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■ Cursus

Le son : phénomène physique

Bases de l’audio numérique

Représentation du son

Jean LOCHARD
Physique du son
Jean Lochard

Physique du son ................................................................................................................................ 3

1. Onde ...................................................................................................................................... 3
a. perturbation, propagation ............................................................................................. 3
b. ondes longitudinales, ondes transversales .................................................................... 4
c . cas de l’onde sonore ......................................................................................................... 4
2. Onde acoustique sinusoïdale .................................................................................................... 6
a. paramètres de l’onde acoustique sinusoïdale .................................................................... 6
b. période ............................................................................................................................... 6
c. longueur d’onde ................................................................................................................. 7
3. Mesure de l’amplitude du son ............................................................................................... 9
a. puissance acoustique ............................................................................................................ 9
b. Décibels ................................................................................................................................ 9
c. Doublement d’une source sonore .................................................................................... 11
d. Relation entre pression acoustique et puissance acoustique .......................................... 12
e. effet de l’éloignement de la source sonore ......................................................................... 12

Bases de l'audio numérique ............................................................................................................ 14

1. l’instrument ............................................................................................................................ 15
2. le microphone ......................................................................................................................... 15
3. conversion analogique numérique .......................................................................................... 16
a. signal analogique ; signal numérique........................................................................ 16
b. fonctionnement de l’ADC ........................................................................................... 17
Fréquence d’échantillonnage ............................................................................................. 17
Aliasing ; repliement du spectre ....................................................................................... 17
Courbe de réponse d’un filtre anti-repliement ....................................................................... 18
Quantification ...................................................................................................................... 19
c. fonctionnement du DAC ............................................................................................. 20
4. amplification et restitution ..................................................................................................... 21

Représentation graphique du son ................................................................................................... 23

1. représentation de l’amplitude ................................................................................................. 23


2. analyse fréquentielle des sons ; transformée de Fourier ........................................................ 24
3. représentations graphiques de la transformée de Fourier ....................................................... 25
4. différents types de spectres .................................................................................................... 26
a. sonagramme d’une onde acoustique sinusoïdale ................................................................ 26
b. sonagrammes harmoniques, spectres ................................................................................. 27
c. spectre inharmonique.......................................................................................................... 29
5. enveloppe spectrale ................................................................................................................ 30

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Physique du son
Jean Lochard

Physique du son
1. Onde

Le son fait parti de la famille des ondes. Avant de parler de l’onde sonore il nous
faut donc examiner ce qu’est une onde de manière plus générale.

a. perturbation, propagation

Il est très simple d’observer une onde dans la nature. Il suffit de jeter une pierre sur
la surface lisse d’un plan d’eau. On crée ainsi une perturbation qui se propage sur la
surface de l’eau, en formant une série de cercles concentriques dont le rayon augmente
progressivement.

Propagation d’une onde à la surface de l’eau

De même, on peut observer la propagation d’une onde le long d’un ressort.

On peut dès lors donner une définition de la propagation.

On appelle propagation d ’une perturbation ou d ’une onde sa transmission de proche en


proche, à une certaine vitesse et sans transport de matière.

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Dans le cas de l’onde à la surface de l’eau, la perturbation se propage de proche


en proche par petits déplacements verticaux de matière. Un bouchon à la surface subit
un mouvement vertical de petite amplitude mais ne se déplace pas avec l’onde.

Un bouchon à la surface de l’eau ne se déplace pas avec l’onde

b. ondes longitudinales, ondes transversales

On peut distinguer deux grandes familles de phénomènes ondulatoires : les


ondes transversales et longitudinales.

Dans le cas des ondes transversales, la direction des petits mouvements de


matière, qui contribuent à la propagation de l’onde, est perpendiculaire à la
propagation de l’onde. C’est le cas de l’onde à la surface de l’eau.

Dans le cas des ondes longitudinales, les petits mouvements de matière et la


propagation de l’onde sont parallèles. C’est le cas de l’onde le long du ressort.
Le son appartient à cette dernière catégorie.

c . cas de l’onde sonore

Dans le cas des ondes sonores, le support de la transmission est l’air qui nous
environne. L’onde est une perturbation p(t) de la pression atmosphérique moyenne p0 .
Ainsi, on peut écrire la pression totale P :

P = p0 + p(t)
€ €

P vaut en moyenne 100 000 Pascal (~ 1 atm) alors que p(t) ne dépasse pas une
centaine de Pascal.

