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L'antiquité classique

Walter Voegelin, Die Biabóle bei Lysias. Das Verhältnis von Bürger
und Staat in der Rechtsprechung der attischen Demokratie
Jules Meunier

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Meunier Jules. Walter Voegelin, Die Biabóle bei Lysias. Das Verhältnis von Bürger und Staat in der Rechtsprechung der
attischen Demokratie. In: L'antiquité classique, Tome 16, fasc. 1, 1947. pp. 144-147.

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Document généré le 10/09/2015


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série de quoi conclure à ces qualités d'imagination et de sagesse


sans lesquelles il n'est pas de bon éditeur.
La traduction m'a paru serrer l'original de près. J'avoue ne pas
savoir assez l'italien pour juger sûrement de son élégance.
Jules Labarbe.

Walter Voegelin, Die Biabóle bei Lysias. Das Verhältnis


von Bürger und Staat in der Rechtsprechung der attischen
Demokratie. Bale, Benno Schwabe et C° [1943J. 1 vol. in-12,
171 pp. Prix : 10 frs suisses.

Cette étude de la diabolè chez Lysias épuise le sujet ; elle le dépasse


même, sans toutefois rompre l'unité de la synthèse. Elle tient
les promesses du sous-titre : « Rapports entre le citoyen et l'État
dans l'éloquence udiciaire à Athènes sous la démocratie. » En outre,
bien que l'auteur annonce, dans une note liminaire, qu'il traitera
uniquement du contenu des discours, il lui arrive de s'intéresser aussi
à la forme, en faisant preuve d'une remarquable finesse

La première partie de l'ouvrage étudie l'empire des lois sur les


décisions des juges. Le jury athénien n'est pas au-dessus des lois :
il doit s'inspirer d'elles, son serment l'y oblige ; mais il juge
et tient compte de facteurs qui l'aident à se prononcer:
la réputation de la cité, son propre honneur, l'intérêt de la patrie,
la nécessité de faire un exemple, les services rendus à la démocratie
par les parties en cause. Prouver l'indignité de l'adversaire ou
ses mérites sur le plan politique, patriotique, moral : voilà
le but de la diabolè. Et c'est ainsi que sont amenées les considérations
extra causam soumises au tribunal. L'auteur étudie l'effet de ces
moyens oratoires sur les juges. On connaît, par Théophraste et par
d'autres sources, l'antique coutume de Veranos, ce système
sociale par échange de subsides et de services rendus. M.
l'applique à l'éloquence judiciaire : le citoyen, le métèque se
montrent généreux envers l'État pour que celui-ci, à l'heure du
— c'est-à-dire en cas de procès — s'acquitte de sa dette en se
montrant bienveillant à l'égard du plaideur.
La deuxième partie est consacrée à la diabolè elle-même, considérée
comme un élément constitutif de l'argumentation extra causam.
J'estime pourtant que, dans certains procès, elle se confond, du moins
aux yeux de l'adversaire, avec l'objet même du débat. Ainsi Socrate,
dans l'Apologie, présente sous cet aspect les attaques dirigées contre
lui : il se défend contre la diabolè anonyme et contre celle de Mélétos
et consorts. M. Vögelin examine successivement la portée des termes
διαβάλλειν, κατηγορεϊν,νουθετεϊν, λοιδορεϊν, αυκοφαντείν, έχθρα, δεινότης.
La troisième partie est de loin la plus importante : passant en revue
les différents topiques de la diabolè, l'auteur nous fournit en réalité
une analyse fouillée du contenu de chaque discours de Lysias. Il n'a
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pu éviter de reprendre plusieurs fois certaines plaidoiries, puisqu'il


