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Envoyé par Lysie.

Etude de Le roi se meurt d’Ionesco.

* Eugène Ionesco.
* Ionesco dans le théâtre du XXème siècle.
* Origines de la pièce.
* Le décor et les objets.
* Les personnages.
* Le comique.
* Extraits de Propos sur mon théâtre.
années : attention à la longue qu’ on retrouve dans ses
EUGENE IONESCO premières pièces, problème de langage).
Jusqu’ aux années 50, il ne s’ intéresse pas au théâtre.
Au début des années 50, il achète une méthode ASSIMILE d’
anglais. Il s’ intéresse à ces phrases pour apprendre (ex : La
Cantatrice Chauve). Cette pièce est créée en 1950. Puis en
1956, théâtre de la Huchette : la pièce se joue en boucle.
Il y a une équivoque pour la date de naissance : 1909. Parfois Durant 15 ans, il produit des pièces (une par an) : tragédie du
on trouve 1912 (pour faire plus jeune). Il est né en Roumanie langage (jeux sur le langage).
(père roumain et mère française). Il se sent plus français que 1951 : La Leçon (pièce à deux personnages).
roumain car le français est sa langue maternelle. 1952 : Les Chaises (pièce à deux personnages). Il y a
A deux ans, la famille s’ installe à Paris. apparition du thème de la prolifération.
1916 : divorce de ses parents ( le père part en Roumanie). 1953 : Beckett écrit En attendant Godot.
Dès quatre, cinq ans, il a une forte conscience de la mort. Il y a naissance d’ un nouveau mouvement littéraire (mais
1917 : il est mis en pension près de Laval, de la Mayenne deux tendances de critique).
(petit village qui, pour lui, est le paradis). 1958 : le critique anglais K. Tynan The Observer écrit un
1922 : son père le réclame à Bucarest, il doit quitter sa mère. article contre le nouveau théâtre. Ils vont se défendre.
C’ est un moment très difficile. A 13 ans, il est obligé d’ Apparition de deux nouvelles définitions :
apprendre le roumain. Il commence des études littéraires -Tynan : théâtre réaliste, de représentation.
(époque du surréalisme : Tzara, Breton ..).Il devient -Ionesco : nouveau théâtre.
professeur de français en Roumanie. Il commence à écrire en 1960’s : Ionesco accède à la célébrité.
Roumanie : poésie, essais, littérature… 1959 : apparition de Bérenger (Tueur sans gages).
1930’s : le mouvement fasciste s’ étend . Son père y adhère 1960 : Rhinocéros (Bérenger) : thème du phénomène de la
(voir Rhinocéros). mode et de la prolifération. Réflexion qui a l’ air drôle mais
1936 : il se marie. qui est très grave. Voir les doctrines fascistes qui se sont
1938 : ils s’ installent en France et veut passer une thèse (il ne imposés par la persuasion. Comment se développent les
va pas jusqu’ au bout). idéologies ?
« Péché et la mort dans la poésie depuis Baudelaire) 1962 : Le Roi se meurt.
1940 : retour en Roumanie car il n’ a plus de bourse. Notes et contre-notes (recueil de textes critiques).
1942 : il revient en France définitivement. 1970 : il est élu à l’ académie Française.
1945 : il a une fille Marie-France. Il vit de petits métiers Peu à peu, il abandonne le théâtre, il se tourne vers l’
(correcteurs ans une maison d’ édition pendant plusieurs autobiographie (Journal en miettes, Présent passé passé
présent). Puis il se tourne vers la peinture (70’s), basée surtout
sur les couleurs.
Il écrit un opéra Maximilien Kolbe (histoire d’ un moine
polonais qui se sacrifie à Auschwitz) : Ionesco insiste sur l’
importance de l’ individu, il y a refus de l’ embrigadement.
Il milite pour les droits de l’ homme, contre les totalitarismes.
1989 : Révolution roumaine. Il est très modéré et prudent.
1991 :théâtre dans la Pléïade : reconnaissance du monde
intellectuel.
1994 : il meurt le 28 mars.

Sa production littéraire s’ étale surtout de 1950 à 1965.


