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apprécier les mérites, nous avons décidé de donner les avantages suivants :
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A TRAVERS LE MONDE

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trées. nous avons ouvert cette liste d'adresses.
' Nosabonnésontdroitày fairefigurerORATUITEMENTleurs nometadresse et sont priés
de ne répondre qu'aux correspôndants dont les noms figurent dans la présente liste I
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let et une pièce de théâtre sans droits d'auteur, que visiter en partie la Hollande. Ilnous en a
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d'Outre-Moerdijk, quelques trop rares lettres Ce livre n'est pas un journal de voyages,
illustrées, là où d'aucuns se contenteraient de encore moins un guide pour touristes, une des-
nous envoyer de temps à autre une carte-vue. Et cription complète des ruines el monuments célè-
c'est bien aussi I'impression qu.e nous laisse son bres de la haute et de' la basse Egypte. Des
:
récit de voyage une impression d'ensemble, notes, des souvenirs, des impressions person-
point. Ce n'est pas un livre écrit sur des notes, nels, voilà ce que la comtesse de la Morinière de
ce sont ces notes mêmes. Aucun plan général, la Rochecantin, dans un décor d'artistiques illus-
mais une réunion de tableaux, à moliis différents trations, oifre au public. Certains croquis des
et divers, tous très bien venus, mais qu'aucun siles, des races, des monuments du pays des
lien ne relie en réalité. Pharaons paraissent parfois superfrciels et ina-
Du Calre à ,tesorrnn, par la Com- chevés ; ils rachètent ce petit défaut par leur ori-
ginalité, leur naturel, leur vie. La lecture de ces
tesse de la MonrNlÈne de la RocHsceN-
pages réalise-t-elle l'espoir formulé par I'auteur
rIN. Un vol. 3 fr. 50. (Jouve, 15, rue au début de son livre ? Je n'oserai l'atfirmer: en
Racine, Paris.) tout cas, ceux qui ont visité I'Egypte dans les

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A TRAVERS LE MONDE VII

mêmes conditions que I'auteur éprouveront de à chacune des haltes du voyage : Malte, le
I'intérêt en relisant une si charmante évocation Liban, Famagouste, Rhodes, et nous conduit
de leur voyage. avec eux jusqu'au but, vers Jérusalem.
F, P. De nombreuses photographies' arlistement
reproduites, nous font-voir ce qu'ils ont vu'
Yers Jérrraalern, Par J. Lenox. M. La{on dit avoir écril ces pages surtout
pour ses enlants, afin, dit-il, < que se transmelte
(Librairie des Sts-Pères, 83, rue des dans une famille un patrimoine de souvenirs
Sts-Pères, Paris). Prix : 3 fr. 50 comme se transmettait au temps iadis un patri-
Le livre de M. Lafon est atlachant au plgs moine de reliques. > Souhaitons que son livre
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se répande en dehors de ce cercle intime, et que L'auteur a étudié Rome à loisir. En trente six
toules les personnes désireuses de faire un vrai chapitres, dans une série de croquis, il a voulu
pèlerinage aux Lieux Saints s'imprègnent aupa- ( encenser D cette ( Rome chrétienne avec son
ravant des sentimenls qu'il exprime si bien. esprit et sa ioi, ses coutumes et ses traditions,
jetant seulement de loin en loin un regard sur la
l,'Arno de Rorne, Par le chan. Rome des Césars et des Italiens >. Il a écrit ce
H. Cllnter, missionnaire Apostolique. livre qui ressemble bien à un chef d'æuvre et qui
(Cattier à Tours) prendra place à côté des ouvrages de Mgr Oerbet

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Deuxième Journéc du Tournoi de Tournai, par Ch. Eugen, 208
Le Cinquantenalre de I'Affranchisscment de I'Escaut, par Ch. Haylltlnns, 210
Concluaion. gar P. de Lorunu. ztl
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IMPRESSIONS d'ORIENT, par le Dr. Lëopold DeJace. (5 illurhationr) 220
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A L'EXPOSITION AUTRTCHIENNE DE L'ADRIA A VIENNE, gar O,Kenny.
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2e rnnéc. Nos E -9 l reptombtr l9l3

ffi"
l,lLot, Iloillc

S. M. ALBERT, Roi des Belges.


le Année. - Nnt E-9. Le numéro : u5 centlmes 1." Septembre r9t3

A Travers le REVUE MENSUELLE DE TOURISME


Monde
Rédaction : Administration:
Prir de I'Abonnement: l0 :-
Rug Charles Vl. 19 :- -: Rue de l'Abdicationo
ERUXETtES Eelgique: 3frs. - Etranger: 4lrt, ESUXELLES

La Farnille Royale aux Fêtes Belges


I.a JoYeuse-Entrée à Liége.
- Le Cortège des -.
Vieilles Chansons 'Wallonnes.

-: 13 Juillet 1913. :-
Liége, la vieille cité wallonne, attend I'arrivée des Souverains de Belgique et
de leurs charmants enfants. Liége, vitle des fumées, des charbonnages' ville du
leu, Liége, centre d'industrie et de travail, s'illumine sous le clair soleil de juillet.
Dans les rues se déploient allègrement les drapeaux aux trois couleurs nationales,
les drapeaux liégeois jaunes et rouges, et les nouveaux drapeaux wallon$, coq hardi
rouge sur lond jaune aussi. Et partout des mats se dressent, fleuris et pavoisés....
Un courant Îiévreux semble animer la population qui s'apprête à fêter digne-
ment leurs Majestés, le roi Albert, la sympathique reine Elisabeth, les petits
Princes, charmants blondinets, et la toute mignonne Princesse Marie-José'
Des Ci11érents quartiers de la ville, des environs, de la vallée oit halettent les
moteurs et silllent les sirènes, des hauteurs où se profilent çà et là les terrils des
charbonnages, le peuple accourt, le peuple, vaste foule anonyme' impulsive et
ardente, le peuple wallon, lrondeur et gouailleur peut-être, léger ou constant, mais
enthousiaste aussi et généreu5.
d_^.
Leurs Majestés le Roi et la Reine des Belges, accompagnées de LL. AA.
RR. Le Prince l-éopold, Duc de Brabant, Le Prince Charles' Comte de Flandre,
et la gracieuse Princesse Marie-José, si chère au cæur de nos pOpulatiOns, ont lait
le 13 juillet, au milieu des acclamations du peuple liégeois en fête, leur Joyeuse-
Entrée dans la glorieuse cité des Princes-Evêques'
La noble ville mosanne a bien fait les choses et, pour recevoir les Souverains,
les édilités communales ont voté un crédit de cent cinquante mille lrancs. Aussi la
réception fut-elle somptueuse.
206 A TRAVERS LE MONDE

Après un grand dîner offert par le Roi dans les satons du Gouvernement
Provincial, dîner auquel assistaient les notabilités de la ville etde la province,
parmi lesquelles Monsieur le Gouverneur, Madame Delvaux de Fenffe, les
Ministres, le Bourgmestre de Liége, etc.
Parmi les réjouissances qui eurent lieu à I'occasion de la visite royale, la plus
éblouissante lut certes le Çortège des Vieilles Chansons Wallonnes.

r"

Le Crâmignon, signalé à Liége dès le Xll" siècle, est une chanson populaire; la
musique en est simple et les vers faciles.
Les peroles sont moqueuses ou satiriques, parfois teintées de quelques nuances
sentimentales, tantôt imprégnées d'inoffensive gauloiserie.
Aux lêtes des paroisses, dans les quartiers surtout où vibre le mieux I'âme
wallonne, où s'épanouit le plus lranchement la véritable et saine gaîté du pays de
Liége, nous voyons avec plaisir les joyeuses bandes de jeunes gens et jeunes fiiles,
bras-dessus bras-dessous, déambulant de par les rues, dansant et chantant leurs
alertes refrains. C'est la ieunesse expansive qui, aux jours de liesse, libre, ou-
blieuse pour un instant de I'activité des jours de travail, clame sa joie folle I
Et ce spectacte est réconfortant. Pour ceux qui savent comprendre ces sara-
bandes endiablées, il en est qui réjouissent le cæur et allègent I'esprit.
Lors de la Joyeuse Entrée de LL. MM. le Roi et la Reine en notre bonne ville,
c'est un des caractères de la vie locale que la Société < Liége-Attractions u s'est
ellorcée de mettre en relief .
Elle a voulu personnifier quelques-uns des plus jolis des anciens crâmignons.
Le Cortège des Vieilles ChansonsWallonnes s'est déroulé cependant que les rues de
Liége ont retenti des couplets d'antan ; et pour quelques jours ceux-ci ont refleuri
sur toutes les lèvres wallonnes, avec une grâce toute particulière et toute nouvelle.

.**
Le cortège s'avance, précédé de la bannière de I'ancienne Cité liégeoise et de
celles des 32 Bons Métiers. Puis suivent les harmonies jouant des marches popu-
laires et alertes.
Et les chars se succèdent, accompagnés chacun d'un crâmignon costumé :
u L,Avez-ve véyou passer ,, délicieux poènne de N. Detrêcheux.
On dimègne qui j' copéve des fburs divins nosse pré,
fi veîa 'n' belle jône feie, tot près {mi s,atester,
Ila ! ha ! ha t ha ! dihez-m', I,avez.ve véyou passer...,
u Pierrot revenant du moulin u:
Pierrot revenant du moulin (bis)
ftencontr' trois fill's sur son chemin (bis)
Il prit Ia plus bell' par Ia main,
(Cri) Pierrot !
Pierrot reviendra tantùl,
lantôt rcviendra Piercot,...
W%:.'*-*
'- ^\g{æ
I

Glorifcation de Grétry

Mes Sabots de bois


ry
208 A TRAVERS LE MONDE

( Pauve Mohe r,:


Pauve Mohe, qui n' ti sâvéve-tu ?

Wisse don ? podri |es cabus. ..


Et d'autres chars encore :

o Joli Tambour "


n Dedans ce bois u

Dedans ce boïs, vous ne savez ce qu'il y a...,

" Li Grand Hinri "


u Mes Sabots de bois o

< tlarbouya " :

Ah, pauve llarbouya,


Fât qu' ti mour' di tot çoulà !
. Ahier au soir !'ai tant dansé ,
Liége avait associé à la Îête la mémoire d'un grand musicien, Grétry.
Le cortège a rappelé quelques-unes de ses æuvres; le char linal fut son apothéose :
la muse couronnant le célèbre disparu ; tandis que de I'estrade faisant face à la
tribune royale, nous parviennent les notes de < ColinetteàlaCour >, une æuvre du
maître Elle lut exécutée par les Sociétés Chorales: la Royale Légia,les Disciples de
Grétry, la classe d'ensemble du Conservatoire, les Harmonies du 12" et du 14" de
ligne, sous la direction de M. Sylvain Dupuis, directeur du Conservatoire royal de
Liége.
Ainsi se passa le 13 juillet 1913. Les soirées de la vie quotidienne ont été
délaissées ; Ies engrenages des machines ont cessé de grincer; le vacarme assour-
dissant des établissements métallurgiques s'est momentanément apaisé.
Ce lut le jour de la gloritication de Grétry,le jour des vieilles chansons ; vieilles
chansons, rellet de l'âme du peuple, poète, artiste dans sa simplicité. Heures de
liesse et de repos, après les h_eures laborieuses et pénibles.
Et à cette manilestation de la vie liégeoise, se sont jointes, sincères, nourries
et ardentes les acclamations de la population, heureuse de saluer la Joyeuse-
Entrée de nos Souverains dans la capitale de la Wallonie.
Jacques Mnnm

Deuxième Journée du Tournoi de Tournai.


-: 14 Juillet 1913. :-
Les Princes Léopold et Charles de Belgique avaient tenu à relever de leur
royale présence la seconde représentation de la magnilique reconstitution histo-
rique à laquelle la bonne cité de Tournai, ville d'art, avait convié les Nations.
A leur arrivée dans la lice, les Princes lurent accueillis par Monsieur le
Baron Stiénon du Pré, Bourgmestre de Tournai et initiateur des Fêtes. Qui,
et pleins de loyalisme, souhaita la bienvenue aux enfants
en des mots choisis
S. M. ELISABETH, Reine des Belges.
A TRAVERS LE MONDE 209

royaux et les remercia d'avoir voulu donner un nouvel éclat à I'entreprise du


Comité organisateur, en prouvant par leur présence toute la joie que leur procurait
cette réminiscence du passé.
Après une vibrante Brabançonne que toute I'assisiance écouta debout, le
Cortège défila dans la lice,merveilleuse reproduction due à Monsi:.ur I'Archiviste
A. Hocquet, auteurde Ia mise en scène.
Une foule considérable avait tenu à prouver combien les Belges sont friands
de spectacles de ce genre et elle applaudif bruyamment la noblesse et la bourgeoi-
sie du Tournaisis qui avait obligeamment prêté son concours au Comité du Tour-
noi, en acceptant de figurer dans les différents rôles.
Nous ne revien-
drons plus aux pé-
ripéties successives
du Tournoi: nous
les avons passées
en revue dans nos
précédents numé-
ros. Nos prévisions
se sont réalisées :
malgré la pluie qui
tint à être de la lête
le 14, tout fut par-
llit.Les quatre jour-
nées se déroulèrent
au milieu du ravis-
Aspect d'un camp avant la mêlée finale.
sement et des accla-
mations des spectateurs et le succès lut tel qu'on fut obligé de donner trois repré-
sentations supplémentaires. '
Qu'il nous soit permis de rendre un hommage ému aux personnes qui se
sont employées à la réussite de cette reconstitution artistique et tout d'abotd à
M. le Bourgmestre Stiénon du Pré, qui iut I'idée, et par sa patience et sa tenacité,
réussil à surmonter les difficultés qui ont surgi au cours de l'étude du projet. N'ont
pas moins mérité de notre reconnaissance, à d'autres titres, M. A. Hocquet, archi-
viste conrmunal, qui, par sa patience dans sa recherche des vieux documents, nous
a reconstitué cette {ête d'art ; M. L. Pion, directeur de l'Académie des Beaux-arts ;
M. N Daneau, directeur de I'Académie de Musique, qui a orchestré avec habileté
Ies vieux airs de l'époque, en leur laissant leurcharme naïÎ. Enfin, nousdevons
décerner nos lélicitations au commandant Delsipech, au capitaine Bary et au lieute-
nant Bertouille qui ont réglé I'action du Tournoi ; sans oublier les sous-oiticiers
du régiment qui se sont montrés cavaliers incomparables, dans le costume des
reltres de I'Empereur Maximilien.
En résumé une lête chevaleresque du plus bel éclat. Nos Princes se sont
retirés. au milieu des acclamations de la foule. émerveillés du beau spectacle
auquel il leur avait été donné d'assister,
Ch. Euôen.
210 A TRAVERS LE MONDE

Le Cinquantenaire de I'Affranchissement de I'Escaut.

-:2O Juillet l9l3 :-


Le Roi a voulu prouver qu'il tenait en haute estime l'æuvre du Baron Lam-
bermont.
Le peu de place dont nous disposons nous empêche de retracer I'historique
des négociations qui aboutirent le l6 juillet 1863 à la signature de la Convention
internationale qui reconnaissait la libre circulation sur I'Escaut. Nous examinerons
rapidement I'histoire d'Anvers depuis la fermeture du lleuve.
La guerre entre I'Espagne et les Pays-Bas du Nord s'était terminée en 1648,
après des luttes qui durèrent quatre-vingts ans, par le traité de Munster qui com-
portait comme clause principale : la navigation sur I'Escaut est à jamais délendue.
Cet article était une sentence de mort pour la métropole commerciale qu'était déjà
Anvers au XVII" siècle. Aussi les habitants émigrèrent-ils vers d'autres ports et le
commerce si prospère disparutd'Anvers.C'était la ruine de la Cité Cette situation
devait perdurer pendant près de deux siècles.Des tentatives furent bien laites po ur
la laire cesser,notamment par Joseph II, empereur d'Autriche,mais elles échouèrent
devant l'obstination des Hollandais. Vint Ia Révolution française. Les Français,
maîtres d'Anvers décrétèrent la libre navigation sur I'Escaut. Quoique gênée à
diflérentes reprises, la circulation ne lut plus interrompue complètem€nt. De l8l5
à 1830, le port dânvers prospéra et I'année l8l7 vit arriver dans I'Escaut Ie
premier navire à vapeur. La révolution belge éclate : I'Escaut fut bloqué par les
Hollandais.
Le Couvernement provisoire de notre pays avait posé comme condition à la
conclusion de la paix, la libre navigation sur le lleuve. Les négociations continuent
jusqu'en 1839; pour assurer sOn existence et conseillée par les puissances, la
Belgique est linatement obligée de signer le traité de 1839 ; elle consent au paie-
ment par les navires naviguant sur I'Escaut, d'un droit de fl. I .50 la tonne (ll' I .12
pour les navires venant du large et 38 cents pour les navires qui descendent
I'Escaut).
Notre gouvernement lait voter une loi, qui assure à toutes les nations le rem-
boursement des péages. La situation est fntenable. En l8ô3 la somme remboursée
s'élève à près d'un million et demi par an.
Tout accroissement de mouvement de la navigation entrainera pour la Bel-
gique une augmentation de ta somme à payer à la Hollande. En 1857, les péages
sur le Sund, les deux Belt et (plus tard aussi) sur I'Elbe sont abolis, Notre gouver-
nement réussit à décider I'Angleterre en premier lieu, et ensuite les autres nations
intéressées, à payer une part proportionnelle, aux fins de verser à la Hollande une
somme moyennant laquelte celle-ci s'engagerait à ne plus exiger les péages. Grâce
surtout à I'intervention du Baron Lambermont, le contrat est conclu. La part de la
Belgique dans la somme de 36 millions, payée à la Hollande, est de l/3 environ.
La somme payée jusqu'en 1863 s'élevait à plus de 28 millions. Le total, jusqu'à ce
iour, s'élèverait à 900 millions environ, si les péages n'avaient pas été rachetés et
bieri entendu si la Belgique avait pu supporter cette dépense et si Ie mouvetnent
S. A. R. Mgr. le Prince Léopold,

Duc de Brabant,

Né à Bruxelles, le 3 novembre 1901.

Ithttt. Ilatte

S. A. R. Mgr. Ie Prince Charles,

Cornte de Flandre,

Né à BrLrxelles, le 10 octobre 1903.


A TRAVERS LE MONDE 2rl
de la navigation avait acquis son importance actuelle, Ceci clonne quelque peu la
mesure du bienlait qu'Anvers doit à Lambermont et à ses collaborateurs.
On I'a vu, te Cortège était surtout un hommage rendu à la mémoiredu
Baron Lambermont, le grand homme d'Etat, auquel Anvers est redevable en
partie de sa prospérité. Le thème du Cortège historique et allégorique était la
navigation à travers les âges.
Le défilé dura près d'une heure. Nous avons compté près de vingt chars.
Leur décoration ne fut pas toujours heureuse et les costumes des participants con-
tenaient parlois de légers anachroirismes, mais néanmoins nous devons être
reconnaissants à I'Administration communale et à la Chambre de Commerce
d'Anvers de cette remémoration du passé'
cH. HuvslvrRNs.

-: Conclusion :-
Nos envoyés spéciaux se sont attachés à retracer dans les lignes qui précèdent
les trois principales lestivités auxquelles les administrations communales des villes
de Liége, de Tournai et d'Anvers, avec le concours de toutes les bonnes volontés,
ont réussi à donner de l'éclat.
Nous ne pourrions non plus les signaler sans émettre quelques considérations
dont Ia mise en pratique peut être utile dans un avenir prochain, nous I'espérons.
Tout d'abord, nous lormons le væu que nos poputations soient conviées le
plus souvent possible à assister à de semblables résurrections du passé, Qui nous
rappellent que nos pères ont lait preuve jadis <ie véritables connaissances artis-
tiques, dont la naiveté nous touche parlois plus que I'imprévu des innovations
américaines et sauvages qu'on tente de mettre à la mode de nos iours. On nous
objectera que de pareilles îêtes coûtent cher aux villes dont le budget est déjà
suffisamment chargé, pour qu'il laille I'obérer davantage par des dépenses inutiles.
Nous répondrons que ces dépenses sont sutfisamment équilibrées en ces jours
par la vitalité du commerce.
Il y a plus t Les fêtes que nous avons signalées se distinguent surtout par
leur caractère absolument local, à I'exception du Tournoi de chevalerie, dont les
organisateurs, par une publicité bien faite, avaient téussi à attirer la population
belge et même étrangère. Mais le Cortège des Vieilles Chansons Wallonnes et
celui de I'Affranchissement de l'Escaut n'avaient attiré à Liége et à Anvers, et
seulement lors de la visite royale, que les habitants de la ville et tout au plus des
communes suburbaines.
Quel profit pour le commerce si l'on protite des joyeux évènements pour
inviter I'Etranger à !
visiter le pays pendant qu'il est en fête Le com-
merce particulier n'y trouverait pas seul un avantage. L'administration des che-
mins de fer verrait augmenter ses bénéfices et pourrait par le lait même intervenir
dans les dépenses nécessitées par I'organisation sur une plus vaste échelle.
Yoyez ce que lont en ce momeht nos voisins du Nord. Ils ont eu I'ingéniosité,
au lieu de grorrper leurs produits dans une seule grande exposition, de les faire
valoir dans trente expositions partielles qui se tiennent dans les localités d'où
ils soni originaires.Outre t'avantage que présente pour le visiteur cette innovation'
qui lui est un motil sullisant pour lui permettre comme on dit vulgairernent t, de
2t2 A TRAVERS LE MONDE

voir du pâyS,, les sources de bénélices créées pour chaque ville,êt les chemins des
fer, sont énornres. Car les Hollandais ne lont pas ces exhibitions pour eux-mêmes.
Par la réclame qu'ils font depuis longtemps dans les pays voisins, nul doute
qu'ils n'attirent chez eux quantité de visiteurs curieux de voir le pays en îête et
ses habitants dans leurs costumes nationaux. Aussi, leur initiative mérite-t-elle
un îranc succès. Nous le leur souhaitons.
Que cet exemple nous proiite à nous Belges et qu'il nous amène à ne plus
conserver nos trésors pour nous seuls !
P. de LoNu.rEu.

IDicsbsder.

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E\q \, lt

Wiesbaden. La Place du Marché
-
Wiesbaden est la'coquette, l'élégante, la charmante station d'eaux thermales
où chaque année, hiver et été, accourt une loule cosmopolite de 90.000 étrangers,
malades et bien portants.
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214 A TRAVERS LE MONDE

Couchée au pied du Neroberg, au fond d'un gentil vallon, dans un cadre


poétique, elle séduit le regard. Les monuments se détachent élégamment sur fond
bleu : le château d'hiver dans la ville, le château d'été sur Ia crète du Sônnenberg,
la chapelle russe dont les croix et les chaînes d'or émergent d'un océan de verdure.
Des côteaux et des collines couronnés de vignes, des lorêts ombreuses, des vallées
et des montagnes, des lacs clairs comme des miroirs de Venise au milieu de
plantations luxuriantes, forment autour de Wiesbaden une ceinture du plus bel
effet, et lui donnent une des plus admirables situations de toute I'Allemagne. Les
vents âpres du Nord, du Nord-Ouest et de I'Est, ne I'atteignent jamais, tandis que
les vents du Sud et du Sud-Est y soufflent librement, et la gratilient d'une
température douce et agréable. Les journées de pluie y sont rares et les neiges n'y
séjournent pas.

Wiesbaden.- Le Nerotal.

On comprend que dans cette oasis aux maisons fraîches et aux jardins odorifé-
rants, devant cette belle nature,la mélancolie allemande disparaisse.Partout règnent
la joie et les plaisirs, partout retentissent les éclats de rire et les échos de musique !
, Les Romains connaissaient déjà la gracieuse cité, et Pline écrivait: II y a aussî
à Mattiacum en Cermanie, au-delà du fthin, des sources dont les eaux restent chaudes

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J

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6
216 A TRAVERS LE MONDE

pendant trois jours. Ces grands amateurs de bains chauds étaient en etfet venus
vers le commencement de notre ère s'établir près de la source principale, et pour
protéger la localité, ils bâtirent un Castellum sur le Heidenberg, En laisant, en
1838, des îouilles, on a constaté que ce camp retranché, qui avait une longueur de
160 rn. sur 150 de large, était entouré d'une enceinte llanquée de 28 tours; cette
dernière s'appelait la muraille des Pai'ens. u Vers le règne d'Adrien, dit Gibbon'
lorsqu'on imagina un pareil moyen de défense, les torts ou postes, construits
du Rhin au Danube, communiquaient I'un à l'autre par un retranchement d'arbres
et de palissades. u A ces remparts informes, I'Empereur Probus, pour mettre I'em-
pire romain à I'abri des invasions des Barbares, ( substitua une muraille de pierre
d'une grande hauteur, fortifiée par des tours placées à des distances convenables.
E,lle commençait dans le voisinage de Neustadt et de Ratisbonne, sur le Danu-
be; elle s'étendait à travers des collines, des vallées, des rivières et des marais,
jusqu'à Vy'impfen, sur le Neckar ; enfin elle se terminait aux bords du Rhin, après
un circuit de 200 milles environ. u

Wiesbaden. - Les Kochbrunnen,

Après plus de deux cents ans d'occupation romaine, les Alémans envahirent le
pays vers le milieu du Ill" siècle ; et la forteresse lut prise et reprise plusieurs lois.
En 371, le prince Macrian, roi des Buccinobantes, vint habiter près des sources de
Wiesbaden pour rétablir sa santé. L'Empereur romain Valentinien voulut s'emparet
de sa personne et fit jeter un pont de bateau sur le Rhin ; mais ses manæuvres
à0
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2t8 A TRAVERS LE MONDE

furent aperçues'des Alémans, qui eurent le temps de s'enfuir, emportant sur une
litière leur prince malade.
Ce fut la dernièreexpédition Romaine dans cette contrée; la paix fut conclue
entre Valentinien et le prince Macrian, qui, restant dans le pays, devint un lidèle
allié des Romains.
Au V" siècle, led Francs succèdent aux Alémans. Puis vient Charlemagne qui
fortifie à nouveâu Wiesbaden. Pentlant le Moyen-âge, la station thérapeutique est
très fréquentée, mais Ia guerre de'Trente-Ans, îait sentir ses funestes consé-
quences; les habitants sont exterminés et dispersés au point qu'en 1640 la vieille
Cité ne comptâit plus guère que 50 habitants. Depuis elle s'est relevée progressive-
ment, et I'ancienne capitale du duché de Nassau, devenu chetlieu du district
prussien du même nom, compte actuellement 86.000 habitants.
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Une des rarqs églises catholiques dans ce centre de protestantisme est la


Cathédrale.Bâti en style roman de 1844 à 1849, ce bel éditice à trois nefs d'égale
hauteur et à transept contraste fort avec les ornements dont les détails sont tout
à fait gothiques.
Nous dirigeons ensuite nos pas vers /'églrise Evangélique, de style gothique,
en briques rouges, conbtruite de t853 à 1862. Quatre tourelles y tiennent compagnie
à une tour principale de 90 m. de haut; dans le chæur se dresse'tt les statues
cotossales du Christ et des Evangélistes, en marbre blanc. Pour le reste, rien qui
vaitle une mention spéciale.
A peu de diôtance s'élève la Synagogue. Ediliée ainsi que l'église catholique'
en 1869 par le même architecte Hoffman, nous la trouvons, comme les théâtres
modernes, briltamment décorée. Une immense coupole d'environ 37 m. de hauteur
llanquée de quatré coupoles latérales, surmonte ce tenple iuif, de style mauresque
en pierres blanches et rouges.
Passant par le palais ducal, restauré en 1883 et dépositaire de quelques
fresques,de quelques tableaux anciens et modernes, par l'flôtel de Ville, beau mo-
nument du style de la Renaissance allemande, bâti en 1884 par un architecte de
Munich, nous débbuehons à la place du Kurhaus, ornée de parterres et de fon-
taines. Des deux cdiés une colonnade d'ordre dorique forme le Bazar de Wiesbaden
où pullulent des gnagasins de pierreries, d'orÎèvreries, de bibeloteries de tout genre.
Entrons a1 Kurhaus. Un guide-interprète donne des explications à un petit
groupe de touristes ;'suivons-le un moment.
Dédié aux sources Mattiaques, Fontibus MattiacÎs, le Kurhaus, achevé en
1810, est le rendez-vous des étrangers. Son portique a six colonnes ioniques et de
longues galeries latérales pl'us basses, avec24 colonnes doriques. La grande salle
mesure 37 m. de long sur l5 de haut et 10 de large ; 28 colonnes et 4 demi-colonnes
d'ordrê corinthien, en marbre gris-rouge du Nassau, supportent les galeries de
I'orchestre symphoniq ue.
Les riches salles que nous venons de parcourir appartenaient jadis au duc
de danse. Dans I'aile gauche se
de Nassau. La partie centrale servait de la salle
A TRAVERS LE MONDE 219

dressaient des tables de jeux, iurri tesquelles la roulette avait le plus de succès ;
les profits, parait-il, étaient si grands que chaque année le tenancier payait au duc
30.000 llorins pour le seul privilège de tenir la banque. Quoique I'extérieur.
de l'édifice soit lort simple, I'intérieur en est élégant et distingué; I'ancienne
salle de danse surtout est splendide. Le parquet, composé de divers bois rares, est
;
en mosaiclue une rangée de colonnes de marbre d'ordre corinthien règne de
;
chaque côté de la salle et supporte une légère et spacieuse galerie un nombre
considérable de bustes et des statues de marbre ont pris place sous cette double
colonnade; le plalond est en voûte, et quoique d'une çouleur assez sombre, déco-
ré avec goût.

