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Chaque individu a des besoins qu’il cherche à satisfaire. Ces besoins peuvent être
regroupés en différentes catégories :
Besoins primaires (ou vitaux) : se nourrir, se vêtir, se loger, s’habiller (pays froids)
Besoins secondaires (ou de civilisation) : avoir un téléphone, un ordinateur, Internet
Ces besoins peuvent aussi servir à se différencier des autres et répondent à ce que l’on
appelle un besoin psychologique (un végétarien ne consomme pas de viande).
Ces besoins sont par nature illimités : une fois l’un d’eux satisfait, il en apparaît de
nouveaux. L’homme est donc, consciemment ou non, obliger de classer ses besoins par
ordre de priorité, et ce, d’autant plus, qu’il ne dispose que d’un revenu limité pour
satisfaire ses besoins.
On appelle donc besoin en économie toute sensation de manque qu'un individu cherche
à combler. La satisfaction de ces manques se fait par la consommation d'un bien ou d'un
service (manger pour satisfaire sa faim...)
Pour satisfaire ses besoins, l’homme peut se servir directement en puisant dans les
ressources disponibles dans la nature (le besoin en oxygène est satisfait simplement par
le fait de respirer). Ces biens, disponibles « gratuitement » et utilisables en l’état
constituent les biens « libres ».
Mais de nos jours, la majeur partie de nos besoins ne peuvent être comblés par la nature
qui nous entoure (exemple : besoin de se déplacer rapidement d’un endroit à l’autre
entraîne la nécessité d’acheter une voiture). Il faut donc produire les biens et services
dont nous avons besoin pour satisfaire nos besoins : ce sont les biens « économiques ».
Pour satisfaire nos besoins, il nous faut donc en produire la majeure partie à l’aide de
ressources (matières premières, énergies) qui ne sont pas disponibles en quantité
illimitée dans la nature. On dit alors que les ressources sont « rares ».
On appelle « ressource » en économie l’ensemble des biens économiques susceptibles de
satisfaire les besoins humains.
3. La science économique
« L’économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont employées
(transformées par les entreprises) pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en
société. » (Edmond Malinvaud, Leçons de théorie macroéconomique, Dunod, 1982.)
LA REPARTITION SOCIOPROFESSIONNELLE
La profession individuelle
Le secteur d'activité
Le statut (salarié ou indépendant)
Le niveau de qualification (pour les salariés)
La position hiérarchique occupée
L'importance de l'entreprise (pour les non-salariés)
La nature de l'entreprise : publique ou privée
La classification est plus précise pour les actifs et notamment des actifs occupés.
La rénovation de 2003 a consisté à regrouper, au sein d'une même catégorie
socioprofessionnelle, des professions dont la distinction était devenue obsolète, et à
l'inverse, à éclater des professions afin de tenir compte de l'apparition de nouveaux
métiers (dans l'environnement et les nouvelles technologies de l'information et de la
communication par exemple).
Le groupe employé est devenu le plus nombreux en dépassant celui des ouvriers depuis
1990.
On peut expliquer ces évolutions par plusieurs raisons :
Le nombre des agriculteurs a baissé parce que, grâce au machinisme et la hausse
des rendements agricoles (production réalisée sur une surface donnée)
Les grandes surfaces concurrencent les petits commerçants et les grandes
entreprises font de même avec l'artisanat.
Le salariat s'est beaucoup développé au détriment des personnes qui se trouvent à
leur compte. Seules les professions libérales ont réussi à se développer.
Le besoin de qualification généré par les nouvelles consommations (santé,
éducation, loisirs) ainsi que des postes d’encadrement.
Depuis une quinzaine d'années se sont développé un certain nombre d'emplois qui
diffèrent des emplois stables traditionnels type CDI.
Ce sont les emplois atypiques : les CDD (contrat à durée déterminée), intérim (emploi
temporaire, en CDD, par lequel le salarié n'as pas de relation contractuelle avec
l'entreprise dans laquelle il travaille), temps partiels et emplois aidés (par l'état).
Ils représentent actuellement 10% de l'emploi salarié.
Cette évolution est liée à la recherche de compétitivité des entreprises depuis les années
80 qui passe par une réduction des coûts et notamment des coûts du travail , ce qui
nécessite la flexibilité du travail à la fois quantitative ( CDD, INTERIM , temps partiels )
et qualitative (polyvalence) .
L'utilisation d'emplois à temps partiels par l’entreprise, par exemple permet de choisir
également des horaires atypiques (nocturne, week-end). Ils se sont très largement
développés dans des secteurs comme la restauration, l’hôtellerie, le nettoyage industriel.
Seconde : Thème : La population active
Le taux d'activité des femmes( femmes actives / ensembles des femmes de plus de 15
ans ) a fortement augmenté depuis les années 70 .
Actuellement, 80% des femmes sont actives à 30 ans. Les femmes actives représentent
46% de la population active.
L'activité professionnelle des femmes est essentiellement ciblée dans certaine CSP
comme :
Employés (¾ des employés sont des femmes).
professions intermédiaires (santé, éducation).
