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une relève
déjà présente
André Brisebois
Vanessa Racine
Étienne Ranger
Marie-Claude Vachon
Partenariat avec
la Commission de
formation
de l’Est ontarien
Adaptation de la
Roue du main-d’œuvre
aux techniques
développement agricoles
Incubateur
d’entreprises
Gratuit • Automne 2007 • No10
Ton champ
d’intérêt
André Brisebois
E
n juin dernier avait lieu le Sommet des communautés francophones et acadien- Vanessa Racine
nes organisé par la Fédération des communautés francophones et acadienne du Étienne Ranger
Canada. Un point a été soulevé à maintes reprises lors du sommet : la place des Marie-Claude Vachon
jeunes au sein de l’épanouissement de la francophonie canadienne. Tantôt on parlait
de place et à d’autres moments, de relève des jeunes. Dans cette dixième édition du
bulletin du Réseau de développement économique et d’employabilité de l’Ontario
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(RDÉE Ontario), nous rencontrons quatre jeunes de la région d’Ottawa qui ont un
cheminement professionnel et communautaire important. Lauriers de la PME 2007
Notre concours Lauriers de la PME - édition Ontario, mettant en vedette des Nos finalistes
entrepreneurs francophones de la province, a été lancé en juin dernier. Les gagnants
seront dévoilés en septembre prochain. Dans les prochaines pages, nous vous présen-
tons les 16 finalistes de ce concours. Aussi, nous prenons l’occasion pour vous inviter
au gala qui se tiendra le 29 septembre au Centre de conférence du Hampton Inn à
Ottawa. Communiquez avec le RDÉE Ontario pour plus de détails.
Nous vous avons parlé précédemment du Réseau des incubateurs d’entre-
prises du Centre-Sud-Ouest de l’Ontario. C’est un projet important appuyé par notre
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organisme. Dans ce numéro, Jean-Denis Barry vous parle un peu de la continuité du
projet. Aussi, il nous offre un texte qui nous présente un centre d’adaptation de la Les incubateurs d’entreprises
main-d’œuvre aux techniques agricoles. du Centre-Sud-Ouest de l’Ontario
Cette édition contient deux textes sur la Roue du développement, projet qui au service de l’entreprise électronique
15 Partenariat stratégique
offre des formations sur la réalisation d’entreprises sociales dans la province.
Enfin, un projet important en Ontario est sur le point de voir le jour. Je me
rappelle que lors d’une assemblée générale annuelle de l’APCM au début des années avec la Commission de formation
90, des musiciens avaient souhaité que l’on crée une compagnie de disques en Onta- de l’Est ontarien
rio. Michel Bénac, du groupe Swing, a décidé de tenter sa chance avec cette idée. Il
veut fonder une entreprise ontarienne compétitive.
Sur ce, j’espère vous voir à l’assemblée générale annuelle du RDÉE Ontario
16 Un centre d’adaptation de la
main-d’œuvre aux techniques agricoles
le 28 septembre et au gala des Lauriers de la PME le lendemain. À bientôt!