\{iesbaden. -- La Wilhelmstrasse.
Dans une des ailesdu patais sont installés actuellement le restaurant et le calé.
Inutile de dire que les consommations et les repas se payent en conséquence de la
grandeur de l'établissement; l'électricité prodigue, le soir, des flots de lumière
aveuglanle dans la salle de danse, le cabinet de lecture et toutes les autres.
A I'extérieur, dans les allées du parc immense, orné de pelouses et parsemé de
fleurs, les habitués se réunissent aux heures convenues pour assister au concert....

Les l(ochbrunnen louchent presque au Kurhaus.


De gentilles Vy'iesbadoises, de service dans ce pavillon, puisent avec un
gobelet de fer blanc lixé à une longue perche d'osier,l'eau que I'on voit boulllonner
dans le fond, et que I'on oifre dans un verre de cristal moyennant le ticket de
220 A TRAVERS LE MONDE

40 pfennigs payé à I'entrée. Les eaux de Wiesbaden sont prescrites pour les
rhumatismes, la goutte, les maladies nerveuses.
Notre digne souverain, feu Léopold II, s'y rendait jadis aussi, pour faire
sa cure.
Wiesbaden renferme 23 sources d'eaux thermales, sortant du sol à des tempé-
ratures sensibtement élevées. On a réuni ici, sous un ioli pavillon, 15 de ces
sources, qui jaillissent sur un espace de quelques mètres carrés, et lournissent
22.000litres d'eau à I'heure; cette eau est à la température de 68" centigrades et
contient 8.76 o/o de sels, surtout du chlorure de soude.
Ces eaux se prennent en bains génératement ; il n'y a que celles des Koch'
brunnen qui se boivent. Il est de mode pour les malades qui se baignent ou
prennent les eaux, de le faire de bon matin, rarement plus tard que 7 ou 8 heures.
Les Allemands étant très matinals, les étrangers sont obligés, dans une certaine
mesure, de se conformer à leurs habitudes : il en résulte que les moyens de
rétablir sa santé ne viennent pas se mêler importunément aux amusements du
jour.
Quittonsceslieux cosnropolites où s'entendenttoutes tes langues et achemi-
nons nous vers I'hôtel. Depuis quelques années quantité de rues neuves ont été
aménagées dans le voisinage du Kursaal et des salons publics ; de nombreuses
villas, au milieu de jolis jardinets, augmentent le charme des promenades publi-
ques. It y en a pour tous les goûts, de tous les styles, de toutes les grandeurs.
A l'hôtel, tout est d'un raffiné confort, nécessité par les exigences modernes.
Les tables sont dressées, et nous invitent à y prendre place...

(A suivre) H. M.

Jmpressiorcs iffrient
(Sar'ze)

Vers la soirée, nous distinguons les côtes de l'île d'Ustica ; I'obscurité nous
enveloppe, mais, à I'avant du navire, une lueur rougeâtre se dessine, d'où s'élèvent
de lourdes volutes de lumée : c'est le Stromboli, volcan en continuelte action de-
puis des années, effilant son cône menaçant au-dessus de la petite île du même
nom, île servant d'habitation à de hardis pêcheurs de racasses et de langoustes ;
les misérables chaumières de ces minables travailleurs de la mer sont constamment
menacées par les coulées de lave brûlante, mais bast ! les barques sont toujours
gréées, et lorsque le volcan crache, les pêcheurs sautent dans leurs canots et at'
tendent la lin de I'accès. Pauvres gens ! aucune catastrophe ne peut les arracher,
de leur roc inhospitalier, qui les abandonnera peut-être en s'elfondrant dans la mer
mais qu'ils ne quitteront pas tant qu'il dominera les flots'
A TRAVERS LE MONDE 221

La nuit, claire d'étoiles, enveloppe notre bateau ; il est onze heures, et


devant
nous brillent des leux nOmbreux : ciest Balmi, c'est Bagnara' sur les côtes de Cala-
bre.
Dans I'ombre grandissante se devine la forme du rocher de Scylla' Le navire
évolue sur tribord et, à notre droite, s'allument les phares et les ,lampes bordant
tes quais de Messine.

' Constantinople. - Le BosPhore'

Les poètes épuisé leurs litotes et leurs hyperboles pour décrire cet océa0
ont
aux eaur prolondément bteues, qu'ils ont comparées tantôt à la càlcédoine,
à la
turquoisei au saphir, tantôt à l'azur prolond des ciels du Midi ;
mais quelle lyre
pouirait dignemènt chanter le tableau des llots chatoyants de la Méditerranée, au-
iourd'hui câlme et paisibte, rellétant la votte céleste, demain saisie d'une lureur
subite, creusant ses abîmês de lourdes vagues, secouant une crinière d'écume
sur
le pontdes navires, tand.isqueleventsilile sa colère dans les coldages et mugit
lugubrement ?
Le navire, après avoir glissé sur un miroir tranquilte, trouve subitement, der-
terre, des vagues furieuses, dont l'élan brisé sur les
-cle
rière une île ou une tangue
récils n,a pas agité d'uni ride plaine calmeque le bateau vient.de parcourir
!
la
Nous tilonsentre les llesde Zanteet de Céphalonie pour pointer sur Patras,
port très commerçant de ta Grèce, à I'entrée du golle de Lépante' Le soleil n'avait
prr.naor. montré son disque éblouissant et cependant sur I'horizon merveilleuse-
ment rose s'enlevaient déjà les cimes neigeuses dont les noms évoquent
tous les
souvenirs classiques. Bien toin, bien loin dans la brume, les montagnes
du Pinde,
phocide el te Parnasse dessinant teurs arêtes élégantes doucement
les monts de la
222 A TRAVERS LE MONDE

rosées par l'aurore, à côté de cimes sévères des montagnès de Detphe I de I'autre
côté, plus sombres, les montagnes du Péloponèse poussaient vers les nuées leurs
lourdes croupes bleuâtres.
Admirable poésie des matins clairs, c'est ici que I'on comprend les méta-
phores des chantres de I'Hellade célébrant l'aurore aux doigts de rose. La somptu-
euse symphonie de couleur s'anime à mesure que le soleil monte. Ce sont tes rouges
.tendres et les ponceaux violents qui bruissent, envahissant t'horizon ; les puissants
accords de la lumière vibrent plus intenses, puis éclatent en une fanfare glorieuse,
lorsque I'or du soleil levant ruisselle sur les monts, fouillant les vallées, illuminant
d'un coup tout un pays. c'est ainsi que dans le plus impressionnant concert de
couleur nous apparaît le rivage de la Crèce.
Il est des voyageurs qui parlent de Ia monotonie des traversées. Quel charme
t
reposant se dégage cependant des croisières sur la Méditerranée Les heures
passent rapides entre les sensations fraiches des levers de soleil et les tumultes
colorés des crépuscules embrasés. L'aurore, c'est le fruit vert dans lequel la dent

Constantinople. - Le Pont de Gatata.


s'enfonce en un frisson acidulé; le coucher du soteil,-c'est le fruit mtr et sâvou.
reux dont le parfum vous pénètre et vous enivre, et tous les jours le merveilleux
spectacle se répète dans un décor mouvant, derrière les écrans de montagnes, dans
les brumes lumantes des flots, sur les plans profonds des rivages devinis, jur les
campagnes baignant leurs arbres et leurs maisons dans te miroir des eaux bleues.
A mesure que le navire s'approche d'Hermopolis, la gracieuse capitale de
Syra, devant nos yeux se déroule le fantastique et lumineux décor de cette curieuse
ville. Bâties sur la pente raide d'un rocher tombant à la mer, tes archaTques
A TRAVERS LE MONDE 223

maisons d'Hernropolis semblent grimper à I'assaut d'une cime altière couronnée


par une cathédrale byzantine d'un très noble dessin.
A partir de Syra iusqu'au golfe de Salonique, la navigation se poursuit entre
des roches sauvages, des îlots escarpés et des lles verdoyantes. L'on croirait par
moments voyager sur un large fleuve aux rives, ici, ourlées de vignes et d'oliviers,
là, hérissées de cimes
abruptes sur tesquel-
les sont perchés de
gracieux villages et
même de petites villes
ceinturées de lortili-
cations rébarbatives,
souvenir des invasions
et des guerres navales
anciennes, alors que
les caravelles des
Turcs écumaient les
mers et que les pirates
saccageaient les vil-
lages, ravageaient les
maisons et enlevaient
troupeaux et lemmes.
Le Memphis longe
à distance les côtes
d'Eubée et traversant
les Sporades du Nord,
s'engage dâns le gol-
fe de Salonique. Les
côtes de Th essatie
sont en vue, ravivant
nos souvenirs mytho-
logiques.
Pendant des heures
se dressent devant
nous les betles arêtes,
couvertes de neige, du
Pélion et de l'Ossa,
puis c'est la mysté- Constantinople.
- Intérieur de Sté-Sophie.
rieuse vallée de Tempé, dont Virgile a chanté tes frais bosquets de lauriers, de
cytises et d'orangers.
La délicieuse vallée nous paraît d'ici I'allégorique image des rêves poétiques.
Comme un trou d'ombre, elle sépare l'Ossa des puissants contrelorts du majestueux
Olympe. Le Penée qui I'arrose montre son pauvre lit de torrent désséché, routant
des cailloux dans I'aridité d'un désert sans arbres. Puis, ô fin de toutes les mytho-
logies, la voie ferrée descendant de Belgrade à Uskub et Salonique, va bientôt jeter
224 A TRAVERS LE MONDE

ses grifles de fer sur les premiers gradins de I'Olympe et violer la vallée de
Tempé pour rejoindre à Larissa le chemin de fer partant du Pirée et d'Athènes.
Au fond du golfe, bientôt se montre Salonique avec ses quais animés, sa
formidable tour des janissaires, les minarets de ses mosquées, l'étagement des
hôtels, rùasures, bazars et palais grimpant au llanc dlune cotline de la Macédoine.
A peine entré dans le port, le Memphis est assailli par une nuée de canots
montés par des Levantins hurlant, gesticulant, grimpaiit à l'abordage pour offrir
leurs services aux passagers.
Les quais grouillent de monde, les calés regorgent de clients discutant avec
calme et gravité, des camelots hurlent les titres des journaux, dont plusieurs sont
rédigés en français.
Salonique, la plus commerçante des villes de la Macédoine, occupe un site
curieux, entre de hautes murailles d'enceinte partant de la lormidable tour des
Janissaires baignant ses assises dans les llots et retombant après un immense
circuit à I'autre bout du port. C'est une ville embastionnée sans faubourgs entas-
sant entre ses fortilications curieuses d'antiques monuments et d'intéressanteg
mosquées. L'une d'elles, ancienne basilique de Saint Démétrius, possède un
superbe plafond de cèdre, d'admirables mosalques anciennes et de délicats chapi-
teaux, sculptés en un marbre précieux. Mais la ville intérieure, à part son antique
arc de triomphe d'Alexândre le Grand, retient peu Ia curiosité des touristes.
Ses bazars, ses rues ont peu de grâce architecturale, en revanche, I'ensembte
de cette vaste cité, nettement détachée du pays par ses formidables remparts, est
inoubliable lorsqu'on la voit de la mer. Le louillis des maisons peinturlurées, enguir-
tandées de glycines et de roses, les vastes cimetières piqués de cyprès hiératiques,
cachent les misères des rues et les contingences scatologiques que I'on risque d'y
fouler.
Nous redescendons le golfe de Salonique en longeant, cette fois, la côte de
Chalcidique et la presqu'lle de Kassandra, un des trois doigts que la Chalcidique
pousse dans la mer Egée.
Le plus oriental de ces doigts forme la presqu'île d'Hagion Oros et, comme un
ongle formidable, porte à sa pointe le mont Athos, si connu par ses couvents
fameux. De loin, l'éblouissante pyramide neigeuse émerge des llots. A plus de deux
cents kilomètres de distance, on distingue son cône majestueux et presque inviolé.
Sur les llancs de la montagne sainte s'érigent de nombreux couvents où des
moines conservent les plus précieux manuscrits, se livrent à des travaux d'exégèse
et vivent séparés du monde. Aucune route n'accède aux pieuses retraites de ces
moines grecs.
Les rares visiteurs admis à contempler les trésors enlouis dans les bibliothèques
des couvents doivent confier leurs membres à une sorte de benne qu'une poulie
il
enlève jusqu'au niveau des portes sacrées, mais faut la croix, la bannière et
beaucoup d'autres talismans pour pénétrer dans ces retraites inaccessibles que les
Dominicains d'Arcueil ont naguère visitées et presque découvertes au monde
moderne
Au petit jour, nous étions à I'entrée des Dardanelles, attendant que le soleil se
montrât pour entrer dans cette passe qu'aucun navire ne peut franchir la nuit.
A TRAVERS LE MONDE

La presqu'île de Gallipoli trace la rive européenne de I'Hellespont, séparant


notre continent de I'Asie. A la pointe de la presqu'île, se dressent I'imposant
château de I'Europe avec ses grosses batteries de canon, tandis que, sur la rive
asiatique. un peu plus au Nord de la plage ubi lroja fuit, s'alignent les pièces de
siège de S. M. le Sultan dans le château d'Asie.
Avec un sourire navré, on salue ces fantômes de lorteresses lormidables qu'une
bordée d'un cuirassé anéantirait et qui n'imposent respect et ne survivent qu'en
raison des jalouses convoitises des puissances.
Tous les chiens des jardiniers européens veillent sur la pâtée turque, mais
aussi I'on comprend le rêve des grandes puissances devant Constantinople, devant
l'incomparable Byzance, devant ces pays fabuleusement riches par leur fertilité'
par leurs mers, par leurs mines, pays inachevés et eosmopolites, que la tradition
de I'lslamisme et la tyrannie ont laissés inexploités, stériles, improductits encore.
Au long des Dardanelles, on côtoie des villages, véritables oasis de verdure,

\, \,

ll il

ll il

lltl- lt
-\
Constantinople. Une Fontaine
-
dont les cultures ne prennent que quetques arpents proches des habitations.
C'est la misère dormant sur des trésors. Qui rendra à ces populations croupis.
sant dans la léthargie des incertitudes, dans la crainte des rapines, dans I'oisiveté
lataliste du travailleur rançonné, qui leur rendra la loi dans la sécurité des lende-
mains ?
Quelle tâche énorme ont à accomplir ceux qui ambitionnent de relever ces
peuples engourdis et hésitants, mais quelle noble tâche !
Le Turc est profondément honnête, doux, passif, cordial ; c'est le travailleur le
plus acharné, le plus rude abatteur de besogne qu'il y ait, mais habitué à de perpé-
226 A TRAVERS LE MONDE

tuelles concussions, souvent frustré du produit de son travail ; chez lui, les tradi-
tionnelles vertus d'endurance et de courage sont masquées sous une effrayante
indiflérence que I'on juge superficiellement être de la paresse.
A I'aube naissante, nous arrivions, après avoir tranchi les Dardanelles et la
mer de Marmara, à I'entrée du Bosphore, devant la Splendeur de Constantinople,
encore noyée dans les légères buées des brumes matinales.
Tous les voyageurs qui ont abordé Constantinople, par voie de mer, ont épuisé
les couleurs de leurs palettes pour peindre la Byzance moderne, pour rendre
I'impression profonde laissée aux yeux éblouis par ce hérissement de minarets,
de tours, de coupoles, de palais dominant la corne d'Or, se mirant dans les llots
du Bosphore, descendant des collines de Stamboul, de Galata, de Péra et de
Scutari dans un vertige de couleurs, dans une ruisselante débandade de murs, de
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Constantinople.
- Mosquée
jardins, où les cyprès des cimetières érigent des cierges hiératiques à côté des
puissantes ramures des platanes séculaires.
Toute cette lantaisie vibrante palpitait sous les Ilèches du soleil, pendant que,
lentement, le navire accostait, laissant se dérouler sous nos regards le panorama
merveilleux de la capitale ottomane.
Une nuée de canots légers entourent notre navire, de solides porteurs grimpent
à I'assaut de la coupée et s'emparent de nos malles et valises pour les présenter à
la paternelle douane turque, puis les monter à I'hôtel.
Constantinople, grâce à sa situation, a conservé malgré les pillages et les
incendies, les sacs et les sièges de splendide vestiges de son faste.
A elle seule, la mosquée de Sainte-Sophie récornpense un lointain déplace-
A TRAVERS LE MONDE 227

ment. Quand le visiteur a franchi le lourd manteau de cuir fermant I'entrée de


I'antique basilique et traversé le péristyle aux admirables murs de jaspe et de
marbre, il entre par une des neuf portes de bronze s'ouvrant sur la neÎ. Aussitôt le
regard se perd vers cette coupole unique au monde, semblant suspendue dans
I'espace et fuir vers le ciel sans presque s'appuyer sur les arcades soutenant sa
masse effrayante.
La richesse de cette mosquée est faite des marbres les plus précieux, des
colonnes, empruntées au temple de Diane à Ephèse, et au temple du soleilà Balbeek.
Les mosalques qui, jadis, décoraient les voûtes et les murs ont été saccagées
par les Musulmans pafce que le Coran ne permet pas la représentation de la ligure
humaine; il en reste de superbes débris suffisants pour que l'æil ébloui reconstruise
l'éclata.nt revêtement des murs intérieurs.
Dans les autres mosquées de Stamboul se rencontrent aussi des détails exquis ;
antiques verrières, maioliques aux couteurs éclatantes et aux dessins les plus
fantastiques, grilles lorgées, ouvrages d'artistes sincères et patients' tout un art
oriental, prenant et délicat, dont les traditions se perdent dans un modernisme
sans caractère.
(A suivre) D'. LÉop. DeJnce

*es eérémanies funë,raires


à travers les âges.
par I'idée de la mort est un des plus prolonds sentiments
Le respect inspiré
au cæur de I'homme ; depuis les temps les plus anciens jusqu'aux époques
modernes, depuis les peuplades barbares jusqu'aux peuples les plus civilisés,
tous ont voulu rendre un dernier hommage à leurs morts.
Sans doute, certaines de ces cérémonies, soit dans le passé, soit dans les pays
sauvages nous révolteront à cause de leur cruauté, mais n'oublions pas que ces
funérailles, si odieuses qu'elles soient, proviennent toujours d'un seul et unique
désir : rendre à celui qui n'est plus un honneur. suprême.
Chez les Assyriens, I'habitude d'enterrer les morts était déjà en usage ; au
décès d'une personne, au milieu des lamentations de la famille' des pleureuses
lavaient le corps du défunt, le parfumaient, I'habillaient de sa plus belle robe et
de ses bijoux, lui mettaient du fard sur les joues et de la suie autour des yeux ;
après avoir été exposé sur un lit d'apparat, le cadavre était descendu dans le tom-
beau où I'on déposait des jarres et des plats d'argile reniermant la nourriture et
la boisson journalière du mort ; si c'était un homme, on mettait aussi à côté de lui
ses armes et si c'était une lemme, des colifichets et des bijoux. Ces attentions
pour le délunt tenaient surtout à un sentiment de crainte, car les Assyriens
étaient persuadés que si le mort ne trouvait pas dans sa tombe la nourriture sulfi-
sante et les objets qu'il avait aimés pendant sa vie, son esprit viendrait les tour-
menter et augmenterait leurs malheurs.
228 A TRAVERS LI] MONDE

Les Perses pensaient qu'après la mort, on ne devait ni brtter le corps, ni


I'ensevelir, ni le jeter à I'eau I c'eut été souiller le îeu, Ia terre ou I'eau ; pour se
débarrasser du cadavre, on I'enduisait d'une couche de cire et on l'enterrait, ou
bien on l'exposait en plein air pour devenir la proie des oiseaux ou des bêtes.
Cette coutume se retrouve à peu près chez les Peaux-Rouges ; dans certaines
tribus, on expose le mort sur une estrade où il reste jusqu'à décharnement et
desséchement complet ; alors on enterre les os.
Dans le plus vieux poème de I'antiquité grecque, nous trouvons une admirable
description des lunérailles d'Hector I Hector, le héros troyen vient d'être tué par
Achille et ses compatriotes se préparent à lui faire d'imposantes lunérailles :
jours sont employés à dépouiller la lorêt de ses sapins et de ses chênes,
" Neuf
et à dresser le btcher. A peine l'aurore annonce-t-elle aux mortels le retour de la
lumière que les Troyens. versant d'abondantes larmes, portent hors du palais le
corps de I'intrépide îils de Priam, et le placent au sommet du btcher, qu'ils
allument de toutes parts.
Le lende- os blanchis,
main, dès que non sans ré-
les cieux sont pandre de
parsemés des nouvelles
roses de I'au- larmes; elles
rore matinale, coulent en
un peuple im- torrents le
mense se hâte long de leurs
d'entourer le joues. Ils
btcher de I'il- placent ces
lustre Hector: os dans une
des Jlots de urne d'or, et,
vin éteignent la couvrant
le sflammes de voiles de
qui se répan- pourpre d'u.
dent dans tout ne étolfedou.
le bûcheravec ce et mæl-
lurie Les frè- leuse, ils se
res et les amis hâtent de la
d'Hector ras- déposerdans
semblent ses unelosse pro
fonde sur laquelle ils entassent de grandes pierres élevant avec précipitation le
tombeau : et de toutes parts des gardes étaient attentifs aux mouvements des
Grecs, de peur qu'ils ne surprissent Ia ville, avant qu'eile eut accompli ce pieux
devoir.
La tombe étant élevée, le peupte se rassemble en ioule dans le magnifique
palais de Priam, qui leur donne avec splendeur le repas funèbre.
Tels furent les derniers honneurs que les Troyens rendirent au vailtant
Hector ".
L'usage des sacrilices humains existaient aussi chez les Grecs; Homère
A TRAVERS LE MONDE 229

rapporte qu'à la mort de Patrocle, Achille pour le venger immola sur son tom-
beau u douze fils valeureux des Troyens magnanimes,,, ainsi que des chevaux
et des chiens, afin que le défunt put dignement faire son entrée chez les morts et
y tenir son rang.
Chez les Romains, ces mæurs s'adoucirent et ces coutumes sauvages dispa-
rurent peu à peu ; touteîois la tradition des sacrifices humains ne s'était pas
perdue et elle subsista très longtemps, notamment en Alrique,
Au Dahomey, à la mort de chaque roi, se célébrait une Îête dite de Ia grande
coutume où de nombreux esclaves étaient immolés, car il lallait assurer au monar-
que une suite considérable dans lemonde des esprits; en 1362,lorsdesfunérailles
du roi Ghezo, le sang de trois mille créatures humaines arrosa le tombeau du tyran ;

,r,+
Tomb:au de la Vierge.
les .irânes des suppliciés servirent à la décoration du palais et on déposa le corps
du roi dans un mausolée d'argile pétrie de rhum et de sang humain ; ce n'est
qu'à la tin du XIX"'" siècle que grâce aux efforts de la France, ces atrocités dis-
parurent.
Aux Indes, se rencontraient également des sacrifices humains, mais c'étaient
des sacrificeq soi-disant volontairès; au Matabaret sur la côte cle-C.oromandel,
les veuves, pressées d'aller retrouver leur mari, se brûlaient sur son btcher ;
cette curieuse cérémonie se célébrait encore au début du XIX" siècle et voici une
description assez curieuse de ces funérailles tragiques :
" Un rajah de Brahmapour venait de mourir. Il resta exposé durant deux
jours sur un char, pendant que les brahmanes annoncaient au peuple que l'épouse
du délunt partagerait le bûcher du rajah.
Dans I'après midi du troisième jour, des prêtres, suivis des musiciens, trans-
230 A TRAVERS LE MONDE

portèrent le corps du rajah de Brahmapour jusqu'à I'endroit où devaitavoir lieu


la cérémonie suprême. Derrière le char s'avançait la veuve se soutenant à peine
et poussée par deux fanatiques. On arriva ainsi devant la pagode, près de laquelle
un empilement de bois de santal avait été disposé. Pendant la nuit' la veuve
avait été enivrée de hang (infusion de lin et d'opium) aîin, qu'elle ptt mourir
sans e{froi. Aux premières ldeurs du iour, la porte de la pagode s'ouvrit et le
chef des brahmanes sortit le premier tenant à la main une torche allumée. Deux
autres prêtres suivaient, entralnant la veuve, escortée elle-même de quatre autres
victimes. A ce moment, l'épouSg du rajah se rejetta en arrière ; mais les brahmanes
s'emparèrent d'elle et la èouchèrent violemment sur le btcher auquel celui qui
portait la torche mit le feu ".
A ces sacrilices volontaires peuvent se rattacher les mutilations accomplies
en signe de deuil ; Achille, à la mort de Patrocle, coupa ges cheveux blonds ; les
Australiens s'arrachent une ou deux dents suivant leur degré de parenté avec le
mort I une peuplade de I'Australie, les Tonganais s'infligent des entailles à coup
de massue, de coquilles, de pierres tranchantes et le sang ruisselle de leurs corps
pendant qu'ils chantent des complaintes funèbres ; les Taitiens se tailladent le
cuir chevelu et les Orégoriens se rasent la barbe et les sourcils.