De plus elles constituent la grande majorité des temps partiels et notamment des temps
partiels contraints.
On remarque également une persistance des inégalités de rémunération entre les
hommes et les femmes.
Elles sont généralement moins bien payées que les hommes à diplôme et travail égal.
On assiste à une hausse des qualifications des actifs et plus généralement de l'ensemble
de la population .
Ainsi la part des cadres et professions intermédiaires dans la population active ne cesse
d'augmenter.
La qualification des actifs se mesure par leur formation initiale (diplômes) et la
formation continue ou expérience professionnelle.
Cette diversité cache cependant une concentration très forte des entreprises en France
tant au point de vue du chiffre d’affaire ( prix de vente multiplié par les quantités
vendues ) que des effectifs employés. on distingue 3 types de concentration :
légende :
Entreprise individuelle
EURL
SARL
2 associés minimum - 50 maximum (personnes physiques ou
Propriétaire
morales:entreprises)
Capital social librement fixé par les associés. Pas de minimum
Capital social
obligatoire.
La SARL est dirigée par un ou plusieurs gérant(s),
obligatoirement personne(s) physique(s). Les décisions de
gestion courante sont prises par le gérant. Les décisions
dépassant les pouvoirs du gérant sont prises en assemblée
Direction
générale ordinaire (par exemple : l'approbation des comptes
annuels...). Les décisions modifiant les statuts sont prises en
assemblée générale extraordinaire (par exemple : le changement
de siège social, la modification de l'activité...).
La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs
Responsabilité
apports
SA
SAS / SASU
SNC
Association
Entreprise
non
individuelle
EURL Mêmes règles que pour une SARL
Non sauf si 2 des 3 conditions suivantes sont remplies :
- le bilan est supérieur à 1 550 000
SARL
- le CA HT est supérieur à 3 100 000
- l'entreprise compte plus de 50 salariés
SA oui
SAS / SASU oui
SNC Mêmes règles que pour une SARL
Non, sauf exceptions (lorsque le montant des subventions
Association
reçues par l'association dépassent un certain seuil).
Seconde : Thème : La production
La production est l’activité socialement organisée qui consiste à combiner des facteurs
de production pour réaliser des biens et des services .
Pour produire il faut disposer de facteurs de production et les combiner.
On distingue généralement 3 facteurs de production : les ressources naturelles , le
travail et le capital .
Le capital technique désigne l’ensemble des biens de production et des biens
d’équipements qui permettent de produire.
le capital technique se compose du capital fixe et du capital circulant .
le capital fixe désigne l’ensemble des biens ( machines , outils , bâtiments , matériels de
transport ) qui sont utilisés pendant plusieurs cycles de production . Par convention on
classe dans le capital fixe tous les biens dont la durée de vie est supérieure à un an
.L'achat de capital fixe correspond à un investissement.
le capital circulant est constitué de l’ensemble des biens et services qui sont utilises
pendant un cycle de production ( matières premières , énergie , fournitures , services
aux entreprises ) . le capital circulant est le terme utilisé pour désigner les
consommations intermédiaires.
Le Fordisme
Pour John Maynard Keynes qui publie en 1936 " la théorie générale de l'emploi, de
l'intérêt et de la monnaie ", la monnaie peut être demandée pour elle-même.
Il distingue 3 motifs de demande de monnaie :
Motif de transaction : effectuer les dépenses courantes
Motif de précaution : la monnaie est conservée sous forme liquide afin de se
prémunir contre des imprévues
Motif de spéculation : afin de bénéficier d'opportunités sur le marché financier. Il
dépend du taux d'intérêt.
La monnaie n'est donc pas neutre . Elle influe sur l'activité économique.
La politique monétaire peut donc agir via les taux d'intérêts sur l'activité.
Une baisse des taux favorise le crédit et donc l'investissement et la consommation.
Une hausse des taux freine l'activité.
Chapitre : La socialisation
Définition
Les normes sont l'ensemble des règles reconnues comme légitimes dans un groupe ou
dans une société.
On distingue les normes formelles ( écrites ) qui vont des lois au règlement intérieur
du lycée mais aussi du contrat de travail, et les normes informelles ( orales ) qui sont
les règles de politesse ou toute règle acceptée par un groupe .
Les valeurs sont des idéaux collectifs plus ou moins formalisés qui définissent dans une
société ou dans un groupe les critères du désirable ( on peut donc porter un jugement de
valeur sur une situation, une conduite ) .
Elles sont hiérarchisées en fonction d'une échelle de valeurs et s'incarnent dans des
normes .
exemple : la valeur de l'école est le mérite , la réussite scolaire est liée au travail . La
norme associée est l'interdiction de tricher aux examens.
La socialisation est un processus continu qui dure toute la vie, de plus elle varie selon les
groupes.
