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Division des affaires maritimes et du droit de la mer

Bureau des affaires juridiques

Manuel de formation
à l’établissement du tracé des limites extérieures
du plateau continental au-delà des 200 milles marins
et à la formulation des demandes adressées
à la Commission des limites du plateau continental

Nations Unies
New York, 2006
Note
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des
données qui y figurent n'impliquent de la part du Secrétariat de l'Organisation
des Nations Unies aucune prise de position quant au statut juridique des pays,
territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs fron-
tières ou limites.

PUBLICATION DES NATIONS UNIES


Numéro de vente: F.06.V.4
ISBN 92-1-233418-0

Copyright © Nations Unies, 2006


Tous droits réservés
MANUEL DU STAGIAIRE Table des matières

Liste des modules et annexes

Liste des figures iv


Introduction xvii
Module I Cadre juridique I-1
Module II Méthodes géodésiques II-1
Module III Méthodes hydrographiques III-1
Module IV Méthodes géomorphologiques IV-1
Module V Méthodes géologiques V-1
Module VI Méthodes géophysiques VI-1
Module VII Hauteurs sous-marines VII-1
Module VIII Planification et gestion relatives à l’établissement d’une
demande VIII-1
Module IX Procédure à suivre pour établir et présenter une demande IX-1
Exercices Exercice 1 : Tracé de la marge continentale et du plateau
pratiques continental conformément à l’article 76 E-1
Exercice 2 : Évaluation de l’épaisseur des sédiments E-4
Annexe I Convention des Nations Unies sur le droit de la mer
(partie VI, annexe II) A-1
Annexe II Règlement intérieur de la Commission des limites du
plateau continental (CLCS/40) A-15
Annexe II bis Extraits de la déclaration du Président de la Commission
des limites du plateau continental sur l’état d’avancement
des travaux – seizième session (CLCS/48) concernant les
amendements à certaines dispositions du Règlement
intérieur de la Commission des limites du plateau
continental A-51
Annexe III Directives scientifiques et techniques de la Commission
des limites du plateau continental (CLCS/11,
CLCS/11/Corr.1, CLCS/11/Add.1) A-55

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
iii
MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Liste des figures

MODULE I
Figure I.1 : Différents types de lignes de base et de zones maritimes
Figure I.2 : Croûte continentale et croûte océanique
Figure I.3 : Marge continentale et éléments (plateau, talus, glacis)
Figure I.4 : Plateau continental de moins de 200 milles marins
Figure I.5 : Plateau continental étendu
Figure I.6 : Ligne d’épaisseur sédimentaire
Figure I.7 : Ligne d’épaisseur sédimentaire
Figure I.8 : Pied du talus continental plus 60 milles marins
Figure I.9 : Pied du talus continental plus 60 milles marins – vue du dessus
Figure I.10 : Enveloppe externe des lignes de formule
Figure I.11 : Test d’appartenance positif
Figure I.12 : Ligne déduite de la contrainte des 350 milles marins – vue du
dessus
Figure I.13 : Ligne déduite de la contrainte des 100 milles marins à partir de
l’isobathe de 2 500 m – vue du dessus
Figure I.14 : Enveloppe externe des lignes de contrainte – vue du dessus
Figure I.15 : Ligne composite de la limite extérieure du plateau continental – vue
du dessus

MODULE II
Figure II.1 : Prototype international
Figure II.2 : Interféromètre de Michelson
Figure II.3 : Variabilité de la longueur d’un arc de 1’ le long d’un méridien allant
de l’équateur au pôle
Figure II.4 : Coordonnées de conversion entre systèmes de références
géodésiques anciens et modernes
Figure II.5 : Géodésie et loxodrome entre les sièges de l’ONU à New York et à
Genève sur projection Mercator
Figure II.6 : Lignes de base normales
Figure II.7 : Récifs

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
iv
MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Figure II.8 : Lignes de base droites


Figure II.9 : Côte hautement instable
Figure II.10 : Embouchures des fleuves
Figure II.11 : Baies
Figure II.12 : Rades
Figure II.13 : Hauts-fonds découvrants situés entièrement ou partiellement à une
distance n’excédant pas la largeur de la mer territoriale
Figure II.14 : Lignes de base archipélagiques
Figure II. 15 : Zones et leur ratio à l’article 47
Figure II.16 : Positionnement GPS des lignes de base
Figure II.17 : Déploiement du segment espace du GPS
Figure II.18 Service international du GPS
Figure II.19 : Service international du GPS + réseau de 300 stations de suivi
Figure II.20 : Produits du Service international du GPS
Figure II.21 : Produits du Service international du GPS
Figure II.22 : Lignes de base normales et mer territoriale par la méthode de
l’enveloppe d’arcs
Figure II.23 : Lignes de base droites et mer territoriale par la méthode des tracés
parallèles
Figure II.24 : Comparaison de la mer territoriale calculée par les deux types de
lignes de bases et de méthodes
Figure II.25 : Impact de la définition des lignes de base droites : Norvège
Figure II.26 : Longueur des 120 lignes de base et leur histogramme
Figure II.27 : Distance au-delà des 200 M à partir de lignes de base normales
Figure II.28 : Un mot à propos des erreurs elliptiques sur le point de la ligne de
base
Figure II.29 : Détermination des régions de confiance des limites extérieures par
la méthode de l’enveloppe d’arcs
Figure II.30 : Détermination des régions de confiance des limites extérieures par
la méthode des tracés parallèles
Figure II.31 : Exactitude par rapport à précision
Figure II.32 : Fixation de la ligne de formule
Figure II.33 : Fixation de la ligne de contrainte

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MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Figure II.34 : Fixation de la ligne de contrainte


Figure II.35 : Délinéation de la limite extérieure de marges continentales séparées
étendues

MODULE III
Figure III.1 : Impact de la définition de la laisse de basse mer le long d’une côte
Figure III.2 : Impact horizontal de la laisse de basse mer
Figure III.3 : Impact de la laisse de basse mer sur la définition des hauts-fonds
découvrants et des hauts-fonds
Figure III.4 : Systèmes de radiopositionnement par satellite et par stations
marines situées sur terre et venant à l’appui des levés
hydrographiques
Figure III.5 : Propagation des ondes des radiosignaux
Figure III.6 : Historique du calcul des bases de données GEODAS
Figure III.7 : Acquisition des données
Figure III.8 : Types de mesures de la profondeur
Figure III.9 : Sondeurs à incidence verticale
Figure III.10 : Caractéristiques des méthodes (simplifiées)
Figure III.11 : Système multifaisceau
Figure III.12 : Comparaison d’empreinte de faisceau entre un sondeur
monofaisceau à faisceau large et le faisceau Nadir d’un sondeur
multifaisceau dans des profondeurs d’eau allant de 0 à 1 000 m
Figure III.13 : Comparaison d’empreinte de faisceau entre un sondeur
monofaisceau à faisceau large et le faisceau Nadir d’un sondeur
multifaisceau dans des profondeurs d’eau allant de 0 à 5 000 m
Figure III.14 : Systèmes de référence appliqués à la compensation du mouvement
Figure III.15 : Redondance bathymétrique
Figure III.16 : Gestion moderne des données hydrographiques – Assurance de la
qualité/contrôle de la qualité, entreposage, récupération, et
visualisation
Figure III.17 : Incertitude de la profondeur à 95 %
Figure III.18 : Incertitudes en matière de profondeur du S44
Figure III.19 : Géométrie du déplacement horizontal d’une profondeur pour le
Tableau 1 du S44 de l’OHI
Figure III.20 : Géométrie du déplacement horizontal d’un isobathe à partir du
Tableau 3 du S44 de l’OHI

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MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Figure III.21 : Comparaison du déplacement horizontal entre une profondeur de 2


500 m et un isobathe de 2 500 m à partir du S44 de l’OHI
Figure III.22 : Effet de la largeur du faisceau sur la résolution de l’isobathe de 2
500 m
Figure III.23 : Tenue des données issues des sondeurs monofaisceau du DCDB de
l’OHI
Figure III.24 : Tenue des données issues des sondeurs multifaisceaux du DCDB
de l’OHI
Figure III.25 : Données réparties de manière égale ou inégale le long d’un profil
bathymétrique
Figure III.26 : Échantillonnage thermo et crénelage
Figure III.27 : Détermination de profils bathymétriques continus avec distance par
rapport à profondeur
Figure III.28 : Positionnement d’un point à une profondeur de 2 500 m le long
d’un profil numérique
Figure III.29 : Position d’une profondeur de 2 500 m le long d’un profil
numérique
Figure III.30 : Position géodésique d’une profondeur de 2 500 m le long d’un
profil
Figure III.31 : Impact potentiel de la distribution des données spatiales et de la
rugosité du fond marin
Figure III.32 : Détermination de l’isobathe de 2 500 m
Figure III.33 : Théorème de l’échantillonnage et le crénelage en 2D
Figure III.34 : Échosondeur monofaisceau par rapport à échosondeur multifaisceau
Figure III.35 : Contourage
Figure III.36 : Rendu, contourage et ombrage
Figure III.37 : Sélection des points à des fins de délinéation de l’isobathe de
2 500 m plus la contrainte de 100 M
Figure III.38 : Détermination de la région de confiance de l’isobathe de 2 500 m
plus la contrainte de 100 M

MODULE IV
Figure IV.1 : Exemples de marges continentales convergentes
Figure IV.2 : Diverses marges continentales
Figure IV.3 : Conséquence de l’exagération verticale sur l’interprétation visuelle
d’un profil

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MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Figure IV.4 : Conséquence de l’exagération verticale sur l’interprétation visuelle


d’un profil
Figure IV.5 : Conséquence de l’exagération verticale sur l’interprétation visuelle
d’un profil
Figure IV.6 : Conséquence de l’exagération verticale sur l’interprétation visuelle
d’un profil
Figure IV.7 : Changement de pente le long du profil bidimensionnel du fond
marin
Figure IV.8 : Instabilité de la solution
Figure IV.9 : Orientation du profil par rapport au talus
Figure IV.10 : Profils clinoformes
Figure IV.11 : Fonction exponentielle à trois paramètres
Figure IV.12 : Sigmoïdal – Fonction de Gauss
Figure IV.13 : Sigmoïdal – Fonction de Gauss (tronquée)
Figure IV.14 : Fonction sigmoïdale
Figure IV.15 : Lissage de type loess
Figure IV.16 : Lissage médian
Figure IV.17 : Lissage exponentiel négatif
Figure IV.18 : Dérivées premières le long des grilles numériques du fond marin
Figure IV.19 : Dérivées secondes le long des grilles numériques du fond marin
Figure IV.20 : Valeur absolue de la pente donnée par m (x,y)
Figure IV.21 : Données bathymétriques de la région du canyon sous-marin
Hudson
Figure IV.22 : Information relative à un relief côtier, diffusée par la US NGDC
Figure IV.23 : Modèle numérique de la US NGDC – Région du canyon sous-
marin Hudson
Figure IV.24 : Données de sondage de la US NGDC – Région du canyon sous-
marin Hudson
Figure IV.25 : Sources d’informations en matière de sondage, diffusées par la US
NGDC
Figure IV.26 : Informations en matière de sondages de la US NGDC

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MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Figure IV.27 : Données de sondages du GEODAS (Système de données


géophysiques) moins le modèle de la US NGDC
Figure IV.28 : Modèle numérique du canyon sous-marin Hudson (3’’ x 3’’)
Figure IV.29 : Modèle numérique du canyon sous-marin Hudson (1’’ x 1’’)
Figure IV.30 : Modèle ETOPO5 du canyon sous-marin Hudson (5’ x 5’)
Figure IV.31 : Modèles de crénelage (1’ x 1’) et (3’’ x 3’’)
Figure IV.32 : Crénelage et biais – modèles (2’ x 2’) et NGDC (3’’ x 3’’)
Figure IV.33 : ETOPO5 (5’x 5’) et NGDC (3’’x 3’’)
Figure IV.34 : Modèle numérique du canyon sous-marin Hudson (3’’ x 3’’)
Figure IV.35 : Valeur absolue de la pente issue des données de rupture de 3’’ x 3’’
Figure IV.36 : Valeur absolue des données de la pente 1’ x 1’
Figure IV.37 : Valeur absolue de la pente issue des données 2’ x 2’
Figure IV.38 : Valeur absolue de la pente issue des données 5’ x 5’
Figure IV.39 : Valeur absolue de la pente issue des données assujetties à un filtre
médian 3’’ x 3’’, assorti d’une fenêtre 1’ x 1’
Figure IV.40 : Valeur absolue de la pente issue des données assujetties à un filtre
médian 3’’ x 3’’, assorti d’une fenêtre 3’ x 3’
Figure IV.41 : Valeur absolue de la pente issue des données assujetties à un filtre
moyen FIR 3’’ x 3’’, assorti d’une fenêtre 1’’ x 1’’
Figure IV.42 : Valeur absolue de la pente issue des données assujetties à un filtre
moyen FIR 3’’ x 3’’, assorti d’une fenêtre 3’’ x 3’’
Figure IV.43 : Valeur absolue de la pente issue des données assujetties à un filtre
linéaire passe-bas FIR 3’’ x 3’’, avec un ordre de 20 et une
amputation à 3’
Figure IV.44 : Valeur absolue de la pente issue des données assujetties à un filtre
linéaire passe-bas FIR 3’’ x 3’’, avec un ordre de 60 et une
amputation à 3’’
Figure IV.45 : Données issues de l’écart quadratique moyen local à 3’’ x 3’’ avec
une fenêtre établie à 1’ x 1’
Figure IV.46 : Données issues de l’écart quadratique moyen local à 3’’ x 3’’ avec
une fenêtre établie à 3’ x 3’
Figure IV.47 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties à un filtre
de Wiener 3’’ x 3’’, assorti d’une fenêtre 1’’ x 1’’

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MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Figure IV.48 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties à un filtre


de Wiener 3’’ x 3’’, assorti d’une fenêtre 3’’ x 3’’
Figure IV.49 : Débruitage d’ondelette
Figure IV.50 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties à un
débruitage db7 – 3’’ x 3’’, jusqu’à un niveau 5
Figure IV.51 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties à un
débruitage
db7 – 3’’ x 3’’, jusqu’à un niveau 10
Figure IV.52 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties à un
débruitage
db7 – 3’’ x 3’’, jusqu’à un niveau 15
Figure IV.53 : Différence : Données originales assujetties à un débruitage db7 –
3’’ x 3’’, jusqu’à un niveau 5
Figure IV.54 : Différence : Données originales assujetties à un débruitage db7 –
3’’ x 3’’, jusqu’à un niveau 10
Figure IV.55 : Différence : Données originales assujetties à un débruitage db7 –
3’’ x 3’’, jusqu’à un niveau 15
Figure IV.56 : Débruitage db7 au niveau 15 – débruitage db7 au niveau 5
Figure IV.57 : Débruitage de sym4 au niveau 15 – débruitage de sym4 au niveau 5

MODULE V
Figure V.1A : Le cycle océanique selon l’évolution géologique des marges de
l’Atlantique – phases 1 à 3 d’après Press et Siever, 1974
Figure V.1B : Le cycle océanique selon l’évolution géologique des marges de
l’Atlantique – phases 4 à 6 d’après Press et Siever, 1974
Figure V.2 : Océans et marge continentale dans le contexte de la tectonique des
plaques – De Marshak (2001), tel que présenté par Eldholm et
Tsikalas (2003)
Figure V.3 : Évolution du rifting à la marge continentale passive – De Marshak
(2001), tel que présenté par Eldholm et Tsikalas (2003)
Figure V.4 : Évolution de la nouvelle convergence des mouvements des plaques
à la marge continentale active
Figure V.5 : Formation de segments de marge de coulissage à partir des défauts
de transformation active reliant initialement les axes de déchirure
de la croûte continentale et étendant ultérieurement les axes de la
croûte océanique

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x
MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Figure V.6 : Morphologie de la marge continentale – D’après Eldholm et


Tsikalas (2003)
Figure V.7 : Figure d’une marge de divergence sans volcanisme (par exemple
marge ibérienne, en haut) et d’une marge de divergence à
volcanisme (par exemple marges Vøring, en bas)
Figure V.8 : Marge continentale à volcanisme type – D’après Gladczenko et al.
1998
Figure V.9 : Profil bathymétrique d’un cas réel et talus à morphologie normale
sans aspérités avec un passage très net du talus aux grands fonds
Figure V.10 : Profil bathymétrique d’un cas réel de talus à morphologie
irrégulière
Figure V.11 : Figure d’une marge continentale de divergence à volcanisme
– D’après CLCS/11
Figure V.12 : Interprétation d’une section sismique du talus inférieur et du glacis
supérieur d’un large delta
Figure V.13 : Profil bathymétrique d’un cas réel de talus à courbure constante
dans un delta
Figure V.14 : Zone de plateaux et de dorsales dans une marge continentale à
morphologie complexe

MODULE VI
Figure VI.1 : Distribution sédimentaire des marges continentales convergentes
Figure VI.2 : Section schématique montrant les relations entre sédiments pré-rift,
syn-rift et post-rift, auxquelles il est fait référence dans la définition
la diapositive précédente
Figure VI.3 : Principes visant à acquérir des données sismiques marines
Figure VI.4 : Interprétation géologique de la conversion en profondeur d’une
section sismique
Figure VI.5 : Le cas le plus simple comprend une strate homogène unique dans
laquelle un signal sismique se propage avec une célérité constante,
dans ce cas V
Figure VI.6 : Illustration du principe des réflexions à partir des points-miroirs
communs (CDP)
Figure VI.7 : Principes de base de « sommation » des signaux sismiques depuis
une surface réfléchissante dans la subsurface

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xi
MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Figure VI.8 : Principes visant à recueillir la cohérence maximum en matière de


vitesse de sommation
Figure VI.9 : Panneau d’analyse de la vitesse en matière de détermination de la
vitesse
de sommation pour une ligne sismique de réflexion
Figure VI.10. Principe de réfraction de l’énergie acoustique aux limites des strates
dans un sol à multiples strates
Figure VI.11 : Relations des fonctions de vitesses
Figure VI.12 : Figure résumant quelques relations importantes
Figure VI.13 : Lancé de rayon
Figure VI.14 : Cas schématique d’un socle horizontal et d’un effet de pendage du
fond marin à un angle α par rapport au talus continental
Figure VI.15 : Barre d’erreur verticale et horizontale. Voir texte pour détails.
Figure VI.16 : Cas schématique d’un socle non horizontal
Figure VI.17 : Barres d’erreurs verticale et horizontale dans le cas d’un socle non
horizontal
Figure VI.18 : Effet de l’accroissement du pendage d’un socle
Figure VI.19 : Relation entre erreur verticale et erreur horizontale calculée à partir
de la formule 4

MODULE VII
Figure VII.1 : Dessin 3D en coupe illustrant les principaux types de frontières
entre plaques (divergentes et convergentes) et les reliefs nés de
l’activité magmatique intraplaque. Adapté de Simkin et al. 1994
Figure VII.2 : Topographie de la Terre montrant la morphologie du fond
océanique, basée sur la bathymétrie dérivée des données
d’altimétrie satellitaire
Figure VII.3 : Reliefs magmatiques typiques du fond de l’océan Pacifique
Figure VII.4 : Microcontinents de l’océan Indien
Figure VII.5 : Expansion du fond de la mer Rouge (RS) entre les plaques africaine
et arabe
Figure VII.6 : Zones de fractures et dorsales mid-océaniques entre l’Afrique de
l’Ouest et le nord de l’Amérique du Sud
Figure VII.7 : Dorsale proéminente au niveau d’une zone de fracture sous-marine,
formée le long de la Zone de fracture transformante Jan Mayen
dans l’Atlantique Nord (mer Norvégienne)

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xii
MANUEL DU STAGIAIRE Liste des figures

Figure VII.8 : Image bathymétrique montrant les provinces magmatiques


intraplaques des dorsales du Rio Grande et de Walvis
Figure VII.9 : Morphologie des marges volcaniques divergentes dans la partie
nord du Nord de l’océan Atlantique
Figure VII.10 : Zone de subduction de Java-Sumatra : marge continentale
convergente dans la partie est de l’océan Indien
Figure VII.11 : Marges de l’océan Pacifique
Figure VII.12 : Arcs insulaires au niveau des marges continentales nord-ouest de
l’océan Pacifique
Figure VII.13 : Avant-arc d’accrétion formé par la subduction du fond marin de
l’océan Indien dans la fosse de Java
Figure VII.14 : Image bathymétrique de la région sud-ouest du Pacifique montrant
la ligne de points chauds de Louisville entrée en collision avec la
Fosse de Tonga-Kermadec

MODULE VIII
Figure VIII.1 : Projet NCSD – exemple type
Figure VIII.2 : Projet NCSD – niveau technique
Figure VIII.3 : Interaction de l’état voisin
Figure VIII.4 : Sites de localisation IGS utilisés dans la détermination
d’éphémérides GPS précis et estimés
Figure VIII.5 : Isobathes 2,000 et 2,00 m±1 % et leurs zones de confiance
horizontales
Figure VIII.6 : Exemple de description du programme
Figure VIII.7 : Exemple de spécification MBES
Figure VIII.8 : Exemple de spécification
Figure VIII.9 : Exemple de spécification (suite)

MODULE IX
Figure IX.1 : Étapes antérieures à l’examen de la demande par la Commission
Figure IX.2 : Travaux de la sous-commission
Figure IX.3 : Des recommandations de la sous-commission à la fin

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MANUEL DU STAGIAIRE Abréviations et sigles

Abréviations et sigles

BHI Bureau hydrographique international

B.Mam onde myriamétrique


B.cm ondes centimétriques; hyperfréquence
BIH Bureau international de l'heure
BIPM Bureau international des poids et mesures
BMIGM Basse mer inférieure, grande marée
BMVE Basse mer moyenne de vive eau
CGPM Conférence générale des poids et mesures
CIJ Cour internationale de Justice
CIPM Comité international des poids et mesures
Commission Commission des limites du plateau continental
Convention Convention des Nations Unies sur le droit de la mer
(1982)
DCDB Centre de données OHI pour la bathymétrie numérique
Division Division des affaires maritimes et du droit de la mer
DORIS Détermination d’orbite et radiopositionnement intégrés
par satellite
ENC carte électronique de navigation
EOP paramètres d'orientation de la Terre
GEODAS Système de données géophysiques
GLONASS Système mondial de satellites de navigation; système
GLONASS
GPS Système mondial de positionnement
IC intervalle de confiance; région de confiance
ICRF Repère de référence céleste international
ICRS Système de référence céleste international

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xiv
MANUEL DU STAGIAIRE Abréviations et sigles

IERS Service international de la rotation terrestre et des


systèmes de référence
IGS ou [parfois] SIG Service GPS international; Service international du GPS
IMCA International Marine Contractors Association
ITRF Repère de référence terrestre international
ITRS Système de référence terrestre international
M mille marin
m mètre
NGDC National Geophysical Data Centre
NM niveau moyen de la mer [moyenne temporelle]; niveau
global de la mer; niveau des mers [moyenne spatiale]
NMO delta-t d'obliquité; courbure normale
OBS sismomètre de fond marin; station sous-marine OBS;
sismomètre sous-marin; station sismique sous-marine;
station sismologique sous-marine; dispositifs d'écoute
sur le fond
OHI Organisation hydrographique internationale
PBMA plus basse mer astronomique
PHM plus haute mer astronomique
pi pied
PMC point miroir commun ou PCR point commun de
réflexion
PMSGM pleine mer supérieure, grande marée
PTC pied du talus continental
RILB radio-interférométrie à très longue base; interférométrie
à très longue base
SI Système international d'unités; système métrique
SIG Système d’information géographique
SMF sondeur multifaisceau; échosondeur multifaisceau

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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MANUEL DU STAGIAIRE Abréviations et sigles

TCCO transition crustale continent-océan; transition océan-


continent; transition continent-océan
TD temps double; temps de double parcours; temps de
trajet aller et retour; temps aller-retour
TIDM Tribunal international du droit de la mer
UAI Union astronomique internationale
UGGI Union géodésique et géophysique internationale
WGS Système géodésique mondial WGS; référentiel WGS;
système WGS
ZEE zone économique exclusive

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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xvi
MANUEL DU STAGIAIRE Introduction

Introduction

Depuis la signature de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (ci-
après : la Convention), la Division des affaires maritimes et du droit de la mer du Bureau des affaires
juridiques de l’ONU (ci-après : la Division) établit de nombreuses publications relatives à la
Convention, ayant pour objet de faciliter l’application et une meilleure connaissance de ce traité
multilatéral général dans lequel on a pu voir la « Constitution des océans » dans ses multiples aspects.
Certes utiles aux gouvernements, aux programmes, fonds et institutions des Nations Unies, ainsi
qu’aux autres organisations gouvernementales et non gouvernementales, aux établissements
universitaires et aux particuliers, les publications de la Division ne prétendent toutefois pas exprimer
une opinion quelconque de la part du Secrétariat de l’ONU, pas plus qu’elles ne voudraient proposer
une interprétation juridique des dispositions considérées.

Établi à la demande de la Commission des limites du plateau continental (ci-après : la


Commission), qui a décidé à sa sixième session d’établir un manuel à l’usage des États côtiers désireux
de présenter une demande (CLCS/18) et en a par la suite confié le soin à la Division, le présent
manuel de formation ferait partie de la série de publications techniques (CLCS/21) de la Division.

Le présent manuel de formation s’inspire du Plan du manuel de formation à l’élaboration des


demandes soumises à la Commission des limites du plateau continental, adopté par la Commission à sa treizième
session (CLCS/37), et du Plan d’un cours de formation de cinq jours au tracé de la limite extérieure du plateau
continental au-delà de 200 milles marins et à la soumission d’une demande à la Commission des limites du plateau
continental par un État côtier, adopté par la Commission à sa huitième session (CLCS/24).

Si le Manuel peut en soi servir d’outil de formation, la présente version initiale se veut
cependant un projet de Guide du stagiaire à l’usage des participants au Cours de formation au tracé des limites
extérieures du plateau continental au-delà de 200 milles marins et à l’établissement d’une demande à présenter à la
Commission des limites du plateau continental par un État côtier, exposés détaillés, exercices de groupe et
discussions à l’appui. Enrichi des enseignements tirés des cours de formation, il en sera établi une
version à jour à l’intention de tous les participants à ces cours.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
xvii
MANUEL DU STAGIAIRE Introduction

L’établissement du présent manuel et sa diffusion à la faveur des cours de formation entrent


strictement dans le cadre du mandat assigné au Secrétaire général de faciliter l’établissement par les
États côtiers de demandes destinées à la Commission conformément aux Directives scientifiques et
techniques de la Commission (résolution 59/24 de l’Assemblée générale, par. 32).

Pour établir la présente version initiale, la Division a eu la chance de pouvoir compter sur le
concours de deux ténors de la Commission – M. Harald Brekke et M. Galo Carrera – à qui elle
exprime toute sa gratitude. Intervenant à titre personnel, ces derniers ont apporté une contribution
inestimable à l’élaboration de plusieurs modules en faisant appel à leurs connaissances personnelles et
à celles d’un certain nombre d’institutions et d’experts, membres ou non de la Commission1.

La Division a également bénéficié du concours de la Global Resource Information Database


(GRID)-Arendal durant la mise au point définitive de la présente édition du Manuel.

Fort complexe, le régime juridique institué par la Convention pour le tracé des limites
extérieures du plateau continental étendu (partie VI et annexe II) combine concepts juridiques et
scientifiques, ce qui en rend l’interprétation extrêmement délicate pour le juriste peu rompu aux
questions scientifiques comme pour le spécialiste des sciences de la mer profane en droit. Aussi le

__________________
1 MM. Brekke et Carrera remercient de leurs précieuses observations plusieurs personnes qui leur ont permis de s’inspirer de certains
matériaux à titre de contribution au présent manuel de formation: professeur Olav Eldholm, Chef du Département des sciences de la
Terre, Université de Bergen (Norvège), et docteur Filippos Tsikalas, Département des sciences de la Terre, Université d’Oslo (Norvège),
qui les ont assistés dans la présentation des aspects scientifiques des marges continentales; professeur Jan Inge Faleide et M. Øyvind
Engen, étudiant en doctorat, Département des sciences de la Terre, Université d’Oslo (Norvège); docteur Karl Hinz, Chef de la Division
de la recherche géologique et géophysique (émérite), Institut fédéral des sciences de la Terre et des ressources naturelles (Allemagne), qui
les a assistés dans la présentation de la manière d’identifier le pied du talus continental; M. David Monahan, Groupe de cartographie des
océans, Service hydrographique du Canada (émérite), Ottawa (Canada), qui les a assistés pour les matériels relatifs aux normes et
enquêtes hydrographiques; professeur Rolf Mjelde, Département des sciences de la Terre, Université de Bergen (Norvège); M. Philip A.
Symonds, conseiller hors classe – Droit de la mer, sciences de la Terre, Canberra (Australie), qui les a assistés au sujet des aspects
scientifiques des hauts reliefs du fond de la mer; docteur Petr Vaníček, professeur de géodésie (émérite), Département
de géodésie et géomatique, Université du Nouveau-Brunswick (Canada), qui les a assistés pour le matériel se référant aux concepts et
méthodologies de géodésie; docteur David Wells, professeur d’hydrographie (émérite), Groupe de cartographie des océans, Département
de géodésie et géomatique, Université du Nouveau-Brunswick (Canada), qui les a assistés pour le matériel relatif aux concepts et
méthodologies hydrographiques. Certains matériels ont également été mis à leur disposition par les auteurs de diverses communications
préparées par plusieurs membres de la Commission à l’occasion de la Réunion publique de la CLCS tenue au Siège de l’ONU, New York, le
1er mai 2000. M. Brekke et M. Carrera expriment leurs remerciements à Alexandre Albuquerque, Osvaldo Pedro Astiz, S. Betah, André
Chan Chim Yuk, Peter Croker, Mladen Juračić et R. K. Srinivasan. Ils remercient également les institutions suivantes de les avoir autorisés
à faire usage de certains matériels: l’Institut fédéral des sciences de la Terre et des ressources naturelles (BGR), Allemagne; le National
Geophysical Data Centre (NGDC), États-Unis; et la Direction norvégienne du pétrole, Norvège. Les auteurs tiennent également à faire
observer que, malgré la précieuse assistance fournie par les personnes et institutions citées ci-dessus, ils assument la pleine responsabilité
de toute omission ou erreur qui pourrait avoir échappé à leur attention durant l’établissement de leur contribution au présent manuel.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
xviii
MANUEL DU STAGIAIRE Introduction

Manuel envisage-t-il dans ses neuf modules, autant que faire se peut, tous les aspects juridiques,
scientifiques, logistiques et procéduraux du tracé des limites extérieures du plateau continental étendu.

Le Manuel commence par camper le cadre juridique nécessaire pour appréhender les
exigences et incidences de la fixation des limites extérieures du plateau continental (module I). Les
cinq modules suivants proposent une analyse détaillée des méthodologies scientifiques à appliquer aux
fins de déterminer les limites extérieures du plateau continental conformément à la Convention. Ces
méthodologies sont : géodésiques (module II), hydrographiques (module III), géomorphologiques
(module IV), géologiques (module V) et géophysiques (module VI). Le cas spécial des « hauteurs
sous-marines » est envisagé par le module VII. Enfin, le Manuel donne un aperçu des aspects de
planification et de gestion relatifs à l’établissement d’une demande (module VIII) et de la procédure à
suivre dans l’établissement d’une demande, l’examen de demandes par la Commission et le tracé
définitif des limites extérieures du plateau continental sur la base des recommandations de la
Commission (module IX).

La Division ne doute pas que le présent manuel de formation, fondé sur les directives de la
Commission et établi avec le concours de deux membres de celle-ci, viendra concourir à l’application
effective de l’article 76 de la Convention par les États concernés.

Division des affaires maritimes et du droit de la mer


Bureau des affaires juridiques
Organisation des Nations Unies

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
xix
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
Sommaire

Le présent module campe le cadre juridique du tracé de la limite extérieure du plateau


continental étendu.
Plus précisément, il :
ƒ Offre une vue d’ensemble du régime des espaces défini par la Convention des
Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 en décrivant et comparant les régimes
juridiques dont relève chacun de ces espaces;
ƒ S’arrête sur le plateau continental, entre autres espaces maritimes, en :
o Retraçant l’historique du concept juridique de plateau continental et du régime
juridique qui s’y rattache;
o Discernant les différences entre les concepts juridique et scientifique de
plateau continental;
o Recensant les sciences qui interviennent dans l’application de la Convention;
o Remplaçant la position et le statut du plateau continental dans les espaces
maritimes, en particulier vis-à-vis de la zone économique exclusive;
ƒ Explique la méthode de tracé des limites extérieures du plateau continental
« juridique » par rapport à la marge continentale telle que définie scientifiquement. Ce
qui implique :
o L’identification du pied du talus continental;
o Le tracé des lignes déduites des formules, lignes employées pour identifier le
rebord externe de la marge continentale par rapport au pied du talus
continental;
o Le tracé des lignes déduites des contraintes, lignes servant à identifier la limite
au-delà de laquelle le plateau continental ne peut s’étendre;
o L’utilisation des lignes déduites des formules et des lignes déduites des
contraintes pour tracer les limites extérieures du plateau continental;
ƒ Décrit les principales caractéristiques de la Commission des limites du plateau
continental (objectif, fonctions, composition, etc.) et celles des Directives
scientifiques et techniques.
Le module se termine par un bref exposé des principaux aspects de procédure relatifs à la
présentation d’une demande à la Commission, dont il sera plus amplement question dans le
module IX.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-1
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Introduction

Droit international Le droit international public régit les relations entre États par le
public et droit de la
mer biais de traités et de normes coutumières. La Convention des Nations
Unies sur le droit de la mer (ci-après dénommée « la Convention »)
est le siège en matière du droit international de la mer, qui est l’une
des principales branches du droit international public. La Convention
est l’un des plus importants traités multilatéraux ayant recueilli le plus
grand nombre de ratifications.

Convention des Conclue le 10 décembre 1982 à Montego Bay (Jamaïque), la


Nations Unies sur
le droit de la mer Convention est entrée en vigueur le 16 novembre 1994.
Communément appelée « Constitution des océans », elle règle tous
les aspects de l’utilisation de la mer et de ses ressources. Ses auteurs
ayant reconnu que tous les problèmes concernant les océans étaient
étroitement liés les uns aux autres et devaient être envisagés comme
un tout, la Convention traite i) des limites des divers espaces marins
(y compris le plateau continental) et de leur régime juridique; ii) du
droit de la navigation; iii) de la paix et de la sécurité; iv) de la
conservation et de la gestion des ressources maritimes biologiques;
v) de la protection et de la préservation de l’environnement marin;
vi) de la recherche scientifique; vii) des activités menées dans les
fonds marins au-delà des limites des juridictions nationales; et viii) du
règlement des différends. De plus, la Convention institue trois
organes : la Commission des limites du plateau continental (ci-après
la Commission), l’Autorité internationale des fonds marins (ci-après
l’Autorité), et le Tribunal international du droit de la mer (ci-après le
Tribunal).

Régime du plateau Le régime du plateau continental est organisé par la partie VI


continental
(art. 76 à 84) et l’annexe II de la Convention. Il prévaut sur la

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-2
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
Convention sur le plateau continental (voir ci-après – sous le titre « le
concept juridique de plateau continental : la Convention de 1958 »).
Par conséquent, le présent module s’intéressera aux dispositions de la
Convention de 1982 et ne fera référence au régime de 1958 que pour
illustrer l’évolution historique du concept juridique de plateau
continental.
Comme il est dit plus haut, le plateau continental fait partie
des espaces maritimes définis par la Convention. Pour mieux
comprendre le régime juridique dont il relève, il est utile de replacer
le plateau continental dans le contexte des divers espaces maritimes
établis par la Convention.

Zones maritimes

Zones maritimes L’État est constitué de trois éléments fondamentaux : i) un


sous juridiction
nationale territoire; ii) une population; et iii) un gouvernement qui exerce son
(parties II à VI de la pouvoir exclusif sur ce territoire et cette population. Le pouvoir de
Convention)
l’État sur son territoire – appelé « souveraineté territoriale » – s’étend
non seulement aux terres mais aussi à certains espaces maritimes
adjacents à celles-ci.
Les espaces maritimes relevant de la juridiction nationale
sont les suivants : i) les eaux intérieures; ii) la mer territoriale; iii) la
zone contiguë; iv) la zone économique exclusive; et v) le plateau
continental. L’État côtier possède une souveraineté plénière sur son
territoire terrestre et ses eaux intérieures. Dans les autres espaces, les
droits souverains et la juridiction de l’État côtier sont tempérés par
les droits et libertés accordés aux autres États.
Au-delà des espaces maritimes relevant de la juridiction
nationale se trouvent i) la haute mer et ii) la zone internationale des
fonds marins (ci-après la « Zone »).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-3
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.1 : Différents types de lignes de base et de zones maritimes


(Division)

LÉGENDE (de gauche à droite)


Ligne de base normale
Ligne de base droite
Embouchure du fleuve (eaux intérieures)
Baie (eaux intérieures)
Terres
Ligne de base
Plateau continental
Plateau continental étendu
Pied du talus continental
Haute mer
Limite externe du plateau continental
La Zone
M.T. : Mer territoriale
Z.C. : Zone contiguë
Z.E.E. : Zone économique exclusive

Lignes de base Tous les espaces maritimes sont délimités en fonction d’un
(art. 5 à 14 et 47)
critère de largeur. Avant d’en venir à la description de ces espaces et à
l’analyse du régime juridique dont ils relèvent, on commencera par
[Définition d’une ligne
de base : ligne à partir évoquer le concept de ligne de base à partir de laquelle est mesurée la
de laquelle est mesurée la
largeur de la zone largeur de ces zones. D’après la Convention, les États côtiers peuvent
maritime] utiliser trois types de lignes de base, en fonction de la nature de leurs

côtes :
ƒ Ligne de base normale : la laisse de basse mer le long de la côte,
telle qu’elle est indiquée sur les cartes marines à grande échelle
reconnues officiellement par l’État côtier, est la ligne de base

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-4
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
normale (art. 5). C’est la ligne de base utilisée lorsque la côte est
linéaire et simple (voir fig. I.1 ci-dessus).
ƒ Ligne de base droite : si la côte est i) profondément échancrée et
découpée ou s’il existe un chapelet d’îles le long de celle-ci, ou si
la côte est ii) instable en raison de la présence d’un delta ou
d’autres caractéristiques naturelles, se servir de la laisse de basse
mer serait complexe et rendrait le tracé des limites extérieures des
zones maritimes tortueux et incertain. Afin d’éviter cette
situation, la Convention permet aux États d’employer la méthode
des lignes de base droites; c’est-à-dire des lignes de base reliant
des points appropriés le long de la côte (art. 7). Lorsqu’il existe
des embouchures de fleuve qui se jettent directement dans la mer
(art. 9) ou des baies (art. 10), la Convention autorise le tracé
d’une ligne de base droite les traversant (voir fig. I.1 ci-dessus).
On retiendra que pour empêcher les États d’utiliser les lignes de base
droites pour élargir les zones relevant de leur juridiction nationale,
l’utilisation de ces lignes est enfermée dans des critères stricts définis
par la Convention (art. 7).

On notera que selon la situation, l’État côtier peut


établir ses lignes de base selon une ou plusieurs méthodes
décrites ci-dessus (art. 14). Autrement dit, il peut avoir recours
aux lignes de base normales pour certaines parties de ses
côtes, et, pour d’autres, aux lignes de base droites, ou lignes
de fermeture pour les embouchures de fleuve et les baies.

[Définition de l’État ƒ Ligne de base archipélagique : la Convention reconnaît que l’État


archipel : État constitué
entièrement par un ou archipel est unitaire par nature (art. 46 à 54), ce que traduit
plusieurs archipels et également la réglementation relative aux lignes de base. En effet,
éventuellement d’autres
îles] la Convention autorise l’État archipel à tracer des lignes de base
archipélagiques droites reliant les points extrêmes des îles les plus

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-5
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
éloignées et des récifs découvrants de l’archipel (art. 47). Dans le
cas des lignes de base archipélagiques, la Convention exige que
i) outre qu’il respecte des critères stricts similaires à ceux établis
pour les lignes de base droites, le tracé de telles lignes de base
englobe les principales îles de l’archipel, et ii) définisse une zone
où le rapport de la superficie des eaux à celle des terres soit
compris entre 1 à 1 et 9 à 1. Les eaux englobées par les lignes de
base archipélagiques sont considérées comme eaux
archipélagiques : la souveraineté de l’État côtier s’y exerce, quelle
que soit leur profondeur ou la distance qui les sépare de la côte,
tout comme elle s’étend à l’espace aérien au-dessus de ces eaux, à
leurs fonds et à leur sous-sol. À l’intérieur de ses eaux
archipélagiques, l’État archipel peut tracer des lignes de fermeture
pour délimiter ses eaux intérieures.
D’un point de vue technique, la Convention prescrit que les
lignes de base soient indiquées sur des cartes marines à l’échelle
appropriée pour permettre d’en déterminer l’emplacement, une
liste des coordonnées géographiques de points précisant le
système géodésique utilisé pouvant y être substitués à défaut,
l’État côtier devant donner la publicité voulue à ces cartes et ces
listes de coordonnées géographiques et en déposer un exemplaire
auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies
(art. 16).
Les divers types de lignes de base ayant été brièvement
examinés, analysons maintenant les différents espaces maritimes,
dont les limites sont établies par référence à ces lignes de base.

Eaux intérieures Outre qu’elle constitue la ligne de référence aux fins de


(art. 8)
l’établissement des limites externes des espaces maritimes, la ligne de
base est aussi la ligne qui sépare les eaux intérieures de la mer
territoriale. Les eaux intérieures sont celles situées en deçà de la ligne

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-6
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
de base de la mer territoriale (art. 8 – voir fig. I.1 ci-dessus). Ainsi, les
eaux englobées par des lignes de base droites ou par les lignes de
base fermant les baies ou embouchures de fleuve. L’État côtier
exerce une souveraineté plénière sur les eaux intérieures, au même
titre que sur son territoire terrestre.

Mer territoriale La souveraineté de l’État côtier s’étend, au-delà de son territoire


(art. 2 à 32)
terrestre et de ses eaux intérieures et, dans le cas d’un État archipel, de
ses eaux archipélagiques, à une zone de mer adjacente dite : la mer
territoriale. Cet espace maritime possède les caractéristiques suivantes :
ƒ Largeur : La largeur de la mer territoriale ne dépasse pas 12
milles marins mesurés à partir des lignes de base.
ƒ Droit : L’État côtier n’a pas besoin de déclarer la mer
territoriale : sa souveraineté s’étend à celle-ci en tant que partie
intégrante de son territoire.
ƒ Étendue : Cette zone inclut la mer, l’espace aérien, le fond et le
sous-sol.
ƒ Contenu du régime juridique : L’État côtier exerce une pleine
souveraineté sur sa mer territoriale. Cependant, les navires de
tous les États jouissent du droit de « passage inoffensif » dans
celle-ci. Un tel droit de passage peut être i) soumis à certaines
règles; ii) restreint à des voies de circulation maritimes ou par des
dispositifs de séparation du trafic; et iii) suspendu
temporairement pour assurer la sécurité de l’État côtier :
Définition du « passage inoffensif » :
o Passage : Navigation continue et rapide effectuée dans le but
i) de traverser la mer territoriale sans entrer dans les eaux
intérieures, ni faire escale dans une rade ou une installation
portuaire située en dehors des eaux intérieures; ou ii) de se
rendre dans les eaux intérieures ou les quitter ou faire escale
dans une telle rade ou installation portuaire;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-7
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
o Inoffensif : Passage qui ne porte pas atteinte à la paix, au
bon ordre ou à la sécurité de l’État côtier.

Zone contiguë La zone contiguë est l’espace maritime contigu à la mer


(art. 33 et 303)
territoriale et situé au-delà de celle-ci, sur laquelle l’État côtier exerce
une juridiction limitée dont les caractéristiques sont les suivantes :
ƒ Largeur : La zone contiguë s’étend à partir de la limite externe
de la mer territoriale jusqu'à une distance de 24 milles marins
mesurée à partir des lignes de base.
ƒ Droit : L’État côtier doit déclarer la zone contiguë.
ƒ Étendue : Cette zone comprend la mer et le fond marin.
ƒ Contenu du régime juridique : L’État côtier peut exercer le
contrôle nécessaire pour : i) prévenir les infractions à ses lois et
règlements douaniers, fiscaux, sanitaires ou d'immigration sur son
territoire ou dans sa mer territoriale; ii) réprimer les infractions à
ces mêmes lois et règlements commises sur son territoire ou dans
sa mer territoriale; iii) contrôler le trafic des objets de caractère
archéologique et historique découverts en mer; et iv) réprimer
l’enlèvement non autorisé de ces objets des fonds de la zone
contiguë.

Zone économique La zone économique exclusive est une zone située au-delà de
exclusive
la mer territoriale et adjacente à celle-ci, à l’intérieur de laquelle les
(art. 55 à 75)
droits souverains et la juridiction de l’État côtier sont limités à
l’exploration et à l’exploitation des ressources naturelles et aux
activités qui s’y rapportent. La zone économique exclusive présente
les caractéristiques suivantes :
ƒ Largeur : La zone économique exclusive s’étend au-delà de la
limite externe de la mer territoriale jusqu’à une distance de
200 milles marins mesurée à partir des lignes de base.
ƒ Droit : L’État côtier doit déclarer la zone économique exclusive.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-8
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
ƒ Étendue : Cette zone comprend la mer, le fond marin et le sous-sol.
ƒ Contenu du régime juridique : L’État côtier possède :
o Des droits souverains aux fins d’exploration et
d’exploitation, de conservation et de gestion des
ressources naturelles (biologiques ou non biologiques), et
en ce qui concerne d’autres activités économiques (par
exemple la production d’énergie à partir de l’eau, des
courants et des vents);
o Juridiction : en ce qui concerne i) la mise en place et
l’utilisation d’îles artificielles, d’installations et d’ouvrages;
ii) la recherche scientifique marine; et iii) la protection et
la préservation du milieu marin.
o D’autres droits et devoirs sont définis par la Convention
(par exemple, le droit de poursuite – art. 111, par. 2).

Espaces maritimes Avant d’examiner le régime du plateau continental, auquel le


au-delà de la
juridiction reste du Manuel de formation est consacré, sans doute serait-il bon
nationale de donner une brève description des espaces maritimes qui ne
relèvent pas de la juridiction nationale.

Haute mer La zone de mer située au-delà de la zone économique


(art. 86 à 120)
exclusive, la haute mer, n’est soumise à la juridiction d’aucun État.
Par conséquent, tous les États peuvent y mener des activités en
liberté (navigation, survol, pêche, recherche scientifique maritime,
construction d’îles artificielles, installation de câbles et de pipelines).
Cette liberté n’est toutefois pas illimitée : la Convention stipule que
les États doivent exercer leurs libertés sur la haute mer en tenant
dûment compte de l’intérêt que présente l’exercice de la liberté en
haute mer pour les autres États (art. 87, par. 2).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-9
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Zone Les fonds marins, les fonds océaniques et leur sous-sol au-
(art. 133 à 191)
delà des limites de la juridiction nationale forment la Zone. Aux
termes de la Convention la Zone et ses ressources sont le
« patrimoine commun de l’humanité » (art. 136), de sorte que à la
différence de ce qui se produit dans la haute mer, les États ne sont
pas libres d’exploiter les ressources de la Zone sur lesquelles
l’humanité tout entière est investie de droits. Ainsi, la Convention a
institué un organe indépendant – l’Autorité – chargé d’agir au nom
de l’humanité pour gérer la Zone et administrer l’exploration et
l’exploitation de ses ressources. L’objectif d’un tel régime est de
garantir que les activités menées dans la Zone le seront au bénéfice
de l’humanité tout entière, les intérêts des États en développement
étant spécialement pris en compte.

Plateau continental

Distinction entre le Avant d’en venir au régime juridique du plateau continental,


concept
scientifique et le il est essentiel de souligner, d’emblée, que le concept de plateau
concept juridique continental retenu par la Convention ne correspond pas au concept
de plateau
continental scientifique de plateau continental. Afin d’établir un régime juridique
qui permette de concilier les intérêts des États dotés de très vastes
plateaux continentaux et de ceux dotés de petits plateaux
continentaux, les rédacteurs de la Convention ont été amenés à
dégager une définition juridique qui – bien que de toute évidence
fondée sur la définition scientifique – ne coïncide pas avec celle-ci.
Aussi est-il important de distinguer, à ce stade, les deux concepts et
de préciser que le reste du manuel traitera essentiellement du concept
juridique de plateau continental.

Le concept La couche supérieure de la terre est faite d’une i) croûte


scientifique de
plateau continental continentale et ii) croûte océanique (voir fig. I.2 ci-dessous).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-10
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.2 : Croûte continentale et croûte océanique


LÉGENDE :
Croûte continentale
Croûte océanique
Manteau

La croûte continentale est très épaisse et relativement légère,


alors que la croûte océanique est mince et considérablement lourde. En
conséquence, les continents flottent sur la croûte océanique, comme des
bouchons sur l’eau. Cette différence importante en termes de
flottabilité, d’épaisseur et de hauteur relative, explique
fondamentalement la répartition des terres et des eaux. Les continents
épais et flottables soutiennent les vastes zones de terre émergées alors
que la croûte lourde en contrebas forme le fond des grands bassins
océaniques qui contiennent toute l’eau de mer de la planète.
Au fur et à mesure que l’on s’éloigne des côtes pour aller vers
les grands fonds des océans, les caractéristiques des fonds marins
changent en raison de la répartition latérale de la croûte continentale
et de la croûte océanique :
ƒ Le plateau continental est la partie immergée d’un continent, qui
est relativement plate et peu épaisse (jusqu’à 1 200 à 3 500 mètres

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-11
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
de profondeur). Elle est en général recouverte d’une épaisse
couche de sédiments potentiellement riche en hydrocarbures. Le
plateau continental s’étend des côtes au sommet du talus
continental.
ƒ Le talus continental est la partie du fond marin qui borde le
plateau continental. Il est assez abrupt et, à cet endroit, la
profondeur de l’eau passe de quelques centaines de mètres, au
bord du plateau, à 3 500/5 500 mètres au pied du talus
continental. En général, le talus continental commence près du
bord de la masse continentale, là où la croûte continentale
s’amincit considérablement, et se termine en rejoignant la croûte
océanique. Le pied du talus continental se trouve d’ordinaire près
de la zone de transition entre les deux types de croûte.
ƒ Le glacis continental, qui est une des caractéristiques de
nombreux États côtiers, est une zone de faible déclivité entre le
pied du talus continental et les grands fonds marins. Le glacis
continental typique est une masse conique de sédiments qui
proviennent du plateau et qui se sont accumulés près de la base
du talus – dans de nombreux endroits dépassant en partie sur la
croûte océanique.

Le plateau, le talus et le glacis continentaux forment


ensemble la marge continentale (voir fig. I.3 ci-dessous).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-12
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.3 : Marge continentale et éléments


(plateau, talus, glacis)
LÉGENDE
Côte, marge continentale, talus continental, plateau continental,
glacis continental, grands fonds marins

À ce stade, il est important de souligner la différence


qui existe entre les concepts scientifiques de « plateau
continental » et de « marge continentale » présentés ci-dessus,
car la Convention définit juridiquement le plateau continental
par rapport à la marge continentale scientifique (et non par
rapport au plateau continental scientifique). D’un point de
vue scientifique, le plateau continental est, – on l’a vu –, l’une
des parties du fond marin qui forme la marge continentale.

Considérons à présent le concept juridique de plateau


continental, en commençant par expliquer comment il s’est dégagé
au sein de la communauté internationale.

Le concept Historiquement, les fonds marins et le sous-sol qui


juridique de
plateau s’étendent au-delà de la mer territoriale n’ont fait l’objet que
continental : d’activités économiques sporadiques – en raison de leur relative
origine

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-13
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
inaccessibilité. De telles activités ne portaient nullement atteinte au
régime des libertés de la haute mer car elles n’étaient pas menées à la
surface de la mer (par exemple : l’exploitation des pêcheries
sédentaires situées dans les fonds marins au-delà de la mer
territoriale, comme les bancs de perles, les lits d’huîtres, les pêcheries
de chanks et d’éponges; l’extraction de minéraux des fonds marins
par l’intermédiaire de tunnels creusés depuis les côtes).
Au fil du temps, les progrès scientifiques et technologiques
ont conduit à la découverte, sous l’eau, de ressources minérales
importantes (pétrole et gaz en particulier) dont l’exploitation
semblait devoir être économiquement rentable. Cette évolution a eu
pour effet de modifier de plus en plus l’attitude des États mettant en
présence, d’un côté, les États côtiers ayant intérêt à faire valoir leurs
droits sur le plateau continental au-delà de la mer territoriale, et, de
l’autre, les pays vivant de mariculture et ayant intérêt à empêcher que
les libertés traditionnelles de la haute mer soient entravées,
notamment par la multiplication des derricks construits pour
l’exploitation des gisements de pétrole offshore. L’actuel régime
juridique du plateau continental (et de la zone économique exclusive)
consacre l’équilibre délicat de ses intérêts divergents.

Proclamation Truman On fait remonter d’ordinaire l’origine de la « théorie du


de 1945
plateau continental » à la Proclamation de 1945 du Président
américain Henry Truman, selon laquelle :
« […] le Gouvernement des États-Unis considère que les ressources
naturelles présentes dans le sous-sol et les fonds marins du plateau
continental se trouvant en dessous de la haute mer mais étant adjacents
aux côtes des États-Unis appartiennent aux États-Unis et sont
soumises à sa juridiction et à son contrôle. »
Selon la Proclamation, les droits de l’État côtier lui étaient
propres. Ils découlaient automatiquement du fait que le plateau

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-14
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
continental était adjacent à l’État côtier. Autrement dit, ils ne
dépendaient pas d’une occupation effective et incontestée de la zone,
comme cela aurait été nécessaire, avant cette Proclamation, à toute
nouvelle prétention territoriale.
La Proclamation ne contenait pas de définition du plateau
continental. Néanmoins, de ce qu’elle posait en son préambule que
« le plateau continental peut être considéré comme le prolongement
de la masse terrestre de la nation côtière et de fait comme sa
propriété naturelle », on peut conclure que la Proclamation ne faisait
pas référence au concept scientifique de plateau continental, mais
plutôt à celui de marge continentale, établissant donc pour la
première fois une distinction entre les concepts scientifique et
juridique de plateau continental : le régime juridique envisagé par la
Proclamation pour le plateau continental s’appliquait au-delà des
espaces qui aux yeux de la science, constituaient le plateau
continental. Autrement dit, le plateau continental « juridique » était
plus vaste que le plateau continental « scientifique ».

Le concept En raison de son caractère coutumier, le droit international


juridique de
plateau peut naître d’actes unilatéraux tels que la Proclamation Truman, à
continental : condition que d’autres États accomplissent ensuite des actes
la Convention de
1958 similaires ou que d’autres États ne s’y opposent pas. À la suite de la
Proclamation Truman, la première du genre, de nombreuses autres
déclarations, décrets et proclamations ont été faites par des États
côtiers. Cependant, leur exhaustivité et leur contenu varient à tel
point qu’il est impossible d’en dégager une norme coutumière claire
et uniforme.
L’intérêt évident les États portaient à l’exploitation des
fonds marins et de leur sous-sol conduisait donc à établir un régime
juridique clair. Aussi, lorsqu’elle a organisé, en 1958 à Genève, une
Conférence sur le droit de la mer, l’ONU a inscrit à l’ordre du jour

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-15
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
de celle-ci la question du plateau continental, à la suite du travail
préparatoire mené par la Commission du droit international. La
Conférence de 1958 a adopté plusieurs conventions, dont la
Convention sur le plateau continental (ci-après « la Convention de
1958 »). Cette convention consacre le droit souverain de l’État côtier
sur le plateau continental, même si ce n’est qu’aux seules fins de
l’exploration et de l’exploitation de celui-ci. Selon la Convention
de 1958, le terme « plateau continental » renvoie :
« au fond de la mer et au sous-sol des régions sous-marines adjacentes à
la côte mais situées en dehors de la mer territoriale, jusqu’à une
profondeur de 200 mètres ou, au-delà de cette limite, jusqu’au point où
la profondeur des eaux surjacentes permet l’exploitation des ressources
naturelles desdites zones » (art. 1)
Les critères de « profondeur » ou de « possibilité d’exploitation »
retenus par cet article donnent une définition juridique du plateau
continental qui diffère de la définition scientifique examinée ci-
dessus. La possibilité d’exploitation peut en particulier conduire à
l’inclusion de zones qui, scientifiquement parlant, feraient partie du
talus continental ou du glacis continental.

Affaires du plateau Après l’adoption de la Convention de 1958, la théorie du


continental de la mer du
Nord, 1969 (Cour plateau continental entrera en vogue. Moins de 25 ans après la
internationale de Justice) Proclamation Truman, l’idée selon laquelle tout État côtier a droit à

un plateau continental au-delà de sa mer territoriale s’impose en droit


international coutumier (même si l’étendue géographique exacte sur
laquelle s’exerce ce droit ne sera définie que par la Convention de
1982) : dès 1969, année de son arrêt sur les affaires du plateau
continental de la mer du Nord, la Cour internationale de Justice
déclare que :
« […] les droits de l'État riverain concernant la zone de plateau
continental qui constitue un prolongement naturel de son territoire sous

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-16
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
la mer existent ipso facto et ab initio en vertu de la souveraineté de
l'État sur ce territoire et de l’extension de celle-ci à des fins
d’exploration des fonds marins et d’exploitation de leurs ressources
naturelles. Il y a là un droit inhérent. Point n'est besoin pour l’exercer
d’accomplir des actes juridiques spéciaux. Son existence peut être
déclarée (et de nombreux États l’ont fait) mais n’a pas besoin d’être
statutaire. En outre, ce droit ne dépend pas de son exercice effectif. »

Le concept Les critères de « profondeur » ou « de possibilité d’exploitation »


juridique de
plateau retenus par la Convention de 1958 ont été fortement critiqués puisque
continental : la avec l’évolution des techniques d’exploration et d’exploitation des fonds
logique qui sous-
tend océaniques, ils conduiraient à terme à l’extension de la juridiction de l’État
le régime actuel
côtier à l’ensemble des fonds marins.
Afin de garantir un tracé définitif et de caractère obligatoire
des limites du plateau continental, la Convention de 1982 remplace
ce critère par un critère de distance, dit aussi « critère de marge
continentale ». Pour comprendre la définition actuelle du « plateau
continental », on est donc conduit à envisager en un premier temps
celle de la marge continentale :

Définition de la marge La marge continentale est le prolongement immergé de la masse terrestre


continentale
de l’État côtier; elle est constituée par les fonds marins correspondant
au plateau, au talus et au glacis ainsi que leur sous-sol. Elle ne
comprend ni les grands fonds marins, avec leurs dorsales océaniques, ni
leur sous-sol. (art. 76, par. 3).

Ce paragraphe définit la marge continentale en :


ƒ Précisant ses éléments physiques (plateau continental, talus et
glacis); et en
ƒ Excluant expressément les reliefs adjacents (ni les grands
fonds marins avec leurs dorsales océaniques, ni leur sous-sol),
qui appartiennent à la Zone.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-17
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
Cette définition ne parle nullement de la distinction
scientifique qui existe entre la croûte continentale et la croûte
océanique, évoquée plus haut. Elle se contente de dire que la marge
continentale est le prolongement de la masse terrestre de l’État
côtier.
La définition de la marge continentale évoquée, revenons à ce
stade sur la définition juridique du plateau continental :

Définition du plateau 1. Le plateau continental d’un État côtier comprend les fonds marins et
continental
leur sous-sol au-delà de sa mer territoriale i) sur toute l’étendue du
prolongement naturel du territoire terrestre de cet État jusqu’au
rebord externe de la marge continentale; ou ii) jusqu’à 200 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la margeur
de la mer territoriale, lorsque le rebord externe de la marge
continentale se trouve à une distance inférieure.
2. Le plateau continental ne s’étend pas au-delà des limites prévues aux
paragraphes 4 à 6 (art. 76, par. 1 et 2).

Le prolongement Les définitions de la marge continentale et du plateau


immergé de la masse
terrestre par rapport au continental emploient deux expressions à ne pas confondre :
prolongement naturel du ƒ La définition de la marge continentale parle du prolongement
territoire terrestre
immergé de la masse terrestre de l’État côtier; et
ƒ La définition du plateau continental évoque le prolongement
naturel du territoire terrestre de l’État côtier.

Quelle est la différence? Au sens de l’article 76, « masse


terrestre » et « marge continentale » sont des concepts scientifiques
(géomorphologiques), alors que « territoire terrestre » et « plateau
continental » sont des concepts juridiques.
On l’a vu plus haut, l’un des éléments fondamentaux de
l’État est, outre sa population et son gouvernement, son territoire. Le
territoire terrestre est la partie émergée alors que le plateau

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-18
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
continental est la partie immergée ou, selon la définition, le
prolongement naturel du territoire terrestre.
Les concepts juridiques de territoire et de plateau continental
sont toutefois définis par référence aux concepts scientifiques de
masse terrestre et de marge continentale. En d’autres termes, il
découle de la combinaison des deux définitions que i) le territoire de
l’État côtier s’étend sous la mer; ii) le plateau continental constitue le
prolongement immergé du territoire terrestre; et iii) le rebord externe
de ce prolongement est mesuré par rapport au prolongement
immergé de la masse terrestre, soit la « marge continentale ».
La marge continentale sert uniquement d’instrument de
mesure, de référence, pour la détermination du plateau continental
« juridique ». En fonction des diverses caractéristiques
géomorphologiques, le plateau continental « juridique » peut être plus
vaste ou plus étroit que la marge continentale. Le paragraphe 1 de
l’Article 76 distingue deux cas de figure :

Plateau continental et ƒ Les États dont le plateau continental peut aller jusqu’à
plateau continental
étendu 200 milles marins (voir fig. I.4 ci-dessous);

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-19
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.4 : Plateau continental de moins de 200 milles marins


LÉGENDE
Prolongement naturel du territoire
Prolongement immergé de la masse terrestre
Plateau, talus, glacis
Marge continentale, grands fonds marins
Plateau continental
Milles marins

ƒ Les États dont le plateau continental va au-delà de 200 milles


marins (ci-après dénommé plateau continental étendu – voir
fig. I.5 ci-dessous).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-20
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.5 : Plateau continental étendu


LÉGENDE
Prolongement naturel du territoire
Prolongement immerge de la masse terrestre
Plateau, talus; glacis
Marge continentale; grands fonds marins
Plateau continental
Milles marins

Cette différence a d’importantes conséquences du point de


vue opérationnel. Le paragraphe 4 a) de l’article 76 pose en effet une
condition particulière qui ne s’applique qu’au second cas de figure :
Aux fins de la Convention, l’État côtier définit le rebord externe de la
marge continentale, lorsque celle-ci s’étend au-delà de 200 milles marins des
lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale.

On retiendra surtout que le présent manuel n’envisage


que le second cas de figure. Selon le premier cas de figure,
l’État jouit de plein droit des droits qu’il tire de la Convention
sur le plateau continental, le paragraphe 3 de l’article 77
portant que « les droits de l’État côtier sur le plateau
continental sont indépendants de l’occupation effective ou
fictive, aussi bien que de toute proclamation expresse ».

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-21
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

C’est seulement lorsqu’il existe un plateau continental


étendu que l’État côtier concerné doit suivre la procédure
d’établissement et de présentation d’une demande auprès de
la Commission.

L’État peut néanmoins décider de ne pas le faire


même s’il est doté d’un plateau continental étendu. Dans ce
cas, i) le régime du plateau continental trouve application
jusqu’aux 200 milles marins et ii) la partie du plateau
continental ou de la marge continentale située au-delà de 200
milles marins étant soumises au régime applicable à la Zone.

Pour conclure cette section du module consacrée à la définition du


plateau continental, retenons que la Convention de 1982 a accentué le
distinguo entre le concept scientifique et le concept juridique de plateau
continental. Comme en 1958, les États ne peuvent pas prétendre à de
grands plateaux continentaux au-delà de certaines limites. Mais à la
différence de 1958, les États dotés de petits plateaux continentaux (de
moins de 200 milles marins) jouissent désormais des droits garantis par le
régime du plateau continental de 200 milles marins, même si leur marge
continentale ne s’étend pas jusqu’à cette limite.

Caractéristiques du Le régime juridique du plateau continental peut se résumer


régime juridique du
plateau continental comme suit :
(art. 76 à 84; annexe II) ƒ Largeur : mesurée à partir des limites extérieures de la mer

territoriale :
o Jusqu’à 200 milles marins mesurés à partir des lignes de
base, ou,
o Pour les États dont la marge dépasse les 200 milles marins,
jusqu’au rebord externe de la marge continentale qui est
définie par les lignes déduites des formules suivantes
[pour plus de détails, voir ci-dessous la section « Étape 1 –
lignes déduites des formules »] :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-22
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
ƒ Ligne d’épaisseur sédimentaire;
ƒ 60 milles marins mesurés à partir du pied du talus
continental
o En toute hypothèse, ne dépasse pas les limites définies par
les lignes déduites des contraintes suivantes [pour plus de
détails, voir ci-dessous la section « Étape 3 – lignes
déduites des contraintes »] :
ƒ La distance n’excède pas 350 milles marins des
lignes de base à partir desquelles est mesurée la
largeur de la mer territoriale, ou
ƒ La distance n’excède pas 100 milles marins de
l’isobathe de 2 500 mètres;
ƒ Droits : ils dépendent de la largeur du plateau continental :
o Plateau continental s’étendant jusqu’à 200 milles marins :
l’État côtier n’est pas tenu de déterminer le plateau
continental.
o Plateau continental s’étendant au-delà de 200 milles marins :
pour la partie s’étendant jusqu’aux 200 milles marins, l’État
côtier n’est tenu de faire aucune déclaration; pour la partie
restante, l’État côtier doit déterminer, par l’intermédiaire de la
Commission, les limites extérieures du plateau continental en
conformité avec les critères que nous verrons dans le présent
module. S’il renonce à le faire, l’État n’exercera ses droits sur le
plateau continental que dans la partie s’étendant jusqu’aux 200
milles marins, mesurés à partir des lignes de base.
ƒ Étendue : les fonds marins et leur sous-sol.
ƒ Contenu du régime juridique : l’État côtier exerce :
o Des droits souverains sur le plateau continental aux fins
de son exploration et de l’exploitation de ses ressources
naturelles. Ces droits sont :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-23
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
ƒ Exclusifs (en ce sens que si l’État côtier n’explore
pas le plateau continental ou n’en exploite pas les
ressources naturelles, nul ne peut entreprendre de
telles activités sans son consentement exprès);
ƒ Indépendants de l’occupation effective ou fictive,
aussi bien que de toute proclamation expresse
(art. 77, par. 2 et 3).
o Sa juridiction sur i) la mise en place et l’utilisation d’îles
artificielles, d’installations et d’ouvrages (art. 80); ii) le
forage sur le plateau continental (art. 81); iii) les câbles et
pipelines installés ou utilisés dans le cadre de l’exploration
et l’exploitation ou de l’exploitation d’îles artificielles,
d’installations ou d’ouvrages (art. 79); iv) la recherche
scientifique marine (art. 246); et v) la protection et la
préservation du milieu marin (art. 208).
Définition des « ressources naturelles » du plateau continental :
o Ressources minérales;
o Autres ressources non biologiques des fonds marins et de
leur sous-sol; et
o Organismes vivants qui appartiennent aux espèces
sédentaires (c’est-à-dire les organismes qui, au stade où ils
peuvent être pêchés, sont soit immobiles sur le fond ou
au-dessous du fond, soit incapables de se déplacer
autrement qu’en restant constamment en contact avec le
fond ou le sous-sol).

Différences entre les On l’a vu, i) le régime du plateau continental s’applique aux
régimes juridiques
du plateau fonds marins et à leur sous-sol, jusqu’à au moins 200 milles marins
continental et de la des lignes de base, ii) le régime de la zone économique exclusive
zone économique
exclusive s’appliquant aux fonds marins et à leur sous-sol jusqu’à 200 milles
marins, ainsi qu’à la colonne d’eau.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-24
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
Le régime du plateau continental et celui de la zone
économique exclusive i) s’appliquent aux fonds océaniques jusqu’à
200 milles marins; ii) tendent à satisfaire les intérêts économiques des
États côtiers et iii) partant de l’idée d’adjacence aux côtes.
Pour éviter toute confusion entre ces deux régimes,
examinons comment ils coexistent et interagissent en mettant en
évidence leurs différences :
ƒ Largeur : i) le régime du plateau continental peut s’appliquer au-
delà de 200 milles marins si la configuration géophysique le
permet; ii) la zone économique exclusive ne peut s’étendre au-
delà de 200 milles marins.
ƒ Droits : i) le plateau continental appartient en propre à l’État côtier,
alors que ii) la zone économique exclusive doit être déclarée par cet
État. Autrement dit, tous les États côtiers ont un plateau continental
mais peuvent ou peuvent ne pas posséder une zone économique
exclusive (dans ce cas, le régime de la haute mer s’applique aux eaux se
trouvant au-dessus du plateau continental).
ƒ Étendue : i) le régime du plateau continental s’applique
uniquement aux fonds marins, au sous-sol et à leurs ressources;
ii) le régime de la zone économique exclusive s’étend aussi à la
colonne d’eau et à ses ressources.
ƒ Contenu du régime juridique :
o Exploitation des ressources : i) ressources biologiques : l’État
côtier a pour obligation de partager, avec les autres États, les
surplus de ressources biologiques qu’il est autorisé à exploiter
dans la zone économique exclusive, mais n’est pas tenu d’une
telle obligation en ce qui concerne les espèces sédentaires du
plateau continental; ii) ressources non biologiques : l’État côtier
acquitte des contributions en espèces ou en nature (jusqu’à
concurrence de 7 % de la valeur ou du volume de sa

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-25
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
production) à l’Autorité au titre de l’exploitation des
ressources non biologiques du plateau continental au-delà de
200 milles marins; en général, le régime du plateau continental
est plus complexe en ce qui concerne leur exploitation.
o Pollution : la juridiction de l’État est plus grande dans la
zone économique exclusive que sur le plateau continental.
o Recherche scientifique marine : la juridiction de l’État est
plus grande dans la zone économique exclusive que sur le
plateau continental.

Récapitulons Nous venons d’envisager le concept juridique du


plateau continental dans le contexte des espaces maritimes
définis par la Convention et au regard des concepts
scientifiques du plateau continental et de marge continentale.
Nous avons défini le régime juridique de chaque zone, en
particulier celui du plateau continental, dont nous avons
retracé l’évolution historique et les spécificités par rapport au
régime de la zone économique exclusive.
Le reste du module, et les modules qui suivent, seront
l’occasion de décrire comment les limites extérieures du plateau
continental étendu de l’État doivent être délimitées en conformité
avec la Convention. Ainsi, ayant établi jusqu’où peut s’étendre le
plateau continental juridique mesuré à partir des lignes de base,
cherchons maintenant à déterminer l’emplacement, en pratique,
de la limite extérieure du plateau continental.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-26
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Application de l’article 76

Définition Ayant défini les concepts de marge continentale et de plateau


opératoire du
plateau continental continental en ses paragraphes 1 à 3, l’article 76 envisage, en ses
paragraphes 4 à 7, les aspects opérationnels du tracé des limites du
plateau continental au-delà de 200 milles marins :

4. a) Aux fins de la Convention, l’État côtier définit le rebord externe de la


marge continentale, lorsque celle-ci s’étend au-delà de 200 milles marins des
lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale,
par :

i) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence aux


points fixes extrêmes où l’épaisseur des roches sédimentaires est égale
au centième au moins de la distance entre le point considéré et le pied
du talus continental; ou

ii) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence à


des points fixes situés à 60 milles marins au plus du pied du talus
continental.

b) Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental coïncide avec la


rupture de pente la plus marquée à la base du talus.

5. Les points fixes qui définissent la ligne marquant, sur les fonds
marins, la limite extérieure du plateau continental, tracée conformément
au paragraphe 4, lettre a), i) et ii), sont situés soit à une distance
n’excédant pas 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles
est mesurée la largeur de la mer territoriale, soit à une distance
n’excédant pas 100 milles marins de l’isobathe de 2 500 mètres, qui est
la ligne reliant les points de 2 500 mètres de profondeur.
6. Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la limite
extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne tracée à 350

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-27
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
milles marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur
de la mer territoriale. Le présent paragraphe ne s’applique pas aux
hauts-fonds qui constituent des éléments naturels de la marge
continentale, tels que les plateaux, seuils, crêtes, bancs ou éperons qu’elle
comporte.
7. L’État côtier fixe la limite extérieure de son plateau continental,
quand ce plateau s’étend au-delà de 200 milles marins des lignes de base
à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale, en reliant
par des droites d’une longueur n’excédant pas 60 milles marins des
points fixes définis par des coordonnées en longitude et en latitude.

Une opération Une première lecture de cette disposition complexe montre


à quatre étapes
que l’État côtier doit procéder en quatre étapes pour tracer les limites
extérieures de son plateau continental étendu :
ƒ Premièrement, l’État côtier doit tracer le rebord externe de sa
marge continentale en appliquant l’ensemble de règles complexes
édictées au paragraphe 4 de l’article 76 (lignes déduites des
formules);
ƒ Deuxièmement, il doit démontrer que son plateau continental
couvre toute l’étendue du prolongement naturel du territoire
terrestre immergé jusqu’au rebord externe de la marge
continentale au-delà de 200 milles marins (test d’appartenance);
ƒ Troisièmement, si le test d’appartenance est positif, l’État doit
vérifier que les lignes déduites des formules ne sont pas situées
au-delà de limites définies aux paragraphes 5 et 6 de l’article 76
(Lignes de contraintes);
ƒ Et enfin, l’État fixe la limite extérieure de son plateau continental
en utilisant les lignes déduites des formules et celles déduites des
contraintes.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-28
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
Revoyons maintenant plus en détail ces quatre étapes. Encore
qu’elles soient liées les unes aux autres, ces étapes doivent être
regardées comme des phases distinctes de l’opération de tracé.

ÉTAPE 1 : Le paragraphe 4 a) de l’article 76 propose deux formules aux


Lignes déduites
des formules fins de la définition du rebord externe de la marge continentale.
Toutes deux se référant au concept de pied du talus continental,
c’est-à-dire au point où se termine le talus et où commence le glacis,
commençons par voir comment la Convention définit ce concept :

Pied du talus continental Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental coïncide avec la rupture
de pente la plus marquée à la base du talus [art. 76, par. 4 b)].

En raison de la complexité des fonds marins, il peut être


passablement difficile de déterminer le pied du talus continental.
Pour simplifier cette tâche, la Convention propose deux méthodes
fondées sur un concept juridique qui ne coïncide pas toujours avec
son équivalent scientifique.

Rupture de pente la plus Selon la disposition susévoquée de la Convention, la méthode


marquée
normale employée pour déterminer le pied du talus continental
consiste à trouver le point de la rupture de pente la plus marquée
[Définition de la pente :
déclivité qui s’exprime à la base du talus continental. Comme le talus peut contenir un
par le rapport de la
dénivelée (mètres/pieds) à certain nombre de points où se produit une telle rupture de pente, la
la distance horizontale] Convention prescrit :

ƒ De définir d’abord la zone où se trouve la base du talus;


ƒ Deuxièmement, de calculer les différentes ruptures de pente
dans cette zone;
ƒ Et enfin, de déterminer le point où la rupture de pente est la
plus marquée.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-29
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Preuve du contraire Dans certains cas, la rupture de pente la plus marquée peut ne
pas aider à trouver le pied du talus continental. Il peut en être ainsi
par exemple lorsque :
ƒ La courbure des fonds, le long de la base du talus continental,
est constante. Dans ce cas, la rupture de pente la plus
marquée ne se produit pas en tel ou tel point, mais sur toute
une zone;
ƒ La topographie irrégulière des fonds marins fait qu’un certain
nombre de points correspond à la rupture de pente maximale
à la base du talus continental.
Dans ces cas, la Convention propose une seconde méthode
qui consiste à faire intervenir d’autres preuves pour déterminer
l’emplacement du pied du talus continental à sa base. La Convention
ne prescrit pas telle ou telle méthodologie scientifique pour définir
l’emplacement du talus continental lorsque la preuve par le contraire
est invoquée. L’État côtier devra se fonder sur les meilleures preuves
géologiques et géophysiques disponibles.
La disposition de « la preuve du contraire » vient compléter la
règle générale qui retient la rupture de pente la plus marquée à la
base du talus. L’une et l’autre méthodes tendent à déterminer le pied
du talus continental.

Les différents types Ayant examiné le concept de pied du talus continental, venons en
de lignes déduites
des formules maintenant à la description des lignes de formule dont il est question au
paragraphe 4 a) de l’article 76 et qui forment une enveloppe coïncidant
avec le rebord externe du plateau continental. Les deux types de lignes
sont déterminés par rapport à l’emplacement du pied du talus continental
qui sert à fixer le rebord externe de la marge continentale.

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I-30
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

i) Formule d’épaisseur La première ligne est tracée à partir de la formule d’épaisseur


sédimentaire
sédimentaire, communément appelée « Formule Irlandaise » ou « Formule
Gardiner » (du nom du géologue qui l’a proposée le premier,
P. R. Gardiner). Le paragraphe 4 a) i) de l’article 76 la définit comme suit :
i) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence aux
points fixes extrêmes où l’épaisseur des roches sédimentaires est égale
au centième au moins de la distance entre le point considéré et le pied
du talus continental (voir fig. I.6 et I.7 ci-dessous).
Pour tracer cette ligne, l’État côtier doit :
ƒ Déterminer le pied du talus continental;
ƒ Mesurer l’épaisseur des roches sédimentaires sur le glacis
continental;
ƒ Déterminer les points fixes où l’épaisseur sédimentaire est
égale au centième au moins de la distance entre le point
considéré et le pied du talus continental; et
ƒ Relier ces points fixes.

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I-31
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.6 : Ligne d’épaisseur sédimentaire


(Directives scientifiques et techniques)
LÉGENDE :
Lignes de base
Isobathe de 2 500 mètres
Pied du talus continental
Rebord externe défini par la dy
formule d’épaisseur sédimentaire
où ≥ 1%
dx
Socle sédimentaire

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I-32
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.7 : Ligne d’épaisseur sédimentaire


(Directives scientifiques et techniques)
LÉGENDE :
Pied du talus continental
Ligne déduite de la formule d’epaisseur sédimentaire de 1 %
dy
Segments ≤ 60 milles marins où ≥ 1%
dx

Cette méthode est préconisée lorsque la quantité de sédiments


sur le glacis continental est importante, ce qui peut se produire si le
rebord externe de la marge continentale est très éloigné du pied du
talus continental. D’après la Convention, la solution pratique à
retenir dans ce cas consiste à déterminer le rebord externe du plateau
continental grâce à des points où l’épaisseur des sédiments est égale à
un centième de la distance au pied du talus continental : par exemple,
en un tel point fixe situé à 130 kilomètres du pied du talus
continental, l’épaisseur de la couche de sédiments devra être de 1,3
kilomètre.

ii) Formule de distance La seconde ligne est déterminée par ladite « Formule de
distance » ou « Formule d’Hedberg » (du nom de son auteur, H.
Hedberg). Le paragraphe 4 a) ii) de l’article 76 la définit comme suit :
ii) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence à des
points fixes situés à 60 milles marins au plus du pied du talus
continental.(voir fig. I.8 et I.9 ci-dessous).

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I-33
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.8 : Pied du talus continental plus 60 milles marins


(Directives scientifiques et techniques)
LÉGENDE :
Lignes de base
Isobathe des 2 500 mètres
Pied du talus continental
Limite externe de la formule des 60 milles marins au-delà
du pied du talus continental
Socle sédimentaire

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MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.9 : Pied du talus continental plus 60 milles marins


– vue du dessus (Directives scientifiques et techniques)
LÉGENDE
Pied du talus continental
Ligne des 60 milles marins au-delà du pied du talus continental
Cette méthode est beaucoup plus simple à appliquer puisque
l’État côtier n’a qu’à :
ƒ Déterminer le pied du talus continental;
ƒ Tracer des arcs à une distance de 60 milles marins au plus du
pied du talus continental.

Cette méthode peut convenir lorsque l’épaisseur des sédiments


n’est pas suffisante pour établir le rebord de la marge continentale au-delà
de 60 milles marins mesurés à partir du pied du talus continental.

Enveloppe externe formée L’emploi de la conjonction de coordination « ou » au


par les lignes déduites des paragraphe 4 de l’article 76 pour lier les deux formules présentées ci-
formules dessus suggère que la somme est vraie dès lors qu’au moins l’un de
ses éléments demeure vrai. Autrement dit, la limite du plateau
continental peut s’étendre jusqu’à :
ƒ Une ligne d’épaisseur sédimentaire de 1 % tracée à partir de
points fixes;
ƒ Ou une ligne tracée à partir de points fixes situés à une
distance de 60 milles marins du pied du talus continental;
ƒ Ou aux deux.

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I-35
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
Si les lignes de formule se recoupent, leur enveloppe externe
détermine l’endroit jusqu’où l’État côtier peut étendre son plateau
continental, comme l’illustrent les figures ci-dessous.

Figure I.10 : Enveloppe externe des lignes de formule


(Directives scientifiques et techniques)
LÉGENDE
Ligne d’épaisseur sédimentaire de 1 %
Lignes de formule
Enveloppe externe des deux lignes de formule
Pied du talus continental
Ligne d’épaisseur sédimentaire de 1 %
60 milles marins au-delà du pied du talus continental

Cette enveloppe externe est cependant soumise aux


contraintes spatiales décrites dans la section « Étape 3 » pour
permettre le tracé des limites extérieures du plateau continental.

La « règle Bengal »
La Convention prévoit une exception à l’application des règles
relatives aux lignes de formule. Elle résulte de la Déclaration
d’interprétation concernant une méthode déterminée à appliquer
pour fixer le rebord externe de la marge continentale (annexe II, Acte
final de la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la
mer) (ci-après « Déclaration d’interprétation »).
Lors de la rédaction de la Convention, il a été remarqué que
dans certaines régions, en dépit du fait qu’une épaisse couche de
sédiments s’étende sur des centaines de kilomètres, le pied du talus

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I-36
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

continental est très proche des lignes de base. En pareil cas, les lignes
de formule (qui, comme nous l’avons vu, sont déterminées à partir
du pied du talus continental) seraient très proches des lignes de base,
ce qui aurait pour conséquence de désavantager les États côtiers dont
les plateaux continentaux présenteraient de telles caractéristiques.
Afin de remédier à ce problème, les rédacteurs de la
Convention ont négocié une exception qui s’applique lorsque :
ƒ La distance moyenne à laquelle se situe l’isobathe de 200 mètres
ne dépasse pas 20 milles marins; et
ƒ La plus grande partie des roches sédimentaires de la marge
continentale se trouvent au-dessous du glacis.
Si ces deux conditions sont réunies, l’État côtier peut fixer le
rebord externe de sa marge continentale à partir d’une « formule
d’épaisseur sédimentaire modifiée » : en reliant par des lignes droites
n’excédant pas 60 milles marins des points fixes, définis par des
coordonnées de latitude et de longitude, à chacun desquels l’épaisseur des
roches sédimentaires ne sera pas inférieure à 1 000 mètres.
En d’autres termes, au lieu d’utiliser l’épaisseur des sédiments
en termes relatifs (l’épaisseur est comparée à la distance qui sépare
les points fixes du pied du talus continental) comme cela est
normalement fait, cette exception retient l’épaisseur en termes
absolus (l’épaisseur des sédiments doit être d’au moins 1 000 mètres).
Afin d’éviter les injustices et les différends entre États voisins
par suite de l’application d’une telle exception, la déclaration
d’interprétation précise que :
[…] cette méthode peut être utilisée également par un État voisin pour
délimiter le rebord externe de sa marge continentale sur un élément géologique
commun; la limite suivrait alors sur ledit élément, une ligne tracée à la distance
maximum autorisée à l’article 76 du paragraphe 4, lettre a), points i) et ii), le
long de laquelle la moyenne mathématique de l’épaisseur des roches
sédimentaires ne serait pas inférieure à 3 500 mètres.

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I-37
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Module I

Cette exception est dite « Règle Bengal » parce que dictée par
les caractéristiques particulières de la Baie de Bengal, expressément
mentionnée dans la Déclaration d’interprétation.
Encore qu’elle ne soit pas envisagée dans le texte de la
Convention, mais dans la Déclaration d’interprétation, la Commission est
tenue de prendre cette exception en considération par le paragraphe 1 de
l’article 3 de l’annexe II à la Convention, aux termes duquel :
Les fonctions de la Commission sont les suivantes : examiner les données et
autres renseignements présentés par les États côtiers en ce qui concerne la limite
extérieure du plateau continental lorsque ce plateau s’étend au-delà de 200
milles marins et soumettre des recommandations conformément à l’article 76, et
au Mémorandum d’accord adopté le 29 août 1980 par la troisième Conférence
des Nations Unies sur le droit de la mer.

ETAPE 2 : Le test
d’appartenance Après avoir tracé les lignes déduites des formules, l’État côtier doit
démontrer que le prolongement naturel de son territoire terrestre
immergé jusqu’au rebord externe de la marge continentale s’étend, au
moins en partie, au-delà de 200 milles marins. Ce n’est que dans ce cas que
l’État côtier a droit à un plateau continental étendu.
Le test d’appartenance consiste à déterminer si tel État côtier
a juridiquement le droit de tracer les limites extérieures de son
plateau continental sur toute l’étendue du prolongement naturel de
son territoire terrestre :
ƒ Jusqu’au rebord externe de la marge continentale, ou
ƒ Seulement jusqu’à une distance de 200 milles marins mesurée
à partir des lignes de base, si le rebord externe de la marge
continentale ne va pas aussi loin.

Résultats du test
d’appartenance Le test d’appartenance ne peut avoir que deux résultats :
ƒ Si l’État côtier peut démontrer que le rebord externe de sa marge
continentale, calculée à partir des lignes déduites des formules

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I-38
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Module I

décrites ci-dessus (ligne déduite de la formule d’épaisseur


sédimentaire ou ligne déduite de la formule de distance), s’étend
au-delà de 200 milles marins à partir des lignes de base, il a le droit
de tracer les limites extérieures de son plateau continental étendu
en conformité avec les paragraphes 4 à 10 de l’article 76.
ƒ Si l’État côtier n’est pas en mesure de faire la démonstration
susmentionnée, les limites extérieures de son plateau continental
se trouvent automatiquement fixées à 200 milles marins, comme le
prescrit le paragraphe 1 de l’article 76. En ce cas, l’État côtier
n’est pas tenu de communiquer, à la Commission, des
informations sur les limites de son plateau continental, celle-
ci n’étant pas tenue par la Convention de faire des
recommandations sur ces limites.

Figure I.11 : Test d’appartenance positif


(Directives scientifiques et techniques)

LÉGENDE
Ligne de la formule des 60 milles marins au-delà du pied du talus continental
Ligne déduite de la formule d’épaisseur sédimentaire à 1 %

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Module I
dy
Segments ≤ 60 milles marins où ≥ 1%
dx

Sur la figure ci-dessus (I.11), le test d’appartenance est positif


pour les deux lignes de formule. Il faut que l’une des deux lignes
déduites de formules se situe comme indiqué sur la figure I.11 pour
que l’État côtier puisse passer à l’étape suivante de l’opération : le
tracé des lignes déduites des contraintes, décrit ci-dessous.

ÉTAPE 3 : Lignes Sur le plateau continental de certains États (à l’exception de


de contrainte
ceux auxquels la « Règle Bengal » s’applique), les lignes de formule
peuvent être situées à grande distance des lignes de base. Afin
d’éviter qu’il n’en résulte une grave injustice vis-à-vis des États
côtiers dotés d’un plateau continental plus étroit, la Convention
impose des contraintes sur la distance au-delà de laquelle la limite
extérieure du plateau continental ne peut être fixée. D’après le
paragraphe 5 de l’article 76, les points fixes déterminés à partir du
pied du talus continental (soit par la formule d’épaisseur
sédimentaire, soit par la formule de distance) ne peuvent se situer au-
delà de l’enveloppe externe de ces deux lignes de contrainte :
ƒ 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, ou
ƒ 100 milles marins de l’isobathe de 2 500 mètres.

(i) Contrainte des La ligne déduite de la première contrainte est plus simple à
350 milles marins
tracer, un critère de distance étant retenu.

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Module I

Figure I.12 : Ligne déduite de la contrainte des 350 milles marins


– vue du dessus (Directives scientifiques et techniques)
LÉGENDE
Contrainte de distance
350 milles marins des lignes de base

ii) Contrainte des Fondée sur un critère de profondeur, la seconde contrainte,


100 milles marins de
l’isobathe de 2 500 100 milles marins de l’isobathe de 2 500 m, est employée dans les cas
mètres où l’étendue physique d’une marge continentale dépasse nettement la

limite des 350 milles marins. L’isobathe de 2 500 m présente


l’avantage d’être située sur le talus continental et d’être relativement
facile à identifier par levé hydrographique. Dans certaines zones, il
peut exister plus d’un isobathe de 2 500 m en raison des irrégularités
de la topographie des fonds marins (voir la partie intitulée « Sélection
des points aux fins du tracé de la limite des 100 milles marins » dans
le Module III).

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Module I

Figure I.13 : Ligne déduite de la contrainte des 100 milles marins


à partir de l’isobathe de 2 500 m – vue du dessus
(Directives scientifiques et techniques)
LÉGENDE :
Isobathe de 2 500 mètres
Contrainte de profondeur
Isobathe de 2 500 mètres plus 100 milles marins

Enveloppe externe des Comme pour les lignes déduites de formules, le paragraphe 5
lignes de contrainte
de l’article 76 décrit les deux lignes déduites des contraintes
examinées ci-dessus en utilisant une conjonction de coordination :
l’enveloppe externe des lignes de contrainte fixe la distance
maximum où peut se situer la limite extérieure du plateau
continental de l’État côtier. Ainsi, la limite extérieure du plateau
continental peut se situer :
ƒ Soit au-delà d’une ligne tracée à partir de points fixes situés
à une distance de 350 milles marins des lignes de base à
partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale;
ƒ Soit au-delà d’une ligne tracée à partir de points fixes situés
à une distance de 100 milles marins de l’isobathe de
2 500 mètres;
ƒ Mais en deçà des deux lignes si celles-ci se coupent.

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I-42
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Figure I.14 : Enveloppe externe des lignes de contrainte – vue du dessus


(Directives scientifiques et techniques)

LÉGENDE :
Lignes de contrainte
ISOBATHE de 2 500 mètres plus 100 milles marins
Enveloppe externe des lignes déduites des contraintes de distance
et de profondeur
On retiendra que le droit à un plateau continental étendu est
sans rapport avec l’enveloppe externe des lignes de contrainte en
tant que telle. Il ne s’agit là que d’une contrainte imposée sur les
lignes déduites des formules pour pouvoir tracer la limite extérieure
du plateau continental.

Hauteurs sous- S’agissant des hauteurs sous-marines, la Convention envisage


marines
certaines exceptions concernant les lignes de contrainte. Avant
d’examiner ces exceptions, il est nécessaire de savoir à quels types
de hauteurs sous-marines la Convention s’intéresse.

Les différentes sortes de L’article 76 retient trois catégories de hauteurs sous-marines :


hauteurs sous-marines
ƒ Les dorsales océaniques des grands fonds marins (par. 3,
art. 76);
ƒ Les dorsales sous-marines (par. 6, art. 76); et
ƒ Les hauts-fonds qui sont des éléments naturels de la marge
continentale, tels que les plateaux, seuils, crêtes, bancs ou
éperons (par. 6, art. 76).

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I-43
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
Néanmoins, l’article 76 ne définit ni ces catégories ni ne
fournit d’indication sur la manière de les différencier. Il se borne à
les considérer séparément, indiquant si elles sont à retenir (et
comment) ou pas dans le tracé de la limite extérieure du plateau
continental :

Statut des hauteurs sous- ƒ À ne pas retenir :


marines
o Les dorsales océaniques des grands fonds marins sont
expressément exclues de la marge continentale, tout comme
le reste des grands fonds marins (par. 3, art. 76).
ƒ À retenir :
o Les dorsales sous-marines sont à retenir aux fins du tracé de
la limite extérieure du plateau continental, mais sur ces
dorsales, la limite extérieure du plateau est soumise à une
seule contrainte : elle ne peut dépasser une ligne tracée à
350 milles marins mesurés à partir des lignes de base. Sur les
dorsales où la bathymétrie est plus avantageuse, la contrainte
des 100 milles marins à partir de l’isobathe de 2 500 mètres
ne joue pas de sorte que la limite extérieure du plateau ne
soit pas trop éloignée des côtes (par. 6, art. 76).
o Les hauts-fonds sont aussi à retenir aux fins du tracé de la
limite extérieure du plateau continental, mais les contraintes
sont différentes de celles imposées aux dorsales sous-
marines. Il s’ensuit que sur les hauts-fonds, la ligne déduite
de la contrainte des 100 milles marins mesurés à partir de
l’isobathe de 2 500 mètres peut prévaloir sur la ligne déduite
de la contrainte des 350 milles marins, si la première se situe
au-delà de la seconde (par. 6, art. 76).

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I-44
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

ÉTAPE 4 : À ce stade, l’État côtier est en possession de tous les éléments


Tracé de la limite
extérieure du nécessaires au tracé de la limite extérieure de son plateau continental.
plateau continental Celle-ci sera déduite des lignes de formule et se situera en deçà des
limites définies par les lignes de contraintes.
Selon toute vraisemblance, la limite extérieure du plateau
continental étendu sera une ligne composite formée de segments des
deux lignes de formule et des deux lignes de contrainte (voir fig. I.15 ci-
dessous, qui s’inspire des figures I.10 et I.13 ci-dessus). Autrement dit,
la limite extérieure du plateau continental étendu sera l’enveloppe
interne de deux enveloppes : l’enveloppe externe des lignes déduites des
formules et l’enveloppe externe des lignes déduites des contraintes.

Figure I.15 : Ligne composite de la limite extérieure


du plateau continental – vue du dessus
(Directives scientifiques et techniques)
LÉGENDE :
Limite extérieure du plateau continental étendu
Ligne d’épaisseur sédimentaire 1%
Enveloppe interne de la ligne de formule et de la ligne de contrainte
Pied du talus continental plus 60 milles marins

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I-45
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Exigences pour la Le paragraphe 7 de l’article 76 impose plusieurs exigences à la


ligne finale
limite extérieure du plateau continental. Cette limite doit être formée de
droites d’une longueur n’excédant pas 60 milles marins, reliant des
points fixes (déterminés par référence au pied du talus continental grâce
à la formule d’épaisseur sédimentaire ou la formule de distance), et
définis par des coordonnées en longitude et en latitude.
En pratique, cette disposition peut aider certains États côtiers à
compenser les variations naturelles de la bathymétrie ou de l’épaisseur
sédimentaire en simplifiant la configuration de la limite extérieure du
plateau continental.

Récapitulons Vu la complexité du système des lignes de formule et


des lignes de contrainte, arrêtons-nous un moment sur le
mécanisme qui permet de tracer la limite extérieure du
plateau continental étendu comme prescrit par l’article 76 de
la Convention. Afin de fixer la limite extérieure de son
plateau continental, l’État doit :
ÉTAPE 1

1. Déterminer la base du talus continental;


2. Déterminer le pied du talus continental au niveau de
cette base;
3. Tracer les deux lignes déduites des formules (en
prenant en considération « la Règle Bengal » dans
certaines circonstances particulières);
4. Choisir, dans le cas où les lignes de formule ne se
coupent pas, celle qui est située le plus au large de la
côte (c’est-à-dire la ligne qui permet à l’État d’avoir
un plus grand plateau continental). Tracer, dans le
cas où ces lignes se coupent, leur enveloppe externe,
soit une ligne composée des segments de chacune qui
sont le plus au large de la côte;

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I-46
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
ÉTAPE 2

5. Vérifier que le Test d’appartenance est positif. Si c’est


le cas, passer aux étapes suivantes;

ÉTAPE 3

6. Tracer les deux lignes déduites des contraintes (en


prenant en considération les dorsales sous-marines et
les hauts-fonds, s’ils existent, mais non les dorsales
océaniques des grands fonds marins);
7. Choisir, dans le cas où les lignes de contrainte se
coupent, celle qui est le plus au large des côtes. Si ces
lignes se coupent, tracer leur enveloppe externe,
c’est-à-dire la ligne composée des segments de
chacune qui sont le plus au large.
8. Vérifier qu’aucune partie de la ligne décrite en 4) ne
dépasse la ligne décrite en 7).

ÉTAPE 4

9. Tracer la limite extérieure du plateau continental. Si


la ligne de formule et la ligne de contrainte ne se
coupent pas, la limite extérieure coïncide avec la
ligne de formule. Si elles se coupent, la limite
extérieure du plateau continental étendu sera
l’enveloppe interne des deux lignes.

Précisions Sans doute est-il bon d’expliquer à ce stade la


différence entre le test d’appartenance et le tracé complet de
la limite extérieure du plateau continental :

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I-47
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

• Pour le test d’appartenance : l’État côtier n’a qu’à tracer


le rebord externe de sa marge continentale, déterminée à
partir des lignes de formule (ligne déduite de la formule
d’épaisseur sédimentaire et ligne déduite de la formule
de distance), et prouver que celui-ci est situé au-delà de
200 milles marins.
• Pour fixer effectivement la limite extérieure de son
plateau continental : l’État côtier doit tracer le rebord
externe de sa marge continentale déterminée à partir des
lignes de formule (ligne déduite de la formule
d’épaisseur sédimentaire et ligne déduite de la formule
de distance) et doit comparer ces lignes avec les lignes
de contrainte (déterminées aussi par rapport aux
hauteurs sous-marines lorsque celles-ci existent) afin de
s’assurer que la limite extérieure du plateau continental
ne se situe nulle part au-delà des lignes de contrainte.
Après quoi, l’État procède au tracé décrit au paragraphe
9 ci-dessus.

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I-48
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Procédure Outre celles qui définissent les critères gouvernant le tracé des
limites extérieures du plateau continental, l’article 76 de la Convention
consacre plusieurs dispositions à la procédure. Celles-ci intéressant la
Commission, il est bon de commencer par présenter cette dernière dans
ses grandes lignes.

La Commission

Fonctions de la La Commission a pour vocation non seulement de garantir


Commission
que l’établissement de la limite extérieure du plateau continental se
fasse en conformité avec la Convention, mais aussi d’aider chaque
État côtier au cours de l’opération de tracé de cette limite en lui
fournissant des conseils scientifiques et techniques. Aux termes de
l’article 3 de l’annexe II de la Convention, les fonctions de la
Commission sont les suivantes :
a) Examiner les données et autres renseignements présentés
par les États côtiers en ce qui concerne la limite extérieure du
plateau continental lorsque ce plateau s’étend au-delà de
200 milles marins et soumettre des recommandations
conformément à l’article 76, et au Mémorandum d’accord
adopté le 29 août 1980 par la troisième Conférence des
Nations Unies sur le droit de la mer (pour le Mémorandum
d’accord voir ci-dessus « Règle Bengal »);
b) Émettre, à la demande de l’État côtier concerné, des avis
scientifiques et techniques en vue de l’établissement des
données visées à la lettre précédente. À ce propos, l’article 55
du Règlement intérieur de la Commission stipule que celle-ci
charge un organe subsidiaire (le Comité consultatif
scientifique et technique) de traiter toute demande d’avis
émanant d’un État côtier et de fournir à cet État une liste des

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I-49
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
membres de la Commission proposés compte tenu de la
nature de cette demande. Jusqu’à trois membres pouvant être
choisis pour fournir des avis à l’État côtier dans les délais et
conditions déterminés par voie d’accord avec lui. Ces
membres soumettent à la Commission un rapport rendant
compte de leurs activités.

Dans la mesure où ce manuel traite essentiellement de


l’établissement et de la présentation d’une demande aux fins du
tracé de la limite extérieure du plateau continental d’un État côtier,
on ne s’intéressera qu’à la première fonction de la Commission.

La Convention et le L’article 76 ne règle pas précisément le fonctionnement de la


Règlement intérieur
de la Commission Commission. Il se contente de décrire le rôle de celle-ci à
Paragraphe 8, article 76 l’occasion de l’opération de fixation des limites extérieures du
plateau continental (par. 8, art. 76).

Annexe II L’annexe II de la Convention consacre des dispositions plus


détaillées à la Commission. Elle i) règle la mise en place de la
Commission, le renouvellement de ses membres et la prise en
charge de ses dépenses de fonctionnement (art. 2); ii) en définit les
fonctions (art. 3); iii) fixe la date limite fixée aux États côtiers pour
soumettre une demande (art. 4); iv) envisage qu’une demande
puisse être examinée par une sous-commission, des représentants
de l’État côtier qui a soumis une demande pouvant participer aux
travaux (art. 5); v) décrit la procédure à suivre par la Commission
pour établir, adopter et soumettre ses recommandations (art. 6);
ainsi que les deux façons dont un État côtier peut réagir suite à ces
recommandations : a) il accepte les recommandations et fixe les
limites extérieures définitives et de caractère obligatoire de son
plateau continental (art. 7), ou b) s’il est en désaccord avec les
recommandations, soumet une demande révisée (art. 8); vi) indique

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-50
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
que le tracé de la limite extérieure du plateau continental ne préjuge
pas les questions relatives à l’établissement des frontières entre
États dont les côtes sont adjacentes ou se font face.
Qu’il apparaisse d’emblée que ces quelques dispositions ne
suffisent pas à régler les activités de la Commission n’a rien de
surprenant. Les conventions internationales n’arrêtent pas dans le
détail les règles de procédure concernant le fonctionnement des
organes qu’elles instituent. Celles-ci sont édictées dans des
documents distincts adoptés après l’entrée en vigueur des
conventions.

Règlement intérieur de la Ainsi de la Commission qui a adopté son règlement intérieur


Commission
le 12 septembre 1997 (CLCS/3). Depuis, ce règlement a fait l’objet
d’un certain nombre de révisions et de rectificatifs (CLCS/3/Corr.1 –
27 avril 1998; CLCS/3/Rev.1 – 14 mai 1998; CLCS/3/Rev.2 –
4 septembre 1998; CLCS/3/Rev.2/Corr.1 – 28 mars 2000,
CLCS/3/Rev.3 – 6 février 2001; CLCS/3/Rev.3/Corr.1 – 22 mai 2001).
Le Règlement intérieur en vigueur figure dans le
document CLCS/40 [tel que modifié par CLCS/48 – voir
annexe II bis].
Types de dispositions Le Règlement intérieur a pour objet d’organiser les travaux
d’ordre procédural
au jour le jour de la Commission. Les dispositions de procédure
édictées par le document CLCS/40 peuvent être classées en deux
catégories :
ƒ Les dispositions de procédure « internes » : elles règlent le
fonctionnement interne de la Commission et de ses sous-
commissions (création; composition; sessions; secrétariat;
langues; réunions; déroulement des travaux; vote;
confidentialité; adoption de dispositions nouvelles ou
amendements au Règlement intérieur);

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-51
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
ƒ Les dispositions de procédure « externes » : elles règlent les
rapports entre la Commission et les États côtiers et d’autres
organes à l’occasion de l’exécution de ses fonctions (examen
des demandes; conseils et avis à l’État côtier; coopération
avec les organisations internationales; demandes nées de
différends entre États voisins).

On s’arrêtera ci-après sur les dispositions de procédure


internes pour expliquer comment la Commission fonctionne. Le
Module IX consacré aux dispositions de procédure « externes »
sera l’occasion de s’intéresser de plus près à la dynamique des
rapports entre les États côtiers et la Commission.

Principales La Convention fixe la composition et la structure de la


caractéristiques de
la Commission Commission à l’article 2 de son annexe II.

Composition de la Cet article définit les critères de sélection des membres de la


Commission
Commission :
ƒ Nombre : 21 membres
ƒ Critères de sélection : Un membre doit :
o Être expert en matière :
ƒ De géologie,
ƒ De géophysique; ou
ƒ D’hydrographie;
o Être élu par un État partie à la Convention dont il
est ressortissant, compte dûment tenu de la nécessité
d’assurer une représentation géographique
équitable : trois membres au moins de chaque région
géographique devant siéger.
o Exercer ses fonctions à titre individuel.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-52
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
ƒ Mandat : Les membres de la Commission sont :
o Élus pour un mandat de cinq ans;
o Rééligibles.

ƒ Membres du Bureau : La Commission élit parmi ses


membres les membres du Bureau suivants pour un mandat
de deux ans et demi renouvelable :
o Un(e) Président(e) :
o Quatre Vice-présidents (partie IV du Règlement
intérieur).

Fonctions des membres de Aux termes du Règlement intérieur, les membres de la


la Commission
Commission, qui – comme il est dit plus haut – siègent à titre
individuel, doivent :
ƒ Exercer leurs fonctions avec honnêteté, fidélité, impartialité
et conscience, ainsi qu’ils s’y sont solennellement engagés
en vertu de l’article 10;
ƒ Agir en toute indépendance : ne solliciter ni n’accepter
d’instructions d’aucun gouvernement ni d’aucune autorité
extérieure à la Commission (art. 11).
ƒ S’abstenir de tout acte de nature à discréditer leur qualité de
membres de la Commission (art. 11); et

ƒ Observer le devoir de discrétion (annexe II du Règlement


intérieur) :
o Les délibérations de la Commission et des sous-
commissions sur toutes demandes ont lieu à huis
clos et doivent demeurer confidentielles;
o Les membres de la Commission ne doivent, même après
la cessation de leurs fonctions, divulguer aucun
renseignement confidentiel dont ils ont eu connaissance
à raison de leurs fonctions pour la Commission.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-53
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Sous-commissions et Le Règlement intérieur ménage à la Commission la faculté de


autres organes
subsidiaires mener certains de ses travaux par l’intermédiaire de sous-commissions
ou d’autres organes subsidiaires, plutôt qu’en séance plénière :
ƒ La sous-commission est l’organe par l’intermédiaire duquel
la Commission examine la demande d’un État côtier, à
moins qu’elle décide de la traiter de manière collégiale (art. 5
de l’annexe II de la Convention). La sous-commission est
composée de sept membres de la Commission (pour plus
d’informations sur les critères de composition d’une sous-
commission, voir « Étape 10 » dans le Module IX).
ƒ D’autres organes subsidiaires composés de membres de la
Commission peuvent être chargés de traiter de tels ou tels
aspects des travaux de la Commission (ainsi, le Comité de
rédaction chargé des travaux de rédaction relatifs à certains
documents de la Commission ou le Comité scientifique et
technique qui traite des demandes d’avis émanant des États
côtiers).

Le Règlement intérieur de la Commission s’applique mutatis


mutandis à la conduite des débats des sous-commissions et autres
organes subsidiaires, (voir art. 44, par. 2 du Règlement intérieur).

Langues de la La partie VI du Règlement intérieur règle l’emploi des


Commission et de ses
sous-commissions langues au sein de la Commission. Elle porte sur ce qui suit :
ƒ L’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe
sont les langues officielles et de travail;
ƒ La Commission peut cependant décider de ne pas utiliser
certaines de ses langues officielles et de travail à telle ou
telle réunion :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-54
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
o Si aucun des membres ne s’y oppose,
o Compte tenu des préférences en la matière :
ƒ De ses membres qui participent à la réunion;
et
ƒ De l’État côtier dont la demande est à
l’examen.
ƒ Étant plus restreinte et soumise à des contraintes de temps
et de moyens considérables tenant à la complexité de la
procédure d’examen d’une demande, une sous-commission
n’a qu’une seule langue de travail : l’anglais.

Sessions et réunions de la La Commission ne siège pas en permanence mais tient des


Commission, de ses sous-
commissions et de ses sessions, une session pouvant comprendre plusieurs réunions de la
autres organes Commission et de ses sous-commissions.
subsidiaires
ƒ Fréquence : La Commission tient des sessions au moins
une fois par an (art. 2).
ƒ Lieu : Les sessions ont lieu au Siège de l’Organisation des
Nations Unies à New York à moins que la Commission ne
désigne un autre lieu i) en consultation avec l’État côtier qui
a présenté une demande, ii) et à condition qu’aucune
dépense supplémentaire ne soit directement ou
indirectement encourue par l’Organisation (art. 4).
ƒ Caractère privé/public : Les séances de la Commission,
de ses sous-commissions et de ses organes subsidiaires sont
privées à moins que la Commission n’en décide autrement
(art. 23).

Le Secrétaire général Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies


et le Secrétariat
assiste la Commission dans l’exercice de ses fonctions (art. 16).
ƒ Il lui appartient de prendre les dispositions nécessaires à la
tenue de toutes les sessions et réunions;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-55
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
ƒ Il fournit et dirige le personnel (Secrétariat) nécessaire à ces
sessions et réunions. Le Secrétariat exécute tous les travaux
que la Commission pourrait requérir en vue de s’acquitter
de ses fonctions.

Directives Le Règlement intérieur ne traite que de l’aspect procédural


scientifiques et
techniques des travaux de la Commission. Cependant, l’essentiel de ces travaux
de nature scientifique et technique est régi par un autre document
dit Directives scientifiques et techniques de la Commission des
limites du plateau continental (CLCS/11).
Les Directives ont été rédigées en un laps de temps
relativement court, soit du 4 au 15 mai 1998, à l’occasion de la
troisième session de la Commission, qui s’est tenue au siège de
l’ONU à New York. Examinées et amendées lors de la cinquième
session de la Commission elles ont été adoptées le 13 mai 1999.

Objets des Directives Les Directives ont plusieurs objets :


ƒ Aider les États côtiers à établir leur demande à présenter à
la Commission;

ƒ Préciser les paramètres et le degré de détail des éléments de


preuve scientifiques et techniques recevables requises par la
Commission lorsqu’elle examine les demandes en vue de
formuler des recommandations;
ƒ Clarifier l’interprétation des termes scientifiques, techniques
et juridiques contenus dans la Convention; et
ƒ Instituer à l’intention des États côtiers une pratique
uniforme à suivre pour constituer des preuves scientifiques
et techniques à soumettre à la Commission.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-56
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

On retiendra que les Directives ne prétendent pas


envisager toutes les méthodologies qui s’offrent aux États
côtiers. S’il est plusieurs démarches scientifiques et
techniques possibles pour réunir un ensemble de preuves
conformes aux dispositions de la Convention, les Directives
privilégient celles qui seraient les moins onéreuses et
permettraient d’utiliser au mieux les informations et
ressources disponibles.
Les Directives ne prétendent pas non plus décrire en
détail les théories scientifiques et méthodes techniques
nécessaires à l’établissement d’une demande, aux fins duquel
on consultera les ouvrages scientifiques et techniques
existants.

Structure des Directives Chaque chapitre des Directives commence par l’énoncé du
problème posé par chacune de ses dispositions, suivi d’une analyse
détaillée de leur application.
Les Directives comportent les chapitres suivants :
ƒ Chapitre 1 – Introduction.
ƒ Chapitre 2 – Droit à un plateau continental étendu et tracé
des limites extérieures de ce plateau.
ƒ Chapitre 3 – Méthodes géodésiques et limites extérieures du
plateau continental.
ƒ Chapitre 4 – Isobathe de 2 500 mètres.
ƒ Chapitre 5 – Localisation du pied du talus continental
déterminé au point où la rupture de pente est la plus
marquée à la base du talus.
ƒ Chapitre 6 – Localisation du pied du talus continental
déterminé par la preuve du contraire de la règle générale.
ƒ Chapitre 7 – Dorsales.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-57
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
ƒ Chapitre 8 – Tracé de la limite extérieure du plateau
continental selon le critère de l’épaisseur des sédiments.
ƒ Chapitre 9 – Informations concernant les limites du plateau
continental étendu.
ƒ Annexe – Liste non exhaustive d’organisations
internationales scientifiques et techniques dont les données
et informations pourraient être utiles aux États ayant
l’intention de présenter une demande. La responsabilité
première de ces organisations est toutefois de promouvoir le
progrès de la connaissance et la recherche dans leurs
disciplines respectives, seule la Commission ayant pour tâche
de formuler des recommandations et de donner des avis
scientifiques et techniques sur les demandes touchant les
limites du plateau continental étendu présentées
conformément à l’article 76 et à l’annexe II de la Convention.

Les Directives et le Les différents modules du Manuel reprennent la structure des


présent manuel de
formation Directives et en commentent chacun des chapitres dans le détail.