Tombeau de Benjamin

Les Egyptiens croyaient quela mort n'était qu'un changement de vie ; après
avoir vécu au de$sus la terre, on vivait en dessous. Le corps était inerte ; mais
de
son double c'est-à-dire un second exemplaire d'une ressembtance partaite lui
survivait. La survivance du double dépendait de la conservation du corps ; d'où
t'embaumement gui rendait la momie comme indestructible ; la momie embaumée
A TRAVERS LE MONDE 23r

était enfermée dans un caveau plus au moins riche suivant la qualité du délunt et
on lermait I'entrée au moyen de quartiers de roche.
Hérodote nous a tracé un tableau de cette singulière cérémonie de l'embau-
mement. L'embaumeur enlevait d'abord la cervelle par les narines, puis incisait
le flanc avec une pierre d'Ethiopie tranchante. Les organes internes étaient passés
au vin de palmier, baignés dans des aromates broyés, et replacés ensuite dans le
corps que garnissait
au dedans une poudre
de myrrhe et de can-
nelle. Ainsi préparé,
le corps restait sou-
mis à I'action du car-
bonate de soude (na-
tron) pendant soixan-
te-dix jours avant d'ê-
tre enveloppé entière-
ment de bandelettesde
toile enduites de gom-
mes arabiques. Les
parents venaient alors
le réclamer ; un étui
de bois, ayant la for-
me du corps humain
avait été labriqué. On
I'y eniermait et on le
conduisait dans I'hy-
pogée où quelques
siècles plus tard, la
main sacrilège de I'ar-
chéologue venait le
tirer de son sommeil
mystérieux.
Tombeau des Mamelouks.
Chez les Indiens,
on s'est aussi ellorcé de conserver les cadavres au rnoyen de procédés rudimen-
taires ; les parents du mort I'exposent à I'air libre et viennent, chaque jour, frotter
le corps avec de I'huile de coco jusqu'à ce que la peau ait pris I'apparence du
parchemin ; alors ils ensevelissent les restes du défunt dans des bandelettes
d'étofle.
Ailleurs, ne connaissant pas la manière de conserver intacts les corps, on se
contente de garder les os du défunt : c'est le cas notamment pour les indigènes
de l'lle Andaman, dans le golle de Bengale, qui plongent les corps de teurs morts
dans la mer en les retenant au moyen d'une corde ; au bout d'un certain temps,
ta chair du cadavre est mangée par les poissons et il ne reste plus que les os qui
sont pieusement recueillis et suspendus au toit de la hutte.
A Madagascar, on croit que pour chasser les mauvais esprits qui tourmentenl
232 A TRAVERS LE MONDE

le mort et pour lui permettre de passer de cette vie dans I'autre, il laut se livrer à
un vacarme épouvantable et à une orgie effrénée.
Voici la description d'un enterrementsakalave :
. Dès qu'arrive I'heure de la veillée nocturne, les gourdes de rhum circulent
à la ronde et se vident en I'honneur du trépassé. Les cerveaux s'échaulîent. Une
bacchanale endiablée, avivée sans cesse par I'alcool, commence autour du corps,
et le jour se lève sur un spectacle écæurant d'ivresse et de folie. On va procéder à
I'inhumalion. Quatre hommes emportent le cadavre sur une civière et toute la
foule suit, hurlant et titubant. La pétarade des fusils brandis furieusement
éclate et ne s'arrêtera qu'une fois la dépouille du défunt enfermée dans le mausolée
familial.Ctest alors le moment du sacrilice.
Les bæufs, dont
l'âme accompagnera
celle du maltre, sont
amenés et immolés.
Une apothéose termi-
ne la cérémonie, apo-
théose fantastique et
macabre. Les cris re-
prennent plus rauques,
entrecoupés par des
décharges de poudre ;
les gémissements des
femmes ivres se traî-
nent plus lugubre-
ment, tandis que d'un
immense bassin mon-
tent lesîlammes bleuâ-
tres d'un punch gigan-
tesque, devenu bien-
tôt le centre d'une
bamboula échevelée.
Tout à I'heure, au re-
tour au village, des
quartiers de viande et
des montagnes de riz
répareront les forces
des amis du mort, et
de nouvelles rasades
de rhum les jetteront Thèbes. - Près de la vallée des tombeaux.
dans un sommeil de brutes, pendant que, là-bas, de la tombe fraichement lermée
s'exhalera I'odeur écæurante des graisses londues, l
Même dans notre Europe civilisée, nous retrouvons encore à lnotre époque
de singulières cérémonies.
En Grèce,le cortègefunèbre s'avance,le couvercle du cercueit relevé pour qu'on
A TRAVERS LE MONDE 233

Voie le mort, couché sur des coussins, en habit de Îête. La maison où quelqu'un
vient de trépasser reste trois lours sans être balayée et il est ensuite nécessaire de
brtler immédiatement le balai qui a fait cet oftice. Dans le Nord de la Grèce, les
lemmes de la faniille du mort portent le deuil en blanc, la tête découverte, les
cheveux dénoués; On tient ouvertes les portes de la maison ; y entre et en sort qui
veut. Au Spreewald en Prusse, on met le cercueil sur une barque complètement
lleurie et les parents et les amis suivent, eux aussi en barques, le délunt jusqu'à sa
dernière demeure.
En Hollande, lorsqu'un décès survient, des employés des pompes lunèbres en
habit, culotte noire, bas de soie, cravate blanche, chapeau à cornes, vont annoncer
le décès de maiion en maison ; les funérailles donnaient lieu jusqu'à ces derniers
temps à un grand diner où tout le monde était admis.
Dans cet article, nous avons surtout exposé des coutumes îunéraires attestant
une conception très rudimentaire de la mort ; on pourrait presque iuger de Ia civi-
lisation d'un peuple d'après les honneurs rendus aux morts. Désormais, .pour la
pensée huntaine profondément imprégnée du christianisme, la mort n'est que la
séparation de l'âme et du corps et nos cérémonies ont surtout pour but de rendre un
dernier hommage à l'âme.
En COmparant nos cérémonies actttelles, si simples, si graves, si recueillies,
avec les scènes barbares, ensanglantées par le meurtre et déshonorées par de bru-
tales orgies, nous comprenons mieux à quel point I'idée de la mort s'est épurée et
ennoblie dans nos civilisations modernes'
M. peRmnNrr'R.

N. D. L. R. - Les clichés de I'Orient ont été mis à notre disposition par la Maison Callewaert-
De Meulenaere à Ypres, Ils sont extraits du bel ouvrage < En Orient > de feu M. Ed. De Oryse'
234 A TRAVERS LE MONDE

Un voyage au Sud'Est de la France


Paris, Lyon, Marseille, Toulon, Grenoble.
(&rile)

larascon est la première station de quelqu'importance où nous faisons arrêt.


Tout naturellement nous parlâmes de l'immortel rartarin qui a décerné à son pays
un éclat et une réputation bien plus grands que lemajestueux palais du roi René(i).
Il parait que les fabitants de ces contrées n'y tiennent pas beaucoup à leur célèbre
alpiniste, car de I'autre coin de notre compartiment un gros monsieur. compa-
triote du héros peut-être, nous lançait des regards de fauve blessé I Mais qu,im-
porte, ce n'est qu'une indignation momentanée, car déjà notre train file à toute
vitesse, et le paysage amène d'autres conversations.
Quelques minutes de répit nous sont données pour reposer nos yeux fatigués
de voir ! En effet, le terrible mistral qui se fait souvent (2) sentir ici, a obligé la
compagnie P. L. M. à protéger la ligne du chemin de fer, sous peine de voir
obstruer la voie. Aussi longtemps qu'il reste doux et faible, le mistral sème une
traicheur appréciée dans les vallées du Rhône et de la Durance, mais quand il se

(1) Actuellement prison.


(2) A Avignon, il souffle en effet pendant plus de la rnoitié de I'année.
A TRAVERS LE MONDE 235

déchaîne et mugit en tempête, il écrase tout ce qui lui résiste. Il n'épargne ni les
arbres, ni les hommes, quand il exerce ses ravages: il renverse comme des
fétus de paille les géants séculaires, il assaillit d'une ptuie de cailloux et de
gravier les animaux dans les champs, tandis que parfois même les promeneurs
bravant ses fureurs sont terrassés sous ses coups violents,
Sur une distance d'à peu près 30 km., on a dt planter une forte rangée de
cyprès qui forment un long rideau vert sombre, décourageant par sa monotonie
leplustenace observateuret le-plus grandami desarbres. Duresteil n'y avait
pas beaucoup à voir derrière cé barrage : de loin en loin une éclaircie, faite par
le vent sans doute, découvrait une espèce de désert où les cailtoux avaient
remplacé la terre et où I'on ne voyait que des carrières.
Plus loin un beau bois d'oliviers réveille l'attention assoupie, tandis que
quelques ânes errants animent un peu le paysage.
z{r/es possède
de nombreux
vestiges romains
parmi lesquels il
convient de citer
tes arènes et le
théâtre an tiq u e
qui date du l"r
siècle.
Mîrantar nous
laisse entrevoir
le lac de Berre,
précurseur de la
M éd ite r r anée.
Cet étangde plus
de 15.000 hect.
de superlicie,qui
communique par
un canal avec le
golfe de Mar- Marseille. La Bourse.
-
seille, possède d'importants salins, dont nous aperçumes les tables salantes, Nous
passons successivement par Saint-Chamas, ftognac, pas-des-Lancr'ers, et nous voilà
aux portes de Marseille : le lunnel de Ia Nerthe. Etait-ce imagination ou impatience,
je ne le sais, mais ce tunnel de la Nerthe, qui nous gardait pendant l0 minutes
dans les entrailles de la terre, me parut tellement long, que je ne croyais plus
revoir le soleil ce soir I Mais un spectacle sans pareil nous était promis a,u sortir
de ce boyau de 5 km. : une mer bleue comme un cier sans nuages, calme et s'éten-
dantauloin enunenappe d'azur, dominée par unesuperbe basilique, Notre Dame
de la Garde, et la Corniche, telle était la description que j,avais lue de Marseille.
Maintenant, nous avions devant nous cette grande surface bleue, sans
vagues furieuses, sans même la moindre ondulation de ses eaux d'un vert très
limpide, dans laquelle le soleil baignait ses rayons violets et était sur le point de ae
236 A TRAVERS LE MONDE

noyer au lointain horizon Nous débarquons enfin dans la capitale maritime de la


France.

3o. - I[(arseille,
Fondée par les Ioniens venus de Phocée quelques 600 ansavantJ.C., la
jeune Massalia se développa bien vite et prit une part prépondérante dans le
commerce médi-
terranéen. E I le
ne tarda pas fton
plus à dominer
toutes les villes
et contrées envi-
ronnantes. et
p rospé ra j u s-
qu'au jour où
César la vain-
quit. Les colo-
nies prof itèrent
de cette occasion
pour secouer le
joug de la mère-
cité et Massalia
connut alors
aussi ses années
de décadence.
Elle se releva ce-
Marseille.
- Palais Longchamp.
pendant bien vite sous le règne du roi René, mais après lui, elle passa avec la Pro-
vence au* mains de Louis XI et devint française, d'indépendante qu'elle était. Voilà
en quelques mots I'histoire de ce grand port dont les Grecs déjà avaient su profiter
pour étendre leurs relations commerciales.
Si ta vallée du Rhône est riche en vestiges romains, il en est tout autrement
pour Marseille. C'est à peine si I'on y a découvert quelques pièces de monnaie
et quelques débris de vases, malgré les recherches géologiques laites dans les
alluvions dont la ville est en grande partie constituée.

Au sortir de la gare, les autos de I'hôtel nous attendaient et nous déposaient


quelques minutes plus tard sous le porche de notre gîte. Le dlner est vite servi
et les estomacs creux y font honneur, quoique leurs propriétaires respectils soient
un peu déroutés dans ces riches salons où les lampes électriques sont semées à
profusion et les lleurs répandent leurs parlums délicieux.
Après une bonne nuit nous nous levons frais et dispos,ayant hâte d'aller visiter
cette Cannebière réputée par le monde entier pour sa beauté et son animation.
Le mot u Cannebière u dérive, paralt-il, d'un moj grec signifiant u chanvre ".
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A TRAVERS LE MONDE 237

Avant le grand développement de la ville, c'était en cet endroit surtout qu'


étaient concentrées les fabriques de cordes de chanvre dont le grand port absor-
bait une quantité respectable ; delà le nom donné à cette artère. En tout cas s'il
en a été ainsi jadis, toutes les corderies ont actuellement abandonné la Canne-
bière et cédé la place à de splendides hôtels et cafés, de somptueuses bâtisses et
d'importants magasins.
Sans contredit, cette rue ou plutôt cette avenue ollre aux étrangers un spec-
taCle très intéressant; cette lile ininterrompue de tramways, autos, voitures,
chariots de toutes espèces et de tout format, cette loule hétéroclite aux costumes
bigarrés, cette cohue continuelle de curieux, de commerçants et de promeneurs
rappeltent le mouvement de nos grandes villes et contrastent singulièrement avec
le calme prolond et sérieux qui règnait à Lyon. Ce n'est peut-être pas à tort que
les Marseillais ont inventé cette description aussi courte qu'enthousiaste de
leur Cannebière: Si Paris avait une Cannebière,.... ceserait un petit Marseille !
Mais il est vrai aussi que toute la vie à Marseille cst concentrée et drainée par
de spacieuses rues vers cet endroit.
La bourse érigée au bas de la Cannebière, abrite la Chambre de Commerce,
une des premières institutions de ce genre, créée en 1599. Faisant face à cette
construction, la rue de Rome débouche sur la place de la Bourse, où trône au
centre d'un square ombrageux, le monument du célèbre sculpteur Puget.
Le vieux port forme la limite extrême de la Cannebière. Ici se rencontrent les
marins de toutes les nations et dans les bars innombrables ouverts le long des quais,
tous les dialectes lrappent I'oreille du promeneur, tandis que sur I'autre rive
quetque pêcheur solide gobe à la hâte une douzaine de moules ou autres lamelli-
branches comestibles.
La première matinée à Marseille lut consacrée à la visite d'une savonnerie'
Nous ne pouvions laisser échapper I'occasion, peut-être unique, de visiter en
détails une labrique du célèbre savon de Marseille, dont plus de cent usines
gardent bien haut la réputation mondiale. On y produit annuellement pour
ptus Oe 50 mitlions de francs. La labrication du savon n'est d'ailleurs pas I'uni-
que industrie de Marseille : ta métatlurgie, la minoterie, le travail du bois y
étaient connus depuis longtemps, tandis que Ie. production d'engrais chimiques'
la désargentation du plomb sont venus accroître les ressources de la capitale
maritime de la France.
(A suivrc) L. V. d. B.

KgF
238 A TRAVERS LE MONDE

Zuricb
zurichl zurich ! Absteigen t A ce commandement de prussien, tout le monde
descend I Quelle gare ! c'est Ia plus importante du pays ; ses sailes d'attente sont
spacieuses, ses restaurants de premier ordre, son hafl central mesure près de
7000 m. c., à s'y perdre ! une foule joyeuse descend de divers trains... euelque
lestival a eu lieu dans les environs sano doute, car à la sortie plusieurs fanfares,
drapeau déployé, s'en retournent à leurs locaux respectifs.
Au son des fifres et des tambours, nous gâgnons la ville.
La soirée est vraiment délicieuse, la brise souffle légère et ramène un
peu de fralcheur après une étouffante journée. Aussi I'animation est grande en
ville. A pas lents nous cheminons au hasard vers les jardins illuminés d'un grand
caté où se donne avec brio un concert symphonique.Puis vers minuit nous renfrons,
contents mais fatigués, et doucement nous nous abandonnons dans les bras de
Morphée.

Zurich, - Ponl sur la Limmat; au fond, le Musée National Suisse.


A notre réveil matinal. nous ne sommes pas peu surpris de voir notre hôtel se
refléter dans les eaux verdâtres de Ia Limmat. Après le déjeuner, nous visitons
la ville. Athènes dans I'antiquité avait le renom d'être le siège de la beauté et de la
A TRAVERS LE MONDE

sagesse. Ce n'est pas sans raison que Zurich porte dans Ie monde des touristes le
surnom u d'Athènes de la Limmat r ! car déjà Gæthe, prince des poètes allemands,
était ravi de la beauté et de la vie intellectuelle qui y régnait. Mais, cette désigna-

"-: :::::a::" ":i: : :3 Yî.çiI


: ,.,rl.li:!r
i'' , " .
'., l:':

Zurîch, - Vue depuis la Waid.

tion d'u Athènes de la Limmat > est bien plus ancienne encore, car le dicton po-
pulaire: " Dieu donne une maison àZurich à celui qu'il aime n date du 16" siècle.
Je lisais ces lignes dans un rr guide de Zurich u gentiment illustré et publié par les
soins du bureau ofliciel de renseignements.
Quoi qu'il en soitde ce titre, peut-être par trop pompeux, Zurich est une jolie
ville qui depuis quelques années a acquis un immense développement; et nombreux
sont ses embellissements,
Partout on trouve des allées plantéesd'arbres, des parcs, etdesplendides jardins
particuliers qui lui ont valu la dénomination de uville des jardins>. Tout récemment
le lac est devenu une partie intégrante de la cité; on a créé sur les deux
rives de la Limmat des promenades agréables. Le Zurichois aime beaucoup l'air,
la lumière, I'eau, la verdure et le parfum des lleurs !
Etendue voluptueusement entre deux chaînes de montagnes, couronnée de
lorêts, elle offre des points de vue magniliques sur les bords du plus riant des lacs.
Les pentes ensoleillées du Zurichberg sont parsemées et en partie couvertes
de centaines de villas et châteaux ; au delà du beau lac aux couleurs bleuâtres
s'élèvent les alpes glaronnaises, toutes blanchies de leurs neiges éternelles.
Une des premières visites est pour les églises, presque toutes protestantes.
Le Grossmunster, ancienne collégiale avec un chapitre de chanoines, fut élevé en
240 A TRAVERS LE MONDE

I'honneur des saints.Félix, Regula et Exuperantius qui, martyrisés sur les bords
de la Limmat, gravirent ta colline leur tête à la main pour montrer qu'ils désiraient
reposer dans ce lieu. Le sceau de I'Etat porte encore auiourd'hui I'image des trois
saints céphalophores.
Bâti en style roman, le temple actuel a un caractère tout particulier ; il s'élève
sur I'emplacement d'un plus ancien, incendié en 1078. L'image sculptée de Charle-
magne, la couronne sur la tête,l'épée sur les genoux, se trouvedans une niche de la
tour, du côté de la Limmat et domine au loin la ville et la contrée. D'après la lra-
dition, Charlemagne aurait séjourné Îréquemment à Zwich, et îondé l'école du
chapitre du Grossmunster. L'intérieur, répondant à la simplicité du culte rélormé,
est sans ornements, mais sa robuste construction et ses belles proportions en im-
posent aux visiteurs.
Le jour de I'an 1519, le rélormateur Ulrich Zwingle monta pour la première
lois dans la chaire de la collégiale; il y prêcha pendant l2 ans, puis scella de son
sang l'æuvre qu'il osait appeler rélormatrice, en mourant sur le champ de bataille
de Cappell,le ll octobre 1531. La génération actuelle lui a élevé une stdtue de

Zurich,
- Utoquai. :.
bronze, à peu près à I'endroit où, venant d'Einsiedeln, il avait abordé en ville.

***
Le Fraumunster est l'ancienne église de I'abbaye de ce nom, fondée par Louis
le Germain enS53.Quelquespartiesdatentdul l"siècle,le reste a été construit en plu-
sieurs fois au 13" et 14" siècles. Malgré sa simplicité, I'intérieur produit une impres-
A TRAVERS LE MONDE 241

sion solennelle; mais combien triste toutefoisest ce dépouillement total de tout ce


qui chez nous contribue à embellir 'nos temples, à y favoriser I'essor de l'âme vers
son créateur, à lui laire respirer, comme disait Lacordaire, l'espérance et le parlum
d'une vie meilleure. Rien ici ne vous parle au cæur, ne vous exhorte à la prière : ni
autel, ni statues, ni tableaux.

Zurich. - Quai des AlPes.

A part quelques belles v.errières, derniers vestiges du catholicisme' ce temple


renferme, dans I'aile transversale septentrionale, le tombeau du Bourgmestre Hans
Waldmann, I'une des plus brillantes figures de I'histoire de Zurich. L'intelligence
de cet homme, son prestige naturel, ses succès dans la guerre' l'élevèrent d'une
position modeste à la dignité de bourgmestre ; devenu ainsi le plus influent de la
ôontédération suisse, il lut violent, se suscita des ennemis qui le renversèrent et il
finit sur I'échafaud le ô avril 1489. Belle récompense de tant de mérites I
Nous visitons encore I'Eglise St-Pierre, dont le clocher porte des cadrans de
dimensions colossales, I'ancienne Eglise des Frères Prêcheurs où se trouve mainte-
nant la bibliothèque cantonale, I'Eglise française,pour le culte évangélique lrançais,
et près de la Banhotstrasse I'ancienne Eglise des Augustins, utilisée par les vieux
catholiques. A Zurich, il ya en tout22 Eglises et chapelles, une Loge des Francs-
Maçons et une Synagogue! Comme toutes les autres grandes villes,Zurich renÏerme
quuntite d'édilicàs piolanes, publics et privés très remarquables, tels le Palais du
Conseil ou Rathaus, construit dans le style de la Renaissance italienne et inaugu'
;
ré en 1698 ; Ie Palais de I'Administration municipale, en style du moyen-âge I'ar-
senal et la caserne, la Bourse, le cimetière avec son lour crématOire, etc,
etc'
242' A TRAVERS LE MONDE

Donner la nomenclature et la description de tous les monuments, serait trop


long... et je ne lerais que transcrire Baedeker, où le lecteur trouvera de plus amples
renseignements. Les musées de tous genres, dont le Musée National Suisse est le
principal, y foisonnent ; les institutions scolaires, les établissements de bienfai-
sance, les belles promenades,pour ceux qui peuvent laire ici un séjour prolongé, ne
manquent pas ! *
',Le commerce et I'industrie de Zurich sànt connus partout. Centre de fabrica-
tion de soieries, industrie nationale très ancienne, entourée de filatures de coton
très importantes et de grands ateliers de constructions, elle a surpassé Bâle ; elle
Jait de nos jours la concurrence à I'Allemagne pour les belles cartes-vues coloriées.
.Les principales maisons de la Suisse et bon nombre de maisons étrangères y ont

Zurich. - Tonhalle.

des représentants ou des succursales. En se promenant dans les rues, surtout la


Banhotstrasse, on peut admirer aux étalages des brillants magasins, les lines soie-
ries.et les autres produits où Ie gott artistique joue un rôle prépondérant.
'***
Ce serait un crime de quitter Zuûch sans faire visite aux eaux bleues de son
célèbre tac; aussi, après le diner, nous y allons.
A TRAVERS LE MONDE 243

Un coup d'æil sur les collines couvertes de vignobles et les arbres fruitiers,
sur les florissants villagesqui forment aux bords une chalne continue, sur les nom-

Zurich. L'Utliberg.
-
breux baigneurs qui prennent leurs ébats dans le lac transparent et nous rebrous-
sons chemin. Adieu Zurich, adieu lac majestueux, jardins, promenades, parcs,
clochers.
lùy'. CouRenor.

