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THESE
Spécialité : Sédimentologie
par
François FOURNIER
Ce travail est le fruit de trois années de recherche et n’aurait pu voir le jour sans
l’intervention de nombreuses personnes à qui je tiens à exprimer toute ma reconnaissance.
Je suis tout d’abord reconnaissant au Professeur Jean Borgomano sans qui ce projet d’étude
du réservoir de Malampaya n’aurait pu voir le jour. Il a été l’instigateur de ce travail, qui se
place à la frontière du fondamental et de l’appliqué, alors qu’il était géologue dans la
« Carbonate Team » de Shell (Rijswijk, Pays-Bas). Après on arrivée (ou plutôt son retour) à
l’Université de Provence, il a continué à activement participer au déroulement de ce projet en
co-dirigeant cette thèse, en dépit de ses responsabilités de directeur de laboratoire. Je lui suis
très reconnaissant de m’avoir transmis son expérience de géologue pétrolier et sa conception
originale des réservoirs carbonatés et d’avoir ainsi grandement influencé ma démarche
scientifique au cours de cette étude.
Le Professeur Luis Pomar, de l’Université des Iles Baléares (Espagne), a accepté d’être
rapporteur de cette thèse. La présence d’un sédimentologue d’une aussi grande valeur à mon
jury est pour moi un véritable honneur. Qu’il soit assuré de ma sincère reconnaissance.
L’excursion de terrain qu’il a organisée à Majorque, a permis de m’éclairer sur certains
aspects de l’architecture des corps carbonatés et ses commentaires sur les environnements de
dépôt de Malampaya, lors de sa venue à Marseille,m’ont été très utiles.
Je remercie Georg Warrlich (SHELL) d’avoir accepté de faire partie du jury de cette thèse ;
il a participé activement au « projet Malampaya » au sein de la Carbonate Team de SHELL
et j’ai apprécié les discussions que avons eu sur les problèmes de corrélations
stratigraphiques et sur la modélisation numérique de Malampaya.
Ces années de thèse n’auraient pas été les mêmes sans les inoubliables moments passées à la
« prézidence » du POP-UP dont je salue les valeureux membres : Jérôme Hennuy, Frédéric
Garcia, Hélène Dalmasso, Philippe Léonide et James Gari. Leur soutien, pendant toute la
durée de cette thèse, a été inestimable. Je n’oublierai pas cette entente fraternelle lors des
nombreuses et fructueuses sorties de terrain.
J’ai une pensée toute particulière envers mes parents et l’ensemble de ma famille, pour le
soutien qu’ils m’ont apporté pendant toutes mes années études.
RESUME
ABSTRACT
The Malampaya gas accumulation is located offshore northwest Palawan Island (Philippines)
below 850-1200m of water, within shallow-water carbonates of Late Eocene to Early
Miocene age, buried below 2000m of terrigenous deposits (Middle Miocene to recent). The
Malampaya carbonate system initially developed on the crest of a tilted block, during the
rifting of the South China Sea. The carbonate buildup evolution was mainly controlled by the
nature of carbonate producers, sea level fluctuations, tectonic deformation and
climatic/oceanographic changes. The integration of sedimentological, diagenetical,
geochemical, micropalaeontological and stratigraphical analyses from subsurface data (cores,
well-logs and high-resolution 3D seismic) allowed the reconstruction of the Malampaya
carbonate build-up evolution at various time and space scales (parasequence and seismic
sequence scales) and the identification of its controlling factors. The very good vertical
resolution (20-30m) of the seismic data allowed to recognize a complex internal architecture
resulting from the combination of various controlling factors. The vertical and lateral
variations of the petrophysical properties are interpreted in terms of diagenetic evolution at
two time and space scales. The reservoir subdivision into metre-scale intervals is related to the
development of high-frequency subaeria lly exposed cycles in the inner-shelf (time scale: 10-
100ka). Decametre-scale diagenetic bodies developed in relation with low-frequency
evolution of the carbonate system (time scale ~1-10Ma). In addition to offering new insights
on the evolution of cenozoic carbonate systems from SE Asia, this study provided the high-
resolution stratigraphic framework and estimated the controlling parameters that are required
for the construction of the Malampaya static reservoir model.
SOMMAIRE
CHAPITRE I – INTRODUCTION…………………………………………………………………….………..1
I.1.1 Généralités
I.1.2 Enjeux scientifiques et industriels de l’étude du système carbonaté de Malampaya
III.1 Biostratigraphie
III.1.1 Introduction
III.1.2 Datation de la formation du Nido à l’aide des foraminifères benthiques
III.1.2.1 La « Letter Classification » et ses marqueurs biostratigraphiques
III.1.2.2 Résultats
III.1.3 Autres contraintes biostratigraphiques
III.2 Chimiostratigraphie des isotopes du Strontium
VIII.1 Introduction
VIII.2 Influence conjuguée du faciès de dépôt et de l’évolution diagénétique sur les propriétés reservoir
VIII.2.1 Méthode
VIII.2.2 Influence des propriétés pétrophysiques primaires
VIII.2.3 Influence des processus de dissolution
VIII.2.4 Influence de la cimentation
VIII.3 Evolution verticale haute-fréquence des propriétés pétrophysiques
VIII.4 Définition et propriétés des grands corps réservoirs du champ de Malampaya
VIII.5 Relation réflecteurs sismiques / faciès diagénétiques
VIII.6 Intégration dans un modèle de réservoir opérationnel
ANNEXES
ABBREVIATIONS
CHAPITRE I : INTRODUCTION
I.1.1 Généralités
La formation du Nido, d’âge Eocène supérieur à Miocène inférieur se développe sur l’île de
Palawan (Philippines) et s’étend dans le domaine offshore, sous la forme d’édifices
carbonatées néritiques de taille limitée (extension plurikilométrique et épaisseur
plurihectométrique). Les premières découvertes d’hydrocarbures dans les corps carbonatés
de la zone offsore au Nord-Ouest de Palawan remontent au début des années 1980.
L’édifice de Malampaya, est situé dans le bloc SC38, 70 km au NW de l’extrémité
septentrionale de l’île de Palawan, sous 1000m d’eau et à une profondeur d’environ 3000m
sous le niveau de la mer (Figure I.1). Il correspond à un corps carbonaté réservoir dont les
dimensions sont supérieures à la moyenne des édifices de la formation du Nido (~10km de
long, ~2 km de large, ~600 m d’épaisseur). Ce réservoir comporte des accumulations de gaz
et d’huile, en connexion avec celles de l’édifice de Camago situé au SW, de taille plus
modeste. Découvert en 1989, le champ de Malampaya-Camago comporte une colonne de
gaz pouvant atteindre 650m d’épaisseur et une colonne d’huile de 56m. Le gaz est exploité
depuis octobre 2001 par SHELL Philippines Exploration B.V. (SPEX), par l’intermédiaire
de 5 puits déviés (MA-5 à MA-9). Un test de production de l’anneau d’huile a été effectué
en 2001 grâce à la réalisation d’un puits horizontal (MA-10). Deux autres compagnies
pétrolières sont impliquées dans le projet de développement du champ de Malampaya-
Camago ChevronTexaco Malampaya LLC et Philippine National Oil Company Exploration
Corporation (PNOC-EC). Le gaz de Malampaya est acheminé jusqu’à Luzon (Figure I.2),
par l’intermédiaire d’un pipe-line de plus de 500km de long, pour y être converti en énergie
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Chapitre I. Introduction
électrique, et permettra de fournir une puissance d’environ 2700 megawatts pendant 20 ans.
Cette production représente près de 30% des besoins en énergie électrique de l’île. Le
projet Malampaya représente l’une des réalisations industrielles les plus importantes, du
point de vue des sommes investies (plus de 6 milliards de dollars), de l’histoire des
Philippines et constitue une source de bénéfice considérable (de 8 à 10 milliards de dollars)
pour le gouvernement philippin.
Figure I.1 : Carte isobathe du toit des carbonates du Nido et localisation des puits, dans les édifices
carbonatés de Malampaya et Camago, d’après Grötsch et Mercadier (1999) (à droite) ; localisation du
bloc SC 38 et du champ de Malampaya dans le domaine offshore philippin (à gauche).
L’Asie du Sud-Est est l’une des régions les plus prolifiques du globe en ce qui concerne la
production carbonatée actuelle l’extension des récifs coralliens. Au cours du Tertiaire, la
production carbonatée a été aussi très importante et les études d’affleurements révèlent que
les environnements sédimentaires de cette période sont très semblables à ceux de l’Actuel
(Wilson, 2002). En revanche, en dépit du grand développement des carbonates tertiaires
d’Asie du Sud-Est, très peu de systèmes carbonatés fossiles de cette zone ont été étudiés en
détail. Du fait de la végétation dense couvrant les zones émergées de cette région, les
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Chapitre I. Introduction
affleurements de bonne qualité sont rares et souvent difficiles d’accès. Les données de
subsurface, acquises par les compagnies pétrolières, sont en revanche plus abondantes,
mais les sections carottées, du fait de leur coût élevé de prélèvement, y sont souvent rares et
réparties de manière éparse dans les puits. En outre, les études détaillées de carottes sont
rares et restent souvent confidentielles.
L’abondance et la qualité des données disponibles (voir chapitre II) font de l’édifice de
Malampaya un laboratoire d’étude unique en ce qui concerne l’architecture et de la
dynamique des systèmes carbonatés isolés du Tertiaire d’Asie du Sud-Est. En outre, les
enjeux scientifiques et pétroliers de cette étude sont si intimement liés qu’elle constitue un
excellent exemple d’interaction entre recherche académique et applications industrielles.
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Chapitre I. Introduction
Enjeux industriels :
Plus de 60% des réserves mondiales d’hydrocarbure se trouvent dans des réservoirs
carbonatés. La compréhension des processus sédimentologiques et diagénétiques affectant
les propriétés pétrophysiques des carbonates est donc de la plus haute importance pour le
géologue de réservoir. Son objectif est en effet de construire un modèle en trois dimensions
des propriétés pétrophysiques du réservoir (en particulier, la porosité et la perméabilité) afin
de pouvoir non seulement estimer les réserves d’hydrocarbure en place, mais aussi
déterminer la stratégie d’exploitation du champ (durée d’exploitation, nombre et
implantation des puits…). La connaissance géologique d’un réservoir (architecture,
variations latérales et verticales des faciès de dépôt et des faciès diagénétiques, et leurs
facteurs de contrôle) permet alors de contraindre le modèle 3D de propriétés
pétrophysiques.
Plus spécifiquement, l’enjeu industriel de ce travail est de proposer un modèle géologique
du réservoir à hydrocarbures de Malampaya à partir de l’intégration du modèle d’évolution
de l’édifice carbonaté et des relations entre faciès (sédimentaires et diagénétiques) et
propriétés pétrophysiques.
La bordure Est de la plaque eurasiatique est, au Nord du Japon, une marge active au niveau
de laquelle la crôute océanique Pacifique est subductée (Hall, 2002). Plus au Sud, une
première phase de rifting (Holloway, 1982 ; Lee & Lawver, 1994, 1995 ; Zhou et al., 1995)
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Chapitre I. Introduction
affecte la région située entre Taïwan et l'Indochine qui représentait un segment de marge
passive (Hall, 2002). Cependant, pour Schlüter et al. (1996), toute la bordure sud-est de la
plaque eurasiatique entre l'Indochine et le Japon est restée active jusqu'au Paléocène et cette
première phase de rifting correspondrait à un rifting d'arrière-arc. Ce rifting est à l'origine de
la structuration en blocs basculés d'orientation SW-NE du substratum mésozoïque. Du
Paléocène à l'Eocène moyen, des dépôts détritiques terrigènes continentaux à marins
littoraux ont comblé les dépressions de ce rift avorté.
Une troisième phase de rifting (Holloway, 1982 ; Ru & Pigott, 1986 ; Zhou et al., 1995 ;
Schlüter et al., 1996 ; Hall, 1996, 2002) se développe au Nord du système de rift formé à
l'Eocène moyen. Cette phase extensive structure en blocs basculés la zone de Dangerous
Ground.
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Chapitre I. Introduction
Figure I.3 : Evolution géodynamique de l’Asie du Sud-Est au Cénozoïque (d’après Hall, 2002).
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Chapitre I. Introduction
migré de manière drastique vers le sud-ouest (Briais et al., 1993; Schlüter et al., 1996 ;
Morley, 2002).
La fin du Miocène inférieur (anomalie magnétique 5c) est marquée par l'arrêt de l'expansion
de la croûte océanique de la Mer de Chine Méridionale (Briais et al., 1993) et du
fonctionnement du système décrochant de Ulugan. L’arrêt de l’expansion de la Mer de
Chine Méridionale serait à mettre en relation avec la collision de la marge sud du micro-
continent Calamia n - Nord Palawan - Nord Bornéo avec le prisme d’accrétion de Nord
Cagayan (Holloway, 1982 ; Lee et Lawver, 1994 ; Schlüter et al., 1996 ; Hall, 1996, 2002).
Au Pliocène le bloc Calamian - Nord Palawan est entré en collision avec l'Arc Philippin
aboutissant à l'obduction du bloc Philippin sur la Mer de Chine Méridionale. La collision du
bloc Calamian - Nord Palawan avec la ceinture de Nord Cagayan depuis le Miocène
inférieur, puis avec l'Arc Philippin depuis le Pliocène, a conduit au soulèvement de la partie
Nord de l'actuelle île de Palawan et au basculement vers le Nord-Ouest de la partie
occidentale du bloc.
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Chapitre I. Introduction
Figure I.4 : Reconstitution des principaux domaines climatiques de l’Eocène au Miocène (d’après Paleomap
project : http://www.scotese.com).
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Chapitre I. Introduction
9
Chapitre I. Introduction
Figure I.5 : Les directions des courants océaniques actuels en Mer de Chine Méridionale, lors des moussons
d’hiver (a) et d’été (b) (d’après Tropical Research and Conservation Centre (TRACC)
http://www.tracc.org.my/).
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Chapitre I. Introduction
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Chapitre I. Introduction
Les systèmes carbonatés néritiques sur le bloc de NW-Palawan se sont installés dès
l’Eocène supérieur, au niveau des crêtes des blocs basculés lors des phases de rifting et
formant alors des haut-fonds ou des zones émergées (Fulthorpe & Schlanger, 1989). Les
champs de gaz et d’huile associés aux carbonates du Nido s’alignent selon des axes
d’orientation SSW-NNE et indiquent clairement le contrôle de cette topographie héritée des
phases de rifting de la Mer de Chine Méridionale sur la répartition des réservoirs et des
accumulations d’hydrocarbures (Figures I.7 et I.8). La plupart des systèmes carbonatés
isolés de la zone offshore de Palawan ont cessé de fonctionner vers la fin du Miocène
inférieur : la collision des blocs de Calamian-Nord Palawan avec le prisme d’accrétion de
Nord Cagayan a entraîné le basculement vers le Nord-Ouest de la zone offshore de NW-
Palawan et provoqué ainsi l’ennoiement des systèmes carbonatés (Fulthorpe & Schlanger,
1989). L’apport de sédiments silicoclastiques en provenance d’une zone émergente a pu
aussi aider la mort des récifs et des communautés benthiques associées. Les édifices
Figure I.7 : Section schématique E-W à travers les champs de Malampaya-Camago, Matinloc-Cadlao et
Signal Head-Caverna (tiré de Sales et al., 1997).
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Chapitre I. Introduction
Figure I.8 : Section sismique régionale montrant la localisation de l’édifice carbonaté de Malampaya sur une
crête de bloc basculé (à droite), et carte structurale simplifiée de la zone offshore de NW-Palawan avec
indication des principaux champs à hydrocarbure (à gauche), d’après Wiliams (1997).
carbonatés de la zone offshore de NW-Palawan sont scellés par des dépôts argilo-sableux
profonds d’âge Miocène inférieur à Miocène moyen (formation de Pagasa). Plus au Sud,
dans la région de Dangerous Ground et la zone offsore de SW-Palawan, une plate-forme
carbonatée étendue semble avoir existé de l’Oligocène au Miocène inférieur, tandis que les
systèmes récifaux isolés du Miocène moyen à l’Actuel résulteraient d’un ennoiement
sélectif de cette plate-forme lié, à des phénomènes de subsidence différentielle induite par la
tectonique locale (Fulthorpe & Schlanger, 1989). De même, sur l’île de Palawan, des
systèmes carbonatés récifaux ont perduré au Miocène moyen et supérieur (Rehm, 2003).
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Chapitre I. Introduction
Figure I.9 : a : carte isobathe du toit des carbonates du Nido au niveau des édifices de Malampaya et Camago
(d’après Grötsch et Mercadier, 1999) et localisation des puits ; b : section sismique montrant les principaux
traits morphologiques de l’édifice carbonaté de Malampaya (voir a pour la localisation).
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Chapitre I. Introduction
Le domaine de shelf peut être divisé en 3 zones : la zone Nord (Northern area) la plus large
(maximum : 2km) et dans laquelle ont été forés les puits MA-1, MA-2, MA-5, MA-8 et
MA-10, la zone centrale (Central area) autour des puits MA-6 et MA-7 et la zone Sud
(Southern area) plus étroite que les deux précédentes, en particulier dans sa partie supérieure
(500 mètres) et incluant les puits MA-4 et MA-9. Entre la zone centrale et la zone Sud, les
sections sismiques montrent la présence d’une profonde incision (Figure I.10, a), entaillant
le domaine de shelf , et pouvant être interprétée comme résultant d’un arrachement
gravitaire de la bordure de l’édifice carbonaté, comme cela a été observé, à des échelles
similaires dans des récifs actuels du domaine Indo-Pacifique (Cabioch, communication
personnelle).
L’édifice carbonaté de Camago (Figure I.10, b), contemporain de Malampaya, d’âge
Oligocène inférieur à Miocène inférieur, n’est traversé que par un seul puits (CA-1), non
carotté. Le caractère sismique et la morphologie de ce corps carbonaté de 650 mètres
d’épaisseur et de 2 km de diamètre à la base et 1km de diamètre dans sa partie supérieure,
sont fort différents de Malampaya. A l’exception de sa partie basale, l’édifice de Camago
présente des réflecteurs de forte amplitude, mais faiblement continus et très fortement
inclinés. Ces réflecteurs ont été interprétés comme représentant les pentes récifales d’une
édifice de type « pinacle » (Grötsch et Mercadier, 1999). L’édifice de Camago se
distinguerait donc de Malampaya par l’absence d’une véritable zone de shelf interne,
excepté peut-être dans sa partie basale.
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Chapitre I. Introduction
Figure I.10 : a : section sismique cd montrant la présence d’une incision ( ?) affectant la partie centrale de
l’édifice de Malampaya ; b : section sismique ef présentant l’édifice de Camago et l’emplacement du puits
Camago-1 (CA-1) ; c : section simique gh traversant d’ouest en est les édifices de Malampaya, Malampaya-
NE A et Malampaya-NE B : noter l’emplacement de ces deux derniers « pinacles » à l’aplomb de structures
tectoniques (plis et/ou failles ?) (localisation : voir Figure I.9, a)
Entre Malampaya et Camago, se trouve une zone déprimée en selle à cheval (saddle area)
exprimée sismiquement par un doublet de réflecteurs à bonne continuité et à forte
amplitude. Ces réflecteurs semblent en continuité avec les réflecteurs éocènes de
Malampaya. Probablement très peu de sédiments carbonatés se sont accumulés dans cette
zone au cours de l’Oligo-Miocène.
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Chapitre I. Introduction
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Chapitre I. Introduction
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Chapitre II. Matériel et méthodes
Les carbonates du Nido de l’édifice de Malampaya ont été pénétrés par 10 puits (notés MA-
1 à MA-10). Les données provenant de ces puits sont de nature diverse :
- des diagraphies, parmi lesquelles cinq types d’enregistrement ont été utilisés dans cette
étude : les logs de gamma-ray, de porosité, de densité, de sonic et de résistivité;
- des échantillons de roche : carottes, échantillons de parois ou SWS, déblais de forage ou
cuttings.
