émersions affectant les
sommets des cycles haute-fréquence, bien que l’hypothèse d’une réactivation ultérieure de
la formation de ces cavités de dissolution lors de phases postérieures d’émersion ou lors
de l’enfouissement ne soit pas à exclure.

Evolution diagénétique mixte, à phases de dissolution et de cimentation :


MA-7, carottes 1 & 2
Les carottes 1 et 2 du puits MA-7 sont constituées d’une alternance de niveaux cimentés à
mauvaise qualité réservoir (porosité<25% et perméabilité <10mD) et de niveaux à qualité
réservoir moyenne (porosité>25%, perméabilité =10-100mD) à excellente (porosité>27%,
perméabilité>100mD). Les principales observations et conclusions concernant cet
intervalle sont les suivantes :

1) Comme dans les carottes 1 et 2 de MA-5, les deux principaux intervalles à excellente
qualité réservoir (3188.00-3189.20mCD et 3200.00-3201.00mCD) correspondent à des
niveaux riches en macrovugs de dissolution, bien connectés et dépourvus de ciment.

2) Trois des quatre paraséquences émersives sont cimentées à leur sommet. Ces
intervalles cimentés de 0.20 à 2.50m d’épaisseur sont associés à des figures d’origine
pédogénétiques (structures alvéolaires, pisoïdes vadoses). Les trois intervalles à
cimentation la plus avancée (3191-3192mCD, 3199-3200mCD et 3201-3202mCD) ont
préalablement subi une très forte dissolution (présence de macrovugs cimentés). Les
ciments dominants sont constitués de calcite drusique grossière, probablement d’origine
météorique phréatique ou d’enfouissement. Il est probable que ces intervalles densément
cimentés se soient formés préférentiellement dans des niveaux ayant préalablement été
affectés par d’intenses dissolutions météoriques (vadoses ?) et ayant servi de drain à la
circulation des fluides minéralisants, lors d’une phase météorique ultérieure ou lors de la
diagenèse d’enfouissement. Il n’est pas à exclure que la qualité réservoir de certains
niveaux ait été augmentée à la faveur de circulations, postérieures aux phases de
cimentation drusique grossière, de fluides sous-saturés ayant réactivé la formation de vugs
de dissolution. Une hypothèse d’évolution des propriétés pétrophysiques des carottes 1 et
2 de MA-7, en relation avec la superposition de domaines vadoses et phréatiques liés à des
émersions successives est proposée dans la figure VIII.7.

177
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Figure VIII.7 : modèle d’évolution diagénétique des carottes 1&2 de MA-7, en relation avec les émersions
associées à la cyclicité haute-fréquence.

MA-5, carottes 3 à 8
Les principales observations concernant ces intervalles carottés sont les suivantes :
1) Comme dans les carottes 1 et 2 de MA-7, on observe une tendance générale à
l’enrichissement en ciments de calcite drusique de la base au sommet des paraséquences
(exemple : 3615.50-3624.00mCD). Cependant, des niveaux d’épaisseur métrique de
carbonates à texture grainstone (faciès de dépôt R3a et C2), pouvant occuper une position
quelconque dans la paraséquence (à l’exception de l’extrème base), présentent
généralement d’intenses cimentations de calcite fibreuse et drusique (par exemple, les
intervalles 3657.00-3659.00mCD, 3641.50-3643.00mCD et 3623.50-3624.50mCD). La
dissolution des éléments squelettiques, souvent importante dans ces intervalles, leur
permet généralement de conserver de bonnes propriétés réservoir.
2) L’intensité de la cimentation drusique est relativement faible dans la partie inférieure de
l’intervalle carotté (3669.00-3683.50mCD), constituée de dépôts de pente externe récifale
(faciès R1c et R2) et ne présentant pas de surface d’émersion. Elle devient plus importante
au dessus de la profondeur 3668.50mCD (=3670.50mMD), dans les dépôts de récif et de
shelf interne soumis à des émersions à répétition. Cette observation conforte l’origine
météorique de cette cimentation drusique.
3) L’abondance des ciments (drusiques ou fibreux) confère à ces intervalles carottés une
qualité réservoir moyenne (porosité voisine de 20% et perméabilité <100mD), à

178
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

l’exception des intervalles à texture grainstone ayant subi une intense dissolution
biomoldique dont la perméabilité peut dépasser 100mD (par exemple, intervalle 3641.50-
3643.00mCD). Les intervalles à faciès riches en boue de pente récifale, moins
abondamment cimentés mais à dissolution moindre, ne présentent pas de très bonnes
propriétés réservoir (porosité comprise entre 20-25%, mais perméabilité voisine de
10mD).

