Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Trébosc Delphine. Le décor de Primatice pour la chambre de la duchesse d'Etampes : une œuvre réflexive ?. In: Seizième
Siècle, N°3, 2007. pp. 37-60;
doi : https://doi.org/10.3406/xvi.2007.918
https://www.persee.fr/doc/xvi_1774-4466_2007_num_3_1_918
Cet article, issu d'une communication donnée en 2004 lors de la journée d'étude du
CHAR (Centre d'Histoire de l'Art de la Renaissance, Paris I) sur « Les décors
profanes de la Renaissance française », s'est enrichi de stimulantes discussions avec
Dominique Cordellier, Vincent Droguet, Philippe Morel et Jérémie Kœring. Il a en outre
bénéficié de l'accueil dévoué et efficace du personnel du château de Fontainebleau et
tout particulièrement de Sophie Plancke, responsable du service de la documentation.
Le décor de stucs, fresques et lambris de la chambre de la duchesse d'Etampes, exécuté
entre 1541 et 1544, a subi une modification en 1570. Au milieu du XVIIIe siècle, la salle
fut transformée en cage d'escalier par Ange-Jacques Gabriel ; enfin, dans les années
1834-1836, Abel de Pujol restaura les fresques et dota la voûte construite alors d'une
décoration peinte. Sur ce décor et les problèmes que posent sa reconstitution, voir Louis
Dimier, Le Primatice. Peintre, sculpteur et architecte des rois de France..., Paris,
E. Leroux, 1900, p. 73-75 et 269-278 ; Nancy J. Vickers, « Courting the Female
Subject », in The French Renaissance in Prints from the Bibliothèque nationale de
France, Los Angeles, Grunwald Center for the Graphie Arts, University of California,
1994, [p. 95-258] ; Kathleen Wilson-Chevalier, « Alexander the Great at Fontainebleau »,
in Alexander the Great in European Art, catalogue de l'exposition tenue à Thessalonique
du 22 septembre 1997 au 11 janvier 1998, éd. par N. Hadjinicolaou, Athènes, 1997,
[p. 25-33] ; Kathleen Wilson-Chevalier, « Femmes, cour, pouvoir : la chambre de la
duchesse d'Etampes à Fontainebleau », in Le Royaume de fémynie. Pouvoir,
contraintes, espaces de liberté des femmes de la Renaissance à la Fronde, sous la dir. de K.
Wilson-Chevalier et E. Viennot, Paris, H. Champion, 1999, [p. 203-236] ; Sigrid Ruby, « Die
Chambre de la duchesse d'Etampes im SchloB von Fontainebleau », Zeitschrift fur Kunst-
geschichte 67, 2004, [p. 55-90] et le récent état de la question dû à Laura Aldovini, « La
chambre de la duchesse d'Etampes. 1541-1544 », in Primatice maître de Fontainebleau,
Paris, musée du Louvre, 22 septembre 2004 - 3 janvier 2005, Paris, Éditions de la
R.M.N., 2004, [p. 226-240] (auquel nous limiterons les renvois par la suite).
38 DELPHINE TREBOSC
// Libro del cortegiano del conte Baldesar Castiglione, Venise, Aide, 1528, libro primo,
p. 56-57 (reproduction anastatique, Rome, Bulzoni, 1986), cité d'après Le Livre du
courtisan, présenté et trad. de l'italien d'après la version de Gabriel Chappuis (1580)
par A. Pons, Paris, Flammarion, 1991, p. 96.
Giorgio Vasari, Le Vite de'più eccellenti pittori scultori e archittetori , Florence, L. Tor-
rentino, 1550, p. 97 (consulté dans Le Opère di Giorgio Vasari con nuove annotazioni
e commenti di G. Milanesi, Florence, G. C. Sansoni, 1906, t. 1 ; cité dans Giorgio Vasari,
Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, trad. et éd. commentée sous
la dir. d'A. Chastel, Paris, Berger-Levrault, 1981, t. IX, p. 58, 3e éd. revue et corrigée,
1989).
Lucien de Samosate, Hérodote et Aétion, 4-6 ; cité dans Œuvres complètes de Lucien
de Samosate, trad. de Belin de Ballu, revue, corrigée et complétée par L. Humbert,
Paris, 1896, t. I, p. 381-382. L'identification du thème de la fresque revient à Richard
LA CHAMBRE DE LA DUCHESSE D'ÉTAMPES 41
Fôrster, « Die Hochzeit des Alexander und der Roxane in der Renaissance »,Jahrbuch
der Kôniglich Preussischen Kunstsammlungen, t. XV, 1894, [p. 182-207], p. 202-203.