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Voyons comment la pression atmosphérique est perturbée par la membrane d’un haut-
parleur :

Pour produire un son, la membrane effectue des allers retours autour d’une
position d’équilibre. Lorsque la membrane se déplace vers l’avant, les molécules d’air
proches de celle-ci se rapprochent les unes des autres. Il en résulte une surpression qui
se transmet de proche en proche par mouvement local des couches d’air successives.

Lorsque la membrane se déplace vers l’arrière, c’est une sous-pression qui est
produite et transmise dans l’air.

Onde sonore au voisinage d’un haut-parleur

d. vitesse du son

La vitesse de propagation du son a été mesurée par Turi, Maraldi et Caille en


1738, en tirant des coups de canon entre Montmartre et la tour de Montlhéry. Ils arrivent
à la conclusion que le son parcourt 173 toises (337,2 m) en une seconde.

Arago, Prony et Gay-Lussac effectuent d’autres mesures en 1822, avec des tirs
simultanés des canons entre Villejuif et Montlhéry pour compenser les effets du vent. Ils
utilisent également des chronomètres plus précis. Ils arrivent aux résultats suivants :

V= 340,88 m/s à 15°

V=330,9 m/s à 0°

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2. Onde acoustique sinusoïdale

a. paramètres de l’onde acoustique sinusoïdale

L’onde acoustique sinusoïdale est le son le plus simple que l’on puisse entendre.
Elle est caractérisée par les trois paramètres suivants :

- L’amplitude caractérise l’intensité de l’onde acoustique sinusoïdale. L’intensité


est souvent exprimée en Pascal, en Watt ou en décibels (dB) (voir plus loin).

- La fréquence f du signal est le nombre de vibrations par seconde. Elle s’exprime


en Hertz. La fréquence, d’une façon plus générale, exprime combien de fois un certain
événement (par exemple un tour de roue de bicyclette) se produit en l’espace d’une
seconde. Dans le cas de l’onde acoustique sinusoïdale, la fréquence définie la hauteur
du signal.

- La phase ϕ de l’onde acoustique sinusoïdale caractérise le décalage du signal


sur l’axe du temps par rapport à l’origine des axes. La phase définit à quel moment on
commence à observer l’onde. Est-ce au moment d’une surpression maximum ou
minimum, d’un passage de l’onde par une surpression nulle ? Deux ondes sinusoïdales
avec une phase différente sont perçues de la même manière. En revanche, si on opère
des variations de phase pendant l’écoute, elles seront perceptibles.

b. période

Une représentation possible de l’onde acoustique sinusoïdale consiste à définir


le temps sur l’axe horizontal, et l’amplitude sur l’axe vertical. Cela revient à mesurer la
pression au voisinage du haut-parleur qui produit l’onde. On observe alors l’évolution
temporelle locale de la pression. Dans ce cas, l’onde est une fonction du temps t que l’on
peut écrire :

s(t) = cos(2πft + ϕ )

Sur ce type de diagramme, on relève la période T de l’onde acoustique, c’est-


à-dire la durée d’une oscillation.
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On en déduit la fréquence du signal qui est l’inverse de la période.

1
f =
T

c. longueur d’onde

Si on choisit de représenter une distance sur l’axe horizontal et toujours


l’amplitude sur l’autre axe, ce qui revient à prendre une “ photographie ” de la pression
entre le haut-parleur et l’auditeur de l’onde à un instant donné, on peut observer la
longueur d’onde λ de l’onde acoustique.

Ce deuxième type de mesure et de représentation n’est pas utilisé. Cela obligerait


à utiliser un banc de microphones répartis entre la source et l’auditeur. Néanmoins, cette
vue de l’esprit permet de bien comprendre ce que représente la longueur d’onde : c’est
la distance parcourue par l’onde en une période. Si on connaît la vitesse c de l’onde
(entre 330 et 340 m/s, selon les conditions de température et de pression), on peut en
déduire la fréquence ou la période du signal.

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c λ
f = T=
λ c

Dans les deux cas, la fréquence de l’onde n’est pas directement lisible sur le
schéma. Pour l’obtenir, il faut nécessairement€faire un calcul.