Dn Dalrpatie
(Fîn) !
De Sebenico le chemin de ler conduit à Spalato et cette rorrte à travers le
karst oflre certes un grard intérêt, surtout à partirde la rive des Sept
Châteaux (riviera di Sette Castellit, vrai pays de rêves, immense jardin de
myrtes, de grenades, de tamarins, d'aloès, de câpriers, de vignes, de lauriers,
d'oliviers, comme on n'en voit nulle part ailleurs. Le nom provient des forteresses
que le Sénat de Venise y lit construire pour délendre cette riche région contre les
invasions des Turcs. Quel dommage dè passer trop vite à travers ce pays
enchanteur qui vaut à lui seul le voyage.
Que dire maintenant de Spalato, situé sur une presqu'île, entouré de
244 A TRAVERS LE MONDE

montagnes majestueuses, Spalato la ville de I'Empereur Dioclétien, dont le palais


gigantesque, construit au quatrième siècle, se conlond presqu'entièrement avec la
cité ILe palais formait à I'origine un rectangle de 220.mètres de long sur
175 mètres de large divisé par deux allées centrales en quatre quartiers. A chaque
angle une tour carrée renforçait la protection des murailles. Au milieu de chaque
laçade une porte donnait accès, saul du côté de la mer où la barque impériale
glissait sous une poterne. Le centre est occupé actuellement par une cathédrale'
I'ancien temple de Diane dont la coupole de tuile est supportée par huit colonnes
corinthiennes. Un portique élégant l'entoure de vingt-quatre colonnes de marbre
ou de granit d'Orient. Cette splendeur d'autrefois perce encore partout malgré les
innombrables actes de barbarie commis par les habitants de la ville voisine de
Salone qui, chassés de leurs foyers par les Avares en 639, cherchèrent un reluge
dans le palais de Dioclétien et < l'arrangèrent ,r pour leurs habitatiuns. Là où
autrefois un puissant empereur avait réuni des trésors, une loule misérable
s'installa. Les dégats occasionnés sont irréparables, mais les vestiges témoignent
encore de l'æuvre gigantesque entreprise par Dioclétien. A côté du passé et de ses
splendeurs s'élève la nouvelle ville de Spalato devenue un centre très important, et
pour le commerce et pour le tourisme, avec son merveilleux port, ses btise-lames,
ses vastes places et ses jardins publics, ses palais, ses hôtels, ses théâtres. Cette
nouvelle ville est en plein développement et sera strement un grand point d'attrac-
tion lorsque les lignes de chemin de ler en exécution seront terminées.
Cette renaissance lorme un contraste frappant avec S a I o n e, la villé-mère de
Spalato, qui fut immense et qui n'est plus qu'un gigantesque champ de ruines au
milieu desquelles Mgr. Bulic, le grand historien de la capitale de la Dalmatie
romaine, a construit son o Tusculum r. Grâce aux travaux de ce savant, qui en a
lait l'æuvre de sa vie, on voit passer parmi ses ruines I'histoire de Salone, sa gloire
universelle et sa chute terrible. C'est grandiose et c'est poignant !
Avant de quitter définitivement Spalato nous montons sur le mont Marion à
deux cents mètres au-dessus de la mer, d'où nous iouissons d'une vue charmante
sur le port et sur les îles de Bua, Solta, Brazza, Lesina, qui s'allongent devant
nous dans les vagues bleues de I'Adriatique.
Une petite ligne de chemin de ler conduit en deux heures de Spalato à Sinj,
où des nombreuses routes se croisent et où on trouve réunis en un petit espace,
sur la place du marché, les costumes nationaux les plus pittoresques de la
Dalmatie. Un petit musée installé au couvent des Franciscains renferme de nom-
breux objets d'art, notamment une tête d'Hercule de toute beauté, et une collection
très intéressante de monnaies romaines, vénitiennes, ragusiennes et tirrques.
Nous reprenons le bateau pour visiter quelques unes des nombreuses lles
qui toutes offrent un certain intérêt, ne fut ce qu'à cause de leurs plantations de
vigne et de leurs vins qui sont en général assez avenants. Mais il faut savoir se
borner et nous avons choisi pas mal, ma loi -d'abord Lesina, la u Madère de
-
I'Autriche r qui mérite en eîîet ce nom par la douceur exceptionnelle du climat où
la loggia, I'ceuvre de San Micheli, abrite maintenant un " Kurhaus , de premier
ordre, ensuite Lissa, glorieuse dans I'histoire par la victoire éclatante remportée
en 1856 par I'amiral' autrichien Tegetthof sur la flotte italienne, et surtout Bussi
o
J
246 A TRAVERS LE MONDE

avec son joyau incomparable tr la grotte bleue Ici je laisse la parote à un éminent
rr.
compatriote qui raconte d'une façon brève et magistrate à la Iôis une visite faite à
cette merveille de Ia nature, découverte il y a vingt-cinq ans à peine
( Les æuvres de la nature présentent souvent une recherche :
et une perfection
d'exécution qui déconcertent. N'est-ce pas du reste de son imitation que procèdent
les plus belles de celles qui sortent de la main des hommes, et I'art ne
trouve-t-il
pas en elle, Ia plupart du temps, la première et véritabre
source de son inspi-
ration ? Toujours est-il que, si son caprice s'excerce parfois en
effets désor-
donnés, dont I'incohérence constitue le principal étément de beauté, il semble
s'être plié ici à un souci singulier et minutieux de Ia forme. Le roc qui domine
I'étroite ouverture donnant accès à I'intérieur de la grotte, affecte, dans
te contour
général dê ses lignes,.une teile régutarité, qu'un architecte n,aurait pas
fait mieux I
il aurait même certainement fait moins bien, s'il s'était avisé de corriger les
imperceptibles inégalités de symétrie qui y ajoutent une élégance
de plus. Aurait-
il eu, en tout cas, I'idée, pourtant toute naturelte, tout à tàit en situation,
de ce
fro.nton modern-style majestueusement déployé au-dessus de ra mer,
dont la
silhoue.tte évoque dans. des proportions gigantesques ra conque mythorogique
du
char d'Amphitrite, et I'aurait-il par surciolt, réalisée au.. unu pareile
opulence
d'ornementation, en taillant, d'un ciseau aussi habile dans les reliels
du tuf, Ies
innombrarbles sculptures, qui font songer aux corniches des
temples du cambodge
ou de I'lnde ?
Ily a de laféerie déjàdans ce décor qui pourrait être signéAmabteou
Jus-
seaume ; mais que doit- être le temple qui s'abrite derrière ine si prodigiéuse
façade,
J9 jorau
enfermé dans un tel écrin ? un couroir si etrangte que nous som-
mes obligés de nous tapir dans re fond des barques,
nou, .rîn. sans transition
dans une vaste saile preine d'une crarté mystériàuse, presque
surnaturerte, et re
spectacle en est si merveilreux, si inattendu, qu'il noui
aràche à tous un même
cri d'admiration. La rumière qui y pénètre par dessous, tamisée par ra
couche
liquide qui nous porte, comme par un écran de cristai cororé,
s,y épand en une
buée bleuâtre, ténue_comme unevapeur d'encens, régère
comme uneécharpe
degaze impalpable. L.'eau-_a des transparences de gemme,
des nuancespâlesàe
turquoise, sur lesquelles flottent des rellets iriséJ de nacre.
Tout est si irréet,
dans. ce cadre de sprendeur digne des Miile et un.
lrrJtr,'quu notr. présence y
paralt paradoxale, et que nous avons I'impression
d'avoir été trunrportés, par
les enchantements d'un génie au sein de querque pays
fabureux, très roin, dans
le temps et dans I'espace, de la civilisation prosaique
où nous vivons. peut-être
sommes-nous dans re parais magique, où circé
u*àrçu autrefois, sur res compa-
gnons d'ulysse, I'attrait perfide de ses séductions. 'si
sirènes et les nymphes ont existé, c'est assurément ;amais- en tous cas, les
dans ces frots d,argent et
d'a,,lr quelles venaient baigner reur corps charrhant et nous
sommes presque
déçus de les y cher.cher en vain. ))
En quelques heures nous parvenons au canal de
- petite
La
cwzoraà l,ire du même nom.
vilte de curzora, s'érève sur un monticure couronné par
re dôme vers
lequel convergent toutes res rues et ruelres. D,imposants
gèrent autrelois ce coin si disputé aux vénitiens
,urr' .t tours proté-
au ,noy.na!. et rui donnent
N

ô,

6
J
248 A TRAVERS LE MONDE

encore à I'heure actuelle un aspect très pittoresque. Il parait d'après I'affirma-


tion de gens dignes de foi -
que l'on trouve encore à curzola le chacal disparu
-
depuis longtemps du reste de l'Europe.
Quel voyage délicieux jusqu'à Raguse par le canal de Calamotta avec ses
échappées sur la mer bleue à travers les îles qui longent Ia côte t Quelle végé-
tation de pins, d'oliviers, quelle variété dans les habitations, vrais nids de verdure ?
on ne quitte pas le pont du bateau, fasciné par Ie panorama à la fois reposant
et harmonieux jusqu'à la large baie du port de Gravosaoù accostent les navires
à destination de Raguse. Gravosa acquiert une très grande importance car en
dehors de son port accessible aux grands bateaux, il s'y trouve la tête de ligne de
chemins de fer qui pénètre en Herzégovine et en Bosnie, à Mostar, à Banjaluka,
à Sarajevo et Jaice et tant d'autres sites pittoresques. Mais tout près de GrRvosa
ee trouve Raguse qui éveille dans le cæur des Français tant de glorieux souvenirs
du temps 'de Marmont, maréchal de Napoléon, qui, investi clu titre de duc de
Raguse, a présidé pendant plusieurs années à l'administration de ce pays. La
vraie gloire de Raguse remonte à l'époque où, rivale de venise, elle lui disputait
le commerce du Levant et où elle sût déjouer pendant des siècles toutes tentatives
de la cité des doges pour se I'asservir par lorce ou par ruse. Mais si rrlle échappa
à ces embtches et stt maintenir son indépendance intacte elle subit au moins
I'ascendant m.oral de sa puissante voisine. Adossée à des hautes montagnes,
ainsi que Monaco, elle reste obstinément enfermée derrière les vieux remparts.
Rien n'a changé dans sa physionomie d'autrelois, ses monuments, ses ruelles
sont encore tels qu'aux jours de sa splendeur. Quelques-uns de ses anciens
édifices sont fort beaux et témoignent de l'ère de longue prospérité qu'elle a con-
nue. Le Stradone, la rue principale qui traverse toute la ville, possède à chacun
de ses deux bouts un cloltre lort intéressant du côté de la Porta Pile le monastère
des Franciscains avec le puits d'Onofrio si pittoresque, et du côté de la porta
Ploce celui des Dominicains. Le monument le plus important est le Patais des Rec-
teurs, le siège du gouvernement de la république, où toute la grâcede la renais-
sance et de la gothique vénitienne se trouve réunie dans un ensemble à la fois
grandiose et harmonieux.
Raguse n'offre pas seulement un intérêt tout particulier à ceux qui aiment à
évoquer le passé mais retient les visiteurs par sa situation si favorisée, par des
'hôtels du dernier cri et surtout par ses environs absolument délicieux, telsla
route de Raguse à Gravosa, la u bella vista u, l'île de Lacroma que I'on atteint en
quelques minutes du Porto Cassone et qui n'est q'u'un parc immense autour de
I'ancien château, translormé après la mort de I'archiduc Rodolphe en un couvent
de Dominicains, avec sa petite mer intérieure pleine de mystère et toute sa poésie
un peu mélancolique, mais combien inspiratrice, les sources de l,ombla, ce lleuve
du Karst qui 'jaillit tout entier des rochers pour se jeter 4 kilomètres plus loin dans
la mer, les platanes millénaires de Cannosa, la presqu'île de Lapad toute couverte
de forêts, Ragusavecchia avec sa grotte d'Esculape, Breno et sescascades en pleine
verdure et toutes ces petites lles, autant de petits paradis.
Notre caravane se partage en deux groupes : l'un prend le chemin de fer
jusqu'à Castel lanuovo et Zelenika,deux endroits absolument charmants dans
o
5
o
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250 A TRAVERS LE MONDE

Bocche di Cattaro où I'on trouve déjà d'exellents hôtels ; I'autre prélère te bateau
pour passer dans les fjords qui atteignent la beauté majestueuse de ceux de la
Norvège, mais qui sont incomparablement plus jolis grâce à Ia mer bleue. La
Bocche di cattaro se compose de quatre lacs, entourés de montagnes abruptes,
boisées pour la plupart et est absolument à I'abri de tout vent. Le derniei des
quatre lacs, la baie de Cattaro, ressemble à s'y méprendre à un lac de montagne et
I'enthousiasme très sincère que provoque toute cette région est à peine at1énué
par la réglementation des o instantanés r imposée par les autorités militaires et
à laquelle on peut se soumettre sans trop de regrets puisque les sujets ne manquent
pas tout le long dela côte de la Dalmatie. La ville de Cattaro, complètement
entourée de montagnes porte déjà I'empreinte de sa voisine, le Monténegro, dont
les habitants viennent en grand nombre au marché et y apportent une note très
pittoresque par leur costume original, qui comporte tout un arsenal de couteaux
etde pistolets dans les larges plis de la ceinture enroulée autour de la culotte
bouffante. Lès vestiges de la domination de Venise n'y manquent pas et se trou-
vent sur maintes portes, lenêtres et balcons sous lorme du lion de Saint-Marc.
Très remarquable la cathédrale, dédiée à Sainfrripuna, qui possède une châsse
d'une élégance restée barbare et un très beau baldaquin en pierre qui surmonte le
maltre-autel.
Tandis que quelques camarades de route vont terminer leur voyage en
Dalmatie par I'excursion si lacile (grâce aux automobiles de poste) à Cettigni par
les lacets imposants du mont Lovcen, d'autres, parmi lesquels les dames, pieterent
retourner avec nous à Castelnuovo à l'entrée de la Bocche di Cattaro pour y
gotter un repos absolument délicieux parmi les orangers, et pour faire cette excur-
sion si charmante au monastère de Savina, oir des cyprès gigantesques entourent
et protègent la petite église qui date de I'an 1000. Les explorateurs du Monténegro
nous reviennent par auto sur la belle route de Cattaro à Zelenka.
Et sur le u | [.,', le bateauexpress qui nous ramena à Trieste, une jeunefilte
qui voyageait pour la première fois hors de France, résuma d'une façon particu-
lièrement heureuse les impressions reçues. Comme on la pressait de questions.
pour savoir quel endroit I'avait le plus charmé, elle riposta naivement, comme
l'enfant que l'ôn interroge : u Qui aime-tu mieux, papa ou maman ? , et qui
répond: u Tous les deux', notre je;rne compatriote à scn tour déclara sans
hésiter: r J'aime plus que mieux toute la Dalmatie r. Cessimples mots ne man-
quent certes pas d'éloquence.
Gnsrow DUPONT.
A TRAVERS LE MONDE 251

Des tf indous ; de leur condition sociale.


(fin)

Quelquefois, il y a moyen d'être réintégré dans sa caste; c'est lorsque I'exclu-


sion n'a été prononcée que par les membres de la famille et pour des choses de
moindre importance. L'exclu tâche alors de gagner à lui quelques membres de sa
famille, et assisté par elle, il se présente dans une attitude contrite devant sa caste
assemblée. On lui lait des réprimandes, on lui inflige des coups de bâton, on
accepte ensuite le repas qu'il est obligé d'offrir ainsi que de nombreux présents et
enfin ilest considéré comme réintégré dans sa caste.
" Mais malheur à I'exclu qui ne peut faire lace à des cérémonies aussi cotteuses,
ou dont on ne permet pas la réintégration, car il devient alors un paria. Et c'est
ici que I'on peut
voir ce que se-
raient devenus
les Hindous s'il
n'avaienl été re-
tenus par les lois
et les usages de
leur caste. Car
ceux-ci n'ont
plus aucune ré-
$erve, n'ayant
plus rien à mé-
nager.
On s'étonne,
en songeant que
les parias for-
ment environ le
quart de la po-
Madura.
pulation, de voir
- Intérieur du temole. qu'ils n'ont ja-
mais cherché à secouer ce joug et qu'ils n'ont pas essayé en bloc de se faire
traiter avec un peu moins de mépris. Mais non, le paria semble admettre très
aisément son sort. c'est qu'il a toujours été élevé dans la pensée qu'il est né
pour être asservi aux autres castes, et que c'est là sa destinée irrévocable.
Dans la plupart des provinces, le paria ne peut cultiver lui-rnême la terre ; il
est obligé alors de se louer à un cultivateur pour lequel il tait toutes les besognes
humiliantes et repoussantes, et moyennant cela, le fermier le nourrit lui et sa
lamille. Mais cpux-ci sont cependant plus heureux que ceux qui, dans d,autres
provinces, peuvent cultiver la terre pour leur propre compte. Car ceux-là le font
avec tant de négligence que, même les bonnes années, ils ne récoltent pas assez
252 A TRAVERS LE MONDE

pour vivre Pendant six mois.


Aussi le Paria est-il Pres-
que toujours dans ta misère
physique et morale la Plus tris'
te. Quand les provisions sont
épuisées, il se nourrit de raci-
nes ; aussi le voit-on maigrir
très fort pendant la Période qui
précède la maturité des récol-
tes. Et s'il trouve quelque
charogne, il a vite îait de s'en
régaler. Au s si I'accuse-t-on
d'empoisonner parlois des va-
ches et des bullles pour pour
voir se repaltre de leur viande.
Si dans une maison, un animal
meurt de maladie guelconque,
il appartient de droit au do-
mestique, qui va le vendre
aux parias.
Aussi ces gens vivent-ils
dans un état de malpropreté
tellement dégoûtante que I'hor-
Fakir dans le nord de I'lnde. reur qu'ils inspirent aux autres
Hindous est telle qu'il leur est délendu de passer par les rues oit habitent les
brahmes. Et s'its le faisaient, ces derniers auraient le droit non pas de les frapper,
car ils se souille-
raient ainsi eux-
mêmes, mais de
les laire lrapper
par des person-
nes présentes. Et
si un paria s'in-
troduisait d a ns
une maison d'un
brahme, il serait
assommé immé-
diatement.
Les européens
sont obligés
d'employer des
parias, car il y a
des beslognes
que des Hindous
levoudraient Au Cachemire.
A TRAVERS LE MONDE 253

pas faire, cirer les bottines par exemple, (ils ne peuvent en effet toucher du cuir de
vache ou de boeuf, parce que ceux.ci sont des animaux sacrés).
C'est là une des principales raisons pour lesquelles les Hindous ont un tel
mépris pour nous; ils nous reprochent d'avoir des rapports avec cette lie de la
population
Les Anglais se servent des parias comme soldats, mais ceux-ci n'en sont pas
toujours de bons, car ils ont de la peine à se former à la discipline militaire et
d'ailleurs ils sont en outre tout à lait dépourvus de sentiment d'honneur.
Comte Henri de la BnRnr d'ERQueLtunes.

Arue oisite à l'Éxpasitian de 9snd


L'exposant le plus utile d'une World's fair actuelle, c'est sans contredit le
Soleil. A peine, en juillet, méritait-il une modeste mention honorable; au mois
d'aott, il a promis, paraît-il, de concourir au Grand-Prix ! Et de fait, ce diman-
che, il laisait superbe. L'entrée del'Exposition, quoique manquant de recul,
est vraiment grandiose. La rotonde, tlanquée de quatre taureaux de bronze en
guise de portiers, a réel- linal de la perspective est
lement de l'élan. Sa hau- un monument orné de
teur, ses îresques déco- bas-reliefs divers et for-
ratives symbolisant les mant une riante fontaine.
métiers des Flandres, ses Après une visite au
vi t rau x que le so le il salon de la Presse, en
éclaire de ses leux, sont plumitifs fidèles que nous
remarquables. Nous arri- sommes, nous entrons
vons à la grande pers- dans les halls. La collec-
pective centrale : colon- tivité des bijoutiers bel-
nades latérales, au mi- ges est d'une richesse et
lieu pelouse lleurie déii- d'un gott parfaits. Ils
cieusement de couleurs nous montrent d'une fa-
luminerrses, dont Cand çon didactique les phases
d'ailleurs. cette cité des de la taille des diamants:
Ileurs, a le secret M. Jean de Hemptinne, le sciage,le brutage et la
Le groupe magistral comniissaire gdndral du Gouvernenicnl taille. Ensuite le salon de
près tlc l'l}positron Universelle e[ Iutrrùa
de Ros Bayard a belle ùiouale deGand l0ls ; PréEidert tle l'Àsso- la chaussure, le somptu-
allure. Il rappele un épi- (iation CotoDniùre de Belgique ; Délôgué eux palais de la mode
Belge au seiu d€ la l'édémtion Cotonrièrc
sode de guerre préhisto- Irtcrrationale ; Présideut de h Société Fer- qui fera la joie de nos
rique : quatre hommes dirand l,ousbtrgs,de la Conrpagnie dLr Kasai; élégantes et la terreur de
Vicè-Présideut dc la Sooiété Conmercialc et
armés d'une lronde,d'une l'inaucière Africaiue ; Aduriuistrateur de la leurs maris et nous arri-
pique, d'un arc et d'une (ionrpagnie du l(atangâ, de ll Bonque dr vons à I'industrie textile.
Colgo Belge, dc la ComlagDie Forestière
hâche se battent cram- Sangha.Oubalgur, rtc., eto. lll. Jeùu de Ce stand-ci est un
ponnés aux llancs d'un Hcrupl,iune est ollicicl de I'ordre dc Léo. succès digne de tout élo-
cheval-colosse. Le motil
pold, Ollicier de lu Légion d'llouueur, ctc.
ge par ses dioramas.
254 A TRAVERS LE MONDE

Dans celui de la " Laine ,, en six tableaux très vivants, nous assistons successive-
ment au lavage, au peignage, au cordage, à la lilature du peigné, au tissage, aux
apprêts, pour finir aux vêtements. Dans celui du < Coton , nous assistons à la
culture, à I'arrivage, au s'y entendent tort bien et
pesage, à l'échantillon- je crois que la perspec-
nage, au brise-balles, live de ces châtiments ne
battage, cordage, étirage peut être que salutaire ;
et filage, le tout présenté comparativement, la jus-
avec une couleur locale tice belge pêche un peu
charmante. par sensiblerie. C'est une
Franchement.en Bel- attention délicate pour
gique nous ne lilons pas nos bons lilous qui en
un mauvais coton I seront ravis Ce compar-
De lil en aiguille (on timent anglais est vrai-
peut le dire), nous arri nrent agréable,vous allez
vons, sans passer I'eau, en juger... En sortant de
en Grande Bretagne et prison vous tombez dans
Irlande. Les Anglais se la peste, le choléra, le
sont spécialisés ! Leurs f ilariasis, le béri-béri,
remarquables poteries, I'ankylostomiase, le ty-
dont les unes sont pour- phus, Ia lèpre.... C'est
pres avec de lins dessins d'ailleurs très curieux :
noirs, les autres de nuan. on voit les microbes et
ces variées aux reilets lès ravages produits par
mordorés, et rappelant des graphiques nom-
un peu les limoges, lont breux, et les remédes y
notre admiration. A pro- M. le Comte de Smet de Naeyer, apportés. Admirons en
pos, dans le hall des ma- Pfésidcnrd'honneurt',l,.ri;t:_ï:$ii, passant ceux qui se dé-
chines, se trouve exposé Ï:'Ï'ii#il::'il'.'lii*,r,.,;nr",re I vouent, missionnaires et
un Ciminutif de locomo- juin .1886; ttinisrrcttes Financcs, tc 96 savants, à la chasse de
tive ayant survécu u, 1a1s 1894.; lliiit:: des Fjnances.ctl'l'tf ces terribles fléaux.
désastre de lelo. L'An- il;i,i'iliî'j;"'l,jl"nL,,iiliiï*i1['il: Mais sortons: nous
gleterre I'a-t-elle nris là Financcs ct, des Travrux publics, ohcf rlu suivons I'allée des Na-
par ironie ? Ce serait un ,!.ll.T1'-1,.5,:.1,^t jf^r!,:!*.11.-ll,l',i: tions, joyeuse et animée,
rappet peu aimable pour iiijil'iff-:iJl,i'ijfi,."',]i',1ài:,,,11 foute'cosmopotite et di-
nouS. L'administration Oe Ldopoll; Glanrl Corclon de fOr'tlrc 9.' verse : paysans ébahis,
pénitentiaire a Ia partie it:l!.il'*:li:"1,.}é1l}:i,riïil.*li rrorranoui..r.n pimpants
prépondérante.Toutesres iffÏ::i:Ïi::',ilii", â1."u cr..ix de râ costumes, citadins affai-
fameuses peines corpo- t.rjgi'n dlilonneur', de h 0ouronnc de l)a- y{$, llâneurs, toilettes,
retles de ta justice an- ::'':ll':.1^ll*l:'l:"1,u'"1^:,lli:i"'.:,_91 plumes, æinades,chichis.
glaise y sont réprésentees iï'sï,j,iil.i; lliiii,iil'i:i:'r:",iiï
' rout cela nous con-
avec I'explication du ré- Conccption dc I'illa-\'içosa; dc I'Etoilc duit au Japon lleuri qui
gime pénitentier. Nos ut ']i *ll'*ii1î l1']:tjTl: ll':l'u. lrrrssie; ronlre un jardinet mé-
I'te ; du Lrun ct du tolcrl
voisins d'Outre-Manche andreux et riant, expédié
directement de Tokio. Le bazar Tunisien où de nombreux lils de Mahomet
nous assaillent de leur pacotille, où des sultanes nous garantissent un avenir
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6

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256 A TRAVFRS LE MONDE

pur miel et sucre, et où I'on admire de superbes tapis. Le musée des Beaux-
Arts mériterait une étude spéciale. .fe ne puis ici qu'en vanter la décoration i
le compartiment français dant dans les montagnes,
surtout avec un tapis la forêt-vierge, les indi-
gris-souris et une tapis- gènes bariolés surtout au-
serie à lleur 1830 est une tour du marchéaux fruits,
trouvaille d'élégance et les soldats, le chemin de
de bon gott. Le salon de ler brel tout le va-et-
;
la médaille est un succès vient de la vie au Congo
pour nos artistes belges. s'étale à nos yeux avec
En quittant les vas- une prodigieuse réalité.
tes halls des machines, A noter également Ie ma-
le Palais des Lumières tériel colonial et les vues
se révèle comme un du Katanga. La T. S. F.
éblouissement ; il taut ne pouvait mieux choisir
quelques minutes Pour son emplacement que le
que les yeux s'habituent à voisinage de notre Bel-
une telle pluie de raYons! gique Africaine, et ses
L'électricité nous Y aPPa- pylônes impressionnants
raît grandiose, une mul- nous rappellent les c4tas-
titude d'appareils, de trophes maritimes évitées
lampes de toutes esPèces grâce à cette belle inven-
s'y rassemblent, utilisant tion.
le courant de îaçon ingé L'ltalie ne partici-
nieuse, Pratique et Par- pant pas olliciellement à
lois ntême Pittoresque, à -
'
''..' -
,la \Yorld's fair, les ex-
preuve cette gigantesque posants ou plutôt les
buse qui longe la votte .,r.,1;,Iiti,lili;r.",,,
ai'r;e*o;.r,t"" Je oana tsra.
c coffrn€fÇânf5 ' {puis-
et d'ott sortent des ori-
tngdnieur dcs el chaussdcs qu'il n'y a que des comp-
flammes agitéS. 'onts
solti de I'Universitd de Gand. Ddbuta toirs de vente) ont lait
comme ingénieur à l'Âdministt'al,ion des éditier un majestueux Pa-
Le PàtaiS COlOnial
luxueusement décorÈ, ÎÏ'Ï"'ir1:'[* if Ëilii r't},.',iJ';,i lais vénitien pour abriter
outre des curiosités déjà trrvaux dc la rillc de cand. Elu con- leurs superbes marbres.
fin de l89d' il De chaque côté de l?n-
vUeS à TefVuefen, J1gg5 scillcr
communal
.vers .fa
présen te d ive rs d i o r a m a s iii"i,i"lÏ:H:3'r: iii'ii::T.3i. l: trée se trouve une colon-
de la vie congolaise très villc. ne, I'une surmontée du
réussis.Maiscequi.-cïtsurtoutsousl'admioist|'ationdc lion de Venise, I'autre de
constitue son succès,c'.rt l;,,,Tiilii.,,'|, ïiiol .'"'1, jiliii::
la louve alaitant Romu-
lus et Rénus.
le grand panorama C0l1- transforntations complèl.es. Ellc suscite
Ah ! sentez-vous les
mlriers de
trai Je trouve cette toile :filill::'11.I'',o,il:1i3" des univcrseile
un cùer-d'æuvre de ; pommes ? Cette bonne
"i. ]liiiiïn,TiË,lTii"'ion
Ies artistes nous mon- odeur nous vient évi-
M. tsraun est un des orateurs les plus
trentMatadienfête,t6écoutdst|elaChambrodesRerlrésen- demment du Canada. Je
per- ttn"' parie qu'it nous lourni-
leuve majestueux se
rait celle d'Adam... C'est un des plus beaux pavillons étrangers ; deux petits
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258 A TRAVERS LE MONDE

castors y jouent la comédie dans un décor de îorêt, sans doute u La paix chez soi ,.
Ils sont si bien installés I
Nous voyons la ville de Dawson qui produit le .cobalt, et la plus belle
région argentifère du monde, ainsi qu'un panorama de ta vallée, du pont et du fort
William, dans leqgel circule un petit train lilliputien. C'est très réussi.
La Section allemande est un bâtiment qui prend ptace entre Ie four crématoire
et l'élévateur de grains, au choix. Si vous n'avez jamais été dans un puits, je vous
recommande le premier hall: .l'illusion est parfaite. Il y a également un petit
salon rouge où je ne vous conseille pas d'entrer avec un taureau t C'est le stand
de la chaussure (Salamanderr. A part cela, la section est agréable: il y a à boire, à
manger, i'y ai même dormi en parfaite tranquillité. Sérieusement, les Allemands
tiennent-ils la gageure de nous dégotter de leur style ? Je ne parlerai pas de leurs
mobiliers, où se,manifeste un manque de gott absolu, de leurs tableaux, car
I'absence d'harmonie en rend I'indécence pénible. Il faut constater que le gouver-
nement allemand n'a pas participé officiellement à l,Exposition.