17 La Roue du développement
Un souffle nouveau pour la francophonie
du Niagara
Roch Archambault
Formation en gestion de projets
Directeur des communications
communautaires
RDÉE Ontario
C
ertaines personnes s’installent à Par la suite, il s’est rendu en Europe où il minique m’a rappelé et j’ai réussi à décro-
Orléans pour être à proximité d’Ot- a voyagé pendant deux mois. Il a écourté cher un poste à ses côtés au Conseil de la
tawa, de leur travail. Orléans est un ce voyage qui devait être plus long car il a coopération de l’Ontario, comme coor-
bon endroit pour y vivre. Cette ancienne voulu revenir à Orléans avec une idée très donnateur du secteur jeunesse. Au CCO,
ville (elle fait maintenant partie d’Ottawa) précise, le travail avec et pour les jeunes j’ai formé une équipe d’étudiant(e)s pour
a toujours eu l’allure d’une petite banlieue de sa région. Il avait déjà de l’expérience livrer le programme Jeunesse Canada au
paisible aux superbes maisons. Dernière- dans ce domaine par son travail dans des travail dans les deux langues officielles. J’y
Photo par Roch Archambault
ment, cette région a plutôt l’air d’une ban- camps d’été, des garderies, dans des éco- développe aussi une coopérative jeunesse
lieue qui se transforme en ville à cause des les et même comme éducateur pour enfants de service (CJS), la première depuis 20 ans
multiples édifices commerciaux qui pous- autistiques. Dans sa tête, un but important, en Ontario. Depuis l’apparition originale
sent comme des champignons. ouvrir un centre pour les jeunes. de ce concept à Hearst en 1980, le Québec
André Brisebois, contrairement à André raconte : « Orléans est une a pris le modèle sous ses ailes et en déve-
d’autres, est né à Orléans. Il y a passé toute banlieue, une ville dortoir. loppe maintenant jusqu’à 160 par été. Cette
sa vie, 25 ans. Pour lui, Orléans chan- Il n’y a pas beaucoup de nouvelle coopérative est située à Hawkes-
ge, mais n’apporte toujours services socio-récréatifs bury et offre différents services : entretien,
rien de plus pour les jeunes. pour les jeunes. Un ami, animation, kiosque de vente de produits
Il sent un réel besoin de se Michaël Bergeron, et du terroir, etc. Nous avons l’intention de
regrouper chez les jeunes, de moi avons décidé il y développer un réseau provincial de CJS en
faire des activités. De là lui est a trois ans de réaliser Ontario. »
venue l’idée de créer le Centre de ce centre des jeu- Malgré un horaire chargé à son
ressources des jeunes d’Orléans nes ». La démarche travail au CCO, André continue à don-
(opérant sous le nom de SKETCH de création du cen- ner beaucoup de temps pour son projet de
Orléans). tre l’a finalement centre de jeunes. Le Centre de ressources
André est allé à l’école à amené à avoir un emploi des jeunes d’Orléans est maintenant un
Orléans et s’est dirigé ensuite vers dans le domaine. « À travers le proces- organisme sans but lucratif et a un conseil
l’Université d’Ottawa où il a complété un sus, j’ai rencontré Dominique Guénette du- d’administration dont André est le prési-
baccalauréat qui contenait des études en rant les réunions d’Équipe Ottawa-Orléans. dent. À l’heure actuelle, le conseil d’ad-
environnement, ainsi qu’en géographie. Il semblerait que je l’ai impressionné. Do- ministration est composé d’adultes, mais
É
C’est difficile de se trouver une pla- phonie ontarienne. Elle se fait un de-
tienne Ranger se décrit comme « un franco-
lement pour la section critique des restau- est d’être compétitif. Je suis quelqu’un de franco-ontarien du Québec. Il est né près
rants. Mais son intrépide parcours n’était très compétitif. J’ai fait du karaté à l’âge de Montréal, mais les dernières années
pas sur le point de se terminer. En 2006, il de sept ans; décroché une ceinture noire à comme photographe du côté franco-onta-
débuta comme photographe pour plusieurs 11 ans; et je suis devenu champion cana- rien ont développé en lui un sentiment pour
journaux du groupe de médias Transconti- dien à 12 ans. Le besoin d’en faire toujours la cause. « Au début, comme adolescent,
nental : L’Express d’Ottawa, La Nouvelle, plus provient peut-être du désir de garder je m’en lassais. Maintenant, je suis fier
Orleans Star, Weekly Journal, City Journal sa place. Je ne sais pas. Une chose est cer- d’être franco-ontarien. J’ai une profonde
et le Business Journal, ceci, sans oublier taine, j’aime mon travail. Chaque jour est admiration pour des gens comme Made-
son travail pour le journal Le Droit depuis différent et chaque matin, je ne sais pas où leine Meilleur qui se donne pleinement à la
quelques mois dont il est très fier. « Flo- les journaux vont m’envoyer en assigna- francophonie en Ontario. J’apprécie aussi
rence Bolduc de l’Express d’Ottawa est tion. Par exemple, dernièrement, il m’a d’autres personnes, je les ai toutes photo-
une personne dans les médias qui m’en- fallu suivre Claude Julien des Bruins de graphiées! ».