La plupart du temps, les sons que l’on utilise pour composer sont plus complexes que
l’onde acoustique sinusoïdale. Néanmoins nous verrons plus loin que les notions de fréquence,
période et longueur d’onde ne disparaissent pas pour les sons instrumentaux.

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3. Mesure de l’amplitude du son

a. puissance acoustique

L’énergie dissipée par une source sonore peut-être exprimée en Watt. Le Watt est
l’unité de puissance. C’est la quantité d’énergie dissipée par une source sonore en 1
seconde. Examinons la puissance dégagée par diverses sources :

−12
Tic-tac d’une montre : 10 Watt soit 0.000 000 000 001 Watt
−3
Voix chantée : 10 Watt

Haut-parleur : 1 Watt
€ 3
Avion : 10 Watt
6
Fusée au décollage : 10 Watt

On s’aperçoit que l’utilisation du Watt pour définir le volume d’un son oblige à
manipuler des € chiffres très grands ou très petits. De plus, l’utilisation de la puissance
n’est pas très pratique au niveau perceptif. En effet, si on double une source sonore (par
exemple, si on passe de 1 violon à 2 violons) cela revient à doubler la puissance
d’émission de la source mais au niveau perceptif, nous n’avons pas la sensation
d’entendre un son deux fois plus fort.

Nous devons donc utiliser une autre unité : le décibel

b. Décibels

Cette unité de mesure a été inventé par le Bell Telephone Labotory pour mesurer la
perte de signal engendrée par les grandes longueurs de câbles téléphoniques.

Le décibel est une mesure de ratio entre deux puissances.

Voici comment obtenir le niveau sonore n1 en décibels à partir de la puissance


acoustique de la source W1 et d’une puissance de référence W 0 :

€ "W %
n1 = 10 * log$ 1 '
€ #W
€0 &


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−12
Si W 0 = 10 Watt alors n1 est le niveau sonore en dB SPL (Sound Pressure Level).
Voyons les valeurs que l’on obtient avec nos différentes sources sonores :

Tic-tac d’une montre :


€ €
#10−12 &
n = 10 * log% −12 (
$10 '
n = 10 * log(1)
n = 0dB

Voix chantée :
€ # 10−3 &
n = 10 * log% −12 (
$10 '
n = 10 * log(10 9 )
n = 10 * 9 = 90dB

Haut-parleur :
# 1 &
€ n = 10 * log% −12 (
$10 '
n = 10 * log(1012 )
n = 10 *12 = 120dB

Avion :
# 10 3 &
€ n = 10 * log% −12 (
$10 '
n = 10 * log(1015 )
n = 10 *15 = 150dB

Fusée :
€ # 10 6 &
n = 10 * log% −12 (
$10 '
n = 10 * log(1018 )
n = 10 *18 = 180dB

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Rappel des propriétés du logarithme décimal :

log(10) n = n
log(a * b) = log(a) + log(b)
" a%
log$ ' = log(a) − log(b)
#b&
log(a) b = b * log(a)
log(0) = 0

Le tic-tac de la montre est considéré comme le son le plus faible que l’oreille puisse
entendre à 1 mètre de distance. Il correspond à 0 dB SPL. Le seuil de douleur pour notre
appareil auditif se situe environ à 120 dB.

c. Doublement d’une source sonore

Voyons ce qu’il se passe si on double une source sonore. Cela revient à doubler la
puissance acoustique :

W 2 = 2 *W1
"W % " 2W %
n 2 = 10 * log$ 2 ' = 10 * log$ 1 '
#W0 & # W0 &
"W %
n 2 = 10 * log$ 1 ' + 10 * log2
#W0 &
n 2 ~= n1 + 10 * 0.3
n 2 − n1 ~= +3 dB

Concrètement, cela signifie que le passage d’une source simple à deux fois la même
source, par exemple de 1 à 2 violons, se traduit par une augmentation de 3 dB SPL.
€ est donc plus proche de la sensation auditive. Néanmoins la
L’échelle en décibels
sensation auditive variant avec la fréquence, on a créé une échelle pondérée tenant
compte de la physiologie de l’oreille appelée dBA.