La Section de propagande de I'Autriche.

_ Je citerai pour mémoire les Attractions, toujours les mêmes: village sénégalais,
Scénic-railway, exposition de phénomènes, exhibitions de dansesdiverses etc..
Les Pays-bas, avec pavillon style national très coquet, exposent un retable
de toute beauté. voici le Japon, la Russie, le Bréjil, I'Argentine, la Bolivie,
la Roumanie, la californie, le Danemark, te Cuatémala, etc. .-Touteé ces nations
ont fait leur possible, et elles méritent nos encouragements.
L'Autriche nous donne en un stand gracieusement orné, un groupement
6

d
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T!
264 A TRAVERS LE MONDE

pittoresque d'aftiches, de photographies et de tableaux. Les Autrichiens ont fait


peu mais bien, et M. A Norz, lezélé directeur du Bureau ofliciel de voyages en
Autriche, établi à Bruxelles; s'est surpassé. Une gentille dame vous accueille avec
un frais sourire et vous fournit les explications désirées,en vous remettant de jolies
brochures. Parmi celles-ci, sont surtout à remarquer les belles publications de
I'imprimerie d'art viennois Christoph Reisser Fils.
Plusieurs pays et compagnies de chemins de fer ont londé à Gand un dépar-
tement de propagande; de l?vis général le stand de I'Autriche laisse une impression
qu'aucun autre ue peut donner.
Cette exposition attire beaucoup de visiteurs.
Dans le hall international se trouve aussi une petite exposition de o souvenirs
de Voyages , dont les plus remarquables sont tes objets faits de bois d'olivier du
lac de Garde par le fournisseur de la Cour, Emmert à Arco, et lesbibelots de voyage
de la Firme Kaltenbrunner à Salzbourg.
Le charme du pays donne lieu à cette belle exposition : la beauté des
montagnes, les stations balnéaires bien situées, la lorce curative des sources, les
beaux lacs et paysages du littoral de I'Adriatique, la vie et Ie mouvement des
villes des provinces autrichiennes, teurs trésors d'art, exercent une attraction
spéciale sur les visiteurs étrangers.
Lecteur, croyez-moi, re*dez visite à I'Autriche.
Le village moderne : c'est une bonne leçon de choses pour nos agriculteurs. La
modèle, l'église, au milieu de la place |abreuvoir, ta maison communale,
f91me
l'école 'où il y a un cours public), la forge, la maison de I'horticulteur. du jardinier,
etc... L'ensemble et le détail, tout est très bien.
La ville de Liége est intéressante comme reconstitution du passé. La ville de
Gand nous montre d'anciennes sailes d'audience, ainsi qu'un
sentant les Gantois rendant hommage à Charles-euint enlant.
;ïti groupe repré-
Le gothique flamboyant de Bruxelles est très pur. A I'intérieur on peut voir
une étude comparée du commerce alimentaire modèle à côté du défectueux.
Dans ta ville d'Anvers il y a une très belle maquette de la cité avec son port et
ses bassins.
En général,ces quatre pavillons des villes sont des évocations heureuses d'au-
trefois.
Mais midi sonne. Le problème de la restauration des forces s'impose.
Pour une bcurse moyenne, le pavillon de la maison Delhaize irères et Cie est
délicieusement situé dans le parc. On y est bien accueilli et la chère est excellente,
aussi je vous recommande tout particulièrement cette petite oasis perdue dans la
verdure et la bonne odeur des bois. où...
Chaque bouffée apporte une btanche, et prodige
Plus réel que celuî dont Macbeth s,effarait,
Ce parfum dans les bois, ce n'est pas la îoftt,
Ce n'est pas Ia forêt qui marche comme folle,.,
Ce parîum dans les bois, c,est la forêt qui vole !
' (,,{ suivre) ArseRr DE Bucx.
I

I
I
I A TRAVERS LE MONDE

*' éxp a sitian Jrct ernsttanale eomp ar é e de s 1) ille s

à l'éxposition de 9'sr.d 16)13

L'Exposition comparée des villes a pour objet de réunir un 'ensentble de


documents graphiques relatils à la construction des villes et à I'organisation des
services communaux. ':

Aperçu de I'Exposition :

1. --Introduction. 2. Les éléments Tondamentaux des villes. 3.1-- Les


cités dans I'antiquité. 4.
-
Les villes du moyen-âge. 5 Les villes de la Renais-
-
La révolution industrielle. 7. Les grandes
- capitales' 8. Cités et
sance. 6
- - -
quartiers-jardins. 9 L,étude systématique d'une ville : Edimbourg. 10.
- La
- Services municipau x. 12. La ville et le bien-être de
démographie urbaine. 11. -
- aux diverses époques de I'histoire.
I'enfant. 13.
14.
- Les thèmes constructifs Conclusions basées sur l'étude des
Bibtiothèque et snlle de lecture. 15.
- -
A I'occasion de cette
fort intéressante exposi-
tion superbe innova-
tion -qui attire tant de
visiteurs à Ia World's
fair gantoise
- il nous
laut rendre un hommage
bien mérité au distingué
Commissaire Oénéral, M.
Bruggeman, Président de
I'Académie royale des
Beaux-Arts et à M. le
Sénateur Emile Vinck,
qui ont groupé les maté-
Prague. - Le Hradschine,
riaux nécessaires à une
æuvre aussi considérable.
La ville de Gand a vu se réunir en juillet dernier, sous ses auspices, le premier
Congrès International des Villes. Le Gouvernement L R. autrichien y a délégué
M. le Conseiller d'Etat et de la Cour, Dr. Adalbert Stradal la ville de Prague
;
était représentée par son bourgmestre, Dr. Gross, et Zagreb, capitale de la Croatie,
égalemèntpar son bourgmestre, M. Holjac, ainsi que par M. Kresic, Secrétaire de
la Chambre de Commerce et le Proiesseur Dr. Srkuly.
Parmi les graphiques et les plans comparatils des diflérentes villes, Prague,
la grande et belle capitale du Royaume de Bohème, se distingue surtout par un
magnilique tableau de la ville et par les plans de ses canalisations et de ses
égoûts.
A TRAVERS LE MONDE

Exposition de Gand. Prague.


-
Innsbruck nous montre des photos très réussies et les plans de ses écoles
communales, de son abattoir modèle et de ses usines à gaz.

Exposition de Oand. lnnsbruck.


-
***
Méran nous séduit par tes splendides tableaux de ses sites enchanteurs.
Voici quelques mots sur Méran, le joyau des alpes méridionales.
Méran est la célèbre station balnéaire et ctimatérique ciu Tyrol autrichien.
A TRAVERS LE MONDE

Saison: septembre à juin. Fréquentée par plus Oe g-O.OOO personnes en l9l2/13.


Etablissement balnéaire avec installations les plus modernes. Sports, théâtres,
concerts et Îêtes diverses. Séjour magnifique pendant la saison d'hiver, au
printemps et en automne. Important ùouvement touristique en été.
Le nouveau et merveilleux chemin de fer u Vigilioch-Bahn , à 1.800 mètres
d'altitude, ollre au voyageur un panorama splendide sur le groupe de I'Ortler et
les Dolomites. Sports d'hiver, Ski, etc,

at"

LISTE DES HOTELS DE MÉRAN


AFFILTÉs n Ln CH,qrt{sRe Svxolceln nns HorellrRs.

Les hôtels suivants, lous de premier rang, envoienl des prospeclus sur demande. Le numéro
r...) indique le nombre de lits dont dispose chaque hôtel.
placé entre

PBNSION :
Frs.
Hôtel Frau Emma (260) (Eté : Hôtel Emma, Pragser Wildsee),
Hôtel Erzherzog Johann 1220) louvert toute I'année). 12-24
PalasrHôtel (220) (ouvert toule I'année). 18-42
Hôtel Bristol (190) (ouvert toute l'année). à partir de 13
Hôtel Kaiserhof (180) (ouvert toute I'année). 12-20
Hôtel Habsburgerhof (155) (ouverl toute I'année). l0 l8
Park-Hôtel (140) Obermais (Eté : Dolomitenholel et Hotel Fralazza. San Martino
di Castrozza). t2_16
Savoy-Hôtel (130) (ouvert toute I'année). à parlir de 12
Hôtel Tirolerhof (ll5) ouvert toute I'année). l0-17
Hôtel Aders {90) Obermais.
Hôtel Minervâ (85) Obermais (Eté : Hôtel Salegg, Seis am Schlern). 10-18
Hôtel Continental (85).
Hôtel Herzherzog Rainer (80) Obermais (Eté : Alpenho(el Ammerwald, Nordtirol). 9-15
Hôtel Austria et Villa Impériale (70) Obermais {Eté : Hotel Edelu,eiss. Seis
am Schlern). t0-12
Hôlel Hassfurther {65) (ouvert toute I'année). 10-15
Hôtel Bavaria (65) Obermais Eté : Wildbad Waldbrunn. Pustertal). t2-t5
Hôtel Kessler (Konig Laurinl 50.

Où allons-nous pour I'Automne ? :


A fléran.
Bruxelles-fléran, par'Bâle - Arlberg en 24 heures.
Prix : l" cl, frs. 125,50. 2" cl. frs. 85,05. 3o cl. frs, 55,15
Bruxelles-Méran, par Cologne-Munich en 25 heurea.
Prix: ln cl. Mark 100,30. 2. cl. M.67,20. 3,'cl. M, 42,90.
Bruxelles-fléran, par Strasbourg et Stuttgart en 23 heures,
Prix: lu cl. Mark 102,40. 2 cl. M. 68,10. 3n cI. 43,75.
Bruxelles.lléran, en Auto par Ia Route de Hochfinstermunz et le Vintschgau.
Bruxelles : départ à 6 h. 35 s. (en Wagons-Lits).
Landeck: arrivée à 2h.07.
Landeck: Hôtel Post (loger)
Landeck: départ à 7 h. en automobile.
Mals : arrivée à l1 h. 45 m., en autbmobile.
Mals : départ à 12 h, 52 s. en chemin de fer.
Méran : arrivée à 3 h, 14 s. en chemin de fer,
Direction pour la Beltique :

Rue Saint Jeano 59


BRUXEI,LES
A TRAVERS LE MONDE 26r

LA sEcTt(ltl| B0LtrftENilE
DISCOURS
PRONONCÉ PAR MoNSIEUR J. DE LEMOIN E

CHencÉ o'arrnrnEs DE BoLrvrE


ET CoMMtssArRE GÉNÉRAL DE LA SEcrroN BoLTVTENNE A L'ExpostrloN
UNIVERSELLE ET INTERNATIoNALE DE GAND.

MrssreuRs LES MrNrsrREs.


MrssrsuRs LES CoMMtssAtREs GÉNÉRAUX.
MEssreuRs,

Surtout et avant tout, je m'incline avec respect révérenciel devant Sa Majesté,


I'illustre Roi des Belges, et la gracieuse Reine, qui ont su conquérir, à juste titre,
la sympathie du monde entier et I'amour de leurs concitoyens. Ce sont eux qui
ont patronné ce merveilleux tournoi. Je m'incline aussi devant le Gouvernement
éclairé, si hautement et si dignemient représenté ici. Je rends en même temps à
Messieurs les Directeurs Généraux de I'Exposition les hommages qui leur sont
dus, car its ont été les Cénéraux vainqueurs dans cette grande bataille pacifique
qui marquera une étape lumineuse dans les annales du progrès mondial et dans
I'Histoire de la Belgique, de cette nation, grande, parce qu'elle est à l'avant-garde
de la marche culturale du monde, et grande aussi par sa géographie physique, si
nous ajoutons à son périmètre son immense Colonie Alricaine.
Mon Couvernement, Messieurs, a adhéré de tout cæur à cette foire univer-
selle, mais, manque de temps, nous n'avons pas pu laire un grand pavillon pour
étaler l'échantillonnage des produits riches et variés de mon pays, que notre Dieu
a bien voulu prodiguer dans son sot. Néanmoins, les experts sauront apprécier la
valeur de ces échantillons et verront que la qualité vaut mieux que la quantité.
Mon pays, à son tour, a regardé avec grand plaisir I'adhésion de mon Gou-
vernement, car la Bolivie a la plus haute idée de la culture de I'esprit belge. Et
ceci n'est.pas une vaine afiirmation: la preuve en est que mon pays aconlié aux
citoyens belges la direction de I'lnstruction Publique, et continuera à le laire,
parce que les résultats obtenus ont été on ne peut meilleurs. ftes non verba !
Pltt à Dieu,Messieurs,que ce petit étalage ne passe pas tout à fait inaperçu,car
ces produits appartienneut à une nation d'un territoire immenseetderichesses
fabuleuses, selon. I'avis de tout le monde, et notamment de tous les techniciens
qui la visitent. C'est I'opinion des hommes remarquables, tels que le savant alle-
mand Humboldt et le savant lrançais Alcide d'Orbigny, ainsi que de bien d'autres.
Et ils ont tellement raison qu'une Société de Berlin appela. dans le temps, à un
262 A TRAVERS LE MONDE

concours pour constater quel était le pays le plus riche du monde, et le prix fut
gagné par celui qui prouva que c'était I'Australie. Il y a peu de temps, la même
Société organisa le même concours, et le Grand Prix fut accordé à celui qui mon-
tra que le pays le plus riche était la Bolivie.
cela n'est pas étonnant. Depuis l'époque coloniale, soit avant l'lndépendance
de I'Amérique, le Haut-Pérou d'alors, la Bolivie de maintenant, étonnait le monde
par I'exportation de I'argent des célèbres mines de Potosi Les caravelles espa-
gnoles allaient là-bas, les voiles gontlées d'espoir et retournaient regorgeant
d'argent. voilà d'où vient ta phrase universelle de .Riche comme le pérou n.
La presse annonce qu'il s'estformé tout récemment,à Londres,une société ano-
nyme de 800,000 Livres Sterling pour I'exploitation de ces mines de renommée
traditionnelle et, comme le chemin de ter vient d'aboutii à potosi, les mineurs
achètent en Europe des machines puissantes pour donner de I'essor à leur indus-
trie.
Postérieurement, nous avons eu des mines telles que Huanchaca, qui a pro-
duit pendant de longues années de 4 à 5,000 francs de bénéfice net par jour.
Parmi les innombrables mines d'étain, je mentionnerai seulement celle de
M. Simon l. Patino, qui produit maintenant 2s miilions de francs par an. Nous
I'appelons le Roi de I'Etain. Et bientôt, Messieurs, on appellera la Bolivie la
u Reine de I'Etain )), parce que, maintenant même, margré son manque delignes
ferrées, elle fournit trente-cinq pour cent de la production mondiale de l,étain.
Une fois son grand réseau de chemins de ler en construction et à l'étude parachevé,
nous espérons atteindre cinquante pour cent de cette production. ftes non verba !
ces chemins de ler avancent rapidement. Les rails ont relié récemment
plusieurs villes et vont en relier plusieurs autres. Le chemin de ler amazonique du
Brésil est arrivé, il y a dix mois, à la frontière de ta Botivie, et mon Gouverne-
ment le prolonge déjà vers I'intérieur. Il y a à peine quinze jours que les Gouver-
nements du chili et de la Bolivie ont célébré, par des têtes somptueuses, I'inau-
guration du chemin de ler partant du port de Arica à la ville de La paz. Le
chemin de ler argentin a atteint la frontière sud de la Bolivie, et nlon Couverne-
ment vient de contracter un emprunt à paris pour prolonger une de ces lignes
lerrées afin d'embrancher le chemin de fer argenlin
Je vous répète, - il y a plusieurs grandes lignes en construction. mais
beaucoup plus à l'étude et en projet. ftes non verba !
Tout effet a sa cause.
ll y a une logique dans les idées, comme il y a une logique dans les événe-
ments. La paix, I'ordre et les institutions ont jeté de profondes racines dans ce
pays. c'est à I'ombre de la paix et sous l'égide de la Loi que fleurit le progrès
national. En etfet. malgré que la République est la forme du Gouvernement la
plus difficile,dans mon pays les révolutions sont mortes et ensevelies,pour toujours
et iamais' A chaque élection présidentielle, les luttes démocratiques prennént la
lorme d'un orage, et c'est, en effet, I'orage électoral d'un peupJe qui exerce îié-
vreusement le droit du suifrage universel. Mais la tempête passée, pas une tragédie
politique, pas un coupde lusil, pas unevictime, pas une larme, pas une gouttede
sang!....souslecielbleu,de lapolitique, sedépeintde nouveaul'arc-en-ciel de
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264 A TRAVERS LË MÔNDÉ

la paix, I'arc-en-ciel dont les couleurs, merveilleuse coincidence ! sont les couleurs
de son drapeau national.
Et cela arrive tous les quatre ans, avec une normalité impeccable, ce qui
prouve à l'évidence que la machine politique est de première qualité et qu'elle
marche admirablement bien.
Le candidat vainqueur n'arrive pas au sommet du pouvoir à la tête d'une
armée victorieuse, -- n'arrive pas sur les cadavres des vaincus... Le candidat
vainqueur est acclamé par des citoyens paciliques et il ne prend pas sa place
dans le fauteuil écarlate, sous le dais en velours du pouvoir suprême, les mains
trempées de sang. Le candidat vainqueur et le candidat vaincu se serrent la main.
Avouons, Messieurs, que c'est un idéal. Que la Bolivie donne I'exemple de
sagesse à d'autres pays. Que, tout en étant dans I'adolescence de la vie nationale,
elle a réussi à être maîtresse du self-government.
Dû à cela, permettez-moi de vous assurer que dans très peu d'années aussitôt
ses lignes lerrées terminées, elle émerveillera le monde par I'exportation de ses
richesses. Et je vous I'assure, sans chauvinisme aucun.
Oui, je peux vous dire, pour terminer, comme I'orateur ancien dans le Sénat
rômain n Je jure par les Dieux et par I'honneur, avoir dit la vérité , !
:

La Participation de la Bolivie
M. de Lemoine nous a, dans son discours très éloquent, lait un tableau des
richesses encore peu connues de son pays. Nous allons énumérer rapidement
quelles sont les sociétés minières qui ont exposé leurs produits à Gand.
Et tout d'abord, dans le Départenrent de I'Oruro, nous rencontrons les Ci."
suivantes : Compania minera " San José , de Oruro, Compania minera de Oruro,
Mine u Avicaya r de MM. Abelli et Ci", Entreprise minière * Huanuni , de
M. Simon l. Patino,Entreprise Gerdes,Kommert et C;",Société Stannifère uTotoral,,
Compagnie o Morococala o. Les minerais que nous présentent ces diverses entre-
la panabase ou fahlerz, de la
prises sont surtout de la cassitérite, de la pyrite, de
quartzite. Le département d'Oruro est le plus riche du monde en ces minerais.
Vient ensuite le département de Potosi, of I'on trouve les mêmes minerais et en
plus de la blende etde la vivianite, des lilons d'étain, de la bismuthine, de la
wollramite, etc.
Les mêmes minerais se retrouvent dans Ie déparlement de La Paz et de Cocha-
bamba: Entreprise minière uMonte Blanco,r, Mine uEdouardor, Mine de oAracâ,,
Ci" Huayna Potosi et Milluni ,.
Pour terminer, nous dirons que la Bolivie contient beaucoup d'or et que sa
Section à Gand ne renlerme pas moins de 263 échantillons de ses minerais, Aussi
une visite en est-elle lort instfuctive.
Ce pays neuf étant appelé à un grand avenir par ses mines, les Belges expan-
sionnistes trouveront à Oand des enseignements très utiles.
Les gravures qui coupent notre article montreront excellemmentde quellefaçon
pittoresque les organisateurs boliviens ont mis leurr produits en valeur.

/
o
o

a
J
I

\
\
266 A TRAVERS LE MONDE

Le Chili it I'Exposition de frand


Le commissaire Général du Gouvernement chilien:
M. Jorge Huneeus Gana

Jonce Hur.rnrus Genl naquit à santiago du chili le l0 avrit 1g66. ses bic_
graphes nous disent qu'il hérita de son père, le cétèbre jurisconsulte don
Jorge
Huneeus, de dispositions pour la science juridique et montra de bonne treuie àe
grandes aptitudes pour la vie intellectuelle. A peine bachelier, M. Huneeus
J.
révélait déjà ses dons d'écrivain ; il voyait couronner par le premier prix ses
travaux aux Concours de l'Académie Ljttéraire de la Jeunesse, dont il devint I'un
des Présidents.
Attaché au Ministère de I'lntérieur, puis à celui des Afîaires Etrangères, il
devint membre du fameux club o El Progreso o et coopéra, comme directùr, à la
fondation de I'Athénée de Santiago. En 1887, il fut professeur de droit constitu-
tionnel'et administratil de I'Académie de Guerre et Secrétaire du Conseil des
Professeurs. Avocat, chargé du n !u11s1in orficiel u. qu'il dirigea jusqu'à Ia
Révolution de 1891, il devint alors premier Secrétaire du Juge Lettré à Sàntiâgo.
Entre-temps, M. J. Huneeus publiait des essais juridiques sur o Los priviËgios
Exclisivos en Chile ,' sur I'absence des députés devant le droit parlementaire, et .

plus tard sur le droit d'héritage ; puis deux chefs-d'æuvres d'histoire et de critique
littéraire : u Estudios sobre Espana rr, qui eurent un grand retentissement en
Espagne, particulièrement dans les milieux madrilènes, et.u I-a produccion Inte_
lectual de Chile ), qui sert d'introduction à la Bibliothéque des Ecrivains Chiliens
et aux ctrllections littéraires sud-américaines. Ses publications personnelles ne
I'empêchaient pas de collaborer en outre à diverses revues, notamment u La
Libertad Electoral ), ( Lâ Revista de Artes y Letras > et. La Epoca,. Son livre
rt Plumadas a comprend les romans qu'il y publia et quelques
uutr.. contes écrits
dans sa première jeunesse. Des journaux comme n Los Debates > et rr La Tribuna l
donnèrent aussi de lui une série d'articles des plus appréciés et u El progreso de
lquique ,r, une série des lettres littéraires et politiques. Son roman u Tarde ,,
obtint le vote pour Ie premier prix du grand publiciste sotomayor valdes, dansQUi un
concours organisé par ( La Union u de Valparaiso, parait maintenant en feuilleton
dans Mundial, une des Revues euLopéennes les plus appréciées.
En 1831, M. Huneeus prenait part, comme soldat et comme directeur du
< Boletin Oliciat o du Comité du Gouvernement, à la Révotution contre le président
devenu dictateur, Balmaceda. Entre-temps, il rédigea comme premier directeur et
rédacteur en chel, en 1892-18g3, le grand iournal rr La patria r, appartenant au
célébre orateur Isidoro Erràzuriz et après il collaborait aussi dans . El Nacional ,
de Taraplcà et publiait en outre quetques articles dans u La comuna Autonoma de
Taltal. Aussitôt la Révolution terminée, il reprenait son poste près du
Juge Lettré,
que lui avait entevé Balmaceda, et menait alors de mémorables campagnés dans la

I
M. Jorge l{uneeus Gana
A TRAVERS LE MONDE

presse jusqu'à son élection de député par le district d'Osorno. Elu secrétaire du
Barti radicalqui lui confia la direction de u La Ley rr, son grand journaloliiciel, il
londait et dirigeait les journaux les plus militants, * La Verdad r et r, La Van-
guerdia r, publiait successivement des études historiques et des leuilletons politiques
où par une vigoureuse campagne dont (( El Heraldo rr avait pris l'initiative, il aida
singulièrement à favoriser I'union du libéralisme divisé par la Révolution.
Elu député du district d'Osorno, pendant quatre législatures, il se fit remarquer
au Parlement par une grande activité qui lui valut d'être nommé membre de ta
commission des Finances, de Législation, de Justice, et plus récemment des
Affaires Etrangères. Bientôt, il devint un des leaders de son parti. Dans la série de
discours qu'il prononçait toujours à la Chambre, nous devons réserver une
mention spéciale à son u Balance de la Administracion Erràzuriz qui fut reproduit
'
dans tous tlés journaux chiliens, ainsi que plusieurs projets de réformes politiques
et sociales.
En 1910, Ie Président Montt lui coniia le portefeuille de la Justice et de
l'lnstruction Publique, où il proposa et accomplit d'importantes réformes.
M. Huneeus donna la mesure de ses talents diplomatiques lors de son inter-
vention officieuse en 1902,pendant la tension Chilienne-Argentine,.en favorisant un
arrangement arbitral avec I'Argentine, intervention qui eut pcur eflet d'aider singu-
lièrement à éviter une guerre désastreuse au sujet des lrontières. Il a publié, il y a
quelque temps, une brochure où il explique comment se sont déroulés tous ces laits.
Déjà chargé des hautes et délicates lonctions de Ministre Plénipotentiaire à la
cour de Bruxelles et à celle de la Haye, le Ministre des Atfaires Etrangères le
chargea en outre'le rédiger la première réponse en défense des intérêts chiliens
contre la réclamation Alsop qu'on s'attendait à voir traduire devant Ie tribunal de
La Haye et qui devint plus tard I'objet d'un autre arbitrage par suite de la pressi6n
du Chancelier nord-américain, M. Knox.
ses æuvres comprennent encore de nombreux pamphlets politiques,qui forment
la matière de plusièurs volumes, ainsi que des brochures juridiques et des romans
inédits dont il est I'auteur et qu'il n'a pas voulu publier pendant sa vie politique.
Son Excellence M. Huneeus a été nommé dernièrement, par arrêté du Roi
Albert, membre de la Commission d'organisation du premier congrès auquel les
Souverains et le Gouvernement belge avaient invité tous les Couvernements et qui
euttrait à toutes les questions se rattachant à la protection de I'enfance. En outre.
il a assisté, comme délégué officiel du Chili, I'année dernière et celle-ci à plusieurs
Congrès Internationaux.
A Bruxelles, il a accompli une mission dont Ie Chili lui devra certainement
grande reconnaissance.
Il est d'un esprit largement ouvert aux manifestations les plus variées des
iônnaissances humaines ; son amour des arts et des lettres lui a conquis de
nornbreuses sympathies parmi les artistes et les écrivains dont il se fait I'ami et le
protecteur. Il a toujours vu- le succès couronner tôt ou tard ses elforts, grâce à
cette extraordinaire ténacité dans I'action à laquelle rendent hommage tous ceux
qui ont pu apprécier ses brillantes qualités.
M. Huneeus maria en 1890 Mlle Elena Lavin Recasens dont Ia famille descend
A TRAVERS LE MONDE

des Grands d'Espagne. Lui-même est d'ailleurs un représentant de la vieille


noblesse flamande, son nom le rattachant par double origine aux anciens Zegers,
familles de peintres très illustres de l'école flamande (un de ses cousins porte encore
le titre de Comte de Wassemberg et Vicomte de Marcy) et aux anciens Huneeus,
seigneurs de Beughem et Malines. Un de ses ancêtres, le célebre humaniste
Agustin Huneeus, lut au XVI" siècle une des gloires de I'Université de Louvain.
Son Excellence M. Huneeus Gana a été Président honoraire du Conseil
Supérieur des Lettres et Beaux-Arts, Membre honolaire de I'Association d'Artistes
et Ecrivains du centre de I'Union lbero-Américaine à Madrid et de diverses sociétés
étrangères. II a eu la médaille d'or et I'Etoile-Cravate de la Société Académique
d'Histoire Internationale de Paris et il a été admis comme membre de la très
ancienne et connue Académie des Arcades de Rome.

