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Maîtrise du minage en
Travaux souterrains
Formations NITRO-BICKFORD
Préambule
Depuis que les hommes excavent des matériaux dans les
mines ou percent des tunnels, les méthodes de construction
ont subit des transformations radicales. Essentiellement
manuelles à ses débuts, certaines mines datent d’avant
notre ère, les premiers progrès significatifs datent de la
deuxième moitiés du 18ième siècle. En effet la nécessité
d’extraire de grandes quantités de charbon liées au
développement industriel et le percement des premiers
grands tunnels ferroviaires ont accéléré la mécanisation des
opérations de creusement.
Au cours du XIX siècle l’apparition de nouvelles avancées techniques tant en ce qui concerne
les engins de perforation que de transport, a permis la réalisation d’ouvrages importants tels que
le tunnel du Mont Blanc qui avec 11 Km réalisés sans fenêtre, constituait en 1965 une prouesse
technologique.
Enfin plus récemment, avec la création de machines robotisées et l’introduction massive de
l’informatique dans la conception des grands ouvrages d’art, des projets tels que AlpesTunnel
(51 km) ou le doublage du SaintGothard (57 Km le plus grand tunnel du monde) sont devenus
des réalités puisque les premiers travaux de reconnaissance sont en cours.
Mais, si les techniques, les équipements et les matériaux utilisés pour construire tunnels et
mines se sont constamment améliorés, il n’en reste pas moins vrai que ces opérations restent
toujours lentes et onéreuses.
En effet, contrairement à beaucoup d’autres ouvrages d’art, le tunnel ou la mine est entièrement
construit dans le sol, et, malgré les progrès réalisés, il reste toujours une part imprévisible liée à
la connaissance incomplète du milieu naturel. Dans ces conditions, plus qu’ailleurs, il faut un
bon projet et, des hommes expérimentés et compétents, pour le réaliser.
La mise en oeuvre d’un projet nécessite des compétences multiples en géologie, mécanique
des roches, détonique, emploi des explosifs, aérage, soutènement etc. Le but de ce support de
cours n’est pas de traiter l’ensemble de ces sujets mais de rassembler dans un même ouvrage
l’essentiel des notions nécessaires au concepteur de tirs en souterrains. Les auteurs se sont
attachés à fournir au lecteur une synthèse directement applicable sur le terrain sans négliger
l’aspect théorique lorsque celui-ci était nécessaire à la compréhension des techniques étudiées.
Pascal MONTAGNEUX
Contrainte σ
Formations Nitro-Bickford
∆h
h
CHAPITRE I : Notions de mécanique des
roches – Application au travail de l’explosif et à la tenue
des terrains ∆φ
φ
A. Généralités---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 6
A.1. Nécessité d’une étude préalable détaillée ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 6
A.2. Inventaire des données géotechniques nécessaires à l’élaboration d’un projet ---------------------------------------------------------------------------------------- 6
A.3. Synthèse géologique ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 6
A.4. Définitions---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7
B. Essais de laboratoire---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7
B.1. Compression simple (OU uniaxiale) ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7
a) Choix et préaparation de l’échantillon ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 8
b) Réalisation de l’essai-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 8
c) Traçage des courbes--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 8
d) Interprétation des résultats ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9
e) Définition des modules et coefficients------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 9
B.2. Compression tri axiale -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------12
a) Choix et préparation de l’échantillon ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------12
b) Réalisation de l’essai-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------13
c) Traçage des courbes--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------13
d) Interprétation des résultats ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------13
B.3. Autres essais :résistance à la traction : Essai brésilien - essais Franklin. ---------------------------------------------------------------------------------------------14
a) Essais Brésilien -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------14
b) Essais Franklin--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------14
c) Essais hydrauliques --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------15
La stabilité des exploitations et des ouvrages souterrains dépend de facteurs propres à la roche
et au massif environnant. Citons les plus importants :
Les propriétés mécaniques du sol et du massif rocheux (mécanique des roches qui
fait l’objet du développement ci-après),
La fracturation du terrain et la densité des discontinuités,
Les données hydrogéologiques,
Les données géologiques générales (stratigraphie, pétrographie, lithologie,
tectonique ….etc.),
La topographie et l’importance de l’environnement. C’est notamment le cas des
grands tunnels à fort recouvrement ou des ouvrage en site urbain.
Si l'on considère l'ensemble de ces facteurs la mécanique des roches est en relation directe
avec :
Le choix de la méthode de creusement (mécanique ou à l'explosif),
La conception du plan de tir et notamment le choix de l'explosif,
Le choix et le dimensionnement du soutènement,
La pérennité de l'ouvrage.
A.4. DÉFINITIONS
La géologie : on étudie les processus de formation des roches et de leur évolution au cours du
temps. Une ère géologique comprend plusieurs millions de siècles au cours desquels les roches
se sont d'abord lentement formées puis transformées sous l'effet de processus chimiques et
physiques.
La mécanique des roches : on modélise le comportement des roches en laboratoire à partir de
tests de durée limitée. Les propriétés mécaniques des roches dépendent de leur nature
pétrographique, de leur état d’altération et de leur structure. Ce sont des caractéristiques
intrinsèques du matériau. Les principaux tests mécaniques comportent des essais de
compression simple ou tri axial. Ils permettent d’établir des modules ou des coefficients (Young,
Poisson, Poussée) qui caractérisent le comportement de la roche sous des contraintes telles
que :
Evolution géologique
Pression statique : poussée des terrains,
Pression dynamique : action des explosifs.
B. ESSAIS DE LABORATOIRE
Ces essais ont pour but de caractériser sur des échantillons prélevés
dans le massif (carottes), les propriétés mécaniques de la roche.
On repère les changements de courbure en Figure I-3 : Représentation graphique de l’essai de compression simple
λ = ∆σ/ Σl
Cet indice (exprimé en MPa) caractérise l’élasticité de la roche et son aptitude à se déformer
avant la rupture.
λ 1 5 10 30 100 200
sol roches
roches dures
tendres roches
roches trés dures
mi-dures béton acier
La Figure I-5 : Quelques valeurs du module d’Young page 9, fournit quelques valeurs moyennes. On estime
qu’aux environs de λ > 30 000 l’explosif est nécessaire.
Note : on définit également (calcul du soutènement) un module E’ de déformation globale qui prend en compte
la déformation élastique sur les trois axes.
A partir de ces données on peut distinguer trois comportements typiques d’une roche sous l’effet
d’une contrainte.
Un comportement élastique (élasto fragile)
avec un important développement de la zone C o n train te
3. Un explosif de type déflagrant à vitesse de détonation réduite et temps d’action long (30
à150 ms) avec une courbe de pression relativement étalée, le maximum est aux environs
de 600 MPa à un temps t = 90 ms.
ν = ∆Σσ /∆Σø
La table ci-contre donne quelques valeurs moyennes du coefficient de POISSON. On
remarquera que le coefficient de POISSON ne peut pas dépasser, par définition, la valeur 0,5.
Le paramètre ∆ф qui sert à déterminer ce coefficient concerne en effet un demi diamètre. La
valeur 0 correspondrait à une roche sans consistance.
Note : ce module étant un rapport il est sans unité.
K=ν /1-ν
Application numérique :
Soit une roche avec ν = 0,3 soumise à une contrainte de 120 Méga Pascal. Quelle est la
contrainte latérale P induite sur la roche ?
K=0,3 / (1-0,3)= 0,43
D’où P= 120 x 0,43 = 51,6 Mpa, soit 516 Bars
Si le coefficient k est proche de 1, la roche sera très « poussante » difficile à abattre à l’explosif
et présentant des risques importants de serrage en cas d’utilisation d’un tunnelier. En souterrain
ces roches se traitent généralement avec une machine à attaque ponctuelle.
A l’inverse si on a un coefficient proche de 0,1 on a des roches très
solides, faciles à abattre ne nécessitant pratiquement aucun
soutènement en travaux souterrains.
Application pratique : égalisation des poussées sur les parois d’un
tunnel.
La forme de la paroi d’un tunnel, est étudiée de façon à ce que les
contraintes s’équilibrent.
La poussée résultante P liée à la contrainte Q doit être égale à la
poussée latérale exercée par les terrains.
De même la poussée résultante p, liée à la contrainte q, doit être égale à la poussée verticale
exercée par les terrains Q.
Pour cela, on donne une forme à l’ouvrage de telle sorte
à ce que s = kS. S et s sont les sections transversales de
l'ouvrage.
Le premier essai se fait avec une pression latérale (σ3 = 0) ce qui revient à effectuer un essai de
compression simple. On applique ensuite des valeurs σ3 croissantes de quelques bars car la
limite de capacité de la presse sera vite atteinte.
On constate en effet que pour des roches habituelles une croissance très rapide de la résistance
à la compression (Rc) en fonction de σ3.
Pendant la durée des essais on notera soigneusement les valeurs (σ1 - σ3) en fonction de la
déformation axiale (εl). Ces valeurs permettront de tracer ensuite la courbe de « déviaion de
contrainte » (σ1- σ2)/Σl.
c) TRAÇAGE DES COURBES
Sur l’axe des abscisse traçons les ½ cercle passant par les couples de valeurs (σ1, σ3) notés
précédemment.
La tangente commune à ces ½ cercles est appelée courbe intrinsèque ou droite de COULOMB
elle enveloppe les cercles de MOHR.
Le tracé de cette courbe intrinsèque
comporte de nombreuses applications en
travaux souterrains notamment dans les
domaines du creusement, du
soutènement, et d’une façon générale Rc/2
C
dans la prévision du comportement des
Rt/2
massifs rocheux soumis aux contraintes
naturelles ou artificielles. σi σt σ3a σ3b σ3c σ 1a σ1b σ 1c
R tB =P / π RH
Dans laquelle P est la charge appliquée à la rupture (en Newton) R le rayon de l’éprouvette et H sa hauteur (en
mm)
b) ESSAIS FRANKLIN
Cet essais permet de déterminer la résistance mécanique d’une roche sur le chantier à l’aide
d’un équipement portable relativement peu coûteux.
La méthode consiste à rompre des fragments de carotte
cylindrique ou à défaut des fragments de forme irrégulière
d’un diamètre équivalent à 50 mm entre deux pointes de
forme sphérique. Cet essai est parfois appelé « essais de
résistance au fendage ».
Pour chaque essai on note le diamètre de la carotte et la
charge de rupture (P). L’indice de résistance (Is) s’exprime par
la relation suivante :
Is = P/S
Avec S= aire de la surface de rupture
La dispersion des mesures étant importante, il convient de réaliser un assez grand nombre
d’essais. Une corrélation convenable avec la résistance à la compression simple peut alors être
établie. Elle est donnée par la formule :
Rc = 24 Is
c) ESSAIS HYDRAULIQUES
Dans la plupart des cas, lors des études préliminaires, il est nécessaire de procéder à des
essais hydrauliques en sondage qui permettent de déterminer les caractéristiques hydrauliques
des terrains. Ces essais peuvent indirectement fournir des renseignements sur l’état de
fracturation du massif.
Il existe de nombreux types d’essais hydrauliques. Parmi les essais les plus pratiqués nous
citerons les essais LUGEON qui consistent à injecter de l’eau sous pression entre deux
obturateurs, et à mesurer le débit qui traverse la paroi du sondage.
La perméabilité LUGEON mesure le débit qui s’écoule sous une pression de 1MPa dans un
sondage de 70 à 80 mm. L’unité LUGEON = 1 litre/mètre/minute correspond à une perméabilité
de K= 10-7 m/s.
Note sur la perméabilité : le coefficient de perméabilité (K) mesure la propriété aquifère du
matériau à transmettre l’eau sous pression. Il est fonction du débit et de la section Q= K x Si.
Les hydrogéologues l’expriment en longueur- temps, cm/s ou m/s. et en valeur de 10x.
K= 102 cm/s pour le gravier et le sable jusqu’ à 10 -9 cm/s pour les argiles pratiquement étanches
Exemple : K= 10-4 < roche peu perméable < k=10-7 cm/s
C.CARACTÉRISATION DU MASSIF
La mécanique des roches ne se limite pas aux essais de laboratoire. On peut procéder à des
essais in situe lorsqu’une galerie de reconnaissance existe, ou sur des sondages, carottés ou
non.
Parmi les nombreux essais possibles intéressons–nous à ceux qui permettent la classification
des massifs rocheux et le pré dimensionnement des ouvrages souterrains. On citera :
Les indices caractérisant l’état de fracturation du massif
La densité de fracturation,
L’indice de qualite (IQ),
Le RQD (Rock Quality Designation,
L’intervalle entre discontinuité (AFTES),
L’orientation des discontinuités (AFTES),
Les indices ou les tables permettant d’évaluer les contraintes naturelles
Méthode empirique de TERZAGHI,
Coefficient de résistance des roches (Protodiakonov),
Méthode du Rock Mass Ratio (RMR) 1973-1983 (Z. Bienniawski),
Nitro-Bickford (Organisme de formation enregistré sous le n° 11.75.00.68.8.75)
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Chapitre I : Notions de mécanique des roches Page 16 sur 433
Vl1 = vitesse de propagation théorique de le roche compacte. On peut utiliser le tableau ci-dessous (AFTES). Cette
vitesse est fonction de la composition minérale de la roche et correspond à la moyenne harmonique pondérée de la
vitesse des minéraux présents.
RQD Désignation
0 -25 Très médiocre
25-50 Médiocre
50-75 Moyen
75-90 Bon
90-100 Excellent
Figure I-14 : Table AFTES donnant le RQD pour différentes roches
Pour chacune des familles l’AFTES donne une classification selon l’espacement des
discontinuités (S) dans des massifs stratifiés selon l’épaisseur des bancs (E).
Figure I-18 : Table AFTES donnant une classification des discontinuités selon l’espacement
Hp = K (B+Ht)
Dans laquelle :
Hp = hauteur de la surcharge uniformément répartie suivant l’horizontale
B largeur de la galerie
Ht hauteur de la galerie
K coefficient à lire dans la table
Nota : le toit du tunnel est présumé en dessous du niveau hydrostatique si tel n’est pas le cas
les valeurs données pour les cas 4 et 5 devront être réduites de 50%.
σv = 0.025 x H. 106 Pa
Cette valeur est conforme aux valeurs moyennes obtenues par la méthode TERZAGHI. Pour
une roche de densité moyenne en place de 2.5 la valeur de 0,025.106 Pa représente la
contrainte engendrée par 1m3 de roche reposant sur une surface de 1 m2 et dont le poids est de
0,025.106 Newton soit 2,5 tonnes. Les piliers doivent supporter la totalité de la contrainte.
S Rm = Rc / K
s
Avec : Rm résistance à la compression en masse
Rc résistance à la compression simple
K = 2,5 roches non tectonisées
K = 4 pour les roches tectonisées avec plusieurs plans de fissuration
Rm ≥ σv / (1- τ )
Cette inéquation est valable pour des piliers abandonnés sans dépilage
Si l'exploitation est prévue avec récupération partielle des piliers (dépilage) et/ou foudroyage sur
quille résiduelle il faut, pour tenir compte de l'effort supplémentaire occasionné par le front de
dépilage, utiliser la formule :
Application numérique :
Profondeur de l’exploitation : 150 m.
Densité de la roche en place : 2,5
Résistance à la compression : 80 MPa
Roche non tectonisée : K= 2,5
Rm = 1,2 ( σv / ( 1- τ ))
D’ou
Rm = 1,2 (3,75 / (1-0.4)) = 7,5 MPa
On en déduit : Rc minimale = 7,5 x 2,5 = 18.75 MPa
Réponse b :) Coefficient de sécurité pour Rc = 80 Mpa 80 / 18.75 = 4,26
Réponse c) Taux maximum de défruitement pour un coefficient de sécurité de 2
Rc= 80 / 2 = 40 MPa Rm= 40 / 2,5 = 16 Mpa
2.00 soutènement ?
B A
1,00
C A quelle distance du front de
D taille ?
G E La moindre erreur dans l’une de
F ces appréciations peut avoir de
0,10
effondrem ent 1m inute 1heure 10 heures 1 jour 1 m ois 1 an 10 ans 100 ans
graves conséquences sur la
im m édiat
D é d t bilité d l' ti
sécurité du personnel ou sur les
Figure I-23 : Durée de stabilité de l’excavation sans soutènement
coûts en cas de mauvaise
évaluation. Par ailleurs la mise en place d’un soutènement inutile peut avoir des incidences
fâcheuses sur l’économie du projet.
De même un soutènement trop proche du front de taille ou insuffisamment dimensionné peut
créer des contraintes supplémentaires dans le calcul du plan de tir et induire des surcoûts
imprévus.
b) LA NOTION DE PORTÉE ACTIVE
Cette méthode est généralement utilisée pour les appels d’offre lors du lancement des grands
projets. Très employée dans les pays Anglo Saxons, elle a été longuement éprouvée et
complétée par diverses améliorations. Nous en donnerons simplement les principes.
Son application part d’une galerie expérimentale réalisée de
préférence sur le profil du futur tunnel. Au cours de cette
expérimentation deux paramètres sont définis :
La longueur libre ou portée active L* qui est la plus
petite des deux dimensions, diamètre max de la
galerie ou profondeur ouverte sans soutènement.
(voir schéma ci contre).
Le temps de stabilité.
L’expérience a montré que les points expérimentaux se
regroupent dans une zone, (voir abaque ci après) qui a été
divisée en 7 classes de terrain.
Les très mauvais terrains des zones G et F sont généralement des terrains pour lesquels, il faut
tuber les sondages de reconnaissance. La classification est faite à priori avant l’exécution de
l’ouvrage (appel d’offre) mais on peut l’utiliser, « à l’envers » pour déterminer la tenu dans le
temps d’un terrain dont on connaît bien les propriétés géotechniques.
Si cette valeur dépasse Rc on observe le phénomène bien connu des ouvrages à fort
recouvrement « l’écaillage des parements 1».
1
Note : Lors du creusement du tunnel du MONT BLANC ce phénomène s’est manifesté avec violence lors de la
traversée des roches protogines. La pression latérale provoquait presque systématiquement la rupture des boulons
au ras du filetage avec projection violente de l’écrou et de la plaque dans la galerie. L’insertion de blochets en
chêne a limité les ruptures.
dense immédiat)
Rupture en « tiroir » décollement de blocs parallélépipédiques
soutenir avec soutènement lourd.
b) CADRAGE
LE BOISAGE
Le soutènement par boisage est très ancien, et est encore très utilisé dans les petites mines, ou
il a la préférence des mineurs. La partie essentiel du boisage est le cadre figure ci-contre qui
comprend les éléments ci-après : Garnissage
Calles
Le chapeau, pièce de bois horizontale, Chapeau
L’ensemble est solidement bloqué aux Figure I-24 : Soutènement par boisage
parements et au toit par des calles et des coins.
Figure I-25 : Mineur au boisage Pour prévenir la chute de petits blocs on dispose un garnissage en
planches ou madriers en couronne et si nécessaire au parement.
Pour être efficace le boisage doit être fortement assujetti au profil de la
galerie. C’est le rôle des coins placés sur les
éléments du boisage et des calles qui s’interposent Simple
entaille
Double
entailles
entre le garnissage et profil à soutenir.
Il existe plusieurs types d’assemblages les plus
courants sont schématisés ci-contre. La précision de
l’assemblage est déterminante (doubles entailles). Il existe
de nombreux types de cadrages qui suivent le profil de la
galerie. Les galeries de forme circulaire ou pseudo circulaire
sont soutenues par des assemblages polygonaux appelés
Entaille
« boisage anglé ». gorge de loup
Résistance en flexion
Pf =19 x 103 D3/G
D diamètre, G portée en mètres et Pf en kNewton
Ordre de grandeur : 200 kN pour les pieds et 5O kN pour le chapeau de 2 m de portée. Ces valeurs sont modestes
mais ont la confiance du mineur car la rupture est toujours annoncée par des craquements ce qui constitue un
signe avertisseur. Ce n’est pas le cas d’un boulon qui casse net avec projection souvent dangereuse de l’écrou et
de la plaque.
Leur capacité d’allongement est de 1 à 15% ce qui leur permet de suivre dans une certaine
mesure la déformation du terrain.
La tension initiale est fournie par une clé à choc dynamométrique qui est comprise entre le 1/10
et le 1/20 de la limite élastique. Valeur courante 5 à 6 tonnes.
L’ancrage sera correct si :
Les dispositifs d’appui (plaques, coquilles…) ne s’enfoncent pas
exagérément dans le terrain,
Si la surface de contact coquille/paroi est maximale,
La surface du dispositif d’appui est adaptée au terrain à soutenir
(surface plus grande si le terrain est tendre). Figure I-32 : Dispositifs d’appui
On place dans le trou une tige crénelée ou torsadée que l’on scelle au terrain sur toute sa
longueur par du ciment ou de la résine. Les tiges les plus courantes sont métalliques, mais il en
existe en fibre de verre, qui présentent l’avantage de ne pas endommager les outils d’abattage
si la reprise doit être mécanique.
Les scellements au ciment utilisent des ciments purs CPJ45, ou des mortiers prêts à l’emploi.
Les temps de prise sont de l’ordre de 4 à 5 heures mais la mise en tension ne se fait en général
qu’au bout de 12 heures.
Théorie de l’ancrage réparti
Soit une tige de longueur L dans un trou de diamètre D. Si on exerce une force de traction F
dans l’axe de la tige on peut obtenir :
La rupture de l’ancrage,
Le glissement de la tige entre la tige et le produit d’ancrage,
Le glissement entre le terrain et le produit le d’ancrage.
Détail des calculs
Dans le cas où i y a glissement entre les terrains et le produit d’ancrage, on peut calculer l’effort nécessaire par la
formule : Fc =C πDL
Rc πDL
Fc =
2 π ϕ
tg ( − )
4 2
Avec Rc résistance à la compression de la roche
φ angle de frottement de la roche
Fc contrainte de traction
Le fournisseur donne la longueur minimum de scellement pour chaque type d’ancrage; en général la longueur de
scellement est faible pour obtenir la rupture de l’ordre de 40 à 50 cm. Pour une roche dépassant 15 MPa de
résistance Rc on en déduit : si la résistance de la roche est inférieure à cette valeur il est conseillé d’effectuer des
mesures d’arrachement pour mieux évaluer la longueur minimale de l’ancrage. Celle-ci peut néanmoins être
donnée par la formule :
2Fa π ϕ
L= tg ( − )
πDRc 4 2
Comme le boulon à ancrage ponctuel, le boulon à ancrage réparti exerce une contrainte de
compression, à la condition qu’il se produise une expansion interne du terrain. C’est ce qu’il
convient d’appeler un « soutènement passif ».
L’ancrage réparti s’oppose au cisaillement des faces de discontinuités qu’il traverse. C’est
pourquoi ce type d’ancrage est recommandé dans des terrains présentant plusieurs familles de
discontinuités.
BOULONS À FRICTION
TECHNOLOGIES DIVERSES
Essais de boulons
Il est intéressant de vérifier les caractéristiques des boulons. On procède pour cela
généralement à des essais :
De traction en place à l’aide d’un vérin creux d’une capacité de 200 à 300 kN. Cet essai se
poursuit jusqu’à l’arrachement ou la rupture du boulon.
De cisaillement. Ce type d’essais est généralement réalisé en laboratoire
Les plaques
Elles sont planes ou bombées. Dans ce dernier cas elles jouent le rôle de rotule lorsque
l’ancrage n’est pas réalisé perpendiculairement à la face à soutenir. En outre la déformabilité de
ce type de plaques assure une élasticité supplémentaire de quelques centimètres.
Plaques courantes :
80 x 80 8 ou 10
100 x100 8
120 x120 8
150 x150 8 ou 10
Les blochets
Les blochets sont des morceaux de bois, généralement en résineux, grossièrement équarris et
percés d’un trou pour le passage du boulon. Ils sont utilisés dans les terrains à forte déformation
plastique afin d’éviter la rupture prématurée du boulon.
Intercalés entre la plaque et le terrain ils ont pour rôle d’augmenter la déformabilité du
boulonnage et de retenir les petits blocs détachés au voisinage de la tête du boulon.
Le mélange sec convenablement dosé est transporté sous forme d’un flux dilué d’air comprimé.
L’eau n’est ajoutée qu’à l’extrémité de la lance. Le mélange type pour 1 m3 est le suivant :
Agrégats 1750 kg
Ciment 400 kg
Eau 180 l.
Le procédé donne une grande vitesse d’impact ce qui permet d’obtenir un revêtement assez
dense. On peut transporter le produit sec sur une assez grande distance, jusqu’à 1 km. Enfin le
prix de revient est peu élevé.
Parmi les inconvénients on peu signaler la
pollution de l’atmosphère du chantier par des
poussières de ciment non fixées. L’opérateur
doit porter un masque de protection.
L’opération est assez délicate à mettre en
Figure I-40 Chariot pour projection de ciment, pompe à galets et air œuvre et l’habilité de l’opérateur est
comprimé prépondérante dans la qualité du résultat.
(b) Par voie humide :
Le revêtement projeté réalise une liaison entre les faces des discontinuités à la manière d’une
soudure. En terrains fissurés mais rigides c’est souvent le cas des terrains durs endommagés
superficiellement par le tir, l’efficacité de ce type de revêtement est probante. Si des contraintes
de pression subsistent on peut ajouter un grillage ou des fibres métalliques, on obtient alors un
soutènement passif efficace.
En combinaison avec un boulonnage porteur ou armant, on réalise des soutènements complets
qui assurent une bonne sécurité des chantiers.
Figure I-42 : Table donnant le type de soutènement préconisé en fonction du comportement mécanique de roche
L’appréciation :
Soit particulièrement recommandé (nettement favorable)
Soit possible à condition que d’autres critères soient particulièrement favorables (plutôt
favorable)
Soit mal adapté bien qu’éventuellement possible (plutôt défavorable)
Soit en principe impossible (nettement défavorable)
Exemple : roche type R2 a ou b boulonnage ponctuel fortement recommandé
Figure I-43 : Table donnant le type de soutènement préconisé en fonction des discontinuités du massif rocheux
b) UTILISATION DE LA TABLE
Les critères N1 à N5, OR1 à OR4, S1 à S5 ont été définis au chapitreI.C.1.e) Figure I-15 : Table
AFTES donnant l’intervalle entre discontinuité pour différentes roches
Orientation des discontinuités (AFTES) page 17. Pour faciliter l’utilisation de la table ils sont
résumés ci-après :
R1à R4 matériaux rocheux (R5, R6 sol)
N1 pas de discontinuité
N2 une famille principale
N3 deux familles principales
N4 plus de deux familles principales
N5 nombreuses familles sans hiérarchisation
OR1 discontinuités subhorizontales
OR2 creusement en travers bancs
OR3 conditions intermédiaires
OR4 creusement en direction
S1 discontinuités très espacées
S2 discontinuités espacées
S3 discontinuités moyennement espacées
S4 discontinuités espacées
S5 discontinuités très rapprochées
Cette table, d’utilisation facile lorsqu’on a bien assimilé les notions de géotechniques
précédentes, est basée sur la définition d’indices.
Exemple : terrain R2b, N3, S1 ancrage ponctuel recommandé
Note : on doit vérifier que ce résultat est concordant avec la précédente analyse ce qui est le cas.
BOULONNAGE PORTEUR
2 3 4 5 6 7 8
La longueur active Lb du boulon est la longueur scellée dans le terrain. Si on utilise des boulons
de 2 m scellés sur 1,5 m, la longueur à prendre en compte est de 1,5 m. Avec ce type de
boulon, on peut réaliser des soutènements armants ou/et confinants. (Schéma ci-après)
Lb Largeur de la galerie
( m.)
2 3 4 5 6 7 8
boulon différentes.
CADRAGE DE PROTECTION- CADRAGE DE SOUTÈNEMENT Figure I-47 : Calcul d’un soutènement confinant
Les tables AFTES fournissent une indication concernant le type de soutènement (lourd, léger,
fixe, coulissant) à utiliser ; il reste cependant à préciser les caractéristiques, poids au mètre,
module de flexion (Wx et Wy). Les fournisseurs proposent des courbes d’essais effectués en
laboratoire et des tables établies par le calcul. Ces documents fournissent des éléments
théoriques qu’il faut toujours adapter aux conditions locales de terrain.
Dans la pratique, le dimensionnement des cintres est déterminé par référence à l’expérience
d’ouvrages effectués dans des conditions similaires. Les dispositions doivent pouvoir être
adaptées en fonction de la progression des travaux.
On peut cependant dégager quelques règles générales d’utilisation :
Ecartement des cintres :
En terrain standard de R3a à R5a de la classification AFTES, pour fixer les idées, on adoptera
l’écartement standard de 1,20 m.
Lorsque les conditions deviennent plus difficiles, terrains R5a à R6a, on pourra passer à un
écartement, également standard de 0,80 m.
Les courbes constructeur donnent en général les limites d’utilisation pour ces deux valeurs
d’écartement. Les pressions de confinement (serrage initial) correspondantes, sont de 0,05 à
0.15 MPa (E=1,20 m.) et 0,05 à 0.025 MPa (E= 0,80 m.). Ces valeurs théoriques sont difficiles à
obtenir dans la pratique car elles nécessiteraient un calage et un serrage important difficiles à
obtenir manuellement.
Rappel : Le soutènement par cadrage repose sur le fait qu’une partie de la contrainte verticale est retransmise sur
les parements pour y créer une pression de confinement. Le soutènement est dit « actif » et les pressions mises en
jeu sont alors « actives »
Le calage du cintre au niveau de la couronne et des parements doit être tel que l’on puisse
compter sur une pression active horizontale active égale à la moitié de la charge verticale (λ=
0,5).
Pour tenir compte des irrégularités de pose la contrainte maximum de l’acier est limitée en
général à 120 MPa pour les cintres fixes à profil courant. Cette valeur est portée à 160 MPa
pour les cintres coulissants.
Remarque : Le couple de serrage des étriers influe notablement sur la valeur de coulissement. Un serrage trop
énergique conduirait à un éventuel dépassement de cette contrainte maximale avant coulissement. On perdrait
alors l’avantage du cintre coulissant qui serait alors utilisé comme un cintre fixe.
Formations Nitro-Bickford
B. RÉGIME DE DÉCOMPOSITION
Certaines substances explosives sont susceptibles de prendre 3 régimes de décomposition qui
sont par ordre de vitesse croissante de cette décomposition :
La combustion
La déflagration
La détonation
B.1. LA COMBUSTION
C’est une oxydation d’éléments réducteurs au moyen d’oxygène. Cette réaction chimique
produit de l’énergie.
B.2. LA DÉFLAGRATION
La déflagration est une combustion explosive se propageant par conductivité thermique. Le
processus est le suivant : une particule de la substance explosive en brûlant échauffe les
particules voisines dont la température croît. A partir d’une certaine valeur de cette température,
il y a auto inflammation de chacune des particules qui brûlent à leur tour en échauffant d’autres
particules et ainsi de suite. Les vitesses (quelques cm/s à plusieurs dizaines de m/s) de
propagation des déflagrations, dépendent de nombreux facteurs (nature de la substance, mode
d’amorçage, confinement, conditions ambiantes….).
B.3. LA DÉTONATION
Il existe une différence fondamentale entre la détonation et les deux autres modes de
décomposition.
La détonation est une réaction chimique explosive qui se propage par l’association de deux
phénomènes s’entretenant mutuellement, l’un physique (onde de choc) et l’autre chimique
(réaction de décomposition). Au travers de cette onde de choc, le volume, la pression, la
température et la vitesse matérielle du milieu subissent une discontinuité.
La vitesse de détonation idéale varie selon la nature de l’explosif et les conditions de mise en
œuvre (pratiquement elle varie de 2000 à 9000 m/s).
C.POUDRES ET EXPLOSIFS
Une substance explosive solide dont le régime normal de décomposition est la déflagration est
appelée une poudre. Il est possible parfois de la faire détoner en utilisant un amorçage
approprié, soit spontanément par l’effet d’une surpression ou d’une surchauffe interne par
exemple due à une fissure. La détonation d’une poudre utilisée dans un propulseur d’engin est
bien entendu accidentelle. Les poudres sont surtout utilisées pour la propulsion.
Une substance explosive dont le régime normal est une détonation est appelée explosif. On
peut faire brûler certains explosifs mais l’explosif en ignition risque dans certain cas de détoner,
si la masse est importante. Signalons également les accidents causés dans les mines de
charbon grisouteuses par des explosifs ayant déflagrés au lieu de détoner provoquant ainsi un
coup de grisou.
l’explosif) est appelée détonation idéale. La vitesse de détonation est fonction de la nature de
l’explosif et de sa densité de chargement. Le schéma de l’onde idéale se présent ainsi : une
onde plane Ω de vitesse constante D progresse dans l’explosif solide, elle est suivie d’une zone
d’épaisseur constante au sein de laquelle une suite de réactions chimiques irréversibles
)
transforme l’explosif
) en produits de détonation. Cette zone se termine dans un plan Ω parallèle
à Ω. Dans le plan Ω la réaction de décomposition est terminée.
Nous pouvons écrire que la somme des variations des énergies internes et des énergies
cinétiques de la matière est égale aux travaux des forces de pression appliquées dans le même
temps (l’unité de temps) d’où l’équation :
)
) u2 ) )
ρ 0 D ( E − E0 ) + ρ 0 D = Pu
2
La vitesse de l’explosif solide étant considérée comme nulle, les équation et permettent d’écrire :
) ) )
D D−u u P − P0
ρ0 D = = = = )
1 1) 1 − 1) u
ρ0 ρ ρ0 ρ
) 1 1 )
D’où u 2 = ( − ) )( P − P0 )
ρ0 ρ
) 1 1 )
Et u = ( − ) )( P − P0 )
ρ0 ρ
) ) )
1P − P0 1 ( P − P0 ) 1 P − P0
D’où D = ) )=
( =
ρ0 u ρ0 ρ0 1 − 1)
(1 − 1 )( P − P0 ) ρ0 ρ
ρ0 ρ
)
) 1 ( P − P0 ) 1 P − P0
Et D − u = ) × ) = )
ρ u ρ 1 − 1)
ρ0 ρ
)) )
) Pu u2
E − E0 = −
ρ0 D 2
)
Remplaçons u et D par leurs valeurs respectives
) )
P ( 1 − 1 ) )( P − P0 )
) ρ0 ρ 1 1 1 )
E − E0
→
= ) − ( − ) )( P − P0 )
P − P0 2 ρ0 ρ
ρO × 1
ρO 1 − 1 )
ρ0 ρ
) ) 1 1 1 1 1 )
E − E0 = P ( − ))− ( − ) )( P − P0 )
ρ0 ρ 2 ρ0 ρ
) 1 ) 1 1
E − E0 = ( P + P0 )( − ))
2 ρ0 ρ
1 )
Posons 1 = V0 (volume spécifique de l’explosif non décomposé) et ) = V (volume des produits de détonation au voisinage du plan de
ρ0 ρ
Chapman Jouguet).
)
On peut calculer E − E0 en fonction des 3 variables d’état des produits de détonation. Ces variables sont liées entre elles par une équation
d’état :
) ) ) ) ) )
∫ ( P ,V , T ) = 0 par élimination de T (température) on peut connaître ( E − E ) en fonction de P et ρ .
)
0
Soit E(P,V) l’énergie interne par unité de masse des produits de détonation en équilibre chimique sous la pression P et le volume spécifique
1
V = , écrivons :
ρ
1
H ( P , V ) = E ( P , V ) − E0 − ( P + P0 )(V0 − V ) = 0
2 J
P αο
dans le plan P, V la fonction H(P,V) peut être représentée par une courbe dite H(P,V)=0
adiabatique de détonation en courbe de CRUSSARD de pôle A (A étant le point
de coordonnées PO, VO).
ρο A
Sur cette courbe H(P,V)=O se trouve nécessairement le point J de coordonnées
) ) 1
P ,V = ) V Vo lu me sp écifiq ue Vο
ρ
La courbe H(P,V)=0 passerait par le point A si E(P,V)-EO=0, c'est-à-dire dans le cas dune onde de choc sans irréversibilité d’état, ce n’est par le
cas d’une onde de détonation.
Menons du point A une sécante à la courbe H(P,V)=0, de pente -tgα avec α<Π/2, qui
coupe H en 2 points réels B et B’. Un point tel que B est dit point de détonation
inférieure, le point B’ point de détonation supérieure
J
Traçons à partir du point la tangente de pente négative (égale à -tgαO à la courbe H et P
B
soit I le point de contact. H(P,V) =0
α
Expérimentalement, on constate que les vitesses de détonation d’un explosif, dans le αο
conditions bien déterminées tend toujours vers une même valeur, on a pensé et cela a
ρο A
été démontré par la suite, qu’il n’y avait sur la courbe qu’un seul point qui correspondait
à un régime de détonation stable. Ce point est le point I. le point J de coordonnées V Vo lu me sp écifiq u e Vο
) )
( P , V ) est donc le point de contact de la tangente de pente négative issue deA. Ce
point est appelé point de CHAPMAN JOUGUET. Ce point est caractérisé par les propriétés suivantes :
1. d’après l’équation la vitesse de l’onde de choc associée au point B ou au point B’ est :
P − P0
D = V0 =V
V0 −V 0 tgα
Comme tgα0 est inférieur à tgα en valeur absolue, le point de CHAPMAN-JOUGUET est le point sur la courbe H pour lequel cette vitesse est
minimale.
)
P − P0
Dans ce cas D = V0 = V0 tgα 0
V0 −V
2. on démontre que le point C-J est le point de la courbe H(P,V)=0 ou la courbe isentropique d’équilibre (courbe S) est la tangente H. en
ce point on peut donc écrire (égalité des tangentes)
dP dp
H = S
dV dV
3. l’équation s’écrit
)
) ) P − P0 ) ) dp
D−u =V ) = V tgα 0 = V − H
V0 − V dV
dP
a =V − S
dV
) )
Si on appelle â la vitesse du son dans les produits de détonation pris dans les conditions P , V :
) ) dP ) dP
a =V − S = V − H
dV dV
) )
D’où D − u = a
C'est-à-dire que les produits de détonation derrière l’onde de détonation se propagent dans le
même sens que l’onde de choc.
Les équations d’HUGONIOT-RANKINE (équations , , ), la relation de CHAPMAN-
) ) )
JOUGUET (équation ) et une équation d’état des produits de détonation F ( P , T , ρ ) = 0 ,
) ) )
permettent de calculer les valeurs de P , T , ρ , D et û qui sont appelées caractéristiques de la
détonation idéale ou caractéristiques CHAPMAN-JOUGUET de l’explosif pour les conditions
initiales (P0, T0, ρ 0 ).
2000 2000
1500
Cette différence est importante. En cas de baisse
1000 1000
Poudre noire :
régime stable
DEFLAGRATION du régime de la vitesse de détonation, il est très
improbable que cette valeur â devienne négative.
Le régime de détonation peut être considéré
10 20 30 40
temps en millisecondes
50 60 70
comme stable.
Dans le cas d’explosif pompable, un phénomène similaire est bien connu : le poids de la
colonne d’explosif pompé, fait augmenter la densité de l’explosif chargé pied, pouvant à
l’extrême entraîner un raté. Une mauvaise gazéification (qui a pour but d’abaisser la densité de
l’émulsion mère) du produit peut entraîner les mêmes conséquences.
)
ρ , P et û étant respectivement la masse volumique, la pression de détonation et la vitesse
particulaire dans le plan CHAPMAN-JOUGUET.
)
P0 est négligeable devant P donc :
) )
P = ρ 0 Du
δu = ρ 2(U − u2 )
P2 = δUu2
O
Explosif ρ2, P2, et u2 étant
nd de
solide
e sg
respectivement :
de a
dé
la masse
te
P
Explosif
nt
(Explosif B)
volumique, la
e
Produits de
,
u,' P Po laire d e ch o c pression et la détonation D
Détente du milieu co n nexe
(P =δ Uu ) vitesse
C Interface
particulaire de ϕ
l’onde de choc U, Roche
oc
Choc
u, P
dans le milieu
ch
de
(Explosif A) connexe. Choc latéral
e
nd
u
O
Derrière l’onde de
réfléchie W la pression des 2 milieux à l’interface nous
donne :
u2=u3
p2=p3
C’est-à-dire que l’onde réfléchie créée dans les produits de détonation une zone où la pression
)
est P2 et la vitesse particulaire u2. Cette onde réfléchie sera un choc si P2> P c'est-à-dire si
u2<û.
)
Cette onde réfléchie sera une détente si P2< P , c'est-à-dire u2>û.
Si on trace un système de coordonnées (u,P), la courbe représentative du choc (équation ) du
milieu connexe appelé polaire de choc et si l’on porte le point représentatif des caractéristiques
)
de la détonation ( P , u) ) de l’explosif (Point CHAPMAN-JOUGUET situé sur la droite d’équation
)
P=ρ0 équation ) on peut dire que l’onde réfléchie sera un choc dans le cas où le point ( u), P ) )
sera au dessous de la polaire de choc du milieu connexe et une détente dans le cas contraire.
)
Dans le cas particulier où P = P2 c'est-à-dire û=u2, l’onde réfléchie a une intensité nulle. Cela se
produira si ρ 0 D = δU (équations et ).
Produits de
détonation optimale. Le rendement est notablement amélioré. Si détonation
La surface de détonation est perpendiculaire à l’axe de la charge d’explosif dans la mine. Dans
ce cas les contraintes latérales se développent dans le plan défini par les mines. On observe
généralement un meilleur découpage des fronts d'abattage et une meilleure fragmentation
notamment dans la partie supérieure du gradin. En effet dans cette zone de bourrage non minée
on bénéficie de la réflexion des ondes de choc sur la surface libre supérieure.
b) CHOC LATÉRAL
Prenons le cas dans lequel l’onde de détonation est plane et se propage parallèlement à
l’interface de l’explosif et du milieu connexe (cas du choc latéral).
Une onde de choc oblique va se propager dans le milieu connexe et l’interface va se déformer
de façon à faire un angle φ avec sa position initiale. Cet angle φ est appelé angle de détente
des produits de détonation. En un point C quelconque du plan Chapman-Jouguet, se déploie un
cône de détente des gaz. Sur la surface de ce cône se développe une onde de détente.
L’augmentation de pression comprime la roche, il se crée alors une onde de choc.
La déformation de la roche s’opère jusqu’à ce que l’égalité soit atteinte entre la pression des gaz
et la résistance à cette même pression du massif rocheux.
Des expériences ont montrés que dans la plupart des cas, la vitesse de l’onde de choc induite
est comprise entre la moitié et les 2/3 de la vitesse de détonation de l’explosif, ce qui fait que le
front de choc est incliné de 30 à 40° par rapport à l’interface initiale.
Application à l’amorçage latéral
L’amorçage latéral est dit :
Remontant lorsque le dispositif d’amorçage (détonateur) est placé dans la partie inférieure
du trou,
Descendant lorsque le dispositif d’amorçage (détonateur) est placé dans la partie supérieure
du trou ou à l’extérieur de ce dernier.
Il est mis en place un cordeau détonant, sur toute la longueur de la colonne d’explosif.
Les vitesses théoriques de détonation des explosifs industriels sont de l’ordre de :
6500 m/s pour les dynamites,
5500 m/s pour les émulsions,
Explosif détoné
Contrainte latérale
Contrainte latérale
Cordeau Cordeau
La position la plus favorable est obtenue avec un cordeau disposé à l’opposé de la surface de
dégagement, les contraintes latérales induites par l’onde de choc sont alors dirigées vers
l’avant.
Inversement, la position la plus défavorable du cordeau détonant est celle obtenue lorsque celui-
ci est disposé côté surface libre. Ces mêmes contraintes sont alors décalées vers l’arrière.
Si l’énergie totale développée est la même dans les deux cas, on remarquera que l'énergie utile,
celle dirigée vers l'avant, diffère notablement dans ces deux cas extrêmes.
Etant donné qu'on ne maîtrise pas la position du cordeau dans le trou le phénomène devient
aléatoire et peut parfois expliquer les différences de rendement observées entre deux tirs
pourtant parfaitement identiques.
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Chapitre II : Notions de détonique Page 56 sur 433
Si au contraire on est suffisamment éloigné, par exemple à plus de 2 ou 3 fois de diamètre dans
le cas d’une charge sphérique, une onde de choc bien définie apparaît et le profil des pressions
prend l’allure de la courbe ci-dessous. Ce profil comporte d’abord une brusque surpression
jusqu’à une valeur Pm appelé pic de pression, puis une décroissance inférieure à la pression
atmosphérique et il se termine par un lent retour à la pression atmosphérique. Cette phase de
pression se maintient beaucoup plus longtemps que la phase de surpression, mais l’intensité y
est beaucoup plus faible.
Dans le cas d’un milieu connexe solide, on établira au lieu d’un profil des pressions, un profil des
contraintes ; la zone de surpression sera remplacée par une zone de compression et la zone de
dépression par une zone de tension.
La forme de ce profil dépend de nombreux paramètres (distance de la charge, poids et forme et
nature chimique de l’explosif, point d’amorçage, nature et conditions physiques du milieu
environnant…).
Le solide quant à lui n’est pas illimité et il possède une extrémité ou surface libre au-delà duquel
se trouve l’air ambiant.
Lorsque cette onde frappe la surface libre, elle induit dans l’air une onde dont nous pouvons
négliger l’énergie, tandis que repart en arrière une onde réfléchie qui est, une onde de détente.
La pression sur la surface libre demeure
constamment égale à la pression Surface libre
Phase 1 : temps t0 + ε
La colonne d’explosif est transformée en quelques
Cette onde réfléchie se propage vers l’arrière et va croiser le réseau de fissurations radiales
précédemment formé.
Pratiquement dans le même temps, les gaz résiduels pénètrent dans les fissures et les écartent.
La pression diminue.
Le champ de contraintes n’a d’effets utiles à l’abattage du massif, que lorsqu’il se propage vers
les surfaces de réflexion constituées par le plan vertical du front et horizontal du gradin
supérieur. Vers l’arrière et vers le bas, ce champ de contraintes se perd dans le sol et on le
retrouve à distance respectable du tir sous forme de vibrations.
b) EFFET DE GRIFFITH
La détonation de l’explosif crée sur les parois du trou de mine, une pression élevée, des
contraintes radiales σr et tangentielles σt qui ont pour valeur statique :
σr = -P0(a/r)3
Géométrie sphérique
σt = (P0/2) (a/r)3
σr = -P0(a/r)2
Géométrie cylindrique
σt = (P0/2) (a/r)2
Avec : P0 : pression maxi développée par l’explosif
a : rayon de cavité
r : rayon de la zone broyée
0,3
0,9
0,1 V
0,8 r=a ( t - r-a )
5 6 a v
0
1 2 3 4
0,7
-0,1
0,6 R=4a
-0,2
0,5
-0,3
Contrainte Axiale r=2a
0,4 -0,4
r= 2 a
0,3 -0,5
0,2 -0,6
r = 4a
0,1 V t- r-a -0,7
7 a v
1 2 3 4 5 6 8 -0,8
-0,9
r=a
-1,0
Ces abaques représentent l’évolution des contraintes radiales et axiales à des distances
exprimées en fonction de a (rayon initiale de la cavité). Ces courbes permettraient
éventuellement de calculer les valeurs des contraintes des divers explosifs dont on connaît les
pressions.
l
progression de l’onde de choc dans la
lo tige (l/l0 croit). On constate que la
Onde de cho
progression est stoppée pour un rapport
l/l0 voisin de 4.
0,38 0,38 Co L0
1 2 3 4
Soit une charge de diamètre quelconque, de longueur quelconque qui fait un angle α avec la
surface libre. Pour caractériser la position de cette charge dans l’espace, on projette cette
charge sur la surface de dégagement. On obtient 2 cotes Zf (profondeur de l’extrémité inférieure
de la charge) et Zh (profondeur de l’extrémité supérieure de la charge).
On va chercher à optimiser :
1. La profondeur d’enfouissement,
2. L’allongement de la charge,
3. L’inclinaison de la mine par rapport à la surface.
La géométrie optimale étant définie, on va chercher une relation entre le volume du cratère vrai
et la quantité d’explosif utilisée.
Une charge constante est enfouie dans le sol à des profondeurs allant de 0.80m à 4.00m.
On observe :
en A, le cratère est plus A B C D
profond que la charge
initiale, et de forme
évasée.
Profondeur 0.80 m. a
En B, le cratère est plus Profondeur 1.60 m.
profond qu’en A mais Profondeur 2.40 m.
moins évasé. Il passe Profondeur 4.00 m.
sensiblement par Charge constante 500 gr.
l’extrémité de la charge.