courage beaucoup et c’est grâce à elle que Boston à plusieurs endroits dont son par- À ma question sur la relève des
je travaille autant en photographie du côté cours sur un terrain de golf! Un travail in- jeunes en ontarien français, il me répond :
franco-ontarien. Florence m’a ouvert les croyable! L’appareil photo est un passeport « Les gens disent que la relève s’en vient,
portes à l’Express et je suis vraiment chan- pour la ville. À cause de l’appareil, les gens comme s’ils étaient pour partir! C’est quand
ceux de l’avoir rencontrée. Elle est plus me donnent des cadeaux. Ils sont contents même étrange. Tu sais, il y a des jeunes qui
qu’une patronne, elle est devenue une véri- de se faire prendre en photo. À cause de ce sont impliqués depuis longtemps. Ils sont
table amie! Florence est le type de person- même appareil, je rencontre des gens diffé- la relève. André Brisebois en est un bon
ne que tu rencontres et qui devient une clé rents avec une histoire différente. Ceci me exemple. Je connais André depuis 15 ans.
vers ton épanouissement professionnel. » comble bien plus que l’argent! Mais, je ne André a toujours eu des idées intéressantes
« Aujourd’hui, je travaille toujours prends rien pour acquis. C’est un privilège et ses plans commencent à démarrer. On ne
au centre de photo, en plus de faire de la d’être photographe. Je ne sais pas qui m’a devient pas un Bernard Grandmaître en une
photographie pour tous ces journaux. Mon donné ce cadeau, ce don, mais j’en fais le journée. Ça prend du temps et de l’énergie
rêve? Je rêve d’être directeur de photos plus possible pour protéger ce rêve, ce pri- et une passion. À 30 ans, on fait encore par-
d’un journal ou d’un magazine, où j’aurai vilège. » tie de la relève! ».
une équipe de photographes. L’important Étienne mentionne qu’il est un
T
l’Ontario. Elle y fréquente l’école St-Luc pour ensuite étudier à
l’école secondaire L’Escale de Rockland. À son entrée à la Cité OAST était la première activité organisée par Sketch Or-
collégiale, elle se dirige en administration des affaires. Ne s’y léans, en collaboration avec West 49. Ni un festival, ni un
plaisant pas, elle négocie aussitôt un transfert pour étudier en spectacle... c’était un événement organisé par des jeunes
relations publiques. pour des jeunes d’Orléans et ses alentours. Les organisateurs et
Elle débute sa carrière professionnelle à la Caisse la clientèle visée étaient adolescents et jeunes adultes. En plus de
populaire Trillium de Rockland, alors qu’elle étudie à l’éco- permettre à l’organisation de se faire connaître dans la commu-
le secondaire puis au collège. La Chambre de commerce de nauté et auprès des jeunes, TOAST a réussi à démontrer qu’il y
Clarence-Rockland, reconnaissant son travail, est par la suite a bel et bien quelque chose à faire d’intéressant dans notre com-
venue la recruter pour un emploi comme agente de développe- munauté, que les ressources sont nombreuses et que le besoin est
ment économique. certainement là pour une telle organisation.
Un peu plus tard, pendant une période de trois ans, elle Les activités à TOAST étaient nombreuses et livrées en-
travaille en tant que coordonnatrice des communications et du tièrement par des jeunes : skateboard, frisbee, murs légaux pour
service aux membres au sein de l’équipe du RGA de la Capitale le graffiti, barbecue et bar non alcoolisé. Les jeunes de Katimavik
nationale. Ce travail fut extraordinaire pour elle, élargissant son ont organisé divers jeux qui ont permis à des jeunes chanceux de
réseau de contacts et son expérience dans le domaine des rela- gagner des certificats-cadeaux auprès d’entreprises locales. Éric
tions publiques. Depuis un an, elle a joint les rangs du MIFO. Leclerc était captivant comme animateur, en plus de nous offrir
« J’aime beaucoup mon travail. Je m’occupe des communica- un excellent spectacle de magie. Ce dernier est un jeune magicien
tions et du marketing pour l’organisme ainsi que chacun de ses local récipiendaire de nombreux prix. Enfin, en plus d’avoir deux
programmes. Il va sans dire, le milieu communautaire est bien stations de radios sur place (francophone et anglophone), nous
différent de la vie corporative à laquelle je suis habituée! Ce qui avions des spectacles de groupes de musique de jeunes locaux.
