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géométrique
L. Zimmermann
Athénée royal d’Uccle 1
Table des matières
Table des matières ............................................................................................................................. 2
Introduction......................................................................................................................................... 5
Version du 04.12.2003 2
b) Réflexion totale ..........................................................................................................................21
c) Remarques..................................................................................................................................21
d) Exercices ....................................................................................................................................22
e) Applications................................................................................................................................23
f) Exercices .....................................................................................................................................25
2.9. Dispersion des couleurs..............................................................................................................25
a) Exercices ....................................................................................................................................27
2.10. Exercices supplémentaires [••]................................................................................................27
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c) Grossissement ............................................................................................................................55
d) Luminosité de l’objectif .............................................................................................................56
e) Exercices.....................................................................................................................................56
6.4. Exercices récapitulatifs..............................................................................................................57
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Introduction
L’optique géométrique est la discipline qui traite de la propagation de la lumière modélisée en tant
que rayons lumineux. Elle se distingue de l’optique ondulatoire (ou optique physique), qui est, elle,
fondée sur un modèle plus fidèle et plus sophistiqué de la lumière, qui est considérée comme une
onde. L’optique géométrique permet de décrire de façon entièrement satisfaisante la formation
d’images dans tous les instruments d’optique usuels. Cependant des phénomènes secondaires, dus
à la diffraction des ondes lumineuses, se manifestent et le recours à l’optique ondulatoire s’impose
pour les traiter.
Dans ce cours, nous décrirons le modèle des rayons lumineux. Ensuite nous aborderons les phéno-
mènes de réflexion et de réfraction et les lois qui en rendent compte. Après cela, nous aborderons
le problème de la formation des images par les miroirs plans et les lentilles minces. Enfin, nous
aborderons le fonctionnement d’appareils d’optique centrés simples. Leur étude, ainsi que celle
des lentilles, se limitera à des conditions d’emploi dans lesquelles les rayons lumineux restent
toujours proches de l’axe optique et peu inclinés par rapport à lui (conditions de Gauss, rayons
paraxiaux) et qui permettent de nombreuses simplifications.
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Chapitre 1.
Propagation de la lumière
1.1. Lumière — Sources lumineuses
La notion de lumière s’oppose à celle d’obscurité. L’obscurité est l’absence de lumière. On explique
l’existence de lumière par la présence de sources lumineuses.
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1.3. Propagation de la lumière
Les rais de lumière solaire dans une église, un faisceau de
lampe de poche dans la nuit, un rayon laser dans la
brume, etc. permettent de visualiser le trajet suivi par la
lumière.
Un milieu est homogène s’il possède les mêmes propriétés en chacun de ses points.
• Lorsqu’il est au ras de l’horizon, le Soleil paraît aplati verticalement ; cet aspect s’explique par
le fait que les rayons lumineux qui proviennent de son bord supérieur et de son bord inférieur
ont suivi des trajectoires courbes lors de leur traversée de l’atmosphère terrestre (l’air se raréfie
avec l’altitude, l’atmosphère n’est donc pas homogène).
Si l’on considère un rayon qui provient du bord inférieur du Soleil et un rayon qui provient du
bord supérieur du Soleil, on voit sur le schéma que le premier effectue un parcours plus long
dans l’atmosphère et est de ce fait courbé davantage que le second rayon. La courbure des
rayons a pour effet de relever la direction dans laquelle leur source est vue. Le bord inférieur du
Soleil paraît donc relevé plus fort que son bord supérieur et son disque paraît donc aplati (le
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diamètre apparent du Soleil est voisin de 32,0’ ; lorsque son bord inférieur est vu sur l’horizon il
se trouve en réalité 36,6’ en dessous de l’horizon ; à ce moment son bord supérieur n’est relevé
que de 31,0’ ; l’aplatissement est de 5,6’ soit 17,5 %).
24,6’ +31,0’
Horizon
+36,6’ 32,0’
Observateur
Horizon
Soleil
Terre
Atmosphère
Ces phénomènes se manifestent dès que la lumière est amenée à traverser un milieu hétérogène
(le contraire d’homogène) du point de vue optique ou une succession de milieux différents. Ces
constatations conduisent au principe suivant :
Dans un milieu hétérogène, les rayons lumineux sont généralement courbes. S’ils passent d’un
milieu à un autre, ils sont brisés.
1Depuis 1986, le mètre est défini comme la fraction 1 / 299 792 458 de la distance parcourue par la lumière dans le vide
en 1 seconde.
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de connaître la distance de la Lune avec une précision de quelques centimètres sur une distance
de 385 000 km environ !
Dès 1635, Galileo Galilei (Galilée) avait imaginé un moyen de déterminer la vitesse de propaga-
tion de la lumière : une nuit, en découvrant brièvement une lanterne, il enverrait un signal lumi-
neux à un assistant situé à grande distance de lui et qui, à sa réception, renverrait de la même
manière un autre signal lumineux ; après avoir mesuré la durée de l’aller et retour de la lumière
et la distance qui le séparait de son assistant, Galilée espérait calculer la vitesse de la lumière.
Malheureusement, la durée du trajet était si brève que les imprécisions des mesures dues aux
délais de réaction (réflexes) ne lui permirent pas de parvenir à un résultat. Il déduisit seulement
que la propagation de la lumière est très grande, voire instantanée.
En 1676, Olaüs Römer (un
astronome danois travaillant
à l’observatoire de Paris) par-
vient pour la première fois à
déterminer de la vitesse de
propagation de la lumière. Il Soleil Terre Jupiter
y parvient grâce à l’observa-
tion des quatre plus gros
satellites de Jupiter, décou-
verts en 1610 par Galilée. Ils
décrivent autour de la planète des orbites quasi circulaires avec une très grande régularité (entre
1,769 jour pour Io, le plus proche de la planète, et 16,689 jours pour Callisto, le plus éloigné). Ce
mouvement amène les trois premiers à être éclipsés à chaque révolution, lors de leur passage
dans l’ombre de Jupiter, avec la même régularité. Or, entre l’instant de l’opposition (situation
dans laquelle la planète est vue dans une direction diamétralement opposée à celle du Soleil) et
environ trois mois plus tard, les éclipses ont pris un retard de 8 min 20 s environ, qui est cepen-
dant résorbé à l’opposition suivante. Römer attribue ce retard au délai mis par la lumière pour
parcourir le supplément de trajet depuis Jupiter jusqu’à la Terre. Les dimensions absolues de
l’orbite de la Terre étant connues avec une précision acceptable depuis 1671 2, il lui a été possible
de déterminer la vitesse de la lumière. Sa valeur était proche de celle admise actuellement.
a) Exercices
1. Sur la base du texte qui précède, estimez le rayon de l’orbite terrestre (raisonnement inverse de
celui mené par Römer).
150 millions de kilomètres.
2. La distance de la Lune peut être déterminée par tir laser à environ 3 cm près. Quelle est la
longueur du « trait » lumineux ? Quelle est la durée de l’impulsion laser ? Si la durée entre
l’émission et la réception su signal est de 2,63 s, quelle est la distance de la Lune ?
3 cm ; 0,1 ns ; 394 500 km.
3. Calculez la longueur de l’année de lumière, qui est la distance parcourue par la lumière dans le
vide en un an.
9,46 × 1012 km.
4. Proxima Centauri, l’étoile la plus proche du Soleil, se situe à une distance de 4,3 années de
lumière. Combien de temps la lumière met-elle pour nous en parvenir ?
4,3 années.
5. Si le Soleil cessait soudainement de briller, après combien de temps la Terre serait-elle plongée
dans l’obscurité ? Le Soleil étant une sphère de 1,4 × 106 km de diamètre, comment le verrions-
nous s’éteindre ?
8 min 20 s ; d’abord le centre, puis le bord 2,3 s plus tard.
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1.5. Rayons – Faisceaux – Pinceaux lumineux
Le concept de rayon lumineux est purement théorique ; il est impossible d’isoler un seul rayon
lumineux. En pratique, on ne considère jamais un seul rayon lumineux à la fois, mais bien un en-
semble de rayons lumineux. Un tel ensemble porte le nom de faisceau. On distingue trois catégo-
ries de faisceaux :
• divergent : les rayons semblent provenir d’une région restreinte de l’espace et s’écarter les uns
des autres. Exemple : la lumière émise par une ampoule électrique ;
• convergent : les rayons semblent se concentrer vers une petite région de l’espace. Exemple : la
lumière concentrée par une loupe ;
• parallèle : les rayons sont parallèles entre eux, ils
ne se rapprochent pas et ne s’écartent pas les uns
des autres. Exemples : la lumière provenant d’un
laser (les rayons émis divergent très faiblement ; on
mesure leur angle de divergence en milliradians),
du Soleil (la Terre se trouve tellement loin du Soleil
Faisceau Faisceau Faisceau
qu’en pratique les rayons qu’elle reçoit sont paral-
convergent parallèle divergent
lèles), d’une étoile, d’un point à l’infini.
Un pinceau est un faisceau extrêmement étroit dans lequel les rayons sont quasiment parallèles
entre eux. Par exemple : les rayons partant d’une source ponctuelle éloignée et pénétrant dans
notre œil. Dans la suite, on utilisera indifféremment la notion de pinceau ou de rayon lumineux.
Ombre Ombre
S S
Pénombre
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• L’ombre est encore la région de l’espace où ne parvient aucune lumière et d’où il n’est possible
de voir aucun point de la source.
• La pénombre est la région de l’espace où parvient la lumière émise par certains points de la
source, mais pas celle émise par d’autres ; c’est aussi la région de l’espace d’où il n’est possible
de voir qu’une partie de la source.
• La pleine lumière est la région de l’espace où arrive la lumière provenant de chaque point de la
source et d’où on peut voir la source entière.
c) Éclipses
Éclipses de Soleil
Une éclipse de Soleil est un phénomène astronomique au cours
duquel le Soleil disparaît derrière la Lune (il s’agit en toute
rigueur d’une occultation du Soleil par la Lune). Une éclipse de
Soleil n’est donc évidemment possible qu’un jour de nouvelle
lune.
Lorsqu’une éclipse de Soleil se produit, elle est visible comme
éclipse totale (disque solaire entièrement masqué) uniquement
depuis les régions de la Terre qui sont plongées dans l’ombre de
la Lune. Il s’agit d’un ovale assez étroit (rarement plus de
300 km) qui balaie la surface terrestre, grossièrement d’ouest en
est, sur plusieurs milliers de kilomètres. Depuis les régions si-
tuées dans la pénombre de la Lune, l’éclipse n’est que partielle
(disque solaire en partie visible). En dehors, il n’y a pas d’éclipse visible. Si le cône d’ombre de la
Lune se termine avant d’atteindre la surface terrestre, l’éclipse n’est nulle part totale ; pour les
régions d’où l’on peut voir le disque lunaire se profiler en entier devant le disque solaire, il y a
éclipse annulaire.
Il se produit souvent deux éclipses de Soleil par an. Mais l’étroitesse des zones d’ombre et de pé-
nombre explique qu’elles passent rarement par le lieu où l’on se trouve. Ainsi, des quatre éclipses
qui ont eu lieu en l’an 2000, aucune n’a été visible depuis notre pays.
Éclipses de Soleil visibles à Uccle au début du XXIe siècle
31.05.2003 - Éclipse annulaire, en partie visible comme éclipse partielle.
03.10.2005 - Éclipse annulaire, entièrement visible comme éclipse partielle.
29.03.2006 - Éclipse totale, entièrement visible comme éclipse partielle.
01.08.2008 - Éclipse totale, entièrement visible comme éclipse partielle.
