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INITIATIVES fédérales
Le mouvement sportif en marche vers
la coresponsabilité P. 24
DOSSIER P.9
« la révolution »
aura-t-elle lieu ?
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COMITÉ DE RÉDACTION
Agents de l’État et autres organismes publics :
Jean-Pierre Bouchout, inspecteur général
de la jeunesse et des sports
Associations et groupements professionnels :
Stéphane Pottier, délégué général de l’ESMA
(European stadium manager association) •
Jacques Vergnes-Carles, président de Sports
et territoires • Nicolas Verdon, président du
groupement national profession sport et loisirs •
Jean-Philippe Acensi, délégué général de l’Agence 04 ÉDITO
ement
Gouvernance et financ
de l’éducation par le sport • Jacques Thouroude,
président de l’ANDES • Denis Cheminade,
Fedairsport
Avocats : Éric de Fenoyl • Pascal Cuche
sont intimement liés
Universitaires : Gérard Baslé, université d’Orsay •
Alain Loret, université de Rouen
Mouvement sportif : Georges Planchot, membre SÉMINAIRES
Concertation :
de l’exécutif du CNOSF • Bernard Amsalem, vice-
président du CNOSF, président de la FFA • Jean- 05 iers
Michel Sautreau, président de l’USEP
Programmistes et architectes : Michel Rochereau, 6 séminaires et 4 atel
ISC • Jean-Luc Briane, IPK • Jean-François Périnet,
architecte • Jean Chabanne, architecte
FEUILLE DE ROUTE
Juin
06 Les questions posées
n° 200 juillet
2018
09
DOSSIER
Gouvernance du sport
français :
06
gouvernance du sport
N° SIRET : 404 926 958 00020 - Code APE : 5813Z
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ISSN 1962-5960 - Dépôt légal à parution. Commission
paritaire 0116T78443 - RIB : CIC Crédit Industriel et 20
Commercial - Code Banque : 30066 - Code guichet : ÉQUIPEMENT
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20 Face à l’inflation des
t
les collectivités veulen
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rations
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Directeur des rédactions : Guillaume Doyen
LES
RÉDACTION
Directeur de la rédaction : Laurent Thoviste INITIATIVES FÉDÉRA
en marche
Coordination éditoriale : Patrick Bayeux
(patrick-bayeux@orange.fr) 24 Le mouvement sportif
lité
Assistante de rédaction : Aurélie Niemaz
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vers la coresponsabi 24
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EMPLOI ET ANNONCES CLASSÉES (01 79 06...) REVUE DE PRESSE
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t p. 28
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et ne contient pas de fibres recyclées.
Certification : PEFC
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Gouvernance et financement
sont intimement liés
évolution c’est le mot choisi par Laura Flessel, ministre des Sports, pour qua-
Pour ce faire, elle a choisi une démarche de large concertation sur laquelle nous reve-
nons dans ce numéro. Cette méthode a permis d’écarter trois modèles : la continuité,
DR
Le modèle choisi, par consensus, repose sur la création d’une agence de finance-
ment et d’appui à la haute performance sportive et au développement des pratiques,
agence dans laquelle sont représentés les grands acteurs sans que l’un ne soit
prépondérant sur l’autre. Elle a vocation à financer la performance, d’une part, et
le développement, d’autre part, avec deux axes : les fédérations (et les clubs) et les
grandes politiques publiques comme le sport-santé, le sport d’entreprise, le sport
comme vecteur de remédiation sociale ou la lutte contre les discriminations dans
le sport… L’agence a également vocation à soutenir les projets initiés par les acteurs
sur les territoires.
PS : À l’heure où nous écrivons ces lignes, le chantier gouvernance n’est pas terminé. Merci aux
membres du comité de pilotage de nous avoir permis de réaliser ce numéro spécial à l’occasion
du 200e titre d’Acteurs du sport.
Concertation :
6 séminaires et 24 ateliers
Voulue par la ministre des Sports, une large concertation a été
conduite dans le cadre du chantier « Gouvernance du sport ». Après
un séminaire de lancement fin janvier à l’Insep et avant un séminaire
de clôture prévu mi-juillet, se sont tenus quatre séminaires
thématiques avec vingt-quatre ateliers. La démarche a rassemblé
plus de 500 personnes. Une consultation en ligne et un travail
spécifique auprès des jeunes du service civique ont été construits
en parallèle.
