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Études irlandaises

Bernadette Cunningham and Raymond Gillespie, Stones from


Gaelic Ireland
Catherine Maignant

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Maignant Catherine. Bernadette Cunningham and Raymond Gillespie, Stones from Gaelic Ireland. In: Études irlandaises, n°29
n°1, 2004. pp. 170-171;

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170 BOOK REVIEWS

pare l'éclosion d'auteurs tels que Heaney, Mahon, et quelques autres. Tous ces textes
nous décrivent les conflits, la société et la culture d'Ulster, et nous révèlent l'importance
décisive de Belfast. En filigrane se livre également l'émotion contenue de R. Greacen
à l'évocation lyrique et sincère de « sa » province, et c'est avec beaucoup d'amitié et
de respect qu'il nous invite à redécouvrir l'uvre de ces écrivains qu'il a rencontrés ou
connus et qui lui semblent insuffisamment estimés. Mais l'ensemble peut aussi valoir
comme la discrète ébauche d'un autoportrait.
Maryvonne BOISSEAU

HISTOIRE ET CIVILISATION

Bernadette CUNNINGHAM and Raymond GILLESPIE, Stones from Gaelic Ireland, Dublin,
Four Courts Press, 2003, 223 pp., ISBN 1-85182-747-1.

« Ce livre parle de la vie privée des événements publics » annoncent les auteurs dans
l'introduction méthodologique de Stories from Gaelic Ireland, et il ne peut y avoir de
meilleur résumé de cet ouvrage aussi remarquable qu'inattendu. Fondé sur de courts
épisodes extraits pour la plupart des Annales de Loch Ce et de celles d'Ulster, le volume
traite de la vie quotidienne des seigneuries du Connaught avant la Guerre de Neuf Ans,
c'est-à-dire juste avant que l'emprise anglaise ne devienne une évidence pour tous. Une
anecdote sert de point de départ à l'enquête érudite, mais toujours passionnante, que
constitue chacun des chapitres, et vient illustrer des thématiques diverses. Sont ainsi
successivement passés en revue les principes d'économie politique, les questions liées à
l'appropriation de la terre, la morale sociale, le rapport à l'Eglise et le culte des saints, les
merveilles et miracles et la commémoration des morts.
Situé dans le contexte ambigu d'une ère de transition où l'implantation anglaise
s'amorce et la réforme anglicane devient visible, l'univers décrit est pourtant toujours
celui des seigneuries gaéliques, sociétés guerrières qui préservent nombre de
médiévales, dont leurs divisions internes, leur caractère guerrier et leur
à la classe érudite. Un récit vivant, parfois passionné, fait ainsi s'entrecroiser
personnages hauts en couleurs, dont l'histoire individuelle est utilisée à des fins de
généralisation selon les méthodes de la micro-histoire. Des seigneurs soucieux de
statut, honneur et tributs se voient ainsi confrontés à des arrivistes d'implantation
récente, avides de pouvoir, d'influence et de richesses. On s'entremet avec Dublin, avec
tel administrateur ou tel autre seigneur gaélique pour acquérir des droits, préserver des
privilèges. Des historiens-généalogistes intriguent pour se placer auprès de mécènes dont
ils chanteront les louanges... au péril de leur vie dans certains cas. Et d'ailleurs, pourquoi
Maghnus buidhe O'Duibhgheannân a-t-il été assassiné par sa femme ? Pourquoi les
de la meurtrière ont-ils été brûlés vifs ? Dans une enquête digne d'un roman
les auteurs nous mènent à la recherche d'une réalité complexe qui fait intervenir
tous les ressorts de l'âme humaine dans le cadre remarquablement précis de l'histoire des
mentalités en Irlande à la période décrite. Et les personnages ainsi tirés de l'ombre avec
talent, parviennent à nous donner de leur époque une image étonnamment dynamique.
La lecture de l'ouvrage est à la fois distrayante et remarquablement informative. Il
s'agit d'un livre de spécialistes adressé à un public qui dépasse les spécialistes, mais
autant de rigueur que la méthode choisie le permet. Malgré la part inévitable de
spéculations que le sujet choisi suppose, les techniques de la micro-histoire révèlent tout
leur potentiel dans un ouvrage très novateur à la fois du point de vue des sources exploi-
COMPTES RENDUS DE LECTURE 171

tées (il s'agit d'annales, donc de représentations de l'histoire) et de l'approche

