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MONTAGE DES OPERATIONS

D’INGINIEURIE FINANCIERE ISLAMIQUE

Elaboré par : Encadré par :


Pr L.BOULAHRIR
 EL HANDOLI MOHAMMED NABIL
 HASSANI ILIASS
 TOUNSAOUI CHAIMAA

Année universitaire : 2017/2018


Sommaire :

Introduction générale ………………………………………………………………………….5

PARTIE 1 : GENERALITES SUR L’INGENIERIE FINANCIERE ISLAMIQUE ……..…..6

Chapitre 1 : les principes de l’ingénierie financière islamique……………………………6

Section 1 : Le principe d’équilibre…………………………………………………6


Section 2 : L’Interdépendance………………………………………………………6
Section 3 : Principe d’acceptabilité…………………………………………………6
Section 4 : Principe de l’intégration…………………………………………………7
Section 5 : Le principe de cohérence…………..……………………………………7
Section 6 : Autres principes ……...…………………………………………………7

Chapitre 2 : les défis pour l’ingénierie financière islamique ……………………………...8

Section 1 : Une approche charia fragmentée ……………………………………….8


Section 2 : Le processus de développement des produits de la finance islamique…8
Section 3 : Les institutions spécialisées et des marchés développés……………….9
Section 4 : Une théorie financière moderne basée sur le taux d’intérêt……………9
Section 5 : Manque de spécialistes dans le domaine……………………………...9

Chapitre 3 : Les modes de financement participatifs ……………………………………..9

Section 1 : Le contrat moudharaba :……………………………………………….9


Section 2 : Le contrat moucharaka (partenariat actif) ………………………………10
Section 3 : Le contrat mourabaha (financement Cost-plus) : ……………………11
Section 4 : Le contrat salam (achat avec livraison différée et paiement comptant) :..11
Section 5 : Le contrat ijara (crédit-bail) :……………………………………………11
Section 6 : Le contrat istinaa (bien à fabriquer) : …………………………………...12
Section 7 : Les soukouks ……………………………………………………………12
PARTIE 2 : MONTAGE DES OPERATIONS D’INGINIEURIE FINANCIERE
ISLAMIQUE……………………………………………………………………………..… 13
Chapitre 1 : Cas de la Moudaraba ………………………………………………………13
Section 1 : Illustration …………………………………………………………..13
Section 2 : Interprétation et apports …………………………………………..15
Chapitre 2 : Cas de la Mourabaha ……………………………………………………….16
Section 1 : Illustration : Mourabaha; financement basé sur le principe du coût
majoré, Interprétation et Apports……………………………………………….16
Section 3 : Illustration : Mourabaha inversée ; financement des acquisitions de
matières premières, Illustration et Apports……………………………………….18

Conclusion générale …………………………………………………………………………20

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Introduction générale :

L’ingénierie financière, dans le cadre de la finance conventionnelle, est souvent liée


aux produits dérivés. Cependant, le terme est plus large que ces derniers. Selon
Finnerty (1988), L’ingénierie financière renferme la conception, le développement,
l’implémentation et la formulation des solutions originales à des problèmes en finance.
D’un point de vue de la charia, plusieurs principes doivent être respectés de ce fait Al-
swailem (2006) suggère que l’ingénierie financière islamique est mieux décrite comme
un ensemble de principes et stratégies pour développer des solutions financières
innovantes.
Pour la finance islamique, l’ingénierie financière est vitale ; la survie et le
développement de cette dernière dépendent du degré de l’innovation et l’originalité
des produits offerts par cette dernière. En effet, l’ingénierie financière peut créer de
nouveaux créneaux, étendre le marché existant et créer des opportunités d’affaires
permettant aux institutions financières islamiques d’offrir plus de produits à une plus
grande variété de clients et munir le marché d’une multitude de choix (Lahsasna et
Hassan, 2011). L’ingénierie financière implique la conception et l’évaluation des
produits financiers qui offrent une meilleure combinaison risque-rendement tout en
améliorant la profitabilité de l’institution émettrice (Al-Suwailem et Hassan, 2011). Le
terme ingénierie financière, innovation financière et développement des nouveaux
produits sont souvent utilisés d’une manière interchangeable. En effet, ces derniers
forment une même famille qui conduit au changement et à l’innovation. Le
développement des produits dans le cadre de la finance islamique renvoie au processus
de développement des actifs à travers l’innovation et la recherche, sous forme de
produits et services dans le but de satisfaire la demande des consommateurs tout en
respectant les préceptes de la charia ou encore remodeler des produits conventionnels
existants en les rendant charia-compatibles (Ayub, 2007). De ce fait, deux approches
distinctes sont à considérer dans le cadre de l’ingénierie financière islamique ; une
approche innovation et une approche d’ingénierie inversée (reversed engineering). La
finance islamique contrairement à ce qu’on peut croire fournit les éléments de base qui
peuvent être utilisés pour construire les instruments financiers les plus complexes qui
vont améliorer la liquidité et offrir les outils de gestion de risque (Iqbal, 1999).

