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§775 - Faire comme substitut.

B
Faire est ce que les grammairiens appellent un verbum vicarium , c’est-à-dire qu’il s’emploie pour éviter la répétition d’un verbe qui précède
(ou, parfois, qui suit : ex. de Mauriac, ci-dessous). On dit aussi que c’est un pro verbe parce qu’il joue par rapport aux verbes le rôle que joue
le pronom par rapport aux noms ou à d’autres éléments1. H1 Voir § 220.
Faire joue ce rôle, soit seul ( a) , soit avec un pronom ou un autre suppléant (b et c) . — Il a souvent un autre temps, un autre mode, une
autre personne que le verbe suppléé.
a) Faire seul dans la proposition de comparaison (qu’elle soit introduite par comme ou qu’elle soit corrélative [§ 1129] ).
1° La langue commune emploie faire comme substitut lorsque le verbe n’a pas d’objet direct, soit parce qu’il est construit intransitivement,
soit parce que l’objet n’est pas exprimé, étant identique à celui du verbe principal, en particulier quand celui-ci est pronominal. R1
Un amant de qui tu te joueras sans nul souci, comme font d’un amant toutes les femmes (Balzac, Mém. de deux jeunes mar., xxxvi ). —
Ils [= les morts] doivent trouver les vivants bien ingrats, / À dormir, comme ils font , chaudement dans leurs draps (Baudel., Fl. du m.,
Servante au grand cœur). — Les officiers de justice, jadis, ne grouillaient pas comme ils font aujourd’hui, en 1600 (Le Roy Ladurie, Carnaval de
Romans, p. 375). — Il court moins bien que je ne faisais à son âge (Dict. contemp., art. faire 3 ). — Françoise employait le verbe « plaindre »
dans le même sens que fait La Bruyère (Proust, Rech., t. II, p. 269). — Il leur distribua de gros sourires, comme il eût fait à des enfants
(Dorgelès, Cabaret de la Belle Femme, p. 217). — Elle se déclara pour la République – comme avait déjà fait Monseigneur l’Archevêque de Paris
(Flaub., Éduc., III, 1). — Les parties du crépuscule se rassemblaient peu à peu comme font les murmures d’une foule (Romains, 6 octobre, p.
185). — Il se conduisait comme avait fait son père (Ac. 2000, art. faire , I, G).
2° Lorsqu’il y a dans la proposition un objet direct différant de l’objet direct du verbe principal, la langue littéraire continue H2 à utiliser
faire , si recherché que paraisse le tour :
Elle saisit l’échelle, et l’enleva comme elle eût fait une chaise (Stendhal, Rouge, I, 30). — Quel doigt amincit ces longs fuseaux de pierre, /
Comme fait son fuseau de lin la filandière (S.-Beuve, Joseph Delorme, Promenade). — J’interrogeais Bute, comme j’avais fait les informes
chroniques des Goths (Gide, Immor., II, 3). — L’absolu, […] c’est le réel, une matière de prise immédiate et certaine, à saisir avec les mains
nues, comme je faisais le ballon (Montherl., Petite infante de Castille, II, 2). — Amélie reconnut la main, mieux qu’elle n’avait fait le visage
(Troyat, Amélie, p. 344). — Des Américains ou des Anglais qui comprenaient parfaitement notre langue et la parlaient mieux que ne faisaient
l’anglais nos esprits colonisés (Étiemble, Jargon des sciences, p. 172). — Je fécondais cette terre comme j’aurais fait une épouse (M. Tournier,
Vendredi ou les limbes du Pacif., F°, p. 229). A
Placer le sujet après le verbe, comme le font S.-Beuve et Étiemble rend le tour encore plus recherché.