À ce propos, on soulignera la corrélation qui existe entre


les dispositions de l’article 76 et les diverses sciences
nécessaires à leur application, dont il est fait état dans les
Directives et dans le présent manuel. Le résumé qui suit permet
de rapprocher les dispositions de l’article 76 des méthodologies
scientifiques décrites dans les modules du manuel :

4. a) Aux fins de la Convention, l’État côtier définit le


rebord externe de la marge continentale, lorsque celle-ci
s’étend [GÉOLOGIE] au-delà de 200 milles marins des
lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur
de la mer territoriale [GÉODÉSIE], par :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-58
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

i) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence aux


points fixes extrêmes où l’épaisseur des roches sédimentaires
[GÉOPHYSIQUE] est égale au centième au moins de la distance
[GÉODÉSIE] entre le point considéré et le pied du talus
continental [GÉOMORPHOLOGIE]; ou

ii) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence à des


points fixes situés à 60 milles marins [GÉODÉSIE] au plus du
pied du talus continental [GÉOMORPHOLOGIE].

b) Sauf preuve du contraire [GÉOLOGIE – GÉOPHYSIQUE], le


pied du talus continental coïncide avec la rupture de pente la plus marquée à
la base du talus [GÉOMORPHOLOGIE].

5. Les points fixes qui définissent la ligne marquant, sur les fonds marins, la
limite extérieure du plateau continental, tracée conformément au paragraphe
4, lettre a), i) et ii), sont situés soit à une distance n’excédant pas 350 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée [GÉODÉSIE] la
largeur de la mer territoriale, soit à une distance n’excédant pas 100 milles
marins de l’isobathe de 2 500 mètres, qui est la ligne reliant les points de
2 500 mètres de profondeur [GÉODÉSIE (distance) –
HYDROGRAPHIE (isobathe)].

6. Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine


[GÉOLOGIE], la limite extérieure du plateau continental ne dépasse pas
une ligne tracée à 350 milles marins [GÉODÉSIE] des lignes de base à
partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale. Le présent
paragraphe ne s’applique pas aux hauts-fonds qui constituent des éléments
naturels de la marge continentale, tels que les plateaux, seuils, crêtes, bancs
ou éperons qu’elle comporte [GÉOLOGIE].

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-59
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

7. L’État côtier fixe la limite extérieure de son plateau continental, quand ce


plateau s’étend au-delà de 200 milles marins des lignes de base à partir
desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale, en reliant par des
droites d’une longueur n’excédant pas 60 milles marins des points fixes
définis par des coordonnées en longitude et en latitude [GÉODÉSIE].

Avant d’en venir à l’opération de tracé de la limite extérieure du


plateau continental proprement dite, il est nécessaire d’envisager deux
autres questions qui intéressent les travaux de la Commission : i) les
différends relatifs à une demande et ii) la confidentialité des
informations soumises à la Commission par l’État côtier.

i) Différends relatifs
à une demande Le tracé de la limite extérieure du plateau continental peut
influer directement sur l’opération de délimitation des frontières
maritimes entre États voisins, l’un des domaines les plus délicats du
droit de la mer.
La Commission est un organe purement technique. Pour éviter
que ses travaux soient soumis à des pressions politiques ou exploités par
tel État côtier dans le but de changer la délimitation de ses frontières
avec un État voisin, le Règlement intérieur de la Commission organise
en son annexe I une série de garanties qui s’appliquent :

ƒ En cas de différend relatif à la délimitation du plateau


continental entre États dont les côtes sont adjacentes ou se
font face; ou
ƒ En cas d’autres différends maritimes ou terrestres non
résolus à l’occasion d’une demande.

Interprétation Afin d’empêcher les États côtiers de se servir de la


Commission pour influencer la délimitation de leurs frontières
maritimes, l’annexe I consacre l’interprétation suivante :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-60
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

ƒ La compétence pour les questions relatives aux différends


pouvant résulter de la fixation de la limite extérieure du
plateau continental revient aux États (par. 1 de l’annexe I du
Règlement intérieur).
ƒ Les demandes présentées à la Commission et les
recommandations que celle-ci approuve sont sans préjudice
de la position des États parties à un différend maritime ou
terrestre (par. 5 b) de l’annexe I du Règlement intérieur).

Obligation d’informer la Afin de veiller à ce qu’elle soit au fait de tout différend,


Commission
l’annexe I du Règlement intérieur stipule que la Commission doit :
ƒ Être informée de ce différend par l’État côtier qui lui
présente une demande; et
ƒ Recevoir de l’État côtier qui présente la demande l’assurance que
dans la mesure du possible la demande sera traitée sans
préjudice des questions relatives à la fixation des limites entre
États (par. 2 de l’annexe I du Règlement intérieur).

Options ouvertes à la En cas de différend, la Commission peut procéder de l’une


Commission en cas de
différend des manières suivantes. Elle peut :
o Solliciter des informations et la collaboration de
l’État côtier;
o Autoriser l’État côtier à ne présenter qu’une
demande partielle;
o Autoriser deux ou plusieurs États à s’entendre pour
présenter des demandes conjointes ou individuelles;
ou
o Examiner la demande avec l’accord préalable de
toutes les parties au différend.

ii) Confidentialité Outre l’obligation faite – on l’a vu – à tous les membres de la


Commission de respecter la confidentialité des affaires traitées, le

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-61
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
Règlement intérieur (annexe II) envisage un autre aspect de la
confidentialité qui a trait au caractère confidentiel des données et
documents que les États côtiers peuvent être amenés à fournir à la
Commission aux fins de la fixation de la limite extérieure de leur
plateau continental. Le paragraphe 2.1 de l’annexe II du Règlement
intérieur porte en effet que l’État côtier « peut conférer un
caractère confidentiel à toute donnée et autre document auxquels le
public n’a normalement pas accès que cet État soumet ».

Précautions spéciales Par suite, les données et documents confidentiels sont l’objet
entourant les données et
documents confidentiels de précautions spéciales tendant à empêcher qu’ils ne soient
divulgués sans le consentement de l’État côtier. Ces précautions
intéressent i) la transmission; ii) la consultation; et iii) la
reproduction des données et documents confidentiels :
ƒ i) L’État côtier soumet les documents auxquels il a conféré un
caractère confidentiel au Président de la Commission sous pli
cacheté à part, accompagné de la liste des documents en
question (par. 2.2 de l’annexe II du Règlement intérieur);
ƒ ii) L’accès aux documents confidentiels :
o Est réservé :
ƒ aux membres de la Commission; et
ƒ au Secrétaire général et aux autres membres
du Secrétariat habilités à cet effet.
o N’est accordé que par le Secrétaire général à la
demande du Président de la Commission et des
présidents des sous-commissions concernées;
o Est accordé par le Secrétaire général, par l’intermédiaire
des présidents, aux membres de la Commission ou des
sous-commissions concernées saisis de la demande;
o Tous les documents doivent être consultés dans une
pièce désignée à cet effet et ne doivent l’être qu’en

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-62
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
présence du Secrétaire général ou de l’un de ses
collaborateurs habilité à cet effet. Lors de la consultation
d’un document confidentiel, le nom de la personne qui a
autorisé l’accès à ce document ainsi que la date et l’heure
de cette consultation doivent être inscrits dans un
registre que le Secrétaire général ou l’un de ses
fonctionnaires habilités tient à cet effet; le membre de la
Commission qui consulte le document confidentiel et le
fonctionnaire présent lors de la consultation doivent
inscrire leur nom en caractères d’imprimerie et signer
l’inscription au registre (par. 3.1 à 3.5 de l’annexe II du
Règlement intérieur).
ƒ iii) Les documents confidentiels ne doivent être ni copiés, ni
photocopiés, ni reproduits de quelque manière que ce soit
sans l’autorisation écrite de l’État côtier qui les a produits
(par. 3.6 de l’annexe II du Règlement intérieur).

Application des règles de Afin d’empêcher toute violation de cette confidentialité, le


confidentialité
paragraphe 5 de l’annexe II du Règlement intérieur prévoit
l’élection, par la Commission, d’un organe subsidiaire spécial : le
Comité de la confidentialité, comité permanent composé de cinq
de ses membres.

Cet organe, doté des pouvoirs d’investigation, à vocation à


déterminer s’il y a eu violation de la confidentialité. Après avoir
achevé l’instruction du dossier, le Comité présente un rapport au
Président de la Commission. Après avoir examiné le rapport, la
Commission informe la Réunion des États parties des allégations et
des résultats de l’enquête et présente ses recommandations.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-63
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Levée de la confidentialité Afin de permettre au Secrétaire général de remplir


l’obligation à lui faite en matière de publicité voulue (voir ci-
dessous p. 59 et 60), le paragraphe 6 de l’annexe II du Règlement
intérieur stipule que les informations et autres documents
confidentiels indiquant la limite extérieure du plateau continental,
que l’État côtier a remis au Secrétaire général et auxquels celui-ci
donne la publicité voulue, perdent leur caractère confidentiel, dès le
moment où le Secrétaire général les reçoit.
Les documents confidentiels qui accompagnent la demande
et qui ne servent pas à la fixation de la limite extérieure du plateau
continental conservent ce caractère jusqu’à ce que l’État côtier en
décide autrement.

Renvoi des données et Tout document confidentiel communiqué par l’État côtier est
informations
confidentielles à l’État renvoyé à tout moment à l’État côtier qui en fait la demande et, de
côtier toute façon après que le Secrétaire général aura reçu les cartes et les

renseignements pertinents, y compris les données géodésiques,


indiquant la limite extérieure du plateau continental (par. 7 de
l’annexe II du Règlement intérieur).

Bref exposé de la procédure devant la Commission


Les principales caractéristiques de la Commission ayant été
expliquées, nous sommes à présent en mesure de décrire son rôle
dans le contexte de l’opération de fixation des limites extérieures
du plateau continental, ainsi qu’il est dit au paragraphe 8 de l’article
76 de la Convention. Cette disposition s’articule en trois parties :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-64
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

i) Présentation Si le Test d’appartenance est positif, l’État côtier doit


d’une demande
à la Commission présenter une demande à la Commission afin de pouvoir exercer
ses droits sur le plateau continental étendu :
L’État côtier communique des informations sur les limites de son
plateau continental, lorsque celui-ci s’étend au-delà de 200 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la
mer territoriale, à la Commission des limites du plateau continental
constituée en vertu de l’annexe II sur la base d’une représentation
géographique équitable.

ii) Recommandations de Après avoir examiné la demande de l’État côtier, la Commission


la Commission
[…] adresse aux États côtiers des recommandations sur les questions
concernant la fixation des limites extérieures de leur plateau continental.

iii) Caractère définitif et Le résultat de l’ensemble de l’opération est le tracé d’une


obligatoire des limites
extérieures établies selon ligne de démarcation qui représentera une frontière stable entre les
les recommandations espaces sous juridiction nationale et la Zone :
Les limites fixées par un État côtier sur la base de ces
recommandations sont définitives et de caractère obligatoire.

Publicité voulue L’État côtier ne peut se prévaloir du tracé définitif que si


tous les États ont connaissance de l’emplacement de ces limites
extérieures. Aussi, le paragraphe 9 de l’article 76 prescrit-il que :
L’État côtier remet au Secrétaire général de l’Organisation des
Nations Unies les cartes et renseignements pertinents, y compris les
données géodésiques, qui indiquent de façon permanente la limite
extérieure de son plateau continental. Le Secrétaire général donne à ces
documents la publicité voulue.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-65
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
Cette disposition constitue l’application particulière, aux
limites extérieures du plateau continental étendu, du principe
général posé par l’Article 84 selon lequel :
1. Sous réserve de la présente partie, les limites extérieures du plateau
continental et les lignes de délimitation tracées conformément à
l’article 83 sont indiquées sur des cartes marines à l’échelle
appropriée pour en déterminer l’emplacement. Le cas échéant, le
tracé de ces limites extérieures ou lignes de délimitation peut être
remplacé par des listes des coordonnées géographiques de points
précisant le système géodésique utilisé.
2. L’État côtier donne la publicité voulue aux cartes ou listes des
coordonnées géographiques et en dépose un exemplaire auprès du
Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et, dans le
cas de celles indiquant l’emplacement de la limite extérieure du
plateau continental, auprès du Secrétaire général de l’Autorité.

Délimitation du En examinant la procédure de fixation des limites extérieures


plateau continental
entre États voisins du plateau continental, nous avons jusqu’ici envisagé isolément le
cas d’un seul État côtier. Or, les États côtiers partagent souvent le
plateau continental avec des États voisins. À cet égard, l’Article 76
précise qu’il :
[…] ne préjuge pas de la question de la délimitation du plateau
continental entre des États dont les côtes sont adjacentes ou se font face
(par. 10).
Autrement dit, la Convention reconnaît que toutes les
questions relatives au tracé bilatéral des frontières ne peuvent être
réglées que par les États concernés, principe repris par le
Règlement intérieur de la Commission. Nous le verrons dans le
Module IX.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-66
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
La Convention énonce néanmoins, en son Article 83, les
principes qui doivent gouverner l’opération de délimitation du
plateau continental entre États voisins :
1. La délimitation du plateau continental entre États dont les côtes sont
adjacentes ou se font face est effectuée par voie d’accord conformément au
droit international tel qu’il est visé à l’article 38 du Statut de la Cour
internationale de Justice, afin d’aboutir à une solution équitable.
2. S’ils ne parviennent pas à un accord dans un délai raisonnable, les
États concernés ont recours aux procédures prévues à la partie XV.
3. En attendant la conclusion de l’accord visé au paragraphe 1, les États
concernés, dans un esprit de compréhension et de coopération, font tout
leur possible pour conclure des arrangements provisoires de caractère
pratique et pour ne pas compromettre ou entraver pendant cette période
de transition la conclusion de l’accord définitif. Les arrangements
provisoires sont sans préjudice de la délimitation finale.
4. Lorsqu’un accord est en vigueur entre les États concernés, les
questions relatives à la délimitation du plateau continental sont
réglées conformément à cet accord.

Récapitulons À ce stade, il est utile de rappeler ce qui a été dit dans le


présent Module du cadre juridique de la fixation des limites
extérieures du plateau continental.
ƒ Le plateau continental d’un État côtier comprend les
fonds marins et leur sous-sol au-delà de sa mer
territoriale, sur toute l’étendue du prolongement
naturel du territoire terrestre de cet État jusqu’au
rebord externe de la marge continentale, ou jusqu’à
200 milles marins des lignes de base à partir desquelles
est mesurée la largeur de la mer territoriale, lorsque le
rebord externe de la marge continentale se trouve à
une distance inférieure (art. 76, par. 1).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-67
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

ƒ Jusqu’à 200 milles marins mesurés à partir des lignes


de base, l’État côtier n’est pas tenu de présenter une
demande à la Commission pour exercer ses droits sur
le plateau continental.
ƒ En revanche, lorsque la marge continentale de l’État côtier
s’étend au-delà de 200 milles marins des lignes de base à
partir desquelles est mesurée la largeur de la mer
territoriale, l’État côtier fixe les limites extérieures de son
plateau continental – par référence à des lignes de formule
et des lignes de contrainte – par rapport au rebord externe
de la marge continentale (par. 4 à 6, art. 76). Pour ce
faire, l’État côtier communique, à la Commission, des
informations sur les limites de son plateau continental au-
delà de 200 milles marins des lignes de base à partir
desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale
(par. 8, art. 76 – art. 4, annexe II).
ƒ La Commission examine la demande de l’État côtier et
lui adresse des recommandations sur les questions
concernant la fixation des limites extérieures de son
plateau continental (par. 8, art. 76).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-68
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
ƒ Les limites du plateau fixées par l’État côtier sur la
base de ces recommandations sont définitives et de
caractère obligatoire (par. 8, art. 76). L’État côtier
remet alors au Secrétaire général des Nations Unies les
cartes et renseignements pertinents, y compris les
données géodésiques, qui indiquent de façon
permanente la limite extérieure de son plateau
continental (par. 9, art. 76).
ƒ Le Secrétaire général donne à ces documents la
publicité voulue (par. 9, art. 76).
Ces activités appellent un certain nombre de procédures
complexes qui seront décrites dans le Module IX.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-69
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I

Module I – Exercice

Exercice 1 : Établissement d’un dossier scientifique et technique


aux fins de l’élaboration de projets de loi internes portant sur
la délimitation des espaces maritimes

Vous jouerez le rôle d’un conseiller scientifique ou technique de votre


gouvernement, faisant partie d’une équipe multidisciplinaire d’experts.
Votre gouvernement vous a demandé d’établir une liste de questions et
de tâches scientifiques et techniques ayant trait à l’élaboration et à
l’application du projet de loi. Durée de l’épreuve
Votre liste doit comporter :
1. Une description des espaces maritimes visés dans le projet,
30 min.
accompagnée d’une brève description de leur largeur ainsi que des
droits et obligations de l’État côtier dans chaque espace;
2. Une description des questions techniques à résoudre et des tâches à
accomplir aux fins de l’élaboration de l’application du projet de loi; et
3. Une description des mesures spécifiques que l’État côtier doit
prendre pour déterminer ses droits juridiques au-delà de 200 milles
marins, accompagnée d’un exposé de ses obligations juridiques
correspondantes.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-70
MANUEL DU STAGIAIRE Cadre juridique
Module I
NOTES

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
I-71
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Sommaire

Le présent module développe le chapitre 3 des Directives scientifiques et techniques, intitulé


« Méthodes géodésiques et limites extérieures du plateau continental », qui sont applicables,
notamment, à la mise en œuvre des paragraphes 4 a), 5, 6 et 7 de l’article 76.
Il fournit des indications plus détaillées sur le rôle de la géodésie et ses méthodes dans la mise
en œuvre de l’article 76. Il aborde la définition des unités de mesure et s’arrête sur le concept de
système de référence terrestre international ainsi que les transformations subies par les coordonnées
géodésiques lors du passage d’un système à l’autre. Il décrit également la méthodologie utilisée afin de
fixer les distances du référentiel géodésique ainsi que les différences en matière de distances mesurées
selon des trajectoires telles que celles décrites par la géodésie par rapport à la loxodromie.
Le module propose ensuite un exposé des méthodes géodésiques liées à la définition et au
positionnement des lignes de base, la définition des limites extérieures au moyen des enveloppes
d’arcs et des tracés parallèles assortis de leurs intervalles de confiance. Il étudie aussi les méthodes
employées pour conjuguer les formules et les lignes déduites de contraintes afin d’établir les limites
extérieures du plateau continental par des lignes n’excédant pas les 60 M.

La géodésie et La géodésie est l’étude de la mesure et de la représentation des


l’article 76 contours de la terre, y compris son champ de gravité dans un espace 3D
subordonné au temps. Elle représente la science sous-tendant tous les
référencements géospatiaux subordonnés au temps des objets sur terre. Par
référencement géospatial subordonné au temps, il faut entendre la
désignation de valeurs de coordonnées à des points qui définissent des
objets spatiaux dans le temps. La géodésie est souvent divisée en concepts
liés au positionnement, à la méthodologie (estimation des paramètres), au
champ de gravité et aux variations en temps des coordonnées et des
systèmes de références.
La géodésie a aussi de multiples applications pratiques conséquentes
en matière du droit de la mer, telles que la définition du Système de
référence terrestre international et la réalisation et le suivi du Repère de
référence terrestre international.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-1
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Les méthodes géodésiques interviennent dans toutes les activités de
géoréférencement qui sont associées à la mise en œuvre de l’article 76. Les
géodésiens sont responsables de la définition conceptuelle et de la
réalisation pratique des systèmes de références terrestres. Les méthodes
géodésiques associées à la définition et au positionnement des lignes de base
sont la conception du levé, l’acquisition de données, le contrôle de la qualité,
ainsi que la gestion des données à l’appui du positionnement des
coordonnées des points et des lignes et la conversion de leurs coordonnées.
La géodésie fait appel également à des définitions géométriques rigoureuses
en matière de lignes et eu égard à l’établissement de l’ensemble des distances
dont il est question à l’article 76. L’une des tâches géodésiques les plus
importantes consiste à fixer le géoréférencement spatial ainsi que
l’établissement des limites extérieures du plateau continental.

Système international La Convention du mètre est une convention de droit international


d’unités (SI)
qui remonte à 1875. Elle représente un traité de droit international qui
habilite i) la Conférence générale des poids et mesures – ci-après
dénommée : CGPM; ii) le Comité international des poids et mesures – ci-
après dénommé : CIPM; et iii) le Bureau international des poids et mesures
– ci-après dénommé : BIPM à se prononcer sur des questions de métrologie
internationale, notamment s’agissant des exigences en matière de normes
relatives à des mesures dont l’exactitude, la largeur et la diversité ne cessent
de croître, et sur la nécessité d’établir une équivalence entre les normes
nationales établies en matière de mesures.
La Convention fut signée à Paris en 1875 par dix-sept États. Elle
établit le BIPM et aménagea la manière selon laquelle ses activités seraient
financées et gérées. Elle mit sur pied une structure organisationnelle
permanente à l’intention des gouvernements membres afin que ces derniers
puissent adopter une position commune vis-à-vis des questions liées aux
unités de mesure. La Convention, légèrement amendée en 1921, demeure à
ce jour le fondement de tout accord international portant sur les unités de

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-2
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
mesures au sein du Système international d’unités (ci-après dénommé : SI).
Il y a à l’heure actuelle cinquante et un États Membres, et seize États
Associés. Il est à noter cependant qu’en pratique le recours au Système
international d’unités va bien au-delà des limites des États Parties.
L’évolution de la mise en place du mètre est un sujet passionnant de
l’histoire de la science. Le Mètre des Archives original fut construit en 1799
afin de correspondre à un dixième de millionième d’un quadrant de la Terre.
Deux expéditions géodésiques furent envoyées afin de mesurer un arc de 1
degré de latitude en Laponie et au Pérou à cette fin. La définition du mètre
en 1989 fut basée sur le prototype international de platine-iridium. Par la
suite, les normes atomiques furent introduites. La 11e CGPM (1960) établit
le mètre en utilisant la longueur d’onde du rayonnement du krypton 86. La
dernière définition en date fut adoptée lors de la 17e Conférence générale
des poids et mesures tenue en 1983 et fut précisée de la manière suivante :
Le mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant
1/299 792 458e de seconde.
Veuillez noter que dès lors la vitesse de la lumière a été fixée
exactement à 299 792 458 m/s. La vitesse de la lumière est une constante
fondamentale qui attribue une échelle à l’univers tout entier de la géodésie et
de l’astrophysique.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-3
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Figure II.1 : Prototype international


Il est des plus utiles de noter que d’un point de vue historique les
prototypes internationaux (fig. II.1) fabriqués à partir d’un alliage de platine
et de 10 % d’iridium avec une exactitude se situant à quelques dixièmes de
millimètres près – dont la section a la forme d’un X à talons sur laquelle
deux traits transversaux marquent l’extrémité de l’unité – furent déposés le
28 septembre 1889, où ils demeurent encore à ce jour.

Figure II.2 : Interféromètre de Michelson

Alors que l’interféromètre de Michelson (1882/3) (fig. II.2) utilisé


par Michelson et Benoît au BIPM afin de fixer la longueur du mètre en
termes de longueur d’onde de la ligne rouge du cadmium ne semble pas

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-4
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
avoir surmonté l’épreuve du temps, il existe toujours des dessins qui
peuvent nous donner une idée de son mécanisme de fonctionnement.
Le mille marin international (M) est une unité de longueur définie
exactement par l’identité : 1 M = 1 852 m, à la suite de la proposition
adoptée par le Bureau hydrographique international (ci-après dénommé :
BHI) en 1929. L’abréviation adoptée par l’Organisation hydrographique
internationale (OHI) pour un mille marin est M et cette abréviation est en
vigueur dans toutes les langues (nm est souvent utilisé à mauvais escient en
anglais pour exprimer le mille marin). Elle représente en fait le nanomètre, à
savoir 10-9 m, au sein du Système international d’unités. La Commission
recommande que l’approximation du mille marin basé sur la longueur
variable de l’arc d’un méridien de 1 minute de latitude ne soit pas utilisée.
Car, il est à noter que si l’approximation venait à être utilisée près de
l’équateur, le mille marin équivaudrait à 1 843 m, alors que dans les régions
nord et sud, il indiquerait plus de 1 860 m. La figure II.3 démontre la
variabilité de la longueur d’un arc de 1’ le long d’un méridien allant de
l’équateur jusqu’au pôle.

Figure II.3 : Variabilité de la longueur d’un arc de 1′ le long d’un méridien


allant de l’équateur au pôle

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-5
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Système de référence La Commission recommande dans ses Directives scientifiques et


terrestre international
techniques que toutes les coordonnées géodésiques de tous les points et de
toutes les lignes, y compris les limites extérieures du plateau continental,
soient de préférence exprimées soit en fonction du Repère de référence
terrestre international de 1994 (ITRF94) élaboré par le Service international
de la rotation terrestre, ainsi que recommandé par l’Union géodésique et
géophysique internationale (UGGI), ou du Système géodésique mondial de
1984 (WGS84, G873 ou G1150) selon les recommandations du OHI. Si un
autre système de référence géodésique est utilisé, les paramètres de sa
conversion, en vertu de l’un des Systèmes de référence terrestre
international (ci-après dénommé : ITRS) adopté par la Commission de
même que les méthodes utilisées à des fins de désignation, devraient être
précisés.
Les objectifs principaux du Service international de la rotation
terrestre sont d’assurer un apport aux professions de l’astronomie, de la
géodésie et de la géophysique, nommément en appuyant i) le Système de
référence céleste international (ci-après dénommé : ICRS) et sa mise en
œuvre; le Repère de référence céleste international (ci-après dénommé :
ICRF); ii) le Système de référence terrestre international (ci-après
dénommé : ITRS) et sa mise en œuvre; le Repère de référence terrestre
international (ci-après dénommé : ITRF); iii) les paramètres d’orientation de
la Terre qui sont indiqués afin d’étudier les variations en matière
d’orientation de la Terre et de permettre les conversions entre ICRF et
ITRF; iv) les données géophysiques afin d’interpréter les variations
temps/espace au sein des ICRF, ITRF ou d’autres paramètres d’orientation
de la Terre, et modéliser de telles variations; et v) d’assurer les normes, les
constantes et les modèles (en l’espèce, les conventions) en favorisant
l’adhésion internationale à un usage harmonisé.
L’ITRS est géocentrique; le centre de masse est défini pour la Terre
tout entière, y compris les océans et l’atmosphère. Son unité de mesure est

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-6
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
le mètre (SI). Son orientation fut au départ donnée par l’orientation BIH de
1984.0. L’évolution temps de son orientation est garantie en utilisant un
régime de rotation qui ne soit pas net vis-à-vis des mouvements tectoniques
horizontaux de la Terre.
L’ITRS peut être connecté au Système de référence céleste
international au moyen des Paramètres d’orientation de la Terre (ci-après
dénommés : EOP). Il est réalisé par le biais du Repère de référence terrestre
au moyen d’estimations des coordonnées et des vitesses fournies par un
ensemble de stations en état d’observation par la Radio interférence à très
longue base (ci-après dénommée : RILB), la Télémétrie laser sur la Lune, le
Système mondial de positionnement (ci-après dénommé : GPS), la
Télémétrie laser sur satellite, et la Détermination d’orbite et de
radiopositionnement intégrés par satellite (ci-après dénommée : DORIS).
Les coordonnées IRTF peuvent être obtenues en compilant les
observations GPS conjuguées à des éphémérides précises produites par le
Service international du GPS.
Le Repère de référence terrestre international (ci-après dénommé :
ITRF) est le résultat d’un processus évolutionnaire en géodésie. Quelques-
unes des premières tentatives furent le résultat d’une recherche scientifique
pure. À titre indicatif, un TRF dénommé Système terrestre du BIH (BTS84)
fut établi en 1984 pour la première fois en utilisant des coordonnées de
stations dérivées des RILB, de la télémétrie laser sur la Lune, de la télémétrie
laser sur satellite, et du Système de navigation par satellite de la Marine
(NNSS ou mieux connu sous l’appellation de Doppler/Système de
navigation par satellite Transit ou juste TRANSIT). Trois autres réalisations
BET ont ensuite été menées à bien, s’achevant avec BTS87.
L’EOP a été créé par l’UGGI et l’Union astronomique
internationale (ci-après dénommée : UAI) en 1988 afin d’assurer un soutien
aux professions de l’astronomie, de la géodésie et de la géophysique.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-7
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
La première réalisation ITRS en tant que ITRF89 fut menée en
1989 et neuf versions supplémentaires ITRF furent établies et diffusées,
dont chacune annula et remplaça la version précédente jusqu’à la
dernière réalisation en date de l’ITRF : ITRF89, ITRF90, ITRF91,
ITRF92, ITRF93, ITRF94, ITRF95, ITRF96, ITRF97, et ITRF2000.
La Commission a choisi ITRF94 en tant que l’un des systèmes
de référence géodésiques au titre duquel les limites extérieures du
plateau continental peuvent être renvoyées. Il n’y a pas de différences
notables entre eux. Toutes les coordonnées ITRF sont équivalentes au
niveau de 10 cm.
Le Système géodésique mondial de 1984 (WGS84) est un
Système de référence terrestre conventionnel du Département de la
défense des États-Unis. La définition du système de coordonnées
reproduit les critères de la Note technique 21 du Service international
de la rotation terrestre : i) il est géocentrique, le centre de la masse
étant défini par la Terre tout entière, y compris les océans et
l’atmosphère; ii) son échelle est celle du cadre local de la Terre, dans
l’acceptation d’une théorie relativiste de la gravitation; iii) son
orientation fut initialement donnée par l’orientation 1984.0 du Bureau
international de l’heure (BIH); et iv) son évolution temps en matière
d’orientation n’engendrera pas de rotation résiduelle d’ensemble par
rapport à la croûte terrestre.
Ce système est un système de référence géodésique militaire
américain, mais il a reçu l’agrément généralisé des organisations
internationales du fait qu’il s’agit du système utilisé par le Système
mondial de positionnement (GPS).
La première réalisation ITRS du WGS fut menée en 1960 et
trois autres versions furent établies et diffusées plus tard. Chacune
annula et remplaça la version précédente jusqu’à la dernière réalisation
en date de WGS60, WGS66, WGS72 et WGS84.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-8
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Le WGS84 contient le Modèle du champ de gravitation
terrestre 1996, qui est exprimé sous la forme d’une expansion
sphérique harmonique du potentiel de gravitation jusqu’au degré (n) et
de l’ordre (m) 360. Il comprend 130 317 coefficients. Il comprend
aussi un champ de gravité normal.
Les coordonnées WGS84 peuvent être obtenues au moyen des
observations GPS en utilisant des éphémérides (prédictives) diffusées.
Le WGS84 est défini par de multiples constantes. Certaines
parmi les plus importantes sont le demi-grand axe (a = 6378.137 m), la
constante gravitationnelle géocentrique de la Terre (y compris
l’atmosphère) (GM = 3986004.418 x 108 m3 s-2), l’aplatissement
réciproque (1/f = 298.257223563) ainsi que la vitesse angulaire de la
Terre (w = 7292.115 x 10-11 rad s-1).

Les conversions des Les conversions de coordonnées parmi les différentes réalisations
coordonnées
géodésiques des ITRF sont données par la similitude de conversion des sept paramètres :

|XS| |X| | T1| | D -R3 R2| |X|


| | | | | | | | | |
|YS| = |Y| + |T2| + | R3 D -R1| |Y|
| | | | | | | | | |
|ZS| |Z | |T3 | |-R2 R1 D | |Z|

où X,Y,Z sont les coordonnées de ITRF2000; XS, YS, ZS sont les


coordonnées dans d’autres cadres, D est le facteur d’échelle; T1, T2 et T3
sont trois traductions rigides; et R1, R2, ainsi que R3 sont des rotations
rigides.
Les paramètres de conversion ainsi que leurs taux – depuis
ITRF2000 en passant par les cadres ITRF passés – sont décrits sur le site
Web :
<http ://itrf.ensg.ign.fr/>.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-9
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
La réalisation du WGS84 basée sur le Système de navigation par
satellite de la Marine américaine, plus connu sous l’appellation de Transit
Doppler, a fourni des coordonnées de stations assorties d’une exactitude se
situant aux environs d’un mètre. Cette réalisation fut mise en œuvre entre le
1er janvier 1987 et le 1er janvier 1994.
Les paramètres de conversion entre ITRF90 et ce système WGS84
réalisé par le biais du Doppler sont :
T1 T2 T3 D R1 R2 R3
(m) (m) (m) (ppm) (") (") (")
0.060 -0.517 -0.223 -0.011 0.0183 -0.0003 0.0070
Il existe de nouvelles réalisations du WGS84 basées sur des données
GPS, telles que :
• G730 de janvier 1994 à septembre 1996;
• G873 de septembre 1996 à janvier 2002; et
• G1150 depuis janvier 2002 jusqu’à ce jour.
Ces réalisations coïncident avec l’ITRF au niveau d’environ 10
centimètres. Il n’existe pas de paramètres officiels de conversion pour ces
réalisations entre elles.
L’ITRF94 est notamment équivalent à WGS84 (G873) au niveau de
2 cm. À toutes fins utiles, la Commission considère que les deux systèmes
de références sont identiques.
La conversion entre WGS72 et WGS84 est donnée par :

Φ WGS84 = Φ WGS72 + ΔΦ
λ WGS84 = λ WGS72 + Δλl
h WGS84 = h WGS72 + Δh

ΔΦ = (4.5 cos Φ) / (a sin 1”) + (Δf sin2 Φ) / (sin 1”)
Δλ” = 0.554
Δh = 4.5 sin Φ + a Δf sin2 Φ – Δa + Δr

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-10
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Δf = 0.3121057 x 10-7
a = 6,378,135 m
Δa = 2.0 m
Δr = 1.4 m

PZ-90 est la réalisation d’un système de référence géocentrique du


Système mondial de navigation par satellite (GNSS/GLONASS).
Les paramètres de conversion entre PZ-90 et WGS84 sont :
T1 T2 T3 D R1 R2 R3
(m) (m) (m) (ppm) (") (") (")
0.070 0.00 0.77 -0.003 -0.019 -0.004 0.353

Alors que les coordonnées de conversion parmi les systèmes de


références géocentriques modernes s’établissent à 10 cm ou moins, les
conversions entre systèmes de références géocentriques anciens et locaux
(anciens non géocentriques) et les systèmes de références géocentriques
modernes entraînent des conversions qui peuvent se chiffrer à plusieurs
centaines de mètres ou plus (la figure II.4 illustre ce problème).
Les conversions de coordonnées entre systèmes de références
géocentriques peuvent se traduire de la forme suivante :

φ WGS84 = φ Local + Δφ
λ WGS84 = λ Local + Δλ
h WGS84 = h Local + Δh

Δφ = {- ΔX sin φ cos λ - ΔY sin φ sin φ sin λ + ΔZ cos φ
+ Δa (RN e2 sin φ cos φ)/a
+ Δf [RM (a/b)+ RN (b/a)] sin φ cos φ}• [(RM+ h) sin 1”] -1
Δλ = [-ΔX sin λ + ΔY cos λ] • [(RN + h) cos φ sin 1”] -1
Δh = ΔX cos φ cos λ + ΔY cos φ sin λ + ΔZ sin φ - Δa (a/RN )
+ Δf (b/a) RN sin2 φ

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-11
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Φ, λ, h = coordonnées géodésiques (ancien ellipsoïde)


Φ = latitude géodésique. L’angle entre le plan de l’équateur
géodésique et la normale à l’ellipsoïde à un point (mesure positive au
nord à partir de l’équateur géodésique, et mesure négative au sud).
λ = longitude géodésique. L’angle entre le plan du méridien zéro et
le plan du méridien géodésique d’un point (mesure au plan de
l’équateur géodésique, mesure positive à partir de 0° jusqu’à 180° est
et mesure négative à partir de 0° jusqu’à 180° ouest).
h=N+H
où :
h = altitude ellipsoïdale (altitude relative à l’ellipsoïde)
N = altitude du géoïde
h = altitude orthométrique (altitude relative à la géoïde)
ΔΦ, Δλ, Δh = corrections afin de convertir les coordonnées du
système géodésique local à WGS84 avec valeurs Φ, λ, h. Les
unités de ΔΦ et Δλ sont en secondes d’arcs (“); les unités de Δh
sont en mètres (m)
(Note : comme les « h » ne sont pas disponibles pour les systèmes
géodésiques locaux, la correction Dh ne s’appliquera pas lors de la
conversion à WGS84.)
ΔX, ΔY, ΔZ = déplacements entre les centres des systèmes de
références locaux et l’ellipsoïde WGS84; corrections afin de
convertir les cordonnées rectangulaires se rapportant au système
géodésique local (X, Y, Z) à des valeurs X, Y ou Z se rapportant
à WGS84
a = demi grand axe de l’ellipsoïde du système de référence local
b = demi petit axe de l’ellipsoïde du système de référence local
b/a = 1 – f
f = aplatissement de l’ellipsoïde du système de référence local
Da, Df = différences entre le demi grand axe et l’aplatissement de
l’ellipsoïde du système de référence local et l’ellipsoïde WGS84,
respectivement (WGS84 moins local)
e = première excentricité

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-12
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

e2 = 2f – f2
RN = rayon de courbure verticale
RN = a/(l- e2 sin2 f)1/2
RM = rayon de courbure au méridien
RM = a(l- e2)/(l- e2 sin2 f)3/2
(Note : Toutes les quantités D sont obtenues en enlevant les valeurs
de l’ellipsoïde du système de référence local des valeurs de
l’ellipsoïde WGS84).
L’application de l’équation ci-dessus représente une première
approximation d’une conversion de coordonnées rigoureuse. Elle ne rend
pas compte des rotations ou des déformations. Elle n’est appliquée que
lorsque les informations disponibles sont insuffisantes pour fixer un jeu
complet de paramètres de conversion.
L’une des mises en œuvre d’équation à régression multiple le plus
souvent utilisée afin de convertir des coordonnées issues du système
géodésique au WGS84 est :

ΔΦ = A0 + A1 U + A2 V + A3 U2 + A4 UV + A5 V2 +..+ A99
U9 V9
ΔΦ = B0 + B1 U + B2 V + B3 U2 + B4 UV + B5 V2 +..+ B99
U9 V9
Δh =C0 + C1 U + C2 V + C3 U2 + C4 UV + C5 V2 +... + C99
U9 V9

A0 = constante
A0, A1,..., An n = coefficients définis lors du développement
U = k (Φ – Φm) = latitude géodésique normalisée du point de
calcul
V = k (λ – λm) = longitude géodésique normalisée du point de
calcul
k = facteur de l’échelle et conversion des degrés en radians
Φ, λ = latitude géodésique locale et longitude géodésique locale (en
degrés), respectivement, du point de calcul

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II-13
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Φm, λm = valeurs de latitude moyenne et de longitude moyenne,


respectivement, de la zone du système géodésique local (en
degrés)

De toute évidence, d’autres formulations de régressions multiples


(ainsi que des modèles mathématiques), qui constituent aussi des
déformations, sont possibles et pourraient être indiquées pour une région
spécifique.
Afin de garantir que la dissémination internationale de l’ensemble
des informations géodésiques pertinentes, liées aux limites extérieures du
plateau continental, soit effectuée d’une manière aisément identifiable par
des États tiers, la Commission pourrait exiger de l’État demandeur qu’il
indique : i) les coordonnées des limites extérieures du plateau continental
dans un ITRS promulgué par la Commission; ii) des paramètres de
conversion entre le système de références utilisé dans la demande et un
ITRS promulgué par la Commission; et iii) des informations complètes
concernant les méthodes scientifiques utilisées afin de fixer ces paramètres
de conversion.

Étant donné les coordonnées « syst. géodésique ancien »


du point P dans le système
géodésique local fixant ses
coordonnées dans un système P
de référence géocentrique
moderne

Système de référence géocentrique

Figure II.4 : Coordonnées de conversion entre systèmes de références


géodésiques anciens et modernes

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-14
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Détermination des La Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer n’identifie
distances et de la
différence entre pas expressément les surfaces ou les références géodésiques en vertu
l’utilisation des desquelles toutes les distances désignées afin de mettre en évidence les
géodésies par rapport
à celles des limites extérieures des espaces continentaux sur lesquels s’étend la
loxodromes
juridiction nationale devraient être mesurées. La Commission a promulgué
l’ITRF94 et le WGS84. Lorsque des coordonnées géodésiques (ϕ, λ, h) sont
calculées depuis les positions ITRF, l’ellipsoïde associé avec le GRS80
devrait être utilisé.
La Commission a établi dans ses Directives que la surface
géodésique de référence ellipsoïde associée à un système de référence adopté
par un État côtier dans chaque demande serait acceptée afin de fixer toutes
les distances, étant entendu toutefois que les conversions à l’un des systèmes
de références ci-dessus aient été fournies.
Le GRS80 fut adopté lors de la 17e Assemblée générale, tenue à
Canberra en décembre 1979. De multiples constantes et variantes le
définissent, parmi lesquelles quelques-unes des plus importantes sont : i) le
demi-grand axe de la Terre; ii) la constante géocentrique gravitationnelle de
la Terre (y compris l’atmosphère); iii) le facteur de formes dynamiques de la
Terre (à l’exclusion des déformations permanentes dues aux marées); et la
vitesse angulaire de la Terre.
Il utilise les mêmes formules de calcul que le Système de
référence géodésique 1967 (GRS67), adopté lors de la 15e Assemblée
générale de l’UGGI qui s’est tenue à Moscou en 1971 et diffusé par
l’Association internationale de géodésie (ci-après dénommée : IAG). Le
demi-petit axe de référence ellipsoïde est défini comme étant parallèle à
la direction fixée par l’Origine internationale conventionnelle, et le
méridien principal est parallèle au méridien zéro du BIH adopté pour
les longitudes.

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II-15
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Le GRS80 n’est pas seulement un ellipsoïde géométrique avec
une orientation précise. Il est également un ellipsoïde équipotentiel qui
crée un champ de gravité normal.
Un ellipsoïde équipotentiel est un ellipsoïde qui est défini
comme une surface équipotentielle (U = U0 = constante) d’une certaine
fonction potentielle U, appelée potentiel normal. Cette fonction U est
uniquement déterminée au moyen de la surface ellipsoïdale (demi- axes
a, b), la masse M incluse et l’angle de vitesse angulaire w, conformément
au théorème de Stokes-Poincaré et à part de la distribution de la densité
interne.
La courbure géodésique est définie comme la ligne unique
représentant la distance la plus courte possible entre deux points situés sur
l’espace où elle est mesurée : min ∫c dS => Ĉ
Aucune projection cartographique ne peut montrer toutes les
géodésies sur un ellipsoïde en tant que lignes « droites » sur un plan
cartographique.
À l’inverse, un loxodrome ou une ligne rhumb est une ligne d’azimut
constant, ce qui est utile en matière de navigation. Il apparaît comme une
ligne « droite » sur les projections cartographiques de type Mercator, mais il
ne représente pas la ligne de distance la plus courte entre deux points. Les
géodésies et les loxodromes ne correspondent que dans la direction nord-
sud, en l’espèce lorsqu’ils coïncident avec les méridiens.
Le problème inverse 2D sur la surface d’un ellipsoïde est défini
comme :
Étant donné les coordonnées géodésiques entre deux points, quelle
est la distance le long de la géodésie entre eux et les azimuts géodésiques de
la ligne aux deux extrémités?
Ce problème classique de l’histoire de la géodésie a été résolu depuis
les travaux de K. F. Gauss et de manière de plus en plus précise. Un certain
nombre de solutions très précises existent à l’heure actuelle, qui, pour

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II-16
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
l’essentiel, peuvent être cataloguées de la manière suivante : i) des formules
fermées; et ii) des solutions itératives basées sur des équations en nid de
boucle ou des méthodes numériques visant à la solution d’équations
différentielles, y compris les techniques de Runge Kutta.
L’utilisation de la surface géodésique de référence ellipsoïde afin de
déterminer les distances en vertu de la Convention garantit l’application
d’un système métrique uniforme et homogène en permanence ainsi que
l’application d’une méthodologie cohérente d’un point de vue géodésique.
Elle semble aussi se justifier du fait de la pratique d’État qui a mis en
évidence l’utilisation de cette surface en matière de détermination des limites
extérieures des mers territoriales; les zones contiguës; les zones
économiques exclusives; et par-dessus tout, le plateau continental qui est
fixé au moyen d’une distance allant jusqu’à 200 M.

La géodésie joue un rôle important dans la mise en œuvre de l’article


76 du fait que toutes les distances indiquées à l’article 76, en l’espèce, 200 M,
350 M, 100 M, et 60 M, sont interprétées par la Commission comme devant
être mesurées au moyen d’une géodésie de la surface géodésique de
référence ellipsoïde.
La Commission interprète aussi comme géodésies les lignes droites
qui n’excèdent pas les 60 M précisant les limites extérieures du plateau
continental dont il est fait état à l’article 76, par. 7.

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II-17
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Geodésie
6.220,782 km
> 850 km
Loxodrome
6.493,616 km

Figure II.5 : Géodésie et loxodrome entre les sièges de l’ONU


à New York et à Genève sur projection Mercator

Alors que la différence du point de vue distance le long d’une


géodésie et d’un loxodrome joignant New York et Genève est de
272 834 km (fig. II.5), la séparation le long de leur trajectoire est même
supérieure à 850 km! Les coordonnées géodésiques ont été obtenues pour
l’aéroport JFK de New York et l’Union internationale des
télécommunications des Nations Unies, à la Place des Nations à Genève, en
Suisse.
Enseignement no 1 : La séparation des géodésies et des loxodromes
sera souvent plus prononcée au plan latéral le long de la trajectoire
que sur la distance proprement dite.
Enseignement no 2 : Les géodésies seront situées au nord des
loxodromes dans l’hémisphère Nord;
Enseignement no 3 : Les géodésies seront situées au sud des
loxodromes dans l’hémisphère Sud.

Conclusions La géodésie joue un rôle important dans la mise en œuvre de l’article


76 par le biais de la définition des unités, et les deux Systèmes de référence
terrestre internationaux qui sont agréés par la Commission : ITRF94 et
WGS84.

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II-18
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Les conversions des coordonnées géodésiques entre les divers
systèmes de références jouent un rôle primordial en matière de demande
lorsque des systèmes différents sont utilisés. Des informations détaillées eu
égard à l’ensemble des paramètres et des pratiques sont exigées par les
Directives de la Commission.
Les Directives de la Commission établissent aussi que le référentiel
géodésique doit être utilisé pour la détermination des distances. Les
géodésies sont interprétées par la Commission des 200 M à l’article 76.

Définition géodésique Si la contrainte des distances est utilisée dans une demande, la
et positionnement des
lignes de base Commission peut exiger que des informations techniques relatives aux
lignes de base telles que la source des données, le positionnement, les
techniques de levés, l’heure et la date du levé, les corrections appliquées aux
données, les évaluations a priori et a posteriori des erreurs aléatoires et des
erreurs systématiques, le référentiel géodésique utilisé, et la définition
géométrique des lignes de base droites, fermées ou archipélagiques soient
fournies.
La Commission reconnaît dans ses Directives que des définitions
multiples de la laisse de basse mer sont aujourd’hui utilisées. Des lignes de
base droites, fermées ou archipélagiques peuvent être définies soit comme
des géodésies ou des loxodromes d’une manière cohérente dans une
demande. Cependant, la Commission n’est pas habilitée par la Conférence
des Nations Unies sur le droit de la mer à promulguer des recommandations
en matière de délinéation des lignes de base à partir de laquelle la largeur de
la mer territoriale est mesurée.
Les stipulations relatives à la délinéation des lignes de base et aux
pratiques des États sont examinées dans deux ouvrages de la DOALOS :
Æ United Nations (1989a). The Law of the Sea. Baselines : An
Examination of the Relevant Provisions of the United Nations Convention
on the Law of the Sea. Office for Ocean Affairs and the Law of the Sea.
Publication E.88.V.5 United Nations, New York.

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II-19
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Æ United Nations (1989b). The Law of the Sea. Baselines : National
Legislation with Illustrative Maps. Office for Ocean Affairs and the Law of
the Sea. Publication E.89.V.10 United Nations, New York.
Les articles pertinents constituant la Convention sont énumérés ci-
dessous et sont assortis d’illustrations.

Figure II.6 : Lignes de base normales

Article 5 : Lignes de Sauf dispositions contraires stipulées dans cette Convention, la ligne
base normales
de base normale utilisée afin de mesurer la largeur de la mer territoriale est la
laisse de basse mer le long d’une côte ainsi qu’indiquée sur les cartes à
grande échelle officiellement reconnues par l’État côtier.

Figure II.7 : Récifs

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II-20
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Article 6 : Récifs Dans le cas d’îles situées sur des atolls ou sur des îles présentant des
récifs frangeants, la ligne de base permettant de mesurer la largeur de la mer
territoriale est la laisse de basse mer côté large du récif, ainsi qu’illustré par le
symbole approprié sur les cartes officiellement reconnues par l’État côtier.
[L’île d’Ulithi et ses récifs (fig. II.7) donnent un exemple des
distances potentielles entre l’île proprement dite et ses récifs.]

Figure II.8 : Lignes de base droites

Article 7 : Lignes de 1. Dans les localités où la côte est profondément déchiquetée et


base droites
indentée, ou s’il y a une frange d’îles le long d’une côte dans ses environs
immédiats, la méthode des lignes de base droites joignant les points
appropriés peut être utilisée.
2. Lorsque la côte, du fait de la présence d’un delta ou d’autres
conditions naturelles, est profondément instable, les points appropriés
peuvent être sélectionnés le long de la laisse de basse mer côté large la plus
éloignée et, en dépit de la régression ultérieure de la ligne de laisse de basse
mer, les lignes droites demeureront en vigueur jusqu’à ce qu’elles soient
modifiées par l’État côtier conformément à ladite Convention.

(VOIR LA FIGURE II.9 À LA PAGE II-23)

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-21
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
3. La délinéation des lignes de base droites ne saurait s’écarter de
manière marquée de la direction générale de la côte, et les zones marines se
trouvant à l’intérieur des limites doivent être suffisamment proches des
terres pour être assujetties au régime des eaux intérieures.
4. Les hauts-fonds découvrants ne sauraient servir de point de
convergence ou de divergence permettant d’établir la délinéation des lignes
de base droites, à moins que des phares ou des installations similaires qui
demeurent au-dessus du niveau de la mer de manière permanente y aient été
aménagés, ou hormis les cas où la délinéation des lignes de base depuis ces
mêmes hauts-fonds a reçu l’agrément international général.
5. Lorsque la méthode des lignes de base droites est applicable en
vertu du paragraphe 1, il faudra tenir compte, lors de la détermination des
lignes de base spécifiques, des intérêts économiques propres à la région
intéressée, dont la réalité et l’importance ont été manifestement confirmées
par une utilisation prolongée.
6. Le système des lignes de base droites ne saurait être appliqué par
un État s’il venait à couper les voies d’accès entre la mer territoriale et les
hautes mers d’un autre État ou s’il bloquait l’accès de ce dernier aux zones
économiques exclusives.

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II-22
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Figure II.9 : Côte hautement instable (delta du Gange)

Figure II.10 : Embouchures des fleuves

Article 9 : Embouchures Si un fleuve se déverse directement dans la mer, la ligne de base sera
des fleuves
une ligne droite traversant l’embouchure du fleuve entre des points situés
sur la laisse de basse mer de ses rives.
[Le delta du Nil (fig. II.10) est un exemple parmi tant d’autres dans
le monde de fleuve auquel les stipulations de l’article 9 sont applicables.]

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II-23
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Un point d’entrée
L > 24 M naturelle

L < 24 M Pas de
point
d’entrée
x naturelle
x+y+z=L
y
L < 24 M
z Points
d’entrée
multiples
L = 24 M

24 M 24 M

Figure II.11 : Baies


Article 10 : Baies 1. Cet article a trait uniquement aux baies dont les côtes
appartiennent à seul État.
2. Dans le cadre de cette Convention, une baie est une indentation
prononcée dont le degré de pénétration est proportionnel à la largeur de son
embouchure, permettant de ce fait l’inclusion d’eaux enclavées et
constituant plus qu’une simple courbure de la côte. Une indentation,
cependant, ne saurait être considérée comme une baie si sa zone est aussi
large, ou plus large, que celle d’un demi-cercle dont le diamètre est une ligne
tracée à travers l’ouverture de cette indentation.
3. Au titre des mesures, la zone d’une indentation est celle située
entre la laisse de basse mer autour de la côte de l’indentation et une ligne
joignant la laisse de basse mer à ses points d’entrée naturelle. Lorsque, du
fait de la présence d’îles, une indentation possède plus d’une ouverture, le
demi-cercle sera tracé sur une ligne dont la longueur équivaudra à la somme
totale des longueurs des lignes traversant les multiples ouvertures. Les îles
situées à l’intérieur d’une indentation seront incluses comme si elles faisaient
partie de la zone aquatique de l’indentation.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-24
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
4. Si la distance entre les laisses de basse mer des points d’entrée
naturelle d’une baie n’excède pas 24 M, une ligne de fermeture pourra être
tracée entre ces deux marques de laisse de basse mer, et les eaux incluses
pourront ainsi être considérées commes des eaux intérieures.
5. Lorsque la distance entre les laisses de basse mer des points
d’entrée naturelle excède 24 M, une ligne de base droite de 24 M sera tracée
à l’intérieur de la baie de manière à inclure une zone d’eau maximum qui
corresponde à une ligne de cette longueur.
6. Les stipulations précédentes ne s’appliquent pas aux baies classées
dans la catégorie « historique », ou dans tout autre cas où le système des
lignes droites stipulé à l’article 7 est appliqué.

[Dans la figure II.11, la figure sur la gauche montre plusieurs


exemples mettant l’accent sur la distance mesurant la baie et la zone
avoisinante. La figure sur la droite met en lumière les incertitudes
potentielles se faisant jour dans la sélection des points d’entrée naturelle.]

Article 11 : Ports Dans le cadre de la délimitation de la mer territoriale, les


infrastructures portuaires permanentes les plus avancées qui forment une
partie intégrante du système portuaire sont considérées comme faisant partie
de la côte. Les installations au large et les îles artificielles ne sauraient être
considérées commes des infrastructures portuaires permanentes.
[Le port de Rotterdam, aux Pays-Bas, illustre des exemples typiques
d’infrastructures portuaires permanentes qui peuvent être considérées
comme faisant partie de la côte.]

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II-25
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Figure II.12 : Rades

Article 12 : Rades Les rades qui sont en règle générale utilisées pour le chargement, le
déchargement et l’ancrage des navires, et qui seraient autrement situées
complètement ou partiellement en dehors des limites extérieures de la mer
territoriale, sont incluses dans la mer territoriale.
[Le port de Cherbourg, en France (fig. II.12), contient une
petite rade et une grande rade à l’intérieur de la baie qui pourraient être
considérées comme faisant partie de la mer territoriale en vertu des
stipulations de l’article 12. Ce cas de figure s’appliquerait également
même si les rades étaient situées en dehors de la baie.]

Figure II.13 : Hauts-fonds découvrants situés entièrement ou partiellement à


une distance n’excédant pas la largeur de la mer territoriale

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II-26
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Article 13 : Hauts-fonds 1. Un haut-fond découvrant est une zone de terre naturellement
découvrants
formée qui est entourée par l’eau et s’élève au-dessus de l’eau lorsque la
marée est basse, mais qui est submergée lorsque la marée est haute.
Lorsqu’un haut-fond découvrant est entièrement ou partiellement situé à
une distance n’excédant pas la largeur de la mer territoriale depuis la mer ou
depuis une île, la laisse de basse mer sur cette élévation peut être utilisée
comme la ligne de base servant à mesurer la largeur de la mer territoriale.
2. Lorsqu’un haut-fond découvrant est entièrement situé à une
distance excédant la largeur de la mer territoriale depuis le continent ou
depuis une île, il n’a pas de mer territoriale qui lui soit propre.

Article 14 : L’État côtier peut de même fixer les lignes de base en choisissant
Conjuguaison de
l’une des méthodes stipulées dans les articles précédents afin de les adapter à
méthodes afin de
déterminer les lignes de un large éventail de situations.
base
[Les stipulations de l’article 14 rendent possible la conjuguaison de
lignes de base mises en évidence au titre de plusieurs autres stipulations afin
de fixer les limites extérieures de la mer territoriale d’un seul État.]

Figure II.14 : Lignes de base archipélagiques

Article 47 : Lignes de 1. Un État archipélagique peut tracer des lignes de base


base archipélagiques
archipélagiques droites en joignant les points les plus avancés des îles les
plus avancées et les récifs découvrants de l’archipel, étant entendu qu’à
l’intérieur de ces lignes de base soient incluses les îles principales et une zone

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II-27
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
dans laquelle le ratio de la zone aquatique par rapport à la zone terrestre, y
compris les atolls, soit compris entre 1 à 1 et 9 à 1.
2. La longueur de ces lignes de base ne saurait excéder 100 M,
hormis et jusqu’à 3 % du nombre total de lignes de base circonscrivant tout
archipel qui pourraient excéder cette longueur, et ce, jusqu’à une longueur
maximum de 125 M.
3. La délinéation de ces lignes de base ne s’écartera pas de manière
marquée de la configuration générale de l’archipel.
4. Les hauts-fonds découvrants ne sauraient servir de point de
convergence ou de divergence permettant d’établir la délinéation des lignes
de base, à moins que des phares ou des installations similaires qui
demeurent au-dessus du niveau de la mer de manière permanente ou lorsque
des hauts-fonds découvrants soient situés entièrement ou partiellement à
une distance n’excédant pas la largeur de la mer territoriale, et ce, depuis l’île
la plus proche.
5. Le système des lignes de base ne saurait être appliqué par un État
archipélagique s’il venait à couper les voies d’accès entre la mer territoriale et
les hautes mers d’un autre État ou s’il bloquait l’accès de ce dernier aux
zones économiques exclusives.
6. Si une partie des eaux archipélagiques d’un État archipélagique
sont situées entre deux parties d’un État voisin immédiatement adjacent, les
droits existants et tout autre intérêt légitime que ce dernier État a
traditionnellement exercés sur ces eaux et tous les droits stipulés par accord
entre ces États se perpétueront et seront respectés.
7. Dans le cadre du calcul du ratio de l’eau par rapport à celui de la
terre en vertu du paragraphe 1, les zones terrestres peuvent inclure des eaux
situées à l’intérieur des récifs frangeants des îles et des atolls, y compris la
partie du plateau océanique escarpé qui est circonscrit ou quasiment
circonscrit par une chaîne d’îles calcaires ou de récifs découvrants situés sur
le périmètre du plateau.

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II-28
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
8. Les lignes de base tracées conformément à cet article devront êre
indiquées sur des cartes d’une échelle ou d’échelles permettant de vérifier
leur position. À défaut, des listes énumérant les coordonnées géographiques
des points et précisant le référentiel géodésique peuvent être substituées.
9. L’État archipélagique devra assurer la publicité voulue à ces cartes
ou listes de coordonnées géographiques et déposera une copie de chaque
carte ou liste auprès du Secrétaire général des Nations Unies.
Les Îles Salomon sont un exemple typique d’un État archipélagique
qui est formé de plus d’un archipel.

a
)

Figure II. 15 : Zones et leur ratio à l’article 47


Les modalités d’examen permettant de déterminer si un groupe
d’îles peut être désigné en tant qu’archipel unique au titre de l’article 47 de la
Convention des Nations Unies sur le droit de la mer ont été examinées sous
l’optique de la géodésie et du calcul géométrique. La démarche illustrée plus
haut à la figure II.15 décompose des zones complexes en simples triangles
dont les aires peuvent être additionnées afin de fixer le ratio eau par rapport
à celui de la terre.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-29
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Carrera, G. (1992). An Iterative Method for the Investigation of
Archipelagic Status. In Proceedings of the First International
Conference on Geodetic Aspects of the Law of the Sea, Bali,
Indonesia, 8-11 Juin, p. 80 à 84

Positionnement Alors que les techniques terrestres et les techniques de triangulation


aérienne ont été utilisées dans le passé, les méthodes de localisation par
satellite GPS et GLONASS sont maintenant couramment utilisées.

Les délinéations GPS peuvent être effectuées de plusieurs façons : i)


point ou différentiel; ii) fixe ou kinématique; iii) pseudo-distance ou phase
porteuse; iv) en utilisant des éphémérides transmises par satellite; v) en
utilisant des éphémérides précises transmises par satellite à partir du Service
international du GPS; ou vi) en utilisant des systèmes à couverture mondiale
par voie terrestre, marine et aérienne.

Figure II.16 : Positionnement GPS des lignes de base


Le positionnement précis des laisses de basse mer pose souvent des
problèmes d’ordre logistique, quelle que soit la méthode géodésique utilisée.

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II-30
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Figure II.17 : Déploiement du segment espace du GPS


Le déploiement de la constellation de satellites GPS a évolué de
1978 à 2004. Il comprend le déploiement de quatre différents blocs de
satellites : I, II, IIA et IIR. Chaque bloc s’est révélé technologiquement
différent et supérieur à ses prédécesseurs.

Figure II.18 : Service international du GPS

Le Service international du GPS (ci-après dénommé : IGS) offre une


excellente source d’informations précieuses permettant de calculer des
positions GPS très précises. L’IGS diffuse des orbites GPS, des données de

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II-31
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
suivi ainsi que d’autres données et produits GPS de haute qualité en ligne et
en temps quasi réel afin de s’acquitter des objectifs relatifs à un large éventail
d’applications et d’études scientifiques et d’études d’ingénierie. Ses centres
de données mondiales archivent et assurent un accès en ligne aux données
de suivi et aux produits relatifs aux données. Les données en ligne sont
utilisées par les centres d’analyse afin d’établir une gamme de produits, qui
sont alors communiqués aux centres de données mondiales à des fins
d’utilisation publique (<http ://igscb.jpl.nasa.gov/>).

Figure II.19 : Service international du GPS + réseau


de 300 stations de suivi

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-32
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Tableau des produits IGS [valeurs de transmission GPS


incluses pour comparaison]
Éphémérides satellite GPS/satellite et horloges stations

Intervalle
Exactitude Latence Remises à jour
d’échantillon

Orbites ~200 cm
Transmission Tems réel – Quotidien
Horloges
~7 ns
sat

Orbites ~10 cm
Ultra-Rapide
Deux fois par
(moitié par Horloges Temps réel 15 min.
jour
prévision) ~5 ns
sat

Ultra-Rapide Orbites <5 cm


Deux fois
(moitié par 3 heures 15 min.
Horloges par jour
observation) ~0.2 ns
sat

Orbites 3 cm 15 min.

Rapide Horloges 17 heures Quotidien


sat. et 0.1 ns 5 min.
stations

Finale Orbites 2 cm 15 min.


Horloges ~ 13 jours Hebdoma-
daire
sat. et 0.05 ns 5 min.
stations

Figure II.20 : Produits du Service international du GPS

Parmi les produits du Service international du GPS figurent : la


transmission, ultrarapide (moitié par prévison), ultrarapide (moitié par
observation), rapide et les éphémérides finales par satellite GPS, et les
informations fournies par satellite et par une horloge de station. Chacun de
ces produits est réalisé avec une exactitude, une latence, des temps de remise
à jour et des intervalles d’échantillons de données divers.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-33
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Tableau des produits IGS [valeurs de transmission GPS


incluses pour comparaison]

Éphémérides par
Intervalle
satellite Exactitude Latence Remise à jour
d’échantillon
GLONASS

Final 30 cm ~4 semaines Hebdomadaire 15 min

Figure II.21 : Produits du Service international du GPS

Le Service international du GPS réalise aussi le programme


Éphémérides finales par satellite GLONASS avec une exactitude se situant à
30 cm, une latence de 4 semaines, une remise à jour hebdomadaire et un
intervalle d’échantillon de 15 cm.
Parmi d’autres produits, il faut citer les coordonnées géocentriques
des stations de suivi IGS (>130 sites), des paramètres de rotation terrestre,
et des paramètres atmosphériques.

Limites extérieures Les méthodes géodésiques à la surface géodésique d’une référence


ellipsoïde afin de fixer les limites extérieures sont des enveloppes d’arcs et
des tracés parallèles. Le recours aux procédés graphiques manuels afin de
fixer des limites n’est pas recommandé. Lorsque la méthode des enveloppes
d’arcs est appliquée, seuls quelques points de base peuvent contribuer à la
délinéation de la limite des 350 M.
Les Directives scientifiques et techniques de la Commission
indiquent expressément que les erreurs et les régions de confiance des
limites extérieures doivent être identifiées et consignées dans une demande.
Shalowitz (1962, p. 171) propose une définition de la méthode des
enveloppes d’arcs, où la limite extérieure est le lieu géométrique du centre
d’un cercle dont la circonférence est toujours en contact avec la côte, à
savoir, avec la laisse de basse mer ou les limites côté large d’eaux intérieures.
La Commission présume que cette méthode s’applique à la surface
géodésique de référence ellipsoïde.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-34
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Shalowitz, A.L. (1962). Shore and Sea Boundaries : with Special
Reference to the Interpretation and Use of Coast and Geodetic Survey
Data. Volume. 1, Boundary Problems Associated with the Submerged
Lands Cases and the Submerged Lands Acts. U.S. Department of
Commerce, Coast and Geodetic Survey, Washington, D.C.

Figure II.22 : Lignes de base normales et mer territoriale


par la méthode de l’enveloppe d’arcs
La mise en œuvre de l’article 5 au moyen de la méthode des
enveloppes d’arcs peut dans un certain nombre de circonstances se traduire
par une configuration complexe des limites extérieures, ce qui peut poser
quelques problèmes de gestion.

Figure II.23 : Lignes de base droites et mer territoriale


par la méthode des tracés parallèles

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-35
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
Le régime des lignes de base droites et la méthode des tracés
parallèles sont conçus afin de simplifier la forme et l’emplacement des
limites extérieures des espaces maritimes.

Figure II.24 : Comparaison de la mer territoriale calculée


par les deux types de lignes de bases et de méthodes

Il existe des différences importantes en matière de définition des


limites extérieures de la mer territoriale entre les lignes de base normales et
les lignes de base droites. La différence la plus évidente est la création d’eaux
intérieures mais il en existe aussi d’autres, telles que la possibilité
d’incorporer au sein de la mer territoriale de petites portions d’espaces
maritimes situés entre des arcs consécutifs.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-36
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Figure II.25 : Impact de la définition des lignes


de base droites : Norvège

Deux limites à 200 M et à 350 M calculées au moyen de la


méthode des tracés parallèles à partir des lignes de base droites à partir
desquelles la largeur de la mer territoriale de Norvège est mesurée. La
limite extérieure est plus lisse que celle qui serait obtenue par le biais
des lignes de base normales.

Figure II.26 : Longueur des 120 lignes de base et leur histogramme

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-37
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
La Convention ne recommande pas de longueur maximum pour les
lignes de base droites en vertu de l’article 7. Le graphique de gauche de la
figure II.26 illustre la longueur individuelle de chacune des 120 lignes de
base de la Norvège. Le graphique de droite illustre l’histogramme de la
distribution des longueurs des lignes de base droites de la Norvège.

Ligne des 350 M/différence

Ligne des 200 M/différence

Figure II.27 : Distance au-delà des 200 M à partir de lignes


de base normales
Le graphique de gauche de la figure II.27 illustre la différence de
distance entre la ligne des 200 M obtenue par la méthode des tracés
parallèles avec des lignes de base droites par rapport à la ligne des 200 M
obtenue par la méthode des enveloppes d’arcs avec des lignes de base
normales. Le graphique de droite illustre la différence de distance entre la
ligne des 350 M obtenue par la méthode des tracés parallèles avec des lignes
de base droites par rapport à la ligne des 350 M obtenue par la méthode des
enveloppes d’arcs avec des lignes de base normales. Dans les deux cas, les
lignes de base normales ont été définies uniquement au moyen des repères
d’extrémités des lignes de base droites. Les différences plus marquées dans
chaque graphique découlent de l’impact des lignes de base longues.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-38
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
La comparaison des deux graphiques illustre que les différences dans
les limites avec et sans des lignes de base droites sont plus marquées pour la
ligne des 200 M qu’elles ne le sont pour la ligne des 350 M. L’effet dû à la
longueur intégrale de la ligne de base droite diminue au fur et à mesure de
l’accroissement de la distance à partir des lignes de base.

Élaboration de la Il y a plusieurs distances qui doivent être mesurées lors de la mise en


limite extérieure
œuvre de l’article 76 telles que le 200 M et le 300 M à partir des lignes de
base à partir desquelles la largeur de la mer territoriale est mesurée, à savoir
100 M pour l’isobathe de 2 500 M, 60 M depuis le pied du talus continental
et la mesure de la distance depuis le PTC au point de 1 %.
La détermination de la région de confiance des limites extérieures est
un procédé qui comprend la propagation d’erreurs dans la position des
lignes de base, des isobathes et du pied du talus continental à des erreurs
dans la position des limites extérieures. Ces régions de confiance de
l’emplacement de la position des points sur la surface d’un ellipsoïde sont
rendues par une erreur elliptique. L’ampleur d’une erreur elliptique est
définie par la probabilité qui y est associée, à savoir plus l’échelle de l’ellipse
est large, plus forte est la probabilité que la « véritable » valeur sera trouvée
en son sein.

| σ2N σNE |
Cx =| | σN
| σNE σ2E |
σS
C x = ( AT Cl-1 A ) -1 Probability that the “true”
where value will be located
within the error ellipse
Ax=l and covariance matrix C x
scale factors
Cl observations covariance matrix
Probability 2D 3D
A design matrix
x vector of parameters (coordinates) 67% 1.51 1.87
l vector of observations 95% 2.45 2.79

Figure II.28 : Un mot à propos des erreurs elliptiques


sur le point de la ligne de base

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-39
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

L’ampleur et la forme de l’erreur elliptique sont contrôlées par la


matrice des covariantes des prévisions de coordonnées (paramètres).

Figure II.29 : Détermination des régions de confiance des limites


extérieures par la méthode de l’enveloppe d’arcs

Les variations en matière de forme et de taille de la région de


confiance de la limite extérieure déterminée à partir d’un point sur une
ligne de base normale est fonction de l’ampleur et de l’orientation de
l’erreur elliptique du point sur la ligne de base normale. Ainsi, la taille
de la région de confiance n’est pas constante dans l’ensemble, en dépit
du fait qu’elle est déterminée à partir d’un point unique.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-40
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Limites extérieures et leurs


régions de confiance

Régions de confiance
des repères d’extrémités
des lignes de base droites

Figure II.30 : Détermination des régions de confiance des limites


extérieures par la méthode des tracés parallèles

Les variations en matière de forme et de taille de la région de


confiance de la limite extérieure déterminée à partir d’une ligne de base
droite est fonction des tailles et de l’orientation des erreurs elliptiques
des deux repères d’extrémité de la ligne de base droite. Ce cas est
beaucoup plus complexe que celui dont il est question dans le cas des
lignes de base normales parce que les positions des deux points de
lignes de base différentes sont mobilisées, mais fait plus important
encore, parce que les erreurs sont en corrélation.

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II-41
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Figure II.31 : Exactitude par rapport à précision

Alors que la suppression des erreurs systématiques accroît


l’exactitude d’une mesure, la suppression d’erreurs aléatoires accroît la
précision d’une mesure.
L’exactitude est plus élevée lorsque les biais sont évités. La
précision est plus élevée lorsque la dispersion est minimisée.
Ainsi qu’établi dans les Directives scientifiques et techniques 2.3.3
de la Commission :
La délinéation de la limite extérieure du plateau continental étendu
se déroule en trois étapes :
i) Les deux limites calculées en appliquant chacune des règles
positives sont utilisées pour créer leur enveloppe extérieure ou ligne
déduite des formules;
ii) Les deux limites calculées en appliquant chacune des règles
négatives sont utilisées pour créer leur enveloppe extérieure ou ligne
déduite des contraintes; et

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II-42
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
iii) L’enveloppe intérieure des lignes déduites des formules et des
contraintes décrites ci-dessus détermine la limite extérieure du plateau
continental étendu.

Figure II.32 : Fixation de la ligne de formule

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-43
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Figure II.33 : Fixation de la ligne de contrainte

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II-44
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Figure II.34 : Fixation de la limite extérieure du plateau


continental étendu

Selon les Directives scientifiques et techniques 2.3.9 de la


Commission, dans le cas de droites reliant des points fixes à chacun
desquels l’épaisseur des sédiments est égale au centième au moins de la
distance la plus courte entre ces points et le pied du talus continental :

i) Seuls des points espacés de 60 M au plus le long de la même


marge continentale pourront être connectés par une droite;

ii) Ces droites ne devront pas être utilisées pour relier des points
fixes situés sur des marges continentales séparées et se faisant face;

iii) Seule la partie du fond marin qui satisfait à toutes les conditions
énoncées à l’article 76 est circonscrite par ces droites; et

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-45
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

iv) toute partie du fond marin rattaché au plateau continental


par la construction de ces droites doit pleinement satisfaire aux
conditions énoncées à l’article 76.

Figure II.35 : Fixation de la limite extérieure de marges


continentales séparées étendues

Les lignes de la limite extérieure de 60 M ne devraient pas être


utilisées afin de connecter les points fixes situés sur des marges
continentales séparées et se faisant face.
Selon les Directives scientifiques et techniques 2.3.10 de la
Commission, la limite extérieure du plateau continental est définie au moyen
de droites qui peuvent relier des points fixes situés sur des arcs : ces arcs
peuvent se trouver à 100 M de l’isobathe de 2 500 mètres, à 60 M au plus du
pied du talus, ou à 350 M des lignes de base à partir desquelles est mesurée
la largeur de la mer territoriale. En pareil cas, les droites doivent être
construites de façon à ne circonscrire que la partie du fond marin qui
satisfait à toutes les conditions énoncées à l’article 76.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-46
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Conclusions La Commission peut exiger la définition géodésique ainsi que le


positionnement des lignes de base si la contrainte des 350 M est invoquée,
mais elle n’est pas habilitée par la Convention des Nations Unies sur le
droit de la mer à promulguer des recommandations s’agissant de leur
délinéation.
Les limites extérieures peuvent être déterminées au moyen des
méthodes des enveloppes d’arcs à partir de lignes de base normales et/ou
des tracés parallèles à partir de lignes de base droites. Les régions de
confiance de ces limites extérieures peuvent être déterminées par le biais de
la propagation des erreurs provenant des lignes de base, du PTC et de
l’isobathe de 2 500 mètres.
La conjuguaison des lignes déduites des formules et des lignes de
contraintes peut être atteinte au moyen d’un processus en trois étapes.
Seule la portion du fond marin qui satisfait à toutes les stipulations de
l’article 76 peut être circonscrite dans la limite extérieure du plateau
continental.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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II-47
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II

Module II – Exercice

Exercice 2 : Établissement d’une demande adressée à la


Commission des limites du plateau continental

Vous jouerez le rôle d’un conseiller en géodésie auprès de votre


gouvernement et ferez partie d’une équipe multidisciplinaire Durée de l’épreuve
d’experts. Vous devez établir une liste des problèmes et des tâches
30 min.
géodésiques liés à l’établissement d’une demande assortie de
données et d’informations venant à l’appui de la délinéation des
limites extérieures du plateau continental au-delà de 200 M.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
II-48
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géodésiques
Module II
NOTES

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II-49
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Sommaire
Le présent module mesure le rôle de l’hydrographie et de ses méthodes dans la mise
en œuvre de l’article 76, notamment en son paragraphe 5. Il traite de la définition
hydrographique des lignes de base. Il décrit la méthodologie utilisée en matière de collecte et
de gestion des données hydrographiques et celle relative aux mesures (navigation, sondages
acoustiques, etc.). Il indique les normes utilisées lors de la conception d’un levé
hydrographique.
Il examine les méthodes appliquées en matière de détermination de l’isobathe de
2 500 m ainsi que ses incertitudes. Il examine l’évaluation des incertitudes bathymétriques à
l’occasion de l’établissement d’une demande et les effets de la distribution des données et de
la rugosité des fonds marins dans la détermination de l’isobathe de 2 500 m. Il établit une
classification générale des modèles bathymétriques et de leurs représentations numérique et
analytique en 2D et 3D.
Le module traite également de la sélection des points aux fins du tracé de la limite des
100 M et de la détermination de la région de confiance de l’isobathe de 2 500 m plus la
contrainte des 100 M.

L’hydrographie et Les méthodes hydrographiques interviennent dans toutes les


l’article 76
activités de la cartographie des fonds marins liées à la mise en œuvre
de l’article 76 :
Les hydrographes sont chargés de la détermination de la
laisse de basse mer et de la réalisation du zéro des cartes marines de
la profondeur. Ils sont aussi chargés de la conception du levé
hydrographique, de l’acquisition des données, du contrôle de la
qualité, et de la gestion des données en matière de l’ensemble des
mesures acoustiques et autres venant à l’appui de la cartographie du
fond des océans.
L’une des missions les plus importantes de l’hydrographie
aux termes de l’OMI consiste à produire des cartes marines
officiellement agréées par les États. Il reste que dans l’optique de
l’article 76, la détermination de l’isobathe de 2 500 m joue un rôle

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
III-1
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
des plus importants dans l’établissement de l’une des contraintes des
limites extérieures du plateau continental.
L’hydrographie est la discipline qui s’attache à préciser les formes
et la configuration des fonds marins, ainsi que ses liens géographiques
avec la masse terrestre et avec la dynamique des océans .
Elle représente l’ensemble des données et des informations
géospatiales ainsi que la science appliquée touchant aux domaines de
l’acquisition, de l’exploitation et du traitement – en l’espèce les
composantes indispensables à l’énonciation des formes topographiques,
physiques et dynamiques de l’hydrosphère et de ses frontières par
rapport à la croûte terrestre.
L’hydrographie contribue à la mesure et à la représentation
des fonds marins. À titre indicatif, elle entreprend les tâches
suivantes :
ƒ Levés hydrographiques exécutés, autant que possible, de
manière à être conformes aux exigences de la sécurité de la
navigation maritime. Règle 9, chapitre V, Convention
internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en
mer;
ƒ Gestion des côtes et des grands fonds océaniques, ainsi
que la protection de l’environnement;
ƒ Exploration et exploitation des ressources naturelles;
ƒ Recherche scientifique; et
ƒ Questions relatives à la sécurité nationale.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
III-2
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Définition L’hydrographie intervient dans la mesure et la représentation
hydrographique des des fonds marins. Au nombre de multiples raisons qui justifient
lignes de base l’exécution de levés, on retiendra la gestion des côtes et des grands
fonds océaniques ainsi que la protection de l’environnement;
l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles; la recherche
scientifique; la sécurité nationale et surtout, la sauvegarde de la vie
humaine en mer.
En fait, la règle 9 du chapitre V de la Convention internationale
pour la sauvegarde de la vie humaine en mer stipule que les levés
hydrographiques sont exécutés, autant que possible, de manière à être conformes
aux exigences de la sécurité de la navigation maritime.
Si la contrainte des 350 M est utilisée lors d’une demande, la
Commission peut exiger des informations techniques relatives à la
définition hydrographique des lignes de base, telles que la source
des données, la définition de la laisse de basse mer ainsi que la
réalisation du zéro des cartes marines. Le zéro des cartes marines est
le plan de référence auquel toutes les sondes caractéristiques et les
côtes des hauts-fonds découvrants sont liées. Le paragraphe 3 de la
Résolution technique A2.5 de l’OHI stipule que le zéro des marées
prédictives sera le même que celui des cartes maritimes.
Les Directives scientifiques et techniques de la Commission
reconnaissent l’existence de multiples définitions et de mises en
application de la laisse de basse mer couramment utilisées.

La magnitude de la dérive horizontale dx des lignes de base normales est


inversement proportionnelle à la magnitude de la déclivité de la plage a,
et de la différence d’altitude dH entre elles :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
III-3
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.1 : Impact de la définition de la laisse de basse mer le long


d’une côte

Figure III.2 : Impact horizontal de la laisse de basse mer


Dans les régions où le marnage est conséquent et la magnitude
du talus restreinte, la définition de la laisse de basse mer peut
déplacer des lignes de base normales depuis une dizaine de mètres
jusqu’à plusieurs centaines de mètres.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
III-4
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.3 : L’impact de la laisse de basse mer sur la définition des


hauts-fonds découvrants et des hauts-fonds

La définition de la laisse de basse mer se répercute à son tour


sur la définition des hauts-fonds découvrants ainsi que sur celle des
hauts-fonds. Certaines des formes pourraient être désignées en tant
que hauts-fonds découvrants, et d’autres comme des hauts-fonds si,
à titre d’exemple, la marée astronomique basse ou la basse mer
inférieure, grande marée (BMIGM) étaient choisies sur le zéro des
cartes marines. Quelques-unes parmi les références de surfaces de
marées sont :

Marée astronomique la plus haute


PMSGM Pleine mer supérieure, grande marée
NMM/MSL Niveau moyen de la mer
BMIGM Basse mer inférieure, grande marée
Marée astronomique la plus basse

Aux termes de l’article 13 de la Convention, par « hauts-


fonds découvrants » on entend les élévations naturelles de terrain
qui sont entourées par la mer, découvertes à marée basse et
recouvertes à marée haute. À l’inverse, par « haut-fond » on entend
une formation naturelle de terrain immergée à marée basse. D’où
l’intérêt de la définition de la marée basse et de la laisse de basse
mer.
Selon une résolution adoptée lors de la tenue de la Deuxième
Conférence hydrographique internationale de 1926, la laisse de
basse mer cartographiée ou zéro des cartes marines devait :
ƒ N’être pas si basse que l’eau pourrait rarement tomber en dessous de
son niveau;
ƒ N’être pas si basse que les profondeurs cartographiées seraient d’un
niveau incroyablement peu profond;
ƒ Ne varierait que graduellement d’une zone à une autre et d’une carte
à une carte adjacente, afin d’éviter des discontinuités.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
III-5
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Certains des plans de référence de basse mer comprennent :
ƒ Le niveau des plus basses mers (ci-après dénommée :
PBM) : hauteur prédictive des eaux les plus basses;
ƒ La marée astronomique la plus basse : prévision des eaux
les plus basses sur un cycle de 19 ans;
ƒ La basse mer moyenne de vive eau (ci-après dénommée :
BMVE) : BMVE = Zo - (M2 + S2) où Zo représente le
niveau moyen de la mer et M2 ainsi que S2 sont deux
composants semi-diurnes;
ƒ La basse mer inférieure, grande marée (ci-après
dénommée : BMIGM) : la moyenne de la hauteur des plus
basses mers, une pour chacune des 19 années de prévision;
ƒ La hauteur moyenne des basses mers inférieures : la
moyenne arithmétique des hauteurs des basses mers
inférieures d’une marée mixte observée au cours d’un cycle
métonique spécifique de 19 ans; et
ƒ La basse mer moyenne : la moyenne arithmétique de
toutes les basses eaux au cours d’une période antérieure
spécifiée de 19 ans, entre autres.
L’emplacement vertical de la laisse de basse mer à partir des
stations marégraphiques situées le long de la côte est réalisé au
moyen d’une procédure appelée conversion des marées.
Quelques exemples de techniques de conversion des eaux de
marées :
ƒ Méthode du ratio de la portée;
ƒ Méthode de la hauteur par rapport à la différence;
ƒ Méthode extrapolée des fluctuations du niveau d’eau;
ƒ Méthode du ratio de l’amplitude; et
ƒ Méthode de l’éducation.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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III-6
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

La détermination de la laisse de basse mer est réalisée à des


points précis de stations marégraphiques. L’emplacement vertical de
la laisse de basse mer à partir des stations marégraphiques situées le
long de la côte entière est réalisé au moyen d’une procédure appelée
conversion des marées. Il existe plusieurs techniques hydrographiques
conçues afin de réaliser cette conversion et leurs exactitude est
fonction de la longueur et de la qualité des observations des niveaux
d’eaux et des paramètres des marées.

Sources des
données et des
mesures
hydrographiques

Figure III.4 : Systèmes de radiopositionnement par


satellite et par stations marines situées sur terre et venant à
l’appui des levés hydrographiques
(note : beacon = balise)

Les systèmes de radiopositionnement par satellite et par stations


marines situées sur terre et venant à l’appui des levés
hydrographiques se sont disséminés sur le spectre des fréquences,
allant des signaux de l’hyperfréquence B.cm pour le GPS jusqu’aux
signaux d’ondes myriamétriques dans le cas du système Omega.
Les installations terrestres des systèmes de radiopositionnement
ont une portée maximum qui s’étend depuis moins de 10 km dans le
cas d’instruments à micro-ondes jusqu’à une couverture globale ainsi
qu’elle est assurée par le système Omega.

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III-7
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.5 : Propagation des ondes des radiosignaux


La propagation des ondes de signaux radio se présente, selon
leur fréquence, comme une onde directe, une onde de sol, une onde
de ciel ou une onde à voies multiples.

Figure III.6 : Historique du calcul des bases de données GEODAS

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III-8
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Technique Exactitude de la
positionnement navigation (m)

Navigation stellaire 10 000

Omega 7 300

Pilot 2 000

LORAN A 1 200

LORAN 1 200

TRANSIT 500

LORAN C 500

DECCA 500

GPS 100

Levé 50

STARFIX 50

Code GPS 20

DGPS 20

La classification de l’exactitude du positionnement des bases


de données GEODAS est comprise entre 10 000 m pour la
navigation stellaire jusqu’à 20 m ou mieux pour le GPS différentiel.
Conformément aux Directives scientifiques et techniques de
la Commission, la base de données bathymétriques complète utilisée
dans la délinéation de l’isobathe des 2 500 m lors d’une soumission
ne doit inclure qu’une seule parmi les données suivantes :

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III-9
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
ƒ Mesures obtenues par le biais d’un sondeur monofaisceau;
ƒ Mesures obtenues par le biais d’un sondeur multifaisceau;
ƒ Mesures obtenues par le biais d’un sonar latéral
interférométrique; et
ƒ Mesures bathymétriques basées sur la technique de
sismique réflexion.

Figure III.7 : Acquisition des données

Descriptif de la figure III.7 :


Echo sounding = Échosondeur
Geophysical measurements = Mesures géophysiques
Water level measurements = Mesures du niveau des eaux
Shore control = Contrôle depuis la côte
Differential positioning = Positionnement différentiel
Sweep coverage = Couverture par balayage

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III-10
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.8 : Types de mesures de la profondeur

Il y a plusieurs types de mesures de la profondeur qui sont


tirés de données anciennes obtenues par l’utilisation d’un plomb de
sonde, du fil mécanique/du balayage par barre et des sondeurs
monofaisceau, jusqu’aux systèmes de couverture d’une zone tels que
le balayage acoustique, les sondeurs multifaisceaux et le Lidar.

Figure III.9 : Sondeurs à incidence verticale

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III-11
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Les deux types principaux de sondeurs à incidence verticale
sont les sonars monofaisceau et les sonars multifaisceaux.

Figure III.10 : Caractéristiques des méthodes (simplifiées)

Figure III.11 : Système multifaisceau

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III-12
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.12 : Comparaison d’empreinte de faisceau entre un sondeur


monofaisceau à faisceau large et le faisceau Nadir d’un sondeur
multifaisceau dans des profondeurs d’eau allant de 0 à 1 000 m

Les empreintes d’un sondeur monofaisceau à faisceau large et


le faisceau Nadir d’un sondeur multifaisceau sont fonction de l’angle
du faisceau et des profondeurs d’eau. Elles peuvent s’établir de
500 m à plus de 2 000 m, et de 90 m à plus de 400 m,
respectivement, dans des profondeurs d’eau allant de 0 à 1 000 m.

Figure III.13 : Comparaison d’empreinte de faisceau entre un sondeur


monofaisceau à faisceau large et le faisceau Nadir d’un sondeur
multifaisceau dans des profondeurs d’eau allant de 0 à 5 000 m

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III-13
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Les empreintes d’un sondeur monofaisceau à faisceau large et


le faisceau Nadir d’un sondeur multifaisceau sont fonction de l’angle
du faisceau et de la profondeur de l’eau. Elles peuvent s’établir entre
500 m et plus de 2 000 m, et entre 900 m et plus de 400 m,
respectivement, dans des profondeurs d’eau allant de 0 à 5 000 m.

Figure III.14 : Systèmes de référence appliqués à la compensation du


mouvement
Descriptif de la figure III. 14 :
Motion compensation = Mouvement de compensation
Vertical gyro algorithm = Algorithme gyro vertical
Inertial navigation = Navigation par inertie
GPS attitude = Orientation du GPS
Les systèmes de référence appliqués au mouvement de
compensation d’un navire sont définis par trois axes orthogonaux : le
tangage, le roulis et le lacet. La détermination des paramètres de
transformation entre ce système de référence de navigation et le
système de référence géodésique local est nécessaire afin d’appliquer
plusieurs corrections et ajustements aux données brutes collectées en
matière de profondeur.
Les paramètres qui ont une incidence sur la performance de
sonars sont :
ƒ La fréquence;
ƒ Le niveau à la source;

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III-14
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
ƒ L’imagerie de rétro-diffusion;
ƒ La méthode de formation des faisceaux;
ƒ Le nombre des faisceaux de réception;
ƒ La méthode de détection de fond;
ƒ La transmission/réception des largeurs de faisceaux; et
ƒ La portée minimum et la cadence d’émission.

Conception du levé Les normes hydrographiques se composent des règlements et


hydrographique
des directives relatives à la conception et à l’exécution d’un levé
hydrographique, ainsi que l’évaluation de la qualité des informations
obtenues. Ces normes se proposent de classifier les incertitudes en
matière de mesures ainsi qu’en matière d’informations relatives à la
bathymétrie, au positionnement et à la rétrodiffusion par sonar. Il est
indispensable que les incertitudes soient quantifiées en termes de
normes internationales, assorties de leurs utilisations proposées, y
compris de l’appui aux décisions.
Les spécifications concernant les incertitudes de la gestion des
normes hydrographiques internationales peuvent être obtenues auprès de
la publication spéciale OHI S44. D’autres normes importantes au niveau
national ont été produites par l’Administration maritime suédoise, le US
Army Corps of Engineers (USACE), le Bureau des levés de Nouvelle-
Zélande et le International Marine Contractors Association (IMCA) :
ƒ L’OHI S44 est publiée régulièrement (57, 68, 87, 98);
ƒ Normes d’incertitudes en matière d’acquisition de données;
ƒ Sont régulièrement révisées du fait des avances en matière de
pratique et de technologie; et
ƒ Les régions de confiance.
Normes d’incertitudes relatives aux produits finaux : rajout de
dernière minute au S57 v3 (attribut CATZOC du méta-objet M-QUAL);
ne s’applique officiellement qu’aux ENC.

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III-15
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Les RNC et les schémas sur support papier ne sont pas abordés
(mais le RAN utilise maintenant des schémas des régions de confiance sur
support papier).
Autres : SMA, USACE, LINZ, IMCA
Il y a quatre étapes importantes en matière de gestion des
incertitudes : la spécification, la conception, la certitude et la présentation.
La spécification : Quelles sont les décisions qui ont été basées sur
les résultats issus d’un levé multifaisceau? De quel niveau de confiance,
estimé à 95 %, ces performances en matière de décisions doivent-elles
être assorties? Les normes et les directives à ce sujet sont disponibles.
La conception : Sélection de l’équipement, des procédures de levé
et des méthodes de nettoyage de données qui seront de nature à satisfaire
les spécifications.
La certitude : Inclut les procédures de redondance et de
calibration des méthodes qui permettront d’évaluer les incertitudes
proprement dites et les régions de confiance à 95 %.
La présentation : Présente les résultats d’incertitudes d’une
manière facile à saisir par les « décideurs » et est basée sur des résultats de
levés multifaisceaux.
Les régions de confiance sont les normes d’incertitudes pour les
produits finaux. Ce sont des rajouts de dernière minute au S57 v3 (attribut
CATZOC du méta-objet M-QUAL). Ils ne s’appliquent officiellement
qu’aux Cartes électroniques de navigation (ci-après dénommées : ENC).
Elles sont cataloguées en cinq classes principales, à savoir A, B, C, D et U,
avec la classe A subdivisée en sous-classes A1 et A2 :
A – exploration fine sur une zone entière : profondeurs de
toutes les formes non négligeables détectées (= 10 % d jusqu’à
10 m; 1 m jusqu’à 30 m)

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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III-16
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

ƒ A1 – utilise les sondeurs multifaisceaux, les MTES, les


balayages mécaniques, le GPS différentiel

ƒ A2 – utilise les sondeurs monofaisceau modernes avec un


sonar à balayage multilatéral, un balayage mécanique

B – exploration partielle d’une zone : les dangers non détectés ne


sont pas escomptés, mais sont toujours possibles
C – exploration partielle d’une zone : anomalies de profondeurs
sont escomptées; niveau d’exactitude bas, ou opportunités de sonde
D – exploration partielle d’une zone : anomalies de
profondeurs conséquentes sont escomptées; données de qualité
médiocre; manque d’informations afin de procéder à une évaluation
U – inconnu : qualité des données doit encore être évaluée
La quatrième édition de la publication spéciale OHI S44
représente l’une des normes internationales les plus modernes en matière
de levés hydrographiques. Ce document évolue constamment et son
objectif est de ne pas se laisser distancer par le développement incessant
des nouveaux systèmes d’outillage et de mesures. Il vise les bilans
d’erreurs et les usages prévus. Il fait valoir la nécessité de fixer et
d’enregistrer les incertitudes en matière de profondeurs et de positions
(basées sur les redondances), ainsi que celles ayant trait aux valeurs. Il
aborde spécifiquement l’utilisation des systèmes de mesure à
multifaisceaux, à balayage et à LIDAR :
Groupe de travail établi en 1993. Réunions en 1994 et en 1997.
Onze pays représentés.
Normes de collecte des données futures, à des fins diverses
(exigeant des données mises à jour, détaillées, fiables, numériques)
ƒ Antérieurement S44 basée sur une échelle spécifiée et une
compétence de tirant d’eau
ƒ Cette édition est basée sur les erreurs de bilan et usages prévus

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
III-17
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Fait valoir la nécessité de fixer et d’enregistrer les incertitudes en
matière de profondeurs et de positions (basées sur les redondances), ainsi
que celles ayant trait aux valeurs.
Aborde spécifiquement l’utilisation des systèmes de mesure à
multifaisceaux, à balayage et à LIDAR
Les normes en matière d’incertitude et de qualité évoluent
constamment mais la classification des régions de confiance vise à
devenir permanente en temps voulu.
L’OHI S44 classifie quatre catégories de levés : spécial, ordre 1, 2
et 3 :
ƒ Spécial
o Zones spécifiques avec des UKC minimum et des fonds
durs (ports, mouillages, canaux); et
Enfin, exploration fine du fond marin, ainsi que la possibilité
de discerner des formes cubiques > 1 m
ƒ Ordre 1

o UKC moins critique et fond meuble < 100 m de


profondeur (ports, canaux d’approche, voies
recommandées, canaux intérieurs);
o Exploration fine du fond marin où existe un risque
d’échouage et de fond dur;
o Discerne les formes cubiques > 2 m à 40 m de
profondeur; et
Discerne les formes >10 % de profondeur lorsque > 40 m.
ƒ Ordre 2

o Autres zones avec des profondeurs de < 200 m.


Exploration fine du fond marin où risque d’échouage et fond
dur existent.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
III-18
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

ƒ Ordre 3

o Profondeurs de > 200 m.

ƒ Incertitude de la mesure des profondeurs;


ƒ Incertitude des modèles bathymétriques;
ƒ Incertitude de la détection de cibles;
ƒ Incertitude du référencement de l’objectif;
ƒ Incertitude du référencement spatial pour les aides à la
navigation (navaids) et autres formes; et
ƒ Incertitude des marées et des flux de marées.

Figure III.15 : Redondance bathymétrique


Descriptif de la figure III. 15 :
Les redondances bathymétriques au-dessus des zones insonifiées permettent le
recours à des analyses statistiques qui passent au-dessus des routes suivies
pendant le levé
Les outils d’analyse des instruments de balayage multifaisceaux les
plus anciens (avant le GPS) furent utilisés pour améliorer le
géoréférencement, assorti d’un déplacement des routes suivies pendant un
levé afin d’assurer des corrélations spatiales à toutes les intersections. De
nos jours, du fait de l’utilisation du géoréférencement par le GPS et

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III-19
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
d’autres capteurs, les comparaisons transversales sont des outils
importants de la gestion de la qualité. Les redondances bathymétriques
au-dessus des zones insonifiées permettent le recours à des analyses
statistiques qui passent au-dessus des routes suivies pendant le levé.
Les responsabilités de l’OHI S44 dévolues à chaque Organisme
hydrographique sont :
ƒ La mise en œuvre
o Les S44 sont des normes en matière de performance.
L’Organisme hydrographique spécifie les méthodes.
ƒ Les données existantes
o Précisent les méthodes d’évaluation de l’assurance de la
qualité.
ƒ Exploration fine du fond marin
o Définit l’exigence en matière de profondeur maximum.
ƒ Incertitudes en matière de profondeurs
o Spécifient et déterminent l’efficacité de la méthode visant
à conjuguer les apports en matière d’incertitudes.
ƒ Normes de métadonnées
o L’Organisme hydrographique doit en assurer le
développement et la quantification.
ƒ Données peu sûres
o Décider s’il faut les conserver lorsqu’elles ne sont pas
receuillies lors d’une exploration.
Densité de l’acquisition des données recueillies dans les grands
fonds à des profondeurs de 3 000 m :
Méthode Sondages/h Mbytes/h
Plomb de sonde 1 0,000008
Sondeur 900 0,0072
acoustique
Multifaisceaux 68 760 10,5 (avec ss)

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III-20
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Les technologies modernes ont eu un impact énorme sur le taux


de données captées par unité de temps. Alors qu’une seule mesure de
profondeur par heure avec un plomb de sonde traditionnel représente
une moyenne brute, les sondeurs acoustiques multifaisceaux sont capables
d’enregistrer 68 760 valeurs relatives aux profondeurs par heure.

Figure III.16 : Gestion moderne des données hydrographiques – Assurance


de la qualité/contrôle de la qualité, entreposage,
récupération, et visualisation
Descriptif de la figure III. 16 :
Metafile database = Base de données de métafichiers
Field date validation = Validation des champs de données
Legacy data (field sheets, paper charts) = Données existantes (feuilles de
terrain, tableaux sur support papier)
Source database = Base de données à la source
Digitize = Numérisation
Feature database = Base de données des formes
Browser = Navigateur
Converter = Convertisseur
S57 objet database = Base de données d’objets S57
Product server = Serveur produits

Les procédures de gestion moderne des données hydrographiques


recouvrent les composantes de l’assurance de la qualité/le contrôle de la
qualité, l’entreposage, la récupération et la visualisation.

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III-21
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Les structures de données peuvent être décrites de la manière
suivante :
ƒ Fichiers et bases de données;
ƒ Système de gestion de bases de données relationnelles;
ƒ Système de gestion de bases de données hiérarchiques;
ƒ Structures basées sur les objets;
ƒ Structures axées sur les objets; et
Structures basées sur l’acquisition des connaissances.

Conclusions L’hydrographie joue un rôle de premier plan dans la mise en


œuvre de l’article 76. Le choix du zéro des cartes marines a un
impact important sur la détermination de la laisse de basse mer ainsi
que sur l’identification des hauts-fonds découvrants. La définition et
la détermination des lignes de base doivent se faire en trois
dimensions. Il existe des normes hydrographiques internationales et
des spécifications de gestion des incertitudes en matière de
conception de levés et de collecte de données. La gestion des
données hydrographiques modernes comprend l’assurance de la
qualité/le contrôle de la qualité, l’entreposage, la récupération et la
visualisation.

Description Une description technique exhaustive de la base de données


technique d’une
base de données bathymétrique utilisée dans la délinéation de l’isobathe des 2 500 m
bathymétriques comprendra les informations suivantes :
i) Source des données; techniques de sondage des levés et
classification;
ii) Systèmes de référentiels géodésiques, méthodes de
positionnement de navigation ainsi que les erreurs qui y sont
associées;
iii) Heure et date des levés;
iv) Corrections appliquées aux données, tels que trajectoires

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III-22
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
des rayons, vitesse de propagation des ondes acoustiques, calibration,
marées et autres; et
v) Évaluations a priori ou a posteriori des erreurs aléatoires et
des erreurs systématiques.
Les Directives scientifiques et techniques attachent de
l’importance notamment à l’évaluation et à la quantification des
incertitudes qui sous-tendent les données utilisées afin de valider une
demande telles que les évaluations a priori ou a posteriori des
mesures d’erreurs ainsi que des régions de confiance associées avec
les mesures et les limites.
Les facteurs qui régissent et définissent la position de
l’isobathe de 2 500 m sont :
i) l’exactitude et la précision des mesures des profondeurs;
ii) le positionnement, la plateforme de levé ainsi que le fond
des mers tels qu’ils sont indiqués par les instruments;
iii) la distribution spatiale des sondages vis-à-vis de la
couverture des données et de la figure des tracés – à savoir la
résolution horizontale, ainsi que la direction longitudinale et
transversale relatives aux formes;
iv) la géomorphologie du fond de la mer; et
v) la méthode de contourage au moyen de techniques diverses
en matière d’analyse, d’approximation numérique et d’interpolation.
Le S44 de l’OHI de 1998 fournit une formulation pour la
détermination de l’incertitude de la profondeur en mètres, comme le
montre √ a2 + (b d)2, où d représente la profondeur en profondeur
(m) et a et b sont des coefficients assortis de valeurs réparties
conformément à l’ordre du levé (voir ci-dessous, fig. III-17).

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III-23
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.17 : Incertitude de la profondeur à 95 %

Le S44 de l’OHI de 1998 assure des normes minimum pour


les incertitudes de profondeur ainsi que pour les incertitudes du
modèle bathymétrique avec un niveau de confiance qui se situe à
95 %.

Figure III.18 : Incertitudes en matière de profondeur du S44


Les incertitudes en matière de profondeur sont une fonction
non linéaire ascendante de la profondeur.
Le déplacement horizontal du sondage de la profondeur est
fonction de la profondeur et de son incertitude (à partir du tableau 1
du S44 de l’OHI), et du talus du fond marin.

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III-24
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.19 : Géométrie du déplacement horizontal d’une profondeur


pour le tableau 1 du S44 de l’OHI
Descriptif de la figure III.19 :
Reported position = Position indiquée
Least depth = Profondeur minimum
Nominal depth = Profondeur nominale
Greatest depth allowed = Profondeur maximale autorisée
Point of least depth = Point de profondeur minimum
Seabed slope = Talus du fond marin
Horizontal displacement = Déplacement horizontal
Le déplacement horizontal d’un isobathe est fonction de la
profondeur et de son incertitude (à partir du tableau 3 du S44 de
l’OHI), et du talus du fond marin.

Figure III.20 : Géométrie du déplacement horizontal d’un isobathe


à partir du tableau 3 du S44 de l’OHI
Descriptif de la figure III. 20 :
Reported position = Position indiquée
Least depth = Profondeur minimum
Nominal depth = Profondeur nominale
Greatest depth allowed = Profondeur maximale autorisée
Point of least depth = Point de profondeur minimum
Seabed slope = Talus du fond marin
Horizontal displacement = Déplacement horizontal

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III-25
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Le talus continental et le glacis continental ont des gradients


très bas. Dans certaines régions, les zones les plus escarpées peuvent
être un talus régional de 2,5 degrés ainsi qu’un talus local de
7,6 degrés. Fixer avec exactitude un contour sur des gradients aussi
bas entraîne une mise à contribution pointue des systèmes de
mesure. Les incertitudes verticales et horizontales pour une
profondeur de 2 500 m sont plus basses que pour celles relatives à
l’isobathe de 2 500 m.

Figure III.21 : Comparaison du déplacement horizontal entre une


profondeur de 2 500 m et un isobathe de 2 500 m à partir du S44 de l’OHI
Descriptif de la figure III.21 :
Uncertainty = Incertitude
Depth = Profondeur
Isobath = Isobathe

L’effet de la largeur du faisceau sur la résolution de l’isobathe


de 2 500 m tient au fait que les formes assorties de longueurs
d’ondes faisant moins de deux fois le diamètre d de la zone
insonifiée ne peuvent pas être résolues du fait de l’effet de crénelage.

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III-26
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.22 : L’effet de la largeur du faisceau sur la résolution


de l’isobathe de 2 500 m
Descriptif de la figure III. 22 :
Transducer = Transducteur
Ensonified aera (equivalent to the footprint on a plane) = Zone insonifiée
(équivalente à l’empreinte sur un plan)
Définitions :
La largeur du faisceau β est deux fois celle de l’angle θ entre l’axe central
du faisceau et le point où l’énergie dans le faisceau représente la moitié de
celle du faisceau.
La zone insonifiée est l’intersection entre le faisceau et le fond marin.
Problème :
Les formes qui ont des longueurs d’onde faisant moins de deux fois le
diamètre d de la zone insonifiée ne peuvent pas être résolues du fait de
l’effet de crénelage.

Le S44 de l’OHI de 1998 fournit une formulation pour la


détermination de l’incertitude du géoréférencement en mètres
comme le montre a + b, où d représente la profondeur en
profondeur (m) et a et b sont des coefficients assortis de valeurs
réparties conformément à l’ordre du levé :
1996 – Zone de confiance :
ƒ A1 5 m A2 20 m B 50 m C 500 m
ƒ 1998 – S44 4e édition Incertitude de géoréférencement
(m) = a + b d,
d = profondeur (m)

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III-27
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Ordre spécial a=2m b=0%


(critère de
l’empreinte) :
Ordre 1 a=5m b=5%
(critère
de
l’empreinte) :
Ordre 2 a = 20 m b=5%
(critère
Du capteur) :
Ordre 3 a = 150 m b=5%
(critère
Du capteur) :
Le S44 de l’OHI de 1998 fournit des normes pour la densité
du semis de sondes et une formulation pour la détermination de
l’incertitude de la profondeur en mètres, comme le montre a + b, où
d représente la profondeur en profondeur (m) et a et b sont des
coefficients assortis de valeurs réparties conformément à l’ordre du
levé :
ƒ 3e édition, 1987 (basée sur la procédure)
o Direction longitudinale : 4-6 mm à l’échelle du levé
o Espacement des profils de sonde : 1 cm à l’échelle du
levé
ƒ 4e édition, 1998 (niveau de confiance de 95 %)
o Incertitude du modèle bathymétrique (m) = √ a2 + (b
d)2 d = profondeur (m)
Spécial : Couverture fine du fond
Ordre 1 : a = 1 m, b = 2,6 %
Ordre 2 : a = 2 m, b=5%
Ordre 3 : a = 5 m, b=5%

ƒ À utiliser en ayant recours à la géostatique, si la couverture


est insuffisante.

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III-28
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

La célérité joue un rôle primordial dans la détermination des


profondeurs fixées par des moyens acoustiques. La célérité varie en
fonction de la densité de l’eau de mer, qui est calculée en mesurant
son degré de salinité et sa température. À une profondeur de 2 500
m, il faut un changement de température d’environ 6 % ou un
changement de salinité d’environ 1 % avant de constater un
changement d’un chiffre en matière de profondeur. L’exactitude des
instruments de mesure modernes dépasse aisément ces niveaux. Les
salinités et les températures des eaux profondes sont stables.
L’isobathe de 2 500 m déterminé au moyen de données existantes
n’est pas uniformément validé. Alors que les plateaux physiques ont été
cartographiés par des levés hydrographiques ordinaires, les zones sous-
marines telles que les dorsales océaniques ont été étudiées pour la plupart
à partir d’une démarche scientifique. Il existe peu de levés détaillés et
systématiques couvrant le talus continental et le glacis continental mais la
mise en œuvre de l’article 76 est en train de changer rapidement les bases
de données disséminées à travers le monde.
Les caractéristiques des données existantes peuvent être
analysées conformément à l’arrangement physique des sondages, du
positionnement, et du registre des formes :
Arrangement physique des sondages
ƒ Densité des tracés : variation considérable, mais qui n’est
pas aléatoire;
ƒ Configuration des tracés : distribution inégale des points
de brisure; et
ƒ Orientation des tracés à destination/ou en provenance des
ports, mais qui ne correspondent pas à des tâches de
cartographie des formes des fonds marins.

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III-29
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Positionnement
ƒ Levé de la plate-forme et du fond marin, enregistré au
moyen d’instruments, varie de quelques dizaines de mètres
à quelques kilomètres
Longueur d’ondes
ƒ Formes captées par une configuration de tracés peuvent
varier depuis quelques centaines de mètres à plusieurs
milliers; et
ƒ Formes fixées le long des tracés varient avec la zone
insonifiée.

Figure III.23 : Tenue des données issues des sondeurs monofaisceau


du DCDB de l’OHI
Le Centre de données OHI pour la bathymétrie numérique
(ci-après dénommé : DCDB) contient l’une des plus grosses
compilations au monde de sondages exécutés par des sondeurs
monofaisceau.

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III-30
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.24 : Tenue des données issues des sondeurs multifaisceaux


du DCDB de l’OHI

Le DCDB contient aussi une base de données en pleine


expansion de mesures provenant d’échosondeurs multifaisceaux : les
isobathes de 2 500 m basés sur les échosondeurs monofaisceau existants
ont des incertitudes dans leur position horizontale qui peuvent aller de
quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres; les tracés exécutés au
moyen des échosondeurs multifaisceaux peuvent atténuer l’incertitude
théorique à 100 ou 200 m se situant en règle générale dans les limites de
l’enveloppe des incertitudes des données existantes; et les tracés exécutés
au moyen des échosondeurs multifaisceaux introduisent considérablement
plus de complexité géométrique au sein des isobathes.

Détermination Les modèles bathymétriques peuvent être classifiés, pour


de l’isobathe des
2 500 m l’essentiel, en tant que représentations en 2D (profils de distance par
rapport à la profondeur) et en tant que représentation en 3D (latitude,
longitude et profondeur). Celles-ci, à leur tour, peuvent être classées en
tant que représentations numériques ou analytiques. Elles rendent des
déterminations discrètes (ponctuelles) ou continues des profondeurs de
2 500 m :

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III-31
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Sujets des représentations en 2D (profils de la distance par
rapport à la profondeur) :
ƒ Séquences numériques de données réparties de manière égale
ou inégale;
ƒ Représentations de profils analytiques (interpolation et
approximation);
ƒ évaluation des points de profondeur de 2 500 m;
ƒ Sujets des modèles numériques de terrain en 3D (latitude,
longitude et profondeur);
ƒ dispositifs numériques de données réparties de manière égale
ou inégale (grilles et données dispersées);
ƒ représentations analytiques de la source (interpolation et
approximation); et
ƒ évaluation de l’isobathe de 2 500 m.
La collecte de profils numériques bathymétriques signifie qu’il
faut canaliser des sources d’information continues (fonds marins)
vers des paires de valeurs discrètes de la distance par rapport à la
profondeur. Un signal (fond marin) doit être relevé à un taux égal à
la fréquence Nyquist afin de pouvoir être pleinement reconstitué :

Figure III.25 : Données réparties de manière égale ou inégale


le long d’un profil bathymétrique

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III-32
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.26 : Le théorème de l’échantillonage thermo et le crénelage


Descriptif du théorème :
Afin qu’un signal de «bande limitée» puisse être reconstruit entièrement, il doit
être relevé à une cadence qui soit deux fois plus rapide que sa fréquence d’onde
la plus élevée.
La fréquence de Nyquist est définie comme étant f Nyquist = 1/(2∆t)
Aucune information ne sera perdue si un signal est relevé à la fréquence Nyquist,
et aucune information additionnelle ne sera obtenue en choisissant une cadence
plus rapide que celle-ci.
Le crénelage se produit lorsque le relevé est exécuté en-dessous de la
fréquence Nyquist.

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III-33
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.27 : La détermination de profils bathymétriques continus


avec distance par rapport à profondeur
Descriptif de la figure III. 27 :
Interpolation :
Le nombre de fonctions de base linéaires indépendantes est égal au nombre de
points.
La matrice Vandermonde est carrée. La solution est unique.
Approximation :
Le nombre de fonctions de base linéaires indépendantes est inférieur au nombre
de points.
La matrice Vandermonde n’est pas carrée. Le système d’équations linéaires est
sur-déterminé.