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PARTIE 1 : GENERALITES SUR L’INGENIERIE FINANCIERE
ISLAMIQUE :
Chapitre 1 : les principes de l’ingénierie financière islamique :
L’ingénierie financière islamique (IFI) comme toute activité dans le cadre de la
finance islamique est régie par un ensemble de principes qui la distingue de la finance
conventionnelle. Dans cette section, nous allons traiter les principes de l’IFI.
Section 1 : Le principe d’équilibre :
Ce principe reflète le caractère de l’Islam. Ainsi, il faut avoir un équilibre entre
l’intérêt personnel et celui de la société et entre les activités à but lucratif et celles à
caractère caritatif ce qui met l’approche de la finance islamique à mi-chemin entre le
capitalisme et le socialisme. En effet, les objectifs peuvent être atteints à travers une
approche coopérative au lieu des arrangements et contrats préconisés dans le cadre de
la finance conventionnelle.
Section 2 : Interdépendance :
Ce principe est un corollaire du principe de l’équilibre, de ce fait l’objectif de
l’ingénierie financière islamique ne doit pas être purement lucratif, ni purement
caritatif, mais combiner entre les deux. Dans ce cadre la coopération doit être promue
en parallèle avec la concurrence pour réaliser des objectifs supérieurs.
Section 3 : Principe d’acceptabilité :
Ce principe est une pierre angulaire de l’ingénierie financière islamique. Ainsi, il n’y a
pas de limitation à l’innovation et à la créativité tant que cette dernière ne cause plus
de mal que de bien. Dans ce cadre il faut s’assurer que la transaction ou le contrat n’est
pas entaché de « Haram ». Cependant si on se trouve devant une divergence on ce qui
concerne l’aspect illicite d’un produit, la preuve est à la charge de la partie qui
considère que c’est « Haram » du fait du principe que les transactions sont permises
dans l’Islam sauf s’il existe un texte stipulant le contraire. D’autre part, il faut
distinguer entre un contrat jugé halal et l’instrument financier destiné à faciliter ce
dernier, qui lui peut être Haram (Mirakhour, 2010). Ainsi, un contrat de vente est jugé

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licite dans l’Islam alors que les contrats à terme (futures) qui sont destinés à faciliter
l’opération de vente sont interdits.
Section 4 : Principe de l’intégration :
Ce principe stipule que l’activité financière ne doit pas être séparée de l’activité réelle.
Cette séparation entraîne une dichotomie entre le secteur réel et le secteur financier.
L’Islam préconise une intégration des deux secteurs pour réaliser l’équilibre et la
croissance économique. L’argument d’utiliser les produits dérivés pour mieux gérer le
risque, qui opèrent une marchandisation de ce dernier, peut être remis en cause vu que
ce n’est pas en créant un marché pour le risque qu’il va diminuer, mais va plutôt se
proliférer (Al-Suwailem, 2006). Les produits dérivés sur le marché représentent entre
12.5 fois le PIB mondial (Mirakhour, 2010) et 22 fois ce PIB (Zahan et Kenett, 2012)
ce qui montre que les produits dérivés ont tendance à évoluer indépendamment de
l’économie menant à plus d’instabilité et de crises.
Section 5 : Le principe de cohérence :
Ceci est un principe fondamental de l’ingénierie financière islamique, ce dernier
stipule que la forme et la substance d’un produit islamique doivent être cohérentes
l’une avec l’autre. La forme doit servir la substance. Dans ce cadre on peut citer le cas
du contrat Murabaḥa qui est une opération de financement jugée halal cependant, il
faut observer des règles de forme qui peuvent rendre le contrat illicite (p. ex. la vente
du bien avant sa possession). Ainsi, la conformité à la charia doit être observée dans
tous les stades de développement d’un produit dans le cadre de la finance islamique.
La cohérence peut aussi avoir le sens de continuité dans l’innovation de produits dans
l’ensemble du régime de la finance islamique renfermant le secteur bancaire, Takaful
et le marché boursier.
Section 6 : Autres principes :
(Lahsasna et Hassan, 2011) ajoutent à ces principes la prudence lors de la conception
des produits par le fait d’éviter une exposition substantielle au risque des institutions
ou des investisseurs, la limitation de la réplication des produits de la finance
conventionnelle et lier l’IFI à la recherche et développement chez les institutions
financières islamiques ou à quelconque département R&D spécialisé dans la finance
islamique. En effet, le développement des produits islamiques nécessite la