arrive à l'orateur d'exploiter plusieurs topiques ;mais cet inconvénient
ne gêne aucunement le lecteur, grâce à l'habileté de la présentation.
Les thèmes se succèdent dans l'ordre suivant : prestations militaires
(défection, abandon de navire, indiscipline) ; le rôle de l'argent
(enrichissement suspect, défection devant l'impôt, concussion,
corruption) ; le chantage et la renonciation aux
; manœuvres des sycophantes (pp. 84 à 110) ; contestation du
droit de cité ; complot contre la démocratie ; haute trahison ; impiété.
Je suis fort éloigné de pouvoir souscrire à toutes les interprétations
de l'auteur dans le détail des exemples choisis. Mais, d'une part, les
textes sur lesquels il s'appuie sont si nombreux que le cadre de ce
compte rendu serait débordé par les mises au point nécessaires ;
d'autre part, à côté des déductions contestables, il subsiste assez de
passages probants pour que les conclusions partielles et générales de
M. Vögelin puissent subsister. Qu'il me soit permis, cependant, de
signaler une faiblesse trop fréquente de la démonstration : on se
contente parfois de nous renvoyer à tel paragraphe de tel discours,
ou à tel passage de Démosthène, à tel vers d'Aristophane, comme si le
lecteur devait, sans plus, s'incliner devant une référence aussi
Mais quand nous nous donnons la peine « d'y aller voir », nous
sommes bien obligé de constater que le sens du passage a été forcé
ou affaibli, trop généralisé ou trop restreint. Parfois même nous
nous disons: ουδέν προς τον Αιόνυσον. Ainsi, p. 15, on nous cite
Lys. 22, 2, pour montrer que « les accusateurs excitent la pitié des
juges, au point que ceux-ci ne désirent nullement entendre les
». Rien de pareil dans le texte invoqué : il y est question d'une
délibération antérieure de la Boulé, au cours de laquelle on avait
de condamner les accusés sans les entendre ; or Lysias estime
qu'il fallait leur faire un procès. — De plus, 27, 8 est présenté comme
une affirmation formelle de la possibilité d'une telle procédure. Or
ce texte offre l'aspect syntaxique suivant : la déclaration soi-disant
formelle consiste en un participe de valeur hypothétique, enclavé
dans une protase à l'optatif exprimant une supposition purement
imaginaire. C'est se méprendre gravement que de voir un potentiel
(du fait réalisable) dans tout optatif introduit par εΐ : le grec va
jusqu'à employer l'optatif dans l'argument par l'absurde. Il y a
d'ailleurs dans ce passage un « même si » assez significatif et qu'on a
négligé. — On ajoute qu'après l'apaisement des passions, les juges
ne se laissent plus aller aux premières impulsions, mais réclament
des preuves convaincantes. Or le texte auquel on nous renvoie dit
simplement que les juges « consentent à les accueillir » : αποδέχεσθε
εθελοντές. — P. 25, Ν. 3 : le texte d'Aristote invoqué dit
le contraire de ce que M. Vögelin lui attribue. Non, la diabolè
extra causam n'appartient pas aux ίντεχνοι πίστεις selon Aristote :
celui-ci oppose ces dernières à tout le reste, appelé ατεχνοι πίστεις,
et la diabolè If ω του πράγματος est du nombre des ατεχνοι πίστεις.
Ailleurs encore, l'auteur oppose la diabolè à ces dernières (p. 24). —
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Le plaideur qu'il nous présente p. 16 comme faisant appel à la pitié


en vue du pardon ne réclame que justice (τα δίκαια, 47). La pitié
dont il parle n'est pas celle qu'il attend des juges, c'est celle que
provoquerait sa condamnation parmi ses concitoyens. Loin de faire
appel à l'indulgence, il plaide non coupable, il attaque bien plus
qu'il ne se défend : le titre προς Σίμωνα απολογία le prouve assez. —
De même pour Lys. 18, 1 : l'orateur demande justice : s'il emploie
le mot έλεος, c'est parce que son sort actuel est digne de pitié, et
non parce qu'il fait appel à l'indulgence à propos des faits de la cause.
— L'auteur allègue Lys. 20, 34 et lui fait dire : « Celui qui dispose,
comme suppliants, de grands fils qui ont fait leurs preuves. » Or
le texte dit tout le contraire : le plaideur compare sa situation à
celle d'un tiers qui aurait de jeunes enfants à présenter aux juges
pour les émouvoir, alors qu'on ne sait pas du tout comment ils
tourneront plus tard, ces suppliants, « une fois qu'ils seront devenus
grands. » II faut bien avouer qu'il y a là une certaine légèreté dans
l'interprétation de textes soi-disant probants.
C'est un long article qu'il faudrait écrire, soit pour reviser les
de M. Vögelin, soit pour redresser certaines erreurs
sans parler de quelques « errata ». Ainsi l'auteur, p. 61, à
propos du procès contre Ëratosthène (Lys. 12, 14) nous dit que
Pison a livré Lysias à Théognis chez Damnippe. En réalité, Mélobios
et Mnésitheidès avaient rencontré Pison et Lysias au sortir de la
de celui-ci et avaient obligé Lysias à les accompagner chez
Damnippe, où il fut placé sous la garde de Théognis. Pison devait
se rendre chez Polémarque. D'autre part, lorsque l'auteur nous parle
du mépris du serment chez les Trente, il omet de citer le parjure de
Pison. — P. 24, le mot κατηγορούν (Lys. 22, 1) ne se rapporte pas
aux griefs qui vont être formulés (le temps du verbe le dit assez),
mais à ceux qui ont été énoncés précédemment devant la Boulé. —
P. 33, 1 : la discussion de άναπανσόμενος (Lys. 13, 12) porte à faux et
la difficulté soulevée par Frohberger est inexistante : la négation ne
porte que sur ήλθεν εις τα δπλα. Le participe futur échappe à
l'influence de ουκ : il indique le motif de l'absence de Cléophon. Ce
n'est même pas du « discours indirect » (opinion des accusateurs) :
Lysias reconnaît la matérialité du fait, mais indique le motif de
l'acte, qui n'est pas une lâcheté ni une désertion.
Je suis reconnaissant à M. Vögelin de m'avoir fait accomplir à sa
suite un long travail, même si j'ai dû m'éloigner de lui fort souvent
pour le rejoindre bientôt après. Le lecteur qui suivra la même route
comprendra mieux mes réserves, mais il recueillera des notions
qui me paraissent fondamentales pour qui veut étudier de près
la technique oratoire de cette « république d'avocats ». L'analyse
queM.Vögelin consacre au sycophante dépasse les limites de l'œuvre
de Lysias et elle est du plus haut intérêt. Un index établi d'ingénieuse
façon permet de situer chacun des topiques composant la diabolè.
Si je ne craignais le reproche de vouloir « faire un mot », je dirais que
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cet index nous fournit la « topographie » de tous les thèmes oratoires


