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DRUIDCRAFT
La Magie de
la wicca et du druidisme
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Philip Carr-Gomm
Traduit de l’anglais par Dany Seignabou
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Sommaire
CHAPITRE I
Une Vallée cachée - 10
CHAPITRE II
Le Secret du Retour de Marée - 25
CHAPITRE III
La Grotte aux rêves - 46
CHAPITRE IV
5
Le Bosquet des Étoiles d’Été - 68
CHAPITRE V
Le Jardin des herbes et de la guérison - 89
CHAPITRE VI
Le Cercle de pierres - 111
CHAPITRE VII
Les Eaux du puits - 139
Ressources - 146
Bibliographie - 153
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Remerciements
Cela fait des années que je voulais écrire ce livre – le sujet de la relation entre la
wicca et le druidisme n’a cessé de m’intriguer depuis le moment où, il y a plus de
30 ans, j’ai commencé à étudier le druidisme, avec mon maître Ross Nichols.
J’aimerais remercier Ross pour tous les encouragements qu’il a prodigués à son
jeune élève – je n’avais aucune idée à l’époque, de l’importance et de la valeur
qu’ils auraient pour moi aujourd’hui.
Le soutien constant de ma femme Stephanie et sa sagacité pendant toute la durée
de la rédaction de ce livre se sont également avérés inestimables, et sont
profondément appréciés.
Je souhaite aussi remercier Susan Henssler, pour ses nombreuses remarques sur la
version préliminaire du manuscrit et pour le choix inspiré des termes dont je me
suis servi dans un grand nombre de passages dans les rituels. Ma profonde gratitude
à Ronald Hutton, qui avec une exactitude minutieuse et l’enthousiasme qui le
caractérise, a abondamment commenté le manuscrit. Son sens aigu du détail et sa
vaste érudition dans le domaine de l’histoire de la sorcellerie et de la wicca m’ont
donné le courage de m’aventurer dans ce territoire quasiment vierge. Mes
remerciements s’adressent à Ellen Evert Hopman pour le récit de la cérémonie d’un
bateau-bougie dont je me suis inspiré, et pour son aide dans les recherches
d’informations élusives ; à Carole Nielsen pour sa connaissance des plantes et à
Erynn Laurie pour l’élucidation des versions irlandaises du terme Druidcraft. Je
remercie également Cairisthea Worthington pour l’inspiration que j’ai puisée dans sa
vision des quatre visages de la Déesse, et Vivienne Crowley pour sa contribution à
ce livre ainsi que pour l’inspiration que j’ai reçue de ses écrits. Et un grand merci à
Matthew Cory, éditeur de ce livre, pour la sensibilité et la persistance dont il a fait
preuve dans ses rapports avec un auteur très obstiné.
Finalement, je désire mentionner l’inspiration que j’ai reçue des camps organisés
par l’Ordre des Bardes Ovates et Druides dans la vallée du Cheval Blanc durant les
huit dernières années. Là, nous avons exploré la pratique d’une nouvelle forme de
druidisme sauvage – un Druidcraft terreux, très vivant –, qui nous permet d’aller
au-delà des étiquettes de druide, wiccain ou païen, et qui nous rapproche de la
Voie sans Nom, Voie ancestrale toujours nouvelle et toujours changeante.
Philip Carr-Gomm 2002
Préface
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Quand j’ai écrit ce livre en 2001, Avronelle, l’école de la forêt de
Druidcraft, que vous découvrirez d’ici quelques pages, n’était qu’un rêve.
Quelques années plus tard, cependant, elle est née : école ambulante ou
nomade, qui se réunissait lors des pleines lunes, dans le Pays du Long
Nuage blanc (Aotearoa, Nouvelle-Zélande).
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occidentale du Mystère.
Outre les remerciements de 2002 cités ci-dessus, j’aimerais également
témoigner ma reconnaissance pour les bénédictions, la camaraderie, le
savoir et la magie que nous avons partagés tous ensemble – en tant que
Compagnons d’Avronelle – lors de cette aventure il y a près de dix ans.
Philip Carr-Gomm 2013
Avant-propos
Ce livre de Philip, très beau et très éloquent, offre une vision à la fois
nouvelle et ancienne qui sera source d’inspiration pour les druides, les
wiccains et tous ceux attirés par une spiritualité basée sur la Nature et la
Magie. Dans Druidcraft, nous voyons le druidisme restaurer sa tradition de
magie et de voyance, persécutée et réprimée, et se rapprocher de la wicca.
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L’écart est de plus en plus faible, car les deux traditions cherchent à
réveiller la culture contemporaine à ce que l’on pourrait appeler la religion
naturelle, soit notre désir instinctif de vénérer la planète qui est notre
maison, de célébrer le divin en nous et en toute création, et d’honorer les
saisons et les cycles en perpétuel changement, de la nature et de la vie
humaine.
Ma propre voie est celle de la wicca, mais le druidisme m’a aussi fortement
attiré. J’avais rendu visite, il y a 30 ans, au prédécesseur de Philip, Ross
Nichols, Chef élu de l’Ordre des Bardes, Ovates et Druides. Homme
bienveillant et sage, il prit le temps, malgré un emploi du temps chargé,
d’expliquer le druidisme à une adolescente en quête de spiritualité, et
tentant de trouver la bonne voie.
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plutôt qu’en faveur d’une minorité. L’évolution de ces deux traditions les a
amenées à prendre part à une spiritualité contemporaine grandissante,
préoccupée par l’engagement social et la responsabilité envers notre
planète et offrant une philosophie et une éthique sérieuse grâce à laquelle il
nous est possible de vivre dans un monde multiculturel de plus en plus
complexe.
Chapitre I
Les Mondes de
la sorcière & du druide
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La terre et ses pierres, étoiles scintillantes du ciel nocturne,
rivières tumultueuses, chaudrons, magie, sagesse ancestrale, étrange
beauté cachée, savoir intuitif, voyant au-delà du voile du
Temps, sachant que je reviendrai à nouveau sur la Terre après ma mort
aimant mes compagnons humains, mon corps et tous les animaux, volant
comme un oiseau vers le soleil, comme une chauve-souris vers la lune,
embrassant la pierre dressée, buvant au Graal.
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Si un jour, vous passez par Avalon, au sud-ouest de l’Angleterre, vous
découvrirez, casé entre la bête accroupie qu’est le Tor de Glastonbury et le
sein arrondi de Chalice Hill, un jardin magique entourant un puits baigné de
légendes. Là, entre les deux collines – l’une si vigoureusement masculine et
l’autre si clairement féminine – le puits et son jardin exsudent un sentiment
de paix extraordinaire et un pouvoir profondément évocateur. Si vous
deviez y pénétrer maintenant, vous longeriez pelouses et bordures de fleurs,
haies basses et ifs noueux jusqu’à ce qu’en suivant le chemin en pente
douce, vous arriviez à la tête du puits. Et là, vous le trouveriez, protégé par
un couvercle de fer forgé finement ouvragé représentant un symbole ancien
– le vesica piscis.
Deux cercles se chevauchent dans ce symbole, créant ainsi une image
évoquant pour certains, le Christ, pour d’autres, la pierre philosophale et
pour d’autres encore le Saint-Graal ou la vulve sacrée de la Déesse. Cet
emblème dépeint l’union de deux principes, deux êtres, deux pouvoirs.
Chaque cercle reste intact, complet et entier, mais là où ils se rencontrent,
leur alliance donne naissance à quelque chose de différent et d’unique.
Les mondes qui sont réunis ici sont ceux de la wicca et du druidisme. J’ai
nommé la voie qu’ils créent ensemble Druidcraft, du mot irlandais
Druidecht , et en m’inspirant du poète irlandais W.B. Yeats qui utilise ce
terme dans sa poésie.
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façonner un art qui leur est personnel : leur propre chemin spirituel. Pour
ceux-là, la synthèse explorée dans ce livre existe déjà.
Il y a quelque temps encore, une différence réelle existait entre les centres
d’intérêt des wiccains et ceux des druides. Les wiccains s’intéressaient à la
magie et aux sorts pendant que les druides préféraient l’Histoire, les
anciens mythes celtiques et une approche de la vie plus spirituelle que
magique. Mais cela a changé au cours de ces dernières années. Beaucoup
de wiccains se sont pris de curiosité pour l’histoire des druides, les mythes
celtiques et les traditions druidiques des animaux et des arbres. En même
temps, de nombreux druides ont commencé à s’intéresser aux démarches de
vie plus intuitives et plus magiques qui se retrouvent dans la wicca. Si vous
parlez aux personnes intéressées par la wicca ou le druidisme, vous
découvrirez que la plupart d’entre elles sont attirées par ces voies
spirituelles pour des raisons identiques.
Dans le passé, sujets et disciplines étaient cantonnés dans des limites bien
définies. Aujourd’hui, nous comprenons la valeur d’une synthèse, d’une
synergie et d’études interdisciplinaires. C’est dans cet esprit que ce livre
est écrit – pour contribuer à ce domaine, et non pour amoindrir la
singularité de chaque approche. Je respecte profondément ces deux voies et,
pour moi, chacune est en elle-même complète, mais cela ne veut pas dire
que leur relation et leurs points communs ne puissent pas être explorés. Et
nous pourrions même être amenés à découvrir que la wicca et le druidisme
ont des dons à nous offrir que nous pouvons combiner de manières créatives
et bénéfiques.
La plupart des gens pensent que le druidisme et la wicca, tel qu’ils se
pratiquent aujourd’hui, représentent deux courants de tradition païenne qui
ont évolué séparément depuis des siècles, voire des millénaires. En réalité,
deux amis, Ross Nichols et Gerald Gardner sont à l’origine, il y a cinquante
ans seulement, du développement des versions modernes de ces traditions.
C’est grâce aux échanges d’idées et de connaissances entre les deux amis
que ces deux voies spirituelles partagent de nombreuses similarités et
affinités. Jusqu’à un certain point, les différences entre les deux voies sont
attribuables à leurs caractères distincts, même si, au cours du dernier demi-
siècle, elles ont considérablement évolué en donnant lieu à de multiples
variétés et styles de pratique wiccaine et druidique.
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Le druidisme et la wicca sont à présent des spiritualités fortes et vibrantes,
et si l’une ou l’autre vous offre tout ce dont vous avez besoin, nulle
exploration supplémentaire n’est nécessaire.
Mais si, comme moi, vous ne pouvez pas résister à l’envie irrépressible
d’explorer une vallée secrète où deux mondes se rencontrent, alors, aussi
grands soient les risques, vous pourriez bien choisir d’enfiler vos
chaussures de randonnée, de saisir votre sac à dos et de vous mettre en
route !
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l’antiquité, le sacrifice humain était partie intégrante de nombreuses
sociétés. Les Romains eux-mêmes pratiquèrent les sacrifices humains
jusqu’au 1ᵉͬ siècle av. J.-C.
Après cela, ils rendirent laïque cette activité, construisirent le Colisée et
firent de la mort un divertissement public.
Il est également vrai que durant les chasses aux sorcières du XVᵉ, XVIᵉ et
XVIIᵉ siècle certaines personnes avouèrent être des sorcières, avoir jeté des
sorts sur autrui et avoir eu des rapports sexuels avec le diable. Mais seules
les personnes les plus obtuses refusent de reconnaître le lien entre ces
confessions et le fait qu’elles aient été extraites par la torture.
Autre idée erronée, celle que les druides et les sorcières pratiquent le
Satanisme. Pour cela, il faut croire en un être du nom de Satan, ce qui
implique la pratique d’un rituel chrétien inversé, connu sous le nom de
Messe noire. Les druides et les sorcières ne croient ni en une entité nommée
Satan ni en quelqu’un d’autre agissant de la manière dont il est supposé se
comporter. Ils ne pratiquent absolument aucune forme de cérémonies
chrétiennes inversées. En fait, certains druides sont chrétiens et pendant
plusieurs années j’ai assisté à des conférences sur le druidisme et sur le
christianisme, dans une abbaye du Gloucestershire en Angleterre. Des
conférences se sont également tenues où sorcières, chrétiens et druides ont
pu échanger leurs idées dans un esprit de tolérance et de compréhension.
Les deux penseurs phares qui ont développé le druidisme et la sorcellerie
de l’ère moderne, Nichols et Gardner, tous deux des chrétiens, avaient été
ordonnés. Donc, si vous êtes amateur de frayeurs, c’est ailleurs qu’il vous
faut aller les chercher !
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historiques auxquelles beaucoup s’identifient le plus sont celles d’une
communauté qui était amenée à offrir des remèdes, à aider les enfants à
venir au monde, et à assister les mourants. Ils localisaient les êtres ou les
objets grâce à leurs dons de voyance, et ils apportaient de l’aide aux
individus ou aux groupes en cas de difficultés. Votre conjoint vous trompe,
il n’a pas plu sur votre terre depuis des mois, votre bétail se meurt d’une
maladie mystérieuse, on a volé votre meilleur couteau, la toux de votre bébé
persiste, vous vous savez mourante et vous avez peur – tout cela
représentait alors, comme de nos jours, des problèmes auxquels nous
sommes confrontés. Aujourd’hui, nous avons recours aux scientifiques,
conseillers, docteurs, vétérinaires, officiers de police et prêtres. Au temps
jadis, nous allions voir les hommes et les femmes qui connaissaient les
mystères de la vie, qui étaient appelés pour guérir et aider. Grâce à leurs
propres expériences, à leur communion avec les esprits et les maîtres
enseignants de l’Autre Monde et grâce au savoir de ceux qui, avant eux,
avaient été attirés par ces traditions, ces femmes et ces hommes savants
étaient tous destinés à devenir respectés et reconnus au sein de leur
communauté. Dans certains endroits de la Grande-Bretagne ils étaient
connus sous le nom d’Hommes et Femmes Cunning, de la racine con ou
ken, signifiant connaître. Ils étaient les sages, les gens possédant la
Connaissance.
À l’heure actuelle, les historiens pensent qu’il est peu probable que ces
personnes se soient rencontrées dans des covens (assemblées de sorcières)
pour pratiquer la magie de la manière décrite par les trouveurs de sorcières
et les écrivains modernes. Au lieu de cela, il semble plus vraisemblable
qu’elles aient travaillé en qualité de Sage local, exerçant leurs
connaissances de l’art des sorts, des herbes et de la magie naturelle pour
aider leur communauté des différentes manières décrites. Il est également
probable qu’elles aient formé à leur art une ou deux autres personnes,
souvent au sein de leur propre famille. De toute évidence, le peuple
Cunning jouissait d’une position extrêmement influente dans leur
communauté. Ils semblaient posséder le pouvoir de vie et de mort et du
savoir secret, et s’ils ne pouvaient sauver une vie ou si un villageois
empirait malgré leurs soins, nous pouvons imaginer la haine que cela
pouvait provoquer. Les êtres puissants suscitent le respect et l’admiration,
mais cela peut aussi se retourner contre eux avec une fureur d’une intensité
égale à la déférence qu’ils avaient reçue. Devenir un être Cunning exigeait
dévouement et courage ainsi que des compétences pratiques et psychiques.
Comme chez toutes les professions nécessitant le maniement du pouvoir, il
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existe toujours des pratiquants sans scrupules qui profitent de la crédulité et
des superstitions d’autrui. Ils feraient n’importe quoi pour de l’argent, ou
pour gagner de l’influence, d’où la peur des sorcières maléfiques, des
magiciens malveillants, des gens qui, par appât du gain, se servent de leur
savoir-faire non pas pour guérir, mais pour nuire.
Le Monde du druide
Alors que les individus Cunning, étant les sages et les guérisseurs locaux
des communautés rurales, travaillaient seuls ou en petits groupes, les
druides formaient quant à eux, une élite organisée, exemptée de guerre et
d’impôts qui officiait en tant que juges, professeurs, philosophes et
conseillers auprès des chefs, des rois, et des reines. Ils semblent très
différents de l’image que nous avons des sorcières, jusqu’à ce qu’on les
examine plus en détail.
Les origines du druidisme se perdent dans les brumes du temps. Tout ce que
nous pouvons en dire est que graduellement, au fur et à mesure que des
migrations successives de peuples de provenances aussi lointaines que
l’Anatolie et le Caucase arrivaient en Irlande et sur les îles Britanniques,
leurs croyances spirituelles et leurs pratiques magiques se sont mêlées à
celles de la population indigène. Elles se sont concentrées, à un moment
donné, à l’intérieur des grands cercles de pierres. Par la suite, lors d’autres
migrations, les tribus que nous avons été amenées à nommer celtiques se
sont installées dans ces terres. Le druidisme a évolué à la fois en tant que
force spirituelle et culturelle, présente de l’Irlande à l’ouest jusqu’à la
Bretagne à l’est, et, peut-être, même aussi loin que l’Anatolie, la Turquie
d’aujourd’hui. Le druidisme prospéra durant plus de mille ans jusqu’à
l’arrivée du christianisme. Au VIᵉ siècle, il avait cessé d’exister sous sa
forme complète et ce n’est qu’après mille ans, au XVIIᵉ siècle, qu’il connut
sa renaissance.
Du temps où le druidisme prospérait, les auteurs classiques nous informent
que les druides étaient organisés en trois groupements – bardes, ovates et
druides. Les druides étaient professeurs et philosophes.
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du pouvoir du mot et du son pour inspirer et captiver, pour divertir et
charmer – et même pour ensorceler.
Les ovates étaient des voyants et des devins et il est probable qu’ils étaient
également guérisseurs, herboristes et sages-femmes. Les auteurs classiques
les ont appelés Vates, Uatis ou Euhages et le mot ovate pourrait provenir
de la racine indo-européenne uat signifiant être inspiré ou possédé.
L’auteur classique Strabon décrivait l’ovate comme un interprète de la
nature. C’étaient eux qui étaient compétents dans la lecture des présages et
des augures – qu’ils proviennent du vol des oiseaux, de la forme des nuages
ou du comportement des animaux ou du temps. Et c’était à eux qu’il
incombait de guérir, usant de leurs connaissances des herbes et des sorts
pour soigner les maladies des humains et du bétail. L’ovate semblait, de
bien des façons, identique au type de personne que beaucoup décriraient
comme une sorcière. Mais que sont devenus les ovates ?
Avec, aux alentours du VIᵉ siècle, le christianisme triomphant de toutes les
croyances indigènes de la Grande-Bretagne, la tradition des bardes
continua, jusqu’au XVIIᵉ siècle, grâce à des écoles de bardes présentes en
Irlande, aux Pays de Galles et en Écosse. Les druides, étant l’élite
professionnelle, furent absorbés dans le nouveau régime. On n’entendit plus
parler des ovates qui semblent disparaître totalement. Mais ont-ils vraiment
disparu ? Si vous aviez la faculté de guérir quelqu’un, vous arrêteriez-vous
de le faire sous un ordre religieux différent ? Vous abstiendrez-vous de
transmettre votre science à vos enfants ou à vos élèves afin qu’ils puissent
être, eux aussi, compétents pour soigner les gens ? Il en est de même pour le
savoir des sages-femmes, les connaissances traditionnelles des arbres, des
plantes et des animaux et la capacité d’utiliser la magie, créer des sorts et
des potions. Avec l’arrivée du christianisme, le courant ovate du druidisme
est probablement passé dans la clandestinité, mais n’est pas mort : on ne
peut pas empêcher cette sorte de connaissance d’être transmise – même si
elle peut être modifiée durant ce transfert.
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la période des études de l’ovate, qu’ils semblent développer et entrer en
contact avec ces parties d’eux-mêmes que l’on associe de nos jours avec la
sorcière et que d’autres associent avec le chaman, y compris la faculté de
naviguer dans le monde intérieur et de développer des dons de voyance.
Quand on réunit les deux mondes de la sorcellerie et du druidisme, nous
trouvons à l’endroit où ils se rencontrent le personnage de l’ovate-
sorcière : celui présidant à la connaissance des mystères de la Vie et de la
Mort et dont le chaudron offre la sagesse connue dans le druidisme comme
la Connaissance Lumineuse.
Ovate et sorcière
Les mots du barde nous entraînent dans le monde intérieur, l’Autre Monde,
ce territoire situé au-delà de la mort que nous visitons parfois dans nos
rêves et dans nos méditations. Et même si les images, les sons et les idées
dont nous faisons là l’expérience peuvent sembler moins solides que la
réalité de notre monde physique, ils nous apportent souvent de l’inspiration
et nous offrent des idées et des sentiments qui nous guident en nous aidant à
vivre nos vies. Nous nous trouvons, après avoir appris comment prendre les
chemins nous menant à l’Autre Monde, dans le royaume de l’ovate, –
sorcière –, un royaume présidé par la Déesse et son conjoint l’omniprésent
Dieu fertile Cernunnos comme il est parfois appelé. C’est ici que nous
apprenons les mystères de la mort et de la renaissance et de la force nous
guidant pendant ce processus, la force vitale elle-même – l’énergie
sexuelle.
