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http://www.fsjesmaster.com/2017/07/quelques-sujets-
dactualite-susceptibles-concours-master.html
BOYCOTT MAROC
Cher peuple,.
La date d’aujourd’hui marque le dix-huitième anniversaire de la
Glorieuse Fête du Trône, célébré dans un contexte national riche en
acquis et chargé en défis.
Certes, les moyens dont dispose le Maroc sont limités. Et il est vrai
que de nombreuses régions ont un besoin accru en services sociaux de
base.
En effet, le secteur privé attire les meilleurs cadres formés dans notre
pays, lesquels participent aujourd’hui à la gestion des plus grandes
compagnies internationales installées au Maroc, et administrent les
petites et les moyennes entreprises nationales.
Cher peuple,.
Nos choix en matière de développement restent globalement
pertinents. Mais, le problème a trait à l’immobilisme des mentalités, et
aux carences en termes d’exécution et d’innovation.
En effet, l’évolution politique du Maroc et ses progrès en matière de
développement ne se sont pas répercutés positivement sur l’attitude
affichée par les partis, les responsables politiques et les administratifs,
au regard des aspirations et des préoccupations réelles des Marocains.
Cher peuple,.
La charge et l’honneur de servir le citoyen vont de la satisfaction de
ses simples demandes jusqu’à la réalisation de projets, quelle qu’en
soit l’envergure.
Qu’il soit réalisé à l’échelle d’un quartier, d’un douar, d’une ville ou
d’une région, ou qu’il concerne tout le pays, un projet a toujours le
même objectif : celui de servir le citoyen. En ce qui me concerne, Je
considère que le creusement d’un puits et la construction d’un barrage
revêtent la même importance, dans la mesure où ces réalisations visent
le bien-être des citoyens.
Cher peuple,.
J’insiste ici sur la nécessité d’une mise en œuvre entière et judicieuse
de la Constitution. Je réaffirme que cette responsabilité collective
concerne tous les acteurs, chacun selon son domaine de compétence :
gouvernement, parlement, partis et institutions.
Ce qui est surprenant, c’est que, parmi les responsables qui ont échoué
dans leur mission, il y en ait certains qui pensent mériter une
promotion ! Ces agissements et ces dysfonctionnements accréditent
l’idée répandue chez l’ensemble des Marocains que la course aux
postes est un moyen d’engranger les bénéfices de la rente ; ils
résonnent comme des exemples d’abus d’autorité et de trafic
d’influence.
Mais, Dieu soit loué, ce constat ne concerne pas tous les responsables
administratifs et politiques : nombre d’entre eux sont, au contraire, des
personnes honorables, connues et reconnues pour leur patriotisme
sincère, leur intégrité, leur impartialité et leur engagement au service
de l’intérêt général.
Cher peuple,.
Les événements, qui se sont produits dans certaines régions, ont
révélé, hélas, une irresponsabilité sans précédent.
De fait, la gestion des affaires publiques doit rester bien à l’écart des
intérêts personnels et partisans, à l’abri des discours populistes. Elle
ne doit pas non plus être entachée par certaines expressions étranges
qui entachent l’action politique.
Or, Nous avons constaté que la plupart des acteurs préfèrent raisonner
en termes de gain et de perte, qu’ils s’évertuent à préserver leur capital
politique, voire à le renforcer, et que, de ce fait, ils agissent au
détriment de la patrie et contribuent à la détérioration de la situation.
Les Marocains savent que les tenants de cette thèse caduque s’en
servent comme un fonds de commerce, et que leurs propos sont
dénués de toute crédibilité.
Est-ce donc l’appareil sécuritaire qui gère les affaires du pays ? Est-ce
lui qui contrôle les ministres et les responsables ? C’est peut-être lui
aussi qui fixe les prix ? En réalité, les agents des forces de l’ordre
consentent d’énormes sacrifices, travaillent jour et nuit, dans des
conditions difficiles, pour remplir le devoir qui leur incombe: assurer
la sécurité et la stabilité du pays, intérieurement et extérieurement, et
veiller sur la tranquillité, la quiétude et la sûreté des citoyens.
A cet égard, les Marocains ont le droit, et même le devoir, d’être fiers
de leur appareil sécuritaire. Et là, Je l’affirme avec force et sans la
moindre hésitation ni complexe d’infériorité: Si certains nihilistes ne
veulent ni admettre ni proclamer cette vérité, c’est leur problème à
eux-seuls.