04.01.2011 - Éclipse partielle, en partie visible comme éclipse partielle.
20.03.2015 - Éclipse totale, entièrement visible comme éclipse partielle.
21.08.2017 - Éclipse totale, en partie visible comme éclipse partielle.
Version du 04.12.2003 11
Éclipses de Lune
Une éclipse de Lune est un phénomène astronomique au cours
duquel la Lune passe dans l’ombre de la Terre. Pour cette rai-
son, une éclipse de Lune n’est évidemment possible qu’une nuit
de pleine lune. N’étant alors plus éclairée directement par la
lumière du Soleil, mais uniquement par les rayons rougis qui
ont traversé l’atmosphère terrestre en suivant des trajectoires
incurvées, la Lune prend une teinte orangée ou cuivrée à rouge
au cours de l’éclipse.
Une éclipse est dite « par l’ombre » si au cours du phénomène
la Lune pénètre au moins en partie dans l’ombre de la Terre ; il
y a éclipse totale si elle y passe entièrement, éclipse partielle
dans les autres cas. Au contraire, si la Lune ne traverse que la
pénombre sans jamais s’avancer dans l’ombre, il y a éclipse
« par la pénombre ». Celles-ci sont généralement imperceptibles.
Les mêmes phases d’une éclipse de Lune sont visibles simultanément depuis tous les points du
globe terrestre pour lesquels la Lune est levée (en pratique, tout l’hémisphère plongé dans la
nuit).
La grandeur d’une éclipse exprime, en fonction du diamètre de la Lune, la distance maximale
dont son disque s’enfonce dans l’ombre. Elle est inférieure à 1 en cas d’éclipse partielle, supé-
rieure à 1 en cas d’éclipse totale.
Éclipses de Lune par l’ombre visibles à Uccle au début du XXIe siècle
09.01.2001 - Éclipse totale (1,186), entièrement visible.
16.05.2003 - Éclipse totale (1,124), seulement 1re moitié visible.
09.11.2003 - Éclipse totale (1,015), entièrement visible.
04.05.2004 - Éclipse totale (1,301), entièrement visible sauf début.
28.10.2004 - Éclipse totale (1,309), entièrement visible.
07.09.2006 - Éclipse partielle (0,177), seulement 2de moitié visible.
03.03.2007 - Éclipse totale (1,229), entièrement visible.
21.02.2008 - Éclipse totale (1,106), entièrement visible.
16.08.2008 - Éclipse partielle (0,801), entièrement visible sauf début de la phase par la pénombre.
31.12.2009 - Éclipse partielle (0,071), entièrement visible.
21.12.2010 - Éclipse totale (1,257), seulement entrée dans la pénombre et l’ombre visibles.
15.06.2011 - Éclipse totale (1,702), seulement 2de moitié visible.
10.12.2011 - Éclipse totale (1,102), seulement sortie de l’ombre et de la pénombre visibles.
25.04.2013 - Éclipse partielle (0,014), entièrement visible sauf début de la phase par la pénombre.
28.09.2015 - Éclipse totale (1,273), entièrement visible.
07.08.2017 - Éclipse partielle (0,246), seulement 2de moitié visible.
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Chapitre 2.
Réflexion et réfraction
Lorsqu’on éclaire un objet quelconque, on peut l’observer depuis des points situés dans toutes les
directions autour de lui. Ceci signifie que les rayons lumineux qui l’atteignent sont renvoyés dans
toutes les directions. Ce phénomène porte le nom de diffusion de la lumière. Il a plus particulière-
ment lieu lorsque la lumière touche une surface non polie.
Nous restreindrons notre étude à deux autres phénomènes, la réflexion et la réfraction de la
lumière, qui se produisent lorsqu’un rayon lumineux atteint une surface parfaitement polie ; si
celle-ci sépare deux milieux transparents différents, elle porte le nom de dioptre.
La réfraction est le phénomène par lequel la lumière subit une déviation en passant d’un milieu
dans un autre 3. Elle n’a lieu que si les deux milieux envisagés sont transparents. C’est la réfrac-
tion qui explique qu’un bâton immergé dans l’eau semble être brisé.
La réflexion est le phénomène par lequel la lumière est renvoyée dans le milieu duquel elle pro-
vient. Elle a toujours lieu à la rencontre d’une surface polie, que le second milieu soit transparent
(dioptre) ou opaque (miroir). Seule la proportion de lumière réfléchie change. Si le second milieu
est transparent et que toute la lumière est réfléchie, on parle de réflexion totale, sinon on parle de
réflexion vitreuse.
a) Expérience 1
On dispose d’une source (laser) fournissant un faisceau
étroit de rayons lumineux parallèles, par exemple un
laser. On dirige ce pinceau obliquement vers la tranche
plane polie d’une demi-lune en plexiglas (ou en verre). On Laser
examine ce qui se passe au niveau de ce dioptre plan.
On constate qu’une partie de la lumière est renvoyée dans
le milieu d’où elle vient (réflexion) et qu’une autre partie
de la lumière pénètre dans le verre en traversant le diop-
tre, tout en subissant un changement de direction (réfrac-
tion).
b) Terminologie
Réflexion et réfraction consistent toutes deux en un changement de la direction de propagation
des rayons lumineux.
• Lorsque la lumière repart dans le milieu d’où elle provient, sans avoir traversé le dioptre, le
changement de la direction de propagation de la lumière porte le nom de réflexion.
• Lorsque la lumière pénètre dans le second milieu après avoir traversé le dioptre, le changement
de la direction de propagation de la lumière porte le nom de réfraction.
3ou lorsque les propriétés optiques du milieu de propagation changent le long de son trajet (cf. les mirages, l’aplatisse-
ment du disque solaire, etc.).
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Le rayon qui arrive sur le dioptre est appelé rayon
Normale
incident. Rayon Rayon
Le rayon qui a subi une réflexion est appelé rayon incident i1 r1 réfléchi
réfléchi. Après réflexion, il repart dans le milieu
d’où il vient. c
Le rayon qui a subi une réfraction est appelé rayon I Dioptre
d Point
réfracté. Après réfraction, il pénètre dans le second r2
d’incidence
milieu. Rayon
r2 réfracté
Le point d’incidence (I) est le point où le rayon inci-
dent touche le dioptre et d’où repartent les rayons
réfléchi et réfracté.
Une normale est une droite perpendiculaire au dioptre. On considère la normale qui passe par le
point d’incidence ; c’est la normale au point d’incidence. Tous les angles seront toujours mesurés à
partir de la normale (jamais à partir du dioptre !)
Le plan défini par le rayon incident et la normale au point d’incidence est appelé plan d’incidence.
Les schémas ci-dessus représentent ce qui se passe dans le plan d’incidence.
L’angle compris entre la normale et le rayon incident est appelé angle d’incidence (noté i1).
L’angle compris entre la normale et le rayon réfléchi est appelé angle de réflexion (noté r1).
L’angle compris entre la normale et le rayon réfracté est appelé angle de réfraction (noté r2).
c) Expérience 2
On reprend la demi-lune et on la place sur un rapporteur.
Il est gradué de manière telle qu’il est possible d’y lire di-
rectement la valeur des angles d’incidence, de réflexion et Laser
de réfraction (cela pour autant que le point d’incidence
corresponde au centre du disque et que la normale au
point d’incidence soit dirigée vers les graduations 0°).
0° 0° 0° —
20 20 13 1,520
40 40 25,5 1,493
60 60 35,5 1,491
70 70 39 1,493
75 75 40 1,503
80 80 41 1,501
85 85 42 1,489
d) Conclusions :
a) Un rayon lumineux qui arrive perpendiculairement sur un dioptre le traverse sans changer de
direction.
b) L’angle de réflexion est identique à l’angle d’incidence (aux éventuelles erreurs de mesure
près).
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c) Il n’y a pas de proportionnalité entre l’angle d’incidence et l’angle de réfraction ; un graphique
de r2 en fonction de i1 montre que ces angles sont liés par une relation non linéaire (ci-dessous à
gauche). Cependant, un graphique de sin (r2) en fonction de sin (i1) fait apparaître une relation
linéaire (ci-dessous à droite). On note aussi dans le tableau ci-dessus que le quotient des sinus
prend toujours pratiquement la même valeur, quel que soit l’angle d’incidence.
90 1
r2 sin (r 2)
75
0,8
60
0,6
45
0,4
30
0,2
15
i1
sin (i 1)
0 0
0 15 30 45 60 75 90 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
a) 1re loi
Le rayon réfléchi et le rayon réfracté sont contenus dans le plan d’incidence, déterminé par le
rayon incident et la normale au point d’incidence. (Le rayon incident, le rayon réfléchi, le rayon
réfracté et la normale au point d’incidence sont coplanaires.) Ils sont situés au-delà de la normale
par rapport au rayon incident.
La valeur de la constante N2/1 dépend de la nature des deux milieux en présence ainsi que, dans
une moindre mesure, de la couleur de la lumière utilisée (voir le paragraphe Dispersion des
couleurs à la page 25). On l’appelle indice de réfraction relatif du second milieu par rapport au
premier.
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d) Exercices
7. Un rayon lumineux se propage dans l’eau et se réfracte dans une substance inconnue X. On a
mesuré l’angle de réfraction pour différents angles d’incidence. Vérifiez si la 3e loi de Descartes
est satisfaite.
angle d’incidence 10° 30° 50° 70°
angle de réfraction 9° 26° 43° 56°
1,13.
8. Voici un tableau de valeurs des angles i1 et r2. Sont-elles proportionnelles ? Sont-elles réalistes,
si l’on sait que la 3e loi de Descartes décrit correctement la réfraction de la lumière ?
angle d’incidence 15° 30° 45° 60° 75°
angle de réfraction 10° 20° 30° 40° 50°
Oui, non.
9. Grâce aux mesures fournies dans le tableau suivant, vérifiez (tableau, graphique) si la 3e loi de
Descartes est satisfaite. Que vaut l’indice de réfraction relatif N2/1 ?
angle d’incidence 10° 25° 40° 55° 70° 85°
angle de réfraction 7° 16° 25° 33° 38° 41°
Oui, 1,52.
10. D’après les mesures du tableau de la page 14, indiquez si l’on peut déterminer l’indice de
réfraction relatif de l’air par rapport au plexiglas ou du plexiglas par rapport à l’air et donnez-en
la valeur approximative.
Nplexiglas/air ; environ 1,5.
11. Voici un tableau de valeurs des angles i1 et r2. Déterminez l’indice de réfraction relatif du se-
cond milieu par rapport au premier et complétez les angles manquants.
angle d’incidence 33° 54° ? 77°
angle de réfraction ? 46° 53° 60°
1,125 ; 29° ; 64°.
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On constate que, après retournement, le rayon repasse exactement par le même chemin, même
après avoir retraversé le dioptre en sens contraire.