à travers l'œuvre de Lysias. Mais les autres auteurs cités dans le corps
de l'ouvrage ne sont l'objet d'aucun index. J. Meunier.

Maurice Croiset, La République de Platon. Étude et


analyse. Paris, Mellottée, [1946]. 1 vol. in-16, 329 pp. (Les
Chefs-d'oeuvre de la Littérature expliqués). Prix :
240 frs fr.

Lorsque les éditions Mellottée demandèrent à Maurice Croiset


une étude sur la République de Platon pour la collection des « Chefs-
d'œuvre », où la Grèce était déjà représentée par son Œdipe- Roi
et par quelques livres excellents d'A. Puech (Iliade et Philippiques),
de V. Bérard (Odyssée), de L. Méridier (Hippolyte), le doyen des
hellénistes français avait quatre-vingt-six ans. Fidèle à Platon, qui
avait ravi sa jeunesse normalienne, il lui consacra les deux dernières
années de sa vie et laissa un manuscrit entièrement achevé. Les
scrupules qui l'avaient arrêté détournèrent également ses héritiers
de remettre celui-ci à l'éditeur ; et voilà pourquoi l'œuvre posthume
paraît si longtemps après la mort de l'auteur (février 1935).
Les circonstances de la publication excusent assez l'absence d'une
bibliographie et de toute référence à des ouvrages modernes.
Croiset, qui avait une immense lecture, citait peu ses sources.
Défaut, si c'en est un, largement compensé par la familiarité avec
Platon, la sûreté du jugement, la délicatesse des traductions que le
grand humaniste s'imposait de faire lui-même pour tous les passages
allégués, en vertu d'un principe qu'il justifie dans l'avant-propos de
son Eschyle (1928). Aussi la reconnaissance domine-t-elle dans
finale que laisse le volume. '
Les deux premiers chapitres, « ¡Époques de la vie de Platon » (pp.
9-49) et « La pensée de Platon avant la République » (pp. 51-96),
forment, avec les deux derniers, « La pensée de Platon après la
République » (pp. 283-309) et « Influence de la République» (pp. 311-
325), la meilleure des introductions à la lecture des Dialogues. M.
Croiset y développe les quelques pages qu'il avait mises en tête de
son tome premier du « Platon Budé » ; il continue à placer le Phèdre
avant la République (pp. 73-77), opinion, peu défendable actuellement,
qui a fait réunir en un même tome, le IVe, Phédon, le Banquet et
Phèdre ; il se prononce en faveur de l'authenticité de la plupart des
Lettres (p. 23). Le corps de l'ouvrage est une analyse de la
(chap. Ill à IX), où il suffira de noter quelques appréciations.
Platon se voit critiquer de tenir l'âme dans l'ignorance du mal (p.
167) ; il avait pourtant d'avance répondu à l'objection (409 a-e) :
on peut connaître le mal sans l'avoir pratiqué. M. Croiset le loue
de son « intuition » relative à l'éducation des femmes (p. 191), mais
attaque le parti pris qu'il trouve dans la description des abus de la
démocratie (pp. 249-251) et les limitations de la liberté individuelle

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