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LA CÉOCRAPlllE Dt LA RAISON

MtrAPHORES ET MODELES o tooRAPHlQUES


DANS LA PUlLOSOt'HIE 00 KANT1

Lamétaphysique cc la géographie sont parmi les matières que Kant a Je plus


souvent enseign6es:. La qu tstioo queje voudrais poser. aussi n
i congrue puisse­
t-elle paraili'C, <XIf'teeme Je rappon entre ces deux di.scipJines: la philosophie de
Kant a·t-eUedes sources géographiques1
Un premkrindicet:':O cesens nousest (oumipar$Qfllil)lle. ct plus préci$étnent
pw- son recours insistant l des métaphores géographiques. q u e ce soit sous La
(orme de longues allégorieco (on sesouvient de ce pa'OSage de l'Anal)'tique lrans­
cendantale00 il es.t quescjondu pays de l 'entendement.Uede lav�rit� environnée
d'un vaste èt tumultueux odan')oud•ex.press)ons lexicali� (l'orientation diUlS
l ape�e.1'horizon dela coMaissance.le tenitoirc d 'unoonœpt4 ••• ),
Mais, plutôt que d'un emprunt direct au savoir gt!ovaphique. l'emploi de cc
registremétaphoriquetémoigned'abord de l'inscriptioodu texte kantiendan.�:; uue
«rtaine ndition philosophique.Ainsi, lorsque Kantqualifte Hume de géographe
de la raison$, il ne (aite nrea:Jit6 que Je prendre au mot., lui qui d6critl00Enqulte
sur l'Ente.ndemen.t Humain ((lfflme uoc tentative de géQgraph.ie mc01.aJe,.�. Oe
«

façon plus générale. un cenain nombre de problèmes philosophiques se disetu

1.Çf,1..11tabkdel'ordtedesc h ie ns(Hi'um'ul!l(lfM'tll#Il,P.-wU, 1n,S,p.SIl),!�tfra,p.86.


2..KantatmtÎ$ 111647 fois &a�� tt 49( obIlmtcaptlysique �n 81&ctl�d'actî•ilt.
Il.Arnold&,KriliM:Me�,im ����derKflN· FQf,q;/IW�g,K<ktipbcft, 18.94.p .360.
3.cr.cJU>.A 235·B'29-t.
4 .SutltteniJo,irt,cf, CJ(Ak V,174),OP(AkX:XJ.360),
�-Ct.CRP ,A .1 ms 71l7. Voiruuidàns leNm:hla.u: ..N:dl dî�rallscmcîatn o�.-opphic
c.tit6<::s Vernu:nf\latldc$ ""'OUtil •ir dle •llg<;mti:oc Gescbktue desselbtB ln Erwcru� r.itbell•
(Rijf1xlot44$3;
t AkXVII,S$9).
6.O. Hume, E(IK{Mt.t� s..-rl 'mlr..ntkmcon t.lalcmaill,lnid.rr. A.l..eroy.P'JriJ.. OF·Fia,rnrruarioc.lll. 1983,
p.S5.Voir aussice�e&. Tro.li id� I#NN��rt "-...aillt 1. trad. fr. A. Leroy, P'Jris.Aubier. 1946,
p.356:•Jc.W10.mcsemble+ll,commeU:tlbomllleq.lattt SOU\>entdro!istvmdesbatrufonds,quia
étlupp!c,klj�lWoaufrn� 1 )jemeré$ousbp&ir$UJl<ef'QCber$1&\le�jesunlpd.sem,plllltll
.•.

tJUC œ m·a,�ntunor l' Ur cet o.:taA tum borne:�.. . "-tt Jipond dîR'demeut Il ce texte d!utt IC$
Prôli�M$:�.me a•tll'lllrfld.pourlan�uecasialtik'.sabatqueila ri:ve(lesctptkl:une) ob.tUt.
PQJIdaneu:rer etpourri r: tlndis qu'il m'importe:de f(lurnit •Ctl1eb&rqQC \HlpiJOte ql.li.$U.hWII le.
pritlt'ipo�eeruimde lOn art.limdeIiitci� d u.� . pûU...,.o d.uœ c� muriti:nWJ �Vtuplt.oet
d'ullC'bou,._wle,pui�la conduitei(lrcmentQÙil lui pbin�. (Pn:Jl(�$.Al:IV,W).
..
80 <'.ati!OOJJU!C HAMAVOU