Définition de la déviance
Introduction :
L'état de droit
Les libertés n'ont de chance d'exister que si elles sont reconnues comme des droits à la
fois par l'état qui impose leur respect par les individus ( par des sanctions judiciaires ) et
contre l'état qui se soumet au contrôle de la légalité de ses actes ( tribunal administratif ,
conseil constitutionnel ) : c'est l 'état de droit .
Les libertés fondamentales dans les démocraties ont été instituées comme des droits
reconnus et sanctionnés .
Droits civils , individuels : droit de propriété , droit d'aller et venir , liberté
d'opinion , sûreté de la personne .
Droits civiques et politiques : droit de suffrage , d'éligibilité .
Depuis 1945 , des droits économiques et sociaux : droit à l'instruction , à la
santé , à un logement .
L'Europe
L'état
22 régions ( 26 avec les DOM)
96 départements ( 100 avec les DOM)
36500 communes
Le conseil européen : il réunie les chefs d'états et les gouvernements des pays
membres ( 2 fois par an ) . il fixe les objectifs de la commission européenne .
Le conseil des ministres : il est composé d'un ministre de chaque état . il adopte les
règlements et les directives .il a un pouvoir législatif .
Le parlement : il est composé de députés élus de chaque état . il ne vote pas les lois .
c'est un organe de consultation .
La citoyenneté
La démocratie directe : tous les citoyens sont réunis et participent aux prises de
décisions politiques
La démocratie représentative : les citoyens délèguent à des représentants qui
l'exercent en leur nom
La démocratie participative : le pouvoir est délégué à des représentants mais les
citoyens ont la possibilité de s'exprimer directement par le biais du referendum
L'état a joué un rôle important dans la mise en place de la société de marché et ce pour
des raisons fiscales .
En effet , le développement des échanges marchands permet une hausse des recettes
fiscales de l'état . il a donc favorisé la classe des marchands et des industriels .
Un marché peut se définir comme le lieu de rencontre entre une offre et une
demande. Cette rencontre détermine une quantité échangée (de bien et de services, de
travail, de monnaie, de titres financiers) et un prix de vente (prix des biens pour le
marché des biens et des services, cours boursier pour le marché des titres financiers,
salaire pour le marché du travail, taux d'intérêt pour le marché monétaire, etc...).
En théorie, les lois du marché ne peuvent réellement fonctionner que dans le cadre
d'une concurrence pure et parfaite.
la loi de l'offre et de la demande.
Schéma :
La loi de l'offre et de la demande est censée s'appliquer sur tous les types de
marchés:
Sur le marché du travail (rencontre entre l'offre de travail en provenance des
salariés et la demande de travail en provenance des employeurs) -- le prix du travail
(salaire) résulterait donc d'un ajustement automatique.
Sur le marché des capitaux (rencontre entre les offreurs et les demandeurs de
capitaux) -- la fixation des taux d'intérêt résulterait donc également d'un mécanisme
d'ajustement automatique.
Sur le marché du change -- la fixation du cours des monnaies dépendrait également
des lois du marché (cf les changes flottants).
Toutefois, l'application parfaite des lois du marché suppose que les conditions de
réalisation de la concurrence pure et parfaite soient remplies.
L'atomicité d'un marché se caractérise par la présence d'un grand nombre d'offreurs et
de demandeurs. Ces offreurs et ces demandeurs doivent être de taille réduite ( « atomes
»). On dit qu'il y a atomicité d'un marché lorsque aucun agent du marché (acheteur ou
vendeur) ne peut, par sa seule action exercer une influence sur les conditions du marché.
En bref, cela signifie qu'un seul acheteur ou un seul le vendeur ne peut, par sa seule
action, faire baisser le prix du marché. Ainsi, aucun vendeur ou acheteur ne représente
un poids suffisant pour influencer les conditions du marché et notamment le prix
d'équilibre. Cette situation d'atomicité suppose l'absence totale de monopole, l'absence
totale d'entente entre les groupes d'entreprise, l'absence de position dominante. Le prix
correspond donc un prix d'équilibre déterminé par le marché et ce prix imposera à tous
les agents, qu'ils soient consommateurs ou producteurs. Si l'on prend l'exemple du
marché du travail, la concurrence pure et parfaite se caractériserait par le fait qu'aucun
travailleur ou groupes de travailleurs ne pourrait prendre de décisions susceptibles de
modifier sensiblement la quantité globale de travail disponible est donc le salaire
d'équilibre -- cela suppose donc l'absence de syndicats ou de groupes de pression .
Dans cette hypothèse l'accès des offreurs ou des demandeurs sur un marché doit être
totalement libre. Toute réglementation imposant des conditions préalables à l'exercice
d'une activité est donc exclue. On devrait pouvoir librement créer une pharmacie, par
exemple .
3° condition : l'homogénéité.