En C, on observe le même phénomène avec cependant un culot.
En D, la mine à fait « canon ». le cratère est en forme d’entonnoir et son volume fortement
réduit.
Cette phase permet d’observer que c’est le cas C qui donne le volume de cratère maximal.
L’enfouissement est par conséquent optimum.
INFLUENCE DE L’ALLONGEMENT DE LA CHARGE
Une charge de 500g est enfouie dans le sol, à profondeur constante, mais avec des diamètres
allant de 90 à 25 mm, ce qui fait varier sa répartition.
On observe :
En A, qui représente un A B C D
faible allongement, le
cratère est profond et
étroit.
En B, le cratère est plus 500 gr en φ 70mm.
500 gr en φ 50 mm. φ
évasé, sa profondeur est 500 gr en φ 90mm
500 gr en 25 mm
équivalente à celle de la
mine.
En C, le cratère est plus évasé, et on note la présence d’un culot.
En D, le cratère est très évasé et le culot important.
Cette phase permet d’observer que le cas C donne le meilleur compromis.
Une charge de 500 g et de longueur constante est enfouie dans le sol. On fait varier son
inclinaison de 15 à 90°.
On observe :
En A, le cratère est A B C D
évasé, l’orifice de la 15° 45° 55° 90°
si on est capable de réaliser une géométrie des charges permettant d’optimiser les 3 paramètres
en même temps, on obtient une géométrie de tir optimale.
On démontre que cette géométrie est obtenue quand la
relation suivante est satisfaite :
Zf l
Ln = 0.17 × × sin(α )
Zh d
D
Dans le cas de bouchon à trous convergents, la relation devient : Zf
60°
Zf l
Ln = K × 0.17 × × sin(α )
Zh d
Ln (1.73/1) = 0.131 x√(0.75/0.035) x sin(60) soit 0.54=0.52 ce qui représente une différence
acceptable de 0.02.
Les étages suivants s’établissent de la même façon en prenant comme surface de dégagement,
une surface fictive étant égale à de la profondeur d’enfouissement diminuée de 15%.
3
La formule s’exprime en pouce anglais et livres anglaises
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conseillé de placer des charges de 5 kg dans des trous de 100 mm en faisant varier les
profondeurs de 0.5 m par 0.5m.
On dispose à présent de la géométrie et de la charge optimum. Dans la pratique, on admet
qu’une charge se comporte comme une charge sphérique si le rapport longueur/diamètre est
compris entre 6 et 1. Ceci conduit à utiliser des charges minimales de 35 kg qui compte tenu
des densités utilisées, impose un diamètre de foration de 165 mm.
Cette méthode est utilisée principalement en VCR (Vertical Crater Retreat) décrite V.A.2.l)
Cratères verticaux rabattants (Vertical Crater Retreat VCR) page 129.
Formations Nitro-Bickford
A. Définitions --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 67
A.1. Les explosifs primaires (Azotures, fulminates, acétylures, sels de plomb…) ----------------------------------------------------------------------------------------68
A.2. Les explosifs secondaires----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------68
A.3. Les principaux constituants des mélanges explosifs ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------68
Pour faciliter et même bien souvent rendre possible l’amorçage d’une poudre ou d’un explosif,
on place au contact une substance ou une composition dite primaire (ou d’amorçage) qui elle
est très sensible à toute action extérieure et qui produit soit un jet de flamme soit une onde de
choc. Dans le cas où on souhaite produire une onde de choc, les substances employées sont
des explosifs primaires employés seuls ou en mélange capable de prendre très rapidement au
contact d’un filament chauffé au rouge, un régime de détonation. Ils sont placés principalement
dans les détonateurs pour amorcer la détonation d’explosifs secondaires. Dans le cas où on
souhaite la production d’un jet de flamme, les substances employées sont des compositions
d’allumage. Elles sont placées dans des inflammateurs (souvent employées pour les feux
d’artifice par exemple). Ces compositions sont des compositions pyrotechniques qui sont
formées d’un oxydant et d’un réducteur tous les deux non explosifs. Ces compositions sont très
sensibles à toute action extérieure (choc, frottement, échauffement) ce qui oblige à d’extrêmes
précautions de manipulation.
purs explosifs (nitroglycérine, nitrotoluène, pentrite, hexogène, …). Leur coût est élevé et leur
sécurité délicate.
La formule brute d’un explosif peut s’écrire :
Ca Hb Oc Nd
La décomposition se fait suivant les réactions :
En réalisant un mélange le plus intime possible entre le nitrate d'ammonium et le (ou les)
combustible(s) :
3. Par injection :
Injection de combustible liquide sur du nitrate d'ammonium en grains, de densité 0,8 : on obtient
le NITRATE FUEL (ANFO).
4. Par brassage violent des constituants :
Nitrate d'ammonium en poudre avec le combustible liquide gélifié : on obtient
les GELS.
Solution aqueuse de nitrate d'ammonium avec le combustible liquide (phase
organique), le mélange étant stabilisé par des tensio actifs : on obtient les EMULSIONS.
5. Mélange d’explosifs entre eux : c'est la famille des NITRATES FIOULS
LOURDS (Heavy Anfo), mélange de nitrate fuel et d'émulsions en proportion
variable.
Sensibilisation par
Mélange
Si l’explosif doit être utilisé dans des mines classées grisouteuses ou poussiéreuses, il doit y
avoir entre autres, pour empêcher l’inflammation du grisou ou des poussières, une température
de détonation aussi basse que possible. Celle du nitrate d’ammonium qui est de 1051°C est la
plus basse connue, et on met donc un fort pourcentage de ce produit, additionné même parfois
d’un sel alcalin comme le chlorure de sodium dont la proportion sera d’autant plus importante
que l’on voudra une meilleure sécurité ; c’est ainsi qu’un explosif dit « rocher » en contiendra de
0 à 10%, un explosif couche de 10 à 20%, et un explosif couche-améliorée de 40 à 55%. On
peut aussi alléger le produit par addition d’un produit tel que la tourbe, ce qui diminue la vitesse
de détonation et les risques de ratés.
d) ASPECT TOXICOLOGIQUE
Les explosifs sont des produits chimiques qui peuvent soit directement par contact cutané, soit
par l’inhalation des vapeurs ambiantes ou soit par l’inhalation des fumées après leur combustion
provoquer des dommages plus ou moins graves à la santé des travailleurs.
Les FDS (Fiche de Données de Sécurité) donnent toutes les informations nécessaires pour se
prémunir de ces risques. Néanmoins, l’employeur devra en tenir compte lorsqu’il exposera ses
employés à ces risques.
La dynamite contient deux produits toxiques qui sont des esters de glycol (nitroglycol) et de
glycerol (nitroglycérine). La manipulation de ces produits engendre des symptômes connus qui
sont :
Le syndrome de surcharge ou d’accoutumance : il s’agit des effets consécutifs au contact
important avec la nitroglycérine. Il se manifeste entre autre par l’apparition de céphalées
violentes et intenses une à deux heures après le début du poste. D’autres manifestations ont
été rencontrées (rougeur de la face, palpitation, bourdonnement d’oreille, bouffées de
chaleur, vertiges, malaises, torpeur physique et intellectuelle, troubles mentaux et digestifs).
La prise d’aspirine, de paracétamol voir de café chez certains sujets peut apporter un
soulagement.
Le syndrome de privation : il s’agit d’un symptôme qui apparaît 24 à 48 heures après l’arrêt
de l’exposition à la dynamite. Ce syndrome touche plus particulièrement les personnes de 45
ans et plus, non fumeur et sans contexte pathologique particulier. Il se caractérise le plus
souvent par un infarctus du myocarde, pouvant conduire à une mort subite. Les mineurs
utilisent parfois des astuces pour se prémunir des troubles du lundi matin : consommation de
trinitrine, inhalation pendant le week-end de tissus imprégnés de dynamite, diminution du
temps d’arrêt entre les expositions. Ces moyens sont illusoires et contribuent à l’effet
vasodilatateur des dérivés nitrés et ne fait qu’amplifier le risque.
La manipulation (dépôt, atelier de pré charges) doit se faire dans des endroits aérés et
correctement ventilés. La concentration en nitroglycérine et en nitroglycol doit être inférieure aux
VME (valeur moyenne d’exposition) suivantes :
Nitroglycérine : VME=0.1 ppm (1.0 mg/m3)
Nitroglycol : VME=0.17 ppm (1.0 mg/m3)
Les salariés doivent respecter les règles d’hygiène réglementaire : se laver les mains, ne pas
manger à proximité des explosifs. Des gants en polychloroprène doublés de gants de coton
doivent être portés pour la manipulation des cartouches de dynamite et notamment pour le
ramassage des imbrûlés. Ces gants doivent être changés fréquemment.
Les gels sont actuellement conditionnés sous forme de cartouches dont les diamètres varient de
25 à 130 mm.
Ils ont été remplacés progressivement sur le marché français par les émulsions explosives à tel
point qu’aujourd’hui on ne les trouve plus.
C.6. RÉCAPITULATIFS
Dynamites Explosifs Nitrate-fiouls Explosifs Emulsions Nitrate-fiouls
nitratés gels et explosives alourdis
bouillies
5 à 90% 10 à 15%
Combustible Coton azotique Farine de bois…. Fioul domestique Huiles minérales Huiles minérales Huiles minérales
Figure III-14 : Récapitulatif des différents constituants composant les produits explosifs industriels
faillée et altérée, engendrée des ruptures de la chaîne pyrotechnique. C’est pour cette raison
qu’il devra être extrêmement exigeant avec le nettoyage du trou de mine (soufflage, curage).
Cette méthode, encore utilisée parfois en mines souterraines, n’est guère compatible avec des
exigences de productivité et de rendement. Elle n’est peu ou pas employée dans les chantiers
de travaux publics qui exigent des temps de chargement les plus courts possible afin de réduire
le cycle de creusement.
Ce mode de chargement oblige à des manipulations d’explosif fréquentes.
Soit espacées, ou séparées par des entretoises. Dans ce cas elles sont reliées par du
cordeau détonant.
Le tube doit être obturé à ses deux extrémités. La couleur du tube chargé permet de repérer la
famille de trous de mine auquel il est destiné (bouchon dégraissage, relevage, découpage).
A l’issue des opérations de préparation des pré charges, l’ensemble des tubes est transporté au
front de taille en vue du chargement de la volée. Le détonateur n’est mis en place qu’au dernier
moment juste avant l’introduction du tube dans le trou de mine.
L’utilisation des pré charges sur les chantiers de creusement des tunnels à l’explosif présente de
grands avantages aux plans de la
sécurité, de la qualité et de la
productivité.
Les avantages liés à cette méthode
sont :
Grâce à l’utilisation des couleurs, le
mineur place dans chaque trou la
charge exacte prévue.
Ce système permet un chargement
précis et rigoureux du bouchon
Ce système permet le chargement
systématique des trous
Figure III-19 : Exemple de pré charges
périphériques avec du cordeau détonnant ou des charges étagées ce qui est impossible à
réaliser sans cela.
En terrain difficile (roche friable ou faillée) le chargement est plus aisé et sûr en évitant les
cartouches coincées et les risques de culots.
Une vanne de vidange qui peut être commandée à distance laisse passer le produit sous
pression (~3 bars) à travers la canule de chargement. Cette vanne 3 voies commande
simultanément la mise sous pression du réservoir et la vidange).
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Chapitre III : les explosifs industriels Page 80 sur 433
Le nitrate fioul étant corrosif, tous les organes essentiels du matériel sont en acier inoxydable.
Dans le cas du chargement pneumatique
l'appareil de chargement doit être d'un
type certifié en fonction des explosifs
utilisés. (RGIE décret 92-1164 du 22
octobre 1992 Art. 42).
Le chargement pneumatique de ces
explosifs ne peut être fait en France
qu’avec les matériels suivants :
ANOL et JET ANOL de la société
ALIMAK
ANFO LOADER type SMM 450 ou 600
de la Société Mécanique de Moutiers
b) RÈGLES PARTICULIÈRES CONCERNANT LA
MISE EN ŒUVRE
Les extrémités des fils des détonateurs autres que ceux de la classe 0 doivent être mises en
court-circuit pendant le chargement pneumatique :
uniquement sur le trou de mine en cours de chargement lorsqu'ils sont de la classe I, à
condition que les fils des détonateurs des trous voisins ne puissent en aucun cas entrer en
contact avec un élément du dispositif de chargement ;
sur tous les trous de mine d'une même volée s'ils sont de la classe II. ( Art. 44)
Le diamètre maximal de la canule doit figurer sur le document d'agrément (art. 42). Il est en
général inférieur à 30 mm (plus petit diamètre critique du Nitrate-fioul). La résistance électrique
linéaire de la canule est comprise entre 1 kΩ/m et 30 kΩ/m.
Le principe de chargement est décrit sur la Figure III-22 : Exemple d’instruction de travail avec une chargeuse
pneumatique :
Le groupe EPC a choisi, comme pour l'ensemble de ses produits (explosif manufacturé ou
explosif fabriqué sur site pour les travaux extérieurs) de fabriquer une émulsion explosive de
formulation spécifique aux travaux souterrains sensibilisée par gazéification chimique.
a) PROCESS DE FABRICATION
Le process de fabrication sur site se réduit alors aux phases suivantes :
Pompage d'une matrice émulsion (produit non explosif,
classé 5.1, comburant), matière première principale de
densité 1,40. Cette matrice, de part sa densité, n'est pas
explosible.
Pompage "régulé" de produits chimiques assurant le
processus de gazéification.
La matrice émulsion et les produits chimiques gazéifiants
sont pompés conjointement dans un flexible et mélangés
Figure III-25 : Module MORSE sur engin minier physiquement à l'extrémité du flexible par un mélangeur
statique.
Dès le passage dans le mélangeur statique, la matrice et
les gazéifiants sont homogénéisés : la réaction de
gazéification commence alors permettant l'abaissement de
la densité de la matrice émulsion de 1,40 à 1,10.
La réaction de gazéification a ainsi lieu dans le forage et
est complète au bout de 10 minutes. Ce choix technique
permet de limiter la quantité de matière explosible à un
maximum de 50 g par canule, uniquement au niveau du
mélangeur statique.
Le module de fabrication ne contient donc aucune matière Figure III-24 : Module MORSE sur camion
explosive. Le transport, le stockage et la manipulation des
produits explosifs sur site sont réduits aux détonateurs et cartouches ou bousters d'amorçage.
b) CONTRÔLE QUALITÉ
REACTIF EAU
Toutes les matières premières utilisées
Pas Explosif sur site avec le module MORSE sont au
MATRICE préalable fabriquées et contrôlées en
5.1 usine (matrice émulsion et produits
gazéifiants).
Explosif
Ces produits sont amenés sur site et
2 CANULES stockés soit en fûts pour les produits
Après 5 min
gazéifiants, soit en citernes de 25
tonnes ou containers de 1,2 tonnes pour
MATRICE MIXER EXPLOSIf la matrice émulsion. La durée de vie de
ces produits est de 6 mois, le temps
Figure III-26 : Process de fabrication – système MORSE
entre la livraison et l'utilisation est de 1 semaine à 1 mois. Dans leur condition nominale de
stockage, ces produits sont particulièrement stables.
Lors de la mise en œuvre, le contrôle de la qualité de l'explosif
produit se résume au contrôle du process du pompage et
d'homogénéisation des réactifs : ceci est assuré par le module
de fabrication MORSE équipé de pompes de précision et de
débitmètres, reliés à un automate programmable qui régule les
différents débits de pompage par rapport à l'explosif à produire.
Les débits des différents produits
sont également affichés sur un
écran pour permettre à Figure III-27 : Unité de stockage d’émulsion
l'opérateur chargé des opérations mère sur chantier
de fabrication un contrôle visuel :
en cas d'anomalie, le pompage peut être arrêté à tout moment.
Enfin, en début de chargement, un prélèvement dans un récipient
Figure III-28 : Contrôle de la densité du produit calibré de l'explosif produit est réalisé : la détermination du poids
en cours de fabrication après gazéification permet de contrôler la densité du produit
fabriqué.
Exemple : l'éprouvette contient 0.500 litres de produit, son poids à vide est de 0.200 kg
Première Deuxième
Prendre un échantillon
pesée pesée
1ére mine chargée
La mise à feu d'une émulsion allégée par gazage chimique (générateur de gaz) ne peut se faire
que lorsque la densité, mesurée sur le dernier trou, aura atteint sa valeur optimale définie par le
fabricant.
L'ensemble des informations relative au chargement (vitesse de pompage, température des
produits, densité de l'échantillon…) est consigné pour chaque tir par l'opérateur et archivé dans
le cadre de la traçabilité de la production.
Détonation
En souterrain (diamètre de foration < 50 mm) l'explosif aura impossible
un diamètre critique faible. Une attention particulière devra Vitesse de détonation théorique
être appliquée vis-à-vis des explosifs vracs (ANFO et
émulsions) qui ont des diamètres critiques proches des
Vitesse de détonation
diamètres de foration (70 mm pour le Nitro D8 et 40 mm pour
la nitram TX1).
En carrière ou en mine à ciel ouvert, où les diamètres de
foration sont plus grands (de 64 à 165 mm) on pourra choisir
un explosif de diamètre critique plus élevé. Diamètre de la charge
Diam ètre critique
d) SENSIBILITÉ À L’EAU Figure III-30 : Variation de la VOD en fonction
du diamètre de la charge
Le nitrate fuel (et ses dérivés aluminisés) est très sensible à
l'eau et se détériore rapidement en présence d'humidité par dissolution du nitrate d'ammonium.
Les autres produits sont peu sensibles à l'eau. Cependant, l'emploi de cartouches dans des
mines profondes contenant de l'eau est assez délicat. Les cartouches peuvent avoir du mal à
descendre jusqu'au fond des trous et la continuité de la colonne d'explosif peut ne pas être
assurée.
Dans ce cas, on privilégiera des produits à densité élevée tels que les dynamites.
Une charge de 750 g est tirée derrière un bourrage dans un cylindre d'acier simulant le trou de
mine, à l'intérieur d'une chambre étanche. L'analyse de la composition atmosphérique après tir
permet de déduire les quantités produites (en litre) de CO et NO/NO2.
L'indice de toxicité par explosif est défini par :
IT = CO + 5 Nox
Avec CO = volume de CO produit lors du test
Nox = volume de NO/NO2 produit lors du test.
L'expérience acquise en hygiène et toxicologie a conduit à considérer comme satisfaisant un
explosif dont l'indice de toxicité (IT) est inférieur à 50 litres/kg d'explosif.
b) VIEILLISSEMENT
Les explosifs civils sont des produits à durée de vie limitée par rapport aux explosifs militaires.
En général, les produits doivent être utilisés au maximum 1 AN après leur production. La durée
de vie est vérifiable sur les emballages.
Selon les conditions climatiques, le vieillissement des explosifs se traduit par une perte de
sensibilité (émulsions et ANFOs alourdis) qui les rend impropres à la détonation. Dans le cas
des dynamites, le vieillissement augmente la sensibilité aux sollicitations mécaniques modérées,
telles que celles subies lors de la manutention.
c) RÉSISTANCES AUX CONDITIONS CLIMATIQUES
Selon les conditions d'utilisation, les explosifs auront certaines aptitudes à supporter les
sollicitations climatiques comme l'humidité, le gel ou les températures élevées.
L'humidité réduit la sensibilité à l'amorce et l'aptitude à la transmission de la détonation. Les
gels, émulsions et dynamites gommes y sont quasiment insensibles contrairement au nitrate
fuel.
Les basses températures réduisent également la sensibilité à l'amorce et l'aptitude à la
transmission, excepté pour les dynamites, qui lorsqu'elles ont gelé, sont très sensibles au choc.
Cependant, les dynamites fabriquées avec le nitroglycéroglycol possèdent de bonnes propriétés
jusqu'à - 10 °C. Les émulsions résistent mieux aux basses températures que les gels. Elles
demeurent explosives jusqu'à -15°C, les gels sont limités à une température de - 5°C (pour les
produits standard).
Les hautes températures peuvent provoquer une exsudation de la nitroglycérine et rendre les
cartouches de dynamite dangereuses. On observera également un ramollissement des
cartouches pour les gels et les émulsions entraînant un vieillissement prématuré. Enfin, le nitrate
d'ammonium en grain pourra prendre en masse à partir de certaines températures (30 - 40 °C)
qui correspondent à un état de cristallisation différent du nitrate.
d) SENSIBILITÉ À L’AMORÇAGE
Les explosifs modernes, pour assurer une plus grande sécurité de mise en oeuvre, sont moins
sensibles.
Charges à l'air
libre
Lorsque l'explosif est confiné, la
détonation est possible même
si le diamètre est inférieur au
Diamètre de la
diamètre critique : dans ce cas, charge
Diamètre
la vitesse de détonation restera critique de
détonation
faible quelque soit la puissance
d'amorçage utilisée. Figure III-35 : Vitesse de détonation en fonction du diamètre de la charge
La puissance d'amorçage
Un amorçage insuffisant ne permet pas d'atteindre le régime de détonation ; il peut
éventuellement provoquer l’arrêt de la détonation de l’explosif.
La vitesse de détonation optimale n'est atteinte qu'au bout d'une certaine distance après
l'amorçage. Enfin, si l'amorçage conditionne la mise en détonation de l'explosif, le diamètre est
le paramètre qui fixe la valeur maximale de la vitesse de détonation de l'explosif.
Le type d'amorçage
Amorçage fond de trou.
Une charge de l'ordre de 10 à 20 g est placée dans une cavité cylindrique ménagée dans un
bloc de plomb et amorcée à l'aide d'un détonateur normalisé à 0,6 g de pentrite. Le travail fourni
est déterminé par l'évasement du bloc de plomb.
Le volume déterminé est dit "coefficient d'utilisation pratique" et est exprimé en valeur relative,
en faisant le rapport des masses de l'explosif et d'un explosif de référence (acide picrique) qui
fournissent le même travail.
Une charge d'une dizaine de grammes d'explosif est tirée dans un mortier d'acier monté en
pendule balistique et qui reçoit comme bourrage un boulet en acier. Lors du tir, les gaz de
l'explosion propulsent le boulet et font reculer le mortier pendule. Le recul est enregistré sur un
secteur gradué.
Le travail correspondant est rapporté au travail fourni par une charge d'acide picrique de même
masse triée dans les mêmes conditions. Le résultat est appelé "Travail au Mortier Balistique"
(TMB).
Ces deux méthodes permettent d'évaluer l'énergie dégagée mais ont des défauts majeurs :
Les charges testées sont réduites en diamètre et en masse et sont très éloignées des
conditions réelles du tir.
Le système d'amorçage libère une énergie non négligeable par rapport à la charge.
La mesure permet d'évaluer essentiellement l'énergie de gaz des explosifs.
Aussi, pour permettre d'améliorer la connaissance des énergies réellement libérées, les
mesures d'énergie en piscine ont été développées.
ENERGIE THÉORIQUE
L’énergie théorique ou énergie potentielle d’un explosif est évaluée à partir des équations de
thermodynamique et de la thermochimie en fonction de la composition chimique de l’explosif.
Le calcul est effectué souvent par ordinateur suivant des codes de calcul développés en interne.
Nitrochimie a développé son propre code appelé DETO3D.
Les mesures d'énergie en piscine ont été développées afin de connaître séparément les
énergies de choc et de gaz des explosifs.
Les premières mesures ont été réalisées par G. BJARNHOLT en 1976 et depuis cette méthode
est universellement utilisée. Il existe en France deux installations de mesure : SNPE à Vonges
et NITROCHIMIE à St Martin de Crau.
Le principe de mesure est le suivant :
Une charge (300 et 500 g) est placée sous l'eau avec un
système d'amorçage suffisant. Lorsqu'elle détonne, elle
propage une onde choc et créé une bulle de gaz qui
s'expanse et se rétrécit en remontant progressivement à la
surface.
Un capteur de pression situé à 4 m de la charge enregistre
les variations de pression dans l'eau. Les signaux Figure III-39 : Tir en piscine à l’usine de NITROCHIMIE
enregistrés sont dans l'ordre chronologique : Saint Martin de Crau (13)
Echoc = K ∫ P 2 ( t )dt
Egaz = K' T3
T étant la pseudo-période des oscillations de la bulle
et K' une constante dépendant de la position du
capteur et de la piscine.
L'énergie totale est la somme des deux précédentes
énergies :
Etotale = Ec + Eg
Cette méthode est la seule qui permette de mesurer Figure III-41 : Pic de pression à intervalles réguliers
à la fois les énergies de choc et de gaz et ce pour
des quantités d'explosif assez importantes (300 g).
Le Figure III-42 : Energie mesurée en piscine pour quelques explosifs commercialisés par Nitro-Bickford donne les valeurs des
énergies de choc et de gaz des explosifs civils classiques :
Energie de Energie de gaz Energie Densité
choc (MJ/kg) (MJ/kg) totale
Dynamite (50% NGL) Dynaroc 8 2.5 2.2 4.7 1.4
Figure III-42 : Energie mesurée en piscine pour quelques explosifs commercialisés par Nitro-Bickford
Toutefois, les valeurs d’énergies mesurées par le tir en piscine permettent de différencier
nettement les explosifs :
Explosif à forte énergie de choc et de gaz,
Explosif à énergie de choc et gaz élevée (émulsion),
Explosif à énergie de gaz majoritaire (nitrate fuel avec ou sans alu).
Dans tous les cas, plus l’énergie totale mise en œuvre sera importante, plus la granulométrie du
tas abattu sera fine.
Les explosifs pouvant être mis en œuvre par mines verticales pour les travaux à ciel ouvert.
Les explosifs pouvant être mis en œuvre en Travaux souterrains. Ceux-ci devront bénéficier
en outre d’un classement spécifique pour tenir compte de la présence de gaz ou de
poussières inflammables au cours de la réalisation du chantier. On trouvera alors :
Les explosifs du type rocher,
Les explosifs du type couche,
Les explosifs du type couche améliorés.
Sur l’emballage des produits, un logo ou une indication permettra d’identifier l’appartenance à
l’une des trois classifications.
sont réparties : Figure III-43 : Symbole de classification des explosifs dans les
mines de combustibles solides
D’une part en division de risque, suivant la nature et les effets de leur explosion ou de leur
combustion ou selon leur degré de sensibilité,
2 Matières ou objets comportant un danger de projection mais non un danger d’explosion en masse.
3 Matières ou objets comportant un danger d’incendie avec danger minime par effets de souffle et de
projection, mais ne présentant pas de danger d’explosion en masse.
4 Matières ou objets ne comportant pas de dangers très notables, conçus et emballés de façon à ne
présenter qu’un danger relativement mineur ou dont les effets, en cas de mise à feu ou d’amorçage,
ne donnent pas lieu à projection de fragments de dimensions appréciables et restent, dans tous les
cas, suffisamment réduits pour ne pas notablement gêner la lute contre l’incendie et l’application des
mesures urgentes.
5 Matières aussi dangereuses si elles explosent que celles de la division 1 mais très peu sensibles. Ces
matières ont une faible probabilité d’amorçage et de passage de la combustion à la détonation sauf si
elles se trouvent en grande quantité dans un espace confiné.
Code de classement
D Explosif secondaire détonant, ou objet contenant un tel 1.1 D 1.2 D 1.4 D 1.5 D
explosif sans moyens
propres d'amorçage et sans charges propulsives, ou
poudre noire non en vrac
en emballage fermé admis au transport
E Objet contenant un explosif secondaire détonant sans 1.1 E 1.2 E 1.3 E 1.4 E
moyens propres d'amorçage avec charges propulsives
à l'exception de celles qui contiennent un
liquide inflammable (classées en J) et de celles qui
contiennent un liquide
hypergolique (classées en LI
F Objet contenant de l'explosif secondaire détonant avec 1.1 F 1.2 F 1.3 F 1.4 F
moyens propres d'amorçage et avec ou sans charges
propulsives à l'exception de celles qui
contiennent un liquide inflammable ou hypergolique
L Matière ou objet devant être isolé de tout autre matière 1.1 L 1.2 L 1.3 L
ou objet de type différent, c'est-à-dire qui n'aurait pas
les mêmes propriétés ou les mêmes composants.
Poudre noire en vrac ou en emballage non admis au
transport
Formations Nitro-Bickford
A. Définition----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 97
A.1. Activation de l’énergie --------------------------------------------------------------------------------------------------------------97
A.2. Energie délivrée ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------97
A.3. Gamme de retard --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------98
IV. L’AMORÇAGE
A. DÉFINITION
Des résultats de tir satisfaisants et conformes aux attentes ne pourront être obtenus qu’à partir
du moment où des systèmes d’amorçage seront correctement choisis et mis en œuvre. Parce
qu’ils ont été conçu pour détoner, les systèmes d’initiation doivent être manipulés avec les
mêmes précautions que les explosifs.
L’objectif de ces systèmes est de constituer une chaîne pyrotechnique composée :
D’un générateur capable de produire un choc ou une flamme destinée à initier l’explosif
primaire,
D’un explosif primaire sensible à l’excitation du générateur et capable de transformer
l’énergie initiale en énergie de détonation,
D’un explosif secondaire capable de prolonger l’effet de la détonation produite par le primaire
à une vitesse élevée (7000 - 8500 m/s) et suffisamment dosé pour garantir l’initiation des
explosifs civils dans les conditions les plus sévères.
La qualité de la fabrication des dispositifs des systèmes d’amorçage doit garantir la fiabilité et la
sécurité de mise en œuvre sur chantier.
Généralement, les détonateurs sont utilisés pour initier les explosifs détonants, alors que les
inflammateurs le sont pour les explosifs déflagrants.
moins sensibles (émulsions encartouchées) la force en sortie de détonateur a été élevée à une
charge n°8.
B. QUALITÉ DE L’AMORÇAGE
L’efficacité d’un dispositif d’amorçage réside dans la qualité du produit et dans sa technique de
mise en œuvre.
La qualité des produits d’amorçage est sévèrement contrôlée en usine.
Sur certains produits, la production peut être contrôlée en destruction jusqu'à 2 % ce qui fait de
certains fabricants les premiers utilisateurs de ces produits.
En conséquence, le taux de défaillance de ces produits est exceptionnellement faible ;
Néanmoins, si la qualité de la chaîne pyrotechnique est garantie, la qualité de l’amorçage en
général d’une mine dépend de la sensibilité de l’explosif.
Dans les dispositifs traditionnels, la gestion du temps est assuré par des retards pyrotechniques
dans les détonateurs.
Ceux-ci sont affectés d’imprécision, mais obéissent à un coefficient de qualité.
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Chapitre IV : l’amorçage Page 99 sur 433
Des formules
statistiques pour les
courts retards du
type :
Exemple :
T
S − ∆n
Q Fn = 2 ≥ K
S
Avec
n = numéro du court retard
Tn = Temps nominal
∆n = /Xn – Tn/
Xn = moyenne du retard réel
mesuré pour n.
S = Ecart type de la population
T/2 = 12.5 ms
au temps nominal pour garantir le temps de fonctionnement après une durée moyenne de
distribution/stockage.
b) LA GESTION DU TEMPS À L’UTILISATION.
Compte tenu du vieillissement des compositions il est recommandé pour les systèmes
électriques et non électriques d’utiliser une même série de fabrication de détonateur, afin de ne
pas introduire des écarts de détonation importants.
Concernant le non-électrique (ex : Daveynel®2), il ne faut pas oublier d’ajouter au retard
théorique le temps de trajet dans le tube (fixe a priori) qui est de 0.5 milliseconde pour 1 mètres
(ex : détonateur 6 m = +3 ms).
Mais surtout,
la règle
d’utilisation en
ciel ouvert
veut que l’on
utilise de
grands
numéros de
retard en fond
de trou (ex :
n°16 : 400
ms), ceci afin
de garantir la
sécurité
d’amorçage
pour toute la
volée par les
raccords de
surface.
Or comme nous l’avons vu, l’imprécision sur ces numéros peut être assez grande, même sans
compter l’imprécision du raccord amorçant. Cet impératif “ Sécurité ” limite un peu les grandes
possibilités de construction de séquences de plans de tirs par rapport à l’électrique.
A noter que ce problème ne se pose pas a priori en électrique court retard même si on utilise un
exploseur séquentiel.
Par contre l’utilisation de détonateurs retard en Vitesse de détonation en fonction de la densité
séquentiel si les séquences sont courtes, peut 9000
conduire à des inversions de détonation 8300
(problème rencontré en tunnel par exemple). 8000
7000
B.2. RÔLE DE LA VOD 7000
V.o.D.
6000
Pour garantir l’amorçage des explosifs modernes, 5500
5000
les "amorçants" ont des vitesses de détonation
élevées : 4000
1.1 1.4 1.74
densité
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Figure IV-2 : Amorçage préconisé pour les explosifs commercialisés par Nitro-Bickford
Energie moyenne
Variation %
mesurée MJ/kg
NITRAM 9
10 g/m 3.2
20 g/m 3.7 +15 %
détonateur 0.8 g 3.9 +5 %
Nitro D8
10 g/m 2.1
20 g/m 2.7 +28 %
détonateur 0.8 g + bousteur Géofranite 3.4 +26 %
et cartouche Nitram 5
et cartouche Nitram 5
Figure IV-4 : Sensibilité d’une cartouche de Nitram5 sous l’effet de la pression hydrostatique et du type de détonateur
Par le détonateur seul ou avec bousteur, il est souvent associé l’amorçage fond de trou autorisé
depuis 1987. L’amorçage ponctuel à 8.300 m/s ou 6500 m/s avec un bousteur permet de diriger
l’onde de détonation.
Cette technique est conseillée pour l’emploi des explosifs vracs peu sensibles et à faible vitesse
de détonation (même si cela est un peu moins vrai dans le cas des mélanges émulsion/nitrate
dont les vitesses de détonation peuvent atteindre 5000 m/s).
En effet, même si la VOD de l’amorçant est importante, il faut quelques centimètres pour
acquérir le régime nominal de l’amorcé. Pour cette raison il est indispensable de réaliser
l’amorçage dans le sens de la plus grande longueur de la charge.
AMORÇAGE LATÉRAL
L’amorçage de l’explosif est réalisé à l’aide d’un cordeau détonant sur toute la longueur de la
mine.
L’amorçage se fait latéralement dans la mine si le diamètre du trou est faible, l’explosif n’a pas le
temps d’atteindre sa vitesse optimale de détonation. Le rendement sera moins bon.
La vitesse de détonation dans le trou sera irrégulière compte tenu des différences de vitesses
de détonation de l’explosif et du cordeau 2500 m/s à 3500 ms.
La qualité de la fabrication des dispositifs des systèmes d’amorçage doit garantir la fiabilité et la
sécurité de mise en œuvre sur chantier.
Le système pyrotechnique ne sera pas abordé ici.
INITIATEUR
Lors du fonctionnement du TCOC, l’onde de choc reste strictement confinée à l’intérieur du tube,
sans aucune manifestation extérieure autre qu’un « flash » de lumière. Le TCOC ne peut par
conséquent amorcer aucun explosif, TCOC ou cordeau qui se trouveraient à son contact.
RACCORD DE SURFACE
RACCORDEMENT
FigureIV-16 : Principe de
raccordement d’un cordeau sur un
bloc raccord
PRÉCAUTIONS D’UTILISATION
Ne jamais tirer sur le tube d’un détonateur (résistance à la traction), ni le plier ou l’écraser ce qui
pourrait conduire à la rupture de la composition pyrotechnique contenue dans le tube. Dans le
trou de mine chaque tube de transmission doit être d’un seul tenant.
b) LE SYSTÈME ÉLECTRIQUE
Le système électrique se compose d’un exploseur certifié, de lignes de tir et de détonateurs
électriques pour le tir, et d’un ohmmètre digital agréé pour le contrôle.
Un détonateur électrique se compose :
De deux fils de cuivre (ou fer) enduits d’un
isolant et sertis dans l’embouti du Tige Cuivre
détonateur (résistance électrique : 0.09 à recouvert d’un
enduit PE
0.17 ohm par mètre) ;
Sertissage
étanche
D’une tête d’amorce : Il s’agit d’un filament
(en nickel/chrome par exemple) de Perle
d’allumage
quelques dizaines de microns noyé dans
une composition pyrotechnique et destiné
à chauffer sous l’effet du courant qui lui est Charge de 0.8 g
imposé. Ce filament relie les deux fils de de pentrite
D’un explosif secondaire : type pentrite dosé à 0.8 g chargé d’initier l’explosif avec une
vitesse de détonation élevée et une énergie importante.
LES CLASSES DE DÉTONATEURS ÉLECTRIQUES
Une série « retard » (appelée Daveydet retard) comprenant douze délais différents séparés
par 0,5 seconde, échelonnés du numéro « I », date 0,5 s (1 x 0,5), au numéro « XII », date 6
s (12 x 0,5). Le détonateur instantané fournit de la même façon un treizième terme à cette
série. Ces détonateurs sont utilisés principalement en mines et chantiers souterrains.
Le Figure suivant récapitule les gammes de retard disponibles pour les détonateurs Davey
Bickford :
INSTANTANE
N° 0
Délais 0
Série COURTS RETARDS
N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Délais 25 50 75 100 125 150 175 200 225 250 275 300
(ms)
N° 13 14 15 16 17 18 19 20
Délais 325 350 375 400 425 450 475 500
(ms)
Série RETARDS
N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Délais 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6
(sec)
Figure IV-19 : Gamme de retard disponible pour les détonateurs DBS
Il règne dans l’emprise de certains chantiers un certain nombre d’influences électriques difficiles
à maîtriser. Les plus courantes sont :
Les champs électromagnétiques au voisinage de lignes à haute tension.
Les champs générés par la proximité de moteurs électriques de forte puissance
(concasseurs…).
Les ondes électromagnétiques émises par des émetteurs radio, les radars, les téléphones
mobiles.
Les courants vagabonds créés par des fuites électriques dans le sol.
Ces différents facteurs sont susceptibles, lorsqu’ils sont intenses, de produire des circulations de
courant électrique à l’intérieur des circuits de tir suffisamment importantes pour provoquer le
fonctionnement intempestif d’un ou de plusieurs détonateurs. C’est pourquoi il est important de
se renseigner sur l’existence de ces sources électriques ou électromagnétiques, avant toute
opération de minage qui pourrait conduire à l’utilisation de détonateurs HI voir l’emploi de
systèmes non-électriques.
MONTAGE DE LA VOLÉE :
Les exploseurs sont des appareils spécialement conçus pour alimenter électriquement le circuit
de tir et doivent être agréés par le service des Mines.
L’alimentation d’un circuit de tir par tout autre moyen est interdit.
La plupart des exploseurs modernes sont construits sur un
principe unique qui est le suivant :
Une génératrice manuelle (alternateur...) ou une batterie,
rechargeable ou non, charge un condensateur de forte
capacité. Lors du tir, ce condensateur sera relié au circuit de
tir par l’intermédiaire d’un interrupteur. La décharge du
condensateur générera un courant de forte intensité sous
haute tension dans le circuit de détonateurs, pendant un
de l’exploseur notamment, le type de têtes d’amorce FigureIV-24: Synoptique de fonctionnement d’un exploseur
compatibles avec l’appareil, et la capacité maximale
(résistance maximale conseillée) qui conditionnera la taille maximale de la volée.
NEPTUNE SATURNE
Tension 700 V 1200 V
Valeur condensateur 16 microfarads 100 microfarads
Résistance maxi MI 180 Ω 400 Ω
Résistance maxi HI - 55 Ω
Energie en 3 ms 2 J/100 Ω 5 J/400 Ω
Figure IV-25: Récapitulatif des caractérisqtiques des exploseurs à condesnsateur commercialisés par NB
LE VÉRIFICATEUR DE CIRCUIT
c) LE SYSTÈME ÉLECTRONIQUE
Le système de tir de détonateurs à Daveytronic® se décompose en
quatre sous ensembles :
1. Un certain nombre de détonateurs, (1500 au maximum,)
2. Une Console de Programmation (CP) permettant de tester et de
programmer individuellement chaque détonateur avant sa mise en
place,
3. Une ligne de tir bifilaire 7/10ème sur laquelle sont reliés en parallèle
les Daveytronic® à l'aide de connecteurs,
4. Une Console de Tir (CT) qui effectue un contrôle de fonctionnalité
des détonateurs présents sur la ligne de tir puis qui donne les
FigureIV-27 : Détonateur ordres d'armement et de tir à ces détonateurs.
électronique Daveytronic ®
LE DÉTONATEUR ÉLECTRONIQUE DAVEYTRONIC®
Ces détonateurs d'un type nouveau offrent une grande souplesse à l'utilisateur, ils sont
programmables individuellement de 1 à 4000 ms par pas de 1 ms et gèrent individuellement la
chronométrie de mise à feu avec une précision inférieure à la milliseconde. Cette nouvelle
technologie permet donc de mieux maîtriser la séquence du tir mais aussi, grâce aux CP et CT,
de superviser globalement les procédures de mise à feu et de gérer des procédures de sécurité
garantissant la mise en œuvre correcte du système.
Sertissage étanche
Puce Circuit
Condensateurs
Tube isolant
Tête d’amorce
Azoture de plomb
ème
Tiges CU 70/10
Charge de PETN à 0.8 g
enduit PE orange
Il présente d'un côté une fente traversante dans laquelle on insère la ligne de tir et de l'autre
côté un trou non débouchant dans lequel on insère le fil du Daveytronic. La fermeture du
connecteur est assurée à l'aide de la pince livrée avec ces connecteurs.
Ce connecteur est étanche et ne nécessite pas de dénuder les fils avant connexion.
FigureIV-34 : Amorçage
fonction de l’explosif utilisé donc de sa sensibilité à l’amorçage, un
des cordeaux dérivés dans grammage différent sera utilisé (se référer aux fiches techniques du
le trou par un cordeau de
transmission en surface
fabricant).
FigureIV-36 : Travaux de
prédécoupage à l’aide de
Daveycord® 70
Figure IV-37 : Récapitulatif des différentes sortes de cordeau détonant et leurs utilisations
b) SÉQUENTIEL
Dans la majorité des cas (nombre de trous important), on aura recours à un engin de mise à feu
comportant plusieurs lignes de départ (en général 10). On
parle alors de tir séquentiel. Le système est composé:
Un exploseur composé de 10 circuits indépendants,
D'une planchette de répartition ou bornier,
D'un câble de tir,
D'un système de vérification des lignes.
L'exploseur séquentiel se présente sous la forme d'un boîtier inoxydable. Il comporte 9 verniers
réglables de 5 à 999 ms par pas de 1 ms correspondant aux dix circuits retardés
individuellement. Une clé de contact autorise la mise en charge des condensateurs, un voyant
prêt à tirer indique le niveau de charge, et un bouton poussoir permet le déclenchement du tir.
10 voyants permettent le contrôle de la bonne marche de chaque circuit. Si le tir est interrompu
sur l'une des lignes, les lignes situées en aval sont neutralisées.
Pour Augmenter encore les possibilités de tir, on peut utiliser un exploseur séquentiel dits
"maître" pour piloter jusqu'à dix séquentiels dits "esclaves" montés en série. Au total, 100 lignes
peuvent être tirées.
L'utilisation de ce type d'appareillage requiert une formation spécifique débouchant sur une
option du Certificat de Préposé au Tir.
Formations Nitro-Bickford
A. MINES SOUTERRAINES
A.1. INFRASTRUCTURES DE BASE
Lorsque la zone minéralisée ou le filon affleure en surface, on exploite généralement la partie
supérieure du gisement en "mine à ciel
ouvert" (open pit mine). Les méthodes
utilisées sont celles mises en œuvre
dans les carrières de granulats. Les
tonnages à traiter étant cependant très
supérieurs à ceux réalisés en carrières
classiques (les grosses mines de cuivre
chilienne traite quotidiennement 1 million
de tonnes), les équipements et les
infrastructures doivent êtres
convenablement dimensionnés.
Le seuil de rentabilité de la méthode
dépend du taux de découverture
maximum possible (rapport entre le
nombre de m3 de stérile extraits par m3
de minerais ).
Ce rapport varie dans de très larges
proportions et dépend de la valeur
marchande du métal extrait ainsi que de
la teneur du minerai. De quelques unités
pour les minerais communs, tels que le
fer, l'aluminium, à plusieurs dizaines
d'unités tels que les métaux nobles
(cuivre, plomb, zinc), les métaux
précieux (or, argent) ou des métaux
Figure V-1 : Exemple de développement d’une mine industriels (rares, uranium, platine,
mercure).
a) PUITS ET VOIES FERRÉES
Lorsque le gisement se trouve économiquement ou naturellement (gisement profond), hors
d'atteinte par des méthodes à ciel ouvert, l'exploitation est réalisée par puits vertical équipé d'un
système d'extraction, cage, skip, ou par "descenderie", galerie descendante rectiligne (plans
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inclinés successifs) ou en courbe (spirale). Pour les gisement à grande profondeur on choisira le
puits lui même relié au gisement par un ou plusieurs niveaux de roulage équipés de voie
ferrées.
L'extraction des produits se fait par reprise en skip (trémie mobile circulant dans le puits) ou par
berlines et cage d'extraction. Le remplissage et la vidange des skips sont actuellement
entièrement mécanisés, l'encagement et le décagement des berlines est semi-automatique.
Une telle infrastructure représente un investissement très important.
b) PLAN INCLINÉ ET ROULAGE TOMBEREAUX
Si la profondeur à atteindre ne dépasse pas quelques centaines de mètres, on hésitera à se
lancer dans la construction d'un puits avec ses recettes et niveaux de roulage d'autant plus
qu'en début d'exploitation, on n'est jamais assuré de la capacité de production du gisement.
Avec l'apparition de puissants engins miniers sur pneumatiques, le mineur dispose maintenant
d'un large choix pour définir les meilleures infrastructures qui dépendent, de la profondeur du
gisement et de la capacité d'extraction projetée.
Si la tenue des terrains le permet, on développera une descenderie principale en spirale qui
enveloppe le gisement ; on réduira ainsi la longueur des galeries de liaison d'accès aux
chambres d'exploitation.
c) INFRASTRUCTURE MIXTE
Une infrastructure mixte permet d'exploiter économiquement l'aval pendage d'une mine déjà
desservie par un puits. On économise, un ravalement, la création de nouvelles recettes et un
nouvel étage de roulage. Le minerai est remonté de l'aval pendage par tombereaux depuis les
chantier jusqu'au dernier étage du puits.
Ces descenderies secondaires peuvent être également utilisées pour la reconnaissance
profonde du gisement en remplacement d'un puits intérieur (bure) coûteux en investissement et
en frais d'exploitation.
d) AUTRES COMPOSANTS D’UNE INFRASTRUCTURE (EXHAURE, AÉRAGE, ÉNERGIE..)
L'activité de base d'une mine qui est d'extraire au meilleur coût un minerai de sa roche
encaissante nécessite d'autres composants d'infrastructure sans lesquelles la mise en œuvre
des explosifs serait impossible. Citons en premier lieu l'aérage qui joue un rôle fondamental
dans l'exploitation des mines souterraines, l'exhaure, et la centrale d'énergie qui va fournir la
puissance nécessaire aux différentes machines utilisées dans la mine pour le ou les treuils
d'extraction, la production d'air comprimé, les pompes, les ventilateurs.. etc
horizontales ou sub-
Gis e m e nt s é dim e ntair e
horizontales le
e n dre s s ant gisement est dit "en
plateure" si au
Figure V-2 : Structure d’un gisement
contraire le pendage Toit
s'approche de la verticale le gisement est dit "en
n
dressant" (voir Figure V-2 : Structure d’un gisement). Am as
lis atio
Toit
M in é ra
m ur
résistance à la compression. On
remarquera que le taux de
défruitement4 va considérablement
diminuer avec la profondeur et que
dans ce cas, la limite de la méthode
est rapidement atteinte. Lorsque la
puissance du gisement dépasse 5 à 6
m. on procédera par tranches
descendantes successives (voir Figure
V-5 : Méthode d’exploitation par chambres et piliers
en escaliers).
Lorsque cette puissance
dépasse 10 à 15 m on préfère pour
des raisons de sécurité, procéder par
tranches montantes remblayées.
Lorsque le gisement présente des
pendages compris entre 10 et 30
degrés on procède par tranches en
Figure V-5 : Méthode d’exploitation par chambres et piliers en escaliers
escaliers (voir Figure V-5 : Méthode
d’exploitation par chambres et piliers en escaliers).
