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La crise de l’Ancien Régime

La société d'Ancien Régime (ou société d'ordres) est un mode d'organisation sociale qui a prévalu en
France du XVIe au XVIIIe siècle. La population française est alors divisée en trois ordres hiérarchisés et
inégaux : le clergé, la noblesse et le tiers état. Cette séparation repose sur une idéologie et non sur des critères de
fortune ou de mérite personnel. Les ordres étaient en théorie fermés, mais une frange de la bourgeoisie pouvait
échapper à son état de naissance par différents moyens. La Révolution française, avec l'abolition des privilèges
dans la nuit du 4 août 1789, a mis fin au système des ordres et à l'inégalité juridique des Français, qui sont passés
du statut de sujets à celui de citoyens.
La société d'Ancien Régime est aussi une société coutumière et catholique.

I] ORDRE ADMINISTRATIF
1. Le service civil du roi
Le service du roi, à l’origine relativement restreint (quelques dignitaires et serviteurs autour des
premiers Capétiens), augmente considérablement lorsque s’étendent le domaine royal et le pouvoir du roi sur ses
vassaux. Les missions traditionnelles consistent en l’administration du palais royal avec, par exemple,
l’échanson, le garde des Sceaux royaux et les serviteurs de la maison royale. La police et l’administration du
domaine sont déléguées à des baillis et sénéchaux, tandis que, à partir du XIVe siècle, une administration
embryonnaire est instituée pour collecter les impôts extraordinaires destinés à financer l’effort de guerre du
royaume. La justice enfin est réservée à des officiers royaux.

2. Les officiers
Dès le XVe siècle, les offices royaux peuvent être mis en vente et deviennent l’une des sources normales
du revenu royal. Ces offices concernent l’administration à tous les échelons, de la paroisse à l’État en passant par
les bailliages et les gouvernements. Ils recouvrent des fonctions de police, de justice et de fiscalité qui se
substituent progressivement aux mêmes fonctions qu’exerçaient aux échelons locaux les officiers des seigneurs.
Ils peuvent être prestigieux et onéreux, tels les offices de président à mortier au Parlement de Paris.
Au début du XVIe siècle, il n’y a encore que cinq mille officiers royaux. À mesure que croissent les besoins
financiers de la monarchie, le nombre des offices augmente également : certains offices peuvent ainsi être
conjointement tenus par plusieurs officiers. En 1661, Colbert dénombre 45 780 offices, dont ceux de « jurés
crieurs de vin » ou de « taxateurs de ports de lettres et paquets en tous les bureaux de poste » ; cette inflation le
scandalise au point qu’il cherche à en limiter la pratique. Néanmoins, la création d’office est devenue, selon
l’expression de l’historien A. Doucet, une « forme normale d’administration ».
Pour la monarchie, l’intérêt des offices est, au moins jusqu’au XVIIe siècle, incontestable et multiple.
D’une part, ceux auxquels sont accordés les offices deviennent les serviteurs du roi. Nombre d’offices
seigneuriaux sont ainsi transformés en offices royaux à l’échelon du bailliage (le phénomène a été très
clairement montré pour le bailliage de Senlis) ; la création des offices permet donc à la monarchie d’étendre son
emprise administrative, policière, fiscale et judiciaire sur l’ensemble du royaume. D’autre part, la création des
offices ainsi que les divers revenus liés à leur possession assurent au pouvoir des rentrées d’argent de plus en
plus importantes. La fameuse taxe dite de la Paulette qui permet de rendre héréditaire la possession des offices
(1604) est un exemple de ces revenus attachés aux offices.
La vénalité des offices et leur hérédité, en principe interdites l’une et l’autre, sont progressivement
légalisées au cours du XVIe siècle. Il transforme le corps des officiers en une catégorie sociale à part qui,
progressivement, peut s’affranchir de la dépendance royale. Aussi les fonctions les plus importantes sont-elles
confiées non à des officiers, mais à des commissaires sur lesquels le roi peut conserver un contrôle entier.

3. Les commissaires
Les commissaires reçoivent du roi des « lettres de commission » leur attribuant une mission précise,
souvent limitée dans le temps et dans l’espace. Au fur et à mesure que les officiers deviennent une caste fermée,
le pouvoir réel des commissaires se fait de plus en plus important. Les premières commissions sont confiées par
Henri II pour des « chevauchées » dans les provinces ; elles se multiplient et s’institutionnalisent avec la
création, par Richelieu, des intendants de police, justice et finance — en particulier par l’édit de 1635. D’autres
commissions sont créées — notamment celles de la marine — sous Louis XIII et Louis XIV. Le terme demeure
cependant ambigu : nombre de commissaires sont en fait des officiers, comme les commissaires de police au
Châtelet de Paris.
Les plus importants parmi ces commissaires sont les intendants du roi en province. Choisis parmi les
membres de la noblesse, le plus souvent parmi les maîtres des requêtes au Conseil des parties, et envoyés dans
une généralité, ils y représentent l’autorité du roi en matière judiciaire, fiscale, policière et militaire. Ils peuvent,
par exemple, transférer les causes d’un tribunal à un autre et ont eux-mêmes le pouvoir judiciaire. Leur rôle, très
controversé à la fin du XVIIIe siècle, est pourtant essentiel à l’unification du royaume, et ils sont souvent les
instigateurs d’une véritable politique sociale de la monarchie.

