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François BOVON ± Bertrand BOUVIER

LA TRANSLATION DES RELIQUES


DE SAINT ÉTIENNE LE PREMIER MARTYR

Les pages qui suivent sont consacrées au récit de la translation des


reliques de saint Étienne, de Jérusalem à Constantinople1. Ce texte ano-
nyme nous est parvenu par le biais de multiples recensions, répertoriées
dans la BHG sous les nos 1649, 1650, 1650b et 1651b et souvent combinées
GDQV OD WUDGLWLRQ PDQXVFULWH j G¶DXWUHV SLqFHV GX GRVVLHU KDJLRgraphique
relatif au protomartyr. Avant de nous attarder sur le contenu du texte et
G¶HQ SURSRVHU XQH pGLWLRQ QRXV DQDO\VHURQV OHV GLYHUVHV FRPbinaisons
textuelles véhiculées par les manuscrits et nous noterons les recoupements
possibles2. Ce faisant, notre enquête se limitera aux témoins complets3,
avec une attention partiFXOLqUHjO¶RUJDQLsation interne des recueils. Pour
OHGLUHHQG¶DXWUHVPRWVQRXVFKRLVLVVRQVXQHOHFWXUHQDUUDtive de la ma-
tière hagiographique, en mettant à contribution la typoORJLHG¶(KUKDUG4.

I. LES DIVERSES COMBINAISONS TEXTUELLES

A. Une longue histoire en trois temps

À la fin du XIXe s., Papadopoulos-Kerameus édita un texte narrant le


martyre de saint eWLHQQHHWO¶LQYHQWLRQGHVHVUHOLTXHV BHG 1649), à partir

1
1RXVQHQRXVLQWpUHVVRQVSDVLFLjODWUDGLWLRQPDQXVFULWHGX0DUW\UHQLjFHOOHGHO¶,Q-
vention des reliques; il suffit de se reporter à nos précédentes publications: B OVON ± BOUVIER,
Étienne le premier martyr; EID., La 5pYpODWLRQ G¶eWLHQQH; voir aussi BOVON, The Dossier.
Liste des abréviations bibliographiques, voir infra, p. 50.
2
Il y eut au début du Ve VXQHDXWUHWUDQVODWLRQFHOOHGXEUDVGURLWG¶eWLHQQHTXH3XO-
FKpULHV°XU GHO¶HPSHUHXU7KpRGRVH,,UHoXWGH-pUXVDOHP. La relique fut déposée dans O¶pJOLVH
Saint-Étienne, construite dans le palais de Daphné, sans doute par la même Pulchérie. La date
GHO¶pYpQHPHQW RX IDLWGpEDWFI+OLUM ± VIKAN, The Trier Ivory. La source
principale pour cette translation est Théophane le Confesseur, Chronographia, AM 5920 (éd.
DE BOOR, I, 86-87); le texte concerné est cité et traduit par Holum et Vikan (The Trier Ivory,
p. 127), lesquels HVWLPHQWTXHO¶LYRLUHGH7Uqves rHSUpVHQWHO¶DUULYpHGXEUDVG¶eWLHQQHj&RQ-
stantinople. Voir aussi C. MANGO ± R. SCOTT, The Chronicle of Theophanes Confessor. Byzan-
tine and Near Eastern History AD 284-813, Oxford, 1997, p. 135-136. Au XIVe s., Nicéphore
Calliste Xanthopoulos (Hist. eccl. 14, 9; éd. PG 146, col. 1081- PHQWLRQQHO¶pYpQHPHQW
tout en confondant et fusionnant cette translation avec celle qui nous occupe présentement.
3
1RXV DYRQV ODLVVp GH F{Wp OH IUDJPHQW GH O¶Inventio et Passio (BHG 1649) repéré par
Ehrhard (Überlieferung und Bestand, II, p. 65-66, n. 1) GDQVO¶pFULWXUHVRXV-jacente (Xe-XIe s.)
du ms. palimpseVWH:URFáDZ%LEOLRWKqTXHXQLYHUVLWDLUHRehdigeranus 26, f. 51v.
4
EHRHARD, Überlieferung und Bestand.

Analecta Bollandiana, 131 (2013), p. 5-50.


6 F. BOVON ± B. BOUVIER

G¶XQ WpPRLQ UHODWLYHPHQW WDUGLI OH PV -pUXVDOHP 3atriarcat Orthodoxe,


Saint-Sabas 224 (XIVe V LOFRQVLJQDGDQVO¶DSSDUDWFULWLTXHVRXVOHVLJOH
%OHVYDULDQWHVG¶XQDXWUHFRGH[SOXVDQFLHQGXPrPHIRQGV6DLQW-Sabas
18, dont la seconde partie (Xe V QHFRQWLHQWSDVOHPrPHWH[WHPDLVO¶XQH
des reFHQVLRQVGHO¶,QYHQWLRQGHVUHOLTXHVQXPpURWpHBHG 1648y5. Après
DYRLU UDSSRUWp O¶KLVWRLUH G¶eWLHQQH WHOOH TX¶elle se lit dans les Actes des
apôtres (6, 1 ± 8, 3), le texte fait succinctement intervenir Gamaliel, qui,
accompagné de Nicodème, offre une sépulture à la sainte dépouille; le
précieux cercueil6 est enseveli dans la propriété de Gamaliel à Kapar (ou
Kaphar) Gamala7. Vient ensuite la description cirFRQVWDQFLpHGHO¶LQYHQ-
tion des reliques, quelques siècles plus tard, par le prêtre Lucien du même
lieu8. Une jeune veuve, Julienne, organise alors le transfert des reliques
de Jérusalem à Constantinople, où elles sont acFXHLOOLHVSDUO¶pYrTXH0p-
trophane, qui prononce un sermon à cette occasion9)LQGHO¶KLVWRLUH
Deux raisons invitent à considérer cette ample composition comme le
résultat G¶XQH IXVLRQ G¶pOpPHQWV LQGpSHQGDQWV j O¶RULJLQH: la longueur
même GXGRFXPHQWTXLGRQQHO¶LPSUHVVLRQG¶XQHDGGLWLRQGHWH[WHVHWOH
QRPGH0pWURSKDQHpYrTXHRUWKRGR[HTXHO¶RQDG€VXEVWLWXHUjO¶DULHQ
(XVqEH VXJJpUp SDU G¶DXWUHV PDQXVFULWV Observons dès à présent que,
GDQVFHGHUQLHUFDVO¶pYrTXHQHSURQRQFHDXFXQGLVFRXUV
À notre connaissance, une dizaine de manuscrits transmettent le do-
cument. Les plus anciens remontent au Xe siècle. Ils seront présentés ci-
après. 1RXVQ¶DYRQVSDVHQFRUHHXOHWHPSVG¶H[DPLQHUOHVWpPRLQVSOXV
récents, dont X. Lequeux nous a aimablement fourni la liste: les mss
Vienne, Österreichische Nationalbibl., Hist. gr. 96 (ca. 1300 pour cette se-
conde partie du manuscrit, qui nous intéresse ici)10; Athos, ̫̩̉Ҟ ̥̫̩̰́-

5
PAPADOPOULOS-KERAMEUS, о̩қ̧̡̦̯̝, V, p. 28-  9RLU DXVVL O¶pGLWLRQ GH & &K
DOUKAKIS, ̉ҝ̟̝̭ ̮̰̩̝̪̝̬̥̮̯Ҟ̭, VIII, Athènes, 1894, p. 28-45; et BOVON, The Dossier, p. 295.
6
Ce ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩½̡̬̮ҝ̵̩̫̩ désigne très probablement un cercueil en bois de perséa; voir
ci-dessous p. 38 la note relative à 2. 5.
7
,FLOHUpFLWFRUUHVSRQGHQJURVDX0DUW\UHG¶eWLHQQHWHOTX¶LOFLUFXOHVRXVVes diverses
formes (BHG 1649a-h).
8
Ce récit est connu en plusieurs langues, particulièrement en grec sous deux recensions
(BHG 1648x et 1648y), en latin sous deux variantes également, et en syriaque.
9
'DQVG¶DXWUHVPDQXVFULWV cet évêque est appelé Eusèbe et, dans ce cas, il ne prononce
SDVG¶KRPpOLHILQDOH2QUHJUHWWHTXHO¶KLVWRULHQdu Ve s.6R]RPqQHQ¶DLWSDVDFKHYpVRQRX-
vrage. À la fin du livre IX (16, 4), il annonce son intention de raconter deux inventions de
UHOLTXHV FHOOH GX SURSKqWH =DFKDULH HW FHOOH G¶eWLHQQH 0DOKHXUHXVHPHQW O¶RXYUDJH V¶LQWHU-
URPSWDSUqVO¶LQYHQWLRQGHVUHOLTXHVGXSURSKqWH=DFKDULH
10
,OV¶DJLWG¶XQFRXUWIUDJPHQW I-147v) qui correspond à O¶pGLWLRQGH3DSDGRSRXORV-
Kerameus p. 28, ligne 2 (soit la fin de la première phrase du texte), à p. 30, ligne 11. Le ma-
nuscrit ne contient aucun autre texte sur Étienne: voir H. HUNGER, Katalog der griechischen
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 7

̮ҡ̫̰ 169 (Lambros 3703; XVIe s.) et ̫̩̉Ҟ ̬̣̟̫̬̀ҡ̫̰ 7 (Lambros 554;
e
XVII s.) où notre pièce est intitulée, f. 470, ҆½ң̨̨̩̣̝ ̦̝Ҡ ж̡̩ҥ̡̬̮̥̭ ̯̫ԉ
̨̯̥ҡ̧̡̫̰̥̳қ̩̫̰̯̫ԉз̟ҡ̡̫̰̯̱̏қ̩̫̰11.
'XUDQWO¶H[DPHQGHFHVPDQuscrits, nous avons porté notre attention
sur trois points: 1. les titres et sous-titres, écrits souvent en semi-onciales,
2. les éventuelles césures graphiques entre les parties du texte, et 3. la date
liturgique à laquelle est associé le texte. Rappelons que, dans le calendrier
RUWKRGR[HJUHFOHGpFHPEUH jO¶RULJLQHLOGHYDLWV¶DJLUGXGpcem-
bre, comme le suggèrent les calendriers latin et arménien) est consacré à
saint Étienne lui-même et le 2 août à la translation de ses reliques à Con-
stantinople.
/HPDQXVFULWGHO¶(VFXrial (Scorial. ĭ ǿǿǿ. 20 [gr. 239], IXe s.), un ½̝-
̩̣̟̰̬̥̦ң̩ SRXU O¶DQQpH HQWLqUH12, FRQWLHQW G¶DSUqV OHV FDWDORJXHV GLVpo-
nibles13, quatre enkomia du protomartyr: un texte pseudo-chrysostomien
(BHG 1959), ainsi que les éloges de Chrysostome (BHG 1665e), de Pro-
clus (BHG 1657) et de Grégoire de Nysse (BHG 1654). À leur suite, on
peut lire, aux f. 114-132v, sous le titre ̬̍ӝ̪̥̭ і̯̫̥ ̨̝̬̯ҥ̬̥̫̩ ̦̝Ҡж̡̩ҥ̡̬̮̥̭
̯Ԗ̧̡̩̥̳қ̴̩̩̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̨̬̯̫қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰, le récit édité par Papa-
dopoulos-Kerameus14. 8QHYLVLWHjO¶(VFXrial perPHWWUDLWGHV¶DVsurer que
tous ces textes relatifs à Étienne sont bel et bien regroupés au 27 dé-
cembre pour la fête du saint15.
&¶HVWsous le 2 août, en revanche, que le ms. Vaticanus gr. 1671 (Xe
V JOLVVHODORQJXHKLVWRLUHUHODWLYHjeWLHQQH6HORQ(KUKDUGLOV¶DJLWOj
GHO¶H[HPSODLUHOHSOXVDQFLHQGXPpQRORJHHQXQYROXPHSRXUOHPRLV
G¶DR€W16. La pièce y est intitulée, au bas du f. 33, о̨̩̝̦̫̥̠Ҟ ̯̫ԉ ̧̡̥̳қ̩̫̰
̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̡̯̱̏қ̩̫̰ et, en haut du f. 33v, ҆½̨̫̩ҟ̨̝̯̝ ̦̝Ҡ
ж̡̩ҥ̡̬̮̥̭ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ̧̡̥̳қ̩̫̰ ̯̫ԉ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̦̝Ҡ ж½̫̮̯ң̧̫̰ ̡̯̱̏қ̩̫̰.

Handschriften der Österreichischen Nationalbibliothek. Teil 1: Codices historici, codices phi-


losophici et philologici (= Museion, N. F., 4. R., 1), Vienne, 1961, p. 104-105.
11
'¶DSUqV63/AMBROS, Catalogue of the Greek Manuscripts on Mount Athos, I, Cam-
bridge (UK), 1895, respectivement p. 353 et 44.
12
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, II, p. 4-6.
13
H. DELEHAYE, Catalogus codicum hagiographicorum graecorum regii monasterii Sco-
rialensis, in AB, 28 (1909), p. 357; Gr. DE ANDRÉS, Catálogo de los códices griegos de la Real
Biblioteca de El Escorial, II, Madrid, 1965, p. 77-80.
14
/HWH[WHV¶pWHQGMXVTX¶jODSOLJQHGHO¶pGLWLRQGHréférence, soit sans le sermon
ILQDOGHO¶pYrTXH
15
/¶LQIRUPDWLRQHVWDEVHQWHGHO¶DUWLFOHGH'HOHKD\HFLWpjODQHWHOOHQ¶DSSDUDvWSDV
clairement à la lecture du catalogue de Gr. de Andrés, cité à la même note.
16
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, I, p. 673. Pour la bibliographie récente, se re-
porter à CERESA, Bibliografia, p. 568.
8 F. BOVON ± B. BOUVIER

/HWH[WHGLIIqUHVXUSOXVLHXUVSRLQWVGHO¶pGLWLRQimprimée/¶XQHGHFHV
différences HVW LPSRUWDQWH F¶HVW eWLHQQH OXL-même et non pas Gamaliel
qui apparaît au prêtre Lucien. Au f. 40, dans la marge supérieure et dans
la marge de droite à quatre lignes du bas, une autre main, guère posté-
rieure à la première, a signalé par de modestes sous-titres que la suite de
O¶KLVWRLUH FRQFHUQDLW OD WUDQVODWLRQ GHV UHOLTXHV GH -pUXVDOHP j &RQVWDQ-
tinople. 'H IDLW O¶KLVWRLUH GH OD WUDQVODWLRQ FRPmence un peu plus haut,
avant le sous-WLWUHLQIpULHXU2Q\OLWO¶pTXLYDOHQWGHO¶pGLWLRQGH3DSDGR-
poulos-Kerameus (p. 40, lignes 2 et suiv.), et de notre édition (1. 2 et
VXLY 'DQVFHWWHUHFHQVLRQO¶pYrTXHGH&RQVWDQWLQRSOHV¶DSSHOOH(XVqEH
et ne prononce aucune homélie à la fin du récit.
Le ms. Sinaiticus gr. 508 (Xe s.) contient des panégyriques pour le
mois de décembre, en particulier des homélies de Chrysostome17. Voici le
titre de la pièce relative à Étienne, recopiée pour «le même jour», soit le
27 décembre aux f. 210v-227: ҆½̨̫̩ҟ̨̝̯̝ ̦̝Ҡ ж̡̩ҥ̡̬̮̥̭ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ̧̡̥-
̳қ̩̫̰ ̯̫ԉ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̦̝Ҡ ж½̫̮̯ң̧̫̰ ̡̯̱̏қ̩̫̰ (f. 210v); il est iden-
tique à celui du ms. Vat. gr. 1671, f. 33v. Un trait rouge horizontal sur les
GHX[GHUQLHUVWLHUVGHODOLJQHVpSDUHPRGHVWHPHQWOH0DUW\UHG¶eWLHnne et
la Révélation de Lucien, au f. 214. En dessous, un sous-titre, en semi-
onciales, et non pas un titre, apparaît: ѽ̬̝̮̥̭ ̯̫ԉ ̫̰̦̥̝̩̫̈ԉ. Aucun titre
ou sous-titre en revanche ne marque le début du récit de la translation au
f. /¶pYrTXHGH&RQstantinople, ici Métrophane, commence son ser-
mon au f. 223v.
Le ms. Parisinus gr. 881 (Xe s.) appartient à une catégorie particu-
OLqUHGHPDQXVFULWVKDJLRJUDSKLTXHVLOV¶DJLWG¶XQHFROOHFWLRQQRQPpQR-
ORJLTXHGHUpFLWVUHODWLIVDX[DS{WUHVDLQVLTX¶jG¶autres personnages de la
même génération, parmi lesquels Jean-Baptiste et Étienne18'¶DSUqVO¶LQ-
ventaire hagiographique naguère établi par Halkin19 et surtout son Novum
auctarium20, le texte recopié pour Étienne correspond à celui édité par
Papadopoulos-Kerameus (BHG 1649), dépourvu des §§ 10-16. En voici
le desinit: É ̦̝Ҡ ж½ҝ̡̤̯̫ ½̧̣̮ҡ̫̩ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̡̯̱̏қ̩̫̰ ̡Ѣ̭
̠ң̪̝̩«ж̨ҟ̩21.

17
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, II, p. 496-498.
18
Ibid., III, p. 894.
19
HALKIN, Mss grecs de Paris, p. 83.
20
Fr. HALKIN, Novum auctarium Bibliothecae hagiographicae graecae (= Subs. hag.,
65), Bruxelles, 1984, p. 193 (à propos de BHG 1649).
21
Cf. éd. PAPADOPOULOS-KERAMEUS, p. 40, ligne 19.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 9

Le f. 106v du ms. Parisinus gr. 1179 (XIe s.)22 porte le titre ҆½̨̫̩ҟ-
̨̝̯̝ ̦̝Ҡ ж̡̩ҥ̡̬̮̥̭ ̯̫ԉ ̧̡̥̳қ̩̫̰ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̦̝Ҡ ж̬̲̥̠̥̝̦ң̩̫̰
̡̯̱̏қ̩̫̰, puis le f. 109v, ̡̬̮̥̭̂҃ ̦̝Ҡ ж̨̩̝̦̫̥̠Ҟ ̯̫ԉ ̧̡̥̳қ̩̫̰ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰
̡̯̱̏қ̩̫̰ ̯̫ԉ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭. Les césures et les titres donnent au lecteur
O¶LPSUHVVLRQG¶rWUHFRQIURQWpjGHX[GRFXPHQWVGLVtincts, mais en réalité
les fDLWV UDSSRUWpV V¶HQFKDvQHQW KDUPRQLHXVHPHQW23. Les trois histoires y
sont racontées à la suite: le ȂDUW\UHO¶ǿnvention et enfin la ȉranslation24.
/¶KLVWRLUH G¶eWLHQQH FRQWHQXH GDQV OHV I -285 du ms. Parisinus
gr. 1176 (XIIe s.) a échappé à Ehrhard25. Halkin lui attribue le sigle BHG
164926. Une consultation à la Bibliothèque nationale perPHWWUDGHV¶DVsurer
TX¶LOHQHVWELHQDLQVL

Ǻ. 'HX[KLVWRLUHVTXLVHVXLYHQWO¶,QYHQWLRQHWOD7UDQVODWLRQ

4XHOTXHV PDQXVFULWV QH UHSUHQQHQW SDV OH 0DUW\UH G¶eWienne, mais


SUpVHQWHQW F{WH j F{WH OH UpFLW GH O¶LQYHQWLRQ GH VHV UHOLTXHV j -pUXVDOHP
(BHG 1648x ou 1648y), puis celui de leur transfert à Constantinople
(BHG 1650, 1650b ou 1651b). ,O V¶DJLW GHV PVV Vat. gr. 1216, 1633 et
1641, ainsi que du Messanensis Salv. 6327. Ces témoins présentent donc
22
Selon Ehrhard (Überlieferung und Bestand, II, p. 24-27) LO V¶DJLW G¶XQ ©Jahrespane-
gyrikum».
23
Halkin (Mss grecs de Paris, p. 129, et Novum auctarium, p. 193) estime que les f. 106v-
109 recèlent le texte BHG 1649g, et les f. 109v-119v le récit BHG 1648z. Le premier ensemble,
v

GHIDLWUDFRQWHODSDVVLRQG¶eWLHQQHWDQGLVTXHOHVHFRQGFRQWLHQWOHUpFLWGHO¶LQvention de ses
reliques et, sans transition, celui de leur translation. Le tout correspond donc à BHG 1649.
Nous ajouWRQVTXHOHQRPGHO¶pYrTXHGH&RQVWDQWLQRSOHHVWLFL0pWURSKDQH
24
Les titres que le manuscrit donne aux deux pièces qui nous intéressent ici, f. 106v-109v
et f. 109v-119v, et que Halkin (Mss grecs de Paris, p. 129, et Novum auctarium, p. 193) reprend
en bonne partie, correspondent mal au contenu des textes.
25
Ehrhard (Überlieferung und Bestand, III, p. 232-  GpFULW OH PDQXVFULW TX¶LO FODVVH
parmi les ménologes métaphrastiques «mélangés» de type B, mais omet de signaler notre pièce.
26
HALKIN, Mss grecs de Paris, p. 125-126.
27
,OQ¶HQYDSUREDEOHPHQWSDVWRXWjIDLWGHPrPHSRXUOHPVVaticanus Barber. gr. 547,
un ½̝̩̣̟̰̬̥̦ң̩ SRXUO¶DQQpHHQWLqUe, 30,6 × 21,4 cm, 202 ff., parch., écrit sur deux colonnes:
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, II, p. 157-158. Ce codex du XIe VSURYLHQWGHO¶,WDOLHGX
Sud, comme le choix des pièces et diverses observations marginales en latin suffisent à le mon-
trer. Les titres, en semi-onciales, sont recouverts de couleur ocre. De modestes bandeaux, co-
loriés en vert, séparent les divers textes. De grande dimension, les initiales des pièces sont
coloriées. Les initiales des paragraphes, de couleur ocre, ressortent légèrement dans la marge.
/¶pFULWXUHEUXQkWUHHVWVXVSHQGXH/HVHVSULWVVRQWHQFRUHDQJXODLUHV/HGpEXWGXPDQXVFULW
a souffert. Il a perdu plusieurs folios. Au f. 15, on en est déjà au 4 e cahier. Au f. 17v, colonne
de droite, le scribe commence à copier un texte de Jean Chrysostome sur les Saints Innocents
GpFHPEUH PDLVVHUHQGFRPSWHTX¶LODRPLVGHFRSLHUOHWH[WHHQKRQQHXUGHVDLQWeWLHQQH
(27 décembre). Au bas de cette colonne de droite du f. 17v, il transcrit un titre relatif au premier
martyr. Difficile à lire, le titre permet cependant de reconnaître le nom de saint Étienne. Au
10 F. BOVON ± B. BOUVIER

O¶RULJLQDOLWp GH V¶LQWpUHVVHU DX[ GHX[ pYpQHPHQWV VDQV OHV IXVLRQQHU LOV
les distinguent même par de modestes titres. Ces codex ne sont pas des
PpQRORJHV HW Q¶LQGLTXHQW SDV H[SOLFLWHPHQW OD GDWH GH FRPPpPRUDLVRQ
,OV VXLYHQW QpDQPRLQV OH FRXUV GH O¶DQQpH OLWXUJLTXH HW VLtuent nos deux
WH[WHVDSUqV1RsO FHTXLFRUUHVSRQGjODIrWHG¶eWLHQQHOHGpFHPEUH 
et non pas le 2 août, date de la translation de ses reliques.
Le ms. Vaticanus gr. 1216 (probablement du XIe s.28) est un pane-
gyricon ODFXQHX[7HOTX¶LOVXEVLVWHOHUHFXHLOG¶KRPpOLHVDFpSKDOHFRP-
PHQFHSDUODFRPPpPRUDLVRQG¶eWLHQQH DXIOHUpFLWGHO¶LQYHQWLRQ des
reliques a déjà commencé), texte qui est suivi, après une césure au f. 4, de
O¶KLVWRire de la translation. Après les deux textes, vient un enkomion de
Jean Chrysostome (BHG 1659).
Appartenant à la même catégorie de manuscrits hagiographiques, le
ms. Vaticanus gr. 1633 (Xe-XIe s.)29 GRQW O¶RULJLQH HVW LWDOR-grecque, ne
contient pas moins dH FLQT WH[WHV HQ O¶KRQQHXU GX SUHPLHU PDUW\U UH-
groupés après les pièces relatives à Noël et avant celles consacrées aux
Saints Innocents. Après avoir copié un éloge attribué à Proclus de Con-
stantinople (BHG 1656), un des deux discours de Grégoire de Nysse con-
sacrés à Étienne (BHG 1654), et un second enkomion du même Proclus
(BHG 1657), le scribe transcrit la Révélation et la Translation, insérant
une césure entre eux.
Le ms. Vaticanus gr. 1641 (Xe-XIe s.) propose une collection pré-
métaphrastique coXYUDQWO¶DQQpHHQWLqUH30. Il transmet trois textes immé-

recto du f. 18, qui pourtant va de pair avec le f. 17 (mais des feuillets de ce cahier ont pu se
perdre), nous ne lisons pas le début de ladite pièce, PDLVQRXVQRXVWURXYRQVHQSOHLQGDQVO¶KLV-
toire de la Révélation de la relique du saint (BHG 1648x ou 1648y) plus exactement à la ligne
46 de notre édition du Sinaiticus gr. 493 (BHG 1648x): voir BOVON ± BOUVIER, La Révélation
G¶eWLHQQH, p. 95. Au f. 20, colonne de gauche, nous sommes à la ligne 201 de ce texte (dépôt
GHODUHOLTXHG¶eWLHQQHGDQVODVDLQWHpJOLVHGH6LRQ $XPrPHIFRORQQHGHGURLWHQRXV
QRXVWURXYRQVGDQVO¶KLVWRLUHGHODWUDQVODWLRQGH-pUXVDOHPj&RQVWDQWLQRSOH BHG 1650). Le
WH[WHVXUeWLHQQHYDMXVTX¶DXIv HWV¶DFKqYHSDUODILQGHODWUDQVODWLRQ/HUpFLWGHODWUDQV-
lation est donc complet. Il forme ici une unité avec la révélation des reliques dont le début est
WURQTXp&RPPHLOQ¶\DSDVGHEDQGHDXVpSDUDQWOD révélation de la translation, cela signifie
que les deux histoires ont été fusionnées. &HODRIIUHXQHVROXWLRQGHSOXVjO¶DUWLFXODWLRQGHQRV
documents.
28
Xe-XIe s., selon Ehrhard (Überlieferung und Bestand, II, p. 149); XIe-XIIe s., selon les
BollandisteV HW 3 )UDQFKL GH¶ &DYDOLHUL Catalogus codicum hagiographicorum Bibliothecae
Vaticanae [= Subs. hag., 7], Bruxelles, 1899, p. 118). Pour la bibliographie récente, se reporter
à CERESA, Bibliografia, p. 557.
29
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, II, p. 134-142. Pour la bibliographie récente, se
reporter à CERESA, Bibliografia, p. 566.
30
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, I, p. 286-293. Pour la bibliographie récente, se
reporter à CERESA, Bibliografia, p. 567.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 11

diatement après Noël, à savoir nos deux récits (f. 128-131 et f. 131-133),
VXLYLVG¶XQenkomion de Proclus (BHG 1657), celui que contient aussi le
Vaticanus gr. 1633.
Enfin, lacuneux, le ms. Messine, Biblioteca Regionale Universitaria,
SS. Salvatore 63 (XIIe-XIIIe s.) est un panegyricon semestriel31. De fait, en
raison de sa longue lacune initiale (il a perdu huit textes et une partie du
QHXYLqPH LOV¶pWHQGGXer QRYHPEUHDXIpYULHU ODILQQ¶HVW pas muti-
lée). Comme le ms. Vaticanus gr. 1641, ce codex adjoint à nos deux textes
O¶pORJHGH3URFOXV BHG 1657).