Généralisée à i sources identiques, la formule donne :

W i = i *W1
n i − n1 = +10 * log(i) dB

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d. Relation entre pression acoustique et puissance acoustique

La puissance acoustique émise par une source à une distance r est donnée par la
formule :

4Π r 2 2
W1 = * P1
ρ c

où ρ est la masse volumique du milieu, c la célérité de l’onde sonore et P la pression


mesurée à la distance r de la source.

On en déduit facilement la formule reliant la pression aux décibels :

"W %
n1 = 10 * log$ 1 '
#W0 &

" P1 % 2
n1 = 10 * log$ '
€ # P0 &
"P %
n1 = 20 * log$ 1 '
# P0 &

Après calcul, il vient que si on double la pression, cela revient à augmenter le niveau
sonore de 6 dB. Doubler la pression revient donc à quadrupler la source sonore.

e. effet de l’éloignement de la source sonore

Pour comprendre l’effet provoqué par l’éloignement d’une source sonore sur le volume en
dB SPL, il faut étudier la propagation d’une source ponctuelle. Ce type de source rayonne de la
même manière dans toutes les directions de l’espace. L’énergie produite par la source se répartie
donc sur une sphère de plus en plus grande à mesure que le son s’en éloigne. Cette sphère qui
comprend l’ensemble des points de l’espace atteints en même temps par l’onde acoustique est
appelé surface d’onde.

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Surface d’onde

Doublement de l’éloignement de la source

La formule suivante donne le volume d’une source en fonction de l’éloignement X1 , d’un


éloignement de référence X ref et du niveau en dB correspondant n ref :

# X &
n1 = n ref − 20 * log%% 1 (( €
€ $€X ref '

Ainsi, quand on double la distance entre la source et l’auditeur, cela revient à diviser
l’énergie par 4 donc à diminuer le volume de 6 dB :

# 2X &
n1 = n ref − 20 * log%% ref (( avec X1 = 2X ref
$ X ref '

n1 = n ref − 20 * log2 ≈ n ref − 20 * 0.3



€ n1 = n ref − 6 dB

€ 13
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Bases de l’audio numérique

Dans ce chapitre, nous allons étudier le parcours d’un son de l’instrumentiste aux
haut-parleurs. Le but est d’enregistrer le signal sonore dans l’ordinateur puis de le
reproduire sur un système d’amplification.

Le son va subir plusieurs transformations pendant ce parcours.


1. l’instrument

L’instrumentiste excite les cordes de son violon qui mettent en mouvement la


caisse de résonance de l’instrument. Les vibrations de la caisse de résonance créent dans
l’air environnant une onde acoustique qui se propage pour atteindre le microphone.

2. le microphone

Ici, nous utilisons un microphone dit “ dynamique ”, constitué principalement d’une


membrane fixée à un aimant et entouré d’une bobine.
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La membrane est mise en mouvement par les petites variations locales de


pression crée par l’onde acoustique. La bobine fixée à la membrane est soumise aux
mêmes mouvements. Or, le mouvement d'une bobine dans un champs magnétique créé
un courant électrique aux bornes de la bobine, proportionnel au mouvement qui lui a
donné naissance. Le signal électrique ainsi obtenu est fidèle à l’onde acoustique. Une
telle conversion du signal est appelée transduction.

Le courant électrique à la sortie du microphone est souvent trop faible. Il doit


être amplifié par le préamplificateur d’une table de mixage ou de la carte son d’un
ordinateur avant d’être échantillonné.

3. conversion analogique numérique

a. signal analogique ; signal numérique

Un signal analogique désigne un signal continu, représenté par une infinité de


points. Si l'on voulait représenter fidèlement ce signal dans la mémoire d’un ordinateur,
il faudrait mémoriser l’ensemble de ces points et donc posséder une mémoire de
stockage (un disque dur) de capacité infinie. C’est évidemment impossible. Nous
sommes obligés de représenter le signal avec un nombre fini de points dans la mémoire
de la machine. Le signal doit donc subir une nouvelle transformation qui consiste à
passer d’un signal analogique continu à un signal numérique discontinu .

C’est le rôle de l’ADC (analog to digital converter).

Echantillonnage d’une onde acoustique sinusoïdale

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b. fonctionnement de l’ADC

Fréquence d’échantillonnage

L’ADC est chargé de prélever l’information nécessaire à une reproduction fidèle


du signal par l’ordinateur. Il mesure à intervalle régulier la valeur du signal. Chaque
mesure est appelée échantillon (ou sample, en anglais).