Conclusion
Si on renverse le sens de propagation de la lumière, le trajet suivi par la lumière reste le même.
b) Cas de la réflexion
De manière tout à fait évidente, cette conclusion est également vraie dans le cas de la réflexion
(symétrie du rayon incident et du rayon réfléchi par rapport à la normale).
c) Conclusion
Le principe de retour inverse s’énonce comme suit, à la fois pour la réflexion et pour la réfraction
de la lumière :
La lumière peut parcourir le même trajet indifféremment dans les deux sens.
b) Explication
Remarquons d’abord que l’angle d’incidence i2 sur le second dioptre milieu 1 milieu 2 milieu 1
est identique à l’angle de réfraction r2 sur le premier dioptre
(angles alternes internes). La réfraction qui se produit au point B r1
correspond donc à la situation inverse de la réfraction au point A. i2 B
En vertu du principe de retour inverse, l’angle de réfraction r1 est
A r2
donc identique à l’angle d’incidence i1. Le rayon émergent est donc i1
bien parallèle au rayon incident.
c) Exercice
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2.5. Indice de réfraction absolu [••]
La 3e loi de Descartes exprime que, pour un dioptre entre deux milieux donnés, le rapport des
sinus des angles d’incidence et de réfraction conserve une valeur constante quel que soit l’angle
d’incidence. Toutefois, cette constante (l’indice de réfraction relatif N2/1) dépend des deux milieux
présents de part et d’autre du dioptre. Elle n’est donc caractéristique ni de l’un, ni de l’autre. Afin
d’obtenir une grandeur qui caractérise les propriétés optiques de chaque substance, on convient
de les comparer toutes à un même milieu de référence : le vide. On observe par conséquent com-
ment la lumière se réfracte en passant du vide dans le milieu donné.
Le rapport du sinus de l’angle d’incidence dans le vide (ivide) et de l’angle de réfraction dans le mi-
lieu en question (rX) est, par définition, l’indice de réfraction absolu (symbole : nX) de ce milieu.
sin ivide
nX ≡ N X/vide = .
sin rX
Comme les indices de réfraction relatifs, les indices de réfraction absolus dépendent également de
la couleur de la lumière (voir le paragraphe Dispersion des couleurs à la page 25).
En particulier, si les deux milieux sont le vide, la lumière n’est pas déviée, les deux angles sont
égaux (ivide = rX) et il résulte évidemment que :
nvide = 1 .
En formant un dioptre entre le vide et n’importe quelle substance (solide !), il est possible d’en
déterminer directement l’indice de réfraction absolu par voie expérimentale. Le tableau ci-dessous
en donne leur valeur approximative pour quelques substances et pour la lumière jaune. Toutes les
substances possèdent un indice de réfraction absolu supérieur à 1.
Milieu n
vide 1 (exact)
air 1,00029
eau 1,33
verre ordinaire 1,5
sulfure de carbone 1,63
diamant 2,42
On peut démontrer (en utilisant le principe de retour inverse et la propriété des lames à faces pa-
rallèles) qu’entre les indices de réfraction absolus n1 et n2 de deux milieux et leur indice de réfrac-
tion relatif N2/1 il existe la relation suivante :
n2
N 2 /1 = .
n1
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Cette forme symétrique de la loi de la réfraction porte le nom de loi de Snell. Elle permet de cal-
culer exactement le chemin suivi par n’importe quel rayon lumineux, à condition de connaître
avec précision les indices de réfraction absolus n des milieux traversés.
b) Exercices
13. Un rayon lumineux se propage dans l’air et arrive sur un dioptre air/eau. Déterminez la ma-
nière dont il se réfracte s’il tombe sous les incidences suivantes : 0°, 30°, 60°, 90°
0° ; 22,1° ; 40,6° ; 48,8°.
14. Déterminez dans quelle direction par rapport à l’horizontale un plongeur dans l’eau voit le
Soleil qui se couche sur la mer (on supposera que la mer est horizontale sans vague et le Soleil
ponctuel).
41,2°.
15. Un rayon lumineux qui se propage dans de la glycérine arrive sous un angle d’incidence de
31,5° sur un dioptre avec de l’eau. Il se réfracte sous un angle de réfraction de 35,3°. Quel est
l’indice de réfraction absolu de la glycérine ?
1,474.
16. Une étoile est vue depuis le sol dans une direction inclinée de 60° au-dessus de l’horizon. En
négligeant la courbure de la Terre et en assimilant l’atmosphère à une couche d’air homogène,
déterminer la direction réelle de l’étoile et la valeur de la réfraction atmosphérique (angle dont le
rayon a été dévié). En dehors de l’atmosphère règne le vide.
59,990° ; 0,010° = 36’’.
2.7. Réfringence
a) Définition
On dit qu’un milieu est plus réfringent qu’un autre si son indice de réfraction absolu est supérieur
à celui de l’autre milieu. Inversement, on dit qu’un milieu est moins réfringent qu’un autre si son
indice de réfraction absolu est inférieur à celui de l’autre milieu.
Toutes les substances sont légèrement plus réfringentes pour de la lumière bleue que pour de la
lumière rouge (voir plus loin). Le vide est le milieu le moins réfringent (nvide = 1, nmatière > 1).
n2 > n1. c c
Par conséquent, pour conserver l’égalité de la d d
loi de Snell, il faut que sin (r2) < sin (i1) et donc :
r2 r2
r2 < i1.
r2 < i1 r2 > i1
Conclusion :
lorsqu’un rayon lumineux passe d’un milieu moins réfringent dans un milieu plus
réfringent, il se rapproche de la normale.
lorsqu’un rayon lumineux passe d’un milieu plus réfringent dans un milieu moins
réfringent, il s’écarte de la normale.
Version du 04.12.2003 19
c) Exercices
17. Citez un milieu moins réfringent et un milieu plus réfringent que le verre (voir le tableau à la
page 18).
20. Voici trois rayons qui se propagent dans l’air, vers l’œil d’un obser-
vateur, et qui proviennent d’un point P situé sous l’eau. a) Déterminez
Air
graphiquement de quel point P’ la lumière semble provenir pour cet
observateur. b) Le point P réellement à l’origine des rayons se situe-t-il Eau
au même endroit ? c) Une piscine dont l’eau est calme a-t-elle vraiment
la profondeur qu’elle semble avoir vue du bord, une profondeur plus
grande ou une profondeur plus petite ?
Généralisation
La valeur maximale de l’angle de réfraction est
n1 90°
appelée angle de réfraction limite (rlim). C’est c
l’angle sous lequel se réfracte un rayon lumineux
arrivant en incidence rasante (i1 = 90°), lorsqu’il d
passe d’un milieu moins réfringent dans un milieu n2 > n1 rlim
plus réfringent (n2 > n1). Appliquons la loi de Snell
dans ce cas (4e schéma ci-contre, i1 = 90°, r2 = rlim) :
n1 ⋅ sin 90° = n2 ⋅ sin rlim
n1
sin rlim = (pour n2 > n1).
n2
Lorsque de la lumière se propage d’un milieu moins réfringent vers un milieu plus réfringent, elle
pourra toujours se réfracter (en se rapprochant de la normale), mais l’angle de réfraction ne
dépassera jamais l’angle de réfraction limite.
Version du 04.12.2003 20
b) Angle d’incidence limite — Réflexion totale
À partir des observations qui viennent d’être réalisées, le principe de retour inverse prévoit que
lorsque de la lumière se propage en sens contraire, d’un milieu plus réfringent vers un milieu
moins réfringent, elle se réfractera en s’écartant de la normale, pour autant que l’angle d’inci-
dence soit inférieur à l’angle limite qui apparaît ici comme un angle d’incidence limite. Mais
que se passera-t-il si l’angle d’incidence est supérieur à cet angle limite ?
Expérience
En retournant la demi-lune utilisée jusqu’à présent, envoyons dans le verre un rayon lumineux
qui parvient sur le dioptre sous un angle de plus en plus grand. On constate que, au fur et à me-
sure que l’angle d’incidence se rapproche de 42°, la lumière se réfracte dans l’air sous un angle qui
se rapproche de 90°. Aux grands angles, le rayon réfracté s’affaiblit visiblement, tandis que le
rayon réfléchi s’intensifie. Dès que l’angle d’incidence dépasse 42°, on n’observe plus de rayon
réfracté. Par contre, l’intensité du rayon réfléchi s’est considérablement renforcée : la lumière
n’est plus réfractée, mais est totalement réfléchie.
Conclusion
Lorsque de la lumière se propage d’un milieu plus réfringent vers un milieu moins réfringent,
deux cas sont possibles :
• soit l’angle d’incidence est suffisamment faible et
ilim n1
la lumière pénètre dans le second milieu après
réfraction ;
c
d 90° n2 < n1
• soit l’angle d’incidence est trop grand et la lumi-
ère est intégralement réfléchie vers le milieu d’où
elle vient ; c’est le phénomène de réflexion totale.
La frontière entre ces deux cas est la situation où l’angle d’incidence prend une valeur particu-
lière, appelée angle d’incidence limite. Le rayon réfracté rase alors le dioptre et est fort affaibli,
tandis que le rayon réfléchi s’intensifie.
L’angle d’incidence limite (ilim) est l’angle d’incidence d’un rayon incident qui se réfracte en rasant
le dioptre (r2 = 90°). Dans ce cas (i1 = ilim et r2 = 90°), la loi de Snell donne :
n1 ⋅ sin ilim = n2 ⋅ sin 90°
n2
sin ilim = (pour n2 < n1).
n1
c) Remarques
• Les calculs des angles d’incidence et de réfraction limites sont semblables, si l’on remarque que
leur sinus est toujours obtenu par le rapport du plus petit indice de réfraction par le plus grand.
(Sur la version en couleurs, on note que les deux milieux ont été permutés, mais pas les noms de
leurs indices de réfraction absolus ; en effectuant cette permutation, on retrouve exactement la
même fraction que pour le calcul de sin rlim.)
• Lorsqu’on connaît un angle limite pour la lumière se propageant dans un sens, on connaît auto-
matiquement l’autre angle limite pour la lumière se propageant en sens contraire (principe de
retour inverse).
• La réflexion totale n’est possible qu’à une double condition :
1. le second milieu doit être moins réfringent que le premier (n2 < n1),
2. l’angle d’incidence doit être plus grand que l’angle d’incidence limite (i1 > ilim).
Version du 04.12.2003 21
d) Exemple
Cette photographie a été prise lors d’un entraîne-
ment en piscine, par un plongeur sous l’eau, en vi-
sant légèrement vers le haut. La plus grande partie
de la photo est occupée par le reflet du fond de la
piscine, visible par réflexion totale sur la surface
agitée de l’eau (les reflets des lignes qui délimitent
les couloirs sont très déformées). On distingue aussi
un autre plongeur et son reflet (également très
déformé). Les structures du bâtiment lui-même ne
sont visibles que dans la partie supérieure de la
photo.
e) Exercices
21. Choisissez sur la photo un point où l’on voit le fond en réflexion totale. À cet endroit arrive
aussi de la lumière venant d’un mur ou du plafond. Or on ne la voit pas ; que lui est-il arrivé ? a-t-
elle également subi une réflexion totale ?
22. D’après les deux schémas ci-contre, déterminez si une réflexion totale pourrait se produire
(pour un autre rayon que celui qui est représenté) s’il se dirigeait :
a) du milieu X vers le milieu Y ; b) du milieu X vers le milieu Z ; c) du X X
milieu Y vers le milieu X ; d) du milieu Y vers le milieu Z ; e) du milieu Y Z
Z vers le milieu X ; f) du milieu Z vers le milieu Y. (Indice : classez les
milieux par ordre de réfringence.)
a) oui ; b) non ; …
23. Quel est l’angle limite pour un dioptre eau-diamant (indice du diamant : n = 2,42) ?
33,33°.
24. Un rayon lumineux qui arrive sur un dioptre sous un angle d’incidence de 47° le traverse et se
réfracte sous un angle de réfraction de 38°. Que vaut l’angle limite pour ce dioptre ? S’agit-il d’un
angle d’incidence limite ou d’un angle de réfraction limite ?
rlim = 57,3°.
25. Sachant que l’angle limite est de 60° pour de la lumière passant de l’eau dans un milieu incon-
nu X, moins réfringent que l’eau, déterminer : a) s’il s’agit d’un angle d’incidence limite ou d’un
angle de réfraction limite ; b) l’indice de réfraction absolu de ce milieu.
ilim ; n = 1,15.