C. Deux histoires: le Martyre et la Translation

Un codex italo-grec en deux parties, le ms. Vaticanus gr. 204832 pro-


pose une solution particulière: le scribe de la première partie fait suivre le
UpFLWGXPDUW\UHG¶eWLHQQHLFLIRXUQLGDQVO¶XQHGHVes formes les plus ori-
ginales (BHG 1649b)33, par le récit de la translation (BHG 1650). Mais
les deux textes sont traités comme des entités distinctes, séparées par un
bandeau, certes modeste: le premier récit occupe les f. 54-55v et le second
les f. 55v-57v. Le lecteur de ces documents pouvait cependant passer de
O¶XQH j O¶DXWUH QDUUDWLRQ HQ LJQRUDQW RX QpJOLJHDQW O¶KLVWRLUH GH OD UpYp-
lation des reliques par le prêtre Lucien, car il apprenait à la fin du premier
texte que saint Étienne avait été enseveli à la suite de son martyre. Sur ce
SRLQWOHWH[WHQ¶HVWSDVFODLUFDULOSDUDvWUHODWHUXQHGRXEOHPLVHHQWHUUH
O¶XQHSDUOHVDGYHUVDLUHV G¶eWLHQQHO¶DXWUHSDUOHVPHPEUHVGHVDIDPLOOH
à deux endroits différents. Le récit retrouve sa rigueur quand il relate la
découverte miraculeuse des reliques du saint selon un scénario différent
de celui véhiculé par la Révélation faite au prêtre Lucien. Un ̩̝Ң̭ ̨̝̬̯̰-
̬ҡ̫̰, XQPDXVROpHHVWDORUVFRQVWUXLWHQO¶KRQQHXUGXVDLQW/HVHFRQGUp-
cit, celui de la translation, peut ainsi enchaîner sans solution de continuité,
car le lecteur comprend ou devine que ce monument funéraire correspond
à tout ou partie de la «sainte église de Sion» du second récit. Au f. 57 (col.
GHGURLWH O¶pYrTXHSRUWHOHQRPG¶(XVqEH
31
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, II, p. 186-192.
32
&¶HVWDXILFKLHUGHV%ROODQGLVWHVTXHQRXVGHYRQVG¶DYRLUUHSpUpFHPDQXVFULW/DSUH-
mière partie (f. 1-140) date du XIe s.; la deuxième (f. 141-230) remonte à la fin du XIe ou au
début du XIIe s. Une encre jaune ou ocre souligne la présenFH HW O¶LPSRUWDQFH GHV titres des
pièces. Au début de celles-FLDLQVLTX¶DXGpEXWGHVSDUDJUDSKHVOHVLQLWLDOHVFRORULpHVHQURXJH
foncé et parfois avec une touche de vert, ressortent dans la marge. Voir EHRHARD, Überlieferung
und Bestand, I, p. 302-306.
33
Cette pièce a été éditée à partir des mss Vat. gr. 2048 et 1631 par STRUS, Una haggada
familiare.
12 F. BOVON ± B. BOUVIER

D. Deux histoires: le récit canonique et la Translation

Le ms. Angelicus gr. RIIUHHQFRUHXQHDXWUHVROXWLRQLOV¶DJLWj


notre conQDLVVDQFHG¶XQFDVXQLTXH/RJLTXHPHQWLOSURSRVHOH0DUW\UH
G¶eWLHQne, puis, de façon surprenante, il omet O¶,QYHQWLRQGHVUHOLTXHVSRXU
passer, sans titre ni sous-titre, à la Translation des reliques de Jérusalem à
Constantinople. Ce codex est un panegyricon italo-grec qui couvre O¶DQQpH
entière, dont la copie doit remonter au tournant des XIe et XIIe s.34 Le récit
qui nous intéresse est recopié en continu et inséré au 2 août, date tradi-
tionnelle pour la célébration de la translation. Un examen dHO¶HQsemble
GX PDQXVFULW H[SOLTXH VDQV GRXWH O¶RULJLQDOLWp GH OD VROXWLRQ LFL UHWHQXH
Aux f. 113-117v, le scribe ² ou un rédacteur antérieur ² vient de copier
SRXU OH  GpFHPEUH OH UpFLW GH O¶LQYHQWLRQ GHV UHOLTXHV BHG 1648y)35.
Au moment où, plus loLQ GDQV VD FRSLH LO V¶DSSUrWH j WUDQVFULUH OH ORQJ
UpFLWHQWURLVSDUWLHVLOVHVRXYLHQWTX¶LODGpMjWUDQVFULWOHUpFLWGHO¶LQYHQ-
tion des reliques et se refuse alors à imposer cette répétition aux lecteurs:
aussi bricole-t-il un texte constitué du Martyre et de la Translation (f. 261-
264v). &RQVFLHQW GH FH TX¶LO IDLW LO LQWLWXOH FHWWH QRXYHOOH FRPposition
̡̬̍Ҡ̯Ӭ̡̧̡̭̯̥ҧ̴̡̮̭̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̨̬̯̫қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰̦̝Ҡ̯Ӭ̭ж̨̩̝̦̫̥̠Ӭ̭
̯̫ԉз̟ҡ̫̰ ̧̡̥̳қ̩̫̰ Le récit du martyre (BHG 1649e) est tiré des Actes
canoniques des apôtres et ne doit rien au récit apocryphe développé, par
exemple, par le ms. Vaticanus gr. 679 (BHG 1649c)36. Après un para-
graphe initial de son cru, le rédacteur cite Ac 6, 8 ± 7, 5a. Il interrompt
alors sans scrupules sa citation, omettant une longue partie du discours
G¶eWLHQQH HQ JURV OD SpULRGH GH O¶KLVWRLUH G¶,VUDsO TXL V¶pWHQG G¶,VDDF j
David, Ac 7, 5b - 46), puis reprend le texte des Actes (Ac 7, 47-60). À la
PRUWG¶eWLHQQHLOVLJQDOHVLPSOHPHQWOHGpS{WGHODGpSRXLOOHGu martyr
GDQVFHTX¶LODSSHOOH©ODVDLQWH6LRQª, se référant sans nul doute davantage
jO¶pJOLVHTX¶jODFLWp&HIDLVDQWLOLJQRUHOHUpFLWDSRFU\SKHGHO¶HQVHYH-

34
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, , S  Q  3 )UDQFKL GH¶ &DYDOLHUL HW *
Muccio (Index codicum graecorum Bibliothecae Angelicae, in Studi italiani di filologia clas-
sica, 4 [1896], p. 144-150) proposent le XIIe s. Sur ce ms., voir aussi F. BOVON ± B. BOUVIER,
Un fragment grec inédit des Actes de Pierre ?, in Apocrypha, 17 (2006), p. 9-13.
35
Cela a échappé à Ehrhard (Überlieferung und Bestand, ,S DORUVTXH)UDQFKLGH¶
Cavalieri et Muccio (,QGH[ FRGLFXP JUDHFRUXP %LEOLRWKHFDH $QJHOLFDH« S   O¶RQW bien
noté.
36
La mention de la déposition de la relique à Jérusalem, «dans la sainte [église de] Sion»,
à la fin du martyre doit proveniU GH OD ILQ GH O¶KLVWRLUH GH O¶,QYHQWLRQ TX¶LO D GpMj UHFRSLpH
FRPPHQRXVO¶DYRQVGLWDXGpFHPEUH IFROE SOXW{WTXHG¶XQUpFLWQRQFDQRQLTXHGX
martyre, dont O¶DXWHXU SDUDvW WRXW LJQRUHU Sur le Vat. gr. 679 (BHG 1649c), voir BOVON ±
BOUVIER, Étienne le premier martyr.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 13

lissement à Kaphar Gamala et ceux de la découverte miraculeuse de la


relique par le prêtre Lucien et de son transfert à Jérusalem. Probablement
estime-t-il que ses lecteurs se souvienGURQWGHO¶KLVWRLUH GHO¶LQYHQWLRQGHV
reliques, sélectionnée pour le 27 décembre.

Ǽ. La Translation des reliques, seule

Il existe une vingtaine de manuscrits qui ne relatent que la Trans-


lation des reliques de saint Étienne37. Dans la majorité des cas, la pièce
est insérée logiquement à la date qui lui revient, le 2 août; une minorité de
témoins préfèrent le 27 décembre. Dans la transmission de cette littéra-
WXUHLOIDXWOHSUpFLVHUQ¶LQWHUYLHQQHQWQLODVFUXpuleuse attention dévolue
au texte sacré des Écritures, ni le zèle éradicateur qui affecte les écrits
apocryphes, mais une créativité qui affranchit le copiste de son modèle, si
bien que chaque recension ou presque devrait recevoir un numéro parti-
culier dans la BHG !38
Le ms. Parisinus Suppl. gr. 241 (Xe s.), acéphale, ne contient aux f. 1-
2 TX¶XQHSDUWLH de la Translation (BHG 1650), la dernière évidemment39.
Mais, outre son âge, il mérite une mention spéciale, car il servit de réfé-
UHQFHjO¶pGLWHXU%DQGXULHQ40.
Le ms. Vaticanus gr. 455, probablement du Xe s.41, est un panegyricon
semestriel, peut-rWUHG¶RULJLQHLtalo-grecque42, fournissant pour chaque fête

37
Dans la troisième édition de la BHG et dans le Novum auctarium, Halkin distingue, sur
la base des desinit, deux formes: BHG 1650 et 1650b. Comme nous croyons la situation tex-
tuelle plus compliquée, nous préférons, dans un premier temps, regrouper les manuscrits qui
offrent un récit de la Translation, mais ce texte seulement.
38
Voir les nombreuses subdivisions (BHG 1649a-1649h) auxquelles Halkin a dû recourir
pour rendre compte des multiples formes que revêt le Martyre de S. Étienne. Rappelons la re-
marque de Bardenhewer (Geschichte der altkirchlichen Literatur, I, Fribourg-en-Brisgau, 1902,
p. 368), à propos des apocryphes: «Die Urtexte sowohl die Übersetzungen liegen zum Teil
heute noch in überaus mannigfaltigen Bearbeitungen, Erweiterungen und Abkürzungen vor,
und auf keinem andern Litteraturgebiete dürfte so häufig wie hier jede einzelne Handschrift
einen eigenen Text darstellen». &¶HVWO¶RXYUDJHGHF. Piontek (Die katholische Kirche und die
häretischen Apostelgeschichten bis zum Ausgange des 6. Jahrhunderts. Ein Beitrag zur Litera-
turgeschichte, Breslau, 1907, p. 4, n. 1) qui nous a orientés vers cette citation.
39
Voir EHRHARD, Überlieferung und Bestand, I, p. 676-679, et HALKIN, Mss grecs de
Paris, p. 288-289.
40
A. BANDURI, Imperium orientale, II, Paris, 1711, p. 646-647.
41
Avec EHRHARD, Überlieferung und Bestand, II, p. 113-119. Les Bollandistes et Fran-
chi de¶ Cavalieri (Catalogus codicum hagiographicorum Bibliothecae Vaticanae, p. 4), le
datent du XIe s., et Devreesse (Codices Vaticani Graeci, 2, Cité du Vatican, 1937, p. 200-211)
du IXe ou du Xe s. Pour la bibliographie récente, se reporter à CERESA, Bibliografia, p. 541.
42
Voir EHRHARD, Überlieferung und Bestand, II, p. 113-114, Anm. 2.
14 F. BOVON ± B. BOUVIER

FKUpWLHQQH LPSRUWDQWH WHOOH 3kTXHV O¶$VFHQVLRQ GX &KULVW RX OD 'RUPL-
tion de la ViergH SOXVLHXUV WH[WHV G¶DXWHXUV Entre le prophète Élie (20
juillet) et la Transfiguration (6 août), sont insérés deux textes relatifs à
eWLHQQH DR€W O¶enkomion (BHG 1654) de Grégoire de Nysse y est pré-
cédé, aux f. 123-126v, de la Translation des reliques (BHG 1650b). Le pa-
UDJUDSKHLQLWLDOUHODWHODGpSRVLWLRQGHODGpSRXLOOHG¶eWLHQQHGDQVO¶pJOLVH
du Mont de Sion à Jérusalem (cette information provient de la fin du récit
GHO¶LQYHQWLRQGHVUHOLTXHVTXLQ¶HVWSDVUDFRQWpHLFL /HWLWUHGHODSLqFH
est libellé ь½қ̩̫̠̫̭̯̫ԉ̧̡̥̳қ̩̫̰̯̫ԉз̟ҡ̫̰̦̝Ҡц̩̠ң̪̫̰½̴̬̯̫̠̥̝̦ң̩̫̰̦̝Ҡ
½̴̨̬̯̫қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰43. Il se prolonge lourdement par la mention des
lieux de la translation (de Jérusalem à Constantinople), des évêques en-
gagés dans les événements (Cyrille à Jérusalem et Eusèbe44 dans la Capi-
WDOH DLQVLTXHGHODGDWHpWDEOLHjSDUWLUGXUqJQHGHO¶HPpereur alors au
pouvoir (dix-huitième année du règne de Constantin).
Daté de 1063 ou 1064, le ms. Vaticanus gr. 1636 a été copié par le
SUrWUH/pRQ,OV¶DJLWG¶XQPDnuscrit italo-grec, un panegyricon couvrant
O¶DQQpHHQWLqUH45. 'HIDoRQVXUSUHQDQWHF¶HVWDXGpFHPEUHHWQRQDX
août, que le texte (BHG 1650) est associé, lequel, à quelques détails près,
partage avec le ms. Vaticanus gr. 455 le même titre compliqup/¶pYrTXH
GH&RQVWDQWLQRSOHV¶DSSHOOHLFL(XVqEHHWQRQSDV0pWURSKDQH
Le ms. Vaticanus gr. 1989 (XIe-XIIe s.) est composé de deux manu-
scrits de grande dimension (34 × 25,5 cm.) reliés ensemble46. Seule, la se-
conde partie nous intéresse ici. Entre une pièce consacrée à saint Émilien
et une autre célébrant les saints Xyste, Laurent et Hippolyte, le scribe re-
copie pour le 2 août la Translation des reliques (BHG 1650). Il utilise,
mais en le simplifiant, le même titre que le ms. Vaticanus gr. 455. Ici
DXVVLO¶pYrTXHGH&RQVWDQWLQRSOHHVW(XVqEH47.
Le ms. Vaticanus Palat. gr. 317 (Xe V  IUDJPHQW G¶XQH FROOHFWLRQ
préPpWDSKUDVWLTXHSRXUO¶DQQpHHQWLqUHFRQWLHQWXQHVHXOHSLqFHSRXUOH

43
Bien que ½̴̬̯̫̠̥̘̦̫̩̫̭, appliqué à Étienne, soit attesté, le martyr est habituellement
quaOLILpG¶ж̬̲̥̠̥қ̦̫̩̫̭.
44
Curieusement, dans le texte lui-PrPH O¶pYrTXH GH &RQVWDQWLQRSOH V¶DSSHOOH 0pWUR-
phane. Voir ci-dessous, p. 21.
45
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, I, p. 175-182 et II, p. 134-142. Pour la bibliogra-
phie récente, se reporter à CERESA, Bibliografia, p. 566-567.
46
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, I, p. 416-417 et III, p. 874-875. Pour la biblio-
graphie récente, voir CERESA, Bibliografia, p. 574.
47
/HQRPGHO¶pYrTXHQ¶DSSDUDvWSDVGDQVOHWLWUHTXLFRPPHQRXVO¶DYRQVGLWHVWVLP-
plifié.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 15

août: notre Translation48. Il convient donc de le mentionner ici, mais il


présente une partiFXODULWpTXLLQYLWHjOHFRQVLGpUHUDXVVLjSDUWV¶LOFRP-
PHQFHHWV¶DFKqYHFRPPHODSOXSDUWGHVWpPRLQVGHOD7UDQVODWLRQ BHG
1650), il ajoute, en cours de route, trois miracles qui couvrent une page de
texte environ (du bas du f. 94 au bas du f. 94v &¶HVWFHWH[WHTXHQRXV
éditerons ici.
,OH[LVWHHQFRUHG¶DXWUHVWpPRLQVGHODUHFHQVLRQBHG 1650, que nous
Q¶DYRQVSDVHXO¶RFFDVLRQG¶H[DPLQHU
± les mss Parisinus gr. 548 (Xe VPpQRORJHG¶DR€W I-37v; 721 (XIe s.),
p. 391-392, fragment acéphale suivi de BHG 1659; 1470 (A.D. 890; col-
OHFWLRQDQFLHQQHSRXUOHVHPHVWUHG¶pWp I-168; et 1586 (XIe-XIIe s.;
V\QD[DLUHG¶pWpFRPplété), f. 151-15749;
± le ms. Ambrosianus G 63 sup. (= gr. 405; XIe-XIIe s.; panegyricum hie-
male), f. 90v-94v50;
± le ms. Météores, ̫̩̉Ҟ̡̨̯̝̫̬̱̉ҧ̴̡̮̭ 81 (XVIe s.), f. 227-235v51.
Le recueil en deux volumes de la Bibliothèque du Patriarcat ortho-
doxe grec de Jérusalem, Patr. 135-136 (XIVe s.; ménologe métaphrastique
«mélangé»), contient SRXU OH  GpFHPEUH O¶enkomion de Proclus (BHG
  HW O¶XQ GH FHX[ SURnoncés SDU &KU\VRVWRPH HQ O¶RFFXUUHQFH BHG
1659), et, pour le 2 août, le récit de la TransODWLRQOHVLQGLFDWLRQVG¶(KU-
hard ne permettant pas de trancher entre BHG 1650 ou 1650b52.
On laissera de côté les recensions, relevant davantage de la réécriture
littéUDLUHO¶pYRFDWLRQGHOD7UDQVODWLRQSDU1LFpWDVOH3DSKODJRQLHQ BHG
1651)53OHUpFLWFRPSLOpGDQVOHPVGHO¶$FDGpPLHURXPDLQHGH%XFDUHVW
610 (418; XVIe ou XVIIe s.; p. 519-530) identifié sous le n° BHG 1651d54;

48
Voir EHRHARD, Überlieferung und Bestand, I, p. 188. Pour la bibliographie récente, se
reporter à CERESA, Bibliografia, p. 411.
49
Voir HALKIN, Mss grecs de Paris, respectivement p. 33, 55, 172-173 et 218.
50
Voir C. PASINI, ,QYHQWDULRDJLRJUDILFRGHLPDQRVFULWWLJUHFLGHOO¶$PEURVLDQD (= Subs.
hag., 84), Bruxelles, 2003, p. 109-111.
51
Voir N. A. BÉÈS, Les manuscrits des Météores. Catalogue descriptif des manuscrits con-
servés dans les monastères des Météores, I, Athènes, 1967, p. 108-LOV¶DJLWGHODYLQJWLqPH
pièce.
52
EHRHARD, Überlieferung und Bestand, III, p. 271-284, plus précisément p. 277. Voir
DXVVL OH FDWDORJXH G¶$ PAPADOPOULOS-KERAMEUS, ѫ̡̧̨̬̫̮̫̰̥̯̥̦Ҟ ̧̞̥̞̥̫̤ҟ̦̣, ǿ 6DLQW-
Pétersbourg, 1891 (repr. Bruxelles, 1963), p. 236-240.
53
Liste des témoins disponible dans S. A. PASCHALIDES, ̥̦̊ҟ̯̝̭ ̝̞́Ҡ̠ ̧̝̱̝̟̍ҧ̩É
(= ˿̢̰̝̩̯̥̩Қ ̡̇ҡ̨̡̩̝̦̝Ҡ̡̧̉ҝ̯̝̥ 28), Thessalonique, 1999, p. 216-218.
54
Voir C. LITZICA, &DWDORJXOPDQXVFULSWHORUJUHFHúWL Bucarest, 1909, p. 303-304. Deux
autres mss du même fonds, les nos 328 (409) (XVIe s.) et 329 (340) (XVIIe s.), tous deux sur
papier, contiennent également un récit de Translation pour le 2 août. Dans le cas du ms. 329, il
16 F. BOVON ± B. BOUVIER

la recension condensée (BHG 1651c) du «Ménologe impérial»55 jadis


pGLWpH SDU /DW\ãHY56, ainsi que la notice (BHG 1649s) véhiculée dans le
Synax. CP.

F. Allongements et abrègements

Si, dans ces manuscrits décrits précédemment, le corps du texte de-


PHXUHOHPrPHVDILQDOHSHXWDYRLUpWpPRGLILpH$XOLHXGHV¶DUUrWHUjOD
mention des guérisons et des miracles opérés par la relique du saint (ainsi
BHG 1650, dans les mss Vat. gr. 1636 et Palat. gr. 317), le texte peut re-
cevoir une TXLQ]DLQHGHOLJQHVVXSSOpPHQWDLUHVHWV¶DFKHYHUSDUODPHQtion
de Luc, dont le ms. Vat. gr. UDSSRUWHTX¶LOUHQGLWKRPPDJHDXSUHPLHU
martyr.
(Q OLHX HW SODFH G¶XQH GDWDWLRQ j SDUWLU GX GpS{W GH OD GpSRXLOOH j
Jérusalem (ainsi la majorité des témoins de la Translation), le récit peut
brusquement commencer un peu plus bas, par le syntagme «Cinq ans plus
tard» (cf. 2.1 dans notre édition). Cette omission des deux premiers para-
graphes du texte original trahit une extraction opérée à partir G¶XQ WH[WH
plus long. Cet état de texte est transmis par les mss Vat. gr. 1671 (Xe s.) et
Athos, ̫̩̉Ҟь̨̮̱̥̟ҝ̩̫̰ 44 (XIIe-XIIIe s.)57.

II. DES TEMPS, DES LIEUX ET DES PERSONNES

ǹ. Datation de la Translation

Aux lignes 1. 3-10 de notre Translation, l¶DXWHXUIDLWpWDWGHODFRQV-


truction SDUOHVpQDWHXU$OH[DQGUHG¶XQRUDWRLUHj-pUXVDOHP dans lequel
aurait été déposée, VRXV O¶pJLGH GH O¶pYrTXH -HDQ OD UHOLTXH GH VDLQW

GRLW V¶DJLU Oj HQFRUH G¶XQH DXWUH IRUPH GX WH[WH FDU O¶LQFLSLW ̯ӭ ̯̫ԉ ½̡̩ҥ̨̝̯̫̭ ̲қ̬̥̯̥ est dif-
IpUHQWGHFHTXHQRXVDYRQVWURXYpMXVTX¶LFLOHVLQFLSLWGHVSLqFHVGXPVQHVRQWSDVUHSULV
dans le catalogue (respectivement p. 173 et 175).
55
Sur ce recueil datant du XIe s., voir EHRHARD, Überlieferung und Bestand, III, p. 407-
442.
56
'¶DSUqV OH PV Hierosolymitanus S. Sepulchri 17. Autre témoin: le ms. Atheniensis
1046, XIVe s. (F. HALKIN, Catalogue des manuscrits hagiographiques de la Bibliothèque natio-
QDOHG¶$WKqQHV[= Subs. hag., 66], Bruxelles, 1983, p. 100-102).
57
,OQ¶HVWSDVFHUWDLQTXHFHVGHX[FRGH[FRQWLHQQHQWH[DFWHPHQWOHPrPHWH[WH0DOJUp
un incipit semblable, ils finissent de manière différente. En effet, le desinit du ms. Vat. gr. 1671
est celui du BHG  DORUV TXH FHOXL GH O¶Esphigmenou 44 (témoin mentionné sous BHG
1651b) est le suivant: ̯Ң̯Ԗ̨̩̤̝̰қ̴̯̩̝Ѿ̯ԗ½̡̬̥ҝ̧̨̡̝̳̩̱ҝ̟̟̫̭́ң̡̪̝̩̯̦̝Ҡ̨̡̧̟̝̫½̬ҝ½̡̥̝̩
Éж̨̩̝ҝ̴̨̨̡̳̩Éж̨ҟ̩ FRPPHQRXVQ¶DYRQVSDVYXOHPDQXVFULW nous reprenons la dernière
SKUDVHWHOOHTXHO¶DUHcopiée Halkin; nous attendrions ̴̨̤̝̰̘̯̩̝Ѿ̯̫ԉ).
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 17

Étienne, préFpGHPPHQW HQWUHSRVpH GDQV O¶pJOLVH GH 6LRQ  /H WUDQVIHUW D


lieu le 14 décembre de la cinquième indiction, sous le dixième consulat de
Constantin. Cinq ans après cette construction, Alexandre tombe malade et
meurt (2. 6-7 KXLWDQVSOXVWDUGVDYHXYH-XOLHQQHH[SULPHOHY°XGH
ramener sa dépouille de Jérusalem à Constantinople (3. 2-3). Comme dans
OHIDPHX[FDVGHO¶eSvWUHaux Galates (Ga 1, 18 et 2, 1), on hésite à addi-
tionner les deux chiffres. De fait, il ne faut probablement pas les addi-
tionner, car on passe du dixième au dix-huitième consulat de Constantin
selon le titre du ms. Vaticanus gr. 455.
Or, &RQVWDQWLQQHIXWFRQVXOTXHKXLWIRLV/¶DXWHXUGHOD7UDQVODWLRQ
a dû vivre à une époque tardive où seuls les empereurs et leurs proches
parents deviennent consuls et où les années de consulat coïncident avec
les années de règne. Si tel est bien OHFDV RQ FRPSUHQG TXH O¶RQ SDVVH
dans divers manuscrits, tel le ms. Vat. gr. 455, du dixième au dix-huitième
FRQVXODWHQ O¶HVSDFH GH KXLWDQV  4XDQW j ODFLQTXLqPH LQGLFWLRQ LO GRLW
V¶DJLU GH OD FLQTXLqPH DQQpH Ge la première indiction du règne de Con-
stantin, soit entre le 1er septembre 316 et le 31 août 317. Cette année-là,
cependant, Constantin entamait sa douzième année de règne et non pas sa
GL[LqPH0DLVFHWWHGL[LqPHDQQpHSUpVHQWHO¶DYDQWDJHGHFRwQFLGHr avec
FHOOHTXHOHUpFLWGHO¶LQYHQWLRQ BHG 1648x) assigne à la découverte des
reliques, soit 31758.
Comment concilier ces affirmations qui situent au IVe V O¶LQYHQWLRQ
GHVUHOLTXHVGHVDLQWeWLHQQHGRQWOHVKLVWRULHQVDIILUPHQWG¶DSUqVODUpD-
lité KLVWRULTXHTX¶HOOHDHXOLHXHQVRLWXQVLqFOHSOXVWDUG ? La date
de 415 provient des Consularia Constantinopolitana seu Descriptio con-
sulum, TXLVLWXHQWO¶pYpQHPHQWVRXVOHGL[LqPHFRQVXODWG¶+RQRULXVHWOH
sixième de Théodose, soit en 41559. Rappelons enfin une autre évidence:
le récit de la translation présuppose celui de O¶LQYHQWLRQ RQ QH SHXW Gp-

58
Voir Chronicon Paschale 284-628 AD. Translated with Notes and Introduction by M.
WHITBY ± M. WHITBY (= Translated Texts for Historians, 7), Liverpool, 1989, p. 11. Texte
grec original de 1832 par L. A. Dindorf; voir aussi R. S. BAGNALL ± Kl. A. WORP, Chro-
nological Systems of Byzantine Egypt, 2e éd., Leiden, 2004, p. 132. Nous remercions André-
Louis Rey pour son aide en cette matière et en plusieurs autres.
59
His conss. sanctus Stefanus primus martyr reuelatur sancto presbytero Luciano die VI
feria, quae fuit tunc III non. Dec., in Hierosolimis sancto Iohanne episcopo praesidente et extant
ex his gestis epistolae supradicti presbyteri et sancti Auiti presbyteri Bracarensis, qui tunc in
Hierosolimis degebantFLWpG¶DSUqVThe Chronicles of Hypatius and the Consularia Constantino-
politana: Two Contemporary Accounts of the Final Years of the Roman Empire, éd. R. W. BUR-
GESS, Oxford, 1993, p. 243-244. Signalons aussi que Nau (Notes, p. 199-202) attire O¶DWWHQtion
sur une phrase ajoutée à la 9LHG¶,VDDF dans le Paris. gr. 1453, f. 225v-226, qui présuppose une
translation des reliTXHVG¶eWLHQQHj&RQVWDQWLQRSOHDQWpULHXUHjODPRUWG¶,VDDFVXUYHQXHHQ.
18 F. BOVON ± B. BOUVIER

SODFHUFHTXLQ¶DSDVHQFRUHpWpWURXYp ! En 1. 1-2, le récit de la translation


VLJQDOH GX UHVWH OD SUpVHQFH GHV UHOLTXHV G¶eWLHQQH j -pUXVDOHP dans
O¶pJOLVHGH6LRQXQGpWDLOSXLVpGDQVOHUpFLWGHO¶LQYHQWLRQ/HVKLVWRriens
LGHQWLILHQWO¶pYrTXH-HDQGH-pUXVDOHPDYHFFHOXLTXLIXWpYrTXHGH-pUX-
salem de 387 à 427, sous le vocable de Jean II60.
Concluons en disant que les dates fournies correspondent à des effets
GHUpHOSOXVTX¶jGHVUpDOLWpVKLVWRULTXHV(OOHVWHQWHQWGHVLWXHUODWUDQV-
lation des reliques de saint Étienne dans la première moitié du IVe s., alors
TX¶XQWHOWUDQVIHUWQ¶DSXKLVWRULTXHPHQWDYRLUOLHXDYDQWOHVe s.