La Participation Chilienne
Tous les visiteurs de I'Exposition de Gand ont aperçu cette charmante caravelle
amarrée sur le lac du pzrrc.Que peut-elle bien renfermer? Un diorama.lequel montre
à I'avant-plan un semeur
,'' .':, épandant du nitrate de sou-
..,..'];;:'
de du Chili au printemps, à
:'
.,.
. i. -, ;
:1:-i:a
j'. , i'dj I'arrière-plan la moisson au
r": ;.
-., mois d'août. Ce diorama
explique d'une Îaçon très
simple la cause et I'eftet et
a le grand avantage de re-
tenir I'attention même des
prolanes qui, à une expo-
sition internationale, on t
tant de choses à voir qu'ils
peuvent dillicilernent s'arrê-
ter aux détails. La situation
du bateau et son exécution
est telle qu'on peut dire
sans exagération que Pres-
que tous le remarquent.
Mais la section chilien-
ne comprend une autre par-
ticipation. Au u Village mo-
derne ,r, les Producteurs de
nitrate ont élevé une rr Mai-
son d'horticulteur D avec
La Caravelle çhilienne
Ferres et jardins. iDans-ices
270 A TRAVERS LE MONDE

derniers les fleurs ont


été fumées au nitrate et
constituent par consé-
quent une réclame di-
recte. Cette Îaçon dis-
crète d'appeler I'atten-
tion sur I'utilité du ni-
trate a été imposée par
le Comité d'organisa-
tion et a dû être suivie
par tous les expo-
sants.
Le Jury a accordé
letGrandPrixràla
Délégation des pro-
ducteurs Chiliens et
seîze premiers prrx ont
La Marson de l'Horticulteur
été obtenus par I'hor-
ticulteur du jardin, M. Nagels, grâce à I'emçloi du nitrate du Chili.

N. D. L. R. Le lecteur qui désire se documenter et conserver un souvenir


-
de la World's fair gantoise,se procurera I'album que vient d'éditer I'Agence Rossel:
L'Exposition dç Çar-rd 1913,
A TRAVERS LE MONDE 27r

Le Tounisrpe en Bel$ique.
Ce qu'on a fait, fait,
ce qu'on
ce qu'il reste à faire :

par le Comte Ailrien van tlor Bnrch

Tournai

C'était par une belle nratinée du mois de mai.


Après des pérégrinations de 18 mois, à travers les pays prestigieux de l'Extrê-
me-Orient, les paysages grandioses des Montagnes-Rocheuses et les villes gigan-
tesques de nouveau monde, je rentrais en Belgique.
Je gardais au lond de l'âme le souvenir des pagodes dorman I à I'om.bre des
palmiers et des baobabs séculaires, et malgré la joie de rentrer après une
si longue absence dans la patrie aimée, j'éprouvais déjà la nostalgie des pays
de soleil et une vague appréhension de rentrer dans le lroid et la brume qui
sont trop souvent I'apanage de nos contrées septentrionales.
Le train traversait rapidement nos vieilles Flandres. Les lleurs blanches ou
roses des arbres lruitiers en fleurs perçaient la brume matinale ; un carillon égre-
nant les notes d'une très vieille chanson, annonçait I'antique cité de Bruges.
Bientôt c'était le Befiroi et les tours majestueuses de ces églises qui à I'horizon
signalaient l'approche de Gand, berceau des libertés communales' Rapidement
tràversées, elles ne s'estompent plus que vaguement dans le lointain ; et les pre-
mières maisons des laubourgs, I'entassementdes voitures et des charrettes lourde-
ment chargées devant les barrières des passages à niveau, annonçent I'arrivée à
Bruxelles.
Ce sont maintenant les arbres séculaires de la lorêt de Soignes qui détilent
272 A.TRAVERS LE MONDE

rapidement des deux côtés de la voie ; puis c'est le spectacle prestigieux de Liége
que I'on découvre du haut du plateau d'Ans étageant ses maisons aux llancs des
collines ou groupant ses vieux palais et ses usines au long de la rivière majes-
tueuse.
Ce sont les bords riants de la Vesdre avec son cours tourmenté, entre les
les collines pittoresques et boisées, auxquels succèdent les hauts plateaux parse-
més de bruyère mélancolique qu'entrecoupent les forêts de sapins sombres de
I'Ardenne.
En quelques heures
c'était toute la Belgi-
que qui avait défilé
ainsi sous mes yeux,
m'offrant tour à tour
la beauté calme et se-
reine de ses plaines
cultivées comnre des
jardins, la majesté de
ses cités où les reli-
ques du passé éveil-
lent le souvenir des
luttes héroïques et des
grandes époques d'art,
I'activité de ses régions
industrielles où palpi-
te toute l'énergie, tou-
te I'intelligence, toute
I'ardeur au travail qui
lait que ce petit coin
de terre, dont le nom
même est souvent
ignoré dans les ré-
gions lointaines que
j'avais parcourues, se
place au premier rang
des nations par le de- Bruxelles. - La Colonne du Congrès
gré de la civiltsation auquel il est parvenu, et au cinquième rang de tous les pays
au monde par I'importaùce de ces échanges commerciaux.
Vivant continuellement dans le bien-être, la quiétude et la douceur du sol
natal, peu à peu notre perception des choses semble s'émousser et c'est avec
inconscience, sinon avec indifférence, que nous savourons toute la joie de vivre qui
en émane.
Mais c'est après une longue absence que nous apprécions vraiment toutes
les qualités pour lesquelles nous la chérissons. Nous sommes tentés alors, tout
comme le collectionneur qui possède chez lui un chef-d'æuvre, de nous enor-
gueillir et de çrierau monde; ( nous appartenonsà une race qui peut marcherde
BR,TT)<=!T-T-=!S
't
jl

Palais de Justice

La Bibliothèque roYale
274 A TRAVERS LE MONDE

pair avec les plus vaillantes, nous possédons un sol riche entre tous, nous avons
des industries qui exportent leurs produits dans le monde entier, nous avons des
cités qui peuvent étaler avec orgueil I'opulence de leurs habitants, des souvenirs
qui chantent les gloires de notre passé, des æuvres d'art qui ont porté au loin le
renom de nos peintres, de nos sculpteurs de nos architectes, des beautés naturelles

là sont condensées dans ce petit territoire qui a nom


u Belgique ". Venez, venez, nous vous convions à les
admirer, certains que vous voudrez revenir lorsque
vous aurez gotté le charme que l'on éprouve à y vivreu.
Le mouvement touristique, que nous désitons
développer poursuit un triple but : but patriotique, but
nroral, but matériel.
Le but patriotiqae découle de ce sentiment qui nous
lait revendiquer hautement notre nationalité et inspire
le désir bien légitime de montrer à l'étranger les beautés
Bruxelles.
- La Maison du Roi de nOtre pays.
Le but moral répond àcegrand mouvement né au 19" sièclelqui tend à mettre
de plus en plus les races en contact afin de leur permettre de se connaître, d'échan-
ger des idées, et de proli- geurs,aliment nouveau
ter, pour le plus grand bien pour notre industrie et
de la race humaine toute notre commerce.
entière, des progrès réali- Car I'exploitation
sés par chacune des nations bien entendue du mou-
qui se partagent la domi- vemeflt touristique,
nation du monde. constitue un commer-
Le but matériel sera ce. Le tourisme aug-
atteint le jour où nous dé- mente à la lois te com-
lerminerons vers la Belgi- merce local et la ri-
que un courant de voya- Bruxelles.
- Musée des Beaux-Arts chesse nationale, car
c'est un véritable commerce de I'imporiation de I'or.
Je vousdirai d'abord ce que d'autres pays qui ont saisi I'importance de cette
industrie, lont pour attirer et retenir les étrangers chez
eux, et vous jugerez des résultats merveilleux qu'ils ont
obtenus.
Jevous exposerai ensuite ce qui doit être lait en
Belgique, pays qui présente tant d'attraits pour le tou-
riste, alin d'attirer les voyageurs, et mettre en valeur
les richesses naturelles et artistiques que nous possé-
dons.
L'étranger vient-t-il s'installer dans une villa ou
dans un immeuble qu'il prend en location, il devient
par cela même un habitant de plus qui dépense ses
revenus dans la région ; s'il descend dans un hôtel, on Bruxelles. Chaire de Ste Oudule
peut dire que dès qu'il lait une dépense quelconque le commerce de détail en pro-
A TRAVERS LE MONDE 275

fite. En elfet, I'hôtelier qui n'est en réalité qutun intermédiaire entre le commer'
çant et l'étranger doit acheter au commerce de détail tous les produits quelcon-
ques qu'il lui livre.
Les lournisseurs des hôtels sont nombreux, on en
compte plus de 100 espèces.
Le commerce de luxe a la part tout aussi belle ; la
visite de la vilte en voiture ou en automobile ; les cour-
ses chez le chapelier, la modiste, le tailleur et la coutu-
rière, les magasins de nouveautés et les bazars; les ar-
rêts chez les pâtissiers et aux terrasses des calés ; les
achats de souvenirs et d'antiquités ; et voilà autant de
commerces prolitant de I'aubaine.
Et lorsque ces commerçants verront leurs allaires
prospérer, ils se livreront, eux aussi, à des dépenses
gffiptusgrandesdontlesautrescommerçantstireront
Hornes prOtit à leur tour,
d'Egmont et de
Si vous tenez compte eniin des dilférents conlmerces de gros et des indus-
tries qui alimentent des commerces de détail, ainsi que de leurs innombrables
employés, vous Constaterez qu'en dernière analyse, c'est la masse des contri-
buables qui tire des bé- rentes.
néfices des voYageurs sé- Donc, commerçants,
employés, propriétaires
iournant dans une ville ;
et I'on peut dire à juste ou rentiers, tous proii-
titre, qu'il n'existe au- tent d'une façon directe
cun commerce qui aitune ou indirecte, et, la plu-
répercussion aussi gran- part du temps, . sans
de et dont les ellets se qu'ils ne s'en doutent, du
disséminent sur un en- bien-être plusgrand cau-
semble aussi considéra- '- '*" sé par I'aiilux de I'or
ble d'entreprises diffé- Bruxelles.-Grand'Poste importéparlesétrangers.
D'autre: part, I'Etat et les villes trouveront dans le mouvement des voya-
geurs un accroissement dans le rendement des impôts de toute nature, dans les
recettes des chemins de ler, postes et télégraphes. Je vous citerai à titre d'exemple
I'Exposition Universelle de Bruxelles en l9l0' qui par
une publicité bien laite a amené un nombre considéra-
ble d'étrangers dans Ie pays, et dont la présence s'est
accusée rien que dans les recettes des chemins de ler
par une augmentation de 14 nrillions de francs sur les
recettes de I'exercice précédent.
' L'ensemble des touristes qui visitent un pays dé-
pensent des sommes considérables, et d'autre part il
àst à remarquer que le touriste achète tout et ne vend
rien; il indroduit donc de I'or dans le pays sans en laite
sortir.
N. D. du Sablon
Je suis donc autor'isé à dire que loraque vous
es- Bruxelles.
-
276 A TRAVERS LE MONDE

sayez d'attirer Ies étrangers en Belgique, vous vous livrez en réalité à un com-
merce d'importation d'or.
Or cette industrie du
tourisme a acquis dans
ces derniers temps des
prop<lrtions énormes et
qui ne peuvent que s'ac-
croltre. C'est ainsi que
nous voyons chaque an-
née les grandes compa-
gnies de navigation dé-
penser des sommes de
plus en plus considéra-
bles à la construction de
navires d'une capacité,
d'un confort et d'un iuxe
toujours plus grands,
Pour satisfaire à la véri-
table soif de déplacement
qui agite le monde, on a
dû créer dans plusieurs
pays toute une série de
plages et de villégiatures
Bruxelles. La Gare du Luxembourg nouvelles. Enfin I'hôtel-
- lerie internationale qui a
été obligée de se mettre à même de répondre aux besoins touristiques actuels,
possède en immeubles, mobilier et matériel, un capital de près de 2 milliards de
francs et a reçu
en 1906 plus de
9 millions de
voyageurs.
Quant à I'im-
pcrtance finan-
cière de ce mou-
vement touristi-
QU€, elle vous
sautera aux yeux
par les deux
exemples sui-
vants :
Les Etats-U-
nis, comme vous
le savez, .four-
nissent au mon-
Liége. - Le Palais provincial
de une grande
A TRAVERS LE MONDE 277

partie des produits nécessaires à I'industrie, et par ce lait leurs exportations dépas-
ient leurs importations d'environ 2l12 nitliatds de francs, ce qui revient à dire
que chaque année le monde doit payer cette somme à I'Amérique. L'Europe, qui
est le plus grand
acheteur de ces
matières premiè-
res, s'appauvrit
donc en numé-
raire pour cou-
vrir ces achats.
Or, environ
300.000 Améri-
cains traversent
ann u ellement
I'Atlantique, €t,
par les dépenses
qu'ils font chez
nous, viennent
rapporter en Eu-
rope plus de 2
milliards, réta-
blissant ainsi l'é-
quilibre, et évi-
tant un drainage
d'or qui linirait
par avoir pour
nous des eifets
désastreux.
La France, qui
a été, à iuste ti-
tre, surnommée
" I'Auberge du
Monde>avuau
cours de I'année
1907, les seuls
Américains du
Nord présenler
aux guichets des
4 plus grandes
Tournai. - La Cathédrale
banques pari-
présumer qu'une partie de
siennes pour I milliard de lettres de.crédit et il est à
et est v€nue
ce milliard a été dépensée en consommation de produits indigènes
d'autant grossir le patrimoine national'
des Etat-unis, et de
Remarquez qu,il ne s'agit ici que des Américains venus
quatre seulement des grandes banques parisiennes. cela vous
donne une idée
278 A TRAVERS LE MONDE

de I'importance des sommes apportées chaque année en France par les touristes
venus du monde entier.
Cet apport continuel d'or étranger, s'agrégeant annuellement au capital fran-
çais et le grossissant sans cesse, est une des principales causes de la situation

Tournai. - Le Pont des Trous (1329)

prépondérante qu'occupe la France dans Ie monde.


Pour vous donner une idée du mouvement touristique en automobite déter-
miné en Europe, rien que par les Américains qui traversent chaque année
I'Atlantique, je me permettrai de vous extraire quetques lignes du rapport que le
consul des Etats-Unis de Lucerne adressait à son gouvernement en lg0Z.
D'après.les in-
dications de cet
honorable fonc-
tionnaire, envi.
ron 8 000 auto-
mobiles étaient
emportées p a r
des Américains
qui voyageaient
en Europe au
cours de cette
année.
Six années se
sont écoulées de-
puis lors et ce
Tournai. La Grand' Place et le Beffroi
trafic n'a fait que
- s'accroître.
Le consul estime que chacune de ces automobiles contient en moyenne
A TRAVERS LE MONDE 279

5 personnes faisant un total de 40.000 voyageurs. Leurs dépenses s'élèvent à


l0 dollars en moyenne par personne et par jour. Par conséquent pouf les 40 000
américains voyageant par ce mode de locomotion la dépense est d'environ 2 mil-
lions de lrancs par iour.
La durée moyenne de leur séjour en Europe est certes de 2 mois. En tablant
sur cette durée, le montant total de l'or importé sur le vieux continent peut s'éva-
luer à 120 millions de lrancs.
pays pour attirer et retenir
J'examinerai dans la suite ce que lont les diÎîérents
les étrangers chez eux ; je verrai ce que lait la Belgique et ie conclurai.
(A suivre) Comre AoRtrN vAN DER BURcH

>( {'éxpasitian >futriekienne de l'>Mria à TJienne,


Le lait que le 65.e Jubilé du règne de S. M. I'Empereur François-Joseph
tombe à la date même du Centenaire de la réincorporation du Littoral à la monar-
chie austro-hongroise, a donné une raison sullisante à la création de I'ExpositiOn

Expositiondel'Adria._CampagnedeChâtelainàCampodistriaKlophot.yienne.xlx
Adriatique à Vienne.
La reproduction des monuments existants, téntoins des grandes époques de
et de la
I'histoire, i'exposition des chefs-d'æuvres de la peinture, de la littérature
280 A';TRAVERS LE MONDE

Exposition de l'Adria, - Palais des << Rectores >> Kilophot-Y ienne- xIx
poésie, la présentation
des produits du sol et de
la mer, la démonstration
des progrès atteints dans
' les constructions navales
et mécaniques, le déve-
loppement de ta marine,
de I'industrie et du com-
merce ont créé un en-
semble pariait, et I'im-
pression produite sur le
visiteur ne restera pas
sans influence sur la pro-
pagande des pays autri-
chiens situés aux bords
de I'Adria.
Les illustrations que
contient notre article fe-
ront valoir mieux que
celui-ci combien est inté-
k
I ressante une visite à
I'Exposition de I'Adria, à
s Vienne, la grand capitale
impériale, une des plus
belles villes du monde.
L'Exposition donneia à
celui qui I'a visitée un vil
Exposition de l'Adria. - Portail de la maison St Georges désir de laire une con-
A TRAVERS LE MONDE 281

naissance plus intime de


la uRiviera Autrichienne,
et de se rendre dans le
pays même dont les dio-
ramas des beautés natu-
relles et humaines ne
sont qu'une laible idée,
malgré toute leur magni-
licence.
La " Riviera Autri'
chienneu avec les riches-
ses d'art dont la Nature
I'a dotée, est vouée à de-
venir, dans un avenir
prochain, un centre d'at-
traction Pour le Public
international, Les mæurs
et les coutumes de ses
habitants sont Pittores-
ques et ollrent un nou-
vel intérêt aux touristes
les plus exigeants.
La Bocca di Cattaro,
Ragusa, Abbazzio, les
îles de Brioni, sont de
véritables perles et qui
Exposition de l'Adria. - Ca d'oro di Pirano

Knophot-Yianna- XIX
Exposition de I'Adria' - Partie du << Canal'Grande >>
282 A TRAVERS LE MONDE

Exposition de I'Adria. - La vieille porte municipale de Zara Kiiophot'Vienne-xtx

les a visitées a été saisi


de leurs charmes. Ces
antiques cités du rivage
de I'Adriatique produi-
sent sur les touristes une
impression inoubliable.
Tous ceux qui ont gotté
les beautés de leurs sites
enchanteurs ne peuvent
chasser I'obsession des
images impressionnantes
qui les ont captivés.
Le but de l'Exposi-
tion Adriatique n'est pas
tant de mettre en valeur
les produits du littoral
autrichien, mais de dé-
montrer combien son t
précieux les trésors dont
la Nature s'est plue à gra'
tilier spécialement cette
partie de I'Empire Autri-
chien déjà si favorisé du
sort.
O'Kenny

Exposition de I'Adria. - Le Quartier ancien de la ville


A TRAVERS LE MONDE 283

Exposition de I'Adria. Cloître de << Traù 2 Kttopllot'Vrcnnc'xlx


-

Programme d'un Voyage à Vienne


A I'occasion de I'Exposition Adriatique, la Fédération des Syndicats d'lnitia-
tive de Vienne et de la Basse-Autriche a eu une heureuse idée. Pour faciliter la.
visite de la cité impériale et de son exposition elle a créé des u carnets de séjour à
lorfait r.
Ces carnets sont émis en 3 séries, suivant les prétentions des voyageurs.
Série A. Demeure dans un hôtel de premier ordre. Frs. 63,30
Série B.
- Demeure dans des hôtels de deuxième ordre et pensions bourgeoises
-
Frs.58,50
Série C. Demeure dans des bons hôtels et pensions bourgeoises. Frs. 53,60
-
Ën se procurant un carnet de séjour à lorfait le voyageur s'assure pour 3 jours
à Vienne :
l. Petits appartements, chambres dans un hôtel ou pension y compris service,
lumière et 3 repas par jour.
2. Excursion en Auto à travers la ville. ,'
3. Tournée circulaire en wagons salons, tramways électriques.
4. I Billet pour une visite à I'Exposition Adriatique.
5. Excursion en Auto au Château-Hôtel Coblenzl ou Five o' clock, thé au
Grand-Hôtel.
6. Excursion à Kahlenberg en chemin de fer à crémaillère ou par tramway à
Baden.
284 A TRAVERS LE MONDE

Cambridge
I Ville Universitaire

Cambridge,
- St John's College

Parmi les grandes universités anglaises, les plus fameuses sont sans contredit
Oxford et Cambridge. Tantôt I'une tient le haut du pavé, tantôt I'autre, et les
princes du sang, pour maintenir l'équilibre entre les deux villes sæurs (car elles
sont bien peu rivales, quoi qu'on diss), partagèrent leurs années d'études entre
I'une et I'autre. ou bien le père honorait Oxtord de sa présence, et le lils Cambridge.
C'est ainsi qu'Edouard VII passa un an au Trinity College à Cambridge, puis un
an à Oxford à Christ Church ; et le gracieux Prince de Galles, le favori des
Parisiens et des Parisiennes, est en ce moment au Magdalene College à Oxlord.
Ces vingt dernières années, Oxlord a été considéré plus chic que Cambridge,
mais depuis que les fondations Ruskin fournissent à des jeunes gens pauvres les
moyens d'étudier à Oxford, Cambridge petit-à-petit reprend le dessus et voit
venir à elle un contingent important d'anciens élèves d'Eton, le meilleur internat
d'Angleterre.
Les étudiants d'Oxtord tirent vanité de ce que leurs couleurs sont souvent
victorieuses dans les compétitions sportives, et de leur supériorité, ces dernières
années, dans les épreuves de canotage sur la Tamise.
Au point de vue des études, chacune à s'a spécialité : I'une le droit, I'aqtre
les sciences.
A TRAVERS LE MONDE 285

On croit, en France, que I'inlluence de Rome est plus grande à Cambridge,


et cela peut-être parce qu'une église catholique, vaste et neuve, élève dans les airs
sa 1lèche travaillée, à côté des tours gothiques des chapelles'protestantes. La vérité
est qu'à part les catholiques romains qui forment un petit noyau perdu dans la
masse, la majorité des étudiants ne sont ni presbytériens, ni puritains, ni High'
Church, mais in-
dilférents. C'est
logique,car com-
ment garde-
raient-ils encore
des croyances
précises, les îils
de cette Angle-
terre qui comp-
te plus de deux
cents sectes ?
L'honneur Ieur
reste. Ce culte-
là. ils I'ont tous
et, pour rien au
monde, ne vou-
draient déroger.
Durant mon sé-
jour, je n'ai pas
rencontré un étu-
diant qui ne îût
un gentleman.
Cette indiffé-
rence religieuse,
chez les jeunes
protestants, est
si marquée que
les questions de
dogme et de pra-
tique sont ban- Petersborough.' - Façade de la Cathédrale

nies des conversations ou traitées avec une désinvolture qui détonne dans un
pays où l'étranger trouve, dans les hôtels de second ordre, une bible sur sa table
de nuit.
Je ne vis qu'une seule lois ma religion blaguée en ma présence par un de mes
compagnons; et encore la perspective de recevoir un verre de porto à la ligure -
car nous étions tous cette nuit-là un peu éméchés le fit-elle s'excuser aussitôt'
-
L'aumônier des étudiants catholiques, homme charmant' assemble deux lois
par mois ses ouailles chez lui, en d'agréables réunions où les représentants des
contrées les plus lointaines témoignent, par leur présence' de I'universalité de
I'Eglise.
286 A TRAVERS LE MONDE

Pour les séminaristes, il existe ce qu'on nomme ici une pédagogie, fondée par
le Duc de Norfolk et dirigée par un prêtre.
La question religieuse, souci principal des catholiques partant pour Cam-
bridge, étant ainsi sommairement exposée, avant de parler de la vie universitaire,
situons-là.
Les deux villes, qui sont à égale
distance de Londres, dans cette plaine
fertile donf:un remous de vagues sem-
ble avoir façonné les vastes épaule-
ments, dilfèrent d'aspect.
Oxford s'environne d'un essaim de
villas des jardins desquelles, au prin-
tenrps, déborde par-dessus les murs
une lloraison de Iilas, d'acacias, de
roses et de glycines qui rappellè la
prestigieuse avenue de Scheveningue.
L'automobiliste venant de Cambridge
atteint la ville par une allée de pla-
tanes fréquentée par de nombreux ca-
valiers. Puis ce sont de grandes artè-
res bordées de magasins somptueux
et jalonnées de ces immenses et gran-
dioses collèges dont il est dilficile de
donner une description fidèle, tant elle
resterait au dessous de la réalité.
Alors qu'à Oxford les merlons
dominent une ville d'extension récente
qui s'élale, nonchalante, au bord de sa
rivière, Cambridge semble se rapetis-
ser, se tapir dans un coude de la Cam,
Ely.- La tour oclogonale de la Cathédrale. se cramponner aux pans de murs
lortifiés qui, aux tournants des venelles, imposent leur brutalité.rLe touriste a I'im-
pression d'être reporté à l'âge d'or de la bonne reine Elisabeth. Il existe pourtant,
en un coin perdu de'Bavière,une cité qui,mieux que celle-ci, dépayse dans le temps
ceux qui la découvrent.on y peut en esprit se reporter au Moyen-Age sans que I'il-
lusion soit gâtée par le continuel ronflement des machines qui lait trépider Cam-
bridge,lui donnant I'air d'un rendez-vous de circuit d'automobiles.Dans ses ruelles
en coupe-gorge et ses carrelours sombres,on s'aitend presqu'à croiser une ronde de
nuit à Ia Rembrandt... et c'est un motocycliste qui, par crainte d'un arrêt du
moteur, vire en vitesse en s'aidant du pied.
L'hallucination des inventions modernes sur une toile de fond du xlVm" siècle,
voilà Cambridge. Deux civilisations y contrastent. Des paratonnerres pointent
d'édifices gothiques, un garage s'accole à la cave du bouquiniste, des fils élec-
triques et des conduites d'eau transpercent les murs fortifiés, ces citadelles sont
éclairées au gaz,la toge professorale monte à bicyclette !
A TRAVERS LE MONDE 287

La ville contient 45.000 habitants dont 3.000 étudiants et étudiantes répartis


entre une vingtaine de collèges. Ils lurent construits à des époques diîÎérentes, à
mesure que se développait I Université.
Le plusancien est Peterhouse dont lafondation remonte à1284. Lesbâtiments
à créneaux, contrelorts et meneaux, constituent un ensemble tout-à-fait médiéval.
Le hall
- c'est ainsi qu'on nomme un grand rélectoire servant aussi d'auditoire -
renferme de beaux vitraux ligurant des scènes de la Légende des lemmes vertueu-
ses de Chaucer.