SÉMINAIRE THÉMATIQUE 1 :
fédérations, clubs 3.0, pratiques sportives
et organisation sportive (CNOSF, le 5 mars)
- Le principe de la délégation, de l’agrément et les
conditions de contrôle de l’État-fédérations SÉMINAIRE THÉMATIQUE 2 :
- La gouvernance des fédérations et/ou des clubs, les sport, Europe et territoires
modèles juridiques possibles, et impact de l’élection
(CNOSF, le 3 avril)
par les clubs ou des licenciés, éthique et transpa-
rence, disponibilité des présidents de fédérations - Quelle cohérence entre les différents acteurs
- Marchandisation : quelle place pour les clubs et les publics du sport sur les territoires ?
fédérations, pour les collectivités, et pour le secteur - Performance, haut niveau et territoires
privé ? - Les Creps dans les territoires
- Comment aborder le numérique dans le sport ? - Les équipements sportifs : modalités de
- Numérique et développement du sport gestion et normes
- La gouvernance du sport professionnel - L’approche du sport français en Europe
- Sport et handicap : faut-il une gouvernance spéci- - Les relations entre collectivités et clubs
fique ? professionnels
l’heure où les Jeux olympiques et paralym- tologie sportive, aujourd’hui, le mouvement n’est pas achevé
+ 43 %
la plus forte progression depuis 2013
sur les élus et les cadres dédiés au sport*
est un fait
f : 2018 restera comme l’année du chantier
C’ de rénovation
réno du modèle sportif français. Et 2019,
celle du nouveau départ, sorte d’année zéro, comme
s
le fut 1960. Nous sortions alors des Jeux olympiques de Rome,
marqués par une débâcle française : 5 médailles, loin très loin
de l’URSS et de ses 103 breloques. Piqué dans son orgueil, le pré-
sident, le Général ded Gaulle, somme son Haut-commissaire à la
Jeunesse et aux Sports
Sp de l’époque – Maurice Herzog – de jeter les
bases d’une forme d’étatisation du sport français. « L’objectif prin-
cipal est de doter le
l sport français d’une politique de soutien, de
planification, de dé
détection et de formation afin que s’accroisse le
prestige de la Fran
France dans le monde » (1), décrivent alors les deux
hommes dans leur leu plan d’action. Dans toute sa verticalité, l’orga-
nisation est alors ttrès simple avec la tutelle de l’État sur les fédé-
rations mais aussi sur les collectivités, les communes principa-
lement. Les financements
nanc sont publics et la pratique centrée sur
la compétition et l’éducation physique à travers le pilier scolaire.
Le monde a cha
changé
Mais depuis, « le m monde a changé », comme aime le rappeler
Denis Masseglia, président
p du Comité national olympique et
sportif français (C(CNOSF). « Mais le modèle sportif lui n’a pas
évolué… ». Il fait notamment
no référence à un système tutélaire
exercé par le ministère
min des Sports et qui s’exprime à travers le
financement des fédérations, avec l’obligation de flécher les
actions sur des ax axes décidés au préalable par le ministère. Et
que dire de la position
pos à la fois inédite et parfois délicate des
cadres techniques
technique sportifs placés auprès des fédérations ? Et •••
Acteurs du sport | N° 200 | Juin-juillet 2018 9
•ADS200.indb 9 22/06/2018 10:41
Dossier
la révolution » au ra-
« Témoignage
Laura Flessel,
ministre des Sports
©Herve Hamon
Sans compter que ce modèle sportif n’apparaît plus en phase complémentarité,
avec une réalité marquée par la place grandissante d’acteurs coopération, efficience
qui avaient – dans les années 1960 – peu de voix au chapitre. À
l’image des collectivités territoriales, aujourd’hui propriétaires « Je n’imagine pas une politique efficace qui ne soit pas parte-
nariale. La gouvernance du sport n’a pas évolué depuis près
de huit équipements sportifs sur dix en France et qui inves-
de soixante ans. À cette époque, les collectivités n’avaient ni le
tissent de plus en plus dans ce domaine : en 2013, elles ont
pouvoir ni l’expertise qu’elles ont aujourd’hui. Les régions n’exis-
engagé 13,4 milliards d’euros, soit une augmentation de 76 % taient d’ailleurs pas. Aujourd’hui, les collectivités sont les prin-
par rapport à 2000 (7,6 milliards d’euros). Pour la ministre des cipaux financeurs du sport et les régions gèrent les Creps. Il y a
Sports, Laura Flessel, « le système est même à bout de souffle » soixante ans, le mouvement sportif n’était pas professionnalisé
(lire témoignage). En tout cas, pas suffisamment taillé pour comme aujourd’hui. Et l’imbrication du sport et de l’économie
atteindre deux objectifs majeurs : le cap de 80 médailles aux n’était pas la même. Quant à la présence des acteurs privés, elle
JO de Paris 2024, et augmenter le nombre de pratiquants et de était marginale. Bref, c’est comme si nous travaillions avec un