B. Précisions topographiques

/¶LGHQWLILFDWLRQ OD ORFDOLVDWLRQ HW OH QRPEUH GHV GLYHUV PRQXPHQWV


HQO¶KRQQHXUG¶eWLHQQHj-pUXVDOHPRQWUHWHQXO¶DWWHQWLRQGHVKLVWRULHQVGX
christianisme61.
Après leur découverte à Caphar Gamala par le prêtre Lucien, les re-
OLTXHV G¶eWLHQQH VRQW WUDQVSRUWpHV j -pUXVDOHP SRXU rWUH GpSRVpHVVXUOD
colline ouest de la ville, dans la «sainte Sion» (abréviation bien connue
pour la «sainte église de Sion» ,OV¶DJLWG¶XQHpJOLVHFRQVWUXLWHjOD place
ou à côté de la petite église mentionnée par Épiphane de Salamine dans
son traité De mensuris et ponderibus 1462.
2Q pSURXYH GH OD SHLQH j VLWXHU SRXU DXWDQW TX¶LO DLW MDPDLV H[LVWp
O¶RUDWRLUHEkWLSDUOHVpQDWHXU$OH[DQGUH1DX63, se fiant à notre texte, esti-
PDLWTXHO¶pYrTXH-HDQDYDLWEHOHWELHQWUDQVIpUpOHVUHOLTXHVG¶eWLHQQHGH
ODVDLQWH6LRQDXWRPEHDXFRQVWUXLWSDUOHVpQDWHXUTX¶LOVLWXDLWVHORQXQH
tradition (à notre avis ultérieure), dans la vallée du Cédron appelée aussi
vallée de Josaphat. Nous doutons fort de FHWWHWKpRULHYXTXHG¶DSUqVOD
vision contenue dans le récit de O¶,QYHQWLRQ OHV principales reliques sont

60
Voir M. VAN ESBROECK, Jean II de Jérusalem et les cultes de saint Étienne, de la
Sainte-Sion et de la Croix, in AB, 102 (1984), p. 99-127; BOVON ± BOUVIER, La Révélation
G¶eWLHQQH, p. 81 et 91-95. Voir ci-dessous, p. 21.
61
Voir E. A. CLARK, Claims on the Bones of Saint Stephen: The Partisans of Melania
and Eudocia, in Church History, 51 (1982), p. 141-156; P. MARAVAL, Lieux saints et pèleri-
QDJHVG¶2ULHQW  Histoire et géographie des origines à la conquête arabe (= Histoire), Paris,
1985, p. 266-267; BOVON, The Dossier, p. 313-315; M. KÜCHLER, Jerusalem. Ein Handbuch
und Studienreiseführer zur Heiligen Stadt (= Orte und Landschaften der Bibel, 4,2), Göttingen,
2007, p. 968-978.
62
Voir ibid., p. 61; D. PRINGLE, The Churches of the Crusader Kingdom of Jerusalem. A
Corpus. III: The City of Jerusalem, Cambridge, 2007, p. 261-287 (No. 336: Abbey Church of St
Mary of Mount Sion).
63
NAU, Notes, p. 201-202.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 19

GHVWLQpHV j OD VDLQWH 6LRQ  'H SOXV O¶LPSpUDWULFH (XGRFLH TXL UDSSRUWD
quelques reliques de saint Étienne à Constantinople en 439 pour les dé-
SRVHU GDQV O¶pJOLVH GH 6DLQW-Laurent construite par sa belle-V°XU 3XO-
chérie, fit édifier, toujours à Jérusalem, une basilique ² sans doute O¶pJOLVH
Saint-eWLHQQH GX FRXYHQW GHV 'RPLQLFDLQV VLqJH DFWXHO GH O¶eFROH EL-
blique et archéologique de Jérusalem64 ² VXUFHTX¶HOOHFUR\DLWrWUHOHOLHX
GHODODSLGDWLRQG¶eWLHQQH(QILQ0pODQLHOD-HXQHpULJHDXQSHWLWmarty-
rium sur le mont des Oliviers et y déposa elle aussi quelques reliques du
premier martyr65. Ces deux amies rivalisaient ainsi de zèle pour disposer
chacune de certaines reliques G¶eWLHQQH¬O¶H[ception de notre texte, le
monument construit par Alexandre ne paraît pas être mentionné dans les
sources anciennes.
Pour gagner Constantinople, les voyageurs et la relique font route par
WHUUHMXVTX¶à Ascalon, où ils prennent le bateau. La cité est bien connue:
nous ne nous y attarderons donc pas. Le bateau parvient à un endroit dé-
nommé ̯Қ̡̯̩̏қ. Pour Janin, le singulier ̯Ң ̡̯̩̏ң̩, littéralement le «pas-
sage étroit», désigne habituellement le Bosphore66. Gregory réserve le
WHUPH DX GpWURLW GHV 'DUGDQHOOHV O¶+HOOHVSRQW GHV $QFLHQV OH SDVVDJH
entre la mer Égée et la mer de Marmara67. Selon H. Ahrweiler, le pluriel
engloberait les deux détroits68. Dans notre texte, ̯Қ̡̯̩̏қ ne peut désigner
que le détroit des Dardanelles.
Après avoir débarqué à Chalcédoine, où il demeure cinq jours, le
convoi parvient à un lieu dit ̡Ѣ̭ ̏ҧ̮̝̭, dont nous n¶DYRQV SDV WURXYp
G¶DXWUHDWWHVWDWLRQ6¶DJLW-LOG¶XQHPpOHFWXUHRXHQFRUHG¶XQHlectio diffi-
cilior ? Selon le ms. Vat. gr. 455 et plusieurs autres manuscrits, les voya-
geurs parviennent à un lieu appelé les «Figuiers» (ц̩̰̦̝̏Ӻ̭ 2QV¶pWRQQH
TX¶LOVQHIDVVHQWSDVHVFDOHjO¶XQGHVGHX[SRUWVYRLVLQVGRQW&RQstanti-
QRSOH GLVSRVDLW VXU OD F{WH VXG GH OD &RUQH G¶2U OH 1pRULRQ HW OH 3URs-
phorion. Le vaisseau de Julienne les a pourtant longés et dépassés avant
de gagner peu après les Sosae / Sykae. Les Figuiers sont un quartier bien

64
Voir PRINGLE, 7KH&KXUFKHV«, p. 372-379 (No. 359: Church of St Stephen).
65
Vie de sainte Mélanie, c. 57, éd. D. GORCE (= Sources Chrétiennes, 90), Paris, 1962,
p. 241.
66
JANIN, Constantinople byzantine, p. 479.
67
T. E. GREGORY, art. Hellespont (э̧̧ҟ̮½̫̩̯̫̭ , in The Oxford Dictionary of Byzantium,
II (1991), p. 912-913.
68
H. AHRWEILER, Byzance et la mer. La marine de guerre, la politique et les institutions
maritimes de Byzance aux VIIe-XVe siècles (= Bibliothèque byzantine. Études, 5), Paris, 1966,
p. 13 et 57.
20 F. BOVON ± B. BOUVIER

FRQQXGHOD9LOOHVLWXpGHO¶DXWUHF{WpGHOD&RUQHG¶2USDUUDSSRUWjOD
ville elle-PrPH&¶HVWDXMRXUG¶KXLOHTXDUWLHUGH*DODWD69. 
/¶HPEDUFDWLRQWUDYHUVHHQVXLWHOD&RUQHG¶2UHWDFFRVWHVDQVGRXWHj
O¶XQHGHVpFKHOOHVVLWXpHVVXUODULYHGURLWHGHODGLWH&RUQHG¶2U70. Le cor-
tège se dirige ensuite vers le Stavrion. /¶HQGURLWVXUOHVSHQWHVGHODFRO-
line qui descend au nord-HVW YHUV OD &RUQH G¶2U IDLVDLW SDUWLH LQWpgrante
du quartier du Zeugma, comme le précise la Translation (20. 2)71.
/H FRUWqJH SRXUVXLW VD URXWH MXVTX¶DX[ ̴̩̮̯̝̩̯̥̝̩̝̇ҡ ² Ƞn ren-
FRQWUHDXVVLO¶RUWKRJUDSKḢ̴̩̮̯̝̩̯̥̩̥̝̩̝ҡ. /¶HQGURLWHVWGHIDLWFRQtigu
au quartier du Zeugma72. 2QDSDUIRLVSHQVpTX¶LO\DXUDLWHXGHX[pJOLVHV
HQO¶KRQQHXUGHVDLQWeWLHQQHGDQVFHVHFWHXUO¶XQHDX[Constantinianae
même et O¶DXWUHSOXVSHWLWHDX=HXJPDPDLV-DQLQHVWLPHTXHOHVGLYHUV
témoignages disponibles concernent un seul et même édifice73. On re-
marquera aussi que les Constantinianae ou plutôt Constantianae figurent
VXUO¶XQGHVGHX[LWLQpUDLUHVSRVVLEOHVSRXUO¶Hntrée triomphale des empe-
UHXUV VL O¶RQ HQ FURLW OH Livres des cérémonies de Constantin VII Por-
phyrogénète74. 2QSHXWVHGHPDQGHUVLO¶DXWHXUGHODWUDQVODWLRQQHFKHUFKH
pas à conférer une connotation triomphale75 jO¶pYpQHPHQWTX¶LOUHODWH76.

69
'¶après Janin (Constantinople byzantine, p. 466-467), «Sykae formait la XIIIe région
de la ville au Ve siècle. Justinien lui rendit une partie de son importance en réparant son théâtre
et VHVUHPSDUWVHWHQEkWLVVDQWO¶église Sainte-Irène. ,OO¶appela Justinianae ou Justinianopolis,
noms qui tombèrent assez vite, surtout le second. Celui de Sykae dura longtemps, mais il finit
par être supplanté par celui de Galata».
70
6XUOHVSRUWVGHOD&RUQHG¶Or, voir JANIN, Constantinople byzantine, p. 235-236.
71
Témoignage repris à JANIN, Constantinople byzantine, p. 430.
72
Ibid., p. 372-373.
73
Ibid., p. 490-492.
74
,OV¶DJLWGHO¶LWLQpUDLUHTXLSDUWGXQRUG-RXHVWGHOD3RUWH&KDULVLRVSDVVHSDUO¶pJOLVH
des Saints-Apôtres, les Lions de marbre, les églises voisines de Saint-Polyeucte et de Saint-
Christophe, les Constantianae et Ta Olybriou avant de rejoLQGUHO¶DXWUHLWLQpUDLUHDX&DSLWROH
pour se diriger ensuite vers le forum, le prétoire et le Milion près de Sainte-Sophie. Voir De ce-
rimoniis aulae Byzantinae 1, 5 et 1, 10; éd. J. J. REISKE (= Corpus Scriptorum Historiae Byzan-
tinae), Bonn, 1829, p. 49-52 et 74-86 (les Constantianae sont mentionnées en 1, 10, à la p. 75).
Voir aussi Constantin VII Porphyrogénète, Le Livre des cérémonies, I; éd. A. VOGT (= Col-
lection byzantine), 2e tirage, Paris, 1967, p. 43-45 et 66-77, et Commentaire, p. 82-86 et 105-119.
75
À propos des arrivées solennelles et triomphales des empereurs byzantins, voir H OLUM
± VIKAN, The Trier Ivory, p. 173-186; Les entrées royales et impériales. Histoire, représen-
tation et diffusion G¶XQHFpUpPRQLHSXEOLTXH GHO¶2ULHQWDQFLHQj%yzance, éd. A. BÉRENGER ±
É. PERRIN-SAMINADAYAR, Paris, 2009; G. CLARK, Victricius of Rouen: Praising the Saints, in
Journal of Early Christian Studies, 7 (1999), p. 365-399.
76
Constantinople possédait plusieurs autres églises et oratoires dédiés à saint Étienne. À
part O¶pJOLVHTXLQRXVRFFXSHSUpVHQWHPHQWODSOXVLPSRUWDQWHHVWFHOOHVLWXpH ц̩̯ӭ́қ̱̩Ӫ dans
le complexe du palais impérial. Construite sans doute par Pulchérie pour y abriter le bras droit
de saint Étienne en provenance de Jérusalem (voir ci-dessus, p. 5), elle servait volontiers de lieu
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 21

C. Questions de prosopographie

Un évêque Jean de Jérusalem apparaît déjà dans la Revelatio, appelée


aussi Inventio (BHG 1648x et y)77. Le texte de la Translation (1. 2-3 et
1.5) se réfère lui aussi à ce prélat. ,OQHSHXWV¶DJLUGH-HDQ,er, septième
évêque de -pUXVDOHPG¶DSUqV(XVqEHGH&pVDUpH Hist. eccl., IV, 5, 3), qui
fait de lui un évêque de la Circoncision, car ce personnage nous fait re-
monter trop haut dans le temps. Il vaut mieux admettre un anachronisme:
LOGRLWV¶DJLUGH-HDQ,,TXLRFFXSDOHVLqJe de Jérusalem, de 387 à 42778.
La dépouille du protomartyr quitte Jérusalem VRXV O¶pSLVFRSDW G¶XQ
certain Cyrille. 6L FH GHUQLHU HVW HIIHFWLYHPHQW O¶DXWHXU GHV Catéchèses
‚ 387), cette identification reporte elle aussi O¶pYpnement trop tard dans le
e 79
IV siècle .
Les hésitations entre Eusèbe et Métrophane à propos du titulaire du
VLqJH pSLVFRSDO GH &RQVWDQWLQRSOH DX PRPHQW GH OD WUDQVODWLRQ V¶H[pli-
TXHQW VDQV GRXWH SDU GHX[ UDLVRQV FXPXOpHV O¶XQH FKURQRORJLTXH HW
O¶DXWUHGRFWULQDOH(XVqEHQHSHXWrWUHTX¶(XVqEHGH1LFRPpGLHFHOXLTXL
EDSWLVD O¶HPSHUHXU &RQVWDQWLQ OH *UDQG VXU VRQ OLW GH PRUW GDQV OD SpUL-
phérie de Nicomédie. Mais il ne devint évêque de Constantinople que
quelques sePDLQHVSOXVWDUGjO¶DXWRPQHaprès ODPRUWGHO¶HPSHUHXU
survenue le 22 mai 33780. Métrophane, que le Synax. CP commémore le 4
juin81, occupa le siège de Constantinople de 315 à 327, ce qui convient
mieux82. 'HSOXV(XVqEHGH1LFRPpGLHVHPEOHDYRLUpWpXQDPLG¶$ULXV83.
,O HVW GRQF YUDLVHPEODEOH TX¶on substitua le nom de Métrophane à celui

de culte pour les mariages impériaux. Voir JANIN, Géographie ecclésiastique, p. 487-494; ID.,
Constantinople byzantine, p. 219-220, 372-373, et la carte archéologique et topographique nI;
A. BERGER, Untersuchungen zu den Patria Konstantinupoleos (= Poikila Byzantina, 8), Bonn,
1988, p. 112, 168-169, 226, 230-232, 372, 463, 470-475, 486, 497 et 510.
77
Voir N. FRANCO, /¶DSRFDOLVVHGHOSUHWH/XFLDQRGL.DSKDU*DPDODH ODYHUVLRQH GL
Abito, in 5RPDHO¶2ULHQWH, 8 (1914), p. 295 et suiv.
78
Voir ci-dessus, p. 17.
79
Sur Cyrille, voir E. J. YARNOLD, Cyril of Jerusalem (= The Early Church Fathers),
New York, 2000, p. 4; J. W. DRIJVERS, Cyril of Jerusalem: Bishop and City (= Supplements of
Vigiliae Christianae, 72), Leiden, 2004, p. 31 and 48.
80
Voir R. W. BURGESS avec la collaboration de W. WITAKOWSKI, Studies in Eusebian
and Post-Eusebian Chronography (= Historia-Einzelschriften, 135), Stuttgart, 1999, p. 126 et
220-221.
81
Synax. CP, col. 727-730.
82
P. BARCELÓ, art. Metrophanes, in Lexikon für Theologie und Kirche, 7 (1998), col. 205.
83
6LO¶RQHQFURLWXQHQRWHPDUJLQDOHGDQVOHPVVat. gr. 548: voir NAU, Notes, p. 201, n.
7.
22 F. BOVON ± B. BOUVIER

G¶(XVqEHSRXUSURSRVHUXQHFKURQRORJLHSOXVSODXsible et se débarrasser
GHODSUpVHQFHHQFRPEUDQWHG¶XQpYrTXHDX[V\PSDWKLHVDULHQQHV
/¶LQVWLJDWULFHGHODWUDQVODWLRQV¶DSSHOOHѪ̧̫̰̥̝̩ҟ. ,OV¶DJLWG¶XQQRP
ODWLQ'¶DSUqV-Dnin, cette femme que le texte présente comme la veuve
du sénateur Alexandre (inconnu par ailleurs), ne serait autre que Juliana
$QLFLDILOOHG¶$QLFLXV2O\EULXVHWGH3ODFLGLDSHWLWH-fille par sa mère de
Valentinien II et de Licinia Eudoxia, arrière-petite-fille par sa grand-mère
GH7KpRGRVH,,HWG¶OLD(XGRFLD7RXMRXUVVHORQO¶pUXGLWLOpWDLWQDWXUHO
TXHO¶DUULqUH-petite-ILOOHGHO¶LPSpUDWULFH(XGRFLHjTXLO¶RQGHvait la ba-
silique Saint-Étienne de Jérusalem, où se trouvait le corps du saint diacre,
ait fait venir ces reliques à Constantinople84. Il est toutefois peu probable
que notre texte mette en scène cette noble dame, car le mari de Julienne
V¶DSSHOOH$lexandre, un nom dont la consonance est bien éloignée du vo-
cable Flavius Areobindus Dagalaiphus. De plus, la fameuse Juliana Anicia
YpFXWSOXVG¶XQVLqFOHDSUqVOHVpYpQHPHQWVUDSportés par notre récit.

III. VERS UNE ÉDITION

2Q FRQYLHQGUD TX¶LO HVW GLIILFLOH YRLUH LPSRVVLEOH GH UHPRQWHU DX
WH[WHJUHFSULPLWLIHWG¶HQSUpVHQWHUXQHpGLWLRn. Il est plus aisé et, disons-
le, plus intéressant de rendre compte des diverses formes que le texte a
prises. La solution décrite au début de cette introduction, qui intègre en
XQ VHXO UpFLW OHV WURLV pYpQHPHQWV OH PDUW\UH G¶eWLHQQH OD UpYpODWLRQ GH
ses reliques et la translation desdites reliques, paraît artificielle et secon-
GDLUH PDOJUp O¶kJH YpQpUDEOH GHV PDQXVFULWV TXL SURSRVHQW FHWWH FRPEL-
naison. La vraisemblance et la logique parlent en faveur de trois récits à
O¶RULJLQHLQGpSHQGDQWV ChacuQG¶HX[HQHIIHWDVDFRKpUHQFHHWVRQXQLWp
propres, se suffisant donc à soi-même. Le premier, le Martyre, joue de
O¶LQWHUWH[WXDOLWp DYHF OH SURFqV HW OD FRQGDPQDWLRQ j PRUW G¶eWLHQQH WHOV
que le livre canonique des Actes des apôtres les rapporte. Le deuxième,
O¶,QYHQWLRQ LQVLVWH VXU OD UpYpODWLRQ G¶RULJLQH GLYLQH GH OD GpSRXLOOH GX
VDLQWWHOOHTX¶HOOHVHGpURXOHGHVVLqFOHVSOXVWDUG/HWURLVLqPHOD7UDQV-
lation de ses reliques, constitue un événement distinct du précédent, qui se
déroule encore des années plus tard.

84
JANIN, Géographie ecclésiastique, p. 490-491. Sur Juliana Anicia, voir L. BRUBAKER,
The Vienna Dioskorides and Anicia Juliana, in Byzantine Garden Culture, éd. A. LITTLEWOOD
et al., Washington D.C., 2002, p. 189-214; B. KIILERICH, The Image of Anicia Juliana in the
Vienna Dioscurides: Flattery or Appropriation of Imperial Imagery, in Symbolae Osloenses, 76
(2001), p. 169-190; R. MARTIN HARRISON, A Temple for Byzantium: The Discovery and Ex-
FDYDWLRQRI$QLFLD-XOLDQD¶s Palace Church in Istanbul, Austin, 1989.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 23

6¶LOHQHVWELHQDLQVLLOUHVWHjGpWHUPLQHUTXHOOHHVWODIRUPHODSOXV
ancienne de chacune de ces pièces. Il est impossible de trancher. Pour le
martyre, nous avons pris le parti, dans une étude antérieure, de publier une
forme encore inédite transmise par un témoin relativement ancien, le ms.
Vaticanus gr. 679 (XIe s.)85'¶DXWUHVIRUPHVRQWpWppGLWpHVSDU$6WUXV
G¶DXWUHVVRQWHQFRUHLQpGLWHV86. 3RXUO¶,Qvention des reliques, nous avons
retenu, il y a quelques années, le plus ancien témoin grec, témoin qui a la
TXDOLWp G¶rWUH HQFRUH FRSLp HQ pFULWXUH RQFLDOH OH PV Sinaiticus gr. 493
(VIIIe-IXe s.)87.
Pour la Translation, après hésitation et à la suggestion de M. Lequeux,
nous éditons le texte du ms. Vaticanus Palatinus gr. 317 (Xe s.). Ce té-
PRLQ D OH GRXEOH DYDQWDJH GH UHWHQLU O¶DULHQ (XVqEH FRPPH pYrTXH GH
&RQVWDQWLQRSOHDORUVTXHODIRUPHSOXVUpFHQWHOXLDVXEVWLWXpO¶RUWKRdoxe
Métrophane, et de fournir une série de miracles additionnels inédits. Une
série de QRWHVDFFRPSDJQHO¶pGLWLRQ&¶HVWDLQVLTXHQRXVFUR\RQV rendre
le service le meilleur.

François BOVON Bertrand BOUVIER


Harvard University Université de Genève
7, chemin de la Grosse-Pierre UXHGHO¶(QF\FORSpGLH
CH ± 1211 Morges CH ± 1201 Genève

Summary. After the Martyrdom of Saint Stephen and the Revelation of the
3URWRPDUW\U¶s Relics, this is the third Greek text giving accounts of the saint. All
three texts were written after the narrative on Saint Stephen found in the canonical
Book of Acts. This article contains the edition of the section of the Vaticanus Pa-
latinus graecus 317 telling the story of the Translation of the relics from Jerusalem
to Constantinople. An introduction to the document and its variants precedes the
edition itself and endnotes follow it.

85
BOVON ± BOUVIER, Étienne le premier martyr, p. 309-331.
86
Voir A. STRUS, La Passione di santo Stefano in due manoscritti greci, in Salesianum,
58 (1996), p.21-25 et 42-61; ID., Una haggada familiare, p. 81-96; BOVON, The Dossier, p. 297-
298.
87
BOVON ± BOUVIER, /D5pYpODWLRQG¶eWLHQQH, p. 79-105.
24 F. BOVON ± B. BOUVIER

̂̍˾̊̌́̌̏̐̌̑̈̂̆̔˾̊̌̑̐̌̑˾̀̆̌̑̍̎̐̌̉̕˾̎̐̑̎̌̏̏̐̂̒˾̊̌̑

e codice Vaticano Palatino gr. 317, f. 92-95

̇ҥ̡̬̥ ̡Ѿ̧ң̟̣̮̫̩

1. ь̟ҝ̡̩̯̫ ̨̡̯Қ ̯Ң ̡Ѣ̨̮̦̫̥̮̤Ӭ̩̝̥ ̯Ң ̧̡ҡ̳̝̩̫̩ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ̡̯̱̏қ̩̫̰


̯̫ԉ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ц̩ ѫ̡̧̬̫̮̫ҥ̨̫̥̭ ц̩ ̯ӭ з̟ҡӛ ̥̏ҧ̩, ц̩ ѓ̨ҝ̬̝̥̭ Ѫ̴-
қ̩̩̫̰ ц½̥̮̦ң½̫̰ ѫ̡̧̬̫̮̫ҥ̴̨̩, о̧ҝ̪̝̩̠̬̫̭ ̯Ҡ̭ ̧̮̰̟̦̣̯̥̦Ң̭ ̮̰̩ҝ̡̤̯̫
ц̩ ̯ӭ ч̝̰̯̫ԉ ̠̥̝̩̫ҡӛ ̦̯ҡ̮̝̥ ̡Ѿ̦̯ҟ̬̥̫̩ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ̡̯̱̏қ̩̫̰˶ ѷ½̡̬ ̦̝Ҡ
5 ц̡̧̦̯ҝ̮̝̭ ц̡̠ҟ̤̣ ½̧̧̫Қ ̯̫ԉ ц½̥̮̦ң½̫̰ Ѫ̴қ̩̩̫̰, ѧ̩̝ ̦̝̯қ̤̣̯̝̥ ̯Ң
̧̡ҡ̳̝̩̫̩ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̡̯̱̏қ̩̫̰ ц̩ ̯ԗ ̝Ѿ̯̫ԉ ̡Ѿ̦̯̣̬ҡԔ.
̐ң̡̯ ̫̩҄ ѳ ц½ҡ̮̦̫½̫̭ ̦̝̯ҝ̡̤̯̫ ̯Ң ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩ ̦̝Ҡ ̯ҡ̧̯̫̩ ї̴̧̡̮̩ ъ̴̪-
̡̤̩ ̨̣̩Ҡ ̡̡̨̠̦̞̬ҡԔ ̡̡̯̮̮̝̬̥̮̦̝̥̠̦қ̯Ӫ Ѣ̩̠̥̦̯̥Ԗ̩̫̭ ½ҝ̨½̯̣̭, ѿ½̡̝̯ҡ̝̭
̯̫ԉ ̡̠̮½ң̯̫̰ ѓ̨Ԗ̩ ̦̝Ҡ ̝Ѿ̯̫̦̬қ̯̫̬̫̭ ̴̩̮̯̝̩̯̇ҡ̩̫̰ ̝Ѿ̟̫ҥ̮̯̫̰ ̯Ң
10 ̠ҝ̦̝̯̫̩.

