Les autorités à la recherche

l DÉFICIT EN COMMUNICATION

d’une solution
Edition du Centre - ISSN IIII - 0074

l Les retombées du déficit en communication se sont fait

L’opération
rudement ressentir ces dernières semaines. Conscients de
l’importance de la question, les responsables du pays semblent
avoir décidé de plancher sérieusement sur la question. PAGE 5

l CORRECTION DES COPIES DU BAC

suspendue
l LUTTE ANTITERRORISTE,
MIGRATION CLANDESTINE,

dans plusieurs
Messahel
SAHARA OCCIDENTAL, VISAS…

dit tout

centres
l Des questions présumées attentatoires
à la dignité des Algériens aux sujets de
portée internationale et régionale dans
lesquels le pays se retrouve mêlé, parfois
à son corps défendant, pratiquement
toutes les questions qui agitent la
diplomatie algérienne, du reste très
sollicitée, voire interpellée depuis quelque
temps maintenant, ont été passées en
revue par Abdelkader Messahel, le
ministre des Affaires étrangères, jeudi, l A peine entamée, l’opération de correction des copies de l’examen du baccalauréat connaît
lors de son passage à la Chaîne 3.
déjà des perturbations dans certains centres de correction. C’est le cas à Médéa, El-Oued et

«Le chaos
PAGE 3

l LOUISA HANOUNE :
Biskra où les correcteurs ont protesté contre les conditions dans lesquelles ils travaillent.
PAGE 3

n’est pas
inéluctable»l Pour la secrétaire générale
du Parti des travailleurs,
l’affaire des 701 kg de
cocaïne saisis au port d’Oran,
fin mai dernier, confirme ce
qu’elle a de tout temps
appelé la «mafiotisation»
des institutions de l’Etat.

Le FFS craint une

PAGE 5

l SITUATION GÉNÉRALE DU PAYS

aggravation
l Pour Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du FFS, en visite
PAGE 5

à Oran ce jeudi dans le cadre d’une rencontre régionale avec les

militants du parti, «l’anniversaire de l’Indépendance devait être
l’occasion de présenter un bilan sur la gestion du pays, et non la
Photo : DR

promotion de réformes imposées et qui ont échoué au point de

mettre en péril l’avenir du pays et des générations futures».

Le jeu malsain des

l DES DIZAINES DE MILLIERS DE FAMILLES ENVAHISSENT
l Ce jeudi, même si ce n’était pas encore le

LES PLAGES D’ALGER-EST ET DE BOUMERDÈS

grand rush, nous avons constaté que des
dizaines de milliers de familles ont pris la
direction des plages d’Alger-Est et de

loueurs de parasols
Boumerdès. C’est le lancement véritable de la
saison estivale. Est-ce que ces familles ont été
perturbées ? Après avoir sillonné les plages des
communes de Cap-Djinet, Zemmouri, Thénia,
Boumerdès, Corso, Boudouaou-el-Bahri, dans la
wilaya de Boumerdès, Heuraoua et Aïn-Taya dans
la wilaya d’Alger, nous n’avons noté aucun
incident pouvant attirer notre attention.
PAGE 4
Photo : Samir Sid

VEND. 6 - SAM. 7 JUILLET 2018 - 22-23 CHOUAL 1439 - N° 8452 - PRIX 20 DA - FAX : RÉDACTION : 021 67 06 76 - PUBLICITÉ : 021 67 06 75 - TÉL : 021 67 06 51 - 021 67 06 58
Poutine et les
DIGOUTAGE
P ERISCOOP

hooligans Spéculation
Par Arris Touffan
Soirperiscoop@yahoo.fr
Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - Page 2

Décidément, il ne faut
Au moment où, officiellement, tout est fait pour récupérer des terrains, de plus en
pas s'attendre à ce que
plus rares, pour les équipements publics dont la capitale manque cruellement,
la presse occidentale
certains n’hésitent pas à spéculer impunément sur des lots de terrains généreusement
soit juste avec Poutine.
attribués par les autorités.
Tiens, par exemple, le
Il en est ainsi d’une Sarl qui a bénéficié de plus de 4 000 m² pour l’érection d’une tour
fait que pendant la
de bureaux au quartier d’affaires de Bab Ezzouar. Non seulement ladite entreprise n’a pas

Réflexion
Coupe du monde de
engagé les travaux malgré le permis de construire obtenu en 2010, mais elle propose
foot la sécurité totale
le terrain à la vente pour la bagatelle de 280 000 DA le mètre carré. Le tout,
soit assurée n'est pas

Cambrioleurs algériens sous

naturellement, sans que les services de la Wilaya d’Alger bougent le petit doigt.
mis au crédit du
Président russe. C'est
parce que, nous dit

les verrous à Marrakech

cette presse impartiale,
les forces de police
auraient menacé les
familles de hooligans de
terribles représailles au
moindre écart de ces
derniers. L'info n'est
même pas vérifiée, à
supposer qu'elle est
vérifiable. Et, de toute
façon, si le hooliganis-
me avait frappé on
aurait reproché à de luxe, le tout appartenant à un riche ressortissant
Poutine l'inverse. Qui
veut tuer son chien, etc.
A. T.
digoutagesoir@yahoo.fr
Le ministè re de la Solidar ité a
mis en place un groupe de travail
Deux ressortissants algériens, âgés de 45 et 46 ans, ont
chargé de réfléch ir à réform er le
été arrêtés à Marrakech par la police le jeudi 5 juillet, a des
proces sus d’aban don
annoncé, dans un communiqué, la Direction générale de la
enfant s nés hors mariag e et
Sûreté nationale (DGSN).
aband onnés par leurs mères .
Ces deux individus sont accusés du vol d'importantes bénéfi cient
Ces derniè res
sommes d'argent en devises dans un coffre-fort, de trois l’aban don
actuel lement de
cartes bancaires, de trois montres suisses, de quatre
tempor aire mais ont tendan ce à
pièces d'identité, de documents de voyage et de vêtements
en abuser .
Résult at, les enfant s ne
saoudien qui séjournait dans un hôtel à Marrakech,
peuven t être placés dans
rapportent des médias marocains qui ne donnent pas plus
des famille s et restent des
de précisions sur l’identité des deux Algériens ou des
années en poupo nnière.
conditions de leur séjour au Maroc.

c Un jour, un sondage Le dessin de Karim

Faites-vous systématiquement attention aux dates de

péremption des produits alimentaires que vous achetez ?
OUI NON Sans opinion

Pensez-vous que le service public a connu une

grande modernisation ces dernières années ?
Résultat sondage
Oui : Non : Sans opinion :
35,71% 58,72% 5,57%

De la belle humeur pour les beaux jours !

SOIT DIT EN
N PA S S A N T
T Par Malika Boussouf
malikaboussouf@yahoo.fr

J’
adore les chroniques de mon
ami Maâmar Farah. Surtout
lorsqu’il y est question de vio-
lettes et de coquelicots. Là où il relève la
présence de toutes ces belles choses
que l’on ne voit pas ou que l’on néglige
de regarder quand elles ne sont pas
matériellement rentables. Ou alors,
parce que l’on se laisse volontiers sub-
merger par cette mauvaise humeur avec
laquelle, lui, sait prendre de la distance.
«L’amour est un bouquet de violettes.»
Voilà ce que m’inspire ce clin d’œil
pas innocent de Maâmar qui ne manque
jamais de se désoler face à la négligence
dont tout le monde fait montre, pas seu-
lement les responsables locaux auxquels
il revient de veiller en priorité sur la pré-
servation du patrimoine, mais les indé-
crottables d’entre nous, indifférents à ce
qui les entoure. «L’amour est un bouquet
de violettes», qui se souvient de ce titre
de chanson célèbre qui dit aussi :
«Quand le bonheur en passant vous fait
signe et s'arrête, il faut lui prendre la
main.»
Des vers engageants qui vous
replongent dans un univers parfumé
d’envies de poésie et de rupture, même
pour de courts instants, avec ces quoti-
diens moroses, compromis par des
attentes que l’on aurait grand mal à
satisfaire.
Des vers et une écriture qui apaisent
et vous soufflent de ranger votre plume
et de laisser libre cours au rêve. J’avoue
qu’entre l’ode faite au patrimoine à la
seule évocation d’une fleur et l’actualité
qui n’inspire rien qui soit aussi promet-
teur qu’on le voudrait, j’opte, sans hési-
ter, pour la première.
Là où l’on ne déteste pas parler de
nature et d’espèces qui rendent, lors-
qu’elles s’épanouissent, un semblant de
vie à une mémoire qui indiffère.
Qui laisse de marbre là où parler de
football pour évacuer sa colère est hau-
tement encouragé par une administra-
tion qui n’aime pas trop qu’on lui cha-
touille les flancs à l’aide de critiques amertume qui ne s’exprime vertement
qu’elle n’a pas envie d’entendre. Là où que lorsqu’il faut faire la peau à quel-
seul un entraîneur mal aimé peut contri- qu’un dont on n’aime certainement pas
buer, en se faisant relever de ses fonc- l’arrogance et encore moins la réussite.
tions, à atténuer le ressentiment. Une M. B.
 3
Le Soir
d’Algérie Actualité

L’opération suspendue
Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

Fil d’Ariane
Const ances CORRECTION DES COPIES DU BAC

dans plusieurs centres

Slimane Laouari
laouarisliman@gmail.com

La semaine a été
pénible. D’abord cette
«continuité» que rien ne
semble perturber. Par
intermittence, vous pouvez
être saisis par cette vague
impression qu’il se
passe quelque chose de vraiment
nouveau, sachez que c’est une illu-
sion. De toute façon, vous n’avez pas
le temps de réaliser et vous êtes déjà
rappelés à la vraie vie. Tenez, par
exemple : quel que soit l’avis qu’on
peut avoir du limogeage du général
Hamel, ça a quand même constitué
un «événement». Le chef de la police
qui se fait remercier, comme ça, sans
même les formules traditionnelles,
A peine entamée, l’opé- est certain que ce dernier voudrait
ration de correction des faire l’économie d’un scandale
alors que la session du baccalau-
copies de l’examen du réat s’est déroulée pour la pre-
baccalauréat connaît mière fois depuis de longues
déjà des perturbations années dans des conditions
dans certains centres de acceptables.
correction. C’est le cas à
Le processus de correction est
codifié depuis de longues années.
Médéa, El-Oued et Biskra Chaque copie porte un numéro
où les correcteurs ont anonyme, empêchant le correc-
protesté contre les condi- teur de connaître l’identité du can-
tions dans lesquelles ils didat. Meziane Meriane explique
que cela garantit l’équité et ne
travaillent. permet pas de favoriser un candi-
Nawal Imès - Alger dat. Chaque copie fait l’objet de

dans la foulée d’une explosive affaire
de trafic de cocaïne, ça n’arrive pas
souvent. Surtout pas dans un pays
où on a toujours l’impression qu’il ne
se passe jamais rien. Mais tout ça est
déjà derrière nous et c’est le rempla-
çant du général qui a fait l’actualité
de la semaine. En nommant le colo-
nel Lahbiri à la tête de la Sûreté
nationale, on nous a encore remis les
pieds sur terre, si d’aventure, on les
avait ailleurs. Toujours est-il que le
remplaçant de M. Hamel est militaire
mais on aura surtout remarqué qu’il
est très vieux. Comme d’habitude,
ceux qui ont voulu en rire ont fait
cette vanne un peu facile, inspirée
(Le Soir) - L’opération de correc-
tion des copies de l’examen du
baccalauréat entamée mercredi
dernier ne se passe pas dans les
meilleures conditions dans l’en-
semble des centres d’examen.
A Médéa, les deux centres de
correction étaient paralysés jeudi.
Les enseignants mobilisés pour la
correction ont stoppé les correc-
tions pour se solidariser avec
deux de leurs collègues suspen-
dus par le directeur de l’éduca-
tion.
Les deux enseignants en
question avaient été affectés à la
surveillance du baccalauréat au
niveau de l’établissement péni-
tentiaire de Berrouaghia.
Chaque copie fait l’objet de deux corrections.
Ils ont, selon les témoignages
de leurs collègues, refusé de cau-
tionner une tentative de fraude
collective. Le bureau de wilaya du
Cnapeste se dit étonné que des
enseignants ayant effectué leur
travail soient ainsi sanctionnés.
Le syndicat a dénoncé la suspen-
sion des deux enseignants, exi-
geant qu’ils soient réhabilités.
A El-Oued, les enseignants
affectés au centre de correction
Abdelkader-El-Yadjouri ont égale-
ment suspendu les corrections. Ils
se plaignent des conditions dans
Photo : DR
lesquelles ils effectuent leur tra-
vail. Ni climatiseur, ni conditions
d’hébergement convenables,
dénoncent-ils. Leurs collègues de
Biskra ne sont pas mieux lotis. Ils
se sont également arrêtés de tra-
vailler pour contester contre l’ab-
sence de climatisation et les
conditions de travail qu’ils jugent
lamentables. Un rapport a été
envoyé au ministère de l’éduca-
tion, détaillant les difficultés ren-
contrées par les correcteurs.
Le département de Benghabrit
n’a, pour le moment, pas réagi. Il
deux corrections. Si l’écart entre
les deux correcteurs est inférieur
à trois points, c’est la moyenne
entre les deux notes qui est attri-
buée. Si l’écart est supérieur ou
égal à trois points, une troisième
correction est nécessaire.
C’est la moyenne entre la note
de la troisième correction et celle
s’y rapprochant le plus qui sera
attribuée finalement. «Logique»,
commente Meriane qui explique
qu’à la fin des corrections, les
notes sont toutes saisies avant
d’être acheminées vers l’Office
national des examens et des
concours avant l’ultime étape qui
consiste à proclamer les résultats.
N. I.

Messahel dit tout

par le fait que le colonel Lahbiri vient
de la Protection civile : il y a le feu à
la DGSN ? D’autres ont été plus
sobres : à quand un flic comme chef
des flics ?
La semaine a été pénible. On ne
connaît pas vraiment le niveau de
responsabilité de Madame Houda
Feraoun dans les coupures d’internet
que les Algériens ont subies pendant
les épreuves du bac. On sait seule-
ment qu’elle affectionne ce genre de
posture où elle se donne l’image de
femme à poigne qui sait prendre les
décisions, quitte à irriter beaucoup
de monde. Comme la ministre de la
Poste et des Technologies de la com-
munication n’a pas dû apprécier que
la décision d’étrangler le réseau pen-
dant plusieurs jours ne lui revient
pas entièrement, pour des raisons
évidentes, elle est encore revenue
cette semaine, toute seule, comme
une grande : personne ne sera
indemnisé, c’était une décision poli-
tique du gouvernement et non une
négligence technique. Bien sûr, elle
ne nous dit pas quel est le plus grave
des deux.
Un mot de Coupe du monde, quand
même. D’abord parce que c’est tout
de même un événement planétaire,
ensuite parce que nous y sommes en
plein et enfin parce qu’il faut bien
trouver quelque chose de moins
pénible pour terminer. A l’heure où se
rédige ce texte, les matchs de quart
de finale n’ont pas encore commen-
cé. Si on ne sait pas vraiment pour
qui vont vibrer les Algériens, on sait
pour qui ils ne vont pas vibrer. Allez,
une autre vanne pour la route.
Blessé, le grand buteur uruguayen
Edison Cavani était incertain pour le
match contre la France à tel point
qu’il a tenu en haleine tout un pays.
Que Didier Deschamps veuille gagner
la Coupe du monde sans Benzema,
ça passe. Mais qu’il veuille la gagner
sans Cavani… !
S. L.
LUTTE ANTITERRORISTE, MIGRATION CLANDESTINE,
SAHARA OCCIDENTAL, VISAS…
Des questions présumées attentatoires à la dignité
des Algériens aux sujets de portée internationale et
régionale dans lesquels le pays se retrouve mêlé, par-
fois à son corps défendant, pratiquement toutes les
questions qui agitent la diplomatie algérienne, du
reste très sollicitée, voire interpellée depuis quelque
temps maintenant, ont été passées en revue par
Abdelkader Messahel, le ministre des Affaires étran-
gères, jeudi, lors de son passage à la Chaîne 3.
Photo : Samir Sid
Evidemment, les sujets de la de nous ingérer dans les affaires
lutte contre le terrorisme et la déra- des autres tout autant que l’on
dicalisation ont été les premiers refuse que les autres s’ingèrent
sur lesquels Messahel s’est étalé dans nos affaires» est un fonde- Abdelkader Messahel.
pour souligner combien l’Algérie ment qui permet à l’Algérie d’être
compte dans la stratégie interna- écoutée et sollicitée comme c’est le chaos que connaît la Libye et la n’est pas la seule confrontée à ce
tionale, son avis étant particulière- le cas dans les conflits malien et fragilisation de la situation au Mali. genre de situation.
ment sollicité dans les forums libyen, «pour faire avancer la solu- Du conflit au Sahara occiden- L’ultime sujet abordé par
tal, Abdelkader Messahel s’en tient Abdelkader Messahel, et sans
notamment ceux tenus sous l’égi- tion politique». Un principe qui
de des Nations-Unies dont notre n’empêche pas certains pays de à la position de l’Afrique réaffir- doute pas celui ayant le moins
mant le soutien de celle-ci à la requis l’attention des auditeurs de
pays se trouve d’ailleurs être l’un tenter d’entraîner l’Algérie militai-
démarche consistant à faire abou- la Chaîne 3 : la question des visas
des cofondateurs de The Global rement dans certains conflits,
Counterterrorism Forum (GCTF) comme le stipulent nombreuses tir le processus de décolonisation et le durcissement des formalités
qui lui a confié la coprésidence analyses depuis quelques années, à travers des négociations entre pour son obtention. Aux multitudes
avec le Canada du comité chargé tel c’est le cas au sujet des conflits les Sahraouis et les Marocains de voix considérant que les autori-
de la question du Sahel. qui secouent le Sahel. dans le cadre de l'exercice par le tés des pays de l’espace
«Nous sommes devenus une Analyses et conclusions peuple autochtone de son droit à Schengen notamment ont décidé
école non seulement dans la lutte qu’Abdelkader Messahel réfute, l'autodétermination. de durcir leur politique d’octroi, le
antiterroriste mais également dans soulignant que l’Algérie ne subit L’habituelle sérénité de la diplo- chef de la diplomatie algérienne
tout ce qui est entrepris dans le pas de pressions puisque «tout le matie algérienne en somme sur la oppose un avis beaucoup plus
domaine de la déradicalisation», a monde connaît notre doctrine (…) question du conflit du Sahara nuancé, très diplomatique en
affirmé l’invité de la rédaction de la l’ANP a des missions de défense Occidental, sérénité que le somme, se contentant de rappeler
ministre a voulu afficher lorsque : «Nous avons des accords avec
Chaîne 3 avant, plus loin dans son nationale, protège nos frontières,
intervention, de réitérer la convic- s’implique extraordinairement était évoqué l’autre sujet de l’heu- des pays européens qui touchent
tion de l’Algérie sur la relation dans la lutte antiterroriste» mais, re, et à travers lequel certains pays à tout, de la libre circulation des
entre le terrorisme et le banditis- d’un autre côté, agrée ce qui est et organisations veulent intenter personnes et des marchandises
me, la connexion entre le crime avancé par les mêmes analyses un procès à l’Algérie : la migration (…) Il n’y a pas de représailles, les
organisé et le financement du ter- en confirmant que «l’Algérie clandestine et la prétendue mal- choses se passent normalement et
rorisme. Le thème de l’ingérence apporte une contribution inesti- traitance des migrants africains sur les visas sont accordés» tout en
dans les affaires de certains pays mable, elle le fait à travers la for- le sol algérien. «Les reconductions reconnaissant qu’il y a parfois ce
au nom de la lutte antiterroriste a mation d’unités spéciales antiterro- de migrants se font dans le cadre qu’il appelle «des dépassements»
pris une large part de l’intervention ristes au Mali et au Niger, des sou- du respect de la dignité humaine et qui, a-t-il assuré, sont en train
du chef de la diplomatie algérien- tiens logistiques à ces pays, la for- des engagements que nous avons d’être gérés par les autorités algé-
ne. Une longue parenthèse pour le mation de beaucoup de cadres pris avec nos voisins», a rétorqué riennes «de manière à préserver la
africains…», pour ensuite certifier Messahel tout en mettant «des dignité humaine et la dignité des
ministre afin d’évoquer ce qu’il
appelle l’un des principes fonda- que c’est l’intervention étrangère manipulations» destinées à culpa- Algériens».
mentaux de l’Algérie. «On refuse qui a donné comme conséquence biliser l’Algérie qui, signale-t-il, Az. Maktour
 4
Le Soir
d’Algérie Actualité Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

Le jeu malsain des loueurs de parasols

DES DIZAINES DE MILLIERS DE FAMILLES ENVAHISSENT LES PLAGES
D’ALGER-EST ET DE BOUMERDÈS

Ce jeudi, même si ce n’était pas encore le grand rush,

nous avons constaté que des dizaines de milliers de
familles ont pris la direction des plages d’Alger-Est et de
Boumerdès. C’est le lancement véritable de la saison esti-
vale. Est-ce que ces familles ont été perturbées ? Après
avoir sillonné les plages des communes de Cap-Djinet,
Zemmouri, Thénia, Boumerdès, Corso, Boudouaou-el-
Bahri, dans la wilaya de Boumerdès, Heuraoua et Aïn-
Taya dans la wilaya d’Alger, nous n’avons noté aucun
incident pouvant attirer notre attention.
Les familles qui ont pris la desti- S’agissant du dispositif sécuritai-
nation de l’une des plages de la re sur les plages et alentour, il tarde
wilaya de Boumerdès sont venues à se mettre en place sauf à
majoritairement des wilayas d’Alger Boumerdès-Ville (police) et Corso
et de Tizi-Ouzou. Nous avons éga- (Gendarmerie nationale).
lement remarqué la présence des
familles venues de Bouira, de Les loueurs de parasols s’instal-