Conclusions générale sur l’évolution des propriétés réservoir des carbonates de shelf
interne soumis à des émersions à répétition
1) Les intervalles à excellentes propriétés réservoir (porosité>27%,
perméabilité>100mD) correspondent aux niveaux à macrovugs (diamètre>2mm) de
dissolution, bien connectés. Ces macrovugs se forment préférentiellement en domaine
météorique vadose, mais peuvent être élargis lors de phases ultérieures de dissolution,
en domaine météorique phréatique ou d’enfouissement.
2) Les cimentations altèrent de manière considérable les propriétés réservoir. Les faciès
pauvres en boue micritique sont souvent intensément cimentés par une première
génération de ciments marins fibreux, puis par une ou plusieurs générations de
ciments drusiques ; des dissolutions biomoldiques ultérieures peuvent cependant
restituer à ces faciès une bonne qualité réservoir. Les cimentations dans les faciès
riches en matrice micritique se développent principalement dans les intervalles
préalablement soumis à de fortes dissolutions météoriques. Les processus de
cimentation drusique semblent particulièrement bien développés vers le sommet des
domaines météoriques phréatiques ; ils sont en revanche inexistants en domaine
météorique vadose.
3) Le recouvrement de zones vadoses et phréatiques, relatives à des phases successives
d’émersion, se traduit par un compartimentage du réservoir caractérisé par une
alternance de niveaux cimentés (peu poreux et peu perméables), de niveaux à
dissolution avancée et peu cimentés (très poreux et très perméables) et de niveaux
faiblement altérés (à porosité et perméabilité intermédiaire).

VIII.4 Définition et propriétés des grands corps réservoirs du champ de Malampaya

Différents faciès diagénétiques ont été identifiés sur la base du type de séquence
diagénétique, de la signature du signal de porosité et du signal δ13C (Chapitre V.3). A

179
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Figure VIII.8 : Distribution verticale des classes diagénétiques dans les carottes 3 à 8 du puits MA-5
(Oligocène) : profil à évolution diagénétique mixte, à phases de dissolution et de cimentation.

180
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

partir du modèle d’évolution tectono-stratigraphique proposé dans le chapitre VI et des


corrélations proposées, des corps diagénétiques ont pu être déterminés. Un corps
diagénétique est défini comme un volume continu de roche caractérisé par un même faciès
diagénétique et des propriétés pétrophysiques bien définies.

La figure VIII.9 résume les caractéristiques pétrophysiques des différents facies


diagénétiques :
-Le faciès diagénétique I est caractérisé par des valeurs de porosité faibles à modérés (0-
20%) contrôlées par la faible dissolution et les fortes cimentations drusiques d’origine
météorique phréatique et/ou d’enfouissement. Les perméabilités associées sont faibles à
modérées (toujours inférieures à 100mD). Les classes diagénétiques D0, D2, F1 et F2 sont
les plus caractéristiques de ce faciès (Fig. VIII.10).
-Le faciès diagénétique II présente un spectre étroit de valeurs de porosité, modérées à
bonnes (18-27%). La perméabilité est cependant assez peu élevée et très souvent comprise
entre 10 et 100mD. L’homogénéité verticale des propriétés pétrophysiques est liée au
faible degré d’altération diagénétique (absence de niveaux très fortement dissous ou
cimentés) : les classes L0, L1 et D0 sont en effet les plus fréquentes dans ce faciès
diagénétique (Fig. VIII.10).
-Le faciès diagénétique III, caractérisant les carbonates de pente du flanc Sud-Ouest de
l’édifice carbonaté (MA-3) présente un spectre étroit de valeurs de porosité, très faibles
(0-10%). Les valeurs de perméabilité mesurées sur les échantillons de ce faciès
diagénétique sont extrêmement médiocres (<1mD). Les piètres propriétés réservoirs de ce
faciès sont attribuables à l’occlusion quasi-totale du réseau poreux par les phases de
cimentation marine précoce et d’enfouissement (classe diagénétique L4).
-Le faciès diagénétique IVa est caractérisé par un large spectre de valeurs de porosités, ce
qui traduit la nature erratique des variations verticales de ce signal sur les intervalles
concernés. Ces valeurs de porosités sont cependant gloabalement faibles à modérées
(<20%) et les valeurs de perméabilité n’excèdent rarement 100mD. La nature erratique du
signal de porosité et ses valeurs relativement faibles reflètent la présence répétée de
niveaux d’épaisseur plurimétrique affectés par d’intenses cimentations d’origine
météorique, relayées parfois par des cimentations d’enfouissement : ces « niveaux
denses » sont caractérisés le plus fréquemment par les classes diagénétiques D2, D3 et F3
(Fig. VIII.10). Les phases d’émersion à répétition du shelf interne sont considérées
comme