Imaginez cette force, remuée par le Dieu, tel un pétillant liquide cristallin
dans le chaudron de la Déesse. La personne ou la chose que les gouttelettes
touchent en tombant du chaudron reçoit énergie et pouvoir créatif.
Échangez l’image du chaudron par celle du puits sacré – une source. L’eau
du puits est la même énergie, transmet le même pouvoir et vous voyez l’eau
s’écoulant de la mare sacrée en un ruisseau qui rejoint une rivière, laquelle
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se jette dans la mer. L’eau coule à travers le monde et à travers nos corps et
nous apporte la vie. Et, à notre mort, nous sommes transportés de l’autre
côté de l’eau, vers les îles Bénites de l’Ouest, jusqu’à ce qu’après avoir
passé un moment dans les Summerlands, nous renaissions des eaux de la
matrice pour une nouvelle vie sur la Terre.
Le nouveau régime autorisa les écoles des bardes déjà établies à continuer
à accepter des élèves. Elles prospérèrent jusqu’au XVIIᵉ siècle en Irlande,
au Pays de Galles et en Écosse, conservant en mémoire les histoires
anciennes et leurs enseignements du pouvoir créatif de la musique et de la
voix.
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écoles ferma ses portes, les anciens contes étaient bel et bien ancrés dans
l’inconscient collectif – dans le folklore et dans l’imagination populaire. Le
paysage même de l’Irlande et des îles Britanniques est imprégné de ses
contes et la seule chose que nous ayons besoin de faire, afin de nous relier
une fois de plus à leur pouvoir et aux enseignements qu’ils transmettent, est
de voyager à travers le pays et d’écouter à nouveau les vieilles histoires.
Les contes deviennent alors notre maître, la nature sauvage et la forêt, notre
école.
Une invitation
Au cours des cinq prochains chapitres, vous êtes donc invité à rejoindre une
telle école, où nous aurons la possibilité d’écouter les chansons de la Terre
et les contes anciens, et d’explorer le territoire magique partagé à la fois
par l’ovate et la sorcière, le druidisme et la wicca.
Le Conte du barde
Chaque chapitre est semblable à une leçon de cette école de la Forêt. Il
débute avec la narration d’une histoire par un barde, à l’instar des maîtres
des anciennes écoles de bardes qui contèrent les vieilles histoires à des
générations d’étudiants, reliant ceux rassemblés autour d’eux au courant de
sagesse ancestrale transmis à travers les images vivides et les descriptions
d’événements extraordinaires.
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dans leur faculté d’éluder furtivement notre esprit rationnel et trop
d’explications détruiraient cette capacité.
Le Colloque
Chaque conte est suivi d’un dialogue entre un professeur et son élève. Le
dialogue, utilisé dans la Grèce antique, est une méthode d’enseignement très
efficace. Reconnu comme étant la méthode d’enseignement de prédilection
de Socrate, il a pris le nom de : Dialogue socratique. Il était également
employé par les druides et dans les textes irlandais un tel dialogue est
nommé Colloque. Le plus célèbre raconte la conversation entre deux
poètes-chamans dans Le Colloque des Deux Sages.
Pratique
Faisant suite au Colloque, la partie pratique de la leçon suggère des
manières de travailler avec les idées présentées. De même que les histoires
ne sont pas gravées dans la pierre, ces méthodes ne le sont pas non plus.
Je conçois le Druidcraft comme une voie de liberté et de créativité. La
wicca et le druidisme offrent tous deux des outils, des perspectives et des
sources d’inspiration pour nous permettre de créer notre propre pratique
spirituelle. Nous pouvons continuer d’honorer la tradition, tout en honorant
nos propres talents et besoins, en utilisant le matériel et l’inspiration dont
nous disposons, non seulement ici, mais aussi dans les mondes
merveilleusement variés de la wicca, du druidisme et des sujets associés.
Histoire
En conclusion de chacun de ces chapitres, la section Histoire répond à la
question : « D’où provient tout cela ? » Comme vous le verrez, les matières
présentées sont basées sur des faits solides et des sources historiques. À la
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fin du livre se trouve une section de documentation des ressources
fournissant notes et autres pistes d’études.
Avronelle
J’ai appelé notre école Avronelle, un nom ancien désignant les terres
entourant une grande silhouette de craie, dans le Sussex – le Géant de
Wilmington. Mais Avronelle se trouve en réalité quelque part dans l’Autre
Monde, à la fois très loin, mais aussi très près.
C’est un endroit à côté de la mer, un lieu qui peut vous amener à franchir le
seuil entre le Connu et l’Inconnu afin que circulent dans votre vie une
énergie nouvelle, des idées neuves, aussi aisément que le va-et-vient de la
marée déferlante sur la rive…
Chapitre II
Le Secret
du Retour de Marée
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Les Voies de la bénédiction
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Le Druidcraft peut-être considéré à la fois comme une voie spirituelle et
comme une voie de magie. L’art de bien vivre implique de savoir être à la
fois actif et passif : pouvoir s’engager dans la vie et y apporter sa
contribution, et être capable de se détendre et laisser la vie circuler autour
de soi. Il en est de même avec l’art de la magie. Il nécessite d’apprendre à
être passif ou réceptif – à laisser les bénédictions de la vie flotter vers soi
sans effort – et à être actif, influer sur son existence positivement pour
devenir une force du bien, pour la créativité et la guérison dans le monde.
La bénédiction ci-dessus est ancienne, et était utilisée en Irlande et en
Écosse pour charger magiquement, à des fins de guérison, à la fois les
cristaux et l’eau. Apprendre à donner et à recevoir une bénédiction est le
premier pas dans l’apprentissage d’un magicien.
LE CONTE DU BARDE
Imaginez que vous venez d’arriver pour la première fois à Avronelle. On
vous invite à pénétrer dans une chaumière ronde où vous vous asseyez à
côté du feu. Peu à peu, vous vous détendez complètement. En même temps,
un barde prend sa harpe et joue jusqu’au moment où vous vous sentez
entrer dans ce merveilleux état à mi-chemin entre le monde éveillé et le
monde des rêves. C’est alors que son conte débute :
L’histoire de la Selkie
Sur les îles Shetlands et les Hébrides extérieures, il était dit qu’un grand
malheur frapperait celui qui tuerait un phoque – que ce soit par accident ou
par malveillance. Les phoques étaient réputés être des créatures magiques
qui apportaient des bénédictions à la mer et à la terre. L’on disait même que
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certains clans descendaient directement des phoques – quand bien avant,
dans un passé lointain, les animaux et les humains pouvaient parler entre
eux et partageaient ensemble le même monde. Mais plus récemment, de
nombreux récits font également part d’humains, hommes et femmes, qui
asservirent des phoques et les prirent en mariage, afin qu’ils s’occupent de
leurs maisons et leur donnent des enfants.
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cachette dans les rochers, la surprenant par son apparition soudaine. Il avait
caché la peau et la tenait maintenant entre ses mains. Elle le fixa d’un regard
limpide de ses yeux noirs et elle étendit simplement ses bras vers lui en
disant :
« S’il vous plaît, rendez-moi ma peau. Sans elle je ne peux rejoindre la mer.
– Jolie femme, dit Taggart, ne retournez pas à la mer. Vous êtes si belle que
je suis tombé amoureux de vous et que je veux que vous soyez ma femme.
Restez ici avec moi et épousez-moi.
Neuf mois plus tard, elle donna naissance à un enfant et Taggart ne sut
jamais s’il en était le père ou s’il provenait du partenaire de la Selkie. Mais
le garçon était beau et robuste, et la mère et l’enfant s’aimaient d’un amour
fervent qui rendait le pêcheur, qui avait caché la peau parmi le chaume de la
petite maison, à la fois heureux et soucieux.
– Bien sûr que si, plaida-t-elle, mais regardez donc ma peau qui pèle et se
fissure. Et regardez mes yeux qui pleurent sans cesse. Si je ne retourne pas
dans l’eau, je vais mourir avant peu.
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soleil et de sa douceur au toucher. Il courut vers sa mère et dit : « Tiens,
enfile cela et pars avant qu’il ne revienne ! »
Regardant son fils à travers ses yeux pleins de larmes, elle savait qu’il avait
raison, pourtant elle ne supportait pas l’idée de l’abandonner. Mais elle le
suivit quand il l’entraîna vers le rivage. Là, elle déboutonna sa robe et la
laissa tomber dans le sable. À ce moment-là, ils entendirent un cri furieux
« Non ! » et ils se retournèrent vers Taggart qui courait dans leur direction
en criant continuellement « Non ! Non ! »
Elle regarda son fils. « Vas-y ! », lui cria-t-il — avec amour et sans colère.
Rapidement, elle enfila son habit argenté, se précipita dans l’eau et disparut
en un instant.
Mais après cela, chaque nuit un phoque nageait jusqu’à la rive à côté de
leur maison et laissait deux gros poissons sur les rochers plats. Et chaque
nuit, au soleil couchant, Taggart et le garçon s’asseyaient tous deux pour
regarder l’arrivée du phoque et durant un instant le phoque les fixait de ses
grands yeux sombres et l’on aurait dit que des larmes s’en écoulaient.
LE COLLOQUE
Une fois son histoire terminée, le barde joue de nouveau de sa harpe
jusqu’au moment où vous vous réveillez comme au sortir d’un rêve.
Seule, sa silhouette dessinée sur l’eau par le clair de lune, se tient votre
professeur – Elidir. Vous vous asseyez avec les autres élèves, autour d’elle,
sur les rochers lisses et elle invite un jeune homme à s’avancer.
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Il s’appelle Brendan. Elidir déploie une couverture brodée d’entrelacs
celtiques et s’asseyant ensemble ils entament une conversation – une
discussion formelle entre maître et élève que l’on nomme un Colloque.
« Je suis heureuse que vous soyez venu ici par une si belle nuit. C’est le
meilleur endroit pour apprendre la magie de Druidcraft, commence Elidir.
Ici, à tout moment, la Nature vous montre la loi fondamentale de la vie et de
la magie – la Loi du Retour de Marée ». Elidir garde le silence un moment
et vous vous surprenez à regarder le doux mouvement des vagues en
écoutant leurs sons rythmiques sur la plage.
Puis, Elidir poursuit : « La Loi du Retour de Marée dit que quoique vous
jetiez dans l’océan de la vie vous reviendra – souvent modifié, la plupart du
temps sous une forme méconnaissable, mais que néanmoins ce qui vous
arrive dans la vie est généralement le résultat direct de ce que vous y avez
contribué. La plupart des gens ne sont que vaguement conscients de cette
loi, ou ne l’acceptent pas entièrement, mais les magiciens l’utilisent tout le
temps. Délibérément et sciemment, ils projettent des choses positives :
idées, énergies, images, sentiments, pensées, prières, chants et sorts,
sachant fort bien qu’ils en retireront les bénéfices – quelquefois rapidement,
mais parfois seulement des années plus tard ou même dans d’autres
existences. En vous servant de votre connaissance de cette loi et des
techniques de Druidcraft, vous pouvez en fait œuvrer à créer vos vies
futures.
– Voulez-vous dire que la vie des gens est tout simplement le résultat de
leurs pensées et actions dans le passé ? – que nous créons tous notre propre
réalité ? » demande Brendan.
Elidir sourit à Brendan, mais son sourire est empreint d’une certaine
tristesse : « Je vois bien que cette idée vous a fait réfléchir, dit-elle. Il est
vrai que nous créons notre propre réalité – que la manière dont nous
percevons le monde est basée sur notre manière de penser, de ressentir et
d’agir et sur le résultat que ces pensées, sentiments et actions ont sur notre
vie. Mais si vous considérez que la réalité n’est faite que de cela, alors
vous êtes en train d’accuser la plupart des gens d’être responsables de leurs
propres souffrances – tous les adultes et les enfants mourant de maladies ou
de famine, tous les individus piégés dans un génocide ou un conflit armé,
toute personne qui souffre, quelle que soit la cause de cette souffrance. Le
fait est que, non seulement nous créons notre propre réalité, mais que nous
créons aussi celle des autres.
30
Nos expériences, nos vies sont faites d’un mélange d’influences et
d’événements que nous avons créés et également d’expériences et
d’événements que d’autres ont créés. C’est beaucoup trop simple de dire
que nous créons notre propre réalité. Nous sommes des êtres sociables et
actifs et nous exerçons une influence sur le monde et les gens autour de
nous, tout comme ils produisent un effet sur nous. Par exemple, malgré tous
les efforts des personnes souffrant de la famine pour avoir des pensées et
des sentiments positifs, elles sont prises dans un courant plus fort que le
leur – elles sont dans une réalité de groupe due aux conditions
météorologiques, économiques et politiques. Nous vivons dans un océan de
conscience et d’expérience et nous avons souvent une influence
considérable sur notre milieu le plus proche – la parcelle de mer autour de
nous –, mais parfois les courants profonds de l’océan peuvent nous
emporter ou changer nos vies pour toujours. »
Elle s’interrompt un instant, comme pour rassembler ses pensées, cette fois,
sans regarder Brendan, mais l’océan. Puis elle continue : « Dès que vous
comprenez que nous créons notre propre réalité et que nous faisons
également partie d’une réalité collective, que nous participons à la réalité
des autres aussi bien qu’à la nôtre, alors vous pouvez comprendre la Loi du
Retour de Marée. C’est une loi qui se joue dans le monde de la Nature
autour de nous à tout instant : nous récoltons ce que nous avons semé et la
récolte provenant des graines que nous avons semées n’est pas seulement la
nôtre. Cette loi a été citée depuis des milliers d’années par divers maîtres
spirituels. Dans le texte égyptien du Livre des Morts, le dieu Thoth déclare
que “la Vérité est la faux de la récolte. Ce qui est semé – amour ou colère
ou amertume – deviendra votre pain. Le blé n’est pas meilleur que sa
graine, alors prenez soin de ne faire que de bonnes plantations.” Des
milliers d’années plus tard, Jésus dit : “Ce que vous semez, vous
récolterez”. Le concept oriental de karma transmet la même idée : dans une
très large mesure, notre expérience actuelle est la conséquence de nos
pensées, sentiments et actions passées.
« Le Druidcraft se sert de cette idée en lui appliquant une connaissance et
une pratique relevant de la magie – l’idée de semer consciemment des
graines pour nous et pour les autres. Dès que vous vous rendez compte que
vous contribuez à créer la réalité d’autres personnes, vous devenez
responsable socialement et écologiquement – et vous créez de la magie non
seulement pour vous-même, mais aussi pour les autres et pour le monde.
31
analogie tout aussi utile implique de voir que tout est relié dans la vie par
une toile invisible. Les anciens magiciens anglo-saxons appelaient cela the
Web of Wyrd (la Toile de Wyrd) et le Chef amérindien Seattle parlait de la
façon dont tout est interconnecté. : « All is connected ». Faire de la magie
nécessite de savoir travailler avec cette toile, de savoir comment rayonner
le long de cette toile pour créer des effets bénéfiques pour vous-même et
pour les autres. En Druidcraft, la méthode que nous utilisons à cette fin est
l’art de la bénédiction. Tant que vous ne comprendrez pas le pouvoir des
bénédictions, cela peut vous paraître vague et inefficace. Après tout
comment le seul acte de bénir quelque chose peut-il vraiment avoir un
quelconque effet ?
« Le principe des bénédictions est qu’il existe une énergie bien réelle ou un
courant de force bienveillante dans l’Univers et que nous pouvons
consciemment et délibérément reconnaître, honorer et utiliser ce courant
pour en faire profiter les autres et nous-mêmes. Comme tout, dans la vie, ce
que vous négligez tend à disparaître. Mais ce à quoi vous prêtez attention a
tendance à entrer dans votre vie. Il en est de même avec ce courant
magique.
32
Bien, opposé au Mal. Bientôt, nous explorerons son origine. Mais que nous
sachions ou non ce que c’est, nous sommes tous en mesure de nous rendre
compte quand notre vie semble bénie et quand parfois, ce n’en est
absolument pas le cas. Certains clairvoyants prétendent savoir différencier
entre des objets bénis et d’autres qui ne le sont pas. Nous pensons que ce
courant est incontestablement réel et qu’il est également une source de
guérison.
« Souvenez-vous d’une occasion quand, après avoir été touché par
quelqu’un, vous avez ressenti de l’amour et de la chaleur provenant de leurs
mains ou de leur étreinte ? C’était comme si une énergie pénétrait en vous
n’est-ce pas ? La magie dit que c’est une énergie et que vous pouvez la
diriger sciemment.
« Et en rayonnant cette énergie, vous ne perdez, d’une manière ou d’une
autre, pas d’énergie vous-même. Et en fait, vous en recevez même en plus
grande quantité : plus vous donnez, plus vous recevez. C’est la Loi du
Retour de Marée. C’est facile à démontrer avec le phénomène du retour de
sourire. Essayez de sourire à quelqu’un sans raison particulière. La plupart
du temps, on vous sourira en retour. Ceci n’est qu’un simple exemple. Au
sens le plus large, la voie de la magie nous enseigne que nous pouvons, sans
effort et joyeusement, émettre des bénédictions et qu’en échange, nous
recevrons, durant notre existence, des bénédictions d’une abondance
croissante.
33
mentaux l’utilisent dans le but de nuire ; s’ils étaient intelligents ou sains
d’esprit, ils connaîtraient la Loi du Retour de Marée et seraient conscients
que tôt ou tard les conséquences de leurs actions leur reviendront, souvent
avec une intensité accrue. Vous découvrirez bientôt cette autre loi : comme
un raz-de-marée qui augmente en vitesse et en taille, plus il voyage, de
même, l’intensité des vagues d’énergie s’amplifie parfois énormément, en
fonction de la distance et du temps.
« Repensez à votre vie et vous pourriez trouver à un moment donné qu’une
simple chose — un sourire, une conversation avec quelqu’un, une décision
qui vous paraissait sans grande importance — a eu en fait, des années plus
tard, de grandes conséquences et a profondément changé votre vie. C’est
ainsi que fonctionne cette loi, et c’est pourquoi il est essentiel de
comprendre cela dès le début de votre formation, afin de vous éviter de
faire des erreurs vraiment bêtes et malheureuses. L’histoire de la Selkie
relatait cela ainsi que beaucoup d’autres choses. Elle traitait de la
différence entre une approche de la vie généreuse et compatissante – celle
montrée par la Selkie et son fils – et une attitude égoïste et avide – celle
démontrée par Taggard.
« Être humain : c’est le sujet de cette histoire. Nous sommes tous confrontés
dans la vie à des dilemmes et à des moments de tristesse, et devons, d’une
manière ou d’une autre, nous fier à notre cœur envers et contre tout. Et
pourtant, nous devons malgré tout continuer de donner et de bénir – comme
l’a fait la Selkie en laissant chaque jour du poisson sur les rochers. Il n’y a
finalement peut-être aucune différence en substance, entre don et
compassion, amour et bénédiction. »
PRATIQUE
Au début de ce chapitre, nous avons appris que la voie du Druidcraft
enseigne l’art d’être à la fois magiquement réceptif et magiquement actif.
Dans un premier temps, vous aimeriez peut-être vous ouvrir à la réception
de bénédictions. Vous découvrirez, pendant votre étude de ce livre, que la
Déesse Brighid y est souvent mentionnée.
C’est, parce qu’elle est une Déesse du Feu et de l’Eau, de la Flamme et du
Puits – les deux éléments magiques et alchimiques de transformation et de
transmutation – et elle est également une Déesse de la Créativité, de la
Poésie et de la Guérison. Pour cette raison, elle constitue une déesse idéale
34
à qui faire appel. Elle est invoquée, dans la bénédiction des eaux et cristaux
de guérison, au début de ce chapitre, et elle est invoquée dans les
cérémonies suivantes que vous pouvez effectuer. Si vous le préférez, vous
pouvez adresser la cérémonie à une autre déité, Dieu ou Déesse, ou
simplement à l’Esprit ou Grand Esprit. La première vous aide à devenir
réceptif aux bénédictions ; la deuxième développe votre capacité à donner
des bénédictions – à émettre de l’énergie positive dans le monde, de
manière active.
Si vous faites cette cérémonie chez vous, placez un bol d’eau et une bougie
au centre de votre pièce – ils représentent le feu et l’eau. Afin de créer une
atmosphère évocatrice, vous pouvez allumer d’autres bougies et brûler de
l’encens. Pendant que vous exécutez la cérémonie, rappelez-vous que c’est
l’esprit dans lequel vous faites ce rituel qui est important et non pas les
détails. Prenez tout le temps nécessaire pour vous ouvrir aux bénédictions
suscitées par cette cérémonie conçue dans ce but.