26. Sachant que l’angle limite est de 60° pour de la lumière passant de l’eau dans un milieu Y,
plus réfringent que l’eau, déterminer : a) s’il s’agit d’un angle d’incidence limite ou d’un angle de
réfraction limite ; b) l’indice absolu de ce milieu.
rlim ; n = 1,54.
Version du 04.12.2003 22
f) Applications
Prismes à réflexion
Prisme à réflexion totale. — Il s’agit d’un prisme droit en verre,
dont la base est un triangle rectangle isocèle (un angle droit et deux
angles de 45°). Pour un dioptre verre / air, l’angle limite est un
A
angle d’incidence limite et sa valeur approximative est de 42°.
Si des rayons lumineux pénètrent dans le prisme perpendiculaire-
B
ment à l’une des petites faces, ils rencontrent la face oblique (hypo-
ténuse) en des points d’incidence tels que A ou B sous un angle
d’incidence de 45°, supérieur à
l’angle limite. Ils subissent
donc une réflexion totale et
repartent à angle droit. Ils parviennent ensuite perpendi-
culairement sur l’autre petite face et ressortent du prisme.
Un tel prisme se comporte donc de manière analogue à un
miroir plan. À noter qu’il « renverse » les images.
Il s’utilise comme accessoire d’une lunette astronomique
(prisme « zénithal »), afin de rendre plus confortable l’obser-
vation d’objets haut dans le ciel (le regard est dirigé vers le
bas même si l’instrument vise près du zénith 4).
Prisme de Porro. — Il s’agit du même prisme, mais utilisé différemment : la lumière pénètre en
incidence normale par la face construite sur l’hypoténuse et subit une réflexion totale sur chacune
des deux autres faces ; il ressort parallèlement au rayon incident initial.
Deux prismes sont utilisés de cette manière dans chaque élé-
ment d’une paire de jumelles classiques. Ils sont opposés par
leur grande face et tournés d’un quart de tour l’un par rapport à
l’autre, la moitié de l’une faisant face à la moitié de l’autre. Cet
agencement permet non seulement de réduire l’écart entre les
deux faisceaux lumineux captés par les deux objectifs à une
distance qui correspond à l’écartement des yeux, mais également
de raccourcir l’appareil en « repliant » les faisceaux lumineux.
Prisme pentagonal. — Comme le prisme à réflexion totale
simple, le prisme pentagonal permet de renvoyer la lumière à
angle droit. Cependant, dans le prisme pentagonal la lumière subit
deux réflexions au lieu d’une seule et, de ce fait, il n’y a pas de ren-
versement des images.
Les faces d’entrée et de sortie sont perpendiculaires et les rayons
les traversent en incidence normale. Ils ne subissent cependant
aucune réflexion totale. En fait les faces sur lesquelles la lumière
se réfléchit doivent être recouvertes d’une couche métallisée réflé-
chissante.
Version du 04.12.2003 23
Fibres optiques
Principe
Si un rayon lumineux est envoyé à peu près dans l’axe d’un long et mince cylindre en verre (pas
un tube), il lui arrivera inévitablement de rencontrer la paroi. Cependant, il arrivera sous un très
grand angle d’incidence (sur le schéma ci-dessous, environ 70°). Si le cylindre de verre se trouve
dans l’air, l’angle d’incidence limite vaut environ 42°. Par conséquent, le rayon lumineux subira
une réflexion totale et ne s’échappera pas du verre. De réflexion totale en réflexion totale, il pour-
suivra son chemin jusqu’à la fin du cylindre.
Si le cylindre est courbé modérément, les angles d’incidence changeront légèrement de valeur,
mais resteront néanmoins toujours plus grands que l’angle limite et les réflexions totales
continueront à se produire. Ce dispositif peut donc servir de guide de lumière.
Applications
De telles fibres en matière synthétique sont utilisées pour
réaliser des « gerbes » lumineuses en tant qu’éléments
décoratifs. Hormis cette application domestique, les fibres
optiques sont également employées dans des applications
technologiques.
Dans le domaine des communications, par exemple, il est
fait usage de fibres optiques pour la transmission de données
au travers de réseaux informatiques, sur des distances pou-
vant atteindre plusieurs kilomètres. Pour ce genre d’applica-
tion, les fibres sont de très petit diamètre (de quelques mil-
lièmes au dixième de millimètre) et sont donc très fragiles.
Une telle fibre optique comporte cinq parties :
• le cœur est la partie centrale ; il est consti-
tué d’un verre très transparent car il véhi-
cule la lumière ;
• la gaine entoure le cœur ; elle est constituée
d’un verre légèrement moins réfringent que
le cœur ;
• le revêtement protège la gaine et le cœur de l’environnement ;
• les fibres de renfort (Kevlar) confèrent une bonne résistance mécanique à l’ensemble ;
• l’enveloppe englobe le tout.
Le cœur et la gaine sont les seuls éléments optiques de la fibre. La lumière se propage dans le
cœur et subit des réflexions totales à l’interface avec la gaine. C’est la raison pour laquelle l’indice
de réfraction de la gaine doit être inférieur à celui du cœur. La différence est cependant relative-
ment petite : par exemple 1,52 pour le cœur et 1,48 pour la gaine.
Dans le domaine médical, les fibres optiques sont mises en œuvre dans la réalisation d’endo-
scopes, utilisés pour l’exploration interne de l’organisme (endoscopie). La tête de l’instrument est
Version du 04.12.2003 24
munie d’une caméra miniature. L’image qu’elle fournit est recueillie par un grand nombre de
fibres optiques disposées régulièrement et qui la transmettent à un appareillage de visualisation
situé à l’extérieur de l’organisme.
La résolution de l’image dépendant en grande partie de la finesse des fibres, celles utilisées pour
la fabrication des endoscopes peuvent avoir des diamètres de l’ordre de quelques millièmes de
millimètre seulement.
g) Exercices
27. La base d’un prisme en verre a la forme d’un triangle rectangle dont les
deux angles aigus valent 30° et 60°. Peut-il y avoir réflexion totale sur la
face construite sur l’hypoténuse lorsque de la lumière arrive sur le prisme
a) perpendiculairement à la petite face ?
b) perpendiculairement à la grande face ?
a) oui ; b) non.
28. Un prisme à 90° en fluorure de lithium (n = 1,392) est-il à réflexion totale dans l’air ?
Non.
29. Montrez qu’aucune réflexion totale n’est possible à l’intérieur du prisme pentagonal en verre
illustré page 23 pour de la lumière qui est entrée perpendiculairement par l’une des faces
adjacentes à l’angle droit du prisme. On suppose que les quatre angles autres que l’angle droit ont
la même amplitude. [Indice : la somme des angles d’un pentagone vaut 540°.]
30. Prouvez que la lumière entrée perpendiculairement à la petite face d’un prisme à 60° ressort
perpendiculairement à l’hypoténuse après s’être réfléchie deux fois à l’intérieur du prisme. S’agit-
il de réflexion totale dans les deux cas ?
Version du 04.12.2003 25
r C d e F g h
rouge rouge jaune vert bleu violet violet
sombre
fluorine 1,4317 1,4325 1,4339 1,4350 1,4370 1,4395 1,4415
crown BK7 1,5129 1,5143 1,5168 1,5187 1,5224 1,5267 1,5302
flint F2 1,6123 1,6150 1,6200 1,6241 1,6321 1,6420 1,6506
flint SF59 1,9322 1,9393 1,9525 1,9635 1,9861 2,0156 2,0428
eau 1,3302 1,3312 1,3330 1,3344 1,3371 1,3402 1,3428
2,2
2,0
1,8
1,6
Version du 04.12.2003 26
a) Exercices
33. Un rayon de lumière blanche se propage dans le vide et arrive sur un dioptre formé avec du
verre crown BK7, sous un angle d’incidence de 55° (voir figure ci-dessus). Calculez à 0,001° près
comment se réfracte la lumière rouge (C) et la lumière bleue (F). Consulter le tableau des indices
de réfraction donné plus haut. Quel angle les deux rayons réfractés forment-ils entre eux ?
32,748° ; 32,552° ; 0,196°.
34. Un prisme à base équilatérale est employé dans le vide pour décomposer la lumière. Il est en
verre flint F2. Il reçoit sur une de ses faces un faisceau de lumière blanche orienté comme sur la
figure ci-dessus, sous un angle d’incidence de 50°. Calculez à 0,001° près comment se réfracte la
lumière rouge (C) et la lumière bleue (F) et l’angle compris entre les deux rayons. Consulter le
tableau des indices de réfraction donné plus haut.
28,316° et 27,993° (0,323°) ; 58,023° et 59,889° (1,866°).
35. Même question si le prisme est utilisé dans l’air à 15°C sous la pression atmosphérique
normale (nC = 1,000 276 et nF = 1,000 279).
28,324° et 28,001° (0,323°) ; 57,975° et 59,838° (1,863°).
36. De la lumière blanche qui se propage dans l’air arrive sur la petite face d’un prisme à
réflexion totale en verre. Sera-t-elle décomposée dans les couleurs de l’arc-en-ciel ?
a) Oui, car tout prisme disperse toujours la lumière.
b) Non, car il y a réflexion totale de la lumière.
c) Oui, seulement si elle arrive obliquement sur la petite face.
d) Non, car ce prisme possède des angles de 45° et 90°, au lieu de trois angles de 60°.
Version du 04.12.2003 27
41. Considérons que l’atmosphère est une couche d’air homogène d’indice de réfraction absolu
1,00029 et que le sol est plan (on néglige la courbure de la Terre). En dehors de l’atmosphère
règne le vide. La lumière provenant d’une étoile atteint le sommet de l’atmosphère en formant un
angle de 10° avec l’horizontale. Calculez comment le rayon se réfracte. Déterminez à quelle
hauteur angulaire h au-dessus de l’horizon un personnage au sol verra cette étoile.
79,9° ; 10,1°.
Version du 04.12.2003 28
Chapitre 3.
Objets et images
3.1. Points objets et images — Points réels et virtuels
Dans la suite du cours, nous aborderons l’étude de dispositifs optiques simples : miroirs plans,
lentilles, loupes, lunettes astronomiques,… Il en existe de plus compliqués, par exemple les zooms
utilisés en photographie.
Commençons par fixer la terminologie qui sera utilisée par la suite à leur sujet. Nous allons
examiner les quelques possibilités qui existent en ce qui concerne les rayons qui entrent dans un
système optique (dans la suite S.O. en abrégé) ou qui en sortent, sans encore nous intéresser à la
manière dont ils se propagent à l’intérieur de lui. C’est pourquoi le système optique sera provisoi-
rement représenté sous la forme d’une boîte dont le contenu est inconnu.
R R’
c d
e f
V V’
g h
Version du 04.12.2003 29
c) Point objet ou image à l’infini
Dans les cas des troisième et quatrième dessins, les rayons sont parallèles et ils n’ont pas
d’intersection ; comme en mathématique, on dit qu’ils se coupent à l’infini (symbole : ∞). Le troi-
sième dessin représente ainsi des rayons qui parviennent d’un point objet à l’infini et le qua-
trième des rayons qui se dirigent vers un point image à l’infini.
f) Résumé
Pour un système optique,
g) Convention de notation
Dans la suite de ce cours, les points objets et les points images seront désignés par une notation
systématique :
• point objet : symbole sans signe prime. Exemples : R, V, A, B, F…
• point image : symbole affecté d’un signe prime ( ’ ). Exemples : R’, V’, A’, B’, F’…
Version du 04.12.2003 30
h) Exercices
43. Pour l’exercice n° 20 à la page 20, déterminez par construction la position du point image P’ et
situez qualitativement la position du point objet P.