Le tableau II.1 dresse l’inventaire de l’ensemble des données de puits utilisées dans cette
étude.La figure II.1 présente la distribution des intervalles carottés et des SWS pour chacun
des puits.
Tableau II.1 : inventaire des données de puits utilisées dans cette étude
19
Chapitre II. Matériel et méthodes
Figure II.1 : Répartition des intervalles carottés et des échantillons de paroi (SWS) pour chacun des puits.
L’édifice carbonaté de Malampaya est couvert par deux blocs de données sismiques 3D.
L’acquisition du premier bloc de sismique 3D a été réalisée en 1993. Différents types de
traitement ont été réalisés sur ces données qui ont permis de procéder à une interprétation
des principaux réflecteurs sismiques par les spécialistes de Shell Philippines Exploration
(SPEX) et de Shell International Exploration & Production B.V. (SIEP) à Houston et
Rijwijk.
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Chapitre II. Matériel et méthodes
-Etude macroscopique des intervalles carottés : les carottes des puits MA-5, MA-7 et MA-9
ont été étudiées à la carothèque de Shell International à Rijwijk (Pays-Bas). Cette étude a
permis de définir les textures, structures sédimentaires et diagénétiques et d’identifier des
macrorestes d’organismes. Pour les carottes #1 à #8 de MA-5 et #1-2 de MA-7, un log
textural et des profils d’intensité de bioturbation et d’abondance des grands éléments
coralliens ont été établis. Les carottes des puits MA-2 et MA-3, entreposées dans les locaux
de Shell Philippines à Manille, n’ont pu être étudiées que par l’intermédiaire des
photographies de carottes et des lames minces disponibles.
21
Chapitre II. Matériel et méthodes
pas la dolomite qui reste incolore, 2) le ferricyanure de potassium réagit en présence d’ions
Fe2+ pour former un précipité bleu. Selon la quantité de fer dans le réseau cristallin,
différentes colorations peuvent être obtenues (Durlet, 1996) :
- la calcite non ferreuse (moins de 0,5% de Fe2+) est colorée en rouge vif ;
- la calcite légèrement ferreuse (de 0,5 à 2,5% de Fe2+) est colorée en mauve ;
- la calcite ferreuse (plus de 2,5% de fe2+) est colorée en bleu-violet ;
- la dolomite non ferreuse est incolore ;
- la dolomite ferreuse est colorée en bleu foncé.
Les colorations à l’alizarine et au ferricyanure de potassium permettent ainsi de distinguer la
dolomite de la calcite et d’estimer la proportion de fer dans le réseau cristallin.
Pour chacune des lames minces disponibles, le contenu bioclastique a été étudié en suivant
différents protocoles : 1) analyse quantitative par comptage de points (lames sur
échantillons de carottes et SWS des puits MA-5 et MA-7) ; 2) analyse semi-quantitative en
utilisant des chartes visuelles (lames des puits MA-1, MA-2, MA-3 et MA-8) ; 3) analyse
qualitative (lames sur cuttings des puits MA-5 et MA-10, lames sur échantillons de carotte
de MA-9). Le comptage de points a été réalisé sur la base de 300 points par lame.
II.2.2 La cathodoluminescence
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Chapitre II. Matériel et méthodes
Des mesures des rapports isotopiques du carbone et de l’oxygène ont été réalisés sur des
échantillons de roche totale, à l’Université d’Erlangen (Allemagne) par M. Joachimski. La
poudre obtenue par broyage des échantillons de carbonates a été plongée dans de l’acide
phosporique 100% (densité >1.9) à 75°C. Ce bain acide (Carbo-Kiel) est relié à un
spectomètre de masse Finnigan Mat 252. La précision des mesures est très bonne : les
erreurs (2-sigma) sont voisines de ±0.02‰ pour le δ13C et de ±0.03‰ pour le δ180 (puits
MA-5 et MA-7). Les valeurs des rapports isotopiques du carbone et de l’oxygène des
échantillons de Malampaya sont rapportées dans les annexes E.1 à E.4.
Des mesures du rapport isotopique du Sr sur roche totale ont été réalisées dans le laboratoire
de Géochimie Isotopique de la Vrije Universiteit, à Amsterdam. Les échantillons ont été
dissous dans une solution d’acide acétique 5N ; le strontium a été séparé à l’aide d’une
colonne échangeuse d’ions. Le rapport isotopique a été mesuré par un spectromètre de
masse Finnigan MAT 261. Les erreurs (2-sigma) sur les mesures sont faibles et sont
comprises entre ±6.10-6 et ±14.10-6. Les valeurs des rapports isotopiques du strontium des
échantillons de Malampaya sont rapportées dans les annexes E.5 et E.6.
Une série de mesures de la concentration de l’élément uranium dans les intervalles carottés
de MA-5 et MA-7 a été réalisée, au Centre de l’IRD à Bondy (F. Le Cornec) dans l’optique
de fournir des éléments d’interprétation du signal diagraphique de gamma-ray. Les résultats
des mesures ont permis de montrer une forte corrélation entre le signa gamma-ray et le
signal uranium (Figure II.2).
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Chapitre II. Matériel et méthodes
Le gamma-ray :
Cet outil mesure la radioactivité naturelle des formations traversées par le puits. Trois
principaux éléments contrôlent les valeurs de gamma-ray : le potassium, le thorium et
l’uranium. Les mesures des concentrations d’uranium le long des intervalles carottés
permettent de conclure à une relation étroite entre teneur en uranium et valeur de gamma-
ray. Alors que la présence des éléments thorium et potassium dans les sédiments est souvent
liée aux apports détritiques, l’origine de l’uranium est diverse et associée à des processus
diagénétiques. L’Uranium peut se fixer très précocement dans le sédiment ou bien plus
tardivement à la faveur de circulations de fluides enrichis en uranium dans des
environnements ou microenvironnements réducteurs. La précipitation précoce d’Uranium
dans les sédiments est associée à des environnements réducteurs, souvent riches en matière
organique, dans des condition suboxiques ou anoxiques (Fleisher et al., 1986, Saller et al.,
1999). Certains auteurs ont interprété la présence d’uranium dans les carbonates comme
résultant de sa fixation dans des microenvironnements réducteurs à partir de fluides
météoriques enrichis en U (VI) (Ehrenberg et Svana, 2001). Il est frappant de noter qu’à
Malampaya (par exemple dans le puits MA-5), les faibles valeurs et faibles variations de
gamma-ray caractérisent les carbonates de pente externe non soumis à des émersions alors
que les intervalles de carbonates de shelf interne soumis à des émersions à répétition
présentent de fortes variations de ce signal et de nombreux pics (voir chapitres VI et VII, et
le panneau de corrélation, annexe C.17). L’origine de l’uranium, probablement liée à
l’interaction complexe de plusieurs processus diagénétiques, n’étant pas pour l’instant
élucidée, le signal gamma-ray n’a pas été systématiquement utilisé dans le cadre de cette
étude à des fins de corrélations stratigraphiques.
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Chapitre II. Matériel et méthodes
Figure II.2 : corrélations entre le gamma-ray et la concentration en uranium des carbonates sur les carottes
1&2 de MA-5 et de MA-7.
Le FMI
Le FMI est un outil de mesure de résistivité à très haute-résolution (5 mm) permettant
d’obtenir une image électrique de la paroi du puits. Ces images permettent notamment de
distinguer les intervalles riches en éléments coralliens recristallisés. Différents «faciès
FMI » ont été définis dans le puits MA-5 (Borgomano, 2002) et utilisés pour les
interprétations séquentielles haute-résolution en dehors des intervalles carottés (annexe
C.15).
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Chapitre II. Matériel et méthodes
Calage carottes-diagraphies
Les profondeurs réelles des intervalles carottés sont réalisées par le calage des mesures
diagraphiques avec les mesures pétrophysiques réalisées sur les échantillons de carotte. La
figure II.3,a montre un exemple de calage des enregistrements diagraphiques aux mesures
de porosité sur la carotte. La comparaison du log de gamma-ray et des mesures de
concentration d’uranium sur les carottes peut aussi être utilisé pour contraindre le calage
(Figure II.3,b). Cette dernière méthode s’est avérée particulièrement utile dans les
intervalles très hétérogènes à variations verticales rapides de porosité.
Figure II.3 : a : Calage des profondeurs des carottes 1&2 de MA-7 avec les profondeurs réelles de forage par
comparaison des mesures pétrophysiques sur carottes et des enregistrements diagraphiques de la porosité; b :
calage des carottes 6, 7 et 8 de MA-5 en utilisant le gamma-ray et les concentrations en uranium mesurées sur
échantillons de carotte.
Calage puits-sismique
Le calage des puits aux données sismiques nécessite la construction de sismogrammes
synthétiques. Le principe du calcul des sismogrammes synthétiques est rappelé dans la
figure II.4. Le sismogramme synthétique est le produit de convolution du coefficient de
réflection au puits et d’une ondelette extraite des données sismiques. Différentes fréquences
d’ondelette peuvent être testées pour le calcul des sismogrammes. Le coefficient de
réflection R à l’interface entre un niveau supérieur d’impédance acoustique Z1 et un niveau
inférieur d’impédance acoustique Z2 vaut :
R= (Z1-Z2)/(Z1+Z2), avec Z1=ρ1V1 et Z2=ρ2V2 où (r1, r2) et (V1, V2) représentent
respectivement la densité et la vélocité du milieu considéré.
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Chapitre II. Matériel et méthodes
Les valeurs de densité sont tirées du log électrique de densité et les valeurs de vélocité sont
déduites du sonic. Le sismogramme synthétique est alors comparé à la trace extraite au
niveau du puits, ce qui permet de caler les principaux contrastes d’impédance reportés le
long du puits aux reflections sismiques.
L’interprétation sismique
L’interprétation des réflecteurs sismiques a été réalisée en utilisant le logiciel Landmark. 12
principaux réflecteurs ont été interprétés toutes les 5 lignes et 5 traces sur l’ensemble du
volume sismique étudié. Les surfaces ont ensuite été complétées en utilisant différents outils
fournis par Landmark (outils Zap et Interpolation). La figure II.5 présente les réflecteurs
interprétés et les cartes isochrones de la base et du toit des carbonates. Les principales failles
ont aussi été interprétées.
Des mesures de porosité et de perméabilité ont été réalisées sur près de 500 échantillons de
carottes, par PANTERRA à Rijswijk (Pays-Bas). Les résultats des mesures sont présentés
dans les annexes F.1 à F6.
27
Chapitre II. Matériel et méthodes
Figure II.5 : Réflecteurs interprétés sur une section sismique (à droite) et carte isochrone du réflecteur C2.3
sur toute la zone d’interprétation (à gauche).
28
Chapitre II. Matériel et méthodes
La figure II.6 résume le processus d’intégration des différentes données et méthodes. Les
passages entre les différentes échelles et dimensions spatiotemporelles peuvent être ainsi
détaillés :
29
Chapitre II. Matériel et méthodes
Figure II.6 : Le principe d’intégration des données et des méthodes pour la réalisation d’un modèle 3D
d’évolution stratigraphique de l’édifice de Malampaya.
30
Chapitre II. Matériel et méthodes
31
Chapitre II. Matériel et méthodes
32
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
III.1 Biostratigraphie
III.1.1 Introduction
33
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
Figure III.1 : Répartition stratigraphique de taxons-clés de foraminifères benthiques rencontrés dans les
carbonates du Nido, à Malampaya (d’après Adams, 1970, 1984 et Boudagher-Fadel et Banner, 1999).
34
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
35
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
Un âge miocène a été diagnostiqué par la présence des taxons suivants : Miogypsinoides
dehaarti (Fig.III.2, 11), Miogypsina spp., Flosculinella spp.(Fig.III.2, 6). Ces trois taxons
apparaisent dans l’Upper Te et se poursuivent jusque dans le Lower Tf1 (M. dehaarti) et
dans le Tf3 (Miogypsina spp. et Flosculinella spp.). A Borneo, Miogypsinoides dehaarti
n’a été reconnu que dans l’Upper Te, mais il est signalé jusque dans le Lower Tf1 de
Papouasie - Nouvelle Guinée (Boudagher-Fadel et al., 2000). Un âge Upper Te n’a été
reconnu que dans l’intervalle 3170.50-3183.50mMD de MA-1, par la présence de
l’association M. dehaarti-B. pygmaeus et dans l’intervalle 3264.75-3271.90mMD de MA-
2 par la coexistence de Pseudotaberina malabarica et de Eulepidina spp.. Ailleurs, et en
dehors des intervalles à Austrotrillina howchini (Lower Tf1), il n’a pas été possible de
distinguer les étages Upper Te et Lower Tf1. La lignée des Austrotrillina est considérée
comme un bon marqueur biostratigraphique de l’Oligo-Miocène de l’Indo-Pacifique : à
Malampaya, trois taxons de cette lignée ont été reconnus (A. striata, A. asmariensis, A.
howchni), ainsi que des formes de transition entre ces espèces. A. howchini (Fig.III.2, 3),
caractérisé par un test à alvéoles bifurquées (Adams, 1968), est signalé du Burdigalien
sup. (Lower Tf1) au Langhien (Upper Tf1) ; cependant Adams (op. cit.) précise que le
processus de bifurcation des alvéoles a été initié par A. asmariensis dans l’Upper Te. De
telles formes de transition ont été rencontrées dans les puits MA-5 et MA-7 (Fig.III.2, 4).
La présence de vrais A. howchini en association avec Miogypsinoides dehaarti a permis
36
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
37
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
d’identifier l’étage Lower Tf1 et de préciser un âge Burdigalien supérieur pour le sommet
du Nido.
III.1.2.2 Résultats
MA-1 MA-2 MA-3 MA-4 MA-5 MA-6* MA-7* MA-8 MA-9* MA-10*
Top Pseudotaberina malabarica 3264.75
Base Pseudotaberina malabarica 3271.90
Base Austrotrillina howchini 2999,8 2973 3255 3291 3198.73 3948
Base Flosculinella spp. 3052 3271,9 3350 3343,3 3122 3199.26 3895
Base Miogypsinoides dehaarti 3183,5 3264,75 3007 3428 3350,76 3160 3199.26 3957.50 4627.67
Top Nephrolepidina isolepidinoides 3062
Base Austrotrillina asmariensis 3431 3193.30 3957.50
Top Heterostegina borneensis 3265 3278,7 3227.50 3580 3615,92 4020
Base Heterostegina borneensis 3335 3365,65 3405 3685 3635,67 4680
Top Neorotalia mecatepecensis 3265 3278,7 3133 3541 3559
Base Neorotalia mecatepecensis 3286,5 3384,45 3428.50 3688 3666,08
Top Nummulites spp. 3421 3396,3 3458.5 3671,04
Top Eulepidina spp. 3265 3271.90 3115 3564.9
Base Eulepidina spp. 3360.04 3372.05 3439 3691
Base Nephrolepidina spp. 3392,9 3378 3405 3690
Top Borelis pygmaeus 3170,5 3278,7 3263 3564.9 3616,95 4110
Base Borelis pygmaeus 3452,5 3444,78? 3538.5 3686 3687,22 4340
Top Discocyclina spp. 3470,5 3478,15 3598 3778
Top Pellatispira spp. 3470,5 3478,15 3598
Top Halkyardia spp. 3396,3 3617,95
Top Spiroclypeus spp. 3260 3264.74 3133 3510
Base Spiroclypeus spp. 3260 3325.55 3159 3691
Figure III.3 : Première et dernière occurrence de taxons-clés de foraminifères benthiques dans les
carbonates du Nido des puits de Malampaya.
Les dépôts silicoclastiques de Pagasa, surmontant les calcaires du Nido ont été datés lors
d’études antérieures par les nannofossiles et foraminifères planctoniques dans MA-1
(Spaak et al., 1993) et MA-2 (Jakubowski, 1993). Dans MA-1, les nannofossiles ont
fourni un âge Langhien indifféréncié (NN5) pour la base de la formation de Pagasa tandis
que les foraminifères planctoniques ont indiqué un âge Burdigalien supérieur à Langhien
inférieur (SN8 Upper). Dans MA-2, un âge Burdigalien (NN3) est indiqué par les
38
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
Les mesures de rapports isotopiques des isotopes du Strontium sur échantillons de roche
totale ont été abondamment utilisées pour la datation de roches carbonatées (e.g. Ludwig
et al., 1988). Certains auteurs ont cependant insisté sur la difficulté d’utiliser cette
méthode sur des carbonates affectés par des altérations diagénétiques météoriques ou
d’enfouissement (Quinn et al., 1991). La diagenèse météorique a pour principal effet: 1) la
dissolution de carbonates métastable (aragonite ou calcite magnésienne) et la précipitation
de ciments plus stables de calcite non magnésienne, 2) la recristallisation de l’aragonite en
calcite non magnésienne. D’après Ludwig et al. (1988), le rapport isotopique des ciments
et recristallisations météoriques est principalement contrôlé par celui des carbonates
métastables avoisinants. Dans cette hypothèse de système fermé vis-à-vis du Strontium, le
rapport isotopique 87Sr/86Sr des carbonates altérés par la diagenèse météorique sera très
voisin du rapport primaire du sédiment non altéré. Quinn et al. (1991), a démontré au
contraire, qu’à petite échelle (échantillon, carotte), le système est hautement ouvert et que
le strontium contenu dans les eaux météoriques provient de la dissolution de carbonates
d’âges différents et donc de rapports isotopiques différents. Au cours de la diagenèse
d’enfouissement, l’origine du strontium des eaux de formation peut-être très diverse
(externe au système carbonaté, ou issu de la dissolution de carbonates d’âge varié) ;
l’utilisation de rapports isotopiques de carbonates affectés par des cimentations tardives
(calcite drusique grossière ou dolomite) est alors extrêmement hasardeuse. Les mesures du
39
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
rapport 87Sr/86Sr prises en compte dans cette étude proviennent d’analyses effectuées
entre 1993 et 2001 au laboratoire de Géochimie Isotopique de la Vrije Universiteit
d’Amsterdam, sur du matériel carbonaté des puits MA-1, MA-2, MA-3, MA-4 et MA-5
(Annexes E.5 et E.6). L’interprétation de ces rapports isostopiques nécessite une
connaissance précise des transformations diagénétiques ayant affecté les échantillons.
L’étude diagénétique des lames minces (voir chapitre IV) a permis de classer les
échantillons analysés en 6 classes à degrés d’altération diagénétique distincts : 1) classe
1 : absence de ciment, matrice et bioclastes bien préservés, absence de recristallisation ; 2)
classe 2 : présence de ciments fibreux marins isopaques uniquement, 3) classe 3 :
présence de ciments de calcite drusique en faibles quantité et/ou d’éléments calcitisés ; 4)
classe 4 : abondance de ciments de calcite drusique et/ d’éléments recristallisés ; 5) classe
5 : présence de figures pédogénétiques ; 6) classe 6 : transformations diagénétiques
inconnues (échantillon non observé).
La composition isotopique des ciments marins précoces pouvant être considérée comme
voisine de celle de l’eau de mer au moment du dépôt, seuls les échantillons des classes 1
et 2 peuvent être utilisés de manière fiable pour les datations. Les datations provenant des
échantillons de la classe 3, doivent être considérées comme étant d’un degré de fiabilité
inférieur à celles issues des deux premières classes. Les échantillons des classes 4, 5 et 6
ne peuvent en aucun cas être utilisés à des fins de datation. Les résultats de la totalité des
mesures du rapport 87Sr/86Sr ainsi que les classes d’altération diagénétique sont
présentés dans les annexes E.5 et E.6. Les datations ont été obtenues à partir des courbes
LOWESS (McArthur et al., 2001) et de Oslick et al. (1994) avec un intervalle de
confiance de 95% (Annexes E.5 et E.6). La figure III.5 synthétise les datations obtenues à
partir des échantillons des classes 1 à 3 dans les puits MA-1 et MA-2. Tous les âges
obtenus sont en accord avec les datations biostratigraphiques.