II] ORDRE SOCIAL


1. Les ordres de la société
L’Ancien Régime repose sur l’idée de la tripartition sociale. La société est divisée entre les Oratores,
ceux qui prient, les Bellatores, ceux qui combattent, et les Laboratores, ceux qui travaillent. Cette division est
aussi une hiérarchie : ceux qui prient sont les premiers, ceux qui travaillent les derniers. L’existence de privilèges
attachés aux deux premiers ordres est la marque de cette hiérarchie.
Il y a, entre les ordres, des possibilités de passage : nombre de curés et de moines sont issus du tiers
ordre, ou tiers état, tandis que le recrutement des abbés et des hauts prélats s’effectue la plupart du temps dans la
noblesse. De même, l’achat d’offices anoblissants, comme les offices de conseiller au Parlement, est un moyen
de passer de la roture à la noblesse. Selon les périodes, ces différentes passerelles sont plus ou moins étroites :
les règnes de François Ier ou de Louis XIV, soucieux d’abaisser le prestige des privilégiés, favorisent la
promotion des roturiers.
L’appartenance aux deux premiers ordres garantit des privilèges nombreux : exemptions fiscales, en
particulier pour le clergé, autorisation de prélever des impôts, les droits seigneuriaux, sur les fiefs laïques ou
religieux, possibilité d’accéder à différentes fonctions politiques ou militaires, ainsi que de nombreux privilèges
honorifiques, dont le port de l’épée, théoriquement réservé à la noblesse. Ces ordres privilégiés imposent aussi
des contraintes, tel le célibat pour les ecclésiastiques.

1.1) Le clergé
De Henri IV à Louis XVI, la fonction des ordres privilégiés évolue. Dès le XVIe siècle, l’ordonnance de
Villers-Cotterêts (1539) donne aux curés un rôle central dans l’état civil : ils sont chargés d’enregistrer les
baptêmes, les mariages et les décès. Le contrôle du roi sur le clergé depuis le concordat de Bologne contribue à
faire du premier ordre un relais efficace de l’autorité monarchique : les prêtres doivent ainsi lire les édits royaux
lors des messes dominicales, et l’appel du 19 janvier 1789 apprend à tous les sujets du royaume que le roi en
appelle à leurs avis éclairés pour renflouer les caisses de l’État. Le clergé, confirmé dans son rôle de direction
morale par l’élimination progressive des protestants aux XVIe et XVIIe siècles, doit en même temps accepter de
se mettre non plus au service de Rome mais au service du roi.

1.2) La noblesse
Le même phénomène concerne la noblesse. Celle-ci, qui bénéficie en théorie du monopole des armes,
doit renoncer définitivement à contrôler des armées privées après les guerres de Religion : désormais, le service
militaire devient le service du roi. Les vieilles structures féodales de l’ost demeurent, mais n’ont plus guère de
consistance dans un État où les fiefs sont tous contrôlés par le pouvoir royal. Les nobles n’ont d’ailleurs plus les
moyens de subventionner des troupes, et doivent acheter au roi des brevets d’officiers pour continuer à assumer
leur fonction traditionnelle.
De plus, alors que la demeure noble par excellence est le château durant tout le Moyen Âge, elle devient
l’hôtel urbain (les quartiers du Marais, du faubourg Saint-Germain, puis Saint-Honoré, sont à Paris les lieux de
résidence noble par excellence) ou le palais royal, en l’occurrence le palais de Versailles. Par un système
combinant des pensions soigneusement distribuées, l’institutionnalisation de l’étiquette et l’obligation de
dépenses, Louis XIV sait réduire la noblesse de France à n’être plus que la vitrine du prestige royal. Les nobles
les moins fortunés, les « hobereaux de province », voient souvent leur condition sociale tendre vers la misère et
doivent chercher une nouvelle fortune à Paris ; les « cadets de Gascogne » sont l’illustration de ce mouvement
migratoire. D’autres, comme le sire de Gouberville qui a laissé à la fin du XVIe siècle un précieux journal,
deviennent les gestionnaires scrupuleux d’un domaine dont l’exploitation soigneuse est la condition impérative
pour échapper à la ruine.
La noblesse traditionnelle, dite « noblesse d’épée », dont les origines remontent aux croisades, doit se
résoudre à admettre les nouveaux nobles venus de l’office (la « noblesse de robe ») : les nécessités financières
obligent les grandes familles nobles à se mésallier, à épouser des roturières pour redorer des blasons ternis par la
ruine. Régulièrement, les tenants de la tradition tentent de lutter contre cette tendance : à la fin du XVIIIe siècle,
la « réaction féodale » voit ainsi de nombreux seigneurs redonner vie à d’anciens prélèvements qui sont tombés
en désuétude, tandis que les offices supérieurs de l’armée sont réservés aux nobles pouvant faire état de « quatre
quartiers » (quatre générations) de noblesse (1781). Ce raidissement dans la structure sociale entre en ligne de
compte dans les fureurs paysannes de la Grande Peur.