Cher peuple, .
Le modèle institutionnel marocain est parmi les systèmes politiques
avancés.
Cependant, ce modèle est resté, en grande partie, lettre morte, car
l’application menée sur le terrain reste insuffisante. Je suis pleinement
et fermement attaché au respect des attributions des institutions et au
principe de séparation des pouvoirs.
Cher peuple,.
Je m’enorgueillis d’être à ton service et d’y rester jusqu’à mon dernier
souffle, car J’ai été éduqué à l’amour de la patrie et à l’engagement au
service de ses enfants.
Mais, Dieu soit loué, outre une volonté forte et sincère, Nous
possédons une vision claire et déployée sur le long terme. Car Nous
savons qui nous sommes et dans quelle direction nous marchons.
Flexibilisation, libéralisation,
dévaluation, régime des changes… si
vous non plus vous n’avez pas de
master en économie, LaDepeche.ma
vous explique ce que veut dire la
réforme du régime de change du
dirham et ce qui va concrètement
changer pour nous. Décryptage de
l’économiste Najib Akesbi qui estime
que cette opération est risquée pour le
Maroc.
Comment pourriez-vous
expliquer la libéralisation du
dirham pour qu’un enfant de 12
ans comprenne?
On va acheter une bicyclette importée d’un pays
européen. Elle vaut 100 euros par exemple. Ici notre
monnaie c’est le dirham. Donc on va payer en dirham.
La question qui se pose : quelle est la valeur du
dirham par rapport à l’euro ? En d’autres termes,
combien de dirhams va-t-on donner pour 100€?
Avantages :
1. Favoriser l’export
Inconvénients :
1. Hausse du coût des importations
Nabil Boubrahimi
Professeur en économie à la faculté Ibn Tofeil de
Kénitra
Le bémol de Lahlimi
- Je veux dire un taux d'équilibre entre les prix intérieurs et les prix internationaux de
manière à assurer la viabilité de la balance des paiements. Je peux ajouter que les prix
intérieurs de notre pays ont été suffisamment rapprochés des prix internationaux grâce
à la réussite de la politique d'ajustement et à la poursuite d'une politique monétaire
orthodoxe, c'est-à-dire anti-inflationniste.
- Comment doit-on observer les prix? Avec ou sans les droits de douane?
Le grand inconvénient d'une protection par les taux de changes, c'est de provoquer des
répercussions généralisées alors qu'il est possible de cibler par d'autres mesures
n'engendrant pas ce genre de répercussions.
- Lorsqu'il a fallu définir le Dirham en Avril 1973, il a été tenu compte de la structure
de base de notre balance des paiements dans le choix des monnaies constituant
l'ossature du panier, à savoir les monnaies des principaux pays partenaires ainsi que les
monnaies qui assurent l'essentiel de nos règlements avec l'étranger.
Mais ces taux aussi inexpressifs soient-ils peuvent toujours remplir leur fonction tant
qu'il n'est pas constaté un écart avec les taux effectifs et réels du Dirham tels qu'ils sont
calculés par Bank Al Maghrib à partir d'une date de référence et en fonction de
l'évolution des prix aussi bien au Maroc que dans les pays concernés.
Dans tous les pays, un certain nombre d'organismes calculent ce taux effectif et réel
pour certains produits spécifiques, mais souvent sans les publier.
- Seules les autorités monétaires pourraient donner une réponse plus appropriée à cette
question . Quoi qu'il en soit, je ne pense pas qu'un marché des changes convienne pour
bien mesurer la valeur externe du Dirham. En effet, pour qu'une monnaie soit acceptée
et cotée sur le marché des changes, il faut qu'elle soit utilisée à grande échelle comme
monnaie de règlement.
- Monnaie de règlement ou de réserve?
- Monnaie de règlement. S'il n'en est pas ainsi, ces cotations deviendraient erratiques.
Or, si nous nous penchons sur notre situation actuelle, on voit que nous venons à peine
de lever les restrictions de changes. Donc, il faut attendre que cette levée puisse
entraîner la réforme des structures (modernisation et compétitivité des entreprises,
projets mieux ciblés, marché monétaire plus élargi et un marché financier réorganisé).
Egalement, il faut qu'il y ait suffisamment de temps pour qu'une monnaie soit
familiarisée et acceptée des opérateurs étrangers.