me plaît le plus, c’est la grande marge de manœuvre pour créer Ce qui était le plus fantastique... c’était l’ambiance de
des projets; j’ai beaucoup de liberté pour expérimenter », me plaisir qui régnait. Même si la météo n’était pas de notre côté,
raconte-t-elle. le feedback était unanime : « Il était grand temps que quelqu’un
À ma question sur la place faites aux jeunes, elle me organise un tel événement! C’est vraiment chill! » Nous avons eu
répond « je ne pense pas que l’on doit dire que la relève s’en en moyenne 125 jeunes en tout temps sur le site et nous estimons
vient dans la francophonie en Ontario. Elle est là ou elle n’est les visites totales de la journée à 400 jeunes.
pas là, c’est tout. Ce qui est essentiel c’est de donner une bonne Les nombreuses années de préparation pour que Sketch
base aux jeunes. Il faut les éduquer pour qu’ils développent un Orléans s’organise et se développe de manière à avoir une bon-
sentiment de fierté et d’appartenance à leurs origines. C’est ne base solide ont maintenant démontré leur importance. Nous
comme ça qu’ils vont accrocher et qu’ils vont rester. Pour la avons pris notre temps pour bien suivre les étapes de développe-
question du français en Ontario, ce n’est pas important pour ment d’une entreprise sociale tel que démontré par la « Roue du
tout le monde, mais c’est important pour moi. J’ai fait mes étu- développement ». Nous sommes aussi fiers d’être appuyés par
des en français et je fais le choix de travailler et de vivre en d’excellents partenaires tels que le Centre de ressources commu-
français. Bien sûr, je lis des livres anglais et je regarde la télé nautaires d’Orléans-Cumberland, l’Équipe Ottawa-Orléans, Vir-
ainsi que des films en anglais. Cependant, tout ce que je fais en tuo.ca, CMS technologies, la ville d’Ottawa et le RDÉE Ontario.
anglais, je le fais aussi en français. Les organismes francopho- Le vent est maintenant dans nos voiles. TOAST était une
nes en Ontario devraient avoir un jeune à leur conseil d’admi- première qui a confirmé nos hypothèses et nous a ainsi donné no-
nistration. Pas n’importe quel jeune, mais le candidat idéal qui tre envol. Ce n’est que le premier chapitre... Maintenant que nous
pourrait apporter fraîcheur et nouveauté. » avons une base solide accompagnée d’une bonne réputation et des
Marie-Claude compte siéger à un conseil d’adminis- bons partenaires, nous allons accroître l’implication des jeunes
tration. Elle attend le moment et la cause. Par contre, elle a déjà dans l’organisation. Nous voulons nous assurer de bien répondre
fait du bénévolat. Elle a aidé la World Armwrestling Federa- à leurs besoins. Lorsque chacun et chacune, jeune et adulte, par-
tion dans la gestion de ses championnats mondiaux. Ceci lui a tagera la même vision, nous serons certains que le projet est sur
permis de voyager à Durban en Afrique du Sud et à Tokyo au la bonne voie. Les jeunes nous communiquent déjà leurs idées et
Japon. « J’ai adoré l’Afrique. J’y ai vécu des aventures fabuleu- leurs besoins : il y aura certainement un TOAST pour l’été 2008
ses. Par contre, j’ai eu un dépaysement, un choc culturel, quand et peut-être même un je ne sais quoi pour cet hiver.
je suis arrivée à Tokyo. J’aimerais bien un jour aller en Égypte
et je prévois me rendre en Europe en 2010, sac au dos, accom-
pagnée d’une amie. Le goût du voyage et de l’aventure me vient
probablement de mes parents. Quand j’étais très jeune, nous
partions un mois en voilier toute la famille. C’est assez unique
comme expérience! ».