Il est très rare aujourd’hui H3 que l’objet direct soit un pronom personnel : Si vous y allez, les balles vous tueront, comme elles ont fait
eux , ou elles vous blesseront, comme elles ont fait nous (Genevoix, Sous Verdun, cit. Sandfeld). R2
3° À la construction décrite ci-dessus ( 2°) , l’usage ordinaire préfère d’autres solutions :
• Répétition du verbe ou utilisation d’un synonyme (ce sont les tours les plus clairs) :
Il vous tuerait […] de meilleur cœur qu’il n’a tué le Portugais (France, Rôtisserie de la Reine Pédauque, p. 173). — Mme de Sévigné aimait
Mme de La Fayette presque autant qu’elle aimait Mme de Grignan (Maurois, Cinq visages de l’amour, p. 24). — Les ménagères réunissaient
leurs mioches pour donner la pâtée, comme des gardeurs d’oies assemblent leurs bêtes ( Maupass., C., Aux champs).
• Suppression de verbe :
Le soleil la pénétrait comme le soleil cette eau (Jammes, M. le curé d’Ozeron, p. 179). — Mon âme attend le Seigneur plus que les veilleurs
l’aurore (Bible, trad. Crampon, Psaumes, cxxx ). — Autres ex. au § 218, c. R3
• Emploi de faire , mais suivi d’un complément introduit par de (cf. § 1052, a) , moins souvent par pour , ou avec , ou à (rarement cité par
les grammairiens, et pourtant ancien). H4
Prépos. de : Suivre l’exemple qu’ils [= les étrangers] nous ont donné, en étudiant profondément nos poëtes primitifs, comme ils ont fait
des leurs (Nerval, Œuvres compl., t. V, Calmann-Lévy, p. 280) . — Il baisa l’invitation comme il eût fait d’ une lettre d’amour (Maupass., Bel-
Ami, I, 6). — Je comprends mieux de tels intermèdes que je ne fais du général Boulanger baisant le portrait de sa maîtresse dans les
suspensions des séances du Comité national (Barrès, Du sang…, p. 190). — Comme il fait d’ Albertine, il attire l’univers dans sa chambre de
malade (Mauriac, Du côté de chez Proust, iv ). — Le camarade qui[…] me secoua comme on fait d’ un prunier (Vercors, Silence de la mer et
autres récits, p. 120). — Il me regarde comme il aurait fait d ’un inconnu (Ac. 2000, art. faire , I, G).
Prépos. pour : Ils veulent le [= le pape] toucher comme ils font pour la statue de saint Pierre (Taine, Voy. en It., t. I, p. 352). — Il l’invita
comme il faisait pour ses élèves préférés (Jér. Tharaud, Disc. de récept. à l’Ac. fr.). — Ils l’ont accueilli comme ils auraient fait pour leur fils
(Ac. 2000, l. c. )
Ramenant en devant sa robe de chambre, comme fait l’abbé *** avec sa soutane (Rimbaud, Cœur sous une soutane, p. 308). — Nous l’
[= un grain de maïs] examinions comme un bijoutier fait avec une pierre (P. Gascar, Meilleur de la vie, p. 147). — Il le prit à part, mais comme
il eût fait avec un homme de son âge (J.-P. Chabrol, Rebelles, p. 368).
Je n’ai jamais aimé […] ces bégueules / […] / Qu’une duègne toujours […] / Talonne, comme fait sa mule au muletier ( Musset, Prem.
poés., Don Paez, i ). — Elle le repoussait […] comme on fait à un enfant qui se pend après vous (Flaub., Mme Bov., I, 5). — Je veux parler
d’Armand Point qui pousse le souci de la maîtrise jusqu’à patiner ses tableaux comme le temps a fait aux peintures des musées (Apollin.,
Chron. d’art, 13 avril 1912). — Elle me déshabilla complètement et […] me flatta un peu de la main, comme on fait à un cheval (Mallet-Joris,
Rempart des Béguines, L. P., p. 53).