licenciés de 3 millions d’ici à la fin du mandat. fax à l’heure où l’on parle d’intelligence artificielle. Il est temps
de mettre fin à cet anachronisme. L’organisation du sport fran-
çais est à bout de souffle, tant sur la pratique que sur la haute
Gouvernance partagée
performance. Si nous voulons plus de médailles et plus de licen-
Dans ce contexte, les grands travaux de rénovation ont été lancés ciés, il nous faut nous moderniser. Ce qui signifie d’arrêter de
le 23 novembre 2017, lors du Salon des maires, à Paris. Ce jour-là, réfléchir en silo et d’agir en tuyau d’orgue. Nous devons penser
l’ancienne escrimeuse a installé un comité de pilotage composé mutualisation, complémentarité, coopération, efficience. Des
de quatre représentants de l’État, quatre du mouvement spor- premiers travaux, il s’est dégagé la volonté d’une gouvernance
tif et quatre issus des collectivités locales, les représentants du partagée. C’est une chance historique à saisir pour faire avan-
cer le sport français »
Les 4 scénarios
1. Continuité 2. Rupture 3. Décentralisation 4. Gouvernance partagée
Amélioration du modèle actuel, Transfert des compétences Compétences séparées ou Partage des compétences
des compétences qui restent et des financements au complémentaires. Le HN et la et des responsabilités
« enchevêtrées » mouvement sportif performance à l’État et au mouvement
sportif, le développement aux CT
Responsabilité Centralisée Déléguée Concentrée et décentralisée Partagée et répartie
Haut niveau L’État définit et met en Le mouvement sportif gère L’État gère le HN en concertation ou en Les acteurs du sport
et haute œuvre la politique sportive, le HN partenariat avec le mouvement sportif définissent ensemble
performance contractualise avec les Les cadres techniques sont Les cadres techniques (1) restent à la stratégie du HN
fédérations transférés au mouvement l’État/(2) sont transférés au mouvement et de la HP qu’ils mettent en
Les cadres techniques restent sportif sportif œuvre de façon partenariale
à l’État
Développement Le développement est partagé Le mouvement sportif Les collectivités ont en charge le Le développement fait
des pratiques entre l’État, le mouvement prend en charge le développement de la pratique sportive l’objet d’une concertation
sportif avec le soutien des CT développement de la L’État n’intervient plus et d’une mise en œuvre
pratique sportive partagée
Source : P. Bayeux, L. Lefèvre, Copil du 2 février 2018.
Conseil d’orientation
Arrête les grandes orienta-
Structure tions de la structure et affecte
FCT taxe
nationale du les moyens au HN et au déve-
ACTEURS Buffet
Ministère des Sports Mouvement sportif sport PDCE loppement
STRUC- et % paris
TURES Ministère des
sportifs État - mouvement sportif,
Sports
4 niveaux CT, entreprises
Passeport sportif dématérialisé délivré dès l’entrée à l’école primaire : parcours sportif, suivi médical, diplômes et qualifications,
État majoritaire dans les votes Votes répartis
Garantit la cohérence du sys-
N AT I O N A L
encadrement, bénévolat… Reconnaissance de « la vie sportive » pour délivrance des diplômes (BEPC, BAC…)
des pratiques. territoriale)
Garant de la démocratisation
Attribue et contrôle la déléga-
et de la déontologie des fédé-
tion de pouvoir aux fédérations,
rations Définit les objectifs de perfor- Définit les objectifs et moyens
édicte les règles de sécurité,
Assure la conciliation des conflits mance sportive en lien avec du développement de la pratique
contrôle leur application, habi-
Garantit l’éthique au sein des les fédérations délégataires sportive fédérale et de la pratique
lite et certifie les formations,
fédérations olympiques territoriale, et des enjeux asso-
contrôle éducateurs et établis-
Conduit les évaluations ciés : santé, éducation, inclusion
sements, finance les Gesi et
Attribue les moyens aux fédéra- sociale, réduction des inégalités
conduit une politique de Ri en
tions territoriales
partenariat
Conduit les évaluations
contrats de développement
Équipements Équipements
pluriannuel HN pro, réduction
Équipements inégalité équipements, struc-
Équipements sportifs sportifs, d’IC
Compétitions, Compétitions sportifs tures, financés
sportifs Collèges sport profes-
encadrement, sportives Proximité par structures nationales
Lycées Sport de sionnel
MISSIONS établissement, Pratique Animation
Formation nature Soutien sport IC
formations sportive Soutien
Soutien Handicap Événement
Événement
Soutien sportif d’IC
la révolution » au ra-
«
••• par la ministre des Sports. À son sommet, une nouvelle
structure dont le statut juridique reste à déterminer (grou-
pement d’intérêt public ?), au sein de laquelle l’État, le
mouvement sportif et les collectivités territoriales auront
chacun 30 % des sièges. Les 10 % restants revenant aux
représentants du monde économique.