Propriétaires :
Alain Ménard et Karen Clark
Site Web : www.greenbeaver.com
Brews & Cues Billiards Pub Brews & Cues a ouvert ses portes à Windsor
en 1997. Le restaurant-bar peut maintenant recevoir jusqu’à 330 personnes et
on y retrouve 14 tables de billard, 11 téléviseurs et un simulateur de golf. L’en-
treprise compte plus d’une vingtaine d’employés.
G
râce à l’appui financier de l’ACFO Niagara et
D
ébutée au mois de mars 2006, la planification stratégique pour la au support technique du RDÉE Ontario et du
francophonie du Niagara (comprenant Welland, Niagara, Ste Ca- CCCE, plus d’une centaine de bénévoles ont
therine et Port Colborne) a conclu la première phase et une étape été formés afin d’acquérir les concepts de base dans la
importante : la concertation de la communauté grâce à un partenariat entre gestion de projets communautaires. Cette formation est
le Club 2000 Niagara, Entreprise Niagara et le RDÉE Ontario. une composante intégrale du processus de la planifica-
Cette initiative a également permis, en cinq ateliers par le biais tion stratégique qu’a lancé la communauté francophone
du projet de la Roue du développement, de former des bénévoles dans la du Niagara. Il est primordial de renforcer les capacités
gestion de projets communautaires. La Roue du développement est le fruit professionnelles et économiques des groupes et orga-
d’un partenariat entre l’ACFO Niagara et le RDÉE Ontario. Plus de 150 nismes qui s’engageront dans la mise en œuvre des dix-
participants et une vingtaine d’organismes francophones ont contribué au sept projets prioritaires acceptés le 8 mai 2007.
succès de cette démarche et nous en sommes maintenant au stade de tran- Les six ateliers offerts depuis le mois de mai
sition de ces consultations par secteurs et aux rencontres par projets. 2006 procurent à la communauté les outils indispen-
Le 8 mai 2007, les représentants des organismes et groupes com- sables à la bonne compréhension du processus de pla-
munautaires de la région se sont réunis pour une prise de décisions au sujet nification et de mise en œuvre de projets prioritaires.
des projets prioritaires suggérés pendant la première phase. Parmi les vingt Conçus pour favoriser l’épanouissement économique
deux proposés, dix-sept furent acceptés. Nous prévoyons le démarrage de et l’autonomie de la communauté, ils permettent à ses
quelques projets communs à certains secteurs, tandis que pour d’autres cas, membres d’acquérir une capacité de mise à l’étude, de
ils seront propres aux besoins du secteur. conception, de création et d’autogestion d’entreprises,
Parmi les premiers à être lancés figure une demande de finance- favorisant en même temps la création d’emplois.
ment pour la réalisation d’une étude de faisabilité en vue de la création Les ateliers propres à la « Roue du développe-
d’un Centre multiservices desservant la région. Un Centre spécifique aux ment » réduisent considérablement le temps de démar-
concepts qui seront à l’étude et à l’incorporation de nouveaux services à la rage d’un projet communautaire, en rendant possible sa
communauté : services aux nouveaux immigrants francophones, services création en seulement quatre étapes et trois composan-
en employabilité, formation collégiale, théâtre pour spectacles, services de tes. La simplicité du processus n’amenuise aucunement
téléconférences pour la communauté et les gens d’affaires. L’éventualité de son efficacité, ni n’ignore ou ne lèse les étapes nécessai-
donner à ce Centre l’envergure d’une entreprise sera aussi à l’étude. Toute- res à assurer le succès d’un projet. Nous sommes fiers
fois, cette étude se penchera particulièrement sur le concept d’un Centre dit d’avancer que les outils que nous avons fournis à nos
« zero footprint, autrement dit, sur l’impact écologique réduit à zéro » : en bénévoles se révéleront inestimables et incontournables
d’autres termes, il pourrait devenir un modèle écologique, ayant le poten- pour la communauté francophone lorsqu’elle mettra en
tiel d’auto produire l’énergie électrique nécessaire à son fonctionnement, œuvre ses projets.