Alfred Jarry (1873-1907) est l’ auteur d’ Ubu roi. Cette
IONESCO histoire est née d’ une plaisanterie de lycéens (du professeur
de physique dont il se moquait). Ubu est un roi de Pologne
DANS LE THEATRE imaginaire. C’ est un personnage fort d’ un point de vue
théâtral : imaginaire de l’ arbitraire. Il y a création de l’
DU XXième SIECLE adjectif ubuesque (pris dans l’ absurde).
Jarry a eu une influence sur les auteurs du XXième siècle : il a
inventé la Pataphysique (parodie du faux langage physique).
Dans les années 50, il y a un point de convergence entre Le jargon permet de cacher le vide de la physique.
certains auteurs dramatiques. Cela a créé un mouvement : le collège de la Pataphysique
Abirached « un héritage de colère et de refus » avec Ionesco, Boris Vian, Raymond Quenaud.
Il s’ explique par Nietz, Rimbaud, Kafka…  tradition du non-sens.
Il y a quatre dénominations :
 le théâtre « d’ avant-garde » : Ionesco, Beckett, Adamor Antonin Artaud (1896-1948) est rattaché au mouvement
(écrivain d’ origine étrangère). Ils sont tous à peu près du surréaliste des années 20.
même âge, environ 40 ans. Ionesco n’ aime pas trop ce terme Le théâtre et son double : (1938) principes influents de
« d’ avant-garde ». C’ est un terme d’ origine militaire. Beckett.
Il s’ agit plutôt d’ une « opposition-rupture » : « être de son - Comparaison du théâtre avec la peste. Il raconte les
temps mais contre son temps », souci de ne pas s’ enfermer grandes épidémies. La peste révèle les gens à eux-mêmes. Le
dans une esthétique. théâtre doit être comme la peste : catharsis d’ Aristote pour
Voir chapitres 10 et 11 : il y a refus de l’ actualité et une son action révélatrice. Aristote préconise le théâtre de la
opposition tradition et traditionalisme (idée qui n’ évolue pas). cruauté. Le théâtre doit secouer, déranger le public. La
 le théâtre de l’ absurde : c’ est un mot ambigu. Dès 1942, tradition du music-hall ou du cirque est le spectacle de la
ce mot apparaît chez Camus dans L’ Etranger, Le mythe de masse.
Sisyphe. - Admiration pour le théâtre oriental, le théâtre libanais (de
Ionesco refuse cette formule dans Nôtes et Contre-nôtes. Bali). Il y a très peu de paroles, les gestes très codés disent
 le théâtre de dérision : (Jacquart) Ionesco l’ accepte assez autre chose que les mots. Il y a primauté du geste.
facilement. Artaud est mort dans un hôpital psychiatrique (trop d’
 le « nouveau théâtre » : c’ est un théâtre en rupture avec expériences). Maintenant on redécouvre Artaud.
le reste.
Bouddhisme : Le livre des morts tibétain : formules, rituels
ORIGINES qui aident le vivant à passer dans le royaume des morts (voir

DE LA PIECE p. 80).

Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles.

Boris Vian : L’ écume des jours (1947) : idée de


Elle a été écrite en 1962 et jouée le 15 décembre 1962 dans un prolifération et annonce de la mort.
petit théâtre parisien. La mise en scène est de J. Mauclair.
Cette pièce a été écrite en 3 semaines dans une période où il a
été hospitalisé : menace de la mort. L’ idée de mort est Le titre de la pièce a plusieurs références littéraires :
permanente. 1- Bossuet : un sermon, une oraison funèbre d’ Henriette d’
Dans le chapitre 2, il y a un mot important « évanescence » Angleterre.
( qui s’ évanouit et disparaît graduellement), c’ est le climat de « Madame se meurt, Madame est morte »
toute sa vie, l’ idée de la mort et de la violence. 2- une formule d’ échec : la partie se termine quand le roi
Il a écrit la pièce en deux temps. Il a l’ impression que l’ on est pris.
voit ces deux écritures. « Shah mat » : le roi est mort.
Où est la coupure ? C’ est la relance de la pièce à la page 106 : Fin de partie : mort et partie d’ échec.
« Je pourrais décider de ne pas mourir ». Le premier titre est La Cérémonie (projet).
Il y a des éléments autobiographiques dans l’ œuvre de
Ionesco.

Importance de la culture littéraire et classique de Ionesco :


Il a beaucoup d’ intérêt pour la question religieuse.
 La Bible : il se réfère à L’ Ecclésiaste (sagesse de
Salomon) et Le Livre de Job (voir paragraphe 13). On peut
voir l’ image biblique sur la vanité par exemple.

influence de Pascal : grandeur et misère de l’ homme. La


misère du roi sans divertissement.
La couronne : elle tombe à la page 44. Elle se dégrade et
LE DECOR devient à la page 64 un bonnet (« couronne moins lourde »).