35
sacré. Mère du Chant et de la Poésie, des Sages et des Talentueux, je
sollicite vos bénédictions sur ceci, ma cérémonie. Je sollicite vos
bénédictions sur ce chercheur des voies de la magie et du Druidcraft. Que
je puisse être béni par le pouvoir de la terre en dessous de moi, de la mer
autour de moi et du ciel au-dessus de moi !
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je gagnerai, la magie que j’apprendrai, pour aider et pour guérir, pour
grandir et pour changer. J’élèverai l’enfant, je soignerai les plantes et les
animaux autour de moi, j’encouragerai la force et le courage dans le
cœur de tous.
Maintenant, sentez votre vie entière et toutes vos vies futures s’étalant
devant vous et ressentez un sentiment de liberté et de joie face aux
possibilités sans fin et à l’aventure que cette découverte vous apporte. Puis
marchez vers le bord de la mer ou placez vos mains autour du bol d’eau et
dites :
Nouveau-né dans les voies de la magie et du Druidcraft. Je sollicite Neuf
Vagues de bénédiction !
Joignez vos mains en forme de coupe dans la mer ou dans le bol et
aspergez-vous d’eau, neuf fois de suite. Accompagnez chaque aspersion
d’une ligne de la bénédiction suivante et accordez-vous vraiment le temps
de recevoir chaque bénédiction avec chaque vague :
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Une vague de bénédiction pour ma vie – qu’elle apporte joie et
bénédictions à d’autres !
Maintenant, exclamez-vous :
Que neuf vagues de grâce et de bénédiction soient sur moi, vagues du
Donneur de Santé, de Joie et de Vie !
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l’univers, avec le soleil, la lune et les étoiles qui brillent. Puis, descendez
vers la région de la terre où vous habitez, et imaginez-vous observant les
alentours de votre maison. Sentez, la terre et le ciel, les rivières et les
étoiles, qui émettent tous leurs énergies si particulières vers votre habitation
et les terres autour d’elle. Maintenant, contemplez votre maison et
visualisez-la cernée d’un cercle de lumière dorée. Puis entrez dans la
maison, ouvrez les yeux et regardez autour de vous. Dites à voix haute :
Ô Grand Esprit (ou Déesse et/ou Dieu), je sollicite vos
bénédictions sur ceci, ma maison, mon âtre, ma famille.
Puis allumez l’encens ou la bougie et dites :
(Si vous voulez être vraiment traditionnel, et qu’il est possible de tourner
dehors tout autour de votre habitation, vous pouvez alors asperger neuf fois
de suite le tour de la maison, puis retournez à l’âtre pour allumer le feu.)
Dites alors :
Puis prenez place à l’endroit qui vous semble le plus central, l’âtre de votre
39
maison, et asseyez-vous et lisez ou dites à voix haute la bénédiction
suivante. Et ce faisant, imaginez que les bénédictions de Brighid ou de
l’Esprit voyagent à travers vous vers votre maison. Ressentez l’énergie de
l’acte de bénir qui rayonne pleinement à travers vous vers le monde lorsque
vous dites :
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Je vous remercie de vos bénédictions.
Soufflez la bougie et célébrez !
HISTOIRE
La bénédiction de cristal du début de ce chapitre est une bénédiction
traditionnelle écossaise, traduite du gaélique (en langue anglaise) et publiée
dans une collection en quatre volumes intitulée The Silver Bough (la
branche d’Argent), éditée par la spécialiste du folklore écossais, Marian
McNeill.
Les deux cérémonies sont basées sur des rites traditionnels, enregistrés
depuis la tradition orale en Écosse et retravaillés d’une très belle manière
par le spécialiste en folklore Alexander Carmichael dans son recueil,
Carmina Gadelica – Hymns and Incantations. Tout comme Carmichael a
adapté les versions originales, j’ai adapté sa version, car toute tradition qui
est vivante doit grandir et changer – et non se fossiliser. Le Carmina
Gadelica représente une des nombreuses sources d’inspiration de la forme
moderne de la wicca et de celle du druidisme.
L’auto-bénédiction a pour base une bénédiction destinée aux nouveau-nés,
laquelle était sans aucun doute d’origine druidique. Elle était utilisée en
Irlande aussi bien qu’en Écosse où elle a été enregistrée dans les Hautes
Terres sous sa forme chrétienne plus tardive. Elle y était encore pratiquée
jusqu’à il y a une centaine d’années et pourrait bien être encore en usage
aujourd’hui. Une fois le bébé né, il (ou elle) était passé par trois fois au-
dessus du feu, puis porté trois fois dans le sens des aiguilles d’une montre
autour du feu, avant de recevoir de la sage-femme neuf aspersions d’eau.
Celle-ci récitait, avec chaque aspersion, un vers de cette bénédiction :
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Une petite vague pour ton appétit
Une petite vague pour ta richesse
Une petite vague pour ta vie
Une petite vague pour ta santé
Neuf petites vagues de grâce pour toi,
Vagues du Donneur de Santé.
C’était la Bénédiction des Neuf Vagues. Neuf était un nombre sacré pour les
Celtes et la Déesse. Si vous aviez commis un crime horrible, vous étiez
placé dans un coracle et jeté à la mer – au-delà de la Neuvième Vague. Être
rejeté au-delà de la Neuvième Vague signifiait l’exil – la pire de toutes les
punitions. Mais à l’intérieur du cercle des neuf vagues, vous étiez chez
vous, proche de la terre de votre naissance qui vous protégerait et vous
nourrirait toujours, comme la Déesse elle-même. J’ai adapté les mots de
cette cérémonie pour convenir à la venue au monde non pas d’un bébé-
enfant, mais d’un bébé-disciple de la Tradition.
Demander la triple bénédiction de la terre, de la mer et du ciel est une
pratique profondément ancrée dans la tradition celtique. On prêtait
également serment sur ces éléments, comme le montre ce Serment des
Éléments venu de l’Irlande : « Si j’enfreins à votre confiance, que le ciel
me tombe sur la tête, que la mer me noie, que la terre se soulève et
m’engloutisse. »
42
Si vous ne savez ni tracer le cercle ni comment procéder à l’appel des
quartiers, la cérémonie sera, sans ces ajouts, tout aussi efficace.
Chapitre III
La Grotte
aux rêves
43
Je suis la Fertilité du Sillon,
dans lequel vous laissez tomber la graine de vie au temps des semailles.
Je suis co-créateur avec les Déesses et les Dieux,
Faisant naître la vie de mon sein puissant et sacré.
Boann et Bile
remplissent mes entrailles de semence et d’œuf fertile,
et la charrue taille mon image en la forme sacrée de
la Mère.
Je reçois la graine, je porte la vie
Créant art, et pensée, invention,
et humain à l’image du divin.
Oak Wyse
44
réside le pouvoir de l’amour. L’accent se porte de plus en plus, dans la
société moderne, sur l’amour romantique. Mais en réalité, notre amour peut
s’exprimer de nombreuses manières et une de nos tâches dans la poursuite
d’un chemin spirituel et dans l’apprentissage de la magie est d’élargir notre
compréhension et notre expression de l’amour. Suivre une voie spirituelle
basée sur la nature telle que la wicca, le druidisme ou le Druidcraft nous
encourage à aimer à une plus grande échelle. Cela favorise l’amour de la
terre, de la planète, du monde sauvage ; l’amour de la paix et de la beauté ;
l’amour du conte et du mythe ; l’amour de l’histoire et de la vénération des
ancêtres ; l’amour des arbres, des pierres et des animaux ; l’amour du corps
et de la sexualité ; l’amour du soleil, de la lune, des étoiles et du ciel ;
l’amour les uns des autres et l’amour de la vie. La grande contribution de la
wicca a été de suggérer une croyance commune à celle de l’alchimie de
l’Occident et des philosophies taoïstes et tantriques de l’Orient : c’est que
la création provient de l’amour entre deux aspects de la Déité, le féminin et
le masculin, le Dieu et la Déesse. Notre monde, toute vie, vient de cet
amour et est une expression d’amour. Nous nous relions à la force centrale
et au but de la création chaque fois que nous exprimons notre amour. Quand
nous faisons l’amour, nous reproduisons les débuts primordiaux de la
création. Le résultat de cette croyance est que la création et la sexualité sont
considérées comme étant sacrées et que toutes les étapes de notre vie
sexuelle peuvent être vécues comme des rites de passage et célébrées à
l’aide de rituels – rituels de naissance, de puberté, de mariage ou de
handfasting, de séparation et de mort. Ainsi, notre sexualité est reconnue
comme faisant partie intégrante de notre existence et elle est honorée,
célébrée et appréciée au lieu d’être considérée comme une source de honte.
Abordée ainsi, notre sexualité devient une source d’énergie et de guérison.
LE CONTE DU BARDE
LE RÊVE D’AENGUS
45
Dans l’Antiquité, le dieu de l’amour irlandais était connu sous le nom
d’Aengus Og. Né du puissant Dieu-père Dagda et de la Déesse Boanna de
la rivière Boyne, il possédait le plus beau visage jamais contemplé. Quatre
oiseaux radieux volaient au-dessus de sa tête, et leur chant était si tendre
que quiconque entendait cette mélodie tombait amoureux instantanément. Il
était dit que chaque oiseau était en réalité un baiser d’Aengus. Et les
femmes de toutes les régions de l’Irlande se languissaient d’apercevoir les
ailes aux couleurs vives de ces créatures magiques planant à leur côté, les
assurant de l’arrivée imminente de leur bien-aimé.
Et là, à l’intérieur de cette colline, une nuit, alors qu’Aengus dormait, il fit
un rêve qui allait le hanter jour et nuit pendant les trois années suivantes.
Dans ce rêve, il vit d’abord un puissant dragon, et il grimpa sur son dos
avant de s’envoler vers le soleil. Puis d’un seul coup, ils dégringolèrent
vers la Terre pour survoler les eaux profondes d’un vaste lac. Et soudain, la
vision changea. Aengus se tenait seul sur le rivage du lac et s’avançant vers
lui avec dignité et majesté, était une femme d’une radiance et d’un calme
tels qu’il fut saisi de la plus profonde passion jamais éprouvée de mémoire
d’homme pour une femme.
46
femme et de pouvoir la tenir serrée contre son cœur.
Pendant toute une année Aengus rêva chaque nuit de cette jeune fille,
jusqu’à s’en rendre malade d’amour et qu’aucune nourriture ne puisse plus
franchir ses lèvres. En apprenant la maladie de son fils, Boanna parcourut
l’Irlande à la recherche de la jeune fille qui hantait les rêves d’Aengus,
mais après qu’une autre année se soit écoulée, elle rentra sans avoir pu
retrouver la jeune fille. Alors le père du dieu, le Dagda, demanda au roi du
Sidhe de Mumu de la rechercher. Pendant toute une autre année, les hommes
de ce dernier fouillèrent l’île verte en long et en large jusqu’à ce que
finalement ils la découvrent marchant sur les bords du lac de la Bouche du
Dragon.
Aengus fut soulevé de son lit et transporté par chariot dans un château près
du lac. Pendant trois jours et trois nuits, ils festoyèrent avant qu’il soit
emmené au bord du lac. Et là, ils virent cent cinquante jeunes filles avançant
deux à deux au bord de l’eau, chaque paire jointe par une chaîne d’argent.
Mais il y avait une belle jeune fille plus grande que le reste, qui portait un
collier d’argent et qui était jointe à sa partenaire par une chaîne d’or.
« C’est elle ! C’est elle ! s’écria Aengus. Elle est la jeune fille de mes
rêves. Elle est ma dame de cœur ! »
47
commença sa descente vers l’horizon, cent cinquante cygnes réunis sur les
eaux tranquilles. Et se tenant debout sur le bord du lac il aperçut le plus
beau d’entre eux, paré d’un collier d’argent. « Yewberry ! Caer
Ibormeith ! », s’écria-t-il. Elle vola jusqu’à lui et il la prit dans ses bras.
Aussitôt ceux-ci se changèrent en ailes et son corps se transforma en celui
d’un cygne. Ils volèrent ensemble trois fois autour du lac, jusqu’à ce que
dans les derniers rayons du soleil couchant, ils se hâtent vers sa demeure de
Cashel Aengus.
Lorsque les deux cygnes se posèrent sur New Grange, ils chantèrent une
chanson d’une telle beauté que d’un seul coup les habitants du palais
tombèrent dans un sommeil profond et dormirent trois jours et trois nuits
comme s’ils étaient en transe pendant qu’Aengus et Yewberry partageaient
leur lit d’amour.
Et bien que Samhuinn ait pris fin, leur amour perdura et ils s’aimèrent pour
l’éternité.
LE COLLOQUE
Alors que la lune s’élève une fois de plus dans le ciel nocturne, vous
retournez avec vos compagnons d’études de l’École de la Forêt au bord de
la mer. À un bout de la plage, vous apercevez un feu allumé à côté de
l’entrée d’une grotte. Vous remontez le long de la plage et en vous
rapprochant vous distinguez Elidir assise près du feu.
Elle vous invite à prendre place et reste silencieuse un moment.
Ayant dit cela, elle se penche et ramasse un morceau de bois qui gisait à
côté d’elle. Un bout d’étoffe enroulé à l’extrémité du bâton a été trempé
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dans du goudron. Elle plonge le bâton dans le feu et il s’enflamme
instantanément. « Venez avec moi », dit-elle, et vous la suivez tous à
l’intérieur de la grotte.
Le sable fin fait bientôt place aux cailloux et aux rochers lorsque vous
pénétrez plus en avant dans la grotte en pente douce.
Soudain Elidir se retourne et crie, « Regardez ! » Elle s’écarte pour révéler
un squelette dont les os sont à moitié enfouis dans le sable. « Beaucoup de
gens ont peur des squelettes. Ils ont peur que nous ne soyons que cela, que
la mort soit réellement la fin et qu’il n’existe en fait aucun sens profond à la
vie.
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par l’union du Dieu Ciel et de la Déesse Terre. Quand ils avaient des
enfants, il n’y avait pas de place pour qu’ils se tiennent debout parce que
leurs parents s’enlaçaient tellement fougueusement qu’ils étaient coincés
assis sur le ventre de leur mère ! Et donc Tane, l’aîné des frères et le dieu
des arbres, se dressa et sépara leurs corps de force permettant à la vie de
s’épanouir sur la Terre. C’est la même idée – la vie provient de l’union du
Dieu et de la Déesse.
– Cela veut-il dire que les monothéistes, tel que les chrétiens ont tort ?
demande Brendan.
– Pas nécessairement, répond Elidir. Par exemple, l’électricité est une
chose, une force unique, mais elle fonctionne en se divisant en deux
courants : positif et négatif. Si vous le considérez de cette manière, vous
pouvez dire que toute vie est Une, donc il n’existe qu’une déité représentant
le tout. Mais cette déité unique se manifeste sous forme de deux forces
complémentaires ou polarisées que nous pouvons appeler Dieu et Déesse.
– Mais pourquoi cette érection sur la statue ? Pourquoi mettre l’accent sur
la sexualité – ce n’est sûrement qu’un seul niveau de la vie – purement
biologique ? Cela ne peut sûrement pas être une image spirituelle ?
demande Brendan de nouveau.
– N’avez vous jamais vu les images des dieux égyptiens avant qu’ils ne
soient défigurés par la pudibonderie des Français et des Britanniques,
forces occupantes de l’Égypte ? demande Elidir. Quelques un échappèrent à
leur vandalisme et nous voyons des images des dieux les représentant
exactement de la même manière.
50
ont fait l’amour. En nous donnant naissance, nos parents garantissent aussi
notre mort. L’acte d’union du masculin et du féminin est la cause à la fois de
la naissance et de la mort. Il conduit le processus de réincarnation, la Roue
de la Vie, encore et encore. Et là, au centre de cette roue de la Vie, se
trouvent le Dieu et la Déesse, la Mère et le Père éternels, unis par leur
amour, donnant naissance à la Création.
PRATIQUE
Au cours du chapitre précédent nous avons appris à bénir et à être béni. Et
Elidir y concluait en disant : « Il n’y a finalement, en substance, peut-être
aucune différence entre donner et compassion, amour et bénédiction. ».
Dans ce chapitre, nous avons voyagé au cœur de ces qualités pour observer
leur source dans la relation avec deux aspects de la Déité, entre le Dieu et
la Déesse.
Ces deux aspects du divin existent en chacun d’entre nous. Pour devenir
magicien, et pour poursuivre une voie telle que le Druidcraft, un élément du
travail requis implique de prendre conscience de notre Dieu et de notre
Déesse Intérieurs, et de ressentir leur union en notre âme. En alchimie, c’est
un processus connu sous le nom de Mariage Alchimique ou de Conjunctio.
51
d’appartenance à un sexe ou à un autre, d’orientation sexuelle, de capacité à
occuper la position de Grand Prêtre ou de Grande Prêtresse, ou même de
savoir si quelqu’un dispose d’un partenaire avec qui exécuter un tel rituel.
De telles préoccupations deviennent immatérielles quand nous nous
concentrons sur la signification plus profonde du Dieu, de la Déesse et de
leur union. Cela est, dans la wicca, l’esprit véritable de La Charge de la
Déesse qui dit : « Si tu ne trouves pas ce que tu cherches à l’intérieur de
toi-même, tu ne le trouveras pas non plus hors de toi. Car, regarde, je
suis avec toi depuis le début et je suis ce que tu atteindras tout au bout du
désir. »
LE RITUEL D’UNION
Prenez une assez grande bougie et fixez-la au centre d’un bol. Remplissez le
bol d’eau – vous allumerez la bougie pendant la cérémonie. Placez, à un
mètre derrière le bol, deux bougies dans des bougeoirs. Ces deux bougies
doivent se trouver à un mètre l’une de l’autre afin de former un triangle
équilatéral comportant une bougie à chaque pointe. Commencez votre
cérémonie à environ un mètre des deux bougies normales de sorte que le bol
se situe à environ deux mètres devant vous. Si vous le souhaitez, utilisez des
fleurs et de l’encens pour mettre en valeur votre lieu sacré.
52
Si vous savez tracer le cercle et invoquer les quatre directions, vous pouvez
avoir envie de le faire. Ou bien alors, commencez tout simplement par une
prière telle que:
53
Puis ouvrez-vous à la Déesse, au divin Féminin, à tout ce que le terme
Femme ou Mère signifie pour vous et, intuitivement, dirigez-vous vers l’une
ou l’autre des bougies. Dites à voix haute :
Je me tourne vers la Lune
Je m’ouvre à la Déesse en moi.
Allumez la bougie et en le faisant, imaginez que vous activez l’aspect
féminin de votre propre être. Faites le choix conscient de vous ouvrir à cet
aspect de votre nature, et, quelles que soient vos sensations, émotions,
images et pensées, laissez-les apparaître, sans les questionner et sans les
juger.
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Maintenez ces deux positions, aussi longtemps que vous le souhaitez, en les
ressentant en vous. En Orient, les mouvements sacrés des mains, comme
ceux-ci, en rituel ou en méditation, sont connus sous le nom de mudras.
Ensuite, lentement et délibérément, abaissez vos doigts pointés dans le bol
formé par votre autre main et dites :
Maintenez vos mains dans cette position aussi longtemps que vous le
désirez pour vous permettre d’être pleinement investi dans ce moment
d‘union. Puis séparez vos mains, passez les deux bougies et approchez-vous
du bol. Allumez la bougie dans le bol en disant :
Cette union est complète. Que Dieu et Déesse soient unis à jamais dans
mon âme. Que l’amour et les bénédictions, la créativité et la joie
s’écoulent de mon cœur et de mes mains, de mon corps et de tout mon
être. Tout est Un, Tout est Un, Tout est Un.
Puis prononcez vos remerciements pour cette cérémonie, utilisant ces mots
ou vos propres paroles :
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HISTOIRE
Le fait que la demeure d’Aengus Og, Dieu irlandais de l’Amour, soit le
temple mégalithique de New Grange est profondément important. À
l’intérieur de New Grange, chaque année lors du solstice d’hiver, Le Grand
Rite a lieu – un rayon de soleil pénètre jusqu’au cœur du temple, empruntant
un conduit spécifiquement construit à cet effet, et orienté précisément dans
la direction du lever de soleil du plein hiver. L’amour, la sexualité, la
création, la naissance et la relation indissoluble entre le Ciel et la Terre
sont représentés d’une manière qui réussit à unir le plus tangible des
éléments, la pierre, avec l’un des plus intangibles, la lumière.