Bordj-Bou-Arréridj, Sétif et M’sila,
leur nombre est tout aussi impor-
tant.
Des véhicules immatriculés à
Blida ou Aïn Defla étaient en sta-
tionnement à Cap-Djinet ou
Zemmouri. Ce sont les enfants qui
étaient les plus heureux de cette
première sortie. Malheureusement,
nous n’avons assisté à aucune acti-
vité culturelle ou festive sur les
plages pour singulariser cette jour-
née du 5 Juillet, fête de
l’Indépendance.
Quant aux commodités et à l’hy-
giène, beaucoup d’insuffisances
sont visibles. En matière de propre-
té, c’est le sable d’El Kadous
(Heuraoua) qui est le plus propre.
De plus, malgré son éloignement, il
y a plus de commerces et de jeux
pour enfants. «Elle est propre parce
qu’elle était interdite», explique un
jeune.
Au niveau de la plage de
Mouilha (Boudouaou-el-Bahri), ce
n’est pas encore la Côte-d’Azur,
mais il est clair que les autorités
communales ont consenti beau-
coup d’efforts pour aménager des
pistes d’accès et aires de stationne-
ment, enlever les détritus pour rou-
vrir cette plage fermée depuis
1990. Elle était la carrière des
pilleurs de sables.
Un père de famille d’El-Harrach,
qui s’est trompé de route pour arri-
ver par inadvertance à Mouilha,
s’est dit ravi par l’endroit. En l’ab-
sence de parkings, nous décon-
seillons les plages de Aïn-Taya-
Centre et Surcouf. De plus, elles
lent sur le bord de l’eau
Contrairement aux directives du
ministre de l’Intérieur, des
Collectivités locales et de
l’Aménagement du territoire,
Noureddine Bedoui interdisant aux
plagistes d’implanter leurs parasols
et leur matériel sur le sable sauf si
le client le demande, c’est tout le
contraire que nous avons vu.
Dans les meilleures plages et
aux meilleurs endroits, ces groupes
de jeunes qui disposent d’une
concession moyennant paiement
d’une somme convenue ou simple
autorisation délivrée par le maire de
leur localité, ont installé chaises,
tables et parasols, sur 4 ou 5 ran-
gées près de l’eau. C’est ce que
nous avons constaté au niveau des
plages de Cap-Djinet-Centre,
Zemmouri-Ouest, Seghirat
(Thénia), Boumerdès-Centre,
Corso, El-Kadous (Heuraoua),
Surcouf (Aïn-Taya) et Aïn-Taya-
Centre. Ce n’était pas le cas mer-
credi.
Nous avons questionné
quelques familles qui ont ramené
leurs propres accessoires de plage
pour savoir si on a tenté de les
empêcher de s’installer près de
l’eau. Globalement, la réponse est
non. C’est le cas de Ghodhbane
qui a démarré à 5 heures du matin
de B-B-A avec sa petite famille
pour passer de bons moments à
Cap-Djinet. Cependant, les
meilleures places sont déjà prises
même s’il n’y a personne sous les
parasols. «Nous préférons payer et
avoir la tranquillité. C’est vrai que le
Les familles ont ramené leurs propres accessoires de plage.
le monde, mais le paiement éloigne
les voyous et les perturbateurs»,
nous dit à Cap-Djinet un jeune
couple venu de Draria, à l’ouest
d’Alger. Le couple a déboursé 1
700 dinars pour un parasol, deux
chaises et une table.
Nous avons découvert un seul
cas d’interdiction de s’installer à la
plage centrale de la ville de
Boumerdès. Quatre jeunes, qui
n’ont pas l’air de chercher des his-
toires, sont venus de Ouled-
Moussa. «Nous nous sommes ins-
tallés à l’endroit que nous avons
choisi. Le loueur est venu nous dire
d’aller ailleurs. Nous nous sommes
éloignés pour éviter les problèmes.
Au second endroit choisi, le loueur
nous a proposé un parasol en loca-
tion ou de quitter les lieux. Comme
vous voyez, on nous a écartés de
la rive», dira le plus âgé.
L’administrateur des plages de
la commune de Zemmouri nous a
affirmé, au téléphone, qu’il a
envoyé un rapport au wali de
Boumerdès sur ce dépassement.
«Dès que les gendarmes ont quitté
les lieux, les loueurs ont réinstallé
leurs parasols.» Comme ce n’est
pas encore le grand rush sur les
plages, les pères de famille négo-
ciaient le prix de la location d’un
parasol entre 500 et 700 dinars,
300 dinars la table et 100 dinars la
chaise.
Concernant le stationnement,
c’est 100 dinars, partout pour le
Seghirat, dans la commune de
Thénia et El-Kadous où on exige
respectivement 200 et 150 dinars.
A El-Kadous, les agents encais-
seurs portent des gilets sur les-
quels est imprimé le nom de l’entre-
prise qui les emploie, l’EGCTU en
l’occurrence, qui serait une société
de gardiennage. On n’en sait pas
plus.
Sécurité routière : des barrages
fixes créateurs de bouchons
A Zemmouri et Cap-Djinet, les
gardiens des parkings nous ont cer-
tifié que les gendarmes effectuaient
des rondes. A Corso, nous avons
noté, en début d’après-midi, la sor-
tie sur le terrain de plusieurs gen-
darmes.
A Seghirat, le poste de la GN
est implanté sur une petite colline
qui domine la plage. Dans les
autres plages que nous avons visi-
tées, nous n’avons vu aucun agent
de l’ordre sauf ceux de la
Protection civile.
Par ailleurs, certains barrages
fixes seront des créateurs d’encom-
brements et de désagréments pour
les estivants au retour des plages.
On se demande, à ce propos, à
quoi sert le barrage policier sur la
RN24 au niveau de Beni Merad,
entre Bord-el-Kiffan et Bordj-el-
Bahri. Les agents en faction ont
supprimé la moitié de la chaussée
à la circulation alors que cet axe est
très fréquenté en temps ordinaire.
Photo : DR
En période estivale, ce sera
l’enfer. Idem pour les barrages fixes
au niveau de la wilaya de
Boumerdès particulièrement ceux
d’El-Kerma, du carrefour de l’entrée
Est de la ville de Boumerdès, du
pont Bleu (Boudouaou-el-Bahri), de
la RN25 entre Baghlia et Tagdemt.
Il est vrai que ces barrages et
d’autres ont été un grand atout pour
la lutte antiterroriste, mais leur flui-
dité pourrait être largement amélio-
rée comme s’est largement amélio-
rée la situation sécuritaire de la
partie Est du centre du pays. C’est
ce qui a encouragé à sortir en
nombre.
L’amélioration de la fluidité de
ces points de contrôle ne manquera
pas de ravir les estivants. Nous
conseillons vivement la prudence
aux estivants motorisés, particuliè-
rement ceux qui circulent sur la
RN24 au niveau d’El-Kerma et du
village Hadj-Ahmed, à l’est de
Zemmouri, à cause des marchands
ambulants présents en bord de
route. Au village Hadj-Ahmed, ils
exposent leurs produits carrément
sur la chaussée.
Au niveau de Cap-Djinet, nous
avons noté un nombre inconsidéré
de dos-d’âne. Sur le tronçon
annexe de la RN24 entre Si
Mustapha et Zemmouri, la route est
dégradée à hauteur de Zaâtra,
alors que des poids lourds circulent
dans les deux sens en grand
nombre.

Le prix du pétrole recule

sont petites. sable et la mer appartiennent à tout véhicule de tourisme sauf à Abachi L.

HAUSSE DES STOCKS DE BRUT AMÉRICAIN

Les prix du pétrole ont reculé jeudi dernier, et continué a terminé à 77,39 dollars sur duction. Seulement, les prix du imposant des droits de douane
leur baisse hier vendredi, en cours d'échanges euro- l'Intercontinental Exchange (ICE) brut ont continué de grimper sur des dizaines de milliards de
de Londres, en baisse de 81 alors que les marchés craignent dollars de produits chinois.
péens. La montée hebdomadaire inattendue des réserves cents par rapport à la clôture de des perturbations de l'offre. En réaction, Pékin se propose
américaines et l’annonce par l’Arabie Saoudite d’une mercredi dernier. Hier vendredi, les prix du de son côté, d'utiliser des droits
baisse de son prix pour le brut à destination de l'Asie, La production de brut s'est de pétrole ont continué de baisser de douane sur le pétrole améri-
sont justement à l’origine. son côté, comme lors des deux en cours d'échanges européens. cain.
Les stocks de pétrole brut aux million de barils pour s'établir à précédentes semaines, stabilisée Le baril de Brent de la mer du «Si un taux punitif de 25% est
Etats-Unis ont enregistré une 417,9 millions, alors que les ana- au niveau record de 10,90 mil- Nord pour livraison en septembre imposé, comme cela a été évo-
hausse surprise la semaine der- lystes interrogés par l'agence lions de barils par jour. valait en début d'après-midi qué, le pétrole américain devien-
nière tandis que la production Bloomberg prévoyaient un recul L’Arabie Saoudite a annoncé, 76,85 dollars sur dra bien trop cher pour les
s'est stabilisée pour la troisième de 5 millions de barils. de son côté, une baisse de son l'Intercontinental Exchange (ICE) consommateurs chinois et ne
semaine de suite, s e l o n l e s «Cette hausse était principa- prix pour le brut à destination de de Londres, en baisse de 54 pourra donc plus être importé»,
chiffres publiés jeudi dernier par lement due à une montée des l'Asie, une première depuis cents par rapport à la clôture de ont commenté des experts.
l'Agence américaine d'informa- importations nettes d'autant plus quatre mois. jeudi. Selon eux, la demande chinoi-
tion sur l'énergie (EIA), citée par que les exportations ont légère- Fin juin dernier, l’Organisation Le pétrole pourrait aussi être se se reportera ainsi sur le reste
l’APS. ment reculé de leur sommet», des pays exportateurs de pétrole affecté par la guerre commercia- du marché, ce qui pourrait provo-
Lors de la semaine achevée ont commenté les analystes. (Opep) et ses partenaires ont, le sino-américaine. Les Etats- quer une hausse des cours du
le 29 juin, les réserves commer- Le baril de Brent de la mer du pour rappel, assuré assouplir Unis ont lancé, hier, les hostilités Brent.
ciales de brut ont avancé de 1,2 Nord pour livraison en septembre l'accord de limitation de la pro- commerciales avec la Chine en Synthèse Ry. N.
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Le Soir
d’Algérie Actualité

«Le chaos n’est pas inéluctable»

Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

LOUISA HANOUNE :
Les autorités
DÉFICIT EN COMMUNICATION

à la recherche
d’une solution
Pour la secrétaire générale du Parti des
travailleurs, l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis
au port d’Oran, fin mai dernier, confirme ce qu’elle
a de tout temps appelé la «mafiotisation» des
institutions de l’Etat. Les retombées du déficit en com-
M. Kebci - Alger (Le Soir) tion pacifique des forces natio- munication se sont fait rudement res-
- Louisa Hanoune qui interve- nales». Car elle se dit sentir ces dernières semaines.
nait, hier vendredi, dans un convaincue que l’on peut pré- Conscients de l’importance de la
meeting célébrant un double tendre à bien de réalisations question, les responsables du pays
événement, le 56e anniversai- et de défis quand il y a «mobi- semblent avoir décidé de plancher
re du recouvrement par le lisation politique pacifique».
pays de son indépendance et Elle en voudra pour preuves le
sérieusement sur la question.

Photo : Samir Sid

le 28e anniversaire de la créa-
tion du parti, estime, en effet,
que cette gravissime affaire
des 701 kg de cocaïne saisis
le 29 mai dernier au port
d’Oran, prouve que l’Etat est
en réel «danger d’effondre-
ment» par le fait de la «mafio-
tisation» de ses institutions et
de la «corruption» ou encore
de «l’argent» sale qui gangrè-
nent ces dernières. Ceci par
les «profils» des personnes
interpellées dans le cadre de
l’enquête diligentée, dont elle
souhaite la «poursuite» pour
n’épargner aucune personne
«liée de près ou de loin» avec
ce scandale.
Dénonçant un régime en
place «arrivé à terme de sa
date de péremption ou encore
qui «ne peut se défendre
contre ces fléaux», la secrétai-
re générale du PT accuse ce
même régime d’avoir «cassé
les ressorts et la cohésion» de
la nation, appelant à «l’unité
projet de loi portant loi de
finances complémentaire pour
l’année en cours «expurgé»
de la batterie de surtaxations
liées à la délivrance de bien
de documents biométriques
(passeports, permis de
conduire et autre carte natio-
nale d’identité), de la TVA sur
les importations des kits d’as-
semblage destinés au monta-
ge automobile dans le pays)
supprimé dans le même texte
législatif par la grâce d’une
complicité d’avec les élus du
parti majoritaire, le FLN, ou
encore l’annulation par le pré-
sident de la République de la
cession des structures rele-
vant du patrimoine de l’établis-
sement public de la résidence
d’Etat du Sahel (Moretti et
Club-des-Pins),…
Autant de mesures «résis-
tantielles» prises malgré la
situation délicate du pays
comme elle les qualifie, qui
font dire à Hanoune que le
Louisa Hanoune, SG du PT.
aboutit toujours en ce sens
qu’il peut inverser le cours des
choses», estimant que le
«chaos et l’anarchie sont loin
d’être inéluctables ou des
fatalités».
Pour elle, il n’est pas ques-
tion de rester de marbre face
à ces «forces centrifuges qui,
elles, ne cessent de bouger»
afin d’imposer une «bipolari-
té» ou cette «dualité» au plus
haut sommet de l’Etat, liées,
selon elle, à la «prochaine
élection présidentielle». Avec
des «contradictions» autour
des «choix économiques et
sociaux» du pays, citant en
exemple notamment l’austéri-
té consacrée dans les
diverses lois de finances
depuis 2016 ou encore les
garanties offertes aux multina-
Et pas que ce facteur
encourageant pour mener ce
qu’elle qualifie de «bataille
contre ce régime» qui relève
d’un «devoir national», puis-
qu’elle évoquera également le
retour en force des forces
socialistes à travers nombre
de pays, citant le Mexique
avec le succès du parti socia-
liste après 80 ans dans l’oppo-
sition, ou encore ce sondage
effectué récemment aux
Etats-Unis qui fait ressortir,
selon elle, qu’une grande
majorité de jeunes de moins
de 20 ans ont exprimé leur
préférence pour le socialisme
et ce vent libérateur, toujours
au pays de l’Oncle Sam avec
la victoire des socialistes
contre les démocrates lors
des élections régionales.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le défaut
d’information, l’opacité, volontaire ou résultant
de longues décennies d’inculture en matière de
communication, ont fait des ravages dans le
pays.
Dirigeants algériens, membres du gouver-
nement et responsables à tout niveau l’admet-
tent désormais ouvertement et réalisent sou-
vent à leur détriment les conséquences
induites par l’absence d’une démarche cohé-
rente en la matière. Le dossier de la migration
clandestine en est une preuve flagrante.
Face à l’afflux massif de réfugiés subsaha-
riens, l’Algérie a réagi en procédant à la recon-
duction systématique et régulière des migrants
vers leur pays d’origine. Les opérations se
déroulent en concertation avec les autorités
des Etats concernés. Ces derniers sont ainsi
avertis plusieurs jours à l’avance de l’arrivée de
leurs citoyens et se préparent à leur tour à les
recevoir en mettant en place, aux frontières,
des instances chargées de leur faire traverser
le désert. Ce point n’a jamais été nié ou remis
en cause par les responsables nigériens,
maliens, ou ceux de tout autre pays concerné
par la situation.
A l’échelle internationale, une grande cam-
pagne a été déclenchée pour dénoncer les

Le FFS craint une aggravation

des rangs» et à la «mobilisa- «combat politique pacifique tionales et à l’oligarchie. M. K. faits assimilant ces reconductions à de graves
atteintes aux droits de l’Homme et ceux des
SITUATION GÉNÉRALE DU PAYS réfugiés.
Les dénonciations se sont multipliées pre-
nant une ampleur telle que la Commission des
droits de l’Homme des Nations-Unies a fini par
s’en saisir. L’organisme qui fait office de réfé-
rence à travers le monde a condamné dure-
Pour Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire
ment l’Algérie.
du FFS, en visite à Oran ce jeudi dans le cadre Pour faire face à cette situation, de nom-
d’une rencontre régionale avec les militants du breux responsables algériens se sont conten-
parti, «l’anniversaire de l’Indépendance devait être tés, depuis le début, de publier des communi-
l’occasion de présenter un bilan sur la gestion du qués évoquant des «manipulations» et la
pays, et non la promotion de réformes imposées et malhonnêteté des auteurs de ces propos.
qui ont échoué au point de mettre en péril l’avenir Ce genre de réactions n’a (naturellement)
convaincu en rien les concernés. La campagne
du pays et des générations futures».
s’est non seulement poursuivie, mais elle s’est
Amel Bentolba - Oran (Le ni le peuple ni le pays. Les lois aggravée avec la publication d’une vidéo mon-
Soir) - Dans un discours antipopulaires, anticonstitution- trant des centaines de Subsahariens errant
empreint de détermination à nelles, antinationales et antiso- dans le désert où, disent-ils, les ont jetés les
instaurer une démocratie réelle ciales ont pour but de servir autorités algériennes.
Photo : DR

et un Etat de droit et des institu-
tions, l’intervenant avertit : «Le
pouvoir tend à maintenir le
statu quo, la déliquescence des
institutions, la prolifération des
scandales de corruption au
haut niveau de l’Etat et la
répression des forces qui lut-
tent pour asseoir une véritable
alternative démocratique prou-
vent que le pouvoir mène le
pays vers une dérive qui
engendrerait des consé-
quences dangereuses sur son
indépendance économique, sur
ses ressources, son unité, sa
stabilité et sa souveraineté.»
Abordant la situation écono-
mique, le premier secrétaire du
FFS déplore le fait qu’au lieu de
louer des réalisations qui ne
répondent aucunement, dit-il,
aux aspirations du peuple, les
décideurs auraient dû présen-
ter des bilans crédibles et
objectifs.
«La situation que nous
vivons aujourd’hui risque de
s’aggraver si le régime poursuit
sa stratégie libérale qui ne sert
une minorité d’affairistes au
détriment de la majorité popu-
laire qui rêvait d’instaurer un
Etat social dans le sillage d’une
démocratie et d’un pluralisme
politique, culturel et linguis-
tique».
Pour Mohamed Hadj Djilani,
ce n’est pas plus reluisant sur
le plan social, où la répression
touche les syndicats, les asso-
ciations, les étudiants et toutes
les forces vives de la nation.
Une société qui, dit-il, est prise
en étau entre pauvreté et
répression. Une souffrance
endurée et des sacrifices
consenties par, dit-il, « un
peuple dont la patience a rare-
ment rencontré la sagesse
chez ses oppresseurs».
Tout en rappelant le passé
glorieux de son parti qui a tou-
jours prôner que le patriotisme
et la démocratie sont insépa-
rables, de ce fait précise-t-il :
«Au FFS, nous n’avons aucune
leçon à recevoir en terme de
nationalisme et notre responsa-
bilité est la lutte jusqu’à l’instau-
Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du FFS.
ration d’une démocratie réelle
et un Etat de droit et des institu-
tions.»
Au FFS, nul doute que la
lutte ne sera pas facile, dira l’in-
tervenant, toutefois ajoute-t-il :
«Notre confiance et notre déter-
mination et la volonté de nos
militants nous permettront de
nous surpasser et d’affronter
les obstacles et les difficultés.»
Lors d’un point de presse,
nous sommes revenus avec le
premier secrétaire du FFS sur
ce dernier point, à savoir que la
lutte ne sera pas facile. Il déve-
loppe son idée : «Lorsqu’on
constate qu’il n’y a ni liberté
individuelle ni collective, il est
plus qu’évident que dans un tel
climat, nos militants ne peuvent
pas pratiquer la politique. Il est
devenu difficile de militer dans
un tel climat de répression
exercée sur les militants des
droits de l’Homme, les syndica-
listes…».
Qualifiant ce climat de ver-
rouillage politique total.
Toutefois, notre interlocuteur
dira que son parti ne va pas
pour autant reculer et qu’il reste
déterminé et engagé pour créer
le changement.
S’agissant des présiden-
tielles de 2019, l’intervenant
dira que l’échéance est encore
loin et qu’il serait «indécent
d’en parler alors que des gens
font la queue pour un sachet de
lait, des étudiants sont pour-
chassés parce qu’ils ont osé
demander l’amélioration de
leurs conditions sociales. Ce
serait faire preuve d’inconscien-
ce que d’évoquer la présiden-
tielle alors que de telles situa-
tions sont encore vécues par la
population». Quant à la position
du parti sur cette question, elle
sera tranchée, dit-il, par le
Conseil national du parti et
appliquée sur le terrain.
A. B.
Le film a fait l’effet d’une bombe. Il a fait mal
et cela les dirigeants algériens le reconnaissent
se rendant compte à la fois des répercussions
terribles de la mauvaise gestion communica-
tionnelle du pays. Le coup est parti, mais il a
fait l’effet d’un électrochoc qui a poussé les
autorités à réagir et à se pencher de manière
plus sérieuse sur le problème que pose la
mauvaise communication. De cette façon, il a
été décidé de laisser des journalistes se joindre
aux convois transportant les Subsahariens aux
frontières. Pour la première fois, l’opinion algé-
rienne et internationale a pu voir des images
de ces fameux camps où sont rassemblés les
réfugiés avant leur départ par bus, ou par avion
pour cas sensibles (femmes enceintes,
malades…), et constater que des équipes
médicales se tenaient aux côtés des migrants.
L’Algérie a ainsi donné l’image d’un pays
n’ayant rien à cacher, et capable aussi de se
défendre dans la clarté. Sommes-nous face à
l’ouverture d’une nouvelle ère qui permettra
aux Algériens de se débarrasser des vieilles
habitudes qui ont tant coûté au pays ? L’espoir
est permis.
Des sources bien informées affirment qu’un
CIM (Conseil interministériel) est programmé
pour débattre de la question.
A. C.
 6
Le Soir