. .] Jésus College,
.
qui date de la
&l lin du XV"n'", est
surtout joli I'au-
tomne, quand
rougissent les vi-
ii* gne s -- vierges
dont I'inextrica-
ble lacis recou-
vre les briques.
Son charme est
lait de poésie et
d'intirnité.
A Ia même
époque, fut cons-
truit Kings Col-
lege. Bien qu'on
compare parlois
sa chapelle
Londres. - La Tour entendez cathé-
drale à un tabouret les pieds en I'air, elle a grande allure et sa votte est remar-
quable.- Monsieur Joseph Aynard, dans un ouvrage intéressant, dit que les
vitraux furent en partie l'æuvre d'artistes belges, et c'est la raisOn qu'il dOnne de
I'inspiration llamande qui semble avoir présidé à leur composition.
L'immense collège de la Trinité fut fondé vers 1550 par Henry VIII. La porte
d'entrée, monumentale, surmontée d'une curieuse statue de ce roi, donne sut la
cour centrale. Ces cours enferment presque toutes une pelouse tondue, ratissée et
roulée avec un soin méticuleux, généralement circonscrite de galets posés de
champ dont I'aspect est plaisant, mais les arêtes désagréables. La grande cour
de Trinity College mesure 114 mètres sur 107. La chapelle, construite sous les
Tudors, renferme de belles boiseries et des monuments. Les vitraux solt modernes.
Appendus aux murs du halt, des portraits de Newton, Tennyson et Bacon. La
librairie est très riche.
Parmi les édifices de la Renaissance, it convient de citer encore Chrisi
Church et St John appelé aussi Lady Margaret, du nom de sa fondatrice. Ce
derniet s'agrandit récemment d'un nouveau corps de logis qui est une reconstitu-
tion gothique des plus réussies. Il est rattaché aux anciens bâtiments par un pont
288 A TRAVERS LE MONDE

ajouré, vrai bijou d'orfèvrerie. Ce grand collège comprend quatre cours. La


chapelle vaut une visite ainsi que le hall où se voit un portrait de Wordsworth.
Presque tous les poètes anglais firent leurs études à Cambridge. On y médit
d'Oxford comme d'une autre Béotie.
On ne peut passer sous silence Emmanuel College dont la façade est aussi
sévère que I'esprit qui y règne ; les collèges de femmes, Newnham et Girton, qui
sont modernes, conlortables et laids ; le Sénat construit en style corinthien.

Les rouages de l'Uni-


versité sont compliqués.
/- Voici la définition qu'en
donnent les Statuts dont les
iiti:._,f_:::;ti:

!:f1, r
lignes suivantes ne sont en
:jlr maints endroits qu'une tra-
l:i?i duction.
L'Université de Cam-
t; bridge est une corporation
qui, en plus des privilèges
communs aux associations,
possède le droit d'exercer
une autorité disciplinaire
sur ses membres. celui
d'envoyer deux députés au
Parlement, et le pouvoir de
conlérer des grades.
Les membres de I'Uni-
versité sont au nombre de
treize à quatorze mille. De
ceux-ci, trois mille sont des
undergraduates (par abré-
viation : undergrads) ou
étudiants; les autres sont
des graduates qui, après
avoir conqui_s leurs diplô-
mes, s'éparpillent à la sur-
lace du globe,mais qui n'en
Londres, Eglise.-Saint-Paul.
continuent pas moins à ver-
- ser une cotisation annuelle
à I'Association.
; Quels droits acquièrent-ils ainsi ?
lls ont part à I'administration de I'Université. C'est I'assemblée générale, le
Sénat, qui en dernier ressort connalt de toutes les questions, et lé Sénat comprend
tous les graduates, qu'ils soient officiers aux Indes, ambassadeurs ou fermiers ;
son action n'est limitée que par la Constitution de I'Université qui, elle, ne peut
être revisée qu'en Conseil Privé du Roi ou par le Parlement.
Le pouvoir exécutiî est exercé par te Chancelier.
.+.

A TRAVERS LI] MONDE 289

En parlant de la haute administration de leurs universités, les Anglais em-


ployent les termes mêmes qui servent à désigner les dilférents organes de I'Empire,
et cela peut causer de la conlusion.
Le Chancelier (Lord Raleigh) est un pefsonnage de patade qui passe son
pouvoir au Vice-Chancelier désigné chaque année par les principaux des collèges.
Celui-ci est aidé par la députation permanente qu'élisent dans leur sein les membres
du Sénat qui ont accoutumé d'assister aux séances. La nomenclature des nombreux
dignitaires, aux attributions souvent plus honorifiques que réelles, serait oiseuse.
Les étudiants ne s'en soucient qu'autant qu'ils ont allaire à eux, apprenant tout
d'abord à reconnaitre les prcctors, dont il est salutaire d'être inconnu. Fonction-
naires chargésdela surveillance, cesderniers n'ont rien de commun avec la police
de la ville. On les rencontre, le soir, déambulant au pas accéléré, dans le soulève-
ment de leur gown (espèce de toge noire), encadrés par deux limiers en redingote,
cravate noire et chapeau de soie. Ces séides, surnontmés bouledogues, ont pour
mission de forcer à la course les délinquants récalcitrants. Des épisodes drolatiques
de ces chasses à I'homme, reproduits aux trois couleurs, égayent les devantures
des marchands de gravures.
La discipline
est hélas ! plus
sévère q u'en
France. Mon la-
lor prétendait
avec un grand
sérieux o qu'il
lallait en cher-
cher la raison
dans I'irréflexion
et I'inflammabi-
lité des Anglais
en présence du
calcul et de I'au- Cambridge. - Clare College
dace des Anglai-
ses,. Quelque plaisante que soit I'explication, quelque outrageante qu'elle soit
surtout envers les protégées de la loi du breach of promise, le lait est que des étu-
diants de vingfcinq ans doivent respecter un règlement tyrannique' Des citations
le prouveront:
Il est interdit de louer une auto le dimanche (mais, si vous en possédez une'
vous pouvez vous en servir) ;
de louer en tous temps des autOs ou des motoS Sans I'assentiment du tutor ;
de lumer en cap uni go*n (or, pratiquement on porte cet uniforme toute
la
matinée) ;
d'introduire quelqu'un chez soi après dix heures du soir (mais, s'il y est entré
à dix heures moins cinq, il peut y rester jusqu'à minuit) ;
d'aller au music-hill (les étudiants en sont les clients les plus assidus) ;
d'avoir des dettes à I'insu du tutor (si un lournisseur s'avisait d'avertir un
2W A TRAVERS LE MONDE

tutor, il serait boycotté incontinent) ; etc.


Certaines règles, vieilles de plusieurs centaines d'années, n'existent qu€ pour
la forme et sont tournées ou violées ouvertement, quoique conservées sur le papier
par respect pour la volonté d'Henri VIII et d'Edouard IV.
Encore quelques règles suggestives :
Si un étudiant ne porte pas la cap and gown quand il le doit, une amende de
six shillings huit pens pourra lui être intligée, et même de treize shillings quatre
pens s'il y a des circonstances aggravantes;
un étudiant qui, admonesté par un proctor, n'obtempère pas à I'injonction de
rentrer chez lui, est susceptible de peines graves;
défense'de traiter avec des usuriers ;
défense d'emporter des gramophones en barque sur la rivière; défense aux
bateliers d'admettre les dits gramophones dans leurs embarcations ;
défense de tirer aux pigeons, de prendre part à un steeple-chase, de monter en
course, de se servir d'armes à feu dans les atentours de I'Université ,' défense....
Une histoire plutôt.
Quelques amis, un soir, taillaient un baccarat chez moi. Deux d'entre eux
avaient par malheur passé I'après-midi à boire et à lumer pour se soustraire au .

mortet ennui du dimanche. Pompettes en arrivant, ils étaient gris une heure après.
Des Anglais jouant au baccarat, en flttant du porto, dans une petite pièce sur-
chauffée, je vous laisse à penser que leurs propos étaient libres si leur volonté ne
l'était plus. Nous avions entrr ouvert la verandah. C'était I'heure où les braves gens
du quartier revenaient de I'office. Leur mentalité puritaine fut choquée d'entendre
tinter I'argent en ce jour sacro-saint qu'est le dimanche anglais, et leurs prudes
oreilles blessées par une expression
- bien innocente - qu'affectionnent les
Cambridgemen. Bref, apparurent en trouble-Îête mon tutor et le commissaire de
police.
Les dépenses sont considérables. Un bilan de huit mille francs, pour les six
mois que dure I'année universitaire,est loin d'être exagéré. l,es Anglais ont encore,
du fait des majorats, de grosses fortunes. Assez d'étudiants tiennent une auto à
I'Université et mènent un train de vie inconciliable avec les pensions relativement
modiques des jeunes'Français. Il se passait peu de jours sans que l'un ou I'autre
de mes amis me proposât une excursion dans sa machine à Petersborough, Ely,
Leicester, Londres ou Oxlord,
(A guit're) Jean vml peN SreeN oeJenlv.
A TRAVERS LE MONDE 291

PROJET DE VOYAGE

Lacs ltaliens et Engadine

Un de nos abonnés de Ia première heure,éminent avocat de province,nous adresse le


projetde voyage que nous allons publier, Ce projet, bien conçu, donnera au lecteur une
indication nette et précise du tracé saivi, des heures de train et de bâteau et lui sera
trèsprécieuxs'ilveut prendre Iechemin que lui enseigne I'auteur qui a fait lui-même Ie
voyage,

Départ de Bruxelles-Nord à l8 h. 35 par I'Ostende-Bâle qui nous débarque à


Bâteà 5h.43du matin(avoir soin en cours de route de retardersa montre.d'une
heure.) Ce train comporte 3 classes, Restaurant et V/agon-lits accessibles aux voya-
geurs des première et deuxième classes.
A 7 h. (temps targement sullisant pour déjeuner à I'excellent buifet de la
gare de Bâle) départ de Bâle pour Lucerne où I'on arrive à I h. 59. (Hôtel Beau-
Rivage.)
Séjour à Lucerne à volonté. Ceux qui connaissent cette ville n'en oublient pas
le charme, les autres apprendront à la gotter et ne regretteront pas le temps qu'ils
y passeront,
Après un séjour à Lucerne, plus ou moins long, on peut se rendre à Fluelen
par le bateau du Lac des Quatre-Cantons, un des plus beaux et des plus variés.
Si I'on dispose de plus de temps, on peut soit descendre à Vitznau pour aller
loger au dessus du Righi, soit descendre à Alpnaudstadt pour atler loger au Pilate
plus abrupt ; chacun a un excellent funiculaire, tout proche du débarcadère,
292 A TRAVERS LE MONDE

Le lendemain on continuerait, soit de Vitznau, soit d'Alpnaudstadt, par le


bateau vers Fluelen, I'extrémité du lac.
suppcsons qu'on ait logé au Pilate. on yprendra le luniculaireà6h. 30du
matin; on arrive en dessous à Alpnaudstadt à 7 h 50, d'où un bateauvous prend
directement pour vous
déposer à l2h. 10 à
Fluelen; y déieuner,
et promenade par la
route de I'Axenstrasse
le long du lac. ',

Départ de Flrtelen à
3 l12 h. par le chemin
de ler de St-Gothard,
descendre à Bellinzo-
naà5h.57;à6h.10
départ de Bellinzona
et arrivée à Locarno
sur le lac .Majeur à 6
h. 45 du soir
Locarno demande
Lugano. - Jardins Publics quelque temps. Visite
du Sanctuaire de Madona del Sasso, soit à pied, soit en luniculaire ; ce qui ne
demande"lguère qu'une heure.
Le lendemain traversée du
Lac Majeur en bateau, en
quittant Locarno par exemPle
à I h. l5 ce qui vous conduit à
midi à Pallanza; après-midi
promenade en barquette à I'l-
sola Madre et à I'lsola Bella
en passant à coté des autres
îles Borromées : St-Jean et
Pescatori. La visite des jardins
d'lsola Bella et du château ha-
bité en été par le Comte Bor-
romée et sa nombreuse famille
( il y a 8 ou 9 enfants) est ra-
vissante. Le jardin à l0 étages
d'une haute ur de 32 mètres'
aux essences les Plus rares,
Lugano. - Nouveau quai.

est de toute beauté.


Supposons (cela dépenC de la longueur du séjottr à Lucerne) que nous soyons
au 5" jour de notre voyage.
Nous quittons Pallanza le 6e jour pour le lac de Lugano. Nous retraversons
une partie du Lac Majeur jusque Luino. Si nous avons quitté Pallanza par le
A TRAVERS LE MONDE 293

baleau de 6 h. 50 du matin, nous débarquons à Luino à I h. 10. Le chemin de


fer, dont la gare est contre le débarcadère, nous emmène de suite jusque Porte-
Trésa où nous arrivons à t h. 55. Ce trajet en chemin de fer par une gentille vallée

Llcarno. - Vue générale.

esttrès agréable. De Porte-Trésa: départ quelques minutes après, en bateau, pour


Lugano où l'on arrive vers rnidi.
Lugano avec ses beaux
quais et ses hôtels lu-
xueux, seÈ beaux iardins
et la proximité de mon-
tagnes comme le mont
St.Salvator (funiculairet
ou même le monte Gene-
roso, est de* toute beau-
té.
Si on ne compte pas
faire de séjour, on peut
quitter Lugano le matin
du 7" jourà8 h. l0 en
bateau pour Porlezza,
où on arrive à I h. 45.
On en part quelques mi-
Locarno. - Le Château.
nutes après en chemin
294 A TRAVERS LE MONDE

de fer pour arriver à Mennagio à l0 h. 45. A Mennagio on reprend ile bateau


pour aller à une localité quelconque du lac de Come. Soità Bellagio par exem-
ple, soit à Come même, soit à I'une ou I'autre des nombreuses petites stations de
ce lac. Au reste
que I'on descen-
de à I'une ou
I'autre, on ne
manquera pas de
voir Come (as-
cension en funi-
culaire au mont
Brunate d'où on
a une vue magni-
fique sur le lac)
et Bellagio, cette
dernière s itué e
sur une pointe du
lac à I'intersec-
Rivapiana, près de Locarno. tion de la partie
du lac dite u lac
de Lecco " ce qui vaut des vues magniliques, si I'on se rend sur les hauteurs
par exemple à la villa Serbelloni (11r. d'entrée, par les escaliers derrière I'hôtel
Cenazzini) à travers des bois splendides ; les iardins de la duchesse Meri-d'Erzil,
au bord du lac. valent aussi une visite (l 1r. d'entrée)

St-Moritz - Bad.

Ce séjour sur le lac de Come aurp.sans doute retenu le voyageur au moins


2 jours. Nous sommes donc,au 9" jqqt. Il s'agit. maintenant de quitter les lacs
Italiens pour se diriger vers lnEngadine; On prendra le bateau jusque Colico. .
A TRAVERS LE MONDE 295

Si les heures du bateau s'arrangent mal, on peut combiner avec le chemin


de fer, par exemple descendre du bateau à Varenna d'où on va (en 5 minutes)
prendre le train à Ferledo pour Colico.
Il va de soi qu'il faut consulter les horaires des trains et des bateaux pour
combiner selon ses préférences particulières et selon. I'endroit où I'on estdes-
cendu, mais ces combinaisons n'offrent aucune difficulté ; partout le lrançais
est parlé. Dans ces lacs italiens on aura seulement à subir une petite contrariété :
la visite multiple de la douane, ces lacs îaisant par.tie de la Suisse et de lfltalie ;
mais la visite se fait à bord et en général elle est extrêmement paternelle.
Reprenons donc Colico, où nous sommes arrivés en bateau ou en train. Le
train nous conduit en une heure de Colico à Chiavenna, où I'on peut arriver le
soir car la petite ville est sans intérêt.

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St-Moritz - Dorf.

Le jour, vers 6h.3 4 du matin, nous quittons Chiavenna pour I'Engadine


10"
en malle-poste à cinq chevaux. De préÎérence prendre des places (il n'y en a que 2)
de u banquette, situées derrière et au des6us, ce qui permet de bien jouir du
paysage. Nous allons lake 32 kilomètres de montée entre Chiavenna, qui est à
317 mètres au-dessus de la mer, et Maloja, qui est à 1809 mètres, par !e val de
Bregaglia. La poste met environ 6h.l12 pour accomplir ce trajet ; on change de
chevaux à Vicosoprano, ce qui permet aux voyageurs de se restaurer quelque peu.
A Maloja, descendre soit à I'hôtel Belvédère sur le rocher au dessug du val
Bregaglia (vue splendide), soit au très luxueux Maloja-Palace, au bord du lac. Ces
deux hôtels sont exploités par une société belge.
Le ll" jour départ de Maloja, en poste, pour St-Moritz où I'on arriveen2 h.
en longeant, à plat cette tois ou à peu près, quelques jolis lacs lSils maria, Silva-
plana.)
296 A TRAVERS LE MONDE

A St-Moritz-Dorf ou St-Moritz-Bad qui sont maintenant du reste soudés I'un


à I'autre, (St-Moritz-Bad étant plus central et plus luxueuxt' on peut, on doit sans
hésiter, faire un séjour prolongé. A cette altitute de 1800 mètres, au bord d'un lac
enchanteur, avec des promenades d'une multiplicité incroyabte, St-Moritz rappelle
notre Spa, en plus grandiose comme site si moins peuplé.
De St-Moritz on ne doit pas manquer de prendre le chemin de fer de la Ber-
nina qui vous conduit à Pontresina, Bernina-Hospice, qui vous fait côtoyer les
glaciers et les gorges et qui en redescend vers la Valteliné par des circuits
merveilleux. On doit le prendre jusqu'à Poschiavo au moins, d'où une couple
d'heures après, on le reprendra pour revenir à St-Moritz en descendant si l'on
veut à Pontresina par exemple d'où I'on revient très facilement à pied en I h. l/2
à travers des bois majestueux.

Quand on se décidera à
quitter St-Moritz,on prendra le
chemin de fer hardi et gran-
diose de I'Albula, soit qu'on
revienne par Zuûch et Bâle
rdescendre à'l'husis et visiter
la via Mala, gorge profonde au
fond de laquelle coule le Rhin,
puis à Ragatz où I'on rterra les
gorges de la Tamina qui rap-
pelle celles de I'Atf r) soit
- qu'on revienne par $regenz,
le lac de Constance, Schal-
fousen et tes chutes du Rhin,et
St-Moritz. - Le Lac.
retour par Strasbourg.
Si l'on revient directement par Zurich après un iour d'arrêt dans cette ville
qui vaut une visite -
on peut reprendre à 6 h. 40 du soir un train direct par Bâle
où il -
vous amène à 8 h. l/2 du soir. Le temps de souper, de faire un tour,en ville
puis de reprendre à Bâleàll h.40 du soir le train Ostende-Bâle(restaurantet
Wagon-lits) nous déposant à Bruxelles à 8 h. 28 du matin.
J'ai prévu à l?ller et au retour le voyage de nuit, ce qui a l'énorme avantage,
à mon sens, de faire gagner du temps, d'éviter la monotonie du voyage du jour
et les grandes chaleurs ; si on prend un Wagon.lits ce qui n'entraine qu'un sup-
plément de l3 fr. par personne, soit en définitive à peu près le prix d'un bon hôtel,
on arrive frais et dispos, tout prêt à commencer, à pied d'æuvre si j'ose dire,le
voyage projeté'
Au total : voyage de 3 à 4 semaines.
Antoinc GNIJZDT\.
A TRAVERS LE MONDE 237

Avant le grand développement de la ville, c'était en cet endroit surtout qu'


étaient concentrées les fabriques de cordes de chanvre dont le grand port absor-
bait une quantité respectable ; delà le nom donné à cette artère. En tout cas s'il
'actuellement abandonné la Canne-
en a été ainsi jadis, toutes les corderies ont
bière et cédé Ia place à de splendides hôtels et calés, de somptueuses bâtisses et
d'importants magasins.
Sans contredit, cette rue ou plutôt cette avenue oflre aux étrangers un spec-
taCle très intéressant; cetie lile ininterrompue de tramways, autos, voitures,-
chariots de toutes espèces et de tout format, cette foule hétéroclite aux costumes
bigarrés, cette cohue continuelle de curieux, de commerçants et de promeneurs
rappellent le mouvement de nos grandes villes et contrastent singulièrement avec
le calme prolond et sérieux qui règnait à Lyon. Ce n'est peut-être pas à tort que
les Marseillais ont inventé cette description aussi courte qu'enthousiaste de
Ieur Cannebière: Si Paris avait une Cannebière,.... ceserait un petit Marseille !
Mais il est vrai auss! que toute la vie à Marseille cst concentrée et dralnée par
de spacieuses rues vers cet endroit.
La bourse érigée au bas de la Cannebière, abrite la Chambre de Commerce,
une des premières institutions de ce genre, créée en 1599. Faisant face à cette
cOnstruction, la rue de Rome débouche sur la place de la Bourse, où trône au
centre d'un square ombrageux, le monument du cé]èbre sculpteur Puget.
Le vieux port forme la limite extrême de la Cannebière. Ici se rencontrent les
marins de toutes les nations et dans les bars innombrables ouverts le long des quais,
tous les dialectes frappent I'oreille du promeneur, tandis que sur I'autre rive
quelque pêcheur solide gobe à la hâte une douzaine de moules ou autres lamelli-
branches comestibles.
La première matinée à Marseille fut consacrée à la visite d'une savonnerie.
Nous ne pouvions laisser échapper I'occasion, peut-être unique, de visiter en
détails une labrique du célèbre savon de Marseille, dont plus de cent usines
gardent bien haut la réputation mondiale. On y produit annuellement pour
plus de 50 mitlions de lrancs. La labrication du savon n'est d'ailleurs pas I'uni-
que industrie de Marseille : la métallurgie, la minoterie, le travail du bois y
étaient connus depuis longtemps, tandis que la. production d'engrais chimiques,
la désargentation du plomb sont venus accroître les ressources de la capitale
maritime de la France.
(A suivre) L. V. d. B.

KsÈ
238 A TRAVERS LE MONDE

Zurictt
zurichl zurich lAbsteigen I A ce commandement de prussien, tout le monde
descend ! Quelle gare ! c'est la plus importante du pays ; ses salles d,attente sont
spacieuses, ses restaurants de premier ordre, son hal central mesure près de
7000 m. c., à s'y perdre t une foule ioyeu$e descend de divers trains... euétque
lestival a eu lieu dans les environs sans doute, car à la sortie plusieurs fanfares,
drapeau déployé, s'en retournent à leurs tocaux respectifs.
Au son des fifres et des tambours, nous gagnons la ville.
La soirée est vraiment délicieuse, la brise soullle légère et ramène un
peu de lraicheur après une étouftante journée. Aussi I'animation est grande en
ville. A pas lents nous cheminons au hasard vers les jardins illuminés d'un grand
caté où se donne avec brio un concert symphonique.Puis vers minuit nousrentrons,
contents nais fatigués, et doucement nous nous abandonnons dans les bras de
Morphée.

Zurich. - Pont sur la Limmat; au fond, le Musée Nationallsuisse.