Ces lointains ancêtres qui construisirent les monuments en pierre qui ornent
toujours l’Irlande et les îles Britanniques comprenaient que le processus
sexuel était sacré et fondamental à toute vie. Il est indéniable que New
Grange, Brugh na Boinne, fut bâti en tant que représentation symbolique de
la Déesse qui était fécondée par le Dieu, chaque année, lors du solstice
d’hiver. Cette imagerie se répète à Stonehenge lors du solstice d’été, les
premiers rayons pénétrant non pas une pièce close, mais un fer à cheval, un
chaudron, ou un trilithe. Le symbolisme sexuel de l’antique culture
mégalithique comprend les nombreuses pierres dressées qui sont clairement
phalliques, et les nombreux dolmens représentant la matrice de la Déesse.
56
Cette idée est corroborée par les anciennes pierres gravées découvertes en
Écosse ressemblantes exactement, observées à l’aide d’un microscope, à
des vues de sperme pénétrant l’ovule.
Les formations de roches naturelles d’Australie fournissent un ensemble
similaire d’associations symboliques correspondant aux populations
indigènes de ce continent. Des sites d’initiation masculine près d’Uluru en
Australie centrale, par exemple, sont situés à côté de pitons rocheux en
forme naturelle de phallus, alors que l’on trouve des sites d’initiation
féminine près de formations rocheuses ou d’ouvertures de grottes en forme
de vulve. La religion de l’ancienne Égypte était basée sur une
compréhension de la sacralité de la sexualité tout comme l’étaient
l’hindouisme, le taoïsme de la Chine, la Kabbale du Moyen-Orient et
l’alchimie de l’Europe.
Les religions patriarcales du judaïsme, de l’islam et du christianisme se
sont opposées vigoureusement à cette vision des choses et ont introduit des
cultures de culpabilité et de honte concernant les plaisirs et les joies du
corps. Cela résulta en une sexualité refoulée et déformée avec pour
conséquences d’intenses souffrances, la répression des femmes et des
punitions pour les actes de plaisirs physiques.
57
dehors, se présentant dénudé face au soleil, adorera
l’emblème de la splendeur éternelle qui brille au-dedans. Ce
même sens de perfection vitale et d’exaltation que l’on peut
retrouver chez les premiers peuples primitifs retournera un
millier de fois plus intense, défini, illustré et purifié, pour
irradier l’homme racheté et délivré.
Le Naturisme était une idée qui se développa, dans les années 1920,
relevant du processus de libération des individus vis-à-vis des restrictions
sociales démodées qui avaient vu le jour à la suite de la Première Guerre
mondiale. Tout cela appartenait au mouvement du retour à la Nature dans
lequel les gens essayaient d’échapper aux horreurs de la guerre, à
l’aliénation de la vie urbaine et à l’industrialisation rampante. Ils ne
voulaient absolument rien, pas même de vêtements, entre eux et les forces
élémentaires de la Nature – l’eau, l’air et le soleil.
58
Quand Nichols et Gardner se rencontrèrent dans les années 1930, dans la
Station Naturiste de Speilplatz, ils étaient déjà convaincus des dangers de la
répression sexuelle. Nichols écrivait que l’attitude chrétienne envers la
sexualité rendait en fait celle-ci diabolique, et ce faisant retardait le
développement humain. Il étudiait l’œuvre de Freud – pionnier de la
compréhension de l’importance de la sexualité et des dangers de sa
répression et lisait également les travaux de Jung, qui était fasciné par
l’alchimie et sa compréhension de la nature profonde et sacrée de la
sexualité en tant que véhicule du développement spirituel humain et de la
créativité.
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Même si le Grand Rite est une contribution moderne, la culture
préchrétienne et la spiritualité en Grande-Bretagne et en Irlande étaient
imbues d’une compréhension de la centralité et de la sacralité de l’union
sexuelle. Les Anciens l’ont écrit dans la Terre comme le dit un proverbe
druidique, et les sites mégalithiques se caractérisent par une sexualité
inhérente dans leur symbolique. De plus, beaucoup d’histoires ancestrales,
comme celle du rêve d’Aengus, du conte de Taliesin et de l’histoire de
Kulwch et d’Olwen, traitent de l’union entre le Masculin et le Féminin.
60
La wicca devint une cible facile, victime de l’attention des journalistes qui
révélaient les célébrations nues et qui évoquaient l’image scandaleuse de
rites sexuels derrière les rideaux fermés des banlieues. Et cela ne
s’arrangea en rien lorsque certains prirent le devant de la scène dans le but
de profiter de cet intérêt.
Un autre problème, plus créatif, émergea lorsque les païens qui n’étaient
pas hétérosexuels protestèrent contre la proéminence donnée par la wicca
de Gardner à la polarité des sexes. Par la suite, des auteurs mirent l’accent
sur une interprétation symbolique plutôt que littérale de cette polarité, en
disant que l’union sacrée exécutée dans le Grand Rite ne nécessite pas une
représentation physique de personnes de sexe opposé, mais une
représentation du Masculin et du Féminin en tant que principes divins ou
comme aspects intérieurs du Moi. Cela suffit à satisfaire certains wiccains
gays et lesbiennes. Mais lorsque l’idée initiale se révélât ne pas être une
tradition authentique et ancienne de la sorcellerie, de nombreux wiccains se
sentirent alors libres de créer des versions de la wicca excluant
complètement le Grand Rite et le concept de la polarité des sexes. Le
résultat fut le développement de la wicca Féministe, la wicca de la Déesse,
d’assemblées réservées aux hommes et de tout un assortiment de variations
diverses en théorie et en pratique de la wicca. De la même manière, quand
l’insistance d’être vêtu de ciel commença à être perçue, non pas comme un
dictat divin, mais une question de choix personnel, de nombreux wiccains
décidèrent de pratiquer habillés au lieu de nus.
Le druidisme évolua sans de tels problèmes. Le druidisme vêtu de ciel
n’avait jamais été suggéré ouvertement et Nichols ainsi que la plupart des
autres auteurs du druidisme, n’évoquèrent que rarement la question de la
sexualité ou des genres sexuels. De plus, les adeptes homosexuels et les
lesbiennes se sentaient tout autant les bienvenus dans le druidisme que les
hétérosexuels, de même que ceux qui auraient pu se sentir menacés par
l’idée d’avoir à participer nus aux célébrations. Les journalistes ne pouvant
photographier les druides de Stonehenge que solennellement vêtus, aucun
d’entre eux ne prit la peine d’infiltrer les groupes druidiques puisque dans
aucun des rites ne figurait cet objet de fascination perpétuelle – le sexe. Il
en résulta que le druidisme vint à être perçu comme une occupation plutôt
guindée et les images des druides à Stonehenge, comme celles des
hallebardiers de la Tour de Londres ou des régates des étudiants de
Cambridge sont devenues une des représentations typiques de la culture
britannique.
61
L’inconvénient pour le druidisme était qu’en évitant la sexualité, il en arriva
à être perçu par certains comme étant asexué, particulièrement par ceux qui
étaient libres de toute inhibition sexuelle ou de hontes corporelles, et cela
en contraste avec la sexualité évidente de la wicca. La nature inhérente de
la sexualité dans toute vie semblait être ignorée, ayant pour conséquence
l’absence parfois, d’une certaine joie de vivre dans les idées et le
cérémonial du druidisme.
Ces dernières années, la situation a changé et les problèmes rencontrés par
la wicca à ses débuts sont moins fréquents. Une familiarité plus grande des
concepts psychologiques entraîne que l’association simpliste du Dieu et de
la Déesse à un genre sexuel ne prévale plus si souvent. Alors que dans les
années 50, la nudité et la sexualité constituaient des idées explosives, elles
sont devenues à présent des sujets acceptables de culture populaire. Même
si la majorité des druides et de nombreux wiccains préfèrent rester habillés,
un certain nombre d’entre eux ont découvert que travailler vêtu de ciel, loin
d’encourager un voyeurisme salace, de l’exhibitionnisme ou des écarts de
conduite sexuelle, engendre, de fait, un sentiment de communauté, de
rapprochement à la Nature et, suscite des sentiments d’humilité,
d’innocence et de liberté. Que les druides d’antan tout comme les jaïns aient
pu ou non travailler nus reste à débattre et essentiellement dénué
d’importance. Le druidisme se développe et évolue constamment et les
idéaux du Naturisme adoptés par Nichols sont en complet accord avec ceux
du druidisme. De plus, une étude attentive des anciens contes bardiques
évoque une spiritualité fondamentalement alchimique et qui partage une
compréhension de la sacralité de la sexualité avec des traditions telles que
le taoïsme et le tantrisme. L’introduction dans la wicca moderne du thème
de l’union du Dieu et de la Déesse crée une passerelle intéressante entre les
deux traditions, car, si le druidisme peut fournir grâce aux contes des bardes
la base historique de ce thème central de la wicca moderne, alors l’une des
plus importantes différences entre les deux traditions s’évapore tout
simplement.
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Chapitre IV
Le Bosquet
des Étoiles d’Été
Les Voies de la terre
et de ses saisons
Triade irlandaise
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Travailler avec les forces de la nature constitue une des activités
principales à la fois du druidisme et de la wicca – et donc du Druidcraft.
Savoir travailler avec les marées de la Terre, de la lune et du soleil est
d’une importance vitale si nous souhaitons le faire avec la Nature et non
contre Elle. Lorsque nous vivons dans un monde de béton et de verre,
coupés des cycles et des énergies du monde naturel, nous perdons notre
énergie et nous nous sentons fatigués ou déprimés. Mais si nous réussissons
à rétablir le contact avec la nature et ses saisons, nous nous sentons plus
vivants, plus joyeux. La wicca et le druidisme célèbrent tous deux huit
moments de l’année pour nous aider à y parvenir. Il existe plusieurs façons
de marquer ces huit occasions, allant des rituels complets partagés avec
d’autres sur un site sacré comme à Stonehenge ou Glastonbury, jusqu’aux
pratiques informelles, en solitaire, en famille ou entre amis. Au cœur des
pratiques druidiques, wiccaines et du Druidcraft, on trouve la célébration
des fêtes saisonnières et dans cette leçon nous apprenons ce qu’est ce cycle
des huit fêtes et comment nous pouvons utiliser les énergies des saisons en
magie pratique.
LE CONTE DU BARDE
LA VIE DE BRIGHID
Le grand Dieu-père des druides d’Irlande était connu sous le nom du Dagda.
C’était un être puissant qui possédait un vaste chaudron tellement immense
que des mondes entiers pouvaient être brassés dans ses profondeurs. Il
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tailla une énorme cuillère afin de pouvoir remuer le chaudron et, parmi les
dieux, il existait un sport consistant à s’allonger ensemble dans la cuillère
de leur père pendant qu’il la tournait en rond autour de la masse
tourbillonnante des atomes que l’on nomme le cosmos.
Une nuit, alors que la foudre zébrait le ciel et que tous les cieux semblaient
s’ouvrir, la fille du Dagda fit son entrée dans le monde. Personne ne connaît
le nom de sa mère. Peut-être était-elle la voûte céleste elle-même ou la lune
qui brille d’un tel éclat dans nos cieux. C’était peut-être la Déesse de la
Forêt et de la Terre profonde. Peut-être venait-elle de la constellation de la
Grande Ourse dans le ciel septentrional.
Bien que certains murmurent que c’était Anu, Danu ou Dana de la Tuatha de
Danaan, en réalité nous ne connaîtrons jamais son nom. Mais de sa matrice,
naquit un enfant d’une beauté intemporelle aux longs cheveux dorés et aux
yeux sombres noisette, aux membres solides et d’un tempérament à la fois
fougueux et aussi profond que le plus profond des océans.
Cela plut à Brighid, car elle n’aimait rien davantage que de donner au mot
parlé sa mélodie – faisant rimer et scander les mots jusqu’à ce qu’ils
s’envolent et dansent dans l’air devant elle. Mais elle désirait encore plus.
Elle savait qu’elle avait bien plus à offrir. « Donnez-moi plus de tâches à
accomplir, père ! le pria-t-elle.
– Très bien, répliqua-t-il. Apprends-leur non seulement comment faire
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naître la poésie, mais également comment donner naissance à eux-mêmes.
Apprends-leur l’art de la sage-femme. Montre-leur comment donner
naissance non seulement à la beauté du langage, mais aussi à la beauté de
leurs propres corps. Deviens la Déesse de la Naissance, tout comme ton
frère Donn est le Dieu de la Mort.
Elle se tenait à la porte de sa forge, captivée par les flammes rugissant dans
son fourneau. À chaque coup de son puissant marteau sur l’épée qu’il
forgeait, Brighid sentait une poussée d’envie dans son cœur. Elle aussi
languissait d’envie de manier le marteau et de forger de belles choses sur
l’enclume.
Goibniu se tourna vers la porte et sourit en la découvrant là. Il lui tendit son
marteau en disant : « Déesse du Puits de la Guérison, vous êtes aussi la
Déesse du feu punitif. Pas de guérison possible sans le feu de la vie, pas de
beauté sans la source de souffrance et de renaissance. Tenez, prenez mon
marteau, forgez l’épée. Refaites à neuf le monde chaque jour ! » Et alors la
Déesse saisit le marteau et devint la Déesse de tous les Forgerons ; elle
forgerait le fer aussi bien que les poèmes et les naissances, elle inspirerait
les artisans tout comme les poètes, et les sages-femmes et les guérisseurs.
Et c’est ainsi en l’an 455 apr. J.-C., à Faughart, dans le comté de Down, en
Irlande, que la sage-femme mettant au monde la petite fille du druide
Dubhtach et de sa femme sollicita les bénédictions de la Déesse Brighid.
Elle saisit le nouveau-né et, louant Brighid, elle passa le bébé par trois fois
au-dessus du feu de l’âtre pendant que Dubhach et sa femme regardaient la
scène avec joie. Puis portant l’enfant, elle tourna trois fois autour du feu, en
66
appelant de nouveau Brighid, pour la remercier et pour en faire l’éloge.
Finalement, elle apporta le petit être à ses parents qui, embrassant l’enfant,
acquiescèrent d’un signe de tête lorsque Dubhtach leva un bol d’eau puisée,
près de là, du puits sacré de la Déesse Brighid. La sage-femme trempa ses
doigts neuf fois de suite dans le bol et sollicita à chaque fois des
bénédictions pour l’enfant.
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vivement au soleil que lorsqu’elle était jeune fille.
Puis, alors que le temps de la récolte avait apporté l’automne, Brighid
devint la Guérisseuse des Âmes, la Femme Sage.
Et, en tant que sage-femme, elle assista d’autres à donner naissance aux
enfants de leur amour et de leur esprit créatif, jusqu’à ce qu’à la fin, à
Samhuinn, alors que l’hiver arpentait la terre, Brighid devienne enfin la
Vieille Femme, la crone, la Cailleach. Finalement, en l’an 525 après J.-C,
entourée de ses dévoués disciples, sainte Brighid décéda, voyageant jusqu’à
l’Autre Monde pour y rencontrer peut-être non seulement le Christ auquel
elle avait voué sa vie, mais aussi la Déesse Brighid à laquelle elle resterait
toujours liée par le nom et par l’esprit.
LE COLLOQUE
On trouve en Avronelle un Bois sacré – un lieu réservé à l’enseignement et
aux rituels. Là, assise près du feu au centre du Bosquet, se trouve Elidir et
son colloque avec Brendan débute :
« Je voulais que nous nous rencontrions ici, pour vous parler d’un des plus
importants aspects de Druidcraft. Ici, nous appelons notre bosquet : le
Bosquet des Étoiles d’Été. Au temps jadis, les occultistes pensaient que la
magie était ce qui avait lieu dans un temple. Nous, par contre, croyons que
la magie est ce qui se déroule tout autour de nous dans le monde de la
Nature. Et une des manières de nous ouvrir à cette magie est de célébrer les
huit fêtes saisonnières dans des endroits comme ce Bois sacré.
« Donc, laissez-moi vous parler des huit fêtes, et pendant que je vous en
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parle je vous enseignerai également un petit peu de la magie saisonnière
dont vous aurez besoin quand vous commencerez, dans une autre leçon, le
travail de la magie pratique. » Elidir ramasse alors sa baguette, qu’elle
avait posée sur le sol près d’elle, et trace un cercle dans la terre devant
Brendan.
« Toutes les six semaines à peu près, nous réalisons une cérémonie, en
solitaire ou avec d’autres, pour nous ouvrir à la magie du moment de
l’année dans lequel nous nous trouvons.
Cela constitue un cycle annuel de huit cérémonies : les deux solstices et les
deux équinoxes, et les quatre cérémonies de quartier croisé, comme on les
appelle. Il existe plusieurs noms pour ces cérémonies, mais voici eux que
nous utilisons. »Elidir trace alors ce qui ressemble à une roue à huit rayons,
et puis, pointant vers chaque rayon, elle énonce les noms et les dates de
chaque fête.« Les dates des solstices et des équinoxes sont fixes
puisqu’elles marquent des événements astronomiques précis. Mais celles
des célébrations des autres fêtes peuvent être modifiées, car elles indiquent
les changements des saisons, variant un peu d’un endroit à l’autre et selon
les différents climats.
« Une des meilleures manières pour comprendre ce cycle des huit fêtes est
de suivre le voyage de la Terre Mère, ou Mère Nature tout au long de
l’année.
69
sûrement pas
commencer à ce moment-là ? demande Brendan.
70
rationnel, la relation entre la Terre, la Lune et le Soleil. Ressentez la force
graduellement croissante du Soleil alors que la roue de l’année passe de
février à mai.
Et, au fil de son mouvement, vous pouvez voir la Terre devenant plus verte,
les fleurs s’ouvrant et les animaux et les gens s’accouplant.
Les statistiques montrent que, chez les couples dans l’hémisphère nord, la
fréquence d’accouplement est la plus haute entre mars et juin, avec son
niveau maximal en mai, et que l’activité sexuelle augmente également de
fréquence à l’approche de la pleine lune. Toute cette période – la période
de croissance de l’année – est gouvernée par la Marée des Semailles. C’est
le moment où la Nature nous presse de semer des graines physiques ou des
graines de projets, d’idées et de sentiments, qui se réaliseront dans la
prochaine phase de l’année.
« La première phase des Semailles est bonne pour la magie qui encourage
71
les nouveaux projets – quand quelque chose est nouveau ou débute et
nécessite un peu d’aide. Maintenant, dans cette seconde phase de
Croissance, nous utilisons la magie pour les gens ou les choses qui ont
besoin de nourriture et de soutien. C’est le moment du maternage, donc
également un bon moment pour pratiquer la magie de guérison.
– Je croyais qu’il n’y avait que trois aspects de la Déesse – Jeune Fille,
Mère et Vieille Femme ? demande Brendan, l’air perplexe.
– Il n’y a pas que trois phases de la lune n’est-ce pas ? répond Elidir.
Demandez à n’importe quelle femme qui est en train de quitter la phase de
la maternité si elle est prête à devenir la Vieille Femme et elle répondra :
“Non merci, pas tout de suite !”
72
« Comme c’est l’époque
de la diminution – des pouvoirs décroissants du soleil –, il est aussi associé
à la lune décroissante. C’est le moment d’utiliser la magie pour conclure les
choses, les amener à leur fin ou à leur réalisation. C’est le moment choisi
pour ceux d’entre nous qui peinent à terminer quoi que ce soit, et un bon
moment aussi pour un divorce ou une séparation.
« D’ici novembre, tout a l’air mort – les feuilles sont tombées des arbres, les
neiges atteignent les hauteurs. La Déesse ne parcourt plus le pays sous les
traits de la Femme Sage, mais en Vieille Femme.
« Nous évitons d’utiliser la magie pendant ce temps de l’année. C’est le
moment d’intérioriser nos énergies, de laisser le pouvoir nutritif de
l’obscurité nous soutenir, tout comme le sol nourrit la plante tout au long de
l’hiver. Et puis, bien sûr, c’est le retour d’Imbolc et la Déesse de la Terre
renaît avec les premières fleurs du printemps.
73
– Mais pourquoi seulement la Déesse ? Qu’est-il advenu du Dieu ?
demande Brendan, l’air déconcerté que le Dieu semble avoir été totalement
tenu à l’écart.
– Je parle symboliquement et non pas au sens propre, répond Elidir. Je
pourrais parler de tout cela en terme du Dieu, étant né enfant à Imbolc, se
transformant en Jeune Amant à Bealteinne, devenant le Père jusqu’au
moment de la moisson à Lughnasadh, puis prenant la forme du Sage ou de
l’Homme Mûr pendant l’automne, jusqu’à ce qu’il devienne l’Ancien durant
l’hiver.
« Ou bien, je pourrais complètement omettre l’appartenance à un genre
sexuel et parler du printemps étant le Temps de l’Enfant grandissant pour
atteindre le Temps de l’Amour, l’été comme le temps du Parent, l’automne
comme le temps de la Maturité et de la Sagesse et l’hiver comme le temps
des Aînés.
C’est simplement que plus vous rendez les choses abstraites, et plus elles
perdent en couleur et en pouvoir évocateur.