Si le pendage n'excède pas quelques degrés, on peut utiliser la méthode classique, en prenant
soin de tracer les voies suivant la ligne de plus grande pente. Pour assurer la stabilité de
l'ouvrage il convient de placer les piliers perpendiculairement aux épontes ce qui complique le
traçage dès que l’inclinaison s’approche des limites.
Pour chacune de ces méthodes, mineurs et géotechniciens doivent apporter une attention
particulière à la stabilité de la mine
après sa fermeture. Pour les
gisements de faible puissance,
situés à profondeur moyenne, aux
environs de 100m, le foudroyage
des piliers et des terrains
subjacents, permettra une stabilité
convenable de la mine, et les
dégâts de surface ne seront pas à
craindre. Pour des couches
puissantes à faible profondeur il
est impératif de définir des piliers
de section plus importante, ou si la
valeur économique du minerai le
justifie de prévoir un remblayage
solide, éventuellement cimenté,
Figure V-6 : Différents cycles d’une exploitation par chambres et piliers des chambres exploitées.
4
Voir paragraphe paragraphe II-E-1 calcul du taux de défruitement
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Chapitre V : les méthodes d’exploitation Page 123 sur 433
Lorsque le gisement se présente sous forme de filon à fort pendage plusieurs méthodes ont été
mises au point. Il est impératif que la tenue des épontes soit convenable pour assurer la sécurité
des mineurs. Il faut également que la récupération du minerai exploité soit la plus complète
possible et ceci avec une sélectivité satisfaisante. La méthode d'exploitation retenue doit éviter
un salissage coûteux du minerai, qui peut se produire par effondrement des épontes ou par
mélange avec les remblais lorsque les conditions de stabilité du chantier exige une mise en
place rapide du remblayage.
Le principe de base ci dessus est le suivant :
Reconnaissance du panneau à exploiter (sondage, géophysique, etc.….),
Traçage des niveaux de tête et de base,
Relier ces deux niveaux par des cheminées qui serviront d'accès, de circuit d'air ( aérage
primaire) ou de desserte (cheminée de jet),
Traçage des sous niveaux.
Dans la partie qui va suivre, nous allons étudier différentes configurations en ce qui concerne la
foration et le tir.
c) FORATION EN ÉVENTAIL DESCENDANTE
Cette méthode qui s'applique au gisement filonien
de faible ou moyenne puissance, demande un
certain nombre d'aménagements préalables : la
création des points de soutirage.
La méthode qui consistait à creuser depuis la voie
de base des entonnoirs de soutirage, équipés de
"casques" porte basculante de trémie, est
maintenant abandonnée. On préfère maintenant
placer la voie de roulage au mur de la
minéralisation, puis de tracer des recoupes qui
rejoignent la base de la colonne
minéralisée (voir Figure V-7 : Méthode
d’exploitation par foration en éventail
descendante)
particulièrement souple et permet de gros débit car on peut utiliser simultanément plusieurs
points de chargement.
La foration est effectuée depuis les sous niveaux avec des profondeurs de l'ordre de 6 m. cette
méthode permet de garantir une bonne sélectivité en suivant les variations de minéralisation ou
de la puissance de la formation.
Sécurité : On remarquera que le personnel occupé à la foration ou aux tirs est toujours en
parfaite sécurité. Il peut toujours s'assurer de la tenue des terrains et contrôler les abattages
depuis les sous niveaux
Inconvénient : La méthode nécessite beaucoup de travaux préparatoires, voie de base,
nombreux sous niveaux, ce qui augmente notablement le prix de revient de l'abattage. Par
ailleurs cette méthode opérant " en chambre vide", il est nécessaire que les épontes du
gisement présente une bonne tenue dans le temps pour éviter tout salissage par éboulement du
toit.
d) FORATION EN ÉVENTAIL LONGUES MINES (SUB LEVEL OPEN)
Lorsque le gisement filonien est régulier et que
les épontes sont bien définies, on peut effectuer
un abattage par longues mines de 15 à 25 m. La
foration avec marteau fond de trou est bien
adapté à ce type de travail. Si le gisement est
puissant 15m et plus on trace généralement
deux sous niveaux parallèles, un au toit et un au
mur.
On réalise ainsi des abattages économiques
mais qui nécessitent une bonne précision de
foration.
Les travaux de traçage des sous niveaux sont
nettement allégés par contre l'aménagement des
soutirages et de la voie de roulage sont
identiques à ceux de la méthode précédente.
L'aérage de la tranche en cours d'exploitation est assurée par ventilation secondaire établie à
partir le la rampe d'extraction située à proximité.
Avantages : La méthode des tranches remblayées montantes est une méthode très souple qui
s'accommode de tout types de tenue de terrains. Le pendage peut descendre jusqu'à 50°. Le
salissage est très faible. La sécurité d'exploitation est excellente.
Inconvénients : Cette méthode nécessite des investissements assez lourds elle s'avère donc
chère. Elle ne peut guère s'appliquer au minerai à faible valeur marchande, fer, bauxite, ou à
faible teneur métallique.
i) CHAMBRE MAGASIN (SRINKAGE)
Cette méthode est très utilisé dans les gisements de
petite et moyenne importance qui ne peuvent supporter
des frais d'investissement élevés.
Principe : Le minerai qui est abattu par tranches, est
laissé sur place, seul le foisonnement est soutiré.
Les travaux préparatoires se limitent à l'aménagement de
la voie de soutirage, qui peut ou non, comporter des
recoupes d'accès.
Dans ce dernier cas on dispose à chaque point de
soutirage, une porte de trémie (casque) commandé
manuellement ou hydrauliquement, et le chargement se
fait alors par gravité.
Cette infrastucture est complétée par deux cheminées
d'accès situées aux deux extrémités du panneau à
exploiter, qui servent d'accès et de retour d'air. Autrefois
ces cheminées étaient creusées manuellement. Ce
travail fastidieux et souvent dangereux est maintenant
remplacé par des creusements au "Raise Climber" (gros
trou alésé ou méthode type Alimack). Ces cheminées
Figure V-13 : Méthode d’exploitation par chambre magasin
sont équipées de petits ascenseurs ou de monte-charge
qui facilitent la circulation du personnel et des matériels.
La foration est réalisée horizontalement par passes de 3 à 5
mètres sur une hauteur de 4 à 7m en fonction de la capacité de
l'engin de foration.
Après le tir on soutire le foisonnement de telle façon, qu'il
subsiste un vide de 0,50 à 1m qui va servir de gaine d'aérage.
Inconvénients : Si cette méthode est économique en travaux
préparatoires et permet une forte productivité, elle comporte
néanmoins quelques aléas possibles en cours de dépilage.
Figure V-14 Foration en dépilage
chambre magasin
Le soutirage ne s'effectue pas toujours régulièrement et la
descente du minerai s'opère parfois en grande masse pour
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combler les vides qui sont susceptibles de se former par "effet de silo".
Le niveau d'exploitation est souvent très irrégulier ce qui ne permet pas un déplacement rapide
des engins de travail.
Lorsque l'abattage est terminé, il faut soutirer la chambre le plus rapidement possible, et limiter
le temps pendant lequel le toit n'est plus soutenu, au risque de voir un salissage important se
produire, par éboulement des épontes, ou pire le blocage total des produits, occasionnant une
perte importante de minerai.
En principe ces chambres vides ne sont pas remblayées mais elles peuvent servir à loger des
stériles provenant du creusement des infrastructures.
j) LONGUE TAILLE (LONWALL MINING)
Lorsque le pendage ne permet pas une exploitation par chambres et piliers et que les méthodes
précédentes sont inapplicables, il convient d'envisager une exploitation par longues tailles.
Après avoir délimité le panneau par des traçages convenables, voie de base et voie de tête qui
sert de galerie de service, amenée des éléments de soutènement, l'abattage va progresser "en
chassant" de la gauche vers la droite
dans le cas de la Figure V-15 : Méthode
d’exploitation par longue taille.
m) CHAMBRE CHARPENTÉE
Dans les cas difficiles, épontes ébouleuses, amas mal défini,
passées de stériles incluses dans le minerai, il peut être
nécessaire d’avoir recours à une méthode ancienne dite de
la chambre charpentée. Il s’agit en fait d’un empilage de
cubes réalisés en bois équarris et assemblés. Les
assemblages étaient autrefois réalisés par tenons et
mortaises. Il est plus facile, et plus économique en main
d’œuvre, de réaliser des assemblages à l’aide de boites
métalliques préfabriquées.
Les dimensions habituelles sont pour le bois équarris, en
chêne de préférence, en 15 x15 cm pour réaliser des cubes
de 2 x 2 x 2 m.
continue de pied égale sensiblement au 2/3 de la charge totale par mine, le reste étant réparti
en veillant de ne pas surcharger la zone ou les mines se rapprochent.
Lorsque les trous sont parallèles, on peut utiliser l’abaque du tir en galerie avec la répartition des
charges préconisée pour les mines d’abattage (voir chapitre VII.C.3.b) Les autres mines de la
volée page 202).
b) ABATTAGE PAR FOUDROYAGE (TOP SLICING)
Ces méthodes d’abattage ne s’appliquent qu’à des minerais qui ne sont pas suffisamment
solides pour tenir en galeries ouvertes. Dans ce cas la consommation d’explosif est très faible,
de l’ordre de 50 g/m3, l'explosif étant utilisé essentiellement en débitage secondaire.
Ces tirs sont pratiqués lors de la mise en œuvre de la méthode VCR (Vertical Crater Retreat).
On utilise le théorie des charges sphériques ou quasi sphériques (1<rapport
longueur/largeur<6).
La charge minimum préconisée est de 35 kg avec un diamètre minimum de 165 mm ce qui
implique des engins de foration puissants (généralement fond de trou).
A la base de la méthode il y a une série d’essais à faire avec par exemple un charge constante
de 5 kg enfouie à des profondeurs croissantes (voir chapitre II.E.3.c) Théorie des cratères page
61).
Cette méthode récente permet des abattages spectaculaires avec des prix de revient en forte
diminution par rapport aux méthodes traditionnelles.
Cette méthode de tir permet les avantages suivants :
Toutes les opérations de forage, minage, soutirage sont indépendantes les unes des autres.
Il en résulte une activité quasi continue.
Les tirs s'effectuent en zone isolée, et l'accès au front de taille n'est pas nécessaire (toutes
les opérations de minage s'effectuent à partir du niveau supérieur).
L'utilisation de forage en gros diamètre entraîne des économies.
On peut faire suivre le remblayage et/ou le foudroyage sans retarder la progression.
Par contre, cette méthode exige une procédure d'une grande rigueur (essais de cratères,
préparation des accès, foration du plan de tir, rigueur du chargement, soutirage du matériaux
abattu environ 50% avant chaque tir).
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B. TUNNELS
B.1. GÉNÉRALITÉS
Sur le plan technique on classe les tunnels suivant leur destination, tunnels routier, ferroviaire,
métropolitain etc.… Dans sa définition, un tunnel est un ouvrage souterrain de grandes
dimensions, destiné à donner passage à une voie de communication. On réserve le terme de
"galerie" pour les ouvrages hydrauliques et miniers.
Les différentes moyens et matériels utilisés pour le creusement des tunnels sont : l'abattage à
l'explosif, le creusement mécanisé (machine à attaque ponctuelle, tunnelier), le terrassement
mécanique en terrain meuble (brise roche hydraulique ou à air comprimé).
Un creusement de tunnel se définit par la section totale de l'ouvrage à réaliser, et par la
méthode de creusement qui peut être :
1. En pleine section,
2. Avec reprise de stross (benching),
3. En sections divisées.
a) CREUSEMENT EN PLEINE SECTION
LES PETITS TUNNELS :
Les petits tunnels de sections comprises entre 4 et 20 m2, s'utilisent dans les travaux de
reconnaissance comme galerie pilote ou pour des travaux secondaires d'aménagement
hydraulique, canal d’amener ou de dérivation des turbines hydro-électrique, évacuateur de crue,
en agriculture canal d'irrigation souterrain etc. Le creusement s'effectue en pleine section.
Le creusement du tunnel de FOURVRIERE (LYON) s'est fait dans des arènes granitiques et a
été conduit à partir d'une galerie de faîte qui a servi de galerie de reconnaissance puis de pilote.
Le creusement a été réalisé en partie avec une machine à attaque ponctuelle puis à l'explosif
dans les sections saines
Voir Figure V-31 : Cycles de creusement du tunnel sous Fourvière
Ordre de creusement :
1. Galerie de faîte,
2. Galeries latérales,
3. Pilier central (mise en place du
soutènement aux naissances),
4. Reprise du stross.
Figure V-31 : Cycles de creusement du tunnel sous Fourvière
De retour d'air,
De reconnaissance des terrains,
De drainage etc….
Les machines à attaque ponctuelle sont constituées d'une plate-
forme automotrice qui supporte un bras orientable équipé d'un
système de forage. Elle est complétée par un dispositif d'évacuation
des déblais. Exemple, photo ci-contre système de ramassage à bras
articulés.
Les tunneliers s'utilisent en terrains
tendres ou de dureté moyenne. Il
s'agit en fait d'une grosse foreuse qui
travaille en pleine section. Une tête de
forage qui porte des outils de
Figure V-34 : Machine à attaque creusement est poussée à front de
ponctuelle taille par un système de vérins.
L'ensemble est complété par un poste
de guidage qui assure l'orientation de la machine. L'évacuation
des déblais et le refroidissement des outils peuvent se faire à l'air
comprimé mais plus fréquemment à la boue. Après traitement
l'évacuation des "cuttings" se fait par un dispositif classique de Figure V-35 : Tunnelier
bandes transporteuses ou de chaînes à godets et / ou barrettes.
Les plus gros tunneliers peuvent
atteindre des diamètres de 15 m.
Les vitesses d'avancement
obtenues avec ces machines
dépendent essentiellement de la
dureté des terrains traversés. La
combinaison tunnelier/abattage à
l'explosif reste une solution
chère. On la réserve aux travaux
spécifiques lorsque des
de terrains sont sévères. Exemple : gare souterraine de Monaco (Figure V-36 : Exemple d’un plan de tir
mixte tunnelier/explosif).
Dans cet exemple (gare de Monaco -1999), on a creusé au tunnelier une première galerie pilote,
en bas à droite de 2,60 m de diamètre qui à servi à la reconnaissance des terrains et au
drainage. Puis on a creusé une deuxième galerie pilote de 5,05 m de diamètre qui a été utilisé
comme dégagement central des mines d'abattage et de retour d'air. Pour limiter les vibrations et
assurer une bonne tenue des terrains encaissants les charges étaient limitées et les tirs réalisés
par demi-section.
e) CYCLE TYPE DE CREUSEMENT EN TUNNEL
Le creusement d'un tunnel comporte une
succession d'opérations, qui se déroulent
toujours dans le même ordre avec des
temps unitaires pratiquement constants.
Chacune de ces opérations étant
fortement inter-dépendantes les unes des
autres, il importe que l'organisation du
chantier soit parfaitement maîtrisée.
Le cycle type de creusement d'un tunnel
comprend les opérations suivantes :
LE MINAGE
Figure V-40 : Chargement d’un tir Dès que la hauteur dépasse 3 à 4 mètres il est nécessaire de disposer
par injection pneumatique d’ANFO
d'une nacelle pour procéder au minage. La mise en place
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Chapitre V : les méthodes d’exploitation Page 140 sur 433
SOUTÈNEMENT
placer des équipements additionnels (signaux , armoire téléphone, conduites incendie) etc. Pour
les tunnels routiers, le nombre de voies ouvertes à la circulation et le trafic prévisionnel,
conditionnent la section des gaines d'aérage, arrivée d'air frais et extraction d'air vicié et par voie
de conséquence la section totale de l'ouvrage. A cela, s'ajoutent les équipements liées à la
sécurité, niches étanches, trottoirs de secours, sas pressurisés, galerie étanche de secours si le
tunnel est à simple tube etc...C'est l'une des principales raisons, avec l'augmentation du trafic,
qui conduit à réaliser des ouvrages routiers de section de plus en plus importante et à
généraliser les ouvrages bitubes.
Le profil type montré sur la Figure V-47 : Profil type auto-routier 2 voies correspond à un tunnel autoroutier
permettant d'absorber un trafic d'environ 5000 véhicules par jour, dont 25% de poids lourds. On
remarquera l'importance de la section libre nécessaire pour satisfaire les obligations de sécurité
prévues pour 2010. Comparez la section libre d'un tunnel autoroutier et celle d'un tunnel TGV
(voir Figure V-46 : Profil TGV type 2 voies 300 km/h).
Beaucoup d'autres profils types existent (métro, travaux hydrauliques, drainage etc.). Les
sections sont beaucoup plus petites et les contraintes, vitesse, aérage, incendie, servitudes de
secours liées à la nature de l'ouvrage n'existent pas, ou sont beaucoup moins sévères. Il en
résulte généralement des profils simplifiés qui peuvent être creusés mécaniquement quand le
terrain le permet.
L de 0,60 à 1,20 m.
h de 0,40 à 1,00 m.
Formations Nitro-Bickford
A. Généralités------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 147
A.1. Définition et but de la foration ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 147
A.2. Nécessité d’obtenir une foration de qualité-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 147
La foration rotative ou forage rotatif qui utilise l’effet d’un outil coupant soumis
à une pression et à une rotation pour découper la roche par
écrasement et arrachement.
profondeurs à réaliser. En mine pour les gros abattages par tir en cratère on utilise soit la roto
percussion en gros diamètre (méthode DTH) soit le rotary tricône. Les mines de fer (minerai
sédimentaire) ou les mines de charbon (tir au charbon) utilisent la foration rotative.
CHOC
B.1. PRINCIPE DU FORAGE ROTO PERCUTANT
Zone éclatée
Sous l’effet d’un choc sur l’outil, il va se produire au droit de Zone broyée
En tunnel, le diamètre de foration utilisé est faible (25 Marteau roche dure
roche médium
fond de trou
à 76 mm) le choix apparaît donc limité. En terrain dur roche tendre
commande à air comprimé. diamètre mm. 25 51 76102127152 200230 251 311 381
forage pouces 1 2 3 4 5 6 7 7/8 9 9 7/8 12 .
1/4 15
forages dans une très large gamme de diamètres Figure VI-7: Eléments de choix d’un équipement de foration
76 à 251 mm cette méthode de forage est
généralement réservée, en terrain dur ou médium dans des diamètres variant de 89 à 165 mm.
Pour les gros diamètres, au delà de 251 mm le tricône s’impose. Les progrès récents réalisés
dans la fabrication de ces outils permettent maintenant de les utiliser en terrain dur.
En tunnel, pour réaliser les gros trous vides des bouchons à trous parallèles (voir paragraphe
VII.C.3.a) Les bouchons page 181), on procède par réalésage du trou standard ou on utilise un taillant
spécial avec pilote (voir paragraphe Les équipements (tiges, taillants, emmanchement) et accessoires (système
d‘injection d’eau ou de soufflage) associés aux deux premiers critères. Page 153).
Si le terrain est différent, il faut corriger cette vitesse instantanée à l’aide de la table (Figure VI-12:
Equivalence entre DRI et indice de forage page 152).
De la compétence du foreur,
De la rapidité d’extraction des tiges et de déplacement des bras,
Du coefficient horaire (temps réel de fonctionnement de la machine sur une heure),
Des temps fixes de mise en place, de réglage et de retrait de la machine.
Pour obtenir la vitesse industrielle il faut ajouter à ces temps :
Le temps normal d’entretien,
Les pannes et aléas d’exploitation (taillants coincés, barres ou emmanchement cassés, trous
perdus …).
A titre d’exemple, le calcul du cycle de forage établi au paragraphe XII Analyse économique du tir en
souterrain page 312, utilise les données de base ci-après :
Essais d’arrachement : sur un banc d’essais (voir Figure VI-9 : DRI - essai
d’arrachement),
on effectue 2oo tours et on mesure l’enfoncement de
l’outil en mm (Sj)
La valeur du DRI est lue sur l’abaque (voir Figure VI-11 : DRI – abaque
correspondant) au droit de la courbe SJ.
trouve DRI=70
CLASSE DES DRI
Vitesses de foration probable Le DRI est un indice relatif. La valeur
21 extrêmement lente 50 correspond à la valeur obtenue
28 très lente
dans une roche granitique standard.
37 lente
49 moyenne Une valeur inférieure indique une
65 rapide vitesse de pénétration plus faible. A
86 très rapide l’inverse plus cet indice est élevé, plus
114 extrêmement rapide la vitesse de pénétration sera
Figure VI-10: DRI - vitesse de foration probable importante. Figure VI-11 : DRI – abaque correspondant
Les DRI courants se situent entre
28 pour les roches très dures à 100 pour les roches facile à forer.
a) LA VITESSE DE ROTATION
En roto percussion, l’outil effectue une fraction de tour à
chaque impact lors de la remontée du piston. Les paramètres
à prendre en compte sont :
La cadence de frappe,
Le type de roche,
Le diamètre du taillant,
L’implantation des boutons (cas des taillants à boutons). Figure VI-13 : Angle de rotation optimale entre
chaque coups de piston
Pour obtenir la vitesse de pénétration optimale, il faut que la
roche soit parfaitement désagrégée lors d’un tour complet du taillant. Le schéma ci-contre
indique les valeurs moyennes pour des taillants de diamètre compris entre 38 et 64 mm
Les vitesses de rotation varient de 80 à 250 t/min. Pour les marteaux hors trou (TH) et de 30 à
150 t/min pour les marteaux fond de trou (DTH). En Ф <51 mm la vitesse de rotation est de 200
à 300 t/min. On peut calculer la vitesse de rotation par la formule :
S.f .60
n=
π .D
Avec
n : vitesse de rotation en t/min
S : déplacement d’un bouton périphérique entre deux impacts successifs en mm.
D : diamètre du taillant en mm.
f : cadence de frappe en coups/seconde
Une fatigue anormale de l’emmanchement, des manchons de liaison et des barres (onde de
traction réfléchie),
Un faible couple résistant de rotation avec comme conséquence une vitesse périphérique de
l’outil élevée qui peut entraîner sa destruction (par élévation de température).
e
de
équipement donné) :
n
MARTEAU FOND DE TROU - DIAMETRE- POUSSEE -VITESSE En foration DTH les réglages
poussée/vitesse de rotation/diamètre
Diamètre taillant
Type marteau
(mm)
Poussée (kg) Vitesse (t/min) varient en fonction des pressions
pouces mm max min max min max
d’alimentation (de 100 à 240 MPa).
2" 70 85 50 150 52 148
Le tableau Figure VI-19 : Foration DTH – poussée
3" 85 102 150 300 37 112 par mm de diamètre et vitesse de rotation
4" 102 127 250 500 33 100 correspondanteest indicatif pour des
5" 127 165 250 500 25 75 terrains standard.
6" 152 203 500 1500 23 69
8" 203 311 800 2000 15 45 Il faut toujours optimiser le réglage par
12" 311 476 1600 3500 10 25 un essai in situ.
Figure VI-19 : Foration DTH – poussée par mm de diamètre et vitesse de rotation
correspondante
Avec des moteurs à air comprimé (700 kPa), le couple varie de 1150 à 2700 N/m pour des
débits d’air de 2,2 à 5,6 m3 /min.
Avec des moteurs hydrauliques et des pressions 17500 kPa à 30000 kPa, pour des débits de
100 à 160 l/min, les couples sont beaucoup plus importants, de 3300 à 8300 N/m. On utilisera
des moteurs à air comprimé pour les petits diamètres (33 à 76 mm) et les moteurs hydrauliques,
plus économiques en énergie dès que le diamètre atteint 64 mm (valeur habituelles 115 à 230
mm).
e) LA VITESSE D’ÉVACUATION DES CUTTINGS
En travaux de surface l’évacuation des cuttings se fait à l’air comprimé sauf pour les sondages
profonds au tricône ou l’évacuation se fait à la boue de forage (bentonite). En souterrain
l’évacuation des cuttings se fait le plus souvent à l’eau sous pression sauf dans le cas de roches
solubles où elle peut être réalisée à l’air humidifié. Dans tous les cas le rôle du fluide est
double :
Evacuer les produits de la foration,
Refroidir l’outil,
Dans le cas de la foration à l’eau, le fluide sert de plus à abattre les poussières et assainir
l’atmosphère.
Pour obtenir cet effet, la vitesse de l’eau ou de l’air ne doit pas être inférieur à un certain seuil
qui est de12 à 15 m/s pour l’air, et 0,3 à 0,5 m/s pour l’eau. Si le débit est trop faible, il se produit
au niveau de l’outil un « matelas » de fines qui réduit considérablement la vitesse d’avancement.
Si cette vitesse est trop élevée, il peut en résulter des phénomènes de cavitation qui vont user
prématurément le corps de l’outil. La vitesse d’évacuation des cuttings est donnée par la
formule :
21220Q
V =
(D 2 − d 2 )
Avec :
3
Q débit en m /mn
d diamètre du train de tiges
D diamètre du forage
équipements.
Pompe eau (litres/mn)
Compresseur m3/mn0,7 On
20
1,2 retiendra
30
3,2
60
qu’avec
5,2
80
6,5 un 160
débit
7 de9,3 l’ordre
80 90
9,3 de (50
110
9,3 litres/minute
110
9,3 par marteau) on
couvre la plupart
Barre/tube diamètre (mm)
Manchon diamètre (mm)
25
33
des
28
40
diamètres
32
45
courants
38
55
38
55
en
45
61
galerie.
45
61
51
72
87
-
100
-
Trou soufflage (mm) 10 10 12 12 14 17 17 21 61 76
Vitesse en mètres/seconde 12m/s<V(air)< 35m/s 0,3 m/s< V(eau)<0,8 m/s
Diamètre taillant (mm) air eau air eau air eau air eau air eau air eau air eau air eau air eau air On peut également
33 32,0 0,9 - - - - - - - - - - - - - - - - - -
38 18,1 0,5 - - - - - - - - - - - - - - - - - - utiliser un mélange
41 14,1 0,4 28,4 0,7 - - - - - - - - - - - - - - - -
45 - - 20,5 0,5 - - - - - - - - - - - - - - - - air/eau : l’eau
51 - - 14,0 0,4 43,1 0,8 - - - - - - - - - - - - - -
64 - - - - 22,1 0,4 41,6 0,6 - - - - - - - - - - - - permet d’abattre les
76 - - - - 14,3 0,3 25,5 0,4 31,8 0,8 39,6 - - - - - - - - -
89 - - - - - - 17,0 0,3 21,3 0,5 25,2 33,5 37,1 - - - - - poussières et l’air
102 - - - - - - - - 15,4 0,4 17,7 23,6 25,3 - - - -
112 - - - - - - - - 12,4 0,3 14,1 18,8 19,8 39,7 - - - assure une
127 - - - - - - - - - 0,2 10,5 14,0 14,6 23,1 32,2
140 - - - - - - - - - - - - 11,2 11,6 16,4 20,6 évacuation efficace
152 - - - - - - - - - - - - - - - - 12,7 15,1
Figure VI-23 : Vitesse d’évacuation des cuttings pour différents débits d’air et/ou d’eau et différentes combinaisons
des cuttings. On
d’équipement obtient ainsi des
vitesses de
pénétration de 10 à 12% supérieure à celle de l’injection d’eau seule.
F. LES MATÉRIELS
F.1. LES MARTEAUX PNEUMATIQUES
Hormis pour les matériels légers en perforation manuelle, les machines
pneumatiques ne sont plus guère utilisées en galerie. Par contre en
foration gros diamètre DTH, pour les abattages en masse en dépilage et
en surface, ces machines sont encore très répandues.
Un système de distribution (3) envoie alternativement l’air comprimé sur la Figure VI-24 : Foration à
face arrière d’un piston (5), puis sur la face avant par le conduit (4). En fin l’aide d’un marteau
pneumatique sur poussoir
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Chapitre VI : la foration en galerie Page 159 sur 433
de course arrière, un matelas d’air freine le piston dans sa course pour éviter
la détérioration de l’ensemble de distribution. La rotation est assurée par une
roue à rochet placée sur l’emmanchement. Une aiguille traverse tout
l’ensemble mobile pour assurer l’injection d’air ou d’eau.
La puissance des marteaux à air comprimé hors trou ne dépasse pas 12 à 15
kW. Leur rendement est médiocre. En galerie et tunnel, on leur préfère les
marteaux hydrauliques plus compacts et d’un rendement bien meilleur.
F.4. LE ROTARY
Le rotary coupant est utilisé en creusement de
galeries minières et en dépilage. Ces machines
ont été très utilisées dans les mines de fer de
Lorraine et dans les charbonnages pour
l’abattage à l’explosif des couches de charbon
dur. On peut encore les trouver dans des tunnels
de petite section ou de faible longueur qui ne
justifient pas l’emploi d’un tunnelier ou d’une Figure VI-32 : Jumbo de foration Rotary en tunnel
machine à attaque ponctuelle.
Les machines manuelles utilisent pratiquement toutes l’air
comprimé et servent d’appoint pour réaliser des travaux
accessoires, foration de trou de broche, mines de
rectification, ancrage de cadres etc.…
Les machines sur pneumatiques ou chenilles sont
fréquemment utilisées en dépilage par chambres et piliers
Figure VI-33 : Jumbo de foration rotary en dépliage
en roches sédimentaires. Elle ne comporte en général
qu’un bras car les vitesses de perforation atteintes sont
élevées 200 à 300 mètres /heure. Elles permettent également la foration de gros trou vide,
jusqu'à 400 mm de diamètre avec des taillants aléseurs à étages.
a) LE ROTARY TRICÔNE
La foration tricône est peu utilisée en souterrain ou l’on préfère le forage DTH. La principale
utilisation en tunnel est constituée par la réalisation de forages de reconnaissance. Ces
forages, indispensables pour les ouvrages de grande longueur permettent de définir la nature et
la tenue des terrains qui seront rencontrés lors de la construction de l’ouvrage.
Figure VI-36 : Jumbo de foration en tunnel avec Figure VI-35 : Jumbo de foration DTH en Figure VI-34 : Jumbo de boulonnage
nacelle dépilage avec magasin à barres
Accessoirement, une nacelle permettant d’accéder aux mines de la partie supérieure lors
des opérations de minage, ou la mise en place de boulons de soutènement.
Les besoins en énergie sont fournis par un moteur thermique qui assure le déplacement et
l’alimentation des centrales hydrauliques, ou un système mixte, moteur thermique pour les
déplacements et branchement sur le réseau électrique à l’aide d’un enrouleur de câble pour le
travail à poste fixe.
Des machines de ce type peuvent être spécialisées. Il existe des jumbos boulonneurs, des
machines de réalésage (RaiseBoring), des jumbos pour perforation DTH etc….
b) LA CINÉMATIQUE DES BRAS
Outre sa capacité de foration qui dépend
essentiellement du type de marteau utilisé, une
machine de foration se définit par :
Le nombre de bras,
La couverture possible en m2, c’est la
surface totale couverte par le ou les bras,
La hauteur d’axe de levée (c’est la hauteur
définie par le ou les bras placés à
l’horizontale), Figure VI-37 : Cinématique d’un bras
possibilités (5 et 8) de télescopage.
La figure Figure VI-38 : Exemple de couverture d’un jumbo 3 bras illustre la forme et la section maximale
possible réalisable.
La section de l’ouvrage doit par conséquent être inscrite totalement dans la zone de couverture
des bras.
On remarquera :
La zone morte en partie haute de la section en forme de creux,
La partie centrale (en général, zone de bouchon) non couverte par les bras latéraux,
réservée au bras central dans le cas d’un jumbo 3 bras.
Le concepteur du projet devra tenir compte de la spécificité propre à chaque bras qui
conditionnera le temps total de foration, ce qui impose un équilibrage du métrage foré par
chacun des bras.
c) AUTOMATISATION
La robotisation des machines permet de réaliser le forage automatique
et répétitif de tous les plans de tir mis en mémoire.
Les mouvements des bras sont asservis grâce à un calculateur
embarqué. Pour cela les bras sont équipés :
De capteurs de mesures de déplacement angulaire, dans les axes
(rotation, inclinaison, levée, balayage),
Figure VI-39 : Ecran de contrôle d’un De capteurs volumétriques pour les mouvements linéaires
jumbo robotisé
(ancrage, télescopage, avance et recul du perforateur),
De capteurs de pression, régulation, visualisation des paramètres de forage.
L’ensemble de ces capteurs envoie des informations au calculateur qui les traite suivant un
programme défini, et envoie les paramètres requis aux servo-distributeurs de commande.
On doit rechercher le type de taillant qui associe le taux de pénétration le plus élevé et la
longévité maximale. Cependant on peut être amené, dans le cas de terrain très abrasif, à
sacrifier quelque peu le taux de pénétration à la longévité.
Il existe de nombreux type d’outil de foration mais pour
chacun d’eux on peut distinguer :
Des élément en aciers spéciaux traités qui sont en
contact avec la roche et qui on la forme de :
Bille en acier (boutons),
Plaquettes (insert),
De couteaux (lame).
Ces élément sont sertis ou soudés sur la face avant ou sur des molettes tournantes (tricônes).
Une partie arrière qui assure le guidage et la liaison avec le train de tige ou les tubes. Elle
est généralement appelée « jupe ».
Des orifices (évents), qui permettent l’arrivé du fluide (air,
eau boue de forage) destiné à évacuer les cuttings et à
assurer le refroidissement de l’outil,
Un système de liaison avec le train de tige, généralement
filetage ou encliquetage (foration DTH) avec le marteau
fond de trou.
Dans la recherche du taillant optimum on va s’intéresser :
A la forme, au nombre et à la disposition des boutons, inserts ou lames,
A la nuance des aciers utilisés,
A la forme de la face avant (plane bombée, creuse),
Au type de la jupe, sa longueur, sa forme, son aspect (lisse ou crénelé),
Au nombre, au diamètre et à la disposition des évents.
Les boutons peuvent être sphériques ou coniques ; ils sont dits alors
« balistiques ». Les boutons standards sont sphériques associant résistance à
l’usure et ténacité.
Les boutons balistiques, en « mordant » plus profondément dans la
roche, présentent des vitesses d’avancement plus élevées, jusqu’ à
un taux de pénétration supérieur de 25%, mais ils sont plus fragiles
Figure VI-40 : Taillant
à boutons sphériques et s’usent plus rapidement. On choisira des boutons sphériques
pour les roches dures et très abrasives à grains fins et les boutons
Figure VI-41 : Taillant à
balistiques pour les roches dures ou médium à granulométrie plus grossière boutons balistiques
(roches cristallisées par exemple). La grosseur varie en fonction du diamètre
du taillant elle va de 10 à 16 mm pour les taillants standards.
LES LAMES ET LES INSERTS (PLAQUETTES)
Les lames et les inserts, appelés aussi « plaquettes » sont des éléments d’acier traités,
qui sont soudés ou brasés à l’argent ou à l’aide d’alliages spéciaux sur le corps de
l’outil. Les lames sont étudiées pour travailler au cisaillement
et à l’arrachement, les inserts sont calculés pour travailler au
choc et à l’éclatement.
Il est important suivant l’utilisation envisagée de bien choisir Figure VI-43 : Taillant à inserts
les nuances d’acier et de conserver lors des réaffûtages les
Figure VI-42 : Taillant
angles d’origine prévus par le constructeur
à lames amovibles
La forme de la face avant peut être plane, convexe, ou creuse (drop center). Il existe aussi pour
les gros diamètres utilisés en DTH, des taillants à faces concaves.
Comparés aux taillants à face plate les taillants à face creuse permettent des taux de
pénétration supérieure et présentent de meilleures caractéristiques d’évacuation des cuttings.
Grâce à la proéminence des boutons périphériques le guidage est amélioré, ce qui permet de
forer des trous plus droits. Les faces plates et bombées se caractérisent par une plus grande
quantité d’acier autour des boutons et résistent mieux à l’abrasion en roche dure. Ils sont
également plus faciles à réaffûter. Les faces concaves sont utilisées en DTH en terrain tendre.
La densité des boutons et leur diamètre, influent sur
l’usure frontale. Pour compenser l’usure plus
importante en périphérie, la dernière couronne de
boutons est souvent réalisée en boutons haute
résistance de diamètre supérieur. Cette technique
complique le réaffûtage. L’appellation commerciale
correspondante est dite « robuste » ou « renforcée ». Figure VI-46 : Modèles de face avant
Figure VI-50 : Taillant Les taillants à inserts ont longtemps été réputés plus résilients (moins fragiles)
réalèseur monobloc
que les taillants à boutons. Cette réputation, grâce au progrès réalisée en
métallurgie, ne se justifient plus actuellement.
Néanmoins ils conservent quelques avantages,
surtout en petits diamètres et foration manuelle
qui sont :
Une faible usure diamétrale, Figure VI-51 : Différents types de face avant
Une foration plus rectiligne,
Figure VI-52 : Taillant à Un affûtage facile (meule classique) ,
inserts
La possibilité d’avoir des taillants monobloc en petit diamètre (barre et taillant
emmanchement d’une seule pièce) ce qui supprime les liaisons mécanique source de
rupture et de perte d’énergie.
La face avant peut comporter 1 seul insert (taillant
burin), 3 inserts (taillant en Y), 4 inserts (taillants en
croix ou en X). Il existe même des taillants en Z peu
utilisés. On trouve dans le commerce des taillants
simple burin dans des diamètres de 22 à 35mm et des Figure VI-53 : Différentes formes des picots
taillants à ailes multiples de 35 à 89 mm.
Pour forer des roches dures causant une très grande usure périphérique, les taillants en croix
constituent souvent le meilleur choix. En roche tendre ils conduisent parfois en un choix
économique intéressant.
Figure VI-57 : Taillants avec pilote et Les molettes des tricônes peuvent être équipées d’inserts de formes
couronne de réalèsage
diverses, en fonction des roches à perforer. En terrain dur, les inserts
seront à embouts sphériques, et répartis sur 2 ou 3 rangées par molette. On se rapproche alors
du fonctionnement du taillant à boutons. En
terrain plus tendre les molettes seront
équipées d’inserts en forme de ciseaux ou
de burins avec des dentures plus ou moins
développées, on se rapproche alors du
fonctionnement d’un taillant à lames. Le
Figure VI-56 : Taillants tricônes (à boutons et à ciseaux)
point faible de ces taillants, réside dans
l’étanchéité et la lubrification de l’axe de
rotation des molettes
LA FORME DE LA JUPE
cuttings. La vitesse de pénétration peut en être affectée. En outre, ces taillants sont nettement
plus chers que les modèles standard. Les jupes qui comportent un rainurage latéral présentent
moins d’inconvénient en ce qui concerne l’évacuation des cuttings mais absorbent plus
d’énergie de rotation.
On doit choisir un taillant qui correspond au mode de foration retenu. Les liaisons barres (ou
tubes) au taillant étant spécifiques, il n’est pas possible par exemple d’utiliser un taillant à lames
sur une machine travaillant en roto percussion.
Par contre on doit obligatoirement adapter le type de taillant aux caractéristiques mécaniques et
géologiques de terrain à forer. Le tableau ci-après permet d’orienter le choix. Il est pratiquement
toujours nécessaire de valider ce choix par
un essais in situ. CHOIX DU
TAILLANT EN ROCHE EN PLACE/ ROCHE FRACTUREE /
FONCTION DU TYPE HOMOGENE HETEROGENE
Dans la première ligne du tableau, les DE ROCHE
roches sont peu abrasives ; si elles ne 1) Balistique
sont pas trop dures, on peut utiliser des drop centre
1) Balistique Drop centre
rétro
boutons balistiques et des jupes rétro. Si la Peu abrasive 2) Drop centre
2) Drop centre rétro
roche est fracturée, le taillant balistique, 3) Face plate
3) Face plate rétro
drop centre, rétro réalise le meilleurs 4) Face plate rétro
compromis vitesse-précision en terrain 1) Balistique
1) Balistique
fracturé peu abrasif. A l’autre extrémité de Moyennement
drop centre
drop centre rétro
l’échelle, en terrain très abrasif, une face abrasive
2) Drop centre
2) Drop centre rétro
plate « robuste » permet de limiter l’usure 3) Face plate
3) Face plate rétro
diamétrale. La dureté du terrain permet 4) Face plate robuste
ENTRETIEN
Il est important de procéder à l’affûtage des taillant au moment opportun. Un affûtage tardif
pénalise la vitesse de pénétration et conduit ensuite à enlever trop de métal. Des affûtages trop
rapprochés diminuent la durée de vie du taillant.
(a) Cas des taillants à boutons
TYPES
En galerie, compte tenu des profondeurs à forer qui ne dépassent que rarement 6 m, la
longueur des volées courantes est comprise entre 3.20 m. et 5.50 m. On utilise soit un
équipement monobloc (tige emmanchement) pour les petits diamètres soit un système à tige
allonge avec emmanchement séparé.
(a) Equipement monobloc
L’équipement le plus
courant est constitué d’un
emmanchement qui est
spécifique au type de
marteau utilisé, un manchon
de liaison, une tige allonge
qui peut être hexagonale ou
ronde et un taillant. Une
variante avec des tiges
« speedrod » qui comporte
un filetage mâle et un Figure VI-68 : Equipement allonge-enmanchement
filetage femelle, permet
d’éviter la liaison par manchons intermédiaires.
PUISSANCE RECOMMANDÉE TAILLANT - BARRE
Pour transmettre correctement la puissance du
BARRES TAILLANT PUISSANCE marteau au taillant, les barres, les liaisons et les
Pouces (mm) (mm) (kW)
1’ (r 25) 38-38 8-10
emmanchements doivent être convenablement
1’1/8 (r 28) 33-45 10-12 dimensionnés. L’utilisation de tiges de trop faible
1’1/4 (r 32) 48-64 11-14 diamètre, outre la perte en vitesse d’avancement,
1’3/8 (r 35) 51-76 12-15 génère des déviations importantes. Un manchon
1’1/2 (t 38) 64-102 14-16 ou un emmanchement qui chauffe exagérément
1’3/4 (t 45) 76-115 16-18 est souvent l’indice d’un sous dimensionnement de
2’ ( t 51) 89-127 18-22 l’équipement.
Figure VI-69 : Dimensionnement des barres en fonction de la
puissance à transmettre
LES FILETAGES
LES TUBES
En foration fond de trou (DTH), on utilise des tubes qui n’ont que le couple de
rotation et la poussée à transmettre au taillant, et à absorber l’onde de choc
réfléchie. En rotary ou foration rotative coupante le couple de rotation peut
être très élevé, et la poussée peut atteindre plusieurs tonnes. Les dimensions,
standard sont données dans le tableau ci après (voir Figure VI-71 : Poids et longueurs standards des tubes).
POIDS DES TUBES DE FORAGE (Standard) Les épaisseurs de métal varient de 4 à 8,8 mm
Long/diam 76 89 102 114 140
(mm)
en fonction des longueurs. Les diamètres les
1000 14 17 plus courants (76, 89, 114 mm) existe en 2
1500 20 24 épaisseurs (4, et 6,3 mm) ou (6,3 et 8,8mm).
2000 25 30 37 44
3000 36 43 52 60 La durée de vie des tubes est supérieure à
4000 69 86 celle des barres. Elle est de l’ordre de 7500
5000 90 111 166 voir 9000 m dans les conditions d’utilisation
6000 111 200 normale.
Figure VI-71 : Poids et longueurs standards des tubes
L’injection d’eau ou d’air (foration en surface) se fait, pour les petites machines soit par une
aiguille traversant le marteau perforateur, piston, emmanchement, soit,
à l’aide d’un manchon placé sur l’emmanchement qui comporte un
trou latéral (photo et dessin ci contre). La circulation normale est
l’injection d’air, d’eau ou de boue (forage de reconnaissance au tricône)
par le trou central, et la remontée des cuttings par la partie annulaire.
Dans certains cas (trous de grand diamètre, terrain ébouleux), on peut
utiliser un mode de circulation inverse.
De la vitesses de pénétration,
Du nombre de coups par minute,
Du nombre de barres composant le train,
De type de barre.
Le Figure VI-73 : Durée de vie des barres en fonction de la vitesse de pénétration et du
intègre ces valeurs. En galerie avec des barres T45
type de barres
et des vitesses de pénétration l’ordre de 2 m/min, la durée de
vie des barres se situe entre 5000 et 6000 m.
Un graissage des filetages à chaque
démontage, un bon réglage des
paramètres de forage, (poussée/vitesse
de rotation/cadence de frappe) augmente
la durée de vie des barres.
Les barres doivent être rebutées lorsque Figure VI-74 : Utilisation d’un
le gabarit passe au dessus du filetage. Il gabarit pour le contrôle de
l’usure des filetages
est déconseillé d’assembler des
Figure VI-73 : Durée de vie des barres en fonction filetages neufs avec des manchons ou des emmanchements
de la vitesse de pénétration et du type de barres usagés.
c) LES EMMANCHEMENTS
Les emmanchements sont des pièces
onéreuses. Il est important de les
contrôler régulièrement.
La durée de vie d’un emmanchement,
outre le bon réglage des paramètres de
foration, dépend du bon alignement des
Figure VI-75 : Différents types d’emmanchements
éléments suivants :
Douille d’entraînement,
Emmanchement,
Barre de forage.
Un jeu excessif dans l’une ou l’autre de ces pièces, entraîne
rapidement la destruction de l’emmanchement et l’endommagement
éventuel du marteau.
On doit vérifier avec un gabarit l’état d’usure des cannelures et des
filetages. Un joint d’étanchéité en mauvais état peut également
entraîner l’endommagement du système d’entraînement et /ou de
l’emmanchement par défaut de graissage.
Figure VI-76 : Vérification de l’alignement
des pièces constituant l’allonge
MODE OPÉRATOIRE :
5 à 10 m . 10 à 100 m .
TRACÉ EN COURBE :
d
Le géomètre implante un alignement A qui fait un angle β avec le
secteur de référence. On peut calculer à une distance (D) le déport (d)
tA
R
l ig
NIVELLEMENT :
Figure VI-78 : Tracé de
Le nivellement est vérifié à l’aide d’un niveau
l’alignement du plan de tir
optique à bulle ou laser à partir de repères (broche
métallique portant un méplat) qui sont placés par le géomètre au
parement à une hauteur connue du radier de creusement. Figure VI-79 : Contrôle du
nivellement par laser
PARALLÉLISME
G.3. DÉVIATION
a) CAUSE DE LA DÉVIATION
Un défaut de géometrie de la foration peut être imputé à :
L’erreur d’implantation qui est constituée de l’erreur de mesurage et de l’erreur de
positionnement de l’outil lors de l’attaque du trou. En foration robotisée la somme de ces
erreurs est faible, de l’ordre du centimètre. En foration manuelle elle est liée au soin apporté
à l’implantation du tir et peut varier de 2 à 5 cm.
L’erreur d’orientation de la glissière ou de l’axe du perforateur.
Elle est très faible avec une machine à commande numérique
mais cette erreur peut atteindre plusieurs degrés lors d’une
foration manuelle et une orientation faite au jugé. Elle dépend en
grande partie de l’habileté du foreur. Pour la foration manuelle de
bouchons pyramidaux ou à trous parallèles, l’utilisation d’un
gabarit d’angle est recommandée.
Figure VI-82 : Utilisation d’un gabarit de
forage d’un bouchon COROMANT
Le défaut de linéarité (forage courbe) ou de direction lié au terrain
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Chapitre VI : la foration en galerie Page 175 sur 433
LANGEFORS dans son ouvrage « ROCK BLASTING » 1979, propose la formule empirique
suivante pour évaluer la déviation totale
R = (Rc2 + 1,142H2 + 0,82H3)1/2
Dans laquelle RC représente l’erreur d’implantation en cm et H la profondeur de forage en m. R la déviation totale est donnée en cm.
L’incidence de ces défauts sur le prix de revient final est très importante. Exemple : 5% de hors
profil double la consommation de béton.
c) CONTRÔLE DE LA DEVIATION
Il existe plusieurs types de contrôles de la déviation suivant que ce contrôle est réalisé en temps
réel (foration robotisée) ou à postériori par des méthodes manuelles. Dans ce dernier cas, les
corrections éventuelles seront limitées puisqu’elles consistent soit à modifier les charges
d’explosifs (défaut modéré) soit à reforer les trous rebutés.
Les machines modernes comportent des sytèmes intégrés qui permettent le contrôle de la
foration en temps réel. Lorsque l’opérateur actionne un bras de la glissière, les paramètres
géométriques (coordonnées, orientation) sont affichés sur un écran de contrôle, ce qui permet
de les ajuster. Ces paramètres peuvent être stockés en mémoire pour être traités
ultérieurement. Il est possible d’automatiser complétement ce processus de contrôle, les donnés
du plan de tir sont alors directement mis en mémoire. Ce procédé garantit une bonne
implantation du tir et un parallélisme rigoureux des forages. Le dispositif inclut un système
anticolision des bras.