Redonner à Guelma son lustre d’antan

d’Algérie Régions Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

LE MINISTRE DES SPORTS DEMAIN DANS LA WILAYA

C'est le tout nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports,

Mohamed Hattab, qui est annoncé, ce dimanche, à Guelma pour une
visite de travail, après celle effectuée par son prédécesseur en mars
dernier. Les Guelmis s’interrogent sur ces deux visites ministérielles
successives, à 4 mois d’intervalle.
Cette programmation participe-t-elle à dire, que la situation n’est pas reluisan-
modifier le regard que les Guelmis por- te», nous déclarent des anciens mordus
tent sur ce secteur dans leur wilaya ? du sport-roi dans cette ancienne cité. Il
Favorise-t-elle la mobilisation des compé- est regrettable, ajoutent-t-ils, de voir, par
tences et des responsables locaux pour exemple, l’Espérance sportive de
redorer le blason ? «Aujourd’hui, le sport Guelma, cette équipe qui a marqué l’his-
à Guelma est devenu un symbole de la toire du football algérien, traîner dans les
situation de crise et de contreperforman- divisions inférieures.
ce sportive. Nous rappelons, et c’est peu Les locaux aspirent donc à des efforts
au profit de la jeunesse et des sportifs de

L’animation
cette ancienne cité, jadis, belle pépinière
MOSTAGANEM de talentueux footballeurs. Cette ville au
passé glorieux, marqué par les évène-

Photo : DR
au port de pêche
ments sanglants du 8 Mai 1945, qui ont
vu son club de football de l’époque payer
nal, a ouvert une page plus sombre de n’était pas uniquement peuplé par les

et de plaisance
un lourd tribut, assiste, impuissante, à la
chute inexorable de cette équipe, qui était l'histoire de Calama, devenue ces der- spectateurs locaux, puisque des cen-
dans un passé pas si lointain une légen- nières années l’une des plus grandes taines de supporters de tous les coins du

à la Salamandre
Le petit port de pêche et de plaisance
à la Salamandre est l’une des destina-
tions les plus prisées pour les prome-
neurs du soir et les estivants. Ce port vit,
en ces jours de saison estivale et de cha-
leurs caniculaires, une ambiance particu-
lière. Les visiteurs contemplent surtout
de vivante.
Nichée à environ 500 kilomètres de la
capitale et à quelque 140 bornes des
frontières tunisiennes, Guelma était au
début des années 1960 une petite ville
pas comme les autres. Son club de foot-
ball, l’ES Guelma était l’étendard de toute
une région, où le football occupe une
place cruciale dans la vie de ses citadins.
La rétrogradation de l’Escadron noir
en divisions inférieures du football natio-
écoles de football à se déclarer dans la
tourmente. Cette cité réputée pour être le
fief des footballeurs de renom, notam-
ment Seridi Mustapha, Essalhi
Abdelwahab et feu Hachouf Noureddine,
un trio de choc, ayant constitué l’ossature
de la grande équipe nationale, drivée à
l’époque par le grand technicien français
Lucien Leduc est mise à terre.
Fini le bon vieux temps où son stade
emblématique «Ali-Abda», du centre-ville,
pays organisaient de longs déplacements
pour assister aux matchs allégoriques
que livrait l’Escadron noir au grand
CRBelcourt de Hacène Lalmas, au
Mouloudia d’Alger de Tahir Hacène, au
Mouloudia d’Oran de feu Abdelkader
Fréha, à l’USMAnnaba de Ali Atoui… que
reste-t-il de l’Escadron noir ? Rien ! Sauf
les couleurs et les trois initiales, les Noir
et Blanc de l'ESG.
Noureddine Guergour

Célébration populaire et distribution

les chalutiers, sardiniers et autres voiliers
et yachts, et les amoureux de la pêche
tiennent avec révérence leurs cannes à
FÊTE DE L’INDÉPENDANCE ET DE LA JEUNESSE À TIZI-OUZOU

pêche, mais il y a aussi de la ferraille et
des détritus dans l’eau de la rade.
L’ambiance du soir commence à partir
du coucher du soleil où des dizaines de
familles convergent en voiture et payent
un droit d’entrée de 100 DA tandis que
pour les piétons, l’accès est gratuit. On
se détend tout simplement ici, il n’y a pas
de terrasses et de restaurants, encore
moins de pizzerias ou de crèmeries, les
gens ramènent de la nourriture pour
piqueniquer. Quelques enfants témé-
raires n’hésitent pas à faire un plongeon
rafraîchissant dans l’eau du port, pour-
tant polluée de lubrifiants et interdite,
donc, à la baignade.
Aucune surveillance ne leur est assu-
rée, les risques sont grands. Ici, il est bon
de flâner sur les abords des quais pour
admirer surtout les yachts ; en quelque
sorte, c’est un vrai petit coin de vacances
à visiter. Un potentiel qui peut devenir un
véritable attrait touristique, il reste juste à
lui donner un peu d’éclat.
A. B.
de logements
Si elle n’a pas été fastueuse, la célébration du l’APC de Mechtras ont été au çon, annonce-t-on, représente
56 e anniversaire de l’Indépendance et de la menu des sorties sur le terrain la première tranche du projet
Jeunesse à Tizi-Ouzou a été marquée par des acti- du wali de Tizi-Ouzou. d’une longueur de 10 km. Une
Le premier magistrat de la partie dont l’inauguration, doit-
vités tant officielles que populaires. A l’intérieur de
wilaya a également procédé, on rappeler, avait déjà été
la wilaya, l’événement a été commémoré par des dans la journée du 5 juillet, à annoncée pour la fin de l’an-
comités de villages et des associations. l’inauguration d’un tronçon de née 2017, par Abdelghani
Des initiatives locales qui jets de développement réali- deux km de la pénétrante qui Zaâlane.
se sont traduites par des sés durant ces dernières reliera Tizi-Ouzou à l’autoroute L’ex-wali d’Oran, qui venait
recueillements et des inaugu- années. Est-Ouest. juste d’enfiler son costume de
rations de monuments dédiés Distribution des clés aux Le bout d’autoroute, inau- ministre des Travaux publics,
à la mémoire des martyrs. Ce attributaires de 180 logements guré par Mohamed Boudarbali avait fait son baptême de sor-
fut le cas à Aïn-el- Hammam, sociaux des communes de accompagné, à l’occasion, ties sur le terrain, le 9 juin
Timizart, Iferhounène, Yakouren et Mekla, remise de d’une forte délégation dont le 2017, à Tizi-Ouzou.
Mechtras… 1 000 aides à l’habitat rural P/APW, est situé à proximité Lancée en 2014 pour un
Côté officiel, la wilaya a mis des bénéficiaires de diffé- du futur pôle urbain, sur une délai de réalisation contractuel
en place un programme d’acti- rentes communes de la wilaya, section de la RN 12, sur la de 36 mois, la réception de
vités qui célébrait tout autant et inauguration d’un château rocade contournant la ville de cette liaison autoroutière qui
cet anniversaire que les pro- d’eau et du nouveau siège de Tizi-Ouzou par le sud. Ce tron- raccordera la wilaya de Tizi-
Ouzou à l’autoroute Est-Ouest

Première compétition du ministère

ELLE VISE LA DÉCOUVERTE DE JEUNES TALENTS EN LITTÉRATURE au niveau d’un point de jonc-
tion qui se situe à Djabahia,

de l’Éducation à Annaba
dans la wilaya de Bouira, ne
risque pas d’intervenir dans
les délais convenus.
Le taux physique des tra-
vaux dépasse à peine les 42%
Après quelques jours seulement d’un calme plat dû à la fin de 3 avril écoulé. Elle a concerné les l’éducation de Annaba, Ahmed
annoncés déjà, au mois de
l’année scolaire, la cour du collège d’enseignement moyen établissements de chaque wilaya Ayachi, l’idée est la découverte, à
juin 2017, lors de la visite du
(CEM) Tahar-Harrath situé au Caroubier, dans le centre-ville de pour une sélection locale avant travers la création littéraire nationa-
ministre A. Zaâlane.
Annaba, a renoué ce dernier jeudi avec le brouhaha et les rires celle régionale. le, de jeunes talents qui représen-
des enfants. Et pour cause, la Direction de l’éducation, en colla- Le groupement ONE consti-
Ils seront 122 élèves à être teront la jeune génération des
boration avec celle de la culture, organisait une compétition, pre- sélectionnés pour prendre part à la auteurs algériens de demain. Ils tué de l’ENGOA (Algérie) et
mière du genre dans le pays, pour la sélection des meilleurs finale nationale prévue le 23 juillet auront pour base de départ les d’Ozgun et Nurol (Turquie),
textes dans les trois langues : arabe, tamazight et français. courant à Skikda. Les meilleures auteurs algériens dont les œuvres adjudicataire du projet, a mis
Du primaire au secondaire en ministres de l’Education nationale, productions de cette compétition ont pour la plupart été traduites en avant des difficultés géo-
passant par celui du moyen, 21 Nouria Benghabrit, et de la Culture, seront éditées dans les trois dans plusieurs langues étrangères. graphiques pour expliquer le
élèves, accompagnés par leurs Azzedine Mihoubi, lors de leur ren- langues, sous forme d’un recueil. D’où la décision du ministère de retard pris par la réalisation de
parents fiers et heureux de leur contre au Salon international du Le thème des textes produits l’Education d’intégrer le maximum cette liaison autoroutière de
progéniture et venant de 10 livre d’Alger (Sila) édition de 2017. par les élèves se rapporte à tout ce de nos auteurs dans les pro- 3x2 voies et dont le tracé tra-
wilayas, prenaient part à cette joute Cette compétition du prix scolai- qui a trait au patrimoine national grammes scolaires. verse un relief montagneux et
littéraire, supervisée par le direc- re national vise la découverte de matériel et immatériel ; les sources Cela, sans ignorer, bien enten- difficile, nécessitant la
teur des programmes au ministère jeunes talents pour leur permettre de notre culture authentique; reflé- du, les grands auteurs de la littéra- construction de 37 ouvrages
de l’Education nationale, Mustapha de s’exprimer dans des textes dans tant la personnalité algérienne et ture mondiale, précisera le direc- d’art dont 21 viaducs et deux
Hamdi. L’idée de cette compétition l’une des trois langues. 699 élèves son vécu, souligne le directeur des teur de l’éducation de la wilaya de tunnels longs de 1 660 mètres
intitulée : «Les plumes de mon ont pris part à la première étape programmes au ministère de Annaba. linéaires.
pays» a été lancée par les de la compétition qui a débuté le l’Education. Pour le directeur de A. Bouacha S. A. M.
 7
Le Soir

Aïn Defla s'approprie le mont Doui

d’Algérie Régions Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

UNE ROUTE DE 9 KM SERA CONSTRUITE

Depuis sa promotion, la commune de Aïn Defla, chef-

lieu de la wilaya depuis le découpage administratif de
1984, n'a pas cessé de louvoyer le monticule forestier du
mont Doui qui culmine à 900 m d'altitude, d'une superficie
estimée par la Direction des forêts à quelque 2 800 ha de
verdure qui surplombe la ville de son versant nord et la
vallée de Bourached au sud.
Cet intérêt pour ce monticule La solution de l'installation
est focalisé surtout pour le lieudit d'un téléphérique s'avérant trop
El Abed, une esplanade de ver- onéreuse , c'est la réalisation des
dure qui s'étend sur quelque 200 9 km de route par la DTP, la
ha qui coiffe le mont Doui. commune et le budget de la
Depuis le début des années wilaya qui ont monté une opéra-
2000, plusieurs fois, les respon- tion concertée pour rendre, dans
sables qui se sont succédé à la un premier temps, El Abed
tête de l'exécutif de la wilaya, ont accessible à la population locale
tenté sans y parvenir, d'implanter et même aux visiteurs de toutes
à El Abed un espace de loisirs, les régions à ce site appelé à
de tourisme et de commerces. Ce devenir un haut lieu de tourisme,
qui semblait être une contrainte de repos, de centres de
insurmontable est la route quasi vacances et même de lieu de
impraticable, une route de mon- récupération et de stages d'en-
tagne, étroite, sinueuse et traînement pour des clubs spor-
instable, souvent minée par les tifs qui, pour l'heure, privilégient
eaux pluviales et par la neige en d'autres lieux à l'étranger qui ne
hiver. répondent pas toujours aux
Pour surmonter ce handicap, attentes des demandeurs mais

le choix s'imposait entre la mise
en place d'un téléphérique ou
aménager et viabiliser cette route
d'un linéaire de 9 km. Chacune
de ces deux solutions nécessitait
des moyens financiers qu'aucun
des secteurs concernés, les
forêts, les travaux publics ou la
wilaya ne voulait ou ne pouvait à
lui seul réaliser cette voie de
communication d'une grande por-
tée économique à court ou à
moyen terme.
aussi, très coûteux en devises
fortes.
C'est dans ce sens que jeudi
dernier, en milieu de matinée,
une délégation officielle avec à
sa tête le chef de l'exécutif de la
wilaya qui, en compagnie des
représentants des autorités
civiles et militaires, a donné le
coup d'envoi des travaux d'amé-
nagement de ces 9 km dont un
segment sera doté de l'éclairage
public économique.
Selon l'exposé du DTP, le coût
des travaux est estimé à 6,800
milliards de centimes. Le directeur
du secteur, M. Ouramdhane
Mohamed Beyoudh, a précisé
qu'une fois réalisée, cette route
fera sa jonction sur le versant sud
du mont Doui, le C W 42 qui mène
à l'autoroute dans les deux sens
mais aussi le marché de gros de
fruits et légumes, ce projet structu-
rant de portée économique locale
et régionale.
A signaler aussi que sur le ver-
sant-est à la base du mont Doui,
se construit une nouvelle agglo-
mération urbaine en bordure de la
RN 4 où s'érigent quelque 6 000
logements et édifices publics d'ac-
compagnement, écoles, CEM et
Photo : DR
lycées, entre autres, dont une
importante partie et en voie d’être
attribuée. A signaler aussi que
plus à l'est près du pont qui
enjambe le Chélif, Cosider, est en
train de réaliser une grande unité
de transformation, de conserva-
tion sous froid et de commerciali-
sation de produits agricoles.
Karim O.

Le doyen des enseignants

AÏN-TÉMOUCHENT
Mise en place d’un réseau des
SIDI-BEL-ABBÈS

prend sa retraite urgences médico-chirurgicales

Ce 4 juillet 2018 reste à jamais gravé dans la parer aux futurs examens et
mémoire de cet éducateur qui a consacré 38 autres compositions, même
lors des séminaires ou des
années de sa vie à inculquer le savoir aux
journées pédagogiques où
enfants de sa ville natale, Hammam Bou-Hadjar,
par crainte de sauter
dans divers établissements scolaires où il avait quelques heures,il dispensait
exercé, avec dévouement à l'instar de Arab ces heures d'avance pour ne
Brahim, Meftahi Slimane et Teguig Abdelkader. pas pénaliser ses apprenants.
M. Belgaïd professeur de sciences avait connu, A chaque fin d'année scolaire,
Dans la journée de mercredi
dernier, la DSP (Direction de la
santé et de la population) de
Sidi-Bel-Abbès a organisé au
niveau de l’Institut national de la
formation paramédicale un
séminaire d’ateliers portant
autour de la feuille de route de
la prise en charge du malade
un message en direction des popula-
tions leur recommandant, en cas d’un
malaise, accident ou maladie, de se rap-
procher de l’hôpital, polyclinique ou
centre de leur localité pour leur prise en
charge et de laisser aux UMC leur voca-
tion «d’urgence» pour les cas graves
auxquels ne peuvent répondre ces
structues santiaires.
A. M.

L’ex-maire de Dhaya
ses apprenants arrachent les
durant sa longue carrière professionnelle, 6 ou
premières places en matière par les urgences.
7 directeurs de collège avec qui il garde tou-

jours de bonnes relations hormis ceux qui sont
dans l'autre monde.
Mercredi, jour de sortie
des grandes vacances, ses
collègues du CEM lui ont
réservé une surprise puisqu'ils
ont organisé une petite colla-
tion en son honneur, une
manière comme une autre de
le remercier de ces tant d'an-
nées passées avec lui, le chef
de l'établissement M.
Berrached Abdelkhalek, qui
était son collègue avant de
devenir son directeur, a invité
la directrice de l'éducation de
la wilaya pour assister à cette
petite fête d'adieu d'un des
plus anciens professeurs de
la wilaya de Aïn-Témouchent,
voire peut-être même du
pays.
Dans son allocution, la
directrice de l’éducation, Mme
Abid Zoulikha, vanta les
mérites de cet enseignant qui
était un modèle pour ses
pairs, elle dira qu'avec sa
retraite, c'est le secteur de
l'éducation qui perd un cadre,
un formateur irremplaçable,
elle ne manqua pas de rappe-
ler aux autres professeurs de
le prendre comme modèle car
c'est un enseignant de l'an-
cienne école et ce genre d'en-
seignants tend à disparaître
petit à petit, elle lui dira que
les portes de la direction de
l'éducation seront toujours
ouvertes s'il veut changer
d'avis et renoncer à la retraite
pour occuper un autre poste
où il pourrait servir l'éducation
et faire profiter la nouvelle
génération de son expérience.
Son directeur dira, pour sa
part, que c'est le professeur
exemplaire, il venait tous les
jours avant les autres et ne
repartait qu'après eux, il n'ac-
cusait aucun retard ou absen-
ce durant sa longue carrière,
en plus il dispensait des cours
bénévoles pour mettre à
niveau ses élèves et les pré-
de taux de réussite en
sciences de la nature.
Emu par cette cérémonie
organisée en son honneur au
CEM Teguig, cet enseignant
résuma sa carrière en
quelques mots où il rappela
aux jeunes éducateurs le
secret de sa longévité dans
ce secteur si pénible, il dira
que l'amour de ce qu'on fait
est la clé de voûte de la réus-
site, raison pour laquelle il les
conseilla d'aimer leur métier et
ne ménager aucun effort pour
servir les enfants et les former
pour devenir des hommes de
demain.
En parallèle à sa carrière
d'éducateur, M. Belgaïd est
aussi un entraîneur de foot-
ball, il a drivé plusieurs
équipes de la région d'Oranie
et tous ses anciens joueurs
ne témoignent que par son
sérieux et sa disponibilité à
servir autrui. Bonne retraite
parmi les tiens monsieur
l'éducateur-entraîneur.
S. B.
Un réseau des urgences médico-chi-
rurgicales a été mis en place. Il permet-
tra d’œuvrer dans un cadre organisé
pour la prise des réelles urgences. En
termes clairs, les hôpitaux doivent
prendre en charge leur malade et ne
l’orienter vers les UMC que si ce dernier
présente une pathologie lourde qui
demande un spécialiste non disponible
ou des équipements non disponibles
aussi au niveau de cette structure sani-
taire qui est cet hôpital.
Les UMC ont pour vocation la prise
en charge des cas urgents de patholo-
gie ou de chirurgie lourde, ou des
femmes enceintes en détresse ou sur le
point d’accoucher, une délivrance qu’au-
cun gynécologue ou sage-femme ne
doit refuser. En bref, la prise en charge
d’un malade doit se faire dans une
structure sanitaire de son lieu de rési-
dence afin d’enrayer chez ce dernier le
réflexe de se diriger vers les UMC pour
le moindre malaise et ce, pour alléger la
pression faite sur les urgentistes pour
une meilleure qualité de service pour un
réel cas d’urgence.
C’est en ces termes que le directeur
de la santé et les intervenants ont lancé
relaxé en appel
A la fin de la semaine dernière, la
cour criminelle de Sidi-Bel-Abbès a
prononcé la relaxe pour le P/APC de
la localité de Dhaya qui purgeait une
peine de prison de 5 ans après avoir
été accusé de ne pas avoir respecté
les lois régisant le code des marchés
publics lors de son précédent mandat
qu’il assumait entre 2008 et 2012,
avant d’être reconduit pour un autre
mandat en octobre 2017.
Pour rappel, ce P/APC qui a été
reconduit en octobre 2017 est tombé
sous les coups de la justice, accusé
d’avoir loué des hangars à des jeunes
chômeurs jugé d’entorse au code des
marchés publics avec l’absence de
délibération. Il a été incarcéré et a
purgé trois mois de prison sur les cinq
années prononcées par la cour crimi-
nelle en mars dernier.
Il a été rejugé au cours de la
semaine dernière par la cour criminel-
le qui l’a relaxé.
A. M.