Témoignage
Disparition de la structure CNDS
D’une manière générale, cette structure-chapeau « ne consti-
tuerait pas une couche d’administration supplémentaire »,
soulignent Laurence Lefèvre et Patrick Bayeux qui ont animé Denis Masseglia,
président du Comité national
le comité de pilotage. « Elle se substituerait notamment au olympique et sportif français (CNOSF)
Centre national pour le développement du sport (CNDS) et
au Conseil national des sports. »
Elle sera chargée d’affecter des crédits à deux grandes directions : L’État doit être présent
©cnosf/KMSP
Témoignage
••• Et le ministère des Sports ?
Comme l‘explique Laurence Lefèvre, directrice des sports, Dominique Carlac’h,
directrice du comité sport du Medef.
« le ministère est appelé à se rénover ». Et ce, autour de trois
aspects identifiés. Un, « tout ce qui concerne le « régalien »,
©Wikimedia Commons
avec la régulation, la sécurité des pratiques, les formations… ».
Le rôle des entreprises
Deux, « ce que j’appelle un métier de tutelle rénovée. Jusqu’ici,
la relation était bilatérale entre un évaluateur et un DTN ou
ne se résumera
entre une direction des sports et un président de fédération. pas à du financement
L’enjeu est de parvenir à une relation de délégant à déléga-
« Il est vrai qu’a priori, une organisation patronale n’est pas
taire qui sera plus aidante pour ce dernier et qui fera qu’il devra
forcément attendue sur ce terrain. Mais le Medef a été particu-
être plus précis sur la façon dont il contribue au développe- lièrement précurseur en la matière puisque nous avons lancé
ment du service public ». Et trois, « il s’agira de développer les les premières actions il y a dix ans dont la création d’un comité
relations avec les autres ministères : Travail, Éducation natio- sport. L’idée était de mettre en place une réflexion pour faire
nale, Transports, Santé, etc. C’est important pour que la direc- du sport un enjeu économique et faire de l’économie un enjeu
tion des sports en soit vraiment une. Et non plus une direction pour le mouvement sportif. Nous avons également signé une
des fédérations ». convention de partenariat avec le CNOSF en 2010. Cet engage-
ment en faveur du sport s’est aussi concrétisé à l’occasion de
la candidature de Paris 2024, dans laquelle l’on retrouve aussi
David Picot | david1picot@yahoo.fr les organisations syndicales. C’est donc fort logiquement que le
Medef a demandé à être associé à ce travail de refondation de la
(1) Revue française d’administration publique, l’administration du sport,
gouvernance ». « Le rôle des entreprises reste à définir précisé-
n° 97, janvier-mars 2001. ment dans ce chantier mais il ne se résumera pas au seul finan-
(2) Projet de gouvernance du sport français, 6 novembre 2017. cement. Ce sera un point de vigilance. En d’autres termes, le
fait que le monde économique participe, ne signifie pas qu’il va
se substituer aux acteurs. Il sera aussi question de soutien à la
pratique du sport en entreprises, à la reconversion des sportifs
de haut niveau. Mais surtout, étant donné le modèle d’organi-
sation qui a été arrêté, nous sommes convaincus que d’autres
missions ou axes de travail émergeront des instances de concer-
tation. Quant aux 10 % de représentativité, ils n’ont pas consti-
tué un enjeu, pour nous. La réforme doit se réaliser en douceur.
Si pour un équilibre entre les acteurs, les proportions doivent
être revues, tout cela s’effectuera de façon naturelle ».
FILIÈRE SPORTIVE
gation d’élaborer un projet sportif territorial pour prétendre sur d’autres secteurs, on est plus sur l’aide aux structures. Cela
aux aides de la future instance, en lieu et place des actuelles permet une libre administration de chaque collectivité. J’es-
subventions du CNDS, elle est saluée, et ce d’autant plus que père que cette faculté va être sauvegardée, sinon cela veut
le redécoupage des régions a créé des entités de tailles inha- dire que tout est décidé à Paris, que cela tombe sans qu’on ne
bituelles où le besoin de coordination est patent. « Si je prends puisse plus rien dire en dessous. Ce serait grave et cela bloque-
le Grand Est, j’ai en face de moi dix départements et dix poli- rait tout », prévient Jean-Paul Omeyer. Pour David Lazarus, « la
tiques différentes, sans compter les métropoles qui ne sont pas gouvernance c’est aussi la réflexion et la vision. Si on réduit
investies de la même manière. Se mettre autour d’une table les collectivités au dialogue et à la défense d’un pré carré, on
peut permettre de faire mieux », commente Jean-Paul Omeyer. se trompe. Ce n’est pas l’ambition portée collectivement ». Et
Bruno Belin de conclure, « l’important c’est de pouvoir dialo-
Libre administration guer et définir qui fait quoi, qui finance quoi. Et, de grâce, faites
Autre changement à attendre de la réforme : la répartition des confiance aux acteurs du territoire ».