Formations Nitro-Bickford
A. Généralités------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 178
B. Dimensionnement des paramètres -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 178
B.1. Caractéristiques dimensionnelles ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 178
possible de réaliser des volées comprises entre 3 et 4.5 mètres ce qui implique des largeurs de
galerie comprises entre 6 et 10 mètres. Pour ce calcul, on a utilisé la droite standard (comprise
entre 0.4 et 0.5 fois la largeur de la galerie) ce qui sous entend que la surface du bouchon soit
adaptée à la surface totale à abattre (Voir Figure VII-4 : Paramètres du plan de tir en fonction de la section générale
de l’ouvrage page 182).
Exemple 2: Pour les bouchons en V (ou prismatique), on utilisera les courbes comprises entre
0.6 et 0.4 fois la largeur de la volée. Pour 6 mètres d'avancement, la largeur de l’ouvrage sera
comprise entre 10 et 15 mètres. Ce type de bouchon permet de réaliser des profondeurs de
volée plus importantes que les bouchons à trous parallèles.
La profondeur utile de la volée est fonction du diamètre du gros trou et du type de matériel de
foration.
L'abaque ci-contre (Figure VII-2 : Rendement de la
volée en fonction du diamètre du gros trous central)
permet de calculer le pourcentage de
rendement d'une volée en fonction de la
profondeur forée et du diamètre du gros trou
initial. L'intérêt se porte sur le choix d'un
rendement proche de 90% et plus.
Exemple : Afin d'obtenir un rendement
meilleur que 90% avec une foration de 3.90
m il faut choisir un gros trou central de 127
mm. On constate que plus le diamètre du
trou central vide est important, plus le
rendement s'améliore. Un compromis
Figure VII-2 : Rendement de la volée en fonction du diamètre du gros
performance coût de foration doit alors être
trous central établi.
C.MÉTHODES DE CALCUL
C.1. GÉNÉRALITÉS – DÉFINITIONS
L'abattage en galerie comporte une première différence importante avec le minage en carrière.
La direction moyenne des trous est parallèle au déplacement de la roche, et non plus
perpendiculaire. En effet, la volée est une tranche entière de galerie qui ne peut être déplacée
que vers la partie déjà creusée de la galerie. Or, les trous sauf exception ne peuvent être forés
que dans la direction de la galerie. Cette nécessité, amène à procéder en deux temps pour
l'abattage d'une volée : sur une partie de la section du front, sont concentrées un certain nombre
de mines destinées à creuser une première cavité dans le sens de l'avancement et à projeter les
matériaux vers l’arrière : c'est le bouchon ; lorsque cette cavité est dégagée, les autres mines
abattent les matériaux sur cette cavité centrale tout en continuant à les projeter vers l'arrière.
On comprend alors aisément de l'importance de la sortie du bouchon.
Les différentes mines d'une volée
L'énergie spécifique : c'est la quantité d'énergie utilisée par volume de rocher abattu (MJ/m3).
Cette méthode tient compte du type d’explosif utilisé en fonction du travail à fournir.
La foration spécifique : c'est le nombre de mètres forés par volume de rocher abattu (ml/m3). Cet
indice permet d'optimiser un plan de foration, en fonction de la section de l'ouvrage et du
diamètre de foration retenu.
V Néant
8+1
6 <s< 20 m² 1.50 x 1.50 m 33 48 3.3 3.6 1 bras 70 80 100
12+1
Trous // 64 76
s> 60 m² 2.50 x 2.50 m² Trous // 89 127 45 76 15+1 5.2 5.5 3 bras 210 250 300
Dans les parties qui suivent, les hypothèses de calcul sont réalisées à partir d’expérience in
situe. Elles ont permis d’établir des formules empiriques ou semi empiriques pour une roche
type (granite de dureté moyenne) et une explosif de strengh = 1 (dynamite avec une teneur en
nitroglycérine de 35%).
(a) Note sur le calcul des charges linéaires
U.LANGEFORS a établi des formules semi - empiriques qui permettent de calculer directement
les charges linéaires :
CHARGE LINEAIRE( kg/m.)sur GROS TROU VIDE (mm.) Calcul de la charge linéaire sur gros trou
en FONCTION de la DISTANCE (m.)
vide
D 57 64 76 89 102 115 127 154 178 203
A
0,10 0,27 0,22 0,16 0,12
La=0.0055(A-D/2)/(sin v)3/2
v
0,11 0,36 0,29 0,21 0,16 D
0,12 0,45 0,37 0,27 0,20 0,16 0,12
A
D’ou la table ci-contre :
0,13 0,56 0,46 0,34 0,26 0,20 0,15
0,14 0,69 0,56 0,42 0,32 0,24 0,19 La Figure VII-5 : Abaque permettant de déterminer la distance du
0,15 0,83 0,68 0,51 0,38 0,30 0,24 0,20 0,13 permet de placer
premier trou par rapport au gros trou vide
0,16 0,98 0,81 0,60 0,46 0,36 0,29 0,24 0,16
0,17 1,16 0,95 0,71 0,54 0,42 0,34 0,28 0,19 le premier trou du bouchon par rapport au gros
0,18 1,35 1,11 0,83 0,63 0,50 0,40 0,33 0,23 trou central en fonction de la charge linéaire
0,19 1,55 1,28 0,96 0,73 0,58 0,47 0,39 0,27 0,20 0,15
0,20 1,78 1,47 1,10 0,84 0,67 0,54 0,45 0,31 0,24 0,18
présente dans le trou.
0,22 2,29 1,89 1,43 1,09 0,87 0,70 0,59 0,41 0,31 0,24
0,24 2,87 2,38 1,80 1,38 1,10 0,89 0,75 0,53 0,41 0,31
Calcul des autres charges sur dégagement
0,26 3,54 2,94 2,22 1,71 1,36 1,11 0,94 0,67 0,51 0,40 carré ou rectangulaire
0,28 2,70 2,08 1,66 1,36 1,14 0,82 0,63 0,49
0,30 3,23 2,50 2,00 1,63 1,38 0,99 0,77 0,60 Lb= 0,35 B / (sin v)3/2
0,35 2,46 2,09 1,51 1,17 0,93
0,40 3,51 2,98 2,16 1,69 1,35
0,45 2,96 2,32 1,86 D'ou la table ci-après (Figure VII-6 : Abaque permettant
0,50 2,47 de déterminer la distance du trou d’abattage par rapport à la
cavité) :
Figure VII-5 : Abaque permettant de déterminer la distance du premier trou
par rapport au gros trou vide
0,20 0,23 0,18 0,15 0,13 0,12 0,11 0,10 0,10 0,09
0,25 0,39 0,29 0,24 0,20 0,18 0,16 0,15 0,14 0,13 0,12 0,12 0,11
0,30 0,59 0,44 0,35 0,29 0,25 0,23 0,20 0,19 0,18 0,17 0,16 0,15 0,14 0,13
0,35 0,85 0,63 0,50 0,41 0,35 0,31 0,28 0,25 0,23 0,22 0,21 0,19 0,17 0,17 0,16 0,15
0,40 1,17 0,86 0,67 0,55 0,47 0,41 0,36 0,33 0,30 0,28 0,26 0,24 0,22 0,20 0,19 0,18 0,18 0,17
0,45 1,56 1,14 0,89 0,72 0,61 0,53 0,47 0,42 0,38 0,35 0,33 0,29 0,26 0,25 0,23 0,22 0,21 0,20 0,20
0,50 2,01 1,47 1,14 0,92 0,77 0,67 0,59 0,52 0,47 0,43 0,40 0,35 0,32 0,29 0,27 0,26 0,25 0,24 0,23
0,55 2,54 1,85 1,43 1,15 0,96 0,83 0,72 0,64 0,58 0,53 0,49 0,43 0,38 0,35 0,32 0,30 0,29 0,28 0,27
0,60 3,15 2,28 1,76 1,42 1,18 1,01 0,88 0,78 0,70 0,64 0,59 0,51 0,45 0,41 0,38 0,35 0,33 0,32 0,30
0,65 3,84 2,77 2,13 1,72 1,43 1,22 1,06 0,94 0,84 0,76 0,70 0,60 0,53 0,48 0,44 0,41 0,38 0,36 0,35
0,70 4,61 3,32 2,55 2,05 1,70 1,45 1,26 1,11 0,99 0,90 0,82 0,70 0,62 0,55 0,50 0,47 0,44 0,41 0,39
0,80 4,62 3,54 2,83 2,34 1,99 1,72 1,51 1,35 1,21 1,10 0,94 0,82 0,73 0,66 0,60 0,56 0,52 0,50
0,90 4,73 3,78 3,12 2,64 2,27 1,99 1,77 1,59 1,44 1,22 1,05 0,93 0,84 0,76 0,70 0,65 0,61
1,00 4,89 4,03 3,40 2,93 2,56 2,27 2,04 1,84 1,55 1,33 1,17 1,05 0,95 0,87 0,81 0,75
1,10 5,09 4,29 3,69 3,22 2,85 2,55 2,31 1,93 1,65 1,45 1,29 1,16 1,06 0,98 0,91
1,20 5,31 4,56 3,98 3,52 3,14 2,83 2,36 2,02 1,76 1,56 1,40 1,28 1,17 1,09
1,30 5,54 4,83 4,27 3,81 3,43 2,85 2,43 2,12 1,87 1,68 1,52 1,39 1,29
1,40 5,79 5,11 4,56 4,10 3,40 2,89 2,51 2,22 1,98 1,79 1,64 1,51
1,50 6,04 5,39 4,85 4,01 3,41 2,95 2,60 2,32 2,09 1,91 1,76
1,60 v 6,31 5,67 4,69 3,98 3,44 3,02 2,69 2,43 2,21 2,03
W
1,70 6,57 5,43 4,60 3,97 3,48 3,10 2,79 2,53 2,32
1,80 6,24 5,27 4,55 3,99 3,54 3,18 2,89 2,64
1,90 B 6,01 5,18 4,54 4,02 3,61 3,27 2,99
2,00 5,86 5,13 4,54 4,07 3,69 3,36
Figure VII-6 : Abaque permettant de déterminer la distance du trou d’abattage par rapport à la cavité
Le Figure VII-6 : Abaque permettant de déterminer la distance du trou d’abattage par rapport à la cavité, donne la distance du trou
d’abattage par rapport à la cavité en fonction de la charge linéaire présente dans le trou.
Ces formules donnent des valeurs brutes pour une roche de dureté moyenne (résistance au
tirage en tunnel R= 2) et pour un explosif de strenght S=1).
Ne sont également pas prises en compte les déviations éventuelles.
Dans les calculs pratiques on utilisera des abaques dont la précision est suffisante compte tenu
de l’utilisation de formules empiriques.
(b) La résistance au tirage R
Resitance au tirage
(c) Le strenght
La quantité d'explosif nécessaire pour abattre une roche donnée, diminue au fur et à mesure
que sa puissance augmente. Le strength étant représentatif de la puissance. La quantité
d’explosif à utiliser pour abattre une roche donnée diminue lorsque le strength augmente.
Remarque 1 :
Lorsqu'on établit le choix de l'explosif on tient compte de la nature de la roche. Dans une roche
friable, plastique, de valeur R élevée, le choix se portera sur un explosif peu puissant, à strength
faible, et à effet de gaz prédominant. Inversement dans une roche dure, élastique, à R faible, on
retiendra un explosif puissant rapide type dynamite. Si l’on considère le facteur de correction
global (K) on constate une certaine compensation .C’est pourquoi, lorsque l’explosif est bien
choisi, les valeurs standards établies généralement pour un granit type (R=2) et un explosif
dynamite (type S=1), conviennent dans la plupart des cas.
Remarque 2 :
Lorsqu’on doit établir une correction à partir d’un abaque, il faut se rappeler que la loi de
conformité applicable à une charge d’explosif est de la forme :
L1/L2 = f(Q1/Q2)1/3
Avec, Q quantité d’explosif et L= paramètre linéaire (exemple banquette)
d (cm) 2,5 3,2 4,3 5,6 6,7 7,8 9,1 9,5 11,8
%moy 1,5 1,3 1,3 1,4 1,4 1,5 1,6 1,6 1,7
BOUCHONS À TROUS PARALLÈLES Figure VII-7 : Déviation moyenne en fonction de la profondeur forée
(CYLINDRIQUE)
Les bouchons à trous parallèles sont très utilisés pour des galeries ou tunnels de petite à grande
section. Les trous sont forés parallèlement les uns aux autres, et perpendiculairement à la face
d'avancement.
Ils permettent une meilleure flexibilité que tous les autres types de bouchon (profondeur variable
pour un schéma de tir identique).
Ils nécessitent par contre un nombre de trous plus importants et un parallélisme rigoureux.
(a) Spiralé
linéaire du premier trou du bouchon. Si on se situe sur la Figure VII-11 : Abaque donnant la charge linéaire du
droite a=1.5φ, l'entre axe calculé précédemment donne premier trou autour du gros trou central
pour un diamètre de trou de vidage de 127 mm, une charge linéaire de 0.390 kg/ml.
Le tableau ci-dessous fournit les charges linéaires pour différents explosifs employés en travaux
souterrains (dynamites, émulsions, ANFO chargé par énergie pneumatique, émulsion pompée).
Explosifs encartouchés Explosifs vracs
Explosif Dynamite Dynaroc 6 Emulsion Nitram 9 ANFO D8 chargé Emulsion NITRAM TX1
pneumatique. d=0.9 pompée d=1.05
Caractéristiques
25/100 0.64 ND
25/250 0.65 ND
30/250 0.89 0.76
35/500 1.25 1.09
50/1250 2.90 2.10
∅38 mm 1 1.16
∅41 mm 1.18 1.38
∅48 mm 1.62 1.89
Figure VII-12 : charges linéaires (kg/m) en fonction des différents explosifs commercialisés par Nitro-Bickford
On constate que pour s'approcher au mieux de cette charge linéaire, il faut utiliser des
cartouches de 25/100 ou 25/250 en dynamite. Pour une profondeur de volée de 3.60 m, soit
3.10 m environ de charge utile (avec un bourrage minimum de 50cm), la charge du premier trou
se calcule de la façon suivante : 3.10 x 0.65 = 2.015 kg soit arrondie à 8 cartouches de 25/250.
2. Calcul du 2ème trou
Sachant que le premier trou n'effectue qu'un cisaillement entre le gros trou et la première charge
on peu utiliser comme valeur W1 la largeur hors tout calculée ci-dessus soit W1=0,28
(0.127/2+0.048/2+0.190~0.28) et la charge linéaire de 0,65 kg/m (minimum disponible avec des
cartouches de Dynaroc6 en 25/250). Pour cette valeur l'abaque page 183, nous donne B1=0,35
m.
2
0.28
Calcul de W2 = + 0.35 2 ~ 0.39 m
2
2
0.39
Calcul de W3 = + 0.42 2 ~ 0.46 m
2
2
0.46
Calcul de W4 = + 0.49 2 ~ 0.81m
2
W B mm L.(m.)
190
Observations
Char.spéc. (Kg/m3) : 6,00 Explosif : dynaroc6
Métre forés/m3 : 8,94 Terrain : dur
Energie Mj/m3 : 21,3599
De nombreuses variantes existent. Elles ont pour but d'améliorer la surface disponible après le
départ de dernier coup. Citons le bouchon bi spiralé et le bouchon sur gros trou multiple non
sécants que l'on rencontre fréquemment.
Bouchon Bi spiralé sur gros trous vides :
Un bouchon bi spiralé permet une cavité, de section
supérieure au bouchon précédent. On fait partir
successivement les trous opposés par rapport à l'ouverture
ce qui conduit à un meilleur vidage de la cavité et une
diminution du risque de recompactage des matériaux.
Si on a des problèmes de vibration on peut décaler de 25
ou 50 millisecondes le départ des trous opposés. On
remarquera que les surfaces dégagées progressent plus
vite que la somme des 2 spirales. Exemple : le coup retard
6 bénéficie d'une surface de dégagement plus grande que
celle qui aurait été crée par la seule spirale supérieure.
Un bouchon spiralé ou bi spiralé présente souvent une géométrie particulière qui rend leur tracé
complexe. C'est pourquoi certains auteurs ont cherché des compromis présentant des axes de
symétrie qui facilitent leur implantation. A noter que cette difficulté n'apparaît pas avec les
machines de foration robotisées.
Le tableau suivant (d'après LANGEFORS et KIHLSTROM) fournit pour un bouchon simple sur
des axes symétriques spiralé, les distances au trou vide et les charges linéaires
correspondantes. La distance d4 fournit l'espacement du premier trou de dégraissage.
∅ trou
central 75 85 100 110 125 150 200
Figure VII-14 : Distance au vide et charge linéaire correspondante pour un bouchon spiralé simple
Diamètre équivalent
2 trous sécants de 89 3 trous voisins de 76
mm mm
Lorsque l'on n'a pas la possibilité de réaliser un trou central de gros diamètre, on peut forer soit
des trous sécants (Coromant cut) ou des trous voisins. Pour le calcul, on va considérer les trous
multiples comme un trou fictif dont le diamètre équivalent est : D= d √ n
Avec D : diamètre du trou fictif, d diamètre de foration et n nombre de trous
Figure VII-15 : exemple d’un bouchon spiralé construit autour de 2 trous sécants de 57 mm
Le principe est l'imbrication géométrique de plusieurs carrés qui vont offrir une surface libre de
plus en plus grande par l'augmentation de la taille du côté du carré, jusqu'à atteindre la surface
de bouchon adaptée à la section de l'ouvrage. Le calcul de l'entre axe du premier trou par
rapport au gros trou est identique à celui vu sur les bouchons précédents.
Exemple : diamètre de foration 48 mm et diamètre du gros trou 127 mm, longueur de foration de
3.60 m, largeur de 10 mètres.
1. Calcul du premier carré
Lecture sur l'abaque ou mieux sur la table courbe ø127, droite a= 1,5 ∅ entre axe =190 mm.
Charge linéaire 0,390 kg/m
W1=270 mm
w
/2 Appliquons la formule au carré de rang 2 : W2=1,5 x 270 x √2 ≈ 570
B1 = 270 mm
W2 = 570 mm
La charge linéaire est de : 0.400 kg/m
00
12 570
560
a
B2 = 570 mm
W3 =1200 mm
La charge linéaire 0.65 kg/ml
B3 = 800 mm
W4 ~2000 mm.
Charge linéaire = 0.65 kg/ml
Remarque : la règle de construction du bouchon carré est B=W. Si la charge linéaire est
suffisante, on pourrait placer le 4ème carré à W=1200 ce qui impliquerait une charge linéaire de
1,400 kg/ml qui n’est pas réalisable, ni en ∅ 25 mm (0,625 kg/ml), ni en ∅ 35mm (1,25 kg/ml),
mais qui est réalisable par un chargement vrac du type Nitram TX1 (1,89 kg/ml réel et 1,65
kg/ml corrigé strenght). Ce raisonnement conduirait donc pour un chargement en Nitram TX1 à
une dimension des côtés théorique du 4ème carré de 2,54 m. Langefors préconise que la
banquette maximale ne doit pas être au-delà de la banquette d’abattage (voir VII.C.3.a) (a)
Note sur le calcul des charges linéaires page 182) soit 1,15 m dans le cas du NITRAM TX1 ce
qui correspond à un côté de carré de 2,20 m.
2200
5
95
12
00
B3 = 955 mm
W4 = 2200 mm
Charge linéaire : 1.15 kg/ml corrigé
Récapitulatif :
Profondeur forée : 3,60 m, bourrage final (calcul) compris entre 0,5 et 0,2 B avec un minimum
de 0,20.
On a maintenant un
RECAPITULATIF BOUCHON CARRE
bouchon carré
d'environ 2m de coté Explosif Dynaroc6
Puissance
(MJ/kg)
4,3 Srenght 0,99 prof. Forée(m) 3,6
étudiés. Cependant
135
souvent utilisé en
tunnel. Il comporte 2000
0
80
12
00
nombreuses
variantes dont les Total 30 27,588 30
Figure VII-16 : Récapitulatif du bouchon carré sur une seul gros trou
Charges : Pour faciliter la préparation des pré-charges tous les trous sont identiques. On
pourrait adopter 8 cartouches par mine soit 16 x 8 x 0,250 = 32 kg : En charge manuelle on peut
essayer de se rapprocher des charges théoriques en faisant varier le bourrage final. On
économiserait ainsi un peu d'explosif (2 kg dans le cas étudié).
(c) Bouchons en arrachement (Burn Cut)
Zone broyée
Ce type de bouchon est utilisé lorsqu’on n’a pas la possibilité de 5 à 6 fois le
forer des trous de gros diamètre (section étroite, difficultés
d’accès…). La foration est souvent réalisée de façon manuelle. On
va mettre à profit le phénomène de destruction des roches par
compression directe au voisinage du trou chargé ce qui donne son
nom « burn cut » (bouchon brûlé) à ce type de bouchon (voirIII.B.3
Effet de choc effet de gaz page 52). On va donc disposer au
voisinage immédiat (10 à 20 cm) d’un ou plusieurs trous chargés,
un ou plusieurs trous vides de même diamètre. Les diamètres de
foration couramment utilisés pour la réalisation de ce type de 150 à 200
bouchon sont de 25 à 38 mm.
Si ces trous sont disposés suivant une forme géométrique de Figure VII-17 : Principe du Burn Cut
base (carré, rectangle, losange, triangle…), ces bouchons dont
appelés « box cut ». Lorsque les trous sont disposés en ligne, ces bouchons sont dénommés
« line cut ».
A partir de ces deux types de bouchon, il est possible de créer de nombreuses configurations
dont les plus utilisées sont présentées dans le Figure VII-18 : Exemples de bouchon type « Burn Cut » ci après :
Représentation Description Limite d’utilisation
Section jusqu’à 20 m²
200 à 300
Bouchon simple à base carrée à 9
Terrain tendre à moyen
trous
Inconvénients : nombre important
Trous vides : 6
de trous pour un dégagement
Trous chargés : 3
200 à 300 faible
Section jusqu’à 20 m²
200 à 300
Terrain moyen à dur
Bouchon simple à base carrée à 9
Inconvénients : nombre important
trous
de trous pour un dégagement
Trous vides : 4
faible
Trous chargés : 5
Consommation d’explosifs
200 à 300
importante
Trous chargés : 3
à1
50
Section jusqu’à 20 m²
Line cut sur 7 trous à dégagement
Terrain faible à moyen
carré
Inconvénients : foration des 3 trous
Trous vides : 3
centraux très près l’un de l’autre –
Trous chargés : 4
parallélisme rigoureux.
200 à 300
400 à 500
200 à
250
200 à 250
400 à 500
Line cut sur 7 trous à dégagement Section jusqu’à 20 m²
losange Terrain à dur
Trous vides : 2 Inconvénients : Consommation
Trous chargés : 5 d’explosifs importante
200 à
250
Ces bouchons présentent tous un inconvénient commun : la création d’une section vide de faible
surface (400 à 900 cm²) pour un métrage foré important ce qui leur confère un rendement faible.
Si on doit ajouter à cela une consommation d’explosifs importante, le ratio économique est
faible. On peut pallier à ces inconvénients en créant des « burn cut » mixtes qui vont comporter
un ou plusieurs trous alésés (de 33 à 38 mm ou de 38 à 41 mm). Des exemples sont donnés sur
le Figure VII-19 : Exemples de bouchon type « Burn Cut » sur trous alésés.
Représentation Description Limite d’utilisation
250
Trous chargés : 9
Trous réalésés : 4 Inconvénients : consommation
d’explosifs élevée
Trous vides normaux : 1
180
Figure VII-19 : Exemples de bouchon type « Burn Cut » sur trous alésés
Avance de la volée
V
au temps de vidage de la cavité. Si on
augmente le temps de façon exagérée (3 à 4
retards), il y a risque de re-déposition des
matériaux dans la cavité : c’est le phénomène
de "recompactage" du bouchon.
Pour des avancements au-delà de 5 mètres, il
est préférable d’utiliser des bouchons en V (V
cut) (la limite étant l’encombrement de la
glissière). Habituellement, l’avancement est de
45 à 50% de la largeur de la galerie, ce qui
implique un angle (2V) sensiblement égal à 58°
(cotangente V0 = 1.8). Cependant cet angle de
Figure VII-20 : Principe du bouchon en V
58° n’étant pas une limite en soit, il est possible
de choisir des angles plus petits, la limite sera
donnée par la charge possible par trou en fonction de la cotangente V.
Exceptionnellement, la longueur d’avancement peut atteindre la largeur de la galerie.
(a) Bouchon en V (V cut)
5
29° étant la moitié de l’angle maximal 58° donné par Langefors
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Chapitre VII : dimensionnement du plan de tir Page 199 sur 433
Profondeur forée
V
0
B
V
1
V
2
V3
Le bouchon en éventail est une variante du bouchon en V. Ils utilisent comme surface de
dégagement la surface du front en amenant progressivement cette surface de dégagement
parallèle à l’avancement de la galerie (voir II.E.3.c) Théorie des cratères page 61). Chaque
rangée de trous est faiblement inclinée par rapport à la surface libre préexistante, de façon à
avoir le meilleur rendement possible de l’explosif. Ce type de bouchon, facile à forer
manuellement, demande de la part des foreurs, une bonne vision dans l’espace, afin que les
v/ 2
3,80
Profondeur de foration
maxi = 4,20 m.
v
3,60 25° 30°
4,2
2,70 44°
0
v
3,
3 secteurs de 14° 80
58° 1,66
2,8
Méthodologie :
v
1,50 0
1,87
définie par les positions
extrêmes de la glissière. 1,40
1,30
2,50
Le point P est l'intersection 3,30
Ch.totale (kg) : 33
Vol. total (m3) : 15,2
Ch spéc (kg/m3): 2,2
Forage m/m3 : 3,6
On termine par les ratios habituels, charge totale, volume abattu, charge spécifique, mètres
forés au m3 etc…
On remarquera que pour des charges spécifiques du même ordre de grandeur que pour le V cut
(2,2 contre 2 ,4 kg/m3 et des taux de foration similaires 3,5 contre 3,6 m/m3) ces deux bouchons
sont équivalents sur le plan économique. Le critère de choix repose sur le type de matériel de
forage utilisé et du gabarit de l'ouvrage à creuser.
b) LES AUTRES MINES DE LA VOLÉE
GÉNÉRALITÉS
La disposition des mines autres que celles du bouchon, dépend de la méthode choisie. En effet,
on peut :
Disposer sur des couronnes successives, les mines de dégraissage, d’abattage et de
relevage jusqu’à obtenir le profil souhaité. Cette méthode est moins utilisée avec
l’avènement de la foration robotisée.
Placer des mines sur des alignements horizontaux et verticaux de façon à couvrir au mieux
toute la section. On peut ajuster le travail des mines en faisant varier l’écartement E et/ou la
banquette B. On obtient ainsi des plans de tir à E constant, B constant, E et B variables.
Cette méthode présente l’avantage d’optimiser le plan de tir (moins de mètres forés et
consommation spécifique optimale).
Méthode simplifiée : on détermine un maillage moyen généralement carré, applicable à toute
la section. Cette méthode systématise le chargement des mines, mais n’optimise pas les
paramètres économiques du tir (mètres forés, consommation spécifique).
Dans tous les cas, les mines périphériques recevront un traitement spécifique (pré ou post
découpage, soft ou smooth blasting)
Nous allons étudier successivement l’implantation et le calcul :
1. Des mines de pied,
2. Des mines de parement,
3. Les mines de toit,
4. Les mines d’abattage et de relevage,
5. Les mines de découpage seront traitées séparément.
MÉTHODES
(a) Principes généraux
Comme pour le calcul des mines de bouchon, on dispose d’un abaque qui va permettre de
déterminer des
Rapport de maille et charge linéaire valeurs B et E BANQUETTE / CHARGE LINEAIRE
Bourrage final
B= banquette
haut. Charge
Espacement
de pied (m)
Charge linéaire
théorique
Type de mines
modulées en 1.3
pied colon.
fonction de la 1.2
Banquette (m.)
position des
radier 1B 1,1B 1/3 H Lb 1 Lb 0,2 B 1.1
Profil
mines dans la
1
parements 0,9 B 1,1B 1/6 H Lb 0,4 Lb 0,5 B section et par des
couronne 0,9 B 1,1B 1/6 H Lb 0,3 Lb 0,5 B ajustements 0.9
Figure VII-28 : Rapport de maille préconisé pour chaque type de Figure VII-29 : Abaque donnant la charge linéaire en
mines et charge linéaire associée fonction de la banquette
les mines en fonction des dimensions l’ouvrage. La table et l’abaque ci-dessus (voir Figure VII-28 :
Rapport de maille préconisé pour chaque type de mines et charge linéaire associée et Figure VII-29 : Abaque donnant la charge linéaire en
fonction de la banquette page 203) permettent en fonction d’une charge linéaire connue, de déterminer
les mailles des différents types de mines d’une volée.
Ces valeurs sont théoriques et il faudra éventuellement les corriger, pour tenir compte des
défauts d’implantation et de déviation. Ces tables et abaques proposés par LANGEFORS, ont
été calculés pour des explosifs de strenght 1 et une roche type, granite de dureté moyenne (R
au tirage =2). Nous avons montré qu’il existe une bonne corrélation entre les strenght calculés
et les énergies calculées (corrélation de 0.99). L’explosif type correspondant est la dynamite
DYNAROC 6 (S=0,99) énergie 4,3 MJ/kg.
L’optimisation de la maille et des charges, nécessite, outre la modulation de la maille, la
modulation des charges en fonction de la position de la mine dans la section. Pour cela, on
distingue, une charge de pied lp qui occupe entre 1/3 et 1/6 de la profondeur du trou, une charge
de colonne lc dont la charge linéaire varie entre 0.3 et 1 lp et un bourrage final qui occupe entre
0.2 et 0.5 B. Dans la pratique, cela conduit à des plans de chargement complexes, composés de
charges de pied et colonne variables en fonction des types de mines, d’ou un temps de minage
important. Pratiquement on chargera à lp constant en modulant uniquement le bourrage final. On
peut également changer le diamètre des cartouches dans une même mine en utilisant des
diamètres de cartouches plus petits en colonne afin de respecter au mieux les valeurs des
charges linéaires théoriques.
(c) Exemple
2000
0
80
1
20
0
560
0
0 27
27
a 560
19
0
Soit une section type de 75,6 m², largeur d’ouvrage à la base de 11 mètres, hauteur totale de
8.1 m, axe de cintre à 2.6 m du radier (voir figure ci dessus). Le diamètre de foration retenu est
de 48 mm et la profondeur de la volée 3.60 m. Le type de bouchon sera celui calculé au
paragraphe (VII.C.3.a) (b) page 192. La roche est un granite de dureté moyenne, assez
fracturé.
CARACTERISTIQUES DES EXPLOSIFS UTILISES
Calcul des charges par mine : (3,60-0,20) x 1,89 (charge linéaire de pied = charge linéaire de
colonne).
Calcul de la charge par mine :(3.60 – 0.20) x 1.89 ~6.4 kg
Calcul de la charge totale : 6.4*11 = 70.4 kg ~ 70 kg
nb cartouches
banquette (m)
Charge totale
Espacement
Maille (m2)
Nombre de mines Nombre cartouches par
rangées
Nombre
(kg)
dans la rangée mines ou poids si vrac
(m)
Type de mines Type explosif Observations
NITRAM TX1 :
charge linéaire de 1.89 kg/m. Strength=0,76.
Remarque : Pour la Dynaroc 6, la hauteur de bouchon est convenable : en effet le calcul montre
qu’entre la première rangée de mines horizontales et le radier, on dispose de 0,90 m ce qui
correspond à la banquette pratique pour ce type de mines. En ce qui concerne un chargement
opéré en Nitram TX1, les cotes banquette et écartement sont respectivement B=1 et E=1,1 m,
pour les mines horizontales. Si on ne change pas la position de l’axe du bouchon, la hauteur de
la première rangée d’abattage horizontale, va se retrouver à 1,90-1,10 soit 0,80 m ce qui n’est
pas optimal puisqu’elle devrait être de 1,00 m. Il convient donc de remonter l’axe du bouchon de
0,20, soit 2,10 pour ramener cette banquette à 1,00m.
Maille (m2)
cartouches
totale (kg)
banquette
rangées
Nombre
Charge
dans la rangée mines ou poids si vrac
(m)
(m)
nb
N° Nbre pied colon. total
Calcul de la banquette corrigée (répartition verticale des rangées) : Résultat arrondi à l’entier le plus
proche
Charge totale : 35 mines à 6 cartouches/mines soit 210 cartouches de 0,500 kg soit 105 kg.
Note : En charge continue avec des cartouches de diamètre constant il est préférable d’arrondir par excès la charge
de colonne afin de réduire la longueur du bourrage final pratique qui est plus important que le bourrage final
calculé. Les cartouches mesurant 0,40 m. de longueur, dans la pratique on placera 6 cartouches de 35/500 soit 3,0
kg sur 2,4ml. Le bourrage final sera alors de 1,20
NITRAM TX1
Calcul des charges linéaires d’abattage :
lc=0.5 lp=1.89 x 0.5=0.945 kg/m et lp=1.89 kg/m
Calcul de la longueur de bourrage final :
0.5 x B= 0.5 x 1 m ~0.5 m
Calcul de la charge par mine :
Charge de pied :
Hauteur de la charge de pied = 1/3H soit 1,2 m.
Charge Q correspondante = 1.2 x 1.89 = 2.27 kg.
Charge de colonne :
Hauteur de la charge de colonne = 3.6-(1.2+0.5)=1.9 m.
Charge Q correspondante = 1.9 x 0.945 = 1.79 kg.
Charge par trou : 4,1kg ~4 kg.
Charge totale : 24 mines x 4 kg soit 96 kg.
RECAPITULATIF / COMPARATIF DYNAROC / NITRAM
Espacement
Maille (m2)
cartouches
totale (kg)
banquette
Deux techniques de découpage du rocher à l’explosif sont utilisées pour ébranler au minimum la
roche laissée en place autour de l’excavation : le "smooth blasting" et le pré découpage. Ces
techniques reposent sur le même principe.
On effectue le tir en simultané, des forages de réglage en voûte et piédroits, dans des conditions
telles que seule la fissure reliant les forages tirés simultanément puisse se développer. Ceci
nécessite des forages parfaitement parallèles, rapprochés et peu chargés.
Avec le pré découpage, les forages de réglage sont mis à feu après le tir d’un bouchon élargi et
avant le tir principal (abattage). Le succès de cette méthode, qui donne en général de bons
résultats à l’air libre, nécessite en souterrain des trous de gros diamètre très rapprochés pour
pouvoir s’opposer à l’état de contrainte du rocher et pour permettre le développement de la
fissure.
Le pré découpage apporte par voie de conséquence une complication certaine à l’avancement.
Habituellement le surcoût lié à son utilisation ne se justifie que pour des ouvrages spéciaux, tels
que les intersections de tunnels par exemple.
Avec le "smooth blasting", les forages de réglage sont mis à feu après les forages d’abattage,
comme dans un plan de tir classique, mais ils sont plus rapprochés et moins chargés. L’effet
bénéfique est moins spectaculaire qu’avec le pré découpage, mais il est suffisamment marqué
pour que ce procédé soit de plus en plus fréquemment utilisé sur les chantiers de tunnel. Il se
traduit par un accroissement modéré du travail de foration, facilement compensé par les
économies sur les dispositifs de sécurité, de soutènement et le revêtement.
L’espacement entre forages périphériques est habituellement de 15 à 16 fois le diamètre de
foration. La distance entre la ligne de forage des trous périphériques et la surface libre après
mise à feu des trous d’abattage, est de 1,2 à 1,3 fois cet espacement.
Dans les spécifications techniques des chantiers français, le Maître d’œuvre impose
généralement à l’entrepreneur de ne pas dépasser un espacement de 0,5 m et de retrouver en
parement la trace d’au moins 80% des cannes de forage.
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Chapitre VII : dimensionnement du plan de tir Page 214 sur 433
Et 1000=700x Q0.7/ D
1.5
Contrôle de l’endommagement
Le schéma Figure VII-38 : Endommagement prévisible page 214 indique l’endommagement prévisible des
mines au voisinage du contour.
La méthodologie à utiliser pour contrôler l’endommagement est la suivante :
1. Calculer la distance d’endommagement maximum prévisible des mines de
découpage.
2. Calculer la distance d’endommagement prévisible des mines d’abattage. Vérifier
que la distance d’endommagement des mines d’abattage n’excède pas celle des
mines de découpage.
3. Si la distance d’endommagement de la dernière rangée dépasse la limite prévue, il
sera nécessaire de diminuer la charge linéaire de cette rangée. Ceci conduira à
une réduction de l’espacement des mines sur cette rangée et par conséquent d’en
augmenter le nombre. Cette méthode est communément appelée tir à effet modéré
("smooth blasting").
Esp. Moyen
Diamètre de Charge
Banquette
Banquette
Esp. Min.
Esp.max
Esp.max
Charge
linéaire
Charge
forage linéaire
Daveycord 40 8 0,04 Figure VII-41 : Caractéristique de la charge linéaire avec une charge discontinue
constituée de DYNAROC 6
Daveycord 70 11 0,07
En ce qui concerne la Dynaroc 6, l’énergie théorique
Daveycord 100 13 0,1
calculée est de 4,7 MJ/kg. Cette dynamite (strenght=0,99)
Figure VII-40 : Caractéristique de la charge est représentative des tables établies par U LANGEFORS
linéaire avec différents explosifs pour un explosif de strenght=1.
Pour établir une corrélation entre une charge linéaire établie avec cette dynamite et celle
obtenue avec des cordeaux détonants de découpage (énergie calculée pour 100% de pentrite :
6,3 MJ/kg), on peut comparer les énergies de la DYNAROC et de la pentrite. L’équivalence
proposée est donc la suivante : Energie calculée de la DYNAROC 6= 4,7 MJ/kg
En travaillant à énergie constante, le rapport est 6,3/4,7= 1,34
Exemple : un trou chargé avec des cartouches de DYNAROC 6 25/100 à raison d’une cartouche
tous les 0,60 m (charge linéaire 130 g/ml), pourra trouver son équivalent avec environ 1 mètre
de cordeau détonant à 100 g/ml.
Calculer la charge linéaire de découpage soigné pour un diamètre de 48 mm
Dans notre exemple, et pour un diamètre de 48 mm, la table Figure VII-39 : Exemple de caractéristiques de
géométrie de la foration et de charge pour du découpage soigné et du pré découpage page 215 donne une charge linéaire
comprise entre Lpr =0,23 et 0,29 kg/m. et un écartement de 0,60 m. Retenons la valeur max. que
l’on pourra facilement ajuster
Critère d'endommagement avec des cartouches de 25
/100 par exemple espacées de
2.50 20 cm. Les valeurs de 0,13 et
0.090
0,21 kg/m. (diamètre 32 à 45
0.170 mm) peuvent être constituées
2.00 0.230
0.280 de NITRALEX en diamètre 13
0.360
0.430
ou 17 mm, de cordeaux
Vitesse ( ms)
1.50
Dégâts importants
0.560
0.650
détonants de découpage (40,
70 et 100 g/m). La seule
1.00 Début dommage obligation est de respecter au
mieux la charge linéaire
0.50
prévue.
Pas de dégât
Calculer la distance
0.00
0.000 0.200 0.400 0.600 0.800 1.000 1.200 1.400
d’endommagement de la
distance (m) charge de découpage (Dp)
Les charges linéaires d’abattage et de pré découpage ainsi que la banquette de pré découpage
(0.8 m) sont correctes, puisque la distance de début d’endommagement de la dernière mine
d’abattage est inférieure à la distance d’endommagement de la mine de pré découpage.
Le même calcul conduit pour une charge linéaire de 1,89 kg/m (NITRAM TX1) corrigée à 1.45
kg/m donne une distance de début d’endommagement de 1,19 m. avec une valeur maximale
tolérée de : NITRAM TX1 à 0,90
Distance de début d'endommagement en fonction des charges + 0,40 = 1,30 m.
linéaires pour différentes configurations pour un diamètre de
foration = 48 mm Si la distance
d’endommagement de la
Nit ram TX 1 (1.8 9 kg/ m ramené à 1.45 kg/ m équivalent )
Dynaroc 6 25/ 10 0 (0.6 25 kg/ m)
1.2
Dynaro c 6 2 5/ 10 0 espacement 0 ,2 m (0 .2 80 kg/ m)
dernière mine d’abattage est
1. 19 1.1
0 .3 9
0 . 2 55
0 .3 3
0 .6 3 d’abattage (la plus proche du
profil) et de modifier en
0 .55
Nit ralex 13 (9 0 g/ m ramené à 76 g / m équivalent ) Dynaroc 6 30 / 2 50 esp acement 0 .4 m (0 .3 7 kg / m)
Cordeau 10 0 g/ m Dynaro c 6 3 0/ 250 espacement 0.6 m (0.28 kg/ m) conséquence les valeurs B et E.
Cord eau 70 g/ m Cordeau 4 0 g/ m Ces mines supplémentaires sont
souvent appelées «mines de
coussin».
R
α
de la galerie (galerie avec naissance ou avec parements inclinés). N
Le calcul du périmètre se fait par la formule suivante. P
Dans le cas du chargement vrac avec de la NITRAM TX1, on a vu que le chargement des mines
de découpage par cette méthode conduirait à un endommagement excessif. Un autre mode de
chargement doit être choisi, par exemple avec du cordeau détonant. Une charge de pied sera
constituée avec de l’explosif vrac qui sera liée à une longueur de cordeau détonant 40 g/m.
Détail du calcul :
La charge totale du trou est (3,6-0.45) * 0,28 soit 0.9 kg
3.6 m de cordeau à 40 g/m équivaut à 144 g ~ 150 g. il reste 0.75 kg pour la charge de pied
composée de Nitram TX1 occupant une place de 0.40 m (Langefors indiquait une charge de
pied de 1/6 H soit 0.5 m ce qui dans le cas d’un explosif vrac aurait conduit à une charge trop
forte).
Tableau récapitulatif
Le tableau ci après reprend les résultats partiels étudiés précédemment.
Espacement
Maille (m2)
cartouches
totale (kg)
banquette
Nombre de mines Nombre cartouches par
rangées
Nombre
Charge
dans la rangée mines ou poids si vrac
(m)
(m)
Type de mines Type explosif Observations
nb
N° Nbre pied colon. total
Relevage
PROFILS
parement nitram5 0.90 0.60 0.54 2 4 11 88 8.8 cart 25/0.100
couronne nitram5 0.90 0.60 0.54 1 29 9 261 26.1
Avec explosif encartouché 0.95 260.3 446.4 124 2.10 1.12 292
Avec explosif en vrac 0.95 260.3 385.2 107 1.48 1.18 308
2 2042
XX 542
XVII 425
L3= 64 3 3
XIX 475 XVIII 450
1564 1564
2
1064
XX 584 2 2084
3
18 16
514 14 464 1584
414
L1=0 2 12 12 2
1000 300 300 1000
14
16 382 18
12 12 12
432 482 12 6288 12
6288 6288
11 6288 6288 11
11 9 8 7 6 6 7 8 9 11
5660 4660 4160 3660 3160 3160 3660 4160 4660 5660
11 11
5532 9 8 7 6 5 5 6 7 8 9 5532
4596 4096 3596 3096 2596 2596 3096 3596 4096 4596
11 11 L4= 96
5596 5596
12 10 9 8 7 6 6 7 8 9 10 12 L9= 256
6256 5256 4756 4256 3756 3256 3256 3756 4256 4756 5256 6256
A. Généralités------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 221
B. Principe d’une séquence de mise à feu --------------------------------------------------------------------------------------------------- 221
B.1. Mines de bouchon ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 221
a) A trous parallèles ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 221
b) A trous convergents --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 223
c) Les phénomènes dus à la pression dans la zone du bouchon---------------------------------------------------------------------------------------------- 224
B.2. Mines d’abattage -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 225
a) Règles ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 225
b) Exemples --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 225
B.3. Mines de profilage ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 226
B.4. Exemples de plans de mise à feu -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 227
a) Mono-ligne ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 227
b) Séquentiel électrique -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 227
c) 100% nonel ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 230
d) Mixte cordeau nonel -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 231
e)Electronique------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 232
f) Analyse des Régles du Tir Sequentiel ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 233
Dans le plan de tir étudié précédemment (profondeur 3,60 m), le temps idéal d’éjection est de
3.60/50 soit 72 ms. Dans la pratique, du fait de la disponibilité des séries de détonateurs on peut
admettre que la totalité des matériaux ne soit pas sortie, ce qui conduira à retenir un délai de 50
ms (soit 2 N°).
VÉRIFICATION DE L’HYPOTHÈSE DE FLUIDISATION
EXEMPLES
Dans cette partie nous allons disposer la séquence de mise à feu sur les
4 5
2 mines du bouchon.
570
XIII
I XVIII Pour obtenir un flux continu et homogène de
matériaux dans la cavité pendant le tir, il convient de
8
26
3 a VII 3
X
disposer les retards successivement en opposition
27
0
mine, on arrive à 32 retards, que la série de micro retard ne peut fournir. On peut alors soit :
Doubler les numéros à partir du 3ème carré. La règle de fluidisation ne sera alors pas
convenablement respectée.
Utiliser des retards ½ secondes sur le 4ème carré.
Il faut vérifier la règle des temps de vidage, celle de la fluidisation 700
étant établie lors de la conception géométrique du bouchon, qui
3 1500 2 3
n’est pas le cas d’un bouchon carré qui est un compromis. 1000 150 0
règle. On remarquera que le plan horizontal central part en premier ordre et que la mine d’appui
(la plus à gauche) part en dernier.
c) LES PHÉNOMÈNES DUS À LA PRESSION DANS LA ZONE DU BOUCHON
La position des trous du bouchon a comme particularité des entre axes faibles.
Les explosifs, on l’a vu, sont sensibles à la pression. Une augmentation de pression dans le
terrain due à l’explosion d’une mine placée dans le bouchon peut engendrer dans les trous
immédiatement voisins :
Un départ par sympathie : la détonation d’une charge du bouchon va engendrer une
augmentation de pression telle dans l’environnement immédiat du trou de forage, que les
explosifs du ou des trous voisins (situés environ à une vingtaine de centimètres) seront
amorcés non pas par leur propre détonateur, mais par la pression ambiante (plusieurs
dizaines de bars). Il en résulte que la chronométrie du bouchon n’est plus respectée et que
les hypothèses de temps de vidage et de fluidisation dynamique ne peuvent pas être
atteintes. Les conséquences sur le rendement de la volée peuvent être importantes
(« bouchon recompacté »). Ce phénomène ne s’observe principalement qu’avec l’utilisation
de cartouches de dynamites.
Une désensibilisation irréversible : la détonation d’une charge du bouchon va engendrer une
augmentation de pression telle dans l’environnement immédiat du trou de forage, que les
explosifs du ou des trous voisins (situés environ à une vingtaine de centimètres) seront
insensibles, et ce de façon irréversible, à la mise à feu du détonateur. Le ou les trous
concernés seront considérés comme ratés, et les explosifs placés à l’intérieur, seront
vraisemblablement éjectés dans le marin. Ce phénomène ne s’observe principalement
qu’avec les émulsions encartouchées sensibilisées par gazing ou par micro billes de verre
creuses, la propension de ces dernières étant supérieures. Dans le cas des émulsions
sensibilisées par gazing, ce phénomène se traduira par une cristallisation de l’émulsion
(aspect dur et chaud). Dans les deux cas, les cartouches retrouvées dans le marin pourront
être considérées comme inertes si elles sont séparées du détonateur.
Une désensibilisation réversible : le phénomène est identique au cas précédemment
explicité, avec cependant pour différence, des niveaux de pression engendrés de moindre
importance, qui a pour conséquence, pour le cas des émulsions gazéifiées, un retour à l’état
initial après le passage de l’onde de pression. Si des cartouches sont retrouvées dans le
marin, et si leur aspect (dureté notamment) est considéré comme proche de l’état initial,
celles-ci doivent être alors considérées comme des explosifs à part entière. La chronométrie
du tir revêt ici toute son importance puisque du délai entre les mines voisines du bouchon, va
dépendre le passage et la décroissance du niveau de pression dans la roche et donc de
l’exposition ou non des cartouches au moment où le détonateur sera mis à feu.