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coordination d’une équipe pluridisciplinaire pour éviter le rejet du produit pour le
motif de non-conformité.
Chapitre 2 : les défis pour l’ingénierie financière islamique :
Section 1 : Une approche charia fragmentée :
Les différences dans les opinions et les interprétations des commandements relatifs à
l’économie et aux transactions peuvent entraver la progression de l’industrie financière
islamique. Ainsi, cette hétérogénéité témoigne des difficultés de réconcilier
l’innovation financière avec une interprétation divergente des principes de la charia
(Jobset, 2013). Néanmoins, si ces différences sont traitées dans les limites de principes
convenus cela va fournir un environnement fertile pour l’innovation et la créativité.
Ces différences seront considérées comme une diversité dans l’application de la charia
au lieu d’inconsistances et contradictions (Al-Suwailem et Hassan, 2011).
Section 2 : Le processus de développement des produits de la finance islamique :
L’absence d’un processus systématique et bien défini au sein des institutions
financières islamiques constitue un des plus grands défis pour le développement des
nouveaux produits. Ainsi, les nouveaux produits islamiques sont introduits par
imitation des autres banques islamiques ou pire encore, des banques conventionnelles.
Il est utile de signaler que les banques conventionnelles sont dans la plupart du temps
leadeur dans le développement des produits islamiques et puisque l’environnement
dans ces institutions n’est pas islamique, ces produits deviennent une simple
adaptation des produits conventionnels au lieu d’un produit original à valeur ajoutée
(Al-Suwailem et Hassan, 2011). Cependant, l’imitation constitue une des stratégies
pour le développement des produits islamique. Elle est considérée comme la stratégie
la plus simple vu que la cible est déjà connue. L’imitation peut aider particulièrement
dans le stade embryonnaire de la finance islamique (Al-Suwailem, 2006). Cependant,
ces effets peuvent être néfastes sur le long terme vu l’apparition des dépendances au
sentier si on continue l’imitation rendant le retour en arrière de plus en plus difficile.
D’où la nécessité de passer de l’imitation à la mutation puis à une ingénierie basée sur
la satisfaction des besoins exprimés par la clientèle.

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Section 3 : Les institutions spécialisées et des marchés développés :
Les produits développés dans le cadre de la finance islamique ne vont pas fonctionner
dans le vide, ils doivent être implémentés par des institutions dont la structure est
déterminante des produits qui sont appropriés à ses activités et objectifs (Al-Suwailem
et Hassan, 2011). Ainsi, à titre d’exemple l’investissement en capitaux propres est plus
adapté aux fonds de capital-risque et les banques d’investissement que les banques
commerciales. De plus, les produits développés dans le cadre de la finance islamique
en général souffrent du manque d’un marché secondaire ce qui empêche la finance
islamique d’opérer dans des régions importantes du globe (Ajmi et al., 2014). Dans les
marchés financiers islamiques, les instruments sont limités alors que les marchés
conventionnels sont équipés avec des instruments testés, bien établis et standardisés.
Ainsi, l’introduction de nouveaux produits non approuvés par les acteurs majeurs du
domaine devient difficile (Iqbal, 1999).
Section 4 : Une théorie financière moderne basée sur le taux d’intérêt :
La théorie moderne de portefeuille ainsi que les innovations financières qui s’en
suivent sont en grande partie basées su le taux d’intérêt, qui est devenu une
composante essentielle de tous les modèles d’évaluation des actifs financiers. Ainsi,
essayer de développer de nouveaux produits sans faire recours au taux d’intérêt est un
défi à soulever (Iqbal, 1999).
Section 5 : Manque de spécialistes dans le domaine :
Les praticiens dans le marché des capitaux conventionnels sont bien formés, ont des
habiletés techniques et une expertise dans la compréhension du risque et du rendement
des instruments financiers de base. Cependant, les marchés financiers islamiques
enregistrent un retard important dans le domaine de la formation et de la recherche et
manquent de ressources humaines qualifiées.