L’interpolation permet le calcul de nouvelles valeurs situées


entre des valeurs avoisinantes connues. Il existe un grand nombre de
fonctions et de techniques de base interpolantes paramétriques et
non paramétriques, à titre d’exemple :
ƒ interpolation linéaire;
ƒ polynômiales (etc., généralisées, Lagrange, cubique et
quintique, Hermite, etc.);
ƒ fonctions rationnelles et trigonométriques;
ƒ lissage spliné (etc., cubique, fonction spline bicubique, courbes
B-splines rationnelles, etc.);

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III-34
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
ƒ courbes B-splines rationnelles non uniformes (NURBS); et
ƒ un nombre toujours plus grand de techniques géostatiques.

Figure III.28 : Le positionnement d’un point à une profondeur de


2 500 m le long d’un profil numérique
Descriptif de la figure III. 28 :
Étant donné qu’un profil numérique contient rarement un relevé de
données mesurées exactement à une profondeur de 2 500 m :
Où se trouve la profondeur de 2 500 m le long du profil?
Quelles sont ses coordonnées géodésiques?

Le processus d’interpolation vise à obtenir un profil continu


depuis sa forme numérique discrète. Existence et singularité : une
simple inspection visuelle d’un profil suffirait à déterminer s’il y a un
ou plusieurs points le long du profil à une profondeur de 2 500 m.

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III-35
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Module III

Figure III.29 : La position d’une profondeur de 2 500 m


le long d’un profil numérique
Descriptif de la figure III. 29 :
Étape 1 : Éxécutez un profil continu en matière d’interpolation (il ne sera
pas nécessairement linéaire!)
Étape 2 : Trouvez le point à 2 500 m le long du profil continu
Étape 3 : Évaluez ses distances horizontales aux deux points adjacents

Ceci représente une mise en œuvre numérique d’une ancienne


méthode! Savez-vous – si – et comment – votre Système d’information
géographique (ci-après dénommé : SIG) exécute tout ou partie de cette
opération afin d’obtenir un seul profil?
Quels sont les postulats et les méthodes qui sont appliqués par votre
SIG et est-ce qu’ils soutiennent la comparaison par rapport à d’autres
techniques? Ne perdez pas de vue qu’une « ligne » de tracé n’est peut-être
pas droite.

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III-36
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.30 : La position géodésique d’une profondeur


de 2 500 m le long d’un profil
Descriptif de la figure III.30 :
Étape 4 :
Trouvez l’emplacement du point interpolé à 2 500 m depuis les
distances et les azimuths jusqu’aux points adjacents mesurés.
Étape 5 : Déterminez la région de confiance des coordonnées
géodésiques ainsi que la profondeur du point interpolé.

Ces effets paraissent se produire lorsque le postulat


d’échantillonnage au sein du signal de « bande limitée » du fond
marin est enfreint. Ces effets se produisent lorsqu’il y a un nombre
conséquent de composantes de signaux fonctionnant à deux fois
moins que l’intervalle d’échantillonnage. La magnitude des erreurs
est fonction de l’amplitude des signaux, assortis de fréquences qui
sont situées entre deux fois la cadence relevée et la fréquence de
Nyquist.

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III-37
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.31 : L’impact potentiel de la distribution des données spatiales


et de la rugosité du fond marin
Descriptif de la figure III. 31 :
• Une répartition égale et inégale des données pourrait avoir un effet de lissage
non désiré sur la description des profils.
• La répartition des données et les formes du fond marin pourraient avoir un
effet conjugué sur l’emplacement de la profondeur de 2 500 m le long du profil.

Figure III.32 : Détermination de l’isobathe de 2 500 m

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III-38
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Descriptif de la figure III.32 :


• La base de données utilisée dans l’établissement d’une carte bathymétrique
comprend souvent une conjugaison de mesures collectées au moyen d’une
variété d’instruments installés sur différentes plates-formes au cours de plusieurs
décennies.
• Un signal en 2D (fond marin) doit être relevé à une cadence égale à la
fréquence Nyquist afin de pouvoir être pleinement reconstruit.
Y-a-t-il quelque chose qui ne va pas avec cette représentation?

Classification des
modèles
bathymétriques

Figure III.33 : Théorème de l’échantillonnage et le crénelage en 2D


Descriptif de la figure III.33
Afin qu’un signal de bande limitée en 2D soit reconstruit entièrement, il doit être
relevé deux fois plus vite que les fréquences d’ondes les plus élevées VN et VE
enregistrées le long de deux directions orthogonales (soit le nord et l’est).
Les deux fréquences orthogonales Nyquist sont définies de la manière suivante :
F N Nyquist = 1/(2 ∆tN) et f E Nyquist = 1/(2 ∆tE)
Aucune information n’est perdue quelle que soit la direction si un signal en 2D
est relevé à sa fréquence Nyquist, et aucune information supplémentaire ne sera
recueillie par le recours à un échantillonnage plus rapide que ces taux.
Un crénelage dans les deux directions se produit lorsqu’un échantillonnage est
réalisé en-dessous de la fréquence respective de Nyquist.

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III-39
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Module III

Figure III.34 : Échosondeur monofaisceau par rapport


à échosondeur multifaisceau
Descriptif de la figure III.34 :
1. Données :
Échosondeur monofaisceau par rapport à échosondeur multifaisceau
Densité des données
Orientation du profil
2. Fond marin :
Orientation du canyon
Orientation du talus

La grille bathymétrique fine de 3” x 3” ci-dessus n’est pas


uniformément validée par les données d’échosondeurs multifaisceaux
à travers la région. Il y a des endroits où l’échantillonnage au moyen
d’échosondeurs monofaisceau se produit à des intervalles beaucoup
plus grands que 3”. L’orientation des profils au coint nord-est
montre des lignes uniquement le long du talus, et aucune à travers le
talus. L’orientation relative (ainsi que le parallèlisme) entre les vallées
des canyons crée un effet de lissage artificiel. La région au sud-ouest
montre une configuration de lignes d’échosondeurs monofaisceau
sur le talus dans trois directions, à savoir nord-sud, est-ouest, et sud-

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III-40
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
ouest/nord-est. Veuillez noter la différence de résolution sur le talus
inférieur vis-à-vis des données de l’échosondeur multifaisceau.
Le contourage est le calcul de toutes les lignes en deux
dimensions sur lesquelles la valeur d’une fonction f (x, y) est
constante. Le nom générique des ces courbes est isoplèthe et leur
nom dans le cas de lignes d’égale profondeur est isobathe. Le
contourage peut être réalisé au moyen de dispositifs répartis selon un
semis régulier, ou au moyen de données réparties selon un semis
irrégulier et de données éparpillées (grilles irrégulières) par le biais
d’un grand nombre de techniques multiples, dont, à titre indicatif :
ƒ Distances inversées (avec une puissance pondérée ou
pondération au carré inférieur);
ƒ Courbure minimum (Akima C1);
ƒ Fonction radiale de base (ou méthode multiquadrique);
ƒ Splines (en tant que catégorie intégrale comportant des
interpolations et des approximations);
ƒ Krigeage (en tant que catégorie intégrale de techniques
géostatiques non paramétriques);
ƒ Triangulation de réseaux irréguliers (RTI/Réseau
triangulaire irrégulier tel que les triangulations de
Delaunay); et
ƒ Recherche de voisins naturels (diagrammes de Voronoi
comme la représentation géométrique duelle de Delaunay).
Parmi bien d’autres…

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III-41
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.35 : Contourage

Le projet Incertitude combinée et estimation bathymétrique mis au


point au Centre de cartographie côtière et marine de l’Université du
New Hampshire est l’un des derniers algorithmes en date dont
l’objectif est d’évaluer les échosondeurs à faisceaux multiples :

ƒ Établir un réseau de « nœuds » ou de « points d’évaluation


de la profondeur » sur la zone du tracé;
ƒ À chaque nœud, maintenir les évaluations de profondeur
déterminées par voie de séquences ainsi que les
incertitudes de la profondeur (variance);
ƒ Comparer les mesures de sondages reçus aux évaluations
nodales existantes;
ƒ Établir une nouvelle « hypothèse » ou un modèle alternatif
de surface, en se fondant sur une démarche de node par
node, lorsque les sondages reçus ne sont pas
statistiquement cohérents avec les évaluations nodales
antérieures;

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III-42
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
ƒ Recourir à l’usage du « moteur de la désambiguïté »;

ƒ Produit = le profil des points nodaux plus quatre surfaces;


et
ƒ Ayez recours, le cas échéant, au projet Incertitude combinée et
estimation bathymétrique, mais gardez à l’esprit qu’il ne s’agit
que d’un outil (amélioré) – et non d’une réponse définitive.

Introduction au Le projet Incertitude combinée et estimation bathymétrique, mené par


projet
Incertitude Brian Calder au Centre de cartographie côtière et marine de
combinée et
estimation l’Université du New Hampshire représente (aujourd’hui) le dernier
bathymétrique,
David Wells fleuron en date de l’hydrographie algorithmique.
University of New
Brunswick
7 Octobre 2004
Le projet Incertitude combinée et estimation bathymétrique, est
considéré comme un programme de nettoyage de données. Il est
également considéré comme un programme de maillage. Ces libellés
ne sont pas erronés (bien qu’assortis de risques), mais ils
représentent bien plus que cela. Il représente une tentative visant « à
dire la vérité sur les données » qui sont acquises lors d’un levé
bathymétrique par sonar multifaisceau.

L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique est basée sur un


certain nombre d’axiomes (quelques-uns anciens, quelques-uns
nouveaux) et sur quelques démarches logiques (quelques-unes
anciennes, quelques-unes nouvelles également). Ils sont décrits ci-
dessous. Ce document a pour objet de servir en tant qu’introduction
aux deux exposés plus détaillés de l’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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III-43
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Æ Calder, Brian (2003) Automatic statistical processing of


multibeam echo sounder data. International Hydrographic Review,
vol. 4, no 1 (avril 2003), p.

Æ Calder, Brian, and Larry Mayer (2003) Automatic processing of


high-rate, high-density multi-beam echo-sounder data. Geochem.
Geophys. Geosyst. vol 4, no 6, 1048, DOI 10.1029/2002GC000486,
(11 juin 2003). 22 pages. Disponible à : <http ://www.agu.org/
journals/gc/>.

Alors qu’une grande partie de ce document s’ébauche en tant


qu’introduction verbale informelle à l’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique, il est devenu, en partie, une tribune improvisée servant
à vous faire part de ma « philosophie hydrographique » personnelle,
et près de la moitié de cette version est fondée sur les données
d’expérience de Brian Calder.

Les sept axiomes (vérités acceptées sur lesquelles


l’Incertitude combinée et estimation bathymétriqe est édifié) :

1. La plupart des données sont correctes la plupart du temps.

Cet axiome a deux conséquences sur le plan pratique.


Les bourdes (observations aberrantes, sondages inappropriés)
existent, mais ne sont pas monnaie courante.

Les incertitudes systématiques ont été corrigées (autant que


possible) avant d’appliquer l’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique.

2. Le sondage ne représente pas une profondeur.


Cet axiome est nouveau, si énoncé de manière aussi frappante. Il
met en relief la fiction du « sondage en or », fondé sur la croyance
que les sondages sont réels. Il représente un sujet de prédilection

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III-44
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
manié et remanié par les hydrographes, généralement lorsqu’ils se
réunissent autour d’une chope de bière : « Qu’est-ce-qu’un
échosondeur mesure, en fin de compte? » Il y a des « profondeurs »
de 200 kHz, des « profondeurs » de 38 kHz, « la profondeur de
refus » d’un plomb de sonde (qui à son tour dépend de sa forme et
de son poids), une différente profondeur de refus pour le piquet de
sondage, et dans des eaux peu profondes et claires la « profondeur
LIDAR ». Plus spécifiquement, pour les sondages multifaisceaux, il y
a la « profondeur détectrice d’amplitude » et la « profondeur
détectrice de phase différentielle ». En règle générale, tous ces
« sondages » (qui résultent de tentatives de mesure de la profondeur)
donnent des valeurs différentes. Y en a-t-il un parmi eux qui
corresponde à la profondeur « véritable »?
Cet axiome, cependant, va bien au-delà de ces préoccupations.
Les hydrographes se sont montrés plus conciliants et plus enclins à
accepter cet axiome lorsque la publication spéciale 44 (4e éd.) de
l’OHI a établi une distinction entre les sondages mesurés (lisez
mesures) et les « modèles bathymétriques » (lisez profondeurs). Cette
distinction bouleverse l’hydrographie – voir Axiome 3.
3. La question qu’il convient de poser est « Quelle est la
profondeur (et son incertitude) ici? » NON PAS « Quelle est la
qualité de ce sondage? »
Peut-être que cet axiome est juste un corollaire de l’Axiome 2. Je
pense cependant qu’il a suffisamment de substance pour mériter une
place d’axiome indépendant.
Cet axiome a des conséquences majeures dont la portée est
considérable, principalement au niveau des âmes des hydrographes
traditionnels. Il signifie que le but poursuivi par le nettoyage de
données est l’évaluation des paramètres dérivés (profondeurs aux
nœuds), plutôt que l’évaluation/le marquage des sondages mesurés.

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III-45
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Ceci représente un ajustement de paradigme important pour
ceux dont les carrières se sont construites autour du choix approprié
de sous-ensembles à partir de sondages disponibles. Il faudra un
certain temps d’adaptation.
Un argument est cependant utilisé afin de cautionner cette
démarche, à savoir que ce que nous appelons « sondages » de nos
jours ne représentent eux-mêmes que des paramètres d’évaluation
dérivée, basés sur une multitude de mesures (temps double, direction
du faisceau, roulis, tangage, pilonnement, tirant dynamique) ainsi que
des procédés (lancé de rayons en utilisant un profil de célérité
imparfaitement maîtrisé, etc.). Alors, pourquoi ne pas se lancer à
l’eau et calculer les meilleures évaluations de la profondeur en
nœuds, laissant les « sondages mesurés » aller à la trappe à l’instar du
temps double, des mesures de roulis, etc. comme lorsque nous avons
commencé à calculer les valeurs de sondages en premier lieu? Ce
débat va faire rage.
4. Le nettoyage des données, quelle que soit sa forme, est
foncièrement une opération de triage.
Le but de l’hydrographie algorithmique est d’étendre les
connaissances de l’humanité : de fournir des outils qui réduisent la
charge de travail de l’humanité; de remplacer la subjectivité par
l’objectivité dans toute la mesure du possible. Bien, peut-être pas le
dernier point – peut-être que la sélection d’algorithmes appropriés
demeure quelque peu subjective. Même la sélection de ces sept
axiomes pourrait être considérée comme quelque peu subjective. Un
algorithme (approprié, sans tâtonnements) pourrait au moins
produire des résultats reproduisibles à chaque opération, ce qui n’est
certainement pas le cas des nettoyeurs de données hydrographiques
humains.

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III-46
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Ces chicaneries mises à part, les outils de l’hydrographie
algorithmique divisent toujours les données en :
a) Manifestement mauvaises,
b) Manifestement bonnes, et
c) Douteuses, exigeant une analyse plus poussée.
Ces outils devraient être jugés par la quantité « d’analyse plus
poussée » qu’ils requièrent (poids du coût, subjectivité) en matière
d’intervention humaine. Ici, l’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique peut (potentiellement) briller. Le moteur de
désambiguïté de l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique (pour
plus sur ce point, voir ci-dessous) est conçu afin de pourvoir autant
d’« analyse plus poussée » que l’ingénuité de Brian Calder et de ses
disciples pourra élaborer au cours des prochaines années (ou au
moins aussi longtemps qu’elle aura un sens ludique pour eux).
L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique permet un
échantillonnage adaptatif. Lorsque l’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique ou l’intervention humaine au bureau ne réussissent pas à
résoudre des hypothèses alternatives avec une certitude appropriée
(ceci pourrait se produire dans le cas du temps quasi réel), recueillez
des données supplémentaires (ou différentes) afin de soutenir ou
corriger la désambiguïté.
L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique peut être utilisée
pour l’optimisation du levé. Recueillez vos données en multifaisceaux
avec un chevauchement minimal ou inexistant, et soumettez-les à
l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique. Si la surface
d’incertitudes correspond aux spécifications et qu’il n’y a pas de
bourde non résolue, passez à la nouvelle zone. Si des problèmes sont
apparents, recueillez des données supplémentaires jusqu’à ce que les
spécifications soient réunies et que toutes les bourdes et les
hypothèses alternatives aient été résolues.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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III-47
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
5. Contrairement à l’homme, les sondages ne naissent pas tous
égaux (ainsi, toute solution de sondage devra inclure des
évaluations de son incertitude).
Cet axiome est une mantra bien connue de la géomatique. Il est
indispensable à toute forme de propagation des incertitudes, y
compris au sein de l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique.
Il constitue heureusement l’une des caractéristiques principales du
S-44 de l’OHI, 4e édition, et de la famille 191xx des normes de l’ISO,
et de ce fait, commence à être pris au sérieux par la communauté
hydrographique (et la communauté géomatique dans son ensemble).
L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique contribue à l’essor de cet
axiome, en démontrant ce qui peut être accompli lorsqu’il est justifié.
Une question demeure toutefois, à savoir d’où doivent venir les
évaluations d’incertitudes.
Il y a trois réponses générales.
La quatrième démarche la plus satisfaisante est celle qui consiste
à utiliser un modèle régional non discriminatoire tel que celui
représenté par les « diagrammes de sources » ou les démarches des
régions de confiance.
Celle-ci est incompatible avec l’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique.
La troisième démarche la plus satisfaisante est celle qui consiste
à utiliser un modèle prédictif de l’incertitude, tels que ceux mis au
point par Rob Hare et ses collègues. Elle constitue la démarche dont
s’inspire l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique.
La deuxième démarche la plus satisfaisante est celle qui consiste
à laisser les données exprimer leurs incertitudes, en utilisant des
essais de redondances telle l’analyse traversière (ou la comparaison
de faisceaux Nadir à des faisceaux extérieurs afin de calibrer la
composante dépendant de l’angle du faisceau du modèle prédictif de

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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III-48
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
l’incertitude). Des instruments futurs issus de l’Incertitude combinée et
estimation bathymétrique pourront peut-être exploiter cette démarche.
La meilleure démarche consiste à regrouper toutes les
démarches citées plus haut. Utilisez les meilleurs modèles prédictifs,
mais calibrez-les avec des calibrations sur zones test initiales, et des
analyses traversières de redondances en cours. Un logiciel de
krigeage – lors d’une incarnation ultérieure – s’en occupera; laissez
quelques points d’échantillons en dehors du calcul de pondération
afin qu’ils soient utilisés pour le calibrage du modèle.
6. La densité de données des sondages multifaisceaux et la
résolution spatiale sont suffisantes pour capter toutes les
formes bathymétriques ayant de l’intérêt.
Cet axiome est l’équivalent hydrographique de « La plus belle
fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a ». Il reconnaît qu’il y
aura toujours des formes (rides de sable de petite dimension,
érosion, cailloux ou rochers) qui sont si petits que le sondage
multifaisceau ne pourra pas les reconnaître.
7. Les modèles représentent la vérité.
Les modèles représentent ce que nous pouvons calculer à partir
de mesures et les processus d’évaluation qui en découlent. Même le
modèle le plus exhaustif et le plus raffiné est une description
simplifiée de la complexité de la nature.
L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique et d’autres modèles
d’évaluation sont basés sur les processus mathématiques. Le monde
réel dans lequel nous vivons, touchons, voyons, sentons, entendons,
et goûtons, mais que nous ne connaîtrons jamais qu’imparfaitement,
est une création de Dieu (ou votre toute puissance favorite).
Il est manifestement différent du monde abstrait des
mathématiques, qui est bâti sur des règles et des processus logiques
(tels que des axiomes et des opérations), à savoir une création

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III-49
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
humaine facilement saisissable (du moins pour ceux d’entre nous qui
sommes doués en mathématiques).
La relation symbiotique entre le monde réel et le monde du
modèle (des mathématiques) se définit un peu de la manière
suivante :
a) Dans le monde réel, nous posons une question à propos de
quelque chose qui se trouve dans le monde réel. Du point de vue
hydrographique, la question serait plutôt : « Est-ce que je
m’échouerai si je vais dans cette direction? ».
b) Nous bâtissons un modèle mathématique qui simplifie les
aspects du monde réel qui sont pertinents par rapport à cette
question. Ceci est la transition (réel au modèle). Du point de vue
hydrographique, ce serait un modèle bathymétrique basé sur un levé
d’échosondage.
c) À l’intérieur du monde du modèle, nous explorons des
processus logiques bien conçus qui mènent à un certain nombre de
conclusions qui pourraient se révéler pertinentes vis-à-vis de notre
question originale. Du point de vue hydrographique, c’est ici que vit
l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique.
d) La quatrième étape est la plus délicate et représente le sujet de cet
axiome. Il s’agit d’une transition inverse (modèle au réel). QUELLE est la
pertinence des conclusions du modèle par rapport au monde réel? Cette
phase est souvent libellée « interprétation de vos résultats ». Quelles
conclusions pouvons-nous puiser dans le monde des modèles pour les
transposer aux conclusions du monde réel? Il n’existe pas de réponses
faciles ici. Tout dépend du degré de « réalisme » du modèle (près de la
complexité du monde réel). Nous ne devrions jamais considérer la validité
des résultats de modèles comme garantie. Du point de vue
hydrographique, cela signifie que « le navigateur prudent ne se fie jamais à
une source unique d’informations ». De manière semi-facétieuse, peut-

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
III-50
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
être l’hydrographe prudent ne devrait-il jamais être tributaire du même
capteur afin de résoudre des hypothèses alternatives!
Ainsi, le bilan de cet axiome reviendrait à dire que le bilan du
monde des modèles ne représente pas forcément le bilan du monde
réel. Tous les résultats du monde des modèles doivent être pris avec
un grain de sel. Testez-les vis-à-vis de l’expérience liée au monde
réel. Parfois l’expérience humaine et l’instinct sont plus valables que
les résultats des modèles. À ce sujet, voir ci-après au point 8.
Les huit étapes de l’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique.
1. Établir un réseau de « nœuds » ou de « points d’évaluation de
la profondeur » sur la zone du tracé.
Ceci représente la première étape de toute opération de
maillage. Les points de nœuds sont sélectionnés afin :
a) D’être suffisamment denses pour capter toutes les formes
ayant de l’intérêt,
b) De ne pas être trop denses,
c) Habituellement selon un semis régulier, et
d) À des positions horizontales qui sont « parfaites » puisqu’elles
ont été sélectionnées par une convention, et qu’elles n’impliquent pas
de mesures.
Le « maillage » implique souvent le lissage. Ceci n’est pas prévu
dans l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique. Les nœuds sont
répartis de manière à former une grille dense servant à l’évaluation
de la profondeur « à un point », et non pour lisser les résultats, et la
séparation nodale (résolution spatiale) pourrait ne pas être beaucoup
plus différente de celle de la séparation entre sondages.
Cette étape est fondamentale afin de mettre en œuvre l’Axiome 2 –
ou l’estimation de la profondeur et des incertitudes de la profondeur,
plutôt que d’accepter les sondages mesurés comme des règles d’or.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
III-51
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
2. À chaque nœud, maintenir les évaluations de profondeur
déterminées par voie de séquences ainsi que les incertitudes de
la profondeur (variance).
La « determination par voie de séquences » représente la composante
innovante de cette étape. L’évaluation actuelle peut être mise à jour par de
nouvelles mesures de sondage avoisinantes. Ce qui signifie qu’en principe,
l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique peut être utilisée en tant
qu’instrument d’évaluation en temps réel (intégré dans le logiciel de la
base de données des sondeurs multifaisceaux) plutôt qu’uniquement dans
le logiciel de postgestion. Cependant, ceci exige une mise à jouer initiale
(ou un fondement d’une « estimation bayésienne »), ce qui implique un
processus de mise à niveau.
3. Comparer les mesures de sondages reçus aux évaluations
nodales existantes.
Chaque sondage reçu est considéré comme contenant un certain
nombre d’informations (imparfaites) ayant trait à la profondeur de
chacun des nœuds qui l’entourent. Ces informations sont relayées à
chacun des nœuds en utilisant une stratégie de propagation qui
implique trois procédés qui diluent de manière appropriée le sondage
de l’incertitude en 3D, basée sur la séparation sondage/nœud. Les
emplacements horizontaux nodaux sont « parfaits » (ont une
incertitude de l’ordre de zéro) puisqu’ils ont été définis par une
convention, et non par des mesures.
Les sondages reçus qui sont évalués comme étant plus proches
du nœud devraient avoir plus d’influence sur la profondeur nodale
que ceux qui sont situés plus loin. Les sondages reçus qui ont une
incertitude verticale moindre devraient aussi avoir plus d’influence
en matière d’évaluation nodale que ceux qui disposent d’une
incertitude verticale plus large.

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III-52
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Le premier processus consiste à propager (accroître) l’incertitude
verticale d’un sondage comme fonction d’un certain degré de puissance
du sondage/distance de nœud. La deuxième puissance (distance carrée)
est la puissance par défaut utilisée aujourd’hui. Ce processus (la puissance
sélectionnée) est basé sur le postulat que l’incertitude verticale en
propagation est au premier chef « aléatoire » en nature (plutôt que
systématique).
Le second processus consiste à convertir l’incertitude horizontale
du sondage en incertitude verticale au nœud, comme une puissance du
sondage/distance maximum du nœud (à partir du côté éloigné de la
région d’incertitude de sondage). La première puissance (distance linéaire)
représente la distance par défaut utilisée aujourd’hui. Ce processus (la
puissance sélectionnée) implique des postulats faisant état de talus de
fonds marins éventuels entre l’emplacement du sondage et le nœud.
Le troisième processus représente la comparaison statistique entre
les sondages reçus (propagation à l’emplacement du nœud) et les
informations déjà assimilées ayant trait au nœud. Le fondement de cette
comparaison consiste à savoir si le sondage reçu (et sa propagation
d’incertitude verticale) est statistiquement cohérent avec la profondeur
nodale assimilée (et son incertitude verticale). En d’autres termes, la
profondeur nodale se trouve-t-elle dans la région d’incertitude du
sondage, ou, fait plus important, est-ce que le sondage se situe dans la
région d’incertitude de l’évaluation antérieure de la profondeur nodale?
Il y a ici deux points importants dont il convient de se souvenir :
a) Un sondage reçu spécifique servira en règle générale à remettre à
jour les évaluations de plusieurs nœuds environnants, pas seulement le
plus proche, et
b) Le processus qui vient d’être décrit sert à réduire les incertitudes
tridimensionnelles (horizontale et verticale) en sondages à incertitudes
unidimensionnelle (verticale seulement) aux nœuds.

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III-53
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

4. Établir une nouvelle « hypothèse » ou un modèle alternatif


de surface, en se fondant sur une démarche de nœud par
nœud, lorsque les sondages reçus ne sont pas statistiquement
cohérents avec les évaluations nodales antérieures.

L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique établit une


distinction précise entre les sondages reçus qui sont statistiquement
cohérents avec les évaluations nodales de profondeur antérieures, et
ceux qui ne le sont pas. L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique
emploie le jargon de la théorie statistique lorsqu’elle examine les cas
où le sondage est statistiquement incohérent avec les évaluations
nodales de profondeur antérieures : le sondage reçu est considéré
comme ayant « échoué à l’hypothèse nulle qu’il est cohérent » par
rapport à une ou à plusieurs évaluations de profondeur nodale. Nous
en venons maintenant à ce qui représente une véritable innovation, à
savoir que l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique crée alors une
nouvelle « hypothèse » en matière de direction, basée sur le sondage
reçu incohérent.
Pourquoi cette hypothèse est-telle tellement innovante? Il y a
deux raisons :
a) Elle se distingue des démarches antérieures en ce qu’elle
reporte à plus tard tout jugement définitif sur le caractère approprié
d’un sondage jusqu’à ce qu’elle dispose de tous les éléments.
b) Elle reconnaît la possibilité que des sondages relevés dans
une même région puissent capter plus d’une tendance de profondeur
(ou la limite supérieure d’un banc de poissons ainsi que la
bathymétrie qui se trouve sous eux).

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III-54
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Les sondages reçus ne sont comparés qu’avec une hypothèse
avant d’être considérés comme une nouvelle direction. Cette
hypothèse est choisie en fonction de l’hypothèse de la moindre
erreur, et en vertu du postulat selon lequel si les données ne
correspondent pas à l’hypothèse la plus proche, alors elles ne
correspondront pas aux autres non plus. Ceci n’est pas tout à fait
vrai (si la suivante en matière de proximité avait une incertitude plus
grande, elle pourrait assimiler les données), mais en règle générale,
elle est assez valable.
Le fait de différer toute appréciation portant sur la véritable
profondeur représente aussi une exigence en matière du traitement
du temps réel. Il faut accepter que l’évaluation (et le choix) de la
profondeur soient des données dépendantes, et varieront au fur et à
mesure de l’ajout d’autres données. Ainsi, il faudra adopter une mise
à niveau permanente de nos connaissances actuelles en nous basant
sur de nouveaux éléments d’appréciation provenant de données
nouvelles. (Est-ce que ceci ne ressemble pas beaucoup aux prises de
décisions quotidiennes? Est-ce que ce processus est délibéré?)
Bien sûr, nous ne sommes pas obligés d’attendre que tous les
éléments d’appréciation soient en notre possession. Nous pouvons
prendre une décision (avoir recours à la machine de désambiguïté) à
tout moment, aussi longtemps que nous acceptons le fait que les
décisions qui en résultent sont malléables (elles pourraient être
infirmées par des données supplémentaires).
Les nouvelles hypothèses ne se limitent pas à refléter des retours
réels différents, elles visent à s’assurer (si ce n’est pas leur vocation
première) que les données exactes et les données fausses ne se
retrouvent pas mélangées les unes aux autres. L’Incertitude combinée et
estimation bathymétrique ne sait pas vraiment faire la distinction entre
vrai et faux, alors il vaut mieux considérer l’Incertitude combinée et

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III-55
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
estimation bathymétrique comme un programme permettant de diviser
les données en sous-ensembles « mutuellement cohérents » qui sont
« incohérents » avec des sous-ensembles alternatifs « mutuellement
cohérents » (se réservant le droit d’avoir recours aux effectifs lourds
pour un échantillon de données qui soit vraiment isolé).
5. NOUVELLE IDÉE. Recourir à l’usage du « moteur de
la désambiguïté ».
Le « moteur de la désambiguïté » révèle le deuxième bras en matière
d’innovation. Il est spécifiquement conçu pour tenter d’opérer un choix
parmi plusieurs hypothèses qui existent au niveau d’un nœud – et être à
même de sélectionner celle qui semble être la plus correcte.
Le moteur de désambiguïté fera l’objet (peut-être à titre
permanent) d’un raffinement croissant, au fur et à mesure de
l’accumulation des connaissances en matière des modalités et des
causes des hypothèses de profondeurs nodales multiples. À l’heure
actuelle cependant, le moteur de la désambiguïté a trois « mesures de
distance » ou tests qui sont utilisés afin de décider quelle hypothèse
semble devoir être la plus correcte au niveau de chaque nœud.
Ces mesures de distance sont :
a) Le test de popularité. Quelle hypothèse est cohérente avec le
plus grand nombre de sondages reçus à ce nœud?
b) Le test de cohérence locale. Quelle hypothèse se rapproche le
plus de la prévision basée sur les nœuds voisins les plus proches qui
ne disposent que d’une seule hypothèse?
c) Le test de cohérence extérieure. Quelle hypothèse se
rapproche le plus de la référence de surface « extérieure »
(probablement dotée d’une résolution inférieure)? Cette surface
pourrait être créée par un filtre moyen traversant tous les sondages
en cours de réalisation, ou pourrait être basée sur une carte plus
ancienne ou un levé plus ancien.

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III-56
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Dans la pratique, la mesure de distance la plus fiable est celle du
test de popularité, même si sa naïveté est embarrassante. Son
exploitation est également plus rapide que les autres mesures de
distance disponibles.
D’autres mesures de distance sont aussi en cours d’élaboration.
Brian pense que la meilleure solution comprendra probablement :
a) Une sorte de cohérence locale,
b) Une mesure de qualité, visant à assurer la relativité de la
reconstruction, et
c) Un mode « d’effort renouvelé » afin d’utiliser des techniques
plus puissantes là où les plus simples vacillent.
6. Produit de l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique =
le profil des points nodaux plus quatre surfaces.
Le produit essentiel de l’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique est le profil des points nodaux de profondeur et les
évaluations d’incertitudes de la profondeur :
a) La surface de profondeur – la valeur de profondeur définitive
à chaque nœud, après que les hypothèses en présence soient passées
par le processus de désambiguïté.
b) La surface d’incertitude – l’incertitude finale associée à
chaque profondeur nodale.
c) Le nombre d’incertitudes à chaque nœud.
d) L’incertitude associée à la sélection de l’hypothèse correcte
par le moteur de désambiguïté. Cette « force d’hypothèse » est une
mesure de la certitude algorithmique – ou le degré de certitude avec
laquelle l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique vous assure qu’il
s’agit de la vraie piste.

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III-57
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

7. Avertissement no 1 : Utilisez l’Incertitude combinée et


estimation bathymétrique le cas échéant.
Lisez Axiome 4. L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique est
un outil de triage. Toute personne déclarant qu’elle détient un
algorithme entièrement automatique ment ou n’a pas analysé
suffisamment de données. L’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique fait de son mieux pour être le plus correct possible, mais
il a toujours besoin d’un utilisateur à l’autre bout afin de résoudre
des problèmes qui sont insolubles pour un algorithme. Le travail de
l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique consiste à assurer un
guidage des plus affinés sur la stratégie à adopter, suivi alors
seulement par un allégement des tâches requises. Ceci transforme
également le travail de l’utilisateur : il ne s’agit dès lors pas tant de
tuer des points que de veiller à l’assurance de la qualité. La gestion
intégrale des données est un processus itératif, mais bien sûr, pas
toutes les données n’ont besoin d’être retravaillées à chaque passage.
8. Avertissement no 2 : L’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique ne représente qu’un outil (amélioré) – non pas
une réponse définitive.
Lisez Axiome 7. L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique
existe dans le monde des modèles, non dans le monde réel.
L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique ne représente pas la
phase finale de l’exploitation des données. Les utilisateurs ne doivent
pas prendre des grilles brutes de l’Incertitude combinée et estimation
bathymétrique et les utiliser à des fins de cartographie.
L’Incertitude combinée et estimation bathymétrique génère les
meilleures évaluations en matière de profondeur, mais ce n’est pas ce
que montre une carte marine (et elle ne le montrera jamais).

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III-58
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

À titre d’exemple, retournons au concept de « Sondages dorés ».


L’hydrographe devrait pouvoir prévaloir sur l’algorithme et retenir
les quelques (rares) valeurs de sondages « critiques à la navigation »
dans quelque tracé que ce soit. Mais nous sommes maintenant en
train de pénétrer dans le territoire de la « navigation de surface »
(décrit ailleurs). Mais, tout comme l'algorithme de l’Incertitude combinée
et estimation bathymétrique, il représente un autre aspect de la
détermination de la véritable surface. Une alternative plus
traditionnelle, proposée par Peter Kielland consiste à soustraire les
valeurs d’incertitudes à 95 % des profondeurs nodales non
manipulées de l’Incertitude combinée et estimation bathymétrique, afin de
donner une surface qui tienne compte du biais des hauts-fonds pour
la navigation.
Le contourage représente la forme la plus ancienne de visualisation
des fonds marins. De nos jours il est encore en usage sur toutes les
cartes marines imprimées sur support papier.
Au cours des dernières années, les nouvelles technologies de
l’infographie ont introduit de nouvelles démarches en visualisation
afin d’illustrer la bathymétrie :
• Détermination de la surface visible (octrees/arbres octaires
et algorithmes de surface courbe);
• Illumination et ombrage (rendu par tracé de rayons,
radiosité, rendu des algorithmes);
• Manipulation et entreposage des images (géométriques et
conversions multipasse);
• Techniques de modélisation avancées (techniques fractales et
rendu des volumes); et
• Animation (dynamique des formes, des couleurs, de la
transparence, des structures, de la texture, etc.)

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III-59
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
Le but de la visualisation est de parvenir à une meilleure
compréhension.
Plusieurs exemples rendent compte de l’évolution de la
visualisation au cours des années : contourage, ombrage et rendu.

Figure III.36 : Rendu, contourage et ombrage

Sélection des Seuls quelques points le long de l’isobathe de 2 500 m servent


points pour la
délinéation de la à fixer la ligne des 100 M.
contrainte de
100 M

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III-60
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Figure III.37 : Sélection des points à des fins de délinéation


de 2 500 m plus la contrainte de 100 M
L’erreur le long des 100 arcs est fonction de l’erreur sur le point le
long de l’isobathe de 2 500 m qui lui donne naissance.
L’erreur à l’intersection de deux arcs représente un problème de
relèvement commun auquel se heurte régulièrement la géodésie avec deux
contraintes pondérées aux points qui donnent naissance aux arcs,

Figure III.38 : Détermination de la région de confiance de


l’isobathe de 2 500 m plus la contrainte de 100 M

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III-61
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
La sélection des points les plus saillants le long de l’isobathe
de 2 500 m à des fins de délinéation de la contrainte de 100 M peut
être sans ambiguïté lorsque les isobathes sont simples. Lorsque les
isobathes sont complexes ou répétés en multiples, la sélection des
points le long de l’isobathe de 2 500 m devient difficile. À moins
qu’elle ne dispose d’éléments d’appréciation probants, la
Commission peut recommander d’utiliser les premiers 2 500 m de
l’isobathe à compter des lignes de base à partir desquelles la largeur
de la mer territoriale est mesurée qui concorde avec la configuration
générale de la marge continentale.
Conclusions L’évaluation des incertitudes bathymétriques en matière
d’établissement d’une demande est indispensable afin d’évaluer
l’isobathe de 2 500 m plus la contrainte de 100 M ainsi que sa région
de confiance. La rugosité des fonds marins ainsi que les données de
mesure et de distribution régissent la détermination de l’isobathe de
2 500 m. Les représentations numériques et analytiques en 2D et en
3D des fonds marins se complètent dans la mise en œuvre de l’article
76. Seuls quelques-uns des points les plus saillants le long de
l’isobathe de 2 500 m contribuent à la délinéation de la contrainte de
100 M. La détermination de la région de confiance de l’isobathe de
2 500 m plus la contrainte de 100 M est réalisée au moyen de la
méthode des enveloppes d’arc ainsi que de la propagation des erreurs
par le biais du même processus.

Bibliographie 1) United Nations (1979), Report of the group of experts on


hydrographic surveying and nautical charting, 2nd United Nations
Regional Cartographic Conference for the Americas, Mexico City, 33
pages.
2) Horst Hecht (2001). The Digital Hydrographic Office-
Challenges and Prospects of Hydrography in the Evolving
Geographic Information Infrastructure, US Hydrographic
Conference.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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III-62
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III

Module III – Exercice

Exercice 3 : Établissement d’une demande introduite auprès de


la Commission des limites du plateau continental

Vous jouerez le rôle d’un conseiller en géodésie auprès de votre


gouvernement et ferez partie d’une équipe multidisciplinaire Durée de l’épreuve
d’experts. Vous devez établir une liste des problèmes et des tâches 30 min.
géodésiques liés à l’établissement d’une demande assortie de données
et d’informations venant à l’appui de la délinéation des limites
extérieures du plateau continental au-delà de 200 M.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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III-63
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes hydrographiques
Module III
NOTES

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III-64
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
Sommaire

Le présent module décrit le rôle de la géomorphologie et de ses méthodologies dans


l’application de l’article 76, en particulier en son paragraphe 4.
À cette fin, on :
ƒ Passera en revue les définitions du talus continental, du glacis continental et en
particulier celles de la base et du pied du talus continental;
ƒ Discutera des manières de traiter et de modéliser mathématiquement les fonds
marins, la pente, la rupture de pente et la plus grande rupture de pente;
ƒ Discutera du rôle que peuvent jouer le filtrage et le lissage lors de la détermination de
la rupture de pente maximale à la base du talus continental;
ƒ Parlera de la nécessité de joindre à la demande une évaluation des incertitudes et de
documenter les méthodologies employées;
ƒ Expliquera le processus d’identification du talus continental;
ƒ Discutera du traitement mathématique et de la modélisation tridimensionnelle des
fonds marins, de la pente, de la rupture de pente et de la plus grande rupture de pente;
et
ƒ Discutera du rôle que peuvent jouer le filtrage et le lissage tridimensionnels lors de la
détermination du point de rupture de pente la plus marquée au pied du talus
continental;
ƒ Traitera, en conclusion, de la nécessité de joindre à la demande une documentation
sur ces méthodologies.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IV-1
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

La géomorphologie Le paragraphe 4 b) propose une double méthode pour


et l’article 76
déterminer le pied du talus continental :
Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental coïncide avec la
rupture de pente la plus marquée à la base du talus.
La Commission attribue à la disposition selon laquelle le pied
du talus se situe au point où la rupture de pente est la plus marquée
à la base du talus le caractère d’une règle générale. Pour acquérir les
preuves nécessaires à l’application de cette disposition, il sera fait
appel aux méthodes de la bathymétrie, de la géomorphologie, de la
géologie et de la géophysique (Directives scientifiques et techniques
5.1.3).
La citation qui précède des Directives scientifiques et
techniques citée doit être comprise en relation avec le paragraphe
suivant :
En règle générale, lorsque la base du talus continental peut
être déterminée de façon précise au moyen de données
morphologiques et bathymétriques, la Commission recommande
que l’on utilise ces éléments de preuve. Les États côtiers peuvent
aussi soumettre des données géologiques et géophysiques comme
preuves supplémentaires de l’emplacement de la base du talus
continental (Directives scientifiques et techniques 5.4.6).
L’application de cette provision requiert la satisfaction des
exigences suivantes :
i) L’identification de la région définie comme base du talus
continental; et
ii) La détermination de l’emplacement du point de rupture de
pente la plus marquée à la base du talus continental.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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IV-2
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Le talus continental Le talus continental est la partie externe de la marge


et le glacis
continental continentale qui va du rebord du plateau jusqu’à la partie supérieure
du glacis ou jusqu’aux grands fonds lorsqu’un glacis n’a pas été
formé. Le glacis est la masse conique de sédiments dont la déclivité
est plus faible que celle du talus continental. La base du talus
continental est la zone où la partie inférieure du talus rencontre le
haut du glacis continental, ou le début des grands fonds marins
lorsqu’il n’existe pas de glacis continental.
Déterminer la base du talus continental doit se faire selon
une approche en deux étapes. Tout d’abord, on cherche le rebord du
talus le plus au large en allant du glacis ou des grands fonds,
lorsqu’un glacis n’est pas formé, vers le talus continental. Ensuite,
on cherche le rebord du talus côté terre en allant de la partie
inférieure du talus vers le glacis continental ou vers les grands fonds
marins si le glacis n’existe pas.
Certains types de marges continentales peuvent nécessiter
l’emploi de données géologiques et géophysiques pour permettre
d’identifier la région appelée base du talus continental.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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IV-3
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.1 : Exemples de marges continentales convergentes

LÉGENDE
6.1A (de gauche à droite)
Marge continentale de convergence avec accrétion
Fonds marins/Limite de plaque/plateau
Croûte océanique plongeante (subduction)/Cône d’accrétion
6.1B
Marge continentale de convergence à faible décollement ou pelage
Limite de plaque/Nappe sédimentaire/Corps igné (Ophiolitique/Continental)
Croûte océanique subductée
6.1C
Marge continentale de convergence à érosion tectonique
Limite de plaque
Croûte océanique subductée (plaque inférieure)
Plaque supérieure (continentale)

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IV-4
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

La morphologie des différents types de marges continentales


est le résultat de processus tectonique et sédimentaire combinés.

Figure IV.2 : Diverses marges continentales


LÉGENDE
6.1D Marge continentale passive non volcanique
Plateau
Fonds marins/Sédiments
Sel
Croûte océanique
Filons plan et filons couche

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IV-5
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Croûte continentale divergente et amincie


Moho
6.1 E Marge continentale divergente volcanique
Plateau
Fonds marins/Sédiments
Cône de réflecteurs pentés vers le large
Croûte océanique/Croûte continentale
Filons plan d’approvisionnement
Vitesses sismiques, petite et grande, des lentilles crustales (7,2 – 7,6 km/s)
6.1F Marges continentales de coulissement
Plateau
Fonds marins/Sédiments
Croûte océanique/Croûte continentale coulissante et amincie
Moho

Dans une demande soumise à la Commission, les données


bathymétriques utilisées pour déterminer le pied du talus peuvent
inclure l’une des données suivantes ou une combinaison de celles-
ci :
ƒ Mesures par échosondage monofaisceau;
ƒ Mesures par échosondage multifaisceau;
ƒ Mesures par sonar hybride à balayage latéral;
ƒ Mesures par sonar latéral interférométrique; et
ƒ Mesures bathymétriques par sismique réflexion.
Dans une demande soumise à la Commission, les données
géologiques et géophysiques utilisées pour identifier la région qui
correspond au pied du talus continental peuvent inclure une
combinaison des données suivantes :
ƒ Mesures et échantillons prélevés sur place;
ƒ Données géochimiques et radiométriques;
ƒ Mesures géophysiques; et
ƒ Imagerie latérale.
La Commission n’acceptera pas les données bathymétriques
récoltées par des méthodes fondées uniquement sur la perception
visuelle.

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IV-6
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
Par exemple, choisir de visu un point où la rupture de pente
est la plus marquée sur le profil donné d’exagération verticale 1 :5
(fig. IV.3). Noter votre premier choix.

Figure IV.3 : Conséquence de l'exagération verticale


sur l'interprétation visuelle d'un profil
LÉGENDE
Profondeur
Distance
Exagération verticale 1 :5

Choisir de visu un point où la rupture de pente est la plus marquée sur le


profil donné d'exagération verticale 1 :10 (fig. IV.4). Noter votre second choix.

Figure IV.4 : Conséquence de l'exagération verticale


sur l'interprétation visuelle d'un profil
LÉGENDE
Profondeur
Distance
Exagération verticale 1 :10

Choisir de visu un point où la rupture de pente est la plus marquée sur le


profil donné d'exagération verticale 1 :15 (fig. IV.5). Noter votre troisième choix.

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IV-7
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.5 : Conséquence de l'exagération verticale sur


l'interprétation visuelle d'un profil
LÉGENDE
Profondeur
Distance
Exagération verticale 1 :15

Choisir de visu un point où la rupture de pente est la plus


marquée sur le profil donné d'exagération verticale 1 :20 (fig. IV.6).
Noter votre quatrième choix. Comparer les quatre résultats.

Figure IV.6 : Conséquence de l’exagération verticale


sur l’interprétation visuelle d’un profil

LÉGENDE
Profondeur
Distance
Exagération verticale 1 :20

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IV-8
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
La détermination de l’emplacement du point où la rupture de
pente est la plus marquée à la base du talus continental se fera par
les méthodes d’analyse mathématique de profils bidimensionnels, de
modèles bathymétriques tridimensionnels et, si possible, des deux.
Si la fonction associée aux fonds marins de la marge
continentale y = f(x) est une fonction à une seule variable dérivable
deux fois, la fonction associée à la pente est sa première dérivée :
dy df ( x) f ( x + h) − f ( x )
= = lim
dx dx h→0 h
et le changement de pente est donné par sa seconde dérivée :
d 2 y d 2 f ( x) d df ( x)
= =
dx 2 dx 2 dx dx
Qui est aussi la double dérivée de la fonction des fonds
marins!
Une fonction à une seule variable est une fonction qui, à
chaque point du domaine de départ (distance), associe une valeur
unique du domaine d’arrivée (profondeur). Il s’agit donc d’une
application bijective (à une valeur de distance correspond une valeur
de profondeur) ou non injective (à plusieurs valeurs de distance
correspond une valeur de profondeur). Mais NON d’une
application injective (à une valeur de distance correspondent
plusieurs valeurs de profondeur) ou une application à plusieurs
variables et plusieurs paramètres (à plusieurs valeurs de distance
correspondent plusieurs valeurs de profondeur).
Une fonction atteint son maximum si au point x0 :
g ( x0 + h) − g ( x0 ) < 0
On peut essayer de déterminer le point où la rupture de
pente est la plus marquée à la base du talus continental en cherchant
l’emplacement des maxima de la dérivée seconde de la fonction des
fonds marins :

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IV-9
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

d 2 y d 2 f ( x)
=
dx 2 dx 2 est maximum lorsque
d 3 y d 3 f ( x)
= =0
dx3 dx3 et que la dérivée change de signe.
Il existe plusieurs formules standard pour calculer les
dérivées première et seconde des fonctions discrètes définies par des
valeurs ponctuelles à intervalles réguliers. Le calcul numérique d’une
dérivée seconde n’est pas équivalent à appliquer deux fois de suite le
calcul numérique de deux dérivées premières! Pour pouvoir
comprendre cette différence, il faut avoir recours à la fonction
d’erreur.

Figure IV.7 : Changement de pente le long du profil bidimensionnel


du fond marin

TEXTE
Formules standard pour le calcul des dérivées.
Formule de dérivée première :
Formule de dérivée seconde :
Pour des valeurs ponctuelles à intervalles réguliers

Les différentes techniques de différenciation constituent l’un


des vastes champs des mathématiques appliquées. Plusieurs de ces
techniques s’appuient sur des techniques d’interpolation telles que
les polynômes de Lagrange et de Tchebyshev. D’autres méthodes se
basent sur les différences finies utilisant des différences de premier,
de second et de troisième ordre.

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IV-10
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
f(x)0’ = ∆f(x) 0 – ∆2f(x) 0 / 2 + ∆3f(x) 0 / 3 - …

∆f(x), ∆2f(x) et ∆3f(x) sont les première, seconde et
troisième différences données par :
∆f(x)0 = f(x)1 - f(x)0
∆2f(x)0 = ∆f(x)1 - ∆f(x)0
∆3f(x)0 = ∆2f(x)1 - ∆2f(x)0
et le filtre de Savitzky-Golay (une approximation de lissage
ponctuel). Le filtre de Savitsky permet d’obtenir une approximation
de la dérivée première. Sa forme analytique permet d’obtenir une
bonne évaluation du point de lissage et de sa dérivée. Les
coefficients du filtre de Savitzky-Golay sont obtenus par
approximation des moindres carrés au voisinage du point. Le
nombre de points pour lesquels se fait l’approximation et le degré
du polynôme d’approximation généralisée sont les facteurs
déterminants du processus de lissage :
df ( x) d ⎛ m ⎞ m
= ⎜ ∑ cn x0n ⎟ = ∑ ncn x0n −1
dx 0 dx ⎝ n =0 ⎠ n =1
Leçon : Ne faites jamais confiance aux chiffres. Essayez
toujours une ou deux méthodes et comparez les résultats.
Deux problèmes d’origine différente apparaissent souvent
lors de la détermination du point où la rupture de pente est la plus
marquée, que l’on peut décrire comme l’instabilité de la solution et
le lissage artificiel créé par l’orientation du profil et du talus.
L’instabilité de la solution provient du fait que les effets combinés
de l’inégalité des fonds marins (et des erreurs de différenciation
numérique) font que la dérivée seconde peut être une fonction qui
varie beaucoup. Le filtrage et le lissage peuvent aider. Le lissage
artificiel créé par l’orientation du profil et du talus se produit parce
que les pentes du talus et du glacis, ainsi que leur angle, deviennent

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IV-11
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
plus petites lorsque la direction du profil s’écarte de la
perpendiculaire aux isobathes.
La dérivée seconde est une fonction très instable. Même de
petites irrégularités du fond marin (ou des erreurs d’arrondi lors du
calcul numérique de la dérivée) peuvent donner lieu à un grand
nombre de points critiques entre lesquels il peut être impossible de
discerner non seulement la rupture de pente la plus marquée mais
surtout la région qui doit être considérée comme la base du talus
continental.

Figure IV.8 : Instabilité de la solution


LÉGENDE
Quel maximum dois-je utiliser?
Dérivée seconde
Dérivée première
Profil bathymétrique

L’estimation de la pente du talus dépend beaucoup de


l’orientation du profil. Si trois segments sont tracés sur le plateau
dans différentes directions la rupture de pente la plus marquée ne
peut être trouvée que lorsque la direction du profil est
perpendiculaire à la transversale du talus (fig. IV.9). L’isobathe

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IV-12
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
supérieure d’où partent les segments se situe à une profondeur de
200 m et l’isobathe inférieure se situe à une profondeur de 2 100 m.
L’isobathe de 1 000 m est tracée en rouge pour montrer à la fois les
irrégularités des canyons et la direction générale des isobathes.

Figure IV.9 : Orientation du profil par rapport au talus

LÉGENDE
Pentes linéaires
La plus grande pente est mesurée perpendiculairement à l’orientation
transversale du talus

La fonction correspondant au profil bidimensionnel de la


pente est en réalité une dérivée directionnelle de la fonction
tridimensionnelle du fond marin z = f (x, y) dans la direction du
vecteur unitaire u.
f ( x + h û ) − f ( x)
∇ u
f ( x, y ) = lim
h→0 h
u
∇ u
f ( x, y ) = ∇ f ( x, y )
u

∂f ( x, y ) ∂f ( x, y )
∇ u
f ( x, y ) =
∂x
ux +
∂y
uy

Ce n’est qu’en les points où le vecteur unitaire u qui définit


l’orientation du profil est perpendiculaire à une isobathe que la

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IV-13
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
dérivée directionnelle représente correctement la rupture de pente la
plus marquée en ces points.
La manière dont les sédiments se sont déposés sur le talus
continental est décrite comme un environnement influençant le
roulis de l’eau qui recouvre le talus. Une surface clinoforme
tridimensionnelle ou un profil clinoforme bidimensionnel
correspond à une surface ou une ligne d’accumulation pentue qui
est en général associée à des strates superposées le long du talus
continental jusqu’aux eaux profondes.
La configuration des surfaces et profils clinoformes est
souvent désignée comme sigmoïde, sigmoïde oblique, tangentielle
oblique, parallèle oblique, en galets et hummockée.
La forme du talus continental où se sont accumulés les
sédiments dépend :
• Des variations du niveau de la mer;
• De la quantité de sédiments (milieu riche ou pauvre
en sédiments);
• Du type de sédiments et de leur taille (sédiments de
carbonate ou de silice; et taille des grains : sable,
boue, etc.);
• Des modes de transport des sédiments (vagues,
courants de turbidité et courants océaniques).

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IV-14
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.10 : Profils clinoformes


LÉGENDE
Profils clinoformes
Sigmoïde
Sigmoïde oblique
Tangentiel oblique
Parallèle oblique
En galets
Hummocké
Lors d’études statistiques, plusieurs formules analytiques ont
fait l’objet d’approximations pour comprendre les processus de
dépôt des sédiments sur le talus continental ainsi que la composition
de ces sédiments, comme par exemple la fonction de ligne droite, la
fonction exponentielle à trois paramètres, la fonction Gaussienne de
distribution des probabilités. Parmi des trois modèles :
1. Les lignes droites n’ont été utilisées que pour modéliser de
petites portions de talus mais jamais pour modéliser le rebord du
plateau ou le glacis continental.
y = mx + b
2. La fonction exponentielle à trois paramètres a été utilisée
pour tenter de modéliser le talus et le glacis à partir du rebord du
plateau, mais pas le rebord lui-même.
y = c1 exp ( −c2 x ) + c3

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IV-15
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
3. La fonction Gaussienne de distribution des probabilités a
été utilisée pour modéliser le plateau, le talus et le glacis.
⎛ − ( x − c3 )2 ⎞
y = c1 + c2 exp ⎜ ⎟
⎜ 2c42 ⎟
⎝ ⎠
L’approximation est souvent définie comme la modélisation des
valeurs par des fonctions mathématiques selon un critère d’adéquation
optimale et l’estimation de leur marge d’erreur. La théorie de
l’approximation est un champ important des mathématiques et ses
techniques peuvent être considérées de façon générale comme des
régressions faites à partir de modèles de régressions linéaires et non
linéaires aux paramètres inconnus, et comme régressions non
paramétrées qui ne font aucune supposition par rapport à la fonction de
distribution de probabilités à l’origine des données.
Il est possible d’obtenir la « meilleure » approximation en
terme de minimisation soit par :
ƒ La racine carrée de la somme des carrés (la suite L2 des
moindres carrés) :
n

∑x
2
x = i
i =1

ƒ Soit par la somme des valeurs absolues (suite L1) :


n
x = ∑ xi
i =1

ƒ Soit par la valeur absolue maximale (la suite


Tchebyshev L∞).
x = max i xi
La capacité de représenter les reliefs des fonds marins est
uniforme lorsque l’échantillonnage est régulier. Plusieurs procédures
de régression mathématique sont simples et d’autres ne peuvent être
employées (certaines implémentations FFT) que pour des données

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IV-16
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
recueillies à intervalles réguliers. Malheureusement, il est rare que les
bases de données possèdent cette propriété idéale mais il existe de
nombreuses techniques qui permettent de travailler à partir
d’échantillonnages irréguliers.
Il est possible (et parfois préférable) de travailler avec un
échantillonnage irrégulier dans le cas d’un profil bathymétrique.
Mais si l’on choisit de générer, à partir de celui-ci, des données
d’interpolation régulières, il devient nécessaire de faire certaines
suppositions sur la nature statistique des données.
Dans le cas où manquent des valeurs isolées dans un
échantillonnage par ailleurs régulier et réalisé à la fréquence de
Nyquist, il est possible d’en faire une approximation par des
techniques d’interpolation paramétrique (polynômes, extraction
harmonique, etc.) et non paramétrique (procédures d’estimation par
pondération locale telles que la régression polynomiale de type
Loess, prédiction à n points, etc.).
Une fonction exponentielle à trois paramètres n’a été utilisée
que pour modéliser le talus et le glacis. Elle peut être utile pour
identifier la base du talus continental entre le talus et le glacis, ou
entre le glacis et les grands fonds lorsqu’elle est comparée avec la
fonction du profil du fond marin.
Du point de vue de l’article 76, ce modèle mathématique
possède une propriété indésirable qui est celle d’avoir un
comportement asymptotique à ses extrémités. Les dérivées première
et seconde sont des fonctions exponentielles dont les pentes
(ascendante et descendante) varient de manière asymptotique. Le
point où la rupture de pente est la plus marquée n’existe ni à la base
du talus continental, ni entre le glacis et les grands fonds.
Cette fonction a été utilisée par Schlager et Camber (1986) et
par Adams et Schlager (2000) pour identifier le glacis continental où

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IV-17
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
l’ordonnée de la dérivée première atteint une valeur de m=0,025, qui
est la tangente de l’angle de la pente. Pour le glacis continental, la
valeur de m=0,025 a été proposée par Heezen (1959) en fonction de
données recueillies précédemment.

Figure IV.11 : Fonction exponentielle à trois paramètres


LÉGENDE
Dérivée seconde
Dérivée première
Profil bathymétrique

La partie positive de la fonction de Gauss ne correspond pas


bien au rebord du plateau et au glacis continental lorsque le profil
couvre toute la longueur de la marge. Plusieurs chercheurs ont
choisi de travailler, pour la modélisation des fonds marins, avec des
fonctions réduites afin d’obtenir une meilleure approximation qui
corresponde aux données. La dérivée seconde de la fonction
analytique du fond marin ne permet pas de déterminer le point où la
rupture de pente est la plus marquée. En revanche, cette fonction a
aussi été utilisée par Schlager et Camber (1986) et par Adams et
Schlager (2000) pour identifier le glacis continental à l’endroit où la

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IV-18
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
dérivée première atteint la valeur de m=0,025, avec la tangente à
l’angle de la pente.

Figure IV.12 : Sigmoïdal – Fonction de Gauss

Descriptif de la figure IV.12 :


Second derivative = Dérivée seconde
First derivative = Dérivée première
Poor fit = Ajustement inadéquat
Bathymetric profil = Profil bathymétrique

La fonction de Gauss sur les jeux de données filtrées assure


un meilleur ajustement des données brutes et une dérivée première
de meilleure qualité. Ce qui se révèle utile afin de mesurer la pente
du talus continental avec une plus grande précision. Ceci n’offre pas
toutefois de solution au problème intrinsèque de la détermination
du maximum dans sa dérivée seconde. Le résultat est intéressant en
ce sens qu’il montre qu’une seule rupture de pente la plus marquée
peut en fait ne pas exister du tout.

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IV-19
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.13 : Sigmoïdal – Fonction de Gauss (tronquée)


Descriptif de la figure IV.13 :
Second derivative = Dérivée seconde
First derivative = Dérivée première
Trimmed = Filtré
Bathymetric profile = Profil bathymétrique

Il y a d’autres fonctions sigmoïdales (en forme de S) qui


assurent de très bonnes approximations des fonctions du fond
marin de la marge continentale dans son intégralité. À titre
d’exemple, la fonction sigmoïdale :
c2
y = c1 + c4
⎡ ⎛ c5 − x ⎞ ⎤
⎢1 + exp ⎜ ⎟⎥
⎣ ⎝ c3 ⎠ ⎦
qui est une fonction disposant d’une rupture de courbure.
Plusieurs fonctions de densité de probabilité manifestent aussi
des ruptures sigmoïdales sur au moins l’une de leurs branches.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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IV-20
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

La sigmoïdale est l’une des fonctions utilisées afin de rendre


compte de la rupture intervenant dans la courbure de la fonction du fond
marin depuis le plateau lui-même jusqu’aux zones des grands fonds
marins.

Figure IV.14 : Fonction sigmoïdale

Descriptif de la figure IV.14 :


Second derivative = Dérivée seconde
First derivative = Dérivée première
Bathymetric profile = Profil bathymétrique

Filtrage et lissage Le lissage est une procédure empirique qui pourrait également
faciliter pour beaucoup l’identification des principaux éléments du relief
de la marge continentale.
Il pourrait avoir des applications particulièrement utiles lorsque
d’autres structures bathymétriques présentent des longueurs d’ondes
comparables à celles qui définissent la position du pied du talus. La
Commission pourra demander que lui soient communiquées la série
originale des données originales, ainsi que les précisions d’ordre
mathématique de l’algorithme de lissage et les données ainsi produites.

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IV-21
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
Les techniques d’interpolation non paramétrique telles qu’une
régression polynômiale localement pondérée sur la fonction de fond
marin peut contribuer à isoler les maximums locaux. La taille de la
fenêtre et le degré de la régression polynômiale locale déterminent la
quantité de lissage d’une fonction.

Figure IV.15 : Lissage de type loess

Le lissage médian sur la fonction du fond marin peut


contribuer à isoler les maximums locaux. La taille de la fenêtre est la
seule variable qui détermine le lissage d’une fonction.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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IV-22
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.16 : Lissage médian

Le lissage exponentiel négatif de la fonction du fond marin peut


contribuer à isoler les maximums locaux. Il est indispensable de
comparer les résultats obtenus par des techniques de lissage différentes.

Figure IV.17 : Lissage exponentiel négatif

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IV-23
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
En théorie des signaux, le filtrage présuppose que le signal puisse
être clairement distingué du bruit, autrement dit les données utiles des
données parasites. Dans le cadre de l’application du paragraphe b), le
plateau, le talus et le glacis sont des signaux. Toute donnée tendant à
rendre l’emplacement de ces éléments difficiles à localiser est considérée
comme du bruit.
Le filtrage représente un segment important de la théorie du
signal. Parmi les classifications les plus élargies des techniques de
filtrage, il faut citer :
ƒ L’élimination sélective des données;
ƒ Le filtrage non linéaire;
ƒ Le filtrage linéaire (au moyen des Finite Impulse Response
Filters – ci-après dénommés FIR) dont les réponses de
fonction peuvent être exprimées en tant que polynômiales,
et les Infinite Impulse Response Filters (ci-après
dénommées : IIR), dont les fonctions de réponse peuvent
être exprimées en tant que fonctions rationnelles;
ƒ Le filtrage adaptatif de Wiener; et
ƒ La décomposition et le débruitage des ondelettes.

Incertitudes et Les Directives Scientifiques et Techniques se préoccupent


quantification
avant tout de l’analyse et de la quantification des incertitudes qui
sous-tendent les données utilisées afin d’appuyer une demande sous
forme d’évaluations a priori ou a posteriori des estimations des
erreurs de mesures, ainsi que des régions de confiance connexes en
matière de mesures et de limites.
Les facteurs qui déterminent l’emplacement du pied du talus
continental sont les suivants :
ƒ Mesure de la profondeur : exactitude et précision;
ƒ Positionnement : levé de la plate-forme et du fond marin
au moyen d’un instrument;

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IV-24
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
ƒ Distribution spatiale des sondages : couverture des
données et configuration des sondages – résolution
horizontale; ainsi que l’orientation linéaire et l’orientation
de direction transversale relatives aux isobathes;
ƒ La complexité morphologique du talus continental et de sa
base : développement de la marge assujetti aux processus
tectoniques; et développement de la marge assujetti aux
processus sédimentaires.
L’État côtier doit quantifier les informations suivantes en
matière de sources cartographiques et analogues :
ƒ Méthodes d’interpolation ou d’approximation;
ƒ Répartition spatiale du champ de densité et position des
données bathymétriques mesurées; et
ƒ Informations sur les éléments de perception tels que les
projections cartographiques, les échelles verticales et
horizontales, les intervalles de contours, les unités, les
couleurs et les symboles.
Conclusions
ƒ La définition du pied du talus continental sert de base à la
définition de chacune des lignes déduites de formules;
ƒ Le processus d’établissement du PTC (pied du talus
continental) implique la recherche de la base du talus ainsi
que de la rupture de pente la plus marquée;
ƒ Des difficultés subsistent du fait de l’instabilité de la
solution et de l’orientation relative des profils vis-à-vis de
la marge continentale;
ƒ Le filtrage et le lissage interviennent de manière
conséquente dans la solution; et
ƒ Les méthodes et les incertitudes doivent être quantifiées
dans une demande.

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IV-25
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Identification de la Conformément aux Directives scientifiques et techniques, la


base du talus
continental Commission ne prescrira pas l’utilisation d’une seule et unique
méthode mathématique permettant d’exploiter les données
bathymétriques pour situer la région définie comme étant la base du
talus continental. Elle fera des recommandations en se fondant sur
la méthode mathématique appliquée au cas par cas, et compte tenu
de tous les autres éléments de preuve géologiques et géophysiques
présentés par l’État côtier.

Fonction du fond Si la fonction du fond marin de la marge continentale z = f (x, y)


marin en 3D,
fonction de la est une fonction à valeur unique et différentiable continûment par deux
pente, rupture de fois dans x et y, la pente dans les directions x et y est donnée par ses
pente la plus
marquée dérivées partielles :
∂z ∂f ( x, y ) f ( x + Δx , y ) − f ( x , y )
= = lim
∂x ∂x Δx → 0 Δx

∂z ∂f ( x, y ) f ( x, y + Δy ) − f ( x, y )
= = lim
∂y ∂y Δy → 0 Δy
Une fonction à valeur unique est une fonction qui, pour chaque
point situé dans le domaine (distance), a une valeur unique dans
l’amplitude (profondeur). Il s’agit donc d’une relation d’un par rapport à
un (une distance par rapport à une valeur de profondeur) ou d’un
multiple par rapport à un (multiples distances par rapport à une valeur de
profondeur) mais NON d’un par rapport à des multiples (une distance
par rapport à plusieurs valeurs de profondeur) ou de multiples par
rapport à des multiples (multiples distances par rapport à des
profondeurs multiples). La valeur maximum de la pente à chaque point
du domaine de la surface est fonction des deux dérivées partielles citées
plus haut.
La valeur de la pente à chaque point de la surface du fond marin
est fonction de la direction (azimuth) dans laquelle elle est définie. La

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IV-26
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
pente maximum à chaque point de la surface du fond marin z = f (x, y)
est donnée dans la direction (azimuth) de la pente de la surface :
∂f ( x, y ) ∂f ( x, y )
∇ f ( x, y ) = ∂x
i+
∂y
j

et sa valeur est donnée par la valeur absolue de la pente :


2 2
⎛ ∂f ( x, y ) ⎞ ⎛ ∂f ( x, y ) ⎞
m ( x, y ) = ∇ f ( x, y ) = ⎜
⎝ ∂x ⎠ ⎝ ∂y ⎠
⎟ +⎜ ⎟

La direction de la pente est perpendiculaire aux isobathes sur le


domaine entier de la fonction de fond marin. Veuillez noter qu’alors
qu’une pente dans le vecteur calcul est un opérateur, une pente de la
Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer est une échelle
(quantité scalaire).
Il existe plusieurs normes en matière de formules afin de
déterminer les dérivées premières numériques de fonctions discrètes
définies par des valeurs réparties selon un semis régulier.

Figure IV.18 : Dérivées premières le long des grilles numériques


du fond marin

Descriptif de la figure IV.18 :


Standard formulae for the determination of numerical derivatives = Normes de
formules en matière de détermination des dérivées numériques
First derivative formulae = Formule de dérivée première
For equally spaced values = Pour des valeurs réparties selon un semis régulier

Il existe plusieurs normes en matière de formules afin de


déterminer les dérivées secondes numériques de fonctions discrètes
définies par des valeurs réparties selon un semis régulier.

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IV-27
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.19 : Dérivées secondes le long des grilles numériques


du fond marin
Descriptif de la figure IV.19 :
Standard formulae for the determination of numerical derivatives = Normes de
formules en matière de détermination des dérivées numériques
Second derivative formulae = Formule de dérivée seconde
For equally spaced values = Pour des valeurs réparties selon un semis régulier

Une dérivée seconde numérique n’équivaut pas à l’application


consécutive de deux dérivées premières numériques! Leurs fonctions
d’erreurs permettent de saisir cette différence.
Le maximum adéquat d’une fonction à deux variables z = g (x, y)
existe au point x0 , y0, si :
g(x0 + h, y0+ k) – g(x0 , y0)<0
La détermination de la rupture de pente la plus marquée
intervenue dans la pente du talus continental à sa base peut être
examinée au moyen de trois méthodes :
ƒ La détermination des valeurs maximums de la valeur absolue
de la pente de la surface m (x, y);
ƒ La détermination des valeurs maximums des dérivées secondes
normalisées dans la direction de la pente; et
ƒ La détermination des valeurs maximums de la surface de
courbure maximum.

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IV-28
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
Selon les Directives scientifiques et techniques :
La Commission n’ignore pas que plusieurs techniques
tridimensionnelles ont été conçues par le passé afin d’assurer un tracé
continu du pied du talus continental. Ces techniques sont fondées sur la
détermination de la surface de la courbure totale (Vanícek and Ou,
1996), la dérivée seconde de la surface dans le sens de la pente (Bennet,
1996) et d’autres analyses fondées sur les dérivées secondes (par. 5.4.9).
La Commission sait de même que l’application de différentes
méthodes bidimensionnelles et tridimensionnelles peut donner des
résultats différents à partir d’un même ensemble de données, mais elle
est disposée à envisager la possibilité d’en appliquer une ou plusieurs,
auquel cas elle pourra procéder à une étude comparative des résultats
obtenus à l’aide de profils bidimensionnels, de modèles tridimensionnels,
ou des uns et des autres à la fois (par. 5.4.10).
La rupture de Les différences fondamentales qui existent entre plusieurs
pente la plus
marquée du talus techniques tridimensionnelles découlent de différences en interprétation
continental à sa de l’expression « rupture de pente la plus marquée » à l’article 76.
base
La détermination des valeurs maximums de la valeur absolue de
la pente de la surface m (x, y) postule que le libellé « pente » représente
en fait une quantité scalaire, la tangente de l’angle du talus, et que
maximum signifie dans la direction de la pente de cette surface m (x, y)
[et non la fonction originale de fond marin f (x, y)].
La détermination de la dérivée seconde normalisée dans la
direction de la « pente » postule que le libellé « pente » signifie en fait la
rupture de pente la plus marquée dans la direction de la pente de la
fonction de fond marin (une dérivée directionnelle normalisée de la
méthode citée plus haut).
La détermination de la surface de courbure maximum postule
que la rupture de pente la plus marquée équivaut à la rupture la plus
marquée de la courbure totale.

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IV-29
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
L’un des résultats paradoxaux de cette analyse comparative des
trois méthodes est que bien qu’elles mènent à des résultats différents lors
d’une utilisation en trois dimensions, elles mènent exactement aux
mêmes résultats lors d’une utilisation en deux dimensions.
Selon les Directives scientifiques et techniques :
La Commission n’ignore pas que plusieurs techniques
tridimensionnelles ont été conçues par le passé afin d’assurer un tracé
continu du pied du talus continental. Ces techniques sont fondées sur la
détermination de la surface de la courbure totale (Vanícek and Ou,
1996), la dérivée seconde de la surface dans le sens de la pente (Bennet,
1996) et d’autres analyses fondées sur les dérivées secondes (par. 5.4.9).
La Commission sait de même que l’application de différentes
méthodes bidimensionnelles et tridimensionnelles peut donner des
résultats différents à partir d’un même ensemble de données, mais elle
est disposée à envisager la possibilité d’en appliquer une ou plusieurs,
auquel cas elle pourra procéder à une étude comparative des résultats
obtenus à l’aide de profils bidimensionnels, de modèles tridimensionnels,
ou des uns et des autres à la fois (par. 5.4.10).
Les deux problèmes d’origine différente qui se font jour souvent
lors d’une identification d’une rupture de pente la plus marquée en 3D
sont :
ƒ La variabilité élevée de la solution. L’effet conjugué de la
rugosité (et des erreurs de différenciation numérique)
transforment souvent la dérivée seconde en fonction d’une
grande variabilité. Le filtrage et le lissage peuvent se révéler
utiles;
ƒ L’interprétation de la terminologie « rupture de pente la plus
marquée ». La terminologie « rupture de pente la plus
marquée » pose nettement moins de problèmes
d’interprétation mathématique en 2D qu’en 3D.

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IV-30
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
La fonction originale du fond marin et la valeur absolue de la
pente attestent du profil hautement variable en matière de différenciation
en présence de rugosité.

Figure IV.20 : Valeur absolue de la pente donnée par m (x,y)

Descriptif de la figure IV.20 :


Bathymetric surface = Surface bathymétrique

Filtrage et lissage Le filtrage en trois dimensions peut revêtir plusieurs formes,


à titre indicatif, l’élimination sélective des données, le filtrage non
linéaire, le filtrage linéaire, le filtrage adaptatif de Wiener, et la
décomposition des ondelettes.
ƒ Cas : le canyon sous-marin Hudson, marge continentale de
l’Atlantique Ouest
ƒ Le problème : rugosité
ƒ Tentatives de solutions :
o Élimination sélective des données
o Filtrage non linéaire
o Filtrage linéaire
o Filtrage adaptatif de Wiener
o Décomposition des vaguelettes

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IV-31
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Module IV
Les éléments clefs qu’il ne faut pas perdre de vue sont la
taille de la grille et de la résolution de la longueur d’onde.

Coastal Relief Model = Modèle de relief côtier


Figure IV.21 : Données bathymétriques de la région du canyon
sous-marin Hudson

Figure IV.22 : Information relative à un relief côtier diffusée,


par la US NGDC

La visualisation des données sous forme tridimensionnelle


est l’une des conséquences secondaires de l’analyse de données et du
contrôle de la qualité.

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IV-32
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.23 : Modèle numérique de la US NGDC – Région du canyon


sous-marin Hudson
Descriptif de la figure IV.23 :
Elevation in meters = Altitude en mètres

La visualisation de la couverture de données constitue l’un des


éléments essentiels à même de mesurer l’aptitude d’une grille à
résoudre un certain nombre de formes situées à des emplacements
différents.

Figure IV.24 : Données de sondage de la US NGDC – Région du canyon


sous-marin Hudson
Descriptif de la figure IV.24 :
Number of soundings = Nombre de sondages

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IV-33
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
Une grille est souvent validée par des mesures effectuées par
divers organismes à l’aide d’instruments différents au cours de
plusieurs décennies. Il serait bon de présenter ces sources variées de
données sous forme cartographique.

Figure IV.25 : Sources d’information en matière de sondage,


diffusées par la US NGDC

La couverture des données peut aussi être superposée à un


modèle bathymétrique.

Figure IV.26 : Informations en matière de sondages


de la US NGDC

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IV-34
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
L’un des examens préliminaires des données de sondage et des
grilles peut être réalisé en obtenant leurs différences. Ces résultats
font souvent ressortir un certain nombre de profils de sondes qui
peuvent ne pas concorder avec la grille.

Figure IV.27 : Données de sondages du GEODAS (Système de données


géophysiques) moins le modèle de la US NGDC

Il existe une différence notable du point de vue mathématique


et visuel entre des grilles présentant des densités de données
différentes.

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IV-35
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.28 : Modèle numérique du canyon sous-marin Hudson (3”x3”)

Figure IV.29 : Modèle numérique du canyon sous-marin Hudson (1’x1’)

Figure IV.30 : Modèle ETOPO5 du canyon sous-marin Hudson (5’x5’)

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IV-36
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

L’une des différences mathématiques entre des grilles


composées de densités de données différentes réside dans le
crénelage. Un indice du niveau de crénelage existant dans une grille
est illustré en le différenciant vis-à-vis d’une grille de densité plus
élevée.

Figure IV.31 : Modèles de crénelage (1’x1’) et (3”x3”)

Plus la grille est grossière, plus longues sont les longueurs


d’ondes des signaux de crénelage et plus grandes sont les valeurs
relatives à leurs différences.

Figure IV.32 : Crénelage et biais – modèles (2’x2’) et NGDC (3”x3”)

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IV-37
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Module IV

Le problème des biais régionaux se pose également avec une


grille plus grossière.

Figures IV.33 : ETOPO5 (5’x5’) et NGDC (3”x3”)

Élimination sélective des données :


1) 3” x 3” 2) 1’ x 1’ 3) 2’ x 2’ 4) 5’ x 5’
Filtrage non linéaire :
5) Données avec un filtre médian de 3” x 3” avec une fenêtre de
1’ x 1’
6) Données avec un filtre médian de 3” x 3” avec une fenêtre de
3’ x 3’
Cette présentation utilise une grille US NGDC 3” X 3” en tant
que test.

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IV-38
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.34 : Modèle numérique du canyon sous-marin Hudson (3”x3”)

La valeur absolue de la pente m (x, y), précisée sur la page


IV.29, est utilisée en tant qu’outil afin de déterminer et de visualiser
les ruptures de la pente.

Figure IV.35 : Valeur absolue de la pente issue des données


de rupture de 3”x3”

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IV-39
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
La figure ci-dessous est le premier exemple d’une élimination
sélective des données avec une valeur absolue de la pente m (x, y),
précisée p. IV.29.

Figure IV.36 : Valeur absolue des données de la pente 1’x1’

La figure ci-dessous est le second exemple d’une élimination


sélective des données avec une valeur absolue de la pente m (x,y),
précisée p. II.29.

Figure IV.37 : Valeur absolue de la pente issue des données 2’x2’

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IV-40
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Troisième exemple d’une élimination sélective des données avec


une valeur absolue de la pente m (x,y) précisée p. II.29.

Figure IV.38 : Valeur absolue de la pente issue des données 5’x5’

Les exemples précédents de détermination sélective des


données indiqués aux figures IV.35 à IV.38 établissent qu’il y a une
relation projetée entre la résolution des ruptures de la pente et la
taille des cellules de la grille.
La figure ci-dessous donne le premier exemple de filtrage non
linéaire avec une valeur absolue de la pente m (x, y) précisée p. II.29.

Figure IV.39 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un filtre médian 3”x3”, assorti d’une fenêtre 1’x1’

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IV-41
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Module IV
La figure ci-dessous donne le second exemple de filtrage non
linéaire avec une valeur absolue de la pente m (x, y), précisée p.
II.29.

Figure IV.40 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un filtre médian 3”x3”, assorti d’une fenêtre 3’x3’
Les exemples précédents de détermination de filtrage non
linéaire des données indiqués aux figures IV.39 et IV.40 établissent
qu’il y a une relation projetée entre la résolution des ruptures de la
pente et la taille de la fenêtre filtrante.
Le filtrage peut être réalisé au moyen des Finite Impulse
Response (FIR) en utilisant des filtres moyens et des filtres passe-bas :
ƒ Filtrage linéaire :
Données issues de l’utilisation d’un filtre moyen FIR
3” x 3” avec une fenêtre de 1’ x 1’
Données issues de l’utilisation d’un filtre moyen FIR
3” x 3” avec une fenêtre de 3’ x 3’
ƒ Filtrage linéaire à phase :
Données issues de l’utilisation d’un filtre passe-bas 3” x 3”,
ordre = 20, amputation = 3’
Données issues de l’utilisation d’un filtre passe-bas 3” x 3”,
ordre = 60, amputation = 3’.

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IV-42
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
La figure ci-dessous donne le premier exemple d’un filtrage
linéaire moyen avec une valeur absolue de la pente de m (x, y)
précisée p. II.29.

Figure IV.41 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un filtre moyen FIR 3”x3”, assorti d’une fenêtre 1’x1’

La figure ci-dessous donne le second exemple d’un filtrage


linéaire moyen avec une valeur absolue de la pente de m (x,y)
précisée p. II.29, qui aboutit à faire ressortir la pente tout en
diminuant la résolution à ses bords.

Figure IV.42 : Valeur absolue de la pente issue de données


assujetties à un filtre moyen FIR 3”x3”,
assorti d’une fenêtre 3’x3’

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IV-43
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
La figure ci-dessous donne le premier exemple d’un filtrage
linéaire à phase avec un ordre de 20, et une valeur absolue de la
pente m (x, y), précisée p. II.29.

Figure IV.43 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un filtre linéaire passe-bas FIR 3”x3”, avec un ordre de 20
et une amputation à 3’

La figure ci-dessous donne le second exemple d’un filtrage


linéaire à phase indiquant l’effet de l’accroissement d’un ordre de 20
à 60 avec une valeur absolue de la pente m (x, y) précisée p. II.29,
qui aboutit à faire ressortir la pente tout en diminuant la résolution à
ses bords.

Figure IV.44 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un filtre linéaire passe-bas FIR 3”x3”, avec un ordre de 60
et une amputation à 3’

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IV-44
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
Un filtrage adaptatif peut être réalisé au moyen de :
ƒ L’écart quadratique moyen local :
– Données issues de l’écart quadratique moyen 3” x 3” avec
une fenêtre de 1’ x 1’
– Données issues de l’écart quadratique moyen 3” x 3” avec
une fenêtre de 3’ x 3’
ƒ Et le filtrage adaptatif de Wiener :
– Données issues de l’utilisation d’un filtre adaptatif Wiener
3” x 3” avec une fenêtre 1’ x 1’
– Données issues de l’utilisation d’un filtre adaptatif Wiener
3” x 3” avec une fenêtre 3’ x 3’.

La figure ci-dessous donne le premier exemple d’un écart


quadratique moyen local avec une valeur absolue de pente m (x, y),
définie à p.II.29.

Figure IV.45 : Données issues de l’écart quadratique moyen local à 3” x 3”


avec une fenêtre établie à 1’ x 1’

La figure ci-dessous donne le second exemple d’un écart


quadratique moyen local en matière de filtrage, indiquant l’effet d’un
accroissement de la taille de la fenêtre avec une valeur absolue de la
pente m (x, y), précisée p. II.29, qui aboutit à faire ressortir la pente
tout en diminuant la résolution à ses bords.

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IV-45
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.46 : Données issues de l’écart quadratique moyen local à 3” x 3”


avec une fenêtre établie à 3’ x 3’

La figure ci-dessous donne le premier exemple d’un filtrage de


Wiener avec une valeur absolue de pente m (x, y), définie à p. IV.29.

Figure IV.47 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un filtre de Wiener 3”x3”, assorti d’une fenêtre 1’x1’

La figure ci-dessous donne le second exemple d’un filtrage de


Wiener, indiquant l’effet d’un accroissement de la taille de la fenêtre
avec une valeur absolue de la pente m (x, y), précisée p. IV.29, qui
aboutit à faire ressortir la pente tout en diminuant la résolution à ses
bords.

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IV-46
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.48 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un filtre de Wiener 3”x3”, assorti d’une fenêtre 3’x3’

Le débruitage des ondelettes réduit le bruit de haute fréquence.


Technique relativement récente, elle se décompose de la manière
suivante :
ƒ Une transformée d’une ondelette directe est calculée
depuis l’image originale;
ƒ Le niveau de bruit à chaque échelle d’ondelette est estimé
séparément;
ƒ Cette estimation définit un seuil permettant le passage par
zéro des coefficients d’ondelettes;
ƒ D’autres coefficients d’ondelettes sont réduits
conformément aux variances d’estimations locales; et
ƒ Une transformée d’ondelette inverse est appliquée et

l’image est normalisée de nouveau.

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IV-47
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.49 : Débruitage d’ondelette


Descriptif de la figure IV.49 :
Wavelet = Ondelette
Coefficient = Coefficient
Level = Niveau
Threshold = Seuil

La figure ci-dessous donne le premier exemple d’un débruitage


d’ondelette jusqu’au niveau 5 avec une valeur absolue de m (x, y),
définie p. IV.29.

Figure IV.50 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un débruitage db7 – 3”x3”, jusqu’à un niveau 5

La figure ci-dessous donne le second exemple d’un débruitage


d’ondelette jusqu’au niveau 10 avec une valeur absolue de m (x, y),
définie p. IV.29.

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IV-48
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Module IV

Figure IV.51 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un débruitage db7 – 3”x3”, jusqu’à un niveau 10

La figure ci-dessous donne le troisième exemple d’un


débruitage d’ondelette jusqu’au niveau 15 avec une valeur absolue
de m (x, y), définie p. IV.29.

Figure IV.52 : Valeur absolue de la pente issue de données assujetties


à un débruitage db7 – 3”x3”, jusqu’à un niveau 15
Il n’y a aucune différence marquée entre ces trois cas.

Les ondelettes sont hautement efficaces au niveau 5, comme le


montrent aussi les figures ci-dessous où l’on voit la différence entre
les données originales et les données débruitées à 7 db.

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IV-49
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Module IV

Figure IV.53 : Différence : Données originales assujetties à un débruitage


db7 – 3”x3”, jusqu’à un niveau 5

Figure IV.54 : Différence : Données originales assujetties à un débruitage


db7 – 3”x3”, jusqu’à un niveau 10

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Module IV

Figure IV.55 : Différence : Données originales assujetties à un débruitage


db7 – 3”x3”, jusqu’à un niveau 15

Les exemples indiqués ci-dessus aux figures IV.50 à IV.55


mettent en évidence qu’il n’est pas nécessaire d’accroître le niveau
du processus au-delà de 5. La plus grande partie du bruit a été
supprimée à un stade initial.

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IV-51
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Module IV

Statistiques des différences :


Données brutes – débruitage

db7 Niveau Niveau 10 Niveau


5 15
min - 128.2 - 128.8 - 129.1
max 102.0 100.4 100.1
moyen - 0.04 - 0.4 - 0.7
ne
stddev 6.8 6.9 6.9
sym4 Niveau Niveau 10 Niveau
5 15
min - 00.8 - 100.3 - 100.4
max 81.9 80.0 79.8
moyen - 0.02 - 0.3 - 0.5
ne
Stddev 6.4 6.5 6.5

Statistiques des différences :


Données brutes – débruitage au niveau 15 – données débruitage au
niveau 5 :

db75 sym4
Min -6.6 -4.8
Max 4.0 4.7
Moyenne -0.6 -0.4
Stddev 1.3 1.2

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IV-52
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

La figure ci-dessous montre la différence entre deux surfaces


de débruitage en utilisant les fonctions db7. Il n’y a pas de
configuration cohérente. Le déplacement du débruitage des
ondelettes du niveau 5 au niveau 15 ne confère pas beaucoup
d’avantages.

Figure IV.56 : Débruitage db7 au niveau 15 – débruitage db7


au niveau 5

Différence entre deux surfaces de débruitage en utilisant les


fonctions sym4. Il n’y a pas de configuration cohérente. Le
déplacement du débruitage des ondelettes du niveau 5 au niveau 15
ne confère pas beaucoup d’avantages.

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IV-53
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Figure IV.57 : Débruitage de sym4 au niveau 15 – débruitage


de sym4 au niveau 5

Mise au point de filtres


La mise au point de filtres constitue un vaste domaine et les
fonctions de réponse en fréquence des divers filtres peuvent
considérablement différer même si les données sont éliminées à
partir de certains seuils.
La Commission accordera une attention particulière à la
fonction de transfert des filtres opérant dans les domaines de
fréquence ou de nombre d’ondes qui pourraient concerner les
profils bathymétriques bidimensionnels et des surfaces
bathymétriques tridimensionnelles.
Rehaussement ou amplification artificiels
La Commission n’acceptera pas l’amplification ou le
rehaussement artificiels de quelque donnée que ce soit aux
longueurs d’onde pouvant constituer des composantes de
l’information bathymétrique.
Seule la suppression de bruits indésirables à des longueurs
d’onde plus courtes que celles qui jouent un rôle dans la description
du plateau, du talus et du glacis sera considérée comme acceptable.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IV-54
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
La Commission pourra demander qu’on lui soumette la totalité
des données originales non filtrées, des précisions d’ordre mathématique
concernant le filtre, et les données obtenues après filtrage.
Méthodes bidimensionnelles et tridimensionnelles
La Commission sait de même que l’application de différentes
méthodes bidimensionnelles et tridimensionnelles peut donner des
résultats différents à partir d’un même ensemble de données, mais
elle est disposée à envisager la possibilité d’en appliquer une ou
plusieurs.
Dans ce cas elle pourra procéder à une étude comparative des
résultats obtenus à l’aide de profils bidimensionnels, de modèles
tridimensionnels, ou des uns et des autres à la fois

Exigences en La Commission pourra demander que lui soient communiqués


matière de
quantification pour le descriptif technique complet du modèle tridimensionnel original,
une demande les précisions portant sur les méthodes mathématiques utilisées, la
surface de sortie ainsi que le point ou la ligne qui définissent le pied
du talus continental.

Conclusions ƒ Avantages des analyses en 3D : Orthogonalité par rapport


aux isobathes et consistance latérale de la ligne PTC;
ƒ Résolution de la grille médiocre entraîne des risques de
crénelage et de biais;
ƒ La recherche de la rupture de pente la plus marquée exige
des essais avec des méthodes de filtrage divers, de
préférence le filtrage non linéaire, le filtrage adaptatif de
Wiener et la décomposition des ondelettes;
ƒ La décomposition des ondelettes supprime le bruit à
échelles multiples tout en préservant le piqué de
l’emplacement du PTC, et le niveau de décomposition des
ondelettes n’a pas besoin d’être élevé; et

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IV-55
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
Les exigences ainsi que les méthodes suggérées par la Commission
sont abordées au chapitre 5 de ses Directives scientifiques et
techniques.

Bibliographie Adams, E.W. and Schlager, W., 2000, « Basic types of submarine slope
curvature », Journal of Sedimentary Research, v. 70, p. 814 à 828.

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Adams, E.W., Schlager, W. and Wattel, E., 1998, « Submarine slopes


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141.

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Rich, J.L., 1951, « Three critical environments of deposition and criteria


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Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IV-56
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
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of the Sea, Bali (Indonesia), 1er-4 juillet 1996, p. 267 à 302.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IV-57
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV

Module IV – Exercice

Exercice 4 : Établissement d’une demande introduite auprès de


la Commission des limites du plateau continental

Vous jouerez le rôle d’un conseiller en géodésie auprès de votre


gouvernement et ferez partie d’une équipe multidisciplinaire Durée de l’épreuve
d’experts. Vous devez établir une liste des problèmes et des tâches 30 min.
géodésiques liés à l’établissement d’une demande assortie de
données et d’informations venant à l’appui de la délinéation des
limites extérieures du plateau continental au-delà de 200 M.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IV-58
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géomorphologiques
Module IV
NOTES

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IV-59
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
Sommaire
Le présent module donne un aperçu des aspects scientifiques des marges continentales, la
variation de la morphologie du talus continental et sa relation avec les dispositions de l’article 76
relatives au pied du talus continental, et les directives de la Commission concernant les demandes
présentées sur la base de cas exceptionnels de morphologie du talus continental.
La formation des océans et des continents, ainsi que des marges continentales, tient à des
processus de tectonique des plaques. Il y a deux principaux types de marges continentales : la marge
continentale passive, ou de divergence, et la marge continentale active, ou de convergence. En outre,
les deux principaux types peuvent fusionner latéralement en un troisième, la marge continentale de
coulissage, ou de transformation. Les caractéristiques des marges, notamment la nature de la frontière
entre le continent et l’océan, sont déterminées par des processus tectoniques et magmatiques qui
agissent sur la formation des marges. Les variations naturelles des marges continentales se retrouvent
également dans les variations des talus continentaux. Le pied du talus continental joue un rôle crucial
dans la détermination du rebord externe de la marge continentale au sens de la Convention.
L’article 76 n’offre pas une définition globale et générale du pied du talus tel quel. Le paragraphe 4 b)
ne mentionne qu’une formule mathématique pour déterminer le pied du talus dans le contexte de la
Convention, à savoir que celui-ci « coïncide avec la rupture de pente la plus marquée à la base du
talus ». La première partie du paragraphe 4 b), dispose toutefois que cette méthode s’applique « sauf
preuve du contraire », ce qui semble ouvrir la voie à divers autres moyens de déterminer le pied du
talus continental. Ces moyens parallèles peuvent être invoqués lorsque des éléments de preuve
montrent que le pied du talus ne coïncide pas avec la rupture de pente la plus marquée à la base du
talus. Dans ces cas, on parle communément de « détermination du pied du talus par la preuve du
contraire », ce qui renvoie vaguement au libellé du paragraphe 4 b) de l’article 76. Le module présente
un commentaire sur les Directives scientifiques et techniques de la Commission concernant la
présentation de demandes sur la base de la « preuve du contraire », ainsi qu’une analyse de la marche à
suivre par les États dans ces cas.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-1
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V

Marge continentale – aspects scientifiques

Les océans du monde Les océans, qui couvrent près de 71 % de la surface de la terre, sont
et le cycle océanique
des éléments relativement jeunes de l’histoire de la planète. Leur évolution
est régie par la partie externe, la plus rigide, de la terre, la lithosphère, qui
est constituée de plusieurs plaques qui se déplacent latéralement les unes
par rapport aux autres. Les océans sont des éléments transitoires qui se
forment et sont détruits dans un cycle géologique qui a fini par créer tous
nos continents (fig. V.1). On peut décrire ce cycle en six phases, en prenant
comme exemple l’océan Atlantique, comme suit :
ƒ Phase 1. Rifting et début de l’expansion océanique du
Proto-Atlantique (l’océan Iapetus) pendant l’éo-cambrien (c’est-
à-dire il y a 700 millions d’années);
ƒ Phase 2. Phase de maturité de l’expansion du plancher
océanique dans l’océan Iapetus pendant l’éo-cambrien. Pendant
les phases 1 et 2, les marges continentales sont relativement
passives sur les plans tectonique et magmatique alors que
l’expansion océanique les sépare progressivement. Les marges
continentales dans cette configuration géologique sont appelées
« marges passives »;
ƒ Phase 3. C’est la phase de contraction de l’océan Iapetus
causée par la constitution de zones de subduction le long des
marges continentales pendant l’ordovicien. Ces marges
continentales sont très actives sur les plans tectonique et
magmatique, d’où le qualificatif de « marges actives »;
ƒ Phase 4. La collision entre les anciens continents Laurentia
(ouest) et Baltica/Avalonia (est), qui a conduit à la clôture
définitive et à la destruction de l’océan Iapetus avec pour
conséquence la formation de l’orogène appalachien/calédonien
(chaîne montagneuse) de la fin du silurien au début du dévonien.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-2
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
ƒ Phase 5. Nouveau rifting le long de l’axe de l’orogène et
reconstitution du plancher océanique dans l’océan Atlantique au
cours des ères jurassique et crétacée. Il convient de noter qu’à ce
stade, les continents se sont développés grâce à la matière
crustale d’accrétion des marges continentales pendant la collision
continentale et la précédente phase de contraction océanique;
ƒ Phase 6. Phase d’expansion actuelle de l’océan Atlantique
où les marges continentales passives continuent de croître du fait
du dépôt de sédiments terrigènes dans les glacis continentaux des
parties externes des marges.

Figure V.1A : Le cycle océanique selon l’évolution géologique


des marges de l’Atlantique – phases 1 à 3Tiré de Press et Siever, 1974

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-3
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V

Figure V.1B : Le cycle océanique selon l’évolution géologique des marges


de l’Atlantique– phases 4 à 6. Tiré de Press et Siever, 1974

Tectonique des plaques La tectonique des plaques est la branche des sciences géophysiques
et classification des
qui étudie comment les plaques lithosphériques de la terre se forment, se
marges continentales
déplacent et sont détruites avec le temps. Lorsque les plaques se séparent,
la fonte de l’intérieur arrive à la surface puis se solidifie et se déplace
graduellement sur le côté, se refroidit et se stabilise, donnant des océans
formés par un processus continu et régulier d’expansion du plancher
océanique au niveau des dorsales océaniques. Ce processus ajoute de la
matière nouvelle à l’enveloppe extérieure de la terre, la lithosphère. Bien
que la lithosphère rigide comprenne à la fois la croûte et le manteau
externe, les termes croûte et lithosphère sont employés sans discernement
pour décrire la partie extérieure de la terre. La production de lithosphère
nouvelle est compensée dans les zones de subduction où les plaques
entrent en collision et la lithosphère est ramenée dans le manteau sous-
jacent. Sur le plan géologique, les processus de tectonique des plaques sur
les bordures des plaques, ou frontières des plaques, créent et détruisent les

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-4
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
plaques. Les frontières des plaques consistent en des dorsales mi-
océaniques et des zones de subduction, contrebalancées par des zones de
fracture (erreurs de transformation).
La formation et la destruction des plaques conduisent à deux
principaux types de marges continentales (fig. V.2) :
ƒ Marges passives (de divergence); et
ƒ Marges actives (de convergence).

Figure V.2 : Océans et marge continentale dans le contexte


de la tectonique des plaques.
Tiré de Marshak (2001), tel que présenté par Eldholm et Tsikalas (2003)

La morphologie de la marge passive ainsi que la structure et la


composition de ses éléments constitutifs en dessous du plancher océanique
sont fonction de plusieurs facteurs (fig. V.3) :
ƒ La configuration géologique avant la déformation qui provoque
l’extension, l’amincissement et la séparation de la plaque;
ƒ Les événements tectono-magmatiques intervenant à sa création, à
savoir le rifting et la séparation; et
ƒ L’histoire de la maturation de la marge, depuis la séparation
jusqu’à l’heure actuelle, caractérisée par la subsidence régionale, la
sédimentation et l’érosion qui façonnent la morphologie de la
marge actuelle.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-5
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V

Figure V.3 : Évolution du rifting à la marge continentale passive


[La marge passive peut illustrer une séquence complexe d’événements
géologiques causés par une interaction entre des processus magmatiques (M),
tectoniques (T) et de sédimentation (S), qui ont engendré une marge continentale
aux dimensions et aux styles très variés.]
Tiré de Marshak (2001), tel que présenté par Eldholm et Tsikalas (2003)
in Eldholm et Tsikalas (2003)
Les marges continentales passives sont aussi appelées « marges de
divergence » ou « marges atlantiques ». La raison en est qu’elles se forment
dans une configuration d’extension et de rifting de la croûte suivis de la
divergence des deux plaques crustales du fait de l’expansion du plancher
océanique, l’océan Atlantique étant l’exemple caractéristique à l’heure
actuelle.
La morphologie de la marge active ainsi que la structure et la
composition de ses éléments constitutifs en dessous du plancher océanique
sont fonction de plusieurs facteurs (fig. V.4) :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-6
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
ƒ La configuration géologique avant la déformation qui provoque
la séparation de la plaque, la subduction et la collision, et les
événements tectono-magmatiques intervenant pendant sa
formation, c’est-à-dire la compression, la rupture et la séparation;
ƒ L’histoire de la maturation de la marge, depuis la séparation
jusqu’à l’heure actuelle, caractérisée par la subduction, le
magmatisme et la sédimentation; et
ƒ L’érosion qui influe sur la morphologie de la marge actuelle.

Figure V.4 : Évolution de la nouvelle convergence des mouvements des plaques


à la marge continentale active
[La marge active peut illustrer une séquence complexe d’événements géologiques
causés par une interaction entre des processus magmatiques (M), tectoniques (T)
et de sédimentation (S), qui ont engendré une marge continentale aux dimensions
et aux styles très variés.]
Les marges continentales actives sont aussi appelées « marges de
convergence » ou « marges pacifiques », car elles se forment dans une
configuration de convergence et de collision entre deux plaques
lithosphériques caractéristiques des marges de l’océan Pacifique
d’aujourd’hui.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-7
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
Outre les deux principaux types de marges – marge passive (de
divergence, atlantique) et marge active (de convergence, pacifique) – il
existe un troisième type, la marge de coulissage (de transformation, de
translation) au niveau des accidents passés ou présents à la frontière des
plaques. Ainsi, la marge active se trouve aux frontières des plaques tandis
que la marge passive se trouve dans les plaques rigides en mouvement. Ces
deux types de marge peuvent être compensés par des segments de marge
de coulissage, appelés aussi défauts de transformation ou zones de fracture
de transformation (fig. V.5).

Figure V.5 : Formation de segments de marge de coulissage à partir de défauts de


transformation active reliant initialement les axes de déchirure de la croûte
continentale et étendant ultérieurement les axes dans la croûte océanique
[Ces défauts de transformation sont normalement appelés zones de fracture
lorsqu’ils constituent la frontière entre les plaques océaniques.]
Tiré de Marshak (2001), tel que présenté par Eldholm et Tsikalas (2003)

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-8
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
La frontière initiale des plaques comprend des segments de
déchirure ou d’expansion où se forme une nouvelle croûte à la dorsale mi-
océanique. Les segments de la dorsale peuvent être compensés par les
défauts de transformation le long desquels se produit un coulissage relatif
entre les deux plaques (fig. V.5). À mesure que l’océan s’accroît, la
géométrie initiale de la frontière des plaques se « gèle » dans la plaque en
mouvement, où elle constitute une frontière structurelle primaire composée
de segments de marge déchirés et cisaillés. L’élargissement et
l’approfondissement ultérieurs du nouveau bassin océanique portent
graduellement à maturation les marges adjacentes, qui se relâchent du fait
du refroidissement et de la sédimentation de la lithosphère. La géométrie
des segments déchirés et cisaillés, entérés sous les sédiments accumulés
après la séparation, constitue la frontière continent-océan (voir fig. V.2) le
long des marges passives conjuguées, c’est-à-dire les marges passives de par
et d’autre de la dorsale mi-océanique.
L’expression « marge continentale » a un caractère strictement
géomorphologique. Elle comprend le plateau continental, le talus
continental et le glacis continental entre la côte et les grands fonds des
océans (fig. V.6). En revanche, c’est la frontière continent-océan qui
marque l’extension du continent vers le large, ou son rebord externe. Ainsi,
il peut y avoir continuité géologique, c’est-à-dire une prolongation
naturelle, bien au-delà de la côte. Sur la plupart des marges, le rebord
externe se trouve sur la marge continentale externe.

Figure
V.6 : Morphologie de la marge continentale.
Tiré de Eldholm et Tsikalas (2003)

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-9
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
L’article 76 et la marge Au sens de l’article 76 de la Convention, le plateau continental d’un
continentale
État côtier comprend les fonds marins et leur sous-sol au-delà de la mer
territoriale relevant de sa juridiction. L’article 76 qualifie cette zone de
« prolongation naturelle » du territoire terrestre de cet État. Le principal
repère prévu dans l’article 76 pour mesurer l’étendue du plateau continental
est la marge continentale, qui est définie comme le « prolongement
immergé de la masse terrestre de l’État côtier ». Pour appliquer ce repère, il
faut examiner la définition de la marge continentale selon la Convention,
comment la distinguer des grands fonds des océans, avec leurs dorsales
océaniques, les caractéristiques morphologiques qu’elle pourrait avoir ou
non; ainsi que la localisation précise de son rebord externe. Il convient
également de voir comment le rebord externe de la marge continentale
peut être établi d’une manière qui soit conforme à l’article 76 à l’intérieur
des États ainsi qu’entre États.
Par conséquent, il faut comprendre les termes géologiques et
géomorphologiques de base utilisés dans l’article 76 les uns par rapport aux
autres plutôt qu’en fonction de leur sens scientifique propre. Les termes de
base concernés sont « le prolongement naturel », « le plateau continental »,
« la marge continentale », « le prolongement immergé de la masse terrestre
de l’État côtier », « le pied du talus continental », « les grands fonds avec
leurs dorsales océaniques », « les dorsales sous-marines », « les hauts-fonds
qui constituent des éléments naturels de la marge continentale ». Ces
termes sont utilisés dans l’article 76 aux fins de la Convention, et ont par
conséquent un sens à la fois juridique et scientifique.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-10
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
Marges continentales La séparation des continents est normalement précédée d’une
et magmatisme
période d’extension et d’amincissement de la lithosphère – rifting
continental – d’une durée de 20 à 25 Ma ou plus, suivie d’une séparation
des plaques et du commencement de l’expansion du plancher océanique.
La période la plus récente de rifting et la séparation peuvent s’accompagner
d’une activité magmatique qui se manifeste par des intrusions dans la
croûte et des éruptions volcaniques à la surface. On observe la marque du
volcanisme de séparation, actuellement enfouie par d’épaisses séquences de
sédiments, le long de nombreuses marges passives. Cependant, l’intensité et
les volumes de magma produits peuvent varier selon les marges et les
segments de marge au point que l’on parle de passage des marges de
divergence à volcanisme aux marges de divergence sans volcanisme. Dans
la documentation scientifique, la marge de Vøring (mer de Norvège) et la
marge ibérienne/Baie de Biscay sont considérées comme les derniers types
de marges magmatiques à volcanisme et sans volcanisme, respectivement
(fig. V.7). À mesure que l’on dispose de plus en plus de données, on
découvre l’effet du magmatisme de séparation le long des marges passives.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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V-11
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V

Figure V.7 : Figure d’une marge de divergence sans volcanisme


(par exemple marge ibérienne, en haut) et d’une marge de divergence
à volcanisme (par exemple marges Vøring, en bas) [Les croûtes volcaniques
et magmatiques (océaniques) sont en rose. Noter l’anomalie de la croûte
magmatique avec des couches inclinées vers le large dans les parties supérieures et
un corps crustal inférieur à la base dans la zone de la frontière continent-océan de
la marge de divergence à volcanisme.]
Tiré d’Einsele, 1992, tel que modifié à partir de European Science Foundation
(1987) in Eldholm et Tsikalas (2003)
La marge à volcanisme est généralement caractérisée par des
séquences de réflecteurs inclinés vers le large dans les sections sismiques
(couches inclinées vers le large dans la figure V.7). Les séquences en forme
de coin, dont l’épaisseur peut dépasser 6 km, sont formées de plusieurs
coulées de lave et de sédiments fins imbriqués de part et d’autre de la
frontière continent-océan. En outre, la région extrudée repose sur un corps
de plusieurs kilomètres d’épaisseur avec un e vitesse sismique de plus de 7
km/seconde, qui se serait ajoutée à la base de la croûte pendant la
séparation (corps crustal inférieur, fig. V.7). Elle étire la frontière continent-
océan, rendant plus épaisse la croûte océanique la plus ancienne inclinée
vers le large et constituant la semelle métamorphique sous la croûte
continentale côté terre. Un autre trait caractéristique en est l’abondance des
extrusions dans la croûte continentale extérieure amincie.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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V-12
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
On trouve des séquences inclinées vers le large sur plus de 70 %
des marges passives du monde (Symonds et al., 2000). Toutefois, si les laves
présentent une géométrie subhorizontale, elles seront beaucoup moins
visibles dans les états sismiques. Ainsi donc, les marges passives sans
séquences inclinées vers le large peuvent toujours être marqués par le
volcanisme. La partie supérieure des laves de séparation est opaque du
point de vue sismique, ce qui empêche toute imagerie de la croûte en
dessous. Par conséquent, elles deviennent un important obstacle à
l’établissement de cartes de l’architecture de l’ensemble de la marge
extérieure.

Le rebord externe Les scientifiques ne sont pas parvenus à un consensus quant à la


des continents
question de savoir s’il existe une frontière continent-océan (FCO) distincte
sur les marges de divergence en général et sur les marges à volcanisme en
particulier. D’aucuns pensent qu’il faut envisager une zone de transition,
dite transition continent-océan (TCO) (voir fig. V.8) :
ƒ FCO – Frontière supérieure crystalline séparant les planchers
océanique et continental; et TCO – Zone où la croûte océanique
normale se transforme en croûte continentale Dans les marges
continentales actives, la FCO est généralement définie par la frontière de la
plaque elle-même (voir fig. V.2). Dans de nombreux cas, cependant, les
données géophysiques pourraient ne pas revéler assez de détails pour
déterminer la position exacte de la frontière de la plaque, et il est aussi plus
indiqué d’envisager une TCO dans ces cas.
Chose étonnante, peu d’efforts ont été entrepris pour définir la
FCO et la TCO et leur relation sans laquelle toute discussion devient
largement théorique. Néanmoins, il ressort des documents relatifs aux
données sismiques qu’il y a des FCO bien circonscrites sur les marges de
coulissage sans volcanisme, lorsqu’on considère le toît de la base crystalline
comme un critère. D’aucuns soutiennent que la même définition est valable
également sur les marges à volcanisme si l’on se réfère au changement de

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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V-13
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
composition de la croûte externe crystalline sous les extrusions de
séparation [Eldholm et Tsikalas (2003)].

Figure V.8 : Une marge continentale à volcanisme type.


Tiré de Gladczenko et al. (1998)
Selon la configuration tectono-magmatique, la marge à volcanisme
peut être divisée en cinq provinces crustales : 1) croûte océanique normale;
2) croûte océanique épaisse; 3) croûte continentale à forte extrusion et à
semelle métamorphique; 4) croûte continentale amincie avec moins
d’intrusion; et 5) croûte continentale normale [Eldholm et al. (1995)]. La
FCO sépare les provinces 2 et 3. En revanche, si l’on considère la croûte
entière, le concept de TCO est plus pertinent. Il comprend la zone située
entre les croûtes océanique normale et continentale sans trace majeure de
magmatisme de séparation. Ainsi donc, la TCO englobe les provinces 2 à 4,
dont une large couverture extrusive, une croûte continentale amincie et à
intrusions massives, et une croûte à vitesse sismique élevée. Sur certaines
marges, la frontière des provinces 2 et 3 correspond à des changements
intervenus dans le caractère sismique de la base sous les séquences inclinées
vers le large. La partie extérieure n’a pas de base sismique alors que la partie
intérieure repose sur un réflecteur de base avec une stratification sismique
plus profonde.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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V-14
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V

Récapitulatif des Les océans et les continents, ainsi que les marges continentales, se
marges continentales
forment grâce à des processus tectoniques. Il existe deux principaux types
de marges continentales : les marges continentales passives, ou de
divergence, et les marges continentales actives, ou de convergence. En
outre, ces deux grands types de marges peuvent fusionner par extension
latérale avec un troisième type, la marge continentale de coulissage. Les
caractéristiques des marges, notamment la nature de la frontière continent-
océan, sont déterminées par des processus tectoniques et magmatiques
intervenant pendant la formation de chaque marge.

Preuve du contraire

Introduction Le critère fondamental utilisé pour délimiter le rebord externe de la


marge continentale est le pied du talus continental. Le paragraphe 4 b) de
l’article 76 décrit brièvement la marche à suivre pour déterminer le pied du
talus aux fins de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer :
« Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental coincide avec la rupture
de pente la plus marquée à la base du talus ».
La première partie du paragraphe 4 b) semble ouvrir la voie à divers
moyens de déterminer le pied du talus continental. Ces divers moyens
peuvent être invoqués lorsqu’on dispose de preuves indiquant que le pied
du talus se trouve ailleurs qu’au point de rupture de pente la plus élevée à la
base du talus. Dans la présente section du module, nous allons examiner
certaines situations où cela peut être le cas. On parle alors communément
de « localisation du pied du talus par la preuve du contraire », ce qui renvoie
vaguement au libellé du paragraphe 4 b) de l’article 76.

Talus continentaux Dans le cas idéal d’une marge continentale type, le talus continental
simples et complexes est sans aspérités et présente une rupture de pente claire au point de
passage au glacis (fig. V.9).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-15
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V

Figure V.9 : Profil bathymétrique d’un cas réel de talus à morphologie normale
sans aspérités avec un passage très net du talus aux grands fonds [situation
peu commune dans le monde.]

Dans la réalité, le talus continental de plusieurs marges


continentales a une morphologie irrégulière, ce qui pose des problèmes
lorsqu’il s’agit de localiser la base du talus. Cependant, tant que la base du
talus n’est pas localisée, le point qui représente le pied du talus continental
ne peut être déterminé (fig. V.10).