181
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Figure VIII.9 : Définition et caractéristiques pétrophysiques des différents faciès diagénétiques.

182
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Figure VIII.10 : Relation entre faciès diagénétiques et classes diagénétiques.

étant responsables du compartimentage du réservoir en «niveaux denses » et « niveaux


poreux ».
-Le faciès diagénétique IVb présente des valeurs de porosité, en majorité, bonnes à
excellentes (20-35%). Le spectre de perméabilité est très large, mais présente une
proportion significative de valeurs supérieures à 100mD. Bien que correspondant à une
évolution diagénétique similaire à celle du faciès IVa, dominée une diagenèse météorique
vadose et phréatique polyphasée, le faciès diagénétique IVb présente de bien meilleures
propriétés réservoir, du fait de la prédominance des processus de dissolution sur ceux de
cimentation : les classes diagénétiques L0, L1, L2, L4 et D0, correspondant aux
meilleures propriétés réservoir, y sont en effet dominantes (Fig. VIII.10).

Pour chacun des puits MA-1, MA-2, MA-3, MA-5, MA-7 et MA-8, a été réalisé un
découpage en faciès diagénétiques de l’ensemble du Nido. Des corrélations entre le puits
des intervalles correspondants sont ici proposées (Figure VIII.11) : ces corrélations

183
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

intègrent le modèle d’évolution tectono-stratigraphique de l’édifice carbonaté, fondé sur


l’interprétation des données sismiques 3D et présenté dans le chapitre VII. A l’exception
de MA-3, tous les autres puits étudiés ici se situent dans la zone Nord et Centrale de
Malampaya. Le modèle de réservoir proposé ici est surtout représentatif de cette partie de
l’édifice carbonaté et ne peut être transposé à la zone Sud qu’avec circonspection.

Parmi les principaux résultats de ce modèle de réservoir, nous retiendrons :


-Les deux corps A et B à faciès diagénétique IVb possèdent le meilleur potentiel réservoir
du champ de Malampaya. Le corps B est très épais dans la zone la plus interne de l’édifice
carbonaté (près de 100m dans MA-5) ; près de la bordure Ouest du shelf interne,
s’intercalent au sein du corps B, d’épais intervalles à faciès diagénétique IVa et à piètre
qualité réservoir. Ces intervalles cimentés se biseautent vers l’Est et passent latéralement à
un faciès diagénétique IVb.
- Quatre intervalles à faciès diagénétique II sont présents à travers toute la zone interne
Nord de l’édifice de Malampaya. Ces intervalles présentent de bonnes valeurs de porosité
(principalement autour de 20-25%), mais la perméabilité reste modérée (typiquement 10-
100mD).
- Deux intervalles à faciès diagénétique IVa, et donc à faible qualité réservoir, sont
présents à travers toute la zone interne Nord de Malampaya. L’intervalle supérieur
(traditionnellement appelé « Intra-Nido »), bien qu’épais, présentent quelques intervalles à
porosité élevée tant dans la partie la plus interne (MA-5) que sur la marge Ouest (MA-1).
La connectivité de ces intervalles poreux est difficile à établir.
-La base du Nido (Unité SR1), à faciès diagénétique I, constitue un corps diagénétique à
valeurs de porosité faibles à moyennes (en général <20%) ; les valeurs de perméabilité y
semblent aussi modérées bien qu’elles ne soient disponibles que sur un nombre
d’échantillons très limité.
-L’attribution de propriétés pétrophysiques sur le flanc Ouest de Malampaya est délicate
puisque le seul puits disponible, MA-3, se situe à la pointe Sud de l’édifice. Les propriétés
pétrophysiques sont médiocres sur l’ensemble du puits, mais il semble très hasardeux de
vouloir les extrapoler sur l’ensemble du flanc Ouest.