Le nombre de mesures effectuées en une seconde est défini par la fréquence


d’échantillonnage ( Fe ). Le temps entre deux mesures successives est l’inverse de cette
fréquence. Il s’agit de la période d’échantillonnage ( Te ). Calculons cette période avec
la fréquence d’échantillonnage la plus utilisée :

1
Fe = 44100Hz Te = = 0.000027s = 0.027ms
44100

Le choix de la fréquence d’échantillonnage Fe est déterminé par la fréquence


maximale Fmax contenue dans le signal que l’on veut échantillonner. Le théorème de
Nyquist précise que la fréquence d’échantillonnage doit être au moins le double de
Fmax si l'on veut représenter fidèlement ce signal dans l’ordinateur :

Fe ≥ 2F max

En ne respectant pas cette règle, on s’expose à des “erreurs d’échantillonnages ”


provoquant des phénomènes de repliement du spectre (ou aliasing).

Aliasing ; repliement du spectre

Examinons les échantillons d’un signal sinusoïdal correctement échantillonné


(Fe>2Fmax). Lors de la reconstruction du signal , le signal est correctement restitué.

Examinons le cas ou Fe = 2Fmax : cela signifie que deux points sont utilisés pour
représenter une oscillation. C’est suffisant pour une reconstruction fidèle du signal.

Si Fe < 2 Fmax, alors les mesures sont trop espacées pour prendre en compte les
variations du signal. Après reconstruction, on obtient un signal dont la fréquence est
plus grave que l’original. Il y a repliement du spectre.
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Fe>2Fmax Fe<2Fmax

Si l'on sous-échantillonne un signal complexe, toutes les fréquences supérieures à


Fe/2 seront repliées après reconstruction.

Exemple : fixons Fe à 44000 Hz donc Fe/2=22000 Hz. Si le signal à échantillonner


contient une fréquence à 26000 Hz alors on entendra dans le signal reconstruit une
fréquence à 22OOO -( 26000 - 22000) = 22000 – 4000 = 18000 Hz.

Pour l’image, l’équivalent de ce phénomène s’observe lorsque la caméra filme les


rayons d’une roue de calèche à cheval ou de bicyclette. La fréquence des images (25Hz
ou 25 images par seconde) est insuffisante pour restituer fidèlement la rotation de la
roue sur l’écran. Le spectateur a l’impression qu’elle tourne à l'envers.

En pratique, on a peu le choix en matière de fréquence d’échantillonnage. La plus


utilisée est Fe = 44100 Hz. Cela signifie que le signal ne doit pas contenir de fréquences
supérieures à 22050 Hz avant l’ADC. Or il est très courant que les instruments de
l’orchestre, notamment les cymbales, dépassent cette limite. C’est pourquoi on effectue
un filtrage des hautes fréquences du signal avant l’échantillonnage pour éviter ces
dépassements et les problèmes d’alliasing. Ce type de filtre s’appelle filtre anti-
repliement.

Courbe de réponse d’un filtre anti-repliement

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Quantification

Nous devons maintenant examiner comment l’ordinateur code l’amplitude de


chaque échantillon du signal. La tension électrique à l’entrée de l’ADC doit être
transformée en une série de nombres mémorisables dans la machine. On parle de
discrétisation du signal c’est-à-dire qu’on transforme un signal continu en signal
discontinu.

Quantification du signal dans le cas d’une résolution de 4 bits.

Pour effectuer la quantification de l’amplitude du signal, nous allons découper


celle-ci en tranches. Dans l’exemple ci-dessus, le nombre de tranches est de 16. Cela
signifie que 4 bits de la machine sont nécessaires au codage d’un échantillon. Pour
chaque échantillon, on regarde quel valeur s’en approche le plus. Ceci introduit une
erreur qui se traduit par l’ajout de bruit au signal original.

Comment est codé notre signal dans la mémoire de la machine pour notre
exemple ? Voici la valeur retenue par la machine d’abord en base 10 puis en binaire
(codage avec des 0 et des 1, seul vocabulaire compris par un ordinateur).