Le Soir
d’Algérie
Arrestation de sept dealers et saisie
de 26 775 comprimés psychotropes
Dans deux opérations différentes, les éléments de la brigade anti-
stup de la Sûreté de wilaya de Blida viennent d’arrêter sept dealers et
saisir 26 775 comprimés psychotropes.
La première affaire a été réalisée
suite à l’exploitation d’informations fai-
sant état de la commercialisation de
psychotropes dans le centre-ville de
Blida par deux jeunes dealers à bord
d’un scooter.
Leur identification a permis leur
arrestation malgré leur tentative de fuite
et leur farouche résistance lors de leur
capture.
La fouille des deux mis en cause a
permis la découverte de 7 200 compri-
més psychotropes enfouis dans un sac
à dos et 4 800 autres soigneusement
dissimulés sous le siège de la banquet-
CINQ INDIVIDUS
ARRÊTÉS
PAR LA POLICE
À ALGER
Ils trafiquaient
les dossiers
de demandes
de visa
Les services de la Sûreté de wilaya
d'Alger ont arrêté 5 individus à
Hussein-Dey (Alger) pour formation
d'une bande de malfaiteurs et falsifica-
tion de dossiers afin de les déposer au
niveau des différents consulats selon
les demandes des clients en vue de
bénéficier d'un visa «régulier» et ce,
en échange d'une importante somme
d'argent, a indiqué hier un communi-
qué de ces services.
L'enquête préliminaire avait conclu
que ces actes étaient liés à «la forma-
tion d'une bande de malfaiteurs afin de
commettre des délits relatifs à la falsifi-
cation de documents officiels, à l'es-
croquerie, au faux et usage de faux,
au chantage avec oblitération des
preuves du crime, à la menace à l'ar-
me blanche et à la non-facturation».
Les mis en cause ont été présentés
devant le procureur de la République
territorialement compétent afin d'exa-
miner leur dossier, a ajouté le commu-
niqué. Dans le cadre de cette affaire, il
a été procédé à la saisie de «33 télé-
phones portables, 3 micro-ordinateurs,
une tablette, un appareil photo, une
imprimante, 9 passeports biomé-
triques, des sceaux, des cartes
mémoires, des CD, un registre de
commerce suspicieux et des photoco-
pies de dossiers», a noté la source.
L'affaire s'était déclenchée suite à
une plainte déposée par un citoyen se
disant victime d'une escroquerie, de
faux et usage de faux et de vol de son
passeport biométrique puisque la victi-
me était l'ami du mis en cause princi-
pal qui lui avait promis de lui procurer
un visa en échange de la somme de
50 millions DA.
Après quelques jours, tous les mis
en cause ont été arrêtés en posses-
sion de différents faux documents.
APS
Faits Divers
BLIDA
te. Tout comme une somme de
130 000 dinars y a été retrouvée. Les
deux dealers avouèrent qu’ils tra-
vaillaient avec la complicité de quatre
autres trafiquants de drogue qui ont été
à leur tour arrêtés.
Dans la deuxième affaire, il s’agit
d’un dealer qui travaillait en solo et utili-
sait son domicile comme lieu de vente.
Une perquisition a permis aux policiers
la découverte de 14 775 comprimes
psychotropes et une plaque de kif trai-
té. Les sept mis en cause ont été pré-
sentés devant la justice.
M. B.
Saisie de 116,5 kg de kif traité à Oran,
LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE DROGUE
Tlemcen et Ténès
Des quantités de 116,5 kilogrammes
de kif traité ont été saisies jeudi par des
éléments de la Gendarmerie nationale et
des gardes-côtes à Oran, Tlemcen et
Ténès, a indiqué hier le ministère de la
Défense nationale dans un communiqué.
Des éléments de la Gendarmerie
nationale et des gardes-côtes ont saisi, à
Oran et Tlemcen (2e Région militaire) et
Ténès (1re RM), 116,5 kilogrammes de kif
traité, tandis que 775 comprimés psy-
chotropes ont été saisis à El-Oued
MOSTAGANEM
Promeneurs sur les rochers
à la Salamandre :
attention aux serpents
Si les serpents vous terrifient,
alors vaut mieux ne pas accéder aux
rochers du port de pêche et de plai-
sance de la Salamandre.
En se promenant ou en prenant un bain
sur la jetée du port, plusieurs promeneurs
ou baigneurs nous ont parlé de la présence
de serpents qui ondulent tranquillement
juste au-dessus des rochers à quelques
mètres du rivage.
Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas eu de
morsures de serpents et… bien heureuse-
ment. Précédés par leur mauvaise réputa-
tion, les reptiles de nos régions sont en
général dépourvus d’agressivité, ils préfére-
Une fillette de 7 ans se fait arracher la main
par un tigre à Mostaland
Une fillette a voulu caresser un tigre
dans le parc animalier de Mostaland,
mal lui en prit.
Jeudi, en début de soirée, une fillette
de 7 ans a eu l’une de ses mains cro-
quée par un tigre, alors qu’elle venait de
la passer à travers la cage. Inconsciente
du danger, la fillette a passé outre les
panneaux d’interdiction pour s’aventu-
rer à travers le grillage séparant la cage
et dans un réflexe, le tigre l’a attaquée
avant que les agents de sécurité n’inter-
viennent pour la sauver. La victime a
été conduite en urgence aux UMC de
(4 e RM) et Tlemcen, précise la même
source, qui ajoute que ces opérations
s'inscrivent «dans le cadre de la lutte
contre la contrebande et le crime organi-
sé».
Dans le même contexte, des détache-
ments combinés de l'Armée nationale
populaire ont arrêté, le 5 juillet 2018 à
Bordj-Badji- Mokhtar et In Guezzam
(6 e RM), un contrebandier et saisi un
véhicule tout-terrain, une motocyclette,
1,3 tonne de denrées alimentaires,
ront la fuite à l’attaque. Plusieurs stades
dans leur vie les amènent à profiter des
rayons de soleil du matin et de la fin
d’après-midi pour thermo-réguler leur orga-
nisme et ainsi arriver à leur optimum ther-
mique.
Avec un peu de concentration, on peut
les différencier, malgré un camouflage éton-
nant, des rochers ou murets qui les abritent.
Par souci de sécurité et de quiétude des
reptiles, il faut quand même garder une
bonne distance. Cela permettra de les
observer plus longuement et ainsi profiter
de toute la beauté de ces êtres vivants.
Bonne balade !
A. B.
Kharouba pour être opérée. Elle a été
transférée, hier matin, dans un piteux
état au service CCI de l’hôpital Ernesto-
Che-Guevara.
L’enquête menée par la police retien-
dra probablement la thèse de l’impru-
dence manifeste de la petite visiteuse,
car toutes les règles de sécurité ont été
respectées.
Des suites de cet accident, le parc
animalier sera fermé momentanément
par décision du wali, avons-nous
appris.
A. B.
8
Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE
Photo : DR
5 groupes électrogènes, 6 marteaux-
piqueurs et 2 téléphones satellitaires,
alors que des tentatives de contrebande
d’une grande quantité de carburant,
s'élevant à 4 086 litres, ont été déjouées
à Tébessa, Souk-Ahras et El-Taref
(5e RM), relève le communiqué.
Par ailleurs, des détachements com-
binés de l'Armée nationale populaire ont
arrêté 8 immigrants clandestins de diffé-
rentes nationalités à Tlemcen et Bordj-
Badji-Mokhtar, conclut le MDN.
RELIZANE
2 morts
et 1 blessé
dans un
carambolage
Le chemin communal 4 au
niveau de la localité de Hmadna
dans la wilaya de Relizane a été
le théâtre, hier d’un carambola-
ge entre plusieurs véhicules.
Deux voitures touristiques et
un poids lourd se sont percu-
tés.
Si des dégâts matériels ont
été constatés, l’accident a
cependant fait, selon la Protec-
tion civile, deux morts et un
blessé, le conducteur d’un des
véhicules légers.
Les deux dépouilles mor-
telles ont été déposées au
niveau du service de la médeci-
ne légale de l’hôpital Ahmed-
Francis d’Oued R’hiou tandis
que la victime a été transportée
par les secouristes de l’unité
principale à l’hôpital pour des
soins intensifs, vu la gravité de
ses blessures.
Une enquête a été tout de
suite ouverte par les services
de sécurité pour déterminer
avec exactitude les causes de
ce drame.
A. Rahmane
 9
Le Soir
d’Algérie Culture Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

Cette vitalité qui fait réaliser un idéal

En li
brai
rie
DAKSI À CŒUR OUVERT DE ALLAOUA DAKSI

Dans cette autobiographie aussi riche, aussi fournie
qu’un roman, Allaoua Daksi raconte un homme qui a eu
une existence bien remplie. C’est l’histoire d’une vie, mais
surtout d’une aventure humaine faite d’expériences du
monde et des hommes.
En somme, l’auteur a écrit sa
propre histoire parce qu’il a quelque
chose de vraiment digne d’intérêt à
partager avec les lecteurs. Il y a là de
l’inédit, de l’imprévu, des péripéties
mouvementées, beaucoup d’informa-
tions nouvelles. Le livre est également
touchant par son épaisseur humaine
faite de sédiments successifs, et par
une certaine poésie des mots qui vous
réconcilie avec la vie. Car le regard de
Allaoua Daksi sur la vie est resté juvé-
nile, et c’est pourquoi il en parle «à
cœur ouvert». Son ouvrage raconte
l’histoire d’un homme jamais résigné,
qui refuse la soumission, le conformis-
me et l’aliénation. Cet homme avait un
rêve, un idéal (l’utopie comme force
historique) et il avait une pleine
conscience de l’identité (avec les
siens et avec l’Autre), toutes choses
qui l’ont conduit à des comportements
de révolte, mais aussi de solidarité, de
complémentarité et de réciprocité vis-
à-vis des individus et des peuples ren-
contrés sur son parcours.  versa alors l’esprit. ‘’Depuis le 1er
Aujourd’hui, à l’heure de la gabe-
gie, des dévoyés et des satrapes, son
livre résonne comme un cri d’indigna-
tion, de dégoût et de colère contre cet
autre monde qu’il rejette, celui d’un
régime de prédateurs vivant de l’ap-
propriation de la rente.
Le passage suivant (extrait du
chapitre «Exil à Tunis», troisième par-
tie du livre) prend alors tout son sens
: «Ainsi le passé s’avère présent, on
ne peut occulter ses enseignements.
Et des conditions similaires produiront
les mêmes effets. Ce cheminement
de ma pensée me fait redouter le pire
pour les années à venir, voir nos
enfants vivre le même enfer, mais
cette fois-ci nos maîtres sont nos purs
produits, et seul le pouvoir les intéres-
se. Animés par la seule violence et
une âme destructurée, ils feront subir
aux générations futures une longue
nuit, plus horrible que celle vécue par
leurs parents durant le colonialisme.»
Un déplacement de servitude, en
quelque sorte ?
Dans un pays qui a besoin d’hon-
neur, qui a surtout besoin de retrouver
l’estime de soi, le témoignage de
Allaoua Daksi — un parcours de vie
qui respire la vigueur, la générosité et
la fraîcheur — va donc au-delà du
simple devoir de mémoire. C’est un
récit autobiographique qui met au pre-
mier plan des représentations allégo-
riques, des figures symboliques, une
société en mouvement qui gagnait en
vitalité et en désir de vie. Il y avait de
l’énergie, de la volonté et du rêve.
LE COUP DE BILL’ART DU SOIR
Comme disait Stendhal, il y avait
«cette énergie sublime qui fait faire les
choses extraordinaires». Depuis, des
décennies ont passé et, chez Allaoua
Daksi, la flamme de la bougie reste
identique même si la cire est presque
totalement usée. Ce n’est qu’en 2013,
à soixante-quinze-ans, qu’il décide
d’exprimer l’essentiel de ce qui est en
lui. Il veut léguer aux générations
futures un témoignage riche d’expé-
riences et de connaissances, un livre
qui est à la fois une leçon de vie et
une leçon de pédagogie.  avec la Fédération FLN de France
Le déclic s’est opéré à l’occasion
d’une date fondatrice qu’on a presque
reléguée dans l’antichambre de l’his-
toire. Voici le cri que l’auteur pousse
dans le prologue : «En ce triste 1er
novembre 2013, à l’automne de ma
vie, ni défilé, ni allégresse populaire,
ni une quelconque manifestation qui
rend la dignité à ce jour. L’idée de
mettre noir sur blanc quelques
réflexions sur mon parcours me tra-
Novembre 1954, je ne végète plus,
j’existe, je vis’’: j’avais 22 ans et je lan-
çais ces paroles de mon box d’accusé
le jour du procès du réseau Jeanson.
Aujourd’hui, une année après le cin-
quantenaire de l’indépendance de
notre pays, au moment où la horde
débarquée de la caravane de l’Ouest,
produit de nos entrailles, s’érige en
maîtresse absolue des lieux et détour-
ne à son passage le fleuve Novembre
irrigué par le sang de nos valeureux
martyrs, je peux déclamer à la face de
nos nouveaux conquérants : ‘’Je
n’existe plus, je végète alors que je vis
dans une Algérie libre que je croyais
nôtre.’’  Le passé dans toute sa
richesse et sa splendeur n’est-il plus
qu’un tas de cendre éteint ? Un passé
à contre-jour du présent, que l’on
force de consentir à être mort ? Non,
répond celui qui s’insurge contre le
reniement et les nouvelles valeurs
‘’marchandes’’ qui sont aux antipodes
des siennes. Alors, il a ouvert un
cahier pour écrire. Non pas pour
devenir écrivain, mais pour éprouver
de nouveau la sensation de vivre puis-
samment sous l’orage.
Daksi à cœur ouvert est une belle
histoire, très belle même. Car cette
histoire vraie est d’abord celle d’un
cœur bien né. C’est aussi un récit fait
par un être spontané, sincère et
débordant de tendresse. En plus
remarquable, l’auteur a composé
cette autobiographie comme le ferait
un professionnel expérimenté, quel-
qu’un qui a une part de métier dans
l’écriture pour user du style brillant et
captivant qui caractérise un tel livre. Il
y a là un personnage central (en l’oc-
currence le narrateur qui, avec le «je»,
humanise avantageusement son
texte), d’autres personnages atta-
chants qui donnent de l’épaisseur et
illuminent des faits et des évènements
réels. Les principales étapes de la vie
de l’auteur, ses plus belles histoires et
anecdotes, bien identifiées et mises
en valeur, reflètent admirablement les
tendances de son époque.  éclairage saisissant sur l’engagement
De plus, l’auteur ne se montre pas
toujours sous un éclairage favorable,
voulant rester franc et n’hésitant pas
pour cela à avouer ses pensées
secrètes. Au plan formel, l’ouvrage est
structuré en quatre grandes parties :
«Le passé et l’enfance prémices du
grand jour» ; «Des souterrains de
Paris aux prisons et camps de Fran-
ce» ; «L’Algérie indépendante, joies et
peines» ; «Annexes». Une liste de
sigles, un index des noms propres,
une bibliographie et un riche album
photos complètent cet ensemble
homogène dans sa diversité. Nom-
breux sont aussi les chapitres rédigés
comme de petites histoires dans la
grande Histoire (autrement dit des his-
toires susceptibles de se suffire à
elles-mêmes). L’impression de com-
plétude et d’harmonie d’une telle com-
position est également renforcée par
les préfaces respectives de Yahia Gui-
doum, Abdelaziz Rahabi et Aziz
Derouaz, tous trois anciens ministres.
Maintenant sûr de tenir entre les
mains un ouvrage rigoureux d’où
monte un souffle généreux et humain,
le lecteur peut enfin partir à la décou-
verte d’une vérité bien supérieure,
malgré tout, à toutes les fictions et à
toutes les fables. Cette vérité-là, elle
est dans la réalisation progressive des
principes qui ont guidé l’action d’un
homme qui a toujours voulu être libre.
onomastique est riche et prestigieuse.
Par exemple, cela explique pourquoi
«l’esprit de guerrier légué par nos
aïeux à leur descendance s’exprima
amplement lors de la prise de
Constantine par les forces coloniales
en octobre 1837». Après certains
repères historiques et quelques rap-
pels de la résistance à l’occupant,
l’auteur présente le portrait de son
grand-père, El Hadj Bendaks. Au
début du XXe siècle, ce personnage
haut en couleur était un riche proprié-
taire terrien et d’immeubles, négo-
ciant prospère. Mais, «à l’instar de
toutes les familles constantinoises, il
préférait vivre à la Souika dans une
très belle villa mauresque qu’on faisait
souvent visiter aux touristes».
C’est ici, à «Dar Bendaks», dans
ce creuset si particulier, qu’est né
Allaoua Daksi en 1938. «La famille
Bendaks, devenue Daksi pour notre
lignée, menait une vie paisible et fort
bien aisée», fait remarquer l’auteur.
Gros plan sur Mahmoud, le père
de Allaoua. Celui-ci était «un rentier
très respecté» et «fin philanthrope».
De plus, Bibi (c’est son surnom) était
mordu du malouf, excellent musicien,
virtuose du violon, très pratiquant et il
«suivait avec attention la vie politique
de la cité» (en effervescence à
l’époque). Naturellement, Bibi Mah-
moud se tourna «vers le courant indé-
pendantiste dont les premiers pas à
Constantine devenaient notables».
Les chapitres suivants donnent un
des membres d’une famille qui tenait
son rang, en faveur du mouvement
national puis de la lutte armée. L’au-
teur avait 9 ans quand son frère Zoubir,
«en raison de ses démêlés incessants
avec les autorités coloniales, fut arrêté
et détenu à la prison du Koudiat». Lui-
même s’était engagée précocement
«dans les méandres de la vie» en ven-
dant les journaux du PPA-MTLD. Le
petit distributeur de journaux avait
même participé «à la campagne relati-
ve aux élections municipales de
1947». L’enfant éveillé connaissait
aussi les joies et les peines de son
âge, dans la vie quotidienne.
Souvenirs émouvants des
moments vécus à la «medersa»
(l’école coranique), à l’école publique
et dans les ruelles de la Souika. Sans
compter la formidable ambiance de la
demeure familiale, lieu de rencontres
conviviales d’un voisinage multieth-
nique et multi-confessionnel. Bien sûr,
l’école de la vie c’était la rue, les
vacances d’été, les séances de ciné-
ma, la rivalité entre supporteurs du
CSC et du MOC, certaines rencontres
marquantes (celle avec Mohamed
Belouizdad par exemple)... Le récit
est vivant, coloré, illustré d’anecdotes
savoureuses. Après sa réussite à
l’examen de sixième, le brillant élève
est inscrit au prestigieux lycée d’Au-
male de sa ville. L’occasion de racon-
nom), à son tour Ahmed prend les
armes... Le jeune lycéen n’est pas en
reste : «J’achetais au profit de l’Orga-
nisation des médicaments, des patau-
gas. (...) Je transmettais, en outre, les
lettres de menaces de la Jabha.»
Retour également sur l’assassinat de
Allaoua Abbas (pharmacien et neveu
de Ferhat Abbas), l’entretien de son
frères avec Cheikh Raymond Leyris,
l’attaque de la médina musulmane en
mai 1956 par des centaines de
jeunes, parmi eux de nombreux juifs.
Au début de l’année 1958, Allaoua
Daksi reçoit son ordre d’appel. Il est
envoyé en métropole en avril 1958.
Sur place, il passe son temps entre la
caserne de Beynes (Yvelines) et à
déambuler dans Paris. Il fréquente les
quartiers dits «arabes», prend contact
après avoir déserté de la caserne.
Désormais, il vit dans la clandesti-
nité, sous une nouvelle identité.
Allaoua Daksi est mis en relation avec
le réseau Jeanson puis, après l’arres-
tation de Aït El Hocine, son premier
responsable au sein de la Fédération,
il devient responsable de zone. «J’as-
surais le suivi de plusieurs départe-
ments, avec un nombre de cotisants
estimé à une dizaine de milliers et
deux cents militants, armés et prêts à
agir», précise l’auteur.
Allaoua Daksi raconte les condi-
tions très dures de sa vie souterraine
(extrême mobilité, changements
d’identité, réunions clandestines chez
des familles, traque par la police fran-
çaise aidée par le MNA et les FPA...).
Moments forts, émouvants, instructifs
pour le lecteur avide de détails sur la
guerre en «métropole». Arrestation de
Youssef Haddad, coordinateur de la
structure FLN pour toute la France.
Son frère Mohamed Tahar (qui devait
remplacer Haddad) est arrêté à son
tour, ayant été dénoncé par son
propre adjoint ! Grâce à l’infiltration et
au noyautage, la police était parvenue
à ses fins. «Le 5 ou le 7 février 1960,
le jour d’avant ou le jour d’après ma
date anniversaire, je goûtais à mes
vingt-deux printemps dans les geôles
coloniales», confie l’auteur. La vie de
clandestin à Paris s’achève, «une vie
consacrée entièrement au combat
pour l’indépendance». Commence
alors la «pièce théâtrale» dite «Le pro-
cès du réseau Jeanson», et qui se
joue à partir du 5 septembre 1960.
Une pièce «en cinq actes, mise en
scène par l’histoire et les illusions» et
jouée au tribunal militaire du Cherche-
Midi (Paris). Allaoua Daksi consacre
une cinquantaine de pages au dérou-
lement du procès, aux membres du
réseau Jeanson («Ils sont devenus
mes proches» ; «Ils ont été laissés sur
la route. L’Algérie, l’euphorie de l’indé-
pendance passée, leur a tourné le
dos»), au rôle joué par des avocats et
des témoins illustres... Condamné le
1er septembre 1961 à 10 ans de pri-

«Anticonformiste»,
Preuve en est, l’auteur ne cherche ter d’autres anecdotes croustillantes son, l’auteur sera incarcéré à la prison
jamais à se mettre en avant, ni à jouer sur sa vie de potache. «Mes années de la Santé et à Fresnes, puis à
au héros. C’est l’histoire d’un cœur passées au lycée d’Aumale demeu- Téfeshoun (actuellement Khemisti,

sois toi-même !
qui parle au lecteur pour lui montrer la
bonne route à choisir... Allaoua Daksi
a décidément le sens de l’histoire en
plus d’être un excellent conteur. Ainsi
le chapitre d’ouverture commence par
rent inoubliables. Elles débutèrent aux
lueurs de la deuxième moitié du siècle
passé et se terminèrent aux pre-
mières salves de la guerre de Libéra-
tion», souligne l’auteur.
ouest d’Alger). à l’indépendance,
les «joies et peines» — la troisième
partie du livre, très importante pour
qui veut comprendre comment fonc-
tionne le système, comment l’absur-