2. ̡̯̉Қ ̫̩҄ ъ̯̣ ½ҝ̡̩̯ ж̴̬̬̮̯ҡӛ ½̡̬̥½̡̮Ҧ̩ ѳ о̧ҝ̪̝̩̠̬̫̭ ѳ ̮̰̟-


̧̦̣̯̥̦Ң̭ ̠̥̝̤ҟ̦̣̩ ̦̝̯ҝ̡̤̯̫ ̡Ѣ̭ ̯Ҟ̩ з̟ҡ̝̩ ̯̫ԉ ̡̤̫ԉ ц̧̦̦̣̮ҡ̝̩ ̦̝Ҡ ̡Ѣ̭
̯̫Ҥ̭ ½̴̯̲̫Ҥ̭ ̦̝Ҡ ̡Ѣ̭ ̯Ҟ̩ ч̝̰̯̫ԉ ̮ҥ̨̞̥̫̩ Ѫ̧̫̰̥̝̩ҟ̩  ц̩̫̬̦ҧ̮̝̭ ̯Ң̩
ц½ҡ̮̦̫½̫̩Ѫ̴қ̩̩̣̩̦̝̯Қ̯̫ԉ̦̰̬ҡ̫̰ѓ̨Ԗ̩Ѫ̣̮̫ԉ̬̥̮̯̫̓ԉ ѷ½̴̭į̡̯Қ
5 ̯Ҟ̩ ̡̧̡̯̰̯ҟ̩ ̨̫̰  ̱̣̮ҡ̩  ̟ҝ̩̣̯̝̥ ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩ ½̡̬̮ҝ̵̩̫̩ ̦̝Ҡ ̦̝̯қ-
̡̤̯ҝ̨̡ц̟̟Ҥ̭̯̫ԉ̧̡̥̳қ̩̫̰̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̨̬̯̫қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰ ц½̡̥̠Ҟ
̦̝Ҡ̯Ң̩̫Ѩ̦̫̩̝Ѿ̯̫ԉъ̦̯̥̮̝ц̦̯Ӭ̭ц̨Ӭ̭̫Ѿ̮ҡ̝̭u̝̇Ҡ̯̫ԉ̡̯̫Ѣ½Ҧ̩ц̦̫̥-
̨ҟ̤̣ц̡̩Ѣ̬ҟ̩Ӫ̐ӭ̠Ҝц½̥̫ҥ̮Ӫѓ̨ҝ̬ӛц̧̤Ҧ̩ѳц½ҡ̮̦̫½̫̭л̨̝̯ԗ½̧ҟ̡̤̥
̯̫ԉ ̧̝̫ԉ  ̡̨̮̰̩̦̫ҡ̮̝̩̯̫ ̝Ѿ̯Ң̩ ̦̝Ҡ ж½ҝ̡̤̩̯̫ ц̟̟Ҥ̭ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ½̴̬̯̫-
10 ̨қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰

3. ̡̯̉Қ ̠Ҝ ъ̯̣ Ѳ̦̯Ҧ ѓ ̟̰̩Ҟ ̝Ѿ̯̫ԉ Ѫ̧̫̰̥̝̩Ҟ ц̨̡̩̤̰̣̤Ӻ̮̝ ̦̝Ҡ ̦̝-
̧Ң̩ ѓ̨̟̣̮̝ҝ̩̣ ц̧̞̫̰ҟ̤̣ ̯Ң ̧̡ҡ̳̝̩̫̩ ̯̫ԉ ж̩̠̬Ң̭ ̝Ѿ̯Ӭ̭ м̬̝̥ ̦̝Ҡ ж½̡-
̩ҝ̟̦̝̥ ̡Ѣ̭ ̯Ң ˿̢̰қ̩̯̥̫̩ ̡Ѣ̭ ̯Ң Ѧ̠̥̫̩ ̦̯Ӭ̨̝˶ ̦̝Ҡ ̯̫ԉ̯̫ ̧̡̨̞̫̰̰̮̝ҝ̩̣
̧̦̝Ԗ̭ ½̡̡̫̬̰̤Ӻ̮̝½̬Ң̭̯Ң̩ц½ҡ̮̦̫½̫̩̇ҥ̧̧̬̥̫̩ц̩ѫ̡̧̬̫̮̫ҥ̨̡̫̥̭Ѩ½̡̩
5 ̝Ѿ̯ԗѷ̯̥i̯̫ԉж̩̠̬ң̨̭̫̰̯Ң̧̡ҡ̳̝̩̫̩̤ҝ̴̧ж½̡̩ҝ̡̟̦̝̥Ѣ̭̯Ң˿̢̰қ̩̯̥̫̩
̡Ѣ̭ ̯Ң ц̨Ң̩ ̦̯Ӭ̨̝u ѹ ̠Ҝ ц½ҡ̮̦̫½̫̭ ̇ҥ̧̧̬̥̫̭ ̡Ѩ½̡̩ ̝Ѿ̯ӭ˶ ǐѾ ̠ҥ̩Ӫ
̯̫ԉ̯̫½̫̥Ӭ̮̝̥̦̝Ҡ̯Ң̧̩̝Ң̩̤̫̬̰̞Ӭ̮̝̥u

1. 3 о̧ҝ̪̝̩̠̬̫̭̯Ҡ̭] ж̧ҝ̪̝̩̠̬̫̭̯ҡ̭P (an legendum о̧ҝ̪̝̩̠̬ң̭̯̥̭?) || 5 ̦̝̯қ̤̣̯̝̥]


̦̝̯қ̡̤̯̝̥P || 7 ̯Ң̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩] ̴̧̟̮ң̨̦̫̫̩ P || 8 Ѣ̩̠̥̦̯̥Ԗ̩̫̭] -̥ң̩̫̭ P
2. 3 ч̝̰̯̫ԉ] ̝Ѿ̯̫ԉ Pa.c. || 5 ̡̧̡̯̰̯ҟ̨̩̫̰] ̡̧̡̯̰̯Ҟ̩ P || 9 ̝Ѿ̯Ң̩] ̝Ѿ̯Ң P
3. 3 ̧̡̨̞̫̰̰̮̝ҝ̩̣] ut videtur || 7 ̤̫̬̰̞Ӭ̮̝̥] add. ѓ̠Ҝц̧̡̰̤ҝ̡̬̝Ѩ½̡̩̯ԗц½̥̮̦ң½Ԕ˶
ǐѾ ̤ҝ̧̡̥̭ ̠̫ԉ̩̝ҡ ̨̫̥ ̯̫ԉ ж̩̠̬ң̭ ̨̫̰ ̯Ң ̧̡ҡ̳̝̩̫̩u ѹ ̠Ҝ ц½ҡ̮̦̫½̫̭ ̡Ѩ½̡̩˶  ǐ҂u Vat. gr.
1671
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 25

RETOUR DES RELIQUES


DU SAINT PREMIER MARTYR ÉTIENNE

Seigneur, bénis-nous

1. Après le transport de la dépouille de saint Étienne, le premier mar-


tyr, à Jérusalem dans la sainte église de Sion, aux temps de Jean, évêque
GH-pUXVDOHPLODUULYDTX¶XQVpQDWHXUGXQRPG¶$OH[DQGUHFRQoXWO¶LGpH
de construire un oratoire à saint Étienne. /¶D\DQWDFKHYpLOGHPDQGDDYHF
LQVWDQFHjO¶pYrTXH-HDQGHGpSRVHUODGpSRXLOOHGHVDLQWeWLHQQHOHSUH-
mier martyr, dans son oratoire. $ORUVGRQFO¶pYrTXHGpSRVDOe cercueil, y
D\DQWFORXpXQpFULWHDXjO¶H[WpULHXUOHTXDWRU]LqPHGXPRLVGHGpFHPEUH
de la cinquième indiction, sous le dixième consulat de notre souverain,
O¶HPSHUHXU&RQVWDQWLQ$XJXVWH

2. Cinq ans plus tard, étant tombé malade, le sénateur Alexandre fit
un testament en faveur de la sainte Église de Dieu, des pauvres et de son
pSRXVH -XOLHQQH HQJDJHDQW SDU VHUPHQW O¶pYrTXH -HDQ DX QRP GH QRWUH
Seigneur Jésus-Christ à ce qui suit: «À PDPRUWTXHO¶RQIDVVHXQFHUFXHLO
en bois de perséa et que vous me déposiez auprès de la dépouille de saint
eWLHQQHOHSUHPLHUPDUW\USXLVTXHF¶HVWjPHVIUDLV TXHM¶DLFRQVWUXLWVD
demeure». $\DQWGLWFHVPRWVLOV¶HQGRUPLWHQSDL[ Le lendemain, O¶pYr-
que vint avec la foule du peuple et ils le portèrent au tombeau, le déposant
auprès de saint Étienne, le premier martyr.

3. +XLWDQVSOXVWDUG-XOLHQQHVRQpSRXVHVHPLWGDQVO¶HVSULWHWMX-
JHD ERQ G¶HQOHYHU OD GpSRXLOOH GH VRQ PDUL HW GH O¶HPSRUWHU j %\]DQFH
SRXUO¶HQVHYHOLUGDQVVDSURSULpWpjHOOH Résolue à cela, elle se rendit au-
SUqV GH &\ULOOH O¶évêque de Jérusalem, et lui dit: «Je désire emporter la
dépouille de mon mari à Byzance pour O¶HQVHYHOLU GDQV PD SURSULpWp».
/¶pYrTXH &\ULOOH Oui répondit: «Tu ne peux pas faire cela et provoquer
O¶pPRLGXSHXSOH».
26 F. BOVON ± B. BOUVIER

4. ̐ң̡̯Ѫ̧̫̰̥̝̩Ҟ̧̦̝ҡ̫̰̮̝ж½Ӭ̧̡̡̤̩Ѣ̭̯Ң̩̫Ѩ̦̫̩̝Ѿ̯Ӭ̭ ̦̝Ҡ½̫̥ҟ-
̮̝̮̝ ̟̬қ̨̨̝̯̝ ж½ҝ̡̧̡̮̯̥̩ ½̬Ң̭ ̯Ң̩ ч̝̰̯Ӭ̭ ½̝̯ҝ̬̝ ̡Ѣ̭ ̯Ң ˿̢̰қ̩̯̥̫̩
̟̬қ̴̳̝̮̝̫̯̭҃˶iћ̟̩̣̮ҡ̝̮̫̰̤̰̟қ̯̣̬Ѫ̧̫̰̥̝̩Ҟ̯ԗц̨ԗ½̝̯̬Ҡц̩̦̰-
̬ҡԔ ̲̝ҡ̡̬̥̩˶  ̯Қ̭ ½̡̬½̫ҥ̮̝̭ ̨̯̥Қ̭ ½̬̫̮қ̴̟ ½̝̬||̧̬̝̦̝̫ԉ̮̝ ѿ½̫̠ҝ- f. 92v
5 ̪̝̮̤̝̥ ̦̝Ҡ ½̡̝̬̝̮̲Ӻ̩ ̨̫̥ ̫Ѿ ̧ң̟̫̩ ̧̡̦̫̝̦ҡ̝̭ ½̡½̴̧̨̣̬ҝ̩̫̩  ж̧̧o
ц½̫̰̬̝̩ҡ̴̩ ̨̰̮̯̣̬ҡ̴̩ ̨̣̩̰̯̥̦қ̭˶  ̫Ѿ̠Ҝ ̮ҥ̨̩̯̫̫̩ ½̡̡̬̥̲̫ҥ̮̝̭ ̧ң̟̫̥̭
Ԉ̣̯̫̬̥̦̫Ӻ̭½̥̤̝̩ң̯̣̯̝ ж̧̧Қ½̝̬қ̧̦̣̮̥̩½̬Ң̭̯Ң̩ц̨Ң̩½̝̯ҝ̬̝̦̝Ҡ̡̠-
̮½ң̯̣̩ь½̡̥̠Ҟ̞ҡ̝̩½қ̴̮̲½̝̬Қ̯Ԗ̩ж̬̲ң̴̩̯̩ҋ̭̲ҟ̬̝̲қ̬̥̩̟қ̨̫̰ 
̮½̡ԉ̨̮̫̩̫̩̦̫҄ҡ̮̝̮̤̝̥̮қ̦̬̝̩½̝̬Қ̯̫ԉ̨̡̟қ̧̧̫̰̞̝̮̥ҝ̴̴̭̩̮̯̝̩̇-
10 ̯ҡ̩̫̰ ̦̝Ҡ ½ҝ̨̳̫̩ ̰̬̇ҡ̧̧Ԕ ̯ԗ ц½̥̮̦ң½Ԕ ц̩ ѫ̡̧̬̫̮̫ҥ̨̫̥̭  ѷ½̴̭ ъ̴̧̤
̦ж̟Ҧ̦̝Ҡ̯̫ԉц̨̫ԉж̩̠̬Ң̭̯Ң̧̡ҡ̳̝̩̫̩ж̟қ̴̡̟Ѣ̭̯Ң ц̨Ң̩̦̯Ӭ̨̝u

5. ѹ̠Ҝ̧̝̞Ҧ̩̮қ̦̬̝̩½̝̬Қ̯̫ԉ̨̡̟қ̧̧̫̰̞̝̮̥ҝ̴̴̭̩̮̯̝̩̯̇ҡ̩̫̰
ж½ҝ̡̧̡̮̯̥̩̯ԗц½̥̮̦ң½Ԕ̰̬̇ҡ̧̧Ԕц̩ѫ̡̧̬̫̮̫ҥ̨̫̥̭̝̤̇oч̝̰̯Ң̩̫̩҄ѳ
ц½ҡ̮̦̫½̫̭ ж̩̝̟̩̫Ҥ̭ ̦̝Ҡ ̨Ҟ ̠̰̩қ̨̡̩̫̭ ж̡̩̯̥½̡Ӻ̩  ̨̡̡̧̯̝̮̯̥қ̨̡̩̫̭ ̯Ҟ̩
5 ̟̰̩̝Ӻ̦̝ ̡Ѩ½̡̩ ̝Ѿ̯ӭ˶ i̍Ԗ̭ ̠̰̩қ̨̡̤̝ ̯̫ԉ̯̫ ½̫̥Ӭ̮̝̥  ц½̡̥̠Ҟ ̫Ѿ̦ ̫Ѩ̠̝
½̫Ӻ̫̩ ц̮̯Ҡ̩ ̯Ң ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩ ̯̫ԉ ж̟ҡ̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̡̯̱̏қ̩̫̰ ̦̝Ҡ
½̫Ӻ̫̩̯̫ԉ̮̫ԉж̩̠̬ң̭о̧̧oж½̡̧̤̫ԉ̡̮̝Ѿ̯̬ҝ½̥̮̫̩̯Қц̩̯ӭѳ̠ԗ̦̝Ҡ̨ҟ-
̩̰̮ң̨̩̫̥u

6. ћ̠Ҝ̡Ѿ̡̯̬½ҡ̮̝̮̝̯Қц̩̯ӭѳ̠ԗж½Ӭ̧̡̤̩½̬Ң̭̯Ң̩ц½ҡ̮̦̫½̫̩ц̩
̯ӭ ц̧̦̦̣̮ҡӛ  Ѹ̳ҡ̝̭ ̠Ҝ ̡̟̩̫pҝ̩̣̭ ̡̞̝̤ҡ̝̭, ̦̝̯Ӭ̧̡̤̩ ̡Ѣ̭ ̯Ң ̡Ѿ̦̯ҟ̬̥̫̩
ъ̩̤̝̦̝̯ҝ̡̦̥̯̫̯Ң̧̡ҡ̳̝̩̫̩̯̫ԉз̟ҡ̫̰˶̦̝Ҡж̩̫ҡ̡̪̝̩̯̭̯Ҟ̩̤ҝ̡̮̥̩̬̫̩҅
̴̧̟̮̮ң̨̦̫̝̠ҥ̫̝̇Ҡ̧ҝ̡̟̥ѓ̟̰̩Ҟ̯ԗц½̥̮̦ң½Ԕ˶ǐѨ̠̝½̫Ӻ̫̩ц̮̯Ҡ̩̯Ң
5 ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩̯̫ԉж̩̠̬ң̨̭̫̰ ц½̡̥̠Ҟц̟Ҧц½̫ҡ̣̮̝̝Ѿ̯ңu

7. ̐ң̡̯ѳц½ҡ̮̦̫½̫̭ж̦̫ҥ̮̝̭̯̝ԉ̯̝ц̦ҝ̧̡̡̰̮̩̝Ѿ̯Ҟ̩ц½ӝ̬̝̥ѵ̫Ѩ̡̠̩
̝̇Ҡѳ̨̬ҟ̮̝̮̝½̡̡̬̥½̧қ̦̣̯Ң̧̡ҡ̳̝̩̫̩̯̫ԉз̟ҡ̡̫̰̯̱̏қ̩̫̰ ̨̩̫ҡ̢̫̰̮̝
̝Ѿ̯Ң̡Ѩ̩̝̥̯̫ԉж̩̠̬Ң̭̝Ѿ̯Ӭ̭̝̇Ҡ̧̝̞̫ԉ̮̝ж½ҝ̡̡̤̯̫Ѣ̭̯Ң̧̡̦̯ҡ̦̥̫̩̦̝Ҡ
̨̮̰̩̯̝̪̝ҝ̩̣̯ԗц½̥̮̦ң½Ԕж½ӫ̡̥̲̝ҡ̬̫̰̮̝ц̩̯ӭѳ̠ԗ̝̇Ҡ ̠̥oѷ̧̣̭̯Ӭ̭
5 ̩̰̦̯Ң̨̭̩̫̭҃ц̟ҝ̡̩̯̫ц̩̯ӭѳ̠ԗ̦̝ҠѲ̨̮Ҟ̨ҥ̡̬̫̰Ѿ̴̠ҡ̨̡̝̭̮̯̫ԉъ½̡̡̩̩
̐Қ̠Ҝ½̡̩ҥ̨̝̯̝̯Қж̦қ̤̝̬̯̝ъ̢̧̦̬̝̫̩ҝ̟̫̩̯̝˶ǐѾ̝Ҡѓ̨Ӻ̩ ѷ̯̥ѳ½̴̬̯̫-
̨қ̬̯̰̭̯̏ҝ̱̝̩̫̭̠̥ҝ̡̡̬̲̯̝̥̠̥̩Ԗ̭ѓ̨ӝ̨̭̝̮̯ҡ̴̢̩½̰̬ҡuћ̠Ҝ̟̰̩Ҟ̡Ѣ̭

4. 4 ̲̝ҡ̡̬̥̩] -̡̥ P ½̧̝̬̝̦̝̫ԉ̮̝] ½̝ P (restituimus e codd. Vat. gr. 455 et 1671) || 6


̨̣̩̰̯̥̦қ̭] an legendum ̨̣̩̰̯̥̦ં̩ ? || 7 ½̝̬қ̧̦̣̮̥̩] ¾̥̭P
5. 7 ʌȠ૙ȠȞ] ʌȠ૨3__ 7-8 ȝ੾ȞȣıંȞȝȠȚ@ȝ੾ȞȣıȠȞȝ3
6. 4 ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̝̠ҥ̫] add. ̦̝Ҡ̧ҝ̡̟̥ѳц½ҡ̮̦̫½̫̭̯ӭ̟̰̩̝̥̦ҡ˶ǐѾ̦̫Ѩ̠̝½̫Ӻ̫̩ц̮̯Ҡ̩̯Ң
̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̨̬̯̫қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰» Vat. gr. 455
7. 4 ж½ӫ̡̥] ж½ҡ̡̥ P
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 27

4. Alors Julienne en pleurant rentra chez elle et écrivit une lettre


TX¶HOOH HQYR\D j VRQ SqUH j Byzance, rédigée en ces termes: «Ta fille
légitime, Julienne, à toi son père, salut. Je te présente les marques de dé-
IpUHQFHTXLWHVRQWGXHVWHSULDQWGHOHVDJUpHUHWGHP¶DFFRUGHUQRQSDV
un propos plein de flatterie, mais annonciateur de mystères célestes; ces
marques de déférence ne contiennent pas des artifices de persuasion ora-
toire, mais une prière adressée à mon père et maîtreYXODYLROHQFHTX¶HQ
ma qualité de veuve je subis de la part des notables pour me remarier,
empresse-toi de te procurer un ordre impérial de la part de Constantin le
JUDQGHPSHUHXUHWGHO¶HQYR\HUjO¶pYrTXH&\ULOOHj-pUXVDOHPDIin que je
puisse rentrer en ramenant la dépouille de mon mari dans ma propriété».

5. Le père de Julienne ayant obtenu un ordre impérial de la part du


JUDQGHPSHUHXU&RQVWDQWLQO¶HQYR\DjO¶pYrTXH&\ULOOHj-pUXVDOHP Ce-
lui-FLO¶D\DQWOXHQVRQSDUWLFXlier et ne pouvant y contredire, fit venir la
femme et lui dit: «Comment pouvons-nous exécuter la chose, du moment
que je ne sais pas quel est le cercueil de saint Étienne, le premier martyr, et
quel est celui de ton mari ? Cependant, va faire tes préparatifs de voyage
et avertis-moi».

6. Ayant fait ses préparatifsODIHPPHUHYLQWDXSUqVGHO¶pYrTXHGDQV


O¶pJOLVH /DQXLWWRPEpHLOVGHVFHQGLUHQWGDQVO¶RUDWRLUHRUHSRVDLWODGp-
pouille du saint, et ayant ouvert le caveau, ils y trouvèrent deux cercueils.
La femme répondit: «Je sais quel est le cercueil de mon époux, puisque
F¶HVWPRLTXLO¶DLIDLWIDLUH».

7. $ORUV D\DQW HQWHQGX FHV PRWV O¶pYrTXH OXL RUGRQQD GH SUHQGUH
ceOXLTX¶HOOHUHFRQQDLVVDLW /DIHPPHV¶pODQoDHWpWUHLJQLWODGpSRXLlle de
VDLQWeWLHQQHGDQVO¶LGpHTXHF¶pWDLWFHOOHGHVRQPDUL (WO¶D\DQWSULVH
HOOHODGpSRVDVXUODOLWLqUHSXLVV¶pWDQWDFFRUGpHDYHFO¶pYrTXHHOOHVHPLW
en route avec joie. 'XUDQWWRXWHODQXLWXQK\PQHO¶DFFRPSDJQDLWVXUVRQ
chemin et un parfXP FKDUJp G¶XQH IUDgrance délicieuse se répandait.
Quant aux esprits impurs, ils criaient: «0DOKHXU j QRXV F¶HVW eWLHQQH OH
premier martyr qui passe et nous fouaille cruellement de son feu !» La
28 F. BOVON ± B. BOUVIER

̯Ң̞̝̮̯ҝ̬̩̥̫̩̝Ѿ̯Ӭ̭ц̦̝̤ҝ̢̡̯̫ ̦̝Ҡ̫ѣ½̝Ӻ̡̠̭½̡̡̬̥½қ̯̫̰̩ъ̨½̡̬̫̮̤̩
̯̫ԉ̧̡̦̯̥̦ҡ̫̰̦̝Ҡц̡̧̠̥ҡ̫̰̩̮̱ң̧̠̬̝ҝ̡̟̫̩̯̭˶i̐ҡ̯̫ԉ̯̫̯Ң̨̮̰̞Қ̩ ѓ̨Ӻ̩ 
10 ѷ̯̥½̡̩ҥ̨̝̯̝̦̬қ̢̫̰̮̥̩ъ̨½̡̬̫̮̤̩ѓ̨Ԗ̩½̡̬Ҡ̯̫ԉз̟ҡ̡̫̰̯̱̏қ̩̫̰̉Ҟ
м̬̝ ̝Ѿ̯̫ԉ ц̮̯Ҡ̩ ̯Ң ̧̡ҡ̳̝̩̫̩  ̦̝Ҡ ̫Ѿ̦ ̫Ѧ̨̡̠̝̩  ̧̍Ӭ̤̫̭ ̟Қ̬ ж̟̟ҝ̴̧̩
ъ̨½̡̬̫̮̤̩̯̫ԉ̧̡̦̯̥̦ҡ̫̰ѿ̨̩̫ԉ̮̥̩̝̇Ҡ̯ҡ½̫̥ҟ̴̨̡̮̩ ̦̰̬ҡ̝ѓ̨Ԗ̩̉ҟ-
½̴̭ ̫Ѿ̦ ъ̮̯̥̩ ̯̫ԉ ж̩̠̬ң̭ ̮̫̰ || ̯Ң ̧̡ҡ̳̝̩̫̩  ж̧̧Қ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ½̴̬̯̫- f. 93r
̨қ̬̯̰̬̫̭ ̡̯̱̏қ̩̫̰u ̐ң̡̯ ѓ ̟̰̩Ҟ ̯̝ԉ̯̝ ж̦̫ҥ̮̝̮̝ ѓ̮ҥ̡̲̝̮̩  ̦̝Ҡ ½̝-
15 ̬ҟ̡̧̡̟̟̥̩ ̯̫Ӻ̭ ½̝̥̮Ҡ̩ ̝Ѿ̯Ӭ̭ ̨̡̣̠̩Ҡ ̧ҝ̡̟̥̩ ̯Қ ѳ̬̝̤ҝ̩̯̝ ̝Ѿ̯̫Ӻ̭ ц̩ ̯ӭ
ѳ̠ԗ  iж̧̧o цқ̩ ̯̥̭ ц̴̬̯ҟ̮Ӫ ѿ̨ӝ̭ є ц̩ ½ң̧̡̥ є ц̩ ̲ҧ̬ӛ ̯ҡ̩̫̭ ц̮̯Ҡ ̯Ң
̧̡̦̯ҡ̦̥̫̩̯̫ԉ̯̫ ̡Ѧ½̡̝̯ѷ̯̥̯̫ԉж̩̠̬Ң̭̯Ӭ̭̦̰̬ҡ̝̭ѓ̨Ԗ̩ц̮̯Ҡ̩̦̝Ҡж½ҝ̬-
̡̡̲̯̝̥Ѣ̭̯Ң˿̢̰қ̩̯̥̫̩u

8. ь̩ ̝Ѿ̯ӭ ̠Ҝ ̯ӭ ̩̰̦̯Ҡ ̡Ѣ̮Ӭ̧̡̤̩ ̨̫̩Қ̭ ̡̯̬Ӻ̭  ̯Ҟ̩ ̠Ҝ ѓ̨ҝ̬̝̩ ѓ̮ҥ-
̡̲̝̮̩ ̦̝Ҡ ̯ӭ ч̮½ҝ̬ӛ ѳ̡̠̰ң̴̩̯̩ ѓ̨Ԗ̩ ̡̞̝̤ҡӛ ̩̰̦̯Ҡ ̯Қ ½̡̩ҥ̨̝̯̝ ъ̦-
̢̬̝̫̩ ̧ҝ̟̫̩̯̝˶  í̥ҝ̡̬̲̯̝̥ ѳ ̨̝̮̯ҡ̴̢̩ ѓ̨ӝ̭˶  ̫Ѿ ̠̰̩қ̨̡̤̝ ̱ҝ̡̬̥̩ ̯̫ԉ
з̟ҡ̫̰ ̧̡̥̳қ̩̫̰ ̯Ҟ̩ ̠ҥ̨̩̝̥̩  ѷ̯̥ ½ԉ̬ ц̮̯Ҡ ̦̝Ҡ ̡̦̝̯̮̤ҡ̡̥ ѓ̨ӝ̭ ̡̠̥̩Ԗ̭».
5 Ѫқ̡̮̥̭̠Ҝ̦̝Ҡ̠̰̩қ̨̡̥̭ц̟ҝ̩̫̩̯̫ц̩̯ӭѳ̠ԗ ̦̝Ҡж̟̟ҝ̴̧̩̠̰̩қ̨̡̥ ъ̡̯̬̲̫̩
̯Қ̢ԗ̨̝Ҟ̱ҝ̬̫̩̯̝̯Ҟ̩̞ҡ̝̩̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̨̬̯̫қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰

9. ь̱̤қ̨̡̮̝̩̠Ҝ̡Ѣ̭о̮̦қ̴̧̩̝̯Ҟ̩½̧̝̬̝̤̝қ̮̮̥̫̩̝̇Ҡ̡ѿ̬ң̡̩̯̭
½̧̫Ӻ̫̩ж½̡̬̲ң̨̡̡̩̫̩Ѣ̭̯Ң˿̢̰қ̩̯̥̫̩ ̨̡̧̡̨̯̝̦̝̮̝ҝ̩̣ѓ̟̰̩Ҟ̯Ң̩̩̝ҥ-
̧̦̣̬̫̩ ъ̴̡̠̦̩ ̝Ѿ̯ԗ ½̡̩̯ҟ̦̫̩̯̝ ̲̬ҥ̮̥̩̝ ̡Ѣ½̫ԉ̮̝ ѷ̯̥ į̰̮̯ҟ̬̥̫̩ ъ̴̲
̠̥̣̟ҟ̮̝̮̤̝̥̦̝Ҡ̨Ҟж̡̩̯ҡ½Ӫ̨̭̫̥˶̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩ъ̴̲ж̡̟̝̟Ӻ̡̩Ѣ̭̯Ң˿̰-
5 ̢қ̩̯̥̫̩ ̦̝Ҡ ̠̥̝̮Ԗ̮̝̥ ̝Ѿ̯Ң ̤ҝ̴̧  ̅ҝ̧̣̮̫̩ ̫̩҄ ̦̝Ҡ ы̡̪̥̭ ̯Ң̩ ̨̥̮̤Ң̩
½̝̬Қ̯̫ԉ½̝̩̯̫̦̬қ̡̯̫̬̫̭̤̫ԉuѹ̠Ҝ̩̝ҥ̧̡̦̣̬̫̭Ѩ½̡̩̝Ѿ̯ӭ˶ǐѾ̞̫ҥ-
̧̨̫̝̥ ж̡̩̯̥½̡Ӻ̩ ̯ӭ ц̨ӭ ̦̰̬ҡӛ  ѷ̯̥ ̨ҝ̟̝̭ ̮Ҥ̩ ̮̫Ҡ ц̮̯Ҡ̩ ѳ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̭
̯̫ԉ ̦̰̬ҡ̫̰ ̯̏ҝ̱̝̩̫̭  ̦̝Ҡ ц̩ ̝Ѿ̯ԗ ѓ ̴̢Ҟ ̦̝Ҡ ѓ ц̧½ҡ̭ ̨̫̰  ѷ̯̥ ̡Ѩ̠̫̩ ̫ѣ
Ѳ̧̨̱̤̝̫ҡ ̨̫̰ ½̝̬қ̠̫̪̝ ̮ҟ̨̡̬̫̩ ̡́ԉ̬̫ ̫̩҄  ̦̰̬ҡ̝  ж̩қ̞̣̤̥ ̡Ѣ̭ ̯Ң
10 ½̧̫Ӻ̫̩  ̨ҝ̧̧̨̡̫̩ ̟Қ̬ ½̧ҝ̡̥̩ ̯ӭ ̯̫ԉ ̡̤̫ԉ ̠̰̩қ̨̡̥ ̦̝Ҡ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ̧̡̥-
̳қ̩̫̰».