A notre réveil matinal, nous ne sommes pas peu surpris de vOir notre hôtet se
relléter dans les eaux verdâtres de la Limmat. Après le déjeuner, nous -visitons
la ville. Athènes dans I'antiquité avait le renom d'être te siège de la beauté et de la
A TRAVERS LE MONDE 239,

sagesse. Ce n'est pas sans raison que Zurich porte dans le monde des touristes le '
surnom u d'Athènes de la Limmat r ! car déjà Cæthe, prince des poètes allemands,
était ravi de la beauté et de la vie intellectuelle qui y régnait. Mais cette désigna-

Z'tich. - Vue depuis la Waid.

tion d'u Athènes de la Limmat u est bien plus ancienne encore, car le dicton po-
pulaire: . Dieu donne une maison àZurich à celui qu'il aime o date du 16" siècle.
Je lisais ces lignes dans un u guide de Zurich " gentiment illustré et publié par, les
soins du bureau ofliciel de renseignements. ,

Quoi qu'il en soit de ce titre, peut-être par trop pompeux, Zurich est une jblie
ville qui depuis quelques années a acquis un immense développement; et nombreux
sont ses embellissements,
Partout on trouve des allées ptantéesd'arbres, des parcs, etdesplendides jardins
particuliers qui lui ont valu la dénomination de nville des jardins,. Tout récemrlent
le lac est devenu une partie intégrante de Ia cité; on a créé sur les deux
rives de la Limmat des piomenades igréables. Le Zurichois aime beaucoup l'àir,
la lumière, l'eau, ta verdure et le parfum des lleurs I
Etendue voluptueusement entre deux chaînes de montagnes' couronnée'de
lorêts, elle ollre des points de vue magnifiques sur les bords du plus riant des lacs.
Les pentes ensoleillées du Zurichberg sont parsemées et en partie couvertes
de centaines de villas et châteaux ; au delà du beau lac aux couleurs bleuâtres
s'étèvent les alpes glaronnaises, toutes blanchies de leurs neiges éternelles.
Une des premières visites est pour les églises, presque toutes protestantes.
Le Grossmunster. ancienne collégiale avec un chapitre de chanoines, îut élevé' en
240 A TRAVERS LE MONDE

I'honneur des saints Félix, Regula et Exuperantius qui, martyrisés sur les bords
de la Limmat, gravirent la colline leur tête à la main pour montrer qu'ils désiraient
reposer dans ce lieu. Le sceau de I'Etat porte encore aujourd'hui I'image des trois
saints céphalophores.
Bâti en style roman, le temple actuel a un caractère tout particulier ; il s'élève
sur I'emplacement d'un plus ancien, incendié en 1078. L'image sculptée de Charle-
magne, la couronne sur la tête,l'épée sur les genoux, se trouvedans une niche de la
tour, du côté de la Limmat et domine au loin la ville et la contrée. D'après la tra-
dition, Charlemagne aurait séjourné fréquemment à Zurich, et londé l'école du
chapitre du Grossmunster. L'intérieur, répondant à la simplicité du culte réîormé,
est sans ornements, mais sa robuste construction et ses belles proportions en im-
posent aux visiteurs.
Le jour de ['an 1519, le réformateur Ulrich Zwingle monta pour Ia première
fois dans la chaire de la collégiale; il y prêcha pendant 12 ans, puis scella de son
sang l'æuvre qu'il osait appeler rélormatrice, en mourant sur le champ de bataille
de Cappell,le ll octobre 1531. La génération actuelle lui a élevé une statue de

Zurich. Utoquai.
-
bronze, à peu près à I'endroit où, venant d'Einsiedeln, il avait abordé en ville.

***
Le Fraumunster est I'ancienne église de I'abbaye de ce nom, londée par Louis
le Germain enS53.Quelques parties datentdul l"siècle,le reste a été construit en plu-
sieurs lois au 13" et 14e siècles. Malgré sa simplicité, I'intérieur produit une impres-
A TRAVERS LE MONDE 241

sion solennelle; mais combien triste touteloisest ce dépouillement total de tout ce


qui chez nous contribue à embellir nos temples, à y favoriser I'essor de l'âme vers
son créateur, à lui laire respirer, comme disait Lacordaire, I'espérance et le parfum
d'une vie meilleure. Rien ici ne vous parle au cæur, ne vous exhorte à la prière : ni
autel, ni statues, ni tableaux.

Zurich. - Quai des Alpes.

A part quelques belles verrières, derniers vestiges du catholicisme, ce temple


renferme, dans I'aile transversale septentrionale, le tombeau du Bourgmestre Hans
Waldmann, I'une des plus brillantes ligures de I'histoire de Zurich. L'intelligence
de cet hOmme, son prestige naturel, ses succès dans la guerre, l'élevèrent d'une
position modeste à la dignité de bourgmestre ; devenu ainsi le plus influent de la
confédération suisse, il lut violent, se suscita des ennemis qui le renversèrent et il
finit sur l'échalaud le 6 avril 1489. Belle récompense de tant de mérites !
Nous visitons encore I'Eglise St-Pierre, dont le clocher porte des cadràns de
dimensions colossales, I'ancienne Eglise des Frères Prêcheurs où se trouve mainte-
nant la bibliothèque cantonale, I'Eglise irançaise,pour le culte évangélique lrançais,
et près de la Banhofstrasse I'ancienne Eglise des Augustins, utilisée par les vieux
catholiques. AZurich, il ya en tout22 Eglises et chapelles, une Loge des Francs'
Maçonset une Synagogue! Comme toutes les autres grandes villes,Zurich renferme
quuntité d'édifices profanes, publics et privés très remarquables, tels le Palais du
Conseil ou Rathaus, construit dans le style de la Renaissance italienne et inaugu'
ré en 1698 : le Palais de I'Administration municipale, en style du moyen-âge ; l'ar-
senal et la Caserne, la BOurse, le cimetière aveq s6n fOUr CrématOire, etg, etg.
242 A TRAVERS LE MONDE

Donner la nomenclature et la description de tous les monuments, serait trop


long... et je ne lerais que transcrire Baedeker, où le lecteur trouvera de plûs amples
renseignements. Les musées de tous genres, dont le Musée National Suisse est le
principal, y foisonnent ; les institutions scolaires, les établissements de bieniai-
sance, les belles promenades,pour ceux qui peuvent laire ici un séjour prolongé, ne
manquent pas t

Le commerce et I'industrie de Zurich sànt connus partout. Centre de fabrica-


tion de soieries, industrie nationale très ancienne, entourée de filatures de coton
très importantes et de grands ateliers de constructions, elle a surpassé Bâle ; elle
fait de nos jours la concurrence à l'Allemagne pour les belles cartes-vues coloriées.
Les principales maisons de la Suisse et bon nombre de maisons étrangères y ont

Zurich, - Tonhalle,

des représentants ou des succursales. En se promenant dans les rues, surtout la


Banhotstrasse, on peut admirer aux étalages des brillants magasins, les fines soie-
ries.et les autres produits où le gott artistique ioue un rôle prépondérant. .

Ce serait un crime dê quitter Zurich sans laire visite aux eaux bleues de son
célèbre lac; aussi, après le dîner. nous y allons.
A TRAVERS LE MONDE 243

Un coup d'æil sur les collines couvertes de vignobles et les arbres fruitiers,
sur les llorissants villages qui forment aux bords une chaîne continue, sur les nom-

Zurich. L'Utliberg.
-
breux baigneurs qui prennent leurs ébats dans le lac transparent et nous rebrous-
sons chemin. Adieu Zutich, adieu lac maiestueux, jardins, promenades, parcs,
clochers.
W. Coxn.lnol.

Dn Dalrnatie
(Fin)

De Sebenico le chemin de ler conduit à Spalato et cette route à travers le


karst offre certes un grand intérêt, surtout à partirde Ia rive des Sept
Châteaux (riviera di Sette Castelli), vrai pays de rêves, immense jardin de
myrtes, de grenades, de tamarins, d?loès, de câpriers, de vignes, de lauriers,
d'oliviers, comme on n'en voit nulle part ailleurs. Le nom provient des lorteresses
que le Sénat de Venise y fit construire pour détendre cette riche région contre les
invasions des Turcs. Quel dommage de passer trop vite à travers ce pays
enchanteur qui vaut à lui seul le voyage.
Que dire maintenant de Spalato, situé sur une presqu'l|e, entouré de
244 A TRAVERS LE MONDE

montagnes majestueuses, Spalato la ville de I'Empereur Dioclétien, dont le palais


gigantesque, construit au quatrième siècle, se conlond presqu'entièrement avec la
cité ! Le palais lormait à I'origine un rectangle de 220 mètres de long sur
175 mètres de large divisé par deux allées centrales en quatre quartiers. A chaque
angle une tour carrée renlorçait la protection des murailles. Au milieu de chaque
façade une porte donnait accès, sauf du côté de la mer où la barque impériale
glissait sous une poterne. Le centre est occupé actuellement par une cathédrale,
I'ancien tempte de Diane dont la coupole de tuile est supportée par huit colonnes
corinthiennes. Un portique élégant I'entoute de vingt-quatre colonnes de marbre
ou de granit d'Orient. Cette splendeur d'autrefois perce encore partout malgré les
innombrables actes de barbarie commis par les habitants de la ville voisine de
Salone qui, chassés de leurs loyers par les Avares en 639, cherchèrent un reluge
dans le palais de Dioclétien et . l'arrangèrent u pour leurs habitatiuns. Là où
autrelois un puissant empefeur avait réuni des trésors, une foule misérable
s'installa. Les dégats occasionnés sont irréparables, mais les vestiges témoignent
encore de l'æuvre gigantesque entreprise par Dioclétien. A côté du passé et de ses
splendeurs s'élève la nouvelle ville de Spalato devenue un centre très important, et
pour le commerce et pour le tourisme, avec son merveilleux port, ses brise-lames,
ses vastes places et ses jardins publics, ses palais, ses hôtels, ses théâtres. Cette
nouvelle ville est en plein développement et sera strement un grand point dlattrac-
tion lorsque les lignes de chemin de ler en exécution seront terminées.
Cette renaissance lorme un contraste îrappant avec Salone, la ville-mère de
Spalato, qui fut immense et qui n'est plus qu'un gigantesque champ de ruines au
milieu desquelles Mgr. Bulic, le grand historien de la capitale de la Dalmatie
romaine, a construit son ( Tusculum ,r. Grâce au:l travaux de ce savant, qui en a
fait l'æuvre de sa vie, on voit passer parmi ses ruines I'histoire de Salone, sa gloire
universelle et sa chute terrible. C'est grandiose et c'est poignant !
Avant de quitter détinitivement Spalato nous montons sur le mont Marion à
deux cents mètres au-dessus de la mer, d'où nous jouissons d'une vue charmante
sur le port et sur les îles de Bua, Solta, Brazza, Lesina, qui s'allongent devant
nous dans les vagues bleues de I'Adriatique.
Une petite ligne de chemin de fer conduit en deux heures de Spalato à Sini,
où des nombreuses routes se croisent et où on trouve réunis en un petit espace,
sur la place du marché, les costumes nationaux les plus pittoresques de la
Dalmatie. Un petit musée installé au couvent des Franciscains renferme de nom-
breux objets d'art, notamment une tête d'Hercule de toute beauté, et une collection
très intéressante de monnaies romaines, vénitiennes, ragusiennes et turques.
Nous reprenons le bateau pour visiter quelques unes des nombreuses îles
qui toutes oîfrent un certain intérêt, ne fut ce qu'à cause de leurs plantations de
vigne et de leurs vins qui sont en général assez avenants. Mais il taut savoir se
borner et nous avons choisi pas mal, ma loi -d'abord Lesina, la u Madère de
-
I'Autriche r qui mérite en ellet ce nom par la douceur exceptionnelle du climat où
la loggia, I'ceuvredeSan Micheli, abrite maintenant un " Kurhaus " de premier
ordre, ensuite Lissa, glorieuse dans I'histoire par la victoire éclatante remportée I

en 18ôô par I'amiral autrichien Tegetthol sur la flotte italienne, et surtout Bussi j
o

I
J
246 A TRAVERS LE MONDE

avec son joyau incomparable n la grotte bteue D.lci je laisse Ia parole àun éminent
compatriote qui raconte d'une Îaçon brève et magistrale à la fois une visite faite à
cette merveille de la nature, découverte il y a vingt-cinq ans à peine :
( Les æuvres de la nature présentent souvent une recherche et une perfection
d'exécution qui déconcertent. N'est-ce pas du reste de son imitation que procèdent
tes plus belles de celles qui sortent de la main des hommes, et I'art ne trouve-t-il
pas en elle, la plupart du temps, la première et véritable source de son inspi-
ration ? Toujours est-il que, si 'son caprice s'excerce parfois en eflets désor-
donnés, dont I'incohérence constitue le principal élément de beauté, il semule
s'être plié ici à un souci singulier et minutieux de la forme. Le roc qui domine
l'étroite ouverture donnant accès à I'intérieur de ta grotte, affecte, dans le contour
général de ses lignes, une telle régularité, qu'un architecte n'aurait pas fait mieux
;
il aurait même certainement fait moins bien, s'it s'était avisé de corriger les
imperceptibles inégalités de symétrie qui y ajoutent une élégance de plus. Aurait-
il eu, en tout cas, I'idée, pourtant toute naturelle, tout à fait en situation, de ce
fronton modern-style majestueusement déployé au-dessus de la mer, dont la
silhouette évoque dans des proportions gigantesques la conque mythologique du
char d'Amphitrite, et I'aurait-il par surcroît, réalisée avec une pareille ôputence
d'ornementation, en taillant, d'un ciseau aussi habile dans tes reliefs du tuf, les
innombrables sculptures, qui font songer aux corniches des temptes du Cambodge
ou de l'lnde ?
Il y a de la féerie déjà dans ce décor qui pourrait être signé Amable ou
Jus-
seaume ; mais que doit être le temple qui s'abrite derrière une si prodigièuse
façade, le joyau enlermé dans un tel écrin ? un couloir si étranglé que nou, som-
mes obligés de nous tapir dans le fond des barques, nour arine sans transition
dans une vaste salle pleine d'une clarté mystérieuse, presque surnaturelle,
et le
spectacle en est si merveilleux, si inattendu, qu'il nous arrache à tous un Sôme
cri d'admiration. La lumière qui y pénètre par dessous, tamisée par la couche
liquide qui nous porte, comme par un écran de cristal cotoré, s'y épand en une
buée bleuâtre, ténue comme une vapeur d'encens, Iégère comme une écharpe
degaze impalpable. L'eau a des transparences de g.mit., des nuancespâlesde
turquoise, sur lesquelles flottent des rellets irisés de nacre. Tout est si irréel,
dans ce çadre de splendeur digne des Miile et une Nuits, que notre présence y
paraît paradoxale, et que nous avons I'impression d'avoir
été trunrportés, par
les enchantements d'un génie au sein de quelque pays fabuleux, très loin, dàns
le temps et dans I'espace, de la civilisation prosalque où nous vivons. peut_être
sommes-nous dans le palais . magique, où circé exerça autrefois, sur les compa-
gnons d'ulysse, I'attrait perfide de ses séductions. -Si
iamais en tous cas, les
sirènes et les ny*rrphes ont existé, c'est assurément dans ces llots d'argent et
d'azut quelles venaient baigner leur corps charmant et nous sommes presque
déçus de les y chercher en vain. l
En quelques heures nous parvenons au canal de Curzolaà l,îte du même
nom.
La petite ville de curzola, s'étève sur un monticure couronné par le dôme vers
lequel conver,gent toutes les rues et ruelles. D'imposants murj et tours protè_
gèrent autrefois ce coin si disputé aux vénitiens au rnoyen-âge et rui
doinent
6

E
o
b!

6
J
248 A TRAVERS LE MONDE

encore à I'heure actuelle un aspect très pittoresque. Il parait d'après l'atfirma-


tion de gens dignes de loi -
que l'on trouve encore à Curzola le chacal disparu
-
depuis longtemps dq reste de I'Europe.
.

Quel voyage délicieux jusqu'à Raguse par le canal de Calamotta avec ses
échappées sur la mer bleue à travers les îles qui longent Ia côte ! Quelle végé-
tation de pins, d'oliviers, quelle variété dans les habitations, vrais nids de verdure ?
On ne quitte pas le pont du bateau, fasciné par Ie panorama à la fois reposant
et harmonieux jusqu'à la large baie du port de Gravosa où accostent les navires
à destination de Raguse. .Gravosa acquiert une très grande importance car en
dehors de son port accessible aux grands bateaux, il s'y trouve la tête de ligne {e
chemins de fer qui pénètre en Heizégovine et en Bosnie, à Mostar, à Banjaluka,
à Sarajevo et Jaice et tant d'autres sites pittoresques. Mais tout près de Gravosa
se trouve Raguse qui éveille dans le cæur des Français tant de gtorieux souvenirs
du temps de Marmont, maréchal de Napoléon, qui, investi du titre de duc de
Raguse, a présidé pendant plusieurs années à l'administration de ce pays. La
vraie gloire de Raguse remonte à l'époque où, rivale de venise, elle lui disputait
le commerce du Levant et où elle stt déjouer pendant des siècles toutes tentatives
de la cité des doges pour se I'asservir par force ou par ruse. Mais si elle échappa
à ces embtches et stt maintenir son indépendance intacte elle subit au moins
I'ascendant moral de sa puissante voisine. Adossée à des hautes montagnes,
ainsi que Monaco, elle reste obstinément enfermée derrière les vieux remparts.
Rien n'a changé dans sa physionomie d'autrefois, ses monuments, ses ruelles
sont encore tels qu'aux jours de sa splendeur. Quelques-uns de ses anciens
édiîices sont lort beaux et témoignent de l'ère de longue prospérité qu'elle a con-
nue. Le Stradone, la rue principale qui traverse toute ta ville, possède à chacun
de ses deux bouts un cloître lort intéressant du côté de la Porta Pile le monastère
des Franciscains avec le puits d'Onofrio si pittoresque, et du côté de la Porta.
Ploce celui des Dominicains. Le monument le plus important est le Palais des Rec-
teurs, le siège du gouvernement de la république, où toute la grâce de la renais-
sance et de la gothique vénitienne se trouve réunie dans un ensemble à la fois
grandiose et harmonieux.
Raguse n'offre pas seulement un intérêt tout particulier à ceux qui aiment à
évoquer le passé mais retient les visiteurs par sa situation si favorisée, par des
hôtels du dernier cri et surtout par ses environs absotument délicieux, tels la
route de Raguse à Gravosa, la u bella vista u, l'île de Lacroma que I'on atteinten
quelques minutes du Porto Cassone et qui n'est qu'un parc immense autour de
I'ancien château, transformé après la mort de I'archiduc Rodolphe en un couvent
de Dominicains, avec sa petite mer intérieure pleine de mystère et toute sa poésie
un peu mélancolique, mais combien inspiratrice, les sources de l'Ombla, ce lleuve
du Karst qui jaillit tout entier des rochers pour se jeter 4 kilomètres plus loin dans
la mer, les platanes millénaires de Cannosa, la presqu'lle de Lapad toute couverte
de forêts, Ragusavecchia avec sa grotte d'Esculape, Breno et sescascades en pleine
verdure et toutes ces petites îles, autant de petits paradis.
Notre caravane se partage en deux groupes : I'un prend le chemin de fer
jusqu'à Castel lanuovo et Zelenika, deux endroits absolument charmants dans
o
o
J
o
250 A TRAVERS LE MONDE

Bocche di Cattaro où I'on trouve déjà d'exellents hôtels ; I'autre préfère le bateau
pour passer dans les ljords qui atteignent la beauté majestueuse de ceux de la
Norvège, mais qui sont incomparablement plus jolis grâce à la mer bleue. La
Bocche di Cattaro se compose de quatre lacs, entourés de montagnes abruptes,
boisées pour la plupârt et est absolument à I'abri de tout vent. Le derniei des
quatre lacs, la baie de Cattaro, ressemble à s'y méprendre à un lac de montagne et
I'enthousiasme très sincère que provoque toute cette région est à peine atténué
par la réglementation des . instantanés rr imposée par les autorités militaires et
à laquelle on peut se soumettre sans trop de regrets puisque les sujets ne manquent
pas tout le long de la côte de la Dalmatie. La ville de Cattaro, complètement
entourée demontagnes porte déjà I'empreinte de sa voisine, le Monténegro, dont
les habitants viennent en grand nombre au marché et y apportent une note très
pittoresque par leur costume original, qui comporte tout un arsenal de couteaux
et de pistolets dans les larges plis de la ceinture enroulée autour de la culotte
bouffante. Les vestiges de la domination de Venise n'y manquent pas et se trou-
vent sur maintes portes, lenêtres et balcons sous lorme du lion de Saint-Marc.
Très remarquable la cathédrale, dédiée à Saint-Tripuna; qui possède une châsse
d'une élégance restée barbare et un très beau baldaquin en pierre qui surmonte le
maitre-autel.
Tandis que quelques camarades de route vont terminer leur voyage en
Dalmatie par I'excursion si lacile (grâce aux automobiles de poste) à Cettigne par
les lacets imposants du mont Lovcen, d'autres, parmi lesquels les dames, préfèrent
retourner avec nous à Castelnuovo à t'entrée de la Bocche di Cattaro pour y
gotter un repos absolument délicieux parmi les orangers, et pour faire cette excur-
sion si charmante au monastère de Savina, où des cyprès gigantesques entourent
et protègent la petite église qui date de l'an 1000. Les explorateurs du Monténegro
nous reviennent par auto sur la belle route de Cattaro à Zelenka.
Et sur le . L E. ", le bateau express qui nous ramena à Trieste, une ieune lille
qui voyageait pour la première lois hors de France, résuma d'une façon particu-
lièrement heureuse les impressions reçues. Comme on la pressait de questions
pour savoir quel endroit I'avait le plus charmé, elle riposta naïvement, comme
l'enfant que I'on interroge : u Qui aime-tu mieux, papa ou maman ? r et qui
répond : n Tous les deux ,, notre jeune compatriote à son tour déclara sans
hésiter: u J'aime plus que mieux toute la Dalmatie ,r. Cessimples mots ne man-
quent certes pas d'éloquence'
casro* DUPONT.

I
A TRAVERS LE MONDE 251

Des tlindous ; de leur condition sociale.


(rio)

Quelquefois, il y a moyen d'être réintégré dans sa caste; c'est lorsque I'exclu-


sion n'a été prononcée que par les membres de la famille et pour des choses de
moindre importance. L'exclu tâche alors de gagner à lui quelques membres de sa
famille, et assisté par elle, il se présente dans une attitude contrite devant sa caste
assemblée. On lui fait des réprimandes, on lui inflige des coups de bâton, on
âccepte ensuite le repas qu'il est obligé d'offrir ainsi que de nombreux présents et
enfin il est considéré comme.réintégré dans sa caste.
* Mais malheur à I'exclu qui ne peut faire lace à des cérémonies aussi cotteuses,
ou dont on ne permet pas la réintégration, car il devient alors un paria. Et c'est
ici que I'on peut
voir ce que se-
raient devenus
les Hindous s'il
n'avaient été re-
tenus par les lois
et les usages de
leur caste. Car
ceux-ci n'ont
plus aucune ré-
serve, n'ayant
plus rien à mé-
nager.
On s'étonne,
en songeant que
les parias lor-
ment environ le
quart de la po-
Madura.'- Intérieur du temple. pulation, de voir
qu'ils n'ont ja-
mais cherché à secouer ce joug et q,u'ils n'ont pas essayé en bloc de se faire
tr4iter avec un peu moins de mépris. Mais non, le paria sembte admettfe très
aisément son sort. c'est qu'il a toujours été élevé dans la pensée qu'il est né
pour être asservi aux autres castes, et que c'est là sa destinée irrévocable.
I Dan,s la plupart des provinces, le paria ne peut cultiver lui-même la terre; il
est obligé alors de se.louer à un cultivateur pour lequel il fait toutes les besognes
humiliantes et repoussantes, et moyennant cela, le fermier le nourrit lui et sa
famille. Mais ceux-ci sont cependant plus heureux que ceux qui, dans d'autres
provinces, peuvent cultiver la terre pour leur propre compte. Car ceux-là le font
avec tant de négligence que, même les bonnes années, ils ne récoltent pas assez
%2 A TRAVERS LE MONDE

pour vivre Pendant six mois.


Aussi le Paria est-il Pres-
que toujours dans la misère
physique etlmorale la Plus ttis'
te. Quand les Provisions sont
épuisées, il se nourrit de raci-
nes ; aussi le voit-on maigrir
très lort Pendant la Période qui
précède la maturité des récol-
tes. Et s'il trouve quelque
gharogne, il a vitellait de s'en
régaler. Au s si I'accuse't-on
d'empoisonner parlois des va-
ches et des bullles pour Pou'
voir se repaltre de.leur viande.
Si dans une maison, un animal
- meurtde maladie quelconque,
il appartient de droit au do-
mestique, qui va le vendre
aux parias.
Aussi ces gens vivent-ils
dans un état de malpropreté
tellement dégottante qiïe I'hor-
Fakir dans le nord de |lnde. reur qu'ils inspirent aux autres
Hindous est telle qu'il leur est délendu de passerrpar les rues où habitent tes
brahmes. Et s'ils le faisaient, ces derniers auraient le droit non pas de Ies frapper,
car ils se souille-
raient ainsi eux-
mêmes, mais de
les faire frapper
par des person-
nes présentes. Et
si un paria s'in-
troduisait dans
une maison d'un
brahme, il serait
assommé immé-
diatement. .

Les européens
sont obligés
d'employer des
parias, car il y a
des beslognes
que des Hindous
nevoudraient Au Cachemire.
XV

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Fi. '|?rTf_{ '

' ...i
!i

A TRAVERS LE MONDE XXI


prend des croquis et écrit des notes, Le lende- lièrement contribué à les meilre en lumière.
mein. grimpé sur un caisson d'artillerie, il Déjà antérieurement, dans des monosraohies
entre à Marrakech avec la pointe d'avanl-garde. et des -arlicles de revues, le prof. Clàqu'et en
Des récits alerles et animés nous monlrent avait fait apprécier quelques-uns', notammènt des
à I'euvre les soldats français. Ils ajoutent une sculpteurs du Tournaisis.
page de plus à l'épopée africaine. D'autres critiques et esthètes. parmi tesouels
l,es Arllstes IVn I lorrs, par L. J. Destrée et E. Soit, contribùèrenr à bette
nécessaire vulgarisation d'arr.
Croeuer. (Chez Van Oest, rue du Voici que Cloquet, mettant à profit ses études
Musée, Bruxelles.) prix : 3 lr. 50. antérieures et ses connaissânces << de sa terre
L'éclat de I'art llamand a longtcmps, trop natale, cette portion plus chère de la patrie
longtemps, tenu dans I'ombre les artistes aimée >, publie Oest. encore t -
wallons : les récentes expositions de Liége, de - chez Van
une_ élude rélrospective particulière de I'Art
Dinanl, de Tournai et de Charleroi, ont singu- wallon apparenté à celui des flamands,

Pèlerinage des V acances


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,et définitivement enchâssé >. Telle estla consta- ments {ui, de Lalla-Marniat nous conduisiront
à Fez, en passant par Algésiras et par Berlin, et
tation précieuse que formulait un journal de
aux négociations franco'espagnoles eniin ter-
Berlin te lendemain du jour où M. Regnault
minées à la satigfaction des deux parlics.
obtenail du Sultan ea signature sur le traité qui
conftait à la France la protection de son empire.

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Aller : Bruxelles, Luxembourg, Bâle, Lucerne, Lugano, Côme, Milan, Gênes,
Rome.
Retour: Rome, Florence, Milan, Fluelen, Metz, Arlon' Bruxelles.
Adresser les demandes d'inscription à M. le Secrétaire : P. Peiren, 16, avenue
Alexandre Bertrand, Forest-Bruxelles.

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