Par Kader Bakou

raconter une saga : celle des Daksi.  à Constantines, «le jour tant rêvé»
C’est l’histoire d’une famille, enta-
mée en Andalousie, avant et après la
Le vrai conformiste, en réalité, est celui qui crie sur tous les toits «Reconquista», peut- être plus loin
qu’il est non-conformiste ou «anticonformiste». Souvent, il a juste, encore. Le talent de l’écrivain, c’est de
par mimétisme, par opportunisme ou encore par la fameuse «haine savoir «se brancher» sur des aspects
de soi» dont parle Rachid Boudjedra, choisi de mépriser les valeurs de légende et même sur son incons-
de sa société et de copier celles que veulent imposer certaines par- cient afin de créer du mystère tout en
ties occidentales et leurs ONG. clarifiant son histoire. «Cirta (...) fut le
Un proverbe arabe dit, «khalif tou’eraf» (soit différent ou oppose- lieu choisi par mes ancêtres pour y
toi et tu seras connu). Un «anticonformiste» à tout prix vit par rapport fixer demeure au début du XVII e
aux autres. En outre, cela dénote d’un problème d’ordre psycholo- siècle, ‘’a contrario’’ de leurs coreli-
gique ou d’un complexe d’infériorité. gionnaires morisques qui optèrent
Le malade mental lui aussi se croit «anticonformiste» en portant pour Fès et Tunis», précise l’auteur.
des vêtements d’hiver en été et vice-versa. La quête mémorielle et identitaire fait
K. B. remonter l‘arbre généalogique aux
bakoukader@yahoo.fr Bendaks, puis aux Benzaïd et à
d’autres noms et origines. La table
(le 1er Novembre 1954) est arrivé dans
une ambiance particulière. Allaoua
Daksi explique pourquoi la ville des
Ponts, au départ, avait raté «le grand
rendez-vous avec l’histoire», puis
comment elle était sortie de sa torpeur
pour s’impliquer dans la guerre. La
saga familiale, elle, continué d’écrire
des pages de légende. Les frères de
Allaoua en particulier : Zoubir est arrê-
té en avril 1955, Mustapha (l’aîné) et
Mohamed Tahar activent en France,
Abdeslam le champion cycliste rejoint
le maquis au printemps de l’année
1955 (il tombe au champ d’honneur à
la fin de l’été 1959 ; une cité de
Constantine porte aujourd’hui son
de dicte sa loi et comment les échecs
et la bêtise humaine provoquent l’im-
passe — sont vécues à travers un
autre parcours, atypique, mais qui est
le prolongement du premier. 
Alloua Daksi, malgré le désenchan-
tement («Dans les révolutions, disait
Napoléon, il n’y a que deux sortes de
gens : ceux qui les font et ceux qui en
profitent») est resté un pur, un passion-
né et un poète. Son livre est le miroir
d’un homme lucide, et c’est cette clarté
qui éclaire l’esprit du lecteur.
Hocine Tamou
Allaoua Daksi, Daksi à cœur
ouvert, Scolie Éditions, Alger 2017,
330 pages, 950 DA.
 A la plage ou à la piscine cet été ?
S oirmagazine
11
Le Soir
d’Algérie Enquête-Témoignages Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

Animé par Naïma Yachir

Numéro 338
soirmagazine@yahoo.fr
ÉCLAIRAGE
«Mer ou piscine,
Le mercure gagne
l’activité
des valeurs à mesure
aquatique
que l’été avance.
demeure un sport
C’est la saison idéale
bénéfique pour
pour s’évader vers les
la santé»
plages ou les
Dans son éclairage de piscines. Piquer une
cette semaine, le tête et prendre des
docteur Mohamed-
Tahar Zerouala nous
bains de soleil est

Photos : DR
expliquera que le choix l’un des plus grands
entre la piscine et la plaisirs des vacances
mer dépend de
plusieurs facteurs. d’été. Durant cette Ajouter à cela les interminables Zahia, 51 ans dant que les autres dorment enco-
C’est l’objet même de embouteillages pour rentrer à la «Pour nager en été, il faut s’y
re, ça c’est un plan malin !»
maison le soir venu. Les nerfs sont
saison, plages et
sa contribution. mis à rude épreuve effaçant tous
prendre tôt quand on est une incon-
Il insistera aussi sur les
piscines privées sont ditionnelle de la mer comme moi. Mohamed, 29 ans
les bienfaits d’une journée de Je m’y rends trois fois par semaine «Pour profiter des joies de la
bienfaits de la natation prises d’assaut. détente. J’ai la chance d’habiter entre 8h et 10h avec mon époux. mer avec les amis, on se lève tôt et
et du soleil. une grande maison avec mon mari Nous ne sommes guère frileux et on avale des dizaines de kilo-
Par Soraya Naili et mes enfants. Nous avons prenons plaisir à nous baigner, mètres pour s’éloigner d’Alger.
.............
pensé à acquérir une piscine hors même si l’eau est un peu frisquette. Direction la côte ouest, à Lahrat,
VOYAGE CULINAIRE L’afflux des estivants est très
Aghroum
sol. Chaque été nous l’installons Quel bonheur d’avoir la plage pour commune de Tipasa. Là-bas, une
important pendant la haute saison. dans le jardin et en profitons avec nous seuls. Nos enfants qui ont 18 crique sauvage nous y attend. Elle
ikuran, une
Ces espaces sont particulièrement les enfants et les amis de juin jus- et 19 ans nous traitent de fous. Ils est abritée par une falaise boisée. Il
encombrés et saturés, notamment
galette aux
y a de gros rochers. Du coup, peu
durant le week-end.
de baigneurs s’y aventurent. Nous
parfums d’été
Si certains ne jurent que par les nous y installons pour toute la jour-
plaisirs de la mer, d’autres refusent née. On nage, on pêche et on fait
Cette semaine, nous d’y mettre les pieds à cause du même de la plongée sous-marine.
monde qui y grouille et des sempi-
allons escalader les
ternels embouteillages, le soir au
montagnes vertigineuses retour à la maison.
«J’ai la chance
de Kabylie et découvrir Ces réfractaires à la foule ins- d’habiter une grande
un mets du patrimoine tallent des piscines hors sol dans maison. Nous avons
culinaire traditionnel la cour ou le jardin de leur demeu-
re. Toutefois, les inconditionnels
acheté une piscine hors
berbère qui a su garder
de la grande bleue ont trouvé la
sol. Chaque été nous
son identité culturelle à parade. Ils adaptent leur emploi du
l’installons dans le
travers les temps et les temps pour éviter le grand rush et jardin et en profitons
générations. s’organisent pour aller à la plage avec les enfants et les
Lire en page 12 aux premières heures du jour. A
cette heure matinale, ils ont l’im-
amis de juin jusqu’en
.............
pression d’avoir la plage pour eux
C’EST MA VIE
septembre. nous la
Aïssa, l’Elvis
seuls et profitent de baignades et rangeons en attendant
plongeons dans une eau claire et
Presley !
la prochaine saison.»
limpide, avant le grand débarque-
ment des vacanciers. Vers les Il n’est pas question d’aller s’agglu-
Désormais, Aïssa fait coups de 11h, retour dans leurs tiner avec des milliers de vacan-
partie du décor pénates. ciers sur la bande côtière. Se bai-
quotidien de la ville et gner est devenu impraticable entre
ne passe jamais Salima, 45 ans juillet et septembre tellement les
«J’aime beaucoup la mer, mais gens affluent vers les mêmes
inaperçu. Mallette plages. Il faut dénicher des endroits
depuis quelques années, elle est
noire à la main, il porte sauvages et inconnus pour être au
devenue impraticable à cause du
souvent des costumes monde qui l’investit en été. L’eau qu’en septembre. Elle se démon- préfèrent aller dans une piscine pri- plus proche de la nature et profiter
amples, certes un est polluée par les baigneurs qui y te facilement et nous la rangeons vée avec leurs amis. Chacun y de belles journées à la plage.»
peu usés, mais font trempette avec leurs habits. en attendant le prochain été. trouve son compte. Piscine ou plage, à chacun sa
C’est un privilège d’avoir une solu- Personnellement je n’aime pas les priorité, selon ses moyens et son
propres et griffés. D’autres y lavent leur vaisselle
piscines algéroises. S’il est vrai seuil de tolérance aux autres. Une
La ressemblance avec après le déjeuner. Les conces- tion de rechange surtout par ces
sionnaires grignotent des pans journées caniculaires, même si rien qu’on y est tranquilles, ces bassins chose est sûre : les routes des
Elvis, son idole, est aquatiques sont saturés de monde. plages et des piscines continueront
entiers de plages et vous obligent ne remplace les baignades à la
frappante. à louer parasols et chaises, en mer, le bruit des vagues et le par-
Se retrouver à barboter dans une d’être encombrées cet été, au vu
piscine par dizaines n’est pas du des milliers d’estivants qui y
Lire en page 13 dépit du fait que vous ayez tout ce fum de l’iode.»
tout attrayant ! Aller à la plage pen- convergent pour fuir la canicule. n
qu’il faut et que la loi l’interdise.
ATTITUDES
Par Naïma Yachir réalisaient le demi-fond, le saut en lon- n’ont plus droit au spectacle. Le lycée a
naiyach@yahoo.fr gueur, en hauteur, vêtues de leur cuis- perdu de son lustre d’antan.
sette et leur maillot sous les applaudis- Les vitres des fenêtres des salles de
sements des badauds qui leur faisaient classe sont tellement poussiéreuses et
face sur l’autre côté de la rue, accoudés crasseuses qu’on jurerait qu’elles
Grandeur et décadence aux garde-fous. Pour rien au monde ils
ne voulaient rater ça.
n’ont pas été nettoyées depuis les
années 1970.
Evoquer pour nous Omar Racim, descendait en cascade sur leurs On se réveille et l’on est en 2018. On L’imposant bâtiment semble à
c’est remonter le temps et se revoir épaules et n’avaient pas peur de porter voit de moins en moins ces beaux che- l’abandon. On aurait oublié que celles
dans le prestigieux lycée de la capitale des jupes kilt qui leur dévoilaient les veux, la jupe kilt ou la jupe tout court qui sont passées par ce glorieux éta-
qui porte son nom. Revivre les années genoux. Elles s’appliquaient en cours ayant disparu ; quant à la cuissette et blissement baignaient dans le savoir, la
1970 où les jeunes filles en ces temps- de gym qui se déroulait dans la grande au maillot, la génération 2000 ne les a culture et l’instruction de haute facture.
là étaient fières de leur chevelure qui cour lorsque la météo était clémente et jamais vus. Quant aux passants, ils Il en reste quoi aujourd’hui ?… n

Le Soir
d’Algérie
DOCTEUR ZEROUALA MOHAMED-TAHAR, ESSAYISTE, AU SOIRMAGAZINE :
«Mer ou piscine, l’activité aquatique
demeure un sport bénéfique pour la santé»
Dans son éclairage de cette semaine, le docteur Mohamed-Tahar
Zerouala nous expliquera que le choix entre la piscine et la mer
dépend de plusieurs facteurs. C’est l’objet même de sa contribution.
Il insistera aussi sur les bienfaits de la natation et du soleil.
Le premier facteur qui détermine le choix
entre opter pour la piscine ou la mer concerne
d’abord les moyens matériels. Un moyen de
locomotion pour atteindre les différentes
plages qui sont souvent éloignées du lieu de
résidence. La voiture devient indispensable.
Les transports collectifs ne sont pas une solu-
tion pour une famille nombreuse à cause du
manque de confort et de la promiscuité. Le
même problème se pose pour se rendre à la
piscine. Pour ceux qui choisissent la mer,
c’est un environnement qui n’est pas fermé. Il
n’y a pas d’anonymat. Souvent, il y a beau-
coup de monde, les personnes sont obligées
d’être côte à côte et se mêler malgré elles. Le
voisinage est parfois bruyant et désagréable.
A moins de s’installer sur une crique, sachant
que certaines ne sont pas autorisées à la bai-
gnade. Il y aurait des concessions privées,
payantes, qui filtrent les estivants selon le
civisme de chacun, mais parfois il est difficile
de séparer «le bon grain de l’ivraie». Nous
verrons quand même plus loin les avantages
qu’offre la mer.
La piscine
Il y a la piscine publique et privée. Celle
publique est en général ouverte à ceux qui
exercent la natation dans un but sportif ou de
rééducation prescrite par un médecin. Cette
piscine est couverte et n’est pas conçue pour
le bronzage ou le farniente. Sa fréquentation
AGHROUM IKURAN, UNE GALETTE AUX PARFUMS D’ÉTÉ
VOYAGE CULINAIRE
Par
Dans notre voyage
H. Belkadi
culinaire de cette
semaine, nous
allons escalader les
montagnes vertigineuses de
Kabylie et découvrir un mets
du patrimoine culinaire
traditionnel berbère qui a su
garder son identité culturelle à
travers les temps et les
générations.
C’est dans un des innombrables villages
reculés à l’accès difficile et périlleux que nous
avons traversé, à force de bras et de foulées,
pour arriver fatigués, mais heureux dans un
panorama féerique digne des plus grands
décors cinématographiques.
C’est dans cette région montagneuse où
forêts et montagnes se relaient entre les sen-
tiers sinueux que nous avons été accueillis par
des gens modestes et naturellement bons.
Dans leur demeure aux couleurs chatoyantes,
nos hôtes d’une nuit nous ont donné une leçon
Eclairage
Photos : DR
se fait en général par un abonnement qui n’est
pas très onéreux en général. Il y a également
la piscine privée ouverte pour les entraîne-
ments sportifs, payante, mais couverte et régie
par des horaires qu’il faut respecter. Plus
agréable pour la détente, la piscine privée à
ciel ouvert associe le sport, mais aussi des
activités ludiques telles que l’aérobic, l’aqua-
gym, les toboggans... Chaises et matelas sont
fournis en général gracieusement par les pro-
priétaires. Moyennes et petites bourses s’abs-
tenir ! Mais pour éviter la frustration, s’y rendre
de temps en temps est bénéfique pour le
moral. Les gens qui s’y retrouvent sont animés
des mêmes envies. Ils sont branchés sur la
détente et le loisir et la sécurité est assurée.
Il faut savoir qu’il est interdit dans ces pisci-
ne de ramener de la nourriture de l’extérieur.
Tout est vendu sur place. Cette contrainte per-
met à l’endroit de rester propre, contrairement
aux plages publiques qui accumulent les détri-
tus laissés par des citoyens qui manquent de
civisme. Mais ces structures ne sont pas légion.
Le souhait, c’est qu’elles se généralisent à tra-
vers tout le pays en sensibilisant responsables
et citoyens sur les bienfaits de la natation. Nous
avons le bonheur de vivre au bord de la
Méditerranée, berceau des civilisations. Nous
jouissons de près de 1600 kilomètres de côtes
que nous n’investissons que partiellement.
Plusieurs kilomètres de plages sont vides.
Celles qui sont fréquentées le sont exagéré-
ment pour une raison principale : la sécurité.
d’humilité et de respect des traditions et cou-
tumes qui restera longtemps gravée dans nos
mémoires. Simplicité et modestie sont les
deux principes qui font la fierté des habitants
de ce village qu’on croirait sortir d’un conte de
fées. Dès notre arrivée et après un périple
fastidieux, on nous fit entrer dans cette grande
pièce fraîche et lumineuse aux murs blanchis
Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE
Quelles sont les avantages
de la mer
Il y a l’iode que l’on respire qui est indis-
pensable pour l’organisme. C’est un minéral
essentiel pour la glande thyroïde. Il provient
également de l’alimentation. Le soleil, bon
pour le moral, permet de synthétiser la vitami-
ne D grâce aux rayons ultraviolets, vitamine
qui permet de fixer le calcium et le phosphore.
La vitamine D prévient le rachitisme, assure la
croissance des enfants et protège les sujets
âgés de l’ostéoporose. Les rayons du soleil
donneraient de bons résultats sur certaines
maladies de la peau comme le psoriasis. Si
l’eau de mer est un bon antiseptique contre
l’acné, le soleil est contre-indiqué et peut favo-
riser des poussées d’acné. Se protéger par un
bon écran total et un chapeau. Pour tout le
monde, la protection contre les rayons du soleil
est recommandée. Utiliser des crèmes solaires
de qualité sans parabène, ni alcool. Attention à
la contrefaçon ! Celle-ci peut être dangereuse
pour la peau et provoquer des allergies. Pour
mieux lutter contre les UV, les moyens naturels
sont plus efficaces. Boire de l’eau dans un
double but : éviter la déshydratation et proté-
ger sa peau. Consommer une variété de
légumes et de fruits. L’exposition la plus dan-
gereuse se situe entre 10 heures et 16 heures.
Nous n’insisterons jamais assez sur le com-
portement de l’individu à la plage. Respect du
périmètre utilisé, les émetteurs de musique
doivent être proscrits. Utilisons des écouteurs.
Les conversations à voix haute sont gênantes.
Se nourrir doit se faire sans ostentation.
Consommer une nourriture légère sous forme
de petits sandwichs préparés à la maison.
Sodas et jus industriels doivent être évités.
L’eau reste la boisson de choix. En quittant la
plage, s’assurer que notre place est propre.
Récupérer son petit sachet-poubelle et ses
bouteilles en plastique et ne pas s’en débar-
rasser n’importe où. Les habitants mitoyens
des plages vivent le cauchemar après le pas-
sage des estivants qui abandonnent toutes
sortes de détritus sur le chemin du retour.
Avantages de la piscine
Il n’y a pas l’inconvénient du sable qui colle
à la peau. Les abords des bassins sont en
général propres et les agents d’entretien
veillent sur ces lieux pour éviter les glissades.
à la chaux. Dans des niches creusées dans
les murs, quelques ustensiles en terre cuite
étaient exposés et de vieux portraits de famille
accrochés. C’est alors qu’on nous apporta un
grand plateau en doum tressé rempli de galet-
te fumante et odorante accompagnée de
bols d’huile limpide dont le parfum embaumait
les lieux. Etonnée par la texture de notre en-
cas, nanna Aldjia a vite fait de nous éclairer en
nous expliquant que la couleur verte était celle
des herbes fraîchement cueillies dans les jar-
dins potagers avoisinants qui donnaient toute
la saveur et toutes les senteurs naturelles aux
plats traditionnels de la région. Elle nous pré-
cisa aussi comment savourer cette galette
parfumée à la menthe fraîche en la trempant
généreusement dans cette huile d’olive trans-
lucide et tellement goûteuse. Elle commençait
et on suivait, chaque bouchée appelant une
autre, jusqu’à la toute dernière.
LA RECETTE
Ingrédients : 500 g de semoule fine, 1
belle botte de menthe fraîche, 1/2 botte de
coriandre fraîche, 2 à 3 échalotes, 4 à 5
gousses d’ail, 1 petit piment vert fort (pour les
amateurs de sensations fortes), 1 verre d’un
mélange d’huile d’olive et d’huile de table, 1 c.
à c. de sel fin, de l’eau pour le pétrissage.
12
t.zerouala@yahoo.fr
Il n’y a pas de saletés sur le sol, pas de restes
de nourriture. Les agents sont vigilants. La pro-
tection de la peau y est aussi indispensable.
Attention au chlore ! Celui-ci est utilisé pour la
désinfection des bassins. De nombreuses
matières sont apportées par les baigneurs.
Sueurs, peaux mortes, urines de bébé. Si la
concentration en chlore n’est pas aux normes,
il peut y avoir des complications pour les bai-
gneurs : crises d’asthme, rhinites, bronchio-
lites chez les bébés, eczémas, allergies,
conjonctivites. La piscine est bénéfique pour
l’individu. La natation est un sport complet qui
fait travailler tous les muscles. Pour ceux qui
présentent des problèmes de dos, éviter le
crawl. Préférer la nage sur le dos.
Grossesse et piscine
Normalement, la nage en piscine est béné-
fique pour la femme enceinte. Elle limite les
nausées, favorise la circulation, renforce les
muscles pour un accouchement efficace et
améliore l’humeur. Evidemment, choisir un
bassin propre et ne pas exposer sa grossesse
si elle est précieuse. De nos jours, on loue les
vertus de l’accouchement dans l’eau.
En conclusion, la nage a un impact favo-
rable sur la santé. Elle améliore l’humeur,
développe les muscles, apaise les douleurs
articulaires, favorise une bonne respiration et
une bonne activité cardiaque. Les pouvoirs
publics devraient investir dans les piscines,
puisque, contrairement à la mer, on peut s’y
rendre durant toute l’année. La natation doit
être une culture. n
Préparation : Commencer par laver et
éplucher les échalotes, le piment vert ainsi que
l’ail. Effeuiller les branches de menthe, les laver.
Faire la même chose avec la coriandre et mettre
tous les ingrédients dans un pilon (ou un mixeur).
Ajouter le verre d’huile et une pincée de sel.
Pulvériser jusqu’à obtenir un pesto homogène
puis réserver. Prendre alors une grande sahfa
(grand plat creux), y tamiser la semoule, ajou-
ter une pincée de sel et mélanger. Verser le
pesto sur la semoule et bien mélanger les
deux appareils. Ajouter un filet d’huile d’olive
et ramasser avec de l’eau jusqu’à obtenir une
pâte assez molle et homogène.
Pétrir la pâte pendant quelque minutes
jusqu’à ce qu’elle devienne bien lisse. Laisser
reposer quelques instants.
Pendant ce temps, faire chauffer un tadji-
ne en terre ou en fonte et abaisser la pâte
avec la paume de la main en saupoudrant
abondamment les deux faces de la galette
avec de la semoule fine pour faciliter le façon-
nage. Prélever délicatement la galette et la
faire cuire à feu moyen de chaque côté.
Servir avec une bonne salade de poivrons
et tomates grillés ou simplement trempée
dans de l’huile d’olive.
Un vrai régal pour les papilles ! n

