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L’année scolaire sauvée au profit des établissements privés

Malgré les quatre mois de grèves des enseignants de l’élémentaire et du secondaire, le ministre de
l’éducation nationale n’a repoussé que de deux semaines le calendrier scolaire. Par exemple, le
baccalauréat qui était prévu pour le 3 juillet est finalement renvoyé au 17 juillet 2018. Sur ce fait, je me
demande bien si le gouvernement se soucie de l’éducation dans les établissements publics. On est déjà
au mois de mai alors que certains établissements n’ont même pas entamé les compositions du premier
semestre à cause de la grève. Dans d’autres établissements, les conseils de classe ne sont pas tenus et
aucun bulletin n’est remis aux élèves puisque le refus de corriger les copies faisait partie du mot d’ordre
de grève. Donc comment peut-on organiser deux compositions en l’intervalle de deux mois, faire des
devoirs écrits, les corriger tout en préparant les élèves de terminale et de troisième au baccalauréat et
au BFEM? C’est impossible ou du moins, on va faire le « taqale » colmatage ou du forçage dans les
évaluations.

Par contre, les cours allaient bon train dans les établissements privés durant les quatre mois de grève,
en phase avec le calendrier scolaire. Donc toutes les conditions sont réunies pour les élèves du privé en
classe d’examen. Certains d’entre eux qui envisagent même de continuer leurs études à l’étranger
après le baccalauréat ont un dossier très en avance au niveau de campus France par rapport à ceux du
public qui peinent à avoir leurs bulletins du premier semestre dans le public pour faire ces démarches.

Par ailleurs, c’est dans les écoles privées où l’on trouve les enfants des riches et une grande partie de
ceux de la classe moyenne. Si l’année scolaire était blanche, les pertes économiques seraient énormes
pour les parents d’élève des établissements privés et pour l’état qui injecte une subvention financière
colossale dans l’éducation privée alors que celle consacrée au public est de plus en plus réduite. Les
subventions dans les établissements publics sont passées de 20.000.000 FCFA sous Diouf, 7.000.000
FCFA sous Wade à 3.000.000 FCFA sous Macky en fonction des effectifs. En plus, il y a des lobbys très
influents dans le privé catholique comme dans le privé franco arabe qui peuvent parer à tout report sine
die du baccalauréat le temps de voir une issue heureuse pour la crise scolaire. Donc cette année scolaire
a bien été sauvée au profit des établissements privés qui n’ont subi aucune conséquence des quatre
mois de grève. Même le décalage de deux semaines sur le baccalauréat n’aura aucun impact financier
dans ce secteur car d’habitude les parents d’élève payent d’avance le mois de Juillet dans les
inscriptions scolaires.
Par contre ce sont les enfants du charretier, du maçon, du charbonnier, des vendeuses de beignets, de
poison, du citoyen lambda etc. qui constituent les agneaux du sacrifice car ce sont eux qu’on trouve le
plus dans l’enseignement public qui faisait la fierté de tout un chacun du temps de Senghor. A cette
époque, c’est seulement ceux qu’on avait exclu du public qui rejoignaient le privé à contre cœur
exceptées les missions catholiques. En plus, l’école publique a formé beaucoup de nos vaillantes
autorités qui détiennent les rênes de ce pays aujourd’hui.

S’il y a une carte d’égalité des chances dans le secteur de la santé pour faire bénéficier aux démunis de
bons soins de santé, il en faudrait dans l’éducation aujourd’hui afin de permettre aux élèves du public de
faire leurs examens dans les mêmes conditions que ceux du privés.

Je déplore beaucoup l’attitude du gouvernement à l’égard de l’enseignement public car si on qualifie les
accords de 2014 de réalistes et réalisables alors qu’on ne les respecte pas trois ans durant, il est légitime
pour les syndicats d’enseignants de donner des préavis de grèves et même d’observer la grève s’il n y a
pas de compromis. Je n’en dirais pas moins à mes collègues enseignants et surtout à nos syndicats car il
ne faut pas tenir pour acquis que cette année scolaire est sauvée. Il faudrait repousser l’année
d’avantage afin d’épuiser les programmes, de mieux évaluer nos élèves et de bien les préparer au BFEM
et au Baccalauréat. En plus, on doit permettre aux élèves du public qui le désirent, d’opter pour la
session d’octobre du baccalauréat pour mieux préparer cet examen comme c’était le cas en 2012.

Demba khady Diaw


Professeur d’anglais
au Lycée Zone de Recasement
De keur Massar
dkdemba@gmail.com

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