Tous les produits offerts sur le marché doivent être comparables ou homogènes. En
d'autres termes chacune des unités proposées par les offreurs doit être totalement
interchangeable. Curieusement, cela suppose l'absence de publicité et cela suppose aussi
que les vendeurs ne pratiquent pas une politique de différenciation des produits. Pour en
faire une application au marché du travail, cela supposerait que les employeurs soient
indifférents à la personnalité des travailleurs. De ce point de vue, un employeur
n'établirait pas une relation avec un travailleur mais se contenterait d'acheter des
heures de travail en étant indifférent au fait que ces heures soient effectuées par tel ou
tel.. En cas d'absence d'homogénéité, les lois du marché se trouvent donc remises en
question parce que l'offre et la demande ne sont plus seulement fonction du prix mais de
toutes les caractéristiques qui sont susceptibles de différencier chaque unité échangée
sur le marché.
Les agents et les biens doivent pouvoir librement circuler. Dans l'absolu la concurrence
parfaite suppose que n'importe quel acheteur ne soit pas gêné par la distance
géographique, les frais de transport, les habitudes commerciales, etc.... pour entrer en
contact avec n'importe quelle vendeur. Par ailleurs le processus concurrentiel suppose
que les entreprises puissent continuellement déplacer les facteurs de production d'un
produit pour pouvoir s'adapter aux variations de la demande. Encore une fois, si on fait
une application au marché du travail, cela supposerait que les employeurs puissent
déplacer d'une activité à une autre n'importe quel volume d'heures de travail ou de
salariés, et cela de manière instantanée .
Même si ce modèle est théorique et très éloigné de la réalité ,notons tout de même que
sur le marché des capitaux la concurrence est presque parfaite. Par contre, sur le
marché des biens et des services ou sur le marché du travail, les lois du marché ne
peuvent, tout au plus, que refléter quelques tendances. Il est vrai, par exemple, qu'en
période de chômage les salariés subissent une pression à la baisse des salaires. Il n'en
demeure pas moins que le fonctionnement global et concret des marchés s'écarte
considérablement de cette modélisation.
Pour être efficace , chaque travailleur doit disposer d'un stock de capital technique
( ensemble des moyens de production matériels -machines -ou immatériels-
logiciels) suffisant , afin de pouvoir produire plus .
C'est l'investissement , ou FBCF , achat de biens durables de production de plus
d'un an , qui accroît ce stock de capital et favorise ainsi la croissance en augmentant les
capacités de production , en modernisant l'appareil productif ou en rendant les
entreprises plus compétitives ( produits de meilleure qualité ou moins chers ) .
De plus le décollage industriel ne peut se faire sans progrès technique . Il se mesure par l
'évolution de la productivité globale des facteurs ( PGF) qui indique la part de
l'augmentation de la croissance qui n'est due ni au travail ni au capital fixe .
Celui-ci contribue pour prés de la moitié de la croissance .
Il existe 3 sources de la productivité du travail :
Au-delà de ces éléments essentiels , la croissance dépend de facteurs plus généraux , plus
difficile à quantifier :
Introduction :
L'investissement , c'est à dire l'achat de capital fixe est une composante de la demande et
il permet également d'améliorer l'offre .
Ce double rôle lui confère une place centrale dans l'économie .
Durant les années 70, la majorité des investissements étaient de capacité, depuis les
années 80 les entreprises ont développées des investissements de productivité
( compétitivité).
En effet les entreprises recherchant la compétitivité dans une concurrence accrue font
de plus en plus appel à des dépenses relevant davantage de l'immatériel que du matériel.
Maintenant le savoir vendre importe autant que le savoir fabriquer.
On définit l'investissement immatériel comme recouvrant tous les investissements en
" savoir-faire " et en intelligence réalisée par les entreprises :
Dépenses internes de recherche et développement ( R et D ), les achats de brevets et
licences, formation du personnel , logiciels et publicité .
Il faut noter que les logiciels sont , depuis 1999, considérés comme des investissements
matériels et qu' ils sont comptabilisés comme dans la FBCF. Les investissements
immatériels sont comptabilisés en consommation intermédiaire.
Désormais l'investissement immatériel représente près de la moitié de l'investissement
total ( contre 1/5 il y a 20 ans ).
De même l'investissement passe de plus en plus par une croissance externe par le biais
d'acquisitions financières répondant aux différents motifs de la
concentration( horizontale, verticale et conglomérale), à de simples prises de
participation ou même à une logique de placements plus spéculatifs. On peut donc
parler d'investissements financiers.
Enfin, l'investissement connaît une internationalisation croissante avec la libéralisation
progressive des mouvements de capitaux au niveau mondial. Ce sont les
investissements directs à l'étranger ( IDE) qui correspondent à la création de filiale
et à une prise de participation de plus de 10% du capital d'une entreprise étrangère.
Ils ont eu tendance à se développer depuis la début des années 90 et plus
particulièrement vers la fin de la décennie ( actuellement le niveau d'IDE est 3 fois plus
élevé qu'en 1990) .
Actuellement, le premier pays d'accueil des IDE est la Chine (53 milliards de dollars-
420 000 entreprises étrangères sont implantées ) , la France est en 3eme position .