compétences en matière sportive. Jean-Paul Omeyer s’inter-
roge : « soit on répartit l’architecture à l’horizontale soit plus Jean-Damien Lesay | jdamienlfr@yahoo.fr
verticalement, en disant par exemple que le haut niveau ce
sont les métropoles et les régions, le niveau intermédiaire,
c’est le bloc communal avec les départements, et que le
niveau local relève du bloc communal ». En d’autres termes, la
nouvelle gouvernance pourrait aboutir pour le sport, compé- “ L’important c’est que
tence partagée et souvent facultative, à définir plus stricte- les projets sportifs soient
ment les rôles selon les différentes strates de collectivités. Or, construits à partir des
en la matière, les élus ne souhaitent pas toucher à la souplesse
dont ils disposent actuellement. Pas plus qu’ils ne désirent que territoires et pas sur la base
la compétence soit appliquée partout de manière uniforme. d’injonctions nationales. ”
© la vienne 86
« Dans les régions, on est tous à peu près sur les mêmes Bruno Belin,
compétences mais on les applique de manière différente. Sur président du département de la Vienne et
le sport de haut niveau, beaucoup font de l’aide individuelle, représentant de l’ADF au comité de pilotage
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Handicap
INCLUSION DES ENFANTS HANDICAPÉS :
COMMENT RELEVER LE DÉFI
À l’heure du virage inclusif, priorité du gouvernement qui vise une plus forte intégration
des personnes handicapées dans la société, l’accueil des enfants représente un véritable défi pour
les communes. Quelles sont les conditions à réunir pour favoriser un accueil efficace ? Quelles sont
les aides disponibles et les coopérations qui ont fait leur preuve ?
Elvire ROULET
elvire.roulet@infopro-digital.com
01 77 92 93 36
©Sénat
« collectivités territoriales, consommation et innova-
tion » d’Afnor normalisation.
Quelle est la genèse de cette résolution ?
400 normes seulement pour le sport Depuis plusieurs années, le président du Sénat
Ainsi, selon ce spécialiste, les 400 000 normes citées a initié une dynamique visant à réduire les
procèdent de l’addition de toutes les normes et régle- normes dans les différents secteurs touchant
mentations, tous secteurs confondus… Cette analyse aux collectivités territoriales. Nous avons bien
est d’ailleurs corroborée par le rapport 2016 de la avancé, et un travail du même ordre méri-
CNEM qui fait état dun coût brut à charge des collec- tait d’être mené dans le domaine du sport.
tivités territoriales proches de 6,9 milliards d’euros, Aujourd’hui, les élus font face à une forêt norma-
dont « 4,41 milliards d’euros résulteront du décret tive dès lors qu’ils rénovent un équipement
relatif aux obligations de travaux d’amélioration de la sportif. Normes de droit commun, normes
performance énergétique », très loin donc des règles sportives, règlements des fédérations, etc.
et normes sportives. Enfin, « il y a bien 33 000 normes Lorsqu’une équipe monte dans une nouvelle
Afnor au total, mais seulement 400 qui s’appliquent division, les nouvelles normes s’appliquent et
au sport », précise encore Rémi Reuss, qui estime que ont des impacts conséquents, sur la lumière,
les normes volontaires sont a contrario « susceptibles les vestiaires, les tribunes, l’accueil de la presse.
d’apporter des précisions, de la fluidité dans la gestion Cela génère des coûts importants que les
des dossiers des collectivités ». collectivités ont du mal à supporter. Certaines
de ces normes ne sont pas obligatoires mais
Les limites des fédérations « recommandées » pour l’homologation. Sur
L’article R.131-33 du code du sport encadre strictement ce type d’évènements sportifs, ce qui génère
les limites du pouvoir réglementaire des fédérations des recettes aux fédérations organisatrices,
sportives (3). En effet, elles ne peuvent, explique le texte, engendre des dépenses aux collectivités.
« réglementer que la partie purement sportive des équi-
pements et ne peuvent imposer de règles dictées par Vous appelez donc à davantage de concer-
des impératifs d’ordres commerciaux ». Contrairement tation entre les fédérations, mais aussi avec
donc à ce qui se vérifie dans les faits, une fédération les collectivités…
ne peut imposer tel ou tel type de tribune, de place, de En effet, il faut davantage tenir compte des
parties privatives pour accueillir des VIP, mais l’article collectivités, qui en fait payent à chaque
précise aussi les cas de diffusion télévisuelle, l’éclairage, nouveau changement, comme pour chaque
et même les salles de presse… Pourtant, ce sont souvent nouvelle norme Afnor. C’est un système parti-
ces points précis qui engendrent d’importants surcoûts culier où les professionnels se réunissent
pour les maîtres d’ouvrage. avec des représentants de fédérations,
prennent des décisions qui ensuite seront
Les vœux de la résolution applicables aux collectivités… Et en cas d’ac-
La résolution appelle donc à de nouvelles pratiques cident, les assurances mettent en cause la
des fédérations, plus proches des réalités du terrain collectivité si elle n’a pas appliqué une norme
(d’un point de vue financier), à un dialogue renforcé pourtant non obligatoire !