Chapitre 3 : Les modes de financement participatifs :


Section 1 : Le contrat moudharaba :
C’est un contrat conclu entre un (ou des) investisseur(s) qui apporte(nt) des fonds (rab-
el-mal) – en l’occurrence la banque – et un entrepreneur qui assure le travail nécessaire

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et apporte son expertise pour faire fructifier ces fonds (moudharib), dans une opération
conforme à la Charia.
En cas de profit, le moudharib est rémunéré pour son travail et son expertise, le rab-el-
mal pour son apport en capital. La rémunération a lieu selon la proportion fixée dans le
contrat. Elle intervient après retenue de frais de gestion par le moudharib et
remboursement du capital au rab-el-mal. Le moudharib ne reçoit pas de salaire.
En cas de perte, l’un perd le fruit de son travail et ses frais de gestion, l’autre ses fonds
sauf s’il s’agit d’une négligence de gestion. La perte est alors supportée par les deux
parties.
Section 2 : Le contrat moucharaka (partenariat actif) :
La moucharaka est une sorte de société en participation pouvant prendre la forme
d’une société de personnes ou de capitaux. La différence avec la moudharaba est que
tous les partenaires (moucharik) participent à la fois au capital et au travail, ou à la
gestion. Dans le cas de sociétés de capitaux, les banques islamiques peuvent siéger au
conseil d’administration et exercer leur droit de vote. On peut la définir comme un
contrat par lequel deux parties (ou plus) souscrivent au capital d’une nouvelle société
pour la réalisation d’un projet spécifique (de type joint-venture), ou prennent des
participations dans une société existante et participent aux profits selon les indications
consignées dans le contrat et aux pertes proportionnellement à leurs apports respectifs
dans le capital, sauf si la mauvaise gestion est avérée. Ce mode de financement peut
être utilisé pour financer des immobilisations, le besoin de fonds de roulement, etc.
d’un projet ou d’une entreprise dont l’activité peut être aussi bien industrielle que
commerciale. Si les apports sont égaux et le partage des pertes et profits à égalité entre
les partenaires, le contrat est appelé moucharaka moufawadah. Les partenaires gèrent
conjointement le projet ou l’entreprise, sauf s’ils en ont décidé autrement. Si les
apports sont différents et les droits différents, il s’agit d’une moucharaka anan, chacun
s’engage, en principe, à hauteur de sa participation. Chaque partenaire peut participer à
la gestion du projet ou désigner une tierce personne à cet effet. Il agit comme un
commanditaire. Les salaires versés seront considérés comme des charges du projet.

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Section 3 : Le contrat mourabaha (financement Cost-plus) :
Le contrat mourabaha fait intervenir trois acteurs : le client de la banque qui désire se
procurer des biens, un vendeur et la banque islamique. C’est un contrat par lequel la
banque, sur ordre de son client, achète un bien (marchandises ou matières premières,
ou produits semi-finis) et le revend à son client au coût de revient majoré d’une marge.
Le paiement peut être immédiat ou différé. Le plus souvent le paiement est différé,
c’est pourquoi l’opération est considérée comme une alternative au crédit acheteur.
Section 4 : Le contrat salam (achat avec livraison différée et paiement comptant) :
C’est un contrat de vente avec livraison différée et paiement comptant. La banque
intervient comme acheteur d’une marchandise. Elle lui sera livrée à terme pour son
client. Le contrat salam est un contrat à terme. Le bien acheté n’existe pas au moment
de la signature du contrat. En conséquence, on peut considérer ce contrat comme
illicite étant donné que, selon les principes de la Charia, on ne peut vendre ce que l’on
ne possède pas. Mais, à l’époque du Prophète, en vertu du principe de nécessité, il a
été utilisé dans le secteur de l’agriculture pour permettre aux paysans de se procurer
des fonds en attendant la récolte. Pour contourner l’interdiction du gharar, d’une part,
l’objet du contrat devait être indiqué avec précision (telle variété de céréales), d’autre
part, au moment de la livraison, si la récolte était insuffisante, l’agriculteur devait
s’approvisionner sur le marché pour pouvoir honorer son engagement à la date
prévue.Ce mode de financement a été ensuite utilisé dans tous les secteurs de l’activité
marchande.