Le Soir
d’Algérie
`
L a ressemblance avec son idole
est frappante. Ressemblance
qu’il entretient depuis qu’il était
enseignant de langue française. Un vrai
gentleman, modeste, honnête et très ser-
viable ! Actuellement, il est retraité et
passe son temps à déambuler en ville
avec son trésor bien caché dans sa
mallette. Des revues et des magazines
français, il en raffole : Paris Match,
Voici, Gala, VSD, Télé 7 jeux et bien sûr
son livre fétiche : la biographie d’Elvis
Presley. Si on ne l’aperçoit pas faisant
les cent pas en ville, c’est qu’il est atta-
blé dans un café, sirotant son breuvage,
cigarette de marque entre les doigts,
grille de mots croisés sur la table et
damant le pion à Hamid, enseignant de
français à la retraite, le cruciverbiste par
excellence de la ville de Tissemsilt.
Il lui arrive des fois de prendre avec
lui dans sa mallette ses anciens docu-
ments pédagogiques : fiches, cahier
journal, cahier de formation et même
des progressions du programme de
l’époque où il enseignait. Et parfois
c’est carrément des Opni (Objets péda-
gogiques non identifiés).
Et quand il les porte, c’est qu’il pro-
jette d’aller droit vers son ancien collè-
ge où il enseignait et sans demander la
permission à quiconque, il pénètre
dans une salle où forcément il y a un
enseignant de français donnant son
cours comme s’il s’était informé à
l’avance de l’emploi du temps de tous
ceux qui enseignent la langue de
Molière. Il l’interrompt et termine l’expli-
cation du point de langue du jour men-
tionné au tableau.
Tout cela sous le regard étonné des
collégiens qui s’interrogent sur l’intru-
sion d’un tel personnage et même de
celui de l’enseignant qui ne le connaît
A
Cette page est la vôtre. Si vous avez été témoin de faits qui vous ont paru hors du commun, de
nos
situations heureuses ou malheureuses, si vous connaissez des personnes qui mènent une vie peu
ordinaire, profitez de cet espace que nous vous offrons pour vous exprimer. Partagez-les avec nos
lecteurs
lecteurs. Cette richesse d’expériences que vous allez leur conter les rendra, sans nul doute,
un peu plus forts pour affronter avec courage la vie. Alors, à vos plumes !
Aïssa, l’Elvis
C’est ma vie
Presley !
Désormais, Aïssa fait partie du décor quotidien de la ville et ne passe
jamais inaperçu. Mallette noire à la main, il porte souvent des
costumes amples, certes un peu usés, mais propres et griffés. Le sens
affûté par l’expérience de plusieurs années de pratiques de
classe, coupe de cheveux banane, légèrement gominés, lèvres
charnues, gueule désinvolte… Il a précisément les traits
d’Elvis Presley et, partout où il passe, on le remarque.
pas
et qui
se
tient à
l’écart
car il
n’arrive
pas à com-
prendre le pourquoi de
cette invasion inopinée, n’osant pas
l’arrêter car pensant qu’il s’agit d’une
inspection pédagogique. Mais pour
ceux qui le connaissent dans le corps
des enseignants et, heureusement
qu’ils sont nombreux, son entrée par
effraction ne les aurait pas choqués. Ils
le laissent faire car ils savent que c’est
quelqu’un obsédé par l’enseignement et
à chaque fois cette nostalgie pédago-
gique le serre fort au point où il se dirige
directement vers ses anciens repères.
Une fois sa prestation pédagogique de
haute qualité terminée, il prend sa mal-
lette, serre la main de l’enseignant,
salue les apprenants avec un sourire
très large et quitte la salle.
Dans la rue, dès qu’il croise un
enseignant de français qu’il reconnaît,
il l’arrête automatiquement et lui pose
des tas de questions sur tout ce qui a
trait à l’enseignement du FLE
(Français langue étrangère) n’hésitant
point à étaler ses connaissances et
son savoir dans ce domaine. Azziza,
une de ses anciennes collègue, sta-
giaire à l’époque, se lacère les joues
comme elle le dit : «Dès qu’il me croi-
se, Aïssa me rappelle tous les bons et
mauvais moments passés ensemble
au collège, mais il insiste surtout sur le
coup de main qu’il m’avait donné pour
passer mon Capem.» «Tu te rappelles
Azziza, c’est moi qui t’ai élaboré les
fiches et les progressions, c’est moi qui
t’ai aidée à corriger les cahiers de tes
apprenants, c’est moi, etc.», lui répète-
il à chaque fois.
Notre Elvis Presley ne rate aucune
journée pédagogique organisée par les
inspecteurs de français. Il assiste,
prend note et participe comme s’il était
stagiaire. Il propose même ses services
pédagogiques aux inspecteurs en cas
de besoin. Altruiste et généreux, il prête
Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE
souvent ses anciens livres de pédago-
gie et de didactique à ceux qui le lui
demandent et parfois, peut même en
offrir. Ce célibataire endurci qui a passé
toute sa vie au service de l’éducation se
retrouve actuellement déprimé et forte-
ment mélancolique car se sentant
délaissé par sa grande famille, surtout
celle de l’éducation. Avec sa maigre
retraite, il arrive tant bien que mal à
joindre les deux bouts et à subvenir à
ses besoins et à ceux de sa famille.
Mais malgré tout cela, il est toujours
bien soigné et tiré à quatre épingles.
Par ailleurs, une autre obsession le
hantait et le hante toujours, celle qui a
forgé toute sa personnalité : son amour
pour son idole Elvis Presley. Il garde
précieusement tout ce qui a trait à ce
chanteur mythique des débuts du
rock’n’roll. Eh oui, plus de trente ans
après sa mort, Aïssa en parle comme
Si on ne l’aperçoit pas
faisant les cent pas en
ville, c’est qu’il est
attablé dans un café,
sirotant son breuvage,
cigarette de marque entre
les doigts, grille de mots
croisés sur la table et
damant le pion à
Hamid, enseignant
de français à la
retraite, le cruciverbiste
par excellence de la ville
de Tissemsilt.
s’il était encore vivant et rien ne lui
échappe de sa biographie ! Il connaît
par cœur quelques chansons de son
répertoire. Et surtout, ne lui dites jamais
que vous en êtes fan, car il ne vous
lâchera pas d’une semelle et vous ris-
queriez une vraie glu, synonyme de son
amour indescriptible pour ce chanteur !
Djamel, son frère, bel homme qu’il
était lui aussi et partageant la même
13
Par Rabah Saâdoun
passion, lui avait emboîté le pas mais
avec un peu plus d’implication. En effet,
lui, était enseignant d’anglais et se
métamorphosait en Elvis Presley dès
que l’occasion se présentait.
La coiffure culte du chanteur bien
soigné et aidé par la langue de
Shakespeare qu’il maîtrisait correcte-
ment, il répétait sans difficulté les
meilleures chansons de son chanteur
préféré et imitait même son déhanche-
ment suggestif ! Il faisait même partie
d’un groupe de musique de chansons
occidentales à l’époque, le fameux
groupe des Hendels de Vialar.
Malheureusement, lui aussi a pris pré-
cocement sa retraite suite à une invali-
dité mentale et, actuellement dépressif,
il ne vit que des souvenirs des années
phares de son adolescence.
Surtout celles où il enseignait au nou-
veau CEM, the teacher y revenait sou-
vent, en dehors des heures de cours,
pour faire son one man show, selon les
dires de l’ex-concierge de l’établisse-
ment aâmi Rabah : «Je me rappelle de
lui, il venait souvent au collège, ouvrait
le portail et se dirigeait droit vers la salle
6 et commençait à faire son cours
devant une salle vide ! Je le laissais
faire bien sûr et ce n’est qu’après un
certain temps que j’allais le voir en lui
disant que ça a sonné et qu’il fallait quit-
ter les lieux. Je comprenais son acte
innocent, lui qui quelques années plus
tôt avait fait les beaux jours de l’établis-
sement. Que Dieu le guérisse.»
Aïssa, lui, se moque qu’on ne lui ait
jamais témoigné la moindre reconnais-
sance, son seul souci étant de profiter
au maximum de la vie : bien manger,
bien s’habiller, fumer comme un
sapeur-pompier, acheter les meilleurs
magazines et revues d’actualité,
débattre des sujets qui ont trait à l’en-
seignement et à l’éducation, et surtout
terminer la grille de mots croisés du
jour. Avec l’âge, il ne soigne plus,
comme avant, son look rock’n’roll d’an-
tan et se contente d’être lui-même. n

Le Soir
magfemme03@yahoo.fr
d’Algérie
Fruits et légumes :
Vend. 6 - Sam. 7 Juillet 2018 - PAGE 14
lavez-moi ! lavez-moi !
Les fruits et légumes sont
les aliments santé par
excellence. Pourtant, ils
peuvent eux aussi receler
des dangers... Le principal
risque est celui d’une
intoxication aux pesticides
ou aux métaux lourds que
Mousse
aubergines-tomates
3 aubergines, 4 tomates
bien mûres, 1 c. à s. de
graines de sésame, 2
gousses d’ail, 2 blancs
d’œuf, 1 yaourt nature,
sel, poivre
Préchauffez le four th 8
(240°).
Emballez les aubergines
dans du papier
d'aluminium, enfournez et
laissez cuire 20 minutes.
Sortir les aubergines du
four, coupez-les en deux
et récupérez la chair avec
une cuillère. Réservez.
Mettez le four sur
thermostat 6 (180°).
Entaillez en croix la partie
arrondie des tomates.
Plongez-les dans de l'eau
bouillante. Quand la peau
commence à se détacher
égouttez et rafraîchissez-
les. Pelez et épépinez les
tomates puis coupez-les
Le
BON À SAVOIR
cachent nos choux, navets
et autres fraises...
Attention aux
intoxications !
Le principal risque n’est pas
d’origine bactérienne. C’est
en morceaux. Pelez et
hachez les gousses d'ail.
Mettez la chair
d'aubergines, les
morceaux de tomates, les
gousses d'ail, les graines
de sésame et le yaourt
nature dans un mixeur.
Mixez à puissance
maximale jusqu'à
obtention d'une purée fine.
Versez-la dans un
saladier. Salez et poivrez.
Montez les blancs en
neige très ferme avec une
pincée de sel. Incorporez-
les délicatement à la
purée d'aubergines et
tomates. Versez la
préparation dans une
terrine.
Placez la terrine dans un
bain-marie. Couvrez-la et
enfournez. Faites cuire 1
heure 30. Sortez la terrine
du four et laissez tiédir
avant de servir.
magazine de la femme
Photos : DR
l’intoxication par le passage
de polluants dans les
aliments. Ainsi, lorsque le
producteur emploie une trop
grande quantité de
pesticides, des résidus
risquent de contaminer les
fruits et légumes. De même,
Pas d'édulcorants
avant 3 ans
Aspartame, sucralose,
saccharine... ne présentent pas
de risques pour la santé.
Cependant, ils ne sont pas, à
juste titre, autorisés dans la
préparation des aliments destinés
aux nourrissons de moins de 3
mois et ils sont également
déconseillés pour les enfants de
moins de 3 ans.
En effet, il existerait déjà, pour
l'aspartame, un risque lors de
certaines maladies infantiles d'intolérance à certains
acides aminés (on parle d'une maladie héréditaire, la
phénylcétonurie) qui sont présents dans cet édulcorant.
Et si mincir était facile...
«Mincir», 6 petites lettres
qui nous causent tant de
contrariétés ! Pourtant,
inutile de perdre le moral
et de se plonger dans
d'intemporels régimes
draconiens. Parfois, il
suffit simplement de
connaître les bonnes
astuces !
A bas les régimes
draconiens qui vous
obligent à vous priver
dans la douleur pendant
des périodes
interminables !
Il est grand temps de se
ressaisir. Pour mincir, et
rester mince, il suffit
parfois de connaître
quelques bonnes astuces.
Rappelons toutefois que
le mot «astuce» ne
signifie pas «miracle».
Page animée par Hayet Ben
Glace au café
1/2 litre de lait, 4 jaunes d'œuf, 100 g de sucre, 75 cl
de crème fraîche, 1 c. à c. d'extrait de café,
1 c. à s. de cacao
les sols peuvent parfois être
trop riches en métaux
lourds, qui vont se retrouver
dans les végétaux. Prenez
vos précautions ! Lors de
vos achats, ne traumatisez
pas les fruits : évitez de les
tâter et posez-les sur le
dessus de votre panier.
Sortez-les de leur sac
Faire bouillir le lait dans une casserole. Faire blanchir
plastique avant de les
les jaunes d’œuf avec le sucre. Ajouter le lait chaud sur
stocker, pour éviter la
le mélange sans cesser de fouetter. Remettre à cuire à
condensation (qui favorise
feu doux, jusqu'à frémissement. Hors du feu, incorporer
le pourrissement). Vérifiez
régulièrement dans le bac à la crème fraîche et l'extrait de café, mélanger. Réserver
légumes qu’il n’y en a pas au congélateur. Dès que la glace commence à
de gâtés. Nettoyez bien le s'affermir, saupoudrer de cacao. Servir la glace en
plan de travail et les boules dans des coupes et décorer de morceaux de
ustensiles que vous avez chocolat et de rondelles de bananes.
utilisés pour ces végétaux.
Lavez avec application les
INFO
Apprendre à nager, c'est
légumes que vous
consommez crus et les
essentiel pour vos enfants
fruits que vous mangez tels
quels (fraises, abricots,
cerises...). N’hésitez pas à
éplucher ceux pour lesquels
c’est possible !
Apprendre à vos enfants à natation.
nager constitue un atout Il est de votre
de plus pour éviter de responsabilité de leur
fâcheux incidents. Vers inculquer les principales
l'âge de trois ans, le corps règles de sécurité
des petits est aquatique, ce qui ne doit
suffisamment bien pas empêcher d'exercer
développé pour apprendre une surveillance de tout
les rudiments de la temps.
FORME
Mangez 5 repas par jour
Un conseil qui ravira les
gourmandes ! Alimentez
votre métabolisme en
mangeant cinq petits
repas par jour toutes les
trois heures, de 7h à 19
heures, avec votre repas
principal à 13h. Manger
des protéines maigres à
chaque repas vous aidera
à garder la ligne. Ce qu’il
ne faut pas faire ? Sauter
des repas ! Cela
encourage votre corps à
stocker la graisse. provoquer des aliments diurétiques
Le corps fait en effet des ballonnements, faire comme le céleri et le
réserves pour compenser apparaître la cellulite et persil.
le manque de ressources vous donner l’impression Enfin, quelques séances
à venir. d’avoir pris du poids. En de sauna vous
somme, rien de plus permettront de transpirer,
Débarrassez votre corps désagréable ! Dans ces et donc d’évacuer et de
de l’excès d’eau cas-là, privilégiez les vous détendre, ce qui ne
La rétention d’eau peut cures détox et les gâche rien !

Le Soir
d’Algérie
«L'appétit vient
RUSSIE
en jouant»
Equipe inattendue des quarts de finale, la
«Sbornaya» russe aborde en pleine confiance le duel
contre la Croatie, un gros morceau, prête à prolonger
le rêve de «son» Mondial-2018 jusqu'ici parfait en
tous points, ce soir (19h) à Sotchi.
Depuis la qualification arrachée à de tristes
Espagnols (1-1 a.p., 4-3 t.a.b.) en huitièmes de
finale, la Russie peut d'ores et déjà considérer
avoir réussi son Mondial: solidité défensive retrou-
vée, attaquants qui marquent enfin et émergence
d'une pépite en la personne d'Alexander Golovin.
«Même avant que le tournoi ne commence, on
savait tous qu'on pouvait aller en finale.
Maintenant, on y compte sérieusement», assure
Golovin, annoncé par les médias russes un peu
partout en Europe, à commencer par la Juventus
Turin. La Russie en finale de la Coupe du monde?
Ce qui relevait d'un doux rêve avant la compétition
commence à prendre forme dans la tête des
joueurs russes. «L'appétit vient en jouant, alors
pourquoi pas», s'amuse Alan Dzagoev, blessé
dans les premières minutes du match d'ouverture
face à l'Arabie Saoudite (5-0) et qui pourrait faire
son retour aujourd’hui. «Il ne faut pas tomber dans
l'euphorie», a immédiatement nuancé le sélection-
neur russe Stanislav Cherchesov. Car pour entre-
voir la finale, il faudra commencer par dominer la
Croatie, devenue par la force des choses la favori-
te de sa partie de tableau.
«L'hôtel est bruyant»
Reste que les Croates, convaincants en phase
de poules, ont confirmé leurs difficultés récur-
rentes dans les matchs à élimination directe en
venant difficilement à bout du Danemark en hui-
tièmes de finale (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.). L'ambiance
aussi a changé autour de la Sbornaya, en témoi-
gnent les sourires revenus sur les visages des
joueurs russes en conférence de presse ou les
quelques centaines de supporters qui s'étaient
donné rendez-vous jeudi devant leur hôtel, à leur
arrivée à Sotchi. Au point de provoquer la colère
de Cherchesov, qui a justifié vendredi son choix de
rester plus longtemps à Novogorsk, le camp d'en-
traînement de la Sbornaya en banlieue de
Moscou, plutôt que de venir s'habituer au climat
plus méditerranéen de Sotchi. «Cela ne faisait
aucun sens de changer d'endroit. D'autant que
l'hôtel est bruyant, les gens nous entourent. Au
camp de base, on pouvait se préparer tranquille-
ment», a-t-il assuré. Réussi, le Mondial russe l'est
aussi sur le plan extra-sportif. Les fantasmes et les
craintes de racisme ou de hooliganisme qui précé-
daient la compétition ont été battus en brèche et la
Russie a réussi à montrer, au moins pendant un
mois, un visage plus ouvert qu'à l'accoutumée.
«Revenez !»
«Nous sommes tous tombés amoureux de la
Russie», a d'ailleurs salué hier le patron de la Fifa
Gianni Infantino, présent au Kremlin aux côtés
d'un Vladimir Poutine tout sourire, se réjouissant
qu'«énormément de stéréotypes sur la Russie ont
volé en éclats». «Non seulement notre jeu, mais
aussi l'hospitalité de nos supporters ont changé
l'opinion des étrangers sur la Russie. Ici, c'est bien
et c'est beau! Revenez !», témoignait avant de
s'envoler pour Sotchi le milieu de terrain Alexander
Samedov. Reste à voir si l'ambiance au stade
Fisht de Sotchi, hôte il y a quatre ans des Jeux
olympiques d'hiver, sera à la hauteur de celle de
Loujniki. «Contre l'Espagne, tout le stade respirait
comme une seule personne», a assuré Igor
Akinfeev, qui avait auparavant comparé l'ambiance
du match d'ouverture à un «orchestre de
chambre». Loujniki, les Russes y retourneraient en
cas de qualification face aux Croates. Pour une
possible demi-finale contre l'Angleterre, avec qui
les relations diplomatiques comme sportives,
depuis l'Euro-2016 (fans anglais agressés par des
hooligans russes à Marseille), sont à couteaux
tirés. Ce serait «une demi-finale de rêve», titraient
plusieurs journaux russes, hier.
Sports
Deux quarts européens
pour une demi «inédite»
COUPE DU MONDE 2018 (QUARTS DE FINALE)
La phase de vérité a débuté dans cette 21e édition.
Russie-2018 qui nous a réservé nombre de surprises et de
sensations, avec notamment la sortie précoce des
Allemands, puis des champions d’Europe 2016, le Portugal
et d’un des favoris de la compétition, l’Argentine, tire à sa
Le rêve anglais face à
fin. Aujourd’hui, deux nouveaux quarts de finale sont au
LE CHOC DU JOUR, SUÈDE-ANGLETERRE
l'iceberg suédois
l La jeune et fougueuse équipe
d'Angleterre de Harry Kane a une occa-
sion en or de combler un vide de 28 ans
sans demi-finale de Coupe du monde,
cet après-midi (15h) à Samara, mais la
Suède a l'habitude de refroidir les
ardeurs de ses adversaires.
Chargez ! Après beaucoup de frustra-
tions mondialistes, le football a enfin une
chance de «rentrer à la maison», comme
l'affichent les supporters anglais au
Mondial-2018. Ils rêvent d'une seconde
couronne, après celle de 1966. Les Trois
Lions ont même vaincu leur vieux com-
plexe, éliminant la Colombie (1-1, 4-3
t.a.b.) après trois séances de tirs au but
perdues en Coupe du monde. Harry
Kane est en feu, avec pour l'instant le
Soulier d'or du meilleur buteur au pied (6
buts). Côté image, Gareth Southgate et
son gilet de joueur de billard ont conquis
l'Angleterre. Et c'est justement là qu'il faut
faire attention. L'enthousiasme ne doit
pas faire oublier les retournements sha-
kespeariens qui ont déjà plombé le foot
anglais, du carton rouge de David
Beckham (1998) au placement brumeux
de David Seaman sur le coup franc de
Ronaldinho (2002). Les «Vikings» seront
un os coriace à ronger pour les Trois
Lions. Voilà deux ans que les grands de
la planète foot butent sur la porte du
garage suédois.
«Facile à analyser, difficile à battre»
La France y a perdu son latin (défaite
2-1 à Stockholm en éliminatoires), les
Pays-Bas leur qualification en poules,
l'Italie, patrie du «catenaccio» (le football
cadenassé), est aussi restée sur le trottoir
en barrages. L'Allemagne y a perdu le
monopole du réalisme, battant pour rien
la Suède (2-1) à la dernière seconde
puisque le tenant du titre est sorti dès les
poules. La "Mannschaft" est pourtant la
seule à avoir contraint Karl-Johan
Johnsson à aller chercher le ballon dans
ses filets russes. La Suisse aussi a calé
en 8es de finale, battue 1-0. La solution
pourrait alors venir des coups de pied
arrêtés, où l'Angleterre a brillé. Le sélec-
tionneur suédois, Janne Andersson, les
voit comme «une des clefs du match,
c'est la première fois que nous rencon-
trons une équipe aussi performante que
nous dans ce domaine». Quant aux
bouches pincées devant son football,
Andersson s'en moque. Son équipe «est
facile à analyser mais difficile à battre»,
prévient le coach suédois, en quête d'une
première demi-finale de Coupe du monde
Au menu d’aujourd’hui
(en heure algérienne)
A Samara (15h)
Suède-Angleterre.
A Sotchi (19h)
Russie-Croatie.
15
Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE
menu. Deux duels européens, en fait un avec le choc
Suède-Angleterre et un inédit Russie-Croatie. Deux expli-
cations peu ordinaires qui vaudront par les duels phy-
siques et la pugnacité des acteurs. Avec, au bout, une
demi-finale encore plus inédite.
M. B.
Photo : DR
depuis 1994, la génération Thomas lons pas, tempère le coach. Nous devons
Brölin-Martin Dahlin. Les statistiques sont continuer, mais oui, il faut y croire». Toute
en faveur de la Suède, qui n'a jamais l'Angleterre croit que cette fois, c'est la
perdu contre l'Angleterre en Coupe du bonne.
monde (1-1 en 2002 et 2-2 en 2006).
Ni Halilhodzic,
Mais «ça n'a rien à voir, balaie
Andersson, aucun d'entre-nous n'était là,
PARLONS-EN
ni Renard
chez eux non plus, nous sommes des
équipes complètement différentes».
Intenable Kane
Cliché d'homme de glace, le Suédois
Sur les huit équipes qualifiées aux
reste de marbre en conférence de presse
quarts de finale de la Coupe du monde,
comme sur le banc, où il n'exulte pas.
une seule est drivée par un coach
«Je ne perds pas mon temps» avec des
étranger, en l'occurrence la Belgique
rêves de champion du monde : «d'abord
qui est dirigée par Roberto Martinez,
le quart», lâche Andersson. Sa froideur
un Espagnol. Les autres ont fait
apparente colle au style de son équipe.
confiance à des locaux ce qui prouve
Mais ce collectif «construit au long des
que cela peut très bien marcher avec
deux dernières années place l'équipe en
les enfants du pays. D'ailleurs, le
confiance, de plus en plus», souligne le
Japon a bien survécu au limogeage
capitaine, Andreas Granqvist, froid égale-
d'un certain Halilhodzic que l'on est en
ment pour transformer ses deux penalties
train de supplier pour revenir en
en Russie, un de moins que Kane.
Algérie. Autre facteur de succès pour
Andersson assure également qu'il n'y
les huit qualifiés, c'est la stabilité du
aura «pas de surprise» dans son onze de
staff technique à commencer par Oscar
départ, et devrait reconduire celui qui a
Washington Tabarez qui en est à son
battu la Suisse à deux unités près, dic-
quatrième Mondial avec l'Uruguay, un
tées par les évènements. De retour de
record. Deschamps, le sélectionneur
suspension, Sebastian Larsson devrait
français en est à son 80e match à la
revenir au milieu à la place de Gustav
tête des Tricolores. Quand à Tite, l'en-
Svensson, et le latéral droit Mikael Lustig,
traîneur du Brésil, il est là depuis plus
suspendu à son tour, devrait être rempla-
de deux ans ainsi que Martinez, de
cé par Emil Krafth. Côté anglais, Gareth
même que le Russe Cherchesov et
Southgate devrait reconduire l'équipe vic-
l'Anglais Southgate. En somme, l'ap-
torieuse des Colombiens, avec cette
partenance au pays et la stabilité sont
défense à trois Kyle Walker-John Stones-
les clés d'une certaine réussite et en
Harry Maguire et son intenable Kane
Algérie avec tous les anciens interna-
devant. Le coach de cette nouvelle
tionaux et les centaines de techniciens
Angleterre défend toujours ses préceptes
que produit l'ISTS, on ne doit pas man-
offensifs. «On a des joueurs techniques.
quer de compétences, il suffit de faire
On veut qu'ils gardent la balle, s'expri-
les bons choix. H. B.
ment avec», répète-t-il. «Ne nous embal-