et d’utiliser de nouvelles technologies de chauffage, le tout dans un modèle Nous avons déjà pu observer que ces ateliers
d’architecture étudiée et conçue pour favoriser l’économie d’énergie. ont été fructueux pour la région du Centre-Sud-Ouest de
Nous avons d’ores et déjà organisé des rencontres avec les jeunes l’Ontario, car, grâce à l’appui de la Fondation Trillium
des écoles secondaires afin de démarrer quelques projets suggérés durant de l’Ontario et du Secrétariat rural, cinq projets en en-
le processus de concertation, à savoir le développement du potentiel de lea- treprise sociale soumis au RDÉE Ontario par des grou-
dership généré par les étudiants de nos écoles élémentaires et secondaires. pes communautaires de Welland, Port Colborne, com-
L’automne présage une bonne époque pour mettre en œuvre les tés de Simcoe et d’Oshawa, ont bénéficié d’un appui
autres projets prioritaires. Quoi qu’il en soit, nous avons constaté de la technique de 40 000 $.
part de la communauté du Niagara, un éveil et une volonté d’amélioration, Nous avons détecté non seulement un éveil et
comme jamais depuis ces trente dernières années! une envie de réussir de la part de la communauté fran-
cophone du Niagara et des autres communautés de la
province, mais aussi leur forte volonté de se prendre
en main et d’assumer leur avenir indépendamment des
bailleurs de fonds. Elles veulent devenir autonomes,
et assurer par leurs propres moyens l’épanouissement
de la francophonie dans toute la province. Les entre-
prises sociales sont une solution possible, et confirment
le bien fondé des ateliers de « la Roue du développe-
ment ».
C
réer une maison de disques pour les pas bête pantoute ». mais aujourd’hui, les opportunités demeu-
artistes franco-ontariens et franco- Après la tournée, Michel voulait rent minces. Déménager à Montréal, ce
ontariennes professionnels de la laisser sa carrière de musicien. Il ne voyait n’était pas une option pour Michel. Comme
musique qui désirent réaliser et diffuser leur pas comment il pouvait gagner sa vie en Franco-Ontarien, il ne voyait aucune solu-
création au grand public, telle a été l’idée exerçant son art. Comme dernier recours, tion, sauf de faire tout lui-même (écrire la
de Michel Bénac, mais cette idée n’est pas il envisageait de gagner sa vie comme pro- musique, gérer les ressources, s’occuper de
venue du jour au lendemain. Un parcours fesseur de musique. Michel retourna donc l’enregistrement, produire le CD, trouver
semé d’embuches et d’expériences enri- à l’Université d’Ottawa pour commencer un distributeur et faire la mise en marché).
chissantes a fait de Michel une personne un bac en musique. Heureusement, parce Selon lui, il y a de bons artistes
expérimentée et prête à offrir une option que c’est là que le monde s’est ouvert et de franco-ontariens et franco-ontariennes,
et une aide aux artistes franco-ontariens et nouvelles opportunités inespérées se profi- sauf qu’ils ne sont pas tous des entrepre-
franco-ontariennes qui cherchent à percer lèrent pour lui. neurs et ils ne sont pas tous prêts non plus
et à se faire connaitre dans leur patelin. Un Il explora plusieurs styles mu- à tout entreprendre afin d’exercer leur art.
