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Communiqué

du Conseil des Religions suite aux événements du samedi 2 juin 2018


Les événements du 2 juin 2018 à Port-Louis engageant, d’une part, la marche annuelle dite
des fiertés de la communauté LGBT, et d’autre part, la manifestation de certains citoyens en
opposition à cette marche traditionnelle, alimentée par des propos sacrilèges sur Allah sur
les réseaux virtuels et qui furent ressentis comme de la provocation, a suscité de vives
réactions et émotions, tant dans la sphère publique que sur les réseaux virtuels ; ce faisant,
des arguments portant, entre autres, sur le caractère légal de la marche, furent soulevés et
repris depuis lors, notamment par la presse et le Gouvernement, avec la menace que tout
ceci puisse entraîner une dégradation de l’image de notre République comme havre
touristique.
Ne pouvant ignorer ces événements et ces arguments, et faisant écho aux propos fermes et
immédiats du Premier ministre, le Conseil des Religions tient à rappeler d’emblée la
pertinence de l’État de droit, garanti par la loi, notre Constitution et la Déclaration
universelle des droits de l’homme dont nous célébrons cette année le 70ème anniversaire ;
ce sont là d’indéboulonnables piliers, des fondements inévitables qui assurent le respect de
chaque citoyen et le vivre-ensemble démocratique. Ceci n’est pas une option, c’est un
impératif pour toute société, pour notre société !
Néanmoins, le Conseil ne peut passer sous silence qu’en amont, cette tension fut alimentée
par des « posts », circulés sur Facebook, présentant des personnes brandissant des
panneaux où l’on pouvait lire : « Allah is gay », ce qui est totalement inadmissible et
entièrement condamné par le Conseil. C’est d’ailleurs à cet effet que nous soutenons
complètement la plainte logée par le Muslim Citizens’ Council (MCC), parce que nous ne
pouvons cautionner de tels dérapages qui sont d’une nature hautement blasphématoire et
qui prennent, en ce mois sacré du Ramadan, une tournure double. Face à de tels « posts »,
une frustration sera vigoureusement ressentie par des membres de la communauté
musulmane mais le Conseil se réjouit qu’en dépit de la complexité que nous impose
aujourd’hui le numérique, les autorités publiques et policières ont réussi à faire bloquer de
tels propos haineux, conscientes qu’ils blessent cette communauté religieuse estimée de la
société mauricienne.
Toujours est-il, le Conseil reconnaît qu’il existe différentes options quant à la façon par
laquelle un citoyen et un groupe de citoyens veulent légalement et démocratiquement
manifester et afficher leur position ou leur opposition. C’est en cela que le Conseil rejoint
plusieurs autres « stakeholders » de notre pays, dont la presse et le Gouvernement car, en
aucun cas, le non-respect de la loi et de la dignité humaine, la violence verbale ou physique,
etc., ne peuvent être tolérés. Ce faisant, il est indispensable de distinguer les actes et les
personnes qui les posent ; certaines pratiques sexuelles peuvent, à la lumière des systèmes
de valeurs des communautés religieuses, être considérées immorales, et dénoncées
publiquement en tant que telles, mais les personnes qui les pratiquent dans le strict champ
de leur intimité ne doivent, en aucun cas, être marginalisées, stigmatisées ou violentées.
Ainsi, si le Conseil peut entendre que l’Islam soit contre toutes sortes de déviations sexuelles,
la manifestation sur la Place d’Armes de ces gens, parce qu’également citoyens de la même
République, est à condamner si elle fut organisée de façon illégale. Face à ceci, il demeure
pertinent de noter que les autorités policières choisirent non pas la contre-violence dictée
par l’émotion pour réprimer brutalement la manifestation, pourtant illégale, mais de
contenir la foule sur le moment en attendant des futures actions légales et ciblées. Par
ailleurs, le Conseil ne saurait tolérer que l’on réduise la profondeur de l’Islam et la sagesse
du Coran à cette manifestation ou aux débordements de certains car ceci ne rendrait pas
justice à une des plus grandes religions du monde et éclipserait la vie de tant de Musulmans
qui, à Maurice et dans le monde, sont de véritables ambassadeurs d’un Dieu portant le
sublime nom de Paix et de Miséricorde. Par la même occasion, le Conseil souhaiterait inviter
la communauté LGBT, à qui l’on doit reconnaître la place au sein de la République, à réfléchir
sur les risques de débordements également possibles lors de manifestations publiques où
l’exubérance à outrance pourrait choquer et agresser au sein d’une société qui est encore
jeune et qui avance progressivement dans le monde du 21ème siècle.
En conclusion, le Conseil presse la Nation mauricienne à prendre conscience du fait que le
21ème siècle, précisément, entraînera la République à faire face à des sujets de société de
plus en plus challenging, dû à la mondialisation et à la révolution numérique. Avec ces
nouveaux défis qui vont nous bousculer, la complexité de l’être humain et de son vivre-
ensemble s’intensifiera, et il n’est pas certain que l’on puisse toujours atteindre l’unanimité,
et encore moins l’uniformité. Nous n’avons donc d’autre choix que de permettre à chacun
de s’épanouir comme citoyen, au nom de sa foi religieuse ou de sa conviction humaniste,
mais dans le strict respect de l’esprit du dialogue interreligieux et l’Interculturalité. Notre
belle, jeune mais toujours fragile civilisation mauricienne nous attend tous au tournant et
ne demande que notre engagement à tous.


6 juin 2018

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