10. ̐ң̡̡̯Ѣ̡̧̮̤ң̴̩̯̩½қ̴̡̩̯̩Ѣ̭̯Ң½̧̫Ӻ̫̩ ж½ҝ̧̡̰̮̩ж½Ң̯Ӭ̭̟Ӭ̭


Ѧ̠̥̫̩ к̡̨̩̫̩  ̝̇Ҡ ц̧̤ң̡̩̯̭ ̨ҝ̮̫̩ ̯̫ԉ ½̡̧қ̟̫̰̭ к̴̱̩ ̢қ̧̣ ̟ҝ̡̟̫̩̩
ҏ̡̮̯̯Қ̦ҥ̨̝̯̝ѿ̴̳̤Ӭ̩̝̥½̝̬Қ̯Ңѣ̮̯ҡ̫̩̯̫ԉ½̧̫ҡ̫̰. ̝̇Ҡ̯Ӭ̧̭̤̝қ̮̮̣̭
̨̦̰̝̥̩̫ҥ̮̣̭  ̡̠̥̩ԗ ̱ң̞Ԕ ̡̮̰̩̲ң̨̡̩̫̥ ж̩̝̮̯қ̡̩̯̭ ½қ̡̩̯̭ ½̡̬̫̮̦ҥ-

7. 8 ̞̝̮̯ҝ̬̩̥̫̩] ̞̝̮ҝ̬̩̥̫̩P || 11 ̝Ѿ̯Ң] ̝Ѿ̯Ԗ̥ P


10. 2 Ѧ̠̥̫̩к̡̨̩̫̩] ѧ̠̥̫̩з̡̨̩̫̩ P (fortasse legendum ̡҂̠̥̫̩к̡̨̩̫̩: Xen. Hell. I 6 38) ||
4 ̨̦̰̝̥̩̫ҥ̮̣̭, ̡̠̥̩ԗ ̱ң̞Ԕ] an legendum ̨̦̰̝̥̩̫ҥ̮̣̭ ̡̠̥̩Ԗ̭̒ң̞Ԕ̡̮̰̩̲ң̨̡̩̫̥ (cf. Vat.
gr. 455 et 1671) ?
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 29

femme était assise dans son palanquin, alors que les esclaves marchaient
devant la litière. Ils étaient saisis d¶XQHJUDQGHFUDLQWHHWGLVDLHQW «Que
nous arrive-t-il, pour que les esprits crient devant nous au sujet de saint
Étienne ? 6¶DJLUDLW-il de sa dépouille à lui, sans que nous le sachions ?
8QHPXOWLWXGHG¶DQJHVHQHIIHWFKDQWHQWGHVK\PQHVGHYDQWODOLWLqUH Que
pouvons-nous faire, maîtresse ? La dépouille serait-elle non pas celle de
ton époux, mais plutôt celle de saint Étienne le premier martyr ?» À ces
mots, la femme resta silencieuse, puis recommanda à ses esclaves de ne
rien dire à personne de ce TX¶LOVDYDLHQWYXHQFKHPLQ©PDLVVLTXHOTX¶XQ
vous demande soit dans une ville, soit dans un village, de qui est cette
OLWLqUH GLWHV TXH F¶HVW FHOOH GH O¶pSRX[ Ge votre maîtressee qui se rend à
Byzance».

8. Dans la même nuit, elle parcourut trois étapes; elle se reposait


pendant la journée et, le soir, nous reprenions la route dans la nuit pro-
fonde. Les esprits criaient, disant: «Il passe, celui qui nous fouaille; nous
QHSRXYRQVVXSSRUWHUODSXLVVDQFHGHODVDLQWHGpSRXLOOHFDUF¶HVWXQIHX
qui nous dévore cruellement». Des guérisons et des miracles se produisi-
rent en chemin, les bêtes, entraînées par la puissance des anges couraient,
ne supportant pas la contrainte de saint Étienne, le premier martyr.

9. Nous arrivâmes à Ascalon au bord de la mer et trouvâmes un ba-


teau qui partait pour Byzance. La femme fit venir le patron du navire, lui
donna cLQTXDQWHSLqFHVG¶RUHWOXLGLW «-¶DLXQVHFUHWjte communiquer;
ne me contredis pas M¶DL j WUDQVSRUWHU XQ FHUFXHLO j %\]DQFH HW YHX[
O¶DPHQHUjERQSRUW Veuille-le, toi aussi, et tu auras ton salaire de la part
du Dieu tout-puissant». Le patron du navire lui répondit: «Je ne veux pas
contredire ma maîtUHVVHFDUJUDQGHVWFHOXLTXLW¶DFFRPSDJQHeWLHQQe le
premier martyr du Seigneur&¶HVWHQOXLTX¶HVWPDYLHHWPRQHVSpUDQFH
FDUPHV\HX[DXMRXUG¶KXLRQWYXG¶pWUDQJHVPHUYHLOOHV Allons donc, Ma-
dame, montez à bord. Nous sommes en effet sur le point G¶DSSDUHLOOHU
avec la puissance de Dieu et celle de la sainte dépouille».

10. $ORUV WRXV V¶HPEDUTXqUHQW HW LO ILW VRXIIOHU GH OD WHUUH XQ YHQW
favorable. /RUVTX¶LOVIXUHQWHQSOHLQHPHUVRXGDLQXQHERXUUDVTXHVHGp-
FKDvQDVRXOHYDQWOHVIORWVMXVTX¶jla hauteur de la voile du navire. Tandis
que la mer V¶DJLWDLWVDLVLVG¶XQHSHXUSDQLTXH tous se levèrent et se pro-

9. 8-9 ̡Ѩ̠̫̩ ɽ̝̬қ̠̫̪̝ ̮ҟ̨̡̬̫̩: cf. Lc 5, 26.


30 F. BOVON ± B. BOUVIER

5 ̩̣̮̝̩̯Ңл̧̡̟̥̫̩ҡ̧̳̝̩̫̩̝̥̇ң̴̩̯̩̠Ҝ̝Ѿ̯Ԗ̩̦̝Ҡѳ̨̠̰̬̫ҝ̴̩̩ к̴̱̩
̡Ѿ̴̠ҡ̝ ̨̡̟ҡ̮̯̣ ц̟ҝ̡̩̯̫ ц̩ ̯ԗ ½̧̫ҡԔ  ̦̝Ҡ Ҏ̱̤̣ ̝Ѿ̯̫Ӻ̭ ѳ л̟̥̫̭ ½̴̬̯̫-
̨қ̬̯̰̭ ̯̏ҝ̱̝̩̫̭ ̧ҝ̴̟̩ ̝Ѿ̯̫Ӻ̭˶  iь̟Ҧ ̡Ѣ̨ҡ  ̨Ҟ ̡̱̫̞Ӻ̡̮̤u  ̝̇Ҡ ̯̫ԉ̯̫
̡Ѣ½ң̩̯̫̭̝Ѿ̯̫ԉ ц̦ң½̡̝̮̩ѳк̡̨̩̫̭̦̝Ҡц̟ҝ̡̧̩̯̫̟̝ҟ̩̣

11. ̴̬̍ӹ̝̭̠Ҝ̡̨̟̩̫ҝ̩̣̭ і̧̨̡̤̫̩ц½Ҡ̯Қ̡̯̩̏Қ̧̲̝қ̡̮̝̩̯̭̠̥Қ̯Ң̩


к̬̲̫̩̯̝̯̫ԉ̡̮̯̩̫ԉт̴̱̩̠Ҝ̡̨̮̥̮Ң̭ц̟ҝ̡̩̯̫ц̩̯ԗ̯ң½Ԕц̡̦ҡ̩Ԕ ҏ̡̮̯
̧̡̮̝̰̤Ӭ̩̝̥̯Қ̡̨̤ҝ̧̥̝̯Ӭ̭̟Ӭ̭ ы̴̭½̝̬Ӭ̧̡̤̩̯Ң½̧̫Ӻ̫̩̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̬-
̨̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̡̯̱̏қ̩̫̰  || ̦̝Ҡ ̯ң̡̯ ц̦ң½̡̝̮̩ ѓ ̟Ӭ ̡̨̮̥̫ҝ̩̣  ̌ѣ ̠Ҝ ̠̝ҡ- f. 93v
5 ̨̡̫̩̭ъ̢̦̬̝̫̩̦̝̯Қ̯̫ԉк̧̬̲̫̩̯̫̭ҝ̡̟̫̩̯̭˶iо̡̮̞ҝ̡̮̯̝̯к̴̬̲̩ ̠̥Қ̯ҡ
̫Ѿ̦ъ̦̝̰̮̝̭̯Ң½̧̫Ӻ̫̩̯Ң½̡̧̝̬̤Ң̩ц̡̦Ӻ̩̫ ж̧̧oъ̝̮̝̭̝Ѿ̯Ң½̡̧̡̝̬̤Ӻ̩
̦̝̤o ѓ̨Ԗ̩  ˾Ѿ̯Ң ̟Қ̬ ̯Ң ½̧̫Ӻ̫̩ ц½̫ҡ̡̣̮̩ ̯Ң̩ ̡̨̮̥̮ң̩u  ѹ ̠Ҝ к̴̬̲̩
ж̦̫ҥ̮̝̭ж½ҝ̡̧̡̮̯̥̩̠̬ң̨̫̩̝̭½ҝ̡̩̯̯̫ԉ̱̤қ̮̝̥̦̝Ҡ̦̝ԉ̮̝̥̝Ѿ̯ң̐Ԗ̩
̠Ҝ ̨̠̬̫ң̴̩̩ ̧̨̦̝̯̝̝̞̝̩ң̴̩̯̩ ̯Ң ½̧̫Ӻ̫̩  к̡̧̟̟̫̭ ц̡̧̪̤Ҧ̩ ц̦ ̯̫ԉ
10 ½̧̫ҡ̫̰ц½қ̡̯̝̪̩̯̫Ҥ̭̠̬ң̨̫̩̝̭̦̝Ҡц̞ҥ̡̤̥̮̩̝Ѿ̯Oҥ̭̝̇Ҡц̟ҝ̡̩̯̫̲̝̬Қ
̨̡̟қ̧̣ц̩̯ԗ½̧̫ҡԔ ѷ̯̥ѳ̡̤Ң̭ј̨̡̩̯o̝Ѿ̯Ԗ̩

12. ̧̡̍ҥ̡̮̝̩̯̭ ̠Ҝ ̩̰̲̤ҟ̨̡̬̝ ̯̬ҡ̝ і̧̨̡̤̫̩ ̡Ѣ̭ ̧̝̦̣̠̓ң̩̝ ̦̝Ҡ


½̝̬ҝ̧̡̞̝̩̯Ң½̧̫Ӻ̡̫̩Ѣ̭̯Ң̧̨̩̥ҝ̩̝̫̥̣̮̍қ̴̩̯̩̠Ҝѓ̨Ԗ̩ц̡̦Ӻѓ̨ҝ̬̝̭
½ҝ̡̩̯  ѷ̮̫̥ ̡Ѩ̲̫̩ ̨̠̝̥ң̩̥̝ і̬̲̫̩̯̫ ½̝̬Қ ̤қ̧̝̮̮̝̩ ̢̞̝̮̝̩̥ң̨̡̩̫̥ ̦̝Ҡ
̦̬қ̢̡̫̩̯̭˶iѹ̠̫ԉ̧̫̭̯̫ԉ̡̤̫ԉј̧̡̤̩ѳ̧̧̡̥̤̫̞̫̣̤Ҡ̭½̝̬Қ̯Ԗ̩ж̩ң̴̨̩
5 Ѫ̫̰̠̝ҡ̴̩ ̡̠̥̩Ԗ̭ѓ̨ӝ̨̭̝̮̯ҡ̴̢̩u̐ӭ̠Ҝ̲қ̬̥̯̥̯̫ԉз̟ҡ̧̡̫̰̥̳қ̩̫̰̯̫ԉ
½̴̨̬̯̫қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰̯Қ½̡̩ҥ̨̝̯̝ъ̢̦̬̝̫̩˶ǐѾ̝Ҡѓ̨Ӻ̩ ѷ̯̥̦̝̯̝-
̦̝ҡ̡̥ ѓ̨ӝ̭ ̡̠̥̩Ԗ̭  ̫̍ԉ ̱ҥ̴̨̡̟̩ ̯Ҟ̩ ж½̡̧̥Ҟ̩ ̝Ѿ̯̫ԉ ̯Ҟ̩ ̡̱̫̞̬қ̩u
ь̪ҟ̬̲̫̩̯̫ ̠Ҝ ж½Ң ̯Ԗ̩ ж̩̤̬ҧ½̴̩ ̡̠̥̩Ԗ̭ ц̧̝̰̩ң̨̡̩̝ ҋ̭ ѿ½Ң ½̰̬ң̭
̝̇Ҡѷ̡̮̫̥Ѩ̲̫̩ж̡̡̮̤̩Ӻ̭ъ̡̱̬̫̩̝Ѿ̯̫Ҥ̭½̝̬Қ̤қ̧̝̮̮̝̩ ̦̝Ҡ½қ̡̩̯̭ѿ̡̟̥Ӻ̭
10 ц̟ҝ̩̫̩̯̫̯ӭ̠̰̩қ̨̡̥̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̨̬̯̫қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰

13. ̇ж̡̦Ӻ̡̤̩ж½̫̦̥̩ҟ̡̮̝̩̯̭і̧̨̡̡̤̫̩Ѣ̭̏ҧ̮̝̭о̦̫ҥ̮̝̮̝̠Ҝ̡̮̲-
̠Ң̩½ӝ̮̝ѓ½ң̧̥̭ъ̡̡̯̬̲̩̠̥̝½̡̬Ԗ̮̝ ̯Ԗ̨̩Ҝ̩̬̥̮̯̥̝̩̓Ԗ̨̩̲̝̥̬̫ҝ̴̩̩ 
̯Ԗ̩̠Ҝэ̧̧ҟ̴̧̩̩̰½̨̫̰ҝ̴̩̩ ̦ж̡̦Ӻ̡̤̩½қ̧̥̩ѳ̨̬ҟ̡̮̝̩̯̭і̧̨̡̤̫̩ц̩
̯ӭ ½ң̧̡̥ ц̩ ̯ԗ ̯̝̰̬̏ҡԔ  ѐ̨̡̝̤̩ ̠Ҝ ̂Ѿ̮ҝ̞̥̫̭ ѳ ц½ҡ̮̦̫½̫̭ ̴̩̮̯̝̩̯̥̇-
5 ̩̫̰½ң̴̧̡̭ ½̡̬Ҡ ̯̫ԉ ̧̡̥̳қ̩̫̰ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ̡̯̱̏қ̩̫̰  ̦̝Ҡ ѷ̯̥ ̯Ң ½̧Ӭ̤̫̭
ѷ̧̫̩ц̦̥̩ҟ̤̣̯Ԗ̩̬̥̮̯̥̝̩̓Ԗ̩̯̫ԉ̡̤қ̮̝̤̝̥̯Ҟ̩̠ҥ̨̩̝̥̩̯̫ԉ̧̡̥̳қ̩̫̰

10. 6 ̡Ѿ̴̠ҡ̝] ̡Ѿ̫̠ҡ̝ P


11. 6 ъ̝̮̝̭] an legendum ̡Ѧ̝̮̝̭ ?
12. 1 ̧̝̦̣̠̓ң̩̝] ̧̦̝̲̥̠ң̩̝ P || 2 ½̝̬ҝ̧̡̞̝̩] -̧̧̡̞̝̩ P || 8 ц̧̝̰̩ң̨̡̩̝] -ң̨̡̩̫̥P
13. 1 ̡Ѣ̭̏ҧ̮̝̭] ̡Ѣ̮̮ҧ̮̝̭ P ц̩̮̰̦̝Ӻ̭ Vat. gr. 455 (an legendum ̡Ѣ̭̰̦̏ӝ̭ ?) || 2 ½ң̧̥̭]
an legendum ̍ң̧̥̭ ? || 4 ½ң̧̡̥] an legendum ̍ң̧̡̥ ?
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 31

sternèrent GHYDQWODVDLQWHGpSRXLOOH$ORUVTX¶LOVSOHXUDLHQWHWVHODPHQ-
taient, soudain un parfum puissant se répandit dans le navire et saint
Étienne, le premier martyr, OHXU DSSDUXW GLVDQW ©&¶HVW PRL QH FUDLJQH]
point». À ces mots, le vent tomba et il se fit un grand calme.

11. Le jour venu, nous arrivâmes aux Détroits, ayant affalé la voile
SRXU QRXV FRQIRUPHU j O¶RUGUH GX FRPPDQGDQW GX GpWURLW Soudain, un
séisme se produisit à cet endroit, au point que les fondements de la terre
furent ébranlés, le temps que passât le navire de saint Étienne, le premier
martyr. Alors la terre cessa de trembler. 4XDQWDX[GpPRQVLOVV¶HQSUL-
rent au commandant, lui criant: «Commandant le plus impie, pourquoi
Q¶DV-WXSDVLQFHQGLpOHYDLVVHDXTXLYLHQWGHSDVVHUSRXUTXRLO¶DV-tu laissé
passer pour notre perte ? &¶HVWFHQDYLUHTXLDSUovoqué le tremblement
de terre». En entendant cela, le commandant dépêcha cinq vedettes pour
rattraper et incendier le vaisseau. Au moment où les vedettes le rejoi-
gnaient, un ange sortit du navire, frappa les vedettes et les coula. Une
grande joie se répandit à bord, car Dieu était avec eux.

12. Ayant navigué trois jours et trois nuits, nous arrivâmes à Chal-
cédoine et le navire accosta dans le port. Nous y passâmes cinq jours;
tous ceux qui étaient possédés par des démons venaient par mer, criant
dans leurs tourments: «Le serviteur de Dieu est arrivé, celui qui a été la-
pidé par les Juifs impies, et qui nous fouaille cruellement». Par la grâce
GH OD VDLQWH GpSRXLOOH G¶eWLHQQH OH SUHPLer martyr, les esprits criaient:
«Malheur à nous, car il nous brûle cruellement ! Où pouvons-nous fuir
pour échapper à sa terrible menace ?» Ils jaillissaient de leurs victimes,
expulsés cruellement comme par le feu. Tous ceux qui avaient des ma-
lades les amenaient par voie de mer, et tous étaient guéris par la puissance
du saint premier martyr.

13. Partis de là, nous arrivâmes au lieu dit Sosae. À cette nouvelle,
presque toute la ville accourait en traversant le golfe, les chrétiens étant
GDQV O¶DOOpJUHVVH OHV SDwHQV GDQV O¶DIIOLFWLRQ De là, nous repartîmes et
parvînmes à la ville, à Stavrion. (XVqEHO¶pYrTXHGH&RQVWDQWLQRSOH ap-
SULW O¶DUULYpH GH la dépouille de saint Étienne, et que toute la foule des
chrétiens était venue contempler la puissance de la sainte dépouille. Il se

10. 7 ц̟Ҧ ̡Ѣ̨ҡ, ̨Ҟ ̡̱̫̞Ӻ̡̮̤: Mt 14, 27, Mc 6, 50 et Jn 6, 20.


10. 8 ц̦ң½̡̝̮̩ ѳ к̡̨̩̫̭ ̦̝Ҡ ц̟ҝ̡̩̯̫ ̧̟̝ҟ̩̣: cf. Mc 4, 39.
11. 2-3 ҏ̡̮̯ ̧̡̮̝̰̤Ӭ̩̝̥ ̯Қ ̡̨̤ҝ̧̥̝ ̯Ӭ̭ ̟Ӭ̭: cf. Ps 82(81), 5; Ac 16, 26.
32 F. BOVON ± B. BOUVIER

о½̡̧̤Ҧ̩ ̨̠̬̫̝ҡ̴̭ ½̬Ң̭ ̯Ң̩ ̧̞̝̮̥ҝ̝ ̴̩̮̯̝̩̯̇Ӻ̩̫̩ ж̩ҟ̡̧̡̟̟̥̩ ̝Ѿ̯ԗ


½̡̬Ҡ̯̫ԉ̧̡̥̳қ̩̫̰̯̫ԉз̟ҡ̡̫̰̯̱̏қ̩̫̰

14. ѹ̠Ҝ || ̧̡̞̝̮̥Ҥ̭<ц½̰̩̤қ̡̩̯̫½Ԗ̭ј̧̡̤̩ж½Ңѫ̡̧̬̫̮̫ҥ̴̨̩̯Ң f. 94


̧̡ҡ̳̝̩̫̩ ̦̝Ҡ ̯ҡ̭ ѳ ж̟̝̟ҧ̩  ̌ѣ ̠Ҝ ½̬̫̮ҟ̟̝̟̫̩ ̝Ѿ̯ԗ ̯Ҟ̩ ̟̰̩̝Ӻ̦̝ ̦̝Ҡ
̡Ѩ½̝̩˶íҝ̮½̫̯̝̝Ѿ̯̫̦̬қ̴̯̬ ̝̯̣҃ц̮̯Ҡ̩ѓж̟̝̟̫ԉ̮̝̯Ң̧̡ҡ̳̝̩̫̩̯̫ԉ
з̟ҡ̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̡̯̱̏қ̩̫̰u  ѹ ̠Ҝ ̧̡̞̝̮̥Ҥ̭> ̡Ѩ½̡̩ ½̬Ң̭ ̝Ѿ̯Ҟ̩˶
5 i̍Ԗ̭і̡̩̟̦̝̭̯Ң̧̡ҡ̳̝̩̫̩̯̫ԉз̟ҡ̡̫̰̯̱̏қ̩̫̰̂Ѣ½ҝ̨̫̥̯Ңж̧̣̤ҝ̭uћ
̠Ҝ̟̰̩Ҟ̡Ѩ½̡̩˶íҝ̮½̫̯̝̝Ѿ̯̫̦̬қ̴̯̬ ѳж̩ҟ̨̬̫̰̝Ѿ̯Ң̭ӈ̦̫̠ң̨̡̣̮̩ц̩
ѫ̡̧̬̫̮̫ҥ̨̫̥̭̯Ң̡Ѿ̦̯ҟ̬̥̫̩̯̫ԉз̟ҡ̡̫̰̯̱̏қ̩̫̰ ̦̝Ҡ̝Ѿ̯Ң̭к̨̝̯ԗц½̥-
̮̦ң½Ԕ Ѫ̴қ̩̩Ӫ ̦̝̯ҝ̡̤̯̫ ̯Ң̩ л̟̥̫̩ ̯̏ҝ̱̝̩̫̩ ̡̯̉Қ ̠Ҝ ъ̯̣ ̯̥̩Қ ж½ҝ-
̡̤̝̩̩ ̦̝Ҡ ѳ ж̩ҟ̬ ̨̫̰ ̤ҝ̨̡̩̫̭ ̠̥̝̤ҟ̦̣̩ ̯ԗ ц½̥̮̦ң½Ԕ ̧ҝ̴̟̩˶  Ò̡̯̉Қ
10 ̯Ҟ̩ ̡̧̡̯̰̯ҟ̩ ̨̫̰ ̤ҝ̡̯ ̨̡ ц̟̟Ҥ̭ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̡̯̱̏қ̩̫̰Ò
̝̇Ҡ̴̫̯̭̟҃ҝ̡̟̫̩̩ ̠ҝ̮½̫̯̝u

15. ѹ̠Ҝ̧̡̞̝̮̥Ҥ̡̭Ѩ½̡̩˶i̍Ԗ̭̫̩҄і̡̟̝̟̭̝Ѿ̯Ң̩ц̩̯̝ԉ̤̝uћ̠Ҝ
ъ̱̣íҝ̮½̫̯̝̝Ѿ̯̫̦̬қ̴̯̬ ̞ҡ̝̩½қ̮̲̫̰̮̝½̝̬Қ̯Ԗ̩ж̬̲ң̴̩̯̩ҋ̭̲ҟ̬̝
̦̝Ҡ ̨Ҟ ̤ҝ̧̫̰̮̝ ж̩̠̬Ҡ ч̯ҝ̬Ԕ ̮̰̩̝̱̤Ӭ̩̝̥  ц̠ҟ̴̧̮̝ ̯ԗ ½̝̯̬ҡ ̨̫̰ ѷ̯̥
̤ҝ̴̧̝Ѿ̯ң̤̥½̡̡̧̡̬̥̤Ӻ̩̦̝Ҡж̡̩̝̟̝̟Ӻ̩̯̫ԉж̩̠̬ң̨̭̫̰̯Ң̧̡ҡ̡̳̝̩̫̩Ѣ̭
5 ̯Ң ц̨Ң̩ ̦̯Ӭ̨̝  ̐ң̡̯ ж̦̫ҥ̮̝̭ ѳ ½қ̯̣̬ ̨̫̰ ѳ ц̨Ң̭ ̡̠̮½ң̯̣̭ ̧̝̞Ҧ̩
̮қ̦̬̝̩ ½̝̬Қ ̯̫ԉ ѿ̨̡̯ҝ̬̫̰ ̦̬қ̯̫̰̭ ж½ҝ̡̧̡̮̯̥̩ ц̨̫Ҡ ̦̝Ҡ ̯ԗ ц½̥̮̦ң½Ԕ 
ѧ̩̝к̴̬̯Ң̧̡ҡ̳̝̩̫̩̯̫ԉж̩̠̬ң̨̡̧̭̫̰̝̤̤̫̇ԉ̮̝̠Ҝ̩̰̦̯Ң̨̡̭̯Қ̯̫ԉ
ц½̥̮̦ң½̫̰̰̬̇ҡ̧̧̫̰ ̨̩̫ҡ̮̝̮̝̝Ѧ̡̬̥̩̯Ң̯̫ԉж̩̠̬ң̨̧̡̭̫̰ҡ̳̝̩̫̩ ̯̫ԉ
з̟ҡ̡̫̰̯̱̏қ̡̩̫̰Ѧ̧̣̱̝uь½ҝ̴̡̠̦̩̠Ҝ̦̝Ҡ̯Ҟ̩̮қ̦̬̝̩̯ԗ̧̡̞̝̮̥Ӻ˶ѳ̠Ҝ
10 ̧̡̞̝̮̥Ҥ̭ж̩̝̟̩̫Ҥ̭ц̟̩ҧ̡̬̥̮̩̯Ҟ̩ч̝̰̯̫ԉ̡̲Ӻ̬̝

16. ̐ң̡̯ ѓ ̟̰̩Ҟ ж½̡̫̦̬̥̤Ӻ̮̝ ̡Ѩ½̡̩ ̯ԗ ̧̡̞̝̮̥Ӻ˶  íҝ̮½̫̯̝ ̝Ѿ̯̫-


̦̬қ̴̯̬  ц̪̫̰̮ҡ̝̩ ъ̡̲̥̭ ̯̫ԉ ̮ҧ̨̝̯ң̭ ̨̫̰ ̯Ӭ̭ ̠Ҝ ̳̰̲Ӭ̭ ̨ң̩̫̭ ѳ ̡̤Ң̭ ѳ
½̫̥Ԗ̨̩̤̝̰қ̮̥̝ц̩̫Ѿ̬̝̩ԗ̦̝Ҡц½Ҡ̟Ӭ̭̂Ѣ̠Ҝж½̡̥̮̯Ӻ̭ ̠ҝ̮½̫̯̝ ½ҝ̨̳̫̩
э̞̬̝Ӻ̡̫̩Ѣ̭̯Ң½̧̫Ӻ̫̩ ъ̩̤̝̦̝̯қ̡̦̥̯̝̥̯Ң̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩̯̫ԉз̟ҡ̫̰ ц̩ӏ
5 ̦̝Ҡ ̯ҡ̧̯̫̭ ½̬̫̮ҟ̴̧̯̝̥ ̟̬қ̴̱̩ э̵̞̬̝̦̫Ӻ̭ ̟̬қ̨̨̝̮̥̩  ̝̇Ҡ ж̩̝̟̩̫Ҥ̭
̝Ѿ̯Қ̟̩ҧ̮Ӫ̯Ҟ̩ж̮̱қ̧̡̥̝̩uѹ̠Ҝ̧̡̞̝̮̥Ҥ̧̭̦̝ҝ̮̝̭э̞̬̝Ӻ̫̩ҏ̡̬̦̥̮̩
̝Ѿ̯Ң̩̦̝̯Қ̯̫ԉ̩ң̨̡̫̰Ѣ½ҧ̩˶iт½̡̧̡̤ Ѣ̠Ҝ̯ҡ̟̬қ̡̱̥uо½̡̧̤Ҧ̩̠Ҝѳ
э̞̬̝Ӻ̨̡̫̭̯Қ̠ҥ̫½̬̫̯̥̦̯ң̴̬̩̦̝Ҡж̩̝̟̩̫Ҥ̡̭Ѩ½̡̩˶ỉҝ̟̝̤ҝ̨̝̝ц̮̯Ҡ̩

13. 6 ̡̤қ̮̝̮̤̝̥] ut videtur || 7 ̨̠̬̫̝ҡ̴̭] an legendum ̨̠̬̫̝Ӻ̫̭ ?