44. Si un écran est placé à l’endroit où se situe un point réel, voit-on un point lumineux ? Et s’il
est placé à l’endroit où se situe un point virtuel ?
45. Un point réel est-il matériel (point d’un objet concret) : toujours - parfois - jamais ?
46. Un point virtuel est-il matériel (point d’un objet concret) : toujours - parfois - jamais ?
Version du 04.12.2003 31
Chapitre 4.
Les miroirs plans
Les miroirs plans vont permettre d’illustrer simplement les notions qui viennent d’être intro-
duites : point objet, point image, point réel, point virtuel.
Un miroir plan sera représenté, vu par la tranche, par un segment symbolisant la face réfléchis-
sante, muni de hachures du côté où la lumière ne se propage pas.
M M M
B B B B’
A A A A’
L’objet AB n’ayant pas été choisi de manière particulière, il est permis d’affirmer de manière tout
à fait générale qu’un miroir plan donne d’un objet réel AB une image A’B’ qui est
• virtuelle (sur les prolongements des rayons réfléchis),
• droite (l’image du haut est en haut, celle du bas en bas),
• de même grandeur que l’objet (longueur AB = longueur A’B’),
• symétrique du miroir par rapport à l’objet.
Version du 04.12.2003 32
Ensuite, la recherche de l’image par construction géométrique se réduit à l’application de la loi de
la réflexion à ces rayons, comme dans le cas précédent.
M M M
B B B’ B
A A A’ A
L’objet AB n’ayant pas été choisi de manière particulière, il est permis d’affirmer de manière tout
à fait générale qu’un miroir plan donne d’un objet virtuel AB une image A’B’ qui est
• réelle (sur les rayons réfléchis eux-mêmes),
• droite (l’image du haut est en haut, celle du bas en bas),
• de même grandeur que l’objet (longueur AB = longueur A’B’),
• symétrique du miroir par rapport à l’objet.
4.3. Exercices
47. Quelles sont les caractéristiques de l’image d’un objet réel formée par un miroir plan ?
48. Un miroir plan donne-t-il toujours une image réelle ? Sinon, quand donne-t-il une image
virtuelle ?
49. Sur le 3e dessin de la première série, à quoi voit-on que A’ est un point virtuel et sur le 3e des-
sin de la seconde série à quoi voit-on que le point A’ est un point réel ?
50. Pourquoi les points A’ et B’ se trouvent-ils derrière le miroir sur le 3e dessin de la première sé-
rie et devant le miroir sur le 3e dessin de la seconde série ? (La lumière arrive dans les deux cas
de la gauche.)
51. Lorsque vous vous regardez dans un miroir plan (salle de bain), quel est l’objet ? S’agit-il d’un
objet réel ou virtuel ? Où est située l’image ? Est-elle réelle ou virtuelle ?
52. Construire l’image d’un objet AB de 3 cm placé à 5 cm d’un miroir plan. Tracer trois rayons
pour chaque point.
•B
53. Un rayon lumineux est passé par A en arrivant sur le 39 cm
miroir et par B après y avoir été réfléchi (schéma ci-
contre). Déterminez à quel endroit il a touché le miroir, A•
graphiquement, puis par calcul. 32 cm
20 cm
54. Deux miroirs plans sont placés à angle droit. Un rayon lumineux
contenu dans un plan perpendiculaire à leur intersection arrive sur le
premier miroir, non loin de celle-ci, sous un angle d’incidence quel-
conque. Comment poursuit-il son chemin ?
Version du 04.12.2003 33
55. Construire l’image de l’objet réel AB donnée par le miroir plan.
Version du 04.12.2003 34
Chapitre 5.
Les lentilles
Les lentilles font partie de la vie quotidienne : verres de lunettes, verres de
contact, loupes, objectifs d’appareil photographiques et de caméras, etc.
Elles sont généralement en verre, mais parfois en matériaux synthétiques
(lentilles de contact) et possèdent un contour circulaire à l’exception de ver-
res de lunettes qui sont découpés de manière à s’adapter à la forme des
montures. Elles sont limitées par deux dioptres.
Dans ce cours, nous nous restreindrons à l’étude des lentilles sphériques
minces. Il s’agit de lentilles idéalisées dont les dioptres ont la forme de calot-
tes sphériques (l’un des deux dioptres peut éventuellement être plan) et
dont l’épaisseur maximale serait négligeable vis-à-vis de leur diamètre.
Lentilles convexes
Lentilles concaves
Version du 04.12.2003 35
5.2. Lentilles convergentes et lentilles divergentes
a) Expériences
Des rayons lumineux sont envoyés vers une lentille convexe et vers une lentille concave, parallè-
lement à leur axe optique. Les lentilles sont en verre et l’expérience est réalisée dans l’air (moins
réfringent que le verre).
b) Interprétation
Ces constatations peuvent être interprétées facilement à l’aide des propriétés qualitatives concer-
nant la réfraction de la lumière (voir Réfringence page 19).
Nous supposerons que la lentille est plus réfringente que le milieu extérieur (c’est le cas
usuel d’une lentille en verre dans l’air). Si cette condition n’était pas satisfaite, les conclusions
seraient tout autres.
Version du 04.12.2003 36
reste de son trajet l’est aussi. Nous constatons que les deux réfractions subies successivement par
les rayons lumineux les amènent chaque fois à se rapprocher davantage de l’axe optique. Nous
pouvons ainsi comprendre pour quelle raison cette lentille est convergente.
c) Conclusions
Dans la plupart des cas, les lentilles sont plus réfringentes que le milieu extérieur (c’est le
cas des lentilles en verre utilisées dans l’air). Alors, grâce aux constatations expérimentales et
aux raisonnements qualitatifs qui viennent d’être menés, nous pouvons conclure que toutes les
lentilles convexes sont convergentes et toutes les lentilles concaves sont divergentes. C’est
le contraire si la lentille est moins réfringente que le milieu extérieur (peu usuel ; exemples : bulle
d’air dans l’eau ou dans le verre).
d) Exercices
57. Vérifier qualitativement qu’une lentille plan-convexe est convergente (deux orientations pos-
sibles de la lentille).
58. Vérifier qualitativement qu’une lentille plan-concave est divergente (deux orientations pos-
sibles de la lentille).
59. Que se passe-t-il lorsqu’un faisceau convergent passe du verre dans l’air en traversant un
dioptre plan ? a) il devient plus convergent ; b) il devient divergent ; c) il ne change pas.
60. Que se passe-t-il lorsqu’un faisceau divergent passe de l’air dans du verre en traversant un
dioptre plan ? a) il devient plus divergent ; b) il ne change pas ; c) il devient moins divergent.
61. À l'exception du vide, n'importe quel milieu possède un indice de réfraction absolu plus grand
pour de la lumière bleue que pour de la lumière rouge. Quelle affirmation est-elle vraie au sujet
de la longueur focale d'une lentille biconvexe symétrique en verre ?
a) Elle est plus petite pour la lumière bleue que pour la lumière rouge.
b) Elle est plus grande pour la lumière bleue que pour la lumière rouge.
c) Elle est la même pour toutes les couleurs, car les concavités des deux dioptres sont opposées et
cela compense la dispersion.
d) Elle est la même pour toutes les couleurs si chaque dioptre possède un rayon de courbure
particulier (appelé « rayon de Fraunhofer »).
Version du 04.12.2003 37
5.3. Propriétés des lentilles minces
a) Notion de lentille mince
Le concept de lentille mince est purement théorique ; il s’agit d’une idéalisation des lentilles
réelles qui permet une étude simplifiée de leurs propriétés.
Une lentille est dite mince si son épaisseur est négligeable par rapport à son diamètre. Les
lentilles réelles ne répondent jamais parfaitement à cette définition, mais peuvent s’en rappro-
cher. Il s’agira nécessairement de lentilles de faible épaisseur dont les dioptres sont très peu
courbés. Alors, à la condition supplémentaire de se limiter à considérer des rayons lumineux peu
inclinés par rapport à l’axe optique — on parle de rayons paraxiaux —, tous les angles
d’incidence et de réfraction sont petits. Cette situation constitue les conditions de Gauss. C’est
dans ce cadre que ce cours abordera l’étude des systèmes optiques. Dans ce cas, ces angles sont
quasiment proportionnels (voir le graphique de gauche à la page 15). Ceci apporte de grandes
simplifications dans la description des propriétés des lentilles et dans leur étude théorique,
puisque l’on peut alors assimiler le sinus et la tangente de l’angle considéré à l’angle lui-même,
pour autant qu’il soit exprimé en radians.
Il apparaîtra dans la suite que les propriétés de toutes les lentilles d’une même catégorie
(convexes, concaves) possèdent des propriétés similaires. Elles seront représentées par l’un des
deux symboles suivants. Les doubles flèches orientées vers l’extérieur ou vers l’intérieur évoquent
le fait que la lentille est plus mince au bord ou au centre.
La ligne en trait interrompu représente l’axe optique de la lentille ; c’est un axe de symétrie de
la lentille.
O O
Version du 04.12.2003 38
Foyer image d’une lentille mince
Souvenons-nous des expériences réalisées pour distinguer les lentilles convergentes et diver-
gentes (voir page 36). Dans le premier cas, les rayons qui sortent de la lentille convergent vers un
point de l’axe optique ; il s’agit d’un point image réel (voir tableau résumé page 30). Une lentille
convergente possède donc un foyer image réel.
Dans le second cas, les rayons qui sortent de la lentille divergent ; ils n’ont donc pas d’intersec-
tion, mais ils semblent provenir d’un point de l’axe optique que l’on peut déterminer en prolon-
geant ces rayons de l’autre côté de la lentille. Par analogie avec la situation précédente, ce point
porte également le nom de foyer ; il s’agit toujours d’un point image, mais qui est virtuel dans ce
cas-ci. Une lentille divergente possède donc un foyer image virtuel.
Nous constatons qu’en envoyant sur les lentilles des rayons convenablement divergents ou
convergents il est possible d’obtenir à leur sortie des rayons parallèles à leur axe optique.
Conclusions
Dans le premier cas, les rayons proviennent d’un point objet réel de l’axe optique (voir tableau
page 30). Par analogie, ce point est également appelé foyer. Ainsi, une lentille convergente pos-
sède un foyer objet réel.
Dans le second cas, les rayons incidents ne sont pas issus d’un point situé avant la lentille,
puisqu’ils arrivent en convergeant. Par contre, leurs prolongements se coupent en un point, qui
porte, lui aussi, le nom de foyer. Il s’agit d’un point objet virtuel. Ainsi, une lentille divergente
possède un foyer objet virtuel.
Remarques
1. Le principe de retour inverse de la lumière permet de prévoir que les deux foyers d’une
lentille mince sont symétriques par rapport au centre optique.
2. Par conséquent, le fait de retourner la lentille mince ne modifie pas le trajet des rayons
lumineux.
Version du 04.12.2003 39
3. Ces propriétés semblent évidentes pour une lentille biconcave ou biconvexe symétrique ;
elles le sont moins pour une lentille non symétrique (biconvexe ou biconcave asymétrique,
ménisques, plan-concave ou plan-convexe), mais restent pourtant valables dans leur cas.
O F' F O
Lentille
convergente
F’ réel F réel
F' O O F
Lentille
divergente
F’ virtuel F virtuel
Version du 04.12.2003 40
d) Constructions graphiques
Il est possible de construire graphiquement la marche des rayons lumineux traversant une len-
tille mince en s’appuyant sur les propriétés énoncées plus haut et résumées ici.
Objet Image
Ainsi que cela a été signalé précédemment (page 31), les objets et les images seront des flèches
perpendiculaires à l’axe optique.