Le financement de l'investissement
Pour financer ses investissements, les entreprises ont 4 possibilités :
L'autofinancement : utilisation des profits antérieurs ( l'épargne de l'entreprise ) :
Financement interne
L'endettement auprès de banques ( crédits ) : financement externe intermédié
L'endettement par les obligations : financement externe direct
L'augmentation de capital par l'émission d'actions : financement externe direct
Dans tous les cas le rôle de l'épargne est essentiel.
On constate jusqu'au début des années 90 une baisse de l'épargne dans la plupart des
pays. Cela a contribué à renchérir le coût de l'investissement par la réduction de l'offre
de capitaux.
Dans les pays en développement, un des problèmes qui explique la faiblesse de
l'investissement et la difficile mobilisation de l'épargne.
Cela explique en partie le recours massif à l'endettement qu'ont connus ces pays au
cours de ces dernières années.
Durant les années 70, le partage de la valeur ajoutée a été plus favorable aux salaires :
donc baisse des profits et les entreprises ont eu recours à l'emprunt ( économie
d'endettement ).
Durant les années 80, hausse de la part des profits dans la VA donc autofinancement
( passage à une économie de marché financier) .
Durant les années 90 (après 1993), le taux d'autofinancement mesuré par le rapport
épargne / capitaux investis est supérieur à 100%. Cela veut dire que les entreprises
dégagent plus d'épargne qu'elles ne réalisent d'investissement. Elles sont devenues des
agents à capacité de financement.
A. La demande anticipée
Les entreprises investissent si elles anticipent une hausse durable des débouchés.
Ce déterminant est renforcé par le principe de l'accélérateur :
Une hausse de la demande entraîne une hausse plus que proportionnelle de
l'investissement .
Lorsque la demande ralentie alors l'investissement recule .
Cela nécessite un certain nombre d'hypothèses :
Les capacités de production sont utilisées à 100%
Le coefficient de capital est constant ( peu de productivité )
Les entreprises répondent à la demande ( pas de variation des prix )
B. La rentabilité ou profitabilité :
La remontée des profits ne suffit pas à augmenter les investissements. Cela dépend de la
situation financière de l'entreprise. Il faut que l'endettement antérieur de l'entreprise ne
soit pas trop important.
Tant que le rendement économique de l'investissement est supérieur au taux d'intérêt,
l'entreprise est incitée à investir. Mais ce comportement a ses limites. L'augmentation
des dettes peut finir par menacer la survie de l'entreprise.
Pour se prémunir contre un risque croissant d'insolvabilité, les prêteurs exigeront des
taux de plus en plus élevés. Dés lors, l'entreprise en situation financière difficile ( cf. VU:
Vivendi Universal) songera en priorité à se désendetter afin d'assainir sa situation
financière et le profit réalisé ne servira donc pas à financer l'investissement.
Les propriétaires de l'entreprise ( les actionnaires ) s'intéressent à la rentabilité
financière :
La rentabilité financière : elle rapporte l'EBE auquel on retranche les frais financiers
et l'impôt sur les bénéfices aux fonds propres de l'entreprise, c'est à dire les capitaux
apportés par les actionnaires.
Cette rentabilité financière dépend de la rentabilité économique mais elle est aussi
fonction par l 'effet de levier, de la profitabilité ( différence entre la rentabilité
économique et le taux d'intérêt réel à long terme ) et du taux d'endettement ( dettes /
fonds propres )
En France, de 1973 au début des années 80, il était plus intéressant pour les entreprises
de financer leurs investissements par l'endettement que par autofinancement ( effet de
levier positif ). A partir de 1983, l'effet de levier devient négatif et incite les entreprises à
se désendetter et à placer par exemple leur épargne dans des opérations de croissance
externe comme les OPA.
Soit une entreprise qui dispose de 1,5 millions de fonds propres et dont l'activité
productive procure une rentabilité économique de 5%.
La rentabilité de ses fonds propres ( rentabilité financière ) dépend non seulement de la
rentabilité économique mais aussi du coût ( frais financiers ) des ressources qu'elle doit
emprunter en complément de ses fonds propres pour exercer son activité.
Supposons qu'elle doive emprunter 4,5 millions d'euros pour exercer son activité à un
taux d'intérêt de 3%.
La rentabilité financière des fonds propres engagés de l'entreprise sera :
( 1,5 + 4,5 )*5% - 4,5 *3% / 15 = 11%
Ce qui peut s'écrire : rentabilité économique + ( profitabilité * ratio
d'endettement ) = rentabilité financière.
Autrement dit : 5% + ( (5%-3%)*(4,5/1,5)) = 11%
Exemple avec 6 millions d'endettement :
5% + ( (5%-3%)* ( 6/1,5)) = 13%
Si le coût salarial augmente plus vite que le coût du capital, les entreprises préféreront,
toutes choses égales par ailleurs, substituer du capital au travail et donc automatiser les
productions plutôt qu'embaucher, donc cela favorise l'investissement.