déjà en termes géographiques. On peut distinguer schématiquement un e horismo·


g-rt�phie de la connai.ssancel ( qu i OOfTespond au problème de l'exteosioo de l.a
connaissance possible et des rapports entre le savoir et la foi2), une géographie
de$ (acul� (la géograph.ie mc.ntale de Hume entre dan.-; cette catégorie. c'est le
problème du dénombrement et de la djstinction des facultés de J'esprit). et u ne
cartographie du savoir (a\'ec la métaphore d u globus ùuellectu.alis ct de la
mappemondedes. sciences de Baconetdes e ncyclopédJstesfrançais).
Dans les Heuresmatinales, Mose!i Mendelssohn présente un long� rê'•e all é·
gorique• n�nant en scènedes promeneurs égarés :.uxquels une\•ieille femme. la
Raison. prodigue ses conseils. Il conclut: • AU$si sou,·ent que la �péc ulati on
semble trop m·éloigner de la voie royale d'IJ se ns commun.je res1e u·Mquille et
cherche l m'orienter»!, Confronté en tant que lecteur à la métsphore de
l ori entation dans letextede Mendelssohn, Kan tcommence par ramener le terme
'

à son sen.-: propre. dans t •espace4• Procédant par éJatgissementssuccessifs et par


transpo siti on . il peut en suite préciser les éléments d'analogie e,ntre l'orien tation
dans l'espace et l'orientation dans la pen�e et déterminer s.on roncept phil�
so phiq ue. Il dégage aiosî un modèle, au sens d'un groupement de correspc>n·
daocesanalogiques entre un objetderéf�rence et un conceptconcord ant .
Si on demande quelles sont les sources du concept ka ntien d'oriena t tion.
on peut répondre quïl y en a deu)t: une source philosophique (le te.xte de
Mendelssohn) et une source géographique. Dans le premier e:t.s on entend par
source l'()Ccur rence antérieure d'une expression. alors qlle dans le second cas. La
source �igne un objet de rértrencc susceptible par abstraction de t'oumirune •

syntaxe pourconstruireun di§CourstranspOsable •).


Cela vaut-il s eu lemen t pour le concepc d'ori emation'? le pense au CQOtraire
qu'il esc possible de dégager un certain nombre d'autres modèles g.éü-philo.
wphiques chez Kant'. Je \'oudrais le m ontrer avec deux e)temples: le oooce p1
d'horizone.t 1•ordonnancement delatable descatégories..

I.Swl'horismo�ic. KÎCfiCC dc$1imîlcs: J.O. (iancrn. Abri.udnCrogmpltit. Gilcli�tgcn,


1775.
2.O. 1'onclh, •lA q�londesbone s de 1'eo.endemtnl huma.inau xv1nr d�cke1111 genhedv
crilic:ismclumcieo•· inRn 'Mf'dt-''•ilaplly.ri.qJM' ttJ.rtnonll�6ol (1959),p.J%.
J,.M.Menclds.5ohn.. • Heures matiilaks•. in flb.Beck �� O.'l'bouard. i'op4111Jn'tl d� fo
p/liltm�phi.r.l"atit..199:\,p,383,
4.Cf.(J�'ts1�41H'S'orit�tlffl<A�Vlli,I;J4.147).
$.O.Canguilhem, Md-le!! et��Miugit�da.uht.déecnn·crtecobJolosk,.,iottt�dUJ'hfsroîrtttl

Mp/l il�W�phi.rd.rsscimcts, l'luit.. !970.p. lU.


6. Plusieurs ootnfll(lale
(l un 001 �up l'imJ)OI'Uince dn lb�rne Fclirapbiqu.:. d11n.� 1;,. peu:>k
bntieaoc. M.�IISnllbel, "Le vt�yaseu:r de Klk1i&sbtrs •. in Pltildrop/lk j (J98jl. p.S--9:
G. Dek\Ju...WCri1iqQCl acCQmporteutpullJeulernentune "IÛ�I)itt"11'1ab,;unOOII U.tiCg.â'lgnclhie
de Iii Rab•on Jt, in {llt't,t•U q1� lo phiJoso,_,llittl Pntl1. 1991, p. 100: F,P'roU$1, ..G&lsrnpbique, lu
Crili��t�e l'es.ttoule t� •. 1ftKort�k WN dt l' i.rKJlr�.
ll Pnris. tm, p.297� ou encore E.Ca.'"rer •

..Der emp:iri.Khe Geoaruph ist r.um ''ÜciOtSiiipllen. dtl' VM'lunfr' ge'o\'Ordcn•. lnXMU Ul>t1t o..W

Lt.ltr�, Oertia, 1918. p.44.