Dans MA-1, le graphique des âges en fonction de la profondeur présente une allure en
escaliers avec des intervalles épais à faibles variations d’âges (entre 3313m et 3109mMD)
et des intervalles minces à fortes variations d’âges (entre 3109m et 3100mMD) suggérant
la présence de hiatus significatifs dans la sédimentation. La différence d’âge entre les
profondeurs 3109mMD et 3100mMD suggère un hiatus de 1,2 ± 0,8 Ma. L’intervalle de
temps de 1,75 ± 0,7 Ma écoulé pendant le dépôt de l’intervalle 3313-3109mMD indique
un taux moyen de sédimentation compris entre 0,08 et 0,19 m/ka (valeur moyenne :
0,12m/ka). Ces valeurs moyennes incluent les éventuelles périodes de non-dépôts
affectant cet intervalle et ne prennent pas en compte les processus d’érosion (voir
40
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
discussion chapitre VI) ; elles n’expriment probablement pas les taux de sédimentation
rééls.
41
Chapitre III. Cadre chronostratigraphique
Figure III.5 : Datation chimiostratigraphique par les isotopes du strontium (87Sr/86Sr) dans les puits MA-1
et MA-2 et comparaison avec les âges issus de l’analyse biostratigraphique. Les datations strontium sont
obtenues en utilisant la base de donnée LOWESS version 3:10/99 (McArthur et al., 2001) ; les barres
d’erreur incluent l’erreur sur la mesure et l’erreur liée aux tables de McArthur et al. (2001) en considérant
un intervalle de confiance de 95%.
42
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
43
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
44
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Figure IV.1 : a : extrait des carottes 4 (3630.00-3632.00 mCD) et 5 (3640.00-3641.00 mCD) du puits MA-5, dans la zone
imprégnée à huile ; b : détail d’un intervalle fortement bioturbé au sein du faciès C1b ; c : détail d’un grand élément
corallien recristallisé.
45
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Figure IV.3
46
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Interprétation paléoenvironnementale :
L’association de foraminifères benthiques, largement dominé par les formes à test
porcelané, indique des milieux protégés et peu profonds de plate-forme interne (Hallock
and Glenn, 1986). La présence de Nummulites de petite taille et à forme lenticulaire
conforte cette interprétation. Les rhodolithes sont communes dans les environnements
récifaux modernes aussi bien en domaine de pente que d’arrière-récif. Les formes
branchues sont associées, dans les récifs modernes, aux zones à faible agitation telles que
les arrière-récifs (Montaggioni, 1979) où elles peuvent former des accumulations sous de
très faibles tranches d’eau (< 1 m), mais aussi les pentes externes profondes à plus faible
luminosité (Bosence, 1983b). Leur association avec des formes de foraminifères
typiquement peu profonds laisse à penser que le milieu de dépôt initial correspond à des
secteurs internes protégés.
Localisation: MA-2
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Figure IV.2 : a : packstone à grains de quartz, foraminifères benthiques et algues corallinacées (Faciès E1), MA-2,
3462.50m ; b : floatstone à rhodolithe, Halimeda et foraminifères benthiques (Faciès R1a), MA-2, 3477.40 ; c : section de
carotte montrant un floatstone/rudstone à rhodolithes (Faciès R1a), MA-2, 3477.65m ; d : grainstone cimenté à
foraminifères benthiques et Halimeda (Faciès R1b1), MA-2, 3442.00m ; e : packstone à Halimeda, foraminifères
benthiques et algues corallinacées (faciès R1b2), MA-2, 3445.00m ; f : wackestone/packstone à Halimeda et foraminifères
benthiques (faciès R1c), MA-5, 3683.15m ; g : floatstone à coraux, à matrice packstone à foraminifères benthiques,
mollusques (faciès R2), MA-5, 3667.43m ; h : grainstone à foraminifères benthiques, algues corallinacées et débris
coralliens (faciès R3a) ; noter la phase de cimentation marine fibreuse et le remplissage micritique ultérieur des pores
intergranulaires, MA-5, 3658.61m. Qz : grain de quartz, Disc. : Discocyclina , Ar : algue corallinacée, Mil. : miliolidé,
Hal. : Halimeda, Rho. : rhodolithe, H. : Halkyardia , Het. : Heterostegina, fb : foraminifère benthique indeterminé, Cor. :
corail, Bor. : Borelis.
47
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Association de foraminifères : dominé par les miliolidés, les alveolinidés (Borelis), et les
soritidés ; fréquents amphisteginidés ; Victoriella, Halkyardia, Nummulites et
Heterostegina occasionnels.
Interprétation paléoenvironnementale :
Comme pour le fac iès R1a, l’abondance en foraminifères à test porcelané indique des
milieux protégés de plate-forme interne. Les nombreux amphistéginidés à test robuste
présents dans ce faciès indique des eaux très peu profondes à salinité normale (Hallock et
Glenn, 1986). Les soritidés, très fréquents également, sont généralement associés à des
domaines de plate-forme interne de faibles profondeurs d’eau (Chapproniere, 1975). Les
variations de la teneur en boue sont probablement liées à des changements de conditions
hydrodynamiques. Il est en effet à noter que les alvéolinidés, fréquemment associés à des
environnements peu profonds et de haute énergie sont plus abondants dans le sous-faciès
pauvre en boue R1b2 que dans le sous-faciès riche en boue R1b1. L’algue verte Halimeda
est sensible à la teneur en nutriments de l’eau (Davies et Marshall, 1985 ; Drew et Abel,
1985): l’abondance en Halimeda dans les sous-faciès R1b1 et R1b2 pourrait indiquer un
environnement de plate-forme interne à forte teneur en nutriments, pouvant résulter lui-
même de conditions océanographiques particulières (présence d’upwelling sur les flancs de
l’édifice carbonaté et bonne circulation d’eau entre les flancs et la plate-forme interne).
Localisation: MA-2
Ce faciès est un sédiment à grands fragments coralliens (faviidés) contenus dans une
matrice à texture grainstone largement dominée par les foraminifères benthiques (>40%) et
les algues corallinacées (>40%). Cette matrice grainstone est à grain fin à moyen et est
relativement bien triée.
48
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Interprétation paléoenvironnementale:
L’absence de boue ainsi que l’abondance en alvéolinidés et amphistéginidés à test robuste
indiquent un environnement de haute énergie et très peu profond. La fréquence des
éléments coralliens suggère la proximité de bioconstructions. Ce faciès pourrait représenter
un environnement d’arrière récif parcouru par des courants actifs et proche d’un secteur
fortement construit.
Il s’agit d’un sédiment mal trié dominé par les foraminifères benthiques (>40%) et les
corallinacées encroûtantes (>30%). Les échinodermes, les bryozoaires et les fragments de
coraux sont des constituants mineurs de ce facies.
Interprétation paléoenvironnementale:
Comme pour les faciès R1a, R1b1 et R1B2, l’abondance en foraminifères à test porcelané
indique des milieux protégés de plate-forme interne. La présence de Foraminifères
planctoniques peut suggérer la possibilité de connections occasionnelles avec le milieu
marin ouvert.
49
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Il s’agit d’un sédiment à grains mal triés, dominé par les échinodermes (30-50%), les
corallinacées encroûtantes (25-40%) et les foraminifères benthiques (20-30%). Les
bryozoaires et les fragments coralliens sont occasionnels.
Interprétation paléoenvironnementale:
La proportion dominante de miliolidés dans l’association de foraminifères suggère une
sédimentation dans un domaine protégé et relativement profond de plate-forme interne
(Hallock and Glenn, 1986). De plus, les Nummulites de forme lenticulaire et de petite taille
sont généralement associées aux environnements de plate-forme interne. Des
environnements de plate-forme interne riches en échinides sont mentionnés dans
l’Holocène du Bahamas Bank (Multer, 1977) et dans le «lagon » profond du système
carbonaté de l’Oligocène de Suwanee, Floride (Hammes, 1992).
Interprétation paléoenvironnementale:
50
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Ce faciès est semblable au faciès C1a par l’abondance des algues corallinacées
encroûtantes (30-50%), mais il diffère par sa proportion importante de débris
d’échinodermes (20-30%): les débris de plaques et de radioles d’échinides sont dominants
et sont fréquemment associés à des ossicules d’ophiures. Les autres principaux constituants
sont les foraminifères benthiques (20-30%), les algues corallinacées articulées (<5%) et les
foraminifères planctoniques (<5%). Les bioturbations y sont fréquentes.
Interprétation paléoenvironnementale :
Comme pour le faciès C1a, l’association de foraminifères benthiques, bien que de faible
diversité taxonomique, indique un environnement calme de shelf interne, interprétation
confortée par la grande proportion de boue micritique. Le faciès C1b est semblable au faciès
de shelf interne R3a pour son abondance en débris d’échinodermes. De plus, ce faciès
coïncide avec les intervalles les plus riches en Uranium, sur la section carottée. Les
concentrations d’Uranium dans les sédiments carbonatés sont souvent associées à des
environnements pauvres en oxygène et relativement profonds (Saller et al., 1999). Le faciès
C1b s’est donc probablement déposé dans les parties les plus profondes d’un shelf interne,
dans des eaux relativement mal oxygénées.
51
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Figure IV.3
52
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Il s’agit d’un sédiment bien trié, à grain fin à très grossier, dominé par des fragments
arrondis de coraux recristallisés, de corallinacées articulées et encroûtantes (40-50%) et de
foraminifères benthiques (30-40%). Accessoirement, ce faciès présente des débris
d’échinodermes (10-15%), de mollusques et de bryozoaires (<5%). Ces grainstones
forment des bancs de 0,20 m à 1,50 m, mais l’intense bioturbation les affectant empêche
d’y observer des structures sédimentaires.
Interprétation paléoenvironnementale:
L’absence de boue micritique est considérée comme indicatrice d’environnement à
hydrodynamisme modéré à fort, interprétation confortée par l’abondance de foraminifères
benthiques à test robuste. De plus, l’association Austrotrillina-Borelis décrite par
Chaproniere (1975) dans l’Oligocène d’Australie a été considérée par cet auteur comme
typique d’environnements de haute énergie, en domaine de shelf interne, et à proximité de
zones couvertes par les herbiers. Les formes épiphytes comme Heterostegina borneensis et
les soritidés pourraient provenir des communautés d’herbiers adjacentes. L’abondance de
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Figure IV.3 : a : packstone à foraminifères benthiques (à test porcelané et agglutiné), débris d’échinodermes et d’algues
corallinacées (faciès R3b), MA-5, 3656.48m ; b : packstone à échinodermes, Nummulites et algues corallinacées (faciès
R3c), MA-1, 3447.70m ; c : wackestone/packstone à algues corallinacées encroûtantes (faciès C1a), MA-5, 3637.20m ; d :
packstone à débris d’échinodermes et d’algues corallinacées (faciès C1b), MA-5, 3630.55m ; e : grainstone à alvéolinidés
(Borelis), et débris d’algues corallinacées et de coraux (faciès C2), MA-5, 3642.46m ; f : packstone à rotaliidés et débris
d’algues corallinacées (faciès C3), MA-5, 3624.10m ; g : packstone à Spiroclypeus, débris d’échinodermes et d’algues
corallinacées (faciès C4a), MA-1, 3265.00m ; h : packstone/grainstone à débris de coraux et d’algues corallinacées et à
Spiroclypeus (faciès C4b), MA-2. Agg. : foraminifère à test agglutiné, Mil. : miliolidé, Num. : Nummulites, Ech. :
échinoderme, Ar. : algue corallinacée, Bor. : Borelis, Rot. : rotaliidés, Spir. : Spiroclypeus.
53
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
petits débris de coraux peut indiquer la proximité d’une barrière récifale ou d’un paté
récifal isolé. Ainsi, la composition bioclastique et la texture du faciès C2 suggèrent une
sédimentation dans une zone d’arrière récif colonisée par des herbiers et éventuellement
par des patés récifaux. Mais, comme le précise Pomar (2001), certains corps carbonatés à
texture grainstone, bien que constitués en grande partie d’organisme d’eaux peu profondes,
ont pu se former dans les parties les plus distales d’une pente récifale, par l’action de
courants. Cependant, en l’absence totale de marqueurs d’environnements profonds,
l’hypothèse d’un fond sableux d’arrière-récif est retenue.
Interprétation paléoenvironnementale:
Les soritidés et certains nummulitidés à test plat, tel Heterostegina borneensis, sont des
organismes épiphytes, vivant sur les feuilles de phanérogames. L’association H.
borneensis-soritidés a été décrite par Chaproniere (1975) comme representative
d’environnements d’herbiers en domaine de shelf interne. Les rotaliidés et amphisteginidés
sont des formes tolérantes vis-à-vis des variations de salinité; ils sont en particulier
54
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Il s’agit d’un sédiment à grain fin à moyen, dominé par de petits débris d’échinodermes
(30-80%) et d’algues corallinacées (15-50%). Les foraminifères benthiques, (< 30 %), les
bryozoaires (< 5%) et les foraminifères planctoniques (< 5%) sont des constituants
accessoires . Une large proportion des débris d’échinodermes est attribuable à des ossicules
d’ophiures.
Interprétation paléoenvironnementale:
La proportion relativement élevée de foraminifères planctoniques et de petits foraminifères
benthiques comme Bolivina indique un environnement ouvert et/ou profond. Dans les
environnements actuels, la présence de population dense d’ophiures est liée à la
combinaison de trois facteurs (Aronson et al., 1997): faible prédation, faible taux de remise
en suspension du sédiment et flux importants de particules riches en matière organique. La
55
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Ce faciès est un sédiment mal trié, riche en fragments d’algues corallinacées (20-50%), en
foraminifères benthiques (20-50%) et en débris d’échinodermes (15-30%), principalement
représentés par des échinides et plus rarement par des ophiures. Les bryozoaires, les
mollusques et les foraminifères planctoniques sont rares ou absents.
Association de foraminifères : elle est dominée par les foraminifères à test agglutiné et les
miliolidés. Les petits foraminifères benthiques (en particulier Bolivina et divers
discorbidés) sont présents ainsi que les lépidocyclinidés.
Interprétation paléoenvironnementale:
Comme M1, le faciès M2a est très riche en debris d’échinodermes. Cependant, la
proportion en foraminifères benthiques, particulièrement les formes agglutinantes, y est
bien supérieure. Dans les environnement récifaux actuels, les foraminifères agglutinants
sont particulièrement fréquents dans les parties les plus profondes des zones d’arrière-récif
(Montaggioni, 1981, Hallock et Glenn, 1986). L’abondance en miliolidés conforte
l’interprétation d’un environnement calme de shelf interne (Hallock et Glenn, 1986).
L’abondance en miliolidés et foraminifères agglutinants indique des profondeurs d’eau
probablement supérieures à 20m (Montaggioni, 1981).
56
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Il s’agit d’un sédiment mal trié à nombreux débris d’échinides et d’ophiures (40-60%),
algues corallinacées (20-30%) et foraminifères benthiques (20-30%). Les debris de coraux
sont communs.
Interprétation paléoenvironnementale:
Ce faciès diffère de M2a par sa plus grande proportion en débris d’échinodermes, en
foraminifères planctoniques et en petits foraminifères benthiques (Bolivina). Comme M1,
la presence de foraminifères planctoniques et de Bolivina indique que des circulations
d’eau ont existé entre le domaine de shelf interne et le milieu marin ouvert. Le faciès M2b
est interprété s’être déposé sur un shelf interne relativement ouvert et à des profondeurs
d’eau probablement supérieures à 20m.
Localisation: MA-5.
57
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères, largement dominée par les formes à test porcelané, suggère
fortement un dépôt dans un environnement calme de shelf interne(Hallock and Glenn,
1986), et l’abondance en formes épiphytes comme les soritidés indique la proximité
d’environnements d’herbiers peu profonds. Les fragments de coraux proviennent
probablement de patés bioconstruits voisins. Le faciès M3 est interprété comme s’étant
déposé dans les environnementscalmes et peu profonds d’un shelf interne colonisé par des
herbiers et des patés coralliens, à des profondeurs d’eau probablement inférieures à 15m.
Il s’agit d’un grainstone dominaté par les foraminifères benthiques (35-50%) et les algues
corallinacées articulées et encroûtantes (30-50%). Les échinodermes (<5%), les Halimeda
(<5%) et les coraux sont des constituants mineurs de ce faciès .
Association de foraminifères: elle est largement dominée par les formes porcelanées:
miliolidés (en particulier, Austrotrillina howchini), alvéolinidés (Flosculinella) et soritidés
(Marginopora). Les foraminifères encroûtants et à test agglutiné, ainsi que Miogypsinoides
dehaarti, sont assez fréquents. Les discorbidés et nodosariidés sont occasionnels.
Interprétation paléoenvironnementale:
L’absence de matrice micritique et la forte en foraminifères benthiques à test robuste
(Austrotrillina, Flosculinella, Miogypsinoides) suggèrent un milieu à fort hydrodynamisme.
L’abondance en foraminifères à test porcelané indique plutôt un environnement de shelf
interne. Comme pour C2, l’interprétation de depots de bancs sableux (sand-shoal) de shelf
interne est retenue.
58
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Il s’agit d’un sédiment mal trié, riche en algues (>50%), Halimeda (< 25%), et
foraminifères benthiques (<25%). Les échinodermes et les mollusques sont plus rares
(<10%).
Interprétation paléoenvironnementale:
Les formes dominantes de l’association de foraminifères (miliolidés) indiquent un dépôt
dans un milieu calme de shelf interne. La présence de Halimeda dans ce faciès pourrait
indiquer des concentrations en nutriments plus importantes que dans tous les autres
environnements de shelf interne décrits dans l’intervalle Oligocène supérieur-Miocène
inférieur (voir discussion chapitre VII).
Localisation: MA-8.
Il s’agit d’un sédiment à grands fragments coralliens (faviidés) contenus dans une matrice
constituée d’un packstone à foraminifères benthiques et Algues corallinacées. La
proportion de foraminifères benthiques y est supérieure à celle du faciès R1c (30-50%). Les
algues corallinacées y sont toujours abondantes (20-50%) tandis que les algues
chlorophycées y sont rares ou absentes. Les échinodermes sont fréquents (10-40%) et les
Bryozoaires relativement rares (<5%).
59
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Figure IV.4
60
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Interprétation paléoenvironnementale:
La grande abondance des fragments coralliens indique la proximité d’une barrière récifale
et/ou de patés récifaux. L’association de foraminifères, en particulier la présence des
alvéolinidés et les amphistéginidés à test robuste, indique un environnement très peu
profond et assez agité. Le faciès R2 s’est probablement déposé dans les parties les plus
proches d’un platier-recifal ou la partie proximale d’une zone d’avant-récif, sous de faibles
profondeurs d’eau (<20m).
Association de foraminifères: elle est dominée par les formes benthiques à test hyalin:
lepidocyclinidés, Miogypsinoides et Amphistegina. Les miliolidés et soritidés sont en outre
assez fréquents.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Figure IV.4 : a : rudstone à grandes lépidocyclines et Halimeda (faciès C5a), MA-3, 3392.40m ; b : rudstone à Halimeda
(faciès C5b), MA-3, 3355.29m ; c : packstone à foraminifères planctoniques et débris d’échinodermes (faciès M0), MA-8,
3273.00m ; d : packstone à débris d’échinodermes et d’algues corallinacées (faciès M1), MA-5, 3333.27m ; e : packstone
à foraminifères agglutinants, échinodermes et algues corallinacées (faciès M2a), MA-5, 3347.48m ; f : packstone à
miliolidés, échinodermes et algues corallinacées (faciès M2b), MA-5, 3329.75m ; g : packstone à soritidés et débris
d’algues corallinacées (faciès M3), MA-5, 3335.50m ; h : grainstone à soritidés, miliolidés et algues corallinacées (faciès
M3g1), MA-1, 2967.60m. Lep. : lépidocycline, Hal. : Halimeda, Ech. : échinoderme, Pf. : foraminifère planctonique,
Agg. : foraminifère agglutinant, Mil. : miliolidé, Sor. : soritidé, Ar : algue corallinacée.