1.3) Le tiers état


Le tiers ordre représente environ 95 p. 100 de la population du royaume et cette dénomination recouvre
des réalités aussi différentes que celles des armateurs bordelais lesquels, au XVIIIe siècle, traitent de pair avec la
grande noblesse éclairée, et les paysans métayers du Bourbonnais ou du Languedoc écrasés d’impôts et soumis
parfois aux restes d’un arbitraire seigneurial extrême.
Le tiers ordre a une représentation commune lors des états généraux, une instance exceptionnelle que le
roi peut convoquer en cas de crise pour remédier aux problèmes de l’État. Si les convocations sont assez
nombreuses aux XVe et XVIe siècles, il n’y en a aucune entre 1614 et 1789. L’unité du tiers ordre est donc une
fiction sous l’Ancien Régime. Il en est de même de l’idée selon laquelle le tiers ordre regroupe les non-
privilégiés car, en fait, d’innombrables privilèges locaux existent : les villes de Normandie sont exemptées de la
taille, de nombreux officiers bénéficient d’importants avantages fiscaux, une hiérarchie très stricte existe entre
les différentes stratifications sociales du tiers état, hiérarchie qui se manifeste lors des processions accompagnant
les entrées royales. Le Traité des ordres et simples dignités, publié en 1610 par le juriste Charles Loyseau,
détaille ainsi la hiérarchie qui, au sein du tiers état, sépare presque irrémédiablement le « peuple gras » du
« peuple menu », selon une terminologie fréquente à l’époque.
Tout individu du tiers état appartient d’abord et principalement à une corporation, professionnelle en
ville ou paroissiale à la campagne. Cette corporation, ou jurande (les dénominations variant beaucoup), est dotée
de règles — les « coutumes » dans les villages — extrêmement codifiées pour les métiers urbains. La vie
publique ne s’inscrit que dans ces cadres communautaires contraignants et, sauf lors des États généraux, jamais
dans celui du tiers état. La vie privée est normalement celle d’une famille plus ou moins étendue, soudée par le
mariage dont le caractère religieux garantit l’absolue solidité.

2. Une société religieuse


La religion est le fondement principal de ce système social. La société doit être le reflet de la volonté
divine telle qu’elle est transmise par l’Église catholique, excluant les minorités religieuses comme les protestants
et les juifs. D’une part, le corps politique est profondément ancré dans la foi. Le roi tient son pouvoir de Dieu : il
est roi de droit divin, cette légitimité ayant complètement supplanté celle due à l’élection, devenue purement
allusive et formelle. Évêque par le sacre, il a vis-à-vis de ses sujets le rôle du pasteur et doit, selon sa seule
volonté, les conduire vers le salut politique, c’est-à-dire vers l’harmonie de l’ordre social et de la paix civile. Le
Concordat lui donne la responsabilité du choix des prélats supérieurs et une autorité très grande sur son Église,
celle-ci représentant le premier des ordres. Cette primauté du clergé trouve sa justification dans le credo selon
lequel, la vie n’étant qu’une « vallée de larmes », son objectif unique doit être la préparation du salut. En la
matière, le rôle de l’Église est décisif, d’autant que les conditions matérielles, difficiles pour la majorité du
peuple, rendent plausible le credo précédent : un seul enfant sur quatre atteint l’âge de vingt ans au XVIIe siècle,
et l’une des prières les plus célèbres demande : « Seigneur, délivre-nous de la faim, de la peste et de la guerre ».
L’organisation du clergé est à l’image de la « Cité de Dieu » selon les préceptes de saint Augustin. Sa
stricte hiérarchie, qui place au-dessus des hommes ceux qui choisissent la vie monastique, est une réplique
exacte de celle qui, au ciel, sépare Dieu des bienheureux. L’organisation de la société doit, pour être parfaite,
reproduire cette même échelle des valeurs.
Le rôle de la noblesse est de préserver l’harmonie sociale en défendant la société du mal, du démon. En
effet, jusqu’au XVIIIe siècle, la lutte contre les révoltes populaires se formule non seulement en termes politiques
ou sociaux, mais aussi en termes religieux : même quand elle est menée localement par des curés, la révolte est
forcément œuvre du Malin. La grande brutalité des répressions contre les croquants, les va-nu-pieds ou les
camisards — soulevés pour des raisons à la fois religieuses, fiscales et sociales — est aussi d’origine religieuse.
La noblesse, par nature chargée de mener les troupes au combat, tient son rang de la volonté divine ; si
la cérémonie de l’adoubement s’est largement perdue aux XVIIe et XVIIIe siècles, le seigneur est toujours le
défenseur de son curé, et l’église paroissiale lui accorde de nombreuses marques d’estime, comme le banc
réservé. Au contraire, le travail est l’héritage du péché originel. Longtemps, l’Église a maintenu une
condamnation sans appel des manipulations monétaires qui sont par force devenues une spécialité des juifs, puis
des protestants ; puis, à partir du XIVe siècle, les positions de Rome s’assouplissent. Néanmoins, pour le
deuxième ordre, travailler, c’est déroger et donc renoncer à la noblesse ; le travail rappelle l’incapacité de
l’Homme à atteindre la perfection du paradis perdu : certes, il est nécessaire de nourrir l’Église qui s’en
rapproche et la noblesse qui la défend, mais cette nécessité ne peut qu’être laissée à la population la plus vile. Et
plus le travail rapproche de la terre, plus grand est le mépris dans lequel il est maintenu dans l’imaginaire de
l’Ancien Régime. Aussi les plus pauvres des paysans sont-ils paradoxalement les plus taxés, les plus durement
exploités.