14. 2-4 ц½̰̩̤қ̡̩̯̫¾ ̧̡̞̝̮̥Ҥ̭] om. P restituimus e cod. Vat. gr. 455, cf. Vat. gr. 1671 ||
3-4 ̯̫ԉз̟ҡ̫̰] an legendum ̯Ң̯̫ԉз̟ҡ̫̰ (cf. Vat. gr. 455) ?
16. 6 ж̮̱қ̧̡̥̝̩] an legendum ж̧ҟ̡̤̥̝̩ ? || 7 ̯ҡ] ̯Ӭ̥ Pa.c. ̯ӹPp.c.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 33

UHQGLW HQ WRXWH KkWH DXSUqV GH O¶HPSHUHXU &RQVWDQWLQ SRXU O¶LQIRUPHU DX
sujet de la dépouille de saint Étienne.

14. /¶HPSHUHXUGHPDQGDFRPPHQt la dépouille était arrivée de Jéru-


VDOHPHWTXLO¶DYDLWDPHQpH On lui présenta la femme et on lui dit: «Ma-
jesté impériale, voici la femme qui a amené la dépouille de saint Étienne
le premier martyr». /¶HPSHUHXU OXL GLW ©Comment as-tu apporté la dé-
pouille de saint Étienne ? Dis-moi la vérité». La femme répondit: «Ma-
jesté impériale, mon époux a lui-PrPH pGLILp j -pUXVDOHP O¶RUDWRLUH GH
VDLQWeWLHQQHHWF¶HVWOXLTXLDYHFO¶pYrTXH-HDQ\DGpSRVpVDLQWeWLHQQH
Quelques années plus tard, mon époux est mort à son tour. Il avait pris
DYHFO¶pYrTXH-HDQODGLVposition testamentaire suivante: ெAprès mon dé-
cès, déposez-moi auprès de saint Étienne le premier martyr´. Ainsi fut fait,
Seigneur».

15. /¶HPSHUHXUUHSULW «&RPPHQWGRQFO¶DV-tu amené ici ?» Elle ré-


pondit: «Majesté impériale, subissant en ma qualité de veuve la violence
GHODSDUWGHVQRWDEOHVHWUHIXVDQWG¶rWUHXQLHjXQDXWUHKRPPHM¶DLIDLW
savoir à mon père que je désirais rentrer dans ces lieux et y amener la dé-
pouille de mon époX[SRXUO¶HQVHYHOLUGDQVPDSURSULpWp Apprenant cela,
mon père et seigneur a obtenu un ordre impérial de Votre Puissance, me
O¶DHQYR\pDLQVLTX¶jO¶pYrTXHDILQTXHMHSXLVVHHQOHYHUODGpSRXLOOHGH
mon époux. De nuit, je suis descendue dans le caveau en compagnie de
O¶pYrTXH &\ULOOH HW FUR\DQW HQOHYHU OD GpSRXLOOH GH PRQ PDUL M¶ai pris
celle de saint Étienne». (OOH UHPLW DORUV j O¶HPSHUHXU O¶RUGUH LPSpULDO
/¶HPSHUHXUOHOXWHWUHFRQQXWVDSURSUHPDLQ

16. Alors, la femme reprit la parole et dit à O¶HPSHUHXU ©Majesté


LPSpULDOHWXDVSRXYRLUVXUPRQFRUSVPDLVVXUPRQkPHF¶HVW'LHXOXL
qui accomplit des merveilles au ciel et sur la terre. Si tu ne me crois pas,
Seigneur, envoie un Juif au navire, où repose le cercueil du saint. Un écri-
teau y est cloué, rédigé en lettres hébraïques. Le Juif le lira et tu auras la
certitude». /¶HPSHUHXU FRQYRTXD XQ -XLI O¶Dssermenta sur la Loi et lui
dit: «Va voir ce qui est écrit». Le Juif partit, accompagné des deux gardes
du corpV OXW O¶LQVFULSWLRQ HW V¶pFULD ©/¶pWRQQDQW VSHFWDFOH TXH voici !»
34 F. BOVON ± B. BOUVIER

̯̫ԉ̯̫u  ̌ѣ ̠Ҝ ½̬̫̦̯ҡ̡̦̯̫̬̭ ̡Ѩ½̫̩˶  i̐ҡ ̯Ң ̤ҝ̨̝̝  ̡Ѣ½Ҝ ѓ̨Ӻ̩u  ѹ ̠Ҝ
10 э̞̬̝Ӻ̫̭ ̡Ѩ½̡̩ ѷ̯̥ iѳ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̭ ̯̏ҝ̱̝̩̫̭ ц̮̯ҡ̩  ̦̝Ҡ ц̩ ̝Ѿ̯ԗ ѓ ̴̢ҟ
̨̫̰̦̝Ҡц̩̝Ѿ̯ԗѓц̧½ҡ̨̭̫̰ ѷ̡̯̥Ѩ̠̫̩½̝̬қ̠̫̪̝̮ҟ̨̡̬̫̩u

17. ̐ң̡̯ ж½̡̧̤ң̡̩̯̭ ̫ѣ ½̬̫̯ҡ̡̦̯̫̬̭ ж̩ҟ̡̧̟̟̥̝̩ ̯ԗ ̧̡̞̝̮̥Ӻ ѷ̯̥ ѳ


½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̭ ̯̏ҝ̱̝̩̫̭ ц̮̯ҡ̩  ̐ң̡̯ ц̲қ̬̣ ѳ ̡̠̮½ң̯̣̭ ̯Ӭ̭ ̫Ѣ̨̦̫̰ҝ̩̣̭
̦̝Ҡ̨̡̧̡̯̝̦̝̮қ̨̡̩̫̭̯Ң̩ц½ҡ̮̦̫½̫̩̂Ѿ̮ҝ̧̞̥̫̩ҝ̡̟̥̝Ѿ̯ԗ˶iт½̡̧̡̡̤Ѣ̭
̯Ң ½̧̫Ӻ̨̡̫̩̯Қ̯̫ԉ½̧ҟ̤̫̰̭̯̫ԉ̧̝̫ԉ ̦ж̟Ҧж½̫̮̯ҝ̴̧̧̯̫Ҥ̭̞̫̰̬̥̦̝-
5 ̬ҡ̫̰̭̝̇Ҡ ̱ҝ̡̨̬̫̥̯Ң ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩ ̯̫ԉ з̟ҡ̡̫̰̯̱̏қ̡̩̫̰Ѣ̭ ̯Ң ½̧̝қ-
̯̥̫̩u ̐ң̡̯ ж½̡̧̤Ҧ̩ ѳ ц½ҡ̮̦̫½̫̭ ̦̝Ҡ ½ӝ̭ ѳ ̧̝Ң̭ ̮̰̩ҝ̨̡̠̬̝̩ ̨̡̯Қ
̦̣̬Ԗ̩ ѹ̠Ҝц½ҡ̮̦̫½̡̧̫̭̦̝̯̤Ҧ̡̩Ѣ̭̯Ң½̧̫Ӻ̫̩ к̬̝̭̯Ң̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩
̦̝Ҡц½̡̥̤Ҡ̡̭Ѣ̭̯Ҟ̩̦̝̬̫ԉ̲̝̩ц̮½̫ҥ̢̡̠̝̩ц̧̡̤Ӻ̩ц̩̯ԗ½̧̝̝̯ҡԔ

18. ̰̟̅қ̯̣̬̠Ҝ̯̥̩Ң̧̭̩̝̰̦ҟ̬̫̰ъ̲̫̩̯̫̭̯Ҟ̩̫Ѧ̦̣̮̥̩ц̩̯ԗ̯ң½Ԕ
̯Ӭ̭½̧̝̬̝̤̝̝̮̮ҡ̝̭̯Ңц½̨̢̫̩̫̝ң̨̡̡̩̫̩̃<ԉ>̨̟̝ ̠̥ң̯̥ц̡̦Ӻц̢̡ҥ̲̤̣̮̝̩
̝ѣ ̨̫ԉ̧̝̥ ̯Ӭ̭ ̦̝̬̫ҥ̲̝̭ ̯̫ԉ || ̴̧̟̮̮̫̦ң̨̫̰ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ f. 94v
̡̯̱̏қ̩̫̰  ъ̲̫̰̮̝ ½̡̩ԉ̨̝ ½ҥ̴̤̩̫̭ ъ̢̡̦̬̝̩ ̧ҝ̟̫̰̮̝˶  iҘ ̞ҡ̝  ½ң̡̤̩
5 ј̧̡̤̩ѳ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̭̯̏ҝ̧̱̝̩̫̭̦̫қ̨̡̮̝̥u̝̇Ҡ½̧̧̫Қ̮½̝̬қ̪̝̩̝Ѿ-
̯Ҟ̩ ̯Ң ½̡̩ԉ̨̝ ̯Ң ж̦қ̤̝̬̯̫̩ ц̪Ӭ̧̡̤̩ ж½o ̝Ѿ̯Ӭ̭ ̨̣̠Ҝ̩ ̧̞қ̳̝̩ ̝Ѿ̯ҟ̩
̫̐ԉ̯̫̠Ҝ½̝̬қ̠̫̪̫̩̤̝ԉ̨̝ ̟ҝ̡̟̫̩̩ц̩̝Ѿ̯ԗ̯ң½Ԕ ц̩ӏц̢̡ҥ̲̤̣ѓ̦̝-
̬̫ԉ̲̝ ъ̲̫̰̮̝ ̯Ң̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭̯̏ҝ̱̝̩̫̰ ˾ѣ
̠Ҝ̨̫ԉ̧̝̥̫Ѿ̦ц̦̥̩̫ԉ̩̯̫

19. т̧̧̣ ̠Ҝ ̟̰̩Ҟ ̝ѣ̨̫̬<̬>̫̫ԉ̮̝ ½̧̫Ҥ̩ і̠̣ ̲̬ң̩̫̩ ъ̲̫̰̮̝ ̦̝Ҡ
̡̨̦̝̯̝̦̥ҝ̩̣ц̩̝Ѿ̯ԗ̯ԗ̯ң½Ԕ̯̫ԉ̯̝̰̬̏ҡ̫̰̯Ӭ̭½̧̝̬̝̤̝̝̮̮ҡ̝̭ ж̦̫ҥ-
̮̝̮̝̯̫ԉѶ̧̨̲̫̰̤̫̬̰̞̫̰ҝ̩̫̰ц̩ц̦̮̯қ̡̮̥ц̟ҝ̡̩̯̫̦̝Ҡ̴̱̩Ӭ̭і̡̦̫̰̮̩
̧̡̟̫ҥ̮̣̭˶iо̩қ̮̯̣̤̥ц̩̯қ̡̲̥̦̝Ҡ½̧̧̬̫̮̦̫ҟ̤̣̯̥̯ԗл̨̬̝̯̥̯̫ԉ½̴̬̯̫-
5 ̨қ̬̯̰̬̫̭ ̯̫ԉ ц̧̤ң̩̯̫̭ ж½Ң ѫ̡̧̬̫̮̫ҥ̴̨̩ ½̬Ң ̯̫ԉ ̦̥̩Ӭ̮̝̥ ̝Ѿ̯Ң̩ ̦̝Ҡ
ж½̡̧̡̤Ӻ̩ц̡̩̯ԉ̡̤̩uћ̠Ҝ̡Ѿ̤ҝ̴̭ҋ̭ѿ½Ң½̰̬Ң̭ц̧̨̝̰̩̫ҝ̩̣ц̧̤̫ԉ̮̝ц̩
̯ԗ ̯̝̰̬̏ҡԔ ц̩ ӏ ј̩ ̯Ң ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̡̯̏-
̱қ̩̫̰ ½̧̣̮ҡ̫̩̮̯ӝ̮̝ ̡Ѿ̴̤̙̭ ̦̝Ҡ½қ̬̝̰̯̝ъ̮̯̣ѓԈҥ̮̥̭̝ѧ̨̝̯̫̭̝Ѿ̯Ӭ̭

17. 6 ж½̡̧̤Ҧ̩] an legendum ж½Ӭ̧̡̤̩ ?


17. 3 ̝Ѿ̯ԗ] ̝Ѿ̯Ң̩ P || 4 ̨̡̯Қ ̯̫ԉ ½̧ҟ̤̫̰̭] ̨̡̯Қ ̯Ң ½̧Ӭ̤̫̭ P || 8 ц̮½̫ҥ̢̡̠̝̩] an
legendum ц̮½̫ҥ̡̠̝̮̩ ?
18. 1 ̠Ҝ̯̥̩Ң̭] an legendum ̠ҝ̯̥̩̫̭ || 2 ̡̃ԉ̨̟̝] ̢ҝ̨̟̝ P || 7 ½̝̬қ̠̫̪̫̩] an legendum
̯Ң½̝̬қ̠̫̪̫̩ ? ц̩̝Ѿ̯ԗ̯ң½Ԕ] an legendum ц̩̝Ѿ̯ԗ̯ԗ̯ң½Ԕ(cf. 19. 2 et 20. 2)
19. 1 ̝ѣ̨̫̬̬̫̫ԉ̮̝] ̝ѣ̨̫̬̫̫̰̮̝P || 5 ̝Ѿ̯Ң̩] an legendum ̝Ѿ̯Ң ?
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 35

Les gardes du corps demandèrent: «En quoi consiste ce spectacle, dis-le-


nous». Le Juif répondit: «&¶HVWeWLHQQHOHSUHPLHUPDUW\U ! (WF¶HVWHQOXL
TX¶HVWPDYLHHWPRQHVSpUDQFHFDUPHV\HX[DXMRXUG¶KXLRQWYXG¶pWUDQ-
ges merveilles».

17. eWDQWDORUVUHYHQXVOHVJDUGHVGXFRUSVDQQRQFqUHQWjO¶HPSHUHXU
TXHF¶pWDLWeWLHQQHOHSUHPLHUPDUW\U Le maître de la terre habitée en fut
fort réjoui, puis ayant fait venir O¶pYrTXH(XVqEHLOOXLGLW©Rends-toi au
vaisseau avec la multitude du peuple TXDQW j PRL M¶HQYRLH OHV FRQGXF-
WHXUVGXFKDUG¶DSSDUDW Et apporte-moi le cercueil de saint Étienne au pa-
lais !» /¶pYrTXHSDUWLWHWWRXWOHSHXSOHO¶DFFRPSDJQDDYHF des cierges.
/¶pYrTXHGHVFHQGLWDXYDLVVHDXHQOHYDOHFHUFXHLOHWO¶D\DQWGpSRVpVXUOH
char, se hâta de rentrer au palais.

18. /DILOOHG¶XQSDWURQGHQDYLUHTXLDYDLWVRQKDELWDWLRQHQXQOLHX
du quartier maritime appelé ZeugmaGXIDLWTXHF¶pWDLWOj que furent atte-
lées les mules du char qui portait le cercueil de saint Étienne, le premier
martyr, possédée par un esprit python, hurlait en disant: «Ô YLROHQFHG¶R
est venu Étienne, le premier martyr, pour me châtier ?» $SUqV O¶DYRLU
longuement agitpH GH FRQYXOVLRQV O¶HVSULW LPSXU VRUWLW G¶HOOH VDQV OXL
faire aucun mal. Cet étrange miracle se produisit au lieu même où avait
été attelé le char qui portait le cercueil de saint Étienne, le premier martyr.
Quant aux mules, elles restaient immobiles.

19. Une autre femme qui souffrait depuis longtemps de pertes de


sang et qui gisait au lieu dit Stavrion du quartier maritime, entendant la
foule en émoi tomba en extase et entendit une voix qui disait: «Relève-toi
sans tarder et attache-toi au char du premier martyr venu de Jérusalem,
DYDQWTX¶LOQHV¶pEUDQOHHWQHTXLWWHFHVOLHX[ !» La femme, comme pour-
suivie par le feu, se rendit aussitôt à Stavrion où se trouvait le cercueil de
saint Étienne, le premier martyr, se tint tout auprès, et sur-le-champ son
pFRXOHPHQWGHVDQJV¶DUUrWD

16. 11 ̡Ѩ̠̫̩ É̮ҟ̨̡̬̫̩: cf. Lc 5, 26.


18. 4 ъ̲̫̰̮̝ ½̡̩ԉ̨̝ ½ҥ̴̤̩̫̭ ъ̢̡̦̬̝̩ ̧ҝ̟̫̰̮̝: cf. Ac 16, 16-17.
18. 6 ц̪Ӭ̧̡̤̩ж½o̝Ѿ̯Ӭ̨̭̣̠Ҝ̧̩̞қ̳̝̩̝Ѿ̯Ҟ̩: cf. Lc 4, 35.
19. 8 ъ̮̯̥ѓԈҥ̮̥̭̯̫ԉ̝ѧ̨̝̯̫̭: Lc 8, 44.
36 F. BOVON ± B. BOUVIER

20. ̨̡̫̩̯̇ҡ̧̫̫̭̠ҝ̯̥̭‚̡̦̫̰̞ҡ̩̯̝‚ ̦̝Ҡ̫̯̫̭̯҅Ҟ̩̫Ѧ̦̣̮̥̩ъ̴̲̩ц̩


̝Ѿ̯ԗ̯ԗ̯ң½Ԕ̯̫ԉ̯̝̰̬̏ҡ̫̰̯Ӭ̭½̧̝̬̝̤̝̝̮̮ҡ̝̭̯Ңц½ҡ̧̦̣̩ ц̩̯ԗ ̡̃<ҥ>-
̨̟̝̯̥, ̰ѣҢ̩ ̡Ѩ̡̲̩ ½̧̝̬̝̰̯̥̦Ң̩ ҋ̭ ц̯Ԗ̩ ̠ҝ̦̝ ̦̝Ҡ Ѳ̦̯Ҧ ж½Ң ̡̡̟̩̯Ӭ̭
̴̡̬̅ҟ̮̝̭ ̠Ҝ ѳ ½̝̯Ҟ̬ ̝Ѿ̯̫ԉ ̯Қ ̨̤̝̰қ̮̥̝ ̦̝Ҡ ̯Қ̭ Ѣқ̡̮̥̭ й̭ ц½̡̯ҝ̧̡̥ ѳ
5 л̟̥̫̭½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̭̯̏ҝ̱̝̩̫̭ ̨̠̬̫̝ҡ̴̭ц½̧̥̝̞ң̨̡̩̫̭̯Ң̩ч̝̰̯̫ԉ̰ѣҢ̩
½̝̬қ̧̰̯̫̩̦̝Ҡ̱̤қ̮̝̭½̧̣̮ҡ̫̩̯̫ԉ̯̝̰̬̏ҡ̫̰̯Ӭ̭̯̫̥̝ҥ̯̣̭½̧̝̬̝̤̝̝̮-
̮ҡ̝̭½̬Ң̯̫ԉ̦̥̩Ӭ̮̝̥̯Ҟ̩̦̝̬̫ԉ̲̝̩̯̫ԉ̴̧̟̮̮̫̦ң̨̫̰̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̬̯̫-
̨қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰ Ԉҡ̳̝̭ѳ½̝̯Ҟ̬̯Ң̩ч̝̰̯̫ԉ̰ѣҢ̩̯Ң̩ц̡̡̦̟̩̯Ӭ̭ ½̝̬қ-
̧̰̯̫̩ъ̨½̡̬̫̮̤̩̯̫ԉ̴̧̟̮̮̫̦ң̨̫̰̯̫ԉз̟ҡ̫̰½̴̨̬̯̫қ̡̬̯̰̬̫̭̯̱̏қ̩̫̰ 
10 ъ̴̡̦̬̝̪̩̱̩ӭ̨̡̟қ̧Ӫ̧ҝ̴̟̩˶íң̪̝̮̫̥ л̡̟̥½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̭̯̏ҝ̡̱̝̩ ѳ
̧ҥ̮̝̭̯Қ½̡̡̬̥̦ҡ̨̡̩қ̨̡̨̫̥̠̮қu. ̴̡̬̅ҟ̮̝̭̫̩҄ѳ̧̝Ң̭̯Қ̨̤̝̰қ̮̥̝й
ц½̫ҡ̡̣̮̩  ѷ̯̥ ̡Ѿ̤Ҥ̭ ̦̝Ҡ ½қ̬̝̰̯̝ ̯Ҟ̩ Ѧ̝̮̥̩ ̝Ѿ̯ԗ ц̴̠̬ҟ̮̝̯̫  ъ̴̠̦̝̩
̠ң̪̝̩̯ԗ̡̤ԗ½қ̡̩̯̭ѳ̨̨̫̤̰̝̠ң̩

21. ˾ѣ ̠Ҝ ̨̫ԉ̧̝̥ ж½ӫ̡̮̝̩ ч̧̦ң̨̡̩̝̥ ѿ½Ң ж̟̟ҝ̴̧̩ ̞̥̝ҡ̴̭. ̝̇Ҡ
ц̧̤ң̡̩̯̭ц̩̯ң½Ԕ̴̩̮̯̝̩̯̥̝̩̝̇Ӻ̭ъ̮̯̣̮̝̩̝ѣ̨̫ԉ̧̝̥ ̦̝Ҡ̫Ѿ̦ҝ̨̡̯̥̯̝-
̞̝ҡ̡̩̥̩ Ѧ̮̲̰̫̩  о̧̧o ц½̬̫̱ҧ̩̫̰̩ ̯Қ ̢ԗ̝˶  ̨ҡ̝ ̠Ҝ ц̪ ̝Ѿ̯Ԗ̩ ж̡̧̟̟̥̦ӭ
̠̰̩қ̨̡̡̥̦̥̩̣̤Ӻ̮̝ж̴̩̤̬½ҡ̴̩̭ц̧қ̧̡̣̮̩˶i̐ҡ̯ҥ½̡̡̯̯|| ̯Қ̭Ѷ̡̳̥̭ѓ̨Ԗ̩ f. 95
5 ҙ̡̠̟Қ̬̝Ѿ̯Ң̡̩̠Ӻ̡̦̝̯̝̯̤Ӭ̩̝̥ц̩̯ԗ̯ң½Ԕ̯̫ҥ̯Ԕ̝̇Ҡ̨Ҟ̦қ̨̡̣̯ѷ̴̧̭
̞̝̮̝̩ҡ̢̡̫̩̯̭ѓ̨ӝ̭˶̡Ѣ̠Ҝ̨ҟ ̨̡̮̣Ӻ̝ ̦̝Ҡ̯ҝ̬̝̯̝Ѣ̠ҝ̮̤̝̥ъ̡̡̲̯½̧̧̫қ».

22. ѹ̠Ҝц½ҡ̮̦̫½̫̭ъ̨̡̩̯̬̫̫̭̟̩ң̨̡̩̫̭̦̝Ҡ̨Ҟ̱ҝ̴̬̩̯Ҟ̩̞қ̮̝̩̫̩
ц̠ҟ̴̧̡̮̩̯ԗ̧̡̞̝̮̥Ӻ ѷ̯̥i̫Ѿ̠̰̩қ̨̡̤̝ц̩ҝ̟̦̝̥ ̯Ң̧̡ҡ̳̝̩̫̩̯̫ԉз̟ҡ̫̰
̡̯̱̏қ̩̫̰uѹ̠Ҝ̧̡̞̝̮̥Ҥ̭ж̦̫ҥ̮̝̭ц̧̰½ҟ̤̣̦̝Ҡ½ҝ̨̳̝̭к̧̧̡̝̠̦̝̠ҥ̫
̢ԗ̝ ѷ½̴̭ ̮ҥ̴̬̮̥̩ ̝Ѿ̯қ  ̦̝Ҡ ̝Ѿ̯Қ ѳ̨̫ҡ̴̭ ж½ҝ̮̯̣̮̝̩ ̯ӭ ̞ҡӛ ̯Ԗ̩ ж̟-
5 ̟ҝ̴̧̩̦̝Ҡ̫Ѿ̦Ѧ̮̲̰̮̝̩̦̥̩Ӭ̮̝̥̯Ҟ̩̦̝̬̫ԉ̲̝̩̐ң̡̯½ӝ̭ѳ̧̝Ң̭ц̞ң̡̣̮̩˶
îѩ̭ ̡̤Ң̭ ½̝̩̯̫̦̬қ̴̯̬ ѳ ½̫ҡ̴̩ ̨̤̝̰қ̮̥̝ ц½Ҡ ̯Ң̩ л̟̥̫̩ ̯̏ҝ̱̝̩̫̩ ̯Ң̩
½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̝̝Ѿ̯̫ԉ ̦ҥ̡̬̥ ̠Ң̭ѓ̨Ӻ̩ъ̧̡̫̭̦̝Ҡ̡Ѣ̬ҟ̡̩̣̩Ѿ̲̝Ӻ̭̦̝Ҡ½̡̬̮-
̡̞ҡ̝̥̭̯̫ԉ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬ң̭̮̫̰».