Section 5 : Le contrat ijara (crédit-bail) :


L’ijara est une sorte de crédit-bail à moyen et long terme qui fait intervenir trois
acteurs : le client de la banque, locataire du bien, la banque, et le fabricant, vendeur du
bien (sauf dans le cas où le bien appartient déjà au locataire). Les secteurs concernés
sont essentiellement : les transports, l’immobilier et l’équipement. • Description de
l’opération La banque islamique achète un actif qu’elle loue à une entreprise cliente
pour une période déterminée. Le prix de la location est échelonné sur la période du
contrat. Il peut être revu en cours de contrat. Dans ce contrat, il peut être prévu l’achat
du bien par le locataire, en cours de contrat ou en fin de contrat. En conséquence, il

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s’agit soit d’un contrat de location simple (ijara), soit d’un contrat de crédit-bail avec
option d’achat (ijara wa ikina). S’il s’agit d’un contrat de location simple, en fin de
contrat la situation est l’une des suivantes :
 Le locataire rend le bien à la banque.
 Le client locataire renouvelle le contrat de location.

Notons que, si la valeur résiduelle du bien est faible, la banque peut faire un don à
l’entreprise au terme d’un acte séparé. S’il s’agit d’un contrat de location-vente, à la
fin du contrat, le client peut ou non lever l’option prévue dans le contrat initial. S’il y a
acquisition, un contrat de vente est alors signé entre la banque et son client (al ijara-
thumman al Bai) au prix prédéterminé.
Section 6 : Le contrat istinaa (bien à fabriquer) :
C’est un contrat par lequel l’une des parties (le moustananii) demande à l’autre partie
(le sanii ) de lui fabriquer ou construire un bien moyennant une rémunération fixée.
Par différence avec la vente salam, le prix n’a pas à être payé en totalité au moment de
la vente. Ce produit fait donc intervenir deux parties, l’acheteur et le vendeur.
Toutefois, dans le cas du financement par une banque islamique, l’opération prend la
forme d’un double contrat istinaa et trois parties sont concernées : le client de la
banque, acheteur d’un bien pour lequel il cherche un financement, la banque et le
vendeur, maître d’ouvrage. Les deux contrats portent sur le même bien mais sont
indépendants, notamment les prix sont différents, l’écart représentant la marge de la
banque.
Section 7 : Les soukouks :
Les soukouks sont des sortes d’obligations émises par des organismes, États ou
entreprises, qui ont besoin d’argent. Appelées souvent obligations islamiques, ce sont
plutôt des produits assimilables aux Asset-Backed Securities (ABS) de la finance
conventionnelle car, selon les principes de la Charia, la transaction financière est
toujours sous-tendue par un actif.
L’émission de soukouks suppose donc le recours à la technique de la titrisation.