61
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Interprétation paléoenvironnementale:
L’extrème abondance en grands éléments coralliens indique la proximité de
bioconstructions. De plus, l’association de foraminifères est typique de milieux peu
profonds, bien oxygénés et à salinité normale. Les petites formes de lépidocyclinidés sont
réputées proliférer au sein des récifs et dans les zones périrécifales d’arrière et d’avant-récif
(Geel, 2000), à des profondeurs d’eau généralement inférieures à 20m
Localisation: MA-9.
Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères est largement dominée par des formes benthiques à test
hyalin, suggérant un milieu relativement ouvert et à salinité océanique normale. Les
nummulitidés de grande taille et à test plat (Nummulites et Heterostegina) sont
représentatifs des pentes récifales (Hottinger, 1997 ; Hallock et Glenn, 1986). Les
rhodolites constitués d’associations d’encroûtements d’algues mélobésiées et de
foraminifères encrôutants, caractérisent les pentes récifales à des profondeurs d’eau
supérieures à 20 mètres (Bosence, 1985 ; Iryu et al., 1995). De plus, la relative abondance
de grands fragments coralliens indique un environnement de dépôt plus proximal que celui
62
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
des faciès R1a, R1b1 et R1b2. Le faciès R1c s’est donc probablement déposé dans une
partie relativement proximale d’une pente récifale, à une profondeur d’eau supérieure à
20m.
Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères, largement dominée par les grandes formes hyalines est
typique de pentes récifales ouvertes, à des bathymetries comprises entre 40 et 130m
(Hallock et Glenn, 1986; Hottinger, 1997, Geel, 2000).
Comme C4a, ce faciès est dominé par les algues corallinacées (25-60%) et les
foraminifères benthiques (20-40%). Il diffère cependant par sa plus grande richesse en
amphisteginidés, miliolidés et rotaliidés, et par la présence de coraux.
63
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères de C4b est plus riche que C4a en formes vivant dans des
environnements peu profonds (amphisteginidés à et sts robuste, rotaliidés), et/ou plus
internes (miliolidés). Le faciès C4b s’est vraisemblablement déposé le long d’une pente
récifale, dans une zone plus proximale que le faciès C4a.
Localisation: MA-2
Interprétation paléoenvironnementale:
L’association de foraminifères benthiques, largement dominée par des formes hyalines de
grande taille et à forme aplatie indique sans équivoque un environnement de pente récifale,
64
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
à des profondeurs comprises entre 40m et 130m (Hallock and Glenn, 1986 ; Geel, 2000).
L’algue corallinacée dominante, Sporolithon, est souvent associée à des profondeurs d’eau
supérieures à 40m (Adey, 1986 ; Bosence, 1991). Dans les environnements actuels de Mer
Rouge, Rasser et Piller (1997) rapportent ce genre à des bathymétries variant de 20 à 40m.
Ce faciès s’est probablement mis en place à des profondeurs supérieures à 20m.
Localisation: MA-3.
Il s’agit d’un sédiment constitué d’une accumulation de thalles d’Halimeda (jusqu’à 80%).
Les rhodolithes et les foraminifères benthiques restent accessoires.
Interprétation paléoenvironnementale:
La faune de foraminifères benthiques, semblable à celle du faciès C5a, exprime un
environnement de partie distale d’une pente récifale, à profondeur d’eau probablement
supérieure à 40m. Cette interprétation est en accord avec le fait que des accumulations de
thalles d’Halimeda ont été rencontrées au pied des pentes actuelles des récifs de la Grande
Barrière, jusqu’à des profondeurs de 100m (Drew and Abel, 1988). De plus rappelons que
l’algue calcaire Halimeda est considérée comme se développant préférentiellement dans
des eaux riches en nutriments (Davies et Marshall, 1985 ; Drew et Abel, 1985).
Localisation: MA-3.
65
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Interprétation paléoenvironnementale:
Comme pour M3g1, la texture, la forme et la nature des foraminifères dominants reflètent
un milieu peu profond de haute énergie. Cependant, les formes porcelanées y étant plus
rares, on peur considérer que ce faciès s’est probablement déposé dans un environnement
plus ouvert et/ou plus externe que M3g1.
Localisation: MA-8.
Ce faciès correspond à un sédiment à grain fin dominé par les foraminifères planctoniques
(~ 30%), des petits débris de grands foraminifères benthiques (~25%) et des foraminifères
encroûtants (~15%). Les constituents accessoires sont les algues corallinacées (<15%) et
les échinodermes (~10%).
Interprétation paléoenvironnementale:
Ce faciès, rencontré uniquement dans les derniers mètres sous la base des dépôts clastiques
de Pagasa, représente vraisemblablement un dépôt dans un environnement profond
(probablement >50m) et ouvert (grande abondance en foraminifères planctoniques). Ce
faciès est interprété comme signant la phase d’ennoiement du shelf de Malampaya,
précedant son enfouissement sous les dépôts siliciclastiques profonds de Pagasa, d’âge
Miocène Moyen (voir chapitre VII).
66
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Localisation: MA-8.
Figure IV.5 : a : grainstone à Miogypsinoides et foraminifères agglutinants (faciès M3g2), MA-8, 3957.50 ; b : packstone
à Halimeda, algues corallinacées et foraminifères benthiques (faciès M3h) ; c : section de carotte montrant un rudstone à
coraux (faciès M4), MA-9, 4612.90m ; d : wackestone à foraminifères benthiques (détail de la matrice du
floatstone/rudstone M4), MA-9, 4619.98m. Mio : Miogypsinoides, Agg. : foraminifère agglutinant, Hal. : Halimeda, Alv.
: Alveopora , Lep. : lépidocycline.
67
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
bonne continuité et souvent faible amplitude (FS3 : Fig. IV. 6, a) : ces réflecteurs sont
souvent en continuité latérale avec les réflecteur du faciès 2). Le faciès 3) signe des dépôts
de pente et il est surtout présent sur le flanc Est.
Figure IV.6 : apport de la sismique 3D haute résolution dans la reconnaissance des environnements de dépôt ; a : mise en
évidence d’un édifice carbonaté de petite taille bordé à l’Est et à l’Ouest par des pentes récifales ; la morphologie de pente
observée sur la section sismique confirme l’interprétation du faciès C4a reconnu dans le puits MA-2, et permet de
resserrer sa fourchette paléobathymétrique (<60m) ; b : faciès sismique FS2 à extinction abrupte d’amplitude vers l’Est,
interprétée comme résultant de l’extrême réduction des dépôts de pente ; c : le faciès sismique FS1 caractérisant les
dépôts du flanc Ouest, traversé par le puits MA-3 dans lequel ont été reconnus les faciès de pente distale C5a et C5b ; le
faciès sismique FS2 est traversé sur sa bordure Est par le puits MA-9 à faciès récifal à pararécifal.
Les échantillons prélevés dans les zones à faciès sismique chaotique FS1 indiquent des
environnements de pente distale, et correspondent aux faciès de dépôt C5a et C5b (Fig.
IV.6, c). Les faciès de dépôt prélevés dans les zones à faciès sismique FS2, sont très
68
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
généralement des faciès de shelf interne affectés par des dissolutions et des cimentations
d’origine météorique (voir chapitre V : diagenèse). L’intervalle comprenant la partie
supérieure de l’Oligocène inférieure et la base de l’Oligocène supérieur fait cependant
exception : des faciès périrécifaux et de pente récifale y ont été observés dans MA-5 et
MA-1 (respectivement faciès R2 et R1c). Seuls la base et le sommet de cet intervalle,
représentés par des faciès de shelf interne à cimentations météoriques sont visualisables sur
les lignes sismiques sous la forme de réflecteurs continus à forte amplitude de type FS2. Le
puits MA-2 a traversé des faciès de pente récifale (faciès C4a et C4b) dans l’intervalle
3330m-3270m (Fig. IV. 6, a) ; la morphologie des réflecteurs sismiques permet de
confirmer cette interprétation et de préciser leur intervalle paléobathymétrique (<60m).
Dans la partie supérieure de l’édifice carbonaté (Miocène inférieur), les réflections
sismiques s’interrompent brusquement vers l’Est (Fig. IV. 6, a), indiquant l’absence ou
l’extrême réduction des dépôts de pente sur le flanc Est dans cet intervalle de temps. Une
aggradation générale et rapide du système est probablement à l’origine du faible
développement des pentes. De plus des phénomènes de déstabilisation de la bordure du
shelf et des pentes adjacentes et de leur resédimentation dans le bassin ne sont pas à
exclure.
Dans la zone Sud de l’édifice carbonaté, des faciès récifaux à périrécifaux (M4) ont été
rencontrés à proximité de l’extinction abrupte des reflecteurs de type FS2, confirmant
l’interprétation d’environnements récifaux situés en bordure du shelf (Fig. IV. 6, c).
IV.4 Distribution des organismes ; comparaison avec d’autres systèmes carbonatés oligo-
miocènes du domaine Indo-Pacifique
69
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Figure IV.7 : Reconstruction de la plate-forme carbonatée de Tonasa (Eocène-Oligocène), Sud Sulawesi et distribution des
principaux organismes (d’après: Wilson et al., 2000)
carbonates d’âge Eocène à Miocène inférieur de Tonasa, Sud Sulawesi (Wilson et al.,
2000) pourrait représenter un bon analogue de la base du Nido (intervalle Eocène supérieur
et partie inférieure de l’Oligocène inférieur). Comme à Malampaya, les associations de
foraminifères de la zone interne sont dominées par Discocyclina, Nummulites et
Pellatispira (Fig. IV. 7) ; seules les lépidocyclines, communes à Tonasa, sont plutôt rares à
Malampaya. Dans les deux systèmes, les éléments coralliens sont rares en domaine interne,
les apports terrigènes importants. La présence de courants, traversant la zone interne de la
plate-forme de Tonasa et induisant la présence de faciès de haute énergie, n’a pas été mise
en évidence à Malampaya.
La quantité et la répartition des données provenant de la partie supérieure de l’Oligocène
inférieur au Miocène inférieur ont permis de définir deux profils statiques de dépôt, le
premier pour l’Oligocène inférieur (Fig.IV.8), le second pour l’Oligocène supérieur et
Miocène inférieur (Fig. IV.9). Ces profils sont comparés avec d’autres modèles de
systèmes carbonatés oligo-miocènes du domaine Indo-Pacifique (Fig. IV.6, b) : Miocène
des îles Visayas, Philippines (Carozzi et al., 1976 ; Carozzi, 1995), Miocène de Central
70
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Luconia, offshore Sarawak (Epting, 1980), Miocène inférieur des Philippines (Hallock et
Glenn, 1986), Oligocène supérieur-Miocène inférieur de Borneo (Boudagher-Fadel, 2000),
Miocène inférieur de Makatea (Montaggioni et al., 1985). Ces auteurs ont mis
particulièrement l’accent sur les répartitions des foraminifères benthiques.
Figure IV.8 : Modèle de faciès et de distribution des bioclastes de l’édifice carbonaté de Malampaya (Oligocène inférieur et
base de l’Oligocène supérieur).
71
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Figure IV.9 : Modèle de distribution des bioclastes de l’édifice carbonaté de Malampaya (Oligocène supérieur à Miocène
inférieur) et comparaison avec d’autres systèmes carbonatés oligo-miocène du domaine Indo-Pacifique.
72
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
interne dominée par les formes porcelanées, une zone périrécifale à Amphistegina, et une
zone externe à grands foraminifères benthiques à test hyalin. Hallock et Glenn (1986)
précisent que, contrairement à ce que suggèrent certains auteurs (Chaproniere, 1975), la
dominance en foraminifères à test porelané (particulièrement les miliolidés) n’implique pas
nécessairement des conditions métahalines. Le rapport Miliolina/Rotaliina semble
cependant être un bon indicateur du degré de connexion du shelf interne avec le milieu
marin ouvert : les Miliolina prédominent si ces connexions sont réduites tandis que les
Rotaliina prolifèrent sur les plate-formes ouvertes. A Malampaya et comme dans ces
derniers exemples du domaine indo-pacifiques, certaines formes (Borelis, Flosculinela,
Sphaerogypsina, Miogypsinoides) dominent dans les faciès à texture grainstone, reflétant
ainsi leur affinité pour les milieux de haute énergie.
Un autre analogue de répartition des associations faunistiques et floristiques est l’édifice
carbonaté de type atoll du Miocène inférieur de Makatea (Fig. IV.10), décrit par
Montaggioni et al. (1985). La même tendance à la dominance en foraminifères à test
porcelané vers le centre du « lagon » y est observée. Un autre élément de rapprochement
entre les édifices de Makatea et de Malampaya est la quasi-absence de Halimeda en zone
interne du système carbonaté. L’algue verte Halimeda se développe préférentiellement
dans les eaux riches en nutriments (Davies et Marshall, 1985 ; Drew et Abel, 1985).
L’absence de Halimeda en domaine interne et sa prolifération sur les pentes de l’édifice de
Malampaya pourrait résulter de la présence de courants riche en nutriments sur les flancs et
d’une faible connexion entre les eaux du shelf interne et du milieu marin ouvert.
Le profil de dépôt proposé par Carozzi et al. (1976) pour les systèmes récifaux du Miocène
des Visayas est celui d’une plate-forme attachée et barrée par des bioconstructions de type
coralgal. Les faciès récifaux et périrécifaux sont dominés par les alvéolinidés, les miliolidés
et certains foraminifères benthiques à test hyalin (Cycloclypeus, Operculina,
Heterostegina). Les zones internes peu profondes (« lagoon ») sont riches en
Lepidocyclina, Spiroclypeus, Miogypsina, Miogypsinoides. A Malampaya, les
Lepidocyclina et Spiroclypeus sont rares en zone interne, mais abondent sur les flancs, en
zone méso- à oligophotiques. Cette différence pourrait être liée aux conditions trophiques
ou de pénétration de la lumière distinctes dans les deux systèmes carbonatés. Aux Visayas,
d’importants apports terrigènes provenant de la terre ferme affectent la zone interne de la
plate-forme, augmentant la teneur en nutriments et la turbidité des eaux. A Malampaya, les
apports terrigènes sont nuls et la teneur en nutriment fut probablement faible dans le shelf
interne.
73
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
La présence de récifs coralliens formant barrière dans les systèmes carbonatés du Tertiaire
d’Asie du Sud-Est est souvent hypothétique puisque la trame récifale est rarement
rencontrée à l’affleurement ou dans les forages. A Malampaya, la présence de rudstones à
Figure IV.10 : Le système carbonaté isolé de Makatea (Miocène inférieur), Pacifique Central : modèle de répartition des
faciès et des principaux organismes (d’après Montaggioni et al., 1985).
74
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
carbonatés isolés de type atoll, présentant une barrière récifale sur la bordure du shelf,
existaient au Miocène inférieur, dans le domaine Indo-Pacifique (Montaggioni et al., 1985).
Les systèmes carbonatés isolés d’Indonésie, comme par exemple ceux de Gomantong,
Eastern Sabah (Noad, 2001), de Mangkalihat, NE Kalimantan (Wilson et al., 1999) et de
Teweh, Kalimantan Central (Saller et al., 1993) possédaient plus vraisemblablement des
patés récifaux épars sur la bordure de la plate-forme plutôt qu’une barrière continue. Les
systèmes carbonatés oligo-miocènes de l’Indo-Pacifique contrastent fortement avec les
systèmes contemporains des Antilles, à barrières récifales bien développées : Oligocène de
Puerto-Rico, de Jamaïque et d’Antigua (Frost et al., 1983). Le développement et la
préservation des trames récifales dans l’enregistrement sédimentaire est très dépendante de
l’hydrodynamisme et de l’intensité des tempêtes (Braithwaite et al., 2000) : les trames
récifales se développent préférentiellement dans les zones à fort hydrodynamisme, tandis
que dans les milieux plus calmes la sédimentation est à dominante sableuse avec
développement de colonies récifales éparses. Dans les zones soumises aux ouragans, les
accumulations récifales consistent en des resédimentations d’éléments coralliens
transportés lors des tempêtes.
Pour chacun des puits étudiés, les faciès et interprétations paléoenvironnementales de tous
les échantillons ayant fait l’objet d’une lame mince et des intervalles carottés, sont
présentés en annexe (annexes C.1 à C.14). La figure IV. 11 résume l’évolution verticale des
faciès et environnements de dépôt pour chacun des puits. Les cotes des échantillons sont
indiquées en profondeur mesurée le long du puits, par rapport au niveau de la mer (MDSS).
Les interprétations paléoenvironnementales des puits MA-1, MA-2, MA-3 (intervalles
carottés), MA-5, MA-6, MA-7, MA-8, MA-9 et MA-10 sont fondées sur le matériel étudié
dans ce travail (annexes C.1 à C.14) ; concernant les puits MA-3 (hors intervalles carottés)
et MA-4, ces interprétations reposent sur les listes fauniques fournies par Wonders (1995).
75
Chapitre IV. Faciès de dépôt et paléoenvironnements
Figure IV.11 : Succession des paléoenvironnements dans les puits MA-1 à MA-10.
76
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
Figure V.1 : Localisation des différents environnements diagénétiques d'une plate-forme carbonatée en
partie émergée. D'après Moore (1989), modifié.
77
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
5) Les transformations diagénétiques des carbonates dans la zone de mélange des eaux
marines et météoriques se traduisent par une variation dans le même sens des
valeurs de δ18O et de δ13C.
Figure V.2 : Profils d’évolution verticale du δ13C et du δ18O au voisinage d’une surface d’émersion (A),
et du toit d’une lentille d’eau douce (B) et profils de variabilité du δ13C et du δ18O en zone météorique
(C) et de mélange (D) (tiré de Allen et Matthews, 1982).
78
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
L’étude des carottes et des échantillons de parois de puits (SWS) a révélé l’existence de
nombreux intervalles affectés par des transformations d’origine pédogénétique. Ces
niveaux de calcrète ont été rencontré dans l’Oligocène supérieur et Miocène inférieur
des puits MA-1, MA-2, MA-3, MA-5, MA-7 et MA-10. Ils ont été reconnus à partir
des critères suivants :
1) présence de structures alvéolaires (alveolar septal structure), de mottled-structures,
de pisoïdes vadoses, et plus rarement, des croûtes micritiques massives et
homogènes ; les cavités laissées par les racines sont parfois préservées.
2) intense dissolution des bioclastes et de la matrice ;
3) enrichissement en 12C se traduisant par des valeurs fortement négatives de δ13C (<-2
‰PDB).
Dans le cas des systèmes carbonatés isolés, les calcrètes se forment par redistribution
des carbonates métastables (aragonite, calcite magnésienne) par des processus de
dissolution-précipitation des carbonates du substrat. La plupart des figures
pédogénétiques observées dans les calcrètes de Malampaya (structures alvéolaires,
cavités de racines) sont liées à la présence de racines dans le substrat. Certains
intervalles, extrêmement riches en ce type de structures (rhizolithes, sensu Klappa,
1980) peuvent être qualifiés de rhizolite (Klappa, 1980) : intervalles 3338.75-
3340.25mCD et 3344.75-3346.50mCD de MA-5, intervalles 3187.00-3188.50mCD et
3197.25-3200.50mCD de MA-7. Wright et Tucker (1991) ont recensé les différents
types de calcifications présents à l’intérieur et autour des racines (Figure V. 3).