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ech a : 8 1000
ech b : 11 1011
ech c : 12 1100
ech d : 10 1010
ech e : 12 1100
ech f : 12 1100
ech g : 8 1000
ech h : 2 0010
ech i : 2 0010
ech j : 4 0100

Pour coder cette portion du signal, l’ordinateur va donc mettre en mémoire la


suite de nombres :

1000 1011 1100 1010 1100 1100 10 00 0010 0010 0100

Le bruit dû aux erreurs de quantification diminue si on augmente la résolution


de l’échantillonnage ce qui revient à utiliser d’avantage de bits, donc plus de mémoire
de l’ordinateur, pour le codage de l’amplitude.

Exemple :

avec 8 bits 256 valeurs possibles rapport signal/bruit = 48 dB

avec 16 bits 65536 valeurs possibles rapport signal/bruit = 96 dB

On obtient le rapport signal sur bruit à partir du nombre n de bits avec la


formule :

S
B = n * 20log[2] ≈ n * 6.02


c. fonctionnement du DAC

Le DAC (Digital to Analog Concerter) est chargé de reconstruire un signal


électrique continu à partir des échantillons en mémoire dans la machine. On peut
réaliser cette opération de diverses manières. La plus simple est expliquée sur le schéma
ci-dessous.

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Reconstruction du signal à partir des échantillons en mémoire dans l’ordinateur

D’abord on bloque chaque échantillon. Après cette étape, nous obtenons déjà un
signal électrique continu mais présentant de nombreuses discontinuités provoquant
l’ajout de fréquences parasites dans les aigus. C’est pourquoi on effectue un lissage du
signal à l’aide d’un filtre passe-bas identique à celui utilisé lors de l’échantillonnage.

4. amplification et restitution

Le signal reconstruit est en général acheminé vers un amplificateur chargé


d’augmenter l’amplitude électrique du signal, afin de permettre un fonctionnement
optimal des hauts-parleurs.

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Le fonctionnement de ceux-ci est très similaire au microphone dynamique mais


en sens inverse.

On envoie un courant électrique dans une bobine placée autour d’un aimant. Or,
une bobine parcourue par un courant dans un champ magnétique, se déplace. La
membrane fixée à la bobine est aussi mise en mouvement et entraîne les molécules d'air
voisines : une onde sonore se propage...

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Représentation graphique du son

1. représentation de l’amplitude

Dans les éditeurs d’échantillons sur ordinateur, notamment dans AudioSulpt™, on


utilise la représentation temporelle de l’amplitude et de l’enveloppe d’amplitude du
signal au cours du temps.

La représentation de l’amplitude au cours du temps décrit avec précision


l’ensemble des variations de pression créées par l’émission du signal.

Amplitude d’une onde acoustique sinusoïdale dans AudioSculpt 1.2

Amplitude d’un son de clarinette à la même fréquence : la période du signal est la même mais la forme du
signal est différent.

L’enveloppe d’amplitude donne l’énergie du signal au cours du temps. C’est donc


une valeur positive.
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Enveloppe d’amplitude d’une onde acoustique sinusoïdale dans AudioSculpt 1.2

Enveloppe d’amplitude d’un son de clarinette

2. analyse fréquentielle des sons ; transformée de Fourier

Joseph Fourier, mathématicien français du 19ième siècle (1768-1830), a construit les


bases mathématiques nécessaires à l’analyse fréquentielle des sons.

Fourier a démontré que toute fonction périodique peut être décomposée en une
somme de fonctions sinusoïdales dont les pulsations (les fréquences) sont multiples
les unes des autres. Cette somme de fonctions constitue une série de Fourier.

La transformée de Fourier, permet de généraliser ce théorème à tous type de


signaux (on entend par là non périodique). On obtient ainsi une fonction dans le
domaine des fréquences qui décrit le contenu fréquentiel d’une fonction du temps.

La transformée de Fourier est une intégrale de la fonction du temps :

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+∞
− j 2πft
S( f ) = ∫ s(t)e dt
−∞

Lorsqu’on évoque l’analyse fréquentielle sur un ordinateur, on voit souvent


apparaître le terme FFT. Cela signifie Fast Fourier Transform, ou Transformée de
Fourier rapide. Cet algorithme optimisé permet le calcul de la Transformée de Fourier
d’un signal par un ordinateur en un temps record, en respectant néanmoins certaines
conditions (par exemple, le nombre d’échantillons sur lesquels est effectué le calcul doit
être un multiple de 2…).