3. L’effondrement du système
L’effondrement du système se produit avec une rapidité surprenante, entre le 17 juin et le 26 août 1789.
Les ordres disparaissent, comme le droit divin du roi, c’est-à-dire les deux fondements de cet Ancien Régime.
Cette révolution, qui marque l’entrée dans l’histoire de la notion d’Ancien Régime, achève un processus
commencé probablement dès la mort du « Grand Roi » Louis XIV en 1715 et qui s’est développé pendant le
siècle des Lumières.
4. La dégradation de l’image royale
La mort de Louis XIV impose, eu égard à la minorité du jeune Louis XV, une nouvelle période de
régence. Celle-ci est assumée par Philippe d’Orléans, qui rompt immédiatement avec le lourd et imposant
cérémonial caractéristique de Versailles à la fin du règne de Louis XIV. Par ses choix politiques — expérience de
Law ou polysynodie —, parfois malheureux autant que par un comportement privé à l’opposé de l’austérité des
dernières années de Louis XIV, Philippe d’Orléans propose de l’autorité royale une image renouvelée, beaucoup
plus en accord avec les aspirations des élites du royaume, non seulement une partie de la noblesse, mais aussi de
la roture.
Si la première partie du règne de Louis XV « le Bien-Aimé » à partir de 1721 redonne au prestige du roi
un lustre nouveau, c’est à la fois parce qu’il sait montrer des qualités royales, en particulier au combat, et parce
qu’il sait préserver et augmenter le nouvel esprit de la Régence, faisant de Voltaire son historiographe et
encourageant dans tout le royaume la création des académies royales. Au tournant du siècle, perturbé par une
grave maladie, traumatisé par l’attentat manqué de Pierre Damiens qui est condamné à une invraisemblable
accumulation de supplices, le roi est confronté à une dégradation de son image et même de son autorité. Les
parlementaires désireux d’imposer leur sagesse face à l’arbitraire royal, les philosophes outrés par les
persécutions contre les protestants (affaire Calas) et par une censure qui retarde longtemps la publication de
l’Encyclopédie, tous participent à la dégradation de l’image du roi. Sa mort, en 1774, soulève l’espérance : le
jeune Louis XVI suscite l’enthousiasme. Simple, entouré par d’excellents esprits comme Turgot, Necker ou
Malesherbes, intéressé par les progrès du siècle des Lumières, il annonce une souveraineté réformatrice. En fait,
rapidement, il est en butte aux coteries de Versailles, à sa propre faiblesse et au creusement d’un déficit
budgétaire vertigineux. Ce roi pacifique est incompatible avec l’essence même du monarque d’Ancien Régime,
monarque guerrier ; jamais Louis XVI ne paraît sur un champ de bataille. Influencé par les avis contradictoires
de son entourage, il hésite entre une politique conservatrice favorable à la réaction féodale, prônée en particulier
par son frère Charles d’Artois, et une politique de réformes.