Figure V.10 : Profil bathymétrique d’un cas réel de talus à morphologie irrégulière
[Un certain nombre d’éléments complexes allant du plateau aux grands fonds
constituent des points de rupture de pente la plus marquée localement.]

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V-16
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
Nous avons vu plus haut qu’on peut classer les marges continentales
du monde en trois grands groupes en fonction de leur mécanisme de
formation (configuration tectonique) : les marges de divergence (passives),
les marges de convergence (actives) et les marges de coulissage. Outre leurs
caractéristiques morphologiques propres, elles comportent toutes des
exemples de talus continentaux complexes et irréguliers. On trouvera ci-
après une analyse des différents types de marges continentales, l’accent
étant mis sur les talus continentaux susceptibles de poser des difficultés
s’agissant de la localisation du pied du talus continental.

Marges continentales à Dans les marges continentales de divergence où la morphologie du


volcanisme
talus continental peut poser des problèmes pour ce qui est de déterminer la
base du talus, on peut considérer que la TCO indique la localisation de la
base du talus (fig. V.11). La zone de transition continent-océan se
caractérise par i) un large corps à vitesse sismique élevée au niveau crustal
inférieur et ii) une séquence distincte de réflecteurs inclinés vers le large au
niveau crustal supérieur. L’extension vers le large des marges de divergence
à volcanisme peut se définir comme une zone où la séquence de réflecteurs
inclinés vers le large s’arrête du côté mer et où l’épaisseur de la croûte ignée
décroît pour rejoindre les valeurs habituelles de la croûte océanique.
Lorsque la preuve du contraire est invoquée, on peut localiser le pied du
talus au point de variation de pente la plus marquée à l’intérieur de la TCO
au-dessus de la séquence de réflecteurs inclinés vers le large.

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V-17
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V

Figure V.11 : Figure d’une marge continentale de divergence à volcanisme.


Tiré de CLCS/11

Marges continentales Dans de nombreux cas, la morphologie des talus continentaux des
de divergence sans
marges de divergence sans volcanisme pose des problèmes pour ce qui est
volcanisme
de déterminer la base du talus, notamment les morphologies de talus
complexes du fait de processus sédimentaires, les talus à courbure
constante et la morphologie tectonique par opposition à la transition
continent-océan.
Les processus sédimentaires susceptibles d’influer sur la
morphologie du talus comprennent l’érosion des canaux, les diapirs de sel
et le glissement de gravitation (fig. V.12).

Figure V.12 : Interprétation d’une section sismique du talus inférieur


et du glacis supérieur d’un large delta.
Avec la permission de BGR, Hanovre

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V-18
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
Le tectonisme actif de gravitation intervenant en réponse à une
propagation rapide vers le large et à l’accumulation de sédiments peut créer
des structures de poussée imbriquées (zone de poussée) et une topographie
irrégulière des grands fonds marins (fig. V.12). Dans la zone de poussée, il
existe souvent de multiples endroits où se produisent des variations de
pente pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilomètres. La rupture de
pente la plus marquée le long du talus continental peut ne pas se situer
nécessairement à sa base. Par conséquent, il pourrait être indispensable de
localiser d’abord la base du talus continental aux moyens de preuves
géologiques. Le front incliné vers le large de la zone de poussée peut être
choisi et établi comme la base du talus où le pied géologique du talus
devrait se situer.
Dans les grands deltas où se forment de larges cônes sédimentaires,
les talus continentaux présentent dans de nombreux cas une courbure
constante depuis le palier du plateau jusqu’aux grands fonds des océans,
d’où l’impossibilité de déterminer la base du talus en se fondant sur des
considérations purement morphologiques (fig. V.13). Dans ces cas, la TCO
peut être invoquée pour localiser l’ouverture de la base du talus.

Figure V.13 : Profil bathymétrique d’un cas réel de talus à courbure


constante dans un delta

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V-19
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
De nombreuses marges continentales de divergence comprennent
des plateaux et des sommets de planchers océaniques en forme de dorsales
séparées de la masse terrestre par de profonds bassins sous-marins, le tout
sur la croûte continentale (fig. V.14). Dans ces cas, on peut invoquer la
FCO ou la TCO pour choisir l’endroit de la base du talus où il faut localiser
le pied du talus continental.

Figure V.14 : Zone de plateaux et de dorsales dans une marge continentale


à morphologie complexe
[Localiser la base du talus dans ces cas peut exiger
la détermination de la FCO ou de la TCO.]
Tiré de <www.ngdc.noaa.gov>

Marges continentales Dans les marges continentales de convergence (actives), la base du


de convergence
talus peut se définir soit par le bord le plus au large du prisme d’accrétion
soit, lorsqu’il n’existe pas de prisme, par le pied de la plaque lithosphérique
supérieure et par le pied du mur interne de la fosse (CLCS/11, 6.3.6).

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V-20
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V

Dispositions concernant la preuve du contraire s’agissant


du pied du talus continental

Introduction à l’exposé Le pied du talus continental joue un rôle crucial dans la


détermination du rebord externe de la marge continentale au sens de la
Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. L’article 76 n’offre
pas une définition globale et générale du pied du talus tel quel. Le
paragraphe 4 b) ne mentionne qu’une formule mathématique pour
déterminer le pied du talus dans le contexte de la Convention, à savoir que
celui-ci « coïncide avec la rupture de pente la plus marquée à la base du
talus ». La première partie du paragraphe 4 b) dispose toutefois que cette
méthode s’applique « sauf preuve du contraire », ce qui semble ouvrir la
voie à divers autres moyens de déterminer le pied du talus continental. Ces
moyens parallèles peuvent être invoqués lorsque des éléments de preuve
montrent que le pied du talus ne coïncide pas avec la rupture de pente la
plus marquée à la base du talus.

Interprétation Dans ses Directives scientifiques et techniques (CLSS/11), la


par la Commission
Commission consacre tout un chapitre (chap. 6) à l’importance et aux
de l’article 76
conséquences de la question de la « localisation du pied du talus par la
preuve du contraire ».
Tout d’abord, la Commission indique clairement qu’elle tient la
localisation du pied du talus par référence au point de rupture de pente la
plus marquée à la base du talus comme la règle générale en vigueur. Cela
semble supposer que la Commission considère cette méthode comme la
norme qui s’appliquera dans la plupart des cas (CLCS/11, 6.1.1). La
Commission reconnaît aussi qu’il peut y avoir des cas où la règle générale
ne s’applique pas, et que ces cas seraient considérés comme une exception
à la règle générale (CLCS/11, 6.1.1).
En outre, la Commission fait l’importante déclaration selon laquelle
la « localisation du pied du talus par la preuve du contraire » complète la

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V-21
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
règle générale : ces deux approches (règle générale et exception) visent à
trouver la position exacte du pied du talus. Elles appellent à déterminer la
base du talus comme une condition préalable à la localisation définitive du
pied du talus (CLCS/11, 6.1.2).
Étant complémentaire à la règle générale, la disposition d’exception
a pour but de permettre à tout État de présenter les meilleures preuves
dont il dispose, autres que les preuves purement bathymétriques, pour
déterminer le pied du talus continental dans les cas où la règle générale se
révèle insuffisante. En favorisant cette interprétation, la Commission
indique clairement quel type de données et, implicitement, quelles
considérations d’ordre scientifique seraient prises en compte pour
déterminer la base du talus. La Commission semble être d’avis que des
considérations géologiques et géophysiques pourraient fonder la
détermination de la base du talus (CLCS/11, 6.2.1).

Considérations La marge continentale est généralement décrite par référence au


et principes
plateau, au talus et au glacis pour la distinguer des grands fonds des océans.
physiographiques
La Commission appelle l’attention sur le fait que la physiographie des
marges continentales varie dans le monde (CLCS/11, 6.1.10). Dans ce
contexte, il convient de noter que l’expression « grands fonds des océans »
devrait être comprise au sens du paragraphe 3 de l’article 76 – c’est-à-dire
que les grands fonds des océans commencent là où la marge continentale
(au sens des paragraphes 3 et 4) prend fin. Cette transition est une création
de la Convention et semble être plus importante que la transition crustale
définie par la géologie. Cela suppose par exemple que tout État insulaire
situé sur la croûte océanique sera appelé à être traité sur un pied d’égalité
avec tout État côtier situé sur la croûte continentale. Dans ces cas, on
pourrait utiliser comme critère pratique la zone de rupture de l’épaisseur
crustale à partir de la croûte épaissie sous la masse terrestre de l’île jusqu’à
la croûte océanique d’épaisseur normale (c’est-à-dire 15 km comme indiqué
au paragraphe 6.3.11 des Directives).

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V-22
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
La Commission partage la logique initiale du professeur Hedberg
selon laquelle la fin du continent est proche de la base du talus (ce qui
permet une incertitude de l’ordre de 60 M s’agissant de sa position,
mesurée à partir du côté terre de la zone de transition). Dans le cas d’un
État côtier situé sur la croûte continentale, la fin du continent, au sens
géologique, est l’endroit où la croûte, de continentale, devient océanique
(CLCS/11, 6.2.3.). Cela signifie que, si des éléments de preuve géologiques
ou géophysiques sont invoqués pour localiser le pied du talus continental, il
doit se situer à l’intérieur du rebord externe de la marge continentale au
sens géologique, ce qui diffère de la condition exigée lorsque seulement des
éléments de preuve géomorphologiques (bathymétrie) sont invoqués. Dans
ces cas, le pied du talus doit être localisé à l’intérieur de la base du talus au
sens morphologique seulement (CLCS/11, 6.3.5).
La Commission semble suggérer un principe de base à suivre pour
localiser le pied du talus dans les cas où la morphologie (bathymétrie) est
inappropriée. On peut considérer que la zone de transition continent-océan
définit le rebord externe de la marge continentale aux fins de la
Convention.La Commission déclare en outre que ce principe peut
s’appliquer « à condition que les données géophysiques et géologiques
présentées démontrent de façon concluante que la masse terrestre
immergée de l’État côtier s’étend jusqu’à ce point ». Si ce principe est
accepté, il doit être possible de l’appliquer à tous les types de marges
continentales, tant passives qu’actives (CLCS/11, 6.3.10).
La Commission reconnaît que la morphologie, ainsi que les preuves
géologiques peuvent être des critères pour définir la marge continentale.
Dans les zones où se déposent de larges quantités de sédiments, la
morphologie de la marge continentale peut être dominée par les
accumulations de sédiments (par exemple deltas, etc.) (CLCS/11, 6.3.12).

Situations possibles La Commission reconnaît qu’il peut y avoir plusieurs situations


où il est impossible de localiser le pied du talus continental en

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V-23
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
appliquant la règle génrale (CLCS/11, 6.3.2). Trois scénarios possibles
sont présentés dans les Directives :
Courbure constante
Dans certains cas, notamment lorsqu’il y a de larges dépôts
sédimentaires, le talus du fonds marin peut être très modéré et sa courbure
constante, de sorte que la rupture de pente la plus marquée à la base du
talus peut ne pas se situer en un seul point mais dans une région à variation
de pente égale (CLCS/11, 6.3.2).
Fonds marin accidenté
Lorsque la topographie accidentée du fonds marin fait apparaître
un certain nombre de maxima locaux dans la variation de pente à la base du
talus continental, il se peut que le maximum maximorum n’indique pas
l’emplacement du pied du talus (CLCS/11, 6.3.3). Ces morphologies
complexes peuvent être causées par des processus sédimentaires,
tectoniques, magmatiques ou d’érosion. La Commission décrit aussi ce
genre de situations comme une exception à la règle générale au chapitre 5
de ses Directives :
« Lorsqu'il existe plus d'une rupture de pente à la base du talus continental, la
Commission reconnaît qu'en règle générale, la méthode de localisation du pied du talus
continental doit consister à choisir le point de rupture de pente la plus marquée. Le choix
de toute autre variation locale de la pente à la base du talus, soit toute variation autre
que la variation maximum, sera considéré comme une exception. Il faudra, pour que cette
exception puisse être faite, que des preuves du contraire de la règle générale soient
présentées… » (CLCS/11, 5.4.12).
Marge de divergence à volcanisme
La Commission accorde une attention particulière au cas des
marges de divergence à volcanisme. Ces marges peuvent présenter une
grande variété de morphologies de talus où il est impossible de localiser le
pied du talus par la règle générale. Dans ces cas, la Commission
recommande que la localisation de la séquence de réflecteurs inclinés vers

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V-24
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
le large soit considérée comme la position de la base du talus où le pied du
talus doit être recherché (CLCS/11, 6.3.11).
Dans ces trois scénarios, les demandes peuvent être présentées en
vertu de la preuve du contraire à la règle générale. Dans chaque cas, la
Commission devra examiner les éléments de preuve avec soin afin de se
convaincre qu’à son avis la disposition est correctement appliquée.

Examen des situations Lorsque des demandes sont présentées sur la base de la preuve du
par la Commission
contraire à la règle générale, la Commission se posera les questions
suivantes (CLCS/11, 6.4.1) :
ƒ Ces éléments de preuve sont-ils acceptables?
ƒ Ces éléments de preuve portent-ils sur la localisation du pied du
talus continental?
ƒ Ces éléments de preuve sont-ils purement bathymétriques et/ou
morphologiques?
ƒ Ces éléments de preuve comprennent-ils des informations
portant sur le sous-sol marin qui viseraient à établir que la limite
obtenue en appliquant la règle de la rupture de pente la plus
marquée ne coïncide pas, par exemple, avec la limite de la marge
continentale?
ƒ Si cette preuve du contraire est présentée dans le cadre d’une
demande, la Commission exigera qu’elle soit accompagnée des
résultats obtenus en appliquant la règle de la rupture de pente la
plus marquée.

Discussion La disposition permettant d’appliquer la preuve du contraire


doit être considérée dans le contexte de l’ensemble de l’article 76,
notamment des paragraphes 3 et 4 qui sont la base de la définition de
la marge continentale comme telle aux fins de la Convention. Cette
approche suppose que les termes « marge continentale », « talus
continental », « pied du talus continental » et « grands fonds des

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-25
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
océans » doivent être considérés aux fins de la Convention et non
seulement comme des termes scientifiques et géologiques.
Le paragraphe 3 définit la marge continentale comme étant le
prolongement immergé de la masse terrestre de l’État côtier (ce qui veut
dire qu’il n’y a pas d’État côtier sans marge continentale au sens de la
Convention), mais sans faire de distinction entre la croûte continentale et la
croûte océanique en ce qui concerne cette masse terrestre. Parallèlement, le
paragraphe 3 mentionne les caractéristiques morphologiques que sont « le
plateau », « le talus » et « le glacis » dans le contexte de sa propre définition
de la marge continentale. Par souci de cohérence, toutes les références au
talus continental et au pied du talus continental dans l’article 76 doivent
s’entendre de la marge continentale telle que définie au paragraphe 3, c’est-
à-dire de la marge continentale au sens de la Convention.
Le principe selon lequel la limite côté terre de la zone de transition
peut être considérée comme l’équivalent du pied du talus va dans le sens de
l’idée initiale du professeur Hedberg. Selon la règle Hedberg, le pied du
talus continental est la caractéristique fondamentale de la démarcation entre
la marge continentale et les grands fonds marins. Pour tenir compte de
l’incertitude inhérente à la localisation exacte de la base du talus
continental, la zone située entre la distance prescrite de 60 milles à partir du
pied du talus continental jusqu’au rebord externe de la marge continentale a
été introduite comme zone d’incertitude. Au départ, il avait été proposé
que cette zone soit mesurée à partir de sa limite raisonable extrême côté
terre telle que l’a définie la Commission internationale des frontières. Plus
tard, lors de l’élaboration de l’article 76, cependant, le paragraphe 4 b)
actuel a été inséré pour fournir des méthodes propres à permettre aux États
eux-mêmes de localiser le talus continental, tout en maintenant la zone de
60 M côté mer du pied du talus comme faisant partie de la marge
continentale. Dans le contexte de la Convention, la zone de transition entre
le talus continental et les grands fonds des océans devra, dans le cas d’un

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-26
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
continent au sens géologique, coïncider avec la zone de transition entre la
croûte continentale et la croûte océanique, alors que dans le cas des îles
océaniques, elle devra coïncider avec le changement de nature de la croûte
gisant sous la masse terrestre de l’île et celle des grands fonds adjacents, par
exemple l’épaisseur crustale générale.
Pour localiser le pied et la base du talus au moyen de la zone de
transition, il faut préciser les critères utilisés pour définir cette zone de
transition. Une série de critères a trait aux caractéristiques crustales que les
données géophysiques pourraient révéler dans toute la zone. Le
changement d’épaisseur crustale pourrait être l’une de ces caractéristiques.
Une autre série de critères a trait aux caractéristiques sédimentologiques et
morphologiques qui peuvent avoir un lien avec la transition crustale. La
limite externe d’une zone de diapirs de sel située sur la croûte externe étirée
et amincie de la marge continentale peut être un exemple de ces
caractéristiques. Une troisième série a trait aux caractéristiques tectoniques
des marges de convergence ou de coulissage. Le pied du prisme d’accrétion
sédimentaire dans une fosse plongeante est la localisation à la surface de la
frontière des plaques elle-même, et le prisme d’accrétion est un exemple de
cette caractéristique tectonique de la marge des plaques.
Dans les cas où l’État considère la limite côté terre de la zone de
transition comme l’équivalent du pied du talus, cette limite doit être
déterminée avec précision. Pour ce faire, la limite côté terre doit être définie
par une caractéristique reconnaissable du fond marin. La seule
caractéristique reconnue à ce jour par la Convention est la rupture de pente
la plus marquée à la base du talus.

Conclusion Les États côtiers ont la latitude de suivre la procédure « fiable »


pour localiser le point de rupture de pente la plus marquée à la base du
talus telle que définie par les données géologiques, géophysiques et
bathymétriques présentées.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-27
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
À l’inverse, ils peuvent choisir de proposer d’autres caractéristiques
uniques facilement identifiables pour tenir lieu de points du pied du talus.
À ce jour, aucune procédure n’a toutefois pas été conçue pour prendre en
compte cette pratique.

Bibliographie Eldholm, O., Skogseid, J., Planke, S., et Gladczenko, T. P., 1995.
« Volcanic margin concepts », in Banda, E., Talwani, M. et Torné, M. (éd.),
Rifted Ocean-Continent Boundaries, NATO ASI Series Volume, Kluver Acad.
Publs., p. 1 à 16.

Eldholm, O. et Tsikalas, F., 2003. « Scientific Aspects of the


Continental Shelf », in Nordquist, M. H., Moore, J. N. et Heidar, T. H.
(éd.), Legal and Scientific Aspects of Continental Shelf Limits, Martinus Nijhoff
Publishers, Leiden, p. 41 à 57.

Einsele, G. 1992, Sedimentary Basins – Evolution, Facies and Sediment


Budget, Berlin.

Gladczenko, T. P., Skogseid, J. et Eldholm, O., 1998, « Namibia


Volcanic Margin », Mar. Geophys. Res., 20, p. 313 à 341.

Marshak, S., 2001, Earth : Portrait of a Planet, W. W. Norton & Co,


New York, 735 pages.

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San Francisco, 945 pages.

Symonds, P. A., Eldholm, O., Mascle, J., et Moore, G. F., 2000.


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officiels de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982
et de l’Accord relatif à l’application de la partie XI de la Convention des Nations Unies
sur le droit de la mer du 10 décembre 1982. Publication des Nations Unies, New
York, numéro de vente : F.97.V.10, 294 pages.

Organisation des Nations Unies, 1999, Directives scientifiques et


techniques de la Commission des limites du plateau continental. Publication des
Nations Unies, New York, CLCS/11, 13 mai 1999, 91 pages.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-28
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V

Module V – Exercice

Exercice 5 : Établissement d’une demande à présenter à la


Commission des limites du plateau continental

Vous faites office de géologues conseillers de votre gouvernement et de


membres d’une équipe multidisciplinaire d’experts. On vous demande Durée de l’épreuve
d’établir une liste de questions et de tâches géologiques liées à l’élaboration
30 min.
d’un document contenant des données et des informations pour étayer la
démarcation des limites extérieures du plateau continental au-delà de 200
milles.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
V-29
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géologiques
Module V
NOTES

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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V-30
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Sommaire
Le présent module renseigne sur la manière dont l’épaisseur des sédiments marins peut
être utilisée en matière de délinéation des limites du plateau continental conformément à
l’article 76 et à l’annexe II de la Convention. Il propose les stipulations de base de la
Convention, une brève introduction à la géologie sédimentaire des marges continentales, une
analyse des données indiquées en matière de cartographie et d’établissement de ces mêmes
limites, ainsi que les données et les procédures concernant la conversion des données en
profondeur et les estimations de l’épaisseur des sédiments ainsi que la démarche à suivre aux
fins d’estimation des incertitudes s’y rapportant.
L’article 76, paragraphe 4 a), i), de la Convention offre la possibilité de fixer la position
des limites extérieures du plateau continental sur l’épaisseur des sédiments se trouvant sous le
fond marin. Des données géophysiques sont indispensables, tant pour l’examen préliminaire
des effets bénéfiques que pour le champ d’application de la stipulation ainsi que pour la
détermination et l’établissement ultérieurs de l’épaisseur sédimentaire aux termes des
exigences de la stipulation, s’ils sont appliqués. Dans la plupart des cas, les données de
sismique réflexion multitrace en 2D seront les seules données indiquées à cette fin. Ceci
implique l’acquisition des données sismiques envisagées à des emplacements rigoureusement
sélectionnés, un traitement spécifique, une interprétation géologique et une conversion des
profils sismiques. L’interprétation géologique et la procédure de conversion de la profondeur
serviront de base à l’estimation de l’épaisseur des sédiments. L’interprétation géologique
devrait aussi viser à assurer une connaissance exhaustive de la sédimentologie de la zone
considérée puisqu’elle peut se révéler déterminante pour la sélection des points des limites
extérieures définitives. Les deux éléments les plus décisifs en matière du calcul de l’épaisseur
sédimentaire sont la définition du socle des sédiments (interprétation du dessus du socle) et la
qualité du modèle de répartition des vitesses pour la conversion du temps de double parcours
à la profondeur en mètres. Dans les zones dépourvues de données de puits, la conversion de
la profondeur dépend de la vitesse de sommation. Dans ces cas, le modèle de répartition des
vitesses dévie toujours de la propagation réelle des vitesses à la subsurface, entraînant une
erreur dans l’estimation de l’épaisseur. Tant les jeux de données empiriques que les
considérations théoriques peuvent être examinées afin d’estimer cette erreur. D’après une

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VI-1
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
analyse des rapports géométriques, il est possible de démontrer que la marge d’erreur en
matière d’épaisseur sédimentaire estimée se traduit en une marge d’erreur systématique dans le
positionnement horizontal du point de limites fixe. Des erreurs en matière de navigation et de
positionnement géographique peuvent aussi représenter un problème dans un certain nombre
des jeux de données plus anciens. Un bilan d’erreurs comprenant toutes les sources d’erreurs
peut être établi.

Épaisseur sédimentaire et délinéation de la marge continentale

Stipulations de base L’article 76 (part. VI) de la Convention donne une définition


de l’expression « Plateau continental » et énonce les stipulations visant
à déterminer les limites extérieures de ce plateau (Nations Unies,
1997). Selon l’une de ces stipulations, la limite externe du plateau
continental s’étend jusqu’au rebord externe de la marge continentale, à
savoir le rebord externe du glacis continental. En pratique, cependant,
il serait impossible de fixer la position exacte du rebord externe
physique de la marge continentale (il faudrait en principe « trouver le
dernier grain de sable » se trouvant à la base du glacis continental). Le
paragraphe 4 a) de l’article 76 de la Convention établit des directives
pratiques sur l’établissement du rebord externe de la marge
continentale au titre de la Convention. Parmi celles-ci, il convient de
citer une formule qui rend compte de l’épaisseur des sédiments se
trouvant sous le plancher océanique par rapport à la position du
rebord externe de la marge continentale, qui constitue par ailleurs
l’objet de ce module de formation.
La règle stipule que la limite externe du plateau continental
peut être située le long des points fixes où l’épaisseur sédimentaire
sous le plancher océanique représente 1 % de la distance la plus
courte depuis chacun de ces points jusqu’au pied du talus continental
(ou « critère de l’épaisseur des sédiments »). Ce qui implique que plus

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VI-2
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
les sédiments sont épais, plus éloignée vers le large se trouve la
position du rebord externe du plateau continental. Aux termes du
critère de l’épaisseur des sédiments, l’État côtier doit identifier un jeu
de ces points, associé à des positions fixes, lesquels ne doivent pas
être éloignés de plus de 60 M.
À défaut, la limite externe peut être établie le long de points
fixes à une distance maximum de 60 M (M) depuis le point au pied du
talus continental (« la formule des 60 M au-delà du pied du talus »).
Dans les régions océaniques du monde où l’épaisseur sédimentaire à 60 M
du point au pied du talus représente plus de 1 111 m (en l’espèce, plus
de 1 % des 60 M), « le critère de l’épaisseur des sédiments » se révèle
être plus favorable aux États côtiers que « la formule des 60 M au-delà
du point au pied du talus ». Une épaisseur sédimentaire de cet ordre
dans ce type d’environnement se trouve principalement à
l’embouchure des grands fleuves et autour de sites remontant à des
glaciations s’échelonnant depuis la fin de l’ère tertiaire jusqu’aux
glaciations récentes. Au sein du modèle morphologique classique
d’une marge continentale, ces sédiments constituent le glacis
continental. Cependant, le glacis classique a disparu dans de
nombreux océans du monde, y compris dans des endroits caractérisés
par une épaisseur sédimentaire notable qui est adjacente au point du
pied du talus. Ce qui signifie que le critère de l’épaisseur des sédiments
peut être appliqué à de multiples cas.
Vers la fin de la troisième Conférence des Nations Unies sur le
droit de la mer, il fut convenu que dans un certain nombre de cas
exceptionnels, les relations entre la morphologie de la marge
continentale et l’épaisseur sédimentaire associée étaient telles que la
mise en oeuvre des stipulations de l’article 76 visant à l’établissement
du rebord externe du plateau continental mettrait les États concernés
dans une position d’iniquité par rapport à d’autres États côtiers. Une

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VI-3
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
déclaration d’interprétation fut ainsi adoptée concernant une méthode
spéciale utilisée afin de définir le rebord externe de la marge
continentale dans ces cas exceptionnels (en l’espèce remplaçant le
paragraphe 4 de l’article 76). La Déclaration d’interprétation est aussi
informellement dénommée « Règle relative à la Baie du Bengale » du
fait de la référence expresse aux États de la partie sud de la Baie du
Bengale. Il convient d’indiquer ici que la « Règle relative à la Baie du
Bengale » ne remplace que le paragraphe 4 de l’article 76. Ceci signifie
que la « Règle relative à la Baie du Bengale » ne représente qu’un
moyen alternatif d’établir le rebord externe de la marge continentale
et comme tel ne s’applique qu’à lui – car pour fixer les limites du
plateau continental, il faut appliquer l’ensemble des stipulations
restantes de l’article 76.
En l’occurrence, et dans tous les cas, l’État côtier doit collecter
des données afin d’établir l’épaisseur des roches sédimentaires au-delà
du talus continental afin d’être à même de préciser si le rebord externe
d’une partie de sa marge continentale peut être fixé en se fondant sur
l’épaisseur sédimentaire et afin de présenter des données quantifiées à
la Commission.
Avant d’entreprendre l’examen des exigences relatives aux
données, nous allons donner un bref aperçu des variations naturelles
se produisant en matière de géologie sédimentaire des marges
continentales.

Sédimentation Dans le cadre de la tectonique des plaques, les marges continentales


géologique des marges
sont normalement classifiées en trois types différents : les marges
continentales
continentales convergentes, les marges continentales divergentes et les
marges continentales de coulissement. L’accumulation et le maintien des
sédiments dans les trois environnements diffèrent sensiblement.

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VI-4
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
Les marges continentales convergentes sont situées le long des
régions de subduction et peuvent être divisées en trois catégories
selon la manière dont la croûte et la couverture se sont accumulées ou
se sont dissipées à la frontière des plaques elle-même. Aux marges
d’accrétion, la couverture sédimentaire de la plaque de subduction est
imbriquée et empilée dans un prisme d’accrétion. À des marges sans
accrétion, la couverture sédimentaire est subductée le long de la
plaque lithosphérique subductée. Aux marges destructives, la
couverture sédimentaire est très limitée et est subductée le long de la
plaque lithosphérique subductée – par ailleurs, la croûte sur le devant
de la plaque lithosphérique chevauchante est érodée du point de vue
tectonique.
En règle générale, la fosse elle-même empêche tout transport
de sédiments depuis le côté terre (sur la plaque lithosphérique
chevauchante) jusqu’aux grands fonds océaniques de la plaque
lithosphériques subductée côté large de la fosse. Ainsi, il n’y aura
probablement qu’un nombre exceptionnellement restreint de cas où il
y aura suffisamment de sédiments du côté large de la fosse pour
appliquer la formule de Gardiner.
Dans l’ensemble, les sédiments des marges continentales
convergentes peuvent s’accumuler en tant qu’imbrications tectoniques
dans le prisme d’accrétion, et au moyen de processus sédimentaires
dans les bassins d’avant-arc. L’accumulation sédimentaire dans les
bassins d’arrière-arc peut être encore plus marquée – en particulier
dans les cas où le bassin d’arrière-arc est devenu une mer marginale
pleinement constituée dotée d’une expansion océanique.

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VI-5
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Figure VI.1 : Distribution sédimentaire


des marges continentales convergentes
Tiré de Williams et Eubank (1995). Geol. Soc Spec. Publ. 80

Descriptif de la figure VI.1 :


SW = sud-ouest
NE = nord-est
Trench = Fosse
Fore arc ridge = Dorsale d’avant-arc
Fore arc basin = Bassin d’avant-arcBarisan volcanic arc = Arc volcanique de
Barisan
Central Sumatra back arc bassin = Bassin d’arrière-arc du Sumatre central
Sunda craton = Craton de Sunda
Continental crust = Croûte continentale
Oceanic crust = Croûte océanique
Magma diapirism and partial melting of pyroxene and pyrolite = Diapirisme du
magma et fusion partielle du pyroxene et de la pyrolite
Dehydration of serpentenite, partial melting of quartz eclogite = Déshydratation
de la serpentenite, fusion partielle de l’écoglite de quartz
Lithosphere = Lithosphère
Asthenosphere = Asthénosphère

Les marges continentales divergentes ont été formées par la rupture d’un
continent avant l’amorce de l’expansion des fonds océaniques lors de la
phase initiale de formation d’un nouvel océan. Lors de la phase ultérieure

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VI-6
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
de l’expansion de l’océan, les marges continentales deviennent passives du
point de vue tectonique. Les marges divergentes peuvent être divisées en
deux catégories selon les volumes de formation de magma impliquées dans
la zone de transition se situant entre la croûte continentale et la croûte
océanique : les marges de divergence sans volcanisme et les marges de
divergence à volcanisme.
Dans la plupart des cas, les marges continentales divergentes
comprennent des parties de mers sédimentaires rifts qui se sont
formées au moyen du rifting et de l’extension crustale lors de phases
multiples de grande longévité avant que ne se produise la rupture du
continent. Dans les portions extérieures de la marge continentale, des
sédiments pré-rupture peuvent être recouverts par des sédiments post-
rupture et – dans les marges volcaniques – être complètement
masqués par des strates empilées substantielles de dépôts volcaniques.
Les marges continentales de coulissement se forment là où la
frontière de plaques située entre la croûte océanique d’une plaque
lithosphérique et la croûte continentale d’une autre plaque
lithosphérique est une zone de faille à décrochement horizontal. Ces
marges ressemblent à des marges continentales divergentes en ce que
les mers sédimentaires rifts de pré-rupture peuvent être préservées
dans la marge, tout en ressemblant aux marges continentales
convergentes en ce que la frontière de plaques tectoniques (la faille à
décrochement horizontal) affecte la distribution et la préservation des
sédiments de post-rupture dans les portions extérieures de la marge.

Éléments qui Fleuves et glaciers principaux


déterminent la
distribution des En règle générale, les plus grosses accumulations de
sédiments dans les sédiments marins se trouvent près des fleuves principaux (à savoir,
parties extérieures des
marges continentales et le Gange, l’Indus, le Congo et le Niger) et les zones de glaciation (à
dans les océans savoir l’Antarctique, la région Nord-Atlantique, la région du
profonds adjacents
Pacifique Nord, ainsi que l’Océan Arctique). Les marges

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VI-7
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
continentales divergentes ont le meilleur potentiel en matière de
préservation de sédiments de ce type.
Le Cône du Gange dans la Baie du Bengale représente la plus
grosse accumulation de sédiments sur une croûte océanique. Les
sédiments en provenance du Gange sont distribués au moyen d’un
système de chenaux sous-marins sur plus de 2 000 km depuis leur
point d’origine dans le delta.
Les glaciers sont des agents d’érosion et des vecteurs de transport
de sédiments efficaces jusque dans la mer. Lors de la dernière période de
glaciation, des glaciers situés sur le plateau peu profond des régions polaires
transportèrent des sédiments jusque sur le rebord externe du plateau et les
déversèrent le long du rebord externe de la marge continentale. Les régions
de plateau furent également érodées à leur tour par des glaciers qui forment
les vallées sous-marines actuelles.

Les processus de bas de pente


La resédimentation du bas de pente au moyen du transport
gravimétrique en masse (le processus de bas de pente) est présent
dans tous les environnements de marges continentales. La gamme des
processus s’échelonne entre un suintement larvé et des coulissements
majeurs et peut se produire sur une variété d’échelles de temps. Des
coulissements sous-marins peuvent transporter des volumes énormes
de sédiments vers le bas du talus continental jusque sur les grands
fonds océaniques en l’espace de quelques minutes ou de quelques
heures et provoquer de vastes tsunamis aux effets dévastateurs. Les
strates resédimentées issues de ces processus sont par la suite
retravaillées par des courants de contour de fond.

Changements du niveau de la mer


Les changements du niveau de la mer influent sur les
nombreux processus de sédimentation, en partie en modifiant le
niveau de base de l’érosion et la configuration de la circulation des

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VI-8
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
courants de fond. En périodes de niveau de mer très bas, lorsque les
zones de plateau disséminées dans le monde deviennent émergentes,
les sédiments sont transportés par les fleuves au-delà des zones de
plateau et sont déposés directement sur les talus continentaux et les
plaines abyssales. À l’inverse, lors de périodes de niveau de mer en
hausse, les deltas des rivières sont inondés et reculent de manière à ce
que de grandes portions des fonds marins se trouvent coupées des
apports de sédiments jusqu’à ce que les deltas aient eu le temps de se
rebâtir et d’avancer de nouveau vers le large.

Courants de fond et bathymétrie du plancher océanique


Les caractéristiques morphologiques du plancher océanique
influent sur la circulation des courants de fonds. Des changements du
niveau de la mer et une morphologie des fonds marins complexe
entraînent dans la plupart des cas des changements eu égard à la
circulation des courants de fond à travers les âges, laissant des
séquences sédimentaires complexes composées de rides, de placages et
de nombreuses discordances. Les configurations de sédimentation
dans ces zones diffèrent de manière marquée des rides géantes de
forme allongée relativement simples qui ont pris forme dans les
bassins océaniques ouverts dotés de barrières topographiques rares.

Définitions formelles Les Directives scientifiques et techniques (CLCS/11) précisent,


aux fins de l’article 76, ce qu’il faut entendre par les termes sédiments
et épaisseur des sédiments.
L’épaisseur des sédiments est mesurée le long de la verticale, à
savoir :
« L’épaisseur des sédiments à un point donné de la marge
continentale est la distance verticale entre le toit du fond marin et le
toit du socle sur lequel reposent les sédiments, quel que soit le pendage
du fond marin ou celui de la surface du socle » (CLCS/11,

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VI-9
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
8.1.8).L’ensemble des sédiments recouvrant le socle peuvent être
inclus dans l’estimation de l’épaisseur, sans distinction d’âge ou
d’origine.
« .... La couverture peut alors comprendre une séquence
sédimentaire pré-rift et syn-rift recouverte d’un biseau de
sédiments post-rift (fig. 8.1). Si les sédiments syn-rift et pré-rift
sont préservés au-dessous de la discordance post-rift, ils peuvent
être inclus dans l’estimation de l’épaisseur des sédiments ».
(CLCS/11, 8.2.16)

Figure VI.2 : Section schématique montrant les relations entre sédiments


pré-rift, syn-rift et post-rif
L’événement de rift dont il est question et qui concerne ces sédiments
est le processus de rift qui a entraîné la rupture de la croûte continentale
et a abouti à l’ouverture d’un nouvel océan au moyen de l’expansion
des fonds océaniques CLCS/11, Section schématique 8.1.

Descriptif de la Section schématique 8.1


Continental shelf = Plateau continental
Continental slope = Talus continental
Continental rise = Glacis continental
Syn-Rift sediments = Sédiments syn-rift
Post-Rift sediments = Sédiments post-rift
Continental basis = Socle continental
Pre-Rift sediments = Sédiments pré-rift
Oceanic crust = Croûte océanique
Mantle = Manteau

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VI-10
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
L’empilement de strates sédimentaires qui sont étudiées à des
fins d’estimation peuvent inclure des volcaniques interstratifiées (voir
CLCS/11, 8.1.6, 8.2.18 et 8.4.3).

Exigences en matière La détermination et la quantification de l’épaisseur et de la


de données
distribution des sédiments marins exigent certains types et certaines
qualités de données. Les techniques de sismique réflexion, de sismique
réfraction/réflexion multitrace grand angle et les données de puits
sont considérées par la Commission comme des données principales
en matière de détermination de l’épaisseur sédimentaire. Les données
gravimétriques et magnétiques peuvent être utilisées en tant que
données complémentaires, en particulier afin de quantifier la
variabilité de la distribution des sédiments dans des zones à
couverture de données sismiques rare (par exemple dans des régions
recouvertes par la glace).

Types de données
Il existe deux catégories principales de données sismiques qui
sont collectées. Les données les plus communes dans les domaines de
l’industrie et de la recherche sont les données de sismique réflexion
qui découlent de l’énergie des ondes acoustiques qui est réfléchie à
partir de chaque strate principale du sous-sol (trajectoire des rayons
gris sur la figure). L’autre catégorie comprend les données de
réfraction qui découlent de l’énergie des ondes acoustiques qui se
déplacent le long des strates avant de retourner à la surface (trajectoire
des rayons verts sur la figure VI.3). L’enregistrement de l’énergie de
réfraction est optimal sous forme de déports longs, en l’espèce à des
distances éloignées de la source (par exemple, le canon à air). Les
hydrophones ne peuvent enregistrer que l’énergie des ondes de
compression (ondes P) parce que les ondes secondaires ne peuvent pas
se propager sous l’eau. Afin de pouvoir enregistrer également les

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VI-11
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
ondes secondaires, il faut avoir recours aux sismomètres de fond
marin (ci-après dénommés : OBS) qui sont déposés sur le fond marin.
La technologie de l’OBS est utilisée principalement afin de collecter
des données de réfraction et des données de réflexion multitrace
grand angle (en l’espèce la réflexion de l’énergie des ondes avec des
déports longs).

Figure VI.3 : Principes visant à acquérir des données sismiques marines


Une certaine partie de l’énergie acoustique en provenance
de la source est réfléchie (trajectoire de rayons gris) à partir des strates
de roches dans la subsurface, et une partie est réfractée et se déplace
le long des strates (trajectoire des rayons verts) avant de retourner
vers la surface. Les hydrophones n’enregistrent que les ondes
de pression (ondes P) tant de l’énergie réfléchie que de l’énergie
réfractée, alors qu’un OBS enregistre aussi bien les ondes P
que les ondes secondaires (ondes S) de l’énergie.

Les données de sismique réflexion sont particulièrement bien


adaptées afin de cartographier la distribution de l’épaisseur sédimentaire
puisque aussi bien le toit que la base des sédiments – ainsi que les détails de
l’intérieur de l’empilement de sédiments – sont représentés dans le même
jeu de données. D’où l’emploi des données de sismique réflexion en tant

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VI-12
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
que source principale de cartographie et d’exploration des sédiments par les
sociétés d’exploitation pétrolière en mer.
Avec la profondeur, le rapport signal/bruit augmente dans les
données de sismique réflexion. Dans les zones de sédiments très épais
(en l’espèce le socle se trouve dans les grandes profondeurs) ou
lorsque d’autres éléments amoindrissent le signal réfléchi, les
méthodes de sismique réfraction peuvent aider à identifier le toit du
socle. Ces méthodes de réfraction comprennent les levés issus des
Sismomètres de fond marin, les levés de réflexion multitrace grand
angle, et même l’emploi des balises acoustiques.
Puisque l’énergie de l’onde réfléchie se déplace sur une grande
distance au sein des strates de roches individuelles, les données de
réfraction sont, en principe, idéales à des fins d’estimation de la célérité des
ondes au sein de chaque strate de roches (vitesse de tranche).
Dans des zones de couverture de données sismiques rare, les
données de terrain potentielles (données gravimétriques et
magnétiques) peuvent être utilisées afin de suppléer à la cartographie
de sédiments. En principe, les données grav/mag peuvent être
conjuguées afin de déterminer la profondeur au socle, qui équivaut à
la base des sédiments. En les conjuguant avec la bathymétrie, qui
équivaut au toit des sédiments, une estimation de l’épaisseur
sédimentaire peut alors être obtenue.. Tout calcul de ce type, basé sur
les données grav/mag ne donnera qu’une estimation brute de
l’épaisseur, qui normalement ne sera pas suffisamment précise afin de
valider un point fixe de la limite extérieure.
Si les estimations de l’épaisseur sédimentaire sont basées sur
les données d’un levé sismique monotrace (qui ne rend pas compte
des données de célérité lors de l’exploitation de celles-ci), la
Commission escompte que toutes les autres données disponibles
seront également analysées afin de corroborer ces estimations.

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VI-13
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
Cartographie des sédiments
En principe, le toit des sédiments et le fond des océans sont la
même surface. Cette surface peut être cartographiée au moyen des
données bathymétriques ou des données de sismique réflexion.
Cependant, afin d’estimer l’épaisseur sédimentaire, il faut disposer de
la base de sédiments, en l’espèce le toit du socle sur lequel reposent les
sédiments. Le type le plus commun de données utilisées afin de
cartographier ces sédiments est représenté par les données de
sismique réflexion puisque tant le toit que la base des sédiments
peuvent être interprétés dans le même jeu de données.
Le socle qui se trouve sous les sédiments peut être une croûte
continentale ou une croûte océanique. Les deux types de croûtes sont
caractérisés par un accroissement brusque dans la célérité des ondes
sismiques relatif aux célérités enregistrées dans les sédiments sus-
jacents, ainsi que par un manque de réflecteurs internes précis. À ce
titre, le toit du socle est généralement représenté par un réflecteur
puissant, et la nature interne « bruyante » du socle sous-jacent est
facilement reconnaissable à partir des empilements de strates
sédimentaires. Dans des zones de socles profondément enterrés,
cependant, l’énergie des signaux réfléchis s’amoindrit et est aisément
masquée par du bruit aléatoire de sorte que le réflecteur du toit du
socle ne sera peut-être pas très précis. Dans des eaux recouvertes par
la glace, les techniques de sismique réflexion peuvent être très rares du
fait des difficultés techniques auxquelles se heurte la collecte marine
dans ces zones. Dans ces dernières, les données de sismique réfraction
et les techniques de terrain potentielles se révèlent très utiles en tant
que données complémentaires.

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VI-14
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
Estimation de l’épaisseur des sédiments
Afin d’estimer l’épaisseur des sédiments, il faut convertir les
surfaces du toit et de la base des sédiments à partir du temps de
double parcours jusqu’à la véritable profondeur. Ceci est réalisé, en
principe, en multipliant les temps de trajet par la célérité du signal
sismique. Dans la pratique, ceci exige un examen détaillé des
informations disponibles en matière de célérité afin d’établir un
modèle de répartition des vitesses fiable pour les zones et les
emplacements en question. Cet aspect du problème est abordé de
façon exhaustive dans une section ultérieure.

Sélection des points fixes des limites extérieures


Afin de fixer la ligne de démarcation, il faut disposer de points
fixes qui ne soient pas éloignés de plus de 60 M. Lors d’un levé en
matière d’épaisseur sédimentaire, il faut garder à l’esprit cet
espacement maximum.
Les exigences minimum en matière d’établissement des limites
extérieures de l’épaisseur sédimentaire se traduisent par l’obligation
d’assurer une épaisseur sédimentaire qui soit quantifiée aux points
fixes communiqués à un espacement maximum de 60 M. Cette
quantification implique la quantification des interprétations
géologiques de chaque point, accompagnée à la fois par les données
originales et les données interprétées. Une description détaillée de
chaque conversion des données en profondeur est également exigée.
L’État côtier peut sélectionner l’emplacement orienté le plus
vers le côté large où l’épaisseur sédimentaire exigée est présente. Il
n’existe aucune exigence que l’épaisseur sédimentaire entre ce point et
le pied du talus représente au moins 1 % de la distance du pied du
talus, du moins tant qu’il est possible de prouver que les sédiments
sont continus le long de cet itinéraire, en l’espèce, l’épaisseur
sédimentaire peut varier de manière considérable le long de l’itinéraire.

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VI-15
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Figure VI.4 : Interprétation géologique de la conversion en profondeur


d’une section sismique.
Deux points dans des mi-grabens distincts répondent aux critères de la
Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer en matière d’épaisseur
des sédiments par rapport à la distance de retour vers le pied du talus, et les
critères de la Commission en matière de continuité des dépôts
sédimentaires. L’État côtier a le droit de choisir la plus éloignée.

Descriptif de la figure VI.4 :


Distance foot to slope = Distance du pied au talus
Sediment thickness 1% of distance from foot of slope = Épaisseur
sédimentaire à 1 % de distance du pied du talus
Location 1 = Emplacement 1
Location 2 = Emplacement 2
Foot of slope = Pied du talus
Basement = Socle

Célérité des ondes sismiques et épaisseur des sédiments

Introduction Afin d’être en mesure d’estimer l’épaisseur des sédiments, il


faut avoir recours à la conversion du temps de double parcours des
données sismiques en profondeur. Ceci exige des informations
relatives à la propagation des vitesses sismiques. Les meilleurs
données en matière de vitesses à cette fin sont la diagraphie de vitesse
sismique obtenue à partir des trous de forage. Cependant, dans la
plupart des cas concernant les limites extérieures du plateau
continental, ces données de puits sont très rares, ou inexistantes.
Ainsi, en principe, il faudrait envisager d’utiliser les informations
relatives à la vitesse de sommation de sismique réflexion ainsi que les

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VI-16
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
données de sismique réfraction disponibles. Le but de cette section est
d’analyser l’application de ces données à la conversion en profondeur
des données de sismique réflexion obtenues à partir du rebord externe
de la marge continentale.

Vitesse de sommation, Afin de comprendre les difficultés auxquelles les géophysiciens


ou la théorie
se heurtent en matière de conversion du temps de double parcours en
profondeur, il serait bon d’examiner de près la théorie fondamentale
concernant la vitesse de propagation des ondes acoustiques de la
subsurface et l’exploitation des données sismiques.
Vitesses, temps de trajets, correction d’obliquité de trajets

Figure VI.5 : Le cas le plus simple comprend une strate homogène unique
dans laquelle un signal sismique se propage avec une célérité constante,
dans ce cas V

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VI-17
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
Descriptif de la figure VI.5 :
Offset = Déport
Ground surface = Surface au sol
Reflecting surface = Surface de réflexion
S – Source = S – Source
R – Receiver = R – Détecteur
M – Reflection point = M – Point de réflexion
V – Velocity of layer = V –Étagement des vitesses
SMR Ray path = SMR Trajectoire des rayons
SH – Vertical deph to refl. Surface = Profondeur verticale à surface de
réflexion
SR – Horizontal offset distance between source and receiver = Distance de
déport horizontal entre source et détecteur
Two way travel time at zero offset = Temps de double parcours à déport nul
Travel time from S to R via path SMR = Temps de trajet de S à R par voie
SMR
Normal move out = Correction d’obliquité de trajets

Dans la figure VI.5, S est la source sismique et R est le détecteur,


la distance entre la source et le détecteur est dénommée « le déport »,
ici indiquée comme « X ». Le signal sismique est réfléchi depuis la
surface de base horizontale au point de réflexion M, l’angle de
réflexion étant égal à l’angle d’incidence. Le signal sismique peut donc
se déplacer le long de la trajectoire des rayons SMR. Il serait loisible
d’imaginer également un cas où la source et le détecteur seraient
placés au même point. Dans ce cas, le signal enregistré se déplacerait
le long de la trajectoire de rayon SHS, en l’espèce, normal à la surface
de réflexion et à déport nul.
Dans le domaine sismique, les relations entre une trajectoire de
rayon quelle qu’elle soit et la trajectoire de rayons à déport nul
imaginaire sont fondamentales. Dans la figure VI.5, S est réfléchi en
tant que S’ par la surface de réfléchissement de telle sorte que les
distances SH = S’H et SMR = S’R. De plus, nous nous apercevons
que la réflexion du temps de double parcours à déport nul est T0, et
que le temps de trajet de S à R au moyen de la trajectoire SMR est Tx
(en l’espèce, le temps de double parcours pour un signal se déplaçant
depuis la surface du sol à la surface réfléchissante, assorti d’un retour).
Nous pouvons maintenant établir quelques simples relations entre le

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VI-18
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
« temps de double parcours à déport nul » et le « temps de double
parcours à déport X » (qui représente le temps de trajet de S jusqu’à R
au moyen de la trajectoire SMR). Par ailleurs, nous nous intéressons à
la différence ΔT, entre le temps de double parcours à déport nul, T0,
et celle enregistrée au déport X, Tx.
ΔT est dénommé « la correction d’obliquité des trajets » (ci-
après dénommée : NMO), qui peut être définie en tant que
déplacement qui doit être appliqué au temps de parcours de réflexion
à déport X afin de le réduire au temps qui aurait été enregistré au
déport nul (incidence normale).
Par le recours aux principes de triangulation, nous pouvons
conjuguer ces relations relatives aux distances. En divisant ces vitesses,
nous obtenons les relations exprimées en temps de parcours et nous
parvenons à la relation fondamentale
T2x = T20 + X2/V2NMO

Points miroirs communs (CDP) et correction d’obliquité des


trajets
Nous abordons maintenant un cas où il y a une série de
sources et de détecteurs, de telle sorte que nous pouvons enregistrer
les signaux sismiques réfléchis depuis le même point de réflexion à un
certain nombre de déports différents, arrangés de manière symétrique
autour de la position de déport nul. Nous nous limitons toujours au
cas d’un étagement de vitesses unique, homogène et constante et
d’une surface réfléchissante unique et horizontale.

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VI-19
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Figure VI.6 : Illustration du principe des réflexions à partir


des points miroirs communs (CDP)
[Les signaux individuels dans une série de six déports différents,
réfléchis depuis un CDP dans le cas d’une strate unique et homogène.
Ceci entraîne six traces sismiques qui constituent une collecte de CDP.
Reportez-vous au texte ci-dessous pour de plus amples commentaires.]

Descriptif de la figure VI.6 :


Maximum offset = Déport maximum
Reflecting surface = Surface réfléchissante
Hyperbola = Hyperbole

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VI-20
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Module VI
Les signaux peuvent être tracés sur un tracé T-X. Ceci donne
une hyperbole selon la formule fondamentale.
Ici, le temps de déport nul, T0, est tracé sur l’axe vertical, sur
lequel il pourrait être extrapolé s’il n’est pas enregistré directement.
En traçant les valeurs le long de l’axe T-X quadratif,
l’hyperbole apparaît comme une ligne droite, ce qui est très commode
à des fins d’analyse ultérieure.
Ces tracés permettent aussi la visualisation d’une correction
d’obliquité des tracés, ∆T, qui représente le déplacement de temps qui
doit être appliqué à un temps de parcours de réflexion à l’un des
déports X quelconques afin de le réduire au temps qui aurait été
enregistré au déport nul (incidence normale).

Sommation en points-miroirs communs (CDP)


La « sommation » est le terme général utilisé pour le calcul
(sommation) de l’énergie provenant de signaux individuels à une série
de déports, réfléchis depuis des points-miroirs communs (ci-après
dénommé : CDP).

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VI-21
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Module VI

Figure VI.7 : Principes de base de « sommation » des signaux sismiques


depuis une surface réfléchissante dans la subsurface

Descriptif de la figure VI.7 :


Reflecting surface = Surface réfléchissante
Travel time = Temps de trajet
Energy = Énergie
Optimise by : = Optimisez selon :

À la figure VI.7, nous voyons l’application de ce principe à une


série de six déports différents dans un cas de strate unique et
homogène. La collecte de ce CDP implique une soi-disant « analyse de
la vitesse » qui consiste en fait à optimiser la trajectoire hyperbolique
le long de laquelle la sommation donne la cohérence la plus élevée.
Cette amplitude ou somme d’énergie est souvent utilisée en tant que
mesure de la cohérence à cet égard.

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VI-22
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
L’optimisation de cette sommation est réalisée en recueillant la
valeur d’un paramètre de correction, dénommé la « vitesse de
sommation » (Vs) qui aligne les traces le long de la trajectoire la plus
optimale de l’hyperbole à des fins de sommation. Supposez
maintenant que la réflexion exempte de bruit dans la figure forme une
hyperbole exacte marquée Hop, et que le temps de déport nul à T0
corresponde au pic de la réflexion. L’analyse de la vitesse est alors
exécutée relativement à T0 pour une étendue de vitesses se situant
entre Vi et Vb, de la manière suivante :
ƒ Une vitesse de sommation initiale, Vi, est indiquée et
représente un postulat. Cette vitesse correspond à
l’hyperbole Hi. Les corrections NMO pour chaque trace sont
alors calculées conformément à la formule :
____________

ΔT = √(T20 + X2/V2S ) - T0

Ceci équivaut à aligner les traces conformément à l’hyperbole Hi.


ƒ Le degré de cohérence entre les traces à cet alignement est
mesuré au moyen de l’addition des amplitudes à T0 et en
déterminant la puissance produite, en l’espèce, la valeur
absolue de la sommation.
ƒ La vitesse est alors augmentée par le biais d’une étape
appropriée et de nouvelles corrections NMO sont
appliquées. La cohérence est mesurée à nouveau. Cette
opération est renouvelée jusqu’à ce que le Vb soit atteint.
ƒ Le temps de déport nul est ensuite accru à partir de T0. Toutes
les opérations ci-dessus mentionnées sont alors répétées.
ƒ Le processus est itéré jusqu’à ce que l’intervalle de temps
approprié soit couvert.

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VI-23
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
L’hyperbole Hop (tracé à gauche) est choisie à partir de cet exercice
et donne une énergie produite maximum, issue de l’addition des amplitudes
au T0 correspondant (tracé à droite). Dans ce cas précis, l’énergie générée
est utilisée comme mesure de la cohérence, mais l’utilisation d’un
coefficient de similitude est plus usuel (en l’espèce un ratio normalisé des
entrées-sorties). Le tracé de cette mesure de cohérence (tracé de droite) est
dénommé spectre de la vitesse. Un nouveau spectre est produit à chaque
étape de l’analyse.

Analyse de la vitesse L’analyse de la vitesse en matière d’exploitation sismique vise à


recueillir la cohérence maximum en matière de vitesse de sommation (voir
fig. VI.8).

Figure VI.8 : Principes visant à recueillir la cohérence maximum


en matière de vitesse de sommation

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VI-24
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
Descriptif de la figure VI. 8 :
Travel time = Temps de trajet
Energy = Energie
Coherency measure = Mesure de la cohérence
The maximum coherency velocity, VMCS, is the value of Vs that defines the
hyperbola along which the sum of amplitudes is maximized. = La cohérence
maximum en matière de vitesse, VMCS, représente la valeur Vs qui définit
l’hyperbole le long de laquelle la somme des amplitudes est maximisée.
For a homogeneous plane (single) layer model = Pour un modèle à strate unique
et à plan homogène

La cohérence maximum (pour toute mesure) est atteinte quand


toutes les traces sont mises à niveau lorsque la vitesse de sommation, Vs,
atteint une valeur qui correspond à l’hyperbole Hop. Il s’agit de la
cohérence maximum en matière de vitesse de sommation, VMCS.

Figure VI.9 : Un panneau d’analyse de la vitesse en matière de détermination de la


vitesse de sommation pour une ligne sismique de réflexion

Veuillez noter qu’à gauche de la figure VI.9 il y a un « tracé de semblance »


où la cohérence maximum se présente sous forme de pics contourés en
couleur pour les différents réflecteurs, tracés par rapport à la vitesse de
sommation (abscisse) et deux réflecteurs temps de double parcours
(ordonnée). Une série de fonctions de la vitesse sont montrées en tant que

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VI-25
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
lignes noires fines. À la droite se trouve un panneau montrant le degré de
réussite des traces sismiques en matière de sommation, au moyen de
l’utilisation des différentes fonctions de vitesse, ainsi que les « pointés des
vitesses » concrets qui sont montrés en rouge. (Avec la permission de la
Direction des ressources pétrolières de Norvège.)

Fonctions de la vitesse Modèles à multiples strates


et relations entre elles
Dans le cas de strates multiples, le signal devient réfracté à chaque
surface, du fait du contraste de vitesses qui se font jour entre chaque strate
(voir fig. VI.10). Voici un cas avec trois strates horizontales ou strates d’iso-
célérité. Nous pouvons voir que le tracé au T-X quadratif devient une
courbure, du fait que la relation T-X n’est plus une hyperbole mais une
série de Taylor. La séparation en deux temps de cette série est rendue par
l’expression bien connue :
T2x = T20 + X2/ V2r.m.s
Vr.m.s est la vitesse moyenne quadrative le long de l’incidence
normale (déport nul) de la trajectoire définie par (veuillez vous reporter
aussi à la prochaine section) :
n
V2r.m.s =1/ T0∑ (V2k tk )
k=1
La vitesse moyenne, Va, est généralement définie comme étant la
trajectoire exempte de réfraction (indiqué par la ligne en pointillé pour le
déport X4 sur la figure). Du point de vue mathématique, ceci est exprimé
de la manière suivante :
n
Va =1/ T0∑ ( å vk tk )
k=1

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VI-26
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Figure VI.10 : Principe de réfraction de l’énergie acoustique


aux limites des strates dans un sol à multiples strates

Descriptif de la figure VI. 10 :


Ground surface = Surface du sol
The X-T relationship is no longer a hyperbola but a Taylor series = La relation X-
T n’est plus une hyperbole mais une série de Taylor
Isovelocity layers = strates d’iso-célérité.
Average velocity (refraction – free trajectory) = Vitesse moyenne (réfraction
– trajectoire libre)

Les relations entre vitesses de sommation et vitesses


sismiques réelles
Afin d’utiliser la cohérence maximum en matière de vitesse de
sommation sismiques (VMCS) en tant que substitut pour la vitesse de
propagation réelle des ondes acoustiques à des fins de conversion des
données en profondeur, il faut aborder les relations théoriques entre
les différentes fonctions de vitesse communément rencontrées dans
l’industrie sismique.

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VI-27
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Descriptif des relations théoriques :


Average velocity = Vitesse moyenne
Instantaneous = Instantanée
Isovelocity layers = Strates d’iso-célérité
Root mean square velocity = Vitesse moyenne quadratique
Stacking velocity = Vitesse de sommation
For single layer, homogenous ground = Pour un sol unique et homogène

Le tableau ci-dessus représente la récapitulation des expressions les


plus communes en matière de vitesse – la vitesse moyenne, Va (ou Vm), la
vitesse moyenne quadratique, Vr.m.s, et la cohérence maximum en matière
de vitesse de sommation sismique, VMCS. La vitesse moyenne quadratique
est l’expression d’une vitesse moyenne le long de la trajectoire incidente
normale (déport nul), et est la vitesse qui donne la meilleure représentation
des vitesses sismiques réelles dans la nature (dans la plupart des cas,
cependant, elle ne peut pas être aisément calculée). Nous constatons ainsi

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VI-28
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Module VI
que toutes les fonctions de vitesse peuvent être exprimées sous une forme
continue et sous une forme discrète. À cette fin, les formes discrètes
suffisent pour les modèles de strates horizontales d’iso-célérité.

Figure VI.11 : Relations des fonctions de vitesses

Descriptif de la figure VI. 11 :


Offet = Déport
Slope = Talus
Real time travel plot = Tracé de temps de parcours réel
Sraight line best fit : Meilleure ligne droite
Tangent at zero offset = Tangent à déport nul
Refraction free trajectory = Trajectoire exempte de réfraction

Le tracé T2-X2 de la figure VI.11 illustre les relations entre les


différentes vitesses que nous avons mentionnées jusqu’à présent. Nous
constatons que le tracé du temps de parcours réel forme une courbure
plutôt qu’une ligne droite (ligne 1), démontrant qu’il n’adhère pas à une
hyperbole parfaite, mais à la série Taylor mentionnée plus haut. La
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VI-29
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Module VI
cohérence maximum en matière de vitesse de sommation sismique, VMCS,
est représentée comme une hyperbole et constitue la meilleure ligne droite
à la courbure du temps de parcours réel (ligne 2). Cette ligne optimale
coupe le déport nul à une valeur légèrement supérieure que le T0 de la
courbure du temps de parcours réel. L’inverse du VMCS est le talus égal à
l’inverse du Vr.m.s. (ligne 3). Le tracé de la vitesse moyenne quadratique,
Vr.m.s, est tangent à la courbure du temps de parcours réel à T0 avec un
talus égal à l’inverse du Vr.m.s (ligne 3). Comme ce talus est plus grand que
celui de la ligne VMCS, il va de soi que le VMCS est supérieur au Vr.m.s.
Ce qui revient à dire que le remplacement de Vr.m.s par VMCS implique
une surestimation de Vr.m.s.
Le tracé de la vitesse moyenne (en l’espèce la trajectoire exempte de
réfraction, ligne 4), Va, croise le déport nul à T0, mais pour tous les autres
déports, Va est inférieur à la fois à Vr.m.s et à VMCS.
À l’examen de la figure VI.11, nous constatons que si la grande
longueur d’onde (déport maximum) s’accroît, la ligne optimale (ligne 2) à la
courbure du temps de parcours réel (ligne 1) se déplace vers un talus moins
escarpé. Ceci implique que le VMCS augmente avec une grande longueur
d’onde accrue. Ceci est le phénomène bien connu du « biais de grande
longueur ».

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VI-30
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
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Figure VI.12 : Résumé de quelques relations importantes

Descriptif de la figure VI. 12 :


Offset = Déport
Slope = Talus
Stacking velocity overstimates = Surestimations des vitesses de sommation
Average velocity = Vitesse moyenne
As spread length (hence refraction) diminishes, stacking velocity approaches rms-
velocity = Au fur et à mesure de la diminution de la grande longueur d’onde, les
vitesses de sommation s’approchent de la vitesse moyenne quadratique (rms)

En premier lieu, pour un déport donné Xn, nous constatons de


toute évidence que VMCS est plus grande que Vr.m.s, qui à son tour est
plus grande que Va. Ce qui signifie que la vitesse de sommation surestime

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VI-31
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
la vitesse réelle. En deuxième lieu, alors que le déport maximum diminue, la
vitesse de sommation se rapproche de la vitesse rms. En d’autres termes, la
ligne optimale converge vers la tangente à la courbure du temps de
parcours réel à déport nul (en l’espèce T0) alors que la grande longueur
d’onde (déport maximum) se raccourcit (le « biais de grande longueur
d’onde »).
Nous nous heurtons ainsi au dilemme bien connu que les bonnes
estimations pour les vitesses moyennes quadratiques (sommation d’un petit
nombre des traces les plus proches) sont atteintes au détriment d’une
sommation conséquente des réflecteurs (grande longueur d’onde,
nombreuses traces).

Vitesses de tranches obtenues par la formule de Dix

La vitesse de tranche, dans un intervalle de strate de sol, peut être


calculée en appliquant l’équation de Dix, à savoir :

2 2
Vintdix = V rms2 T2 - V rms1 T1
T2 - T1
Où Vrms1 et Vrms2 sont les vitesses rms à partir du système de
référence jusqu’aux réflecteurs au-dessus et en dessous de l’intervalle,
respectivement, et T1 et T2 sont les vitesses d’intervalle
correspondantes. La vitesse de tranche qui en résulte n’est correcte que
lorsque les vitesses rms sont utilisées en tant qu’entrée. Même si les
vitesses d’intervalle de Dix sont des vitesses rms réelles, elles sont
couramment remplacées par des vitesses d’intervalles sismiques réels.
Abstraction faite des vitesses de migration qui se produisent à partir
des techniques de lancés de rayons, les vitesses d’intervalles de Dix
représentent le meilleur substitut pour les vitesses sismiques réelles en
cas de données de puits inexistantes. Les vitesses d’intervalle de Dix
offrent la possibilité de recourir au calcul de l’épaisseur de chaque

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VI-32
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
intervalle successif dans une subsurface empilée ainsi qu’à celui de la
profondeur totale et du temps total de parcours vertical correspondant.
Les vitesses rms, cependant, sont rarement obtenues aisément, et
les vitesses rms sont très couramment remplacées par des vitesses de
sommation. Ainsi, l’équation des vitesses d’intervalle de Dix représente
l’équation la plus couramment appliquée afin de convertir les vitesses de
sommation sismique en vitesses d’intervalles dans des modèles de vitesses
visant à la conversion des données en profondeur. La qualité du résultat de
cette pratique, cependant, dépend entièrement du degré d’approximation
des vitesses de sommation par rapport aux vitesses sismiques réelles. Dans
la prochaine section, nous allons constater que les conditions physiques du
rebord externe des marges continentales appuient le recours à des vitesses
de sommation s’alignant de très près aux vitesses réelles.

Vitesses sismiques aux Le degré d’approximation des vitesses de sommation des vitesses
marges continentales
moyennes quadratiques varie de manière considérable selon les conditions
physiques sur l’emplacement du levé. Les vitesses de sommation se
rapprochent le mieux des vitesses moyennes quadratiques lorsque [Al-
Chalabi (1979), Hajnal et Sereda (1981), Cordier (1985)] :
1) La stratification de la section considérée est subhorizontale;
2) La profondeur du ratio de déport est importante (soit les grandes
profondeurs);
3) Le ratio de l’intervalle d’épaisseur par rapport à la profondeur est
conséquent;
4) Le contraste de vitesses entre les strates importantes est faible;
5) La vitesse moyenne dans la section concernée ne change pas de
manière notable avec la profondeur; et
6) Les vitesses de sommation sont calculées à partir de la trace qui
est proche.
Toutes ces conditions, à part les conditions 3 et 6, sont
normalement remplies dans les zones pertinentes du rebord externe

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VI-33
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
des marges continentales du fait de la grande profondeur et de
l’existence de conditions stables permettant une accumulation de
sédiments. Les conditions 3 et 6 font l’objet d’un jugement et d’un
choix entièrement subjectifs.
Le rebord externe des marges continentales réunit souvent les
conditions physiques qui minimisent les différences entre vitesses de
sommation et les vitesses rms. À cet égard, les principaux éléments sont la
grande profondeur, la stratification horizontale et les contrastes de vitesses
insignifiants dans la section sédimentaire.
Dans ces conditions, il faut s’attendre à ce que les vitesses de
sommation représentent un substitut solide aux vitesses rms (et les vitesses
moyennes). Quand bien même, l’application des vitesses de sommation en
matière de conversion des données en profondeur doit être réalisée avec
soin. Dans la mesure du possible, les vitesses de sommation doivent être
calibrées par des jeux de données indépendantes, soit par le biais de
données de puits ou de données de réfraction en provenance des balises
acoustiques ou des levés OBS.

Méthodes de La conversion des données temps en données profondeur peut se


conversion des données
faire au moyen des profils en temps double ainsi que pour les cartes
en profondeur
exprimées en temps. Le choix de la méthode à appliquer sera fonction de
l’exactitude exigée et du but recherché. Les objectifs d’une sélection
préliminaire ne requièrent pas, de manière générale, autant de rigueur
qu’une analyse définitive. Il est notoire que les méthodes simples sont
moins exactes que les méthodes plus raffinées. Il reste que les méthodes
simples exigent d’ordinaire un volume moindre d’informations en vue
d’une application éventuelle.

Méthode de la constante de vitesse moyenne


Cette méthode implique la multiplication du temps de
parcours, à quelque niveau que ce soit, accompagnée de la même

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VI-34
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
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moyenne de vitesse constante. Ce qui facilite d’autant le calcul de
toute profondeur, quelle qu’elle soit. Cette méthode peut se révéler
utile pour une estimation préliminaire des profondeurs dans des
successions de sédiments d’épaisseur restreinte (1 à 2 kilomètres).
Toutefois, elle ne donne pas de résultats réalistes dans le cas des
bassins sédimentaires profonds du fait de son incapacité à rendre
compte de l’accroissement des vitesses avec la profondeur. Elle
aboutit également à une fausse topographie des structures ensevelies.

Méthode de l’intervalle de vitesse constante

Cette méthode assigne une vitesse séparée et constante à chaque


strate successive de la subsurface. De manière générale, il est facile de
construire un modèle de vitesse et de calculer les profondeurs. Cette
méthode est plus laborieuse que la méthode de la constante de vitesse
moyenne, mais donne des résultats plus fiables puisqu’elle rend compte de
l’accroissement général de la vitesse avec la profondeur. Toutefois, cette
méthode néglige toute variation en matière de vitesse latérale et par là
même donne des résultats faussés lorsque l’épaisseur ou l’élévation d’une
strate change de manière conséquente du point de vue latéral.
La méthode de l’intervalle de vitesse constante peut se révéler
adéquate à des fins d’analyse de la distribution de l’épaisseur sédimentaire
d’une zone particulière.

Fonctions des vitesses d’intervalle

Si les informations relatives à la vitesse sont disponibles en nombre


suffisant, les estimations de profondeur seront plus précises en matière du
remplacement des valeurs de vitesses constantes par des fonctions de
vitesses. Ceci s’applique à la fois pour les modèles moyens (fonction
unique) et d’intervalle (fonctions multiples). Les modèles des vitesses
d’intervalles présentent l’avantage de pouvoir rendre compte des effets des
changements rapides intervenant aux niveaux vertical et latéral de

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VI-35
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
l’épaisseur des strates. Dans des zones à structures relativement simples,
ces méthodes peuvent suffire à calculer l’épaisseur aux points fixes et
définitifs des limites extérieures.

Méthodes de tracé de rayons itératif


Dans des zones à structures complexes comprenant des
pendanges conséquents et des variations latérales en matière
d’environnements, il peut se révéler nécessaire d’avoir recours à des
méthodes itératives axées sur l’usage de logiciels. Il convient de noter,
cependant, que ces méthodes exigent une interprétation géologique
réaliste et un modèle de vitesse méticuleux en tant que point de départ
afin de parvenir à des résultats fiables.

Figure VI.13 : Tracé de rayons

Descriptif de la figure VI.13 :


Horizontal distance = Distance horizontale
Le tracé de rayons (voir fig. VI.13) implique un calcul mathématique des
trajectoires de chaque rayon depuis la source (tir) jusqu’à l’hydrophone dans un
modèle de vitesse/profondeur d’une ligne sismique.
Le tracé de rayons itératif peut être utilisé afin d’optimiser le modèle de vitesse et
de réaliser ainsi un modèle de la profondeur fiable

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VI-36
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Conclusions ƒ Les vitesses de sommation ne sont pas des vitesses de


propagation des ondes acoustiques réelles;
ƒ Les vitesses de propagation des ondes acoustiques réelles
peuvent être remplacées par des vitesses de sommation dans
l’équation de la vitesse d’intervalle obtenue par la formule de Dix,
en particulier dans les zones d’eaux profondes;
ƒ Les vitesses de sommation peuvent être secondées par des
données de vitesses provenant de balises acoustiques ou de levés
de sismomètre de fond marin (OSB); et
ƒ Les modèles de vitesses peuvent être basés sur l’équation de Dix
ou sur des techniques de lancés de rayons modernes.

Marge d’erreur provenant des estimations de l’épaisseur des sédiments

Catégories d’erreurs Les erreurs impliquées dans l’établissement des points fixes des
de positionnement
limites extérieures – basées sur la distribution et l’épaisseur des sédiments –
sont inhérentes à la fois en matière d’acquisition et d’exploitation des
données et d’analyse de ces mêmes données. Une caractéristique
particulière des points fixes basés sur l’épaisseur sédimentaire a trait à leur
positionnement obligatoire en 3 dimensions.
Les erreurs de positionnement se produisent ainsi dans deux catégories, à
savoir :
ƒ Les erreurs verticales; et
ƒ Les erreurs horizontales.
Toutefois, les erreurs de positionnement verticales se traduisent en
erreurs à partir de l’optique de la carte horizontale des points fixes des
limites extérieures.

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VI-37
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
Sources d’erreurs Erreurs verticales
Les erreurs de positionnement verticales proviennent de
l’interprétation des réflecteurs sismiques des fonds marins et de la surface
du socle, ainsi que de la conversion des données en profondeur.
L’interprétation d’un réflecteur sismique comporte deux éléments :
ƒ Le choix d’un réflecteur qui représente véritablement la surface
géologique en question; et
ƒ Le placement d’une ligne d’interprétation fiable le long de la
représentation du réflecteur.
Le choix d’un réflecteur correct relève d’une décision et ne devrait
pas constituer matière à erreur. L’exactitude dans le placement de la ligne
tracée le long du réflecteur relève de l’erreur d’estimation puisqu’elle peut
varier d’une fois à l’autre.
La largeur (« épaisseur ») de la ligne tracée contribue à l’incertitude
constatée à cet égard. Ainsi, l’appel à des réflecteurs en matière
d’interprétation du fond de la mer et du toit du socle introduit une
incertitude au niveau de la position du fond de la mer et du toit du socle se
rapportant à leur système de référence commun (soit la surface de la mer).
Au moyen d’une interprétation soigneusement élaborée, cette incertitude
est subjectivement estimée être de l’ordre de ± 3-5 millisecondes du profil
en temps double pour chaque réflecteur pris séparément. À noter que ces
nombres sont à peu près les mêmes en mètres. Les estimations en matière
d’épaisseur sédimentaire sont directement apparentées à la conversion des
données en profondeur des réflecteurs pertinents qui lient les séquences de
sédiments. Le facteur principal d’incertitude dans ces conversions de
données en profondeur a trait aux données de vitesses qui sont appliquées.
Dans la plupart des cas, les vitesses de sommation sont utilisées en tant
qu’approximations des vitesses moyennes quadratiques (rms). Le problème
consiste alors à donner une estimation de la marge d’erreur qui découle de
ces approximations. Ceci implique de passer en revue l’analyse des vitesses

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VI-38
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
de sommation elles-mêmes et, dans la mesure du possible, de comparer
empiriquement ces vitesses avec des données de puits. Un postulat
classique au sein de la profession soutient que l’erreur introduite lors du
remplacement des vitesses moyennes quadratiques (rms) par des vitesses de
sommation est de l’ordre de ± 10 %. Toutefois, dans des cas optimaux, il
peut être aussi bas que ± 0,5 %.
Pour ce qui est du lancé de rayons, il y a des incertitudes découlant
du caractère non distinctif du modèle de vitesse initial appliqué ainsi que
des calculs d’itération eux-mêmes. L’erreur en matière de conversion des
données en profondeur est liée directement à l’erreur d’estimation de
l’épaisseur sédimentaire, et en règle générale, les erreurs impliquées dans la
conversion des données en profondeur représentent le facteur principal en
matière de bilan d’erreur vertical.

Erreurs horizontales
Les erreurs de positionnement horizontales découlent du
positionnement du navire et de celui de la flûte sismique. Lors d’un levé
sismique, la flûte sismique dévie souvent du report graphique du vaisseau.
Ce phénomène est dénommé « dérive de la flûte » et peut être décrit
comme étant l’angle entre l’itinéraire du vaisseau et la tendance de la flûte.
Dans le passé, ceci créait des incertitudes concernant les positions exactes
des points miroirs communs (ou CDP) relatifs à la position du vaisseau. En
même temps, les systèmes de positionnement des opérations marines
varient considérablement en exactitude partout dans le monde (jusqu’à
plusieurs kilomètres), de sorte que même la position d’un vaisseau est un
sujet de préoccupation s’agissant des jeux de données anciens. Les systèmes
de positionnement actuels ont grandement amélioré l’exactitude (par
exemple, le GPS) et du matériel est affixé sur la flûte sismique, décrivant sa
position indépendamment du vaisseau. Ainsi, l’exactitude concernant les
données de navigation pour tout levé quel qu’il soit doit être jugée selon
son ancienneté.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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VI-39
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
Passage des erreurs La barre d’erreur verticale de la conversion de données en
verticales aux erreurs
profondeur se traduit par une barre d’erreur horizontale dans le
horizontales
visionnement de la carte. Une fonction géométrique est nécessaire afin de
calculer la transition et cette fonction peut être développée de la manière
suivante :
Le point de départ est un cas simple où le toit du socle est
horizontal et où existe un effet de pendage du fond marin par rapport au
pied du talus par l’angle α (fig. VI.14).

Figure VI.14 : Cas schématique d’un socle horizontal et d’un effet de pendage
du fond marin à un angle α par rapport au talus continental

Descriptif de la figure VI. 14 :


Foot of the slope = Pied du talus
Seabed = Fond marin
1 % Line = Ligne de 1 %
Top of basement (horizontal) = Toit du socle (horizontal)

Depuis la ligne du toit du socle horizontal à la position du pied du


talus, une ligne d’un talus de 1 % est construite. Cette ligne définit la ligne
verticale d’épaisseur sédimentaire de 1 % de la distance depuis le pied du
talus, et elle décrit un angle β avec le toit du socle. L’emplacement du point
où l’épaisseur sédimentaire, Y, est 1 % de la distance, X, du pied du talus se
trouve au croisement entre la ligne de 1 % et le fond marin (fig. VI.14).
Une vue rapprochée de la zone aux environs de ce point de croisement est
nécessaire afin d’illustrer les relations entre la marge d’erreur de l’épaisseur

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VI-40
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
sédimentaire verticale, ±ΔY, et l’emplacement de l’erreur horizontale
correspondante, ±ΔX (fig. VI.15) :

Figure VI.15 : Barre d’erreur verticale et horizontale. Voir texte pour détails.
Descriptif de la figure VI. 15 :
Seabed = Fond marin
1 % Line = Ligne de 1 %
Horizontal = Horizontale

Graphiquement parlant, la barre d’erreur, ±ΔY, équivaut à déplacer


la ligne du fond marin (en l’espèce, le toit de la succession sédimentaire) de
haut en bas de la somme ±ΔY. Au moyen de cette initiative hypothétique,
le point de croisement va se déplacer de manière oblique de haut en bas le
long de la ligne de 1 %, créant ainsi une barre d’erreur horizontale, ±ΔX
(fig. VI.15). Il peut être démontré que l’erreur horizontale, ±ΔX, peut être
exprimée en termes de l’erreur de l’épaisseur sédimentaire, ±ΔY, et les talus
du fond marin et de la ligne de 1 % (tanα et tanβ, respectivement)
(fig. VI.15) :

± ΔY
1) ± ΔX = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
tan β + tan α

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VI-41
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
Considérons maintenant le cas plus commun où le toit du socle a
un angle de pendage,θ, avec l’horizontale (fig. VI.16.). En principe, le socle
doit avoir un effet de pendage vers le pied du talus (fig. VI. 16).

Figure VI.16 : Cas schématique d’un socle non horizontal

Descriptif de la figure VI. 16 :


Foot of the slope = Pied du talus
Seabed = Fond marin
1 % Line = Ligne de 1 %
Horizontal datum = Système de références horizontales
Basement = Socle

La solution graphique proposée dans ce cas consiste à garder la


distance X, l’épaisseur sédimentaire verticale Y, et la position du croisement
entre le fond marin et la ligne de 1 %, toutes croisées. Ce qui implique de
tracer un cercle avec le radius X et avec un centre à la distance X le long de
l’horizontale depuis le pied du talus (fig. VI.16). Il peut être constaté qu’à
mesure que l’angle θ augmente, l’angle β diminue jusqu’à ce qu’il devienne
zéro alors que parallèlement θ devient 90 (fig. VI.16).
Une vue rapprochée de la zone aux environs des points d’un
secteur de franchissement est de nouveau nécessaire afin d’illustrer les
détails des relations entre les différentes zones de pendage et les barres
d’erreurs verticales et horizontales (fig. VI.17).

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VI-42
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Figure VI.17 : Barres d’erreurs verticale et horizontale


dans le cas d’un socle non horizontal

Descriptif de la figure VI. 17 :


Seabed = Fond marin
1 % Line = Ligne de 1 %
Top basement = Toit du socle

Il est manifeste que la seule différence depuis le cas simple


(fig. VI.15) est que le pendage du socle,θ, a été ajouté au talus de la ligne de
1 % (fig. VI.17) :
± ΔY
2) ± ΔX = ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
tan (β + θ) + tan α

Afin d’être une formule pratique, l’angle β doit être exprimé en


terme du pendage du socle, θ (« l’angle de rotation »). Ceci est réalisé en
cherchant des expressions pour tous les angles dans les triangles essentiels
de la construction des relations (fig. VI.18).

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VI-43
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Figure VI.18 : Effet de l’accroissement du pendage d’un socle

Où β est une simple fonction du pendage du socle, θ :

tanβ0 cosθ
3) β = Arctan
1 + tanβ0 sinθ

où β0 est l’angle du talus de la ligne de 1 % à la « position de départ » d’un

socle horizontal (en l’espèce, θ équivaut à zéro). Dans cette position, le


talus de cette ligne, tanβ0, est bien sûr 0.01, ce qui correspond à la frontière

de l’épaisseur sédimentaire verticale de 1 % de la distance depuis le pied du


talus, soit l’exigence énoncée dans la Conférence des Nations Unies sur le
droit de la mer (se référer à la fig. VI.14).

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VI-44
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
La substitution de l’équation 3) dans l’équation 2) donne la formule
définitive :

4) ± ΔX =

D’après 4) il est manifeste que la position d’erreur horizontale,


± ΔX, est fonction de la marge d’erreur de la détermination de l’épaisseur
sédimentaire, ± ΔY, du critère de frontière de l’épaisseur sédimentaire,
tanβ0, du pendage du socle vers le pied du socle, θ, et du pendage du fond

marin assorti d’une distanciation par rapport au pied du talus, α :

5) ± ΔX = f (± ΔY, β0 , θ, α)

Envisageons maintenant un cas où le fond marin a un pendage de


distanciation de l’ordre de 0,2 degré par rapport au pied du talus, l’épaisseur
sédimentaire est estimée à 1 111 mètres, et la marge d’erreur de l’estimation
est définie comme correspondant au chiffre « communément cité » de
± 10 % (en l’espèce, ± 111 mètres en épaisseur verticale) (fig. VI.19) :

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VI-45
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Figure VI.19 : La relation entre l’erreur verticale et l’erreur horizontale


ainsi qu’elle est calculée à partir de la formule 4)
[La courbure rouge indique l’erreur horizontale en mètres (axe vertical)
tracée par rapport aux variations du pendage de la surface du toit du socle
(axe horizontal)]
Descriptif de la figure VI.19 :
Horizontal error in meters = Erreur horizontale en mètres
Dip of basement in degrees = Pendage du socle en degrés

À partir de la figure VI.19, il est manifeste que pour des pendages


peu prononcés du fond marin et du socle, l’erreur de position horizontale
devient très importante. À des pendages peu prononcés du fond marin de
l’ordre de moins de 5, de petits changements intervenant dans le pendage
du socle ont des effets considérables sur la marge d’erreur dans la position
de la limite horizontale. D’un autre côté, avec un pendage accru du socle
vers le pied du talus, la marge d’erreur horizontale diminue. En termes
pratiques, ceci signifie que sur le site d’escarpements raides et ensevelis
faisant face au continent, les erreurs dans l’estimation de la profondeur
sédimentaire ont peu d’effet sur la marge d’erreur dans la position
horizontale des points des limites extérieures basés sur l’épaisseur des
sédiments. Afin de mettre en œuvre la formule 4, il est nécessaire de
déterminer à la fois le pendage du fond marin et le pendage du socle dans

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VI-46
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
la zone située aux environs de l’emplacement où l’épaisseur sédimentaire
est estimée être de 1 % de la distance au pied du talus. Il y a une marge
d’erreur inhérente au calcul du pendage du fond marin et du pendage du
toit du socle. Ceci découle à la fois de la conversion des données en
profondeur et d’irrégularités mineures dans les surfaces pertinentes. Cette
erreur ne devrait être que minime en valeurs absolues, mais à de petits
angles même des barres d’erreurs minimes peuvent se traduire par des
valeurs marquées de ΔX (se reporter à la figure VI.19).

Bilan d’erreur En résumé, il semble que les marges d’incertitudes en matière des
facteurs qui ont été identifiés ici sont les suivantes :
ƒ Dans l’interprétation sismique elle-même, la réflexion peut être
définie avec une exactitude verticale de ± 3 -5 mètres;
ƒ La conversion des données en profondeur, et par voie de
conséquence, l’épaisseur sédimentaire, peut se maintenir dans
une marge de ± 0,5-10 % dans la position verticale, qui, selon la
morphologie et les talus du fond marin et du socle, peut
s’échelonner entre quelques mètres et plusieurs dizaines de
kilomètres dans le positionnement horizontal; et
ƒ L’exactitude de la navigation maritime lors de l’acquisition des
données doit être jugée selon l’ancienneté des levés, depuis
quelques mètres grâce aux systèmes de navigation modernes
basés sur le GPS jusqu’à plusieurs kilomètres dans les levés
anciens.
Il est manifeste que pour les jeux de données modernes, la source
principale d’erreur se trouve normalement dans la conversion des
données en profondeur. Pour des jeux de données plus anciens, les
incertitudes dans la navigation maritime d’origine peuvent être du même
ordre ou plus marquées que celles basées sur la conversion des données
en profondeur.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VI-47
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
Les différentes sources d’erreurs ainsi qu’elles sont décrites ici
peuvent être considérées comme des facteurs indépendants et doivent être
calculées, en conséquence, d’un point de vue statistique. Cette sommation
doit être entreprise après le passage de tous les paramètres au domaine
horizontal. La marge d’erreur totale est la somme de la variance de chaque
paramètre, à savoir :

Erreur = ± √((Var(Seis. Int. ) 2 + Var(Depth Conv.) 2 + Var(Nav.) 2 )

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Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI
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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VI-49
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

Module VI – Exercice

Exercice 6 : Établissement d’une demande introduite auprès de la


Commission des limites du plateau continental

Vous jouerez le rôle d’un conseiller en géodésie auprès de votre


gouvernement et ferez partie d’une équipe multidisciplinaire d’experts. Durée de l’épreuve
Vous devez établir une liste des problèmes et des tâches géodésiques liés
30 min.
à l’établissement d’une demande assortie de données et d’informations
venant à l’appui de la délinéation des limites extérieures du plateau
continental au-delà de 200 M.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VI-50
MANUEL DU STAGIAIRE Méthodes géophysiques
Module VI

NOTES

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VI-51
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Sommaire
Le présent module donne une vue d’ensemble des différents types de hauteurs
morphologiques qui peuvent se trouver au fond des océans de la planète et de la manière dont ils se
forment en fonction de la dynamique des plaques tectoniques.
Les hauteurs sous-marines se forment le long des limites des plaques de même qu’à l’intérieur
même des plaques selon des processus tectoniques ou magmatiques, ou par une combinaison des
deux. De telles hauteurs se présentent sous toutes sortes de formes, y compris sous la forme de
plateaux, de crêtes, d’éperons, de bancs, de calottes, de chaînes et de microcontinents. Pour les
marges continentales divergentes (passives), de telles hauteurs se forment, dans la plupart des cas, au
cours des phases d’extension et de rupture finale de la croûte. Pour les marges continentales
convergentes (actives), de telles hauteurs sont principalement formées par activité magmatique au
niveau des arcs insulaires et accrétion de matériaux au niveau de la fosse de subduction.
Les dispositions de l’article 76 établissent quels types de hauteurs sous-marines peuvent ou
non être inclus dans la marge continentale et, de fait, définissent leur rôle dans la détermination de la
limite externe du plateau continental d’un État. L’article définit trois types de hauteurs sous-marines
qui sont les « dorsales océaniques » au paragraphe 3, les « dorsales sous-marines » et les « hauts-fonds
qui constituent des éléments naturels de la marge continentale » au paragraphe 6.
Les dorsales océaniques du paragraphe 3 sont exclues de la marge continentale, alors que les
hauteurs sous-marines mentionnées au paragraphe 6 peuvent y être incluses. Une distinction est
néanmoins faite entre les « dorsales sous marines » et les « hauts-fonds » du paragraphe 6 en ce qui
concerne la distance maximale à laquelle se trouve la limite externe au niveau de tels reliefs. Les
dispositions appelées « dispositions dorsales » incorporées aux paragraphes 3 et 6 de l’article 76 font
partie des dernières dispositions convenues lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur le
droit de la mer. La question des dorsales est depuis considérée comme l’une des parties les plus
compliquées de l’article. Ceci est la conséquence des intenses discussions et négociations sur les
dorsales qui ont eu lieu au cours des septième (1978), huitième (1979) et neuvième (1980) sessions de
la troisième Conférence, discussions et négociations motivées par la crainte que certains États
puissent utiliser les dorsales sous-marines pour étendre leur plateau continental jusqu’au milieu de
l’océan. Le problème des dorsales n’a été résolu qu’en 1980 grâce à une proposition de compromis
présentée par le Président du Groupe de négociation 6. Malheureusement, la nécessité d’un

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-1
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
compromis a rendu la formulation de l’article 76 sur les dorsales parfois ambiguë et difficile à
interpréter, tant juridiquement que scientifiquement – en particulier la signification des termes
pseudo-scientifiques comme « grands fonds des océans avec leurs dorsales océaniques » (par. 3),
« dorsales sous-marines » et « hauts-fonds qui constituent des éléments naturels de la marge
continentale » (par. 6).
Le chapitre 7 des Directives scientifiques et techniques de la Commission traite de la question,
mais laisse plusieurs aspects sujets à discussion et à une approche au cas par cas. Le module expose la
manière dont les archives des négociations de la troisième Conférence peuvent être employées
comme référence pour appliquer les dispositions de l’article 76 ainsi que les Directives scientifiques et
techniques.

Caractéristiques scientifiques des hauteurs sous-marines

Présentation générale Les dorsales et les hauts-fonds sont nombreux tant dans les basins
des hauteurs sous-
océaniques qu’aux marges des océans. Ils se forment aux limites des
marines
plaques lors des processus tectoniques de convergence et divergence des
plaques ainsi qu’au niveau de certaines configurations intraplaques (fig.
VII.1). Une part importante de l’activité magmatique à la surface du globe
découle des processus tectoniques aux limites des plaques. Lorsque les
plaques convergent, la fusion de la partie descendante de la croûte
océanique au niveau des zones de subduction donne lieu à l’apparition de
chaînes de volcans le long des zones de subduction; formant ainsi des
chaînes de montagnes continentales, volcaniques et élevées là où la croûte
océanique plonge sous la croûte continentale et des arcs insulaires
volcaniques là où la croûte océanique plonge sous la croûte océanique.
Lorsque les plaques divergent, l’écartement amincit la croûte jusqu’au point
de rupture où a lieu la formation d’une dorsale océanique en expansion,
soit une ligne de fissures volcaniques élevées, accompagnée de la formation
constante de nouvelle croûte océanique. Une activité volcanique peut
également se produire à l’intérieur des plaques lithosphériques, un
processus connu sous le nom d’activité magmatique intraplaque. Une telle

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-2
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
activité dépend de l’échauffement et de la fonte du manteau à l’endroit de
ses points chauds et/ou de mécanismes créés par une propagation des
fissures, une hétérogénéité du manteau et des phénomènes de convection à
petite échelle. Dans les bassins océaniques, ceci conduit à la formation de
zones de monts sous-marins ou de chaînes de monts sous-marins isolés qui
peuvent s’unir pour former des reliefs semblables à une dorsale.

Légende (de gauche à droite et de haut en bas) :


Volcan océanique à mi-plaque Zone de subduction
Dorsale volcanique médio-océanique Fond marin
Basalte d’inondation Zone de subduction en expansion
Nouveau bassin océanique Continent
Volcan de la dorsale Panache mantellique ou ‘‘point chaud’’
Figure VII.1 : Dessin 3D en coupe illustrant les principaux types
de frontières entre plaques (divergentes et convergentes)
et les reliefs nés de l’activité magmatique intraplaque.
Adapté de Simkin et al. (1994)

Les hauteurs sous-marines formées au travers des processus


tectoniques sont facilement reconnaissables sur les cartes montrant la
morphologie générale du fond des océans. La carte de la figure VII.2
montre l’ensemble des dorsales médio-océaniques où se produit
actuellement une expansion du fond océanique à une profondeur d’environ
2 500 mètres (jaune-vert); les zones de grands fonds océaniques à environ
4 000-5 000 mètres (bleu); les fosses océaniques profondes (minces zones

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VII-3
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
violettes, en particulier autour de l’océan Pacifique); et les marges
continentales, les plateaux et autres hauteurs sous-marines (orange).
Beaucoup de ces hauteurs sous-marines vont au-delà, où se
trouvent complètement à l’extérieur, des zones économiques exclusives de
200 milles marins appartenant aux États côtiers, zones qui couvrent
environ 174 millions de kilomètres carrés, soit 41 % de la surface totale des
océans de 361 millions de kilomètres carrés. De tels reliefs peuvent en
partie former le plateau continental élargi des états côtiers, ou, s’ils ne sont
pas associés à un territoire terrestre, ils formeront en partie la Zone
d’héritage commun de l’humanité.

Figure VII.2 : Topographie de la Terre montrant la morphologie


du fond océanique, basée sur la bathymétrie dérivée
des données d’altimétrie satellitaire.
Sandwell (2000).
Image tirée du site <http ://www.ngdc.noaa.gov/mgg/image/2minrelief.html>

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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VII-4
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Dans l’océan Pacifique, il existe de nombreuses hauteurs sous-


marines qui semblent avoir été formées par un important dépôt crustal
composé principalement de roches mafiques extrusives, engendrées par
d’autres processus que le processus « normal » d’expansion du fond
océanique (fig. VII.3). Elles vont des larges plateaux océaniques allongés
tels que les montagnes du milieu du Pacifique et le plateau d’Ontong-Java,
aux dorsales longues et minces formées au niveau des points chauds telles
que la célèbre ligne chaude d’Hawaii. On considère en général que ces
reliefs proviennent des veines de diffusion ou des points chauds
mantelliques qui descendent en profondeur dans le manteau terrestre, mais
plus récemment leur origine a été expliquée autrement, étant donné que
certains phénomènes tels que la propagation des fissures, l’hétérogénéité du
manteau et la convection à petite échelle sont plus directement liés à la
tectonique des plaques. L’intense activité volcanique qui produit ces reliefs
intraplaques peut avoir lieu au niveau de la croûte continentale ou
océanique. Dans les cas les plus simples, ces reliefs sont complètement
isolés au sein des bassins océaniques.
D’autres hauteurs sous-marines semblent avoir une origine
tectonique et magmatique. Elles incluent les zones de fracture qui
apparaissent entre les segments des dorsales en expansion tout comme les
petites dorsales des arcs insulaires formés par les chaînes de volcans nées
de la subduction des plaques.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-5
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Légende (de gauche à droite) :


Dorsale des arcs insulaires
Monts sous-marins
Plateaux océaniques
Ligne chaude
Dorsale de la zone de fracture

Figure VII.3 : Reliefs magmatiques typiques du fond


de l’océan Pacifique

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-6
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
Des dorsales peuvent aussi se former lors de la distension et de la
rupture continentale. Les hauteurs ainsi produites sont composées de
croûte continentale – microcontinents – et peuvent se retrouver à
l’intérieur des marges continentales ou constituer des reliefs isolés au-delà
de celles-ci. Les microcontinents sont des lanières de croûte continentale
arrachées au continent mère au cours du processus de rupture et
transportées ensuite loin de celui-ci par l’expansion du fond océanique. La
plupart du temps, de tels processus donnent naissance à des plateaux ou à
des glacis plutôt qu’à des dorsales, mais ils peuvent aussi créer des reliefs
ressemblant à des dorsales. L’océan Indien contient un excellent
échantillon de différents types de microcontinents (fig. VII.3), y compris
ceux qui forment de grandes zones terrestres insulaires, ceux qui forment
des reliefs étroits isolés des continents et surmontés de petites îles (le nord
du plateau des Mascareignes qui soutient les îles granitiques des Seychelles),
et des microcontinents sous-marins difficiles à identifier de façon certaine
parce que leur socle continental est profondément enterré par les sédiments
et a été grandement modifié par l’activité magmatique suivant une rupture
de plaque ou par l’activité magmatique intraplaque [le banc Elan du plateau
des Kerguelen et probablement le plateau des Mascareignes sur lequel se
trouve l’île Maurice (Nicolaysen et al., 2000)].

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-7
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Légende (de gauche à droite) :


Plateau d’Aghulas
Madagascar
Plateau des Mascareignes
Dorsale Chagos-Laccadive
Figure VII.4 : Les microcontinents de l’océan Indien

Hauteurs sous-marines Les océans se forment à l’endroit où des contraintes de tension


et marges continentales
s’exercent à l’intérieur de la lithosphère avec suffisamment de force
dans les océans en
expansion pendant une durée significative à échelle géologique pour étirer,
amincir, fissurer et enfin rompre la croûte continentale. À partir de la
rupture, le fonds marin entre en expansion provocant l’expansion du
nouvel océan et la dérive des continents loin les uns des autres. La
nature des marges continentales de ce nouvel océan résulte d’un

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-8
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
processus géologique qui a eu lieu au cours de la phase d’évolution
entre la distension continentale et la dérive. Étant donné que les
marges continentales des océans en expansion deviennent, après le
début de l’expansion du fond marin, plus ou moins inactives (passives)
au sens tectonique du terme, elles sont appelées marges divergentes ou
marges continentales passives. Les marges continentales passives ont
tendance à conserver leur configuration après la rupture du continent,
et elles garderont les traces des processus géologiques s’étant produits
jusqu’alors et celles des modifications ayant eu lieu ensuite, lors de leur
phase de développement. Dans ce qui suit, nous allons nous pencher
sur les caractéristiques des marges continentales passives dans le
contexte du passage d’un océan naissant à un océan en expansion
parvenu à maturité.
La mer Rouge est un bon exemple actuel de jeune océan en phase
de formation avec l’expansion du fond marin entre la plaque africaine et la
plaque arabe (fig. VII.5). Dans un lointain avenir, la zone de faille à
décrochement horizontal qui va de la baie d’Akaba à la mer Morte
deviendra probablement une zone de fracture océanique, dont se détachera
le Sinaï qui deviendra éperon de la nouvelle marge continentale de la plaque
africaine. Dans le golfe d’Aden, la dorsale en expansion est très fragmentée
en raison de l’ouverture oblique entre la corne de l’Afrique et le sud de
l’Arabie, ce qui conduit à la création de nombreuses zones de fractures
embryonnaires en transformation entre les différents segments. Cet océan
naissant étant en expansion, le déplacement ne se fera plus au niveau de
toute la dorsale entre la mer Rouge et l’océan Indien, représentée par le
golfe d’Aden, mais au niveau de certaines des zones de fractures apparues
récemment, qui deviendront alors proéminentes.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-9
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Légende (de gauche à droite) :


Plaque africaine
Plaque arabe
Océan Indien
Figure VII.5 : Expansion du fond de la mer Rouge (RS)
entre les plaques africaine et arabe
[L’expansion se répercute au nord au niveau de la faille
en transformation qui suit la péninsule sinaïque (S)
et traverse la mer Noire (DS). De nombreuses zones de fractures
dans le golfe d’Aden compensent l’ouverture oblique entre la corne
de l’Afrique (HA) et le sud de l’Arabie.]
L’océan Atlantique est un exemple d’océan en expansion dans sa
phase de maturité avec des zones de fracture en transformation bien
établies, nées des décalages latéraux de la dorsale. La région entre le golfe
de Guinée et le nord du Brésil peut être considérée comme représentative
de ce qui se produira, à la phase de maturité, dans le golfe d’Aden qui
commence tout juste à s’ouvrir (sur une plus grande échelle néanmoins)
(fig. VII.6). Les zones de fractures océaniques qui partent de la côte ouest
africaine (la Zone de fracture Romanche) montrent comment l’influence de
la croûte continentale et de la disposition tectonique disparaît dans cette

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-10
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
direction au fur et à mesure que l’océan atteint sa phase de maturité comme
c’est le cas dans les parties centrales de l’océan Atlantique. En général, ces
grandes zones de fractures sont apparues à l’endroit où se trouvaient de
grandes failles transformantes continentales entre deux continents naissants
(l’Afrique et l’Amérique du Sud) lors de la rupture de la croûte continentale
et des premières phases suivant l’expansion du fond marin.
En général, ces grandes zones de fractures forment des dorsales
sous-marines de hauteur considérable (voir fig. VII.7).

Légende (de gauche à droite) :


Plaque sud-américaine
Dorsale médio-océanique
Zone de fracture Romanche
Plaque africaine
Figure VII.6 : Zones de fractures et dorsales médio-océaniques
entre l’Afrique de l’Ouest et le nord de l’Amérique du Sud

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-11
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Figure VII.7 : Dorsale proéminente au niveau d’une zone


de fracture sous-marine, formée le long de la Zone de fracture
transformante de Jan Mayen dans l’Atlantique Nord
(mer norvégienne)
[La hauteur de la dorsale va jusqu’à 1 500 mètres
au-dessus du fond marin environnant.]

De par leur nature, les dorsales des zones de fracture se forment


aux limites des plaques. Cependant, d’autres types de dorsales sous-
marines, comme les dorsales formées par les processus magmatiques
intraplaques, peuvent s’étendre au-delà des marges continentales jusqu’aux
grands fonds marins (voir fig. VII.8).

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-12
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Module VII

Légende (de gauche à droite) :


Glacis du Rio Grande
Dorsale de Walvis

Figure VII.8 : Image bathymétrique


montrant les provinces magmatiques intraplaques
des dorsales du Rio Grande et de Walvis
[On pense que les reliefs de chaque côté de la dorsale
en expansion ont été formés par un processus magmatique
au cours duquel la dorsale a été recouverte
lors des premières phases d’expansion du fond marin.
Il est possible que l’activité magmatique
actuellement à l’origine de la formation des îles de Tristan
da Cunha et de Gough à l’extrémité variante
de la dorsale de Walvis, constitue la dernière phase
de cette activité magmatique en déclin.]

Dans de nombreuses parties de la planète, notamment dans


l’Atlantique Nord (fig. VII.9.), les processus tectonique et magmatique
par lesquels se forment les marges continentales divergentes ont
donné naissance à un ensemble de plateaux, de dépressions et de
dorsales associés à ces marges. La partie externe de la plaque
continentale atlantique européenne est en gros formée des plateaux de
Rockall, des Féroé et de Vøring, dont les parties externes sont toutes
constituées de plusieurs kilomètres de lave basaltique qui repose sur le
dessus de la croûte continentale distendue. Suivant ces processus, le
continent grandit en masse et en surface, masse et surface qui
s’ajoutent au niveau de ses marges. Au milieu de l’océan se trouve la

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-13
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
dorsale de Jan Mayen (JMR) qui est en elle-même un microcontinent,
c’est-à-dire une lanière de la plaque continentale entourée de croûte
océanique. Le microcontinent est formé de croûte détachée du
Groenland aux périodes oligocène et miocène, et plus tard séparée du
Groenland par l’expansion du fond marin. La plupart de ces éléments
structurels des marges continentales sont sous-marins, quelques-uns
néanmoins forment la base d’îles. L’archipel des îles Féroé (FI) est
formé de laves datant du début du tertiaire qui font partie des
« séquences de réflecteurs pentés vers le large », soulevées par le
doming de la fin du tertiaire. L’île de Jan Mayen est un volcan alcalin
actif situé sur la partie nord de la dorsale de Jan Mayen. Les îles de
Féroé ainsi que l’île Jan Mayen sont de fait des structures volcaniques
reposant sur de la croûte continentale détachée, une configuration
géologique d’îles qui se retrouve dans d’autres parties des océans de la
planète, en particulier là où existent des microcontinents (Kerguelen,
île de Heard et probablement l’île Maurice).

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-14
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Légende (de gauche à droite) :


Plateau de Rockall
Dépression de Rockall
Dorsale d’Iceland-Faroe
Plateau des Féroé
Tunnel des Féroé
Plateau de Vøring
Figure VII.9 : Morphologie des marges volcaniques divergentes
dans la partie nord du nord de l’océan Atlantique
[Abréviations comme suit : îles Féroé (FI), île Jan Mayan (JMI),
dorsale Jan Mayen (JMR) et éperon de Vøring (VPs)]

Hauteurs sous-marines Dans un océan en résorption, l’une des marges continentales au


et marges continentales
moins est une zone de subduction où la plaque supérieure porte un arc
dans les océans en
résorption insulaire ou une chaîne continentale de montagnes volcaniques (voir fig.
VII.10). Une telle zone de subduction est en effet la limite d’une plaque et
constitue une marge tectoniquement active du continent ou de l’arc
insulaire situés sur la plaque supérieure.
À la différence des marges continentales passives, les marges
actives ne conservent pas leur configuration après la rupture de la plaque
lithosphérique, mais sont constamment modifiées par l’activité tectonique
et magmatique provenant de la zone de subduction active.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-15
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Légende (de gauche à droite et de haut en bas) :


Fosse Croûte continentale
Dorsale d’avant-arc Formation d’un diapir mantellique et
Bassin d’avant-arc fusion partielle du pyroxène et de la
Arc volcanique Barisan pyrite
Bassin central d’arrière-arc de Déshydratation de la serpentine
Sumatra Fusion partielle du quartz de l’éclogite
Craton de Sunda Lithosphère
Figure VII.10 : La zone de subduction de Java-Sumatra :
la marge continentale convergente dans la partie est
de l’océan Indien.
Adapté de Williams et Eubank, 1995. Geol. Soc. Spec. Publ. 80

Les plus importantes caractéristiques structurelles des marges


actives sont les crêtes volcaniques et les chaînes de crêtes nées d’une
collision (ceintures orogéniques) sur la plaque supérieure, et les crêtes
formées par accrétion de matière dans la zone de subduction même (crêtes
avant-arc et dorsales d’accrétion préexistantes).
De tels reliefs se retrouvent en particulier autour des marges de
l’océan Pacifique (fig. VII.11).

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-16
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Figure VII.11 : L’océan Pacifique est l’exemple typique


d’un océan avec des marges continentales convergentes
à leur stade de maturité, marges caractérisées
en particulier par des fosses de subduction
et des arcs insulaires anciens

Dans l’océan Pacifique, on note la différence entre les limites très


nettes des plaques en subduction à l’est, le long des marges continentales
américaines, et le réseau compliqué d’arcs insulaires le long des marges de
l’ouest du Pacifique (fig. VII.11). De même remarque-t-on que, dans
plusieurs cas, les dorsales et les hauts-fonds vont jusqu’aux fosses de
subduction contre lesquelles ils butent, un phénomène qui sera détaillé
ultérieurement.
Les arcs insulaires sont formés d’îles, de masses terrestres et de
leurs prolongements sous-marins, tous nés d’une activité volcanique au-
dessus des zones de subduction. Il existe deux types d’arcs insulaires selon

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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VII-17
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
les critères crustaux : les arcs insulaires ensialiques (arcs insulaires
s’appuyant sur de la croûte continentale) et les arcs insulaires ensimatiques
(arcs insulaires s’appuyant sur de la croûte océanique) (fig. VII.12).

Légende (de gauche à droite) :


Les Philippines
Arcs insulaires ensiatiques
Japon
Arcs insulaires ensismatiques
Figure VII.12 : Arcs insulaires au niveau des marges continentales
nord-ouest de l’océan Pacifique

Les dorsales associées à des zones de subduction peuvent


également être d’origines uniquement sédimentaire et tectonique. La croûte
océanique du fond marin est recouverte de sédiments pélagiques, qui sont
arrachés au niveau de la fosse et s’accumulent sous forme d’immenses
crêtes de sédiments se chevauchant de façon régulière et formant un avant-
arc en face d’un arc insulaire magmatique (fig. VII.10 et VII.13).

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VII-18
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Légende (de gauche à droite) :


Dorsale d’avant-arc
Sumatra
Java
Figure VII.13 : Avant-arc d’accrétion formé par la subduction
du fond marin de l’océan Indien dans la fosse de Java
[Cette dorsale forme le socle de certaines îles,
notamment des îles Mentawai.]

Les dorsales d’accrétion constituent un autre type important de


dorsales associées aux zones de subduction. En général, leur angle
avec la marge convergente est grand, ce qui peut créer une zone de
bathymétrie élevée, soit un relief similaire à une dorsale contiguë tant
du côté continental (arc) que du côté océanique de la fosse. De tels
reliefs peuvent constituer de considérables saillies de la marge.
Différentes sortes de reliefs apparentés à des dorsales, tels que les arcs
insulaires, les restants d’arcs, les lignes de points chauds et les grandes
provinces ignées tout comme les dorsales des zones de fracture et les
dorsales en expansion, entrent en collision avec les marges
convergentes, en particulier dans l’océan Pacifique (fig. VII.14).

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-19
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Légende (de gauche à droite) :


Fosse de Tonga-Kermadec
Dorsale de Louisville
Figure VII.14 : Image bathymétrique de la région sud-ouest
du Pacifique montrant la ligne de points chauds
de Louisville entrée en collision
avec la fosse de Tonga-Kermadec

Conclusions En dépit de la grande diversité et de la grande complexité des


caractéristiques topographiques du fond des océans de la planète, il est
possible de tirer certaines conclusions générales à propos de leur
classification et de leur origine :
ƒ Les hauteurs sous-marines peuvent être classées en fonction de
leur morphologie, leur genèse et leur composition crustale;

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-20
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
ƒ Les hauteurs sous-marines peuvent être composées soit de croûte
océanique, soit de croûte continentale, soit des deux;
ƒ Certaines hauteurs sous-marines se forment au fur et à mesure de
l’agrandissement de l’océan (dorsales en expansion, dorsales des
zones de fractures, lignes de points chauds et monts sous-
marins);
ƒ Certaines hauteurs sous-marines se forment à la limite des
plaques divergentes au moment de la rupture (microcontinents,
dorsales, éperons, plateaux et autres irrégularités de la marge
continentale externe);
ƒ Les continents grandissent par accrétion de matériaux crustaux
aux limites des plaques divergentes et convergentes.

L’article 76 et les hauteurs sous-marines

Définitions et L’article 76 fait mention de trois types de hauteurs sous-marines. Il


terminologie de
l’article 76 s’agit des « dorsales océaniques » au paragraphe 3, des « dorsales sous-
marines » et « les hauts-fonds qui constituent des éléments naturels de la
marge continentale » au paragraphe 6.
Au paragraphe 3, il est établi que les grands fonds des océans avec
leurs dorsales sous-marines ne font pas partie de la marge continentale :
« La marge continentale est le prolongement immergé de la masse terrestre de
l’État côtier; elle est constituée par les fonds marins correspondant au plateau, au talus et
au glacis ainsi que leur sous-sol. Elle ne comprend ni les grands fonds des océans, avec
leurs dorsales océaniques, ni leur sous-sol. »
Ce qui signifie que certaines structures de type dorsales présentes
dans les grands fonds océaniques ne peuvent pas être considérées comme
faisant partie de la marge continentale. L’une des questions qui se posent
est de savoir comment cette catégorie de dorsales peut être définie de façon
unique et ne pas être confondue avec les hauteurs sous-marines qui

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-21
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
peuvent constituer une partie de la marge continentale en vertu du
paragraphe 6 :
« Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la limite
extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne tracée à 350 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer
territoriale. Le présent paragraphe ne s’applique pas aux hauts-fonds qui
constituent des éléments naturels de la marge continentale, tels que les plateaux,
seuils, crêtes, bancs ou éperons qu’elle comporte. »
Dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit
de la mer, les relations d’interdépendance entre ces trois catégories de
hauteurs sous-marines ont été sujettes à discussion depuis que la
Convention a été signée.