81

LE CONCEPT D'HORIZON

Si Leil:mi:e marque l'usage. moderne du concept d'horizon en J e rattac-hant


au problème de J'extension possible de l a f..'onnaisSMCe humaine•, le concept
.kantiend'horizon uouve plusdirect ement s asourcechez Saumgarten2 et Meier.
L'Au.nu,t aus der V�munftl�hn de Meier. a«ompagné desmarginulit' de Kam.
figure dans l'édition de l'Académie. 11 constitue un document précieux pour
étudier la faço n dont Kant se réapproprie le concepc. Mcier définit l'horizon
comme « l'ensemble de tou� ces chOSC$ qu'un homme- peut connaître de façon
savante sans nu ire au reste de sa perfection dans son ensemble-»1. À La suiœ de
Baumgarten, iJ associe auconcept d'bori:ron un certain nombre de prépMitions
spatiales: une c-hose que nou...; ignonms se trouve soit au-des.�;u.s (une cho!ie qui
serait digne d'être connue, mais qui es t ioconnaissable), soit au-dessous (une
c:ho..;econn.aissablc, mais indigne d'une connaissance savante). soit en dehors de
omre horizon (une chose que l'on peut connaître et qu.i es• digne d'être connue.
m:ùsdont ln connaissance nou$détourne-('3Îtde.- notre domaîned'activili).
Enmarge, Kant note l acritique suivante : lnex3ctitude d e l' expression•au·
«

d us de l'horizon»". Le oours de logjquc précise pourquoi: "l'expression


es s
au·de..o;sus de l'horiwn n'est pas véritablement appropriée àce qu'eUe d�igne.
Car cequi est sur J'horizon du ciel.je peux b ien le voir,.�. Cene remarque n'est
pas décisive, puisque Kaot reprend malgré tout l'expression i\ $()11 compte, mais
elle montte à no uveau la façon dont il traite un énoncé métaphorique: en le
ramenantA son sen$ propre pouréprouver lacohérence de l'analogie.
Kantdonneplus loin s.apropreformulation. pr&;isant etcorrige ant J'ex.pOSéde
Meier:

Quclqtaecho.scdtpas� mon horizon qw1od «luWgtun plU$gr�nd ryon .. q1.1'il

n'y a dans ma facultl, une plus haute é�tion de mon point de vuequ'il n'y a
dansma faculté.Quclque ehoseie·.S.ItuehoNdemonbori:zon lorsque('ela�:.x.ige un
tw.lr't.point de vueque celui dans lcq�Jje suis. t:ho.w
ri nt&t lajU3.1e prop<lftioode
lagrandc:lltdenos ooonai.ssaoces dans lcllt ensemble a\'CC bcapacîtts cc lesfins
du sujd. L'horitOadif'lère.ui1 stl<mla grandeursoit selonla si1ua<l.i m.le poinl de
\'Ue6•

Pour bîen comprendre. ccsdéfinitîon$ il faut sereprtsentcr 1'hor izon sensible1


tel que le définit J a géographie mathématique. VareniusS définit l'horizon

1, Voi:r O. W. Lrit.lz. Dt l'horl� ok 14 d«trl��e h


...
���� �. Pltris.. 1991 . et la posû.-oe de
M.Ficbant.
2. A.0 .B.wll'lpnt:nAt'Mht:tkt� (17$0).(lt.impr.Hlkltt.hclm·Ne-·York:. 1961). p. 58.
J.().F.�teicr.AMUURmt.SdrrVr�rnunftl.thno(I1S2). b1Ak XVVJII,I7S,
4./ùfl.-xiUII IWil:A kXVI. 174.
S. Wfmer'-"'kfk. AkXXIV.2.. 81 4. El plus loin•l n&v.otittru.ngdel Horitonr.cs.uehc derM�sdl
gJeîcfi!Oalllllufcinc:m8erge, undbctchmbleioen.,.oslj(:l'tlftdiom��ei.t�C$ZU.kcls•·
6.. RrfluirNI 1977, AkXV[. 181.
7.En alkuum d. ..<krscbc1ftbereodC'I sicbtbare Horizol'lt•. Â IIIC pasooafCit'ldre &Vtt l'horizon
rnôonDCI ou wai. Cr.Cb. Wolff, Mutlt#malt.sclwsUx/troff (1716) (Ch,Wotff, GlsOIIlMtfl$ W�li1,
J. f�eta!ii(CW..),fli�hcoim. l978.Abt.l. ll),p. 71 3.
8. 8. V an-niu•(162:2·1650). NewwnrHdireillGalb'l'Upll i"Cen-truli.u�n 1672.
83