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b) Le verbe non répété est repris par faire accompagné du pronom neutre le .
1° En dehors des propositions comparatives.
S’il avait fallu risquer sa vie pour son ami, Frédéric l’eût fait (Flaub., Éduc., I, 5). — L’auteur de la Grammaire des Langues romanes, qui
montre une constante préoccupation de distinguer les phénomènes de syntaxe de ceux de stylistique a perdu une bonne occasion de le faire
(Damourette- Pichon, t. I, p. 294). — Théobald […] n’avait jamais entrepris le moindre travail d’art et ne se souciait pas de le faire (Yourcenar,
Souvenirs pieux, p. 15).

Littré , art. faire , 71°, estimait R4 que, dans cet emploi, « faire , gardant sa signification propre, gouverne le pronom le qui représente un
verbe précédent » : Je voulais partir ; mais je n’ai pu le faire . — Dans cet ex. comme dans la plupart de ceux que nous avons cités plus haut,
le remplacement de faire par exécuter, opérer ou effectuer n’est guère possible. La fonction de représentation est assumée à la fois par faire
(pour la valeur verbale) et par le (pour le contenu sémantique), selon G. Moignet, tandis que, pour J. Pinchon, la fonction de suppléance est
exercée par le verbe seul, le pronom servant à marquer que le verbe n’a pas sa valeur ordinaire. — Le faire représente, selon les circonstances,
soit un verbe, soit un verbe avec ses compléments : risquer sa vie dans l’ex. de Flaubert .
Quand faire représente un verbe sans son objet parce qu’il a un objet propre, celui-ci est construit indirectement : Les […] États-Unis […]
qui, après avoir redécouvert le latin […] , l’ont fait du français (Senghor, Ce que je crois, p. 167). — Si l’objet est indirect, il est construit avec
une autre préposition : Il me faudrait parler, ici, des arts plastiques et de l’école de Paris avant de le faire pour la Civilisation de l’Universel (ib.
, p. 219). — Comp. a, 3° ci-dessus .
2° Le s’est introduit aussi par analogie dans les propositions comparatives, où l’on a le choix entre faire (voir a ci-dessus) et le faire (comp.
§ 671, a) lorsque le verbe est construit sans objet direct R5 , soit qu’il n’y ait pas d’objet, soit que l’objet soit construit indirectement (pour
Sandfeld, t. I, p. 67, le est « presque toujours omis » dans ce dernier cas) :
Fabrice n’eut aucun effort à faire […] pour se conduire comme l’eût fait Fénelon en pareille occurrence (Stendhal, Chartr., xxvi ). — Je
consumerai vos trésors avec un peu plus de suite et de génie que vous le faites (Valéry, Eupalinos, p. 125). — Et si vous me parlez à nouveau
comme vous venez de le faire , je vous ferai goûter de ma canne (Camus, Possédés, v ).

Regardant du coin de l’œil l’entaille ainsi qu’il l’eût fait d’ une bête aux aguets (Malraux, Voie royale, II, 2). — Jamais je n’avais regardé,
détaillé un être humain comme je le faisais de celui-ci (Hériat, Enfants gâtés, I, 4). — On ne me grondait pas comme on l’eût fait pour les
autres (Mallet-Joris, Rempart des Béguines, L. P., p. 222). — Les nombreux sports en marge desquels j’ai poursuivi mes études […] ne m’ont
pas développé plus qu’ils ne le font de coutume avec mes concitoyens ( Daninos, Carnets du major Thompson, p. 13). — Marcel Jouhandeau
publie de lui quelques lettres sublimes, presque trop belles, au point que nous nous demandons s’il ne les a pas récrites, comme il le fit avec
celles de sa mère (Cl. Mauriac, dans le Figaro, 30 déc. 1972).
Si imprécise que soit la signification de faire , il peut difficilement représenter aujourd’hui H5 un verbe qui n’inclut pas du tout la notion
d’action, comme valoir, être ou un passif. On répète le verbe à moins qu’on ne le supprime :
Il est plus grand que ne l’était (ou : … que n’ était ) sa sœur au même âge. — Le franc suisse vaut plus qu’il ne valait l’an dernier ou : …
que l’an dernier . — À seize ans l’élève en somme n’en saura pas plus que n’en savait autrefois à quatorze l’enfant qui quittait l’école (
R. Picard, dans la Revue des deux mondes, sept. 1971, p. 525).