3. représentations graphiques de la transformée de Fourier

On rencontre principalement deux représentations graphiques de la transformée


de Fourier.

La représentation en fréquence et amplitude est utilisée pour représenter la FFT


d’un signal à un instant donné. Cette représentation est appelée spectre à court terme.

La représentation temps / fréquence / amplitude est une représentation à 3


dimensions. Elle permet de visualiser l’évolution fréquentielle d’un son au cours du
temps. C’est ce type de représentation qui est utilisée dans le logiciel AudioSculpt™.

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Sonagramme dans le logiciel AudioSculpt™ : sur l’axe horizontal est représenté le temps ; sur l’axe
vertical les fréquences ; l’intensité de chaque fréquence est figurée par une échelle de gris.

Cette représentation est appelée sonagramme du son.

4. différents types de spectres

a. sonagramme d’une onde acoustique sinusoïdale

L’onde acoustique sinusoïdale ne comprend qu’une fréquence. Une seule raie


apparaît sur le sonagramme.

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b. sonagrammes harmoniques, spectres

Examinons le sonagramme d’une séquence de sons de clarinette.

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Sonagramme d’un son de clarinette

Le graphique présente une série de lignes horizontales et parallèles. Un tel


sonagramme est dit harmonique. Il est composé de plusieurs vibrations appelées
partiels ou harmonique de fréquence f, 2f, 3f, 4f etc. Le premier harmonique de
fréquence f est appelée harmonique fondamental.

La fréquence fondamentale correspond à la fréquence la plus grave. Les


harmoniques sont des multiples entiers de cette fréquence, d'où l'étalement régulier des
lignes horizontales sur le sonagramme.

Dans cet exemple, 3 notes de clarinette de plus en plus graves sont émises. Sur le
sonagramme, les 3 notes sont visibles. On remarque un abaissement du fondamental et
des harmoniques dans les mêmes proportions.

Si le rapport des fréquences des harmoniques sur la fréquence fondamentale n'est


pas un nombre entier, alors il s'agit de partiels. Dans ce cas, le son est qualifié
d'inharmonique. C'est le cas, par exemple, de certains instruments à percussions tels que
les cymbales, les cloches...

L'ensemble de ces fréquences superposées constitue le spectre de ces notes de clarinette.

Le schéma ci-dessous donne une transcription sous forme de notes des 15 premières
fréquences d'un spectre ayant pour fréquence fondamentale un DO 1.
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Ircam/Centre Pompidou
Physique du son
Jean Lochard

représentation solfégique d'un spectre harmonique, avec do 1 comme fondamentale.

L'intensité de chaque harmonique diffère d'un instrument à l'autre permettant à


l'oreille de reconnaître le son d'un violon ou d'une clarinette. L’intensité de la fréquence
fondamentale et des harmoniques constitue un des aspects essentiels du timbre d’un
son.

c. spectre inharmonique

Voici le sonagramme d’une séquence de batterie.

Sonagramme d’une séquence de “ Batterie ”


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Ircam/Centre Pompidou
Physique du son
Jean Lochard

Un instrument à percussion qui n'a pas de hauteur déterminée (à l'inverse du


vibraphone, par exemple), ne produit pas un son harmonique (constitué d'une
fréquence fondamentale et de ses multiples). Si on frappe une peau de caisse claire, on
produit ce qu'on appelle un son bruité. Ce type de son est constitué d'un grand nombre
de fréquences très proches les unes des autres, si bien que l’oreille ne peut plus
distinguer une hauteur précise dans le son.

C’est pourquoi le sonagramme de la séquence de batterie ne présente pas de raies


également espacées. Chaque son percussif qui constitue la séquence produit une sorte
de nuage de fréquences, avec un front vertical très net figurant la brièveté de l’attaque.

5. enveloppe spectrale

L’enveloppe spectrale est semblable à l’enveloppe d’amplitude mais dans le


domaine des fréquences. Elle décrit le profil du contenu fréquentiel d’un son sans tenir
compte des détails du spectre.

Avec l’enveloppe spectrale apparaît la notion de formants, propre à l’émission de


la voix et des instruments de musique. Elle est utilisée pour divers traitements dans
Diphone™ et AudioSculpt™ .

Enveloppe spectrale à un instant donné

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Ircam/Centre Pompidou

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