Les structures alvéolaires constituent l’élément le plus répandu des calcrètes de
Malampaya (Fig. V.5, e, f, g). Elles sont constituées d’un réseau complexe de septes
micritiques composés de micrite équigranulaire ou d’aiguilles de calcite faiblement
magnésienne (Chafetz et al., 1985). Ces septes mesurent quelques centaines de microns
de long pour 200 µm d’épaisseur. La précipitation des aiguilles de calcite constituant
79
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
les septes serait liée à l’activité de champignons symbiotiques tels que les
ectomycorrhizae se développant autour des racines (Wright, 1986 ; Goldstein, 1988).
Des observations, au microscope électronique à balayage, de structures alveolaires de
calcrètes du puits MA-7 ont permis de mettre en évidence la préservation partielle de
Figure V.3 : Types de calcification présentes à l’intérieur et autour des racines : A : racine ; B : enveloppe
de la racine (ou tubule) ; C : substrat (tiré de Wright et Tucker, 1991).
ces aiguilles calcitiques (Fig. V.5, f). Ces aiguilles sont souvent altérées en grains
équigranulaires de micrite. Le réseau poreux des rhizolites peut être entièrement
colmaté par des ciments de calcite drusique. Alors que les rhizolites des carottes 1 et 2
du puits MA-5 ont préservé l’essentiel de leur porosité initiale, celles des carottes 1 et
2 de MA-7 sont intensément cimentés et forment des intervalles denses à très faible
porosité et perméabilité. L’absence de ciments dans certains horizons rhizolitiques et la
préservation de leurs fortes porosité et perméabilité pourraient être liées à la présence
d’accumulations précoces de gaz biogénique dans le sédiment.
Associés aux structures alvéolaires, des pores ouverts présentant à leur périphérie des
structures micritiques concentriques sont fréquemment observés et peuvent être
attribués à des cavités de racine (root moulds).
On observe localement dans les niveaux de calcrètes des grains de diamètre
géréralement inférieur à 500 microns, constitués de couches micritiques plus ou moins
concentriques, assimilables à des pisoïdes. Les pisoïdes se forment par précipitation
80
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
directe ou par micritisation de grains préexistants (Wright, 1994). Dans les échantillons
étudiés de Malampaya, ils sont systématiquement associés à des structures alvéolaires.
Un caractère particulier des rhizolites de Malampaya est l’absence de fentes de retrait
(shrinkage cracks) qui suggère l’absence d’oscillations significatives du toit de la
lentille d’eau douce.
Un caractère commun des calcrètes de Malampaya est l’abondance de zones
micritiques à contours irréguliers, connues sous le nom de calcrete mottles (Fig.V.5,d).
Comme les pisoïdes, ces structures peuvent se former par précipitation ou par
micritisation de grains préexistants (Read, 1974). Les différents stades de formation des
mottles ont été décrits par Riding et Wright (1981). A un stade précoce, les mottles se
présentent sous la forme de ciments micritiques en position intergranulaire. A un stade
plus avancée de la formation des sols, ces ciments colmatent de manière quasi-complète
l’espace intergranulaire et une micritisation des grains se développe. Une telle
évolution est observable dans les paléosols du puits MA-7.
Les différentes structures pédogénétiques peuvent être classées en terme de degré de
maturité des sols. Wright (1994) a distingué 6 stades d’évolution des sols, avec un
degré croissant de maturité : 1) rhizolithes et autres structures pédogénétiques éparses
dans le substrat (<10% du volume total), 2) rhizolithes, mottles et nodules plus
abondants, 3) réseau coalescent de rhizolithes, mottles et nodules, 4) formation d’une
crôute de calcrète laminaire vers le sommet du profil pédogénétique ; des rhizolithes
peuvent se former au dessus de cette crôute ; 5) Le calcrète laminaire s’épaissit et des
pisoïdes se forment au dessus de cette crôute ; 6) Bréchification, formation d’horizons
pisolithiques et de plusieurs niveaux de calcrète laminaire.
La carotte 2 du puits MA-7 montre un exemple de profil pédogénétique à haut degré de
maturité (niveau 5 à 6) (Fig. V.5). A la base de la carotte (3200.40-3202.00 mCD), se
trouve un intervalle d’aspect bréchique à structures de type mottle, présentant des
cavités de dissolution souvent entièrement colmatées par des ciments de calcite
drusique. Au dessus de cet intervalle se situe une croûte brunâtre (épaisseur : 3-5cm),
présentant de la base au sommet la succession suivante : 1) horizon à pisoïdes reliées
entres elles par des ponts micritiques à contours irrégulier (mottles), 2 ) horizon de
micrite dense à fantômes de structures laminaires (calcrète laminaire), 3) horizon à
structures alvéolaires, à microstructure en aiguilles assez bien préservée, 4) horizon à
péloides et structures alvéolaires. La morphologie extrêmement irrégulière du toit de
cette croûte pédogénétique pourrait être liée à l’érosion marine, ou à des bioperforations
81
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
82
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
Figure V.4 : Analyses géochimiques des carottes 1 et 2 du puits MA-5. A : diagramme δ13C-δ18O et
principales classes de faciès diagénétique ; B : variations verticales du δ13C et du δ18O en relation avec
les principaux caractères diagénétiques observés.
83
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
Figure V.5 : détail d’une calcrète du puits MA-7 (Miocène inférieur): a : vue de la carotte, intervalle
3200.13-3200.45mCD) ; b : détail du sommet du profil d’altération ; noter la couleur sombre de la croûte
pédogénétique ; c : pisoïdes (pis), barre d’échelle : 1mm ; d : à la base : structures « mottles » (mot) et
« glaebules » (gl) ; l’espace intergranulaire est colmaté par des ciments de calcite drusique, barre
d’échelle : 1mm ; e : structure alvéolaires (alv) ; les alvéoles sont partiellement comblées de calcite
drusique, barre d’échelle : 1mm ; f : détail d’un septe de structure alvéolaire au microscope électronique
à balayage montrant la préservation des aiguilles calcitiques et leur recristallisation partielle en particules
micritiques équigranulaires, barre d’échelle : 50µm ; g : réseau complexe de structures alvéolaires (alv) et
péloïdes ; l’espace inter-septal est partiellement colmaté par des ciments de calcite drusique, barre
d’échelle : 1mm.
84
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
Ces couches de ciments fibreux sont souvent extrêmement riches en inclusions opaques
(matière organique ?), donnant à ces couches un aspect sombre contrastant fortement
avec les cimentations drusiques ultérieures, toujours limpides. Ces phases de
cimentation fibreuse peuvent alterner avec des phases de remplissages géotropes de
sédiments (Fig. V.6, e, f). En cathodoluminescence, ces ciments ont une luminescence
rouge terne et sont fréquemment bordés d’une fine frange très luminescente et au
contour très découpé, interprétée comme résultant de la corrosion des couches de
ciments fibreux isopaques (Fig V.7).
Ce type de ciment est abondant dans les faciès C5a et C5b des intervalles carottés du
puits MA-3 (flanc ouest) et dans les faciès C4a et C4b du puits MA-2 (flanc est). Il n’a
pas été observé dans les puits de la partie interne de l’édifice carbonaté.
L’origine marine phréatique précoce de ces ciments est interprétée sur la base des
observations suivantes : 1) cette phase de cimentation est toujours la plus précoce, 2)
l’absence d’évidence de dissolutions antérieures ou contemporaines à cette cimentation,
et les valeurs positives (comprises entre 1.08 et 2.12‰ PDB) du δ13C excluent une
origine karstique, 3) la morphologie et la structure de ces ciments sont tout à fait
semblables à celles des ciments HMC fibreux marins très communs sur les pentes et
fronts des systèmes carbonatés actuels et fossiles (e.g. Montaggioni, 1978, Aissaoui,
1986 ; Aissaoui et al., 1986 ; Ebren, 1996 ; Tucker et Wright, 1990).
85
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
c) Calcite drusique
Les cimentations de calcite drusique représentent toujours une phase postérieure à la
cimentation fibreuse (Fig V.8, a, b). Les cristaux de calcite drusique colmatent une
partie ou la totalité de la porosité restante, primaire ou secondaire. Ils précipitent à
partir des parois des pores et croissent vers le centre de ceux-ci. Ils sont constitués de
cristaux de sparite claire, sans inclusion, d'une taille croissante depuis les parois vers le
centre des pores. La taille de ces cristaux est fréquemment comprise entre 1 et 5 mm.
Ces ciments drusiques sont le plus souvent interprétés comme se formant en domaine
phréatique météorique (Purser, 1980 ; Montaggioni, 1978 ; Coudray et Montaggioni,
1986 ; Tucker & Wright, 1990 ; Javaux, 1992 ; Ebren, 1996). Ils peuvent cependant être
aussi associés à la diagenèse d'enfouissement (Tucker & Wright, 1990 ; Javaux, 1992),
en particulier les cristaux de grande taille (>2mm).
d) Spéléothèmes
Sur les carottes du puits MA-7 (intervalle 3195.50-3199.50mCD) et dans le puits MA-
8, des ciments fibreux en couches multiples tapissant des cavités de dissolutions (méso-
et macrovugs) ont été interprétés comme des ciments d’origine karstique
(spéléothèmes : fig.V.6, c, d). Les fibres sont organisées en faisceaux bothryoïdaux ou
en lames, témoignant de l’origine aragonitique probable de ces ciments. Ces ciments
sont très semblables aux spéléothèmes rencontrés dans les carbonates récifaux d’âge
Miocène inférieur du puits Anaphan-4, au large de Palawan (Rehm, 2003).
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Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
Figure V.6 : a : faciès C5a : une frange épaisse et isopaque de ciments fibreux c( f) recouvre les
bioclastes ; la porosité résiduelle est complètement colmatée par des ciments de calcite drusique (cd),
MA-3, 3354.26mCD ; b : grainstone à foraminifères et corallinacées (faciès C2): les bioclastes sont
tapissés d’une frange isopaque de calcite lamellaire (« stubby » : cl) ; des ciments de calcite drusique fine
(cd) colmatent partiellement les pores intergranulaires résiduels, mais sont absents dans les pores bio-
moldiques (pbm), MA-5, 3642.26 mCD ; c : spéléothème (sp) tapissant une cavité de dissolution et post-
datant un remplissage géotrope de sédiment micritique (se), MA-7, 3197.98mCD ; d : détail d’une
carotte de MA-7 (3197.92m) montrant des ciments karstiques (spéléothèmes) tapissant une cavité de
dissolution ; e : occlusion d’un pore intergranulaire par, successivement, un remplissage géotrope de
sédiment micritique (si), une frange de ciment fibreux isopaque à inclusions sombres (cf), des ciments
limpides de calcite drusique (cd), MA-3, 3349.99mCD ; f : détail de la figure d, montrant la nature
péloïdale à micropéloïdale du sédiment interne m ( p) ; le remplissage géotrope, dont le sommet est
finement laminé, est recouvert d’un ciment fibreux riche en inclusions (cf), MA-3, 3349.99mCD .
87
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
88
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
autre sélection de lames minces (Taberner et al., 2004), mais n’a pas été observée dans
la présente étude.
Figure V.7 : a : observation par cathodoluminescence d’un pore intergranulaire successivement colmaté
par un ciment de calcite fibreuse (cf) à inclusions et par un ciment limpide de calcite drusique (cd) ;
l’interface entre les deux générations de ciment est matérialisée par une frange très luminescente à
contour découpé (cor), liée à la corrosion du ciment fibreux antérieurement à la précipitation de la calcite
drusique ; b : observation en lumière polarisée, MA-3, barre d’échelle : 1mm.
a) Calcitisation de l’aragonite
La recristallisation de l’aragonite en calcite (ou calcitisation) affecte essentiellement les
éléments coralliens et les algues vertes (Fig. V.8, a). Elle résultent d'une inversion de
l'aragonite en calcite sparitique à microsparitique sans passer par un stade de
dissolution moldique (Purser, 1980) comme en témoigne la présence de fantômes de la
microstructure initiale du test. Les cristaux de calcite sont équidimentionnels (structure
mosaïque), de forme comparable à ceux de calcite précipitée dans un pore mais de plus
petite taille. La calcitisation de l’aragonite est un processus diagénétique très commun
dans les systèmes carbonatés actuels et fossiles et peut se produire en domaine marin
(Aissaoui, 1986 ; Palmer et al., 1988 ; Durlet, 1996), météorique (Bathurst, 1975 ;
Coudray et Montaggioni, 1986) et peut se poursuivre en domaine d’enfouissement
(Durlet, 1996).
b) Microsparitisation de la micrite
Les phénomènes de recristallisation de la micrite sont fréquents à Malampaya, mais ces
transformations sont toujours de très faible ampleur. Ces processus néormorphiques se
traduisent généralement par la présence diffuse de cristaux de calcite microsparitique au
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Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
Les sédiments internes ont été rencontrés en zone interne et sur les pentes de l’édifice
carbonaté. Ils sont cependant particulièrement abondants dans les dépôts du flanc ouest
(faciès C5a et C5b de MA-3) ou ils occupent l’espace intergranulaire (Fig. V.6, e, f).
Dans ces faciès de pente, les remplissages de sédiment interne sont polyphasés et
géopétaux et peuvent comporter des couches de ciments fibreux intercalés. Trois
types de sédiment interne y ont été reconnus: a) sédiments à texture
wackestone/packstone contenant des débris d’organismes marins (algues rouges,
échinodermes, foraminifères). Ces sédiments représentent toujours la première phase de
remplissage des pores primaires et peuvent post-dater une phase de cimentation marine
fibreuse; b) sédiments micritiques à micropéloïdes (diamètre moyen 50 µm) pouvant
présenter des laminations internes ; c) sédiments de micrite péloïdale plus grossière
(diamètre moyen : 100 µm) représentant souvent la dernière phase des remplissages.
La présence de dépôts géotropes de sédiments bioclastiques est liée à la taille des
éléments principaux des faciès C5a et C5b (grands foraminifères et thalles d’Halimeda
de diamètre >5mm) et la relative pauvreté en matrice micritique et grains de faible
granulométrie. L’action hydrodynamique est à l’origine de la suspension du matériel fin
tandis que l’infiltration puis la décantation donne lieu à la sédimentation géotrope
interne dans l’espace intergranulaire du substrat. De tels remplissages ont été rapporté
par Montaggioni (1978) et par Aissaoui (1982), respectivement dans les récifs
modernes de la réunion et quaternaires de Mururoa, d’Ouvéa et de la Mer Rouge.
Les remplissages géopétaux de péloïdes et micropéloïdes peuvent être interprétés de
diverses manières : calcification de filaments algaires (Schroeder, 1972), précipitatio n
chimique (MacIntyre, 1977 ; Marshall et Davies, 1981 ; Aissaoui, 1982), sédiments
internes de pellets fécaux (MacIntyre et al., 1968). Les péloïdes de Malampaya ont une
morphologie sphérique plutôt qu’ovoïde et ont des dimensions variables au sein d’un
même remplissage, ce qui semble exclure une origine fécale. Ces remplissages
pourraient donc représenter des ciments micritiques plutôt que de véritables sédiments
90
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
internes. Ces remplissages sont le plus souvent interprétés comme ayant une origine
marine (MacIntyre, 1977 ; Aissaoui, 1982).
Figure V.8 : a : ciments fibreux isopaques (cf) et drusiques (cd) colmatant l’espace inter-granulaire d’un
rudstone à segments d’Halimeda recristallisés en calcite microsparitique en mosaïque (Hal), MA-3,
3359.29mCD, barre d’échelle : 1mm ; b : ciments fibreux isopaques (cf), de calcite drusique (cd) et de
dolomite non colorée par l’alizarine (dol), remplissant partiellement un grand pore intergranulaire, MA-3,
3344.35mCD, barre d’échelle : 1mm ; c : fracture (fr) colmatée par un ciment drusique limpide grossier
recoupant un rudstone à grands foraminifères cimenté par des ciments de calcite fibreuse riche en
inclusions (cf), MA-3, 3347.76 mCD, barre d’échelle : 1mm ; d ; stylolithe (styl.) ; noter le recoupement
du ciment drusique (cd) par le stylolithe, MA-2, 3477.88, barre d’échelle : 1mm ; e : forte luminescence
d’un remplissage calcitique d’une fracture (fr), MA-3, barre d’échelle : 1mm.
Dans les zones internes de Malampaya, des sédiments internes géopétaux de micrite
homogène ont été rencontrés dans les puits MA-5 et MA-7, remplissant des cavités de
dissolution et qui parfois (Fig.V.6, c) sont post-datés par des spéléothèmes. Il n’a pas
été cependant possible de confirmer l’origine karstique éventuelle de ces remplissages.
Les fractures sont relativement rares dans les puits de la zone interne et du flanc Est de
l’édifice carbonatée, mais sont bien plus développées sue le flanc Ouest (MA-3). Ces
fractures sont souvent entièrement colmatées par un ciment de calcite drusique
grossière postdatant une génération de calcite drusique plus fine colmatant l’espace
intergranulaire (Fig. V.8, c, e). Deux orientations dominantes de ces fractures ont été
91
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
92
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
f : fracturation ;
s : stylolitisation ;
Les caractères diagénétiques observés sur les lames minces des puits étudiés sont
reportés dans des tableaux synthétiques (annexes D.1 à D.11).
Remarque :
Convention d’écriture pour la notation des séquences diagénétiques :
a-b: l’événement b est postérieur à l’événement a
(a, b) : l’ordre chronologique des événements a et b n’est pas établi
A partir des caractères diagénétiques identifiés dans les puits et des signaux
diagraphiques (porosité et sonic), différentes « unités » diagénétiques ont été
reconnues :
93
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
94
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
lumière naturelle. Le signal de porosité est très régulier et présente des valeurs
modérées (18-20%) probablement liées à la porosité matricielle. Le δ13C varie très peu
et présente des valeurs positives.
Intervalle 3271-3292mMD : il s’agit d’un intervalle à faible porosité (<10%) liée une
forte cimentation drusique. Les valeurs fortement négative de δ13C (jusqu’à -3.8‰
PDB) vers le sommet de cet intervalle suggère une ou plusieurs phases d’émersion. La
séquence diagénétique idéale est : (c1, c2,d1, g1)-(c3,d2)-c4.
Pour ces différents intervalles, il n’a pas été possible de replacer les recristallisations
(calcitisation de l’aragonite et microsparitisation de la micrite) dans ce cadre séquentiel.
Le matériel utilisé dans cette étude provient exclusivement des trois intervalles
carottés (3344.00-3352.00mCD, 3352.50-3356.10mCD et 3390.20-3393.20mCD). Ces
intervalles sont caractérisés par une très faible porosité (<10%) liée à l’absence de
dissolutions bio-moldiques, au comblement précoce de l’espace intergranulaire par des
remplissages géopétaux de micrite, et aux fortes cimentations de calcite fibreuse puis
drusique. Les fractures y sont fréquentes mais toujours largement colmatées par des
ciments de calcite drusique : la phase de fracturation peut avoir été antérieure ou
contemporaine de la cimentation de calcite drusique. Une phase ultime de cimentation
dolomitique postdate les ciments de calcite drusique. Elle n’a jamais été observée en
remplissage des fractures. Des processus de corrosion des ciments fibreux antérieurs à
la précip itation de la calcite drusique et de corrosion de la calcite drusique antérieure à
la précipitation de la dolomite ont été mis en évidence par cathodoluminescence
(Fig.V.7). La séquence diagénétique idéale correspondant à cet intervalle est la
suivante : g1- (c2,g2)-d3-c3-(c4,f)-c6.