- Pour le moment, en cette fin de l'année 1992, il y aura un excédent de la balance des
paiements de l'ordre de 1,5 milliard de Dirhams.
Les déficits commerciaux et autres sont largement compensés par les transferts des
RME, les recettes de tourisme et les investissements étrangers.
Aujourd'hui, c'est également l'année 1993 qui s'annonce sous de bons auspices. La
valeur actuelle du Dirham me paraît correcte sauf s'il apparaît effectivement un
décalage, un écart appréciable et persistant avec le taux effectif et réel. Mais
appremment il n'en est rien.
A ma connaissance, il n'a jamais été question de nous engager sans transition vers la
convertibilité intégrale. Dès le départ il a été annoncé une convertibilité liée aux
opérations courantes.
- Pour les Marocains résidant à l'étranger, nous avons été amenés à forger un autre
concept. Ils ne sont considérés ni comme résidents, ni comme non-résidents.
Ils bénéficient des avantages des résidents: détenir librement des Dirhams, en user
comme ils veulent, les prêter, les emprunter, modifier la consistance de leur patrimoine
etc... et en même temps, ils bénéficient d'un certain nombre d'avantages, et non des
moindres, accordés aux non-résidents, en particulier la possibilité d'investir en devises
avec la garantie de retransfert même concernant les dividendes.
- Est-ce qu'un simple agent économique peut aller demander des devises et en user
comme il veut?
En tant que pays en voie de développement, nous ne pouvons pas ouvrir la porte à
toutes les opérations qui peuvent s'assimiler à des transferts de capitaux pour la bonne
raison qu'il est du devoir de l'Etat, même en respectant les libertés individuelles, de
défendre l'intérêt général, à savoir cette protection de l'épargne nationale et son
utilisation à bon escient. Pour le moment, deux éléments nous empêchent de libérer les
opérations en capital :
- le fait que nous ne sommes pas encore en mesure de concurrencer et de rivaliser avec
les pays industrialisés de notre environnement en ce qui concerne la rentabilité et la
productivité du capital ainsi que la diversité des produits offerts pour le placement de
l'épargne...etc.
Donc, il ne faut pas brûler les étapes. Il faut une période de transition pendant laquelle
nous allons intégralement libérer les opérations courantes. Mais, comme je l'ai dit il
faut penser à libérer graduellement les opérations en capital en commençant peut-être
par les investissements marocains à l'étranger qui sont liés à une meilleure
implantation sur les marchés internationaux.
- Est-ce légitime?
- Je n'en donne aucune signification péjorative. La spéculation est une opération qui
consiste à se protéger contre les risques de changes ou en tirer profit. Mais pour le
moment, nous n'en sommes pas encore là.
http://books.openedition.org/iremam/2421
Quelles conséquences?
La sortie de la Grande Bretagne de l'UE
augmentera mécaniquement le pouvoir de
l'Allemagne et renforcera son emprise sur la
politique économique européenne. Toutefois, la
conséquence la plus sérieuse est l'effet domino
d'un tel évènement. Si d'autres pays
envisageaient et obtenaient leur "exit", ils
réussiront à montrer qu'il y a une vie en dehors
de l'UE et pourraient tout simplement la faire
voler en éclats, au grand profit des partis
d'extrême droite. C'est le grand risque pour le
Maroc.
61
Quelle secousse ! Le Royaume-Uni a fini par voter en faveur d’une sortie de l’Union
européenne après 43 ans de présence. Il avait, en effet, intégré l’Union en 1973. Une surprise
de taille dont l’onde de choc ira au-delà des frontières du vieux continent tant sur le plan
économique que politique.
Mais c’est en premier lieu la portée symbolique de cette décision qui retient l’attention.
L’Europe, longtemps considérée comme un modèle d’intégrité économique et de stabilité
politique, a inspiré d’autres blocs dans le monde à l’exemple de l’Union africaine et du
COMESA en Afrique. Mais ce modèle est aujourd’hui remis en cause, affaibli par le contexte
régional, les vagues migratoires et la montée de l’extrême droite en Europe qui a fait
campagne contre l’Europe unie et qui sera sans doute le premier gagnant de ce Brexit. La
crainte pour les Européens à présent est que ce Brexit ne donne des idées à d’autres pays
européens.
Les conséquences économiques sur le tiers-monde et les pays émergents ne sont pas non plus
à négliger. C’est le cas notamment en Afrique. Des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria,
le Botswana, l’Angola, le Kenya, le Ghana et le Sénégal pourraient faire les frais.