princiJM!!l logique!! qui ronCl')Utent defaçon


s:-c n.rc- et esptte corre..'\pondent �u.x
inverse, mai.s conlplémentairc, li imposer une unité systématique dans le$
connaissances de l 'e ntendcmenL Le pr incipe: l ogiquedes genre!> pos1ul e runitë
(l'accord du divers sous un genre plus éle vé) . Le principe logique. des espèçes
appelle Ja différenciatioo de l'un (sa division continue en espèces et sous�
espèces). Ln raison joint à oesdeux principe!i- à !ôavoir ce l ui de l'homogénéit6
(bomogênéité dud vers sous desgenres plus élevés), ctde la sp«:ification (variété
i
de J'homogène sous de.'iespèces inférieures)-un troisième, celui dela continuité
desformes. Kant sepropose a10C$ de«teJldre sensible» l'un i té systémaûqueenue
cd trois prim::ipes avec l'image suivante:

On peul n::g:H1def cMque concept comme un point qui. tel le poîm de vue d'un
$pec:l�reur. a son hori1,on, c'e5t·à-cfire une multitude de- cbQs.ts qui pcu\'CAI être
repré:sent6cs ct comrnt:ernbras56ts d u n::gardj, partirde cep<)ÎIIt. (}.ansl'intéricw­
de·eeC hori� ildoit pou\'oil'êtte donné une multirudedepoint'>qui vaà l'in fi ni.
et d o n t <:h.al.:un)lsontour asonhoritoop lus6troit,ctqui re''itl'ltlkdin:quecbaql.lt
espèce cOQtient des �s. suivant �principe d e la spécification. ct: que
' orizon logiq ueseeom()Ofie d'horizons plus petits (desous-espttes). maisoon
lh
depo ints qui n'oot pa.o;dt eircooscripcion (d'indhddus). M ais àdivers horizoos,
c'e��t- à-direà divers genres�termink parautantde c ooce:pts. oopeutcoocevuir
un borizoo eooorc: plllS commun. d'oii on )C$ embnu;se tous comme d'un poinl
central.� qui est legenre sup&icur. jusqu'il ce qu'on aueîgne enfin Legenre le
pl1.1$ hauL, qui est l'horit..ouni
o vtl'$itl et v..ai, qui est déttmtiné dupoiIll de \'Ue du
<: OOéèpt lep lus éJe,-t et tc.mtprtn<J30118 Lu:i toute ll) varitté desaeuts.de$espèces
ct:dessous-es�s'.

Comme dans 1'e.xemplepré<:édent. le cexceestdirtïcilememcompréhensible si


on oe se représente pas l 'horizon comme u n cercle dont l'extension dépend de

l'tlévationd upoint de vue.


Kantémblit une analogie entre le rapport du con<."'Cptà sonextension logique et
œlui d'un poin' focall son cône optique de projection. De même que l'étendue
dC$ chœes embra!'stes parJe regardescd'autaneplus\'3S.teque le point de vue du
spectateur est plus élevé, l'extensjon logique est d'autant plus grande que Je
concept est plus gtnéml, c'est-à-dire qu'il est plus ële,•é sur l'axe de la subor­
dination logique. Cllaquc point de vue surplombant circonscrit une portion
tridlmens.ionneUe d'espace (ûn cône d e rnyon qui, par projection. délimile UJ,
horizon). ChaquÇ borizoo çontient une infinî té théorique de poi n tsde vue moin s
élevésqui définissent des horizons plus restreinlS, qui derechef embrassent des
points de vue inférieurs... lnversemenc, çhaquc horizon sur plombant peut à son
lOUrêtresurpl omb6depuisunpOint de vuepl ù.<; élevé. Mais, si l e mouvementdes­
cendant sepoursuit en droit indéfiniment(un horizon ne se compose pasde poiniS
qui n'aient pa.� decirconscription. i l est. en tant que continuum spatial. toujours
divisible), Je IUOU\'ement ascendant s'ad�ve e:o revançhe idéak:Lne.nt en u.n
«"poi.nt de vue du concept Jeplus �lev6:. qui trace un horil.On ultime: «:L'horizon