entre les régulateurs et les fédérations, et souhaite
surtout un renforcement des prérogatives de la Vous demandez entre autres à ce que les
Commission d’examen des règlements fédéraux fédérations sportives dialoguent sur l’utili-
relatifs aux équipements sportifs (Cerfres). Les avis sation commune d’un équipement ?
donnés par la Cerfres pourraient être opposables, Les collectivités manquent de moyens et
applicables par les fédérations si leurs décisions ont doivent adapter les équipements pour une
des conséquences directes sur les équipements pluri-utilisation. Il est aberrant que chaque
sportifs. De même, la Cerfres pourrait s’autosaisir d’un fédération ait par exemple trois typologies
point précis en dehors de demandes émanant des de chaises d’arbitre, ou des intensités d’éclai-
collectivités territoriales (lire interviews). Mais pour rage différentes pour des pratiques proches,
être effectives, l’ensemble de ces recommandations par exemple les arts martiaux. Les fédéra-
du Sénat devra forcément faire l’objet d’un projet de tions doivent être responsabilisées dans cette
loi : la balle est donc dans le camp du gouvernement démarche générale.
et des législateurs. •••
Acteurs du sport | N° 200 | Juin-juillet 2018 21
•ADS200.indb 21 22/06/2018 10:41
Équipement
Nouvelle gouvernance
••• En attendant, la structure nationale dans laquelle
seront représentés l’État, le mouvement sportif, les
collectivités territoriales et le monde économique
pourrait favoriser les échanges entre les acteurs et en
particulier entre le mouvement sportif et les collec-
tivités. Et les représentants des collectivités de citer
en contre-exemple le hockey sur glace qui a modifié
le calendrier de son championnat sans concertation
avec les collectivités propriétaires et exploitantes des
patinoires. « Pourtant, ce n’était pas compliqué de
prévenir les douze collectivités qui accueillent des
clubs de hockey », souligne un adjoint au sport. La
coresponsabilité est un long chemin.
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(2) Dominique de Legge, Christian Manable et Michel Savin.
(3) goo.gl/Kb937i
Interview
David Lazarus,
maire de Chambly et président de la Cerfres
conjuguent rapidité et
adaptabilité P. 15
INITIATIVES FÉDÉRALES
La pétanque veut faire
évoluer son image P. 24
s
dans les territoire
Développ er le sport
Juin-juillet
n° 190 2017
DOSSIER P.9
Salles de fitness :
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Le mouvement sportif
en marche vers
la coresponsabilité
Le mouvement sportif a globalement bien accueilli
les principes d’une nouvelle gouvernance. Mais passer
de partenaire à codécideur réclame des moyens mais aussi
un changement de posture. Les fédérations sont-elles prêtes ?
À quelles conditions ?
Niveau de maturité
Si le mouvement sportif partage l’idée que « le système actuel
est à bout de souffle et qu’il faut en changer », l’espace de temps
dans lequel on sait que les choses vont changer et où on ignore
à quoi vont aboutir les futurs arbitrages se révèle paralysant
et anxiogène. Pour devenir un acteur à part entière des poli-
tiques sportives, il doit conduire en même temps une straté-
gie de changement et répondre à l’urgence du quotidien. Or,
selon un connaisseur, « le mouvement sportif n’a pas encore
le niveau de maturité souhaité ». Ce qui fait dire à Emmanuel
Rorteau, responsable du service des sports de la région Pays de
la Loire, qu’il faut aider le mouvement sportif à se structurer, se
former, à « non seulement être capable de définir des projets,
mais d’être aussi en capacité de les promouvoir en interne et
dans les territoires ».
0 a n s , 2 0 c o uve r t u r e
2
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Acteurs du sport | N° 200 | Juin-juillet 2018 27
•ADS200.indb 27 22/06/2018 10:41
Appréhendez les évolutions
et les politiques sportives
• Les nouvelles tendances en matière d’équipements sportifs, les aménagement in et outdoor, les solutions,
pour gérer mieux et à moindre coût
• Les politiques sportives, les partenariats entre les milieux sportifs et les collectivités, les nouvelles pratiques,
pour vous aider à développer le sport dans vos territoires
• Le point sur la réglementation, les subventions aux clubs, les normes et agréments
pour approfondir vos connaissances
Jacques Vergnes, lative. Aujourd’hui, les effets sont là ; les vités et les entreprises. Nous nous mobili-
Président de Sports et territoires collectivités se recentrent par contraintes serons pour la réussite de ce projet, ambi-
budgétaires sur leurs compétences obli- tieux mais nécessaire.