Délibérations de la Outre la formulation des paragraphes 3 et 6, les archives des


troisième Conférence
négociations de la troisième Conférence sur le droit de la mer peuvent
de l’ONU
servir d’indications sur la manière d’interpréter les dispositions de l’article
76 en ce qui concerne les dorsales et les hauts-fonds. Ces négociations ont
eu pour objectif de trouver, pour les dispositions en question, une
formulation consensuelle qui puisse répondre à diverses préoccupations
concernant la manière dont de telles hauteurs sous-marines peuvent
influencer la détermination des limites extérieures du plateau continental.
La définition des limites extérieures du plateau continental telle
qu’entendue par la Convention nécessite que celle-ci définisse aussi la
marge continentale. La définition de la marge continentale a donc été au
centre des négociations de la troisième Conférence, et une première version
consensuelle de la formulation d’une telle définition a été présentée par la
délégation irlandaise en 1976 :
« La marge continentale comprend le prolongement submergé de la masse
terrestre de l’État côtier, et est constituée par les fonds marins du plateau, du talus
et du glacis ainsi que leur sous-sol. Elle ne comprend ni les grands fonds marins,
ni leur sous-sol. »

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-22
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

La formulation irlandaise a été inclue dans le premier texte global


portant sur la définition du plateau continental et incorporant la plupart des
éléments ajoutés par la suite à l’article 76. Le texte a été présenté comme
une possibilité de compromis par le Président du Groupe de négociation 6
en 1979 et a obtenu un large soutien étant entendu qu’une solution
concernant les dispositions relatives aux dorsales et hauts-fonds de la
marge continentale et des grands fonds marins devraient faire l’objet de
plus amples négociations.
Lors des négociations ultérieures sur les dorsales et hauts-fonds de
la marge continentale et des grands fonds marins, le groupe de négociations
s’est penché sur deux importants problèmes :
ƒ Quelles sortes de dorsales et de hauts-fonds pouvaient faire
partie de la marge continentale et de fait engendrer une limite
externe du plateau continental; et
ƒ La contrainte maximale qui devrait être imposée sur la distance
de la limite externe du plateau continental générée par ces
différents types de dorsales.
Au départ, les discussions ont principalement porté sur des
propositions d’amendement pour le paragraphe 3. Il y a eu d’abord une
proposition soviétique en faveur d’une modification de la dernière phrase
du paragraphe 3, suivie d’une proposition similaire du Japon :
« Elle ne comprend ni les grands fonds marins, ni leur sous-sol, pas plus que les
dorsales océaniques et leur sous-sol. » (1979, URSS)
« Elle ne comprend ni les grands fonds marins ou les dorsales formées de croûte
océanique, ni leur sous-sol. » (1979, Japon)
La différence entre les deux propositions tient dans le fait que le
Japon a introduit un critère géologique et crustal pour distinguer les
différents types de dorsales. La mention de ce critère crustal n’a pas reçu
l’approbation des participants lors des discussions sur la définition de la
marge continentale, pas plus que lors des discussions sur les dorsales et les
hauts-fonds.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-23
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
Ceci a également provoqué une discussion sur la question de la
distance maximale devant s’appliquer aux limites du plateau continental en
fonction des différents types de dorsales océaniques et de hauts-fonds,
question qui, à l’époque, ne figurait pas dans l’actuel paragraphe 5 de
l’article 76. À partir de ce moment, la question des dorsales océaniques et
celle des formules de calcul pour les distances maximales étaient
directement liées. Bien que toutes les propositions d’amendements étaient
destinées à être inclues dans le paragraphe 5, il a finalement été décidé de
créer un nouveau paragraphe 6 séparé pour les dispositions concernant les
limites maximales du plateau dans le cas des dorsales ou des hauts-fonds.
La première proposition d’amendement au paragraphe 5, présentée
par l’URSS, autorise les dorsales océaniques sous-marines à faire partie du
plateau continental jusqu’à une distance maximale de 350 milles marins à
partir des lignes de base. Ceci était destiné à servir de restriction afin que
l’autre disposition concernant la distance maximale (100 milles marins de
l’isobathe de 2 500 mètres) ne soit pas une option qui permette à l’État
d’étendre encore davantage son plateau continental.
La plupart des propositions faites pendant les discussions
employaient le terme « dorsales océaniques sous-marines » pour designer ce
qui devait être soumis à la limite maximale des 350 milles marins. Un
groupe d’États connus sous le nom de « marginaux » (Argentine, Australie,
Canada, Inde, Irlande, Nouvelle-Zélande, Norvège, Royaume-Uni et États-
Unis d’Amérique) ont inclus dans leur proposition une définition de ce
type de dorsales. Leur proposition était la suivante :
« Les points fixes qui définissent la ligne marquant, sur les fonds marins,
les limites extérieures du plateau continental, tracée conformément au paragraphe
4 , lettres a), i) et ii), sont situés soit à une distance n’excédant pas 350 milles
marins des lignes de base à partir desquelles la largeur de la mer territoriale est
mesurée, soit à une distance n’excédant pas 100 milles marins de l’isobathe de
2 500 mètres, qui est la ligne reliant les points à 2 500 mètres de profondeur. Ce

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-24
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
paragraphe s’appliquera cependant aux dorsales océaniques sous-marines, qui
sont, dans le contexte de ce paragraphe, des élévations sous-marines longues et
étroites formées de croûte océanique, de manière à ce que la limite externe du
plateau continental dans les zones où se trouvent de telles dorsales ne se situe pas à
une distance excédant les 350 milles marins mentionnés ci-dessus. »
Les discussions se sont poursuivies à la neuvième session pendant
laquelle les États en faveur d’un large plateau ont proposé d’amender le
paragraphe 3 afin d’autoriser certaines hauteurs sous-marines (plateaux,
seuils, bancs et éperons) à faire partie de la marge continentale mais afin
d’exclure les dorsales océaniques de grands fonds marins.
L’URSS a présenté une nouvelle proposition d’amendement de la
dernière partie du paragraphe 3 afin de définir les reliefs des grands fonds
marins devant être exclus de la marge continentale, et pour la première fois
a proposé un nouveau paragraphe 6 sur les dorsales et hauts-fonds pouvant
faire partie de la marge continentale :
« Elle ne comprend par les grands fonds des océans, avec leurs dorsales
océaniques, leurs monts sous-marins, leurs guyots ou tout autre haut-fond non situé sur
la marge continentale ou sur le sous-sol des fonds marins. » (par. 3) « Nonobstant les
dispositions du paragraphe 5, dans les zones où se trouve toute autre dorsale sous-
marine ou haut-fond, mis à part ceux dont il est question au paragraphe 3 de cet article,
la limite externe du plateau continental ne dépasse pas une ligne tracée à 350 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer
territoriale. » (par. 6)
Il est intéressant de remarquer que cette proposition utilise le
critère « non situés sur la marge continentale » afin d’exclure certaines
hauteurs sous-marines de la marge continentale. Par conséquent, il est
possible de considérer que les hauteurs sous-marines du même type situées
sur la marge continentale auraient pu être inclues dans la marge, forçant
cependant l’extension du plateau continental jusqu’à 350 milles marins pour
inclure de tels reliefs.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-25
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
Au final, le Président du Groupe de négociation 6 a réussi à obtenir
un compromis sur la formulation du paragraphe 3 comme du paragraphe 6,
que l’on retrouve dans la formulation actuelle de la Convention. Pour le
paragraphe 3, la solution de compromis utilisait le terme « dorsales
océaniques », mais ne faisait pas référence à un critère géologique crustal.
D’après ce texte, ce sont « les grands fonds marins avec leurs dorsales » qui
doivent être exclus de la marge continentale. Cependant le texte ne dit pas
si de telles dorsales océaniques, situées ailleurs que sur les grands fonds
marins, peuvent être néanmoins inclues dans la marge continentale :
« La marge continentale est le prolongement immergé de la masse terrestre de
l’État côtier; elle est constituée par les fonds marins correspondant au plateau, au talus et
au glacis ainsi qu’à leur sous-sol. Elle ne comprend ni les grands fonds des océans, avec
leurs dorsales océaniques, ni leur sous-sol. »
Pour le paragraphe 6, le texte de compromis du Président du
Groupe de négociation introduisait les termes « dorsales sous-marines » et
« hauts-fonds qui constituent des éléments naturels de la marge
continentale », sans définir néanmoins en quoi de tels « dorsales sous-
marines » diffèrent des « dorsales océaniques » du paragraphe 3 ou préciser
quel critère utiliser pour faire la différence entre ces structures sous-marines
semblables à des dorsales qui peuvent être considérées comme des
éléments naturels de la marge continentale et celles qui doivent être
considérées comme de vraies dorsales sous-marines :
« Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la limite
extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne tracée à 350 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer
territoriale. Le présent paragraphe ne s’applique pas aux hauts-fonds qui
constituent des éléments naturels de la marge continentale, tels que les plateaux,
seuils, crêtes, bancs ou éperons qu’elle comporte. »
D’après les archives des négociations de la troisième
Conférence et le texte final, on peut toutefois conclure que le rôle des

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-26
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
amendements du paragraphe 3 et du nouveau paragraphe 6 est d’éviter
que les plateaux continentaux ne s’étendent de façon exagérée, tout en
prenant en considération, dans le même temps, les complexités
naturelles de la marge continentale.

Les Directives Le chapitre 6 des Directives scientifiques et techniques de la


scientifiques et
Commission traite de la question des hauteurs sous-marines aux
techniques comme
extension paragraphes 3 et 6 de l’article 76.
de l’article 76
Terminologie scientifique contre terminologie de la
Convention
Les Directives scientifiques et techniques reconnaissent les trois
catégories de hauteurs sous-marines telles que définies par les paragraphe 3
et 6, et commentent leurs différences. D’après les Directives, il existe un
lien entre les dorsales océaniques du paragraphe 3 et les dorsales sous-
marines du paragraphe 6, bien que celui-ci ne soit pas clair. Il y est aussi
souligné que les hauts-fonds qui sont des éléments naturels de la marge
continentale sont différents d’une « dorsale océanique » des grands fonds
marins et des « dorsales sous-marines » auxquelles se réfèrent
respectivement les paragraphes 3 et 6 (CLCS/11, 7.1.3).
La Commission souligne qu’aux fins de la Convention, les
distinctions entre les différentes catégories de hauteurs sous-marines
auxquelles se réfère l’article 76 ne peuvent pas être faites à partir de la
nomenclature actuelle qui se trouve dans les cartes publiées ou autre
matériel de référence. Aux fins de la Convention, la classification de telles
hauteurs sous-marines doit être établie sur la base de preuves scientifiques
impartiales et en conformité avec les dispositions des Directives (et de fait
en conformité avec les dispositions de la Convention). Ceci reflète le fait
que les reliefs morphologiques des océans de la planète peuvent porter
plusieurs noms qui, de surcroît, peuvent avoir changé dans le temps. De
plus, les termes « dorsale sous-marine » et « dorsale océanique » doivent

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-27
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
être utilisés en conformité avec l’article 76, préoccupation qui n’est pas
prise en compte dans la plupart des manuels et cartes publiés (CLCS/11,
7.1.8). La Commission fait ensuite remarquer que toutes les publications
scientifiques n’utilisent pas tous les termes (comme « dorsale océanique »)
de façon strictement consistante même si leur objectif est scientifique. De
tels emplois seraient encore plus ambigus dans le contexte de l’article 76.
Certains reliefs, comme les dorsales des zones de fractures transformantes,
qui scientifiquement sont définies par leur origine, peuvent être impossibles
à classer dans l’une des trois catégories de l’article 76 si pris dans toute leur
longueur (CLCS/11, 7.2.3).
La Commission reconnaît que les différences inhérentes aux
objectifs de la Convention et à ceux de la science créent des difficultés dans
l’application de certaines dispositions de la Convention aux reliefs définis
scientifiquement. En ce qui concerne la question des hauteurs sous-
marines, ceci vaut en particulier pour la définition des « dorsales sous-
marines » pour lesquelles la limite des 350 milles marins peut s’appliquer.
Ce qui pose notamment problème est de définir à quel type de structures le
critère des 350 milles marins ne s’applique pas, c’est-à-dire ces « dorsales
océaniques » des grands fonds marins ou les structures de type dorsale qui
peuvent être considérées comme « des hauts-fonds qui sont des éléments
naturels de la marge continentale » (CLCS/11, 7.2.6).

Dorsales et États insulaires


La dernière phrase du paragraphe 3 établit que la marge
continentale d’un État côtier « …ne comprend pas les grands fonds des
océans avec leurs dorsales océaniques… ». La formulation indique que
seules les dorsales océaniques qui font partie des grands fonds des océans
doivent être exclues de la marge continentale. Ceci peut signifier qu’une
dorsale océanique qui est située à tout endroit autre que les grands fonds
marins peut faire partie de la marge continentale d’un État. Cette déduction
logique peut s’écarter de la formulation relative aux îles de l’océan que l’on

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-28
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
trouve au paragraphe 7.2.8 des Directives de la Commission. Ce paragraphe
semble impliquer qu’une dorsale portant un état insulaire ne peut pas être
considérée comme une « dorsale océanique » des grands fonds marins dans
la zone entourant la masse terrestre de l’île, même si la dorsale passe
latéralement à travers les grands fonds. De fait, une telle dorsale, qui
s’éloigne de la masse terrestre de l’île, n’est pas exclue de la marge
continentale de l’État insulaire en question et peut être considérée comme
une « dorsale sous-marine » au sens du paragraphe 6 de l’article 76.

Classification des dorsales


La Commission fait également remarquer que l’article 76 ne définit
pas la marge continentale en terme de ses caractéristiques crustales au sens
géologique du terme. De ce fait, la Commission conclut que la nature
crustale ne peut constituer le seul critère de sélection dans le cas des
dorsales et des hauts-fonds étant donné que ces reliefs peuvent, dans de
nombreuses situations, être considérés comme parties intégrantes de la
marge continentale. Cette observation semble impliquer que la définition
de la marge continentale ainsi que de ses dorsales et de ses hauts-fonds
constitutifs doit utiliser d’autres critères à part celui de la nature crustale
(CLCS/11, 7.2.9).
En vertu de cette observation, la Commission estime que, dans le
cadre de la Convention, l’appréciation des dorsales et hauts-fonds doit être
fondée sur des considérations scientifiques et juridiques telles que
mentionnées dans l’article 76; notamment le prolongement naturel du
territoire terrestre et de la masse terrestre, la morphologie des dorsales et
leur rapport avec la marge continentale telle que définie dans le paragraphe
4, et la continuité des dorsales (CLCS/11, 7.2.10). Le paragraphe 4 est donc
essentiel puisqu’il définit, aux fins de la Convention, le rebord externe de la
marge continentale en relation avec le pied du talus continental. Le pied du
talus reflète la morphologie générale de la marge continentale avec les
dorsales et les hauts-fonds qui y sont rattachés.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-29
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
Étant donné que le paragraphe 4 devra être appliqué dans chaque
cas de manière indépendante pour établir le tracé du rebord externe de la
marge continentale (avec ses dorsales et ses hauts-fonds), la Commission
estime que la question de la classification des dorsales aux fins de la
Convention devrait être faite au cas par cas (CLCS/11, 7.2.11). Ceci ne
diffère pas des considérations au cas par cas que la Commission devra faire
en ce qui concerne l’étendue de la marge continentale en tant que
prolongement sous-marin de la masse terrestre d’un certain État, en
prenant en compte la nature géologique de la masse terrestre et de sa
morphologie sous-marine.

Les hauts-fonds qui sont des éléments naturels de la marge


continentale
Afin de préciser la signification des « hauts-fonds qui sont des
éléments naturels de la marge continentale » par opposition aux « dorsales
sous-marines », une liste de reliefs morphologiques qui peuvent être
considérés comme éléments naturels, à savoir « tels que ses plateaux, ses
seuils, crêtes, bancs et éperons », est inclue dans la formulation du
paragraphe 6. Dans la liste du paragraphe 6 figurent des reliefs
morphologiques sans que ne soit fait référence à un certain type de croûte.
Cependant, afin de demeurer consistant avec le paragraphe 3 (la marge
continentale comme prolongement sous-marin de la masse terrestre), il
semble impératif d’avoir recours au principe de continuité géologique.
Ainsi, ces reliefs morphologiques doivent être constitués du même type de
masse terrestre que l’État côtier à partir duquel s’étend la marge
continentale, et ce afin qu’ils soient classés comme éléments naturels de la
marge continentale. Le terme « tels que » signifie qu’il est possible que la
liste contienne d’autres types de hauts-fonds.
La référence à la continuité géologique de la masse terrestre
nécessite des précisions sur ce qui est entendu par continuité géologique.
De telles précisions peuvent être trouvées au paragraphe 7.3 des Directives.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-30
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
Dans ce paragraphe, il est suggéré que les matériaux apparus au niveau de
la marge continentale lors du processus naturel d’expansion d’un continent
doivent être considérés comme des éléments naturels de cette marge
continentale. Ceci implique que la marge continentale et la masse terrestre
d’un État côtier peuvent se composer de diverses variétés lithologiques
(types de roches) et traduire néanmoins une continuité géologique si la
masse terrestre et la marge continentale, y compris ses reliefs de type hauts-
fonds, sont formées au travers du processus par lequel les continents
grandissent. Les processus sont différents s’il s’agit de marges continentales
actives ou de marges continentales passives.
Le long des marges actives, les continents grandissent en général
par l’accrétion de sédiments et de croûtes à l’intérieur et le long de la zone
de subduction. La dernière phase de ce processus d’accrétion est la collision
finale de deux continents au moment de la fermeture de l’océan. De telles
collisions sont à l’origine des principaux orogènes (cahînes de montagnes)
de la planète dans lesquels la matière accumulée est finalement déformée et
transformée, pour devenir la seule preuve de l’existence de l’océan disparu.
Le plus grand orogène actif de nos jours, la chaîne de l’Himalaya, est le
résultat de la collision entre les blocs continentaux indien et asiatique, et
contient les restes accumulés de l’océan Tethyan, aujourd’hui disparu.
Le long des marges passives, les continents s’agrandissent
principalement par étirement (extension) et amincissement de la croûte,
deux phénomènes qui ont lieu avant la rupture définitive. L’épaisseur
normale de la croûte est rétablie par accrétion de matière mantellique à la
base de la croûte amincie ainsi que par le dépôt de sédiments dans les
bassins sédimentaires supérieurs. De plus, des matériaux magmatiques
(volcaniques et intrusions) sont ajoutés sur et à l’intérieur de la croûte
rompue, au bord du continent, au moment de la rupture. Ceci représente
une situation type pour les marges passives volcaniques. Dans de
nombreux cas, la rupture de la croûte existante conduit à la formation de

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-31
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
diverses élévations morphologiques qui, en de nombreux endroits, peuvent
former le rebord le plus externe de la nouvelle marge continentale.
En ce sens, le paragraphe 7.3 des Directives semble suggérer que la
genèse d’une région peut être utilisée pour identifier les reliefs
morphologiques qui sont ou non des éléments naturels de la marge
continentale.

Discussion Les références faites au paragraphe 4, les aspects du


prolongement de la masse terrestre évoqués au paragraphe 3 de l’article
76 ainsi que les références faites aux processus géologiques
d’agrandissement des continents dans les paragraphes 7.2.10 et 7.3 des
Directives peuvent signifier que la Commission utilisera un critère de
continuité pour la masse terrestre de l’État côtier et prendra en
considération la configuration et l’emplacement du pied du talus
continental pour déterminer si une structure de type dorsale doit être
classée en tant que « dorsale océanique » des grands fonds marins, en tant
que « dorsale sous-marine » rattachée à la marge continentale ou en tant
que « haut-fond » qui soit un élément naturel de la marge continentale :
ƒ Neutralité crustale : les dorsales et les hauts-fonds sont
classés sans que ne soit pris en compte leur nature crustale;
ƒ La continuité en termes morphologiques et la nature de la
masse terrestre sert de base pour évaluer le prolongement de
cette masse terrestre; et
ƒ Le pied du talus continental est la principale caractéristique
utilisée pour déterminer si une hauteur sous-marine fait
partie de la partie submergée du prolongement de la masse
terrestre (marge continentale) ou si elle appartient aux grands
fonds marins.
En suivant ce raisonnement, l’établissement de la position du pied
du talus continental le long de la marge, en conformité avec le
paragraphe 4 b), donne le tracé d’une enveloppe qui contient tous les reliefs

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-32
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
susceptibles de former le rebord externe final de la marge continentale en
conformité avec le paragraphe 4 a). Tout relief de type dorsale qui est
morphologiquement continu et qui se trouve à l’intérieur de l’enveloppe
tracée à partir des pieds du talus devra être considéré comme partie
intégrante de la marge continentale. La question est alors de savoir
comment ce relief a trait aux provisions du paragraphe 6 de l’article 76 –
est-ce, dans ce contexte, une « dorsale sous-marine » ou un « haut-fond »? Il
est évident qu’une « dorsale sous-marine » sera une dorsale qui appartient à
la marge continentale mais qui n’est pas un élément naturel de cette marge.

Définition possible des dorsales sous-marines


La morphologie seule ne suffit pas à distinguer les « dorsales sous-
marines » des hauts-fonds qui sont des éléments naturels de la marge
continentale. Néanmoins, l’emplacement d’une dorsale sous-marine sur la
marge continentale semble suffisant pour la discerner des dorsales
océaniques des grands fonds marins, au sens entendu par la Convention.
Pour les hauts-fonds, on peut défendre l’idée que la principale
caractéristique d’un relief qui est un élément naturel de la marge
continentale est de posséder, sur toute sa longueur, une continuité
géologique avec la masse terrestre de l’État côtier. La même caractéristique
doit donc être ce qui permet de différencier ces éléments naturels de la
catégorie des « dorsales sous-marines » du paragraphe 6.
Par conséquent, les « dorsales sous-marines » sont des dorsales qui
morphologiquement font partie intégrante de la marge continentale, mais
qui sont en partie ou sur toute leur longueur différentes, en terme de
caractéristiques et/ou origine, de la masse terrestre de l’État côtier à partir
duquel s’étend la marge. En même temps, le fait qu’une telle dorsale
s’étende à l’intérieur de l’enveloppe tracée à partir des pieds du talus de la
marge continentale, signifie qu’au moins une partie de son développement
géologique est la même que celui du reste de la marge continentale. Ceci
peut s’appliquer quelle que soit la nature crustale de la masse terrestre de

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-33
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
l’État côtier. Ainsi une définition d’une « dorsale sous-marine » au sens du
paragraphe 6 pourrait être la suivante :
Une dorsale sous-marine est une dorsale qui :
ƒ Est en continuité morphologique, horizontale ou verticale, avec
la marge continentale déterminée par l’enveloppe établie à partir
du pied du talus continental;
ƒ Est placée de fait à l’extérieur des grands fonds marins, au sens
de la Convention, et est géologiquement rattachée à la marge
continentale, mais peut avoir soit en partie, soit sur toute sa
longueur des caractéristiques et/ou origines géologiques
différentes de celles de la masse terrestre de l’État côtier.

Définition possible des hauts-fonds


Afin de préciser ce qui est entendu par « hauts-fonds qui sont des
éléments naturels de la marge continentale » par opposition aux « dorsales
sous-marines », le paragraphe 6 inclut dans sa formulation une liste de
reliefs morphologiques qui peuvent être considérés comme des éléments
naturels, à savoir « tels que ses plateaux, seuils, crêtes, bancs et éperons ».
Cette liste est destinée à servir d’indication quant à ce qui peut être
considéré comme élément naturel de la marge continentale par opposition
aux « dorsales sous-marines » de la marge. Bien que ces reliefs
morphologiques soient en général associés à la marge continentale, ils ne
sont pas forcément symptomatiques de la marge. Il doit donc exister des
critères supplémentaires qui permettent de les considérer ou non comme
éléments naturels de la marge continentale et de les distinguer de la
catégorie des dorsales sous-marines.
Tout comme les dorsales sous-marines, les hauts-fonds sont des
parties intégrantes de la marge continentale puisqu’ils se trouvent à
l’intérieur de l’enveloppe tracée à partir du pied du talus continental et
influencent la position du rebord externe de la marge continentale comme
défini au paragraphe 4 a). De plus, pour être considéré comme élément

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-34
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
naturel de la marge continental, un haut-fond devra être, sur toute sa
longueur, en continuité géologique avec la marge, c’est-à-dire devra
partager les mêmes caractéristiques et origines géologiques que la masse
terrestre de l’État côtier.
De ce fait, un « haut-fond qui est un élément naturel de la marge
continentale » au sens du paragraphe 6 pourrait être défini de la façon
suivante :
Un haut-fond qui se trouve, sur toute sa longueur, à l’intérieur de la
limite externe de la marge continentale en ayant le même pied que le talus
continental, et possède les mêmes caractéristiques et origines géologiques
que la masse terrestre de l’État côtier.

Définition possible des dorsales océaniques


Étant donné qu’une « dorsale sous-marine » (voir par. 6) peut être
une partie intégrante de la marge continentale alors qu’une « dorsale
océanique » des grands fonds marins (voir par. 3) en est explicitement
exclue, les deux types de dorsales doivent avoir deux définitions
différentes. Le paragraphe 3 de l’article 76 établit que « elle (la marge
continentale) ne comprend ni les grands fonds marins avec leurs dorsales
océaniques, ni leur sous-sol ». L’objectif premier de cette formulation est
d’exclure les grands fonds marins de la marge continentale. Au sens
entendu par la Convention, les grands fonds commencent là où se
terminent les marges continentales, c’est-à-dire après le rebord de la marge
continentale au sens du paragraphe 4 de l’article 76. Toute dorsale
océanique située sur de tels fonds est explicitement exclue de la marge
continentale. Ceci implique qu’une « dorsale océanique » ne peut jamais
être située à l’intérieur de l’enveloppe définie par le pied du talus
continental. Et ceci constitue la principale différence qui existe entre les
« dorsales océaniques » des grands fonds marins et les « dorsales sous-
marines ». Une autre différence entre les « dorsales sous-marines » et les
« dorsales océaniques » semble être liée à leur origine géologique. Le terme

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-35
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
« océanique » semble impliquer dans ce cas que les « dorsales océaniques »
sont des dorsales qui, en termes géologiques, sont essentiellement et
originellement liées aux grands fonds marins : elles possèdent leurs
caractéristiques et celles de leur sous-sol. En même temps, comme
démontré ci-dessus, de telles considérations ne s’appliquent pas à un type
géologique particulier de croûte. Une définition de « dorsale océanique » au
sens du paragraphe 6 pourrait donc être :
Une dorsale océanique est une dorsale ou une portion de
dorsale qui :
ƒ Est située, par absence de continuité horizontale ou verticale,
complètement à l’extérieur de l’enveloppe de la marge
continentale, tracée à partir des pieds du talus continental, et ne
peut donc pas faire partie du rebord externe de l’enveloppe de la
marge continentale; et
ƒ Partage les caractéristiques et l’origine des grands fonds marins;
le terme grands fonds marins étant entendu dans le sens défini
par la Convention.

Conclusions La Commission ne donne pas de définitions définitives pour


les trois catégories « dorsale océanique », « dorsale sous-marine » et
« haut-fond » mais établit que, dans le cas des dorsales, une
classification doit être basée sur des considérations scientifiques et
juridiques comme (CLCS/11, 7.2.10) :
ƒ « Le prolongement naturel du territoire terrestre et de la masse terrestre;
ƒ La morphologie des dorsales et leur relation aux marges continentales comme
définies au paragraphe 4; et
ƒ La continuité des dorsales. »

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-36
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
Bibliographie Brekke, H. et Symonds, P. A. 2003. The Ridge Provisions of article
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Eldholm, O. et Tsikalas, F., 2003. Scientific Aspects of the


Continental Shelf. Pour Nordquist, M. H., Moore, J. N. et Heidar, T. H.
(éd.), Legal and Scientific Aspects of Continental Shelf Limits. Éditions Martinus
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Simkin, T., Unger, J. D., Tilling, R. I., Vogt, P. R. et Spall, H. 1994.


This Dynamic Planet – World Map of Volcanoes, Earthquakes, Impact Craters, and
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Symonds, P. A. et Brekke, H. 2003. A Scientific Overview of


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Pour Nordquist, M. H., Moore, J. N. and Heidar, T. H. (éd.), Legal and
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Symonds, P. A., Eldholm, O., Mascle, J., et Moore, G. F., 2000.


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et de l’Accord relatif à l’application de la Partie XI de la Convention des
Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982. Publication des
Nations Unies, New York, numéro de vente : E.97.V.10.

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Williams, H. H. et Eubank, R. T. 1998. Hydrocarbon habitat in the


rift graben of the Central Sumatra Basin, Indonesia. Pour : Lambiase, J. J.
(éd.) Hydrocarbon Habitat in Rift Basins. Geological Society, London, édition
spéciale, 80, p. 331 à 371.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-37
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII

Module VII – Exercice

Exercice 7 : Établissement de la soumission d’une demande auprès de


la Commission sur les limites du plateau continental

Vous jouerez le rôle de géomorphologistes, de géologues et de


géophysiciens devant conseiller leur gouvernement et faisant partie d’une
Durée de l’épreuve
équipe interdisciplinaire d’experts. Il vous est demandé d’établir une liste de
questions morphologiques, géologiques et géophysiques concernant 30 min.
l’examen des hauteurs sous-marines en relation avec l’établissement des
informations et données à partir desquelles se fera le tracé des limites
extérieures du plateau continental au-delà de 200 milles marins.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-38
MANUEL DU STAGIAIRE Hauteurs sous-marines
Module VII
NOTES

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VII-39
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Sommaire
Le présent module introduit le concept et les méthodologies de planification et de gestion de
projet pour l’établissement et la soumission d’une demande à la Commission. Il s’agit d’une tâche
multi et interdisciplinaire, devant être menée dans un contexte juridique spécifique stipulé par
l’article 76 de la Convention. En outre, la prise en compte des différents critères scientifiques et
techniques lors de l’évaluation des priorités doit revêtir une attention particulière.
Ce module offre une présentation générale des étapes qu’un pays ayant l’intention de
soumettre une demande à la Commission devrait suivre pour rassembler et établir les documents
d’appui, conformément aux directives scientifiques et techniques (CLCS/11). À cet égard, on
retiendra trois aspects organisationnels importants, à savoir :
1) La structure de planification du projet;
2) La structure de gestion du projet; et
3) L’établissement d’une étude préliminaire pour le plan général d’une demande.
La procédure décrite dans ce module n’a pas pour seule fonction de faire une présentation de
l’établissement d’une demande depuis son commencement jusqu’à la collecte et l’organisation de
tous les documents techniques et d’appui. À travers ce module, les participants seront capables
d’identifier les différentes étapes nécessaires à l’établissement d’une demande, tout en acquérant les
compétences nécessaires leur permettant de déterminer la structure organisationnelle la mieux
adaptée à la situation particulière de leur pays.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-1
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Introduction Les ressources exploitables à partir du plateau continental sont


énormes et, dans le futur, la zone du plateau continental constituera la
source principale des réserves mondiales de pétrole et de gaz. En 2000, la
production pétrolière au large des côtes était estimée à 1,23 milliard de
tonnes et le gaz naturel à 650 milliards de mètres cubes. Les dispositions
de la Convention sur le plateau continental ont pour conséquence de faire
en sorte que la quasi-totalité des réserves en pétrole et en gaz naturel se
trouvant dans les fonds de la mer tombera sous le contrôle des États
côtiers. En tout état de cause, la reconnaissance des limites extérieures du
plateau continental constituera une base juridique avérée pour l’État côtier
afin de faire valoir ses droits souverains sur les ressources naturelles.

Il devrait être noté que la délimitation effective des limites


extérieures du plateau continental requiert la participation des
parties prenantes au niveau politique, ou gouvernemental, et au
niveau technique/scientifique, toutes opérant d’une manière
interdépendante et coopérative. Les États côtiers voisins sont
également susceptibles d’être contactés au cours du processus
d’élaboration d’une demande à la Commission.

Projet de délimitation Face à l’ampleur de la tâche, il est important que l’État côtier mette
du plateau
en place un cadre de travail national afin de pouvoir prendre toutes les
continental national
(NCSD) décisions politiques et collecter les documents scientifiques nécessaires à
l’appui de ses demandes auprès de la Commission. En outre, il ne devrait
Planification
du projet pas être oublié que de grands intérêts nationaux sont en jeu dans la
détermination des limites extérieures du plateau continental. Cette tâche
est ainsi mieux appréhendée à travers la création d’un projet distinct au
sein d’une structure gouvernementale et de gestion publique de l’État.
Cela contribuera à assurer que :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-2
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

ƒ Les intérêts de l’État sont garantis; et que


ƒ L’expertise politique et technique, ainsi que les connaissances
collectives acquises à travers l’ensemble du processus,
demeureront de la compétence de l’État. Ce point est
particulièrement important lorsque l’on considère les délais
relativement longs d’un tel projet et les nécessaires activités de
suivi.
En résumé, l’établissement d’une demande à la Commission
présuppose qu’un État côtier ait pris la décision, au préalable, de mener
une étude visant à déterminer si les limites extérieures de son plateau
continental s’étendent au-delà de la limite des 200 M. Pour de meilleurs
résultats et dans un souci d’efficacité, l’État côtier établira une structure de
gestion du projet à l’échelle nationale, laquelle devrait inclure :
• Une phase de planification;
• Une phase de gestion, ou phase opérationnelle;
• Une phase de recommandations, par le biais d’une étude
préliminaire;
• Le personnel scientifique, juridique et technique
organisera la collecte des informations et des données, y
compris l’évaluation des coûts des levés prévus pour
l’obtention de données complémentaires. Les
informations et les données acquises seront analysées à
travers une étude préliminaire et des recommandations
seront faites au gouvernement de l’État côtier.

En établissant un projet de délimitation nationale du plateau


continental (NCSD), le gouvernement doit identifier les organes
politiques et techniques responsables et la structure
organisationnelle au sein de laquelle le projet sera exécuté.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-3
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Gestion du projet La structure de gestion d’un projet NCSD devrait comprendre trois
niveaux : (voir la figure VIII.1 ci-dessous : Projet NCSD – exemple type).
1. Un niveau politique, ou niveau principal, avec le gouvernement;
2. Un niveau intermédiaire, avec le ministre ayant été désigné
responsable du projet, son ministère de soutien et sa division
exécutive, ou le « comité directeur »; et
3. Un niveau technique, avec le groupe technique central.

Gouvernement

Ministère Responsable désigné Ministère


d’appui par le ministère d’appui

Comité directeur

Niveau technique

Figure VIII.1 : Projet NCSD – Exemple

Autorités Responsabilités politiques – L’organe à qui est confié la


compétentes
responsabilité du projet (habituellement, le ministère des affaires
étrangères ou une commission gouvernementale séparée); ou les
autorités compétentes, devra :
ƒ Établir ou initier un projet de délimitation du plateau
continental national distinct;
ƒ Définir la structure du projet;
ƒ Identifier les différentes agences gouvernementales et assister
les ministères compétents pour la délimitation du plateau
continental;
ƒ Désigner l’organe responsable des aspects techniques du projet;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-4
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

ƒ Identifier les obligations et les responsabilités de chaque


participant au projet; et
ƒ Établir le financement approprié.

Les autorités compétentes, ou le ministère responsable, auront


principale autorité pour initier le projet, procéder à sa mise en
œuvre opérationnelle et assurer la gestion de sa stratégie nationale
sur une base régulière. Les autorités compétentes interviennent au
niveau national et agissent, en tant que nécessaire, aux niveaux
régional et international.

Des ministères d’appui pourraient également offrir une expertise


et d’autres ressources aux autorités compétentes.
Une fois que la décision de mener une enquête sur la
délimitation des limites extérieures du plateau continental est prise, le
gouvernement peut alors choisir la meilleure façon de la mettre en
œuvre. Une stratégie nationale initiale peut être élaborée afin de
guider la collecte des informations nécessaires et la compilation des
données qui illustreront et justifieront les limites extérieures du
plateau continental au-delà des 200 M.

Comité directeur Structure du comité directeur – Le comité directeur est un


mécanisme comprenant toutes les parties prenantes clefs qui représentent
les composantes politiques et techniques du projet. Ce comité devrait se
rencontrer à un stade précoce de la conception du projet et tous les
membres devraient prendre part au développement de la stratégie
nationale. Cet organe sert d’intermédiaire entre les niveaux politique et
technique et d’organe consultatif auprès de l’organe politique.

Stratégie nationale La stratégie nationale devrait comprendre trois aspects


principaux, à savoir :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-5
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

ƒ Les objectifs – ils devraient exprimer clairement l’objet de la


stratégie, laquelle est de soumettre une demande concernant un
plateau continental étendu au-delà des 200 M, selon l’article 76 de
la Convention, et de prendre en considération les directives
scientifiques et techniques de la Commission et des autres
documents pertinents. Les éléments scientifiques et les données
disponibles devraient être également présents à l’esprit lors de
l’élaboration de l’ensemble des objectifs.
ƒ Les conditions requises – Elles devraient être en phase avec
les directives scientifiques et techniques de la Commission et, si
possible, prendre en compte l’expérience acquise à travers la
soumission de demandes ultérieures au CLCS par d’autres États.
Toutes les parties impliquées dans le projet doivent s’engager à
prendre les mesures nécessaires et adaptées pour assurer la
collecte, l’organisation et l’analyse des données; et
ƒ Les aménagements opérationnels et l’administration
– Ces aménagements devraient inclure les procédures à mettre en
application afin d’exécuter le projet, notamment une structure de
planification et de gestion. Cette structure devrait avoir pour
mandat de coordonner tous les aménagements opérationnels et
d’apporter son avis sur l’attribution de la responsabilité principale
de la gestion du projet (par exemple le ministère des affaires
étrangères) et sur la manière dont il devrait être administré, c’est-à-
dire à travers un organe/une organisation consultatif/ve (comité
directeur). La section liée aux aménagements opérationnels devrait
également détailler les responsabilités des parties prenantes.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-6
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Une stratégie nationale est un outil essentiel dans


l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet efficace, en
conformité avec l’article 76 d’UNCLOS, les Directives
scientifiques et techniques et le règlement intérieur de la
Commission.

Groupe technique Plus hauts niveaux à qui


principale rendre compte

Groupe technique
principal

Universités, instituts Entreprises d’États, Industrie,


de recherche services publics consulant externe

Figure VIII.2 : Projet NSCD – niveau technique


Adhésion au Groupe technique principal et ses compétences

– Le groupe technique principal devrait comprendre 2 à 6 experts


nationaux dans au moins deux ou trois disciplines principales : la géologie,
la géophysique et l’hydrographie. Un ou plusieurs des membres
devrai(en)t avoir des connaissances de base sur le SIG/GIS, la
technologie informatique et la géodésie afin de mener à bien le travail
quotidien du groupe principal. Une expertise en géodésie, sur le SIG et en
technologie informatique est également primordiale à certains stades du
projet et peut être contractée, en tant que nécessaire, si le groupe ne
dispose pas de membres compétents au niveau de l’expertise requise.
Ainsi qu’il est mentionné ci-dessus, le TCG est la force motrice
du projet, et il :
ƒ Entreprendra l’étude initiale d’appartenance;
ƒ Conduira une étude préliminaire;
ƒ Procédera à la planification et à l’acquisition des données,

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-7
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

ƒ Analysera toutes les données et fournira toute la


documentation scientifique et technique pertinente;
ƒ Établira la demande finale; et
ƒ Offrira un soutien technique au niveau politique tout au
long du projet.

Une des tâches majeures du groupe sera de rechercher, et


d’acquérir, toutes les données pertinentes qui sont disponibles à
partir des sources existantes, aussi bien nationales que régionales
et internationales.

Considérations importantes De telles données peuvent être détenues par des institutions
académiques et des entreprises des secteurs publics et privés. Le groupe
devra faire des recherches auprès de tous les détenteurs de données
potentiels et établir des contacts avec ceux susceptibles de communiquer
de telles données. Outre ces données, ces institutions peuvent également
avoir une expertise qui peut concourir au travail du groupe (voir ci-dessus
la figure VIII.2 : Projet NCSD – niveau technique).
À cet égard, les institutions académiques et les instituts de
recherche sont souvent les lieux les plus adéquats pour commencer la
recherche de données et d’expertise. Ces institutions peuvent être : i) des
instituts de géologie marine et de géophysique; ii) des instituts
océanographiques; et iii) agences de mappage. En complément de ces
sources, et au niveau de l’État côtier, il peut exister des entreprises et des
organisations de services publics qui disposent des données et de
l’expertise recherchées. Les organisations de services publics et d’État
habituelles susceptibles d’assister le projet sont : i) le bureau
hydrographique; ii) l’administration nationale des hydrocarbures; iii) les

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-8
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

compagnies pétrolières nationales; iv) les pêcheries nationales et


l’administration maritime; v) les études géologiques nationales; et vi) la
marine et la garde du littoral.
Les États côtiers qui possèdent une industrie basée sur le plateau
continental peuvent également trouver en cette industrie un soutien
important dans leur projet. Cette industrie peut inclure les compagnies
pétrolières, les compagnies de levé (acquisition sismique, acquisition
bathymétrique et traitement des données) et des agences de conseil (telles
que des consultants indépendants et intégrés aux compagnies de levé).

Interaction avec les Le projet du NCSD doit prendre en compte les impacts juridiques
États voisins
qu’un tel projet peut avoir sur les États voisins. Au moment d’établir sa
demande, l’État côtier devra prendre en considération les conjonctures et
les conditions requises internationales et régionales, et en particulier, les
obligations internationales et régionales qui peuvent être pertinentes lors
de l’établissement de la demande. (Pour un modèle de planification
concernant l’interaction des États voisins, voir ci-dessous la figure VIII.3 :
Interaction de l’État voisin.) Dans de nombreux cas, il deviendra vite
évident si le plateau continental d’un État au-delà des 200 M se chevauche
avec celui d’un État voisin. En de telles instances, le CLCS encourage les
deux États à parvenir à un accord sur la procédure à travers laquelle ils
peuvent soumettre leur demande respective au CLCS (annexe I,
Règlement intérieur du CLCS). Un tel accord peut donner lieu à une
coopération dans le mappage des zones du plateau continental qui se
chevauchent. Même dans les cas où il y a eu peu d’interactions préalables
entre les États voisins; « souvent pour des motifs politiques et
économiques », il apparaîtra nécessaire que ces États se consultent aux
niveaux technique et politique avant qu’un État membre ne soumette sa
demande au CLCS (voir également les sections ci-dessous).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-9
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

État A Gouvernement
État B
Gouvernement ( ministère des affaires
Gouvernement
étrangères)

Niveau politique

Niveau technique

État A Groupe État B


Groupe technique technique Groupe technique
principal principal principal

Figure VIII.3 : Interaction avec les États voisins

En résumé, lors de l’élaboration d’un projet NCSD, l’État côtier


doit mettre en place une infrastructure qui permettra de prendre en
compte tous les aspects d’ordre politique (y compris régional), juridique,
technique et budgétaire devant être déterminés et analysés en vue de la
soumission d’une demande au CLCS.

Étude préliminaire Les sections précédentes décrivent le processus à travers lequel une
décision est prise par l’État côtier afin d’enquêter sur la délimitation des
limites extérieures de son plateau continental au-delà des 200 M. (Voir
aussi la figure II.1 dans CLCS/11/Add.1 : Organigramme directeur pour
l’établissement des limites extérieures du plateau continental.)
Une étude préliminaire sera entreprise afin d’évaluer les lacunes
dans la présentation des données et les conditions requises pour délimiter
les limites extérieures au-delà des 200 M, favorisant de cette façon une
préparation efficace du projet.

Phase d’évaluation
Une étude préliminaire fait partie du processus de planification et
de gestion et doit couvrir les aspects suivants :
ƒ Assembler et organiser toutes les données préexistantes;
ƒ Analyser les données selon l’article 76;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-10
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

ƒ Identifier les sujets clefs en vue des études prochaines;


ƒ Sous-diviser la zone géographique examinée selon l’applicabilité
des formules et les dispositions dérivées des contraintes;
ƒ Identifier les besoins en données complémentaires; et
ƒ Déterminer des plans d’étude préliminaire, des estimations de
coût et des recommandations en vue de futurs travaux.
L’étude préliminaire donne une idée de l’étendue/des implications
du projet pour l’État côtier. Elle est préparée par le TCG et devrait inclure
des recommandations pour une mise en œuvre efficace du projet. Ces
recommandations préliminaires devraient également prendre en compte
les questions liées au coût et au financement. Dans le meilleur des cas, il
devrait y avoir une révision du mécanisme afin de s’assurer de l’efficacité
et de l’effectivité du fonctionnement de la stratégie nationale.
Cette étude préliminaire, qui devrait seulement comporter des
aspects techniques et financiers, sera soumise par le comité directeur au
gouvernement pour considération, à travers les autorités compétentes.
Lorsque le gouvernement prendra la décision de poursuivre, y compris de
prendre les mesures financières nécessaires au projet, le TCG mettra en
œuvre le plan de travail et s’évertuera à prévoir les futurs travaux sur la
base d’une évaluation continue des besoins au niveau technique.

Une étude préliminaire est un outil essentiel de la


planification et de la gestion du projet NCSD. Le TCG prépare
l’étude préliminaire qui couvre seulement les aspects techniques
et ceux liés au financement de l’établissement d’une demande à la
Commission. L’étude préliminaire et ses recommandations sont
soumises au gouvernement, à travers les autorités compétentes,
pour décision et financement appropriés.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-11
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Phase de planification
En tant que phase de planification, l’étude préliminaire revêt
également les tâches suivantes, lesquelles seront décrites en détail dans les
sections appropriées ci-dessous :
• Préparation des levés : En plus des autres tâches telles
que définies dans les sections préalables ci-dessus, la
fonction première du groupe technique principal est de
planifier avec précision les levés pour l’obtention de
données complémentaires, en tenant compte des
recommandations de l’étude préliminaire et des budgets mis
à disposition par le gouvernement;
• Identification de l’expertise technique requise : Afin de
mettre à exécution les tâches qui lui incombent, le groupe
technique principal nécessite une expertise technique dans
de vastes domaines. Une grande part de cette expertise
devrait être disponible de façon interne; la partie restante
devra être contractée en externe.
• Identification de l’équipement technique nécessaire
pour effectuer les levés : Outre les besoins d’expertise et
de données, le groupe technique principal doit être doté de
bureaux bien équipés, probablement d’ordinateurs de haute
technologie et de logiciels et autre installations logistiques
de pointe.
• Définition des demandes de service : Le groupe
technique principal nécessitera une assistance et des services
dans des domaines variés allant des services liés à
l’organisation administrative, à la formation, au soutien
informatique et aux grands contrats de services techniques.
Le détail de ces services peut inclure : le secrétariat,

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-12
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

l’assistance apportée dans le domaine des archives, le


soutien budgétaire et bibliothécaire, etc.

• Considération des besoins en grands contrats de


services : Les grands contrats de service se rapportent
principalement à l’acquisition et au traitement des données
et, en particulier, des données sismiques.

• Sélection d’experts-conseils en tant que de besoin : La


majorité des groupes techniques principaux ont, à long et à
court terme, besoin d’avoir recours à une expertise et à des
capacités supplémentaires pour la réalisation de leurs
travaux.

• Établissement des estimations de coûts : Une


estimation réaliste des coûts est cruciale pour la
budgétisation et le financement des fonds. Dans la plupart
des projets, les principaux coûts se porteront sur
l’acquisition et le traitement des données.

• Soumission des propositions budgétaires et


financières : Le groupe technique principal doit fournir un
plan de travail et les budgets s’y référant afin que le comité
directeur (ou son organe équivalent) prenne les décisions
permettant la progression des travaux et garantisse le
financement approprié.

Gestion du projet Cette phase devrait être entreprise sur la base d’une collaboration
entre le TCG et les représentants de la communauté scientifique ou les
Éude préliminaire et plan
général d’une demande : vue experts qui ne sont pas représentés dans le TCG.
d’ensemble
Cette phase peut également être décrite comme phase descriptive et
phase d’analyse par opposition à la phase opérationnelle décrite ci-
dessous. Cette étude préliminaire consiste à :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-13
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

ƒ Poser des questions liminaires et apporter des réponses


stratégiques;
ƒ Décider quelles sont les données et les informations pertinentes
devant être compilées;
ƒ Formuler et étayer la décision concernant les points fixes des
limites extérieures du plateau continental de l’État côtier;
ƒ Présenter une analyse des coûts/bénéfices; et
ƒ Porter l’étude préliminaire au stade de demande au CLCS.

Questions initiales et étude Dans le processus de délimitation des limites extérieures du plateau
préliminaire en tant que
continental, le premier travail que doit mener l’équipe de l’étude
plan d’action stratégique
préliminaire est le test d’appartenance.

Pour ce faire, l’étude préliminaire doit répondre aux questions


suivantes :
ƒ Les limites extérieures du plateau continental peuvent-elles être étendues
au-delà des 200 M sur la base des informations et des données qui sont
disponibles?
ƒ Quelles sont la meilleure estimation actuelle et l’incertitude reposant sur la
position de ces limites extérieures préliminaires? et
ƒ Les informations et les données sont-elles nécessaires?
Ces questions sont purement techniques et permettent une première
évaluation des informations et des données disponibles concernant la
demande d’un plateau continental étendu sous l’article 76 d’UNCLOS. Elles
offrent également une évaluation préliminaire des besoins d’information et
de données complémentaires afin d’entreprendre le projet.
Des questions d’ordre politique supplémentaires peuvent également
être adressées, notamment :
ƒ Quels sont les coûts et bénéfices économiques et stratégiques pour l’État en
raison de l’établissement d’une demande?
ƒ Une demande occasionnerait-elle une dispute avec d’autres États?

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-14
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

La réponse à ces questions initiales sert de grandes lignes à


un plan d’action stratégique.

Les réponses donnent également au gouvernement un premier


regard sur l’étendue et les coûts des tâches à entreprendre. Le plan
d’action stratégique devrait, en particulier, offrir à l’État côtier des options
préliminaires, ou des alternatives, pour parvenir à limiter les coûts. En
général, l’étude préliminaire devrait être conçue pour :
ƒ Décrire le champ maximum/minimum de toutes les options
concernant les limites extérieures;
ƒ Compiler une base de données de toutes les informations
scientifiques et techniques existantes;
ƒ Identifier toutes les conditions requises pour l’obtention de
données et d’informations supplémentaires;
ƒ Fournir une analyse des coûts/bénéfices de tous les champs
d’options;
ƒ Identifier la portée de toute dispute terrestre ou marine
potentielle ou réelle; et
ƒ Déterminer une procédure efficace à travers laquelle
l’établissement de la demande doit être fait.

L’étude préliminaire doit exécuter le test d’appartenance qui


fournit des prévisions réalistes sur la fixation des limites
extérieures au-delà des 200 M. Ce type de test ouvre également la
voie à l’établissement d’un plan d’action stratégique donnant lieu
à une soumission effective de la demande au CLCS.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-15
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Compilation des Une étape nécessaire, devant être effectuée à un stade précoce dans
données et des
le développement de la demande, est la collecte de données sur le plateau
informations :
compilation continental de l’État côtier.

Il est vraisemblable qu’un large éventail d’informations sera déjà


disponible au niveau national ou dans le domaine public. Toutefois,
dans certains cas, parce que les données requises sont très techniques et
impliquent l’utilisation d’une technologie de pointe ou un équipement
et
une recherche à prix élevé, les données sont souvent la propriété d’entités
commerciales. En plus de ces sources, les données peuvent être générées
à travers des levés réalisés par des prestataires de services. Ce processus
est décrit en détail dans une section suivante.

Il convient d’ajouter que, selon son mandat, le CLCS offrira


des conseils scientifiques et techniques, s’ils sont requis par un
État côtier, durant l’établissement des données. Il offrira également
un soutien dans l’établissement des données, y compris, mais ne se
limitant pas à, des conseils concernant la compilation et l’analyse
des données.

• Établissement des estimations de coûts : Une


estimation réaliste des coûts est cruciale pour la
budgétisation et le financement des fonds. Dans la
plupart des projets, les principaux coûts se porteront
sur l’acquisition et le traitement des données.
• Soumission des propositions budgétaires et
financières : Le groupe technique principal doit
fournir un plan de travail et les budgets s’y référant afin
que le comité directeur (ou son organe équivalent)

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-16
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

prenne les décisions permettant la progression des


travaux et garantisse le financement approprié.

Gestion du projet Cette phase devrait être entreprise sur la base d’une collaboration
entre le TCG et les représentants de la communauté scientifique ou les
Éude préliminaire et plan
général d’une demande : vue experts qui ne sont pas représentés dans le TCG.
d’ensemble
Cette phase peut également être décrite comme phase descriptive et
phase d’analyse par opposition à la phase opérationnelle décrite ci-
dessous. Cette étude préliminaire consiste à :
ƒ Poser des questions liminaires et apporter des réponses
stratégiques;
ƒ Décider quelles sont les données et les informations pertinentes
devant être compilées;
ƒ Formuler et étayer la décision concernant les points fixes des
limites extérieures du plateau continental de l’État côtier;
ƒ Présenter une analyse des coûts/bénéfices; et
ƒ Porter l’étude préliminaire au stade de demande au CLCS.

Questions initiales et étude Dans le processus de délimitation des limites extérieures du plateau
préliminaire en tant que
continental, le premier travail que doit mener l’équipe de l’étude
plan d’action stratégique
préliminaire est le test d’appartenance.

Pour ce faire, l’étude préliminaire doit répondre aux questions


suivantes :
ƒ Les limites extérieures du plateau continental peuvent-elles être étendues
au-delà des 200 M sur la base des informations et des données qui sont
disponibles?
ƒ Quelles sont la meilleure estimation actuelle et l’incertitude reposant sur la
position de ces limites extérieures préliminaires? et
ƒ Les informations et les données sont-elles nécessaires?
Ces questions sont purement techniques et permettent une
première évaluation des informations et des données disponibles

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-17
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

concernant la demande d’un plateau continental étendu sous l’article


76 d’UNCLOS. Elles offrent également une évaluation préliminaire
des besoins d’information et de données complémentaires afin
d’entreprendre le projet.
Des questions d’ordre politique supplémentaires peuvent également
être adressées, notamment :
ƒ Quels sont les coûts et bénéfices économiques et stratégiques pour l’État en
raison de l’établissement d’une demande?
ƒ Une demande occasionnerait-elle une dispute avec d’autres États?

La réponse à ces questions initiales sert de grandes lignes à


un plan d’action stratégique.

Les réponses donnent également au gouvernement un premier


regard sur l’étendue et les coûts des tâches à entreprendre. Le plan
d’action stratégique devrait, en particulier, offrir à l’État côtier des options
préliminaires, ou des alternatives, pour parvenir à limiter les coûts. En
général, l’étude préliminaire devrait être conçue pour :

ƒ Décrire le champ maximum/minimum de toutes les options


concernant les limites extérieures;
ƒ Compiler une base de données de toutes les informations
scientifiques et techniques existantes;
ƒ Identifier toutes les conditions requises pour l’obtention de
données et d’informations supplémentaires;
ƒ Fournir une analyse des coûts/bénéfices de tous les champs
d’options;
ƒ Identifier la portée de toute dispute terrestre ou marine
potentielle ou réelle; et
ƒ Déterminer une procédure efficace à travers laquelle
l’établissement de la demande doit être fait.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-18
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

L’étude préliminaire doit exécuter le test d’appartenance qui


fournit des prévisions réalistes sur la fixation des limites
extérieures au-delà des 200 M. Ce type de test ouvre également la
voie à l’établissement d’un plan d’action stratégique donnant lieu
à une soumission effective de la demande au CLCS.

Compilation des Une étape nécessaire, devant être effectuée à un stade précoce dans
données et des
le développement de la demande, est la collecte de données sur le plateau
informations :
compilation continental de l’État côtier.

Il est vraisemblable qu’un large éventail d’informations sera déjà


disponible au niveau national ou dans le domaine public. Toutefois, dans
certains cas, parce que les données requises sont très techniques et
impliquent l’utilisation d’une technologie de pointe ou un équipement et
une recherche à prix élevé, les données sont souvent la propriété d’entités
commerciales. En plus de ces sources, les données peuvent être générées
à travers des levés réalisés par des prestataires de services. Ce processus
est décrit en détail dans une section suivante.

Il convient d’ajouter que, selon son mandat, le CLCS offrira


des conseils scientifiques et techniques, s’ils sont requis par un
État côtier, durant l’établissement des données. Il offrira également
un soutien dans l’établissement des données, y compris, mais ne se
limitant pas à, des conseils concernant la compilation et l’analyse
des données.

Sources possibles Prenant en compte les coûts élevés de la collecte des données, il est
de données
important d’identifier les différentes sources de données disponibles dans
le domaine public, par opposition à ce qui est disponible
commercialement. Cette tâche devrait être entreprise par le TCG.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-19
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Ainsi qu’il est mentionné ci-dessus, les données peuvent être


disponibles au sein du gouvernement, des institutions académiques et
privées (voir fig. VIII.2 ci-dessus) ou en dehors de l’État côtier. Toutefois,
afin d’éviter une duplication inutile en terme de temps, d’efforts et de
frais, priorité devrait être donnée à la collecte régionale qui, tout en
répondant aux besoins de plus d’un État, peut être la source de données et
d’informations précieuses pour les objectifs de l’État côtier.
L’annexe I des directives scientifiques et techniques de la
commission fournit une liste des sources de données disponibles au
niveau international, laquelle peut inclure :
ƒ Des organisations internationales – L’État côtier peut obtenir
des données à travers des programmes scientifiques internationaux
ou régionaux des agences spécialisées du système des Nations
Unies ou des organes régionaux desquels l’État côtier est membre.
Les unions scientifiques du Conseil international (ICSU) sont
particulièrement utiles à cet égard.
ƒ Les institutions gouvernementales et académiques d’autres États
– Cette source ne devrait pas être sous-estimée, particulièrement
en vue des dispositions de la partie XIII d’UNCLOS sur la
recherche scientifique marine. Ces dispositions favorisent la
diffusion des informations et des données acquises à travers des
recherches scientifiques marines dans les zones économiques
exclusives ou sur le plateau continental des États côtiers (art. 244).
Référence est également faite à l’article 249 de la Convention sur
l’obligation de se conformer à certaines dispositions, notamment
a) garantir le droit de l’État côtier de participer ou d’être
représenté à bord des navires de recherche (un des autres
bénéfices à consulter les États voisins suffisamment tôt); et
b) donner à l’État côtier, à sa demande, des rapports, des données
et des échantillons, une évaluation des résultats des données, des

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-20
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

échantillons et des recherches. Selon cet article, l’État ou les États


faisant la recherche devrai(en)t mettre à disposition les résultats de
la recherche à travers les voies nationales ou internationales
appropriées. Un État côtier peut ainsi avoir le droit d’obtenir
certaines données qu’il sollicite pour la présentation de la demande
à travers ces dispositions.
Pour des données scientifiques et techniques spécifiques, d’autres
sources peuvent être explorées, notamment :
ƒ Des données géodésiques (positionnement et information
géométrique, etc.);
ƒ Des données bathymétriques et des produits dérivés (systèmes
de mesure, etc.);
ƒ Des données géophysiques et des produits dérivés (sismiques,
gravité, magnétiques, radiométriques, etc.); et
ƒ Des données géologiques et autres données (échantillons et
données géochimiques in situ).
Il existe plusieurs sources d’information concernant le littoral
numérique, les données bathymétriques, sismiques, sur l’épaisseur
sédimentaire, la gravité, les informations scientifiques magnétiques et
autres informations pertinentes, qui sont disponibles dans le domaine
public, gratuitement ou à un coût nominal.
Ci-dessous figurent quelques exemples de sources pour des
littoraux digitaux ou des graphiques nautiques (mode matriciel et mode
vectoriel) :

• World Vector Coastline


<http ://rimmer.ngdc.noaa.gov/mgg/coast/getcoast.html>

• Base de données mondiale auto consistantes, hiérarchiques


et de haute résolution du littoral
<http ://www.ngdc.noaa.gov/mgg/shorelines/gshhs.html>

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Module VIII à l’établissement d’une demande

• L’ETM ortho rectifié Landsat+ et la base de données


d’images TM
<http ://edcdaac.usgs.gov/nsdp/nsdp_news.asp>
Les données numériques bathymétriques peuvent également
être trouvées auprès des sources suivantes :

• Le centre de données IHO pour la bathymétrie digitale–


base de données GEODAS (+ d’autres groupes de données)
<http ://www.ngdc.noaa.gov/mgg/geodas/geodas.html>

• La base de données Wessel et Smith (bathymétriques,


gravité et magnétiques)
<http ://topex.ucsd.edu/cgi-bin/cruise_data.cgi>

• La base de données Lamont Doherty


<http ://ocean-ridge.ldeo.columbia.edu/>

• Scientific Ice Expedition (SCICEX)


<http ://www.ldeo.columbia.edu/res/pi/SCICEX/>

Lors de la planification des levés des données bathymétriques, et


en préparation de l’étude préliminaire, l’État côtier peut être assisté par
des modèles bathymétriques, certains desquels étant disponibles dans le
domaine public, notamment :

ƒ L’Atlas digital GEBCO


<http ://www.ngdc.noaa.gov/mgg/gebco/
gebcocentenrycdrom.html>

ƒ La base de données bathymétrique numérique


NAVOCEANO – Résolution variable (DBDB-V)
<https ://128.160.23.42/dbdbv/dbdbv.html>

ƒ Etopo2
<http ://www.ngdc.noaa.gov/mgg/fliers/01mgg04.html>

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Module VIII à l’établissement d’une demande

ƒ Le modèle bathymétrique dérivé d’altimétrie de Sandwell


et Smith
<http ://topex.ucsd.edu/WWW_html/mar_topo.html>
Le choix d’un modèle bathymétrique est important parce que plus
le maillage est fin, plus précise est l’observation des détails.
L’augmentation des informations bathymétriques contenues dans les
maillages plus fins a indéniablement un impact significatif. Lors de
l’utilisation de maillages plus fins, la résolution des images devient plus
pointue et les complexités de la morphologie du plateau continental
apparaissent plus clairement que nous ne pourrions les voir dans les
autres modules.
Certains maillages ne sont toutefois pas adaptés au besoin d’une
demande soumise à la Commission. Par exemple, certains maillages
peuvent seulement indiquer les tendances générales de l’épaisseur
sédimentaire, lesquelles demeurent à l’état expérimental. De telles
informations devraient être prises avec prudence dans les régions où
d’importants changements dans l’épaisseur sédimentaire peuvent
survenir sur de courtes distances, telles que les zones de fracture et les
zones de sous-sol complexes.
Quelques exemples de sources de données géodésiques et
géophysiques sont :

ƒ Le service GPS international (IGS)


<http ://igscb.jpl.nasa.gov>

ƒ Le programme de forage en mer profonde (DSDP)/Le


programme de forage en océan (ODP)
<http ://www-odp.tamu.edu/>

ƒ Le centre de données académiques de réflexion et de


réfraction sismique
<http ://www.ig.utexas.edu/sdc/>

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ƒ Les données mondiales du centre de géologie marine et


de géophysique (grille d’épaisseur sédimentaire)
<http ://www.ngdc.noaa.gov/mgg/sedthick/sedthick.
html>

ƒ L’Université de San Diego, Californie (modèle croûtal)


<http ://mahi.ucsd.edu/Gabi/sediment.html#ftp>

Figure VIII.4 : Sites de localisation IGS utilisés


dans la étermination d’éphémérides GPS précis et estimés

La figure VIII.4 ci-dessus illustre le fait que la plupart des données


géodésiques et géophysiques existent déjà et sont également disponibles
en appui du positionnement différentiel en mode post-traitement.

Délimitation des Lors de l’établissement de la demande, l’équipe conduisant l’étude


limites extérieures du
préliminaire doit s’assurer et démontrer que les données et les
plateau continental :
une procédure informations recueillies illustrent chacune des dispositions prévues à
itérative convergeant
l’article 76 de la Convention, lesquelles constituent le point de départ
vers une solution
pour la délimitation (voir module 1 sur les aspects juridiques). La limite
extérieure définitive doit répondre au test de toutes les dispositions
pertinentes contenues dans l’article 76, l’annexe II de la Convention, les
Directives scientifiques et techniques et, si nécessaire, l’annexe II de
l’acte final (Déclaration d’interprétation concernant une méthode
spécifique à utiliser dans l’établissement de la limite extérieure du plateau
continental).

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VIII-24
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Évaluation Lors de l’identification des limites extérieures, l’étude préliminaire


des incertitudes
devrait s’attacher à lever les dernières incertitudes. À cet égard, il convient
de noter que les Directives scientifiques et techniques de la Commission
consacrent une attention particulière à l’évaluation et à la documentation
des incertitudes pesant sur les données utilisées pour soutenir une
demande (évaluations des estimations des marges d’erreurs a priori ou a
posteriori et des zones de confiance associées aux mesures et aux limites).

Figure VIII.5 : Isobathes 2 000 et 2 500 m ±1 %


et leurs zones de confiance horizontales

L’évaluation des incertitudes dans les données venant appuyer une


demande peut fournir des estimations maximum et minimum pour
chacune des règles établies dans l’article 76 et, en dernier ressort, les
limites extérieures du plateau continental au-delà des 200 M. Ainsi, cette
limite peut être déterminée en utilisant, comme il convient, une des deux
formules et contraintes comme suit :

ƒ FOS et sa zone de confiance plus 60 M;


ƒ FOS et sa zone de confiance, et l’épaisseur sédimentaire et son
intervalle de confiance;

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VIII-25
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ƒ Les lignes de base et leur zone de confiance plus 350 M; et


isobathe 2 500 m et sa zone de confiance horizontale (voir
fig. VIII.5).
La délimitation des limites extérieures est le résultat d’une analyse
itérative (ou d’étapes répétées) et d’une interprétation des données et des
informations recueillies :
ƒ Les données préliminaires répondraient à la question de savoir
si le plateau continental s’étend au-delà des 200 M, même si cela
n’est pas spécifié à un grand degré de précision; et
Les données et les informations supplémentaires permettraient de
diminuer le champ des incertitudes.

Il convient de noter que dans l’itération des données, un


seuil peut être atteint au-delà duquel des données
complémentaires ne peuvent pas nécessairement contribuer à
augmenter de manière significative la largeur et/ou
l’exactitude des limites extérieures.

Analyse des Comme il sera souligné dans les sections ci-dessous, il est
coûts/bénéfices
important d’évaluer les coûts et les bénéfices potentiels de
l’ensemble du projet NCSD. Par conséquent, l’analyse faite par
l’équipe réalisant l’étude préliminaire devrait s’efforcer :
ƒ De montrer comment les coûts peuvent être minimisés;
ƒ D’identifier les bénéfices potentiels (économiques, accès
potentiel aux ressources; stratégiques, exercice de la juridiction
et le contrôle sur le plateau continental étendu); et
ƒ D’évaluer concrètement les risques en montrant les meilleurs et
pires scénarios.

Planification des Une des tâches additionnelles importantes du TCG est de prévoir
levés de données
complémentaires avec précision les levés afin de collecter des données complémentaires sur

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VIII-26
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la base des conclusions obtenues à travers l’étude préliminaire et les


budgets octroyés par le gouvernement. Ceci demande des analyses
détaillées des données existantes en relation avec les dispositions de
l’article 76. Ces analyses révéleront quels types de données seront
nécessaires ainsi que l’étendue de la zone géographique devant encore être
couverte par les levés.
Même si les données devant être collectées devraient être guidées
par les dispositions de l’article 76 de la Convention, des levés détaillés
peuvent également offrir à l’État côtier des informations sur les
ressources disponibles du plateau continental.

Spécification des Le projet NCSD requiert l’exécution de nombreuses tâches en


types de données,
cartes de plans de matière d’informations qui revêtent un caractère important aux
levés, etc. différents stades du processus de préparation et de gestion.
L’exécution des levés est une de ces tâches et implique des analyses
et des prises de décisions concernant les spécifications détaillées des
données afin de répondre aux besoins spécifiques de chacun des cas
prévus à l’article 76 de la Convention. Le TCG devra également
identifier les spécifications techniques pertinentes liées aux données,
notamment :
ƒ La couverture monofaisceau versus multifaisceau;
ƒ Le levé sismique par mini pistolet à air versus un levé à grande
échelle;
ƒ Les données de vitesse : câble long versus balise acoustique;
ƒ L’acquisition complémentaire grav/mag; et
ƒ Les opérations séparées ou combinées des navires.
Le TCG devrait entreprendre, si possible, une recherche
préliminaire sur la sélection contractuelle des compagnies internationales
en géophysique afin d’identifier les capacités techniques et les coûts
généraux pour les différents types de levé. Les informations à collecter à

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VIII-27
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Module VIII à l’établissement d’une demande

cet égard devraient se concentrer sur a) les zones d’opérations habituelles


des compagnies géophysiques internationales; b) leur flotte
opérationnelle; c) l’acquisition de l’équipement qui est disponible; d) les
informations générales liées aux coûts pour l’acquisition et la mobilisation
(si possible); et e) les présentations et les consultations avec les
compagnies.
Cette recherche constituera la base de préparation des appels
d’offres et des levés selon le budget disponible et les conditions requises
en termes d’information.
Au stade de la planification, il peut également être rentable de faire
participer un État voisin à des levés conjoints. Ceci demande une
préparation commune et l’échange probable d’échange de données et
d’interprétations. Si une telle coopération est positive, elle servira de base
pour établir des procédures acceptées mutuellement afin de soumettre la
demande finale.
Des consultations avec les pays voisins peuvent porter sur
l’engagement de programmes de levés communs. À travers des
consultations, il est vraisemblable que les États voisins s’accordent
sur les éléments de détail concernant les opérations de levé des
navires. De tels levés identifieraient les zones susceptibles de se
chevaucher et les bases de données d’intérêt commun. Sur la base des
informations récoltées, il sera plus aisé pour les États coopérants de
revoir ensemble, et à tout moment, de tels plans de levés et
d’atteindre de meilleurs résultats tout en limitant les coûts
occasionnés. À travers des consultations, les États voisins peuvent
également s’entendre sur les procédures à établir en vue d’une
coopération continue tout au long du processus d’établissement de la
demande à la Commission et sont mieux à même d’établir des
mécanismes à travers lesquels ils peuvent coopérer.

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VIII-28
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Module VIII à l’établissement d’une demande

Il est important d’insister sur l’importance de faire participer


les États voisins aux études conjointes dès le stade de la
planification de la demande. Ceci nécessite une préparation
commune et, vraisemblablement, un échange des données et des
interprétations. Si une telle coopération s’avère productive, cela
constituera une bonne base, à un stade ultérieur, pour l’adoption
de procédures agréées conjointement lors de la soumission des
demandes finales.

Analyse de l’expertise Afin d’accomplir ses différentes tâches, le TCG requiert une
et de l’équipement
expertise technique dans de vastes domaines, une grande partie de
requis
laquelle devrait être disponible de façon interne, alors que le reste peut
être contracté à l’extérieur. Toutefois, le TCG devrait s’engager jusqu’où
son expertise et sa capacité de traitement, d’analyse et d’interprétation de
toutes les données le permettront.
L’équipement technique requis – En complément de l’expertise, le
TCG doit être doté de bureaux, d’ordinateurs, de logiciels et des
installations appropriées. Au cours du projet, l’État peut accumuler un
volume substantiel de données géophysiques et bathymétriques
nécessitant des ordinateurs et des logiciels de haute performance. Des
tiroirs de stockage peuvent également s’avérer nécessaires pour les cartes
physiques. Toutes les données devraient être, dans la mesure du possible,
stockées sous format numérique, permettant ainsi de les référencer et les
transporter plus aisément.
Ces données obtenues seront également importantes pour le
mappage futur et l’évaluation des ressources du plateau continental.
L’État devrait, par conséquent, prendre les dispositions nécessaires pour
fournir des moyens de stockage sûrs des données et permettre leur
extraction de manière effective, non seulement pour la durée du projet
mais bien au-delà. Si l’État n’a pas les capacités de procéder à un tel

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VIII-29
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

stockage, il devrait chercher des arrangements possibles à travers une


expertise et des arrangements extérieurs.
Pour l’interprétation et l’analyse des données, l’équipement
technique nécessaire pourrait inclure : une station de travail ou des
systèmes d’interprétation sismique installés sur PC, un logiciel PC
grav/mag, et un logiciel PC SIG pour les analyses de bathymétrie et la
compilation des données.

Les demandes Le TCG demandera une assistance et des services dans de


de services
nombreux domaines allant de la gestion administrative (par exemple
secrétariat, archivage et support budgétaire) au soutien informatique et
bibliothécaire, à la formation (cours et ateliers) et à la passation de grands
contrats de services, notamment pour l’acquisition et le traitement des
données. Ces contrats peuvent également inclure le recrutement
d’experts/consultants dans des domaines qui ne sont pas représentés dans
le TCG, d’autant plus que le TCG devra recourir, pour une large part de
ses travaux, à une expertise complémentaire et avoir les moyens
d’accomplir sa tâche sur une base ad hoc.
Les services de consultants experts concerneront principalement
l’étude préliminaire et porteront sur : a) la détermination de l’acquisition
et des spécifications de traitement des données; b) l’acquisition d’un
contrôle de qualité pour les données obtenues à bord des navires, c) le
traitement du contrôle de qualité; d) l’interprétation des données
géophysiques; et e) le système d’informations géographiques (SIG) et la
compilation des données. Le TCG peut également avoir besoin de
l’assistance d’experts dans les spécifications d’appels d’offres et les
négociations contractuelles.
Afin de rassembler toutes les données nécessaires garantissant la
couverture de toutes les informations requises, le TCG peut avoir recours
à la passation de grands contrats de services. Ces contrats concerneront

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VIII-30
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

l’acquisition et le traitement des données (bathymétriques, sismiques et de


données grav/mag), des services qui sont habituellement délivrés par de
grandes compagnies internationales par sous-traitance. Toutefois, les
compagnies susmentionnées peuvent également, en tant que nécessaire,
fournir des services complets allant de la détermination des spécifications
des données requises, leur acquisition, leur évaluation, la conduite d’un
contrôle de qualité à l’exploitation et à l’interprétation des données.

Estimation des coûts Comme établi ci-dessus, une estimation réaliste des coûts est
cruciale pour budgétiser et procéder à des appels de fonds.

Dans la plupart des projets NCSD, les principaux coûts


porteront sur l’acquisition et le traitement des données.

Le TCG doit fournir un plan de travail, y compris des budgets,


afin de permettre aux autorités compétentes, au niveau politique, de
prendre des décisions pour la bonne suite des travaux et de sécuriser les
fonds appropriés. Les estimations de coûts doivent inclure, notamment,
les coûts internes liés à tout le personnel et à l’occupation des locaux, à
l’étude préliminaire, y compris le recrutement des experts et le lancement
des appels d’offres, et à la formation. Le plan de travail doit prévoir des
assurances concernant les garanties de financement telles que celles
fournies par le gouvernement, les programmes de développement
bilatéraux, les fonds de pension et le soutien en nature des institutions
pertinentes. Des projections claires sur les coûts et les budgets détaillés,
même si elles sont révisées après une plus grande évaluation, doivent être
soumises au gouvernement afin que ce dernier soit pleinement informé,
et de façon réaliste, sur le coût total du projet.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-31
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Module VIII à l’établissement d’une demande

Des consultations effectives et continues entre les


partenaires politiques et techniques du projet jouent un rôle vital
dans l’établissement d’une base financière solide pour la mise en
œuvre du projet.

Gestion du projet Une fois que la structure organisationnelle est en place, que tous
Vue d’ensemble
les partenaires ont été mandatés, le financement et les budgets identifiés,
la phase suivante peut commencer. Cette phase comprend la collecte, la
compilation et l’interprétation des données afin d’établir une localisation
des limites définitives, et l’établissement de la demande à la Commission.
Une mise en œuvre opérationnelle du projet commencera avec a)
le nécessaire processus de passation de contrats; b) la conduite de levés
ainsi que leur gestion et leur supervision; c) l’interprétation et les analyses
des données compilées pour la détermination finale de la localisation des
limites extérieures; et d) l’établissement des documents venant soutenir la
demande, et la présentation de la demande à la Commission.

Processus de Décision du lancement d’appels d’offres – La procédure qui


passation de contrats
suit : a) le moment où la décision est prise; b) le lancement de l’appel
Vue d’ensemble
d’offres concernant un projet; et c) la signature du contrat final est très
importante. Elle permet à l’État côtier de recevoir les meilleures offres
disponibles dans le cadre du projet approuvé.
En raison du haut niveau de détails techniques et scientifiques
requis dans la rédaction des contrats pour l’acquisition des données, ce
processus sera principalement pris en charge par le TCG, en
collaboration avec les experts juridiques en tant que nécessaire. Le TCG
est le « client » puisqu’il va être le bénéficiaire et l’utilisateur des données
allant être acquises. Il devient le « client » lorsque le contrat d’acquisition
est signé.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-32
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

La première étape consiste toujours à identifier et à décrire la part


du projet qui requiert des services de compagnies commerciales et de
consultants. L’étape suivante consiste à établir un appel d’offres et à faire
son annonce de façon appropriée dans les magazines et gazettes
internationaux spécialisés. Après la date d’échéance, les offres soumises
doivent être revues en détail et une liste des candidats les plus
intéressants établie. Les soumissionnaires des offres devraient être invités
à des entretiens supplémentaires et à des négociations afin d’identifier
lesquels parmi eux sont les mieux adaptés et les finalistes de l’offre. La
dernière tâche importante consiste à spécifier et à s’entendre sur tous les
termes et les questions techniques qui figureront dans le contrat final ou
le contrat d’acquisition.

Processus de Appel d’offres pour l’acquisition des données – L’appel


passation de contrats
d’offres est préparé et diffusé afin d’informer les compagnies que
Appels d’offres
certains services seront requis par l’État côtier. La section ci-dessous
élabore plus à même les procédures d’appels d’offres et de soumission
d’offres pour l’acquisition de données bathymétriques et sismiques. Il
convient de noter que ces informations sont indiquées à titre indicatif
seulement et peuvent nécessiter d’être adaptées aux contrats portant sur
d’autres types de données
Contenu de l'appel d’offres – Le document d’appel d’offres
devrait inclure : a) une présentation synthétique du projet; b) les
spécifications des normes requises pour l’équipement et les solutions (à
un degré pratique); et c) la qualité et la transmission des données
requises. Une décomposition de la structure des coûts envisagée pour le
projet doit également être spécifiée. Des considérations d’ordre général
concernant le projet peuvent également être incluses.
L’appel d’offres devrait aussi contenir des informations générales
sur les navires susceptibles d’être déployés pour la réalisation des levés

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Module VIII à l’établissement d’une demande

ainsi que d’autres informations pratiques concernant les dates limites et


les procédures relatives au processus d’appel d’offres. Toutefois, il
convient de noter qu’en général, des réglementations sur les processus
d’appels d’offres existent dans la plupart des pays pour les entités
gouvernementales.

L’appel d’offres devrait être rédigé de manière à permettre


au soumissionnaire de l’offre d’avoir un degré raisonnable de
flexibilité concernant les solutions techniques et la structure des
coûts, tout en stipulant clairement les normes techniques et la
qualité des données requises.

1. Description du programme (ou informations liées au projet)


La description du programme inclura une description de la zone
géographique d’intérêt et une carte à petite échelle. Au minimum, de plus
amples informations devraient inclure la superficie totale devant être
couverte, le volume de données estimé qu’il en résultera et, si nécessaire,
quel type de données complémentaires devrait être recherché au cours de
la même étude. (Un exemple sur la manière de formuler les informations
requises est présenté ci-dessous, fig. VIII.6.)

L’acquisition et le traitement des données de l’échosondeur à


multifaisceau (MBES) doivent être effectués dans les temps. Ceci signifiera une
couverture complète de la zone de xxxx à xxxx km2, soit un nombre équivalent
de kilomètres lignes des profils sélectionnés dans la zone de levé indiquée dans
la carte jointe.
Un programme optionnel d’acquisition complémentaire et un traitement
des données uniques et/ou à faible déploiement sismique multitrace à haute
résolution (HRS) et sismique à ultra haute résolution (UHRS) doivent être
examinés. Les kilomètres lignes devront être fournis si l’option MBES est
retenue. Le client peut décider de partager le programme intégral en deux
campagnes parallèles.

Figure VIII.6 : Exemple de description du programme


[Bien que très bref, l’exemple ci-dessus couvre tous les aspects essentiels
du programme.]

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-34
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Module VIII à l’établissement d’une demande

2. Spécifications techniques
a) Levé de bathymétrie
Les normes de l’équipement technique doivent être spécifiées à un
degré de précision qui permettra au soumissionnaire de l’offre de
formuler une offre appropriée.
Pour un levé de bathymétrie, ceci implique des spécifications
concernant l’échosondeur (profondeur des eaux, largeur de l’enveloppe,
résolution, etc.), la fréquence et les conditions requises concernant la
mesure de la vitesse de l’eau, et les spécifications pour l’acquisition des
données géophysiques complémentaires. L’exactitude et la fiabilité
requises des systèmes de navigation utilisés sont d’importants paramètres
nécessitant d’être également spécifiés.

L’équipement de l’échosondeur multifaisceau (MBES) doit être adapté à


des eaux de 3 500-4 000 mètres ssl de profondeur. Aucune décision n’a été
arrêtée sur la sélection du système MBES, et il est demandé au soumissionnaire
de l’offre de spécifier les options valables. Le mappage a pour but d’acquérir, de
façon efficace et sûre, des données liées à la profondeur avec la résolution
maximum, y compris la réflectivité/rétrodiffusion/les données liées aux sondes
à haute résolution. L’offre devrait prendre en compte une évaluation de ces
différentes exigences, y compris les descriptions techniques détaillées de
l’équipement suggéré, et de l’expérience préalable.

Figure VIII.7 : Exemple de spécification MBES

b) Levés sismiques
En ce qui concerne les levés sismiques, le client devrait spécifier
les conditions requises concernant la flûte sismique et l’installation de la
source ainsi que la possible acquisition de types de données
complémentaires. Actuellement, le traitement des données à bord
devient de plus en plus commun et, si c’est une condition requise, les
produits et procédures techniques finals attendus pour la remise de
données préliminaires pour inspection doivent être spécifiés. Comme
dans toute autre étude marine, les normes des systèmes de navigation
requises doivent être également mentionnées.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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Module VIII à l’établissement d’une demande

3. Qualité des données et spécification de leur transmission


(bathymétrie)
Les normes requises concernant la qualité des données devraient
être également spécifiées dans l’appel d’offres. Dans de nombreux cas,
des normes publiées peuvent servir de référence. Pour les études de
bathymétrie, la densité des points de sonde et l’exactitude de la
documentation sont importantes ainsi que les procédures de contrôle de
qualité. Le contrôle de qualité est habituellement assuré par un
représentant du client à bord du navire, et par l’application des
procédures internes de contrôle de qualité de la compagnie
Afin de permettre à la compagnie de services d’évaluer de façon
exacte les conditions requises pour la diffusion des données, l’appel
d’offres devrait contenir des spécifications sur le type de données qu’il
est convenu de communiquer au client. De telles spécifications devraient
inclure les types et les formats des données, ainsi que les produits utilisés
tels que les cartes, profils et autres images. En outre, les médias de
diffusion, les formats de classement et une liste des rapports finaux
devraient être compris dans l’appel d’offres.

4. La structure des coûts


Les coûts et les rémunérations sont des aspects essentiels de
l’appel d’offres et du processus contractuel. Par conséquent, l’appel
d’offres devrait être précis sur la façon dont le soumissionnaire devrait
présenter la structure des coûts du projet. Le client peut demander une
cotation des taux sous différentes formes (d’habitude, par km ligne, par
couverture de la zone) afin de comparer les soumissionnaires et
d’identifier la structure d’étude de rentabilité la plus efficace. L’offre
devrait aussi spécifier les procédures et les coûts lors du temps de non-
fonctionnement (pour raison climatique et pannes techniques).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-36
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Processus de L’annonce de l’appel d’offres – La procédure habituelle pour


passation du contrat
annoncer l’appel d’offres est de soumettre un extrait de l’appel d’offres
Appels d’offres
aux magazines d’affaires spécialisés et les gazettes gouvernementales. Le
document complet d’appel d’offres devrait être communiqué aux
compagnies intéressées sur demande. Ceci permettrait également au
client de savoir en avance qui pourrait être intéressé à soumettre un
appel d’offres.
Examen des appels d’offres – Après la date de clôture établie, le TCG,
et/ou le comité directeur, examinera et comparera les appels d’offres. Le
critère principal d’évaluation est l’appel d’offres qui assurerait les
meilleurs résultats requis dans les limites du budget donné. Ceci inclut
une évaluation des risques d’échec dus aux problèmes techniques,
financiers ou de compétence. À cet égard, le TCG et/ou le comité
devrait requérir des références de la part des soumissionnaires. Cette
évaluation initiale des offres devrait donner lieu à une liste de
compagnies sélectionnées pour lesquelles les offres méritent un examen
approfondi.
Rencontre avec les soumissionnaires d’appel d’offres sélectionnés –
Les soumissionnaires sélectionnés devraient être invités à discuter l’offre
d’une manière plus approfondie, de manière à s’assurer que tous ses
aspects sont compris correctement, et de clarifier plus à même toutes les
questions possibles, y compris celles susceptibles d’être négociées. La
sélection finale d’un(e) compagnie/consultant favorisé(e) ne devrait pas
avoir lieu avant que ce processus ait été complété pour tous les
soumissionnaires des appels d’offres sélectionnés.

Processus de Contrat d’acquisition – Après que la sélection finale ait été faite, un
passation de contrat
contrat d’acquisition devrait être signé avec le soumissionnaire d’appel
Le contrat
d’offres retenu. Pour les contrats d’achat de données bathymétriques et
sismiques, les contrats sont en général des documents assez substantiels

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-37
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

et ils doivent être arrangés de façon structurée. Le contrat sera


habituellement composé : a) d’une partie principale qui traite des aspects
juridiques, et b) d’annexes qui détaillent le programme de travail et les
procédures.
a) La partie principale d’un contrat – La partie principale d’un
contrat couvre un vaste champ de questions juridiques ainsi que les
droits et obligations des parties. Habituellement, les gouvernements et les
compagnies commerciales disposent de contrats types qui couvrent tous
ces aspects. (Quelques exemples sur la manière de rédiger les obligations
du prestataire de services et le niveau minimum de détails requis sont
fournis dans les figures VIII.8 et VIII.9 ci-dessous.)
b) Les annexes au contrat – Les annexes traitent des questions
opérationnelles du projet et seront souvent spécifiquement désignées
pour chaque cas. Elles incluent normalement les conditions requises
concernant l’étendue du travail, les dispositions en terme de
compensation, le calendrier du contrat, les conditions en terme de travail
administratif et les spécifications techniques et opérationnelles. Il est
important que tous les sujets de préoccupation soient spécifiés pour la
satisfaction des deux parties. Si elles sont évoquées d’emblée, ces
préoccupations permettent l’établissement de procédures équitables dès
le départ et de prendre rapidement des décisions lorsque des problèmes
surviennent.

1. OBLIGATIONS DU PRESTATAIRE DE SERVICES


1.1. Le prestataire aura l’entière responsabilité de la réalisation du contrat.
Toutefois, le client aura le droit de donner ses instructions au prestataire
concernant la gestion de ou des levé(s) proprement dit(s), de s’entretenir avec
le(s) superviseur(s) du prestataire ou d’autres représentants et de lui apporter
des conseils concernant toutes les phases du levé et d’établir et de discuter des
techniques, des lignes désignées et des processus faisant partie des dispositions
de ce contrat. Ceci ne devrait pas soustraire le prestataire à ses responsabilités.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-38
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

1.2. Si le prestataire trouve que de telles instructions ont été données trop
tardivement ou qu’elles sont irréalisables en fonction des programmes
techniques, économiques ou des calendriers, le prestataire devra immédiatement
notifier le client en conséquence. À condition qu’il y ait suffisamment de temps,
les parties se réuniront; dans ce cas, pour discuter du problème en vue de
trouver une solution satisfaisante. Toutes les activités du prestataire ci-dessous
sont celles d’un prestataire indépendant et aucun de ses employés sont des
employés ou des agents du client. Rien dans ce contrat ne devrait être considéré
ou interprété comme créant sous quelque forme que ce soit une joint venture
ou un partenariat ou une responsabilité commune entre le client et le
prestataire.
1.3. Si le prestataire ne notifie pas le client et, qu’en conséquence, le travail
n’est pas effectué en conformité avec le contrat, les parties se réuniront alors
pour convenir d’une solution équitable. Tout coût convenu être la
responsabilité du prestataire devra être strictement lié à un nouveau levé
uniquement et limité au maximum de la valeur originale du contrat.

Figure VIII.8 : Exemple de spécification


[Cet exemple fournit des spécifications sur les obligations
d’une compagnie à effectuer le travail d’une certaine manière
et selon certaines normes.]

OBLIGATIONS DU PRESTATAIRE
1.4. Le prestataire réalisera le travail de façon professionnelle et
consciencieuse, conformément au contrat et avec les plus hauts critères
professionnels dans l’industrie de levé hydrographique et géophysique. Dans le
cadre de ces performances, le prestataire devra :
• a) Donner la priorité à la sécurité de manière à protéger la vie, la santé, la
propriété et l’environnement, et
• b) Coopérer avec le personnel ou les représentants du client nommé par
le client.
1.5. Dès réception de la notification par le prestataire selon l’article 2.2, le
client devra, sans retard, soit retirer ses instructions soit diffuser une commande
modifiée, conformément à l’article 10.

Figure VIII.9 : Obligations du prestataire de services (suite)

Les spécifications détaillées de l’équipement technique à utiliser


sont importantes. Elles garantissent que le niveau approprié de la qualité
des données est atteint à travers l’équipement utilisé. Toutefois, il n’est
pas inhabituel d’inclure des dispositions flexibles telles que « Au cours du
travail sur le terrain, le représentant du client peut accepter un son plus élevé de la

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-39
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

flûte que celui spécifié (amplification du son, interférence sismique, etc.), sur la base
d’un test réalisé sur le système d’enregistrement à bord du navire » (exemple donné
pour l’utilisation d’une flûte sismique et un système d’enregistrement
installé pour une étude sismique). Cette flexibilité peut également refléter
le contenu de l’appel d’offres (voir les sections ci-dessus sur les
spécifications techniques de l’appel d’offres).

Les spécifications de l’équipement technique sont


également à la base de procédures de contrôle de qualité.

Des spécifications détaillées au sein de la documentation à


présenter sont également cruciales.
La documentation concerne essentiellement des rapports sur
l’acquisition et le traitement des données recueillies et les données elles-
mêmes. Les spécifications comprennent le format des documents (PDF
pour des documents sous forme de texte et DGN, ou GIF, pour les
cartes); les médias de transmission (CD-ROM, disquettes, etc.) et le
nombre de copies pour chaque document devant être soumis.

De telles spécifications sont un critère majeur d’évaluation


de la réalisation du contrat.

Gestion Avant que le navire ne soit mobilisé pour l’opération, le client et la


et supervision
compagnie sous contrat doivent s’accorder sur les détails du levé et sur la
de l’étude
manière de conduire et superviser l’opération. Le client devrait avoir un
représentant à bord (souvent un professionnel servant de contrôleur de
qualité) et s’arranger pour qu’une personne serve de point de liaison et
puisse être contactée à tout moment des opérations, selon les voies
préétablies. La compagnie et le client doivent également établir ensemble
qui des deux est compétent pour la prise de décisions relative à des
questions spécifiques.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-40
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Une approche dynamique du levé s’ensuit pour le traitement et


l’interprétation des données à bord du navire ainsi que pour les
ajustements à apporter en fonction de l’itinéraire du navire dans un souci
d’optimisation de l’étude. Une technologie moderne de traitement et de
communication permet qu’une telle approche soit faite, à travers
l’optimisation, en particulier, de la position des lignes
sismiques/bathymétriques en fonction de paramètres cruciaux
comprenant le pied de l’emplacement du talus, l’épaisseur sédimentaire et
la continuité des sédiments. Dans cette perspective, les dernières
technologies permettent qu’une ligne sismique soit effectuée à bord du
navire et transmise via satellite au bureau, sur terre, du client-terre dans
les 24 heures. Ceci permet au client de faire des évaluations rapides et
d’ajuster l’étendue du levé selon les besoins.

Interprétation et Lorsque de nouvelles données sont apportées, les analyses et


analyses des données
interprétations adaptées devraient être réalisées et mises à jour afin
d’identifier les points fixés des limites extérieures.

Il est important que les données rassemblées soient


examinées en terme de cohérence et d’adéquation, et classées sous
un format facilement exploitable pour leur analyse, tel que sur des
cartes et dans des bases de données électroniques (SIG)
spécialement conçues pour les besoins.

Tout travail supplémentaire axé sur les données devrait se limiter à


la formulation de la demande à la Commission, y compris l’établissement
des documents qui peuvent servir de documentation d’appui dans la
demande.
Lors de l’analyse et l’interprétation des données, l’équipe
travaillant à l’étude préliminaire devrait garder à l’esprit que la demande
devra être présentée à la Commission lors de sa première session traitant

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-41
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

de la demande et que ce premier contact sera suivi par des interactions


avec les membres de la sous-commission établie à cet effet.
Dans cette perspective, la préparation du personnel en charge de
faire la présentation auprès de la Commission est une tâche importante
qui ne doit pas être sous-estimée.
La délégation de l’État côtier devrait inclure une équipe d’experts
techniques qui soit familière avec la demande. Une telle équipe devrait
être réunie à un stade encore précoce du projet afin de permettre aux
membres de se familiariser pleinement eux-mêmes avec tous les aspects
de la demande au cours de son évolution.

Les États voisins Avant que les membres du projet ne finalisent la détermination
des points fixés des limites extérieures du plateau continental de l’État, il
est important de clarifier toute question restée irrésolue avec les États
voisins. Idéalement, les sujets de préoccupation devraient avoir déjà été
identifiés et des contacts préliminaires pris avec les États voisins. Ces
contacts sont particulièrement cruciaux à ce stade des procédures.
Lors du mappage des limites extérieures du plateau continental, il
peut se produire que des États côtiers du plateau continental avec des
côtes adjacentes ou se faisant face aient des limites extérieures se
chevauchant. Une telle possibilité sera vraisemblablement détectée dès le
début du projet. Selon l’annexe I du Règlement intérieur de la
Commission, les États ayant des revendications concurrentes devraient
mettre au point une procédure commune qui leur permettra de présenter
leurs demandes à la Commission sans que ce soit préjudiciable aux
conclusions des négociations bilatérales qui s’ensuivront. Dans le cas
contraire, la Commission peut être amenée à s’abstenir d’examiner les
demandes avant qu’un entendement commun ne soit trouvé. Afin
d’éviter cette situation, les États côtiers concernés devraient se consulter
le plus tôt possible dans le processus afin de rechercher la coopération de

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-42
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

chacun dans l’acquisition et l’analyse des données dans les zones d’intérêt
mutuel. La Commission accueillerait favorablement les situations où les
données ont été partagées et où un accord sur les interprétations
géologiques, les analyses et les méthodologies appliquées a été trouvé.
Une telle coopération démontrerait à la Commission la solidité de la
demande en faveur de la délimitation d’un plateau continental étendu.

Une fois que le recueil de toutes les données nécessaires,


leur analyse et leur interprétation, les consultations avec les États
voisins, la rédaction des rapports finaux et la compilation des
documents rassemblés ont été effectués, la prochaine phase
consistera dans l’établissement d’une demande par elle-même.

Cette étape inclut également de prévoir la manière dont sera


présentée la demande à la Commission et à sa sous-commission, en
tenant compte des documents pertinents et, en particulier, du Règlement
intérieur et du modus operandi de la Commission (document CLCS/40). Il
devrait être rappelé que l’établissement de la demande dans sa phase
scientifique et technique est également guidé par les Directives
scientifiques et techniques de la Commission (document
CLCS/11/Corr.1).

D’une étude Si des données et des informations suffisantes ont été


préliminaire à la
compilées, et si le format de l’étude préliminaire reflète celui d’une
soumission d’une
demande au CLCS demande, il peut aisément servir de base pour l’établissement
d’une demande complète ou d’une demande partielle (Règlement
intérieur, annexe I, par. 3) à la Commission.

La demande La demande devrait suivre dans les grandes lignes le plan proposé
par le CLCS, à savoir :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-43
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

ƒ Un sommaire, et
ƒ Une partie principale et des données d’appui.
Un des principaux avantages de ce plan est qu’il permet à l’État
côtier d’identifier clairement toutes informations et/ou données
manquantes requises dans la Convention et les Directives scientifiques et
techniques de la Commission.

Le sommaire Le sommaire devrait inclure :


ƒ Des graphiques à une échelle appropriée et des coordonnées
indiquant les limites extérieures du plateau continental
proposées et les lignes de base territoriales pertinentes;
ƒ Les dispositions de l’article 76 devant être citées afin
d’illustrer une demande;
ƒ Les noms de tout membre de la Commission donnant son
avis dans l’établissement de l’étude préliminaire; et
ƒ Toute dispute réelle ou potentielle telle que mentionnée
dans la règle 44 et l’annexe I du Règlement intérieur de la
Commission.

Partie principale et La partie principale et les données d’appui devraient consister à :


données d’appui
ƒ Apporter une description détaillée de l’ensemble des
données, des cartes, des procédures techniques et des
méthodologies scientifiques appliquées dans le cadre de
l’article 76; et
ƒ Soutenir les données scientifiques et techniques, y
compris une copie de toutes les données référencées dans la
partie principale, lesquelles devraient figurer dans les annexes
séparées.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-44
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Toutes les données soumises par l’État côtier en soutien de


sa demande seront examinées par la Commission. Une attention
particulière devrait être portée sur les cartes (cartes
bathymétriques montrant une retransmission de son, carte
préliminaire isobathes 2 500 m, carte d’épaisseur sédimentaire
(isopaque, etc.) et les profils (profils 2D) car ils peuvent être d’une
grande utilité en tant que complément d’une aide visuelle.

Les cartes peuvent être particulièrement utiles afin de montrer la


densité et la position des données bathymétriques mesurées. Par
exemple, la carte bathymétrique seule ne peut fournir d’informations sur
les données de la sonde spatiale qui la supporte. Ces informations sont
fournies par une carte de densité des sondes. Nombre des points forts et
des faiblesses d’une carte bathymétrique sont compris en lui superposant
les données de densité des sondes.

Des détails complémentaires sur la formulation du sommaire, de la partie


principale et des données de soutien, sont fournis dans le module 9 intitulé
« Procédures pour l’établissement et la présentation d’une demande ».

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-45
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

Module VIII – Exercice

Exercice 8 : Établissement d’une demande introduite auprès de la


Commission des limites du plateau continental

Vous jouez le rôle d’un conseiller du Gouvernement pour la gestion et Durée de l’épreuve
l’administration d’un projet NCSD, agissant au sein d’une équipe
multidisciplinaire d’experts. On vous demande de faire la liste des 30 min.
questions et des tâches relevant de la planification et de la gestion que
suppose la présentation des informations et des données justifiant la
délimitation des limites extérieures du plateau continental au-delà de 200
milles.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-46
MANUEL DU STAGIAIRE Planification et gestion relatives
Module VIII à l’établissement d’une demande

NOTES

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
VIII-47
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Sommaire
Le présent module analyse la procédure d’établissement et de présentation d’une demande.
À cette fin, il :
ƒ Illustrera, étape par étape, les diverses activités qui aboutissent au tracé de la limite
extérieure du plateau continental étendu définitive et de caractère obligatoire; et
ƒ Proposera des suggestions pratiques concernant l’application du Règlement intérieur le but
étant de simplifier la tâche des équipes techniques chargées d’établir et de présenter une
demande. À cette fin, un graphique résumera les diverses étapes à suivre par l’État côtier.

Établissement et présentation d’une demande à la Commission

Étape 1 [État côtier] L’établissement d’une demande par l’État côtier est une entreprise
Établissement de la
complexe et de longue haleine. Le module précédent visait à la décrire
demande
d’un point de vue logistique et technique. Ici, l’on s’intéressera à
l’établissement de la documentation que la Commission examinera.

Délai Selon la Convention (art. 4 – annexe II), l’État côtier soumet sa


demande à la Commission :
ƒ Dès que possible;
ƒ Et en tout état de cause, dans un délai de 10 ans à compter de
l’entrée en vigueur de la Convention pour cet État.
En 2001, la Réunion des États parties à la Convention a toutefois
décidé ce qui suit :
ƒ Dans le cas d’un État partie pour lequel la Convention est entrée
en vigueur avant le 13 mai 1999, il est entendu que le délai de
10 ans est considéré comme ayant commencé le 13 mai 1999
(SPLOS/72) et non à compter de l’entrée en vigueur de la
Convention.
Il s’agissait ainsi de ménager aux États devenus parties à la
Convention avant l’adoption (le 13 mai 1999) du document censé les

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-1
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

guider dans l’établissement de leur demande, à savoir les Directives


scientifiques et techniques, un délai de 10 ans pour ce faire.

Suggestion pratique : Suivant ce qui a été dit dans le précédent module et l’organisation
Organisation du travail
interne de l’État côtier qui présente la demande :
ƒ Un rédacteur interne doit être nommé. Cette personne, qui doit
de préférence être l’un des membres du groupe technique de
base ayant participé aux travaux dès le début, sera chargé d’établir
la demande;
ƒ Le groupe technique de base initial doit demeurer chargé de
l’apport à la demande finale – à ce stade de l’entreprise, il ne
servirait à rien de changer l’équipe qui y a travaillé; et
ƒ Le rédacteur et le groupe technique de base doivent se mettre
d’accord sur :
o La structure de la demande, conformément aux
conditions fixées par la Commission (voir chap. 9 des
Directives scientifiques et techniques et annexe III du
Règlement intérieur pour plus de détails – voir ci-après);
o L’emplacement des points fixes constituant les limites
extérieures du plateau continental, conformément aux
prescriptions de l’article 76, paragraphes 4 à 7;
o La présentation de l’analyse et l’interprétation des
données et de l’information fournies dans la demande
pour étayer la validité de chaque point fixe;
o La base de données d’appui : à ce stade, il faut que la
base de données finale (ou du moins sa plus grande
partie) – telle que mise à jour par le groupe technique
de base à partir des recommandations de l’étude de
bureau – soit disponible afin d’identifier les points
fixes définitifs. On prendra soin d’y insérer toutes les

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-2
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

données expressément nécessaires pour étayer chacun


des points fixes définitifs; et
o Le logiciel convenable pour produire la version
numérique de la demande.
ƒ Au moment de la mise au point finale de la demande, on
établira aussi le matériau nécessaire à la présentation orale
(voir ci-après, étape 9).

Autres suggestions Pour améliorer la clarté et l’efficacité de la demande, on peut très


concernant le contenu de la
utilement :
demande
ƒ Organiser la demande selon l’ordre logique des sous-régions
géographiques;
ƒ Traiter toutes les questions pertinentes dans le cadre de chaque
sous-région;
ƒ Fournir les données à l’appui de toutes les questions; et
ƒ Garder présent à l’esprit le destinataire de la demande (la
Commission) : lui permettre de vérifier facilement analyses et
données.

Étape 2 [État côtier] La demande a pour objet : i) de démontrer à la Commission que le


Organiser la
prolongement naturel du territoire terrestre jusqu’au rebord externe de la
demande et en
déterminer le contenu marge continentale s’étend au-delà de 200 milles marins et satisfait ainsi
au Test d’appartenance; ii) de proposer à la Commission un tracé des
limites extérieures du plateau continental qui respecte les dispositions de
l’article 76 de la Convention, de son annexe II, de la Déclaration
d’interprétation, et des Directives scientifiques et techniques de la
Commission.
En ce qui concerne le mode de présentation de la demande, aussi
bien le Règlement intérieur (annexe III, par. 1) que les Directives
scientifiques et techniques (par. 9.1.3 à 9.1.6) exigent qu’elle comporte

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-3
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

trois parties distinctes et spécifient le nombre d’exemplaires que l’État


côtier doit en remettre à la Commission :
ƒ Résumé (22 exemplaires);
ƒ Corps : principale partie analytique et descriptive (8 exemplaires);
et
ƒ Données scientifiques et techniques d’appui (2 exemplaires).
Le nombre d’exemplaires papier indiqué ci-dessus peut être
complété par une version électronique de la demande, ce qui simplifie
considérablement le travail de la Commission. Si une version
électronique de la demande est fournie, celle-ci doit être,
conformément à l’annexe III, paragraphe 1.2, du Règlement intérieur à
savoir :
ƒ Être sous un format sûr et inaltérable; et
ƒ Être certifiée entièrement conforme à l’exemplaire original sur
papier. Au cas où des discordances seraient relevées entre la
version électronique et la version papier de la demande, cette
dernière ferait foi.
Voyons maintenant de plus près ce qui doit figurer dans chacune
des trois parties de la demande.

1. Résumé Conformément au paragraphe 9.1.4 des Directives scientifiques et


techniques, le résumé comportera les éléments d’information ci-après :
ƒ Données et informations techniques :
o Cartes marines à l’échelle appropriée indiquant les limites
extérieures du plateau continental et les lignes de base
pertinentes;
o Coordonnées indiquant les limites extérieures du plateau
continental et les lignes de base pertinentes; et
o Indication des dispositions de l’article 76 invoquées à
l’appui de la demande.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-4
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

ƒ Informations d’ordre procédural :


o Information relative à tout différend entre des États dont
les côtes sont adjacentes ou se font face ou à tout autre
différend terrestre ou maritime non résolu (art. 46 du
Règlement intérieur); et
o Noms de tous membres de la Commission qui auraient
fourni des avis scientifiques et techniques à l’État côtier
[art. 45 du Règlement intérieur, al. b)].

Bref, le résumé décrit les limites extérieures du plateau continental


proposées par l’État côtier et expose dans leurs grandes lignes les motifs
de droit invoqués. En outre, il fournit à la Commission tous
renseignements propres à permettre à celle-ci de créer une sous-
commission qui sera chargée d’examiner la demande, et de confronter les
demandes des États en présence en cas de différend.

2. Corps Le corps de la demande contiendra une description détaillée du


jeu de données, des cartes, procédures techniques et méthodes
scientifiques utilisées pour donner application à l’article 76. Les
références aux données de base devant être précisées à chaque étape
(par. 9.1.4 des Directives scientifiques et techniques).
C’est la partie de la demande où tous les types de données et
d’information examinés dans les modules scientifiques et techniques (II à
VII) du présent manuel sont décrits à l’appui des limites extérieures du
plateau continental proposées dans la demande.
On trouvera ci-après la liste des questions qui, selon l’annexe III,
paragraphe 9, du Règlement intérieur, seront examinées par la sous-
commission. La liste des données et informations à fournir est ajoutée au
titre de chacune des questions. La liste des questions et celle des données
et informations ne se veulent pas exhaustives ayant uniquement valeur

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-5
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

explicative. Les documents de référence à utiliser pour déterminer le


contenu exact du corps de la demande sont les Directives scientifiques et
techniques et l’annexe III du Règlement intérieur.

D’une manière générale, l’État côtier veillera à ce que les


données présentées suffisent sur le plan de la quantité et de la
qualité à justifier les limites proposées.

Comme il est dit ci-dessus, les informations doivent être groupées


par sous-région géographique. Pour chacune d’entre elles, les questions
qui suivent doivent être traitées dans le corps de la demande.

a) Pied du talus ƒ Données et méthode employées par l’État pour déterminer


continental
l’emplacement du pied du talus continental. À cette fin,
l’État côtier doit inclure dans la demande :
o Des cartes et une liste des coordonnées de tous les points
du pied du talus continental utilisés comme points fixes
de la ligne du rebord externe de la marge continentale; et
o La justification de chaque point du pied du talus
continental, à savoir :
ƒ Référence à toutes les données sur lesquelles est
basé un point du pied du talus continental;
ƒ Justification de l’application de la règle générale
ou de la preuve du contraire [art. 76, par. 4 b)];
ƒ Justification de l’inclusion des dorsales sous-
marines et des hauts-fonds (art. 76, par. 6); et
ƒ Information sur les algorithmes mathématiques
utilisés pour identifier la rupture de pente la plus
marquée.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-6
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

b) Ligne des 60 milles ƒ Méthodes utilisées pour déterminer la ligne déduite des
marins déduite des formules
formules située à 60 milles marins du pied du talus
continental. À cette fin, l’État côtier doit inclure dans la
demande les éléments d’information ci-après :
o Cartes indiquant le rebord externe de la marge
continentale située à 60 milles marins du pied du talus
continental, ainsi que les points du pied du talus
continental utilisés comme points de base;
o Informations et données géodésiques relatives à la ligne
du rebord externe des 60 milles marins; et
o Méthodes géodésiques et géométriques utilisées pour
tracer la ligne finale du rebord externe des 60 milles
marins.

c) Ligne, déduite des ƒ Données et la méthodologie utilisées pour déterminer la


formules, de l’épaisseur des
ligne, déduite des formules, tracée par référence aux points
sédiments
fixes extrêmes où l’épaisseur des sédiments est égale au
centième au moins de la distance la plus courte entre le
point considéré et le pied du talus continental, et n’est pas
inférieure à 1 000 mètres dans les cas où la Déclaration
d’interprétation s’appliquerait. À cette fin, l’État côtier doit
inclure dans la demande les éléments d’information ci-après :
o Cartes indiquant le rebord externe de la marge
continentale sur la base de l’épaisseur des sédiments, ainsi
que les points du pied du talus continental utilisés comme
points de base; et
o La justification, pour chaque point, de l’épaisseur des
sédiments, à savoir :
ƒ Référence à toutes les données sur lesquelles le
point est basé;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-7
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

ƒ Données sismiques (tant interprétées


qu’originales) à chaque point;
ƒ Méthode de calcul de la conversion en
profondeur et de l’épaisseur; et
ƒ Modèle de vitesse appliqué.

d) Isobathe de 2 500 mètres ƒ Données et méthodes utilisées pour déterminer l’isobathe


de 2 500 mètres. À cette fin, l’État côtier doit inclure dans la
demande les éléments d’information ci-après :
o Carte(s) indiquant l’isobathe de 2 500 mètres de la marge
continentale; et
o Base servant à déterminer l’isobathe de 2 500 mètres, à
savoir :
ƒ Référence à toutes les données sur lesquelles
l’isobathe est basé;
ƒ Modèle bathymétrique y compris méthode
mathématique et algorithmes; et
ƒ Densité des données et marge d’erreur probable.

e) Ligne de 100 milles ƒ Méthode utilisée pour déterminer la ligne déduite des
marins déduite des
contraintes à une distance de 100 milles marins de
contraintes à une distance
de 100 milles marins de l’isobathe de 2 500 mètres. À cette fin, l’État côtier doit inclure
l’isobathe de 2 500 mètres
dans la demande les éléments d’information ci-après :
o Carte(s) indiquant où se situe la distance de 100 milles
marins à partir de l’isobathe de 2 500 mètres, et les points
d’une profondeur de 2 500 mètres utilisés comme points
de bases; et
o Justification pour chaque point de cette profondeur, à
savoir :
ƒ Référence à toutes les données sur lesquelles
chaque point est basé;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-8
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

ƒ Données bathymétriques originales à chaque


point;
ƒ Justification du choix de chaque point; et
ƒ Méthodologie géodésique et géométrique utilisée
pour tracer la ligne déduite des contraintes finale
à partir de chaque point.

f) Ligne de 350 milles ƒ Données et méthode utilisées pour déterminer la ligne


marins déduite des
déduite des contraintes à une distance de 350 milles marins
contraintes
des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur
de la mer territoriale. À cette fin, l’État côtier doit inclure dans
la demande les éléments d’information ci-après :
o Carte(s) indiquant la ligne déduite des contraintes à 350
milles marins de la ligne de base et les points de base;
o Informations et données géodésiques relatives à la ligne
déduite des contraintes de 350 milles marins; et
o Méthode géodésique et géométrique utilisée pour tracer
la ligne des 350 milles marins.

g) Rebord externe de la ƒ Construction de la ligne déduite des formules comme


ligne déduite des formules
enveloppe extérieure des deux formules. À cette fin,
définissant le rebord externe
de la marge continentale l’État côtier doit inclure dans la demande les éléments
d’information ci-après :
o Carte de la ligne déduite de la formule de l’enveloppe
extérieure, de la ligne déduite de la formule de l’épaisseur
des sédiments et de la ligne déduite de la formule des 60
milles marins; et
o Justification et méthode de la construction de la ligne
déduite de la formule de l’enveloppe extérieure.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-9
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

h) Ligne déduite des ƒ Construction de la ligne déduite des contraintes comme


contraintes
enveloppe extérieure des deux contraintes. À cette fin,
l’État côtier doit inclure dans la demande les éléments
d’information ci-après :
o Carte de la ligne déduite des contraintes de l’enveloppe
extérieure (contrainte des 350 milles marins, et contrainte
des 100 milles marins de l’isobathe de 2 500 mètres); et
o Justification et méthode de la construction de la ligne
déduite des contraintes de l’enveloppe extérieure.

i) Enveloppe intérieure des ƒ Construction de l’enveloppe intérieure des lignes déduites


lignes déduites des formules
des formules et des contraintes. À cette fin, l’État côtier doit
et des contraintes
inclure dans la demande les éléments d’information ci-après :
o Carte des limites extérieures définitives du plateau
continental comme enveloppe intérieure des lignes
déduites des formules et des contraintes; et
o Justification et méthode de la construction de cette
enveloppe intérieure.

j) Droites de 60 milles ƒ Tracé de la limite extérieure du plateau continental au


marins
moyen de droites d’une longueur ne dépassant pas
60 milles marins, de façon à ne conscrire que la partie du
fond marin qui satisfait à toutes les conditions énoncées à
l’article 76 de la Convention et dans la Déclaration
d’interprétation.

k) Estimation des marges ƒ Estimations des marges d’incertitude inhérentes à la


d’incertitude
méthode appliquée, afin d’en identifier les principales
sources, et les effets sur la demande. À cette fin, l’État
côtier doit inclure dans la demande les éléments
d’information ci-après :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-10
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

o Estimation des marges d’incertitude inhérente à la


méthode appliquée;
o Identification de la/des principale(s) source(s) de ces
incertitudes;
o Détermination des effets de ces incertitudes sur la
demande (par exemple au moyen d’analyses de
sensibilité); et
o Informations sur la méthode appliquée aux fins de
l’estimation et de l’analyse des incertitudes.