ET LES OBJETS A la fin de la pièce, il parvient au trône mais disparaît : signe


de la situation de l’ homme pour l’ éternité.

Il y a de nouveaux éléments scéniques (exemple, la lumière).


II/ Les signes de la mort :
C’ est une évolution technique et esthétique.
« Tout est possible au théâtre » dit Ionesco. Les objets et les Les vêtements : ils se dégradent.
accessoires font partie du théâtre. Cela entraîne une
augmentation des didascalies. Le décor : les murs se fissurent dès le début. Ils sont en
rapport avec les battements du cœur du roi.

Les fenêtres : pages 59-61.


I/ Les signes du pouvoir :
Le rétrécissement et l’ enlisement : (souvent chez Ionesco la
vase et la boue), le décor devient tout gris. A la fin, la lumière
Le trône, le sceptre, la couronne sont présents sur la scène. est grise.
Par métonymie, ils représentent le pouvoir. Le décor représente la mort (effacement de la couleur, de la
Ces éléments sont détournés dans la pièce. forme, de la lumière).
Le trône : pourquoi est-ce un symbole ? Il y a des marches à
gravir et un grand dossier : c’ est un signe d’ élévation. A la J. Lavelli est le metteur en scène.
page 34, le trône devient un siège ordinaire. A la page 63, Le
roi n’ arrive pas à s’ asseoir. A la page 86, Le roi tombe dans
un siège roulant. La page 62 est l’ intermédiaire entre les
deux.

Le sceptre : il s’ en sert comme bâton (page 34). A la page


127, il s’ en sert pour se soutenir.
Dans Faust, il y a une Marguerite : image de l’ amour, de la
femme séduite.
C’ est un personnage très important. Elle sait quelque chose
LES PERSONNAGES que personne ne sait à propos de la mort du roi. Marguerite
sait l’ heure à laquelle le roi va mourir (ex page 50).
C’ est elle qui dirige la cérémonie.
IL y a seulement 6 personnages, il y a toujours très peu de C’ est une tradition de l’ Antiquité : une personne aide le
personnages dans le Nouveau théâtre. Le but est de se réduire passage de la vie à la mort.
à l’ essentiel. -Atropos (l’ une des trois Parques) : celle qui coupe le fil.
Il y a deux sortes de personnages : -ceux qui ont un nom. -Hermès Psychopompe : il conduit l’ âme sur le fleuve
-ceux qui n’ en ont pas. Achéron. C’ est un culte égyptien : Anubis.
Avec Ionesco, on peut avoir des personnages sans nom,
seulement leurs fonctions. Le nom donne une importance par Marie :
rapport aux autres. C ‘est la « seconde épouse du roi, première de mon cœur ».
Selon Vernois, il y a les personnages « pivots » (Bérenger) et Elle est tournée vers l’ amour, la vie. Au début, la vie est
les personnages « rouages » (les autres). comparée à Marie : coquetterie.
Les deux reines respectent l’ intimité du roi : complémentarité Elle évoque l’ amour de la vie. Exemple à la page 18, le
des deux personnages. Les autres sont Juliette, le Médecin et personnage est tourné vers la vie, l’ expansion des sentiments.
le Garde. Il est difficile de les différencier.
Il y a deux épouses, mais ce n’ est pas étonnant car les rois ont Marguerite fait des reproches à Marie (pas l’ inverse).
des favorites. P26 : « Vous avez une folie de la petitesse » : petites joies de
la vie quotidienne.
Marguerite : Son prénom est une référence biblique : elle représente la
Elle est décrite en page 14. C’ est un personnage dur et sévère femme d’ une manière abstraite.
(au contraire de Marie). Marguerite est stricte dans ses
manières. Elle accuse Marie d’ être faible. Il y a un système d’ opposition ou de complémentarité ou les
Son prénom est une fleur qu’ on effeuille : évocation de l’ deux. Ce système fait avancer la pièce. Elles représentent la
amour. Dans Rhinocéros, il y a Daisy (pâquerette en anglais) ; vie privée.
à la fin de la pièce, à la page 135, elle veut tout jeter :
thématique de la fleur fanée qu’ il faut jeter.
A l’ origine en latin, c’ est une perle.
Le garde :
Il y a trois autres personnages plus fonctionnels. Il est présent dans le théâtre classique (annonce les entrées et
les sorties…). La plupart du temps ils sont muets.
Le médecin : Ici, c’ est différent, Ionesco renouvelle la tradition. C’ est un
Il a quatre fonctions : chirurgien, bourreau, bactériologue et vieux garde. Ce n’ est pas une exposition traditionnelle. Il
astrologue. Il enlève la vie en tant que bourreau ; en tant que donne son point de vue personnel. Les personnages rentrent et
chirurgien et bactériologue, il la préserve. sortent suivant un parcours différent. L’ artifice est lourdement
En tant que bactériologue, c’ est un savant, un scientifique. En souligné.
tant qu’ astrologue, il travaille dans l’ irrationnel. Le médecin Plus loin dans la pièce, il annonce les événements. Il fait l’
est donc contradictoire au niveau de la mort. intermédiaire entre le roi et le peuple. Il a un rôle médiateur :
Il n’ a pas de nom, il est l’ homme à tout faire, comme Juliette. il donne des bulletins de santé (p103). Il y a un côté
C’ est un personnage polyvalent comme le domestique d’ mécanique du personnage (voir Guignol). Il est la vois du
Arpagon (Maître Jacques). C ‘est une tradition comique. peuple.
Comme médecin, il n’ est pas crédible par rapport à son « Le roi est mort, vive le roi » : c ‘est ce que le peuple dit
costume (p25). Le chapeau pointu est l’ accessoire ridicule des quand le roi meurt.
personnages des comédies de Molière. On pourrait le rapprocher du chœur antique.
Dans Faust, c’ est un médecin qui pense avoir un savoir P107 : il se met à sortir une tirade. Il représente beaucoup plus
universel. Il a vendu son âme pour retrouver sa jeunesse et qu’ un simple garde.
séduire Marguerite : c’ est une inspiration.