5. Le déclin de la société d’ordres


Le système des ordres décline à la fois par l’ascension contrariée des élites roturières, par la déchéance
de la légitimité de la noblesse et par la division croissante au sein du clergé.
Les élites roturières ont pu, sous Louis XIV, accéder massivement à la noblesse et aux responsabilités politiques
par l’intermédiaire des offices anoblissant. Or, avec Philippe d’Orléans et Louis XV, puis pendant la période de
la réaction féodale, les anoblissements par office sont très nettement déconsidérés et restreints. Des mesures
presque vexatoires ôtent aux plus fortunés des roturiers les possibilités d’exercer des fonctions importantes dans
l’armée.
Parallèlement, le niveau des revendications des élites roturières croît : le mouvement des Lumières
énonce une critique vigoureuse des principes de la fiscalité d’Ancien Régime, ainsi que de ceux du
mercantilisme qui règne sur les choix commerciaux du royaume. La philosophie des Lumières, de Rousseau à
Voltaire, oppose à l’idée d’une inégalité hiérarchique d’origine divine l’idée d’une égalité essentielle ordonnée
par la nature. La large diffusion de l’Encyclopédie dans les milieux éclairés, tant bourgeois que nobles, traduit
l’accueil favorable fait à ces idées. Ainsi, des considérations à la fois politiques, économiques et sociales se
combinent pour contredire la hiérarchie sociale de l’Ancien Régime.
La crise de 1787-1788 et l’explosion de la question financière stigmatisent ces évolutions diffuses : la
vacance du pouvoir, confessée par le roi lui-même, qui s’avoue incapable de faire les choix financiers judicieux
pour redresser le budget de l’État, laisse aux multiples revendications toute latitude d’expression.
La Révolution française est le moment où les dysfonctionnements du système traditionnel entraînent son
effondrement. Mais, paradoxalement, en abolissant l’Ancien Régime, elle le définit en insistant sur les profonds
caractères d’unité d’une période qui, en deux siècles au moins, a connu tant de bouleversements et permis à la
fois la stabilisation des frontières de la France et la naissance d’un sentiment national cohérent.

III] UNE SOCIÉTÉ HIÉRARCHISÉE


Dans la société d'Ancien Régime, la personne n'a pas de droits individuels, mais elle est bénéficiaire de
ceux de son groupe social. Chaque "corps", chaque communauté, chaque état a son réglement, ses franchises et
ses privilèges qui l'identifient et le distinguent des autres. Il y a une multitude de groupes: les Ordres, les villes ,
les communautés rurales, les corps de métiers,les établissements scolaires...
Ces corps sont hiérarchisés en fonction de leur position dans la production (employeurs ou employés),
de leurs revenus (le grand financier et le médiocre épicier). Mais il y a parallèlement une hiérarchie liée aux
mentalités: il existe une échelle de valeurs qui classe les positions sociales, et dans laquelle la position jugée
supérieure méprise celle qui est perçue comme inférieure (le plus pauvre nobliaux regarde avec morgue le riche
financier; l'humble officier seigneurial, dépositaire d'une parcelle d'autorité publique, méprise le "coq de
village",qui est un laboureur-fermier aisé).
IV] LES BASES IDÉOLOGIQUES DE LA SOCIÉTÉ D'ORDRES
Dès le Moyen Âge, les lettrés du clergé élaborent les cadres théoriques d'un système social censé
garantir l'harmonie et la paix du royaume ; au début du XIe siècle, les évêques Adalbéron de Laon et Gérard de
Cambrai posent les bases de la théorie des ordres : "ceux qui prient" (oratores), "ceux qui combattent"
(bellatores) et "ceux qui travaillent" (laboratores) composent la société française dominée par le roi. Chacun des
trois ordres doit être complémentaire des deux autres : les moines prient pour le salut des laïcs ; les chevaliers
mettent leurs armes au service de l'Église et protègent les faibles ; enfin, les paysans cultivent la terre pour
nourrir les deux premiers ordres. L'accès aux deux premiers groupes est conditionné par des rites (l'ordination
pour le clergé ; l'adoubement pour les chevaliers. Cette triade n'est pas sans rappeler le dogme chrétien de la
trinité et du trifonctionnalisme cher à Georges Dumézil.
Au XVIIe siècle, au moment de la montée de l'absolutisme, Charles Loyseau apporte une définition
juridique des trois ordres. Il écrit un Traité des ordres et simples dignités en 1610 dans lequel il décrit la
séparation des trois ordres qu'il nomme aussi "états", tout en insistant sur l'obéissance due au roi. Il observe que
chaque ordre est subdivisé en catégories plus fines. Les philosophes sont à l'origine de la prise de conscience que
l'ancien régime est un régime injuste ne respectant pas les libertés de la population.

V] LES TROIS ORDRES DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE


Sous l'Ancien Régime, la société française est profondément inégalitaire. Le clergé demeure le premier
ordre de la hiérarchie sociale. La plupart des impôts reposent sur le tiers état. Les deux premiers ordres ne sont
cependant pas les seuls à bénéficier de privilèges, au sens étymologique du terme : certaines provinces, certaines
villes, les corporations, les universités et les académies sont dispensées d'une part de la charge fiscale.