– Je comprends, répond Brendan, mais il y a une chose que je n’ai pas tout à
fait comprise. Vous avez parlé des phases de la lune et des saisons, mais la
lune traverse ses quatre phases treize fois par an, donc chaque saison
comprendra plusieurs fois toutes les phases de la lune.
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association, la marée croissante de chaleur et d’énergie que nous
connaissons au printemps est comme l’énergie et les sensations de la lune
croissante. L’énergie généreuse et puissante de la pleine lune est comme le
moment en été où l’énergie atteint son maximum. Puis, comme nous amorçons
la descente vers l’automne, cela ressemble au déclin de la lune dans sa
phase décroissante. L’énergie baisse graduellement jusqu’à ce que nous
entrions la période sombre de l’année, qui est comme le temps de la Lune
Sombre ou Nouvelle Lune comme certains l’appellent.
« Vous pouvez vous rendre compte que nous travaillons ainsi d’une manière
magique avec le pouvoir des saisons – avec le pouvoir de la Terre, du
Soleil et de la Lune. Mais même si vous ne souhaitez pas faire appel à la
magie pratique, vous pouvez toujours fêter le cycle de l’année, car en vous
arrêtant, de temps en temps, et en tenant compte des saisons, en vous
ouvrant à leurs dons, vous créez l’occasion d’effectuer votre propre mise à
jour.
La plupart des gens sont trop occupés pour prendre le temps de s’arrêter et
de jouir de la vie autour d’eux et de s’en émerveiller.
Donc, pourquoi ne pas faire une pause, d’une ou deux heures, lors de ces
huit moments de l’année au moins et vous rendre compte de l’endroit où
vous vous trouvez dans la grande roue de l’année ?
Ouvrez-vous aux énergies de la Terre, du ciel, du soleil, de la lune et des
étoiles et respirez profondément.
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PRATIQUE
UNE CÉRÉMONIE DE BRIGHID
Vous travaillerez dans cette cérémonie avec l’énergie de la Déesse. Bien
que cette cérémonie se concentre sur l’archétype de la déesse celtique
Brighid, n’hésitez pas à travailler avec un autre archétype si vous le
préférez, ou choisissez simplement une force féminine de pouvoir de
guérison. Laissez vos propres images/sentiments apparaître.
Préparez, d’un côté de votre pièce ou de votre lieu sacré, un autel ou une
table, avec des perce-neiges ou d’autres fleurs, un bol de lait, ainsi que tout
symbole et offrande vous semblant approprié. Placez également dessus ou
devant sur le sol, un large récipient rempli d’eau avec huit bougies
flottantes éteintes. Idéalement, disposez votre autel dans la direction du
nord-est. Ceci n’est pas essentiel et il peut vous être plus pratique de le
disposer dans une direction différente.
Au centre, allumez une seule bougie. Vous pouvez encore, si vous le
souhaitez, allumer une bougie aux Nord, Sud, Est et Ouest.
Si vous savez tracer le cercle et invoquer les quatre directions, vous pouvez
le faire. Sinon, commencez simplement par cette prière :
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Ô Déesse de la Flamme et du Puits. Dieu du Vent et de la Mer, de l’Étoile
et de la Pierre, Dieu et Déesse de toute vie, je sollicite vos bénédictions
sur ceci ma cérémonie. Je sollicite vos bénédictions sur ce chercheur des
méthodes de magie et de Druidcraft. Que je sois béni par le pouvoir de la
terre en dessous de moi, de la mer autour de moi, et du ciel au-dessus de
moi !
Ô Dame Brighid, Ô Déesse, douce Jeune Fille, baignée dans le lait blanc
nourricier. Le feu de l’esprit luit à travers vos yeux. Je vous salue et je
vous souhaite la bienvenue et je vous demande de me bénir de vos eaux de
guérison et de renouveau.
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Écoutez sa réponse : il se pourrait qu’elle souhaite vous dire quelque chose
ou vous poser une question. Laissez-vous ressentir la bénédiction de sa
présence. Sentez-vous guéri et renouvelé.
Trempez vos doigts dans l’eau, puis touchez votre front en disant :
Dame, vous bénissez mes pensées.
Soyez à l’écoute de tout autre message que la Dame pourrait avoir pour
vous. Lorsque vous serez prêt, exprimez vos remerciements et vos adieux.
Éteignez les bougies dans le récipient et retournez au centre de votre cercle
en portant la bougie centrale, toujours allumée. Tenez-vous debout face à la
Porte, et dites :
Dame, je vous remercie de vos bénédictions sur ma vie. Bien que je
referme cette porte (esquissez un geste de fermeture de la porte), je sais
que votre radiance continue à couler en moi.
Éteignez maintenant la bougie centrale, et dites :
78
Ô Dieu et Déesse, je vous remercie de vos bénédictions et de votre
inspiration. Cette cérémonie s’achève à présent dans le Monde apparent.
Que son inspiration continue au sein de mon être.
Si vous aviez commencé votre cérémonie en traçant le cercle, il est temps à
présent de le défaire.
HISTOIRE
La célébration des huit cérémonies est devenue la pierre angulaire de la
pratique moderne païenne. Les sorcières, les wiccains et les druides, fêtent
tous ces périodes de l’année.
Bien que pouvant trouver des traces et des récits d’anciennes pratiques et
de folklore associés avec ces périodes spécifiques, nous ne pouvons être
certains de l’existence d’une communauté ayant jadis fêté les huit périodes.
Dans les temps modernes, ce n’est que depuis le milieu du siècle dernier
que Ross Nichols et Gerald Gardner introduisirent la célébration du cycle
complet des huit festivals –coutume qui s’est généralisée depuis. Ces
hommes étaient tous deux membres de l’Ancient Druid Order (Ancien
Ordre des Druides), mais ils constatèrent, que leurs compagnons druides
célébraient uniquement le solstice d’été et les deux équinoxes. Quand
Nichols fonda en 1964 l’Ordre des Bardes, Ovates et Druides, il introduisit
la célébration du solstice d’hiver et des quatre fêtes celtiques du feu.
Depuis, la plupart des druides marquent l’ensemble de ces huit périodes
spéciales. Le coven (assemblée) de Gardner commença à célébrer le cycle
des huit fêtes au milieu des années 1950, combinant les quatre Fêtes
celtiques du Feu, ou Sabbats comme on les appelle en wicca, avec les rites
des solstices et des équinoxes.
79
Les sorcières et les druides partagent clairement plusieurs
croyances : en la vie future et en la réincarnation ; en
l’efficacité du cercle magique ; dans les formes de prophétie
(ou, comme nous l’appellerions, la clairvoyance), en la
sacralité de Stonehenge et d’autres cercles de pierre, qui
devinrent plus tard les lieux de rencontre traditionnels des
sorcières ; et dans une aversion aiguë à l’idée de coucher
leurs enseignements par écrit. Mais, le lien le plus frappant,
entre les druides et les sorcières est peut-être celui des quatre
grandes occasions de rituels que les sorcières nomment les
Sabbats.
Chapitre V
80
Le Jardin
des herbes et de la guérison
Les Voies
de la santé et du rajeunissement
L’île offrait ses lignes pures à notre vue, et ses sons si doux ; en
son milieu, un lac, et de nombreux moutons cernés par une palissade. De
la
mer surgit un grand aigle au vol fougueux ; une branche dans ses talons,
il atterrit sur le bord du lac. D’autres beaux oiseaux enlevèrent l’écorce
de l’arbre merveilleux, ses branches communiquant la vertu du rouge
aux eaux.
Ils accueillirent avec joie l’aigle merveilleux, le plus noble des oiseaux,
qui était vaillamment venu en ce lieu. Le grand oiseau plongea dans
le lac se libérant du poids des ans ; il s’éleva à nouveau avec la vigueur
de la jeunesse, plus fort que jamais auparavant. Diuran le barde y
plongea lui aussi
et grâce à ce saut bien avisé, son corps se maintient en excellente santé
sans perte ni de cheveux ni de dents.
81
Extrait du Voyage de Maelduin (Irlandais VIIIᵉ siècle)
Traduction anglaise de Caitlin Matthews
Jadis, les sorcières et les druides développèrent sans aucun doute un grand
nombre de méthodes pour préserver santé et longue vie. Certaines ont pu
être efficaces et d’autres pas, mais de nos jours nous possédons une
occasion unique. Si notre ouverture d’esprit nous l’autorise, nous pouvons
profiter à la fois des méthodes des Anciens et des acquis de la science
moderne. Et, de cette manière, nous pouvons développer des méthodes de
santé et de guérison basées non pas sur les superstitions du passé, ni sur le
culte malavisé du réductionnisme scientifique moderne, mais sur des
méthodes tenant en compte les fonctionnements de la Nature – méthodes qui
travaillent avec au lieu de contre Elle.
LE CONTE DU BARDE
LA CAPE D’AIRMID
L’histoire que je vais vous conter provient du pays irlandais. Imaginez-vous
dans le Mead Hall (salle de l’hydromel) de Tara. Vous pouvez voir le Roi
et la Reine installés à la table d’honneur. Et là, assis à la droite du Roi,
vous remarquez son Chef Druide – grand, à la barbe longue et au visage
empreint de sagesse. Il est en grand conseil avec le Roi. Le barde agite sa
baguette dorée garnie de clochettes qui tintent gaiement. Le silence se fait
dans l’assemblée et le barde commence à jouer de sa harpe. Au bout d’un
moment, le barde arrête de jouer et son conte débute :
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pourquoi parfois les docteurs ne peuvent pas nous guérir. Cela s’est passé il
y a bien longtemps, quand les Dieux marchaient avec nous sur nos terres. Le
Dieu de la Guérison s’appelait Diancecht et c’était un homme fort et
puissant aux yeux brun sombre, aux longs cheveux et à la barbe fournie qui
lui descendait jusqu’à la taille. C’était un tel guérisseur qu’une blessure se
fermait au seul contact de ses mains et qu’il guérissait les maux de l’âme
d’une simple chanson. Mais il était en grande demande et il était d’un
tempérament fort coléreux.
« Un jour, il entendit quelqu’un remarquer que son fils Miach était meilleur
guérisseur que lui. Il n’y prêta pas attention.
Il avait lui-même formé le garçon et savait que nul n’était supérieur dans les
arts de la guérison au grand Diancecht. Mais au cours des semaines et des
mois suivants, il commença à entendre de plus en plus de rumeurs et de
récits comme quoi son fils l’avait vraiment surpassé – que Miach, et non
lui, devrait être reconnu désormais comme le roi des guérisseurs.
Diancecht trouva son fils et le frappa à la tête avec une épée. Miach guérit
instantanément son cou blessé par l’arme. Alors Diancecht le frappa à
nouveau, encore plus fort, le coupant jusqu’à l’os. Mais encore une fois,
Miach se guérit immédiatement.
« Une troisième fois, le grand Dieu de la Guérison ayant saisi son épée,
frappa cette fois son fils au sommet de la tête, lui perçant le crâne et
tranchant son cerveau. Mais une fois de plus Miach fut capable de guérir la
plaie. Finalement, Diancecht leva son arme pour la quatrième fois et
l’abattant sur la tête il lui fendit le crâne et le cerveau en deux. Même le
plus grand guérisseur n’aurait pu se guérir et encore moins sauver quelqu’un
d’autre. Miach mourut donc sur-le-champ, dans les bras de son père. Ses
larmes de chagrin et de regret, dû à son orgueil fou et à sa jalousie, se
mêlèrent au sang de son propre enfant dont l’âme avait déjà rejoint les
Summerlands.
« Pleurant encore, Diancecht creusa une tombe et y déposa le corps de son
fils, le recouvrant de terre, tout en récitant une prière pour le voyage de
l’âme de son fils vers l’Autre Monde.
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maladies des trois cent soixante-cinq nerfs du corps humain.
« Airmid, la sœur de Miach, découvrit le miracle en visitant la tombe de
son frère. Elle se rendit compte que Miach avait trouvé un moyen pour
transmettre au monde sa connaissance de la guérison. Elle décida
immédiatement de préserver pour toujours son savoir en récoltant les
herbes et en les déployant sur sa cape qu’elle étala à côté de la tombe. Au
fur et à mesure qu’elle cueillait chaque plante, elle l’installa soigneusement
à sa bonne place sur la cape jusqu’à ce que finalement elle obtienne sous
ses pieds la forme composée de fleurs et de feuilles de son frère.
Elle avait pensé laisser sécher les herbes pendant qu’elle cataloguerait
chacune d’entre elles, la reliant à la partie du corps sur laquelle elle se
trouvait jusqu’à ce qu’enfin elle possède une pharmacie complète
susceptible de guérir chaque mal reconnu. Mais son plan ne se déroula pas
comme prévu. Bien que Diancecht, son père, regrettât amèrement d’avoir
tué son propre fils, il restait un dieu jaloux qui ne supportait aucune rivalité.
Il découvrit Airmid à côté de la tombe au moment même où elle déposait la
toute dernière plante sur sa cape. Il comprit aussitôt son projet et dans un
accès de rage jalouse, il s’empara de la cape, la souleva dans l’air et l’agita
furieusement, éparpillant aux quatre vents toutes les herbes.
« Et voilà pourquoi même les plus doués de nos guérisseurs ne sont pas
toujours capables de vous guérir de vos maux, dit le barde en se remettant à
jouer de sa harpe. Et c’est pour cela que nous devons tous mourir un jour
puisque les connaissances des herbes de guérison et de rajeunissement ont
été perdues suite à la mort de Miach. »
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Elidir s’arrête et ajoute, pointant vers les maisons : « Il est impossible,
voyez-vous, de séparer la manière dont vous vivez de la totalité du sujet de
la guérison. Les gens pensent qu’ils peuvent vivre dans des boîtes en béton,
isolés de la Nature, mangeant de la nourriture récoltée des mois auparavant
et momifiée avec des conservateurs tout en restant en bonne santé. Ici, nous
croyons que pour être vraiment en bonne santé vous avez besoin de vivre
près de la terre. C’est pourquoi aucune de nos maisons n’a plus de deux
étages.
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– Étendez-vous, les bras et les jambes écartés », ordonne Elidir pendant
qu’elle commence à ramasser des cailloux du chemin. Elle place alors une
pierre sous chaque pied de Brendan, une autre à chacune de ses mains et une
au-dessus de sa tête. « Maintenant, levez-vous ! » lui dit-elle.
Pendant que vous regardez les cinq cailloux qui sont sur l’herbe, Elidir
ramasse un bâton et trace lentement une ligne d’une pierre à l’autre, jusqu’à
ce que vous puissiez voir qu’en effet ce qu’elle a créé est bien un
pentagramme – une étoile à cinq branches.
« Outre cette figure symbolisant l’être humain, commence Elidir, il
symbolise aussi les cinq éléments magiques nous composant – terre, eau,
air, feu et esprit.
– Et il symbolise aussi les cinq sens, n’est-ce pas ? demande Brendan.
– Oui, c’est exact. Somme toute, un pentagramme finement tracé est tout à
fait le bon symbole pour un individu en bonne santé et équilibré, c’est
pourquoi tant d’entre nous portent des pentacles. » Elidir, après une pause,
continue : « Maintenant, j’aimerais vous parler du conte du barde que vous
venez juste d’entendre. Sous sa forme symbolique, c’est vraiment l’histoire
de l’origine de notre savoir-faire, car nous croyons que nous sommes en
train de lentement regagner la connaissance perdue de Miach. Nous sommes
en train petit à petit, tout comme Airmid, de joindre les pièces du puzzle, et
bien entendu tous les herboristes du monde entier en ont fait de même.
« Et ici, dit-elle, indiquant d’un geste de la main ce qui l’entoure, est le
résultat de notre travail. Par là est une reine-des-prés dont on se sert pour
diminuer les fièvres et en tant qu’antidouleur naturel. Et là, il y a la
verveine, l’herbe la plus importante pour les druides. Elle fait tomber la
fièvre, réduit les maux de tête, nettoie le foie et les reins et elle peut faire
des miracles pour l’eczéma, les rhumatismes et les otites. Savoir comment
utiliser ces herbes exige des compétences et des connaissances que vous
pouvez obtenir en étudiant dans notre Collège de la Guérison. Néanmoins,
vous pouvez commencer dès maintenant si vous le souhaitez, à travailler
avec les herbes.
« La première chose que vous devez savoir est que, contrairement à la
médecine scientifique conventionnelle, notre travail de guérison a ses
racines dans une compréhension spirituelle et magique du monde. Nous
croyons qu’en tant qu’humains, nous sommes divins en substance, et que la
vraie guérison émane de ce centre divin en nous-mêmes. Autrement dit, elle
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provient du Dieu ou de la Déesse. Donc, au moment où vous ramassez une
herbe, préparez un remède ou l’administrez, récitez une prière au Divin – au
Dieu, à la Déesse ou aux deux.
« Voici une prière qui vient d’un Herbal (manuel des simples) du XIIᵉ
siècle. Vous constaterez que même en ce temps-là les vieux herboristes et
guérisseurs adressaient à la Déesse des prières pour leurs remèdes.
Écoutez-la et imaginez que vous venez juste de préparer un élixir d’herbes
pour votre patient et que vous priez la Déesse pour que le remède soit
efficace :
Terre, divine déesse, Mère Nature, donne naissance à toutes choses et
amène toujours de nouveau le soleil que tu as donné aux peuples ;
Gardienne du ciel de la mer et de tous les Dieux et de toutes les
puissances, sous ton influence toute la nature s’apaise et s’endort.
« Vous pouvez utiliser une telle prière, ou bien vous pouvez dire la même
chose de vos propres mots, en communiquant le sens principal qui est :
Chère Déesse, je vous prie de bien vouloir bénir cette plante, remplissez-
la de vos pouvoirs et accordez la guérison à quiconque est votre patient.
« Ainsi, le moment où vous cueillez une plante est très important, continue
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Elidir en changeant de sujet.
Elidir indique ensuite les arbres entourant le jardin d’herbes, les vieux
chênes noueux, les saules pleureurs, les bouleaux et les hêtres.
« Toute chose vivante – pierre, étoile, arbre, animal, fleur, tige, feuille –
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nous apporte des dons de vie et d’énergie, et en Druidcraft nous apprenons
comment les recevoir et à notre tour, comment transmettre à d’autres ces dons
de vie, d’inspiration et de guérison.
« Lorsque vous vous sentez bien, l’énergie circule à travers vous et quand
vous êtes malade ou quand vous vous sentez en baisse de forme vous avez
l’impression de n’avoir aucune énergie. Un des grands avantages à travailler
de cette manière est que vous pouvez apprendre comment récolter,
conserver et intensifier l’énergie dans votre corps. Les druides appellent
cette énergie Nwyvre (prononcez Noui-vre) qui provient d’un ancien mot
celtique signifiant firmament. En Yoga, on appelle cette force prana, en
Soufisme, baraka. Certains la nomment simplement force de vie.
« La Nwyvre existe dans toute chose vivante et dans chaque partie de la
Nature, et elle est plus puissante à certains endroits qu’à d’autres. C’est
pourquoi certains lieux en particulier ont émergé au fil des années comme
de véritables centres de pouvoir, ou centres de guérison – le magnétisme de
la Terre varie en intensité d’un endroit à l’autre, et il en est de même pour le
niveau d’ions négatifs. Les endroits tels que les bords de mer, les cascades
et les montagnes possèdent dans leurs atmosphères un plus grand nombre
d’ions négatifs et ils contiennent des niveaux élevés de Nwyvre. C’est la
raison pour laquelle les gens les visitent dans le but de se sentir mieux. Il
existe d’autres lieux qui drainent notre énergie. En général, ce sont des
endroits tels que les bureaux haut perchés des gratte-ciels avec air
conditionné et lampes au néon, ayant banni la Nature, ou bien encore des
lieux qui semblent usés ou bien épuisés. Il existe parfois des endroits où le
ressenti est encore pire, peut-être parce que quelque chose d’horrible s’y
est déroulé et que la tragédie semble encore être dans l’air.
– Mais je n’ai ni le temps ni la place pour faire cela Elidir, dit Brendan.
– Mais si ! » Et elle vous invite tous à la suivre. Vous arrivez bientôt à une
petite maison à côté du jardin d’herbe. « C’est ici que j’habite, et je veux
vous montrer comment vous pouvez obtenir chaque jour une bonne réserve
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de Nwyvre même si vous n’avez que peu de temps et pas de jardin. » Elle
vous invite alors à pénétrer dans sa cuisine.