1. CRP.A6$818686.
ClfttOOEitP.CtiA.MAYOO

universel et vra i». Sïl n'y n pa5en droit de conccp1 dem.ier(pas d'espèce sous
laquelle aucuneautre nesl!raitpluscontenue. il doit yallo ir on concept supr�rne.
i i de« rendre sensible» une unitéoonceptuc.lle,on
Puisqu'i l s 'ag:itpour Kant c
peut iJlustrer son propos ep trnçam le schéma de l'unité systématique des trois
p rinc-ipes logiques del'ho.mogénéilé. de la 5pécificarion ct dela continuité:

.........._.....,._.

l -

1
BI..E DES CArt.OORIF..S
l.'ORI >ONNANCEMEN'r DE lA T A

Au chapitre Ill de l'Annlytiquc de� Princi pes.. Kant rend compte. de l'établis­
semem des différentes tables de l'ente.nde nle.nt en termes can og-roph iq ues : la
«cane. du«pay5de l'entendement"' a ététrnck• . Mnis, comme l'écrit Michèle
Crompe.Cas:nabeL «Cene c.arterestemit pure.ment descriptive si eUe ne ranachait
aussi lesC(IC)CCplS àce que LnCritique appc.llc leur pays de naîs.o;anoe. Lucane est
au..:Olo'i un arbregénéalogique»2.

Généalogique, l a table des eatég<,rics l'est d'abord sens ol la critjque


au
l
impose que chaque ensemble de représelllàtions soil rauacbé à la faculté qui les
engendre.. Mais eUe l'est aussi de f3ÇOO plus spécifique, dans son ordonnance­
ment interne ; les douze ç.ntégories (1«prédicamcnts) 5unl des « j,.""QnCepl.:ô:;ouéhe
(Smmmbtgrjffe) de rcntendement pur. à partir dcsqUèls pcu,·ent être dérivés
(p.tr liaison murueUeou avec les modes d e la scnsibilitt) u n e foule de coocepcs
subordonné$ (les prédkables) q ui fonncnt il\'éC t.Ues <�tl'arbre. généalogique de
l 'e n tendemen t pu.r,..J .
Le vocabulaire de. là souche ec des dérivations appartient au domaine de
l'hiStoire nan.trcUe. Kant l'utilise dMs le cours de (;éQgrnphie Physiq ue: "Le
chien d e berger qu.i garde à peu près sa liberté naturelle semble être le chien de
souc he(Swmmhund), c·�de lui que provicnnem l e m!itin,le chien i�landais,le
chien danoi!> ct le g.randtartare dont on .sc: sert puurse. déplace.. ••. Ont.rOu\'e.une

1 .CRPA1351R294.
Z.M.ér.iol��llSibf:t,«1� -'O)'tgeurdeK<!ft.lgsbn'g,..an ,riL.p.1.
3.CRPAI:Y9'l1,ccA821910S..
"-Gtogl'f.IPA�,AklX.JJ).
85

autre occumnce, dans l'opuscule Sur l'u..tagt' des principes téléologiques en


phUosophie: •( ) de même que les différentes races de chiens qui, d'après
.••

Buffon, doivent ëtre dérivées de la souche commune du çhien de berger» 1.


Comme l'indique ce deuxième-�xlnÛl, Kan.t rire SQnconcep4d'animal-souche de
l a leccure de Buffon. Je ''Oudrais montrer qu'il lui emprunt e aussi l'idée d'un
!ICbémahybride,àl a fois unecarte et un arbre-.
L'article •thien• de l'Histoire Not11rellt' (que
Kant rct:opie mot pour mot
dans saGéographie) a ceci de particulierqu'il comporte une planche dontGiulio
Barunti confie n'avoir twuv� aucun autre exemple dans la littérature de
l'époque2.Buffonl'inlroduit en ces tennes:
PoiU' donner une idteplus ncue de rordre desdûens.de leurgtnEration dans les
dirftn:nuclimau., &. du mélange de leurs race:11, jejoin!l ici une tab�. ou si l'on
\'etll, tlOCesp«td'arbre�néalogjque.01) l'on pown�·ui rd'uncoupd'œil toutes
ce
s variétés: cette tableesc orientée comme les caties aéograpbiques, & l 'on a
.$Ui�l,�antqu'il Nit pœsible.lapo$.itionresp«;tiveck$çlim'"5l,
Si s·uffon éprouve le besoin de fusionner ces deux graphes, c'est qu'il
mobilisedeux types d'explications pou rrendrecomptedel adiv ersitédes meesde
cb.iens au se.i n d'une m&ne espèce. Une nouveiJc race peur nallre soit par dégé·
nénuion ouacclirn.'ltation soit pàr métissage. Lapremièrecau!ia li� C$tadaptative:
une: mee se transfonnelorsqu'el le est placée dans deoou�o·eUes conditions maté·
rielle!i.laseconde st e a..')50CÎative-: une nouvelle variété peut résulter dumélange