On a relevé pourtant les ex. suivants : Une scène […] mieux dite que ne l’ eût pu faire aucune actrice du Théâtre-Français (A. Karr, cit.
Brunot, Pensée, p. 373). — Le mystère de la Passion ne redeviendra pas une œuvre nationale comme a pu le faire la Chanson de Roland
(G. Paris, cit. Sandfeld, t. II, p. 447). — Alors que j’étais à ma fenêtre comme il m’arrive souvent de le faire (Duras, cit. Togeby, § 1344, 6).
c) Faire s’emploie aussi avec d’autres pronoms neutres ou avec certains adverbes.
• Avec en , dans en faire autant et son équivalent négatif n’en rien faire : D’Artagnan s’habilla, Athos en fit autant (Al. Dumas, Tr. mousq.,
xxxviii ). — Les ateliers devaient être balayés toutes les semaines ; […] et, comme les ouvriers n’en avaient rien fait , Sénécal leur déclara
qu’ils auraient à rester une heure de plus (Flaub., Éduc., II, 3).
• Avec le démonstratif : On mettra de l’arsenic dans un verre. Ça se fait quelquefois ; je l’ai lu (Flaub., Éduc., II, 4). — M’étant donné
comme tâche […] d’être le spectateur engagé de l’histoire, ce faisant il m’a fallu comprendre l’économie (Raym. Aron, Spectateur engagé, p.
218).
• Avec le relatif : Raoul […] conseilla à Michel d’attendre encore, ce qu’ il fit ( Abellio, cit. Trésor, art. faire 4 ). — Ce n’est pas crier qu’il
fait , c’est hurler. C’est hurler qu’il fait (§ 456, b, 2°) .
• Avec l’interrogatif, si l’on veut interroger sur le verbe : Que fait Paul ? – Il dort. Cf. § 391, b.
• Avec un adverbe comme de même : Dittmer, qui arrivait, la baisa sur le front ; Lovarias fit de même (Flaub., Éduc., I, 5).
d) Autres formules suppléantes .
• Les constructions impersonnelles en aller de même (ou : … ainsi ), en être de même :
Les navires sont de plus en plus grands ; il en va de même des avions (Ac. 2001). — Puis il alla se coucher tranquillement. / Il n’en fut pas
de même de Cisy (Flaub., Éduc., II, 4). R6
Dans les phrases interrogatives, quand l’interrogation porte sur le verbe et que faire ne convient pas, on emploie : Que se passe-t-il ? ou
Qu’y a-t-il ? Cf. § 391, b.
• Le verbe vouloir s’emploie apparemment d’une manière supplétive quand on répond à un ordre, surtout négativement :
Mange ta soupe. – Je ne veux pas. — Mais en fait on a ici l’ellipse de l’infinitif manger (§ 218, f) . R7
• Avoir est aussi une sorte de verbum vicarium dans les interrogations comme Qu’est-ce que tu as ? alors qu’on attend une réponse avec
être : Je suis fatigué.

A
Nodier , Contes, p. 579 ; Bourget, dans Sandfeld, t. II, p. 448 ; Valéry, Variété, Pl., p. 1137 ; Hermant, Daniel, p. 80 ; A. Suarès, Sur la vie,
t. II, p. 268 ; Jaloux, Le reste est silence, x ; Duhamel, Les espoirs et les épreuves, p. 265 ; Billy, dans le Figaro litt., 24 mai 1952 ;
Genevoix, cit. Sandfeld ; Thérive, Essai sur A. Hermant, p. 29 ; Lalou, Hist. de la litt. fr. contempor., t. I, p. 343 ; J. Rostand, Pens. d’un
biol., p. 87 ; Bedel, Touraine, p. 134 ; R. Picard, dans la Revue des deux mondes, sept. 1971, p. 525 ; — en outre, Damourette et Pichon
(dont les ambitions ne sont pas proprement littéraires), § 2345.

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G. Moignet , Études de psycho-systématique fr., pp. 13-35. — J . Pinchon, ouvr. cité au § 675, B , pp. 168-188. — O . Eriksson, La
suppléance verbale en français moderne, Göteborg, Acta Universitatis, 1985.

H1
Facere avait déjà le rôle de substitut en latin, et faire l’a en fr. dès les origines. Il s’employait sans le dans d’autres cas qu’en fr. mod., par
ex. : Et si ledit boulenger aymoit bien la fille, aussi faisoit elle luy (N. de Troyes, Grand parangon des nouvelles nouvelles, lxvi ). — En
particulier, faire accompagné de si ou de non tenait lieu, dans les réponses, du verbe de la phrase précédente : Ce cuit vos n’en gouterïez
[= je pense que vous n’en goûteriez pas] . / – Si feroie. – Non ferïez ( Renart, éd. R., 824). C’est l’origine des locutions-phrases non fait
(aujourd’hui régional) et si fait (plus courant) : § 1108, a et H2 .

H2
La construction avec un objet direct dans les propositions de comparaison est, elle aussi, très ancienne ; elle a gardé sa vitalité jusqu’auxviii
e s. (moment où elle trouve ses premiers adversaires, alors que Vaugelas, p. *486, l’approuvait explicitement) :

Plus aimet il traïsun e murdrie / Qu’il ne fesist trestut l’or de Galice (Rol., 1476). [Trad. de Moignet : Il aime plus la trahison et le meurtre
qu’il ne ferait tout l’or de Galice.] — Ainsi l’emporta en tapinoys [= à la dérobée] , comme feist Patelin son drap ( Rab., Garg., éd. princ., xix
). — Il s’en alloit la [= une cigale] tuer, comme il avoit fait les Sauterelles (La F., F., Vie d’Ésope). — Et l’on vous aime autant en un quart
d’heure, qu’on feroit une autre en six mois (Mol., D. Juan, II, 2). — + Charles voulait braver les saisons comme il faisait ses ennemis (Volt.,
Ch. XII, iv ). — Ils [= les mots] dissèquent et étalent toutes les moindres de nos pensées comme un prisme fait les couleurs (Chénier,
Hermès, Notes, ii ). — Autres ex. : La Br., III, 49 ; J.-J. Rouss., Conf., Pl., p. 161 ; etc.