1. Le clergé
Philippe de Champaigne, Ex Voto de 1662, Louvre ; le clergé
Le clergé est le premier ordre dans la hiérarchie sociale de l'époque moderne. Voués au célibat, les membres du
clergé suivent des études de théologie plus ou moins approfondies et Le haut clergé, composé des cardinaux, des
archevêques, des abbés et des évêques ne forme qu'une petite partie de cet ordre. Souvent issus des rangs de la
noblesse, ils résident en ville, parfois à Versailles, et fréquentent les princes et le roi. Les représentants les plus
influents sont Richelieu et Mazarin. Les prêtres de campagne vivent souvent chichement dans leur paroisse mais
tiennent un rôle important de notable : ils tiennent les registres de baptême et de sépulture, distribuent les
sacrements comme le mariage, entendent les confessions et donnent la messe. Ils tirent leurs revenus de la dîme
et des offrandes des fidèles. Le clergé est exempté d'impôt, en perçoit de nombreux et possède des tribunaux
spéciaux (officialité) Si le clergé ne paie pas la taille et lève la dîme, il lui revient cependant de faire des dons au
roi et de prendre à sa charge l'assistance au pauvre et l'instruction.

2. La noblesse
Il est difficile de cerner la noblesse à l'époque moderne. Elle se réclame d'une race particulière dotée de
qualités propres et qui se transmettent par le sang. L'ancienne noblesse remonte au Moyen Âge. La noblesse plus
récente doit son statut au roi qui a seul le pouvoir d'anoblir par lettres patentes ou par l'achat de charges.
Les archives de leurs châteaux conservent leurs droits seigneuriaux.
Comme le clergé, la noblesse dispose de privilèges : elle n'est pas assujettie à la taille, l'impôt royal. Elle
a des places réservées dans l'administration et l'armée. Elle a le droit d'avoir des armoiries, de porter l'épée et de
pratiquer la chasse. Elle est jugée par des tribunaux particuliers.
La noblesse est en revanche soumise à des devoirs, elle doit verser son sang, la plupart des emplois lui
sont refusés. Tout noble qui ne respecte pas ces devoirs peut déroger et se voir déchu de sa condition.

3. Le tiers état
Louis Le Nain, La charrette, 1641, conservé au musée du Louvre : le tiers état rural
Il est difficile de définir le dernier ordre de la société d'Ancien Régime tant il est divers. Il est formé de tous
ceux qui n'appartiennent ni au clergé ni à la noblesse. Cela concerne plus de 95 % des Français, ce qui représente
des millions de personnes, nées dans la roture.
• Le tiers est avant tout rural et paysan. Leur vie tient à l'abondance des récoltes. Les laboureurs sont
cependant plus riches que les tenanciers et les ouvriers agricoles (les journaliers).
Le tiers paie de nombreux impôts, en particulier la taille royale et les taxes seigneuriales (cens, champart). Les
paysans sont astreints aux banalités et aux corvées, qui sont des survivances du Moyen Âge.
• En ville, le tiers état est également très hétérogène : tout sépare le marchand enrichi du mendiant
pourchassé par la police ou du domestique. Une grande partie des citadins travaille dans l'artisanat ou
tient une boutique. Ils travaillent dans des ateliers et appartiennent à une corporation. La hausse du prix
du pain peut entraîner des émeutes urbaines.
VI] L'ORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ PROPREMENT DITE
Pour chaque domaine que sont la noblesse, la politique, l'impot, mais aussi les religions catholique et
officieusement protestante aussi, le territoire de la France d'Ancien Régime est quadrillé d'une hiérarchisation —
France ; zones ; sous-zones ; etc. — dont sont responsables des agents a dénomination, titre et rôle précis.

1. Pouvoir
Noble
Roi de France Impôts (Finance)
Politique
Prince du sang Intendant des finances Police et ordre
Conseil du Roi
(Bâtard légitimé) Intendant général Gouverneur
Secrétaire d'État
Duc et pair; Duc Intendance et Intendant
Comte

2. Religion
• Église catholique, Rome et pape
• Province ecclésiastique et archevêque Protestants
• Diocèse et évêque Pasteur
• Paroisse et curé