Sur cette fresque voir Boris Lossky, « Sources d'inspiration d'une fresque bellifon-
taine : "l'Alexandre et Roxane" de Primatice », Bulletin de la Société de l'Histoire de
l'Art français, 1983, [p. 21-25].
Ovide, Métamorphoses, X, 249 sqq.. Ce lieu commun fut aussi sollicité dans la dispute
entre la peinture et la sculpture : voir la Lezzione di Benedetto Varchi nella quale si
disputa délia maggioranza délie arti e quel sia più nobile, la sculptura o la pittura...
(prononcée en 1547 à l'Accademia Fiorentina) dans les Due Lezzioni di M. Benedetto
Varchi..., Florence, L. Torrentino, 1549, p. 47 (consulté dans Paola Barocchi, Trattati
d'arte del Cinquecento fra Manierismo e Controriforma, I, Bari, 1960) ; voir
également G. Vasari, op. cit., t. 1 , p. 97-98 ; sur « l'intérêt proprement esthétique » que revêt
ce thème pour Bronzino voir Maurice Brock, Bronzino, Paris, Éditions du Regard, 2002,
p. 58.
Rotterdam, Muséum Boymans van Beuningen, Inv. V. 6r. Sur ce dessin voir Rubens,
Jordaens, Van Dyck and their Circle : Flemish Masters Drawings from the Muséum
Boijmans van Beuningen, Muséum Boijmans van Beuningen, 2001 , p. 116-119.
42 DELPHINE TREBOSC
Dans les Lezzione di Benedetto Varchi..., op. cit., p. 47, le cas de Pygmalion démontre
que « [...] una figura di rilievo ha più del vero e del naturale, quanto alla sostanza, che
una dipinta [...] ».
Outre Le Mariage d' Alexandre et Roxane déjà cité, il s'agit à' Alexandre et Bucéphale,
de Timoclée devant Alexandre (in situ, mur ouest) et de Thalestris montant dans le lit
d' Alexandre (in situ, mur sud). Cette dernière fresque a été modifiée par Nicolo del-
l'Abate en 1570 et restaurée, au XIXe siècle, par Abel de Pujol à partir d'une gravure
du Maître I ¥- V d'après Primatice datable du milieu des années 1540 (Paris, BnF,
département des Estampes et de la Photographie, Ed 13 b rés.).
Après l'intervention d'Abel de Pujol dans les années 1834-1836, les fresques de la
chambre de la duchesse d'Etampes ont été restaurées entre 1962 et 1964 par O. Binen-
baum. Le témoignage de Jamin nous informe sur l'état de la surface picturale de ces
fresques avant leur « restauration » par Abel de Pujol : « Quant à ceux [/. e. les
« tableaux »] qui sont à droite [sur le mur ouest] et au fond [sur le mur sud], il ne
restait plus que de légères parties de peinture ; on apercevait seulement éparses quelques
couleurs nuancées, pâles et noircies par le temps, mais le tracé était conservé presque
partout » (E. Jamin, Fontainebleau ou notice historique et descriptive sur cette résidence
royale, Fontainebleau, 1838, p. 183). Ce constat doit néanmoins être nuancé ; Jamin a
tendance à donner une description exagérée du mauvais état de conservation des
fresques afin de valoriser les restaurations menées sous Louis-Philippe, pour le compte
duquel il écrit. D'ailleurs, selon Frédéric Reiset, Le Mariage d'Alexandre et Roxane
était la seule fresque de la chambre qui fût assez bien conservée (F. Reiset, « Niccolo
dell'Abbate et les peintres de Fontainebleau », Gazette des Beaux-Arts, 1859, t. III,
[p. 193-209, 266-277], p. 203 n. 1).
LA CHAMBRE DE LA DUCHESSE D'ÉTAMPES 43
Le Mariage a" Alexandre et Roxane de Raphaël est connu par un dessin préparatoire
(élaboration de la composition d'après le modèle vivant) attribué à Raphaël (Vienne,
Graphische Sammlung Albertina, inv. 17634) et plusieurs dessins dus à son entourage,
comme celui que nous reproduisons attribué à son disciple Tommaso di Andréa Vinci-
dor (Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, inv. 3885) ainsi qu'une
gravure de Giacomo Jacopo Caraglio (The lllustrated Bartsch ..., vol. 28, éd. par
S. Boorschet J. Spike, New York, Abaris Books, 1985, p. 201 , n°62 (95)). Sur cet
ensemble voir la notice de Konrad Oberhuber dans Le Cabinet d'un Grand Amateur.