H3
Ex. ancien : + Albe montre en effet / Qu’elle m’estime autant que Rome vous a fait (Corn., Hor., II, 3). — En anc. fr., on employait dans ce
cas la forme disjointe : Bele douce amie, ce ne porroit estre que vos m’amissiés [= aimassiez] tant que je fac vous (Aucassin et Nic., xiv ).

H4
L’utilisation de la préposition de date du xvi e s. et est contemporaine de l’introduction du pronom le (c f. b) : Si tu bouges d’icy, je te
mettray au fons de mes chaulses, comme on faict d ’ung suppositoire (Rab., Pant., éd. princeps, xix ). — Avec à , Moignet cite déjà un ex.
d’anc. fr. : Ele fu enterree, si hautement comme l’an [= on] doit fere a si haute dame. — Pour est chez S.-Simon. Avec n’a été relevé qu’à
la fin du xix e s.

H5
Sur ce dernier point, l’anc. fr. usait de faire avec une grande liberté : Par la en sont trait [= enlevés] . / – Par Dieu, Renart, si [= ainsi] sont
il fait ( Renart, éd. R., 4054). Voir aussi l’ex. cité dans H3, à la fin. — Malherbe blâmait Desportes d’avoir écrit : + Être sage en aimant, Dieu
ne le saurait faire ( dans Haase, § 71, B). — Autres ex. : Il faut que les gérondifs estant et ayant, soient tousjours placez apres le nom
substantif qui les regit, et non pas devant, comme fait d’ordinaire un de nos plus celebres Escrivains (Vaugelas, p. 514). — + Je lui prête
mon bras et veux dès maintenant, / S’il daigne s’en servir, être son lieutenant. / L’exemple des Romains m’autorise à le faire ; / Le fameux
Scipion le fut bien de son frère (Corn., Nicom., II, 3).

R1
La phrase suivante implique une comparaison (= lui rapporte moins que), ce qui a entraîné l’utilisation de faire dans une relative, comme dans
les propositions comparatives :
Nous [= Gide et la mère de François] parlions du petit François en apprentissage chez un mécanicien de Montivilliers. Mais il ne lui rapporte
pas le peu qu’il ferait s’il était goujat [= valet] de ferme (Gide, Journal, 27 janv. 1931).

R2
On observera 1) que le contexte ne paraît pas spécialement littéraire ; 2) que les pronoms personnels disjoints sont employés d’une manière
exceptionnelle : cf. § 661, a, 1° .

R3
Si le sujet est identique, il est possible de ne pas le répéter : … autant que Mme de Grignan dans l’ex. de Maurois , mais cela est ambigu
(Mme de Grignan sujet ou objet ?).

R4
Littré suivait de près ce que disait l’Ac. en 1835. Mais en 2000 (art. faire , I, G), l’Ac. a renoncé à séparer ce cas de celui que nous traitons
ci-contre dans le a .

R5
Dans cet ex. la présence de le avec un objet direct doit résulter d’une faute d’impression : Il nous restera […] à souhaiter qu’aucun disciple
de Jean-Paul Sartre ne vienne un jour l’ [= la tombe de J.-J. Rousseau] arroser, comme son maître l’a fait , la tombe de Chateaubriand, sur
le rocher du Grand-Bé (Billy, dans le Figaro litt., 3 déc. 1960). [Billy a sûrement écrit : son maître a fait la tombe (c f. a) , ce qui, à
l’impression, n’a pas été compris et a été corrigé maladroitement.]
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R6
Pour le choix de la préposition à la suite de ces expr., voir § 1098, a, 2° .

R7
La langue populaire parisienne donne à Je veux une valeur vraiment supplétive (comme équivalent de oui ) : Vous la connaissez ? demanda
la veuve Mouaque avec indifférence. / –Je veux , dit le type (Queneau, Zazie dans le métro, x ). — Tonton trimbale toujours sa quincaillerie
[= ses armes] sur lui, s’pas ? / –Je veux , mon neveu, dit le costaud en tapotant son baudrier (S. Koster, Homme suivi, p. 194). — Nous
sommes certes très habitués ! … entraînés ! Je veux !… (Céline, D’un château l’autre, Pl., p. 5.)

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