Petit à petit, tous les personnages vont disparaître : Marie,


Juliette : Juliette, le médecin, le garde, enfin Marguerite. La mort du
Elle a plusieurs fonctions : femme de ménage et infirmière,
roi, c’ est aussi la disparition des autres personnages.
deux métiers associés.
Dans le théâtre de Molière, elle serait la servante dévouée au
franc-parler. C’ est encore une nette influence de Molière. Conclusion :
Juliette est celle qui dit vrai même si la vérité dérange. C’ est Ce sont des modalités pour comprendre la pièce. Il n’ y a pas
un personnage qui peut paraître borné mais qui représente l’ de psychologie.
authenticité.
P89, elle explique sa vie simple et le roi s’ en émerveille.
La piste de Roméo et Juliette n’ est pas favorable. Ce n’ est
pas une amoureuse.
A la page 69, « Mais l’ état, c’ est moi ! », c’ est une phrase de
Louis XIV ; et Juliette répond « Dans quel état ! ».
LE COMIQUE
 l’ insolite : le monde présent n’ est pas conforme à l’
habitude. C’ est un monde sans repères. A la page 32, le texte
On peut voir la pièce comme une comédie à cause des est illogique, l’ anormal est devenu habituel. A chaque fois, les
éléments comiques. Le mot « comédie » apparaît dans le texte normes changent.
à la page 43, puis dans la didascalie « en guignol tragique ». Il
y a polysémie des sens.
II/ Sens du comique :
I/ Eléments comiques :
On ne sait pas trop si l’ on doit pleurer ou rire. Ionesco lui-
Voir Nôtes et contre-nôtes. C’ est une perspective d’ écriture : même se refuse à trancher.
le grossissement. Marguerite dit de Marie qu’ elle « ne sait que rire ou pleurer ».
Le théâtre n’ est pas pure représentation. L’ acteur se maquille, Dans Nôtes et Contre-nôtes, Ionesco ne comprend pas les
les gestes sont accentués. Ionesco l’ applique. différences entre comique et tragique.
 effets de contraste : les reines disent le contraire l’ une « Le comique étant l’ intuition de l’ absurde, il me semble plus
de l’ autre. Le décalage entre ce qui se dit et ce que le garde désespérant que le tragique ».
dit. Les anachronismes (Juliette qui parle de living-room qui Le spectacle doit remettre en question le monde. Rire, c’ est
plus une salle gothique). prendre de la distance.
Bergson et Freud s’ interrogent sur le rire : prendre de la
 la dérision : dévaloriser ce qui doit normalement être distance par rapport aux autres, c’ est se sentir supérieure.
respecter (la royauté). Le roi est en pantoufle. Bergson dit « Quand on rit, on veut du mécanique plaqué sur
Ionesco emploie ce mot « musique dérisoirement royale ». du vivant. », le fait de répéter toujours la même chose (le roi
A la page 94, le roi rêve et veut un pot-au-feu (nourriture tombe et se relève plusieurs fois).
basique). Nous rions de ce qui est mécanique car nous sommes créatifs.
Ionesco creuse un écart entre l’ habituel et l’ insolite.
 le comique verbal : quelquefois c’ est un comique d’ Le comique doit révéler la condition humaine.
exagération. A la page 24, le roi règne sur 9 milliards d’
habitants, puis sur 1045.
III/ Refus de la littérature :
Aux pages 76 et 77, le roi se rend compte que ses mots sont
inopérants.
« Je ne fais que de la littérature. »
A la page 78, «Tant qu’ on est vivant, tout est prétexte à
littérature . ».
La littérature est artifice.
Une autre chose est nécessaire. Les mots ne suffisent pas à
exprimer ce qu’ il veut dire.
solutions des autres : cela n’ est d’ailleurs pas possible ; mais
on doit repenser tout ce qu’ on nous veut faire penser, les
termes dans lesquels on veut nous faire penser, tâcher de voir
PROPOS SUR MON ce qu’ il y a de subjectif, de particulier dans ce qui est présenté
comme objectif ou général ; il s’ agit de se méfier et de
THEATRE soumettre nos propres examinateurs à notre libre examen et d’
adopter ou non leur point de vue qu’ après ce travail fait.
ET SUR LES PROPOS
 Il est très évident qu’ on ne peut vous juger qu’ à travers soi
DES AUTRES ou ses principes, encore qu’ il faille faire l’ effort suprême,
désirable, d’ admettre l’ autre, de l’accepter comme tel. C’ est
la première règle du libéralisme qui aujourd’hui, est passé de
mode, même chez les libéraux.