P.-J. Mariette 1694-1774. Dessins du XV siècle au XVIII' siècle, Musée du Louvre,
Paris, 1967, n° 123.
Sur l'universalité du pouvoir illusionniste de la peinture voir bien sûr la Lezzione di
Benedetto Varchi..., op. cit., p. 37 et G. Vasari, op. cit., t. 1 , p. 99.
44 DELPHINE TREBOSC
comparaison paraît être réitérée dans Thaïes tris montant dans le lit
d'Alexandre™ (fig. 7) et surtout dans Timoclée devant Alexandre (fig. 8) où
la nudité de l'héroïne se distingue par sa couleur laiteuse, comme si Pri-
matice privilégiait la suggestion de l'analogie au détriment de la
vraisemblance narrative (l'iconographie de la fresque prend des libertés avec le
récit de Plutarque qui ne mentionne aucunement la nudité de Timoclée19).
Les allusions de Primatice au paragone ne semblent pas relever d'un
positionnement dans la dispute même, mais d'une démarche réflexive.
Primatice paraît en effet avoir introduit au sein d'un ensemble décoratif -
dont Kathleen Wilson-Chevalier et Sigrid Ruby ont récemment proposé
des interprétations politiques et sociologiques liées à la célébration du roi
et de la cour20 - des références à son art et fait retour sur ce qui détermine
et prouve l'excellence de sa propre pratique. S'y trouvent déployés
plusieurs lieux communs du discours sur l'art liés à l'origine de la « platte
peinture » et du relief, à l'émulation des Anciens, au paragone entre la
peinture et la sculpture et par là même à l'appréciation des arts. Ils sous-
tendent la démonstration de Primatice destinée à prouver ses capacités à
traiter le motif de la femme nue, exercice où se mesure l'aisance du
sculpteur et du peintre. Si cette démarche peut participer d'une «
autopromotion », elle s'inscrit plus fondamentalement dans une recherche sur la
représentation du nu féminin.
Le maniérisme italien a institué la représentation du corps nu comme
objet principal de l'art et lieu privilégié de l'expression artistique : si Vasari,
comme il l'écrit dans une lettre à l'Arétin, introduit des nus dans une
invention qui ne les nécessitait pas, c'est « per mostrare [...] lo studio dell'arte »21.
Les inventions destinées à la chambre de la duchesse d'Etampes se
rapportent essentiellement aux épisodes galants de la vie d'Alexandre22. Les
Cette fresque, très endommagée, a été restaurée par Abel de Pujol dans les années 1834-
1836 (voir n. 15).
Plutarque, Vies, Alexandre-César , 12.
Voir n . 1 .
Lettre de Giorgio Vasari à Pietro Aretino, 1534, transcrite dans Le Opère di Giorgio
Vasari..., op. cit., t. 8, p. 251.
Outre les fresques conservées - Alexandre domptant Bucéphale , Le Mariage
d'Alexandre et Roxane, Alexandre et Timoclée et Thaïe stris montant dans le lit d Alexandre -
appartenaient aussi à la première campagne de décoration (de manière non exclusive) :
Apelle peignant Campaspe devant Alexandre (voir n. 3) ; Le Banquet d' Alexandre
(disparu, connu par un dessin préparatoire de Primatice, Paris, musée du Louvre,
département des Arts graphiques, inv. 8569) ; Alexandre accueillant Thalestris et les
Amazones (disparu, connu par un dessin préparatoire de Primatice, Paris, musée du Louvre,
département des Arts graphiques, inv. 8572) ; La Mascarade de Persépolis (disparu,
connu par un dessin préparatoire de Primatice, Paris, musée du Louvre, département des
LA CHAMBRE DE LA DUCHESSE D'ÉTAMPES 45
Arts graphiques, inv. 8568). Liste à laquelle il faudrait peut-être ajouter une
composition de format ovale connue par un dessin de Primatice montrant Alexandre embrassant
une femme (Vienne, Graphische Sammlung Albertina, inv. 1986), voir L. Aldovini, op.
cit., n° 94.
Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XXXV, 79 : « Praecipua eius in arte uenustas fuit,
cum eadem aetate maximi pictores essent ; quorum opéra cum admiraretur, omnibus
conlaudatis déesse illam suam uenerem dicebat, quam Graeci xàpira uocant. »
Cicéron, Les Devoirs, I, 130 : « Cum autem pulchritudinis duo gênera sint, quorum in
altero uenustas sit, in altero dignitas, uenustatem muliebrem ducere debemus, dignita-
tem uirilem. »
La perfection de l'imitation de la nature, la vérité sensorielle de l'œuvre constituent un
critère de la dispute des arts : les partisans de la supériorité de la sculpture estiment
qu'elle seule imite la forme véritable alors que la peinture ne montre qu'une apparence,
voir notamment // Libro del cortegiano..., op. cit., p. 55 ; Lezzione di Benedetto Var-
chi..., op. cit., p. 41-43 et G. Vasari, op. cit., t. 1, p. 94-95.
46 DELPHINE TREBOSC
Cf. les célèbres lieux communs « agalmatophiliques » de Pygmalion (voir n. 13) ainsi
que de l'Aphrodite de Cnide et de l'Éros de Parium de Praxitèle (voir entre autres Pline
l'Ancien, Histoire naturelle, XXXVI, 4 (5), § 20-23) repris par Lezzione di Benedetto
Varchi..., op. cit., p. 47 ; G. Vasari, op. cit., t. 1, p. 94 et 97-98).
Les Images ou tableaux de platte-peinture de Philostrate, ... mis enfrançois par Biaise
de Vigenère Bourbonnois, avec des arguments et annotations sur chacun d'iceux, Paris,
N. Chesneau, 1578, p. 347-348 (consulté dans Philostrate, Les Images ou tableaux de
platte-peinture, trad. et commentaire de Biaise de Vigenère (1578), t. I, présenté et
annoté par Françoise Graziani, Paris, H. Champion, 1995). Comme nous l'a très
justement suggéré Vincent Droguet (conservateur au château de Fontainebleau) ce pouvoir
du relief à susciter le désir n'a pas échappé au XVIIIe siècle qui fit draper légèrement
la taille des figures de stucs de la chambre sans pour autant voiler les nus féminins des
fresques. Ces drapés furent ôtés dans les années 1960.
Ibidem, p. 465.
Contrairement aux stucs du mur est qui ont subi de lourdes transformations, cette
partie des stucs ne semble pas avoir été modifiée depuis la première campagne de
décoration, voir L. Aldovini, op. cit., p. 227-228.
L'invention est connue par un modello achevé conservé à Francfort-sur-le-Main, Stà-
delsches Kunstinstitut und Stàdtische Galerie, inv. n° 615, datable vers 1549-1550 ou
vers 1555, voir Vittoria Romani, « Primatice peintre et dessinateur », in Primatice
maître de Fontainebleau, op. cit., p. 28 et cat. 149 ainsi que Lizzie Boubli, L'Atelier du
LA CHAMBRE DE LA DUCHESSE D'ÉTAMPES 47
En premier lieu Anthony Blunt, Art and Architecture in France (1500-1700), Har-
mondsworth, Penguin Books, 1953, p. 87-88 (consulté dans la trad. de M. Chatenet, Art
et architecture en France (1500-1700), Paris, Macula, 1983).
Sur les fontes de Primatice voir le dernier état de la question établi par Geneviève Bresc-
Bautier et Dominique Cordellier, « Primatice et les "antiquailles exquisses" 1540-
1545 », in Primatice maître de Fontainebleau, op. cit., [p. 137-154].
Voir Francis Haskell et Nicholas Penny, Taste and the Antique. The Lure of Classical
Sculpture. 1500-1900, New Haven, Londres, Yale University Press, 1981, n° 175
(consulté in Pour l'Amour de l'antique. La statuaire gréco-romaine et le goût
européen. 1500-1900, trad. par F. Lissarrague, éd. revue et augmentée, Paris, Hachette, 1988,
p. 357-358).
H. : 192 cm ; L. : 70 cm ; Pr. : 89 cm.
Voir Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XXXVI, 4 (5), § 20.
Voir les allusions de G. Vasari, op. cit., t. 1, p. 94 et 97-98 au topos de V Aphrodite de
Cnide.