de deux races préexistantes•. La table de l'ordre des chiet'IS est donc àlia fois un
amre géé n alogiquedes engendrementsparmétis.sage(la doubleoriginedu chiens
métis étant marquée par de�> lignespointillées) et une carte des migrations et des
métamorphoses par accl îm�ttation (ces relations é tant représentées sur le schéma
pardes lignes continues). Les lignes de la table de Buffon figurent des relations
réelles. elles représententgraphiquemen tles lois de la diversification de l'espèce
dont la !iOUChccommu ne(lechien de berger) sc dîvmific cn unegntnde variétéde
races dériv6es. Cette table n'e.o:;t pas une taxinol)tie ll)Orphologique descriptive.

c·est le schémaos.teosif de la productiondes différences.


Les tables de la Critique de la rais()tt pure et ceUe de I"Hisloirt Jlaturellt
répOndent à un même prOblbne (comment da."iset?) et témoignent à cet 6gard
d'un même refus du principe de division soolastique. À l'ordre du «syston.a
naJurot• fondé sur de simples relations foanelles de ressemblance. Kant et
Buffon oppose nt unordonnancement comma ndé pardes relations réelles. c'est·
à·dire àla foi s selon le lieu (ordre topiqueoucartographjque5)ct M:lon la r.ouche
(ordregblttiquc ou généaiQgique•).

1. U.f(.I�,AkVUJ,I63.
2. O.8arwlû,..Buffooet l' i�deLIA:Murc ...in/ltlifo.M 88(1988).p.281.
J.O.Llcdetc,Comtede Buffc:���,1/is,roi'nNrl�tn:llt11, Pl:&ris, 1 n$,p.51)8.Je&OUiiJne.
<l.l'i�IWUJ etl�pttitdanoi�pr'(ldunentpc:are.xempleJe d!iM·[ion.
'· ..Le syS4tmc l l'ldiqQtchaqueplac-edans ladas�>ltk:alklfl.M a� 1�Cksaiptkllll:�utde
b n�ure i!Kiiqoc le�� piiiClC$ 00 l'on pcuc récllcmtat uouvu les dloses surTerre. C'tsl ainsi. pw
eum ple,quek- lbMd etl e aoc:cdilcneliOlltaufond C}O' UJIk'Ul d�meani aal. LecruoOOilcn 011 •
86 GRffiOIR€C'HAMAYOU

Ce qu'il'1 a decommuo- qu'on mcpermette de t·appeler le modèle s.tiUCtural


ou fonnel de l'analogie - on peut en donner une figuration graph.ique. et oe
d'autant plus facilement que l'objet de référence est déjà un schéma (rJg1.1re
g&)m6uique d e l'horiwn, arbre-carte des chiens). Le.'\ «images:. que Kan1
emprunte à la géographie sont surtoutdesdessins.
C'est le propre des bypotyposcs symbolîqucl:i2 que d'établir des rappro­
chements entre descoocepts etdes objets de domaines ditférents. de dégagerdes
fonnes commu nes,ee defaire appar:ûtre desaffinîtés étr.lnges.

LaLabiedeJ'ordte des chiens,Hi.ttoirerwturelle, Il, p.511.

Grégoire CHAMAVOU
ENS·LSH

qv'u.:� Wzardprodt.,ieusemtntpnd. Mabl'unttl'all(rese uoovmlt.de��11druiL'I diJftmllll de 111


Tcrn•·(iiQ&riJ.phi .e,AklX, 160.
1."Ladhis.iou SCOWtiqueseMlpwdas� die répurtil tes lll\i muux �loo de$reqembl11ncc�;
«lk:-dcla !QI� SCfait pars.oucbes.. elkl�:ot repan11 fiJCIOn lts lidlidc partn&l, du p()intlk vuecL:111
��lll&alinrllo, [h,J dijfiUIIWr meu -'ulltolbiO'.S, Ait n, 41 9. Sur ()(:Ile OPJM)I>id(l!l, � P.1'oo. lAI
cmutdk#i(NIdtThol.Pari� 1981.p.2:6 .
'2.Cf.CJ,Al;V,)S'2.

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