Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
- De donner aux acteurs politiques les informations sur leur réelle popularité ;
- Informer les différents acteurs sur les intentions de vote et la structuration de l’électorat;
- Informer les acteurs politiques des attentes de leur électorat.
Le sondage ici présenté est le premier du genre au Cameroun.
Méthodologie
Le sondage a été réalisé sur la période de Mars à Avril 2018 dans les deux grandes métropoles
du pays que sont Douala et Yaoundé. En nous référant aux données de la présidentielle de 2011, ces
deux métropoles représentaient 24 % du corps électoral. Il s’agit donc d’une photographie de l’opinion
portant sur 1/4 de personnes devant prendre part aux prochaines élections sauf cas de changement
notables sur les listes électorales. Le choix de ces deux villes a été fait pour des raisons de commodité
(accès facile aux répondants, population hétérogène et plus engagée). Par ailleurs, il nous semble qu’un
candidat moins connu dans ces deux métropoles aura du mal à émerger dans les villes de moindre
importance où le vote ethnique est souvent préféré.
Les sondés devaient répondre à un questionnaire élaboré sur la base de 4 variables clés.
L’identité du répondant (son statut, son sexe et son adresse), son leader préféré (question ouverte) et
les raisons qui motivent son choix (question ouverte). Deux arguments justifient ce choix :
- Le désir de simplifier le questionnaire pour éviter la méfiance des répondants qui se prêtent à
ce jeu pour la première fois ;
- L’objectif de constitution d’un panel permettant de voir sur une longue période l’évolution des
répondants dans leur choix.
Notre échantillon est probabiliste à deux phases. Dans une première étape, la collecte a porté
sur un large échantillon, puis un sous échantillon issu du premier plus détaillé. L’accès au fichier de
l’organisme chargé des élections au Cameroun nous aurait facilité la tâche. Notamment par la
stratification de la population de la population de base.
Des équipes d’enquêteurs ont été recrutés et formés aux enjeux de l’enquête. Une équipe a été
affectée à Yaoundé pendant deux semaines. L’autre affectée à Douala pendant presque la même
durée. Les enquêtes se sont déroulées dans les différents arrondissements des deux villes. L’objectif
étant de s’assurer de leur représentativité. Les sondés sont majoritairement les personnes ayant une
carte d’inscription sur les listes électorales ou ayant déclaré vouloir s’inscrire. Les enquêtes se sont
déroulées aussi bien dans la rue, au lieu de travail qu’au domicile des répondants.
Résultats d’ensemble
1. Echantillon global
Figure 1 : répartition de l’échantillon
Sur 4154 individus interrogés (soit
1768 à Douala et 2386 à
Douala Yaoundé), 3 392 ont été retenus,
41%
après épuration, comme base pour
Yaoundé cette analyse (soit 81,66%). La
59% validation ou le rejet des
questionnaires était fonction de
l’incohérence.
Figure2 : statut
23%
4. Personnalité préférée
Paul Biya
4% 6%
Akere Muna 2%
Cabral Libii
57% des individus interrogés
Maurice Kamto 5% préfèrent Paul Biya comme
Garga Haman Président. Il est suivi par
Bernard Djonga 57% Cabral Libii (16%), Maurice
16%
Joshua Oshi Kamto (5%), Akere Muna
UPC (5%), Joshua Oshi (4%),
5%
Dieudonné Mballa Garga Haman (2%). 6% de
Neutre l’échantillon n’ont aucune
Kawala Edith préférence pour le moment.
Adamou Ndam Nyoya
NB : Les scores sont calculés sur la base du nombre d’individus ayant plébiscité le leader sur
l’ensemble des critères.
NB : Les scores sont calculés sur la base du nombre total d’individus ayant plébiscité ces 5 leaders
(soit 88,88% de l’échantillon) sur l’ensemble des critères.
Femmes
34% 65% des individus
interrogés sont des
Hommes
66% hommes contre 34,2%
de femmes.
5%
sagesse puis de la jeunesse des
Sagesse, ambitieux
leaders. Mais 5% d’entre eux
Fraudes régime
redoutent la fraude du régime
Ne connait pas les candidats 12%
actuel.
Aucun leader capable NB. 48,86% des individus ne désirant
Pour sa région d'origine
pas s’inscrire dans le fichier électoral ne
11% 21%
trouvent pas l’intérêt de leur vote car
estiment que Paul Biya devrait rester au
pouvoir pour préserver la paix.
NB : Les scores sont calculés sur la base du nombre d’individus ayant plébiscité le leader sur
l’ensemble des critères.
140.00%
120.00%
100.00%
Les raisons personnelles (18,01%),
80.00% viennent largement en tête du
60.00%
40.00% classement. Elles sont plus avancées
20.00% dans le choix de Paul Biya.
0.00%
1.2. Douala
Femmes
32% 68% des répondants du sous-
échantillon de Douala sont des
Hommes hommes contre 65,8 à Yaoundé.
68% A Douala, les femmes sont
proportionnellement 2fois plus
désintéressées qu’à Yaoundé.
5%
9%
57% des répondants du sous-
échantillon de Douala préfèrent
23% 57,1%
Paul Biya, 23% préfèrent
2% Cabral Libii. Maurice Kamto
(9%) occupe le troisième rang
avec 9%. Par contre Akere Muna
(2%) n’occupe que la 5e place
derrière Joshua Oshi (5%).
Paul Biya Akere Muna Cabral Libii
Maurice Kamto Garga Haman Bernard Djonga
Joshua Oshi UPC Neutre
Kawala Edith Adamou Ndam Njoya Olivier Bile
Tous sauf Biya Autres
Comme nous l’avons signalé plus haut, il s’agit d’une photographie au moment où le sondage est
réalisé. Il ne préjuge pas du comportement des électeurs dans les mois à venir. Cependant, il appelle
à tirer quelques leçons :
Les candidats plus présents dans les médias aux heures de grande écoute sont plus connus par
les répondants. Cabral Libii et Akéré Muna bénéficient auprès de l’opinion d’une bonne côte de
popularité. On peut relever que ces deux personnalités sont issues de la société civile et n’ont pas
une étiquette partisane. Ils sont très souvent intervenus pour éclairer les camerounais sur des faits de
société ou pour marquer leur désapprobation sur les mœurs politiques. La plupart des sondés leur
font confiance pour apporter du changement dans la gouvernance du pays. Cabral Libii est surtout
plébiscité par les jeunes qui louent son dynamisme et son courage. Bernard Djonga apparaît
beaucoup plus comme un agitateur d’idées que comme un homme pouvant gouverner.
Parmi les personnalités politiques marquées politiquement, Paul Biya apparaît comme la
personne la plus à même de gérer le pays. Il est perçu comme l’homme de la paix, moins comme
l’homme du changement. L’arrivée récente de Joshua Oshi comme candidat du SDF n’a pas encore
opéré des miracles. Son classement montre que beaucoup de travail reste à faire. Nous sommes
Sans anticiper sur les résultats d’un sondage à l’échelle nationale, nous pouvons penser qu’en
dehors du vote ethnique dans les régions, les candidats Libii et Akéré qui ont récemment fait le tour
du pays ont certainement amélioré leur côte de popularité dans l’arrière-pays où le président Paul
Biya est plus connu.
Les résultats montrent que si l’élection avait lieu aujourd’hui, Paul Biya la gagnerait aisément.
L’opposition n’a donc pas intérêt à éparpiller ses voix. Seul un candidat unique de l’opposition
pourrait donner des insomnies au candidat du RDPC. Surtout si c’est le président de la République
actuel.
Par
Yaoundé - CAMEROUN