95
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
-Intervalles 3263-3672mMD : cet intervalle est caractérisé par une alternance de zones
(épaisseur : 30 à 50m) à porosité modérée à bonne (18-25%) à faibles variations
verticales et de zones à porosité erratique (5-30%) à variations verticales rapides et
prononcées (épaisseur : 10 à 70m). Le premier type d’intervalle (3550-3600mMD ;
3452-3482mMD ; 3400-3430mMD) est marqué par des dissolutions faibles à modérée
et par l’absence ou la rareté des ciments. Ce type de signature diagraphique est reconnu
sur carotte (carotte 1, 3328-3335mD) et représente des faciès à faibles transformations
96
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
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Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
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Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
Figure V.9 : Faciès diagénétiques et successions-type d’événements diagénétiques dans les carbonates de
Malampaya.
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Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
L’étude des caractères et des séquences diagénétiques dans les différents puits a permis
d’identifier 4 principaux types d’évolution diagénétique caractérisant 4 faciès
diagénétiques :
Faciès diagénétique I :
-Histoire diagénétique dominée par les cimentations drusiques (météoriques
phréatiques et d’enfouissement) et dans une moindre mesure par les cimentations
fibreuses (marines); la dissolution est faible.
-Pas d’évidence d’émersions à répétition ;
-Porosités faibles à modérés, à faibles variations verticales ;
-δ13C positifs et à faibles variations verticales.
Faciès diagénétique II :
-Faibles transformations diagénétiques : cimentation faible ou absente, dissolution
faible;
-Absence d’événement émersif ;
-Porosité modérée à élevée (18-27%), d’origine essentiellement matricielle à faibles
variations verticales ;
-δ13C positifs et à faibles variations verticales.
100
Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
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Chapitre V. Evolution diagénétique des carbonates
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Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté
Article publié dans Marine and Petroleum Geology (2004), Vol 21 (1), p. 1-21
(voir page suivante)
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Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté
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Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté
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Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté
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Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté
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Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté
Cadre stratigraphique : les corrélations entre le puits MA-1, MA-2 et MA-7 présentées
dans la figure 3, ont été légérement modifiées : la méthode et le schéma de corrélation
finalement retenus dans le cadre de cette étude sont présentés dans le chapitre VII
(Figure 3) et dans les annexes C.16 et C.17.
125
Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté
roche totale ; certains échantillons se sont avérés trop affectés par des cimentations
météoriques et/ou d’enfouissement pour pouvoir être utilisés à des fins de datation. Le
nombre de datations fiables disponibles ne permettant plus d’évaluer les durées
individuelles de chaque unité sédimentaire, la durée moyenne des cycles haute-
fréquence sera déterminée à partir de l’estimation de la durée et du nombre de cycles
correspondant à l’intervalle 3313-3109mMD du puits MA-1. L’extrême variabilité
verticale des faciès de dépôt (M1, M2a et M3) et le type de signal diagraphique (voir
chapitre V.3) indiquent qu’une cyclicité de nature analogue à celle mise en évidence
dans les carottes 1 et 2 de MA-5 semble avoir contrôlé le dépôt de cet intervalle de
MA-1.
4) On utilisera de préférence les tables de détermination des âges isotopiques de
McArthur (2001) pour lesquelles les marges d’erreur (pour un intervalle de confiance
de 95%) sont considérablement plus faibles que dans la régression d’Oslick (1994).
vertical
interval number of average cycle duration (ka) average cycle duration (ka)
well thickness interval duration (Ma)
(mMD) cycles (McArthur, 2001) (Oslick, 1994)
(m)
McArthur, 2001 Oslick, 1994 min* max** min* max** min* max**
MA-1 3109-3313 204 26 68 25±10 67±27 32±29 88±77
1.75±0.7 2.20±2.0
MA-5 3350-3550 184 23 61 29±11 76±30 36±33 96±87
Table VI. 4: reévaluation de la durée moyenne des cycles haute-fréquence. Le nombre de cycle dans
l’intervalle considéré a été estimé en considérant une valeur minimale de 3 mètres (**) et maximale de 8
mètres (*) pour l’épaisseur de ces cycles.
L’ordre de grandeur de la durée des cycles ainsi obtenue (Table VI.1) est identique à
celui indiqué dans l’article, et toutes les conclusions qui en découlent restent donc
entièrement valables. Les valeurs calculées à partir des âges déduits des tables de
McArthur (2001) permettent même de préciser cette durée moyenne à moins de 100ka,
avec une barre d’erreur beaucoup plus resserrée que celles déduites de la régression
d’Oslick (1994). Rappelons que compte tenu du haut degré d’incertitude des datations
d’une part, et du nombre de cycles enregistrés sur cet intervalle de temps, d’autre part,
les valeurs obtenues n’indiquent tout au plus qu’un ordre de grandeur.
L’intervalle de temps de 1,75 ± 0,7 Ma, déduit des tables de McArthur (2001), écoulé
pendant le dépôt de l’intervalle 3313-3109mMD indique un taux moyen de sédimentation
compris entre 0,08 et 0,19 m/ka (valeur moyenne : 0,12m/ky), du même ordre de grandeur
que celui mentionné dans l’article (Table VI.2). Comme leurs auteurs le précisent, ces
126
Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté
valeurs moyennes incluent les éventuelles périodes de non-dépôt affectant cet intervalle et
ne prennent pas en compte les processus d’érosion.
Table VI.2 : reévaluation des taux moyens d’accumulation pour l’intervalle 3109-3313mMD de MA-1 (et
3350-3550mMD de MA-5).
Figure VI.11 : Profils de dépôt et répartition des principaux organismes sur l’édifice carbonaté de
Malampaya à l’Oligocène supérieur ; a : TST (Transgressive System Tract) haute-fréquence ; b : HST
(Highstand System Tract) haute-fréquence.
127
Chapitre VI. Evolution haute-fréquence de l’édifice carbonaté
Figure VI.12 : Profils de dépôt et répartition des principaux organismes sur l’édifice carbonaté de
Malampaya au Miocène inférieur ; a : TST (Transgressive System Tract) haute-fréquence ; b : HST
(Highstand System Tract) haute-fréquence.
128
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Abstract
The comprehensive subsurface database from the Late Eocene to Early Miocene Malampaya carbonates,
offshore NW Palawan, provides a rare insight into the development patterns of South-East Asian
cenozoic carbonate systems and their controlling factors. The newly acquired high-resolution three-
dimensional seismic survey, combined with facies and well log analysis, offered the opportunity of better
understanding the internal architecture of a carbonate platform that was largely controlled by tectonic
deformation. The Malampaya carbonate was initiated in the Late Eocene, in the form of an attached shelf
influenced by important clastic inputs. The Late Eocene – Early Oligocene shelf was subject to syn-
depositionnal extensional tectonics (eastward tilting and block faulting). After a stage of eastward reef
progradation, an aggrading carbonate shelf, frequently subject to subaerial exposure, developed from the
earliest Late Oligocene to the Early Miocene. During this period, recurrent reactivation of highs along
the western and northeastern buildup margins has controlled largely the asymmetric morphology and
internal architecture of the carbonate system. Final buildup demise took place in the late Early Miocene
subsequently to an increase in subsidence rate and/or excess in nutrient inputs. Additional parameters
such as eustacy, oceanographic conditions and the carbonate producers are interpreted as having played
subordonate roles in buildup development and demise.
Key words: Carbonates; Depositional processes; Tectonics; Seismic data; Tertiary; South-East Asia
129
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
1. Introduction
During the Cenozoic, extensive shallow marine carbonate production took place in
South-East Asia from various passive and active tectonic settings (Wilson, 2002). In the
Southern margin of the South China Sea, many carbonate build-ups developed on
topographic highs inherited from block-tilting during the Eocene to Early Oligocene
rifting phase (Fulthorpe and Schlanger, 1989, Wiliams, 1997, Sales et al., 1997).
Despite the numerous published case studies of cenozoic carbonate platforms in the
Indo-Pacific region, the role of tectonics on the development patterns and stratigraphic
architecture of such systems is documented only in a few cases: Eocene to Middle
Miocene Tonasa carbonate platform of South Sulawasi (Wilson, 1999; Wilson, 2000;
Wilson, Bosence and Limbong, 2000), Late Eocene to Miocene Gunungh Putih
carbonate complex (Cucci and Clark, 1993).
Concerning the Malampaya gas Field, Grötsch and Mercadier (1999) provided a 3-D
model of the carbonate buildup evolution. However, the relatively low vertical
resolution (80 m in the Nido Limestone) of the seismic records did not allow a detailed
description of the buildup internal architecture. The integration of higher resolution (25
m) 3D seismic data and detailed petrographic studies of the whole available rock
samples extracted from 10 wells provide new elements for understanding the factors
that have driven the development of the late Eocene through early Miocene Malampaya
buildups. Particular attention was given to the impact of local tectonic deformation and
differential subsidence on the stratigraphic architecture.
The objectives of this paper are threefold: 1) to develop a 3D facies model from the
Malampaya carbonate buildup, 2) to reconstruct its development history and to
characterize its stratigraphic architecture, 3) to define and assess the respective role of
the major controlling factors on the development of the system, particularly that of syn-
sedimentary tectonic deformation.
The Malampaya oil and gas accumulation is located in deep water (850 to 1200 m)
offshore Palawan, Block SC 38, Philippines, within a late Eocene to Early Miocene
130
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Figure 1: a : Depth (in metres subsea) of the top Nido Limestone and location of wells, in the
Malampaya gas field (after Grötsch and Mercadier, 1999) within Block SC 38, offshore Palawan,
Philippines. b: seismic line showing the main morphologic features of the Malampaya buildup (see a for
location).
carbonate buildup at a depth of some 3000 m below present sea level (Fig. 1). This
carbonate buildup is a 5 km long and 1-2 km wide, NE-SW oriented body. In the North
Palawan Block, the Nido Limestone contains a number of hydrocarbon accumulations
(Longman, 1985, Wiliams, 1997, Sales et al., 1997). The regional distribution of the
Nido Limestone is predominantly controlled by the underlying NE-SW trending
extensional basement faults related to the Eocene-Early Oligocene rifting phase of the
South China Sea (Fulthorpe and Schlanger, 1989, Wiliams, 1997, Sales et al., 1997).
The break-up event related to this rifting phase was dated by mid-Oligocene magnetic
anomaly 11 (Briais et al., 1993). The spreading of the South-China Sea led to the
southward drifting of the Calamian-North Palawan-North Borneo micro-continent
throughout the Late Oligocene and Early Miocene. During the late Early Miocene,
collision took place between this micro-continent and the accretion wedge of the
Paleogene subduction zone of North Cagayan (Schlüter et al., 1996), promoting the
obduction of the collision belt on the North Palawan block and ceasing seafloor
spreading (Briais et al., 1993). Many carbonate buildups in the area drowned as a result
of the downwarping of the north-western part of the block and the important clastic
supply from the uplifted Palawan island (Fulthorpe and Schlanger, 1989). The
131
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
carbonate buildups of the Block SC 38 were sealed by the Early to Middle Miocene
basinal Pagasa clastics.
A model of the Malampaya buildup long-term evolution was proposed by Grötsch and
Mercadier (1999) on the basis of three-dimensional seismic data and relatively sparse
core and side-wall samples from 4 wells (MA-1 to MA-4). These authors distinguished
three main phases of platform evolution: 1) development of an initial carbonate
platform on the crest of a tilted block (syn-rift phase, Late Eocene), 2) progradational
phase (Early Oligocene) 3) Aggradational phase and subsequent backstepping (Late
Oligocene-Early Miocene). The buildup finally drowned during the Late Early
Miocene.
The paper by Fournier et al. (2004) mainly focussed on the short-term evolution of the
Malampaya buildup from core and well data, showing that the vertical and lateral facies
distribution is strongly controlled by high-frequency relative sea-level changes. The
common occurrence of exposure events associated with highly frequent relative sea-
level falls largely explained the diagenetic evolution of the carbonates and the reservoir
properties.
132
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
the new seismic survey, 5) 3D interpretation of the twelve main seismic horizons
identified, and of their stratigraphic significance, 6) construction of a platform
development model using all of the above data and identification of the main controls
on this development.
Figure 2: Procedure of 3D facies model establishment: integration of diverse types of data (seismic,
well logs, rock samples), play of diverse tools and approaches (seismic and well-log interpretation, bio-
and chemio-stratigraphy, stable isotopes measurements, facies analysis, well correlations) from
microscopic to hydrocarbon field scales.
4. Results
The modal analysis of bioclastic components, foraminiferal and red algal assemblages
combined to recognition of the sedimentological features observed in cores and thin-
sections allowed 26 depositional facies to be identified (Tables 1 and 2) from the late
133
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Eocene to the Early Miocene and from the distal slope to inner shelf settings. These
facies are interpreted in terms of depositional environments with reference to modern
and ancient analogs.
Inner-shelf facies:
Late Eocene and Early Oligocene inner-shelf facies are dominated by benthic
foraminifers and calcareous algae (mainly encrusting coralline algae and Halimeda);
corals become common in the upper part of the Early Oligocene. The following facies
were identified (see Table 1 for description and paleoenvironmental interpretations): 1)
bryozoan-foraminiferal-Algal packstone E1 facies, rich in quartz particles, 2)
rhodolithic floatstone/rudstone R1a facies, 3) mud-rich, foraminiferal- Halimeda
floatstone R1b1 facies, 4) mud-poor, Halimeda- floatstone facies R1b2, 5) coral-
foraminiferal-coralline algal grainstone/floatstone R3a facies, 6) coralline algal-
foraminiferal packstone R3b facies, 7) echinoderm-coralline algal packstone R3c
facies.
In the Late Oligocene-Early Miocene from the Malampaya inner shelf, C1a, C1b, C2,
C3, M1, M2a, M2b and M3 facies were defined previously by Fournier et al. (2004).
Two additional facies were defined on the basis of MA-8 rock material: 1)
foraminiferal-coralline algal-grainstone M3g1 facies, 2) coralline algal-green algal-
foraminiferal packstone M3h facies.
Perireefal facies:
Floatstone / rudstone facies containing large coral fragments and associated benthic
foraminiferal assemblages were encountered in the uppermost part of the Early
Oligocene interval (in MA-5) and in the Early Miocene south-eastern shelf margin (in
MA-9): 1) coral-foraminiferal-coralline algal floatstone/rudstone R2b facies (Early
Oligocene), 2) coral-foraminiferal floatstone/rudstone M4 facies (Early Miocene).
134
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
135
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Table 1: a summary of the main facies recognized from the Malampaya shelf: sedimentologic features,
skeletal components and paleoenvironmental reconstructions.
Table 2: a summary of the main facies recognized from the Malampaya outer-shelf and slope
environments: sedimentologic features, skeletal components and paleoenvironmental reconstructions
The more proximal reef slope environments are characterized by abundant benthic
foraminifers and red algal fragments, and common coral fragments: 1) coral-algal
floatstone R1c facies (Early Oligocene), 2) coralline algal-foraminiferal grainstone C4b
facies (Late Oligocene).
Outer-shelf sand shoal facies were recognized in the Early Miocene and are
characterized by the lack of matrix mud and the abundance of thick-walled benthic
foraminifers: foraminiferal-coralline algal-grainstone M3g2 facies.
136
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
flattened benthic foraminifers, and coralline algae was encountered in MA-8 well. This
facies (M0), overlying subaerially exposed shallow inner-shelf facies, is interpreted as
deposited in open-marine and deep carbonate shelf, during a phase of major deepening
(“drowning sequence”, sensu Erlich, Barrett and Guo, 1990, 1991).
4.1.2 Diagenesis
(A) Earlier marine precipitation of isopacheous fibrous calcite cements alternating with
geopetal sediment infills. Geopetal infills are composed of laminated micrite (microbial
origin?), structureless to micro-peloidal micrite, and faecal pellets.
(B) Later cementation phases 1) Coarse-grained drusy to mosaic calcite cements; 2)
Dolomite cements; 3) Coarse mosaic calcite cement occluding fractures.
137
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Figure 3: Synthetic chart showing biostratigraphic ages, well-logs data, facies and depositional
environments, and d13C profiles from wells MA-1, MA-2 and MA-5; the main sedimentary units are
reported.
138
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
The very coarse-grained texture of 1) and 3) cements points towards a burial diagenetic
environment rather than a meteoric environment. Moreover the lack of leaching and the
highly positive values of carbon isotope ratios (from +1.08‰PDB to +2.12‰PDB in the
cored interval) suggest that this interval has probably never been subject to meteoric
diagenesis.
139
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Pagasa shales. Minor normal faults affect the Late Eocene and Early Oligocene deposits
in the North-Eastern termination of the carbonate system forming a short and narrow
horst structure. The Northern area was interpreted as affected by a SW-NE oriented
fold structure (Fig. 7).
Unconformities were identified both from analysis of the depositional and diagenetic
characteristics of the acoustic impedance contrasts (from rock samples and well- logs)
and from interpretation of seismic terminations.
Top pre-Nido: pre-Nido clastic deposits are expressed by a chaotic and generally low
amplitude seismic facies. The top of pre-Nido clastics (or base Nido limestone) was
interpreted as representing the envelope of this seismic facies. The cores extracted from
well MA-4 in the uppermost part of the pre-Nido clastics documents continental fluvial
deposits of Paleocene to Eocene age.
Reflector C1.1: it is a continuous and moderate amplitude reflector. It represents the top
of a moderately to highly cemented interval located within an aggrading inner-shelf
interval in the lowermost part of the late Oligocene. Diagenetic features observed on
cores and carbone isotope ratios indicate a subaerial exposure of the shelf below the
C1.1 horizon.
140
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Figure 4: a: paleogeographic maps of SR1 unit (Late Eocene to Early Oligocene); b: paleogeographic
maps of SC1.1 unit (Early Oligocene to earliest Late Oligocene); c: seismic profile (transect AB) and
interpretation showing onlaps of R1 units over the Pre-Nido clastics; d: seismic profile (transect CD) and
interpretation in the northernmost buildup area, showing onlap of C1.1 over R1 and downlap/toplap
terminations of an intra-SC1.1 reflector; e: seismic profile (transect EF) and interpretation showing
onlaps of SC1.1 reflectors over R1.
141
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Figure 5: a: paleogeographic map of SC1.2 unit (Late Oligocene); b: seismic profile (transect GHI) and
interpretation showing onlap termination of an intra SC1.1 reflector over R1, C1.2 over C1.1 and
downlaps of C2.3 onto C2.2; c: facies and sequence interpretation of the Oligocene cored interval from
MA-5 well, showing progradational and aggradational pattern of SC1.1 unit and SC1.2 unit, respectively;
d: seismic profile (transect JK) and interpretation showing the truncation of SR1 and SC1.2 unit, below
the base of SC1.2 unit (in MA-4, the Late Oligocene inner-shelf deposits directly overlie the Pre-Nido
clastics).
142
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Reflector C2.1: this reflector exhibits a flat, highly negative amplitude segment passing
into a low amplitude, westward dipping segment that downlaps C1.2 reflector (Fig.6, b:
transect LM). This reflector is steeply dipping eastward and shows a decrease in
amplitude. The depositional and diagenetic patterns observed in MA-2 can help
interpreting the high amplitude, flat segment as representing a shallow shelf that has
undergone subaerial exposure; the lower amplitude and dipping segments could
represent the slopes of the small-sized buildup restric ted to the northeastern part of the
carbonate system. This interpretation is supported by the occurrence of depositional
facies, above C1.2, representing deep, calm environments in MA-5 and deep, open
environment in MA-1.
Reflectors C2.2 to M3: these are continuous, highly negative amplitude reflectors. In
the Late Oligocene-Early Miocene interval, C2.2 to M3 seismic reflectors sign the top
of 10-80 metre-thick beds. They display erratic sonic and porosity log responses that
correspond to alternations of metre-thick, highly porous and firmly cemented layers.
The recurrence of caliche crusts, alveolar septal structures in these intervals strongly
suggest they have been subject to frequent subaerial exposure (Fournier et al., 2004).