23. ̐ң̡̯ѳ ц½ҡ̮̦̫½̫̭ј̡̬̩̯Ң ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩ ж½Ң ̯Ӭ̭̦̝̬̫ҥ̲̝̭̦̝Ҡ


ц½̫ҡ̡̨̣̮̩̝̬̯ҥ̬̥̫̩ц̨̩ң̩̫̥̭ ̨̣̮Ҡ½ҝ̡̩̯̝̇Ҡ̨̡̯Қ½̧̧̫Ӭ̭ж̧̡̮̱̝ҡ̝̭
̦̝̯ҝ̡̤̯̫̯Ң̩л̟̥̫̩̯̏ҝ̱̝̩̫̩̯Ң̩½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̝Ѫқ̡̮̥̭̠Ҝ̦̝Ҡ̨̡̮̣Ӻ̝
̦̝Ҡ ̠̰̩қ̨̡̥̭ ̟ҡ̩̫̩̯̝̥ ц½Ҡ ̯Ң̩ ̧̝Ң̩ ̯Ң̩ ½̨̝̬̝ҝ̩̫̩̯̝ ц̩ ̯ԗ ̨̝̬̯̰̬ҡԔ
5 ̯̫ԉз̟ҡ̫̰̦̝Ҡц̩̠ң̪̫̰½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭̯̏ҝ̱̝̩̫̰ ̲қ̬̥̯̥̦̝Ҡ̴̧̱̥̝̩̤̬-
½ҡӛ ̯̫ԉ ̦̰̬ҡ̫̰ ѓ̨Ԗ̩ Ѫ̣̮̫ԉ ̬̥̮̯̫̓ԉ  ӏ ѓ ̠ң̪̝ ̦̝Ҡ ̯Ң ̦̬қ̯̫̭ л̨̝ ̯ԗ
½̝̯̬Ҡ̦̝Ҡ̯ԗ̰ѣԗ̦̝Ҡ̯ԗз̟ҡԔ½̡̩ҥ̨̝̯̥̩ԉ̩̦̝Ҡж̡Ҡ̦̝Ҡ̡Ѣ̭̯̫Ҥ̭̝ѢԖ̩̝̭
̯Ԗ̩̝Ѣҧ̴̩̩ ж̨ҟ̩
20. 1 ̠ҝ̯̥̭] ̠ҝ̯̥̭ P ̡̦̫̰̞ҡ̩̯̝=̦̫̰̞қ̩̯̝ Pa.c. ̡̦̫̰̞ҡ̩̯̝Pp.c. || 2-3 ̡̃<ҥ>̨̟̝̯̥] ̢ҝ̨̟̝̯̥
P || 3 ̡̡̟̩̯Ӭ̭] ̡̟̩̩̣̯̫Ӻ̭ P || 5 ̨̠̬̫̝ҡ̴̭=̨̠̬̫ҝ̴̭ P an legendum ̨̠̬̫̝Ӻ̫̭ ?
21. 1 ж½ӫ̡̮̝̩] ж½̡̛̮̝̩ P an legendum ж½ӭ̮̝̩ ?
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 37

20. Un certain Comentiolos, ‚Kouvanda‚, qui lui aussi habitait au


même lieu dit Stavrion du quartier maritime, surnommé Zeugma, avait un
ILOVSDUDO\WLTXHGHQDLVVDQFHkJpG¶HQYLURQGL[-huit ans. Son père ayant
YXOHVPHUYHLOOHVHWOHVJXpULVRQVTX¶RSpUDLWVDLQWeWLHQQHOHSUHPier mar-
tyr, vint en courant saisir son fils paralytique et arrivé près de Stavrion
GXGLWTXDUWLHUPDULWLPHDYDQWTXHQHV¶pEUDQOHOHFKDUTXLSRUWDLWOHFHU-
cueil de saint Étienne le premier martyr, jeta son fils paralytique de nais-
sance devant le cercueil de saint Étienne le premier mDUW\UHWFULDG¶XQH
voix forte: «Gloire à toi, saint Étienne, premier martyr, toi qui as délié les
OLHQV TXL P¶HQVHUUDLHQW !» 7RXW OH SHXSOH j OD YXH GHV PHUYHLOOHV TX¶LO
DYDLWDFFRPSOLHVHQDFFRUGDQWVXUO¶KHXUHODJXpUison au paralytique, ren-
dit JORLUHj'LHXG¶XQHVHXOHYRL[

21. Quant aux mules, elles avançaient, tirées vigoureusement par des
anges. $UULYpHVDXOLHXGLW&RQVWDQWLDQpHVHOOHVV¶DUUrWqUHQWQ¶D\DQWSOXV
la force de continuer. 2Q VH PLW j LQYHFWLYHU OHV ErWHV HW O¶XQH G¶HOOHV
SRXVVpHSDUXQHIRUFHDQJpOLTXHSDUODG¶XQHYRL[KXPDLQHHWGLW: «Pour-
quoi nous frappez-vous sur les yeux ? &¶HVWLFLHQFHOLHXTX¶LOGRLWrWUH
déposé. Ne vous fatiguez pas davantage, sinon vous allez voir des signes
et des prodiges !»

22. /¶pYrTXH VDLVL GH IUD\HXU HW QH SRXYDQW VXSSRUWHU OH WRXUPHQW
des bêtes, GpFODUD j O¶HPSHUHXU ©1RXV QH VRPPHV SDV HQ PHVXUH G¶DS-
porter la dépouille de saint Étienne». &H TX¶HQWHQGDQW O¶HPSHUHXU IXW
affligé et envoya douze autres bêtes pour entraîner les premières. Mais
HOOHVDXVVLGXUHQWFpGHUjODYLJXHXUGHVDQJHVHWQ¶HXUHQWSDVODIRUFHGH
remuer le char. $ORUVOHSHXSOHV¶pFULDHWGLW©Il Q¶\DTX¶XQ'LHXWRXW-
puissant: seul, tu accomplis des merveilles par saint Étienne, ton saint pre-
mier martyr. Seigneur, accorde-nous miséricorde et paix, par les prières et
intercessions de ton premier martyr».

23. $ORUV O¶pYrTXH HQOHYD OH FHUFXHLO GX FKDU HW FRQVWUXLVLW XQ RUD-
WRLUHHQO¶HVSDFHGHFLQTPRLVVHXlement. Et avec grande précaution il y
déposa saint Étienne, le premier martyr. Des guérisons et des miracles se
produisent parmi le peuple resté dans le martyrium du saint et glorieux
Étienne, le premier martyr, par la grâce et la charité de notre Seigneur
Jésus-Christ. À qui la gloire et la puissance, avec le Père, le Fils et le
Saint-Esprit maintenant et à jamais et aux siècles des siècles. Amen.

23. 6 ̠ң̪̝] ̠ң̪̝̮̫Ҡ P


38 F. BOVON ± B. BOUVIER

COMMENTAIRE

Tit. ц½қ̩̫̠̫̭ É ̡̯̱̏қ̩̫̰: dans le Synax. CP (col. 861), le récit de la


translation, célébrée le 2 août, porte le titre suivant: ж̨̩̝̦̫̥̠Ҟ ̯̫ԉ
̨̯̥ҡ̫̰ ̧̡̥̳қ̩̫̰ ̯̫ԉ з̟ҡ̫̰ ̦̝Ҡ ц̩̠ң̪̫̰ ½̴̨̬̯̫қ̬̯̰̬̫̭ ̦̝Ҡ ж̬̲̥-
̠̥̝̦ң̡̩̫̰̯̱̏қ̩̫̰Le substantif ж̨̩̝̦̫̥̠ҟ désigne de façon précise
une translation de reliques. Le terme ц½қ̩̫̠̫̭ qui se lit dans Vat. Pa-
lat. gr. 317, et signifie au propre le «retour», surprend puisque Étienne
Q¶HVWSDVRULJLQDLUHGHODFDSLWDOH /¶hagiographe y recourt peut-être en
songeant au «retour» de Julienne à la maison paternelle et à celui, qui
pFKRXHGHODGpSRXLOOHG¶$OH[DQGUHVRQpSRX[GDQVVDPqUHSDWULH Il
O¶XWLOLVHSHXW-être aussi pour clamer la légitimité de ce surprenant trans-
fert à Constantinople.
1. 2 ц̩̯ӭ з̟ҡӛ̥̏Ҧ̩: sur les divers édifices consacrés à saint Étienne, voir
ci-dessus p. 20, note 76.
1. 4 ̡Ѿ̦̯̣̬ҡԔ: selon G. W. H. Lampe (A Patristic Greek Lexicon, Oxford,
1961, s. v. ̡Ѿ̦̯ҟ̬̥̫̭), le terme peut désigner toute sorte de lieux de pri-
ère, G¶RUDWRLUH RX GH FKDSHOOH HQ SDUWLFXOLHU OH WRPEHDX G¶XQ PDUW\U
Voir également G. J. M. BARTELINK, «Maison de prière» comme déno-
PLQDWLRQ GH O¶pJOLVH HQ WDQW TX¶pGLILFH HQ SDUWLFXOLHU FKH] %DVLOH GH
Césarée, in Revue des études grecques, 84 (1971), p. 101-118.
1. 8-10 ̨̣̩ҠÉ̠ҝ̦̝̯̫̩: sur les questions de datation, voir supra, p. 16-18.
2. 5 ̴̧̟̮̮ң̨̦̫̫̩ ½̡̬̮ҝ̵̩̫̩: iOV¶DJLWG¶XQFHUFXHLOOX[XHX[IDLWGHERLV
de perséa ʌ̡̬̮ҝ̝ cordia myxa). &RPPHO¶LQGLTXHXQSDVVDJHGHO¶KLV-
torien Sozomène (Hist. eccl. V 21, 8-11), le bois de perséa avait la répu-
tation de posséder des vertus curatives/¶KLVWRULHQXWLOLVHpJDOHment le
terme ½̡̬̮ҡ̭ qui, selon Sophocles (Greek Lexicon of the Roman and
%\]DQWLQH3HULRGV« 2 vol., Cambridge, MA, 1914, s. v.), HVWO¶équivalent
de ½̡̬̮ҝ̝. On trouve aussi ½̡̬̮ҡ̝Voir déjà M. JULLIEN, Traditions et
légendes coptes sur le voyage de la sainte Famille en Égypte, in Les
missions catholiques, 19 (1887), p. 23; P. G. GENNADIOS, ̡̪̥̦̈Ң̩̱̰̯̫-
̧̫̟̥̦ң̩, 2 vol., Athènes, 19592, s. v. ½̡̬̮ҝ̝; L. VALENSI, La fuite en
eJ\SWH+LVWRLUHVG¶2ULHQWHWG¶2FFLGHQW(VVDLG¶KLVWRLUHFRPSDUpH,
Paris, 2002, p. 91-92, 270 et 319; E. TRAPP, Lexikon zur byzantinischen
Gräzität, fasc. VI, Vienne, 2007, p. 1292, s. v. ½̵̡̡̬̮̩ң̭, RO¶RQQRWHUD
O¶DFFHQWuation différente. 
2. 6 ̧̡̥̳қ̩̫̰: nous préférons le sens de «dépouille» à celui de «relique».
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 39

4. 3-11 ѓ ̟̩̣̮ҡ̝ É ̦̯Ӭ̨̝: dH O¶H[DPHQ GHV témoins manuscrits de cette


lettre, il ressort que le texte est mal attesté. Le style de ce passage diffi-
cile et ampoulé contredit la règle de simplicité exigée par la lettre privée
et surtout familiale. 6LO¶DXWHXUWHQWHQRQVDQVPDODGUHVVHGHVRLJQHU
OH GpEXW GH OD OHWWUH F¶HVW TX¶LO VH UDSSHOOH TXH OHV SUR°PLD devaient
attester toute une culture classique ou biblique. Pour écrire cette lettre,
O¶DXWHXU D G€ V¶DLGHU G¶DQWpFpGHQWV SOXW{W TXH GH PDQXHOV G¶pSLVWROR-
JUDSKLHGRQWVDXIHUUHXURQQ¶DSDVG¶H[HPSOHjFHWWHpSRTXHSur les
divers genres de lettres, sur OHVGHVWLQDWDLUHVjO¶LQWpULHXUGHODIDPLOOHHW
les différents niveaux littéraires représentés, voir H. ZILLIACUS, Zur
Sprache griechischer Familienbriefe des III. Jahrhunderts n. Chr. (P.
Michigan 214-221) (= Commentationes humanarum litterarum, 13, 3),
Helsingfors, 1943; Épistoliers byzantins du Xe siècle (= Archives de
O¶2ULHQW chrétien, 6), éd. J. DARROUZÈS, Paris, 1960; H. HUNGER, Die
hochsprachliche profane Literatur der Byzantiner (= Byzantinisches
Handbuch, 5/1), vol. 1, Munich, 1978, p. 197-239; The Oxford Dictio-
nary of Byzantium, t. I, New York ± Oxford, 1991, p. 718-720, s. v.
Epistolography.
4. 8 ц½̡̥̠ҞÉ̟қ̨̫̰: les autorités ont poussé Julienne à se remarier. Était-
FH SDU VRXFL GH OD VRXVWUDLUH DX ULVTXH G¶LPSXGLFLWp RX SRXU PDLQWHQLU
O¶RUGUHVRFLDO, ou les deux à la fois ? $ORUVTXHQLO¶apôtre Paul (Rom 7,
1-3) ni le 3DVWHXU G¶+HUPDV (Mand. 4.4.1-2) ne condamnent le rema-
ULDJHGHVYHXIVHWGHVYHXYHV$WKpQDJRUHG¶$WKqQHV Apol.  V¶\RS-
pose résolument; Jean Chrysostome (De non iterando coniugio) tente,
lui aussi, de le combattre. Finalement, la théologie byzantine tolérera
cet usage: voir J. MEYENDORFF, Byzantine Theology: Historical Trends
and Doctrinal Themes, 2e éd., New York, 1979, p. 198; J. BEAUCAMP,
Le statut de la femme à Byzance (4e-7e siècle). Vol. 2: Les pratiques so-
ciales (= 7UDYDX[HWPpPRLUHVGX&HQWUHGHUHFKHUFKHG¶KLVWRLUHHWFLYL-
lisation de Byzance, 6), Paris, 1992, p. 486 et 487 (index, s. v. remariage
et veuve).
4. 9 et 5. 1 ̮қ̦̬̝̩: selon Sophocles (s. v. ̮қ̦̬̫̭, -̝, -̫̩), le substantif ѓ
̮қ̦̬̝, équivalent du latin sacra (sous-entendu epistula), est une lettre
impériale. /HV%\]DQWLQVO¶DSSHODLHQWDXVVL ̡̤Ӻ̫̩̟̬қ̨̨̝.
6. 3 ̤ҝ̮̥̩: on attendrait le terme ̤ҟ̦̣, «caveau», plutôt que ̤ҝ̮̥̭ Telle
est du reste la leçon retenue par le ms. Vat. gr. 1671. Le Vat. Palat. gr.
317 ainsi que les autres manuscrits consultés proposent la leçon ̤ҝ̮̥̭
Ȃême si ce substanWLIDOHVHQVSULQFLSDOG¶XQH©DFWLRQGHSRVHUG¶LQV-
WLWXHUG¶pWDEOLUG¶DIILUPHUª, il peut aussi être utilisé G¶XQHPDQLqUHFRQ-
40 F. BOVON ± B. BOUVIER

crète pour désigner un «réceptacle», en particulier une «tombe»: voir


LAMPE, s. v. ̤ҝ̮̥̭Ǻ).
6. 5 ц½̫ҡ̣̮̝: sur le sens factitif (resté courant en grec moderne) voir A. N.
JANNARIS, $Q+LVWRULFDO*UHHN*UDPPDU&KLHIO\RIWKH$WWLF'LDOHFW«
Londres, 1897 (reprint Hildesheim, 1987), # 1460 et 1460b.
7. 2 ̨̩̫ҡ̢̫̰̮̝: trois raisons différentes peuvent expliquer la bévue de Ju-
lienne:
a) la veuve croit se rappeler quel est le cercueil de son époux, mais de
IDLWHOOHVHWURPSHHWOHFRQIRQGDYHFFHOXLG¶eWLHQQH
b) YRORQWDLUHPHQW HOOH LQGXLW O¶évêque Cyrille en erreur et, par ce
subterfuge, ravit la relique du premier martyr à la dévotion jérusa-
lémite;
c) la Providence embrume la mémoire de Juliane et favorise la confu-
sion au profit de la capitale, Constantinople.
7HO TXH QRXV O¶pGLWRQV OH WH[We ne permet pas de choisir facilement.
Julienne peut être de bonne foi ou jouer la comédie. Au début, elle pa-
raît sincère (7. 2-3). Plus loin, elle se montre astucieuse (7. 14-18).
Enfin, le reste du texte laisse entendre que Julienne domine la situation
et ne regrette pas sa méprise. '¶DXWUHV IRUPHV GX UpFLW HQ SDUWLFXOLHU
celle du Synax. CP (col. 863, lin. 34-35), privilégient la troisième hy-
pothèse, qui convient bien à un récit hagiographique.
7. 3, 9 et 12 ̧̡̦̯ҡ̦̥̫̩: «litière», «chaise à porteur», mot emprunté au latin
(lectica et aussi lecticula). Sur son XVDJH j O¶pSRTXH SDWULVWLTXH YRLU
LAMPE, s. v. ̧̡̦̯ҡ̦̥̫̩, présenté comme un diminutif de ̧̡̦̯ҡ̦̣.
7. 4 ж½ӫ̡̥: la durée du voyage Q¶est pas précisée. ,O\DG¶DERUGOHWUDMHW
par terre, puis la navigatLRQjSDUWLUG¶$VFDORQ 9. 1). Vient ensuite le
franchissement du détroit des Dardanelles (̯Қ̡̯̩̏қ 11. 1). /¶DUULYpHj
Chalcédoine (12. 1) a lieu après trois jours et trois nuits de navigation,
TX¶LO IDXW FRPSWHU VDQV GRXWH j SDUWLU GX GpWURit. Détail curieux, on y
reste cinq jours, avant de poursuivre vers la capitale (12. 2-3 et 13. 4).
7. 5 ̨̩̫̭҃Ѳ̨̮ҟ: qX¶XQHSXLVVDQFHPLUDFXOHXVHLUUDGLHG¶XQKRPPHGLYLQ
RXG¶XQHUHOLTXHGHVDLQWFRUUHVSRQGjXQHFUR\DQFHGHO¶pSRTXHDWtes-
tée dans la littérature religieuse, arétalogique, évangélique, canonique
ou apocryphe, et finalement hagiographique. Les manifestations surna-
turelles apparaissent volontiers, comme ici, de manière irrésistible et
automatique. Ce sont les esclaves ou serviteurs de Julienne qui en sont
les premiers témoins (7. 8-14). /HVHVSULWVLPSXUVO¶pSURXYHQWHQVXLWHj
leurs dépens (8. 2-4); enfin, les malades en profitent (8. 5). La présence
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 41

du saint accompagne sa dépouille et calme les flots au moment de la


tempête (10. 7-8). Voir ci-dessous, note relative à 9. 9.
7. 5 ̨ҥ̬̫̰: le myron est G¶abord un jus extrait de certaines plantes; par dé-
rivation, un parfum, un onguent, qui joue un rôle dans les rites funé-
raires et les pratiques baptismales. /HVFKUpWLHQVGHO¶$QWLTXLté tardive
FUR\DLHQWDXVVLTX¶XQ̨ҥ̬̫̩ SRXYDLWVXLQWHUGHODUHOLTXHG¶XQVDLQWYRLU
Actes de Philippe, Martyre 41 (147); LAMPE, s. v. ̨ҥ̬̫̩ ǹ5; JANIN,
Géographie ecclésiastique, p. 313 (à propos de la basilique de Saint-
Laurent à Constantinople); MARAVAL, Lieux saints et pèlerinages
G¶2ULHQW« (cf. supra n. 61), p. 189-191; J. C. SKEDROS, Saint Deme-
trios of Thessaloniki: Civic Patron and Divine Protector, 4th-7th Cen-
turies C. E. (= Harvard Theological Studies, 47), Harrisburg, PN, 1999,
p. 59, n. 61; B. CASEAU, Parfum et guérison dans le christianisme
ancien et byzantin: des huiles parfumées des médecins au myron des
saints byzantins, in /HV3qUHVGHO¶eJOLVHIDFHjODVFLHQFHPpGLFDOHGH
leur temps, éd. V. BOUDON-MILLOT ± B. POUDERON (= Théologie his-
torique, 117), Paris, 2005, p. 141-191; et S. ASHBROOK HARVEY,
Scenting Salvation: Ancient Christianity and the Olfactory Imagination,
Berkeley, 2006, p. 12, 81 et 204.
7. 8 ̞̝̮<̯>ҝ̬̩̥̫̩: ce mot, qui dérive du latin basterna, désigne généra-
lement une chaise à porteur et, plus spécialement, une litière fermée ré-
servée aux femmes.
8. 1 ̩̰̦̯ҡ: les voyages de nuit par terre étaient inhabituels; la menace de
brigands, le manque de clarté et la peur de se perdre contribuaient à
cette réserve. Il fallait des circonstances exceptionnelles pour entre-
SUHQGUH GHV GpSODFHPHQWV GDQV O¶REVFXrité: voir L. CASSON, Travel in
the Ancient World, Baltimore, 1994, p. 86. Comme le laisse entendre
Héliodore (Éthiopiques 5.17.5-18.1), les marins prenaient eux aussi des
dispositions restrictives pour la navigation de nuit.
8. 1 ̨̫̩қ̭: le substantif ̨̫̩ҟ dérive du verbe ̨ҝ̴̩ («rester»), comme le
latin mansio de manere. Dans les deux langues, le terme désigne un
HQGURLWRO¶RQSHXWUHVWHUHWORUVG¶XQYR\DJHSDVVHUODQXLW Sur les
routes romaines, on distinguait la mansio, «gvWH G¶pWDSHª, de la statio,
«relais de poste»RO¶RQQHV¶DUUrWDLWTXHSRXUFKDQJHUG¶pTXLSDJH Le
mot grec ̨̫̩ҟ V¶DSSOLTXHpJDOHPHQWjXQORJHPHQWjXQHUpVLGHQFHHW
finalement, à un monastère. 'DQVQRWUHWH[WHO¶H[SUHVVLRQ ̨̫̩Қ̡̭̯̬Ӻ̭
que nous avons traduite par «trois étapes» (couvertes en une nuit), in-
siste sur la rapidité du déplacement. Voir Ch. DU FRESNE DU CANGE,
42 F. BOVON ± B. BOUVIER

GlosVDULXPDGVFULSWRUHVPHGLDHHWLQILPDH*UDHFLWDWLV«vol. I, Lyon,
1688, col. 949.
9. 1 ц̱̤қ̨̡̮̝̩: comme dans les Actes canoniques des apôtres (16, 10-17;
20, 5-15; 21, 1-18; 27, 1 à 28, 16), le narrateur recourt à la première
personne du pluriel sans crier gare et il \ UHVWH DWWDFKp MXVTX¶DX SDUD-
graphe 13 (13. 1). Cet artifice littéraire rend le récit plus vivant et plus
crédible. Voir H. R. SMID, Protevangelium Jacobi. A Commentary
(= Apocrypha Novi Testamenti), Assen, 1965, p. 176-178.
9. 2 ½̧̫Ӻ̫̩: sXUOHFRPPHUFHHWODQDYLJDWLRQjO¶pSRTXHYRLU:. HEYD,
Histoire du commerce du Levant au Moyen Âge, éd. F. RAYNAUD, t. I,
Leipzig ± Paris, 1885, p. 1- TXL KpODV Q¶DERUGH SDV GLUHFWHPHQW OHV
échanges commerciaux entre la Palestine et Constantinople. Le ms. Vat.
gr. 1671, donne ̯Ң½̧̫Ӻ̫̩: le scribe songeait-il à un bateau de ligne ?
&HODSDUDvWSHXYUDLVHPEODEOHjO¶pSRTXH/DIRUPHFRUUHFWHVHUDLW G¶DLO-
leurs ̯Ң ½̧̫Ӻ̫̩ ̯Ң ж½̡̬̲ң̨̡̩̫̩ ̡Ѣ̭ ̯Ң ˿̢̰қ̩̯̥̫̩  avec redoublement
GHO¶DUWLFOH Notre manuscrit de référence, le Vat. Palat. gr. 317, a sans
doute raison de lire ½̧̫Ӻ̫̩, «un bateau».
9. 2-3 ̯Ң̩̩̝ҥ̧̦̣̬̫̩: le ̩̝ҥ̧̦̣̬̫̭ désigne principalement le patron du
baWHDXOHSURSULpWDLUHO¶DUPDWHXUUDUHPHQWOHFDSLWDLQHRXOHcomman-
dant (̡̦̰̞̬̩ҟ̯̣̭, lat. gubernator, au sens propre le timonier): W.
BAUER, Griechisch-deutsches Wörterbuch zu den Schriften des Neuen
Testaments und der frühchristlichen Literatur, éd. K. ALAND ± B.
ALAND, 6e éd., Berlin, 1988, s. v. Le terme ̩̝ҥ̧̦̣̬̫̭ Q¶H[FOXWSDVTX¶LO
SXLVVHV¶DJLURFFDVLRQnellement du capitaine. À notre avis, Ac 27, 11
Q¶LPSRVH pas le sens de «capitaine» LO GRLW V¶DJLU GX SURSULpWDLUH du
vaisseau, qui est du voyage, et un «capitaine» (̡̦̰̞̬̩ҟ̯̣̭) est du reste
mentionné à ses côtés dans le même passage des Actes. Voir C. SPICQ,
Lexique théologique du Nouveau Testament, Fribourg, 1991, p. 1066-
1070; voir aussi D. L. DAVIS, Commercial Navigation in the Greek and
Roman World, Ph. D., The University of Texas at Austin, 2009, p. 203-
204.
9. 8 et 16. 10-11 ц̩̝Ѿ̯ԗ Éц̧½ҡ̨̭̫̰: cette formule de foi («HWF¶HVWHQOXL
TX¶HVW PD YLH HW PRQ HVSpUDQFHª), présente à deux reprises dans le
texte, une fois chez un chrétien (selon toute vraisemblance), une fois
chez un Juif qui se convertit, ne se rencontre nulle part ailleurs.
9. 9 ½̝̬қ̠̫̪̝: sur le pouvoir des reliques, on peut lire par exemple Au-
gustin, De civitate Dei XXII, 8 (à propos des miracles opérés par les
reliques de saint Étienne à Uzalum, au Castellum Sinitense, à Calama et
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 43

à Hippone). Voir H. DELEHAYE, Les origines du culte des martyrs


(= Subs. hag., 20), Bruxelles, 1933, p. 122-124; P. BROWN, The Cult of
the Saints: Its Rise and Function in Latin Christianity (= The Haskell
Lectures on History of Religions, n. s., 2), Chicago, 1981, p. 50-68, 75 et
88; J. DUBOIS ± J.-L. LEMAITRE, 6RXUFHVHWPpWKRGHVGHO¶KDJLRJUDSKLH
médiévale, Paris, 1993, p. 247-319; P. COX MILLER, The Corporeal
Imagination: Signifying the Holy in Late Ancient Christianity, Phila-
delphia, 2009, p. 3, 37 et 77.
10. 1-2 ж½ҝ̧̡̰̮̩ É Ѧ̠̥̫̩ к̡̨̩̫̩: le sujet du verbe ж½ҝ̧̡̰̮̩ Q¶HVW SDV
SUpFLVp LO GRLW V¶agir du martyr qui fait souffler un vent favorable.
'¶autres manuscrits, tels que les Vat. gr. 455 et 1671, donnent ж½ҝ-
̧̡̰̮̩ÉѢ̠ҡԔж̩ҝ̨ԔDans ce cas, le sujet est soit le patron du navire,
soit le navire lui-même qui largue ses amarres. La conjecture ̡҂̠̥̫̩
к̡̨̩̫̩ / ̡Ѿ̠ҡԔ ж̩ҝ̨Ԕ inspirée de Xénophon, Hellen. I, 6, 38 (к̡̨̩̫̭
̡Ѿ̠̥̝ҡ̡̯̬̫̭ V¶DYqUH WHQWDQWHPDLVQHVHPEOHSDVV¶imposer, car Ѧ̠̥̫̭
HVWODOHoRQUHWHQXHSDUO¶ensemble des manuscrits examinés, au sens de
«particulier», «sur mesure», «singulier», «extraordinaire».
10. 2 ц̧̤ң̡̩̯̭ É ̟ҝ̡̟̫̩̩: anacoluthe: cf. F. BLASS ± A. DEBRUNNER,
Grammatik des neutestamentlichen Griechisch, bearb. F. REHKOPF, 14e
éd., Göttingen, 1975, p. 394-395 (§ 466).
10. 2 ̢қ̧̣: les évangiles racontent la tempête apaisée par Jésus (Mt 8, 23-
27 / Mc 4, 35-41 / Lc 8, 22-25), et les Actes des apôtres, celle qui menaça
ODYLHGHO¶DS{WUH3DXO Ac 27, 13-44). Les Actes apocryphes des apôtres
évoquent, eux aussi, des mers démontées dont les héros viennent à bout
DYHFO¶DLGHGu Seigneur: voir les Actes de Philippe III, les Actes de Jean
par le Ps.-Prochore (éd. Th. ZAHN, Acta Joannis, Erlangen, 1880 [re-
print Hildesheim, 1975], p. 8-9) et les Actes de Timothée 7. Les mots
ц̦ң½̡̝̮̩ ѳ к̡̨̩̫̭ ̦̝Ҡ ц̟ҝ̡̩̯̫ ̧̟̝ҟ̩̣ (10. 8) rejoignent le récit des
syQRSWLTXHV HW O¶expression ̲̝̬Қ ̨̡̟қ̧̣ (11. 10-11) fait écho à ̟̝-
̧ҟ̨̡̩̣̟қ̧̣. De telles victoires sur les éléments déchaînés ont retenu
O¶DWtention des exégètes et des historiens des religions; voir parmi
G¶DXWUHV pWXGHV OH FRPPHQWDLUH G¶$. WEISER, Die Apostelgeschichte
Kapitel 13-28 (= Ökumenischer Taschenbuchkommentar zum Neuen
Testament, 5/2), Würzburg, 1985, p. 656-671. /¶DSDLVHPHQWGHODWHP-
pête est également un épisode fréquent, un lieu commun de la littérature
hagiographique; on songe naturellement à la légende de saint Nicolas;
voir Th. PRATSCH, Der hagiographische Topos. Griechische Heiligen-
viten in mittelbyzantinischer Zeit (= Millenium-Studien, 6), Berlin, 2005,
p. 278-280.
44 F. BOVON ± B. BOUVIER

11. 1 ̯Қ ̡̯̩̏қ: sur les détroits, voir ci-dessus p. 19.