Amputation des charges : la détonation d’un mine voisine peut par arrachement amputer une
partie ou la totalité des charges du trou. L’arrachement du terrain peut trouver sa cause dans
une séquence de mise à feu inadaptée (hypothèse du temps de vidage non respectée et
donc cavité non disponible totalement) entraînant un fonctionnement de la mine du type
cratère.
Il est possible de limiter les risques dus aux phénomènes précédemment décrits en adaptant la
géométrie du bouchon, avec par exemple, la réalisation d’écran de trous vides entre charges
contiguës (voir Figure VIII-5 : Exemples de bouchon avec dispositif de protection des trous de mines contre la
désensibilisation).
X 250 XII 300
II 50 VIII 200 VI
XII 300
150
180
VIII 200 X 250
Φ 76 II 50 0 100 IV
450
420
II 50
0
Φ 76
80
5 00
140
160
200 VIII
X 250 IV VI
100 150 XII 300 X 250
VIII 200 VI 150 100 IV
XII 300
3 1542
Figure VIII-5 : Exemples de bouchon avec dispositif de 2 204 2
XX 542
protection des trous de mines contre la désensibilisation
XVII 425
obtient ensuite un polygone (tracé vert) qui constitue la première section (ou 1ère couronne).
abattue après le bouchon.
25 23 27
La section suivante sera alors mise à feu après
vidage de la section 1.
9 7 11
19 22
On applique la même méthode pour les sections
suivantes à savoir, un élargissement horizontal
15 3 6 18 puis un abattage haut et bas (ou bas et haut).
13 1 2 14
Elargissement : mines 13, 15, 17 et 14, 16, 18.
Abattage haut : 19, 22, 23, 25 et 27.
17 5 4 16
Les premières règles concernant le tir séquentiel date du début des années 70. Elles ont été
édictées par l’USBoM (US Bureau of Mines). Ces règles ont été complétées et introduites en
France au cours des années 1980 avec l’introduction des premiers exploseurs séquentiel.
Rappel des règles de base (travaux en surface)
Règle N°1 : Aucune charge ne peut être mise à feu sans que toutes les charges aient reçu leur
signal de mise à feu.
Cette règle a pour but d’éviter la destruction de la chaîne pyrotechnique d’une charge non
initiée. Cette règle qui peut être transgressée dans certaine configuration (mines à ciel ouvert et
carrières), doit être impérativement respectée en travaux souterrains du fait de la
perpendicularité du front de taille par rapport à l’axe des charges, provoquant à coup sûr
l’arrachement de la chaîne pyrotechnique.
Règle N°2 : Le décalage temporel entre charges contiguës d’une même rangée de trous de
mine doit être comprise en 3 et 10 ms par mètre de banquette. Cette règle a pour objectif
Nitro-Bickford (Organisme de formation enregistré sous le n° 11.75.00.68.8.75)
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Chapitre VIII : Dimensionnement des séquences de mise à feu Page 228 sur 433
l’efficacité du tir tant au point de vue de la fragmentation que de l’éjection des matériaux. En
galerie l’éjection des matériaux est rendue plus difficile par la forme de la cavité et par la
disposition du front de taille. Il convient donc d’allonger cette valeur de 100 à 500 ms. Cette
règle ne s’applique pas au bouchon dont la chronométrie est réglée par la théorie des temps de
vidage.
Règle n°3 : le décalage temporel entre charges contiguës de rangées successives doit être
comprise entre 10 à 30 ms par mètre de banquette. Cette règle a les mêmes objectifs que la
précédente. En galerie, les rangées sont constituées de sections emboîtées de forme circulaire
ou semi-circulaire, le dégagement est nettement moins favorable que dans le cas de rangée
rectiligne. Il convient donc de majorer ces valeurs de 500 ms à 1000 ms.
Règle N°4 : le décalage temporel entre les dates de détonation de charges contiguës ne doit
pas être inférieur à 17 ms. Cette règle a pour but de limiter la désensibilisation par compression,
en permettant à l’onde de choc de la mine n-1 de dépasser la mine n, et de laisser le temps aux
cartouches qui auraient été comprimées de retrouver leurs caractéristiques initiales (densité
notamment).
Les règles n°3 et 4 sont en principe de facto vérifiées en galerie, avec l’utilisation d’amorces
suffisamment retardées (Daveydet retard ½ seconde, Daveynel LP 100 et 200 ms).
Règle N°5 : le décalage temporel entre toutes les charges prises 2 à 2, ne doit pas être inférieur
à 8 ms. Cette règle est motivée par le souci de limiter le risque de superposition des ondes
vibratoires avec la mise à feu de charges rapprochée dans le temps. Cette règle de 8 ms a été
conçue avec l’utilisation d’amorce court retard (Daveydet court retard 25 ms), la dérive en valeur
absolue pour des détonateurs à retard ½ seconde étant en principe supérieure. Si l’on admet
une dérive moyenne de 2% et qu’on l’applique au milieu de la série (N°6 à 3000 ms), on obtient
en valeur absolue de l’ordre de 60 ms d’imprécision.
Cette règle dicte en général le pas à utiliser sur l’exploseur séquentiel (les valeurs courantes
sont comprise entre 30 et 100 ms).
Règle n°6 : le rapport entre les décalages temporels de charges contiguës de rangées
successives et celui de la charge contiguë d’une même rangée doit être compris entre 2,5 et 5.
Cette règle vise à éviter le gerbage des rangées les unes sur les autres en carrière. En
souterrain, ce risque n’existe pas puisque les produits sont éjectés successivement l’une
derrière l’autre et non l’une sur l’autre. Cette règle est donc sans objet en galerie.
D’après les travaux réalisés sur le sujet (GFEE, INERIS, CERCHAR, USBom), en souterrain la
règle n°2 s’avère inapplicable ; en effet, pour des banquettes de l'ordre du mètre, un « décalage
temporel » de 3 ms devrait - théoriquement - être accepté. Mais cela conduirait à une probabilité
de chevauchement comprise entre 17 % (nos 3 et 4) et 67 % (nos 19 et 20) :
De telles probabilités sont inacceptables, surtout en travaux souterrains, où les risques
d'amputation de charges ou de désensibilisation par compression dynamique sont élevés
(proximité des charges : propagation rapide des fissures et faible décroissance des pressions).
Les schémas ci-après illustre ces principales règles.
12
7 6 7
7 7
8 8
5,00
8 7 6 5 5 5 6 7 8
11 8 7 6 5 4 4 4 5 6 7 8 10
2,7 0
0,70
7 6 5 4 3 2 3 2 3 4 5 6 7
8 7 6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8
8 7 6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8
8 7 6 5 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8
4
9 8 7 6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9
9 9 8 8 8 8 8 8 8 8
8 8 8 8 8 8 8 9 9
10 10
10 10
Figure VIII-10 : Exemple d’un plan de mise à feu, séquentoel électrique, avec bouchon convergent
Le plan de tir ci-dessus utilise un bouchon prismatique qui impose de tirer les différents plans
horizontaux en même temps, ce qui explique le « triplage » des numéros de retard. Les mines
de couronne sont reliées sur une seule et même ligne. On obtient le décalage des mines de
parement et de couronne en utilisant les N° 10, 11 et 12. L’ensemble des détonateurs utilisés,
est à retard ½ secondes. Pour respecter la règle N°1, le n°0 n’est pas utilisable. L’initiation de la
ligne N°10 a lieu à 270 ms (9 intervalles de 30 ms) et le départ du premier trou du bouchon (N°1
retard branché sur la ligne n°1) à 500 ms ; la règle de sécurité est par conséquent respectée.
Les règles n°2 et 6 sont sans objet en galerie et par conséquent non vérifiées. Regardons
maintenant les règles 3, 4 et 5 : en ce qui concerne la règle n°3, on observe un décalage
temporel de ½ secondes + le retard de ligne ce qui est acceptable. La règle n°4 n’est pas
vérifiée en ce qui concerne un plan de tir avec bouchon prismatique dont les conditions de
fonctionnement sont contradictoires (départ simultané sur un même plan vertical). Ce plan de
mise à feu n’employant que des retards ½ seconde vérifie automatiquement la règle n°6,
compte tenu que les retards de ligne sont supérieurs à 8 ms.
Sur cet exemple, les lignes de tir sont disposées verticalement.
La figure ci-après illustre un plan de mise à feu séquentiel 10 lignes à bouchon sur gros trous
parallèles.
L3= 64 3 3
1564 1564
2
1064
18 16
514 14 464
414
L1=0 2 12 12 2
1000 300 300 1000
14
16 382 18
12 12 12
432 482 6288
12 6288 6288 12
11 6288 6288 11
5788 5788
11 11 L10= 288
5788 9 8 9 5788
2 11 4724 4224 4724 11
1032 5724 10 10 5724
L2= 32 3 3
11 5224 5224 11 L8= 224
1532 1532
5724 9 8 7 7 8 9 5724
4692 4192 3692 3692 4192 4692
11 11 L7= 192
5692 5692
11 9 8 7 6 6 7 8 9 11
5660 4660 4160 3660 3160 3160 3660 4160 4660 5660
11 11 L6= 160
5660 9 8 7 6 5 6 7 8 9 5660
4628 4128 3628 3128 2628 3128 3628 4128 4628
11 11 L5= 128
5628 5628
7 6 5 4 3 3 4 5 6 7
3564 3064 2564 2064
1564
2 1564
2064 2564 3064 3564
11 1064 11
5564 5564
18 16
14
11 6 5 4 3 2 12 12 2 3 4 5 6 11 L3= 64
5564 3000 2500 2000 1500 1000 14 1000 1500 2000 2500 3000 5564
16 18
11 11 L1= 0
5500 2 5500
7 6 5 4 3 1032 3 4 5 6 7
11 3532 3032 2532 2032 1532 1532 2032 2532 3032 3532 11 L2= 32
5532 5532
11 11
5532 9 8 7 6 5 5 6 7 8 9 5532
4596 4096 3596 3096 2596 2596 3096 3596 4096 4596
11 11 L4= 96
5596 5596
12 10 9 8 7 6 6 7 8 9 10 12 L9= 256
6256 5256 4756 4256 3756 3256 3256 3756 4256 4756 5256 6256
Figure VIII-11 : Exemple d’un plan de mise à feu avec du séquentiel électrique avec bouchon à trous parallèles sur gros trou central
Ce bouchon utilise des détonateurs court-retards (25 ms) des N° XII à XVIII et des détonateurs
retard ½ seconde sur le dernier carré. Ces mines sont réparties sur 2 lignes (L1 et L2).
La disposition des lignes est horizontale. Les mines de contour sont cette fois réparties sur 6
lignes.
La règle n°1 est vérifiée : initiation de la ligne n°10 à 288 ms (32 x 9) et mise à feu du N°XII sur
la ligne 1 à 300 ms.
Les règles 3, 4 et 5 sont aussi respectées.
c) 100% NONEL
Ce plan de tir est entièrement réalisé avec des systèmes non électriques. Pour réaliser un tel
schéma, il est conseillé de séparer la volée complète en secteurs, qui vont constituer des
grappes (chaque grappe de tubes étant reliées par du cordeau détonant lui-même connecté à
un ou une combinaison de boîtier de surface).
La première règle à vérifier, consiste à s’assurer que le départ du premier trou ait lieu après
l’initiation du dernier détonateur : la détonation du trou N°1 a lieu à 267 ms alors que l’initiation
de la dernière grappe à 167 ms. La sécurité pyrotechnique est donc bien vérifiée.
Ce plan de tir présente des redondances de charges qui s’explique par :
Le faible choix de retards disponibles,
16 16 16 16
18 (1667 ms)
(1667 ms) (1717 ms)
(1717 ms) 18
67 ms (42+25) 18 (1867 ms) (1917 ms) 18 117 ms (100+17)
18 (1867 ms)
(1917 ms) 18
(1867 ms)
18 12 (1267 ms) 12 (1317 ms) (1917 ms) 18
(1867 ms) 12 (1267 ms) 12 (1317 ms) (1917 ms)
20 20
(2067 ms) 14 (1467 ms) 14 (1517 ms) (2117 ms)
20
20 (2117 ms)
(2067 ms) 14 10 (1067 ms) 10 (1117 ms)
14
(1467 ms) (1517 ms) 20
(2117 ms)
10 (1067 ms) 10 (1117 ms)
20 20
(2067 ms)
14 (1467 ms) 11 (1167 ms) 14 (1517 ms) (2117 ms)
8 (867 ms) 8 (917 ms) 11 (1217 ms)
20 20
(2067 ms) (2117 ms)
16 9 8 9 16
11 (1167 ms) (967 ms) 8 (867 ms)
7
(917 ms) (1017 ms) 11 (1217 ms)
(1667 ms) 7 (767 ms) (817 ms) (1717 ms)
16 16
(1667 ms) (1717 ms)
xvi (467 ms)
xx (567 ms) xx (567 ms)
16 11 10 9 8 8 9 10 11 16
(1600 ms ) (1100 ms) (1000 ms) (900 ms) (800 ms) viii (367 ms) viii (367 ms) (842 ms) (942 ms) (1042 ms) (1142 ms) (1642 ms)
20 18 18 14 14 10 14 14 18 18 20
(1800 ms) (1400 ms)
(1167 ms) 10 (1167 ms)
(1442 ms) (1842 ms) (1842 ms) 2042 ms)
(2000 ms) (1800 ms) (1400 ms) (1442 ms)
0 ms +167
+167ms
ms(100+42+25)
(100+42+25) 42 ms
Figure VIII-12 : Exemple d’un plan de mise à feu 100 % non électrique
Lorsque le schéma impose une redondance de charges, il convient de vérifier que les règles de
départ fonctionne comme vu au schéma ordre de calcul des mines p58. (les mines 1 de radier et
5 d’abattage horizontal peuvent être doublées horizontalement, les mines 4 abattage horizontal,
verticalement).
d) MIXTE CORDEAU NONEL
Une autre solution en tir non électrique consiste à remplacer les boîtiers de surface par du
cordeau détonant basse énergie. Le principe des grappes est conservé, mais les retards entre
grappes sont supprimés. Ceci a pour conséquence de multiplier les redondances de charge ce
qui réserve ce type de branchement à de faibles sections et à des chantiers exempts de
contrainte environnementale.
De manière à assurer la continuité de l’amorçage, même en cas de rupture d’un des brins de
cordeau, un circuit doublement bouclé a été réalisé. Cette méthode impose un montage
équilibré des longueurs de brins.
V(125 ms)
X (250 ms) IX (225 ms)
XIV(350ms) XIV(350ms)
14(1400 ms) 6 (600 ms) VI (150 ms) IV(100 ms) 6 (600 ms) 8 (800 ms)
14(1400 ms)
VII (175 ms) VIII (200 ms)
III (75 ms)
20(2000 ms) 18(1800 ms) 18(1800 ms) 18(1800 ms) 18(1800 ms) 18(1800 ms) 18(1800 ms) 20(2000 ms)
Figure VIII-13 : Exemple d’un plan de mise à feu mixte cordeau-détonateurs non-électriques
e) ELECTRONIQUE
Les détonateurs électroniques permettent grâce à la précision des temps de détonation de
réaliser des plans de tir comportant des dates de départ indépendantes pour chaque détonateur.
102 101 103
15 14 104 3651 3641 3661 105
975 910 106 3671 3681 107
12 3691 3701
780 108 109
3711 81 80 82 3721
110 3161 3136 3186 111
3731 83 84 3741
112 3211 3236 113
3751 64 62 60 61 63 65 3761
7 6 2622 2572 2522 2547 2597 2647
455 4 390 114 115
3771 3781
260
9 1 2 10 116 76 56 40 38 39 41 57 77 117
585 65 130 650 3791 2978 2364 1792 1742 1767 1817 2389 3003 3801
3
5 195 8 118 119
3811 72 52 34 24 23 25 35 53 73 3821
325 520 2864 2250 1628 1322 1297 1347 1653 2275 2889
120 121
3831 3841
68 48 30 19 15 14 20 31 49 69
2736 2122 1500 1169 975
12 910 1201 1532 2154 2768
11 122 780 123
3851 3861
715
13 16 7 6
845 1040
4
99 66 46 28 17 9 1 2 10 18 29 47 67 100
3621 2672 2058 1436 1105 585 3 650 1137 1468 2090 2704 3631
5 8
97 98
3601 11 3611
70 50 32 21 13 715 16 22 33 51 71
95 2800 2186 1564 1233 845 1040 1265 1596 2218 2832 96
3581 3591
93 94
3561 85 74 54 36 26 27 37 55 75 86 3571
3261 2914 2300 1678 1372 1404 1710 2332 2946 3293
91 92
3541 3551
89 87 78 58 44 42 43 45 59 79 88 90
3433 3325 3028 2414 1950 1842 1896 2004 2468 3082 3379 3487
Figure VIII-14 : Exemple d’un plan de mise à feu avec des détonateurs électroniques
Pour le bouchon le délai à adopter est celui qui respecte les temps de vidage.
Pour les mines horizontales, on peut adopter des temps plus courts compris entre 20 et 40 ms.
On réservera un délai plus long aux mines de radier.
En ce qui concerne les mines de découpage il est conseillé de retenir des temps plus courts de
20 à 40 ms par exemple. Si aucune contrainte d’environnement n’est a respecter on peut utiliser
un écart de temps de 1ms afin d’améliorer la qualité du découpage.
Il faudra ensuite vérifier, que compte tenu du nombre de mines de la volée et des retards
adoptés, on ne dépasse pas la capacité du détonateur (4000 ms pour le DAVEYTRONIC).
Les règles à vérifier sont simplifiées. En effet :
La règle N°1 est automatiquement vérifiée, il n’y a qu’une ligne.
Les règles 3, 4, et 5 se vérifient facilement puisqu’il est possible d’ajuster les retards des
différents types de mines, horizontales, verticales, relevage, radier en fonction des
écartements et banquettes calculés.
f) ANALYSE DES RÉGLES DU TIR SEQUENTIEL
Lorsqu'on reproduit en tir électronique une séquence de tir calculée avec les règles de temps du
tir séquentiel électrique, les résultats obtenus (niveau de vibration, granulométrie,
foisonnement…etc) sont généralement plus mauvais en tir électronique qu'en tir électrique.
Ce résultat inattendu s'explique facilement : les règles empiriques (8 et 17 ms) que l'on utilise
habituellement en surface en tir électrique, prennent en compte les dérives aléatoires de
fabrication des détonateurs classiques, de 4 à 6 ms. Avec des détonateurs électroniques dont
l'erreur de fabrication n'excède pas la milliseconde ces règles empiriques sont en défaut. A ce
sujet on doit rappeler que l'application des règles de temps (8 et 17 ms) en dehors des cas
standards (terrain de dureté moyenne, peu fracturé, détonateurs 25 ms …etc) conduit
également à des résultats aberrants. En réalité, il y a toujours des superpositions partielles de
départ, qui se limitent à 2 ou 3, en tir de surface mais qui peuvent atteindre des valeurs bien
supérieures en souterrain, car la dispersion des détonateurs série retard (1/2 sec) est de l'ordre
de 40 à 60 ms.
Cette théorie est confirmée par les écarts constatés entre les valeurs observées en souterrains
et les valeurs calculées.
Soit deux mines voisines A et B en cours de détonation, avec les données de base suivante :
Co = vitesse sismique du terrain E
Vg = vitesse de la contrainte de pression des gaz de tir dans le massif en cours de
fragmentation (effet Griffith) A B
Vd = vitesse de déplacement du massif
V = banquette d'abattage V
D = distance minimum de dégagement des produits pour que la nouvelle interface
puisse être considérée comme une nouvelle surface de réflexion d
Le temps δt qui doit s'écouler entre les deux mines pour éviter tout chevauchement est la
somme
Du temps aller retour de l'onde choc en direction du front d’abattage
Du temps de parcours de la banquette par la contrainte de pression des gaz
Du temps de déplacement des produits abattus (distance d)
De l'erreur aléatoire ε sur la charge relais du détonateur
Ce qui peut s'écrire :
δt= 2B
Co + VgB + Vdd + ε
Application numérique:
Co = 1500 m/s
Vg = 800 m/s
Vd = 10 m/s
V =1 m
d6 = 0,15 m
ε = 40 ms
δt = 2x 1 + 1
+ 0.15
+ 0.040 = 0,055 (55 ms)
1500 800 10
En tirs électriques on obtient fréquemment des valeurs calculées comprises entre 60 et 100 ms
très différentes des 30 ou 35 ms préconisés et des 20 ou 30 ms utilisées entre lignes. On
remarquera que l'adoption de retard de ligne élevé pose de sérieux problèmes si l'on veut
respecter la règle primordiale d'initiation de toutes les lignes avant le premier départ. C'est
pourquoi à l'étranger, en souterrains, le nonel ou le détonateur électronique ont pratiquement
remplacé le détonateur électrique classique. Si l'on maintient le détonateur électrique il faut se
résoudre à des compromis et admettre un certain nombre de chevauchements de date de
départ.
6
Pour le calcul, on prendra dans le cas du tir souterrain un déplacement d= 0,15 à 0,20 m. pour tenir compte du
temps de vidage de la cavité.
Le temps de vidage peut être insuffisant. Il faut revoir la séquence de mise à feu,
La cavité au temps (t), peut être trop petite pour permettre le foisonnement
dynamique. Il faut revoir le calcul du bouchon et notamment les volumes abattus par
les premiers coups.
Le gros trou vide est trop petit. Il faut alors agrandir le diamètre ou forer plusieurs
trous.
Si l’anomalie concernent seulement les mines de radier, il faut incriminer la charge linéaire
qui, pour les mines de radier doit être maximale sur toute la longueur chargée du trou
(bourrage final max= 0,2 x banquette), ou, la maille (voir VII.C.3.b) Les autres mines de la
volée page 202).
Si l’anomalie concerne également le relevage, vérifier la banquette, elle doit être comptée
dans le sens vertical. Vérifier les bourrages et les charges correspondantes.
Si tout est correct, la surface de bouchon est peut être insuffisante pour la section à abattre
surtout si le plan de tir ne comporte qu’une seule rangée de relevage. La surface de bouchon
doit être adaptée à la section à abattre : 0,3 à 0,5 m2 pour les petites sections inférieures à
20m2, autour de 1 m² pour les sections moyennes (20 à 60m2 ) et de 1,5 à 2m2 pour les
grandes sections de plus de 70 m2.
En ce qui concerne la séquence de mise à feu, vérifier les dates de départ. Les mines de
radier doivent détoner en dernier, juste avant les mines de profil de couronne et/ou
éventuellement, la dernière rangée d’abattage vertical, qui est souvent tirée avec les mines
de profil de couronne pour « économiser » le nombre de lignes en tir séquentiel.
a) NATURE DU PROBLÈME
Les parements et la couronne présentent un aspect en
« dents de scie » plus ou moins prononcé. En tunnel y a un
Découpage en
volume non négligeable de béton à mettre en place pour "dents de scie"
donner à la voûte son profil final. En mine, si un
soutènement est nécessaire il y a beaucoup de calage à
faire. Si la paroi reste nue la résistance à l’aérage peut,
suivant le sens du courant d’air, être considérablement
Figure IX-9 : Découpage en dent de scie
augmentée.
b) CAUSES PROBABLES ET SOLUTIONS
Les mines de profil sont trop inclinées vers l’extérieur. Le profil dit « de creusement » tient
normalement compte de l’encombrement du marteau et de la glissière. Afin de limiter les hors
profils, on doit calculer les cotes de creusement au plus près. Une foration parfaitement parallèle
des mines de profil conduit au bout de quelques tirs à un sous profil. Pour ne pas avoir de mines
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Chapitre IX : Les défauts de tir Page 240 sur 433
de rectification de profil à faire, il est d’usage d’orienter les mines de profil et de radier vers
l’extérieur (2 à 5°). Cette inclinaison ne doit pas dépasser quelques degrés. Elle est un peu plus
forte pour les mines de radier. Elle s’apprécie en fonction de l’encombrement de la glissière et
du marteau.
La dernière couronne d’abattage est surchargée, ou la banquette entre les mines de profil et
les mines d’abattage est trop petite. Revoir le calcul des distances d’endommagement (voir
VIII.B.3 Mines de profilage page 226).
Les mines de profil ne sont pas au bon écartement (E trop grand) ou leur charge linéaire est
trop importante, revoir le calcul.
Dans les cas critiques, abandonner la technique des mines de profil au profit des mines de
pré ou post découpage au cordeau. Cette technique élimine l’élargissement des fissures
naturelles par effet de gaz.
Un boulonnage du toit et du parement, réalisé aussi près que possible du front de taille,
améliore l’efficacité des mines de profil.
Avec un fort recouvrement en tunnel ou mine profonde, si le pré-découpage reste médiocre
alors que tous les paramètres de tir sont corrects, il est probable que des contraintes
internes du massif, gênent l’effet de cisaillement recherché. Dans ce cas, tirer en premier le
bouchon conjointement avec un ou deux dégraissages, attendre ensuite au moins 500 ms,
les contraintes internes vont se libérer, puis titrer le pré-découpage et enfin tout le reste de la
volée dans l’ordre normal.
Formations Nitro-Bickford
A.2. CARACTÉRISATION
A partir de toute explosion, une partie de l’énergie cédée au terrain (environ 10 à 20%) se
propage sous forme d’une onde vibratoire solidienne tant dans les fluides que dans les solides.
Les ondes aériennes qui représentent 5 à 10% de l’énergie n’ont pas d’action sensible sur les
constructions sauf sur les voiles minces (vitres, voiles minces…). Elles ne sont généralement
aujourd’hui pas prises en compte dans les études de risques, ce qui pourrait à l’avenir changer.
Le train d’ondes solidiennes se propage à la manière d’un tremblement de terre à des vitesses
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Chapitre X : les vibrations liées aux tirs Page 244 sur 433
différentes selon le type d’onde et selon les propriétés élastiques du milieu. Le reste de l’énergie
développée, sert à l’abattage du rocher.
Energie de l’explosion
~80 % ~10 à 20 % ~5 à 10 %
Effets
pression acoustique
Souffle bruits
Influence
a) DÉFINITION
Une vibration peut être définie comme étant un mouvement oscillatoire d’une particule ou d’un
corps à partir de sa position de référence (ou position de repos). Les vibrations qui se propagent
constituent des ondes vibratoires. Les vibrations transmises dans les massifs rocheux et l’air
sont des ondes mécaniques.
Ces vibrations se produisent lorsqu’on déplace de sa position normale une tranche d’un milieu
élastique. Celle-ci oscille alors autour de sa position d’équilibre. Suite aux propriétés élastiques
du milieu, l’ébranlement se transmet de proche en proche, d’une tranche à l’autre, c’est à dire
que l’onde se propage à travers le milieu. Notons que l’onde ne provoque pas le déplacement
total du milieu, mais que se sont les différentes parties de ce dernier qui oscillent de façon
limitée. En outre, les ondes mécaniques sont caractérisées par un transport d’énergie effectué à
travers la matière par le mouvement d’ébranlement.
La surface de séparation entre les particules du milieu en mouvement et celles du milieu au
repos est appelée front d'onde. Le front d’onde vibratoire se déplace dans les terrains à des
vitesses appelées vitesses de propagation ou célérités de l’onde (Co). Cette vitesse est
généralement comprise entre 1000 et 6000 m/s.
Type de roches Célérité (m/s) Type de roches Célérité (m/s) Type de roches Célérité (m/s)
Granitoïdes 2400-6000 Basaltiques 2300-4500 Schisteuses 1500-2500
Métamorphiques 2100-3500 Calcaro- 2000-6000 Argileuses – 400-1700
dolomitiques sableuses
Un bouchon de pêcheur flotte sur une étendue d’eau calme dans laquelle est jeté un bloc.
Le choc crée une perturbation qui induit une onde de masse sphérique. En surface, le plan
d’eau coupe cette onde de choc. Cela se traduit par des cercles concentriques. Ces cercles
induisent à leur tour un mouvement vibratoire (petite vague).
Au passage de cette onde, le bouchon va osciller de bas en haut sans déplacement latéral.
Le bouchon se déplace d'une distance do qui constitue le déplacement maximum.
La vitesse sera maximale lorsque le bouchon franchira à nouveau, en descendant, son niveau
d'équilibre sa vitesse sera alors v0. Cette vitesse est appelée vitesse de déplacement ou vitesse
particulaire.
D’une berge à l’autre de l’étendue d’eau, l’onde vibratoire parcourt la distance D.
Le temps nécessaire au phénomène pour parcourir la distance D est t.
La vitesse de propagation de l’onde vibratoire dans ce milieu est C = D/t.
Sur la distance D, l’onde a effectué 6 va-et-vient (oscillation) par rapport à la surface de
référence.
b) TYPES D’ONDE
A partir d'une source comme l'explosion d'une charge explosive dans une mine, des ondes
sismiques se propagent dans les matériaux environnants.
La sismologie en définit deux types :
Les ondes de volume
d'onde. Discontinuité
Elles se propagent à l'intérieur des massifs en pénétrant profondément dans ces derniers. Elles
se subdivisent en ondes longitudinales et de cisaillement.
(a) Les ondes
longitudinales Sens de propagation
des ondes sismiques
Elles correspondent à un mouvement des particules
suivant la direction de propagation de l'onde sismique
et se caractérisent par des contraintes de
compression ou de traction. Elles se diffusent aussi
bien dans les solides que dans les fluides (l'eau et
l'air) où elles deviennent les ondes sonores.
(b) Les ondes de
cisaillement (ou transversales)
Les plus importantes sont les ondes de Rayleigh qui des ondes sismiques
Composante verticale V
en t
em
r anl
Eb
Pour une fréquence donnée, la mesure de l’un des paramètres, permet de déterminer par le
calcul les deux autres paramètres.
Dans le cas d’une vibration complexe constituée de plusieurs composantes de fréquences
différentes, ce calcul est possible par l’utilisation de fonctions mathématiques plus complexes.
Un nomogramme de vibration permet de déterminer pour une fréquence donnée, les 3
paramètres vitesse-déplacement-accélération.
Ainsi on observera que pour une vitesse donnée (10 mm/s), les basses fréquences donneront
les déplacements les plus importants (0.8 mm à 2 Hz et 16 microns à 100 Hz).
Egalement, les hautes fréquences donnent des faibles déplacements et de fortes accélérations
(0.12 m/s2 pour 2 Hz et 7 m/s2 pour 100 Hz).
Fil de
Enregistreur liaison
numérique
Imprimante
PC avec logiciel
de transfert et
d’analyse
Modem
Capteur de
vibrations
Capteur de
surpression
La réponse en amplitude est caractérisée par la sensibilité. Celle-ci est généralement donnée en
Volts par unité physique (vitesse ou accélération). Cette sensibilité est donnée suivant un axe
déterminé. Dès que l’axe d’excitation est incliné par rapport à cet axe, la sensibilité diminue.
C’est pourquoi les capteurs seront associés par 3, suivant 3 axes de sensibilité orthogonaux si
l’on désire connaître le phénomène vibratoire quelle que soit sa direction.
Cette sensibilité est donnée sur une certaine plage de fréquences qui définit sa sensibilité.
Les caractéristiques de sensibilité et de bande passante sont données par la courbe de réponse
du capteur.
La réponse en phase est définie comme le retard entre le signal électrique de sortie et la
grandeur mécanique d’entrée qui lui donne naissance.
Les capteurs de vibrations peuvent se rencontrer sous les deux formes suivantes :
Un géophone, il mesure la vitesse particulaire du sol (cas le plus fréquent),
Un accéléromètre, il mesure directement l’accélération.
C’est le géophone qui est le plus couramment utilisé car :
C’est la vitesse qui avec la fréquence du mouvement semble la caractéristique de
vibrations la mieux corrélée avec les dégâts,
C’est le type de capteur le moins onéreux.
LES GÉOPHONES
Les géophones sont des capteurs qui émettent une tension électrique proportionnelle à la
vitesse particulaire de vibration.
Le signal électrique est généré par une bobine, mobile dans le champ d’un aimant fixe : lors du
passage de l’onde sismique, l’aimant est mis en mouvement. Cela crée un courant électrique
induit dans la bobine dont la tension est proportionnelle à la vitesse de déplacement. Plus le
déplacement sera rapide, plus la tension de sortie sera importante.
Les géophones existent en modèles horizontaux et verticaux qui seront utilisés exclusivement
dans les positions pour lesquelles ils ont été conçus.
Un géophone sera utilisé sur une plage de fréquence située au dessus de sa fréquence propre
de résonance et jusqu’à 200-300 Hz.
Les modèles courants ont des plages de fonctionnement de 1Hz, 2Hz ou 4.5 Hz jusqu’à
plusieurs centaines de Hertz. En général leur coût est d’autant plus important que leur limite en
fréquence inférieure est basse. C’est pourquoi il existe aussi des appareils dont la limite
inférieure de la plage de fréquences est artificiellement abaissée par un circuit électronique afin
de corriger la non linéarité de leur réponse.
On appelle bande passante d’un capteur l’intervalle des fréquences dans lequel l’analyse est
faite. La bande passante est variable selon les appareils.
Les géophones de haute qualité sont linéaires entre 1Hz et 100 Hz. L’amortissement est
toujours de 60% (limitation de son oscillation dans le temps pour éviter qu’il oscille librement –
un ressort qui oscille librement pendant 10 seconde oscillera après un amortissement à 60%
que 4 secondes). Ils nécessitent peu ou pas de correction. Si elle existe, elle est toujours
constituée par un simple circuit résistance capacité (RC) ce qui les rend très fiables et stables
dans le temps.
Les géophones ne sont sensibles que dans une seule direction (horizontale ou verticale). Ils
sont associés par groupe de trois suivant les trois directions de l’espace, de manière à
reconstituer le signal vibratoire dans son intégralité. On parle de capteur tridimensionnel.
LES ACCÉLÉROMÈTRES
Le principe utilisé pour les accéléromètres est la déformation produite par un cristal
piézoélectrique qui produit une différence de potentiel proportionnelle à la force qui lui est
appliquée.
Une masse est solidaire au cristal. La force nécessaire pour accélérer la masse est appliquée
au cristal (loi de Newton : Force = masse x accélération).
b) LES ENREGISTREURS
Les analyseurs numériques peuvent se présenter sous
Figure X-12 : Accéléromètre
différentes formes :
A mémoire avec sortie des données sur disquette, ou par câble, ou, à mémoire
volatile avec sortie sur imprimante.
Mono ou multi voies, à capteurs externes ou internes.
Ils permettent de passer d’un signal électrique analogique à un ensemble de point décrivant
celui-ci (numérisation). Pour cela, on mémorise à intervalle régulier l’amplitude du signal.
LA FRÉQUENCE D’ÉCHANTILLONNAGE
La résolution peut être définit comme étant la plus petite valeur enregistrable par l’appareil. Elle
définit aussi un pas de mesure. Par exemple une résolution de 0.1 mm/s signifie que l’appareil
ne pourra pas enregistrer des valeurs dont la valeur est inférieure à 0.1 mm/s. Une valeur de
9.15 mm/s ne pourra en principe pas être acquise (ce sera 9.1 ou 9.2 mm/s).
La précision d’une mesure dans une gamme de fréquence définit la variation de la dite mesure
par rapport à une valeur étalon. Par exemple une précision de 8 % sur une gamme de
fréquence de 2 à 100 Hz signifie que pour une valeur théorique de 10 mm/s, la valeur rendue
par l’enregistreur pourra varier de 10.8 mm/s à 9.2 mm/s. Il est entendu qu’en dessous ou en
dessus de la gamme de fréquence annoncée, la précision de mesure n’est plus la même.
c) LE STOCKAGE DES ENREGISTREMENTS
Les enregistreurs numériques peuvent stocker un nombre d’enregistrements dépendant de leur
capacité mémoire et des caractéristiques du signal mesuré (fréquence d’échantillonnage et
durée d’acquisition).
Exemple :
Un sismographe x
pourra enregistrer au maximum 6 secondes à 2048
échantillons/seconde/voie, 12 secondes maxi pour 1024 échantillons/seconde/voie, 24
secondes à 512 échantillons/seconde/voie….
Un enregistreur numérique est en veille permanente, et est prêt à « déclencher suivant un
trigger (ou niveau de déclenchement) préprogrammé ». Ce niveau de déclenchement est
réglable par l’utilisateur.
Les appareils utilisent deux types de mémoire : une mémoire solide et une mémoire tampon.
C’est cette mémoire tampon qui permet à l’enregistreur, qui est en veille et qui, sollicité par une
onde sismique incidente, de transférer l’événement dans la mémoire solide en fonction des
réglages programmés sur l’appareil. Cette fonction appelée pré-trigger peut être réglable en
fonction des appareils (en général 3 à 5 secondes).
d) LA TRANSMISSION DES DONNÉES
DU CAPTEUR VERS L’ENREGISTREUR
Des systèmes par transmission du signal par onde radio existent. Ceux-ci sont encore au stade
expérimentaux et nécessitent une configuration dite de champ libre pour fonctionner.
DE L’ENREGISTREUR VERS LE PC
Un enregistreur numérique permet l’acquisition des signaux, le stockage de ces données dans
la limite de la capacité mémoire de l’appareil, et dans certains cas, l’impression des résultats
sous forme de courbes ou de tableaux.
Certains appareils peuvent faire des opérations sur le signal brut (filtrage, vecteur somme…).
D’une manière générale les données seront transférées vers un PC pour un traitement ultérieur
et un archivage.
Le transfert pourra se faire au moyen d’une disquette ou assimilée, d’un fil ou d’une
transmission du type modem (radio, GSM ou filaire).
a0 ∞
y(t ) = + ∑ an cosω0t + bn sin nω0t
2 n=1
En réalité cette fonction
peut être simplifiée si on
limite le traitement par
exemple de n = 1 à ~250
au lieu de n = 1 à ∞. C’est
la FFT (Fast Fourier
Transform).Le spectre de
Fourier qu’il est alors ainsi
possible de tracer fait
apparaître en fonction de
0 100 Hz la fréquence, les
amplitudes successives
Figure X-13 : Représentation graphique d’un spectre de Fourier
Nitro-Bickford (Organisme de formation enregistré sous le n° 11.75.00.68.8.75)
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Exemple :
Prenons un filtre défini par sa fréquence de coupure fc = 20 Hz et une pente d’atténuation de
6dB/octave. Appliquons ce filtre sur un signal de vitesse de vibration de 10 mm/s d’amplitude.
L’amplitude du signal de vibration à 20 Hz ne sera plus 10 mm/s mais 7 mm/s (-3dB
ou 70%).
A 40 Hz cette amplitude ne sera plus que de 3.5 mm/s.
Log(6)=20xlog(7/x) log(x)=log(7)-6/20 soit 3.5 mm/s
À 80 Hz cette amplitude ne sera plus que de 1.75 mm/s.
Log(6)=20xlog(3.5/x) log(x)=log(3.5)-6/20 soit 1.75 mm/s
A 160 Hz cette amplitude ne sera plus que de 0.87 mm/s.
Log(6)=20xlog(1.75/x) log(x)=log(1.75)-6/20 soit 0.87 mm/s
...etc.
Au dessous de la fréquence de coupure on note une légère atténuation. A 10 Hz (la moitié du
filtre de coupure) l’amplitude est de 90% soit 9 mm/s.
On peut tracer la courbe de réponse du filtre sur le nomogramme de vibrations.
Sur un signal complexe, l’application d’un filtre est donnée en exemple ci-dessous.
B. ANALYSE
En matière de vibration, l’objectif n’est pas uniquement la mesure du signal de vibration induit
dans un bâtiment riverain, mais l’étude et l’adaptation éventuelle du schéma de forage minage
induisant ces niveaux. Parmi les éléments de ces schémas qui peuvent être modifiés et dont
l’importance sur le signal de vibration est plus significative, les retards entre mines permettent
de modifier à la fois les maxima des mesures et le contenu fréquentiel du signal.
Le signal mesuré au niveau du récepteur est le résultat de l’énergie émise par la source au
cours du temps filtrée par le transmetteur (terrain) et le récepteur (support). Il est donc délicat de
ne se contenter que de la valeur maximale du signal de vibration. On est contraint d’étudier
l’histoire du signal au cours du temps et à tenir compte du contenu fréquentiel du signal.
Il existe trois méthodes pour mesurer les fréquences essentielles d’un signal vibratoire :
L’analyse des pseudo fréquences,
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On utilise la relation Ñ = ½ δt
δt est l’intervalle de temps entre deux passages par zéro
consécutif.
Vitesse
Hz
(mm/s)
Ñ est la pseudo fréquence associée à la portion
considérée du signal.
Vj
Vi On obtient
ainsi des couples
1
vitesse/fréquence V i , ,
2δt i
temps (ms)
∆ti ∆tj
a) AVANTAGES
Cette méthode présente l’avantage
d’être simple quant à sa méthode
de calcul, et peut être directement
réalisée par les appareils de
chantier qui peuvent être considérés
comme des enregistreurs de
signaux.
On peut aussi noter comme
avantage la possibilité d’obtenir
autant de couples de
fréquence/amplitude que de
passages par zéro du signal, donc
un nombre de valeurs important.
b) INCONVÉNIENTS
Cette méthode assigne l’amplitude maximale du signal à une seule fréquence qui n’est que
rarement la fréquence dominante du signal.
V=V0xsin(2xπxf*t)
A=V0x2xπxfxcos(2xπxf*t)
A=A0xcos(2xπxf*t)
D= V0/2xπxfx(-cos(2xπxf*t))
D= D0xcos(2xπxf*t)
Cette méthode est simple et ne fournit qu’une seule valeur.
Canal d’amplitude
Amplitude maximal du spectre
0.36
relative
Largeur de bande 20 – 75 Hz
0.18 soit 50% de
l’amplitude à FC
Fréquence (Hz)
FB =20 Hz FC = 45 Hz FH = 75 Hz
Une vibration sera d’autant plus nocive que son contenu spectral sera étroit, c’est à dire que FB,
FC et FH seront proches.
A la limite, lorsque la structure vibre à sa fréquence de résonance le spectre pourra être réduit à
une seule raie de fréquence. On observe en plus dans ce cas un amortissement très lent de la
vibration qui présente un caractère très nocif.
b) FILTRAGE
Le filtrage du signal permet d’isoler une partie fréquentielle d’un signal afin d’apprécier le
caractère nuisible de celui-ci. Le filtrage se fait à partir d’une FFT.
c) PONDÉRATION
L’arrêté ministériel de septembre 1994 et sa circulaire d’application de Juillet 1996 impose
l’application d’un traitement mathématique sur le signal appelé pondération afin de tenir compte
de la dangerosité des amplitudes
en basses fréquences. Cette
méthode consiste à décomposer Niveaux de vitesse particulaire après application
le contenu fréquentiel du spectre de la pondération
L’allure du signal temporel nous livre la durée du signal qui dure pratiquement 4 secondes.
Trous d’abattage
Trous du bouchon
Durée du signal
Par rapport à l’exemple cité plus haut, on peut noter que le nuage de points s’étend sur une
bande beaucoup plus large qui va de 10 à 250 Hz.
On note également la présence de quelques points en très basse fréquence indiquant qu’une
analyse en fréquence par spectre de Fourier s’avère nécessaire.
c) FFT
L’analyse par spectre de Fourier permet de voir les points suivants :
Les quelques points (couples vitesse-fréquence) présents dans la partie gauche des
graphes pseudo fréquence pouvant laisser présager une nocivité particulière du
signal, n’apparaissent pas dans les spectres de Fourier.
SÉRIE DU BOUCHON
L’analyse de la série correspondant au tir du bouchon, permet de voir que le bouchon en lui-
même ne dure pas plus de 100 millisecondes (utilisation de 4 numéros). La valeur maximale est
obtenue sur la voie verticale.
L’analyse par spectre
de Fourier laisse
apparaître sur la voie
longitudinale une
dominante à 10 Hz
avec une amplitude
proche de 1.45 mm/s
ce qui génère un
déplacement de 30
microns environ. Sur
la voie verticale le
spectre offre une
bande assez large
réduisant de fait la Figure X-24 : Ananlyse du signal temporel de la série des mines du bouchon
nocivité du signal.
L’application d’un filtre PB (2-12 Hz) permet de corréler cette observation. L’application d’un filtre
PB 5-12 Hz permet de voir que l’amplitude est fortement réduite.
ère
Figure X-27 : Ananlyse spectrale de la 1 série de détonateurs retard (500 ms)
Un peu moins de 1.5 seconde après le départ du bouchon, arrive la 2ème série d’abattage
correspondant à l’utilisation d’un retard n°3 (1500 ms). On peut ici apprécier la relative
imprécision de cette série de retards : on observe 2 départs à environ 50 ms d’intervalle.
Les mêmes
conclusions que pour
la série précédente
peuvent être faites, à
savoir une
composante à 9 Hz
présente sur la voie
longitudinale
cependant à une faible
amplitude, alors que
les deux autres voies
présentent plutôt des
dominantes en hautes
fréquences (aux
alentours de 70 Hz)
ème
Figure X-28 : Ananlyse du signal temporel de la 2 série de détonateurs retard (1000 ms)
ème
Figure X-29 : Ananlyse spectrale de la 2 série de détonateurs retard (1000 ms)
−α
V = K D
Q
K (variant de 0 à 6000) est un coefficient représentatif du rendement du tir, α (variant de -0,6 à -1,8) est un
coefficient qui traduit principalement l’amortissement de la vibration en fonction de la distance et de son niveau
initial.
Dans la pratique, K et α sont déterminés sur chaque site à la suite de mesures de vibrations
effectuées en différents points lors de tirs d’essai ou de production. La connaissance de ces
deux paramètres ne peut se faire aujourd’hui que de manière expérimentale.
Une fois établie sur un site, à partir d’une série de mesures correctement échelonnées, cette loi
d’amortissement permet, en particulier, de déterminer assez précisément la distance minimale
qu’il faut entre les tirs et les constructions ou la charge qu’il convient d’adopter pour demeurer
en dessous du seuil de nuisance que l’on s’est fixé.
On obtient pour chaque tir, la charge unitaire (en kg), la distance tir capteur (en mètres), les
valeurs de vitesse particulaire pour chacune des voies. La colonne de droite reprend la valeur
maximale obtenue sur les trois composantes.
Par calcul (itération), il est possible de définir pour chacune des trois voies ainsi que pour la
valeur maximale :
Les valeurs de K et α
Le coefficient de corrélation entre les valeurs mesurées et celles recalculées. Une
corrélation supérieure à 0,85 est acceptable. En dessous de 0,6, on considère qu’il n’y
a pas de corrélation.
L T V MAX
K 59 75 44 81
VOIE L VOIE T
−0.86 −0.97
100 V =59 D 100 V =75 D
Q Q
10 10
1 1
0,1 0,1
1 10 100 1000 1 10 100 1000
Distance scalaire Distance scalaire
VOIE V MAXIMUM
−0.82 −0.91
100 V =44 D 100 V =81 D
Q Q
10 10
1 1
0,1 0,1
1 10 100 1000 1 10 100 1000
Distance scalaire
Distance scalaire
Des courbes de prévision qui permettent de connaître les valeurs probables de V pour des
charges et distances données.
Graphique de prévision de la charge unitaire
150
Vitesse
en mm/s
4,0
3,0
100
2,5
Charge (en kg)
2,0
1,8
1,5
1,3
1,0
50
0,8
0,5
0
0
0
0
50
00
50
00
50
30
45
60
75
90
15
10
12
13
15
16
Distance (en m)
Il est également possible de regrouper sur un même graphe bi logarithmique (vitesse -distance
scalaire) les droites de régression des 3 voies et de la valeur maximale. On pourra ainsi tracer
une courbe enveloppe qui prendra la cas le plus préjudiciable en fonction de la distance
scalaire.
100 −0.97
V =75 D Zone ou la
Q voie Max est la
plus Voie L
préjudiciable Zone ou la voie
10 Voie T L est la plus
Voie V préjudiciable
130<D/√Q<1000
mm/s
Max
−0.86
1 Zone ou la V =59 D
voie T est la Q
plus −0.91
préjudiciable
V =81 D
Q
0,1
1 10 100 1000
Distance scalaire
D.PROTOCOLE DE MESURE
Comme tous les types de mesures effectuées dans le milieu industriel, il est nécessaire de se
poser quelques questions avant de procéder à la mesure en elle-même. Il en va de la crédibilité
des résultats
Le CERCHAR a quant a lui obtenu une loi d’amortissement générique sur plus de 100 tirs
effectués en carrières. Elle est de la forme :
−1.76
D (m )
Equation n°2 V(mm / s)=1275
Q (kg)
Ces lois ont un caractère général qui ne permet qu’une prévision indicative du niveau vibratoire
escompté sur un site donné. Ces lois permettront aussi de pouvoir régler convenablement les
appareils de mesure (seuils de déclenchement notamment) qui évitera ainsi tout déclenchement
intempestif ou parasitage du signal par un bruit de fond.