These intervals are overlain by intervals with low variations in porosity and sonic that
typify deeper inner-shelf deposits affected by moderate dissolution and low
cementation. Such a vertical succession is consistent with the effects of cumulative
diagenesis associated with parasequence stacking patterns in a third-order sequence
(Tucker, 1993). The seismic reflectors that present a clear contrast between erratic
intervals composed of alternating porous and tightly cemented beds and intervals
composed of moderate to high porosity rates could therefore be regarded as third-order
sequence boundaries.
Reflector M4: the top of the younger carbonate unit is characterized by a high-
amplitude negative reflection representing the transition between tightly cemented
shallow inner-shelf carbonates and overlying planktonic foraminifer-bearing clastics. In
MA-1, the presence of meteoric cement and highly negative values of carbon isotope
143
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
ratios (-8.1 ‰PDB at 2956.60m, i.e 1m below the top carbonates) indicates that
subaerial exposure of the buildup occurred prior to the final drowning. This reflector
locally shows downlap terminations onto M3 reflector with decrease in amplitude in the
dipping segment of the horizon.
Figure 6: a: paleogeographic map of SC2.1, SC2.2 and SC2.3 units (Late Oligocene-earliest
Miocene?); b: seismic profile (transect LM) and interpretation displaying various downlap
terminations (intra-C1.1 reflector onto R1, C2.1 onto C1.2 and C2.3 onto C2.2); c: seismic profile
(transect NO) and interpretation showing toplap termination of C1.2 reflector against C2.1.
144
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Figure 7: a: paleogeographic map of SM1.1, SM1.2 and SM2, SM3 and SM4 units (Early Miocene); b:
seismic profile (transect PQ) and interpretation showing a progressive backstep of a relatively narrow
shelf; c: neutron and density well-logs, facies and paleoenvironments of side-wall samples from well
MA-8 (SM3 and SM4 units); d: seismic profile (transect RS) and interpretation showing the onlap of
SM3 unit over M2 reflector.
terminations of high amplitude reflectors over the pre-Nido clastics (Fig. 4, c: transect
AB). The shallow-water origin of carbonates sampled in this interval in MA-1, MA-2
and MA-5 allows to interprete these terminations as coastal onlaps. The mapping of
these coastal onlap leads to identify a rugged exposed topography at the central part of
the studied area that has been progressively transgressed by carbonate deposits. The
145
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
146
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
platform, from an initial topographic high located along the western edge. The onlap
terminations of C1.1 or intra-SC1.1 reflectors over R1 (Fig. 4, e: transect EF; Fig. 8)
evidence a phase of eastward tectonic tilting of the SR1 platform prior to or during the
deposition of SC1.1 unit. Further to the north, seismic reflections indicate the presence
Figure 8: a: seismic profile (transect TU: see location on Fig. 7, a), in the southernmost area of the
Malampaya buildup showing a thick carbonate succession in the western flank and a relatively narrow
backstepping and aggrading shelf (location of wells MA-3 and MA-9 is indicated); b: interpretation of
the transect TU; c: lepidocyclinid-coralline algal C5a facies (Late Oligocene, MA-3): large
lepidocyclinids (Lep.) and Halimeda plates (Hal.) are visible; the intergranular space locally is
geopetally infilled with micrite (gi) and the residual porosity is occluded completely by drusy calcite
cements (dc); d: Halimeda-rich C5b facies (Late Oligocene, MA-3): Halimeda plates (Hal.) are dominant
and the intergranular space is occluded completely by an early marine fringe of isopacheous fibrous
calcite (ic) and by later meteoric drusy calcite cements (dc); e: close-up of core from MA-9 showing
coral rudstone M4 facies (Early Miocene) with pieces of branching arborescentAlveopora (Alv.).
147
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
deposits. There is no well data available in this part of the buildup liable to confirm this
interpretation.
148
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
149
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
After deposition of SM2 unit, has occurred a tectonic folding of the carbonate buildup
along a SW-NE axis, in the northeastern part of the Malampaya carbonate system, prior
to and/or during the deposition of SM3 unit, as evidenced by seismic records and well
data. The arguments for this tectonic deformation are as follows: onlaps of SM3 unit
Figure 9: relationship between high- and lower-frequency cyclicity, depositional and diagenetic facies,
well-log and seismic responses. The unit tops are characterized by an increase in frequency of subaerial
exposure, resulting in an erratic porosity and sonic well-log response. A high-energy seismic reflection
takes place at the interface between erratic- and high-porosity homogeneous intervals.
over M2 reflector (Fig. 7, d: transect RS), eastward thinning of SM3 unit and
correspondence between the development of the fold and that of SM3 shallow-water
carbonate deposits (Fig. 7, a). The fact that unit SM3 displays the same stacking
pattern, typical of inner shelf deposits, in all of the wells reaching this interval (MA-1, -
5, -7, -8) provides support for the onlap nature of the seismic terminations over M2
reflector. In the case of a downlap termination, slope or open shelf environment
deposits should be expected in MA-5 instead of shallow inner-shelf deposits. In the
northern margin of the buildup, beyond the northern termination of the SW-NE fold,
the buildup is restricted to a 700 meter-wide belt located along the western edge (Fig. 7,
b: transect PQ). The uppermost unit SM4 is characterized by a westward backstepping
of the eastward margin (width: 700 m in the northern area, 1300 m in the central area
and 500 m in the southern area; maximum unit thickness: 70m).
In the Southern part of the Malampaya buildup, a narrow reef tract, characterized by a
decreasing upward width has developed on the eastward tilted SM1.2 platform (Fig. 5,
d: transect JK; Fig. 8, a and b).
150
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
The analysis of the uppermost part of the Nido Limestone and of the lowermost Pagasa
clastics from MA-8 well (Fig. 10) provides new insights into the timing and forcings of
the final drowning event. The side-wall sample extracted from 3777.50m hole-depth
(Fig.7, d) exhibits miliolid and soritid-dominated, shallow inner-shelf facies, affected
by intense leaching and meteoric to shallow burial cementation. The 3773.50m-depth
Figure 10: Drowning event in MA-8: a: gamma-ray, density and porosity well logs from the uppermost
Nido Limestone and basal Pagasa clastics; carbonate facies and paleoenvironments are indicated; b:
sandstone composed of sub-angular quartz grains (Qz.), planktonic foraminifers (Pl.), and planktonic
foraminifer-bearing carbonate lithoclasts (Lith.), representing the basal Pagasa clastics in MA-8; c:
packstone M0 with numerous planktonic foraminifers P ( l.), echinoderm fragments (Ech.); d: coral-
foraminiferal-coralline algal packstone M3, with recrystallised coral fragments (Cor.), Miliolids (Mil.);
dissolution vugs (V) and drusy calcite cements (dc) are visible.
151
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
concerning the demise of the Malampaya buildup: 1) a deepening event occurred after
an exposure episode as strongly suggested by the intense leaching of the shallow-inner
shelf facies M3h at 3777.50m-depth; 2) this deepening event is of Late Burdigalian age
as indicated by the presence of Globigerinoides sicanus in the 3773.50m-depth
sample; 3) the oldest evidence of significant et rrigenous supply (3772.50m-depth)
occurs above the clastic -free M0 deep shelf environment facies. Biostratigraphical
methods were not able to identify a possible time-rock gap between final deposition of
carbonates and starting of clastic deposition since the base of the Pagasa Formation in
MA-1 was dated at Early Langhian (Grötsch and Mercadier, 1999).
5. Discussion
Based on seismic interpretation and rock sample analysis, a model for the carbonate
buildup development is proposed (Fig. 11). Initial topography, differential subsidence
at regional to local scales, faulting, eustacy, climate, and the type of carbonate
producers themselves influenced by terrigenous and nutrient inputs are known to be the
main controlling factors of carbonate platform growth (for instance, see Longman,
1981; Crevello et al., 1989; Hallock and Schlager, 1986; Masse and Montaggioni,
2001; Montaggioni, 2000). Each of these factors that have contributed to some extent to
the settlement and development of the Malampaya buildup is discussed below (Table
3). The effects of oceanic and wind circulations however are difficult to recognize. The
high-frequency cyclicity typifying the Late Oligocene and Early Miocene inner-shelf
deposits could reflect a glacio-eustatic control but episodic tectonism could have also
generated such metre-scale cycles (Fournier et al., 2004). Salinity fluctuations have had
probably low impact on the development of this system; strongly restricted or brackish
environments were not recognized in the available rock dataset.
Numerous authors have discussed the predominant role of topography in the initiation
of carbonate buildup development in various tectonic settings (for instance, Longman,
1985; Fulthorpe and Schlanger, 1989; Purdy and Bertram, 1993; Wilson, Bosence and
152
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Limbong, 2000). In the North Palawan block, the settlement sites of carbonate buildups
and associated hydrocarbon accumulations are cartographically related to the crests of
tilted blocks formed during the rifting phase of the South China Sea (Williams, 1997).
In Malampaya, the carbonate system did not develop initially as an isolated platform
growing on the highest points of the tilted block, but were land-attached shelves
onlapping an uneval topography mainly composed of Paleocene to Eocene fluvial
deposits. This initial topography has not simply controlled the location and the
morphology of carbonate systems, but has also influenced the biological and
sedimentological composition of the carbonate rocks. Basal carbonates are relatively
rich in quartz sand elements, probably derived from the neighbouring exposed pre-Nido
clastic sources. The initial pre-Nido basement highs were completely buried by
carbonates during the Late Eocene, within R1 unit. The relatively important terrigenous
supplies during this early stage of the Malampaya buildup development can explain the
extreme scarcity of coral remains in the Late Eocene carbonates, since such continental
material may have been associated to high nutrient levels as observed in modern land-
bordering carbonate systems (Ambatsian et al., 1997; Mc Culloch et al., 2003).
153
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Figure 11: model for the development history the Malampaya buildup and facies distribution, from the
northern area along a MA-1 - M A-5 - MA-2 transect. The possible controlling parameters are indicated.
154
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
155
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
protected inner-shelf deposits in the actively subsiding area (as evidenced in MA-1,
MA-7, MA-8, close to the western margin) indicates that carbonate accumulation rates
have been high enough to fill up the main part or the whole created accommodation
space. The high-frequency cyclicity and associated exposure events recognized in this
interval (Fournier et al., 2004) could have been controlled by episodic uplifts (or
folding) and subsequent flooding of the north-eastern area of the Malampaya shelf. The
assymetry of the Malampaya buildup during the early Miocene, with a broad shelf in
the northern area and a narrow shelf in the southern area, is probably related to the
reactivation of this SW-NE oriented paleo-high in the northeastern area.
Concerning the last stage of buildup development (Burdigalian SM4 unit), the same
interpretation as for SC2.3 unit can explain the westward backstep of the shallow-water
carbonates.
One of the most conspicuous features is the important asymmetry typifying
sedimentation patterns along the flanks of the Malampaya system. Whereas the eastern
flank and the adjacent basin are almost completely starved, the western flank exhibits
thick carbonate deposits (up to 300 m). The cored interval of well MA-3 (Fig. 8) is
representative of a relatively proximal part of the western flank; deposition is probably
largely autochtonous (facies C5a and C5b), and took place in the mesophotic zone as
indicated by the dominance of large and flattened benthonic foraminifers and coralline
algae (mainly Sporolithon). However, in the most distal part of the western flank and in
the basin, carbonate sediments were probably in large part redeposited (Fig. 1). Two
factors can be invoked to explain this asymmetry: 1) the western shelf margin and slope
were destabilized episodically by gravity processes and carbonate material has
redeposited in the basin. Fault activity could have enhanced such destabilization; 2)
redeposited material could have derived from the shelf by winds (prevailing SW
direction).
156
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
157
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
The development of reefal environments from the Malampaya Early Oligocene to Early
Miocene has needed warm sea surface temperatures, from humid equatorial to arid
tropical conditions. In the Late Oligocene-Early Miocene Malampaya shelf, the
meteoric -dominated diagenetic evolution affecting carbonates, is related to a prevailing
humid equatorial climate favouring severe leaching and caliche development. By
contrast, the Late Eocene to Early Oligocene Malampaya shelf is characterized by a
lower meteoric diagenetic alteration that could express a less humid climate and/or few
exposure events during this interval. However, no evidence of arid conditions was
found in this interval and the sediments deposited are totally devoid of evaporites or
dolomites. Compared to the Late Oligocene-Early Miocene interval, Late Eocene-Early
Oligocene shelf deposits do not display any high-frequency cyclicity. Such a change in
stratigraphic and diagenetic pattern in the mid-Oligocene can be explained in terms of
climate. The global cooling event, penecontemporaneous to the Early-Late Oligocene
transition and recorded in the Indo-Pacific region (Fulthorpe and Schlanger, 1989)
could have modified the climatic regime of South-East Asia through triggering glacio-
eustatic sea-level fluctuations, and thus favouring high-frequency cyclicity and repeated
exposures on the Malampaya shelf. In addition, the increasing upward imprint of
meteoric diagenesis through the Oligocene could be related to the southward drifting of
the Palawan block (from 20°N at 35Ma to 12°N at 15 Ma, after Hall, 2002). This
motion could have shifted the Malampaya buildup to lower latitudes, from tropical to
equatorial conditions. As discussed by Fournier et al. (2004), the onset of the East
Asian Monsoon in the earliest Miocene has probably influenced the nature and
distribution of barriers along the platform and therefore the lateral and vertical
distribution of the inner-shelf facies (Late Oligocene cycles generated in protected
settings versus Early Miocene cycles originated under open-marine conditions).
Siliciclastic sediments supplied from the mainland of North Palawan, that was uplifted
and exposed in the latest Early Miocene is interpreted as being the main control of
platform drowning in the North Palawan offshore area (Lighty et al., 1983; Fulthorpe
and Schlanger, 1989). However, in Malampaya, the earliest evidence of significant
terrigenous inputs is observed above the clastic-free M0 deep carbonate shelf facies.
These siliciclastic inputs occurred subsequently to the deepening stage and the
158
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Table 3: Main expected environmental factors and their effects on the development of the Malampaya
buildup.
Buildup initiation:
Many cenozoic carbonate platforms initially have developed on the footwall crests of
tilted blocks in extensional settings: the Eocene to Miocene Tonasa Platform, Sulawesi
(Wilson, Bosence and Limbong, 2000), the Peutra Formation, Sumatra (Collins et al.,
1996), the Liuhua platform, South China Sea (Erlich et al., 1990), the Oligo-Miocene
Salalah platform, South Oman (Borgomano and Peters, in press). Similar to the Late
159
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
Platform drowning:
One of the best documented drowning sequence from the South-East Asian Cenozoic is
that of the Early Miocene Liuhua Platform, offshore People’s Republic of China
(Erlich, Barrett and Guo, 1990, 1991). Similar to Malampaya, the following features
were reported from the Liuhua Platform: 1) development of an asymmetric platform
prior to drowning, 2) no evidence of significant time-rock gap during the drowning
event, 3) deposition of planktonic and flattened benthic foraminifer-rich packstone in
the uppermost section of the carbonate series. In addition, relative sea-level rise and
environmental deterioration (excluding excess in clastic supply) were invoked as
possible causes for platform drowning.
Close analysis of the new 3D seismic lines combined to detailed petrographic and
geochemical analysis of carbonate samples, has significantly improve the resolution of
the geological model of the Malampaya buildup. New insights into the controlling
factors on the buildup development were provided. The resulting model will serve as a
basis for establishing a further 3D stratigraphic forward model. The complex internal
architecture of the buildup, mainly controlled by local tectonic deformation, has to be
compared to the simple aggrading and backstepping atoll model proposed by Grötsch
160
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
and Mercadier (1999). The new model revisits the distributional pattern of depositional
facies. In addition, the mapping of coastal onlaps at different stages of the buildup
growth helps determining the location of long-term, subaerially exposed areas.
The best reservoir quality occurs in inner-shelf deposits and is mainly controlled by
dissolution of skeletal components and formation of vuggy porosity as a result of high-
frequency subaerial exposure events. In the Late Eocene-Early Oligocene, firmly
cemented intervals are thick (>10m), whereas thin and repeated lower porosity/lower
permeability beds are present in the Late Oligocene-Early Miocene intervals subject to
frequent subaerial exposure. Thick intervals of inner-shelf carbonates with intermediate
porosity and permeability occur in the lower parts of the seismic-scale units.
The reservoir quality in the southern part of the western flank carbonates is extremely
poor due to the high degree of cementation: marine fibrous calcite, burial drusy calcite
and dolomite cements occlude most of intergranular primary pores.
Conclusions
The combined analysis of rock, well-log and 3D-seismic data shows that the
Malampaya carbonate system has recorded tectonic, climatic, eustatic, oceanographic
events and biological changes during the Late Eocene-Early Miocene period.
The structural relief created by block tilting, in the late Eocene, during the rifting phase
of the South China Sea has determined the size, shape and location of the initial
carbonate buildup.
The growth of large frame-building organisms such as scleractinians catalysed by
favourable oceanographic/ climatic conditions has led to the formation of a reefal
rimmed-shelf topography from the Early Oligocene to Early Miocene. Accumulation
rates on the inner-shelf have generally been high enough to form flat shelves from
initially uneven foundations.
The active deformation during sedimentation largely controlled the internal architecture
(development of small-sized buildups on highs, internal onlaps in inner shelfal deposits,
truncation of strata) and the asymmetry of the buildup. The episodic reactivation of
structural highs could have been responsible for the high-frequency cyclicity recorded
in the inner-shelf, but the role of glacio-eustacy cannot be ruled out. Thick redeposited
carbonates in the western basin are thought to result from the episodic collapse of the
western shelf margin collapse, possibly in relation with the western faulting activity.
161
Chapitre VII. Evolution basse-fréquence de l’édifice carbonaté
The effects of oceanic currents and winds are difficult to evaluate: they could have
favoured the development of linear buildups along the western edge. Current-driven
nutrient supplies could have control the occurrence of certain skeletal components such
as Halimeda. Local nutrient excess in oceanic water at the end of the Early Miocene is
regarded as a possible cause for final drowning of the buildup, together with an abrupt
increase in subsidence rates.
Acknowledgements
This work was funded by Shell Philippines Exploration B.V. (SPEX). Their support and approval to
publish this paper are gratefully acknowledged. We especially thank D. Neuhaus (SPEX). This paper
largely benefited from the experience of F. Abbots-Guardiola (Shell International, Houston, USA), C.
Mercadier, P. Cassidy, W. Asyee and G. Warrlich ( Shell Carbonate Team, Rijwijk, The Netherland).
162
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
VIII.1 Introduction
163
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Dans le cadre de cette étude, on considérera acquis les faits suivants, mis en évidence par
Borgomano (2002) :
- le jeu de mesures disponible est globalement représentatif de la distribution de
porosité de l’ensemble des puits ;
- les perméabilités verticales et horizontales sont globalement du même ordre de
grandeur, à l’échelle du plug. Les mesures de perméabilité verticale et horizontale
seront donc considérées indistinctement dans cette étude. De plus, les échantillons
présentant un écart trop important entre perméabilité verticale et horizontale ont été
éliminés.
VIII.2.1 Méthode
Des mesures de perméabilité et de porosité ont été réalisées sur près de 500 échantillons
de carbonates pour lesquels ont été définis le faciès de dépôt et la classe diagénétique
(Annexes F.1 à F.6). L’objectif de cette partie est d’identifier et d’estimer les rôles
respectifs du faciès de dépôt et des transformations diagénétiques sur l’évolution des
propriétés réservoir des carbonates du Nido. La classification des faciès de dépôt est celle
utilisée dans le chapitre IV. La «classe diagénétique », quant à elle, est fondée sur la
nature et l’intensité des transformations diagénétiques ayant affecté les carbonates, à
l’échelle de la lame-mince ou du plug de carotte (échelle centimétrique). Cette notion est à
164
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Tableau VIII.1 : Définition des classes diagénétiques en fonction de la nature et de l’intensité de la des
transformations diagénétiques.