Le Soir
d’Algérie
l Harry Kane a réussi un tri-
plé en Coupe du monde, comme
Gary Lineker. Il mène le classe-
ment du Soulier d'Or avec six
buts, exactement comme
Lineker en 1986. Mais emmène-
ra-t-il l'Angleterre en demi-fina-
le, comme Gary en 1990 ?
«Prince Harry» est le fiancé de
l'Angleterre en cet été 2018. Elle
rêve de retrouver à son bras le
dernier carré mondial pour la pre-
mière fois depuis 28 ans. Mais il
faudra échapper aux tentacules
de la défense suédoise, samedi à
Samara. En 1990, le buteur des
Trois Lions était Gary Lineker, son
doublé (sur penalties) avait mis à
genou les Indomptables du
Cameroun en quarts de finale (3-2
a.p.). Il avait encore marqué en
demi-finales, égalisant contre
l'Allemagne, et réussi son tir au
but, mais n'avait pas empêché
l'élimination (1-1, 4-3 t.a.b.). Ce
soir-là, Gary a sorti son fameux
aphorisme : «Le football est un jeu
simple où 22 types courent après
un ballon, et à la fin, c'est
l'Allemagne qui gagne». Cette loi
semble moins implacable en
2018, et comme l'Angleterre se
met à gagner aux tirs au but (1-1,
4-3 t.a.b. contre la Colombie), tous
les espoirs sont permis au pays
inventeur du football. Espoirs por-
tés par Harry Kane. Le capitaine
en est déjà à 6 buts, le total atteint
par Lineker en 1986, l'année où il
avait terminé meilleur buteur de la
Coupe du monde avec un triplé
contre la Pologne (3-0) en poules,
comme Kane contre le Panama
(6-1) en Russie.
«Gagner le tournoi»
L'attaquant de Tottenham, 29
buts et 30 buts ces deux dernières
L'Italie se réjouit de son arrivée
saisons de Premier League, a
imminente à la Juventus
l La presse espagnole disait au
revoir hier à la star planétaire du Real
Madrid, le Portugais Cristiano
Ronaldo, tandis que les quotidiens ita-
liens se réjouissaient de son arrivée
imminente à la Juventus de Turin.
«Ciao CR7», titre en Une le quo-
tidien sportif Mundo Deportivo. «Le
Real assume son départ, le jour-clé
sera aujourd'hui et la Juve veut bou-
cler l'opération pour pouvoir le pré-
senter», souligne le journal. Pour
As, le samedi 7 juillet, symbolique
pour présenter le numéro 7 portu-
gais de 33 ans, aurait déjà été choi-
si par la Juve. Le club italien «espè-
re le présenter demain dans son
stade» aux tifosi bianconeri, sou-
ligne le quotidien qui affiche en Une
«Cristiano, sortie imminente». Un
stade qui l'avait applaudi début avril
après sa bicyclette d'anthologie en
quarts de finale de la Ligue des
Champions avec le Real face à la
Juve. Pour le premier quotidien
Quand «Prince
Harry» rejoint Gary
même marqué six buts en six tirs
cadrés en Russie. A 24 ans, il
peut espérer doubler un jour son
aîné et ses 10 buts en Coupe du
monde (6 en 1986 et 4 en 1990).
Certes, «Prince Harry» en a mar-
qué la moitié sur penalties, rejoi-
gnant le Bulgare Hristo Stoitchkov,
dernier joueur à avoir réussi trois
penalties en une Coupe du
monde, en 1994. Mais Lionel
Messi, Cristiano Ronaldo ou Luka
Modric ont raté des tirs au but en
Russie, rappelant qu'il fallait
quand même «la mettre au fond».
Et ça, Kane sait faire. «En ce
moment, j'ai l'impression que je
peux marquer chaque fois que
nous jouons, confie-t-il. Des fois,
la balle semble me venir droit des-
sus et tout tourne dans mon
sens». Au point de viser la suc-
cession de Gary 32 ans après ?
«Ce serait super, mais le Soulier
d'Or n'est vraiment pas mon
objectif. L'objectif, c'est de gagner
le tournoi». Lineker, modèle de
L'ESPAGNE DIT «CIAO» À RONALDO
sportif d'Espagne, Marca, «CR7 a
déjà donné sa parole à (Andrea)
Agnelli», le président du club turi-
nois. «Son désir de jouer à la Juve
est ferme», assure Marca, tout en
soulignant que le Real n'a «pas
reçu d'offre ferme de la Juventus».
Le quotidien souligne d'ailleurs que
le club merengue soutient que la
clause de cession de la star reste
fixée à 1 milliard d'euros, ce qui
serait totalement dissuasif pour le
club italien, alors que «le joueur et
ses représentants maintiennent qu'il
existe un document signé le libérant
pour 100 millions». Selon plusieurs
médias, la Juve proposerait à CR7
un contrat de quatre ans payé 30
millions nets par saison alors que le
Portugais juge que son salaire, esti-
mé à 23,6 millions d'euros par an,
au Real est trop bas. Au Real
depuis 2009, le quintuple ballon
d'Or avait fait tourner la tête de la
planète football en déclarant le 26
Sports
ANGLETERRE
fair-play, pas même un avertisse-
ment en 16 ans de carrière,
n'éprouve aucune jalousie.
Consultant influent en Angleterre,
il défend toujours son lointain suc-
cesseur, qu'il présente comme
«un buteur de classe mondiale».
Amour du maillot
Harry «frappe dans n'importe
quelle position et ça me plaît,
détaillait Lineker au magazine 4-4-
2. Il me rappelle beaucoup Alan
Shearer (un autre capitaine buteur
anglais, ndlr), il a une bonne frap-
pe, il est bon dans les airs, totale-
ment concentré, et il peut être
égoïste quand c'est nécessaire».
Harry et Gary partagent aussi un
grand amour pour le maillot. Kane
«a une vraie passion pour l'équipe
d'Angleterre», explique l'entraî-
neur Mauricio Pochettino au Sun.
Le nouveau capitaine «aime jouer
pour son pays», ajoute le techni-
cien qui l'a révélé à Tottenham,
comparant cet amour à ceux de
mai, quelques minutes après la vic-
toire des «Merengue» en finale de
la C1, que «c'était bien de jouer» au
Real, en utilisant le passé... Côté
italien, la presse annonçait hier l'ar-
rivée de Cristiano Ronaldo à la
Juventus de Turin comme imminen-
te. «CR7 Juillet», titre en une le
Corriere dello Sport pour qui le
joueur serait attendu dans la capita-
Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE
Photo : DR
ses compatriotes argentins
«Diego Maradona et Ossie
Ardiles». Osvaldo Ardiles, cham-
pion du monde 1978, est une
légende des Spurs, où il a joué et
entraîné. Tottenham, où Lineker a
aussi laissé un grand souvenir (80
buts en 138 matchs), boucle ainsi
la comparaison entre les deux
buteurs de Sa Majesté. La saison
dernière, un savoureux petit
échange sur Twitter avait rappelé
cette passation. Un site de paris
avait demandé combien vaudrait
Lineker sur le marché des trans-
ferts 2017. Gary avait répondu :
«12,5 millions de livres, j'ai 56
ans». Harry avait twitté à son tour
que la signature de l'ancien buteur
semblait «une bonne idée: mais je
garde le N.10». Et Lineker avait
répliqué : «Tu gardes le maillot, et
moi la zone des 6 yards (des 5,50
m)». Même dans l'humour Gary a
le dernier mot. Mais Harry peut
encore devenir champion du
monde.
le piémontaise dès aujourd’hui.
«Cristiano, un mot de toi suffit»,
«L'Italie n'est plus qu'à un pas et
Madrid se cherche son nouveau top
player», affirme le quotidien. Le
journal raconte aussi l'accélération
des signes annonciateurs de l'arri-
vée de la star portugaise: la ren-
contre jeudi entre Andrea Agnelli et
Massimiliano Allegri (respective-
16
ESCRIME :
CHAMPIONNAT
NATIONAL SÉNIORS
Le MC d'Alger
(MESSIEURS-DAMES)
sans partage
Le championnat national d'es-
crime (sénior/messieurs-dames)
qui s'est déroulé jeudi soir à la
salle Harcha-Hassan (Alger) a été
marqué par la domination du MC
d'Alger et un bel exploit des escri-
meurs du club Dynamic Alger-
Centre. Les athlètes du MC Alger
ont moissonné quatre titres sur
un total de six, tandis que les élé-
ments de Dynamic d'Alger-Centre
ont remporté les deux autres.
Pour la spécialité épée (mes-
sieurs), le MC d'Alger a remporté
le titre grâce à Akram Bounebi qui
a gagné face à son coéquipier,
Hamza Kasdi avec (15-12).
Quant aux dames (épée),
Zeboudj Yousra a arraché le titre
face à Hebal Celia (Nadi
Olympique Sahel d'Alger) avec un
score de (15-12), tandis que l'in-
ternationale Abik Bounkab (fleu-
ret) a gagné face à sa coéquipiè-
re Elhafaïa Amira (15-09). De son
côté, Zeboudj Sonia (fleuret) a
également eu la médaille d'or
face à sa coéquipière Meriem
Mebarki (15-09). Les médailles
de Dynamic Alger-Centre ont été
remportées par l'international,
Hamid Sintès (fleuret/épée) qui a
gagné face à Virgil Albert de Nadi
Oran de (15-10) et Mohamed
Benyahia de Association Sidi
M'hamed (15-07). S'exprimant en
marge de la compétition, l'entraî-
neur du MC Alger, Farid Bennour,
a déclaré à l'APS : «Ça n'a pas
été une mince affaire pour nous
de remporter tous ces titres,
décrochés grâce aux efforts four-
nis tout au long de la saison par
nos athlètes.» «Nous n'avons pas
le temps pour se reposer, l'heure
est pour nos éléments de se
concentrer sur les Jeux africains
de la jeunesse prévus à Alger
dans les jours à venir», a-t-il ajou-
té.
ment président et entraîneur de la
Juve), la galaxie Exor (le groupe de
la famille Agnelli) «prête pour l'as-
saut final et l'action de la Juve qui
poursuit son envolée en Bourse».
«CR7 Juve, on peut le faire», titre
de son côté la Gazzetta dello Sport
pour qui la Juve est «plus proche
que jamais de l'affaire du siècle».
«Un pas en arrière (décisif) avec le
Real et deux en avant (décisifs)
avec la Juve: CR7 a fait sa partie du
travail, désormais l'affaire entre
dans le vif du sujet», assure le quo-
tidien couleur rose. Interrogé par le
Corriere dello Sport, l'ex-Madrilène
Predrag Mijatovic explique que le
départ «serait une perte terrible
pour le Real». Une perte que le
vainqueur de la C1 avec les
«Merengue» en 1998 contre ... la
Juve résume en une formule :
«Avec lui sur le terrain c'est comme
si une équipe partait avec un but
d'avance...»
 17
Le Soir
d’Algérie Sports Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

Hachi à l’essai, El-Melali

FOOTBALL
Départ
MC ORAN

aujourd’hui
MC ALGER

pour clore le recrutement

en Turquie pour
un stage de
20 jours
Le MC Oran se rendra aujourd’hui
en Turquie où le pensionnaire de la
Ligue 1 Mobilis débutera son deuxième
cycle de la préparation d’intersaison.
Sous la houlette de son nouvel entraî-
neur marocain, Badou Zaki, le MCO
séjournera dans la ville d’Afyon située
entre les deux grands pôles, Istanbul et
Antalya, pendant 20 jours. Au cours de
ce regroupement, les Oranais auront à
livrer quatre matchs amicaux, qu’ils
débuteront contre une équipe de
l En stage de préparation à
Vichy, en France, l’équipe première
du MC Alger poursuit aussi son
recrutement. Outre les cinq pre-
mières recrues (Haddouche,
Bourdim, Arous, Benothmane et
Morcely), le club de la capitale
devrait se renforcer sous peu avec
l’arrivée d’un défenseur latéral
gauche et probablement d’un
milieu offensif.
Le premier, Farès Hachi (29
imposés (1-0, but de Mamoun).
Le MCA devrait livrer un ultime
match amical face aux Girondins
de Bordeaux, la veille de la clôtu-
re du stage de Vichy. Le repré-
sentant algérien ralliera ensuite
la RD Congo pour affronter le TP
Mazembe (3 e journée de la
phase des poules de la
LDC).Une équipe congolaise qui
s’est fait rejoindre en tête du
championnat local par l’AS Vita
Don Bosco (3-0), mercredi à
domicile en match en retard de
la 12e journée des play-offs. Vita
Club et le TP Mazembe se parta-
gent le poste de leader avec 50
points, mais l'équipe kinoise (Vita
Club) reste plus avantagée,
puisque si elle gagne les deux
rencontres qui lui restent à livrer
contre Dragons-Bilima de
Kinshasa et Lupopo Saint-Eloi
de Lubumbashi, elle remportera

Photos : DR
deuxième palier, avant d’enchaîner en ans) qui a évolué depuis 2015 en Club suite à la victoire de la for- le titre de cette 23 e édition de
mation de Kinshasa face au CS M. B.

Ettaradji risque de recevoir ses

donnant la réplique aux trois sparring- Afrique du Sud, en provenance Ligue 1.
partners évoluant en première division, de l’ES Sétif, respectivement au
selon le programme communiqué par le Mamelodi Sundowns et Chippa
ES MOSTAGANEM

adversaires en dehors de sa ville

patron technique des «Hamraoua» lors
de sa conférence de presse de samedi
passé. Badou Zaki a indiqué, en outre,
qu’il accordait un intérêt particulier à ce
regroupement pendant lequel il espère
parfaire la cohésion dans un effectif qui
a connu des changements notables cet
été avec l’engagement de pas moins de
11 nouvelles recrues. Avant de se
rendre en Turquie, samedi soir via
Alger, les protégés de l’ancien sélec-
tionneur du Maroc qui avait également
remporté en 2017 la Coupe d’Algérie
avec le CR Belouizdad, se sont adon-
nés à du biquotidien au niveau du stade
Ahmed-Zabana tout au long de cette
semaine. Un autre match amical figure
au programme des Rouge et Blanc
après leur retour au pays, lequel est fixé
pour le 4 août, soit une semaine avant
le coup d’envoi de la nouvelle saison
footballistique prévu pour les 10 et 11
août prochain. Le MCO, quatrième au
classement de la précédente édition du
championnat, visera la saison prochai-
ne «au moins une place sur le podium»,
selon son coach.
United est à pied d’œuvre en
France où il devait entamer les
entraînements et les tests, hier,
sous les ordres de Bernard
Casoni tandis que le second,
Farid El-Melali (Paradou AC) est
attendu cette semaine chez
Kamel Kaci-Saïd pour s’engager
avec les Vert et Rouge. Un
ensemble qui prépare active-
ment sa double confrontation
contre les Congolais du TP
Mazembe, en Ligue des cham-
pions d’Afrique, programmée lors
de la seconde moitié de ce mois
de juillet (17 juillet à Lubumbashi
et 28 juillet à Alger). Jeudi, les
camarades de Derrardja ont dis-
puté leur second test amical à
Saint-Priest-en- Jarez. Contre
Grenoble Foot 38 (Ligue 2), les
joueurs de Casoni ont réalisé un
nul (1-1, but de Benothmane)
«encourageant».
Lors de la première joute ami-
cale devant Clermont-Foot, les
équipiers de Demmou s’étaient
l L’ES Mostaganem, nouveau
promu en Ligue 2, risque d’ac-
cueillir en dehors de sa ville ses
adversaires la saison prochaine
après le refus de la commission
d’audit d’homologuer le stade
communal et celui de l’Office du
parc omnisports de la Wilaya
(Opow), a-t-on appris auprès du
club.
En effet, la commission d’au-
dit des stades, dépêchée sur les
lieux en fin de semaine à
Mostaganem, a formulé des
réserves sur les deux stades en
question, tout en accordant un
autre délai pour les responsables
concernés afin d’entreprendre
les travaux exigés, notamment
au niveau du stade de l’Opow
(Raed-Ferradj). Cette infrastruc-
ture, fermée depuis près de cinq
ans, a subi d’importants travaux
de réaménagement, qui demeu-
rent toutefois insuffisants pour
répondre aux normes, selon la
commission relevant de la Ligue
de football professionnel (LFP).
Outre certains travaux recom-
mandés en matière de sécurité,
la pelouse en gazon naturel,
pourtant refaite complètement,
n’a pas été une totale réussite,
ajoute-t-on de même source.
L’ESM, qui a évolué lors des pré-
cédents exercices sur le terrain
du vieux stade communal
(Benslimane), misait énormé-
ment sur le retour au stade
Raed-Ferradj, dont la capacité
d’accueil dépasse les 20 000
spectateurs, avant que le rapport
de la commission d’audit ne
chamboule ses plans. Cette nou-
velle donne oblige les dirigeants
du club à songer d’ores et déjà à
une solution de rechange, ou
presser les autorités compé-
tentes pour effectuer rapidement
les travaux recommandés au
niveau du stade de l’Opow dans
l’optique d’éviter de domicilier
leur équipe en dehors de la ville
de Mostaganem au cours de la
nouvelle saison qui débutera le
10 août prochain. L’ESM, qui a
passé plusieurs années dans les
divisions inférieures avant de
retrouver le deuxième palier
grâce à une domination copieuse
du championnat amateur (Gr.
Ouest) de l’exercice passé, sera
entraînée par le Palestinien
Mansour Hadj Saïd, celui-ci suc-
cède à Mokhtar Assas, rappelle-
t-on.