Par exemple, un tir de 50 kg de charge unitaire doit être effectué dans une zone où les
premières habitations se situent à 175 mètres. L’utilisation de l’équation n°1 permettra de définir
un niveau de vitesse particulaire prévisible de : V=2500*(175/√50)-1.8= 7.7 mm/s. (L’équation n°2
donne 4.5 mm/s). Ce calcul rapide pourra ainsi aider l’opérateur à choisir un seuil de
déclenchement adéquat.
nécessaire pour établir une loi de propagation : ce nombre minimal pourra être établi par un
nombre de capteurs (par exemple 3) et/ou par un nombre de tirs (faisant varier au moins un des
Paramètres de la loi de CHAPOT, c'est-à-dire Q ou D).
Points de mesure
Il est également très important de noter le plus précisément possible les charges unitaires (en
assistant au chargement) et les distances tir-capteurs (de l’ouverture du tir au capteur) en
prenant en compte les dénivelés du terrain naturel.
1 - en direction de Ste
ELISABETH
2 - en direction de St
Bruno
Figure X-39 : Emplacement des points de mesure pour l’établissement de lois de propagation dans différentes diurections
Les capteurs sont placés conformément aux circulaires n°86-23 du 23 juillet 1986 et n°96-52 du
02 juillet 1996. "Dans le cas de mesures sur des habitations, les capteurs doivent être placés
sur des éléments porteurs de la structure situés au-dessus des fondations et doivent être
orientés de telle manière à ce que leurs différentes voies horizontales soient parallèles aux
directions principales de la surface."
L’arrêté ministériel du 22/09/1994 impose dans ce type de contrôle de retenir la vitesse
maximale observée quelle que soit sa direction.
établissement d’un mode de vibration d’un ouvrage spécifique.
Ce dernier cas est certainement le plus délicat. Chaque structure ayant son mode de
construction propre donc son mode de vibration également, l’emplacement des capteurs se fera
au cas par cas. Cependant, la réglementation (circulaire 86-23 du 23 juillet 1986) encadre
précisément ce type de mesure. On citera par exemple :
Le capteur doit être rendu le plus solidaire possible de
la structure à mesurer afin qu’il vibre à l’identique avec
celle-ci. Si cette précaution n’est pas respectée, les
mesures sont perturbées, voire totalement erronées (on
mesure alors le basculement ou le décollement du
capteur). Cette liaison avec la structure peut se réaliser
de différentes façons : par boulonnage ou scellement du
capteur. Cette dernière méthode est à conseiller car elle
garantit une bonne liaison avec le support.
Le mur porteur le plus allongé côté tir est celui qui Figure X-40 : Capteur solidaire de son
support
reçoit la sollicitation maximum. On placera donc le
capteur au plus près des fondations sur ce mur.
S’il est nécessaire d’effectuer des mesures dans les étages, les capteurs devront
être placés à la verticale de celui situé sur les fondations. De plus, tous les
capteurs devront être reliés à une même centrale d’acquisition afin qu’il soit
synchronisés.
D.4. COLLECTE DES INFORMATIONS
Toutes les mesures doivent être accompagnées de renseignements nécessaires au traitement
ultérieur des données. De plus l’étude de l’évolution des vibrations dans le temps ou dans
l’espace ne peut se faire que par rapport à certains paramètres.
Il convient donc de noter pour chaque mesure :
Le type d’appareil utilisé,
La localisation des points de mesure (coordonnées, distance par rapport au tir, altitude)
La date et l’heure,
L’opérateur,
La localisation du tir (coordonnées, altitude),
La nature des travaux (abattage, terrassement, etc.),
Les caractéristiques du tir (la charge totale, la charge unitaire, la séquence de mise à feu, le
sens d’ouverture, la direction du tir, le type d’explosif utilisé, le diamètre de foration, incident
de chargement, etc.),
D.6. CRITÈRES
Dans le domaine des vibrations du sol provoquées par les tirs de mines, il est unanimement
reconnu que le paramètre le plus significatif vis-à-vis des effets destructifs est la vitesse
particulaire de vibration, tout au moins dans une certaine gamme de fréquences (1 à quelques
Hertz), à laquelle on doit associer la fréquence caractéristique de la vibration.
Cependant, quand on parle de vitesse particulaire comme critère de surveillance, faut il retenir la
vitesse résultante ou la vitesse maximale ?
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a) VITESSE RÉSULTANTE
D.7. ARCHIVAGE
L’archivage des données est un élément important du processus de mesure car il constitue la
seule trace du tir. La mesure de vibrations doit être archivée avec les données du tir ce qui
facilitera un traitement ou une recherche ultérieure.
Cet archivage peut être assuré de manière informatique ou simplement sur papier.
d) CHARGES UNITAIRES
La détermination de la charge unitaire maximale conditionne le niveau vibratoire. Lorsque la
séquence d’amorçage conditionne le non chevauchement des charges successives, il peut être
envisagé de réduire la charge unitaire par :
La diminution du diamètre de foration,
La diminution de la hauteur du gradin,
L’utilisation de charges étagées dans le même trou
L’utilisation du multi-amorçage (bi ou tri détonation).
e) PRISE EN COMPTE DE LA GÉOLOGIE ET DE LA GÉOMÉTRIE LOCALE
Dans certains cas, il pourra être préconisé de tenir compte d’éventuels risques de propagation
préférentielle des ondes dans des bancs rocheux plus résistants ou de l’orientation du front
d’abattage par rapport aux structures à protéger (pivoter le front afin d’éviter le cumul des effets
arrières en direction de la zone à protéger).
f) DÉMARCHE QUALITÉ
L’adoption d’une démarche qualité doit permettre de garantir l’exécution d’un minage de qualité
dans le respect des règles de protection de l’environnement.
Formations Nitro-Bickford
A. Généralités------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 280
B. L’organisation de la prévention sur les chantiers ------------------------------------------------------------------------------------- 280
B.1. Rappel : ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 280
B.2. Les acteurs de la prévention ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 281
a) L’employeur------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 281
b) Le personnel d’encadrement ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 281
c) La médecine du travail------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 281
d) Le service de sécurité ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 282
e) Le CHSCT-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 283
f) Les institutions représentatives à compétence légale ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 283
g) Le personnel d’exécution--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 284
h) Cas particulier de travaux simultanés ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 284
B.3. L'organisation de la prévention des risques professionnels ------------------------------------------------------------------------------------------------- 285
B.4. La prise de décision ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 286
Les travaux publics : Travaux en surface et construction de tunnel qui sont soumis à la
réglementation générale du travail et à la réglementation spécifique relative à l’usage civil des
explosifs.
La sécurité dans les mines, carrières et travaux publics concerne :
Les travailleurs au titre de l'Inspection du travail. (Mines carrières, T.P.)
Les biens et les personnes au titre du code minier pour les mines et les carrières.
Pour l'application du code du travail les agents des DRIRE (Direction Régionale de l'Industrie de
la Recherche et de l’Environnement) se voit confier les attributions d’inspecteur du travail et sont
placés sous l'autorité du Ministre chargé du travail. En ce qui concerne l'application du code
minier ils dépendent de l'autorité du Ministre chargé des Mines.
A ce sujet il est bon de rappeler que l'objectif fondamental de la DRIRE est de "contribuer, par
un travail d'animation, à moderniser les entreprises tout en garantissant, notamment par l'action
réglementaire, la sécurité des personnes, la protection de l'environnement, la sincérité des
échanges économiques."
A ce titre la DRIRE est donc l'un des acteurs privilégiés en matière de prévention des accidents
dans les mines et carrières.
que les noms et les références de leurs sous-traitants. Ils doivent également en informer les
organismes de prévention.
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins ou pas du tout,
La technique, l’organisation,
Prendre des mesures de protections collectives en leur donnant la priorité sur les
mesures individuelles,
Donner des instructions précises aux travailleurs sous forme de consignes écrites
mentionnant clairement les interdictions et les obligations.
CONCEPTION DU LOCAL
Pour lutter contre les risques de vol des produits, le chantier devra
concevoir un local de construction solide avec couverture légère
(toit soufflable) mais suffisamment résistant aux effractions. Il devra
comporter une porte pleine fermant avec un dispositif de sécurité
permettant la détection automatique de l’ouverture. Le local peut
être équipé d’un poste téléphonique.
L’emplacement du local sera choisi de telle façon qu’il ne soit pas
trop isolé du reste de l’installation ce qui faciliterait les vols ; par Figure XI-7 : Atelier de pré charge
contre, il devra être suffisamment éloigné des installations
sensibles (bureaux, vestiaires, magasins…) pour limiter les désordres en cas d’explosion
accidentelle. Une étude des dangers et des risques permet de définir avec précision cet
emplacement.
SURVEILLANCE ET GARDIENNAGE
Pendant l’exploitation du local, la surveillance directe est assurée par le personnel affecté aux
opérations de confection des pré charges. Pendant les périodes d’inactivités (week-end, jours
fériés…), un gardiennage permanent doit être assuré si des reliquats d’explosifs sont maintenus
dans le local, lequel local serait alors assimilé à un dépôt dûment autorisé. Un système d’alarme
doit permettre la détection d’effraction ou d’incendie dans le cas ou la surveillance est
interrompue.
L’agent qualifié à la préparation des pré charges au front de taille, établit des bons de sortie
comptabilisant les mouvements d’explosif.
Des instructions de prévention contre le vol doivent être remises au personnel d’exécution.
Dans le but de stopper tout départ d’incendie, le local comportera au minimum deux extincteurs
à poudre portatifs. Pour éviter tout risque de propagation d’un incendie provenant de
l’environnement immédiat, une distance d’isolement de 10 mètres, est recommandée en
périphérie du local. Des panneaux d’interdiction bien visibles, de fumer ou de faire des flammes,
ou, d’entreposer des matières solides, liquides ou gazeuses, combustibles ou inflammables
seront mis à l’affichage à l’intérieur de ce périmètre.
Les matériaux de construction seront choisis de manière à répondre aux classes MO ou M1.
RISQUE LIÉ AUX CHOCS ACCIDENTELS
Le local sera protégé contre les dérives d’engins ou de véhicules (merlon, glissières….). Le
chantier devra veiller lors de l’implantation, à éviter toute chute d’arbre sur l’atelier. Le survol du
local par des charges suspendus (grues, pont roulant) ou par un dispositif de transport de
matériaux (convoyeur à bande) est prohibé.
RISQUES ÉLECTRIQUES
Les risques sont liés au mode de chauffage ou d’éclairage ou au risque lié à la foudre.
Le chauffage ne devra pas comporter de surface dont la
température est supérieure à 80°C. Si le chauffage est
assure par convecteurs électriques, ceux-ci devront
répondre à la norme de certification anti-déflagrant (NFC
23 514 et 23 518 du 30 octobre 1961). De manière
générale tout dispositif électrique présent dans le local
(éclairage, interrupteurs…) devra répondre à cette norme. Figure XI-8 : Eclairage de type anti
déflagrant
Le local sera implanté et aménagé de telle sorte qu’il soit
isolé contre les effets de la foudre. Le local sera éloigné de
tout arbre ou éléments attirants la foudre. Le local, s’il est
constitué d’éléments métalliques, sera conçu de telle sorte
qu’il assure une protection à cages maillées (cages de
Faraday) avec liaison à la terre par ceinturage à fond de
fouille (norme NV C 17.100 de février 1987). L’alimentation
du local en énergie électrique, téléphone devra s’effectuer
exclusivement en souterrain. Le survol du local par des Figure XI-9 : Détecteur
lignes aériennes doit être prohibé. Le chantier pourra d’apprioche d’orage
Ces risques proviennent essentiellement de la nitroglycérine lorsque Figure XI-10 : Carte de prévision
les produits manipulés en contiennent (dynamites). La manipulation d’orages
des cartouches peut induire des maux de tête dus à une absorption de la nitroglycérine par
contact cutané ou par respiration de vapeurs. Le local devra être ventilé mécaniquement de
façon à limiter les polluants à une concentration fixée par l’arrêté du 5 mars 1985 (limite
indicative des concentrations dans l’atmosphère des lieux de travail). Voir aussi paragraphe
III.C.1.d) Aspect toxicologique page 72.
Les EPI spécifiques seront portés par les opérateurs (gants, casque à visière et éventuellement
lunettes).
A ce stade, toute opération autre que la fabrication doit être réalisée (purgeage, foration…)
conformément aux réglementations en vigueur.
d) SÉCURITÉ ET CONTRÔLE DE LA FABRICATION
Au cours de la fabrication, la sécurité est indissociable des contrôles des points ci-après. Ce
contrôle doit faire l’objet d’enregistrements (feuille de contrôle et de chargement). Sur la feuille
de contrôle les paramètres liés à la fabrication (pressions de pompage et hydraulique, débit
d’eau, vitesse des pompes, température et densité de l’émulsion…). Sur la feuille de
chargement, seront notés les paramètres liés au chargement (nombre de trous, quantité
d’explosifs…).
Afin de se prémunir contre les risques d’incendie, l’UMF sera équipée de moyens mobiles
(extincteurs appropriés aux feux). Le cahier de prévention doit mentionner la conduite à tenir en
cas d’incendie.
e) FIN DE FABRICATION ET NETTOYAGE
Une consigne précisera le mode opératoire pour le nettoyage de l’UMF à front de taille. Dans le
cas du MORSE, les mélanges ne sont effectués qu’en bout de canule. Il ne reste par
conséquent en fin de fabrication qu’une quantité infime de produits dits explosifs. Il restera par
contre de l’émulsion mère dans les deux flexibles qu’il faudra alors de traiter comme des
déchets.
Dans le cas de creusement en roche basique (roche éruptive sans silice), le contact de
l’émulsion (produit acide) avec la roche peut produire un dégagement de gaz ammoniac.
L’appareil respiratoire de l’homme se compose de deux poumons alimentés par les bronches
qui se divisent en bronches secondaires et bronchioles. A l’extrémité de ces bronchioles se
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Chapitre XI : Hygiène et sécurité du poste de travail Page 292 sur 433
trouvent des vésicules pulmonaires en forme de sac qui se terminent en alvéoles pulmonaires.
C’est dans la paroi de ces alvéoles que se fait l’échange entre l’air respiré et le sang.
L’ensemble des bronches est tapissé de cils vibratoires qui permettent l’évacuation des
poussières encombrantes, par la toux.
Au repos, un homme a besoin pour vivre de 7 litres d’air à 21% d’oxygène par minute. Au travail,
ce besoin augmente jusqu’à 20 à 40 litres par minute. Sans air pendant 5 minutes, l’organisme
meurt, la partie la plus sensible étant le cerveau.
Dans la respiration, l’homme absorbe de l’air à 21% d’oxygène et rejette de l’air à 17%
d’oxygène et 4 % de gaz carbonique. Un homme enfermé dans un espace clos de 10 m3
appauvrit la teneur en oxygène de 1 m3 toutes les 10 heures. Quand la teneur en oxygène de
l’air descend en dessous de 15%, il y a risque d’asphyxie. L’homme meurt par conséquent en 60
heures.
Dans l’endroit de son travail, l’homme ne doit pas respirer un air à moins de 19% d’oxygène.
Les principales altérations de la qualité de l’air rencontrées en mine et creusement de tunnels
sont :
Les gaz asphyxiants
Les gaz toxiques
Les poussières sclérosantes
Les gaz et poussières nucléo-actives
L’ensemble de ces produits est généré soit par le milieu naturel (CO2 par exemple), soit par
l’activité extractive (poussières, NO2).
b) VALEUR MOYENNE, VALEUR LIMITE, DOSE LÉTHALE
L’action d’un polluant sur une population, présente des risques immédiats, à court terme, et à
plus long terme. S’il est facile de définir les doses maxima admissibles, il est beaucoup plus
difficile d’appréhender l’effet à long terme d’une exposition quotidienne à un polluant.
DOSE LÉTHALE
C’est la dose de polluant qui entraîne la mort de l’individu le plus fragile d’une population, après
une exposition de 15 minutes à celui-ci.
C’est la dose de polluant présent sur les lieux de travail qui occasionne des symptômes
cliniques visibles après une exposition occasionnelle de 15 minutes. Cette dose doit entraîner
l’évacuation immédiate du chantier. En pratique, elle est considérée polluant par polluant, sans
prendre en compte les éventuels renforcements d’effets de l’action de l’un d’entre eux par
d’autres. Ce problème, associé à la fragilisation de l’organisme par l’exposition quotidienne à la
pollution, a entraîné une diminution progressive de la VLE dans pratiquement tous les pays au
cours des 20 dernières années.
Cette valeur autorise le travail quotidien pendant 8 heures de travail dans une atmosphère
légèrement polluée. En France elle est déterminée par la loi. En pratique, elle est
périodiquement révisée à la baisse en fonction des maladies à longue période d’incubation qui
apparaissent après des expositions quotidiennes à de faibles doses au bout de 15 à 20 ans.
c) LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2)
C’est le principal des gaz asphyxiants trouvé en mine. C’est un gaz dense, inodore et incolore. Il
se produit par :
La respiration,
La décomposition bactérienne,
Les tirs,
Les moteurs thermiques,
Les incendies,
Les venues naturelles de gaz fossiles s’échappant par les fissures ou transportées par
les eaux souterraines.
Ce gaz n’est pas toxique en lui même, mais sa trop forte concentration dans l’air provoque un
appauvrissement consécutif en oxygène donc des risques d’asphyxie. La concentration léthale
est de l’ordre de 6%.
d) LE MÉTHANE (CH4)
Comme pour le dioxyde de carbone, c’est un gaz asphyxiant, mais il est surtout connu pour ses
propriétés explosives (coup de grisou). Il est émis naturellement par toute substance
hydrocarbonée (charbon, pétrole) mais peut se rencontrer dans les galeries exploitant ou
traversant toutes substances si celles-ci sont en communication par des fissures avec des
concentrations naturelles de ce gaz.
Il est plus léger que l’air et diffuse bien. On peut le rencontrer en surface à l’aplomb des vieilles
exploitations de charbon, ou il peut s’accumuler dans les caves ou les vides sanitaires.
La réglementation applicable à ce gaz fait que son accumulation sur les lieux de travail est
toujours inférieure à son seuil limite pour asphyxie, du fait de ses propriétés explosives.
Le personnel appelé à procéder à des tirs en atmosphère grisouteuse ou poussières
inflammables, doit avoir reçu une formation spéciale. La mise en œuvre des tirs est réglementée
par la section 4 du décret 92-1164. Les principales dispositions sont les suivantes :
Utilisation d’explosif encartouché dans des conditions prévues par les dispositions
d’agrément (Voir paragraphe III.F Classification des produits explosifs page 93).
Utilisation obligatoire de bourrage constitué de matériaux incombustibles, avec un
minimum de 0.20 m, sans qu’il soit nécessaire de dépasser 0.50 m.
Seul le tir électrique est autorisé. Les engins de mise à feu doivent être d’un type
certifié pour cette utilisation.
Dans les chantiers en avancement, seul l’aérage soufflant est permis. La canalisation
doit pouvoir après le tir, déboucher au plus près du front afin d’éviter l’accumulation de
grisou au moment du tir.
Le responsable du tir mesure immédiatement avant le chargement que la teneur
maximale locale de grisou mesurée à front ne dépasse pas 1%. Cette visite est
renouvelée avant la mise à feu.
e) LE MONOXYDE DE CARBONE (CO)
C’est un gaz toxique du sang. Il détruit la faculté d’échange entre les globules rouges et l’air, en
se fixant sur l’hémoglobine (carboxyhémoglobine). Son intoxication est cumulative car la
guérison ne peut se faire que grâce au renouvellement naturel des globules. La mort survient
quand les 2/3 du sang sont altérés.
En galerie son origine est multiple. On le trouve dans les :
Gaz de tir,
Fumées des engins,
Incendies.
Les symptômes sont les suivants pour 15 minutes d’exposition à :
100-200 ppM : maux de tête,
1000 ppM : maux de tête violents et syncope,
2000 ppM : syncope rapide,
15000 ppM : mort immédiate.
Les valeurs normalisées dans la plupart des pays sont de 50 ppM pour la VME et 400 ppM pour
la VLE. A 100 ppM, le travail reste possible pendant 15 minutes.
f) LES VAPEURS NITREUSES (NO, NO2, N2O3)
Ce sont des gaz plus lourds que l’air, solubles dans l’eau, très toxiques et inodores. Sur cet
ensemble de gaz, seul le NO2, possède une haute toxicité mais on ne connaît pas de moyen
rapide de le doser séparément et le NO se transforme rapidement en NO2 au contact de l’air.
Ces gaz ne se détectent pas par l’homme en dessous des concentrations de 60 à 100 ppM qui
sont très proches des concentrations dangereuses. Soumis à ces doses, on peut constater des
irritations de la gorge et des bronches, des troubles de la vue et des maux de tête violents.
Parfois, il apparaît des douleurs dans la poitrine, toux, vomissements. Après une période
d’amélioration pouvant durer de 3 à 30 heures, l’intoxication peut dériver vers l’œdème aigu du
poumon et la mort. Une deuxième rechute peut se faire 2 à 6 semaines plus tard, même sans
nouveau contact avec le gaz sous forme de broncho pneumonie.
Une exposition à des doses de 300 à 500 ppM provoque une mort certaine dans les 24 à 48
heures suivant l’exposition. En France la VME est fixée à 3 ppM et la VLE à 10 ppM. Depuis
plusieurs années, les mineurs boutefeux sont soumis à des examens de sang et cardiaques
pour déceler les séquelles à long terme de ces gaz. Le seul moyen de prévention est la mesure
systématique des teneurs en chantier au moyen de détecteurs portatifs ou en station et
l’évacuation de ceux-ci dès la valeur limite atteinte.
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Les moteurs diesel, lorsqu’ils sont bien réglés, dégagent peu d’oxyde de carbone quand ils
fonctionnent à charge normale. Par contre la teneur en oxyde d’azote et monoxyde de carbone
peut se révéler importante dans les gaz d’échappement lors du fonctionnement au ralenti ou si
les dispositifs d’épuration des gaz (CO) et recyclage (NOx) sont défaillants. C’est pour cela que
le législateur a prévu au décret N°87-501 et par la circulaire du 1er juillet 1987, des contrôles
périodiques avant et après épuration aux régimes de charge les plus polluants.
i) ASPECT RÉGLEMENTAIRE
Par ailleurs, cette même réglementation impose une teneur en oxygène minimale de 19 % (25%
environ dans l’air normal). En dessous de 16% la respiration devient difficile et peut provoquer
l’asphyxie.
j) POUSSIÈRES
D’après l’AFTES et la CNAM les poussières présentent 4 risques :
Lésions pulmonaires (poussières de silice ou d’amiante)
Lésions cutanées
Intoxications (poussières de plomb, d’arsenic)
Explosions en cas de fines particules combustibles
Pour les poussières de silice la VME alvéolaire est de 5 mg/m3 d’air, la VME totale est de 10
mg/m3. Les conditions de prélèvements et de mesures figurent au RGIE et dans la norme NF-
EN-481.
k) TEMPÉRATURE
Comme pour les gaz nocifs, la température des chantiers fait l’objet du décret N°88-1027 déjà
cité ; il définit une température résultante qui prend en compte la température sèche (ts), la
température humide (th), la vitesse du courant d’air (V) en m/s pris au plus égal à 3m/s tel que :
Tr=0,3ts + 0,7ts –V
Atmosphère sèche (ts) : atmosphère dans laquelle l’humidité relative est inférieure 0,5
Atmosphère humide (th) : atmosphère dans laquelle l’humidité relative dépasse 0,5
Température caractéristique (tc) : température égale à la moyenne arithmétique des
températures résultantes obtenues en un lieu de travail pendant une phase d’activité
déterminée.
Un chantier sera qualifié de chaud si une zone de travail dans laquelle la température (tc)
dépasse 28° si l’atmosphère est sèche, et 26° si la température est humide.
Un chantier sera présumé chaud si une zone de travail dans laquelle la température (ts)
dépasse 37° en atmosphère sèche, et 27° en atmosphère humide.
En fonction du relevé de ces températures, la durée de travail est fixée par l’arrêté du 14
novembre 1989 dans les conditions rappelées ci-après :
polaire.
Le tube de PITOT permet la mesure des débits dans les conduites d’aérage. Il est basé sur la
différence entre la pression totale et la pression dynamique. Pour de l’air à 20° et de densité 1,2
la relation entre les pressions et la vitesse est :
V = [ ]
2( Pt − p ) 1 / 2
ρ
Avec (Pt)= pression totale
p= pression dynamique
ρ= densité de l’air =1,2
(b) Mesure de débit avec gaz traceur
La méthode consiste à injecter dans une galerie ou une conduite, un débit constant et connu
avec précision, d’un gaz traceur (SF6).
A une distance connue en aval on mesure la teneur du gaz dans l’atmosphère. Le débit Q est
alors donné par la relation :
Q = q (1−cc )
3
Avec Q= débit en m /s
3
q= débit du gaz traceur en m /s
c = concentration après mélange
c =q/(Q-q)
Cette méthode est pratique car elle ne nécessite pas de mesure de section. Elle permet en outre
de mesurer le débit de fuite dans une canalisation. Pour cela, à partir d’une concentration
d’équilibre mesurée à débit constant du traceur, on mesure la décroissance de la teneur après
avoir coupé l’émission du traceur.
En première approche on peut évaluer le débit Q par la formule empirique
Q= S x 0,73 V0
Avec S= section de la galerie
V0= vitesse mesurée au centre de la galerie
En galerie, on mesure la différence de pression statique entre deux sections, avec des
manomètres à liquide droit ou incliné à eau. On trouve maintenant dans le commerce des
manomètres électroniques à déformation de membrane.
A chaque type de contrôle correspond un matériel spécifique ; à titre d’exemple citons les plus
utilisés :
Les détecteurs colorimétriques : Un volume connu d’air à analyser est aspiré au
travers d’une ampoule de verre contenant un réactif chimique. Celle-ci se colore en
fonction de la teneur du gaz à analyser. La comparaison de la coloration obtenue avec
une échelle colorimétrique de référence donne la teneur du gaz recherché. Les
ampoules réactives sont spécifiques pour chaque
gaz à détecter (matériel peu utilisé de nos jours).
Les détecteurs électroniques : Un volume d’air
déterminé est aspiré dans une chambre de mesure
qui comporte une ou plusieurs cellules
électrochimiques. La teneur du ou des gaz
analysés se lit directement sur un afficheur
digital. Figure XI-16 :
Détecteur électronique
Les centrales de télémesures : de gaz
La centrale de télémesure
interroge en permanence des capteurs disposés en
des endroits sensibles de la mine ou du chantier et
transmet, par l’intermédiaire de l’interface, les
données à un ordinateur central. Chaque point de
mesure peut comprendre des capteurs, de gaz, des mesures de débit,
de pression, de vitesse de l’air etc.…
Un programme traite en permanence les données entrantes puis les
stocke à des fins statistiques.
Figure XI-17 : Centrale de
télémesure
Une procédure préétablie déclanche suivant les seuils atteints une pré
alarme ou une alarme qui est répercutée dans le ou les chantiers concernés.
Technologie de l’aérage
On distingue
Le circuit d’aérage primaire, dans lequel l’air est pris et restitué au jour. Le circuit primaire
peut être en surpression par rapport à l’atmosphère ; les ventilateurs sont alors installés sur
la ou les entrées d’air. A l’inverse on peut avoir un circuit en dépression avec des ventilateurs
installés sur le ou les retours d’air.
Des circuits secondaires, qui permettent l’aérage des chantiers en culs de sacs. Ils sont
constituées par des canalisations souples ou rigides (canars), dans lesquelles soufflent ou
aspirent des ventilateurs dits secondaires. L’aspiration et le refoulement se font à partir du
circuit primaire.
LES LOIS DE LA VENTILATION
(a) Loi de circulation
H = (R x Q2) x 9,81
Avec H=dépression existant entre les 2 extrémités de la galerie en Pascal (1 Pascal= 0,102 mm de colonne d’eau).
R = c LxP
S3
Avec R = résistance en kM
L = longueur de la galerie en m.
P = périmètre de la galerie en m.
S = section en m2
d = 1,13 S
Avec S = section de la galerie
Valeur de c
Conduit métallique ou en ciment lisse 0,3 10-3
Galerie nue au rocher 1.0 10-3
Galerie cadrée fer 1.4 10-3
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C'est l'orifice en mince paroi qui laisse passer le même débit d'air sous la même dépression H
que l'ouvrage considéré (galerie, puits, ou réseau complet). Cette notion est très utile pour
rechercher le point de fonctionnement optimal du ou des ventilateurs, ou pour calculer la section
d'un guichet d'aérage.
Q
a=0,38 9,81H
d 1 13 d (α/180°
0,9 7d
0,9 3d
GUICHET d’AERAGE
s/S Longueur équivalente
0,1 10 000 d
0,2 2000 d
0,3 700 d
0,4 300 d
0,5 150 d
0,7 30 d
0,8 10 d
De même, si on avait écrit la maille IV, on pouvait écrire soit la maille II, soit la maille III, mais
pas les deux.
On vérifie aisément que le compte de mailles est correct en posant l’égalité :
M = B - N +1
Le nombre de mailles indépendantes est égal au nombre de branches – le nombre de nœuds
+1.
(b) Loi des mailles
La somme des débits entrant est égale à la somme des débits sortant. L'atmosphère compte
pour 1 nœud.
(d) Lois des nœuds :
La somme algébrique des débits parvenant à 1 nœud est nulle. On peut don écrire n-1
équations linéaires de débit.
On aura donc écrit au total :
n-1 équations linéaires de débits
b équations quadriques de circulation (branches)
b-n+1 équations quadriques de mailles
_________________
Soit 2b équations indépendantes pour 2b inconnues se décomposant en b débits Q et B dépressions/pressions H.
Le système admet 1 solution et une seule.
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Les caractéristiques des ventilateurs sont entrées sous formes de couples de points (H, Q). Une
extrapolation linéaire entre points est généralement suffisante. En entrant une valeur fixe, sur
une branche débouchant à l'atmosphère, on simule l'aérage naturel. La mise en place d'une
valeur fixe sur une branche permet de simuler l'effet d'un incendie avec renversement possible
de l'aérage.
(a) Méthode de calcul
Le réseau étant écrit en respectant les règles énoncées ci–dessus et on calcule le déséquilibre
de maille ΣH.
On va ensuite calculer une correction de débit, que l'on appliquera à la maille considérée. On
remarquera que l'application d'une correction δQ sur un circuit fermé que constitue une maille,
ne déséquilibre pas les nœuds.
Pour calculer cette correction on effectue la somme des dérivées des équations quadriques de
circulation, appliquées aux branches de la maille (Σ 2 RQ).
Le calcul étant itératif, un calcul manuel s’avère long et fastidieux. Dés les années 1960 le
CERCHAR (Centre d’Etudes des Charbonnages de France) avait conçu un simulateur
analogique ou les branches étaient représentées par des modules électriques.
Il existe dans le commerce divers simulateurs sur ordinateur le schéma ci- après illustre ce que
l’on peut maintenant obtenir sur un simple ordinateur PC.
Il s’agit d’une carrière souterraine de « tuffeau » pierre calcaire ornementale exploitée par
chambres et piliers.
11
RD
4
30
NO
6.7
0.26 0.45 0.09
15 16 23 25
22 24 27 13
1
10
8
6.65
9 34
0.26
1
19.17
0.19
23 21
0.35
37 26
5.15
24 1
11.80
29
39
1.26 7.97 8.24 8.17 8.36 3.17 11.44 11.80
3 2 14 13 17 18 21 22 26
3 32 33 20 19 25
31 28
9.93
11.53
1.26
8.27
35 1 2 5 6 15 7 17
0.06
14
6
1.25 10.21 10.17 10.23 10.00 8.27
.0
4 5 7 12 11 19 20 52
31
4 8 5 10 16 18
12
29.80
0.02
0.97
0.23
0.04
36 2 7 3 13 4 12 38 34
31.06
50
0.02 0.99 1.03 1.26
9 6 8 10 27
6 9 11 1
44 45 48
29 30 33 35
31.06 40 0.73 1.40 29.32
0.73
0.34
0.68
29.32
41 42 43 51
30.33 31 29.66 32 29.32
28 36
46 47 49
Figure XI-19 : Exemple de calcul d’un réseau maillé d’aérage poar la méthode de Hardy Cross
Il faut distinguer les ventilateurs d’aérage primaire, qui sont installés à poste fixe, et les
ventilateurs d’aérage secondaire, qui sont, soit suspendus dans les galeries, soit montés sur des
chariots mobiles, pour être plus facilement déplacés.
Il existe trois types de ventilateurs :
Les ventilateurs hélicoïdes ou axiaux, le
courant d’air pulsé est axial,
Les ventilateurs centrifuges ou radiaux, le
courant d’air est pulsé perpendiculairement à
l’axe,
Les ventilateurs hélico centrifuges, avec des
sorties, orientées entre 30 et 90° par rapport à
l’axe.
Dans les mines et travaux souterrains on utilise en Figure XI-20 : Ventilateur hélicoide
majorité des ventilateurs axiaux qui présentent des rendements élevés (88%) sur une
gamme de débits importants.
Les ventilateurs centrifuges offrent des possibilités de
pressions nettement plus élevées, qui sont utilisés
lorsqu’il est nécessaire d’assurer la ventilation d’ouvrages
souterrains de faible orifice équivalent (en dessous de
1m2) en primaire. En secondaire, on ne les utilise que
rarement, car leur encombrement est trop important. Il est
préférable de monter en série plusieurs ventilateurs
hélicoïdes pour assurer la ventilation des galeries de
grandes longueurs (tunnel).
Figure XI-21 : Ventilateur centrifuge
Les ventilateurs hélico-centrifuges sont peu utilisés en travaux souterrains sauf dans des
applications spéciales lorsque les conditions d’encombrement imposent des canalisations de
diamètre réduit, inférieure à 400mm.
réglage
Avec un aérage en boucle, figure ci contre on peut
réaliser des circuits indépendants. Le réglage de débit est
réalisé par un guichet placé à la base du ou des secondaire
dépilages.
Ce type d’aérage permet d’alimenter des
réseaux très complexes et très profonds. Il
est très utilisé dans les charbonnages
(puits jumeaux) et dans les mines
métalliques profondes. L’exemple ci-
contre montre une mine de cuivre,
profondeur 2000 m utilisant deux réseaux
primaires en boucle, avec un puits central
d’entrée commun, et deux retours d’air
situés respectivement à 1150 m et 2073
m. L’exploitation se fait par sous-niveaux
descendants reliés par des cheminées
verticales (niveaux inférieurs) et inclinées
(niveau supérieur).
(b) En
tunnel Figure XI-22 : Mine profonde aérée par deux circuits en boucle et deux
entrées d’air
Se condaire
porte
é tanche
Cas N°3 : L’ouvrage est bi-tubes. On relie à des distances de l’ordre de 600 à 900 m. les deux
ouvrages par une bretelle, une des entrées de tube est équipé d’un ventilateur. Si cette sortie
doit également assurer une fonction de desserte, elle doit être équipée d’un sas.
Dans tous ces exemples, le ventilateur est du type hélicoïde, souvent à réglage de pales
variables, pour pouvoir adapter les débits/dépressions au fur et à mesure que l’ouvrage
progresse et que la résistance du circuit augmente
Se condaire
Porte
s as é tanche Se condaire
CasN°4 : Il est existe une galerie pilote ou un avant trou réalisé au tunnelier.
Ce cas est particulièrement favorable puisqu’il suffit d’équiper l’extrémité du forage de
reconnaissance d’un ventilateur pour réaliser un aérage diagonal de qualité. La seule précaution
à prendre, est de placer cette reconnaissance en couronne, et de concevoir un plan d’abattage
qui n’obstrue pas la section libre au moment du tir. Pour cela on tire en ½ section. Cette
méthode a été utilisée avec succès pour le creusement de la gare souterraine de Monte-Carlo et
la déviation en tunnel de la voie ferrée littorale.
la machine afin que les personnes qui entrent dans la zone de travail puissent en le
touchant se « décharger » de leur électricité statique.
Produite par le frottement de l’explosif dans les éléments constituant l’installation ou
dans le trou de mine lui-même.
Pour se prémunir contre les risques liés à la production involontaire d’électricité statique sur le
lieu d’utilisation, les mesures suivantes sont à prendre impérativement :
Toute partie non métallique du
matériel doit être antistatique.
Toute partie métallique du matériel
doit être reliée à la terre (cette
opération est souvent réalisé à l’aide
d’un pieu planté dans le sol et relié à
la machine par une tresse).
Les deux mesures sont à respecter dans le cas
Figure XI-28 : Mise à la Figure XI-27 : Utiliosation d’un
terre des masses de flexible de chargement antistatique
l’UMF d’un amorçage réalisé avec des détonateurs
électriques. Elles ne sont pas nécessaires pour un amorçage réalisé au
cordeau détonant ou à l’aide de détonateur à tube de transmission de la détonation.
En cas d’utilisation de détonateurs électriques, les conditions suivantes sont à respecter :
Seuls les détonateurs de classe O, I ou II peuvent être utilisés.
Les extrémités des fils autres que celles de la classe O doivent être court-circuitées
durant le chargement pneumatique.
Uniquement sur le trou de mine en cours de chargement lorsqu’ils sont de classe I, à
condition que les fils des détonateurs des trous de mines voisins ne puissent en aucun
cas entrer en contact avec un élément du dispositif de chargement.
Sur tous les trous de mine d’une même volée lorsqu’ils sont de classe II.
Charg.Roul.
15%
Gunitage Boulonnage
17% 5%
250,00
200,00
en souterrain
Prix en € au m3
150,00 A terrain standard
D
B terrain sout.léger
C terrain sout.lourd
C
D très mauvais terrain
100,00
B
50,00
A
0,00
0 20 40 60 80 100 120 140
Section théorique d'abattage en m2
A. Généralités------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 312
A.1. Particularités du calcul des coûts en travaux souterrains--------------------------------------------------------------------------------------------------- 312
A.2. Les indices ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 313
454,5
435,7
500
415,8
427
années. Il est donc nécessaire de prévoir
400,3
398,7
394,6
386,8
450
383,7
369,7
346,6
348,6
339,8
358
des formules de révision. Ces formules 400
330,1
314,6
309,6
299,2
307,6
350
s’établissent à partir d’un indice TP
300
« Travaux souterrains » référence TP05 250
ayant pour base 100 en 1975 que l’on
Janv. 1985
Janv. 1986
Janv. 1987
Janv. 1988
Janv. 1989
Janv. 1990
Janv. 1991
Janv. 1992
Janv. 1993
Janv. 1994
Janv. 1995
Janv. 1996
Janv. 1997
Janv. 1998
Janv. 1999
Janv. 2000
Janv. 2001
Janv. 2002
Janv. 2003
trouve facilement auprès d’organismes
spécialisés TP tels que la FNTP
(Fédération Nationale des Travaux Figure XII-1 : Evolution de l’indice TP05 durant la période 1985 - 2003
Publics) le Moniteur des Travaux publics
ou le Ministère de l’Economie et des finances.
465 R2 = 0,9548
456,7
454,5
460
447,7
448,8
448,3
446,9
455
formule de révision correspondante. Elle pourra
444,2
441,7
450
441,9
440,9
439,4
445
valablement servir de base de calcul jusqu’à fin
437
435,7
440
435 2004.
430
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Le coefficient de détermination est de 0,95 ce qui
Sept.2002
Mai 2003
Janv.2002
Janv.2003
Juin2002
Gazole; 2 Transport
Fioul dom est.; 2 Electricité; 5 Ciment
Fioul lourd; 1 Divers
Planches; 3 Agrégats
Profilé; 5
Rond à béton
Rond à béton; 3 M.O; 36
Profilé
Agrégats; 6 Planches
Divers ; 8 Fioul lourd
Fioul domest.
Cim ent; 9
Gazole
Transport; 4 Electricité
Matériel; 16
Creusement 42 45
Soutènement 23 70
Revêtement 35 35
Figure XII-4 : Pourcentage relatif des 3 postes principaux dans le coût du génie civil
La méthode dite « moderne » qui consiste à conserver au maximum la qualité du rocher (voir
page 212) et la méthode dite « traditionnelle », présentent des coûts relatifs de déroctage
comparables. Les coûts supplémentaires, liés à l’emploi de méthodes traditionnelles, peuvent
atteindre 50% lorsqu’on procède en deux temps. Une première phase avec emploi de béton
projeté associés à des ancrages, puis une deuxième phase avec mise en place de cintres lourds
avec blindage.
Dans les cas extrêmes on observe, entre les deux méthodes, des coûts de soutènement variant
de 1 à 3.
Boulonnage
génie civil qui est consommé. 17% 5%
Commentaires
Les investissements : Coût en M.€ pour 1 km. en 100 m2
relativement courtes de un à deux ans, et des chantiers standard dont on connaît bien les
caractéristiques géotechniques. Au-delà, et en cas d’incertitudes sur les aléas, il est préférable
d’utiliser la méthode des sous-détails. La méthode des prix d’ordre ne peut être appliquée que
par des agents expérimentés, car elle nécessite une approche subjective des prix de référence
et de disposer d’une base de données fiable.
b) LA MÉTHODE DES SÉRIES DE PRIX
Avec cette méthode, on entre un peu plus dans le détail. On part d’une série de prix établie sur
la base de définition de prix utilisés dans les marchés. Exemple : le prix d’un m3 de béton en
place, le coût du m3 extrait à l’explosif en tunnel, le prix d’un cintre ou d’un boulon posé etc….
On obtient ainsi une liste de prix unitaires courants. On établit ensuite un devis quantitatif qui va
détailler les différentes quantités d’œuvre.
Exemple de devis quantitatif:
Le tunnel routier de la Vierge (Lodéve France) a nécessité, pour réaliser le génie civil du tube
EST de 473,5 m de longueur en section de 120 m2 de janvier 2002 à mai 2003 :
L’extraction de 56820 m3,
La pose de 20500 kg de boulons,
La pose de 156000 kg de cintre,
La mise en place de 13400 m3 de béton,
Auxquels devront s’ajouter 12500 m2 de PVC soudé pour l’étanchéité.
Le détail estimatif de l’ouvrage en résulte. Pour mémoire le marché de l’exemple précédent a
été établi à 16,7 M€ (données Société BEC FRERES France)
c) LA MÉTHODE DES SOUS-DÉTAILS
Dans cette méthode, on va partir des définitions géométriques de l’ouvrage, du comportement
prévisible du terrain, des fournitures, des moyens en matériel et personnel, des cadences des
différents postes. Ces données de base vont permettre :
D’estimer l’avancement réalisable, et les temps perdus (pannes, entretien, travaux
divers),
Le coût direct au mètre linéaire de tunnel ou de galerie,
La majoration à appliquer pour les frais généraux, l’installation de chantier et la marge
bénéficiaire.
Cette méthode s’applique particulièrement aux chantiers mécanisés et aux ouvrages creusés
dans des conditions particulières, et pour lesquels il n’existe pas de prix d’ordre. Il ne faut pas
oublier l’incidence des cadences d’avancement, et des variations possibles des conditions
géotechniques qui sont toujours aléatoires.
On trouve dans le commerce, des logiciels qui permettent d’optimiser les performances et les
coûts de creusement par la méthode des sous-détails. L’opérateur saisi d’une part :
Les données caractéristiques du creusement et des équipements (certains logiciels
préconisent les équipements)
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Chapitre XII : Analyse économique du tir en souterrain Page 318 sur 433
Commentaires :
Le facteur de performance choisi à 87%, signifie que l’on considère, pour ce type de chantier
que les aléas et imprévus ne dépasseront pas 13%. Ce chiffre est généralement compris entre
10 et 20%.
On admet, que l’équipe de mineurs est polyvalente, le foreur assure le boulonnage et le
gunitage, les mineurs (3) vont effectuer le marinage (1 chargeur et 2 rouleurs). Le chargement
se fait en direct (pas de reprise), les niches prévues tous les 300 m permettent les évitements.
On doit cependant prévoir un chef d’équipe, et le personnel nécessaire à la mise en place du
revêtement définitif (généralement en inter poste et durant les phases de forage boulonnage,
purgeage, minage). Ceci requiert une organisation minutieuse.
La recherche des meilleurs coûts imposerait dans cet exemple d’allonger le poste de travail en
faisant des rotations d’équipe au chantier (système dit du « transfer time ») ; on gagne ainsi le
temps de transport et le facteur horaire passe de 50 à 55 minutes par heure. La durée du poste
est allongée de telle sorte qu’il coïncide avec le cycle de 8h10 : 2 postes de 485/55 = 8 h.82/100
(9 heures).
Dans ces conditions on peut espérer faire 2 cycles/jour de 3,6 m (6 m. moyen/jour avec les
aléas) ce qui représente un gain de 33 %.
Ce résultat ne pourra être obtenu qu’au prix d’une organisation rigoureuse et d’une excellente
gestion du personnel. Exemple 4 journées de travail de 9 heures par semaine avec un
absentéisme voisin de zéro.
250,00
200,00
Prix en € au m3
50,00
A
0,00
0 20 40 60 80 100 120 140
Section théorique d'abattage en m2
Figure XII-7 : Evolution du prix du creusement d’un tunnel en fonction de sa section et du type de terrain rencontré
Il convient également d’ajouter le cas échéant, des travaux spéciaux d’étanchéité (13 500m2 de
PVC soudé dans le cas du tunnel de la Vierge) et les aménagements architecturaux des
entrées.
Le prix creusement corrigé, du tunnel de la Vierge, ressort donc à
144 / (1+0,31) = 110€/m3
Il se trouve au voisinage de la courbe C, ce qui est normal pour un creusement réalisé suivant la
méthode traditionnelle en section divisée et soutènement lourd.
Pour le tunnel du Somport le prix d’ordre était de 254,1 M€ pour 8608 M en 92 m2 (790 000m3)
ce qui donne un prix au m3 de 322 €. Le terrain était de meilleure qualité que dans l’exemple
précédent, mais le tunnel était équipé d’une ventilation transversale complexe avec liaisons sur
le tunnel SNCF voisin (80 à 90 %).
Le prix corrigé s’établit donc à : 322/(1+0,35+ 0,90)=143 €/m3
Ce prix se situe un peu au delà da la courbe C, terrain avec soutènement lourd, mais il est
probable que ce calcul sous-évalue le poids des très nombreux équipements de sécurité
réalisés après l’incendie du tunnel du MONT BLANC.
Si l’on s’en réfère au prix moyen défini en terrain standard dans l’ouvrage ROCK EXCAVATION
HANBOOCK), les dollars ont été convertis en Euros (base 1,12) et actualisés (57 M€ pour 1000
m en 100 m2) on obtient en valeur corrigée : 57/1,31 = 43,5 €/m3
On observe que cette valeur se situe très près de la courbe A (terrain standard) ce qui confirme
la validité de cette abaque
b) CAS DES GRANDES CAVITÉS ET DES DÉPILAGES
L’abaque suivante ne comporte que 2 courbes.
200,00
150,00
Prix en € au M3
B Terrain standard
Terrain difficile
100,00
A
50,00
0,00
1000 10000 100000 1000000
Volum e théorique de l'excavation m 3
Figure XII-8 : Coût du creusement d’une grande cavité en fonction du volume à extraire et du type de terrain rencontré
Elle s’utilise pour le creusement des grandes cavités souterraines et, avec précaution, pour les
dépilages en mines et carrières souterraines. Pour les grandes cavités souterraines le projeteur
les situera de préférence dans des zones stables. En ce qui concerne les mines, les filons ou les
amas instables, ceux-ci sont justiciables de méthodes spéciales telles que les chambres
charpentées ou les exploitations sous dalles bétonnées. Pour le calcul de ces coûts spécifiques
on utilisera la méthode des sous-détails. Pour les exploitations souterraines non remblayées les
prix de revient obtenus sont assez nettement inférieurs à la courbe A.
L’examen des abaques ci- dessus, montre des écarts importants entre les valeurs extrêmes, de
1 à 4 en tunnel, et de 1 à 2 pour les grandes cavités. On retiendra que ces courbes ne peuvent
être utilisées que pour une première approximation ou pour vérifier un calcul prévisionnel.