Comment l’association Sports gatoires dont ne fait pas partie le sport.
et Territoires aborde-t-elle Seules des compétences obligatoires ou Propos recueillis par Laurent Thoviste
la question de la gouvernance ? chef de file pourront, à notre avis, mainte-
Notre ambition est bien sûr de contribuer à nir les collectivités à un niveau pertinent
la réussite de la nouvelle gouvernance du de financement pour une vraie politique
1993-1999 :
sport. Nous avons organisé treize forums sportive coordonnée.
Maurice Pujol, directeur des sports à
nationaux sur l’organisation du sport en Vichy puis directeur général adjoint
France, dont le premier, en 1993 à Mâcon, L’enjeu est d’imaginer au conseil général du Puy-de-Dôme.
traitait déjà du rôle des collectivités dix de nouveaux modes
ans après la décentralisation. Dès le forum de financement ? 1999-2006 :
Jean-Claude Cranga, directeur des
à Grenoble en 2004, il apparaissait néces- Dès 2010, notre réflexion a porté sur les
sports de la ville de Mâcon puis direc-
saire de faire évoluer le modèle du sport en actions à engager pour aller « vers une teur des sports de l’agglomération de
France. Nous avons émis plusieurs propo- nouvelle économie du sport ». La baisse Montpellier.
sitions mais la prise de conscience n’était des financements publics nous semble
pas encore suffisante. En effet, le modèle inéluctable. C’est pourquoi nous avions Depuis 2006 :
Jacques Vergnes, directeur des
français fonctionnait et malgré son déclin intitulé notre forum de 2013 à La Rochelle
sports de la ville et de l’Eurométro-
progressif lié à l’évolution de la société, les « Le sport et la crise ». Nous voulions provo- pole de Strasbourg puis directeur
acteurs n’étaient pas prêts à le réformer. Il quer un électrochoc pour faire évoluer la de la jeunesse, des sports et de la
aura fallu l’arrivé des Jeux olympiques et conception du financement du sport en citoyenneté au conseil régional
paralympiques en France en 2024 pour France. L’enjeu est d’identifier toutes les Provence-Alpes-Côte d’Azur.
engager une vraie réforme. innovations qui permettent des finance-
©auremar-AdobeStock
6 à 9 % d’amélioration de sa productivité
et une économie de 308 à 348 euros de EN SAVOIR PLUS
dépenses de santé pour la société. La Fédération française
du sport d’entreprise : www.ffse.fr
Freins
Pourtant, une étude plus récente (1) mondiaux du sport en entreprise – les Réglementation
montre que seulement 18 % des entre- prochains auront lieu à La Baule du 23 au Les associations sportives d’entreprise
prises proposent des activités sportives 27 mai 2018. Mais au-delà de cet aspect relèvent de la loi de 1901 et sont soumises
pour leurs salariés. Cette offre existe compétitif, ce sont les réflexions sur la aux mêmes règles que les associations
dans huit grandes entreprises (plus de qualité de vie au travail, la santé des sala- sportives classiques. Elles sont libres de
250 salariés) sur dix, mais dans moins riés, la motivation au travail ou le bien- s’affilier ou non à une fédération sportive.
de deux sur dix pour les moins de être dans le milieu professionnel qui Elles sont tenues de souscrire des garan-
cinquante salariés. Si le principal frein contribuent à favoriser aujourd’hui le ties d’assurance couvrant leur responsa-
est le manque de locaux adaptés (34 %), développement du sport en entreprise. bilité civile, celle de leurs préposés sala-
les entreprises expliquent, à une très riés ou bénévoles et des pratiquants (code
grosse majorité (70 %), qu’elles ne savent du sport, art. L.321-1 et L.321-2). Doivent être
pas vers qui se tourner pour formaliser affichées dans l’établissement où est prati-
Vers un label européen
une telle offre. quée l’activité une copie des diplômes,
Les fédérations européennes du titres ou cartes professionnelles des
sport d’entreprise (dont la FFSE) sont
Accompagnement personnes qui enseignent, animent ou
parties prenantes du programme
C’e st là que les fédérations sportives EmoCS (European Meetings of encadrent cette activité contre rémunéra-
peuvent jouer un rôle important en Company Sport) qui a pour but tion ; une copie des textes fixant les garan-
accompagnant les entreprises qui de promouvoir en 2018 et 2019 la ties d’hygiène et de sécurité et les normes
souhaitent introduire du sport dans pratique sportive en entreprise. techniques applicables à l’encadrement
C’est dans ce cadre qu’aura lieu à
leur environnement. C’est ainsi que le des activités physiques et sportives (art.