– Qui dit que nous essayons de vivre nos vies exactement comme eux ? Ce
que nous faisons ici c’est vivre avec l’inspiration et l’éthos de nos ancêtres
spirituels, mais nous devons, à chaque époque, créer la spiritualité
répondant aux besoins et à l’Esprit du temps. Si nous pouvions conjurer un
vieux sage, druide ou sorcière des temps anciens et lui expliquer les
avantages à manger ces choses, je pense qu’il serait d’accord avec nous,
n’est-ce pas ? Souvenez-vous de la tâche d’Airmid quand elle devait
reconstituer le puzzle ? Nous devrions notre vie entière adopter cette
approche – en ajoutant à nos réserves de connaissances des manières de
vivre sagement, pleinement, passionnément – et par la suite transmettre ces
réserves à nos enfants.
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de la coriandre, de l’aneth, du romarin et de la sarriette, entre autres. Les
enfants adorent aider à faire cela – ils peuvent voir la magie de la vie
pousser sous leurs yeux. »
Puis Elidir change de sujet : « Mais de temps en temps, ne pas manger est
aussi important que de manger ! » Ayant dit cela, elle vous entraîne hors de
la cuisine, à travers le jardin et vers un verger qui se trouve du côté ouest
du jardin d’herbes.
En vous approchant du verger, vous découvrez qu’il est consacré à la
culture des pommes. Elle en cueille une d’un arbre, et s’exclame :
« Regardez ! » Elle prend un couteau de sa poche et elle la coupe en deux
dans le sens de la largeur. Là, au centre du fruit, se dessine un parfait
pentagramme qui renferme les pépins. « Les druides croient que la pomme
nous a été donnée par les Dieux – c’est la nourriture du paradis, des
Summerlands, où nous nous rendons quand nous mourrons. C’est pourquoi
elle est bénite, en son cœur, du sceau du pentagramme. Ici, en Avronelle,
chaque année, à l’approche de l’automne, beaucoup d’entre nous entament
un jeûne purificateur pour nous préparer à l’hiver et pour alimenter notre
réserve interne de Nwyvre. Nous ne consommons que des pommes pendant
trois jours, c’est tout ! À chaque fois que nous avons faim, nous en mangeons
une ou deux. La fibre douce de la pomme agit sur nos intestins et notre
côlon, comme un agent de nettoyage, et le jus nous procure des minéraux et
des vitamines indispensables. Certains membres de la communauté pressent
les pommes pour faire du jus et ils le boivent en plus de manger les fruits.
D’autres aiment ajouter à la diète des noisettes crues – ils en apprécient les
protéines et les minéraux supplémentaires qu’elles apportent et de plus les
noisettes sont une autre nourriture sacrée des anciens druides. Ils ont donc
l’impression, en combinant les pommes avec les noisettes, de consommer la
nourriture des dieux. Comme vous le voyez, notre relation avec la pomme
est très différente de celle des nombreux chrétiens qui croient qu’Ève l’a
utilisée pour tenter Adam. Si vous souhaitez un jour essayer ceci, vérifiez
bien que les pommes n’ont pas été traitées aux produits chimiques. Vous ne
voulez pas passer trois jours à avaler des pesticides.
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plusieurs jours un jeûne mono tel celui-ci, puis de commencer à manger
d’une manière plus saine – avec autant de nourriture crue que possible.
Cuire les aliments tend à en retirer un grand nombre de vitamines, et les
fibres et enzymes des plantes procurent plus d’effet sur notre organisme si
elles n’ont pas été bouillies ou frites vigoureusement au préalable.
Une fois que vous vous servez de cette conscience, cela change tout. Je
présume que vous avez entendu parler des centres énergétiques du corps ?
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– Vous voulez dire les chakras ? interroge Brendan.
Au lieu de continuer jusqu’à la maison ronde, Elidir vous fait pénétrer par
un petit portail sur un côté du chemin et vous la suivez jusqu’à ce que vous
finissiez par atteindre un jardin isolé, tout ensoleillé. Au milieu siège un
pavillon en bois et elle vous conduit directement vers lui. Ouvrant la porte,
elle vous fait entrer. Dans cette pièce règne une atmosphère merveilleuse.
Le soleil perce à travers les fenêtres ouvertes, un parfum de fleurs fraîches
et d’herbes aromatiques y flotte et au centre, à côté d’un canapé bas se
trouve une harpe. Elidir vous invite à vous asseoir autour de la pièce
pendant qu’elle dit à Brendan : « Allongez-vous donc ici et je vais vous
guider dans une méditation de guérison que nous utilisons, pour apporter de
l’énergie à nos corps – pour nous recharger et nous équilibrer en absorbant
plus de Nwyvre. »
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PRATIQUE
Pour mettre en pratique l’exercice suivant, vous aurez besoin soit d’un ami
pour lire le texte pendant que vous vous allongez et écoutez, soit de lire
l’exercice, de vous souvenir du bon ordre du déroulement puis de le faire
de mémoire. Une autre possibilité est d’enregistrer vous-même l’exercice
sur un appareil d’enregistrement.
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miraculeusement vous découvrez que vous pouvez aisément respirer sous
l’eau. Vous découvrez près du fond du lac une grotte sous-marine et vous
pénétrez à la nage à l’intérieur de la grotte qui devient un passage, un tunnel
vous emmenant vers l’océan. Croisant des poissons et des coraux aux
couleurs brillantes, vous remontez à la surface, et tel un poisson volant,
vous jaillissez vers un ciel du même bleu que le bleu de l’eau qui est
maintenant en dessous de vous. Puis vous replongez dans la mer, savourant
la sensation de votre corps retrouvant le contact de l’eau, plongeant plus
profondément dans l’océan, discernant le son des baleines et des dauphins
que vous apercevez à distance à travers les profondeurs bleutées. Ouvrez-
vous à tout le pouvoir et à l’émerveillement que nager dans l’océan vous
procure – toute la sauvagerie et la beauté – puis nagez à nouveau vers le
tunnel sous la mer, sortez de la grotte pour pénétrer dans le lac. Sentez
l’énergie plus douce, plus calme que le lac vous apporte puis sortez et
allongez-vous sur le rivage vous sentant revigoré et énergisé, calme et
centré.
Au bout d’un moment, les yeux fermés, vous commencez à sentir la plus
douce des brises sur votre visage et votre corps. C’est fort agréable.
Maintenant, en imagination, ouvrez les yeux et regardez le ciel. Il est d’un
bleu azur parfait, avec un ou deux nuages y flottant délicatement. Laissez-
vous respirer l’énergie et la clarté du ciel. En inspirant l’énergie du ciel
dans votre corps, vous vous sentez planer dans l’air comme si vous étiez
aussi léger qu’une plume. Laissez-vous porter vers l’un de ces nuages
blancs et flotter dessus.
Maintenant, allongez-vous sur ce doux nuage blanc. Il est tel le lit le plus
moelleux du monde. Quand vous regardez au-dessus de vous, vous voyez le
ciel d’un bleu profond. Imbibez-vous de cette couleur bleue, laissez-la
s’écouler sur vous et en vous.
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vous détendez et prenez plaisir à la sensation du soleil sur votre corps, vous
avez la sensation d’être vous-même le soleil, de rayonner d’une énergie
rayonnant de lumière. Chaque cellule de votre corps est si vibrante –
remplie de chaleur, de vitalité et de force.
Conservez cette sensation aussi longtemps que vous le souhaitez puis
graduellement sentez-vous à nouveau allongé sur le bord du lac. Sentez la
terre sous vous, l’eau claire du lac devant vous, le ciel bleu au-dessus de
vous et le soleil brillant sur vous. Puis lentement, prenez conscience d’être
dans le moment présent. Prenez conscience de votre corps, étirez vos doigts
et vos orteils puis ouvrez les yeux.
Durant les camps d’été de l’Ordre des Bardes, Ovates et Druides, nous
creusons toujours un bain de boue afin que nous puissions, après un
exercice comme celui-ci, nous débarrasser de nos vêtements, nous balader
au soleil et nous plonger dans la boue chaude et revigorante. Beaucoup de
personnes, après un bain de boue, se rendent dans une loge à sudation.
Rejoignons de nouveau Elidir pour en apprendre plus à ce sujet :
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expérimenté organise une cérémonie de sudation là-bas, » dit-elle, indiquant
une construction en forme de dôme. Elle se compose, comme vous
l’apprenez, d’une structure faite de tiges de noisetier et recouverte de
bâches.
« Je ne vais pas vous en parler trop longtemps parce que ces cérémonies
sont pour nous sacrées et vous devez d’abord en comprendre la
signification. De plus, elles comportent une part de risques pour votre santé,
si vous souffrez, par exemple, d’une des formes de maladie du cœur. Nous
dédions toute la cérémonie à la Déesse Brighid, parce qu’elle est la Déesse
de la Guérison. Elle est aussi la Déesse du puits et de la flamme sacrés – de
l’eau et du feu –, il est donc approprié qu’une cérémonie utilisant le pouvoir
de l’eau et du feu lui soit dédiée. Imaginez comment vous vous sentiriez, si
après votre méditation de Bénédiction des Éléments et votre expérience du
bain de boue, vous faisiez en plus l’expérience d’une cérémonie de loge à
sudation.
« Vous comprenez, avec toutes ces explications, à quel point la Nwyvre est
fondamentale pour notre santé et notre bien-être. Imaginez-vous vivant près
de la terre, dans une simple cabane en bois, entouré de jardins et de gens
comme vous. Imaginez-vous aussi, mangeant de la nourriture que vous avez
cultivée, buvant beaucoup d’eau pure, et exposant votre corps au soleil, à
l’air, au vent et à la pluie sans avoir le sentiment de toujours devoir être
couvert de vêtements au nom de la soi-disant décence. Imaginez-vous de
temps en temps prenant un bain de boue et pratiquant une cérémonie de
sudation, et effectuant chaque automne une cure de trois jours de nettoyage à
la pomme.
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Chacun souhaite une solution rapide pour regagner une bonne santé, mais en
réalité cela prend du temps et une des raisons pour laquelle beaucoup de
gens sont en mauvaise santé est parce qu’ils se sont dissociés des rythmes
de la Nature. Mais si vous fêtez les huit cérémonies saisonnières, vous vous
connectez consciemment au rythme des saisons et du monde naturel. Avec le
temps, leur magie commence à opérer – vous êtes au diapason des cycles
de la Terre et cela a un impact profond sur vos sensations de santé et de
bien-être. »
HISTOIRE
Jusqu’à récemment, la plupart des médecins et des scientifiques se
moquaient de l’idée de la nécessité d’une approche spirituelle de la
guérison. Leur approche très rationnelle de la médecine avait apporté
d’énormes progrès dans leur compréhension et le traitement des maladies et
avait balayé bon nombre de superstitions et d’ignorance. Mais ils avaient
également refusé de considérer la validité de méthodes de guérison
alternatives, en particulier quand celles-ci étaient basées sur une
compréhension spirituelle de l’être humain. Au cours des dernières années,
ils ont cependant commencé à modifier leurs opinions. Peu à peu, l’étude
scientifique de la médecine douce commence à démontrer qu’un grand
nombre de ces méthodes fonctionnent effectivement : acupuncture, soins par
les plantes (méthodes occidentales et orientales), ostéopathie et
aromathérapie. On a constaté les bienfaits de toutes ces méthodes
alternatives et elles sont de plus en plus souvent recommandées par les
médecins orthodoxes et sont désormais introduites dans les grands hôpitaux.
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de génération en génération ?
Bien que nous ne puissions probablement pas trouver de recette intégrale de
rajeunissement et bien qu’il n’existe aucun rapport d’un système complet de
guérison provenant exclusivement des pratiques des anciens druides ou du
peuple Cunning, les sorcières, il est néanmoins possible d’effectuer des
recherches, de pratiquer et de développer des méthodes de guérison
compatibles et même dérivées de ces sources. De récentes découvertes,
comme celles citées dans le livre de Mary Beith : Healing threads –
Traditional Medicines of the Highlands and Islands (Fils de guérison –
Médecines traditionnelles des Hautes Terres et des îles écossaises),
montrent qu’aujourd’hui encore nous pouvons faire remonter jusqu’aux
anciens druides l’origine de techniques de guérison de valeur. Les
connaissances découvertes dans l’Herbal of the Welsh Physicians of Mydvai
(Manuel des herbes des Médecins gallois de Mydvai – publié par la Société
du Manuscript Gallois, 1861) proviennent certainement de sources bien
plus anciennes qui pourraient avoir leurs origines chez les ovates ou les
sorcières de jadis. Ce manuel des herbes écrit au XIIIᵉ siècle pourrait
inclure du matériel datant d’aussi loin que le VIᵉ siècle – période pendant
laquelle le druidisme était en train de céder la place au christianisme. Il est
possible qu’au moment où la porte se fermait entre deux ères différentes,
une partie des connaissances des Anciens ait réussi à s’infiltrer.
La maladie est omniprésente et toute méthode ou tout remède ayant fait ses
preuves est probablement transmis de génération en génération. Dans son
livre : A Dictionary of Sussex Folk Medicine (un Dictionnaire de la
Médecine populaire du Sussex), Docteur Andrew Allen, chercheur
biologiste, explique que la majorité des gens de la campagne jusqu’à la fin
du XIXᵉ siècle n’avait pas recours au traitement médical professionnel.
Son prix était prohibitif, il était fréquemment géographiquement éloigné, et
souvent il ne marchait pas ou pouvait même s’avérer dangereux. À sa place,
ils dépendaient de traitements faits maison basés sur des remèdes familiaux
traditionnels. Le Docteur Allen poursuit :
99
la magie blanche thérapeutique, des charmes ou des
enchantements (ou en enlevant les malédictions ou sortilèges
infligés par des sorcières). C’était le plus souvent un
mélange des deux.
De tels individus, basés dans la communauté locale,
proclamaient souvent avoir un “don” pour la guérison,
acquis ou hérité. Ils agissaient dans le contexte de
l’économie locale et demandaient rarement à être rétribués
pour leurs services, préférant être payés d’une manière
tangible ou intangible en nature. “Le peuple Cunning” des
deux sexes était, selon la rumeur publique, aussi courant
autrefois que le clergé de la paroisse et était présent dans
chaque paroisse du pays. »
En Angleterre, on pouvait encore trouver le peuple Cunning jusque dans les
années 1930 et certaines de leurs méthodes de traitement ont été consignées
et testées par la science moderne (comme celles de la Grand-Mère
Huggett). Si étancher le sang d’une plaie avec des toiles d’araignées, par
exemple, est une notion bien fondée, les filaments contenant des protéines
coagulatrices de sang – le vin au ver luisant, quant à lui, n’a pas de qualité
de guérison apparente !
La tradition ne s’est pas entièrement perdue. Tel que le motif de Miach sur
la cape d’Airmid, elle a été dispersée, et c’est à nous d’associer les
rigueurs de la compréhension moderne au respect des connaissances
anciennes afin de créer à notre usage des méthodes de guérison efficaces
dans le monde d’aujourd’hui.
Chapitre VI
100
Le Cercle de pierres
W.B. Yeats
101
lui parut étrange. Alors il lança un sort sur l’eau provoquant la
révélation de ce qui en était la cause. Et la vague déclara que les
lamentations qu’il avait entendues annonçaient la mort d’Adne, son père.
LE CONTE DU BARDE
LUGAID LE FAISEUR DE FEU
Si vous vous promeniez le long du Loch Lugh-phorta, ce loch ombrageux
qui se situe à quelques kilomètres à l’est du Shannon alors qu’il serpente
après Ballina en direction de la mer, vous découvririez, dans la prairie qui
descend vers le bord sud du loch, un tertre bas et plat : un ancien dolmen. Et
c’est dans ce dolmen que repose le corps de Lugaid Delbaeth, le druide
craint de tous, surnommé Producteur de Feu parce qu’il pouvait faire naître
le feu par le seul pouvoir de son esprit et la brillance de son discours.
C’était Lugaid qui savait aussi lire le feu comme nul autre. Il pouvait fixer
n’importe quelles flammes – dans un violent feu de joie, un feu de cheminée
rougeoyant ou la lueur sensuelle d’une bougie au chevet d’un lit. Et se
102
basant sur ces visions il pouvait parler du futur. Lorsque deux bûches
incandescentes s’effondraient ensemble en un petit tas sur la grille de l’âtre,
il prédisait la chute de deux grandes maisons dans une conflagration de
haine et de guerre. Lorsque les flammes jaillissaient des branches d’un très
vieux frêne, abattu dans les forêts du roi, il parlait de l’amour né dans la
chaleur de l’été, et des descendants du roi qui arriveraient triomphalement à
cheval à la cour de Tara en apportant honneurs et richesses à sa tribu et à sa
famille.
« Nos vies changèrent pour toujours le jour où notre fille Deidre épousa ce
misérable Trad », dirait-il, vous fixant de ces yeux habités d’un chagrin
d’un autre monde, qui pendant que vous attendiez ces prochaines paroles se
transformerait déjà en un sourire de sagesse profonde.
103
qu’aucune année ne pouvait s’écouler sans que Deirdre donne naissance à
un autre de mes petits-enfants. Finalement, un jour, en désespoir de cause,
Trad vint me trouver pour me demander d’utiliser mes pouvoirs druidiques
afin de chercher à savoir comment il pourrait obtenir plus de terrain à
cultiver.
« Que de pensées ragèrent dans mon esprit ! Bien que mon cœur se
104
réjouisse de savoir que ma fille et mes petits-enfants seraient à l’abri du
besoin grâce à l’abondance de mes champs et forêts, je savais que Trad
n’apporterait à ces terres que peu des soins dont elles avaient besoin.. Et
pourquoi ne demandait-il pas à un autre homme d’abandonner ses terres au
lieu qu’à son propre beau-père ? Qu’allais-je faire avec mes six fils et mes
trois femmes ? Où aller ? Où cultiver la terre et vieillir en paix ? Mais je
faisais confiance à la Déesse. J’avais assez vécu pour savoir qu’aussi
sombre que le futur puisse paraître, Elle est présente, même dans
l’obscurité, nous montrant de sa main le chemin.
« Toute cette journée, nous ramassâmes du bois de tous les côtés, jusqu’à ce
qu’à la nuit tombante, nous ayons construit le plus grand feu de joie que je
n’ai encore jamais vu. Nous nous tenions tous les dix, debout en cercle,
autour du feu. Nous appelâmes les esprits de l’Est, de l’Ouest, du Sud et du
Nord. Nous appelâmes les quatre vents. Nous appelâmes les Esprits de la
Montagne et de la Plaine, de la Rivière, du Lac et de la Mer. Et puis
j’appelai Brighid et une fois de plus son pouvoir surgit à travers moi et je
pus étendre mon bras et avec l’incantation du feu sur mes lèvres, je pointai
105
vers le centre de l’amas de bois. D’un seul coup, des flammes rouges,
vertes, bleues et dorées jaillirent du cœur du tas de bois et c’était comme si
chaque lutin du feu de l’Erin y dansait. J’appelai alors Brighid pour lui
demander que l’on nous montre de nouvelles terres pour mes fils et à cet
instant même tout le bois s’embrasa dans une magnifique flambée et cinq
traînées de feu jaillirent et se propagèrent comme des coulées de lave en
fusion sur le sol vers les horizons lointains.
« Dans la beauté sauvage de ce moment, mon cœur se remplit de silence. Et
dans ce silence, je crus entendre la voix d’une femme qui, d’un timbre
sonore et profond me parla en disant : "Garde Nos, ton benjamin, près de
toi. Il doit rester avec toi ici jusqu’à ta mort. Mais envoie tes cinq fils aînés
suivre chacun une des traînées de feu. Chaque fils devra s’établir là où la
traînée prend fin. Et tel le Puits Sacré qui alimente les cinq courants de
l’eau, donneuse de vie, coulant à travers Tir nán Og, ton feu deviendra le
feu de l’âtre de la tribu qui grandira de la semence de tes enfants. Et des
cinq directions, ils viendront se réunir aux époques de fête – Bealteinne et
Lughnasadh, Samhain et Imbolc."
Et lorsque vous entendez ceci, la forme de Lugaid, assise près du feu, vous
parlant de sa vie et de ses terres, de l’histoire de l’origine de sa tribu et de
leurs pays, commence lentement à s’estomper jusqu’à ce que vous vous
retrouviez, vous éveillant sur le bas et plat tertre herbu à côté du Loch Lugh-
phorta, le soleil se levant à l’est au moment où trois cygnes blancs viennent
se poser sur les eaux calmes du lac.
LE COLLOQUE
Vous réveillant comme d’un songe de la rêverie provoquée par le conte du
barde, vous vous dirigez, en compagnie de vos compagnons, vers l’ancien
cercle de pierres situé sur la colline dominant les maisons et les champs
d’Avronelle jusqu’à ce qu’enfin vous aperceviez votre maître Elidir qui
regarde la mer.
En vous entendant approcher, elle se tourne vers vous et vous invite à vous
asseoir près d’elle sur l’herbe, hors du cercle.