D’un point de vue pétrophysique, les différents faciès de dépôt sont caractérisés par une
porosité et une perméabilité initiale (ou primaire) et par un type de comportement vis-à-
vis des processus diagénétiques auxquels ils sont soumis. Dans les carbonates anciens, les
165
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
L’effet de la compaction est difficile à mettre en évidence sur ces échantillons. On peut
cependant noter que les valeurs de porosité et perméabilité des échantillons de la classe
166
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
167
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
diagénétique L0 sont très faibles en comparaison de celles des sédiments boueux peu
enfouis de systèmes carbonatés quaternaires : par exemple, dans les Bahamas, les forages
CLINO et UNDA ont traversé dans les 100 premiers mètres, des sédiments carbonatés
pléistocènes de plateforme interne, dont la porosité (dominée par la microporosité
matricielle) est comprise entre 40 et 65% (Melim et al., 2001). Les phénomènes de
compactions et/ou de recristallisation de la matrice boueuse sont très probablement à
l’origine des relativement faibles valeurs de porosité dans les carbonates peu dissous et à
matrice micritique de Malampaya.
L’influence de la dissolution sur les propriétés pétrophysiques des carbonates est mise en
évidence par les diagrammes K-φ ne prenant en compte que les échantillons dépourvus de
ciments (classes diagénétiques L0, L1, L2, L3, L4). D’une manière générale, les figures
VIII.1,b et VIII.2 indiquent une augmentation de la porosité et de la perméabilité avec
l’intensité de la dissolution, quel que soit le faciès de dépôt. Les échantillons à
excellentes qualité réservoir (porosité>27% et perméabilité>100mD) correspondent
presqu’exclusivement aux classes diagénétiques L3 et L4, caractérisées par la présence de
macrovugs de dissolution (diamètres des vugs >2mm). La figure VIII.2, indique
clairement qu’il existe plusieurs profils d’évolution de la porosité et de la perméabilité, en
réponse à une dissolution croissante : ces profils d’évolution semblent diverger à partir
d’un pôle initial, correspondant aux valeurs de porosité et perméabilité primaires
apparentes. Les deux types d’évolution extrêmes de la porosité et de la perméabilité, en
réponse à une dissolution croissante, sont les suivants :
- forte augmentation de porosité (jusqu’à 13% d’augmentation) pour une faible
augmentation de perméabilité (∆Κ < 80mD) : ce type d’évolution correspond au
développement de vugs de dissolution faiblement connectés (Figure VIII.3,b) ;
-forte augmentation de perméabilité (jusqu’à 1500 mD) pour une faible augmentation de
porosité (∆φ<5%) : ce type d’évolution correspond au développement de vugs de
dissolution bien connectés (Figure VIII.3, a).
L’influence de la connectivité des vugs de dissolution dans le type de profil d’évolution
des propriétés pétrophysiques a été mise en évidence dans plusieurs réservoirs carbonatés
(Borgomano et al., 2004).
168
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Il est difficile d’évaluer l’influence du faciès de dépôt sur la nature des vugs formés lors
des phases de dissolution. Il est probable cependant que, dans les faciès M2a, M2b et M3,
Figure VIII.2 : influence de la dissolution sur les propriétés pétrophysiques du réservoir de Malampaya :
diagramme porosité/perméabilité des échantillons d’âge Miocène soumis à des processus de dissolution
uniquement, et photographies de lames minces illustrant des échantillons à classe diagénétique L1, L2, L3 et
L4.
169
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Fig. VIII.3 : a : échantillon à macrovugs connectés induisant de fortes valeurs de porosité (30.1%) et de
perméabilité (1100 mD), MA-5, 3337.73 mCD ; b : échantillon à meso- à macrovugs non connectés, et à
matrice faiblement recristallisée, conduisant à des valeurs modérées de porosité (23.6%) et de perméabilité
(12mD), MA-5, 3325.25 mCD. Barre d’échelle : 0.5 mm.
170
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Evolution des propriétés pétrophysiques des faciès à faibles teneurs en boue vis-à-vis de
la cimentation :
La porosité des carbonates renfermant un faible pourcentage de boue micritique et non
soumis à la dissolution, est essentiellement intergranulaire et dans une moindre mesure,
intragranulaire. Dans ce cas, le remplissage progressif de l’espace intergranulaire par des
ciments calcitiques ou dolomitiques va se traduire dans un premier temps, par une
diminution conséquente de la porosité et une diminution relativement modeste de
perméabilité. Lorsque les ciments se développent au point d’obstruer le passage entre les
pores intergranulaires, une diminution brutale de perméabilité est observée. Pour les
échantillons de Malampaya, cette valeur critique de porosité correspondant à l’obstruction
des connections intergranulaires se situe autour de 12% (Fig.VIII.5, a). De part et d’autre
de cette valeur critique, les valeurs de perméabilité sont divisées par un facteur 10 à 100.
Pour les faciès soumis à une diagenèse météorique (par exemple les grainstones de shelf
interne du faciès C2), la dissolution biomoldique a permis de conserver une forte valeur
de porosité et une forte perméabilité, malgré une occlusion presque totale des pores
intergranulaires.
Evolution des propriétés pétrophysiques des faciès à fortes teneurs en boue vis-à-vis de la
cimentation :
La porosité primaire des carbonates riches en boue micritique est essentiellement
intercristalline (matricielle) et, dans une moindre mesure, intragranulaire. Les ciments qui
vont se former au cours des différentes phases diagénétiques vont occuper les pores
intragranulaires et les éventuels pores de dissolution ; ils ne vont pas avoir d’influence sur
la porosité et perméabilité matricielles. L’évolution de la porosité et de la perméabilité
matricielles va être principalement contrôlée par les processus de dissolution matricielle
(pouvant conduire à la formation de vugs de dissolution) et de néomorphisme
(transformation de la micrite en microsparite). Les profils d’évolution des propriétés
pétrophysiques des carbonates à matrice micritique vont être très différents et bien plus
complexes que ceux des carbonates à texture grainstone. Le diagramme K-φ
correspondant à 175 échantillons de carbonates à texture wackestone, packstone et
floatstone/rudstone (Figure VIII.5, b) ne montre pas d’effet de seuil comme pour les faciès
pauvres en boue (Figure VIII.5, a) : les points semblent former un continuum entre un
pôle à forte perméabilité (100-1000mD) et forte porosité (25-30%) et un pôle à faible
perméabilité (<0.01mD) et faible porosité (<5%). L’absence de relation simple entre
171
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Figure VIII.4 : influence de la cimentation sur les propriétés pétrophysiques du réservoir de Malampaya;
a : diagramme porosité/perméabilité de l’ensemble des échantillons d’âge Miocène ; b : diagramme
porosité/perméabilité de l’ensemble des échantillons d’âge Oligocène
172
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Figure VIII.5 : influence de la texture sur l’évolution de propriétés pétrophysiques de carbonates soumis à
des processus de cimentation ; a : diagramme porosité/perméabilité de l’ensemble des échantillons de
carbonates pauvres en matrice boueuse, à présence de ciments (classes diagénétiques D0 à D4 et F0 à F4) ;
b : diagramme porosité/perméabilité de l’ensemble des échantillons de carbonates riches en matrice
boueuse, à présence de ciments (classes diagénétiques D0 à D4 et F0 à F4).
L’évolution verticale des propriétés pétrophysiques des carbonates est liée à la répartition
des transformations diagénétiques et dans une moindre mesure des faciès de dépôts.
L’étude des variations verticales de la porosité et de la perméabilité renseigne donc sur les
processus ayant contrôlé la qualité du réservoir de Malampaya. Dans le chapitre VI, sur la
base de l’ analyse des variations verticales d’environnement de dépôt et d’environnements
diagénétiques, a été mis en évidence un compartimentage des carbonates de l’Oligocène
supérieur et Miocène inférieur de Malampaya en cycles sédimentaires d’épaisseur
plurimétrique. Dans le présent chapitre, on s’attachera à évaluer l’impact de la cyclicité
haute-fréquence sur les variations verticales des propriétés pétrophysiques des carbonates
du shelf interne de Malampaya. Les carottes étudiées sur les puits MA-5 et MA-7, sur
lesquelles ont été identifiés les cycles de dépôt, présentent deux types principaux
d’évolution diagénétique :
- un type d’évolution diagénétique dominé par les phénomènes de dissolution, donnant
naissance à une alternance d’intervalles à classes diagénétiques L0 à L4, en relation
avec des variations verticales d’intensité de dissolution.
173
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
A l’exception des intervalles à texture grainstone, le faciès de dépôt influe très faiblement
sur les propriétés pétrophysiques primaires des carbonates du shelf interne de Malampaya
ainsi que sur leur évolution diagénétique et pétrophysique ultérieure (Figures. VIII.1 et
VIII.5).
1) Les meilleurs niveaux réservoir sont les intervalles à macrovugs, non cimentés.
Les intervalles présentant les meilleures qualités réservoirs (porosité>27%,
perméabilité>100mD) correspondent très exactement à ceux qui possèdent des macrovugs
de dissolutions : 3335.00-3337.50mCD, 3339.20-3340.00mCD and 3345.30-
3346.60mCD. De plus, tous les intervalles à macrovugs ne présentant pas de cimentation,
ont d’excellentes qualités réservoir. Le passage d’un intervalle à macrovugs (classe
diagénétique L3 ou L4) à un intervalle à mésovugs (classe diagénétique L1 ou L2) se
traduit par une forte diminution de perméabilité (diminution d’un facteur 10 au
minimum), pour une très faible diminution de porosité (exemples : autour des côtes
3340.00mCD, 3345.00mCD, 3346.50mCD). Les intervalles dépourvus de ciments et à
dissolution plus modérée (classes L1 et L2) présentent des valeurs assez variables de
porosité (généralement comprise entre 25 et 30%) et de perméabilité (typiquement de 10 à
100mD) : ces variations sont liées à l’abondance et à la connectivité variables des cavités
biomoldiques et des vugs de dissolution. Les intervalles à classe diagénétique L3 (i.e. à
cavités biomoldiques, micro- et mesovugs de dissolution et figures pédogénétiques)
présentent des valeurs modérées de perméabilité (10-100mD), tandis que les intervalles à
classe diagénétique L4 (à macrovugs et figures pédogénétiques), à degré d’altération
pédogénétique similaire, sont beaucoup plus perméables (>100mD). De plus, l’intervalle
3335.00-3337.50mCD, dépourvu de figures pédogénétiques mais à macrovugs de
174
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Figure VIII.6 : Distribution verticale des classes diagénétiques sur deux intervalles carottés ; a : profil à
évolution diagénétique dominée par la dissolution (puits MA-5, carottes 1 et 2 : Miocène inférieur) ; b :
profil à évolution diagénétique mixte, à phases de dissolution et de cimentation (M A-7, carottes 1 & 2 :
Miocène inférieur).
175
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
4) Les intervalles à macrovugs, donc à excellentes propriétés réservoirs sont situés vers le
sommet des cycles haute-fréquence émersifs, sous les surfaces d’exposition :
176
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
associés à des paléosols) se situe moins d’un mètre sous une surface d’exposition. La
présence d’intervalles à macrovugs semble bien contrôlée par les émersions affectant les
sommets des cycles haute-fréquence, bien que l’hypothèse d’une réactivation ultérieure de
la formation de ces cavités de dissolution lors de phases postérieures d’émersion ou lors
de l’enfouissement ne soit pas à exclure.
1) Comme dans les carottes 1 et 2 de MA-5, les deux principaux intervalles à excellente
qualité réservoir (3188.00-3189.20mCD et 3200.00-3201.00mCD) correspondent à des
niveaux riches en macrovugs de dissolution, bien connectés et dépourvus de ciment.
2) Trois des quatre paraséquences émersives sont cimentées à leur sommet. Ces
intervalles cimentés de 0.20 à 2.50m d’épaisseur sont associés à des figures d’origine
pédogénétiques (structures alvéolaires, pisoïdes vadoses). Les trois intervalles à
cimentation la plus avancée (3191-3192mCD, 3199-3200mCD et 3201-3202mCD) ont
préalablement subi une très forte dissolution (présence de macrovugs cimentés). Les
ciments dominants sont constitués de calcite drusique grossière, probablement d’origine
météorique phréatique ou d’enfouissement. Il est probable que ces intervalles densément
cimentés se soient formés préférentiellement dans des niveaux ayant préalablement été
affectés par d’intenses dissolutions météoriques (vadoses ?) et ayant servi de drain à la
circulation des fluides minéralisants, lors d’une phase météorique ultérieure ou lors de la
diagenèse d’enfouissement. Il n’est pas à exclure que la qualité réservoir de certains
niveaux ait été augmentée à la faveur de circulations, postérieures aux phases de
cimentation drusique grossière, de fluides sous-saturés ayant réactivé la formation de vugs
de dissolution. Une hypothèse d’évolution des propriétés pétrophysiques des carottes 1 et
2 de MA-7, en relation avec la superposition de domaines vadoses et phréatiques liés à des
émersions successives est proposée dans la figure VIII.7.
177
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Figure VIII.7 : modèle d’évolution diagénétique des carottes 1&2 de MA-7, en relation avec les émersions
associées à la cyclicité haute-fréquence.
MA-5, carottes 3 à 8
Les principales observations concernant ces intervalles carottés sont les suivantes :
1) Comme dans les carottes 1 et 2 de MA-7, on observe une tendance générale à
l’enrichissement en ciments de calcite drusique de la base au sommet des paraséquences
(exemple : 3615.50-3624.00mCD). Cependant, des niveaux d’épaisseur métrique de
carbonates à texture grainstone (faciès de dépôt R3a et C2), pouvant occuper une position
quelconque dans la paraséquence (à l’exception de l’extrème base), présentent
généralement d’intenses cimentations de calcite fibreuse et drusique (par exemple, les
intervalles 3657.00-3659.00mCD, 3641.50-3643.00mCD et 3623.50-3624.50mCD). La
dissolution des éléments squelettiques, souvent importante dans ces intervalles, leur
permet généralement de conserver de bonnes propriétés réservoir.
2) L’intensité de la cimentation drusique est relativement faible dans la partie inférieure de
l’intervalle carotté (3669.00-3683.50mCD), constituée de dépôts de pente externe récifale
(faciès R1c et R2) et ne présentant pas de surface d’émersion. Elle devient plus importante
au dessus de la profondeur 3668.50mCD (=3670.50mMD), dans les dépôts de récif et de
shelf interne soumis à des émersions à répétition. Cette observation conforte l’origine
météorique de cette cimentation drusique.
3) L’abondance des ciments (drusiques ou fibreux) confère à ces intervalles carottés une
qualité réservoir moyenne (porosité voisine de 20% et perméabilité <100mD), à
178
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
l’exception des intervalles à texture grainstone ayant subi une intense dissolution
biomoldique dont la perméabilité peut dépasser 100mD (par exemple, intervalle 3641.50-
3643.00mCD). Les intervalles à faciès riches en boue de pente récifale, moins
abondamment cimentés mais à dissolution moindre, ne présentent pas de très bonnes
propriétés réservoir (porosité comprise entre 20-25%, mais perméabilité voisine de
10mD).
Conclusions générale sur l’évolution des propriétés réservoir des carbonates de shelf
interne soumis à des émersions à répétition
1) Les intervalles à excellentes propriétés réservoir (porosité>27%,
perméabilité>100mD) correspondent aux niveaux à macrovugs (diamètre>2mm) de
dissolution, bien connectés. Ces macrovugs se forment préférentiellement en domaine
météorique vadose, mais peuvent être élargis lors de phases ultérieures de dissolution,
en domaine météorique phréatique ou d’enfouissement.
2) Les cimentations altèrent de manière considérable les propriétés réservoir. Les faciès
pauvres en boue micritique sont souvent intensément cimentés par une première
génération de ciments marins fibreux, puis par une ou plusieurs générations de
ciments drusiques ; des dissolutions biomoldiques ultérieures peuvent cependant
restituer à ces faciès une bonne qualité réservoir. Les cimentations dans les faciès
riches en matrice micritique se développent principalement dans les intervalles
préalablement soumis à de fortes dissolutions météoriques. Les processus de
cimentation drusique semblent particulièrement bien développés vers le sommet des
domaines météoriques phréatiques ; ils sont en revanche inexistants en domaine
météorique vadose.
3) Le recouvrement de zones vadoses et phréatiques, relatives à des phases successives
d’émersion, se traduit par un compartimentage du réservoir caractérisé par une
alternance de niveaux cimentés (peu poreux et peu perméables), de niveaux à
dissolution avancée et peu cimentés (très poreux et très perméables) et de niveaux
faiblement altérés (à porosité et perméabilité intermédiaire).
Différents faciès diagénétiques ont été identifiés sur la base du type de séquence
diagénétique, de la signature du signal de porosité et du signal δ13C (Chapitre V.3). A
179
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Figure VIII.8 : Distribution verticale des classes diagénétiques dans les carottes 3 à 8 du puits MA-5
(Oligocène) : profil à évolution diagénétique mixte, à phases de dissolution et de cimentation.
180
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
181
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
182
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Pour chacun des puits MA-1, MA-2, MA-3, MA-5, MA-7 et MA-8, a été réalisé un
découpage en faciès diagénétiques de l’ensemble du Nido. Des corrélations entre le puits
des intervalles correspondants sont ici proposées (Figure VIII.11) : ces corrélations
183
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
184
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
185
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
Figure VIII.11 : Modèle de corrélation des corps diagénétiques entre les puits MA-1, MA-2, MA-3, MA-5,
MA-7 et MA-8. Chaque corps diagénétique est caractérisé par un faciès diagénétique.
densément cimentés, au voisinage de failles. Bien que l’influence de cette fracturation sur
le modèle statique soit sans doute très limitée, elle ne doit pas être oubliée dans la phase
de modélisation dynamique du réservoir.
186
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
L’approche géostatistique :
La méthode recommandée (Bayesian update) ici pour la simulation de la porosité dans
tout le réservoir peut être résumée ainsi :
1) Définition en trois dimensions des unités sédimentaires et des corps diagénétiques, à
partir des horizons sismiques interprétés et convertis en profondeur. Leur définition est
contrainte par les interprétations réalisées au niveau des puits.
2) Krigeage de la porosité des puits pour chaque corps diagénétique ou unité
sédimentaire;
3) Etablissement, au niveau de chacun des puits et pour chaque corps diagénétique ou
unité sédimentaire, de fonctions linéaires entre la porosité dérivée de l’inversion du
bloc 3D d’amplitude sismique et les porosités issues des diagraphies.
4) Cokrigeage, en ajoutant au krigeage initial les fonctions linéaires entre porosité issue
de la sismique et porosité diagraphique.
187
Chapitre VIII. Implications pour la construction d’un modèle statique 3D de réservoir
188
Chapitre IX : Conclusions générales et recommandations
Bien que des phases d’émersions semblent avoir affecté les carbonates de Malampaya
antérieurement à l’Oligocène supérieur, aucun indice de cyclicité haute-fréquence n’a pu
être mis en évidence dans l’Eocène supérieur et Oligocène inférieur.
189
Chapitre IX : Conclusions générales et recommandations
190
Chapitre IX : Conclusions générales et recommandations
- La dissolution des carbonates lors des phases répétées d’émersion affectant le shelf
de Malampaya est le principal responsable de l’amélioration des qualités du
réservoir.
- Les intervalles présentant les meilleures propriétés réservoir sont ceux présentant
des macrovugs de dissolution et sont généralement situés vers le sommet des cycles
haute-fréquence, sous les surfaces d’émersion.
- Les cimentations météoriques et d’enfouissement constituent les causes principales
de réduction de porosité et de perméabilité. Ces cimentations semblent être
particulièrement bien développées dans les zones ayant préalablement subi une
intense dissolution météorique.
191
Chapitre IX : Conclusions générales et recommandations
192
Références bibliographiques
Références bibliographiques
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