Remarque : prise en compte de la fracturation dans les modèles de réservoir

184
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

La fracturation ouverte constitue un type d’hétérogénéité important qu’il convient de ne


pas négliger. Des études antérieures sur la fracturation du champ de Malampaya ont
montré que les fractures ouvertes se développaient préférentiellement dans les niveaux

185
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

Figure VIII.11 : Modèle de corrélation des corps diagénétiques entre les puits MA-1, MA-2, MA-3, MA-5,
MA-7 et MA-8. Chaque corps diagénétique est caractérisé par un faciès diagénétique.

densément cimentés, au voisinage de failles. Bien que l’influence de cette fracturation sur
le modèle statique soit sans doute très limitée, elle ne doit pas être oubliée dans la phase
de modélisation dynamique du réservoir.

Figure VIII.12 : Relation entre corps diagénétiques et réflecteurs sismiques.

VIII.5 Relation réflecteurs sismiques / faciès diagénétiques

La figure VIII.12 présente la correspondance entre les principaux réflecteurs sismiques


interprétés (voir chapitre VII) et les propriétés réservoir des corps diagénétiques identifiés.
Les réflecteurs sismiques signent la position des interfaces entre les différents faciès
diagénétiques : les réflecteurs C1.1, M1.2, M2 et M3 matérialisent l’interface entre les
faciès diagénétiques IVa et IVb et leurs équivalents latéraux. Les réflecteurs C2.3 et M1.1
marquent le contraste d’impédance entre des intervalles cimentés à faciès diagénétique
IVa et des faciès poreux à faciès diagénétique II. Le reflecteur C1.2 matérialise le saut de
porosité entre un intervalle à faciès diagénétique IVb et un intervalle à faciès diagénétique
II constituant la base de l’unité C2.1. Enfin le réflecteur R1 marque le sommet du corps

186
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

diagénétique basal (correspondant à l’unité SR1), à faciès diagénétique I. Les propriétés


diagénétiques d’extrême importance pour cartographier en trois dimensions, et sur
l’ensemble du champ de Malampaya, les différents corps diagénétiques, à partir des
données de sismique 3D.

VIII.6 Intégration dans un modèle de réservoir opérationnel

Les résultats de ce travail permettent de fournir un modèle géologique du réservoir de


Malampaya, reposant sur la mise en évidence des différents paramètres contôlant
l’évolution de la porosité et de la perméabilité et l’identification de différents corps
réservoir, à l’échelle métrique (échelle des paraséquences de dépôt) et à l’échelle
décamétrique (échelle des unités sédimentaires). Le défi du géologue pétrolier est
d’attribuer, à partir de ces concepts géologiques, des données de subsurface et des
mesures pétrophysiques dont il dispose, des valeurs de porosité et de perméabilité en tout
point du réservoir. Deux approches de modélisation numérique peuvent être suivies pour
atteindre cet objectif : l’approche géostatistique et l ‘approche forward modelling.

L’approche géostatistique :
La méthode recommandée (Bayesian update) ici pour la simulation de la porosité dans
tout le réservoir peut être résumée ainsi :
1) Définition en trois dimensions des unités sédimentaires et des corps diagénétiques, à
partir des horizons sismiques interprétés et convertis en profondeur. Leur définition est
contrainte par les interprétations réalisées au niveau des puits.
2) Krigeage de la porosité des puits pour chaque corps diagénétique ou unité
sédimentaire;
3) Etablissement, au niveau de chacun des puits et pour chaque corps diagénétique ou
unité sédimentaire, de fonctions linéaires entre la porosité dérivée de l’inversion du
bloc 3D d’amplitude sismique et les porosités issues des diagraphies.
4) Cokrigeage, en ajoutant au krigeage initial les fonctions linéaires entre porosité issue
de la sismique et porosité diagraphique.

Le modèle peut-être raffiné en subdivisant les unités sédimentaires ou les corps


diagénétiques en sous-unités ou sous-corps, mais l’absence de réelle contrainte pour la
réalisation de corrélations fines rend cette approche très hasardeuse.