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PARTIE 2 : MONTAGE DES OPERATIONS D’INGINIEURIE
FINANCIERE ISLAMIQUE :
CHAPITRE 1 : CAS DE LA MOUDARABA :
Il s’agit également d’une joint venture, similaire au mécanisme de la Mousharaka,
impliquant un principe de partage de profits et de risque. Le partenariat comporte le
gérant (un moudarib) qui sera chargé de placer les fonds pour le compte des
investisseurs (Rab-al mal) dans le projet sans aucun apport en capital de sa part.
Les profits sont répartis selon des ratios définis contractuellement mais à la différence
de la Mousharaka, les pertes sont supportées uniquement par les investisseurs. Ce
principe repose sur l’idée que la contribution du gérant, ses efforts et son expertise ont
une valeur, à l’exception du cas ou celui-ci commet une erreur grave ou ne respecte
pas les termes du contrat.
En pratique, la Moudaraba est souvent employée dans le monde de la finance
islamique pour gérer des liquidités (p.ex. comptes d’investissement avec partage des
profits et pertes dans le cadre desquels la banque islamique agit en tant que moudarib
et l’investisseur en tant que (rab-al-mal). Cet instrument est également utilisé pour
mettre en place d’autres structures de financement islamique syndiqué.
Section 1 : Illustration :
La moudaraba, ne relèverait ni d’un investissement en actions à part entière, ni d’une
créance due, mais plutôt à la frontière des deux.
En effet, d’une part, pour le moudarib, le financement qu’il reçoit de rab el mal, est
considéré comme un investissement en capital dans le projet pour quatre raisons :
1. Aucun rendement fixe garanti n’est associé à cet investissement
2. Le rendement est une partie des profits du projet, tout comme un dividende, il n’est
versé que si le projet génère des profits.
3. Le financier ne peut exiger de recevoir un rendement ou son capital investi en cas de
perte.
4. Comme pour l’augmentation de capital, le financement par la moudaraba
n’augmente pas le levier financier de l’entreprise, au contraire des titres de dettes.
D’autre part, la moudaraba ressemble à un titre de dette sur deux points :

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1. Le capital reste dû au financier même si le montant à rembourser n’est pas garanti.
2. Comme pour la dette, le contrat de moudaraba a une maturité au terme de laquelle
l’arrangement est dissout.
Ainsi, contrairement à l'investissement en capital qui représente une créance illimitée
et perpétuelle sur l’entreprise, la moudaraba, malgré ses caractéristiques similaires à
un investissement en capital, est un contrat avec une durée déterminée, dont seul le
capital et non la propriété de l’entreprise est dû au financier à la fin du contrat, tout
comme la dette. La moudaraba ne peut donc pas être une créance de dette ni une
participation au capital, mais reste donc un produit hybride.
Prenons le cas d’une entreprise qui souhaite financer un projet de 100 millions d’euros
par l’intermédiaire d’un contrat de moudaraba sur un horizon d’une année.
L’entreprise négocie avec un financier les conditions suivantes :
Cas N°1 :
Financement total du projet à hauteur de 100 millions d’euros
Répartition des profits : 70% pour le financier et 30% pour l’entreprise.
Cas N° 2 :
Apport de 10 millions d’euros
Financement à hauteur de 90 millions d’euros

Nous restons dans le cadre d’une Moudaraba entre l’ensemble financier et


entrepreneur d’un côté, et l’entrepreneur de l’autre.
Répartition des profits : 70% pour le financier et 30% pour l’entreprise.
On envisage trois scénarii économiques équiprobables (33%) :
1. Scénario favorable : 40% de rendement sur le projet
2. Scénario médian : 20% de rendement sur le projet
3. Scénario défavorable : -20% de rendement sur le projet

Cas N° 1 :
Scénario Profits/Pertes Financier Entrepreneur
1 40% 28% 12%
2 20% 14% 6%
3 -20% -20% 0%

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Moyenne 13.3% 7.33% 6%
Écart-type 31% 25% 6%

L’entrepreneur reçoit un rendement relatif à son travail si le projet est profitable, mais
il ne subit aucune perte financière dans le scénario défavorable.
Cas N° 2 :
La part du financier dans le capital est de 90%, celle de l’entrepreneur est de 10%.
Scénario Profits/Pertes Financier Entrepreneur
1 40% 25.2% 14.8%
2 20% 12.6% 7.4%
3 -20% -18% -2%
Moyenne 13.3% 6.6% 6.6%
Écart-type 31% 22.2% 8.4%

L’entrepreneur reçoit un rendement relatif à son travail, ainsi que proportionnellement