LA CHAMBRE DE LA DUCHESSE D'ÉTAMPES 49
Figure 7 : Primatice, Thaïe stris montant dans le lit d'Alexandre, fresque, mur sud
de la Chambre de la duchesse d'Etampes, Château de Fontainebleau
Illustration non autorisée à la diffusion Figure 10 : Vénus debout, marbre, Musée du Vatican
LA CHAMBRE DE LA DUCHESSE D'ÉTAMPES 55
Illustration non autorisée à la diffusion Figure 11 : D'après l'antique, Vénus, bronze, Paris,
Musée du Louvre, affectée au musée national de
Fontainebleau, Inv. M.R. 3283
Ce qui est plus aisément visible sur l'eau-forte de Léon Davent reprenant Timoclée
devant Alexandre (Paris, BnF, département des Estampes et de la Photographie, Da 67)
et celle du Maître l£ V reproduisant Thalestris montant dans le lit d'Alexandre (voir
n. 14) (fig. 14 et 15).
Sur ces deux eaux-fortes, datées vers 1543-1545, voir Catherine Jenkins, « Éliézer et
Rébecca », in Primatice maître de Fontainebleau, op. cit., p. 205-207.
Cette peinture perdue est connue par une copie peinte conservée à Pise, Museo Nazio-
nale di San Matteo et un dessin de Francesco Salviati (Florence, Musée des Offices,
n° 14610 F.), voir David Franklin, Rosso in Italy. The Italian Career of Rosso Fioren-
tino, New Haven, Londres, Yale University Press, 1994, p. 113-117 et Paul Joannides
in Francesco Salviati (1510-1563) ou la Bella Maniera, Rome, Villa Médicis, Paris,
musée du Louvre, sous la dir. de Catherine Monbeig Goguel, Milan, Electa, Paris,
R.M.N., 1998, n° 4.
LA CHAMBRE DE LA DUCHESSE D'ÉTAMPES 59
Pour les fresques de la Chambre de la duchesse d'Etampes voir les citations relevées
dans V. Romani, op. cit., p. 24.
L'ambassadeur Alfonso Calcagnini au duc de Ferrare, 23 décembre 1543 : « [...] prima
di partirmi volsi vedere certe bellissime statue di bronzo che ivi in una caméra Sua
Maestà Cristianissima facea fare e quali sono pressoché finite . Et essendi io in detta
caméra, mi sopragiunse il Re Cristianissimo che a brazzo teneva madama d'Etampes
[...]. E Sua Maestà mostrava alla predetta madama d'Etampes una Venere, corne ella
era di bel corpo, perfetamente formata, la quale non disse altro, ma sorridendo intrb
subito in una caméra con le altre donne, a scaldarsi. » (transcrit par Carmelo Occhi-
pinti, Carteggio d'arte degli ambasciatori estensi in Francia (1536-1553), Pise, Scuola
Normale Superiore, 2001, p. 87).
La rédaction de ce traité remonte à 1547, voir Jean Guillemain, Recherches sur
l'antiquaire lyonnais Guillaume du Choul (ca. 1496-1560), Thèse de l'École des chartes,
2002, 1, chap. 2.
Guillaume du Choul, Des Bains et antiques exercitations des anciens Romains, Lyon,
G. Rouille, 1555, « Au Roy » (consulté dans l'éd. de Wesel, A. de Hoogenhuyse,
1672).
60 DELPHINE TREBOSC
Plusieurs bronzes, dont la Vénus, étaient achevés à la fin de 1543 (voir Primatice
maître de Fontainebleau, op. cit., p. 141).
Voir la Vita di Benvenuto Cellini orefîce et scultore scritta da lui medesimo... (première
publication posthume : Colonia [i.e. Naples], P. Martello, [1728]), livre II, chap. 37 et
41 et la lettre de l'ambassadeur Giulio Alvarotti au duc de Ferrare, 29 janvier 1545,
transcrite par C. Occhipinti, op. cit., p. 99.
Vita di Benvenuto Cellini ..., op. cit., II, 37 (cité dans La Vie de Benvenuto Cellini ...
écrite par lui-même à Florence (1500-1571), trad. et notes de N. Blamoutier sous la dir.
d'A. Chastel, Paris, Scala, 1992, p. 281).
Après les commentaires latins de Guillaume Philandrier, In Decem Libros M. Vitruvii
Pollionis « de Architectura » annotationes..., Rome, A. Dossena, 1544 (réédité à Paris
en 1545), viennent les traductions de Jean Martin : Le Premier Livre d'architecture de
Sébastian Serlio..., Paris, J. Barbé, 1545, Discours du Songe de Poliphile [de
France sco Colonna]..., Paris, J. Kerver, 1546 ; L'Architecture, ou Art de bien bastir de Marc
Vitruve Pollion..., Paris, J. Gazeau, 1547 (contenant Sur Vitruve de Jean Goujon).