Paris en septembre prochain un
CNOSF a mis en place un « Guide péda- salon européen sur le thème, et à L.322-2) et une copie de l’attestation du
gogique du sport en entreprise » (2) ou Bruxelles en juin 2019 un séminaire contrat d’assurance de responsabilité
qu’existe la Fédération française du d’experts. Pour les promoteurs de civile de l’association.
sport d’entreprise (FFSE). Cette dernière ces différentes manifestations,
Michel Lulek
l’objectif est de mettre en place
regroupe quelque 2 000 clubs, comités
un label européen de la pratique (1) Étude « Sport en entreprise » (novembre 2017) :
d’entreprise ou entreprises, soit quelque sportive en entreprise. https://bit.ly/2pHQ7e9
42 000 licenciés et organise des Jeux (2) https://bit.ly/2tfFkLg
30
Article
c extrait de la revue Associations mode d’emploi n° 199
Astreintes : entre
inquiétudes et vigilances
Le 21 février dernier, la Cour de Justice de l’Union européenne a rendu
un arrêt susceptible, à terme, de remettre en cause ou de compliquer
l’utilisation des astreintes par les employeurs français.
u regard des enjeux, il paraît le décompte des repos de sécurité. Dans elle prend le risque de voir requalifier
Mettre en place
3 la collaboration
Le processus BIM ne se réduit pas à la
description géométrique contenue dans
la maquette numérique 2D et 3D du bâti-
LaCozza - stock.adobe.com
S’équiper pour la 3D
6 temps réel
À moins d’avoir une équipe de maîtrise
à convertir et à vérifier les éléments de
la maquette fournis par les différents
acteurs du projet. La convention BIM
avec le logiciel de gestion financière (les
bordereaux de commande) et avec les
contrats de maintenance. Les données
d’œuvre en interne, la priorité n’est pas de spécifique à chaque projet vient contrac- doivent être structurées de manière
s’équiper en outil logiciel d’édition de la tualiser l’organisation du processus BIM. assez fine, dans un format qui ne soit pas
maquette numérique. Pour visualiser la propriétaire. Les données doivent être
Être prudent
maquette numérique, ajouter des anno-
tations, faire des mesures et des coupes,
des visualiseurs BIM suffisent dont
8 sur les gains réalisés
Le BIM demande d’être vigilant sur la
pérennes et fiables avec des liens actifs,
par exemple une nouvelle commande
de chaudière va remettre le statut de
certains sont gratuits comme eveBIM définition des besoins car les coûts l’équipement à neuf.
du CSTB. Du côté serveur d’échanges d’investissement dans la maquette
Intégrer le service
de données autour de la maquette, la
plateforme Kroqi du PTNB est à dispo-
sition des maîtrises d’ouvrage public.
peuvent être exponentiels. Néanmoins,
les gains sont réels. Les chantiers sont
sécurisés grâce à une meilleure détec-
10 géomatique
Un sous-ensemble du BIM est utile à
Néanmoins, du fait de la complexité des tion des conflits et des incohérences l’échelle de la ville et se trouve rensei-
modèles BIM utilisés dans les projets en amont. En gestion de patrimoine, gné dans le SIG3D de la collectivité.
de grande envergure, il faut prévoir les commandes peuvent être passées Il existe une complémentarité fruc-
des stations de travail suffisamment avec davantage de précision, les travaux tueuse entre les modélisations fines des
puissantes pour pouvoir manipuler en programmés avec une plus grande anti- bâtiments et la connaissance géoma-
temps réel la maquette 3D ainsi que des cipation et une maintenance prédic- tique simplifiée du territoire. L’équipe
espaces de stockage de données. tive mise en place. Néanmoins, il faut de pilotage du BIM doit être pluridis-
être prudent sur l’estimation du retour ciplinaire et intégrer le service SIG qui
Organiser autour
7 du coordinateur BIM
Au sein de la nouvelle organisation,
sur investissement car les gains sont
difficiles à quantifier et il faut veiller à
ce qu’ils soient répercutés par les entre-
possède une vision transversale des
données numériques du territoire,
essentielle à une bonne exploitation
chaque intervenant du projet nomme prises. du patrimoine. En dehors du bâtiment,
un coordinateur BIM qui est le référent le choix d’un format de fichier est moins
Anticiper l’évolution
pour l’entreprise pour gérer, échanger
et archiver les fichiers BIM créés par l’en-
treprise. La centralisation des différentes
9 de la gestion de patrimoine
Il peut s’avérer utile de démarrer un
évident entre CityGML qui répond
globalement mais de manière incom-
plète et les IFC qui ne couvrent que les
maquettes est de la responsabilité du dialogue avec son éditeur de logiciel ouvrages d’art.
BIM Manager de la maîtrise d’œuvre qui, de gestion de patrimoine, concernant
sur les projets conséquents, est asso- son adaptation à l’arrivée du BIM. À
cié à un BIM Manager AMO. Du fait des terme, l’outil de gestion technique de
enjeux d’interopérabilité, le BIM Mana- patrimoine doit être à même d’exploi-
ger consacre une partie de son temps ter une maquette numérique en lien
a commune de Nantes a-t-elle tiative du projet. La juridiction s’est inter- rante persévère en objectant toujours l’ab-
2e édition
Mettez en lumière
de votre territoire
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