Formations Nitro-Bickford
Choisir l’explosif comme moyen d’abattage ou de démolition, nécessite de s’interroger sur les
conséquences possibles, et d’organiser le travail en tenant compte des risques encourus.
S’il existe une méthode alternative à l’utilisation des explosifs, et présentant moins de risques,
l’employeur est en devoir de l’appliquer. La recherche de solutions moins risquées, doit être
envisagée, soit par la modification de la méthode, soit par le choix de produits moins nocifs, de
matériels plus surs, ou d’une organisation permettant de garantir un haut niveau de sécurité.
c) AGRÉMENT DES EXPLOSIFS
Décret n°90-153 du 16 février 1990 portant diverses dispositions sur le régime des poudres
Arrêté du 3 juillet 1980 (recueil des épreuves d’agrément des explosifs)
Arrêté du 3 novembre 1991 (liste des explosifs soumis à agrément français)
Arrêté du 21 mai 1997 (liste des explosifs soumis à l’agrément CE de type)
Arrêté du 11 février 1991 (habilitation de l’INERIS pour les agréments français)
Arrêté du 20 décembre 1996 (habilitation de l’INERIS pour la certification européenne)
Décret n°81-972 du 21 octobre 1981 relatif au marquage, à la détention, à la livraison au transport et à l’emploi des
produits explosifs
Arrêté du 3 mars 1982 relatif à l’acquisition des explosifs
Arrêté du 3 mars 1982 fixant les conditions de marquage et l’identification des produits explosifs
Les produits explosifs doivent avoir été choisis parmi les produits agréés, autorisés à circuler et
à être utilisés. On distingue :
La certification de conformité européenne (CE) de type :
elle doit permettre la libre circulation des explosifs entre les
états membres et sa mise sur le marché européen.
L’agrément technique qui permet la mise sur le marché Figure XIII-1 : Label CE apposé sur une
cartouche
sur le territoire français. Cet agrément technique est
nécessaire pour autoriser la vente, la production, le transport, l’encartonnage, la
conservation, la détention et la mise en œuvre.
Pour pouvoir être mis en œuvre, ces produits doivent avoir été autorisés à l’emploi pour une
utilisation spécifique (chute libre, chargement par gravité, chargement par pompage,
chargement pneumatique). Il doit en outre être autorisé dans l’environnement pour lequel il est
destiné (travaux à ciel ouvert ou travaux souterrains).
d) FORMATION À L’EMPLOI
Arrêté du 26 mai 1997 portant création du Certificat de Préposé au tir REPUBLIQUE FRANCAISE
Décret 77-1133 du 21 septembre 1977 pris pour l’application de la loi 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux
installations classées pour la protection de l’environnement.
Il convient de distinguer les objectifs des trois textes cités. Figure XIII-5 : Camion de transport des
produits explosifs et sa remorque pour les
détonateurs
Le premier vise à éviter l’explosion accidentelle d’un véhicule
circulant sur le territoire national. Il traite essentiellement de la conception et de la construction
des équipements de transport. Il précise également les modalités de formation des conducteurs.
Les règles techniques portent :
Sur la classification des matières et objets
dangereux au transport,
Sur la conception, la construction et la
signalisation des véhicules de transport,
Sur les modalités de chargement, de circulation
et de stationnement,
Sur les dérogations éventuelles.
de lutter contre le vol. Le produit fait l’objet d’un marquage sur son lieu de fabrication permettant
son identification. L’acquéreur doit être titulaire d’un titre d’acquisition. Le transporteur doit être
autorisé, sauf s’il est détenteur d’un certificat d’acquisition ou d’un bon de commande. Une pièce
de décharge doit être établi à chaque changement de propriétaire (bon d’accompagnement).
SI les quantités transportées sont inférieures à 50 kg d’explosif et 1000 détonateurs, la formation
du conducteur n’est pas exigée. Par dérogation et pour des quantités restreintes (200 kg
maximum d’explosif et 1000 détonateurs), une dérogation préfectorale de transport conjoint
d’explosif et d’artifice peut être accordée.
Le transport à l’intérieur d’un site clos (chantier, carrière) échappe à l’ADR et est soumis aux
textes suivants :
Décret 81-972 du 21 octobre 1981 et son arrêté du 4 mars 1982 pour lutter contre le vol.
L’arrêté du 11 décembre 1992 fixant les conditions d’aménagement des véhicules sur piste
pour l’exploitation des mines et carrières.
L’article 9 du décret 87-231 du 27 mars 1987 pour l’emploi des explosifs dans les entreprises
de bâtiment et de travaux publics.
h) MISE EN ŒUVRE
Décret 87-231 du 27 mars 1987 concernant les prescriptions particulières de protection relatives à l’emploi des
explosifs dans les travaux de bâtiment, les travaux publics et les travaux agricoles.
RGIE (Règlement Général des Industries Extractives)
Titre explosifs Décret 92-1164 du 22 octobre 1992 et circulaire du 22 octobre 1992
Titre entreprises extérieures : décret 96-73 du 24 janvier 1996.
Décret 92-158 du 20 février 1992 complétant le code du travail et fixant les prescriptions d’hygiène et de sécurité
applicables aux travaux effectués dans un établissement par une entreprise extérieure.
Arrêté du 19 mars 1993 fixant en application de l’article R237-8 du Code du travail la liste des travaux
dangereux pour lesquels il est établi un plan de prévention.
Arrêté du 14 mars 1996 relatif à la liste des travaux dangereux nécessitant dans l’industrie extractive un
plan de prévention.
Le décret 87-231 est un texte qui réglemente l’emploi des produits
explosifs dans les entreprises de Travaux Publics, de Travaux
agricoles et du Bâtiment. Il définit :
Les obligations des chefs d ‘établissement en imposant
notamment :
La fourniture de produits et de matériels agréés et certifiés,
La protection contre les effets de l’explosion sur les autres activités (gaz dangereux,
vibrations, surpression aérienne, projections….),
Les procédures de tir telles que positionnement des gardes issues, procédures de
déclanchement des tirs, avertissement des tiers…. Ainsi que les moyens retenus pour en
assurer la communication,
La mise en place des distances de sécurité et les moyens matériels pour les faire respecter,
Les mesures relatives à l’utilisation des appareils électriques lorsque l’amorçage est
électrique ou électronique,
La planification des tâches en respect des contraintes imposées par les procédures de tir.
Le texte du RGIE est similaire aux dispositions du Code du Travail en ce qui concerne les
mesures de prévention. La coordination est décrite dans le titre « entreprises extérieures ». Des
dispositions spécifiques à l’industrie extractive viennent se rajouter, à savoir :
Les conditions spéciales de fabrication d’explosifs par les installations mobiles dans les
travaux à ciel ouvert (à noter l’absence de référence aux travaux souterrains),
Les règles que doivent respecter les vérificateurs de circuit de tir ainsi que les engins de
mise à feu,
Les règles de mise en œuvre des charges amorces, des détonateurs à retard et de plusieurs
charges dans les mines verticales descendantes,
Les conditions d’aménagement des véhicules sur piste utilisés dans les travaux souterrains
pour le transport et la mise en œuvre des produits explosifs à front des chantiers,
Les conditions spéciales d’emploi de produits explosifs autorisés dans les travaux
souterrains de mines de charbon à risque de grisou ou de poussières inflammables.
Certaines de ces prescriptions sont applicables dans le BTP par extension d’après l’article 7
alinéas 2 et 4 de l’article 14 du décret 87-231.
Toute personne désirant acquérir une Unité Mobile de Fabrication d’Explosifs (UMFE) en vue de
fabriquer des explosifs sur le site d’emploi doit posséder les autorisations suivantes :
Une autorisation de production attachée à l’unité mobile de fabrication en définissant une
aire géographique d’utilisation. Cette aire est limitée et est contraignante pour les opérations
telles que les chantiers de terrassement routier qui requiert alors plusieurs demandes
d’autorisation. Elle comprend à la fois une autorisation morale visant la personne qui va
produire et à la fois technique sous forme d’un agrément technique visant les installations
de production. Ces autorisations sont délivrées par la DIGIP.
Le cas échéant une autorisation de vente des produits explosifs.
b) INSTALLATION CLASSÉE POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (ICPE)
Les UMFE sont des installations classées pour la protection de l’environnement sous la rubrique
1310. Il est nécessaire de réaliser une étude de danger approfondie pour leur conception et leur
mise en œuvre. Cette étude de danger doit :
Exposer les dangers que peut présenter l’installation en décrivant les accidents susceptibles
d’intervenir, la nature et l’extension des conséquences potentielles,
Justifier les mesures propres à réduire les effets des accidents,
Préciser les moyens de secours mis en place en vue de combattre les effets de tels
accidents.
L’UMFE est à la fois une installation de fabrication et à la fois un équipement de travail pour
fabriquer de l’explosif. De ce fait elle doit répondre aux obligations réglementaires inhérentes à
ces deux critères. Les UMFE doivent répondre aux critères techniques définis dans le décret 79-
846. Ce décret prévoit notamment la réalisation d’une étude de sécurité, permettant d’établir les
conditions d’exploitation, ainsi que les distances de sécurité vis à vis des autres lieux de travail
situés à proximité. Ces distances peuvent être établie soit à partir de l’arrêté de 1980 pris en
application du décret 79-846 soit à partir de l’arrêté du 15 décembre 1995.
Par ailleurs l’UMFE est un équipement de travail et doit répondre aux contraintes réglementaires
relatives au décret 92-767, qui définit les exigences essentielles de sécurité vis à vis des
travailleurs, ainsi qu’au décret 93-40 qui définit les conditions d’utilisation des équipements de
travail.
d) ETUDE DES RISQUES
Les risques peuvent porter essentiellement sur les organes de pompage. Des dispositifs doivent
donc signaler toutes irrégularités (montée en température, montée en pression, non débit…) vis
à vis des pompes. Les risques résultent :
De l’augmentation de température ou de pression du mélange explosif dans la vis de la
pompe. Des pompes spéciales (à membrane par exemple) sont donc nécessaires et une
surveillance périodique de leur bon fonctionnement doit être réalisée.
De l’éclatement des conduites de combustible (fuel, huiles…) ou toute autre cause pouvant
entraîner un incendie qui affecte rapidement les produits présents dans l’UMFE.
En général la quantité de produit explosif présent dans l’UMFE n’excède pas 100 kg et est
même inférieure à 1 kg dans le cas du système MORSE. Les systèmes électriques mis en place
doivent répondre aux normes en vigueur. L’entretien des UMFE doit être réalisé suivant un
carnet d’entretien qui fixe la périodicité des révisions (nettoyage, graissage, vidange,
changement de pièce) des pièces maîtresses de l’installation. Dès la fin des opérations de
fabrication, l’UMFE ne doit plus contenir de produits explosifs, par une purge du système de
production et de chargement.
e) NATURE ET AGRÉMENT DES PRODUITS FABRIQUÉS
Les explosifs fabriqués par une UMFE doivent être agréés ou certifiés et répondre aux
prescriptions techniques définis dans la décision d’agrément. Même si l’UMFE permet de
produire toute sorte de composition, l’explosif fabriqué ne peut être que celui prévu dans la
décision d’agrément.
La fabrication d’explosif pour son propre compte nécessite un agrément du produit uniquement
au titre du décret 90-153 puisqu’il n ‘y a pas de mise sur le marché.
La principale difficulté de la fabrication des explosifs sur site est d’assurer la reproductibilité de
la composition agréée. L’automatisation des appareils est un facteur clé de réussite. Des
contrôles sur site (VOD, mesure de densité) doivent être effectués régulièrement.
f) FORMATION DES SALARIÉS À L’EMPLOI DES EXPLOSIFS FABRIQUÉS SUR SITE.
Les salariés affectés à l’utilisation des UMFE doivent être titulaire de l’option n°7 (chargement
des explosifs vracs avec du matériel utilisant de l’énergie) du CPT.
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Dans le cas de sous traitance des opérations de fabrication et chargement des explosifs sur le
site d’emploi, il est fortement souhaitable que le boutefeu responsable du site de l’entreprise
utilisatrice (celle qui sous traite) soit titulaire de l’option n°7. De plus, les salariés du chantier ou
de la carrière sur lesquels il y a fabrication d’explosif doivent avoir reçu une les consignes de
sécurité prévues au cahier de prescriptions (évacuation en cas d’incendie..).
g) TRANSPORT DES COMPOSANTS NÉCESSAIRES À LA FABRICATION
Les UMFE peuvent être utilisées dans les tunnels. Cependant, les études de danger doivent
être d’autant plus particulières que l’utilisation se fait dans un milieu confiné : une explosion
accidentelle serait alors différente en terme de comportement que celle pouvant avoir lieu à l’air
libre. Les études de ventilation doivent également tenir compte de la nature différente des gaz
produits bien que les quantités émises soient similaires.
Dans ce domaine, l'Administration Préfectorale est seule compétente; elle appuie généralement
ses décisions sur l'avis des Directions Régionales de l'industrie, de la Recherche et de
l’Environnement (D.RI.R.E.) et plus exceptionnellement sur celui des Directions
Déparlementales de I'Equipement (D.D.E.).
La règle de base pour l'acquisition des produits explosifs paraît simple: il faut que Ie futur
utilisateur dispose d'un Certificat d'Acquisition comportant dénomination des produits, détails
des quantités journalières et fréquence des livraisons (tous les jours pour les chantiers de
travaux souterrains).
Dans le détail, la procédure est plus complexe, les cerfficats d'acquisition pouvant découler de
trois situations préalables :
Existence d'un Arrêté Préfectoral autorisant sur les lieux d'emploi un dépôt de
capacité suffisante,
Existence d'un Arrêté Préfectoral autorisant l'emploi d'explosifs dès réception, c'est-à-
dire quotidien des quantités de produits nécessaires,
Acceptation de prise en consignation des explosifs et détonateurs dans un dépôt
n'appartenant pas au chantier et pouvant être celui du fournisseur.
Le principe de la prise en consignation a été ou est encore appliqué pour divers chantiers. Il
impose d'organiser la préparation des charges dans le cadre d'une consigne interne.
La création sur chantier d'un dépôt de capacité convenable dans un délai compatible avec la
réalisation des travaux n'est possible que pour de faibles quantités. Les délais nécessaires pour
la procédure de demande d'autorisation ainsi que les règles d'isolement des dépôts par rapport
à leur environnement, interdisent la création sur les sites mis à la disposition des entreprises, de
dépôts autres que ceux prévus pour des détonateurs et des reliquats de faible importance.
L'Arrêté Préfectoral autorisant l'emploi dès réception des quantités nécessaires prévoit que les
produits concernés seront utilisés dans les 24 heures suivant leur réception.
Un tel arrêté peut prévoir explicitement le principe des précharges et toutes les dispositions
nécessaires pour les réaliser et les employer.
En vue de l'acquisition des produits explosifs, la solution donnant actuellement satisfaction est la
suivante :
Les procédures d'acquisition supposées réglées, restent les multiples problèmes liés aux
transports des explosifs.
Deux domaines sont à distinguer suivant qu'il s'agisse de transport sur des axes routiers publics
ou sur chantier.
Tout transport de produits explosifs est soumis aux règles générales de l’ADR auxquelles
s'ajoutent :
Les prescriptions du décret 81.872 du 21 octobre 1981 qui spécifient les conditions
d'établissement du titre d'accompagnement (Article 6) et qui donnent les règles
essentielles (Article 7) de compatibilité et de quantité de produits transportés,
Celles de l'Arrêté du 3 mars 1982 relatif au contrôle de la circulation des produits
explosifs qui précisent en détail les conditions d'utilisation des divers bons
d'accompagnement et toutes les qualités des véhicules et des personnels affectés à
ces transports.
Tous les problèmes de transport sont généralement résolus par le fournisseur d'explosifs depuis
l'usine ou le dépôt régional, jusqu'au point du chantier qui servira d'entrepôt.
L'explosif est jusque là dans son emballage d'origine (cartouches et caisses). Les explosifs sont
agréés et les emballages ont reçu une approbation. Les prescriptions du marquage sont
destinées à l'identification des produits en cas de détournement.
A partir de ce stock provisoire représentant, dans l'esprit de l'autorisation de consommer dès
réception, la quanlité d'explosif à mettre en oeuvre en 24 heures, les précharges seront
préparées dans un atelier spécialement aménagé.
Dans l'esprit des textes, le fait que les cartouches, dans leur encartouchage d'origine, soient
mises à l'intérieur de tubes translucides (en polyéthylène par exemple) n'empêche pas
l'identification de l'explosif ; il n'y a donc pas lieu, au sens strict de la réglementation, d'imposer à
l'enveloppe des précharges un nouveau marquage.
Bien entendu, le transport des précharges sur le chantier, depuis l'atelier de constitution des
précharges jusqu'au front, pourra se faire suivant les règles habituelles du chantier (séparation
des détonateurs et des charges, mise en place dans des caisses longues en bois, etc ... ) mais il
sera toujours reccommandé, d'appliquer en interne, les règles générales, et spécialement celles
qui concernent le bon d'accompagnement. Celui-ci facilitera la tenue des stocks temporaires
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entre les trois points particuliers du chantier que sont l'entrepôt où se fait la livraison, l'atelier de
préparation des précharges et le front.
c) ENTREPOSAGE
Les précharges sont fabriquées par un agent qualifié sous l'autorité d'un responsable du
chantier titulaire du CPT (Certificat de Préposé au Tir) qui définira de façon très précise et très
détaillée, les différentes tâches autorisées à cet agent, ainsi que ses limites d'intervention.
Une formation devra être donnée à cette personne afin de la sensibiliser de façon pratique et
opérationnelle :
Sur les nuisances et les dangers des matières manipulées,
Sur le comportement à adopter face à certaines situations (orages, coupure
d'électricité, incendie),
Sur les prescriptions à appliquer dans le local de préparation des précharges,
Sur les règles de conservation, d'entreposage et de transport des matières
manipulées,
Sur les dispositions à prendre vis-àvis des produits explosifs détériorés, suspects ou
périmés.
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Le contenu de cette formation doit être consigné sur un document écrit qui doit faire l'objet d'une
note de service. Une attestation de formation doit être établie, et visée de l'intéressé, et de la
personne ayant délivré l'enseignement.
f) SURVEILLANCE ET GARDIENNAGE
L'arrêté ministériel du 15 avril 1919 stipule: il est interdit de laisser sans surveillance les coffres,
boîtes ou étuis contenant des explosifs ou des détonateurs, à moins que des dispositions
matérielles efficaces ne rendent impossible à toute personne étrangère à l'exploitation, l'accès
du lieu où ils sont déposés.
La surveillance directe, pendant l'exploitation du local de préparation des précharges, est
assurée par le personnel affecté aux opérations de confection des précharges,
Pour les périodes d'inactivité du local de préparation des charges ou du chantier (dimanches,
jours fériés etc ...), un gardiennage permanent doit être assuré si des relicats y sont maintenus.
Un local situé en dehors du périmètre de sécurité, mais de nature à en permettre une
surveillance efficace, doit être prévu pour le personnel de gardiennage.
Le système d'alarme doit être relié à ce local, Le local de préparation des pré charges doit être
protégé par un dispositif de détection d'effraction ou d'incendie, dans le cas où la surveillance
est interrompue, même pour une courte durée.
Au mode de surveillance traditionnel par gardiennage, peut être substituée la mise en place d'un
dispositif de télé-surveillance. La télésurveillance doit être assurée par une entreprise de
surveillance ou gardiennage dûment autorisée lorsqu'il n'y a pas de gardien sur place ou après
les heures de service de celui-ci. Le local de préparation des pré charges sera alors équipé de
détecteurs de flammes ou de fumées et d'un détecteur d'intrusion.
Un poste téléphonique doit être prévu pour le local de gardiennage (ou le centre de contrôle par
télé-surveillance). Il doit permettre notamment de prévenir les responsables du chantier et les
services de police ou de gendarmerie en cas de besoin. Pour les mêmes raisons, il est
souhaitable que le local de préparation des pré chàrges soit lui aussi équipé d'un poste
téléphonique ou de tout autre dispositif d'alarme.
Des instructions de prévention contre le vol ou de détournement de produits explosifs doivent
être établies et respectées par le personnel affecté au local de préparation des précharges et
par les gardiens. Ces instructions doivent notamment définir leur fonction de surveillance et la
conduite à tenir en cas de déclenchement d'une alarme d'intrusion. En cas d'alarme, le
personnel de surveillance devra disposer des moyens nécessaires pour se rendre compte des
causes de cette alarme, et pouvoir commander à distance un puissant dispositif d'éclairage de
la zone environnant le local de préparation des pré charges.
g) SÉCURITÉ CONTRE LE VOL
La préparation des précharges dans un local approprié est un élément fondamental pour parer à
tout détournement d'explosif. Après introduction des cartouches, chaque tube est obturé à
chaque extrémité ce qui empêche tout prélvement dans les manipulations à venir, c'est-à-dire
transport à front et chargement de la volée. Les tubes plastiques translucides utilisés, réduisent
de façon considérable le risque d'omettre une cartouche. Avant l'opération de chargement de la
volée, un mineur du poste affecté à ce rôle vient chercher au local le nombre exact de
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précharges à mettre en place dans le plan de tir prévu. L'agent qualifié préposé à la préparation
des pré charges, établit un bon de sortie faisant ressortir par catégorie le nombre de pré
charges.
La mise en oeuvre des précharges apparaît donc comme un élément déterninant dans les
dispositions à prendre pour lutter contre le vol des explosifs au cours de leur utilisation.
B. LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
En matière de vibrations mécaniques, La France, de même que l’Union Européenne, ne se sont
pas encore dotées d’une norme régissant la mesure (des projets de normes française et
européenne sont en cours).
Cependant, le législateur français a promulgué des textes (décrets et arrêtés ministériels) qui
régissent :
La pose des sismographes,
Les caractéristiques des appareillages (classe étude ou classe contrôle),
Et pour certains secteurs d’activités (installations classées), un niveau de vibration à
ne pas dépasser pour les vibrations mécaniques issues des tirs de mines ou les
vibrations mécaniques dites entretenues (brise roche, compacteur, fonçage,
pilonnage, battage de pieux…),
Pour certains chantiers de travaux publics, c’est une étude préalable qui sera établie afin de
définir des seuils admissibles pour l’environnement dudit chantier. Les informations seront alors
clairement définies dans le CCTP (Cahier des Clauses Techniques Particulières).
Enfin, il existe un certain nombre de recommandations (AFTES, DDP, GFEE) rédigées par des
groupes de travail de différents secteurs d’activités qui définissent une méthodologie de mesure
et des seuils à respecter.
La circulaire 86-23 définit 2 types de mesure, une dite d’"analyse fine" et une autre dite de
"classe contrôle".
a) APPAREILLAGE DE TYPE "ANALYSE FINE" (CIRCULAIRE 83-23)
La chaîne de mesure doit permettre des enregistrements en fonction du temps des phénomènes
vibratoire dans les bandes de fréquence allant de 1 à 150 Hz avec des amplitudes en vitesses
comprises entre 0.1 et 50 mm/s. La dynamique de la chaîne doit au moins être égale à 66 dB.
B.3. SEUILS
A ce jour, seul le ministère de l’environnement a publié un arrêté ministériel, définissant une
valeur limite pour les vibrations ponctuelles liées aux tirs de mines. Cette notion de valeur limite
n’est applicable qu’aux structures proches de l’environnement des tirs. Il n’existe pas de seuils
caractérisant la notion de gêne pour les populations riveraines.
L’Arrêté ministériel du 22 septembre 1994 n’est applicable qu’aux installations classées, stipule
en ce qui concerne le chapitre vibrations :
Arrêté du 22 septembre 1994 Art 22 : L'exploitation est menée de manière à ne pas
être à l'origine de bruits aériens ou de vibrations mécaniques susceptibles de
compromettre la santé ou la sécurité du voisinage, ou de constituer une gêne pour sa
tranquillité.
Arrêté du 22 septembre 1994 Art 22-2, ch. 3 : Les tirs de mines ne doivent pas être à
l’origine de vibrations susceptibles d’engendrer dans les constructions avoisinantes
des vitesses particulaires pondérés supérieures à 10 mm/s mesurées suivant les trois
axes de la construction.
La fonction de pondérations du signal mesuré est une courbe continue définie par les points
caractéristiques suivants :
10
BANDE DE FREQUENCE PONDERATION
En Hz Du signal
1 5
Coefficient
5 1
1
30 1
80 3/8
0,1
1 10 100
Fréquence Hz
La pondération correspond à un filtrage du signal dont l'effet est d'amplifier ses composantes
fréquentielles inférieures à 5 Hz et de réduire ses composantes fréquentielles supérieures à 30
Hz.
La courbe de pondération est représentée ci-contre elle ne doit pas être confondue avec la
courbe de pondération inverse qui définie une limite fréquence / vitesse à ne pas dépasser.
BANDE DE
VITESSES
FREQUENCE
PARTICULAIRES A NE PAS
DEPASSER (mm/s)
En Hz
1 2
5 10
30 10
80 26,7
C. LA RESPONSABILITÉ DU TIR
Cette partie du document est une reproduction de l’article de Mr Yves BENET (responsable
juridisque du groupe Davey Bickford Smith et Cie) paru dans le numéro spécial tir de la revue de
l’industrie minérale.
Comme toute activité humaine, les activités menées sur les carrières ainsi que l'utilisation des
explosifs quand cela ne se passe pas tout à fait comme prévu peuvent entraîner la mise en jeu
de la responsabilité civile ou pénale de ceux qui ont provoqué l’incident ou l’accident.
La responsabilité civile est le mécanisme juridique par lequel celui qui a subi un dommage peut
en obtenir réparation auprès de l'auteur de ce dommage. Ce mécanisme est régi par le Code
Civil.
La responsabilité pénale est le système au moyen duquel la collectivité des citoyens,
représentée par les pouvoirs publics punit ceux qui n'ont pas respecté les lois et les règlements,
en leur infligeant les amendes ou les peines de prison prévues au Code Pénal.
Lorsqu’un contrat existe entre deux intervenants sur un chantier ce qui a été écrit dans le contrat
va déterminer les conditions de la mise en jeu de la responsabilité de chacun. Où commencent
et où finissent les obligations de l'un et de qui est responsable de la sécurité générale du
chantier ? Qui est responsable des tirs et du contrôle des vibrations ? Quelle est la grosseur
maximum admise pour les blocs ? Qui doit déblayer le pied du front de taille après le tir ? Dans
quel délai ? Quel est le montant total des travaux ? Etc.
Dans notre premier exemple, considérons, comme ce doit être le cas en général, que le
propriétaire de la carrière est responsable de la sécurité générale du chantier. Si ses engins de
chantier avaient été stationnés trop près de la zone de tir et avaient été touchés par les
projections, il n'aurait pas eu de recours contre le foreur-mineur. Au contraire, nous avons pris
comme hypothèse que le concasseur endommagé était fort éloigné du tir et, par conséquent, le
foreur-mineur est responsable des dommages causés par les projections.
Nous allons maintenant compliquer un peu notre exemple. Imaginons que les projections aient
été provoquées par des failles ou des discontinuités du massif : cela permettrait au foreur-
mineur de dégager ou de limiter sa responsabilité. Une bonne précaution aurait été de mettre
dans le contrat que le propriétaire de la carrière devait avertir le foreur-mineur de tous les
éléments pouvant affecter le bon déroulement du tir. Néanmoins, il sera quand même malaisé
de prouver que le propriétaire de la carrière connaissait toutes les anomalies du massif et qu'il
ne les a pas révélées sciemment.
Il faut souligner ici que dans un contrat entre professionnels, il est tout à fait possible d'insérer
des clauses exonératoires ou limitatives de responsabilité.
Bien entendu, ces clauses ne peuvent pas conduire à vider le contrat de toute substance, c'est-
à-dire, faire en sorte que l'une des deux parties se trouve dégagée de l'exécution de sa
prestation essentielle. Le juge dirait alors que le contrat est sans cause. C'est ce qui s'est passé
en 1996, lorsque les clauses d'exonération de responsabilité contenues dans les contrats
Chronopost ont été déclarées nulles et non avenues : lorsque l'on vend une prestation
d'acheminement très rapide du courrier, on ne peut pas, par avance, dégager totalement sa
responsabilité dans le cas où le courrier arriverait tardivement, sauf cas de force majeure
comme nous le verrons plus loin.
De même, les clauses exonératoires ou limitatives de responsabilité sont neutralisées en cas de
faute lourde ou de négligence grossière de celui qui les invoque ou lorsqu'il s'est rendu coupable
de manœuvres frauduleuses, de tromperie pour les faire accepter à l'autre partie lors de la
signature du contrat.
OBLIGATION DE MOYENS ET OBLIGATION DE RÉSULTAT
Il nous faut aborder maintenant un point très important de la responsabilité civile contractuelle.
L'obligation prévue au contrat est-elle une obligation de moyens ou une obligation de résultat ?
Nous prendrons pour exemple un contrat de démolition à l'explosif d'une ancienne usine.
S'il est seulement indiqué dans le contrat que l'entreprise chargée des travaux s'engage à
détruire les bâtiments, nous sommes en présence d'une obligation de résultat. Si l'ouvrage
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résiste ou s'il subsiste, après le tir, des éléments tellement lourds ou encombrants que le
déblaiement s'avère impossible avec des moyens mécaniques conventionnels, elle devra, à ses
frais, reprendre les tirs ou effectuer des opérations complémentaires de fractionnement.
S'il est dit au contrat que l'entreprise chargée des travaux s'engage à mettre en œuvre, selon les
règles de l'art, tous les moyens pour arriver à détruire l'usine, nous sommes en présence d'une
obligation de moyens et si le bâtiment est anormalement récalcitrant, les travaux
supplémentaires ne seront pas à sa charge.
Si le contrat est vague, le juge aura tendance à considérer qu'il y a une obligation de résultat.
La différence est de taille. Mais, attention, le fait d'écrire dans le contrat qu'il s'agit d'une
obligation de moyens ne doit pas non plus être considéré comme la protection absolue. Encore
faut-il que l'opération projetée ait un caractère suffisamment aléatoire ou que l'intervention de
l'autre partie contractante conditionne de manière importante le résultat escompté.
Un contrat passé avec l'Etat pour l'élargissement d'une route nationale, selon un cahier des
charges précis, sera considéré comme comportant une obligation de résultat, quoiqu'on ait pu
écrire dans un courrier ou document annexe exprimant des réserves sur le résultat.
Par contre, la démolition d'un pont ancien pour lequel le maître d'ouvrage est incapable de
fournir des éléments précis sur son mode de construction et les points de résistance particulière
pourra relever d'une simple obligation de moyens.
Lorsque l'on est en présence d'une obligation de moyens, le co-contractant qui estime ne pas en
avoir eu pour son argent, devra prouver que l'autre partie a commis une faute en ne mettant pas
en œuvre tous les moyens disponibles selon l' état actuel de la technique.
Dans le cas d'une obligation de résultat, le seul constat que le résultat prévu au contrat n'est pas
atteint, engage la responsabilité de celui qui était chargé de fournir la prestation.
CLAUSES PÉNALES
On peut aussi insérer dans les contrats, ce que l'on appelle des "clauses pénales", à ne pas
confondre avec la responsabilité pénale encourue lorsque l'on enfreint la loi.
Ces "clauses pénales" inscrites, dans un contrat permettent de fixer à l'avance le montant d'une
indemnité forfaitaire en cas d'inexécution par l'une ou l'autre partie de ses obligations : obligation
de payer dans un délai déterminé, obligation de réaliser les travaux selon le cahier des charges
etc... En cas de contentieux le juge devra en tenir compte, à titre de premiers dommages et
intérêts, sauf s'il estime que le montant prévu dans la "clause pénale" du contrat est, soit
dérisoire, soit excessif par rapport au préjudice réellement subi.
b) RESPONSABILITÉ CIVILE DÉLICTUELLE
Revenons à notre pauvre vache tuée dans son pré. Pour son propriétaire, les choses sont plus
simples.
Dans le cadre de la responsabilité civile délictuelle, aucune exonération, aucune limitation n'est
opposable à celui qui a subi le dommage, hormis les cas de force majeure.
Il lui faudra cependant établir la réalité de son préjudice (perte d'une vache) et le lien de cause à
effet entre le tir d'explosifs et la mort de la vache, en l'occurrence le bloc provenant de la
carrière.
c) QUELQUES RÈGLES COMMUNES À LA RESPONSABILITÉ CIVILE CONTRACTUELLE ET À LA RESPONSABILITÉ
CIVILE DÉLICTUELLE
PRÉJUDICE CERTAIN
Dans tous les cas, contrat ou pas contrat entre l'auteur du dommage et la victime, il faut que le
préjudice soit certain.
Un préjudice futur peut être pris en compte mais pas un préjudice éventuel : le dommage peut
empêcher un gain futur dont on peut prouver qu'il était certain. Par contre, si une projection de
roches endommage la voiture d'une personne qui sera empêchée, de ce fait, d'aller acheter un
billet de loterie, il n'y aura pas de préjudice certain pour n'avoir pas touché le gros lot.
Toutefois, si un tir de mines endommage les caténaires d'une voie ferrée, interrompant la
circulation des trains et qu'un étudiant très brillant soit empêché d'aller passer le concours de
l'Ecole des Mines, le juge admettra qu'il y a "perte d'une chance" et lui allouera des dommages
et intérêts.
Il faut insister ensuite sur le lien de cause à effet. Cela paraît évident, mais dans la réalité, un
accident est rarement le résultat d'une seule cause mais plutôt d’un enchaînement pour ne pas
dire un enchevêtrement de causes. Après quelques hésitations de nos tribunaux et de nos
grands professeurs de Droit, il faut s'attacher à déterminer les faits qui d'après le cours normal
des choses, étaient de nature à engendrer le dommage. Ce n'est donc pas forcément la ou les
causes les plus proches du dommage qui seront seules examinées mais également celles plus
lointaines qui ont joué un rôle essentiel et nécessaire dans la réalisation du dommage. C'est à
celui qui réclame réparation d'un préjudice de prouver le lien de cause à effet.
Ainsi, un manœuvre sur le chantier d'une centrale nucléaire en construction, effectuant des
travaux de nettoyage après des tirs d'explosifs, a demandé des dommages et intérêts à
l'entreprise chargée des tirs en prétendant que les fumées dégagées par les explosifs l'avaient
rendu asthmatique. Les experts médicaux n'ayant pas établi de lien de cause à effet, le tribunal
a rejeté la demande.
Examinons maintenant le cas très classique de l’élargissement d'une route ou de la construction
d’une voie rapide en zone pavillonnaire. Dès le premier tir de déroctage, tous les propriétaires
environnants "découvrent" de multiples fissures dans leur pavillon et attaquent l'entreprise en
justice. Il leur faudra pourtant démontrer le lien de cause à effet, c'est-à-dire que les fissures
n'étaient pas préexistantes au tir mais consécutives à ce tir.
Pour l'entreprise, il est toujours utile de faire établir un constat d'huissier préalable, à la condition
exprès de veiller à ce que le travail de l'huissier soit d'une précision tatillonne au niveau des
fissures. Il est également recommandé de faire des enregistrements sismiques pendant le tir qui
viendront établir que les normes ont été respectées. Mais, en cas de réclamation, tout va
reposer sur la qualité des expertises : expertise contradictoire diligentée par les assureurs des
plaignants et ceux de l'entreprise, et expertise judiciaire si l'affaire vient devant les tribunaux.
L'entreprise mise en cause a le plus grand intérêt à envoyer son meilleur spécialiste en matière
de vibrations sismiques, et de résistance des structures, assister à l’expertise : cela évitera que
des experts qui sont trop rarement des spécialistes des phénomènes vibratoires établissent des
conclusions trop hâtives ou erronées qu'il sera bien difficile de faire rectifier par la suite. Dans ce
genre d'affaire, l'entreprise ne doit jamais partir battue d’avance. Quinze plaignants à la fois ne
donnent pas plus de poids à une fausse allégation : si les fissures proviennent de tassements
liés à des périodes de sécheresse, un bon expert ne les confondra pas avec des fissures
provenant de vibrations sismiques.
NOTION DE FAUTE
On a souvent tendance à oublier cet élément fondamental : pour obtenir réparation d'un
préjudice, il faut prouver la faute de l'auteur présumé du dommage.
Chacun a désormais en tête la notion de responsabilité sans faute prévue dans des cas très
particuliers par la loi :
Lorsqu’un animal cause un dommage, le propriétaire est tenu de réparer sans qu'il soit
besoin de prouver une faute à son encontre.
Les dommages causés par la ruine d'un bâtiment sont automatiquement à la charge du
propriétaire.
La nouvelle législation sur la responsabilité du fait des produits défectueux qui résulte d'une
directive européenne, instaure une responsabilité de principe du fabricant pour les
dommages causés par un défaut de ses produits.
Par contre, des clauses exonératoires ou limitatives de responsabilité sont encore possibles
lorsqu'il s'agit de vente entre professionnels.
Hormis des cas de responsabilité sans faute, il faut démontrer la réalité de la faute.
La faute se définit en général de manière objective comme étant un "comportement anormal",
que ce soit par action ou par omission. Mais la définition de la faute englobe également la
négligence et l'imprudence.
La loi n’exige en rien que la faute revête une certaine gravité ou qu’elle ait un caractère
intentionnel.
.FAUTE DE LA VICTIME
La faute de celui qui réclame réparation d'un préjudice peut exonérer ou limiter la responsabilité
l’auteur du dommage. Cela aurait été le cas du propriétaire de la vache si elle avait été tuée,
alors qu'elle divaguait à proximité de la carrière, parce que la clôture de son pré était en
mauvais état. Le particulier qui vient construire son pavillon a proximité et sous le vent d'une
carrière en exploitation depuis des décennies, et qui se plaint du bruit, de la poussière, des
vibrations, a commis une faute qui devrait normalement limiter la responsabilité de l'exploitant
de la carrière. Malheureusement, dans cet exemple, pris à dessein, le propriétaire du pavillon a
obtenu un permis de construire de la mairie, sur un terrain décrété constructible. Il pourra donc
invoquer à sa décharge, la faute de la Municipalité et des administrations de tutelle. Quelle sera
l'issue d'une procédure en pareil cas, et au bout de combien d’années ?
Celui dont la responsabilité est mise en cause peut toujours démontrer que les dommages qui
lui sont imputés ne sont pas la cause essentielle du dommage ou n'en sont pas la cause unique.
Cette situation est très fréquente sur les grands chantiers où les diverses entreprises
impliquées, doivent traiter avec la plus grande attention les opérations d’expertises qui vont se
dérouler pour essayer de déterminer la responsabilité des différents intervenants.
Quant à la force majeure, elle exonère de toute responsabilité mais à condition que les trois
critères qui la caractérisent soient réunis :
Imprévisibilité, appréciée dans l'abstrait, au moment de la conclusion du contrat pour la
responsabilité contractuelle, au moment du dommage pour la responsabilité délictuelle.
Irrésistibilité : cela signifie que le dommage ne pouvait être évité même en engageant des
moyens ou des techniques supplémentaires.
Extériorité : les faits qui ont concourus au dommage n'ont pas de lien avec l'activité de celui
dont on recherche la responsabilité.
La tempête de décembre 1999 était un cas de force majeure. Par contre, la grève des salariés
d'une entreprise ne sera pas admise comme un cas de force majeure l'exonérant de sa
responsabilité.
Le fait d'agir en ayant obtenu toutes les autorisations administratives requises et d'avoir
respecté scrupuleusement les réglementations applicables, est-il de nature à écarter votre
responsabilité civile ?
C'est un excellent point de départ pour démontrer que l'on n'a pas commis de faute,
d'imprudence ou de négligence et que les travaux ont été accomplis dans un total respect des
règles de l'art.
Il peut arriver toutefois que, malgré le respect des seuils de vibration sismique, un ouvrage situé
dans le voisinage subisse des dommages parce que des paramètres relatifs à la nature du
sous-sol ou de l'ouvrage lui-même tout à fait inattendus ont fait que les seuils habituellement
admis étaient trop élevés dans cette configuration particulière.
L'auteur des tirs peut alors être tenu pour responsable, sauf pour lui à démontrer qu'il rentre
dans les critères de la force majeure ou à invoquer la faute d'un bureau technique qui disposait
éventuellement des moyens de détecter les particularités du chantier.
Il faut retenir en définitive, qu'hormis le cas de force majeure, le Code Civil fait obligation de
réparer le dommage que l'on a causé, seul ou à plusieurs, à partir du moment où l'on a commis
la moindre faute ou erreur.
d) RESPONSABILITÉ DU FAIT D'AUTRUI ET DU FAIT DES CHOSES
Le Code Civil dispose que l'on n'est pas seulement responsable des dommages causés par soi-
même mais également par les choses dont on a la garde, ainsi que des dommages causés par
ses préposés c'est-à-dire, pour ce qui nous intéresse, par les salariés que l'on emploie.
Sous les mêmes conditions que celles examinées précédemment en ce qui concerne le
dommage, la faute, de lien de cause à effet, etc., l'employeur répond de tous les dommages
causés par ses salariés lorsque ceux-ci ont trouvé dans leur emploi, l'occasion et les moyens de
la faute qui a causé un dommage.
La victime du dommage n'a pas à établir la faute personnelle de l'employeur, il lui suffit de
démontrer que le dommage est le fait du salarié qui a agi dans le cadre de ses fonctions, et que
ce dernier a commis une faute.
Lorsque plusieurs entreprises travaillent en commun sur un même chantier, on recherchera
sous les ordres de qui était réellement placé le salarié qui a causé le dommage afin de
déterminer à quelle entreprise incombe finalement la responsabilité.
L'employeur ne peut s'exonérer de sa responsabilité du fait de ses salariés, que dans un seul
cas : lorsque le salarié a agi hors de ses fonctions, sans autorisation et à des fins étrangères à
ses attributions; l'exemple classique est le salarié qui utilise sans autorisation, un camion de
l’entreprise pendant le week-end pour aider au déménagement de l'un de ses amis.
En dehors de cette possibilité d'exonération, la victime du dommage peut demander réparation
à la fois à l'employeur et au salarié ou à l'un des deux seulement.
Dans la pratique, on s'adressera toujours à l'employeur parce qu'il est assuré pour les
dommages causés par ses salariés.
En théorie, l'employeur qui a dû réparer le dommage pourrait se retourner ensuite contre son
salarié; le cas ne se présente jamais parce que c'est l'assureur de l'employeur qui a payé les
dégâts et que l'assureur, lui, ne peut pas se retourner contre le salarié.
Par "choses" on entend tout bien matériel, meubles, immeubles, véhicules, outils, etc Echappent
à cette définition, le corps humain, la pluie, la neige, la mer, le vent par exemple.
La chose est considérée comme le fait générateur du dommage dès lors que sans elle, le
dommage ne se serait pas produit.
C'est le "gardien" de la chose qui en est responsable, c'est- à dire celui qui en a l'usage, la
direction et le contrôle. Le propriétaire de la chose est présumé en être le gardien.
Ainsi, on considère que l'employeur qui a confié la conduite d'un engin de chantier à un de ses
salariés, en conserve néanmoins la garde (sauf si le salarié l'utilise le week-end pour son usage
personnel et sans autorisation).
e) LE CAS PARTICULIER DE LA RESPONSABILITÉ CIVILE DANS LE CADRE DE LA SOUS-TRAITANCE
Dans une opération de sous-traitance, une entreprise que l'on désigne sous le nom d'
"entrepreneur principal" (ou "donneur d'ordres") confie à un "sous-traitant", le soin d'exécuter
pour elle et selon un cahier des charges tout ou partie des travaux ou services qu'elle s'est elle-
même engagée à fournir auprès de celui qui est ou sera propriétaire de l'ouvrage ou des travaux
à réaliser et que l'on appelle le "maître d'ouvrage".
Pour le sujet qui nous préoccupe, la responsabilité pénale découlera pour l'essentiel soit de
l'inobservation des lois régissant le domaine des explosifs, soit de la violation des lois générales
sur la sécurité du travail.
a) RÉGLEMENTATION DES EXPLOSIFS
transmissions lorsqu'ils sont à la portée de la main et par exemple, des convoyeurs à bande,
sont réprimés de la même façon qu'exposé ci-dessus, c'est-à-dire, comme des homicides ou
coups et blessures involontaires.
En dehors de ces trois grands chefs d'inculpation, l'inobservation des règles édictées par le
Code du travail peut être source d'un grand nombre de peines d'amendes.
Bien que la responsabilité pénale exige que soit établie une faute personnelle, en cas d'accident
de travail, le chef d'entreprise est néanmoins en première ligne, parce que pèse sur lui une
obligation générale de sécurité. Cette obligation se traduit, à son niveau d'intervention, dans
l'organisation et le contrôle des conditions d'hygiène et de sécurité dans son entreprise. Il
commet donc une faute personnelle s’il ne donne pas des consignes précises, s'il n'organise
pas les moyens de les faire respecter et s'il ne met pas en place un système de contrôle
efficace.
Il ne pourra s'exonérer de sa responsabilité, qu'en démontrant qu'un salarié a refusé de porter
des équipements de sécurité ou que son conducteur de travaux ou son chef de chantier ne
respectait pas ses consignes, car la loi lui impose de se faire obéir en la matière.
Par contre, il pourra dégager sa responsabilité du moins partiellement, en prouvant qu'il avait
pris toutes les mesures humainement possibles pour que les règles de sécurité soient
respectées.
Du fait de l'application de ce principe d'obligation générale de sécurité, on a vu augmenter ces
quinze dernières années de manière très significative, les peines de prison, avec ou sans sursis,
prononcées contre des chefs d' entreprises. Il faut savoir pourtant que la loi prévoit que, du haut
en bas de l'échelle, toute personne qui, par des actions conscientes, a provoqué un accident du
travail par sa négligence, sa maladresse, son imprudence, son inattention ou son inobservation
des règles de sécurité, peut être poursuivie au pénal.
c) LA DÉLÉGATION DE POUVOIR
s'il peut être prouvé contre lui une faute personnelle distincte du non-respect des règlements de
sécurité pour lequel il a délégué ses pouvoirs.
d) LA RESPONSABILITÉ PÉNALE DES PERSONNES MORALES
Depuis 1994, la responsabilité pénale des entreprises (personnes morales) peut être engagée
pour les infractions commises, pour leur compte, par leurs organes ou représentants, dans les
cas prévus par la loi.
Les infractions imputables aux personnes morales sont notamment les infractions relatives au
travail clandestin, aux atteintes à la dignité de la personne et les infractions commises en
matière d'hygiène et sécurité du travail (mise en danger de la personne, homicide ou blessures
involontaires).
Il est à noter que la responsabilité de la personne morale n'exclut pas celle des personnes
physiques, auteurs ou complices des mêmes faits, c'est-à-dire la mise en jeu éventuelle de la
responsabilité de l'employeur ou de son délégataire.
Le même plaignant aurait pu ne pas porter plainte contre l'auteur de l'infraction et laisser le
procureur de la République se charger de faire réprimer l'infraction par tribunal pénal, et lui, se
contenter de demander réparation de son préjudice devant les tribunaux civils.
On parle beaucoup aujourd'hui de la pénalisation excessive de notre univers juridique.
La possibilité de se constituer partie civile ajoutée à la réputation qu'avaient autrefois les
tribunaux de pénal d'être plus généreux en dommages que les tribunaux civils ont provoqué une
dérive préoccupante. On attaque trop souvent au pénal alors que l'affaire devrait se régler au
civil. Le domaine des accidents de la circulation en est une parfaite illustration.
En l'absence d'infraction ou lorsqu'en tout état de cause, la victime d'un dommage entend
uniquement obtenir réparation matérielle de son préjudice, elle s'adressera au Tribunal
d'Instance, si sa réclamation est inférieure à 4500 € et au tribunal de Grande Instance, au-delà.
Toutefois, si la victime d'un dommage et l’auteur de ce dommage ont tous deux la qualité de
commerçant, c’est le tribunal de Commerce qui est compétent.
Une dernière exception à ces principes et elle n’est pas anodine : en matière de travaux publics,
lorsque ceux ci portent sur un ouvrage appartenant à une collectivité publique (Etat, Région,
Département, Commune), la mise en œuvre de la responsabilité civile contractuelle comme
délictuelle s'exerce devant les tribunaux administratifs.
b) RESPONSABILITÉ CIVILE DE L'EMPLOYEUR
Dans notre système de protection sociale, l'indemnisation des conséquences matérielles des
accidents du travail échappe au droit commun de la responsabilité civile.
En d'autres termes, le salarié victime d'un accident de travail ne peut pas demander réparation
matérielle de son préjudice devant un tribunal civil ni même devant un tribunal pénal, en se
portant partie civile. Il est indemnisé selon les règles édictées par le code de la Sécurité Sociale
en matière d'accident du travail.