3. Tiers États
• Corporations
• Échevinage

VII] LES MOBILITÉS ET LES RELATIONS SOCIALES
Jean-Baptiste Colbert, issu des rangs de la bourgeoisie, il parvient à se forger une belle fortune et à placer
ses proches en politique
• Les couches les plus modestes de la population peuvent entrer dans le clergé et profiter de ses
privilèges.
La bourgeoisie cherche à imiter le mode de vie des nobles. En achetant des charges d'officier ou de finances, les
offices, elle s'élève au rang de la noblesse de robe. L'élite intellectuelle du tiers aspire à participer davantage à la
politique, à l'administration et aux commandements militaires. Une fraction d'entre elle se montre anticléricale et
reproche au haut clergé ses accointances avec la haute noblesse.
• À l'intérieur de chaque ordre, les concurrences exacerbent les inimitiés : le haut clergé porte un regard
condescendant sur le bas clergé. La haute noblesse éprouve du dédain pour les petits gentilhommes
ruraux. La bourgeoisie a peur des vagabonds dans les villes. La noblesse méprise le tiers parce qu'il
travaille. Pourtant, pendant la Fronde, les nobles ont instrumentalisé les paysans pour les inciter à se
révolter contre le pouvoir. Les solidarités entre ruraux ou entre urbains se feront jour au moment de la
Révolution française.
• Une société figée ?
Les trois ordres de l'Ancien Régime ne sont pas fermés : le clergé est ouvert aux autres ordres, à condition
d'avoir la vocation et d'adopter la continence. Certains bourgeois enrichis achètent des charges administratives
qui les annoblissent. Le roi vend ses charges pour en tirer des bénéfices mais il laisse se créer des dynasties
d'officiers qui peuvent échapper à son contrôle. La charge de secrétaire du roi est la plus coûteuse, mais très
recherchée: c'est la "savonette à vilains". Certaines charges municipales permettent l'intégration des bourgeois
dans la "noblesse de cloche". À partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les charges militaires permettent
d'échapper à la roture. Ces parvenus de la "savonnette à vilains" sont vus d'un mauvais œil par la vieille
noblesse. Le mariage est aussi l'occasion d'intégrer un ordre supérieur. Notons pour finir que l'on peut perdre ses
privilèges d'ordre : les nobles qui dérogent à leur mode de vie sont déchus de leurs prérogatives. Il faut attendre
la fin de l'Ancien Régime pour les voir prendre part à l'industrie et au commerce.

VIII] UNE SOCIÉTÉ COUTUMIÈRE


Les individus et les groupes socio-économiques ont des relations réglementées par des coutumes
multiséculaires qui forment en fait le droit privé. Ces coutumes sont différentes selon les régions (ainsi le
système d'héritage n'est pas le même en Normandie ou dans le Languedoc). Elles sont aussi différentes selon les
groupes sociaux : la noblesse et le Tiers-État bien souvent n'ont pas les mêmes règles pour les successions. Par
contre le sud du royaume est soumis au "code Justinien" qui perpétue le droit romain. Le tout fait de la société
une mosaïque. Le gouvernement royal, à plusieurs reprises, tente bien de mettre de l'ordre dans cette multitude
mais conserve le plus souvent les particularités. (Voir la catégorie : Droit ou coutume de l'Ancien Régime)
IX] UNE SOCIÉTÉ CATHOLIQUE
Le catholicisme est la religion de l'État et de la Couronne. Nul ne peut être roi de France s'il n'est
catholique: le protestant Henri de Navarre, bien qu'héritier légitime du trône, dut se convertir. Lors de son sacre
le roi jure de défendre l'Église catholique mais aussi d'extirper l'hérésie de son royaume. Avec la famille, la
paroisse est le cadre de base de la vie religieuse mais aussi civile. La très grande majorité des Français sont
guidés de la naissance (avec le baptême) à la mort (avec l'extrême-onction), par les préceptes de l'Eglise
catholique. Le prêtre catholique est un des rouages essentiels de la vie de la communauté villageoise ou de
quartier. Non seulement il distribue les sacrements, mais il est aussi le conseiller dans les affaires privées et le
directeur de conscience. Cette Église joue le rôle de service public; elle tient l'État-Civil (les registres de
baptême), elle organise la scolarisation à tous les degrés d'enseignement, elle fournit l'assistance publique avec
les hôpitaux. Chaque corps de la société a son saint patron. La vie collective est rythmée par les fêtes religieuses
catholiques. Les Français qui ne sont pas catholiques ( les juifs et les protestants) n'existent pas légalement, ils
sont considérés comme des "asociaux". C'est pourquoi la politique antiprotestante de Louis XIV sera de fait
approuvée, voire glorifiée, par la quasi totalité de ses sujets ( hormis les victimes et quelques très rares
opposants).

X] AU SIÈCLE DE LOUIS XIV


Beaucoup d'écrivains illustres ont vécu sous l'Ancien Régime et ont critiqué, sous couvert de comédies
ou de fables, la société d'ordres. Les fables de Jean de La Fontaine, les satires de Nicolas Boileau, les caractères
de Jean de la Bruyère et les pièces de Molière dénoncent les travers du système. Le Bourgeois gentilhomme se
moque de Monsieur Jourdain qui veut imiter le genre de vie des nobles.

XI] LES PHILOSOPHES DES LUMIÈRES


Les philosophes des Lumières ont critiqués l'inégalité juridique et sociale de l'Ancien Régime. Voltaire
s'attaque aux mœurs de son temps dans Zadig, ou encore Candide. Dans Du contrat social, Jean-Jacques
Rousseau établit que la démocratie repose sur un pacte garantissant l'égalité et la liberté. Ce pacte est contracté
entre tous les participants, c'est-à-dire l'ensemble exhaustif des citoyens. Ce que chacun perd de sa liberté
naturelle à exercer son droit du plus fort permet d'établir ce contrat social, et fait gagner à chacun liberté et
égalité.