Les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud, première économie
africaine, atteignent 8,3 milliards de dollars. Il était prévu qu’ils atteignent 28 milliards d’ici
la fin de la décennie. En raison du Brexit, les accords commerciaux précédemment conclus
avec l’Europe pourraient être renégociés. Plus largement, c’est l’ensemble des
investissements en direction du continent africain qui pourraient ralentir.
Au-delà du continent noir, le Brexit risque d’avoir des répercussions sur l’économie
mondiale. Les économistes s’attendent déjà à une fragilisation de l’économie européenne.
Celle-ci ne pourra plus prendre le relais attendu des économies émergentes qui ont soutenu
l’économie mondiale depuis la crise de 2008, avant de s’effondrer en raison de la chute des
prix des matières premières. Le ralentissement de l’économie mondiale pourrait s’accentuer et
entraîner une baisse de la demande sur le pétrole, et par conséquent, une chute des cours avec
des effets directs sur les économies du Proche-Orient. La crainte des milieux économiques est
que ce Brexit ne se traduise par un effet domino qui finirait par atteindre une économie
mondiale déjà fragilisée.
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A PROPO S
ESCA.MA
CONTA CT
COP 22 : Enjeux
Économiques et
Géopolitiques pour le Maroc
By Imane EL GHAZALI @imelghazali · On 9 novembre 2016
La réponse du roi
S’adaptant à la situation régionale et cherchant à répondre
au mécontentement général, Mohammed VI, dans un
discours prononcé le 9 mars 2011, annonce une réforme
constitutionnelle ainsi qu’un référendum. A la différence
de son père qui soumettait au référendum un projet préparé
par son cabinet, il nomme une commission consultative
chargée d’élaborer la réforme qui garantirait davantage de
pouvoir au Premier ministre, au gouvernement ainsi qu’au
parlement. Au lendemain du discours, la protestation
semble un moment désamorcée, une grande partie de la
presse tout comme la majorité de la classe politique se
montrent satisfaites de la réforme. Le pouvoir a donc su
rapidement réagir en disant accorder des concessions face à
la pression de la rue : « un compromis historique ayant la
force d’un nouveau pacte entre le Trône et le peuple ».
Sept propositions ont été avancées : la consécration
constitutionnelle de la pluralité de l’identité marocaine au
cœur de laquelle figure l’amazighité ; la consolidation de
l’État de droit et des institutions ; l’élargissement du champ
des libertés individuelles et collectives et la garantie de leur
exercice ; le renforcement du système des droits de
l’homme sur les plans politique, économique, social,
culturel ; la volonté d’ériger la Justice au rang de pouvoir
indépendant et de renforcer les prérogatives du Conseil
constitutionnel ; la consolidation du principe de séparation
et d’équilibre des pouvoirs.
Un des points forts de ces réformes est notamment
l’approfondissement de la démocratisation, de la
modernisation et de la rationalisation des institutions. Ceci
s’établirait à travers un Parlement issu d’élections libres et
transparentes où la Chambre des représentants est investie
de nouvelles compétences. Le gouvernement est élu par la
majorité populaire tandis que le Premier ministre est issu
du parti arrivé en tête aux élections de la Chambre des
représentants et dispose d’un statut renforcé : il est le chef
d’un pouvoir exécutif effectif et responsable du
gouvernement et de l’administration publique. Citons aussi
un Conseil de gouvernement aux compétences clarifiées et
constitutionnalisées.
Au lendemain de ce discours, le Mouvement du 20 février
apparaît un temps divisé sur l’interprétation à donner à
cette initiative. Deux des courants fortement présents au
sein du mouvement, la gauche radicale (et en particulier
Annahj Addimocrati) et Al Adl wal Ihsane rejettent la
nature non démocratique de la procédure de nomination
des membres de la commission constitutionnelle et
appellent à l’élection d’une Assemblée constituante. Le 13
mars, un sit-in est organisé par les militants et est
brutalement réprimé par la police.
On assiste à deux types d’interprétation de l’épisode
coercitif. D’une part, et dès le jour même, des manifestants
du Mouvement du 20 février radicalisent leurs positions,
accusant le régime de recourir à des pratiques coercitives
allant à l’encontre des promesses royales. D’autre part,
certains commentateurs évoquent l’existence de foyers de
résistance aux réformes décidées par le roi au sein même
du ministère de l’Intérieur.
