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Bac 2018

Épreuve de philosophie
Série L

Sujet 2 : Peut-on renoncer à la vérité ?

Problématisation
Étonnant sujet qui vient bousculer l’idée qui est au cœur de l’enseignement de la philosophie comme
amour de la sagesse, du savoir et donc désir de chercher de posséder la vérité.

« Renoncer à la vérité », ce pourrait donc être ne plus chercher à l’établir et à la posséder et donc se donner
d’autres buts à poursuivre. Dans ce cas, le sujet invite à interroger les raisons de ce renoncement qui
expliqueraient cette possibilité (peut-on = est-il possible ? Ces raisons peuvent être de tous ordres : crainte
du dogmatisme, défense du relativisme OU constat que les vérités établies ne sont que provisoires en
science par exemple) et les buts que nous pourrions lui préférer (le bonheur peut-être car la vérité est
parfois douloureuse et déplaisante à entendre !).
Mais, « peut-on » c’est aussi « avoir le droit » et peut-être que renoncer à la vérité n’est pas légitime, peut-
être qu’il y a un devoir de la rechercher et de la poser comme horizon de la science et de nos discussions,
pour ne pas sombrer justement dans un relativisme bien pensant mais dangereux et stérile. Et « la vérité »
peut être associée, elle, à une vérité absolue et indubitable, dans ce cas y renoncer ce pourrait être se
contenter d’une vérité relative, pratique, technique comme le suggèrent W. James ou Russell.
Enfin, « peut-on » c’est aussi ce dont est capable. On pourrait penser que tout homme désire la vérité en
tant qu’être de raison bien que certains désirs le poussent à s’en écarter ou qu’il y a des vérités qui
s’imposent. D’ailleurs, dans l’idée de « renoncer », il y a l’idée de ce désir préalable de vérité auquel on
s’opposerait, or on peut aussi interroger celui-ci en se demandant, comme a pu le faire Nietzsche avec sa
critique d’un respect moral de la vérité qui détournerait du mensonge et d’un authentique désir de vérité.

Donc il y avait plusieurs manières de poser le problème. On pouvait se demander si les raisons de renoncer
à la vérité sont légitimes ou dangereuses ? Si renoncer à la vérité, c’est pour autant renoncer à toute forme
de vérité ? Si renoncer à la vérité ne peut pas être fait au nom de la vérité ? Si ce n’est pas notre souci du
vrai qui est à l’origine du fait qu’on renonce à prétendre la détenir ?
Plan possible :

I. Il semble exister des raisons de renoncer à la vérité

- La prétention de posséder la vérité peut conduire au dogmatisme qui ferme l’esprit à toutes critiques et
même au fanatisme. Le relativisme, qui consiste à reconnaître qu’il n’y a pas une vérité universelle mais
des points de vue différents qui peuvent entrer en débat et discussion évite les dangers de cette
crispation dogmatique et universaliste. Ne pas renoncer à la vérité ici, c’est basculer dans l’intolérance.
- L’histoire des sciences invite aussi à renoncer à l’idée de la vérité définitive : la science progresse en
corrigeant des erreurs, qui étaient tenues hier pour des vérités. Elle nous a appris les limites de la
vérification, de la falsification, que chaque théorie appartient à un paradigme, que la vérité est provisoire
et qu’on ne peut que « corroborer » une théorie, selon Popper.
- On pourrait ajouter à cela le confort de l’illusion pour mieux vivre et la nécessité de croire pour
compenser les effets déprimants de la conscience (la fonction fabulatrice comme « rançon de
l’intelligence » pour Bergson, comme nécessaire à la vie).

Donc il y a semble-t-il une forme salutaire de renoncement à la vérité, si on entend par là renoncer à la
prétention de la posséder et même à la vouloir sans concession mais si renoncer à la vérité, c’est l’éliminer
radicalement de notre horizon, de nos finalités, de nos exigences, cela est-il pour autant vraiment
légitime ?

II. Un souci du vrai nécessaire

- Les dangers du relativisme qui en arriverait à nier l’existence d’une « vérité-convention » pour
reprendre la distinction arendtienne (accord des esprits au travers d’une discussion tendue vers un
accord possible) ou qui en arriverait à nier des vérités de fait que chacun ne peut que constater. Difficile
de renoncer volontairement sans basculer dans l’absurde au fait qu’une pierre tombe sur terre si elle
nous échappe des doigts.
- Renoncer à la vérité comme horizon, c’est renoncer à terme à pouvoir porter aucun jugement. Le droit
à la différence devient alors le droit à l’indifférence, la différence des droits. C’est renoncer aussi à
identifier un commun. Le souci du vrai permettrait aux hommes de parler de ce qu’ils ont en commun
et de lutter par là peut-être plus efficacement contre le racisme.
- C’est justement ce souci vrai qui permet de dépasser le dogmatisme vu dans la première partie. Le
dogmatique l’a perdu. Ne pas renoncer à la vérité, c’est sans cesse douter, remettre en question ce qu’on
a cru être vrai et cela est nécessaire.
- C’est ce souci du vrai qui a conduit la science à ne plus prétendre la posséder et à reconnaître qu’elle ne
peut offrir que des connaissances provisoires ou des vérités pragmatiques selon W. James.
- Ce souci du vrai peut être celui d’une vie authentique (en adéquation avec ce que nous sommes) plutôt
qu’une course effrénée au plaisir et à la consommation, où les illusions nous dépriment plus que ce
qu’elles nous aident à vivre. La réalité nous rattrape souvent.

III. Plutôt que de renoncer à la vérité, il faudrait plutôt renouer avec elle et ses exigences :

- Selon Nietzsche, la vérité a, depuis Platon, été associée au monde intelligible et a disqualifié le monde
sensible, renvoyé du côté des apparences trompeuses. Le souci du vrai pourrait conduire à interroger
cette conception de la vérité et à sa critique. La vérité pourrait alors ne plus s’opposer à la vie et ne pas
se réduire aux vérités de la raison comme ratio. On peut penser aux vérités charnelles de Merleau-
Ponty.
- Un retour au vrai comme finalité de la connaissance pourrait permettre à la science de revenir à sa
source, comme contemplation de la nature plutôt que comme volonté de domination de celle-ci.
- Un retour au vrai comme exigence de nos rapports aux autres et à nous-même pourrait nous permettre
de nous ouvrir véritablement à eux et d’entrer en relation authentique avec eux en échappant au jeu
des masques et de la comédie sociale.

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