1. Représenter la lentille, son axe optique et ses foyers. Placer l’objet à la bonne distance et
avec la bonne grandeur. Au besoin, réaliser un dessin à l’échelle. Les échelles longitudi-
nales et transversales ne doivent pas nécessairement être les mêmes.
2. Construire l’image d’un point objet écarté de l’axe : tracer le rayon par le centre optique et
si possible les rayons passant par l’un ou l’autre foyer ; à défaut, faire usage des proprié-
tés des plans focaux.
3. Localiser le point image à l’intersection des rayons réfractés et tracer l’image complète.
Mesurer sa position et sa grandeur.
Exemple 1. — Image fournie par une lentille convergente d’un objet réel donné.
h
A’
A F O F’ h’
B’
D’après le dessin, l’image est renversée, réelle, située à 45 mm de la lentille et mesure 9 mm (plus
petite que l’objet).
Version du 04.12.2003 41
Exemple 2. — Image fournie par une lentille divergente d’un objet réel donné.
h B’
h’
A F’ A’ O F
D’après le dessin, l’image est droite, virtuelle, située à 38 mm de la lentille et mesure 5 mm (plus
petite que l’objet).
Exercices
62. Chacun des schémas qui suivent représente quelques rayons lumineux appartenant à un
même faisceau, c’est-à-dire que les rayons incidents passent tous par le même point objet et les
rayons réfractés passent tous par le même point image. Complétez les schémas : rayons incidents
et/ou réfractés, foyers, objet et/ou image.
a) b) c)
F’
d) e) f)
g) h) i)
F F’
j) k) l)
F F
63. Une lentille convergente possède une distance focale de 2,5 cm. Un objet réel mesure 1 cm de
haut. Par des constructions géométriques précises, déterminez la position et la grandeur de son
image lorsqu’il se trouve à une distance de la lentille valant : a) 10 cm ; b) 5 cm ; c) 4 cm ;
d) 2,5 cm ; e) 2 cm.
64. Une lentille divergente possède une distance focale de 2,5 cm. Un objet réel mesure 1 cm et se
trouve à 3 cm de la lentille. Déterminez la position et la grandeur de son image par une
construction géométrique précise.
Version du 04.12.2003 42
65. Une lentille convergente possède une distance focale de 2,5 cm. Par des constructions
géométriques précises, déterminez la position et la grandeur de l’objet qui fournit une image de
1 cm de haut a) réelle à 10 cm ; b) réelle à 5 cm ; c) réelle à 4 cm ; d) réelle à 2,5 cm ; e) virtuelle à
3 cm.
66. Une lentille divergente possède une distance focale de 2,5 cm. Déterminez par une
construction géométrique précise la position et la grandeur de l’objet qui fournit une image
virtuelle de 1 cm de haut à 3 cm de la lentille.
Formulaire
Distance focale image
(f ’ > 0 : lentille convergente) f ’ ≡ OF ’
(f ’ < 0 : lentille divergente)
1
Vergence V V =
f’
1m
Puissance P P=
f’
Grandissement
h’ p'
(h : hauteur de l’objet) Γ≡ Γ=
(h’ : hauteur de l’image) h p
p ≡ OA (distance objet) 1 1 1
Relation de conjugaison − =
p’ ≡ OA’ (distance image) p’ p f ’
Version du 04.12.2003 43
B H
h
A’
A F O F’ h’
p H’ p’ B’
Nous constatons que la grandeur h de l’objet AB et la grandeur h de l’image A’B’ sont différentes.
Leur rapport définit le grandissement du système (symbole : Γ, lettre gamma majuscule,
équivalente en grec au G) :
h’
Γ≡ .
h
Le grandissement Γ ne doit pas être confondu avec le grossissement (voir plus loin) ; c’est le
rapport de deux longueurs.
Considérons les triangles (OAB) et (OA’B’). Ils sont semblables (côtés parallèles deux à deux). Il
existe donc une même proportion entre les longueurs des côtés correspondants :
OA OA’
= .
AB A’B’
Le schéma permet de savoir que ces longueurs ont pour valeurs (définies positives) :
OA = − p AB = h OA’ = p’ A’B’ = −h ’ .
Le schéma permet de savoir que ces longueurs ont pour valeurs (définies positives) :
p’h
OF’ = f ’ OH = h F’A’ = p’ − f ’ A’B’ = −h ’ = − .
p
5 En mathématique, on dit que deux points sont conjugués lorsqu’il existe une correspondance entre eux. C’est le cas entre
un point objet et son image ; ces deux points sont conjugués (mis en correspondance) par la lentille. La formule qui établit
la relation entre leurs positions est de ce fait appelée formule de conjugaison.
Version du 04.12.2003 44
La dernière égalité est déduite de la formule du grandissement. En remplaçant dans la propor-
tion, nous obtenons :
f ’ p’ − f ’ p’ − f ’ f ’p
= p ⇔ f’ = p ⇔ f ’ = −p + .
h − p’h − p’ p’
Divisons les deux membres de la dernière égalité par f ’ p et simplifions :
f’ −p f ’p 1 1 1
= + ⇔ =− + .
f ’ p f ’ p p’ f ’ p p f ’ p’
En réarrangeant les termes, nous obtenons finalement :
1 1 1
− = .
p’ p f ’
Version du 04.12.2003 45
Lentilles convergentes (f ’ > 0)
Objet Image Grandissement
Position Nature Position Nature Sens Γ
–∞ réel f’ réelle renversée 0
]–∞, –2 f ’ [ réel ] f ’, 2 f ’ [ réelle renversée ]0, –1[
–2 f ’ réel 2 f’ réelle renversée –1
]–2 f ’, –f ’ [ réel ]2 f ’, ∞[ réelle renversée ]–1, –∞[
–f ’ réel ±∞ – – ±∞
]–f ’, 0[ réel ]–∞, 0[ virtuelle droite ]+∞, +1[
0 (s/lentille) 0 (s/lentille) droite +1
]0, +∞[ virtuel ]0, + f ’ [ réelle droite ]+1, 0[
+∞ virtuel +f ’ réelle droite 0
L’objet et l’image ne sont jamais simultanément virtuels.
Exercices
67. Déterminer par calcul les caractéristiques des images pour l’exercice 63 (page 42).
68. Déterminer par calcul les caractéristiques des images pour l’exercice 64 (page 42).
69. On dispose d’une lentille convergente de distance focale image f’. Où faut-il placer un objet
pour obtenir une image a) de même grandeur et de même sens que l’objet ? b) de même grandeur
et de sens contraire ?
5.4. Applications
a) L’objectif photographique
L’objectif photographique sert à former sur le film sensible l’image réelle du sujet, qui est un objet
réel. Ceci n’est possible qu’avec un système optique convergent. Nous modéliserons donc l’objectif
par une lentille mince convergente. La distance focale de l’objectif (f) en est une caractéristique
essentielle. Comme les sujets à photographier peuvent se trouver plus ou moins près de l’appareil,
l’objectif est muni d’une bague de mise au point qui permet de régler la distance, ou tirage (p’),
entre l’objectif et le film sur lequel doit se former une image nette. L’appareil est également muni
Version du 04.12.2003 46
d’un obturateur qui ne laisse passer la lumière que pendant l’intervalle de temps (la pose) néces-
saire à exposer le film correctement. Le temps de pose est réglable à des valeurs qui doublent suc-
cessivement (valeurs arrondies, en secondes) :
1/1000 - 1/500 - 1/250 - 1/125 - 1/60 - 1/30 - 1/15 - 1/8 - 1/4 - 1/2 - 1
Le flux de lumière transmis par l’objectif peut être changé au moyen d’un diaphragme dont le
diamètre (D) est réglable. On utilise très souvent le nombre d’ouverture (n), qui est défini par
f
n≡ .
D
Pour une distance focale donnée, des nombres d’ouverture croissants correspondent à des diamè-
tres proportionnellement de plus en plus petits. En général, au lieu de donner le diamètre D en
valeur absolue, on le donne sous forme d’une proportion de la distance focale, au moyen du nom-
bre d’ouverture :
D = f /n .
Par exemple l’expression « télé de 135 à f/3,5 » désigne un téléobjectif de 135 mm de distance
focale dont le nombre d’ouverture vaut 3,5, c’est-à-dire qu’à pleine ouverture son diamètre mesure
135 mm / 3,5, soit 38,6 mm environ.
Il est souvent utile de diaphragmer un objectif, par exemple pour accroître la profondeur de
champ6 ou pour n’employer que la partie axiale de l’optique afin de réduire les effets des défauts
d’une optique de piètre qualité (voir la figure à la page 50). Cependant, la surface de l’objectif qui
collecte la lumière — un cercle — possède une aire proportionnelle au carré de son rayon ou de
son diamètre (A = πR2 ou πD2/4 puisque R = D/2). Par conséquent, chaque fois que l’on réduit le
diamètre du diaphragme d’un facteur √2 (≈ 1,41) l’objectif transmet un flux de lumière deux fois
moindre et le temps de pose doit être doublé pour garder une image correctement exposée. C’est la
raison pour laquelle une série de valeurs du nombre d’ouverture sont gravées sur la bague du
diaphragme, dont chacune est, en valeur arrondie, égale à la précédente multipliée par √2 :
1 - 1,4 - 2 - 2,8 - 4 - 5,6 - 8 - 11 - 16 - 22 - 32 etc.
Ainsi, le photographe sait qu’il doit doubler le temps de pose chaque fois qu’il ferme le dia-
phragme d’un cran.
Exemple. — Si une photo est correctement exposée à f / 2,8 en 1/125 s, quelle pose faudra-t-il
utiliser en diaphragmant à f / 8 ?
En passant du nombre d’ouverture 2,8 à 8, on a fermé le diaphragme de 3 crans, donc le temps de
pose doit être doublé trois fois de suite : × 2 × 2 × 2 = × 23 = × 8. La pose devra être de 8 × 1/125 s,
soit environ 1/15 s.
Exercices
70. Expliquez ce que signifie l’indication « objectif de 50 mm à 1,4 ».
35,7 mm.
71. Un appareil photographique est muni d’un objectif standard de 50 mm de longueur focale. Par
rapport à sa position de mise au point sur l’infini, il peut être écarté du film de 12,5 mm. Dans ce
cas, à quelle distance de l’objectif se trouvent les objets dont l’image sera nette ?
–25 cm.
6 La profondeur de champ est l’intervalle autour de la position pour laquelle la mise au point est réalisée dans lequel peut
se trouver un objet pour que son image soit suffisamment peu floue que pour paraître nette malgré tout. (Voir l’exemple de
la chambre noire à la page 10.)
Version du 04.12.2003 47
72. Un objectif « macro » de 54 mm de distance focale permet de réaliser la mise au point sur un
objet situé à 9 cm de lui. On l’utilise avec un soufflet pour photographier une fourmi de 4 mm.
a) Que doit valoir le tirage ? b) Par rapport à la mise au point sur l’infini, de combien le tirage
devra-t-il être augmenté ? c) Quelle est la dimension de l’image de la fourmi sur le film ?
13,5 cm ; 8,1 cm ; –6 mm.
73. Un philatéliste dispose d’un appareil de format « 24×36 » muni d’un objectif de 50 mm de dis-
tance focale. Il veut photographier un timbre-poste rectangulaire qui mesure 48 mm × 28 mm
avec le cadrage le plus serré qui lui permette d’obtenir l’image entière du timbre. a) Quel grandis-
sement doit-il utiliser ? (Réfléchir au signe.) b) Quelle distance doit-elle séparer l’objectif du
timbre ? c) Quel tirage sera-t-il nécessaire ?