à sa participation au capital, si le projet est profitable. Si le projet est perdant, il en
subit les conséquences à hauteur de sa participation au capital.
Section 2 : Interprétation et apports :
Il est intéressant de constater que dans le premier cas, l’entrepreneur reçoit en
moyenne 6 millions d’euros en contrepartie de son travail, n’ayant pas engagé de
capital : il a donc un ROE (rendement sur fonds propres) infini. Dans le deuxième cas,
son ROE est égal à 66%, comparé à celui du financier qui est égal à 7.3% dans les
deux cas. La moudaraba présente donc un effet de levier important pour
l’entrepreneur.
Le rapport entre le rendement moyen espéré et son écart-type du projet est de 0.43.
Pour l’entrepreneur, il est cependant égal à 1 dans le premier cas, et à 0.78 dans le
deuxième cas, en comparaison avec le financier pour lequel il est égal à 0.29 dans les
deux cas. Ces chiffres indiquent que malgré le fait que le rendement du financier est
supérieur à celui de l’entrepreneur, ce rendement ajusté du risque endossé n’en
demeure pas moins inférieur à celui de l’entrepreneur. L’investisseur prend plus de
risque financier que l’entrepreneur, c’est pour cela que sa rémunération est supérieure,
conformément au principe de la rémunération du risque prôné par les concepts de la
finance islamique. Il est à noter que la mesure de risque considéré est purement
financière, elle ne tient pas compte d’un autre risque que supporte l’entrepreneur, à
savoir le risque de réputation.

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CHAPITRE 2 : CAS DE LA MOURABAHA :
La mourabaha fait partie des contrats de financement proposés par la finance
islamique. Pour comprendre cette opération particulière, il est indispensable de donner
une définition simple et claire. La définition retenue est celle figurant dans les
standards de l’AAOIFI selon laquelle la mourabaha est « […] la vente d’un bien pour
un prix égal au prix d’achat avec une marge définie et approuvée par les parties. Cette
marge de profit peut être un pourcentage du prix de vente ou un montant fixe »
L’originalité de la mourabaha réside dans la combinaison obligatoire du prix
d’acquisition initiale et d’une marge bénéficiaire. Ces deux éléments intrinsèques à la
mourabaha représentent « le prix de revente qui peut être acquitté au comptant ou
échelonné. Ces deux éléments (connaissance par l'acquéreur du prix d'acquisition
initial, et intégration d'une marge bénéficiaire) permettent de la distinguer d'autres
contrats de vente »6. Cette opération est fondée sur le principe de la vente à
tempérament, utilisé en finance islamique.
L’étude de la mourabaha est nécessaire dans la mesure où elle représente l’outil de
financement islamique le plus utilisé à l’heure actuelle7. Cette sur-utilisation par les
établissements financiers islamiques conduit inévitablement à accroitre la popularité
de la mourabaha. L’endettement massif des consommateurs par le recours au crédit à
intérêt conventionnel marquait le besoin urgent d’offrir une alternative plus éthique.
Pour certains, cette alternative trouve grâce dans la mourabaha, mais pour d’autres
cette dernière n’est qu’une autre forme de crédit à intérêt déguisé.
Section 1 : Illustration : Mourabaha; financement basé sur le principe du coût majoré :

Dans le contrat Mourabaha classique, un financier acquiert un actif pour le compte de


son client et le lui revend ensuite moyennant des paiements souvent échelonnés sur
une période donnée. En pratique, le prix de revente est égal au coût d’acquisition
majoré d’une marge, convenue entre les parties. Les modalités de paiements à terme
ainsi que les prix de revente et les marges associées sont convenus et acceptés au
préalable par les deux parties.

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Dans une Mourabaha, le financier demeure propriétaire de l’actif et assume le risque
sous-jacent, (même pour une période courte) jusqu’à la revente de l’actif au client. Il
ne s’agit donc pas d’un prêt mais d’une opération de vente à crédit.
Il n’y a pas de référence à un taux d’intérêt. Le financier se rémunère par le biais d’une
commission qui ne compense pas la valeur intrinsèque de l’argent mais correspond
plutôt à la récompense du service rendu par la banque.
Cette technique de financement est très largement utilisée, notamment dans le cadre de
financements export, de financements immobiliers, de financements d’acquisition et
de financements avec effet de levier (LBO).
Prenons l’exemple d’un client qui veut acheter un bien, la banque acquiert un actif
pour le compte de son client et le lui revend ensuite moyennant des paiements souvent
échelonnés sur une période donnée. En pratique, le prix de revente est égal au coût
d’acquisition majoré d’une marge :
Le cout d’acquisition par la banque c’est X=100K
Le prix de revente est X+Y ; Y est renvoi à la marge qui est égale à 20 K, donc le prix
de revente est égale à Z=120K échelonnés sur une période donnée (exemple 5 ANS).