«L’instauration des licences électroniques

BASKET-BALL : YAZID AIT BRAHIM, PRÉSIDENT DE LA LIGUE ALGÉROISE :

a mis fin aux magouilles»

l La Ligue algéroise de basket-
ball (LABB) a clôturé la longue saison
sportive avec l’organisation des
finales de la coupe d’Alger, toutes
catégories confondues, jeudi 5 juillet,
à la salle OMS de Douéra ; une salle
qui s’est montrée finalement exiguë
pour contenir la grande foule et les
familles venues encourager les héros
du jour, à défaut de la disponibilité
des grandes salles de la wilaya.
«C’est la fin d’une longue sai-
son qui a été difficile à gérer à
cause du facteur temps. On aurait
aimé programmer les six finales de
la Coupe d’Alger dans une salle
plus grande qui dispose de tri-
bunes pour accueillir tout ce beau
monde, malheureusement, la salle
de Staouéli qui répond aux stan-
dards était occupée ce jour du 5
juillet. Voilà, c’est la fin d’une
longue saison pour tous nos
jeunes, toutes catégories confon-
dues, qui ont disputé pas moins de
trente à trente-cinq rencontres
pendant toute la saison», souligne
Yazid Aït Brahim, président de la
Ligue algéroise de basket-ball qui
vante les mérites des équipes affi-
lées à sa ligue pour avoir décroché
les douze titres nationaux, Coupes
d’Algérie et championnats natio-
naux. «Je profite de l’occasion
pour féliciter les clubs qui ont rem-
porté les Coupes d’Algérie et
championnats nationaux, toutes
catégories confondues, affiliés à
notre ligue. Là, j’ouvre une paren-
thèse pour remercier la Fédération
algérienne de basket-ball pour
avoir instauré la licence électro-
nique en début de saison. Un nou-
veau système qui ne permet plus
le trafic des licences qui se faisait
auparavant. Je m’explique : lors
des différentes finales (Coupe
d’Algérie et championnat national),
il y avait des équipes qualifiées,
avec l’aide des ligues de wilaya et
régionales, sans scrupules, qui
mettaient à la disposition de ces
équipes des joueurs des sélec-
tions régionales en leur établissant
de fausses licences. Aujourd’hui,
grâce au nouveau système de
licence, aucune ligue ne pourra
magouiller. Ce qui a permis à nos
équipes, affilées à la LABB, de
rafler tous les trophées. Les six
Coupes d’Algérie ont été rempor-
tées par les clubs de la LABB ainsi
que les six titres des champion- prochain. Je ne vous cache pas
nats nationaux. Ce n’est que justi- que notre grand problème, en plus
ce parce qu’aujourd’hui, le tiers du manque des terrains, c’est le
des licenciés au niveau national nombre insuffisant des arbitres.
vient de notre ligue, soit plus de 7 Chaque semaine, on fait face au
licenciés sur les 22 000 que comp- problème des arbitres pour pro-
te la FABB. Le nouveau système grammer près de 100 rencontres.
de licence électronique met en Ce n’est pas facile. Ce sont en
avant les ligues qui travaillent, qui général d’anciens joueurs qui se
ne magouillent pas», souligne M. reconvertissent en arbitres, et cela
Aït Brahim. Le président de la reste insuffisant. On a besoin de
LABB espère entamer la nouvelle former de nouveaux arbitres»,
saison (2018/2019) plus tôt que explique Yazid Aït Brahim qui
d’habitude pour pouvoir mieux regrette l’absence de la formation
gérer les compétitions en raison de nouveaux arbitres et fait appel
surtout du manque des arbitres. à la fédération algérienne pour y
«On tâchera d’entamer la nouvelle remédier.
saison au plus tard le 1er octobre Ahmed Ammour Résultats des finales de
la Coupe d’Alger
Berkane Khaled nouveau Minimes filles
secrétaire de la FABB GS Pétroliers-JF Kouba 37-31
Minimes garçons
La Fédération algérienne de basket-ball Rouiba-GS Pétroliers 39-29
(FABB) a un nouveau secrétaire général en la Cadettes
personne de Berkane Khaled qui succède à Rouiba-USM Alger 52 – 33
Cadets
Abdelkrim Medjhoum qui occupait ce poste
CSCDK Gué-de-Constantine-WO
depuis plusieurs années. Berkane Khaled,
Boufarik 71-72
ancien président de la Ligue algéroise de bas- Juniors filles
ket-ball, actuel secrétaire général de la LABB, GS Pétroliers-JF Kouba 50-48
Juniors
se dit honoré de cette désignation.
NA Hussein-Dey-NB Staouéli 55-56
Ah. A.
 18
Le Soir
d’Algérie

MOTS FLÉCHÉS
Détente Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

Par Tayeb Bouamar

Son nom
---------------- Son poste Son club
Son prénom
Route
---------------- Unit Explosion
Singes ---------------- ----------------
---------------- Registre Coutume
Titres
Néon Lanthane
---------------- Krypton ----------------
Terre ---------------- Danse
---------------- Situé ----------------
Mesures Nickel
Cri de Cité antique
douleur Privatif
---------------- ----------------
Ile ----------------
---------------- Tennisman
Insectes
Equipas espagnol
Ravit Cries Article
---------------- ---------------- ----------------
Rumeurs Ponctuation Platine

Précieux
----------------
Interjection

Stars Etoffer
---------------- ----------------
Poisson Préfixe

Négation Titre
Ses fans ---------------- ----------------
Astre Vaccin
Comptoir
Possessif Flatteur ----------------
---------------- ---------------- Dans la
Base Pause soupe
Arsenic
---------------- Osé
Périmètres ---------------- Edités
---------------- Saut
Maestro
Dosés Dans le sol
---------------- ---------------- Molybdène
Brosse Coupé ----------------
---------------- ---------------- Rejeté
Vieux do Brut
Hurlement Egare
---------------- ----------------
Cumulus Rabais
---------------- ----------------
Baryum Refus
Graffiti Misas Griffe Touche
---------------- ---------------- ---------------- ----------------
Surfacture Générosité Note Titre

ENUMÉRATION
Traîne
Son pays ----------------
Pattes

FAITES LE Tri
Ces colonnes abritent les noms Etablissez les bonnes relations
de six artistes algériens décédés en 2017.
Une lettre ne peut être cochée qu’une seule fois. Exemple : A7
Définition du mot restant = N Footballeurs N Clubs TRI
«Chanteur comique décédé en 2017»
A 1 A7
C U M A M E L Y A C I N
MOHAMED SALAH LEICESTER CITY
B AUBAMEYANG 2 FC BARCELONE
C 3
E O A J K C E B R A F E
SNEIJDER FIORENTINA
D 4
F Y H D U O B A I R A B
ICARDI DORTMUND
E MBAPPÉ 5 AS MONACO
F 6
B I M A A E
VARDY OGC NICE
G 7
O R O U J N
SIMEONE LIVERPOOL
H LEMAR 8 PSG
I 9
U U U O D D
LANZINI WEST HAM
J 10
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RALES-POCHES-FIE -BRANDT-UNKEL-AN
LOUJNIK-MESSAGER -LAS-CRIEES-GENT W-AIE-ASSIS-ALTO
ERRES-PRUDES-ARE TES-MOELLE-PEM-U IRIS-BRI-L-AMI-B
S-ET-L-ANIS-M-SG OS-PELLES-REMUEE LUE-TOISE-CRISSE

1- MAHMOUD ZEMMOURI 4- ABOU DJAMEL

GUE-MAUDIT-MAS-R LE-POIRE-MOINE-L
U-BI-LAS-PERIR-L
ON-RASSIS-VARIEE Y-DOIT----IDE-RD
RENEGAT-POLIR-OL
R-LISSES-MERITES -BOULE----NE-MAE
2- YOUCEF BOUCHOUCHI 5- YACINE BENDJEMLINE
NUAGES-BARIL-RUE
GRASSES-RENIEE-S DOUCE-----S-RAIL
AR-EL-CARTE-GAIS
EAC-UR-RAMENE-LI ENTE-METIS-GARDA
STERE-DIGERE-MAO NOTE-ROUTE-TETE- PUE-MORAL-MEME-P
3- BLAOUI EL HOUARI 6- HOUARI AOUINET DURE-PAPE-E-SEIN TPI-DERME-SENS-R IS-SARIN-SALE-NA
ERE-DAMOUS-SADE- -E-DENSE-DANS-LI T-SANTE-TIRE-SOI
CE-VER-UR-POLI-P A-RENTE-ROND-CET EMARGE-MELO-TOUX
E-HIBOUX-FINESSE TRISTESSE-SUISSE SOCIALDEMOCRATE-
MOT RESTANT = DJAÂFAR BECK
MOTS FLÉCHÉS GÉANTS
19
Le Soir
d’Algérie Détente Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

Par Tayeb Bouamar

Destitution
----------------
Limiter

Paradis Svelte
---------------- ----------------
Cédé Société
Indéfini Voyelle Césium
---------------- double Politesse ----------------
Manche ---------------- ---------------- Préposition
---------------- Couche ----------------
---------------- Obèse
Rang Existence Diplôme
Plat (ph) Fin de Possessif
---------------- verbe ----------------
Pronom ---------------- Forme
---------------- Semence d’avoir
---------------- ----------------
Tentons Guide Rongée
Profit
Concept ---------------- Arme
---------------- Mâchoires ----------------
----------------
Averse Dans la Singe
peux
Ami
---------------- Méditas
Gorgée ----------------
---------------- Américium
Malle
Tube Empestes
---------------- ----------------
Fruit Recettes
Calcium
Naturel ---------------- Dévoilas Numéro
---------------- Dans la ---------------- ----------------
terre
Ruse ---------------- Ile Radium
Ouverte
Près de
Issus Rongeur
Béjaïa
---------------- ----------------
----------------
Douleur Article (inv)
Poisson
Sélénium Unir
---------------- ----------------
Avec des Voyant
vitres
Plus âgée Néon Aseptisé
---------------- ---------------- ----------------
Malle Crier Cabas

Manie Iranien
---------------- ----------------
Arrêter Ventilée
Idiot Négation Part
---------------- Démonstratif ---------------- ----------------
Cérium ---------------- Fatigué Astate
---------------- ---------------- ----------------
Voyelle Demeurer
double Situé Rondeur
Evinças
Plat Réunion
----------------
---------------- ----------------
Retour de
Valses Béryllium
vague
Arme
---------------- Touche
Sort ----------------
---------------- Revenu
Dent
Réfute Rompus
---------------- ----------------
Suffoque Vapeur
Obséder
Cube ----------------
---------------- Sages
Prendre ----------------
Lave
Jouet Revenu
---------------- Halte ----------------
Soigner Préfixe

Chaussure Chope
---------------- ----------------
espion Note
Merveille de Parente Gravit
Babylone ---------------- ----------------
---------------- Arbre Repose
Possessif
Large Préfixe
---------------- ----------------
Préparation Désire

Mer Eprouve
---------------- ----------------
Astre Provoque

Métro Est apte Couvrit

---------------- ---------------- ----------------
Potage Patio Fruit
Dans la Lente Organisation
vessie ---------------- internationale
Prix ----------------
---------------- ---------------- Va à
Ainsi Périmètre Londres
Captifs Toit
---------------- ---------------- Déplace
Tisane Totalité ----------------
---------------- ---------------- Clair (inv)
Détresse Divinité
Armée
Ecartée Brasier Limogeage
----------------
---------------- ---------------- ----------------
Voyelle
Palladium Gallium Tantale
double
Douleur Soude Afin de
---------------- ---------------- ----------------
Refus Crainte Grand

Gravir
----------------
Pays
 21
Le Soir
d’Algérie
Publicité
LE SOIR DE L’IMMOBILIER
Vend. 6 - Sam. 7 juillet 2018 - PAGE

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 5 Juillet : une fastueuse célébration
LETTRE DE PROVINCE

PANORAMA
l’initiative du pouvoir, la célébra-
tion du 5 Juillet vient de
A connaître ce jeudi un déploie-
ment de faste rarement vu tout au
long des 20 dernières années. Mais
est-ce vraiment à la fête de
l’Indépendance que cet apparat
exceptionnel a été mobilisé dans la
capitale et qu’il n’y avait guère
d’autres «raisons» hormis le rite
patriotique à qui cette somptuosité
était destinée ? Sans doute que la
question a été abordée dans la plu-
part des cercles politiques qui recon-
nurent, à travers cette mobilisation
sans pareille, une séquence prélimi-
naire de ce que sera la campagne
pour le 5e mandat. Comme quoi la
priorité accordée à la communication
du pouvoir ne serait efficace que s’il
multipliait les manifestations de ce
genre afin de faire le lien entre la
«grandeur» du pouvoir en place et la
geste patriotique de la nation.
Ainsi, à la suite de ce 5 Juillet que
l’on illustra par des bilans positifs du
régime, il y aura le prochain 1er
Novembre au cours duquel une autre
thématique du pouvoir sera positive-
ment décryptée. Autant dire que cette
atmosphère festive n’avait que peu à
voir avec la fête de l’Indépendance.
Rien, par conséquent, n’est venu
rompre avec la vieille indifférence
des pouvoirs algériens vis-à-vis de
l’exercice mémoriel. Or, notre «5
Juillet» dont l’évocation est tombée
en désuétude assez tôt ne méritait-il
pas une réhabilitation en le fêtant
dans une autre disposition d’esprit
que celle qui vient de le livrer aux
matraquages de la démagogie
orchestrés d’en-haut ? En effet, une
nation qui a bouclé ses 56 années de
souveraineté n’est-elle pas en mesu-
re de faire confiance aux seuls élites
intellectuelles pour lui faire ponctuel-
lement l’apologie de son passé ? Les
usages que la plupart des Etats ont
et des interrogations
furent ou pas déterminantes dans la
consolidation de la culture patrio-
tique. C’est de la sorte d’ailleurs que
notre 1er Novembre suggère la martia-
lité du combat et des armes quand le
5 Juillet illustre la fierté et la joie du
succès. C'est dire qu’il existe plu-
sieurs manières pour aller à la ren-
contre de son pays. Voire à l’exalter
dans ces moments privilégiés. Et
quand bien même la démagogie se
mêle souvent de cette communion
pour servir les princes, il reste tout de
même assez de lucidité chez les
petites gens pour ironiser sur ces
petites impostures. Historiquement
donc, la date a été volontairement
démonétisée par le système accou-
ché par le putsch de 1965. De plus,
celui-ci contribuera à son enfouisse-
ment mémoriel en ne la citant qu’ac-
cessoirement. Dépouillée notamment
de son signe fondateur de l’Etat, il
autorisera en conséquence toutes les
interprétations relatives à la notion
de légitimité révolutionnaire. C’est
pour cette raison, entre autres, que la
célébration de cette date était deve-
nue dérangeante pour le régime du 19
juin. A cette époque, les doctrinaires
du parti unique, placé sous le contrô-
le du Conseil de la révolution présidé
par Boumediène, allaient se charger
de légitimer la date du «19 juin» en
transférant, pour le compte de celle-
ci, les attributs qui, jusque-là, quali-
fiaient le 5 Juillet. A savoir, le moment
historique qui désignait le rétablisse-
ment de l’Etat algérien. Sauf que la
manipulation en question risquait de
heurter, par son énormité, l’opinion si
elle venait à être légalisée par une
abrogation pure et simple. C’est alors
que l’on recourut au cynique subter-
fuge qui avait consisté à qualifier le 5
Juillet de «fête de la Jeunesse» alors
que, dans les manuels d’histoire,
cette date désignait le débarquement
de Sidi Fredj en 1830 et son contre-
repère historique indiscutable pour
lui substituer un épisode politique
dont le caractère déterminant était
contestable dès l’origine. Par ailleurs,
si le 1er Novembre était demeuré hors
de portée de la pratique révisionniste
tant sa charge était lourde dans l’ima-
ginaire national, il n’en fut pas de
même pour le 5 Juillet cible idéolo-
gique du nouveau régime mais aussi
et surtout le 19 Mars qui, à ce jour,
n’est pas considéré comme date
fériée. S’agissant surtout du 5 Juillet,
sa démonétisation au profit de la nou-
velle idéologie instaurée en 1965
trouvera sa traduction dans les insti-
tutions que la caserne ébauchera.
C’est de la sorte que celle-ci parvint à
réécrire le catéchisme du pays en
qualifiant la période antérieure à 1965
de «non-Etat» : celui du chaos. La
suite allant de soi, la nouvelle légiti-
mité révolutionnaire devint la référen-
ce essentielle susceptible de dicter
ou même édicter ceux qui allaient
relever du panthéon de la patrie et
ceux qui furent exclus des manuels
de l’histoire. Etonnamment, n’a-t-il
pas fallu attendre 40 années avant
que ne disparaisse du calendrier offi-
ciel des jours fériés la date du 19 juin
! Alors que la République semblait
s’être réconciliée avec la rectitude
historique en abrogeant, en 2005, la
scorie qui évoque le putschisme du
passé, par contre, cela fait bien 13
années qu’elle tergiverse au sujet du
5 Juillet qui attend de retrouver les
grands-messes des fêtes nationales.
A présent, l’on vient de se deman-
der si la grande fête de jeudi était une
opération de rattrapage concernant la
majesté de la date ou, au contraire,
une énième esbroufe pour faire cam-
pagne au profit de la future présiden-
tielle. Les courtisans prompts à faire
l’éloge du prince affirment que cette
réhabilitation est définitivement ins-
crite dans la somptuosité de ce jeudi.
Par Boubakeur Hamidechi
boubakeur.hamidechi@Yahoo.fr
ils font de la publicité dans ce sens.
Et surtout quand ils rajoutent cette
«ponctuation» orale qu’ils instillent
entre deux vantardises afin d’attri-
buer cette prétendue décision à la
géniale sagesse de qui l’on sait ! Un
insupportable recours à la flagornerie
qui affecte le peu d’estime sur laquel-
le ils pouvaient compter. Alors que la
mystification politique n’est jamais
absente même lorsqu’il s’agit d’une
célébration nationale, comment l’opi-
nion peut-elle croire que les parades
et les défilés traversant la capitale
honoraient d’abord l’histoire du pays
quand pas un laïus commandité par
les caméras de la télévision officielle
n’a omis de faire l’éloge du chef de
l’Etat exclusivement. Et puisque ce 5
Juillet 2018 est placé sous le signe
d’avril 2019, pourquoi ne pas exiger,
d’ores et déjà, que la prochaine célé-
bration soit aussi somptuaire et
n’évoque que les pères fondateurs de
la nation ? Proposition fantaisiste qui
jure avec ce pays du doute où la
moindre promesse n’engage que les
naïfs qui applaudissent par avance.

Champions du monde, dis !

en partage n’avaient-ils pas attribué à
certaines célébrations plus de sens
que de coutumes selon qu’elles
point, la signature de la souveraineté
recouvrée en 1962 ! Un triste tour de
passe-passe destiné à effacer un
Or, rien n’est plus inexact que ce faux B. H.
argument pour peu que l’on s’intéres-
se à l’agitation des ministres quand
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POUSSE AVEC EUX !

Par Hakim Laâlam Affaire des 701 ! «Le dossier de notre client est vide
!», affirment les avocats du…
… container !
C’est censé provoquer quoi en nous ? Un
sentiment de complexe ? Eh ben, c’est raté ! Aucun
complexe face à ces images des vestiaires japonais
après la défaite de ce pays et son élimination de la
Coupe du monde de football. On veut en faire des
exemples ? Mais leur comportement ne supporte
pas la comparaison avec celui des nôtres. Oui
m’sieur ! Les Verts sont encore plus civilisés que les
joueurs nippons ! Les Verts ont laissé leur vestiaire
encore plus propre que celui du onze samouraï.
Quelle est notre recette miracle pour un vestiaire
hyper-propre ? Ne pas l’occuper, pardi ! Nous
aurions pu en avoir un de vestiaire, à cette Coupe du
monde russe. Nous l’aurions alors sali. Il aurait fallu
ensuite le nettoyer. Et enfin comparer notre
nettoyage avec celui des Japonais. Trop long. Trop
alambiqué. Trop fastidieux. Nous, toujours aussi
ingénieux, imbattables lorsqu’il faut trouver la
bonne martingale, nous avons opté pour la solution
dite «clean-radicale». Pas de Coupe du monde ! Pas
de vestiaire. Pas de détritus. Et champions du
monde de la propreté, option «absents». Allez !
Chiche ! Trouve-moi une image d’un vestiaire en
Russie que les valeureux joueurs de la principauté
de Dézédie auraient salopé ! Aucune, bien
évidemment ! Et puis, en termes d’exemplarité, y a
pas que les vestiaires. Nous battons aussi les
Japonais et toutes les autres équipes de ce Mondial
en matière de fair-play. Car, là aussi, nous terminons
cette compétition avec zéro carton. Ni jaune. Ni
rouge. Ni le moindre coup-franc contre nous !
Quelle autre formation peut se targuer de cette
performance ? Ah ! Ils la ramènent moins les Honda
et les Kawasaki ! Je le dis, l’écris et le réécris :
arrêtons avec les clichés ! Stop aux raccourcis.
Sachons, nous aussi, valoriser notre potentiel.
Notre potentiel absence ! Tout en fumant du thé
pour rester éveillés à notre cauchemar qui continue.
H. L.
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