11. 1 ̧̲̝қ̡̮̝̩̯̭: employé de manière absolue, le verbe ̧̲̝қ̴ doit cor-
respondre ici au français «affaler», «relâcher», «détendre» ou « cho-
quer», et sous-entendre ̯Ң ѣ̮̯ҡ̫̩, «la voile».
11. 3 ̧̡̮̝̰̤Ӭ̩̝̥̯Қ̡̨̤ҝ̧̥̝̯Ӭ̭̟Ӭ̭: la terre tremble volontiers là où le
divin se manifeste; lire Ac 4, 31, où le même verbe ̧̡̮̝ҥ̴ est utilisé
au passif. Holum et Vikan (The Trier Ivory, p. 116) notent que des
tremblements de terre pouvaient accompagneUO¶DUULYpHGHUHOLTXHVGDQV
une ville.
11. 8 ̠̬ң̨̫̩̝̭½ҝ̡̩̯: iOV¶DJLWGHEkWLPHQWVGHJXHUUHORQJVHWUDSLGHVKp-
ritiers de la trière antique, qui sont propulsés à la rame DYHFO¶DSSXLGH
voiles. Sur ces vedettes, voir AHRWEILER, %\]DQFH HW OD PHU« (cf.
supra n. 68), p. 408-418. J. H. Pryor et E. M. Jeffreys (The Age of the
̠̬ң̴̨̩: The Byzantine Navy ca 500-1204 [= The Medieval Mediter-
ranean, 62], Leiden, 2006) VHPpILHQWGHO¶XVDJHGXPRW̠̬ң̴̨̩dans
les textes byzantins; à leur avis, ces documents ne se réfèrent sans doute
pas à un seul type de bateau: «There never was a single dromôn»
(p. 446) et «the evolution of the ships between the sixth and the tenth
centuries remains almost a complete unknown» (p. 447). Suite à une
récrimination des démons, le commandant du Détroit tente en vain
G¶LQFHQGLHUOHYDLVVHDXGH-XOLHQne et son précieux chargement à partir
des cinq vedettes. /¶DXWHXUGXUpFLWSUpVXSSRVHVDQVGRXWHO¶XVDJHGX
feu grégeois (ѿ̟̬Ң̩ ½ԉ̬ dont les vedettes auraient été équipées: cf.
Léon VI le Sage, Naumachica 1, 1-6; lire également M. MERCIER, Le
feu grégeois. /HVIHX[GHJXHUUHGHSXLVO¶$QWLTXLWpODSRXGUHjFDQRQ
Paris, 1952, p. 1-40; AHRWEILER, Byzance et la mer«, p. 451; E.
MCGEER, art. Greek Fire (ѿ̟̬Ң̩ ½ԉ̬), in The Oxford Dictionary of
Byzantium, vol. II, 1991, p. 873. 6LOHIDLWG¶LQFHQGLHUGHVYDLVVHDX[HVW
DWWHVWp GqV O¶$QWLTXLWp OH UHFRXUV DX IHX JUpJHRLV QH SDUDvW PHQWLRQQp
TX¶jO¶pSRTXHE\]DQWLQH2QUDFRQWHHn effet que le feu grégeois a été
inventé par Kallinikos au VIIe siècle, mais cette opinion est critiquée;
voir P. A. HOLLINGSWORTH, art. Kallinikos, ibid., p. 1094.
13. 1 ̡Ѣ̭̏ҧ̮̝̭: sur ce lieu-dit, voir plus haut, p. 19.
13. 4 ц̩̯ԗ ̯̝̰̬̏ҡԔ: sur ce lieu-dit, voir plus haut, p. 20.
15. 6 ̯̫ԉѿ̨̡̯ҝ̬̫̰̦̬қ̯̫̰̭: Julienne emploie ici la formule de déférence
«Votre Puissance», alors qXHSDUDLOOHXUVHOOHWXWRLHO¶HPSHUHXU 16. 2:
ц̪̫̰̮ҡ̝̩ъ̡̲̥̭; 16. 3: ̡Ѣ̠Ҝж½̡̥̮̯Ӻ̭ɽҝ̨̳̫̩; 16. 6: ̟̩ҧ̮Ӫ . Sur le
titre impérial et ses divers usages, voir LAMPE, s. v. ̦̬қ̯̫̭ B.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 45

16. 5 ̯ҡ̧̯̫̭: ce mot désigne ici une plaquette sur laquelle était gravé le nom
du défunt; pour les sens divers du mot se reporter à SOPHOCLES, s. v.;
G. POUPON, Encore une fois: Tertullien, De baptismo 17, 5, in Nomen
Latinum. Mélanges André Schneider, éd. D. KNOEPFLER (= Université
de Neuchâtel. Recueil de travaux publiés par la Faculté des lettres, 44),
Genève, 1997, p. 199-203; M.-L. RIGATO, Il titolo della croce di Gesù.
Confronto tra i Vangeli e la Tavoletta-reliquia della Basilica Eleniana a
Roma (= Tesi Gregoriana. Serie Teologia, 100), Rome, 2003. Comme
O¶LQGLTXH OH YHUEH ½̧̬̫̮̣ң̴, cette pièce, probablement de bois, était
FORXpH DX FHUFXHLO  $ORUV TXH OH WH[WH GH O¶LQVFULSWLRQ SULQFLpalement
un nom, était composé en hébreu, les caractères utilisés étaient grecs
selon la Revelatio; voir BOVON ± BOUVIER, La 5pYpODWLRQ G¶etienne,
p. 102-103. Notre document, la Translatio, UHWLHQWO¶pFULWXUHKpEUDwTXH et
présuppose aussi la langue hébraïque pour la composition. Ces détails
restent attachés aux diverses formes de la Revelatio et de la Translatio.
16. 6-7 ҏ̡̬̦̥̮̩̝Ѿ̯ң̩: la construction ѳ̬̦ҡ̴̢̯̥̩Қ̦̝̯қ ̯̥̩̫̭ («adjurer
TXHOTX¶XQDXQRPGHª) est bien attestée en grec: voir Mt 26, 63. Dans
O¶pYDQJLOHGH0DWWKLHX 0W 33- O¶LQWHUGLFWLRQGXVHUPHQWHVWH[-
SULPpHjO¶DLGHGXYHUEHѲ̨̩ҥ̴&RPPHOHPRQWUHO¶KLVWRLUHGHO¶LQWHU-
SUpWDWLRQGHFHVYHUVHWVO¶RUGUHGH-pVXVQ¶DGHORLQSDVpWpWRXMRXUVUHV-
pecté; voir U. LUZ, Das Evangelium nach Matthäus. 1. Teilband: Mt 1-7
(= Evangelisch-Katholischer Kommentar zum Neuen Testament, 1, 1),
5e éd., Düsseldorf ± Neukirchen-Vluyn, 2002, p. 377-380, qui écrit à la
p. 378: «Auffällig ist ihr [nämlich der Milderungsversuche] zeitlicher
Zusammenhang mit der konstantinischen Wende, in deren Gefolge es
auf staatlicher Ebene zum Beamteneid oder Fahneneid gegenüber
christlichen Kaisern kam».
16. 7 ̦̝̯Қ ̯̫ԉ̩ң̨̫̰: il est difficile de savoir à quelle loi Constantin se
réfère ici. &RPPHO¶HPSHUHXUV¶DGUHVVHjXQ-XLIO¶DXWHXUVXJJqUHVDQV
doute que pour PHWWUHWRXWHVOHVFDUWHVGDQVVDPDLQO¶HPSHUHXUDGMXUH
le Juif en se référant à la Loi de Moïse.
16. 7 Ѣ̠Ҝ ̯ҡ ̟̬қ̡̱̥ (sous-entendu ѳ ̯ҡ̧̯̫̭): RQ QRWHUD LFL O¶emploi parti-
culier de ̟̬қ̴̱, RO¶inscription elle-même semble parler pour énoncer
sa teneur. Cela se rencontre aussi en grec moderne: ̯ҡ̟̬қ̡̱̥ѓ½̥̩̝-
̦ҡ̠̝; cf. en français: «Que dit O¶pFULWHDX ?»
16. 8, 9 et 17. 1 ½̬̫̯ҡ̡̦̯̫̬̭: SOPHOCLES (s. v. ½̬̫̯ҝ̴̦̯̬) estime que
O¶RUWKRJUDSKHFRUUHFWHserait ½̴̬̯ҝ̴̦̯̬. Le terme, qui provient du la-
tin SUǀWHFWRU désigne, outre un «protecteur», un «garde du corps».
46 F. BOVON ± B. BOUVIER

17. 3 ̧ҝ̡̟̥̝Ѿ̯ԗ: la graphie du ms. ̧ҝ̡̟̥̝Ѿ̯Ң̩LQWpUHVVHO¶KLVWRULHQGHOD


ODQJXH SXLVTX¶elle atteste la désaffection du datif au profit, générale-
ment, du génitif et, plus UDUHPHQWGHO¶accusatif. Forts des nombreuses
occurrences de ̧ҝ̴̟ / ̡Ѩ½̫̩ avec le datif, son complément habituel (3.
6, 5. 5, 6. 4, 7. 15, 9. 6, 10. 7, 16. 1), nous corrigeons ici ̝Ѿ̯ң̩en ̝Ѿ̯ԗ
Nous estimons que le scribe a laissé échapper une construction propre
au langage parlé de son temps.
17. 4 ̨̡̯Қ̯̫ԉ½̧ҟ̤̫̰̭: du fait que partout ailleurs, le scribe se conforme
jO¶usage classique, selon lequel la préposition ̨̡̯Қ au sens de «avec»
régit le génitif (11. 11: ̨̡̯o̝Ѿ̯Ԗ̩, 16. 8: ̨̡̯Қ ̠ҥ̫½̬̫̦̥̦̯ң̴̬̩, 17.
6-7: ̨̡̯Қ ̦̣̬Ԗ̩, 23. 2: ̨̡̯Қ ½̧̧̫Ӭ̭ ж̧̡̮̱̝ҡ̝̭), nous corrigeons
O¶expression ̨̡̯Қ̯Ң½̧Ӭ̤̫̭ du manuscrit. Celle-ci atteste un usage de
̨̡̯қ propre au grec tardif, oFHWWHSUpSRVLWLRQVXLYLHGHO¶accusatif peut
signifier à la fois «avec» et «après»; cf. JANNARIS, An Historical Greek
Grammar, # 1607, 1 et 2. La préposition ̨̡̯қ+ accusatif («avec») pré-
figure le grec moderne ̨Ҝ + accusatif.
17. 4-5 ̯̫Ҥ̭̞̫̰̬̥̦̝̬ҡ̫̰̭: ce masculin pluriel doit désigner les hommes
qui conduisent le char appelé ̞̫̰̬̥̦қ̧̥̫̩ou ̞̫̰̬̥̲қ̧̥̫̩, mot dérivé
du latin bur(r)icus  2Q QRWHUD TXH G¶autres manuscrits ne parlent pas
des charretiers, mais du char lui-même (̯Ң̞̫̰̬̥̲қ̬̥̫̩: Vat. gr. 455 et
1671 ¬O¶initiale, le grec hésite entre ̞̫̰̬̥̦- et ̞̫̰̬̥̲-; au suffixe,
on trouve tantôt -қ̧̥̫̩, tantôt -қ̬̥̫̩: voir SOPHOCLES, s. v. ̞̫̰̬̥̦қ-
̧̥̫̩; TRAPP, Lexikon zur byzantinischen Gräzität, s. v. ̞̫̰̬̥̲қ̧̥̫̩.
Dans notre UpFLW LO GRLW V¶DJLU G¶XQ FKDU G¶apparat tiré par des mules.
Un tel char apparaît dans le Chronicon Paschale GH O¶DQ  8e
Olympiade) dans un contexte comparable: voir Chronicon Paschale,
p. 641; on y remarquerD FRPPH GDQV OH FDV G¶eWLHQQH OH UHODLV GHV
VDLQWHV UHOLTXHV SDU O¶pFKHOOH GH &KDOFpGRLQH SXLV OHXU WUDQVSRUW HQ
grande pompe à Constantinople. Ajoutons que le ̞̫̰̬̥̲қ̬̥̫̩ ou ̞̫̰-
̬̥̲қ̧̥̫̩ byzantin pourrait avoir un lointain héritier vénitien, le bur-
chieloF¶HVWOHFRFKHG¶HDXTXLIDLVDLWODQDYHWWHHQWUH9HQLVHHW3DGRue
en suivant la rivière Brenta: voir G. BOERIO, Dizionario del dialetto
veneziano, 2e éd. revue et augmentée, Venise, 1856 (reprint 1967), s. v.
Burchielo (p. 107). Le moderne burchiello (motorisé et non plus halé
par des chevaux) a été remis en service pour le plaisir des touristes.
Quant à nos bourriques et bourricots, ils sont les descendants directs du
bur(r)icus bas-latin. Disons enfin que dans le jargon des cavaliers,

1
Nous remercions John Duffy G¶DYRLU attiré notre attention sur ce texte.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 47

«bourrin» est une appellation affectueuse pour le cheval de selle: voir


O. BLOCH ± W. VON WARTBURG, Dictionnaire étymologique de la lan-
gue française, 3e éd. revue et augmentée, Paris, 1968, p. 832.
17. 6-7 ̨̡̯Қ̦̣̬Ԗ̩: malgré certaines hésitations (dues au risque de confu-
sion avec des pratiques païenneV O¶XVDJHGHFLHUJHVV¶HVWLPSRVpGDQV
O¶eJOLVHDQFLHQQH SDUWLFXOLqUHPHQW GDQV OHFDGUH GX FXOWH GHV PDUW\UV
Des représentations iconoJUDSKLTXHV HW GHV WH[WHV G¶DXWHXUV FKUpWLHQV
O¶DWWHVWHQWDERQGDPPHQWYRLr F. CABROL, art. Cierges, in Dictionnaire
G¶DUFKpRORJLH FKUpWLHQQH HW GH OLWXUJLH, III/2, Paris, 1914, col. 1613-
1622, qui écrit en particulier «lHVFDQGpODEUHVDOOXPpVDX[F{WpVG¶XQH
memoria de saint Étienne en Afrique symbolisent la lumière de la foi
chrétienne» (col. 1619) et renvoie à De miraculis s. Stephani 2, 2, 4 (PL
41, col. 846). Holum et Vikan (The Trier Ivory, p. 117) affirment que
FHX[ TXL VDOXDLHQW O¶DUULYpH VROHQQHOOH GH UHOLTXHV SRUWDLHQW YRORQWLHUV
des lampes et des cierges. Dans la Vita Symeonis, 32 (éd. H. LIETZ-
MANN, Das Leben des heiligen Symeon Stylites [= Texte und Unter-
suchungen, 32/4], Leipzig, 1908, p. 76), RQOLWTX¶jO¶DUULYpHj$Qtioche
de la relique du saint, «la cité entière sortit à la rencontre de la précieuse
relique, chacun étant habillé de blanc, portant des cierges et des lampes».
17. 8, 18. 3 et 18. 7-8 ̦̝̬̫ԉ̲̝: le terme est emprunté au latin carruca,
carrucha ou caruca. G. Grossi (Arles, notre Rome gauloise, Avignon,
1975, p. 20) SUpFLVHTX¶LOV¶DJLWG¶XQH©voiture de luxe, légère et rapide,
sorte de cabriolet à deux places». SOPHOCLES, s. v. HVWLPH O¶RUWKR-
graphe ̦̝̬̫ԉ̲̝ moins correcte que ̦̝̬̬̫ԉ̲̝, et renvoie lui aussi au
latin. /HPRWHVWG¶RULJLQHFHOWLTXH
18. 1-2 ц̩̯ԗ̯ң½ԔÉ̯Ңц½̨̢̫̩̫̝ң̨̡̡̩̫̩̃<ԉ>̨̟̝: iOIDXWUHOHYHUO¶DQD-
coluthe sans songer à corriger le texte.
18. 2 ̡̃<ԉ>̨̟̝: sur ce lieu, voir ci-dessus, p. 20. Les graphies ̢ҝ̨̟̝ et
̢ҝ̨̟̝̯̥ du manuscrit (18. 2 et 20. 2) notent sans doute la prononciation
populaire de ̢̡ԉ̨̟̝ et ̢̡ҥ̨̟̝̯̥. 
18. 3 ̨̫ԉ̧̝̥: ce mot est repris du latin mula. Le Synax. CP (col. 864) re-
court au grec ̝ѣ ѓ̨ҡ̫̩̫̥. La Septante utilise le terme ѓ Ѷ̩̫̭ pour
O¶kQHVVH GH %DODDP 1E  15-35). 0DWWKLHX SDUOH G¶XQH kQHVVH ѓ
Ѷ̩̫̭, et de son petit, ѳ½Ԗ̧̫̭, et Jésus, selon le premier évangile, paraît
monter les deux à la fois (Mt 21, 1-9) ! Za 9, 9, auquel Matthieu se

2
Monique Goullet nous a fait bénéficLHUG¶XQHSUpFLHXVH©1RWHVXUEXU L FDOHªTX¶HOOHD
rédigée à son propre usage. 1RXVO¶HQUHPHUFLRQV
48 F. BOVON ± B. BOUVIER

réfère, utilise, dans la traduction de la Septante, ѿ½̢̫ҥ̟̥̫̩ et ½Ԗ̧̫̭.


Marc et Luc utilisent ѳ½Ԗ̧̫̭ pour la monture de Jésus (Mc 11, 2 et Lc
19, 30). Dans son homélie ̡̬̍Ҡ̯Ӭ̭ц̴̩̩̮̯̝̩̯̥̩̫̰̇½ң̧̡̥ц̧̡ҥ̴̡̮̭
̯̫ԉ ̨̯̥ҡ̫̰ ̧̡̥̳қ̩̫̰ ̯̫ԉ É ̡̯̱̏қ̩̫̰ § 16: éd. PAPADOPOULOS-
KERAMEUS, о̩қ̧̡̦̯̝ t. 5, p. 68, lin. 6, 18 et 22-23, BHG 1651), Ni-
cétas le PaphlaJRQLHQIDLWOHOLHQHQWUHFHVPXOHVHWO¶kQHVVHGH%DODDP.
/¶DXWHXU des Actes de Thomas rapproche, lui aussi, les onagres qui refu-
VHQWG¶DYDQFHUDXWHPSVGHO¶DS{WUHGHO¶kQHVVHGH%DODDPHWGHO¶kQRQ
qui porte Jésus au jour des Rameaux: en chaque péULRGHGHO¶KLVtoire du
salut, ces animaux expriment la volonté divine (Actes de Thomas, 40).
,OQ¶HQYDSDVDXWUHPHQWGDQVQRWUHWH[WH
18. 4 ½̡̩ԉ̨̝½ҥ̴̤̩̫̭: vRLUODVHUYDQWHjO¶HVSULWS\WKRQTXHJXpULW O¶DS{WUH
Paul selon Ac 16, 16 (les mss hésitent entre ½̡̩ԉ̨̝½ҥ̴̤̩̝ et ½̡̩ԉ̨̝
½ҥ̴̤̩̫̭).
18. 6 ̨̣̠Ҝ̧̩̞қ̳̝̩̝Ѿ̯Ҟ̩: on trouve la même conception et la même ex-
SUHVVLRQjODILQG¶XQH[RUFLVPHRSpUpSDU-pVXVVHORQO¶pYDQJLOHGH/XF
(Lc 4, 35: ̨̣̠Ҝ̧̩̞қ̳̝̩̝Ѿ̯ң̩).
18. 7 ̯̫ԉ̯̫ ̠Ҝ ½̝̬қ̠̫̪̫̩ ̤̝ԉ̨̝: on attendrait ̯̫ԉ̯̫ ̠Ҝ ̯Ң ½̝̬қ̠̫̪̫̩
̤̝ԉ̨̝
18. 7 ц̩̝Ѿ̯ԗ̯ң½Ԕ: comme en 19. 2 et en 20. 1-2, on attendrait ц̩̝Ѿ̯ԗ
̯ԗ̯ң½Ԕou ц̩̯ԗ̝Ѿ̯ԗ̯ң½Ԕ
19. 1 ̝ѣ̨̫̬̬̫̫ԉ̮̝½̧̫Ҥ̩і̠̣̲̬ң̩̫̩: dans le cas de la femme que Jésus
guérit dans les évangiles synoptLTXHVLOV¶agit de la même maladie et de
la même longue durée (Mc 5, 25-34).
19. 2 et 20. 6 ̯̫ԉ̯̝̰̬̏ҡ̫̰: sur ce toponyme, voir ci-dessus p. 20.
19. 8 ½̧̣̮ҡ̫̩ ̮̯ӝ̮̝: comme dans le cas de la femme à la perte de sang
rapporté par les évangiles, F¶HVWODSUR[LPLWpSK\VLTXHTXLSHUPHWOHPL-
racle. Alors que la femme touche Jésus dans les synoptiques, celle de
QRWUHKLVWRLUHVHFRQWHQWHGHV¶DYDQFHUYHUVOHFHUFXHLOGXPDUW\U. Il Q¶HVW
SDVGLWTX¶HOOHOHWRXFKH(OOHV¶DSSURFKHSUpFLVHQRWUHWH[WHFRPPHVL
elle avait le feu à ses trousses. &¶HVWXQWUDLWRULJLQDO
19. 8 ̡Ѿ̤ҝ̴̭ ̦̝Ҡ½қ̬̝̰̯̝: comme ̡Ѿ̤ҥ̭̦̝Ҡ½қ̬̝̰̯̝en 20. 12, ces mots
doivent être compris comme un adverbe signifiant «sur-le-champ», «sur
O¶KHXUHª.
20. 1 ̨̡̫̩̯̇ҡ̧̫̫̭ ̠ҝ ̯̥̭ Æ̡̦̫̰̞ҡ̩̯̝Æ: le nom de ̨̡̫̩̯̇ҡ̧̫̫̭ ne nous
disait rien à première vueVLFHQ¶HVWTX¶RQpouvait lui trouver un petit
air latin. En fait, il est peu répandu et devient plus commun au VIe siècle.
LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ÉTIENNE 49

Il a été porté par un géQpUDOGHO¶HPSHUHXU0DXULFH -602) et par un


IUqUH HW JpQpUDO GH VRQ VXFFHVVHXU O¶XVXUSDWHXU 3KRFDV -610).
Quant au substantif ̡̦̫̰̞ҡ̩̯̝qui semble désigner la fonction du per-
sonnage, nous avons de la peine à le lire et plus encore à le comprendre.
Faut-il songer à une corUXSWLRQ G¶ц̪̦̫̰̞ҡ̴̯̬ ou ц̪̦̫ҥ̞̥̯̫̭ (du latin
excubitor), «gardien du palais impérial» ?
20. 3 ̰ѣҢ̡̩Ѩ̡̲̩: qXHGHVSDUHQWVLPSORUHQWO¶DLGHGH-pVXVG¶XQDS{WUHRX
G¶XQVDLQWHQIDYHXUG¶XQHQIDQWSDUDO\VpPDODGHRXGpIXQWHVWXQHVL-
tuation fréquente dans les récits de miracles du Nouveau Testament et
de la littérature apocryphe chrétienne. Voir par exemple, Lc 7, 11-17;
Actes de Philippe, I, 1-4; II, 22-24 et VI, 16-20; G. THEISSEN, Ur-
christliche Wundergeschichten. Ein Beitrag zur formgeschichtlichen
Erforschung der synoptischen Evangelien (= Studien zum Neuen Testa-
ment, 8), Gütersloh, 1974, p. 57-60, qui curieusement ne souligne guère
O¶LQWHUYHQWLRQGHVSDUHQWV.
20. 12-13 ъ̴̠̦̝̩ ̠ң̪̝̩ ̯ԗ ̡̤ԗ: ce motif, qui apparaît souvent à la fin
G¶XQUpFLWGHPLUDFOHHVWDQDO\VpDYHFILQHVVHSDU7HEISSEN, Urchrist-
liche Wundergeschichten«, p. 80-81 et 154-156.
21. 2 ц̩̯ң½Ԕ̴̩̮̯̝̩̯̥̝̩̝̇Ӻ̭: sur ce nom de lieu et sa variante ̴̩̮̯̝̩̇-
̯̥̩̥̝̩̝ҡ, voir ci-dessus, p. 20.
21. 6 Ѣ̠ҝ̮̤̝̥ъ̡̡̲̯: cette expression, qui équivaut à un futur, est chargée
de menace. Elle fait penser à notre «vous allez voir ce que vous allez
voir !»
22. 3 ̡̠̦̝̠ҥ̫: forme postérieure de ̠ҧ̡̠̦̝, attestée dans des variantes du
Nouveau Testament (Ac 19, 7 et 24, 11); voir W. BAUER, Griechisch-
deutsches Wörterbuch« s. v. ̠ҝ̦̝.
50 F. BOVON ± B. BOUVIER

Abréviations bibliographiques

BOVON, The Dossier = F. BOVON, The Dossier on Stephen, the First Martyr, in
Harvard Theological Review, 96 (2003), p. 279-315.
BOVON ± BOUVIER, Étienne le premier martyr = F. BOVON ± B. BOUVIER, Étienne
le premier martyr: du livre canonique au récit apocryphe, in Die Apostel-
geschichte und die hellenistische Geschichtsschreibung. Festschrift für
Eckhard Plümacher, éd. C. BREYTENBACH ± J. SCHRÖTER (= Ancient Judaism
and Early Christianity, 57), Leiden, 2004, p. 309-331.
BOVON ± BOUVIER, /D5pYpODWLRQG¶eWLHQQH= F. BOVON ± B. BOUVIER, La Révé-
ODWLRQG¶eWLHQQHRXO¶,QYHQWLRQGHVUHOLTXHVG¶eWienne, le saint premier martyr
(Sinaiticus graecus 493), in Poussières de christianisme et de judaïsme an-
tiques. ÉtXGHVUpXQLHVHQO¶KRQQHXUGH--D. Kaestli et É. Junod, éd. A. FREY
± R. GOUNELLE (= PuEOLFDWLRQV GH O¶,QVWLWXW URPDQG GHV VFLHQFHV ELEOLTXHV
5), Prahins, 2007, p. 79-105.
CERESA, Bibliografia = M. CERESA, Bibliografia dei fondi manoscritti della Bi-
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DOUKAKIS, ̉ҝ̟̝̭ ̮̰̩̝̪̝̬̥̮̯Ҟ̭ = C. Ch. DOUKAKIS, ѹ̉ҝ̟̝̭ ̮̰̩̝̪̝̬̥̮̯Ҟ̭ ̯Ӭ̭Ѹ̬-
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PAPADOPOULOS-KERAMEUS, о̩қ̧̡̦̯̝ = A. PAPADOPOULOS-KERAMEUS, о̩қ̧̡̦̯̝
ѫ̡̧̨̬̫̮̫̰̥̯̥̦Ӭ̭ ̧̮̯̝̲̰̫̫̟ҡ̝̭, V, Saint-Pétersbourg, 1898, p. 28-53.
STRUS, Una haggada familiare = A. STRUS, Una haggada familiare sulla passione
e morte di s. Stefano Protomartire, in Salesianum, 60 (1998), p. 81-96.

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