106
une vie magique, d’avoir une expérience magique de la vie. Vous avez déjà
pu constater que nous travaillons beaucoup dans ce sens. Pour nous mettre
au diapason de la magie des saisons, nous organisons des cérémonies huit
fois par an, nous faisons en état de conscience des voyages magiques pour
explorer l’Autre Monde, nous interprétons des Rites de Passage pour
marquer les moments importants de nos vies et nous nous relions au courant
magique de la Nwyvre pour apporter énergie et vitalité à nos vies.
« Voyez-vous, la vie est fondamentalement magique et pour faire
l’expérience de cette magie nous devons juste nous mettre à l’unisson avec
elle et alors la magie circule en nous. Et lorsque cela arrive, quand vous
vous harmonisez avec le flux de la vie, les synchronismes se produisent
plus souvent. Vous rencontrez la bonne personne au bon moment, vous
ouvrez un livre précisément au bon endroit pour y trouver les conseils dont
vous avez besoin, vous recevez une offre de travail juste au moment où vous
en avez besoin.
« C’est une manière de considérer la magie – l’observer tout autour de vous
dans la Nature, et en vous y ouvrant en vivant de cette manière. Mais il
existe également d’autres sortes de magie. La plus évidente que tout le
monde connaît étant la Magie de Scène.
« Mais cela ne va pas plus loin. Il y a un rapport avec ce que nous faisons
dans la mesure où nous essayons de dépasser les illusions générées par
notre esprit, mais c’est à peu près tout. Donc, en mettant de côté la Magie de
Scène, il n’y a que deux types de magies qui nous intéressent – pratique et
alchimique.
107
nous développer, évoluer et nous transformer en tant qu’être humain. Vous
pourriez utiliser un terme moins évocateur, tel que la magie de
développement personnel ou spirituel, mais l’alchimie transmet le pouvoir
que cette manière de travailler a de provoquer des changements profonds et
des transformations graduelles.
« Toutes les techniques et les idées décrites dans nos discussions peuvent
être utilisées dans la Magie Alchimique – les visualisations, les
cérémonies, les bains de boue et les cérémonies de sudation, toutes sont
conçues pour nous aider à devenir radieux, nous aider à nous développer
spirituellement et nous aider à rester en bonne santé physique et
psychologique.
108
comment travailler avec elles pour améliorer ma vie et celle des autres.
109
LA MAGIE DE QUÊTE
« Commençons par la recherche. C’est la première raison que vous avez
donnée pour vouloir faire de la magie – vous souhaitiez vous instruire sur le
sujet de l’Autre Monde –. C’est ce qui attire beaucoup de gens vers la
magie. Ils ont entendu parler de voyage astral, ou bien peut-être de
régression de vie antérieure, et ils veulent explorer leurs vies antérieures
sur la Terre, ou ils veulent rencontrer leurs animaux de pouvoir ou parler
avec des êtres d’autres planètes ou des anges et des fées. C’est un domaine
très important à étudier, que la science vient tout juste de commencer à
examiner. Mais les traditions de magie utilisent depuis des années leurs
propres techniques pour explorer ce domaine, se servant de la divination,
du voyage, de la métamorphose, du rappel de vie antérieure et de
l’exploration de vie future, pour obtenir des informations, des idées, de
l’inspiration et des perceptions.
Nous pouvons également nous servir de l’Ogham qui est le langage des
arbres, ou des animaux totems en guise d’oracle, soit faire un voyage dans
l’Autre Monde.
Pour cela, nous nous aidons d’une cérémonie magique pour créer
l’atmosphère adéquate et pour attirer les énergies favorables à cette
initiative, et puis nous faisons appel au pouvoir de la musique et de la voix
humaine pour transporter notre conscience dans d’autres royaumes. En
réalité, cette manière de travailler est du chamanisme parce qu’un chaman
110
est quelqu’un qui voyage, qui entre en transe ou dans des états de
conscience modifiés afin d’obtenir des informations dans un but de guérison
ou de conseil.
« Donc lorsque quelqu’un souhaite utiliser la magie pour sa recherche,
entreprendre une Quête dans l’Autre Monde, il choisit l’outil à utiliser dans
ce but – divination ou voyage – puis il emploie un ou deux supports, comme
le rituel, la musique, la danse ou la voix d’une autre personne, pour l’aider
dans sa quête. Grâce à ces moyens, il peut alors s’orienter vers
l’exploration, soit du passé, soit du futur, ou bien vers la rencontre
d’animaux de pouvoir ou d’êtres de l’Autre Monde.
« Il existe également des méthodes plus ésotériques, comme de vous
enrouler dans une peau de taureau et vous envoyer dormir près d’une
cascade. C’était de cette manière que dans l’ancien temps, les druides
irlandais déterminaient parfois leur prochain roi. Ils utilisaient cette magie
pour envoyer leur druide-chaman dans l’Autre Monde pour obtenir
l’information dont ils avaient besoin.
– Pourquoi devait-il être enveloppé dans une peau et pourquoi près d’une
cascade ? demande Brendan.
Elidir se tait un instant, regardant vers la mer puis vers le cercle de pierres.
Au bout d’un moment, elle vous invite tous à pénétrer dans le cercle. En la
suivant, vous remarquez qu’elle s’arrête à l’Ouest, à l’entrée du cercle,
touchant légèrement de chaque côté d’elle les pierres de la porte avant de
franchir le seuil.
En pénétrant dans le cercle, vous remarquez immédiatement un changement
dans l’atmosphère. Il y règne une sensation forte et profonde comme si vous
étiez en présence de Pouvoirs Supérieurs. Elidir vous signale d’un geste de
vous rendre tous au côté nord du cercle, puis s’assoit devant une pierre et
poursuit :
111
LA MAGIE DE RÉALISATION
« Les anciens druides découvrirent une forme de magie très spéciale –
comment faire apparaître des objets de nulle part ! annonce-t-elle
dramatiquement.
« Et ceci est le genre de chose qu’ils produisaient. » Elle ouvre sa main
pour révéler une vieille boucle de ceinture celtique en argent ornée
d'entrelacs s’enroulant tout autour d’elle. Vous la regardez, perplexe.
Suggère-t-elle qu’ils faisaient apparaître de telles choses littéralement de
nulle part ?
« D’abord ils capturaient l’idée, ils recevaient l’inspiration de créer une
telle chose. Ils pouvaient même avoir utilisé la Magie de Quête dans ce but
et avoir reçu le modèle de l’objet d’un gardien spirituel dans l’Autre
Monde, dit Elidir. Puis ils le nourrissaient et le développaient dans le
chaudron de leurs esprits et de leurs cœurs. Puis, précisément au bon
moment et exactement de la bonne manière, ils donnaient naissance à cet
objet dans la forge.
– Si, insiste Elidir. Mais ce n’était pas un procédé instantané, c’est tout.
Lorsque vous avez une idée pour créer ou faire quelque chose, cela part de
rien – comme une pensée intangible. Mais un jour, un mois ou une année
plus tard, voici le repas, le bâtiment, le tableau. La magie de réalisation est
précisément la magie de la création.
– Mais qu’y a-t-il de si spécial là-dedans ? Les gens sont toujours en train
de créer quelque chose, répond Brendan.
112
« Une fois que vous comprenez le concept de la toile – la manière dont tout
est connecté –, cela veut dire que vous pouvez littéralement travailler la
toile pour obtenir un résultat magique. C’est comme s’il existait entre toutes
les choses, un réseau invisible de connexions. La plupart des gens
l’ignorent, et ils essaient de créer ou d’influencer les choses à la surface
tandis que le magicien se rend tranquillement dans un cercle magique, se
connecte à la toile, puis envoie des impulsions ou des messages le long des
bons filaments pour obtenir le résultat souhaité.
« Pour nous aider à accomplir ceci, notre magie est tellement vaste qu’elle
ne peut pas être confinée à une seule technique. Cela implique de
développer notre conscience, nous-mêmes, en tant que récipients et
récepteurs pouvant capter les meilleures idées. Pensez à ces grands
radiotélescopes qui peuvent recevoir des signaux radiophoniques d’étoiles
lointaines. Graduellement, grâce à notre développement en tant qu’êtres
spirituels et humains, nous pouvons devenir semblables à ces grands
récepteurs, captant des signaux éloignés.
– Une meilleure question est de qui proviennent-ils, lui répond Elidir. Peut-
être pouvons-nous capter des signaux – idées et inspiration – d’êtres plus
avancés que nous sur d’autres planètes, d’anges, d’âmes sages qui vivent
maintenant dans d’autres dimensions ou dans des corps physiques à l’autre
bout du monde. Peut-être ont-ils leurs origines au plus profond de notre
propre subconscient, peut-être flottent-ils comme des nuages dans
l’inconscient collectif de l’humanité, peut-être sont-ils diffusés sur nous par
113
de très lointaines intelligences incroyablement supérieures. Quelles que
soient leurs provenances, nous croyons que plus nous méditons et vivons
nos vies en harmonie avec la Nature et avec l’Esprit, plus nous avons de
chances de recevoir ces messages et ces idées.
« La manière dont nous vivons nous prépare magiquement pour
l’inspiration, que l’on appelle en druidisme Awen. Awen est le mot gallois
pour cadeau des dieux, bénédictions des dieux ou simplement inspiration.
C’était l’Awen que la déesse Ceridwen prépara dans son chaudron. Dans
nos cérémonies, nous pouvons chanter afin d’obtenir de l’Awen et nous
pouvons également utiliser une technique qui était encore en usage jusqu’au
XVIIᵉ siècle parmi les bardes écossais. Ils avaient coutume de cultiver
l’inspiration en allant dans de sombres bothies – chaumières – fermant
toutes les fenêtres et s’allongeant sur un lit, un foulard noué autour des yeux.
C’était afin d’éliminer toute lumière pouvant les déranger et bien entendu, le
silence était total dans ces lieux sauvages des hautes Terres d’Écosse.
Parfois, ils se mettaient également une pierre sur la poitrine. Ils faisaient
cela dans le but de créer une sorte de privation sensorielle. De nos jours,
les chercheurs ont découvert que nous pouvons ressentir, dans ses
conditions, toutes sortes d’expériences extra-sensorielles. Donc, vous
pouvez constater que les bardes-chamans utilisaient ces techniques pour
voyager dans l’Autre Monde afin d’y obtenir leur inspiration, leur
information. Voilà le recoupement, entre les différentes sortes de magie, que
j’ai mentionné lorsque je vous ai montré le triple nœud. Ils font appel à la
Magie de Quête pour les premiers stades de la Magie de Réalisation.
– Je peux voir comment vous recherchez l’inspiration grâce à toutes ces
différentes méthodes, mais une fois que vous l’avez trouvée, que faites-vous
alors ? demande Brendan.
– Vous essayez de réaliser un rêve, dit Elidir. Une fois l’inspiration reçue,
vous devez nourrir le bébé qui grandit intérieurement. La Magie de
Réalisation n’est pas différente de la venue d’un enfant au monde, ou de la
semence d’une graine et des soins apportés au jeune plant qui émerge de
cette graine. Votre rêve, votre désir ou votre but est la graine. N’en faites
rien et il mourra.
« Vous devez prendre soin de ce rêve, alors n’essayez pas de le faire naître
trop tôt. Les rêves ont besoin de soins et d’être entouré de ruminations et de
rêveries. Ils nécessitent même qu’on les ignore un moment, afin de grandir
et d’être incubé dans l’obscurité. Ne passez pas votre temps à déterrer la
114
graine pour voir comment elle se porte. Concentrez-vous sur autre chose
tout en vous sentant heureux et persuadé que votre graine est en train de
germer – nourrissez-vous d’art et de musique, de poésie et de chant.
Promenez-vous dans les bois, parlez avec vos amis, soyez heureux d’être en
vie.
Et tous les désastres qui peuvent advenir durant une grossesse physique
peuvent aussi survenir pendant ce genre de grossesse spirituelle ou créative
– vous pouvez avorter à n’importe quel moment ou accoucher d’un enfant
mort-né.
115
calice et la baguette. La baguette représente le principe masculin de
concentration et de direction et le calice, le principe féminin de contenir et
de nourrir. Ensemble ils mettent au monde vie et créativité.
– Le Dieu et la Déesse de nouveau ? demande Brendan.
– Exactement, répond Elidir. Les wiccains concrétisent ceci en laissant, au
moment culminant de leurs cérémonies, la Grande Prêtresse plonger un
poignard dans le calice. Ceci symbolise l’union des principes masculin et
féminin, l’union du Dieu et de la Déesse, union qui crée le monde. C’est la
même chose également dans nos propres mondes ; c’est l’union de notre
capacité à diriger et à concentrer nos intentions avec nos compétences à les
nourrir et à les contenir. Notre aptitude à joindre ces deux capacités
détermine si nous pouvons ou pas faire venir au monde nos idées.
LA MAGIE DE TRANSFORMATION
Elidir regarde autour du cercle de pierres puis au loin avant de se tourner à
nouveau vers Brendan et de dire : « La plupart des gens se sentent à la
merci des circonstances. Le monde est trop imprévisible, trop grand et il
existe trop de gens et trop de pouvoir en exercice pour qu’ils se sentent en
contrôle de leurs vies. Mais la magie dit que le monde que vous voyez est le
résultat de forces cachées et d’influences que vous pouvez apprendre à
comprendre et à changer. Vous pouvez apprendre à vous rendre,
symboliquement, dans les coulisses, et ouvrir une fenêtre pour laisser entrer
plus d’air et de lumière.
– Pourquoi cela serait-il plus dangereux que d’être une victime sans défense
dans le monde apparent ? réplique Elidir.
– Parce que là au moins vous êtes innocent. Dès que vous commencez à
116
vous mêler des influences cachées, vous prenez le risque que les choses
tournent mal, répond Brendan.
– Vous avez raison, répond Elidir, c’est pourquoi vous devez être très
prudent avec la Magie de Transformation. Vous devez être parfaitement
conscient de la Loi du Retour de Marée et vous devez comprendre comment
travailler la magie précisément de la bonne manière. Ce n’est pas pour les
débutants. Il vous faut d’abord avoir travaillé avec les deux autres formes
de magie en faisant l’expérience de l’Autre Monde pendant des voyages et
en travaillant avec chaque étape de la Magie de Réalisation, en apprenant
comment recevoir l’Awen et comment la faire se manifester dans le monde.
Alors seulement êtes-vous prêt à travailler avec cette sorte de magie qui
implique de produire des influences dans le monde.
« Donc bien que je ne puisse pas encore vous former complètement à cette
dernière forme de magie, je peux au moins vous en dire quelque chose,
ajoute Elidir en indiquant les pierres autour de vous. Un cercle de pierre est
comme un accumulateur électrique.
Il peut conserver et émettre de l’énergie et c’est pour cela que c’est un bon
endroit pour travailler avec la Magie de Transformation. L’outil principal
pour ce genre de magie est l’incantation et celle-ci prend normalement la
forme d’un chant magique exprimant une intention ou un désir.
Donc, nous effectuons une cérémonie dont le centre est l’incantation. Nous
dansons en tournant en rond et en chantant cette incantation, et au même
moment l’énergie du cercle grandit de plus en plus, les pierres contribuant à
cet effet en aidant à conserver, et en augmentant l’efficacité de la charge de
la même manière dont un accumulateur le fait avec l’électricité. Nous nous
laissons tous tomber à terre – en général épuisés – au moment où le pic
d’intensité est atteint, et tout en faisant cela nous nous libérons de toutes
pensées et de tous désirs, ayant simplement confiance dans l’aboutissement
de ce sort qui est porté par l’énergie que nous avons générée et que le
cercle de pierres a intensifiée.
« Si vous êtes seul, il est un peu plus difficile de développer cette énergie,
mais vous pouvez quand même y arriver en visualisant votre intention
intensément et en vous concentrant sur le pouvoir véhiculé par les mots
composant ce sort. Et vous pouvez également, si vous le désirez, danser
seul.
– Mais qu’est-ce qu’un sort ? demande Brendan.
117
– Un sort n’est qu’un souhait exprimé d’une manière magique. Un sort
sollicite une guérison ou une bénédiction ou bien encore l’obtention de
quelque chose de concret et de spécifique comme une nouvelle maison ou
un nouvel emploi. Malheureusement, il peut aussi être utilisé pour demander
quelque chose de désagréable, comme une malédiction qui est aussi un
souhait, mais un souhait destructeur.
« Il est, bien entendu, hors de question de lancer des sorts dans le but de
nuire ou de maudire – vous le saurez, dès que vous aurez vraiment compris
la Loi du Retour de Marée. Mais employer l’art des sorts, pour ce qui peut
sembler de bonnes raisons, peut également se révéler être une source de
problèmes et à moins d’y réussir parfaitement, les résultats peuvent s’avérer
désastreux. La plupart des gens pensent que tout ce qu’ils ont à faire est de
s’assurer que leurs sorts ont pour but des choses positives, mais ce n’est
pas aussi simple que ça.
Parfois, nous ne savons pas ce qui est réellement bon pour nous, ou bien les
conséquences que pourrait avoir l’aboutissement de notre souhait.
« Je connais quelqu’un qui jeta un sort pour obtenir plus de temps dans sa
vie bien remplie. Cela a marché – elle fut licenciée quelques jours après et
se retrouva avec beaucoup de temps libre, mais sans argent.
Et j’ai entendu l’histoire d’une femme qui en avait utilisé un pour recevoir
un million de dollars. Cela a marché également – quelques jours après, son
mari fit une chute dans une cage d’ascenseur. Sa vie était assurée pour un
million de dollars et sa femme reçut cet argent dans les semaines qui
suivirent.
« Donc, même demander ce que vous voulez peut être une affaire délicate.
La difficulté d’enseigner l’art des sorts aux novices réside dans le fait
qu’ils veulent tout de suite commencer par obtenir toutes les choses dont ils
pensent avoir besoin – petit ami ou petite amie, voiture, travail et argent.
Cela devient une espèce de consumérisme spirituel et cela provient d’un
état de manque – ou ce qu’on perçoit comme tel. Ce n’est pas un bon point
de départ pour établir votre intention magique parce que d’après la Loi de
Résonance, si vous croyez être en manque de quelque chose, vous attirerez
encore plus de ce sentiment de manque dans votre vie. Dans le premier
exemple que je viens de donner, la jeteuse de sort a échangé un manque de
temps contre un manque d’argent. Dans la deuxième histoire, cette femme a
troqué un manque d’argent contre un manque de mari.
118
« Au lieu de travailler de cette façon, vous avez besoin d’aborder l’art des
sorts en partant confiant et avec l’assurance que tout évolue encore plus
parfaitement que vous n’auriez pu vous l’imaginer et que vous utilisez vos
prières et vos sorts afin de vous aligner plus pleinement avec le courant
d’abondance et d’intégrité qui irrigue la vie. Les meilleures guérisons
s’opèrent également de cette manière, vous vous réalignez avec le courant
guérisseur et bienveillant de la vie.
– Mais comment fait-on pour jeter un sort ? demande Brendan. Je ne suis
toujours pas certain de comprendre ce qu’est un sort au juste ou de quelle
manière en faire un !
– Un sort est simplement l’expression d’un souhait, d’un désir ou d’une
intention, mais exprimée d’une manière telle que vous croyez ou espérer
qu’il se réalisera, répond Elidir. En fait, c’est vraiment comme une prière,
où vous présentez votre demande à un Pouvoir Supérieur.
Mais les techniques magiques utilisées avec un sort peuvent le rendre plus
efficace qu’une prière.
– Une prière, quant à elle, est également un souhait, mais vous demandez
réellement à un Pouvoir Supérieur, tel que Dieu ou la Déesse que votre
souhait se réalise : “Ô Déesse, que la paix soit sur Terre !” est un exemple
de prière courte, alors qu’un souhait serait simplement : “Je souhaiterais
qu’il y ait la paix sur la Terre.” Pour changer une prière en sort, vous auriez
119
besoin d’ajouter une étape supplémentaire, comme de le répéter neuf fois
pendant que vous tapez sur une cloche tout en visualisant des vagues de paix
ondulant vers l’extérieur.
« Un sort prend le désir qui pourrait être exprimé par un souhait ou une
prière et se sert du pouvoir de la cérémonie, du pouvoir des mots qu’on
emploie, du pouvoir de l’incantation ou du chant et parfois également de la
danse et combine tout cela avec le pouvoir de la visualisation. Vous pouvez
donc constater que c’est plus compliqué, mais que cela peut aussi être bien
plus efficace.
« Par ailleurs, les jeteurs de sorts peuvent faire leur travail pendant
certaines phases de la lune ou à certains moments de l’année pour profiter
des marées ou des énergies naturelles qui circulent dans le monde telles que
les marées des semailles et de la croissance, de la récolte, de la mort, et de
renouvellement que vous avez déjà étudiées. Certaines personnes utilisent
également l’astrologie pour déterminer précisément le bon instant pour
réaliser un sort particulier.