187
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir

La réalisation d’une simulation 3D de la perméabilité nécessite, pour chaque faciès


diagénétique, de définir une fonction permettant de déduire la perméabilité à partir de la
porosité (poroperm transform). La simulation 3D de la perméabilité peut alors être
déduite, pour chaque corps diagénétique, de la simulation 3D de la porosité.

L’approche « forward modelling »:


La modélisation 3D « forward » d’un objet géologique consiste à reconstruire, pour
chaque intervalle de temps, la répartition tridimensionnelle d’une propriété (faciès de
dépôt, faciès diagénétique, propriétés pétrophysiques…) à partir de la connaissance des
paramètres controlant cette propriété. La présente étude a montré que les propriétés
pétrophysiques des carbonates sont déterminées par leur faciès de dépôt et par l’ensemble
des transformations diagénétiques qu’ils ont subi. La connaissance en tout point du
réservoir du faciès de dépôt et du faciès diagénétique permettrait donc de déduire ses
propriétés pétrophysiques. Différents logiciels de modélisation stratigraphique permettent
d’obtenir un modèle 3D de la répartition des faciès de dépôt , parmi lesquels
CARBONATE 3D (Warrlich et al., 2002), DIONISOS (Granjeon et al., 1998 ; Doligez et
al., 1999). Les paramètres de contrôle pris en compte dans le calcul sont, entre autres, la
topographie initiale, les variations eustatiques, les taux de subsidence, les taux de
production carbonatée par faciès, l’hydrodynamisme, la direction et la force des vents…
La modélisation « forward » des transformations diagénétiques est en revanche bien plus
délicate à mettre en œuvre, leurs paramètres de contrôle étant souvent difficiles à
appréhender et à quantifier. Un logiciel de modélisation « forward » des réservoirs
carbonatés intégrant les faciès de dépôt et l’évolution diagénétique reste encore à
construire.

188
Chapitre IX : Conclusions générales et recommandations

CHAPITRE IX : CONCLUSIONS GENERALES ET RECOMMANDATIONS

L’étude de l’édifice carbonaté de Malampaya a permis d’apporter des éléments


nouveaux pour la compréhension des systèmes carbonatés cénozoïques d’Asie du Sud-
Est et pour la construction d’un modèle 3D de réservoir.

La combinaison d’analyses pétrographiques et géochimiques a mis en évidence les


modalités d’évolution du système carbonaté isolé de Malampaya en réponse à des
variations haute-fréquence de niveau marin relatif. Cette cyclicité haute-fréquence n’a
été mise en évidence qu’à partir de l’Oligocène supérieur.
- La distribution verticale et latérale des faciès est fortement controlée par les
variations à court-terme de niveau marin relatif. En domaine de shelf interne, le type
de producteur de carbonate varie au cours d’un cycle en fonction de la profondeur
d’eau et du degré de connexion avec le milieu marin ouvert. Ce degré de connexion
est lui-même probablement fortement dépendant de la réponse des récifs aux
variations de niveau marin. A l’Oligocène supérieur, dans le domaine de shelf
interne, des conditions de faible connexion avec le milieu marin ouvert ont prévalu
durant toute la durée des cycles. En revanche, au Miocène inférieur, les cycles de
dépôt présentent, à leur base, un intervalle plurimétrique de sédiments à faciès
indiquant des environnements de shelf ouvert, non-récifaux. Dans les deux cas, les
phases d’émersion du shelf, associées aux chutes de niveau marin relatif, ont causé
notamment le développement de cavités de dissolution, particulièrement vers le
sommet des cycles de dépôt, donnant ainsi naissance à des intervalles à excellentes
propriétés réservoir.
- Malgré le haut degré d’incertitude sur les datations des carbonates, l’ordre de
grandeur des durées des cycles haute-fréquence de niveau marin relatif a pu être
estimé (10-100 ka). Celles-ci sont compatibles avec celles des cycles de
Milankovitch, mais une cyclité d’origine tectonique ne peut-être exclue.

Bien que des phases d’émersions semblent avoir affecté les carbonates de Malampaya
antérieurement à l’Oligocène supérieur, aucun indice de cyclicité haute-fréquence n’a pu
être mis en évidence dans l’Eocène supérieur et Oligocène inférieur.