Catherine MAIGNANT

Jérôme AAN DE WIEL: The Catholic Church in Ireland, 1914-1918: War and Politics,
Dublin : Irish Academic Press, 2003, 380 pp., ISBN : 0-7165-2758-8 (hb), 45.

Sur le plan historique, la période 1914-1918 fut extraordinairement riche en Irlande.


Plusieurs événements majeurs de cette époque ont déjà été étudiés en détail, que ce soit
la mobilisation unioniste en Ulster, le soulèvement de Pâques ou encore les élections
législatives de 1918. Pourtant il reste des pans entiers de cette période à analyser, comme
le rôle de l'Église catholique par exemple. C'est désormais chose faite, grâce à un livre qui
devrait s'imposer rapidement comme l'ouvrage de référence sur la question, destiné
avant tout à des spécialistes.
Si l'Église fut plutôt favorable dans un premier temps au recrutement par l'Armée
en Irlande, elle fut à l'avant-garde de l'opposition à la conscription, introduite
en Irlande par Lloyd George en avril 1918. L'évêque Edward O'Dwyer de Limerick joua
un rôle déterminant dans le retournement de l'opinion publique irlandaise, tant ses
attaques contre le Parti nationaliste de John Redmond et son soutien à l'effort de guerre
britannique furent constants et véhéments. Mais les maladresses de Londres vis-à-vis de
l'Irlande ne furent pas négligeables non plus, la volonté britannique de conscrire tous les
prêtres achevant de souder un clergé catholique divisé jusque-là sur la question.
L'auteur a consulté de nombreuses sources non exploitées jusqu'alors, comme les
archives secrètes du Vatican, les archives diplomatiques allemande, les archives
irlandaises et les archives militaires françaises. On apprend ainsi que le Vatican fut
informé du projet de soulèvement républicain par le Comte Plunkett, venu demander la
bénédiction papale pour les futurs insurgés. Quant à David Lloyd George et Georges
Clemenceau, ils complotèrent pendant l'été 1918 afin d'accroître le recrutement
d'Irlandais et de marginaliser le Sinn Féin, par une tentative de manipulation du cardinal
Logue, primat d'Irlande, et du cardinal français Amette.
De nombreuses illustrations - photographies d'époque, portraits, illustrations
tirées de journaux, etc. - complètent de manière fort utile et agréable un texte d'une
grande richesse. Cet ouvrage témoigne de l'originalité et de la qualité de la recherche
menée par les membres de la SOFEIR, ainsi que de son rayonnement à l'étranger.
Christophe GILLISSEN

Clare CARROLL and Patricia KING eds. : Ireland and Postcolonial Theory, Notre Dame,
Indiana, University of Notre Dame Press, 2003. 245 p. ISBN 0-268-02286-0.

L'ambition de ce volume est de faire reconnaître « que les effets du passé colonial
sont loin d'être dépassés en Irlande et en Irlande du Nord ». Plusieurs des articles
dans le volume se veulent des réponses au « discours de la modernisation » d'une
part, à l'historiographie révisionniste d'autre part. Car les études postcoloniales
affrontent depuis qu'elles existent les critiques de fervents opposants, qui y voient,
au pire, une résurgence déguisée du nationalisme traditionnel, au mieux, le résultat
d'une mode intellectuelle importée de l'étranger. Le principal argument est que l'Irlande
ne fut pas une colonie au même titre que d'autres possessions britanniques. Selon Joe
Cleary ce fut pourtant bien le cas : « l'Irlande était bien une colonie et il existe des
solides pour le prouver », pas seulement la phrase de Friedrich Engels qui observait
en 1856 que « l'Irlande pouvait être considérée comme la première colonie britan-

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