Terminale : Thème : Stratification sociale et inégalités
égalité et équité
L'équité est une vertu de la justice naturelle qui se distingue de l'égalité par sa capacité à
prendre en compte les cas particuliers et à admettre que des aides différenciées sont
parfois plus justes que des aides uniformes
L'équité apparaît à ses défenseurs comme les meilleurs remèdes aux inégalités
naturelles, puisqu'elles affirment qu'il faut consacrer plus de temps et d'argent aux
moins doués et aux moins favorisés par leur origine sociale
L'équité serait, selon certains auteurs, une bonne réponse aux difficultés de l'état
providence, elle devrait inspirer la réforme de notre protection sociale ( le système actuel
de retraite crée une situation inéquitable aussi bien entre retraités d'une même
génération qui appartiennent à des régimes différents, qu 'entre générations
successives )
L'équité , c'est traiter les autres comme nous aimerions être nous même traités . l'équité
est compatible avec des inégalités dés lors que celles-ci sont justes .c'est donc une
situation dans laquelle tous les individus reçoivent ce dont ils ont besoin . Cela implique
l'action des pouvoirs publics. Exemple de " discrimination positive " dans l'offre de
service public : Z. E . P .: zone d'éducation prioritaire ) .
Depuis la crise , le principe d'équité tend à remplacer celui d'égalité (on passe d'une
justice commutative à une justice distributive ).
égalité : tous les citoyens sont traités de la même façon : conception universaliste
équité : traiter de manière semblable que les cas semblables : conception
différentialiste
Introduction :
L'égalité des chances ,si elle constitue un idéal démocratique , est cependant loin d'être
réalisée.
Même si la mobilité sociale a fortement augmenté , essentiellement sous l'effet des
bouleversements socio-économiques , la position sociale occupée par un individu
ressemble souvent à celle de son père .
Le thème de la mobilité sociale constitue un enjeu fondamental puisqu'il est un
indicateur de la réalité démocratique d'une société . c'est donc ce décalage entre l'idéal
et la réalité qu'il convient d'expliquer.
La mobilité sociale est le passage d ' un individu ou groupe d ' individus d ' une
catégorie sociale à une autre entre 2 générations ( mobilité inter
générationnelle ) .
La mobilité intra-générationnelle correspond à la mobilité professionnelle , c ' est à dire
à l ' évolution des professions pour un individu tout au long de sa vie active .
La mobilité est verticale si la place de l ' individu dans la hiérarchie sociale a évolué et
elle est horizontale si elle est identique .
La mobilité sociale dépend de la stratification sociale ( c ' est à dire du mode de
différenciation des groupes sociaux ) .
Dans les sociétés d ' ordres ou de castes , les groupes sociaux se reproduisent de
générations en générations .
Dans les sociétés industrielles , le statut n ' est plus transmis mais acquis .
La mobilité sociale est alors possible .
Terminale ES : thème : Conflits et mobilisation sociale
Les conflits sociaux n'ont pourtant pas disparus ( même les conflits du travail :
infirmières, médecins, sage femmes , pilotes, routiers, fonctionnaires , banque ), leurs
formes sont différentes aux grands mouvements sociaux des 3/4 du 20eme siècle.
En effet on assiste de plus en plus à des conflits éclatés plutôt de type corporatifs, des
micro conflits qui sont plus localisés.
Les actions sont plus spectaculaires : occupation , séquestration , utilisation des médias ,
vedettariat ( Tarzan pour les routiers , José Bové pour les "antimondialistes"ou "
altermondialisation ").
De plus les conflits et les luttes changent de nature :
Ils étaient liés avant aux salaires et aux conditions de travail (luttes offensives) alors que
maintenant on assiste à des Luttes défensives de professions menacées dans leur statut
( grèves de décembre 95, mouvement des chômeurs) .
Enfin, les conflits se durcissent avec l'apparition récente d'une forme d'éco-térrorisme
( Brasserie alsacienne -poison dans l'eau ; usine chimique -menace d' explosion ).
D'autres luttes qualifiées de " nouveaux mouvements sociaux " ( NMS) sont
apparues en étant porteurs d'un projet culturel ( ré-interprétation des valeurs).
Ils se distinguent du mouvement social ouvrier sur 3 points :
La lutte contre une forme de domination s'est substituée à celle de l'exploitation
Le pouvoir étant suspecté , la prise de pouvoir politique n'est pas un objectif
La démocratie directe est valorisée et le mouvement faiblement organisé
Ils sont apparus durant les années 60 avec le mouvement pacifiste contre la guerre du
Vietnam et la lutte pour les droits civiques des noirs américains.
En France , ce sont les mouvements féministes et écologistes de la fin des années 60 et 70.
Plus récemment on distingue :
LA MONDIALISATION
Phénomène multiforme entamé dans la seconde moitié du 19 ème siècle.
L'OCDE distingue 3 phases :
1- L'INTERNATIONALISATION (1850-1950)
2- LA TRANSNATIONALISATION (1950-1980)
A) Le FMI
L’action du FMI est très contestée depuis 50 ans. On peut donc se demander s’il a
répondu aux espoirs de ses fondateurs et s’il a su s’adapter aux nouveaux défis
internationaux.