cheminement peu ordinaire qui donne de sicaux. Il a fait partie d’un groupe Daddy Les défis sont grands et, trop souvent, ils
bons résultats jusqu’à maintenant et qui ap- Cool and the Grouve Bug, qui jouait du décrochent. C’est afin d’éviter ce décro-
portera surement le même succès à d’autres funk américain. Il fonda le groupe à capella chage ou l’expatriation des artistes franco-
artistes francophones de l’Ontario. « Saij » (des arrangements vocaux à cinq phones que Michel a eu l’idée de créer une
Dès le secondaire, le chant a été la voix) avec lequel il remporta le Trille Or maison de disques. Il ne désire pas devenir
passion de Michel. Sa première formation, du meilleur groupe lors du deuxième Gala un sauveteur, mais trouver des artistes qui
Vizion, s’est rapidement transformée en de la chanson et de la musique franco- ont les mêmes intérêts et le même amour
Michael B. and the Power. La musique cor- ontariennes. Il a été dans la chorale de Ca- de l’Ontario francophone. Des artistes qui
respondait plus à du rap, à du hip-hop ou à lixa Lavallée pendant deux ans et cinq ans veulent rester en Ontario et qui veulent
de la musique urbaine typiquement améri- dans la chorale The Stairwell Carollers. Ses avoir accès à une distribution profession-
caine. Avec ce groupe, les prix déferlaient nombreuses expériences ont fait de lui un nelle et à une promotion d’albums. Il veut
comme une bourrasque : Royal Conserva- passionné de la musique et un boutentrain offrir la chance aux artistes francophones
tory of Music à Ottawa, American Guild of de la chanson et, petit à petit, ses premiers d’avoir une distribution plus grande et plus
Music à Toronto à deux reprises, un autre pas dans le monde musical lui ont fait dé- visible.
prix à Détroit, etc. couvrir des talents d’artiste et d’entrepre- « C’est garanti, ce n’est pas facile
Avec cet entrain, la formation en- neur. d’être artiste, mais avec de la patience, de
visagea de créer un album et avec la ren- Le groupe « Swing » se forma en la persévérance et de la confiance en soi,
contre de Gilles Godard de Cornwall, le 1998, mais c’est en 1999 que les specta- nous pouvons vivre de notre art. »
rêve se réalisa, non pas en Ontario, mais à cles ont commencé et le premier album est Avec sa maison de disques, Mi-
Nashville. Michel resta donc deux ans aux paru. Au début avec Bobby Lalonde et, par chel veut offrir directement de la produc-
États-Unis. Entouré de musiciens de renom, la suite avec Jean-Philippe Goulet. tion de disques pour les artistes et en faire
par exemple, Bill Labounty qui a composé C’est à partir de ce moment que la promotion, ou encore, offrir tout simple-
une pièce sur le disque de Pretty Woman Michel a commencé à saisir le fonctionne- ment la distribution pour les artistes qui ne
(un disque diamant aux États-Unis), Mi- ment de l’industrie de la musique (tournées cherchent pas à s’affilier avec une maison
chel composait des chansons. Le premier promotionnelles à la radio et à la télévision, de disque. Il veut offrir plusieurs possibili-
album de Michael B. and the Power n’est spectacles, vidéoclips, vente de disques et tés et répondre à plusieurs besoins qui sont
pas sorti immédiatement. Le groupe avait redevances). P’tit train va loin, l’appren- là et qui ne sont pas satisfaits.
d’autres ambitions, il visait un contrat de tissage se faisait et les premiers pas dans Finalement, Michel désire déve-
disque mondial. Les offres défilaient, même la création commerciale s’amorçaient. Par lopper une infrastructure pour encourager
du Japon. Par contre, quand on a 19 ans, contre, l’expérience avec les grosses com- le talent musical francophone en Ontario
il nous manque l’expérience ou le savoir- pagnies de disque n’était pas concluante et et, du même coup, créer un « réservoir » de
faire pour prendre les meilleures décisions en Ontario les avenues étaient peu nombreu- talents où les industries pourront s’alimen-
possible. Après plusieurs mésaventures et ses. Il y a une rareté dans la fabrication, la ter. En un mot, offrir une autre solution aux
à vouloir danser plus vite que le violon, la distribution et la vente des enregistrements artistes francophones de l’Ontario.
formation se brisa. musicaux francophones hors du Québec
Par la suite, le disque solo anglo- au Canada. Il fallait donc se retrousser les
phone de Michel (Why do things change?) manches et faire tout soi-même. Il y a les
sortait au Brésil, au Canada et dans plu- compagnies de disque anglophones qui ont
sieurs autres pays. Le disque avait du suc- un volet francophone (dans les années 70, il
cès et « aller faire une tournée au Brésil y a eu le groupe CANO avec A & M Record
avec le disque en vente là-bas, ce n’était et Robert Paquette avec London Record),
18 Vox RDÉE Automne 2007