189
Chapitre IX : Conclusions générales et recommandations

L’intégration des données sismiques 3D haute-résolution a permis de reconstituer


l’évolution à long-terme (>1 Ma) de l’édifice carbonaté de Malampaya et d’en préciser
les principaux facteurs de contrôle :
- La topographie initiale héritée du basculement de blocs lors des phases de rifting de
la Mer de Chine méridionale a conditionné l’emplacement et la taille de l’édifice
carbonaté. Le système carbonaté s’est installé à l’Eocène supérieur sous la forme
d’une plate-forme attachée à sédimentation mixte silicoclastique et carbonatée.
- Les taux d’accumulation en domaine de shelf interne on été suffisament élevés pour
former des shelfs relativement plats, à partir de topographies initiales irrégulières.
- La déformation tectonique syn-sédimentaire a largement contrôlé l’architecture
interne (développement de constructions carbonatés de petite taille sur les points
hauts, onlaps internes, troncatures) et la dissymétrie de l’édifice carbonaté (shelf
large au Nord, étroit au Sud). L’épaisse série (carbonatée ?) de bassin, au pied du
flanc Ouest de Malampaya, pourrait avoir résulté de la déstabilisation épisodique de
la bordure du shelf, probablement en relation avec l’activité de la faille bordière
Ouest.
- Les changements climatiques globaux de l’Oligocène moyen ont pu être à l’origine
de l’initiation de cycles glacioeustatiques ayant pu contrôler largement la cyclicité
haute-fréquence mise en évidence à l’Oligocène supérieur et Miocène inférieur.
- Les effets des courants océaniques et des vents sont difficiles à évaluer : ils ont pu
avoir influencé le développement de constructions allongées le long de la bordure
Ouest du shelf. De plus, Des apports de nutriments par les courants ont pu avoir
contrôlé la présence de certains organismes tels que les algues vertes Halimeda.
- Une brusque accélération de la subsidence ainsi qu’un excès en nutriments sont les
causes possibles de l’ennoiement final de l’édifice carbonaté vers la fin du Miocène
inférieur.

La confrontation des mesures pétrophysiques avec les modèles d’évolution


stratigraphique et diagénétique de l’édifice carbonaté a permis d’aboutir aux résultats
suivants :
- Les propriétés réservoir des carbonates de Malampaya sont principalement
contrôlées par leur évolution diagénétique. L’influence du faciès de dépôt est
mineure.

190
Chapitre IX : Conclusions générales et recommandations

- La dissolution des carbonates lors des phases répétées d’émersion affectant le shelf
de Malampaya est le principal responsable de l’amélioration des qualités du
réservoir.
- Les intervalles présentant les meilleures propriétés réservoir sont ceux présentant
des macrovugs de dissolution et sont généralement situés vers le sommet des cycles
haute-fréquence, sous les surfaces d’émersion.
- Les cimentations météoriques et d’enfouissement constituent les causes principales
de réduction de porosité et de perméabilité. Ces cimentations semblent être
particulièrement bien développées dans les zones ayant préalablement subi une
intense dissolution météorique.

L’édifice de Malampaya a pu être découpé en corps-réservoirs d’épaisseur pluri-


décamétrique, globalement conformes aux unités stratigraphiques et caractérisés par un
faciès diagénétique et des propriétés pétrophysiques propres.

Le modèle géologique de réservoir, combinant la quasi-totalité des données disponibles du


champ pourra servir d’ossature aux futurs modèles 3D du réservoir de Malampaya. La
définition d’un modèle 3D de faciès de dépôt est indispensable mais largement insuffisante
pour la construction d’un modèle de propriétés pétrophysiques, la composante diagénétique
étant prédominante dans l’amélioration ou la détérioration de la qualité du réservoir. Une
approche de type modélisation numérique « forward » des faciès de dépôt et des faciès
diagénétiques, intégrant l’ensemble des facteurs de contrôle mis en évidence dans cette
étude pourra non seulement fournir un modèle 3D de propriétés réservoir, mais servira
aussi à tester les hypothèses choisies et à quantifier les différents processus sédimentaires,
diagénétiques et tectoniques ayant influencé l’évolution du système.

191
Chapitre IX : Conclusions générales et recommandations

192
Références bibliographiques

Références bibliographiques

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