Il existe néanmoins deux exceptions à cette règle, en cas de faute intentionnelle et en cas de
faute inexcusable.
La faute intentionnelle permet à la victime d'un accident de travail de demander réparation des
préjudices non couverts par les prestations de Sécurité Sociale devant un tribunal pénal ou
devant un tribunal civil.
La faute inexcusable, selon la jurisprudence de la Cour de Cassation est une faute d'une gravité
exceptionnelle dérivant d'un acte ou d'une ommission volontaire, de conscience du danger que
devait en avoir son auteur.
Il faut insister sur le dernier membre de phrase relatif à la conscience du danger que devait en
avoir son auteur. Cela va infiniment plus loin que s'il était dit "la conscience du danger qu'en
avait son auteur".
Cela signifie que si le chef d'entreprise ou son chef de chantier se trompe sur l'appréciation d'un
risque ou ne sait pas le reconnaître, il y aura quand même faute inexcusable.
Imaginons que dans une volée, le responsable du tir ne s'aperçoive pas qu'un trou n'est pas
parti et qu'il s'ensuive un accident : il y a là tous les éléments pour qu'une faute inexcusable soit
retenue à l'encontre de l'entreprise.
Il est cependant admis que la faute dûment établie de la victime, exonère l'employeur de la faute
inexcusable.
Les conséquences de la faute inexcusable sont :
Une majoration de la rente versée à la victime que la Caisse de Sécurité Sociale
récupère ensuite auprès de l'employeur en majorant sa cotisation d'accident du travail.
La possibilité pour la victime d'obtenir réparation des préjudices distincts de ceux qui
sont couverts par les prestations légales, c'est-à-dire, pretium doloris, préjudice moral,
préjudice esthétique, préjudice d'agrément, perte de possibilités de promotion
professionnelle.
Le contentieux de la faute inexcusable comme celui des affaires de Sécurité Sociale est de la
compétence d'une juridiction spéciale, le tribunal des Affaires sociales, composé de
représentants des employeurs et des salariés et présidé par un juge professionnel.
Notons enfin que si un tribunal pénal a retenu une infraction pour coups et blessures
involontaires contre l'employeur, le tribunal des Affaires sociales retiendra presque
automatiquement la faute inexcusable.
c) TRANSACTION
Ce paragraphe sur les voies de recours serait incomplet s'il ne rappelait pas le vieil adage selon
lequel "un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès". Il faudrait même ajouter "un
mauvais et rapide arrangement vaut mieux qu'un bon et interminable procès".
Lorsque les parties ont décidé d'utiliser toutes les voies de recours dans un litige portant sur un
trouble de voisinage consécutif au déroulement d'un chantier de travaux publics, il n'est pas rare
de voir des procès durer de 10 à 15 ans.
Beaucoup de temps, d'énergie et d'argent peuvent être épargnés au moyen d'une transaction
équitable. Nombre d'avocats français, à l'image de leurs confrères anglo saxons, savent
désormais jouer le rôle d'utiles intermédiaires pour le règlement à l'amiable des litiges, pour le
plus grand bénéfice de leurs clients.
Mais attention, avant de conclure un règlement transactionnel, il faut obtenir au préalable
l'accord de son assureur de responsabilité civile.
N'hésitez jamais à poser à votre assureur des questions par écrit, (il est tenu d'y répondre) du
genre : "si je fais ceci et qu'il se passe cela, suis-je assuré, comment et pour quel montant ?".
C'est le meilleur moyen de découvrir les "trous" dans les garanties.
Les polices d'assurances de responsabilité civile comportent toujours un chapitre intitulé
"Activités de l'assuré". Ce que vous déclarez ou que l'on vous fait déclarer est d'une importance
capitale : tous les aspects, toutes les facettes de vos activités sont-elles couvertes par ce qui est
écrit dans ce chapitre ? Ou plutôt, ce qui est écrit peut-il conduire à exclure du champ de
garantie une de vos activités, même mineure ? Une fausse déclaration ou une déclaration
incomplète permettrait à votre assureur de refuser d'indemniser le dommage.
Attention : l'utilisation des explosifs est en général exclue dans les "Conditions Générales" des
polices d'assurances. Veillez à ce qu'il soit clairement dit aux "Conditions particulières" que
vous utilisez ou pouvez être amené à utiliser des explosifs. La même vigilance doit être apportée
en ce qui concerne la couverture des opérations de démolitions, avec ou sans explosifs.
Lisez avec soin extrême le chapitre des "Exclusions" et faites "racheter" dans les "conditions
particulières" les exclusions incompatibles avec vos activités.
Les conséquences financières de la faute inexcusable sont-elles couvertes, les manifestations
du Comité d'Entreprise, les dommages aux visiteurs, aux stagiaires, l'intoxication alimentaire à
la cantine, les pollutions accidentelles, le matériel que vous avez pris en location ou qui vous est
prêté par un confrère ... ?
Tout peut s'assurer, il suffit d'y mettre le prix, ou plutôt presque tout.
Ne sont pas assurables : les amendes pénales, les dommages provenant d'une faute
intentionnelle de l'assuré ou de ses manoeuvres dolosives, un dommage sans aucun aléa, c'est-
à-dire un dommage qui, vu la façon dont l'entrepreneur s'y est pris, devait forcément se réaliser.
Vérifiez bien que le montant des garanties qui vous est accordé est cohérent avec ce à quoi
vous vous engagez par contrat vis-à-vis de vos clients ou de vos donneurs d'ordres.
Faites-vous confirmer par votre assureur si vous êtes assuré, en plus des dommages corporels
et matériels, pour les "dommages immatériels consécutifs" et pour les "dommages immatériels
non consécutifs".
Essayons de traduire en exemple concret ce jargon technique.
Si lors d'un tir, une caténaire de la SNCF est rompu, la rupture de la ligne constitue le
"dommage matériel", la perte d'exploitation de la SNCF qui a dû annuler les deux trains suivants
est un "dommage immatériel consécutif'. Par contre, si par précaution et pour éviter un accident,
une entreprise effectuant des tirs, demande à la SNCF d'interrompre la circulation des trains, la
perte d'exploitation de la SNCF est un "dommage immatériel non consécutif'.
Sachez que les assureurs sont assez "frileux" pour couvrir ce dernier type de risques qui ne sont
pourtant pas de pures hypothèses d'école.
Une dernière recommandation : tout ce qui a un moteur, qui roule et sur lequel on peut s'asseoir
pour le diriger, même s'il n'est pas soumis à immatriculation, est un "véhicule terrestre à
moteur". Les dommages qu'il peut causer ne sont pas couverts par l'assurance de
responsabilité civile de votre entreprise. Il doit faire l'objet d'une police d'assurance "automobile".
Minerai (ore) : roche présentant une concentration anormalement élevée de minéraux utiles. Un minerai peut
également contenir des minéraux sans valeur qui constitue la gangue.
Stérile (waste) : roche dont les concentrations éventuelles en substance utile sont jugées non valorisable.
Gisement (ore deposit) : gîte ou partie de gîte valorisable par une exploitation. Un gisement comprend
généralement des zones minéralisées et des zones stériles.
Formation minéralisée (mineralized zone) : partie de gisement dans laquelle le minerai est présent ; on dit aussi
corps minéralisé.
Veine (vein) : terme général pour filon, couche ou filon-couche. Une veine peut être stérile ou minéralisée.
Filon (lode) : gîte dont l’une des dimensions est faible par rapport aux autres et qui recoupe des terrains
encaissants. Il est généralement compris entre deux surfaces sensiblement parallèles.
Filon-couche (bed vein) : filon dont le plan moyen est proche du plan de stratification.
Amas (ore mass) : gîte de forme quelconque dont toutes les dimensions sont du même ordre de grandeur.
Colonne (pipe) : amas dont les dimensions verticales prédominent largement sur les deux autres.
Gisement filonien (vein deposit) : gisement dont les zones minéralisées sont constituées de filons.
Éponte (vein wall) : surface séparant le minerai du stérile. Par extension, terrains stériles au contact du minerai.
Toit (hanging wall) : éponte située au dessus du minerai. Au sens géologique, et dans le cas d’une couche, le toit
désigne l’éponte de formation plus récente que le minerai. Le toit géologique coïncide avec le toit du mineur.
Mur (foot wall) : éponte située au dessus du minerai. Au sens géologique, et dans le cas d’une couche, le mur
désigne l’éponte de formation plus ancienne que le minerai. Le mur géologique coïncide avec le mur du mineur.
Plongement (strike) : angle de plus grande direction d’extension du gisement avec l’horizontale.
Puissance (thickness) : épaisseur du gisement entre toit et mur, mesurée perpendiculairement aux épontes.
Teneur (grade) : rapport pondéral de la quantité de substance considérée au poids sur sec du volume de minerai,
contenant cette même quantité de substance.
Teneur géologique (geological grade) : teneur du minerai en place estimée à partir des seules données
géologiques (to). Cette teneur, peu significative pour l’exploitation, est remplacée en général par la teneur t en
place.
Reconnaissance (exploration) : étude d’un gisement pour en préciser les caractéristiques géologiques,
géométriques et géomantiques.
Sondage (drilling) : action e creuser un trou au moyen d’un outil en vue de prélèvement d’un échantillon de roche
ou d’une mesure physique. Par extension, le trou ainsi creusé. On distingue, les sondages carottés et les sondages
destructifs.
Sondage rotatif (rotary drilling) : foré avec un outil animé d’un mouvement de rotation.
Sondage percutant (percussion drilling) : foré avec un outil animé d’un mouvement de percussion.
Sondage destructif (destructive drilling) : sondage foré avec destruction de la roche qui occupait précédemment le
volume creusé.
Sondage carotté (core drilling) : sondage foré avec un outil qui permet la récupération continue des matériaux, sans
modification de leur structure.
Carotte (core) : échantillon cylindrique de roche prélevé d’un sondage réalisé avec un outil creux.
Débris (cuttings) : éléments de roche désagrégés au cours d’une opération de sondage. On dit aussi cuttings.
Diagraphie (logging) : mesure ou enregistrement d’une grandeur physique en continue le long d’un sondage.
Log (log) : mot américain désignant une bille de bois. Par extension, enregistrement sur un rouleau de papier, de
mesures ou d’observations physiques. On réservera le mot diagraphie au log obtenu à partir de la mesure en
continu d’une grandeur physique.
Ossature (mine layout) : ensemble des ouvrages principaux d’accès aux différentes parties du gisement.
Découpage (layout) : individualisation au sein du gisement, d’unités d’exploitation et définition des ouvrages qui en
constituent les limites.
Voie (access) : nom général désignant tout ouvrage de communication souterraine, quelle que soit son inclinaison.
Galerie (drift) : nom général désignant toute voie de communication souterraine horizontale ou faiblement inclinée.
Amont pendage (up dip) : partie d’un gisement située plus haut que le lieu de référence cité.
Aval pendage (down dip) : partie d’un gisement située plus bas que le lieu de référence cité.
Puits (shaft) : voie de pénétration dans le gisement verticale partant de la surface, donnant accès à différents
étages d’une mine et permettant de les desservir. Un puits peut assurer l’extraction, la circulation du personnel, le
transport du matériel, la descente du remblai, l’aérage, l’exhaure.
Recette (landing station) : lieu où se trouvent les dispositions assurant la manutention des produits et du matériel, et
la circulation du personnel aux abords du puits, à chaque niveau.
Travers bancs (main cross cut) : galerie de niveau recoupant les différentes formations. Par extension, galerie
principale dans le stérile partant d’une recette.
Niveau (level) : plan horizontal séparant deux étages. Galerie de désserte principale tracée sur ce plan horizontal.
Sous niveau (sublevel) : plan horizontal séparant deux sous étages ; galerie de désserte ou d’exploitation tracée sur
ce plan horizontal.
Étage (main level) : ensemble des travaux miniers situés entre deux niveaux successifs.
Sous étage (working level) : ensemble de travaux miniers situés entre deux sous niveaux successifs.
Panneau (panel) : volume minéralisé limité latéralement, compris entre deux niveaux ou sous niveaux ou galeries
principales. Un panneau constitue une unité d’exploitation desservie par une voie de base, une voie de tête et une
ou plusieurs cheminées ou plans inclinés.
Avancement (drift avance) : mesure de progression d'un ouvrage minier. Par extension, extrémité de l'ouvrage
minier où se trouve l'équipe de travail ; c'est aussi la galerie en cours de creusement.
Principale ou galerie principale (main drift, main drive) : galerie qui délimite un panneau
Parallèle (parallel heading) : galerie tracée dans le stérile, sensiblement parallèle à une éponte ou galerie en
minerai parallèle à une principale.
Recoupe (breack trough, cross cut) : galerie de faible longueur tracé perpendiculairement à une galerie principale.
S'utilise aussi bien en travaux préparatoires qu'en dépilage.
Galeries primaires secondaires tertiaires (haulage and developpement drifts): galerie de découpage dans une
couche horizontale.
Voie de tête (tail gate) : galerie desservant un panneau à son niveau le plus élevé.
Bure (internal schaft, blind shaft) : voie verticale armée comme un puits qui ne débouche pas au jour.
Plan incliné (incline): voie inclinée sur l'horizontale qui est équipée pour assurer un ou plusieurs services suivants :
transport du minerai, du stérile, du remblai ou du matériel, circulation du personnel , aérage.
Montage (rise heading) : voie inclinée par laquelle on accède en montant, à une zone minéralisée( voir plan incliné).
Dans les gisements sédimentaires exploités par longue taille une voie en veine qui relie la voie de tête à la voie de
base et constitue un point de départ de l'exploitation d'un panneau.
Descenderie (decline) : voie inclinée par laquelle on accède à une zone minéralisée (voir plan incliné).
Cheminée (raise, chute): voie verticale ou subverticale pouvant servir , à l'aérage, à la circulation du personnel, à
des transports de matériel,de minerai ou de remblai par gravité. Gaine (gob rod) : voie maintenue ouverte dans le
remblai ou dans le minerai abattu et pouvant avoir le même usage qu'une cheminée.
Cheminée de jet (ore chute): cheminée ou gaine spécialement utilisée pour le transport par gravité de minerai ou
de remblai.
Silo (silo, storage bin) : ouvrage minier ou construction qui sert au stockage de produit d'extraction.
Trémie (hopper door): dispositif placé à la base d'un silo pour faciliter le chargement des produits. Par extension
désigne l'ensemble trémie + silo.
Albraque (sump) : galerie réservoir dans laquelle sont collectées et décantées les eaux de la mine.
Rigole (drain) : écoulement ménagé le long des galeries pour amener les eaux à l'albraque, on dit aussi carnet.
Caniveau (ditch) : rigole d'évacuation de l'eau en galerie. Petit canal destiné à recevoir des tuyaux, des câbles
électriques, etc.
Exploitation (mining) : Ensemble des opérations qui assurent l'abattage et l'évacuation du minerai, ainsi que tous
les services annexes d'une mine.
Dépilage (drifting, driving) : phase principale de l'exploitation comportant l'abattage et l'enlèvement da la plus
grande partie du minerai.
Desserte (hauling) : ensemble des opérations de transport au chantier, évacuation des produits abattus,
approvisionnement en matériel et en matériaux.
Foudroyage (caving) : opération par laquelle les vides de l'exploitation sont comblés par éboulement des terrains
sus-jacents. Désigne également les terrains foudroyés.
Remblayage (back filling) : opération de remplissage d'un vide de l'exploitation par des matériaux stériles. Selon les
matériaux utilisés et le mode de mise en place, on distingue le remblayage manuel (blocs de stérile triés au chantier
et laissés sur place), le remblayage mécanique ( matériaux apportés au chantier par gravité ou un engin de
transport souvent en provenance de travaux préparatoires), le remblayage pneumatique (blocs de stérile calibrés
amenés jusqu'au chantier par des moyens mécaniques et mis en place par une remblayeuse pneumatique), le
remblayage hydraulique (sable calibré amené depuis la surface et mis en place par l'intermédiaire d'une
canalisation) . Un liant hydraulique est parfois ajouté au matériau de remblai pour le consolider .
Auto-remblayage (self filling) : Remblayage à partir de matériaux pris dans le chantier lui-même . on désigne parfois
ainsi le foudroyage.
Découronnement (decrowning): opération qui consiste à abattre une tranche supplémentaire de la couronne d'un
chantier ou d'une galerie.
Rauchage (drift repair) : Opération de remise à section d'une galerie. On parle de relevage lorsque l'opération ne
concerne que la couronne de la galerie.
Torpillage (pillars blasting) : opération de destruction des piliers pour provoquer le foudroyage.
Ripage (shifting) : Déplacement par glissement sur le sol, d'un équipement de desserte ou de soutènement.
Abattage : Opération par laquelle les blocs de roches sont détachés du massif, soit au moyen d'outils à main (pic
marteau piqueur), soit mécaniquement (haveuse, rabot), soit par l'action de l'explosif, soit hydrauliquement par un
jet d'eau sous pression.
Foration (drilling) : creusement d'un trou dans une roche à l'aide d'un engin mécanique (perforateur, marteau
perforateur). On dit aussi perforation.
Soufflage (blowing) : action de souffler de l'air comprimé dans un trou de mine pour en évacuer les déblais avant le
chargement de l'explosif.
Chargement d'une mine (charging) : Introduction dans un trou de mine d'uen charge explosive.
Bourrage (stemming, tamping) : obturation d'un trou de mine avec des matériaux inertes , désigne également des
matériaux d'obturation.
Débitage (breacking) : opération qui consite à briser un bloc déjà abattu ou foudroyé.
Pétardage (secondary blasting) : débitage à l'explosif, soit en forant des trous pour y introduire des charges, soit en
posant des charges sur le bloc (tir à l'anglaise).
Post découpage ou découpage soigné (postspliting) : technique qui consiste à découper de manière précise le
contour d'une excavation en rapprochant les trous de la dernière rangée et en diminuant leur charge.
Havage (schearing): abattage de la roche à l'aide d'une haveuse, par extension abattage de la roche à l'aide d'un
engin mécanique (rabot, mineur continu).
Déblayage (loading) : évacuation des produits abattus hors du chantier on dit aussi marinage.
Chargement (loading) : opération qui consiste à mettre les produits abattus sur ou dans un engin de transport.
Soutirage (drawing) : évacuation des produits à la base d'une cheminée, d'un silo, d'un chantier.
Roulage (haulage) : transport des produits par un engin qui roule sur le sol ou sur des rail. Par extension désigne
tout type de transport de minerai entre la sortie du chantier et l'ouvrage d'extraction
Extraction (hoisting); transport des produits depuis le fond jusqu'à la surface, par un puits, une descenderie, ou une
galerie à flanc de coteau.
Soutènement (roff support) : dispositifs de soutien des parois, soit par appui (cadres cintres métalliques, piles,
béton), soit par suspension (boulons). Désigne également les opérations de mise en place de ces dispositifs.
Sondage (sounding): contrôle de la solidité des parois d'un chantier par voie sonore , en écoutant les sons émis
lorsque les parois sont frappées par un objet mécanique (barre métallique ou pince à purger).
Purgeage (scaling) : abattage des blocs instables sur une paroi, soit après détection par sondage, soit de manière
systématique par une purgeuse.
Boisage (timbering): soutènement des parois par mise en place de bois quelque soit leur forme ou leur
agencement.
Cadrage (drift support with set): soutènement des parois par mise en place de cadres en bois ou en métal.
Garnissage (lagging) : mise en place de matériaux entre le soutènement et la roche à retenir de façon à assurer
entre eux un meilleur contact et éviter les chutes de blocs.
Enfilage (lagging) : mise en place en terrain ébouleux, d'éléments de soutènement à la périphérie d'une galerie,
avant l'abattage.
Boulonnage (bolting) : soutènement de la paroi par des boulons ancrés dans la roche.
Gunitage (grouting) : mise en place par projection sur les parois d'un lait de ciment ou de tout autre matériau de
revêtement (résine…).
Aérage (ventilation) : Action de faire circuler l'air dans les voies et chantiers. L'aérage peut être naturel, (par
échauffement de l'air à son passage dans les chantiers) ou forcé par des ventilateurs qui créent localement une
dépression (aérage aspirant) ou une surpression (aérage soufflant).
Marteau perforateur (jack hammer) : marteau piqueur pneumatique ou hydraulique où l'outil subit une rotation d'une
fraction de tour entre deux chocs consécutifs. Les modèles légers, manuels, sont soutenus par une béquille
articulée télescopique, les modèles lourds sont montés sur glissière.
Marteau fond de trou (down the hole hammer): marteau perforateur cylindrique , lisse creusant un trou de diamètre
suffisant pour lui donner son passage. Il peut ainsi réaliser des trous de grandes longueurs en s'y enfonçant grâce à
la poussée d'un train de tiges au fur et à mesure du creusement.
Marteau stopper ( stoper) : marteau perforateur ou la poussée sur l'outil est assurée par un vérin, solidaire du
marteau, d'axe parallèle à l'outil il nécessite donc l'appui en face du trou à forer; Il est surtout utilisé pour forer des
trous ascendants.
Brise roche (rock breaker) : marteau piquer très lourd, manié par un bras hydraulique sur véhicule. Il peut être
actionné pneumatiquement ou hydrauliquement (BRH).
Perforatrice rotative (rotary drill) : instrument pneumatique ou électrique, exclusivement rotatif, entraînant une
mèche ou un fleuret hélicoïdal pour le creusement de trous dans la roche tendre (charbon par exemple).
Clé à choc ( impact wrench) : petit marteau perforateur portatif à frappe légère, et mouvement rotatif prépondérant,
dont l'outil est une clé polygonale femelle permettant le vissage des écrous, des boulons de toit , des tirefonds etc
.).
Aiguille ou pointerolle (moil, point): outil de marteau piqueur constitué d'une simple tige d'acier terminée par une
pointe sur le talon de laquelle frappe le piston.
Fleuret (drill steel): outil de marteau perforateur constitué d'une tige d'acier, le talon est polygonal, pour
s'emmancher dans le piston qui lui imprime une rotation à chaque retour. L'autre extrémité comporte un taillant fixe
ou amovible. La tige est creuse pour permettre l'injection d'air comprimé et /ou d'eau qui chasse les débris de
foration et refroidit l'outil.
Taillant (bit) : arête tranchante de l'extrémité d'un fleuret qui peut prendre différentes formes, arête simple, en croix,
en bouton, elle peut être dans l'acier du fleuret (obtenue par forgeage), ou rapportée (carbure de tungstène) Par
extension extrémité amovible d'un fleuret.
Emmanchement (drill steel, shannk) : extrémité qui subit la frappe (talon) et à laquelle on a donné une forme
polygonale pour s'emmancher dans le piston qui lui imprime une rotation lors de son mouvement de retour.
Manchon (coupling) : tige creuse en acier comportant un filetage intérieur aux deux extrémités pour raccorder deux
tiges allonges.
Tige allonge (extension rod ) : tige creuse pour exécution au marteau perforateur de trou de grande profondeur.
Elles se raccordent les unes sur les autres par vissage, elles transmettent frappe et mouvement de rotation, leur
trou central assure la circulation du fluide (air ou eau) injecté pour chasser les débris et refroidir l'outil.
Béquille (jack leg) : support télescopique d'un marteau perforateur, articulé sur celui-ci, permettant l'avancé du
marteau au fur et à mesure de l'avancement sans changer de point d'appui.
Poussoir (air leg): vérin pneumatique assurant la poussée sur un marteau perforateur, il peut être monté sur
béquille articulée (par exemple pour la foration des mines horizontales avec appui au sol), ou en prolongement du
fût du marteau pour foration de mines verticales montantes.
Colonne (colum) : tube télescopique que l'on coince entre le toit et le mur pour servir de support à un marteau
perforateur afin de réaliser un éventail de trous de sondage en faisant pivoter le marteau autour d'un axe horizontal.
Glissière (feed bam) : ensemble de poutrelles sur lesquelles se déplace un engin de foration au fur et à mesure de
la foration. Le mouvement d'avancée de l'engin sur la glissière est généralement assuré par une chaîne ou une vis,
la glissière peut être fixée sur une colonne ou portée par un bras orientable (jumbo).
Bras (boom) : Ensemble mécanique supportant la glissière et lui permettant de prendre différentes orientations et
positions.
Chariot de foration (wagon drill) : véhicule tractable ou automoteur, supportant un ou plusieurs bras de foration.
Wagon drill : terme anglais désignant un chariot de foration tractable comportant un bras de foration unique.
Jumbo (jumbo) : terme anglais emprunté à un constructeur mais désormais généralisé pour désigner un chariot de
foration automoteur à un ou plusieurs bras.
Crawler : terme anglais signifiant chenillard utilisé dans un sens restrictif pour désigner un chariot de foration
constitué d'une glissière unique montée sur un train de chenille entraîné à l'air comprimé (crawlair).
Alimack : terme anglais désignant une plateforme qui circule dans une cheminée et se met en place en se hâlant
sur une crémaillère fixée sur le parement (raise climber). Alimack est le nom du constructeur suédois de cette
plateforme.
Plate-forme de foration (drillinf plateform) : plate-forme métallique de quelques mètres carrés pouvant être mise en
place à proximité du front et supporter les perforateurs et la poussée des marteaux perforateurs.
Cage d'oiseau (drilling cage): Plate-forme de foration de cheminée hissée à front par un câble passant par un trou
de sondage foré préalablement dans l'axe de la future cheminée.
Explosif (explosives) : Produits susceptibles de donner en un temps très court une grande quantité de gaz dont la
pression élevée est utilisée pour briser la roche.
Dynamite (dynamite) : explosif constitué de nitroglycérine incorporée à des produits inertes qui rendent la
manipulation inoffensive.
Gomme (gelatine) : dynamite dont l'absorbant est du coton azotique ou nitrocellulose. On dit aussi dynamite
gomme.
Explosif nitraté (nitrate (explosives) : explosif comportant une forte proportion de nitrate d'amonium et dans laquelle
la dynamite est remplacée par de la tolite.
Nitrate fuel (an-fo): mélange explosif composé de nitrate d'ammonium et de quelques pourcents de fuel.
Anfo (an-fo) : abréviation de ammonium nitrate fuel oil couramment utilisé pour désigner le nitrate fuel.
Boullie (slurry) (ou gel ou gelée) explosif à base de nitrate d'ammonium qui se présente sous forme de gel
visqueux. D'efficacité comparable à celles des dynamites, insensible à l'eau cet explosif peut être injecté par
pompage dans des trous de mine.
Cartouche (cartridge) : conditionnement classique des explosifs consistant en un cylindre de carton ou de papier ou
de plastique de diamètre légèrement inférieur au trou de mine à charger.
Mèche lente (fuse): cordon d'explosif enfermé dans une gaine ou la détonation se propage à grande vitesse (
plusieurs milliers de mètres par seconde) permettant donc la mise à feu quasi simultanée de plusieurs charges
d'explosifs éloignées les unes des autres et reliées par le cordeau.
Détonateur électrique (detonator electric) : petit tube métallique que l'on introduit dans la charge d'explosif, il
contient une amorce à mise a feu électrique. On distingue des détonateurs base intensité (résistance 1,5 Ω courant
nécessaire 0,5 A., des détonateurs plus sûrs (résistance 0,05 Ω, courant nécessaire 7 à 15 A.).
Microretard (short delay detonateur) : détonateur ayant des retards de quelques centièmes de seconde(au lieu de
quelques fractions de seconde).
Bourre (tamping plug) : matière inerte introduite dans un trou de mine pour y tasser celui-ci et obturer le trou de
mine, la bourre peut être en vrac (terre argileuse) ou en cartouches (sable et eau).
Bourre à l'eau (water tamping) : bourre constituée d'une gain de plastique que l'on remplit d'eau , dont la
pulvérisation lors du tir, réduit les risques d'inflammation du grisou ou de la poussière de pyrite.
Bourroir (tampuing rod) : cylindre de bois avec lequel on introduit les cartouches jusqu'au fond du trou de mine et
avec lequel la bourre est tassée contre les cartouches.
Ligne de tir (blasting line) : fils électriques reliant l'exploseur aux détonateurs.
Espaceur (spacer) : fausse cartouche inerte, morceau de bois ou de roseau qui, placé entre les cartouches d'un
trou de mine leur impose l'espacement permettant une répartition de l'explosif sur toute la longueur du trou de mine.
Ohmmètre (ohmmeter) : appareil de meure de la résistance électrique d'un circuit. Utilisé en mine pour la mesure
de la résistance du circuit de la ligne de tir d'une volée.
Exploseur (blasting box exploder) : appareil électrique générateur d'impulsions suffisantes pour la mise à feu des
détonateurs d'une volée.
Injecteur (charger) : dispositif de chargement d'explosifs en vrac dans les trous de mine, constitué d'une cuve
contenant l'explosif en vrac, d'une alimentation en air comprimé, et d'une tuyauterie d'injection,. On dit aussi cuve à
nitrate fuel.
Pince à purger (scaling bar) : tige de métal, généralement creuse et en métal léger, terminée par un pic en acier
permettant d'effectuer la purge du toit d'un chantier minier.
Purgeuse ( scaling machine) : machine à purger constituée par un véhicule portant un bras manoeuvrable terminé
par un pic, permettant en toute sécurité pour le personnel une purge mécanique du toit même très haut.
Boulon d'ancrage (rock bolt) : tige d'acier qu'on introduit dans un trou foré dans la roche pour assurer le
soutènement.
Boulon d'ancrage (anchor bolt) : boulon d'ancrage dont l'extrémité située au fond d u trou est ancrée par
coincement sur les parois du trou. Avec un boulon à fente le coincement est obtenu en faisant élargir , par un coin à
fente, l'extrémité de la tige, avec un boulon a coquille d'expansion , le coincement est obtenu par enfoncement de
l'extrémité de la tige entre les élément de la coquille. L'extrémité de la tige située hors du trou permet la mise en
serrage d'une plaque métallique contre la paroi rocheuse.
Boulon à ancrage réparti (cement bolt, split set , stabilizer bolt): boulon d'ancrage dont la tige est rendue solidaire
de la roche tout au long de la paroi du trou. La tige peut être scellée dans le trou par du ciment, (boulon cimenté),
par la polymérisation d'une résine( boulon à la résine) ou simplement par frettage (spilt set) dont la tige est un tube
fendu longitudinalement, d'un diamètre légèrement supérieur au diamètre du trou. L'extrémité située hors du trou
peut aussi permettre la mise en serrage d'une plaque métallique contre la paroi rocheuse.
Cadre de soutènement ( set) : dispositif de soutènement constitué d'un ensemble de poutres en bois (poteaux) ou
en profilés métalliques, et calé (directement ou non) contre les parois d'un ouvrage minier. Les éléments latéraux
s'appellent montants ou piedroit, l'élément supérieur s'appelle chapeau ou couronne.
Cintre (arch set) : cadre en forme d'arche (qui peut être circulaire). Il est généralement constitué d'éléments
susceptibles de coulisser sous l'effet de la pression.
Poussard (strut spreader : bois ou profilé métallique placé entre deux cadres ou entre deux cintres (ou entre ceux-
ci et le parement) pour empêcher le rapprochement . On dit aussi button.
Entretoise (brace, collar knee brace)): bois ou profilé métallique placé entre deux cadres ou deux cintres pour
empêcher l'écartement.
Rallonge ou allonge (spilling) : élément de soutènement en porte à faux au toit d'un chantier entre la partie
soutenue et le front.
Garnissage (lagging) : matériaux placés entre le soutènement (cadres, cintres) et les parois pour empêcher les
déplacements latéraux du soutènement et la détérioration des parois.
Pile (timber): échafaudage constitué de paires de bois de mine posées les unes sur les autres en formant une tour
carrée assurant un soutènement de grande résistance au flambage. La résistance à l'écrasement peut être
améliorée en remplissant l'intérieur de remblais.
Etançon (roof jack) : dispositif de soutènement constitué de deux cylindres coulissant l'un dans l'autre, mis en
extension jusqu'au contact du toit et du mur. Dans les étançons mécaniques ou à friction la position en extension
est maintenue grâce au serrage d'un coin dans une serrure assurant une grande résistance à la friction. Dans un
étançon hydraulique l'ensemble des deux sections circulaires constitue un vérin coulissant à une pression
déterminée.
Pile hydraulique (hydraulic prop) : dispositif de soutènement hydraulique à vérins prenant appui sur le toit et le mur
par une semelle et un chapeau de grande surface.
La pile à file la plus simple est constituée de deux ou trois étançons hydrauliques alignés perpendiculairement au
front de taille sur une même semelle et supportant un même chapeau.
Dans les piles à flèche, le chapeau est maintenu en place par un bras articulé à la base et dressé par un vérin,
l'espace à l'aplomb du chapeau se trouve dégagé.
La pile à lemniscate permet au chapeau de rester parallèle au toit au cours de la mise en serrage.
La pile à soutirage est équipée d'un chapeau muni d'un prolongement articulé à l'arrière manoeuvrable par vérin
pour faciliter la venue du foudroyage.
Soutènement marchant (self avancing roof support) : ensemble de soutènement placé parallèlement au front de
taille et constitué d'une série de piles hydrauliques juxtaposées. Chaque pile peut être abaissée, le toit restant
soutenu par les piles voisines, elle est alors libérée et peut être ripée au plus près du front ou elle est remise en
position de soutènement. L'ensemble du soutènement progresse ainsi pile par pile.
Guniteuse ( grouting machine) : machine projetant sur les parements une gunite, laitier de ciment, ou de béton
très fluide constituant après séchage un revêtement étanche d'un à deux centimètres d'épaisseur.
Projeteuse de béton (cement gun) : machine projetant sur les parements un béton à prise rapide constituant après
séchage un revêtement de plusieurs centimètres d'épaisseur. Elle peut être alimentée en béton déjà préparé (elle
constitue alors simplement une pompe à béton) ou en agrégats, l'adjonction de ciment et d'additifs pouvant se faire
soit dans la machine, soit à l'extrémité de la lance (lance à béton).
Remblayeuse à projection (injection stower) : petit convoyeur à bande à grande vitesse qui projette le remblai à
plusieurs mètres.
Cuffat (sinking bucket) : benne d'extraction en forme de grand sceau permettant l'évacuation des déblais d'un puits
lors d'un fonçage.
Skip (skip) : benne d'extraction guidée, remplie au fond à partir d'une trémie doseuse et vidée au jour par
basculement ou ouverture des trappes.
Cage (cage) : cabine à un ou plusieurs étages pour le transport par puits des berlines ou du personnel.
Parachute (dogs) : dispositif de sécurité bloquant une cage en cas de rupture du câble d'extraction. Il est constitué
de griffes ou de molettes qui se bloquent sur les guides dès que la tension du câble se relâche.
Ventilateur primaire (main fan) : ventilateur assurant le circuit d'air primaire de la mine, c'est-à-dire entre les entrées
et les sorties d'air. Il est caractérisé par un grand débit sous pression modérée. Il peut être placé en n'importe quel
point du circuit d'aérage.
Ventilateur secondaire (secondary fan) : ventilateur qui prélève de l'air pur sur le circuit principal (ou primaire) pour
aérer une zone non incluse dans le circuit.
Canar (air line) : canalisation rigide pour la ventilation secondaire. On dit aussi buse d'aérage.
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✉ 21 rue Vernet – 75 008 PARIS ☎ : +33 (0)1 40 69 80 79 Fax : +33 (0)1 40 69 80 99
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Chapitre XIV : Vocabilaire de la mine souterraine Page 366 sur 433
Grisoumètre (methanometer) : appareil permettant de mesurer la teneur en grisou contenu dans l'air. On dit aussi
methanometre.
Mine (mine): définition technique : exploitation souterraine et par extension toute exploitation de substance
minérale.
Définition administrative : exploitation de substances minérales concessibles, tels que les minerais métalliques, et
les combustibles minéraux. On parle de mine à ciel ouvert lorsque l'exploitation se fait à l'air libre par opposition à la
mine souterraine.
Définition administrative : exploitation de substances non concessibles tels que les matériaux de construction.
Carrière souterraine (underground benching) : définition technique : exploitation en souterrain par la méthode du
ciel ouvert.
Substances concessibles (leaseable minerai): désigne dans la juridiction française les substances minérales,
propriété de l'état, et dont la recherche et l'exploitation peuvent être concédées à des tiers non propriétaire du sol.
Chantier (stope) : désigne tout emplacement de la mine ou s'effectue une opération d'exploitation.
Front (face) : surface limitant le chantier du coté ou il progresse, suivant son inclinaison on distingue: le front
horizontal, le front vertical , le front incliné ou diagonal.
Gradin (bench): front formé par deux plans se coupant suivant une droite horizontale ou faiblement inclinée dite
arête du gradin . On distingue :
le gradin droit dans le cas ou l'un des plans est quasi horizontal et se trouve sous les pieds du mineur
le gradin renversé dans le cas ou l'un des plans est quasi horizontal et se trouve au dessus de la tête du mineur.
Parement (side wide, rib) : paroi verticale ou très inclinée d'une voie ou d'un chantier.
Couronne (roof) : paroi supérieure d'une voie ou d'un chantier. La couronne artificielle désigne une paroi fabriquée
par le mineur en général dans une exploitation par tranches descendantes.
Cloche (cavity) : cavité en couronne d'un ouvrage minier, produite spontanément par un éboulement ou creusée
intentionnellement (cloche à sondage).
Convergence (sqeezing, convergence) : diminution de distance entre les parois d'une excavation.
Soufflage (heave) : remontée de la sole d'une voie sous l'effet de l'expansion des terrains.
Coup de mine ( blast , shot) : tir d'une charge explosive contenue dans un trous de mine. Désigne également un
trou de mine chargé.
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Mine ( blast , drill hole) : terme désignant soit un trou de mine (forer et charger une mine) soit une charge
explosive contenue dans un trou de mine ( tirer une mine).
Volée (round): ensemble de trous de mine forés et chargés qui sont tirés en une seule fois dans un chantier.
Désigne également les produits abattus par le tir.
Mineur (miner, miner worker) : ouvrier travaillant à l'abattage. Désigne par extension tout personnel de la mine.
Porion (foreman) : contremaître dans la mine. La hiérarchie distingue les chefs porions, des maîtres mineurs et des
chefs de quartiers.
Foreur (driller) : mineur chargé de la foration des trous de mine; On dit aussi perforeur.
Chambre (room, stop) : excavation minière située dans le minerai. Ce terme est souvent utilisé dans la
dénomination de la méthode d'exploitation.
Pilier (pilar): volume de minerai non abattu et participant au soutènement du chantier. Un pilier peut être:
• définitivement abandonné
Bande ferme (barrier pillar): partie de gisement faiblement défruitée séparant des zones défruitées.
Dalle ( slab) : sole en béton utilisée dans les méthodes par tranches descendantes.
Teneur en place (in place grade): teneur estimée du minerai compte tenu des contraintes générales d'exploitation.
Teneur de coupure (cut off grade) : valeur particulière de la teneur choisie pour sélectionner le minerai. Cette valeur
se réfère au volume unitaire de sélection (sondage, godet de pelle, volée panneau).
dilution ( dilution) : abaissement de la teneur du minerai exprimé en pourcentage de la teneur en place dû au fait
que le volume réellement minéralisé est inférieur au volume minimum extractible sélectivement par les engins
d'abattage et de chargement mis en œuvre.
Salissage (dilution) : abaissement de la teneur du minerai exprimé en pourcentage de la teneur du minerai dilué
due à l'imperfection soit des méthodes soit du mineur.
Perte (ore loss) : proportion du tonnage estimé de minerai , de minéral ou d'élément contenu non récupéré par
l'exploitation.
Récupération (ore recovery): proportion du tonnage estimé de minerai, de minéral ou d'élément contenu récupéré
par l'exploitation.
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Défruitement (taux de) (recovery factor): rapport du volume de minerai extrait au volume de minerai en place d'un
panneau , d'un gisement.
Anti déflagrant (gas proof) : désigne un matériel conçu pour qu'une inflammation se produisant à l'intérieur ne
puisse se propager dans l'atmosphère extérieure.
Arrêt barrage (rock dust barrier): dispositif de sécurité utilisé dans les mines à poussières inflammables, destiné à
empêcher la propagation d'un coup de poussière dans une voie.
Grisou ( methane ) : gaz constitué principalement de méthane se dégageant dans certaines mines en particulier
de charbon et donnant avec l'air ambiant des mélanges explosifs lorsque sa teneur est comprise entre 6% et 14 %
environ .
c
Cercle et circonférence
L
f
R
α
C= 2 πR S= π R 2 π = 3,1415926
a
2 π
1 radian = =0,01745 degré
C Ο S 360
2π = 0,01570 grade
1 radian =
400
Corde c= 2 R2 - a 2 = 2 R f - f 2= 2R sin α /2
π R αo π R α gr = rad
Longueur d'un arc L= = RA
180 200
RL
π R2 αo
Secteur S= =
2 360
( π180
R L - ac R2 αo
Segment s=
2
=
2
- sin α )
+
Couronne s = π ( R 2- r2 ) = π e (R + r )
R r
Triangle équilatéral
R c 3 ch
R c =R a= h= S=
a 2
2 2
c h
2
c h c 3 3 R2 3 2
S= = = = 3a 3
2 4 4
Carré
c
d R R 2
c =R 2 d =c 2 a =
2
a 2 2
S= c 2 = 2 R = 4 a
Polygonne irrégulier
a
b
d1 a+b+c+d
d2 p= S= (p-a)(p-b)(p-c)(p-d)
2
d
c d 1 d 2 = ac+bd
b
α Parallélogramme
h d1 d1 d 2
β d2 a
s=bh = ab sin β = sin α
2
d2 a Losange
d1
d 1 d2
α s= = a 2 sin α
2
a Trapèze
α
d1 d2 h
a+b d 1 d2
s= h = sin α
b 2 2
Figure XV-2 : Rappel des calculs de surface des principales surfaces géométriques
XVI. BIBLIOGRAPHIE
A. OUVRAGES DE RÉFÉRENCES
ROCK BLASTING - U. Langefors B. Kilhstrom 189791979
APPLIED EXPLOSIVE TECHNOLOGIE FOR CONSTRUCTION AND MINING par- O. Ofolson 1988
B. REVUES ET PUBLICATIONS
CETU Dossier pilote des tunnels 1976
LABORATOIRE CENTRAL des PONTS et CHAUSSEES - P.Chapot Etudes des vibrations provoquées
par les explosifs dans le massif rocheux LPC 105 1981
SIMULATION des CIRCUITS D’AERAGE sur ORDINATEUR GAMMA 10 Rapport technique CEA -
M.Dumas
CALCUL DES SCHEMAS DE TIR POUR L’ABATTAGE en GALERIE - E.Tincelin, M.Duchêne, P.Sinou,
J.Fine
Supports de cours CEFICEM ABATTAGE des ROCHES à L’ EXPLOSIFS – FORAGE DES ROCHES
Ecole des Mines d’Alés ABATTAGE DES ROCHES à L’ EXPLOSIF 1993 Textes des communications
Ecole des mines d’été
Centre d’Etudes des Tunnels : compte rendu des journées d’études PROCEDES MODERNES DE
CONSTRUCTION DES TUNNELS (LYON 1991)
COCENTAL- ANCRALL
www.nitrobickord.fr
www.atlascopco.com
www.sandvicktamrock.com
www.montabert.com
www.ingersoll.com
www.secoroc.com
www.widiaindia.com
www.tamrock-italiana.com
www.mining-technology.com
www.anivi.com
www.furukawa.com
www.infomines.Com
www.aftes-asso.fr
GT 4 : Creusement mécanisé
Fiches signalétiques des Chantiers Mécanisés
Tunneliers et Pierre LONGCHAMP
Glossaire relatif aux tunneliers français-anglais-allemand
voussoirs Lexique : Anglais - Français / Allemand - Français
ème
THEME ère 2 parution
n°du GT 1 parution (année, n°)
Titre abrégé de la recommandation (n°spécial)
. Planification, aspects socio-économiques et juridiques .
25 Dévolution des marchés publics de travaux souterrains 1999, n°151
17 Contrat de fourniture d’un tunnelier 1998, n°150
15 Coût des infrastructures de transport ferroviaire urbain et suburbain 1994, n°125
10 Utilisation du sous-sol urbain pour les transports publics 1977, n°25
10 Utilisation du sous-sol urbain pour l’extension des villes 1977, n°24
10 Utilisation du s/sol du domaine public pour la desserte des immeubles 1977, n°23
. Le terrain et l’interaction sol-structure . .
24 Apport des techniques pétrolières à la reconnaissance des tunnels à paraître -
19 Techniques et méthodes d’auscultation des tunnels à paraître -
22 Conception et protection parasismiques des ouvrages souterrains 2001, n°167 *
19 Organisation de l’auscultation des tunnels 1998, n°149 -
16 Tassements liés au creusement des ouvrages souterrains 1995, n°132 Sp.99 *
7 Choix des paramètres et essais géotechniques utiles aux projets 1994, n°123 Sp.99 *
7 Emploi de la méthode convergence-confinement (actualisée) 2002, n°170 Sp.93 *
1 Description des massifs rocheux (actualisée) 2003, n°177 Sp.93 *
. Tunneliers et voussoirs . .
4 Additifs pour tunneliers à pression de terre à paraître -
4 Boues de forage pour tunneliers à pression de boue 2002, n°171 *
4 Choix des techniques d’excavation mécanisée 2000, n°157 *
9 Contrôle de l’étanchéité des voussoirs à joints hydrogonflants 1999, n°151 -
17 Contrat de fourniture d’un tunnelier 1998, n°150 -
4 Analyse du temps et des coefficients d’utilisation des tunneliers 1998, n°148 -
4 Glossaire français-anglais-allemand relatif aux tunneliers 1998, n°148 -
18 Voussoirs en béton armé : conception, dimensionnement et exécution 1998, n°147 *
9 Étanchéité des voussoirs préfabriqués en béton 1995, n°132 -
9 Joints d’étanchéité entre voussoirs 1993, n°116 Sp.99 *
11 Standardisation des profils de tunnel circulaires 1988, n° 88 -
. Techniques d’excavation conventionnelles . .
28 Conception et réalisation de puits profonds à paraître -
28 Conception et réalisation de puits superficiels à paraître -
3 Explosifs pour mines, TP et carrières commercialisés en France 2000, n°161 -
3 Tir séquentiel : mise en oeuvre et sécurité 1999, n°155 -
3 Méthode de préparation des pré-charges 1996, n°134 -
3 Mesure de l’effet des vibrations sur les constructions 1993, n°115 -
12 Sécurité dans l’utilisation des explosifs en travaux souterrains 1991, n°105 -
? Réflexions sur le marinage en travaux souterrains 1980, n°40 -
3 Étude des effets sismiques de l’explosif 1974, n°2 Sp.93 *
. Soutènement et revêtement conventionnels . .
30 Conception et dimensionnement du boulonnage à paraître .
29 Utilisation des règles et normes de conception pour les revêt. en béton 2001, n°165 .
20 Conception et dimensionnement du béton projeté 2001, n°164 .
23 Cintres réticulés : calcul, fabrication et mise en œuvre 1999, n°156 .
7 Revêtements de tunnels en béton non armé 1998, n°149 n°158 *
6 Béton projeté renforcé de fibres : technologie et mise en œuvre 1994, n°126 Sp.99 *
7 Emploi de la méthode convergence-confinement (actualisée) 2002, n°170 Sp.93 *
12 Sécurité du soutènement dans les travaux souterrains 1981, n°44 Sp.84 *
6+7 Condition d’emploi du boulonnage 1979, n°31 Sp.82
6 Soutènement immédiat par béton projeté et boulonnage 1979, n°31 Sp.82 *
7 Emploi des cintres en travaux souterrains 1978, n°27 Sp.93 *
7 Réflexions sur les méthodes usuelles de calcul des revêtements 1976, n°14 Sp.93 *
6+7 Technologie du boulonnage (**) 1974, n°6 -
7 Choix du soutènement en galerie 1974, n°1 Sp.93 *
. Traitements de terrain et étanchéité . .
31 Mise en peinture des ouvrages souterrains (nouveau) 2003, n°178 -
9 Dimensionnement des protections des dispositifs d’étanchéité à paraître -
9 Arrêts d’eau à paraître -
9 Étanchéité des couvertures d'ouvrages enterrés à l'aide de systèmes à 2002, n°174 -
. base d'asphalte ou de bitume . .
9 Étanchéité des ouvrages sous plate-forme routière et ferroviaire 2001, n°168 -