3. Données scientifiques La troisième partie de la demande se composera de toutes les


et techniques d’appui
données mentionnées dans le corps de la demande, présentées en
annexes distinctes. L’insertion de toutes les données originales répond
aux objectifs suivants :
ƒ Étayer le travail et les résultats présentés dans le corps de la
demande;
ƒ Mettre la Commission en mesure de vérifier tous les résultats; et
ƒ Permettre à la Commission, si nécessaire, de faire ses propres
recommandations détaillées concernant les limites extérieures au
cas où elles différeraient des limites proposées.
Les données scientifiques et techniques d’appui peuvent être
fournies :
ƒ Sur papier (levés; profils et coupes transversales; cartes; etc.);
elles doivent être accompagnées par toutes les métadonnées
appropriées décrivant les séries de données, conformément au
paragraphe 9.4 des Directives scientifiques et techniques; et
ƒ Sous format numérique, en utilisant tout format reconnu au
niveau international.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-11
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Comme il est souligné au paragraphe 9.1.6 des Directives


scientifiques et techniques, la Commission examinera toutes les données
présentées par l’État côtier à l’appui de sa demande, et non les seules
données rappelées dans le corps de la demande.

Langue de la demande L’article 47 du Règlement intérieur prescrit que toute demande de


même que les annexes et autres documents soumis à l’appui de celle-ci
doivent être :
ƒ Établis dans l’une des langues officielles de la Commission; et
ƒ Traduits en anglais par le Secrétariat, s’ils sont établis dans une
autre langue officielle.

Étape 3 [État côtier] L’une des fonctions confiées au Secrétaire général de l’ONU
Dépôt de la demande
concernant les activités de la Commission consiste pour lui à garder en
auprès de la
Commission dépôt la demande et les annexes et les pièces qui lui sont jointes au Siège
de l’Organisation des Nations Unies, à New York, jusqu’à ce qu’elles
soient requises par la Commission (annexe II, par. 1 du Règlement
intérieur).
Aussi, l’État côtier doit-il déposer tous les exemplaires requis de la
demande auprès du Secrétaire général de l’ONU. En particulier, il peut
les remettre à la Division.

Étape 4 [Secrétaire Le Secrétaire général enregistre la demande dès réception (art. 48


général]
du Règlement intérieur). La fiche d’enregistrement contient les
Enregistrement de la
demande informations ci-après :
ƒ Date de réception de la demande;
ƒ Liste des pièces jointes et annexes; et
ƒ Date d’entrée en vigueur de la Convention pour l’État côtier
ayant présenté la demande.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-12
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Étape 5 [Secrétaire Comme le prévoient les articles 49 et 50 du Règlement intérieur, le


général]
Secrétaire général :
Accusé de réception
de la demande, a) Accuse promptement réception de toute demande et des
notification, et
pièces qui y sont jointes par lettre adressée à l’État auteur
publication des
limites extérieures indiquant la date de réception;
proposées
b) Avise rapidement i) la Commission et ii) tous les États
Membres de l’Organisation des Nations Unies, notamment
les États parties à la Convention de la réception de la
demande; et
c) Rend public (une fois achevée la traduction du résumé, s’il y
a lieu) le résumé de la demande, y compris toutes les cartes
marines et coordonnées contenues dans ce résumé.

Étape 6 Après publication du résumé par le Secrétaire général, les autres


[Autres États]
États peuvent présenter des observations sur son contenu par note
Observations
sur le résumé verbale adressée au Secrétaire général en réponse à la notification de la
réception de la demande.
Le Secrétaire général rend ces notes verbales publiques, si les États
auteurs d’observations le lui demandent.

Étape 7 [Commission La Commission se réunit en session pour examiner la demande.


– Secrétaire général]
Une série de dispositions permettent de concilier la nécessité de garantir
Convocation de la
session et le cours rapide de la procédure du tracé des limites et celle pour les
établissement de
membres de la Commission de bien comprendre le résumé de la
l’ordre du jour
provisoire demande.
L’article 51 du Règlement intérieur stipule qu’après avoir été avisée
ainsi qu’il est dit à l’étape 5 a), la Commission tient une session qui a lieu
au moins trois mois après la date de la publication du résumé par le
Secrétaire général.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-13
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

S’il n’est pas prévu de session ordinaire de la Commission dans un


délai raisonnable, le Président de la Commission peut demander qu’une
session supplémentaire soit convoquée dans un délai convenable afin
d’examiner la demande.
Conformément au paragraphe 2 de l’annexe III du Règlement
intérieur, l’ordre du jour provisoire de la session à laquelle la demande
doit être examinée, établi par le Secrétaire général en consultation avec le
Président de la Commission (art. 5 du Règlement intérieur), comportera
les points ci-après :
a) Présentation de la demande par les représentants de l’État
côtier, comportant les sujets suivants :
i) Cartes marines indiquant les limites proposées;
ii) Indications des dispositions de l’article 76 de la
Convention invoquées à l’appui de la demande;
iii) Noms des membres de la Commission qui auraient
aidé l’État côtier en lui fournissant des avis scientifiques
et techniques relatifs au tracé;
iv) Renseignements sur tout différend éventuel
concernant l’objet de la demande; et
v) Observations relatives à toute note verbale émanant
d’un État tiers et concernant les données apparaissant
dans le résumé, y compris toutes les cartes marines et
coordonnées rendues publiques par le Secrétaire général
en application de l’article 50 du Règlement intérieur.
b) Examen de toute information relative à un éventuel différend
concernant la demande, et décisions, en application de l’article 46
et de l’annexe I du Règlement intérieur sur le fait de poursuivre
ou non l’examen de la demande, ou d’une partie de celle-ci. La
Commission peut, en application du paragraphe 7, renvoyer ces
décisions à une sous-commission.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-14
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

c) Examen de l’organisation à adopter pour la suite des travaux


de la Commission, notamment par le biais d’une sous-
commission, conformément à l’article 5 de l’annexe II de la
Convention.

Étape 8 [Secrétaire Afin de veiller à ce que tous les participants soient informés des
général]
dates et de l’objet de la session au cours de laquelle la Commission
Notification de la
session de la examinera la demande, le Secrétaire général de l’ONU :
Commission,
ƒ Avise les membres de la Commission de la date, du lieu et de la
communication de
l’ordre du jour durée de la session dès que possible, au moins 60 jours à l’avance,
provisoire et
et leur communique l’ordre du jour provisoire (art. 3 du
invitation aux
représentants de Règlement intérieur);
l’État côtier
ƒ Avise, au nom de la Commission, l’État côtier qui a présenté une
demande, au moins 60 jours à l’avance, de la date et du lieu de la
session au cours de laquelle sa demande fera l’objet d’un premier
examen (art. 3 et 52 du Règlement intérieur); et
ƒ Invite l’État côtier à déléguer des représentants pour participer,
sans droit de vote, aux débats que la Commission juge pertinents
Il s’agit des débats au cours desquels les représentants :
o Présentent leur demande;
o Sont invités par la Commission à prendre part pour
consultation;
o Fournissent des éclaircissements à la sous-commission sur
toute question relative à la demande (art. 52 du Règlement
intérieur; par. 15 de l’annexe III du Règlement intérieur,
tel que modifié par CLCS/48).

Récapitulons Jusqu’ici, nous avons vu les étapes qui précèdent l’examen de la


demande par la Commission. Arrêtons-nous à ce stade pour résumer dans
l’organigramme ci-après les diverses étapes que nous venons de voir :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-15
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

État côtier

Dossier (adressé au Président de la Commission)


1. Résumé
2. Corps principal
3. Données d’appui
[Conv. art. 76, 8) + ann. II, par. 4]
[Règlement intérieur: art. 45 + ann. III, par. 1;
Directives: par. 9.1.3, 9.1.4, 9.1.5]

Secrétaire général
de l’ONU

Enregistrement du dossier
[Règlement intérieur: art. 48

Accusé de réception État côtier


[Règlement intérieur: art. 49

Publication des limites proposées après traduction


du résumé en anglais (si nécessaire)
[Règlement intérieur: art. 50 (+ 47.3)]
Observations
d’États tiers
Inscription du point à l’ordre du jour provisoire
de la prochaine session de la Commission
(à tenir dans les trois mois suivant la publication)
[Règlement intérieur: art. 51,1) + ann. III, par. 2]

Commission

Figure IX.1 : Étapes précédant l’examen de la demande


par la Commission

Étape 9 La Commission se réunit à la date et au lieu indiqués dans


[Commission]
Tenue de la session l’invitation envoyée par le Secrétaire général. Comme on l’a vu dans
le module I, le Secrétaire général, qui est chargé de prendre les
dispositions relatives aux sessions et réunions, fournit et dirige le

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-16
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

personnel (Secrétariat) nécessaire à leur tenue. En outre, le


Secrétariat exécute tous les travaux que la Commission pourrait
requérir en vue de s’acquitter efficacement de ses fonctions.
Lors de la session, la Commission traite des points de l’ordre
du jour énoncés à l’étape 7 :
ƒ Présentation par le(s) représentant(s) de l’État côtier;
ƒ Examen de toute information concernant tout différend
relatif à la demande;
ƒ Décisions de poursuivre ou non l’examen de la demande, ou
d’une partie de celle-ci; et
ƒ Examen de l’organisation à suivre pour la suite des travaux de
la Commission, notamment par le biais d’une sous-
commission.

Suggestion Pour veiller à la qualité de la présentation orale à la


pratique :
Préparation Commission durant la session à laquelle la demande fait l’objet d’un
de la présentation orale à premier examen, il importe que l’État côtier :
la Commission
ƒ Désigne dès que possible le représentant qui sera chargé de la
présentation orale de la demande;
ƒ Donne pour instruction à ce représentant de se concentrer
sur les questions principales ou d’importance critique; et
ƒ Forme ce représentant de manière à ce qu’il/elle possède bien
toutes les questions et connaisse les techniciens qui ont
concouru à l’établissement de la demande.

Étape 10 La Commission procède normalement à l’examen de toute


[Commission]
Création d’une demande qu’elle reçoit par l’entremise d’une sous-commission. Pour
sous-commission que les conditions énoncées à l’article 5 de l’annexe II de la
Convention soient respectées lors de la création d’une sous-
commission, l’article 42 du Règlement intérieur prescrit à la
Commission :

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IX-17
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

ƒ D’établir lesquels de ses membres ne peuvent siéger à la sous-


commission, à savoir :
o Les ressortissants de l’État côtier auteur de la
demande; et
o Les membres qui ont aidé l’État côtier en lui
fournissant des avis scientifiques et techniques au
sujet du tracé.
[Note : Les membres de la Commission désignés ci-
dessus ne peuvent siéger à la sous-commission, mais
peuvent : a) après consultation et entente au sein de la
sous-commission, être invités à participer, sans droit de
vote, aux travaux de la sous-commission sur certains
points de la demande; et b) ils ont le droit de participer
en qualité de membres aux travaux de la Commission
concernant la demande].
ƒ D’établir lesquels de ses membres pourraient, pour d’autres
raisons, être considérés comme ayant un conflit d’intérêts vis-
à-vis de la demande, par exemple ceux qui sont ressortissants
d’un État pouvant avoir un différend ou une frontière
indécise avec l’État auteur de la demande;
ƒ Par des consultations officieuses au sein des membres de la
Commission, de déterminer des candidatures à la sous-
commission parmi ses membres autres que ceux qui ne
peuvent siéger, compte tenu :
o Des facteurs concernant les membres visés à
l’alinéa b);
o Des éléments particuliers de la demande; et
o De la nécessité d’assurer dans la mesure du possible
un équilibre du point de vue scientifique et
géographique;

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-18
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

ƒ De choisir parmi ces candidats les sept membres de la sous-


commission.
L’article 42 du Règlement intérieur autorise à nommer les
membres de la Commission à plus d’une sous-commission.

Mandat de la sous- Le mandat d’une sous-commission court de la date de sa


commission
création à celle à laquelle l’État côtier présentant la demande remet
les cartes et renseignements pertinents, y compris les données
géodésiques, relatifs à la limite extérieure de la partie du plateau
continental qui est à l’origine de la demande (art. 42 du Règlement
intérieur, par. 2).

Étape 11 [sous- La sous-commission examine la demande en deux phases :


commission]
Examen de la ƒ Premièrement, elle procède à un examen initial pour
demande déterminer s’il y a lieu de poursuivre les travaux et comment
procéder;
ƒ Deuxièmement, si elle juge opportun de poursuivre ses
travaux (c’est-à-dire : si la présentation/le contenu de la
demande est accepté; la demande ne suscite aucun différend,
etc.), elle procède à un examen scientifique et technique plus
approfondi.
Les deux phases de l’examen sont envisagées séparément ci-
après.

Examen initial À l’occasion de l’examen initial, la sous-commission


de la demande
s’intéresse aux aspects i) formel, ii) procédural et iii) de fond, de la
demande :
ƒ Conditions de forme et complétude de la demande : la
sous-commission vérifie si :
o Les conditions de forme énoncées ci-dessus à l’étape
2 sont remplies; et

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-19
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

o Tous les éléments d’information requis ont bien été


fournis.
ƒ Test d’appartenance : la sous-commission vérifie que la
demande satisfait à ce test;
ƒ Construction de la limite extérieure du plateau
continental : la sous-commission vérifie :
o Les parties de la limite extérieure qui sont déterminées
par chacune des lignes déduites des formules;
o Les parties de la limite extérieure qui sont déterminées
par chacune des lignes déduites des contraintes; et
o Si la limite extérieure est construite au moyen de droites
d’une longueur n’excédant pas 60 milles marins.
ƒ Avis de spécialistes : la sous-commission détermine s’il y a lieu
pour elle de solliciter l’avis de spécialistes;
ƒ Coopération avec les organisations internationales
compétentes : la sous-commission apprécie l’opportunité de
solliciter la coopération des organisations internationales
compétentes;
ƒ Estimation du temps nécessaire : la sous-commission apprécie
le temps dont elle a besoin pour achever l’examen de la demande.
ƒ Différends relatifs à la demande : la sous-commission examine
les informations concernant tout différend ayant trait à la
demande, et peut décider :
o De solliciter de l’État côtier des informations et sa
coopération;
o D’autoriser l’État côtier à présenter une demande
partielle;
o D’autoriser deux ou plusieurs États à s’entendre pour
présenter des demandes conjointes ou individuelles;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-20
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

o D’examiner la demande avec l’accord préalable de toutes


les parties au différend; et

Éclaircissements : la sous-commission détermine si telles ou telles


questions appellent des éclaircissements de la part de l’État côtier. Les
éclaircissements sont à demander par écrit sous forme de questions-
réponses, traduites au besoin par le Secrétariat, dans la langue officielle
de la demande. Si nécessaire, le chef de la délégation de l’État côtier
peut, par l’intermédiaire du Secrétariat, fournir ces éclaircissements. Si la
délégation d’experts de l’État présentant la demande peut être entendue
au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York, la
communication écrite est d’ordinaire combinée avec des consultations
entre les experts nationaux et les membres de la sous-commission lors de
réunions organisées par le Secrétariat.

Nature des Il est bon de préciser ce qui suit à l’intention des délégations qui
éclaircissements
participeront aux travaux au sujet de la nature des communications
écrites et orales entre l’État côtier et la sous-commission :
ƒ Questions- réponses écrites :
o Les questions écrites posées par la sous-commission et
les réponses écrites fournies par les représentants de
l’État côtier qui font partie du procès-verbal officiel des
débats sont jointes en annexe aux recommandations;
o Les questions écrites posées par la sous-commission
peuvent aussi comporter des demandes de compléments
d’information nécessaires pour éclaircir et étayer la
demande; et
o Les réponses écrites et les données et/ou éléments
d’information fournis par l’État côtier deviennent un
additif à la demande.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-21
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

ƒ Questions et réponses orales :


o Les questions orales peuvent être posées par la sous-
commission au moment de la remise des réponses
écrites par les représentants de l’État côtier;
o Les questions orales posées par la sous-commission
consistent principalement en des demandes
d’éclaircissements suscitées par les réponses écrites
fournies par les représentants de l’État côtier; et
o Les questions orales posées par la sous-commission
et les réponses orales fournies par les représentants
de l’État côtier ne sont pas consignées, ne faisant pas
partie du procès-verbal officiel des débats.

Durée de l’examen initial Cette phase de l’examen de la demande doit être réalisée dans
un délai d’une semaine (par. 8.1, annexe III du Règlement intérieur).

Notification à la À l’issue de l’examen initial, la sous-commission informe la


Commission
Commission du temps et des avis dont elle pourrait avoir besoin
pour achever l’examen de la demande et formuler à son intention
des recommandations à ce sujet :
ƒ Évaluation du temps nécessaire; et
ƒ Avis de spécialistes, le cas échéant (par. 8.1, annexe III du
Règlement intérieur).

Notification à Au nom de la Commission ou de la sous-commission, le


l’État côtier
Secrétariat informe alors l’État côtier du calendrier préliminaire
d’examen de la demande par la sous-commission (par. 8.2, annexe
III du Règlement intérieur).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-22
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Examen scientifique Durant la seconde phase de l’examen de la demande, à savoir


et technique
l’examen scientifique et technique, la sous-commission procède à
une analyse approfondie du corps de la demande et des données
scientifiques et techniques à l’appui de celle-ci.
Il s’agit à cette occasion de vérifier :
ƒ L’application faite de l’article 76 dans la demande; et
ƒ Le caractère qualitativement et quantitativement suffisant des
données présentées aux fins de justifier les limites proposées
conformément aux Directives scientifiques et techniques
publiées (CLCS/11).
ƒ
Dans la pratique, la sous-commission examine tous les points
évoqués plus haut à l’étape 2, concernant le contenu du corps de la
demande (on consultera donc cette partie du module pour plus de
détails) :

ƒ Les données et la méthode employées par l’État pour


déterminer l’emplacement du pied du talus continental;
ƒ La méthode utilisée pour déterminer la ligne déduite des
formules située à 60 milles marins du pied du talus continental;
ƒ Les données et la méthode utilisées pour déterminer la ligne
déduite des formules tracée par référence aux points fixes
extrêmes où l’épaisseur des sédiments est égale au centième
au moins de la distance la plus courte entre le point
considéré et le pied du talus continental, et n’est pas
inférieure à 1 000 mètres dans les cas où la Déclaration
d’interprétation s’appliquerait;
ƒ Les données et la méthode utilisées pour déterminer
l’isobathe de 2 500 mètres;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-23
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

ƒ La méthode utilisée pour déterminer la ligne déduite des


contraintes à une distance de 100 milles marins de l’isobathe
de 2 500 mètres;
ƒ Les données et la méthode utilisées pour déterminer la ligne
déduite des contraintes à une distance de 350 milles marins
des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur
de la mer territoriale;
ƒ La construction de la ligne déduite des formules comme
enveloppe extérieure des deux formules;
ƒ La construction de la ligne déduite des contraintes comme
enveloppe extérieure des deux contraintes;
ƒ La construction de l’enveloppe intérieure des lignes déduites
des formules et de celles déduites des contraintes;
ƒ Le tracé de la limite extérieure du plateau continental au
moyen de droites ne dépassant pas 60 milles marins de façon
à ne circonscrire que la partie du fond marin qui satisfait à
toutes les conditions énoncées à l’article 76 de la Convention
et de la Déclaration d’interprétation;
ƒ L’estimation des marges d’incertitude inhérentes à la
méthode appliquée afin d’en identifier les principales sources
et les effets sur la demande; et, dans tous les cas,
ƒ Le caractère quantitativement et qualitativement suffisant des
données présentées aux fins de justifier les limites proposées.

Étape 12 [sous- Également durant cette phase de l’examen, il peut être


commission]
Demande demandé à l’État côtier de fournir plus de données, informations ou
d’éclaircissements éclaircissements, cette demande étant adressée par le Président de la
sous-commission et transmise par le Secrétariat.
La demande doit être :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-24
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

ƒ Libellée en termes techniques précis;


ƒ Présentée sous forme de questions écrites;
ƒ Traduite, au besoin; et
ƒ Suivie d’une réponse dans un délai convenu entre l’État
côtier et la sous-commission.

Ainsi qu’il est dit à l’étape 11, si la délégation d’experts de


l’État auteur de la demande se trouve au Siège de l’ONU à New
York, la communication écrite doit être combinée avec des
consultations entre les experts nationaux et les membres de la sous-
commission lors de réunions organisées par le Secrétariat (voir ce
qui est dit au sujet des éclaircissements à l’étape 11).

Étape 13 [sous- Après l’évaluation approfondie décrite à l’étape 11 et, si


commission]
Établissement de nécessaire, après les éclaircissements envisagés à l’étape 12, la sous-
recommandations commission arrête ses conclusions et formule ses recommandations
par la sous-
commission à présenter à la Commission réunie en séance plénière.

Formulation Le Règlement intérieur guide la sous-commission dans la


et adoption
procédure d’élaboration de ses recommandations. En particulier, le
paragraphe 12 de l’annexe III du Règlement intérieur prévoit ce qui
suit :

a) Premier projet La sous-commission peut charger un de ses membres


d’établir, après consultation avec les autres membres, un premier
projet de recommandations. Chaque membre établit des notes dont
il sera tenu compte aux fins de l’élaboration du projet.

b) Schéma et travaux La sous-commission peut, le moment venu, élaborer un


intersessions
« Schéma des recommandations formulées par la sous-commission »
comportant les éléments convenus suivants :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-25
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

ƒ Structure;
ƒ Teneur; et
ƒ Principales conclusions.
À la lumière de ce schéma et sous la coordination et la
supervision d’un membre désigné à cet effet, chaque membre de la
sous-commission peut être chargé de rédiger diverses parties des
recommandations pendant la période intersessions.
c) Première lecture du À la session suivante, le projet, dont les différentes parties
projet
auront été rassemblées en un tout par un membre désigné à cet
effet, est examiné par la sous-commission en première lecture. Tout
membre désireux d’y apporter des modifications peut proposer des
amendements par écrit.

d) Adoption des Devant faire tout son possible pour conduire ses travaux
recommandations
selon le principe de l’accord général, la sous-commission ne doit
épargner aucun effort pour parvenir à un consensus sur les
recommandations, celles-ci n’étant mises aux voix que si toutes les
tentatives pour parvenir à un tel consensus ont échoué.
En ce qui concerne le cadre, le contenu et le format des
recommandations, le Règlement intérieur prévoit ce qui suit :

Cadre La sous-commission formule ses recommandations


conformément aux dispositions de l’article 76 de la Convention, de
la Déclaration d’interprétation, du Règlement intérieur et des
Directives scientifiques et techniques (par. 11.1, annexe III du
Règlement intérieur).

Teneur Les recommandations formulées par la sous-commission portent


sur les données et autres documents présentés par les États côtiers pour
aider à établir la limite extérieure de leur plateau continental (par. 11.2,
annexe III du Règlement intérieur).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-26
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Selon le degré de complétude des données et autres éléments


d’information fournis, et les limites extérieures proposées dans la
demande, la sous-commission recommandera ce qui suit :
ƒ Si les données et autres éléments fournis offrent une base
suffisante :
o Pour l’établissement de la limite extérieure du
plateau continental proposée par l’État côtier : les
recommandations précisent les raisons sur lesquelles elles
se fondent; et
o Pour l’établissement d’une limite extérieure du
plateau continental différente de celle proposée dans
la demande : les recommandations précisent les raisons
qui justifient les limites extérieures recommandées.
ƒ Si les données et autres éléments fournis n’offrent pas une base
suffisante pour l’établissement de la limite extérieure du plateau
continental, les recommandations comportent des dispositions
relatives aux données et autres éléments supplémentaires qu’il
pourrait être nécessaire de fournir à l’appui d’une demande
révisée ou nouvelle conformément aux Directives.

Format Les recommandations formulées par la sous-commission incluent


un résumé desdites recommandations qui ne contient pas de
renseignements pouvant avoir un caractère confidentiel ou risquant de
porter atteinte aux droits exclusifs de l’État côtier sur les données et
informations communiquées dans la demande (par. 11.3, annexe III du
Règlement intérieur).
La condition ci-dessus s’explique par ceci que, une fois qu’elles
ont été approuvées par la Commission, les recommandations sont
rendues publiques par le Secrétaire général (par. 11.3, annexe III du
Règlement intérieur). Il est donc nécessaire de veiller à ce qu’aucune

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-27
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

information déclarée confidentielle par l’État côtier soit divulguée, ce qui


porterait atteinte aux droits exclusifs de l’État côtier sur les données et
informations fournies dans la demande (sur la question de la
confidentialité des données présentées par l’État côtier, voir Module I –
sur la publicité à donner aux recommandations, voir ci-après étape 20).

Étape 14 [sous- Les recommandations de la sous-commission sont présentées par


commission]
Présentation des écrit au Président de la Commission par l’intermédiaire du Secrétariat
recommandations (art. 51, par. 5, du Règlement intérieur – par. 14, annexe III du
à la Commission
Règlement intérieur).

Faisons le point Après avoir décrit les travaux de la sous-commission,


arrêtons à ce stade pour représenter sur un diagramme les diverses
étapes examinées dans la présente section :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-28
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Commission

Organisation des travaux de la Commission


1. Dispositions à prendre pour des réunions/consultations
[règlement intérieur: art. 16]
2. Présentation par l’État côtier
[Règlement intérieur: Ann. 3, par. 2 a)] Représentants de l’État côtier
3. Examen de l’information concernant les différends relatifs à la demande
[Règl. intérieur: art. 46 + Ann. I + Ann. III par. 2 b), 7]
4. Examen de la manière de poursuivre les travaux
[Règl. intérieur: Ann. III par. 2 c)]
5. Création d’une sous-commission (s’il y a lieu )
[Conv: Ann. II, art. 5 – Règlement intérieur: section X]

Sous-Commission

Examen initial de la demande Dans un délai


Notification à la Commission
1. Contrôle des formes d’une semaine du délai nécessaire à la sous-
et de la complétude de la demande à compter commission
[Règl. intérieur: annexe III, par. 3] du début de pour examiner la demande
l’analyse
2. Analyse préliminaire de la demande préliminaire [Règl. intérieur: annexe III, par. 8 1)]
[Règl. intérieur: annexe III, par. 5]
3. Éclaircissements
[Règl. intérieur: annexe III, par. 6]
Commission
4. Examen des informations concernant
tout différend éventuel
[Règl. intérieur: annexe III, par. 7]
Notification d’un
calendrier préliminaire
[Règl. intérieur: annexe III, par. 8 2)] État côtier
Principale évaluation [La sous-commission peut elle aussi
scientifique et technique procéder à cette notification]
[Règl. intérieur: annexe III, par. 9]

Communication de données
Consultations de la sous-commission ou d’informations
avec les représentants complémentaires État côtier
de l’État côtier ou d’éclaircissements
(consultations au Siège de l’ONU) par l’État côtier
[Règl. intérieur: art. 52 + annexe III, par. 6 2)] [Règl. intérieur: annexe III, par. 10]

Formulation et adoption
des recommandations de la sous-commission
(et envoi à la Commission
par l’intermédiaire du Secrétaire général)
[Règl. intérieur: art. 51 5) + annexe III, par. 11, 12, 13, 14]

Commission
[Conv.: annexe II, art. 6 1)]

Figure IX.2: Travaux de la sous-commission

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-29
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Étape 15 La sous-commission fournit à la Commission les moyens de ses


[Commission]
recommandations. Comme il ressort de l’article 53, paragraphe 1, du
Élaboration et
adoption des Règlement intérieur, la Commission examine les recommandations que la
recommandations par
sous-commission lui aura présentées, en veillant dans chaque cas à ce
la Commission
que suffisamment de temps soit alloué à cet effet.
Deux hypothèses sont envisageables :
ƒ La Commission approuve les recommandations telles que
communiquées par la sous-commission; ou
ƒ La Commission modifie les recommandations présentées par la
sous-commission.
Dans l’un et l’autre cas, la Commission adopte ses
recommandations par consensus, celles-ci n’étant mises aux voix que si
tous les efforts pour aboutir à un consensus ont été faits.

Étape 16 Les recommandations de la Commission sont transmises par


[Commission]
écrit :
Transmission des
recommandations à ƒ À l’État côtier qui a présenté la demande; et
l’État côtier et au
Secrétaire général ƒ Au Secrétaire général (art. 6, par. 3 de l’annexe II de la
Convention; art. 53, par. 3, du Règlement intérieur).
Le Président de la Commission communique à cette fin au
Secrétariat deux exemplaires des recommandations, une à transmettre à
l’État côtier, et l’autre devant être gardée en dépôt par le Secrétaire
général.

Langue Si la demande a été présentée à l’origine dans une langue autre que
l’anglais, le Secrétariat fait traduire les recommandations dans la langue
officielle de la demande originale. La traduction est envoyée à l’État
côtier avec le texte anglais original des recommandations (art. 53, par. 3,
du Règlement intérieur).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-30
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Étape 17 [Secrétaire Comme le prescrit le paragraphe 11.3 de l’annexe III du


général]
Règlement intérieur, le Secrétaire général rend public le résumé des
Publication du
résumé des recommandations.
recommandations
Une fois saisi des recommandations de la Commission, l’État
côtier a deux options :

Étape 18-A [État ƒ S’il est en désaccord avec les recommandations de la


côtier]
Commission, l’État côtier lui soumet, dans un délai raisonnable,
Établissement d’une
demande révisée ou une demande révisée ou une nouvelle demande (art. 8 de
nouvelle
l’annexe II de la Convention). La procédure revient au point de
départ, à cette différence près que la sous-commission qui
examinera la demande révisée ou nouvelle est déjà créée.

Étape 18-B [État ƒ S’il est en accord avec les recommandations de la Commission,
côtier]
l’État côtier peut entreprendre de fixer les limites extérieures de
Fixation des limites
extérieures son plateau continental sur la base de ces recommandations.
Ainsi qu’il est dit dans le Module I, les limites extérieures ainsi
fixées sont définitives et de caractère obligatoire (art. 76, par. 8).

Étape 19 [État côtier] Après avoir fixé la limite extérieure de son plateau continental,
Dépôt
l’État côtier dépose les cartes marines et renseignements pertinents, y
compris les données géodésiques, qui indiquent de façon permanente la
limite extérieure de son plateau continental, auprès :
ƒ Du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies; et
ƒ Du Secrétaire général de l’Autorité (art. 76, par. 9, et art. 84). La
limite extérieure du plateau continental coïncide, en fait, avec
celle de la Zone.
On retiendra que, en cas de délimitation du plateau continental
entre États dont les côtes sont adjacentes ou se font face, les cartes
marines et les coordonnées définissant les lignes de délimitation tracées
conformément à l’article 83 de la Convention sont déposées auprès du

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-31
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (en ce cas, non


pas également auprès du Secrétaire général de l’Autorité) (art. 84).

Étape 20 [Secrétaire Le Secrétaire général de l’ONU donne la publicité voulue aux


général de l’ONU]
cartes et renseignements pertinents, y compris les données géodésiques,
Publicité convenable
qui indiquent, de façon permanente, la limite extérieure du plateau
continental déposés par l’État côtier.
Le Secrétaire général fait de même pour les recommandations de
la Commission qui, de l’avis de celle-ci, ont un rapport avec cette limite
(art. 54, par. 3).
Tous les États sont ainsi informés du tracé exact de la limite
extérieure du plateau continental et de la justification de ce tracé.
L’opération envisagée dans le manuel parvient ainsi à son terme.
Pour compléter ce module, on trouvera ci-après un diagramme qui
résume les dernières étapes de la procédure.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-32
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Commission
[Conv. Ann. II,
art. 6 1)]

Examen par la Commission plénière des


recommandations présentées par la Sous-
Commission
[Règlement intérieur: art. 53 1)]

Modification Modifications apportées


Approbation ou modification
des recommandations par la Commission
[Règl. intérieur: art. 53 1)] [Règl. intérieur: art. 53 1)]

Approbation

Approbation des recommandations


Secrétaire général de
par la Commission
l’Organisation des Nations
[Conv.: art. 76 8) + annexe II, art. 6 2) Règl.
Unies [Conv.: annexe II,
intérieur: art. 53 1)] art. 6 3);Règl. intérieur: art.
53 3)]

État côtier
[Conv.: annexe II,
art. 6 3)
Règl. intérieur: art. 53 3)]

Délimitation
Oui entre États Non
Acceptation de dont les
la limite extérieure
recommandée? limites sont
[Règl. intérieur: adjacentes
art. 53 4)] f

Oui
Non
Définition de la
Présentation d’une demande délimitation Définition des limites extérieures
nouvelle conformément à (définitives et contraignantes) sur la
ou révisée l’article 83 base des recommandations
[Conv.: annexe II, art. 8 Règl. de la Convention [Règl. intérieur: art. 53 5)]
intérieur: art. 53 4)]
Dépôt des cartes marines Dépôt des cartes marines
et/ou des coordonnées et des renseignements pertinents,
décrivant les lignes de y compris les données géodésiques
délimitation conformément décrivant les limites extérieures
à l’article 84 [Conv.: art. 76 9) Règl. intérieur: art.
[Conv.: art. 84 (+ 76 9))
Règl. intérieur: art. 54 2)] 54 1)]

Secrétaire général de l’Organisation


des Nations Unies

Reprendre au début du schéma des Publicité donnée aux limites


opérations extérieures et aux Secrétaire général de
recommandations l’Autorité internationale des
[Règl. intérieur: art. 54 3)] fonds marins
Figure IX.3: Des recomandations de la
sous-commission à la fin.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-33
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

Module 9 – Exercice

Exercice 9 : Établissement et présentation d’une demande à la


Commission des limites du plateau continental

Vous jouerez le rôle d’un conseiller du gouvernement affecté à la


gestion et à l’administration du projet et vous ferez fonction de membre Durée de l’épreuve
d’une équipe multidisciplinaire d’experts. Il vous est demandé d’établir
30 min.
une liste de problèmes et de tâches afférents à l’établissement et à la
présentation à la Commission d’une demande comportant des données
et éléments d’information aux fins du tracé de la limite extérieure du
plateau continental au-delà de 200 milles marins.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-34
MANUEL DU STAGIAIRE Procédure à suivre pour établir
Module IX et présenter une demande

NOTES

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
IX-35
MANUEL DU STAGIAIRE Exercices pratiques

Exercice pratique 1 : Tracé de la marge continentale et du plateau continental


conformément à l’article 76

Aperçu général Les participants appliqueront les dispositions des paragraphes 4 et


5 de l’article 76 afin de délimiter, dans cette zone :
1) Le rebord externe de la marge continentale au sens de la
Convention; et
2) Les limites extérieures du plateau continental au sens de la
Convention.
La carte de base contenant toutes les informations est une carte de
contour bathymétrique de la zone. La première carte est appelée
« Database Map » (Carte des données de base) et contient les
emplacements de tous les points du pied du talus définis conformément
au paragraphe 4 b), ainsi qu’un certain nombre de points d’épaisseur des
sédiments établis à partir de données sismiques. La Carte des données de
base contient aussi les emplacements de la limite de la zone économique
exclusive de 200 milles marins (rouge), la limite de 100 milles marins
mesurée à partir de l’isobathe de 2 500 mètres (vert) et la limite de
350 milles marins (bleu).
Les participants doivent s’organiser en groupes de deux ou trois
personnes, chaque groupe devant :
1. Étudier, pendant un certain temps, les cartes et les profils afin
de se familiariser avec la morpholoie des fonds marins de la zone et avec
les données correspondantes disponibles;
2. Dessiner sur la « Carte des données de base » des cercles de
60 milles marins de rayon autour des points critiques définissant le pied
du talus;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
E-1
MANUEL DU STAGIAIRE Exercices pratiques

3. Dessiner la « ligne Hedberg » en reliant les points en noir (au


crayon) situés sur les cercles par des lignes droites d’une longueur
maximale de 60 milles marins. Le groupe décide librement de la manière
de combiner les points et les segments de droite pour ariver au tracé final
de la ligne Hedberg;
4. Examiner les points d’épaisseur sédimentaire et identifier ceux
qui répondent au critère du paragraphe 4 a) i) de l’article 76. Relier les
points ainsi identifiés par des droites en orange. L’un des segments de
droite est-il d’une longueur supérieure à 60 milles marins? Dans la
négative, la « ligne Gardiner » qui en résulte, composée de segments de
droite, constitue un rebord externe valable de la marge continentale (on
suppose que les sédiments aux points identifiés sont continus avec les
sédiments situées au pied du talus);
5. Après quoi la « ligne Hedberg » et la « ligne Gardiner » des
paragraphes 3 et 4 ci-dessus doivent être combinées de manière à donner
le rebord externe final de la marge continentale de la zone;
6. Examiner si l’une des contraintes du paragraphe 5 s’appliquera
dans ce cas et tracer la limite extérieure définitive du plateau continental
en conséquence. Utiliser un crayon rouge pour la ligne de 200 milles
marins, un crayon bleu pour la ligne de 350 milles marins et un crayon
vert pour la ligne de 100 milles marins mesurée à partir de l’isobathe de
2 500 mètres; et
7. Si l’isobathe de 2 500 mètres de la partie extérieure de l’éperon
externe (Outer Spur) devait, après l’acquisition de nouvelles données,
s’avérer être le prolongement de l’isobathe de 2 500 mètres du plateau
intérieur (Inner Plateau), le résultat serait-il différent?

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
E-2
MANUEL DU STAGIAIRE Exercices pratiques

Matériaux 1. Compas;
2. Un crayon à dessin et plusieurs crayons de couleur (orange,
rougle, bleu, vert);
3. Une règle graduée en centimètres et millimètres; et
4. Deux exemplaires sur papier de la « Carte des données de
base » à une échelle appropriée (la carte tient sur une page A3 avec une
échelle de 3 cm pour 100 km).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
E-3
MANUEL DU STAGIAIRE Exercices pratiques

Exercice pratique 2 : Évaluation de l’épaisseur des sédiments

Aperçu général Les participants doivent interpréter le profil sismique et calculer


l’épaisseur des sédiments en vue d’identifier l’emplacement de l’épaisseur
maximale des sédiments sur le profil.
L’exercice consiste à interpréter (en traçant avec un crayon de
couleur) le haut du fond de la mer et le haut du basement (base de la
séquence des sédiments), ainsi que les hauts des intervalles d’iso-vitesse.
L’épaisseur d’un intervalle d’iso-vitesse est le temps du voyage
aller et retour du haut à la base de l’intervalle, divisé par deux.
L’épaisseur totale des sédiments à tout emplacement le long de la
ligne est la somme de l’épaisseur de chaque intervalle sédimentaire entre
le fond de la mer et le haut du basement.
Matériaux Les participants doivent s’organiser en groupes de deux ou trois
personnes, chaque groupe devant disposer des matériaux ci-après.
Section sismique :
Section sismique non interprétée, à imprimer à une échelle correcte
pour interprétation
Outils :
1. Règle
2. Compas
3. Crayon
4. Crayon de couleur

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
E-4
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Annexe I
Convention des Nations Unies sur le droit de la mer
(partie VI, annexe II; annexe II à l’Acte final
de la troisième Conférence des Nations Unies
sur le droit de la mer)

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-1
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Convention des Nations Unies


sur le droit de la mer – Partie VI

Article 76 1. Le plateau continental d’un État côtier comprend les fonds


Définition du
marins et leur sous-sol au-delà de sa mer territoriale, sur toute l’étendue
plateau continental
du prolongement naturel du territoire terrestre de cet État jusqu’au
rebord externe de la marge continentale, ou jusqu’à 200 milles marins des
lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer
territoriale, lorsque le rebord externe de la marge continentale se trouve à
une distance inférieure.
2. Le plateau continental ne s’étend pas au-delà des limites
prévues aux paragraphes 4 à 6.
3. La marge continentale est le prolongement immergé de la
masse terrestre de l’État côtier; elle est constituée par les fonds marins
correspondant au plateau, au talus et au glacis ainsi que leur sous-sol. Elle
ne comprend ni les grands fonds des océans, avec leurs dorsales
océaniques, ni leur sous-sol.
4. a) Aux fins de la Convention, l’État côtier définit le rebord
externe de la marge continentale, lorsque celle-ci s’étend au-delà de 200
milles marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur
de la mer territoriale, par :
i) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence
aux points fixes extrêmes où l’épaisseur des roches sédimentaires est égale
au centième au moins de la distance entre le point considéré et le pied du
talus continental; ou
ii) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence
à des points fixes situés à 60 milles marins au plus du pied du talus
continental.
b) Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental coïncide
avec la rupture de pente la plus marquée à la base du talus.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-3
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

5. Les points fixes qui définissent la ligne marquant, sur les fonds
marins, la limite extérieure du plateau continental, tracée conformément
au paragraphe 4, lettre a), i) et ii), sont situés soit à une distance
n’excédant pas 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, soit à une distance n’excédant pas
100 milles marins de l’isobathe de 2 500 mètres, qui est la ligne reliant les
points de 2 500 mètres de profondeur.
6. Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la
limite extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne tracée à
350 milles marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la
largeur de la mer territoriale. Le présent paragraphe ne s’applique pas aux
hauts-fonds qui constituent des éléments naturels de la marge
continentale, tels que les plateaux, seuils, crêtes, bancs ou éperons qu’elle
comporte.
7. L’État côtier fixe la limite extérieure de son plateau continental,
quand ce plateau s’étend au-delà de 200 milles marins des lignes de base à
partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale, en reliant par
des droites d’une longueur n’excédant pas 60 milles marins des points
fixes définis par des coordonnées en longitude et en latitude.
8. L’État côtier communique des informations sur les limites de
son plateau continental, lorsque celui-ci s’étend au-delà de 200 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la
mer territoriale, à la Commission des limites du plateau continental
constituée en vertu de l’annexe II sur la base d’une représentation
géographique équitable. La Commission adresse aux États côtiers des
recommandations sur les questions concernant la fixation des limites
extérieures de leur plateau continental. Les limites fixées par un État
côtier sur la base de ces recommandations sont définitives et de caractère
obligatoire.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-4
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

9. L’État côtier remet au Secrétaire général de l’Organisation des


Nations Unies les cartes et renseignements pertinents, y compris les
données géodésiques, qui indiquent de façon permanente la limite
extérieure de son plateau continental. Le Secrétaire général donne à ces
documents la publicité voulue.
10. Le présent article ne préjuge pas de la question de la
délimitation du plateau continental entre des États dont les côtes sont
adjacentes ou se font face.

Article 77 1. L’État côtier exerce des droits souverains sur le plateau


Droits de l’État
continental aux fins de son exploration et de l’exploitation de ses
côtier sur le plateau
continental ressources naturelles.
2. Les droits visés au paragraphe 1 sont exclusifs en ce sens que si
l’État côtier n’explore pas le plateau continental ou n’en exploite pas les
ressources naturelles, nul ne peut entreprendre de telles activités sans son
consentement exprès.
3. Les droits de l’État côtier sur le plateau continental sont
indépendants de l’occupation effective ou fictive, aussi bien que de toute
proclamation expresse.
4. Les ressources naturelles visées dans la présente partie
comprennent les ressources minérales et autres ressources non
biologiques des fonds marins et de leur sous-sol, ainsi que les
organismes vivants qui appartiennent aux espèces sédentaires, c’est-
à-dire les organismes qui, au stade où ils peuvent être pêchés, sont
soit immobiles sur le fond ou au-dessous du fond, soit incapables de
se déplacer autrement qu’en restant constamment en contact avec le
fond ou le sous-sol.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-5
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Article 78 1. Les droits de l’État côtier sur le plateau continental n’affectent


Régime juridique
pas le régime juridique des eaux surjacentes ou de l’espace aérien situé au-
des eaux et de
l’espace aérien dessus de ces eaux.
surjacents, et droits
2. L’exercice par l’État côtier de ses droits sur le plateau
et libertés des autres
États continental ne doit pas porter atteinte à la navigation ou aux droits et
libertés reconnus aux autres États par la Convention, ni en gêner
l’exercice de manière injustifiable.

Article 79 1. Tous les États ont le droit de poser des câbles et des pipelines
Câbles et pipelines
sous-marins sur le plateau continental conformément au présent article.
sous-marins sur le
plateau continental 2. Sous réserve de son droit de prendre des mesures raisonnables
pour l’exploration du plateau continental, l’exploitation de ses ressources
naturelles et la prévention, la réduction et la maîtrise de la pollution par
les pipelines, l’État côtier ne peut entraver la pose ou l’entretien de ces
câbles ou pipelines.
3. Le tracé des pipelines posés sur le plateau continental doit être
agréé par l’État côtier.
4. Aucune disposition de la présente partie n’affecte le droit de
l’État côtier d’établir des conditions s’appliquant aux câbles ou pipelines
qui pénètrent dans son territoire ou dans sa mer territoriale, ou sa
juridiction sur les câbles et pipelines installés ou utilisés dans le cadre de
l’exploration de son plateau continental ou de l’exploitation de ses
ressources, ou de l’exploitation d’îles artificielles, d’installations ou
d’ouvrages relevant de sa juridiction.
5. Lorsqu’ils posent des câbles ou des pipelines sous-marins, les
États tiennent dûment compte des câbles et pipelines déjà en place. Ils
veillent en particulier à ne pas compromettre la possibilité de réparer
ceux-ci.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-6
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Article 80 L’article 60 s’applique, mutatis mutandis, aux îles artificielles,


Îles artificielles,
installations et ouvrages situés sur le plateau continental.
installations et
ouvrages
sur le plateau
continental

Article 81 L’État côtier a le droit exclusif d’autoriser et de réglementer les


Forages sur le
forages sur le plateau continental, quelles qu’en soient les fins.
plateau continental

Article 82 1. L’État côtier acquitte des contributions en espèces ou en nature


Contributions en
au titre de l’exploitation des ressources non biologiques du plateau
espèces ou en nature
au titre de continental au-delà de 200 milles marins des lignes de base à partir
l’exploitation du
desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale.
plateau continental
au-delà de 200 milles 2. Les contributions sont acquittées chaque année pour
marins
l’ensemble de la production d’un site d’exploitation donné, après les cinq
premières années d’exploitation de ce site. La sixième année, le taux de
contribution est de 1 %de la valeur ou du volume de la production du site
d’exploitation. Ce taux augmente ensuite d’un point de pourcentage par
an jusqu’à la douzième année, à partir de laquelle il reste 7 %. La
production ne comprend pas les ressources utilisées dans le cadre de
l’exploitation.
3. Tout État en développement qui est importateur net d’un
minéral extrait de son plateau continental est dispensé de ces
contributions en ce qui concerne ce minéral.
4. Les contributions s’effectuent par le canal de l’Autorité, qui les
répartit entre les États Parties selon des critères de partage équitables,
compte tenu des intérêts et besoins des États en développement, en
particulier des États en développement les moins avancés ou sans littoral.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-7
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Article 83 1. La délimitation du plateau continental entre États dont les


Délimitation du
côtes sont adjacentes ou se font face est effectuée par voie d’accord
plateau continental
entre États dont les conformément au droit international tel qu’il est visé à l’article 38 du
côtes sont adjacentes
Statut de la Cour internationale de Justice, afin d’aboutir à une solution
ou se font face
équitable.
2. S’ils ne parviennent pas à un accord dans un délai raisonnable,
les États concernés ont recours aux procédures prévues à la partie XV.
3. En attendant la conclusion de l’accord visé au paragraphe 1, les
États concernés, dans un esprit de compréhension et de coopération, font
tout leur possible pour conclure des arrangements provisoires de
caractère pratique et pour ne pas compromettre ou entraver pendant cette
période de transition la conclusion de l’accord définitif. Les arrangements
provisoires sont sans préjudice de la délimitation finale.
4. Lorsqu’un accord est en vigueur entre les États concernés, les
questions relatives à la délimitation du plateau continental sont réglées
conformément à cet accord.

Article 84 1. Sous réserve de la présente partie, les limites extérieures du


Cartes marines et
plateau continental et les lignes de délimitation tracées conformément à
listes des
coordonnées l’article 83 sont indiquées sur des cartes marines à l’échelle appropriée
géographiques
pour en déterminer l’emplacement. Le cas échéant, le tracé de ces limites
extérieures ou lignes de délimitation peut être remplacé par des listes des
coordonnées géographiques de points précisant le système géodésique
utilisé.
2. L’État côtier donne la publicité voulue aux cartes ou listes des
coordonnées géographiques et en dépose un exemplaire auprès du
Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et, dans le cas de
celles indiquant l’emplacement de la limite extérieure du plateau
continental, auprès du Secrétaire général de l’Autorité.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-8
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Article 85 La présente partie ne porte pas atteinte au droit qu’a l’État côtier
Creusement de
d’exploiter le sous-sol en creusant des galeries, quelle que soit la
galeries
profondeur des eaux à l’endroit considéré.

Convention des Nations Unies


sur le droit de la mer – Annexe II
Article premier En application de l’article 76, une Commission des limites du
plateau continental au-delà de 200 milles marins est créée conformément
aux articles suivants.

Article 2 1. La Commision comprend 21 membres, experts en matière de


géologie, de géophysique ou d’hydrographie, élus par les États Parties à la
Convention parmi leurs ressortissants, compte dûment tenu de la
nécessité d’assurer une représentation géographique équitable, ces
membres exerçant leurs fonctions à titre individuel.
2. La première élection aura lieu dès que possible et, en tout état
de cause, dans un délai de 18 mois à compter de l’entrée en vigueur de la
Convention. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies
adresse, trois mois au moins avant la date de chaque élection, une lettre
aux États Parties pour les inviter à soumettre des candidatures après les
consultations régionales appropriées, et ce, dans un délai de trois mois. Le
Secrétaire général établit dans l’ordre alphabétique une liste de tous les
candidats ainsi désignés et soumet cette liste à tous les États Parties.
3. L’élection des membres de la Commission a lieu lors d’une
réunion des États Parties convoquée par le Secrétaire général au
Siège de l’Organisation des Nations Unies. Le quorum est constitué
par les deux tiers des États Parties. Sont élus membres de la
Commission les candidats qui recueillent les suffrages des deux tiers
des membres présents et votants. Trois membres au moins de
chaque région géographique sont élus.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-9
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

4. Les membres de la Commission sont élus pour un mandat de


cinq ans. Ils sont rééligibles.
5. L’État Partie qui a soumis la candidature d’un membre de la
Commission prend à sa charge les dépenses qu’encourt celui-ci lorsqu’il
s’acquitte de ses fonctions pour le compte de la Commission. L’État
côtier concerné prend à sa charge les dépenses encourues en ce qui
concerne les avis visés à l’article 3, paragraphe 1, lettre b) de la présente
annexe. Le secrétariat de la Commission est assuré par les soins du
Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.

Article 3 1. Les fonctions de la Commission sont les suivantes :


a) Examiner les données et autres renseignements présentés par
les États côtiers en ce qui concerne la limite extérieure du plateau
continental lorsque ce plateau s’étend au-delà de 200 milles marins et
soumettre des recommandations conformément à l’article 76, et au
Mémorandum d’accord adopté le 29 août 1980 par la troisième
Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer;
b) Émettre, à la demande de l’État côtier concerné, des avis
scientifiques et techniques en vue de l’établissement des données visées à
la lettre précédente.
2. La Commission peut coopérer, dans la mesure jugée nécessaire
ou utile, avec la Commission océanographique intergouvernementale de
l’UNESCO, l’Organisation hydrographique internationale et d’autres
organisations internationales compétentes en vue de se procurer des
données scientifiques et techniques susceptibles de l’aider à s’acquitter de
ses responsabilités.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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A-10
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Article 4 L’État côtier qui se propose de fixer, en application de l’article 76,


la limite extérieure de son plateau continental au-delà de 200 milles
marins, soumet à la Commission les caractéristiques de cette limite, avec
données scientifiques et techniques à l’appui dès que possible et, en tout
état de cause, dans un délai de 10 ans à compter de l’entrée en vigueur de
la Convention pour cet État. L’État côtier communique en même temps
les noms de tous membres de la Commission qui lui ont fourni des avis
scientifiques et techniques.

Article 5 À moins qu’elle n’en décide autrement, la Commission fonctionne


par l’intermédiaire de sous-commissions composées de sept membres
désignés d’une manière équilibrée compte tenu des éléments spécifiques
de chaque demande soumise par un État côtier. Les membres de la
Commission qui sont ressortissants de l’État côtier qui a soumis une
demande, non plus qu’un membre de la Commission qui a aidé l’État
côtier en lui fournissant des avis scientifiques et techniques au sujet du
tracé, ne peuvent faire partie de la sous-commission chargée d’examiner
la demande, mais ils ont le droit de participer en tant que membres aux
travaux de la Commission concernant celle-ci. L’État côtier qui a soumis
une demande à la Commission peut y envoyer des représentants qui
participeront aux travaux pertinents sans droit de vote.

Article 6 1. La sous-commission soumet ses recommandations à la


Commission.
2. La Commission approuve les recommandations de la sous-
commission à la majorité des deux tiers des membres présents et votants.
3. Les recommandations de la Commission sont soumises par
écrit à l’État côtier qui a présenté la demande ainsi qu’au Secrétaire
général de l’Organisation des Nations Unies.

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A-11
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Article 7 Les États côtiers fixent la limite extérieure de leur plateau


continental conformément à l’article 76, paragraphe 8 et aux procédures
nationales appropriées.

Article 8 S’il est en désaccord avec les recommandations de la Commission,


l’État côtier lui soumet, dans un délai raisonnable, une demande révisée
ou une nouvelle demande.

Article 9 Les actes de la Commission ne préjugent pas les questions


relatives à l’établissement des limites entre États dont les côtes sont
adjacentes ou se font face.

Acte final de la troisième Conférence des Nations Unies


sur le droit de la mer – Annexe II

Déclaration La troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer,


d’interprétation
Considérant les caractéristiques particulières que présente la marge
concernant une
méthode déterminée continentale d’un État lorsque : 1) la distance moyenne à laquelle se situe
à appliquer pour
l’isobathe de 200 mètres ne dépasse pas 20 milles marins; 2) la plus
fixer le rebord
externe de la marge grande partie des roches sédimentaires de la marge continentale se
continentale
trouvent au-dessous du glacis; et
Tenant compte de l’injustice dont cet État serait victime si l’article
76 de la Convention était appliqué à sa marge continentale, en ce sens que
la moyenne mathématique de l’épaisseur des roches sédimentaires le long
d’une ligne tracée à la distance maximum autorisée par les dispositions du
paragraphe 4, lettre a), i) et ii), dudit article et censée représenter la totalité
du rebord externe de la marge continentale ne serait pas inférieure à 3 500
mètres et que plus de la moitié de la marge serait par conséquent exclue;
Reconnaît que cet État peut, nonobstant les dispositions de l’article
76, fixer le rebord externe de sa marge continentale en reliant par des
lignes droites d’une longueur n’excédant pas 60 milles marins des

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A-12
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

points fixes définis par des coordonnées de latitude et de longitude, à


chacun desquels l’épaisseur des roches sédimentaires ne sera pas
inférieure à 1 000 mètres.
Lorsqu’un État fixe le rebord externe de sa marge continentale en
appliquant la méthode prévue à l’alinéa précédent de la présente
déclaration, cette méthode peut être utilisée également par un État voisin
pour déterminer le rebord externe de sa marge continentale sur un
élément géologique commun; la limite extérieure suivrait alors, sur ledit
élément, une ligne tracée à la distance maximum autorisée conformément
à l’article 76, paragraphe 4, lettre a), points i) et ii). Le long de laquelle la
moyenne mathématique de l’épaisseur des roches sédimentaires ne serait
pas inférieure à 3 500 mètres.
La Conférence prie la Commission chargée des limites du plateau
continental, créée conformément à l’annexe II de la présente Convention,
de s’inspirer des termes de la présente déclaration lorsqu’elle formulera
ses recommandations sur les questions relatives à la fixation du rebord
externe de la marge continentale de ces États dans la partie sud du golfe
du Bengale.

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A-13
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Annexe II
Règlement intérieur de la Commission des limites
du plateau continental
(CLCS/40)

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A-15
Convention des Nations Unies sur le droit de la mer CLCS/40
Commission des limites Distr. générale
du plateau continental 2 juillet 2004
Français
Original: anglais

Treizième session
New York, 26-30 avril 2004

Règlement intérieur de la Commission des limites


du plateau continental2

Table des matières


Page

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-18
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-19
Article premier. Emploi des termes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-19
II. Sessions et réunions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-19
Article 2. Sessions et réunions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-19
Article 3. Notification de la date d’ouverture de la session . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-20
Article 4. Lieu des sessions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-20
Article 5. Ordre du jour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-20
III. Composition de la Commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-20
Article 6. Membres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-20
Article 7. Durée du mandat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-21
Article 8. Élections partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-21
Article 9. Dépenses des membres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-21
Article 10. Déclaration solennelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-21
Article 11. Devoir d’agir en toute indépendance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-21
IV. Membres du Bureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-22
Article 12. Élections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-22
__________________
2 Le présent Règlement intérieur a été mis en traduction plus tard que prévu, des consultations
8supplémentaires avec les membres de la Commission ayant été nécessaires.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-17
CLCS/40

Article 13. Durée du mandat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-22


Article 14. Président par intérim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-22
Article 15. Remplacement des membres du Bureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-22
V. Secrétariat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-22
Article 16. Fonctions du Secrétaire général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-22
Article 17. Déclarations du Secrétaire général et des membres du Secrétariat . . . . . . . . . . . . . A-22
Article 18. Incidences financières des propositions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-23
VI. Langues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-23
Article 19. Langues officielles et langues de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-23
Article 20. Interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-23
Article 21. Interprétation d’une langue autre que les langues de la Commission. . . . . . . . . . . A-23
Article 22. Langues à utiliser pour les documents de la Commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-23
VII. Séances publiques et privées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-24
Article 23. Séances publiques et privées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-24
VIII. Conduite des débats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-24
Article 24. Quorum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-24
Article 25. Pouvoirs du Président . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-24
Article 26. Motions d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-24
Article 27. Limitation du temps de parole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-24
Article 28. Clôture du débat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-25
Article 29. Ajournement du débat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-25
Article 30. Suspension ou ajournement de la séance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-25
Article 31. Ordre des motions de procédure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-25
Article 32. Présentation de propositions par les membres de la Commission . . . . . . . . . . . . . A-25
Article 33. Décisions sur la compétence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-25
Article 34. Nouvel examen des propositions avancées par des membres de la Commission . A-26
IX. Vote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-26
Article 35. Accord général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-26
Article 36. Droit de vote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-26
Article 37. Majorité requise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-26
Article 38. Mode de votation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-27
Article 39. Règles à observer pendant le vote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-27
Article 40. Élection des membres du Bureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-27

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-18
CLCS/40

Article 41. Annonce des résultats d’un vote et de l’élection des membres du Bureau . . . . . . . A-27
X. Sous-commissions et autres organes subsidiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-28
Article 42. Sous-commissions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-28
Article 43. Autres organes subsidiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-28
Article 44. Conduite des débats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-29
XI. Demande soumise par un État côtier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-29
Article 45. Demande soumise par un État côtier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-29
Article 46. Demandes relatives à des différends entre États dont les côtes sont adjacentes
ou se font face ou relatives à d’autres différends maritimes ou terrestres non résolus . . . . . . A-30
Article 47. Forme et langue de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-30
Article 48. Enregistrement de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-30
Article 49. Accusé de réception de la demande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-30
Article 50. Avis de réception de la demande et publication des limites extérieures du
plateau continental qui y sont proposées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-30
Article 51. Examen de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-31
Article 52. Présence de l’État côtier lors de l’examen de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-31
Article 53. Recommandations de la Commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-31
Article 54. Dépôt des données relatives à la limite du plateau continental et publicité . . . . . . A-32
XII. Avis fournis à un État côtier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-32
Article 55. Avis fournis à un État côtier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-32
XIII. Coopération avec les organisations internationales compétentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-33
Article 56. Coopération avec les organisations internationales compétentes . . . . . . . . . . . . . . A-33
XIV. Avis fournis par des spécialistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-33
Article 57. Avis fournis par des spécialistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-33
XV. Adoption d’autres règlements, directives et annexes au Règlement intérieur . . . . . . . . . . . . . A-33
Article 58. Adoption d’autres règlements, directives et annexes au Règlement intérieur . . . . A-33
XVI. Amendements au Règlement intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-34
Article 59. Amendements au Règlement intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-34
Annexes
I. Demandes relatives à des différends entre États dont les côtes sont adjacentes ou
se font face ou relatives à d’autres différends maritimes ou terrestres non résolus . . . . . . . . A-35
II. Confidentialité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-36
1. Dépôt de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-36

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-19
CLCS/40

2. Caractère confidentiel attribué aux données et aux renseignements par l’État A-36
côtier
3. Accès aux données et informations confidentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-36
4. Devoir de discrétion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-37
5. Application des règles de confidentialité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-37
6. Levée de la confidentialité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-38
7. Renvoi des données et informations confidentielles à l’État côtier . . . . . . . . . . . . . A-38
III. Marche à suivre pour l’examen d’une demande présentée par un État côtier
à la Commission des limites du plateau continental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-39
I. Demande d’un État côtier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-39
1. Mode de présentation et nombre d’exemplaires de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . A-39
II. Organisation des travaux de la Commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-39
2. Points de l’ordre du jour relatifs à la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-39
III. Examen initial de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-40
3. Conditions de forme et complétude de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-40
4. Langue de travail de la sous-commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-40
5. Analyse préliminaire de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-40
6. Demande d’éclaircissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-40
7. Différends relatifs à une demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-41
8. Notification à la Commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-41
IV. Examen scientifique et technique de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-41
9. Examen de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-41
10. Données, informations ou avis supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-42
V. Recommandations formulées par la sous-commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-42
11. Formulation des recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-42
12. Élaboration des recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-43
13. Adoption des recommandations par la sous-commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-43
14. Présentation à la Commission des recommandations formulées
par la sous-commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-43
VI. Participation de représentants de l’État côtier aux travaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-44
15. Définition des travaux pertinents. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-44
VII. Schéma des opérations : modalités applicables aux demandes présentées
à la Commission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A-45

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

Avant-propos
Le présent document contient la toute dernière version du Règlement intérieur
de la Commission des limites du plateau continental, qui inclut les modifications et
ajouts adoptés par la Commission au 30 avril 2004. Les annexes I et II du présent
Règlement ont été adoptées par la Commission à sa quatrième session, tenue du
31 août au 4 septembre 1998. L’annexe III a été adoptée par la Commission à sa
treizième session, tenue du 26 au 30 avril 2004, et elle a remplacé le « Modus
operandi » de la Commission (CLCS/L.3 – 12 septembre 1997) ainsi que le
Règlement intérieur de la sous-commission de la Commission des limites du plateau
continental (CLCS/L.12 – 25 mai 2002).
En conséquence, le présent Règlement et ses annexes annulent et remplacent
les documents CLCS/L.3 (12 septembre 1997) et CLCS/L.12 (25 mai 2002) ainsi que
tous les documents déjà publiés contenant le Règlement intérieur de la Commission
et les révisions ou corrections qui lui ont été apportées [documents CLCS/3
(12 septembre 1997), CLCS/3/Corr.1 (27 avril 1998), CLCS/3/Rev.1 (14 mai 1998),
CLCS/3/Rev.2 (4 septembre 1998), CLCS/3/Rev.2/Corr.1 (28 mars 2000),
CLCS/3/Rev.3 (6 février 2001), CLCS/3/Rev.3/Corr.1 (22 mai 2001)].

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

Règlement intérieur de la Commission des limites


du plateau continental

I. Introduction

Article premier
Emploi des termes
Aux fins du présent Règlement :
On entend par « Convention » la Convention des Nations Unies sur le droit de
la mer de 1982;
On entend par « Déclaration d’interprétation » la Déclaration d’interprétation
figurant à l’annexe II de l’Acte final de la troisième Conférence des Nations Unies
sur le droit de la mer et adoptée par celle-ci le 29 août 1980;
On entend par « Directives » les directives scientifiques et techniques de la
Commission des limites du plateau continental, sauf indication contraire;
On entend par « Commission » la Commission des limites du plateau
continental, créée en application du paragraphe 8 de l’article 76 et de l’annexe II de
la Convention;
On entend par « Secrétaire général » le Secrétaire général de l’Organisation
des Nations Unies, sauf indication contraire;
On entend par « Secrétariat » le Secrétariat de l’Organisation des Nations
Unies;
On entend par « États Parties » les États Parties à la Convention;
On entend par « Réunion des États Parties » une réunion des États Parties à la
Convention convoquée conformément aux dispositions pertinentes de la
Convention.

II. Sessions et réunions

Article 2
Sessions et réunions
1. La Commission tient des sessions au moins une fois par an et aussi souvent
que nécessaire pour s’acquitter efficacement des fonctions qui lui incombent en
vertu de la Convention, en particulier pour examiner les demandes présentées par
les États côtiers et faire des recommandations sur ce sujet. Une session peut
comprendre plusieurs réunions de la Commission et de ses sous-commissions.
2. En tenant compte des considérations financières qui pourraient influencer la
fréquence de ses sessions, la Commission se réunit :
a) À la demande de son président;
b) À la demande de la majorité de ses membres;

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

c) À la demande du Secrétaire général; ou


d) Sur décision de la Commission.
Article 3
Notification de la date d’ouverture de la session
Le Secrétaire général avise les membres de la Commission de la date, du lieu
et de la durée de la session dès que possible, au moins 60 jours à l’avance. Tout État
côtier dont la demande doit être examinée lors de la session doit également être
notifié.

Article 4
Lieu des sessions
1. Les sessions de la Commission et de ses sous-commissions se tiennent
normalement au Siège de l’Organisation des Nations Unies, à New York.
2. La Commission peut désigner un autre lieu pour la tenue d’une partie ou de la
totalité d’une session, en consultation avec l’État côtier qui a présenté une demande
à examiner lors de cette session et avec le Secrétaire général, sous réserve des
conditions édictées par l’Organisation des Nations Unies selon lesquelles aucune
dépense supplémentaire ne doit être directement ou indirectement encourue par
l’Organisation.

Article 5
Ordre du jour
1. Le Secrétaire général établit l’ordre du jour provisoire de chaque session en
consultation avec le (la) Président(e) de la Commission3.
2. Le Secrétaire général communique l’ordre du jour provisoire aux membres de
la Commission, accompagné de la notification visée à l’article 3, et les noms de tous
membres de la Commission qui ont fourni des avis scientifiques et techniques à
l’État côtier concerné.
3. La Commission peut inscrire à son ordre du jour toute autre question
pertinente en vue de l’exercice efficace de ses fonctions.
4. La Commission adopte son ordre du jour à l’ouverture de la session.
5. Au cours d’une session, la Commission peut réviser son ordre du jour.

III. Composition de la Commission

Article 6
Membres
La Commission est constituée des membres élus conformément à l’article 2 de
l’annexe II de la Convention.

__________________
3 Pour l’établissement de l’ordre du jour provisoire dans le cas de demandes présentées par un
État côtier, voir le paragraphe 1 de l’article 51 ainsi que le paragraphe 2 de l’annexe III.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Article 7
Durée du mandat
1. Conformément au paragraphe 4 de l’article 2 de l’annexe II de la Convention,
les membres de la Commission sont élus pour un mandat de cinq ans et sont
rééligibles.
2. Les membres de la Commission élus lors de la première élection entrent en
fonctions à la date de la première réunion de la Commission.
3. Le mandat des membres de la Commission élus lors d’élections ultérieures
commence le lendemain de la date d’expiration du mandat des membres de la
Commission qu’ils remplacent.

Article 8
Élections partielles
Si un membre de la Commission décède, démissionne ou ne peut plus, pour
toute autre raison, exercer ses fonctions, la Réunion des États Parties élit un membre
pour le reste du mandat de son prédécesseur. Ces élections partielles se déroulent
conformément à l’article 76 et à l’annexe II de la Convention.

Article 9
Dépenses des membres
Conformément au paragraphe 5 de l’article 2 de l’annexe II de la Convention :
a) L’État Partie qui a soumis la candidature d’un membre de la Commission
prend à sa charge les dépenses qu’encourt celui-ci lorsqu’il exerce ses fonctions de
membre de la Commission;
b) L’État côtier qui demande un avis scientifique et technique visé à
l’alinéa b) du paragraphe 1 de l’article 3 de l’annexe II de la Convention prend à sa
charge les dépenses encourues en ce qui concerne cet avis.

Article 10
Déclaration solennelle
Avant d’entrer en fonctions, chaque membre de la Commission fait la
déclaration solennelle suivante devant la Commission :
« Je m’engage solennellement à exercer avec honnêteté, fidélité,
impartialité et conscience mes fonctions de membre de la Commission des
limites du plateau continental. »

Article 11
Devoir d’agir en toute indépendance
Dans l’accomplissement de leurs devoirs, les membres de la Commission ne
solliciteront ni n’accepteront d’instructions d’aucun gouvernement ni d’aucune
autorité extérieure à la Commission. Ils s’abstiendront de tout acte de nature à
discréditer leur qualité de membres de la Commission.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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IV. Membres du Bureau

Article 12
Élections
La Commission élit parmi ses membres un bureau comprenant un(e)
président(e) et quatre vice-présidents.

Article 13
Durée du mandat
Les membres du Bureau de la Commission sont élus pour un mandat de deux
ans et demi. Ils sont rééligibles.

Article 14
Président par intérim
1. Si le (la) Président(e) doit s’absenter durant une session ou une partie de celle-
ci, la Commission désigne l’un des vice-présidents pour le (la) remplacer.
2. Un(e) vice-président(e) agissant en qualité de président(e) a les mêmes
pouvoirs et les mêmes devoirs que le (la) Président(e).

Article 15
Remplacement des membres du Bureau
Si l’un des membres du Bureau de la Commission cesse d’être membre de la
Commission ou se déclare incapable de continuer d’en exercer les fonctions, ou
n’est plus en mesure d’être membre du Bureau pour toute autre raison, un nouveau
membre est élu pour le reste du mandat.

V. Secrétariat

Article 16
Fonctions du Secrétaire général
1. Le Secrétaire général agit en sa qualité de Secrétaire général de l’Organisation
des Nations Unies lors de toutes les sessions de la Commission, et de toutes les
réunions de ses sous-commissions et de tout organe subsidiaire qu’elle pourrait
créer. Il peut désigner un membre du Secrétariat pour le représenter.
2. Il appartient au Secrétaire général de prendre les dispositions nécessaires pour
convoquer les sessions de la Commission et les réunions de ses sous-commissions et
de tout organe subsidiaire qu’elle pourrait créer; c’est lui qui fournit et dirige le
personnel nécessaire à ces sessions et réunions.
3. Le Secrétariat exécute tous les travaux que la Commission pourrait requérir en
vue de s’acquitter efficacement de ses fonctions.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Article 17
Déclarations du Secrétaire général et des membres du Secrétariat
Le Secrétaire général ou tout membre du Secrétariat désigné par lui ou par elle
peut faire des déclarations orales ou écrites à toute réunion de la Commission et de
ses sous-commissions.
Article 18
Incidences financières des propositions
Avant que la Commission n’approuve une proposition entraînant des dépenses,
le Secrétaire général établit et fait distribuer à tous les membres de la Commission,
le plus tôt possible, une estimation des incidences financières de la Commission. Le
Président appelle l’attention des membres sur cette estimation et les invite à en
débattre lors de l’examen de la proposition par la Commission ou son organe
subsidiaire.

VI. Langues

Article 19
Langues officielles et langues de travail
1. L’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe sont les langues
officielles et les langues de travail de la Commission.
2. Si aucun membre ne s’y oppose, la Commission peut décider de ne pas utiliser
certaines de ses langues officielles et de travail à telle ou telle réunion compte tenu
des préférences en la matière de ses membres qui participent à la réunion et de
celles de l’État côtier dont la demande est à l’examen4.

Article 20
Interprétation
Sous réserve des dispositions de l’article 19, paragraphe 2, les interventions
faites dans une langue de la Commission sont interprétées dans les autres langues.

Article 21
Interprétation d’une langue autre que les langues de la Commission
Les déclarations orales peuvent être faites dans une langue autre que celles de
la Commission pourvu que leur auteur en assure l’interprétation dans une des
langues de la Commission. Cette interprétation peut servir de base à l’interprétation
dans les autres langues de la Commission.

Article 22
Langues à utiliser pour les documents de la Commission
Les documents de la Commission sont publiés dans les langues de la
Commission, à moins que celle-ci n’en décide autrement. Les langues dans
lesquelles sont présentées les recommandations de la Commission sont conformes
aux dispositions du paragraphe 3 de l’article 53.
__________________
4 Pour la langue de travail des sous-commissions, voir le paragraphe 4 de l’annexe III.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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VII. Séances publiques et privées

Article 23
Séances publiques et privées
Les séances de la Commission, de ses sous-commissions et de ses organes
subsidiaires sont privées à moins que la Commission n’en décide autrement.

VIII. Conduite des débats

Article 24
Quorum
Le quorum est constitué par les deux tiers des membres de la Commission, de
la sous-commission ou de l’organe subsidiaire.

Article 25
Pouvoirs du Président
1. Outre l’exercice des pouvoirs qui lui sont conférés en vertu d’autres
dispositions du présent Règlement, le Président prononce l’ouverture et la clôture de
chaque session de la Commission, dirige les débats, assure l’application du présent
Règlement, donne la parole, met les questions aux voix et proclame les décisions. Il
statue sur les motions d’ordre et, sous réserve des dispositions du présent
Règlement, a pleine autorité pour régler les débats et assurer le maintien de l’ordre
au cours des séances. Il ou elle peut proposer à la Commission la limitation du
temps de parole et du nombre d’interventions de chaque représentant sur une même
question, la clôture de la liste des orateurs, l’ajournement ou la clôture des débats et
la suspension ou l’ajournement d’une séance.
2. Le Président, dans l’exercice de ses fonctions, demeure sous l’autorité de la
Commission.

Article 26
Motions d’ordre
Au cours de la discussion d’une question quelconque, un membre peut à tout
moment présenter une motion d’ordre et le Président statue immédiatement sur cette
motion conformément au présent Règlement. L’appel d’une telle décision est
immédiatement mis aux voix, et si elle n’est pas annulée par la majorité des
membres présents et votants, la décision du Président est maintenue. Un membre qui
présente une motion d’ordre ne peut, dans son intervention, traiter du fond de la
question en discussion.

Article 27
Limitation du temps de parole
La Commission peut limiter le temps de parole de chaque orateur sur toute
question. Lorsque les débats sont limités et qu’un orateur dépasse le temps qui lui
est alloué, le Président le rappelle immédiatement à l’ordre.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Article 28
Clôture du débat
À tout moment, un membre peut demander la clôture du débat sur la question
en discussion, même si d’autres membres ont manifesté le désir de prendre la
parole. L’autorisation de prendre la parole au sujet de la clôture du débat est
accordée uniquement au membre qui a proposé la motion, à un membre qui y est
opposé et à un membre qui y est favorable, après quoi la motion est immédiatement
mise aux voix.

Article 29
Ajournement du débat
Au cours de la discussion d’une question, un membre peut demander
l’ajournement du débat sur cette question. L’autorisation de prendre la parole au
sujet de l’ajournement du débat est accordée uniquement au membre qui a proposé
la motion, à un membre qui y est opposé et à un membre qui y est favorable, après
quoi la motion est immédiatement mise aux voix.

Article 30
Suspension ou ajournement de la séance
Au cours de la discussion d’une question, un membre peut demander la
suspension ou l’ajournement de la séance. Les motions en ce sens ne sont pas
discutées, mais sont immédiatement mises aux voix.

Article 31
Ordre des motions de procédure
Les motions suivantes ont priorité, dans l’ordre indiqué ci-après, sur toutes les
autres propositions ou motions présentées :
a) Suspension de la séance;
b) Ajournement de la séance;
c) Ajournement du débat sur la question en discussion;
d) Clôture du débat sur la question en discussion.

Article 32
Présentation de propositions par les membres de la Commission
Les propositions des membres de la Commission sont présentées par écrit au
Président de la Commission, et le Secrétariat en fait distribuer le texte à tous les
membres de la Commission.

Article 33
Décisions sur la compétence
Toute motion tendant à ce qu’il soit statué sur la compétence de la
Commission à adopter une proposition qui lui est présentée est mise aux voix avant
qu’une décision soit prise sur la proposition en question.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Article 34
Nouvel examen des propositions avancées par des membres
de la Commission
Lorsqu’une proposition a été adoptée ou rejetée, elle ne peut être examinée à
nouveau, sauf décision contraire de la Commission prise à la majorité des deux tiers
des membres présents et votants. L’autorisation de prendre la parole à l’occasion
d’une motion tendant à un nouvel examen n’est accordée qu’à deux membres
opposés à la motion, après quoi celle-ci est immédiatement mise aux voix.

IX. Vote

Article 35
Accord général
1. La Commission, ses sous-commissions et ses organes subsidiaires doivent
faire tout leur possible pour conduire leurs travaux selon le principe de l’accord
général.
2. En conséquence, la Commission, ses sous-commissions et ses organes
subsidiaires doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour arriver à un accord par
consensus sur les questions de fond, celles-ci n’étant mises aux voix que si tous les
efforts pour aboutir à un consensus ont été faits.

Article 36
Droit de vote
Chaque membre de la Commission dispose d’une voix.

Article 37
Majorité requise
1. Sous réserve des dispositions de l’article 35, les décisions de la Commission,
de la sous-commission ou de l’organe subsidiaire sur toutes les questions de fond
sont prises à la majorité des deux tiers des membres présents et votants. En ce qui
concerne la Commission, cette majorité est également requise pour la création de
sous-commissions, l’approbation des recommandations formulées par celles-ci, les
demandes d’avis de spécialistes, la coopération avec les organisations
internationales compétentes ainsi que pour l’amendement du présent Règlement et
l’adoption d’un nouveau règlement et d’autres règles, directives et annexes à ce
règlement.
2. Sauf dispositions contraires du présent Règlement, les décisions de la
Commission sur toutes les questions de procédure sont prises à la majorité des
membres présents et votants.
3. Le cas échéant, le Président de la Commission statue sur le point de savoir si
une question est une question de procédure ou une question de fond. L’appel d’une
telle décision est immédiatement mis aux voix et, si elle n’est pas annulée par la
majorité des membres présents et votants, la décision du Président est maintenue.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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4. En cas de partage égal des voix lors d’un vote dont l’objet est autre que
l’élection d’un membre du Bureau qui est régie par les dispositions du paragraphe 4
de l’article 40, la proposition ou motion est considérée comme rejetée.
5. Aux fins du présent Règlement, l’expression « membres présents et votants »
s’entend des membres présents et votants pour ou contre. Les membres qui
s’abstiennent de voter sont considérés comme non votants.

Article 38
Mode de votation
Sous réserve des dispositions de l’article 40, la Commission vote normalement
à main levée.

Article 39
Règles à observer pendant le vote
Lorsque le Président a annoncé que le vote commence, aucun membre ne peut
interrompre le vote, sauf pour présenter une motion d’ordre ayant trait à la manière
dont s’effectue le vote.

Article 40
Élection des membres du Bureau
1. Toutes les élections ont lieu au scrutin secret à moins que, en l’absence de
toute objection, la Commission décide de procéder sans vote s’il y a accord sur un
candidat ou sur une liste de candidats.
2. Il est procédé à un seul tour de scrutin pour tous les postes qui doivent être
pourvus en même temps et dans les mêmes conditions. Les candidats, dont le
nombre ne doit pas excéder celui des postes à pourvoir, qui obtiennent la majorité
des suffrages exprimés et le plus grand nombre de voix sont élus.
3. Si le nombre de candidats obtenant cette majorité est inférieur au nombre de
membres à élire, il est procédé à d’autres tours afin de pourvoir les postes encore
vacants, le vote ne portant que sur les candidats qui ont obtenu le plus grand nombre
de suffrages au scrutin précédent et qui ne doivent pas être en nombre supérieur au
double de celui des postes restant à pourvoir.
4. En cas de partage égal des voix entre deux ou plusieurs candidats lors de deux
tours de scrutin successifs, le Président tire au sort le nom du candidat qui sera
choisi.

Article 41
Annonce des résultats d’un vote et de l’élection des membres
du Bureau
Le Président annonce les résultats de tous les votes et, en cas d’élections tenues
conformément à l’article 40, les noms des membres du Bureau qui ont été élus.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

X. Sous-commissions et autres organes subsidiaires

Article 42
Sous-commissions
1. Si, conformément à l’article 5 de l’annexe II à la Convention, la Commission
décide de créer une sous-commission chargée d’examiner une demande, elle
procède comme suit :
a) Elle établit lesquels de ses membres ne peuvent siéger à la sous-
commission en application de l’article 5 de l’annexe II à la Convention, à savoir
ceux qui sont ressortissants de l’État côtier présentant la demande et ceux qui ont
aidé l’État côtier en lui fournissant des avis scientifiques et techniques au sujet du
tracé;
b) Elle établit lesquels de ses membres pourraient, pour d’autres raisons,
être considérés comme ayant un conflit d’intérêts vis-à-vis de la demande, par
exemple ceux qui sont ressortissants d’un État pouvant avoir un différend ou une
frontière indécise avec l’État présentant la demande;
c) Par des consultations officieuses au sein des membres de la Commission,
elle détermine des candidatures à la sous-commission parmi ses membres autres que
ceux qui sont visés à l’alinéa a) ci-dessus, compte tenu des facteurs visés à
l’alinéa b) en ce qui concerne les membres, et des éléments particuliers de la
demande, ainsi que de la nécessité d’assurer dans la mesure du possible une
représentation équilibrée du point de vue scientifique et géographique; et
d) Elle choisit parmi ces candidats les sept membres de la sous-commission.
2. Le mandat d’une sous-commission court de la date de sa création à celle à
laquelle l’État côtier présentant la demande remet, conformément au paragraphe 9
de l’article 76 de la Convention, les cartes et renseignements pertinents, y compris
les données géodésiques, relatifs à la limite extérieure de la partie du plateau
continental qui est à l’origine de la demande.
3. Un membre de la Commission peut être nommé membre de plus d’une sous-
commission.
4. Les membres de la Commission visés à l’alinéa a) du paragraphe 1 ont le droit
de participer en tant que membres aux travaux de la Commission concernant la
demande. Après consultation et entente au sein de la sous-commission, ces membres
peuvent être invités à participer, sans droit de vote, aux travaux de la sous-
commission sur certains points de la demande.

Article 43
Autres organes subsidiaires
La Commission peut créer des organes subsidiaires composés de ses membres,
selon qu’elle le juge nécessaire à l’exercice efficace de ses fonctions.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

Article 44
Conduite des débats
1. Chaque sous-commission ou autre organe subsidiaire créé par la Commission
élit son propre président ainsi que deux vice-présidents et rend compte à la
Commission des résultats du scrutin
2. Le présent Règlement s’applique mutatis mutandis à la conduite des débats des
sous-commissions et autres organes subsidiaires.

XI. Demande soumise par un État côtier

Article 45
Demande soumise par un État côtier
Conformément à l’article 4 de l’annexe II à la Convention :
a) L’État côtier qui se propose de fixer la limite extérieure de son plateau
continental au-delà de 200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale soumet à la Commission les caractéristiques
de cette limite, avec données scientifiques et techniques à l’appui dès que possible
et, en tout état de cause, dans un délai de 10 ans à compter de l’entrée en vigueur de
la Convention pour cet État. Dans le cas d’un État Partie pour lequel la Convention
est entrée en vigueur avant le 13 mai 1999, il est entendu, conformément à la
« Décision concernant la date du début du délai de 10 ans prévu à l’article 4 de
l’annexe II à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer pour effectuer
les communications à la Commission des limites du plateau continental »
(SPLOS/72 du 29 mai 2001), que le délai de 10 ans visé à l’article 4 de l’annexe II à
la Convention est considéré comme ayant commencé le 13 mai 19995;
b) L’État qui a soumis une demande communique en même temps les noms
de tous membres de la Commission qui lui ont fourni des avis scientifiques et
techniques.
__________________
5 L’élection des membres de la Commission a été reportée à mars 1997 par décision prise
à la troisième Réunion des États Parties à la Convention, qui a eu lieu du 27 novembre au
1 er décembre 1995. Comme la Convention est entrée en vigueur le 16 novembre 1994 pour
les 60 États dont la ratification rendait possible cette entrée en vigueur et que, pour ces États,
la période de 10 ans a commencé à cette date, il a été convenu lors de la Réunion que, si l’un
quelconque de ces États éprouvait des difficultés à s’acquitter des obligations que lui impose
la Convention par suite du report de la date de l’élection, les États Parties, à la demande de
l’État intéressé, examineraient la situation en vue d’y remédier (SPLOS/5, par. 20). La
onzième Réunion des États Parties à la Convention qui s’est tenue du 14 au 18 mai 2001 a
noté que ce n’était qu’après l’adoption par la Commission de ses directives scientifiques et
techniques le 13 mai 1999 que les États avaient été saisis des documents de base concernant les
communications effectuées conformément au paragraphe 8 de l’article 76 de la Convention.
Considérant les problèmes rencontrés par les États Parties, en particulier les pays en
développement, y compris les petits États insulaires en développement, pour respecter le délai
prévu à l’article 4 de l’annexe II à la Convention, la Réunion des États Parties avait décidé que:
a) dans le cas d’un État partie pour lequel la Convention était entrée en vigueur avant le 13 mai
1999, il était entendu que le délai de 10 ans visé à l’article 4 de l’annexe II à la Convention était
considéré comme ayant commencé le 13 mai 1999; et que b) la question générale de la capacité
des États, en particulier des États en développement, de remplir les conditions énoncées
à l’article 4 de l’annexe II de la Convention devait être maintenue à l’étude (SPLOS/72).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

Article 46
Demandes relatives à des différends entre États dont les côtes
sont adjacentes ou se font face ou relatives à d’autres différends
maritimes ou terrestres non résolus
1. En cas de différends résultant de la délimitation du plateau continental entre
des États dont les côtes sont adjacentes ou se font face ou en cas d’autres différends
maritimes ou terrestres non résolus, des demandes peuvent être soumises; elles sont
alors examinées conformément à l’annexe I du présent Règlement.
2. Les actes de la Commission sont accomplis sans préjudice des questions
relatives à la fixation des limites entre États.

Article 47
Forme et langue de la demande
1. Toute demande doit satisfaire aux conditions établies par la Commission6.
2. Toute demande de même que les annexes et autres documents soumis à l’appui
de la demande doivent être établis dans l’une des langues officielles de la
Commission et traduits en anglais par le Secrétariat s’ils sont établis dans une autre
langue officielle de la Commission. Afin que le Secrétaire général puisse rendre
publiques comme prévu à l’article 50 les limites extérieures du plateau continental
proposées dans la demande, le résumé de la demande doit être traduit rapidement,
dans les délais prévus pour ce type de traduction selon les règles du Secrétariat.
Compte tenu de la longueur et de la complexité du corps de la demande, il y aura
lieu de prévoir un délai raisonnable pour la traduction intégrale de ce texte, avec les
annexes et les cartes marines jointes, et le cas échéant la conversion des données,
avant que la Commission se réunisse pour examiner la demande.

Article 48
Enregistrement de la demande
1. Chaque demande est enregistrée par le Secrétaire général dès sa réception.
2. La date de réception de la demande, la liste des annexes qui y sont jointes et la
date d’entrée en vigueur de la Convention pour l’État côtier ayant présenté la
demande sont consignées dans le dossier.

Article 49
Accusé de réception de la demande
Le Secrétaire général accuse rapidement réception de toute demande et des
annexes qui y sont jointes en envoyant à l’État qui a soumis la demande une lettre
indiquant la date de réception.

Article 50
Avis de réception de la demande et publication des limites extérieures
du plateau continental qui y sont proposées

__________________
6 Pour le mode présentation de la demande, voir le paragraphe 1 de l’annexe III.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

Le Secrétaire général avise rapidement, par les voies appropriées, la


Commission et tous les membres de l’Organisation des Nations Unies, notamment
les États Parties à la Convention, de la réception d’une demande et rend publiques
toutes les cartes marines et les coordonnées visées au paragraphe 9.1.4 des
directives et comprises dans le résumé, une fois achevée la traduction du résumé
mentionnée au paragraphe 3 de l’article 47.

Article 51
Examen de la demande7
1. Lorsque le Secrétaire général reçoit une demande, il en inscrit l’examen à
l’ordre du jour provisoire de la prochaine session ordinaire de la Commission
préparée conformément à l’article 5 et au paragraphe 2 de l’annexe III, à condition
que cette session, réunie conformément à l’article 2, ait lieu au moins trois mois
après la date de la publication par le Secrétaire général du résumé, y compris toutes
les cartes et les coordonnées visées à l’article 50.
2. S’il n’est pas prévu de session ordinaire de la Commission dans un délai
raisonnable, le Président de la Commission peut, après avoir été avisé par le
Secrétaire général de la réception de la demande, conformément à l’article 50,
demander qu’une session supplémentaire soit convoquée dans un délai convenable,
selon les dispositions de l’article 2, afin d’examiner la demande.
3. La demande est examinée selon les règles de confidentialité de l’annexe II du
présent Règlement.
4. À moins qu’elle n’en décide autrement, la Commission crée une sous-
commission, conformément à l’article 42, pour l’examen de chaque demande.
5. Les recommandations formulées par la sous-commission8 sont présentées par
écrit au Président de la Commission.

Article 52
Présence de l’État côtier lors de l’examen de la demande
La Commission, par l’intermédiaire du Secrétaire général, avise l’État côtier
qui a présenté une demande, au moins soixante jours à l’avance, de la date et du lieu
de la session au cours de laquelle la demande sera tout d’abord examinée. L’État
côtier est invité, conformément à l’article 5 de l’annexe II de la Convention, à
déléguer des représentants pour participer, sans droit de vote, aux débats que la
Commission juge pertinents, conformément au chapitre VII de l’annexe III au
présent Règlement.

Article 53
Recommandations de la Commission
1. La Commission examine et approuve ou modifie les recommandations de la
sous-commission à sa session qui suit la présentation des recommandations

__________________
7 Pour la marche à suivre pour l’examen d’une demande présentée par un État côtier à la
Commission des limites du plateau continental, voir l’annexe III.
8 Pour les dispositions régissant la formulation de recommandations par une sous-commission,
voir la section V de l’annexe III.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

élaborées par la sous-commission, en veillant dans chaque cas à ce que


suffisamment de temps soit alloué à cet effet.
2. Les recommandations de la Commission basées sur celles qui sont formulées
par la sous-commission sont approuvées selon les modalités énoncées à l’article 35
et au paragraphe 1 de l’article 37.
3. Conformément au paragraphe 3 de l’article 6 de l’annexe II à la Convention,
les recommandations de la Commission sur des questions relatives à la délimitation
du plateau continental sont soumises par écrit à l’État côtier qui a présenté la
demande ainsi qu’au Secrétaire général. Le Président de la Commission
communique à cette fin au Secrétariat deux exemplaires des recommandations, un
exemplaire à transmettre à l’État côtier et un exemplaire qui sera gardé en dépôt par
le Secrétaire général. Si la demande a été présentée à l’origine dans une langue autre
que l’anglais, le Secrétariat fait traduire les recommandations dans la langue
officielle de la demande originale. La traduction est envoyée à l’État côtier avec le
texte anglais original des recommandations.
4. S’il est en désaccord avec les recommandations de la Commission, l’État
côtier, conformément à l’article 8 de l’annexe II à la Convention, lui soumet, dans
un délai raisonnable, une demande révisée ou une nouvelle demande.
5. Conformément au paragraphe 8 de l’article 76 de la Convention, les limites
extérieures du plateau continental fixées par un État côtier sur la base des
recommandations de la Commission sont définitives et de caractère obligatoire.

Article 54
Dépôt des données relatives à la limite du plateau continental
et publicité
1. Conformément au paragraphe 9 de l’article 76 et à l’article 84 de la
Convention, l’État côtier remet au Secrétaire général de l’Organisation des Nations
Unies et au Secrétaire général de l’Autorité internationale des fonds marins des
cartes et renseignements pertinents, y compris les données géodésiques, qui
indiquent de façon permanente la limite extérieure de son plateau continental.
2. En application de l’article 84 de la Convention, en cas de délimitation du
plateau continental entre États dont les côtes sont adjacentes ou se font face, les
cartes marines et les coordonnées définissant les lignes de délimitation tracées
conformément à l’article 83 de la Convention sont déposées auprès du Secrétaire
général de l’Organisation des Nations Unies.
3. Lorsqu’il donne la publicité voulue aux cartes et renseignements pertinents, y
compris les données géodésiques, qui indiquent de façon permanente la limite
extérieure du plateau continental, le Secrétaire général fait de même pour les
recommandations de la Commission qui, de l’avis de celle-ci, ont un rapport avec
cette limite.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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XII. Avis fournis à un État côtier

Article 55
Avis fournis à un État côtier
1. Un État côtier peut demander des avis scientifiques et techniques à la
Commission en application des dispositions de l’article 3, paragraphe 1, lettre b), de
l’annexe II à la Convention.
2. La Commission élit un organe subsidiaire permanent composé de cinq de ses
membres, qui établit, pour chacune des demandes, une liste des membres proposés
qui peuvent donner des avis compte tenu du caractère scientifique et technique de
chaque demande. Cette liste est accompagnée d’un exemplaire du curriculum vitae
scientifique de chacun des membres proposés. Il peut être tenu compte, dans
l’établissement de la liste, de toute demande d’un État côtier sollicitant
expressément l’avis de tel ou tel membre de la Commission.
3. Le nombre de membres de la Commission qui peuvent fournir des avis à un
État côtier à l’appui d’une demande ne doit pas être supérieur à trois.
4. Les délais et les conditions dans lesquels les avis sont fournis sont déterminés
par voie d’accord entre les membres choisis par la Commission et l’État côtier.
5. Les membres choisis pour fournir des avis scientifiques et techniques à l’État
côtier soumettent à la Commission un rapport rendant compte de leurs activités.

XIII. Coopération avec les organisations internationales


compétentes

Article 56
Coopération avec les organisations internationales compétentes
La Commission arrête au cas par cas les modalités de coopération visées à
l’article 3, paragraphe 2, de l’annexe II à la Convention.

XIV. Avis fournis par des spécialistes

Article 57
Avis fournis par des spécialistes
1. La Commission peut consulter, dans la mesure jugée nécessaire et utile, des
spécialistes dans tous domaines intéressant ses travaux.
2. La Commission arrête dans chaque cas les modalités de telles consultations.

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CLCS/40

XV. Adoption d’autres règlements, directives et annexes


au Règlement intérieur

Article 58
Adoption d’autres règlements, directives et annexes
au Règlement intérieur
1. Sous réserve des articles 35 et 37, la Commission peut adopter les règlements,
directives et annexes au présent Règlement intérieur qui lui sont nécessaires pour
s’acquitter efficacement de ses fonctions.
2. Les annexes font partie intégrante du présent Règlement et tout renvoi aux
dispositions de ce règlement s’entend aussi comme un renvoi aux dispositions
correspondantes de ses annexes.

XVI. Amendements au Règlement intérieur

Article 59
Amendements au Règlement intérieur
Sous réserve des articles 35 et 37, la Commission peut modifier le présent
Règlement et ses annexes ainsi que d’autres règlements et directives.

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CLCS/40

Annexe I
Demandes relatives à des différends entre États
dont les côtes sont adjacentes ou se font face ou relatives
à d’autres différends maritimes ou terrestres non résolus

1. La Commission reconnaît que la compétence pour les questions relatives aux


différends pouvant résulter de la fixation de la limite extérieure du plateau
continental revient aux États.
2. En cas de différend relatif à la délimitation du plateau continental entre des
États dont les côtes sont adjacentes ou se font face ou en cas d’autres différends
maritimes ou terrestres non résolus, la Commission doit :
a) Être informée de ce différend par les États côtiers qui présentent la
demande;
b) Recevoir des États côtiers qui présentent la demande l’assurance que,
dans la mesure du possible, la demande sera traitée sans préjudice des questions
relatives à la fixation des limites entre États.
3. Nonobstant les dispositions concernant le délai de 10 ans établi à l’article 4 de
l’annexe II à la Convention, une demande peut être présentée par un État côtier au
sujet d’une partie de son plateau continental sans préjudice des questions relatives à
la fixation des limites entre États dans toute autre partie du plateau continental pour
laquelle une demande peut être faite ultérieurement.
4. Deux ou plusieurs États côtiers peuvent s’entendre pour présenter à la
Commission des demandes conjointes ou individuelles la priant de formuler des
recommandations sur le tracé de certaines limites :
a) Soit sans tenir compte des limites existant entre ces États;
b) Soit en précisant, au moyen de coordonnées géodésiques, dans quelle
mesure la demande est présentée sans préjudice des questions relatives à la fixation
des limites avec un ou plusieurs autres États Parties à l’accord en question.
5. a) Dans le cas où il existe un différend terrestre ou maritime, la
Commission n’examine pas la demande présentée par un État partie à ce différend et
ne se prononce pas sur cette demande. Toutefois, avec l’accord préalable de tous les
États parties à ce différend, la Commission peut examiner une ou plusieurs
demandes concernant des régions visées par le différend.
b) Les demandes présentées à la Commission et les recommandations que
celle-ci approuve sont sans préjudice de la position des États parties à un différend
maritime ou terrestre.
6. La Commission peut demander à l’État qui présente une demande de
collaborer avec elle afin de ne pas porter atteinte aux droits relatifs à la fixation des
limites entre les États dont les côtes sont adjacentes ou se font face.

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CLCS/40

Annexe II
Confidentialité

1. Dépôt de la demande

Le Secrétaire général garde en dépôt la demande, ses annexes et les pièces qui
lui sont jointes au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York jusqu’à ce
qu’elles soient requises par la Commission.

2. Caractère confidentiel attribué aux données et aux renseignements


par l’État côtier
1. L’État côtier qui présente une demande peut conférer un caractère confidentiel
à toute donnée et autre document auxquels le public n’a normalement pas accès que
cet État soumet en application de l’ article 45. Pour le traitement de tels documents
classés confidentiels et pour l’exercice de toutes leurs autres fonctions, les membres
de la Commission jouissent des privilèges et immunités reconnus aux experts en
mission pour l’Organisation des Nations Unies aux termes de l’article VI de la
Convention sur les privilèges et immunités des Nations Uniesa.
2. Conformément au paragraphe 2 de l’article 47, les documents auxquels l’État
côtier a conféré un caractère confidentiel sont soumis au Président de la
Commission sous pli cacheté à part, accompagné de la liste des documents en
question.
3. Les documents auxquels l’État côtier a conféré un caractère confidentiel
conservent ce caractère après l’examen de la demande sauf si la Commission en
décide autrement avec le consentement écrit de l’État côtier concerné.

3. Accès aux données et informations confidentielles


1. Sauf consentement de l’État côtier qui a présenté la demande, l’accès aux
documents confidentiels a lieu selon la procédure établie au présent article et est
réservé :
a) Aux membres de la Commission;
b) Au Secrétaire général et aux autres membres du Secrétariat habilités à cet
effet.
2. L’accès aux documents confidentiels n’est accordé que par le Secrétaire
général à la demande du Président de la Commission et des présidents des sous-
commissions concernées.
3. L’accès aux documents confidentiels présentés par l’État côtier est accordé par
le Secrétaire général, par l’intermédiaire des présidents, aux membres de la
Commission ou des sous-commissions concernées qui ont été créées pour examiner
la demande.

a
Par une lettre datée du 11 mars 1998, adressée à la Commission des limites du plateau
continental, le Conseiller juridique, Secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations
Unies aux affaires juridiques, a fourni un avis juridique sur l’applicabilité de la Convention
sur les privilèges et immunités des Nations Unies aux membres de la Commission (CLCS/5).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

4. Tous les documents confidentiels produits avec la demande doivent être


consultés dans une pièce désignée à cet effet et ne doivent l’être qu’en présence du
Secrétaire général ou de l’un de ses fonctionnaires habilité à cet effet.
5. Lors de la consultation d’un document confidentiel, le nom de la personne qui
a autorisé l’accès à ce document ainsi que la date et l’heure de cette consultation
doivent être inscrits dans un registre que le Secrétaire général ou l’un de ses
fonctionnaires habilités tient à cet effet; le membre qui consulte le document
confidentiel et le fonctionnaire présent lors de la consultation doivent inscrire leur
nom en caractères d’imprimerie et signer l’inscription au registre.
6. Les documents confidentiels ne doivent être ni copiés, ni photocopiés, ni
reproduits de quelque manière que ce soit sans l’autorisation écrite de l’État côtier
qui les a produits.

4. Devoir de discrétion
1. Les délibérations de la Commission et des sous-commissions sur toutes les
demandes présentées en application du paragraphe 8 de l’article 76 de la Convention
ont lieu en séance privée et doivent demeurer confidentielles.
2. Seuls les membres de la Commission et, si nécessaire, les experts désignés
conformément à l’article 57 prennent part aux délibérations de la sous-commission
concernant les demandes. Le Secrétaire et les autres fonctionnaires du Secrétariat
dont la présence peut être requise y assistent. Aucune autre personne ne peut être
présente si ce n’est avec l’autorisation de la sous-commission.
3. Les éventuels comptes rendus des délibérations de la Commission et de la
sous-commission sur les demandes ne mentionnent que le titre ou la nature des
sujets ou des questions débattus et le résultat des éventuels scrutins. On n’y
consigne aucun détail des débats ou des vues exprimées, étant entendu toutefois
qu’un membre peut demander d’y faire consigner une déclaration qu’il a faite.
4. Les membres de la Commission ne doivent divulguer, même après la cessation
de leurs fonctions, aucun renseignement confidentiel dont ils ont eu connaissance à
raison de leurs fonctions pour la Commission.
5. Le devoir de discrétion des membres de la Commission concernant les
renseignements confidentiels constitue une obligation personnelle liée à la qualité
de membre de la Commission.

5. Application des règles de confidentialité


1. La Commission élit un Comité de la confidentialité, comité permanent
composé de cinq de ses membres et chargé des questions relatives à la
confidentialité. Au cas où un membre de la Commission est soupçonné d’avoir violé
les règles de confidentialité, la Commission peut entamer une procédure d’enquête.
En pareil cas, le Comité de la confidentialité établit un organe d’instruction formé
de trois ou de cinq de ses membres. Les travaux de cet organe sont strictement
confidentiels et il respecte le droit à une procédure régulière. Après avoir achevé
l’instruction du dossier, l’organe d’instruction présente ses constatations dans un
rapport qui contient les éléments suivants :

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

a) Les allégations d’un manquement à la confidentialité;


b) La déclaration du membre de la Commission concerné;
c) Une synthèse des éléments de preuve et une évaluation de celle-ci par
l’organe d’instruction;
d) Les constatations de l’organe d’instruction, indiquant quelles allégations,
le cas échéant, semblent être confirmées par les éléments de preuve;
e) Les conclusions auxquelles a abouti l’organe d’instruction; et
f) Les opinions divergentes ou séparées, le cas échéant.
2. Le rapport est présenté à la Commission par le Président du Comité de la
confidentialité. La Commission informe la Réunion des États Parties des allégations
et des résultats de l’enquête et présente ses recommandations.
3. Le Secrétaire général fournit à la Commission toute l’assistance voulue pour
l’application des règles relatives à la confidentialité.

6. Levée de la confidentialité
Les cartes et renseignements pertinents, y compris les données géodésiques,
indiquant la limite extérieure du plateau continental, que l’État côtier a remis au
Secrétaire général et auxquels celui-ci donne la publicité voulue en application du
paragraphe 9 de l’article 76 de la Convention, perdent leur caractère confidentiel, le
cas échéant, dès le moment où le Secrétaire général les reçoit.

7. Renvoi des données et informations confidentielles à l’État côtier


À l’exclusion des documents visés au paragraphe 6 de la présente annexe, tout
document confidentiel communiqué par l’État côtier est renvoyé à tout moment à
l’État côtier qui en fait la demande et, de toute façon, après que le Secrétaire général
aura reçu les cartes et les renseignements pertinents, y compris les données
géodésiques visés au paragraphe 6 de la présente annexe.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Annexe III
Marche à suivre pour l’examen d’une demande
présentée par un État côtier à la Commission
des limites du plateau continental

I. Demande d’un État côtier

1. Mode de présentation et nombre d’exemplaires de la demande


1. Conformément aux paragraphes 9.1.3, 9.1.4, 9.1.5 et 9.1.6 des Directives, une
demande est divisée en trois parties : un résumé, le corps analytique et descriptif de
la demande (corps principal), et une partie groupant toutes les données mentionnées
dans la partie analytique et descriptive (données scientifiques et techniques
d’appui).
2. Si la demande n’est présentée que sur papier, elle doit être conforme au
paragraphe 9.1.3 des Directives (résumé en 22 exemplaires, corps analytique et
descriptif en huit exemplaires, données scientifiques et techniques d’appui en deux
exemplaires). Si un État côtier choisit de présenter également sa demande sous
forme électronique, cette dernière doit être sous un format sûr et inaltérable et
certifiée entièrement conforme à l’exemplaire original sur papier. Au cas où des
discordances seraient relevées entre la version électronique et la version papier de la
demande, c’est la version papier qui fait foi.

II. Organisation des travaux de la Commission

2. Points de l’ordre du jour relatifs à la demande


Lorsqu’elle a été avisée de la réception d’une demande et que cette dernière a
été rendue publique conformément à l’article 50, à l’expiration d’un délai de trois
mois au moins après la date de la publication, conformément au paragraphe 1 de
l’article 51, la Commission tient une session pour examiner les questions suivantes
inscrites à l’ordre du jour provisoire, établi selon les dispositions de l’article 5 et du
paragraphe 1 de l’article 51 :
a) Présentation de la demande par les représentants de l’État côtier,
comportant les sujets suivants :
i) Cartes marines indiquant les limites proposées;
ii) Indication des dispositions de l’article 76 de la Convention invoquées à
l’appui de la demande;
iii) Nom des membres de la Commission qui auraient aidé l’État côtier en lui
fournissant des avis scientifiques et techniques relatifs au tracé;
iv) Renseignements sur tout différend éventuel concernant l’objet de la
demande;
v) Observations relatives à toute note verbale émanant d’un État tiers et
concernant les données apparaissant dans le résumé, y compris toutes les
cartes marines et les coordonnées rendues publiques par le Secrétaire général
en application de l’article 50;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-42
CLCS/40

b) Examen de toute information relative à un éventuel différend concernant


la demande, et décisions, en application de l’article 46 et de l’annexe I, sur le fait de
poursuivre ou non l’examen de la demande ou d’une partie de celle-ci. La
Commission peut, en application du paragraphe 7, renvoyer ces décisions à une
sous-commission;
c) Examen de l’organisation à adopter pour la suite des travaux de la
Commission, notamment par le biais d’une sous-commission, conformément à
l’article 5 de l’annexe II à la Convention.

III. Examen initial de la demande

3. Conditions de forme et complétude de la demande


La sous-commission examine la demande pour vérifier si les conditions de
forme énoncées au paragraphe 1 sont remplies et si tous les éléments d’information
requis ont bien été fournis. Si elle le juge nécessaire, la sous-commission demande à
l’État côtier de modifier la présentation de sa demande, et/ou de fournir tous les
compléments d’information nécessaires en temps utile.

4. Langue de travail de la sous-commission


Vu la taille et la complexité de la demande, les ressources et le temps requis
pour la traduction, et le fait que cette demande est examinée rapidement par la
Commission, la langue de travail de la sous-commission est l’anglais.

5. Analyse préliminaire de la demande


La sous-commission procède à une analyse préliminaire de la demande
conformément à l’article 76 de la Convention et aux Directives, afin de vérifier :
a) Si l’État côtier a réalisé le test d’appartenance;
b) Les parties de la limite du plateau continental qui sont déterminées par
chacune des lignes déduites des formules et des contraintes prévues à l’article 76 de
la Convention et dans la Déclaration d’interprétation;
c) Si la limite du plateau continental est construite au moyen de droites
d’une longueur n’excédant pas 60 milles marins;
d) Si elle compte recommander à la Commission de solliciter l’avis de
spécialistes, en application de l’article 57, ou d’obtenir la coopération des
organisations internationales compétentes, comme prévu à l’article 56;
e) Le temps dont la sous-commission a besoin pour examiner toutes les
données et formuler des recommandations à l’intention de la Commission.

6. Demande d’éclaircissements
1. La sous-commission détermine si des questions appellent des éclaircissements
de la part de l’État côtier.
2. Si nécessaire, le Président de la sous-commission, par l’intermédiaire du
Secrétariat, demande ces éclaircissements aux représentants de l’État côtier. Les
éclaircissements sont à demander par écrit sous forme de questions-réponses,

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-43
CLCS/40

traduites au besoin par le Secrétariat dans la langue officielle de la demande. Si la


délégation d’experts de l’État présentant la demande peut être entendue au Siège de
l’Organisation des Nations Unies à New York, la communication écrite est combinée
avec des consultations entre les experts nationaux et les membres de la sous-
commission, lors de réunions organisées par le Secrétariat.

7. Différends relatifs à une demande


La sous-commission examine les informations concernant tout différend ayant
trait à la demande, conformément à l’article 46. Au besoin, elle tranche en se
fondant sur les procédures énoncées à l’annexe I au présent Règlement.

8. Notification à la Commission
1. L’examen initial de la demande est réalisé dans un délai de moins d’une
semaine, puis la sous-commission informe la Commission du temps et des avis
éventuels dont elle pourrait avoir besoin pour achever l’examen de cette demande et
formuler à son intention des recommandations à ce sujet.
2. La Commission ou la sous-commission informe l’État côtier, par
l’intermédiaire du Secrétariat, du calendrier préliminaire d’examen de la demande
par la sous-commission.

IV. Examen scientifique et technique de la demande

9. Examen de la demande
1. La sous-commission procède à un examen de la demande compte tenu des
directives scientifiques et techniques afin de vérifier, le cas échéant :
a) Les données et la méthode employées par l’État pour déterminer
l’emplacement du pied du talus continental;
b) La méthode utilisée pour déterminer la ligne déduite des formules située
à 60 milles marins du pied du talus continental;
c) Les données et la méthode utilisées pour déterminer la ligne déduite des
formules tracée par référence aux points fixes extrêmes où l’épaisseur des sédiments
est égale au centième au moins de la distance la plus courte entre le point considéré
et le pied du talus continental, et n’est pas inférieure à 1 000 mètres dans les cas où
la Déclaration d’interprétation s’appliquerait;
d) Les données et la méthode utilisées pour déterminer l’isobathe de 2 500
mètres;
e) La méthode utilisée pour déterminer la ligne déduite des contraintes à
une distance de 100 milles marins de l’isobathe de 2 500 mètres;
f) Les données et la méthode utilisées pour déterminer la ligne déduite des
contraintes à une distance de 350 milles marins des lignes de base à partir
desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale;
g) La construction de la ligne déduite des formules comme enveloppe
extérieure des deux formules;

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-44
CLCS/40

h) La construction de la ligne déduite des contraintes comme enveloppe


extérieure des deux contraintes;
i) La construction de l’enveloppe intérieure des lignes déduites des
formules et des lignes déduites des contraintes;
j) Le tracé de la limite extérieure du plateau continental au moyen de
droites d’une longueur ne dépassant pas 60 milles marins de façon à ne circonscrire
que la partie du fond marin qui satisfait à toutes les conditions énoncées à l’article
76 de la Convention et dans la Déclaration d’interprétation;
k) L’estimation des marges d’incertitude inhérentes à la méthode appliquée,
afin d’en identifier les principales sources et les effets sur la demande; et, dans tous
les cas;
l) Le caractère quantitativement et qualitativement suffisant, aux fins de
justifier les limites proposées, des données qui sont présentées.
2. La sous-commission tient à cette fin des séances de travail d’une durée
appropriée dans des locaux désignés à cet effet au Siège de l’Organisation des
Nations Unies à New York. En outre, la sous-commission peut décider de confier à
ses membres, durant les périodes intersessions, d’autres travaux portant sur
certaines parties de la demande.