 Interprétation et apport :
Dans une Mourabaha, le financier demeure propriétaire de l’actif et assume le risque
sous-jacent, (même pour une période courte) jusqu’à la revente de l’actif au client. Il
ne s’agit donc pas d’un prêt mais d’une opération de vente à crédit.
Il n’y a pas de référence à un taux d’intérêt. Le financier se rémunère par le biais d’une
commission qui ne compense pas la valeur intrinsèque de l’argent mais correspond
plutôt à la récompense du service rendu par la banque.

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Section 2 : Illustration : Mourabaha inversée ; financement des acquisitions de
matières premières :
Cet instrument est un des contrats financiers islamiques les plus populaires. Le recours
à ce mode de financement est nécessaire pour répondre aux besoins en trésorerie des
clients. La transaction se décompose en plusieurs étapes (en pratique quasi
simultanées) :
 Le client (A) demande à la banque de lui vendre à terme une certaine quantité
de biens tangibles, pour un prix déterminé au préalable ;
 La banque acquiert les biens demandés d’un intermédiaire (1) et les revend en
différé par la suite au client (A) ;
 Une fois acquis par le client (A), les biens sont vendus à un intermédiaire (2) au
prix du marché. Pour des raisons de compatibilité avec la Charia, cet
intermédiaire doit être différent du premier (1). Les revenus de cette dernière
transaction permettent au client (A) de disposer des liquidités requises par son
besoin de financement.

 Interprétation et apport :
A la fin de la transaction, le client se retrouve avec des liquidités et une dette à l’égard
de la banque, laquelle peut être réglée en plusieurs versements. Concernant l’actif
sous-jacent, il s’agit le plus souvent d’une matière première librement négociable et

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conforme à la Charia (fréquemment le cuivre). L’or et l’argent ne peuvent être utilisés
dans la mesure où la Charia les considère comme des devises et non comme des
matières premières. Les Mourabaha peuvent être structurées de façon similaire à un
crédit syndiqué.

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Conclusion générale :

L’ingénierie financière islamique est encore dans un stade embryonnaire. Elle est en
grande partie dominée par une stratégie d’imitation et conduite par les banques
conventionnelles. Le marché financier islamique est dominé par des instruments de
courte durée comme les contrats Murabaha et Ijara alors qu’elle enregistre un déficit
quant à la liquidité et les instruments de gestion de risque (Iqbal, 1999). C’est dans ce
cadre que l’ingénierie financière islamique est appelée à fournir des produits innovants
et des solutions originales capables de concurrencer avec les produits conventionnels
et se positionner sur le marché mondial. Contrairement à ce qu’on peut croire, l’IFI
fournit les éléments de base qui peuvent être utilisés pour construire les instruments
financiers les plus complexes qui vont améliorer la liquidité et offrir les outils de
gestion de risque (Iqbal, 1999). Ainsi pour mobiliser ce potentiel il faut encourager la
recherche dans ce domaine et instaurer un code charia universel pour harmoniser les
pratiques de l’ingénierie financière islamique. D’autre part, l’ingénierie financière peut
être un élément destructeur pour la finance islamique vu qu’elle peut être utilisée pour
contourner les règles de la charia et les réglementations en vigueur.

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Bibliographies:

 Islamic Capital Market Overview & Role of Sukuk Islamic Finance – A Paradigm
Shift In Africa 28th – 29th March 2011 Crowne Plaza Hotel Nairobi, Kenya

 Moody’s Credit Research, Risk Issues at Islamic Financial Institutions, Janvier 2008

 Guide de la Finance Islamique, Herbert Smith, 2009

 La finance Islamique : Une illustration de la Finance Ethique, François Guéranger,


Dunod 2009

Webographies:

 http://www.le-maroc.org/Economie.htm

 http://www.lesechos.fr/20/01/2014/lesechos.fr/0203254362337_quand-1---de-
lapopulation-detient-50---des-richesses-mondiales.htm

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