–0,75 ; –117 mm ; 87,5 mm.
b) Le projecteur de diapositives
Pour visionner une diapo-
sitive, on la projette sur un
grand écran au moyen d’un Source
projecteur. Elle est éclairée
par l’arrière au moyen d’une
puissante source de lumi- Diapo. Écran
ère ; elle constitue donc un Objectif
petit objet réel dont l’objec-
Projecteur
tif doit former une image
réelle agrandie sur l’écran.
L’objectif du projecteur doit donc être une lentille convergente. Afin que l’image sur l’écran soit
nette, la distance entre la diapositive et l’objectif doit être réglée (mise au point). Le projecteur de
cinéma et le projecteur multimédia fonctionnent selon le même principe.
Exercices
74. Sur le schéma du projecteur de diapositives, situez la position des foyers de l’objectif.
75. On projette une diapositive de 36 mm sur un écran situé à 3,78 m de l’objectif du projecteur.
L’image mesure 97,2 cm. Calculez a) La distance qui doit séparer la diapositive et l’objectif ; b) la
longueur focale de l’objectif du projecteur.
–140 mm ; 135 mm.
76. Un écran de projection carré mesure 1,20 m de côté. On veut y projeter des diapositives de for-
mat « 24×36 » à l’aide d’un projecteur muni d’un objectif de 85 mm de distance focale. À quelle dis-
tance de l’écran faut-il placer le projecteur (plus précisément, le centre optique de l’objectif) ?
2 918 mm.
Version du 04.12.2003 48
c) Le rétroprojecteur
Le rétroprojecteur est un appareil qui A’
permet de projeter l’image d’un transpa-
rent sur un écran. Certains de vos pro-
fesseurs en font usage en classe.
Le dispositif comporte une boîte à lumi-
ère qui éclaire le transparent par l’ar-
rière. Ce qui semble être une vitre sur sa
face supérieure fait en réalité partie
d’un dispositif destiné à éclairer le plus
uniformément possible le transparent à
projeter qui y est posé. Elle est surplom-
bée par la tête de projection, constituée
d’une lentille convergente et d’un miroir
plan solidaires. L’axe optique de la len-
tille est perpendiculaire à la face supéri-
F’
eure de la boîte à lumière et le miroir est Miroir
incliné à 45° par rapport à lui. En réalité
cette inclinaison peut être modifiée légè-
rement pour déplacer l’image sur l’écran.
En l’absence de miroir, l’objectif donne- Objectif
rait du point objet réel A un point image A”
réel A’. La projection devrait être obser-
vée au plafond ! C’est la raison pour la- Écran de
quelle la lumière est renvoyée à peu près projection
horizontalement par le miroir plan. Pour Transparent F
à projeter A
lui, le point A’ est un point objet virtuel.
Il en donne un point image réel A”. C’est Boîte à
à cet endroit que doit se trouver l’écran lumière
pour qu’il s’y forme une image nette.
En pratique, la mise au point de l’image ne s’opère pas en déplaçant l’écran, mais en écartant plus
ou moins la tête de projection du transparent. La distance du miroir jusqu’au point A’, donc
jusqu’au point A”, c’est-à-dire jusqu’à l’écran, peut ainsi être ajustée.
À noter que la partie horizontale de l’axe optique, le point A” et les rayons qui y parviennent sont
exactement les symétriques par rapport au miroir de la partie verticale de l’axe optique, du point
A’ et des deux prolongements de rayons qui y aboutissent (voir la partie Image d’un objet virtuel
donnée par un miroir plan à la page 32).
Exercice
77. Un transparent est projeté sur un écran au moyen d’un rétroprojecteur. Les lettres du texte
écrit sur le transparent mesurent 9 mm de haut. Leurs images sur l’écran mesurent 30 mm. La
distance entre le transparent et la lentille du rétroprojecteur mesure 45 cm. Quelle est la distance
focale de la lentille ?
346 mm.
78. Un rétroprojecteur possède un objectif de 50 cm de distance focale. Il est utilisé dans un
auditorium équipé d’un écran carré de 3 m de côté. On veut projeter un transparent de format A4
(210 mm × 297 mm) de façon que l’image du petit côté couvre toute la largeur de l’écran. À quelle
distance de l’écran faut-il placer le rétroprojecteur ? Quel est le facteur d’agrandissement ? (On
négligera l’espace compris entre la lentille et le miroir.)
7,6 m ; –14,3.
Version du 04.12.2003 49
5.5. Les lentilles réelles — Aberrations
Nous avons introduit le concept de lentille mince et nous avons décrit ses propriétés. Il s’agissait
d’une approche simplifiée. La figure ci-dessous illustre comment deux faisceaux de rayons lumi-
neux parallèles traversent véritablement une lentille. Les rayons des faisceaux sortant de la len-
tille ne concourent pas et ne forment pas chacun un point image net. Ces écarts par rapport à une
lentille mince idéale sont appelés aberrations.
Sur l’illustration, on observe facilement la présence de trois des cinq aberrations géométriques
principales :
• l’aberration de sphéricité : les rayons marginaux et les rayons centraux du faisceau arrivant
parallèlement à l’axe se coupent à des distances différentes de la lentille ;
• la coma : les rayons marginaux et les rayons centraux du faisceau arrivant incliné sur l’axe se
coupent à des distances différentes de l’axe ;
• la courbure de champ : les faisceaux présentent une section minimum dans des plans situés à
des distances différentes de la lentille.
7 Le plan transversal est le plan contenant l’axe optique et le rayon central du faisceau incident. Il s’agit du plan du
dessin.
8 Le plan sagittal est le plan contenant l’axe optique et perpendiculaire au plan transversal.
Version du 04.12.2003 50
Chapitre 6.
Étude de quelques instruments
6.1. L’œil
a) Structure de l’œil
L’œil est un organe de forme globulaire de
25 mm de diamètre environ. Il est limité par
une enveloppe extérieure comprenant une
membrane protectrice, dure et blanche, la
sclérotique, et une membrane vascularisée, la
choroïde. En avant, la sclérotique se bombe et
devient transparente pour former la cornée
(n = 1,376). La choroïde se détache de la scléro-
tique pour former une membrane opaque et
pigmentée, l’iris, qui est percée d’une ouver-
ture circulaire constituant la pupille de l’œil.
Elle joue le rôle de diaphragme : son ouverture
est d’autant plus réduite que la lumière est
vive et se dilate au contraire à l’obscurité. Coupe horizontale de l’œil humain. Le côté temporal est
Derrière l’iris se trouve le cristallin qui en haut et le côté nasal est en bas.
possède la forme d’une lentille biconvexe
(n = 1,4). Il est constitué de feuillets élastiques superposés et peut se déformer sous l’action des
muscles ciliaires qui s’insèrent sur la sclérotique. Le cristallin partage l’œil en deux chambres :
la chambre antérieure (limitée par la cornée) est occupée par un liquide transparent, l’humeur
aqueuse (n = 1,336), et la chambre postérieure contient une substance transparente et
gélatineuse, l’humeur vitrée (n = 1,336). Au fond de la chambre postérieure, la choroïde porte les
cônes et les bâtonnets, cellules sensibles à la lumière, qui constituent la rétine. Elle ne reçoit
que 10% environ de la lumière incidente susceptible de traverser la pupille, le reste étant absorbé
par la cornée, l’humeur aqueuse, le cristallin et l’humeur vitrée. Les nerfs issus de chaque cellule
rétinienne se regroupent en un faisceau quittant l’œil, le nerf optique.
La zone de meilleure résolution de la rétine, la fovéa, se situe du côté temporal, au centre de la
macula ou tache jaune. Du côté nasal, le point de départ du nerf optique est dépourvu de
cellules sensibles ; cette zone forme la tache aveugle.
b) Accommodation
Les muscles ciliaires modifient la courbure du cristallin. Il est ainsi possible de former sur la
rétine l’image d’objets situés à différentes distances de l’œil (mise au point) ; ils sont alors vus dis-
tinctement. Ce phénomène de mise au point est appelé accommodation.
Lorsque les muscles ciliaires sont totalement relâchés, c’est-à-dire lorsque l’œil n’accommode pas,
le cristallin adopte sa courbure minimale et sa convergence est minimale. Il se forme alors sur la
rétine l’image (nette) des objets les plus éloignés qui peuvent être vus distinctement. Le point
situé à cette distance sur l’axe optique de l’œil est appelé le punctum remotum (PR). Pour un
œil normal, le PR est situé à l’infini (œil emmétrope).
Au contraire, lorsque les muscles ciliaires sont contractés au maximum, la courbure et la conver-
gence du cristallin sont maximales. Il se forme alors sur la rétine l’image (nette) des objets les
plus proches qui peuvent être vus distinctement. Le point situé à cette distance sur l’axe optique
Version du 04.12.2003 51
de l’œil est appelé le punctum proximum (PP). Pour un œil emmétrope normal chez un sujet de
45 ans, le PP est situé à 25 cm.
L’intervalle d’accommodation est l’étendue qui sépare le PR du PP. Avec l’âge, l’élasticité du
cristallin diminue, entraînant une réduction de la faculté d’accommodation (presbytie) ; le PP
s’éloigne de l’œil (à 10 cm vers 20 ans, 25 cm vers 45 ans, 50 cm vers 50 ans et 1 m vers 70 ans).
c) Pouvoir de résolution
Le pouvoir de résolution est le plus petit angle qui doit séparer les directions d’observation de
deux objets pour pouvoir les discerner. Pour l’œil, il dépend de plusieurs facteurs : forme des dé-
tails, conditions d’éclairement et de contraste, formation de l’image sur la rétine, densité de cel-
lules rétiniennes, état des cellules nerveuses et du nerf optique, attention et habitude du sujet,
âge du sujet (100 % à 10 ans, on a 75 % à 50 ans et 50 % à 80 ans). Au mieux, l’œil est capable de
résoudre des détails ponctuels de 40” à 60” et des détails linéaires de 5” à 10” lorsque leur
image se forme sur la fovéa, qui est la région de la rétine où la densité de cellules sensibles (cônes,
bâtonnets) est la plus grande. Le pouvoir de résolution n’est déjà plus que de moitié à 3° de la
fovéa !
d) Défauts de la vue
La myopie est le défaut d’un œil trop convergent. Le PR se trouve à distance finie. Les objets à
l’infini forment leur image en avant de la rétine et ne peuvent jamais être vus distinctement. La
myopie est corrigée par un verre divergent.
L’hypermétropie est le défaut d’un œil trop peu convergent. Le PR est un point virtuel en arrière
de l’œil. Les objets à l’infini forment leur image en arrière de la rétine. Ils peuvent être vus dis-
tinctement à condition que l’œil accommode. L’hypermétropie est corrigée par un verre conver-
gent.
PR
Myopie Hypermétropie
(pas d’effort d’accommodation). (pas d’effort d’accommodation).
La presbytie est le défaut d’un œil dont le parcours d’accommodation est réduit, en raison de la
perte de souplesse du cristallin. Le PP est éloigné de l’œil, par contre le PP n’est pas affecté. Ce
défaut constitue une gêne pour la vision d’objets proches, par exemple d’un texte à lire, qui ne
sont pas vus distinctement. La correction de la presbytie nécessite un verre convergent pour la
vision de près. Si la presbytie est le seul défaut de l’œil, des lunettes en « demi-lunes » sont suffi-
santes (la personne regardera par-dessus les verres correcteurs pour la vision éloignée). Par
contre, si elle est combinée à de la myopie ou à de l’hypermétropie, d’autres verres seront néces-
saires pour la vision de loin ; afin d’éviter de devoir utiliser tantôt une paire de lunettes, tantôt
une autre, on a conçu des verres à double foyer ou des verres à courbure progressive.