XII] L’ABSOLUTISME
1. Définition
L'absolutisme est un système de gouvernement où le souverain (roi ou empereur) a un pouvoir sans
partage ni contrôle, sauf celui de Dieu.
Mis en place à partir du Moyen-Age, l'absolutisme repose sur le fait que le roi acquiert de plus en plus
de pouvoir. Ce pouvoir repose sur :
- la continuité dynastique (Capétiens, Valois, Bourbons)
- un fondement féodal (le roi est le suzerain suprême)
- un fondement religieux (le roi est sacré à Reims, il doit imiter Dieu dans son gouvernement, la monarchie est
de droit divin).
A cet héritage du Moyen-Age, il faut ajouter l'héritage de la Renaissance qui redécouvre le droit romain
et la notion d'Etat souverain (le roi devient chef d'Etat).
Enfin les guerres quasi permanentes sous l'Ancien Régime contribuent à renforcer l'autorité royale
(nécessité de moyens financiers d'où fiscalité permanente et sans cesse alourdie).

XIII] LA CRISE DE L'ANCIEN REGIME ET LA CONVOCATION DES ETATS-GENERAUX


L'opposition de la bourgeoisie et les difficultés économiques précipitent la crise de la monarchie.
1. La crise de la monarchie absolue
1.1) La bourgeoisie remet en cause l'absolutisme
Après la mort de Louis XIV en 1715, les difficultés s'aggravent. La bourgeoisie exige de participer au
pouvoir pour le rôle actif qu'elle joue dans la société.
1.2) La crise économique
Le royaume s'est engagé auprès des E.U. contre les anglais (1778) dans la guerre d'indépendance. Les
dépenses militaires s'alourdissent d'autant plus que sévit une crise économique.
De 1776 à 1787, les prix agricoles ne cessent de baisser entrainant la ruine des campagnes. 1788 et 1789
enregistrent deux mauvaises récoltes. Le prix du pain augmente. Durant l'hiver 88/89, la misère se développe. Le
chômage et les faillites se multiplient.
La concurrence de l'Angleterre (plus développée) entraine des difficultés pour les manufactures, le
commerce et l'artisanat.
Le système financier craque. Les impôts rentrent mal. Les fermiers généraux détournent une partie
importante des recettes.
Le manque d'énergie des souverains (Louis XVI surtout) et l'opposition des privilégiés bloquent toute
tentative de réforme.

2. Les tentatives de réformes et leur échec


2.1) L'échec des réformes judiciaires
Les parlements composés de nobles, grands propriétaires fonciers constituent la principale opposition à
l'absolutisme.
En février 1771, Louis XV supprime les parlements. Mais à sa mort en 1774, Louis XVI, roi faible s'il
en est, les rétablit pour calmer les mécontentements.
Les Parlements et les Etats Provinciaux organisent la résistance contre les réformes.
2.2) L'impossible réforme fiscale
C'est la principale revendication des paysans.
Avec la baisse des rentes royales, les nobles augmentent les redevances seigneuriales.
Turgot et Calonne, deux contrôleurs des finances, tentent des réformes, mais ils sont renvoyés.
L'opposition des privilégiés aboutit au déclenchement de la révolution aristocratique.

3. La révolution aristocratique
3.1) La réaction nobiliaire
En février 1787, la Monarchie convoque une assemblée de notables afin de leur faire approuver des
réformes fiscales. Cette convocation doit être interprétée comme une capitulation de la monarchie qui ne sait pas
imposer sa volonté.
L'opposition des notables est relayée par celle des Parlements. Celui de Paris réclame la convation des
Etats Généraux. Mais il échoue (aôut 1787).
Mai 1788, le Parlement de Paris par la Déclaration des Lois Fondamentales du Royaume rapelle que
l'impôt ne peut être voté que par les Etats Généraux et que les privilèges sont inviolables. Le roi suprime de
nouveau les parlements déclenchant ainsi la révolution aristocratique.

3.2) La Révolution aristocratique et la convocation des Etats Généraux


Contre le supression des Parlements, se développe la résistance en province par l'intermédiaire des Etats
Provinciaux où l'aristocratie entraine dans son sillage la noblesse libérale et la grande bourgeoisie.
Son objectif : empêcher l'installation de nouveaux tribunaux, faire la grève de la justice, provoquer des
troubles, demander la convocation des Etats Généraux.
A partir de juin 1788, les manifestations se multiplient, tournant parfois à l'insurrection (Toulouse, Pau,
Grenoble).
Le trésor royal est vide. L'armée est peu sûre car aux mains de nobles la plupart hostiles. La monarchie
capitule et convoque les Etats Généraux pour le 1er mai 1789 et la tentative de réforme qui avait provoqué la
révolte est abolie et les parlements rétablis.
La campagne électorale est lancée. Sur appel du roi, chaque ordre doit rédiger des cahiers de doléances qui
seront amenés aux Etats Généraux par les députés élus.
40 000 cahiers sont rédigés.
Pour la première fois au monde, tout un peuple prend la parole.

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