1) Rôle initial
B) La Banque Mondiale
La BIRD ou Banque Mondiale est chargée d’accorder des prêts à long terme pour
financer des projets précis de reconstruction et plus généralement de développement
économique quand les capitaux privés refusent de le faire.
Depuis 1960, on assiste à une adaptation qualitative permanent et l’appellation Banque
Mondiale désigne en fait trois institutions: la BIRD, l’Association Internationale pour le
Développement (AID) fondée en 1960 dont les prêts sont réservés aux pays les plus
pauvres, et la Société Financière Internationale (SFI) fondée en 1965 et spécialisée dans
le financement des entreprises privées.
La BIRD est ouverte à tout Etat membre du FMI. Ses ressources sont constituées de son
propre capital, des obligations qu’elle émet sur les marchés des capitaux, de la vente de
ses titres de prêt, des remboursements.
Elle a également élargi la gamme de ses instruments financiers.
De par ses statuts, elle ne peut financer que des projets productifs destinés à stimuler la
croissance.
Les prêts ne peuvent être consentis qu’à des Etats ou à des organismes garantis par
l’Etat, ils sont octroyés en fonction de considération purement économiques, la nature
politique du régime n’est pas prise en compte. Les prêts sont généralement à long terme
(15-20 ans), ils ne représentent environ que le tiers du financement du projet et ils sont
consentis à des taux légèrement inférieurs aux taux du marché international, ils jouent
ainsi un rôle d’impulsion dans la réalisation des projets.
Ils se doublent d’une assistance technique. L’aide est multilatérale et non liée.
Après avoir prêté aux pays européens pour leur reconstruction, la BIRD s’est consacrée
à financer les projets productifs des PVD.
La stratégie de développement sous-jacente a été longtemps industrialiste: grands
équipements industriels, grands équipements d’infrastructure.
Depuis les années quatre-vingt, la BIRD s’attache davantage à financer les
investissements qui peuvent améliorer le bien-être des populations. La crise de la dette
des pays du Tiers-Monde a conduit la BIRD, en liaison avec le FMI, à financer des
programmes de prêt à l’ajustement structurel.
Institution internationale, la Banque Mondiale est donc aussi un intermédiaire financier
international avec ses prêts, ses crédits et ses placements mais également un centre de
calcul économique au service du développement.
Elle publie chaque année un Rapport sur le développement dans le monde. Ses
interventions sont multiformes: projets productifs, projets logistiques, projets sociaux,
financement et ajustement sectoriel, financements globaux et ajustements structurels.
Ainsi, elle promeut le rôle de la femme dans le développement, la réduction de la
pauvreté, la défense de l’environnement.
Centre d’analyse et de réflexion, elle est l’unité de coordination sur le développement à
l’échelle mondiale; elle analyse l’endettement des PVD, la pauvreté et les moyens de la
réduire. Les nouveaux thèmes de ces études sont les perspectives d’évolution de
l’environnement, la transformation des systèmes économiques et plus généralement la
dimension politique du développement.
Elle participe enfin à des activités multilatérales avec le FMI, les banques régionales de
développement, l’ONU, l’OCDE et des ONG.
La clé de la mondialisation dans les années 1990 est la taille, la vitesse et la complexité
des marchés de capitaux internationaux.
Il existe de nouvelles règles et de nouveaux défis: il est désormais impossible de mener
une politique macro-économique nationale et une crise financière dans un pays peut
entraîner la chute de tout le système, c’est « l’effet-téquila » auquel on a assisté après la
crise du peso mexicain sur certains marchés des PVD.
Ceci amène le FMI à s’adapter au contexte de la mondialisation, surtout aux exigences
des marchés financiers et à l’interdépendance croissante des économies.
La spéculation et la mobilité du capital sont les deux obstacles majeurs à surmonter.
Le rôle que le FMI a joué dans la crise du Mexique montre que, face aux marchés, on a
besoin d’une institution susceptible de rétablir la confiance.
Ce thème a fait l’objet de la réunion du G7 à Halifax en juin 1996. Un certain nombre de
mesures ont été proposées pour assurer une plus grande efficacité du FMI:
instituer un dialogue plus étroit et plus continu entre le FMI et les pays membres
afin de faire une analyse renforcée des risques auxquels exposent certaines politiques
une communication plus régulière des données économiques par pays membre afin
que le FMI puisse déceler précocement les problèmes ainsi qu’une utilisation accrue par
le FMI des données des marchés de capitaux
une attention accrue dans le cadre de la surveillance par le FMI, aux politiques
financières des pays membres et à la solidité de leur secteur financier (dépendance par
rapport aux flux de capitaux).
il doit être en mesure de minimiser la réaction des marchés financiers en aidant le
pays concerné à « corriger » rapidement sa politique économique
coordonner la restructuration de la dette des pays insolvables
la mise en place d’un mécanisme de financement d’urgence pour permettre au Fonds
de répondre rapidement aux crises
une fusion entre la BIRD et le FMI a également été proposée pour cumuler les
avantages des deux institutions. Le FMI concentrerait la gestion monétaire et
économique mondiale et la Banque s’occuperait des projets et des prêts en se basant sur
les politiques économiques pour les PVD. Cependant, cette possibilité semble pour
l’instant exclue en raison des nombreuses résistances.