Le 20 mars, le Mouvement du 20 février organise une
nouvelle mobilisation où la foule est largement plus
importante que le mois précédent (d’après les
organisateurs, 50 000 personnes auraient défilé à
Casablanca). Dès lors, il ne s’agit plus de se confiner à
l’autolimitation mais d’organiser une véritable
démonstration de force, toujours sous l’étiquette du
Mouvement du 20 février, sans slogans particularistes et en
soutenant une rigoureuse discipline collective. Les
militants réclament « la fin du despotisme », et disent
« non à la constitution octroyée » ou à « la constitution des
esclaves ». Le discours royal du 9 mars 2011 est donc
perçu paradoxalement à la fois comme une reconnaissance
du Mouvement du 20 février et comme une tentative de lui
couper l’herbe sous les pieds en présentant une offre de
réforme susceptible de séduire, ce qui est rejeté par une
majeure partie du mouvement.
L’adoption de la constitution et l’accession au
pouvoir des islamistes
La nouvelle constitution est présentée par le roi lors d’un
discours, le 16 juin 2011 qui annonce que celle-ci devra
être validée par référendum, le 1er juillet. Le processus de
révision est donc effectué rapidement, le référendum ayant
eu lieu deux semaines après. Dans un pays où le nombre
des analphabètes excède 52% de la population totale, les
institutions productrices d’idéologie, mosquées et médias,
sont alors mobilisées en faveur du nouveau texte. Le taux
officiel de participation est de 70% et le résultat final de
98% de voix favorables.
Les réformes constitutionnelles restent en-deçà des
aspirations : le roi a gardé le pouvoir exécutif. Comme le
constate Younes Abouyoub, sociologue à l’Université
Columbia de New York, le roi nomme le Premier ministre
qu’il doit choisir parmi les membres du parti sorti
majoritaire des urnes. Quant aux membres du
gouvernement, ils sont désignés sur proposition du Premier
ministre mais le roi est en droit de les limoger. L’article 48
de la constitution l’autorise également à convoquer et à
diriger le Conseil des ministres, alors que l’article 51 lui
permet toujours de dissoudre le Parlement, censé être
indépendant selon le discours du 9 mars. Il demeure
également le commandant suprême des forces armées (art.
53), l’autorité religieuse suprême du pays en tant que
commandeur des croyants (art. 41), celui qui nomme les
ambassadeurs et signe les traités internationaux (art. 55).
Enfin, l’article 42 lui accorde toujours la prérogative de
gouverner par décret.
En vertu de cette nouvelle constitution, des élections
législatives anticipées sont organisées le 25 novembre
2011. Avec l’intervention inédite d’observateurs étrangers
et un taux de participation d’environ 45%, le Parti de la
Justice et du Développement se classe premier avec 107
sièges sur les 395 que compte la chambre des députés et
accède pour la première fois de son histoire au
gouvernement. Le vote peut alors être compris comme un
vote contestataire sanctionnant les partis traditionnels
plutôt qu’un réel engouement pour le processus électoral.
C’est la première fois qu’un chef de gouvernement se
réclame de l’islamisme. Notons toutefois que le nouveau
Premier ministre Abdelilah Benkirane ne remet
aucunement en question la légitimité religieuse du roi.
L’élection du PJD apparaît ainsi non pas comme un
événement en rupture avec le passé mais comme
un remake de l’alternance de 1997 où la gauche était
arrivée au pouvoir. Le PJD apparaît ainsi plutôt comme
l’ultime pare-feu du régime.
On pourrait penser comme une victoire pour la rue
marocaine l’accession démocratique des islamistes au
gouvernement. En effet, quand bien même ce n’est pas le
Mouvement du 20 février qui accède au pouvoir, le choix
du PJD reflète la volonté, semble-t-elle, non falsifiée, de la
majorité des votants. Les islamistes marocains doivent
cependant accepter les conditions de la commanderie des
croyants et du califat, qui sont attachés au titre du
souverain. En raison de sa position d’imam suprême,
patron des oulémas et eu égard à son ascendance
chérifienne, Mohammed VI tient en respect les islamistes.
Le PJD peut être qualifié de parti « islamiste monarchiste »
car il reconnaît le roi comme Commandeur des croyants. Il
est donc admis à participer au jeu politique. Les salafistes
ou les disciples du Cheikh Yassine ne l’acceptant pas, ils
sont pourchassés ou non-légalisés.