10. Données, informations ou avis supplémentaires


1. Si, à quelque moment de son examen, la sous-commission conclut qu’elle a
besoin de plus de données, d’informations ou d’éclaircissements, son président
demande à l’État côtier de les fournir. Cette demande, libellée en termes techniques
précis, est transmise par le Secrétariat. Au besoin, ce dernier traduit la demande de
complément d’information et les questions. Les données, les informations ou les
éclaircissements demandés sont communiqués dans un délai convenu entre l’État
côtier et la sous-commission.
2. Le cas échéant, la sous-commission peut solliciter l’avis d’autres membres de
la Commission et/ou, au nom de la Commission, celui d’un spécialiste
conformément à l’article 57, et/ou chercher à s’assurer la coopération
d’organisations internationales compétentes en application de l’article 56.

V. Recommandations formulées par la sous-commission

11. Formulation des recommandations


1. Pour formuler ses recommandations, la sous-commission applique les
dispositions de l’article 76 de la Convention, de la Déclaration d’interprétation ainsi
que du présent Règlement intérieur et des Directives.
2. Les recommandations formulées par la sous-commission portent sur les
données et autres documents présentés par les États côtiers pour aider à établir la
limite extérieure de leur plateau continental.
3. Les recommandations formulées par la sous-commission incluent un résumé
desdites recommandations qui ne contient pas de renseignements pouvant avoir un
caractère confidentiel ou risquant de porter atteinte aux droits exclusifs de l’État

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-45
CLCS/40

côtier sur les données et les informations communiquées dans la demande.


Le Secrétaire général rend public le résumé des recommandations une fois que
celles-ci ont été approuvées par la Commission.

12. Élaboration des recommandations


1. La sous-commission peut charger un de ses membres d’établir, après
consultation avec les autres membres, un premier projet de recommandations .
Chaque membre établit des notes dont il sera tenu compte aux fins de l’élaboration
du projet.
2. La sous-commission peut, le moment venu, élaborer un « Schéma des
recommandations formulées par la sous-commission », indiquant les points
convenus en ce qui concerne leur structure, leur teneur et leurs principales
conclusions. À la lumière de ce schéma, et sous la coordination et la supervision
d’un membre désigné à cet effet, chaque membre de la sous-commission peut être
chargé de rédiger diverses parties des recommandations pendant la période
intersessions.
3. À la session suivante, le projet, dont les différentes parties auront été
rassemblées en un tout par un membre désigné à cet effet, est examiné par la sous-
commission en première lecture. Tout membre désireux d’y apporter des
modifications peut proposer des amendements par écrit.
4. Si les données et autres éléments fournis à l’appui de la demande offrent une
base suffisante pour l’établissement de la limite extérieure du plateau continental,
les recommandations précisent les raisons sur lesquelles elles se fondent.
5. Si les données et autres éléments fournis à l’appui de la demande offrent une
base suffisante pour l’établissement d’une limite extérieure du plateau continental
différente de celle qui est proposée dans la demande, les recommandations précisent
les raisons qui justifient les limites extérieures recommandées.
6. Si les données et autres éléments fournis à l’appui de la demande n’offrent pas
une base suffisante pour l’établissement de la limite extérieure du plateau
continental, les recommandations comportent des dispositions relatives aux données
et autres éléments supplémentaires qu’il pourrait être nécessaire de fournir à l’appui
d’une demande révisée ou nouvelle conformément aux Directives.

13. Adoption des recommandations par la sous-commission


1. Conformément à l’article 35, la sous-commission fait tout son possible pour
conduire ses travaux selon le principe de l’accord général. En conséquence, elle doit
n’épargner aucun effort pour parvenir à un consensus sur les recommandations,
celles-ci n’étant mises aux voix que si toutes les tentatives pour parvenir à un tel
consensus ont échoué.
2. S’il est impossible de parvenir à un consensus, la sous-commission procède à
un vote conformément aux articles 36 à 39.

14. Présentation à la Commission des recommandations


formulées par la sous-commission

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-46
CLCS/40

Les recommandations de la sous-commission sont présentées par écrit au


Président de la Commission, par l’intermédiaire du Secrétariat, conformément au
paragraphe 45 de l’article 51.
VI. Participation de représentants de l’État côtier aux travaux

15. Définition des travaux pertinents


1. Conformément à l’article 52, des représentants de l’État côtier ayant présenté
la demande peuvent participer aux travaux pertinents de la Commission. À cette fin,
la Commission, prenant en considération les caractéristiques de chaque demande,
détermine les débats auxquels pourraient participer des représentants de l’État côtier
auteur de la demande. La Commission croit savoir que deux types de travaux sont
considérés comme offrant un cadre approprié pour toutes les demandes :
a) La première séance de la Commission consacrée aux demandes soumises
en application de l’alinéa a) du paragraphe 2 de la section II, au cours de laquelle les
représentants de l’État côtier présentent la demande; et
b) Les séances auxquelles la sous-commission invite les représentants de
l’État côtier à prendre part pour consultation.
2. Les travaux durant lesquels la Commission examine les recommandations de la
sous-commission sont considérés comme n’offrant pas un cadre approprié pour la
participation des représentants de l’État côtier auteur de la demande.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-47
CLCS/40

VII. Schéma des opérations : modalités applicables aux demandes


présentées à la Commission

État côtier

Demande (présentée au Président de la Commission)


1. Résumé
2. Corps de la demande
3. Données présentées à l’appui de la demande
[Conv.: art. 76 8) + annexe II, art. 4
Règl. intérieur: art. 45 + annexe III, par. 1
Directives: par. 9.1.3, 9.1.4, 9.1.5]

Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies

Enregistrement de la demande
[Règl. intérieur: art. 48]

Accusé de réception État côtier


[Règl. intérieur: art. 49]

Publication des limites proposées après traduction


du résumé en anglais (le cas échéant)
[Règl. intérieur: art. 50 (+ 47.3)]

Observations d’États tiers


Inscription de la questions à l’ordre du jour
provisoire de la session suivante de la Commission,
tenue trois mois au moins après la publication
[Règl. intérieur: art. 51 1) + annexe III, par. 2]

Commission

Organisation des travaux de la Commission


1. Dispositions concernant les réunions et les consultations
[Règl. intérieur: art. 16]
2. Présentation de la demande par l’État côtier
[Règl. intérieur: annexe III, par. 2 a)]
3. Examen des informations éventuelles concernant
les différends liés à la demande État côtier
[Règl. intérieur: art. 46 + annexe I + annexe III, par. 2 b), 7]
4. Examen de l’organisation à adopter
pour la suite des travaux
[Règl. intérieur: annexe III, par. 2 c)]
5. Création (éventuellement) d’une sous-commission
[Conv.: annexe II, art. 5
Règl. intérieur: sect. X]

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

Sous-commission

Examen initial de la demande Notification à la Commission


Dans un délai
1. Contrôle des formes d’une semaine du délai nécessaire
et de la complétude de la demande à compter à la sous-commission
[Règl. intérieur: annexe III, par. 3] du début de pour examiner la demande
l’analyse
2. Analyse préliminaire de la demande préliminaire [Règl. intérieur: annexe III, par. 8 1)]
[Règl. intérieur: annexe III, par. 5]
3. Éclaircissements
[Règl. intérieur: annexe III, par. 6]
4. Examen des informations concernant Commission
tout différend éventuel
[Règl. intérieur: annexe III, par. 7]

Notification d’un
calendrier préliminaire État côtier
Principale évaluation [Règl. intérieur: annexe III, par. 8 2)]
scientifique et technique [La sous-commission peut elle aussi
[Règl. intérieur: annexe III, par. 9] procéder à cette notification]

Consultations de la sous-commission Communication de données


avec les représentants ou d’informations complé-
de l’État côtier mentaires ou d’éclaircis- État côtier
(consultations au Siège de l’ONU) sements par l’État côtier
[Règl. intérieur: art. 52 + annexe III, par. 6 2)] [Règl. intérieur: annexe III, par. 10]

Formulation et adoption
des recommandations de la sous-commission
(et envoi à la Commission
par l’intermédiaire du Secrétaire général)
[Règl. intérieur: art. 51 5) + annexe III, par. 11, 12, 13, 14]

Commission
[Conv.: annexe II, art. 6 1)]

Examen en plénière
des recommandations présentées
par la sous-commission
[Règl. intérieur: art. 53 1)]

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/40

Approbation
ou modification Modification Modifications apportées
des recommandations par la Commission
[Règl. intérieur: [Règl. intérieur: art. 53 1)]
art. 53 1)]

Approbation

Approbation des recommandations Secrétaire général de


par la Commission l’Organisation des Nations Unies
[Conv.: art. 76 8) + annexe II, art. 6 2) [Conv.: annexe II, art. 6 3)
Règl. intérieur: art. 53 1)] Règl. intérieur: art. 53 3)]

État côtier
[Conv.: annexe II, art. 6 3)
Règl. intérieur: art. 53 3)]

Acceptation de Délimitation entre


la limite extérieure Oui États dont les limites Non
recommandée? sont adjacentes
[Règl. intérieur: ou se font face
art. 53 4)]

Non Oui

Présentation d’une demande Définition des limites extérieures


nouvelle ou révisée Définition de la délimitation (définitives et contraignantes) sur
[Conv.: annexe II, art. 8 conformément à l’article 83 la base des recommandations
Règl. intérieur: art. 53 4)] [Règl. intérieur: art. 53 5)]

Dépôt des cartes marines Dépôt des cartes marines


et/ou des coordonnées décrivant et des renseignements pertinents,
les lignes de délimitation y compris les données géodésiques
conformément à l’article 84 décrivant les limites extérieures
[Conv.: art. 84 (+ 76 9)) [Conv.: art. 76 9)
Règl. intérieur: art. 54 2)] Règl. intérieur: art. 54 1)]

Secrétaire général de
l’Organisation des Nations Unies

Publicité donnée aux limites


Reprendre au début extérieures et aux Secrétaire général de l’Autorité
du schéma des opérations recommandations internationale des fonds marins
[Règl. intérieur: art. 54 3)]

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-50
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Annexe II bis
Extraits de la Déclaration du Président de la Commission
des limites du plateau continental sur l’état d’avancement des travaux
de la Commission – seizième session (CLCS/48) concernant
les amendements à certaines dispositions du Règlement intérieur
de la Commission des limites du plateau continental (CLCS/40)

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-51
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

[…]

44. Cette proposition visait à insérer deux nouveaux paragraphes à l’article 6


(Éclaircissements) de la section III de l’annexe III du Règlement intérieur :

« 3. L’État côtier peut fournir des éclaircissements additionnels à la Sous-Commission sur toutes questions
relatives à la demande.

4. Si nécessaire, le chef de la délégation de l’État côtier peut, par l’intermédiaire du Secrétariat, fournir
des éclaircissements additionnels à la Sous-Commission sur toutes questions relatives à la demande. Ces
éclaircissements peuvent être fournis sous la forme d’exposés ou de documents additionnels et être traduits
par le Secrétariat, si nécessaire, dans la langue de travail de la Sous-Commission. Si la délégation
d’experts de l’État auteur de la demande se trouve au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New
York, la communication peut s’accompagner de consultations entre les experts nationaux et les membres de
la Sous-Commission dans le cadre de réunions organisées par le Secrétariat. »

45. De plus, le paragraphe 1 de l’article 15 (Définition des travaux pertinents) de la


section VI de l’annexe III du Règlement intérieur était complété par un alinéa c) ainsi libellé :

« c) Les réunions lors desquelles les représentants de l’État côtier souhaite fournir des éclaircissements
additionnels à la Sous-Commission sur toutes questions relatives à la demande. »

Également au paragraphe 1, le mot « deux » qui figure à la cinquième ligne devait être
remplacé par « trois ».

[…]

47. La Commission a adopté les amendements au Règlement intérieur par consensus.


Comme elle n’avait pas achevé son débat sur la question, celle-ci serait inscrite à l’ordre du jour de
sa dix-septième session.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-53
MANUEL DU STAGIAIRE Annexes

Annexe III
Directives scientifiques et techniques
de la Commission des limites du plateau continental
(CLCS/11, CLCS/11/Corr.1, CLCS/11/Add.1

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-55
CONVENTION DES NATIONS UNIES
SUR LE DROIT DE LA MER CLCS
Distr.
GÉNÉRALE
COMMISSION DES LIMITES CLCS/11
DU PLATEAU CONTINENTAL 13 mai 1999
FRANÇAIS
ORIGINAL: ANGLAIS

Cinquième session
New York, 3-14 mai 1999

DIRECTIVES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES DE LA COMMISSION


DES LIMITES DU PLATEAU CONTINENTAL

Adoptées par la Commission le 13 mai 1999


à sa cinquième session

TABLE DES MATIÈRES

Page

PRÉFACE .............................................................. A-54

1. INTRODUCTION.................................................... A-57

2. DROIT À UN PLATEAU CONTINENTAL ÉTENDU ET TRACÉ DES LIMITES


EXTÉRIEURES DE CE PLATEAU ...................................... A-60
2.1 Énoncé du problème : article 76 ........................... A-60

2.2 Test d'appartenance ....................................... A-63


2.3 Tracé des limites extérieures du plateau continental ...... A-66

3. MÉTHODES GÉODÉSIQUES ET LIMITES EXTÉRIEURES DU PLATEAU


CONTINENTAL..................................................... A-77
3.1 Énoncé du problème : paragraphes 1, 4, 5 et 7 ............. A-77

3.2 Unités, systèmes de référence géodésique


et conversion des coordonnées .................................. A-79
3.3 Définition géodésique des lignes de base .................. A-82

3.4 Limites extérieures et intervalle de confiance ............ A-84

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-57
CLCS/11
Français

TABLE DES MATIÈRES (suite)


Page

4. ISOBATHE DE 2 500 MÈTRES ......................................... A-88

4.1 Énoncé du problème : paragraphe 5 ............................ A-88

4.2 Sources des données et des mesures hydrographiques ........... A-89

4.3 Modèle bathymétrique ......................................... A-91

4.4 Choix des points pour le tracé de la limite des 100 M ........ A-92

5. LOCALISATION DU PIED DU TALUS CONTINENTAL DÉTERMINÉ


AU POINT OÙ LA RUPTURE DE PENTE EST LA PLUS MARQUÉE
À LA BASE DU TALUS ............................................... A-92

5.1 Énoncé du problème : paragraphe 4 ............................ A-92

5.2 Sources des données .......................................... A-93

5.3 Filtrage et lissage .......................................... A-95

5.4 Localisation du pied du talus continental .................... A-96

6. LOCALISATION DU PIED DU TALUS CONTINENTAL DÉTERMINÉ


PAR LA PREUVE DU CONTRAIRE DE LA RÈGLE GÉNÉRALE .................. A-99

6.1 Énoncé du problème : paragraphe 4 b) ......................... A-99

6.2 Preuves géologiques et géophysiques ..........................A-101

6.3 Localisation du pied du talus continental ....................A-104

6.4 Examen de la preuve du contraire .............................A-107

7. DORSALES .........................................................A-110

7.1 Énoncé du problème : paragraphes 3 et 6 ......................A-110

7.2 Dorsales océaniques et dorsales sous-marines .................A-111

7.3 Hauts-fonds ..................................................A-113

8. TRACÉ DE LA LIMITE EXTÉRIEURE DU PLATEAU CONTINENTAL


SELON LE CRITÈRE DE L'ÉPAISSEUR DES SÉDIMENTS ....................A-114

8.1 Énoncé du problème : paragraphe 4 a) i) ......................A-114

8.2 Techniques et données géophysiques pertinentes ...............A-117

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-58
CLCS/11
Français

TABLE DES MATIÈRES (suite)

Page

8.3 Conversion du temps en profondeur et détermination


de l'épaisseur des sédiments .................................A-123

8.4 Sources d'erreur et amplitude des erreurs ....................A-127

8.5 Sélection des points fixes extrêmes sur la ligne


où l'épaisseur des sédiments est égale au centième
de la distance du pied du talus ..............................A-129

9. INFORMATIONS CONCERNANT LES LIMITES DU PLATEAU


CONTINENTAL ÉTENDU ...............................................A-133

9.1 Énoncé du problème : paragraphe 8 et annexe II ...............A-133

9.2 Données bathymétriques et géodésiques ........................A-136

9.3 Données géophysiques et géologiques ..........................A-138

9.4 Données numériques et non numériques .........................A-140

9.5 Liste récapitulative des informations et données


devant étayer une demande ........................................A-142

10. RÉFÉRENCES ET BIBLIOGRAPHIE ......................................A-145

Annexe

LISTE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES ..............................A-151

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-59
CLCS/11
Français

PRÉFACE

L'élaboration des directives scientifiques et techniques de la


Commission des limites du plateau continental s'est faite en deux étapes.
La première étape a consisté en travaux de recherche générale dans une
optique intra et interdisciplinaire. À cette fin, la Commission a organisé
six groupes de recherche à sa deuxième session, en septembre 1997, et les a
chargés respectivement des domaines suivants :
a) Hydrographie (Srinivasan, Président; Albuquerque, Astiz, Carrera,
Francis et Lamont, avec Rio comme suppléant);
b) Géodésie (Carrera, Président; Albuquerque, Astiz, Awosika, Brekke,
Francis, Hamuro, Jaafar, Mdala et Srinivasan, avec Rio comme suppléant);
c) Géologie (Park, Président; Betah, Brekke, Hamuro, Juracic, Kazmin,
Lu, Mdala et Srinivasan, avec Carrera comme suppléant);
d) Géophysique (Croker, Président; Awosika, Carrera, Hinz, Lu, Mdala
et Park, avec Francis comme suppléant);
e) Pied du talus continental (Rio, Président; Carrera, Francis,
Hamuro, Kazmin, Lamont, et Srinivasan);
f) Rebord externe de la marge continentale (Brekke, Président;
Albuquerque, Astiz, Betah, Carrera, Croker, Hamuro, Juracic, Kazmin, Lu,
Mdala et Park).

La deuxième étape a été la rédaction du projet de directives, qui a


commencé à la troisième session de la Commission, tenue au Siège de
l'Organisation des Nations Unies à New York du 4 au 15 mai 1998. Un comité
de rédaction a été établi à cette session, et Galo Carrera en a été élu
Président. Le Comité de rédaction a examiné et adopté la structure des
directives proposée par son président.

Le Comité de rédaction a été organisé en 13 groupes de travail, dont


les présidents rendaient compte au Président du Comité de rédaction :
1) Introduction (Carrera, Président; Comité de rédaction);
2) Droit à un plateau continental étendu et tracé des limites
extérieures de ce plateau (Carrera, Président; Albuquerque, Brekke, Hamuro,
Hinz, Lamont et Rio);
3) Méthodes géodésiques et limites extérieures du plateau
continental (Carrera, Président; Albuquerque, Astiz, Francis, Hamuro,
Jaafar, Mdala, Rio et Srinivasan);
4) Isobathe de 2 500 mètres (Lamont, Président; Albuquerque, Astiz,
Awosika, Carrera, Francis, Hinz, Kazmin, Rio et Srinivasan);

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/11
Français

5) Localisation du pied du talus continental au point où la rupture


de pente est la plus marquée à sa base (Rio, Président; Albuquerque, Astiz,
Carrera, Croker, Francis, Hamuro, Kazmin et Lamont);
6) Localisation du pied du talus continental par la preuve du
contraire de la règle générale (Hinz, Président; Betah, Brekker, Carrera,
Jaafar, Juracic, Kazmin et Park);
7) Dorsales (Hamuro, Président; Brekke, Hinz, Juracic, Kazmin, Lu et
Park);
8) Tracé de la limite extérieure du plateau continental selon le
critère de l'épaisseur des sédiments (Brekke, Président; Awosika, Croker,
Juracic et Park);
9) Informations concernant les limites extérieures du plateau
continental étendu (Albuquerque, Président; Brekke, Carrera, Hamuro, Hinz,
Lamont et Rio);
10) Références et bibliographie (Carrera, Président; Comité de
rédaction);
11) Liste des organisations internationales (Carrera, Président;
Comité de rédaction);
12) Diagrammes logiques, tableaux et illustrations récapitulant la
procédure à suivre pour définir les limites extérieures du plateau
continental (Jaafar, Président; Carrera, Chan Chim Yuk, Juracic, Lamont et
Rio);
13) Contrôle (Awosika, Président; Astiz, Beltagy, Betah, Chan Chim Yuk
et Hamuro).

Le Comité de rédaction a confié l'établissement de 10 chapitres et de


deux annexes aux 12 premiers groupes de travail. Le groupe de contrôle
s'est vu confier deux tâches : la première était de définir la totalité des
questions soulevées dans les études établies par la Division des affaires
maritimes et du droit de la mer sur la base des débats tenus au cours de
deux réunions de groupes d'experts en 1993 et 1995. La deuxième était de
déterminer si ces questions étaient abordées dans les directives. Les 12
groupes de travail ont établi un avant-projet des directives, qui a été
examiné au cours de la dernière séance plénière du Comité de rédaction
tenue pendant la troisième session de la Commission.

Tous les groupes de travail ont mené le gros de leurs travaux de


rédaction pendant la période entre les sessions de 1998. Le 20 juillet
1998, la version révisée du projet de directives a été présentée au
Président du Comité de rédaction, qui l'a remaniée pour en harmoniser la
teneur et le style.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-61
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Français

Le Comité de rédaction s'est de nouveau réuni lors de la quatrième


session de la Commission, qui s'est tenue au Siège de l'Organisation des
Nations Unies du 31 août au 4 septembre 1998. Le projet de directives
remanié par le Président du Comité de rédaction a été examiné lors de
différentes réunions plénières du Comité de rédaction, et les membres y ont
apporté des modifications et des précisions dans le cadre d'un processus de
révision itératif. Le groupe de contrôle a alors établi et présenté un
rapport intérimaire en se fondant sur la version finale du projet établie
par le Comité de rédaction à ladite session.

Le Président du Comité de rédaction a présenté la version finale du


projet de directives à l'ensemble de la Commission à la dernière séance de
sa quatrième session. La Commission a examiné les directives à son tour,
et a convenu de les adopter provisoirement. Elle a également convenu de
les distribuer aux États le 4 septembre 1998, dans un document portant une
cote "L", c'est-à-dire à distribution limitée.

La Commission a consacré la période intersessions 1998-1999 à l'examen


des recommandations formulées dans le rapport intérimaire établi par le
Groupe de contrôle à sa quatrième session. Les membres de la Commission
ont également examiné les questions sur lesquelles le consensus ne s'était
pas fait et dont ils avaient décidé de discuter à nouveau lors de la
cinquième session. Pendant la période intersessions, Albuquerque, Astiz,
Brekke, Carrera, Chan Chim Yuk, Croker, Lamont, Lu and Srinivasan ont fait
des observations d'ordre rédactionnel sur le texte des Directives.

Les membres suivants ont revu la traduction des Directives dans les
langues officielles de l'ONU : traduction arabe (Beltagy); traduction
chinoise (Lu); traduction française (Albuquerque, Betah, Chan Chim Yuk et
Rio); traduction russe (Kazmin); et traduction espagnole (Albuquerque,
Astiz et Carrera).

Les Directives ont été examinées et amendées à la cinquième session de


la Commission et adoptées le 13 mai 1999.

La rédaction des directives scientifiques et techniques de la


Commission des limites du plateau continental en un temps relativement
court représente un grand succès en ce qui concerne l'application de
l'article 76 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

Les directives, que la Commission a adoptées par consensus, servent


plusieurs objectifs : elles visent tout d'abord à aider les États côtiers à

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-62
CLCS/11
Français

établir leurs demandes. Elles sont également censées être une importante
référence scientifique et technique dans l'examen de ces demandes et
l'établissement des recommandations de la Commission. Enfin, et ce n'est
pas là le moindre, elles forment la base sur laquelle la Commission se
fondera pour donner ses avis, si les États côtiers le lui demandent,
lorsqu'ils prépareront les données nécessaires.

Les membres de la Commission sont tenus de s'acquitter de leurs


fonctions honorablement, fidèlement, impartialement et consciencieusement.
Ces principes, qui sont l'essence de leur déclaration solennelle, les ont
guidés dans l'établissement de leurs directives scientifiques et
techniques.

La Commission exprime sa gratitude à la Division des affaires


maritimes et du droit de la mer, sous la direction de M. Ismat Steiner.
Elle remercie tout particulièrement le Secrétaire de la Commission,
M. Alexei Zinchenko, et Lynette Cunningham, Vladimir Jares, Cynthia
Hardeman et Josefa Velasco, qui ont très utilement aidé à l'élaboration des
Directives et à leur publication rapide.

1. INTRODUCTION

1.1 La Commission des limites du plateau continental est consciente du


fait que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (la
Convention) forme un tout intégral. Les présentes directives scientifiques
et techniques constituent la base des recommandations qui seront formulées
au sujet des demandes présentées par les États en vertu de l'article 76 et
de l'annexe II de la Convention de façon compatible avec l'ensemble de la
Convention et le droit international.

1.2 La Commission a établi les présentes directives afin d'aider les


experts des États côtiers qui souhaitent présenter une demande concernant
une zone située dans le prolongement du plateau continental au-delà de 200
milles depuis les lignes de base à partir desquelles la largeur de la mer
territoriale est mesurée. Elles visent à préciser les paramètres et le
degré de détail des éléments de preuve scientifiques et techniques
recevables que requiert la Commission lorsqu'elle examine les demandes en
vue de formuler des recommandations.

1.3 En établissant ces directives, la Commission souhaite aussi clarifier


son interprétation des termes scientifiques, techniques et juridiques
contenus dans la Convention, ce qui est d'autant plus nécessaire que des

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-63
CLCS/11
Français

termes scientifiques sont utilisés dans un contexte juridique, dans un sens


qui peut s'écarter notablement du sens scientifique habituel. Parfois
aussi, des clarifications sont nécessaires, soit parce que le texte de la
Convention peut se prêter à plusieurs interprétations possibles et
également acceptables, soit parce qu'il n'a pas été jugé nécessaire, au
moment de la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer,
de définir le sens exact des termes scientifiques et techniques utilisés.
Il arrive aussi que la clarification soit requise en raison de la
complexité de certaines dispositions et des difficultés scientifiques et
techniques auxquelles risquent de se heurter les États en recherchant dans
chaque cas une interprétation unique et sans équivoque.

1.4 La Commission a voulu que, grâce aux présentes directives, une


pratique uniforme soit suivie tout au long pendant que les États côtiers
préparent des preuves scientifiques et techniques. La Commission est
consciente que les États pourront adopter des approches scientifiques et
techniques qui ne sont pas abordées dans le présent document pour appliquer
les dispositions de l'article 76 lorsqu'ils établiront leurs demandes. Les
présentes directives ne prétendent pas s'étendre à toutes les méthodologies
que les États pourraient envisager d'adopter. Alors que, du point de vue
scientifique et technique, il existe plusieurs démarches possibles, tout
aussi conformes aux dispositions pertinentes de la Convention, pour réunir
un ensemble de preuves recevables, la Commission s'est efforcée de
privilégier celles qui seraient le moins onéreuses et permettraient
d'utiliser au mieux les informations et les ressources disponibles.

1.5 Ce sont le caractère scientifique des exigences énoncées à


l'article 76 et l'ordre dans lequel en apparaissent les paragraphes qui
informent la structure des présentes directives. Chaque chapitre commence
par l'énoncé du problème que pose chacune de ses dispositions, suivi d'une
analyse détaillée de leur application. Le chapitre 2 présente un examen
des questions relatives au droit à un plateau continental étendu et au
tracé des limites extérieures de ce plateau. Le chapitre 3 examine les
unités de longueur et décrit la méthode géodésique utilisée pour déterminer
les limites extérieures d'après des mesures de distance. Le chapitre 4
décrit la méthode hydrographique utilisée pour déterminer l'isobathe de
2 500 mètres et d'autres éléments géomorphologiques. Le chapitre 5
présente une discussion de la détermination de la position du pied du talus
continental coïncidant avec la rupture de pente la plus marquée à la base
du talus. Le chapitre 6 examine le cas où la preuve du contraire pourrait
être présentée comme solution autre que la méthode décrite au chapitre 5
pour déterminer la position du pied du talus. On trouvera au chapitre 7

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Français

une discussion de la classification et le traitement des dorsales


océaniques et sous-marines, ainsi que d'autres hauts-fonds, au chapitre 8
une discussion de la méthode géophysique utilisée pour déterminer
l'épaisseur des sédiments et ses marges d'erreur et au chapitre 9 une
description des données et autres éléments d'information devant être inclus
dans une demande ayant trait aux limites extérieures du plateau
continental.

1.6 La Commission est consciente du fait que la Convention pose des


conditions détaillées dans diverses disciplines scientifiques, outre
qu'elle exige une coopération scientifique et technique multidisciplinaire
dans l'élaboration des données et informations pour chaque demande. Il ne
s'agit pas ici de décrire en détail les théories scientifiques ou les
méthodes techniques précises relevant de chaque discipline. Pour cela, il
est conseillé aux experts chargés d'élaborer les demandes de consulter les
contributions apportées par les nombreuses organisations scientifiques et
techniques gouvernementales et non gouvernementales et diffusées dans les
revues scientifiques, actes des conférences et autres publications.

1.7 L'annexe I contient une liste non exhaustive d'organisations


scientifiques et techniques internationales dont les données et
informations pourraient être utiles aux États ayant l'intention de
présenter une demande. La responsabilité première de ces organisations
internationales est toutefois de promouvoir le progrès de la connaissance
et la recherche dans leurs disciplines respectives, et seule la Commission
a pour tâche de formuler des recommandations et de donner des avis
scientifiques et techniques sur les demandes présentées par des États
côtiers, conformément à l'article 76 et à l'annexe II de la Convention,
touchant les limites des plateaux continentaux étendus.

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2. DROIT À UN PLATEAU CONTINENTAL ÉTENDU ET TRACÉ


DES LIMITES EXTÉRIEURES DE CE PLATEAU

2.1 Énoncé du problème : article 76


2.2 Test d'appartenance
2.3 Tracé des limites extérieures du plateau continental

2.1Énoncé du problème : article 76

2.1.1 Le paragraphe 1 de l'article 76 établit que deux critères, le


prolongement naturel et la distance, peuvent être utilisés par les États
côtiers dans la définition des limites extérieures du plateau continental :
"Le plateau continental d'un État côtier comprend les fonds
marins et leur sous-sol au-delà de sa mer territoriale, sur toute
l'étendue du prolongement naturel du territoire de cet État
jusqu'au rebord externe de la marge continentale, ou jusqu'à
200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale lorsque le rebord
externe de la marge continentale se trouve à une distance
inférieure."

2.1.2 Le paragraphe 4 a) suggère un test d'appartenance pour donner à un


État côtier le droit de porter la limite extérieure de son plateau
continental au-delà de la limite de 200 milles marins fixée en fonction du
critère de la distance. Ce test consiste à démontrer que le prolongement
naturel du territoire terrestre jusqu'au rebord externe de la marge
continentale s'étend au-delà d'une ligne définie comme étant située à
200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la
largeur de la mer territoriale :
"Aux fins de la Convention, l'État côtier définit le rebord
externe de la marge continentale, lorsque celle-ci s'étend au-delà
de 200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, par :"

2.1.3 La Convention contient deux dispositions complémentaires énonçant la


définition de la marge continentale et de sa largeur jusqu'à son rebord
externe : la première figure au paragraphe 3 de l'article 76 :

"La marge continentale est le prolongement immergé de la


masse terrestre de l'État côtier; elle est constituée par les
fonds marins correspondant au plateau, au talus et au glacis ainsi

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-66
CLCS/11
Français

que leur sous-sol. Elle ne comprend ni les grands fonds des


océans, avec leurs dorsales océaniques, ni leur sous-sol."

2.1.4 La seconde, formulée au paragraphe 4 i) et ii) sous réserve des


dispositions des paragraphes 5 et 6 de l'article 76, permet de définir le
rebord externe de la marge continentale grâce à une méthode complexe fondée
sur quatre règles, dont deux sont positives et deux sont négatives. La
relation entre les deux règles positives, ci-après dénommées les formules,
est une disjonction inclusive :
"i) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par
référence aux points fixes extrêmes où l'épaisseur
des roches sédimentaires est égale au centième au
moins de la distance entre le point considéré et le
pied du talus continental; ou
ii) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par
référence à des points fixes situés à 60 milles
marins au plus du pied du talus continental."

2.1.5 L'utilisation d'une disjonction inclusive pour relier les deux


formules implique que l'énoncé dans son ensemble est vrai tant qu'au moins
un des deux termes est vrai. Ainsi, la limite du plateau continental peut
s'étendre jusqu'à la ligne déterminée par référence à des points fixes, où
l'épaisseur des roches sédimentaires est égale au centième de la distance
entre la ligne considérée et le pied du talus continental ou jusqu'à une
ligne tracée par référence à des points fixes, à 60 milles marins du pied
du talus continental, ou les deux.

2.1.6 Lorsque les deux lignes déduites des formules sont utilisées,
l'enveloppe extérieure ainsi obtenue détermine l'étendue potentielle
maximale du droit d'un État côtier sur le plateau continental. La
définition des limites extérieures du plateau continental est le produit de
cette enveloppe, sur laquelle se fonde la demande, et de contraintes
spatiales.

2.1.7 L'enveloppe extérieure définie par les lignes déduites des deux
formules est restreinte par la ligne déduite des deux règles négatives,
ci-après dénommées les contraintes, elles aussi liées par une disjonction
inclusive. Aux termes du paragraphe 5, l'application simultanée de ces
deux contraintes définit la limite extérieure au-delà de laquelle aucune
demande ne vaut :
"Les points fixes qui définissent la ligne marquant, sur les
fonds marins, la limite extérieure du plateau continental, tracée

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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CLCS/11
Français

conformément au paragraphe 4 a), i) et ii), sont situés soit à une


distance n'excédant pas 350 milles marins des lignes de base à
partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale,
soit à une distance n'excédant pas 100 milles marins de l'isobathe
de 2 500 mètres, qui est la ligne reliant les points de
2 500 mètres de profondeur."

2.1.8 L'utilisation d'une négation dans chacun des deux termes de l'énoncé
reliés par une disjonction inclusive implique que l'énoncé dans son
ensemble est vrai tant qu'une des contraintes au moins est respectée.
Ainsi, les limites extérieures du plateau continental peuvent s'étendre
soit au-delà d'une ligne tracée par référence à des points fixes à une
distance de 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, soit au-delà d'une ligne
déterminée par référence à des points fixes à une distance du pied du talus
n'excédant pas 100 milles marins de l'isobathe de 2 500 mètres, mais pas
les deux.

2.1.9 Dans la pratique, l'utilisation d'une disjonction inclusive signifie


que l'enveloppe extérieure des lignes déduites des contraintes définit la
largeur au-delà de laquelle les limites extérieures du plateau continental
d'un État côtier ne peuvent s'étendre. L'enveloppe extérieure des lignes
déduites des contraintes n'ouvre pas droit en elle-même à un plateau
continental étendu. Elle ne constitue qu'une contrainte à laquelle
l'enveloppe donnée par les formules est assujettie pour définir les limites
extérieures du plateau continental.

2.1.10 Les dorsales sous-marines constituent un cas particulier, soumis non


seulement aux conditions indiquées aux paragraphes 4 a) i) et ii), mais
aussi à la contrainte plus rigoureuse énoncée au paragraphe 6 :

"Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la


limite extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne
tracée à 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles
est mesurée la largeur de la mer territoriale. Le présent
paragraphe ne s'applique pas aux hauts-fonds qui constituent des
éléments de la marge continentale, tels que les plateaux, seuils,
crêtes, bancs ou éperons qu'elle comporte."

2.1.11 Les hauts-fonds ne sont pas visés par les dispositions qui
s'appliquent aux dorsales sous-marines, mais ils le sont en revanche par
les contraintes énoncées au paragraphe 5.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Français

2.1.12 Compte tenu de ce qui précède, le paragraphe 4 b) dispose que le


pied du talus continental peut être identifié de deux manières, selon qu'on
utilise la géomorphologie et la bathymétrie ou une autre source de
preuves :
"Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental
coïncide avec la rupture de pente la plus marquée à la base du
talus."

2.1.13 Tandis que la rupture de pente la plus marquée à la base du talus


détermine la position du pied du talus continental en règle générale, la
Commission est tenue, du fait de cette disposition, d'examiner toute autre
preuve fournie par un État côtier tendant à identifier d'autres points
déterminant l'emplacement du pied du talus.

2.1.14 En résumé, lorsque le prolongement naturel d'un État côtier jusqu'au


rebord externe de la marge continentale s'étend au-delà de 200 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la
mer territoriale, les limites extérieures du plateau continental peuvent
s'étendre jusqu'à la ligne où l'épaisseur des sédiments est le centième de
la distance du pied du talus ou jusqu'à une ligne tracée à 60 milles marins
du pied du talus continental, mais ne doivent en aucun cas dépasser soit
une ligne tracée à 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles
est mesurée la largeur de la mer territoriale, soit une ligne située à une
distance n'excédant pas 100 milles marins de l'isobathe de 2 500 mètres.

2.1.15 L'utilisation d'une conjonction reliant les deux termes constitués


chacun par une alternative implique que l'ensemble n'est vrai que si les
deux le sont. Ainsi, l'une au moins des formules, de même que l'une au
moins des contraintes doivent toujours être respectées.

2.1.16 Dans la pratique, l'utilisation d'une conjonction signifie que la


limite extérieure du plateau continental est tracée par l'enveloppe
intérieure de deux lignes : l'enveloppe extérieure des deux formules et
l'enveloppe extérieure des contraintes. On trouvera à la section 2.3
l'explication de la méthode utilisée pour combiner ces enveloppes.

2.2 Test d'appartenance

2.2.1 L'article 76 est le fondement à la fois du droit à un plateau


continental étendu et des méthodes utilisées pour tracer les limites
extérieures de ce plateau. Il va cependant de soi que la preuve de ce

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Français

droit doit avoir été faite avant qu'il ne soit procédé à la délimitation,
comme en atteste l'énoncé du paragraphe 4 a) de l'article 76 :
"Aux fins de la Convention, l'État côtier définit le rebord
externe de la marge continentale, lorsque celle-ci s'étend au-delà
de 200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale..."

2.2.2 La Commission entend par "test d'appartenance" le processus par


lequel la disposition susvisée est examinée. Le test d'appartenance est
conçu pour déterminer le droit d'un État côtier de tracer les limites
extérieures du plateau continental sur l'ensemble du prolongement naturel
de son territoire terrestre jusqu'au rebord externe de la marge
continentale ou jusqu'à 200 milles marins des lignes de base à partir
desquelles la largeur de la mer territoriale est mesurée lorsque le rebord
externe de la marge continentale se trouve en-deçà.

2.2.3 Si un État est en mesure de démontrer à la Commission que le


prolongement naturel immergé de son territoire terrestre jusqu'au rebord
externe de sa marge continentale s'étend au-delà de la limite de 200 milles
marins, la limite extérieure de son plateau continental peut être tracée en
appliquant l'ensemble complexe de règles décrit aux paragraphes 4 à 10.

2.2.4 Si, en revanche, un État ne démontre pas à la Commission que le


prolongement naturel immergé de son territoire terrestre jusqu'au rebord
externe de sa marge continentale s'étend au-delà de la limite de 200 milles
marins, la limite extérieure de son plateau continental est tracée
automatiquement jusqu'à cette distance, comme prévu au paragraphe 1. En
pareil cas, les États côtiers ne sont pas tenus de présenter à la
Commission des informations sur les limites du plateau continental et la
Convention ne reconnaît pas à la Commission le droit de formuler des
recommandations sur les limites en question.

2.2.5 La Commission tient que la preuve du droit au plateau continental et


la méthode de délinéation des limites extérieures de ce plateau constituent
deux questions distinctes mais complémentaires. La délinéation ne saurait
reposer sur d'autres bases que celles du droit invoqué.

2.2.6 La Commission se fondera dans tous les cas sur les dispositions des
paragraphes 4) a) i) et ii), soit les lignes déduites des formules, et sur
celles du paragraphes 4 b), pour déterminer si un État côtier a le droit de
tracer les limites extérieures du plateau continental au-delà de 200 milles
marins. La Commission considérera qu'un État est en droit d'utiliser

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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Français

toutes les autres dispositions des paragraphes 4 à 10 pourvu que


l'application de l'une des deux formules donne une ligne tombant au-delà de
200 milles marins.

2.2.7 La Commission tient que l'utilisation des formules se justifie à plus


d'un titre dans le cadre du test d'appartenance :
• Les critères géologiques et géomorphologiques définis au paragraphe 3
sont respectés;
• L'application d'autres critères quels qu'ils soient serait
incompatible avec les dispositions de la Convention concernant le
tracé des limites extérieures du plateau continental;
• Le choix d'autres règles aurait créé un précédent ne ressortissant
pas à la Convention et pourrait avoir introduit un facteur
d'incertitude malencontreux et imposé aux États une charge
supplémentaire sur le plan du temps et sur celui des coûts;
• La Convention n'interdit pas à la Commission d'appliquer ces règles.
2.2.8 Le test d'appartenance peut être décrit comme suit : Si la ligne
fixée à une distance de 60 milles marins du pied du talus continental ou la
ligne fixée à une distance où l'épaisseur des roches sédimentaires
représente au moins un centième de la distance la plus courte entre le
point en question jusqu'au pied du talus, ou chacune des deux, tombent
au-delà de 200 milles marins des lignes de base à partir desquelles la
largeur de la mer territoriale est mesurée, un État côtier est en droit de
fixer les limites extérieures du plateau continental comme le prescrivent
les dispositions des paragraphes 4 à 10 de l'article 76.

2.2.9 Si le résultat du test d'appartenance est positif, un État côtier est


tenu, aux termes du paragraphe 8, de communiquer à la Commission des
informations sur les limites de son plateau continental au-delà de 200
milles marins :
"L'État côtier communique des informations sur les limites de
son plateau continental, lorsque celui-ci s'étend au-delà de
200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, à la Commission des
limites du plateau continental constituée en vertu de l'annexe II
sur la base d'une représentation géographique équitable. La
Commission adresse aux États côtiers des recommandations sur les
questions concernant la fixation des limites extérieures de leur
plateau continental. Les limites fixées par un État côtier sur la
base de ces recommandations sont définitives et de caractère
obligatoire."

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
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2.3Tracé des limites extérieures du plateau continental

2.3.1 L'article 76 contient une combinaison complexe de quatre règles (deux


formules et deux contraintes) fondées sur des concepts géodésiques,
géologiques, géophysiques et hydrographiques.

Formules

• Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence aux


points fixes extrêmes où l'épaisseur des roches sédimentaires est
égale au centième au moins de la distance entre le point considéré et
le pied du talus continental (fig. 2.1); ou
• Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence à des
points fixes situés à 60 milles marins au plus du pied du talus
continental (fig. 2.2).

Contraintes

• Une ligne définie par référence à des points fixes, située à


350 milles marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée
la largeur de la mer territoriale (fig. 2.3); ou
• Une ligne tracée par référence à des points fixes à une distance
n'excédant pas 100 milles marins de l'isobathe de 2 500 mètres
(fig. 2.4).

2.3.2 Si l'application de l'une au moins des deux formules résultant en une


ligne qui tombe au-delà de 200 milles marins suffit à fonder le droit à
tracer les limites extérieures d'un plateau continental étendu, il peut
être nécessaire d'appliquer les quatre règles pour établir le tracé
effectif de ces limites.

2.3.3 Une fois définies les limites extérieures déduites des quatre règles
énoncées à l'article 76, la délinéation de la limite extérieure du plateau
continental étendu se déroule en trois étapes :
i) Les deux limites calculées en appliquant chacune des règles
positives sont utilisées pour créer leur enveloppe extérieure ou
ligne déduite des formules (fig. 2.5);
ii) Les deux limites calculées en appliquant chacune des règles
négatives sont utilisées pour créer leur enveloppe extérieure ou
ligne déduite des contraintes (fig. 2.6);

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A-72
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iii)L'enveloppe intérieure des lignes déduites des formules et des


contraintes décrites ci-dessus détermine la limite extérieure du
plateau continental étendu (fig. 2.7).

2.3.4 Dans le cas particulier des dorsales sous-marines, seule la limite


des 350 milles marins constitue la ligne déduite des contraintes obtenue
lors de l'étape ii) ci-dessus.

2.3.5 Le paragraphe 7 de l'article 76 décrit le caractère géométrique de la


limite extérieure du plateau continental :

"L'État côtier fixe la limite extérieure de son plateau


continental, quand ce plateau s'étend au-delà de 200 milles marins
des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de
la mer territoriale, en reliant par des droites d'une longueur
n'excédant pas 60 milles marins des points fixes définis par des
coordonnées en longitude et en latitude."

2.3.6 Cette disposition n'énonce pas expressément la définition géométrique


de ces droites. Il est concevable que plusieurs définitions soient
adoptées. Il pourrait s'agir, entre autres, de loxodromes, de sections
normales à partir de l'une des deux extrémités d'un segment, ou de grands
cercles. La Commission reconnaît que cette disposition met en oeuvre une
nouvelle norme de droit international et qu'il n'existe ni précédent ni
pratique des États permettant de penser qu'une méthodologie géodésique
particulière doive uniformément s'appliquer en la matière.

2.3.7 La définition géométrique rigoureuse d'une droite en faisant la ligne


la plus courte entre deux points, la Commission emploiera les lignes
géodésiques sur la surface de l'ellipsoïde de référence officiel utilisé
par un État dans chaque demande pour fixer le tracé et l'espacement de ces
droites. Cette décision ne préjuge pas de l'interprétation des droites par
la Commission des droites visée à l'article 7 et examinée à la section 3.3
des présentes directives, et en est indépendante.

2.3.8 La longueur des droites reliant des points fixes, qui déterminent la
limite extérieure du plateau continental, ne dépassera pas 60 milles
marins. Ces droites peuvent relier des points fixes situés sur l'une des
quatre lignes déduites des deux formules et deux contraintes prévues à
l'article 76, ou sur l'une quelconque des combinaisons possibles de ces
lignes.

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A-73
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2.3.9 Dans le cas de droites reliant des points fixes à chacun desquels
l'épaisseur des sédiments est égale au centième au moins de la distance la
plus courte entre ces points et le pied du talus continental, seuls des
points espacés de 60 milles marins au plus le long de la même marge
continentale pourront être connectés par une droite. Ces droites ne
devront pas être utilisées pour relier des points fixes situés sur des
marges continentales séparées et se faisant face. La Commission applique
cette disposition en vue de s'assurer que seule la partie du fond marin qui
satisfait à toutes les conditions énoncées à l'article 76 est circonscrite
par ces droites. Toute partie du fond marin rattaché au plateau
continental par la construction de ces droites doit pleinement satisfaire
aux conditions énoncées à l'article 76. La figure 2.8 illustre de façon
concrète la présente disposition.

2.3.10 La limite extérieure du plateau continental aussi est définie au


moyen de droites qui peuvent relier des points fixes situés sur des arcs.
Ces arcs peuvent se trouver à 100 milles marins de l'isobathe de
2 500 mètres, à 60 milles marins au plus du pied du talus, ou à 350 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la
mer territoriale. En pareil cas, les droites doivent être construites de
façon à ne circonscrire que la partie du fond marin qui satisfait à toutes
les conditions énoncées à l'article 76.

2.3.11 La Commission reconnaît que la nature des limites fixées par un État
côtier sur la base de ses recommandations, conformément au paragraphe 8,
est définitive et de caractère obligatoire, et que, en vertu du
paragraphe 2, les États côtiers n'étendent pas leur plateau continental
au-delà de ces limites :
"Le plateau continental ne s'étend pas au-delà des limites
prévues aux paragraphes 4 à 6."

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Figure 2.1

Formule de l'épaisseur sédimentaire 1 %

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Figure 2.2

Formule : pied du talus continental + 60 M

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Figure 2.3

Contrainte de distance 350 M

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Figure 2.4

Contrainte de profondeur : isobathe 2 500 m + 100 M

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Figure 2.5

Tracé de la ligne déduite des formules

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Figure 2.6

Tracé de la ligne déduite des contraintes

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Figure 2.7

Tracé des limites extérieures du plateau continental étendu

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Figure 2.8

Segments de la ligne d'épaisseur sédimentaire, de longueur inférieure ou égale à


60 M, joignant des points où dy/dx ≥ 1 %, dans le cas des marges séparées et se
faisant face d'un seul et même État côtier

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3. MÉTHODES GÉODÉSIQUES ET LIMITES EXTÉRIEURES


DU PLATEAU CONTINENTAL

3.1 Énoncé du problème : paragraphes 1, 4, 5 et 7


3.2 Unités, systèmes de référence géodésique et conversion des coordonnées

3.3 Définition géodésique des lignes de base

3.4 Limites extérieures et intervalle de confiance

3.1 Énoncé du problème : paragraphes 1, 4, 5 et 7

3.1.1 La Commission des limites du plateau continental a conscience du fait


que l'application de la Convention pose certains problèmes scientifiques
spécifiques dans le domaine de la géodésie. Il est demandé aux États de
tracer les limites extérieures du plateau continental en se fondant sur
différents critères de distance. Ces critères s'appliquent à partir des
lignes de base d'où est mesurée la largeur de la mer territoriale, le pied
du talus et l'isobathe de 2 500 mètres.

3.1.2 Le paragraphe 1 de l'article 76 établit le droit des États côtiers de


définir les limites extérieures du plateau continental à une distance de
200 milles marins à partir des lignes de base :
"Le plateau continental d'un État côtier comprend les fonds
marins et leur sous-sol au-delà de sa mer territoriale, sur toute
l'étendue du prolongement naturel du territoire terrestre de cet
État jusqu'au rebord externe de la marge continentale, ou jusqu'à
200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, lorsque le rebord
externe de la marge continentale se trouve à une distance
inférieure."

3.1.3 Le paragraphe 4 a) pose la même condition pour le test


d'appartenance :
"Aux fins de la Convention, l'État côtier définit le rebord
externe de la marge continentale, lorsque celle-ci s'étend au-delà
de 200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la mer territoriale, par : [...]"

3.1.4 L'alinéa i) du paragraphe 4 a) établit la nécessité de mesurer la


distance entre le pied du talus continental et un point où l'épaisseur des
sédiments représente un centième de cette distance :

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"i) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par


référence aux points fixes extrêmes où l'épaisseur
des roches sédimentaires est égale au centième au
moins de la distance entre le point considéré et le
pied du talus continental;" ou

3.1.5 L'alinéa ii) du paragraphe 4 a) établit la nécessité de fixer la


limite à une distance maximale de 60 milles marins du pied du talus :
"ii) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par
référence à des points fixes situés à 60 milles
marins au plus du pied du talus continental."

3.1.6 Le paragraphe 5 établit qu'il faut tracer les limites à 350 milles
marins des lignes de base et/ou à 100 milles marins de l'isobathe de
2 500 mètres :
"Les points fixes qui définissent la ligne marquant, sur les
fonds marins, la limite extérieure du plateau continental,
conformément au paragraphe 4, lettre a), i) et ii), sont situés
soit à une distance n'excédant pas 350 milles marins des lignes de
base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer
territoriale, soit à une distance n'excédant pas 100 milles marins
de l'isobathe de 2 500 mètres de profondeur."

3.1.7 Le paragraphe 6 stipule que, dans le cas des dorsales sous-marines,


la limite extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne tracée
à 350 milles marins des lignes de base. Il en découle implicitement que la
limite s'établit à 350 milles marins des lignes de base :
"Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la
limite extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne
tracée à 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles
est mesurée la largeur de la mer territoriale. Le présent
paragraphe ne s'applique pas aux hauts-fonds qui constituent des
éléments naturels de la marge continentale, tels que les plateaux,
seuils, crêtes, bancs ou éperons qu'elle compose."

3.1.8 Le paragraphe 7 stipule que la longueur des droites définissant la


limite extérieure du plateau continental ne doit pas dépasser 60 milles
marins :
"L'État côtier fixe la limite extérieure de son plateau
continental, quand ce plateau s'étend au-delà de 200 milles marins
des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de
la mer territoriale, en reliant par des droites d'une longueur

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n'excédant pas 60 milles marins des points fixes définis par des
coordonnées en longitude et en latitude."

3.2 Unités, systèmes de référence géodésique et conversion des coordonnées

3.2.1 Dans la Convention, on utilise deux unités de longueur, le mètre (m)


et le mille marin (M). L'une et l'autre font partie du système
international d'unités (SI) (Bureau international des poids et mesures,
1991). La définition actuelle du mètre a été adoptée par la Conférence
générale des poids et mesures (CGPM) en 1983. Selon la proposition adoptée
par le Bureau hydrographique international (BHI) en 1929, le mille marin
international est l'unité de longueur définie par la formule :

1 M = 1 852 m.

3.2.2 La Commission déconseille l'utilisation de toute approximation de la


définition exacte indiquée ci-dessus. Il faudrait en particulier éviter
l'approximation de la longueur d'un mille marin fondée sur la longueur d'un
arc d'une minute de latitude. La figure 3.1 illustre la variation continue
de longueur d'un arc d'une minute de latitude en fonction de la latitude
entre l'équateur et les pôles sur l'ellipsoïde utilisée par le Système
géodésique de référence 1980 (GRS80) et par le Système géodésique mondial
1984 (WGS84).

3.2.3 La Commission tient à souligner que l'abréviation adoptée par


l'Organisation hydrographique internationale (OHI) pour le mille marin
est M et que cette abréviation est utilisée dans toutes les langues
(Organisation hydrographique internationale, 1990).

3.2.4 La surface à utiliser afin de mesurer toutes les distances requises


pour fixer les limites extérieures des espaces maritimes relevant de la
juridiction nationale n'est pas précisée dans la Convention. On pourrait
envisager plusieurs surfaces, notamment le niveau moyen de la mer, le
géoïde ou le fond marin. On pourrait aussi utiliser le segment de corde
entre deux points extrêmes d'une ligne pour mesurer les distances. La
Commission estime que chacune de ces options comporte un risque
d'application inégale des critères de distance dans l'analyse des demandes.

3.2.5 Par souci d'uniformité, la Commission acceptera, dans chaque demande,


la surface d'un ellipsoïde de référence géodésique associé au système de
référence adopté par l'État côtier pour déterminer toutes les distances.
Outre qu'il paraît être justifié en droit coutumier international, ce choix

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offre une garantie de cohérence sur le plan géodésique. La Commission


n'ignore pas que, selon la pratique uniforme et établie des États, c'est
cette surface qui est utilisée pour fixer les limites extérieures de la mer
territoriale, de la zone contiguë, de la zone économique exclusive et,
surtout, du plateau continental lorsque celui-ci est porté à 200 M selon un
critère de distance.

3.2.6 La Commission a conscience des conditions énoncées aux paragraphes 7


et 9 de l'article 76 et aux paragraphes 1 et 2 de l'article 84 pour la
spécification des coordonnées géodésiques de la limite extérieure du
plateau continental. Le paragraphe 1 de l'article 84 souligne en
particulier la nécessité de spécifier le système géodésique auquel sont
rapportées les coordonnées de la limite extérieure.

3.2.7 La Commission sait que chaque État a le droit souverain de présenter


des demandes remplissant les conditions susmentionnées en choisissant soit
le système géodésique de référence qu'il utilise officiellement pour son
canevas géodésique national ou l'établissement de ses cartes marines, soit
tout autre système international de référence. Elle utilisera pour tous
les calculs géodésiques, analyses et recommandations, le système géodésique
que l'État intéressé aura employé afin d’établir sa demande.

3.2.8 Pour assurer la diffusion internationale de toutes les informations


géodésiques pertinentes touchant la limite extérieure du plateau
continental de façon facilement reconnaissable par les États tiers, la
Commission pourra requérir de l'État demandeur qu'il présente :
• Les coordonnées de la limite extérieure du plateau continental
suivant un système de référence terrestre international approuvé par
la Commission;
• Les paramètres de conversion entre le système de référence utilisé
dans la demande et un système de référence terrestre international
approuvé par la Commission;
• Des informations complètes touchant la méthode scientifique employée
pour déterminer ces paramètres de conversion.

3.2.9 La Commission a conscience du fait que deux réalisations distinctes


de systèmes de référence terrestre, l'une recommandée par l'Union
géodésique et de géophysique internationale (UGGI) et l'autre par
l'Organisation hydrographique internationale (OHI), convergent vers une
norme internationale unique.

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3.2.10 L'UGGI recommande d'utiliser le Système international de référence


terrestre (ITRS) conformément à la résolution No 2 qu'elle a adoptée à sa
vingtième Assemblée générale tenue à Vienne en 1991. La maintenance de ce
système est assurée par le Service international de la rotation terrestre
(IERS), qui produit périodiquement des réalisations pratiques de l'ITRS
sous le nom de "Repères de référence terrestre internationaux" (ITRF) (voir
par exemple Boucher et al, 1996, 1998), définis par les coordonnées et les
vitesses de déplacement d'un certain nombre de sites IERS répartis sur
toute la planète (McCarthy, 1996).

3.2.11 Si l'on calcule des coordonnées géodésiques (Φ, λ, h) à partir des


positions du repère d'une année donnée (ITRFxx), on utilisera l'ellipsoïde
associé au GRS80 adopté par l'UGGI dans sa résolution No 7 lors de sa
dix-septième Assemblée générale tenue à Canberra en 1979 (Moritz, 1984).

3.2.12 L'OHI, pour sa part, dans sa résolution technique B1.1 et ses


publications spéciales Nos 44 et 52, recommande d'utiliser le WGS84 comme
norme internationale de positionnement en hydrographie (Organisation
hydrographique internationale, 1988, 1993). Trois systèmes de référence
(WGS60, WGS66 et WGS72) ont précédé le WGS84.

3.2.13 La Commission note que, pour la détermination des positions dans une
demande, on peut, à toutes fins utiles, considérer l'ITRF94, réalisation de
l'ITRS recommandé par l'UGGI, et le WGS84 (G873), recommandé par l'OHI,
comme des réalisations équivalentes de systèmes de référence terrestre.
Elle considérera comme équivalentes les coordonnées géodésiques rapportées
à l'un ou à l'autre système.

3.2.14 La Commission souligne l'intérêt des produits géodésiques que le


Service international du GPS met gracieusement à la disposition des États
(Neilan et al, 1997). Modèles de corrections d'horloge et éphémérides
précises sont extrêmement utiles pour obtenir des positions géodésiques
dans un repère donné ITRFxx non entachées par des erreurs systématiques
introduites délibérément dans le signal du satellite par le mode "d'accès
sélectif" [selective availability (SA)].

3.2.15 La Commission reconnaît que cet "accès sélectif" reste la principale


source d'erreur dans la détermination des positions WGS84 à partir des
éphémérides diffusées par les satellites du GPS. Les produits du Service
international du GPS demeurent le moyen le moins onéreux, le plus
accessible et le plus exact de déterminer les positions WGS84 (G873) par le
biais de l'ITRF94.

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3.2.16 La Commission reconnaît que la conversion de coordonnées d'un


système de référence à l'autre est une tâche qui peut être très complexe
(Vanícek, 1990, 1992). Il arrive parfois qu'une organisation scientifique
établisse des paramètres estimatifs de conversion entre différentes
réalisations du même système de référence terrestre international. À titre
d'exemple, l'IERS produit des paramètres de conversion, relatifs à
certaines époques de référence, entre divers repères ITRFxx (McCarthy,
1996). La Commission considère les paramètres estimatifs de conversion
établis par l'IERS et leur formulation mathématique comme des méthodes
géodésiques acceptables dans une demande qui comprend des conversions entre
toutes et pour toutes les réalisations ITRFxx.

3.2.17 Toutefois, l'établissement de paramètres estimatifs de conversion


des coordonnées entre un système de référence géodésique national et telle
ou telle réalisation d'un système de référence terrestre international est
un problème bien plus complexe encore. En effet, outre la conversion à
sept paramètres, à savoir, trois rotations, trois transferts et un facteur
d'échelle, cette conversion de coordonnées entraîne des déformations,. La
Commission X de l'Association internationale de géodésie (AIG) élabore
actuellement des méthodes de conversion entre différents systèmes de
référence. La Commission est au fait de l'existence de plusieurs méthodes
conçues par le passé pour résoudre ce problème (par exemple Applebaum,
1982) ainsi que des tentatives faites pour les mettre en pratique, par
exemple entre le WGS84 et de nombreux systèmes de référence locaux (Defense
Mapping Agency, 1984). Elle estime que c'est à l'État côtier que revient
en dernier ressort la responsabilité de préparer tous les éléments de
preuve scientifiques et techniques, y compris la conversion des
coordonnées, présentés à l'appui d'une demande.

3.2.18 La Commission accordera une attention particulière à la


détermination des paramètres de conversion et à leur formulation
mathématique lorsqu'un système national de référence autre que l'ITRF94 ou
le WGS84 (G873) sera utilisé dans la demande présentée par un État côtier.
Son rôle se limite à demander éventuellement à l'État côtier des
informations sur le positionnement et la définition géodésiques des lignes
de base qu'il a utilisés dans sa demande.

3.3 Définition géodésique des lignes de base

3.3.1 La Convention n'habilite pas la Commission à faire des


recommandations sur le tracé des lignes de base à partir desquelles est

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mesurée la largeur de la mer territoriale. Elle ne lui donne pour rôle que
de demander éventuellement à l'État côtier des informations sur le
positionnement et la définition géodésiques des lignes de base qu'il a
utilisés dans la demande.

3.3.2 La Commission ne peut solliciter d'informations géodésiques sur les


lignes de base que dans deux cas. Tout d'abord, elle doit être certaine
que le résultat du test d'appartenance est positif. Ensuite, si la limite
des 350 M est retenue dans une demande, la Commission voudra peut-être
formuler des recommandations sur la méthodologie applicable en l'espèce.

3.3.3 La Commission donne acte du fait que la Convention ne l'habilite pas


à formuler de recommandations touchant le tracé des limites extérieures du
plateau continental jusqu'à 200 M. Il ne sera pas demandé à l'État côtier
de présenter d'informations sur les lignes de base qui produisent la partie
des limites du plateau continental fixées à cette distance.

3.3.4 Aux termes de l'article 5, la laisse de basse mer constitue la ligne


de base normale. Toutefois, la Convention ne donne pas d'indication quant
à la signification exacte de ce terme. La Commission reconnaît que, dans
la pratique, les États utilisent des définitions différentes, et que
certains d'entre eux établissent un zéro des marées moins élevé que
d'autres. Certains utilisent concomitamment deux ou plusieurs définitions
de la laisse de basse mer en raison des problèmes spécifiques que pose à la
navigation tel ou tel régime de marée régional. Il est d'usage que
différentes laisses de basse mer représentent le profil de la côte sur les
cartes marines officielles.

3.3.5 La Commission tient que la pratique uniforme et établie des États


justifie que l'on accepte des interprétations multiples de la laisse de
basse mer. Toutes ces interprétations seront tenues pour également valides
dans une demande.

3.3.6 La Commission est au fait des différentes techniques de transport du zéro


hydrographique visant à déterminer l'emplacement de la laisse de basse mer à des
points de la côte autres que les stations marégraphiques. Il se peut qu'elle
doive demander des informations techniques d'ordre général sur la méthodologie
utilisée à cet égard par les États côtiers dans leurs demandes.

3.3.7 Les articles 7, 9, 10 et 47 reconnaissent aux États le droit de


tracer des lignes de base droites, des lignes de fermeture et des lignes de
base archipélagiques, mais la Convention ne donne pas la définition

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géodésique de ces lignes. Dans le cas des lignes de base droites, tracées
conformément aux dispositions de l'article 7, les États ont, dans la
pratique, adopté au moins deux définitions : les loxodromes et les lignes
géodésiques ellipsoïdiques (Nations Unies, 1989).

3.3.8 Compte tenu de la pratique établie des États, la Commission acceptera


les deux définitions (loxodromes et géodésiques) des lignes de base
droites, des lignes de fermeture et des lignes de base archipélagiques.
Toutefois, un État présentant une demande ne peut retenir qu'une seule
définition pour toutes ses lignes de base. Dans le cas des loxodromes, la
Commission utilisera la définition suivante : le loxodrome est une ligne
d'azimut constant sur la surface d'un ellipsoïde de référence géodésique
(Bowring, 1985). La Commission décourage vivement l'utilisation de lignes
droites apparentes tracées, au sens littéral, sur le papier des cartes
marines utilisant diverses projections cartographiques.

3.3.9 La Commission demeure disposée à accepter toutes les formes et


combinaisons de méthodes utilisées pour déterminer la position des lignes
de base par un État dans une demande. Elle pourra demander, à l'occasion
de l'examen d'une demande, les information géodésiques suivantes concernant
les lignes de base :
• Source des données;
• Méthode de positionnement;
• Date et heure du levé;
• Estimations a priori et a posteriori des erreurs aléatoires et
systématiques;
• Système de référence géodésique;
• Définition géométrique des lignes droites, lignes archipélagiques et
lignes de fermeture.

3.4 Limites extérieures et intervalle de confiance

3.4.1 Pour définir les limites extérieures du plateau continental étendu


conformément aux dispositions de l'article 76, il faut déterminer jusqu'à
quatre limites, fixées :
• Par référence aux points fixes extrêmes où l'épaisseur des roches
sédimentaires est égale au centième au moins de la distance entre le
point considéré et le pied du talus continental;
• À 60 M du pied du talus;
• À une distance de 350 M des lignes de base à partir desquelles la
largeur de la mer territoriale est mesurée;
• À une distance de 100 M de l'isobathe de 2 500 mètres.

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3.4.2 C'est à Boggs (1930) que l'on doit la technique utilisée pour
déterminer les limites extérieures de la mer territoriale à partir d'une
série de points sélectionnés le long des lignes de base, ou méthode des
enveloppes d'arc. Introduite pour la première fois dans une proposition de
codification en droit international présentée par la délégation des
États-Unis d'Amérique à la Conférence de codification de La Haye en 1930,
cette méthode donne une limite extérieure dont chaque point est situé à une
distance déterminée du point le plus proche sur la côte. Shalowits (1962)
a avancé une définition plus raffinée de cette méthode, aux termes de
laquelle la limite extérieure passe par les positions du centre d'un cercle
dont la circonférence reste toujours en contact avec la côte, c'est-à-dire
avec la laisse de basse mer ou avec la limite extérieure des eaux
intérieures.

3.4.3 Dans son application, la méthode des enveloppes d'arc est


indépendante de la largeur effective de la limite. Ainsi, bien qu'elle ait
initialement été conçue comme un outil devant servir à définir la limite
extérieure de la mer territoriale, l'application mathématique en est
parfaitement valide pour définir la limite extérieure d'autres espaces
maritimes fixée d'après des critères de distance.

3.4.4 La Commission tient l'application, dans une demande, de la méthode


des enveloppes d'arc sur la surface de l'ellipsoïde de référence pour
acceptable s'agissant de fixer les limites extérieures en fonction de la
distance à partir des points les plus proches situés sur les lignes de
base, l'isobathe de 2 500 mètres, et le pied du talus continental.
L'application effective de cette méthode consiste à résoudre itérativement
un système d'équations de distance linéarisées dans un modèle mathématique
de relèvement. Il est recommandé d'utiliser un algorithme combinatoire
itératif exhaustif pour s'assurer que toutes les combinaisons possibles de
paires de points sont analysées et que ce sont les points les plus proches
qui servent à définir la limite extérieure.

3.4.5 Le modèle de relèvement des distances décrit ci-dessus repose sur la


solution des problèmes direct et inverse de positionnement formulés en
géodésie. De nombreuses solutions à ces problèmes classiques ont été
trouvées depuis deux siècles. Elles peuvent être classées en trois grands
groupes : intégration d'équations différentielles; transfert d'un triangle
ellipsoïdique polaire sur une sphère concentrique; utilisation d'une
projection conforme de l'ellipsoïde sur la sphère (Schnadelbach, 1974).
Considérant que des résultats identiques doivent être obtenus pourvu que la

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démarche soit correcte, la Commission n'a de préférence ni pour telle


solution ni pour telle autre.

3.4.6 La Commission est au fait de la méthode des tracés parallèles servant


à déterminer les limites extérieures des espaces maritimes à partir des
lignes de base droites, comme la Cour internationale de Justice a prescrit
de le faire dans l'affaire anglo-norvégienne des pêcheries de 1951. Cette
méthode est une généralisation de la méthode des enveloppes d'arc dans le
cas des lignes de base droites continues, des lignes de fermeture et des
lignes de base archipélagiques.

3.4.7 La Commission tient l'application, dans une demande, de la méthode


des tracés parallèles sur la surface de l'ellipsoïde de référence pour
acceptable s'agissant de déterminer les limites extérieures à des distances
de 200 M et 350 M des points les plus proches situés sur les lignes de base
droites, les lignes de fermeture et les lignes de base archipélagiques à
partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale.

3.4.8 Le modèle mathématique servant à déterminer les limites extérieures à


partir des lignes de base droites sur la surface d'un ellipsoïde de
référence exige plus de calcul que la méthode des enveloppes d'arc. Il
implique en effet que soient successivement résolus les problèmes direct et
inverse décrits plus haut pour une longue série de points situés le long
des lignes de base droites, des lignes de fermeture et des lignes de base
archipélagiques.

3.4.9 Par souci de simplification, les deux formulations ci-dessus omettent


la question de l'introduction d'informations statistiques a priori sur la
position des lignes de base. Dans la pratique, celles-ci doivent être
prises en compte pour calculer l'intervalle de confiance associé à la
limite (Sjorberg, 1996). Il est clair, cela étant, que la limite au large
résultante ne dépassera jamais en exactitude les positions des lignes de
base elles-mêmes et, de ce fait, les États soucieux de définir leurs
limites extérieures avec le maximum d'exactitude devraient se préoccuper
pour commencer de l'exactitude de leurs lignes de base.

3.4.10 La Commission déconseille vivement l'application des méthodes des


enveloppes d'arc et des tracés parallèles par report graphique manuel sur
la feuille des cartes marines. Les distorsions produites par les facteurs
d'échelle inhérents aux projections cartographiques et l'inapplicabilité
des principes de la géométrie euclidienne sur la surface d'un ellipsoïde
géodésique rendent ces méthodes manuelles inacceptables.

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3.4.11 La Commission met l'accent sur trois observations faites par Gidel
il y a plus de 50 ans de cela (1932) : tout d'abord, la côte et la limite
ne sont pas parallèles; ensuite, la limite extérieure est plus simple que
la ligne de base normale; enfin, et surtout, les points qui contribuent à
la définition de la limite extérieure sont en petit nombre. Il ne sera
peut-être pas nécessaire de présenter les données pour tous les points de
la côte, la ligne complète de l'isobathe de 2 500 mètres ou la ligne
continue du pied du talus. Il n'est besoin en effet que d'informer sur les
points les plus au large, c'est-à-dire ceux qui servent effectivement à
fixer la limite extérieure.

Figure 3.1

Longueur d'un arc d'une minute de latitude en fonction de la latitude de son


point médian depuis l'équateur jusqu'à l'un des pôles sur le GRS80 et le WGS84

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4. ISOBATHE DE 2 500 MÈTRES

4.1 Énoncé du problème : paragraphe 5


4.2 Sources des données et des mesures hydrographiques
4.3 Modèle bathymétrique

4.4 Choix de points pour le tracé de la limite des 100 M

4.1Énoncé du problème : paragraphe 5

4.1.1 La Commission reconnaît que l'isobathe de 2 500 mètres est un élément


essentiel pour l'application de l'article 76. Il sert de base à
l'application de l'une des contraintes aux lignes déduites des formules en
vue de fixer les limites extérieures du plateau continental. Aux termes du
paragraphe 5, c'est à partir de la ligne de base qu'est mesurée la limite
de 100 M :
"Les points fixes qui définissent la ligne marquant, sur les
fonds marins, la limite extérieure du plateau continental, tracée
conformément au paragraphe 4 lettre a) i) et ii), sont situés soit
à une distance n'excédant pas 350 milles marins des lignes de base
à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale,
soit à une distance n'excédant pas 100 milles marins de l'isobathe
de 2 500 mètres, qui est la ligne reliant les points de
2 500 mètres de profondeur."

4.1.2 Dans le cas particulier des dorsales sous-marines, une ligne fixée à
une distance de 100 M de l'isobathe de 2 500 mètres ne doit pas être
utilisée pour définir les limites extérieures du plateau continental
étendu. Le paragraphe 6 prévoit en tant que de besoin une exception pour
les hauts-fonds sous-marins :
"Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la
limite extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne
tracée à 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles
est mesurée la largeur de la mer territoriale. Le présent
paragraphe ne s'applique pas aux fonds qui constituent des
éléments naturels de la marge continentale, tels que les plateaux,
seuils, crêtes, bancs ou éperons qu'elle comporte."

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4.2 Sources des données et des mesures hydrographiques

4.2.1 La base de données bathymétriques complète utilisée pour tracer


l'isobathe de 2 500 mètres ne peut contenir qu'une combinaison des données
ci-après :
— Mesures effectuées par échosondeur monofaisceau;
— Mesures effectuées par échosondeur multifaisceau;
— Mesures bathymétriques obtenues par sonar latéral;
— Mesures obtenues par sonar latéral interférométrique;
— Mesures bathymétriques dérivées de la sismique-réflexion.

4.2.2 La Commission considérera les mesures obtenues par échosondeurs


monofaisceaus et multifaisceaux comme la source principale de données pour
la définition de l'isobathe de 2 500 mètres. Tous les autres éléments
admissibles provenant de mesures bathymétriques et de mesures obtenues par
sonar latéral interférométrique ou de mesures bathymétriques dérivées de la
sismique-réflexion seront, d'une façon générale, considérés comme des
compléments d'information.

4.2.3 Toutefois, les informations bathymétriques dérivées de la sismique-


réflexion et les mesures obtenues par sonar latéral interférométrique
pourront être considérées comme éléments principaux s'agissant d'établir
l'isobathe de 2 500 mètres dans certains cas particuliers tels que celui
des régions englacées. La Commission pourra accorder une attention
particulière à l'étalonnage et aux corrections apportées à ces données.

4.2.4 Les sonars bathymétriques à balayage latéral sont des systèmes


hybrides, qui collectent à la fois des données relatives à la pente du fond
océanique et des mesures bathymétriques. Si les informations relatives à
la pente du fond océanique peuvent être utiles dans d'autres parties d'une
demande, éventuellement pour la détermination du pied du talus, seul
l'aspect bathymétrique des données sera pris en considération pour définir
l'isobathe de 2 500 mètres.

4.2.5 Les mesures effectuées à l'aide de systèmes lidar aéroportés peuvent


être particulièrement utiles pour représenter la bathymétrie des régions
peu profondes du fond marin couvertes dans une demande. Il va néanmoins de
soi que l'établissement de profils par laser (amplification de la lumière
par émission stimulée de rayonnements) ne peut être utilisé pour déterminer
l'isobathe de 2 500 mètres ou la zone du fond marin associée avec la base
du talus continental.

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4.2.6 D'autres types d'éléments de preuve, comme les données bathymétriques


dérivées des mesures d'altimétrie spatiale ou les informations obtenues à
l'aide d'un sonar imageur à balayage latéral ne seront pas considérés comme
admissibles pour ce qui est de tracer l'isobathe de 2 500 mètres. Ces
informations pourront utilement servir de données qualitatives
supplémentaires à l'appui d'autres parties d'une demande mais elles ne
seront pas prises en compte lors de la détermination de l'isobathe de
2 500 mètres ou de tout autre isobathe. Elles sont toutefois admissibles à
titre de complément d'information.

4.2.7 Une description technique exhaustive de la base de données


bathymétriques utilisée pour définir l'isobathe de 2 500 mètres contiendra
les informations suivantes :
— Source des données;
— Techniques d'échosondage et classification des levés;
— Système géodésique de référence, méthodes de positionnement et
erreurs en résultant;
— Date et heure du sondage;
— Corrections appliquées aux données, telles que célérité de l'onde
acoustique, étalonnage, marées, etc.;
— Estimations a priori ou a posteriori des erreurs aléatoires et
systématiques.

4.2.8 Les estimations d'erreurs a priori quant à la profondeur, s, pourront


être calculées au moyen de la formule universellement acceptée ci-après :

s =( a² + ( b d)² )½,

a =erreur constante indépendante de la profondeur, soit la somme de


toutes les erreurs constantes
bd =erreur variant en fonction de la profondeur, soit la somme de
toutes les erreurs variant en fonction de la profondeur
b =facteur de l'erreur dépendant de la profondeur
d =profondeur

avec un intervalle de confiance de 95 % (OHI, 1998).


4.2.9 Les erreurs a posteriori peuvent être obtenues à partir de
l'estimation de la matrice de covariance des paramètres estimés de
profondeur, qui résulte de l'ajustement du système surabondant d'équations
linéaires formé par analyse des points de croisement des profils de sondage
(voir Vanícek et Krakiwsky, 1982, p. 213).

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4.2.10 Les États côtiers pourront utiliser la méthode d'estimation des


erreurs a posteriori lorsque l'information est redondante afin d'évaluer la
qualité des données bathymétriques obtenues dans le passé pour lesquelles
ne peuvent être obtenues ni information quant au positionnement et aux
techniques de sondage, ni description technique.

4.3 Modèle bathymétrique


4.3.1 La demande comportera les produits cartographiques nécessaires
obtenus à partir des données bathymétriques rassemblées pour représenter
l'isobathe de 2 500 mètres. Ces produits pourront être présentés sous les
formes analytique ou numérique ci-après :
— Profils bathymétriques en deux dimensions;
— Modèles bathymétriques en trois dimensions;
— Cartes marines et cartes isobathes.

4.3.2 Chacun des produits cartographiques, cartes marines officiellement


reconnues par l'État comprises, sera accompagné d'une description détaillée
des méthodes et données mathématiques utilisées pour l'obtenir. La
Commission accordera une attention particulière à la conversion des
sondages numériques en fonctions analytiques.

4.3.3 L'État côtier sera tenu de produire les informations suivantes :


— Méthode d'interpolation ou d'approximation;
— Densité du semis de mesures bathymétriques;
— Éléments visuels tels que projections cartographiques, échelles
verticales et horizontales, équidistance des isobathes, unités,
couleurs et symboles.

4.3.4 Chaque fois que les informations bathymétriques présentées à la


Commission consisteront en un sous-ensemble filtré ou lissé des données
originales, l'État côtier produira une description complète de la méthode
employée pour l'obtenir.
4.3.5 Des modèles bathymétriques tridimensionnels complets peuvent être
nécessaires pour se représenter le prolongement naturel dans l'espace, et
indispensables pour sélectionner sur toute la longueur les segments de
l'isobathe de 2 500 mètres servant à établir la limite extérieure
des 100 milles marins.
4.3.6 La Commission a conscience du fait que le fond de la mer peut
présenter des propriétés fractales en deux ou trois dimensions (Mandelbrot,
1977). Elle sait aussi que la production d'un modèle analytique, qu'il
soit décrit au moyen d'isobathes sur une carte marine ou par une expression
mathématique, a pour effet de généraliser les accidents (ligne et surface)
à différentes échelles (Fox et Hayes, 1985). La Commission pourra demander
qu'il soit procédé à des essais et analyses géostatistiques, fractals, par
ondelettes ou autres méthodes, selon qu'il y aura lieu, afin de déterminer
le degré d'incertitude s'attachant à tel ou tel modèle bathymétrique.

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4.3.7 La Commission se rend compte que les questions ayant trait notamment
à l'échelle, à la couleur et au type relèvent du domaine de la perception.
Celles-ci seront prises en considération afin d'évaluer correctement la
perception des détails techniques importants.

4.4 Choix des points pour le tracé de la limite des 100 M


4.4.1 La ligne fixée à une distance de 100 M de l'isobathe de 2 500 mètres
devient une contrainte dans la détermination des limites extérieures du
plateau continental chaque fois que cette isobathe est située à une
distance égale ou supérieure à 250 M des lignes de base à partir desquelles
est mesurée la largeur de la mer territoriale.
4.4.2 Le choix des points de l'isobathe de 2 500 mètres les plus saillants
pour ce qui est de définir la limite de 100 M peut être aisé lorsque les
isobathes sont simples. Lorsqu'elles sont complexes ou multiples,
cependant, le choix devient difficile. Ces situations résultent de
processus géologiques et tectoniques auxquels sont dues les marges
continentales actuelles. Ceux-ci peuvent créer des multiples de l'isobathe
de 2 500 mètres, par exemple, par formation de failles, plissement et
chevauchement le long des marges continentales. Sauf preuve du contraire,
la Commission pourra recommander d'utiliser la première isobathe de
2 500 mètres qui soit conforme à la configuration générale de la marge
continentale au-delà des lignes de base à partir desquelles est mesurée la
largeur de la mer territoriale.

5. LOCALISATION DU PIED DU TALUS CONTINENTAL DÉTERMINÉ


AU POINT OÙ LA RUPTURE DE PENTE EST LA PLUS
MARQUÉE À LA BASE DU TALUS

5.1 Énoncé du problème : paragraphe 4


5.2 Sources des données
5.3 Filtrage et lissage
5.4 Localisation du pied du talus continental

5.1 Énoncé du problème : paragraphe 4

5.1.1 La Commission reconnaît que le pied du talus continental est une


forme déterminante du relief, sur laquelle reposent le droit à un plateau
continental étendu et la délinéation des limites extérieures de ce plateau.
Aux termes du paragraphe 4 a) i) et ii), il constitue la ligne de base à
partir de laquelle est mesurée la largeur des superficies délimitées par
les lignes déduites des formules, à savoir :
"i) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence
aux points fixes où l'épaisseur des roches sédimentaires est

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égale au centième au moins de la distance entre le point


considéré et le pied du talus continental; ou
ii) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence à
des points fixes situés à 60 milles marins au plus du pied du
talus continental."

5.1.2 Le paragraphe 4 b) prévoit deux manières de déterminer la position du


pied du talus :
"Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental
coïncide avec la rupture de pente la plus marquée à la base du
talus."

5.1.3 La Commission attribue à la disposition suivant laquelle le pied du


talus continental se situe au point où la rupture de pente est la plus
marquée à la base du talus le caractère d'une règle générale. À ce titre,
l'auteur d'une demande est tenu de déterminer les éléments suivants :
• Région définie comme étant la base du talus continental;
• Emplacement du point où la rupture de pente est la plus marquée à la
base du talus continental.

5.1.4 Pour acquérir les éléments de preuve admissibles en l'espèce, il sera


fait appel aux méthodes de la bathymétrie, géomorphologie, géologie et
géophysique.

5.2 Sources des données

5.2.1 Les données bathymétriques et géologiques constituent les éléments de


preuve à utiliser dans l'analyse géomorphologique effectuée afin de situer
la région définie comme étant la base du talus continental. Il ne sera usé
que d'informations bathymétriques pour déterminer l'emplacement du point où
la rupture de pente à la base du talus est la plus marquée.

5.2.2 La base de données bathymétriques utilisée dans une demande pour


déterminer la position du pied du talus ne peut être constituée que de tout
ou partie des données ci-après :
• Mesures effectuées par échosondeur monofaisceau;
• Mesures effectuées par échosondeur multifaisceau;
• Mesures hybrides effectuées par sonar latéral;
• Mesures effectuées par sonar latéral interférométrique;
• Mesures bathymétriques dérivées de la sismique-réflexion.

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5.2.3 La Commission devra disposer d'une description technique complète de


la base de données utilisée pour appliquer cette disposition. Elle
déterminera par ailleurs la valeur relative de chacune de ces sources de
données en procédant de la même manière que pour déterminer l'isobathe de
2 500 mètres (voir sect. 4.2).

5.2.4 La Commission recevra également comme éléments de preuve les données


bathymétriques synthétiques sous forme de grilles et de profils, tirées de
sources cartographiques et analogiques officiellement reconnues par l'État
côtier. Ces données cartographiques et analogiques ne pourront de même
provenir que d'une combinaison des mesures bathymétriques énumérées plus
haut. Les données bathymétriques synthétiques seront accompagnées d'une
description technique détaillée et complète de la méthode appliquée et des
mesures bathymétriques utilisées pour obtenir les données cartographiques
et analogiques dont elles sont tirées.

5.2.5 L'État côtier sera tenu de produire les éléments d'information


suivants concernant les données cartographiques et analogiques :
• Méthodes d'interpolation ou d'approximation;
• Densité spatiale et position du semis de mesures bathymétriques;
• Éléments visuels tels que projections cartographiques, échelles
verticales et horizontales, équidistance des isobathes, unités,
couleurs et symboles.

5.2.6 La base de données géologiques et géophysiques utilisée pour situer


la région définie comme étant la base du pied du talus continental pourra
inclure les sources de données suivantes :
• Échantillons et mesures in situ;
• Données géochimiques et radiométriques;
• Mesures géophysiques;
• Images obtenues par sonar latéral.

5.2.7 Les éléments de preuve consistant en carottes de sondage prélevées in


situ, seront accompagnés d'une description technique complète ainsi que des
informations cataloguées les concernant. Les mesures in situ pourront
comprendre les mesures géophysiques provenant de trous de forage ou du fond
de l'océan et leur description technique.

5.2.8 Les éléments de preuve consistant en données géochimiques et


radiométriques seront accompagnés d'une description technique complète et
des informations cataloguées les concernant.

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5.2.9 Les éléments de preuve consistant en mesures géophysiques pourront


être de tous ordres, y compris, mais non exclusivement, données sismiques,
gravimétriques, magnétiques et paléomagnétiques, et images obtenues par
sonar latéral.

5.3 Filtrage et lissage

5.3.1 La Commission convient de ce qu'il peut y avoir lieu de recourir au


filtrage et au lissage des données bathymétriques afin d'aider à localiser
la position du pied du talus continental au point où la rupture de pente
est la plus marquée à la base du talus. Cette procédure pourrait dans
certains cas s'imposer du fait que l'utilisation de dérivées secondes de la
surface bathymétrique a pour effet d'amplifier tous les accidents du
relief, ce qui peut rendre l'emplacement exact du pied du talus difficile à
situer.
5.3.2 En théorie des signaux, le filtrage présuppose que l'on puisse
clairement distinguer le signal du bruit, autrement dit les données utiles
des données parasites. Dans le cadre de l'application du paragraphe 4 b),
le plateau, le talus et le glacis sont des signaux. Toute donnée tendant à
rendre l'emplacement de ces éléments difficile à localiser est considérée
comme du bruit.

5.3.3 La Commission a conscience du fait que l'application de certaines


procédures de filtrage présuppose l'utilisation de données régulièrement
espacées. Or, il est rare que l'espacement des mesures bathymétriques soit
régulier. En pareils cas, un État côtier pourra produire un jeu de données
régulièrement espacées obtenu à partir de mesures dont l'espacement est
irrégulier. La Commission sait qu'il existe de nombreuses façons de
procéder en la matière. Elle examinera de près la méthode employée pour
obtenir un semis de données régulièrement espacées et pourra demander qu'on
lui communique la série originale de mesures, des précisions concernant la
technique mathématique utilisée et les données régulièrement espacées
obtenues.

5.3.4 La Commission se rend compte que la mise au point de filtres


constitue un vaste domaine et que les fonctions de réponse en fréquence des
divers filtres peuvent considérablement différer même si les données sont
éliminées à partir de certains seuils. La Commission accordera une
attention particulière à la fonction de transfert des filtres opérant dans
les domaines de fréquence ou de nombre d'ondes qui pourraient concerner les
profils bathymétriques bidimensionnels et des surfaces bathymétriques
tridimensionnelles.

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5.3.5 La Commission n'acceptera pas l'amplification ou le rehaussement


artificiels de quelque donnée que ce soit aux longueurs d'onde pouvant
constituer des composantes de l'information bathymétrique. Seule la
suppression de bruits indésirables à des longueurs d'onde plus courtes que
celles qui jouent un rôle dans la description du plateau, du talus et du
glacis sera considérée comme acceptable. La Commission pourra demander
qu'on lui soumette la totalité des données originales non filtrées, des
précisions d'ordre mathématique concernant le filtre, et les données
obtenues après filtrage.

5.3.6 Le lissage est une procédure empirique qui pourrait également


faciliter pour beaucoup l'identification des principaux éléments du relief
de la marge continentale. Il pourrait avoir des applications
particulièrement utiles lorsque d'autres structures bathymétriques
présentent des longueurs d'ondes comparables à celles qui définissent la
position du pied du talus continental.

5.3.7 La Commission sait qu'il existe une vaste gamme de techniques


empiriques de lissage de données. Elle n'en exclut aucune a priori mais
elle se demandera pour chacune si l'utilisation en est appropriée dans ce
contexte. Elle pourra demander qu'on lui communique la série originale de
données, des précisions d'ordre mathématique concernant l'algorithme de
lissage et les données ainsi produites.

5.4 Localisation du pied du talus continental

5.4.1 La méthode employée pour déterminer la position du pied du talus


continental au point où la rupture de pente est la plus marquée à la base
du talus peut de même être considérée comme un problème bi- ou
tridimensionnel. La démarche mathématique à suivre dans ce cas présente
des similitudes avec la technique des dérivées secondes employée pour
rehausser les cartes de champ de potentiel couramment établies en
prospection géophysique, aussi bien gravimétrique que magnétique. La
Commission reconnaît qu'il est utile de faire appel à la fois à des
méthodes bi- et tridimensionnelles car elles se complètent.

5.4.2 La Commission a conscience de la diversité des techniques et méthodes


de classification des fonds marins et d'analyse de la rugosité (voir
notamment Fox et Hayes, 1985; Stewart et al, 1992; et Herzfeld, 1993).
Nombre de méthodes fondées sur, par exemple, l'analyse fractale et
géostatistique, ont été mises au point.

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5.4.3 La Commission ne prescrira pas l'utilisation d'une seule et unique


méthode mathématique permettant d'exploiter les données bathymétriques pour
situer la région définie comme étant la base du talus continental. Elle
fera des recommandations en se fondant sur la méthode mathématique
appliquée au cas par cas, et compte tenu de tous les autres éléments de
preuve géologiques et géophysiques présentés par l'État côtier.

5.4.4 S'agissant de déterminer la région définie comme étant la base du


talus, la Commission définit le talus continental comme étant la frange
externe de la marge continentale qui s'étend du bord du plateau jusqu'au
sommet du glacis, ou jusqu'aux grands fonds océaniques lorsqu'il ne s'est
pas formé de glacis. Le glacis est le corps sédimentaire en forme de
biseau ayant une pente plus douce que le talus continental. Il reste que
nombre de marges continentales ne correspondent pas à ce modèle idéal (voir
chap. 6, sect. 6.2, et fig. 6.1A à 6.1F) et que des données géologiques et
géophysiques pourront en pareil cas être utilisées en vue d'identifier la
région désignée ici comme la base du talus continental.

5.4.5 La Commission définit la base du talus continental comme étant la


région où la partie inférieure du talus se fond avec le sommet du glacis
continental, ou avec le toit des grands fonds océaniques lorsqu'il n'y a
pas de glacis. Elle recommande que l'on recherche la base du talus
continental en deux étapes. Il faudrait tout d'abord chercher à situer le
bord du talus le plus au large en partant soit du glacis, soit des grands
fonds océaniques lorsqu'il ne s'en est pas formé, dans la direction du
talus continental. Il faudrait ensuite chercher à situer le bord du talus
le plus proche de la côte en partant de la partie inférieure du talus dans
la direction du glacis continental ou des grands fonds océaniques lorsqu'il
ne s'en est pas formé.

5.4.6 En règle générale, lorsque la base du talus continental peut être


située de façon précise au moyen de données morphologiques et
bathymétriques, la Commission recommande que l'on utilise ces éléments de
preuve. Les États côtiers peuvent aussi présenter des données géologiques
et géophysiques comme preuve supplémentaire de l'emplacement du talus
continental.

5.4.7 On déterminera l'emplacement du point où la rupture de pente est la


plus marquée à la base du talus continental par analyse mathématique de
profils bidimensionnels ou de modèles bathymétriques tridimensionnels et,
si possible, des uns et des autres à la fois. La Commission n'acceptera

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pas les méthodes fondées sur la simple perception visuelle des données
bathymétriques.

5.4.8 La localisation du point où la rupture de pente est la plus marquée


était initialement envisagée comme un problème bidimensionnel à résoudre
par l'analyse mathématique de profils bathymétriques bidimensionnels
(Hedberg, 1976). La Commission peut accepter cette méthode à condition que
l'emplacement des profils soit à tout moment indiqué en trois dimensions
sur une carte bathymétrique ou une carte marine. Elle recommande que les
profils soient orientés dans une direction perpendiculaire aux isobathes
situées au point où la rupture de pente est la plus marquée à la base du
talus continental.

5.4.9 La Commission sait qu'il existe plusieurs techniques


tridimensionnelles permettant de produire un tracé continu du pied du
talus. Celles-ci sont fondées sur la détermination de la courbure totale
de la surface (Vanícek et Ou, 1996), la dérivée seconde de la surface dans
le sens de la pente (Bennet, 1996) et d'autres analyses fondées sur les
dérivées secondes.

5.4.10 La Commission sait de même que l'application de différentes méthodes


bidimensionnelles et tridimensionnelles peut donner des résultats
différents à partir d'un même ensemble de données, mais elle est disposée à
envisager la possibilité d'en appliquer une ou plusieurs, auquel cas elle
pourra procéder à une étude comparative des résultats obtenus à l'aide de
profils bidimensionnels, de modèles tridimensionnels, ou des uns et des
autres à la fois.

5.4.11 La Commission demandera qu'on lui communique une description


technique complète du modèle bathymétrique tridimensionnel original, des
précisions sur la méthode mathématique employée, et les résultats finals
obtenus quant à la surface et au point ou à la ligne définissant le pied du
talus continental.

5.4.12 Lorsqu'il existe plus d'une rupture de pente à la base du talus


continental, la Commission reconnait qu'en règle générale, la méthode de
localisation du pied du talus continental doit consister à choisir le point
de rupture de pente la plus marquée. Le choix de toute autre variation
locale de la pente à la base du talus, soit toute variation autre que la
variation maximum, sera considéré comme une exception. Il faudra, pour
que cette exception puisse être faite, que des preuves du contraire de la
règle générale soient présentées, comme le décrit le chapitre suivant.

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6. LOCALISATION DU PIED DU TALUS CONTINENTAL DÉTERMINÉ


PAR LA PREUVE DU CONTRAIRE DE LA RÈGLE GÉNÉRALE

6.1 Énoncé du problème : paragraphe 4 b)


6.2 Preuves géologiques et géophysiques
6.3 Localisation du pied du talus continental
6.4 Examen de la preuve du contraire

6.1 Énoncé du problème : paragraphe 4 b)

6.1.1 La Commission reconnaît que la localisation du pied du talus


continental s'effectue en règle générale par référence au point de rupture
de pente la plus marquée à la base du talus. L'article 76,
paragraphe 4 b), prévoit cependant qu'une exception puisse être faite au
cas où un État côtier présenterait la preuve du contraire de la règle
générale :
"Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental
coïncide avec la rupture de pente la plus marquée à la base du
talus."

6.1.2 La Commission tient la localisation du pied du talus continental par


la preuve du contraire de la règle générale pour une exception à la règle.
Loin que celle-ci s'oppose à la règle générale selon laquelle le pied du
talus coïncide avec la rupture de pente la plus marquée à la base du talus,
elle la complète. Ces deux approches visent à trouver le pied du talus
continental à sa base.

6.1.3 Le caractère complémentaire de cette disposition est souligné par le


fait qu'en sus des preuves bathymétriques et géomorphologiques, toutes les
autres preuves géologiques et géophysiques nécessaires et suffisantes
doivent aussi être incluses dans la demande d'un État côtier.

6.1.4 La Commission juge qu'il est important de donner un aperçu de


l'étendue et de la portée des preuves nécessaires et suffisantes que seront
tenus de présenter les États qui jugeraient utile d'invoquer cette
disposition. Quelques éclaircissements touchant les termes scientifiques
utilisés précèdent la description de ces éléments de preuve donnée
ci-après.

6.1.5 La Commission reconnaît que l'article 76 utilise dans un contexte


juridique des termes scientifiques dont le sens s'écarte à certains égards
sensiblement du sens scientifique généralement admis. La tendance à

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interpréter certains termes de façon novatrice remonte aux travaux de la


Commission du droit international pour la première Conférence des Nations
Unies sur le droit de la mer (Oxman, 1969). Le paragraphe 1 qui définit la
notion juridique du plateau continental par référence au rebord externe de
la marge continentale donne la mesure de l'écart actuel entre les usages
juridique et scientifique des termes.

6.1.6 La définition de la marge continentale dans le domaine des sciences


de la Terre était conçue dans une optique géomorphologique à l'époque où
elle a été adoptée par les différentes organisations scientifiques (Wiseman
et Ovey, 1953). Les connaissances scientifiques actuelles concernant la
nature et l'étendue de la marge continentale ont fortement évolué depuis
qu'a été établie la définition initiale. Elles englobent nombre de
nouvelles notions géologiques et géophysiques relevant de la tectonique des
plaques (COSOD II, 1987; ODP/JOIDES, 1996).

6.1.7 Encore que l'article 76 place le plateau continental dans une optique
juridique, il en définit les limites extérieures par référence au rebord
externe de la marge continentale avec ses composantes naturelles, telles
que plateau, talus et glacis, qui sont des éléments géologiques et
géomorphologiques. Aux termes du paragraphe 1 de l'article 76 :
"Le plateau continental d'un État côtier comprend les fonds
marins et leur sous-sol au-delà de sa mer territoriale, sur toute
l'étendue du prolongement naturel du territoire terrestre de cet
État jusqu'au rebord externe de la marge continentale, ou jusqu'à
200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, lorsque le rebord
externe de la marge continentale se trouve à une distance
inférieure."

6.1.8 Le paragraphe 3 de l'article 76 contient des indications


complémentaires :
"La marge continentale est le prolongement immergé de la
masse terrestre de l'État côtier; elle est constituée par les
fonds marins correspondant au plateau, au talus et au glacis ainsi
que leur sous-sol. Elle ne comprend ni les grands fonds des
océans, avec leurs dorsales océaniques, ni leur sous-sol."
6.1.9 Ces paragraphes sont utiles à plusieurs titres pour la Commission.
Ils contribuent à préciser des notions telles que celle de prolongement
naturel du territoire terrestre jusqu'au rebord externe de la marge
continentale, au sens géologique de ces termes, ce qui suppose que soient
pris en considération les aspects tectoniques, sédimentologiques et autres

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de la géologie. Ils aideront en outre la Commission à interpréter


l'expression "preuve du contraire" de la règle générale au cas où un État
côtier se prévaudrait de cette disposition, ayant un caractère d'exception,
pour localiser le pied du talus continental.

6.1.10 La Convention ne prescrit pas la méthode scientifique à appliquer


pour localiser le pied du talus continental lorsque la preuve du contraire
de la règle générale est invoquée. La Commission considère de ce fait que
c'est aux États qu'il incombe d'utiliser les meilleurs éléments de preuve
géologiques et géophysiques dont ils disposent pour localiser le pied du
talus continental à sa base lorsque les éléments de preuve géomorphologique
apportés par la rupture de pente la plus marquée suivant la règle générale
ne permettent pas de localiser le pied du talus continental avec la
fiabilité voulue.

6.2 Preuves géologiques et géophysiques

6.2.1 Certaines marges continentales comprennent trois éléments : le


plateau, le talus et le glacis, tandis que d'autres ne présentent pas de
glacis. Le talus continental forme une partie de la marge continentale et
s'étend du rebord du plateau au sommet du glacis ou au toit des grands
fonds océaniques lorsqu'il n'y a pas de glacis. Le glacis est normalement
un corps sédimentaire en forme de coin ayant une pente plus douce que le
talus continental. Les glacis se sont constitués principalement dans la
province des marges passives de divergence qui reçoivent un apport
suffisant de sédiments terrigènes après la séparation des continents et le
commencement de l'expansion océanique.

6.2.2 D'un point de vue géomorphologique, le plateau fait partie, dans un


cas idéal, du fond marin adjacent au continent, qui constitue une grande
terrasse immergée légèrement inclinée vers le large. La largeur du plateau
dépend de l'évolution géologique du continent adjacent. Le plateau
continental s'étend vers le large jusqu'au talus continental, qui se
caractérise par un accroissement marqué de la pente. La base du talus est
une zone où la partie inférieure du talus se fond avec le sommet du glacis
continental, ou avec le fond océanique lorsqu'il n'existe pas de glacis.

6.2.3 Le plateau et le talus continental ont des caractéristiques typiques


de la croûte continentale, y compris dans bien des cas d'épaisses couches
de sédiments. Le pied et la base du talus continental sont indissociables
et se trouvent habituellement à proximité du bord externe du continent,
soit de l'endroit où la croûte, de continentale devient océanique.

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6.2.4 La Commission se rend compte qu'il est malaisé de localiser le pied


du talus continental et le bord de la marge continental d'un point de vue
géologique. Bien que la composition de la croûte continentale diffère de
celle de la croûte océanique, la frontière entre les deux types de croûte
peut ne pas être clairement marquée. La subdivision simple des marges en
plateau, talus et glacis n'existe pas toujours du fait de la diversité des
types géologiques et géomorphologiques de marges continentales qui résulte
de différentes configurations tectoniques et géologiques.

6.2.5 Il est difficile de généraliser les paramètres géologiques et


géomorphologiques dont un État côtier pourra tenir compte pour localiser
le pied du talus continental à sa base par la preuve du contraire de la
règle générale. On en présente pas moins ci-après certains exemples et
définitions ressortissant à la tectonique des plaques. La Commission est
très consciente du fait que ces considérations ne s'étendent sans doute pas
à tous les types géologiques et géomorphologiques de marges continentales
possibles.

Types de marges continentales

6.2.6 Ces 20 dernières années, des études géoscientifiques et des activités


telles que le projet de forage en mer Deep Sea Drilling Project/Ocean
Drilling Programme (DSDP/ODP) ont démontré l'existence de divers types de
marge continentale (par exemple COSOD II, 1987) entrant dans trois grandes
catégories :

a) Les marges continentales (actives) de convergence se sont formées


le long des frontières de plaques associées à des zones de subduction
actives et inactives, souvent mais non toujours, associées à une fosse (par
exemple ODP/JOIDES, 1996; Bally, 1988; Taylor et Natland, 1995). Les
marges continentales de convergence comprennent trois types différents :
i) La marge de convergence compressive est caractérisée par un prisme
d'accrétion important, composé de sédiments "décollés" de la
plaque plongeante (fig. 6.1A);
ii) La marge de convergence à faible décollement a un prisme
d'accrétion peu développé. La plupart des sédiments convoyés par
la plaque en subduction sont appelés à constituer la semelle
métamorphique sous la plaque supérieure ou sont emportés par la
plaque plongeante (fig. 6.1B);
iii)La marge de convergence extensive ne présente pas d'accrétion. Le
matériau de la plaque supérieure est raboté du pied et de la base

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de la plaque supérieure par la plaque plongeante (processus


d'érosion tectonique) (fig. 6.1C).

b) Les marges continentales (passives) de divergence se sont formées


le long de nouvelles frontières de plaques lors de la fracture d'un
continent et de la production initiale de croûte due à l'expansion du
plancher océanique (par exemple Bally, 1988; Edwards et Santogrossi, 1990;
von Rad et al., 1982; Coffin et Eldholm, 1991). Les marges continentales
de divergence se subdivisent en deux types :
i) La marge continentale large à croûte mince (marge de divergence
sans volcanisme) dont la largeur atteint plusieurs centaines de
kilomètres et qui se caractérise par un système complexe de horsts
et de grabens et demi-grabens intercalés, formés pendant les
phases de déchirure lithosphérique et de dérive initiale, et par
un amincissement crustal (fig. 6.1D);
ii) La marge continentale étroite à croûte épaisse (marge de
divergence à volcanisme) se caractérise par une épaisse lentille
dans la croûte inférieure avec des vitesses sismiques allant de
7,2 à 7,6 kilomètres/seconde et par un énorme édifice volcanique
au niveau crustal supérieur. Celui-ci se traduit sur les sections
sismiques par une épaisse séquence de réflecteurs inclinés vers le
large, dont les dimensions peuvent atteindre en moyenne
100 kilomètres de large et plusieurs milliers de mètres
d'épaisseur (fig. 6.1E). Les résultats des forages DSDP/ODP ont
confirmé les interprétations antérieures (par exemple Hinz, 1981),
selon lesquelles la séquence de réflecteurs inclinés vers le large
se compose principalement de laves basaltiques extrudées dans un
environnement marin de faible profondeur ou subaérien. Cette
formation volcanique volumineuse, qui s'étend souvent sans
interruption sur plusieurs milliers de kilomètres le long des
marges de divergence, s'est constituée au cours d'un épisode
relativement bref de volcanisme transitoire pendant la séparation
initiale des continents. Des études récentes ont montré que 70 %
environ des marges continentales de divergence dans l'Atlantique
sont marquées par ce type de volcanisme;

c) Les marges continentales de coulissage se sont formées le long de


zones de cisaillement continental lors de la séparation des continents et
de l'expansion océanique ultérieure (fig. 6.1F).

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6.3 Localisation du pied du talus continental

6.3.1 La Commission tient que l'exception prévue au paragraphe 4 b) de


l'article 76 en ce qui concerne la preuve du contraire de la règle générale
vise à permettre aux États d'utiliser les meilleurs éléments de preuve
géologiques et géophysiques dont ils disposent pour localiser le pied du
talus continental à sa base lorsque les éléments de preuve
géomorphologiques apportés par la rupture de pente la plus marquée ne
permettent pas de localiser le pied du talus continental avec la fiabilité
voulue.

6.3.2 L'impossibilité de localiser le pied du talus par référence à la


rupture de pente la plus marquée à la base du talus, comme le voudrait la
règle générale, peut résulter de plusieurs situations. Il peut arriver,
par exemple, que la courbure du fond marin le long de la base du talus
continental soit constante. En pareil cas, la variation de pente la plus
marquée ne se situe pas seulement en un point mais dans toute une région.

6.3.3 Une autre situation dans laquelle la rupture de pente la plus marquée
peut ne pas correspondre clairement à l'emplacement du pied du talus
continental à sa base a déjà été évoquée à la fin du chapitre précédent.
Si la topographie accidentée du fond marin fait apparaître un certain
nombre de maxima locaux dans la variation de pente à la base du talus
continental, il se peut que le maximum maximorum n'indique pas
l'emplacement du pied du talus.

6.3.4 Dans ces cas exceptionnels, des éléments de preuve géologiques et


géophysiques peuvent être présentés comme autres moyens de localiser le
pied du talus continental à sa base.

6.3.5 Le paragraphe 1 de l'article 76 définit la largeur du plateau


continental par référence au rebord de la marge continentale au sens
géologique. La Commission se fonde sur ce paragraphe pour établir que tout
point identifié sur la base d'éléments de preuve géologiques ou
géophysiques comme étant au pied du talus continental sera situé à
l'intérieur de la marge continentale au sens géologique.

a) Les marges continentales (actives) de convergence

6.3.6 D'un point de vue géoscientifique, la limite vers le large des marges
de convergence se définit soit par le bord le plus au large du prisme
d'accrétion (fig. 6.1A et 6.1B) soit, dans le cas des marges de convergence

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extensives, par le pied de la plaque lithosphérique supérieure et par le


pied du mur interne de la fosse (fig. 6.1C).

6.3.7 Cette limite distincte vers le large de même que la frontière de


plaques peuvent être repérées avec une précision acceptable par des
techniques sismiques multifaisceaux et des techniques bathymétriques
modernes (voir chap. 8).

b) Les marges de divergence (sans volcanisme) et de coulissage

6.3.8 D'un point de vue géoscientifique, la limite vers le large des marges
continentales de divergence sans volcanisme et des marges de coulissage est
définie comme la transition entre la croûte continentale et la croûte
océanique créée par l'expansion océanique et les processus volcaniques et
magmatiques qui y sont associés. Bien que la composition de la croûte
continentale diffère de celle de la croûte océanique, la frontière entre
les deux types crustaux peut ne pas être clairement marquée; il arrive
parfois que la croûte intermédiaire ou océanique intrude dans la croûte
continentale étirée et affaissée.

6.3.9 Des études modernes de sismique-réflexion multitrace à grande


pénétration ainsi que des études de sismique-réfraction et réflexion grand
angle réalisées parallèlement à des levés magnétiques et gravimétriques
(voir chap. 8) sont nécessaires pour déterminer l'emplacement de la zone de
transition des marges de divergence sans volcanisme et des marges de
coulissage, en particulier dans les zones où les anomalies magnétiques
liées à l'expansion océanique ne sont pas très développées.

6.3.10 Outre le forage, le prélèvement d'échantillons et le carottage des


affleurements crustaux, y compris les monts sous-marins dans la zone de
transition entre la croûte continentale et la croûte océanique, peuvent
apporter des éléments de preuve concernant le type de roche ou la
lithologie et servir de point de départ à différents types d'études (par
exemple datation radiométrique, corrélation des étages paléontologiques,
analyses géochimiques et analyses des isotopes chimiques, et études du
paléomagnétisme). Les résultats obtenus peuvent servir à déterminer la
démarcation entre croûte océanique et croûte continentale le long des
marges de divergence sans volcanisme et des marges de coulissage. Si le
pied du talus continental est très difficile à localiser sur la base de
données bathymétriques, la Commission pourra considérer la zone de
transition crustale continent-océan (TCCO) (fig. 6.1D et 6.1F) comme étant
l'endroit où doit être situé le rebord externe de la marge continentale.

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La zone de transition pouvant s'étendre sur plusieurs dizaines de


kilomètres, la Commission pourra considérer la limite la plus proche de la
terre de la zone de transition comme un équivalent du pied du talus
continental au regard du paragraphe 4, à condition que les données
géophysiques et géologiques présentées démontrent de façon concluante que
la masse terrestre immergée de l'État côtier s'étend jusqu'à ce point.

c) Les marges de divergence à volcanisme

6.3.11 Les marges de divergence à volcanisme se caractérisent par une


épaisse lentille dans la croûte inférieure avec des vitesses de propagation
sismique de l'ordre de 7 à 7,6 kilomètres/seconde, ainsi que par une
épaisse séquence de réflecteurs inclinés vers le large sous la surface du
socle. Celle-ci se fond vers le large, sans démarcation nette, dans la
croûte océanique produite par une dorsale océanique préexistante. Comme le
bord en échelons de la séquence de réflecteurs gît sur de la croûte
continentale distendue, une grande partie de la marge de divergence à
volcanisme peut être considérée comme "le prolongement naturel du
territoire terrestre" (art. 76, par. 1 et 3). L'extension vers le large
des marges de divergence à volcanisme peut se définir comme une zone où la
séquence des réflecteurs inclinés vers le large s'arrête du côté mer et où
l'épaisseur de la croûte continentale ignée décroît pour rejoindre les
valeurs habituelles de la croûte océanique, à savoir moins de
15 kilomètres. Des données de sismique réflexion grand angle/réfraction et
des mesures magnétiques et de sismique-réflexion multitrace sont
nécessaires pour déterminer la limite côté terre de la zone de transition
(TCCO dans la figure 6.1E) des marges de divergence à volcanisme, limite
que la Commission pourrait considérer comme un équivalent du pied du talus
continental au regard du paragraphe 4.

6.3.12 S'il est vrai que les considérations d'ordre géologique (tectonique
des plaques) sont très importantes pour les États côtiers qui cherchent à
situer le pied du talus continental, la géomorphologie doit aussi être
prise en compte. Parmi les considérations d'ordre géologique, outre la
tectonique des plaques, il est recommandé de tenir compte de l'histoire
sédimentaire de la marge, à laquelle sont dus l'accumulation de sédiments
et les caractéristiques géomorphologiques de la marge.