En conclusion, les institutions de Bretton-Woods doivent concentrer leur action sur des
projets à long terme comme l’éducation, la santé, etc. et permettre une intégration
rapide des pays en difficultés sur les marchés privés de capitaux afin d’assurer leur
intégration économique, minimiser les risques de crise et assurer ainsi la stabilité macro-
économique tout en réglant le problème de la dette.
Même si leurs fonctions ont évolué, les objectifs restent les mêmes: veiller à la stabilité
monétaire dans le nouveau SMI, promouvoir la coopération économique internationale
pour favoriser l’expansion économique et le libre-échange, ceci en relation avec l’OMC.
Avant les
Après les chocs
chocs
pétroliers
pétroliers
Politiques conjoncturelles
Objectifs Plein-emploi Désinflation
Instruments
Agissant sur la
Politique budgétaire Réduction des déficits
demande
Accompagne la
Politique monétaire
Politique monétaire politique
prioritaire
budgétaire
Dévaluation si
Politique de change Monnaie forte
nécessaire
Politiques structurelles
Infléchir
Redonner une place
Objectifs l'économie de
importante au marché
marché
Instruments
Réglementation/déréglementation Réglementation Déréglementation
Privatisations
Nationalisations
( services publics :
Politique industrielle , subventions
Télécommunications ,
aux entreprises
électricité, Fret)
Protection Remise en cause de la
Politique sociale
sociale protection sociale
Commerce intrafirme : commerce réalisé entre les branches ou les filiales d'une
même firme internationale
La théorie du déséquilibre
Au cœur de la société américaine qui n'a pas connu les rigidités du régime
démocratique, Tocqueville note qu'agit « la passion pour l'égalité ». Pour définir cette
passion, Tocqueville recourt à une métaphore psychologique qui distingue une forme
normale et une forme dépravée de cette passion : « Il y a en effet une passion mâle et
légitime pour l'égalité qui excite les hommes à vouloir être tous forts et estimés. Cette
passion tend à élever les petits au rang des grands ; mais il se rencontre aussi dans le
cœur humain un goût dépravé pour l'égalité, qui porte les faibles à vouloir attirer les
forts à leur niveau, et qui réduit les hommes à préférer l'égalité dans la servitude à
l'inégalité dans la liberté. »
La dynamique de la démocratie :
Mais l'enrichissement et le désir d'une plus grande satisfaction matérielle ont tendance à
produire des effets pervers. Le retrait sur la sphère privée, l'idée que toutes les opinions
se valent détériorent sensiblement la qualité de la démocratie. « Dans les siècles
démocratiques au contraire, où les devoirs de chaque individu envers l'espèce sont bien
plus clairs, le dévouement envers un homme devient plus rare, le lien des affections
humaines s'étend et se desserre. »
De plus la recherche de la liberté la plus totale sans hiérarchie entre les hommes conduit
à une certaine démagogie des politiciens qui promettent beaucoup et nivellent la société
pour plaire au plus grand nombre. La tyrannie de l'opinion publique détériore la qualité
de la démocratie. De plus, les citoyens repus et à la recherche du confort individuel
oublient de participer à la vie politique qu'ils affaiblissent ainsi. En faisant confiance à la
loi du plus grand nombre, la société engendre une moyennisation qui détériore la qualité
de la vie publique. Tocqueville utilise même un langage prophétique : « je vois une foule
innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes
pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme...Il n'existe
qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du
moins qu'il n'a plus de patrie. »
L'apathie d'une société trop matérialiste diminue la vie culturelle et le débat d'idées. Les
tyrans peuvent surgir en promettant au peuple de protéger sa quiétude et de lui éviter
les inconvénients de l'anarchie due à une liberté excessive. Cette mise en garde aux
démocraties est d'autant plus vive que Tocqueville s'est opposé en 1848 aux idées
socialistes. Tout développement d'un Etat protecteur semble nocif à Tocqueville qui
craint la montée des idées socialistes qui selon lui nivelleraient par le bas.
Aujourd'hui : le choix du chômage :
S'il est vrai que le chômage est aujourd'hui un choix de société où les insiders (salariés,
retraités) défendent leurs privilèges contre les outsiders (exclus, précaires) on touche
alors aux limites de la démocratie que Tocqueville entrevoyait déjà en 1835 : «
Lorsqu'un homme ou un parti souffre d'une injustice, à qui voulez-vous qu'il s'adresse ?
A l'opinion publique ? C'est elle qui forme la majorité ; au corps législatif ? Il représente
la majorité et lui obéit aveuglément ; au pouvoir exécutif ? Il est nommé par la majorité
et lui sert d'instrument passif ; à la force publique ? Elle n'est autre chose que la
majorité sous les armes... »
France : La problématique gains de productivité , salaires ,investissement , croissance ,
emploi : 2004 :