L’astigmatisme est le défaut d’un œil qui possède des propriétés de convergence différentes selon
deux méridiens perpendiculaires. Il est corrigé par un verre à courbure cylindrique. Chez
beaucoup de sujets, l’astigmatisme se combine à la myopie ou à l’hypermétropie. Les verres
correcteurs comportent alors à la fois une courbure sphérique et une courbure cylindrique.
N.B. Un médecin spécialiste de l’œil est un oculiste (ou ophtalmologue) ; une personne qui réalise
des lunettes est un opticien.
Version du 04.12.2003 52
6.2. La loupe
a) Conditions d’emploi — Grossissement
Une loupe simple est une lentille convergente de courte distance focale servant à observer de
petits objets.
Sans loupe, il est nécessaire de tenir l’objet examiné au moins à la distance du P.P. (25 cm pour
un œil normal). Les tout petits détails sont difficiles à distinguer à cette distance. L’angle α sous
lequel l’objet de hauteur h est vu lorsqu’il se trouve à la distance du P.P. se calcule par :
h
tg(α ) = .
œil 0,25 m
α Dans la mesure où l’objet est de petite taille (moins
h
de quelques centimètres), l’angle est petit égale-
ment. Alors, à condition de l’exprimer en radians,
0,25 m on a avec une bonne approximation :
h
α rad ≈ .
0,25 m
Une loupe s’utilise en plaçant l’objet à examiner idéalement dans son plan focal objet. De cette
manière, les rayons lumineux provenant d’un point objet sortiront de la loupe sous forme d’un
faisceau parallèle et l’observation sera possible sans que l’œil doive accommoder, donc sans effort
et sans fatigue.
L’angle β sous lequel est vu l’objet à travers la
œil loupe est donné par :
β β h
h tg( β ) = .
β f’
F F’
En admettant qu’il s’agit toujours d’un petit angle,
on a approximativement :
f f’
h
β rad ≈ .
f’
En comparant les deux schémas, on constate que l’angle β est plus grand que l’angle α pour
autant que la distance focale de la loupe (f ’) soit plus courte que la distance du P.P. (0,25 m).
Grâce à la loupe, on verra donc l’objet sous un plus grand angle qu’à l’œil nu. Le grossissement
de la loupe est défini par :
β
G≡ .
α
Grâce aux valeurs approximatives de ces angles déterminées (en radians) ci-dessus, on trouve :
h
β rad f’
G= = .
α rad h
0,25 m
En simplifiant, il reste :
0,25 m
G= .
f’
En se souvenant de la définition de la puissance d’une lentille (P = 1 m/f ’), on peut encore écrire :
P
G= .
4
Version du 04.12.2003 53
b) Exercices
79. Une lentille de 8 cm de longueur focale est utilisée comme loupe. Calculez sa puissance et son
grossissement.
12,5 ; 3,125.
80. Une loupe donne un grossissement de 5. Calculez sa longueur focale et sa puissance.
5 cm ; 20.
81. On veut observer une fourmi de 3 mm de long. Sous quel angle la voit-on à l’œil nu si elle se
situe à la distance du P.P. (œil standard) ? On utilise ensuite une loupe pour l’apercevoir 4 fois
plus grosse. Sous quel angle apparent la voit-on ? Quelle est la longueur focale de la loupe ?
Quelle est sa puissance ?
0,012 rad ou 0,688° ; 2,75° ; 6,25 cm ; 16.
82. L’œil est capable de discerner des détails s’ils sont vus dans des directions formant entre elles
un angle de 0,3 mrad (milliradian). Calculez la dimension correspondante sur un objet placé à
25 cm de l’œil. Quel grossissement minimum faut-il utiliser pour distinguer des détails de
0,03 mm ?
0,075 mm ; 2,5.
L1 L2
L’objectif (L1) possède une grande longueur focale (f1’) et un grand diamètre (D1). Il joue un
double rôle :
1. Collecter le plus de lumière possible en provenance de l’astre observé.
2. Fournir de l’astre observé une image réelle la plus grande et la plus détaillée possible
dans son plan focal image.
L’oculaire (L2) possède une courte longueur focale (f2’) et un diamètre bien plus petit. Il joue le
rôle d’une loupe destinée à grossir l’image fournie par l’objectif, afin d’en faciliter l’examen.
9 D’autres instruments sont également utilisés pour les observations astronomiques ; il s’agit des télescopes réflecteurs ou,
plus simplement télescopes. À la différence des lunettes, leur objectif est un miroir concave et non un groupe de lentilles.
Leur étude n’est pas abordée dans ce cours.
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D’après le schéma, on note que la lunette astronomique « renverse les images » : en effet, les
rayons lumineux qui rentrent dans la lunette proviennent d’un point situé au-dessus de l’axe
optique et ceux qui en sortent semblent provenir d’un point situé en dessous de l’axe.
b) Mise au point
En comparaison de la longueur focale d’un objectif — quelques mètres au maximum — les astres
sont considérés comme étant à l’infini (plusieurs dizaines à plusieurs centaines de millions de
kilomètres pour les planètes, plusieurs années de lumière pour les étoiles les plus proches, des
millions à des milliards d’années de lumière pour les galaxies). On peut donc considérer que leurs
images se forment donc dans le plan focal image de l’objectif.
Cette image est examinée à travers l’oculaire pour lequel elle constitue un objet. Afin de ne pas
devoir accommoder et que l’observation soit donc la plus confortable possible, on s’arrange pour
que sortent de l’oculaire des faisceaux parallèles (voir les paragraphes consacrés à l’œil et à la
loupe). Ceci est possible si le plan focal objet de la loupe coïncide avec le plan focal image de
l’objectif. La mise au point consiste à déplacer l’oculaire longitudinalement pour réaliser cette
coïncidence.
Ainsi, d’un point objet à l’infini (rayons entrants parallèles), la lunette correctement mise au point
forme une image rejetée à l’infini (rayons sortants parallèles). Dans ces conditions, le système ne
possède pas de foyer : il est dit afocal.
c) Grossissement
Un objet ponctuel situé dans une direction faisant un angle α avec l’axe optique sera vu par
l’observateur qui regarde dans l’oculaire dans une direction faisant avec l’axe un angle β supé-
rieur à α. Le rapport de ces angles définit le grossissement de la lunette :
β
G≡ .
α
F’1 ≡ F2
α A’ β
α h
B’
L1 L2
Si deux détails de l’objet sont séparés par un angle α (petit angle), alors la distance h qui sépare
leurs images dans le plan focal image de l’objectif vaut :
h h
tg α = ⇒ α rad ≈ .
f1 ’ f1 ’
L’observateur qui regarde dans l’oculaire voit les rayons lumineux arriver dans une direction qui
forme un angle β avec l’axe optique.
h h h
tg β = = ⇒ β rad ≈ .
− f2 f2 ’ f2 ’
En utilisant les valeurs des angles en radians, on trouve finalement que le grossissement vaut :
f1 ’ f ’objectif
G= = .
f2 ’ f ’oculaire
Version du 04.12.2003 55
L’utilisation d’oculaires interchangeables de focale de plus en plus courte avec le même objectif
permet d’obtenir des grossissements de plus en plus élevés.
Exemple. — Une lunette de 50 mm de diamètre et de 600 mm de distance focale est fournie avec
deux oculaires de 25 mm et de 6 mm de distance focale. Quels grossissements peut-on obtenir ?
f ’objectif 600 mm
Avec l’oculaire de 25 mm : G = = = 24 .
f ’oculaire 25 mm
f ’objectif 600 mm
Avec l’oculaire de 6 mm : G = = = 100 .
f ’oculaire 6 mm
d) Luminosité de l’objectif
On définit la luminosité (L) d’un objectif (et par extension d’une lunette astronomique) comme
étant le rapport entre le flux de lumière collecté par cet objectif et le flux de lumière collecté par
l’œil nu :
flux de lumière collecté par l'objectif
L= .
flux de lumière collecté par l'œil nu
Le flux de lumière collecté par l’objectif est capté par toute l’étendue de sa surface ; il est donc
proportionnel à l’aire de l’objectif, qui est égale à πR2 = π(D/2) 2 = πD2/4 (R et D sont le rayon et le
diamètre de l’objectif). De même, le flux de lumière collecté par l’œil est proportionnel à l’aire de
sa pupille, qui est égale à πd2/4 (r et d sont le rayon et le diamètre de la pupille). Par conséquent,
la luminosité sera égale au rapport de l’aire de l’objectif à celle de la pupille de l’œil. Les facteurs
π et ¼ vont se simplifier et il ne restera que L = D2/d2 = (D/d)2.
e) Exercices
83. Une lunette astronomique est mise au point sur l’infini. Son objectif a une longueur focale de
1,2 m. On la pointe vers la Lune, qui est éloignée de 384 000 km. À quelle distance de l’objectif
son image se forme-t-elle ? De combien faut-il changer la mise au point et dans quel sens ?
1,200 000 003 75 m ; +3,75 nm.
84. Clavius est le plus grand cratère lunaire ; son diamètre vaut 225 km. La Lune se trouve en
moyenne à 384 000 km de la Terre. Calculer sous quel diamètre apparent (angle) on aperçoit ce
cratère. Utiliser l’approximation valable pour les petits angles.
5,86×10–4 rad = 0,0336° = 121”.
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85. Une lunette astronomique de 60 mm de diamètre et 720 mm de longueur focale est fournie
avec des oculaires de 25 mm, 12,5 mm et 9 mm de longueur focale. Calculer les grossissements
praticables. Quel oculaire faudrait-il utiliser pour obtenir un grossissement de 100 ?
28,8 ; 57,6 ; 80 ; 7,2 mm.
86. Deux étoiles sont séparées sur le ciel par un angle de 18”. On les observe avec une lunette
astronomique. Son objectif a un diamètre de 80 mm et une focale de 920 mm. Dans l’oculaire, on
veut les apercevoir sous un angle de 12’. Cette nuit-là, la pupille de l’œil de l’observateur mesure
6 mm de diamètre. Calculer le grossissement nécessaire et la longueur focale de l’oculaire à utili-
ser. Calculer la luminosité de l’objectif. Quelle est la distance qui sépare les images des deux
étoiles dans le plan focal image de l’objectif ?
40 ; 23 mm ; 178 ; 0,080 mm.
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Chapitre 7.
Notions utiles de trigonométrie
7.1. Définitions fondamentales
Considérons un triangle (OAB), rectangle en A, et l’un de ses angles aigus, soit θ. OB est
l’hypoténuse, OA est le côté adjacent à l’angle et AB est le côté opposé à l’angle. Le sinus, le
cosinus et la tangente de l’angle θ sont définis comme suit :
B
longueur du côté opposé AB
sin(θ ) = =
longueur de l'hypoténuse OB
On peut vérifier que ces fonctions ne dépendent que de l’angle et pas des dimensions du triangle.
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Il existe cependant certaines valeurs remarquables dont il est pratique de se souvenir : Pour les
angles de 0°, 30°, 45°, 60° et 90°, on trouve les sinus en écrivant d’abord la série 0, 1, 2, 3 et 4, en-
suite en prenant la racine carrée et enfin en divisant par deux. Le cosinus des mêmes angles est
obtenu de la même manière, mais en partant de la série inverse 4, 3, 2, 1 et 0. La tangente est
égale au quotient du sinus par le cosinus. Après simplification, on obtient le tableau suivant :
sin θ 0 1/2 2 2 3 2 1
cos θ 1 3 2 2 2 1/2 0
tg θ 0 3 3 1 3 ∞
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