 Peut être une œuvre n’ est-elle que ce que l’on en pense.  Jean-Paul-han dans sa Petite préface à toute critique n’ a-t-il
Mais plutôt que de ne la penser qu’ à travers les autres, pas dit que « le blâme des critiques, de nos jours, sert une
vaudrait-il mieux la penser elle-même sans tenir compte des œuvre mieux encore que l’ éloge. Si le marquis de Sade,
interdictions, avertissements, encouragements que l’ on Baudelaire, Rimbaud, Lautréamond nous parviennent dans
prodigue à son propos. leur étonnante fraîcheur, c’ est grâce à quelques dénigrements
ou diffamations.  L’ éreintement conserve un auteur mieux
Je n’ affirmerai point que de nos jours l’ on ne pense pas. que l’ alcool ne fait d’ un fruit. »
Mais on pense sur ce que quelques maîtres vous donnent à
penser, on pense sur ce qu’ ils pensent si on ne pense pas  La moindre des choses que l’ on puisse attendre de la part
exactement ce qu’ ils pensent, en répétant ou en paraphrasant. des critiques ce serait de l’ objectivité dans la subjectivité, c’
est-à-dire la bonne foi.
 et le moins qu’ on puisse dire des maîtres à penser c’ est qu’
ils nous enferment dans leur doctorale ou moins doctorale  Cela peut prouver qu’ aucune idéologie n’ est contraignante,
subjectivité qui nous cache comme un écran, l’ innombrable qu’ elle n’ est qu’ une vue de l’ esprit, un choix personnel, qu’
variétédes perspectives possibles de l’ esprit. elle n’ est pas une vérité objectivité. Reste la science. Et reste
la création artistique qui, en tant que construction, univers
 Il ne s’ agit certainement pas de repousser les données qu’ autonome, monument, devient une réalité objectivité, même
on nous présente et de mépriser les choix, les formules, les si, bien sûr, elle est subjectivement interprétée.
 Il me semble que la solitude et surtout l’ angoisse
caractérisent la condition fondamentale de l’ homme.

 Mais simplement que l’ homme n’ est pas seulement un


animal social prisonnier de son temps, mais qu’ il est aussi, et
surtout, dans tous les temps, différent historiquement, dans ses
accidents, identique dans son essence.  C’ est dans notre
solitude fondamentale que nous nous retrouvons et que plus je
suis seul, plus je suis en communion avec les autres, alors que
dans l’ organisation sociale, qui est organisation des fonctions,
l’ homme ne se réduit qu’ à sa fonction aliéniante.

Nôtes et contre-nôtes.
Conférence prononcée à la Sorbonne en mars 1960.

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