6.3.13 La Commission est consciente du fait qu'il peut être difficile à


certains États côtiers d'obtenir les données nécessaires pour définir la
démarcation crustale entre l'océan et le continent qui, dans certains cas,
n'est pas très nette.

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6.4 Examen de la preuve du contraire

6.4.1 Si un État a présenté une preuve du contraire de la règle générale


afin de ne pas utiliser la définition du pied du talus continental figurant
au paragraphe 4 b) de l'article 76, la Commission se posera, entre autres,
les questions suivantes :
i) Ces éléments de preuve sont-ils acceptables?
ii) Ces éléments de preuve portent-ils sur la localisation du pied du
talus continental? Sont-ils purement bathymétriques et/ou
morphologiques?
iii)Ces éléments de preuve comprennent-ils des informations portant
sur le sous-sol marin qui viseraient à établir que la limite
obtenue en appliquant la règle de la rupture de pente la plus
marquée ne coïncide pas, par exemple, avec la limite de la marge
continentale géologique?
iv) Si cette preuve du contraire est présentée dans le cadre d'une
demande, la Commission demandera qu'elle soit accompagnée des
résultats obtenus en appliquant la règle de la rupture de pente la
plus marquée.

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Figures 6.1

Illustrations schématiques des différents types


de marges continentales

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7. DORSALES

7.1 Énoncé du problème : paragraphes 3 et 6


7.2 Dorsales océaniques et dorsales sous-marines
7.3 Hauts-fonds

7.1 Énoncé du problème : paragraphes 3 et 6

7.1.1 La Commission est consciente du fait que l'article 76 accorde une


attention particulière aux dorsales océaniques et dorsales sous-marines
ainsi qu'aux hauts fonds pour ce qui a trait à la question du droit à un
plateau continental étendu, aussi bien qu'à celle du tracé des limites
extérieures de ce plateau.

7.1.2 L'article 76 mentionne trois types de hauteurs sous-marines :


• Les dorsales océaniques (par. 3);
• Les dorsales sous-marines (par. 6);
• Les hauts-fonds (par. 6).

7.1.3 Aucun de ces termes n'est défini de façon précise. Le terme


"dorsale" semble avoir été choisi intentionnellement, mais le lien entre
les "dorsales océaniques" du paragraphe 3 et les "dorsales sous-marines" du
paragraphe 6 n'est pas clair. Les deux expressions sont à distinguer du
terme "hauts-fonds" employé au paragraphe 6.

7.1.4 Le paragraphe 3 stipule que la marge continentale ne comprend pas les


grands fonds des océans, avec leurs dorsales océaniques :
"La marge continentale est le prolongement immergé de la
masse terrestre de l'État côtier; elle est constituée par les
fonds marins correspondant au plateau, au talus et au glacis ainsi
que leur sous-sol. Elle ne comprend ni les grands fonds des
océans, avec leurs dorsales océaniques, ni leur sous-sol."

7.1.5 Aux termes du paragraphe 6 :


"Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la
limite extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne
tracée à 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles
est mesurée la largeur de la mer territoriale. Le présent
paragraphe ne s'applique pas aux hauts fonds qui constituent des
éléments de la marge continentale, tels que les plateaux, seuils,
crêtes, bancs ou éperons qu'elle comporte."

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7.1.6 Il semble s'ensuivre que les "dorsales sous-marines" et les


"hauts-fonds" constituent également des catégories juridiques distinctes,
puisqu'ils font l'objet de dispositions particulières concernant la limite
extérieure maximale.

7.1.7 Les contraintes énoncées au paragraphe 6 en ce qui concerne les


dorsales sous-marines ne s'appliquent pas aux hauts-fonds qui constituent
des éléments naturels de la marge continentale, tels que les "plateaux,
seuils, crêtes, bancs ou éperons".

7.1.8 La distinction entre "hauts-fonds" et "dorsales sous-marines" ou


"dorsales océaniques" ne doit pas s'appuyer sur les appellations et noms
géographiques utilisés jusqu'à présent dans l'établissement des cartes,
cartes marines ou autres documents publiés. Aux fins de l'article 76,
cette distinction doit être établie sur la base des éléments d'appréciation
scientifique, compte tenu des dispositions pertinentes des présentes
directives.

7.2 Dorsales océaniques et dorsales sous-marines

7.2.1 Les dorsales existant dans la mer peuvent résulter de différents


processus géologiques. On distingue notamment :
• Les dorsales formées par l'expansion du plancher océanique et les
processus extrusifs et intrusifs volcaniques et magmatiques qui y
sont associés;
• Les dorsales nées le long de failles transformantes, qui font partie
intégrante du processus d'expansion des fonds océaniques;
• Les dorsales nées d'une activité tectonique ultérieure s'étant
traduite par une surrection de la croûte océanique;
• Les dorsales résultant d' un volcanisme lié au mouvement de la
croûte au-dessus d'un point chaud. Celles-ci sont généralement
composées de reliefs volcaniques ou monts sous-marins soudés et
apparaissent généralement sur la croûte océanique;
• Les dorsales formées par l'interaction de plaques océaniques;
• Les dorsales créées par un survolcanisme régional lié à des panaches
anormalement chauds dans le manteau;
• Les dorsales associées aux frontières de plaques actives et à la
création de systèmes d'arcs insulaires. Celles-ci peuvent se
présenter sous la forme d'arcs volcaniques actifs ou inactifs
(résiduels) ainsi que d'arcs externes et internes. Elles témoignent
généralement des différentes étapes de la formation des systèmes

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d'arcs insulaires et peuvent être la résultante de variations de


facteurs tels que la vitesse et la direction de la convergence,
ainsi que de la nature de la plaque en subduction;
• Les dorsales nées d'une déchirure lithosphérique (étirement et
amincissement) de la croûte continentale. Ce processus aboutit
généralement à des formes de relief plus larges, tels que les
plateaux et les massifs marginaux, mais crée parfois d'étroits
lambeaux de croûte continentale séparées par des fragments de croûte
océanique ou de croûte continentale très étirée.

7.2.2 La configuration tectonique des fonds marins étant très variée, cette
classification des dorsales ne peut prétendre à l'exhaustivité.

7.2.3 Dans les publications scientifiques, le terme "dorsales océaniques"


n'a pas toujours le même sens. Il arrive qu'il renvoie manifestement aux
dorsales océaniques actives, mais aussi qu'il semble s'appliquer à toutes
les dorsales composées de roches basaltiques océaniques (c'est-à-dire aux
cinq premières catégories énumérées ci-dessus). Les dorsales le long de
failles transformantes, lorsqu'elles se propagent, au fil du temps, de la
croûte continentale à la croûte océanique, peuvent être difficiles à
classer dans l'une ou l'autre des catégories sur toute leur longueur. Les
autres types de dorsales, à l'exception peut-être de certaines dorsales en
arc interne, n'ont aucun rapport avec la croûte océanique.

7.2.4 Certaines dorsales situées dans les marges continentales existent


depuis le début de l'évolution de la marge, sur laquelle elles ont influé
depuis lors. Du fait de leur présence, la dispersion et l'épaisseur des
sédiments et la morphologie des fonds marins peuvent avoir acquis une
configuration et un caractère uniques dans le contexte régional.
7.2.5 Il convient de noter que le paragraphe 6 fait référence à la fois à
la catégorie des dorsales sous-marines et à celle des hauts-fonds qui
constituent des éléments naturels de la marge continentale. Selon ce
paragraphe, la limite extérieure maximale de 350 M ne s'applique qu'aux
dorsales sous-marines.

7.2.6 La Commission estime que les dispositions des paragraphes 3 et 6


pourraient soulever des difficultés lorsqu'il s'agira de définir des
dorsales auxquelles le critère des 350 M énoncé au paragraphe 6 pourrait
s'appliquer sur la base de leur origine et de leur composition.

7.2.7 C'est ainsi que si les dorsales océaniques incluent les cinq premiers
types de dorsales susmentionnées (composées de roches basaltiques

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océaniques), il arrive que les dorsales nées le long de failles


transformantes ou d'une activité tectonique ultérieure empiètent sur la
marge continentale.

7.2.8 Des îles peuvent exister sur certaines dorsales (y compris des
dorsales actives), auquel cas il serait difficile de considérer que ces
parties de la dorsale appartiennent aux grands fonds.

7.2.9 L'article 76 ne fait pas systématiquement référence aux différents


types de croûte lithosphérique.On n'y emploie en fait que les deux termes
"le prolongement naturel du territoire terrestre" et "le prolongement
immergé de la masse terrestre" des États côtiers, par opposition aux
dorsales océaniques des grands fonds océaniques. Les termes "masse
terrestre" et "territoire terrestre" sont des termes neutres quant aux
types crustaux au sens géologique. La Commission estime donc que les types
géologiques de croûte ne peuvent constituer le seul critère à faire jouer
dans la classification des dorsales et des hauts-fonds selon les catégories
prévues au paragraphe 6 de l'article 76, et ce même dans le cas des États
insulaires.

7.2.10 Dans le cas des dorsales, la Commission fondera de ce fait son


appréciation sur des considérations scientifiques et juridiques, telles que
le prolongement naturel du territoire terrestre et de la masse terrestre,
la morphologie des dorsales et leur rapport avec la marge continentale
telle que définie au paragraphe 4, et la continuité des dorsales.

7.2.11 Tous les cas de figure étant difficiles à prévoir dans le détail, la
Commission juge approprié d'examiner la question des dorsales au cas par
cas.

7.3 Hauts-fonds

7.3.1 Au sens du paragraphe 6, il existe divers types de "hauts-fonds",


"tels que les plateaux, seuils, crêtes, bancs ou éperons". Le membre de
phrase "tels que" donne à entendre que la liste n'est pas complète. Toutes
ces hauteurs ont en commun qu'elles constituent des éléments naturels de la
marge continentale. On est donc amené à étudier les processus qui
aboutissent à la création des marges continentales et à la croissance des
continents. La croissance des continents actuels est et/ou a été due aux
processus géologiques à l'oeuvre le long des marges continentales (par
exemple, Rudnick 1995). En conséquence, la Commission s'appuiera, au sujet
des "hauts-fonds", sur les considérations suivantes :

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a) Dans le cas des marges actives, un processus naturel de croissance


des continents est l'accrétion de sédiments et de croûte d'origine
océanique ou continentale, ou provenant d'arcs insulaires au profit de la
marge continentale. De ce fait, tout fragment crustal ou écaille
sédimentaire qui s'est aggloméré à la marge continentale doit être
considéré comme un élément naturel de celle-ci;

b) Dans le cas des marges passives, le processus naturel selon lequel


un continent se fracture avant de se séparer sous l'effet de l'expansion
océanique met en jeu un amincissement, un étirement et une déchirure de la
croûte continentale, une intrusion importante de magma dans cette croûte et
une extrusion importante de magma à travers celle-ci. Ce processus
contribue à la croissance des continents. Les hauts-fonds ainsi formés
doivent donc être considérés comme des éléments naturels de la marge
continentale lorsqu'ils font partie intégrante du prolongement de la masse
terrestre.

8. TRACÉ DE LA LIMITE EXTÉRIEURE DU PLATEAU CONTINENTAL


SELON LE CRITÈRE DE L'ÉPAISSEUR DES SÉDIMENTS

8.1 Énoncé du problème : paragraphe 4 a) i)


8.2 Techniques et données géophysiques pertinentes
8.3 Conversion du temps en profondeur et détermination de l'épaisseur des
sédiments
8.4 Sources d'erreur et amplitude des erreurs

8.5 Sélection des points fixes extrêmes sur la ligne où l'épaisseur des
sédiments est égale au centième de la distance du pied du talus

8.1 Énoncé du problème : paragraphe 4 a) i)

8.1.1 La Commission voit dans le critère de l'épaisseur des sédiments l'une


des deux formules également valides permettant de revendiquer un plateau
continental étendu et d'en tracer les limites extérieures sous réserve des
contraintes énoncées aux paragraphes 5 et 6. Aux termes du
paragraphe 4 a) i), la formule est la suivante : le rebord externe de la
marge continentale est
"i) Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence aux
points fixes extrêmes où l'épaisseur des roches sédimentaires est

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égale au centième au moins de la distance entre le point


considéré et le pied du talus continental; ou..."

8.1.2 La formule de l'épaisseur des sédiments donne la possibilité


d'admettre des éléments de preuve géophysiques lorsqu'un État côtier
revendique un plateau continental étendu. Elle a pour avantage de faire
une place à la diversité des glacis continentaux dans le monde.

8.1.3 Cette formule se fonde sur un modèle dans lequel l'épaisseur des
sédiments du glacis diminue progressivement en direction du large, la
limite extérieure du glacis étant déterminée d'après l'épaisseur des
sédiments constitutifs (Gardiner, 1978).

8.1.4 Un État côtier qui entend appliquer cette disposition devra présenter
les éléments sur lesquels il s'est fondé pour déterminer la position du
pied du talus continental et l'épaisseur des sédiments en direction du
large. Les géoscientifiques savent depuis longtemps que cet exercice pose
toute une série de problèmes techniques : détermination de l'interface
entre les sédiments et le socle, calcul de l'épaisseur des sédiments et
variabilité de la répartition des sédiments.

8.1.5 Dans le modèle morphologique idéal d'une marge continentale passive,


les sédiments font partie du glacis. La géologie et la morphologie des
marges continentales actives et des marges de coulissage sont plus
complexes; celles-ci n'ont généralement pas un glacis classique, mais
peuvent quand même comprendre des volumes considérables de sédiments
au-delà du pied du talus (voir chap. 6).

8.1.6 Les sédiments du glacis classique et autres biseaux sédimentaires


adjacents au pied du talus continental peuvent être formés de matériaux
détachés par érosion du continent adjacent et déposés par les courants de
turbidité et les courants de contour. Ils sont mélangés à des matériaux
pélagiques et hémipélagiques et/ou pyroclastiques (tels que cendres et
laves). Le faciès sédimentaire et la morphologie du talus et du glacis se
trouvent souvent considérablement modifiés lorsque les sédiments se
redéposent après un glissement gravitaire.

8.1.7 Idéalement, le glacis d'une marge continentale passive est en forme


de biseau, constitué de sédiments gisant en partie sur le socle océanique
et en partie sur le socle continental. L'épaisseur des sédiments est
censée décroître progressivement entre le pied du talus et les plaines
abyssales des grands fonds océaniques. Le socle à la base des sédiments

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peut avoir un pendage très variable, mais descend dans bien des cas en
pente douce dans la direction générale du continent. Toutefois, aux fins
de l'application du paragraphe 4 a) i), la Commission définit comme suit
l'expression "épaisseur des sédiments" :

8.1.8 L'épaisseur des sédiments à un point donné de la marge continentale


est la distance verticale entre le toit du fond marin et le toit du socle
sur lequel reposent les sédiments, quel que soit le pendage du fond marin
ou celui de la surface du socle.

8.1.9 On peut déterminer l'épaisseur des sédiments soit par échantillonnage


direct, soit par des méthodes indirectes. Le prélèvement direct
d'échantillons se fait par forage; c'est un processus très coûteux, surtout
en eau profonde, et qui ne donne que des valeurs ponctuelles. On compte
parmi les méthodes indirectes les mesures acoustiques et les mesures du
champ de potentiel, qui sont moins onéreuses et plus rapides, permettent de
mieux comprendre la répartition des sédiments, mais requièrent des
informations supplémentaires. La méthode des profils sismiques, par
exemple, nécessite un étalonnage des vitesses.

8.1.10 Pour appliquer le paragraphe 4 a) i), il faut déterminer l'épaisseur


des sédiments en établissant la distance verticale entre le fond marin et
le toit du socle, ce qui implique que soient mises en oeuvre des méthodes
permettant de déterminer la position et la forme du fond marin par rapport
au toit du socle. Les jeux de données combinés les plus utiles à cette fin
sont ceux tirés de mesures bathymétriques et de mesures de
sismique-réflexion et de sismique-réfraction. La distance verticale entre
la surface du socle et celle du fond marin (c'est-à-dire l'épaisseur des
sédiments), est calculée en convertissant le temps de double parcours de
l'ondelette sismique en mesure de la profondeur (en mètres).

8.1.11 Dans certains cas, surtout si les données de sismique-réflexion sont


de qualité médiocre, les données gravimétriques et magnétiques peuvent
aussi être utiles pour établir la carte du toit du socle.

8.1.12 La Commission sait que, pour les États côtiers situés dans la partie
sud du golfe du Bengale, exception est faite à l'application des
dispositions du paragraphe 4 aux termes d'une déclaration d'interprétation
reproduite en annexe II à l'Acte final de la troisième Conférence des
Nations Unies sur le droit de la mer. La Commission attend d'un État qui
est en droit d'appliquer cette disposition et choisit de le faire qu'il
présente le résultat de mesures, effectuées à des points fixes situés à une

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distance de 60 M au plus les uns des autres le long de la limite du plateau


continental faisant l'objet de la demande, en vue de démontrer que
l'épaisseur de la roche sédimentaire n'est pas inférieure à un kilomètre à
chacun de ces points fixes.

8.2 Techniques et données géophysiques pertinentes

8.2.1 La Commission considérera les données provenant de levés de sismique-


réflexion et de sismique-réfraction comme la source principale d'éléments
de preuve servant à déterminer l'épaisseur des sédiments et à en dresser la
carte. On pourra à tout moment présenter des données gravimétriques et
magnétiques comme éléments de preuve complémentaires. Ces derniers sont
particulièrement utiles lorsque la base de données sismiques dont on
dispose est incomplète.

Données de sismique-réflexion

8.2.2 Une zone typique de marge continentale aura généralement fait l'objet
de quatre types différents de levés de sismique-réflexion :

a) Levés sismiques multitrace de reconnaissance de la marge


continentale à l'échelle régionale effectués par des organismes
gouvernementaux, universitaires, industriels;

b) Levés multitrace bi et tridimensionnels localisés et détaillés,


portant essentiellement sur le plateau continental, effectués par des
sociétés pétrolières;

c) Levés multitrace bidimensionnels localisés effectués par des


organismes de recherche en préparation des forages scientifiques du
programme international de forages océaniques (ODP) sur les marges
continentales;

d) Levés très espacés et dispersés réalisés par des établissements


universitaires ou océanographiques, souvent avec des enregistrements
monotrace uniquement.

8.2.3 Les données de sismique-réflexion multitrace constituent une source


beaucoup plus riche que les données rassemblées par des techniques de
sismique monotrace. La qualité générale des données multitrace et la
capacité de pénétration de cette technique offrent de nombreux avantages
pour la délimitation du rebord externe de la marge continentale. Les

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données monotrace sont généralement de moindre qualité, portent sur des


zones marines de moindre profondeur, et ne sont pas accompagnées
d'informations sur la vitesse. Elles présentent moins d'intérêt et sont
souvent réparties de façon très aléatoire.

8.2.4 La Commission considérera que les données de sismique-réflexion


multitrace font le plus autorité comme éléments de preuve à l'appui d'une
détermination de l'épaisseur des sédiments. Les États côtiers pourront
également présenter à tout moment des données de sismique-réflexion
monotrace comme éléments de preuve complémentaires.

8.2.5 La Commission sait que les données monotrace peuvent être les seules
données de sismique-réflexion disponibles pour certaines demandes. En
pareils cas, elle attendra des États qu'ils aient analysés toutes les
mesures acoustiques et mesures géophysiques du champ de potentiel
disponibles, en utilisant les techniques d'inversion comme complément pour
déterminer l'épaisseur des sédiments dans les parties externes de la marge
continentale.

Données de sismique-réfraction

8.2.6 Les méthodes de sismique-réfraction, y compris les méthodes de


sismique-réflexion grand angle, permettent d'obtenir des informations sur
la célérité des ondes et la nature des couches de roche sous la surface.
Les deux principales caractéristiques de la méthode de sismique grand angle
sont les suivantes :

a) Elle utilise des sources de fréquence plutôt basses;

b) Les rayons sismiques sont projetés en oblique à travers les


structures géologiques.

8.2.7 Les basses fréquences donnent une bonne pénétration. L'obliquité des
angles permet de détecter et de mesurer les zones où la célérité varie
progressivement ainsi que les changements plus abrupts, lesquels sont
faciles à distinguer sur les profils de réflexion. Il est courant que pour
les levés de sismique-réflexion grand angle des marges continentales, les
stations d'enregistrement (sismomètres de fond marin) soient espacées de 5
à 10 kilomètres, ce qui n'autorise qu'une exactitude modeste de la
modélisation de la propagation acoustique, des estimations de la célérité
des ondes et de la profondeur. Il faut disposer de tous les détails sur la

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source des données et les méthodes de traitement utilisées pour pouvoir


évaluer la validité de l'interprétation présentée.

Données gravimétriques

8.2.8 Les mesures géodésiques du champ gravitationnel de la Terre peuvent


apporter des éléments de preuve à l'appui d'une demande. Elles peuvent
être obtenues à partir de levés gravimétriques effectués sur le fond marin
(Bayer et al, 1966, Zumberge et al, 1994), à la surface de la mer (Torge,
1989) et au moyen de systèmes aéroportés (LaCoste, 1967; Valliant et al,
1985). On peut aussi tirer ces données à l'échelle mondiale d'une
combinaison de mesures altimétriques multisatellites et d'analyses de la
dynamique orbitale (Seeber, 1993). La combinaison des estimations de la
pesanteur obtenues sur Terre et par satellite, au moyen des techniques
d'inversion, peut donner d'importantes informations sur la composition et
la structure de la marge continentale, y compris la délimitation des
bassins sédimentaires, et la modélisation de l'épaisseur des sédiments et
des structures crustales profondes. Les anomalies à l'air libre, en
particulier, peuvent servir de critères diagnostiques supplémentaires pour
déterminer le rebord externe de cette marge.

Données magnétiques

8.2.9 Les données magnétiques sont particulièrement utiles pour distinguer


la croûte océanique de la croûte continentale car les bandes d'anomalies
magnétiques de la croûte océanique sont facilement reconnaissables. Ce
sont elles qui ont donné naissance à la très importante hypothèse
scientifique de l'expansion des fonds océaniques. Comme les données
gravimétriques obtenues par satellite, les données magnétiques obtenues par
satellite ne permettent de produire que des cartes des anomalies de
longueur d'onde moyenne ou longue. Ces données peuvent être utiles à des
fins de compilation régionale des données magnétiques marines (Arkani-Hamed
et al, 1995).

8.2.10 Ici encore, il est possible de modéliser des profils magnétiques


marins individuels afin de déterminer plus précisément la nature du socle
océanique ou continental sous les sédiments et la profondeur à laquelle il
se trouve.

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Cartographie du toit de la couche de sédiments

8.2.11 Établir une carte du toit de la couverture sédimentaire constituant


le glacis équivaut à cartographier le fond de la mer. Les systèmes
modernes de bathymétrie monofaisceau et de sondage surfacique
multifaisceaux permettent d'obtenir les mesures de profondeur les plus
précises de la surface du fond marin (voir chap. 4). Cette information,
qui est cependant obtenue également comme sous-produit des levés de
sismique-réflexion, peut également servir à mieux comprendre la bathymétrie
et la morphologie du fond marin lorsqu'on ne dispose pas de mesures
hydrographiques.

8.2.12 Les données bathymétriques tirées de la sismique-réflexion devraient


autant que possible être étalonnées et complétées par interpolation à
l'aide de levés hydrographiques. Cette correction est nécessaire pour
éliminer les erreurs imputables au moindre pouvoir de séparation des
fréquences plus basses utilisées dans les levés sismiques.

8.2.13 La Commission considérera les levés bathymétriques hydrographiques


comme la source principale de données servant à cartographier le fond
marin. Les États côtiers pourront à tout moment fournir des données
bathymétriques tirées de levés de sismique-réflexion comme source
complémentaire d'éléments de preuve dans une demande. Ces derniers sont
particulièrement utiles lorsque la base de données bathymétriques dont on
dispose est incomplète.

8.2.14 Pour déterminer l'épaisseur des sédiments, les données de sismique-


réflexion présentent néanmoins l'avantage qu'elles permettent d'interpréter
l'ensemble de la couverture sédimentaire, à partir du toit du socle, sur la
base d'une même série de données. Et, à cette fin, les erreurs inhérentes
aux données bathymétriques tirées de la sismique ne sont pas
significatives.

Cartographie du toit du socle

8.2.15 Le socle sur lequel repose la couverture sédimentaire peut être soit
océanique, soit continental, soit l'un et l'autre à la fois. Dans le cas
de figure le plus simple, toute l'étendue des sédiments du glacis repose
sur un socle de caractère océanique à partir du pied du talus continental.
Le socle océanique prend généralement naissance à une dorsale océanique
active et comprend un complexe péridotique et gabbroïque, une zone
intermédiaire d'intrusions basaltiques en filons et une épaisse séquence de
laves basaltiques sous-marines couvrant le tout. Normalement, l'accrétion

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de la croûte océanique à la dorsale active se fait au rythme de quelques


centimètres par an dans un environnement où l'apport sédimentaire est
modéré. Il s'ensuit que l'on peut considérer le toit de la séquence de
laves comme étant en fait le toit du socle.

8.2.16 Dans les cas de figure plus complexes, il peut y avoir une zone de
socle continental étiré et aminci à la base de la couverture sédimentaire à
proximité du pied du talus. La couverture peut alors comprendre une
séquence sédimentaire pré-rift (antérieure à la déchirure crustale) et
syn-rift (contemporaine de la déchirure) recouverte d'un biseau de
sédiments post-rift (postérieur à la déchirure) (fig. 8.1). Si les
sédiments syn-rift ou pré-rift sont préservés au-dessous de la discordance
post-rift, ils peuvent être inclus dans l'estimation de l'épaisseur des
sédiments.

8.2.17 Le toit des socles océanique et continental se distingue par une


augmentation abrupte des vitesses sismiques, et par un fort contraste
d'impédance acoustique par rapport aux sédiments sus-jacents. Une grande
partie de l'énergie sera réfléchie par cette surface, et la pénétration des
ondes dans le socle sous-jacent s'en trouve considérablement affaiblie. Le
rapport signal/bruit est donc très faible pour l'énergie réfléchie par
l'intérieur du socle, et la signature interne du socle sera celle d'un
bruit aléatoire. De ce fait, sur un profil de sismique-réflexion, le toit
du socle ressortira comme un réflecteur puissant entre les réflecteurs bien
définis qui correspondent à la séquence de sédiments stratifiés sus-jacente
et la section sous-jacente du socle, caractérisée par une signature très
"bruyante" et une célérité élevée. Dans la plupart des cas, cela est vrai
lorsque le toit du socle n'est pas trop profondément enfoui (moins de 5 à
6 kilomètres). Toutefois, dans les zones où les dispositions du
paragraphe 4 a) i) s'appliquent, l'épaisseur totale des sédiments sera
généralement de l'ordre de 1 à 2 kilomètres seulement à l'emplacement
critique de la ligne marquant le rebord externe. Ainsi, dans la plupart
des cas, la meilleure façon de déterminer l'emplacement du toit du socle
dans les zones les plus critiques sera d'utiliser les données sismiques.

8.2.18 Dans les zones où la couverture sédimentaire est très épaisse et


dans celles où les signaux sismiques provenant du toit du socle sont
masqués par des couches de lave intercalées, on peut recourir à la
sismique-réfraction pour déterminer la profondeur par rapport au toit du
socle véritable. Pour localiser le toit, on se fonde alors sur
l'interprétation de la structure des vitesses de l'ensemble de la croûte.
Pour évaluer la profondeur jusqu'au toit du socle avec une marge d'erreur
acceptable, il faut un ensemble de données de bonne qualité, un pouvoir de
résolution raisonnable, ainsi qu'un étalonnage à l'aide de données de

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sismique-réflexion et des modèles gravimétriques. On peut acquérir des


données de sismique-réfraction de bonne qualité avec les stations modernes
de sismomètres sous-marins (OBS). L'espacement de 10 kilomètres couramment
observé entre les balises acoustiques peut se révéler trop grand pour
donner une marge d'erreur acceptable. Certaines expériences ont montré
qu'un espacement moindre des stations OBS, combiné à des données de
sismique-réflexion améliore considérablement la résolution (Mjelde et al,
1997).

8.2.19 La modélisation fondée sur une combinaison de données gravimétriques


et magnétiques permet également d'obtenir une estimation de la profondeur
jusqu'au toit du socle dans les zones où l'empilement des sédiments est
épais mais n'inclut pas de couches de lave ou d'intrusions. L'amplitude de
l'erreur est beaucoup plus grande avec cette méthode qu'avec les méthodes
sismiques. L'erreur dans la détermination de la profondeur jusqu'au toit
du socle dépend de la qualité des données magnétiques, des valeurs
attribuées à la densité des roches et à la susceptibilité magnétique dans
les calculs ainsi que de la position relative du Moho. Toutefois, dans les
zones qui sont englacées ou dans lesquelles le socle se trouve à une très
grande profondeur, il peut s'avérer utile de modéliser des jeux de données
gravimétriques et magnétiques hétérogènes pour compléter les données
sismiques utilisées pour établir la carte du toit du socle, lorsque ces
dernières s'avèrent insuffisantes.

Densité minimale du semis de mesures

8.2.20 Le paragraphe 7 de l'article 76 stipule que "l'État côtier fixe la


limite extérieure de son plateau continental ... en reliant par des droites
d'une longueur n'excédant pas 60 milles marins des points fixes...". Cette
disposition doit être rapprochée du paragraphe 4 a) i), aux termes duquel
l'épaisseur des roches sédimentaires est égale au centième au moins de la
distance entre le point considéré et le pied du talus continental.

8.2.21 Il découle de ce qui précède que la condition minimale est


d'effectuer des mesures suivant une grille telle que l'épaisseur des
sédiments requise soit établie à des points fixes espacés de 60 M au
maximum. En principe, le levé doit être conçu de façon à démontrer la
continuité de la couverture sédimentaire entre chacun des points fixes
choisis et le pied du talus (voir sect. 8.5). L'une des façons d'atteindre
la norme minimale implicite est de choisir des profils géophysiques bien
documentés, espacés de moins 60 M, allant du pied du talus jusqu'à leur
intersection avec la ligne de délimitation revendiquée. Lorsqu'un levé
sismique a pour objet de fixer la limite extérieure du plateau continental,
il faut donc prévoir des lignes sismiques espacées au maximum de 60 M. Cet

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espacement n'autorise cependant aucune déviation des segments droits. On


peut donc envisager de retenir un espacement moindre pour se donner
davantage de latitude. La déviation autorisée augmente avec la réduction
de l'espacement des lignes, selon la formule approximative :

Espacement des lignes en milles marins = cosinus de l'angle maximum de


déviation par rapport à la perpendiculaire * 60 M (voir fig. 8.2).

8.2.22 L'espacement maximal de 60 M entre les lignes permet aux États


côtiers de franchir les échancrures naturelles dans l'épaisseur de la
couverture sédimentaire plutôt que de suivre strictement le tracé parfois
tortueux des isopaques. Il permet aussi de procéder à un échantillonnage
de la marge selon un maillage moins serré, et donc de réduire
éventuellement les coûts de collecte et d'interprétation des données. Il
est cependant évident qu'une telle densité minimale du semis de mesures
risque d'omettre certains détails importants de la morphologie du rebord
externe de la marge continentale, et la ligne d'épaisseur sédimentaire 1 %
pourrait n'être alors qu'une approximation grossière de la limite
géologique véritable. Les États côtiers qui craignent qu'une telle
approximation ne joue en leur défaveur gagneront à procéder à des levés
plus complets et selon un maillage plus serré. En règle générale, la
densité du semis de mesures doit être en rapport avec la complexité du
rebord externe de la marge.

8.3 Conversion du temps en profondeur et détermination de l'épaisseur


des sédiments

8.3.1 Pour évaluer l'épaisseur des sédiments, il faut convertir en


profondeur le temps de parcours apparaissant sur les profils interprétés et
les cartes. Les résultats de cette conversion en profondeur des données
géophysiques interprétées devront être étayés en produisant la base de
données et en décrivant la méthode utilisées.

Vitesse sismique

8.3.2 Pour déterminer l'épaisseur des sédiments à partir de profils


sismiques, il faut connaître la vitesse de propagation du signal sismique à
travers la section sédimentaire. Cette vitesse peut être calculée pendant
le traitement des données sismiques multitrace mais, du fait des
incertitudes inhérentes à la procédure, les inexactitudes du calcul des
vitesses d'intervalle et, partant de l'épaisseur des sédiments, sont
normalement de l'ordre de 10 %.

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8.3.3 Il est nécessaire de connaître la vitesse de propagation de l'onde


acoustique à travers les couches du sous-sol marin non seulement pour
déterminer l'épaisseur de ces dernières, mais aussi pour avoir une idée de
la nature des roches. Des vitesses relativement faibles sont en général
caractéristiques des roches sédimentaires tandis que des vitesses
relativement élevées sont souvent associées aux roches métamorphiques ou
ignées, ou au socle. Un changement observé dans les vitesses peut aider à
identifier la base de la section sédimentaire.

8.3.4 Les vitesses propres aux séquences sédimentaires au large peuvent


être obtenues par les méthodes ci-après :

a) Levés in situ de sismosondage;


b) Mesures des vitesses dans des carottes prélevées dans la section
sédimentaire;
c) Analyse des données de sismique-réflexion multitraces;
d) Analyse des données de sismique-réfraction et de
sismique-réflexion grand angle.

Les sismosondages et les mesures effectuées sur des carottes sont


précis, mais rares, et ne sont valables que localement.

8.3.5 Dans le cas des données de sismique-réflexion, les vitesses


d'intervalle sont calculées à partir des vitesses de sommation en
utilisant l'équation de Dix9. Les données ainsi obtenues sont nombreuses,
mais assez inexactes; elles ne valent que pour une profondeur qui est
fonction de la longueur de la flûte, et sont en général plus exactes aux
faibles profondeurs. L'exactitude est aussi fonction de la géométrie et de
l'orientation des réflecteurs.

8.3.6 L'analyse des données de sismique-réfraction et de sismique-réflexion


grand angle peut être utilisée pour obtenir les vitesses des principales
couches, mais les résultats ainsi obtenus consistent en une moyenne
calculée sur toute la longueur du dispositif d'hydrophones.

__________________
9 Pour les réflexions d'une série de couches plates et parallèles, on
détermine la vitesse dans la Nième couche V n (vitesse d'intervalle) en
résolvant l'équation de Dix ci-après:
Vn = [(W n 2 * t n - W n-1 2 * t n-1) / (t n - t n - 1 )] 1/2,
Où Wn-1 et Wn sont les vitesses moyennes entre le point de référence et
les réflecteurs situés au-dessus et au-dessous de la couche, et t n-1
et t n les temps d'arrivée des réflexions.

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8.3.7 Le faible nombre des échantillons prélevés dans le cadre du Programme


Deep Sea Drilling Project/Ocean Drilling Programme sur toutes les marges
continentales du monde, et le fait que l'on ne dispose pas d'un ensemble
complet de données de sismique-réfraction montrent que les vitesses
sismiques sont, dans la plupart des cas, les données les plus utiles à
recueillir pour élaborer des modèles de vitesse.

8.3.8 La Commission considère qu'utilisées ensemble, les données de


sismique-réfraction et de sismique-réflexion constituent la source
principale d'éléments de preuve permettant d'évaluer les vitesses de
propagation à travers la couverture sédimentaire. Les États côtiers
pourront également présenter à tout moment des évaluations de vitesses
effectuées par d'autres moyens comme éléments de preuve complémentaires.

Conversion des données sismiques en profondeur

8.3.9 Pour pouvoir convertir les données sismiques en profondeur, il faut


obtenir des données sur la vitesse afin d'établir un modèle de vitesse de
la couverture sédimentaire. Ces modèles décrivent la variation verticale
et/ou latérale des vitesses de propagation sismique dans les séquences
sédimentaires.

8.3.10 Il faut combiner toutes les données disponibles en ce qui concerne


la vitesse si l'on veut élaborer le modèle de vitesse le plus complet
possible pour la séquence sédimentaire sur la marge continentale. Celui-ci
revêtirait en général la forme d'une carte ou d'un profil des vitesses
d'intervalle ou d'une série de cartes ou profils de ce type, accompagnée
d'une énumération des données de vitesse sismique, y compris une brève
description de la façon dont elles ont été obtenues, de l'endroit où elles
s'appliquent et d'une estimation de leur exactitude. Lorsque la séquence
sédimentaire est épaisse ou bien connue, il peut y avoir lieu de construire
un modèle des vitesses multicouches plus complexe qui traite séparément les
différents intervalles sédimentaires.

8.3.11 La Commission recommande que les États côtiers indiquent l'amplitude


relative des erreurs inhérentes à l'analyse et au pointage des vitesses
dans les zones où l'on ne dispose pas des données de sismosondage qui
permettraient d'étalonner les vitesses d'intervalles obtenues par
l'équation de Dix par rapport aux vitesses de propagation réelle. Ils
peuvent le faire en présentant l'écart type (en vitesses d'intervalle
obtenues par l'équation de Dix) pour chaque vitesse d'intervalle incluse
dans le modèle de vitesse.

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8.3.12 Pour la conversion des données en profondeur, la démarche normale


consisterait à conjuguer la carte isopaque exprimée en temps (ou profils en
temps double) de la couche sédimentaire depuis le fond de la mer jusqu'au
toit du socle et le modèle de vitesse, pour obtenir l'épaisseur totale des
sédiments. D'une façon générale, on obtiendra des résultats différents
selon que les calculs seront fondés sur le produit des mesures ponctuelles
ou sur le produit des deux surfaces isocontours. La première méthode
semblerait préférable.

8.3.13 Au stade actuel de développement des logiciels, de nouvelles


procédures, telles que la simulation itérative du tracé des rayons et la
migration avant sommation, peuvent constituer pour certains États une autre
approche possible de la conversion en profondeur des données sismiques
(tant sismique-réflexion que sismique-réfraction). Ces procédures peuvent
présenter de très réels avantages dans les zones caractérisées par des
structures complexes et des anomalies de vitesse importantes. Cela étant,
la Commission examinera toute méthode de conversion du temps en profondeur
que l'État côtier choisira d'appliquer à ses données.

8.3.14 La Commission devra déterminer au cas par cas l'importance à


accorder aux différents types d'éléments de preuve. Elle devra vérifier si
des erreurs ont été commises dans le calcul des épaisseurs sédimentaires
et, dans l'affirmative, si celles-ci étaient attribuables uniquement à
l'étalonnage des vitesses disponible ou à une autre source. Elle devra
aussi vérifier si l'extrapolation des valeurs de l'épaisseur sédimentaire a
été appliquée correctement depuis l'emplacement du pied du talus
continental.

Données gravimétriques et magnétiques

8.3.15 L'inversion des données gravimétriques et magnétiques n'est pas


aussi simple que celle des données sismiques. Il faut analyser
l'existence, l'unicité et l'optimalité de la solution. Le produit final
est un modèle physique de la couverture sédimentaire auquel toutes les
observations correspondent de manière optimale. Lorsque les incertitudes
du modèle obtenu sont inacceptables, des données additionnelles sont
incorporées par itération.

8.3.16 Tandis que la bathymétrie joue un rôle important dans la


modélisation en trois dimensions des données gravimétriques, l'inversion
des données magnétiques en signaux analytiques est essentielle pour définir

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la position de la source magnétique. Le modèle physique obtenu de


l'inversion est souvent très sensible aux inexactitudes des mesures. Dans
les méthodes faisant intervenir les champs de potentiel, la qualité des
données revêt une importance cruciale quant à la fiabilité de la conversion
en profondeur.

8.3.17 Il faudra étayer les données sur la profondeur obtenues par les
méthodes gravimétriques et magnétiques en indiquant tous les paramètres
retenus pour la modélisation et en donnant une description des méthodes
d'inversion appliquées ainsi qu'une évaluation de la qualité des données
employées dans les déterminations.

8.4 Sources d'erreur et amplitude des erreurs

8.4.1 Les deux variables les plus importantes dans la détermination de


l'épaisseur des sédiments sont les estimations de profondeur jusqu'au toit
du socle et le modèle de vitesse utilisé pour la conversion des données
sismiques en profondeur.

Estimation de la profondeur du toit du socle

8.4.2 Dans bien des régions, lorsque la couverture sédimentaire est


d'épaisseur modérée (<3-4 km), il est facile de repérer le toit du socle
océanique ou continental grâce au réflecteur apparaissant distinctement sur
les levés sismiques du fait du fort contraste d'impédance du socle. En
pareils cas, le risque de choisir un mauvais réflecteur est faible, et le
degré d'incertitude dans la définition du toit du socle l'est donc aussi.

8.4.3 Dans les zones où sont interposées des coulées de lave et des
intrusions magmatiques qui masquent la réflexion des ondes sismiques par le
toit du socle, la localisation de ce dernier peut ne guère être possible au
moyen de la seule sismique-réflexion. Il faut alors appliquer des
techniques géophysiques supplémentaires. Le mieux est d'utiliser, à titre
de complément ou de substitut, les méthodes de sismique-réfraction, en
particulier celles faisant appel aux sismomètres sous-marins OBS. En
outre, les interprétations de la structure des vitesses du sous-sol fondées
sur les données de sismique-réfraction sont souvent limitées par les
modèles gravimétriques de la structure des densités. L'incertitude
associée à la définition du toit du socle par les données de
sismique-réfraction est la même que l'incertitude accompagnant la
conversion du temps en profondeur fondée sur ces mêmes données.
L'amplitude de l'erreur dans le calcul de la profondeur jusqu'au socle à
partir d'un jeu de données OBS moderne est normalement de l'ordre de 10 à
20 % (Mjelde et al, 1997).

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Conversion des données sismiques en profondeur

8.4.4 L'amplitude de l'erreur dans l'estimation de la profondeur après


conversion d'une section sismique interprétée est directement
proportionnelle à celle des erreurs dans le modèle des vitesses utilisé
dans la conversion. Dans les modèles de vitesses fondés sur la vitesse de
sommation des données de sismique-réflexion, l'amplitude de l'erreur est
normalement de 5 à 15 % selon la profondeur et le pendage des réflecteurs
interprétés, la qualité de l'analyse des vitesses et, dans une certaine
mesure, le traitement des données. En général, l'amplitude de l'erreur est
minime lorsque la profondeur est faible et l'analyse de vitesse de bonne
qualité.

8.4.5 Dans la simulation itérative du tracé des rayons, l'amplitude de


l'erreur dans l'estimation de la profondeur est fonction de la mesure dans
laquelle le temps de parcours calculé se rapproche du temps de parcours
observé.

8.4.6 La Commission exigera d'un État côtier qu'il lui présente une
documentation concernant l'amplitude de l'erreur attendue en même temps
qu'une description des méthodes de conversion utilisées.

Propagation des erreurs relatives à l'épaisseur des sédiments en erreurs


sur l'emplacement

8.4.7 Quelle que soit la méthode de conversion en profondeur utilisée,


l'erreur prévue dans l'estimation de l'épaisseur des sédiments se traduit
par des erreurs dans la localisation de la ligne d'épaisseur sédimentaire
1 %.
8.4.8 Dans l'étude de 1993 intitulée La définition du plateau continental
(publication des Nations Unies, 1993) il est fait brièvement mention de
l'amplitude de l'erreur dans le calcul de la distance horizontale imputable
à l'erreur dans le calcul de l'épaisseur des sédiments. La Commission
propose une méthode plus pointue consistant à appliquer la formule
suivante, qui tient également compte de la pente du fond marin et du
pendage du toit du socle :
ΔX = ΔY / tan (0,57° + θ ) + tan α,

où ΔX est l'erreur dans la distance, ΔY l'erreur dans l'épaisseur, θ le


pendage du toit du socle, α la pente du fond marin, et 0,57° l'angle entre
le toit du socle et la ligne d'épaisseur sédimentaire 1 % (soit la ligne
dénotant une augmentation de l'épaisseur représentant 1 % de la distance du
point de départ). Pour la fourchette normale des valeurs de la pente du
glacis (entre 0,07° et 1,15°) et avec un pendage de 0,2° du toit du socle en
direction du continent, une erreur de + 100 m dans l'évaluation de
l'épaisseur se traduit par une erreur dans le calcul de la distance de
l'ordre de + 3 km à + 7 km. On voit d'après la figure 8.3 que l'erreur de
distance diminuera si le pendage de la base de la couverture sédimentaire
en direction du pied du talus continental augmente (θ augmente). Le même
effet se produit lorsque, le toit du socle étant maintenu en position fixe,

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on envisage diverses pentes du fond marin : plus la pente du fond marin est
forte, plus l'amplitude de l'erreur en distance diminue (α augmente).
8.5 Sélection des points fixes extrêmes sur la ligne où l'épaisseur des
sédiments est égale au centième de la distance du pied du talus
8.5.1 Le paragraphe 4 a) i) prescrit d'utiliser une ligne tracée
conformément au paragraphe 7 par référence aux points fixes extrêmes où
l'épaisseur des roches sédimentaires est égale au centième au moins de la
distance entre le point considéré et le pied du talus continental. Cela
signifie que la détermination de l'épaisseur des sédiments à chaque point
fixe doit être étayée par des données acquises sur place (données de trou
de sonde, données sismiques ou autres données géophysiques). Déterminer
les points fixes sur la base d'une carte d'isopaques n'est pas une
procédure acceptable pour la Commission car l'interpolation inhérente au
contourage introduit une nouvelle source d'incertitude et n'est pas à
proprement parler couverte par les dispositions du paragraphe 4 a) i).

8.5.2 Une topographie accidentée du fonds marin et/ou de la surface du


socle peut entraîner d'importantes variations locales dans l'épaisseur des
sédiments. C'est là une caractéristique des socles océaniques et des
socles continentaux ayant subi une déchirure. En pareils cas, la couche de
sédiments aux alentours du rebord externe de la marge continentale peut,
sur une distance relativement courte, passer plusieurs fois de l'épaisseur
requise à une épaisseur moindre. Cette configuration bathymétrique et
géologique peut produire plusieurs endroits où il est satisfait, le long du
même profil, à l'exigence d'une épaisseur d'au moins 1 %.

8.5.3 La Commission s'inspire ici du paragraphe 4 a) i), aux termes duquel


la ligne est tracée "... par référence aux points fixes extrêmes où
l'épaisseur des roches sédimentaires est égale au centième au moins...".
Elle invoque un principe de continuité dans l'application de cette
disposition en déclarant que :
a) Pour établir ses points fixes, un État côtier peut choisir
l'endroit le plus éloigné de ses côtes où la couche de sédiments a
l'épaisseur d'au moins 1 % à l'intérieur et au-dessous de la couverture
sédimentaire continue;
b) Pour chacun des points fixes choisis, la Commission s'attendra à
recevoir des données étayant la continuité de la couverture sédimentaire
entre ces points et le pied du talus.
8.5.4 L'établissement de points fixes par calcul d'une épaisseur
sédimentaire moyenne n'est pas considéré comme une solution acceptable du
problème que pose une topographie accidentée.

8.5.5 La mesure de la distance "... par référence aux points fixes extrêmes
où l'épaisseur de la couche sédimentaire est égale au centième au moins de
la distance entre le point considéré et le pied du talus continental"
constitue un autre aspect du paragraphe 4 a) i). Par "distance", la
Commission entend la distance la plus courte mesurée le long d'une ligne
géodésique à la surface de l'ellipsoïde associé au système de référence
géodésique retenu par l'État côtier dans sa demande.

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Figure 8.1

Section schématique d'une marge de divergence sans volcanisme,


montrant la relation entre les sédiments déposés avant,
pendant et après la distension crustale qui précède
la dislocation du continent

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Figure 8.2

Espacements des profils sismiques et déviations par rapport


à la perpendiculaire qu'ils autorisent

ESPACEMENT DES PROFILS SISMIQUES EN MILLES MARINS = (COSINUS DE L'ANGLE


MAXIMUM DE DÉVIATION PAR RAPPORT À LA PERPENDICULAIRE) x 60 M

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Figure 8.3

Relation entre l'erreur en épaisseur et en distance, la pente du plancher océanique


et le pendage du toit du socle, pour la limite définie par la formule de l'épaisseur
sédimentaire 1 % (soit la ligne signalant une épaisseur sédimentaire égale au
centième au moins de la distance entre le point considéré et le pied du talus)

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9. INFORMATIONS CONCERNANT LES LIMITES


DU PLATEAU CONTINENTAL ÉTENDU

9.1 Énoncé du problème : paragraphe 8 et annexe II


9.2 Données bathymétriques et géodésiques

9.3 Données géophysiques et géologiques

9.4 Données numériques et non numériques


9.5 Liste récapitulative des informations et des données devant étayer une
demande

9.1 Énoncé du problème : paragraphe 8 et annexe II

9.1.1 La Commission sait que les États côtiers sont tenus de lui
communiquer des informations sur les limites du plateau continental étendu
pour lui permettre de formuler des recommandations. Le paragraphe 8
définit ainsi cette obligation :

"L'État côtier communique des informations sur les limites de


son plateau continental, lorsque celui-ci s'étend au-delà de
200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, à la Commission des
limites du plateau continental constituée en vertu de l'annexe II
sur la base d'une représentation géographique équitable. La
Commission adresse aux États côtiers des recommandations sur les
questions concernant la fixation des limites extérieures de leur
plateau continental. Les limites fixées par un État côtier sur la
base de ces recommandations sont définitives et de caractère
obligatoire."

9.1.2 La Commission reconnaît que l'une des deux fonctions que lui attribue
l'annexe II consiste à examiner les données et autres renseignements
présentés par les États côtiers et à soumettre des recommandations
conformément à l'article 76 ainsi qu'au Mémorandum d'accord adopté en 1980.
L'article 3 1) a) de l'annexe II définit ainsi cette fonction :

"1. Les fonctions de la Commission sont les suivantes :

a) Examiner les données et autres renseignements présentés


par les États côtiers en ce qui concerne la limite extérieure du
plateau continental lorsque ce plateau s'étend au-delà de

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200 milles marins et soumettre des recommandations conformément à


l'article 76, et au Mémorandum d'accord adopté le 29 août 1980 par
la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la
mer;".

9.1.3 La demande sera divisée en trois parties conformément au modus


operandi de la Commission (CLCS/L.3), à savoir un résumé (22 exemplaires),
le corps même de la demande (8 exemplaires) et toutes les données
scientifiques et techniques d'appui (2 exemplaires).

9.1.4 Le résumé comportera les éléments d'information ci-après :

a) Cartes marines à l'échelle appropriée et coordonnées indiquant les


limites extérieures du plateau continental et les lignes de base
pertinentes;

b) Indication des dispositions de l'article 76 invoquées à l'appui de


la demande;

c) Nom des membres de la Commission qui auraient été consultés pour


établir la demande;

d) S'il existe des différends tels que ceux visés à l'article 44 et à


l'annexe I du Règlement intérieur de la Commission, renseignements à ce
sujet.

9.1.5 Le corps de la demande contiendra une description détaillée du jeu de


données, des cartes, des procédures techniques et des méthodes
scientifiques utilisées pour appliquer l'article 76. Les références aux
données de base seront précisées à chaque étape.

9.1.6 La troisième partie se composera de toutes les données mentionnées


dans le corps de la demande, présentées en annexes distinctes. La
Commission examinera toutes les données présentées par l'État côtier à
l'appui de sa demande.

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9.2 Données bathymétriques et géodésiques

Données bathymétriques

9.2.1 Le jeu complet des données bathymétriques utilisées pour établir la


demande inclura l'une des catégories suivantes, ou une combinaison d'entre
elles :

a) Mesures par échosondeur monofaisceau;


b) Mesures par échosondeur multifaisceau;
c) Mesures bathymétriques par sonar latéral;
d) Mesures bathymétriques tirées des données de sismique-réflexion;
e) Mesures par sonar latéral interférométrique;
f) Données bathymétriques tirées de la sismique-réflexion;
g) Mesures par LIDAR.

9.2.2 Ces informations figureront dans les deuxième et troisième parties de


la demande. S'il peut arriver qu'une partie seulement en soit nécessaire
dans le corps de la demande, l'ensemble des données bathymétriques sera
considéré comme un élément essentiel des données scientifiques et
techniques présentées à l'appui de la demande.

9.2.3 L'État côtier présentera l'ensemble des données bathymétriques


utilisées en annexe à la troisième partie de sa demande. Ces données
pourront être communiquées à la Commission sous forme analytique, au moyen
de cartes de compilation représentant les sondages ou, dans toute la mesure
possible, sous forme numérique dans un système d'informations
hydrographiques définies par des coordonnées de latitude, longitude et
profondeur.

9.2.4 Il conviendra que les données bathymétriques soient traitées de façon


à fournir des informations aussi exactes que possible concernant la
profondeur. Les mesures parasites devront avoir été éliminées.

9.2.5 La description technique complète des données comprendra les


informations suivantes :
• Source des données;
• Techniques de sondage utilisées et les spécifications s'y rapportant;
• Méthodes de positionnement géodésique et système de référence;
• Heure et date des mesures;
• Corrections apportées aux données (vitesse du son dans l'eau,
étalonnage, etc.);

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• Estimations a priori ou a posteriori des erreurs aléatoires et


systématiques;
• Système de référence géodésique;
• Définition géométrique des lignes de base droites, lignes de base
archipélagiques et lignes de fermeture.

9.2.6 Le corps de la demande comportera tous les produits cartographiques


nécessaires établis à partir de la base de données bathymétriques. Ces
produits cartographiques pourront prendre la forme analytique ou numérique
suivante :
• Des sections profondeur bidimensionnelles;
• Des modèles bathymétriques tridimensionnels;
• Des cartes marines et cartes isobathes.

9.2.7 Chaque produit cartographique sera accompagné d'une description


détaillée de la méthode mathématique et des données bathymétriques
utilisées. La Commission prêtera une attention particulière à la
conversion des valeurs numériques des sondages en fonctions analytiques.
Elle pourra demander à l'État côtier de fournir des informations sur les
questions ci-après :
— Méthodes d'interpolation ou d'approximation;
— Densité des mesures bathymétriques;
— Éléments de référence tels que projections cartographiques, échelles
verticales et horizontales, équidistance des courbes de niveau,
unités, couleurs et symboles.

9.2.8 Si les informations bathymétriques présentées à la Commission


résultent du filtrage ou du lissage des données d'origine, l'État côtier
fournira une description complète de la méthode employée à cet effet.

Données géodésiques

9.2.9 Les États côtiers seront invités à fournir des données sur le système
de référence géodésique utilisé dans la demande et, chaque fois qu'un
système autre que le SIRT ou le WGS84 (G873) sera utilisé dans une demande,
les paramètres pour la transformation des coordonnées dudit système dans
l'un de ces deux systèmes.
9.2.10 Il pourra être nécessaire d'inclure des données géodésiques
concernant les lignes de base à partir desquelles la largeur de la mer
territoriale est mesurée. Tel ne sera le cas que lorsque les lignes de
base auront servi à définir à 350 M une ligne (contrainte) marquant les
limites extérieures du plateau continental. La Commission pourra demander
les informations suivantes :
• Source des données;
• Technique de positionnement géodésique et système de référence;
• Corrections apportées aux données;
• Définition géodésique dans le cas de lignes de base droites ou
archipélagiques;
• Estimation a priori ou a posteriori des erreurs aléatoires et
systématiques;

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• Système de référence géodésique;


• Définition géométrique des lignes de base droites, lignes de base
archipégiques et lignes de fermeture.

9.3 Données géophysiques et géologiques

Données sismiques

9.3.1 Il peut s'agir aussi bien de données de sismique-réflexion que de


données de sismique-réfraction/réflexion grand angle.

9.3.2 La demande devra comporter une liste de tous les levés sismiques
utilisés, complétée par une ou plusieurs cartes montrant le tracé des
profils effectués pour chaque levé. Plusieurs levés pourront être
représentés sur une carte unique à condition qu'ils restent graphiquement
distincts.

9.3.3 Il faudra utiliser les mêmes unités pour les enregistrements de


données et les enregistrements de navigation. Les profils de sismique-
réflexion multitrace sont généralement marqués de points de tir, de
points-milieux communs ou des points de chacun des deux types à la fois.
N'étant pas interchangeables, ces points devront être clairement étiquetés.

9.3.4 Les lignes sismiques devront être rapportées au tracé de navigation


et celui-ci être représenté dans les mêmes unités (à savoir : points de
tir, points-milieux communs).

9.3.5 Les données sismiques multitrace devront être traitées au moins


jusqu'au niveau de qualité nécessaire pour justifier le choix d'une formule
plutôt qu'une autre. Une description des paramètres de l'acquisition et de
la séquence de traitement devra soit être portée sur chaque profil sismique
soit être fournie en pièce jointe pour chaque levé utilisé dans la demande.
Il faudra également inclure des informations sur la campagne ou le navire
utilisé pour la collecte des données ainsi que les dates de collecte et de
traitement des données. De plus, les profils sismiques devront comporter
une échelle verticale en secondes, une indication de la direction et une
indication de l'échelle horizontale.

9.3.6 Des exemplaires non marqués des profils sismiques, de même que leur
interprétation devront être communiqués à la Commission pour qu'elle puisse
analyser les détails de l'interprétation.

9.3.7 Le mode de présentation est essentiellement le même pour les


enregistrements analogiques que pour les enregistrements numériques. Ces
enregistrements comportent souvent une mention de l'heure, et les données
de navigation portant la même indication devront les accompagner. Il
conviendra de noter les échelles verticales et horizontales, et d'indiquer
l'orientation du profil.

9.3.8 Les données de vitesse sismique utilisées pour la conversion du temps


en profondeur devront être communiquées à la Commission avec une

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description de la façon dont elles auront été obtenues et de la zone visée,


ainsi qu'une estimation de leur exactitude. Il en ira ainsi tant pour les
vitesses de sommation en sismique-réflexion multitrace que pour les
vitesses d'intervalle tirées de données de sismique réflexion/sismique
réfraction grand angle. S'agissant des profils sismiques qui auront servi
à établir l'épaisseur des sédiments aux points fixes extrêmes de la limite
extérieure, l'analyse des vitesses effectivement utilisée pour le
traitement devra être présentée du moins pour la partie du profil qui passe
par les points fixes.

Données gravimétriques

9.3.9 La base de données gravimétriques utilisée pour établir une demande


pourra comporter une combinaison de :
• Mesures gravimétriques effectuées en mer, sur le fond et par moyens
aérotransportés;
• Valeurs gravimétriques tirées de l'altimétrie spatiale et des
analyses orbitales.

9.3.10 Cette information sera incluse dans les deuxième et troisième


parties de la demande. S'il se peut qu'elle ne doive figurer qu'en partie
seulement dans le corps de la demande, la base de données gravimétriques
dans son intégralité devra être fournie dans la partie données
scientifiques et techniques d'appui, dont elle sera considérée comme un
élément essentiel.

9.3.11 La base de données gravimétriques complète utilisée dans la demande


fera l'objet d'une annexe à la troisième partie. Elle pourra être
communiquée à la Commission sous forme analytique, sur une carte de
compilation décrivant les valeurs observées ou, chaque fois que possible,
sous forme numérique dans une base de données du système d'information
géographique (SIG), au moyen de coordonnées de latitude, de longitude et de
valeurs de la pesanteur ou des anomalie de pesanteur. L'État côtier sera
tenu de présenter les éléments d'information ci-après :
• Source des données;
• Gravimètres et spécifications techniques s'y rapportant;
• Méthodes de positionnement géodésique;
• Heure et date du levé;
• Corrections apportées aux données : marées, Eötvös, etc;
• Estimation a priori ou a posteriori des erreurs aléatoires et
systématiques;
• Système de référence géodésique;
• Définition géométrique des lignes de base droites, lignes de base
archipélagiques et lignes de fermeture.
9.3.12 Les données devront être accompagnées d'une description des
paramètres d'acquisition (y compris la route suivie, l'altitude et le
positionnement), des procédures de correction et d'une carte isogal des
anomalies de la gravité présentant également la densité effective du semis
de mesures.

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et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
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9.3.13 Les cartes et les profils devront comporter une indication claire
des coordonnées géodésiques et un renvoi aux données originales ayant servi
à les établir (nom de levés).
Données magnétiques

9.3.14 La base de données magnétiques complète utilisée pour


l'établissement de la demande pourra comporter une combinaison de :
— Mesures de magnétomètres à sursaturation et de magnétomètres à
précession nucléaire, embarqués et aéroportés;
— Valeurs magnétiques tirées de campagnes d'observation par satellite.

9.3.15 Les données magnétiques pourront avoir été obtenues à différentes


époques et par différentes méthodes (embarquées ou aéroportées). Il faudra
fournir une liste de tous les levés magnétiques avec indication de l'année
d'acquisition, accompagnée d'une carte montrant les limites des zones
couvertes par chaque levé.

9.3.16 Les données devront être accompagnées des descriptions des


paramètres d'acquisition (y compris la route suivie, l'altitude et le
positionnement), des procédures de correction et d'une carte isogamme des
anomalies magnétiques présentant également la densité effective du semis de
mesures.

Données géologiques

9.3.17 Dans le cas de la preuve du contraire, il est recommandé d'inclure,


outre les informations décrites dans la liste récapitulative figurant à la
section 9.5, les données suivantes, obtenues par prélèvement d'échantillons
et carottage des sous-affleurements crustaux sur la marge continentale,
dans les informations sur la source des données :
• Lithologie;
• Datation radiométrique, paléontologique et paléomagnétique;
• Analyses géochimiques et analyses des isotopes chimiques.

9.4 Données numériques et non numériques

Profils et coupes transversales

9.4.1 Tous les types de données susmentionnés peuvent être présentés sous
forme de profils et coupes transversales géologiques ou géomorphologiques.
Ceux-ci devraient être clairement marqués de renvois aux données
spécifiques (sismiques, gravimétriques, magnétiques ou bathymétriques)
ayant servi à les établir (par exemple, sur une coupe transversale

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géologique fondée sur une interprétation sismique, on pourra indiquer les


positions des points de tir et identifier la ligne sismique en bas de la
coupe. Si une coupe est une combinaison de plusieurs segments de lignes
sismiques, il faudra indiquer chacun des segments originaux ainsi que les
points de jonction de ces segments).

9.4.2 Il conviendra d'indiquer la position géodésique de tous les profils,


de préférence au moyen de cartes, sur lesquelles seront également portés
les éléments géologiques et géomorphologiques pertinents. Il faudra
indiquer l'échelle verticale et horizontale, ainsi que l'orientation du
profil et de la coupe transversale. L'ordonnée (axe vertical) pourra
exprimer le temps (millisecondes) ou la profondeur (mètres).

9.4.3 Dans le cas de sections profondeur fondées sur des données sismiques,
il conviendra de décrire les données de vitesse et la méthode de
conversion.

9.4.4 Dans le cas de coupes transversales de la structure crustale fondées


sur des données gravimétriques, il faudra joindre des éléments
d'information concernant la densité des roches, les méthodes de calcul et
le logiciel utilisés.

Cartes

9.4.5 Il est recommandé de présenter les données géophysiques et


bathymétriques ainsi que leur interprétation établissant l'épaisseur des
sédiments et le pied du talus continental au moyen d'une série de cartes
marines, cartes, profils et autres graphiques.

9.4.6 La représentation finale pouvant prendre des formes très diverses


selon l'échelle verticale et horizontale choisie et selon les méthodes
d'interpolation, d'extrapolation, de contourage et le type de traitement
numérique, la Commission demande qu'il soit systématiquement renvoyé aux
données originales et que les méthodes utilisées soient décrites afin que
la qualité et la fiabilité d'une représentation graphique donnée puisse
être vérifiée.

9.4.7 Un élément important de toute demande consistera en une série de


cartes rapportant toutes les données présentées à un repère de référence
géodésique unique. Il est raisonnable de suggérer que la même échelle et
la même projection soient utilisées pour toutes les cartes et tous les
groupes de cartes présentés (tracé de la route des navires, bathymétrie,

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isopaches des sédiments, profondeur jusqu'au socle, anomalies magnétiques,


anomalies gravimétriques ou profils de sismique réfraction/réflexion grand
angle, etc.). Chaque carte devra être accompagnée de la base de données,
de préférence sous forme numérique, dont elle aura été tirée.

9.4.8 La latitude et la longitude, de même que la nature des unités


utilisées (degrés/minutes ou degrés décimaux) devront être clairement
indiquées sur les cartes. Les cartes devront être suffisamment grandes
pour que les détails de l'itinéraire de la campagne et les annotations s'y
rapportant soient lisibles.

9.4.9 À l'appui du résumé à présenter, il sera nécessaire d'établir une


carte des limites extérieures du plateau continental indiquant les critères
sur lesquels s'appuie la demande. Cette carte devra être d'une échelle se
prêtant au format A4 et couvrir tout le plateau continental, jusqu'à sa
limite extérieure.

9.4.10 L'État côtier pourra utiliser tous symboles, palette de couleurs et


types de projections qu'il jugera appropriés pour la présentation
cartographique.

9.4.11 Les cartes et bases de données présentées à la Commission devront


être authentifiées par le service national officiellement autorisé à en
certifier la qualité et la fiabilité.

Données numériques

9.4.12 Pour établir les limites extérieures de son plateau continental,


l'État côtier pourra utiliser des données collectées au moyen de diverses
techniques provenant de sources très diverses. Ces dernières années
toutefois, la plupart des données bathymétriques et géophysiques ont été
saisies, traitées et stockées sous forme numérique. Peut-être l'État
côtier jugera-t-il donc commode de présenter le gros de sa documentation
sous forme numérique.

9.4.13L'État côtier devra présenter ses données numériques sous un format


internationalement reconnu.

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9.5 Liste récapitulative des informations et données devant étayer une


demande

9.5.1 Les données et informations présentées pour étayer une demande de


détermination de la limite extérieure du plateau continental d'un État
côtier peuvent se rapporter à l'un des cinq cas possibles à tout point le
long de la ligne définissant la limite :

1 : Une ligne tracée à une distance de 60 M en direction du large à partir


du pied du talus continental, conformément à l'article 76 4) a) ii);
ou
2 : Une ligne le long de laquelle l'épaisseur des roches sédimentaires est
égale au centième au moins de la distance entre le point considéré et
le pied du talus continental, conformément à l'article 76 4) a) i); et
à un distance ne dépassant pas
3 : Une ligne tracée à une distance de 350 M à partir des lignes de base;
ou
4 : Une ligne tracée à une distance de 100 M à partir de l'isobathe de
2 500 mètres; ou
5 : Une limite acceptée par les États dont les côtes sont adjacentes ou se
font face (conformément à l'article 83).

9.5.2 Pour chacun de ces cas, la Commission pourra demander qu'on lui
fournisse les informations indiquées par le code correspondant dans le
tableau ci-après :

"N" = La fourniture des informations est nécessaire pour que la Commission


et la sous-commission puissent s'acquitter de leurs responsabilités;
"R" = La fourniture des informations est recommandée pour aider la
Commission et la sous-commission à s'acquitter de leurs
responsabilités.

Type d'informations à présenter Cas dans lesquels ces informations


doivent être présentées
1 2 3 4 5

Limites de l'ensemble du plateau continental de l'État côtier N N N N N


(carte)
Limites du plateau continental pour différentes parties de la N N N N N
marge (cartes à plus grande échelle)
Critères en fonction desquels la limite est définie, chacun des N N N N N
cinq critères étant indiqué par une ligne codée (carte)
Lignes de base utilisées pour définir la limite si elles ne figurent — — N — R
pas sur les cartes de la limite (carte)

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Type d'informations à présenter Cas dans lesquels ces informations


doivent être présentées
1 2 3 4 5

Lignes de base utilisées pour les différentes parties de la marge — — N — R


(cartes à grande échelle)
Limite de 200 M (carte) N N N N N
Limite de 350 M (carte) N N N N N
Position du pied du talus continental (PTC), avec indication de N N N N N
la méthode utilisée pour la déterminer (carte)
Lignes utilisées pour déterminer le PTC (carte) avec identifiants N N N N —
de profil, données de navigation, points de tir, etc., y compris
la ligne d'extension à 60 M
Lignes utilisées pour définir l'isobathe de 2 500 mètres (carte), N N N N R
avec identifiants de profil, données de navigation, points de
tir, etc., y compris la ligne d'extension à 100 M
Isobathes (carte) :
—Lorsqu'elles indiquent l'isobathe de 2 500 mètres N N N N —
—Lorsqu'elles n'ont pas été utilisées pour déterminer le PTC R R R R —
—Lorsqu'elles ont été utilisées pour déterminer le PTC N N N N —
—Points du PTC utilisés pour l'extension à 60 M (carte) N — N N —
Tous les profils bathymétriques (sections) annotés avec les
positions du PTC :
—Lorsqu'ils ont été utilisés pour déterminer le PTC N N N N —
—Lorsqu'ils n'ont pas été utilisés pour déterminer le PTC R R R R —
Profils bathymétriques avec la position du PTC pour indiquer la R R R R —
nature de la marge
Paramètres des levés bathymétriques (tableau), ordonnés par N N N N —
identifiant de campagne ou de profil, indiquant la fiabilité de la
localisation du PTC et de l'isobathe de 2 500 mètres, y compris
la célérité des ondes acoustiques et l'exactitude du
positionnement et des profils célérité ou profondeur
Lignes sismiques multitrace numériques (carte) ayant servi à — N — — —
déterminer l'épaisseur des sédiments, avec points de tir et
données de navigation
Lignes sismiques monotrace analogiques (carte) ayant servi à — N — — —
déterminer l'épaisseur des sédiments, avec points de tir et
données de navigation
Points du PTC ayant servi à tracer la ligne d'épaisseur — N — — —
sédimentaire 1 % (carte)
Profils sismiques (sections temps) utilisés pour déterminer — N — — —
l'épaisseur des sédiments (deux exemplaires : un exemplaire
original, un exemplaire interprété)

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Type d'informations à présenter Cas dans lesquels ces informations


doivent être présentées
1 2 3 4 5

Profils sismiques (sections temps) représentatifs ayant servi à — R — — —


déterminer l'épaisseur des sédiments (deux exemplaires : un
exemplaire original, un exemplaire interprété) pour indiquer la
nature de la marge
Carte isopaque en temps indiquant les différences entre le
plancher et le socle (carte)
—Si les points d'épaisseur 1 % sont basés sur des profils — R — — —
Carte isopaque des sédiments résultant de la conversion en
profondeur de la carte isopaque temps (carte)
—Si les points d'épaisseur 1 % sont basés sur des profils — R — — —
Paramètres des levés ordonnés par profils sismiques (tableau), — N — — —
y compris la méthode d'acquisition, le tableau/diagramme
temps/profondeur et les indicateurs d'exactitude pour le
positionnement et la vitesse
Analyse de la vitesse (tableau) sur laquelle repose la conversion — N — — —
du temps en profondeur
Positions de toutes les mesures ayant servi à l'analyse de la — N — — —
vitesse (cartes), précisant la méthode utilisée :
sismique-réfraction, sismomètre de fond, des bouées sonores,
des trous de sonde, sismique-réflexion grand angle ou autre
Tous les profils convertis en profondeur (sections sismique ou
coupes des horizons) annotés de manière à faire apparaître le
plancher, le toit du socle, le PTC et les points d'épaisseur
sédimentaire 1 % :
—Si les points d'épaisseur 1 % sont basés sur des profils — N — — —
Profils représentatifs convertis en profondeur (sections — R — — —
sismiques ou coupes des horizons) annotés de manière â faire
apparaître le plancher, le toit du socle, le PTC et les points
d'épaisseur sédimentaire 1 %, pour indiquer la nature de la
marge

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United Nations (1993). Office of Legal Affairs : Division for Ocean


Affairs and the Law of the Sea. The Law of the Sea. Definition of
the Continental Shelf. Sales No. E.93.V.16.

United Nations (1996). Office of Legal Affairs : Division for Ocean


Affairs and the Law of the Sea. Commission on the Limits of the
Continental Shelf : its functions and scientific and technical needs
in assessing the submission of a coastal State. 10 June 1996
(SPLOS/CLCS/INF/1).
United Nations (1997). Office of Legal Affairs : Division for Ocean
Affairs and the Law of the Sea. The Law of the Sea. Official Texts
of the United Nations Convention on the Law of the Sea of 10 December
1982 and of the Agreement relating to the Implementation of Part XI of
the United Nations Convention on the Law of the Sea of 10 December
1982 with Index and excerpts from the Final Act of the Third United
Nations Conference on the Law of the Sea. Sales No. E.97.V.10.

United Nations (1998). Commission on the Limits of the Continental Shelf.


Rules of Procedure of the Commission on the Limits of the Continental
Shelf. 4 September 1998. (CLCS/3/Rev.2).

Valliant, H.D., Halpenny, J., and Coopper, R.V. (1985). A


microprocessor-based controller and data acquisition system for
LaCoste and Romberg air-sea meters. Geophysics 50 : 840-845.

Vanícek, P. (ed.) (1990). Geodetic Commentary to TALOS Manual. Appendix


to Special Publication No. 51. Monaco, International Hydrographic
Bureau.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-156
CLCS/11
Français

Vanícek, P. (1992). The problem of a maritime boundary involving two


horizontal geodetic datums. Proceedings of the First International
Conference on Geodetic Aspects of the Law of the Sea, Bali, Indonesia,
8-11 June 1992, p. 97-105.

Vanícek, P. and E. Krakiwsky (1982). Geodesy : The Concepts, 2nd ed.,


Amsterdam, Elsevier, 1992.

Vanícek, P. and Z. Ou (1996). Automatic tracing of continental slope


foot-line from real bathymetric data. Proceedings of the Second
International Conference on Geodetic Aspects of the Law of the Sea,
Bali, Indonesia, 1-4 July 1996, p. 267-302.

von Rad, U., K. Hinz, M. Sarntheim and G. Seibold (eds) (1982). Geology of
the Northwest African Continental Margin. Berlin, Heidelberg, New
York, SpringerVerlag.

Wiseman, J.D.H. and C.D. Ovey (1953). Definitions of Features on the Deep
Sea Floor. Deep-Sea Research 1 (1) : 11-16.

Zumberge, M.A., E.L. Canuteson and J.A. Hildebrand (1994). The utility of
absolute gravity measurements on the sea floor, Proceedings of the
International Symposium on Marine Positioning, INSMAP 94, University
of Hanover, Hanover, Germany, 19-23 September 1994, p. 87-94.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-157
CLCS/11
Français

Annexe

LISTE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES

La liste ci-après est une compilation non exhaustive des noms et sites
Web des organisations internationales susceptibles d'avoir accès à des
données et informations pouvant intéresser les États côtiers lorsqu'ils
établissent leurs demandes concernant les limites extérieures du plateau
continental au-delà de 200 milles marins. La Commission présente les noms
de ces organisations en vue d'encourager la coopération scientifique
internationale. Le but qu'elle vise ici n'est pas d'énumérer les
organisations internationales avec lesquelles elle pourrait échanger des
informations scientifiques et techniques propres à l'aider dans l'exercice
des fonctions qui lui incombent au titre du paragraphe 2 de l'article 3 de
l'annexe II.

La liste comprend cinq grandes sections. La première de celles-ci


indique le nom des institutions spécialisées des Nations Unies intéressées,
la deuxième le nom d'autres organismes scientifiques des Nations Unies, et
la troisième le nom des membres internationaux, des organisations
scientifiques qui sont membres associés et d'autres organes du Conseil
international des unions scientifiques (CIUS), associé officiel de
l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
(UNESCO) depuis 1995. La quatrième section contient le nom des programmes
scientifiques internationaux que mènent actuellement un certain nombre
d'organisations, dont les données et les recherches pourraient être utiles
aux États côtiers. La dernière section donne le nom d'organisations et de
programmes régionaux.

Si la responsabilité première des organisations internationales


ci-après est de promouvoir le progrès des connaissances et de la recherche
dans leurs disciplines respectives, l'annexe II n'habilite que la
Commission à formuler des recommandations et donner des avis scientifiques
et techniques concernant les demandes présentées par les États côtiers au
sujet des limites de leur plateau continental étendu.

1. Institutions spécialisées des Nations Unies

1.1 Organisation maritime internationale (OMI)


http ://www.imo.org/imo/

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-158
CLCS/11
Français

1.2 Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la


culture (UNESCO)
http ://www.unesco.org/

1.2.1Commission océanographique intergouvernementale (COI)


http ://ioc.unesco.org/iocweb/

Comité sur l'échange international de données et d'informations


océanographiques (IODE)
http ://iioc.unesco.org/iode/iodehome.htm
Groupe consultatif sur la cartographie des océans (CGOM)
http ://ioc.unesco.org/iocweb/activities/ocean_sciences/ocemap.ht
m
Système mondial d'observation des océans (SMOO)
http ://ioc.unesco.org/goos/
Comité directeur mixte COI-OHI de la Carte générale bathymétrique des
océans (GEBCO)
http ://www.nbi.ac.uk/bodc/gebco.html

2. Autres organismes des Nations Unies

2.1 Comité de coordination pour les programmes géoscientifiques


concernant les zones côtières et extra-côtières de l'Asie de
l'Est et du Sud-Est (CCOP) ccopts@ccop.or.th

2.2 Comité intersecrétariats pour les programmes scientifiques se


rapportant à l'océanographie (CIPSRO)
http ://www.un.org/Depts/los/loscord.htm#ICSPRO

3. Conseil international des unions scientifiques (CIUS)


http ://www.icsu.org/

Membres :

3.1 Union géographique internationale (UIG)


http ://www.helsinki.fi/science/igu/

Commission de la géographie marine


http ://www.helsinki.fi/science/igu/html/commissions_list_13.html
3.2 Union géodésique et géophysique internationale (UGGI)
http ://www.omp.obs-mip.fr/uggi/

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-159
CLCS/11
Français

3.2.1 Association internationale de géodésie (AIG)


http ://www.gfy.ku.dk/~iag/

Comité sur les aspects géodésiques du droit de la mer (GALOS)


http ://www.unb.ca/GGE/GALOS/GALOS.HTM

3.2.2 Association internationale des sciences physiques de l'océan


AISPO) http ://www.olympus.net/IAPSO/

3.3 Union internationale des sciences géologiques (UISG)


http ://www.iugs.org/

Groupe de travail de la géologie marine


http ://www.iugs.org/iugs/science/sci-wmg.htm

Organisations scientifiques associées :

3.4 Fédération internationale des géomètres (FIG)


http ://www.ddl.org/figtree/

Commission 4 Hydrographie
http ://biachss.bur.dfo.ca/fig4/

3.5 Association cartographique internationale (ACI)


http ://www.msu.edu/~olsonj/ica/

Groupe de travail de la cartographie marine


http ://www.msu.edu/~olsonj/ica/

Groupe de travail de la généralisation cartographique


http ://loo.geo.unizh.ch/ICA-bin/index.html

3.6 Organisation hydrographique internationale (OHI)


http ://iho.shom.fr/

Centre de données de bathymétrie numérique (OHI DCDB)


http ://www.ngdc.noaa.gov/mgg/bathymetry/iho.html

Conseil consultatif sur les aspects hydrographiques et géodésiques du


droit de la mer (ABLOS) avec l'Association internationale de géodésie
(AIG)
http ://www.gmat.unsw.edu.au/ablos

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-160
CLCS/11
Français

3.7 Société internationale de photogrammétrie et télédétection (SIPT)


http ://www.geod.ethz.ch/isprs/

Organismes interdisciplinaires :

3.8 Comité scientifique international de l'Arctique (CSIA)


http ://www.iasc.no

3.9 Comité scientifique pour les recherches antarctiques (SCAR)


http ://www.icsu.org/Structure/scar.html

3.10 Conseil scientifique pour les recherches océaniques (SCOR)


http ://www.jhu.edu/~scor/

Services et équipes permanents :

3.11 Fédération des services d'analyse de données astronomiques et


géophysiques (FAGS)
http ://www.wdc.rl.ac.uk/wdcmain/appendix/gdappena2.html

3.11.1 Bureau gravimétrique international (BGI)


http ://www-projet.cnes.fr :8110/

3.11.2 Service GPS international


http ://igscb.jpl.nasa.gov/

3.12 Groupe d'étude sur les centres mondiaux de données (WDC)


http ://www.ngdc.noaa.gov/wdc/wdcmain.html#wdc

3.12.1 WDC-A Géophysique de la lithosphère


http ://www.ngdc.noaa.gov/seg/wdca/

3.12.2 WDC-A Océanographie


http ://www.nodc.noaa.gov/NODC-wdca.html

3.12.3 WDC-B Géologie et géophysique marines


http ://www.sea.ru/cmgd/wdc.html

3.12.4 WDC-B Océanographie


http ://www.wdcb.rssi.ru/WDCB/wdcb_oce.html

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-161
CLCS/11
Français

Commissions interunions :

3.13 Commission interunions sur la lithosphère (CIUS-UGGI-UISG)


http ://www.iugs.org/iugs/links.htm

4. Programmes scientifiques internationaux

4.1 Programme international de corrélation géologique


http ://www.unesco.org/science/programme/environ/igcp/
index.html

4.2 Programme international sur la lithosphère


http ://www.gfz-potsdam.de/pb4/ilp/

4.3 Programme de forages océaniques (ODP)


http ://www-odp.tamu.edu/

5. Organisations et programmes régionaux

5.1 Commission du Pacifique Sud pour les géosciences appliquées


http ://www.sopac.org.fj/

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-162
CONVENTION DES NATIONS UNIES
SUR LE DROIT DE LA MER CLCS
Distr.
GÉNÉRALE
COMMISSION DES LIMITES CLCS/11/Corr.1
DU PLATEAU CONTINENTAL 24 février 2000
FRANÇAIS
ORIGINAL: ANGLAIS

Sixième session
New York, 30 août-3 septembre 1999

Directives scientifiques et techniques


de la Commission des limites du plateau continental
Adoptées par la Commission le 13 mai 1999, à sa cinquième session

Rectificatif

8. Tracé des limites extérieures du plateau continental


selon le critère de l’épaisseur des sédiments

8.4 Sources d’erreur et amplitude des erreurs


Propagation des erreurs relatives à l’épaisseur des sédiments en erreurs
sur l’emplacement
1. Page 71, paragraphe 8.4.8
Lire la deuxième phrase comme suit :
La Commission propose une méthode plus perfectionnée, consistant à
appliquer à la formule suivante, qui tient également compte de la pente du
fond marin et du pendage du toit du socle :
)Ο = )Κ / (tan (∃ + 2) + tan ∀)
où )Ο est l’erreur dans la distance, )Κ l’erreur dans l’épaisseur, 2 le pendage
du toit du socle, ∀ la pente du fond marin et ∃ l’angle entre le toit du socle et
la ligne 1 % (c’est-à-dire la ligne indiquant une augmentation de l’épaisseur
représentant 1 % de la distance du point de départ).
2. Page 75, figure 8.3
Remplacer la figure existante par la figure jointe.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-163
CLCS/11/Corr.1

Figure 8.3
Relation entre l’erreur en épaisseur et en distance, la pente du plancher
océanique et le pendage du toit du socle, pour la limite définie par la formule de
l’épaisseur sédimentaire 1 % (soit la ligne signalant une épaisseur sédimentaire
égale au centième au moins de la distance entre le point considéré et le pied du
talus)

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-164
CONVENTION DES NATIONS UNIES
SUR LE DROIT DE LA MER CLCS
Distr.
GÉNÉRALE
COMMISSION DES LIMITES CLCS/11/Add.1
DU PLATEAU CONTINENTAL 3 september 1999
FRANÇAIS
ORIGINAL: ANGLAIS

Sixième session
New York, 30 août-3 septembre 1999

DIRECTIVES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES DE LA COMMISSION


DES LIMITES DU PLATEAU CONTINENTAL

Annexes II à IV* des Directives adoptées le 3 septembre 1999


par la Commission à sa sixième session

TABLE DES MATIÈRES

Page

Annexe II. DIAGRAMMES LOGIQUES ET ILLUSTRATIONS RÉSUMANT LA PROCÉDURE


À SUIVRE POUR FIXER LES LIMITES EXTÉRIEURES DU PLATEAU
CONTINENTAL ...............................................A-161

1. Liste des figures .............................................A-162

2. Figure II.1 ...................................................A-163

3. Figure II.2 ...................................................A-164

4. Figure II.3 ...................................................A-165

5. Figure II.4 ...................................................A-166

6. Figure II.5 ...................................................A-167

__________________

* La Commission a adopté la première annexe, que contient le document publié sous la cote CLCS/11, en
même temps que les Directives, le 13 mai 1999, au cours de sa cinquième session.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-165
CLCS/11/Add.1
Français

TABLE DES MATIÈRES (suite)


Page

7. Figure II.6 ...................................................A-168

8. Figure II.7...................................................A-169

Annexe III. EXTRAITS DE LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT


DE LA MER ET DE L'ACTE FINAL DE LA TROISIÈME CONFÉRENCE
DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT DE LA MER SE RAPPORTANT
DIRECTEMENT À LA QUESTION DU PLATEAU CONTINENTAL .....A-170

1. Convention des Nations Unies sur le droit de la mer,


partie VI (plateau continental) ...............................A-170

2. Convention des Nations Unies sur le droit de la mer,


annexe II ─ Commission des limites du plateau continental .....A-176

3. Acte final de la troisième Conférence des Nations Unies sur le


droit de la mer, annexe II ─ Déclaration d'interprétation concernant
une méthode déterminée à appliquer pour fixer le rebord externe de la
marge continentale................................................A-179

Annexe IV. MEMBRES DE LA COMMISSION DES LIMITES DU PLATEAU CONTINENTAL


(1997-2002) ..............................................A-181

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-166
CLCS/11/Add.1
Français

Annexe II

DIAGRAMMES LOGIQUES ET ILLUSTRATIONS RÉSUMANT LA PROCÉDURE À SUIVRE


POUR FIXER LES LIMITES EXTÉRIEURES DU PLATEAU CONTINENTAL

1. L'annexe II a pour objet de présenter un schéma simplifié des


procédures décrites dans les Directives scientifiques et techniques de la
Commission. Elle ne vise à apporter ni éléments d'information inédits ni
nouvelle interprétation des descriptions détaillées que contiennent les
chapitres 1 à 9 de ces directives. Le lecteur à qui des éclaircissements
seraient nécessaires voudra bien se reporter aux sections pertinentes de
ces chapitres. Au cas où le processus de simplification qui a présidé à la
rédaction de la présente annexe aurait pour effet d'entraîner une
contradiction apparente avec les Directives, celles-ci prévaudront.

2 L'ensemble du processus qu'un État côtier doit suivre pour fixer les
limites extérieures de son plateau continental aux termes de l'article 76
de la Convention fait l'objet du diagramme directeur (fig. II.1) et de cinq
diagrammes subsidiaires (fig. II.2 à II.6). Ces derniers présentent en
plus grand détail les cinq options possibles indiquées en gras dans le
diagramme directeur :

I. Fixation de la limite à 200 M des lignes de base [art. 76 1)];

II. Localisation du pied du talus continental :

a) Rupture de pente la plus marquée à la base du talus


continental [art. 76 4)];

b) Preuve du contraire de la règle générale (art. 76 4) b)];

III. Application des formules :

a) Épaisseur des sédiments [art. 76 4) a) i)];

b) Ligne à 60 M du pied du talus [art. 76 4) a) ii)];

IV. Détermination des limites dans le cas des hauts-fonds ou des


dorsales sous-marines [art. 76 3) et 6)];

V. Application des contraintes :

a) Points à 350 M des lignes de base (art. 76 5), première


disposition);

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-167
CLCS/11/Add.1
Français

b) Isobathe de 2 500 m plus 100 M (art. 76 5), seconde


disposition).

3. S'il envisage de fixer la limite extérieure à 200 ou 350 M des lignes


de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale,
l'État côtier peut se reporter aux méthodes décrites au chapitre 3.

4. La figure II.7 illustre l'application des formules et des contraintes


permettant de fixer les limites extérieures du plateau continental, en
fonction des critères définis à l'article 76.

LISTE DES FIGURES

Figure II.1 Diagramme directeur illustrant la fixation des limites


extérieures du plateau continental

Figure II.2 Diagramme subsidiaire illustrant la localisation du pied


du talus continental

Figure II.3 Diagramme subsidiaire illustrant l'application des


formules et contraintes de distance

Figure II.4 Diagramme subsidiaire illustrant la détermination des


points fixes où l'épaisseur des roches sédimentaires est
égale au centième au moins de la distance entre le point
considéré et le pied du talus

Figure II.5 Diagramme subsidiaire illustrant la définition de


l'isobathe des 2 500 m et le tracé de la ligne située à
100 M de cette isobathe

Figure II.6 Diagramme subsidiaire illustrant la démarche à suivre pour


résoudre le problème posé par l'article 76 3) et 6)
concernant les hauteurs du plancher océanique, qu'il
s'agisse de hauts-fonds ou de dorsales sous-marines

Figure II.7 Illustration de l'application des diverses formules et


contraintes pour fixer les limites extérieures du plateau
continental

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-168
CLCS/11/Add.1
Français

Figure II.1
Diagramme directeur illustrant la fixation des limites extérieures du plateau continental

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-169
CLCS/11/Add.1
Français

Figure II.2 Diagramme subsidiaire illustrant la localisation du pied du talus continental [procédure II
dans le diagramme directeur (fig. II.1)]

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-170
CLCS/11/Add.1
Français

Figure II.3 : Diagramme subsidiaire illustrant l’application des formules et contraintes de


distance[procédures III et V dans le diagramme directeur (fig. II.1)]

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-171
CLCS/11/Add.1
Français

Figure II.4 : Diagramme subsidiaire illustrant la détermination des poins fixes où l’épaisseur des
roches sédimentaires est égale au centième au moins de la distance entre le point considéré et le pied du
talus [procédure III (application des formules) dans le diagramme directeur (fig. II.1)]

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-172
CLCS/11/Add.1
Français

Figure II.5 : Diagramme subsidiaire illustrant la définition de l’isobathe des 2 500 m et le tracé de la
ligne située à 100 M de cette isobathe [procédure V (application des contraintes) dans le diagramme
directeur (fig. II.1)]

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-173
CLCS/11/Add.1
Français

Figure II.6 : Diagramme subsidiaire illustrant la démarche à suivre pour résoudre le problème posé par
l’article 76 3) et 6) concernant les hauteurs du plancher océanique, qu’il s’agisse de hauts-fonds ou de
dorsales sous-marines [procédure IV (détermination des limites dans le cas des hauts-fonds et dorsales
sous-marines) dans le diagramme directeur (fig. II.1)]

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-174
CLCS/11/Add.1
Français

Figure II.7 : Illustration de l’application des diverses formules et contraintes pour fixer les limites
extérieures du plateau continental

Note :

* S’applique dans le cas des hauts-fonds, mais non dans celui des dorsales
sous-marines (cf. fig. II.6).

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-175
CLCS/11/Add.1
Français

Annexe III

EXTRAITS DE LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT


DE LA MER ET DE L'ACTE FINAL DE LA TROISIÈME CONFÉRENCE
DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT DE LA MER SE RAPPORTANT
DIRECTEMENT À LA QUESTION DU PLATEAU CONTINENTAL

1. CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT DE LA MER

PARTIE VI

PLATEAU CONTINENTAL

Article 76

Définition du plateau continental

1. Le plateau continental d'un État côtier comprend les fonds marins et


leur sous-sol au-delà de sa mer territoriale sur toute l'étendue du
prolongement naturel du territoire terrestre de cet État jusqu'au rebord
externe de la marge continentale, ou jusqu'à 200 milles marins des lignes
de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale,
lorsque le rebord externe de la marge continentale se trouve à une distance
inférieure.

2. Le plateau continental ne s'étend pas au-delà des limites prévues aux


paragraphes 4 à 6.

3. La marge continentale est le prolongement immergé de la masse


terrestre de l'État côtier; elle est constituée par les fonds marins
correspondant au plateau, au talus et au glacis ainsi que leur sous-sol.
Elle ne comprend ni les grands fonds des océans, avec leurs dorsales
océaniques, ni leur sous-sol.

4. a) Aux fins de la Convention, l'État côtier définit le rebord externe


de la marge continentale, lorsque celle-ci s'étend au-delà de 200 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la
mer territoriale, par :

i)Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence aux


points fixes extrêmes où l'épaisseur des roches sédimentaires est
égale au centième au moins de la distance entre le point considéré
et le pied du talus continental; ou

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-176
CLCS/11/Add.1
Français

ii)Une ligne tracée conformément au paragraphe 7 par référence à des


points fixes situés à 60 milles marins au plus du pied du talus
continental.

b) Sauf preuve du contraire, le pied du talus continental coïncide


avec la rupture de pente la plus marquée à la base du talus.

5. Les points fixes qui définissent la ligne marquant, sur les fonds
marins, la limite extérieure du plateau continental, tracée conformément au
paragraphe 4 lettre a), i) et ii), sont situés soit à une distance
n'excédant pas 350 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale, soit à une distance n'excédant
pas 100 milles marins de l'isobathe de 2 500 mètres, qui est la ligne
reliant les points de 2 500 mètres de profondeur.

6. Nonobstant le paragraphe 5, sur une dorsale sous-marine, la limite


extérieure du plateau continental ne dépasse pas une ligne tracée à
350 milles marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la
largeur de la mer territoriale. Le présent paragraphe ne s'applique pas
aux hauts-fonds qui constituent des éléments naturels de la marge
continentale, tels que les plateaux, seuils, crêtes, bancs ou éperons
qu'elle comporte.

7. L'État côtier fixe la limite extérieure de son plateau continental,


quand ce plateau s'étend au-delà de 200 milles marins des lignes de base à
partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale, en reliant
par des droites d'une longueur n'excédant pas 60 milles marins des points
fixes définis par des coordonnées en longitude et en latitude.

8. L'État côtier communique des informations sur les limites de son


plateau continental, lorsque celui-ci s'étend au-delà de 200 milles marins
des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer
territoriale, à la Commission des limites du plateau continental constituée
en vertu de l'annexe II sur la base d'une représentation géographique
équitable. La Commission adresse aux États côtiers des recommandations sur
les questions concernant la fixation des limites extérieures de leur
plateau continental. Les limites fixées par un État côtier sur la base de
ces recommandations sont définitives et de caractère obligatoire.

9. L'État côtier remet au Secrétaire général de l'Organisation des


Nations Unies les cartes et renseignements pertinents, y compris les
données géodésiques, qui indiquent de façon permanente la limite extérieure
de son plateau continental. Le Secrétaire général donne à ces documents la
publicité voulue.

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-177
CLCS/11/Add.1
Français

10. Le présent article ne préjuge pas de la question de la délimitation du


plateau continental entre des États dont les côtes sont adjacentes ou se
font face.

Article 77

Droits de l'État côtier sur le plateau continental

1. L'État côtier exerce des droits souverains sur le plateau continental


aux fins de son exploration et de l'exploitation de ses ressources
naturelles.

2. Les droits visés au paragraphe 1 sont exclusifs en ce sens que si


l'État côtier n'explore pas le plateau continental ou n'en exploite pas les
ressources naturelles, nul ne peut entreprendre de telles activités sans
son consentement exprès.

3. Les droits de l'État côtier sur le plateau continental sont


indépendants de l'occupation effective ou fictive, aussi bien que de toute
proclamation expresse.

4. Les ressources naturelles visées dans la présente partie comprennent


les ressources minérales et autres ressources non biologiques des fonds
marins et de leur sous-sol, ainsi que les organismes vivants qui
appartiennent aux espèces sédentaires, c'est-à-dire les organismes qui, au
stade où ils peuvent être pêchés, sont soit immobiles sur le fond ou
au-dessous du fond, soit incapables de se déplacer autrement qu'en restant
constamment en contact avec le fond ou le sous-sol.

Article 78

Régime juridique des eaux et de l'espace aérien surjacents,


et droits et libertés des autres États

1. Les droits de l'État côtier sur le plateau continental n'affectent pas


le régime juridique des eaux surjacentes ou de l'espace aérien situé
au-dessus de ces eaux.

2. L'exercice par l'État côtier de ses droits sur le plateau continental


ne doit pas porter atteinte à la navigation ou aux autres droits et
libertés reconnus aux autres États par la Convention, ni en gêner
l'exercice de manière injustifiable.

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Article 79

Câbles et pipelines sous-marins sur le plateau continental

1. Tous les États ont le droit de poser des câbles et des pipelines
sous-marins sur le plateau continental conformément au présent article.

2. Sous réserve de son droit de prendre des mesures raisonnables pour


l'exploration du plateau continental, l'exploitation de ses ressources
naturelles et la prévention, la réduction et la maîtrise de la pollution
par les pipelines, l'État côtier ne peut entraver la pose ou l'entretien de
ces câbles ou pipelines.

3. Le tracé des pipelines posés sur le plateau continental doit être


agréé par l'État côtier.

4. Aucune disposition de la présente partie n'affecte le droit de l'État


côtier d'établir des conditions s'appliquant aux câbles ou pipelines qui
pénètrent dans son territoire ou dans sa mer territoriale, ou sa
juridiction sur les câbles et pipelines installés ou utilisés dans le cadre
de l'exploration de son plateau continental ou de l'exploitation de ses
ressources, ou de l'exploitation d'îles artificielles, d'installations ou
d'ouvrages relevant de sa juridiction.

5. Lorsqu'ils posent des câbles ou des pipelines sous-marins, les États


tiennent dûment compte des câbles et pipelines déjà en place. Ils veillent
en particulier à ne pas compromettre la possibilité de réparer ceux-ci.

Article 80

Îles artificielles, installations et ouvrages


sur le plateau continental

L'article 60 s'applique, mutatis mutandis, aux îles artificielles,


installations et ouvrages situés sur le plateau continental.

Article 81

Forages sur le plateau continental

L'État côtier a le droit exclusif d'autoriser et de réglementer les


forages sur le plateau continental, quelles qu'en soient les fins.

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Article 82

Contributions en espèces ou en nature au titre de l'exploitation


du plateau continental au-delà de 200 milles marins

1. L'État côtier acquitte des contributions en espèces ou en nature au


titre de l'exploitation des ressources non biologiques du plateau
continental au-delà de 200 milles marins des lignes de base à partir
desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale.

2. Les contributions sont acquittées chaque année pour l'ensemble de la


production d'un site d'exploitation donné, après les cinq premières années
d'exploitation de ce site. La sixième année, le taux de contribution est
de 1 % de la valeur ou du volume de la production du site d'exploitation.
Ce taux augmente ensuite d'un point de pourcentage par an jusqu'à la
douzième année, à partir de laquelle il reste 7 %. La production ne
comprend pas les ressources utilisées dans le cadre de l'exploitation.

3. Tout État en développement qui est importateur net d'un minéral


extrait de son plateau continental est dispensé de ces contributions en ce
qui concerne ce minéral.

4. Les contributions s'effectuent par le canal de l'Autorité, qui les


répartit entre les États Parties selon des critères de partage équitables,
compte tenu des intérêts et besoins des États en développement, en
particulier des États en développement les moins avancés ou sans littoral.

Article 83

Délimitation du plateau continental entre États dont les côtes


sont adjacentes ou se font face

1. La délimitation du plateau continental entre États dont les côtes sont


adjacentes ou se font face est effectuée par voie d'accord conformément au
droit international tel qu'il est visé à l'article 38 du Statut de la Cour
internationale de Justice, afin d'aboutir à une solution équitable.

2. S'ils ne parviennent pas à un accord dans un délai raisonnable, les


États concernés ont recours aux procédures prévues à la partie XV.

3. En attendant la conclusion de l'accord visé au paragraphe 1, les États


concernés, dans un esprit de compréhension et de coopération, font tout
leur possible pour conclure des arrangements provisoires de caractère
pratique et pour ne pas compromettre ou entraver pendant cette période de

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transition la conclusion de l'accord définitif. Les arrangements


provisoires sont sans préjudice de la délimitation finale.

4. Lorsqu'un accord est en vigueur entre les États concernés, les


questions relatives à la délimitation du plateau continental sont réglées
conformément à cet accord.

Article 84

Cartes marines et listes des coordonnées géographiques

1. Sous réserve de la présente partie, les limites extérieures du plateau


continental et les lignes de délimitation tracées conformément à
l'article 83 sont indiquées sur des cartes marines à l'échelle appropriée
pour en déterminer l'emplacement. Le cas échéant, le tracé de ces limites
extérieures ou lignes de délimitation peut être remplacé par des listes des
coordonnées géographiques de points précisant le système géodésique
utilisé.

2. L'État côtier donne la publicité voulue aux cartes ou listes des


coordonnées géographiques et en dépose un exemplaire auprès du Secrétaire
général de l'Organisation des Nations Unies et, dans le cas de celles
indiquant l'emplacement de la limite extérieure du plateau continental,
auprès du Secrétaire général de l'Autorité.

Article 85

Creusement de galeries

La présente partie ne porte pas atteinte au droit qu'a l'État côtier


d'exploiter le sous-sol en creusant des galeries, quelle que soit la
profondeur des eaux à l'endroit considéré.

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2. CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT DE LA MER

ANNEXE II

COMMISSION DES LIMITES DU PLATEAU CONTINENTAL

Article premier

En application de l'article 76, une Commission des limites du plateau


continental au-delà de 200 milles marins est créée conformément aux
articles suivants.

Article 2

1. La Commission comprend 21 membres, experts en matière de géologie, de


géophysique ou d'hydrographie, élus par les États Parties à la Convention
parmi leurs ressortissants, compte dûment tenu de la nécessité d'assurer
une représentation géographique équitable, ces membres exerçant leurs
fonctions à titre individuel.

2. La première élection aura lieu dès que possible et, en tout état de
cause, dans un délai de 18 mois à compter de l'entrée en vigueur de la
Convention. Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies
adresse, trois mois au moins avant la date de chaque élection, une lettre
aux États Parties pour les inviter à soumettre des candidatures après les
consultations régionales appropriées, et ce dans un délai de trois mois.
Le Secrétaire général établit dans l'ordre alphabétique une liste de tous
les candidats ainsi désignés et soumet cette liste à tous les États
Parties.

3. L'élection des membres de la Commission a lieu lors d'une réunion des


États Parties convoquée par le Secrétaire général au Siège de
l'Organisation des Nations Unies. Le quorum est constitué par les deux
tiers des États Parties. Sont élus membres de la Commission les candidats
qui recueillent les suffrages des deux tiers des membres présents et
votants. Trois membres au moins de chaque région géographique sont élus.

4. Les membres de la Commission sont élus pour un mandat de cinq ans.


Ils sont rééligibles.

5. L'État Partie qui a soumis la candidature d'un membre de la Commission


prend à sa charge les dépenses qu'encourt celui-ci lorsqu'il s'acquitte de
ses fonctions pour le compte de la Commission. L'État côtier concerné
prend à sa charge les dépenses encourues en ce qui concerne les avis visés
à l'article 3 paragraphe 1 lettre b) de la présente annexe. Le secrétariat

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de la Commission est assuré par les soins du Secrétaire général de


l'Organisation des Nations Unies.

Article 3

1. Les fonctions de la Commission sont les suivantes :

a) Examiner les données et autres renseignements présentés par les


États côtiers en ce qui concerne la limite extérieure du plateau
continental lorsque ce plateau s'étend au-delà de 200 milles marins et
soumettre des recommandations conformément à l'article 76, et au Mémorandum
d'accord adopté le 29 août 1980 par la troisième Conférence des
Nations Unies sur le droit de la mer;

b) Émettre, à la demande de l'État côtier concerné, des avis


scientifiques et techniques en vue de l'établissement des données visées à
la lettre précédente.

2. La Commission peut coopérer, dans la mesure jugée nécessaire ou utile,


avec la Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO,
l'Organisation hydrographique internationale et d'autres organisations
internationales compétentes en vue de se procurer des données scientifiques
et techniques susceptibles de l'aider à s'acquitter de ses responsabilités.

Article 4

L'État côtier qui se propose de fixer, en application de l'article 76,


la limite extérieure de son plateau continental au-delà de 200 milles
marins, soumet à la Commission les caractéristiques de cette limite, avec
données scientifiques et techniques à l'appui dès que possible et, en tout
état de cause, dans un délai de 10 ans à compter de l'entrée en vigueur de
la Convention pour cet État. L'État côtier communique en même temps les
noms de tous membres de la Commission qui lui ont fourni des avis
scientifiques et techniques.

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Article 5

À moins qu'elle n'en décide autrement, la Commission fonctionne par


l'intermédiaire de deux sous-commissions composées de sept membres désignés
d'une manière équilibrée compte tenu des éléments spécifiques de chaque
demande soumise par un État côtier. Les membres de la Commission qui sont
ressortissants de l'État côtier qui a soumis une demande, non plus qu'un
membre de la Commission qui a aidé l'État côtier en lui fournissant des
avis scientifiques et techniques au sujet du tracé, ne peuvent faire partie
de la Sous-Commission chargée d'examiner la demande, mais ils ont le droit
de participer en tant que membres aux travaux de la Commission concernant
celle-ci. L'État côtier qui a soumis une demande à la Commission peut y
envoyer des représentants qui participeront aux travaux pertinents sans
droit de vote.

Article 6

1. La Sous-Commission soumet ses recommandations à la Commission.

2. La Commission approuve les recommandations de la Sous-Commission à la


majorité des deux tiers des membres présents et votants.

3. Les recommandations de la Commission sont soumises par écrit à l'État


côtier qui a présenté la demande ainsi qu'au Secrétaire général de
l'Organisation des Nations Unies.

Article 7

Les États côtiers fixent la limite extérieure de leur plateau


continental conformément à l'article 76 paragraphe 8 et aux procédures
nationales appropriées.

Article 8

S'il est en désaccord avec les recommandations de la Commission,


l'État côtier lui soumet, dans un délai raisonnable, une demande révisée ou
une nouvelle demande.

Article 9

Les actes de la Commission ne préjugent pas les questions relatives à


l'établissement des limites entre États dont les côtes sont adjacentes ou
se font face.

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3. ACTE FINAL DE LA TROISIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES


SUR LE DROIT DE LA MER

ANNEXE II

DÉCLARATION D'INTERPRÉTATION CONCERNANT UNE MÉTHODE


DÉTERMINÉE À APPLIQUER POUR FIXER LE REBORD EXTERNE
DE LA MARGE CONTINENTALE

La troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer,

Considérant les caractéristiques particulières que présente la marge


continentale d'un État lorsque : 1) la distance moyenne à laquelle se situe
l'isobathe de 200 mètres ne dépasse pas 20 milles marins; 2) la plus grande
partie des roches sédimentaires de la marge continentale se trouve
au-dessous du glacis; et

Tenant compte de l'injustice dont cet État serait victime si


l'article 76 de la Convention était appliqué à sa marge continentale, en ce
sens que la moyenne mathématique de l'épaisseur des roches sédimentaires le
long d'une ligne tracée à la distance maximum autorisée par les
dispositions du paragraphe 4, lettre a), i) et ii), dudit article et censée
représenter la totalité du rebord externe de la marge continentale ne
serait pas inférieure à 3 500 mètres et que plus de la moitié de la marge
serait par conséquent exclue;

Reconnaît que cet État peut, nonobstant les dispositions de


l'article 76, fixer le rebord externe de sa marge continentale en reliant
par des lignes droites d'une longueur n'excédant pas 60 milles marins des
points fixes définis par des coordonnées de latitude et de longitude, à
chacun desquels l'épaisseur des roches sédimentaires ne sera pas inférieure
à 1 000 mètres.

Lorsqu'un État fixe le rebord externe de sa marge continentale en


appliquant la méthode prévue à l'alinéa précédent de la présente
déclaration, cette méthode peut être utilisée également par un État voisin
pour délimiter le rebord externe de sa marge continentale sur un élément
géologique commun; la limite extérieure suivrait alors, sur ledit élément,
une ligne tracée à la distance maximum autorisée conformément à
l'article 76, paragraphe 4, lettre a), points i) et ii), le long de
laquelle la moyenne mathématique de l'épaisseur des roches sédimentaires ne
serait pas inférieure à 3 500 mètres.

La Conférence prie la Conférence chargée des limites du plateau


continental, créée conformément à l'annexe II de la présente Convention, de

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s'inspirer des termes de la présente déclaration lorsqu'elle formulera ses


recommandations sur les questions relatives à la fixation du rebord externe
de la marge continentale de ces États dans la partie sud du golfe du
Bengale.

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Annexe IV

MEMBRES DE LA COMMISSION DES LIMITES


DU PLATEAU CONTINENTAL (1997-2002)

Comandante Alexandre Tagore Medeiros de ALBUQUERQUE


Diretoria de Hidrografia e Navegação (DHN)
Rua Barão de Jaceguay s/n
24048-900 Niterói
Rio de Janeiro
BRAZIL

Captain Osvaldo Pedro ASTIZ


Dirección de Límites y Fronteras
Ministerio de Relaciones Exteriores,
Comercio Internacional y Culto
Esmeralda 1212
1007 Buenos Aires
ARGENTINA

Mr. Lawrence Folajimi AWOSIKA


Nigerian Institute for Oceanography and Marine Research
P.M.B. 12729, Bar Beach
Victoria Island
Lagos
NIGERIA

Mr. Ali Ibrahim BELTAGY


Chairman, Shore Processes Laboratory
National Institute of Oceanography and Fisheries
Kayet Bey, Anfoushi
Alexandria
EGYPT

Mr. Samuel Sona BETAH


Director of Geology
Ministry of Mines, Water and Energy
Yaoundé
CAMEROON

Mr. Harald BREKKE


Senior Geologist
Norwegian Petroleum Directorate (NPD)
P.O. Box 600
N-4001 Stavanger
NORWAY

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Dr. Galo CARRERA HURTADO


Consulate of Mexico in Nova Scotia
53 Hawthorne Street
Darthmouth
Nova Scotia, B2Y 2Y7
CANADA

Mr. André C.W. CHAN CHIM YUK


Associate Professor and Dean
Faculty of Engineering
University of Mauritius
Réduit
MAURITIUS

Mr. Peter F. CROKER


Geophysicist
Petroleum Affairs Division
Department of Marine and Natural Resources
Beggars Bush
Haddington Road
Dublin 4
IRELAND

Mr. Noel Newton St. Claver FRANCIS


Deputy Director of Surveys
Survey Department
23½ Charles Street
Kingston
JAMAICA

Dr. Kazuchika HAMURO


Counsellor
Embassy of Japan in Jamaica
Mutual Life Centre, North Tower, 6th Floor
2 Oxford Road
Kingston
JAMAICA

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CLCS/11/Add.1
Français

Dr. Karl H. F. HINZ


Head of the Geological and Geophysical Research Division
Bundesanstalt für Geowissenschaften
und Rohstoffe
(Federal Institute for Geosciences and
Natural Resources)
P.O. Box 51-01-53
D-30631 Hanover
GERMANY

Dato' Dr. A. Bakar JAAFAR


Managing Director
Alam Sekitar Malaysia Sdn. Bhd. (ASMA)
No.19, Jalan Astaka (U8/84)
Bukit Jelutong Business & Technology Centre
40150 Shah Alam, Selangor
MALAYSIA

Dr. Mladen JURA_I_


Professor of Marine Geology
Department of Geology
Faculty of Science
University of Zagreb
Kralja Zvonimira 8
10 000 Zagreb
CROATIA

Dr. Yuri Borisovitch KAZMIN


Counsellor
Russian Ministry of Natural Resources
4/6 Bolshaya Gruzinskaya Street
Moscow, 123812
RUSSIAN FEDERATION

Mr. Iain C. LAMONT


Manager Nautical Information Services
Hydrographic Office
Royal New Zealand Navy
19 Byron Avenue
P.O. Box 33341
Takapuna
Auckland 9
NEW ZEALAND

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Mr. Wenzheng LU
Second Institute of Oceanography (SIO)
State Oceanic Administration (SOA)
Wener Road
Hangzhou
PEOPLE'S REPUBLIC OF CHINA, P.C. 310012

Dr. Chisengu Leo MDALA


Geology Department
School of Mines
University of Zambia
Box 32379
Lusaka
ZAMBIA

Dr. Yong Ahn PARK


Professor of Marine Geology
Department of Oceanography
Seoul National University
Seoul 151-742
REPUBLIC OF KOREA

Mr. Daniel RIO


Ingénieur du service hydrographique et oceanographique
de la Marine
Ministère de la Défense
SHOM-BP426
29275 Brest CEDEX
FRANCE

Rear Admiral Krishna-swamy Ramachandran SRINIVASAN, AVSM


Chief Hydrographer to the Government of India
50, "A" Block Hutments
Naval Headquarters
New Delhi — 110011
INDIA

Manuel de formation à la fixation de la limite extérieure du plateau continental au-delà de 200 milles marins
et à l’établissement de demandes à l’intention de la Commission des limites du plateau continental
A-190
Litho in United Nations, New York United Nations publication
05-59970—June 2006—705 Sales No. F.06.V.4
ISBN 92-1-233418-0

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