120
« Le principe est que l’objet physique que vous fabriquez pendant que vous
récitez le sort ou la prière se charge alors de la vibration de votre intention
et continue à émettre cette vibration longtemps après la fin du rituel de sort.
Vous pouvez également faire ceci avec des cristaux et des pierres, mais il
est essentiel que vous ne fassiez pas une fixation sur l’objet physique – le
charme. La plupart des gens qui commencent à travailler avec des sorts
deviennent tellement préoccupés par le calcul du moment le plus propice
pour les faire, et puis par la préparation du rite et du charme qui sera créé,
qu’il ne leur reste pas beaucoup d’énergie pour formuler les mots du sort et
pour le visualiser puissamment pendant qu’ils le psalmodient. Et ils peuvent
manquer de perspective. Ils feront, par exemple, un sort pour obtenir un
amant et oublient d’ajouter l’idée cruciale que tout ce qui est demandé
devrait l’être pour le plus grand bien de tous. Et donc l’amant apparaît,
mais leur rend la vie impossible.
« Malheureusement, les gens sont souvent attirés par la magie parce qu’ils
veulent s’en servir uniquement pour eux-mêmes. Mais lorsque vous vous
connaissez vraiment, vous découvrez que le plus grand bonheur et
épanouissement surviennent non seulement lorsque vos propres besoins sont
satisfaits, mais lorsqu’en plus d’être à votre propre service, vous participez
de manière positive dans le monde.
« Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas employer de sorts pour vos
propres besoins, mais la meilleure manière de faire cela est de ne rien
demander de spécifique. Au contraire, il vaut mieux user d’un sort pour
solliciter des qualités positives ou pour renforcer ces qualités en vous qui,
par résonance, vous apporteront alors ce dont vous avez besoin. Par
exemple, cette version de la Lorica : la prière de Saint-Patrick – également
connue comme la Cuirasse de Saint-Patrick –, développée à partir d’une
121
invocation préchrétienne. Récitée en tant que sort, dès le réveil, elle est
idéale pour vous protéger et pour surmonter tout sentiment de faiblesse et de
vulnérabilité :
« Je me lève aujourd’hui par la force du Ciel : lumière du soleil, éclat de
la lune, splendeur du feu, vitesse de l’éclair, rapidité du vent, profondeur
de la mer, stabilité de la terre, solidité de la pierre !
« Travaillons maintenant avec ces idées, dit alors Elidir en se levant. Je
vous ai parlé du fait que le Druidcraft implique de semer consciemment des
graines pour vous-même et pour les autres. Venez donc avec moi et nous
allons le faire – nous allons créer un sort ensemble ! »
Cela dit, vous la suivez et elle vous entraîne hors du cercle, à travers la
prairie puis en descendant vers la mer. Le soleil se couche à présent, ses
rayons dorés tels des rubans de lumière liquide brillants sur l’océan.
Au moment où vous atteignez le rivage, le soleil disparaît enfin sous
l’horizon et le ciel s’obscurcit.
« Pensez à trois cadeaux, nous dit doucement Elidir. Un que vous
souhaiteriez recevoir dans votre vie, un pour ceux qui vous entourent, et un
que vous aimeriez pour le monde. »
Pendant que vous pensez à chaque cadeau, vous vous souvenez de ses
avertissements et tentez d’atteindre le cœur de vos désirs – et non pas
uniquement la surface. Et pendant ce temps-là, Elidir est occupée à plier du
papier paraffiné. En fait, elle fabrique six petits bateaux en papier, et elle
place, dans chacun d’eux, une petite bougie. « Pour le moment, regardez-
moi et quand vous serez prêt, faites la même chose. Rappelez-vous ce qui
est important, c’est l’esprit dans lequel vous faites ceci, l’intention
magique. La forme extérieure n’est que le véhicule de la magie de votre
sort. » Et en disant cela, elle marche jusqu’au bord de la rive, lève ses
mains vers les premières étoiles du soir et appelle :
Elidir allume alors la bougie de l’un des bateaux et le lance avec précaution
sur la vague qui s’éloigne. Pendant qu’elle fait ceci, vous l’entendez dire,
122
alors, d’une voix plus calme :
« Pour moi-même, Ô Déesse, compassion et sagesse ! »
Lançant son deuxième bateau, elle dit :
PRATIQUE
Essayez l’exercice suggéré ci-dessus, en demandant ce que vous souhaitez
réellement dans chacun des trois domaines – votre vie personnelle, votre
entourage proche d’amis, de famille et de voisinage, et, finalement, le reste
du monde. En lui-même, l’acte de choisir ces vœux devrait constituer une
expérience très instructive. Efforcez-vous de retrouver les racines de
chaque vœu. Si, par exemple, votre vœu est de vous protéger d’une
personne agressive, creuser plus profondément pour arriver à ce que vous
désirez vraiment, ce qui en fait est un sentiment de sécurité, et demander
donc cela. De même en ce qui concerne le désir d’un objet physique – si
vous souhaitez une voiture, ce que vous voulez réellement c’est d’être
mobile, et derrière cela existe aussi peut-être un désir de liberté. Plus vous
chercherez profondément, plus vous vous approcherez du cœur de votre
désir, et plus votre sort sera efficace. Si votre sort n’a pas pour objet
l’obtention d’une qualité manifestement bienveillante telle que la
compassion, mais plutôt une chose plus précise, ajoutez alors toujours une
clause à votre demande telle que si c’est dans mon meilleur intérêt ou si
cela est pour le plus grand bien de tous.
Jeter votre sort sur l’eau grâce à un bateau en papier, se base sur une
ancienne coutume qui n’est peut-être pas très pratique pour vous. Vous
pourriez, à la place, le faire brûler à la flamme d’une bougie, le lancer dans
le vent sur une plume ou le prononcer dans un lieu qui vous est cher.
123
HISTOIRE
Les sorts et la magie sont des éléments à part entière du druidisme et de la
wicca, bien que les druides des temps modernes soient très prudents dans
l’usage qu’ils font de l’art des sorts. La plupart des groupes druidiques
omettent complètement la formation de cet art ou ils ne l’enseignent que
bien plus tard dans leur formation que le font leurs équivalents dans la
wicca. C’est la raison pour laquelle les gens qui n’apprennent que peu de
choses au sujet du druidisme moderne ne trouvent aucune mention de sorts.
Il est bien connu que les sorcières dansent en rond pour créer un cône de
pouvoir servant à projeter leurs sorts. Danser dans un cercle sacré est
124
également pratiqué par les druides et Charles Mackay suggère que des
allusions et des traces de vieux chants druidiques peuvent être trouvées
dans des chansons folkloriques. Il cite Rumbelow, un mot peu commun, qui
servait de refrain dans de nombreuses vieilles chansons, tant anglaises
qu’écossaises, telles que dans With heigh and howe, and rumbelow. Dans
une vieille chanson de marins anglaise consignée en 1609, l’expression
danser le rumbelow est traduite :
Allons danser pour tourner, tout autour
Allons danser le rond
Il suggère que ce mot est « apparemment un autre reste de vieux chants
druidiques chantés par les prêtres quand ils marchaient en procession autour
des cercles sacrés de Stonehenge et d’autres endroits. Mot clairement
attribuable au gaélique – riomball, un cercle ; riomballach, détourné ;
riomballachd, rotondité ». Gerald Gardner écrivit également,
dans Witchcraft Today :
Dans The Book of Druidry (le livre du druidisme), Ross Nichols écrit :
« Le druidisme est la forme occidentale d’une ancienne philosophie, culture
ou religion universelle, remontant à l’homme primitif quand les trois formes
n’en faisaient qu’une. Il provient de la culture du cercle de pierres, des
bosquets d’arbres sacrés, de la danse circulaire. » Il parle également des
idées de base de la sorcellerie, y compris du cône de pouvoir généré par la
danse en rond dans un cercle de pierres, disant que la sorcellerie s’y
connaît à ce sujet et que « le druidisme a inclus ces idées parmi les siennes
en plus de l’orientation et plus tard de la connaissance du pouvoir du soleil
et de la lune ».
125
126
Chapitre VII
127
A Human Situation (une situation humaine), Ross Nichols
128
Jusqu’à récemment, la plupart des gens pensaient devoir faire un choix entre
être sorciers ou druides. Vous choisissiez entre instinct ou intellect, corps
ou esprit – danse extatique autour d’un feu de joie ou cérémonie solennelle
en grande pompe parmi de vieilles pierres. Cette différence était réelle pour
beaucoup, mais elle était fondamentalement artificielle, basée sur l’idée que
les gens se faisaient de ce que les sorcières et les druides étaient ou
devraient être.
En réalité, le druidisme et la wicca s’inspirent tous deux de la même source
de la Tradition Magique occidentale pour leur manière de travailler : dans
un cercle magique, souvent consacré par le feu et l’eau et où les quatre
directions sont invoquées. Ils s’appuient fortement tous les deux sur le
concept des quatre éléments : la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu avec un
cinquième étant l’Esprit. Tous deux possèdent un système à trois degrés
avec trois initiations. Ils célèbrent tous deux les huit stades de l’année.
Mais lorsque dans les temps modernes, ces deux structures virtuellement
identiques ont été développées, elles furent tout d’abord utilisées d’une
manière totalement différente. La wicca travaillait avec le pouvoir de
l’union des opposés. Le travail en assemblée de sorcières était intense,
privé et avait trait aux dieux. Le druidisme utilisait le résultat de cette union
pour la créativité, était moins intense, souvent public et avait moins trait aux
dieux qu’à leur inspiration dans le domaine de la poésie et des contes. Ces
manières de travailler sont toutes deux puissantes et valables, mais il n’y a
aucune raison pour qu’elles ne puissent pas être associées, et c’est ce qui
s’est déjà souvent passé, dans les années récentes, entre des groupes de
druides et wiccains.
129
C’est comme si les deux pères fondateurs de la wicca et du druidisme
moderne, Gerald Gardner et Ross Nichols, avaient attrapé différentes
parties du mystère pendant qu’ils trempaient leurs mains dans le puits.
Nichols saisit la magie du barde, la magie de l’histoire et du mot écrit et
parlé, et Gardner celui de la magie du Dieu et de la Déesse, l’exaltation de
la danse en spirale et de l’union de la coupe et du bâton.
Cette voie est centrée sur l’amour de la vie et du monde naturel, et non sur
130
un désir de le transcender ou d’y échapper. Dans la tradition irlandaise,
l’histoire de la rencontre du Roi Cormac avec le dieu de la mer Manannan
mac Lir décrit parfaitement ce type de spiritualité sensuelle, qui reconnaît
l’existence à la fois de notre monde et de l’Autre Monde et qui préconise de
puiser force et nourriture des deux royaumes. Dans ce conte, une mare de
laquelle s’écoulent cinq cours d’eau est montrée à Cormac. Manannan lui
explique que les gens avisés boivent à chacun des cinq cours d’eau tout
comme à la mare elle-même, et que chaque cours d’eau représente l’un de
nos cinq sens alors que la mare incarne l’Esprit – le centre profond à
l’intérieur de chacun d’entre nous.En nous inspirant des images et des idées
évoquées dans de tels contes et par les mondes de la sorcière et du druide,
nous pouvons suivre, aujourd’hui, une voie esquissée par des auteurs tels
que Nichols et Gardner ainsi que ceux qui leur ont succédé depuis. Le
Druidcraft, le druidisme, et la wicca sont des voies d’autonomisation et de
liberté – et non des systèmes religieux dogmatiques.
Ce sont des spiritualités nouvelles, magiques, qui puisent leur inspiration
dans le passé lointain, tout en proposant des moyens de célébrer et de
travailler qui changent et évoluent constamment. Au lieu de nous présenter
des systèmes tout faits que nous devrions servilement adopter intégralement,
ils nous offrent, à la place, de l’inspiration et des ingrédients que nous
pouvons utiliser de manière créative pour façonner une voie personnelle
adaptée à l’unicité de nos propres vies.
La raison pour laquelle la plupart d’entre nous sont attirés par de telles
voies, plutôt que par les religions toutes faites courantes prodiguant toutes
les réponses, est que quelque part en nous, nous savons que nous ne sommes
pas supposés être des consommateurs passifs de spiritualités, mais bien un
participant actif dans une vie intrinsèquement spirituelle. Nous ne sommes
pas au restaurant, nous sommes dans la cuisine ! Les religions de la Terre,
telles que le druidisme et la wicca, nous offrent les ingrédients – des idées
pour les rituels, les histoires, le folklore, les techniques –, qui peuvent être
associés de douzaines de manières différentes afin de nous procurer, ainsi
que famille et amis, précisément ce dont nous avons besoin. Ce sont des
voies d’autonomisation parce qu’elles nous rendent responsables de nos
vies, et non des voies de privation de pouvoir avec un prêtre ou un gourou
qui nous dicte ce que nous devons faire.
131
modifiées, développées grâce à des ajouts et améliorées. Elles ne restent
vivantes que si chacun de nous s’en saisit et s’en sert de sa propre manière,
avec nos propres apports créatifs et nos perceptions, pour nous aider à
vivre une vie riche de profondeur et de sens, une vie de beauté et de
célébration, ici et maintenant – sur cette terre, sous ce ciel, à côté de cette
mer.
Roumi
132
RESSOURCES
CHAPITRE I
Vous trouverez des photos du couvercle du puits et du jardin magique de
Glastonbury, le Chalice Well Garden sur le site internet :
www.chalicewell.org.uk
Erynn Laurie, spécialiste de la culture celtique, écrit : « Le mot pour druide
en ancien irlandais était épelé drui et Druidcraft était druidecht. Plus tard,
il a été écrit draidecht ou draoidheachd. En irlandais moderne, druide est
draoi et Druidcraft est draoidocht. »
133
consultez le livre de Tom Cowan, Fire in the Head – Shamanism and the
Celtic Spirit.
CHAPITRE II
L’histoire des Selkies a été adaptée d’un des nombreux récits du livre The
People of the Sea, de David Thompson. Si vous souhaitez explorer le sens
et la profondeur de quelques-uns de ces contes de Selkies, lisez le chapitre :
Peau de Phoque, Peau d’Âme dans le livre Femmes qui courent avec les
loups de Clarissa Pinkola Estes.
134
Stephanie Carr-Gomm.
CHAPITRE III
Le récit du barde a été adapté à partir de : The Dream from Oengus dans le
livre Early Irish Myths and Sagas traduit et édité par Jeffrey Gantz. À voir
aussi T.W. Rolleston, Myths and Legends of the Celtic Race. Cette histoire
est la source d’inspiration du poème de W. B. Yeats, The Dream of
Wandering Aengus.
Une reproduction de la pierre autel de Cumbria peut être vue sur la carte de
la Vipère de L’Oracle des druides : comment utiliser les animaux sacrés
de la tradition druidique de Philip et Stephanie Carr-Gomm.
135
« Les origines des traditions druidiques remontent à un
passé lointain, presque aussi éloigné que la civilisation
même, et au moins jusqu’au Néolithique. Il existe des liens
avec les cultures aryennes et indiennes anciennes et ce qui
est maintenant le culte des sorcières : vénération à la fois du
soleil et de la lune, quintuples et triples bases
d’enseignement, pratique de la danse en rond, incinération
des morts, culte de certains animaux, existence d’une caste
de prêtres dirigeants, transmission du savoir par le biais de
longs poèmes mémorisés. Les “Draus” ou “Druis”, un culte
au sein de la communauté jaïn, présentent des similitudes
frappantes avec les druides de l’Occident (latin drus :
probablement apparenté avec drau). Chez eux, on trouve des
cercles de pierres autour d’autels faits d’une pierre
dressée. »
Le jaïnisme a des racines dravidiennes et certains spécialistes ont autrefois
observé des liens entre les dravidiens et les druides. Cependant, le
druidisme cité par les auteurs classiques, tout comme ses manifestations
modernes, semble présenter peu de ressemblance avec le jaïnisme passé ou
présent.
Pour une exploration historique de l’amour, du mariage et de la sexualité
dans le monde celtique qui examine les influences du druidisme, de la
sorcellerie et du christianisme, voir : Celtic Sexuality – Power, Paradigms
and Passions de Peter Cherici.
Pour une discussion sur la Sexualité sacrée dans la Tradition druidique,
voir Maya Sutton et Nicholas Mann : Druid Magic.
CHAPITRE IV
136
Le Conte du barde a été développé des récits de Brighid du livre : The
Druids de Peter Beresford-Ellis.
CHAPITRE V
Le Conte du barde a été développé d’après un récit du livre : A Druid’s
Herbal for the Sacred Earth Year d’Ellen Evert Hopman.
Il n’y a que très peu d’informations publiées sur l’usage des loges à
sudations celtiques, mais un article intéressant s’y rapportant, traitant aussi
du sujet de la guérison par les rêves, s’intitule Auguries, Dreams and
Incubary Sleep de John Matthews, dans le livre de R. J. Stewart (ed) :
Psychology & the Spiritual Tradition.
Voir aussi les livres déjà mentionnés du Dr Andrew Allen et d’Ellen Evert
137
Hopman : Anam Cara Spiritual Wisdom from the Celtic World de John
O’Donohue et la partie concernant la guérison dans le livre édité par Philip
Carr-Gomm : La renaissance druidique.
CHAPITRE VI
Le Conte du barde a été développé à partir d’un récit dans : The Metrical
Dindschenchas, ouvrage médiéval qui raconte la tradition ancienne
associée avec les caractéristiques du paysage irlandais.
La citation du travail sur les chants druidiques de Charles Mackay provient
de : Druidical Chants Preserved in the Choruses of Popular Songs in
England, Scotland, Ireland and France de Charles Mackay dans The
Celtic Magazine, reproduit dans le livre, The Druid Source Book de John
Matthews (ed).
Dans la partie sur la Magie de Quête il est fait mention de divination faisant
intervenir des animaux totems et l’Ogham. Les traditions des animaux et des
Oghams sont enseignées dans le cycle de l’ovate du cours de
correspondance de l’Ordre des Bardes, Ovates et Druides, et des systèmes
d’oracles divers ont été développés – L’Oracle des druides : comment
utiliser les animaux sacrés de la tradition druidique de Philip et Stéphanie
Carr-Gomm ; un oracle des Oghams avec des cartes est disponible sous le
nom : Le Tarot celte des arbres de Liz et Colin Murray, et un autre
comportant de petits bâtonnets en bois gravés d’Oghams par Caitlin
Matthews : Bâtonnets celtiques de sagesse.
La plupart des livres consacrés à la wicca traitent du sujet des sorts et de la
magie. Un passage portant sur les sorts druidiques se trouve dans le livre de
Lewis Spence : The History and Origins of Druidism. Pour consulter de
nombreux exemples de sorts, voir : Spellcraft de Robin Skelton et : Witch’s
Brew Good Spells for Healing de Witch Bree.
CHAPITRE VII
Le poème : A Human Situation de Ross Nichols apparaît dans l’ouvrage
édité par Jay Ramsay : Prophet Priest and King – The Poetry of Philip
Ross Nichols.
138
Un bon guide sur les groupes de wicca et d’autres groupes païens : The
Circle Guide est disponible auprès de : Circle Sanctuary, PO Box 219, Mt
Horeb, WI 53572 USA
http : //www.circlesanctuary.org
Pour un bon guide sur les groupes druidiques, voir : A Druid Directory de
Philip Shallcrass et Emma Restall Orr, disponible auprès du British Druid
Order, www.druidry.co.uk. Le British Druid Order publie également des
livres et des périodiques et organise ateliers et événements.
L’Ordre des Bardes, Ovates et Druides offre un programme d’enseignement
par correspondance en druidisme et en Druidcraft, ainsi qu’un programme
de plantation de Bosquets Sacrés et d’une campagne menée en faveur de la
responsabilité écologique. Pour de plus amples détails, contactez l’Ordre
à:
The Order of Bards, Ovates and Druids, PO Box 1333, Lewes, East Sussex
BN7 1DX UK
Tél./fax : 44 (0) 1 273 470 email : office@druidry.org. Site Internet :
www.druidry.org
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destinations de pèlerinage sur les cinq continents, Éditions de l'Œuvre
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David Thomson, The People of the Sea, John Day, 1955
Doreen Valiente, The Rebirth of Witchcraft, Phoenix, 1989
142
Table des Matières
Remerciements 7
Préface 7
Avant-propos 9
Chapitre I Une Vallée cachée 11
Chapitre II Le Secret du Retour de Marée 24
Chapitre III La Grotte aux rêves 43
Chapitre IV Le Bosquet des Étoiles d’Été 63
Chapitre V Le Jardin des herbes et de la guérison 80
Chapitre VI Le Cercle de pierres 100
Chapitre VII Les Eaux du puits 127
RESSOURCES 133
BIBLIOGRAPHIE 139
143